Kiosques à Musique

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JeanMarc
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Kiosques à musique à partir de M
Kiosques classés par Départements
Kiosques à Musique — Petits Plus

LUÇON - Jardin Public - Le Bassin
(VENDÉE)
Le 26 janvier 1759, Marie-Charlotte Guinebault de la Millière fait l’acquisition, auprès du chanoine Michel de Lestrange, d’un hôtel particulier situé à Luçon, rue du Petit Bourg-Neuf (aujourd’hui rue Alexis Vinçonneau). Quinze ans plus tard, en 1774, Marie-Charlotte Guinebault, dite la fille à l’hôpital, lègue cette demeure à son neveu Pierre Daniel Rorthais de Monbail qui s’y installe et la fait réédifier en 1776.
Pierre Daniel Rorthais (1754-1826) est, par son père Pierre-Isaac, seigneur de Monbail et marquis à Venansault en Vendée ; sa tante Marie-Charlotte et sa mère, Louise-Charlotte, sont les filles de Charles Guinebault, seigneur du Plessis-Millière, au Poiré-sur-Vie en Vendée.
A Luçon, provenant de sa mère, Pierre Daniel de Rorthais possède également le « domaine » dit de
la Paumerie, contigu au vaste jardin du couvent des Capucins, lesquels sont installés à cet emplacement à partir de 1644.
Avant de se replier dans son château de Monbail, à Venansault où il sera maire de 1808 à 1826, Pierre Daniel Rorthais liquide ses biens luçonnais. Le 14 juin 1783, il cède son hôtel de la rue Petit Bourg-Neuf à Gilbert Alexandre Rorthais de Marmande, membre d’une autre branche de la famille Rorthais dite des Seigneurs du Plessis.
Et auparavant, le 7 avril 1780, Pierre Daniel Rorthais de Monbail, cède à Paul Henri François Gazeau de Bessay, la propriété de la Paumerie et de ses dépendances, dont le notaire nous fournit une description lors de cette vente :

— une maison comprenant des chambres basses et hautes, une cour et avant-cour closes, un grenier à foin, un grenier à blé, cuisine, cave, cellier ; une petite maison au sud comprenant des chambres basses et greniers dessus ; un pré renfermé de murs, avec luzerne, bois et jardin au bout.

Le « domaine » de la Paumerie de la rue des Capucins est ensuite revendu aux époux Jean-François Prévost de la Boutetière et Adélaïde de la Fare, qui le cèdent, le 8 août 1789, à Jean Bernard Dumaine, conservateur des hypothèques, et à son épouse Marie-Thérèse Céleste Baranger (1752-1837).

Au décès de Jean Bernard Dumaine en 1825, son fils Pierre-Hyacinthe Dumaine (2 juin 1790 - 25 février 1872) et son frère intentent un procès à leur mère pour l’appropriation du patrimoine familial et obtiennent, en 1833, que les biens de Luçon soient attribués audit Pierre-Hyacinthe, tandis que les biens situés à La Rochelle reviennent au frère de celui-ci.
Pierre-Hyacinthe Dumaine, par ailleurs médecin, conserve l’entière propriété de la Paumerie et de ses dépendances, lors de la mort de sa mère, à 85 ans, survenue le 24 décembre 1837.
Alors qu’il occupe désormais la maison de la Paumerie, on peut voir, sur le cadastre de 1845, que le docteur Dumaine a fait, à présent, aménager le terrain attenant, en un vaste jardin paysager dont l’entrée principale est située rue des Capucins et l’accès secondaire sur l’allée Saint-François : des allées sont tracées, de nombreux arbres et arbustes sont plantés, une large pelouse est agencée, une orangerie et un pavillon chinois sont construits.

Plan partiel de Luçon en 1845 - quartier du futur Jardin public Dumaine
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Lors de la séance du conseil municipal du 10 mars 1872, François Gaudineau (1817-1887), maire de Luçon de 1850 à 1878, est chargé de donner lecture des dispositions testamentaires de Pierre-Hyacinthe Dumaine, décédé à Nice le 25 février 1872, qui, par son testament rédigé le 22 août 1871, lègue à la ville de Luçon, sa propre maison et son jardin clos d’une contenance de quatre hectares et demi. Ce legs comprend en outre deux autres maisons situées au midi de la sienne, sur la route des Sables, occupées respectivement par M. Girard, greffier et M. Vinçonneau, sabotier ; enfin sa donation comprend un terrain clos de mur, situé rue du moulin Garnier, entouré d’autres terrains d’environ un hectare, qu’il lègue à la condition que lesdits terrains ne soient jamais aliénés et appartiennent définitivement à la ville de Luçon.
En deuxième condition de ce legs, le testateur exige que la maison qu’il habitait, devienne l’Hôtel de Ville de Luçon et que la mairie actuelle soit rasée le plus promptement possible permettant de dégager ainsi la
belle perspective de la façade du clocher de la Cathédrale.
Toute la propriété de la rue des Capucins, hormis les bâtiments servitudes et terrains réservés à l’Hôtel de Ville, deviendra un
Jardin public, gratuitement ouvert à la promenade des habitants, le Dimanche et jours de grandes fêtes, sous la surveillance de l’administration municipale.

Point n’est besoin de confirmer que la ville de Luçon s’empresse d’accepter ce legs avec toutes les conditions y attachées, et, presqu’aussitôt, le Jardin public dit Jardin Dumaine, ouvre ses portes au public le Dimanche et fêtes. Il sera, quelques vingt ans plus tard, ouvert tous les jours de l’année. La municipalité, de son côté, vient s’installer, à l’entrée du Jardin public, dans l’ancienne demeure de Pierre-Hyacinthe Dumaine transformée en Hôtel de ville, et la vieille mairie est démolie comme l’exigeait le donateur.

Luçon - Le jardin Dumaine, allée principale, la Charmille — L'îlot aux peupliers du Jardin Dumaine
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En avril 1873, la municipalité engage un gardien du nom de Bizet pour le Jardin Public, avec un traitement annuel de 800 francs. Le 13 juin 1874, également rémunéré 800 francs par an, M. Louis Angibaud est engagé en tant que jardinier qui dispose, chaque année, d’un budget de 1.200 francs pour entretenir les pelouses et plantations du jardin.
Le 21 février 1874, le conseil municipal décide que l’Orangerie du Jardin public étant insuffisante, il en sera construit une nouvelle, le long de l’allée Saint-François. Il faut cependant attendre le 14 juillet 1875 pour que la commission des travaux choisisse enfin la maison parisienne André et Fleury qui se charge de sa construction, moyennant 7.700 francs, uniquement pour la partie métallerie serrurerie. L’architecte Léon Ballereau établit, de son côté un devis de 6.661 fr 45 pour le lot maçonnerie peinture et vitrerie, ledit lot devant être attribué par adjudication. L’installation des serres ou orangerie est achevée en 1876.
Aussitôt après, le Pavillon « chinois » attenant aux Quinconces et à l’Allée de Charmilles du Jardin public est supprimé, suite à la délibération du Conseil municipal du 23 décembre 1876.

Luçon - Les Serres (Orangerie) du Jardin Public
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Le conseil municipal, toujours le 21 février 1874, reçoit le règlement d’une nouvelle phalange musicale appelée la Société Philharmonique. Celle-ci ayant sollicité la commune afin qu’elle participe à l’achat des instruments de musique nécessaires, pour un montant évalué entre 807 et 1025 francs, obtient l’autorisation d’acquérir les instruments au fur et à mesure des ressources disponibles.
Présidée par M. Chatelain, la Société Philharmonique, toujours existante à ce jour, donne ses premiers concerts dès 1874, dans le Jardin Public, dirigée par son premier chef, M. B. Reyen. Celui-ci cède sa place, en février 1875 à Joseph-Désiré Hoënig (1831-1914), qui restera vingt cinq ans à la tête de cette formation de plus de cinquante musiciens.
Dès 1875, le conseil municipal alloue une subvention annuelle de 1.000 francs à la Société Philharmonique. Chaque dimanche après-midi de mars à septembre, elle donne ses concerts sur
l’Estrade des musiciens, installée dans le Jardin Dumaine, sous les Quinconces. Pour l’installation de cette estrade en bois, la municipalité consacre, chaque année, un budget de 50 francs.
A partir de 1877, une seconde formation vient animer, de temps à autre le Jardin public : il s’agit de la Fanfare du Collège.
Deux fois par an, lors des courses hippiques qui se déroulent en juillet et août, drainant une foule considérable, un concert de nuit est organisé au jardin Dumaine, suivi du traditionnel feu d’artifice.

Quelques modifications et améliorations sont apportées au Jardin public, notamment l’aménagement d’un parc aux biches et aux cerfs et, en 1889, après une délibération du 23 février, le Conseil municipal décide d’établir un
cirque de huit mètres de rayon sous le Grand Cèdre du Jardin Dumaine : ce Rond-point sera fermé du côté nord par un mur de soutènement ayant son point de centre au Cèdre et surmonté d’un garde-corps en pierre de Charente.
Le jeune architecte municipal, Germain Emile Mathurin Bordelais, né le 25 janvier 1864 à Luçon (1) est chargé des plans de cet aménagement.

Luçon - Le Jardin Dumaine, le Parc aux biches — Le Grand Cèdre du Jardin Public
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Luçon qui décidément ne manque pas de mécènes, trouve, en la personne de Julien-Anne David (19 décembre 1838 - 5 juin 1908), percepteur, l’occasion de faire remplacer l’estrade des musiciens du Jardin Dumaine par un véritable Kiosque à musique.
Julien David, qui est par ailleurs président de la Société Philharmonique, ayant proposé de financer cet édicule, à charge par la ville de payer les intérêts de la somme dépensée à celui-ci, sa vie durant, le Conseil municipal nomme, le 24 mars 1891, une commission — composée de MM Cloître, Laidet-Gandin, Joseph Hoënig, Achille Phelipon et Paul Daviau — chargée d’étudier le projet de cette construction.
Le 5 mai 1891, cette commission, en présence de l’architecte Emile Bordelais, présente son rapport du 21 avril, au Conseil municipal dirigé par Prosper Deshayes (1833-1907), maire de 1878 à 1905. Parmi plusieurs projets de kiosques étudiés, le modèle n° 1 proposé par la maison Jouffray d’Orléans est choisi, pour un coût de 9.000 francs. Le soubassement, le plancher, la peinture et l’installation du gaz d’éclairage feront l’objet d’un devis séparé, estimé à 5.000 francs.
Après de multiples tergiversations, la commission détermine l’emplacement du futur kiosque : il sera édifié sur la grande pelouse, dans l’axe du grand Cèdre, et devra être livré dans les premiers jours de juillet 1891 sauf cas imprévus. Julien David qui finance cette opération à hauteur de 14.000 francs, percevra de la municipalité, une rente viagère annuelle de 550 francs.
En prévision d’un regain d’affluence autour du futur kiosque, la municipalité vote un crédit de 600 francs, le 12 juin 1891, destiné à l’acquisition de bancs et de chaises pour le Jardin public.
La construction du Kiosque à musique n’est achevée qu’en octobre 1891. Un premier concert y est donné le 11 octobre.
De forme octogonale, ce kiosque de huit mètres de diamètre est construit sur un soubassement de pierre ornementé de faïences décoratives, prolongé d’un escalier de sept marches ; son garde-corps est en fer forgé, ses colonnes de fonte portent sa toiture en zinc surmontée d’un lanterneau. Une petite bordure en fonte avec une plate-bande gazonnée et fleurie sera installée autour du kiosque, après le vote d’un crédit de 200 francs le 4 juillet 1892.


Luçon - Le Kiosque à musique du Jardin Dumaine
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Aussitôt le kiosque à musique construit, la municipalité décide de procéder au remplacement du vétuste portail en bois de l’entrée principale du Jardin public, dont le maire a constaté qu’il était pourri, par un portail et une grille en fer forgé. Le 3 novembre 1891, Emile Bordelais dresse les plans et établit un devis de 1.860 francs pour cette réalisation, dont les travaux sont adjugés à MM. Blémus et Prieur, le 28 décembre 1891. Trois cent cinquante francs sont budgétés pour des travaux supplémentaires et pour les honoraires de M. Bordelais.

Quelques réclamations ont lieu concernant le mauvais entretien des bordures, arbres et massifs du Jardin Dumaine. Le maire explique le 24 juin 1893 que cela provient de ce que le jardinier, M. Angibaud,
trop âgé, ne peut déployer toute l’énergie nécessaire. Le conseil municipal constate cependant qu’on ne peut y remédier, se refusant à congédier ce vieux serviteur sans autre ressource.
Cependant, le 30 avril 1894, Louis Angibaud (1815-1901), usé, finit par céder sa place, à 78 ans, à Alphonse Arrignon qui verra son traitement porté à 900 francs en 1896 ; la rémunération du portier du jardin reste, quant à elle, fixée à 800 francs.
De son côté, la Société Philharmonique, après avoir réclamé vainement, le 31 août 1894, une subvention de 850 francs, afin d’acquérir et réparer des instruments de musique, finit par l’obtenir laborieusement le 1er juin 1895.

Luçon - Entrée du Jardin Dumaine : l'Hôtel de Ville et le portail
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Depuis 1876, il est question d’ériger au Jardin public, un buste en mémoire du généreux donateur de celui-ci, M. Pierre-Hyacinthe Dumaine. Dès le 23 décembre 1876, M. Merland de Chaillé en fait la proposition au conseil municipal qui décide cette réalisation qui sera mise en œuvre dès que les ressources de la ville le permettront. Un crédit de deux mille francs est voté pour cette érection le 8 juin 1877, mais l’affaire en reste là…
Le projet refait surface le 13 août 1892, lorsque le sculpteur Jules Robuchon (1840-1922), après avoir préparé un premier modèle en plâtre du buste Dumaine, le présente au conseil municipal.
Trois années se passent encore avant que la municipalité accepte, le 18 février 1895, le devis final de 1.700 francs, pour la réalisation de ce petit monument en hommage à M. Dumaine :
— Le piédestal en pierre des Raillats dont les plans sont confiés à l’architecte Emile Bordelais, sera construit par le sculpteur luçonnais M. Le Nestour pour un coût de 700 francs.
— Le buste, dont la maquette est conçue par Jules Robuchon pour 500 francs, sera réalisé en bronze par le fondeur Edmond-Louis-Charles Tassel, également pour 500 francs. Tassel se fera en fait payer 600 francs pour son travail et le supplément de cent francs en sera remboursé à Robuchon par la municipalité.
Le 20 avril 1895, le buste est exposé dans une salle de la mairie, dans l’attente de la construction du socle dans le Jardin Dumaine, devant la façade de l’Hôtel de Ville,
dans le prolongement de l’axe de la Grande allée du jardin.
L’inauguration du buste Dumaine qui devait avoir lieu le 21 juillet 1895, sera reportée au dimanche 4 août 1895, en raison des aléas climatiques.

Luçon - Le buste de Pierre-Hyacinthe Dumaine devant l'Hôtel de ville — Le buste de Dumaine à l'entrée du Jardin éponyme
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La Société Philharmonique est totalement chamboulée en 1903 : Joseph Hoënig, 72 ans, atteint par la limite d’âge, laisse sa place, pour quelques mois, à Narcisse-Célestin Destrubé, ex-chef de musique du 114e R.I. en retraite, lequel rejoint aussitôt après la Philharmonique des Mines de Lourches. Destrubé est remplacé en 1904 par un jeune professeur de musique, François Dominique-Ernest Chayla, né en 1870, qui dirigera la société pendant plus de dix ans.
Dans le même temps, Julien David abandonne ses fonctions de président de la Philharmonique, au profit de M. Texier.

Julien David qui n’en demeure pas moins attaché à Luçon et particulièrement au Jardin public, propose, le 29 août 1905, au conseil municipal, à présent dirigé par Benjamin Ayraud, maire de 1905 à 1919, de financer, tout comme il l’avait fait pour le Kiosque à musique, la construction d’un
Service d’eau au Jardin Dumaine avec rocailles, cascatelles, bassins et jets d’eau. Une commission ad hoc est alors mise sur pied qui charge l’architecte Emile Bordelais d’établir plan et devis, à hauteur d’une quarantaine de mille francs.
Le 17 octobre 1906, le projet du Service d’Eau, définitivement arrêté, est exposé au conseil municipal et adopté :
1° Création d’une pièce d’eau d’environ 900 m² dans la partie basse du jardin, les deux grands peupliers d’Italie étant conservés dans une île. Ce sera une sorte d’étang dans sa partie large vers le milieu de la pelouse actuelle, allant en se rétrécissant vers l’ouest, devenant une rivière se perdant sous le pont.
2° Construction d’un rocher de granit d’environ huit mètres de façade qui sera établi au fond du parc actuel des biches, rocher du haut duquel tombera une cascade qui viendra se jeter dans la pièce d’eau.
Le parc aux biches, à cette occasion, devra être déplacé dans la pépinière située derrière la grande salle avec emprise sur la partie avoisinante des quinconces ; un crédit de mille francs sera affecté à cette opération.
Le rocher artificiel sera réalisé par le rocailleur angevin Henri Defays.

Luçon - La grande pièce d'eau du Jardin Dumaine — La nouvelle Cascade et le rocher artificiel du Jardin public
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3° Transformation du pont actuel en pont de granit.
4° Agencement d’un passage à gué sur de grosses pierres afin de traverser la partie rétrécie de l’étang.
5° Etablissement d’un bassin octogonal d’environ 12 mètres de diamètre en face du Kiosque à musique, bassin qui recevra une vasque en fonte avec naïades et des jets d’eau.
La pelouse qui existe à cet endroit sera entièrement supprimée et remplacée par 4 parterres à la française disposés en arc de cercle autour du bassin et qui recevront, en leur milieu, sur un piédestal, un des vases en faïence de Sèvres, actuellement disposés sur les piliers de la grille d’entrée.
La fontaine des Naïades du bassin sera commandée dans le catalogue des usines de fonderie Durenne.
6° Construction d’un grand puits, d’une grande cuve en tôle et d’une tour en maçonnerie avec installation de deux pompes puissantes avec moteur à gaz, pour alimenter le système en eau ; le tout sera installé dans le petit jardin potager situé auprès du colimaçon.
Le projet est arrêté à 38.500 francs, moyennant une rente viagère annuelle de 1.900 francs à servir à Julien David ; la dépense d’entretien des pompes et de l’ensemble du système est estimée à 1.100 francs annuel.

Le 29 juin 1907, alors que les travaux vont bon train, Emile Bordelais annonce au conseil municipal que les travaux sont à présent évalués à 42.700 francs et qu’il envisage une dépense supplémentaire de 3.200 francs. Julien David accepte de payer jusqu’à la limite de 41.000 francs, moyennant une rente viagère annuelle de 1.900 francs.
Le Jardin Dumaine, transformé et rénové, est inauguré le dimanche 29 septembre 1907.

Luçon - Le nouveau bassin et le kiosque à musique — Inauguration du nouveau Bassin et du Service d'Eau
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Décédé le 5 juin 1908, Julien David, le généreux donateur du Kiosque à musique et des transformations du Jardin public, a désigné, par son testament du 1er mai 1904 revu le 25 septembre 1906, la ville de Luçon comme légataire universelle : l’ensemble de ses biens, après inventaire, s’élève à environ deux cent cinquante mille francs.
Dès le 10 juin 1908, la rue de la Baleine, où le mécène habitait au n° 14, est rebaptisée rue Julien David.

Le 26 juin 1908, M. Babin, jardinier, demande une augmentation de son traitement, sous prétexte qu’en plus du travail de son prédécesseur, il est chargé de s’occuper des machines pour le service des cascades bassin et fontaine, nécessitant sa présence tous les dimanches. Aussi, le conseil décide de l’augmenter à compter du 1er janvier 1908, à hauteur de 1.100 francs.
A partir de 1911, mille francs sont ajoutés au budget communal, afin de rémunérer des aides jardiniers. A cette date, le gardien du jardin, M. Glorion, perçoit annuellement 759 francs, la Philharmonie 1.000 francs et la caisse de retraite des musiciens est alimentée de 600 francs chaque année ; deux mille francs sont alloués pour l’entretien du jardin et trois cents francs pour celui des animaux du parc aux biches.

Une réfection complète du plancher du kiosque est nécessitée par son
très mauvais état, ainsi que la remise en peinture de l’ensemble de l’édicule. Le conseil municipal consulté le 23 avril 1913, précise que le coût du plancher varie entre 1.000 et 1.300 francs selon les matériaux choisis : soit en bois comme à l’origine, soit en ciment armé. Un crédit de 1.300 francs est en conséquence voté.
Le 5 juillet 1913, les constructeurs du kiosque, MM. Jouffray et Cie, ayant estimé que le remplacement du plancher en bois par un plancher en béton ne présente aucune différence notable au point de vue de l’acoustique, il est décidé d’employer les bétons technique Hennebique pour la reconstruction de ladite plateforme. Le cimentier J. Sorio de Luçon est chargé des travaux, pour un devis fixé à 790 francs.
De son côté le peintre de Luçon, M. Mourat, passe un marché de 470 francs, pour procéder à la peinture et à la dorure du kiosque.


Luçon - Le Kiosque à musique du Jardin public
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Après le conflit 1914-1918, dirigé par Mme Thireau, l’Orphéon luçonnais fait son apparition et donne fréquemment des concerts sur le Kiosque à musique, parfois accompagné de la Société Philharmonique, à présent dirigée par J. Camy.
M. Camy est remplacé quelques mois jusqu’en avril 1929 par M. Gibau. M. L. Saintigny succède à celui-ci, en mai 1929. En 1930, l’arrivée du nouveau chef, M. Madras, signe une période de stabilité pour la musique luçonnaise jusqu’en 1936.
Le 5 janvier 1937, la municipalité est contrainte de passer des petites annonces, à la recherche d’un chef, aux appointements de six mille francs…
En 1938, Jean Kunc prend la direction de la Philharmonique jusqu’en 1939.

Le 30 mai 1937 un Théâtre de Verdure est inauguré dans le Jardin Dumaine,
Le buste Dumaine en bronze parti à la fonte en 1942, sera provisoirement remplacé par un buste en ciment avant qu’un nouveau monument en bronze ne soit réalisé en 1972.
Une grande campagne de souscription a été lancée au second semestre 2018 pour couvrir en partie la somme nécessaire, soixante-dix-huit mille euros hors taxes, à la restauration du Kiosque à musique, notamment pour la couverture et les descentes d’eaux pluviales logées dans les piliers de l’édicule.
Kiosque toujours en place.

voir ici, Jardin Dumaine de Luçon avec son Kiosque à musique, aujourd'hui ► (1/6) ► (2/6) ► (3/6) ► (4/6) ► (5/6) ► (6/6)
La Société Philharmonique de Luçon, aujourd’hui.

Luçon - Jardin public - Le bassin.jpg
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publié par Jean-Marc

Les premiers concerts de la Société Philharmonique dans le Jardin Dumaine
21 février 1875 — Programme des morceaux qui seront exécutés dimanche 21 février, de 1 heure à 2 heures au Jardin public de Luçon : 1. Alsace-Lorraine, allegro militaire. Sauvan. — 2. La Saint-Vincent, marche. Bouthel. — 3. La Voie céleste, fantaisie. Ackermann. — 4. La Milanaise, polka. Blancheteau. — 5. La Fille de Mme Angot, quadrille. Bouthel.
25 avril 1875 — Jardin public de Luçon. Programme des morceaux qui seront exécutés par la Société Philharmonique, le dimanche 25 avril, de 4 à 5 heures du soir : 1. L’Ecole d’Artillerie, allegro militaire. E. Marie. — 2. Marina, polka-mazurka. Guilbert. — 3. Le Furet, galop. Clodomir. 4. La Sainte-Cécile, ouverture. Blancheteau. — 5. Les Forgerons, polka. Bléger. — 6. Chilpéric, quadrille sur l’opéra. Hervé.
17 juin 1877 — Société Philharmonique de Luçon. Programme des morceaux qui seront exécutés au Jardin public, demain dimanche 17 Juin, à 6 heures ¾ précises.
Première partie : 1. Goliath, allegro militaire. F. Boisson. — 2. Clémence Isaure, ouverture. M. Bléger. — 3. L’Ange d’amour, valse. M. Bléger.
Deuxième partie : 4. Richard Cœur de Lion, fantaisie. Grétry. — 5. Marche triomphale. A. de Roubin. — 6. Les Forgerons, polka. M. Bléger. Le Chef de musique, Hoënig.
En cas de mauvais temps, la Société Philharmonique se fera entendre dimanche prochain.

21 avril 1878 — Société Philharmonique de Luçon. Programme des morceaux qui seront exécutés au Jardin public, demain dimanche 21 Avril, à 1 heure précise :
Première partie : 1. Le Troubadour, allegro. Sellenick. — 2. Le Maçon, fantaisie. Auber. — 3. Une Pensée, valse. Desblin.
Deuxième partie : 4. Le Frimersberg, styrienne. Koenermann. — 5. La Reine des Vagues, ouverture. Bléger. — 6. Nachtigall, polka. Hofmann. Le Chef de musique, Hoënig.


Concerts de la Fanfare du Collège qui vient, de temps à autre, relayer la Société Philharmonique dans le Jardin Dumaine
24 juin 1877 — Jardin public de Luçon. Programme des morceaux qui seront exécutés par la Fanfare du Collège, le dimanche 24 Juin, à 6 heures ¾ précises :
Première partie : 1. Le Touriste, allegro militaire. Tilliard. — 2. Gilberte, schottisch. Tilliard. — 3. La Croisade, fantaisie. Guespereau.
Deuxième partie : 4. Arlette, polka. Tilliard. — 5. La Tourterelle, valse. Tilliard. — 6. Le Franc-Luron, quadrille. Guespereau.

8 juillet 1877 — Jardin public de Luçon. Programme des morceaux qui seront exécutés, demain dimanche 8 juillet, à 6 heures ¾, par la Fanfare du Collège :
Première partie : 1. Tête de fer, allegro militaire. Tilliard. — 2. Adélina, polka-mazurka. Lhote. — 3. L’Orageuse, fantaisie. Hemmerlé.
Deuxième partie : 4. Madeline, polka. Guespereau. — 5. La jolie Batelière, valse. Tilliard. — 6. Le bon Diable, quadrille. Tilliard.

15 juin 1879 — Jardin public de Luçon. Programme des morceaux qui seront exécutés, demain dimanche 15 juin, à 6 heures trois quarts par la Fanfare du Collège.
Première partie : 1. Belgrade, marche. — 2. La Samaritaine, fantaisie. — 3. Marguerite, polka.
Deuxième partie : 4. Coquillette, valse. — 5. La Suzeraine, fantaisie. — 6. Don Quichotte, quadrille.

Luçon - Le jardin Dumaine et l'îlot aux peupliers — Le jardin Dumaine : parc aux cerfs
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Les concerts sont exécutés sur une estrade placée sous les Quinconces du Jardin public
11 juillet 1880 — Société Philharmonique de Luçon. Programme des morceaux qui seront exécutés au Jardin Public, demain dimanche 11 Juillet, à 1 heure ½ du soir.
Première partie : 1. Chien et Chat, allegro. Baudonck. — 2. Richard Cœur de Lion, fantaisie. Grétry. — 3. Il Delirio, mazurka. Escudié.
Deuxième partie : 4. La Colombe, fantaisie. Bouthel. — 5. L'Enclume, polka. Parlow. — 6. Le Messager d'Amour, quadrille. Tilliard. Le chef de musique, Hoënig.

9 juillet 1882 — Société Philharmonique de Luçon. Programme des morceaux qui seront exécutés au Jardin public le dimanche 9 juillet 1882, à quatre heures de l’après-midi.
Première partie : 1. Le Puy-de-Dôme, air militaire. Martin. — 2. La Fille de Mme Angot, mosaïque. Lecoq. — 3. Le Joyeux Postillon, quadrille. Reynaud.
Deuxième partie : 4. Stradella, ouverture. Flotow. — 5. La Jolie Hongroise, valse. Fischer. — 6. Troncs et Pierres, galop. X***. Le chef de musique, Hoënig.

1er juin 1884 — Société Philharmonique de Luçon. Programme des morceaux qui seront exécutés au Jardin public le dimanche 1er juin 1884, à quatre heures du soir : 1. Le Lorrain, allegro. Leroux. — 2. Emma de Lodi, ouverture. E. Mullot. — 3. Gabrielle, redowa. Koenig. — 4. La Jeune mariée, polonaise. Bousquet. — 5. Blanche, valse. Ziégler. Le chef de musique, Hoënig.

19 juillet 1885 — Concert de nuit donné sur le Jardin public, à l’issue des courses hippiques
La Société Philharmonique qui avait salué les vainqueurs de chaque course par ses plus gais morceaux, a encore charmé les oreilles, le soir, au Jardin public, où la fête de nuit a terminé dignement la journée. Quel plus joli cadre pour une fête de ce genre que le Jardin Dumaine ! Tout le monde admirait l'illumination des trois grandes allées, du quinconce de la charmille de la serre et du rond-point ; cependant, beaucoup de lanternes vénitiennes étaient éteintes, sans compter celles que certains promeneurs s’amusaient — si cela peut s'appeler un amusement — à jeter à terre Quant au feu d’artifice, il n’a pas répondu à l’attente de la foule toujours passionnée pour ce spectacle.
Concert exécuté, le soir des courses du 19 juillet, à 8 h. ½, au jardin Dumaine : 1. Les bords du Vivier, ouverture. E. Favre. — 2. La Savoyarde, fantaisie. Beer. — 3. Pluie de perles, polka. Gouyetes. — 4. Stradella, ouverture. Flotow. — 5. Léona, valse. Hoënig. — 6. Sur le Bosphore, mazurka. Coard. Le chef de musique, Hoënig.

Quelques concerts sur l’estrade du Jardin Dumaine, avant l’installation du Kiosque à musique
11 novembre 1888 — Société philharmonique de Luçon. Concert du dimanche 11 novembre 1888 au Jardin public, à 3 heures ½ du soir. Programme : 1. Marche des Mousquetaires. Koehnmann. — 2. La Part du Diable fantaisie. Auber. — 3. Schottisch des Guides. Bousquet. — 4. La Belle Ferronnière, ouverture. Jacquet. — 5. Folle nuit, valse. Flaminio. — 6. Polka des Cocottes. Vincent. Le chef de musique, Hoënig.
21 juillet 1889 — Courses de Luçon. Fête de nuit. Programme des morceaux qui seront exécutés au Jardin public par la Société Philharmonique, à 8 heures ½ du soir, le dimanche 21 juillet 1889 : 1. Le Spartiate, allegro. Bléger. — 2 Luçon, ouverture. Hoënig. — 3. Madeleine, redowa. Brunet. — 4. Guillaume Telle, fantaisie. Rossini. — 5. Le Cocoyer, danse havanaise. Borel. — 6. Une soirée orès du lac, mazurka. Leroux. Le chef de musique, Hoënig.
27 juillet 1890 — Société Philharmonique de Luçon. Programme des morceaux qui seront exécutés au Jardin public le dimanche 27 juillet 1890, à 4 heures ½ du soir : 1. Bordeaux, allegro. Lantier. — 2. Gabrielle d’Estrées, ouverture. Bléger. — 3. La Charmante, mazurka. Routier. — 4. Le Barbier de Séville, fantaisie. Rossini. — 5. Les Trois Mousquetaires, ouverture. Gurtner. — 6. L’Enclume, polka. Parlow. Le chef de musique, Hoënig.
19 juillet 1891 — Fête de nuit. Programme des morceaux qui seront exécutés au Jardin public par la Société Philharmonique le 19 juillet 1891, à 8 heures ½ du soir : 1. Fantaisie sur l’Etoile du Nord. Meyerbeer. — 2. La Couronne d'Or, ouverture. Buot. — 3. Doux Aveux, redowa. Romain. — 4. Les Dieux en exil, ouverture. Bosch. — 5. Magdalena valse. Kuntz. Le chef de musique, Hoënig.

Les premiers concerts sur le Kiosque à musique du jardin Dumaine
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16 juillet 1894 — Fête de nuit et concert au Kiosque du jardin Dumaine
— Luçon, 16 juillet. Malgré le temps menaçant, pendant toute la matinée, l’après-midi a été assez belle, et c’est en foule qu'on s’est rendu à l'hippodrome. Les tribunes sont assez bien garnies et on y remarque, ainsi qu’au pesage, de fort jolies toilettes.
A une heure, les courses commencent. Pendant toute la durée de celles-ci, l'excellente musique de la Société Philharmonique a exécuté, entre chaque épreuve, de fort jolis morceaux.
Le retour s’est effectué en bon ordre, au milieu d'une haie de curieux.
La fête de nuit a pleinement réussi : magnifique concert, brillantes illuminations, affluence considérable.

Luçon - Jardin public, le Kiosque à musique
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4 août 1895 — Inauguration du buste de Pierre-Hyacinthe Dumaine dans le jardin éponyme
— L’inauguration du buste de M. Dumaine, qui avait été remise à cause du mauvais temps, a pu s’effectuer dimanche dernier à sept heures du soir.
M. le maire et son premier adjoint M. Jolly, entourés des membres du Conseil municipal, présidaient cette cérémonie. M. le maire a fait tomber le voile qui recouvrait, depuis quinze jours, l'œuvre de notre artiste statuaire vendéen, M. Jules Robuchon, aux applaudissements de la nombreuse assistance. Par un discours très concis il a rappelé à la jeune génération luçonnaise les titres du bienfaiteur Dumaine à la récompense de ses concitoyens.
Ce monument, placé à l’entrée du jardin, au milieu d'un massif de fleurs et de plantes vertes décoratives, est d'un très heureux effet par les proportions du piédestal du au dessin de M. Bordelais, architecte de la ville, et au ciseau de M. Le Nestour, sculpteur ornemaniste.
La fête s’est continuée par les illuminations de la mairie, du jardin et un concert de la Société Philharmonique.

Luçon - Entrée du Jardin Public et Hôtel de Ville — Le Buste Dumaine, à l'entrée de l'allée des ifs
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Quelques concerts sur le Kiosque, donnés par la Philharmonique dirigée par Joseph Hoënig
31 mai 1896 — Société Philharmonique. Programme des morceaux qui seront exécutés le dimanche 31 mai, à 4 heures du soir, au kiosque du Jardin Dumaine : 1. Oùsqu’est Saint-Nazaire ?, allegro. Courtois. — 2. Introduction au Boléro. Sellenick. — 3. Genève, ouverture. Gurtner. — 4. Polka des Officiers. Fahrbach. — 5 Les Merveilleuses, grande valse. Lecocq.
25 juillet 1897 — Société philharmonique. Programme des morceaux qui seront exécutés sur le kiosque du Jardin Dumaine, le dimanche 25 juillet 1897, à 8 heures et demie : 1. Marche Bretonne. Fritsch. — 2. Samson et Dalila, fantaisie. Saint-Saëns. — 3. Die Gigerl Koningin, polka. P. Lincke. — 4. Ouverture du Serment. Auber. — 5. Rêves du Passé, grande valse. Karl Faust.
10 avril 1898 — Société philharmonique. Programme des morceaux qui seront exécutés au kiosque du Jardin Dumaine, le dimanche 10 avril, à 1 h. ½ : 1. Jeanne d'Arc, allegro. Bisch. — 2. La Dame Blanche, ouverture. A Boieldieu. — 3. La. Gracieuse, redowa. Pirouelle. — 4. Le Caïd, fantaisie pour clarinette. Ambroise Thomas. — 5. Les Ondines, grande valse. E Fritsch.

14 août 1898 — Concert de nuit sur le Kiosque à l’issue des courses sur l’hippodrome
— Une foule nombreuse assistait, à l’hippodrome, à cette belle fête.
Le soir, à 8 h. ½, le jardin Dumaine, complètement illuminé, réunissait une foule considérable de promeneurs désireux d’entendre une fois de plus les accords mélodieux de notre société philharmonique.
A 11 heures, le feu d’artifice a été tiré sur le champ de foire.
Programme du concert de 8 h. ½, sur le Kiosque du Jardin Dumaine : 1. Le Poitevin, allegro. F. Bonnenfant. — 2 Marco-Visconti, ouverture. Pétrella. — 3. Champagne, polka avec chant. L. Tourneur. — 4. La Vivandière, fantaisie. B. Godard. — 5 Les Petits Oiseaux, grande valse pour petite flûte. Douard.


29 septembre 1907 — Inauguration bassins, grotte, cascade du Jardin Dumaine
— La Fête du Jardin Dumaine. La fête d’inauguration du service d’eau du jardin Dumaine a eu lieu, dimanche. à Luçon, avec un plein succès.
On peut dire que tout Luçon a fait fête au généreux donateur M. Julien David, et à la municipalité.
L’excellente Société Philharmonique prêtait son précieux concours.
Aussitôt le premier morceau exécuté, Hommage, spécialement composé pour le généreux donateur M. David, ce dernier remercia chaleureusement le chef de musique de son aimable attention.
M. Benjamin Ayraud, maire de Luçon, monta Sur le kiosque et prononça un discours qui fut fortement applaudi.
Immédiatement, jets d‘eau et cascades se mirent à fonctionner, faisant l’admiration de tous les spectateurs luçonnais et étrangers. Dans le grand bassin, on admirait une gondole chinoise pavoisée et décorée. Après l’audition des morceaux de musique, tout le monde se transporta place Belle-Croix, où divers jeux eurent lieu, ainsi que le lancement de nombreux ballons grotesques. A six heures, la fête de jour était terminée.
A huit heures et demie du soir, le jardin était brillamment illuminé ; les jets d'eau et les cascades n'ont cessé de fonctionner pendant la durée du deuxième concert. Un bal autour du kiosque a terminé cette agréable journée.

Luçon - Inauguration des bassins le 29 septembre 1907 — Bassin du Jardin Dumaine
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18 février 1911 — Froid oblige, le Concert de la Philharmonique est donné dans la salle des fêtes de l’hôtel de ville
— La Société Philharmonique de Luçon offrira à ses membres honoraires un grand concert-bal, dans la salle des fêes de l'hôtel de ville, le samedi 18 février à 8 heures du soir. Afin d’éviter l’encombrement qui pourrait se produire à l'ouverture des portes, les personnes munies de cartes pourront faire retenir leurs places moyennant une rétribution de 25 centimes par chaise. La location se fera chez M. Glorion, concierge du Jardin Public, le vendredi 17 février, de une heure à quatre heures.
Une tombola sera tirée entre les deux parties du concert.

François Chayla va conduire, pendant plus de dix ans, les destinées de la Société Philharmonique
28 avril 1912 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés, le dimanche 28 avril 1912, de quatre heures à cinq heures, au kiosque du Jardin Dumaine, par la Société Philharmonique, sous la direction de M. Chayla : 1. Le Magyar, marche militaire, G. Allier. — 2. Tenès, ouverture, Gurtner. — 3. Suite Ballet : a) Entrée mazurka. b) Pizzicati. c) Valse lente. d) Largo. e) Final galop. Popy. — 4. Santiago, valse espagnole, Corbin.
19 avril 1914 — Programme des morceaux qui seront exécutés le dimanche 19 avril 1914, de quatorze heures à quinze heures, au kiosque du Jardin Dnmaine, par la Société Philharmonique, sous la direction de M. Chayla : 1. Printania, marche, E. Lanqueteau. — 2. Lugdunum, ouverture, Allier. — 3. a) Scènes alsaciennes (Angelus) ; b) Scènes pittoresques (Sous les tilleuls). Massenet. — 4. Fantaisie sur la Cigale et la Fourmi. Audran. — 5. Les amours d’un rossignol, polka pour petite flûte. Soliste : M. X. Çhauvet. Damaré.

15 août 1922 — L'Orphéon luçonnais fait ses premières apparitions sur le Kiosque
— L'Orphéon luçonnais se fera entendre au kiosque du Jardin Dumaine, le mardi 15 août, fête de l'Assomption, de 8 h. 30 à 9 h. 30 du soir. Voici le programme du concert : 1. Hymne la France. Ch. Gounod. — 2. La Moisson. Boumel. — 3. Fête villageoise. Chapuis. — 4. La Tyrolienne des Pyrénées. Durand. — 5. Chœur des soldats (Faust). Gounod.

Luçon - Le Kiosque à musique et le grand Cèdre
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A l’occasion du cinquantenaire de la Société Philharmonique de Luçon, un concours musical est organisé au cours duquel le fanion de la Fédération des sociétés musicales de l’Ouest (Vendée, Deux-Sèvres, Charente-inférieure et Vienne) détenu par la Musique municipale de La Rochelle sera remis à la Société Philharmonique de Luçon.
31 mai 1925 — Le Concours musical de Luçon vu par les musiciens de La Roche-sur-Yon
— Concours de musique de Luçon. Nous enregistrons avec beaucoup de joie le succès obtenu par nos musiciens yonnais, au concours de musique qui a eu lieu, dimanche dernier, à Luçon.
La Société Philharmonique, qui concourait en première division, deuxième section, obtint un 1er prix de lecture à vue, à la suite de l’exécution d'un entracte symphonique de Furgeot, intitulé Méditation.
Au concours d’exécution, kiosque du Jardin Dumaine, nos Philhars interprétèrent « Travail », marche solennelle de Marc Delmas, morceau imposé ; et « Egmont », ouverture de Beethoven, morceau de choix.
L’exécution impeccable de ces deux morceaux, hérissés de difficultés, valut à nos musiciens un 1er prix avec félicitations du Jury ct un Prix d’Honneur.
Reconnaissant le talent du dévoué chef de musique, M. Morel, le Jury lui décerna un prix de direction.
De son côté, la Société Orphéonique, qui concourait en division de classement, obtint un 1er prix d'exécution après avoir interprété « La Ballade du Pâtre », de L. Pallard, et « Le Gave » de Aimé Kunc.
L’Orphéon fut classé par le Jury, en 2e division, 3e section.
Un prix de direction fut aussi décerné à M. Guyonnet.
Au concours de solistes, deux chefs de pupitre de l’0rphéeu obtinrent un 1er prix : M. Marcel Bordron, basse, qui chanta « Dors, ô cité perverse » d'Hérodiade et M. Chaillou, ténor, qui chanta l’ « Air de Jean », également d’Hérodiade.
Nos deux sociétés locales furent désignées par le Jury pour se faire entendre, après dîner, à l’exécution d’honneur qui précéda la ravissante fête de nuit, organisée au Jardin Dumaine.

Luçon - Cinquantenaire de la Société philharmonique 1925 : La Philharmonique devant le Kiosque à musique — Le Kiosque et le bassin aux naïades avec les médaillons de Julien David et Joseph Hoënig
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Quelques concerts de l’Orphéon Luçonnais et de la Société Philharmonique sur le Kiosque à musique
13 juin 1926 — Voici le programme des morceaux qui seront chantés par l’Orphéon Luçonnais le dimanche 13 juin 1926 de 20 h. 45 à 21 h. 45 sous le kiosque du Jardin Dumaine : 1. Halte de nuit au désert, chœur à 4 voix. Dupont. — 2. Aubade Provençale, chœur à 4 voix avec accompagnement d’orchestre. Chapuis. — 3. L’Hirondelle, chœur à 4 voix. Lachmann. — 4. Fête Villageoise, chœur à 4 voix avec accompagnement d’orchestre. Chapuis.
14 juillet 1926 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la Société Philharmonique le mercredi 14 juillet, de 20 h. 45 à 21 h. 45, au kiosque du Jardin Dumaine, sous la direction de M. J. Camy : l. La Marseillaise. Rouget de l'Isle. — 2. Si j'étais Roi, ouverture. Adam. — 3. Monge-Czardas pour clarinettes. G. Balay. — 4. Patrie, fantaisie. Paladhile. — 5. Les Ondines, valse. Fritsch.
24 juin 1928 — Programme du concert qui sera donné par la Chorale mixte et la Société Philharmonique, le dimanche 24 juin 1928, à 20 h. 30, au kiosque du Jardin Dumaine, sous les directions de Mme Thireau et de M. J. Camy.
Chorale Mixte : 1. Grandeur de Dieu, Beethoven. — 2. Les Bohémiens. Schumann. — 3. Ruth, les Moissonneurs. C. Franck.
Société Philharmonique : l. Gloria, allegro. G. Gibau. — 2. Ouverture dc Charles VI. L. Halévy. — 3. Cavalleria Rusticana. Mascagni ; Cavatine. Raff. — 4. Fantaisie sur les Saltimbanques. Ganne. — 5. Les Ondines, grande valse. Fritsch.
7 avril 1929 — Société philharmonique. Concert du dimanche 7 avril 1929, de 13 h. 30 à 14 h. 30, au kiosque du Jardin Dumaine, sous la direction de M. Gibau : 1. Marche Italienne. Rousseau. — 2. Ouverture du Barbier de Séville. Rossini. — 3. L’Arlésienne, intermezzo. Bizet. — 4. Les Saltimbanques, fantaisie. Ganne. — 5. Le Retour à la Vie, valse. Chabas.
5 mai 1929 — La Société philharmonique donnera dimanche prochain, 5 mai, de 16 à 17 heures, au kiosque du Jardin Dumaine, sous la direction de son nouveau chef, M. L. Saintigny, un concert dont voici le programme : 1. La Philhar en ballade, défilé (G. Gibau), 1e audition. — 2. Au pays Lorrain, ouverture. G. Balay. — 3. a) Carillon Luçonnais. L. Saintigny. ; b) De tout mon cœur, mélodie (L. Saintigny). 1e audition. — 4. La Vivandière, fantaisie. B. Godard. — 5. Farandole Provençale. Chaulier. 1e audition.

Luçon - Concert sur le kiosque du Jardin Public — Le Bassin aux naïades et le Liosque à musique
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L’arrivée en 1930 du nouveau chef, M. Madras, apporte, pour six ans, une stabilité à la Philharmonique
31 mai 1930 — Nous apprenons que M. Madras vient d’être nommé Directeur de la Société Philharmonique de Luçon et prendra ses fonctions incessamment.
Engagé volontaire aux Equipages de la flotte de Brest en 1898, il fut nommé sous-chef de musique au 65e d’infanterie à Nantes en 1903. Pendant la guerre il fut chef de musique du 67e R.I.T., clarinettiste de talent, chef d’orchestre de plusieurs Casinos pendant les saisons balnéaires, notamment au Touquet, et du Théâtre d’Alger.
Nos meilleurs souhaits de bienvenue au nouveau Directeur de notre Harmonie Luçonnaise.

29 juin 1930 — Voici le programme du concert qui sera donné dimanche prochain 29 juin, à 21 heures, au kiosque du Jardin Dumaine, par la Société Philharmonique et la Chorale mixte.
Chorale mixte : 1. Jeanne d’Arc : a) Dieu le veut ; b) Marche du Sacre. Gounod. — 2. Les Bateliers de la Volga, chant des haleurs. — 3. Le beau Danube bleu, grande valse. Strauss.
Société Philharmonique : 1. Sous l’Aigle double, allegro. Wagner. — 2. Phèdre, ouverture. Massenet. — 3. Concerto pour clarinettes. Wettge. — 4. Lakmé, fantaisie. Léo Delibes. — 5. Fascination, valse. F.-D. Marchetti.

3 août 1930 — Le soir, après les courses sur le superbe hippodrome des Encloses, aura lieu au jardin Dumaine la grande fête de nuit avec ses illuminations féeriques, ses embrasements, visions inoubliables et les belles fontaines lumineuses. La Société Philharmonique offrira aux amateurs de belle musique le grand programme suivant : 1. Marche de Rakacy. Berlioz. — 2. Patrie, ouverture. Bizet. — 3. Fantaisie sur Sigurd. Reyer. — 4. Mascarade, ballet. Lacôme. — 5. Espana, valse extraite de la Rhapsodie. Chabrier.
L’entrée à la fête de nuit et au concert est gratuite.
La fête se terminera par un grand feu d’artifice qui sera tiré sur le Cours de la République, une demi-heure après la fin du concert.

31 mai 1931 — Programme du Concert exécuté par la Société Philharmonique, le dimanche 31 mai 1931, de 20 h. 45 à 21 h. 45, au kiosque du Jardin Dumaine, sous la direction de M. Madras : 1. Face au Drapeau, marche. V. Turine. — 2. Ouverture d’Oberon. Weber. — 3. Les échos de Marne, pastorale pour hautbois. Colin. — 4. Fantaisie de Faust. Gounod. — 5. L’Estudiantina, valse. Lacome.
18 juin 1933 — Programme du concert qui sera donné par la Société Philharmonique le dimanche 18 juin, de 21 heures à 22 heures, au kiosque du Jardin Dumaine, sous la direction de M. Madras, à l’occasion du 3e Concours Hippique : 1. Cimbre, pas redoublé. Signard. — 2. Egmont, ouverture. Beethoven. — 3. a) Sous les Tilleuls, Scènes Alsaciennes. Massenet. b) Cavatine. Raff. — 4. Rigoletto, fantaisie. Verdi. — 5. Sobre las Olas, valse. Rosas.
19 mai 1935 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la Société Philharmonique, le dimanche 19 mai 1935, de 20 h. 30 à 21 h. 30, au kiosque du Jardin Dumaine, sous la direction de M. Madras : 1. Marche des Pêcheurs à la ligne. Montbarin. — 2. Ouverture du Barbier de Séville. Rossini. — 3. Divertissements des Eyrinnies. Massenet. — 4. Fantaisie sur les Contes d’Hoffmann. Offenbach. — 5. La Vallée d'Ossau, valse. Benoist.

Luçon - Le Kiosque à musique — Concert sur le Kiosque
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28 juin 1936 — Concours musical de Luçon
— C’est par une radieuse journée tout ensoleillée que se sont déroulées les fêtes musicales organisées par la Société Philharmonique de Luçon, et leur succès, dû à l’affluence du public et à une parfaite organisation, est venu consacrer une fois encore le bon renom de notre cité.
L’après-midi, au Jardin Dumaine, un festival-kermesse attira une foule considérable qui se plut à admirer les nombreuses attractions et les différents comptoirs.
Le soir, une fête de nuit au Jardin Dumaine clôtura la fête, mais fut contrariée par la pluie qui survint avant la fin du concert.
Nos félicitations à M. Antoine, président de la Société Philharmonique, à M. René Charay et à tous leurs collaborateurs.

30 mai 1937 — Afin de sacrifier à la mode, le Jardin Dumaine aménage un théâtre de verdure au jardin Dumaine
— L’inauguration du Théâtre de Verdure du Jardin Dumaine aura lieu le dimanche 30 mai prochain.
Elle sera marquée par une grande kermesse organisée par la Société Philharmonique et le Stade Luçonnais.
A 13 h. 30, la Philharmonique défilera rue des Sables et rue Clémenceau.
A 14 heures, ouverture de la kermesse qui comportera de nombreux comptoirs, des attractions et des jeux divers.
La section de gymnastique « La Luçonnaise » prêtera son concours.
A 17 h. 30, apéritif-concert, danses enfantines et audition de la société Philharmonique et de la Chorale au théâtre de Verdure.
Entrée, 1 fr. ; gratuite pour les enfants au-dessous de 12 ans.
A 21 h. 30, salle des fêtes, bal populaire. Entrée 3 fr. Tirage de la tombola.

En 1938, Jean Kunc prend la direction de la Société Philharmonique
13 juin 1938 — Voici le programme du concert qui sera donné au kiosque du Jardin Dumaine par la Société Philharmonique, le lundi 13 juin courant, à 21 heures, sous la direction de M. Jean Kunc : 1. Au Pays Lorrain, ouverture. G. Balay. — 2. Sympathie, valse. Mezzocapo. — 3. Sérénade. F. Schubert. Transcription harmonisée par Jean Kunc, 1e audition. Soliste : M. A. Grivaud. — 4. Suite Ballet : a) Entrée mazurka ; b) Pizzicati ; c) valse lente ; d) Largo ; e) Final galop. F. Popy.
6 août 1939 — Société Philharmonique. Programme du Concert exécuté le dimanche 6 août 1939, à 21 heures, au kiosque du Jardin Dumaine, sous la direction de M. Jean Kunc : 1. Marche italienne, L.-J. Rousseau. — 2. La Dame de Pique, ouverture, F. Von Suppé. — 3. Concerto pour clarinettes, G. Wettge. — 4. La Bayadère, grande fantaisie sur la célèbre opérette viennoise, E. Kalman. — 5. La Veuve Joyeuse, valse, Fr. Léhar.

Luçon - Vue à vol d'oiseau : Jardin Dumaine et Kiosque à musique
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Formation musicale active à Luçon en 1909 :
Société Philharmonique (harmonie), fondée en 1875, direction François Chayla, président Texier, 52 exécutants.


Quelques-unes des participations de la Société Philharmonique, à divers festivals et concours musicaux
Concours musical de Bordeaux des 6 et 7 août 1882. La Philharmonique, classée en 2e division 2e section obtient les 3e prix de lecture à vue et d’exécution.
Concours de musique de Nantes le 30 mai 1887. Prix d’honneur des musiques d’harmonie, ex-aequo avec l’harmonie chartraise.
Concours de La Rochelle 15 août 1899.
Concours musical des 14 et 15 août 1904 de Fontenay-le-Comte. Classée en 1e division 1e section. Premiers prix de lecture, d’exécution et de lecture à vue et prix de direction attribué à M. Chayla.
Concours de La Rochelle des 14 et 15 août 1927. Classée en division supérieure, 2e section.
Concours de Royan 14 juillet 1934. La Philharmonique enlève 3 premiers prix et un prix de direction. Passe, à la suite, en division d’excellence.


(1) Germain Emile Mathurin Bordelais est le fils de Louis Philippe Bordelais (1832-1910), agent voyer de Luçon.
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Re: Kiosques à Musique

LUDES - Kiosque de la Musique - La Mairie et la Place de la République
(MARNE)
L’état civil de Ludes est consciencieusement tenu par la paroisse depuis 1655. Le premier maire ludéen qui, en 1790, succède aux anciens syndics, ne continue à renseigner ces précieux registres qu’à compter de 1793 ; à cette date, le maire cède sa place à Alexandre-Benoist-Joseph Lejeune, Officier public et membre du Conseil général de la Commune de Ludes, élu, depuis le 9 novembre 1792, pour dresser les actes destinés à constater les naissances, mariages et décès des citoyens et comparaissant pour lesdits actes en la salle publique de la Maison Commune.
Cette Maison Commune qui n’est autre que la maison d’école, située sur la Grande Place de Ludes le long de la rue du Chevru, appartient à la Fabrique de l’école paroissiale Saint-Jean-Baptiste et se trouve saisie en tant que bien national depuis 1790.
Le 28 thermidor de l’an IV (15 août 1796), la maison d’école, servant accessoirement de mairie-maison commune, est vendue à Nicolas Rémi Quenardel, citoyen de Verzenay. (1)

Plan de Ludes en 1830 (détail)
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Plan de Ludes en 1830 (ensemble)
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Faute d’école et de mairie, la commune loue à présent une maison rue Brodel (rue du petit Chevru), mais, par suite de la résiliation de son bail en 1825, elle est contrainte de trouver un autre emplacement. Le 12 novembre 1826, la municipalité fait l’acquisition, moyennant 4.325 francs, d’une maison sise rue du Marc (future rue Victor Hugo) auprès de Marie Françoise Beaulieu, veuve de Sébastien Jupin.
En 1842, il est procédé à la séparation de l’école en deux sections : une pour les garçons, une pour les filles, cette dernière venant empiéter sur la maison commune. Aussi, le 10 mai 1849, la commune décide d’acquérir un terrain de 4 ares, à côté de la maison commune, afin d’y faire bâtir une école de filles.
Le 6 avril 1853 le Conseil municipal acquiert auprès du sieur Narcisse Brocq, pour le prix de 11.366 francs, la maison et le terrain attenant, situés sur la Grande place (place du Marc), pour y installer
l'école des garçons, le logement de l'instituteur, la salle de conseil et les archives.
Une salle de classe pour les garçons est construite au fond de la cour, pour un montant de 8.000 francs, suite à une décision du 18 juillet 1872.
Lors de la séance municipale du 6 avril 1873, dirigée par Victor Canard-Duchêne (2), maire de 1873 à 1876 puis de 1888 à 1903, le conseil municipal décide de raser la Mairie qui menace ruine, afin d’en édifier une nouvelle.
Sollicité par le Conseil général à hauteur de 11.056 francs, tant pour son école de garçons près de la mairie que pour la surélévation d’un étage de son école de filles de la rue du Marc, qui auront coûté 33.000 francs à la Commune, celle-ci n’obtiendra, le 19 août 1878, qu’une subvention limitée à 6.500 francs.

Ludes - Ecole de filles rue Victor Hugo près de la Maison Commune de 1826 — La nouvelle mairie de 1853-1873, place du Marc (future place de la République)
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Comme le plan cadastral de 1830 nous le décrit, un lavoir municipal est installé au centre de la Grande Place, à l’angle formé par les rues du Marc (rue Gambetta) et du Chevru (rue Carnot). Ce lavoir constitué d’un appentis à la structure en chêne est recouvert d’une toiture d’ardoise ; à sa gauche, une remise couverte en zinc, sert de remise pour les outils du cantonnier ; devant ce local fermé, le long du mur en brique du lavoir, un bac en pierre bleue de Givet avec un robinet, est utilisé comme fontaine et abreuvoir de passage.
A droite du lavoir, près d’un calvaire qui figurait encore en 1830, une petite cabane est utilisée comme refuge pour les sans-abris.

Ludes - Lavoir municipal place de la Mairie — Lavoir place de la République en 1922 (cliché Guy Georgeton)
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La musique à Ludes se limite, en 1832, aux annonces faites par le tambour de la garde nationale, dont le conseil municipal a fourni l’habillement et la caisse, après avoir obtenu 80 francs de subventionnement auprès du conseil général de la Marne.
Il faut attendre l’après-guerre 1870-1871, pour voir s’installer une Fanfare pérenne. Ainsi, le 1er juillet 1877, celle-ci se fait entendre lors de la fête organisée dans la ville, à l’occasion de l’installation solennelle du buste de la République dans la Mairie. Dorénavant, la Grande place du Marc devient la place de la République.

En 1884, cette phalange musicale est dirigée par M. Léon Charlier, ancien sous-chef de la musique municipale de Reims. Subventionnée par la municipalité à hauteur de 500 francs à partir de 1885, la
Fanfare ludéenne participe à plusieurs festivals musicaux : ainsi au grand concours orphéonique organisé au Trocadéro le 3 mai 1885 qui réunit de nombreuses formations, classée en 1e division 1e section des fanfares avec saxophone, elle obtient le 1er prix d’exécution et le 1er prix de soli avec un cornet argenté à quatre pistons.
En 1896, dirigée par Arthur Quenardel, la Ludéenne, avec sa trentaine de musiciens, prend comme nouvelle dénomination Le Cercle d’Amateurs. Dans le même temps, une seconde fanfare, constituée de vingt trompettes, est fondée sous le nom des Amis Réunis.
Ces deux nouvelles formations qui ne sont pas encore classées, concourent au Festival musical du 3e canton de Reims du 22 août 1897, qui se déroule, pour les Fanfares, à l’école de garçons, faubourg Fléchambault. Le Cercle d’Amateurs de M. Quenardel y remporte le 1e prix de la division de classement, devançant les fanfares de Rilly-la-Montagne et de la Ville-en-Tardenois. A l’issue de cette récompense le Cercle d’Amateurs se voit promu en 2e division 2e section des fanfares.
De leur côté, les Amis Réunis se voient attribuer le 2e prix de la division de classement et sont dorénavant classés en 3e division 3e section des trompettes.

Le 23 juillet 1905 à l’occasion de la visite à Ludes de la
Corporation des employés de Reims, forte de 250 sociétaires, un Kiosque à musique est dressé sur la place de la République. Kiosque certes temporaire en bois, celui-ci est vraisemblablement démontable et érigé à l’occasion des festivités, notamment lors de la fête patronale de la Saint-Jean suivie de son réchaud de la semaine suivante, de la Fête nationale du 14 juillet, de la Sainte-Cécile et bien entendu de la Saint-Vincent que les vignerons ne sauraient rater sous aucun prétexte.
Ce kiosque est supprimé pendant le conflit 1914-1918, dont Ludes et sa région ne sont pas épargnés.

Ludes - La Place de la République, rue Nationale en face — Les Comptoirs Français sur la Place de la République
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La Fanfare municipale reconstituée après-guerre va finir par obtenir la construction de son nouveau Kiosque à musique. Le conseil municipal, emmené par Edmond Canard, maire de 1919 à 1945, entérine, le 6 avril 1936, les plans dressés par l’architecte M. Faure. Le devis de ce nouveau kiosque en béton, est adopté pour un montant arrêté à 35.190 francs ; il sera construit, à quelques centimètres près, à l’emplacement du lavoir municipal de la place de la République qui vient d’être rasé, et sera ainsi adossé au mur de la propriété d’Henri-Antoine Germain, avec l’accord de celui-ci. (3)
Ce Kiosque à musique hémicyclique est évidemment inspiré de celui de Chigny-les-Roses, commune voisine et amie de Ludes, édifié en 1906 sur la place Pommery
(voir ► ici) ou encore de celui de Fournes-en-Weppes (Nord) construit en 1908 sur la place du Marché (voir ►ici)
L’inauguration du Kiosque aura lieu comme prévu, pour les fêtes de la Saint-Jean du 20 juin 1936.
Par délibération du conseil municipal du 16 avril 1937, il est décidé de faire installer l’électricité sur le kiosque et deux portillons permettant de clore l’entrée des escaliers.

Ludes - Le Kiosque à musique en construction (mariage Jacqueminet-Lejeune 18 mai 1936) (cliché Guy Georgeton)
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La commune de Ludes qui, depuis plus d’un siècle, postule pour se voir attribuer le nom de Ludes-le-Coquet, n’a toujours pas obtenu à ce jour, cette autorisation.
En 1998, le conseil municipal se lance dans d’onéreuses dépenses : le 6 juillet, un projet de restauration du Kiosque à musique est voté pour 387.159 francs, en même temps que sont décidés des travaux relatifs à l’aménagement de la place de la République pour 309.500 francs ; le 3 septembre, c’est au tour de la mairie de bénéficier d’une cure de jouvence pour un montant de 310.959 francs.
Après cette rénovation, le Kiosque à musique se présente avec des vitres amovibles sur toute sa façade.
L’école des filles de la rue Victor Hugo, qui ne servait plus, a été démolie en 2019 pour construire, à sa place, une douzaine de logements.
Kiosque toujours en place.

voir ici Place de la République de Ludes et son Kiosque à musique, aujourd'hui. ► (1/5) ► (2/5) ► (3/5) ► (4/5) ► (5/5)

Ludes - Kiosque de la Musique - La Mairie et la Place de la République.jpg
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publié par Jean-Marc

1er juillet 1877 — La Fanfare de Ludes à la tête d’un cortège, accompagne, à la Mairie, le buste de la République, au milieu de la ville pavoisée
— Dimanche a eu lieu, à Ludes, l’installation solennelle du buste de la République. La fête a été des plus brillantes : les rues étaient sablées, les maisons pavoisées, et dix arcs de triomphe de verdure se dressaient dans les rues. On remarquait une maison sur la façade de laquelle était le portrait de M. Thiers, entouré d'une couronne avec des inscriptions patriotiques. Un nombreux cortège, formé par la compagnie des sapeurs-pompiers, la fanfare de Ludes jouant l'hymne national, ainsi que les autorités municipales, a accompagné le buste à la Mairie.
M. le docteur Thomas, député de la circonscription, et M. le maire de Ludes, marchaient en tête du cortège. On a remarqué quatre belles et charmantes jeunes filles en robes blanches avec écharpes aux couleurs nationales.
Au moment de l’installation du buste de la République, M. le docteur Thomas a prononcé une allocution qui a été vivement applaudie.
Le soir, il y a eu des illuminations et une retraite aux flambeaux. Un bal a joyeusement terminé cette belle fête.

24 février 1884 — Concert de la Fanfare de Ludes dirigée par M. Charlier
— Dimanche 24 courant, la société musicale de Ludes offrait son concert annuel à ses membres honoraires dans le magnifique local que M. A. Luling, son vice-président, avait gracieusement mis à sa disposition.
Au moins 500 personnes y assistaient. Le programme bien composé, fut non moins bien exécuté. La fanfare a fait de réels progrès que tous les amateurs de musique ont été très heureux de constater, notamment une fantaisie sur Robin des Bois, de Weber, qui a enlevé les applaudissements de la salle entière. On a aussi beaucoup applaudi M. Léon Charlier, le sympathique et habile directeur de cette jeune phalange, dans la polka la Livry, pour clarinette, avec accompagnement de la fanfare, très finement et délicatement exécutée. Compliments sincères à M. Gavroy, jeune hautboïste, élève de ce dernier, qui a exécuté une fantaisie sur Don Pasquale. Ce Jeune homme tire de son instrument des sons purs et très nets. Il promet de devenir un bon artiste.
Remerciements sincères à MM. Deschamps, ténor, et Prénat, baryton, qui ont fait grand plaisir, notamment dans le duo des Mousquetaires de la Reine, qui a été fort apprécié.
La partie comique était confiée à M. Lerouge ; succès éclatant. C’est la première fois que ce jeune artiste paraissait dans les concerts de la société de Ludes ; il a emporté les sympathies de toutes les personnes qui ont eu le plaisir de le voir et de l'entendre. Le meilleur éloge que nous en puissions faire, c’est de lui dire : à une prochaine fois.
En attendant, les musiciens vont travailler avec ardeur pour obtenir cette année, dans les concours, de nouveaux trophées comme ceux de l’année dernière. Ils comptent, pour cela, sur leur application à l’étude, leur discipline, et la science et le dévouement de leur aimé directeur, M. Charlier.
A la suite du concert, un bal des plus animés, qui s'est prolonge jusque 2 heures du matin, a gaiement terminé cette belle soirée.

10 septembre 1884 — Succès de la Fanfare de Ludes au concours de Chaunier
— La Fanfare de Ludes, dirigée par M. Léon Charlier, a obtenu au concours de Chauny un éclatant succès. Cette société concourait en 1e division et a obtenu : 1er prix de lecture à vue, médaille de vermeil, grand module ; 1er prix d'exécution, palme de vermeil ; 1er prix de soli, palme de vermeil, grand module. Tous ces prix à l’unanimité et avec félicitations du jury.
1er prix au concours d’honneur, couronne de vermeil, grand module.
Une médaille de vermeil a été accordée M. Charlier pour la bonne direction de sa société.

1er février 1885 — Concert de la Fanfare dans la salle Luling
— Dimanche, 1er février dernier, la Ludéenne donnait un concert à ses membres honoraires, La salle de M. Luling était garnie de drapeaux en trophées. A 7 heures ¾, la Fanfare faisait l’ouverture du concert par un allegro militaire. Puis venaient MM. Lerouge, J. Bast, chanteurs comiques, et M. S…, amateur. Nous n’avons que des compliments à adresser à ces messieurs.
Mais si ces messieurs, par leurs scènes comiques ont amusé l’assistance, MM Belleville et son élève, pianistes M. Charlier, hautboïste, chef de la Fanfare, dans leur valse, air varié et suite de valses, ont été, pour certains amateurs de musique, les meilleurs attraits de la soirée.
Il n’est plus nécessaire de faire ici l’éloge de ces messieurs, très connus dans le monde musical et dans toute la région, mais adressons-leur nos meilleures félicitations.
Un pas redoublé, la Marseillaise, joués par la Fanfare, une tombola et un grand bal à la suite, mettaient fin à cette agréable soirée.

Ludes - Place de la République, lavoir et mairie à gauche — Les Comptoirs français sur la Place
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5 juillet 1885 — La fête patronale écourtée en raison du temps est prolongée par le réchaud de la semaine suivante
— La fête patronale de Ludes qui avait été si bien préparée dimanche dernier, a été contrariée par le mauvais temps. Un grand nombre d’habitants des communes voisines n’ont pu s'y rendre.
Les jeunes gens de Ludes ont organisé, pour dimanche 5 juillet, un grand bal avec brillantes illuminations à l’occasion du réchaud de la fête.
Ils espèrent que leurs amis et camarades des villages environnants leur feront le plaisir de venir partager leurs divertissements.

14 juillet 1885 — Lors de la Fête nationale, la Fanfare donne un concert sur la Place ; envol d’une montgolfière ; exercices de gymnastique et jeux divers ; bal public
— La population de la commune de Ludes célébrait hier avec son habituel entrain, cette belle date du 14 juillet, qui marque l’aurore d’un monde nouveau.
La fête nationale a été annoncée la veille par une salve de neuf coups de canon. Le matin, les cloches et le canon réveillaient les habitants. Des secours avaient été distribués la veille aux indigents.
A deux heures de l'après-midi, la municipalité recevait à la mairie tous les corps constitués, la compagnie de sapeurs-pompiers, les sociétés de musique et de gymnastique qui, accompagnés des enfants, défilèrent par toutes les rues du village.
Au retour, des rafraîchissement publics furent offerts par la commune, la Fanfare exécuta plusieurs des meilleurs morceaux de son répertoire et les gymnastes exécutèrent des exercices de boxe et militaires avec accompagnement de la musique aux applaudissements unanimes de toute la population. Entre temps, une très belle montgolfière fut gonflée et est partie avec un succès complet.
Ensuite, jeux divers, courses, lutte, etc.
Le soir, retraite vénitienne par les sapeurs-pompiers, la musique, les gymnastes et tous les jeunes gens et jeunes filles du pays. Bal très animé et brillantes illuminations.

26 juin 1897 — La fanfare Le Cercle des Amateurs et les trompettes Les Amis Réunis en concert sur la place de la République
— Ludes. Déjà les premiers préparatifs de la fête se terminent et si le beau temps qui nous favorise en ce moment se maintient, nous ne pouvons qu’engager tous nos amis à se porter en foule vers ce pays, ils seront sûrs d'être reçus avec une grande cordialité.
Le Cercle d’amateurs, société de musique de Ludes et la fanfare de trompettes les Amis réunis donneront un concert alternativement sur la place de Ludes, de 4 à 6 heures.

9 janvier 1898 — Grande fête de bienfaisance salle Denogent avec les deux sociétés musicales de Ludes
— Ludes. Dimanche 9 janvier 1898, à deux heures et demie, salle de M. Denogent, une grande fête de bienfaisance sera donnée au profit des Sociétés la Croix Rouge et les Dames de France, avec le gracieux concours de la Musique de Ludes et de la Société de Trompettes de Ludes. Voici le programme :
Première partie : 1. Pas redoublé, ouverture, par la Musique. — 2. Les Femmes, hou les vilaines bêtes ! paysannerie, par M. Vauquoy. — 3. Le Violon brisé, chanson, par M. Parapel. — 4. Pendant que dormait Suzette, bluette, par M. Vauquoy. — 5. Chanson Bretonne, par M. Mouny. — 5 bis. Audition du Graphophone, par M. Royer. — 6. La Renommée, par la Société dc Trompettes. — 7. Martha, par M. Parapel. — 8. Joies et regrets par Mlle Brié. — 9. Les Mendiants, duo par M. et Mme Vauquoy. — 10. Le premier jour de bonheur, fantaisie, par la Musique.
Deuxième partie : 1. Une pensée à l’Alsace, ouverture, par la Musique. — 2. Les violettes de Noël. — 3. Reischoffen, poésie de Jules Clarétie, par M. Mouny. — 4. Rendez-moi ma Sophie, par M. Vauquoy. — 5. Un oiseau ne meurt pas d’amour, par Mme Brié. — 6. La Tour de Nesle, par M. Parapel. — 7. Brisquette, par la Société de Trompettes. — 8. J’suis rampant, par M. Vauquoy. — 9. La défense du parricide, par M. Mouny. — 10. Le Carillon, polka originale avec cloche, par la Musique.
Troisième partie : 1. Souvenir d’antan, par redoublé, par la Musique. — 2. Bibi ou l’enfant de l’amour, opérette, par M. et Mme Vauquoy. — 3. Hymne russe et Marseillaise, par la Musique.
A 8 heures ½, grand Bal et Tombola au profit de I'Œuvre.

31 juillet 1898 — Fête cycliste accompagnée des sociétés de musique
— Dimanche 31 juillet, une fête cycliste sera donnée à Ludes, avec le concours des membres du Bicycle Club Rémois, la société de trompettes les Enfants de Mailly et la Société de Musique de Ludes. Programme :
Ouverture, morceau d’ensemble par la Société de Trompettes et la Fanfare.
Courses de vitesse et de lenteur.
Courses en sac et jeux divers.
Le soir, à 8 h. ½, dans le jardin de l'hôtel Saint-Jean, bal à grand orchestre et illuminations.

18 septembre 1898 — Concert de la Fanfare au bénéfice de la caisse des Ecoles
— La Fanfare de Ludes dirigée par M. Arthur Quenardel, donnera un grand concert au bénéfice de la caisse des écoles le dimanche 25 courant, à cinq heures du soir, dans les jardins de M. Denogent (hôtel Saint-Jean), avec le concours d'artistes rémois renommés.
Le bail annuel offert à MM. les membres honoraires aura lieu le même jour à 8 heures ½ du soir.
Prix des places pour le concert et le bal : réservées, 2 fr. ; premières, 1 fr. ; secondes, 50 centimes.

Ludes - La Mairie sur la Place — La Place de la République et la rue Nationale
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23 juin 1899 — Sérénade sur la place pour la Fête de la Saint-Jean
— Ludes. La fête patronale de la Saint-Jean, qui dans cette gentille commune est toujours très brillante, promet cette année de dépasser tout ce qui s'est fait jusqu'alors.
On nous annonce que, en plus des réjouissances, un concert sérénade sera donné de 4 heures à 6 heures, par le Cercle d’Amateurs, avec le gracieux concours de l’harmonie Sainte Cécile de Verzy, (80 exécutants), dont voici le programme :
A 3 heures 30, réception de l'harmonie de Verzy à la gare de Ludes.
A 4 heures ½, exécution par les deux Sociétés.
1. La Marche indienne (Sellenick), par l'Harmonie de Verzy. — 2. Marie-Henriette, ouverture (L. Montagne) par l'Harmonie de Verzy. — 3. Souvenir rémois, fantaisie (Princiaux fils), par l’Harmonie da Verzy. — 4. La Fée des Grèves, ouverture (Labole), par le Cercle d‘Amateurs. — 5. Fantaisie sur Mireille (Gounod), par le Cercle d'Amateurs. — 6. La Marseillaise, par les deux Sociétés.

7 décembre 1899 — Concert sur la place publique pour la Sainte-Cécile
— Ludes. Dimanche dernier, la Fanfare du Cercle d’Amateurs de Ludes, ainsi que la compagnie de sapeurs-pompiers, fêtaient la Sainte-Cécile et la Sainte-Barbe.
A deux heures de l‘après-midi, les deux sociétés se sont réunies sur la place publique.
Après la revue passée par M. le maire, assisté d'une partie du conseil municipal, la fanfare, sous la direction de son dévoué chef, M. Quenardel, a exécuté, avec un brio remarquable, quelques morceaux de son répertoire.
Après la sérénade, les deux Sociétés se sont rendues à l'hôtel Saint-Jean où un banquet les attendait.
Inutile de dire que la plus franche gaîté n'a cessé de régner pendant toute la durée du repas ; plusieurs amateurs, entre autres M. Henri S..., ont charmé l’auditoire par leurs chansonnettes comiques.
Au dessert, l'officier des sapeurs-pompiers, en termes chaleureux, a remercié le maire el MM. les conseillers municipaux d’avoir bien voulu, par leur présence, rehausser l’éclat de cette fête.
Un bal très animé termina cette belle soirée et fit fureur jusqu’à deux heures du matin.

3 juin 1900 — Appréciations du Jury du Concours musical de Reims, sur la Fanfare de Ludes
— Concours musical du 3 Juin 1900 à Reims. Salle de l‘Ecole de la rue du Mont-d’Arène.
Appréciation du Jury. Lecture à vue. Fanfare de Ludes — Directeur : M. A. Quenardel.
Bonne attaque. Ensemble satisfaisant. Le chant est perdu, pendant plusieurs mesures, à la 2e reprise. Quelques fausses notes. Les basses cuivrent trop. Bonne direction.

29 juin 1902 — Concert du Cercle d'amateurs de Ludes sur la Place publique, lors de la fête patronale
— Programme des morceaux qui seront exécutés le dimanche 29 juin, par le Cercle d’amateurs de Ludes, à l’occasion de la fête patronale : Allegro, X.... — Grande marche triomphale (Vanremoortel). — Fantaisie sur Faust (Gounod). — Fantaisie sur la Traviata (Verdi). — Polka des oiseaux (Corbin).

15 février 1903 — Concert du Cercle d'amateurs de Ludes dans les celliers de la maison Heidsieck
— Ludes. Dimanche 15 février, dans les celliers de la maison Heidsieck et Cie, la Société musicale de Ludes « Le Cercle d’Amateurs » offrira à ses membres honoraires un grand concert vocal et instrumental. Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par la Fanfare :
1. Plume au vent, allegro (Turine). — 2. Le Prophète, fantaisie (Meyerbeer). — 3. Poète et paysan, ouverture (F. de Suppé). — 4. My Queen, valse anglaise (Ch. Coote).
M. et Mme P. Michelin, M. F. Dumangin, M. Emile, et Mlle Blanche Pothier, pianiste, prêteront leur concours au concert. Bureau à 6 heures ; rideau à 6 h. ½. Avis aux amateurs de bonne musique.

15 mars 1903 — Fête dans la cour de la mairie
— Ludes. Dimanche dernier, à deux heures du soir, dans la cour de la mairie, une fête scolaire a été gratuitement offerte par les enfants des écoles et les jeunes gens des cours d‘adultes, avec le gracieux concours de la fanfare Le Cercle d’amateurs.
Cette récréation été très goûtée des quatre cents personnes environ qui s'y sont rendues.
Sans vouloir entrer dans le détail des différents numéros portés au programme, disons en un mot que fillettes et jeunes garçons, bien que se présentant sur la scène pour la première fois, ont rivalisé de verve et d’entrain, et que notre excellente fanfare s’est fait entendre dans les meilleurs morceaux de son répertoire.
Nous avons remarqué un accompagnement de plusieurs chœurs dû à la plume du directeur de la fanfare.
Tous ont recueilli de nombreux applaudissements et de l’avis de l’unanimité des spectateurs le succès de la fête a été complet.

25 juin 1905 — Sérénade sur la place pour la fête patronale, par la Fanfare de Ludes et la Fanfare de Chigny-les-Roses
— Ludes. A l’occasion de la fête patronale qui aura lieu le dimanche 25 courant, il y aura sérénade sur la place, de cinq à six heures et demie du soir, par la fanfare de Ludes (Cercle d'Amateurs), directeur, M. V. Noir, et la fanfare de Chigny, directeur E. Quatresols.
En voici le programme : 1. Salut à la France, pas redoublé, par les deux sociétés. — 2. Le chevalier Lubin, mosaïque, par la Fanfare de Ludes. — 3. Après l’orage, ouverture, par la Fanfare de Chigny. — 4. Oliva, polka pour pistons, par la Fanfare de Ludes. — 5. La Jeune France, ouverture, par la fanfare de Chigny. — 6. Cérès, fantaisie, par la Fanfare de Ludes. — 7. Le plaisir de Cristal, polka, par la Fanfare de Chigny. — 8. La Marseillaise, par les deux sociétés.
Entre les numéros 4 et 5, il y aura un quart d’heure d'entr’acte. Aussitôt après, défilé dans le village.

Ludes - Le Kiosque à musique, place de la République
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25 juillet 1905 — La Corporation des Employés de Reims en ballade à Ludes ; la Fanfare joue sur le premier Kiosque à musique de la Place de la République
— Après la promenade de Pouillon, dont les sociétaires ont gardé un si agréable souvenir, la Corporation des employés excursionnait dimanche à Ludes-le-Coquet.
A 10 heures du matin, un train spécial emmenait du pont de Vesle près de 250 sociétaires et invités. Nombreuses étaient les dames et jeunes filles dont la présence apportait un charme de plus à cette promenade.
Sans accident ni incident, la joyeuse caravane descendait en gare de Ludes à 11 heures ¼. Là, se trouvait l’excellente Fanfare, la Ludéenne, chargée par M. Lécuyer, maire de Ludes, de recevoir les hôtes du coquet village.
Après les salutations et présentations d’usage entre M. Stocanne, président de la Corporation et M. Derobert, président de la Ludéenne, celle-ci, précédée de sa bannière, prend la tête du cortège des excursionnistes qui, aux sons d’une marche entraînante, défilent dans le village pour se rendre à la salle du banquet.
Nombre de maisons ont arboré le drapeau tricolore et les habitants saluent gaiement les visiteurs.
Après un court arrêt, les membres du comité se rendent chez M. le Maire pour le saluer et le remercier de l’excellente réception faite à leur Corporation. Quelques paroles aimables sont échangées et le comité se retire pour gagner la salle du banquet.
C’est dans un cellier, mis gracieusement à la disposition de la Corporation par MM. Walbaum, Goulden, Luling et Cie, que doivent avoir lieu les agapes traditionnelles et fraternelles.
Autour de quatre longues tables décorées de fleurs, prennent place quatre-vingt-dix convives, parmi lesquelles de nombreuses dames et demoiselles.
Au dessert, une agréable surprise est faite aux convives : la Ludéenne, infatigable fanfare, pénètre dans la cour et, pour le plus grand plaisir de tous, exécute avec maestria, deux des plus jolis morceaux de son répertoire, ce qui vaut aux musiciens, d’unanimes applaudissements.
Pendant l’exécution de ce concert, M. Lécuyer était entré dans la salle, venant à son tour saluer la Corporation. M. Stocanne remercie à nouveau le maire pour cette belle réception.
La parole est ensuite donnée aux chanteurs qui se font longuement applaudir.
Mais l’heure avance. Le président lève la séance et, toujours précédés de la Fanfare, les sociétaires se rendent au château de MM. Walbaum, Goulden, Luling et Cie, dans le parc duquel tous se dispersent et visitent, non sans plaisir. Après quelques minutes de promenade à l’ombre des arbres séculaires de ce magnifique parc, on regagne l’intérieur du château où, dans un des salons du rez-de-chaussée, un lunch attend les visiteurs. Le « Monopole » coule abondamment dans les flûtes…
Une dernière flûte et on quitte l’hospitalier château.
Sur la Place, la Fanfare a pris possession du kiosque et bientôt, la jeunesse se lance en d’entraînantes valses et polkas, pendant qu’une partie de la caravane se disperse pour visiter Ludes. Cette visite du coquet village n’est pas l’un des points le moins agréable du programme. Les invitations, en effet, ne manquent pas, et chaque habitant tient à recevoir les excursionnistes et à vider avec eux la flûte de l’hospitalité.
Très aimablement, MM Canard-Duchêne avaient invité les représentants de la Presse et le Comité à déguster les produits de leur maison. Et pendant que le bal bat son plein, nous vidons, à la santé des habitants de Ludes et de nos aimables amphitryons, quelques flûtes d’un excellent « Canard ».
Rapidement, les aiguilles tournent et ne tardent pas à marquer six heures. Le moment du départ approche. Une dernière poignée de main, une dernière flûte et, toujours précédée de la Fanfare, la caravane regagne la gare, où attend le train qui doit nous ramener à Reims. On échange quelques paroles d’adieux et le train s’ébranle aux accents de la Marseillaise jouée par la fanfare.

28 au 30 juin 1908 — Baraques foraines installées sur la place de la République pour la fête communale ; concert de la Fanfare
— Ludes. Les dimanche 28, lundi 29 et mardi 30 juin courant, notre coquette commune célébrera sa fête annuelle, à laquelle sont conviés les habitants et la jeunesse des villages voisins, qui seront assurés d'y recevoir, comme les années précédentes, l’accueil le plus cordial.
Les promeneurs, qui, nous l'espérons, seront nombreux, trouveront, chez MM. les cafetiers, des consommations de choix.
De nombreux forains s'installent aux abords de la place de la République : confiseries, tirs à vapeur, chevaux de bois, etc., et la fête promet d'ores et déjà d’être brillante, surtout si le beau temps veut bien nous favoriser.
Les dimanche 28 et lundi 29, à cinq heures du soir, sérénade par la Fanfare. Programme :
1. Les Fraises, allégro (G. Parès). — 2. Le Calife de Bagdad (Boiëldieu). — 3. Ouverture romantique (Avon). — 4. Plus loin que l’Azur, valse chantée (Méchin). — 5. La Marseillaise.
Le soir, à neuf heures, grand bal, sous la direction de M. Dérozier.
Un brillant éclairage sera assuré par la station électrique de Rilly.

27 au 29 juin 1909 — Concert de l’Echo de Saint-Hubert de Reims et de la fanfare, le Cercle des Amateurs de Ludes sur la place de la République
— Fête communale. La fête annuelle de notre commune aura lieu les dimanche 27, lundi 28 et mardi 29 juin courant. Les préparatifs sont poussés avec activité et promettent, pour cette année, une fête particulièrement brillante si, comme tous l'espèrent, le beau temps veut bien se mettre dc la partie.
De nombreux forains installent à l’envi les attractions les plus variées : confiseries, jouets, tirs, chevaux de bois, balançoires, jeux divers, etc.
Inutile de dire que notre hospitalière commune maintiendra ses traditions de bienveillante cordialité et que les étrangers, Rémois et habitants des communes voisines, y recevront le meilleur accueil. MM. les boulangers et débitants, en prévision de leurs visites qu'ils escomptent nombreuses, se mettent en mesure de leur fournir de succulentes pâtisseries et des consommations de premier choix aux prix les plus modérés.
La fête sera agrémentée par la visite de la Société de trompes, l’Echo de Saint-Hubert de Reims à laquelle, la fanfare, le Cercle des Amateurs de Ludes, et la population réservent une franche et cordiale réception.
Une sérénade aura lieu sur la place publique, le dimanche 27 juin, à quatre heures et demie du soir, par les deux sociétés.
Voici le programme de cette sérénade :
Sonneries de trompes par la société rémoise. Morceaux exécutés par la Fanfare.
1. Allegro (X…). — 2. Fantaisie sur les Cloches de Corneville (Planquette). — 3. Fantaisie sur la Fille du Tambour Major (Leroux). — 4. Santiago, valse espagnole (Corbin). — 5. La Marseillaise.
Le soir, à neuf heures, grand bal public et gratuit sur la place de la République, sous l’habile direction de M. E. Dérozier.
Eclairage électrique.

26 au 28 juin 1910 — Fanfare de trompettes l’Espérance, de Rilly-la-Montagne et le Cercle des Amateurs de Ludes en concert sur la place de la République
— Fête communale de Ludes. Les dimanche 26, lundi 27 et mardi 28 juin courant, notre coquette commune célèbrera avec l’éclat et l'entrain accoutumés, sa fête annuelle, à laquelle nous convions les habitants et la jeunesse des communes voisines, qui sont assurés de recevoir, comme à l'ordinaire, l‘accueil le plus cordial.
Les promeneurs qui, nous l'espérons, seront nombreux, trouveront chez MM. les débitants et pâtissiers des boissons et comestibles de premier choix, à des prix très modérés.
De nombreux forains s'installent aux abords de la place d ela République : confiseries, jouets, tir à vapeur, jeux de massacre, chevaux de bois, balançoires, etc..., et la fête promet d'être particulièrement brillante et animée, surtout si le beau temps daigne nous favoriser.
L'éclat de la fête sera rehaussé cette année par la réception de la vaillants Société de gymnastique la Gauloise, de Reims, et de la Fanfare de trompettes l’Espérance, de Rilly-la-Montagne, qui, avec le concours de notre Société de musique, le Cercle d’amateurs, offrira sur la place de la République, une séance récréative qui sera certainement très goûtée du public et dont voici le programme sommaire :
A trois heures et demie, réception des sociétés à l’entrée du village.
A trois heures un quart, vin d'honneur offert à la Mairie par la Municipalité.
A quatre heures et demie, sérénade.
Cercle d’amateurs : 1. Gare la bombe, allegro (Pautrat). — 2. Mireille, fantaisie (Gounod). — 3. Sur la plage, fantaisie (Corbin).
Fanfare de trompettes : 4. Bon gîte, pas redoublé (Renault). — 5. Vallée de la Loue, fantaisie (A. Munier). — 6. Desaix, allegro (Wittmann). — 7. Exercices d'ensemble par la Gauloise, accompagnés par l'exécution de morceaux de valse. — 8. La Marseillaise.
Le soir, à neuf heures, grand bal avec orchestre, sous l’habile direction de M. Eugène Dérozier.
Eclairage électrique.

10 mars 1912 — Concert de la fanfare Le Cercle d'amateurs dans les celliers de la maison Walbaum, Goulden et Cie
— Ludes. Le Cercle d’amateurs donnera, dimanche 10 mars 1912, à sept heures du soir, dans les celliers de la maison Walbaum, Goulden et Cie, une soirée concert. En voici le programme :
Première partie : 1. Poète et paysan, ouverture (Franz von Suppé), par la Fanfare. — 2. M. X… dans son répertoire. — 3. Le Jocond, par M. Luc. — 4. Mariez-vous donc, par M. Marville. — 5. Cœur de tzigane, par Mme Couloni. — 6. Je m’habille d’un rien, par M. Luc. — 7. La Musique qui passe, par M. Marville. — 8. Marche japonaise (J. Doré), par la Fanfare.
Deuxième partie : 1. La princesse d’Elides, fantaisie (Mourgue), par la Fanfare. — 2. M. X…, dans son répertoire. — 3. Le chapeau à la main, par M. Marville. — 4. Védrine et Guillaume II, par M. Luc. — 5. Mousmé d’amour, par Mme Couloni. — 6. La marche du peuple , par M. Merville. — 7. C’est la Révolution, par M. Luc. — 8. La Veuve joyeuse, valse, par la Fanfare.
« Ce bon Cyprien », vaudeville en un acte.
A l’issue du concert, aura lieu le tirage de la tombola, et la soirée se terminera par un grand bal, salle Collin.

Ludes - Le Kiosque à musique
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Formations musicales actives à Ludes en 1909 :
Les Amis Réunis (fanfare), 23 exécutants.
Cercle d’amateurs (fanfare), direction Arthur Quénardel, 29 exécutants.

(1) Description de l’ancienne maison d’école (et Maison Commune) lors de la cession par soumission du 15 août 1796 à Nicolas Rémi Quenardel :
Cette maison située à Ludes, lieudit La Grande Place, consiste en un corps de logis composé au rez-de-chaussée de trois pièces dont une cuisine, une école et une autre petite place. Trois autres places au-dessus sur lesquelles règne un grenier. Petite cour derrière lesdits bâtiments dans laquelle est une « roue à porc ». Jardin répondant sur la dite grand-place par une porte batière. Ledit corps de logis ayant cinq toises de longueur sur trois toises deux pieds de hauteur, trois toises cinq pieds de largeur de pignon, bâti en blocailles, le tout couvert en tuiles plates. La circonférence, tant de la cour que du jardin et bâtiment, contenant quatre verges et demi tenant du levant à Nicolas Le Noir qui a droit de goutte et de la vue par une fenêtre sur la petite cour, du couchant au sieur Nicolas Beuzart et Bertrand Quenardel qui ont pareillement droit de goutte sur ladite cour qui répond sur une ruelle du septentrion et du midi à la dite grande place.
(source : M. Guy Georgeton, maire de Ludes de 2001 à 2014 auteur de l’Histoire de Ludes, site www.ludeslecoquet.fr)

(2) Victor François Canard dit Canard-Duchêne (1835-1903), tonnelier né à Ludes, se marie en 1859 à Françoise Léonie Duchêne (1840-1900), vigneronne née à Ludes. Ce sont les fondateurs, en 1868, de la célèbre maison de Champagne Canard-Duchêne.

(3) Henri-Antoine Germain (1875-1937), est le créateur en 1898 de la maison de champagne éponyme, installée à Ludes. En 1943, son fils Henri transfère le siège de sa marque à Rilly-la-Montagne.
La maison de champagne Gaidoz-Forget, toujours présente à ce jour, occupe l’ancienne propriété Germain de Ludes, rue Carnot.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LUMBRES - Jardin Public et Kiosque
(PAS DE CALAIS)
L’emplacement qui nous intéresse à Lumbres et que nous nous proposons de décrire est situé sur la rive gauche de l’Aa, le long du confluent de la rivière de Seninghem dite « le Bléquin », à l’extrémité du chemin d’Elnes à Lumbres dit également rue de Saint-Pierre (futur chemin de grande communication n° 131 de Zoteux à Lumbres). Le plan cadastral de 1820 nous renseigne qu’à cette date, ce terrain est occupé par le cimetière communal lumbrois. Accroissement démographique oblige (cinq cents habitants en 1800 contre mille deux cents, quatre-vingts ans plus tard), la commune est contrainte de trouver un autre lieu pour inhumer ses morts. Le cimetière de la rue de Saint-Pierre est donc translaté dans le nouveau lieu de sépulture, situé rue Pasteur, au bout de l’impasse du cimetière, le long de la voie ferrée d’intérêt local d’Anvin à Calais (future rue du 8 mai 1945).
Désaffecté définitivement en 1882, le terrain de l’ancien cimetière reste inoccupé jusqu’au 27 août 1908, date à laquelle, le conseil municipal, dirigé par le docteur Henri Broncquart, maire de 1906 à 1919, décide d’y créer un jardin public.

Plan de Lumbres en 1936 et incrustation plan de 1820
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Jusqu’à cette date, les festivités lumbroises se déroulent essentiellement sur la Grande place du Marché, et parfois devant la gare ou encore dans le vaste marais communal. L’animation y est grande lors des ducasses, des comices agricoles et des concerts donnés par la Lyre républicaine de Lumbres. Celle-ci, fondée en 1888, est dirigée par M. L. Porte de 1893 à 1899, avec plus de trente musiciens ; M. Hurtevent lui succède de 1900 à 1910, avec un effectif ramené à une vingtaine d’exécutants.
Lors du festival musical organisé à Lumbres du 18 et 19 mai 1902, auquel participe trente-deux sociétés, trois Kiosques à musique démontables sont installés place du Marché, sur la Grande route et devant la Gare.

En 1911, Aimable-Joseph Valin (1862-1924) s’installe à Lumbres où il prend la direction de la Lyre. Né à Wargnies dans le Nord, Valin est musicien militaire, depuis 1885 ; en 1897, il est tambour-major au 33e régiment de ligne d’Arras. A partir de 1904, il est sous-chef de musique au 8e régiment d’infanterie de Saint-Omer, où en 1907 il reçoit les palmes académiques, avant de prendre sa retraite de l’armée en octobre 1910.
Appuyé par Valin, le président de la fanfare, Elisée-Florentin Tiran (1), obtient, lors de la réunion du conseil municipal du 9 août 1912, un avis favorable pour l’érection d’un Kiosque à musique dans le Jardin public aménagé en 1908-1909.

Lumbres - Jardin public — La Lyre de Lumbres en 1890
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Le conflit 1914-1918 interrompt la réalisation de ce projet qui revient sur la table lors de la séance du conseil municipal du 21 juin 1919 au cours duquel il est décidé d’ouvrir un crédit de cinq cents francs pour l’érection du kiosque. Une somme de sept cents francs est allouée à la Lyre de Lumbres, le 1er février 1920, pour la construction du Kiosque dans le Jardin public.
De forme octogonale, ce
Kiosque à musique est construit sur un soubassement en béton muni d’un escalier de six marches. Ses colonnes en fonte supportent une toiture en zinc ornée d’un lambrequin en bois découpé et entourée sur son pourtour d’une gouttière ; son garde-corps est en fer forgé.

Dans le même temps, le conseil municipal vote une délibération pour l’édification d’un Monument en hommage aux morts de 1914-1918 et charge le sculpteur Léonce Alloy (1875-1949) de sa conception. Le piédestal sera réalisé par l’entreprise Bagnard moyennant 1.877,40 francs. L’ensemble du monument représentant une Victoire ailée devant un Poilu debout, coûtera un total de 33 877.40 francs, financé pour 24.600 francs par une souscription publique, le solde étant supporté par le budget municipal.
L’emplacement pour l’érection de ce monument va entraîner une polémique au sein du conseil municipal. Après un vote du conseil, le 22 février 1920, le jardin public est choisi, de préférence à un terrain situé près l’église. Ce choix est confirmé les 8 octobre 1920 et 18 avril 1921 mais remis en cause lors d’une réunion d’urgence du conseil municipal du 13 septembre 1922 qui décide que le monument doit être placé près de l’église.
Finalement, les travaux ayant été préalablement engagés pour son installation dans le jardin public, c’est à cet emplacement, face au kiosque à musique, que le Monument aux morts est inauguré le 17 septembre 1922.


Lumbres - Le Kiosque à musique — Le Monument aux morts du jardin public
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Toujours dirigée par Aimable-Joseph Valin, la Lyre de Lumbres, qui possède enfin son kiosque à musique, obtient le 29 mars 1922, une subvention de 3.000 francs de la municipalité, pour l’acquisition de vestes.
Hormis ses prestations musicales à Lumbres, la Lyre participe à de fréquents concours et festivals régionaux, notamment à Boulogne sur Mer en août 1921, à Lille en juin et en octobre 1922 ou encore à Saint-Omer le 20 mai 1923.
Après le décès de M. Valin survenu le 17 avril 1924, celui-ci est remplacé pendant huit mois par un certain Chançay, apparemment une « mauvaise graine » (2), auquel succède M. Alfred Berche qui dirigera la Lyre jusqu’en 1938.
En mémoire de M. Valin, le conseil municipal décide le 23 novembre 1928, que le jardin public portera désormais la dénomination de
Square Aimable Valin.
Le Conseil municipal va procéder à l’embellissement majeur du petit square grâce à l’acquisition, le 8 décembre 1931, pour trois cents francs, de tilleuls auprès de M. Kauffer, pépiniériste à Samer. Ces tilleuls taillés en espalier seront disposés le long du jardin et autour du kiosque.
Lors du cinquantenaire de la Lyre, une fête est organisée le 3 juillet 1938, à laquelle participe Aimable-Constant Valin (1897-1972) (fils d’Aimable-Joseph Valin, l’ancien chef de la Lyre), venu diriger à cette occasion la musique du 110e régiment d’infanterie de Dunkerque, dont il est le chef depuis 1925.
En 1945, la Lyre de Lumbres prend la dénomination de Lyre et Harmonie.
En 2017-2018, la municipalité fait procéder à un réaménagement paysager du Square pour un budget de dix mille euros.
Kiosque toujours en place.


voir ici le Square Aimable-Joseph Valin de Lumbes et son Kiosque à musique, aujourd'hui ► (1/5) ► (2/5) ► (3/5) ► (4/5) ► (5/5)
Concerts de la Lyre sur le Kiosque à musique ► (1/3) ► (2/3) ► (3/3)

Lumbres - Jardin public et Kiosque (1928).jpg
Lumbres - Jardin public et Kiosque (1928).jpg (220.88 Kio) Vu 9234 fois
publié par Jean-Marc

3 juillet 1898 — Comice agricole de Lumbres et raccroc de la ducasse
— Dimanche 3 juillet a eu lieu à Lumbres, une réunion du Comice agricole, coïncidant avec le raccroc de la ducasse. Le concours agricole qui avait lieu à cette occasion, a été des plus brillants.
Vers trois heures, une tente spéciale, décorée avec beaucoup de goût, de fleurs, de feuillage et de drapeaux tricolores, était établie chez Mme veuve Thibault-Blondel, où avait lieu un banquet d'environ 100 couverts.
On remarquait M. Lemoine, conseiller général, président, ayant près de lui M. Neveu, président du Comice agricole ; M. Brelet, sous-préfet de Saint-Omer, chevalier du Mérite agricole ; M. Vandomme, conseiller d'arrondissement ; M. Pierre Mahieu, président du Comice agricole de Fauquembergues ; les membres du jury,
etc... M. Jonnart s'était excusé.
De nombreux toasts ont été prononcés. La distribution des récompenses a eu lieu ensuite.

14 juillet 1900 — Concert de la Lyre de Lumbres à l’occasion de la fête nationale
— La Fête nationale a été célébrée à Lumbres avec un entrain remarquable.
La veille du 14, une magnifique retraite aux flambeaux a parcouru les rues principales de la commune.
Le 14, au matin, une distribution de vivres été faite aux indigents.
Un banquet a réuni à la salle des fêtes du café Davidson, tout l'élément républicain.
Des discours applaudis ont été prononcés par M. de Chambure, le nouveau maire, et M. Rouyet, le président de la Lyre républicaine.
Nous signalons en outre la revue des sapeurs-pompiers de la commune, les jeux populaires, les bals, et le concert donné par la « Lyre de Lumbres ».

16 juin 1901 — Carrousel de Lumbres organisé dans le vaste marais communal
— Dimanche a eu lieu, dans le vaste marais communal de Lumbres, un carrousel organisé par M. le Président du Comice agricole et avec le concours de la commune.
Cette fête avait attiré à Lumbres une affluence nombreuse. A deux heures, avait lieu le défilé des voitures, très gracieusement parées, précédées d'un char garni de verdure et de fleurs, conduisant les musiciens.
200 coureurs ont participé aux épreuves du carrousel, qui a duré jusqu'à 7 heures du soir.
M. Collignon, sous-préfet de Saint-Omer ; M. Lemoine, conseiller général ; M. Branquart, conseiller d'arrondissement ; M. Planté, proviseur du lycée de Saint-Omer ; M. Charpiat, commandant de recrutement ; M. Mayerhœffer, capitaine de gendarmerie ; M. le directeur de la poudrerie d'Esquerdes ; M. de Chambure, maire de Lumbres, avaient pris place sur une estrade élégamment ornée.
Voitures les mieux décorées. — 1er prix, M. E. Avot de Lumbres ; 2e, M. Mableu de Delettes ; 3e, M. Dewilde de Quelmes ; Félicitations à Mlle Mahieu, de Lumbres ; M. Esbraire, de Lumbres ; M. Lafoscade, de Houlle, et à la Société de Musique.
Une quête très fructueuse a été faite au cours de l'après-midi, au profit des pauvres, par Mlles Defives et Lougain.
Le soir, à 9 heures, place du Marché, a été tiré un magnifique feu d'artifice, et des bals ont clôturé cette belle fête, dont les habitants conserveront le meilleur souvenir.

Festival musical de Lumbres des 18 et 19 mai 1902
25 avril 1902 — Programme du festival de Lumbres des 18 et 19 mai
— Le dimanche de la Pentecôte, 18 mai, un festival de musiques d'harmonie, fanfares et de sociétés de trompettes aura lieu à Lumbres.
Les primes ci-après seront tirées au sort entre les sociétés présentes :
1er groupe (sociétés au-dessus de 30 exécutants), 1e prime, 100 fr. ; 2e, 80 fr. ; 3e, 60 fr.
2e groupe (sociétés entre 20 et 30 exécutants) : 1e prime, 80 fr. ; 2e, 60 fr. ; 3e, 30 fr.
3e groupe (sociétés au-dessous de 20 exécutants) : 1e prime, 60 fr. ; 2e, 40 fr. ; 3e, 20 fr.
Les adhésions doivent être adressées avant le 30 avril à M. Noyelles, président du Comité, à la mairie de Lumbres (Pas-de-Calais).

18 et 19 mai 1902 — Compte rendu du festival musical de Lumbres
— Le dimanche de la Pentecôte a eu lieu, à Lumbres, un grand festival d'harmonies et de fanfares.
Cette fête réussie de tous points avait amené en cette charmante localité, malgré la température incertaine, une foule considérable d'étrangers.
La municipalité et la commission peuvent être fières du magnifique résultat obtenu : un enthousiasme et une gaîté qui ont été grandissants d'heure en heure, grâce aux trente-deux sociétés présentes sur trente-cinq inscrites pour participer à la fête.
M. de Chambure, maire, assisté des membres du Conseil municipal, les a accueillies avec une bonne humeur et une courtoisie parfaite.
C'est à travers les principales rues de la localité, au milieu d'une quantité d'arcs de triomphe, parés de guirlandes et de trophées de drapeaux tricolores, de lyres dorées, etc., que les sociétés défilent pour gagner la route de la Mairie.
Les sociétés, qui s'étaient, après leur réception, dispersées dans Lumbres, se réunissent vers 2 heures, dans la rue de la Mairie, à l'emplacement qui leur est assigné.
Peu après elles sont passées en revue par M. le Maire, accompagné par M. Broncquart, conseiller d'arrondissement, et des conseillers municipaux
La revue terminée, le défilé s'effectue et les sociétés gagnent respectivement les kiosques construits place du Marché, devant la gare, sur la grande route, où elles se font entendre jusqu'à une heure avancée.
De leur côté, les compagnies de sapeurs-pompiers font leur tir à la cible chinoise. A ce moment l'animation est générale.
Vers neuf heures, un feu d'artifice devait être tiré, mais il n'a pu être effectué, par suite du mauvais temps qui a sévi à ce moment.
Cette magnifique fête marquera dans les annales de Lumbres.

Lumbres - La Lyre de Lumbres en 1922 et 1935
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29 juin 1902 — La Lyre exécute quelques morceaux de son répertoire au banquet du concours agricole
— Le concours agricole de Lumbres a eu lieu dimanche en présence de M. Collignon, sous-préfet de l'arrondissement de Saint-Orner ; de M. Lemoine, conseiller général, et de Chambure, maire de Lumbres.
A 1 heure ½, dans une vaste tente disposée près de la place du Marché, chez Mme veuve Thibaut et décorée de trophées de drapeaux, de guirlandes et de fleurs, avait lieu un banquet offert par souscription à M. le Sous-Préfet et à MM. les Membres du jury, par le Comice agricole.
A la table d'honneur on remarquait : M. Lemoine, conseiller général ; M. Chambure, maire de Lumbres ; M. Broncquart, conseiller d'arrondissement, et les membres du jury et du Comice agricole de Lumbres. Le repas a été parfaitement servi, tous les convives en ont témoigné leur satisfaction aux organisateurs. La musique de la commune « La Lyre » a exécuté divers morceaux de son répertoire pendant le banquet.
Au dessert, des toasts ont été prononcés par M. Chambure, maire ; M. le Sous-Préfet, M. Lemoine, conseiller général.

3 juillet 1904 — Concert de la musique de Lumbres dirigée par M. Hurtevent, lors du comice agricole
— Dimanche a eu lieu, à Lumbres, le concours organisé par le Comice agricole. Le beau temps a favorisé cette fête, qui a parfaitement réussi.
Le concours d'animaux reproducteurs des espèces chevaline et bovine a obtenu un réel succès. On a beaucoup remarqué aussi l'exposition des produits agricoles. La salle de justice de paix, transformée en salon de verdure, présentait un joli coup d'œil ; la rotonde du prétoire était entièrement couverte de plantes, le tout artistement disposé par M. Lefebvre, peintre à Elnes.
Vers deux heures, un banquet de 75 couverts, présidé par M. Collignon, sous-préfet de Saint Orner, réunissait les autorités, les exposants et les invités dans la vaste salle de Mme Leclercq.
Ensuite, la distribution des récompenses a commencé sur la place du Marché.
La Musique de Lumbres, habilement dirigée par M. Hurtevent, a exécuté un concert pendant le banquet et la distribution des récompenses.

4 septembre 1905 — La Lyre de Lumbres au festival musical d’Esquerdes
— Hier a eu lieu à Esquerdes un festival de musique auquel s’étaient fait inscrire les Sociétés suivantes : trompettes des Vétérans de Saint-Omer, fanfare d’Esquerdes, orphéon d'Hallines, fanfare de Lumbres, orphéon de Lumbres, fanfare de Wizernes et l'harmonie de Blandecques.

13 mai 1906 — Carrousel organisé par la Lyre de Lumbres et les Sapeurs-pompiers
— La compagnie des sapeurs-pompiers et la fanfare « La Lyre de Lumbres » organisent pour le dimanche 13 mai un grand carrousel en automobiles, voitures et vélocipèdes.
De nombreux prix seront offerts aux amateurs ; le détail en sera donné ultérieurement par voie d'affiches.
Différentes adhésions sont déjà parvenues et le succès paraît certain.
Pendant la fête, une quête sera faite au profit des pauvres.

Lumbres - Jardin public et Kiosque — La Lyre de Lumbres en 1933
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19 juin 1906 — Accueil triomphal de M. Hurtevent et de la Lyre à Lumbres, de retour du grand concours musical d’Amiens
— A Lumbres. La « Lyre de Lumbres », qui vient de prendre part au grand concours d’Amiens et en rapporta un brillant succès, s’est trouvée dignement récompensée par les félicitations à elle adressées par les membres du jury et par l'accueil que lui fit la population. A sa rentrée, le quai de la gare présentait l'aspect qu'on lui trouve un jour de grande fête.
MM. les membres du Conseil municipal, qui avaient tenu à venir les premiers complimenter leurs musiciens et la Société des Sapeurs-Pompiers ainsi que la Chorale de Lumbres, ont exprimé leurs sentiments de fraternité à tous les lauréats.
Dehors, plus de cinq cents personnes attendaient l'arrivée de la société. Une douzaine de superbes bouquets et gerbes de fleurs furent offerts au président, au chef et aux musiciens par des amis sincères et de gracieuses demoiselles qui y joignirent quelques compliments.
Le canon se fit entendre à plusieurs reprises.
Puis le défilé des sociétés s'effectua au milieu des guirlandes et décorations de toutes sortes et sous des arcs de triomphe pleins d'élégance, jusque chez M. de Chambure, le président d'honneur, qui regretta de ne pouvoir y assister, mais qui prit part à la joie de tous.
Le défilé se continua jusqu'à la mairie où quelques flûtes de champagne attendaient les lauréats et les membres des autres sociétés.
Après une allocution de M. Petit, adjoint au maire, en l'honneur de la musique, et une autre de M. Constant, président, pour l'union et la bonne entente des sociétés présentes, on but à la gloire et à l'avenir de la Lyre de Lumbres.
Puis, la fanfare, infatigable, attaqua un morceau pour se rendre sur la place où prit fin cette fête improvisée, mais dont les musiciens conserveront une impression aussi bonne que celle qu'ils ont rapportée de leur chaleureux accueil à Amiens.
Appréciations du jury d’Amiens. La Lyre de Lumbres (Pas-de-Calais), 26 exécutants. Directeur : M. Hurtevent
— Concours d’exécution. — Le mouvement n'est pas très exactement pris. A la 3e mesure, les altos attaquent bien mal. Par contre, les pistons conduisent correctement le chant et conservent convenablement la mesure, jusqu'à la fin. Malgré cela, les parties intermédiaires se désagrègent sensiblement et confondent la tonalité du morceau écrit en do majeur, avec celle de fa majeur.
L’ « Allargando » n'est pas assez soutenu. Même remarque pour le « Lento ».
Enfin lecture passable. Troisième prix.
— Concours de lecture à vue. La Lyre de Lumbres (Pas-de-Calais). Directeur : M. Hurtevent. — Choix : « Gyptis », de F. Guly. — Bonne attaque. A la 6e mesure les basses donnent des fa très bas. La sonorité est un peu bruyante et lourde, la batterie impétueuse menace parfois de tout écraser !
Cependant, on trouve des qualités d'ensemble et de 1a fermeté, ce qui porte à croire que le morceau a été sérieusement travaillé. Malheureusement, dans cette Société la musicalité ne répond pas assez aux efforts très louables, d'ailleurs, du chef qui conduit avec intelligence. C'est encore trop dur le « largo final ». On chasse la colonne d'air, ce qui est la cause d'une articulation écourtée et sans douceur.
Même morceau imposé.
Rien de bien particulier à signaler à nouveau, si ce n'est que les petits cuivres émettent souvent les sons d'une façon défectueuse et que leur émission continue à être brusquée.
On se rattrapera dans un prochain concours. Alors toutes ces petites imperfections auront certainement disparu. Deuxième prix.

5 décembre 1911 — Appréciations du jury pour la Lyre de Lumbres qui participe au Concours de Cayeux sur Mer
Appréciations du jury. Jury : MM. Braut, président r Bara et Jules Raux, secrétaire.
Fanfare La Lyre de Lumbres, directeur : M. Valin.
— Lecture. Le mouvement est pris plutôt trop lentement. On n'entend pas le contrechant des trombones. La rentrée des cornets est faite trop timidement. Lecture convenable.
— Exécution. « La Princesse d'Elide » de F. Mourgue. — Au molto moderato, ayez soin de lire : noire deux fois pointée, au lieu de noire, demi-soupir et quart de soupir. Solo de bugle assez bien chanté. L'allégro 120 est trop retenu. Le minuetto est dit avec précision, quoiqu’avec quelque monotonie, parce qu'on ne marque pas les temps forts. A l'andante 60, les nuances sont assez bien graduées. L'allegro ressort avantageusement.
— « Le Voyage en Chine », de Bazin — Interprétation assez réussie.

Lumbres - Jardin public et kiosque à musique — Monument aux morts du jardin public
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4 juin 1922 — Appréciations du jury sur la Lyre de Lumbres, lors du festival lillois du 4 juin 1922
— Lors du festival du 4 juin 1922 de Lille, la fanfare La Lyre de Lumbres, classée en 3e division 3e section des fanfares, reçoit le 1er prix d’exécution et le 1er prix d’excellence.
Appréciation du jury :
— Lecture franche et brillante ; nuances bien observées ; direction énergique.
— Morceau Imposé : Attaque magistrale, sonorité pleine et vibrante, style élégant et nuances bien observées. Mouvement un peu lent. Direction excellente.
— Morceau de Choix : Exécution brillante et artistique : toutes les sonorités sont bien équilibrées. Belle et bonne société.
Cette société devra se présenter à l'avenir, en 2e division, où elle est de taille à faire excellente figure.

1er octobre 1922 — Les polémiques municipales liées au choix de l’emplacement d’érection du monument aux morts sont relayées dans le « Le Combattant boulonnais »
— A Lumbres, l'érection du Monument aux Morts a soulevé des incidents regrettables.
Nous regrettons vivement que l’Association des Combattants de Lumbres ait manqué de tact en l'occurrence.
En ce qui concerne l'emplacement du Monument, il est bon de rappeler à nos camarades qu'il existe des circulaires ministérielles réglementant et l’emplacement et le style.

Lumbres - Monument aux morts du Jardin public et le Kiosque à musique
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25 août 1937 — Grand concert sur le kiosque du Square Valin, à l’occasion de l’inauguration, par le ministre Paul Faure, du groupe scolaire Salengro
— Paul Faure parlera à Lumbres dimanche prochain.
Le secrétaire général du Parti socialiste inaugurera, dans cette petite cité du Pas-de-Calais, le groupe scolaire
« Roger-Salengro »
Le dimanche 29 août 1937 comptera dans les annales de la cité de Lumbres.
C'est, en effet, ce jour-là que la petite ville ouvrière et paysanne inaugurera un groupe scolaire auquel, dans une pensée délicate, elle a donné le nom de « Groupe Roger-Salengro ».
La personnalité si sympathique du maire de Lumbres, Jules Leriche ; l'activité vraiment remarquable de la municipalité socialiste qui a déjà tant fait, pour la ville ; le bon renom de la section socialiste ; le dévouement enthousiaste du groupe de Jeunesses ; tout cela aurait suffi à grouper, le 29 août, des milliers de travailleurs de l'arrondissement de Saint-Omer et des alentours.
Mais la manifestation prend une ampleur encore plus grande du fait que le groupe scolaire sera inauguré sous la présidence effective du secrétaire général du Parti, Paul Faure, ministre d'Etat. Jules Leriche, maire de Lumbres, assistera Paul Faure pour présider la cérémonie.
La commission d'organisation a mis sur pied un programmé judicieusement choisi et qui est ainsi composé :
A 11 h. 30 : Réception du ministre par la section socialiste, salle Bannelle, rue Pasteur.
A 12 heures : Réception du ministre à la mairie par la municipalité.
A 12 h. 15 : Réception des autorités et présentation des corps constitués ; vin d'honneur.
A 12 h. 45 : Départ en cortège pour le Monument aux morts.
A 13 h. 15 : Grand banquet, salle Petit-Martel.
De quinze heures à dix-sept heures, square Aimable-Valin, grand concert.
A partir de 17 heures, rassemblement des sociétés et départ pour le groupe scolaire.
L'inauguration officielle du groupe se fera à 17 h. 30.
Il ne fait aucun doute que la ville de Lumbres connaîtra, ce jour-là, une grande affluence. Tous les républicains, tous les ouvriers, paysans, petits commerçants, artisans et amis de l'école se feront un devoir d'être le 29 août à Lumbres.

Vue aérienne de Lumbres : Au premier plan, square Aimable Valin, le Kiosque à musique et le Monument aux morts
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Formation musicale active à Lumbres en 1909 :
Lyre républicaine de Lumbres (fanfare), fondée en 1888, président Elisée Tiran, direction Hurtevent, 19 exécutants.


(1) Elisée-Florentin Tiran (1857-1928), président de la Lyre de Lumbres depuis 1901 était greffier de la justice de paix de Lumbres. Son père Charles-Elisée Tiran (1826-1911) était principal clerc de notaire de Lumbres.

(2) A la suite du passage éclair de huit mois du chef de musique, M. Chançay, venu remplacer au pied levé M. Valin décédé le 17 avril 1924, Jean Canonne, le maire de Lumbres, ayant été amené à faire une « enquête de moralité » sur ledit Chançay, en rapporte les conclusions le 11 février 1926 d’où il ressort que le sieur Chançay semblait être un grand mythomane et un semeur de trouble pour la musique :
« M. Chançay a habité dans la Commune pendant huit mois environ. Il a été chef de la musique « Lyre de Lumbres ». Il est de notoriété publique que M. Chançay vivait avec une femme beaucoup plus jeune que lui. Il l’a présentée dans les meilleures maisons ainsi qu’aux membres de la société comme étant sa femme légitime. Il a déclaré avoir deux enfants morts pour la France, une fille morte sous les bombardements à Paris et sa femme morte de chagrin. Ce n’étaient que des mensonges car sa femme vit encore à Paris. Dernièrement elle recherchait son mari pour une instance de divorce qu’elle dirigeait contre lui. Au concert de musique de novembre 1924, M. Chançay a récité un monologue grossier en présence des jeunes éléments de la musique. Ce monologue fut encore plus grossier au banquet des sapeurs-pompiers.
Il a répété ce monologue dans un concert personnel à lui, mais public, qu’il a donné dans une salle des fêtes de Lumbres en présence des pères et mères de familles et de leurs enfants. Il déclarait que la moitié de la société qu’il dirigeait ne « valait rien », que c’était une musique de pacotille qui était allée au concours de Lille avec un morceau de lecture à vue appris d’avance, etc. Il a renvoyé plus de la moitié des élèves du cours de solfège. Il dirigeait la musique sans goût. Les musiciens, notamment ceux comptant plus de trente ans de présence, ont toujours prétendu qu’il était incapable de conduire une fanfare. Il faisait des dettes criardes. Pour la morale, les bonnes mœurs, le prestige et le relèvement de la musique, la présence de M. Chançay à Lumbres était indésirable, depuis au moins fin novembre 1924. »
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LUNÉVILLE - Le Kiosque
(MEURTHE ET MOSELLE)
La ville fortifiée de Lunéville passe sous la coupe du duché de Lorraine, après qu’un traité ait eu lieu en 1243.
Par ce traité, le comte Hugues II de Lunéville abandonne son Comté au duc Mathieu de Lorraine (1193-1251), moyennant la somme de 3.660 livres barroises et les domaines dépendant de Saint-Dié, Moyen-Moutier, Spisemberg, Etival, Ribeaupierre et Provencher.
Lunéville compte à cette époque six tours de défense ; son château, accolé à un jardin de dimension restreinte, est situé au bord de la rivière de la Vezouze, dans la partie nord-est de ses fortifications.
En 1610-1612, Henry II de Lorraine (1563-1624) fait bâtir un nouveau château à l’emplacement du premier, accolé à un jardin clos, conçu en 1620 par Hector Parent. Dans le même temps, l’enceinte lunévilloise est renforcée et agrandie dotée à présent de demi-lunes et de bastions, défendue par quatre portes d’accès que les Français vont mettre à mal lors du siège de septembre 1638.

C’est précisément lors de ce siège que le plus célèbre représentant artistique lunévillois est contraint de fuir à Nancy. Georges de La Tour (1593-1652), maître peintre, marié en 1617 à Diane, fille de Jean Le Nerf argentier du duc de Lorraine, est installé à Lunéville où, le 10 juillet 1620, Henri II l’exempt à vie, de tous impôts. Le duc lui achète consécutivement deux peintures : une première dont le sujet reste inconnu, pour 123 francs de compte (monnaie lorraine), le 12 juillet 1623 ; et une seconde œuvre l’année suivante, une image de Saint-Pierre, moyennant 150 francs de compte.
Après son exil de 1638 à Nancy puis à Paris, Georges de La Tour se réinstalle en 1641 à Lunéville où son atelier compte désormais un de ses fils, Etienne. Une épidémie emporte Georges de La Tour et son épouse en 1652. Totalement oublié, durant les siècles suivants, ce n’est qu’en 1915 que cet immense et talentueux artiste est réhabilité… et nous ne pouvions passer sous silence, son passage au Château de Lunéville.
La Diseuse de bonne aventure, vers 1635 ►(voir ici)
Le Tricheur à l’as de trèfle vers 1630-1634 ►(voir ici)
La Rixe des musiciens vers 1625-1630 ►(voir ici)

Plan de Lunéville en 1638
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Alors que la France s’est emparée de la Lorraine depuis 1638, le duc Léopold 1er (1679-1729), obtient par le traité de Ryswick signé le 30 octobre 1697, que le duché reste sous protectorat français.
En 1702, Léopold s’installe à Lunéville et décide le démantèlement de l’ancien château, des tours et des fortifications ; il fait ensuite appel à plusieurs architectes successifs — Pierre Bourdict, Nicolas Dorbay puis Germain Boffrand — pour faire bâtir un somptueux palais achevé en 1723.
Dans le prolongement du nouveau château, le long de la Vezouze, Léopold entreprend de faire aménager, à partir de 1707, un vaste jardin à la française. De nombreux jardiniers, architectes, paysagistes et horticulteurs sont mis à contribution. Au sud-est du parc en formation, de l’autre côté du Chemin d’Allemagne, sont créés, dès 1707-1708, une Orangerie et un grand potager.
Le jardinier Yves des Hours (ou des Ours) (1663-1746) commence, en 1708, les travaux de création de ce jardin, accompagné du
géomètre, toiseur et arpenteur Didier Lalance, chargé de la conception de quinze bassins et jets d’eau et de cascades. Ce dernier fait en outre endiguer la Vezouze en construisant deux canaux parallèles, le long du château et du parc en construction ; dès 1710, des centaines de peupliers et de tilleuls sont complantés le long dudit canal.
Les Jardins du Château de Lunéville, environ sept cents mètres de long sur quatre cents mètres dans leur partie la plus large, sont appelés, dès 1710,
Les Bosquets.

Plan du Château et des Jardins des Bosquets de Lunéville en 1875
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A Yves des Hours devenu directeur des jardins, parcs et jets d'eau de Son Altesse Royale, succède, en 1724, l’architecte paysagiste Louis-Ferdinand de Nesle, dit Louis Gervais fils (1702-1756). Celui-ci, dont les titres vont de jardinier jusqu’à ingénieur des jardins en passant par dessinateur ordinaire, poursuit l’installation du parc sur les terrains que le duc Léopold vient d’acquérir.
Les nouveaux bosquets situés à l’est du parc sont agrémentés de nombreux pins, épicéas, charmes, aubépines, noisetiers, cerisiers sauvages, et tilleuls.
Une trentaine de statues en pierre sont édifiées aux Bosquets, conçues par plusieurs sculpteurs dotés d’aides, notamment Nicolas Renard (1654-1720) auteur des groupes d’Hercule et de Minerve ou encore Barthélémy Guibal (1699-1759) sculpteur de Diane, Apollon, Flore et des neuf muses ainsi que de la série des quatre saisons.

Lunéville - Le Château vu des Bosquets : statue d'Hercule à gauche, et Minerve à droite
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Le 2 mai 1720, Philippe Vayringe (1684-1746), un ancien serrurier devenu mécanicien, horloger et machiniste, entre au service de Léopold avec 300 livres de pension, un logement & tous mes ouvrages payés, pour qui il conçoit diverses machines hydrauliques, notamment celle faisant jaillir cinq Jets-d'eau à 60 pieds de hauteur, dans les Bosquets de Lunéville. Cette machine, installée et payée en 1732-1733, servira à élever les eaux de la Vezouze afin de les conduire dans les jardins et bosquets.
Stanislas Leszczynski (1677-1766) — gendre de Louis XV en 1725 et futur grand-père de Louis XVI —, devenu le nouveau duc de Lorraine en 1737, engage à son tour Vayringe, moyennant
quatre mille livres d'appointement et la propriété de la Maison qu’il occupoit, lui donnant toute latitude pour ses inventions, selon la narration qu’en fait Vayringe lui-même :
« Faites-moi une machine de votre invention, propre à remonter un bateau contre le cours de la Rivière. »
Je fìs ce qu'il me demandoit.
J'y employai un mouvement si simple, que Sa Majesté en fut contente. A peine fut-elle achevée qu'elle même en fit l’épreuve ; car étant allé dîner à l’Hermitage de sainte Anne, et s'étant embarqué sur la Vezouze, elle remonta cette Rivière sans chevaux, sans perche et sans avirons, jusqu'à la digue qui soûtenoit les eaux du grand Canal de Lunéville.

Un autre horloger machiniste, François Richard, va concevoir en 1742, l’œuvre majeure du Parc de Lunéville. Il s’agit de la grandiose réalisation appelée le Rocher, théâtre d’automates de deux cent cinquante mètres de long, installé au nord de l’Esplanade du parc, le long du canal, sur lequel il y avoit 80 figures mouvantes, de grandeur naturelle qui, par le moyen des eaux, faisoient toutes sortes de mouvemens ; on y entendoit des voix humaines, des ramages d’oiseaux, des cris de plusieurs animaux et le son de plusieurs instrumens.

Lunéville - Le Rocher et sa galerie d’automates aménagés sur le canal, devant le Château (peinture d’André Joly, avant 1751, Musée Lorrain)
En 1751, il est dit d’André Joly (né en 1706 à Saint Nicolas-de-Port, mort après 1781), qu’il a peint quelques maisons de plaisance de sa majesté le Roi de Pologne dans les bosquets de Lunéville, outre la figure qu’il peint fort bien, il a beaucoup de goût pour la décoration théâtrale, pour l’architecture et le paysage.
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D’autres fabriques et pavillons sont construits dans les jardins lunévillois :
le Pavillon et sa grande Cascade, installés sur les Bosquets à l’extrémité est du Canal ;
le Trèfle dit la chinoiserie, aménagé le long du canal face au Rocher sur la rive opposée ;

Lunéville - Le Trèfle chinois en 1752, vue en façade et de côté
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le Kiosque semi -chinois semi-turc, pavillon carré à l’air de pagode construit en 1737 par Emmanuel Héré, incendié le 11 juillet 1762 mais aussitôt reconstruit par Richard Mique.
Un salon somptueux occupe le rez-de-chaussée du Kiosque, tandis que l’étage est consacré à une galerie où sont donnés des concerts. Le Kiosque est relié à l’arrière à un promenoir ouvert sur dix colonnes.

Monsieur de Voltaire (1694-1778) qui, sur l’invitation de Stanislas, vient séjourner au Château de Lunéville à partir du 13 février 1748, en compagnie d’Emilie du Châtelet, se rend tous les jours dans le Kiosque des Bosquets, le salon mondain de Lunéville. Il écrit le 25 février à Madame la Comtesse d’Argental :
Mon prétendu exil serait bien doux ici, si je n’étais pas trop loin de mes anges. En vérité, ce séjour-ci est délicieux : c’est un château enchanté dont le maître fait les honneurs. Mme du Châtelet a trouvé le secret d’y jouer Issé trois fois sur un très-beau théâtre, et Issé a fort réussi. La troupe du roi m’a donné Mérope. Croiriez-vous, madame, qu’on y a pleuré tout comme à Paris ? Et moi, qui vous parle, je me suis oublié au point d’y pleurer comme un autre.
On va tous les jours dans un kiosque
(le Kiosque turc), ou d’un palais dans une cabane, et partout des fêtes et de la liberté. Je crois que Mme du Châtelet passerait ici sa vie ; mais moi, qui préfère la vie unie et les charmes de l’amitié à toutes les fêtes, j’ai grande envie de revenir dans votre cour.

Lunéville - Le Kiosque turco-chinois et sa galerie en 1752, vue en façade et de côté
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Il va sans dire que la vie mondaine et fastueuse menée dans le Château et les Jardins de Lunéville s’arrête net au décès de Stanislas, le dernier Duc de Lorraine, survenu en 1766. Quelques statues et groupes sculptés sont cédés au poids, à 10 sols la livre, au directeur du Parc de Schwetzingen du grand-duché de Bade : le groupe d’Arion, le Sanglier blessé, l’Enfant au dauphin et le groupe des Enfants au cygne renversé.
Dès le 13 novembre 1766, le château est affecté à l’usage de caserne et occupé par dix compagnies du Corps de gendarmerie, remplacées à partir de 1791 par deux régiments de carabiniers qui vont y rester jusqu’en 1815.
Faute d’entretien, la plupart des pavillons et fabriques disparaissent, notamment le Trèfle, le Kiosque et le Rocher ; la pièce d’eau où était aménagé ce dernier sur le canal est comblée. La Grande Cascade détruite, sera remplacée à la fin du siècle suivant en un tas de rocher laissant passer un filet d’eau…


Lunéville - Le Jardin des Bosquets et sa Cascade en 1760 — La même cascade un peu plus d’un siècle plus tard
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La révolution entraîne son lot de destructions et de pillages dans les jardins lunévillois ; de nombreuses statues sont soit détruites, soit vendues.
Le parc fait l’objet, en 1800, de transformations catastrophiques, notamment le comblement de l’ensemble des bassins.
Par ordonnance royale du 9 juin 1816, Louis XVIII affecte le Château de Lunéville, à l’exception des locaux réservés au casernement des militaires, au logement du prince Louis-Aloïs de Hohenlohe-Bartenstein et de sa famille, toute sa vie durant. Au décès de celui-ci en 1829, le château est à nouveau aux mains des armées.
De nombreux régiments de cavalerie, cuirassiers, chasseurs à pied ou à cheval sont en garnison en permanence dans les casernes de Lunéville. Des manœuvres et exercices se déroulent sur la terrasse du château, parfois dans les allées des Bosquets, et bien entendu sur l’immense Champ-de-Mars situé au bout desdits Bosquets. Des carrousels sont organisés lors du passage des personnalités de marque, telles le duc de Nemours ou l’impératrice Eugénie.
En 1839,
le Tivoli, une auberge qui tient plus de la gargote que de la guinguette, est stratégiquement édifiée dans l’enceinte du parc des Bosquets, à l’entrée du Champ de Mars, fréquentée, lors de leurs virées, par les militaires en permission de sortie.

Lunéville - Les piliers de l'entrée des Bosquets, rue de Lorraine — Le Bassin et le jet d'eau des Bosquets
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Ce n’est qu’à partir de 1852 que le parc des Bosquets devient accessible au public lunévillois qui va en faire sa promenade favorite.
Le 12 août 1870, les hussards prussiens sont à Lunéville où le commandant du régiment, le capitaine von Poncet exige auprès du maire Louis-Léon Majorelle, qu’il lui remette, selon les coutumes ancestrales, les clefs de la ville déposées sur un coussin.
L’occupation de Lunéville dure jusqu’en 1873 : l’évacuation des prussiens se déroule du 28 juillet au 1er août 1873.
L’Eclaireur de Lunéville du 6 août 1873 rapporte que le samedi 1er août, les lunévillois se portent en masse à la gare pour accueillir triomphalement plusieurs compagnies de retour en ville. L’arrivée de ceux-ci, retardée, n’a lieu qu’à deux heures du matin :
Le train annoncé de loin par l’explosion successive de pétards placés sur les rails, a fait son entrée en gare. La Société de musique instrumentale rangée au milieu de la cour de la gare, entourée de nombreux enfants qui portaient des torches et des lanternes de couleurs variées a entonné l’air d’Alsace-Lorraine ; les clairons de la Société de gymnastique, rangés le long de la grille, ont sonné au drapeau et nos troupiers, après s’être mis en rang le long du quai, ont fait leur apparition aux acclamations répétées de plusieurs milliers de voix criant : Vive l’Armée ! Vive la République ! Vive M. Thiers !

Lunéville - Les Bosquets, statues d'Apollon et de Flore
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La Société de musique instrumentale, qui, dès avant 1870, s’intitule la Sainte-Cécile, devient, après 1873, la Musique municipale, dirigée par Victor Géhin, professeur de musique au collège de Lunéville. Victor Géhin, en juin 1895, démissionne, laissant sa place à Charles André Bricot (1866 - † après 1939), professeur de violon. Il est précisé, à l’occasion de la nomination du nouveau chef, que la Musique municipale de Lunéville a été créée dans le but de donner des concerts, mais surtout de jouer aux Bosquets pour le public. Il était donc normal que la Musique municipale, subventionnée par la commune pour diffuser ses concerts, dispose d’un Kiosque à musique dans le Parc.
Le 1er septembre 1880, la Société de constructions métalliques et de serrurerie artistique de Saint-Sauveur-lès-Arras (fondée en 1864 par Léonce Eugène Grassin-Baledans, installée rue des Rosati dans le faubourg Saint-Sauveur), ayant soumissionné, au prix de 6.494 francs, pour édifier un kiosque, voit sa proposition acceptée par le conseil municipal le 19 octobre 1880.
Ce Kiosque à musique, dont la construction est achevée en 1881, est de forme octogonale. Son soubassement et son escalier de sept marches sont en pierre ; sa toiture zinguée repose sur des colonnes en fonte ; la rambarde entourant les marches et la scène des musiciens est en fer forgé ciselé et ouvragé.


Lunéville - Le Kiosque à musique du jardin des Bosquets — Affiche publicitaire du constructeur du Kiosque
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Une autre phalange musicale, le Choral Saint-Maur de Lunéville, est dirigée, dès avant 1870, par M. Jessel. Lui succède l’Orphéon de Lunéville, fondé en 1876 par Charles Edouard Baille (1847-1903). Au décès de Baille, les rênes de l’Orphéon sont confiés à Henry Thélémann.
Nous avons vu que Charles Bricot a repris, en 1895, la direction de la Musique municipale et de la soixantaine de musiciens qui la compose. Bricot qui venait de fonder, en 1893, la Société Symphonique de Lunéville, continue de chapeauter les deux formations jusqu’à l’arrivée d’Auguste Stéveniers (1859-1932), professeur de violon au conservatoire de Nancy, qui va diriger la Symphonique, de 1897 à 1910.
En 1911, Thélémann reprend la Symphonique et laisse la direction de l’Orphéon à Fernand Louis. Ce dernier, emmené prisonnier par les allemands en 1914, décède au cours de la guerre.
La Musique municipale, la principale formation qui anime les Bosquets, est, toujours, en 1939, sous la direction de Charles Bricot.

Parmi les innombrables régiments — cuirassiers, lanciers, hussards, dragons, chasseurs à pied ou à cheval — qui occupent les sept casernes que compte Lunéville, seul le 2e Bataillon de Chasseurs à pied fait entendre très régulièrement sa musique aux Bosquets. Ce régiment installé le 17 mai 1885, fort de mille sept cents hommes, donne d’ailleurs le ton dès le 9 juin 1885, en offrant sur les Bosquets, le premier concert de sa Musique.
Installé dans la Caserne Stainville, rue d’Alsace, le 2e Bataillon des chasseurs à pied ne quittera Lunéville qu’en 1914.

Lunéville - Le 2e bataillon des Chasseurs à pied aux Bosquets — Le Jardin des Bosquets
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Alors que le Parc des Bosquets ne compte plus que six statues sur les trente qu’il comptait en 1760, trois d’entre elles sont l’objet de vandalisme et de mutilations, dans la nuit du 25 au 26 août 1887 : le groupe de Minerve triomphant de la Barbarie et Hercule terrassant l'hydre de Lerne ne sont plus que deux troncs informes ; le lévrier de la Diane chasseresse n’a plus sa tête et la Nuit a perdu ses bras. De son côté, le Kiosque de la musique a été totalement bouleversé, les pupitres et chaises ont été jetés dans le bassin, dont la logette n'a pas été épargnée. Les cerceaux en fil de fer qui entouraient le pied du kiosque ont été arrachés.
L’ensemble de la presse nationale va suivre jour par jour la suite de cette affaire inédite, afin de punir les iconoclastes. Après une enquête rondement menée, il s’avère qu’à la suite d’altercations et injures entre plusieurs militaires des 7e et 18e dragons de Lunéville, quelques-uns d’entre eux s’en seraient pris aux Statues et au Kiosque.
Lors du conseil de guerre tenu le 3 novembre 1887 à Châlons-sur-Marne, parmi les deux sous-officiers et les trois soldats impliqués, seul le sieur Delduc écopera d’une amende de 16 francs !...
En réparation des dommages impunis, la municipalité reçoit du ministère de la guerre une somme de 3.200 francs en janvier 1888 ; le conseil municipal, décidant de faire restaurer le groupe d’Hercule mutilé, y ajoute une somme de 1.200 francs.

Lunéville - Deux des statues vandalisées aux Bosquets en 1885 Diane et La Nuit (cliché Cyril, Cparama)
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En janvier 1900, un Comité se constitue, chargé de collecter les fonds nécessaires à l’érection d’un monument en hommage à Emile Erckmann (1822-1899), rendu célèbre grâce, notamment, à son roman l’Ami Fritz, écrit en collaboration avec Alexandre Chatrian. Le sculpteur Ernest Bussière (1863-1913) et l’architecte Lucien Weissenburger (1860-1929) se chargent de l’édification d’un groupe sculpté en marbre blanc, de trois mètres de haut, représentant Erckmann contemplé par une jeune fille tenant un myosotis.
L’emplacement d’érection du monument va provoquer des tergiversations sans fin. Le 24 mars 1901 il est question de placer cette œuvre
aux Bosquets, au nord-est du bassin des cygnes, sur le bord de la grande allée, à une trentaine de mètres du Kiosque à musique. Alors que la sculpture est fin prête, il est décidé, en mars 1902, de l’ériger, place de la Gare. En octobre, la Compagnie des chemins de fer s’y oppose farouchement, cette place étant sa propriété. Finalement, le 29 octobre 1902, le Comité fixe définitivement l’emplacement de la sculpture aux Bosquets, au rond-point faisant face à l’entrée des Bosquets par la rue de Lorraine.
Le coût de l’œuvre, chiffré tout d’abord à vingt mille francs, est miraculeusement ramené à quinze mille francs en novembre 1902 ; la municipalité y va d’une subvention de mille francs, tandis que les diverses souscriptions s’élèvent, au 12 novembre 1902, à la somme de 11.431 fr 25.
Le 16 octobre, le conseil municipal vote un crédit de cinq mille francs pour les fêtes liées à l’inauguration du monument qui a lieu le 14 décembre 1902, en présence du ministre de la guerre, le général Louis André, et du ministre de l'agriculture, Léon Mougeot.

Lunéville - Inauguration du monument dédié à Emile Erckmann le 14 décembre 1902
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Deux ans après la disparition prématurée du poète de Charles Guérin (1873-1907) un Comité est créé pour honorer sa mémoire. A cette fin, les sculpteurs Horace Daillion (1854-1946) et Edmond Lachenal (1855-1948) réalisent un monument en marbre blanc reposant sur un socle en granit des Vosges.
L’œuvre est inaugurée le 24 octobre 1909, sur la promenade des Bosquets, non loin du monument Erckmann, en présence du maire de Lunéville, Henri Castara. La musique municipale et l’Orphéon prêtent leur concours à cette cérémonie. Après que l’écrivain Henry Bordeaux ait rendu hommage à l’œuvre du poète, la chanteuse de la Comédie Française, Madame Lara (Louise de Larapidie de L'Isle), récite quelques vers de l'auteur du « Coeur solitaire » et du « Semeur de cendres ».

Lunéville - Mme Lara de la Comédie française récite quelques vers lors de l’Inauguration du monument dédié au poète Charles Guérin aux Bosquets le 24 Octobre 1909 — Monument Charles Guérin sur les Bosquets (cliché Cyril, Cparama)
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C’est avec un grand apparat digne de l’époque fastueuse du duc Stanislas, que le 12 août 1911, le ministre des colonies Albert Lebrun, futur président de la République, vient inaugurer aux Bosquets, près de la Cascade, un petit buste en bronze posé sur une stèle démesurée en marbre, en hommage à Pierre-Eutrope Ribierre (1833-1907), maire de Lunéville de 1889 à 1904, par ailleurs consciencieux pharmacien.
Afin de relativiser, il faut préciser que, dans la foulée, Lebrun va également fêter l’ouverture de la ligne de chemin de fer de Lunéville à Blâmont. A l’issue de ces cérémonies, un banquet de 700 couverts se déroule dans le grand salon des Halles sous la présidence du ministre.
Le buste de Ribierre est dû au sculpteur Ernest Michel-Malherbe (1862-1940), conseiller municipal qui deviendra maire-adjoint de Lunéville. C’est Michel-Malherbe qui, en 1888, avait été chargé de restaurer les statues des Bosquets, sauvagement mutilées en 1887 par les vandales de la cavalerie lunévilloise.

Lunéville - Inauguration du monument Pierre-Eutrope Ribierre aux Bosquets le 12 août 1911
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Lunéville subit l’invasion allemande à partir du 22 août 1914, mais l’occupation y sera de courte durée, les troupes françaises ayant repris la ville le 12 septembre 1914.
Les 1700 hommes du 2e Bataillon des Chasseurs à pied de Lunéville, envoyés au casse-pipe dès le mois d’août 1914, vont être décimés ; l’effectif du bataillon sera sans cesse complété par de nouvelles recrues qui subissent le même sort. Du 11 août 1914 jusqu’au 16 novembre 1918, 2362 hommes de troupe et 58 officiers sont tués.

En mémoire de ces massacres, Lunéville décide, le 20 février 1924, de faire élever un monument, doté d’un budget fixé à 300.000 francs, et choisit en premier lieu, comme emplacement de sa construction, la place Léopold.
Un concours est organisé pour le 1er mai 1924, à l’issue duquel, parmi les trente projets présentés dans le Salon des Halles, celui conçu par le sculpteur Claude Grange (1883-1971) et les architectes André Gutton (1904-2002) et Germain Grange (1897-1975), est sélectionné.
Tout comme pour l’érection du monument Erckmann de 1902, de sempiternelles palabres sont engagées afin de déterminer l’emplacement définitif de la pose du monument. Finalement, compte tenu du gigantisme de celui-ci, il sera élevé au fond du Jardin des Bosquets, en limite du vaste Champ-de-Mars.
L’inauguration a lieu le dimanche 19 juin 1927 en présence d’Albert Lebrun, vice-président du Sénat, de Louis Marin, ministre des pensions, et du président Raymond Poincaré.

Lunéville - Remise de la Croix de guerre aux Bosquets le 26 juin 1921 — Monument aux morts inauguré le 19 juin 1927
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Le kiosque des Bosquets reste toujours animé jusqu’au conflit suivant ; des concerts y sont encore donnés en 1940.
Le buste du maire Ribierre qui avait subi des dégradations en octobre 1920, a disparu après-guerre. L’auberge du Tivoli a été supprimée en 1952.
En 1960-1970, un parc accueillant des daims a été aménagé dans les bosquets situés au sud du monument aux morts. Une autre partie du jardin, située près de la cascade, est transformée en 1990 en un square de jeux pour enfants.
A son tour, le monument dédié a Erckmann a été mutilé en 1985. Décidément, les statues n’ont pas l’heur de plaire à quelques vandales. On comprend pourquoi les concepteurs du monument aux morts ont placé si haut leurs statues !
Le château, quant à lui, a été ravagé par un incendie le 2 janvier 2003. Il faudra onze ans, de 2005 à 2016 pour le remettre d’aplomb.
Alors que les Bosquets ont été honorés de multiples sculptures commémoratives ou mythologiques d’intérêt parfois discutable, il est fort regrettable que la ville de Lunéville n’ait toujours pas trouvé le moyen de rendre hommage à son plus génial enfant, le sublime Georges de La Tour !
Kiosque toujours en place.

voir ici, la promenade des Bosquets de Lunéville et son Kiosque à musique, aujourd'hui. ► (1/4) ► (2/4) ► (3/4) ► (4/4)
► Le Jardin des Bosquets, aujourd'hui. ► Monument Erckmann. ► Monument Guérin. ► Monument Ribierre. ► - Statue Flore. ► Statue Apollon. ► Statue La Nuit.

Lunéville - Le Kiosque (1910).jpg
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publié par Jean-Marc

2 octobre 1838 — Fête dans les Bosquets de Lunéville en présence du duc de Nemours
— La fête de dimanche a été magnifique, jamais Lunéville n'avait vu un si grand concours d'étrangers ; les hôtelleries regorgeaient de voyageurs ; les rues, les places publiques et les promenades en étaient inondées.
A neuf heures, le prince royal, accompagné de M. le duc de Nemours et d'un brillant état-major, a passé une revue à pied des troupes du camp, s'arrêtant pour écouter les réclamations qui lui étaient adressées.
A deux heures a commencé le carrousel. Les princes y assistaient, placés sur une estrade pavoisée des couleurs nationales. Toutes les fenêtres du château étaient garnies d'un double rang de dames élégamment parées. L'affluence était telle que les gradins élevés à l'entour du champ-clos, et l’enceinte destinée au public, n'avaient pu suffire. Les arbres du bosquet, la toiture du château et celle des maisons voisine, servaient de loges aux plus intrépides spectateurs.
Une illumination dans les allées du bosquet, et des danses publiques que les princes ont honorées de leur présence, ont terminé cette fête, dont Lunéville gardera longtemps le souvenir.
Lundi, dans l'après-midi, M. le duc d'Orléans a visité l’hôpital, s'informant avec intérêt du nombre des malades, de leur état sanitaire et de la manière dont ils sont traités.


Lunéville - Le Château, vue prise des Bosquets, allée de Minerve et terrasse du Château (cliché Cyril, Cparama) - Le Rocher en 1760, aménagé le long de la terrasse du Château, vue prise des Petits Bosquets le long du Canal de la Vezouze (peinture anonyme)
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20 et 21 juillet 1889 — Festival musical de Lunéville
— Samedi soir et dimanche toute la journée, Lunéville était en fête. Les fenêtres étaient pavoisées, la mairie et les édifices publics disparaissaient sous les drapeaux et les lanternes vénitiennes.
Samedi soir, il y avait retraite aux flambeaux par la musique municipale et la fanfare des pompiers. Sur tout le parcours, une foule énorme était massée dans les rues ; les acclamations n'ont pas été ménagées aux musiciens. La retraite a pris fin vers dix heures.
Dimanche matin, les sociétés musicales des Vosges arrivaient à la gare ; les fanfares de Rosières, Champigneulles, Dombasle, Saint-Nicolas-du-Port, amenées par le train de dix heures, étaient reçues par autorités, la musique municipale et les orphéons.
Les sociétés ont défilé dans les rues de la Gare, d'Alsace, des Bosquets, Banaudon, des Capucins, de la Charité et se sont séparées place Léopold.
A trois heures, les différentes musiques se rendent à leur place respective et prennent place sur les estrades dressées au coin des carrefours.
Les fanfares de Raon-l'Etape, les harmonies de Champigneulles, Saint-Nicolas-du-Port et l'orphéon de Lunéville sont vivement applaudis. L'hymne national termine le concert.
A quatre heures et demie, toutes les sociétés de musique se réunissent sur la place Léopold et se rendent au Bosquet.
La musique municipale prend place sur le kiosque et joue avec beaucoup de goût et brio une variation sur la Marseillaise.
Toutes les musiques réunies, formant un total de 400 exécutants, jouent le Père la Victoire et un allegro militaire.
Des médailles commémoratives sont remises à chacune des sociétés.
Le festival musical se termine par la Marseillaise qui est accueillie par des salves d'applaudissements enthousiastes. Les musiques se rendent ensuite par les principales rues de la ville sur la place Léopold où a lieu la distribution.

Lunéville - La musique aux Bosquets (reproduction d’après le tableau de Charles Klein (1829-1903), peintre lunévillois qui demeurait 57 rue de Lorraine
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13 et 14 juillet 1890 — Concert de la municipale sur le Kiosque à musique lors de la fête nationale
— A Lunéville. La fête nationale a ramené le beau temps. Aussi la population s'est-elle dédommagée pendant ces deux jours de fête, des longues heures de consigne que la pluie lui avait infligées.
Les retraites militaires de dimanche soir ont été fort suivies, même celle des chasseurs à pied dont l'habitude est de regagner leur caserne au pas de course.
Le concert au kiosque des Bosquets par la musique municipale avait attiré une véritable foule. La Marseillaise a terminé cette première journée, aux applaudissements du public qui a tenu à manifester en cette occasion en quelle estime il tient notre vaillante société.
Le lendemain, lundi, les autorités ont passé aux Bosquets, la revue de la musique municipale, de l'Orphéon, de la compagnie de sapeurs-pompiers, de la société de gymnastique et des écoles de garçons.
Le clou de la fête est et sera toujours la revue militaire, favorisée cette année par un temps exceptionnel ; pas ou très peu de poussière en raison des dernières pluies ; le soleil s'est miré à plaisir dans les casques et les cuirasses. Les troupes, sous le commandement du général de brigade Gosse de Serlay, ont défilé d'une façon remarquable dans l’ordre suivant : bataillon de chasseurs, section d'administration, artillerie, gendarmerie, dragons et cuirassiers.
Les défilés au trot et au galop et la charge finale ont été fort applaudis.
Comme tous les ans, beaucoup d'Alsaciens parmi les spectateurs, et ce ne sont pas les moins émus.
Les jeux populaires, courses en sacs, carrousel aérien ont attiré de nombreux concurrents, et fait la joie du public.
On avait ajouté, cette année, un numéro au programme ordinaire des fêtes, je veux parler d'une représentation populaire et gratuite. L'innovation a été du goût du public, malgré la concurrence terrible d'un soleil devenu chaud républicain.
Las illuminations des Bosquets ont fort bien réussi ; notons, eu ville, celle du Square, de la sous-préfecture, de la gare, du Cercle cantonal, du temple Israélite, etc.

7 juin 1892 — Fêtes de Lunéville et concerts sur le Kiosque des Bosquets à l’occasion de la venue du président Sadi Carnot
— Voici le programme des fêtes à Lunéville
8 h. — Distribution de vivres aux indigents. — 10 h. — Sonnerie des cloches en volée ; salve de 101 coups de canon ; arrivée du président à la gare ; réception sur le quai par les autorités municipales ; la Marseillaise, par la musique municipale.
10 h. — Arrivée au salon des Halles ; Chant du Drapeau, par l'Orphéon ; réception des autorités municipales et des fonctionnaires par le président de la République.
10 h. ¾. — Départ pour le terrain de manoeuvre. Itinéraire : Grande-Rue (au passage du cortège officiel, devant l'arc de triomphe de la Grande-Rue, Chant des Girondins, par l'Orphéon) ; place du Château, rue Chanzy, place des Carmes à droite, retour par la place des Carmes à gauche, rue Chanzy, caserne Stanislas (Château), Bosquets allée d'Hercule à droite (au petit rond-point de la grande allée, choeur de trompes, par une société d'amateurs) ; allée des Marronniers (musique municipale, au kiosque des Bosquets) ; tribune présidentielle au champ-de-mars.
11 h. ¼. — Revue des troupes et défilé. — 11 h. ¾. — Retour à la gare. Itinéraire : allée des Marronniers, allée d'Hercule, jusqu'à la grille de la rue de Lorraine, rue de Lorraine, rue des Capucins, rue de la Charité, place Saint-Jacques, rue Thiers, rue de la Brèche, rue Gambetta, rue de la Gare, gare.
2 à 3 h. — Musique militaire aux Bosquets. — 3 à 4 h. — Musique municipale aux Bosquets.
4 à 5 h. — Fête de gymnastique par « La Lorraine » avec les concours d'une musique militaire et de l'Orphéon.
5 à 6 h. — Musique militaire sur le kiosque. — 8 à 10 h. — Concert par la fanfare du 2e bataillons de chasseurs, sur le kiosque des Bosquets. — 10 h. — Bals populaires dans divers quartiers.


30 juin 1895 — Concert aux Bosquets par la Société philharmonique des usines Solvay et Cie
— La Société philharmonique des usines Solvay et Cie donnera un concert dimanche prochain, 30 juin, à trois heures et demie, aux Bosquets à Lunéville. Voici le programme : 1. Aida, hymne, marche, danse, (Verdi). — 2. Allegretto et menuet de la Symphonie n° XI. (Haydn). — 3. Dernier amour, czardas. (Gung'l). — 4. Feramos, suite d'orchestre : a) danse des bayadères ; b) danse des fiancés de Kashmyr ; c) pas des bayadères ; d) marche des fiançailles. (Rubinstein). — 5. Ballet du Mage. (Massenet). — 6. Valse de la Vierge des bois, pour petite flûte et petite clarinette. (Schlissinger).

Lunéville - Allée d'Hercule aux Bosquets — Les Bosquets et le Château (cliché Cyril, Cparama)
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10 juillet 1898 — La Société symphonique accompagnée de l’Orphéon en concert sur le Kiosque à musique
— Lunéville. Concert de la Société symphonique. Une innovation des plus heureuses a été tentée, mercredi soir, par la symphonique. Cette jeune et vaillante société, que nous n'avions encore entendue que dans la salle du théâtre, a fait profiter la population du résultat de ses efforts en exécutant, sur le kiosque des Bosquets, plusieurs morceaux de son répertoire.
L'orphéon lui prêtait son concours.
Cette tentative a été tout à fait du goût du public, qui est venu en foule témoigner ses sympathies aux exécutants. On pouvait craindre que la sonorité des instruments à cordes ne parût trop faible en plein air ; il n'en a rien été, le kiosque porte admirablement le son.
Nous ne ferons jamais assez l'éloge du sympathique directeur, M. Stéveniers, dont l'habileté égale le dévouement, de M. Baille, le chef si populaire de notre orphéon ; car l'exécution n'a rien laissé à désirer, comme ensemble, justesse, vigueur et sentiment délicat des nuances.
Il est regrettable que quelques imberbes musicophobes aient troublé le calme des auditeurs placés au nord du kiosque en se livrant aux ébats trop bruyants de l'art inférieur de la savate.


Lunéville - Le 2e bataillon de Chasseurs à pied aux Bosquets
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12 octobre 1902 — Concert de la fanfare du 2e bataillon de chasseurs à pied aux Bosquets
La fanfare du 2e bataillon de chasseurs à pied exécute dimanche, à 3 heures, aux Bosquets, le programme suivant : Allegro militaire. — Fanchette, valse. — Gavotte, impromptu. — Marche des gardes françaises. — Jolie Fiancée, mazurka. — Allegro militaire pour revenir.

13 et 14 décembre 1902 — Programme de l’inauguration du monument dédié à Emile Erckmann (prévue le 23 novembre, reportée au 14 décembre)
— Programme de l'inauguration ministérielle du monument Erckmann
Voici le programme arrêté pour le voyage ministériel à Lunéville :
13 décembre 1902, à huit heures aura lieu une grande retraite aux flambeaux, exécutée par toutes les musiques de la garnison.
Dimanche 14 décembre, à 7 h. ½ du matin, distribution de vivres aux indigents.
A 8 h. ½, visite à l'hôpital civil du ministre de la guerre, le général André et de M. Mougeot, ministre de l'agriculture.
A 9 heures, réception à la sous-préfecture par les ministres, des autorités civiles et militaires, des maires de l'arrondissement et des sociétés.
A 9 h. ½, réception au gymnase municipal des sociétés musicales, vin d'honneur.
A 10 h. ½, revue au Champ-de-Mars de toutes les troupes de la garnison. (2e bataillon de chasseurs à pied, 17e et 18e régiments de chasseurs à cheval, 8e et 9e régiments de dragons et les batteries volantes du 39e d’artillerie)
A 11 h. ½, inauguration du monument Erckmann, devant lequel défileront ensuite toutes les sociétés musicales.
A une heure, banquet dans le grand salon des Halles, sous la présidence des ministres de la guerre et de l'agriculture.
A 3 heures, festival de musique sur les places publiques.
A 8 heures, représentation gratuite au théâtre municipal.


Lunéville - Vue intérieure des Bosquets — Monument Emile Erckmann aux Bosquets
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16 mai 1905 — Le drapeau rouge flotte sur le Kiosque à musique des Bosquets
— Lunéville. Dimanche après-midi, les grévistes fileurs ont parcouru les diverses rues de la ville au chant de l'Internationale, le drapeau rouge en tête de colonne.
Sur le parcours, plusieurs grévistes quêtaient. Quelques-uns même entraient dans les maisons.
A cinq heures du soir, une réunion a eu lieu sur le kiosque de musique de la promenade des Bosquets, où le drapeau rouge avait été arboré.
Cette réunion a été des plus agressives.
Vers six heures. M. Ferry, juge de paix du canton de Lunéville-Sud, est intervenu et a demandé aux grévistes la copie de leurs revendications.
Immédiatement après, le cortège s'est remis en marche et a continué son itinéraire en chantant toujours l'Internationale.
Sur plusieurs points de la ville, des injures et menaces envers les patrons ont été proférées.
Des ouvriers de la filature de Blainville-sur-l'Eau sont arrivés pour faire cause commune avec leurs camarades de Lunéville.


3 mai 1909 — Réfection du Bassin et de la Cascade des Bosquets
— Aux Bosquets de Lunéville. Le conseil municipal a voté une somme de 16.000 francs pour la réfection du bassin et de la cascade des Bosquets.
Depuis plusieurs jours, les travaux sont en voie d'exécution, il est vrai qu'ils doivent être réalisés en un mois et par conséquent menés activement.
A l'heure actuelle, la maçonnerie proprement dite doit être à peu près terminée ; il restera alors la grande question du ciment armé qui demandera le plus de temps.
Le conseil a prévu également la création de deux petits rochers suffisamment élevés pour ne pas rompre la perspective de l'allée centrale dont le donjon forme si bien l'arrière-plan et en même temps pour permettre d'y mettre quelques plantes aquatiques et former pied-à-terre pour les canards à venir.


Lunéville - Le Bassin des Cygnes aux Bosquets
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Quelques concerts sur le Kiosque à musique des Bosquets
30 juillet 1908 — Aux Bosquets de Lunéville. 2e bataillon de chasseurs, chef M. Joignet. Programme du jeudi 30 juillet à trois heures : Allegro (X). — Ouverture du Calife de Bagdad (Boiëldieu). — Le Pompon. — Le retour à la vie, valse (Chabas). — Pas redoublé (X.).
20 juin 1909 — Lunéville. Musique municipale. — Programme du 20 juin 1909, aux Bosquets, à 3 heures ½ : 1. Face au drapeau 2. La Poupée de Nuremberg (Adam). — 3. Fantaisie-Gavotte (Bouchelli). — 4. Lakmé, fantaisie. 5. Valse de concert (Turine).
27 juin 1909 — Lunéville. Programme du concert donné par la musique de la Société Lorraine, le dimanche 27 juin 1909, aux Bosquets, à 4 heures : 1. Salut lointain (Doring). — 2, La Table des Fées, ouverture (Blémant). — 3. Berceuse, valse (De Waele). — 4. Les Huguenots, conjuration et bénédiction des poignards (Meyerheer). — 5. Marche russe (Tchaïkovski). — 6. Aux trois Suisses, polka (Bonnechope).
8 mai 1910 — Lunéville. Musique de la Société lorraine. — Programme du concert du dimanche 8 mai 1910 : 1 Tram-Marche (G. Deplaix). — 2. Tancrède, ouverture (Rossini). — 3. Air varié pour clarinette (Mayseder). — 4. Lakmé, fantaisie (Léo Delibes). — 5. La veuve joyeuse, valse (Franz Lehar). — 6. Hylda, polka pour piston (Reynaud). Le chef de musique, G. Deplaix.
5 juin 1910 — Programme du concert du dimanche 5 juin 1910, aux Bosquets, de 3 h. 30 à 4 h. 30, par la fanfare du 2e chasseurs à pied : 1. Caroline-Caroline (G. Parès). — 2. Le Muezzin, sérénade orientale (G. Allier). — 3. Le bon accueil, allegro (Van de Maëté). — 4. Soir d'automne, valse (Mougeot).— 5. Les Girondins, pas redoublé avec clairons. Le chef de fanfare, G. Joignet.
12 avril 1914 — Lunéville. Concert. — Voici le programme du concert que doit donner, dimanche 12 avril, à 2 heures aux Bosquets, la musique municipale : 1. Erckmann, marche (Bricot) — 2 Ouverture symphonique (Bricot). — 3. La fille de Mme Angot, fantaisie (Lecocq) — 4. Scènes villageoises : a) Cortège ; b) Chanson rustique ; c) Idylle ; d) Divertissement et Farandole (Planel). — 5. Les Amourettes, valse (Gung'l).

2 mai 1914 — Les concerts bimensuels de la fanfare du 2e bataillon de chasseurs à pied sur le Kiosque des Bosquets vont définitivement stopper net le 2 août 1914
— Les musiques militaires. Nous apprenons avec plaisir que la fanfare du 2e bataillon de chasseurs à pied donnera ses concerts au kiosque des Bosquets le premier et le troisième dimanche de chaque mois. — Les retraites militaires reprendront les samedis soir à partir du 2 mai courant.

Lunéville - Une allée aux Bosquets et le Kiosque à musique — Cérémonie militaire aux Bosquets devant le kiosque
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28 juin 1919 — La musique municipale reconstituée, donne un concert aux Bosquets. L’Orphéon va suivre
— Concert de la musique municipale. La Musique municipale donnera son premier concert dimanche 29 juin, aux Bosquets, à 5 h. ½ du soir. Voici le programme : 1. Allegro (Turine) ; 2. Psyché, ouverture (Renaud) ; 3. Polonaise, pour clarinettes (solistes : MM. Bricot et Rolin) ; 4. La Fille du régiment, fantaisie (Donizetti) ; 5. Polka pour deux pistons (solistes : MM. Neige et Fournier) ; 6. Voix Roumaines, valse (Ivanovici).
L'Orphéon reconstitué. Après la Musique municipale, c'est aujourd'hui le tour de l’Orphéon. Notre excellente société chorale avait été, elle aussi, complètement désorganisée par la guerre. Son ancien directeur, M. Fernand Louis, fut fait prisonnier, au début de la campagne, au fort de Manonviller. Renvoyé par les Boches, après un an de captivité, il vint mourir à Raon.
Un noyau de chanteurs subsistait. Il s'est enrichi d'éléments nouveaux et, dans un avenir très prochain, l'Orphéon pourra donner des auditions.
M. Denis est toujours président de la société et c'est M. Thélémann qui, probablement, en assumera la direction.

4 juillet 1920 — Concert de la société Lorraine sur le Kiosque des Bosquets près des odeurs pestilentielles du Champ-de-Mars
— Lunéville. Un joli concert. L'excellente Harmonie de la Société Lorraine, dirigée par M. G. Deplaix, a donné jeudi soir un délicieux concert. Tous les morceaux, exécutés d'une façon magistrale par l'Harmonie ont été applaudis et en particulier les airs de ballet de Lacôme, cette Mascarade si originale et pittoresque qu'on ne se lasse pas d'entendre.
Quel dommage que le nombreux public qui se pressait autour du kiosque des Bosquets, par cette soirée idéale, ait été littéralement empoisonné par l'odeur des gadoues, qu'on persiste à brûler au Champ-de-Mars. Avoir
placé un dépotoir en face la porte d'entrée des Bosquets, c'est déjà idiot, mais empoisonner la ville par surcroit, cela devient intolérable. Il est grand temps de faire cesser un semblable état de choses.

13 octobre 1920 — Le buste en bronze de Pierre-Eutrope Ribierre sérieusement endommagé par des iconoclastes
— Un acte d'odieux vandalisme. On a tenté, la nuit, de briser le buste de P.-E. Ribierre, ancien maire de Lunéville.
Il y a quelques jours, des promeneurs matinaux trouvaient, aux Bosquets de Lunéville, le buste en bronze du papa Ribierre, descellé et ne tenant plus à son socle que par une tige de fer. Des vandales étaient venus, la nuit, et avaient pratiqué sur le buste de violentes pesées pour essayer de le jeter à terre. Ils ne purent, cependant, aller jusqu'au bout de leur stupide dessein. Ils durent abandonner l'effigie torturée de leur victime, la tête penchée lamentablement vers le sol, comme si elle venait d'exhaler un dernier soupir.
Le pauvre père Ribierre n'était pourtant pas de ces morts qu'il faut qu'on tue. S'il ne fut pas un administrateur sans défaut, ni un politique remarquable, il n'est pas moins exact qu'il jouit, de son vivant, d'une popularité enviable. C'était, vraiment, un bon homme.
Seuls, les stratèges septuagénaires qui sillonnent notre promenade en s'entretenant des difficultés des temps présents, passaient, de temps à autre, devant le monument. Les amoureux se reposaient parfois, aussi, sur le banc de pierre adossé à son socle, et les oiseaux jaseurs, nichés dans les tilleuls, s'étaient habitués à la présence de ce personnage débonnaire.
Pendant la guerre, une balle égarée était venue frapper par derrière le buste de P.- E. Ribierre. Traversant le métal, elle était sortie sous la lèvre inférieure, faisant un large trou dans lequel les enfants, irrespectueux de cette gloire incertaine, plaçaient tantôt une fleur, tantôt une menue branche de bois sec d'autrefois encore, une vieille pipe. Cet âge est sans pitié !

13 juillet 1921 — Concert aux chandelles sur le Kiosque des Bosquets
— La retraite aux flambeaux fut suivie par une foule énorme. Notre excellente musique municipale donna ensuite un fort beau concert aux Bosquets. Mais il fallut que la Compagnie du gaz et de l'électricité fit des siennes. Pendant toute la durée du concert, les musiciens durent jouer aux chandelles, le courant électrique n'ayant pas daigné éclairer les lampes du kiosque des Bosquets.

Lunéville - Kiosque à musique des Bosquets - Intérieur des Bosquets
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19 juin 1927 — Programme de l’inauguration du monument aux morts aux Bosquets
— Inauguration du monument aux morts de Lunéville et du Préventorium de Méhon par M. Raymond Poincaré.
Programme :
9 h. 20. Arrivée à la gare de M. le président du conseil et de M. Marin, ministre des pensions, où ils seront reçus par le maire, les adjoints, les parlementaires, le général commandant la 3e division et le sous-préfet.
Départ pour Méhon : itinéraire du cortège officiel : rue Carnot, rue de Sarrebourg, rue Girardet, rue Castara, Grande-Rue, place du Château, rue Chanzy, place des Cannes, faubourg d'Einville.
10 heures. Inauguration du monument aux morts.
Des discours seront prononcés par M. Belle, président du comité d'érection ; M. le docteur Bichat, maire ; M. Finut, président des Anciens combattants, qui fera l'appel des morts au champ d'honneur ; M. Georges Mazerand, député ; M. Albert Lebrun, vice-président du Sénat ; M. Louis Marin, ministre des pensions, et M. Raymond Poincaré.
Le président du conseil reprendra, à 11 h. 57, le train omnibus pour Nancy.
Après le départ du président, un déjeuner intime sera, servi à l'hôtel des Halles.
20 h. 30. Concert aux Bosquets.
21 heures. Illumination du monument.

19 août 1934 — Concert sur le Kiosque des Bosquets
— Audition musicale au kiosque des Bosquets, dimanche 19 août, à 15 heures. Programme :
Marche printanière (Blémant). — A toi mon salut, polka (Thôni). — Le chanteur inconnu : « Quand je suis loin de toi » et « Puisque je t'aime » (René Sylviano). — Prélude à l’après-midi d'un faune (C. Debussy). — Mendiant d'amour (Goublier-Lernon). — Hiawatha (Moret). — Le Barbier de Séville : « Des rayons de l'Aurore » (Rossini). — Maria Mari, solo de violon (E. Di capua). — La Tosca : « Le ciel luisait d'étoiles » (Puccini). — Valse pour piston et accordéon (Thôni). — Mignon ; « As-tu souffert, as-tu pleuré » (A. Thomas). — Sélection sur Aïda (Verdi). — Carmen : « Non. tu ne m'aimes pas » (Bizet). — Les millions d'Arlequin (Drigo) ; Serait-ce un rêve (W.-R. Heymann). — Rip : « C'est malgré moi si j'ose » (R Planquette). —; Or et argent, valse (Franz Lehar). — La Canadienne, marche (Heltz).


Lunéville - Vue intérieure des Bosquets, Kiosque à musique
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28 avril 1940 — Concert au Kiosque des Bosquets
— Hier après-midi, une musique d'un régiment d'infanterie, après avoir traversé la ville, précédée de sa clique et d'un superbe tambour-major dont la canne exécutait d'impressionnants moulinets, a donné un concert au kiosque des Bosquets, devant un nombreux public, heureux de témoigner sa sympathie à une unité dont la belle tenue a été particulièrement remarquée de nos concitoyens. Inutile de dire que les morceaux exécutés ont été vigoureusement applaudis.
Nous croyons savoir que la même musique donnera un nouveau concert aux Bosquets cet après-midi.


Sociétés musicales actives à Lunéville en 1909 :
Orphéon de Lunéville, fondé en 1876, président Boiselle, direction Henry Thélémann ;
Musique municipale, direction Charles André Bricot, président Ricklin, 62 exécutants ;
Société symphonique, fondée en 1893, direction Henry Stéveniers, 40 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

LUNÉVILLE - Quartier Clarenthal
(MEURTHE ET MOSELLE)
Nous avons, lors de notre chronique sur les Bosquets de Lunéville, parlé succinctement de la création de l’Orangerie et d’un grand potager, en 1707-1708, en face desdits Bosquets, le long du chemin des Fours (future rue du Champ-de-Mars puis rue Villebois Mareuil).
Le concepteur de ce potager, François Gervais, est le père de Louis-Ferdinand Gervais, devenu en 1724 dessinateur et ingénieur des jardins de Lunéville. François Gervais,
jardinier des jardins potagers de Lunéville, est, à ce titre, rémunéré pour l’entretien et la culture des jardins potagers de Lunéville et de Nancy, comme il l’est attesté en 1728 puis en 1735.
Hyacinthe Delaire (vers 1665-1725), puis son fils Charles-Hyacinthe Delaire (1702-1774), ont dirigé l’administration de l’Orangerie durant toute la période ducale.


Plan du quartier de l’Orangerie de Lunéville en 1840
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Après la disparition du duc Stanislas en 1766, dix compagnies du Corps de Gendarmerie occupent le Château et ses dépendances (hôtel des Cadets et des Gardes). La culture des citrons et autres melons (le potager hébergeait une grande melonnière) n’étant pas la tasse de thé de la Gendarmerie, l’Orangerie est également occupée par celle-ci.
Le 24 mars 1791, Louis Marie, marquis d'Estourmel (1744-1823) — ancien colonel du régiment de Pologne-cavalerie, inspecteur général des armées et futur député —, saisi d’un projet concernant des modifications à apporter à l’Hôtel des Invalides, adresse un rapport où il s’offusque de ce que
la manie de destruction frappe jusque sur un établissement local, fait à Lunéville , pour douze malheureux individus de la Gendarmerie, n'ayant ni feu ni lieu, à qui il a été concédé une portion de l'ancienne Orangerie du Roi de Pologne. D’Estourmel, qui semble-t-il, dispose de quelque influence dans les sphères du pouvoir, suggère la suppression de la Gendarmerie afin de conserver l’Orangerie et d’y transférer une partie des invalides, ceux dont l’infirmité ne nécessite pas leur maintien sur Paris. Les invalides « parisiens » sont à cet instant, au nombre de trois mille.
La suggestion du marquis d’Estourmel ne sera pas suivie d’effet en ce qui concerne les invalides.
La gendarmerie est, quant à elle, remplacée à partir de 1791 par les 1er et 2e régiments de carabiniers qui vont, jusqu’en 1815, occuper les lieux précédemment attribués aux gendarmes. Diverses unités de cavalerie vont ensuite leur succéder.

A l’arrivée, en 1824, d’Aimé-Marie-Gaspard Clermont-Tonnerre (1779-1865), en tant que ministre de la guerre, celui-ci donne des instructions pour que les casernes de Lunéville — caserne du Château, caserne des Cadets et quartier des Carmes — soient réparées et agrandies afin de les rendre plus
saines et que soient construites un grand nombre d’écuries nécessaires à la garnison de cavalerie maintenant constituée. Le 29 août 1825, Clermont-Tonnerre se rend précisément à Lunéville, afin de contrôler les nouvelles écuries saines et commodes qui viennent d’être bâties, où 3500 chevaux peuvent prendre place en permanence.

Lunéville - Ecuries longeant le manège édifié en 1841 — Intérieur des écuries
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A partir de 1825, chaque année, un camp d’instruction temporaire de cavalerie est organisé à Lunéville où, de mai à octobre, six à huit régiments composés de carabiniers, cuirassiers, hussards, dragons, chasseurs à cheval et lanciers viennent s’installer dans les casernes et écuries lunévilloises, totalisant près de deux mille cinq cents hommes et autant de chevaux. Il est donc indispensable d’accroître la capacité d’hébergement de la troupe.
Aussi, dès les jours qui suivent le passage de Clermont-Tonnerre de septembre 1825, une nouvelle série d’écuries est mise en chantier, cette fois ci sur l’emplacement de l’ancienne Orangerie. Et l’année suivante, une nouvelle caserne est édifiée, destinée au logement de 300 hommes, face à ces écuries au fond de la cour : cette quatrième caserne lunévilloise dont l’entrée se situe rue des Bosquets, devient le Quartier de l’Orangerie.
Cette caserne est appelée
la Lanterne en raison de l’aspect de ses fenêtres : 55 d’entre elles ont été obturées par des planches, ne laissant subsister que l’imposte, afin de lutter contre une aération excessive des lieux.

Lunéville - Caserne dite « La Lanterne » 1826 — Façade arrière de la Lanterne
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Décrite comme une caserne-modèle, Conrad Malte-Brun, dans son Précis de Géographie universelle tome huitième, nous précise, en 1829, que l’architecture de la Caserne de l’Orangerie en est simple, l’intérieur est commodément distribué et parfaitement en rapport avec les précautions sanitaires réclamées dans ces établissements.
Malgré toutes les précautions prises pour cette construction, le docteur Constant Saucerotte, médecin de l’hôpital de Lunéville, ne manque pas de rapporter, en 1858, que de nombreux militaires « fiévreux » sont détectés dans les casernes lunévilloises, essentiellement touchés par la typhoïde, la phtisie et la phlegmasie, parfois par la morve du cheval ou le farcin, le quartier de l’Orangerie étant par ailleurs le plus touché (115 fiévreux parmi le 5e régiment de lanciers sur une période d’un an 1856-1857).
Le nombre de décès dû à ces maladies s’élève, sur l’ensemble des deux mille hommes des quatre casernes, à 180 par an de 1852 à 1856.

Lunéville - La cantine et l'atelier des maitres ouvriers, « un bon coin » du quartier de l’Orangerie
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Le quartier de l’Orangerie va s’étoffer de nouveaux bâtiments. Alors qu’un grand Manège couvert de 300 pieds de long sur 80 de large, sans supports intérieurs, est installé au nord de la Caserne des Carmes, il est décidé d’en construire un autre dans la vaste cour de l’Orangerie. Constitué d’une charpente de 63 mètres de long sur 24 de large et d’une hauteur de 13 mètres, il est édifié du 10 janvier au 1er mars 1841 par l’entreprise Schmitz jeune, sous la direction de M. Duché, chef de bataillon du génie et du capitaine Humbert.

Lunéville - Le Manège de l'Orangerie, édifié en 1841 — Plan du manège
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En 1860, le Corps de garde situé le long du Chemin des fours, faisant face au côté latéral de la Lanterne est reconstruit à neuf, accolé à l’armurerie de la caserne. Le premier étage du corps de garde tient lieu d’infirmerie.

Lunéville - Quartier de l'Orangerie : l'Armurerie et le Corps de garde ; à droite, la Lanterne — Le Corps de Garde
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Les divers régiments de cuirassiers et lanciers, de chasseurs à cheval et dragons des casernes de Lunéville font un incessant chassé-croisé avec les autres garnisons de cavalerie en France, restant tout au plus une année dans leurs casernes, avant d’être transférés.
A l’arrivée des prussiens, Lunéville capitule le 12 août 1870, et les militaires du 10e régiment de cuirassiers qui sont affectés à ce moment-là à l’Orangerie, vont être entassés dans le manège, avant d’être transférés en captivité en Poméranie. Les bâtiments de l’Orangerie sont alors transformés en hôpital temporaire de campagne.
Après le départ de Lunéville des derniers prussiens le 1er août 1873, une certaine stabilité va s’instaurer dans les emplacements des régiments lunévillois.

Plan du quartier de l’Orangerie (caserne Clarenthal) de Lunéville en 1875 et adjonctions postérieures
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Le 6 août 1873, les premières troupes reviennent, notamment le 26e régiment d’infanterie qui s’installe dans les casernes de l’Orangerie et des Cadets. Le 28 octobre 1873, le 11e régiment de chasseurs à cheval installe son dépôt à l’Orangerie, précédant de peu la venue de ses quatre escadrons. De leur côté les trois autres casernes vont accueillir le 8e régiment de dragons (quartier des Carmes), le 9e de dragons (caserne des Cadets) et le 7e régiment de chasseurs à cheval (caserne du Château).
Le 11e régiment de chasseurs à cheval est remplacé en 1878 par le 13e régiment de même corps, en provenance de Saint-Germain-en-Laye. En mai 1881, les Chasseurs de l’Orangerie, partant pour Auch, laissent la place au 1er régiment de cuirassiers maubeugeois.

Lunéville - Entrée de la caserne de l'Orangerie, rue des Bosquets
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En février 1887, il est procédé à la modification du nom des casernes de Lunéville : l’Orangerie devient le quartier Clarenthal (en souvenir de Jacques Conigliano de Clarenthal (1751-1795), général de brigade) ; les Cadets deviennent la Caserne Beauvau ; la caserne du Château : quartier Stanislas ; le quartier des Carmes : caserne La Barollière ; et une nouvelle caserne en construction rue d’Alsace prend le nom de Stainville. (1)
Le 12e régiment de cuirassiers arrivant de Niort, commandé par le général Claude William Bossan (1827-1896), succède au 1er régiment le 27 août 1888. Bossan, à sa demande, prend sa retraite en juillet 1889.

Lunéville - Le 12e régiment de cuirassiers en départ pour la revue — Exercices du 12e régiment de Cuirassiers sur le Champ-de-Mars
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Compte tenu du nombre toujours croissant de « fiévreux », le génie décide de faire construire une infirmerie en remplacement de celle du corps de garde. Les travaux de construction de cette nouvelle infirmerie, édifiée en vis-à-vis du poste de garde et de la Lanterne, sont adjugés le 12 septembre 1891 pour le 1er lot (Terrassements, maçonneries aires) à Louis Vogin de Lunéville, pour 22.200 francs, avec un rabais de 16 % ; le 2e lot (plâtrerie, charpente, menuiserie, couverture, ferronnerie, cuivrerie, ferblanterie, zincage, peinture, vitrerie, ameublement) est attribué à M. Franc, 19 rue Charles VIII à Lunéville, moyennant 18.800 francs, avec un rabais de 16.50 %.

Lunéville - Infirmerie vétérinaire au fond, et cuisine en premier plan, le long de la Lanterne — L'Infirmerie-vétérinaire
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En 1894, un second manège est bâti près du premier. Les travaux sont adjugés le 27 juin 1894 en deux lots, attribués à M. Louis Vogin, pour le 1er lot (terrasse, maçonnerie, charpente, menuiserie), moyennant 16.000 francs et à M. Schertzer pour le 2e lot (ferronnerie, zincage, plomberie, peinture et vitrerie) pour 24.000 francs.

Lunéville - Quartier Clarenthal : le Pansage ; au fond à gauche, l’Armurerie et le Corps de Garde ; en face l'Infirmerie-vétérinaire ; à droite la Lanterne — Second Manège édifié en 1894
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En vue de l’arrivée imminente du 17e régiment de chasseurs à cheval appelé à permuter avec le 12e cuirassiers à Rambouillet, un nouveau bâtiment destiné au logement de la troupe est édifié en face de la Lanterne. La construction de ce pavillon neuf est adjugée le 14 septembre 1901. M. Mariaud de Marainvillers est chargé du 1er lot (terrassements, maçonnerie, plâtrerie, pavages et empierrements.), pour 86.600 francs avec une augmentation de 20 %. M. Péret de Lunéville remporte le 2e lot (charpente, menuiserie, couverture, objets d'ameublement en bois), moyennant 35.500 francs avec un rabais 7,50 %. M. Arsant de Lunéville obtient le 3e lot (ferronnerie, zincage, plomberie, objets d'ameublement en fer), pour 7.400 francs avec un rabais de 10,50 %.

Lunéville - Nouveau Bâtiment construit en 1902, destiné au logement du 17e régiment de chasseurs à cheval, en face de l'entrée du Quartier Clarenthal ; les deux bâtiments latéraux sont occupés par des écuries au rez-de-chaussée, la cavalerie logeant au premier étage
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Tandis que le 12e cuirassiers quitte Lunéville le 10 octobre 1902 pour rejoindre sa nouvelle garnison rambolitaine, déposant au passage un de ses escadrons à Arras, chargé de veiller au grain chez les grévistes, le 17e régiment de chasseurs à cheval se rend par étapes dans le quartier Clarenthal qu’il rejoint le 28 octobre 1902.
Le 17e régiment des chasseurs à cheval (les chasseurs à cheval sont appelés les tapissiers dans le jargon militaire) est dirigé par le colonel Gabriel Le Chanoine du Manoir de Juaye (1850-1928). En 1906, le préfet de la Meurthe et Moselle, Paul Marie Humbert, donne des instructions pour procéder, par tous moyens, à l’inventaire de l’Eglise Saint-Maur de Lunéville ; tandis que le 2e Bataillon des chasseurs à pieds défonce à coups de hache les portes de l’Eglise afin de décompter quelques chasubles usagées et ciboires en fer doré, le colonel Le Chanoine du Manoir est chargé de poster dans les rues un escadron de son 17e chasseurs à cheval afin de maintenir l’ordre. Ulcéré de ces simagrées et de ces décisions outrancières, le colonel demande aussitôt à être mis en retraite et fait ses adieux à Lunéville le 21 mars 1906.

Lunéville - Arrivée du 17e régiment de Chasseurs à cheval le 28 octobre 1902 — Départ du colonel Gabriel Le Chanoine du Manoir de Juaye le 21 mars 1906, après avoir demandé sa mise à la retraite
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Si les fanfares des nombreuses phalanges militaires sont apparemment avares pour publier le programme de leurs prestations, elles n’en sont pas moins présentes lors de chaque revue ou fêtes lunévilloises. Mais seule la fanfare du 17e régiment des Chasseurs à cheval poussera la passion de la musique jusqu’à édifier un Kiosque à musique dans sa caserne Clarenthal. De forme octogonale, ce kiosque rustique, de modeste apparence, totalement en bois, est construit vers 1910-1911 devant la Lanterne, la caserne principale.
La musique du 17e régiment de chasseurs à cheval est dirigée par Félix Fournier (1867-1927), trompette-major.

De 1903 à 1913 d’autres bâtiments sont encore édifiés dans l’enceinte de la garnison de l’ancienne Orangerie : l’un est destiné au logement des cavaliers, un second servira de garage, et un troisième manège est monté en 1913.


Lunéville - Quartier Clarenthal, nouveau Bâtiment destiné au logement des chasseurs à cheval, édifié dans le prolongement du Manège de 1841 — Troisième manège construit en 1913
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Le 2 juillet 1912, le 31e régiment de dragons, arrivant d’Epernay où le 9e régiment de dragons le remplace, fait une entrée quasiment triomphale à Lunéville et prend ses quartiers dans la caserne Beauvau.

Lunéville - Arrivée du 31e régiment de dragons le 2 juillet 1912
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Le 3 août 1914, Lunéville subit les premiers bombardements aériens et y voit les troupes allemandes débarquer le 22 août, avant qu’elles n’évacuent la ville le 12 septembre 1914.
Le conflit 1914-1918 laisse exsangue l’ensemble des régiments de cavalerie à pied ou à cheval ; les pertes subies par le seul 17e régiment de chasseurs à cheval s’élèvent à 267 tués.
Le 17e chasseurs ou tout au moins ce qu’il en reste, s’installe à Sarrebourg. C’est donc le 31e régiment de dragons que nous avons vu arriver en 1912 dans la caserne Beauvau, qui vient s’installer, à la sortie du conflit, en août 1919, dans la caserne Clarenthal. Le 10 août 1919, une fête est organisée pour la réception officielle et le retour de la garnison à Lunéville.
A cette date, le Kiosque à musique en bois, par nature précaire, a déjà été rasé.

Alors que le 31e régiment de dragons garde sa place au quartier Clarenthal, la composition des régiments de la 3e division de cavalerie Lunéville est fortement modifiée au printemps 1929. La garnison compte maintenant dans ses rangs : le 508e régiment des chars de combat — le 3e escadron d’auto-mitrailleuses de cavalerie — le 3e bataillon de dragons portés — le 8e régiment de dragons — et le 73e régiment d’artillerie.
Compte tenu de ces modifications profondes de métier de l’armée, le nombre de chevaux est fortement amenuisé. Plusieurs bâtiments d’écuries sont supprimés, les manèges sont quasiment abandonnés. En 1939-1940, ceux-ci sont vendus chaque semaine, par lots de 40 à 50, en adjudication.

Lunéville - Adjudications, en 1940, des chevaux du quartier Clarenthal
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A la fin des années 1980, alors que la caserne Clarenthal n’est plus occupée que par une compagnie qui est chargée de l’entretien du matériel, il est décidé de la désaffecter définitivement.
En 1990, les travaux d’éradication commencent. Seuls quelques bâtiments sont conservés et restaurés : la caserne construite en 1902 en face de la Lanterne devient, en 1993, le Commissariat de Police ; le Manège de 1841 est transformé en médiathèque en 1994-1995 ; le Corps de Garde de 1860 est affecté à un immeuble d’habitation.
En 2016-2017, la médiathèque de l’Orangerie, déjà obsolète, fait l’objet d’une réhabilitation pour la bagatelle de deux millions et demi d’euros hors taxe, hors mobilier et hors service public…
Kiosque supprimé.

► Quelques éléments subsistants du quartier Clarenthal, aujourd'hui. Les 2 piliers de l’entrée. ►Le Manège transformé en médiathèque. La Caserne de 1902 devenue le Commissariat. Le Corps de Garde ► (1/2) ► (2/2)

Lunéville - Quartier Clarenthal.jpg
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publié par Jean-Marc

14 août 1900 — La fanfare du 12e cuirassiers du quartier Clarenthal de Lunéville, qui se produit à Einville, est dite excellente
— Dimanche, Einville était en fête ; c'était à la fois la distribution des prix des écoles et de la Société de tir relevant du 41e territorial.
Les deux cérémonies ont eu lieu dans la cour de la mairie, très bien décorée par les soins de M. Marange, instituteur.
A trois heures, aux accents de la Marseillaise, exécutée par l'excellente fanfare du 12e de cuirassiers, mise gracieusement par le général Farny à la disposition de la municipalité d'Einville, prennent place sur l'estrade, aux côtés de M. L'huillier, maire d'Einville. (…)
La fanfare exécute un morceau de musique puis il est donné lecture de la liste des lauréats. (…)

10 octobre 1902 — Le 12e régiment de cuirassiers quitte définitivement l’Orangerie, précédé par le 11e cuirassiers, laissant la place à ces « messieurs de la légère », les Chasseurs à cheval
— Ç'a été un véritable événement dans la vie lunévilloise que ce départ de la brigade de cuirassiers pour Saint-Germain et Rambouillet. On est si habitué à Lunéville à ces beaux cavaliers, qu'on ne se représente guère la cité de Stanislas sans eux.
Les cuirassiers ne passeront plus dans les rues de Lunéville avec leurs hauts casques et leurs flamboyantes cuirasses, toute cette jeunesse vigoureuse prendra désormais part, aux parades du gouvernement militaire de Paris, elle fournira les multiples escortes exigées par le service de place si chargé qu'exige la capitale.
Lunéville fera bon accueil à leurs successeurs, à ces « messieurs de la légère ».
Vendredi matin, à six heures et demie, le 11e cuirassiers était rangé au Champ-de-Mars avec l'artillerie à cheval de la 2e division de cavalerie qui devait l’escorter jusqu’à la première halte.
Après la présentation et les honneurs rendus à l’étendard, le colonel a donné le signe du départ.
L’artillerie a traversé le Champ-de-Mars et a gagné l'extérieur de la ville, en passant par les Petits Bosquets et la rue Chanzy.
Précédé de la fanfare du 9e dragons, le 11e cuirassiers a suivi l’avenue Voltaire, les rues d’Alsace, Carnot, la place Léopold, la rue Banaudon, la Grande Rue, la rue Chanzy.
Au faubourg de Nancy, attendait la fanfare du 2e Chasseurs à pied qui a joué la Sidi Brahim.
A 7 heures 1/2 le 12e cuirassiers quittait l'Orangerie précédé des trompettes du 8e dragons, passait par les rues des Bosquets, Gambetta, Girardet, le faubourg de Viller.
Ce régiment était à trois escadrons, le quatrième a quitté les baraquements de Corcieux le 8 et rejoindra le gros de la colonne à Joinville-le-Pont.
Tous les officiers et sous-officiers de la garnison sont allés jusqu'à la première halte, qui a eu lieu pour le 11e cuirassiers à Vitrimont, pour le 12e vers Xermaménil.
Beaucoup d'habitants de Lunéville ont accompagné les cavaliers un bout de chemin.
On remarquait bien des jolis minois en pleurs.
Au détour de la route, les cuirasses scintillantes ont brillé une dernière fois.
On ne reverra plus les cuirassiers à Lunéville, sinon peut-être en ce jour de victoire que, malgré tout, les patriotes attendent avec une patiente et inaltérable confiance.

12 octobre 1902 — Le 17e régiment de Chasseurs à pied arrive à Lunéville par étapes
Ligny-en-Barrois. — Un détachement du 17e régiment de chasseurs à cheval, à l'effectif de 14 officiers, 19 sous-officiers, 188 brigadiers et cavaliers, 322 chevaux et 4 voitures, venant de Rambouillet, pour se rendre à Lunéville, logera à Ligny-en-Barrois, les jeudi et vendredi 23 et 24 octobre courant.

18 octobre 1902 — Un escadron du 12e et du 11e régiment de cuirassiers est dirigé sur Arras, vers les centres de grèves
— Nouveau départ de troupes de Lunéville pour les grèves à Arras. Pour faire suite à une information parue dès notre précédente édition, disons que les cavaliers de Lunéville partis pour les centres de grèves, étaient en veste, alors que leurs camarades partis précédemment, avaient le dolman.
L'escadron du 8e dragons est commandé par le capitaine Hauberlet, celui du 9e par le capitaine Colin. Il n'y a, avec le détachement, ni chef ni médecin-major.
La gare de Lunéville a reçu à minuit et demi, l'ordre de préparer les trains spéciaux. Comme la première fois, ils ont été formés avec la plus grande diligence, sous la haute direction de M. Nicolas, inspecteur de la compagnie de l'Est.
Nous apprenons d’autre part que les 11e et 12e cuirassiers qui ont quitté Lunéville, comme on le sait, pour Saint-Germain et Rambouillet, ont reçu en cours de route l'ordre de diriger chacun un escadron vers les centres de grève.

19 octobre 1902 — Le 17e régiment de chasseurs à cheval arrivera le 28 octobre dans sa nouvelle garnison du quartier Clarenthal
— Arrivée des chasseurs à cheval à Lunéville. Après tant de bruits contradictoires relatifs au régiment de chasseurs qui devait venir tenir garnison avec le 17e, nous sommes en mesure, dit l’Eclaireur, de pouvoir de donner une nouvelle certaine.
C'est définitivement le 18e chasseurs qui viendra et c'est le 25 octobre que ce régiment prendra, à Saint-Germain, le train pour Lunéville.
Les chevaux atteints de la morve — une centaine environ — resteront au camp, en sorte que le régiment arrivera par voie ferrée avec ceux des chevaux qui n'ont pas souffert de la maladie.
L'arrivée du 17e reste toujours fixée au 28 ; ce régiment arrivera par étapes.
En raison du départ des troupes des 8e et 9e dragons pour les grèves, à Arras, les concerts militaires sont suspendus jusqu'à nouvel ordre.

28 octobre 1902 — Arrivée du 17e chasseurs à pieds au quartier de l’Orangerie-Clarenthal
— La garnison de Lunéville. Le 17e chasseurs à cheval est arrivé à Lunéville, mardi à 10 heures du matin. Il était précédé de la fanfare du 8e dragons. Par le faubourg de Nancy, la rue Chanzy, la Grande-Rue, la rue Banaudon, la rue des Bosquets, ce beau régiment, dont la tenue a produit une excellente impression, a gagné l'Orangerie, où il remplace le 12e cuirassiers.
Les rues étaient fort bien pavoisées. Un grand nombre d'officiers s’étaient rendus à la rencontre de leurs camarades.
Ajoutons que le 3e escadron du 18e chasseurs qui était muni du casque à chenille, vient de rendre cette vilaine rappelant à méprendre le couvre-chef bavarois.


Lunéville - Arrivée du 17e Chasseurs à cheval, fanfare en tête, le 28 octobre 1902 — Départ du 17e chasseurs à cheval en manoeuvre
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7 janvier 1904 — Une des innombrables revues auxquelles participe le 17e régiment de Chasseurs à cheval
— Solennité militaire à Lunéville. Jeudi 7 janvier, à 9 h. ½ du matin, à l'occasion de la remise des décorations dans la Légion d'honneur aux officiers de la garnison de Lunéville, aura lieu une grande revue à pied de toutes les troupes. Voici leur emplacement :
Le 2e bataillon de chasseurs à pied sera placé sur la terrasse des Bosquets.
Toute la 2e division de cavalerie : 8e et 9e dragons ; 17e et 18e chasseurs à cheval, sera massée dans la cour du Château.
Quant à l'artillerie, elle sera placée sur la place, entre la grille du Château et la ligne du tramway d'Einville.
Pour la remise des décorations, le général de Benoist, commandant la division, se placera au pied de la statue de Lasalle, lui faisant face.
Les décorations, ainsi que nous l'avons annoncé il y a plusieurs jours, comprennent une croix d'officier (colonel Labat, du 9e dragons), deux croix de chevalier (MM. Bouland, vétérinaire, et Rutlinger, capitaine au 17e chasseurs), et un certain nombre de médailles militaires.
Aussitôt après la remise des décorations aura lieu le défilé.
Le général de Benoist ira alors se placer sur la terrasse des Bosquets et les troupes défileront en colonne de route. La cavalerie aura le manteau.

21 mars 1906 — Ne pouvant accepter le défoncement des portes de l’église de Lunéville pour cause d’inventaire, le colonel Le Chanoine du Manoir, commandant du 1e chasseurs, remet sa démission
— Lunéville. Le colonel Le Chanoine du Manoir de Juaye, du 17e chasseurs à cheval, qui a demandé il y a quelque temps sa mise à la retraite, vient de faire sas adieux aux officiers, sous-officiers et soldats de son régiment.
A 2 heures ½ de l’après-midi, le 17e chasseurs en entier, en grande tenue, se trouvait massé sur trois faces, l'étendard au milieu, dans la cour de la caserne de l'Orangerie.
Le colonel du Manoir s'étant avancé sur le front du régiment, a sonné « à l'étendard », puis après avoir embrassé l’étendard, il a prononcé d’une voix vibrante, une patriotique allocution.

15 août 1906 — Les courses équestres de Lunéville sont accompagnées de ka Fanfare du 17e chasseurs à cheval
— A 6 heures, les courses étaient terminées. La distribution des récompenses avait lieu immédiatement. Notons que la fanfare du 17e chasseurs prêtait son concours à cette fête.

Lunéville - Le 17e régiment de chasseurs à cheval au Quartier Clarenthal - Le 17e régiment de chasseurs à cheval
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25 août 1908 — Tous les régiments de Lunéville sont envoyés au camp de Châlons, en raison de la typhoïde qui sévit dans la garnison lunévilloise
— La division de Lunéville au camp de Châlons. Le ministre de la guerre a décidé que la division de cavalerie de Lunéville irait au camp de Châlons, en raison de l'épidémie de fièvre typhoïde qui s'est produite dans la garnison.
Les 17e et 18e chasseurs à cheval ont embarqué lundi soir. Ce sera mardi le tour des 8e et 9e dragons et de l’artillerie.
Le 2e bataillon de chasseurs à pied n'a encore reçu aucun ordre. Il sera envoyé probablement à Corcieux où des baraquements spéciaux sont aménagés pour les soldats convalescents.

2 juillet 1912 — Arrivée du 31e dragons à Lunéville qui sera affecté après-guerre au quartier de l’Orangerie.
— Arrivée du 31e dragons. L'état-major et les deux derniers escadrons du 31e dragons ont fait leur entrée mardi matin à Lunéville.
Dès huit heures, les fanfares de la garnison réunies sur la place du Château se forment par quatre et prennent la tête des deux escadrons déjà arrivés, pour aller par la rue de Viller au-devant de la colonne. Le point de rencontre était fixé à Lamath.
Quelques instants après, passent à leur tour, les généraux de Mas-Latries et Varin, suivis du commandant de Lauzun, chef d’état-major de la 2e division et de leurs officiers d'ordonnance.
A dix heures, les premières fanfares éclatent au fond de Viller. Sur les portes et le long des trottoirs, les spectateurs sont nombreux. La compagnie cycliste du 4e bataillon de chasseurs, qui arrive en sens inverse, met lestement pied à terre et se range pour saluer au passage.
Un peu plus loin, Grande-Rue, le 4e bataillon en entier arrive à son tour et sa fanfare mêle les notes de ses clairons à celles des trompettes. Les compagnies présentent les armes.
Par la Grande-Rue, la colonne à cheval se rend dans la cour du Château. Le général de Mas-Latrie se place au pied de la statue du général Lassalle entouré des généraux de brigade et des officiers de la garnison. Les escadrons se forment en carré dans la cour, pendant que l'étendard vient au centre de la cour.
Et c'est alors le spectacle toujours grandiose et toujours émouvant de la présentation do l'étendard pendant que la sonnerie éclate de toutes parts, au commandement du colonel Desaunay, du 31e dragons.
Puis c'est la dislocation, en attendant la réception du régiment, qui aura lieu demain, mercredi. Elle aura lieu au Champ-de-Mars, à neuf heures du matin.
Le 31e sera placé en bataille, face aux Bosquets. A sa gauche, prendront place un escadron des 8e dragons, 17e et 18e chasseurs et une batterie d'artillerie, avec étendards.
Le 31e défilera parallèlement et à 100 mètres du parapet des Bosquets en colonne d'escadrons distance entière.
Ensuite, il chargera sur les Bosquets en ligne de pelotons par quatre. Les trompettes du 31e sonneront le refrain du régiment et « à l'étendard » ; les fanfares de la division reprendront ensemble cette sonnerie.

Lunéville - Arrivée du 31e régiment de dragons le 2 juillet 1912
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6 juillet 1913 — Les fanfares des 17e et 18e chasseurs à cheval accueillent leurs congénères artilleurs en retour de manoeuvre
— Lunéville. Rentrée des artilleurs. — Les deux batteries d'artillerie de la 2e division de cavalerie qui, depuis près d'un mois étaient parties au camp du Valdahon, près de Besançon, pour se livrer à leurs écoles à feu, sont rentrées, samedi matin, à 10 heures précises, par la rue de Viller, revenant de Rambervillers, leur dernière étape.
Le général Lescot, les colonels des 17e et 18e chasseurs, ainsi que de nombreux officiers des autres armes, s'étaient portés à leur rencontre jusqu'à Chaufontaine.
C'est, précédés des fanfares des 17e et 18e chasseurs et de la leur, qui sonnaient joyeusement, que les artilleurs ont fait leur rentrée en ville où les habitants, massés sur leur parcours, leur ont souhaité la bienvenue.

Lunéville - Quartier Clarenthal : entrée et cour d'honneur du 31e régiment de dragons
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10 août 1919 — Fête du retour de la garnison à Lunéville et du rattachement de Sarrebourg à la France. Toutes les fanfares des régiments sont de sorties
— La ville de Lunéville a fait, dimanche, à sa nouvelle et glorieuse garnison une réception triomphale.
Le banquet. A midi, au salon des Halles, la municipalité de Lunéville recevait ses invités de Sarrebourg, les officiers supérieurs de la nouvelle garnison ainsi qu'un certain nombre de citoyens qui furent désignés comme otages ou commissaires de quartier pendant l'occupation allemande. Le déjeuner fut excellemment servi.
Le défilé triomphal. A trois heures, M. le maire et la municipalité recevaient solennellement les troupes de la garnison, à l'entrée de Lunéville, sur la route de Strasbourg.
S'adressant au général Lasson, commandant la division de cavalerie, entouré de son état-major, M. le maire dit la joie des habitants de Lunéville « de retrouver enfin, après cinq ans d'absence et de douloureux sacrifices, une partie de la division de cavalerie dont elle a toujours été si fière et dont elle est plus orgueilleuse aujourd'hui où ses étendards reviennent auréolés d'une gloire nouvelle et sans précédent. »
Les applaudissements crépitent. On crie « Vive l'armée, vivent les poilus, vive la France, vivent nos libérateurs ».
Le soleil, torride, implacable, fait flamber d'enthousiasme cette foule, ordinairement si calme.
La tête du défilé s'engage dans l'avenue Voltaire et arrive bientôt, sous une tempête d'applaudissements et de vivats, sur la place Léopold.
En tête, le groupe cycliste ; les mutilés et anciens-combattants avec leur président M. Bony. — Le général Lasson avec son état-major et son escorte. — Deux bataillons du 37e régiment d'infanterie précédés par la clique, la musique et son drapeau déchiqueté par la mitraille. — Le général d'Epenoux, son état-major et son escorte. — Le 8e et le 31e dragons, avec fanfares de trompettes et étendards. — Les deux groupes du 8e régiment d'artillerie de campagne. — Trois groupes d'auto-canons et d'auto-mitrailleuses.
On remarque et on applaudit l'abbé Gérardin, à cheval, suivant son ancienne division.
Sur tout le parcours de la place Léopold, les enfants des écoles, les Alsaciennes, les Lorraines, femmes et jeunes filles jettent des fleurs. Il n'est pas un poilu qui n'ait son bouquet. C'est une averse de pétales, une féerie de couleurs, un torrent de lumière qui inonde les hommes et les choses, une explosion d'allégresse d'une qualité incomparable !
Les troupes portent les armes devant le monument des morts que les mutilés entourent, et descendant la Grande-Rue, viennent se former en carré sur la place et dans la cour du Château où, devant la statue de 1'iilustre Lasalle, le général décore un certain nombre d'officiers.
Puis, c'est le retour en hâte de la foule vers la place Léopold où les troupes doivent une fois encore passer sous l'arc de triomphe. Et quel retour !
Nos amis Sarrebourgeois sont l'objet de la plus charmante agression qui soit. Il leur faudrait à chacun quatre bras et davantage pour les offrir aux Lorraines, aux Alsaciennes qui s'y accrochent.
Le maire de Sarrebourg en a pour sa part une dizaine, sans compter l'intrépide qui, à un certain moment, veut grimper sur ses épaules.
Et toute la foule chante la Marseillaise, la Madelon de la Victoire, Vous n'aurez pas l’Alsace et la Lorraine...
Une immense farandole s'organise sur la place. Et nous assistons à un spectacle imprévu de messieurs à barbe grise « rondiant » avec toute cette jeunesse, dans un élan de joie débordante.
Voici les troupes qui reviennent. Et ce sont encore des fleurs, des ovations sans cesse renouvelées. Les jeunes filles se mêlent aux poilus, les encadrent et partent avec eux en chantant. Les auto-canons, les caissons sont pris d'assaut. Ils disparaissent littéralement sous les coiffes noires, les bonnets blancs, les fichus chatoyants d'Alsace et de Lorraine.
Au vin d'honneur, on devait prononcer, sans aucun doute, des discours. Mais allez donc discourir devant une foule qui veut manifester l'exubérance de son émotion, de sa gratitude, de sa joie !
Pourtant, M. Keller réussit à placer quelques mots.
A partir de ce moment, jusqu'à minuit, dans les rues magnifiquement illuminées, ce sont des cortèges de soldats, d'officiers, de jeunes filles qui défilent en chantant.
A la gare, les cousins de Sarrebourg donnent l'accolade aux cousins retrouvés de Lunéville et leur disent « au revoir, à bientôt ! »
Lunéville a eu, vraiment, sa journée ; journée splendide de pathétique, d'enthousiasme ; journée de soleil, de fleurs et de fraternité qui laissera dans le coeur de tous ceux qui l'ont vécue un souvenir impérissable.

Lunéville - Quartier Clarenthal : la Cour d'Honneur et la Cuisine du 31e régiment de dragons
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Lors d’une des fréquentes expositions se déroulant à Nancy, celle du 14 au 31 juillet 1932 est l’occasion de pouvoir découvrir en détail le type de musique que les fanfares lunévilloises et en particulier celle de la Fanfare du 31e régiment de dragons, ainsi que celle du 8e régiment d’artillerie. Ces deux fanfares viennent clôturer l’exposition nancéienne par une série de concerts ininterrompus donnés sur le Kiosque à musique de l’Exposition.
— 31 juillet 1932. Demain dimanche 31 juillet, l'Exposition de Nancy finira en beauté sur la Journée des musiques militaires, appelée à un retentissant succès.
Voici le programme de ce festival, qui réunira les exécutants de plusieurs musiques d'élite, unanimement appréciées dans toute la région et classées parmi les meilleures unités françaises :
De 11 h. 30 à 12 heures : concert exécuté par les fanfares des 8e régiment d'artillerie et 31e régiment de dragons de Lunéville, au kiosque de l'Exposition.
Programme du 8e régiment d'artillerie : 1. Marche du 8e R.A.D. (Dequaire). — 2. Daumesnil, pas redoublé (Châtelain). — 3. La Vallée de l'Ornain (Millot).
De 15 heures à 16 heures : concert exécuté par la musique du 26e régiment d'infanterie, sous la direction de
M. Taelmann, chef de musique, au kiosque de l'Exposition.
Programme : 1. Marche de la Garde consulaire. — 2. Marche des Bonnets à poils. — 3. Marche du 37e R.I. - 4. Salut au 85e R.I. — 5. La Madelon. — 6. Paris-Belfort. — 7. Sambre-et-Meuse. — 8. Marche Lorraine. (Exécution de marches militaires avec tambours et clairons.)
De 16 à 17 heures : concert exécuté par la nouba du régiment de tirailleurs algériens de Toul.
Programme : 1. Cherbourg, défilé, clairons, tambours, nouba et fanfare. — 2. Marche Syrienne, fantaisie arabe par la nouba. — 3. Airs de ballet (Cappé). — 4. La Marmora, défilé, nouba et fanfare. — 5. Kadria, fantaisie arabe (avec soliste). — 6. Fête isiaque, scènes égyptiennes (Wattelle). — 7. Marocia, morceau arabe (avec soliste). — 8. Fatima, marche arabe (nouba seule). — 9. Amoureuse, valse (Allier). — 10. Les Turcos, marche du régiment, clique, nouba et fanfare.
20 h. 45 à 21 h. 45 : concert exécuté par la fanfare du 10e bataillon de chasseurs à pied de Saverne.
Programme : 1. Retour en Alsace, défilé (Ragot). — 2. Mireille, ouverture (Gounod). — 3. Fête isiaque, scènes égyptiennes (Wattelle). — 4. Le Cor, poème d'Alfred de Vigny (Flégier), chanté par Ponte, élève du Conservatoire de Paris. — 5. Aïda, fantaisie (Verdi). — 6. Fédération, défilé (Millot).
De 21 h. 45 à 22 h. 45 : concert exécuté par le 8e R.A.D. de Nancy et par le 31e régiment de dragons de Lunéville.
Programme du 8e R.A.D. : 1. Michel Strogoff. — 2. Gloire aux Spahis (Nadin). — 3. Clémentine, scottisch (Charles). — 4. Cavalerie française, marche (Munier). — 5. La Coloniale, polka. — 6. A vos Pièces, valse. (Dequaire).
Programme du 31e régiment de dragons : 1. Refrains de l'An II. — 2. L'Aiglon. — 3. Marche d'Empire. — 4. Marche d'Austerlitz. — 5. Le Pas de Charge. — 6. Appel d'Honneur.

Lunéville - Vue aérienne quartier Clarenthal vers 1970
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(1) Trois autres casernes vont voir le jour à Lunéville : la caserne Froment Coste, située au sud-ouest de Lunéville, rue Cosson et les casernes Diettmann et Treuille de Beaulieu, construites, côte à côte, sur la route nationale prolongeant la rue d’Alsace.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LURE - Mont-Châtel - Le Kiosque
(HAUTE SAÔNE)
Fortifiée à partir du XIVe siècle, la ville de Lure était gardée par deux portes flanquées de tours : la porte de Bordieu au Nord et la porte d’En-Bas, au Sud, toutes deux jointes par la Grande-Rue (avenue de la République) ; une troisième porte, située au nord-ouest, communiquait avec l’Abbaye.
L’enceinte fortifiée est peu à peu supprimée durant le XVIIIe siècle.
Jusqu’en 1774, les foires luronnes sont établies en sortie sud de la ville, au faubourg de Belfort, depuis la porte d’En-Bas jusqu’au pied du Mont-Châtel. Un guide de voyage de 1790 indique au promeneur qu’
on sort de Lure par la porte d’En-bas, on passe le faubourg et devant l’auberge des Trois-Rois, le long sud de Mont-Châtel.
A partir de 1774, les foires sont transférées rue des Cannes (rue Pasteur), avant de rejoindre, en 1846, la place des Gleux, qui sera aménagée en Champ de Foire et dotée d’un séchoir public par adjudication du 1er août 1855, sur un devis établi par l’architecte Jean-Baptiste Colard pour 9.270 frs 99.

Plan de Lure en 1813
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Au décès de François-Joseph Richard (1767-1843), notaire de Lure (1), sa fille unique, Marie-Emilie Richard (1804-1852) domiciliée Grande Rue à Lure rédige, le 10 avril 1844, un testament olographe par lequel elle désigne la Ville de Lure comme sa légataire universelle, à la condition que la commune consacre toute la portion disponible de sa succession à la création d’un hôpital. (2)
Mlle Marie-Emilie Richard étant décédée le 23 septembre 1852, après qu’un inventaire ait été réalisé, l’actif de sa succession s’élève au total à 153.986 francs. Par décret impérial n° 1369 du 19 avril 1854, la commune accepte ce legs ainsi que les conditions fixées par le testament. Comme l’avait souhaité Mlle Richard, une somme de quatre mille francs est versée à la fabrique de l’église curiale de Lure, une somme de dix mille francs à la Congrégation des sœurs de charité de Saint-Vincent-de-Paul, et une autre de dix mille francs à l’institut des Frères des écoles chrétiennes de Lure.
Le reliquat de cent trente mille francs est consacré à la création du futur Hospice de Lure que le conseil municipal décide de faire construire le long de la route de Belfort (avenue Carnot), à l’arrière du bureau d’octroi de Lure, et
en avant du Mont-Châtel. Le vaste terrain vain et vague circonvoisin le Mont-Châtel communal est, concomitamment, acquis par la ville pour établir le parc de l’Hospice.

Lure - Plan de Lure, quartier du Mont-Châtel en 1813
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Jean-Baptiste Colard (1807-1893), architecte communal, est chargé de dresser les plans de l’Hospice et établit un devis de 59.549 francs 98, dont les travaux sont mis en adjudication le 25 juin 1855.
Des expériences de drainage sont réalisées le 15 septembre 1856 par M. Prévost, agent-voyer d’arrondissement sur une partie du
terrain vain et vague du Mont-Châtel, maintenant communal, terrain qui n’a jamais été ni pu être cultivé, mais qui est néanmoins destiné à devenir le jardin de l’hospice. Le 4 avril 1857, un rapport détaillé de ce test de drainage est publié ; celui- ci étant concluant, il sera procédé à l’extension de ces travaux au cours des années suivantes, moyennant un coût moyen de 320 francs à l’hectare.
Dans le même temps, la première pierre de la construction de l’Hospice est posée le 21 septembre 1857, en présence d’Eugène Grobert, maire de 1848 à 1863, d’une foule conséquente et de nombreuses notabilités.
L’ouverture de l’établissement hospitalier a lieu le 15 juillet 1861, précédant de deux ans l’achèvement de l’aménagement de la
Promenade du Mont-Châtel, attestée dès 1864 par Adolphe Joanne et son fameux Guide : le jardin qui était destiné à l’usage de l’Hospice est finalement consacré aux promenades publiques.

Lure - L'Hôpital Marie-Emilie Richard et l'Octroi — Promenades du Mont-Châtel
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Fondée au tout début de l’année 1863, la Société Philharmonique est la première formation musicale connue à Lure. Dirigée par M. Bertrand, par ailleurs avocat, on la voit fêter la Sainte Cécile en organisant un concert dans la salle de spectacle communale le 22 décembre 1863.
La Philharmonique est suivie, vingt ans plus tard, de la société chorale et instrumentale
La Luronne, créée par arrêté préfectoral du 12 mars 1884. Celle-ci ayant, en août 1886, sollicité le conseil général de la Haute-Saône, en vue d’obtenir une subvention pour l’acquisition d’instruments de musique, reçoit en retour une allocation de deux cents francs. Dirigée par Emile Picard, La Luronne qui se produit sur les diverses places de la ville, notamment au square de la gare, sur la place Kléber devant la sous-préfecture ou encore au Champ de foire, accompagne fréquemment les prestations de la société de gymnastique La Légère.
Lors d’un concert donné au théâtre de Lure le 18 avril 1891, un nouveau venu, Octave Mansion, organiste, tient le piano d’accompagnement de la société La Luronne. Celui-ci, originaire de Saint-Germain-en-Laye, est le fils du fondateur de l’Orphéon saint-germanois. (3) Deux mois plus tard, le 18 juin 1891, Mansion décide de fonder une fanfare libre, qui n’aura
aucune attache municipale ; l’Union Musicale est ainsi créée, dirigée par son chef Octave Mansion et présidée par Fernand Scheurer (1856-1911), industriel et conseiller municipal, et co-présidée par Georges Rieger. Rapidement, la nouvelle phalange réunit plus d’une trentaine de musiciens, acquiert les instruments nécessaires et donne ses premiers concerts en public dès août et septembre.
La commune de Lure ayant édifié, de 1888 à 1891, la caserne de cavalerie dite Quartier Lasalle, organise, pour le 26 octobre 1891, l’arrivée du 1er régiment de dragons, en provenance de Gray. A cette occasion, une grande fête est donnée à laquelle participent la Légère, la chorale La Luronne à présent dirigée par M. Schneider, et bien entendu l’Union Musicale d’Octave Mansion.
En 1894, La Luronne finira par être absorbée par l’Union Musicale.
Aux emplacements où se produisait la Luronne (place Kléber, place de la Gare, place du Champ de Foire etc.), un nouveau lieu de concerts est, dès la création de l’Union Musicale, adopté par les mélomanes : il s’agit de la Promenade du Mont-Châtel, qui, maintenant est dotée d’une buvette et de jeux pour enfants.
Cette promenade va même accueillir, de temps à autre, les attractions foraines lors de la fête patronale annuelle organisée sur trois jours à la fin du mois de septembre.


Lure - Les Promenades du Mont Chatel, jeux pour les enfants — La Buvette des promenades du Mont-Châtel
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L’Union musicale d’Octave Mansion n’est pas seule à offrir ses concerts publics. La musique du 1er dragons, qui est dite excellente, exécute également, régulièrement quelques morceaux de son répertoire et participe activement aux retraites aux flambeaux. En 1897, le 13e régiment de Dragons, qui possède également sa fanfare, succède au 1er Dragons.
En 1899, la Luronne refait son apparition sous la nouvelle dénomination de La Cigale Luronne, toujours dirigée par M. Schneider et présidée par M. Wolfrom. Elle disparaît définitivement en 1904, plus ou moins relayée, à partir de 1906, par une nouvelle formation musicale, l’Union artistique, dirigée par M. Petitgenêt, professeur de musique.

Le Comité des Fêtes de Lure présidé par M. Drouhart, s’étant réuni en novembre 1907, décide d’établir sur le Champ de Foire des Gleux, un vaste skating payant avec « restaurants à la mode, tirs, bals, jeux et attractions. » Pour couronner le tout, le Comité rêve d’y organiser des fêtes de nuit et d’
y élever un Kiosque à musique à un endroit déterminé, d'où des flots d’harmonie viendront réjouir les oreilles des sportsmen et des spectateurs.
Skating, restaurants et fêtes de nuit ne seront qu’un mirage sur le Champ de Foire, mais le Kiosque à musique va réellement voir le jour dans les promenades du Mont-Châtel.
Edifié en 1908, ce kiosque de forme octogonale est accessible par un escalier de huit marches ; son soubassement, sa rambarde et ses colonnes sont en bois ; il est couvert par une toiture conique zinguée.

Lure - Les Promenades du Mont-Châtel : la même clairière avant et après l'édification du Kiosque à musique
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Le Mont-Châtel, grâce à son kiosque à musique, sa buvette, ses jeux pour enfants et ses quelques activités ludiques (jeu de quilles) est ainsi devenu un lieu de promenade très apprécié des lurons.
Les concerts dominicaux de la musique du 13e Dragons alternés avec ceux de l’Union musicale sur le kiosque sont bien entendu l’attraction principale de cette promenade. En avril 1913, le régiment du 18e dragons et sa fanfare viennent remplacer le 13e dragons au Quartier Lasalle.
La position relativement excentrée de la Promenade du Mont-Châtel et de son kiosque prive celle-ci de nombreuses manifestations luronnes : ainsi elle se trouve exclue de la seconde cavalcade de Lure du 24 mai 1908 reportée au 28 mai, mais surtout du festival musical des 21 et 22 juin 1913 qui réunissait une vingtaine de sociétés musicales, lesquelles donneront leurs concerts sur les cinq places de Lure (Centrale, Gare, Hôpital, Sous-Préfecture et Palais), le Kiosque à musique du Mont-Châtel restant totalement ignoré.

Qui pourrait se douter que derrière l’organiste et compositeur Octave Mansion, chef et créateur de l’Union Musicale, se cache un inventeur ? Insoupçonnable et totalement inconnue à ce jour, cette seconde activité, véritable violon d’Ingres, n’est cependant pas tout à fait anodine. Demeurant au n° 10 de la Grande Rue à Lure, Octave Mansion consacre ses temps libres à créer des jeux de sociétés. (4)

Lure - L'Union musicale, la Fanfare d'Héricourt et l'Harmonie de Ronchamp lors du centenaire du collège, le 22 juillet 1906
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A compter de 1930, la fête patronale annuelle, avec ses nombreuses baraques et attractions foraines se déroule dorénavant en juillet, l’avant dernier samedi-dimanche et le dernier dimanche du mois. Ainsi, les chances d’avoir un temps favorable y sont quasi certaines. Cette fête se déroule toujours, tantôt sur la Promenade du Mont-Châtel où une piste pour les courses pédestres et cyclistes est même aménagée à cette occasion, tantôt sur le Champ de foire des Gleux, tantôt sur la place de la gare, place de la poste ou encore place des halles. Une adjudication est organisée chaque année par la municipalité, pour attribuer l’organisation de ces festivités.
Après le passage de M. Colladant à la tête de l’Union musicale en 1925, M. E. Simon en prend la direction à partir de 1928.

En octobre 1967, un grand chantier est mis en œuvre sur le Mont-Châtel : la ville de Lure a décidé d’y édifier sur son plateau central, un nouvel Hôpital. Sa construction achevée en 1972, signe la condamnation définitive de la promenade du Mont-Châtel et par conséquent de son kiosque à musique.

Ce n’est qu’après l’an 2000 que la ville de Lure se décide enfin à créer une nouvelle promenade sur des friches communales situées à l’ouest de la mairie. Le Parc botanique de l’Abbaye ainsi aménagé est doté d’un nouveau Kiosque à musique octogonal, d’un bassin et d’une cascade avec rocailles.
L’hospice Marie-Richard est actuellement transformé en maison de retraite, et à côté du centre hospitalier du Mont-Châtel, une seconde maison pour personnes âgées a été construite.
Kiosque contemporain du parc de l’Abbaye, toujours en place.
Kiosque du Mont-Châtel disparu.

► Hospice Marie-Emilie Richard de Lure, aujourd’hui.
Kiosque à musique du parc de l’Abbaye de Lure, aujourd’hui ► (1/2) ► (2/2)

Lure - Mont-Chatel - Le Kiosque (1956).jpg
Lure - Mont-Chatel - Le Kiosque (1956).jpg (209.76 Kio) Vu 9131 fois
publié par Jean-Marc

21 septembre 1857 — Pose de la première pierre de l’Hospice Marie-Emilie Richard
— Une imposante cérémonie a eu lieu à Lure le 21 septembre, à l’occasion de la pose de la première pierre de l’hospice qui va s’élever en cette ville, faubourg de Belfort, en avant du communal du Mont-Châtel. A neuf heures du matin, un cortège nombreux, en tête duquel on remarquait M. Grobert, maire de la ville de Lure, ayant à ses côtés M. le sous-préfet de l’arrondissement et MM. les marquis de Grammont et d’Andelarre, députés au Corps législatif ; les membres de la commission administrative de l’hospice, composée de MM. Boileau, président du tribunal, Guiron, curé de Lure, Cardot avocat et adjoint, Thiébaud Martelet, banquier, et Antoine Duc, propriétaire; les membres du conseil municipal et du bureau de bienfaisance, les fonctionnaires de toutes les administrations et les notables habitants, s’est rendu sur l’emplacement de la construction. Là, la population entière était accourue et avait pris place, les uns sur les hauteurs du Mont-Châtel, les autres sur les pierres destinées au bâtiment. Une salve d'artillerie a annoncé le commencement de la cérémonie. M. Grobert, président de la commission administrative a pris la parole. (…)
La bénédiction de la pierre et de la plaque de plomb qui doit y être renfermée a été faite ensuite par M. Guiron, curé de Lure, assisté de ses deux vicaires. Après cette cérémonie, M. Colard, architecte de la ville, a remis un marteau fleuri à M. Grobert, qui en a frappé deux fois la pierre, et l’a repassé successivement à M. le sous-préfet, à MM. de Grammont et d’Andelarre, et aux membres de la commission administrative. Le cortège s’est ensuite remis en marche et a reconduit M. le sous-préfet à son hôtel.

Lure - L'Hôpital Marie-Emilie Richard et l'Octroi — Le Mont-Châtel
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17 janvier 1885 — La Chorale La Luronne donne parfois ses concerts dans la salle de spectacle de Lure
— Samedi prochain, 17 janvier, à huit heures et demie, la Chorale de Lure La Luronne donnera un concert dans la salle de spectacle de notre ville.
La recette, déduction faite des frais, sera entièrement attribuée au bureau de bien­faisance.
Une quêté sera faite, pendant le concert, au profit des blessés du Tonkin.

14 juillet 1886 — Lors de la Fête Nationale, la Luronne se fait entendre sur la place Kléber : la fanfare du 3e bataillon de chasseurs accompagne la fête
— Fête nationale du 14 juillet. Le 13, à 8 heures ½ du soir, salves d’artillerie et retraite aux flambeaux.
Le 14, à 5 heures du matin, réveil par la fanfare et salves d’artillerie.
A 7 heures, à l’Hospice Richard, distribution extraordinaire aux indigents du bureau de bienfaisance.
Dans la matinée, sur le terrain du manœuvres, place des Gleux, revue de la compagnie des sapeurs-pompiers et du bataillon scolaire.
A 1 heure ½, square de la gare, jeu de poêle, seau d’eau, mât de cocagne, avec prix.
De 2 heures à 7 heures du soir, au champ de foire, jeu de mouton.
A 3 heures, place Kléber, devant la sous-préfecture, fête par la société musicale la Luronne et la société de gymnastique la Légère.
A l’hôtel de ville, tombola, au profit des victimes de la grêle dans le département de la Haute-Saône.
De 5 à 10 heures du soir, avenue des Soupirs, bal gratuit.
A 8 heures ½, retraite aux flambeaux.
Bal à l’hôtel de ville. Illumination des édifices publics et feux d’artifices.
La fanfare du 3e bataillon de chasseurs à pied se fera entendre pendant la durée de la fête.

29 août 1888 — La buvette du Mont-Châtel est tenue par M. Boigey
— Lure. Trouvaille. — Le dimanche 19 août courant, vers six heures du soir, M. Boigey, limonadier, demeurant à Lure, au moment où il quittait sa buvette du Mont-Chatel, a trouvé, dans le sentier qui traverse les bosquets du versant sud de la promenade, un fort joli porte-monnaie (cuir maroquin, riches monture et fermoir avec divers compartiments) renfermant deux pendants d’oreilles de toute beauté, avec une ligature chignon, également riche. M. Boigey tient, dans son établissement dit Café du Centre, ces objets, qui semblent avoir été destinés à un cadeau, à la disposition de la personne qui les a perdus.

18 avril 1891 — Première apparition d’Octave Mansion, créateur de l’Union Musicale de Lure
— Concert à Lure. Samedi prochain 18 avril, à huit heures et demie précises, grande soirée donnée par la Luronne et la Légère.
Partie chorale : Chœurs, duos, quatuors, romances, chansonnettes, monologues. Le piano sera tenu par M. Mansion, organiste.
Partie gymnique : La Légère exécutera : Mouvements d’ensemble et individuels. La danse chinoise, par les pupilles. Le ballet des faucheurs et des faneuses, par les gymnastes.

27 septembre 1891 — Un des premiers concerts de l’Union Musicale
— Lure. Concert. — Voici le programme du concert qui sera donné par l’Union musicale dimanche 27 septembre, de une heure et demi à deux heures et demie, square de la gare.
En Avant ! la Légère, allégro. O. Mansion. — La Fée des Airs, fantaisie. Feautrier. — Cavalerie française, grande valse, O. Mansion. — Rêve enchanteur, cavatine, Abliate. — Roses et Muguets, mazurka. Mougeot.

26 au 28 octobre 1891 — Arrivée à Lure du régiment du 1er régiment de dragons venant inaugurer la nouvelle caserne luronne. Fêtes du 26 au 28 octobre 1891. Participation de l’Union Musicale et de la chorale La Luronne
— Le 1er régiment de dragons arrivera à Lure en trois colonnes, savoir :
1re colonne : le lundi 26 octobre courant, elle sera sous les ordres de M. le colonel Teillard, et elle sera forte de 18 officiers, 268 sous-officiers et soldats et de 324 chevaux.
2e colonne : le mardi 27 octobre, elle comprendra 12 officiers, 257 sous-officiers et soldats et 374 chevaux.
3e colonne : le mercredi 28 octobre, elle sera composée de 4 officiers, 68 sous-officiers et soldats et 98 chevaux.
Les bâtiments communaux seront pavoisés. Le soir, ils seront illuminés. La population, si enthousiaste pour l’armée, sera invitée à pavoiser et à illuminer, pour fêter comme il convient l’arrivée de la première garnison dans notre ville frontière, le chef estimé qui la commande et le beau régiment qui la compose.
Voici le programme officiel de la fête :
Lundi 26 octobre 1891, à neuf heures et demie du matin, salve d'artillerie pour l’arrivée de la colonne, sonnerie de cloches.
Réception du colonel, de l’état-major du régiment et des escadrons par la municipalité.
MM. les officiers de gendarmerie, du génie, de la réserve et de 1’armée territoriale, et la compagnie de sapeurs-pompiers ainsi que les sociétés locales, sont invités à y assister.
(La réunion aura lieu à neuf-heures, devant l’octroi, côté de Vesoul.)
A deux heures de l'après-midi, devant la sous-préfecture, jeux divers avec primes.
A trois heures, devant la sous-préfecture, grande fête par les sociétés chorale et de gymnastique, avec le concours de l’Union musicale de Lure.
A huit heures du soir, illuminations, salve d'artillerie.
Le 29 octobre, à cinq heures du soir, distribution de vin à la troupe, au quartier de cavalerie.
A six heures du soir, vin chaud à MM. les sous-officiers, au café d'Alsace, rue Carnot.
A huit heures du soir, retraite aux flambeaux par l'Union musicale de Lure.
Punch d’honneur offert, au nom de la ville, par la municipalité à MM. les officiers du 1er dragons, au salon de la mairie.

1er janvier 1892 —Aubade de la musique du 1er dragons et retraite aux flambeaux de l’Union musicale
— La musique du 1er dragons a donné, le 1er janvier, une aubade à son colonel, à M. de Tartigny, major du régiment, et à M. le maire de Lure. Cette démonstration sympathique à l’égard du maire indique que les relations entre l’élément militaire et la ville de Lure sont des meilleures et des plus courtoises. La veille, la Société musicale avait fait une retraite aux flambeaux et donné un peu d’animation dans la rue, en donnant une sérénade aux principaux membres de son Comité.

16 janvier 1892 — L’Union Musicale donne un concert dans la salle de spectacle luronne
— Concert à Lure. Le samedi 16 janvier 1892, à huit heures, aura lieu, dans la salle du théâtre de Lure, un concert offert à ses membres honoraires et à leur famille, par l’Union musicale de Lure, sous la direction de M. Mansion, avec le concours de M. Schwæderlé, violoniste ; M. Mougin, pianiste ; la société la Luronne et plusieurs amateurs.

6 avril 1892 — Incendie au Mont-Châtel. Le 1er régiment de dragons y « travaillait » au jeu de quilles !
— Le 23 mars, vers deux heures du soir, un commencement d’incendie a éclaté au Mont-Chatel, sur une partie longeant la voie ferrée (150 mètres de long sur 16 de large). Dégâts, environ 200 fr. Le feu a dû se communiquer au Mont-Chatel par un des brasiers qui avaient été allumés par des agents de la Cie de l’Est, près de la haie qui sépare la voie ferrée de la promenade. Le feu a été éteint par 3 soldats du 1er dragons qui travaillaient au jeu de quilles.

Lure - Les Promenades du Mont Chatel, jeu de quilles — Les Promenades du Mont-Châtel
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4 juin 1892 — Concert de l’Union musicale place de la Sous-Préfecture
— Programme des morceaux qui seront exécutés samedi 4 juin, à huit heures du soir, place de la Sous-Préfecture, par l’Union musicale : 1. L’Alsacien, allégro militaire. X... 2. Le Diadème, fantaisie. G. Martin. 3. L’Andalouse, mazurka. Gouirand. 4. Les Diamants de la Couronne, fantaisie. Auber. 5. Pandore, pas redoublé pot- pourri. X... Le chef de musique, O. Mansion.

14 juillet 1892 — L’Union musicale et la chorale La Luronne animent la fête nationale
— Programme de la Fête du 14 Juillet. Le 13, à 8 heures du soir, sonnerie de cloches, salve d’artillerie. A 8 heures ½, grande retraite aux flambeaux par la fanfare du 1er dragons et l’Union musicale.
Le 14 juillet, à 5 heures ½ du matin, salve d’artillerie, sonnerie de cloches. A 6 heures ½, à l’hospice, distribution extraordinaire aux indigents. A 9 heures, au terrain de manœuvres, grande revue du 1er régiment de dragons et de la Compagnie des sapeurs-pompiers, salve d’artillerie. A 2 heures, devant la sous-préfecture, jeux divers avec primes. Au même lieu, à 3 heures, grande fête par les Sociétés chorale la Luronne et de gymnastique la Légère, avec le concours de l’Union musicale. A 5 heures, aux allées du Pont-de-l’Ognon, course de vélocipèdes par le Cycle luron, grand concert par l’Union musicale pendant la course. A 8 heures, illuminations. A 9 heures, au terrain de manœuvres, grand feu d'artifice.

3 septembre 1892 — Concert de l’Union musicale, place des Halles
— Union musicale. Voici le programme des morceaux qui seront exécutés samedi 3 septembre, à 8 h. 1/4 du soir, place des Halles : Allégro militaire X... Fantaisie sur la Muette de Portici. Auber. Cavalerie française, grande valse. O. Mansion. La Fée des airs, fantaisie. Feautrier. Le Messager d’amour, quadrille. Tilliard. Le chef de musique, O. Mansion.

13 mai 1893 — La Musique du 1er dragons donne un concert chaque dimanche
— Lure. Retraite et concert militaires. — Ces agréables fêtes publiques sont réglées comme suit : Tous les jeudis, retraite aux flambeaux ; mais, préalablement, l’excellente musique du 1er dragons se réunit à huit heures précises sur la place du Palais, où elle joue, de pied ferme, deux ou trois morceaux de son répertoire, puis elle se met en marche et joue la retraite, entraînant toute la foule accourue pour l’entendre et l’applaudir. Tous les dimanches, la musique du 1er dragons donne un concert, de cinq heures et demie à six heures et demie du soir, place du Palais. Ces deux derniers dimanches, il faisait un froid de chien et un vent à décoiffer certains maris qui le sont... marris ; néanmoins les auditeurs étaient nombreux. Espérons qu’à l’avenir nous serons favorisés d’un temps plus clément. Dimanche dernier, la musique du 1er dragons a exécuté, comme d’habitude, cinq morceaux de son répertoire ; on a surtout remarqué et écouté une fantaisie sur l’Africaine, et une mazurka russe, La Tsarine. Il faut ajouter aussi que notre dévouée Union musicale se propose de nous donner quelques concerts en plein air. Vous le voyez, les dillettanti auront de quoi se délecter cette année.

4 juin 1893 — Concert de la fanfare du 1er dragons, place du Palais
— Lure. Voici le programme du concert qui sera donné le dimanche 4 juin, de cinq heures et demie à six heures et demie, place du Palais, par la fanfare du 1er dragons : Allégro militaire. — Les Cloches de Corneville, fantaisie. Planquette. — Le Retour à la vie, valse. Chabas. — Nachtigall, polka. Hofmann. — Le Jour et la Nuit, quadrille. Lecocq. Le chef de musique, Roger.

Quelques concerts de l’Union Musicale sur les diverses place luronnes
23 juin 1894 — Union musicale. Programme du concert du samedi 23 juin 1894, à 8 heures ½ du soir, Grande-Rue, en face de l’hôtel de la Gigogne : 1. Marche des Félibres. Mme Suzanne. — 2. Martha, fantaisie. Flotow. — 3. Souvenir de Plombières, valse. O. Mansion. — 4. La Muette de Portici, fantaisie. Auber. — 5. Cousinette, mazurka. Albertio. — 6. Paris-Carnaval, quadrille. Gouirand.
29 juin 1895 — Lure. Union musicale. Voici le programme du concert du samedi 29 juin, à huit heures et demie, place du Palais : Marche des Félibres. Suzanne. — Le Diadème, fantaisie. C. Martin. — Valse des Pâquerettes. Morand. — Palmes et Lauriers, fantaisie. Ch. Richard. — L'Aimée, polka pour piston. Reicheinstein. Le chef de musique, O. Mansion.
17 juin 1899 — Union musicale de Lure. — Programme du concert donné aujourd’hui samedi 17 juin, Grande-Rue, place Centrale, à huit heures un quart du soir : Marche russe. Ganne. — Palmes et lauriers. Richard. — Sous-bois, valse. Roux. — Un Sourire, mazurka. Baston. — Babil d'oiseaux, polka. Morand. Le chef de musique, O. Mansion.
24 juin 1900 — Voici le programme du concert qui sera donné par l'Union musicale de Lure, demain dimanche 24 juin, de cinq heures à six heures du soir, place de la Sous-Préfecture : Marche des lycéens. Mougeot. — Blancs flocons de neige. Arnoux. — Valse des pâquerettes. Morand. — Avril en fleurs, fantaisie. Egal. — A la française, polka. Rollé. Le chef de musique, O. Mansion.

Concerts de la Cigale Luronne
24 mai 1900 — Voici le programme du concert qui sera donné par la Cigale Luronne, le 24 mai courant, à huit heures et demie, terrasse du café du Commerce : Paris, marche. Mezzacapo. — Nice-Station, valse. Tellam. — Violettes russes, mazurka. Tellam. — Flots du Danube, valse, Ivanovici. — On part, polka-marche. Tellam.
2 août 1900 — Nous avons le plaisir d’apprendre que notre jeune société, la Cigale luronne, donnera le 2 août prochain, à huit trois quarts du soir, son concert du 14 juillet, qui avait dû être retardé par suite de l’absence de plusieurs membres. Voici le programme de ce concert : Nice- Station, valse, Tellam. — Marche indienne. Sellenick. — Sur la branche, valse. Paul André. — Le Régiment, chanson-marche, chantée par la Cigale. Stoupan. — La Marseillaise, Rouget de Lisle.

23 juin 1901 — Concert de l’Union Musicale dans les Promenades du Mont-Châtel, suivi d’un second concert, place de la Sous-préfecture
Ville de Lure. Dimanche 23 Juin 1901, Grand concert.
Programme. A 2 h. au Mont-Châtel.
Première partie : 1. Noblesse oblige (Pas redoublé). Pivet. (par les musiques de Fougerolles et de Lure). — 2. Ouverture de la Poupée de Nuremberg. Adam. (par l’Indépendante). — 3. La fille du Régiment (fantaisie sur). Donizetti. (par l’Union Musicale). — 4. Fantaisie sur le Chalet Adam. (par l’Indépendante). — 5. Le Galant Piston (Polka) Mansion. (par l’Union Musicale).
A 3 h. ¾, Place de la Sous-Préfecture.
Deuxième partie : 6. Mosaïque sur Faust. Gounod. (par l’Indépendante). — 7. Les Dragons de Villars (fantaisie sur). A. Maillart. (par l’Union Musicale). — 8. Valse Bleue. A. Margis. (par l’Indépendante). — 9. Si j'étais Roi (fantaisie sur). Adam. (par l’Union Musicale). — 10. La Marseillaise. (par les Musiques de Fougerolles et de Lure).
N. B. — Si le temps ne permettait pas l’exécution du Programme en plein air les Sociétés se feraient entendre aux Halles aux heures indiquées.

13 juillet 1906 — L’Union Artistique, dirigée par M. Petitgenêt fait son apparition
— Voici le programme du concert symphonique qui sera exécuté ce soir, par l'Union artistique, sous la direction de M. Petitgenêt, professeur de musique : Souvenir de Belgrade (Fahrbach). — Cavalerie légère, ouverture (Suppé). — Marche militaire (Fahrbach). — La Marseillaise (Rouget de Lisle).
Ce concert aura lieu place centrale, et non sur le balcon du café du Commerce, comme on l'avait annoncé par erreur.

22 juillet 1906 — Fête donnée à l’occasion du Centenaire du Collège de Lure. Concert par la fanfare du 13e régiment de Dragons et l’Union Musicale au Mont-Châtel
— Centenaire du collège de Lure. Programme de la fête du 22 juillet. — A 8 heures du matin, à l'hôtel de ville, assemblée générale de l’Association des anciens élèves.
A 9 heures, réception des invités à la gare par la municipalité, les membres de l’Association, le personnel et les élèves du collège,
Départ pour l'hôtel de ville du cortège précédé des musiques l’Union musicale de Lure, l’Harmonie des Houillères dc Ronchamp, et du collège ; concert par les sociétés de musique des usines Schwob frères.
A 9 h. ½, à l'hôtel de Ville, réception des invités par la municipalité, vin d’honneur.
A 10 heures, au collège, inauguration d’une plaque commémorative du centenaire du collège : concert par les sociétés de musique. (Entrée libre.)
A 11 h. ½, à l'hôtel du Commerce, grand banquet. — A 2 heures, au collège, grande kermesse.
A 2 heures ½, au collège, grand concert :
Harmonie des Houillères de Ronchamp, chef de musique, A. Ralff : 1. Allegro militaire. — 2. Les diamants de la couronne, ouverture. Auber. — 3. Ma Mascotte, fantaisie. Audran. — 4. Les Patineurs, grande valse. Waldteufel. — 5. Fantaisie-polka. Michel. — 6. Ouverture de concert. Giraud. — 7. Le Pré aux clercs, fantaisie. Auber. — 8. La Vallée d’Ossau, grande valse. Benoist.
L’Union ouvrière d’Héricourt, chef de musique, M. A. Monchot : 1. Bonum Vinum, marche bachique. — 2. La Nivaraise, ouverture de concert. Planel. — 3. La Fête au village, polka avec chant. Fajole. — 4. Le retour à la vie, grande valse. Chabas. — 5. Hylda, polka pour piston. Reynaud. — 6. Les Dragons de Villars, fantaisie. Maillard. — 7. Sifflez Pierrettes ! Popy. — 8. La Rieuse, avec chant. Buot.
A 5 heures, au Mont-Châtel, concert par la fanfare du 13e régiment de Dragons et l’Union Musicale de Lure.
Fête sportive par La Légère de Lure.
A 8 heures ½, au collège, concert par l’Union artistique de Lure. Programme : 1. Salut à Copenhague, marche. Fahrbach. — 2. Zampa, ouverture. Hérold. — 3. Hymne luron. Grimal et Petitgenêt. — 4. Le Trouvère. Verdi. — 5. Marche hongroise de la Damnation de Faust. Berlioz.
Grand bal. Orchestre dirigé par M. Petitgenêt, professeur de musique de Lure.
Illumination, buvette, vestiaire. Collation à minuit, prix 2 fr. 50.

Lure - Fête du centenaire du collège de Lure 22 juillet 1906 : Réunion des sociétés de musique — Départ des Sociétés de musique
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5 mai 1907 — Concert de l’Union musicale au Mont-Châtel, à l’occasion de la Cavalcade
— Programme du concert qui sera exécuté ce soir, à huit heures, pendant la fête foraine du Mont-Châtel, par la société l’Union musicale : Hourra mon brave, pas redoublé (Gadenne). — L’Echo des rocs, fantaisie (Gadenne). — L’Aimée, polka pour piston (Reichenstein). — La Grotte de Calypso, fantaisie (Amourdedieu). — Jane, valse (Roullet).

Lure - Programme de la Cavalcade du 5 mai 1907
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5 mai 1907 — Compte rendu succinct de la Cavalcade
— La grande cavalcade au profit de l’hôpital de Lure, dont nous avons donné le programme, a eu lieu hier avec un plein succès. Des milliers de personnes étaient venues de toute la région tant en voiture, à pied, à bicyclette, que par les trains spéciaux organisés à cet effet. La fête a été heureusement favorisée par le temps et la recette a été considérable.

Lure - Cavalcade du 5 mai 1907, musique des Gardes françaises
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17 mai 1907 — Grande razzia sur les alcools de la buvette du Mont-Châtel
— Dans la nuit du 8 au 9 mai courant, des cambrioleurs se sont introduits dans la buvette du Mont-Châtel, tenue par M. Réber, et ont fait main basse sur toutes les liqueurs de marque, Champagne, Chablis, Bordeaux, liqueurs fines. Une enquête est ouverte.

13 juin 1907 — Concert de l’Union artistique sur la promenade du Mont-Châtel
— Jeudi prochain, 13 juin à huit heures et demie du soir, l’Union Artistique donnera, promenade du Mont-Châtel, un concert dont voici le programme : Marche des Petits soldats (les Saltimbanques) (Ganne). — Zampa, ouverture (Hérold). — Le retour à la vie, valse brillante (Chabas). — Les Huguenots, fantaisie (Meyerbeer). — Au revoir et merci, polka marche (Joube).

13 et 14 juillet 1907 — Fête foraine, fête de gymnastique et concert de l’Union musicale au Mont-Châtel
— Programme de la Fête nationale. — La fête sera annoncée le samedi 13 juillet, à 8 heures du soir, par des salves d’artillerie et la sonnerie des cloches.
A 8 heures et demie, grande retraite aux flambeaux exécutée par la fanfare du 13e dragons, l’Union musicale et les Clairons de la Société de gymnastique la Légère.
A 9 heures et demie, rue Carnot, près de l’hôpital, concert de trompes de chasse par la Saint-Hubert-Club.
Le dimanche 14 juillet, à 5 heures du matin, salves d’artillerie et sonnerie des cloches.
A 8 heures, à l’hôtel de ville, distribution extraordinaire aux indigents.
A 9 heures, au terrain de manœuvres, grande revue des troupes de la garnison, de la compagnie des sapeurs-pompiers et des brigades e gendarmerie.
A 10 heures, place du champ de foire, fête sportive et musicale.
A 1 heure et demie, promenade du Mont-Châtel, fête foraine, comprenant jeux du carrousel, du seau d’eau, de la poêle, de la pêche à la ligne, courses en sacs et divers autres jeux avec primes.
A 4 heures, sur la même promenade, grande fête de gymnastique par la Société la Légère, avec le concours du Club Sportif luron. Pendant cette fête, l’Union musicale donnera un concert.
De 1 heure à 5 heures, sur le champ de foire, jeu gratuit d’un mouton.
Feu d’artifice à 9 heures, sur la promenade des Gleux.
Bal populaire à 10 heures, place Centrale.

14 juillet 1908 — Premier concert attesté sur le Kiosque à musique de la promenade du Mont-Châtel
— Lure. Union Musicale. Programme du concert qui aura lieu le 14 juillet, de 4 à 5 heures, au kiosque du Mont-Châtel : Montélimar, pas redoublé (Barbier). — Jeanne Hachette, ouverture (Charles). — Captivante, valse (A. Planel). — L’Echo des bois, ouverture (Gadenne). — La Marseillaise.

Lure - Le Kiosque à musique des Promenades du Mont-Châtel — Le Kiosque à musique et le « Kiosque » de la Buvette
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19 juin 1909 — Concert de l’Union musicale sur le Kiosque à musique du Mont-Châtel
— Programme du concert qui sera donné à la Promenade du Mont-Châtel, aujourd’hui samedi 19 juin, à huit heures et quart du soir, par l’Union Musicale : Salut Viennois, pas redoublé. Sciupi. — Jeanne Hachette, fantaisie. C. Hemmerlé. — Cavatine pour trombone. C. Abiate. — L’Orpheline. Marsal. — Joyeux Printemps, mazurka. Sciupi. Salut à l’avenir, pas redoublé, avec trompes de chasse.

29 juillet 1909 — Concert de l’Union Artistique sur le Kiosque à musique du Mont-Châtel
— L’Union artistique fera très prochainement une sortie-concert. En attendant, elle donnera jeudi prochain, 29 juillet, à 8 h. ½ du soir, au kiosque du Mont-Châtel, un concert dont voici le programme : Souvenir de Belgrade, marche. Fahrbach. — Die Lustigen Veiber Von Windsor, ouverture. — La juive (fantaisie sur). Halévy. — Les Sirènes, valse. Waldteufel. — Patrouille Siamoise, Paul Minsk.

Concerts de la Fanfare du 13e dragons sur le Kiosque à musique du Mont-Châtel
12 juin 1910 — Programme du concert qui sera donné le dimanche 12 juin 1910, par la fanfare du 13e dragons, de 4 heures à 6 heures, promenade du Mont-Châtel : Razzia, pas redoublé. — Les archers du guet, pas redoublé. — Poignée de main, polka pour trompette-solo. — L’Africaine, mazurka. — Le Lyonnais, pas redoublé. — Emma, valse, pour basse solo. — Merlinette, polka pour trompette-solo. — La De Villers, pas redoublé. — Air connu.
19 juin 1910 — Un concert sera donné par la fanfare du 13e dragons, de 4 à 5 heures, à la Promenade du Mont-Châtel, le dimanche 19 juin 1910. Voici le programme : Les Cavaliers du Caucase, pas redoublé. — Cavalerie, pas redoublé. — Merlinette, polka. — Joyeuse étape, mazurka. — Les Archers du Guet, pas redoublé. — La Fête du Hameau, fantaisie, valse. — Rengaine, polka. — Razzia, pas redoublé.

Lure - La Fanfare du 13e dragons — La musique du 13e régiment de dragons, les Trompettes
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24 juin 1911 — La Fête du Saint-Lundi un peu trop arrosée au Mont-Châtel
— Alfred D. et Paul R., ouvriers d'usine, qui, le 19 courant, fêtaient la saint Lundi, s’amusèrent à briser la porte du Kiosque du Mont-Châtel et s'emparèrent de sept chaises, qui y étaient remisées. Survinrent les agents qui les conduisirent au bureau de police et leur dressèrent procès-verbal.

1er décembre 1911 — Adjudication de la buvette et du kiosque au Mont-Châtel
— Au Mont-Châtel. Dimanche, on a procédé à l’adjudication des buvette et kiosque installés sur la promenade du Mont-Châtel. M. Boileau, cafetier, rue Carnot, a été déclaré adjudicataire de tout le matériel pour 300 francs. Il serait à désirer que l’installation du Mont-Châtel ne disparaisse à tout jamais et que M. Boileau tienne la buvette.

18 avril 1913 — Le régiment du 18e dragons et sa fanfare remplacent le 13e dragons au Quartier Lasalle ; l’Union musicale et les trompes de « L’Echo du Mont-Châtel » participent à l’accueil du nouveau régiment
— Réception du 18e Dragons. Dès lundi, les édifices communaux et un grand nombre de maisons particulières étaient pavoisées en vue de l’arrivée du 18e Dragons venant le lendemain de Melun, pour remplacer, en notre ville, le 13e de la même arme.
Il arriva mardi à onze heures du matin. Une foule énorme se pressait dans la Grande-Rue, et principalement aux alentours d'un magnifique arc-de-triomphe, dressé à l’angle nord du palais du justice. Là se trouvaient réunis en groupe compact, le Maire et son conseil, le député Renoult, les officiers du 18e arrivés déjà les jours précédents, les officiers de réserve et de territoriale de Lure, les fonctionnaires, les magistrats, etc.
Dès que le colonel eut franchi l’arc de triomphe, le maire Henri Marsot et le député Renoult lui souhaitèrent la bienvenue. Le colonel remercia, ému, et le régiment reprit sa marche en fanfare pour le quartier Lasalle.
Le soir à 5 heures un grand vin d’honneur fut offert par la Municipalité aux salons de l’hôtel de ville, à MM. les officiers du 18e. Un grand nombre d'invités y prenaient également part. L' « Union Musicale » prêtait son concours à cette petite fête.
De nouveau, M. Marsot souhaita la bienvenue au colonel et à MM. les officiers et assura à tout le régiment le concours dévoué de la municipalité. Le colonel remercia chaleureusement et donna l'assurance que la bonne harmonie régnerait sans conteste entre l’élément civil et militaire et prononça de belles paroles patriotiques.
Le soir, un grand concert était donné devant l'hôtel de ville, par la fanfare du 18e et les Trompes de « L’Echo du Mont-Châtel ».

6 septembre 1925 — L’Union musicale reconstituée après-guerre est dirigée par M. Colladant
— Le jeudi 10 septembre, à 20 h. 30, place du Palais de Justice, l’Union Musicale donnera un concert dont voici le programme : 1. Paris-Bruxelles, allégro. Turine, — 2. L’Ombre, fantaisie sur l'opéra de Flotow. Planel. — 3. La Vivaraise, ouverture. Planel. — 4. Si j’étais Roi, mosaïque. Morand. — 5 Valse des Pâquerettes. Morand. Le chef de musique, Colladant.

Lure - Le Kiosque à musique (un panneau y indique clairement que « Les Jeux d'argent sont interdits ») — La Buvette du Mont-Châtel
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14 juillet 1928 — Courses et jeux sont organisés sur le Mont-Châtel pour la fête nationale
— Fête nationale du quatorze-juillet. La commission municipale des fêtes, à & laquelle sont venus s’adjoindre plusieurs membres pris en dehors de la municipalité, s'est réunie le 18 courant pour élaborer le programme des courses, jeux, qui auront lieu comme les années précédentes au Mont-Châtel et qui comprendront :
1° Courses cyclistes.
Hommes : 80 kilomètres, environ 40 fois le pourtour du Mont Chatel. Prix de 150, 100 75, 50 et 25 francs.
Dames : (sur bicyclette de dame), 6 fois le pourtour : nombreux prix.
2° Course à pied pour les enfants âgés de moins de 15 ans, 3 tours.
3° Course en sac. 2 catégories, enfants au-dessous de 15 ans et au-dessus de 15 ans.
4° Course de grenouilles avec brouette.
5° Jeux. — Seau d’eau avec wagonnet, godillots, farine, mât de cocagne etc...

14 juillet 1929 — Concert de l’Union musicale et courses au Mont-Châtel
— A 14 heures, au Mont-Châtel, course cycliste : Lure-Melisey-Faucogney-Luxeuil-Lure.
Courses à pied : adultes, départ du Mont-Châtel, rue Carnot, Grande-Rue, rue Kléber, avenue Fernand Scheurer, rue de la Gare, rue Carnot et Mont-Châtel ; 2 tours de piste.
Enfants en dessous de 13 ans, 2 tours de piste au Mont-Châtel.
Courses en sacs, seau d’eau avec wagonnet, godillots, mât de cocagne, carrousel, pot et ciseaux.
Concert par l’Union Musicale pendant les courses et jeux ; exercices de gymnastique par La Légère.

14 juillet 1930 — Compte rendu de la fête nationale au Mont-Châtel
— Les réjouissances de l'après-midi devaient constituer la partie principale du programme des fêtes. En effet, l’attirance des jeux et courses annoncés, jointe aux charmes du Mont-Châtel, avaient attiré la grande foule dans les allées et les pelouses de la belle promenade luronne.
Les attractions sportives ou autres retinrent l’attention de tout le monde pendant l’après-midi entier, et le spectacle du Mont-Châtel envahi par cette foule multicolore et joyeuse valait la peine d'être vu. Là encore, l'Union Musicale et la Fanfare des Sapeurs-pompiers jouèrent inlassablement les meilleurs morceaux de leur répertoire. Notons également la belle exhibition de la section de gymnastique « La Légère ». Et n’oublions pas non plus de témoigner notre admiration à tous les organisateurs, commissaires bénévoles, qui assurèrent un service d’ordre parfait.

22 juillet 1930 — La fête patronale de septembre a dorénavant lieu en juillet
— C’est donc dimanche et lundi prochains la fête annuelle de Lure.
Auparavant, elle se tenait au mois de septembre, mais à cette époque, régulièrement, nous avions un temps épouvantable. De plus, la concurrence de la fête d'Epinal était funeste au succès de la nôtre. C’est pour ces raisons qu’il a été décidé d’avancer la date de notre fête et de la porter au dimanche suivant la foire belfortaine.
Espérons que le plus radieux soleil viendra réjouir le cœur de tous et contribuer au plein succès de ces deux jours. On nous annonce d’ailleurs quantité d‘attractions sur lesquelles nous aurons l'occasion de revenir plus longuement.

Concerts de l’Union musicale dirigée par M. E. Simon
14 août 1930 — L’Union Musicale continue la série de ses concerts. C’est ainsi qu’elle donnera demain jeudi 14, une audition de ses meilleurs morceaux, à l’angle des rues Carnot et des Gleux,
Voici le programme qui sera exécuté sous la direction du chef, M. Simon : 1. Salut aux gars du Nord, pas redoublé. Doyen. — 2. Jeanne Hachette, ouverture. Charles. — 3. Pourquoi ? polka pour piston. Moratin. — 4. La Vallée des Roses, fantaisie. Champel. — 5. Bruxelles en fête, défilé. Champel.

19 septembre 1931 — Union Musicale. Programme des morceaux qui seront exécutés samedi 19 septembre à 20 heures un quart, angle rue Carnot ct des Gleux : 1. Place aux clairons, pas redoublé. Putz. — 2. Les Eglantines, ouverture. Villalonga. — 3. Caresse de Fée, valse. Parigot. — 4. La Roche Fendue, fantaisie. Moratin. — 5. Vimereux-plage, défilé. Bouchet. Le chef de fanfare, E. Simon.

25 juin 1933 — Concert de l’Union Musicale sur le Kiosque à musique du Mont-Châtel
Voici le programme du concert qui sera donné aujourd’hui dimanche à 14 heures, au kiosque du Mont-Châtel, par l’Union Musicale : Le Vieux Douanier, pas redouble. Griffon. — Léonie, ouverture. Roby. — Folle brise, valse. Devaire. — Scènes villageoises (cortège, chanson rustique, idylle, divertissements). Planel. — Louis XIV, défilé. Millat.

Lure - Le Mont-Châtel et le Kiosque à musique — Promenade du Mont-Châtel
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Formation musicale active à Lure en 1909 :
Union musicale (fanfare), président Fernand Scheurer, direction Octave Mansion, 30 exécutants


(1) François-Joseph Richard (23 septembre 1767 - 12 mars 1843) aura une triste fin !
La rubrique nécrologique de la Haute Vienne, rapporte les circonstances de la disparition de l’ancien notaire de Lure :
17 mars 1843 — La ville de Lure a été attristée, dimanche dernier, par un bien déplorable événement. Dans un pré voisin de la ville on a trouvé couché au pied d'un peuplier le cadavre de M. Richard, ancien notaire et ancien administrateur du département de la Haute-Saône. Un couteau de table que tenait encore la main droite du défunt, était enfoncé dans la région du cœur, et indiquait que la mort de M. Richard avait été volontaire. On ne peut attribuer ce suicide qu’à un dérangement des facultés mentales chez un homme riche et bien considéré. M. Richard était dans sa soixante-seizième année.

(2) Un second legs viendra abonder celui déjà attribué à la commune luronne pour l’édification du futur hospice. Par le décret impérial n° 11.348 du 15 janvier 1859, la demoiselle Charlotte-Elisabeth Romagny lègue à la commune de Lure, pour financer l’Hospice en cours de construction, des immeubles estimés à 23.435 francs ainsi qu’un capital de 20.172 francs destiné à la Fabrique de Lure, aux Frères des écoles chrétiennes et aux pauvres de Lure.
Mlle Romagny avait réussi le 4 août 1826, par devant le tribunal, à rentrer en possession des biens du ci-devant Charles-François Montardier (1745-1816), docteur en théologie, curé de l’Eglise Notre Dame de Bar-le-Duc de 1787 à 1791, dépossédé de tous ses biens le 1er juillet 1793 lors de la révolution.

(3) Marie-Alphonse-Octave Mansion, créateur en 1891 de l’Union musicale de Lure, né le 12 mars 1856 au n° 1 de la place du Château à St Germain-en-Laye, est le fils d’Horace-Augustin Mansion né en 1809, professeur de musique et fondateur de l’Orphéon de Saint-Germain.
Toute la famille d’Octave Mansion baigne dans la musique : son grand-père, Jacques-Antoine Mansion, né en 1785 est professeur de musique ; son frère consanguin, Marie-Antoine-Augustin Mansion, né le 11 mars 1835, est professeur de musique ; son second frère consanguin, Marie-Horace-Antoine Mansion, né le 5 août 1846, deviendra en 1888, organiste de la cathédrale de Luçon.
Occasionnellement, Marie-Antoine-Augustin Mansion donne des concerts dans le Kiosque à musique du Parc du Vésinet, notamment le 2 août 1868.

(4) Octave Mansion, chef et créateur de l’Union Musicale, fait ainsi, le 23 décembre 1902, une demande de brevet d’une durée de quinze ans pour son
Jeu d’Amiral ; son brevet est homologué le 15 avril 1903 et publié le 2 juillet 1903. Ce jeu associe des pions et des lettres se déplaçant sur un damier en bois (au format 39 x 39 cm) en fonction d’un score obtenu aux dés.
Octave Mansion présente son projet au concours Lépine 1910 qui se déroule au Grand Palais du 28 août au 4 octobre, déposant à nouveau, dans le même temps, un brevet de ce jeu sous le nom de
Takinos. Ce jeu sera commercialisé par la société Revenaz & Tabernat.
Auparavant, en mai 1908, Octave Mansion avait également conçu et commercialisé un Jeu de bagues auprès de la société Jost et Cie. (voir ici ► Le Jeu de Takinos conçu par Octave Mansion)
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LUXEUIL-LES-BAINS - Le Kiosque au Parc
(HAUTE SAÔNE)
Selon l’usage, la ville de Luxeuil se prononce « luxeux ». Ce n’est que le 26 mars 1924 qu’elle est, par le décret n° 24155, autorisée à porter le nom de Luxeuil-les-Bains, soit plus de deux mille ans après l’installation de ses premiers thermes par les romains. Ces anciens thermes disparus au cours du premier millénaire, seuls quelques vestiges archéologiques, enfouis ça et là, en attestent l’ancienne présence, et notamment une inscription romaine découverte le 23 juillet 1755, entassée pêle-mêle avec d’autres débris d’un ancien bassin romain taillé dans le roc, portant l’indication Lixovii thermas reparavit Labienus jussu Caii Julii Caesaris imperatoris (Labienus a réparé les thermes de Luxeuil sur l’ordre de Caïus Julius César).
En 1761, l’architecte Jean Querret (1703-1788), est chargé par la cité luxovienne de dresser les plans d’un établissement thermal qui sera édifié sensiblement à l’emplacement des bains antiques ; deux bâtiments en grès rose des Vosges et disposés en équerre, construits à partir de 1765, sont inaugurés en 1768. En 1787, ils seront réunis par une galerie à arcades réalisée par l’architecte Bertrand et l’ingénieur Lingée.

Luxeuil - Etablissement thermal, côté rue des Bains — Les Thermes, côté du Parc
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Les Thermes sont situés parallèlement à la route de Luxeuil à Saint-Loup qui devient la rue des Bains (avenue des Thermes) ; ils sont entourés à l’est et à l’ouest par un parc paysager, constitué d’allées gazonnées où serpente le ruisseau de la Fosse-Pageot, enjambé par un petit pont de pierre. Le pourtour du parc est bordé par des avenues plantées de platanes ; lors de sa création, il est limité au nord par une plaine non aménagée, le lieu-dit l’Etang des Bains. Une fontaine monumentale, dite fontaine Hygie, renfermant une source, est érigée à l’angle nord-ouest des bâtiments.

Plan de Luxeuil en 1858, quartier de l’Etablissement Thermal
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A l’instar de la plupart des établissements thermaux, les baigneurs de Luxeuil sont à la recherche de distractions susceptibles de les divertir de leur cure ou traitement, et notamment de concerts, de théâtre ou de casino. En guise de casino, un salon de conversation et de lecture, dans lequel est placé un buffet en chêne vernissé, est aménagé dès avant 1840, à l’angle de jonction des galeries des thermes. Le Conseil général de la Haute-Vienne, sollicité par la municipalité, charge son inspecteur général de dresser des plans et devis, qui sont acceptés en mars 1843, afin de construire un salon de conversation pour remplacer l’ancien.
La municipalité n’ayant aucune ressource disponible pour cette dépense, c’est l’architecte voyer de Luxeuil, Antoine-Charles Monnier (1807-1855) qui se charge d’édifier cette maison, pour son propre compte, face à la grille d’entrée d’honneur du parc thermal, au n°17 de la rue des Bains. Monnier avait, en 1833, aménagé aux Thermes, la salle de bains des Capucins.
Le Casino ainsi construit est loué par Monnier à la municipalité ; le bail prévoyant que l’ameublement estimé à 14.000 francs est à la charge de la ville, celle-ci fait une nouvelle fois appel au Conseil Général, le 31 août 1844, précisant qu’elle ne dispose que de 2.000 francs pour meubler les lieux ; les conclusions du rapporteur de la commission sont adoptées. Le casino ainsi aménagé est inauguré en 1845 pour la saison commençant le 15 mai.
Grâce au docteur Pierre-Jean Chapelain (1788-1867), inspecteur des eaux minérales de Luxeuil depuis 1845, qui va, vingt ans durant, s’occuper activement du développement des thermes, nous avons une description précise de ce premier Casino constitué d’un rez-de-chaussée et d’un étage avec balcon :

Un beau salon de réception est placé vis-à-vis de la grille du jardin des Bains. Le rez-de-chaussée est occupé par des salles de rafraîchissements et par un cabinet de lecture où se trouvent un grand nombre de journaux et de brochures périodiques. Le premier étage est formé d’une vaste salle de danse, richement décorée, où se donnent les concerts et les bals. De ce salon, on entre sur un beau balcon, d’où l’on découvre la campagne, les bains et le vaste jardin qui en dépend. De chaque côté du salon, il y a deux autres pièces, l’une destinée aux dames, pour y causer et faire de la musique, l’autre contenant un bon billard et des tables dressées pour les jeux de société. L’ameublement de toutes ces pièces est élégant et de bon goût. Tous les soirs, pendant la saison des eaux, ce salon est le rendez-vous de la bonne société. (Luxeuil et ses bains, 1851, par P.J. Chapelain.)
A l’arrière de l’établissement, une cour est aménagée, avec deux charmilles touffues, sur laquelle est édifiée une rotonde couverte dans laquelle on peut danser.

Luxeuil - Grille d'entrée de l'Etablissement thermal — Premier Casino (au premier plan), rue des Bains, face à la grille d'entrée du Parc ; à l’origine haut d’un étage, il sera surélevé dans un premier temps de deux étages et deviendra, en 1907, l’Hôtel Moderne, avec une toiture mansardée surajoutée
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Dès 1851, la municipalité est sollicitée par Hippolyte Dieu, préfet de la Haute-Saône, afin d’obtenir que l’Etablissement thermal, actuellement propriété communale, soit acheté par l’Etat. Dieu obtient gain de cause : par le décret impérial n° 921 du 5 novembre 1853, les Thermes sont cédés gratuitement à l’Etat ; en contrepartie l’Etat s’engage à y faire exécuter, à sa charge, pour 125.000 francs de travaux d'agrandissement et d'améliorations.
Dépêché de Paris en 1855, l’ingénieur en chef des mines de 2e classe Jean-Jules François (1808-1890) — lequel fera modifier, en 1880, son patronyme en « François de Neufchâteau » — est chargé de superviser l’ensemble de ces travaux, et notamment de l’installation du bain ferrugineux ou encore de l’
agrandissement des vastes jardins et des autres dépendances des bains ; pour cela, il va collaborer efficacement jusqu’en 1862, avec l’architecte luron Félix-Hercule Grandmougin (1805-1879), installé à Luxeuil depuis 1848.
Dès 1856, le bain ferrugineux dit bain impérial est aménagé dans un nouveau bâtiment adossé au nord de ceux existants, et, lors de la visite que Napoléon III effectue aux thermes luxoviens le 7 juillet 1856, celui-ci s’intéresse de très près aux futures modifications envisagées pour l’établissement.
Le préfet Dieu, rapporte, le 28 août 1856, qu’un plan des Thermes a été soumis à Napoléon qui a modifié lui-même quelques détails et en a immédiatement approuvé l'ensemble ;
un immense jardin anglais serait créé derrière les bains sur des terrains contigus qui seraient achetés ; les galeries seraient en outre fermées au moyen de portes vitrées, permettant l’activité des baigneurs en toute saison.
Une rotonde semi-circulaire vient compléter, en 1858, le bâtiment du bain Impérial, et, en mars 1859, la grande galerie est effectivement dotée de portes vitrées sur toute sa longueur, permettant d’y installer un comptoir-boutique qui sera donné à bail pour neuf années à compter du 1er mai 1862, pour la
vente d’objets de luxe, d’utilité et de fantaisie.

Luxeuil - Les Thermes, côté du Parc, la Rotonde
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Lors de la Fête-Dieu, chaque année en mai, les « saltimbanques » s’installent le long des allées des platanes du jardin des thermes où les jeux forains se déroulent. La société Philharmonique de Luxeuil, nouvellement fondée en 1857, dirigée par Victor Moppert, y donne ses concerts à cette occasion dans la cour d’honneur des bains.
L’Etablissement thermal est administré, depuis 1854, par un régisseur nommé par l’Etat, la plupart du temps choisi parmi les officiers retraités de la coloniale. En dehors des charges administratives qui lui incombent, le régisseur organise les distractions des baigneurs en accord avec le fermier du Casino faisant face aux Thermes ; des conventions sont passées entre le fermier du casino et le régisseur des thermes par lesquelles ce dernier s’engage à fournir l’orchestre pour les concerts et bals, ainsi que l’éclairage et les journaux pour la lecture. A l’ouverture de chaque saison estivale, la Musique est mise sur pied par ledit régisseur : durant la période du 15 mai à fin septembre, celle-ci se fait entendre deux fois par jour, tantôt dans le jardin du casino, tantôt dans celui de l’établissement des bains.

En attendant que le souhait exprimé par Napoléon en 1856 soit réalisé, pour la création d’un
immense jardin à l’anglaise à l’arrière des Thermes, la municipalité luxovienne a mis en œuvre une série d’expropriation afin de récupérer les terrains nécessaires à son installation. Tous les terrains circonscrits entre la rue de la Fontaine Le Clerc (rue Georges Clémenceau), la route départementale n° 6 de Lure à Mirecourt (route neuve de Saint-Loup) et les Thermes, formant un triangle irrégulier et dépendant du lieu-dit L’Etang-des-Bains sont ainsi appréhendés par la ville pour constituer l’agrandissement du parc thermal.
Dès le 30 mai 1858, lors de la Fête-Dieu, ces terrains, non aménagés, appelés la Plaine, sont utilisés pour le tir du feu d’artifice.
En 1859, Auguste Napoléon Baumann (1804-1884), horticulteur de Bollwiller dans le Haut-Rhin, est chargé de la conception et de l’installation de l’ensemble du Parc Thermal qui est achevé en 1863.
Le 15 avril 1863, la préfecture de la Haute-Saône met en adjudication les travaux estimés à 7.700 francs, destinés à la construction d’une maison de jardinier dans le parc de l’établissement.
Durant l’année 1864, une partie du parc ayant eu à subir des travaux de fouilles et d’excavations destinés à installer de nouvelles conduites d’eau, celui-ci est jonché d’amas de gravois et de déblais. Le terrain une fois remblayé et nivelé, une nouvelle pelouse y est plantée en avril 1865, et précisément, en date du 8 avril 1865, le régisseur des thermes passe une annonce, demandant,
de suite, un jardinier marié, âgé d’environ quarante ans, muni de bons certificats…

Luxeuil - L'établissement thermal et le parc
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Au décès de l’architecte Monnier en 1855, le Casino dont il était propriétaire, est resté affermé, à la municipalité, par sa veuve Antoinette-Eléonore Laroyenne. Née en 1813, demeurant toujours à Luxeuil, au 1-3 place Saint-Jacques (rue des Jardins), celle-ci tente, sans succès, en 1868, de céder à l’Etat les murs de ce Casino, lequel continue à être loué à la ville.
La Philharmonique de Luxeuil ayant fait long feu, une nouvelle formation, la Fanfare de Luxeuil, apparaît en 1868 sous l’égide de la municipalité et dirigée par M. Sarrus, clarinettiste de talent.
Disparue en juillet 1870, guerre oblige, la Fanfare de M. Sarrus réapparait lors d’un concert exécuté le 25 août 1871 puis encore quelques temps en 1872. Durant le conflit, l’activité thermale est au point mort, les troupes allemandes occupent Luxeuil jusqu’à leur évacuation acceptée en juin 1871,
afin de faciliter aux malades la fréquentation des bains pendant la saison thermale.

Un Kiosque à musique est installé dans le parc en 1880. De forme hexagonale, son soubassement en pierre entouré d’un garde-corps en fer forgé est précédé d’un escalier de quatre marches ; reposant sur des colonnes en fonte, sa toiture en zinc est agrémentée par des ornementations ciselées fixées au pourtour de son plafond.
A la suite de réclamations des baigneurs, estimant que l’emplacement où est érigé le kiosque est par trop ombragé, celui-ci est déplacé et reconstruit sur le parterre gazonné longeant l’allée des platanes ouest des thermes, près de la fontaine d’Hygie.

Aux fins d’agrémenter le parc Thermal, le ministère des Beaux-arts décide, le 20 juillet 1880, de commander une statue, la
Nymphe Echo, au sculpteur Adrien-Etienne Gaudez (1845-1902), pour un montant de 3.600 francs financés par l’Etat, la municipalité devant abonder de sa propre participation, avant que la commande ne soit effectivement prise en compte. Le modèle en plâtre de cette œuvre est tout d’abord exposé au Salon de mai 1881, avant que Gaudez ne la réalise en marbre pour l’exposer au Salon de mai 1883.
Inutile de chercher la Nymphe Echo à Luxeuil ! La Commission de récolement des dépôts d’œuvres d’art du Ministère de la Culture, créée en 1996, s’y est essayée et a conclu ses investigations le 15 novembre 2012, par un
constat d’échec. Après avoir mené nos propres recherches, nous avons enfin résolu cette énigme. (voir ici PETIT PLUS relatif à la Nymphe Echo de Luxeuil)

Luxeuil - Le Kiosque de musique du Parc thermal — La Fontaine Hygie du parc
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Le régisseur étant logé dans une partie de l’établissement thermal, il convenait, « eu égard à son rang », que lui soit procurée sa propre demeure. Aussi, le 9 mars 1876, le préfet de la Haute Saône, M. Burin du Buisson, fait-il procéder, le 9 mars 1876 à une adjudication destinée à construire un Chalet pour le régisseur, l’ouvrage étant évalué à treize mille francs.
Ce chalet est édifié dès l’adjudication, dans la partie ouest du parc de l’établissement des bains, le long de la rue de la Fontaine Le Clerc.

Luxeuil - Le Chalet du régisseur — Le Parc des Bains ; au fond, vue du Chalet du régisseur
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Jusqu’en 1870, pour faire face à l’affluence des baigneurs luxoviens, le principal établissement hôtelier connu à Luxeuil est l’Hôtel du Lion-Vert, rue de la Corvée (rue Carnot), lequel a hébergé pour une nuit Napoléon III, tenu par MM. Richard et Duplâtre à qui succèdera M. Louis. De nombreux appartements et chambres sont en outre proposés chez l’habitant.
A partir de 1872, les grands hôtels vont pousser tels des champignons tout au long de la rue des Bains.
Le premier à s’y installer en 1873, à l’emplacement de jardins appartenant antérieurement à M. Augustin Daval de Vesoul, est l’Hôtel des Thermes situé au n° 7. François Marchand dit Charles (1832-1887) et son épouse, Marie-Eugénie-Léonie Troutet (1837-1896), en sont les constructeurs et propriétaires. (1)
Les époux Marchand vont saisir l’opportunité d’acquérir, le 11 août 1885, sur une mise à prix fixée à 28.000 francs, la propriété mitoyenne à la leur, située aux n° 9 et 11 de la rue des Bains, exactement face aux Thermes, appartenant à la succession de Mme Gérard et comprenant
maison d’habitation, cour, jardin, remise et écurie. Aussitôt, Charles Marchand va entreprendre d’y faire édifier le futur Grand Hôtel du Parc.

Luxeuil - Hôtel des Thermes des Epoux Marchand, 11 rue des Bains — Adjudication du 11 août 1885 de la propriété du 11 rue des Bains
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Dès le 22 août 1877, le Conseil général est saisi de demandes tendant à ce que les Thermes de Luxeuil soient exploités par une Compagnie fermière se substituant à l’Etat. Sans résultat, cette requête est renouvelée le 26 août 1882, appuyée par le député de la Haute-Saône, Gaston Marquiset, qui souligne que le bénéfice de la dernière année d’exploitation des Bains de Luxeuil s’élevant au chiffre dérisoire de 29 frs 50, il est temps d’en céder le fermage à une société privée.
Quatre ans après, la décision est enfin prise et un bail de neuf ans est contracté pour la concession de l’Etablissement thermal courant du 1er mai 1886 au 30 avril 1895, au nom de la Société fermière des eaux thermales de Luxeuil qui est également gestionnaire du Casino. Les administrateurs de cette société sont MM. Chauvet et Genoux.

Le décès de Charles Marchand, survenu le 4 janvier 1887 à la suite d’une chute, n’arrête pas pour autant sa veuve de poursuivre ses affaires de plus belle. A présent propriétaire des Grands Hotels des Thermes et du Parc, Marie-Eugénie-Léonie Troutet-Marchand, trouve le moyen d’acquérir la propriété provenant de la succession du marquis Ferdinand de Grammont (1805-1889), mise à prix pour 90.000 francs le 18 mai 1890. D’une superficie de 4.000 m² et composé d’une
maison de maître, de bâtiments attenants, de remises, grange, écurie et d’un jardin d’agrément, l’emplacement est idéal : il est exactement situé face à l’Hôtel des Thermes et attenant au parc de l’Etablissement Thermal, à l’angle des n° 2 et 4 rue des Bains et n° 1 et 3 rue des Romains (future rue de Grammont).
Ayant divers projets « sous le coude », la veuve Marchand se contente d’apporter des modifications aux bâtiments de feu marquis de Grammont, afin de le transformer en établissement hôtelier et d’y ouvrir, dès avant 1894, l’ « Hôtel de Grammont ».

Luxeuil - Adjudication maison de Grammont 18 mai 1890 — Angle 2-4 rue des Bains et 1-3 rue des Romains (future rue de Grammont) : ancien Hôtel de Grammont et nouveau Casino de Luxeuil attenant
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Alors que la Concession de la Société fermière de l’Etablissement Thermal est toujours administrée par M. Chauvet, celui-ci fait savoir par voie de presse, le 5 avril 1891, que l’immeuble servant de casino, actuellement vermoulu, menace de s’effondrer. Un nouveau casino s’impose qu’il se charge de construire... Le journal Le Petit Comtois soulève aussitôt une polémique à ce sujet : « à qui le sieur Chauvet fera-t-il croire que c’est le public qu’il veut servir, alors que chacun connaît son association avec la plus grosse logeuse du pays, et que le futur casino ne serait certainement bâti que pour les baigneurs de ladite dame ? »

La concession de l’Etablissement venant à expiration le 30 avril 1895, c’est effectivement la plus grosse logeuse du pays qui rafle la mise en réussissant un magistral tour de force : la veuve Marchand obtient la concession de l’Etablissement thermal, pour les neuf années courant du 1er mai 1895 au 31 décembre 1903, moyennant le paiement d’une redevance annuelle de 5.000 francs et d’une contribution de 2.200 francs à verser chaque année au commissaire du Gouvernement, pour les dépenses du contrôle du service d’architecture.
Madame Marchand s’engage en outre à consacrer 16.000 francs pour l’amélioration des thermes, à construire un Casino ou à aménager une partie de l'hôtel Grammont à cet usage, et à entretenir pendant la
vraie saison, c'est-à-dire du 20 juin au 10 septembre, une troupe de dix musiciens pour les concerts du parc et du casino.
Un nouveau cahier des charges pour l’établissement thermal est à nouveau rédigé, quasiment identique à celui de la précédente concession, rappelant notamment que le parc thermal est ouvert gratuitement au public, mais que le concessionnaire est néanmoins autorisé à le fermer deux fois par mois, à six heures soir, pour donner des fêtes de nuit, et à lever un droit d'entrée pour ces fêtes ; l’Etat accorde à la ville de Luxeuil la faculté de tenir, dans le parc de l'établissement, sa fête patronale, qui a lieu le dimanche de la Fête-Dieu, et la fête nationale du 14 juillet ; le concessionnaire entretiendra, à l’année, un jardinier qui remplira également la fonction de garde assermenté du parc…

Comme convenu, la veuve Marchand fait installer provisoirement le Casino dans l’Hôtel Grammont le 25 juin 1895 ; Madame Hirtz, qui dirigeait l’ancien casino de la rue des Bains depuis 1891, et son orchestre de 14 musiciens viennent s’installer dans celui de la rue de Grammont.
Le 1er février 1896, Marie-Eugénie-Léonie Marchand constitue une société anonyme, la
Compagnie générale des eaux minérales et grands hôtels de Luxeuil, au capital d’un million de francs, au sein de laquelle elle fait apport de sa concession afin d’exploiter l’établissement thermal.
Conduits par l’architecte M. Ballay, les travaux d’édification du nouveau Casino, construit à la suite de l’hôtel Grammont, vont bon train et sont achevés pour l’inauguration du 5 juillet 1896. Cette inauguration se fera sans sa fondatrice, Marie-Eugénie-Léonie Marchand, laquelle décède le 31 mai 1896, à Paris 5e, rue Royer Collard (Val de Grace ?) dans l’anonymat le plus total. En dépit des hôtels et du casino qu’elle a créés, aucun journal, aucun ouvrage ne font mention de sa disparition ; nous en avons retrouvé la trace, grâce au mariage que sa fille a célébré à Remiremont en 1900. (2)
Le nouveau Casino et l’Hôtel de Grammont mitoyen ne font plus qu’un : salles de jeu, de bal, de café, sont installées dans la partie ancienne de l'hôtel, tandis que la vaste salle de spectacle occupe le nouveau bâtiment.

Luxeuil - Le nouveau Casino, rue de Grammont — Le Casino, côté jardin
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Une statue d’Aphrodite (?) est installée au bord du jardin du casino longeant la terrasse, et, vers 1900, un Kiosque à musique est édifié, près de cette statue : construit en bois, de forme hexagonale, doté d’une couverture en zinc, c’est ici que tous les jours, de midi ½ à 1 h. ½, l’orchestre de M. Baron donne un concert, après en avoir exécuté un dans le Kiosque du Parc Thermal de 9 h. ½ à 10 h.
Pour autant ledit orchestre n’en a pas fini, puisqu’il retourne jouer une série de morceaux, toujours aux Thermes, de 4 h. ½ à 5 h. ½.
De son côté, la musique municipale luxovienne,
l’Union, dirigée par M. J. Etienne, dont la première apparition attestée sur le Kiosque à musique des thermes date du 18 juin 1893, vient compléter de temps à autre les concerts quotidiens exécutés sur le parc et au casino par l’Orchestre de M. Baron.

Luxeuil - Le Casino, le Kiosque et les Jardins
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Alors que la Compagnie générale des eaux minérales et grands hôtels de Luxeuil est administrée par Paul Guilbert, l’établissement thermal reste cependant sous le contrôle d’un régisseur, toujours installé dans le chalet des thermes qui lui est réservé : nommé à ce poste dès avant 1894, Henri-Nicolas Romand, capitaine de l’armée territoriale, cède sa place en avril 1908 à M. Lamer, sous-officier de l’armée coloniale, à qui succède M. Payant début 1911.

Arrivée à son terme du 31 décembre 1903, la concession de l’établissement thermal est prorogée en faveur de la Compagnie générale jusqu’au 30 décembre 1943, toujours représentée par Paul Guilbert qui s’engage à effectuer des travaux pour une valeur de 170.000 francs :
1° Création d’un service d’hydrothérapie pour hommes et femmes : 89.655 frs 30
2° Adduction d’eau de source pour le service d’hydrothérapie : 21.346 frs 50.
3° Création de 11 cabines pour douches ascendantes : 11.358 frs 05.
4° Construction d’une buanderie : 39.041 frs 62
5° Remplacement du mobilier du salon de repos et de conversation : 5.000 frs.
6° Aménagement de six cabines pour le service des irrigations vaginales : 3.598 fr 53

Le montant annuel du fermage est porté à six mille francs annuels et à sept mille francs à compter du 1er janvier 1924.
Paul Guilbert s’engage en outre à entretenir chaque année du 15 juin au 15 septembre, un orchestre de dix musiciens pour les concerts journaliers du parc de l'établissement thermal et à faire construire, dans un délai maximum de quinze ans, un casino en rapport avec l'importance et le développement de la station.

En 1907, l’Hôtel Métropole voit le jour, sur le terrain attenant à l’Hôtel des Thermes, au 7 rue des Bains, à l’angle du boulevard Richet, l’ancienne rue Impériale. La même année, après avoir été surélevé de deux étages, l’ancien casino du 17 rue des Bains est transformé pour devenir le Modern’ Hôtel qui sera tenu par les époux Conus-Giry.

Luxeuil - Rue des Bains : Hôtel Métropole et à sa gauche, Hôtel des Thermes — Rue des Bains : Grand Hôtel du Parc, et au fond, ancien Casino, futur Modern Hôtel
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M. E. Baron, le chef de l’orchestre des thermes et du Casino, qui continuait à dispenser ses concerts sur les kiosques à musique, prend la direction de la fanfare l’Union de Luxeuil de 1903 à 1905. M. J. Lachaux fondateur de la Saint-Hubert, société de trompettes luxoviennes, reprend les rênes de la fanfare en 1906, laquelle cesse ses activités en mai 1909.
En 1903, M. Leroy a, quant à lui, pris la direction de l’orchestre des thermes et du casino, prenant la place de M. Baron.
Le Casino, qui était dirigé par son fermier M. Ed. Jansen depuis 1902, est repris en main en 1905 par Paul Laurens qui le fait entièrement rénover et transformer en 1908.

Une œuvre sculpturale est aménagée dans le parc Thermal, la première commandée en 1880, on l’a vu ci-dessous, n’étant jamais arrivée à destination : le 12 mai 1912, un bas-relief en pierre de quatre tonnes, est installé au fond de la grande allée gauche longeant les Thermes, face au Kiosque à musique. Il s’agit de l’œuvre du sculpteur Jean-Georges Achard (1871-1934),
Le Silène surpris par les Bergers, qui avait réalisé un premier modèle en plâtre sur ce sujet en août 1891, lorsqu’il était élève de l’Ecole des Beaux-Arts bordelais.

Luxeuil - Bas-relief Silène surpris par les Bergers installé au parc Thermal — Aile gauche des thermes devant laquelle est aménagé le bas-relief
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La période faste des Thermes, Casinos et Grands Hôtels — ainsi, la société Générale des Eaux et Grands Hôtels de Luxeuil, avec ses 64.734 frs de bénéfices réalisés en 1906 sont loin du résultat de 29 fr 50 de 1881 ! — va cependant être touchée de plein fouet par le conflit 1914-1918.
Les Thermes continuent une activité très restreinte ; le Casino, n’ayant quasiment plus de spectacles, périclite, et le théâtre se consacre aux projections cinématographiques ; les Grands Hôtels ont perdu leur clientèle et le dernier construit par la compagnie, l’Hôtel Métropole, réquisitionné, devient l’Hôpital temporaire n° 40 du 2 janvier 1916 au 12 mars 1919.
Les Kiosques à musique sont totalement inactifs, hormis à l’occasion de quelques concerts de bienfaisance organisés notamment pour la Croix Rouge.

Empêtrée dans des crédits auxquels elle ne peut faire face, la Compagnie Générale des Eaux minérales et grands hôtels de Luxeuil, concessionnaire de l’Etablissement thermal et propriétaire du Casino et des Grands Hôtels Thermes, Métropole et Parc, est déclarée en cessation de paiement au tribunal de commerce de la Seine le 28 juin 1921. Cet arrêt est suivi par un Jugement de faillite du tribunal de la Seine du 14 novembre 1921 puis du tribunal de Lure, celui de la Seine étant annulé par la cour de cassation, le 7 mars 1923, au profit de celui de Lure, ce dernier restant saisi des opérations de liquidation de ladite société.
Casino et Grands Hôtels, « propriétés » d’Alexandre Collomp, sont mis en vente le 9 octobre 1924 au Tribunal de Lure, avec une mise à prix de 850.000 francs. L’ensemble est adjugé pour 959.000 francs à la Société Nouvelle des Grands Hôtels et du Casino de Luxeuil-les-Bains, au capital de 1.250.000 francs, qui sera constituée le 16 novembre 1925 et dont les fondateurs sont Alexandre Collomp, L. Ancet, Massoneri et Poitrey.
Alexandre Collomp reste ainsi administrateur et actionnaire du Casino et des trois Hôtels et réussit même, à prendre la direction du Théâtre municipal de Cherbourg pour la saison 1925-1926…

La concession de l’Etablissement thermal ayant bien entendu été résiliée à la suite de la faillite de la Compagnie des Eaux minérales prononcée en 1923, la municipalité reprend en main les Thermes à compter du 1er janvier 1924 et donne les Thermes en fermage, pour dix-huit ans, à une nouvelle compagnie, la Nouvelle Société Fermière de l'Etablissement Thermal de Luxeuil, au capital de 100.000 francs, présidée par Joseph Goulut (1866-1934) et administrée par MM. A. Groscolas, J. Pattegay et E. Quirin.
Après de fastidieux et interminables pourparlers entre la Ville et l’Etat, une convention est adoptée le 30 juillet 1932, par laquelle la commune de Luxeuil-les-Bains (le nouveau nom attribué par décret le 26 mars 1924) acquiert les Thermes auprès de l’Etat, moyennant 1.038.262 francs ; de nouveaux accords interviennent les 21 et 22 mars 1935, à la suite desquels le prix de cession est ramené à 245.000 francs, entériné par la loi du 20 août 1936 ; cette dernière loi est abrogée le 31 décembre 1936 et remplacée par le nouvel article 73 quater qui stipule :
1° La cession est consentie gratuitement par l'Etat à la ville, à charge par cette dernière, de restaurer et de moderniser l'établissement ;
2° La ville est exonérée de tous droits d'enregistrement et d'hypothèques auxquels la convention du 30 juillet 1932 et l'accord susvisé des 21 et 22 mars 1935 pourraient donner ouverture.

Luxeuil-les-Bains - Le Parc thermal réaménagé, avec piscine et pergola — Groupe sculpté La Maternité, édifié près de la pergola
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De 1931 à 1936, le parc thermal est réagencé par M. Mourgeon, ingénieur géomètre. De 1937 à 1939, de nouveaux travaux d’agrandissement et d’aménagement sont réalisés aux thermes par l’architecte Paul Giroud. La rotonde située à l’arrière du bâtiment thermal est remplacée par une vaste piscine en plein air.
Le Bas-Relief du Silène est mutilé une première fois le 19 avril 1919
par deux enfants dont les parents sont insolvables qui ne seront, pour cette raison, pas poursuivis ; il est définitivement détruit, en raison de son mauvais état, par décision d’une commission préfectorale du 30 juillet 1940.
Il est suivie par le Kiosque à musique, démoli en 1948.
Un nouveau Casino est construit, à la fin des années 1950, à l’angle de l’avenue des Thermes et de la rue de la Saline. L’ancien casino de la rue des Bains (1 avenue des Thermes) est occupé, aujourd’hui, par une galerie d’art, l’espace Jacques Frichet.
En 1957, une sculpture en pierre calcaire, représentant une Maternité, due à l’architecte Georges Louis Guérard (1909-1990), est érigée à l’arrière de l’établissement thermal, en vis-à-vis de la pergola située près de la piscine.
Kiosques à musique supprimés.


voir ici Etablissement Thermal de Luxeuil-les-Bains sans kiosque, aujourd'hui. (1/3) (2/3) (3/3)
L’Harmonie de Luxeuil en concert aux Thermes aujourd’hui. (1/4) (2/4) (3/4) (4/4)
Ancien casino à l’angle de l’avenue des Thermes et de la rue de Grammont, sans kiosque, aujourd’hui.

Luxeuil - Le Kiosque au Parc.jpg
Luxeuil - Le Kiosque au Parc.jpg (222.48 Kio) Vu 9093 fois
publié par Jean-Marc

7 juin 1858 — Compte rendu de l’immuable Fête-Dieu de Luxeuil : des saltimbanques et leurs jeux sont installés dans le jardin thermal ; un feu d’artifice se déroule dans la plaine, les nouveaux terrains acquis pour agrandir le parc thermal ; la soirée se termine au Casino face aux Thermes
— Luxeuil a profité de la solennité de la Fête-Dieu pour inaugurer la saison thermale. L'établissement thermal réservait plus d'un plaisir à la foule venue de vingt lieues à la ronde. Les différents bâtiments des bains étaient pavoisés de drapeaux. La grande grille était splendidement décorée.
Bientôt vont commencer les principaux divertissements préparés par les soins intelligents de l'administration municipale : le mât horizontal, le jeu de tonneau, de tourniquet attendent les rivaux nombreux qui se disputent joyeusement les prix réservés aux vainqueurs. Chaque récompense est distribuée, et les saltimbanques de toute espèce, installés sous la magnifique allée de platanes qui longe l'établissement, redoublent leurs réclames retentissantes pour attirer la foule curieuse.
La journée va toucher à sa fin, l'allée de platanes, peuplée de boutiques, est brillamment illuminée par une série de lustres formés de lanternes de couleur ; c'est par là que la foule s'achemine pour aller assister au feu d'artifice préparé dans la plaine, où doit être planté cette année un splendide jardin anglais. Puis ce dernier divertissement terminé, chacun se rend au bal dans les magnifiques salons du Casino, qui ouvre dès aujourd'hui ses portes pour inaugurer la saison des plaisirs et des fêtes.

Luxeuil - Etablissement thermal — Annonce de la Fête-Dieu du 22 juin 1862
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21 juin 1868 — La traditionnelle fête patronale de Luxeuil se déroule dans le parc de l’établissement thermal ; elle est systématiquement suivie de son revirot (le raccroc des ducasses du Nord). La fanfare de M. Sarrus compte 53 musiciens
— La fête de Luxeuil a été célébrée dimanche dernier avec un éclat et une pompe inaccoutumés.
La journée a commencé par une salve d’artillerie. A la procession, une musique d’un mérite exceptionnel créée par la nouvelle administration, et placée sous l’habile direction de M. Sarrus, a fait entendre de ravissantes mélodies. Après la fête religieuse sont venus les jeux, qui ont commencé à deux heures de l’après-midi : mât de cocagne, tourniquet, seau d’eau, course au sac, etc. La population affluait aux abords de l’établissement thermal, et la grande allée de platanes à l’est était bordée dans toute la longueur de boutiques élégantes et variées. La fête du soir a surpassé tout ce qu’on avait vu dans la journée. Un magnifique feu d’artifice a été tiré par M. Gavarni, de Metz, et un ballon d’où s’échappaient des gerbes de feu s’est élevé dans les airs. C’est dans le parc des bains que les pièces de l’habile artificier avaient été disposées. Il était neuf heures du soir ; les feux d’artifice étaient terminés ; mais M. le maire avait réservé à la population un dernier plaisir, celui d’une retraite aux flambeaux. La musique, composée de cinquante-trois exécutants, est sortie de la cour d’honneur de l’établissement thermal et a parcouru toute la ville.

18 juillet 1875 — Concerts dans le parc thermal
— Dimanche 18 juillet, grand festival donné par le casino de Luxeuil, dans le parc de l’établissement et dans le salon du casino, au profit des inondés du Midi. — A deux heures, bal d’enfants, au casino.
A quatre heures, audition de fanfares et musiques du département dans le parc.
A cinq heures, courses d’ânes et jeux divers. — A neuf heures, grand feu d’artifice avec bouquet.
A neuf heures et demie, tombola au Casino et grand bal paré.

Luxeuil - Annonces publicitaires pour les Thermes, le Casino (1872) et l'Hôtel des Thermes des époux Marchand (1875)
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4 août 1886 — Les salons du casino battent le plein ; bal de nuit sur les pelouses du parc thermal
— Luxeuil. Samedi soir, les salons du Casino étaient littéralement envahis par une société des plus élégantes venue pour assister au concert organisé au profit des victimes de Ronchamp et des pauvres de la ville, sous la protection de la municipalité. Le programme, des plus variés, a été supérieurement exécuté par les artistes amateurs qui prêtaient leur concours. Les honneurs de la soirée ont été pour Mlle Bépeoix, du théâtre des Galeries-Saint-Hubert de Bruxelles, qui a dit, avec une rare finesse et une verve charmante, deux chansonnettes du répertoire de Judic. Mlle Bépeoix possède toutes les qualités maîtresses de Judic.... avec la jeunesse en plus. Aussi les applaudissements et les rappels ne lui ont-ils point fait défaut. Après le concert, on a dansé la majeure partie de la nuit. Dimanche prochain, l’administration du Casino donne une grande fête de nuit. Il y aura bal sur les pelouses du parc de l’établissement thermal, illuminations, feu d’artifice, orchestre.

17 juillet 1887 — L’Orchestre de douze musiciens anime le Casino, mais également le parc des Thermes
— Luxeuil. Malgré l’inclémence de la saison, les étrangers sont nombreux dans cette délicieuse station, où ils sont retenus par la beauté du site, l’efficacité des eaux et la variété des distractions. Le directeur du Casino se multiplie pour rendre aux baigneurs le séjour de Luxeuil particulièrement agréable. Il a engagé un orchestre de douze musiciens, ou, pour mieux dire, de douze artistes, si l’on en juge par les morceaux qu’ils abordent et la façon magistrale dont ils les exécutent.

Luxeuil - La Potinière du Parc Thermal
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20 juin 1891 — Programme des réjouissances au Parc Thermal et au Casino
— Luxeuil. C’est samedi 20 du courant que la saison de 1891 s’ouvre au casino de Luxeuil. Voici le programme de cette saison : Tous les lundis, concert à huit heures et demie précises. Les mardis, spectacle-concert à huit heures et demie. Les mercredis, concert à huit heures et demie. — Bal après le concert. Les jeudis, représentation théâtrale à huit heures et demie. Les vendredis, concert à huit heures et demie. Les samedis, représentation théâtrale à huit heures et demie. — Bal à grand orchestre. Les dimanches, spectacle-concert à huit heures et demie. Tous les jours, dans le parc, concerts : le matin, de neuf à dix heures ; le soir, de quatre heures et demie à cinq heures et demie. Cercle. — Petits chevaux. — Salon de lecture. Début de la troupe : 25 juin.

Luxeuil-les-Bains - Affiches publicitaires 1890 et 1895 établissement thermal
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22 avril 1893 — Concert du 3e bataillon de chasseurs et de l’Union de Luxeuil au parc des thermes
— Luxeuil. Passage de troupes. — Samedi dernier, le 3e bataillon de chasseurs, se rendant à Saint-Dié, sa nouvelle garnison, s’est arrêté dans notre ville. Le soir, sa fanfare offrait à la population le spectacle d’une retraite aux flambeaux.
Le lendemain, les infatigables musiciens du 3e bataillon de chasseurs donnaient, à trois heures de l’après-midi, un concert au parc des Thermes : 1. Le Pioupiou (P. L.), pas redoublé. — 2. France et Russie (P. L.), ouverture. — 3. L’Amitié (G.), mazurka. — 4. L’Etoile du Berger (B.), fantaisie. — 5. Lucienette (B.), scottisch. — 6. Polka des Masques (G.), polka. Le chef de musique, J. Etienne.

18 juin 1893 — Concert de l’Union de Luxeuil sur le Kiosque à musique du parc des Thermes
— Concert. On nous envoie le programme des morceaux qui seront exécutés par l’Union de Luxeuil le dimanche 18 juin 1893, à trois heures du soir, dans le kiosque du parc des Thermes
1° Le Pioupiou, pas redoublé. — 2° Les Dragons de la Reine, ouverture. — 3° Les Bords du Lac, valse. — 4° Fleur des Bois, fantaisie. — 5° Après la guerre, polka. Le chef de musique, Etienne.

Luxeuil - Le Kiosque à musique — Le Parc pendant le Concert
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25 juin 1895 — Le Casino du 17 rue des Bains est transféré dans l’Hôtel de Grammont de la veuve Marchand
— Luxeuil. Ouverture du Casino. La soirée d'ouverture du Casino de Luxeuil-les-Bains aura lieu le mardi 25 juin. Le Casino cette année est installé à l'hôtel Grammont, mais les salons sont complètement indépendants. L’entrée particulière du Casino est rue de Grammont, par la grande grille, près la propriété Pierrey.
Mme Hirtz, la directrice qui revient cette saison pour la 5e année fera aux habitants de Luxeuil, les mêmes avantages que les années précédentes.

5 juillet 1896 — Inauguration du nouveau Casino attenant à l’Hôtel de Grammont
— Le nouveau casino des Thermes a ouvert ses salons par une splendide soirée par invitations. Le nouvel édifice, construit à la suite de l’ancien hôtel Grammont, avec une rapidité étonnante, fait grand honneur à l’architecte, M. Ballay. Les salles de jeu, de bal, de café, sont largement installées dans la partie ancienne de l'hôtel ; mais la salle de spectacle mérite particulièrement l’attention. Cette salle, d’une architecture conforme aux lois de l’acoustique et de l’aération, est de belles proportions ; profonde et très élevée, l'ornementation est du meilleur goût. Elle contient deux cent cinquante personnes, y compris les loges du fond d’un effet agréable. La scène est pourvue de jolis décors frais et variés. Les baigneurs et les Luxoviens avaient répondu en masse à l’invitation de la direction et remplissaient tous les salons.
A l’orchestre, M. Baron dirige une musique de premier ordre déjà appréciée au Parc, mais d’un plus grand effet au théâtre.

Luxeuil - Les Jardins du Casino
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7 septembre 1899 — Concert de l’Union artistique de Vesoul dans le parc du Casino de Luxeuil
— Sur l’invitation du directeur du Casino, la Société des Trompes, accompagnés de M. Jurain, son vice-président, et l’Union artistique de Vesoul, ont donné, dimanche dernier, à Luxeuil, en présence d’un nombreux public, deux concerts très appréciés.
A 3 heures, la Saint-Hubert, dans le jardin du Casino, a exécuté les plus jolis morceaux de son répertoire et mérité les applaudissements d’un public d'élite, venu un peu de toutes les régions du globe. M. Jobard, son gracieux chef, a comme toujours, ravi ses auditeurs par ses soli, badinant pour ainsi dire avec son instrument et surmontant sans efforts apparents, des difficultés que beaucoup de personnes très compétentes croyaient impossibles.


Luxeuil - Le Kiosque dans le Parc — Un coin du Parc pendant le concert de l'après-midi
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30 juin 1901 — Programme fête de gymnastique et de musique au parc des Bains.
— Une grande fête de gymnastique et de musique aura lieu au parc des Bains, dimanche 30 juin.
Voici le programme de la fête :
8 heures matin. — Réception à la gare des deux sociétés de Belfort, par l’Union de Luxeuil et la Luxovienne. Défilé par la rue Neuve et rue du Chêne.
1 h ¾ du soir. — Départ du défilé de la place de la mairie pour se rendre au parc,
A 2 heures. — Fête au parc. Programme de la fête de gymnastique.
A 3 h. ½. — Grand concert donné au parc, par la Lyre belfortaine : Le Voyage en Provence, allégro militaire, Giraud. — Les Dieux en exil, ouverture, Bosch. — La Traviata, grande fantaisie, Verdi. — Cavatine pour piston, Rossini. — Marche aux flambeaux n° 3, Meyerbeer. — Apollon, fantaisie pour baryton, Magnier. — La Comtesse d’Emalfi, grande fantaisie, Petrella. — Ma Reine, grande valse, Coote.

Luxeuil - Parc du Casino et Galeries — Le Casino vu du jardin, sculpture
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9 juillet 1905 — Concert de la Société de trompes la Saint-Hubert de Luxeuil au Parc des Bains, suivi d’un second dans le jardin du casino
— Luxeuil. Le 9 courant, la Société de trompes la Saint-Hubert s’est jointe à l’orchestre du Casino pour donner, vers trois heures de l’après-midi, un concert dans le parc des Bains. Une foule nombreuse composée en grande partie de baigneuses et de dames de la ville en brillantes toilettes couvrait les pelouses du parc. Le concert a été très réussi. Vers cinq heures et demie, les deux musiques se sont rendues dans le jardin particulier du Casino où elles ont donné avec le même succès un nouveau concert.

29 juin 1906 — Fils de fer malencontreusement installés autour du Kiosque à musique du parc thermal
— Luxeuil. Au parc thermal. Pour empêcher les promeneurs de marcher dans les massifs ou sur les pelouses, des fils de fer garnis de ronces artificielles sont placés en différents endroits du parc, notamment aux alentours du kiosque. Aux avantages que peuvent avoir ces barrières se joint l’inconvénient de déchirer les robes, ce qui n’est guère agréable. M. Romand, le sympathique directeur de l’établissement thermal, n’y avait peut-être pas pensé. Nous sommes certains qu’il suffira de lui signaler le fait pour que M. Roman fasse enlever les ronces.

Luxeuil - L'Heure de la musique — Chaises longues au Parc
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14 juillet 1906 — Concert de l’Union de Luxeuil, dirigée par M. Lachaux, au Kiosque à musique du parc thermal
— Programme des morceaux qui seront exécutés, aujourd'hui 14 juillet, à trois heures au Kiosque des Bains, par l'Union de Luxeuil : Haut les coeurs ! avec chant (E. Marsal). — La Fille du tambour-major (Offenbach). — Mignonne-gavotte (A. Janin). — Plus loin que l'azur, valse chantée (A. Michin). — Ouverture fantastique, ouverture de concours (Govaert). — Cavalerie légère, polka (G. Tack). — Hymne à la mutualité, avec chant (Lodoïs Lataste) Le chef de musique, J. Lachaux.

21 juin 1907 — L’orchestre thermal, avec son nouveau chef, M. Razigade, donne trois concerts par jour : au jardin du casino à 1 h. ½, au kiosque du parc thermal à 3 h. ½ et en soirée au casino pour le concert-apéritif
— La saison estivale. — La réouverture du Casino, à l'occasion de la saison d’été 1907 est actuellement chose faite. Samedi dernier, a eu lieu l’inauguration des concerts symphoniques ; un feu d’artifice du plus heureux effet a été tiré. Nous remarquons, outre les nombreuses attractions et les surprises qui sont promises, une innovation des plus heureuse : l’orchestre du Casino se fera désormais entendre tous les jours, dans les jardins, à 1 h. ½ de l’après-midi ; les auditions du parc de l’Etablissement thermal et du concert-apéritif restent maintenues aux heures habituelles. Nous aurons, paraît-il, pour les représentations théâtrales, une troupe d’une habileté consommée ; les artistes qui la composent ont déjà donné des preuves de leur talent. Le chef d’orchestre, M. Razigade, de l’Opéra-Comique, est un lauréat du Conservatoire de Paris, ce qui n’est pas une recommandation à dédaigner. Tout fait donc espérer que cette année, comme les précédentes d’ailleurs, cette troupe remportera, auprès des habitués de notre station thermale, et du publie luxovien un succès tout à fait à la hauteur de son talent.

Luxeuil - Théâtre en plein air dans le jardin du casino (clichés Christian91, Cparama)
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15 mai 1912 — Le bas-relief de Jean-Georges Achard, « Silène surpris par les bergers », est acheminé et installé sur l’allée gauche longeant les Thermes, face au Kiosque à musique
— L’ouverture officielle de la saison thermale est fixée, comme chaque année, au 15 courant. Dès ce jour-là les divers services : bains, douches, massages, fonctionneront régulièrement à l'établissement. Mais les concerts au kiosque et au Casino ne commenceront que le 15 juin, c’est-à-dire dans un mois. Plusieurs familles sont déjà arrivées ; d’autres sont attendues incessamment et tout porte à croire que nous aurons cette année une saison thermale exceptionnelle. Un bas-relief en pierre, « Silène surpris par les bergers », œuvre de M. Jean-Georges Achard, arrivé ces jours derniers en gare, et pesant 4.000 kilos, a été camionné à son emplacement. Ce bas-relief, placé au fond de la grande allée, côté gauche, face au kiosque à musique, sera d’un gracieux effet pour contribuer au décor du joli parc de l'établissement thermal.

22 novembre 1912 — Concert de la Lyre luxovienne à l’occasion de la fête de Sainte Cécile.
— A l’occasion de la Fête de Sainte-Cécile, la Lyre Luxovienne donnera un concert, le dimanche 24 courant, à 11 heures du matin, place Saint-Pierre. Programme : 1. Le Florentin, allegro (Allier). — 2 La Jolie Hongroise, grande valse de concert (Fischer). — 3 Ouverture fantastique (Govært). — 4 Le Désir, air varié pour baryton. — 5 Le Compiégnois, pas redoublé (Leblanc).
Le soir, à 8 h., bal au Casino.

Luxeuil - Le Kiosque à musique et le parc des Thermes
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5 septembre 1916 — Concert de bienfaisance au casino pendant le conflit 1914 -1918
— Luxeuil. British vocal concert, in aid of French red cross society, at the Casino, sunday septembre 10 th. at 15 o’clock. Concert vocal anglais, en faveur de la Société de la Croix Rouge française, au Casino, dimanche 10 septembre, à 15 heures.

13 et 14 juillet 1927 — Fête de gymnastique et concerts au Parc des Bains
— Mercredi 13 juillet, à 21 heures, grande retraite aux flambeaux, par La Fanfare des pompiers et concert par la Lyre Luxovienne.
Jeudi 14, à 12 h. 30, réunion, place du Chêne, des sociétés locales, défilé, visite au cimetière et au monument élevé à la mémoire de enfants de Luxeuil morts pour la France.
De 14 h. 30 à 16 heures, au Parc des Bains, fête de gymnastique et concerts par les sociétés de la ville.
Le soir, bals populaires sur les places.
A 21 h. 30, au jardin du Casino, grand feu d’artifice.

Luxeuil - Le Parc à l'heure de la musique, établissement des Thermes — Le 14 juillet au Parc des Thermes
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4 juillet 1928 — Concert symphonique au casino
— Luxeuil. Au casino. — Aujourd’hui mercredi, de 17 à 19 heures, apéritif-concert à la Pergola.
A 21 heures, grand concert symphonique de gala : Si j'étais roi, ouverture (Adam). — Symphonie inachevée (Schubert). — La Navaraise, nocturne (Massenet). — Le Rêve, solo de violon, par M. Coomans (d’Ambrosia). — Les Erynnies, divertissement (Massenet). a) Danse grecque ; b) La Troyenne ; c) Saturnale.


19 juin 1932 — Concert de la musique du 35e RI au kiosque à musique du parc thermal
— Programme du Concert qui sera donné par la musique du 35e régiment d’infanterie, au Parc de l’établissement thermal de Luxeuil, le 19 juin 1932, à 15 heures 30 : 1. Louis XIV, pas redoublé avec trompes. Millot. — 2. Mascarade, ballet. P. Lacome. — 3. Marie-Cécile, fantaisie. F. Petit. (par le pupitre des 1res clarinettes.) — 4. Loin du Nid, valse de concert. L. Laurenceau. Hommage à M. le colonel Duffet, commandant du 35e R.I. — 5. Faust, fantaisie. Ch. Gounod. — 6. Sous-Bois, fantaisie pour trompes. L. Laurenceau. — Hymne américain. — La Marseillaise.

Luxeuil - Le Kiosque des Thermes — Vue sur les nouveaux Thermes
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14 juillet 1935 — Concert de l'Harmonie municipale de Luxeuil au Parc de l’établissement thermal et à l’hôpital
— Voici les programmes des concerts que l'Harmonie municipale de Luxeuil donnera demain 14 juillet :
A 11 heures, à l’hôpital : 1. Les Poilus, marche (Allier). — 2. Mina, mazurka (Escudier). — 3. Neuville, allégro (Champel). — 4. Charleville, marche (Midoux).
A 16 heures 30, parc de l’établissement thermal : 1. Les Poilus, marche (Allier). — 2. Tout Charnay, allégro (Delbecq). — 3. Victorieuse, ouverture (Flamant). — 4. Le Champion d’Alsace (Flamant). — 5. Charleville, marche (Midoux). — 6. La Marseillaise.

Luxeuil-les-Bains - Vue aérienne de l'Etablissement thermal (le kiosque à musique, disparu, se situait à gauche de l’établissement, dans l’ombrage des arbres) — La Piscine aménagée à l’arrière des Thermes, à l’emplacement de l’ancienne rotonde
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Formations musicales actives à Luxeuil-les-Bains en 1909 :
L’Union (fanfare), président Genoux Prachée, directeur J. Lachaux, 30 exécutants ;
La Saint-Hubert, président H. Laurent, directeur J. Lachaux.


(1) Lors de leur mariage à Villersexel (Haute-Saône) le 22 avril 1860, François Marchand, né le 6 septembre 1832 à Fays-Billot (Haute Marne), est peintre en bâtiment, tandis que son père était plâtrier à Fays-Billot ; son épouse, Marie-Eugénie-Léonie Troutet, née à Beaumotte-les-Montbozon le 29 septembre 1837, est domiciliée et épicière à Villersexel, sa mère étant également épicière à Villersexel.

(2) Gabrielle-Joséphine-Eugénie-Louise Marchand est née le 3 mai 1877 à Luxeuil. Ses parents sont Marie-Eugénie-Léonie Marchand, née Troutet, maîtresse d’hôtel, et Charles Marchand, maître d’hôtel.
Elle se marie le 26 avril 1900, à Remiremont, avec Jacques-Marie-Désiré Chavigny né le 21 avril 1873 à Paris, lieutenant au 36e régiment d’infanterie (décédé le 12 février 1946).
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

Les Kiosques à musique de LYON
(RHÔNE)
C’est au moins onze kiosques à musique que la métropole lyonnaise a fait édifier sur divers points de son territoire, pour le plus grand plaisir de ses mélomanes. Nous tenterons d’en retracer l’historique :
I - Place Bellecour (2e arrondissement) (deux kiosques construits successivement)
II - Place Morand (6e arrondissement) (deux kiosques simultanément construits)
III - Exposition universelle et internationale de Lyon 1872 au parc de la Tête d’Or (6e arrondissement) (deux kiosques jumeaux)
IV - Exposition internationale et coloniale de la Tête d’Or de 1894 (6e arrondissement) (deux kiosques simultanément construits)
V - Place Monplaisir (8e arrondissement) (deux kiosques construits successivement)
VI - Exposition internationale urbaine du Gerland 1914 (7e arrondissement)


Plan de Lyon et de la Guillotière en 1848 avec implantation de tous les futurs Kiosques à musique
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I - Lyon - Place Bellecour (2e arrondissement)
Première partie


LYON - La Place Bellecour à l'Heure de la Musique
(RHÔNE)
La partie méridionale de la presqu’île de Lyon, située au confluent du Rhône et de la Saône est, depuis le onzième siècle, la propriété de l’abbaye d’Ainay. Cette dernière est également détentrice, au nord de ses murs, d’une grande prairie en partie cultivée et fréquemment inondée, le tènement de Belle Cour.
L’abbaye cède Belle Cour à la famille Durche (ou Dorche) au treizième siècle. Aymon de Durche, conseiller de ville à Lyon, vend le tènement de Bellecour à Louis de Varey, qui, par son testament du 24 août 1348, atteste de la provenance dudit fief. Le fils de Louis de Varey, Jean, co-seigneur de Châtillon d’Azergues, revend Bellecour à Jean Le Viste, docteur en droit, par acte du 16 mars 1370, au prix de mille six cents deniers or.

Plan de Belle Cour au XVIe siècle
(L’extrémité de la presqu’île s’arrête à l’abbaye d’Ainay, ladite presqu’île sera prolongée par le rattachement de l’Ile Mognat, acquise par le Consultat en 1735 et à l’issue de gros travaux entrepris à partir de 1772)
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Deux siècles plus tard, le tènement de Bellecour est toujours entre les mains de la famille Le Viste : en 1561, Florimond Robertet, fils de Jeanne Le Viste et de Jean Robertet (secrétaire des finances du Roi), obtient que Bellecour soit érigé en fief par l’archevêque de Lyon, François de Tournon.

En 1562, François de Beaumont, baron des Adrets (1512-1587), prend la tête d’une armée constituée par les protestants de Provence qui s’emparent de la ville de Lyon le 30 avril. Les plus fanatiques des réformés y exercent de multiples exactions sous le commandement du baron des Adrets, notamment la destruction du cloître de l’abbaye d’Ainay ou encore le pillage des églises lyonnaises. Dans le même temps, François de Beaumont fait installer un terrain de manœuvre sur le tènement de Bellecour.
Il faut attendre juin 1563 pour voir l’autorité royale rétablie à Lyon.

Au décès de Florimond Robertet en 1567, mort sans enfants, le fief de Bellecour revient à sa sœur Marie Robertet, épouse d’André Guillart. Devenue veuve, Marie Robertet se remarie à Jean Mutin et lègue le tènement de Bellecour, en date du 20 août 1576, à son fils Claude Mutin ; le 1er octobre 1595, Marie Robertet fait transformer cette donation en cession au prix de 2.600 écus. Claude Mutin décédé en 1604, son fils Etienne Mutin, lui succède.
C’est à cette date que, sur les instances d’Henri IV, le Consulat de Lyon — institution dirigeant la municipalité lyonnaise jusqu’à la révolution — est chargé de faire l’acquisition du vaste terrain de Bellecour afin de disposer d’une Place d’Armes. En 1609, on y fait aménager, au midi, une promenade plantée de trois cents tilleuls, commandés le 21 janvier 1609 auprès du jardinier Louis Biturier ; des jardins et terrains clos de murs, appartenant aux sieurs Pavie et La Vadour et qui occupaient la partie centrale de la Place, font l’objet d’une expropriation par la municipalité.
La place Bellecour, de forme rectangulaire irrégulière, est longue de 158 toises (308 mètres) sur 100 toises de largeur (195 mètres) du côté du levant, et 113 toises (220 mètres) du côté du couchant. Les allées de tilleuls seront ensuite complétées par la plantation d’une série d’arbres côté Saône et côté Rhône.

Des litiges surviennent à propos de la propriété du fief de Bellecour occasionnant plusieurs procès ; Etienne Mutin, écuyer, sieur de Bellecour, est confirmé dans la possession et la jouissance dudit fief, place et tènement de Bellecour par arrêts des 19 juin 1610, 7 septembre 1615 et 19 mars 1619.
En 1625, des créanciers de Marie Robertet (vers 1532 - vers 1617) découvrent que la donation du 20 août 1576 est entachée de nullités et obtiennent ainsi que le fief de Bellecour retombe dans la succession de Marie Robertet. Après plusieurs années de procédures, Bellecour est adjugé, en 1656, aux sieurs Béraud et Vidaud, au prix de 38.200 livres. Par arrêts des 31 octobre et 12 décembre 1656, la municipalité obtient que l’adjudication qui avait été faite au profit de Béraud et Vidaud, soit expédiée au profit du Consulat ; des lettres-patentes de décembre 1658 de Louis XIV, confirment définitivement que la ville de Lyon est titulaire de la
propriété, la possession et la jouissance de la place, fief et tènement de Bellecour, pour être lesdites place fief et tènement, employés et servir à tous les usages publics de cette ville, et principalement une place d’armes à la condition que cette place ne soit jamais aliénée échangée ou vendue à aucun particulier ni communauté.

Le 28 mai 1688, le maréchal de Villeroy passe un marché avec le sculpteur Martin Desjardins (1637-1694), lequel, moyennant la somme de quatre-vingts dix mille livres, s’engage à réaliser une statue équestre de Louis XIV, en bronze, qui devra être installée au centre de la place Bellecour. La statue, modelée à Paris par Desjardins, sera réalisée d’après un dessin de Mansart et fondue par les frères Jean-Jacques et Balthazar Keller. Achevée en juillet 1700, la statue est acheminée par la Seine jusqu’au Havre où elle est placée sur une tartane, lui permettant de rejoindre Toulon, par mer, le 6 janvier 1701. De là, sur le Rhône, le monument arrive à Lyon le 15 juillet 1701 où il restera entreposé derrière des palissades pendant douze ans.
Le 19 septembre 1703, le Consulat passe l’adjudication des ouvrages en maçonnerie et pierre de taille pour la fondation et l’élévation du piédestal sur les plans de l’architecte Robert de Cotte (1656-1735). Les sieurs Claude Perret et Etienne Fahy, architectes, sont chargés de cette entreprise à raison de 15 livres la toise de maçonnerie et 20 livres le quintal de fer et de plomb, et moyennant 21.238 livres pour la
conduite et l’érection du monument sur son noyau.
La première pierre du monument est enfin posée le 16 octobre 1713.
Il sera accordé à Claude Perret, une pension de 200 livres pour l’invention de la machine de 60 pieds de haut qui avait servi à l’érection de la statue.
La statue est posée sur son piédestal le 27 décembre 1713, et inaugurée le lendemain. Les fêtes se déroulant lors de son inauguration occasionneront des dépenses de 16.250 livres.

Lyon - Machine de Claude Perret ayant permis d'élever, sur son piédestal, la statue équestre de Louis XIV en 1713 — Inauguration de la statue équestre de Louis XIV en 1713, tableau Charles Grandon (1691-1762)
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Le piédestal en marbre blanc de Gênes est, quant à lui, dû au sculpteur Marc Chabry (1660-1727). Une convention du 2 juin 1714 en fixe le coût : 14.089 livres pour les ouvrages de fer, bronze et plomb ; 23.666 livres pour la façon et la pose des ouvrages en marbre.
Afin de compléter l’ornementation de la place Bellecour, deux allégories en bronze, représentant le Rhône et la Saône sont installées de part et d’autre du monument équestre. Les frères Nicolas Coustou (1658-1733) et Guillaume Coustou (1677-1746), chargés de cette réalisation en 1714, livrent leur travail en 1721, moyennant le prix de quarante-quatre mille livres.

Lyon - Allégories de la Saône et du Rhône, installées place Bellecour, autour de la statue équestre de Louis XIV (cliché Rigouard, Cparama)
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Par arrêt du Conseil d’Etat du 6 octobre 1711, le Consulat est autorisé à vendre le terrain situé à l’extrémité de la Place Bellecour, côté du levant, situé entre la rue de la Barre et la maison de la Charité, afin d’y faire édifier cinq maisons sur une façade uniforme, après avoir abattu les quelques arbres qui ont été plantés à cet emplacement, sur une longueur de 64 toises sur 24 en largeur.
Par délibération du 9 janvier 1714, les Prévôts et Marchands de la Ville de Lyon rebaptisent la place Bellecour en place Louis-le-Grand. Lors de la même délibération, ils obtiennent l’autorisation de vendre le terrain qui est au fond de ladite place Louis-le-Grand du côté du couchant, sur une longueur de 62 toises sur 22 en largeur, à la charge par les acquéreurs de faire construire sur cet emplacement cinq maisons dont la façade sera uniforme, faisant pendant à celles qui doivent être construites du côté du levant. Un arrêt du conseil daté du 8 mai 1714 autorise ces décisions.
Les deux façades de la Place sont commencées en 1717 sur les plans de l’architecte Robert de Cotte et avec les fonds des particuliers ayant acquis les terrains. Elles sont toutes achevées en 1725 et occupées par des notables lyonnais. (1)
Deux grands carrés de gazon, traversés par des allées, sont ensuite aménagés sur la Place, chacun partant d’une des façades et rejoignant le piédestal de la statue équestre. Marc II Chabry (1696-1760), fils du sculpteur du piédestal, est chargé des plans des deux fontaines, ornées de quatre bassins superposés, jets d’eau et cascade, qui seront installées au centre de chacun des parterres gazonnés. Un traité est signé le 2 juillet 1729 avec le mécanicien Simon Petitot (1682-1746), pour la fourniture et l’installation des deux fontaines et d’une machine hydraulique, élevant l’eau du Rhône à cinquante pieds au-dessus de sa surface, destinée à alimenter lesdites fontaines.
L’ensemble sera fonctionnel en 1737, et Simon Petitot sera amplement récompensé pour ses efforts par une pension annuelle de trois mille livres, versée pendant trente ans.
L’année suivante, il est procédé à l’arrachage des arbres trop âgés formant les allées des tilleuls afin d’y planter de jeunes sujets en remplacement.

Plan de Lyon, place Bellecour (Louis-le-Grand) en 1720
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La déferlante révolutionnaire va passer sur la place Louis-le-Grand dont le nom disparaît, en 1790, au profit de place de la Fédération, puis de place de l’Egalité en 1792. La même année, en août, la statue équestre monumentale est renversée et brisée ; le citoyen Escomel, pour six cents francs, se charge de découper menu Louis XIV et son cheval et d’en confier les morceaux à deux fondeurs, les citoyens Schmidt-Bourg et Frèrejean qui transforment le tout en matériel d’armement. Le citoyen Muller, un autre fondeur, fait subir le même sort au piédestal, moyennant 1.860 francs. Les bassins et jets d’eau de la ci-devant place Louis-le-Grand suivent le même chemin que la statue. Seules les allégories du Rhône et de la Saône, transférées dans le vestibule de l’Hôtel de Ville, sont sauvées.
L’année suivante, c’est au tour des deux façades et des dix demeures qu’elles renferment d’être pillées et rasées par les fanatiques.
Le terme « égalité » étant on ne peut plus dérisoire et amplement bafoué en cette période de terreur, la place Bellecour reprend son nom le 10 thermidor an II (28 juillet 1794). (2)

Lyon - Place Bellecour avant 1789 — Place Bellecour vers 1770-1780 (dessin Jean-Baptiste Lallemand)
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Après la fulgurante destruction de la Place, suit sa lente reconstruction.
Le 9 mai 1806, la ville de Lyon est autorisée à acquérir les terrains qu’occupaient les maisons des deux façades démolies en 1793. Le 4 mai 1808, le maire de Lyon signe un traité avec les frères Pierre Hotelard (1764-1820),
architecte et entrepreneur de bâtimens et Jean Hotelard (1785-1828), architecte et ancien officier du génie, lesquels s’engagent à faire reconstruire les bâtiments détruits, sur ce terrain qui leur est cédé gratuitement par la ville ; en outre une somme de 15.500 francs leur est allouée par la commune. Il est convenu qu’à l’issue de ces constructions, celles-ci appartiendront en toute propriété aux Hotelard. (3)
La cession des terrains, gratis, est enregistrée le 5 octobre 1809.
Lesdites constructions sont rapidement réalisées sur la travée ouest de la place Bellecour : les frères Hotelard revendent deux des cinq maisons dès les 17 et 21 décembre 1810, l’une au sieur Claude Anglancier de Saint-Germain, au prix de 74.000 francs, la seconde au sieur Yvon, pour 96.000 francs.
La seconde travée, à l’est de la Place Bellecour côté du Rhône, située entre la rue de la Barre et la Charité, également composée de cinq maisons, numérotées de cinq à neuf, est mise en adjudication pour le 27 avril 1815, reportée au 22 juin 1815, sur une mise à prix de 400.000 francs, par expropriation forcée, à la suite de la faillite des deux frères Hotelard.
Après cette adjudication et le règlement de divers litiges, le solde revenant à la ville, dans la faillite Hotelard s’élèvera, en 1827, à 342 frs 79.

Lyon - Façade ouest place Bellecour, architecte frères Hotelard (cliché Carpostale, Cparama) — Façade est, place Bellecour, frères Hotelard architectes
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A l’instigation du comte Albert-Magdelaine-Claude de Lezai-Marnésia, préfet du Rhône, le Conseil général délibère le 20 août 1819, décidant d’ériger sur la place Bellecour, une nouvelle statue équestre de Louis XIV. Le conseil municipal entérine ce projet le 28 novembre 1819 et lance un concours qui est remporté par le sculpteur Frédéric Lemot (1771-1827). Celui-ci passe un traité le 17 avril 1820, pour une commande chiffrée à 373.750 francs 60.
La première pierre du monument est posée le 1er mai 1821 occasionnant 7.686 francs de dépenses ; la statue est achevée en 1823 et coulée, en 1824, par la Fonderie du Roule à Paris ; du 2 au 15 octobre 1825, elle est acheminée de Paris à Lyon par terre sur un fardier géant. Un marché de 37.000 francs a été au préalable signé par Jean Ghéfaldy qui s’est chargé de ce transport et de la pose sur un piédestal. Ledit piédestal est réalisé pour 48.000 francs et, pour 20.000 francs supplémentaire, une grille de protection avec un pavage sont aménagés autour du monument.

Inaugurée le 6 novembre 1825, la nouvelle Statue équestre, qui sera pudiquement appelée le
Cheval de Bronze, reste toutefois entourée de ses palissades jusqu’en août 1827, lesquelles, une fois supprimées, laissent apparaître à leur emplacement la barraque qui sert de Corps-de-garde.
La municipalité, qui se propose d’édifier un nouveau Corps-de-garde, se heurte à une opposition préfectorale qui rappelle à la ville qu’
elle ne peut bâtir, sur la place Bellecour, aucune maison, ni édifice, soit pour le public ou les particuliers ni même pour quelque usage que ce puisse être. Afin d’obvier à cette interdiction, un nouveau et joli Corps-de-garde en forme de tente est érigé en mars 1828 dans les petits prés de la place Louis-le-Grand, du côté de la place de la Charité.
Les Petits Prés de Bellecour désignent une large plate-bande gazonnée de dix sept mètres de large, aménagée tout au long de la promenade des Tilleuls et séparée de ladite promenade par un muret ; des bancs de pierre sont installés entre cette pelouse et la Place.
C’est au bout de l’allée des tilleuls, côté ouest de la place Louis-le-Grand Bellecour, que, le 20 mars 1826, le maire de Lyon Jean de Lacroix-Laval, décide d’installer le Marché aux fleurs dominical, qui auparavant occupait la place des Célestins.

Plan de Lyon, place Bellecour en 1831
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Adrien-Alfred Granier, propriétaire d’une compagnie d’omnibus lyonnaise, obtient, le 9 mai 1829, l’autorisation de construire un bâtiment identique au Corps-de-garde, formant le pendant de celui-ci à l’autre extrémité des Petits prés, côté ouest. Egalement en « forme de tente », ce Pavillon à usage de Café, de quinze mètres de long sur neuf de large et haut de cinq mètres, est construit en planches et mortier. Granier signe un bail avec la ville, moyennant un loyer annuel de 1.200 francs et sous-loue ledit bâtiment à François-Xavier Girard et à son épouse Françoise Valnois (laquelle se fera appeler Machiorletty).
François-Xavier Girard, limonadier de son état, était auparavant installé, depuis le 2 avril 1825, associé à un certain Henri Boullenot et tenait un débit de boissons à l’enseigne du « Café d’Idalie », sis au n° 26 Port-Saint-Clair, face au pont Morand, à Lyon. Resté seul propriétaire du Café d’Idalie à compter du 19 mai 1826, Girard met en vente son fonds en septembre 1828 et le cède, pour soixante-dix mille francs à un certain Noilly.
Girard et son épouse, la future « Reine des Tilleuls », inaugurent le
Pavillon Bellecour, en cours d’achèvement, le dimanche 21 juin 1829 et annoncent qu’une bonne musique militaire viendra deux fois par semaine, les mardi et vendredi, et le soir, divertir les futurs consommateurs.
En avril 1831, les Girard signent un nouveau bail de neuf ans incluant le Pavillon Bellecour, le fermage des chaises et divers kiosques dont celui destiné à la lecture des journaux.


Lyon - Le Pavillon Bellecour des époux Girard — Annonces 1825 à 1828 concernant l'ancien Café d'Idalie de M. Girard
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Deux ans plus tard, lors des sanglantes émeutes lyonnaises des 21 22 et 23 novembre 1831, le Corps de garde de la place Bellecour disparaît dans les flammes, plus de cent cinquante victimes, tant civiles que militaires, y laissent leur vie.
Une deuxième insurrection dite des Canuts met Lyon à feu et à sang entre le 9 et le 14 avril 1834, faisant plus de trois cents morts. La place Bellecour, occupée par des centaines de militaires qui y campent, voit ses tilleuls dévastés.
Le Pavillon Bellecour des époux Girard résiste plutôt bien que mal à ces évènements et finit, les années suivantes à prendre de l’ampleur, étendant son emprise sur les Petits Prés, sur une longueur de soixante-quatre mètres. Le bail Girard est renouvelé le 17 août 1837, moyennant un loyer annuel de 5.505 francs.

A l’instar de Philippe Musard, le roi du quadrille de l’Opéra Le Peletier, les époux Girard lancent les
Concerts du Pavillon de Bellecour, et engagent, à compter du 9 décembre 1837, le cornet à piston Joseph Messemer (1817-1839), qui rémunéré à raison de 1.800 francs par mois, forme un orchestre de quarante musiciens jouant quotidiennement devant le Pavillon, de sept à dix heures du soir.
Les
Concerts Messemer vont être de courte durée : le 28 décembre 1837 ils sont suspendus « quelques jours », par suite d’altercations auxquelles est directement mêlé leur chef Joseph Messemer. Le 19 janvier 1838, celui-ci est condamné en premier ressort, devant les tribunaux militaires, à la peine de cinq ans de fer, à la dégradation et aux frais de procès. (5)
Dès le 6 janvier 1838, un des musiciens de l’orchestre, L. Schrœdër, également cornettiste, reprend la direction des concerts ; mais ceux-ci sont définitivement arrêtés le 15 janvier 1838 par la municipalité, en raison de la concurrence déloyale apportée au Théâtre lyonnais.
Cette dernière exigence municipale sonne le glas du Pavillon Bellecour et la faillite de Girard et de la Reine des Tilleuls, son épouse. Criblés de dettes (65.000 francs), en retard sur leur loyer, les Girard voient leur bail résilié et leur cessation de paiements prononcée le 12 mai 1839. Dans le même temps, la municipalité fait ordonner la démolition des bâtiments que les Girard avaient édifiés, sans autorisation, en prolongement du Pavillon-Girard. Celui-ci est vendu aux enchères le 30 janvier 1840, au prix de vingt-trois mille cinq cents francs.

Lyon - Annonces adjudication du Pavillon Bellecour des époux Girard
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Quelques concerts reprennent au Pavillon-Girard à partir du 10 avril 1840, mais, dès le 22 août 1841, le repreneur de l’affaire passe une annonce proposant de céder la belle et grande salle du café du Pavillon de Bellecour, mesurant à présent vingt-six mètres de long sur treize de large, à démolir ou démonter de suite, assurant cependant aux éventuels acheteurs que l’établissement conservera son café restaurant et son jardin, le tout sur une longueur de trente-sept mètres.
En 1847, le
Pavillon en forme de tente militaire de la place Bellecour est à l’abandon ; aussi, le conseil municipal réuni en séance le 20 mai 1847, accepte, bien volontiers, de concéder, au sieur Pramondon, un nouveau bail de six années pour ledit Café-Pavillon, à compter du 1er janvier 1848, moyennant un loyer annuel de deux mille francs.
L’année suivante voit l’abattage des tilleuls centenaires de la place Bellecour, le dernier étant arraché le 20 décembre 1849. Tous sont remplacés par des marronniers en 1850.

Le 16 juin 1851, Pramondon cède le bail du
Café du Pavillon aux époux Jean-Baptiste Vollot et Agathe Dupont. Ceux-ci semblent y faire de belles affaires puisqu’ils vont même ouvrir une succursale en 1853, sous l’enseigne de Café-Vollot, au camp militaire de Sathonay décrit comme l'établissement fashionable, grand-seigneur de l'endroit, c'est là que les officiers prennent pension et que viendront dîner, dans quelques heures, les promeneurs opulents.

Jean-Baptiste Vollot passe un traité avec la Ville, le 9 février 1855, entériné par un acte notarié du 18 février, par lequel, ayant obtenu un nouveau bail d’une durée de cinquante ans à échéance du 24 septembre 1906, moyennant un loyer annuel de trois mille francs, il s’engage à reconstruire à neuf et à ses frais, le Corps de Garde et son pendant le Café du Pavillon de Bellecour, d’ici le 24 septembre prochain, sous le contrôle de l’architecte en chef de la ville René Dardel (1796-1871), dont les plans ont été arrêtés le 6 août 1852. Ces plans seront complétés par l’architecte Tony Desjardins (1814-1882).
L’édification de ces deux bâtiments en pierre de taille, qui resteront la propriété de la ville, est estimée à 87.787 fr. 90. N’ayant pas les fonds nécessaires, Vollot fait appel au baron du Bord, Henri de Chansiergues (1810-1878), riche propriétaire et maire de Saint-Paul-les-Trois-Châteaux (Drôme), ainsi qu’à tous les entrepreneurs qui se chargent de ces constructions : Marien Dumont, maçon ; Jean-Baptiste Terral, serrurier ; Rondel, menuisier ; Félix Gasnier, charpentier ; François-Marie Galimberti, peintre-plâtrier ; Joseph-Hugues Fabisch, sculpteur ; Armand Savette, peintre-décorateur. En garantie de bonne fin desdites constructions, Vollot remet son bail en nantissement à Chansiergues et à ces divers entrepreneurs le 19 novembre 1855.

Alors que le Corps de Garde est
bientôt achevé, Jean-Baptiste Vollot annonce l’inauguration de la Maison-Dorée, nouveau nom qu’il donne à l’ancien Café du Pavillon, pour le mardi 21 octobre 1856, à neuf heures précises.

Lyon - La Maison Dorée, place Bellecour — Le Corps de Garde près du marché aux fleurs, place Bellecour
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N’ayant pas payé, loin s’en faut, la totalité de ses entrepreneurs et commanditaires et sentant un vent mauvais venir, Vollot fait une demande en séparation de biens et de reprise de dots d’avec son épouse Agathe Dupont le 2 avril 1857, lesquelles sont prononcées et exécutées le 20 mai.
La faillite de Jean-Baptiste Vollot est prononcée en août 1857 avec une date d’effet de sa cessation des paiements portée au 1er septembre 1855.
Après la liquidation des biens du sieur Vollot, le bail de la Maison-Dorée est attribué à ses créanciers Henri de Chansiergues, Jean-Baptiste Terral et Marien Dumont, les murs dudit café-restaurant restant la propriété de la ville, comme il était stipulé par le bail du 9 février 1855.
Les trois nouveaux copropriétaires — un maire, un serrurier et un maçon ! — n’ayant pas tout à fait vocation à tenir ce genre d’établissement, décident de céder ce bail, le 21 novembre 1862, au prix de cent quarante-cinq mille francs, à Joseph Dupoizat, limonadier et Louis-Gabriel Derrias, entrepreneur.

Lors de la session du conseil municipal du 9 février 1855 ayant entériné le projet de reconstruction du Corps de Garde et du Café du Pavillon, à la charge de Jean-Baptiste Vollot, une seconde décision a été adoptée, prévoyant d’embellir l’espace laissé libre entre les deux bâtiments, consistant en
parterres et gazons, ornés de bassins, vases et jets d’eau pour un devis de 17.750 francs, étant convenu qu’il n’en coûtera rien à la Ville, puisque l’Etat doit lui verser semblable somme pour contribuer à la construction du Corps de Garde ; un procédé qui s’apparente à un marché de dupes puisque cette subvention aurait dû, en toute équité, être rétrocédée audit Vollot.
La même délibération vote un crédit de 3.286 francs pour procéder au remplacement des treillages en bois de châtaignier qui entouraient les jardins de la promenade de Bellecour, par des treillages en fer.
L’ensemble de ces travaux sont exécutés en 1856-1858 et inaugurés lors de la fête du 15 août 1858. A présent, entre la Maison-Dorée et le Corps de Garde flambant neufs, sont installés
deux longs et larges bassins contournés comme un meuble style Louis XV, ayant chacun trois jets d'eau formant une corbeille ; une balustrade en fer les entoure, ainsi qu'un frais gazon et des plantes aquatiques. Des cygnes noirs y sont amenés le mois suivant.

Lyon - Les Bassins de la Promenade Bellecour — Place Bellecour, façade ouest et vue des Bassins avec le Corps de Garde et la Maison Dorée
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La place Bellecour, dont la forme et les aménagements sont, à présent, quasiment définitifs, est bien entendu l’emplacement le plus fréquenté de Lyon. Elle est notamment animée par les fréquents concerts militaires donnés par les divers régiments cantonnés dans les nombreuses casernes dont la ville est dotée.
Joseph Dupoizat, qui, de 1862 à 1875, dirige la Maison-Dorée, rameute la clientèle chaque année à l’arrivée de la belle saison, annonçant, à grand renfort d’annonces, les musiques militaires qui viennent jouer devant les consommateurs attablés aux terrasses de l’établissement, dans l’allée des Tilleuls. (durant des décennies cette allée restera l’
allée des Tilleuls, alors que, depuis 1850, seuls des marronniers y sont plantés à leur place).
Ainsi Dupoizat annonce en 1865 puis en 1866,
que la musique du 6e lanciers jouera à Bellecour les mardi, mercredi, jeudi et samedi, de 8 heures à 10 heures du soir, sans préjudice de la musique qui joue tous les soirs de 7 à 8 heures.
En 1867, c’est la Musique du 79e de ligne qui prend le relais, puis en 1868 celles des 50e et 53e de ligne.
Le 24 juillet 1870, les journaux témoignent :
la place de Bellecour est veuve de sa musique, le camp de Sathonay est devenu un désert, et nos bonnes d'enfants errent mélancoliquement dans nos promenades.

A la suite de coupes sombres décidées par la municipalité en décembre 1870, dans la subvention accordée au Grand-Théâtre de Lyon, son nouveau directeur Médéric Danguin, nommé en avril 1871, est contraint de modifier le système de rémunération des artistes, entraînant le départ massif de l’Orchestre dudit théâtre, dirigé depuis 1864 par Joseph Luigini.
Joseph Luigini (1822-1898) décide alors de créer la Société des artistes musiciens de l'ex-orchestre du Grand-Théâtre et sollicite le conseil municipal afin d’organiser des Concerts Populaires sur la promenade de la place Bellecour.
Lors de la session du conseil municipal du 6 juin 1871, Jacques-Louis Hénon (1802-1872), maire de Lyon de 1870 à 1872, rapporte que Joseph Luigini s’engage à ce que son orchestre y donne des concerts trois fois par semaine ; à cette fin, un
Kiosque à musique serait construit dans une enceinte délimitée par des barrières mobiles sur la promenade des marronniers, accessible au public moyennant une entrée fixée à 50 centimes par personne ; une somme de 50 francs serait versée, lors de chaque concert, à la municipalité qui disposerait du kiosque et de son emplacement en dehors de ceux réservés à M. Luigini.
Consultée le 12 juin 1871, la Commission des intérêts publics approuve en tous points la proposition de Joseph Luigini, laquelle est entérinée par le vote du conseil municipal.
Le premier des
Concerts Populaires Bellecour a lieu dès le 15 juin 1871 ; ils se dérouleront chaque mardi, jeudi et dimanche, de 8 heures à 10 heures du soir. Les musiques militaires — le 16e de ligne de M. Funffrock, le 16e d’artillerie de M. Tillié et le 38e de ligne de M. Flamand — joueront dorénavant, sur la Place Bellecour, les lundi, mercredi et vendredi de chaque semaine, de 6 à 7 heures du soir, au lieu des dimanche, mardi et jeudi.

Financé par le compositeur et collectionneur Émile Guimet (1836-1918), le
Kiosque à musique de la promenade Bellecour, construit en bois dès le 25 juin 1871, dispose d’un chapiteau bordé par une corniche et d’une balustrade en bois découpé : il est placé à cheval sur la grande pelouse et sur l’allée, à la hauteur du café de la Maison-Dorée. Le Kiosque, le Café et sa terrasse se trouvent ainsi enclavés dans l’enceinte réservée au public les jours de concerts. Le 6 mars 1872, le Pavillon de la musique est déplacé de neuf mètres, sans dommages, par Mathieu Gancel (1816-1873), menuisier installé au 143 rue Madame ; bien connu à Lyon, Gancel qui y a construit de nombreux bâtiments en bois, notamment le chalet du parc de la Tête-d'Or, est très certainement le constructeur du Kiosque de Bellecour.
La création des Concerts Bellecour relance les affaires de Joseph Dupoizat et de sa Maison-Dorée, mais également celles du fermier des chaises, M. Bernaix, qui, en mai 1871, vient d’essuyer un refus de la municipalité, concernant une augmentation de son tarif de 5 à 10 centimes, en raison de la raréfaction de la clientèle.

Lyon - Place Bellecour, façade est et vue sur la place de la Charité, le Corps de Garde et les bassins — Voiture des chèvres place Bellecour
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Édouard Mangin (1837-1907), nommé directeur du conservatoire de musique de Lyon depuis le 2 mai 1872, prend la direction, en 1873, des Concerts-Bellecour qui succèdent aux Concerts Populaires à l’issue de deux saisons estivales.
Dès le 8 janvier 1875, Edouard Mangin adresse un courrier au Préfet du Rhône, Joseph Ducros, lui proposant de faire construire à ses frais un nouveau Kiosque à musique, en remplacement du kiosque actuel qui est en mauvais état, à condition d’être affranchi de toute redevance envers la ville et d’obtenir une concession gratuite de trois ans, le kiosque devenant propriété communale à cette échéance ; Mangin demande en outre que la surface réservée aux concerts sur la promenade soit agrandie en reculant les barrières.
Consultée à ce sujet, la Commission des intérêts publics présente son rapport, par la voix de son rapporteur, M. Castellan, lors de la séance du conseil municipal du 19 mars 1875 et préconise qu’aucune concession nouvelle d’emplacement ne soit consentie pour les concerts, mais qu’au contraire, M. Mangin doit rapprocher ses barrières de toute une rangée d’arbres sur la moitié de la façade nord, de manière à laisser un passage entre ces barrières et le bassin ; ces barrières devront également être rapprochées de l’intervalle de deux rangées d’arbres sur la façade ouest. Les propositions de Castellan sont adoptées par le conseil.

Des nouvelles alarmantes proviennent, concernant l’état du kiosque à musique : le 6 octobre 1875, la corniche du pavillon s'est détachée du chapiteau et l'on a été obligé da la soutenir au moyen d'étais assez disgracieux. Emile Guimet, qui en est propriétaire, l’offre, en l’état, à la ville le 2 décembre 1875, ainsi que les palissades de l’enceinte des concerts, mais celle-ci refuse cette proposition. Le 19 décembre 1875, le Kiosque à musique, en ruines, tombe sous le marteau des démolisseurs.
Le 28 décembre 1875, la Maison Dorée, qui vient de perdre gros avec la démolition du Kiosque à musique voisin, change de propriétaire : Joseph Dupoizat cède son fonds à Antoine Gauthier qui fait immédiatement édifier une vérandah, nouvelle salle de restaurant annexe.

Lyon - Place Bellecour, l'allée des tilleuls, les bassins, le Corps de garde et la Maison dorée — Les bassins de la promenade
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Sans kiosque à musique, les Concerts-Bellecour semblent nettement compromis. Les habitués vont même jusqu’à demander, le 22 mars 1876, qu’on verse un demi-tombereau de sable sur l’emplacement de l’ancien kiosque, afin que les musiciens puissent s’y installer pour jouer ! Aussi, finit-on par se mobiliser et, rapidement trois candidatures — celles de M. Bernaix, le fermier des chaises ; de M. Aimé Gros, chef de la Société symphonique lyonnaise ; et de M. Édouard Mangin — pour la construction d’un nouveau Kiosque à musique, sont transmises au nouveau préfet, Charles Nicolas Welche qui, le 6 avril 1876, charge la Commission des intérêts publics de sélectionner la meilleure des trois offres.
Le 11 avril 1876, M. Noguès présente le rapport de la Commission, optant pour le projet d’Édouard Mangin. Le 20 avril, le Conseil municipal entérine ce choix : un Kiosque à musique en fer et fonte sera construit sur l’emplacement de l’ancien, aux frais de M. Mangin qui obtient une concession de cinq ans pour les Concerts-Bellecour, dont les limites d’installation sur la Promenade restent celles fixées le 19 mars 1875 ; les musiques militaires pourront emprunter le kiosque les après-midis ; une fois les frais prélevés, les bénéfices des concerts seront versés à la caisse du Conservatoire de musique de Lyon ; à l’issue de la concession, le Kiosque restera la propriété de la ville.
Léon Sanlaville, architecte lyonnais, dresse les plans et un devis s’élevant à huit mille francs. (L’entreprise André Fleury était également sur les rangs pour procéder à cette construction)
Le nouveau Kiosque à Musique est inauguré le 1er juin 1876. De forme octogonale, ses colonnes en fonte reliées par des arcs de cercle ciselés en fer forgé, supportent une toiture en zinc ornée d’un lambrequin en bois découpé ; le socle en pierre de l’édicule ne comporte aucun garde-corps.


Lyon - Kiosque à musique de la place Bellecour (cliché Jules Sylvestre vers 1900)
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A partir d’avril 1881, la municipalité confie la concession des Concerts Bellecour, renouvelée d’année en année, au chef d’orchestre du Grand Théâtre, Alexandre Luigini (1850-1906), fils de Joseph, le créateur, dix ans auparavant, des Concerts Populaires.
Inlassablement, Alexandre Luigini dirigera ces concerts quotidiens estivaux, jusqu’en 1893 ; de mai à octobre 1894, Luigini se charge de la musique du Kiosque de l’Exposition Universelle du Parc de la Tête d’Or à Lyon, que nous développerons lors d’une prochaine chronique.

Fondée le 12 novembre 1887 et présidée par Pierre Miciol et André Perrachon, sous la présidence d’honneur du peintre Pierre Puvis de Chavannes, la Société lyonnaise des Beaux-Arts est à la recherche d’un local pour organiser son salon annuel. Grace à l’intervention de l’œuvre de bienfaisance des Fourneaux de la presse lyonnaise, fondée en 1885, la Société des Beaux-Arts obtient, du conseil municipal, le 6 janvier 1888, la concession temporaire de la partie ouest de la place Bellecour, longeant parallèlement la façade, au nord de la Maison Dorée.
Aussitôt, la Société lyonnaise des Beaux-Arts charge M. Bied — entrepreneur lyonnais de charpentes et de fêtes publiques, demeurant au 277 de la rue de Vendôme — d’y construire un vaste bâtiment en bois de quarante mètres de long sur seize de large, où seront aménagées des galeries
bien éclairées et bien chauffées, destinées à accueillir les œuvres exposées au salon des Beaux-arts.
La municipalité décide d’accorder, le 24 janvier 1888, une somme de 6.000 francs pour que la Société puisse organiser son exposition, plus une somme de 4.000 francs à titre de primes à donner aux artistes.
L’Exposition est inaugurée le 17 février 1888, le 16 étant réservé au vernissage. Elle est ouverte tous les jours de dix heures à quatre heures ; le droit d'entrée est fixé à 50 centimes, sauf le vendredi, où il est de 2 francs ; l’entrée est gratuite le dimanche.
C’est ainsi que chaque année, durant environ deux mois, Société lyonnaise des Beaux-Arts installe son Salon sur la place Bellecour dans son
Pavillon en planches, démonté et remisé à la fin de chaque exposition. Exceptionnellement, le Salon qui ouvre ses portes le 9 avril 1895, se déroule au Parc de la Tête-d'Or, au Palais des Arts-Religieux, mis gratuitement par M. Claret à la disposition de la société, entraînant une économie d'une dizaine de mille francs, somme que coûtait en moyenne l’édification sur la place Bellecour du baraquement en planches.
La 16e exposition qui a lieu du 27 février au 26 avril 1903 sera la dernière à se dérouler place Bellecour. L’exposition suivante, fixée du 19 février au 17 avril, sera installée dans le Palais municipal des Expositions, quai de Bondy, mis gracieusement à la disposition de la Société par la municipalité.

Lyon - Pavillon en bois du Salon des Beaux-arts, installé chaque année, de 1888 à 1903 sur la place Bellecour
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A partir de 1893, les Concerts Bellecour changent quasiment chaque année de chef : Eugène Arnaud en 1894 et 1895 ; Charles Kiemlé en 1896, Jacques Miranne en 1897, Georges fils en 1898, et 1898, Charles Fargues de 1900 à 1902, M. Rey en 1903 et enfin M. Archambaud en 1904.
Dans le même temps, d’innombrables formations musicales lyonnaises ou régionales animent en permanence le Kiosque de la place Bellecour, sans compter les sept musiques militaires qui y assurent un concert quotidien (en 1893 : le 16e Régiment d’infanterie dirigé par L.A. Sarvonat depuis 1886 ; le 38e RI dirigé par P. P. Vachon depuis 1877 ; le 52e RI dirigé par L.-V. Annette depuis 1883 ; le 86e RI dirigé par H. Richer depuis 1881 ; le 92e RI dirigé par Thérou ; le 98e RI dirigé par Laroux et le 99e RI dirigé par Paulère)

La fréquentation des Concerts Bellecour baissant d’année en année — les droits perçus pour ceux-ci s’élèvent à 722 francs pour les huit premiers mois de 1906 contre 1.047 francs pour la même période de 1905 —, il est décidé par la municipalité de les arrêter au 31 août 1906.

En dehors des concerts civils et militaires qui constituent l’attractivité majeure de la place Bellecour, de nombreuses autres activités s’y déroulent, notamment le marché aux fleurs hebdomadaire près du kiosque à musique, les concours de boules lyonnaises, les cavalcades de la mi-carême, des fêtes aérostatiques, les défilés et revues militaires, des foires avec de nombreux baraquements, le marché aux timbres autour du kiosque…

Lyon - Cavalcade de la mi-carême 1911 sur la place Bellecour — La bourse aux timbres sur la promenade Bellecour, près du Kiosque à musique
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Les statues allégoriques de la Saône et du Rhône qui siégeaient au pied du monument de Louis XIV et qui avaient été épargnées de la fureur révolutionnaire par leur dépôt prudent dans l’Hôtel de Ville, sont rapatriées à leur emplacement d’origine en 1957.
La Maison Dorée, chargée d’histoire, a tiré le rideau, reprise par la municipalité en 1968 ; transformée en salle d’exposition et de réception, elle devient la Maison de Lyon puis
le Rectangle en 1998. En 2008, ces locaux accueillent les bureaux de l'Office de Tourisme.
Le Corps de garde devenu le poste de police de Bellecour est cédé en 1924 au Syndicat d’initiative rebaptisé Office du Tourisme en 1970.
Le 26 mai 1972, le Kiosque à musique de Bellecour, presque centenaire, est rasé sur ordre des édiles lyonnais.
A partir de 1993, les marronniers de l’
Allée des Tilleuls vont être abattus progressivement pour être remplacés par des… tilleuls.
De 2010 à 2013, les bassins de la place Bellecour sont transférés au milieu de l’allée des Tilleuls.
Kiosque supprimé.


voir ici Place Bellecour à Lyon sans kiosque à musique, aujourd'hui. ► (1/2) ► (2/2)
► Place Bellecour de Lyon, l’ancien corps de Garde
L’ancienne Maison Dorée ► (1/2) ► (2/2)

Lyon - La Place Bellecour à l'heure de la musique (1917).jpg
Lyon - La Place Bellecour à l'heure de la musique (1917).jpg (223.69 Kio) Vu 9030 fois
publié par Jean-Marc

(1) Les deux façades est et ouest de la place Bellecour, construites de 1717 à 1725, sont attribuées à des notables lyonnais.
Celles situées à l’ouest, côté de la Saône, sont occupées, du sud au nord, par :
1 M. Chollier. — 2 M. Perrichon. — 3 M. Borne. — 4 M. Trottier, ancien échevin. — 5 M. Fayard
Celles situées à l’est, coté Rhône, maison de la Charité, sont occupées, du nord au sud, par :
1 M. Gaultier, receveur de la ville. — 2 M. Girard. — 3 M. Castiglioni, échevin. — 4 M. Bénard, architecte. — 5 M. le chevalier Perrichon.

(2) La dénomination de Place Bellecour, qui prévaut fort heureusement aujourd’hui, a suivi les vents opportunistes de la politique : on lui attribue le nom de place Bonaparte en 1800, place Napoléon en 1804, place Louis-le-Grand en mai 1814, place Bellecour en 1848, place Louis-le-Grand en 1852, place Bellecour en 1871, place du Maréchal-Pétain en 1940 et enfin place Bellecour en 1944.

(3) L’architecte Jean Hotelard (1785-1828) sera, en 1827, le promoteur du nouveau village dit de Mon-Plaisir et Sans-Souci, le lotissement du futur quartier Monplaisir que nous présenterons dans nos prochaines chroniques.

(4) Les actes d’état-civil des époux Girard sont clairs à ce sujet :
Claude François-Xavier Girard est né dans le Jura, à Ménétru, le 6 août 1790.
Françoise Valnois est née à Mâcon le 27 thermidor de l’an V (14 août 1797), fille de Michel Valnois, lieutenant invalide et de Marie Bourdon.
Lors de son mariage avec François-Xavier Girard, le 1er septembre 1819 à Mâcon, Françoise Valnois déclare, dans un acte de notoriété daté du 16 août 1819, que son père et sa mère sont absents depuis environ 20 ans.

(5) Joseph Messemer (1817-1839) avait été engagé, en 1837, pour trois ans en qualité de musicien gagiste au sein de l’administration du 56e de ligne. De ce fait, il n’avait pas la qualité de militaire et gardait, par conséquent, le droit d’exercer ses talents de cornettiste et de chef d’orchestre en dehors de la musique militaire. Aussi, avait-il contracté avec les époux Girard, en décembre 1837, pour organiser les Concerts du Pavillon Bellecour.
Seulement, à la suite d’une altercation ayant eu lieu au Pavillon Bellecour au sujet de sa rémunération et à propos de son absence à la direction des concerts constatée par Girard, Messemer provoque un tumulte et se fait embarquer au poste où il se met à injurier l’officier.
Jugé le 19 janvier 1838 par le tribunal militaire, il est condamné à cinq années de travaux forcés pour délit d’insubordination ; ce jugement est confirmé le 30 janvier. En raison de sa non-appartenance au corps militaire, ce jugement est cassé le 23 mai 1838 et Messemer, qui croupissait en prison, est libéré.
Après un passage au Concert Valentino de la rue Saint-Honoré à Paris, Messemer part tenter sa chance en Russie le 20 novembre 1838 où il joue de son cornet à piston au Théâtre impérial de Saint-Pétersbourg, puis au palais de l’Ermitage.
Joseph Messemer décède à Saint-Pétersbourg en décembre 1939, pour des raisons que nous n’avons pu découvrir…
Voir
►(ICI) article du Figaro, daté du 14 février 1839, du journaliste Eugène de Mirecourt relatant le départ de Messmer en Russie et les succès qu’il y remporte.

voir ici ► Lyon, place Bellecour - Deuxième Partie
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

I - Lyon - Place Bellecour (2e arrondissement)
Deuxième partie


20 juin 1829 — Les époux Girard viennent s’installer, place Bellecour, dans le tout nouveau Café en « forme de tente », identique au « joli corps de garde » construit en face, l’année précédente ; des concerts militaires bi-hebdomadaires y sont prévus
— Un Café en forme de tente est en construction en ce moment dans un des carrés de la place Bellecour, et placé parallèlement au joli Corps-de-Garde construit l'année dernière ; ce Café, qui sera tenu sous la direction de M. Girard, ancien propriétaire du Café d'Idalie, qui possède maintenant celui du Pavillon, quai des Célestins, s'ouvrira dimanche prochain, quoiqu'il ne soit pas entièrement achevé, surtout dans ses décors intérieurs ; mais
M. Girard n'a pas voulu tarder davantage à livrer ce joli établissement au public et à attirer les promeneurs sous les Tilleuls. Le service de ce Café sera très-bien fait par des garçons nombreux ayant des numéros et un costume uniforme. Les objets de consommation seront de première qualité, et une bonne musique militaire viendra deux fois par semaine, les mardi et vendredi, et le soir, enchanter par ses sons mélodieux les nombreux consommateurs ; le tout sera couronné par une illumination à l'entour du Café et sous les allées des Tilleuls.

30 avril et 1er mai 1831 — La place Bellecour est à l’origine, en tant que place d’Armes, principalement dédiée aux revues et défilés militaires
— Pour la célébration de la fête de S. M. Louis-Philippe, roi des Français, les 30 avril et 1er mai 1831. Le 30 avril, à six heures du soir, une salve générale d'artillerie annoncera la solennité de cette fête. Le même jour et à la même heure, la musique et les clairons du 42e de ligne, et la musique du 1er dragons seront réunis sur la place Bellecour où ils exécuteront des airs patriotiques et des marches militaires, jusqu'au moment de la retraite.
Le 1er mai, à six heures du matin, l'artillerie exécutera une seconde salve générale. Les troupes prendront les armes dans la plus grande tenue de parade ; les tambours et les clairons de l’infanterie seront réunis à 6 heures ½ du matin sur la place Bellecour, et partiront de là à 7 heures, battant ou sonnant la générale ; les trompettes des dragons y seront aussi réunis et partiront également de là, sonnant le boute-selle, se dirigeant vers leurs quartiers respectifs.


Lyon - Revues des Troupes sur la place Bellecour
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9 décembre 1837 — Inauguration des concerts Messemer au Pavillon Bellecour des époux Girard
— Nous croyons devoir nous empresser d'annoncer pour samedi 9 décembre à nos lecteurs l'ouverture définitive des concerts du Pavillon de Bellecour. Celle innovation artistique nous semble appelée à un succès de vogue, et nous remercions le propriétaire de cet établissement d'avoir importé dans notre ville un des agréments les plus attrayants de la capitale. Tout Lyon voudra, nous n'en doutons pas, assister aux Concerts du Pavillon de Bellecour, qui ne peuvent manquer de devenir dès leur ouverture le rendez-vous de la bonne compagnie et des amateurs de musique. Les concerts commenceront à sept heures du soir et finiront à dix.

Les concerts Messmer du Pavillon Bellecour
18 décembre 1837 — La vogue est décidément acquise aux concerts Mesmer ; le solo de cornet à piston qu'a joué hier cet habile chef d'orchestre a été redemandé généralement. L'ouverture du « Cheval de Bronze » a obtenu le plus brillant succès pour la vigueur et l'ensemble de son exécution. Chaque soir le Pavillon de Bellecour est le rendez-vous de la bonne société. Avant huit jours, on refusera du monde aux portes.
20 décembre 1837 — Concerts du Pavillon Bellecour. La bonne société a décidément pris sous sa protection, les concerts Mesmer, et a adopté les mardis et les vendredis pour s’y trouver. C'est là maintenant le rendez-vous de la fashion lyonnaise ; dimanche dernier la salle s'est trouvée trop petite. Ces jours-là se renouvelleront tant qu'on jouera le fameux galop infernal exécuté au milieu des flammes de Bengale.

6 janvier 1838 — Après le départ forcé de Joseph Messemer, les concerts du Pavillon Bellecour reprennent, pour quelques jours, sous la direction de M. Schrœder
— Grand concert instrumental. Programme du jour :
Première partie. 1° Ouverture de la Dame blanche (Boiëldieu). — 2° Solo de violoncelle exécuté par M. Braqui. — 3° Quadrille des Mohicans (Musard). — 4° Solo de flûte exécuté par M. Ernest. — 5° Quadrille du Postillon de Longjumeau (Musard).
Seconde partie. 1° Ouverture de l’Italiana in Algiere (Rossini). — 2° Quadrille du Postillon de Longjumeau (Musard). — 3° Solo de clarinette-basso, exécuté et composé par Schrœder. — 4° Quadrille de la Tête de bronze. — 5° Walse de Strauss. — 6° Galop de la Norma.
L'orchestre est dirigé par M. Schrœder, qui joue les solo du cornet à pistons.
Les concerts ont lieu tous les soirs, de sept à dix heures, au Pavillon de la place Bellecour.
La salle est bien chauffée et éclairée.

30 avril 1838 — Après l’arrêt des Concerts Bellecour, Girard et son épouse, la « Reine des Tilleuls », entreprennent des concerts encore quelques temps avant de tomber en faillite
— Le propriétaire du Pavillon de Bellecour, à qui l'on doit tant d'agréables innovations, vient d'avoir l'heureuse idée d'engager trois artistes styriens, et un pianiste fort distingué, pour donner, chaque soir, dans son bel établissement, une soirée en musicale, el tous les dimanches et fêtes, d'une heure à deux.
Ces artistes distingués, qui ont chanté devant les souverains d'Allemagne et d'Angleterre, et qui tout récemment ont reçu des témoignages de bienveillance du roi des Français, après avoir donné des concerts dans toutes les villes de France, se sont arrêtés à Lyon, où ils comptent séjourner tout l'été.
Ils ont choisi le Pavillon de Bellecour, ce rendez-vous de la bonne compagnie et, à partir de dimanche prochain, ils doivent nous faire entendre ces chants nationaux si harmonieux et si suaves, dans cette belle salle qui sera ouverte gratuitement au public. Nous ne doutons pas que les Lyonnais n'applaudissent à cette pensée artistique, et ne s'empressent d’accourir au café du Pavillon de Bellecour, que les consommateurs ont pris depuis longtemps sous leur protection.

26 août 1838 — Françoise Girard, la Reine des Tilleuls soigne sa publicité (journal l’Entr’acte)
— Le plus beau café de Lyon, le Pavillon de Bellecour, gouverné par Mme Girard, une Marie-Antoinette de 1838, est devenu depuis quelque temps un des établissements les plus remarquables de notre ville, et la maîtresse du lieu une célébrité. Avant de donner l'historique du café, nous offrons à nos abonnés le portrait de la célébrité.

Lyon - Madame Girard grimée en « Pompadour » au milieu de ses serveurs (revue l'Entr'acte 21 octobre 1838) — Mme Girard, née Valnois (extrait de ses Mémoires)
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20 décembre 1849 — Abattage du dernier tilleul de l’allée éponyme ; les deux « baraques » (le Pavillon Bellecour et le Corps de Garde) se trouvent mises à nu sur la place Bellecour.
— Aujourd'hui tombe le dernier des tilleuls qui ornaient la place de Bellecour. Ce vaste espace, dépouillé de sa promenade, présente un assez triste aspect. Les deux baraques qui s'y trouvent mises tout-à fait à nu rendent le coup-d'œil encore plus déplaisant. On promet de remplacer les vieux arbres par une fraîche plantation ; sans doute on prendra les mesures nécessaires pour que les pernicieuses émanations du gaz ne viennent pas comprimer l'essor de la nouvelle végétation.

13 juillet 1851 — Jean-Baptiste Vollot ayant acquis, le 16 juin 1851, le bail du Pavillon Bellecour, rénove l’établissement, dorénavant appelé le Café du Pavillon
— M. Vollot, propriétaire du Café du Pavillon, place Bellecour, vient de faire subir à cet établissement, une véritable transformation. Désormais les gourmets et les gens de goût pourront s'adresser à lui avec la certitude de trouver au Café du Pavillon toutes les commodités de la vie élégante. Une cuisine installée conformément aux règles de l'art culinaire, des salons particuliers entourés de tout le confortable que l'on peut désirer, un service d'élite, telles sont, entre autres, les séductions que M. Vollot offre au public. Demain dimanche aura lieu l'ouverture du café-restaurant et du jardin. Un glacier spécial et des rafraîchissements de premier choix seront constamment servis aux consommateurs

9 octobre 1856 — La Maison Dorée a pris la place de l’ancien Café du Pavillon ; le nouveau Corps de garde qui lui fait face est en cours d’achèvement
— Les acacias qui se trouvaient devant le café du Pavillon viennent d'être enlevés ; on peut juger de l'effet des constructions nouvelles. M. le sénateur les a visitées hier, et a témoigné à M. Vollot sa satisfaction de la façon dont il a exécuté ses engagements envers la ville, qui, on le sait, est propriétaire des deux bâtiments. Le corps de garde qui fait face à la Maison-Dorée doit être bientôt achevé, et on ne tardera pas à démolir cette affreuse baraque, noircie et décrépite, construite provisoirement en 1830. Dans l'espace compris entre ces deux monuments, on doit, dit-on, dessiner des jardins. La Compagnie générale des eaux, qui s'est montrée déjà si libérale, en donnant à notre ville trois fontaines, ne pourrait-elle pas faire un nouvel acte de générosité, en fournissant de l'eau pour des jets d'eau, qui ont là leur place naturelle.

21 octobre 1856 — Inauguration de la Maison Dorée
18 octobre 1856 — C'est décidément mardi prochain 21 octobre, à dater de neuf heures du matin, que la Maison-Dorée, c'est le nouveau nom du café-restaurant du Pavillon de la place Bellecour, — ouvrira ses portes au public. Nous avons visité ce magnifique établissement ; nous avons même été admis au plaisir de juger par avance du talent de son chef et des richesses de sa cave, et nous garantissons qu'il n'y aura pas seulement que les yeux de satisfaits.
21 octobre 1856 — La foule a visité hier 21, pendant toute la soirée, le nouveau café-restaurant de M. Vollot, qui porte maintenant le nom de Maison-Dorée ; il n'y a eu qu'une voix pour louer la magnifique élégance de cet établissement. Une quête a été faite au profit des pauvres. A dater d'aujourd'hui, la Maison-Dorée est ouverte au public.

1er octobre 1858 — Les bassins sont achevés et des cygnes noirs y sont acclimatés
— On vient de placer dans l'un des bassins de la promenade de Bellecour un couple de cygnes noirs de la plus grande beauté. Cette variété n'est plus aujourd'hui une rareté ; c'est une nouveauté pour nos compatriotes. Aussi la foule se presse-t-elle pour contempler ces deux hôtes nouveaux, autour la grille qui protège cette nappe d’eau.

Lyon - La Maison Dorée et les bassins de la place Bellecour — Vue des Bassins, au fond le Corps de Garde
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22 mai 1864 — Concours musical de Lyon : cinquante mille personnes assistent au Concert sur la place Bellecour
— Concours Musical de Lyon. Dimanche 22 mai 1864. De tous les concours de musique qui ont eu lieu jusqu‘à ce jour, celui de Lyon restera comme le plus important et le plus remarquable. 240 sociétés chorales ou instrumentales y ont pris part.
Le cortège offrait un magnifique coup d’œil ; il s‘étendait sur un parcours de plusieurs kilomètres. Il était ouvert par la musique des pompiers de Lyon suivie de la musique du 34e régiment d'infanterie prussienne. Les autres sociétés suivaient dans l’ordre indiqué par le programme : une société chorale alternant avec une fanfare et une harmonie.
Sur tout son parcours, ce cortège a été accueilli par les plus chaleureux bravos ; mais c’est surtout dans la rue Impériale que l’ovation a pris des proportions gigantesques. De tous les étages une pluie de fleurs et de couronnes tombait sur les sociétés.
A midi, les diverses sociétés se sont rendues dans les locaux affectés aux concours.
A cinq heures a eu lieu le concert donné sur la place Bellecour.
Ce n’est pas exagérer que d’estimer à cinquante mille personnes le public qui assistait à ce concert. Pas une place de libre sur les estrades, qui pouvaient contenir de quatre à cinq mille spectateurs.
Le reste de la place et tous ses abords étaient jonchés d’une foule mouvante qui ondulait comme les flots de la mer. Toutes les fenêtres étaient garnies. Enfin, sur les toits s’étaient installés de nombreux curieux, sans souci du danger auquel ils s’exposaient.
Des orphéonistes à béret blanc, se sont mis, à l'issue du concert, à exécuter, au son d’une espèce de musette, une ronde nationale. Cet impromptu a obtenu le plus grand succès, et la foule a applaudi avec ardeur à la gaîté et à la bonne humeur de ces invités.
Après ce concert, on devait procéder à la distribution des médailles ; mais il a fallu renoncer à ce projet et la cérémonie a été remise au lendemain lundi.
A huit heures, a eu lieu à l’Alcazar un banquet de trois cents couverts, présidé par M. le sénateur Vaisse.

Joseph Dupoizat qui a racheté le bail de la Maison Dorée le 21 novembre 1862, rameute les consommateurs, lors de l’ouverture de chaque saison estivale, grâce aux concerts des nombreuses phalanges de musique militaire
23 juillet 1865 — M. Dupoizat, propriétaire du café de la Maison-Dorée, prévient le public que la musique du 6e lanciers jouera à Bellecour les mardi, mercredi, jeudi et samedi, de 8 heures ½ à 10 heures du soir, sans préjudice de la musique qui joue tous les soirs de 7 à 8 heures.
8 juin 1866 — M. Dupoizat, propriétaire du café de la Maison-Dorée, prévient sa nombreuse clientèle qu'à dater de demain samedi, 9 juin, la musique du 6e lanciers se fera entendre sur la place Bellecour les lundi, mardi, jeudi et samedi, de 8 à 10 heures du soir.
30 mai 1867 — M. Dupoizat, propriétaire du café de la Maison-Dorée, prévient le public qu'à partir de jeudi 30 courant, il fera faire de la musique, par le 79e de ligne, cinq jours par semaine : les dimanche, lundi, mardi, jeudi et samedi, sur la place Bellecour, de huit heures à dix heures du soir.
29 mai 1868 M. Dupoizat, propriétaire du café de la Maison-Dorée, et MM. Bernaix frères, fermiers des chaises, place Bellecour, ont l'honneur d'informer le public qu'à dater du 28 mai, les musiques des 50e et 53e de ligne se feront entendre tous les soirs de 8 à 10 heures

Lyon - Le coin favori des enfants sur la place Bellecour — Le marché aux fleurs sous les allées de marronniers de la place Bellecour
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13 juin 1871 — Installation des concerts, sous la direction de Joseph Luigini, sur la place Bellecour où un « élégant Pavillon de Musique » va être construit, face à la Maison Dorée
— Voici quelques détails sur l'installation des concerts en plein air, autorisés par le Conseil municipal, sur la promenade de Bellecour, et qui seront inaugurés, croyons-nous, jeudi prochain, 15 juin, sous la direction de M. Joseph Luigini.
Un élégant pavillon sera élevé, d'après les plans fournis par MM. les architectes de la ville, à cheval sur la grande pelouse et sur l'allée à la hauteur du café de la Maison-Dorée. Des barrières portatives seront posées chaque soir de concert et constitueront une enceinte réservée où le public sera admis moyennant la faible rétribution de cinquante centimes, siège compris. Des abonnements de famille seront en outre institués. Le café, enclavé dans l’enceinte fournira ses tables aux consommateurs et des consommations à prix modérés.
L’excellent orchestre, que tout Lyon a si longtemps applaudi au Grand Théâtre, exécutera des ouvertures et des symphonies avec soli joués par les meilleurs artistes de la ville et par des artistes de passage.


15 juin 1871 — Premier des Concerts populaires donnés par l’ex-orchestre du Grand-Théâtre, dirigé par Joseph Luigini, dans l’allée des Tilleuls de Bellecour
— Orchestre, du Grand-Théâtre, direction de M. Joseph Luigini. Place Bellecour, les Mardis, Jeudis et Dimanches, de 8 heures à 10 heures du soir. Prix d’entrée, 50 centimes. Programme du 15 juin 1871.
Première partie. 1. Ouverture de la Muette (Auber). — 2. Grande Valse (Strauss). — 3. Fantaisie sur les Huguenots (Alexandre Luigini). — 4. Un bon mot, polka (Faust).
Deuxième partie. 1. Ouverture de Guillaume Tell (Rossini). — 2. Souvenir de Wekerlin (Fargues), fantaisie pour hautbois, par l'auteur. — 3. Marche turque (Mozart). — 4. Les Cercles de Vichy (Bosisio), quadrille


7 mars 1872 — Le Kiosque à musique est déplacé de neuf mètres
— Une foule nombreuse assistait hier matin, sur la promenade de Bellecour, à la translation du pavillon qui sert d'orchestre aux artistes de la société des concerts. Ce pavillon a été transporté à 9 mètres de l'endroit où il se trouvait auparavant. M. Gancel dirigeait le transport, qui a été opéré sans que l'édifice ambulant ait été endommagé en aucune façon.

1er mai 1872 — Répartition, à Lyon, des concerts des musiques militaires
— A partir du 1er mai, les musiques militaires se feront entendre sur les places publiques, de 6 à 7 heures du soir, savoir :
1° Place Bellecour, tous les jours ; 2° Place Morand, tous les dimanches ; 3° Place Perrache, tous les dimanches ;
4° Jardin-des-Plantes, les dimanches 5 et 19 mai ; 5° Jardin des Chartreux, les dimanches 12 et 26 mai.


19 mai 1872 — Les qualités acoustiques du premier kiosque à musique semblent loin d’être satisfaisante
— Le beau temps favorisant désormais les concerts de Bellecour, il y a foule croissante.
Hier on a entendu pour la deuxième fois la fantaisie sur Ruy-Blas ; nous avons remarqué encore une polka inédite de M. Pichoz, compositeur lyonnais, et un galop extrêmement léger et gracieux avec sonnerie de timbres du plus bel effet de M. Lumbye.
Le vent a cependant nui quelque peu à l'audition. Le kiosque est construit dans de mauvaises conditions de sonorité. Il est élémentaire en la matière que la base doit être dégagée de la terre environnante et former, au moyen d'un double plancher, une sorte de table d'harmonie. Le son y gagnerait en intensité et se transmettrait au dehors d'une façon plus égale.


Les Concerts-Bellecour dirigés par Edouard Mangin succèdent en 1873, aux Concerts Populaires
5 juin 1873 — Tous les soirs à 8 heures ½, Concert-Bellecour, sous la direction de M. Mangin. Orchestre de 60 musiciens. Prix d'entrée : 50 centimes.
Première partie. 1. Le Roi d'Yvetot, ouverture, (Adam). — 2. Moulinet, polka, 1ère audition (J. Strauss). — 3. Fantaisie anglaise (Fessy). — 4. Les Gardes de la Reine, valse (D. Godfrey).
Deuxième partie. 1. La Bohémienne, ouverture (Balfe). — 2. Hamlet. Fête du Printemps (A. Thomas). — Entr'acte, danse villageoise, pas de chasseurs, pantomime, valse-mazurka, scène du bouquet, la freya, strette, finale. — 3. Les Frères d'armes (J. Strauss).

13 juin 1874 — Concerts Bellecour. Samedi 13 juin, à 8 heures 1/2 du soir.
Première partie. Le père Gaillard, ouverture. H. Reber. — Splendeur de Byzance, mazurka. J. Strauss. — Romance pour flûte et cor (Titt'l). Willmann. — Schiller-Marsch. Meyerbeer.
Deuxième partie. Le Bijou perdu, ouverture. Adam. — La Mouthe, grande valse. E. André. — Réveil du Printemps, romance. E. Bach. — Marche militaire. Schubert. Orchestre, de 60 musiciens. M. Edouard Mangin, chef.


2 juin 1874 — Les alentours du Kiosque à musique sont un havre de paix… lorsque la musique y est absente
— Il existe, au centre de la ville, un endroit de délices offrant aux Lyonnais, tous les avantages réunis de la ville et de la campagne.
Cet endroit, c’est l’espace compris, sur la place Bellecour, entre le Kiosque des musiciens et le square qui s’étend jusqu’à la rue de Bourbon. De ce petit coin, admirablement ombragé par les hauts platanes, on respire un air pur et vivifiant, mêlé de douces senteurs, on voit passer les promeneurs, et, pendant une partie de la journée, on est seul et presque cache, comme à la campagne.
A l’heure de la musique au contraire, on se voit entouré d’une foule compacte qui vient s’énivrer des délices du trombone ou de la petite flûte, et l’on se voit tout à coup transporté au milieu de la ville.
On y rencontre des amis, des connaissances, des indifférents, de frais minois… des fanés aussi.
Ce qui fait surtout le charme de ce petit coin, c’est que personne ne le fréquente, en dehors des heures de la musique, et qu’en venant s’y asseoir, on peut se considérer comme dans son parc ou dans ses propriétés.


Lyon - Les jardins de la Place Bellecour — Le marché aux fleurs de Bellecour
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6 octobre 1875 — Le Kiosque à musique part en lambeaux
— Depuis plusieurs jours, le kiosque de la musique, à Bellecour, menace ruine. La corniche du pavillon s'est détachée du chapiteau et l'on a été obligé de la soutenir au moyen d'étais assez disgracieux. Il faut absolument songer à remplacer cette construction par trop légère par un édifice plus monumental, tel qu'il en existe plusieurs modèles pleins d'élégance et de solidité soit à Paris, soit en diverses grandes villes de province. Nous savons que des propositions ont déjà été faites à l’édilité lyonnaise par des entrepreneurs, qui se chargeraient de la construction de ce petit bâtiment moyennant le droit de le louer, pendant un certain nombre d'années, à la Société des concerts, et l’on ne s'expliquerait pas que la municipalité attendit, pour s'occuper de cette question, que la charpente actuelle se fût écroulée sur les musiques militaires.

21 décembre 1875 — C’en est fini du premier Kiosque à musique de la promenade Bellecour
— Le kiosque de la musique, à Bellecour, est tombé avant hier sous le marteau des démolisseurs ; depuis longtemps il menaçait ruine, et par mesure de prudence on a dû prendre la résolution de le faire disparaître. Que va-t-on faire à cette place ? Le conseil municipal consentira-t-il à faire élever une construction élégante, non plus en planches mais en fer, comme celles qui ont été établies à Dijon, à Saint-Etienne, comme celle du Parc par exemple ? Nous n'osons l'espérer, nous rappelant que le conseil a refusé, il y a quelques semaines, le don du kiosque actuel, non pas parce qu'il tombait de vétusté, mais « parce que la ville n'en avait que faire ». Il semble cependant que les sommes payées par la Société des concerts pendant l'été ne sont pas sans utilité pour la caisse municipale, et que c’est au profit de tout le monde que jouent les musiques militaires. Ce kiosque aurait-il quelque rapport inconnu avec « les curés » qui la désignerait aux haines du conseil ?...

22 mars 1876 — Faute de kiosque, les musiciens jouent aux pieds du cheval de Louis XIV
— Depuis la démolition ou l'écroulement du kiosque de la Société des concerts de Bellecour, c'est-à-dire depuis quatre ou cinq mois, la musique militaire est obligée de s'installer, tant bien que mal, au milieu de la place, sur l'un des flancs du « cheval de bronze », et les amateurs, ne pouvant ni se promener, ni s'asseoir, en sont réduits à s'entasser autour des musiciens et à se marcher mutuellement sur les pieds. Quelque mauvais-vouloir qu'ait montré la municipalité au sujet de la reconstruction de ce kiosque, il nous semble que les très-nombreux habitués de la place Bellecour ont au moins droit à ce que l'on mette un demi-tombereau de sable à l'endroit où s'élevait l'ancien kiosque et où s'installeraient de nouveau les musiciens.
Les jeunes dames reviendraient alors, aux heures de concert, reprendre leurs anciennes places et continuer les travaux de crochet qui leur donnent une contenance si intéressante et nous rappellent la vertueuse Pénélope ; et les amateurs masculins, tout en se promenant et fumant leur cigare, pourraient écouter à leur aise les airs guerriers on les mélodies amoureuses exécutés par les musiciens de notre brave armée.


7 mai 1876 — Les fondations du nouveau Kiosque à musique de Bellecour sont entamées, sur les plans de l’architecte Léon Sanlaville
— On a commencé cette semaine, sur l'emplacement de l'ancien, la construction des fondations du kiosque de Bellecour. Ce kiosque, que M. Mangin s'est engagé à édifier à ses frais, moyennant une concession de cinq années, sera bâti sur les plans de M. Sanlaville, architecte, en fer et en fonte, et supporté par un piédestal en maçonnerie. Les devis s'élèvent à la somme de 8.000 fr. Après les cinq années d'exploitation, le kiosque restera propriété de la ville, et, pendant la période de concession gratuite, les bénéfices nets que pourront donner les concerts seront versés dans la caisse du Conservatoire municipal. Comme on le voit, ce n'est point une spéculation qu'a voulu faire M. Mangin, mais une œuvre de propagande artistique pour développer, par tous les moyens possibles, le goût de la musique à Lyon. On espère que le kiosque pourra être terminé à la fin du mois ; les concerts commenceront immédiatement, et il y aura, dès lors, tous les vendredis, grand concert avec chœurs.

1er juin 1876 — Inauguration du nouveau Kiosque du square Bellecour
— L'élégant kiosque construit sur la place Bellecour par la Société des concerts est enfin achevé, et les concerts du soir dont l'arrivée des beaux jours fait attendre avec impatience la réouverture vont commencer jeudi soir 1er juin, à 8 heures ½. Nul doute qu'ils ne retrouvent cette année leur succès toujours croissant. Voici le programme de la première soirée :
Première partie : 1. Le Chalet, ouverture (Adam). — 2. Polka des Officiers (Forbach). — 3. Le Trot du Cavalier (Spindler), 1re audition. — 4. Le Pré aux Clercs (Hérold), grande fantaisie arrangée par M. Luigini fils.
Deuxième partie : 1. Charles VI, ouverture (Halévy), 1re audition. — 2. Sur la Montagne (Zichrer), valse. — 3. Mignon (A. Thomas), fantaisie. — 4. Bucéphale, galop. Orchestre de 60 musiciens. M. E. Mangin, chef d'orchestre.

3 juin 1876 — L’inauguration du kiosque à musique a lieu parmi les échafaudages et les amas d’échelles
— Les concerts de Bellecour se sont rouverts hier soir 1er juin, sous la direction de M. Mangin. Malgré une température plus que fraîche et une bise violente qui soulevait par moments des tourbillons de poussière, un public très-nombreux se pressait tant au dedans qu'au dehors de l'enceinte, témoignant ainsi combien ces concerts d'été sont entrés dans les habitudes de la population.
Comme il arrive presque toujours en pareille circonstance, les travaux du nouveau kiosque n'étaient pas terminés. A huit heures, les ouvriers posaient encore les appareils à gaz, et au lieu d'un élégant baldaquin, l'orchestre était recouvert par un amas d'échelles, de charpentes et d'outils qui ne contribuaient pas, comme on peut le penser, à renforcer l'acoustique de l'édicule. Mais l'ouverture était annoncée pour le 1er juin et M. Mangin a pensé avec raison que l'exactitude était la politesse des artistes comme celle des rois. C'est, d'ailleurs, l'affaire d'un jour ou deux, et les ouvriers se hâtent de mettre la dernière main aux travaux.

Lyon - Inauguration du Kiosque à musique Bellecour (gravure Labé 19 août 1876, revue « Le Bonnet de Nuit ») — Concert populaire du 30 juillet 1871
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10 août 1880 — Concert de l’Harmonie Lyonnaise sur le Kiosque
— Nous avons le plaisir d'annoncer au public lyonnais qu'aujourd'hui, mardi 10 du courant, il y aura, sur la place Bellecour, au kiosque des concerts, une grande fête musicale, grande illumination comme tous les mardis et vendredis, avec le concours de l'Harmonie lyonnaise, sous la direction de M. Laussel, qui a remporté le premier prix, à l'unanimité, du concours de lecture à vue, le prix d'excellence et une médaille de vermeil à Valence (Drôme). Cette harmonie chantera deux chœurs : 1. Les Hébreux captifs, par Léon Paillard ; 2. Grenade, par Laurent de Rillé. Aïda, fantaisie avec les trompettes thébaines, terminera le concert.

28 août 1880 — Concert de la Cécilienne au kiosque Bellecour
— Concerts Bellecour. Grande Fête musicale avec le concours de la Cécilienne, sous la direction de M. Poulet.
Première partie (par l'orchestre). 1. Guillaume Tell, ouverture (Rossim). — 2. Bergeronnette nette, valse orchestrée par M. Fargues (Blanchini). — 3. Roméo et Juliette, fantaisie arrangée par A. Luigini (Marchetti). — 4. Marche de l'Emir (Luigini). Deuxième partie (par la Cicilienne). — 1. La Captive, ouverture, morceau imposé, couronné au concours de Cluny (C. de Vos). — 2. Faust, fantaisie (Gounod). — 3. La Guerrière, polka pour piston (Poulet). — 4. Oiseaux légers (Roger), arrangé par M. Poulet. Orchestre de 69 musiciens. Charles Fargues, chef d'orchestre.

En dehors des Concerts-Bellecour qui sont dirigés à partir de 1881 par Alexandre Luigini, les musiques militaires donnent, chaque après-midi des concerts sur le kiosque à musique (Prix des chaises sur la promenade 5 centimes ; fauteuils, 10 centimes)
25 mars 1884 — Kiosque de Bellecour. Musique du 40e R.I. — Programme du 25 mars 1884, de 2 à 3 heures : Allegro militaire, Sellenick. — Sextuor de Lucie, Donetti. — Les Cloches de Corneville (valse) Planquette. — L'Etoile du Nord, Meyerbeer. — Redowa, Bléger.
11 juin 1886 — Place Bellecour. De 5 heures à 6 heures. 92e de ligne : Ernani, fantaisie (Verdi). — Attila, fantaisie (Verdi). — L'Etoile du Nord (Meyerbeer). — Les Diamants de la Couronne, fantaisie pour clarinette (Auber). — Le Bengali, valse (Sellenick).
18 juin 1889 — Musique militaire (Place Bellecour) de 5 h. ¼ à 6 h. ¼. Programme du 75e de ligne : Allegro militaire (***). — Cavalerie légère, ouverture (Suppé). — La Nymphe, grande valse (Th. Boyer). — Robert le Diable, fantaisie (Meyerbeer). — Giriméo, ballet (Gatti).
10 mai 1892 — Musique militaire, kiosque de Bellecour, de 5 heures à 6 heures, 96e de ligne. Le Forézien, p. r. — Don Pasquale, ouvert. (Donizetti). — La Vie d'Artiste, valse (Strauss). — La Mascotte, fantaisie (Audran). — Retraite du 2e voltigeurs (Sellenick)
5 août 1894 — Musique militaire. — Aujourd'hui, de 5 à 6 h., Place Bellecour, concert par le 98e R.I. : — Les Cloches de Corneville, fantaisie (Planquette). — Les Saisons, valse (Ch. Leroux). — Les Huguenots, fantaisie (Meyerbeer). — La Bavarde, polka pour piston (Sellenick).
21 janvier 1895 — Musique militaire. Aujourd’hui de 2 h. ½ à 3 h. ½, place Bellecour, concert par le 107e R.I. : 1. Le Héros, Suzanne. — 2. Christine de Suède, fantaisie pour baryton, X... — 3. L’inconnu, valse, Duffner. — 4. Thème varié pour clarinette. — 5. Les Courriers, polka, Launay.
3 juillet 1898 — Kiosque Bellecour, musique militaire de 5 à 6 heures. Programme du 99e de ligne : Jeanne, Jeannette et Jeanneton, ouverture (Lacome). — L'Arlésienne : 1. Prélude : 2. Intermezzo (Bizet). Guillaume Tell, fantaisie (Rossini) — Sigurd, grande fantaisie (Reyer). — Fantassin, polka-marche (H. Sénée).

Lyon - Concert au kiosque de la place Bellecour — Musique du 98e régiment d'infanterie
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Quelques-uns des Concerts Bellecour dirigés par Alexandre Luigini
30 juin 1883 — Concerts-Bellecour. Ce soir, à 8 heures ½, grand concert. Prix d'entrée : 50 centimes.
Première partie : 1. Marche solennelle (A. Luigini). — 2. Pense à moi, mazurka (Gung'l). — 3. Entr'acte de Philémon et Baucis (Gounod). — 4. Grande fantaisie sur les Contes d'Hoffmann (Offenbach)
Deuxième partie : 1. Ouverture de la Perruche (Clapisson). — 2. Valse de l'Opéra (Fahrbach). — 3. Grande fantaisie sur Norma (Bellini), arrangée par J. Luigini. — 4. Racontar, polka (Strobl). Orchestre de la ville, 60 exécutants, sous la direction de M. Alexandre Luigini.

16 mai 1887 — Concert-Bellecour. Ce soir lundi 16 mai, à 8 heures ½, Grand Concert. Programme :
Première partie : 1. Ouverture du Roi d'Yvetot (Adam). — 2. Redowa d'Ivanowna (A. Luigini). — 3. Entr'acte de Loreley (Neswadba), — 4'. Grande fantaisie sur Roméo et Juliette, arrangée par A. Luigini (Marchetti). Deuxième partie : 1. Ouverture de Stradella (Flotow). — 2. Souvenir de Gratz, valse (Gung'l). — 3. Grande fantaisie sur Rigoletto, arrangée par J. Luigini (Verdi). — 4. Marche militaire (A. Bousquet). Orchestre de la ville (60 exécutants) sous la direction de : Alexandre Luigini. Prix d’entrée : 50 centimes. Demain grande fête artistique, prix d'entrée : 1 fr.

7 juillet 1890 — Concerts-Bellecour. Ce soir lundi, à 8 heures ½, grand concert. Programme :
Première partie. — 1. La Gazza Ladra, ouverture (Rossini). —2. Lutswanner, valse, 1e audition (Strauss). — 3. A) Yedda, repos du Mikado (Métra) ; B) Premier entr'acte de Lakmé (Delibes). — 4. Les Vêpres siciliennes, grande fantaisie (Verdi).
Deuxième partie. — 1. Les Dragons de Villars, ouverture (Maillart). — 2. Les Echos, mazurka villageoise (F. Luigini). — 3. Lucie, grande fantaisie (Donizetti). — 4. Lazzi, polka (Fahrbach).
Orchestre de la ville (60 exécutants), sous la direction de A. Luigini. Prix d'entrée : 50 centimes.


Lyon - Kiosque à musique de la place Bellecour — Réclame pour les Concerts-Luigini 16 mai 1887
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17 septembre 1892 — La fanfare des Touristes Lyonnais au kiosque de Bellecour
— Programme des morceaux qui seront exécutés, ce soir, samedi, par la fanfare des Touristes Lyonnais, au kiosque de Bellecour, de 8 h. ½ à 10 h. ½.
Première partie : 1. La Vie militaire, allegro, Steenbrugen. — 2. Fantaisie de concours, Godard. — 3. Le verre en main, polka, Fahrbach. — 4. Ouverture fantastique, Gevaërt.
Deuxième partie : 1. Le Moulin, polka chantée, XX... — 2. Champagne, polka chantée, L. Tourneur. — 3. Les Allobroges, chœur arrangé pour les fêtes de Chambéry par M. Et. Mazoyer. — 4. Sambre-et-Meuse, musique, tambours, clairons et chœur, 200 exécutants.

20 novembre 1892 — La Lyre de Perrache et l’Harmonie du deuxième arrondissement sur le Kiosque Bellecour
— C'est dimanche prochain 20 novembre que l'excellente harmonie du deuxième arrondissement fête la Sainte Cécile. Cette société qui ne s'est pas produite en public depuis son retour du concours d'Alger, se fera entendre de 2 heures ½ à 4 heures, au kiosque de Bellecour, mis gracieusement à sa disposition par l'autorité militaire.
Lyre de Perrache. — Programme du concert donné aujourd'hui à Bellecour, de 3 h. ½ à 4 heures, sous la direction de M. Camille Monet :
Première partie : 1. Marche des Moujicks, Burrel. — 2. L'Africaine, fantaisie, Meyerbeer. — 3. Eole, mazurka, C. Monet.
Deuxième partie : 1. Grand air varié de Concours (6 solistes), XXX. — 2. Troisième Marche aux Flambeaux, Meyerbeer. — 3. Le Rhône et la Saône, polka pour deux pistons (1ère audition). Roussel.


31 mai 1894 — Après le départ d’Alexandre Luigini, des spectacles chantant égrillards et paillards succèdent aux Concerts Bellecour sur le Kiosque, obligeant la municipalité à intervenir.
— Au Conseil municipal Au début de la séance d'hier du conseil municipal, M. Chevillard qui présidait, a donné lecture d'une pétition des habitants de Bellecour, protestant contre le genre de spectacle inconvenant qui, au kiosque, a remplacé les anciens concerts. Cette protestation devait se produire. Une discussion assez vive s'engage au sujet de cette pétition ; un conseiller, M. Bruyas, fait observer que la concession de ce café chantant a été accordée pour venir en aide aux artistes musiciens du Grand-Théâtre. Or ces artistes font, cette année, partie d'un orchestre que dirige à l'Exposition M. Alexandre Luigini, ce qui permet à M. Lavigne de dire que le conseil municipal a été berné, et à M. Colliard de demander la suppression de la concession. Bref, cet incident se termina sur la promesse faite par M. Chevillard, qu'un coup de balai sera donné à toutes les malpropretés dont on se plaint justement, et qu'à partir de ce jour le programme sera sévèrement surveillé. Espérons que M. Chevillard tiendra sa promesse, ce sera, nous en sommes convaincus, tout profit pour une entreprise qui avait fait fausse route, et dont la réussite est assurée si elle sait constituer un spectacle auquel on pourra conduire sa femme et sa fille.

31 août 1894 — Concert de la Musique de Martigues au Kiosque Bellecour
— Kiosque de Bellecour. De 8 h. ½ à 10 h. ½, Musique de Martigues (Bouches-du-Rhône).
Première partie. L'Elégant, allegro (Richoux). — La Poupée de Nuremberg, ouverture (Adam). — Anna, grande valse (Tourneur). — La Strasbourgeoise, marche française (Trave).
Deuxième partie. — Condé, allegro (Wettge). — L'Eléphant blanc, fantaisie (André). — La Jeune Châtelaine, fantaisie (Courtaut). — Mourillon, polka (Nicaise)


Lyon - Le Kiosque à musique de Bellecour — La place Bellecour et l'église de la Charité, statue équestre et Corps de garde (cliché Rigouard, Cparama)
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30 septembre 1894 — La Fanfare des Postes et Télégraphes en concert au kiosque
— La fanfare des Postes et Télégraphes donnait avant-hier au kiosque de Bellecour sa première audition. La soirée, a été un vrai succès pour la jeune et sympathique société, et le public très nombreux ne lui a pas ménagé les applaudissements. Le programme, très complet, a été exécuté avec beaucoup de brio et d'ensemble. La Marche des Postes et Télégraphes, une valse de Klein, Iris, une Marche Triomphale de Luigini, une fantaisie sur le Tannhauser, en ont été les morceaux les plus appréciés. Parfaitement conduite par son chef, M. Merle, la fanfare des Postes et Télégraphes a montré un excellent ensemble, et ce début promet de très intéressantes auditions.

Des concours de boules sont organisés périodiquement sur la place Bellecour
15 au 17 avril 1900 — Notre confrère le Progrès prépare pour les 15, 16 et 17 avril une grande fête de bienfaisance dont la place Bellecour sera le théâtre. Un grand concours de boules avec des prix en espèces atteignant plus de 9.000 francs constitue l'attraction principale de la fête, qui sera complétée par des divertissements de tous genres, concerts, kermesses, fête foraine, feu d'artifice, etc. Nous souhaitons que le beau temps favorise cette belle fête dont le produit est destiné aux pauvres.
18 et 19 mai 1902 — On nous annonce que notre puissant confrère, le journal le Progrès, organisera son concours annuel pour la Pentecôte. Le concours sera effectué sur la place Bellecour, côté Saône. Il se composera : 1° D'un concours de cinq cent douze quadrettes à huit francs d'inscription qui commencera le dimanche 18 mai, à six heures du matin ; 2° d'un second concours de soixante-quatre quadrettes à quarante francs d'inscription, soit 10 francs par joueur, qui s'ouvrira le lundi 19 mai à six heures du matin.
Le concours de boules sera complété par l'adjonction d'une kermesse de bienfaisance, kermesse qui sera installée sur le côté Rhône de la place Bellecour, et sur laquelle nous donnerons de plus amples détails dans un prochain numéro.


Lyon - Concours de boules place Bellecour — La voiture des chèvres de Bellecour
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30 août 1902 — Fête aérostatique sur la place Bellecour
— Une Ascension à Lyon. Nos amateurs lyonnais pourront assister demain à une intéressante ascension que fera M. Meyssonnier avec son nouveau ballon de 1.200 mètres cubes. Le gonflement aura lieu place Bellecour et si le temps le permet, le ballon partira à 7 heures du matin, emportant avec notre pilote aéronaute lyonnais, M. le capitaine Pellicot du 96e et M. le lieutenant Meyssonnier.

8 mars 1903 — La 16e et dernière exposition des Beaux-Arts organisée sur la place Bellecour du 27 février au 26 avril 1903
— La Société Lyonnaise des Beaux-Arts inaugurait, jeudi dernier, avec le cérémonial habituel — moins la musique cependant — sa 16e Exposition.
C’est la dernière fois — des gens bien informés nous en donnent l'assurance — que nos peintres lyonnais tiennent leurs assises dans le pavillon en planches de la place Bellecour.
Edifié — à titre provisoire — en l'année 1888, ce pavillon, plutôt disgracieux, aura, pendant seize ans, abrité la peinture. La Peinture, qui figurait avec 697 numéros en 1901 et 570 en 1902, n'en compte plus que 499 cette année.


Lyon - Le Corps de garde et le baraquement du salon des Beaux-arts, place Bellecour — Statue équestre de Louis XIV dit le « Cheval de bronze », place Bellecour
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1er juin 1904 — Le Kiosque à musique est entièrement remis à neuf avec un nouvel éclairage électrique
Concerts Bellecour. La réouverture de nos grands concerts d'été aura lieu, ce soir, mercredi, à 8 heures et demie.
Comme l'année dernière, nous y entendrons l'orchestre du Grand-Théâtre au complet, sous la direction de notre jeune chef Archambaud.
Grâce à l'heureuse initiative de l'administration municipale, le kiosque a été complètement restauré et le nouvel éclairage électrique sera certainement du plus heureux effet.
Les concerts auront lieu tous les soirs à la même heure pendant toute la saison.
Les abonnements peuvent être pris à l'entrée.

Après l’arrêt définitif des Concerts Bellecour le 31 août 1906, le Kiosque à musique accueille des formations très éclectiques : concerts chantés, chorale, harmonies, fanfares et musiques militaires
4 août 1907 — Kiosque de Bellecour. Ce soir, de 8 heures ¾ à 10 heures ¾, grand concert de gala avec le concours de Mme Despeyroux-Dusserre, professeur de chant, et de M. Gurdin, baryton du théâtre khédivial du Caire, qui se feront entendre dans les airs de « Louise », la « Traviata », le duo des « Noces de Jeannette » et « Noël païen ».
13 août 1907 — Kiosque de Bellecour. Ce soir, de 8 heures ¾ à 10 heures ¾, grand concert de gala, avec le concours de Mme Perrier et de M. Boulas, qui se feront entendre dans les airs de « Sapho », « Hérodiade », « La Juive ». « Chanté » et un duo de « Sigurd ».
4 août 1911 — Musique des Anciens Militaires. Notre excellente musique lyonnaise donnera ce soir, à 8 h ½, au kiosque Bellecour, un grand concert artistique vocal et instrumental avec le concours de Mlle Darlay, cantatrice, et M. Jacques, ténor : en voici le programme :
1ère partie : La Mort du Cid, grande marche de Janin Jaubert. — Récitatif et air de « Joseph », chantés par M. Jacques. — Ouverture pathétique de Avon. — Villanelle chantée par Mlle Darlay. — Fiançailles, grande valse de Weisly. — Lackmé (duo du 1er acte), chanté par Mlle Darlav et M. Jacques.
2ème partie : Marche des Mousquetaires de Paimparé. — Guillaume Tell, grand air chanté par Mlle Darlav. — Lefèvre d'Orwald, grande fantaisie de Guillement. — Le beau Rêve, chanté par M. Jacques. — Rose-Mousse, valse lente de Bosc.


19 juin 1912 — Concert sur le Kiosque par l’Harmonie municipale Lyonnaise, dirigée par Charles Fargues
— L'Harmonie municipale n'ayant pu, par suite du mauvais temps, donner le concert qu'elle avait annoncé pour le 2 courant, au bénéfice des veuves et orphelins de la Fédération et, pour répondre aux nombreuses demandes qui lui sont parvenues, informe les nombreux amateurs de bonne musique qu'elle réorganise, avec la collaboration de l'excellente Harmonie Lyonnaise, sous la direction de M. Ch. Fargues, un grand concert vocal et instrumental pour le dimanche 30 courant, à 8 h. ½, au kiosque Bellecour. Le programme sera absolument supérieur. L'Harmonie municipale se fera entendre dans : L'ouverture de Tannhauser, la Rhapsodie hongroise n° 2, de Listz ; le 4e de « Manon » (scène de Saint-Sulpice) ;« Samson et Dalila », bugle solo, M. Couvert. Pour la première fois, MM. Védrine et Ballario, les deux clarinettistes virtuoses, exécuteront à l'unisson le fameux 7e solo de Klosé avec accompagnement de toute la musique. M. Bloch fils se fera également entendre dans la Fantaisie hongroise pour grande flûte de Doppler. L'Harmonie Lyonnaise chantera les chœurs d'une grande fantaisie sur « Faust », accompagnée par notre brillante musique officielle (ensemble 150 exécutants)

Lyon - Rickshas chinois (pousse-pousse) en 1914 sur la place Bellecour, près du Corps de garde — Harmonie municipale de Lyon dirigée par Charles Fargues
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Quelques concerts de bienfaisance sur le Kiosque de Bellecour pendant le conflit 1914-1918
23 mai 1916 — Concert public et gratuit. Pour distraire les militaires blessés et convalescents, les Sociétés Union musicale et Philharmonique italienne donneront des auditions musicales tous les dimanches, de 16 à 18 heures, au kiosque Bellecour. Premier concert, dimanche 28 courant, anniversaire de l'entrée de l'Italie en guerre pour son indépendance et pour la civilisation latine.
Jeudi, 1er juin, Fête nationale italienne, grand concert à la même heure et à la même place.

3 juin 1918 — La Fête italienne de Bellecour Le concert donnée hier, au kiosque de Bellecour, par l'Union musicale italienne, à l'occasion de la Fête nationale de notre alliée, a obtenu un grand succès ; temps superbe, foule immense. Le général Ebener, M. et Mme Rault M. et Mme Herriot, M. Mordini, consul d'Italie ; de nombreux officiers et soldats italiens, en garnison à Lyon, les consuls des nations alliées y assistaient. Le concert était donné au profit des familles nécessiteuses des mobilisés italiens de Lyon : la recette a dû être fructueuse, et nous nous en réjouissons.

17 juin 1920 — Les concerts militaires reprennent au Kiosque de Bellecour, à l’issue du conflit
— La musique du 99e régiment d'infanterie a repris ses concerts publics à partir d'aujourd'hui. Ces concerts auront lieu deux fois par semaines : le jeudi, de 10 à 17 heures, au kiosque de la place Bellecour ; le dimanche, de 20 h. 30 à 21 h.30, au kiosque de la place Morand.

Lyon - Foire de Lyon sur la place Bellecour du 1er au 15 mars 1920
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11 juin 1922 — L’Harmonie Italienne en concert sous le Kiosque Bellecour
— Voici le programme du concert que donnera l'Harmonie Italienne, le dimanche 11 courant, sous le Kiosque de la place Bellecour, de 5 heures à 6 heures, sous la direction du maestro Luciano de Girolamo : 1. Italia Novo, marche. — 2. Saul, ouverture. Bazzini. — 3. L'Arlésienne, 2e suite. Bizet. — 4. Prière et danse du temple. Grieg. — 5. La Gazza Ladra. Rossini.

2 août 1924 — L'Harmonie du P.-L -M. en concert sous le kiosque
— Concert au kiosque Bellecour. Voici le programme du concert qui sera donné aujourd'hui, à 20 h. 30, avec le concours de l'Harmonie du P.-L -M., directeur M. Hillaret.
Allegro militaire (X.). — Ouverture de concert (L. Blémant.). — Amabilis, grande valse (Bonalet). — Intermezzo de l'Arlésienne (Bizet). — Les Géants, symphonie (Janin-Joubert). — Les Cloches de Corneville (Planquette).


Lyon - L'Heure de la musique au kiosque Bellecour - Le coin des babys à Bellecour, kiosque à musique
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28 mai 1927 — Le Kiosque de Bellecour accueille les Accordéonistes Limousins
— C'est aujourd'hui samedi, à 20 h. 30, au kiosque Bellecour, qu'aura lieu le premier concert des Accordéonistes Limousins. Cette société mixte, composée de vingt dames parées suivant la coutume du pays, et de vingt Limousins exécuteront sur leurs instruments, les morceaux du meilleur choix, dont le programme est le suivant : Gurdunum (allegro), C. Dupas. — Les Cloches (fantaisie), Blémant. — Célèbre Largo (fantaisie), Haëndel. — Les Echos du Midi (fantaisie), Kelsen. — Les Boys-Scout (marche), Novelacque. — Spearmint (allegro), Turine.

4 juin 1932 — La Fanfare Gibbs donne un concert au kiosque
— Voici le programme du concert de gala que donnera demain la fanfare Gibbs, à 21 heures au kiosque de la place Bellecour.
Première partie. — 1. Les Allobroges (défilé). Parot — 2. L'originale (fantaisie). C. Lasson, directeur de la Fanfare Gibbs. — 3. Marche dauphinoise (défilé avec cors). C. Lasson. — 4. Les échos du Languedoc (trompes de chasse. Cantin. — 5. Le moulin de la Vierge (trompes de chasse). Cantin.
Deuxième partie. — 6. Salut à Lyon (pas redoublé avec trompettes). C. Lasson. — 7. La babillarde (polka pour piston), soliste Vandendaele. Gamot. — 8. Les diables bleus (marche avec clairons, trompettes). Courtade. — 9. Sur les bords de l'Océan (fantaisie), soliste Gamot. C. Lasson. — 10 Le petit Rombach (pas redoublé). C. Lasson.


18 mai 1933 — L’Harmonie municipale en concert place Bellecour
— Harmonie Municipale. Programme du concert public du jeudi 18 mai, place Bellecour à 20 h. 45 : 1. Ouverture de Benvenuto Cellini. Berlioz. — 2. Prélude d'Axel, Alexandre Georges. — 3. L'Apprenti sorcier (scherzo), Dukas. — 4. Rapsodie sur des thèmes populaires. Ph. Gaubort, a) Dans la Montagne, b) Fête. — 5. Suite Algérienne. Saint-Saëns, a) Rêverie du soir, b) Marche militaire française.

27 juin 1935 — Concert de la musique du 99e R.I. au kiosque
— Musique du 99e R. I. Programme du jeudi 27 juin. Kiosque Bellecour, de 16 à 17 heures : 1.Marches officielles belges : 1° Marche du Vieux Bruxelles ; 2° Exposition internationale 1935. — 2. L'Italienne à Alger, ouverture (Rossini). — 3. Le Pays du sourire, fantaisie (Fr. Lehar). — 4. Chant sans paroles (Tchaïkowsky). — 5. Amour et Printemps, valse (Waldteufel). — 6. Le gai Hussard, marche (P. Linck).

Lyon - La Maison Dorée et le Kiosque à musique (cliché Jules Sylvestre vers 1930) — Le Kiosque à musique de la Promenade Bellecour
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22 mai 1938 — L’Harmonie Chorale de Monplaisir et la Chorale La Cécilienne de Lyon au Kiosque de Bellecour.
— Harmonie Chorale de Monplaisir et la Chorale La Cécilienne de Lyon. Ces deux excellentes sociétés toutes réunies sous la baguette de leur chef, M. Ch. Couix, donneront un concert vocal le dimanche 22 mai 1935, à 6 heures au kiosque place Bellecour. Elles se feront entendre dans plusieurs chœurs de choix, de nombreux solistes de ces deux sociétés se feront également entendre.

1er juillet 1939 — Concert de l’Harmonie du Rhône, place Bellecour
— Ce soir, à 20 h. 45, place Bellecour, audition de l'Harmonie du Rhône (directeur. M. Gaston Billet). Au programme : Le Père la Victoire, marche française (L. Ganne). — La Voix des cloches (Luigini). — Ciboulette, sélection. (Reynaldo Hahn). — Danses hongroises, 5 et 6 [Brahms). — Rose-monde, ouverture (Fr. Schubert).

18 juillet 1939 — L’Union des Sociétés Musicales de Lyon et l'Harmonie de Villeurbanne en concert au Kiosque
— Concert Bellecour. Ce soir mardi à 20 h. 45 audition de l'Union des Sociétés Musicales de Lyon et Agglomération avec le concours de l'Harmonie de Villeurbanne directeur M. Rivier. Au programme :
Marche Parisienne (Rattier). — La Grande Duchesse (Offenbach). — Suite Orientale (F. Popy). — Coppélia, ballet (Léo Delibes). — O ma charmante valse (G. Allier).

Quelques concerts sont encore donnés sur le Kiosque à musique Bellecour durant la seconde guerre mondiale
26 juin 1942 — Concerts Publics. Samedi soir, à 20 h. 30, au kiosque de Bellecour, concert donné par la Fanfare Lyonnaise, directeur M. Bonneton : 1. Marche de la Fanfare Lyonnaise, A. Bonneton. — 2. Ouverture de Mireille. Ch. Gounod. — 3. Les Erinnyes (divertissement). Massenet. — 4. Fantaisie de Concert (saxo, solo, M. Fardel), Wettge. — 5. Marche Lorraine. L. Ganne.
19 et 20 juin 1943 — Au kiosque Bellecour. Samedi 19 et dimanche 20 Juin à 16 h. 30, au kiosque Bellecour, grands concerts symphoniques par l'orchestre de l’Opéra de Lyon, sous la direction de MM. P, Cruchon et A. Cluytens et avec le concours de M. Rendu et Mlle Vautenin.
10 et 11 juin 1944 — Kiosque Bellecour. Samedi 10 et dimanche 11, à 16 heures 30, concert par l’Orchestre de l’Opéra, direction Marcel Fichefet.

Lyon - De Gaulle discourant sur la place Bellecour, le 20 septembre 1947, devant une marée humaine ; vue de la Maison Dorée
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

Plan d’ensemble de Lyon et de La Guillotière en 1848, avec implantation de tous les futurs kiosques à musique (► ICI)

II - Lyon - Place Morand (6e arrondissement)
Première partie


LYON - Place Morand - Le Kiosque
(RHÔNE)
Le quartier des Brotteaux, dépendant de la commune de la Guillotière, se situe sur la rive gauche du Rhône, face à l’entrée de la presqu’île lyonnaise. La majeure partie du territoire des Brotteaux, longeant le fleuve et par conséquent sujet à de fréquentes inondations, appartient depuis 1737 à l’Hôtel-Dieu qui y fait bâtir, au cours des années suivantes, une vingtaine de bâtiments dont le sol est affermé pour une durée de neuf ans. L’Hôpital de la Part-Dieu, destiné à accueillir malades, pauvres et pèlerins, est, quant à lui, édifié sur la Guillotière, en vis-à-vis de l’Hôtel-Dieu situé sur la presqu’île lyonnaise.
L’Hôtel-Dieu obtient, par lettres-patentes de mars 1743, l’autorisation d’installer des bacs ou des trailles permettant de franchir le Rhône, depuis la porte du pont de la Guillotière jusqu’à la porte de Saint-Clair, moyennant neuf deniers pour le passage des
Gens de pied ; l’administration de l’Hôtel-Dieu fait établir, à sa charge, des quais pour l’accès et l’embarquement des passagers. Ces bacs, également utilisés pour le transport du bois à brûler, des marchandises, des bêtes de charge et des voitures, permettent, en outre, aux lyonnais, d’accéder à la plaine, les autres portes de Lyon débouchant toutes sur les montagnes.
En 1762, le recteur de l’Hôtel Dieu décide de faire défricher et aplanir le terrain des Brotteaux situé à l’alentour de l’Hôpital et y fait tracer deux grandes allées de 40 pieds de large, plantées d’ormeaux, l’une perpendiculaire au fleuve, vis-à-vis de la rue du Puits-Gaillot sur la presqu’île, la seconde croisant la première, parallèle au Rhône et rejoignant la grande rue de la Guillotière. Des massifs de muriers viennent agrémenter ces promenades. Ces divers aménagements sont réalisés pour soixante mille livres.
Le 3 juillet 1765, l’architecte Jean-Antoine Morand (1727-1794) et son épouse font l’acquisition d’un pré dit le Pré-Deschamps, d’une superficie de cinquante bicherées (six hectares et demi) auprès de Michel Deschamps, moyennant 24.000 livres. Ce pré jouxtant la limite orientale des terrains appartenant au domaine de la Part-Dieu, est situé exactement au bout de l’allée arborée que les hospices viennent d’aménager.
C’est le début d’une lutte incessante entre le sieur Morand et l’Hôtel-Dieu qui prétend que Morand n’a fait cette acquisition que dans le but de récolter la plus-value que lui procureront les travaux de viabilité financés par l’Hôtel-Dieu. Aussi, dès le lendemain de cette cession, le recteur de l’Hôtel-Dieu charge l’architecte Melchior Munet (1698-1771) de faire édifier un « Hôtel », en plein centre de l’allée et à son extrémité, au-devant du terrain Morand, de manière à en masquer la vue et l’accès. Cela n’empêchera pas Morand de faire construire sa demeure « La Paisible » sur le Pré-Deschamps où il viendra habiter à compter du 17 juin 1776.

Plan du quartier Les Brotteaux à La Guillotière, dressé par Antoine Morand en 1772
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Jean-Antoine Morand, ne se laissant pas impressionner par le tout puissant Hôtel-Dieu, sort de ses cartons ses grands projets : la construction d’un pont en bois sur le Rhône et le plan du futur lotissement des terrains du quartier des Brotteaux.
Là encore, les intentions de l’architecte sont très mal perçues par l’Hôtel-Dieu qui tentera, en vain, d’empêcher la construction de ce
pont très élégant en bois, pavé et mastiqué (en fait le pont sera doté de pavés posés dans un bain de ciment), dont l’édification est autorisée par le Consulat le 4 janvier 1771, avec un droit de péage accordé pour 99 ans. Le bois de chêne nécessaire à cette construction est commandé au négociant Denis Pabot le 17 mars 1772 pour être livré sur une période de dix-huit mois :
Deux cents pilotis, à raison de dix livres pièce ;
Six mille pieds de moises débitées à vive arrette, à raison de douze sols le pied ;
Douze mille pieds de plateaux de quatre pouces d'épaisseur, à raison de six sols le pied courant ;
Deux cents pièces de douze pouces sur treize d'équarrissage, à raison de vingt-cinq sols le pied ;
Cent pièces de douze pouces sur treize d'équarrissage, à raison de trente sols le pied.

Aidé financièrement par de nombreux commanditaires, Morand fixe l’emplacement du futur édifice, dont le coût s’élèvera au final à 438.000 livres, face à la grande allée plantée des Brotteaux pour rejoindre la porte Saint-Clair de la presqu’île, près de la rue du Puits-Gaillot.

Lyon La Guillotière - Premier pont Saint-Clair, en bois, rebaptisé pont Morand en 1788
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En février 1772, se voyant prochainement dépouillés du conséquent revenu procuré par leurs bacs et trailles — 20.437 livres par an en moyenne —, les administrateurs de l’Hôtel-Dieu font une requête, réclamant une rente équivalente aux recettes perdues ; ils obtiendront, en 1773, de la société Morand, Ballet et compagnie, concessionnaire du pont, en tout et pour tout, une indemnisation de 22.200 livres pour accorder la jouissance des terrains des Brotteaux à la Compagnie afin de faciliter les travaux du pont, notamment pour y entreposer ses matériaux et y installer un atelier, et d’autre part pour la cession des bacs à la Compagnie.

Par ordonnance du 24 mars 1775, les concessionnaires du Pont dit Saint-Clair, sont autorisés à procéder à l’ouverture
au Public et aux Gens de pied seulement, laquelle ouverture n’est effective que le mardi 28 mars 1775. Le tarif du passage des Gens de pied sur le pont est fixé à six deniers, contre neuf deniers, le prix qu’il en coûtait pour le transport par le bac de l’Hôtel-Dieu.
Une seconde ordonnance, datée du 13 mars 1776, autorise
les Gens à cheval, Bêtes de somme et Voitures, à emprunter le Pont Saint-Clair. Il en coûte 9 deniers pour le gros bétail non chargé, 3 deniers pour les moutons, chèvres et cochons, 4 sous pour les carrosses avec conducteur, 1 sous et 6 deniers pour un cavalier et son cheval…
Le
Pont Saint-Clair est rebaptisé Pont Morand en 1788.

Lyon La Guillotière - Premier pont Saint-Clair en bois, rebaptisé pont Morand — Bon pour passage des Gens de pied en 1792, six deniers
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Jean-Antoine Morand s’attaque ensuite au grand projet du lotissement du quartier des Brotteaux et profite du passage à Lyon, les 5 et 6 décembre 1775, de Monsieur, frère du roi et de Madame — Louis-Stanislas-Xavier de France, comte de Provence, le futur Louis XVIII —, pour lui présenter, le 6 décembre, son Plan de l’agrandissement de Lyon dans les terrains des Brotteaux, préconisant un quadrillage du quartier en damier.
L’Hôtel-Dieu étant toutefois propriétaire des terrains en question, Morand n’obtiendra pas d’autorisation pour la réalisation de son projet. C’est l’architecte voyer de l’hôpital général de Lyon, Cyr Decrénice (1721-1794) qui, s’inspirant du plan de Morand, dressera en 1780, un
Plan de distribution des terrains des Brotteaux à vendre appartenant à l'Hôpital Général du Grand Hôtel Dieu de Lyon, lequel sera homologué le 4 janvier 1781 par le parlement de Paris pour servir à l’urbanisation du quartier.
En 1783, le nom de Louis XVI est attribué à la place des Brotteaux faisant face à l’entrée du pont Saint-Clair.
Le 19 janvier 1784, a lieu dans le Pré Deschamps de Jean-Antoine Morand, l’atterrissage du ballon
La Flesselle (Flézel), lâché seize minutes auparavant à partir du champ des Brotteaux situé devant le café d’Antonio Spréafico (1), à bord duquel étaient montés sept voyageurs dont les célèbres Joseph-Michel Montgolfier et Jean-François Pilâtre de Rozier.
Six mois plus tard, le 4 juin 1784, La Gustave, un second aérostat décolle du même champ des Brotteaux, avec à son bord l’aéronaute Elisabeth Tible et M. Fleurant, peintre de Lyon. L’atterrissage sera plus mouvementé puisque le ballon éclatera et s’enflammera à son arrivée.

Lyon La Guillotière - Aérostat « la Flezel » de Montgolfier l’aîné, parti des Brotteaux le 19 janvier 1784 — Ballon aérostatique « La Gustave » aux Brotteaux le 4 juin 1784
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Le plan des Brotteaux de Cyr Decrénice est suivi de la vente par l’Hôtel-Dieu, entre 1781 et 1790, de quelques terrains y figurant. Mais, les constructions y seront retardées par la révolution et par les innombrables ventes foncières consécutives aux saisies des biens ecclésiastiques.
Inévitablement, la
place Louis XVI est débaptisée, devenant la place du Pont Morand ou place des Brotteaux.

Morand tout comme Decrénice, pris dans la tourmente meurtrière des fanatiques révolutionnaires, vont faire partie de la même charrette : le 23 nivôse de l’an II (12 janvier 1794), Cyr Decrénice est fusillé avec 28 autres de ses co-détenus, tandis que 13 autres victimes sont guillotinées. Tous ont été condamnés à mort à
« Commune-Affranchie » (le ridicule nom attribué à Lyon pendant cette période) en raison de leur appartenance à la contre-révolution.
Douze jours après Decrénice, le 5 pluviôse de l’an II (24 janvier 1794, Jean-Antoine Morand est guillotiné à « Commune-Affranchie » (ci-devant Lyon) avec 7 autres condamnés, tandis que 32 victimes sont fusillées. La maison de Morand du Pré Deschamps avait été détruite l’année précédente par l’armée révolutionnaire parisienne.
Le pont garde toutefois sa dénomination de « pont Morand », comme l’atteste la loi du 30 fructidor an 4 (16 septembre 1796) qui permet aux concessionnaires dudit pont d’augmenter, pendant une période de cinq années, le tarif du péage des personnes à pied qui passe ainsi à 5 centimes ou un sol, les chevaux et voitures étant rehaussés dans la même proportion.


Plan de La Guillotière, quartier des Brotteaux en 1827
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Les Hospices continuent à céder par masses les terrains des Brotteaux, et, entre 1810 et 1820, de nombreuses constructions sont réalisées suivant le plan Decrénice, autour de la place, laquelle reprend son nom initial de Louis XVI, et le long de la grande Allée devenue le Cours Morand : au vu du plan cadastral de la Guillotière réalisé en 1824, seul environ un tiers des lots reste inoccupé.
Rapidement, dans le même temps, Les Brotteaux se couvrent de cafés, de cabarets et de guinguettes, attirant à la belle saison, les foules lyonnaises dominicales.
Deux vastes parcs d’attraction viennent s’installer de part et d’autre du cours du Trocadéro qui prolonge le Cours Morand, à l’exact emplacement du Pré que Jean-Antoine Morand avait acquis auprès de Michel Deschamps.
Le premier de ces parcs,
les Montagnes Françaises, dirigé par Simon Arban, de son état artificier de la ville de Lyon, ouvre ses portes le dimanche 17 juin 1821 et promet, au sein de son jardin, jeux, courses de chars, montagnes russes, divertissements, fêtes et feux d’artifices.
L’ouverture du second de ces jardins,
l’Elysée Lyonnais, ne tarde pas ; en septembre 1821, le père Simonard publie le programme de ses spectacles annonçant de grandes fêtes et de grandes illuminations, de la bonne musique militaire, des Promenades aériennes aux grandes Montagnes, des Expériences aérosta-pyrotechniques avec départ de chauve-souris, de grands Exercices sur la corde par la famille Longuemare, une grande Ascension dans un brillant Feu d'artifice, une séance au Théâtre Pupi Napolitani…
Les deux compères Arban et Simonard s’associent en 1823, et ouvrent alternativement leurs parcs.
Arban annonce le 18 avril 1826 que les Montagnes Françaises vont disparaître sous la hache des démolisseurs à la fin de l’été et, en juillet ce sont les frères Franconi qui viennent y installer leur cirque pour quelques représentations.
Le 25 août 1826, Arban et sa société des Montagnes Françaises, accusant un passif de plus de cinquante-deux mille francs, se retrouve au tribunal de commerce, mais finit par trouver, l’année suivante, un repreneur du nom de Maréchal qui continue à faire de ce parc,
un but de promenade et un lieu d’agrément.
L’Elysée lyonnais est définitivement fermé à la suite de la saisie, suivie de vente à la criée du matériel de son locataire, Zacharie Ravillard, se déroulant le 10 janvier 1828. (2) L’année suivante, une société de capitalistes des plus honorables tente l’installation de « moulins à vapeur » sur l’emplacement de l’ancien Elysée Lyonnais…
Les Montagnes françaises continuent à organiser quelques spectacles et concerts, ainsi que des exhibitions de cirque occasionnelles jusqu’au 21 septembre 1835, date à laquelle tout son matériel est saisi et vendu
aux enchères et en détail. (3)

Lyon - Le Pont Morand et le quai de l'Est ; vue de la place Louis XVI (place Morand)
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Nous nous sommes légèrement éloignés, mais pas trop, du sujet de nos recherches, la grande place Louis XVI. Celle-ci, aménagée en quatre carrés gazonnés, est également parfois appelée place du marché ou encore place du Pont Morand.
Outrepassant ses pouvoirs, Henry Vitton (1793-1834) — maire de la Guillotière de 1823 à 1834 qui sera tué en duel en janvier 1834 à la suite d’une querelle politique élevée au café —, décide, en juin 1827, qu’une partie de la place Louis XVI sera offerte aux marchands forains, afin qu’ils y aménagent leurs barraques et leurs attractions. C’était sans compter les pleins pouvoirs dont dispose le préfet du Rhône qui, reprenant ses prérogatives, envoie les gendarmes le 13 juin 1827 sur ladite place et fait déménager tout ce beau monde au cours d’Angoulême (anciennement Quai de la Charité), sur la rive droite lyonnaise.
La même année, une grande Ménagerie présentant serpents et crocodiles, tenue par Mme Tournaire, est installée, durant plusieurs mois sur la place Louis XVI, à côté du café Français.

A la suite des émeutes lyonnaises des 21 22 et 23 novembre 1831, deux très grandes baraques — une au nord pour l’artillerie, celle du midi pour l’infanterie — sont construites sur la place Louis XVI, servant de caserne afin de prévenir et réprimer toute nouvelle insurrection ; dans le même temps un corps de garde coexiste avec ces deux casernes, au centre de la place Louis XVI. Il va sans dire que les quatre carrés gazonnés ne sont plus qu’un souvenir et que l’installation, en août 1840, de quatre nouvelles colonnes lampadaires alimentées au gaz sur la place, ne changeront pas grand-chose à son aspect désolé.

Dès 1836, des riverains se plaignent de la présence insalubre de ces baraquements et demandent leur démolition, préconisant que les militaires qui les occupent soient affectés aux forts près de Villeurbanne. La baraque de l’artillerie est enfin rasée en avril 1843 ; celle de l’infanterie est maintenue, en attendant qu’un nouveau corps de garde, qu’il est prévu de construire à la tête du pont Morand, vienne remplacer celui existant sur la place.
Comme prévu, un pavillon pour le nouveau corps de garde est mis en chantier en juin 1843, près de l’entrée sud du pont Morand. Les travaux sont achevés en novembre 1844 ; la dernière baraque et la
vilaine construction de l’ancien corps de garde sont démolis en mai 1845.
Les carrés de pelouse de la place Louis XVI sont aussitôt restaurés comme l’atteste le Censeur de Lyon :
cette vaste place couverte de verdure et bordée d'élégantes maisons est maintenant d'un aspect ravissant.
Le maire de la Guillotière, Jacques Bernard, faisant feu de tout bois, décide d’affermer à un quidam ces compartiments de gazon, pour cent cinquante francs, lequel va y faire paître ses rosses, provoquant un tollé parmi les habitants des Brotteaux. Jacques Bernard, revenu à la raison, va aussitôt mettre un terme à ce désordre en interdisant le pacage sur les terrains publics.

LYON - Pont Morand, Quai de Retz
La presqu’île de Lyon, vue de la place Louis XVI (place Morand)
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Lors de la proclamation de la seconde république de 1848, on s’empresse de procéder au remplacement de nombreuses rues et places de la ville ayant trait à la royauté. Le citoyen Louis Marigné, nommé maire provisoire de la Guillotière, publie le 7 juin, la liste d’une vingtaine de ces modifications et notamment la rue Madame qui devient rue Molière ; la rue Monsieur, rue Bertholet ; avenue des Martyrs, avenue de la Concorde ; cours Bourbon, cours de l'Egalité ; et bien entendu la place Louis XVI à laquelle est substituée la place Béranger.
Le choix de ce chansonnier pour rebaptiser cette place est dû à Paul-François Castellan, lui-même chansonnier, qui faisait partie du Comité exécutif de Lyon.
Le nom de Béranger attribué à cette vaste place des Brotteaux sera de courte durée puisque, dès 1853, celle-ci est à nouveau dénommée place Louis XVI. (4)

Dès le 18 juillet 1833, le conseil municipal de Lyon a des visées d’annexion sur ses faubourgs situés sur les communes de La Guillotière, de la Croix-Rousse, de Serin, de Saint-Clair et de Vaise.
Le 24 mars 1852, la commune de La Guillotière et son quartier des Brotteaux tombe dans l’escarcelle de la métropole lyonnaise. Tout d’abord rattachés au 3e arrondissement, les Brotteaux et le Parc de la Tête d’Or constitueront ensuite le 6ème arrondissement.

La suppression des péages des ponts Morand (ex pont Saint-Clair), Lafayette, Saint-Clair (second ouvrage portant ce nom) et de l’Hôtel-Dieu est décidée par décret impérial du 25 août 1860 et une somme de cinq millions cinq cent mille francs est affectée par l’Etat à l’achat desdits péages. Afin de commémorer cet évènement, une souscription est organisée dans le 3e arrondissement, dans le but d’élever un monument perpétuant le souvenir de l’affranchissement de ces péages. Le conseil municipal ayant accepté, le 16 février 1861, une somme de 55.000 francs, montant de ces souscriptions, charge la Commission des travaux du projet du futur monument. Cette dernière dresse son rapport le 8 novembre 1861 et opte pour l’érection, au centre de la place Louis XVI, d’une Fontaine monumentale symbolisant la Ville de Lyon, dont l’architecte en chef Tony Desjardins (1814-1882) a dressé les plans et a établi un devis s’élevant à 97.694 frs 55 (59.233 frs 15 pour la partie artistique et 38.461 frs 40 pour la partie grosse maçonnerie et canalisation).
Le conseil municipal accepte cette proposition le 15 novembre 1861, et vote un crédit de manière à parfaire cette souscription. L’exécution de ce monument, réalisé en pierre de Chaumeyrac, près de Valence, et en marbre de Carrare pour la seule statue, est confiée au sculpteur Guillaume Bonnet (1820-1873).
Commencée en février 1863, la fontaine monumentale est inaugurée sur la place Louix XVI, le 15 août 1865 ; entourée de ses cinq putti exécutés par le sculpteur François-Edouard Clauses (1824-1884), représentant les cinq arrondissements existant à cette date, la statue centrale représentant la Ville de Lyon est tout d’abord le modèle en plâtre réalisé par Bonnet. Son modèle définitif en marbre ne sera installé qu’en août 1867.

Lyon - Fontaine de la Place Morand (cliché Rigouard, Cparama)
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Les nombreuses musiques militaires lyonnaises que nous avons évoquées à propos de la place Bellecour, se produisent alternativement, sur les diverses place Lyonnaises, depuis le début des années 1860 : ainsi, à dater du 16 avril 1863, ces phalanges musicales jouent de quatre à cinq heures du soir tous les lundi, mercredi, jeudi et dimanche sur la place Louis XVI ; les jeudi et dimanche, place des Chartreux ; les jeudi et dimanche, place des Terreaux ; le dimanche au Jardin des Plantes et tous les jours place Bellecour.
Le 22 février 1871, à l’occasion du nouveau régime politique, la place Louis XVI est rebaptisée Place Morand, nom de son inventeur.
Un premier
Kiosque à musique en bois, précaire et démontable, est installé sur la place Morand pour les concerts militaires, depuis 1879, attesté notamment pendant toute la saison estivale de 1882 et sur lequel les régiments se produisent maintenant tous les soirs à huit heures.

Le 1er avril 1881, la Compagnie des omnibus et tramways de Lyon inaugure sa ligne 7 reliant Perrache aux Brotteaux, passant par le pont Morand et traversant de part en part la place Morand et le cours éponyme. Tout d’abord tracté par des chevaux, ce tramway sera électrifié en 1899.

Lyon - Place Morand, le Tramway et la Fontaine
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Cafés, brasserie et buvettes fleurissent sur la place Morand (Louis XVI) : sur vingt numéros que compte cette place, neuf y sont installés en 1881 (huit en 1869). Deux de ces établissements — la Brasserie du Bas-Rhin de M. Bertin (M. Wurm en 1869) n° 3 place Morand et le Café du Luxembourg de M. Deville (exploité par MM. Mazoyer et Chambouvet en 1879) au n° 1 place Morand —, afin de s’attacher la fidélité des fanfares militaires et par conséquent de rabattre la clientèle devant leurs terrasses, déposent une requête, le 11 avril 1883, auprès du docteur Antoine Gailleton (1829-1904), maire de Lyon de 1881 à 1900, afin de faire construire, à leur frais, un Kiosque à musique permanent, au-devant de leur commerce sur la place.
Le 7 mai 1883, le maire charge la Commission des travaux publics de traiter l’affaire et, le 11 mai, après lecture du rapport de M. Chaboud, il est décidé d’autoriser les sieurs Deville et Bertin à faire édifier un
Kiosque à musique en bois, avec toiture en zinc, au-devant de leurs terrasses sur le terre-plein nord de la place, moyennant le paiement d’une redevance annuelle de 120 francs pour occupation du sol.
Rapidement construit par l’entreprise de menuiserie Chavanne et veuve Dugoujon installée 45 rue de la Vitriolerie, ce kiosque octogonal de quinze mètres de diamètre avec toiture zinguée et soubassement en maçonnerie, est inauguré dès le 31 mai 1883.


Lyon - La Place Morand et ses commerces en 1873
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A l’instar des Concerts-Bellecour d’Édouard Mangin, Antony Lamotte (1819-1912), célèbre chef d’orchestre (5), va instaurer, les Concerts-populaires-Morand, le temps de la saison 1885, sur le Kiosque des sieurs Bertin et Deville. Sollicité à cet effet, le conseil municipal autorise Antony Lamotte, le 23 juin 1885, à installer une palissade mobile à claire-voie autour dudit kiosque, afin de créer une enceinte réservée aux concerts, moyennant une redevance de 100 francs pour la durée de cette concession et un droit d’entrée de 25 centimes par personne ; la brasserie du Bas-Rhin de M. Bertin est en outre autorisée à placer quarante tables dans l’enceinte pendant les auditions musicales. Ces Concerts-Morand dirigés par Antony Lamotte se dérouleront ainsi tous les soirs, de 8 h. ½ à 10 h. ½, jusqu’au 15 septembre 1885.

Le Pont Morand présentant de sérieux signes de vétusté et de dangerosité, la municipalité envisage son remplacement dès 1880. Pour compliquer sa tâche, il en est de même de son voisin le pont Lafayette (pont du Concert). Il est tout d’abord envisagé de procéder à leur remplacement par des ponts en pierre, mais au vu du coût, il est décidé qu’ils seront métalliques.
De janvier à mars 1886, une passerelle en bois de sept mètres de large est édifiée à trente mètres en amont du pont Morand, sur laquelle est installée provisoirement deux lignes de tramways. Adjugés le 4 août 1886, les travaux de démolition commencent le 19 août pour s’achever fin novembre ; les madriers de chêne démontés sont transportés à Oullins, débités en morceaux carrés à l’usage des chantiers de la Compagnie P-L-M.
La construction des deux nouveaux ponts à structure métallique Morand et Lafayette est adjugée, le 8 juin 1887, aux entreprises de M. Schneider du Creusot, et à Fives-Lille (établissement de Givors) qui concouraient ensemble, pour un prix global de 4.556.683 fr. 73, incluant les travaux de maçonnerie sous-traités à un certain M. Mortier, non prédestiné.
Le nouveau pont Morand est inauguré le 14 juillet 1890.

Lyon - Le Pont Morand, vue vers la place Morand (cliché Rigouard, Cparama)
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A la demande de la municipalité, l’ingénieur en chef de la voirie de Lyon, Claude Clavenad (1853-1932) établit un projet détaillé et chiffré, en vue de transformer la place Morand et dépose son rapport auprès du Conseil municipal le 8 février 1892.
Clavenad propose de faire édifier
deux Kiosques à musique (l’ancien kiosque des sieurs Bertin et Deville étant à présent démoli) situés l’un au nord et l’autre au sud de la place Morand, et de procéder : à la réfection et au pavage des chaussées ; au remaniement complet des appareils d'éclairage et d'arrosage de la voie publique ; à l’aménagement de jardins agrémentés de bosquets à la place des quatre carrés autour de la fontaine centrale ; à la replantation en tranchées de l’ensemble des arbres de la place. Le devis initial de 156.790 francs prévoit :
Les deux Kiosques à musique pour 10.000 francs (cinq mille francs chacun) ;
Les Plantations d’arbres et de bosquets, jardins et système arrosage : 67.000 francs ;
Le Pavage des chaussées et les trottoirs : 62.000 francs ;
L’Eclairage : 7.790 francs.
Alors qu’il semblait enterré, ce projet refait surface, accompagné d’une présentation du maire Gailleton du 7 novembre 1892. Le dossier est ensuite transmis à la Commission des travaux publics qui dresse son rapport. Enfin, lors de la session du conseil municipal du 8 mai 1893, le devis et les plans de Claude Clavenad sont adoptés sans modifications.
Les travaux sont commencés en mai 1893, à commencer par la plantation d’arbres, le pavage des chaussées et l’élargissement (seize mètres au lieu de onze) de l’allée centrale au droit du pont Morand passant par la fontaine et joignant le cours Morand.
Le rapport du nouvel ingénieur en chef de la voirie, Eugène Résal (6), présenté en session du conseil du 13 novembre 1894, dresse l’état d’avancement des travaux de la place Morand et précise qu’il reste à réaliser les plantations relatives à la création des deux jardins nord et sud et la construction respective des deux Kiosques à musique, laquelle sera
confiée aux entrepreneurs adjudicataires de l’entretien. La continuation des travaux est votée, en dépit des véhémentes protestations d’un des conseillers municipaux, un certain Grossetête.
Les comptes de la municipalité, pour l’année 1895, indiquent qu’on a payé une somme de 3.720 frs 69 à titre d’acompte pour la ferronnerie relative aux travaux des deux kiosques à musique, dont
la construction est retardée par des difficultés de toute nature, soulevées par l’entrepreneur de menuiserie contre lequel on a dû recourir aux mesures coercitives du cahier des charges.
Le 17 mars 1896, une pétition rédigée par les contribuables et commerçants habitant le quartier de la place Morand, est adressée au Conseil municipal demandant que les ordres soient donnés pour la reprise des travaux et l’achèvement des Kiosques à musique. En réponse, le maire prend note de cette demande.
Les deux kiosques à musique octogonaux, se faisant face au sud et au nord de la place Morand, sont enfin achevés en juin 1896, inaugurés par un concert de l’Harmonie municipale donné le 2 juillet. Construits à l’identique, les deux édicules sont similaires à celui de la place Bellecour érigé en 1876. Tout comme celui-ci, leur socle en pierre ne comporte aucun garde-corps ; un petit escalier de quatre marches y donne accès ; leurs colonnes sont en fonte, leur toiture en zinc est ornée sur son pourtour d’un lambrequin : un jardinet arboré et une grille avec un portillon entourent chacun d’eux.
La municipalité arrête définitivement, le 31 décembre 1896, le décompte des dépenses consacrées à l’édification des kiosques pour un montant total de 12.118 fr. 58 : ferronnerie : 2.785 fr. 40 ; peinture et zinguerie : 3.242 fr. 86 ; menuiserie : 3.701 fr. 87 ; maçonnerie : 1.362 fr. 24 ; fourniture de plantes autour des kiosques : 944 fr. 80 ; location de bâches pour les kiosques : 81 fr. 41.

LYON - La Place Morand et les Jardins (vue des deux Kiosques à musique de la place Morand)
Lyon - La Place Morand et les Jardins (1917).jpg
Lyon - La Place Morand et les Jardins (1917).jpg (238.62 Kio) Vu 8958 fois

Alors que le kiosque à musique de la place Bellecour est fréquenté par les musiques militaires et les Concerts-Bellecour d’Edouard Mangin (lequel habitait précisément au 17 de la place Morand) et de ses successeurs, les concerts donnés sur les kiosques de la place Morand sont partagés alternativement entre l’Harmonie municipale et les diverses fanfares des régiments d’infanterie. A notre connaissance, aucune place, hormis lors des festivals musicaux et expositions nationales ou internationales, ne semble avoir disposé de deux kiosques fixes, permettant de jouer simultanément : la place Morand est vraisemblablement un cas unique.

De part et d’autre de la fontaine centrale de la place, MM. Bret et Reverchon sont chacun titulaires d’une concession accordée par la municipalité pour l’exploitation de leur commerce de fleurs. Le 5 mai 1913, le conseil municipal décide de faire édifier huit kiosques pour la vente des fleurs : quatre sur la place Morand, quatre autres sur la place Bellecour ; un devis de 56.846 frs 96, y compris 10% pour imprévus est établi par l’architecte Charles Meysson (1869-1947).
Le 4 novembre 1913, le Conseil lance un concours pour la construction de ces Kiosques à fleurs, uniquement pour la partie charpente métallique et clôture en fer (2.347 fr 82 et 371 fr 18 pour chaque kiosque) et pour le revêtement en faïence des édicules (1.000 frs par kiosque) ; la partie maçonnerie-peinture-charpente en bois-plâtrerie-vitrerie-zinguerie est confiée aux
entrepreneurs adjudicataires de l’entretien des bâtiments communaux.
Le 16 février 1914, Bret et Reverchon obtiennent une prorogation d’un an de la concession des emplacements des futurs kiosques à fleurs de la place Morand (côté nord et sud), à effet du 1er janvier.
La construction de quatre kiosques à fleurs seulement au lieu des huit prévus (deux sur la place Morand, deux sur la place Bellecour) est adjugée le 1er mars 1914 à l’entreprise Brizon et fils de Villeurbanne, pour 18.000 francs (charpente métallique, serrurerie et clôtures en fer) et aux Etablissements Muller d’Ivry-le-Port pour 9.840 francs (travaux de revêtements en faïence de grès flammé et cérame).

Lyon - Place Morand, les deux kiosques à fleurs édifiés de part et d'autre de la Fontaine — Un des deux Kiosques à fleurs de la place Morand
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Après le conflit de 1914-1918, les Kiosques à musique de la place Morand continuent à être fréquentés par les phalanges civiles, mais vont perdre une grande partie des concerts militaires.

Depuis le 25 septembre 1940, la
Délégation spéciale remplace, à Lyon, le Conseil municipal. Le 6 février 1941, son président, Georges Cohendy, ayant « vraisemblablement du temps libre », dresse un rapport et propose de modifier le nom de l’avenue de Saxe par l’avenue Maréchal-de-Saxe et d’attribuer le nom de Maréchal-Lyautey à l’avenue de Saxe prolongée qui portait en fait le nom d’avenue Jean-Jaurès depuis 1914. Ce rapport est entériné par un vote, le 7 février. Le 24 janvier 1941, sur la suggestion du même Cohendy, le conseil municipal avait attribué le nom de maréchal Pétain au cours et à la place Morand, mais Pétain avait aussitôt fait connaître son refus.
Le 6 décembre 1944, la Commission municipale d’attribution du nom des rues et places propose de réattribuer le nom de Jean-Jaurès à l’avenue Maréchal-Lyautey et ne sachant trop que faire de Lyautey, décide de sacrifier le cours Morand en lui donnant le nom de cours Lyautey ; devant les récriminations des commerçants, c’est la place Morand qui est rebaptisée
place Maréchal-Lyautey, par décision du Conseil municipal du 11 décembre.

Le pont Morand, dynamité par les allemands le 1er septembre 1944, sera reconstruit en 1948.
En décembre 1946 a lieu, sur la place Morand-Lyautey, face au pont Morand, l’inauguration du buste de Joseph Serlin (1868-1944), homme politique tué par balles le 7 janvier. Ce monument est dû aux sculpteurs Jean-Louis Chorel (1875-1946) et Francisque Lapandéry (1910-1961).
Les deux kiosques à musique ont été rasés par la municipalité au détour des années 1960.
Kiosques supprimés.


voir ici Place Lyautey-Morand de Lyon sans kiosques à musique, aujourd'hui. ► (1/2) ► (2/2)
► Buste Serlin et fontaine place Lyautey
► Kiosque à fleurs place Lyautey

LYON - Place Morand - Le Kiosque
Lyon - Place Morand - Le Kiosque (1931).jpg
Lyon - Place Morand - Le Kiosque (1931).jpg (172.63 Kio) Vu 8958 fois
publié par Jean-Marc

(1) Antoine-Pierre dit Antonio Spréafico avait acquis en 1775, auprès d’Eugène-Antoine Morand, un terrain adjacent au sien, aux Brotteaux, moyennant 18.250 livres. Spréafico y installe, à cet emplacement son café qui deviendra le « Jardin de Flore ».

(2) Inventaire du matériel de l’Elysée Lyonnais vendu aux enchères le 10 janvier 1828
1° une rotonde plafonnée, couverte, à seize colonnes, avec bancs et orchestre ;
2° un amphithéâtre, garni de 18 rangs de bancs, d'une enceinte, d'un orchestre de deux rangs de bancs en contrebas d'icelui, et d'une loge couverte à deux pants ;
3° quatre échoppes, le tout monté en bois sapin.

(3) Inventaire du matériel des Montagnes Françaises saisi et vendu aux enchères et en détail le 21 septembre 1835
Une palissade extérieure en bois de chêne et sapin ;
Un bâtiment à colonnade en bois et briquetage, servant de café et susceptible d'être transporté ; une chaîne de manège de la longueur de 300 pieds environ ;
Un manège, roues d'engrenage et accessoires ;
Six chars à quatre places, eu fer, fonte, bois, el en très bon état ;
Une pompe et ses tuyaux eu fonte.
Il sera formé un grand nombre de lots de tous les pieux, travons et planches en bois de chêne et sapin, provenant de la démolition des Montagnes, et pouvant être employés la plus grande partie à d'autres constructions, le reste comme bois de chauffage.
Une grande quantité d'arbres de diverses espèces, tels que peupliers, sycomores, acacias, mûriers, etc. etc., la plupart susceptibles d'être transplantés, et dont on formera des lots au gré des acheteurs.

(4) La Place Louis XVI rebaptisée place Pierre Jean de Béranger (et non Joseph Béranger)
Paul-François Castellan (1787-1853), chansonnier, était surnommé le Béranger lyonnais. Siégeant à Lyon, au Comité exécutif, il est chargé, en 1848, de la ridicule mesure que l'on reproche à tous les partis vainqueurs, le changement de noms de certaines de nos rues et places. A ce titre, il s’occupe de celles de la commune de la Guillotière et donne le nom de son ami Pierre Jean de Béranger (1780-1857) à la place Louis XVI.
Ce choix de Béranger, chansonnier, pour la place Louis XVI, est également attesté par l’Annuaire administratif et commercial de Lyon et du département du Rhône de 1852 : en 1848,
la démagogie avait substitué au nom du roi martyr celui de Béranger, ce chansonnier sceptique, l'un des principaux démoralisateurs de la génération actuelle.
Le fabricant de Balances-Bascules, Joseph Béranger (1802-1870), n’a donc strictement rien à voir avec la place Louis XVI. Ce Béranger était installé depuis 1827 au n° 2 rue des Forces, près la place de la Fromagerie à Lyon. De juin 1835 à juin 1836, Béranger est associé avec M. Maag, rue d'Enghien, maison Laffite, aux Brotteaux-lès-Lyon, auteur de perfectionnements d’un système des bascules brevetés sous le nom de Béranger et Maag. M. Maag, précise, dans une publication, que ces inventions sont les siennes et que Béranger n’y a pris aucune part.
Le 1er juillet 1839, Joseph Béranger s’associe avec Claude Falcot et fonde la société en nom collectif Béranger et compagnie, dont le siège social est situé aux Brotteaux, à la Guillotière, au 10 cours Trocadéro.
Béranger ne lésine pas sur les gros encarts publicitaires tels que :
La maison Béranger et Cie, de Lyon, déjà connue pour la bonne confection des Balances-Bascules et autres instruments de pesage, vient d'obtenir un nouveau brevet de quinze ans qui la met à même d'offrir pour le pesage des voitures, pour poids public et pour le commerce, tout ce qu'il y a de plus parfait en Balances-Bascules, à des prix modérés. (11 octobre 1840).
Ses magasins changent fréquemment de place. On le retrouve au 1 rue Dubois en 1840, 21 rue Centrale en 1849, 87 rue Centrale en 1853.
Le 29 août 1855, le tribunal de commerce de Lyon prononce la dissolution de la société en nom collectif Béranger et Cie. Ses brevets seront repris par l’Usine de la Mulatière (maison Catanot, Béranger et Grobon) en 1857.


(5) Antony Lamotte (1819-1912) compositeur et chef d’orchestre, était connu aux Brotteaux, depuis 1854, pour organiser des bals masqués, notamment lors de la mi-carême, à l’Alcazar, bâti en 1850 à la place de l’ancien Colisée au coin de la rue Montgolfier et de la place des Hospices. Démoli en 1877 pour faire place à l’Eglise de la Rédemption, l’Alcazar est transféré en 1878 au 34 rue de Sèze, à l'emplacement de l'ancienne Rotonde.
Antony Lamotte tiendra régulièrement ces bals et farandoles de l’Alcazar, très prisés par les lyonnais, jusqu’en mars 1884.

(6) Claude Clavenad (1853-1932), ingénieur en chef de la voirie de Lyon depuis le 1er septembre 1885, est le concepteur, avec Ernest Fabrègue, du nouveau pont du Midi sur le Rhône, devenu le pont Galliéni en 1917, inauguré le 13 juillet 1891.
Clavenad sera révoqué pour avoir fait acte de candidature aux élections législatives de la 5e circonscription de Lyon du 20 août 1893, et sera remplacé en septembre à son poste par Eugène Résal.
Clavenad est décoré de la légion d’honneur en janvier 1900.

à suivre deuxième partie Place Morand .../...
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

II - Lyon - Place Morand (6e arrondissement)
Deuxième partie


16 février 1822 — En dépit des réclamations, le tarif du péage du Pont Morand n’est pas diminué
— Lorsque les actionnaires du Pont Morand obtinrent en 1796, un doublement de péage, pendant cinq ans, pour dédommagement de la privation de péage qu'ils avaient éprouvée, depuis le mois d'octobre 1795, jusqu'en octobre 1796, et des dégradations faites à leur pont, cette faveur particulière, dont les annales de la révolution n'offrent aucun autre exemple, n'excita ni murmure, ni jalousie de la part des propriétaires habitans des Brotteaux, qui, à la même époque, avaient perdu leurs meubles, effets et marchandises, et avaient eu leurs maisons brûlées ou démolies, tant il est vrai de dire que la justice, même inégalement distribuée, a toujours des droits à nos hommages.
Le 23 avril 1802, les actionnaires obtinrent, pour cinq ans, une prorogation de ce doublement de péage ; en 1807, une autre de dix ans ; en 1817, une quatrième de cinq ans.
Ainsi, successivement, les prorogations ont étendu le doublement aux 25 années, qui échoiront le premier de juin 1822.
La ville de Lyon, par une délibération de son conseil municipal du 27 de novembre 1821, a formé la demande que ce doublement cesse en juin 1822.
Le conseil municipal de la Guillotière, par sa délibération 29, a formé la même demande.


Lyon La Guillotière - Premier pont Morand en bois — Ordonnance Louis-Philippe du 14 janvier 1831 autorisant le relèvement des tarifs du péage du pont Morand
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20 avril 1822 — L’Elysée Lyonnais attire les foules aux Brotteaux de la Guillotière
— Depuis l'ouverture de l’Elysée Lyonnais, le public s'y porte en foule. Le Directeur de cet établissement n'a rien négligé pour obtenir ce Succès. Son local considérablement agrandi, présente maintenant l'aspect d'un vaste jardin orné de diverses pièces d'eau. Au lieu où était la première montagne, il en a élevé une nouvelle, d'une extrême rapidité pour varier les plaisirs des amateurs d'une grande vélocité.
Durant la belle saison, les spectacles seront très-variés. Les témoignages de satisfaction donnés à la famille Longuemare, l'année dernière, ont décidé à engager de nouveau ces Acrobates célèbres. M. Gerlier continuera d'être chargé des grands effets pyrotechniques. Diverses pièces de son invention seront présentées au public dans le cours de la belle saison. Flatté de l'accueil favorable qu'il a reçu, cet artiste lyonnais espère, par ses soins et son travail, continuer à mériter des suffrages qui lui seront chers.
M. Lejeune, propriétaire d'un intéressant Cosmorama, contribuera aux fêtes par une foule de nouveautés. Un spectacle de tableaux animés en grand, un physicien et ventriloque, diverses pantomimes bouffonnes, des illuminations bien soignées, une bonne musique, et quantité de jeux d'exercice, tels sont les agrémens qui orneront les fêtes de l'Elysée.


18 avril 1826 — Alors que l’Elysée Lyonnais fermera définitivement ses portes le 10 janvier 1828, les Montagnes Françaises résisteront encore quelque temps, en dépit des annonces alarmantes, et tireront le rideau final le 21 septembre 1835
— Les Brotteaux ont repris faveur. Déjà leurs promenades sont couvertes de nos nombreux citadins. Les Montagnes ont fait leur ouverture. Il faut se hâter de jouir des agrémens que procurent ces élégans jardins, puisque la hache des démolitions va faire disparaître ces vains asiles à la fin de l’été.
L'Elysée lyonnais a voulu joindre cette année un attrait de plus aux différens jeux qui fixaient les amateurs dans son enceinte. Une rotonde vient d'y être établie ; elle est destinée à la tenue d'un bal champêtre. Ou était justement étonné de voir le peuple jouir seul du plaisir de la danse dans les jardins des Brotteaux, qui lui sont réservés. La bonne société méritait bien qu'on lui ménageât une semblable récréation, pendant les beaux jours. Tandis que nos élégantes de Paris peuvent étaler leurs charmes dans les bals champêtres, Lyon serait seul privé de cet avantage. L'Elysée lyonnais s'est chargé de réparer cet oubli, et ses bals sont annoncés. Espérons qu'ils sauront réunir une bonne compagnie, et que la mode viendra leur donner la sanction de la vogue.


Juin 1827 — La Grande ménagerie de Mme Tournaire, installée sur la place Louis XVI (place Morand) est exposée tous les jours
— Les sieurs Thomas Gulley et Smitt, de Londres, ont l'honneur d'offrir au public une superbe collection de serpens vivans, ouverte sur la place Louis XVI, aux Brotteaux, à côté du café Français, tous les jours depuis 11 heures du matin jusqu'à 8 heures du soir, et composée ainsi qu'il suit :
1° Le serpent à sonnettes, le seul qui ait paru en France depuis 25 ans ; 2° le serpent Anaconda ; 3° le Boa Constrictor ; 4° le serpent brodé ; 5° le serpent arlequin.
De plus, deux crocodiles du Nil ; la tête d'un chef indien.
On y voit aussi une géante, haute de 6 pieds 6 pouces, âgée de dix-huit ans, native de la Frise orientale.
Prix des places : Premières, 15 sous ; secondes, 10 sous ; troisièmes, 5 sous.
On donne à manger aux serpens tous les jeudis à 3 heures.


23 juillet 1828 — Les guinguettes et salles de danse des Brotteaux sont parfois un peu trop animées !
— Il existe aux Brotteaux, à Lyon dans l'allée Morand, une salle de danse tenue par le sieur Baboula, et qui a pour enseigne au Char d'Apollon. Des militaires et des gens du peuple composent la société de danseurs qui s'y réunit. Cette société est parfois un peu turbulente.
Dimanche dernier, une rixe s'est élevée au Char d'Apollon ; la femme Baboula a été maltraitée et il n'a pas fallu moins que l'intervention du commissaire de police et de la garde pour mettre fin au tumulte, dont le principal moteur était un nommé Iacre, dit Patte-en-chien, crocheteur surnuméraire sur le port du Temple. Ce Iacre avait eu, il y a quelques années, avec le sieur Baboula, une dispute à la suite de laquelle il avait été complètement battu ; Baboula avait expié sa victoire par six mois de prison. Mais le vindicatif Pas-tant-chien ne paraît pas satisfait, il ne fréquente la salle de danse de son antagoniste que pour y élever du tumulte et en provoquer la fermeture ; il a toujours soin de s'esquiver au moment où la garde arrive et il revient quand elle s'est éloignée. On a remarqué parmi ses affidés, au nombre d'une vingtaine le nommé Alexis Rochette forçat libéré.
Comme il faut des plaisirs pour toutes les classes, MM. les militaires de la garnison seraient désolés si l'on fermait leur salle de danse favorite.


28 août 1830 — Diorama installé sur la place Louis XVI
— Diorama départemental d’après MM. Bouton et Daguerre. M. Coutolen a l'honneur d'informer MM. les Lyonnais, que, d'après l'accueil flatteur dont il a été honoré dans les principales villes de France, telles que Rouen , Nantes, Metz, Strasbourg, etc., où il a exposé son diaporama, il est venu en cette ville pour faire jouir les habitans de Lyon d'un spectacle aussi nouveau qu'extraordinaire ; il est exposé dans un vaste local élevé à cet effet, place Louis XVI , en sortant du pont Morand, à droite, aux Brotteaux.
L'ouverture en aura lieu dimanche 29 août 1830. Des affiches placées en ville donneront les détails des tableaux qui composent la première collection. Il ose espérer que la beauté des tableaux, le choix des sujets lui mériteront de MM. les amateurs la même bienveillance qu'il a obtenue dans les villes précédentes.


Lyon - Place Morand
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23 mars 1836 — Doléances des riverains de la place Louis XVI contre la présence des ignobles baraquements militaires qui obstruent la place
MM. les propriétaires et locataires des maisons sises sur la place Louis XVI, à la descente du pont Morand, aux Brotteaux, ont vainement, jusqu'à ce jour, adressé leurs plaintes à l'autorité supérieure pour se voir débarrassés des ignobles baraques servant de casernes qui obstruent cette belle place et qui ne sont maintenant d'aucune utilité, les passions politiques et le danger des émeutes n'étant plus à craindre actuellement à Lyon. Ils n'ont reçu aucune réponse ni favorable, ni défavorable, et cependant il y a violation flagrante du droit de propriété, puisque les terrains qui environnent la place ont été vendus sous condition expresse que jamais aucune construction ne s'élèverait sur la place. On ne s'est même pas donné la peine d'exproprier les propriétaires comme cela se pratique à la place Louis XVIII, près de Perrache, pour la construction de l'entrepôt des vins. En outre, le voisinage de ces casernes est très-insalubre â cause des lieux d'aisance construits au-devant des maisons sans aucune précaution et contrairement aux ordonnances de voirie ; pendant l'été, les exhalaisons en sont insupportables ; ne serait-il pas temps que l'autorité militaire fit démolir ces baraques et assignât des logemens plus sains aux militaires qui les occupent, en les distribuant dans les nombreux forts que l'on a construits près de Villeurbanne.

7 août 1836 — Séances de prestidigitation sur la place Louis XVI
— Soirées amusantes. M. Heil, premier prestidigitateur de la cour de Bavière, donnera tous les soirs des représentations de l'Homme mort et vivant, la Corbeille de fleurs, etc. , et illusions cotoptriques, et le pouvoir de la Magie blanche dévoilée; prix des places : premières , 1 fr. ; secondes, 50 cent.; parterre,
25 cent. Les bureaux seront ouverts à 7 heures du soir, et l'on commencera à 8 heures, place Louis XVI, en face du pont Morand, aux Brotteaux.


11 février 1841 — Nouveau marché aux fleurs aux Brotteaux, place Louis XVI
— Fleurs aux Brotteaux. Le public est prévenu qu'un nouveau Marché aux Fleurs vient d'être établi aux Brotteaux, place Louis XVI. MM. les amateurs y trouveront un assortiment complet de plantes en tous genres.

13 novembre 1845 — Des rosses paissent sur les carrés de gazon de la place Louis XVI
— Les habitants des Brotteaux se plaignent, dans les termes les plus vifs, de l'étrange destination que l'administration municipale de la Guillotière vient de donner aux compartiments de gazon qui occupent le centre de la place Louis XVI. Pour en tirer parti, on les a loués à un habitant qui les utilise en y faisant paître des rosses qui offrent aux nombreux promeneurs de ce quartier élégant un aspect qui n'a rien de très agréable. Cette destination, au surplus, n'a rien d'accidentel, puisqu'une somme de 150 f. est portée au budget de cette commune pour prix de fermage de cette propriété.
Nous aimons à croire qu'en y réfléchissant mûrement, l'administration et le conseil municipal de la Guillotière trouveront une manière plus convenable d'utiliser cet espace.


La vogue et ses saltimbanques s’installent sur la place Béranger (place Louis XVI)
27 octobre 1848 — Les Brotteaux vont aussi avoir leur vogue, qui commencera, dit-on, dimanche prochain et durera quinze jours. On travaille à élever des baraques en planches sur la place Béranger, autour des carrés de gazon.
28 octobre 1848 — Les saltimbanques de la Croix-Rousse ont déjà procédé à leur installation sur la place Béranger (ci-devant place Louis XVI).

31 mai 1849 — Un café et une laiterie suisse sont affermés par la municipalité sur la place Béranger (Louis XVI)
— Il doit y avoir aujourd'hui une réunion des propriétaires des Brotteaux pour protester contre une décision récente du conseil municipal de la Guillotière, qui a loué les carrés de gazon de la place Béranger, pour y établir un café et une laiterie suisse.
Dans le temps, déjà, de vives réclamations s'étaient élevées contre la construction des casernes en planches que l'autorité militaire avait fait bâtir sur ce même emplacement. MM. les propriétaires, outre l'inconvénient d'écraser une place magnifique, nient à la ville le droit de disposer d'emplacements accordés dans le temps par les hospices, pour une destination spéciale que nul n'a le droit de changer.


Le Cosmorama succède au Diorama de 1830 sur la place Louis XVI
22 octobre 1854 — Aujourd'hui dimanche, 22 octobre, ouverture du Cosmorama de M. Romualdo Gallici, place Louis XVI, aux Brotteaux. Cette remarquable galerie, qui se distingue de la foule des spectacles de ce genre par ses ingénieuses combinaisons et un véritable cachet artistique, est visible tous les jours, de dix heures du matin à neuf heures du soir. Prix des places : pendant le jour, 60 c ; le soir, 75 c.
26 novembre 1854 — Le Cosmorama de M. Romualdo Gallici obtient le succès que nous lui avions prédit ; tous les Lyonnais veulent se donner le plaisir de voyager à peu de frais et sans fatigue dans tous ces pays vantés par les historiens et les poètes ; on passe sans transition, sans avoir à subir les mille tracasseries d'un-voyage, des neiges du nord au chaud soleil de l'Italie ; on saute de Jérusalem à Berlin, et cette promenade commode se ressemble par l'émotion et l'étonnement qu'on éprouve à la vue de chaque nouveau point de vue. Le Cosmorama de M. Gallici est situé à l'angle de la rue Malesherbes et de la place Louis XVI (Brotteaux).
Incessamment le Cosmorama changera ses tableaux. Il est visible tous les jours de 10 heures du matin jusqu'à 4 heures après midi et de 5 heures à 9 heures du soir, avec grande illumination.
Le prix d'entrée est annoncé sur les nouvelles affiches.
Sur cette même place Louis XVI se trouve un Musée de figures en cire, que nous engageons fortement nos lecteurs à visiter. Ce Musée se distingue de ses rivaux par la fidélité historique des figures, la richesse des costumes et la variété des personnages.


Les musiques militaires jouent sur la place Louis XVI quatre fois par semaine
16 avril 1863 — A dater du 16 courant, les musiques joueront, de quatre à cinq heures du soir, sur les places et aux jours indiqués ci-après, savoir : Bellecour, tous les jours ; Place Louis XVI, les dimanche, lundi, mercredi et jeudi ; Chartreux, dimanche et jeudi ; Terreaux, dimanche et jeudis Jardin des Plantes, dimanche (fanfare).
15 mai 1865 — L'événement musical de la semaine est la fanfare du 6e lanciers. Cette fanfare, fort originale, se compose de seize cors, sonnant à tour de rôle, c'est-à-dire quatre par quatre, des airs de chasse. L'effet est des plus pittoresques. Cette fanfare s'est fait entendre sur la place Louis XVI, aux Brotteaux, et son succès a été des plus complets.

25 juillet 1865 — La vogue annuelle de la place Louis XVI ne satisfait pas tout le monde
— Un certain nombre de personnes habitant les Brotteaux signent en ce moment une pétition à M. le sénateur préfet du Rhône, pour demander que la vogue établie depuis quelques années et qui se tient sur la place Louis XVI et sur le cours Morand, soit, — si elle ne peut être supprimée, — réduite à un temps moins long. Les pétitionnaires font observer que le bruit et le tapage que provoque inévitablement une vogue, sont fort préjudiciables au repos des tranquilles habitants de ce quartier, et ils ajoutent que, dans tous les cas, si, pour respecter des intérêts, on ne peut supprimer cette fête, on pourrait lui assigner pour théâtre les nombreux terrains vagues qui existent encore aux Brotteaux. La pétition dont nous parlons est déposée au café du Grand Orient, où les personnes intéressées pourront la signer jusqu'à mercredi,

15 août 1865 — Inauguration de la fontaine monumentale de la place Louis XVI
— Fontaine commémorative de la place Louis XVI. Cette fontaine a été livrée, le 15 août dernier, aux regards impatients du public ; mais on ne lui a point accordé les honneurs d'une inauguration officielle. À défaut de discours éloquents, le concours empressé de la population a spontanément acquitté le tribut de reconnaissance dû au souverain qui, après avoir affranchi en 1860 les ponts sur le Rhône, vient de compléter ce bienfait en supprimant les péages établis sur la Saône. Depuis cette manifestation, dix jours se sont écoulés, et la plupart de nos concitoyens connaissent la fontaine de la place Louis XVI.
La masse architecturale de la nouvelle fontaine s'élève au centre d'un bassin circulaire superposé à un second bassin de plus grande dimension et dont la margelle est à un mètre environ au-dessus du sol. Ces vasques sont alimentées par des gueules de lions placées à un mètre environ au-dessus de leurs bords supérieurs. Entre ces gueules de lion des putti assis sur des consoles représentent les cinq arrondissements de Lyon.
Nous arrivons au couronnement qui est orné de cinq consoles renversées et surmonté d'un socle servant de support à une statue colossale de la ville de Lyon, haute de 3 mètres 75 c. L'élévation totale du monument, à partir du bassin inférieur, est d'environ 13 mètres.
La nouvelle fontaine est construite tout entière, sauf la statue de la ville de Lyon, en pierre de Chaumeyrac, près Valence.
La statue qui est sous les yeux du public a été faite à la hâte, en plâtre, pour une destination provisoire. Dans quelques mois, elle cédera la place à une statue définitive, taillée dans un magnifique bloc de Carrare. Celle-ci est encore à l'état d'ébauche et, par conséquent, elle comporte toutes les améliorations que l'épreuve qui a lieu en ce moment peut suggérer au statuaire. M. Bonnet saura, nous n'en doutons pas, imprimer au marbre le cachet de perfection qui manque au plâtre.


Lyon - Place Morand et la Fontaine monumentale
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28 avril 1870 — Les Concerts de la place Louis XVI n’ont lieu, à présent, que les dimanches et fêtes
— Les musiques militaires se feront entendre tons les jours, à partir du 1er mai prochain, de six à sept heures du soir, sur la place Bellecour, et les dimanches et jours de fête, à la même heure, sur les places Louis XVI, Napoléon, Jardin-des-Plantes et jardin des Chartreux.

9 juillet 1871 — Concert de la musique du 92e de ligne sur la place Morand, nouveau nom attribué à la place Louis XVI
Programme du dimanche 9 juillet 1872 de six heures à sept heures ½. Place Morand, 92e de ligne. — Chef : M. Dantzer.
1° Allegro militaire. Brunet. — 2° Mariani (ouverture). Auber. — 3° Svasita (Mazurka). Roubier. — 4° Le premier Jour de Bonheur (fantaisie). Auber. — 5° Quadrille. Massat.


1er mai 1872 — Les concerts militaires de la place Morand restent fixés au dimanche
— A partir du 1er mai, les musiques militaires se feront entendre sur les places publiques, de 6 à 7 heures du soir, savoir :
1° Place Bellecour, tous les jours ; 2° Place Morand, tous les dimanches ; 3° Place Perrache, tous les dimanches ; 4° Jardin-des-Plantes, les dimanches 5 et 19 mai. 5° Jardin des Chartreux, les dimanches 12 et 26 mai.

19 octobre 1872 — Les tripots, qui faisaient florès à Lyon, et notamment au Cercle des Brotteaux du 17 place Morand, sont interdits par la préfecture du Rhône
— M. le préfet du Rhône vient de prendre une mesure énergique contre les tripots.
Par un arrêté en date du 16 courant il a prononcé la fermeture immédiate des cercles suivants :
Cercles du Rhône, 22 rue d'Algérie ; Cercle de la Paix, 1 place des Jacobins ; Cercle Français, 6 rue Ste-Catherine ; Cercle des Etrangers, 8 rue St-Dominique ; Cercle Agricole, 13 rue d'Algérie ; Cercle des Brotteaux, 17 place Morand.
Depuis longtemps ces établissements étaient signalés par l'opinion publique comme des tripots.
La mesure qui les frappe a été notifiée ce matin à leurs présidents.


14 novembre 1872 — Le Cercle des Brotteaux du 17 place Morand, dorénavant fermé, alimente les chroniques
— Les Cercles supprimés. — L'abondance des matières nous a empêché de donner l'historique du sixième cercle effondré dans la grande débâcle du mois d'octobre 1872. Le cercle des Brotteaux fondé, sur la place Louis XVI, en 1870, était un cercle en miniature. Tout y était petit. Petit salon de jeu, petit salon de lecture, petite salle à manger, petite salle de billard, et, au milieu de tout cela s’écrasant et se foulant, une nuée de petits rentiers, de petits négociants et de petits entrepreneurs. Mais si le local était étroit, le jeu y était monté sur une grande échelle et le bénéfice tout aussi considérable que dans les grands cercles dont nous avons parlé. Aussi le propriétaire pourrait-il prêter aujourd'hui de l'argent à ceux qui ont fondé le cercle par actions.
La table était mise tous les jours pour les amis ; mais le dîner officiel avait lieu le samedi soir, à six heures. Il faudrait la plume de Brillât-Savarin pour redire les plantureux repas qui s'y donnaient toutes les semaines.
L'arrêté de suppression tombant au milieu de ce clan de joyeux viveurs, comme une bombe inattendue, a surtout bouleversé les ventrus amateurs de la doulce gueuletonnerie et les panses rabelaisiennes vouées à la purée septembrale.
Le cercle était moins joueur, que viveur.
Cependant, il s'y était peuplé, depuis quelque temps, un certain élément de grecs de haute lice, mieux mis et mieux couverts peut-être que dans les autres tripots, mais tout aussi adroits. C'est là ce qui a motivé l'arrêté de M. le préfet du Rhône.
Quoi qu'il en soit, tous les habitués sont dans la désolation, et le grand Douillard-Calypso qui espérait se refaire des 15.000 francs qu'il a perdus, ne peut se consoler du départ d'Ulysse-Baccarat.


27 mars 1873 — La place Morand bénéficie maintenant de deux jours de concerts militaires : les jeudis et dimanches
— À partir du 2 avril les musiques militaires joueront sur les places publiques de 3 à 4 heures, savoir :
Place Bellecour, tous les jours ; Places Morand et Perrache, le dimanche et le jeudi ; Jardin des Plantes et des Chartreux, le dimanche.
À partir du 1er août, les concerts auront lieu de 6 à 7 h. du soir.


Régulièrement des expositions d’horticulture sont organisées sur la place Morand
9 septembre 1875 — Hier se sont ouvertes simultanément les deux expositions de fleurs, fruits, légumes, objets d'art ayant rapport à l'horticulture ; l'une au Palais-des-Arts, l'autre sur la place Morand. Les jurys ont fonctionné hier toute la journée. Aujourd’hui seulement le public sera admis à les visiter toutes deux. Nous avons vu exceptionnellement l'exposition des Brotteaux ; elle est parfaitement installée avec beaucoup de grâce, et comme la disposition d'une moitié de la place Morand en squares improvisés, est une nouveauté charmante, tout le monde s'y porte, et nul doute qu'elle n'ait pour elle l'attrait de l'originalité. Les visiteurs seront certainement frappés de l'habileté avec laquelle on a tiré parti de l'emplacement, et plus particulièrement sur les points réservés aux plantes ornementales.
Depuis le 20 août seulement, les travaux sont commencés, et aujourd'hui un gazon verdoyant couvre comme par enchantement cette place naguère aride ; un élégant bassin est creusé ; une grotte en stalactites artificiels s'élève au milieu des massifs de plantes d'un coloris éclatant ; un joli kiosque en bois rustique, où les visiteurs peuvent se reposer, se fait remarquer en face la maison Saint-Olive. L'appel fait aux amateurs et aux horticulteurs a été entendu. L'exposition actuelle, sur la place Morand, compte déjà plus de 120 exposants, et près de 200 lots.
Le plan de cette exposition est celui de M. Morel, architecte paysagiste, à Vaise.

10 au 15 juin 1880 — L'administration municipale a mis à la disposition de la Société d'horticulture pratique du Rhône, pour son exposition qui aura lieu du 10 au 15 juin 1880, la partie sud de la place Morand. La Société a désigné M. Legrange, horticulteur-paysagiste è Oullins, pour dessiner le plan et organiser cette exposition de 6.000 mètres carrés.
L'entrée principale, sur le cours Morand, fait face à la fontaine monumentale de la ville de Lyon. A cette entrée, donnons un coup d'œil d'ensemble sur l'œuvre de M. Lagrange. Le vaste parallélogramme est clos par des abris contenant les fleurs coupées, les fruits et les objets d'art. Tout à fait à droite et à gauche, et se faisant face, sont élevées deux vastes tentes contenant les richesses horticoles des serres lyonnaises. Une allée de platanes, ornée de deux plates-bandes d'agaves, conduit au secrétariat de la Société. Un massif de mosaïculture termine l'allée. Ces mosaïcultures, composées, l'une en fleurs naturelles, par M. Chrétien, jardinier-chef du parc de la Tête-d'Or, l'autre en arbustes, par MM. Luizet, d'Ecully, ont été très remarquées. A droite et à gauche se trouvent deux jardins de dimensions sensiblement égales. A travers les pelouses et les massifs de ces jardins serpentent deux pièces d'eau interrompues par des rocailles. Des chalets fort élégants sont disséminés çà et là dans l'enceinte. Nous remarquons un pavillon de chasse-modèle, de M. Luizet, très-curieux ; un pavillon-chalet et une grotte dus à M. Ménétrier, de Vaise ; un kiosque de M. Bourget et une grotte da M. Lecomte.
Les instruments aratoires et de jardinage sont nombreux et intéressants à visiter…


6 avril 1884 — Concert de la musique du 140e régiment d’infanterie place Morand
— Place Morand. Musique du 140e régiment d'infanterie, de 4 à 5 heures. Programme : Allegro militaire, Gurtner. — L'Etoile du Nord, Meyerbeer. — Les Cloches de Corneville, Planquette. — Lucie de Lamermoor, Donizetti. — Polka, Sauvan.

2 août 1884 — Concert de l’Harmonie Lyonnaise et de l’Echo de Vaise sur la place Morand
2 août 1884 — Prévu pour le 27 juillet, le concert est remis au 2 août. La fanfare l'Echo de Vaise, dans un but de solidarité, avait organisé pour dimanche dernier une fête de bienfaisance en faveur des familles des victimes de l'épidémie cholérique, au moyen d'un concert qui devait avoir lieu place Morand avec le bienveillant concours désintéressé de l'Harmonie lyonnaise.
Mais, par suite du temps pluvieux, elle a été obligée de renvoyer ce concert au samedi 2 août, à 8 heures du soir.
La place Morand sera donc aujourd'hui le rendez-vous des amateurs de l'art musical comme aussi des personnes bienfaisantes toujours sensibles aux malheurs des familles et des enfants qui sont restés sans soutien et sans ressources.
Espérons donc que ce concert sera un brillant succès pour l'Echo de Vaise et l’Harmonie lyonnaise et en même temps une fête productive pour les malheureuses victimes du Midi.

10 août 1884 — Compte rendu du concert du 2 août. Concert de l'Echo de Vaise, place Morand. Le concert de Bienfaisance, donné au bénéfice des victimes du Choléra de Toulon et Marseille, organisé samedi dernier par l'Echo de Vaise, avec le bienveillant concours de l'Harmonie Lyonnaise, a été favorisé par un temps splendide.
Nous avons eu, une fois de plus, le plaisir d'entendre les morceaux de musique exécutés par l'Echo de Vaise, sous la direction de son habile chef M. Charreton, qui certainement a droit, à juste titre, à nos plus sincères éloges.
Avec un tel directeur, l'Echo de Vaise est appelé à devenir une des premières sociétés musicales de France.
Toutes nos félicitations à ces vaillants chanteurs de l'Harmonie Lyonnaise, qui ont su charmer comme toujours leurs auditeurs par la netteté, la précision et l'ensemble avec lequel les morceaux ont été exécutés.
C'est aussi grâce à la renommée de son excellent directeur, M. Laussel, que l'Harmonie Lyonnaise remporte partout des lauriers.


Lyon - Harmonie Lyonnaise — Concert du 2 août 1884 place Morand
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13 juin 1886 — Grande fête de nuit sur la place Morand
— Les représentations au profit des Fourneaux de la Presse se succèdent fructueuses à l'actif de cette œuvre de bienfaisance. Grâce à la bienveillance de M. Gailleton, le comité organisateur a obtenu que la fête aurait lieu sur la place Morand (carré nord-est). Le programme de cette grande fête de nuit, qui aura lieu le dimanche de la Pentecôte, 13 juin, à 7 heures et demie du soir, est des plus attrayants. Le prix d'entrée sera de 0,50 centime par personne.

Quelques concerts sur la place Morand
6 mars 1887 — Musique du 92e régiment d'infanterie. Place Morand, de 3 à 4 heures : Semiramis, ouverture (Rossini). — Lac Bleu, fantaisie. — Thème varié, pour clarinette. — Cavatine, pour hautbois (Adrier). — La Bavarde, polka pour piston.
17 mars 1887 — Musique militaire (92e de ligne). Place Morand, de 3 à 4 heures. Programme du 17 mars : Le Val d'Andorre, ouverture (Halévy). — Les Ennuyés, fantaisie (Massenet). — Brises d’Italie, fantaisie (Bellini). — La Mâconnaise, fantaisie pour hautbois. — La Marengotte, polka pour piston.
3 septembre 1891 — Harmonie municipale. Place Morand, à 6 heures du soir : Provence, allegro. — Aïda, fantaisie arrangée par A. Mornay. — Lina, polka pour piston. — Les Huguenots, fantaisie. — Le Vaguemestre, allegro.

Achevés en juin 1896, les deux kiosques à musique sont inaugurés le 2 juillet et très fréquentés par l’Harmonie municipale
2 juillet 1896 — Harmonie municipale, kiosque de la place Morand, ce soir à 8 heures ½ : Allegro militaire (Wittmann). — Samson et Dalila, fantaisie (Saint-Saëns). — Espana, valse (Chabrier). — Mireille, fantaisie (Gounod), solistes : MM. Moiroux, Héron, Berthaud, Matillon et Barbarin. — Mazurka (A. Mornay).
20 août 1896 — Le concert de l'Harmonie municipale aura lieu demain jeudi 20 courant, au kiosque sud de la place Morand, à huit heures et demie. Programme : 1. Allegro militaire (Signard). — 2. Faust, introduction et fantaisie (Gounod), arrangée par A. Mornay. Solistes : MM. Descours, Vial et Barbarin. — 3. Yvonette, scène bretonne pour deux hautbois (Pillevestre). Solistes : MM. Moiroux et Myon. — 4. Grande fantaisie sur Sigurd (Reyer), arrangée par Parès. Soliste : M. Matillon. — 5. Polka-mazurka pour piston (Gerin). Solistes : MM. Berthaud et Mouchaud.
5 septembre 1898 — Programme du concert que donnera l'Harmonie municipale le jeudi 8 septembre, sur la place Morand (kiosque nord), à 8 h. ½ du soir : Saint-Galmier (allegro militaire), Destrubé. — Attila (grande fantaisie), Verdi. — Aérienne (valse), Fargues. — Mireille (grande fantaisie), Gounod. — Lina (polka pour piston) Leroux.
5 juillet 1900 — Harmonie Municipale, jeudi 5 juillet, à huit heures et demie du soir, sur la place Morand (kiosque sud), concert public, avec le programme suivant : English (marche). Gache. — Jeanne d'Arc (ouverture) Verdi. — Advienne (valse) Fargues. — Les Vêpres siciliennes (fantaisie). — Verdi. Ninon (polka). Jeandel.
11 juin 1901 — Voici le programme du concert que donnera l'Harmonie municipale le 13 juin, à huit heures et demie du soir, place Morand (kiosque sud) : L'Audacieux (allegro). Leroux. — Rome et Carthage (ouverture). Meister. — Première Symphonie. Saint-Saëns. — La Mascotte (fantaisie). Audran. — Le Vieux Ménétrier (polka). Signard.
5 septembre 1901 — Programme du concert que donnera l'Harmonie municipale, le 5 septembre, à huit heures et demie du soir, place Morand (kiosque sud) : Le Vieux Grognard (allegro) Parès. — Jeanne d'Arc (ouverture) Verdi. — Rose-Mousse (valse) Bosch. — Patrie (fantaisie) Paladilhe. — Marche aux Flambeaux Meyerbeer.
4 juillet 1904 — Programme du concert que donnera l'Harmonie municipale le 7 juillet, à 8 h. ¾ du soir, place du Morand. Kiosque nord : 1. La Greffe (allegro), Etesse. — 2. Guillaume Tell (ouverture), Rossini. — 3. Solo pour hautbois (fantaisie), Colin. — 4. Le Songe (fantaisie), Thomas. — 5. L'Etoile du Nord (fantaisie), Meyerbeer.
23 juillet 1904 — Voici le programme du concert que doit donner ce soir, à 8 heures ½, la Fanfare Lyonnaise, au kiosque de la place Morand (sud) : Première partie : Rhodanusia (marche), Salis. — Fête des Muses (ouverture), Kelsen. — Thannhauser (mosaïque), Wagner. — La Piva (polka pour hautbois).
Deuxième partie : Fantaisie (ballet), Paris. — Gallia, Gounod. — L'Arlésienne, Bizet. -— Satan, Gurtner.

Lyon - Vue des deux kiosques à musique de la place Morand — Kiosque à musique nord, rue Tronchet à gauche et Cours Morand à droite
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Les musiques militaires se produisent sur les Kiosques Morand chaque dimanche
1er juillet 1898 — A partir du 3 juillet, une fanfare de cavalerie se fera entendre sur la place Morand chaque dimanche, de 5 à 6 heures du soir.
3 juillet 1898 — Fanfare du 10e Régiment de Cuirassiers. — Place Morand de 5 à 6 heures. — Programme du 3 juillet 1398 : Le Tapageur, pas redoublé. — La Gazelle, mazurka. — Aida, marche. — Kermesse, polka. — La Nationale, scottisch. — Le vieux loup de mer, pas redoublé.
10 juillet 1898 — Fanfare du 10e Régiment de Cuirassiers, — Place Morand de 5 à 6 heures. — Programme du 2e dragons : Sonnez, trompettes ! allegro (Sambin). — La Couronne d'Or, ouverture (Garnier). — Fleur des Champs, valse (Fayolle). — Fantaisie orientale (Yung). — Vive Saumur ! polka chantée (X.)
20 juin 1904 — A partir du dimanche 19 juin, les musiques militaires se font entendre au kiosque de la place Morand, de 8 à 9 h. ½ du soir, les dimanches et jeudis de chaque semaine.

6 août 1913 — Concert de la Lyre de Perrache sur le kiosque Morand Sud
— Lyre de Perrache. — Place Morand (côté Sud) — Ce soir, à 8 h. 30, concert. — Programme : Le Géant, allegro. — Rose trémière, ouverture. — Vertige, valse. — La Fille du Tambour-Major, fantaisie. — Marche des Fêtards. — Mireille, fantaisie. — Les Huguenots. — Polka des Coiffeurs.

18 au 31 mars 1917 — La seconde foire dite aux échantillons de Lyon, dont une partie se déroule sur la place Morand
— Les stands sont établis sur les deux rives du Rhône. Ils s'étendent, sur la rive gauche, du pont Lafayette au-delà du pont de la Boucle, sur le quai du Parc de la Tête-d'Or. Sur la rive droite, les stands s'échelonnent du pont Galliéni au pont de la Boucle. Trois rangées de baraques se trouvent encore sur le cours de Verdun, ancien cours du Midi, des deux côtés de la gare de Perrache. C'est, au total, sur plus de huit kilomètres que s'étend la Foire de Lyon.
Les baraques sont de trois modèles différents. Les unes, rives du Rhône, sont de jolies constructions en bois, d'un aspect gracieux à l'œil ; les autres, cours de Verdun, construites en dernier lieu devant le nombre toujours croissant d'exposants, sont encore des constructions en bois, mais en bois blanc, plus basses et plus écrasées que leurs sœurs du quai.
Les autres enfin, sont des constructions en ciment armé qui s'élèvent sur le quai de la Tête-d'Or, tout près des grilles du Parc, à l'endroit même où sera édifié le palais de la Foire, en bordure du Rhône, entre le fleuve et la chaussée du quai.
Sur la demande d'un grand nombre d'adhérents qui n'avaient encore pu réunir ce qu'ils comptaient exposer, la Foire, primitivement fixée au 1er mars, fut renvoyée au 18. Cinquante-cinq groupes ont été formés et sont ainsi placés :
Groupe 1. — Industrie de la soie : quai des Brotteaux.
Groupe 2. — Industrie de la laine : quai des Brotteaux, partie sud, et place Morand partie sud.
Groupe 3. — Industrie du chanvre, du coton, du crin, du lin : place Morand.
Groupe 4. — Confections pour hommes et enfants : place Morand, partie nord et quai de l'Est, partie sud. (…)
Demain, dimanche 18 mars, premier jour de la Foire.
Sur la place Morand, dans un stand luxueusement installé, à l'endroit où se trouvait, l'année dernière, le bureau central des Postes et Télégraphes, est le salon des acheteurs, où les exposants et acheteurs, sur présentation de leur carte d'identité délivrée par la Foire pourront venir dicter leur correspondance à une équipe de sténodactylos mise gracieusement à leur entière disposition.
Toujours place Morand, les Compagnies de chemins de fer ont installé un stand où tous renseignements concernant soit les voyages, soit les expéditions seront donnés.

Lyon - Place Morand, Foire aux échantillons du 18 au 31 mars 1917, kiosque à musique
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La musique du 99e régiment d’infanterie est la principale formation militaire à se produire, après guerre, sur les Kiosques à musique de la place Morand
17 juin 1920 — La musique du 99e régiment d'infanterie a repris ses concerts publics à partir d'aujourd'hui. Ces concerts auront lieu deux fois par semaines : le jeudi, de 10 à 17 heures, au kiosque de la place Bellecour ; le dimanche, de 20 h. 30 à 21 h.30, au kiosque de la place Morand.
25 juin 1931 — Musique du 99e R.A. Programme du concert public, kiosque Morand, donné le jeudi 25 juin, à 16 h. : I. « Sambre et Meuse », Planquette. II. « Sang gaulois », Allier. III. — « Scènes Bohémiennes », Bizet. IV. Chant. « Fortunio », « Amadis ». Soliste : Giriat, 1er Prix du Conservatoire de Lyon. V. « Cortège d'athlètes », Vuillemin. VI. « L'Hartmann ». Courtade.
4 juillet 1935 — Musique du 99e R-A. Programme du jeudi 4 juillet. Kiosque Morand, de 16 à 17 heures : 1. Sang Gaulois, marche. Allier. — 2. Béatrix di tenda, ouverture. Bellini. — 3. Sur un marché Persan. Ketelbey. — 4. Déjanire (prélude et cortège), ballet Saint-Saëns. — 5. Les Patineurs, valse Waldteufel. — 6. Tzigane marche, Popy. Le chef de musique : Farigoul.

Lyon - Kiosque terre-plein nord de la Place Morand, au fond à gauche rue Tronchet — Un des deux Kiosques à fleurs de la place Morand
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Quelques concerts de l’Harmonie municipale sur les Kiosques Morand
21 août 1919 — Concert de l'Harmonie Municipale du jeudi 21 août, à 20 h. 45, place Morand (kiosque Nord) : 1. Le Sang gaulois, allegro militaire (Allier). — 2. Ouverture solennelle (Th. Dubois). — 3. Panse persane (E. Guiraud). — 4. Les Contes d'Hoffmann, sélection (Offenbach). — 5. Sylvia, suite symphonique (Léo Delibes) : a) Les chasseresses, yalse lente ; c) Pizziccati ; d) Cortège de Bacchus.
17 juin 1920 — L'Harmonie Municipale donnera un concert ce jeudi 17 juin à 20 h. 30, place Morand : 1. Anniversaire de Naissance (marche militaire), Kuen. — 2. Les Girondins (Ouverture dramatique), Litolff. — 3. Gallia (transcription), Gounod. — 4. Samson et Dalila (Sélection), Saint-Saëns. — 5. Troisième marche aux flambeaux, Meyerbeer.
14 juin 1923 — Harmonie Municipale (Concert Public). Programme du jeudi 14 juin, place Morand (kiosque sud) à 20 h. 45 : 1. The Proppers (marche américaine), Kessinger-Fargues. — 2. Phèdre (ouverture) Massenet. — 3. Symphonie inachevée (1er mouvement) Schubert. — 4. Sigurd (sélection) E. Reyer. — 5. Déjanire (cortège et marche) Saint-Saëns.
15 juin 1939 — Harmonie municipale. Programme du concert de demain jeudi, place Morand, à 20 h. 45 : 1. La Belle Mélusine, ouverture. Mendelssohn. — 2. Carnaval (extrait du ballet de Mirandoline). Mazellier : a) Marche burlesque. ; b) Sérénade. ; c) Forlano. — 3. Fortunio (mosaïque). Messager. — 4. a) Rêverie du soir (A Blidah) ; b) Marche militaire française. St-Saëns.

Lyon - Harmonie municipale — Kiosque à musique terre-plein sud de la place Morand, pharmacie angle rue Molière (ex rue Monsieur)
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5 juillet 1924 — Concert de l’Harmonie du Rhône sur le Kiosque Morand sud
— Harmonie du Rhône. Programme du concert qui sera donné place Morand, kiosque Sud, samedi 5 juillet, à 20 h. 45 : 1. Egmont, ouverture (Beethoven). — 2. Isoline, ballet (Messager). — 3. Lohengrin, fantaisie (Wagner). — 4. Messidor, entr'acte (Bruneau). — 5. Déjanire, marche (Saint-Saëns).

8 juin 1926 — Concert de l’Orphéon Union des sociétés musicales de Lyon sur le Kiosque Morand sud « sans barrière »
— L'Orphéon à Morand. La population lyonnaise est informée que jusqu'à nouvel ordre les concerts offerts par l'Union auront lieu au kiosque sud de la place Morand, sans barrière.
Ce soir (mardi) à 20 h. 30, neuvième audition de l'Union des sociétés musicales de Lyon et agglomération avec l'amical concours de l'Union musicale de Vaise, qui se fera entendre sous la direction de son chef, M. Appourchaux, dans les œuvres de Furgeot, F. Popy, J. Magnieu, Adam, G. Allier, Auber et Savouret.


22 juin 1935 — L’Harmonie municipale de Laon en concert sur le Kiosque Morand
— Le Maire de la ville de Lyon informe ses concitoyens que l’Harmonie Municipale de la ville de Laon (filleule de la Ville de Lyon) viendra tout spécialement se faire entendre dans un concert public, dans un concert public et gratuit demain samedi 22 juin, à 21 heures, au kiosque de la place Morand. Il ne doute pas que les dilettantes et amateurs de bonne musique, réserveront leur meilleur accueil à ce groupement d'élite en venant l'applaudir dans l'exécution d'un programme sélectionné.
L'Harmonie Municipale de la Ville de Laon, sous la direction de M. Fillatre, donnera son concert public, place Morand. Au programme : 1. La Saint Cyrienne (Houziaux). — 2. Ouverture de l'Ambassadrice (Auber). — 3. Les chants Magyars (Fantaisie hongroise) (Tavan). — 4. Colombine (menuet) (Delahaye). — 5. Ballet d'Hamlet (A. Thomas). — 6. Rentrée Triomphale Dreyfus (Farigoul).

26 juin 1935 — Concert des Vrais Amis de la Croix Rousse sur le Kiosque Morand
— Concert à Morand, ce soir mercredi, à 20 heures 30 ; quatrième audition de l'Union des sociétés musicales de Lyon et agglomération, avec le concours de la Fanfare de la Croix-Rousse « Les Vrais Amis » qui exécutera sous la direction de M. Revnaud, les œuvres de A. Petit, Ganne. Bonalet, Martin, F. Popy.

Lyon - Place Morand, Kiosque à musique terre-plein nord et fontaine, quais à gauche — Kiosque à musique nord place Morand
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Quelques concerts de l’Union des Sociétés musicales de Lyon sur le Kiosque Morand
3 juillet 1935 — Concert à Morand. Ce soir mercredi 3 à 20 heures 45, cinquième audition de l'Union des sociétés musicales de Lyon et agglomération, avec le concours de l'Harmonie de l'U.M.A.C, qui se fera entendre sous la direction de M. Tony Descours, les œuvres de F. Popy, A. Richard, Léo Delilbes, Marty, R. Wagner.
14 juin 1939 — Concert Morand. Ce soir à 20 h. 45 audition de l'Union des Sociétés Musicales de Lyon et Agglomération avec le concours de la Lyre de Monplaisir directeur M. Céméno. Au programme : Liberty marche, de Messier. La Traviata, de Verdi. Le Calife de Bagdad, de Boiëldieu. La Palma Habanera, de Corbin.

24 juin 1939 Concert de la Chorale strasbourgeoise sur le Kiosque à musique de la place Morand
— La Chorale strasbourgeoise à Lyon. Cette excellente société chorale (hors concours de l'Association des chorales d'Alsace et de Lorraine), présidée par M. Riegert et dirigée par M. Bour, chef d'orchestre de Radio-Strasbourg et qui compte 140 exécutants donnait samedi dernier, à 21 heures, un magnifique concert au kiosque Morand. Par un programme de choix elle sut charmer le nombreux auditoire qui était, venu pour l'applaudir.
Elle exécuta à la perfection La Marseillaise, à 4 voix d'hommes ; Mon Pays (chant populaire) ; L'invocation de Mozart ; La Villanelle de Massenet ; Le Vieux Chalet de Bovet ; Le Petit Village, de Jacques Dalcroze ; Valse, dialecte de Ch. Sutter.
Après l'exécution, cette phalange de chanteurs était reçue en un vin d'honneur auquel assistaient MM. Girardet président de l'Union des sociétés Musicales de Lyon et Agglomération ; Massimi Antoine, président du Choral de Lyon et de l'Harmonie P. L. M. ; Galliache, président de la Cécilienne de Lyon ; Bonneton, directeur de la Fanfare Lyonnaise, etc.

1er juillet 1939 — Concert de la Phalange symphonique du Rhône sur la place Morand
— Ce soir, à 20 h. 45 place Morand, audition de la Phalange symphonique du Rhône (Directeur M. Sigollet). Au programme : Salut à la Côte-d'Or (Sigolet). — L'Ange d'Amour, grande valse (Bléger). — Fête joyeuse, fantaisie pastorale (Bajus). — Fête militaire, mazurka pour cornet solo. M. Durros soliste (A. Petit). — Marche Américaine (P. Souza).

En plein conflit, des concerts sont encore offerts sur le Kiosque à musique Morand
15 mai 1941 — Harmonie Municipale Concert public. Programme du concert du jeudi 15 mai, place Morand, à 20 h. 30 : 1. Le Troubadour (allegro de concert), Sellenick. — 2. L'ami de la Maison (ouverture), Gréty. — 3. La lettre de Manon. Gillet. — 4. Danses Norvégiennes numéros 1, 2. 3 et 4. Grieg.
26 juin 1942 — Dimanche à 16 h„ place Morand, concert donné par le Cercle Choral de la Demi-Lune, directeurs MM. L. Lanovaz et Aulagne.

Lyon - Buste de Joseph Serlin sur la place Morand - Vue aérienne place Morand vers 1960, kiosques à musique avant leur destruction
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

Plan d’ensemble de Lyon et de La Guillotière en 1848, avec implantation de tous les futurs kiosques à musique (ICI)

III - Exposition universelle et internationale de Lyon 1872 au parc de la Tête d’Or (6e arrondissement)

LYON - Exposition universelle de 1872 - Parvis du Palais de l’Exposition et Kiosque à musique
Antoine Lambert, marchand installé à Lyon dès avant 1530, est propriétaire, entre autres biens, du domaine de la Tête d’Or ou Grange Lambert, un vaste territoire en grande partie inondable, situé sur la rive gauche du Rhône, au nord du futur quartier des Brotteaux et contigu à celui-ci, commune de la Guillotière.
Par succession, ce domaine parvient, pour moitié, à Catherine Lambert, petite fille d’Antoine Lambert, épouse de noble Jean de Rusinand, avocat, remariée en secondes noces à Jacquier de Villiers.
Le 14 février 1637, Catherine Lambert lègue la nue-propriété de ce domaine à l’Hôtel-Dieu de
notre Dame de pitié du pont du Rhône de la ville de Lyon et l’usufruit de celui-ci à son mari de Villiers. Auparavant, dès 1624, l’autre moitié du domaine avait été dévolue aux Jésuites de la maison de Saint-Joseph, par donation des tantes de Catherine Lambert.
En 1661, l’Hôtel-Dieu entre en possession, en pleine propriété, de la partie léguée par Catherine Lambert. Les échevins de Lyon signent une transaction, le 10 juin 1735, avec les Jésuites de Saint-Joseph et obtiennent la seconde moitié de la Tête d’or, moyennant une somme de 3.300 livres tournois et une rente annuelle et perpétuelle de 2.520 livres.
Quatre jours après cette cession, le 14 juin 1735, les échevins lyonnais rétrocèdent à l’Hôtel Dieu, la demie Tête d’Or qu’ils viennent d’acquérir, au prix de 53.700 livres, permettant audit Hôtel-Dieu de réunir les 114 hectares de ce domaine sous sa coupe.

A la suite de l’annexion, le 24 mars 1852, de la commune de La Guillotière à la ville de Lyon, le domaine de la Tête d’Or, dit la Ferme de la Tête d’Or, qui appartient toujours aux Hospices, se trouve d’autant plus convoité par la métropole qui guigne ces immenses terrains. Les Hospices ne seront pas très difficiles à convaincre d’accepter de céder cette réserve foncière, étant donné que Lyon verse chaque année aux hospices une subvention d’un minimum de 150.000 francs pour subvenir à ses besoins de fonctionnement.
Claude-Marius Vaïsse (1799-1864), maire de Lyon depuis 1853, dresse un projet de traité le 22 février 1856, et, le 27 novembre 1856, les Hospices cèdent le domaine de la Tête d’Or à la ville de Lyon, pour 1.250.000 francs, payable en cinquante annuités de 68.400 francs, intérêts de cinq pour cent inclus.


Lyon - Domaine de la Tête d'Or avant la création du Parc (cliché Denis Bühler 1856)
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Cette acquisition étant précisément faite dans le but d’y établir une promenade publique, l’ingénieur Gustave Bonnet (1810-1875) est chargé par le conseil municipal de faire établir les plans du futur Parc paysager de la Tête d’Or réalisés par les architectes Denis et Eugène Bühler et finalisés le 29 septembre 1856. (1)
Dès 1856, de très importants travaux sont réalisés, notamment la construction d’une digue longeant le Rhône, tout au long du Parc, avec les matériaux extraits pour le creusement du lac. Le 6 mars 1857, la municipalité ouvre un crédit de 150.000 francs pour aménager les plantations et le 3 avril, un second crédit de 43.600 francs destiné à l’établissement de serres.
Le 10 juillet 1857, un budget annuel de 25.000 francs est alloué pour l’entretien du parc qui est dès à présent inauguré, avant d’être achevé cinq ans plus tard.

Lyon - Parc paysager de la Tête d’Or, plan Denis et Eugène Bühler 1856
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Un premier projet d’Exposition universelle lyonnaise voit le jour en octobre 1868 et, en décembre, l’architecte Ferdinand Barqui en dresse les premiers plans et esquisses. Il est prévu la construction d’un immense palais de cristal qui s'élèverait à Perrache, occupant tout l'espace compris entre les deux ponts Napoléon, sur le cours de ce nom.
N’ayant pas trouvé de promoteur, ce projet est suivi d’un autre, mis sur pied en mai 1869 par un Comité destiné à promouvoir l’installation de l’
Exposition Universelle et Internationale de Lyon pour 1871 sur le site du Parc de la Tête d’Or, dont la direction est confiée à Paul-Alexandre Nicole, qui a dirigé avec succès, l’année précédente, l’Exposition internationale maritime du Havre du 1er juin au 31 octobre 1868. Arthur Jame est nommé agent général de l’Exposition et l’architecte Jules Chatron (1831-1884) qui en dresse les plans est chargé du suivi de leur réalisation ; un premier devis est établi pour un montant de 3.024.000 francs.
Albert Tharel (1837-1894), également ancien organisateur de l’exposition havraise (2), reprend la direction de la future Exposition lyonnaise et fonde, le 1er août 1869, la Société anonyme de l’Exposition universelle de Lyon ayant son siège social au 44 place Impériale (future place de la République), au capital de 500.000 francs. Cette société, administrée par un conseil de 21 administrateurs, sera définitive constituée en date du 25 janvier 1870. Les administrateurs-actionnaires sont pour la plupart, des commerçants ou industriels de Lyon :

Jules Dabonneau, négociant. — Louis Breguet, fabricant d'appareils télégraphiques. — Joseph-Alphonse Henry, fabricant de soieries. — William Winoe Chocquel, fabricant de tapis. — Jean-Marie Bidon, fabricant de soieries. — Henri Lemoine, fabricant d’ébénisterie. — Jean-François Cochard, tisseur et conseiller municipal. — Albert Marteau, tanneur. — Jacob Zimmermann, tanneur. — Raoul Delamotte, banquier. — Joseph Payraud, fabricant de chocolat. — Eugène Pelpel, distillateur. — Adolphe Cartaz, directeur de la pharmacie centrale, — Sébastien Boullet, Entrepôt des liquides. — Pierre Chatron, rentier. — Eugène Geneste, ingénieur. — Claude Verney, armurier. — Albert Tharel, rédacteur du Moniteur de lu Flotte. — Henri Delattre, manufacturier. — Louis Lémonon, négociant. — Maurice Benier, rentier.

Lyon - Plan dressé par l'architecte Jules Chatron pour l'Exposition universelle de 1871, repoussée en 1872
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Le 17 décembre 1869, le Conseil municipal délibère et autorise la concession de la partie nord du Parc de la Tête d’Or longeant le quai aménagé sur le Rhône, auprès de la Société anonyme de l’Exposition, en vue que celle-ci l’aménage pour une Exposition universelle des produits de l’industrie qui devra se dérouler du 1er mai au 31 octobre 1871. Cette autorisation est confirmée le 25 février 1870 par un bail entre la municipalité et Albert Tharel qui, représentant la Société, dépose 25.000 francs, à titre de cautionnement.

Les galeries d’exposition, le palais central et quelques bâtiments annexes doivent prendre place sur une longueur de mille trois cents mètres sur la digue hémicyclique construite sur le Rhône en 1856. La tâche est confiée à Achille Savy, entrepreneur parisien de charpentes et planchers en fer.
En juin 1870, quelques fausses rumeurs, laissent entendre que
les travaux sont suspendus pour cause de grève ; le 3 juin, Achille Savy dément aussitôt ces annonces sans fondements et annonce que les travaux de maçonnerie de la grande salle des machines sont terminés et que ceux de la partie centrale commenceront dans un mois.

Le 10 juillet 1870, Albert Tharel réunit une trentaine de journalistes parisiens et lyonnais afin d’inaugurer la galerie des machines et la pose de la première pierre de la coupole centrale ; le soir, tout ce beau monde est réuni avec les membres du conseil d'administration et les entrepreneurs des travaux, pour un banquet à l’Hôtel Collet au 62 rue Impériale.

Le conflit franco-allemand 1870-1871 qui commence avec fracas le 19 juillet 1870, met un terme à l’avancement du chantier. Le dimanche 31 juillet 1870, Albert Tharel autorise toutefois le public lyonnais à visiter gratuitement la galerie des machines et le chantier de construction.

Lyon - Exposition 1872 : Galerie des machines - Ascenseur et hangar d'exposition de la machine à vapeur (cliché Paul Duseigneur)
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Au vu des évènements, Albert Tharel obtient de la municipalité, en juin 1871, une prorogation d’un an du traité du 25 février 1870, repoussant ainsi l’Exposition pour l’année 1872 et se voit contraint de commencer à solliciter des subsides pour mener à bien son entreprise. Alors qu’elle n’avait reçu jusqu’à présent qu’une subvention de 20.000 francs provenant de la Société des Agriculteurs de France en 1870, la Société de l’Exposition universelle de Lyon se voit allouer 100.000 francs par le Conseil municipal, puis une aide de 200.000 francs par le Ministère de l’agriculture et du commerce le 30 mars 1872 (loi n° 1017) suivie d’une subvention supplémentaire de 30.000 francs accordée le 12 avril 1872 par le Conseil général du Rhône.
La subvention de l’Etat ne devant être versée qu’après achèvement des bâtiments, la Société de l’Exposition cède cette promesse de subvention à l’entrepreneur Achille Savy qui la rétrocède aux banquiers parisiens A. Delorme et Cie, installés au 18 passage Saulnier. Delorme va immédiatement verser 200.000 francs à Savy, et, du 24 mai au 14 septembre, 500.000 francs, pour faire face aux travaux entrepris.
L’Exposition Universelle et Internationale de Lyon 1872 qui devait initialement accueillir le public le 1er mai, n’ouvre ses portes que le dimanche 2 juin 1872. L’inauguration solennelle se déroule le dimanche 7 juillet.

Lyon - Exposition 1872 : Vue générale du parc de la Tête d'Or et des bâtiments de l'Exposition ; vue des deux kiosques à musique
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Les travaux sont loin d’être achevés lors de l’ouverture de l’exposition faite dans la précipitation et il faudra plusieurs semaines pour les mener à bien.
Le 15 juin,
les Kiosques pour concerts sont construits. On les a établis selon toutes les règles admises en la matière, le fond du kiosque forme une superbe caisse d'harmonie. Les deux Kiosques à musique de l’Exposition sont édifiés de part et d’autre des rocailles disposées sur le parvis du Palais principal. Il est prévu d’y accueillir tous les jours de nombreux concerts. Dès le dimanche 16 juin, la musique militaire étrenne l’un des kiosques.
Edouard Mangin, chef d'orchestre des fameux Concerts de la place Bellecour, vient honorer de sa personne le kiosque de l’Exposition lors de l’inauguration de celle-ci le 7 juillet, accompagné de deux cents exécutants. Cependant, Mangin reste fidèle à Bellecour où ses concerts attirent quotidiennement une foule de spectateurs.
Les diverses musiques de l’Exposition se feront également entendre régulièrement dans la Salle des Concerts située dans la Galerie des produits chimiques.


Lyon - Exposition 1872 - Parvis du Palais de l’Exposition ; Kiosque à musique à droite (cliché Paul Duseigneur)
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L’Exposition Universelle de Lyon, au vu des efforts consentis et des investissements consacrés, n’aura cependant qu’un succès mitigé. Dès sa clôture le 3 novembre 1872, son directeur, Albert Tharel demande une prorogation pour l’année 1873. La remise en état coûteuse des locaux ne permettra, en juillet et août 1873, que d’offrir quelques manifestations évènementielles, alors que les visiteurs se raréfient.
Le 11 août 1873, la messe est dite : la Société de l'Exposition universelle de Lyon est déclarée en faillite, Jules Rolland est nommé syndic. Le 4 décembre 1873 a lieu l’adjudication aux enchères de toutes les constructions qui en dépendent, à charge par les adjudicataires de les enlever à leur frais avant le 28 février 1874.
Le banquier Delorme tentera, en vain de récupérer les avances qu’il a consenties. Le syndic Rolland essaiera de faire porter la responsabilité de la faillite à Albert Tharel mais sera débouté de toutes ses demandes en février 1876.
Kiosque détruit.

Lyon - Exposition 1872 - Parvis du Palais de l’Exposition et vue agrandie du Kiosque à musique à droite (cliché Paul Duseigneur)
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7 février 1870— Albert Tharel se démène, par presse interposée, pour que l’Exposition universelle de Lyon ait lieu
— M. Tharel, directeur de l'Exposition universelle, nous a adressé la semaine dernière une lettre circulaire semblable à celle publiée par nos confrères de Lyon.
Il résulte de la communication de M. Tharel que l'Exposition de Lyon est une chose aujourd'hui définitivement assurée, et qu'elle va entrer en plein dans sa phase de réalisation.
Nous souhaitons comme nous l'avons fait toujours, bonne et heureuse chance à cette entreprise, qui selon nous ne peut être que favorable à la majeure partie des intérêts de notre cité.
27 mars 1870 — Les travaux d’installation de la future Exposition internationale commencent
— L'Exposition de Lyon est en pleine voie d'organisation.
L'arrêté préfectoral est rendu, les travaux sont commencés vers la digue du parc, les murs se couvrent d'affiches, et un gigantesque écriteau avec des lettres longues comme ça, couvre la moitié de la maison de M. Chatron, architecte, place Impériale, 44.
Déjà, nous assure- t-on, les exposants anglais affluent dans les bureaux.
All right ! Tirez les premiers, messieurs les Anglais

3 juin 1870 — De fausses rumeurs circulent concernant une prétendue grève sur le chantier de l’Exposition ; Achille Savy, entrepreneur de ces travaux s’en défend
— Nous recevons la lettre suivante de l’entrepreneur général des travaux de l'Exposition de Lyon :
« Monsieur le rédacteur,
Je lis dans votre numéro de ce jour des indications générales sur la grève des ouvriers maçons de notre ville, suivies de ces mots : « Les travaux sont suspendus dans les chantiers de l’Exposition universelle. »
Je vous serai obligé, monsieur le rédacteur, de vouloir bien informer les lecteurs de votre estimable journal que les travaux de l'Exposition ne sont aucunement interrompus et sont, au contraire, poussés avec la plus grande activité.
Les travaux de maçonnerie de la grande salle des machines sont terminés, ceux de la partie centrale ne pourront être commencés que dans un mois environ ; jusque-là, la présence d'ouvriers maçons sur mes chantiers serait complètement inutile.
Vous m'obligerez personnellement, monsieur le rédacteur, en rectifiant cette erreur certainement involontaire ; et le public apprendra une fois de plus par votre journal que l'œuvre de l'Exposition marche à grands pas, et que ni la fête d'inauguration du 3 juillet prochain ni l'achèvement général des travaux ne seront retardés par quelque cause que ce soit, ayant moi-même prévu le cas de grève et étant en mesure de parer à ces éventualités.
Je vous prie, monsieur le rédacteur en chef, de vouloir bien agréer l'assurance de ma respectueuse considération. Achille Savy, Entrepreneur général des travaux de l'Exposition universelle. »

19 juin 1870 — La galerie des machines, quasiment terminée, la première pierre de la coupole centrale va bientôt être posée
— Il y a longtemps que nous n'avons parlé de l'Exposition universelle de Lyon.
Elle continue son petit train-train, les constructions s'élèvent malgré la grève des maçons, et l'on nous annonce pour le 3 juillet l'inauguration de la galerie des machines et la pose de la première pierre de la coupole centrale.
La direction de l'Exposition organise à cette occasion un grand tralala, et les produits de la fête doivent être consacrés à des œuvres de bienfaisance, notamment à grossir la caisse des Invalides du travail. On ne saurait dans ces conditions souhaiter une trop grosse recette, — attendu que ce ne sont pas les malheureux qui manquent.
Cette inauguration à grand orchestre finira, espérons-le, par convaincre les derniers incrédules sur la réalité de l'exposition de Lyon.

10 juillet 1870 — La presse parisienne et lyonnaise assistent à l’inauguration de la Salle des machines de l’Exposition
— L’Exposition de Lyon. Ce n'est pas une petite affaire que d'ébranler une masse compacte de trente journalistes parisiens pour qui le monde connu et habitable ne s'étend guère au-delà de la ligne des boulevards, et de les emmener à cinq cents kilomètres du café de Madrid ou du café de Suède, — surtout quand le thermomètre marque trente-cinq degrés à l'ombre et soixante au soleil, surtout quand il s'agit de voyager dix heures durant dans les wagons de P. L. M. les mêmes où l'on assassine, les mêmes dont les essieux se rompent, les mêmes qui déraillent, tamponnent, culbutent, etc.
C'est pourtant le miracle qu'a réalisé sans neuvaine M. Tharel, directeur de l'Exposition de Lyon, et après cela nous ne voyons guère que Guzman qui puisse lui être comparé.
Donc, dimanche matin, trente journalistes parisiens représentant le Siècle, la Patrie, la Liberté, la Presse, le Figaro, le Gaulois, la France, le Charivari, Paris-Journal, l’Eclipse, le Peuple Français, le Public, le Réveil, le Petit Journal, la Petite Presse, la Presse russe, l’Illustration anglaise, le New-York Times, le Volontaire, le Journal de l'avenir, la Cloche, le Rappel, etc., toute une salade d'opinions, tout un arc-en-ciel de cocardes, — débarquaient à la gare de Perrache et venaient, au péril de leurs jours, prendre des nouvelles de l'Exposition de Lyon qu'ils ont trouvée en parfait état de santé et en pleine voie de prospérité.
Reçus avec une cordialité confraternelle par M. Tharel, directeur du Moniteur de la Flotte, ces messieurs, après un déjeuner réparateur, se sont rendus, non pas en trois bateaux mais en trois omnibus, sur les terrains de l'Exposition où ils ont pu constater de visu que les constructions s'édifiaient, que les charpentes s'élevaient, et que d'ici à quelques mois les soixante mille mètres carrés concédés à notre great exhibition, seraient dûment couverts et à l'abri de l'intempérie des saisons
Le soir, un banquet réunissait à l'hôtel Collet, journalistes parisiens et lyonnais, membres du conseil d'administration, entrepreneurs des travaux, etc., avec cette recommandation que la politique serait aussi sévèrement bannie de la conversation que les princes d'Orléans du sol français.
Grâce à cette sage précaution, la plus cordiale intimité n'a cessé de régner entre les convives ; au dessert, cette intimité devenait de l'effusion, et si la chanson du Petit Ebéniste n'était pas sur toutes les lèvres, elle était dans tous les cœurs.

Lyon - Exposition 1872 : Bâtiment principal en chantier - Palais principal achevé (cliché Paul Duseigneur)
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24 juillet 1870 — En raison du conflit franco-allemand, Albert Tharel, par décence, reporte la fête qui devait avoir lieu le 31 juillet
— La Direction de l'Exposition avait organisé pour le 31 juillet, une fête d'inauguration superbe, avec musique, illuminations, feux d'artifice, joutes sur le lac, et petite guerre (sic).
La grande guerre a fait contremander la petite, et obéissant à un sentiment de convenance que tout le monde appréciera, le directeur M. Tharel nous adresse la lettre suivante pour nous informer qu'il renvoie ces réjouissances à une époque plus gaie :
Monsieur le Rédacteur,
J'ai l'honneur de vous informer que par respect pour les préoccupations présentes, la fête que l'Exposition universelle avait annoncée pour le 31 juillet est ajournée.
Nous sommes convaincus que tout le monde comprendra le sentiment qui a dicté cette résolution et nous approuvera de l'avoir adoptée.
La galerie des machines qui devait être inaugurée à cette date, sera pendant toute la journée du 31, librement ouverte aux personnes qui voudront la visiter de 8 heures du matin à 8 heures du soir. Agréez, etc. Tharel.

31 juillet 1870 — Visite gratuite du chantier de l’Exposition
— On sait que la direction de l'Exposition universelle de Lyon a ouvert, dimanche, gratuitement au public la porte de ses chantiers. On estime à 30.000 environ le nombre des visiteurs qui ont profité de l'occasion qui leur était offerte de se rendre compte des travaux. Ce chiffre démontre éloquemment l'intérêt que porte le public lyonnais à cette entreprise. Les membres de l'Association lyonnaise des travailleurs ont eu l'heureuse idée de placer dans les galeries de l'Exposition des plateaux et de solliciter la charité des visiteurs en faveur des blessés de nos armées de terre et de mer. Cette quête a produit la somme de 735 fr. 22 c. qui a été versée entre les mains de M. d'Espagny, trésorier général.

6 août 1871 — Albert Tharel fait des pieds et des mains pour mener à bonne fin son Exposition
— M. Tharel vient de publier en brochure sa lettre sur l'exposition de Lyon.
Nous ne pensons pas qu'après l'avoir lue, on puisse éprouver la moindre hésitation sur la nécessité de reprendre et de mener à bonne fin, une entreprise dont le tiers des travaux est achevé et dont le surplus est en voie de construction.
Ce serait une sottise doublée d'une mauvaise affaire.
Et il serait vraiment ridicule que l’élégante galerie élevée à l'entrée du parc n'eût pas reçu d'autre destination que celle de vulgaire hangar pour abriter les veaux, les moutons, les farines et les haricots du conseil municipal.
2 juin 1872 — Ouverture des portes de l’Exposition. Celle-ci ne sera inaugurée officiellement que le 7 juillet
— L'Exposition s'est donc ouverte hier.
A sept heures du matin on a commencé la distribution des cartes pour toute la durée de l'Exposition. Le prix en est de 50 francs.
A midi, le public a été admis avec les cartes ordinaires (1 franc). A trois heures, le préfet et les autorités ont fait une visite à travers l'exposition.
Il y a eu hier à l'Exposition 4.922 visiteurs payants.


16 juin 1872 — Les deux Kiosques à musique sont construits sur le parvis de l’entrée du bâtiment principal de l’Exposition
— Quelques autres nouvelles de l'exposition. L'eau potable circule enfin le long de l'Exposition, à la grande joie des restaurateurs, cafetiers, etc., établis sous les promenoirs, qui étaient obligés d'aller la chercher fort loin.
Les kiosques pour concerts sont construits. On les a établis selon toutes les règles admises en la matière, le fond du kiosque forme une superbe caisse d'harmonie. Dimanche déjà, la musique militaire y jouera.
On a achevé également la construction des deux pilastres de l’entrée de la nef centrale.
Au sommet d'un de ces pilastres, on voit déjà une statue allégorique, le deuxième pilastre recevra la sienne au premier jour.
Les travaux de la nef elle-même sont encore fort en retard.
Certaines galeries sont encore mal couvertes. On a déjà fermé une foule de gouttières ; il s’en forme toujours de nouvelles.
Le Journal des Exposants explique que par un malheureux calcul d'économie, les bandes de feutre bitumé qui recouvrent la toiture, au lieu d’être imbriquées, de se chevaucher en partie, sont simplement posées l'une à côté de l'autre. C'est par ces joints que l’eau s'introduit.


Lyon - Exposition 1872 : Palais d’entrée de l’exposition et kiosque - Kiosque de l'Orchestre (gravure Univers illustré 20 juillet 1872)
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18 juin 1872 — Les travaux continuent après l’ouverture de l’Exposition
— Encore quelques nouvelles de l'Exposition. Les travaux de rocaille devant la partie centrale du Palais sont achevés. Il parait que M. Rolland, le directeur de ces travaux, est parti pour aller chercher des plantes aquatiques destinées à tapisser le fond du bassin.
L'un des aquariums, qui doivent se trouver dans les deux grottes, sera d'eau de mer, l'autre d'eau douce.
La cascade est prête ; maintenant que l’eau circule dans l'Exposition, on n'aura qu’à lui ouvrir le passage. C'est le 23, dit-on, que la cascade fonctionnera pour la première fois.
On dit que M. Mangin, chef d'orchestre du Grand-Théâtre et directeur du Conservatoire de musique de Lyon, prépare, pour le jour de l'inauguration de l'Exposition, un grand concert auquel participeront deux cents exécutants.

24 juin 1872 — La Fanfare gauloise jouera sur les Kiosques à musique de l’Exposition
— Ce matin, à 8 heures, la Fanfare gauloise jouait dans la cour de l'école de la Martinière, devant un certain nombre d'artistes convoqués, Robert le Diable arrangé par le célèbre et regretté Jules Mercier de Dijon.
Cette société, si honorablement connue à Lyon, est l'une de celles qui joueront dans les kiosques de l'Exposition.


2 juillet 1872 — Tous les soirs, concerts sur les Kiosques à musique du parc
— Beaucoup de monde hier à l'Exposition, surtout le soir dans le parc.
La ventilation se fait désormais d'une façon très convenable. D'abord, on a percé des ouvertures nombreuses du côté du Rhône ; puis on a pratiqué dans le plancher, sous les pieds des promeneurs, de véritables bouches de fraîcheur qui amènent à l'intérieur des galeries l'air frais des fondations.
Malheureusement, ce moyen n'a pu être employé que dans les parties qui sont en dehors de la digue d'inondation, et sous lesquelles il y a un espace vide.
La musique des kiosques attire tous les soirs beaucoup de monde dans la partie réservée du parc. Mais notre délicieux jardin n'est pas sans en souffrir. En dépit des affiches qui s'étalent sur tous les points, cette promenade est depuis quelque temps, en dedans et en dehors de la partie réservée, en proie à de continuelles déprédations. On assure que, sur les vives et pressantes réclamations qui lui ont été adressées, la, préfecture du Rhône va prendre en main toute la police du Parc.
La musique ne manquera pas à l'Exposition.
On construit encore à l’extrémité du parc un café-concert dans d'assez vastes proportions.
Quatre loges donneront sur la scène derrière le rideau, huit sont placées de chaque côté de cette salle champêtre. Outre les loges, 2.000 places environ sont disposées à l'ombre sous les grands arbres.
M. Mangin, chef d'orchestre du Grand-Théâtre, organise pour le jour de l’inauguration un magnifique concert, qui sera donné à l'intérieur du palais, dans la salle d'inauguration.
Il y aura, à ce qu'on assure, plusieurs centaines d'exécutants.
Les travaux de construction avancent, mais il paraît bien décidé qu'on n'achèvera pas la partie centrale. Nous le regrettons : cette salle, par ses proportions, eût été magnifique ; mais il a fallu s'y résigner.
On détruit en ce moment les charpentes qui en garnissaient la façade et l'on va terminer l'endroit où en sont les travaux par une ferme pignon qui coupera trop brusquement, sans doute, l'aspect de la grande nef, mais qui permettra aux installations, provisoirement placées dans des galeries annexes, de s'y faire immédiatement.

3 juillet 1872 — Programme de l’inauguration officielle de l’Exposition qui aura lieu le dimanche 7 juillet 1872
— L'inauguration de l'Exposition universelle et internationale de Lyon aura lieu définitivement le 7 juillet. L'administration de l'Exposition nous communique le programme de la fête qui sera donnée à cette occasion dans l'enceinte du palais et du parc :
A 11 heures du matin, réception de M. le ministre et des autorités dans la salle des conférences, par le conseil d'administration et les divers comités de l'Exposition.
Discours d'inauguration.
Grand festival sous la direction de M. Mangin, chef d'orchestre du Grand-Théâtre, avec le concours des principaux artistes et amateurs de la ville, des sociétés musicales de Lyon et des départements, de l'association chorale des lyonnais, des fanfares et musiques militaires etc.
De 2 à 6 heures, fête nautique, joutes sur le lac, mât de cocagne, jeux divers, musique dans le Parc.
A 8 heures, illumination générale du Par cet du palais de l'Exposition, fête vénitienne avec 150 gondoles pavoisées et éclairées à giorno. Concerts sur le lac à 9 heures ½. Embrasement féerique du Parc. Les grottes et les cascades seront éclairées par des feux de couleurs. Feux étoiles et salves d'artillerie sur les rives du lac par les troupes de la garnison.
Pendant toute la durée de la fête, des musiques militaires, fanfares et sociétés chorales, se feront entendre dans les kiosques de la partie centrale, sur le lac et dans les jardins de l'Exposition.
Le prix d'entrée est fixé à 3 francs.
Les tourniquets ouvriront à 9 heures du matin.
A partir de 6 heures du soir, il ne sera plus perçu aux tourniquets que 50 c.
A partir de 6 heures du soir, l'entrée n'aura lieu que par le Parc, et les galeries de l'Exposition seront closes.

Lyon - Exposition 1872 : Bâtiment principal et ruisseau - Pavillons divers (clichés Paul Duseigneur)
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7 juillet 1872 — L’Harmonie suisse, la Fanfare gauloise et la Fanfare du 3e arrondissement se feront entendre sur les deux kiosques à musique du Parc, lors de l’inauguration de l’Exposition
— Aujourd'hui, arrive parmi nous une société de chanteurs genevois, la Chorale, qui vient rendre à l’Alliance lyrique de Lyon une visite que celle-ci lui a faite le 19 mai de cette année, et en même temps visiter l'Exposition.
Ils ont organisé un grand concert vocal et instrumental, dont on trouvera plus loin le programme, et qui se donnera demain dimanche, après-midi, à l'Alcazar. Ce concert aura lieu à 1 heure. Mlle Perretti, M. Anthelme Guillot, Gourdon, prêteront leur concours pour la partie vocale ; MM. Lévy et Bremond pour la partie instrumentale.
Après le concert, vers 5 heures, un banquet de 200 couverts réunira les deux sociétés, l’Harmonie suisse et des délégations de la Fanfare gauloise et de la Fanfare du 3e arrondissement.
Le soir, les deux sociétés réunies se feront entendre à 7 heures, dans les kiosques du Parc.
C'est le lendemain, lundi, qu'on visitera Lyon et l'Exposition.
Programme du concert donné à l'Alcazar aujourd'hui dimanche 7 juillet par la chorale de Genève et l’Alliance lyrique de Lyon, réunies :
Première partie : 1. Polka des Bavardes, par la fanfare Saint-Louis (Roth). — 2. La cigale et la fourmi (chœur), par la chorale de Genève (Gounod). — 3. Air, chanté par Mlle Perretti. — 4. Fantaisie pour violon, par M. Levy (Alard). — 5. La petite église (chœur), par l'Harmonie suisse de Lyon (Becker). — 6. Tyrolienne du Grand duc de Matapa, par M. Gourdon. — 7. Grande fantaisie sur Riensy (première audition), par la fanfare Gauloise.
Deuxième partie : 1. La Traversée, chœur en 5 parties (L. de Rillé). a. Adieu à la terre ; b. le Chant des matelots ; c. L'Orage ; d. Prière d'action de grâce ; e. L'Arrivée. — 2. Fantaisie pour cor, par M. Brémont. — 3. Valse chantée par Mlle Perretti (Venzano). — 4. Grande fantaisie sur Robert-le-Diable (Mercier), par la fanfare Gauloise. — 5. Fantaisie-ballet pour violon (Bériot), par M. Lévy. — 6. Le Tribunal en sabots, scène comique (Parizot), par M. Gourdon. — 7. La Forêt suisse, chœur d'ensemble (Mendelssohn), par la Chorale de Genève, l'Harmonie suisse et l'Alliance lyrique.

8 juillet 1872 — Compte rendu de l’inauguration officielle de l’Exposition Universelle et Internationale de Lyon du dimanche 7 juillet 1872
— Hier, dimanche, dès neuf heures, les galeries de l'Exposition étaient déblayées entièrement de tous les colis, charpentes, etc., qui n'avaient cessé jusqu'à ce moment d'encombrer les passages, et une installation provisoire avait remplacé le pêle-mêle de ces jours derniers.
A dix heures, musiques et sociétés chorales entrent solennellement par la grille du Parc et vont prendre place, au nombre de 700 exécutants, sur l'estrade qui leur est affectée dans la salle des Conférences.
A dix heures et demie, les portes de cette salle sont ouvertes au public qui, en dépit, des quatre mille invitations lancées et des portes dérobées par lesquelles un certain nombre de spectateurs pénètrent sans lettres, n'arrive d'abord qu'en nombre restreint.
A onze heures précises, le maire de Lyon et le Conseil municipal montent occuper leurs fauteuils sur l'estrade d'honneur.
A onze heures ½, l'orchestre de M. Mangin entonne la Marche aux flambeaux, et le ministre pénètre dans la salle. C'est un homme grand, fort, au front découvert, à la démarche dégagée, qui porte avec verdeur ses soixante-cinq ans. On devine de lui l'homme du monde, l'homme d'étude.
A sa droite s'asseyent MM. le général Bourbaki et Pascal, préfet du Rhône, et à sa gauche Mgr Ginouilhac, archevêque, et M. Barodet, maire de Lyon. M. le maire, ainsi que nous l'avons dit hier, échange une poignée de main avec M. le préfet, ce qui ne laisse pas que de surprendre une partie de l'assistance….

21 juillet 1872 — Concerts sur le Lac de la Tête d’Or tous les jeudis, dimanche et lundis
— L'administration de l'Exposition nous communique la note suivante :
A l'occasion de l'Exposition, les fêtes seront multipliées sur le lac.
Tous les jeudis de 7 à 10 heures et demie du soir, promenades vénitiennes et concerts sur le lac de la Tête-d'Or, sous la direction de M. Vacher, fermier général du canotage.
Tous les dimanches, joutes, jeu du tonneau, tir à l’anguille, tir au canard, mât de cocagne ; le soir, concert et fête vénitienne.
Tous les lundis, chasse au canard, promenade en vélocipède, et revanche des vaincus dans les joutes du dimanche.

25 juillet 1872 — Fêtes vénitiennes sur le lac ; l’Harmonie du Rhône en concert
— Les fêtes vénitiennes de l'Exposition se continueront tous les dimanches, lundis et jeudis soir pendant toute la durée de l'Exposition.
Ces fêtes de nuit attirent beaucoup de monde. Il faut dire que le lac et le parc leur prêtent un cadre merveilleux. Avec quelques gondoles éclairées glissant sur les eaux, avec quelques illuminations que réfléchit le lac, le spectacle prend tout de suite quelque chose de féerique. On a beaucoup admiré dimanche soir l'illumination au feu de Bengale rouge de la grande façade centrale. C'était comme un vaste embrasement d'opéra.
Des sociétés de musique se feront chaque fois entendre sur l'eau. L'Harmonie du Rhône a obtenu un grand succès dimanche et lundi.

Lyon - Exposition 1872 : Embarcadère et chalet restaurant - Pavillon de la pâtisserie (clichés Paul Duseigneur)
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2 août 1872 — Inauguration des Concerts d’été à l’Exposition
C'est hier 2 août qu'a eu lieu, dans la salle des conférences, l'inauguration des concerts d'été de l'Exposition. Grâce aux affiches, qui ressemblaient, à s'y méprendre, à des ventes par expropriation forcée, le public payant était absolument nul. . . Première déconvenue.
Le concert, annoncé pour 3 heures ½, venait de commencer une heure plus tard, lorsque les artistes imaginèrent de trouver le piano impossible. Certes, il était faux, très-faux même, assez pour rendre plus que difficile l'exécution d'un concerto de Rubenstein ou d'un galop de Liszt ; mais non pour ne pas pouvoir accompagner un chanteur.
Bref, après quelques mesures d'une jolie mais fort difficile romance de Djamileh, le ténor s'arrête court et s'excuse auprès du public de cet arrêt forcé, auquel le contraignait le malheureux clavecin... « Continuer, ajouta-t-il, m'exposerait à vous embêter (sic) et je ne le veux pas... »
Force fut à l'imprésario de demander un autre piano aux échos d'alentour ; en attendant, M. et Mme Blot d'Hermilly commencèrent une petite... ou plutôt une longue, beaucoup trop longue comédie, lorsque la pluie, désireuse sans doute d'assister à la séance, s'avisa de battre les vitraux, et, comme on ne lui ouvrait pas assez vite, fit irruption par les toits, inonda les spectateurs et mit les artistes dans l'impossibilité matérielle de continuer.
Nous nous voyons donc forcé de renvoyer à demain notre appréciation sur le mérite de la troupe, non toutefois sans recommander à nos lecteurs M. Auguste Sauret, un jeune violoniste d'un immense talent, que nous connaissons de longue date, et à qui nous garantissons un énorme succès.
Terminons cette chronique en annonçant au public que les concerts ont lieu tous les jours et que, dans une quinzaine, il nous sera donné d'entendre Pasdeloup et son merveilleux orchestre.

4 août 1872 — Grand concert dans le Palais de l’Exposition
— Dimanche 4 août, à 3 heures, grand Concert dans le Palais de l'Exposition, galerie 5, avec le concours d'artistes qu'on nous assure être des plus éminents, et dont, cette fois, la plaie, la grêle et la foudre n'étoufferont pas la voix et le talent.
L'imprésario consacre les deux derniers jours de la semaine à compléter l'organisation de la salle et à réparer les désastres causés par l'orage du 1er août.
Rappelons au public que les personnes conviées au premier concert, et à plus forte raison celles qui avaient payé leur place, sont invitées à se présenter à cette seconde séance artistique.

11 août 1872 — Concert à l’Exposition sous la direction d’Edouard Mangin
— Dimanche prochain sera donné, dans la salle des Concerts de l'Exposition, un grand concert populaire vocal et instrumental avec le concours de l'orchestre du Grand-Théâtre, sous la direction de M. Mangin.
Quelques-uns des sympathiques artistes que le public a pu apprécier dans les deux derniers concerts, se feront entendre dans celui-ci. Citons entre autres M. Emile Sauret, violoniste ; M. Auguste Sauret , pianiste ; M. et Mme Blot d'Ermilly, Mlle Monnier. M. P. Didier, l'excellent comique du Grand-Théâtre, chantera deux chansonnettes.
Le programme est attrayant et très-varié. Le prix d'entrée est fixé à l franc.
On a réservé près de l'orchestre deux cents places qui seront délivrées au prix de 2 francs.
Par une combinaison spéciale, il sera distribué à la porte principale de l'Exposition des 3 billets à 1 fr. 50 donnant droit à l'entrée de l'Exposition et aux places à 1 fr.

12 septembre 1872 — Festivités au parc de l’exposition
— Nous sommes informes qu'aujourd'hui jeudi 12 septembre, une grande illumination avec feu d'artifice aura lieu dans la partie du Parc réservée à l'Exposition lyonnaise.
Le prix d'entrée est toujours fixé à 50 cent, à partir de 6 heures du soir.
Dimanche prochain une fête musicale sera donnée à l'Exposition par l’Association chorale du Lyonnais et les sociétés lauréats des concours de Genève.
Nous donnerons incessamment le programme de ce concert.

15 septembre 1872 — Concert de l’Association chorale des sociétés musicales lyonnaises
— La direction de l'Exposition nous communique le programme du grand concert vocal et instrumental qui sera donné par l'Association chorale du Lyonnais et les sociétés lyonnaises ayant obtenu des premiers prix au concours de Genève, le dimanche 15 septembre à 2 heures, dans la salle des concerts de l'Exposition. Programme :
Première partie : 1. Final du 1er acte du Comte Ory (Rossini), exécuté par la Fanfare lyonnaise, directeur M. Joly. — 2. Réveil, chœur, J. Monestier, chanté par l'Union lyonnaise, directeur M. Laussel. — 3. Mon village, chœur (Schubert), chanté par l'Union lyrique, directeur M. Jacob. — 4. En chasse, chœur (L. Paillard), chanté par l'Harmonie lyonnaise, directeur M. Laussel.
Deuxième partie : 1. Grande fantaisie sur Robert ie Diable (Meyerbeer), arrangée par Jules Mercier et exécutée par la Fanfare gauloise. — 2. Chœur des Gardes-Chasse du Songe d'une nuit d'été (Ambroise Thomas), chanté par l'Union lyonnaise. — 3. L'Invasion, chœur de Santis, chantée par l'Union lyrique. — 4. Voici la nuit, chœur de J. Monestier, chanté par l'Harmonie lyonnaise.
Chœurs des soldats, de Faust (Gounod).
Chanté par l'Association chorale, avec accompagnement par la Fanfare gauloise ; 500 exécutants, sous la direction de M. Mangin, chef d'orchestre du Grand-Théâtre.

28 au 30 septembre 1872 — Grande fête musicale à l’Exposition
— Des affiches donnent aujourd'hui le programme de la grande fête musicale que prépare l'administration de l’Exposition pour les 28, 29 et 30 septembre.
La fête commence samedi à 7 heures du soir par la réception officielle des sociétés dans le parc de l'Exposition.
Dimanche, à 10 heures, les sociétés se réuniront cours du Midi pour se rendre en cortège à l'Exposition. Les concerts dureront de midi à 5 heures.
Lundi, à 3 heures, distribution des récompenses et le soir fête de nuit.

Lyon - Exposition 1872 : Petit pont et pavillon à toit de chaume - Kiosque d’exposition de la maison Martin (clichés Paul Duseigneur)
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12 au 20 novembre 1872 — Une exposition canine a lieu dans la galerie n° 5 du palais de l’Exposition
— Palais de l'Exposition universelle et internationale de Lyon. Salle des conférences, galerie n° 5.
Ouverture le 12 novembre 1872 d'une exposition générale et internationale pour les chiens, chats, volailles et tout ce qui se rattache à l'art cynégétique ; concours spéciaux pour les chiens ratiers.
Ouverture. — Grand concours de trompes et de fanfares de chasse accompagnées d'orphéons et de musiques.
MM. les sonneurs du département sont priés de prêter leur concours à cette fête cynégétique.
Steeple-chase handicap ratier, auquel prendront part les champions de l'antique Albion.
M. Hervé du Lorin, directeur et introducteur en France de ce genre d'expositions, qui ont pour but essentiel l'amélioration des races, demande à MM. les éleveurs, chasseurs et amateurs de la bonne ville de Lyon et des départements, leur bienveillant appui dans cette œuvre d'encouragement.
La clôture de ladite exposition aura lieu le 20 novembre, sauf prolongation.
La galerie sera ouverte de 10 h. du matin à 5 h. du soir.
Nota. — Cette exposition, bien qu'elle se fasse au palais de l'exposition universelle de Lyon, n'est que le fait de l'initiative personnelle de M. Hervé du Lorin.
Prix d'entrée : 1 fr. par personne. Les jours de concours de chiens ratiers le prix d'entrée dans l'arène sera de 2 fr. .50, indépendamment du prix d'entrée dans l'exposition canine.

5 juin 1873 — L’Exposition qui devait jouer les prolongations pour 1873 se fait désirer
— Exposition Universelle de Lyon. Ainsi que nous l'avons déjà annoncé à nos lecteurs, les préoccupations politiques de ces derniers temps, jointes à la remise de l'Exposition de Vienne, ont obligé l'administration à reculer jusqu'au 15 juin l'inauguration de l'Exposition lyonnaise. Ce retard regrettable aura du moins un excellent résultat, celui de stimuler le zèle des exposants.
Depuis deux ou trois jours, les installations sont poussées avec plus d'activité ; chacun se met en mesure d'être prêt pour le jour irrévocable de l'ouverture.
De son côté, l'administration, entièrement débarrassée du souci des travaux de l’intérieur, se donne tout entière aux soins des installations et aux préparatifs de la grande fête du 15 juin.

4 juillet 1873 — Les galeries de l’Exposition sont désespérément vides
— Nous nous sommes rendus à cette fameuse Exposition lyonnaise dont l'inauguration est toujours fixée aux calendes grecques.
Nous avons attendu à dessein le mois de juillet pour laisser à l'administration et aux exposants tout le temps désirable, et nous espérions qu'à défaut d'installations brillantes, nous allions au moins nous trouver en présence de quelques produits.
Hélas ! combien nous avons été déçus !... L'Exposition ne donne même pas signe de vie.
Dix ou douze machines oubliées depuis l'année dernière se courent tristement après dans la première galerie.
Dans la seconde, cinq ou six vitrines très pauvrement garnies...
Dans la troisième, des bouteilles vides.
Dans la quatrième, la vitrine de la Ville de Lyon, qui n'est même pas achevée.
Dans la cinquième, un étalage de musique.
Dans la sixième (galerie des tissus) un fouillis inextricable de planches brisées, de plâtre et de poussière ; mais pas un seul exposant !... On nous dit que toutes les places sont louées.
Tant mieux, mais alors qu'on les occupe d'une façon ou d'une autre, car, en réalité, la situation actuelle ne saurait se prolonger.
Il n'est pas équitable que l'administration prélève un droit d'entrée, quelque minime qu'il soit, sur des visiteurs qui ne trouvent rien à visiter.
Nous avons ri, malgré nous, hier, d'un Anglais égaré dans la galerie de peinture, totalement dépourvue de peintures comme de juste et qui, flegmatiquement placé sur un amas de décombres comme Annibal sur les ruines de Carthage, semblait chercher ce qu'il pouvait bien y avoir d'exposé.
Après réflexion, il s'aperçut qu'il n'y avait que lui... exposé à se rompre le cou sur ces planches chancelantes, qui n'offraient aucune espèce de consistance.
Quant aux visiteurs... il faut vous dire qu'un de ces derniers soirs, au moment où les musiques militaires installées dans les jardins charmaient de leurs accords mélodieux la gent volatile et aquatique du lac, on a compté jusqu'à un promeneur qui venait se délecter de l'ouverture de Zampa et de la Polka des Bébés.
Allons ! messieurs les organisateurs, faites vite venir M. Hervé de Lorin ; commandez-lui une exposition gastronomique ou quelque chose d'analogue qui permette au public de ne pas faire le trajet du parc pour rien.

5 juillet 1873 — A défaut d’exposants dans les galeries, une fête aérostatique est organisée dans le parc de l’Exposition
— On nous annonce l'arrivée à Lyon de M. Poitevin fils, qui se propose de faire dimanche prochain une ascension dans le parc réservé de l'Exposition. Le ballon qui sera enlevé porte le nom de la Ville-de-Marseille ; c'est celui qui a été rendu célèbre par les péripéties de sa dernière ascension dont la descente s'est effectuée à 4 kilomètres en mer.

10 août 1873 — Grande fête organisée à l’Exposition dont les recettes devraient être affectées …au paiement des employés de l’Exposition
— C'est demain dimanche et après-demain lundi qu'aura lieu, à l'Exposition, la grande fête annoncée depuis quelques jours. Tous les concours sur lesquels on était en droit de fonder des espérances se sont généreusement ralliés autour des promoteurs de cette fête et les ont aidés à en poursuivre la rapide organisation. Comme on le sait, le produit des recettes sera affecté au paiement des employés de l'Exposition. Indépendamment de ce motif, qui ne saurait manquer d'attirer les visiteurs, nos lecteurs pourront, en consultant le programme, s'assurer que leur espoir ne sera pas trompé. En effet, la nouvelle administration n'a rien épargné pour faire briller cette fête du plus vif éclat ; et nous donnons rendez-vous au publia lyonnais dans le parc de l'Exposition, persuadé qu'il emportera le meilleur souvenir du spectacle attrayant qui lui sera offert pendant ces deux jours.

15 août 1873 — La Société de l’Exposition universelle ayant été déclarée en faillite le 11 août 1873, les lyonnais demande à disposer du Parc librement
— Aujourd'hui que la Société de l'exposition universelle de Lyon est en faillite, ainsi que nous l'avons annoncé il y a deux jours déjà, on nous demande s'il ne serait, pas opportun de livrer au plus tôt à la circulation du public le côté ouest du parc, qui avait été réservé aux jardins de l'exposition ?
On nous fait observer que depuis trop longtemps déjà, vu surtout le dénouement déplorable de l'entreprise, dénouement prévu de longue date, la population est privée de cette partie du parc, une des plus agréables et des plus pittoresques.
Nous ignorons si les conditions nouvelles peuvent permettre de faire débarrasser les jardins de l'exposition, et de faire remettre notre bois de la Tête-d'Or en état ; si cela est possible, nous sommes persuadés que la transformation ne se fera pas attendre.

Lyon - Affiche 10 août 1873 fête destinée au paiement des employés de l’Exposition - Vente aux enchères des bâtiments de l’Exposition du 4 décembre 1873
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17 août 1873 — Dernier concert dans la grande coupole de l’Exposition
— Le concours international d'orphéons annoncé pour hier, a eu lieu dans la grande coupole de l’Exposition. Trois sociétés seulement ont concouru, celte de Sommières, le cercle Weber de Belgique, et la chorale de Mâcon. Le jury était composé de MM, Laurent de Rillé, Semet, Besozzi, Charles Moreau, qui font également partie du jury du concours de Chambéry, ainsi que M. Emile Guimet, l'organisateur de la fête ; le concours a eu lieu sur des morceaux différents. Le cercle Weber a obtenu le premier prix de 3.000 frs ; la chorale de Sommières le second prix de 2.000 fr, et la chorale de Mâcon le 3e prix de 1.000 fr. Il y a eu, à la fin, quelques protestations contre le verdict du jury, protestations qui nous ont semblé aussi injustes qu'inconvenantes, mais l'organisation de cette solennité était, d'ailleurs, très satisfaisante à tous égards.
La fête des orphéons donnée hier par l'Association chorale du Lyonnais a été suivie de l'ascension du ballon de M. Poitevin. Puis a eu lieu la fête de nuit annoncée, laquelle a réussi parfaitement, et nous a offert un spectacle féerique inconnu à Lyon jusqu'à ce jour et tout à fait comparable aux fêtés grandioses de l'antiquité. Tout le monde paraissait émerveillé. Nous savons que les habiles organisateurs de cette fête aura son pendant demain dimanche 17 et encore le dimanche suivant, 24 de ce mois. Nous sommes heureux d'annoncer que, pour que cette nouvelle fête soit plus accessible à tous, le prix d'entrée au parc de l’Exposition, seul point d'où le spectacle soit bien visible, sera réduit de 1 franc à 50 centimes seulement.


(1) Denis Bühler (1811-1890) et son frère Eugène Bühler (1822-1907), architectes paysagiste dont les premières réalisations importantes sont celles de Lyon, vont concevoir à la suite, de multiples parcs paysagers, notamment à Rennes, Limoges, Bayeux, Tours, Bordeaux, Courson…

(2) Albert Tharel (1837-1894), né à Rouen, rédacteur en chef du
Moniteur de la Flotte, secrétaire du jury de l’Exposition internationale maritime du Havre du 1er juin au 31 octobre 1868, secrétaire du Comité d’organisation pour la France de l’Exposition universelle d’Altona (Schleswig-Holstein) qui s’est déroulée du 27 août au 27 septembre 1869.
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Re: Kiosques à Musique

Plan d’ensemble de Lyon et de La Guillotière en 1848, avec implantation de tous les futurs kiosques à musique (ICI)

IV - Exposition internationale et coloniale de la Tête d’Or de 1894 (6e arrondissement)

LYON - Exposition internationale et coloniale de la Tête d’Or 1894 - Le Kiosque à musique

L’expérience de la première exposition lyonnaise de 1871-1872 qui, en raison du conflit prussien, n’aura pas apporté le plein succès escompté, ne pouvait en rester là.
Le Conseil municipal est sollicité le 24 juin 1890 par Henri Martin (1), aux fins d’obtenir une concession du Parc de la Tête d’Or et d’y organiser, pour 1892, une
Exposition Nationale et Coloniale. Cette concession lui est accordée le 26 septembre 1890, à la condition qu’Henri Martin fournisse, d’ici le 31 décembre 1890, une garantie à hauteur de quatre millions de francs, destinée à financer la construction des bâtiments de cette exposition.
En dépit de ses nombreuses démarches, Henri Martin se trouvant dans l’incapacité de réunir les fonds exigés dans les délais impartis, la municipalité prononce la déchéance de la concession accordée.

Le 23 juin 1891, un groupe d’entrepreneurs reprend le flambeau du projet d’exposition et propose à la municipalité d'exécuter à ses risques et périls, tous les travaux de construction, avec une concession reportée jusqu’en 1894. L’instigateur de cette proposition n’est autre que Jean Claret (1836-1907), entrepreneur du bâtiment, qui vient d’achever la construction du Pont du Midi de Lyon — inauguré le mois suivant, le 13 juillet 1891—, dont il a réalisé la partie maçonnerie.
Sur proposition du docteur Antoine Gailleton (1829-1904), maire de Lyon de 1881 à 1900, la municipalité décide, le 13 août 1891, que l’Exposition de Lyon sera
Internationale et Coloniale et qu’elle se déroulera en 1894 ; le syndicat emmené par Jean Claret est autorisé à traiter avec l’administration pour fixer les conditions et l’organisation de cette exposition.
Le traité de concession de l’Exposition, incluant un cahier des charges très précis, est signé, le 15 décembre 1892, entre M. Gailleton maire de Lyon et Jean Claret, concessionnaire entrepreneur et directeur général de l’Exposition qui prévoit son ouverture le 26 avril 1894 et sa clôture le 1er novembre. Le décret du 22 décembre 1892 signé par Emile Loubet et Sadi Carnot entérine ce traité.

Plan de l’Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894 Parc de la Tête d'Or
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Alors que l’Exposition de 1872 était circonscrite au nord du Parc de la Tête d’Or le long du Rhône, l’Exposition de 1894 prendra place sur l’ensemble du parc de la Tête d’Or, agencée tout autour du lac et le long du Rhône. Les bâtiments qui seront édifiés dans l’enceinte de l’Exposition devront être exécutés par le Concessionnaire général, sur des plans dument autorisés par la municipalité. Jean Claret s’engage à y consacrer trois millions de francs pour les constructions et un million pour les dépenses d’exploitation ; le tout lui serait remboursé par les recettes d’entrée du Parc et les locations des Stands d’exposition ; en cas de surplus, le bénéfice sera partagé par moitié entre le Concessionnaire et la Ville.
D’importantes subventions sont accordées pour cette Exposition : la ville de Lyon : 750.000 francs ; le Conseil général du Rhône : 200.000 francs ; la ville de Paris : 30.000 francs ; le Ministère du Commerce : 380.000 francs.
La Chambre de commerce de Lyon, qui a promis cinq cent mille francs pour la seule partie coloniale de l’exposition, n’ayant pas le moindre centime dans ses caisses, fait appel à la municipalité qui, le 18 avril 1893, débloque un crédit de 250.000 francs ; de son côté, Jean Claret s’engage à construire gratuitement les trois pavillons coloniaux de l’Algérie, de la Tunisie et de l’Indochine

Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894 : Palais de l'Algérie (cliché Jules Sylvestre) — Palais de l'Annam
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Outre les bâtiments coloniaux, Claret fait édifier plusieurs pavillons, disséminés autour du parc : Palais des Beaux-Arts, des Arts religieux, des Arts Libéraux, de la Presse, etc.
A l’entrée principale du parc, à l’angle du boulevard du Nord et du Quai de la Tête d’Or, un jardin à la française est aménagé par l’architecte paysagiste et pépiniériste Claude Jacquier fils, de Lyon-Monplaisir. Une fontaine monumentale est érigée à l’entrée de ce parc. A l’extrémité de celui-ci, se présente le Palais principal, clou de l’Exposition, constitué d’une immense coupole à structure métallique, d’un diamètre de 242 mètres et d’une hauteur de 55 mètres.

C’est à droite de l’entrée de la Grande Coupole, vis-à-vis du Palais des Arts religieux, que Jean Claret décide de construire l’indispensable
Kiosque à musique de l’Exposition, pour lequel il fait appel à l’entrepreneur de charpentes de Saint-Chamond, Denis-Gabriel dit Joannès Haour (1850-1926). Joannès Haour est également l’entrepreneur qui, avec son équipe d’ouvriers, réalise la charpente colossale de l’entrée monumentale de la Coupole, les deux grands pylônes de la porte d'entrée du Parc, les arènes de Mazzantini, le Vélodrome, les villages Dahoméen et Annamite et les charpentes des Palais de la Tunisie et du Tonkin.
Sur les premiers plans de l’exposition, il était prévu de bâtir le Kiosque à musique au bout du jardin paysager ; c’est finalement la fontaine qui sera installée à cet emplacement. La construction du Kiosque à musique est commencée dès le mois de septembre 1893 : le 14 septembre,
les fondations sont arrivées au niveau du plancher, qui est un peu plus élevé que celui du sol.
De forme octogonale, ce kiosque est précédé d’un escalier en bois d’une dizaine de marches ; ses colonnes en bois supportent sa toiture recouverte d’écailles zinguées, surmontée d’un bulbe, ornée sous son pourtour de frises de bois découpé ; sa rambarde est en bois.
Pendant toute la durée de l’exposition, le kiosque accueillera, tous les jours, les fameux concerts Luigini, mais également les musiques militaires et civiles assurant, dans l’après-midi comme en soirée, un accompagnement musical aux milliers de visiteurs qui fréquentent le parc. Alexandre Luigini (1850-1906) qui dirigeait les concerts populaires de la place Bellecour depuis 1881, a été recruté par Jean Claret, pour les concerts de l’exposition, moyennant une rétribution mensuelle de onze mille francs.

Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894 : Jardin paysager et son Kiosque à musique à l’entrée du Palais principal et de sa Coupole, cliché Georges Ancely (1847-1919)
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D’autres attractions sont offertes aux visiteurs, notamment l’ascension en Ballon captif, arrimé près de l’allée de ceinture, face au Kiosque à musique : pour cinq francs — moitié prix pour les enfants — le capitaine Léon Lair vous emmène à trois cents mètres au-dessus du Parc à bord de l’aérostat construit par Henri Lachambre. Pour ceux que l’aventure de l’envol ne tente pas, il en coûte cinquante centimes l’entrée. En face du parc aérostatique, le Diorama Jacquard, peint avec talent par Constantin Zukowski, est très apprécié.
Les Panoramas situés de part et d’autre de l’Exposition d’horticulture longeant l’allée du Lac, attirent également une foule de curieux. La concurrence y fait rage : le Combat de Nuits, œuvre du peintre Joseph Poilpot ; ou encore le Combat de Dogba et la mort du commandant Faurax, dus au peintre parisien Charles Castellani, réalisé
sans aucune collaboration.

Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894 : Diorama Jacquard et Ballon Captif — Panorama de la Bataille de Nuits
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Afin de rendre la visite plus agréable, un Tramway électrique à accumulateurs, dû à l’ingénieur lyonnais Georges Averly (1853-1931), est édifié tout autour du Parc d’Exposition, permettant aux visiteurs de ne rien rater. Douze voitures, de quarante places chacune, partent, aux heures d’affluence, toutes les deux minutes, à une vitesse maximale de vingt kilomètres à l’heure. Quel que soit le trajet, le prix du billet est fixé à vingt centimes.
La voie est du type « Decauville », de 0 m 60, avec rails en acier de 9 k 500 le mètre. L'usine de production de l'énergie électrique est installée près des villages africains ; à côté, est érigée une grande cheminée en briques de vingt mètres de haut, construite par l’entreprise des frères Paufique.

Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894 : Entrée principale du Parc — Tramway électrique du Parc d'exposition
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L’inauguration de l’Exposition universelle qui devait avoir lieu le 26 avril 1894 est reporté au dimanche 29 avril, afin de permettre à un maximum de lyonnais de se porter ce jour-là vers le Parc. Y assistent, au milieu d’une foule considérable, le président du Conseil, Casimir Périer et plusieurs ministres d’état.
L’Exposition Coloniale est inaugurée à son tour, le 27 mai 1894, en présence du préfet du Rhône Georges Rivaud, du maire de Lyon le docteur Gailleton, du gouverneur général de l’Algérie Jules Cambon, de Jean-Marie de Lanessan résident général en Indochine, de Charles Rouvier résident général en Tunisie…

Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894 : Vues d'ensemble du Parc d'Exposition (gravure le Progrès illustré)
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L’Exposition ouvrière est, quant à elle, inaugurée le 10 juin 1894 en comité restreint, uniquement en présence des corps élus et sans présence du public, en raison de l’exigüité du Pavillon des associations ouvrières. Près de celui-ci, la Chambre syndicale des ouvriers serruriers de Lyon a commencé à bâtir un second Kiosque à musique, chef d’œuvre de légèreté, tout en fer forgé. La partie serrurerie de ce kiosque est complètement terminée dès le 13 mai, mais, faute de moyens financiers, sa toiture ne sera achevée qu’en septembre.

Le 10 juin, même jour que l’inauguration de l’exposition coloniale, Aristide Bruant vient installer son cabaret
Le Mirliton sur l’allée du Lac, près du Palais de l’Annam. Une semaine plus tard, il rebaptise son établissement Le Cabaret Bruant qui ne désemplira pas jusqu’au départ du chansonnier, le 3 octobre, parti chasser sur ses terres de Courtenay dans le Loiret. (2)

Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894 : Pavillon de l’Exposition ouvrière et Kiosque à musique de la chambre syndicale serruriers (inscriptions sur le fronton du bâtiment : PAIX - EXPOSITION OUVRIERE - TRAVAIL) — Entrée secondaire de la Coupole
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Le prix d’entrée de l’Exposition, fixé à un franc, permet aux visiteurs d’accéder à tous les palais et pavillons. Des abonnements sont proposés pour la durée de l’exposition : le prix est fixé à 50 francs pour les hommes, 35 francs pour les dames, 75 francs pour un ménage. Gratuité pour les enfants au-dessous de douze ans.
Toutes les attractions telles que le ballon captif, les panoramas, le labyrinthe, le tramway, la visite du promenoir aérien de la Coupole, les cafés-concerts et autres revues, sont payantes.

La visite présidentielle de
Sadi Carnot à l’Exposition lyonnaise, programmée de longue date pour les 23, 24 et 25 juin 1894, va avoir, comme on le sait, une issue tragique.
Le docteur Gailleton, maire de Lyon, a mis, pour ces fêtes, les petits plats dans les grands, soit soixante-quinze mille francs :
Illuminations de la rue de la République 12 000 fr. — Retraite aux flambeaux 3.000 fr. — Voitures 5.000 fr. — Banquet 30.000 fr. — Représentation de gala 8.000 fr. — Pavoisement et illuminations des bâtiments communaux 3.000 fr. — Pavoisement de la voie publique 10.000 fr. — Affiches et divers 3.000 fr. — Vin d'honneur à l'Hôtel-de-Ville 1.000 fr.
A cette occasion, dans les rues on élève des mâts et des arcs de triomphe ;
dans le parc de l’Exposition, le jardin situé devant la grande Coupole vient de s'embellir de nombreuses statues provenant du musée Saint-Pierre, et les fleuristes remplacent les plantes dont la floraison commence à passer.
Le samedi 23, à huit heures du soir, a lieu une retraite aux flambeaux par les musiques militaires. Le dimanche 24 juin, après une réception au pavillon de la Ville de Lyon, Sadi Carnot traverse la Coupole, visite le pavillon des mines de Blanzy, l'Exposition ouvrière, puis le palais des Beaux-Arts, le tout à pied ; après, promenade en voiture autour du lac et retour à la section coloniale.
Le soir, Sadi Carnot est convié au grand banquet organisé par la Chambre de Commerce, au palais de la Bourse, place des Cordeliers. A 21 heures, sortant du banquet pour se rendre à une représentation au Grand Théâtre, arrivé rue de la République dans le landau présidentiel, Sadi Carnot est mortellement poignardé par l’anarchiste Sante Geronimo Caserio.

Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894 : Vue du Parc d'Exposition au bord du Lac de la Tête d'Or — Intérieur de la Coupole
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L’Exposition lyonnaise endeuillée, n’en poursuivra pas moins ses activités avec succès. Fêtes nautiques, concours musical et concerts quotidiens, courses cyclistes dans le vélodrome flambant neuf, concours de tirs et de gymnastique, ne drainent pas moins de quatre-vingts mille visiteurs chaque dimanche (vingt mille les jours de semaine).
Reportée à plusieurs reprises, la clôture de l’Exposition universelle est définitivement fixée au 11 novembre 1894, enregistrant trois millions huit cent mille entrées. Lors de la session municipale du 19 février 1895, Jean Claret déclare que l’exploitation du Parc de l’exposition accuse un déficit de treize à quatorze mille francs…

Le démontage et l’enlèvement des matériaux de l’Exposition commence dès le 12 novembre. De nombreux lots sont proposés aux enchères publiques en fin de mois.
Joannès Haour, constructeur du Kiosque à musique de l’Exposition, qui a reçu le 18 octobre un
Diplôme de Mention honorable pour son édicule, réussit à récupérer ledit Kiosque et propose de l’offrir à sa ville de Saint-Chamond, afin de l’installer dans le Jardin public, à condition que celle-ci assure les frais de transport s’élevant à 1.200 francs. La municipalité couramiaude s’empresse d’accepter la proposition de Johannès Haour et vote le crédit nécessaire dès le 25 février 1895.

Le 9 avril 1895, constatant que
les promeneurs ne peuvent déambuler qu'au milieu de décombres et de matériaux de démolition sur l’ancien site de l’exposition et que le dernier vestige de celle-ci, le Palais principal et sa gigantesque Coupole, est toujours en place, le Conseil municipal commence à perdre patience devant l’inaction de son ancien concessionnaire Jean Claret et le met en demeure de procéder à son enlèvement dans un délai de quatre mois.
Les tentatives pour vendre ce mastodonte, finalement peu attrayant, n’ayant pas abouti, Claret charge Joannès Haour de faire disparaître les cinq cent tonnes d’acier du Palais. Le lundi 18 novembre 1895, les démolisseurs engagés par Haour, mettent à bas le colosse qui sera emmené et transformé en riblons pour la refonte.
Kiosque à musique de l’exposition, toujours en place… à Saint-Chamond.

► voir ici le Kiosque à musique de l’exposition de Lyon 1894, transféré au Jardin Public de Saint-Chamond, aujourd’hui.

LYON - Exposition Internationale et Coloniale de la Tête d’Or 1894 - Le Kiosque à musique
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28 et 29 avril 1894 — Programme de l’Inauguration de l’Exposition Universelle de Lyon
— Le programme officiel de l'inauguration de l'Exposition a été définitivement arrêté comme suit :
Samedi 28 avril. A 5 h. ½ du soir, réception par la municipalité, à la gare de Perrache, de MM. Dupuy, président de la Chambre des députés ; Casimir Perier, président du conseil, ministre des affaires étrangères ; Burdeau, ministre des finances ; Marty, ministre du commerce et de l'industrie et des postes et télégraphes ; Jonnart, ministre des travaux publics.
A 5 h. ¾, départ de la gare pour la Préfecture ; le cortège passera place Carnot (côté Rhône), rue Victor-Hugo, place Bellecour (côtés sud et est), rue de la République, place de la République (côté Saône), place des Cordeliers, pont Lafayette, cours de la Liberté ; à neuf heures et demie du soir, bal à la Préfecture.
Dimanche 29 avril. A 10 heures du matin, visite aux hôpitaux : à 2 heures, inauguration de l'Exposition ; le cortège partira de l'Hôtel de Ville à 1 h. ¾ et passera par la rue Puits-Gaillot, le pont Morand, le quai de l'Est et l'avenue du Parc ; après la cérémonie de l'inauguration dans le palais des Arts libéraux, visite au pavillon de la ville de Lyon et aux expositions de la coupole et du palais des beaux-arts ; à 6 heures, banquet offert par la municipalité dans le palais de l'Algérie, au Parc ; à 9 heures, feu d'artifice sur le lac et illumination générale du Parc.


Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894 : Affiches publicitaires de l'Exposition
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16 mai 1894 — Une journée à l’Exposition
— Chronique de l’Exposition. La radieuse journée d'hier a favorisé les visites à l'Exposition. Jamais encore pareille foule n'avait envahi l'enceinte du Parc de la Tête-d'Or. Foule variée et joyeuse, qui allait à l'Exposition comme à une fête ; familles, entières accourues de la banlieue et des villes voisines ; toilettes printanières de femmes et d'enfants, qui mêlaient leurs notes gaies à celles des verdures fraichement écloses et des pavillons multicolores échelonnés tout le long des avenues, tout autour du joli lac aux sinueux contours. Rien de vivant, d'animé, de pimpant comme le spectacle qu'offrait l'Exposition pendant toute cette journée de fête. Cette fois, du moins, le soleil était de la partie et illuminait toutes choses de son merveilleux éclat. On peut dire que les innombrables visiteurs d'hier ont emporté une excellente impression de l'Exposition et que, désormais, la foule ne cessera plus d'y affluer. Le soir, changement à vue. L'immense parc s'est tout à coup éclairé de myriades de feux : lampions, lanternes vénitiennes, cordons de lumière électrique. Le portique de l'entrée, surmonté d'un soleil resplendissant ; la grande coupole, du sommet de laquelle des projections se mouvaient sur les eaux, les massifs d'arbres et les palais ; les gondoles illuminées, qui erraient sur le lac agrandi et prolongé à l'infini par l'illusion des feux réfléchis, toute cette féerie formait un merveilleux spectacle que la foule nombreuse et enthousiaste ne se lassait pas d'admirer. Elle se pressait surtout autour du kiosque sous lequel l'orchestre de Luigini donnait son concert. Jusqu'à l'extinction des feux et la fermeture des portes, l'animation a été grande. Il aura fallu l'Exposition pour faire retrouver aux Lyonnais le chemin de leur Parc, qui n'a d'égal dans aucune autre ville — ils s'en aperçoivent peut-être pour la première fois. Dans quelques jours, quand la lumière électrique sera installée partout, les fêtes de nuit que l'administration se propose d'organiser pendant l'été seront certainement une des grandes attractions de notre Exposition.

20 mai 1894 — Alexandre Luigini et ses musiciens prennent place sur le Kiosque à musique de la Coupole qu’ils ne lâcheront pas d’ici novembre
— Les Concerts Luigini. Ceux que les progrès de l'industrie, l'exhibition des plus merveilleux produits ne sollicitent pas, peuvent encore goûter un charme indéniable à l'Exposition, en y rendant visite dans la soirée.
Depuis huit jours, l'orchestre Luigini, avec ses exécutants au grand complet, se fait entendre dans le kiosque placé devant la Coupole.
Avec les beaux soirs dont nous jouissons maintenant, les promeneurs viennent nombreux à ce rendez-vous sélect, et ils ont le plaisir d'y entendre une excellente musique dont les accords ne sont pas troublés par le bruit de la foule et par les cornes des tramways.
Rien n'est reposant comme le calme éprouvé à cette heure sous les ombrages du Parc, pendant que les senteurs les plus odorantes s'échappent des milliers de rosiers qui forment, à l'entrée de I Exposition, le plus ravissant parterre.
Jeudi, parmi les quinze mille visiteurs qui se sont pressés dans l'enceinte, un grand nombre n'ont pas eu le courage de quitter le Parc au coucher du soleil, et ils en ont bien été récompensés par l'agrément que leur a procuré une soirée délicieuse.
Les Lyonnais qui, cependant, connaissent bien leur magnifique promenade, n'en auront appréciés pleinement les avantages que lorsqu'ils seront allés passer quelques charmantes du soir autour du kiosque de l'orchestre Luigini.

Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894 : Kiosque à musique et jardin paysager devant la Coupole — Affiche publicitaire fêtes de la Pentecôte 13 et 14 mai 1894
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27 mai 1894 — Inauguration de l’Exposition coloniale
— Un temps incertain a malheureusement contrarié la cérémonie d'inauguration de l'Exposition coloniale, sans arrêter toutefois l'affluence du monde ; la foule qui, de une heure à six heures de l'après-midi se pressait dans le Parc, était considérable. A deux heures, les voitures amenant les notabilités officielles franchissaient la porte d'entrée des Légionnaires.
En avant du Palais de l'Algérie avait été dressée une estrade sur laquelle ont successivement pris place : MM. Jules Cambon, ancien préfet du Rhône, gouverneur général de l'Algérie ; de Lanessan, résident général en IndoChine ; Charles Rouvier, résident général en Tunisie ; Rivaud, préfet du Rhône ; Gailleton, maire de Lyon, qui avait accepté de présider la cérémonie … (discours …)
A la suite de ce discours, fréquemment interrompu par les bravos de l'assistance, le cortège officiel a parcouru successivement les trois Palais coloniaux : l'Algérie, la Tunisie, le Tonkin et l'Annam.
La journée s'est terminée par une visite aux villages annamites et soudanais d'abord, à la Coupole ensuite.
A cinq heures le cortège officiel quittait le parc de la Tête-d'Or.
A sept heures, un grand banquet offert par la Chambre de commerce réunissait environ 500 convives dans la vaste salle de la Bourse, au Palais du commerce.


Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894 : Affiches publicitaires Exposition Coloniale, villages africains et villages annamites
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Tous les jours, à 8 heures ½, concerts sur le Kiosque central de l’exposition
8 juin 1894 — Concerts Luigini au kiosque central de l’Exposition. Vendredi 8 juin à 8 h. ½ Programme :
1re partie. Les Mousquetaires de la Reine (Halévy). — Paroles d'amour (Nicosias). — Marche pour l'enterrement d'une Marionnette (Gounod) — Manon, grande fantaisie arrangée (Massenet), par Niquet.
2e partie. — Lohengrin, entr'acte du 3e acte, (R. Wagner). — La Belle au bois donnant, valse, Tchaïkowskv. — Sigurd, grande fantaisie arrangée par C. Fargues (Reyer). — Marche héroïque de Jeanne d'Arc (Th. Dubois).

10 juin 1894 — Concerts Luigini. Voici le programme du concert d'aujourd'hui, à 8 heures et demie, au kiosque de la porte d'honneur :
1re partie. — Marche solennelle (Pierné). — Clercs et Ribaudes, mazurka (A. Luigini). — Chacone (Durand). — Fantaisie-Aubade (Paul Claes).
2e partie. — Egarement dans le bonheur, ouverture (Suppé). — Ange d'Amour, valse (Waldteufel). — Roméo et Juliette, grande fantaisie arrangée par A. Luigini (Marchetti). — Poudre de riz, polka (Terraire).

10 juin 1894 — Inauguration de l’Exposition ouvrière
— L'ouverture de cette exposition est enfin fixée au dimanche 10 courant ; l'inauguration officielle qui aura lieu à 2 heures, sera précédée, la veille, samedi 9 courant, d'une visite à laquelle la Presse lyonnaise et les correspondants de journaux divers seront invités.
L'inauguration officielle ne sera pas publique, seuls pourront assister les membres des corps élus ci-après : sénateurs et députés du Rhône, conseillers généraux, conseillers municipaux, conseillers prud'hommes, les membres des commissions exécutives et des finances de la Bourse du travail, les délégués des syndicats, membres de la commission d'organisation de l'Exposition ouvrière.
L'exigüité du pavillon a obligé la Commission exécutive d'arrêter ces mesures préventives pour éviter le désordre qui aurait pu se produire si cette inauguration n'eût pas été privée.
Seront seuls admis les personnes munies de lettre d'invitation.
Les quelques syndicats qui ont déjà fait leur installation nous font augurer un grand succès pour notre pacifique manifestation ouvrière.
Les visiteurs qui nous honoreront de leur présence, remporteront, je le crois du moins, un excellent souvenir de notre trop tard venu pavillon.
Aussitôt la cérémonie terminée, le pavillon sera livré à la circulation publique.

Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894 : Pavillon de la Presse — Pavillon des Forêts
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10 juin 1894 — Aristide Bruant vient installer son cabaret Le Mirliton au parc de l’Exposition, sur l’allée du Lac, près du Palais de l’Annam
— Au « Mirliton ». Aristide Bruant a transporté au Parc d’Exposition son fameux cabaret du Mirliton qui pendant plusieurs années a fait courir tout Paris et toute la province au boulevard Rochechouart. L'installation à Lyon pour cinq ou six mois du Mirliton n'était un mystère pour personne, car voici quelques semaines que, dans nos rues et à l'Exposition, les promeneurs se retournaient au passage du cabaretier montmartrois dont le visage glabre qui sourit gouailleusement à l'ombre d'un large feutre, le costume de velours noir, la chemise rouge, les bottes et le particulier dandinement, forcent l'attention. Le Mirliton édifié, dans l'allée du Lac, non loin du
palais de l'Annam, a été inauguré hier : on n'était admis que sur invitation dans le cabaret dont des tableaux, des aquarelles ou des dessins qui sont pour la plupart la mise en action des principales chansons réalistes du maître de céans, forment toute la décoration. On connaît le genre de Bruant, genre très spécial, ou la blague violente, l'ironie exacerbée, les apostrophes étrangement familières, le laisser-aller le plus absolu tiennent une grande place. Ceux qui l'aiment ont pu retrouver hier les cris accoutumés dont les clients saluent l'entrée ou le départ des consommateurs ; quand on pénètre chez Bruant, on doit savoir la réception qui vous y attend, et quand on n'est pas initié, le mieux est de ne pas paraître dépaysé ou vexé et de faire bravement chorus ; c'est le parti qu'ont pris tous les visiteurs. Bruant a interprété les plus célèbres de ses chansons qui mettent en scène des héros de boulevards extérieurs et où de la peinture réaliste d'un monde peu relevé se dégagent une sentimentalité triste et une pitié. Mais il a chanté aussi quelques œuvres comme la « Vigne » où la terre et sa splendeur sont célébrées avec un art fervent.

17 juin 1894 — Le Mirliton d’Aristide Bruant est rebaptisé le Cabaret Bruant
— Le Cabaret Bruant. Aristide Bruant a inauguré le cabaret qu'il a installé à l'Exposition coloniale, en face du Panorama de Nuits.
Les murs de la Taverne, couverts de tableaux et de dessins rappelant les principales œuvres du chansonnier populaire, ont retenti pendant plusieurs heures des refrains connus, que tout le monde reprenait en chœur.
Dans le Côtier, un monologue de haut goût et de fière pensée, Bruant s'est fait particulièrement applaudir ; son Bois de Boulogne a également obtenu son succès habituel, et on ne se lassait pas de l'entendre chanter, comme lui seul le sait, les chansons les plus curieuses de son truculent répertoire.
Le Cabaret Bruant sera certainement un des coins les plus amusants de l'Exposition et ceux qui aiment à rire et que n'effraient pas les propos salés s'y donneront rendez-vous.

Le Mirliton d’Aristide Bruant du 12 rue de Laval à Paris, avant son « transfert » allée du Lac à l’Exposition de Lyon (toile de Louis Anquetin 1886-1887) — Bruant dans son cabaret (affiche Henri de Toulouse-Lautrec)
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17 juin 1894 — Ouverture du promenoir aérien de la Coupole
— Le promenoir aérien de la Coupole. Le promenoir situé à mi-hauteur de la Coupole est enfin livré au public.
Les essais de solidité faits en présence des ingénieurs de la voirie ont donné les meilleurs résultats. Il a fallu transporter sur le promenoir des milliers de tonnes de gravier.
L'essai, tant pour la galerie que pour les ascenseurs, portait sur le poids énorme de 400 kilogrammes par mètre carré.
Rien n'a bougé.
Cette immense galerie est desservie par quatre ascenseurs. Pour ceux qui ne craignent point la fatigue, quatre escaliers de 152 marches conduisent au faîte de la galerie.
La galerie circulaire, large de trois mètres et demie, est située exactement à vingt-cinq mètres de la Coupole, qui compte une hauteur totale de 55 mètres.
Vu du haut du promenoir, le panorama de l'Exposition est grandiose et pittoresque.
C'est une très ingénieuse idée que M. Claret a eue en installant le promenoir de la Coupole, dont le prix d'entrée de 50 centimes (par les ascenseurs) est accessible à toutes les bourses, et tous les visiteurs voudront jouir du magnifique panorama, que nous n'avons pu décrire que trop succinctement aujourd'hui.
Ajoutons que, tenant compte des observations légitimes de la presse, M. Claret a décidé qu'à l'avenir, le ticket d'entrée du soir sous la Coupole, donnerait droit à la promenade sur la galerie, sans supplément.
Quand l'administration aura supprimé le droit d'entrée sous la Coupole, il aura comblé nos desiderata et verra combien cette observation est fondée, par l'augmentation des entrées du soir à l'Exposition.

Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894 : Palais des Arts libéraux (cliché Jules Sylvestre) — Palais des arts religieux ; chaises installées devant le Kiosque à musique (palais situés en vis-à-vis, face à la Coupole)
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Les Concerts-Luigini se poursuivent sur le Kiosque à musique
22 juin 1894 — Concert Luigini. Tous les soirs, à huit heures et demie, grand concert symphonique. Vendredi 22 juin.
A trois heures et demie. Première partie : Etudiante, polka, A. Luigini. — Léa, gavotte, A Thomas. — Loreley, entr'acte. Neswabba. — Le Domino noir, ouverture, Auber. Deuxième partie. — Bourbon-Lancy, A Bosquet. — Amalieu, mazurka, Seifert. — Les Dragons de Villars, ouverture, Maillart. — Fanfan-Marsch, Suppé.
A huit heures et demie du soir. Première partie. — Les Saisons, ouverture, V. Massé. — Les Bleuets, gavote, Morley. — Danse des Pirates, Reber. — Les Martyrs, grande fantaisie arrangée par C. Fargues, Donizetti. Deuxième partie. — Oléron, ouverture, Weber. — Code et Codex, grande valse. — Rigoletto, grande fantaisie, arrangée par J. Luigini, Verdi. — Les Kosacks de l'Ukraine, Chesneau.

7 juillet 1894 — A l’exposition. Concerts Luigini. Tous les soirs, à trois heures et demie et à huit heures et demie, grand concert symphonique. A huit heures et demie. Première partie. La trompette, ouverture (Bazin). Le Gnome (Enestiberg). La voix des cloches, rêverie (A. Luigini). L’Africaine, grande fantaisie arrangée par A. Luigini (Meyerbeer). Deuxième partie. Guillaume Tell, ouverture (Rossini). Farfalla, valse (A. Marie). Faust, sept airs de ballet (Gounod).

12 avril 1894 — Charles Castellini, dès avant l’ouverture de l’exposition, fait sa publicité pour son diorama du Combat de Dogba
— Diorama du Combat de Dogba ; Mort du Commandant Faurax.
A la veille de l'ouverture de notre Exposition, nous tenons à signaler une œuvre magistrale dans le genre panoramique. Cette œuvre, complètement achevée, représente le combat de Dogba et la mort héroïque de notre compatriote, le commandant Faurax.
La composition est due au peintre parisien Castellani, sans aucune collaboration.
L'illusion est saisissante, et, la présence des fameuses amazones donne à cette toile une allure dramatique des plus extraordinaires.
Le peintre y a ajouté une autre toile représentant la rencontre à Mars-la-Tour, de nos cuirassiers et des cavaliers ennemis.
L'ouverture officielle du panorama de Dogba a eu lieu le jeudi, 12 courant.

8 juillet 1894 — Charles Castellani, auteur du panorama du Combat de Dogba est contraint de faire garder son établissement par les troupes, en raison de son nom à consonnance italienne. Depuis le meurtre de Sadi Carnot à Lyon le 24 juin, par l'anarchiste italien Sante Geronimo Caserio, les lyonnais n’ont pas les italiens en odeur de sainteté !
— Le Panorama de Dogba. Nous venons de recevoir la communication suivante avec prière de l'insérer :
Monsieur le Directeur,
J'apprends à l'instant, du propriétaire de mon Panorama du Combat de Dogba, à l'Exposition, qu'on a dû faire garder l'établissement par la troupe, pour éviter qu'il fût détruit par les manifestants, sous prétexte que mon nom était italien.
Non seulement je suis Français et électeur, mais j'ai servi volontairement pendant la guerre.
Blessé et pris le 24 décembre, je fus interné en Allemagne avec le titre de capitaine, que j'ai conservé ensuite dans l'armée au 34e régiment territorial d'infanterie.
J'envoie mes états de service à M. Foubert, le directeur du Panorama de la mort du commandant Faurax.
Je pense, monsieur le directeur, que vous ne me refuserez pas, dans votre journal, quelques lignes, afin de dissiper, dans le public lyonnais, une méprise fâcheuse.
Je vous prie d'agréer, etc.
Charles Castellani, peintre, auteur du Panorama de la Mort du commandant Faurax.


Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894 : Panorama du Combat de Dogba de Charles Castellani — Affiche Panorama du Combat de Dogba
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8 juillet 1894 — Panorama du Combat de Nuits du peintre Joseph Poilpot
— Panorama. Le Combat de Nuits par M. Poilpot. Nous avons eu dimanche dernier l'occasion de visiter le magnifique panorama de la bataille de Nuits dû au pinceau fidèle de M. Poilpot. L'ensemble en est saisissant et pour ainsi dire pris sur le vif.
Le raccord des terrains et des premiers plans avec la base de la toile est on ne peut plus heureux.
Les lointains très harmonieux s'enlèvent en lignes gracieuses dans le ciel d'une pureté d'hiver irréprochable.
Les personnages bien en mouvement et admirablement rendus nous donnent la sensation de cette fameuse campagne où le plus grand nombre de nos compatriotes ont trouvé la mort.
Nos sincères félicitations à M. Poilpot.


Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894 : Village africain et vue de la cheminée de l'usine de production électrique — Palais de l'Afrique occidentale
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15 juillet 1894 — Le Diorama Jacquard de Constantin Zukowski
— Diorama Jacquard. Le spectacle le plus attrayant de l'Exposition, relatant dans des tableaux émouvants la vie du grand tisseur.
Jacquard, l'illustre canut lyonnais, auquel notre ville et une grande partie de notre région doivent leur prospérité, avait sa place marquée dans notre Exposition du parc de la Tête-d'Or.
M. Constantin Zukowski, un peintre de talent, qui s'est fait connaître par d'intéressantes reconstitutions historiques, a eu l'heureuse idée de retracer dans un diorama les principales phases de la vie laborieuse de notre compatriote.
La curieuse monographie de la soie, une des innovations les plus originales de notre Exposition, appelait une exhibition de ce genre comme indispensable complément ; Jacquard ne pouvait être oublié dans la grande manifestation du travail organisée par la ville de Lyon.
Le diorama de M. Constantin Zukowski comprend quatre scènes du plus haut intérêt.


11 juillet 1894 — Grand festival Meyerbeer sur le kiosque de la coupole
— Exposition concert Luigini. Ce soir, à huit heures et demie, grand festival Meyerbeer avec le concours de Mlle Saudey, du Grand-Théâtre, et de M. Garrot, lauréat du Conservatoire. Première partie : Troisième marche aux flambeaux (Meyerbeer). — La Juive, air de la Pâque, par M. Garret (Halévy). — La Juive, air du deuxième acte, par Mlle Saudey (Halévy). — Les Huguenots, grande fantaisie (Meyerbeer), arrangée par M. A. Luigini. Deuxième partie : Les Mousquetaires de la Reine (Halévy). — L'Africaine, grand air par M. Garret (Meyerbeer). — Robert le Diable, grand air du premier acte (Meyerbeer). — La Juive, final du ballet (Halévy). Ballon captif de l’Exposition. — Ascension tous les jours de neuf heures à la nuit. Mardi 10 et jeudi 12 juillet, reprise des ascensions libres au parc aérostatique de l'Exposition avec le « Fleurus » nouvel aérostat de 800 m. c. en soie de Chine.

Les concerts tant militaires que civils se succèdent à un rythme effréné sur le Kiosque de l’Exposition
12 juillet 1894 — Les abords de la Coupole et du jardin d'honneur possèdent maintenant une double attraction musicale : d'un coté — sous le kiosque — l'excellent orchestre du Grand-Théâtre dirigé par Luigini ; de l'autre, un concert vocal et instrumental qui permet aux amateurs, assis à l'ombre des grands arbres, d'entendre d'excellents artistes.
L'orchestre du Concert-spectacle de l'Exposition, dirigé par M. Eugène Arnaud, compte vingt musiciens et — détail à noter — l'entrée en est absolument libre.

20 juillet 1894 — A l’exposition, concert Luigini. Tous les soirs à huit heures et demie, concert symphonique. Programme : A huit heures et demie : Première partie : La Princesse Jaune, ouverture (Saint-Saëns). — Ronde de Nuit (G.-M. Wikowski). — Hymne aux Autrichiens (Haydn). — Quatre airs de Danse (D. Léo). Deuxième partie : Le Carnaval de Venise, ouverture (A. Thomas). Vertige, grande valse (A. Luigini). — Grand air varié pour orchestre (Demersemann). Marche militaire (Bosquet).
26 juillet 1894 — Exposition, concert Luigini. Tous les soirs à huit heures et demie, concert symphonique. Programme. Première partie. — Marche du duc de Guise (A. Bénin) — Aubade aux mariés (Lacôme). — Danse israélite (Broutin). — La Muette, grande fantaisie (Auber) arrangée par A. Luigini. Deuxième partie. — Don Pascale, ouverture (Donizetti). — Jane, valse (Rougier). — Ernani, grande fantaisie (Verdi), arrangés par A. Luigini. Boccace, marche (Suppé).
Musique militaire de quatre heures et demie à cinq heures et demie. Programme du 25e d'infanterie : Marche russe. (X). — Nabuchodonosor, ouverture (Verdi). — Haydée, mosaïque (Auber). Mireille, mosaïque (Gounod). — Faust, fantaisie (Gounod). — Champagne, polka avec chant (Tourneur).
Concert-spectacle derrière le Palais des Arts religieux. Tous les jours à trois heures et à huit heures grande représentation.
5 août 1894 — A l’exposition, concerts Luigini. Aujourd'hui à 8 h. ½, concert symphonique. Programme : Première partie. — Les Joyeuses commères de Windsor, ouverture (Nicolaï). — La Reine Berthe, prélude (Joncières). Aïda, grand air du 4e acte, par Mlle Grenier (Verdi). — La Korrigane : 1) valse lente. 2) final (Widor). Deuxième partie. — Renzi, ouverture (Wagner). — Valse caractéristique (Gounod). — L'Africaine, grand duo de Mlle Grenier et M. Garret (Meyerbeer). — Trépack, danse russe (de Wolkoff).
Entre la première et la deuxième partie du concert, feu d'artifice.


Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894 : Entrée de la Coupole et le jardin paysager — Entrée monumentale de la Coupole
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12 au 14 août 1894 — 360 phalanges musicales participent au gigantesque concours musical de Lyon ; 100.000 kilos de paille sont nécessaires pour bourrer les paillasses des musiciens venus loger à Lyon !
— Le concours musical des 12, 13 et 14 août a dépassé, à tous les points de vue, les concours auxquels il nous avait été donné d'assister jusqu'à ce jour.
Trois cent soixante sociétés musicales et près de quinze mille exécutants y ont pris part.
On s'est un instant demandé comment on arriverait à loger tout ce monde. Le comité d'organisation a eu l'heureuse inspiration d'instituer à côté de lui un comité de séjour dont le rôle consistait à chercher des locaux et à les rendre confortables pour un campement de quatre ou cinq nuits.
C'est ainsi que tous les établissements scolaires, les groupes scolaires, le lycée, l'école vétérinaire, l'école normale d'instituteurs, l'établissement des frères lazaristes, la caserne des passagers à la Pré-Quarantaine ont été aménagés avec un soin tout particulier.
L'autorité militaire s'est mise entièrement à la disposition du comité de séjour, lui a offert le nombre d'hommes qu'il désirait et 100.000 kilos de paille pour bourrer les paillasses, sans compter les couvertures et tout ce qui s'ensuit.
Notre ville avait pris des airs de fêtes ; de nombreuses maisons étaient pavoisées et dans les rues l’animation était extrême.
Dès le vendredi 10 août, un concert était donné au Grand-Théâtre par la musique de la garde républicaine.
Le samedi soir les membres du jury étaient reçus à l'Hôtel de Ville par la municipalité, où M. Chevillard, adjoint au Maire, a souhaité tout particulièrement la bienvenue aux membres du jury venus de l'étranger, parmi lesquels nous citerons : MM. Bainvens, professeur au Conservatoire de Bruxelles ; Bender, chef des grenadiers de Bruxelles ; Bonnade, de Genève ; Lecail, d'Anvers ; Turino, de Bruxelles ; Roch, de Genève, etc.
M. Rebatel, conseiller général, président du concours, a proclamé président du jury : M. Victorien Joncières, et comme vice-présidents : MM. Vincent d'Indy et Gastinel.
L'Harmonie municipale s'est fait entendre au cours de cette réception.
La matinée du dimanche 12 août a été consacrée aux concours à vue et aux concours de soli ; l'après-midi aux concours d'exécution.
A cinq heures deux défilés ont eu lieu, se partageant les différents quartiers de la ville.
Le soir, fête de nuit à l'Exposition et concert donné au kiosque de la Porte-d'Honneur par la musique de la Garde républicaine.
La matinée du lundi a été remplie par les concours d'honneur. La distribution des récompenses a eu lieu à 4 heures ½ sur la place Bellecour.
Sur la même place a été donnée le 14 août, une grande fête de nuit au cours de laquelle la vaillante phalange dirigée par M. Parés s'est de nouveau fait entendre.
L'affluence des visiteurs à Lyon et à l'Exposition pendant les trois jours a été énorme. Ajoutons que tout s'est passé dans un ordre parfait.
Nous avons parlé de la quantité de personnes venues à Lyon — dit un de nos confrères — parlons un peu de leur gaîté : en effet, la caractéristique du concours musical a été celle-ci : il a ramené à Lyon la joie et l'entrain qui en avaient disparu depuis le drame tragique du 21 juin.
Tout y prêtait, même le temps, dont le concours n'est pas le moins précieux pour des fêtes semblables et qui est resté constamment superbe.

14 août 1894 — Concert de la Garde républicaine sur le Kiosque de l’exposition
— Aujourd'hui, à 8 heures et demie, â l'Exposition, grande fête de nuit ; feu d'artifice tiré par Ruggieri ; illuminations et embrasement général du parc.
A neuf heures, après le feu d'artifice, un concert sera donné par la musique de la garde républicaine dirigée par M. Gabriel Parès. Voici le programme de ce concert :
Le Carnaval de Venise, ouverture (A. Thomas). — Guillaume Tell, grande fantaisie (Rossini) : cornet, M. Papaix ; bugle, M. Laforgues. — Variations pour flûte, (Chopin). M. Fontbonne. — Tarentelle (G. Parès).
Deuxième, partie. — L'Arlésienne, 2e suite (Bizel), a) Pastorale ; b) Intermezzo ; c) Farandole. — Toccata pour cornet à pistons (H. Sénée). M. Lachanaud. — Richilde, ouverture (G. Parès). 4 — Valse des petits oiseaux (Douard), flûtes MM. Fontbonne, Jacquemont, A. Schille ; bugle, M. Laforgues.
Eclairage par les gazéificateurs Seigle.
— Compte-rendu du concert de la Garde républicaine. Le grand concert donné, à neuf heures du soir, au kiosque de l'Exposition, avait attiré une affluence inouïe. Jamais, aux plus grands jours, l'enceinte de l'Exposition n'avait vu autant de monde. Devant la Coupole, c'était une vraie mer de têtes. Les musiciens de la garde républicaine ont retrouvé, devant ce public, le succès d'enthousiasme qu'ils avaient déjà obtenu, vendredi soir, au Grand-Théâtre. C'est d'ailleurs avec un art merveilleux, avec un ensemble et une perfection qu'on ne trouve que dans un orchestre de premier ordre, qu'ils ont exécuté une série d'airs du Roi d'Ys, le ballet de Faust et celui de Sylvia, pour ne citer que les morceaux qui ont le plus porté sur le public. C'est la Marseillaise qui a clôturé le concert.

Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894 : Pavillon du Gaz — Rizerie Cattaneo — Tuileries de Montchanin
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Quelques concerts sur le Kiosque
26 août 1894 — Musique militaire à l’Exposition. Concert de 4 h. à 5 h. 1/2, par le 52e régiment d'infanterie ; 1. Allegro, X. — 2. Martha, ouverture, Flotow. — 3. Le Saut du Doubs, valse, Galerne. — 4. Sigurd, fantaisie, Reyer. — 5. Souvenir d'Automne, mazurka, Amette, polka, Wettge.
31 août 1894 — A l'exposition, concert Luigini. Tous les soirs à trois heures et demie. Première partie. - 1. Polka des Tambourins, Waldteufel. 2. Aux bords du Sébaou, fantaisie arabe, Sellenick. — 3. Le premier bal, mazurka, Auvray. — 4. La Sirène, ouverture, Auber. Deuxième partie. — 1. Deux à deux, valse. Waldteufel. 2. Turlutaine, polka, Strobl. 3. Egarement dans le bonheur, ouverture. Suppé. 4. Toujours gai. Sudessi.
A huit heures et demie. Première partie. Marche solennelle G. Parès. Le Moulin de la Forêt noire. Eilemberg. 3. Le Carnaval turc. A Luigini. 4. Kermesse. B. Godard. Deuxième partie. 1. La part du Diable, ouverture. Auber. 2. Bellecour, valse. Lecureux. 3. Fête bohème. Massenet. 4. En causant, polka. Th. Marcotte.

8 septembre 1894 — A l’exposition, concert Luigini. Tous les soirs, à 8 h. ½, concert symphonique. Première partie. — Sémiramis, ouverture (Rossini). — Pavane d'Etienne Marcel (Saint-Saëns). — Valse d'Etienne Marcel (Saint-Saëns). — Ernani, grande fantaisie arrangée par A. Luigini (Verdi). Deuxième partie. — L'invitation à la valse (Weber). Polonaise (Ten Brinck). — Ballet russe, trois airs (A. Luigini). — Zanzibar (C. Fargues).
22 septembre 1894 — L'exposition, concert de 3 à 5 heures. Kiosque de la Porte d'honneur. Première partie. — Marche militaire (Doring). — Le Prophète, grande fantaisie (Meyerbeer). — Solo de clarinette. (M. Descours) (Verdi). — Autour de la Coupole, polka pour cornet à piston exécutée par M. Delorme (Gerin). Deuxième partie. — Le Phocéen (Kakoski). — L'Arlésienne (Bizet). — Les grelots (Signard).

20 septembre 1894 — Fête de nuit sur l’Ile Tamaris du Parc
— Les Fêtes au Parc. C'est samedi 22 courant que sera donnée la première représentation des tableaux vivants et poses plastiques organisées sur le lac, par M. F. Verdellet. On aménage l'estacade de l'île Tamaris où vont évoluer tout un bataillon d'artistes, jeunes et jolies femmes engagées pour la durée de cette fête de nuit qui se renouvellera tous les soirs pendant une semaine.
Des foyers électriques et des flammes de bengale disposés un peu partout, feront de ce spectacle une attraction que tout le monde voudra voir.
Ajoutons que tous les jours un excellent orchestre sous les ordres de M. Mornay, directeur de l'Harmonie municipale donne, de 3 à 5 heures, des auditions musicales au kiosque de la Porte d'honneur.

27 septembre 1894 — La musique du 98e de ligne, dirigée par M. Leroux, en concert sur le Kiosque
— Chronique de l’Exposition. Le Concert de dimanche. Nous devons une mention spéciale à la musique du 98e de ligne, qui a donné dimanche dernier, sous la direction de son chef, M. Leroux, un programme choisi ; parmi les morceaux exécutés, citons l'ouverture du Tannhauser, le grand air de Samson et Dalila, l’Artésienne, de Bizet. etc. C'était le dernier concert donné par la musique avant le départ de la classe.

27 septembre 1894 — Le Ballon captif fête sa 1750e ascension sur le parc
— Parc aérostatique de l’Exposition. Le succès du ballon captif ne se ralentit pas ; il a dépassé sa 1.750e ascension, et il a devant lui encore une quarantaine de jours.
Ce succès sans précédent quant au nombre d'ascensions est dû, croyons-nous, tant à la nouveauté, et à la beauté du spectacle, qu'à la modicité du prix : 5 fr. et 2 fr., 50 les enfants, au lieu de 20 et 10 fr. comme à Paris en 1878 et 1889, et aussi à la sécurité et au confortable de l'installation ; nous n'avons eu, en effet, à enregistrer jusqu'ici aucun accident et, cependant, le ballon a essuyé de véritables tempêtes de vent et de pluie.
L'ensemble de ce résultat fait honneur d'abord au constructeur, M. Lachambre, puis au directeur, M. A. Boulade, et au capitaine, M. Léon Lair, dont nous avons maintes fois apprécié la sage prudence. Nous leur adressons toutes nos félicitations.


Exposition universelle et coloniale de Lyon 1894 : Entrée principale de l’exposition et Ballon captif — Pavillon et Bar de la typographie situé à l’entrée gauche de l’exposition
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15 octobre 1894 — Des montagnes russes sont aménagées sur le Parc, près du chalet, non loin du vélodrome
— A L'exposition, concert au Kiosque de la Porte d'honneur, à 3 heures ½.
— Montagnes russes, près du Chalet, à cent mètres du Vélodrome. Divertissement très à la mode et très couru, fertile en émotions vives et amusantes.


21 octobre 1894 — Concert de la Fanfare de Saint-Priest sur le Kiosque à musique de la Chambre syndicale des ouvriers serruriers de Lyon
— A l’Exposition. Grand concert donné par la Fanfare de Saint-Priest, au kiosque de la chambre syndicale des ouvriers serruriers, le dimanche 21, de 3 h. à 5 h. Programme :
Première partie. — Allégro. — Courage et dévouement. — Hellen.
Deuxième partie. — Le Rapide. — Le Pardon de Ploërmel. — Aux Trois Suisses. — La Marseillaise.

28 et 31 octobre 1894 — Les derniers concerts donnés sur le Kiosque à musique de la Coupole
— Exposition, concert au Kiosque de la Porte d'honneur. — Aujourd'hui dimanche, deux grands concerts par les musiques militaires de 3 heures à 4 h. ½ et de 7 h. à 8 heures et demie.

10 janvier 1895 — Après la clôture définitive de l’Exposition du 11 novembre, Jean Claret, son concessionnaire, installe une patinoire payante sur le lac de la Tête d’Or
— Le froid continue à sévir, et, hier encore, la température s'est abaissée jusqu'à 10° au-dessous de zéro.
La Saône commence à charrier, sans entraver cependant la marche des mouches.
Au parc de la Tête-d'Or, la glace ayant acquis l'épaisseur réglementaire de 9 centimètres, les patineurs se sont emparés aussitôt de leur piste favorite, et c'est un spectacle peu banal que de les voir évoluer au milieu des démolitions de l'Exposition.
On sait que M. Claret a la concession du parc jusqu'au mois de mars.
La municipalité, un moment, hésitante, a décidé de considérer M. Claret comme fermier du lac et l'a, par conséquent, autorisé à installer une enceinte payante, à charge pour lui de nourrir les animaux et d'entretenir le lac.
Le prix est de 0 fr. 25 et la ville perçoit un droit de 10 %.


Lyon - Kiosque de l'Exposition 1894 translaté au Jardin Public de Saint-Chamond
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(1) Léon-Henri-Ernest Martin dit Henri Martin, publiciste, fondateur du journal l’Indépendant du Rhône 8 rue Mulet à Lyon, dont il est rédacteur en chef et gérant depuis 7 novembre 1886, fonctions qu’il abandonne le 27 février 1887 pour se consacrer à la lutte électorale. Le journal est encore publié, sous la direction de Victor Pascal puis de Jean-Baptiste Pagès, avant de disparaître définitivement le 10 avril 1887.
Henri Martin, domicilié à Lyon au 26 rue de la République, est promus Officier de l’Instruction publique le 12 juillet 1888.

(2) Aristide Bruant (1851-1925), après avoir exercé ses talents de chansonnier, à partir de 1881, au célèbre Chat Noir du 84 boulevard Rochechouart, s’installe en 1885, tout à côté, au 12 rue de Laval (future rue Victor Massé) où il fonde le Mirliton. Il y reste jusqu’en 1893. L’année suivante, le 10 juin 1894, il « transfère » son Mirliton au Parc de l’Exposition de Lyon, allée du Lac, près du Palais de l’Annam. Une semaine après, il rebaptise son établissement lyonnais,
Le Cabaret Bruant, lequel ne désemplira pas jusqu’au départ du chansonnier, le 3 octobre, parti chasser sur ses terres de Courtenay dans le Loiret.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

V - Place Monplaisir (8e arrondissement)

LYON - MONPLAISIR - La Place et la Grande Rue
(RHÔNE)
Installés à compter du 3 août 1565, au Collège de la Trinité de Lyon (1), rue Neufve (passage Menestrier), les Jésuites en sont expulsés et leurs biens saisis, le 31 janvier 1595, suite à la tentative d'assassinat de Jean Châtel, élève jésuite, perpétrée sur le roi Henri IV le 27 décembre 1594.
L’édit de bannissement des frères de la Compagnie de Jésus ayant été aboli le 2 septembre 1603, ceux-ci sont réintégrés au Collège dès la fin du mois d’octobre.
Grâce à une multitude de libéralités et au versement d’innombrables rentes et pensions,
les Jésuites de la Maison de Saint-Joseph dits du Noviciat de Lyon, prennent possession d’une dizaine de Domaines, et notamment celui des Tournelles, situé sur la commune de la Guillotière, faubourg situé au sud de Lyon.
Le Domaine des Tournelles dit de Saint-Joseph du Champ, appartenait, avant son acquisition par les Jésuites vers 1620, à la famille Curel et auparavant, en 1585, à Jacques de Grimod. La ferme-château qui y est installée est exploitée et affermée, procurant revenus et subsistance aux frères jésuites.


Plan d’ensemble de Lyon et de La Guillotière en 1848, avec implantation de tous les futurs kiosques à musique
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A la suite d’un procès retentissant, l’ordre des Jésuites est dissout le 6 août 1761 ; les frères, ressortissant de la communauté lyonnaise, obtiennent un délai pour leur expulsion, fixée au 1er avril 1762. Celle-ci sera effective le 24 décembre avec leur départ pour Avignon.
Un inventaire des biens ayant appartenant aux Jésuites expulsés est dressé et, après plusieurs arrêts de la Cour et lettres Patentes, notamment en date des 14 juin 1763, 31 août 1769 et 5 avril 1773, la vente desdits biens est ordonnée pour être répartie en trois phases d’adjudication :
— vendredi 28 mai 1773 : adjudication des
Domaines des Tournelles, de Boisdon et de Tassin ; maison formant angle du Quai de Retz et rue Gentil à Lyon ;
— mercredi 28 juillet 1773 : adjudication des Domaines de Vacques (près de Lyon), du grand Mas (près d’Issoire) et des rentes foncières sur la ville de Lyon ;
— vendredi 31 juillet 1773 et jours suivants : l’ensemble des autres biens des Jésuites.

Les biens dépendant du Domaine de la Guillotière, inventoriés en 1773, consistent en :

— un ensemble de bâtiments à usage de ferme avec chapelle, dont l’un est doté d’une tour, constituant le « Château des Tournelles » ; la porte d’entrée principale de la cour donne, du côté d’orient, sur le chemin de Lyon à Villeurbanne. Le tout garni de meubles, tableaux, linge, ustensiles de cuisine ; charrettes, tombereaux, outils d’agriculture ; un mulet, cinq vaches, quatre bœufs, volaille ; 24 quintaux de foin, 165 quintaux de paille mêlée etc…
— des terres labourables closes de mur, attenantes à cette ferme et à son jardin, d’environ quatre bicherées, soit un demi-hectare. (La bicherée de Lyon équivaut à 196 toises carrées, soit 11025 pieds carrés, environ 1300 m²).
— une pièce de terre d’environ cent bicherées (13 hectares), entourant la ferme et les terres labourables ci-dessus, confinée au midi par le Grand Chemin de Lyon à Grenoble (grande rue de la Guillotière) et d’orient par un chemin de traverse allant dudit grand chemin à celui de Crémieux (chemin de la croix Morlon) ;
— une pièce de terre (la terre Ducros), d’environ quatre-vingts bicherées (10 hectares), confinée du midi par le chemin d’Eyrieu (route de Lyon à Heyrieux) et du septentrion par le grand Chemin de Lyon à Grenoble ;
— une autre pièce de terre d’environ douze bicherées (un hectares et demi) joignant la précédente ;
— des vignes et prés d’environ cinquante-sept bicherées (sept hectares), joignant les diverses terres ;
— diverses pièces de terres d’environ cent quatre-vingts quinze bicherées (25 hectares), auparavant détachées du domaine et affermées séparément par les jésuites à divers fermiers, puis réunies en 1769 audit domaine par le bail attribué au sieur Guillaume Bernard.

L’ensemble de ce domaine de cinquante-sept hectares est ainsi affermé, depuis le 14 novembre 1769, par un bail de neuf ans, à Guillaume Bernard, marchand papetier lyonnais de son état.
Des affiches sont placardées à Lyon annonçant l’adjudication du Domaine des Tournelles saisi aux Jésuites, dont la mise à prix, fixée à 30.000 livres, doit avoir lieu le 28 mai 1773 au Châtelet à Paris. La date de jouissance des biens en est fixée au jour de la Saint Martin hiver 1773 (11 novembre).

Plan partiel de La Guillotière en 1824, lieu-dit Les Tournelles — Château des Tournelles
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Pierre Rogé et son épouse dame Marie Piéry, faïenciers lyonnais retirés des affaires et propriétaires de leur maison et fief de la Grange-Blanche de la Guillotière, attenant au domaine des Tournelles, sont fortement intéressés par l’acquisition dudit domaine. Ils vont cependant devoir céder ce bien convoité devant la surenchère faite, ce 28 mai 1773, à plus de 78.000 livres, par un certain Mathieu Henry.
Mathieu Henry (1728-1798), originaire du port de Condrieu, est directeur d’une compagnie de transport par eau ; il est marié en 1768 à Jeanne-Marianne Fourgon de Maison-Forte (1738-1804), dont le grand père était marchand de draps d’or et de soie à Lyon.
Au décès de Mathieu Henry, un acte de partage est dressé le 4 fructidor de l’an VI (21 août 1798) par devant maître Dugueyt, notaire à Lyon, attribuant le domaine des Tournelles de la Guillotière à Marie-Vital Henry (1770-1846), un des trois enfants du défunt.
Marie-Vital Henry dit des Tournelles — marié en 1811 à Amélie-Pierrette-Joséphine Régnault de Parcieu — domicilié à Lyon, place Louis-le-Grand (place Bellecour), maire de La Guillotière en 1816 et 1817, décide de faire lotir son domaine des Tournelles ; pour ce faire, Henry des Tournelles engage, en 1827, l’architecte Jean-Baptiste Ballet (1806-1859), lequel dresse les plans de ce nouveau village dit de
Mon-Plaisir et Sans-Souci, dont un second architecte, Jean Hotelard (1785-1828) se charge de la promotion, son domaine de prédilection. (3)
Le cahier des charges et les plans du lotissement de ce nouveau quartier de Monplaisir, sont déposés aux minutes de l’étude notariale de Maîtres Charbogne, Farine, Rozier et Coste en mai 1827. Il est prévu d’y tracer une série de voies parallèles et d’y faire édifier trois cents maisons autour d’une place publique dénommée du nom pompeux et mégalomaniaque de
place Henry, et d’y aménager une promenade publique arborée.
La
Promenade de Monplaisir est effectivement créée dès 1827-1828, le long du chemin de la Croix Morlon (chemin n° 92 de Saint-Honoré devenu rue Antoine Lumière), à l’angle des route royale n° 6 de Paris à Lyon (Grande rue de Monplaisir) et du futur Cours Gambetta prolongé (cours Albert Thomas).
L’aménagement de la voirie de Monplaisir, la cession des trois cents lots et leur construction s’étale sur plus d’une quinzaine d’années. Le projet de « place Henry » envisagé sera, quant à lui abandonné. Le 2 juillet 1843, on peut lire :
le quartier de Monplaisir est neuf ; les rues doivent être nivelées, pavées, éclairées ; une petite église a été bâtie au moyen de souscriptions et de quêtes…
Mais en 1846, le 8 mai, lors d’une séance du conseil municipal de La Guillotière, M. Sornage, un des propriétaires de la concession de Monplaisir, déplore le mauvais état dans lequel se trouvent les rues, par manque de surveillance et l’abus dont se rendent coupables certains propriétaires en faisant des excavations au milieu même de ces rues. M. Bermond, conseiller, fait observer que la place de Monplaisir, qui a été plantée avec soin et forme une des promenades les plus agréables que l’on puisse rencontrer, menace de tomber dans l’abandon le plus complet si l’administration ne se charge pas d’exercer au moins une surveillance active pour les soins à donner aux plantations.

Plan partiel de la Guillotière en 1848, tracé du lotissement Montplaisir et Sans-Souci — Prospectus publicitaire de mai 1827 lotissement Monplaisir
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Le 24 mars 1852, à l’instar des communes de la Croix-Rousse, de Serin, de Saint-Clair et de Vaise, celle de La Guillotière, et son quartier Monplaisir, est annexée à la métropole lyonnaise. Monplaisir, tout d’abord dépendant du 3e arrondissement, sera ultérieurement transféré dans le 7ème puis le 8ème arrondissement.

Plan de Lyon en 1930, Quartier Monplaisir
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A présent viabilisé, le quartier Monplaisir est en mesure d’y organiser quelques fêtes et manifestations. C’est ainsi qu’une première formation musicale, la Lyre de Monplaisir, voit le jour dès avant 1882, dirigée par M. Verni. Et lors de la Fête nationale du 14 juillet 1891, un premier Kiosque à musique est attesté sur la promenade de Monplaisir, désignée à présent sous le nom de place de Monplaisir qui y accueille, le matin, un concert donné par la Fanfare de l’institution Courderc, suivi d’un défilé puis par l’exécution d’exercices de gymnastique des Eclaireurs de l’Est et de la section des Sapeurs-Pompiers accompagnés par un concert de la Lyre de Monplaisir.
Ce kiosque à musique, démontable en bois, n’est cependant que temporaire et n’est installé que lors des festivités.

Lyon - Monplaisir - La Place et la Grande Rue de Monplaisir
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Le 5 juillet 1892, le conseil municipal décide de mettre au concours la construction de trois groupes scolaires, dont l’un devant la place de Monplaisir, à l’angle du chemin n° 92 de Saint-Honoré et du chemin vicinal n° 90 de Saint-Victor. Les plans et devis sont soumis à la municipalité le 10 juillet 1893, après qu’un rapport ait été dressé le 22 novembre 1892, par le maire-adjoint, A. Rossigneux, représentant du maire lyonnais.
Le groupe scolaire pour garçons et filles de Monplaisir sera réalisé par l’architecte Isaac Collomb (1842-1921), pour un montant fixé à 180.764 frs 93, exception faite des frais d’installation de chauffage, d’eau et de gaz. Rossigneux demande cependant que
le projet de M. Collomb, soit modifié, sans augmentation sensible de la dépense, en donnant aux bâtiments sur la place de Monplaisir, une silhouette plus agréable, en détachant, par exemple, les pavillons d’angle en avant-corps avec surélévation des toitures et motif au milieu.
Le 5 décembre 1893, Isaac Collomb présente un devis rectificatif incluant le chauffage, l’eau et le gaz, ainsi que la modification du projet, à présent constitué de deux pavillons en avant-corps : l’un à l’angle de la place Monplaisir et du n° 26 chemin Saint-Victor, l’autre, à l’extrémité du groupe au n° 24 du chemin Saint-Victor. Moyennant une augmentation du devis à 213.345 frs 71, ce nouveau devis est immédiatement accepté par le conseil municipal.
La section des garçons est installée dans le groupe scolaire lors de la session 1896. Les filles n’y seront accueillies que lors de la session suivante 1897, à l’achèvement de la construction.

Lyon - Monplaisir - La Place et le Groupe scolaire — Le Groupe Scolaire
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En vis-à-vis du Groupe Scolaire, le n° 25 du chemin Saint-Victor formant angle avec la place Monplaisir, est, en 1875, occupé par une Maison de Campagne avec salle d’ombrage et jardin y attenant. Aux n° 21 et 23 dudit chemin, une vaste Fabrique de Chapellerie y est aménagée comprenant cinq corps de bâtiments, machine à vapeur et outils mécaniques. L’ensemble appartient aux frères Antoine-Balthazar et Benoît Bâton, installés dès avant 1851 à Lyon, 11 rue Noire. Ceux-ci sont venus s’installer à Monplaisir en faisant une première acquisition, le 12 août 1856, moyennant cinq mille francs, d’un Jardin clos de murs de 25 ares sur le territoire de Sans-Souci, très certainement le n° 25 chemin Saint-Victor. Poursuivant leurs emplettes les frères Bâton vont y faire construire cette Chapellerie. Au décès d’Antoine-Balthazar Bâton (1827-1875), la Chapellerie et la Maison de campagne y attenante sont vendues à la criée du tribunal de Lyon, le 26 juin 1875, sur une mise à prix de cinquante-cinq mille francs.

La
salle d’ombrage de la maison de campagne de l’ancienne Chapellerie à présent désaffectée va devenir, à partir de 1881, durant quelques mois, la Salle Bâton, enclos couvert accueillant régulièrement les réunions politiques, parfois houleuses, du Comité Central de l’Alliance. On y voit ainsi, huit cents personnes réunies, lors d’un meeting se déroulant le 29 août 1881, ou encore, le 2 avril 1882, une réunion des sociétaires de la société d'encouragement aux écoles municipales laïques de Monplaisir.
C’est ici, qu’en 1882, Antoine Lumière (1840-1911), après avoir pris à bail ce terrain, va en faire l’acquisition et y aménager son usine de plaques photographiques. Secondé par ses fils Auguste (1862-1954) et Louis (1864-1948), l’entreprise, dix ans après, produit plus de quarante mille plaques émulsionnées par jour… Les deux frères déposent, le 13 février 1895, leur premier brevet de prise de vue et de projection ; leur premier film est projeté le 22 mars 1895.
Le cinématographe est né.

Acquisition des frères Bâton chemin Saint-Victor, 12 août 1856 — Cession de la Chapellerie et de la « maison de campagne » des frères Bâton, 21 à 25 chemin Saint-Victor, 26 juin 1875 — Placard publicitaire des Usines des Frères Lumière, 26 juin 1903
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En 1896-1897, Auguste et Louis Lumière (1864-1948) font édifier, sur les plans de l’architecte Pierre Court, une vaste demeure jumelle sur la place Monplaisir, à l’angle du chemin n° 92 de Saint-Honoré et du Cours Gambetta prolongé.
Leur père, Antoine Lumière, ne tarde pas à les imiter : faisant appel aux architectes Paul Boucher et Charles-Joseph Alex, il fait construire, de 1899 à 1902, sur la place Monplaisir, un véritable château, attenant au pavillon de ses fils, au n° 25 du chemin Saint-Victor, en vis-à-vis du Groupe scolaire.

Lyon - Monplaisir - La Place Monplaisir, le Groupe Scolaire et le Château Lumière — Le Château Lumière et, à droite, la Villa des frères Lumière
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La Lyre de Monplaisir, toujours active avec ses quarante exécutants, présidée par M. Carron, voit ses chefs se succéder : M. Descours en 1896, M. Guyot en 1903-1905 et à partir de 1906, M. Malleval. La même année, une nouvelle phalange voit le jour : l’Harmonie Chorale de Monplaisir, dirigée par M. Gerbault. Les deux sociétés vont obtenir, en 1909, que soit construit un Kiosque à musique au centre de la place de Monplaisir, face au chemin Saint-Victor. Ce kiosque octogonal en pierre, doté d’un escalier de quatre marches, est juste constitué d’un soubassement entouré d’une margelle, sans couverture.
Après qu’une collecte ait été organisée par la Lyre de Monplaisir, réunissant mille francs, les musiciens convainquent la municipalité, à l’occasion du projet de budget supplémentaire pour l’exercice 1911, voté le 19 juin 1911, approuvé par un décret de mars 1912, de faire réaliser des colonnes en fonte et une toiture en zinc ; un devis de 3.800 francs est voté, en conséquence, par le conseil municipal.
L’inauguration du Kiosque, entièrement achevé a lieu le dimanche 25 août 1912.
Le décret du 14 juin 1913 approuvant le budget supplémentaire de la commune arrête les comptes de la construction du kiosque à musique de la place de Monplaisir à 1.960 fr. 58, défalcation faite des souscriptions publiques obtenues.

Lyon - Monplaisir - La Place et le Kiosque sans toiture — Le Kiosque à musique place Monplaisir
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A l’issue du conflit 1914-1918, la Lyre de Monplaisir et l’Harmonie Chorale de Monplaisir sont reconstituées et offrent des concerts au kiosque à musique, dès 1920. M. Marty qui dirige l’Harmonie Chorale depuis 1909, va rester à sa tête jusqu’après 1934 ; en 1939, M. Mésoniat lui succède. Les chefs de la Lyre de Monplaisir brillent par leur instabilité : M. Panaye de 1926 à 1929, René Ruel en 1931-1932, M. Murat en 1934 puis M. Céméno en 1939. Après 1945, la Lyre de Monplaisir va fusionner avec l’Harmonie de Montchat, fondée en 1877, et former l’Harmonie Montchat-Monplaisir.

Le 1er juin 1930, une grande fête est organisée place Monplaisir, célébrant l’invention du cinématographe des frères Lumière. A cette occasion, le Groupe Scolaire devient le Groupe Lumière et le chemin Saint-Victor est rebaptisé Rue du 1er Film.
Le 30 octobre 1944, la place de Monplaisir prend le nom de place Ambroise Courtois en hommage à l’homme politique assassiné le 7 janvier 1944. Un buste-stèle lui est dressé sur la place.

Le Kiosque à musique est démoli par la municipalité en juin 1958, pour faire place aux cérémonies d’inauguration de la pose d’une première pierre, le 29 juin, sur la place Courtois-Monplaisir, d’un monument devant rendre hommage aux frères Lumière.
Ce monument, dont le devis initial est budgété à vingt millions de francs, est conçu par l’architecte Hubert Fournier et les sculpteurs André Tajana, Francisque et Michel Lapandéry.
La municipalité et le comité d’érection de ce monument n’ayant pas trouvé les fonds suffisants pour sa construction — curieusement, on a cependant facilement financé la destruction du Kiosque à musique ! —, ce sera l’entrepreneur de travaux publics Napoléon Bullukian qui achèvera, sur ses fonds personnels, le monument Lumière, lequel sera inauguré le 30 septembre 1962.
En « récompense des services rendus », la municipalité accepte de vendre, en 1975, au même Bullukian, la Villa historique des frères Lumière, située à l’angle de la place Courtois-Monplaisir et du cours Gambetta devenu le cours Albert Thomas. Napoléon Bullukian va s’empresser de faire raser ladite Villa, pour y construire un immeuble et une station-service.

Lyon - Monplaisir - Inauguration monument lumière 30 septembre 1962 — Démolition de la Villa des frères Lumière 1975
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Si le Château des Tournelles a lui aussi été détruit, en août 1960, celui d’Antoine Lumière de la place Courtois est resté intact ; restauré et réhabilité, il devient, à compter du 22 septembre 1978, le siège de la Fondation Nationale de la Photographie, puis, en 1993, l’Institut et Musée Lumière.
Un nouveau Kiosque à musique est édifié à l’emplacement de l’ancien, sur les plans de l’architecte Veyron Lacroix. De forme octogonale, son soubassement est en pierre, ses colonnes en fonte, sa toiture en zinc et son garde-corps en fer forgé ; il est inauguré en mars 1988.
Kiosque supprimé et remplacé, toujours en place.


voir ici Place Ambroise Courtois (Monplaisir) de Lyon et son nouveau kiosque à musique, aujourd'hui. ► (1/3) ► (2/3) ► (3/3)
Buste Ambroise Courtois sur la place éponyme ► (1/2) ► (2/2)
Château Lumière place Ambroise Courtois à Lyon ► (1/2) ► (2/2)

Lyon - Monplaisir - La Place et la Grande Rue.jpg
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publié par Jean-Marc

7 mai 1827 — Lancement du projet de lotissement Monplaisir et Sans-Souci
— On parle beaucoup à Lyon du projet que M. Jean Hotelard a conçu de transformer en jolies petites maisons de campagne la vaste propriété de M. Henri Destournelles, située à l'extrémité de la Guillotière sur la route de Grenoble. Nous avons lu le prospectus publié à ce sujet sous le titre de Monplaisir et Sans-souci.
M. Hotelard y démontre les avantages attachés à son entreprise dont l'idée paraît heureuse.
Le terrain de M. Destournelles est divisé en 300 lots, soit autant d'actions formant autant d’actions formant 4 séries, non compris des chemins spacieux tracés de manière à ce que chaque lot soit indépendant et un jardin public de 100 mille pieds carrés qui sera la propriété de tous les actionnaires. Ceux de la première série auront en outre une part dans la vente d'un emplacement de 489.600 pieds carrés situé au centre de la masse, des deux côtés de la susdite route, et qui est destiné au village de Monplaisir. La faculté de ne payer les actions que par tiers et dans l'espace de deux ans est une condition avantageuse qui doit faire à ce projet un grand nombre de partisans. Enfin, le prospectus donne sur tous ces détails des renseignemens utiles à connaître et auxquels nous renvoyons pour plus d'exactitude. Les plans déposés publiquement chez MM. Charbogne, Farine, Rozier et Coste, notaires en cette ville, est déjà couverts de 154 signatures, représentant un nombre égal de lots, quoiqu'il ait à peine un mois depuis la publication du prospectus. Ainsi, aux termes de ce dernier, on va sans doute bientôt effectuer la vente des lots choisis, puisqu'elle devait avoir lieu dès qu'on serait parvenu au nombre de 150.
En attendant, chacun voudra voir la maison modèle de la 3e série que M, Hotelard a fait construire sur un lot de cette catégorie, au commencement de la propriété à gauche de la route de Grenoble. On la visite journellement ainsi que les jardins qui en dépendent ; nous pensons que les plans annoncés y sont livrés à l'examen du public, et que quelqu'un est chargé de donner à leur égard les explications nécessaires. Le retour de la belle saison favorise les promenades à la campagne et les amateurs dirigeront la leur vers Sans-Souci, pour juger, par eux-mêmes, de sa situation et des partis avantageux qu'on en peut tirer.
(Journal Le Précurseur 7 mai 1827)

14 mai 1882 — Une fête à Monplaisir accompagnée des sociétés musicales
— Le 14 mai prochain, Monplaisir va donner une solennité artistique et musicale suivie de tombola.
Cette fête, toute d'humanité, a été organisée en faveur des écoles laïques 'm quartier et pour venir en aide aux errants pauvres qui les fréquentent.
Déjà MM. les artistes lyriques d'opéra qui ne marchandent jamais leurs concours précieux pour une fête de bienfaisance se sont empressés de nous l'offrir ainsi que plusieurs sociétés musicales.
Que les dames viennent donc nombreuses embellir par leur présence cette fête humanitaire et qu'elles n'oublient pas d'apporter leur offrande à l'œuvre, leurs charmes n'y perdront rien et s'accroîtront encore de cette grâce irrésistible qui est la bonté du cœur.
Décidément le 14 mai sera une bonne journée pour l'instruction, pour l'humanité et pour la République !
Le Comité d'organisation.

Lyon - Monplaisir - La Place de Monplaisir
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27 mai 1883 — La Lyre de Monplaisir donne un concert dans vaste salle d’ombrage du café du Cercle de la Place de Monplaisir
— Monplaisir. Le dimanche, 27 mai, à une heure et demie du soir, aura lieu dans la vaste salle d'ombrage du café du Cercle, place de Monplaisir, qui sera tentée et ornée pour la circonstance, le concert annuel, donné par la Lyre de Monplaisir, sous la direction de M. Verni.
Plusieurs artistes, bien connus de notre ville, et la chorale Les Enfants de Perrache, prêteront leur concours et feront entendre les morceaux choisis de leur répertoire.
Le soir, à huit heures, grande soirée dansante, avec brillantes illuminations.


13 et 14 juillet 1891 — Un Kiosque en bois démontable est érigé pour les concerts de la Place de Monplaisir
— 13 juillet. Retraite aux flambeaux. L'Union instrumentale du Grand-Trou, l'Union musicale italienne, la Lyre de Monplaisir, la fanfare de l'institution Couderc, l'Harmonie italienne et les Enfants de la Mouche, parties de la place du Pont, se sont disséminées dans les diverses rues de la Guillotière, pendant que les fanfares de Montchat et de Monplaisir-la-Plaine parcouraient leurs quartiers respectifs, pour la plus grande joie des habitants enthousiasmés.
14 juillet. Lyre de Monplaisir. — Place de Monplaisir (kiosque), à 11 h. du matin.
Les Eclaireurs de l'Est. — A 10 h. du matin, défilé avec la société la « Lyre de Monplaisir » et la section des sapeurs-pompiers ; de 10 h. à midi, exercices de gymnastique sur la place de Monplaisir.
Fanfare de l'institution Couderc. — Place de Monplaisir (kiosque), à 8 h. du matin

Lyon - Monplaisir - Le Château Lumière et les Ecoles - Le Château Lumière
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18 septembre 1892 — Fête de gymnastique sur la place de Monplaisir, avec accompagnement des Sociétés musicales
— A Monplaisir. Le festival de gymnastique organisé par les Eclaireurs de l'Est, de Monplaisir, a obtenu un plein succès. Les habitants de la commune s'étaient mis du reste, en frais pour bien recevoir leurs hôtes.
Partout des arcs de triomphe ont été dressés et des guirlandes de feuillage jetées d'une maison à une autre, donnent à la ville un véritable air de fête.
Sur la place de Monplaisir, une estrade destinée aux invités est dressée et dans le fond les engins sont disposés pour la fête gymnique du soir.
— Réception des Sociétés. Hier matin, une délégation attendait en gare l'Avant-Garde de Villefranche et l'Union viennoise, qui prêtaient leur concours à la fête.
A une heure a eu lieu, place Bellecour, la réception de toutes les sociétés prenant part au festival. Le cortège était formé de la Française, la Patriote, l'Avenir, les Enfants du Rhône, la Jeunesse Républicaine, l'Alsace-Lorraine, l'Avant Garde, les Volontaires Croix-Boussiens, la Sentinelle ; la musique des Anciens Militaires et de la Lyre de Monplaisir précédaient.
Les organisateurs offrent de superbes couronnes à leurs camarades, puis après les présentations faites par les organisateurs du festival, les sociétés, drapeaux déployés, se rendent à Monplaisir au bruit des joyeuses fanfares et des trompettes de toutes les sociétés.
A l'entrée de Monplaisir, une surprise attend les gymnastes : douze jeunes filles, vêtues de blanc, viennent offrir de superbes bouquets aux présidents des sociétés de gymnastique. Une foule énorme applaudit les sociétés et les escorte jusque sur la place où doit avoir lieu le festival.
— La Fête. La fête gymnique commence ensuite, sous la présidence de M. Chargnioux, président de la Française, assisté de MM. le colonel Polonus ; Carlier, commandant en retraite ; de Launay, capitaine au 97e territorial.
Sur l'estrade, ont pris place de nombreuses dames en fraiches toilettes, les présidents et vice-présidents des sociétés, M. Berthier, président du comité d'organisation et les commissaires.
Le programme, exécuté de point en point, a soulevé, à plusieurs reprises, les applaudissements des personnes présentes.
Pendant les exercices, la Fanfare des Anciens militaires et la Lyre de Monplaisir ont exécuté les meilleurs morceaux de leur répertoire.
A cinq heures précises, une sonnerie des clairons de toutes les sociétés annonce la distribution des médailles commémoratives ; la Lyre de Monplaisir joue la Marseillaise, puis chaque société, accompagnée par un commissaire, se rend dans les cafés où un vin d'honneur leur est servi.
La soirée, qui a été très animée, s'est terminée par un feu d'artifice et un grand bal, qui a retenu fort tard les nombreux Lyonnais qui s'étaient rendus à Monplaisir.
Les tramways étaient pris d'assaut.

7 août 1894 — La vogue à Monplaisir
— Grande vogue annuelle de Monplaisir-les-Lyon du dimanche 7 août au 14. Samedi, retraite aux flambeaux par la Lyre de Monplaisir. Le dimanche 7, promenade des jeunes gens, musique en tête ; à 8 heures du soir, grand bal public.

Lyon - Monplaisir - La Place de Monplaisir et le premier Kiosque à musique sans couverture
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2 avril 1898 — Les inévitables boulistes lyonnais forment la Boule de Monplaisir, dont le siège se situe au Café Magot, place de Monplaisir
— Monplaisir. Un groupe de joueurs de boules s'étant réuni samedi, 12 mars, au café Magot, place de Monplaisir, a décidé de former une Société sous le nom de La Boule de Monplaisir.
Un bureau provisoire a été formé.
Les joueurs de boules de Montplaisir qui désireraient en faire partie sont priés de se faire inscrire à la prochaine réunion, qui aura lieu ce soir, samedi 26 courant, à 8 h. ½ du soir, au café Magot, place de Monplaisir.


16 juillet 1908 — Concert de l’Harmonie municipale de Lyon sur la place de Monplaisir
— Harmonie municipale. Programme de ce soir jeudi, de 8 heures ¾ à 9 heures ¾, place de Monplaisir
1. Marche tzigane. Reyer. — 2. Obéron, ouverture. Weber. — 3. La Voix des Cloches, rêverie. Luigini. — 4. Tannhauser, sélection. R. Wagner. — 5. Eviane, grande valse. C. Fargues.

25 août 1912 — Inauguration du Kiosque à musique sur la place de Monplaisir
— Hier après-midi, dimanche 25 août, a eu lieu, place de Monplaisir, l'inauguration d'un kiosque à musique récemment construit grâce à l'infatigable dévouement des membres du Comité de défense des intérêts de ce quartier. La fête avait été parfaitement organisée et, dès les premières heures de la matinée, une foule considérable se dressait sur la place et prenait part aux différents concours. A deux heures et demie, la « Lyre de Monplaisir » salua par la « Marseillaise » l'arrivée des élus de l'arrondissement, MM. Leblanc et Villon, adjoints au Maire, Marro, Carteret. Monnet, Peillod et Drevet, conseillers municipaux. Sur le kiosque étaient groupés les membres du Comité de défense. M. Carron, président, remit le nouveau Kiosque à la municipalité. Quelques discours furent prononcés par MM. Bellier, Petit, Leblanc et Villon. A six heures, un Banquet réunit, au Palais d'Eté, tous les organisateurs de la fête et leurs invités.

Lyon - Monplaisir - La Place de Monplaisir — Le Kiosque à musique et le Château Lumière
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31 mai 1913 — Concert de la Lyre et de l'Harmonie Chorale de Monplaisir sur le Kiosque à musique
— Ce soir, à 8 h. ½, premier grand concert d'été donné par la Lyre et l'Harmonie Chorale de Monplaisir, au kiosque. Programme :
1. Villa-Madelon, allegro (Guillement). — 2. Stradella, ouverture (Flotow). — 3. L'Espoir, l'Harmonie chorale (Ritz). — 4. Lohengrin, grande sélection (R. Wagner). — 5. Les Martyrs aux Arènes (Saintis). — 6. Feuilles de Lierre, mazurka (Guillement).

14 juillet 1920 — Après le conflit 1914-1918, les concerts reprennent sur l’ensemble des places lyonnaises, notamment sur la place de Monplaisir
— Concerts musicaux : place des Terreaux, à 16 heures, par la musique du 99e d'infanterie ; place de la Croix-Rousse (ancien marché couvert), à 17 heures, par l'Harmonie du Rhône ; place Morand, à 16 heures, par l'Harmonie Municipale ; place de Monplaisir, à 16 heures, par l'Harmonie Chorale et la Lyre de Monplaisir.

14 juillet 1924 — Concerts sur les places lyonnaises : la Lyre de Monplaisir et le Cercle choral au Kiosque de la place de Monplaisir
— Union des Sociétés Musicales de Lyon et Agglomération. — Les sociétés adhérentes de l'Union se feront entendre en l'honneur de la fête nationale, les 13 et 14 juillet prochain, aux emplacements suivants : le 13 juillet, à 10 h. 30, Harmonie du P.-L.-M., place Jean-Macé ; union Musicale de la Cité Lafayette, place Jules-Ferry ; Harmonie Italienne, place Morand. Fête vénitienne. Le 14 juillet, à 10 h. 30, Union Musicale de Valse, place du Pont-Mouton ; Sociétés Italiennes Musiques Réunies, place Morand ; Musique des Anciens Militaires, jardin de la Préfecture ; à 11 heures, Les Vrais Amis, place de la Croix-Rousse ; à 16 heures, Lyre de Monplaisir et cercle Choral de Monplaisir, kiosque de la place de Monplaisir.

Lyon - Monplaisir - Château Lumière, Groupe scolaire et Kiosque à musique — L'Harmonie municipale de Lyon en 1906
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20 août 1924 — Concert de l’Harmonie municipale sur le Kiosque de Monplaisir
— Harmonie Municipale. Programme du concert du jeudi 21 août, place de Monplaisir, à 20 h. 45 :
1. Le Grognard (allegro). Parès. — 2. Les deux roses (ouverture). De Groot. — 3. Dans les bois (duo pour 2 hautbois). Luigini. Soliste : MM. Gargier et Védrine. — 4. Les Contes d'Hoffmann (fantaisie). Offenbach. Flûte solo : M. Boche ; piston solo, M. Nicolas. — 5. The Troppers (marche américaine). Kessinger.


1er juin 1930. La Journée Lumière. Fêtes sur la place de Monplaisir commémorant la création du cinématographe des frères Lumière ; le chemin Saint-Victor devient la rue du 1er Film
30 mai 1930 — Programme des Fêtes. La journée Lumière. Dimanche fêtes à Monplaisir. Le Comité de l'invention du cinématographe célébrera dimanche, en une aimable fête populaire, l'inauguration du titre. « Lumière » donné au groupe scolaire de la Place de Monplaisir, ainsi que la nouvelle appellation : « Rue du 1er Film » donnée par la municipalité à l'ancien chemin Saint-Victor, où les Frères Lumière réalisèrent leurs premières pellicules cinématographiques.
Cette fête précisera une fois de plus, pour l'histoire, les lieux et les dates de l'invention du cinématographe. L'on sait, en effet, que tous les pays se disputent maintenant, la gloire d'avoir accompli la merveilleuse découverte. Il appartient aux Lyonnais de ne pas laisser déposséder ni leur cité, ni la France, de ce fleuron magnifique. Tous ceux qui ont le culte de leur pays et de ses illustrations, se rendront dimanche à Monplaisir
Voici le programme de la journée. A 10 h. 30, défilé des Sociétés de Monplaisir : La Fraternelle du 7e ; la Lyre de Monplaisir ; les Patronages laïques ; l'Harmonie chorale. Itinéraire : place et Grande Rue de Monplaisir, Monument aux Morts, cours Gambetta, place de Monplaisir. A 11 heures, inauguration officielle de la rue du 1er Film et du groupe scolaire Lumière (plaque). Vin d'honneur.
A 14 h. 30. Concert par la Lyre de Monplaisir et l'Harmonie chorale. Dans l’intervalle, productions gymniques par les enfants du Patronage.
A 15 h. 30. Concert par l'Harmonie municipale.
A 21 h. Cinéma en plein air ; projection des premiers films. Auditions par haut-parleur.
A 22 heures, Grand bal.

1er juin 1930 — Compte rendu de la Journée Lumière. On a fêté à Monplaisir les inventeurs du cinéma. La « Journée Lumière » s'est déroulée dimanche, à Monplaisir, dans une atmosphère familiale et populaire. On a très affectueusement célébré le nom des deux illustres savants. Lyonnais à qui le monde doit l'invention du cinéma. Malheureusement, les héros de la fête n'étaient pas présents. M. Louis Lumière, retenu à la chambre par une affection qui lui interdit tout déplacement, n'a pu venir, et son frère, loin de Lyon, n'a pas voulu, tout seul, affronter les honneurs de cette journée.
Le matin, toutes les Sociétés locales donnaient dans Monplaisir, des défilés et des concerts. A onze heures, des milliers d'auditeurs entouraient le kiosque de la place de Monplaisir. Au premier rang était M. Herriot qu'entouraient M. le préfet Vallette, M. Gheusi, recteur de l'Université ; M. le doyen Grignard, membre de l'Institut ; M. le doyen Lépine ; M. Pradel, président de la chambre de commerce; M. Perron, inspecteur d'académie : M. le médecin général Lévy, directeur de l'Ecole de Santé ; M. le premier président Carrier ; MM. les professeurs Guiart, Cluzet, Etienne Martin, Léon Bérard, Bretin Savy, Piéry, André Chalier, MM. les doc-vy, Réry. André Chalier, MM. les docteurs Vigne, directeur du bureau d'hygiène ; Bernheim, sous-directeur ; Augros, Tellier, Garel, Sarnion, Jacqueau, M. Massimi, député du Rhône ; M. Vermorel, président de l'Aéro-club.
M. Givaudan, président du comité organisateur, parle le premier. Avant remercié les personnalités présentes, qui montrent les sympathies unanimes méritée par les Lumière, il excuse les deux inventeurs, et il lit la lettre touchante par laquelle MM. Auguste et Louis Lumière expriment leur regret de ne pouvoir assister à cette fête, et leur gratitude envers les organisateurs.
« La cérémonie d'aujourd'hui, conclut-il, est le prélude d'une série de fêtes que notre comité organisera pour commémorer l'invention du cinématographe à Lyon. Monplaisir, le 13 février 1895, et ses auteurs, MM. Auguste et Louis Lumière. Pour marquer l'événement de façon définitive, nous voulons édifier sur cette place même un monument digne de l'invention et des inventeurs. Puis nous envisagerons le Palais du Cinématographe, centre d'études et de documentation, sorte de musée constamment mis à jour. »
Puis M. Herriot s'associa, ainsi que le Conseil municipal à l'excellente initiative que le comité Lumière a prise. Il le félicite de vouloir ainsi marquer dans la pierre comme dans les cœurs la mémoire des frères Lumière qui sont tout ensemble de grands inventeurs et de grands hommes de bien.
« Permettez-moi encore, termine-t.il, d'évoquer dans cette journée de glorification et devant sa famille, la belle figure de M. Antoine Lumière, père des inventeurs du cinématographe. »
L'après-midi, les sociétés musicales rivalisèrent, en un concert qui ressembla, sous les ombrages de la place de Monplaisir, des centaines de familles.
La nuit venue, le cinéma, de plein air montra à la multitude accourue les premières scènes filmées par les frères Lumière.

Lyon - Monplaisir - La Place et le Château Lumière
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4 juin 1931 — La Lyre de Monplaisir, une fois n’est pas coutume, donne un concert au kiosque Bellecour
— Concert Bellecour. Aujourd'hui jeudi, à 20 h. 30, huitième audition de l'Union des sociétés musicales de Lyon et agglomération, avec le concours de la Lyre de Monplaisir (Directeur : M. René Ruel), qui exécutera les œuvres suivantes :
Le Magyar (G. Allier). — Ouverture de « Mireille » (Ch. Gounod) —1e suite de Ballet (F. Popy). — La Mascotte (Audran). — Cocorico (L. Ganne).

12 juillet 1932 — La Lyre de Monplaisir et l’Harmonie Chorale de Monplaisir donnent un concert sur le kiosque de la place Morand
— Concert Morand. Ce soir, à 20 heures 45, septième audition de l'Union des Sociétés musicales de Lyon et agglomération avec le concours de la Lyre de Monplaisir (directeur : M. René Ruel), et de l'Harmonie de Monplaisir (directeur : M. Marty), qui exécuteront le programme suivant : Janin, Messager, Garcian, Petit, Charles Gounod, E. de Bricqueville, Kling, Joubert.

18 juin 1936 — Concert de l’Harmonie municipale sur le Kiosque de la place de Monplaisir
— Harmonie municipale. Concert public. Programme du concert du jeudi 18 juin, Place de Monplaisir, à 20 heures :
1. Symphonie inachevée. Schubert. a) Allégro, b) Andante. — 2. Sélamlick (divertissement turc). Fl. Schmitt — 3. Dans les Steppes de l'Asie Centrale. Borodine. — 4. Rienzi (ouverture). Wagner.

1er juillet 1939 — Concert de l'Harmonie chorale de Monplaisir sur le Kiosque de Monplaisir
— Ce soir, à 20 h. 30 place de Monplaisir concert, par l'Harmonie chorale de Monplaisir (direction, M. Mésoniat), avec le concours de l'Harmonie des Gardiens de la paix (directeur, M. Comaret). Au programme : Le Barbier de Séville, ouverture (Rossini). — La Veuve Joyeuse, sélection (Franz Lehar). — Espana (Emmanuel Chabrier). — Les Paysans (Saintis). — Hymne à la nuit (Laurent de Rillé). — La Violette (Paillard).

15 mai 1941 — La Lyre de Monplaisir dirigée par M. Cémeno poursuit ses activités musicales pendant la guerre
— La Lyre de Monplaisir, réunie en assemblée générale sous la présidence de M. Charles Reiter, a constitué son bureau comme suit :
Présidents d'honneur : MM. Louis, Auguste, Henri Lumière ; M. Louis Guillaud. Président actif, M. Charles Reiter. Vice-présidents : MM. J. Pignard et M. Legger. Secrétaire général, M. A. Bayle. Trésorier général, M. L. Puzenat.
Les répétitions ont lieu tous les mercredis à 20 h. 30 au siège, 158 Grande rue de Monplaisir, sous la direction de M. Cémeno. Prochain service le dimanche 8 juin.

Lyon - Monplaisir - Le nouveau kiosque de 1987
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(1) Le Collège de la Trinité de la rue Neufve à Lyon, le futur lycée Ampère, fondé en 1527, est dirigé, à compter du 3 août 1565, par les Jésuites qui obtiennent que cette propriété communale leur soit attribuée gratuitement en pleine propriété, dès le 14 septembre 1567, en ce, compris le lieu, place, bâtiments, collège, granges, appartenances etc… à charge par lesdits Jésuites d’y enseigner et endoctriner la jeunesse qui percevront en contrepartie une pension de 800 livres tournois.
Après leur bannissement de 1595, les frères de la Compagnie de Jésus sont réintégrés audit Collège dès le mois d’octobre 1603, avec une pension annuelle portée à six mille livres tournois.

(2) Les époux Rogé se voient souffler l’adjudication du Domaine des Tournelles, à la Guillotière, par Mathieu Henry.
Pierre Rogé et dame Marie Piéry son épouse, ont créé une Manufacture de faïence à Lyon en 1723. Ils font l’acquisition, en 1761, de la maison et du fief de Grange Blanche, à la Guillotière. Puis en 1766, ils achètent la maison des greniers publics dite de la Petite-Abondance (42.000 pieds carrés) située à Lyon.
En 1773, ils décident de céder leur Manufacture et,
ayant rassemblé les fonds, se disposent à faire des acquisitions en immeuble afin d’assurer la fortune de leurs enfants.
Dame Rogé témoigne en 1780 : Je vis, dans l’affiche posée à Lyon des biens des Jésuites qui devoient être vendus de l’autorité du Parlement, que le bien situé à La Guillotière, limitrophe de ma possession, appelé Saint-Joseph-des Champs, étoit porté seulement à 30.000 livres. J’en connoissois parfaitement la valeur ; mes terres touchoient les terres du domaine de Saint-Joseph, et cette acquisition me convenoit. Je vins à Paris pour y mettre l’enchère ; je la poussai jusqu’à 78.000 livres et mon enchère fut couverte par M. Henry qui en resta adjudicataire.

(3) L’architecte Jean Hotelard (1785-1828) n’est autre que le concepteur, avec son frère, également architecte, Pierre Hotelard (1764-1820), des immeubles constituant les travées est et ouest de la place Bellecour qui avaient été détruits par les fanatiques de la révolution en 1793.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

Plan d’ensemble de Lyon et de La Guillotière en 1848, avec implantation de tous les futurs kiosques à musique (ICI)

VI - Exposition internationale urbaine du Gerland 1914 (7e arrondissement)

LYON - Exposition internationale 1914 - Le Kiosque de Musique
(RHÔNE)
Depuis 1887, les diverses commissions spéciales nommées ad hoc par la municipalité lyonnaise n’ont de cesse de vouloir supprimer l’abattoir de la presqu’île de Perrache installé depuis 1840 et celui de Vaise de 1858, afin d’établir, à leurs places, un abattoir et un marché aux bestiaux sur le quartier de la Mouche au sud de Lyon.
Les décisions prises en 1893 (3 octobre 14 novembre et 5 décembre) par la municipalité semblaient être en bonne voie : mise en place d’un emprunt de plus de huit millions destiné à financer les terrains, la construction de l’abattoir et des voies d’accès à celui-ci ; acquisition de 185.000 m² de terrains situés précisément à la Mouche, limité au nord par le chemin de Debourg, au sud par une voie à ouvrir le long de la propriété Chappet, à l’est par le chemin de Gerland et à l’ouest par le chemin des Culattes.
Mais, l’année suivante, le Ministère de la guerre et le Conseil d'hygiène repoussaient ce choix en raison de la promiscuité trop proche avec le Parc d’Artillerie.
La décision municipale du 9 novembre 1897 est la bonne : les nouveaux abattoirs et le marché aux bestiaux prendront place, au lieu-dit La Colombière, toujours sur le quartier de la Mouche, sur le périmètre circonscrit au nord par le prolongement du chemin de Debourg, à l’est par le chemin des Culattes rectifié, au sud par des propriétés particulières et à l’ouest par le chemin de la Vitriolerie ; les terrains nécessaires à cette implantation de vingt-trois hectares sont constitués de nombreux lots, non construits mais cultivés, appartenant à des particuliers qu’il faudra exproprier. Une partie de ces terrains, environ trois hectares, seront consacrés à la construction de nouvelles voies d’accès pour l’abattoir et à la rectification de voies publiques existantes.

Le projet de 1897 murit encore quelques années avant de prendre forme avec les décisions prises le 1er juillet 1903, relatives à la voirie du futur abattoir :
— prolongement de l’avenue de Saxe (future avenue Jean-Jaurès), avec 27 mètres de largeur, dans les quartiers de la Mouche et du Gerland entre le chemin vicinal de la Scaronne n° 63 et le chemin vicinal n° 45 de la Vitriolerie n° 45.
— rectification du chemin vicinal ordinaire des Culattes n° 44, avec 16 mètres de largeur, entre le chemin vicinal ordinaire des Cures au Rhône n° 48 et le prolongement sud de l'avenue de Saxe ;
— prolongement du chemin vicinal de Debourg n° 149, avec 20 mètres de largeur entre le chemin des Culattes rectifié et le chemin vicinal ordinaire de la Vitriolerie n° 45 ;
— prolongement du chemin vicinal des Ballonnières n° 148, avec 20 mètres de largeur.
— déclassement et suppression de la partie du chemin des Culattes traversant les abattoirs et marché projetés.

Plan de Lyon en 1900, quartier de La Mouche, implantation futurs abattoirs et exposition
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Dans le même temps les tractations commencent avec les divers propriétaires concernés afin de procéder à l’expropriation des terrains d’emprise des voies d’accès et des futurs abattoirs. A part quelques transactions qui se déroulent à l’amiable, la majeure partie des cessions a lieu devant le jury des expropriations. Hormis les terrains cédés pour agrandir et créer les voies avoisinantes, la ville de Lyon débourse de 1903 à 1906, 1.055.000 francs pour l’acquisition de 199.560 m² destinés à accueillir les abattoirs et le marché aux bestiaux.
Récapitulation des expropriations et cessions de terrains, réalisées de 1903 à 1906 pour y installer les futurs abattoirs de la Mouche.
► voir ici

En décembre 1905, l’architecte Tony Garnier (1869-1948) est chargé par la municipalité, de la construction des abattoirs de la Mouche. Alors que les plans de Garnier viennent d’être approuvés par une Commission, Edouard Herriot (1872-1957), maire de Lyon de 1905 à 1940 puis de 1945 à 1957, vient présenter le projet définitif, le 2 février 1907, au nouvel Alcazar :
— Les principaux ouvrages de l'installation nouvelle seront :
1° La gare aux bestiaux, avec un service de désinfection des wagons, un quai de débarquement de 400 mètres de longueur, des parcs de comptage, où sera passée la visite sanitaire, des écuries pouvant contenir 2.500 bœufs, 3.700 veaux et 3.500 porcs.
2° Le marché, fermé et non plus découvert, avec un sanatorium.
3° L'abattoir proprement dit, comprenant quatre halls d'abattage pour gros et petits animaux ruminants, et, en plus, un abattoir pour les porcs. L'outillage sera tout à fait moderne, avec des barres d'attache et de lavage perfectionnées, des transporteurs aériens, des bascules automatiques, etc.
Les salles d'abattage seront complétées par une triperie modèle.
4° Le frigorifique, relié au hall d'abattage par un grand hall d'intercommunication.
Tous les services de l'abattoir seront desservis par le chemin de fer. La dépense à prévoir est de plus de 10 millions.

Lyon - Plan des Abattoirs et du marché aux bestiaux de La Mouche 1909
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Le chiffrage des travaux à adjuger, présenté par Tony Garnier en août 1908, s’élève à 13.428.400 francs comprenant 7.563.313 francs pour l’édification des abattoirs et du marché, 3.343.628 francs pour le remblaiement général, les fondations et les terrassements et 2.521.459 francs pour les agencements et matériels d’exploitation. Les travaux, commencés à la fin de la même année, sont prévus d’être terminés en fin 1911.

Lyon - Futurs abattoirs de la Mouche en construction en 1911
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Alors que la première pierre des abattoirs n’a pas encore été posée, il est question, dès le 21 novembre 1908, d’organiser la nouvelle Exposition universelle prévue pour 1912, au sein même des futurs abattoirs, avant qu’ils ne soient livrés à leur destination. Ce projet émane d’Edouard Herriot lui-même qui le soumet, lors du congrès ayant lieu devant la Chambre syndicale des Entrepreneurs du Bâtiment, au cours duquel il précise que les terrains situés au confluent du sud de Lyon, sur la presqu’île de Perrache, pourraient être utilisés pour cette exposition, reliés à l'autre rive du Rhône par le pont projeté, de façon à profiter des constructions grandioses des futurs abattoirs.

Lyon - Le chantier de la future exposition de 1914 sur les nouveaux abattoirs
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Tandis que l’édification des abattoirs s’achève, le projet d’exposition refait surface et, le 27 janvier 1913, le Conseil municipal décide d’organiser, pour 1914, une Exposition universelle urbaine dans les bâtiments des nouveaux abattoirs et du marché couvert ; un crédit de 25.000 francs est ouvert à cet effet pour en couvrir les premiers frais.
Un décret du 22 décembre 1913 en fixe les dispositions et nomme le docteur Jules Courmont (1865-1917) en tant que commissaire général de l’Exposition et Louis Pradel (1863-1944) aux fonctions de commissaire général adjoint ; Camille Chalumeau (1879-1972), ingénieur en chef de la Ville depuis 1910, dresse les plans de cette exposition, prévue pour une durée de six mois, du 1er mai au 1er novembre 1914.
Le budget initial des dépenses de l’exposition, fixé à six millions de francs, sera couvert en partie par la location des terrains aux exposants ; les organisateurs prévoient des entrées aux tourniquets, estimées à cinq millions de francs. Une participation financière à hauteur de 500.000 francs sera en outre votée par la chambre des députés le 6 mars 1914.
L’accent est mis auprès des promoteurs de cette exposition pour
que l'on évite, le plus possible, d'insister à l'étranger sur le lieu choisi : « les Nouveaux Abattoirs », peu attirant pour les visiteurs.

Plan de l’Exposition internationale et urbaine de Lyon 1914
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L’Exposition universelle urbaine comporte une seconde partie, le Village Alpin, qui, installé sur la presqu’île de Perrache, sera relié par une passerelle provisoire en bois, sur le Rhône. Celle-ci, de 225 mètres de long et de 8 m 20 de large, pour un coût de cent mille francs, autorisée par délibération municipale du 2 juin 1913, est réalisée par MM. Rouchon, Desseauve et Cochet frères à qui vient d’être adjugée, le 20 janvier 1913, pour un million six cent mille francs, la version du même pont, définitif en béton, qui sera construit ultérieurement.

Lyon - Exposition internationale 1914 : Vue prise de l’Exposition : la Passerelle et le Village Alpin du quai Perrache — Vue prise du quai Perrache : la Passerelle, l'Exposition coloniale et la façade du Grand Hall de l’Exposition
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Les bâtiments des nouveaux abattoirs, agencés et décorés pour la circonstance vont accueillir cette exposition géante organisée autour de plusieurs pôles principaux : l’horticulture et son jardin de deux hectares, l’exposition coloniale qui attire toujours les foules, le Parc d’attractions (water-chute, grand huit, manèges, etc), le grand Hall et ses automobiles, entouré des industries, le Pavillon des soies et soieries lyonnaises, etc…
Les Pavillons des Nations étrangères (Angleterre, Allemagne, Italie, Autriche, Belgique, Etats-Unis, Japon, Pays-Bas, Russie, Brésil, Perse, etc…) sont, quant à eux, construits sur un terrain jouxtant les nouveaux abattoirs, circonscrit entre le chemin des Culattes, le chemin de Debourg (avenue de l’Horticulture) et l’avenue de Saxe prolongée.

Lyon - Exposition internationale 1914 : Avenue des nations, pavillons étrangers : à droite, la Russie, au fond l’Allemagne — Avenue de Marseille : Galerie de la Soierie, à gauche bâtiment du cinématographe
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Trois restaurants sont également aménagés sur le Parc, tandis qu’un traditionnel Ballon Captif est arrimé entre le Palais de l’Horticulture et le Parc des attractions.
Les allées qui quadrillent les bâtiments et palais prennent comme dénomination le nom de villes françaises. Ainsi, seize voies sont ouvertes : avenues de Marseille, de Paris, de Saint-Etienne, de Nancy, de Nantes et des Nations ; rues de Reims, du Havre, de Dunkerque, de Montpellier, de Rouen, de Lille, de Saint-Raphaël, de Nice, de Cannes et de Bordeaux.

Lyon - Exposition internationale 1914 : Palais et Jardins de l'Horticulture près du Ballon Captif du parc des attractions — Entrée parc des attractions, avenue de l’Horticulture
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Un Kiosque à musique de forme hémicirculaire, dont la toiture est soutenue par six séries de poteaux en bois, est édifié au sud du Parc au milieu d’un petit jardin paysager, le long du chemin des Ballonnières ; il est accessible par un escalier de sept marches.
Tous les jours, des concerts y sont donnés, notamment par l’'orchestre du Grand-Théâtre dirigé par M. Bovy, la Musique municipale de Lyon, la Fanfare des Amis Réunis, la Lyre de Monplaisir, les Amis de la Cité Lafayette, l’Union Musicale de Vaise, l’Harmonie du Rhône, l’Harmonie Gauloise, l’Union Musicale Italienne, etc.
Le Gouverneur militaire de Lyon va même y autoriser ses musiques militaires à y jouer tous les jeudis.

Lyon - Exposition internationale 1914 : Pavillon de la ville de Paris et Jardin parisien — Pavillon de la ville de Cannes devant le Jardin parisien
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Lors du cyclone qui a sévi sur une grande partie de la France le 22 février 1914, les bâtiments des abattoirs n’ont subi aucun dégât ; seules les annexes construites en charpentes, servant de liaison sur les allées couvertes, ont subi quelques dommages, évalués à 246.500 francs. Aux dires du commissaire de l’exposition, Jules Courmont, les journaux auraient exagéré à outrance la portée des dommages qui ne devraient avoir aucune conséquence sur le calendrier de l’exposition.
Le 9 mars, c’est au tour du Rhône de s’acharner sur l’exposition : une crue intense renverse l’arche de la rive gauche de la passerelle en construction, laquelle sera cependant remise sur pied dans les jours suivants. De leur côté, les jardins de l’horticulture subiront également quelques désordres qui seront réparés lors des prochaines semaines.

Lyon - Exposition internationale 1914 : Bâtiments de l’exposition en construction inondés lors de la crue du Rhône du 9 mars 1914 — Une arche de la Passerelle est détruite lors de la crue du Rhône
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Le 15 avril, la ville de Lyon recrute 104 coolies à Hong Kong dont une partie seront chargés de transporter les visiteurs à travers le parc, à l’aide de reckshas (pousse-pousse), les autres étant affectés au service intérieur de l’exposition.
Inauguré le dimanche 31 mai, jour de la Pentecôte, un Tramway de type Decauville, installé dans l’enceinte du parc, en sillonne les principales avenues.
Le prix d’entrée au public est fixé à un franc pour un accès après 10 heures, mais à deux francs avant 10 heures.

Lyon - Exposition internationale 1914 : Pousse-pousses des coolies chinois attendant la clientèle à l'Entrée de l'exposition — Tramway Decauville avenue de Marseille
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En dépit des annonces rassurantes des organisateurs, l’ouverture de l’Exposition Universelle Urbaine qui devait avoir lieu le 1er mai 1914 est finalement reportée au mardi 12 mai 1914, parrainée par le ministre du commerce Raoul Péret accompagné du maire Edouard Herriot. Ce retard est en fait à imputer à une grève des ouvriers terrassiers qui en se croisant les bras exercent le plus odieux des chantages.
Le 22 mai 1914, c’est au tour du président Raymond Poincaré d’étrenner l’exposition de la Mouche.

Lyon - Exposition internationale 1914 : Inauguration de l’exposition, le 12 mai 1914, par le ministre du commerce Raoul Péret — Inauguration de l’exposition, le 22 mai, par le président Raymond Poincaré
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Le succès de l’exposition est interrompu par le conflit 1914-1918. Edouard Herriot annonce, le 1er août 1914 que, malgré les événements, l'Exposition restera ouverte aux visiteurs comme précédemment et aux mêmes conditions, un service de garde spécial y étant organisé. Restée ouverte tous les jours, de huit heures du matin à 8 heures du soir, l’affluence n’y sera cependant pas au rendez-vous.
Les pavillons allemands et autrichiens sont bien entendu fermés dès le 6 août, et le parc des attractions et du village de nains, qui était concédé à l’entreprise allemande Max Stehbeck et J. Ruprecht, est mise sous séquestre.
La fermeture définitive de l’exposition a lieu le 11 novembre 1914.
Sur la demande du ministre de la marine Jean-Victor Augagneur faite le 6 novembre 1914, le général Victor Meunier, gouverneur militaire de Lyon, se charge de créer un dépôt pour recevoir les convalescents de guerre dans les locaux des nouveaux abattoirs, une fois que l’exposition sera terminée.
Dès janvier 1915, la grande Halle passe entre les mains des marchands de canons, les sociétés « L'Eclairage électrique » et la « Compagnie Française Thomson Houston » qui vont y produire jusqu’à trente mille obus par jour !

Lyon - Bâtiment de l'exposition transformé en hôpital-dépôt pour les convalescents de guerre en 1914-1915 — La Grande Halle de l’exposition transformée en usine de fabrication d'obus de 1915 à 1919
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La passerelle provisoire reliant la presqu’île de Perrache au quartier de la Mouche est emportée par une crue du Rhône en octobre 1918 ; elle est remplacée par le pont Pasteur, en béton, inauguré le 14 juillet 1923.
Le 31 juillet 1920 les fabricants d’obus de la Grande Halle s’engagent à remettre en état les locaux de celle-ci, moyennant 3.150.000 francs et abandonnent gratuitement à la municipalité le matériel de voies ferrées de chemin de fer et de tramway leur appartenant dans l'enceinte des abattoirs ainsi que sur l'avenue Leclerc et le chemin des Ballonnières.
Ce n’est qu’en 1928 que les bâtiments de l’exposition prennent la première affectation d’Abattoirs et de marché aux bestiaux qui devait leur être dévolue à l’origine de leur construction ; ils sont inaugurés le dimanche 9 septembre 1928, à l’issue de très coûteux travaux de réaménagement et mise en conformité.
Les Abattoirs fermeront définitivement leurs portes en octobre 1977, transférés aux nouveaux établissements de Corbas.
Une partie du site des abattoirs de la Mouche est affectée à l’École Normale Supérieure des Sciences, tandis que la grande halle du Marché aux bestiaux, devenue la Halle Tony Garnier, est transformée en salle municipale de spectacle et d’exposition.
Kiosque supprimé.

Seul vestige subsistant aujourd'hui des abattoirs et de l'Exposition de Lyon de 1914

LYON - Exposition internationale 1914 - Le Kiosque de Musique
Lyon - Exposition internationale 1914 - Le Kiosque à Musique.jpg
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publié par Jean-Marc

11 mai 1914 — Une pré-visite de l’exposition retardée par une grèves des terrassiers
— A l'Exposition, les préparatifs, sauf les terrassiers qui ont encore manifesté leur bonne volonté coutumière, en se croisant les bras et en émettant des exigences qui constituent le plus odieux des chantages, les ouvriers ont travaillé fébrilement ces jours derniers à pousser le plus possible les travaux, et à aménager le sol. Il a fallu un effort considérable, car les chemins, détrempés par la pluie et souvent défoncés par les lourds charrois des exposants sont fatalement encore défectueux. On est arrivé pourtant à les rendre praticables et nets sur tout le parcours que doit suivre le cortège ministériel.
Le village alpin, par ou arrivera tout à l'heure M. Péret, est, ou peu s'en faut, achevé. Dans le désordre voulu des différents édifices, église, mairie, et des maisons qui le compose, on retrouve la vision aimable de ces villages perdus en un pli de vallée ou accrochés aux pentes escarpées, vision qu'on n'oublie plus quand on l'a une fois contemplée et dont le rappel inopiné vous remplit d'une sorte de nostalgie. L'église érige sous le ciel sombre son clocher bulbeux surmonté du vaillant coq gaulois. La ferme étage ses lourdes charpentes et abrite sous des toits fortement inclinés les madriers bruts qui constituent ses murailles. La mairie, toute blanche, sembla attendre des couples à marier, et sur la place, dans une auge rustique, la fontaine coule, égrenant sa longue chanson claire. Des drapeaux flottent partout. Un peu de soleil et l'on se croirait au quatorze-juillet dans un Village de Maurienne ou de Tarentaise.

Lyon - Exposition internationale 1914 : Vue du Village alpin et de la passerelle, prise de l’exposition coloniale — Le Village Alpin de l'exposition
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La passerelle, achevée d'hier, et qu'on n'a pas encore eu le temps de peindre tout entière, est de bout en bout pavoisée. De distance en distance, des mâts supportent des cartouches garnis de faisceaux tricolores. Des guirlandes de lampes électriques vont de l'un à l'autre et feront, la nuit, un merveilleux effet, dans l'admirable décor qui se déroule en amont, eh aval et sur la rive droite. Sur un sol encore raviné, elle aboutit au pavillon des colonies, dont l'élégante silhouette, éclatante de blancheur, se découpe nettement sur le ciel gris. Là, tout est prêt et la visite des expositions de nos diverses colonies et de leurs productions est des plus intéressantes.
Par le passage souterrain, creusé sous l'avenue Leclerc et qui fait communiquer les deux parties de l'Exposition, on arrive en plein dans la section d'horticulture. C'est le coin le plus joli, le plus délicieusement frais et reposant de l'Exposition, avec ses pelouses d'un vert d'émeraude, ses fleurs, ses arbustes, ses Jardins admirablement dessinés. Il y aura des visiteurs.

Lyon - Exposition internationale 1914 : Le Palais et les Jardins de l'Horticulture — Jardins de l'horticulture et, au fond, vue du parc des attractions
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Et l'on entre alors dans la partie la plus importante de l'Exposition, le grand hall des machines, dont l'immense ossature d'acier provoque un peu de stupeur admira-tive.et qui a reçu déjà la plupart des machines qu'il doit, abriter ; la grande allée centrale, qui offre déjà son aspect définitif avec ses nombreuses vitrines garnies de soieries somptueuses ; les grands salons du mobilier national, où abondent des merveilles incomparables et qui laissent à l'esprit une admirable impression d'art, et aux: veux un éblouissement : les sections de Sèvres et des Gobelins, parfaitement installées : la section des arts décoratifs; la section des Beaux-Arts où se trouvent exposées les œuvres les plus caractéristiques des écoles modernes de peinture et de sculpture ; la rétrospective lyonnaise : les sections de l'hygiène, du travail, de l'astronomie, etc..
On le voit et malgré que bien des choses soient encore inachevées, notre Exposition est aussi avancée qu'on pouvait l'espérer. Autant tout au moins que n'importe quelle autre Exposition similaire. Elle l'eût été davantage, si certaines corporations ouvrières avaient fait l'effort que les avantages accordés par la municipalité permettaient d'escompter. Telle quelle Cependant, elle est dès aujourd'hui assez avancée pour qu'on la puisse visiter avec agrément et profit.

Lyon - Exposition internationale 1914 Affiches publicitaires
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12 mai 1914 — Inauguration de l’Exposition Universelle Urbaine
— Jusqu'à l'ouverture, les éléments auront boudé contre l'Exposition, et c'est par une journée pluvieuse que M. Raoul Péret, ministre du commerce, a procédé, le 12 courant, à la visite officielle en marquant le début, en attendant que, le 22, la visite présidentielle lui donne la consécration définitive.
D'excellents discours furent prononcés par M. Herriot et par les Commissaires généraux, auxquels le Ministre exprima dans sa réponse sa surprise et son admiration pour l'œuvre grandiose dont il avait sous les yeux la réalisation.
Les visiteurs sont dès maintenant nombreux, aussi curieux de constater l'activité des travaux d'achèvement que d'admirer les stands ou vitrines déjà terminés, et surtout les pavillons des Beaux-Arts et du Garde-meuble national, dont déjà on a proclamé partout la splendeur et le haut intérêt.
Dans notre prochain numéro, nous pourrons commencer à entretenir nos lecteurs des parties de l'Exposition qui intéressent plus spécialement leurs professions.


Lyon - Exposition internationale 1914 : Inauguration pluvieuse de l’exposition, le 12 mai 1914, par le ministre du commerce Raoul Péret
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16 mai 1914 — Premier concert de la musique municipale au centre du Grand Hall
— La musique municipale. Notre musique officielle, merveilleusement entraînée par, de nombreuses répétitions consacrées à l'étude de nouveaux morceaux inédits et à la révision de son ancien répertoire composé exclusivement d'œuvres de grands maîtres, donnera, sous la haute direction de son chef éminent, le professeur Ch. Fargues, son premier grand concert à l'Exposition aujourd'hui, à 20 heures ½, au centre du Grand Hall. Mais les musiciens sont priés de venir en petite tenue et d'être exacts au rendez-vous fixé pour 20 heures 15.

25 mai 1914 — Concert de l’orchestre du Grand-Théâtre sur le Kiosque à musique des jardins sud
— Programme du concert qui sera exécuté mardi 26 mai, à 4 heures, par l'orchestre de la ville (55 exécutants), sous la direction de M. Bovy.
Première partie : 1. c Les Dragons de Villars, ouverture (Mallart). — 3. Menuet (Valensin). — 3. Le Printemps (Luigini). — 4. Rêve après le bal (Broustet). — 5. Une fête à Aranjuez (Demersmann).
Deuxième partie : 1. Zampa, ouverture (Hérold). — 2. Extase (Ganne). — 3. Mascarade, suite d'orchestre (Lacome). — 4. Brise du soir (Gillet). — 5. Marche des Princesses, de « Cendrillon » (Massenet).
Les concerts par l'orchestre du Grand-Théâtre dirigé par M. Bovy, auront lieu tous les jours, à 4 heures de l'après-midi, dans le kiosque à musique des jardins sud.


30 mai 1914 — Organisation et règlement de l’Exposition, inauguration du tramway intérieur
— L'Exposition au jour le jour. L'Exposition est ouverte de 8 heures du matin à 10 heures du soir. Le prix d'entrée est de 2 francs de 8 heures à 10 heures du matin et 1 franc le reste de la journée. Les pavillons sont fermés à 6 heures du soir, mais à partir de dimanche 31 mai, jour de la Pentecôte, et tous les jours suivants, ils resteront ouverts jusqu'à 7 heures du soir.
Demain dimanche, jour, de la Pentecôte, inauguration du tramway intérieur de l'Exposition, tramway circulaire qui permettra aux visiteurs de se rendre directement aux jardins sud où auront lieu à partir de dimanche, tous les jours, à 4 heures, les concerts donnés par l'orchestre du Grand-Théâtre. Lundi 1er juin, à 1 heure, en outre, dans le kiosque à musique des jardins sud, concert donné par l'Association des chœurs des arènes de Béziers.
Ce soir, dimanche et lundi, à 7 heures du soir, illumination générale du Grand Hall et de la passerelle. Ce soir, concert par l'orchestre du Grand-Théâtre, à 8 heures du soir, devant le Grand Hall.
Les concerts par l'orchestre du Grand-Théâtre auront lieu tous les jours, à 4 heures de l'après-midi, dans le kiosque à musique des jardins sud. Le parc des attractions sera ouvert demain, à partir de midi, chemin de Debourg. Les entrées se feront soit par le chemin des Culattes, soit par l'avenue Leclerc. La porte de l'avenue de Saxe (côté Nord), est désormais livrée au public ainsi que les pavillons des nations étrangères.
Le règlement des entrées à l'Exposition prévoit, à part les tickets à 1 franc qui seront vendus aux entrées :
1° Des cartes d'abonnement valables pendant toute la durée de l'Exposition ;
2° Des carnets de 11 tickets, qui seront vendus 10 francs.
Les cartes d'abonnement sont de deux sortes : 1° Carte ordinaire, vendue 25 francs ; 2° Cartes de famille, comportant une carte pour chacun des membres de la famille (père, mère, enfants au-dessous de vingt et un ans, à l'exclusion de tous autres membres de la famille).
La première carte (pour le père ou la mère) sera vendue 25 francs.

Lyon - Exposition internationale 1914 : Le Tramway devant le cinématographe, rue de Marseille — Tramway devant le Pavillon des Soies et Soieries, rue de Marseille
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Quelques concerts sur le Kiosque à musique du parc de l’exposition sud
3 juin 1914 — Programme du concert qui sera exécuté par l'orchestre de la Ville, jeudi 4 juin, à 4 heures du soir, au kiosque, jardin du Sud :
Première partie. 1. Le Carnaval romain (Berlioz). — 2. Habanera (Chabrier). — 3. Valse des Esprits de « Grisélidis » (Massenet). — 4. Ballet d'Ascanio (Saint-Saëns).
Deuxième partie. 1. « Le Roi d'Ys », ouverture (Lalo). — 2. Perle du Danube, valse (Kolisch). — 3. « La Traviata », transcription de Ch. Fargues (Verdi). — 4. Marche tzigane (Lacôme).

6 juin 1914 — Le concert de demain. Programme du concert qui sera exécuté par l'orchestre de la ville, le samedi, 6 juin, à 4 heures, au kiosque :
Première partie. — 1. Si j'étais Roi, ouverture (Adam). — 2. Suite brève (Aubert). — 3. Rhapsodie norvégienne (Swendsen). — 4. Hérodiade. (Massenet) (Transcription symphonique de Ch. Fargues).
Deuxième partie. — 1. Nabuchodonosor, ouverture (Verdi). — 2. a) Pavane d'Angelo (Raynaldo Hahn) ; b) Danse au Papillon (Laurens). — 3. Suite espagnole (Vidal). — 4. Highlanders-Parade (Chauvet).

17 juin 1914 — Programme du concert qui sera exécuté par l'orchestre du Grand-Théâtre, mercredi 17 juin, à 3 heures, au kiosque :
Première partie : 1. Le Roman d'Elvire, ouverture (A. Thomas). — 2. Prélude d'Aïda (Verdi). — 3. Intermède pastoral (G. Dupont). — 4. Carmosine, air de ballet (Février). 5. — Le Bal masqué, fantaisie (Verdi).
Deuxième partie : 1. Le Carnaval Romain, ouverture (Berlioz). — 2. Pastorale mystique du Jongleur de Notre-Dame (Massenet). — 3. Une Fête à Aranjuez (Demersmann). — 4. Chaise à porteur (Chaminade). — 5. Marche héroïque (Saint-Saëns.

Lyon - Exposition internationale 1914 : Autour du Pavillon de Musique, vue du Kiosque — Concert devant le Grand Hall
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14 juin 1914 — L’Exposition au jour le jour
— L'Exposition au jour le jour. L'Exposition est ouverte de 8 heures du matin à 10 h. 30 du soir. Les pavillons sont fermés à 7 heures. Tramway intérieur, parc d'attractions, illuminations du Grand Hall et de la passerelle à 7 h. ½. De 2 à 4 heures, Fanfare de la section de Préparation Militaire (section de Montchat) (rond-point de l'Avenue des Nations) ; de 3 à 5 h. ½, orchestre du Grand-Théâtre (kiosque de musique) ; de 3 à 5 heures, Lyre Italienne (kiosque à musique devant le Grand Hall) ; de 4 à 6 heures, Harmonie du Rhône (centre Grand Hall) ; de 4 à 6 heures. Fifres et tambours de Roanne (Village Alpin)

19 juin 1914 — Concert des Balalaïkas au Pavillon russe
— Concert au Pavillon russe. Toujours grand succès du célèbre orchestre russe « Les Balalaïkas », qui se font entendre chaque après-midi, de 3 heures à 6 heures, sous la direction de M. Sinitsine. Exceptionnellement, samedi et dimanche « Les Balalaïkas » donneront deux beaux concerts à 8 h. ½.
Les fêtes de l'Exposition. Samedi 22 juin, deux concerts sont organisés à l'Exposition, de 8 h. ½ à 10 h. ½ du soir : l'orchestre du Grand-Théâtre devant le grand hall et Les Amis de la Cité dans le parc des attractions. Dimanche 21 juin, inauguration du pavillon allemand. A 3 heures après midi, orchestre du Grand-Théâtre au kiosque à musique des jardins Sud. De 8 h. ½ à 10 h. ½, au rond-point de l'avenue des Nations, l'Harmonie au Rhône et la Chorale de Monplaisir se feront entendre dans leurs meilleures productions.
De 8 h. ½ à 10 h. ½ du soir, également, devant le grand hall, concert par l'Association Euterpense de Los Coros de Clavé, de Barcelone, comportant pas moins de 350 exécutants. Notre Harmonie municipale se joindra à cette nombreuse et brillante société espagnole.
De 9 h. à 11 h. du soir, embrasement des jardins de l'Horticulture. Pièces d'artifice.

Lyon - Exposition internationale 1914 : Pavillon de la Russie
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20 juin 1914 — Fêtes de l’Exposition
— Les fêtes de l'Exposition. Aujourd'hui samedi, à 8 h. 30 du soir, concert au Parc des attractions, par les Amis de la Cité, et Orchestre du Grand-Théâtre devant le Grand Hall. Le dimanche 21 juin, de grandes fêtes sont organisées dans l'enceinte de l'Exposition.
L'après-midi, de 3 heures à 5 heures, l'orchestre du Grand-Théâtre (direction M. Bovy) se fera entendre au Kiosque des jardins Sud ; de 4 h. à 6 h., l'Harmonie du Rhône et la Chorale de Monplaisir donneront un concert devant le Grand Hall.
Le soir, grande fête de nuit aux jardins de l'Horticulture. Concert vocal et instrumental organisé par l'Association Euterpense de Los Coros de Clavé de Barcelone, directeur, M. Maximino Novi, professeur au Conservatoire, sous-chef de la « Banda Municipale de Barcelone ». Cette importante société musicale espagnole ne comprend pas moins, de 350 exécutants et sera accompagnée par l'Harmonie municipale de Lyon. Le Cor-Club fera entendre ses meilleures sonneries. Embrasement général des jardins. Illuminations, pièces d'artifices.
Union des Sociétés Musicales de la ville de Lyon. Grâce à une entente avec l’administration municipale, les meilleures sociétés de la ville se sont groupées sous le titre d'Union des Sociétés musicales, pour donner chaque soir des concerts à l'Exposition. La série de ces intéressantes soirées a commencé mardi avec la Fanfare lyonnaise qui, sous la direction savante du compositeur Popy, a exécuté magistralement les œuvres, des maîtres en renom. Les jours suivants, la Fanfare des Amis Réunis, la Lyre de Monplaisir, l'Union musicale de Serin, les Amis de la Cité Lafayette, ont charmé tour à tour les auditeurs privilégiés de l'Exposition.
Guignol à l'Exposition. Il y aura foule demain chez Guignol ; pour lui souhaiter sa fête car, ne l’oublions pas, notre héros lyonnais s'appelle Jean et tous les gones, sans oublier les étrangers, qu'il a si souvent charmé par ses gognandises, viendront lui rendre visite dans son pavillon de l'allée de la soierie où ils seront les bienvenus et recevront un accueil qui sera chaleureux, bien que la salle soit la plus fraîche de l'Exposition.

Le Pavillon des Mines de l’exposition aura une brève existence !
26 juin 1914 — Inauguration du Pavillon des Mines le 26 juin à 3 heures 30 de l’après-midi
— Cet après-midi, à 3 h.30, a eu lieu l'inauguration du pavillon spécial des Mines, sous la présidence de M. Murgues. Ce pavillon est situé tout près de l'entrée de l'avenue de Saxe, à l'angle des avenues de Paris et Saint-Etienne. Sa façade principale, qui fait vis-à-vis au Pavillon de la ville de Paris, mesure 30 mètres de longueur. Le pavillon se divise en deux grandes nefs, la principale occupant toute la longueur de la façade avec une largeur de 12 mètres, l'autre, perpendiculaire, ayant à peu près les mêmes dimensions. Une tourelle en charpente reproduisant l'aspect de celles qui servent aux puits de mines, surmonte le pavillon et lui donne son caractère spécial et pittoresque. La nef principale est réservée aux exposants du bassin houiller de la Loire ; l'autre nef est occupée par les exposants des autres bassins miniers et du ministère des travaux publics. A côté des études de topographie souterraine et de géologie, on verra les derniers perfectionnements de l'outillage des mines, ainsi que les produits divers de leur exploitation. L'exposition fera connaître aussi tout ce qui touche à l'hygiène de l'ouvrier mineur et assure la sécurité de son travail souterrain. Toutes les houillères de la région participent à cette très instructive exposition. La région du Nord et celle du Midi sont également représentées, de même que les sociétés d'asphaltes. Tout à côté du pavillon des mines un coquet chalet russe abrite l'exposition des Houillères de Dombrowa.
27 juin 1914 — Incendie du pavillon des Mines le 26 juin à 10 heures du soir
— Nos confrères du matin ont longuement relaté les diverses péripéties du violent incendie qui détruisit, hier 26 juin, de 9 h. 50 à 10 h. du soir, l'élégant pavillon des Mines, inauguré, dans l'après-midi. Tous ont rendu hommage à l'activité de nos intrépides sapeurs-pompiers. Les dégâts ne sont pas encore complètement estimés. Ils dépasseraient plus de cent mille francs.
30 juillet 1914 — Construction d’un stand en mémoire du Pavillon des Mines
— Nous avons rendu compte de l'inauguration du pavillon des mines à l'Exposition de Lyon et de l'incendie qui l'a anéanti, quelques heures après, dans la journée du 26 juin. A la suite de ce désastre, les exposants de la classe des mines, encouragés par MM. les commissaires généraux, se sont efforcés de reconstituer un stand rappelant autant que possible le pavillon disparu. Il a pu être prêt le 20 juillet pour la visite du jury. Le nouveau local est dans une des galeries ouvrant dans la grande allée des soies et soieries derrière les fournitures industrielles

Lyon - Exposition internationale 1914 : Pavillon de la Presse, avenue de Paris ; au fond à droite, Pavillon de Cannes — Pavillon des Mines avenue de Paris, inauguré le 26 juin à 15 heures 30, entièrement incendié le même jour à 22 heures
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27 juin 1914 — Concert de la Musique municipale devant le Grand Hall
— La Musique Municipale à l'Exposition. Notre excellente musique officielle se fera entendre dimanche soir, à 8 h. 3/4, à l'Exposition, devant le Grand Hall, dans le programme suivant :
1. Obéron, ouverture, Weber. — 2. Ballet Egyptien, n° 1-2-3-4, Luigini. — 3. Manon, scène de St-Sulpice, 4e acte, Massenet. — 4. Rapsodie n°1. Liszt. — 5. La Walkyrie, grande fantaisie. R. Wagner. — 6. L’Arlésienne, farandole. Bizet.


Lyon - Exposition internationale 1914 : Concert devant le Grand Hall — Intérieur du Grand Hall, exposition d'automobiles
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28 juin 1914 — Programme des concerts de l’exposition
— Exposition. Le programme de demain, 28 juin. De 3 à 5 heures : orchestre du Grand-Théâtre et l'Avenir de Monaco (80 exécutants), kiosque à musique. 7 h. ½ à 8 h. ½ : trompes de chasse au Village alpin. 8 h. ½ à 10 h. ½ : l'Union Musicale de Vaise et les Vieux Amis, carrefour de l'Avenue des Nations. 8 h. ½ à 10 h. ½ : l'Harmonie Municipale, devant le Grand Hall.
9 h. ¼ : feu d'artifice sur le Rhône.
La Chorale de Monaco. C'est avec plaisir que nous apprenons la venue à Lyon de la société chorale l’Avenir de Monaco. Cette société, qui a trente ans d’existence, se compose de plus de deux cents membres actifs et honoraires. Elle arrivera à Lyon aujourd'hui, à 6 h. 47 du soir. Cette phalange artistique, dont la renommée n'est plus à faire, donnera le dimanche 28 un concert à l'Exposition, à 4 heures, sous la direction de son chef, M. Achille Nef, sous-chef de l'orchestre de Monte-Carlo. La Chorale de Monaco, qui a, à sa tête, M. Félix Gindre, ancien adjoint au maire de Monaco, son président fondateur, passera trois jours à Lyon. Les prix obtenus dans de nombreux concours lui assure at d'avance bon accueil et large succès.

3 juillet 1914 — Programme des concerts à l’Exposition du 3 au 12 juillet
— Nos sociétés musicales. L'Union des sociétés musicales de la ville de Lyon donnera pendant tout le mois de juillet, des concerts dans l'enceinte de l'Exposition. Voici le programme établi jusqu'au 12 juillet inclus :
Samedi 4 juillet : orchestre du Grand-Théâtre, de 8 30 à 10 h. 30 : Union Musicale de Serin, de 8 h. 30 à 10 h. 30.
Dimanche 5 juillet : Orchestre du Grand-Théâtre. Lyre de Monplaisir et Chorale de Monplaisir, de 4 à 6 heures ; Union Musicale Italienne, de 8 h.30 à 10 h. 30.
Mardi 7 juillet : Orchestre du Grand-Théâtre, de 8 h. 30 à 10 h 30 ; Union Musicale de Vaise, de 8 h. 30 à 10 h. 30.
Mercredi 8 juillet : Orchestre du Grand-Théâtre, de 8 h. 30 â 10 h. 30 ; Lyre de Perrache, de 8 h. 30 à 10 h. 30.
Jeudi 9 juillet : Orchestre du Grand-Théâtre, de 8 h. 30 à 10 h. 30 ; Union Musicale Italienne, de 8 h. 30 à 10 h. 30.
Vendredi 10 juillet : Orchestre du Grand-Théâtre, de 8 h 30 à 10 h. 30 ; Les Amis Réunis, de 8 h. 30 à 10 h. 30. Samedi 11 juillet : Orchestre du Grand-Théâtre, de 8 h. 30 à 10 h. 30 ; Harmonie du Rhône, de 8 h. 30 à 10 h. 30.
Dimanche 12 juillet : Orchestre du Grand-Théâtre, de 8 h. 30 à 10 h. 30 : Vieux Lyon et Harmonie Gauloise, de 4 à 6 heures.

Lyon - Exposition internationale 1914 : Parc des Attractions — Parc des attractions et Ballon captif
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14 juillet 1914 — La Fête Nationale à l’Exposition
— Les fêtes du 14 Juillet. L'Exposition est ouverte tous les jours de huit heures du matin à onze heures du soir. Les pavillons ferment à sept heures, sauf les restaurants et attractions. Illuminations de la passerelle et du grand hall à sept heures et demie. Aujourd'hui, orchestre du Grand-Théâtre devant le grand hall Concert par l'Harmonie du Rhône au carrefour des Nations. Dimanche, de multiples concerts sont organisés sur les points les plus différents de l'Exposition. L'orchestre municipal se fera entendre de 3 à 4 heures pendant la cérémonie d'inauguration devant le pavillon de la Ville de Paris. De 4 heures â 6 heures, concert dans le Parc des Attractions, pendant qu'au kiosque à musique des Jardins Sud on entendra les meilleures productions de nos vieilles et réputées sociétés locales qui sont l'Harmonie Gauloise et l'Harmonie du Vieux Lyon. Le soir, l'Exposition sera encore en fête et l'orchestre du Grand-Théâtre exécutera les meilleurs morceaux de son répertoire, de 8 h. ½ à 10 h. ½, devant le grand hall brillamment illuminé. Les Jardins Sud présenteront un aspect féerique et seront illuminés à giorno. Dans ce magnifique cadre, de 8 à 10 h., les Sonneurs de Trompe Lyonnais répercuteront leurs échos sonores.
Enfin, nous pouvons annoncer que le 13 Juillet la réputée société musicale la Cécilia de Nice organise un concert à l'Exposition.
Au Pavillon russe. A 8 h., Orchestre russe des Balalaïkas, avec audition exceptionnelle de Mlle Marskaïa qui interprétera quelques célèbres chansons russes. Et tous les jours de 2 h. ½ à 7 heures.

16 juillet 1914 — Le Gouverneur militaire de Lyon autorise les concerts hebdomadaires de la musique militaire sur le Kiosque de l’exposition
— Musique militaire. A partir du jeudi 16 courant, par autorisation spéciale de M. le Gouverneur militaire de Lyon, une musique militaire de la garnison jouera le jeudi de chaque semaine, de 4 à 5 heures au kiosque des Jardins Sud.

Lyon - Exposition internationale 1914 : Le Pavillon chinois — Les Pousse-pousse de l'Exposition
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25 juillet 1914 — Concerts à l’Exposition
— Ce soir, à 8 h. ½ à la Coloniale, concert par l'Harmonie du Rhône et les Amis de la Cité Lafayette. Orchestre du Grand-Théâtre ; Dimanche 26 juillet, de 4 à 5 h., concert par l'Harmonie de la Société des Mines de Blanzy. De 4 à 6 heures : Les Amis Réunis et Chorale de Monplaisir au carrefour des Nations. De 5 à 6 heures : Fanfare et Chorale de Salindres et Fanfare de Salindre-Girault, devant le Grand-Hall. De 3 à 5 heures : Fanfare de la Verpillère, Parc des Attractions. De 5 à 6 heures : Concerts Rouge. De 8 h. ½ à 10 h. ½, l'Union Musicale Italienne, section Coloniale. De 8 h. ½ à 10 h. ½ : Orchestre du Grand-Théâtre devant le Grand-Hall.

30 juillet 1914 — Musique militaire au Kiosque, la veille du conflit mondial
— Les concerts. Ce soir, de 3 à 5 heures, musique militaire au kiosque à musique. A 8 h. ½, orchestre du Grand-Théâtre devant le grand hall, et Lyre de Monplaisir.

Lyon - Exposition internationale 1914 : Pavillon allemand et pavillon autrichien fermés le 6 août 1914 et séquestrés suite à la déclaration de guerre
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11 novembre 1914 — Fermeture définitive de l’Exposition universelle urbaine
— La Fin de l'Exposition. L'Exposition de Lyon a fermé hier, 11 novembre, ses portes à 5 heures ½. Mais elle avait été frappée au cœur le jour de la déclaration de guerre. A dater du 2 août, L’Exposition fut à peu près abandonnée. Elle reprenait une certaine animation le dimanche, en raison de ce fait que les soldats qui pullulaient à Lyon jouissaient de l'entrée gratuite, mais pendant la semaine, c'était le désert.
Lorsque la date de la fermeture fut définitivement arrêtée, cela détermina un petit mouvement de reprise dans le chiffre des entrées. Dimanche dernier, on en enregistra 20.000. Mais on ne pouvait, malgré tout, se défendre d'une impression de profonde tristesse en constatant à chaque pas que cette magnifique entreprise, digne d’un meilleur sort, avait été arrêtée en plein succès par le choc de la guerre.
Décidément, les Expositions n'ont pas de chance à Lyon et il y a bien des probabilités pour que nous n'en voyions jamais. Les Lyonnais ne voudront plus en entendre parler, car ils savent par expérience que les années d'Exposition sont toujours des années de malheur.

9 septembre 1928 — Le Syndicat de la Boucherie lyonnaise annonce l’inauguration des Abattoirs de la Mouche
— Le Syndicat de la Boucherie lyonnaise informe ses adhérents que l'inauguration des nouveaux abattoirs et du Marché aux bestiaux de la Mouche aura lieu le dimanche 9 septembre prochain, à 14 h. 30, sous la présidence de M. Queuille, ministre de l'agriculture. À midi trente, un grand banquet, auquel seront admises les dames, précédera cette importante manifestation. Le prix de ce banquet est de 50 francs.

Lyon - Construction des abattoirs en 1912 (cliché Jean-Paul Tabey) — Les Abattoirs de la Mouche enfin mis en service après les tumultueuses années de l’Exposition puis de l’usine de fabrication d’obus
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

MÂCON - Kiosque à musique
(SAÔNE ET LOIRE)
Les murailles défensives de Mâcon commencées au troisième siècle, améliorées et fortifiées durant le millénaire suivant, s’achèvent, en 1644, par l’édification du bastion Saint-Jean, aménagé au sud-ouest des remparts, le long de la rive droite de la Saône, près de la Tour Marandon.
Préalablement, à l’emplacement de ce bastion, se situait l’Ile Saint-Jean, sur laquelle était érigée une chapelle, attestée sur la charte du cartulaire de Saint-Vincent en 1037, chapelle disparue au dix-septième siècle.
L’Ile Saint-Jean sur la Saône, anciennement propriété d’un certain Jean Bricaud bourgeois mâconnais, est occupée, le 3 mars 1479, par Jean André Gratier, titulaire d’un bail emphytéotique accordé par le commandeur de Mâcon, Guillaume d'Aubusson.
Le 30 août 1565, l’archidiacre de Mâcon, Jean Ligeret, acquiert cette Ile (dite également Ile Gratier) auprès d’un certain François de Lyon. A l’occasion de cette cession, on apprend que cet îlot est d’une contenance de
dix huit bourrâtes de foin et plusieurs saules.
Lors de la construction du bastion Saint-Jean de 1640 à 1644, l’île éponyme se trouve coupée en deux, une partie dans la ville, et une autre hors-la-ville. Celle située sur la ville devient la propriété de dame Claudine Ducrot qui en fait don, le 21 juin 1681, à la Maison de Charité de Mâcon située le long du chemin de ronde intérieur côté sud-ouest ; l’œuvre de bienfaisance transforme alors l’ex-île en un jardin dit de la Charité.
Préalablement, Claudine Ducrot, épouse de Claude de Rymon, seigneur de Champ Grenon, avait cédé à la ville, le 6 mars 1659, une bande de terrain de
douze toises de long sur deux de large au lieudit la blanchirie du Fort Saint-Jean, contiguë à l’Ile et utilisée pour le blanchiment des draps neufs, cession réalisée dans le but d’y amorcer l’édification d’un quai sur la Saône. Ces travaux ne resteront à cette époque, qu’à l’état de projet.
Le 19 mai 1670, Claude de Rymon fait clôturer la partie de la blanchirie non cédée à la ville et l’amodie à un certain Jehan Coindard, jardinier, lequel est chargé d'en
faire un jardin avec des allées bordées de charmes.

Plan partiel de Mâcon en 1694
L’île Saint-Jean occupée par le bastion, se trouvait coupée en deux : une partie dans la ville une autre hors la ville

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Plan partiel de Mâcon en 1756
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Plan partiel de Mâcon en 1825
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Un siècle plus tard, la ville de Mâcon fait dresser un plan, le 30 août 1756, par un entrepreneur de Bourg, Jean-Baptiste Boutaric accompagné d’un devis de 76.000 livres, destiné à aménager le quai à partir de la porte du Pont Saint-Laurent jusqu’au bastion du Jardin de la Charité, sur l’emplacement de la ruelle Perrin et de l’enceinte ; ces travaux sont adjugés le 29 décembre 1756.
La démolition des murailles longeant la Saône ayant été autorisée par Louis XV en 1763, celles-ci sont, dès l’année suivante, démantelées et arasées.
L’intendant de Bourgogne va fixer, le 30 mai 1772, la disposition des quais et maisons qui la bordent tout au long du bastion Saint-Jean. En 1775, le jardin de la Charité situé dans le bastion, devient propriété communale, et un marché aux veaux et aux moutons y est tenu à partir de 1780.
Le
Quai d’Aval est ainsi construit de 1772 à 1790, du sud du Pont jusqu’à l’extrémité de l’ancien bastion Saint-Jean ; une promenade y est plantée sur une grande partie de l’ancien jardin de la Charité.
En 1793, le Quai d’Aval devient le
Quai de la Liberté.
La « liberté » ayant fait son temps, le quai est rebaptisé, vers 1806,
Quai Sud (quai du midi) tandis que ses rangées d’arbres sont simplement dénommées Promenades du Quai Sud.
Les six maisons qui subsistaient encore en 1825 au couchant de la Promenade — face au Temple protestant de la Grande rue Neuve (devenue successivement rue Joséphine, rue Bourbon puis rue Gambetta) —, et le service du « poids de la ville » qui y faisait face, sont supprimés au plus tard en 1840, le Quai Sud se trouvant à présent entièrement recouvert de ses alignées d’arbres, à l’exception de son extrémité près du Pont Saint-Laurent.

Plan de Mâcon dit plan Charles Gachot en 1882
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Plan partiel de Mâcon en 1882
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Relativement calme, le quai sud et sa promenade deviennent quelque peu animés lors des foires annuelles (Jeudi Gras, 20 mai, 10 août, 29 septembre et 3 novembre) ou encore de la fête patronale de Saint-Pierre généralement célébrée début juillet, à l’occasion desquelles, des attractions foraines viennent s’y installer en grand nombre.
Des expositions temporaires, notamment d’horticulture ou agricole, attirent épisodiquement nombre de visiteurs, tantôt sur le Quai sud, tantôt sur la vaste place d’Armes mâconnaise.

Mâcon - Vue de la promenade du Quai sud, cirque installé le long des allées — Le Quai sud, au fond le pont Saint-Laurent
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Lors de toutes ces attractions, la musique n’est jamais bien loin, et les premières phalanges ayant laissé un nom à la postérité, s’y font entendre. Ainsi, une Société dite Philharmonique est active dès le dimanche 4 juillet 1841, exécutant un concert pour la fête patronale. On la retrouve sous le nom de Cercle Philharmonique en 1845.
Le 21 juillet 1861, un grand concours musical est organisé par M. Pellorce, conseiller de préfecture et président de la
Chorale de Mâcon, la seule formation musicale mâconnaise active à cet évènement. 90 phalanges musicales de la région participent à ce festival qui se déroule sur divers lieux tenus par les jurys : au Palais de justice, dans la Salle du Théâtre, au Salon de Flore, aux Halles Saint-Antoine, dans la cour du Lycée, au cours du Breuil, aux Halles Saint-Vincent et dans la salle du Colisée. La distribution des médailles et récompenses se déroule sur la place d’Armes, au milieu de « vingt mille personnes » et les cérémonies se clôturent par un feu d’artifice donné sur le Quai Sud.
L’Harmonie de Mâcon est fondée en 1878, par dissidence de l’ancienne philharmonique. D’autres formations sont actives à Mâcon, notamment la société des Trompes de Saint-Hubert, fondée en 1875 par M. Latrige, le « père Sanglier », les Chanteurs des rues en 1908 ou encore le Luth-Estudiantina de 1910.
La Chorale de Mâcon, réorganisée, devient l’
Union Chorale en 1884.
La musique militaire, de son côté, est omniprésente avec la Musique du 134e régiment d’infanterie, installée dans la caserne Duhesme depuis 1873 qu’elle ne quittera pas jusqu’en 1914.


Mâcon - Harmonie municipale de Mâcon — Tambours, clairons et cors du 134e de ligne
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Au décès d’Alphonse de Lamartine (1790-1869), originaire de Mâcon qui, lors de ses nombreuses allées et venues y était traité comme un prince, la ville décide de faire ériger un monument en hommage au poète disparu et crée une commission ad hoc. Celle-ci, le 22 janvier 1870, décide de faire édifier la future sculpture sur la place d’Armes, par 87 voix contre 70 pour la place de la Barre, précisant toutefois que le choix définitif reviendra aux architectes et sculpteurs chargés de sa conception.
Le 28 mai 1870, un concours est lancé pour le 29 ou 30 septembre 1870, date à laquelle les projets devront être exposés à Paris : le monument consistera en une statue en pied de trois mètres de haut, fondue en bronze, installée sur un piédestal en pierre ardéchoise de Chomérac ou de Crussel. Un budget de cinquante mille francs est désormais affecté à cette construction, dont cinq mille francs immédiatement souscrits par le Conseil général de Saône et Loire.
Deux mois plus tard, le projet est évidemment interrompu en raison de la guerre.
Le 16 novembre 1871, la Commission reprend le dossier et choisit la place de la Barre pour lieu d’érection de la statue de Lamartine ; trente-sept mille francs sont déjà réunis, et une somme de vingt mille francs est promise par la commission parisienne, à condition que le sculpteur Samuel-Adam Salomon soit désigné pour réaliser le projet, ce que la municipalité mâconnaise se refuse d’accepter. (Salomon obtiendra tout de même « son buste Lamartine », inauguré à Milly le 25 octobre 1874.)
Ce n’est que le 25 octobre 1873, que la Commission ouvre un concours, afin de choisir enfin un projet et qu’elle fixe, définitivement, l’Esplanade située à l’entrée de la Promenade du Quai sud, comme emplacement du futur monument.
Le 24 septembre 1874, 26 projets sont exposés à l’Ecole nationale des Beaux-Arts de Paris (ancienne chapelle du couvent des Petits-Augustins) et le 1er octobre, le statuaire Alexandre Falguière (1831-1900), auteur du projet n° 23, remporte le 1er prix de 3.000 francs, en collaboration avec l’architecte Georges Scellier (1844-1905) pour la réalisation du socle.
Le 2 juin 1878, la Commission se réunit pour l’achèvement des travaux d’installation du monument et donne des instructions pour installer une grille de protection et un trottoir autour du piédestal ; en outre, elle décide que le solde disponible des souscriptions, soit 4.700 francs, sera affecté aux fêtes d’inauguration.
Celles-ci se déroulent du 17 au 19 août 1878. La Statue de Lamartine est inaugurée le dimanche 18, sur le Quai Sud qui est rebaptisé Quai Lamartine, mais que les Mâconnais désigneront toujours Quai Sud pendant un demi-siècle.

Mâcon - La Promenade Lamartine (cliché Cyril, Cparama) — Statue de Lamartine
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La construction d’un Kiosque à musique est décidée lors d’une délibération du conseil municipal du 7 avril 1880, emmenée par François Martin, maire de 1872 à 1874 puis de 1876 à 1883.
Marius-Paul Guinet, architecte-voyer de Mâcon est chargé des plans, tandis qu’un entrepreneur lyonnais, Henry Ribes, en assure la réalisation.
Inauguré en 1880, installé au milieu des rangées d’arbres de la Promenade du Quai Sud face à la statue de Lamartine, ce kiosque de forme octogonale, accessible par un escalier de cinq marches, est construit sur un soubassement en pierre entouré par un garde-corps en fer forgé. Ses colonnes en fonte soutiennent sa toiture en zinc dont le pourtour est orné d’un lambrequin de bois découpé.
En alignement du Kiosque à musique et de la statue de Lamartine, un bassin-fontaine est attesté sur le plan de Mâcon dressé par Charles Gachot en 1882 ; il a visiblement été supprimé très rapidement afin de laisser l’Esplanade du Quai sud libre de toute construction, nous n’avons trouvé aucun cliché des années 1900 le représentant.


Mâcon - Le Kiosque à musique promenade quai sud — Promenade du Quai Sud et Kiosque (cliché goliath, Cparama)
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Le Kiosque à musique de la promenade du quai sud va attirer pendant des décennies les concerts tant militaires que civils. M. Harmant, chef de l’Harmonie municipale, dès avant 1888, la dirigera jusqu’à sa retraite en septembre 1909, laissant Mâcon sans musique jusqu’à ce que M. Ch. Laurent, professeur de chant reprenne la phalange en main en janvier 1911.
L’Union Chorale, de son côté, est dirigée depuis 1884, par M. F. Oberdoerffer, facteur de pianos, lequel en assumera la direction jusqu’à son décès en novembre 1917.

La musique du 134e régiment d’infanterie, qui assure les concerts hebdomadaires mâconnais lorsqu’elle n’est pas en manœuvre, est dirigée depuis 1880 par M. Godard. Son successeur à compter du 6 février 1891, M. Magnan (ancien sous-chef de la musique du 65e de ligne), fait parler de lui dès sa nomination : celui-ci, lors de la fête aux flambeaux du 13 juillet 1891, à laquelle devaient prendre part la Musique du 134e et l’Harmonie Municipale, fait en sorte que l’Harmonie ne puisse jouer. Aussi, l’Harmonie est-elle contrainte de se retirer. Le lendemain, alors que la musique du 134e a pris place sur le Kiosque à musique, des invectives sont aussitôt lancées contre le chef Magnan qui reçoit des ordres pour rejoindre immédiatement la caserne avec sa musique.
Le 17 juillet, les concerts militaires sont supprimés jusqu’à nouvel ordre, et le 27 juillet 1891, sans trop donner d’explications, le ministre de la guerre nomme M. Cambis, qui dirigeait la musique du 62e R.I. de Lorient, à la tête de la musique du 134e de Mâcon, tandis que Magnan est muté à la musique du 62e lorientais.
En 1909, un nouveau chef, M. Servonat, prend la direction du 134e de ligne.

Aux foires, expositions, concerts, bals publics et fêtes foraines fréquemment organisés sur la promenade du quai Sud-Lamartine, de nouvelles attractions, telles que les courses vélocipédiques — un vélodrome est même aménagé sur le Quai du sud à ces occasions — ou encore les séances de cinématographe, y attirent, dès les années 1890, de nombreux spectateurs et visiteurs.

Tout en conservant heureusement les arbres de la Promenade, l’Esplanade Lamartine qui lui fait face est transformée en 1965 en un vaste parking à ciel ouvert. Trois ans plus tard, sans raison avouée, le conseil municipal fait raser le Kiosque à musique qui certes, avait perdu de sa notoriété au fil des années.
Prise de regrets, de 2005 à 2007, la municipalité décide, moyennant dix-huit millions d’euros, de rendre l’Esplanade à ses habitants piétonniers en enterrant les véhicules dans un parking souterrain et de confier au cabinet d’architectes Bouvagnet de Castelnau-le-Lez (34) la construction d’un nouveau Kiosque à musique sous la promenade.
Kiosque à musique supprimé puis reconstruit.

voir ici, Promenade Lamartine de Mâcon et son nouveau Kiosque à musique, aujourd'hui. ► (1/2) ► (2/2)
Statue Lamartine sue le quai Lamartine, aujourd’hui

Mâcon - Kiosque à musique (1916).jpg
Mâcon - Kiosque à musique (1916).jpg (230.92 Kio) Vu 8433 fois
publié par Jean-Marc

7 août 1841 — Un Kiosque offrant glaces et boissons est installé sur la promenade du Quai Sud,
— On remarque depuis quelques jours, sous les arbres de la promenade du Quai Sud de Mâcon, ordinairement si brillante et si animée, le soir, pendant la belle saison, un pavillon où l’on peut offrir aux dames des glaces et d'autres rafraichissements, sans les exposer au voisinage quelque peu bruyant et enfumé des cafés. Déjà la meilleure société s’y donne rendez-vous, attirée par la qualité supérieure des objets de consommation préparés par l’un des propriétaires, qui a soutenu, pendant dix ans, la réputation du Jardin Turc, à Paris, et par les soins que l’on prend d’éviter tout ce qui pourrait déplaire aux dames.

13 octobre 1876 — Mutilation des arbres du square des promenades du quai sud
— La police de Mâcon a surpris, dans la nuit du 5 au 6 courant, un individu qui se livrait, dans le square de la promenade du quai sud, au bris des plus jolis arbustes. Il en avait déjà renversé une dizaine, dit le Journal de Saône-et-Loire, lorsqu'on lui mit la main sur le collet.
C’est un nommé Louis-Emile Hazebrouk, ouvrier typographe, né à Lille, et pour le moment rôdeur sans ouvrage. Il a donné au commissaire l'explication suivante des déprédations dont il s'est rendu coupable :
« Quand je suis arrivé à Mâcon, j’ai rencontré un gendarme à qui j’ai demandé si, à la mairie, on délivrait des billets de logement aux gens sans travail et dénué de ressources. Sur sa réponse négative, et sur son conseil de continuer ma route sans séjourner plus longtemps dans cette ville, je fus pris de colère et cassai les arbres du square pour apaiser mes nerfs. »
Conduit à la maison d'arrêt, sous l'inculpation de mutilation d‘arbres, délit prévu et réprimé par l’art. 448 du Code pénal, cet homme si nerveux, a présentement le billet de logement qu‘il réclamait à la gendarmerie.

Mâcon - Le Quai sud et la promenade
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6 septembre 1877 — Exposition d’horticulture sur la promenade du quai Sud
— Les expositions et concours généraux des fleurs, fruits, légumes et autres produits, organisés par la Société d'horticulture de Mâcon, auront lieu les 7, 8, 9 et 10 septembre, sur la promenade du quai Sud de cette ville. Ils s’annoncent sous les meilleurs auspices.

29 juillet 1878 — Programme des fêtes organisées pour l’inauguration du monument Lamartine
— La ville de Mâcon se prépare à célébrer solennellement l'inauguration de la statue de Lamartine les 17, 18 et 19 août prochain. Voici du reste le programme des trois journées :
Première journée. —Pèlerinage à Saint-Point ; Régates ; Matinée littéraire et musicale au bénéfice des œuvres ; Retraite aux flambeaux ; Concerts sur divers points de la ville.
Deuxième journée. — Réception officielle des invités : inaugumion de la Statue ; Grand Banquet aux Halles ; Feu d’artifice ; Fête vénitienne et illuminations.
Troisième journée. — Divertissements publics ; Conférence publique ; Tir aux pigeons ; Fête au Stand ; Concert en plein air.
Espérons que le temps viendra favoriser la fête du chantre d’Elvire et de Graziella.

19 août 1878 — Inauguration du monument à Lamartine sur le Quai Sud, face à l’Hôtel de Ville
— Les fêtes pour l'inauguration de la statue de Lamartine à Mâcon, ont commencé hier. Constatons dans la ville une grande affluence de visiteurs, mais absente complète des notabilités gouvernementales et parlementaires, autres que les autorités et les députés et sénateurs de Saône-et-Loire, deux députés de Lyon et de l’Ain, et les préfets de l’Ain et de l‘Allier.
M. de Laprade s'était fait excuser et la fête a commencé à huit heures du matin par le défilé des sociétés musicales qui ont exécuté naturellement la Marseillaise et les Girondins.
Ensuite eu lieu le pèlerinage à Saint-Point, où Mme Valentine de Lamartine a fait les honneurs du château.
A une heure, a eu lieu au théâtre une matinée littéraire. M. Mounet-Sully a lu la pièce de vers qui a obtenu le premier prix ; elle est de M. Gabriel Monavon, de Grenoble.
Suit toute une avalanche de toast et de discours par le menu fretin républicain.
A quatre heures un char allégorique promène des jeunes filles tricolores, qui quêtent pour les pauvres.
Un feu d'artifice termine la fête pour le public. Le bal s'est terminé à cinq heure du matin.

Mâcon - Inauguration Statue Lamartine gravure 1878 — Promenades du Quai Lamartine et Statue éponyme
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20 mai 1879 — La foire sur la promenade du Quai Sud
— On lit dans l’Alliance de Mâcon : « La foire du 20 mai a été très brillante au point de vue des nombreux divertissements installés sur notre promenade du quai Sud et des visiteurs venus des divers points du département ; mais on dit que les affaires ont été très restreintes et qu'au point de vue commercial, la foire n’a eu qu’une médiocre importance. »

2 janvier 1883 — Périodiquement, la nature reprenant ses droits, la Saône s’installe sur la promenade du quai Sud, emplacement de l’ancienne Ile Saint-Jean
— La crue à Mâcon est dans toute sa force, et l'aspect de la ville est désolant.
Sur toute la longueur du quai des Marans, le service ne se fait plus qu'en bateaux. La promenade du Quai Sud, la rue Municipale, la rue des Marans, la rue de la Pyramide, la rue Dombey, la rue Franklin, la rue Poissonnière, la moitié de la place aux Herbes, une partie du quai Nord, les rues du Maure, de l'Epée, et en général toutes les voies de communication qui, des quais, conduisent à l'intérieur de la ville sont pleines d’eau ainsi qu'une partie de la rue de Lyon.
Quant aux Caves, aux sous-sols et aux rez-de-chaussée des maison des quais et d'une partie de la basse ville, ils sont absolument inondés.
Le café du Théâtre est fermé ; et dans la salle où l'eau commençait à entrer avant-hier soir, elle s'élève maintenant à plus de 50 centimètres de hauteur.
L'entrée de l’Hôtel de Ville par le quai est inabordable.
Bon nombre de magasins sont fermés et l’on a peine à pénétrer dans les diverses habitations.

Mâcon - Inondations des promenades Lamartine et du Quai devant l'Hôtel de Ville
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18 au 21 octobre 1890 — Fêtes musicales du centenaire de Lamartine
— Parmi les vingt-huit sociétés musicales qui ont prêté leur concours aux fêtes de Lamartine, citons d'une façon toute particulière la Fanfare de Gergy et l’Harmonie du Creusot, qui ont joué dimanche après-midi sur le kiosque du quai sud.
L’Harmonie de Montceau-les-Mines a joué place de la Barre ; la Fanfare de Saint-Jean-des-Vignes et la Musique de Chagny ont joué place Saint-Louis.
Le soir, l'Harmonie du Creusot, la Renaissance de Chalon et l’Harmonie de Montceau se sont fait entendre sur le Quai Sud.
Le Rallye-Chalon a joué à Saint-Laurent.
Le lendemain lundi, un grand concert a été donne dans le hall des fêtes par l'Harmonie de Montceau-les-Mines et par la Chorale du Creusot.
Au bal qui a été donné lundi soir à l’Hôtel de ville, c’est la musique du 56e de ligne qui formait l’orchestre concurremment avec celle du 134e.

15 juillet 1891 — M. Magnan, le nouveau chef de la musique du 134e de ligne, hué et évincé par les Mâconnais
— Ainsi que nous le faisons prévoir dans notre compte-rendu d’hier, une manifestation patriotique s’est produite sur le Quai sud. Au moment où la musique du 134e allait attaquer son premier morceau, les sifflets ont éclaté de toutes parts, la foule se mit à crier « A bas le chef de musique ! enlevez-le ! » et force fut à cette dernière d’évacuer le kiosque de la musique et de se retirer.
L’Union Chorale est ensuite montée au kiosque et a fait entendre plusieurs chœurs qui ont été fort applaudis.
Le point de départ de cette manifestation a pour cause les faits suivants :
Selon l’habitude, la musique militaire et l’Harmonie municipale s’étaient réunies devant l’Hôtel-de-Ville, sur le Quai Sud ; à 8 heures ½, le cortège se mettait en marche pour faire le tour de la ville en jouant la Retraite de Crimée, suivie par une foule énorme.
Arrivé rue Sigorne, après une reprise des tambours et clairons, M. Magnan, chef de musique du 134e qui dirigeait la retraite, fit jouer à ses musiciens un pas redoublé qui fut suivi par d’autres pas redoublés toujours accompagnés de batteries et de sonneries. L’Harmonie municipale qui ne possédait pas dans ses cartons les pas redoublés exécutés, dut suivre sans jouer.
D’un autre côté, M. Harmant, directeur de l’Harmonie, voulant procéder comme les années précédentes, avait envoyé sa grosse caisse et sa batterie se placer à côté de celle du régiment, à seule fin de mieux assurer l’ensemble, mais M. Magnan les renvoya, prétendant qu’il n’avait pas besoin d’eux ; les membres de l’Harmonie, peu flattés de suivre la retraite sans jouer, consultèrent leur directeur, M. Harmant, et, d’accord avec lui, se retirèrent du cortège.
M. Magnan refusa également de faire exécuter par sa musique, la Marseillaise que réclamait la population mâconnaise toute entière. A ce sujet, on espère qu’une enquête sera ouverte, pour savoir à qui incombe la responsabilité d’un pareil refus qui est un scandale.
Un dernier mot à l’adresse de la municipalité mâconnaise : les affiches du programme de la fête nationale annonçaient un grand bal champêtre ; il y avait, en effet, un bal installé sur la promenade du quai Sud, mais enfermé et où il fallait payer pour entrer, ainsi que pour les danses…

9 août 1891 — Le nouveau chef de la musique du 134e, M. Cambis, est nommé en remplacement de M. Magnan, muté à Lorient.
— Jeudi soir, le nouveau chef de musique du 134e de ligne, M. Cambis, montait pour la deuxième fois sur le kiosque. Après l’exécution du premier morceau, des applaudissements frénétiques retentirent de tous côtés, et en même temps les musiciens furent assaillis par une pluie de bouquets.
Le concert terminé, la musique s’est rangée autour du kiosque, et, en défilant autour, a joué la retraite qui s’est prolongée un moment, puis elle a pris le chemin de la caserne jouant toujours la retraite, suivie par une foule nombreuse qui l’a accompagnée en chantant la Marseillaise.

Mâcon - Défilé de la musique du 134e de ligne — Harmonie municipale de Mâcon
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Les courses vélocipédiques, à l’instar de la vogue qui déferle en France, organisent de nombreuses courses sur le Quai Sud où un vélodrome est même installé
9 juin 1893 — Nous rappelons que les courses vélocipédiques organisées par le Vélo-club mâconnais, auront lieu dimanche prochain, 11 juin, à une heure et demie du soir, sur la promenade du Quai sud.
11 juin 1894 — Les courses vélocipédiques organisées par le Vélo-club mâconnais ont réuni hier sur la Promenade du Quai Sud, une nombreuse assistance ; à signaler seulement quelques chûtes sans importance. La soirée s'est terminée par un banquet et un bal champêtre.

5 au 8 septembre 1895 — Exposition d’horticulture sur la promenade Lamartine où un véritable parc paysager temporaire a été aménagé
— Les travaux d’installation de l'Exposition internationale d’horticulture avancent à vue d'œil. La promenade Lamartine est transformée : c’est un immense jardin, orné de massifs, d'un cours d’eau aux courbes gracieuses, d‘une grotte admirable et d’allées sinueuses et sans fin.

30 octobre 1896 — Nouvelle crue sur le quai Sud
— A 4 heures, cet après-midi, la Saône cotait 6m18 à l’étiage du pont de Saint-Laurent. Avec ces pluies persistantes, il est à craindre qu'elle ne s’arrête là.
Aujourd’hui, le quai des Marans est complètement submergé. Le bas de la rue Joséphine faisant face au quai Sud est envahi, et la promenade du quai est gagnée par l’eau jusqu’au premier rang d'arbres. Les forains qui avaient installé sur le quai Sud, en vue de la foire du 3 novembre, de nombreuses baraques, ont travaillé fiévreusement durant l’après-midi, la plupart les pieds dans l’eau, à les démolir pour les reporter place de la Barre.


21 novembre 1897 — Concert de la musique du 134e de ligne sur le Kiosque Lamartine
— Voici le programme du concert que la musique militaire exécutera demain dimanche, de 3 à 4 heures, au Kiosque Lamartine : Allégro militaire. Van Perck. — Ouverture du Roi de Cœur. Holzer. — Le Rêve d'Emma, mazurka. Brue. — Le Tribut de Zamora, fantaisie. Gounod. — Flots du Danube, valse. Ivanovici.

16 décembre 1897 — Récriminations justifiées des mélomanes concernant la publication tardive des concerts sur le kiosque
— Un certain nombre de réclamations nous sont parvenues au sujet de la musique militaire. Il arrive parfois que le programme est communiqué à la presse après le concert ou trop tard pour qu'il puisse être inséré ; mais, comme selon toutes probabilités, le temps va bientôt rendre impossibles les concerts du Kiosque Lamartine, nous espérons qu’en bonne saison, le service sera parfaitement assuré en ce qui concerne la communication du programme en temps voulu.

Mâcon - Promenade du Quai Sud et Kiosque de musique
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24 mai 1898 — Kermesse sur la promenade du Quai Sud
— Programme général de la kermesse organisée par l’Harmonie municipale et l'Union chorale les 29 et 30 mai, sur la promenade du Quai Sud :
Dimanche 29 mai, à une heure, défilé en musique dans les principales rues de la ville ; à une heure et demie, ouverture de la kermesse ; à deux heures, concert par l'Harmonie.
A six heures, suspension de la kermesse.
A huit heures, reprise de la fête ; illumination de la promenade, bataille de confetti (des affiches à l’intérieur indiqueront la nuance autorisée par le comité des fêtes). A dix heures, grand bal champêtre (orchestre par l’Harmonie) ; entrée : 30 centimes.
Lundi. 30 mai. à une heure et demie, continuation de la kermesse. A deux heures, grand concert par les deux sociétés.
Après le concert, bataille de fleurs, lancement d'un ballon.
A six heures, suspension de la kermesse ; à huit heures, reprise de la fête ; à dix heures, lancement d‘un magnifique ballon lumineux avec feu d’artifice.
Grand bal champêtre, illuminations, feux de bengale, embrasement général de la promenade.
L’installation des diverses baraques est commencée depuis hier. Parmi celles qui auront un attrait tout particulier, comme décors et comme aménagement, citons le Grand-Théâtre, le Cinématographe, le Caveau mâconnais, le théâtre Guignol, le phonographe d’Edison, etc.
Toutes ces attractions seront aménagées dans des baraques bien closes, recouvertes de toiles imperméables et munies d’un parquet.
Nota. — Deux buvettes confortables seront installées à l'intérieur de l'enceinte.

Quelques concerts sur le Kiosque à musique de la Promenade du Quai Sud
19 juin 1898 — Voici le programme du concert qui sera donné par l’Harmonie municipale et l’Union chorale, ce soir, à 8 h. ½, sur la promenade Lamartine : 1. La vie militaire, allégro, par l'Harmonie. — 2. Grande fantaisie sur les Huguenots par l'Harmonie. — 3. La Paix, chœur, par l'Union Chorale. — 4. La Fille du Tambour Major, par l’Harmonie. — 5. Sous la Feuillée, par l’Union Chorale. — 6. Le Beau Danube bleu, valse par les deux sociétés.
24 juillet 1898 — Programme du concert exécuté ce soir, à 3 h. ½, sur le quai Sud, par l'Harmonie municipale : Sous l'aigle double. — Ouverture de Manon Lescaut. — Premier printemps. — Fantaisie sur la Vivandière. — Le Moulin de la Forêt Noire.
Voici d’autre part, le programme du concert donné demain, de 8 à 9 heures du soir, promenade Lamartine, par la musique du 134e, dirigée par son nouveau chef : Patria, allégro. — Mireille. — Merle et Pinson, polka. — La Vivandière. — Espana, valse.

2 octobre 1898 — Voici le programme que la musique militaire exécutera demain dimanche, de 4 h. ½ à 5 h. ½, sur la promenade Lamartine : 1. Fatinitza, allégro. Suppé. — 2. Boccace, fantaisie. Suppé. — 3. La Morengotte, polka pour piston. Sellenick. — Le Trouvère, fantaisie. Verdi. — Les Amourettes, valse. Gung'l.
20 mars 1899 — Voici le programme qui sera exécuté demain jeudi, sur la promenade du quai Sud, par la musique du 134e d’infanterie : 1. Les Hirondelles de Vienne, allégro. Schœgel. — 2. Le Petit Duc, fantaisie. Lecocq. — 3. La Marengotte, polka pour piston. Sellenick. — 4. L'Africaine, fantaisie. Meyerbeer. — 5. Souviens-toi, valse. Waldteufel.
10 septembre 1899 — Voici le programme du concert qu’exécutera la musique militaire, le dimanche 10 septembre, de 8 h. ½ à 9 h. ½ du soir, sur la promenade du quai sud : Les Adieux à la Noria, allégro. — Mme Favart, fantaisie. Offenbach. — Souvenir de Madrid, valse. Gottschalk. — Carmen, fantaisie. Bizet. — Polka des Bébés. Buot.

Mâcon - L'Harmonie municipale de Mâcon — L'Estudiantina le Luth de Mâcon
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Les courses vélocipédiques du quai sud sont systématiquement accompagnées par la musique du 134e ou par l’Harmonie municipale
11 juin 1899 — Les grandes courses vélocipédiques internationales faites sous les auspices du Vélo Club mâconnais, avec le gracieux concours de la musique du 134e de ligne, ont été favorisées par un temps superbe.
A 2 heures, un public nombreux et choisi se pressait sur la promenade du quai Sud, dans l’enceinte du Vélodrome.
Remarqué dans l’assistance : M. Buchalet, maire de Mâcon ; le baron du Teil ; le lieutenant-colonel du 134e régiment de ligne, M. Chazotte ; M. King, commissaire de police ; M. Guigard, président de l’Harmonie municipale…
A 2 h. ½, le signal du départ est donné pour la première course.
Pendant les courses, la musique du 134e de ligne a fait entendre six des plus brillants morceaux de son répertoire.
Le soir, une grande fête de nuit sur la promenade du quai Sud, avec le concours de l’Harmonie municipale, un concert donné par l’Harmonie, un bal et une fête champêtre égayée par une terrible bataille de confetti et des illuminations très réussies ont clos cette brillante journée.

17 juin 1900 — La fête de nuit donnée, dimanche soir, quai Sud, à l'occasion des courses vélocipédiques, a été très réussie.
Beaucoup de monde pour entendre et applaudir l’Harmonie municipale et aussi pour jeter des confetti.
A la fin du concert, de magnifiques bouquets ont été offerts à l'Harmonie et à son dévoué président, M. Guigard, par le Vélo-Club mâconnais, scellant ainsi une union entre les deux Sociétés qui ne pourra que se perpétuer.
La soirée a brusquement pris fin vers 11 heures, un orage assez sérieux ayant chassé danseurs et promeneurs qui n'ont pu que chercher un refuge pour se garantir de la pluie.


Mâcon - Le Quai sud un jour de musique — La musique du 134e de ligne sur un kiosque-estrade lors des fêtes d'aviation
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12 novembre 1907 — Les porcs frais s’installent bientôt sur le quai sud
— Marché au porc frais. — Sur le désir exprimé par un certain nombre de vendeurs et acheteurs, le marché de porc- frais, qui se tenait sous les halles, sera, à compter de samedi prochain 16 novembre, transféré sous un abri installé dans l’emplacement du théâtre. Ce marché se tiendra dans cet emplacement jusqu‘à ce qu’un abri démontable et commandé à un spécialiste soit reçu et placé sur la promenade quai Sud.
Les divers marchés étant groupés, nous sommes certains que les vendeurs et acheteurs viendront de plus en plus nombreux.

24 décembre 1907 — La Foire aux volailles vivantes se déroule sur le Quai Lamartine
— Concours de volailles à Mâcon. Ce fut une innovation heureuse et un succès complet que ce concours de volailles que le maire de Mâcon avait eu la bonne idée d’organiser.
On sait à la suite de quelles circonstances les marchés de Saint-Laurent furent transportés à Mâcon : le conflit entre les coquetiers et le maire de St-Laurent eut pour résultat de doter Mâcon d’un marché aux volailles de plus en plus florissant.
Comprenant qu’un concours de volailles devait nécessairement attirer une foule considérable d’éleveurs, M. Laneyrie n'hésita point, et, hier samedi, répondant à son appel, de toutes parts, arrivaient avec un nombre considérable de volailles, les producteurs de toute la région.
C’est sur une forme presque alléchante que cette présentation était faite. Garnies de guirlandes, de faveurs, de rubans, les bestioles mortes s’étalaient dans une classification et un ordre admirables.
Là, on remarquait les grasses et lentes oies, fraternisant dans un dernier sommeil avec les canards molassons ; plus loin, les volumineuses poulardes exhibaient des pauses rebondies ; à côté, l’incapable chapon étalait des cuisses dodues, disparaissant sous les monceaux de graisse que voilait l’immaculée blancheur d'une peau tendre et délicate.
Ah ! les gourmets ont pu se « rincer l’œil » durant les quelques heures que la foule fut admise à visiter l'exposition ; l’eau a pu venir à la bouche de chacun d’eux pendant cette visite trop courte à leur gré.
Sur le quai avait été installée la volaille vivante, les dindes gloussantes, les lapins muets, les coqs vainqueurs
Dont le cri d'allègre satisfaction a résonné maintes fois sous les arbres de la Promenade Lamartine ; de merveilleuses mottes de beurre étalaient leurs faces décorées, satisfaites, réjouies.

Mâcon - Le Marché sur le Quai Sud, Kiosque à musique — Vue du Marché du Quai Sud, pont Saint-Laurent au fond
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Le Cinéma Pathé de Mâcon est installé depuis 1907, sur le quai sud, numéro 29, tout près de l’Hôtel de Ville
29 mai 1909 — Nous rappelons que c’est ce soir, 28 mai, que sera donnée au cinéma Lumière, quai Sud, la grande soirée de gala dont le bénéfice sera remis à cette œuvre si utile, si patriotique, si française : « l’Orphelinat des chemins de fer ».
La salle, fort coquettement décorée, fleurie, pavoisée, en même temps qu'embellie par les gracieuses spectatrices qui s’y rendront nombreuses, présentera un coup d'œil féerique.
Bureau ouvert à 8 heures ; rideau à 8 h. ½ précises.
L’on trouvera de très bonnes places assises : 0.50, 1 fr. et 1.50.
3 mars 1911 — La Barricade, pièce en 4 actes de M. Paul Bourget, de l’Académie Française, le grand succès du Théâtre du Vaudeville qui a soulevé tant de polémiques, sera jouée prochainement à la salle Cinéma Pathé, 29 quai Sud.

Mâcon - Le Casino Pathé ou Eden-concert au 29 Quai sud — L'Hôtel de Ville, l'Eden concert et la promenade Lamartine
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30 mai 1909 — Composition de la Cavalcade de Mâcon du 30 mai
— Les fêtes de Mâcon. — La Cavalcade.
Il nous paraît important de donner quelques détails sur la composition de la cavalcade, digne cortège du célèbre explorateur Van den Tookk.
Il faut savoir quel empressement et quelle complaisance, le Comité des fêtes a trouvés auprès des diverses Sociétés de la ville pour assurer le succès de cette importante partie du programme des fêtes. Qu’on en juge par l’énumération suivante :
Les Trompes de Saint-Hubert présentent : « Une allée en forêt ». — La Société des tonneliers : « le Char de Bacchus ». — Un groupe de jeunes gens mâconnais : « Les Fortes Têtes ». — La Société de gymnastique l’Union mâconnaise : « La France armée ». — Le Sporting-Clnb mâconnais : " Une panne ». — Les Régates mâconnaises : « Les Pirates ». L'Avant-Garde de la Grisière : « Char de trompes ». — Le Syndicat des Limonadiers et restaurateurs : « Une hostellerie ancienne ». — Un groupe mâconnais : « Char des étages ». — La Société de gymnastique les Jeunes de Mâcon : « Pro Patria ! ». — Le Club P.L.M. des Amis de la Chanson : « Voiture fleurie ». — Le Patronage laïque : « L’Ecole laïque ». — L’Union Chorale : « Chanteclair ». — Le Devoir : « Le Vengeur ». — La Société d'horticulture : « Les saisons ». — La Parfaite : « Les Chevaliers de la Gaule ». — Une société musicale de la région : « Une Fanfare ». — Œuvre mâconnaise l’Enfance : « Floréal ». — Groupe de jeunes gens mâconnais : « Les Puissances ». — Anciens élèves de l’Ecole de dessin : « Char pompéien ». —- Amicale de Saint-Clément : « Chapeau moderne ». — Harmonie municipale : « Char de la Musique ».
Ajoutez à cela l'organisation particulière du cortège de l’explorateur Van den Tookk, des groupes de cavaliers, des suivants et suivantes.
On sait que le thème de la cavalcade est le suivant : le célèbre explorateur Van den Tookk revient des Indes et s’arrête dans notre ville. C‘est en son honneur et pour lui servir de guide que les Sociétés de la ville ont symbolisé leur raison d’être par un char. Le défilé terminé, Van den Tookk sera reçu dans les salons de l’Hôtel de ville par le Comité des fêtes, la municipalité et ses invités.

30 mai 1909 — Itinéraire de la Cavalcade de Mâcon
La cavalcade se formera rue Bigonet pour, de là, gagner la rue de Lyon par l’angle de la place de St-Clément.
— Dans le but de donner atisfaction à tous les quartiers de la ville, le Comité, si le temps ne lui est pas trop mesuré, fera son possible pour que, après avoir descendu la rue Gambetta et traversé le quai Sud, la cavalcade poursuive sur le quai Nord, s’engage place Saint-Etienne, rue Saint-Antoine, rue de Saône, pour redescendre quai Nord, quai Sud et s’arrête définitivement devant la Mairie.

Mâcon - Cavalcade du 30 mai 1909 sur la promenade du Quai Sud
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7 juillet 1909 — L’Union musicale de Tenay (Ain) en concert sur le Kiosque Lamartine
— Nous apprenons que l’Union musicale de Tenay (Ain), se souvenant de l’excellent accueil qu’elle reçut dans notre ville, en 1907, au retour du concours de Dijon, a résolu de faire une sortie à Mâcon, le dimanche 25 juillet courant.
Cette Société donnera un concert sur le Kiosque du quai Sud, ledit jour, à 3 heures.

21 janvier 1910 — Le Quai et la Promenade Lamartine ne sont pas épargnés lors des grandes crues de 1910
— Sur la promenade Lamartine, un certain nombre de magnifiques platanes ont été en partie déracinés ; ils ont dû être attachés à l‘aide de solides cordes et, malgré cette précaution, on redoute qu’ils ne soient arrachés ; si le vent devait continuer, cette éventualité serait à craindre.

Mâcon - Lors de la crue de janvier 1910, le Quai sud et le kiosque à musique ne sont pas épargnés
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8 mai 1920 — Alfred Delbecq prend la direction de l’Harmonie municipale de Mâcon qu’il dirigera jusqu’en 1927 (également chef de la Musique de Tournus, il choisit en novembre 1927 de se consacrer uniquement à celle-ci)
— La température de la semaine écoulée n’ayant pas permis de donner le concert projeté le 29 avril, notre Harmonie se fera entendre samedi 8 mai, à 20 h. 30, sur la promenade du quai Sud.
Elle se présentera au public mâconnais avec de nombreux éléments nouveaux et avec un nouveau directeur. M. Alfred Delbecq, réfugié du Nord, où son foyer est détruit.
M. Delbecq est un chef expérimenté et un compositeur de grand talent.

Concerts sur le Kiosque de la Promenade Lamartine
22 août 1920 — Concert de la musique du 134e de ligne. Musique militaire. — Voici le programme du 22 août 1920, promenade Lamartine, à 20 h. 30 : Le Bourguignon, défilé (Copet). — Marche de Paris (Popy). — Intermezzo (Lauris). — Fantaisie pour hautbois (Caulier). — Phidora, valse (Delbecq). — Marche du 134e.
30 juin 1921 — L’Union Chorale donnera un concert jeudi soir 30 juin, à 21 heures, promenade Lamartine. Voici le programme : Les joueurs de vielle, chœur. — Air de Benvenuto Cellini, par M. Daly. — Hymne à la nuit, chœur. — Scène champêtre, duo pour hautbois et flûte, par MM. Piat et Perrin. — Légende bretonne, chœur. — Le Vent souffle du Nord, par M. N*Besson. — Funiculi-Funicula, chœur avec solo (soliste M. Colombier).
15 juin 1922 — Programme du concert qui sera donné par l’Harmonie municipale, aujourd’hui jeudi 15 juin, à 20 h. 30, quai Sud : l. Marche Cosaque (Allier). — 2. Ouverture des « Francs Juges » (Berlioz). — 3. O Bellos Mountagnos, fantaisie pour piston (soliste, M. Carette) (Petit). — 4. Le Chemjneau, sélection de l'opéra (X. Leroux). — 5. La Housarde, grande valse militaire (Ganne).
9 juillet 1922 — L’Harmonie municipale se fera entendre quai du Breuil, pendant la fête organisée par les Régates Mâconnaises aujourd’hui.
Le soir, à 20 h. 45, elle donnera un grand concert, promenade Lamartine avec le programme suivant : Quand-Même, allegro (Hopmakers). — La fête au village voisin, ouverture (Boiëldieu). — Fête militaire, mazurka pour piston. — Les Saltimbanques, fantaisie (Ganne). — Polka des Linottes, pour deux petites flûtes.


Mâcon - Concert sur le Kiosque à musique — Les Chanteurs des Rues mâconnais
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2 juillet 1922 — Fête gymnique sur le Quai Sud
— Union mâconnaise. Fête Gymnique. — Nous rappelons à nos lecteurs que c’est aujourd'hui dimanche que nous aurons la bonne fortune d'assister, Quai Sud, à 14 h., à la fête gymnique offerte gracieusement par l’Union gymnique de Villefranche et l’Union mâconnaise (section gymnique et athlétique), et dont le programme suit :
l. Préliminaires imposée au concours fédéral de Marseille, exécutés par l’Union gymnique. — 2. Travail simultané aux barres parallèles par l’Union gymnique. — 3. Travail individuel aux barres parallèles par l’Union gymnique et l’Union mâconnaise. — 4. Exercices de force aux haltères par la section d‘athlétisme de l’Union mâconnaise. — 5. Travail simultané à la barre fixe par l’Union gymnique. — 6. Travail artistique à la barre fixe par l’Union gymnique et l'Union mâconnaise. — 7. Saut à la perche. — 8. Saut du cheval-arçon. — 9. Pyramides par l’Union Mâconnaise.
Entre temps, productions par les pupilles des deux Sociétés.

15 juillet 1922 — Kermesse aménagée sur le Quai sud
— Kermesse. — Marché du 15 juillet. — La municipalité a mis à la disposition du Comité des fêtes, pour la kermesse organisée au programme du monument aux morts les 14, 15 et 16 juillet prochains, la partie de la promenade du quai sud située 15 mètres au nord de la statue Lamartine, jusqu’à la rue Gambetta. Cette partie sera entièrement close au public. Comme conséquence, les marchands forains qui assisteront au marché du samedi 15, se placeront sur les côtés du quai longeant la route nationale et la rue Gambetta et sur la partie du quai non cédée. Le marché du samedi se tiendra le long de la Saône, entre la porte close et la grille bordant les gradins et au besoin sur le quai des Marans.

Concerts de l’Harmonie municipale sur le Kiosque à musique
6 juillet 1923 — Ce soir vendredi, l’Harmonie municipale donnera un concert, promenade Lamartine, à 20 h. 45. En voici le programme : Tout-Mâcon, pas redoublé. (Delbecq). — Ouvertuœ des deux roses (Mastio). — Pastorale (G. Parès). — Fantaisie originale (Sellenick). — Premier soir d’amour, valse (Popy).
16 mai 1924 — Voici le programme du premier concert d’été qui sera donné vendredi 16 mai, à 20 h. 30., promenade Lamartine, par l’Harmonie de Mâcon (80 exécutants), sous la direction de M. A Delbecq : Quand même, pas redoublé (Hopmakers). — Les deux Artisans, ouverture, première audition (A. Delbecq). — Andante de la Symphonie « Lu Surprise » (Haydn). — Polonaise de concert (Vidal). — Golden, foxtrot (Salabert-Allier).
1er juin 1924 — Programme du troisième concert qui sera donné par l’Harmonie municipale, dimanche 1er juin, à 20 h 45, promenade Lamartine, à l'occasion des fêtes du Moto-Vélo-Club : Le Grognard, pas redoublé (Parès). — Polonaise de Concert (Vidal). — Deux danses : a) danse persanne ; b) danse grecque (Ganne). — Au Pays lorrain (G. Balay). — Jean et Jeannette, polka pour deux pistons (Allier).
21 mai 1925 — A l’occasion de la foire de Mâcon, l’Harmonie municipale donnera un grand concert ce soir jeudi, à 20 h. 45, promenade Lamartine. En voici le programme : Marche hongroise. Messager. — Ouverture des Francs-Juges. Berlioz. — Intermezzo de l’Arlésienne. Bizet. — Sigurd, grande sélection. Royer. — Farandole provençale. Chaulier. (Clarinette solo, M. Humbert).
21 mai 1926 — Programme du concert de gala de vendredi 21 courant, à 21 heures, promenade Lamartine : 1. Marche guerrière d'Athalie (Mendolssohn). — 2. Ouverture de Guillaume Tell (Rossini). — 3. La Plainte du Clocher (Balay). — 4. Mireille, grande fantaisie (Gounod). — 5. Boléro, pour 10 clarinettes solo (Blémant).
Union Chorale. — Il est rappelé aux sociétaires que la Chorale participera au concert qui sera donné le lundi 24 mai, promenade Lamartine. Réunion à 21 heures auprès du kiosque.


Mâcon - Promenade Lamartine et le Kiosque à musique
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19 au 23 mai 1927 — Foire Exposition de Mâcon sur la Promenade Lamartine
— Foire-Exposition de Mâcon. Programme des Fêtes.
Jeudi 19 mai, à 10 heures, ouverture de la 3e Foire-Exposition par le Comité ; à 20 h. 30, retraite aux flambeaux par les musiques du « Devoir » et de la « Vaillante du Nord ». Illumination de la promenade Lamartine, concert par l’Union Musicale de Saint-Laurent-les-Mâcon.
Vendredi 20 mai, grande Foire annuelle, fête foraine, exposition canine, dans les établissements Boullay, à Saint-Laurent (présentation de chiens).
Samedi 21 mai, à 21 heures, concert de gala par l'Harmonie municipale et l’Union Chorale sur la promenade Lamartine illuminée. Retraite aux flambeaux à Saint-Laurent par la Société de Sauvetage ; à 22 heures, bal champêtre et bataille de confetti sur la promenade Lamartine.
Dimanche 22 mai, à 9 heures du matin, inauguration officielle de la. Foire-Exposition par le ministre des Travaux publics ; à 10 heures, inauguration du port fluvial ; à 10 h ¾, réception à la Chambre de Commerce ; à 11 heures, inauguration du Concours agricole par le Comité ; à 12 heures, banquet officiel sous la présidence de M. le ministre des Travaux publics ; pendant le banquet, concert par l’Harmonie municipale de Mâcon ; à 4 heures, courses nautiques, bassin Lamartine, par les Régates Mâconnaises ; à 16 heures, à Saint-Laurent, concert par l’Union Musicale dans l'enceinte du Concours agricole.
Fêtes, bal, Montgolfière ; à 21 heures, illumination de la promenade Lamartine, fête vénitienne, sonneries de trompes ; à 21 h. ½, feu d’artifice tiré par la Maison Ruggieri sur la rive gauche de la Saône ; à 22 h. 30, bal champêtre, bataille de confetti.
Lundi 23 mai, à 16 heures, Concours agricole, direction des récompenses ; à 21 heures, quai Lamartine, fête foraine, illumination de la promenade.

Mâcon - Foires et expositions sur le quai Lamartine
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14 août 1927 — M. J. Perrin prend la direction de l’Harmonie, par suite du départ d’Alfred Delbecq
— Concerts de l'Harmonie. Pendant la journée des courses du 14 août, l’Harmonie municipale exécutera les programmes suivants :
L’après-midi, pendant les courses : Beauregard, marche (Delbecq). — Aubade d'Amour. (Fleury). — Ballet des Parfums (Popy). — Valse des officiers (Beaufort). — Marche des Sultanes (Allier). — Javeline (Martinot). — Les Saltimbanques (Ganne). — Vision lointaine (Popy).
Le soir, à 21 heures, promenade Lamartine : Le Triomphateur, allegro (Delbecq). — La Fille du Tambour-major (Offenbach). — 5e danse hongroise (Brahms). — Hymne à l'Art (R. Wagner). — Les Saltimbanques, sélection (Ganne). — La Vallée d'Ossau, valse (Benoist).
Ces concerts seront dirigés par M. J. Perrin.

14 juillet 1928 — La Fête nationale à Mâcon
— Vendredi 13 juillet. A 9 h. 30 du soir, Kiosque du quai Lamartine, concert par l'Harmonie municipale. Retraite aux flambeaux par la société de sauvetage « Le Devoir », le 134e régiment d’infanterie, les clairons et tambours de « La Vaillante du Nord », et la société de gymnastique « Les Jeunes de Mâcon ».
Le samedi 14 juillet, à 9 heures du matin, Promenade Lamartine, quai Lamartine : revue des troupes de la garnison, avec le concours de l’Harmonie municipale et des sociétés sportives et militaires de la ville. Défilé de la Compagnie des sapeurs-pompiers, avec son matériel.
A 9 h. 15, grand lâché de pigeons voyageurs.
A 9 heures 30, sur le Kiosque de la Promenade Lamartine, remise solennelle du prix de vertu fondé par M. Joseph Dussap.
A midi, grand banquet populaire.
De 3 à 4 heures du soir, Promenade Lamartine, séance de gymnastique par l’Union mâconnaise.
De 4 à 5 heures, Quai du Breuil, concert par la Vaillante et séance de gymnastique par Les Jeunes de Mâcon.
De 5 à 5 heures, courses nautiques par la société Les Régates mâconnaises.
De 6 à 7 heures, sur la place de la Barre, concert par les Trompes de Saint-Hubert.
A 9 heures, illumination de la promenade Lamartine et de tous les édifices publics.
De 9 à 10 heures, Quai Lamartine, concert par l’Harmonie municipale et l’Union Chorale.
A 10 h. 15, Quai Lamartine, Bal populaire.

13 juin 1931 — Concert sur le Kiosque Lamartine
— Voici le programme qui sera donné au kiosque de la Promenade Lamartine, samedi 13 juin :
Marche Alpestre (Doyen). — Fête à Trianon (Popy). — Danse hongroise n° 5 (Brahms). — Moment Musical (Schubert). — Les Saltimbanques, fantaisie (Ganne). — La Vallée d’Ossau, valse (Benoist).

Mâcon - Vue aérienne du Quai sud promenade Lamartine
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Phalanges musicales actives à Mâcon en 1909 :
Union chorale, créée en 1884, direction Oberdœrffer, président Teissier, 70 exécutants ;
Harmonie municipale, fondée en 1878, président Charles Piat, direction Harmant, 61 exécutants ;
La St-Hubert (trompes de chasse), fondée en 1875, président Mommessin, dir. A. Crolin, 15 exécutants.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

MÂCON - Le Stand - Parc et Restaurant
(SAÔNE ET LOIRE)
Par décret impérial du 23 avril 1856, Mâcon ne fait qu’une bouchée de sa voisine méridionale, la commune de Saint-Clément-lès-Mâcon, lui permettant de faire main basse sur quelques 704 hectares, dont plus de la moitié constituée de terres incultes. La municipalité mâconnaise avait bien tenté à de nombreuses reprises (10 février 1842 ou encore le 31 mai 1852) de s’accaparer Saint-Clément, mais s’était heurtée à chaque fois à de farouches refus des clémentins (22 juillet 1842 et 16 août 1852).

Plan partiel de Saint-Clément-lès-Mâcon en 1830 et incrustation Plan de Mâcon en 1893
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C’est donc sur ces terrains vierges, précisément sur la vaste prairie des Marans longeant la Saône qu’est organisé le premier grand concours de tir (au fusil de chasse, à la carabine et à l’oiseau), auquel participent les amateurs mâconnais et trente-huit compagnies de sapeurs-pompiers de la région. Cette manifestation se déroule sur deux jours, les 5 et 6 mai 1866, à l’occasion du Concours régional agricole de Mâcon qui, lui, commence le 28 avril.
Un certain Dupuis, percepteur de Mâcon, y obtient une médaille au concours de fusil de chasse.
Devant le succès remporté par ce concours, et par un second, toujours organisé sur la prairie des Marans les 10 et 11 juillet 1869, Dupuis, notre percepteur mâconnais, décide de fonder, le 14 mars 1870, la
Société des Tireurs Mâconnais, au capital de cinquante mille francs (ultérieurement augmenté de dix mille francs), en association avec M. Vernaz, citoyen suisse résidant à Mâcon, M. Jean-Baptiste Bouillard, banquier installé place de la Barre à Mâcon et enfin de Emile Adolphe Tyrode, ingénieur civil, demeurant au 10 rue Municipale à Mâcon. (1)
La Société des Tireurs Mâconnais fait l’acquisition de 7 hectares de terrains sur le lieu-dit Les Roulières (lots cadastraux de Saint-Clément n° 283-284 et 288 à 295) situé le long du Chemin de Belleville à Mâcon et de la prairie des Marans, sur lequel Adolphe Tyrode promu « architecte » par ses co-associés, est chargé de construire un Stand de tir et d’aménager un parc paysager sur le reste du terrain.


Plan partiel de Mâcon en 1893
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Le Stand est constitué d’un Bâtiment en pierres et briques de 60 mètres de long sur 10 de large sur une hauteur de cinq mètres, le long duquel sont pratiquées autant de fenêtres (deux mètres sur trois) que de cibles, d’où les tireurs pratiquent leurs exercices. Cet édifice aura coûté, à lui seul, 18.000 francs.
Un second bâtiment en briques, à usage de Restaurant, est construit dans le même temps sur la partie droite du parc.
L’ensemble est mis en service en juillet 1870, au moment de l’invasion de la France par la Prusse ; le Pavillon central du Stand, réalisé en pierre de taille devant la façade donnant sur le Parc, ne sera construit qu’après 1871.
Durant le conflit, le Stand, tout comme le Restaurant sont réquisitionnés par les mobilisés qui sont chargés de la garde du dépôt des poudres et munitions. Aussi, le 8 avril 1871, la Société des Titreurs Mâconnais sollicite-t-elle le Conseil général afin d’obtenir une indemnisation se chiffrant à 338 francs, pour l’occupation des locaux durant cette période. Devant le refus opposé par le Conseil général, les Tireurs adressent une requête au Ministre de la Guerre, lequel donne les instructions au Département qui finit par honorer cette dette en août 1872.

Mâcon - Entrée du Parc du Stand — Le Stand des Tireurs mâconnais
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La première grande fête organisée sur le Stand se déroule du 6 au 9 août 1871 ; elle est relatée avec moults détails par Claudius Fontaine, citoyen genevois, dans un ouvrage publié la même année, intitulé SOUVENIR NATIONAL DE LA FÊTE PATRIOTIQUE OFFERTE A LA REPUBLIQUE SUISSE PAR LA VILLE DE MACON.
Lors de cette grandiose manifestation, près de trois mille Tireurs suisses, armés de leur carabine, portant le traditionnel chapeau de paille avec ruban vert foncé, large, et rhododendron et la cocarde fédérale, viennent s’installer à Mâcon afin de participer au Tir et par là même aux banquets qui y sont organisés chaque jour à la cantine (le Restaurant du Stand), accompagnés des corps de musique de Genève, Fribourg et Locle et de la musique du 45e de ligne venue expressément de Lyon pour cet évènement. Cette manifestation obtient le soutien sans condition de Jean-Baptiste Ferret, marchand de vins et maire de Mâcon de 1870 à 1872.
Une description du Stand, qui vient d’être inauguré, est, à cette occasion, donnée succinctement par Claudius Fontaine :
Le Stand de tir situé à 20 minutes de la ville, dans un emplacement délicieux. A l'entrée du parc, on a placé un arc portant la simple inscription : « Les tireurs mâconnais, Aux tireurs fédéraux, Soyez les bienvenus ! »
La cantine proprement dite est jolie, construite d'après les proportions du Stand ; son intérieur est aménagé très-convenablement et selon la méthode suisse. Les allées du parc, le chemin qui y conduit et divers points de l'emplacement du tir sont aussi pavoisés aux couleurs françaises et fédérales ; les abords sont occupés par des buvettes rustiques de la plus grande simplicité.

Il va sans dire qu’une effervescence indescriptible règne sur Mâcon lors de ces journées mémorables, dont la dernière se clôture par un énorme banquet organisé, dans la cour de l’Hôtel de Ville, par M. Bataillard, maître de l’hôtel de l’Europe de Mâcon.

Dupuis — qui sera muté à la perception de Tours en 1879 —, instigateur et premier président des Tireurs Mâconnais, laisse sa place en 1874 à Aimé Guillabert, ancien sous-préfet de Mâcon, puis à M. J. Boccard en 1876.
Le Stand de Tir, à la belle saison, attire de nombreux adeptes venant participer aux concours dotés de multiples prix très attractifs. Des grandes fêtes de nuit avec feux d’artifices et illuminations sont données sur le Parc où des concerts sont donnés par l’Harmonie municipale et parfois la musique du 134e de ligne.
Le Restaurant du Stand y organise banquets sur banquets.
Un
Kiosque à musique est édifié face au Restaurant du Parc, attesté dès juillet 1877.
Ce Kiosque, certes très rustique, est de forme octogonale et constitué de rondins de bois et de branchages.

Mâcon - Le Kiosque à musique et le Restaurant du Parc du Stand
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La Société des Tireurs Mâconnais obtient d’être subventionnée chaque année par la municipalité, et d’avoir l’appui des autorités militaires pour organiser l’instruction du tir dans le Stand.
En 1899, un Boulo-Club récemment créé, aménage son boulodrome près du restaurant, organisant des concours primés et assurant ainsi une animation permanente supplémentaire dans le parc Mâconnais du Stand.

Le 8 mars 1902, le conseil d’administration du
Tir National accepte que le troisième Concours annuel et international de Tir ait lieu, pour 1903, dans le Stand de Mâcon. Afin de l’organiser, la Société des Tireurs Mâconnais, présidée par Charles Pellorce (1824-1905), ancien maire de Mâcon de 1874 à 1876, reçoit, le 25 mars 1902, de la part de l’Union des sociétés de Tir de France, une subvention de 50.000 francs. De son côté le Conseil général de Saône et Loire y participe pour 5.000 francs, ce qui ne sera pas de trop pour assumer les 130.000 francs de prix annoncés par les organisateurs décidément très généreux. (2)
A l’occasion de cet évènement qui se déroule du 25 juillet au 10 août 1903, le Stand est préparé et transformé activement ; un champ de tir à 300 mètres étant créé le long de celui de 200 mètres existant, un petit pavillon annexe au Stand, de 13 mètres de long sur 10 de large, est édifié à l’extrémité gauche dudit Stand, face au nouveau champ de tir de 300 mètres.


Mâcon - Le Stand, prolongé d’une annexe pour l'installation du tir à 300 mètres - Parc du Stand
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Concours de tir, banquets, fêtes de jour et de nuit, feux d’artifice vont ainsi perdurer durant les décennies qui suivent dans le Parc Mâconnais où l’Harmonie municipale, l’Union Chorale et les Trompes de Saint-Hubert viennent donner régulièrement leurs concerts. Les quadrettes et triplettes organisées par le Boulo-club y assurent une animation permanente. Les patrons du restaurant du Stand, Pierre Lafond (1845-1927), puis M. Mathelin à partir de 1922, ne sont, de leur côté, pas étrangers à l’attractivité du Parc Mâconnais.
Des compétitions d’athlétisme y sont même organisées dans les années 1920, le champ de tir et le parc étant transformés, à ces occasions, en Stade d’Eté.
Jean-Marie-Eugène-Antoine Jobert, président de la Société des Tireurs Mâconnais, lors d’une séance du conseil municipal tenue le 7 février 1929, signe un bail emphytéotique de 99 ans avec la ville, lui abandonnant l’ensemble des bâtiments et installations.
La saison 1929 sera la dernière à accueillir les grandes fêtes dans le Parc Mâconnais. Les concours de tir organisés par la Société des Tireurs mâconnais vont se raréfier pour quasiment disparaître à la fin des années 1930.
A la suite d’un incendie ayant détruit les bâtiments en octobre 1954, la municipalité fait transformer le parc Mâconnais en terrains de football. Aujourd’hui, l’ensemble est occupé par une zone industrielle et un parc d’activité.
Kiosque supprimé.

Mâcon - Le Stand - Parc et Restaurant.jpg
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publié par Jean-Marc

28 avril au 6 mai 1866 — Concours de tir régional sur la Prairie des Marans les 5 et 6 mai, à l’occasion du Concours régional de Mâcon. Grand festival de fanfares
— Le concours régional agricole, dont le siège est cette année à Mâcon, et auquel ont été annexés un concours horticole et un concours hippique, s‘ouvrira samedi prochain 28 avril.
Les premiers jours seront consacrés à la réception et au classement des objets, produits et animaux, et aux opérations des différents jurys. Ce n’est que le vendredi 4 mai, que commencera l’exposition publique de tout le concours, qui se terminera le dimanche 6 mai.
Concours régional agricole, les 2 et 4 mai. — Concours hippique, les 4 et 5 mai. — Concours horticole, les 4 et 5 mai.
Le dimanche 6 mai, il y aura exposition publique et gratuite de tous les concours, de 9 heures du matin à 5 h. du soir.
L’exposition du Concours régional aura lieu dans les jardins de la ville, entre les rues St-Brice et de Lyon — celle du Concours horticole, place d’Armes — et celle du Concours hippique, dans les halles aux fourrages de la place Gardon.
La ville de Mâcon prépare à cette occasion, des fêtes dont voici le programme :
Le samedi 5 mai : Tir régional avec arme de précision, tir libre au fusil, tir à l’oiseau et tir gratuit entre les compagnies des Sapeurs-pompiers de Saône-et-Loire.
Ces tirs auront lieu dans la prairie des Marans, de 8 heures du matin à 6 heures du soir.
Grand festival auquel sont conviées les fanfares des compagnies de sapeurs-pompiers et les fanfares civiles. Le soir, retraite aux flambeaux.
Le dimanche 6 mai : de 8 heures du matin à 4 heures du soir, continuation des tirs à la cible dans la prairie des Marans.
A 2 heures du soir, revue générale de toutes les compagnies de sapeurs-pompiers par M. le Préfet. Continuation du Festival et exécution de symphonies par les fanfares des diverses compagnies de sapeurs-pompiers et les fanfares civiles.
A 7 heures du soir, grand banquet dans la halle St-Vincent.
A huit heures du soir, illuminations et grand feu d’artifice sur la promenade du Quai du Sud, fourni par MM. Honoré frères, artificiers de la ville de Paris.


10 et 11 juillet 1869 — Les secondes fêtes du tir organisées sur la Prairie des Marans, quartier Saint Clément
— Samedi ont commencé les fêtes du tir mâconnais. Favorisées par le beau temps, elles ont été fort brillantes. Le champ de tir était installé dans la grande prairie de Saint-Clément, qui longe le cours de la Saône, en amont du pont du chemin de fer de Genève.
Les fêtes se sont terminées lundi par un bal à l’Hôtel-de-Ville. A sept heures avait lieu la distribution des prix.
Des tireurs étaient venus en grand nombre de Genève, de St-Etienne, de Lyon, de Dijon.

6 juillet 1871 — Mise en place du premier concours international de Tir qui aura lieu sur le Stand de tir de Mâcon qui se déroulera du 6 au 9 août 1871
— La municipalité de Mâcon, à l'occasion du concours international du tir régional, vient de prendre l’initiative d'une fête à offrir à la République helvétique, en reconnaissance du sympathique accueil que nos braves voisins ont fait à notre malheureuse armée de l’Est obligée de chercher chez elle un refuge. Cette fête dont le programme n'est pas encore arrêté doit avoir lieu dans les premiers jours du mois d’août. Trois commissions ont été instituées, sous la présidence de M. Ferret, maire de Mâcon, par les soins du conseil municipal, pour recueillir les offrandes, arrêter le programme dans ses détails et s’occuper de l’organisation. Des délégations de tout le département et des départements voisins seront invitées à la fête.

6 au 9 août 1871 — Une des journées du concours international de tir organisé sur le Stand, en reconnaissance aux Suisses
Les fêtes de Mâcon. Dès samedi le tir fédéral était ouvert et un grand nombre de visiteurs affluaient à Mâcon.
Le soir, la musique du 45e de ligne, venue exprès de Lyon, a joué sur la promenade du quai sud plusieurs morceaux fort applaudis.
Dimanche, les Suisses portant le ruban vert autour du chapeau de paille et la cocarde fédérale, ont fait leur entrée solennelle à 6 heures du soir. Ils étaient au nombre de deux mille environ.
M. le maire de Mâcon et un concours immense de la population s‘étaient portés au-devant d'eux.
On remarquait un char qui s’est promené toute la journée dans la ville, portant 22 petites filles représentant les cantons suisses, et une République ou une liberté quelconque.
La colonne s’est portée d'abord sur le quai sud où la musique de Genève a joué la Marseillaise, et l’Ours de Berne s’est promené, armé d’une pique, au milieu de la foule.
Des billets de logements ont été aussitôt distribués aux arrivants qui sont allés prendre session de leur gîte pendant que la musique suisse jouait sur la place de la Barre.
Le soir au théâtre, on donnait la Favorite.
Quant au tir, il a continué toute la journée de dimanche, sans aucun incident à signaler, autre qu’une foule très nombreuse.

Mâcon - Le Stand et le Parc du Stand
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12 au 15 juillet 1873 — Concours de tir au Stand
— On annonce à Maçon, pour les 12, 13, 14 et 15 juillet, un grand concours de tir organisé par la société des Tireurs mâconnais. Un grand nombre de prix seront accordés aux plus habiles tireurs à la carabine, au fusil de chasse et au pistolet.
De grandes fêtes auront lieu en même temps dans la ville.

12 juillet 1876 — Concours de tir au Stand
— À Maçon, le grand tir international ouvert par la Société, des francs-tireurs mâconnais, et dont nous parlions dans notre dernière chronique, a été des plus brillants. Une très belle fête de nuit l'a clôturé. Jamais, dit-on, pareille affluence de tireurs étrangers ne s'était vue dans le Stand du parc, où se sont accomplies des merveilles d'habileté. La recette réalisée pendant ces quatre jours de fête a dépassé 10.000 francs.

24 avril 1877 — Les inondations de la Saône perturbent fréquemment et périodiquement le tir
— Par suite de la persistance de l'inondation, le tir ouvert chaque année, à l'occasion de la saint-Clément, a dû être remis au 29 et 30 avril courant et 7 mai prochain.

31 juillet 1877 — Le Kiosque à musique du Parc Mâconnais est attesté lors du 8e concours annuel se déroulant les 15, 16, 17, 22 et 23 juillet, assorti de dix mille francs de primes
— La journée de dimanche dernier a tenu toutes ses promesses. Le ciel était splendide et le tir a reçu de nombreux visiteurs.
De six heures du matin à six heures du soir, les diverses cibles ont pour ainsi dire été prises d'assaut par les tireurs accourus de toutes parts à l'appel de leurs camarades de Mâcon.
Comme nous l'avons dit, les principales sociétés de tir de France et de l'étranger nous avaient envoyé des délégations. Tous les tireurs ont rivalisé d'adresse et d'entrain, de cordialité et de bonne humeur, et le rapport officiel de la Société nous apprendra que jamais, depuis le mémorable tir de 1871, notre Stand mâconnais n'avait donné d'aussi beaux résultats.
Quant à la fête de nuit, elle a également été très brillante. Bien avant l'heure indiquée pour le concert, une foule qu'on n'évalue pas à moins de 4 à 5.000 personnes se pressait dans les allées du Parc, toutes pavoisées de drapeaux et d'oriflammes. Tout le Mâcon coquet et élégant était là, et un reporter de modes lui-même serait fort embarrassé de décrire toutes les charmantes toilettes que nous avons remarquées.
À huit heures du soir, le Parc se transformait en une sorte de palais enchanté, étincelant de mille feux et resplendissant de fleurs et de verdure. Les lanternes vénitiennes couraient en longs cordons à travers les arbres et dessinaient les méandres les plus capricieux. Au kiosque élégamment illuminé et décoré prenaient place la Société chorale et l'Harmonie de Maçon. La Société de Saint-Hubert s'installait sur une estrade élevée au milieu de la pelouse, et le concert commençait au milieu d'une foule d’auditeurs toujours grandissante.
Nous n'avons qu'une chose à dire de nos musiciens, c'est que tous les morceaux qu'ils ont exécutés, et c'étaient les plus beaux de leur répertoire, ont été chaleureusement applaudis. La Société de Saint-Hubert a partagé ce succès. On a bissé la plupart de ses fanfares. Une marche de notre ami Leconge, « Souvenir du concours de Lyon », a été particulièrement appréciée.
Joignez à tout cela les détonations des boîtes, les fusées montant dans le ciel étoilé, les feux de bengale éclairant de reflets divers les nombreux spectateurs répandus sur les pelouses ou perdus dans les bosquets, et dites-nous si la soirée n'était pas magnifique ?
Tel était l'avis de tout le monde, et c'est pour rendre hommage à la vérité que nous adressons nos sincères félicitations à la Société des Tireurs mâconnais. Jamais elle ne nous avait offert une fête aussi belle et aussi bien ordonnée. Tout a marché à souhait.

20 février 1879 — Un ouragan survenu à Mâcon provoque de grands dégâts sur le Stand de Tir
— Toute la vallée du Rhône et de la Saône s’est ressentie de l’ouragan du 20 février.
A Mâcon, les dégâts sont considérables. Les cheminées renversées, les toits enfoncés se comptent par centaines. Le Bâtiment du Stand a été renversé de fond en comble. La toiture en zinc des halles a été enlevée…


21 au 24 août 1880 — Le Stand, rénové, est inauguré à l’occasion du 10e concours de tir international
— La société de tir de Mâcon donnera les 21, 22, 23 et 24 de ce mois, son 10e grand Tir international, offert aux tireurs français et étrangers. Ce concours promet d'être splendide, car il coïncidera avec la fête d’inauguration du nouveau Stand mâconnais.
Les prix sont au nombre de 229 et la valeur totale des prix et des primes, de 10.000 francs.


15 au 24 juin 1884 — Concours de tir au Stand clôturé par un banquet
— Société de tir mâconnais. Grand tir annuel international les 15, 16, 22, 23, 24 juin 1884. 203 prix, valeur 10.000 francs. — Cibles, au fusil Gras, carabine, fusil de chasse, pistolet. — Cible de sections au fusil Gras.
Banquet officiel lundi 25 juin.
Les tireurs mâconnais invitent cordialement les membres des sociétés françaises et étrangères et tous les amateurs de tir à participer à leur grand concours.


21 juin au 1er juillet 1885 — Concours de tir au Stand et grande fête de nuit au Parc
— La Société des Tireurs mâconnais offrira son second grand tir : aux tireurs français et étrangers, aux officiers, sous-officiers et soldats de la garnison, les 21, 22, 28, 20, 30 juin et 1er juillet 1885.
La valeur totale des prix et primes est de 12.000 francs. Il y aura 230 prix.
Le mardi 30 juin, banquet officiel.
Le 28 juin, à six heures et demie du soir, grande fête de nuit au Parc ; grand concert, illuminations, flammes de Bengale, feu d'artifice.


La Société des Tireurs Mâconnais qui avait, en 1885, obtenu de la préfecture, une exonération de la contribution due sur les fenêtres de son Stand, est rattrapée, le 27 mai 1887, par l’administration des contributions directes qui rétablit le rôle de la perception de ladite taxe.
27 mai 1887 — Rétablissement de la taxation des fenêtres du Stand des Tireurs Mâconnais
— Considérant qu'il résulte de l'instruction que les 20 ouvertures existant dans la façade sud du stand de Mâcon sont séparées entre elles par des piliers en maçonnerie et constituent autant de baies distinctes ; que si, dans une partie de leur hauteur, lesdites baies sont munies d'un volet mobile servant à abriter les tireurs, il résulte de l'instruction qu'elles n'en forment pas moins, par leurs fenêtres fixes, des ouvertures destinées à éclairer l'intérieur du stand ; qu'ainsi elles sont imposables, au sens de la loi du 7 frimaire an 7, et que c'est à tort que le conseil de préfecture a accordé à la Société des Tireurs mâconnais décharge de la contribution des portes et fenêtres, à laquelle ladite société a été imposée, en 1885, sur les rôles de la ville de Mâcon, à raison des ouvertures dont s'agit.

Mâcon - Le Stand, propriété de la société des Tireurs mâconnais
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3 juillet 1892 — Grande fête de nuit au Parc et concert par l’Harmonie municipale
— Les 26, 27 juin, 3, 4, 10, 11 et 12 juillet 1892, aura lieu à Mâcon un grand concours de tir offert par la Société des Tireurs mâconnais aux tireurs français et étrangers et aux officiers, sous-officiers et soldats de la garnison de cette ville.
La valeur totale des 250 prix ou primes à décerner aux meilleurs tireurs s’élève à 12.000 francs.
Le lundi 11 juillet aura lieu, à sept heures et demie du soir, le banquet officiel au Restaurant du Parc. Prix : 5 francs.
Le dimanche 3 juillet, à la même heure, grande fête de nuit au Parc mâconnais et concert par l'Harmonie municipale.


9 juin 1893 — Concert par l’Harmonie sur le kiosque du parc du Stand
— Les 18, 19, 25, 26 juin, 2, 3 et 4 juillet, grand concours de tir offert par la Société des tireurs mâconnais aux tireurs français et étrangers et aux officiers, sous-officiers et soldats de la garnison. 250 prix d'une valeur totale de 15.000 francs.
Le dimanche 2 juillet, à sept heures et demie, fête de nuit au Parc : concert par l’Harmonie municipale, illuminations, flammes de bengale, feu d’artifice. Le lundi 3, banquet officiel au restaurant du Parc : prix. 5 francs.


15 et 16 septembre 1894 — Concours de tir, fête de nuit au Parc du Stand, concert de l’Harmonie Nautique de Genève
— Les fêtes ont commencé hier par le grand concours de tir offert aux tireurs français et étrangers par la Société des tireurs mâconnais. Les Suisses surtout sont venus en grand nombre se livrer à leur plaisir favori et se disputer les nombreux prix qui leur sont offerts. Tant par le nombre que par la valeur des concurrents, le concours promet d'être des plus brillants.
A l’occasion de la fête de nuit, qui aura lieu au Parc, samedi, le comité informe les intéressés que les cartes d'entrée au prix de 0 fr. 50 seront attribuées à droite et à gauche de l’entrée du Parc.
Le concert sera donné par l’Harmonie nautique de Genève, et le feu d'artifice tiré par M. Oudot-Arband, de Lyon.
Nombreux déjà sont les canotiers qui sont venus pour prendre part vendredi à ces assises nautiques sans rivales, et tout fait prévoir que les championnats nationaux seront chaudement disputés par l’élite de nos sociétés nautiques.
Voici le programme du concert que donnera l’excellente Harmonie nautique de Genève, samedi 15 courant, à 3 heures du soir, dans la grande cour du lycée Lamartine :
Première partie : — 1. Genève, marche de Rossi. — 2. Ouverture de Guillaume Tell (Rossini). — 3. La Fête des Chasseurs, valse (Sellenick). — 4. Mélodie hongroise (Lizt)
Deuxième partie : — 1. Ouverture du Tannhauser (Wagner) — 2. Fantaisie sur Samson et Dalila (Saint-Saëns). — 3. Le Moulin de la Forêt Noire, idylle (Einberg). — 4. Un Jour d’été en Norvège (Wilmers).
Prix d'entrée. 50 centimes ; chaises, 50 centimes.


21 septembre 1898 — Concours de tir de la Compagnie des Sapeurs-pompiers suivi d’un banquet et d’un concert
— Notre compagnie de sapeurs-pompiers a célébré dimanche sa fête annuelle.
Un tir à la cible, comportant de nombreux et beaux prix, a eu lieu au Stand des tireurs mâconnais ; de belles séries ont été faites.
Le tir terminé, la compagnie a lunché au restaurant du Parc, puis a fait un tour de ville, drapeau déployé, tambours et clairons en tête.
A 5 h. ½, toute la compagnie et de nombreux invités, en tout 96 convives, prenaient part à un banquet, servi par M. Chagny, dans le grand salon de l'hôtel de ville.
M. Keller, architecte de la ville, capitaine dc la compagnie, présidait. Près de lui, à la table d'honneur : MM. Lanneyrie, adjoint au maire ; docteur Roux, médecin des pompiers…
Repas très animé, gai et bruyant. Menu et vins délicieux. Au dessert, des toasts sont portés.
A 10 heures ¼, au son d'un excellent orchestre, le bal est ouvert.
Les deux grands salons étaient bondés de danseurs ; le bal n'a pris fin qu’aux premières lueurs du jour.


27 juin 1899 — Grande fête annuelle au Parc Mâconnais
— Hier a eu lieu la grande fête annuelle célébrée par la Société des anciens sous-officiers de Mâcon et de la région.
Le matin à 8 heures, un grand tir à la cible a eu lieu au Parc mâconnais.
Nous publierons demain les résultats de ce tir qui avait amené un grand nombre de concurrents sérieux et redoutables.
A midi, un banquet de 60 couverts a été servi au restaurant du tir.
Le banquet, fort bien servi, a été des plus animés.


14 juillet 1899 — Le boulodrome du Parc du Stand
— Le Boulo-Club organise, à l‘occasion de la fête du Stand, pour le 6 août, un grand concours de boules à l'instar de ceux organisés à Lyon. Les étrangers à ville y seront admis. 500 francs de prix en argent et un grand nombre de prix en nature seront attribués aux vainqueurs. Des affiches feront connaitre les conditions imposées pour concourir.

Mâcon - Le Stand et le Boulo-Club
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Juin et juillet 1900 — Concours de tir au Stand, clôturés par une grande fête de nuit et un concert
— La société des tireurs mâconnais offrira à ses sociétaires et aux amateurs un grand concours de tir qui aura lieu les 3, 10, 17, 24 juin, 1er et 2 juillet 900, de 8 heures du matin à 7 heures du soir avec interruption de 11 h. ½ du matin à 1 h. ½ du soir.
Nombreux prix en espèces et en nature.
Tous les tireurs y seront admis et ils peuvent obtenir une feuille de route à demi-tarif sur le réseau P.-L.-M. Nombreuses cibles, catégorie 1, centre ;2, série et centre combinés ; 3, série et centre combinés, petites carabines ; 4, sanglier mobile.
Des déjeuners et des dîners, au prix de 3 fr. 50 seront servis au restaurant du Parc, à 11 h. ½ et à 7 heures. On est prié de se faire inscrire au moins une heure à l’avance.
Le dimanche 1er juillet, à 7 h. ½ du soir, grande fête de nuit au parc, concert, illuminations, feu d’artifice.


29 août 1902 — En prévision de la grande fête du Tir au Stand Mâcon du 25 juillet au 10 août 1903, le passage « la Charrière de Belleville » est offert par la municipalité à la Société des Tireurs Mâconnais.
— Le conseil municipal de Mâcon s’est réuni en séance extraordinaire vendredi soir 29 août, à 9 h. ½, et a délibéré sur les affaires suivantes :
Fêtes de 1903. Demande de la Société des tireurs Mâconnais. — M. Laneyrie, rapporteur. — Le conseil décide de déléguer M. Labalme, agent-voyer, pour faire un rapport sur la largeur que doit avoir un chemin qui devra permettre le passage de front de deux chars à foin, car lorsque la ville offrit à la Société des tireurs mâconnais, la Charrière de Belleville, il avait été convenu que ce chemin devrait avoir 7 mètres et aujourd'hui on voudrait ne lui donner qu'une largeur de 6m 50.
Ce différend sera tranché par le conseil sur le vu du rapport.


3 février 1903 — Description du parc du Stand, à l’occasion de la troisième annuelle du tir qui aura lieu du 25 juillet au 10 août 1903
— La propriété des Tireurs mâconnais est située à 1.500 mètres environ de la gare de Mâcon ; en y pénétrant, le visiteur se trouve en face d'un superbe parc de 250 mètres de longueur sur une largeur moyenne de 130 mètres (non compris le stand lui-même), planté de beaux arbres datant de 1870.
Il est divisé en deux immenses pelouses ovales garnies de corbeilles et de massifs ; en suivant l'allée de gauche contournant les pelouses, à deux cents mètres environ de l’entrée, on trouve le nouveau pas de tir de 300 mètres, installé définitivement pour la troisième fête annuelle du tir, le long des tirs à 200 mètres, à 75 mètres, à 50 mètres, tir au sanglier mobile et balltrap.
Le restaurant des Tireurs mâconnais est un joli pavillon de briques situé au milieu du parc, au bord de l’allée de droite (en venant au pas de tir) comportant des tables permettant d’accueillir cent couverts ; tout à côté et à sa droite est installée provisoirement, dans un ancien jeu de boules, la cantine-buffet pouvant réunir 500 convives ; en face du restaurant, le kiosque à musique et la salle de verdure.
Voilà pour le côté matériel de l'installation de la troisième fête annuelle du tir.


7 août 1903 — 14e journée du concours de tir qui dure du 25 juillet au 10 août 1903
— Au dessert, M. Piguet a adressé ses remerciements au gracieux orchestre des mandolinistes ; puis MM. Guibier, au nom des Régates rnâconnaises ; Teissier, au nom de l'Union chorale ; Guignard, au nom de l'Harmonie ont remercié la Société des tireurs de son aimable invitation ; M. Mérillon a remercié également la municipalité de la large subvention qu'elle a accordée à la Société pour l'organisation de cette belle fête.
Deuxième fête de nuit. Le Stand, éclairé par près de 2.500 lampes électriques multicolores, présentait le plus pittoresque aspect, et, cette fois l'éclairage électrique n'a pas manqué un seul instant.
La musique du 134e de ligne et l'Union chorale ont exécuté un concert qui a été très goûté et, comme intermède, on entendait les sonneries de la Société de Saint-Hubert.
Le feu d'artifice tiré clans le parc a été très admiré du public.
Ajoutons qu'une température douce et un beau clair de lune apportaient un attrait de plus à cette superbe fête.


Programme et affiche de la 3e fête internationale du tir du 25 juillet au 10 août 1903
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12 septembre 1908 — Concerts sur le Kiosque du parc
— Deux concerts. — Samedi 12 septembre, promenade du quai Sud, de 8 h. ½ à 9 h. ½ du soir, grand concert par les Trompes de St-Hubert : à 9 h. ¾, embrasement du Kiosque et chanson de la classe ; à 10 heures, bal champêtre, bataille de confettis.
La même Société donnera également un concert dimanche 13 courant, de 3 à 5 heures au parc des Tireurs mâconnais.
Voici le programme : La Noisy, La Debano, L’Echo des Alpes, Le Menuet dc la Reine, La Chabrillant, La Tivoli, La Grésivaudan, Le réveil du rossignol, Les Echos des Vosges.


13 mai 1913 — Banquet au Stand. M. Perroux préside à présent la Société des Tireurs Mâconnais
— Le banquet officiel du concours de tir de la Fédération lyonnaise des sociétés de tir a eu lieu aujourd'hui au stand des Tireurs mâconnais. La plupart des présidents des 200 sociétés adhérentes à la fédération étaient présents ou représentés. Le général Grandjean, commandant la 29e brigade, délégué du ministre de la guerre présidait le banquet, entouré de M. Monot, président de la fédération, du commandant Bernard, directeur du concours, de M. Perroux, président des Tireurs mâconnais, société organisatrice de la réunion.
Ce banquet a été l'occasion d'une manifestation patriotique imposante provoquée par les discours de MM. Perraux, Monot et du général Grandjean.
Le concours de tir, qui en est à sa troisième journée, a obtenu un gros succès. Plus de 30.000 cartouches ont déjà été brûlées.
Les fêtes données dimanche et lundi à l'occasion du concours ont été très réussies.


4 juillet 1920 — Courses, basket-ball et concert dans le Parc et le Stand
— A l'occasion du concours de tir, demain dimanche 4 juillet, grande fête au stand.
De 15 heures à 18 heures, concert symphonique au parc.
A 16 heures, course de relais entre l’Association Sportive mâconnaise l’Union mâconnaise et l'Ecole Normale, longueur de la course 3.550 mètres. Une démonstration du jeu de basket-ball, par des équipes militaires, précédera la course.
Le soir, à 21 heures, fête de nuit, concert par l’Harmonie Municipale, l’Union chorale et la Société des trompes de chasse de Saint-Hubert.
Illuminations, flammes de Bengale.
La tombola sera tirée aussitôt après le concert. Bal champêtre.


2 juillet 1922 — Compétitions d’athlétisme dans le Stade d’Eté (Stand et Parc). Fête de nuit et concert
— Pour le dimanche 27 août, l’Association Sportive Mâconnaise organise au Stand des Tireurs Mâconnais (Stade d’Eté), une magnifique réunion sportive encadrée d’une grande fête populaire.
Quatre challenges seront en compétition avec près de 3.000 francs de prix en nature :
1° Challenge Cadot (réservé aux clubs de 2e et 3e série) : 100 mètres, 400. 1.500, 83 m. haies, saut en hauteur, poids) ;
2° Challenge de la « Vie Sportive » (réservé aux clubs de 2e et 3e série) : relais de 1.500, 800, 400, 200 et 100 m. ;
3° Challenge Féminin (sur les épreuves classiques des sections féminines) ;
4° Grand prix du Comité (clubs de toutes séries), 10.000 mètres avec relais à volonté par 3 coureurs de chaque club.
Ces trois derniers challenges appartiendront au club gagnant la première année.
Le Challenge Cadet sera gagné par le Club ayant été gagnant trois fois consécutives ou quatre non consécutives.
Une belle fête de nuit avec concert, production gymnique et un bal avec bataille de fleurs et de confetti terminera cette soirée.


10 décembre 1922 — Banquet et Sauterie chez le restaurateur Mathelin
— Amicale des anciens élèves de l’école du quartier Saint-Clément. — Dans son assemblée générale du 22 courant, l'Amicale a fixé au dimanche 10 décembre prochain son banquet annuel qui aura lieu chez M. Mathelin, restaurant du Stand. Prix : 12 francs.
Pour terminer agréablement cette petite fête de famille, une sauterie suivra le banquet. Que les dames veuillent bien considérer le présent avis comme la plus aimable des invitations.


Mâcon - Café restaurant du Stand ; M. A. Mathelin, propriétaire
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29 juin 1923 — L’Harmonie municipale, l’Union Chorale et les Trompes de St-Hubert en concert au parc du Stand
— Société des Tireurs Mâconnais. — C’est le dimanche 1er juillet que s'ouvre le concours régional de tir organisé par cette société, concours doté de nombreux prix en nature et en espèces.
Pendant toute la durée du concours, les tirs d’entrainement seront suspendus.
Le soir, une grande fête de nuit aura lieu dans le parc du Stand, avec le bienveillant concours des sociétés musicales de notre ville : Harmonie municipale, Union Chorale et Trompes de St-Hubert.
A 9 heures, feu d‘artifice ; à 10 heures, grand bal champêtre.


10 juillet 1924 — Concours de boules au restaurant Mathelin
— Amicale de Saint-Clément. — Il est rappelé aux membres de l’Amicale que le bal champêtre aura lieu, place Saint-Clément, le dimanche soir 13 juillet, après la retraite aux flambeaux, et le concours de boules le lundi matin 14 juillet, au Stand (restaurant Mathelin) ; tirage des quadrettes à 7 heures 30 très précises. Lundi soir, 14, jeux divers pour les enfants des écoles et course cycliste.

Fêtes et banquet organisés par Mathelin au Parc du Stand
14 juin 1925 — Dimanche dernier, eut lieu, au restaurant du Stand, le banquet des Médailles militaires. A cette réunion, où avaient tenu à assister un grand nombre de nos camarades, la plus franche gaieté ne cessa de régner. La beauté du décor champêtre, et surtout l’excellence du menu servi par M. Mathelin, ont été grandement appréciés par les convives qui se sont séparés satisfaits de leur journée en se donnant rendez-vous à l'année prochaine.
19 juillet 1925 — Avis aux Auvergnats. — Ceux qui désirent participer au banquet amical qui aura lieu le dimanche 9 août, au Stand, chez M. Mathelin, sont priés d'envoyer leur adhésion à M. Demargne, aux Charmilles.
Les dames sont admises au banquet. Les camarades amenant des invités voudront bien le signaler.

13 décembre 1925 — Le banquet des anciens élèves de l'école de garçons du quartier Saint-Clément est définitivement fixé au dimanche13 décembre, à midi ; il aura lieu chez M. Mathelin, au restaurant du Stand. Prix, 15 fr. Les dames y sont admises.

15 août 1926 — Fête de nuit du Parc Mâconnais
— MM. les membres de la Société des tireurs mâconnais sont informés qu'ils auront l'entrée gratuite sur présentation de leur quittance à la fête de bienfaisance organisée aujourd’hui dimanche, à 20 h. 30, au Parc du Stade Mâconnais.

18 janvier 1928 — Le Parc du Stand est en partie impraticable en raison des inondations
— Tireurs mâconnais. La tranchée de tir à 200 mètres étant toujours impraticable par suite des inondations, seul l’entraînement à 12 et 20 mètres reprendra à partir du dimanche 20 janvier, de 8 heures à 11 heures.

Fêtes du parc du Stand
8 juillet 1928 — Notre vieille société des Tireurs Mâconnais organise pour le dimanche soir 8 juillet, une fête de nuit, au profit des œuvres de bienfaisance de la ville.
Au programme : Illuminations du parc, feu d'artifice, concert, bal champêtre, bataille de confettis.

15 juillet 1928 — Dimanche, vers 21 heures, avait lieu, au Stand, la fête des tireurs mâconnais. Le parc était brillamment illuminé de lanternes multicolores. Après un concert symphonique très applaudi, fut tiré un brillant feu d'artifice, pendant lequel se firent entendre les trompes de Saint-Hubert. Un grand bal champêtre avec orchestre-jazz et bataille de confetti, clôtura cette belle journée.

29 juin 1929 — La fête de nuit des tireurs mâconnais. Concert de l’Harmonie
— Clôturant la dernière journée du concours, dimanche 29 juin, à 21 heures les Tireurs mâconnais organisent une belle fête de nuit, dans le cadre ravissant du Stand, inaugurant le nouvel éclairage électrique.
La journée du 29, de 8 heures du matin à 18 heures, verra les dernières luttes pour les premières places, et il est certain que même parmi les étrangers, plusieurs feront le déplacement soit pour fixer leurs points, soit pour reprendre des places enlevées par des concurrents de dernière heure.
Le soir, ce sera la fête jetant une note de gaieté dans la belle manifestation des tireurs. Les rires et les danses de la jeunesse, entraînés par l’orchestre, mettront, tard dans la nuit, le point final aux fêtes des Tireurs.
La Montgolfière sera lâchée à 21 heures.
Le concert de l’Harmonie commencera à 21 h. 15. Les allées centrales seront réservées aux auditeurs, tout va et vient étant interdit.
A 10 heures, sera tiré le feu d’artifice pendant que les Trompes de Saint-Hubert lanceront aux échos, leurs airs de chasse et leur airs champêtres.
De suite, après concert, bal, bataille de confetti, embrasement du Stand, illuminations.


Mâcon - Le Parc du Stand et le Kiosque à musique
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(1) Emile Adolphe Tyrode se fait connaître en 1868, associé avec Pierre Théophile Cousty, pour l’invention d’un générateur de vapeur. En 1870-1871, Tyrode est très impliqué dans les troubles de la Commune à Mâcon où il est nommé secrétaire puis chef de cabinet du préfet de Mâcon, Frédéric Morin, de septembre 1870 à mars 1871. Tyrode se fait ensuite oublier pour réapparaitre en octobre 1881 à Saint Etienne, éditeur d’une carte des usines et puits de mines de la Loire. Il s’occupe entre temps d’assurances-accidents. En 1883, il prend la direction commerciale des mines de Thivencelles et Fresnes-Midi (Nord). Puis en décembre 1889, il est nommé directeur des mines de Belle-et-Bonne près de Mons (Belgique).

(2) Les comptes du 3e Concours international de Tir de Mâcon s’étant soldé par un déficit de 25.676 fr 05, le président de la Société des Tireurs Mâconnais, Charles Pellorce, se voit contraint de solliciter à nouveau le conseil général qui, le 25 août 1904, ajoute 1.000 francs à la subvention de 5.000 francs précédemment accordée.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

MALAKOFF - La place des Écoles. Le Kiosque
(HAUTS DE SEINE)
Dépendant de la commune de Vanves, le village du Petit-Vanves dit Malakoff obtient sa distraction d’avec Vanves par décret du 8 novembre 1883, devenant ainsi la 73e commune de la Seine. Cette dénomination « Malakoff » est due à la Tour éponyme, élevée de cinquante mètres sur neuf étages, qu’y fait édifier, en 1856, Alexandre David dit Chauvelot (1796-1861), ancien rôtisseur installé à Paris au 44 rue Dauphine entre 1828 et 1835, reconverti promoteur immobilier sur le quartier de Vanves. A cet emplacement très tourmenté de fondrières et de carrières, Chauvelot achevait de fonder, de 1854 à 1856, le village de la Nouvelle Californie, lotissement circonscrit entre les fortifications de Paris, le chemin de la Croix Blanche, la route départementale de Vanves n° 74, la Voie de Beauvais à Vanves et le Chemin vicinal de grande communication de Paris à Vanves.
La Tour Malakoff, ainsi désignée en mémoire du siège de 1855 de Sébastopol en Crimée, est dynamitée et incendiée le 24 septembre 1870, par ordre du Gouverneur militaire afin de ne pas servir de points de mire aux assaillants prussiens. Cependant son nom sera adopté pour la dénomination de la nouvelle commune.


Plan de Malakoff en 1944
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Alors que, dès avant son autonomie, Malakoff possède son église, inaugurée le 6 septembre 1863, sous le vocable de Notre-Dame, le premier maire, Eugène-Amédée Féburier, devra se contenter, en guise d’hôtel de ville, du préau de l’école publique pour la tenue des réunions du conseil municipal, avant de prendre à bail, en avril 1884, un immeuble situé n° 28 de la rue du Camp français (rue Victor Hugo), où la mairie restera jusqu’en 1976.
C’est par une délibération du conseil municipal de Vanves du 13 juin 1873 qu’est décidée la construction d’un Groupe Scolaire à Malakoff-Vanves, décision entérinée par le décret présidentiel du 28 juillet 1873, précédée du vote d’une subvention de 180.000 francs décrétée le 16 mars 1872. L’architecte Jules Eugène Monnier (1839-1892) est chargé des plans et devis de la construction de ce Groupe Scolaire qui prendra place sur le terrain délimité par les rues Parmentier, Leplanquais et Béranger.
Ce bâtiment de quatre-vingts mètres de large sur quinze mètres de profondeur, dont la façade est ornée de quatorze ouvertures ogivales, est constitué d’un corps central, doté d’un campanile et d’une horloge monumentale, entouré de deux ailes, l’une à droite étant destinée aux filles, celle de gauche étant réservée aux garçons, chacune des écoles pouvant accueillir cinq cents élèves.

Commencés en décembre 1874, les travaux de construction des écoles doivent être terminés pour novembre 1875 ; le mois précédent cette date prévue, la municipalité constatant qu’il manquera trois mille francs pour achever le campanile, organise, pour le 16 octobre,
une grande fête destinée à procurer les derniers écus qui manquent.
Le groupe scolaire de la toute nouvelle place des Ecoles où, des arbres sont déjà plantés, est inauguré le dimanche 2 juillet 1876, en présence du maire de Vanves et de ses conseillers municipaux accompagnés de l’Harmonie de Malakoff.
Un gymnase est construit dans les écoles, à la suite du vote d’un crédit de 2.200 francs par le conseil municipal de Vanves. Enfin en 1881, une bibliothèque municipale est aménagée, à l’arrière des écoles, entre les deux préaux.

Malakoff - Les Ecoles
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La dernière décision des vanvéens, avant la passation de pouvoir aux malakoffiots, est la signature d’un traité, le 20 août 1883, avec le concessionnaire du futur marché couvert qui sera installé place des Ecoles, le long de la rue Parmentier, à l’angle de la rue des Mines (rue du Marché). Ce traité, d’une durée de 35 ans, est entériné par la nouvelle municipalité de Malakoff le 31 décembre 1883 : le concessionnaire s’engage à construire, à ses frais, un marché en fer, fonte et pans de bois, couvert en zinc, sur le terrain de deux mille mètres carrés jouxtant la place des Ecoles. Ouvert tous les mercredis et dimanches, le marché devenu trop étroit, est agrandi par autorisation de la mairie du 20 mai 1895.

Malakoff - Le Marché, place des Ecoles, rue Parmentier
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Plusieurs lignes de tramways vont être installées à Malakoff. Celle passant par la place des Ecoles, la ligne n° 87, est concédée le 29 mars 1899 à la Compagnie Générale Parisienne de Tramways (C.G.P.T.), et inaugurée en 1901 ; d’une longueur de 7,2 kilomètres, elle relie Les Halles (Paris) aux Closeaux (Malakoff)
Parcours de la ligne 87 : rue des Clozeaux (rue André Coin) — rue Béranger (place des Ecoles) — rue Gambetta — Porte Didot — gare Montparnasse — place Saint-Michel — place du Châtelet — Les Halles (rue Coquillière).
Une ligne secondaire partant du dépôt des tramways des Clozeaux, près de l’allée des Ecoles, emprunte la rue Parmentier, longe la place des Ecoles et le marché couvert, vire à gauche sur l’avenue Pierre Larousse pour rejoindre la place Brancion ; de là, le tramway suit la même voie que celui venant de Vanves, menant à la gare Montparnasse.

Malakoff - Tramway Les Clozeaux (Malakoff) - Les Halles (Paris) — Ligne de tramway rue Béranger, vu de la place des Ecoles, restaurant Filleau
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Au plus loin que nous remontons sur le tout récent village de Malakoff, de grandioses fêtes y sont organisées dès les années 1860 accompagnées par des phalanges musicales, principalement dans le quartier de la Nouvelle Californie. Dès avant mai 1873, un certain Breistroff dirige la Fanfare de Malakoff dont il est le fondateur. En 1875, lui succède Martin de la Moutte qui va jusqu’à participer, avec son harmonie, au festival orphéonique des Tuileries du 29 août 1875. Puis, en 1882, le citoyen A. Moreau prend la tête de la fanfare malakoffiote.
La fanfare prend son véritable essor avec l’arrivée d’Eugène Ferdinand Joseph Gaffet (1861-1943) qui fonde en 1885
le Réveil musical de Malakoff. Celui-ci, né dans le 14e arrondissement, limitrophe de Malakoff, se fait déjà entendre au Jardin des Tuileries, les 15 et 20 août 1882, en tant que soliste sur une Fantaisie variée de Couturier, sous la direction de l’Harmonie de Grenelle dirigée par Jean-Baptiste Floquet.
Gaffet, va composer de nombreux morceaux
(Le Régiment de Turenne, Salut militaire, Plaisirs de jeunesse, Morning March, etc) relayés avec succès par les nombreuses formations militaires de la capitale.
Egalement chef de l’Harmonie du 14e arrondissement pendant quelques temps, en septembre 1890, Eugène Gaffet obtient, en 1892, que sa fanfare le Réveil musical devienne municipale et qu’elle se transforme en Harmonie, à l’occasion du concours musical de Pontoise du 18 juin 1893.
Dès à présent, le Réveil Musical offre régulièrement un concert sur la place des Ecoles, le quatrième dimanche de chaque mois, de quatre à cinq heures. Aussi, des demandes sont faites par les mélomanes, afin que soient fournis des
sièges au public, surtout pour les dames désireuses d'entendre la musique.

Malakoff - Ligne secondaire de tramway empruntant l'avenue Parmentier, direction porte Brancion
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Si les chaises se font cependant attendre, l’occasion se présente bientôt d’obtenir, à bon compte, un Kiosque à musique. Pour en trouver l’origine, il nous faut partir à Neuilly-sur-Seine.
Fort du succès obtenu par le fameux William Frederick Cody dit Buffalo Bill lors de l’Exposition universelle de 1889, pour laquelle ledit Cody avait loué à prix d’or, six hectares de terrain militaire sur la route de la Révolte à Neuilly-sur-Seine, afin d’installer son exhibition spectaculaire le
Buffalo Bill’s Wild West, dix ans plus tard, en avril 1899, c’est au tour de Bolossy Kiralfy (1848-1932), de tenter sa chance sur le même emplacement, mais seulement sur un seul hectare, précisément localisé au n° 2 route de la Révolte (avenue de la Porte Maillot). (1)
En prévision de l’Exposition universelle qui doit se dérouler du 14 avril au 12 novembre 1900, Bolossy Kiralfy, envisage l’installation d’un Grand Théâtre animé de 1500 artistes, dont 600 danseuses, avec une scène pouvant contenir 4.500 spectateurs.
Le 17 novembre 1898, les maquettes et premiers plans du Columbia-Théâtre, dressés par l’architecte Alphonse-Jean Moreau, sont terminés, selon les instructions de Kiralfy qui fonde et préside, le 26 avril 1899, la société anonyme du Théâtre Géant Columbia, pour une durée fixée à deux ans, avec un capital de 600.000 francs, épaulé par six administrateurs : — Marc Maschkauzan, rentier — Simon Oppenheimer, rentier — Hugo Barusch, négociant à New York et à Berlin — Frédéric de Hof, négociant à Brême — Charles Schutté, négociant à Neuilly-sur-Seine et à Altenau (Allemagne) — Stéphane Levenson, avocat.
Le 20 juin 1899, la commission supérieure des théâtres présidée par Charles Blanc, autorise Kiralfy à construire son théâtre Columbia route de la Révolte. La réalisation de ce grandiose monument, du bassin nautique situé au-devant de la scène dominée par un
petit promontoire où est placé l’orchestre des musiciens, et des jardins paysagers remplis d’attractions diverses qui comportera un Kiosque à musique, est confiée à l’architecte Paul Casimir Marie Fouquiau (1855-1912), celui qui construisit le square de l’Opéra sur les anciens terrains de l’Eden. (2)
L’ouverture du Théâtre Géant Columbia, avec son spectacle L’Orient, prévue pour le 20 juillet 1899, reportée à plusieurs reprises, est irrévocablement fixée au samedi 19 août 1899. A grand renfort de publicités quotidiennes dans les journaux, Kiralfi draine des foules de spectateurs et obtient un succès considérable.
La période hivernale lui sera cependant fatale, d’autant que le 26 janvier 1900, Bolossy Kiralfy est arrêté, accusé par ses actionnaires d’avoir vendu à son profit un grand nombre de costumes, de décors et d’accessoires faisant partie de l’exploitation de la scène du Théâtre Columbia. Kiralfy est écroué, puis remis en liberté le 30 janvier ; il bénéficie d’un non-lieu le 2 mars, mais ne réapparaitra pas au théâtre. Celui-ci rouvre ses portes le 31 mai 1900 avec deux nouveaux spectacles : La Maison qui brûle et Don Quichotte ;
les artistes de l'orchestre du Columbia, choisis parmi les meilleurs solistes du Théâtre-Lyrique, des concerts Ysaïé et de la Monnaie de Bruxelles, se font entendre tous les jours, à sept heures, au kiosque à musique dans les jardins, dont l'accès est libre.
Le lundi 11 juin 1900, les artistes et figurants venus prendre leur service au théâtre Géant Columbia trouvent portent closes.
Le tribunal de commerce de la Seine prononce la faillite du Théâtre Géant Columbia le 19 juin 1900, avec effet du 11 juin. M. Maurel est nommé juge-commissaire et M. Roucher, syndic provisoire.
En pleine exposition universelle, le 4 août 1900, le Columbia rouvre ses portes,
complètement transformé, sous le nom de Théâtre Métropolitain, à présent dirigé par Edwin Cleary, avec un spectacle de Combat de noirs et de boërs intitulé L’Afrique à Paris ; éclairé par des projecteurs, un ballon captif de 600 mètres cubes, construit par l’aéronaute Maurice Mallet, domine le parc et le théâtre jusqu’au 12 novembre, date de la clôture de l’Exposition universelle.

Théâtre Géant Columbia de la porte Maillot (Neuilly) en 1899 et 1900, où a été construit le Kiosque à musique qui sera transféré à Malakoff — Affiche publicitaire Théâtre Géant Columbia
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Le 17 novembre 1900 a lieu l’adjudication du matériel provenant du Théâtre Géant Columbia qui devra disparaître totalement d’ici le 31 décembre.
C’est ainsi que la ville de Malakoff, profitant de l’aubaine de la liquidation du Parc et du Grand Théâtre de la porte Maillot, acquiert au prix de 2.000 francs, le
Kiosque à musique qui y était installé, et le fait transporter sur la place des Ecoles, face au campanile du Groupe scolaire. Il y sera inauguré le dimanche 14 avril 1901.
De forme octogonale, ce kiosque, accessible par un escalier de sept marches, est édifié sur un soubassement maçonné surmonté d’un garde-corps en bois ; ses poteaux en bois portent une toiture zinguée ; il est entouré d’un jardinet protégé par une grille à mi-hauteur. La balustrade en bois sera ultérieurement remplacée par un garde-corps en fer forgé.

Deux ans après cette inauguration, Eugène Gaffet abandonne la direction du Réveil Musical pour prendre les rênes de l’Harmonie l’Avenir du 5e arrondissement qu’il dirige de 1903 à 1905 ; le Réveil de Malakoff est confié à M. Corneille qui restera à la tête de ses 40 musiciens jusqu’en 1909. Pendant quelques mois en 1910, un certain Balland dirige la phalange de Malakoff qui devient, en juillet, l’Harmonie Municipale de Malakoff avec M. Gaillard comme chef d’orchestre.


Malakoff - Les Ecoles et le Kiosque à musique — Place des Ecoles, Kiosque à musique
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A l'issue du conflit 1914-1918, la place des Ecoles devient la place du 11 novembre, à compter 10 décembre 1920.
En 1921, face au kiosque à musique, côté rue Béranger, une Salle de Cinéma ouvre ses portes, sous l’enseigne Cinéma Family Palace, construite sur les plans de l’architecte Emile Vergnes, créateur d’une vingtaine de salles sur Paris. On peut y recevoir 1117 spectateurs. Hormis les séances de projection, le Family-Palace accueille de nombreuses réunions syndicales ou politiques.

Malakoff - Place du 11 novembre (place des Ecoles), Cinéma Family Palace
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Après la construction vient le temps de la destruction. Le bal est entamé avec la suppression, en 1931, de la ligne 87 du tramway malakoffiot.
Le Kiosque à musique est détruit en 1964 par la mairie, remplacé par une fontaine avec bassin de forme octogonale. L’année suivante, c’est au tour du Cinéma Family Palace de disparaître.
Quasiment centenaire, le marché couvert est démoli en 1979.
Afin de ne garder aucune trace de la place des Ecoles (place du 11 novembre), la municipalité malakoffiote fait enfin raser le Groupe Scolaire, afin d’y installer, en 1976, son Hôtel-de-Ville sur les plans de l’architecte Serge Lana (1927-2011).
Kiosque supprimé.

voir ici Place du 11 novembre de Malakoff sans son kiosque, aujourd'hui.

MALAKOFF - La place des Écoles. Le Kiosque
Malakoff-la-Tour - La Place des écoles - Le Kiosque.jpg
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publié par Jean-Marc

10 mai 1873 — Annonce de la Fête patronale de Malakoff pour les 11, 17 et 18 mai
— Fête du Petit -Vanves-Malakoff. Dimanche prochain, 11 mai, commencera la fête printanière de Malakoff, qui promet d'être l'une des plus animées des environs de Paris. — Elle s'organise sous les auspices les plus favorables : l'administration municipale, répondant à l'initiative prise par M. Filleau, a mis à sa disposition une somme relativement considérable pour couvrir les premières dépenses et seconder les efforts de cette population qui, dans toutes les circonstances, sait affirmer son patriotisme comme son humanité.
C’est ainsi qu'après avoir vu sacrifier, démolir un grand nombre de petites habitations situées sur la zone militaire pour la défense nationale, elle a eu à cœur d'effacer autant que possible les traces de nos malheurs : les jardins, parfaitement entretenus, remplacent les maisons et présentent aux yeux un aspect agréable.
La fête de Malakoff sera profitable, car elle a un but philanthropique auquel chacun voudra s'associer : le 17 mai sera signalé par an bal de bienfaisance au bénéfice des pauvres ; le lendemain, 18, par un concert avec le concours de la Fanfare, de la Société chorale de la localité, de la fanfare du Kremlin et de plusieurs artistes distingués de sociétés de Paris.
Outre la société théâtrale de la rue du Jardin, qui jouit déjà d'une certaine réputation, justement acquise, il sera facile de compter un assez grand nombre de spectacles ambulants, de marchands forains, de jeux de toute espèce qui occuperont, une vaste étendue et qu’a su répartir l'habile organisateur M. Filleau, l'un des propriétaires des plus grands établissements de Malakoff.
Jeux pour les enfants des deux sexes : des prix et effets d'habillement seront distribués.
Le 25 mai retraite aux flambeaux.

21 avril 1875 — La construction du Groupe scolaire de la future place des écoles est en cours
— Groupe scolaire Malakoff. — On construit en ce moment à Malakoff, entre la route de Beauvais et celle de Montrouge, un groupe scolaire dont ce village avait le plus grand besoin, car il était dépourvu de toute espèce d'école publique. La construction dont il s'agit n'aura pas moins de 80 mètres de longueur, et les quatorze ouvertures ogivales dont se compose la principale façade ayant au centre un pavillon orné d'un campanile, lui donneront un aspect tout à fait monumental.
Les travaux commencés depuis quatre mois, et dirigés par M. Monnier, architecte, seront terminés vers la fin de l'été, du moins pour le gros œuvre. L'inauguration de l'école aura lieu, pense-t-on, au mois de novembre. Elle pourra recevoir environ six cents élèves.
Le village de Malakoff, fondé après la guerre de Crimée par M. Chauvelot, a acquis, en peu d'années, un développement extraordinaire.
Il n'y avait encore, en 1860, que quelques maisonnettes groupées sans symétrie aux abords de la tour si pittoresque que Chauvelot avait fait élever en mémoire de la guerre de Crimée. Aujourd'hui, le hameau est un village de 4.000 habitants.

29 août 1875 — L’Harmonie de Malakoff en concert au jardin des Tuileries
— Festival orphéonique organisé au jardin des Tuileries. Harmonie de Malakoff, chef, M. Martin de La Moutte.
1. Fantaisie originale. M. de la Moutte. — 2. Marche. Tilliard. — 3. Solo de clarinette. M.de la Moutte. — 4. Allegro militaire.

18 octobre 1875 — Il manque encore trois mille francs pour achever le campanile du Groupe Scolaire de Malakoff
— Le Groupe scolaire de Malakoff. On dansait jadis à l'ombre de cette haute tour bizarre que connaissent bien tous les habitants du XIVe arrondissement. Les boulets prussiens l'ont mise en ruines, et l'on y élève maintenant des enfants. Il est vrai que, sur les immenses terrains vagues qui environnaient autrefois ce quasi-monument, s'est établie une commune à laquelle on a précisément donné le nom de Malakoff. Le premier soin de l'administration municipale a été de créer un groupe scolaire.
Le bâtiment des écoles, divisé en trois corps, mesure en façade plus de quatre-vingts mètres. Le pavillon central donne accès sur une très vaste salle, ayant sept baies de côté, qui servira à la fois à la commune et au groupe scolaire, car le conseil municipal compte y donner ses fêtes.
On peut dire que ce bâtiment a été construit à coups de souscriptions. On n'en a point cependant donné assez, car il manque 3.000 francs pour l'achèvement du campanile. Aussi il y a eu, hier samedi, dans les ruines de Malakoff même, une grande fête destinée à procurer les derniers écus qui manquent.


4 juillet 1876 — Inauguration du groupe scolaire place des Ecoles
— C'était fête, hier soir 2 juillet, à Malakoff. Cette petite localité inaugurait avec pompe ses écoles communales. La population tout entière, ayant à sa tête les autorités. MM. le maire de Vanves, les conseillers municipaux, l'inspecteur des écoles, l'Harmonie de Malakoff, s'était transportée dans les nouvelles écoles pour assister au concert organisé par les soins de MM. Riotto et Hervieu, avec le concours gracieusement offert par plusieurs célébrités artistiques de la capitale.
Ce groupe scolaire, réellement remarquable, comprend trois grands corps de bâtiments, un pavillon central avec un premier étage surmonté d'un magnifique campanile dans lequel est logé une belle horloge, véritable chef-d'œuvre d'art et de mécanique et deux vastes ailes ayant chacune 30 mètres de longueur sur 15 mètres de largeur. La façade, qui se profile sur une grande place plantée déjà d'arbres, a un aspect des plus imposants.
Dans l'aile gauche, qui contient trois salles spacieuses, bien aérées et bien éclairées, seront les écoles des jeunes gens ; l'aile droite, ayant mêmes dispositions et mêmes aménagements, est réservée aux écoles de jeunes filles. Chacune de ces écoles a sa cour particulière, ses lieux de récréation ; rien n’est en commun. Les écoles pourront recevoir plus de huit cents élèves.
Au rez-de-chaussée, derrière le pavillon central donnant sur les deux cours, s'élève, vaste et gracieuse de forme, une immense salle couverte et parquetée, mesurant 30 mètres de profondeur sur 20 mètres de façade, qui servira tout à la fois de préau pour les enfants de l'asile et de salle de récréation pour les élèves.
C'est dans cette belle salle, ornée avec un goût tout artistique, qu'a eu lieu le concert dont le profit devait être affecté au complément du paiement de l'horloge. Plus de seize cents personnes étaient là, applaudissant, rappelant et couvrant de fleurs Mlle Angèle Blot, la célèbre harpiste, qui a ravi les auditeurs par l’exécution du Chant de gloire et d’une fantaisie charmante sur Mignon et Mme Lafon, un contralto, dont la voix fraîche et bien timbrées, a fait sensation dans l'arioso du Prophète et le grand air du Prophète.
La recette du concert s'est élevée à plus de quinze cents francs, et la quête faite par les artistes a produit plus de cent cinquante francs.

Malakoff - La Place des Ecoles — Le Groupe scolaire et le Marché couvert, rue Parmentier
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11 juin 1882 — La Fanfare de Malakoff est dirigée par M. A. Moreau
— Salle des Ecoles, à Malakoff (Seine). Le dimanche 11 juin 1882, à deux heures précises, aura lieu une conférence publique au profit de la statue nationale de F.-V. Raspail, sous la présidence du citoyen Jules Roche, député du Var, assisté des citoyens Ruben de Couder et Féburier.
Sujets : la Marseillaise, par le citoyen, Tony Révillon, député de la Seine ; les Temps héroïques, par le citoyen S. Pichon, rédacteur de la Justice, avec le concours de la Fanfare de Malakoff, sous la direction du citoyen A. Moreau, qui exécutera plusieurs morceaux choisis de son répertoire.


21 août 1886 — Les premières apparitions du Réveil musical de Malakoff
— A Malakoff, les fêtes auront lieu les dimanches 22, 29 août et 5 septembre 1886. Tous les dimanches, de 5 à 6 heures, concert par la Société Le Réveil musical. Jeux de toutes sortes : balançoires, chevaux de bois, tirs et divertissements variés.
Théâtre, cirque olympique, exercices de haute voltige, jeu pour les garçons à deux heures, jeu pour les demoiselles à trois heures.
Tout le monde fera une excursion sur les bords de la Seine par le bateau-restaurant Le Touriste.


23 avril 1888 — Fête communale de Malakoff. Eugène Gaffet dirige le Réveil musical
— Fête communale de Malakoff (concours de gymnastique]. — De huit heures et demie du matin à midi : concours entre les sociétés dans le préau des écoles communales.
Ne seront admis à ce concours que les membres de sociétés patriotiques, les membres honoraires de la Vedette, la municipalité de Malakoff et la presse.
Fête de gymnastique. — A deux heures de l'après-midi : défilé des sociétés dans les principales rues de la commune, avec le concours du Réveil musical de Malakoff, sous la direction de M. Gaffet. — A deux heures et demie, fête de gymnastique dans le terrain situé entre la rue du Chemin-de-Fer et l'avenue Sainte-Mélanie.
Programme. Entrée des gymnastes ; défilé ; mouvements d'ensemble pour toutes les sociétés ; exercices libres aux appareils ; mouvements d'ensemble facultatifs avec ou sans engins ; maniement d'armes ; escrime ; distribution des récompenses ; défilé et sortie des gymnastes.
Musique : la société le Réveil musical, sous la direction de M. Gaffet.


Les fêtes de Malakoff se déroulent essentiellement sur la place des Ecoles
19 avril 1891 — Malakoff. — Grand concert vocal et instrumental, cirques, bals à grands orchestres, mât de cocagne, panoramas, courses de vélocipèdes, grandes représentations théâtrales, illuminations
14 juillet 1891 — A Malakoff, grande revue place des Ecoles, du bataillon scolaire, des pompiers, de la société de gymnastique et de tir la Vedette, du Réveil musical, etc


Malakoff - Place des Ecoles, le marché côté rue Parmentier — Place des Ecoles, côté rue Béranger
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29 mai 1892 — Concert du Réveil musical sur la place des Ecoles
— Malakoff. Le Réveil musical se fera entendre sur la place des Écoles à Malakoff de 4 à 5 heures, sous la direction de M. Eugène Gaffet, chef de musique. Voici le programme du 29 mai 1892 :
Première partie : La Marche des Indépendants, A. Corbin. — Miss Helyett, Audran. — La Grève des Musiciens, Farbach.
Deuxième partie : La Czarine, L. Ganne. — Anna Bolena, Donizetti. — Salut militaire, E. Gaffet.


5 juin 1892 — On demande des sièges pour les dames lors des concerts de la place des Ecoles
— Le Réveil musical. Le dimanche 29 mai, les Malakoffiots ont eu le plaisir d'entendre le premier concert de la saison, donné par la musique Le Réveil musical, sous l'habile direction de son sympathique chef, M. Gaffet.
Nous avons assisté à la Grève des musiciens, et il serait à souhaiter que toutes les grèves puissent revêtir ce même caractère joyeux.
Nos compliments à cette société, que nous voyons toujours prête à être agréable aux habitants de notre commune.
NOTA. — La municipalité ne pourrait-elle faire préparer des sièges pour le public, et surtout pour les dames désireuses d'entendre la musique ? Renvoyé à M. le maire.
Audition de la musique le quatrième dimanche de chaque mois, de 4 à 5 heures.


31 juillet 1892 — Le Réveil musical de Malakoff est primé lors du concours de Fontenay-aux-Roses
— Malakoff. Le dimanche 10 juillet, le Réveil Musical a obtenu une jolie couronne de vermeil au concours de Fontenay-aux-Roses. Toutes nos sincères félicitations à cette Société.
Dimanche prochain, 31 juillet, de 4 à 5 heures, sur la place des Ecoles de Malakoff, troisième concert de la saison offert par le Réveil Musical. Programme :
Première partie : Chasseurs de Vincennes, F. Leroux. — Fantaisie sur la Juive, F. Halévy. — Mosaïque sur Mireille, Gounod.
Deuxième partie : Gavotte Watteau, G. Wettge. — Quatuor d'Anna Bolinor, Donizetti. — Champagne, polka chantée, Tourneur.
Le chef de musique, Gaffet.


21 et 28 août et 4 septembre 1892 — Fête foraine place des Ecoles
— Fête des commerçants. Les 21, 28 août et 4 septembre 1892, fête foraine sur la place des Écoles et dans les rues adjacentes : théâtres, cirque, etc. — Pavoisement et illuminations générales. Courses à pied et courses grotesques.
Grand concours entre toutes les Sociétés de trompettes du département de la Seine. Nombreux prix. Grand feu d'artifice à la fin de cette fête, qui est la deuxième que donnent les commerçants de Malakoff.


18 septembre 1892 — Concert du Réveil musical place des Ecoles
— Le Réveil Musical. Dimanche prochain, 18 septembre, le Réveil Musical donnera son quatrième concert de la saison, de 4 à 5 heures, sur la place des Ecoles. Programme : 1° Condé, pas redoublé, Wettge. — 2° Sélection sur Mireille, Gounod. — 3° Poignée de mains (polka), Corbin. — 4° A moi Auvergne (allegro), Signard. — 5° Les dragons de Villars (fantaisie), Mallart. — 6° Mosaïque sur Faust. Gounod. Le Chef de musique, Gaffet.

Malakoff - Place des Ecoles et marché au fond, vue prise de la rue Béranger — Le Marché couvert
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25 juin 1893 — Désormais classé en « harmonie » le Réveil musical est primé à Pontoise
— Concours de Pontoise du 18 juin. Dimanche dernier, la musique municipale « Le Réveil musical » de Malakoff, sous la direction de son habile chef, M. Gaffet, a remporté au grand concours de Pontoise, deux premiers prix : celui de lecture à vue et celui de soli. Cette jeune société qui concoure pour la première fois en harmonie, aurait pu se placer en division de classement, Ce qui lui eut permis de faire une trop facile moisson de lauriers.
Mais il fallait compter sur l'amour-propre de nos jeunes musiciens. Ils ont préféré se mesurer dès leurs premiers pas avec des sociétés qui avaient déjà fait leurs preuves, et n'ont pas craint de concourir contre l'harmonie de la « Belle Jardinière », placée sous la direction de M. Papaïn, l'éminent sous-chef de la Garde républicaine.
Cette société venait tout-dernièrement de se couvrir de gloire en division de classement.
Les efforts de nos jeunes amis ont donc été récompensés, puisqu'ils ont pu, malgré leurs dangereux adversaires (dont la brillante harmonie de Montdidier faisait partie), puisqu'ils ont pu, disions-nous, remporter les deux premiers prix les plus méritants.
Nous leur adressons donc, au double titre, et d'amis de la bonne musique et de Malakoffiots, nos plus chaleureux compliments.


14 juillet 1894 — Fête Nationale du 14 juillet 1894 à Malakoff
— Malakoff. Fête Nationale du 14 juillet 1894. Programme :
De 8 à 9 heures du matin, secours en argent aux indigents, distribution à la Mairie.
A 9 heures du matin, place des Ecoles, grande revue des Sapeurs-pompiers, de la Société de gymnastique et de tir La Vedette, avec le concours du Réveil Musical, sous la direction de M. Gaffet.
A 10 heures, exercices avec engins par la Société de gymnastique et de tir La Vedette, sous la direction de M. Leseney.


23 septembre 1895 — Concert du Réveil, place des Ecoles
— Concert à 3 heures ½, place des Ecoles (Malakoff). Réveil de Malakoff, directeur M. Gaffet : Marche lorraine (L. Ganne). — La Gracieuse (Olivier Métra). — Fantaisie sur Galathée (V. Massé). — Petite Fleur (G. Marie). — Marche russe (L. Ganne). — Les Noces de Jeannette (V. Massé).

1er mai 1897 — Retraite aux flambeaux accompagnée des sociétés malakoffiotes
— Malakoff. Samedi 1er mai, à huit heures du soir, grande retraite aux flambeaux organisée par la municipalité, avec le concours de la compagnie des sapeurs-pompiers et des sociétés municipales le Réveil musical et la Vedette de Malakoff.

1er juillet 1902 — Fête républicaine salle Filleau (restaurant), place des Ecoles, avec la participation du Réveil musical
— A Malakoff. Le banquet Gervais. Les discours
Une superbe manifestation républicaine a eu lieu, hier, à Malakoff. Les électeurs de la 4e circonscription de l'arrondissement de Sceaux offraient un banquet à M. Gervais, député, à la salle Filleau, place des Ecoles.
600 citoyens avaient répondu à l'appel du comité. La salle était absolument comble. M. Trouillot, ministre du commerce, devait présider. Empêché, il s'est fait représenter par son chef de cabinet, M. Guyon.
A la table d'honneur, nous avons remarqué MM. Strauss, sénateur, Messimy, député, Gacon, président du comité, et Carmignac, conseiller général.
Parmi l'assistance : MM. Delannoy, maire de Malakoff, Fieyre, Baudouin, Grillot, conseillers municipaux, Debrabant, Betel, Plisonnier. Cillié, Clerget, Vanel, Schæbel, Fontaine, Marlier, Caritte, membres de l'Union des Comités républicains de Sceaux et de Vanves. (… discours)
La fanfare de Malakoff, brillamment dirigée par M. Gaffet s'est fait entendre au cours du banquet. Le Chant du départ, la Marseillaise ont été écoutés debout par les assistants qui, en chœur, ont accompagné l'orchestre de leurs chants.


Malakoff - Les Ecoles et le Kiosque à musique — Restaurant Filleau place des Ecoles rue Béranger
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21 juin 1903 — Inauguration des écoles agrandies de la commune de Malakoff.
— Le dimanche 21 juin 1903, M. de Selves, préfet de la Seine, s'est rendu dans la commune de Malakoff pour présider la cérémonie d'inauguration des travaux d'agrandissement des écoles communales.
MM. Defrance, directeur des Affaires départementales, et Armand Bernard, directeur du Cabinet, l'accompagnaient.
Après que les présentations d'usage eurent été faites et que des compliments de bienvenue eurent été adressés par M. Delanoix, maire de Malakoff, on visita les locaux de la mairie reconnus insuffisants. Le cortège s'est ensuite formé pour se rendre aux écoles communales agrandies. Sur la place qui précède le bâtiment communal et où s'élève le kiosque municipal. M. le Préfet et les invités de la municipalité ont pris place ; des gerbes de fleurs ayant été offertes, des chœurs de jeunes filles et de jeunes garçons se firent entendre, puis eut lieu le défilé de la Société des trompettes de Clamart, de la société municipale de tir et de gymnastique « la Vedette » des Vétérans, de diverses sociétés locales et des sapeurs-pompiers aux accents entraînants d'une marche jouée par la société municipale « le Réveil musical ». (… discours)
Après la visite des locaux agrandis des écoles par la création de trois nouvelles classes de garçons et trois nouvelles classes de filles, un lunch a été servi dans l'une salles du groupe.


27 septembre 1908 — L’aéronat Malécot a probablement survolé Malakoff ce 27 septembre
— Il va sans dire que le dirigeable Malécot de 33 mètres de long sur 7 mètres 30 de diamètre et d’une capacité de 1.050 m3, visible sur cette carte, n’est qu’un montage photo réalisé comme tant d’autres à cette époque.
Louis Malécot, né en 1872, en est le concepteur ; Emile Carton, ingénieur-aéronaute né en 1865, en est le constructeur sur ses ateliers Carton-Lachambre. L’hélice de 3 m 20 de diamètre, permettant de mouvoir cet aéronat, et tous ses accessoires mécaniques, carcasse et armatures sont fabriqués sur les ateliers de Lucien Chauvière, rue Servan à Paris.
Après une première sortie réalisée le 27 septembre 1908, sur une durée de 54 minutes, suivie de trois autres expériences les 5, 7 et 9 octobre, la grande sortie a lieu le samedi 17 octobre 1908, avec à son bord Louis Malécot et le mécanicien Yvon. Parti d’Issy-les Moulineaux à 9 heures, il fait un premier atterrissage au polygone de Vincennes avant de repartir à 10 h 15, traversant Paris jusqu’à Saint-Ouen, où il s’arrête à nouveau pour réparer quelques avaries ; il repart à 3 h 40, survole l’ouest parisien et vient se poser à Issy, son point de départ.

voir ici Louis Malécot sur son aéronat en 1908 (clichés agence Roll)

MALAKOFF - L'aéronef "Malécot" évoluant au-dessus de Malakoff
Malakoff - Aéronef Malécot - Kiosque (1909).jpg
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Concerts sur le Kiosque à musique de la place des Ecoles
22 août 1909 — Concert du jour de 4 à 6 heures. Malakoff (place des Ecoles). Directeur-chef, M. O. Coquelet. Avec le concours de M. Imbert, lauréat du Conservatoire (Opéra) ; des Volontaires du IVe, société de tir et d'instruction militaire, directeur, M. G. Canard ; et de la société de tambours et clairons La Générale du XIVe arrondissement, directeur, M. Rouve.
2 juillet 1910 — Concert de 9 à 10 heures. Malakoff (place des Ecoles). Le Réveil Musical. Directeur, M. Balland. Programme : Bruxelles-Attractions, allegro (Turine). — Chants d'Automne, ouverture (Kelsen). — Faust, fantaisie (Morand). — Santiago, valse (Corbin). — Granada, marche espagnole (Garcia).


L’Harmonie Municipale succède au Réveil musical
9 juillet 1910 — Malakoff (place des Ecoles). — Concert de 9 à 10 heures. Harmonie Municipale de Malakoff. Directeur, M. Gaillard. Programme : Pas redoublé sur Aïda (Verdi). — Jeanne Maillotte, ouverture (J. Reynaud). — Bruxelles, polkas soliste : M. Bélot (Batifort). — Fra Diavolo, fantaisie (Auber). — Le Chant des Vagues, valse (Richard Hafemeister).
8 juillet 1911 — Concert de 9 à 10 heures. Malakoff (place des Ecoles). Harmonie Municipale de Malakoff. Directeur, M. Gaillard. — Aux Basses la Gloire, allegro (Adriet). — Poète et Paysan, ouverture (Suppé). — La Veuve Joyeuse, valse (Lehar). — La Poupée de Nuremberg (Adam). — Jeanne Maillotte (Raynaud). — Gracieuse, polka pour piston ; soliste : M. Sénectair (Koch).
25 mai 1912 — Malakoff, place des Ecoles, concert de 4 à 5 heures. Harmonie Municipale de Malakoff, directeur M. Gaillard. — Auteuil, pas redoublé (Massard). — Poète et Paysan, ouverture (Suppé). Menuet de Haydn (Signard). Retour à la vie, valse (Chabas). — Faust, fantaisie (Gounod). — Fleur d'Avril, polka (Sciuppi).
31 mai 1913 — Concert 31 mai 1913 à 9 heures. Malakoff (place des Ecoles). Harmonie municipale. Chef, M. Gaillard. — Colbert, pas redoublé (A. Loger). — Galatée, ouverture (Bousquet) — Les Noces de Jeannette, fantaisie (V. Massé). — Voyage en Chine, fantaisie (F. Bazin). — Le Retour à la vie, valse (Chabas).
6 septembre 1913 — Concert à 9 heures. Malakoff (place des Ecoles). Harmonie municipale. Directeur, M. Gaillard. — Belle défense, pas redoublé (Stoupan). — Rêverie d'automne (G. Parès). — La Cigale et la Fourmi, fantaisie (Audran). — Le Jour et la Nuit (Lecocq). — Rosette, polka (V. Auer).
30 mai 1914 — Concert de 9 à 10 heures du soir. Malakoff (place des Ecoles). Harmonie de Malakoff (directeur : M. Gaillard). Richard Wallace. Sellenick. — Promenade sur le Cher, E. Favre. — Une Soirée près du lac, Leroux. — Miss Helyett. Audran. — Fleur d'avril, Sciupi.
4 juillet 1914 — Concert de 9 h. à 10 h. Malakoff (place des Ecoles). Harmonie municipale (directeur M. Gaillard). Sous le ciel bleu, A.-S. Petit. — L'Ame en peine, Flotow. — La Veillée des armes, Pontet. — La Fille du tambour-major, Offenbach. — Le Retour à la vie, E. Chabas.

Malakoff - La Place des Ecoles, le Marché et le Kiosque — Kiosque à musique
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Après un silence de plus de cinq ans dû au conflit 1914-1918, l’Harmonie municipale, reconstituée sous la direction de M. Férat, donne ses concerts sur la désormais place du 11 novembre, nouvelle dénomination de la place des Ecoles
29 juin 1922 — Malakoff. Ce soir, à 21 heures, au kiosque municipal, place des Ecoles, concert par l'Harmonie municipale. Programme : Marche russe (Rouveirolis). — Le Vieux ménétrier, polka pour hautbois (Signard). — Le Voyage en Chine, fantaisie (Baudouck). — Salut lointain, pas redoublé (Signard).
6 juillet 1922 — Concert de 21 à 22 heures. Malakoff (Place du 11 Novembre). Philharmonie de Malakoff, chef M. Férat. Programme : Bersaglieri, marche napolitaine (G. Bonincontro) ; François-les-Bas-bleus, fantaisie (Messager, Tavan) ; Cypris, fantaisie (A. Petit) ; La Traviata, sélection (Verdi) ; Colombinella, sérénade hésitation (L-G. Delabre) ; Le Tabac, polka-marche (G. Fauchey).

29 août 1923 — Epreuves d’athlétisme et basket-ball sur la place du 11 novembre
— Challenge Jules Guesde. Nous rappelons aux clubs que les engagements pour la réunion qu'organisent les membres de l'U.S.O. Malakoff seront clos demain jeudi 30 courant chez le camarade Lucien Roche, 26, rue Edgar-Quinet, à Malakoff.
Epreuves comptant au challenge : 60 mètres, 400 mètres et tour de Malakoff (environ 6 kilomètres), 3 hommes par club et par épreuve comptant au classement.
Hors programme : 60 m. féminin. 60 m. minimes (au-dessous de 14 ans). Egalement un tournoi de basket-ball.
Toutes ces épreuves se dérouleront à partir de 14 heures sur la place du 11 novembre, à Malakoff.

1er septembre 1923 — L’Harmonie du Commerce de Montrouge en concert sur le Kiosque de Malakoff
— Malakoff. L’Harmonie du commerce de Montrouge donnera un concert, ce soir, à vingt et une heures, au kiosque de la place du 11 novembre. Au programme : Henrichemont, allegro (J. Granger). — Firenza, ouverture (G. Allier). — Les Clématites, grande valse (M. Cairanne). — Cerbère, boléro (P. Frische). — Le Coq gaulois, marche (Popy).

26 mai 1924 — Une Fête du Printemps à Malakoff, place du 11 novembre
— La Société de gymnastique de Malakoff, « La Vedette Avant-Garde », a donné hier, sur la place du Onze-Novembre, à Malakoff, une fête très réussie. Notre collaborateur Marcel Delarbre la présidait. MM. Fourquemin, maire, Buzelin, Lecaplain, adjoints ; Sacuger, président de la Vedette, étaient parmi les personnalités présentes.
D'excellents gymnastes et athlètes se produisirent, ainsi que la section féminine, l'Avenir du XIXe et, le groupe sportif des professeurs de la ville.
L'organisation, due à M. Pierre Barolil, a été aussi bonne que possible et, malgré de courtes ondées, le succès couronna les efforts de la « Vedette ».


Concerts sur le kiosque à musique, place du 11 novembre
29 mai 1924 — Concert de 21 A 22 heures. Malakoff, place du 11-Novembre. Philharmonie de Malakoff. — Ronde des Pierrettes (A. Bosc). — Le Calife de Bagdad (Boieldieu). — Miss Helyett (Audran). — La Périchole (Offenbach). — Au Brésil immense (Teddy-Noon).
17 juillet 1924 — Concert de 21 à 22 heures. Malakoff (place du 11 Novembre). Philharmonie de Malakoff (M. Férat). Rêve Pompette, marche (M. Rosset). — Miss Helyett, fantaisie (Audran-Tavan). — Cœur et âme, valse (E. Giguet). — O bellos mountagnos, variations pour piston. — Les Saltimbanques, fantaisie (Ganne-Tavan). — Fantochinette, polka-marche (G. Delay).

Malakoff - Avenue des Ecoles, au fond écoles et kiosque à musique — Rue Parmentier, à droite place des Ecoles ; « maison Martin » à gauche, café P. Sornay à droite
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18 février 1927 — Les chômeurs ont maille à partir avec la maréchaussée sur la place du 11 novembre de Malakoff
— A Malakoff, les chômeurs forcent à deux reprises les barrages de police.
Dès 14 heures, les portes Didot et d'Orléans sont gardées par de forts contingents de police.
Deux longues colonnes de sans-travail sont venues des 14e et 15e arrondissements.
A plusieurs reprises les flics tentent de les disperser, mais toujours les manifestants se regroupent et c'est au chant de l’internationale qu'ils rejoignent place du Onze-Novembre, à Malakoff, les chômeurs de Vanves, Montrouge, Châtillon, Issy-les-Moulineaux et autres localités.
Dans la salle du cinéma, retenue pour le meeting, la foule se masse, ardente, enthousiaste.
Tour à tour, Boullé, de la 20e région, un camarade de la main-d'œuvre coloniale et Leboursier, de l'Union des Syndicats prennent la parole au nom du Comité central des chômeurs.
A la sortie, 1.000 à 1.500 camarades se placent en cortège, avec des pancartes portant les mots d'ordre principaux.
Le défilé s'avance, imposant, les chômeurs scandant avec vigueur leur cri de ralliement : « Du travail ou du pain ».
Mais la police cherchait la bagarre. Cachés derrière un coin de rue, les agents attendent le moment propice pour s'élancer au-devant de la manifestation et forcent un barrage sur la route de Montrouge.
Des bordées de sifflets accueillent leur manœuvre. Les sans-travail resserrent leurs rangs et dans une violente poussée, forcent le barrage de flics qui résistent à coups de poing et à coups de pied. Quelques vélos sont endommagés au grand émoi du commissaire divisionnaire qui dirige les opérations.
La colonne vaillamment poursuit son chemin. Cependant que, la police prépare une seconde attaque. Elle a lieu à la route de Châtillon mais les camarades au pas de course renversent flics, vélos et le reste. Deux ou trois gardiens de la paix qui s'étaient montré par trop récalcitrants sont rossés.
Au cours de l'échauffourée, le maire de Malakoff qui se trouvait au premier rang des chômeurs, a été légèrement blessé au bras.
Vers 17 heures, les chômeurs se groupent à nouveau place du Onze-Novembre, où Leboursier tire brièvement les leçons de la manifestation. (journal l’Humanité 18 février 1927)

14 février 1934 — Echauffourées à Malakoff
— A Malakoff, également, aux environs de 19 heures, une échauffourée très vive mit aux prises manifestants et représentants de la force publique.
Depuis le début de l'après-midi, des manifestants communistes au nombre d'un millier n'avaient cessé de cerner le commissariat de police, lançant de temps à autre des pavés et autres projectiles sur les agents.
M. Zamaron, commissaire de police, bien que très conciliant — il libéra pour calmer les manifestants, un des leurs qui avait été appréhendé — ne put éviter qu'à l'arrivée d'un car chargé de gardes mobiles la bagarre éclata.
Un jeune ouvrier maçon avait reçu une balle au poumon et le brigadier Guillemot du XIVe arrondissement avait été blessé au visage par une balle. Une dizaine d'agents avaient été blessés moins grièvement.

Malakoff - Les Ecoles et le Kiosque à musique (cliché Goliath, Cparama) — Le Kiosque à musique avec sa nouvelle balustrade en fer
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24 mars 1934 — Rencontres de basket-ball sur la place du 11 novembre
— Dimanche à Malakoff. En basket. (Place du Onze-Novembre)
En accord avec la municipalité la commission de basket régionale organise sur cette place les demi-finales de la Coupe Fédérale (masculin) et finale de la Coupe de Consolation. Nul doute que ces rencontres, très importantes, amèneront la foule des grands jours.

20 décembre 1938 — Les drapeaux rouges de la fête malakoffiote font polémique
— Deux employés qui avaient enlevé des drapeaux rouges à une fête foraine à Malakoff sont condamnés avec sursis.
Le 26 octobre dernier, vers 2 heures, trois drapeaux tricolores et deux drapeaux rouges qui se trouvaient sur un mât de fête foraine à Malakoff, place du Onze-Novembre, furent enlevés ainsi qu'un écusson portant les insignes du parti communiste. Les drapeaux tricolores furent seuls rendus à la municipalité de Malakoff.
Les auteurs de cet enlèvement, deux employés de bureau, Henri Pichet et Adrien Langlois, appartenant à l'Action française, comparaissaient, hier, devant la 14e chambre correctionnelle. Défendus par Maîtres de Roux et Murat, ils ont été condamnés à 6 jours de prison avec sursis et 25 francs d'amende.


2 avril 1939 — Grand gala artistique au cinéma Family-Palace
— Malakoff. Mardi 4 avril, à 21 h. au Family-Palace, place du 11 Novembre, grand gala artistique sous la présidence de Paul Faure, secrétaire général du parti, assisté de Jean Alessandri, conseiller général ; au programme : Colette Betty, René-Paul Groffe, Adrien Adrius, etc.

Malakoff - Place du 11 novembre, Cinéma Family Palace — Le Kiosque à musique (clichés ville de Malakoff)
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1er octobre 1949 — Un inquiétant état des lieux du groupe scolaire
— Il faut doter Malakoff d’un nouveau groupe scolaire
La ville de Malakoff possède un groupe scolaire, le groupe Jean-Jaurès, place du 11 Novembre, qui, construit en 1874, est actuellement dans un état lamentable.
Depuis sa création et suivant l’accroissement de la population, des agrandissements successifs — mais de fortune — y ont été réalisés au point que les bâtiments ont absorbé une grande partie des cours de récréations nécessaires aux enfants. D’autre part les bâtiments, maintes fois étayés, sont vétustes, sombres et malsains ; les classes sont insuffisamment éclairées ; la façade est laide ; l’école est triste, d’une tristesse à frapper désagréablement les jeunes enfants qui y entreront dès le 1er octobre prochain. Les plafonds se crevassent : les caves, qui menacent de s’effondrer, ont été étayées et ressemblent désormais à des galeries de mines.
Le conseil municipal de Malakoff, unanime, a décidé de remplacer ces vieilles installations par deux nouveaux groupes, simples, mais modernes et propres, et a déjà mis à l’étude un projet en vue de la réalisation du premier de ces groupes.

Malakoff - Place des Ecoles et Kiosque à musique — Place du 11 novembre, Hôtel de Ville et bassin octogonal avec fontaine ont supplanté le groupe scolaire et le kiosque à musique
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Le Réveil musical, fondé en 1885, présidé par M. Lecoq et dirigé par M. Corneille, avec 40 exécutants, est la seule formation musicale active à Malakoff en 1909.

(1) Bolossy Kiralfy (1848-1932), né à Pest en Hongrie immigré aux Etats-Unis en 1868, a déjà, à son actif, de nombreux grands spectacles et reconstitutions historiques « à la Robert Hossein », notamment au palais de l’Alhambra de Philadelphie en 1876 (la chute de Babylone) au Parc Eldorado de New Jersey en 1891 (les Mines du roi Salomon) ou encore à l’Olympia de Bruxelles en 1894 (l’Orient et Constantinople).

(2) L’architecte Paul Casimir Marie Fouquiau (21 mai 1855 - 4 août 1912), avant tout gros spéculateur sur Paris, procède à de nombreuses acquisitions de terrains en vue de les revendre : terrains de l’Assistance publique rue de la Roquette (1882) ; rue Raynouard (1884) ; terrains de l'ancienne caserne Popincourt 6.585 mètres (1884) ; maison et terrain avenue Bugeaud (1884).
Fouquiau est marié le 14 septembre 1881, avec une riche héritière, Eve Levinson.
Le 27 décembre 1883, il est nommé chevalier de la légion d’honneur.
Ses plus grosses spéculations sont réalisées dans le quartier des carrières d’Amérique du 19e arrondissement de Paris. Les terrains, plus de 23 hectares, occupés par les anciennes carrières de plâtre abandonnées, appartenaient à Jacques Montéage ; le 30 mars 1875 il est créé la Société des Marchés aux Chevaux et au Fourrages de Paris Rive droite, au capital de 3.500.000 francs qui sera présidée par Paul Léon Aclocque, député de l’Ariège accompagné de ses administrateurs MM. Fontaine, Bavard, Chenu, docteur Blanche, Heusschen et dudit Montéage. Par autorisation de la municipalité du 23 novembre 1874, la Compagnie va consacrer deux hectares pour installer son Marché aux Fourrages (circonscrit par les futures rues David d’Angers, du Général Brunet, le boulevard militaire Sérurier et la place publique du Danube) et deux hectares et demi pour aménager son Marché aux Chevaux (rues du Général Brunet, Compans, Miguel Hidalgo et place du Danube). Le surplus du terrain, soit 178.319 m², également propriété de la compagnie, est partiellement utilisé pour tracer et aménager les cinq rues et la place publique entourant lesdits marchés ; le reste du terrain restera inoccupé, conservé à titre de garantie.
Ce nouveau marché aux chevaux, situé à proximité du marché aux bestiaux de la Villette, est censé faire concurrence au marché Vaugirard, et, des travaux pharaoniques sont réalisés pour niveler et combler les carrières.
Le marché aux chevaux ouvre ses portes le jeudi 3 octobre 1878, suivi deux jours plus tard du marché au fourrage.
Le 20 août 1879, soit dix mois après l’inauguration, le Tribunal de commerce de la Seine prononce la dissolution de la Société des marchés aux chevaux et aux fourrages de Paris rive droite.
Les 23 hectares de terrain de la société en déconfiture reviennent en partie à ses créanciers : la Banque française et italienne, la Banque d’Escompte de Paris et à Prosper Crabbe (1827-1889) sénateur, banquier et collectionneur belge.
Pour sa part Prosper Crabbe obtient 70.487 m², divisé en 26 lots sur le quartier de la Mouzaïa au prix de 551.000 francs, le 4 mai 1887.
En 1892, la veuve de Prosper Crabbe, Clémence Allard, baronne du Mesnil va céder 32.000 m² pour 300.000 francs, à l’architecte Paul Fouquiau qui, entretemps s’est occupé de lotir une grande partie des autres terrains de la Mouzaïa, en « connivence » avec la Banque d’Escompte de Paris, avant que celle-ci ne tombe en faillite le 16 février 1894. C’est ainsi que de 1888 à 1892, il obtient, de la ville de Paris, les permis de construire pour 223 maisons individuelles qui constitueront l’essentiel de ce quartier pavillonnaire.

Fouquiau possédait en outre un hôtel particulier au n° 10 rue Clément-Marot et le Château de Fournils situé dans la commune de Beaupouyet en Dordogne, où il était maire depuis 1896.
De manière inexplicable, un jugement de liquidation judiciaire est prononcé le 8 mai 1904 à l’encontre de Paul Fouquiau qui, après cette date, ne fera plus jamais parler de lui…

(La Mouzaïa étant « mon » quartier, je me suis fait un plaisir d’en ébaucher ce petit résumé historique)
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

MALESHERBES - Place du Capitaine Lelièvre et Kiosque de Musique
(LOIRET)
La littérature journalistique est foisonnante sur le fait d’armes du capitaine Hilaire Étienne Lelièvre (1800-1851), malesherbois ayant défendu héroïquement, avec ses 123 hommes, pendant 4 jours, du 3 au 6 février 1840, le fort de Mazagran en Algérie, face aux efforts réitérés de douze mille arabes tentant vainement d’en prendre le commandement.
Douze jours après cet événement, le 18 mars 1840, le député de la Saône et Loire, Alceste de Chapuys-Montlaville (1800-1868), fait diffuser à travers la France, un récit de cette péripétie, émaillé de détails, à l’évidence, hyperboliques.
Aussitôt, François Alphonse Hutteau (1794-1884), maire de Malesherbes de 1838 à 1860, ancien Capitaine de la Garde Royale jusqu’en 1830, s’empare de ce fait divers et crée, dès le lendemain, une Commission chargée de recueillir des souscriptions pour l’érection d’un monument en l’honneur du capitaine Lelièvre, commémorant son fait d’armes de Mazagran ; cette commission, est uniquement composée de notables de Malesherbes : Hutteau, le maire ; le président Leclerc, ancien notaire ; Vramant, le notaire actuel ; Bernard, le pharmacien ; Boyer, le médecin, lequel verra ultérieurement la rue des Quilles, baptisée de son nom.
L’affaire, très bien orchestrée, est rondement menée : la 1ère liste de cette souscription publique est publiée dans le
journal du Loiret dès le 21 mars 1840 : y figurent les bons amis de Hutteau : Boulard aîné, capitaine de la garde nationale ; Watbled, ancien maréchal-des-logis, chef de la vieille armée ; le lieutenant-général Marcognet, colonel de la garde nationale d'Orléans ; Caillaux-Méry, chef de bataillon de la garde nationale etc.
Alors que la municipalité débloque un crédit de 500 francs pour la future colonne commémorative, Hutteau obtient, en avril 1841, que le ministère de l’intérieur accorde une subvention de 3.000 francs. Une ordonnance royale du 13 février 1842 autorise l’érection de ce monument dont la première pierre est posée, place du Martroi, le 3 août 1842. Le coût total de cette construction s’élèvera à 6.463 francs.
L’inauguration a lieu le 6 février 1843, en présence du capitaine Lelièvre lui-même, du maire François Hutteau de Malesherbes, accompagnés d’une foule immense et escortés par la musique de la Garde Nationale.

Plan de Malesherbes en 1838 et implantations ultérieures quartier place Mazagran
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Nous aurons l’occasion de parler à nouveau de cet intrépide capitaine Lelièvre, mais il nous faut, au préalable, aborder le sujet de l’emplacement des écoles de Malesherbes, en rapport direct avec l’objet de notre chronique. C’est entre 1853 et 1856 que la municipalité fait édifier sa Maison d’écoles de garçons et de filles avec une Salle d’asile y attenante, sur un terrain communal situé à l’extrémité de la rue des Bois — future rue Mazagran puis Lamoignon —, à l’orée du grand Bois de Malesherbes. (1)
Afin de joindre les Ecoles à l’église Saint-Martin située à l’est du bourg, un décret impérial du 18 février 1858 autorise l’ouverture d’une rue — la future rue Lamoignon — entre la rue des Bois et celle de l’Eglise et permet à la commune d’acquérir, soit à l’amiable soit par voie d’expropriation, les terrains nécessaires à ce projet.

En vis-à-vis des Ecoles, le long de la nouvelle rue Lamoignon, la municipalité dispose également d’un beau terrain communal de plus de trois mille mètres carrés. Planté sur son pourtour de rangées de marronniers, il est tout d’abord dénommé place des Ecoles, et deviendra, par la suite, la
place du capitaine Lelièvre puis place Mazagran.
C’est sur cette place que sont régulièrement organisés les concours et comices agricoles annuels où les nombreux exposants installent leurs matériels agricoles, tandis que la cour des écoles accueille, de son côté, l’exposition horticole lorsqu’elle a lieu. Ces événements qui constituent toujours de grandes fêtes pour les malesherbois, sont accompagnés par les musiciens de la fanfare et se terminent immuablement par un grand banquet suivi d’un feu d’artifice, d’une retraite aux flambeaux et d’un bal populaire.

Malesherbes - Les Ecoles — La Place du Capitaine Lelièvre entourée de ses allées de marronniers
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Nous avons vu que, dès 1857, la compagnie des Sapeurs-pompiers de Malesherbes, dispose d’une belle et bonne musique. Il faut cependant attendre 1872, pour voir la Fanfare Malesherbes se constituer définitivement. Son chef, M. Baffoy, avec ses 26 musiciens, obtient de notables résultats, notamment au concours musical de Fontainebleau du 20 juin 1875 (2e prix et une médaille de vermeil, avec sa fanfare classée en 3e division) ou encore au concours de Pithiviers du 2 mai 1880 (1er prix de lecture à vue).
La Fanfare malesherboise est bien entendu de toutes les foires et fêtes communales, à la fête patronale de la Saint-Martin de juin, lors de la grande louée des domestiques de la Toussaint des 11 et 12 novembre, aux Comices qui se déroulent généralement en juillet ou en septembre, etc.
La salle d’asile ayant été construite en promiscuité avec l’école des filles, il est décidé, le 28 août 1878, d’édifier un nouveau bâtiment consacré à l’asile, parallèlement à la Maison d’écoles au fond de la cour ; un devis de 17.175 fr. 62 est établi pour réaliser ces travaux, dont la moitié sera pris en charge par le Conseil général.

En mars 1878, le Conseil municipal décide de faire démolir la Colonne commémorative du fait d’armes de Mazagran, par mesure de sécurité publique ; en effet, depuis plusieurs années, des rapports établis par des ingénieurs ont constatés que les matériaux utilisés pour la construction de cette colonne ne résistant pas au gel, se désagrègent irrémédiablement. Aucune restauration n’étant possible, la municipalité opte pour la préservation du seul piédestal de ladite colonne sur lequel on installe un tas de boulets de canon disposés en pyramide ; le tout est transféré en 1879 sur la place du capitaine Lelièvre, face aux écoles.

Malesherbes - Colonne commémorative de Mazagran construite sur la place du Martroi, démolie en 1878 — Piédestal de la colonne de Mazagran, récupéré et transféré en 1879 place du capitaine Lelièvre, démoli en 1898
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Continuant à exploiter la veine inépuisable des exploits du capitaine Lelièvre, Malesherbes inaugure le dimanche 20 mai 1894, au sein même du cimetière de la rue de l’Eglise Saint-Martin, un autre monument rendant hommage au « héros », se composant d'une colonne surmontée d'une urne funéraire au-dessous de laquelle se trouve l'une des épées d'honneur offertes au capitaine Lelièvre.
Précédée d’un banquet, la cérémonie se déroule à l’issue d’un défilé auquel prennent part les Sapeurs-Pompiers et la Fanfare communale ; on se rend ensuite à la mairie pour le vin d’honneur…

Pour faire bonne mesure, la commune se décide à faire réaliser une statue du fameux Lelièvre. Pour cela, elle charge le sculpteur Etienne Leroux (1836-1906), de présenter deux maquettes qui sont exposées en juin 1896, dans le grand salon de l'hôtel de ville.
En novembre 1896, Léopold Brégé, maire de Malesherbes de 1893 à 1912, forme un Comité chargé d’organiser la souscription publique nécessaire à la construction de cette statue, à laquelle participera, le 27 avril 1897, le Conseil général du Loiret pour 500 francs, suivi par le Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-arts qui accordera une subvention de 3.500 francs en juin 1897.
La statue en bronze du Capitaine Lelièvre qui vient se substituer, sur la place Mazagran, à l’ancien piédestal de la colonne commémorative, est inaugurée le dimanche 29 mai 1898, en présence de Georges Cochery, ministre des finances. A cette occasion un concours musical est organisé par M. Charpagne, directeur de la fanfare de Malesherbes.

Malesherbes - Statue du Capitaine Lelièvre sur la place Mazagran
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Nous avions laissé la Fanfare de Malesherbes, en 1880, aux mains de M. Baffoy. Celui-ci, l’année suivante, cède sa place à M. Delafoy ; de 1893 à 1895, M. E. Dosne en prend le commandement. A partir de 1896 jusqu’en 1909, M. Charpagne, le nouveau chef, sera très actif avec sa fanfare qui comptera jusqu’à 35 musiciens.
M. Dosne, qui en reprend les rênes, reçoit, en février 1914, le ruban violet d’officier d’académie. A l’issue du conflit de 1914-1918, une fois reconstituée, la Fanfare de Malesherbes devient la Société Musicale.
Le 23 décembre 1909, une seconde formation musicale, La Mazagran, constituée de trompettes, voit le jour à Malesherbes, déclarée au journal officiel du 9 janvier 1910.

Durant le conflit 1914-1918, les écoles de filles et de garçons de la place Mazagran sont transformées en hôpitaux temporaires et auxiliaires.

Ce n’est qu’en 1930 que la municipalité malesherboise, dirigée par Henri Chevrier, maire de 1919 à 1935, décide de faire construire un
Kiosque à musique, face à la statue du capitaine Lelièvre, sur la place Mazagran. (2)
Inauguré le dimanche 11 mai 1930, ce Kiosque à musique de forme hexagonale est construit sur un soubassement en pierre, accessible par un escalier de six marches ; ses colonnes en fonte supportent sa toiture en zinc surmontée d’une lyre ; son garde-corps est en fer forgé.

En 1941, les dernières traces du capitaine Lelièvre disparaissent de Malesherbes : sa statue de bronze, déboulonnée, part à la fonte allemande.
Seul le kiosque à musique subsiste sur la place Mazagran toujours entourée de ses rangées de marronniers mais aujourd’hui transformée en parking public.
Kiosque toujours en place.


voir ici Place Mazagran et son Kiosque à musique, aujourd'hui. (1/4) (2/4) (3/4) (4/4)

Malesherbes - Place du Capitaine Lelièvre et Kiosque de Musique.jpg
Malesherbes - Place du Capitaine Lelièvre et Kiosque de Musique.jpg (189.46 Kio) Vu 7985 fois
publié par Jean-Marc

23 mars 1840 — Le Capitaine Hutteau, maire de Malesherbes, s’empresse, un peu rapidement, du fait d’armes du capitaine Lelièvre survenu du 2 au 6 mars 1840…
Malesherbes, le 23 mars 1840. Au rédacteur du Courrier du Loiret.
Monsieur,
Permettez-nous d'abord de vous offrir, tant au nom des membres de la commission qu'en celui des habitans de Malesherbes, l'expression de toute notre gratitude.
Nous nous empressons de répondre aux observations contenues dans votre dernier numéro.
En élevant un monument sur une des places de Malesherbes, l'intention de la commission n'a jamais été de le dédier au capitaine Lelièvre seul, mais bien de le consacrer à perpétuer le souvenir de la glorieuse défense qu'avec ses 123 braves compagnons il a opposé à Mazagran pendant quatre jours aux efforts réunis de 12.000
Arabes.
Le capitaine Lelièvre étant né à Malesherbes, il appartenait à cette ville plus qu'à toute autre de revendiquer l'honneur qu'elle réclame aujourd'hui.
Le sabre d'honneur lui ayant été déjà offert par les habitans de la province d'Oran, nous avons dû renoncer à cette idée que ne partageaient pas ici nos nombreux souscripteurs.
Nous pensons avoir répondu à toutes les objections que vous nous présentiez. Nous les avons reçues avec reconnaissance, et nous nous plaisons à croire que vos concitoyens ainsi que vous, monsieur le rédacteur, continuerez toujours à nous prêter l'appui de votre bienveillant concours.
Agréez de nouveau. Monsieur, etc.
Les membres de la commission, Hutteau, maire de Malesherbes, capitaine en retraite ; président Leclerc, ancien notaire ; Bernard, pharmacien ; Ernest Vramant, notaire ; Boyer, médecin.

6 février 1843 — Inauguration de la colonne commémorative Mazagran, place du Martroi
— On nous mande de Malesherbes les détails suivans sur l'inauguration du monument élevé dans cette ville en l'honneur des soldats de Mazagran :
Dès le matin, 6 février, la ville de Malesherbes présentait un aspect animé. Malgré le mauvais temps, la foule était accourue des villes et des communes voisines. A dix heures, le canon s'étant fait entendre, on vit arriver la garde nationale et les pompiers de Pithiviers, tambours et musique en tête. Ils furent reçus par M. Hutteau, maire de Malesherbes, qu'escortait un poste d'honneur.
C'était à deux heures que devait avoir lieu l'inauguration. Pendant la suspension, M. de Rey, commandant de la garde nationale de Pithiviers, offrit à tous les officiers de son bataillon, ainsi qu'à ses collègues de Malesherbes, de Puiseaux et de Nemours, un magnifique repas auquel furent conviés le commandant Lelièvre et M. de Siblas, ancien sous-préfet révoqué.
M. le maire de Malesherbes avait invité à cette fête populaire les autorités du chef-lieu de département et de l'arrondissement. Mais le monde officiel a cru devoir s’abstenir. En revanche toutes les gardes nationales voisines avaient envoyé des députations qui s'étaient jointes à celles de Malesherbes et de Pithiviers, et à la compagnie de pompiers de Puiseaux. A deux heures il y eut une reprise d'armes, et toutes ces milices citoyennes, après avoir défilé sur la place du Martroi, se rangèrent en carré en face du monument.
Bientôt le conseil municipal de Malesherbes auquel s'étaient aussi joints les maires des communes voisines arriva, précédé de M. Hutteau ; cet honorable magistrat s'étant placé autour de la colonne, prononça en l'honneur du fait d'armes de Mazagran un chaleureux discours qui fut couvert des plus vifs applaudissemens. Et les bravos se répétèrent avec le même enthousiasme, lorsque M. de Key prononça à son tour une allocution devant la colonne de Mazagran.
Enfin, appelé par les cris unanimes des assistans, M. le commandant Lelièvre, qui jusque-là s'était tenu à l'écart s'avança près de la colonne. Aussitôt les cris de Vive Lelièvre redoublèrent, ce brave militaire adressa quelques paroles de remerciement à ses concitoyens ; puis, à la demande unanime des gardes nationaux, il passa la revue de toutes les armes réunies, aux cris répétés de Vive Le commandant Lelièvre !
Un banquet offert par M. le maire de Malesherbes à M. Lelièvre et aux autorités militaires a terminé cette fête toute nationale.

25 décembre 1857 — La compagnie de sapeurs-pompiers fête Noël à Malesherbes, avec sa belle et bonne musique
— On nous écrit de Malesherbes :
Le jour de Noël, à une heure, le conseil municipal et les anciens militaires, que M. le Maire avait convoqués à l'hôtel-de-ville, se sont rendus sur la place du Martroi, escortés par la compagnie de sapeurs-pompiers qui, comme toujours, avec sa belle et bonne musique, s'est présentée dans une tenue irréprochable. Les enfans de notre école municipale, conduits par leur instituteur, ont voulu prendre part à cette fête patriotique et se sont joints au cortège.
Là, devant la colonne de Mazagran, et après avoir fait placer les quinze anciens militaires de l'Empire, dont l'âge réuni formait un total de 1.667 ans, au milieu du carré formé par les sapeurs-pompiers, la musique et la population, M. Hutteau, maire, a prononcé une chaleureuse allocution.
M. le Maire a ensuite remis aux anciens militaires de l'Empire, placés par rang d'âge, la médaille, et lui-même, comme le moins âgé, l'a reçue le dernier des mains de M. l'Adjoint, et son fils aîné, placé près de lui, la lui a attachée à la boutonnière.
La musique a fait entendre, avant et après la distribution, différens morceaux qui, comme les cantates chantées en chœur par les enfans avec un ensemble remarquable, ont été vivement applaudis.
Le soir, les médaillés se sont réunis dans un banquet pendant lequel la musique a exécuté plusieurs morceaux à la lueur des torches.
Diffférens toasts et des chansons en l'honneur de Napoléon 1er et de celui qui continue si dignement son œuvre, ont terminé cette fête nationale qui a duré jusqu'à deux heures du matin. Notre jeunesse, chez laquelle tout ce qui se rattache à notre ancienne et à notre nouvelle gloire ne saurait être étranger, a voulu témoigner toutes ses sympathies à ceux qui les ont si vaillamment précédés dans la carrière.

26 juin 1859 — La louée de juin est toujours une occasion de fêtes à Malesherbes
— On nous écrit de Malesherbes :
La louée, favorisée par un temps magnifique, avait attiré une foule considérable, la circulation a été interdite dans plusieurs rues pendant trois heures, de une à quatre heures. Les charretiers et les bergers ont été loués à des prix élevés. Les domestiques du sexe féminin se sont louées moins cher que l'année dernière.
Nous avons fait un premier envoi de charpie et de linge pour les blessés de l'armée d'Italie. Ce premier envoi se composait de trois ballots de linge pesant ensemble 175 kilog. et un ballot de charpie pesant 25 kilog.

12 juillet 1881 — Malesherbes organise régulièrement son comice agricole, sur la place des Ecoles (place du Capitaine Lelièvre) ; la partie horticulture, lorsqu’elle a lieu, est installée dans la cour des écoles. La Fanfare de la ville s’y produit dans le même temps.
— Comme il y a cinq ans, la ville de Malesherbes s'était mise en frais pour recevoir dignement le Comice agricole. Arcs-de-triomphe, mâts, écussons, drapeaux, emblèmes de toutes sortes guirlandes de feuillage, tout cela se voyait à profusion aux monuments publics, sur les places, dans les rues et aux fenêtres d'un grand nombre de maisons particulières.
Dès huit heures du matin, le concours des charrues annoncé par des bombes avait lieu près de Malesherbes. Il était bientôt suivi des intéressantes expériences des machines et instruments agricoles, faucheuses-lieuses, batteuses-lieuses et moissonneuses. A midi nous suivions les membres du Comice à la Mairie d’où le cortège partait, escorté par la fanfare de la ville, pour la visite des concours.
L'exposition des machines et instruments agricoles, la partie à la fois la plus brillante et la plus nombreuse du concours, était installée sur la place de la maison d'école, autour du monument du brave Lelièvre.
Vers deux heures et demie, M. le préfet du Loiret accompagné de M. le sous-préfet de Pithiviers était reçu à la gare de Malesherbes par la municipalité et la fanfare de la ville qui l'escortait aux sons de la Marseillaise jusque sur le lieu du concours.
La distribution des récompenses s'est faite, à trois heures, sous une élégante tente suffisamment aérée, dressée sur la place de la Mairie. A l'ouverture de la cérémonie, à laquelle la très-bonne fanfare de Malesherbes prêtait son concours sous l'excellente direction de M. Delafoy, M. Regnault a pris la parole. M. Rabier a prononcé ensuite un très-bon discours agricole.
Il n'était guère plus de quatre heures quand nous quittions la salle de distribution où, deux heures plus tard, devait avoir lieu le banquet traditionnel.
C'était le moment des jeux annoncés : mât, tourniquet, jeux de baquet, de farine, d'œufs, etc. dont les prix ont été chaudement disputés par de nombreux concurrents.
Une animation extraordinaire régnait aussi sur la place du Marché où des marchands de toutes sortes, des charlatans, des diseuses de bonne aventure, un théâtre des familles même, attiraient à qui mieux mieux la foule et faisaient abondante recette, tant il est vrai qu'il y a place au soleil pour tout le monde.
Après le feu d'artifice tiré sur le Champ-de-Mars et très-bien réussi, la fanfare, suivie par une foule tumultueuse, a exécuté une retraite aux flambeaux qui s'est terminée sur le Martroi. A ce moment, la ville dont les principales rues étaient illuminées à giorno offrait un coup d'œil splendide.
Des bals joyeux et animés qui se sont prolongés jusqu' aux premières lueurs de l'aube, ont terminé cette fête.

Malesherbes - Ecoles et rue Mazagran — Les Ecoles sur la place
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13 juin 1886 — La fanfare de Malesherbes récompensée au concours musicale de Bourges
— Dimanche 13 juin, la fanfare de Malesherbes qui n'en est plus à faire ses preuves a remporté au Concours de Bourges une brillante victoire. Un premier prix d'exécution, un premier prix de soli, ont été la juste récompense des efforts, du travail, des progrès de nos jeunes musiciens.
Aussi, leur rentrée, à l'arrivée du train, a-t-elle été accueillie et saluée par les applaudissements enthousiastes de la population soucieuse, en cette circonstance, d'affirmer son admiration et sa sympathie pour les vainqueurs.

20 juillet 1891 — Le comice agricole sur la place du capitaine Lelièvre est toujours accompagné de la Fanfare de Malesherbes et se termine immanquablement par un grand banquet organisé à l’Hôtel du Lion d’Or ou à celui de l’Ecu de France
— Comice agricole de Malesherbes. Si l'an dernier, pour la réception du Comice agricole de Pithiviers, on avait bien fait les choses à Outarville, hier, la ville de Malesherbes s'était également mise en frais pour offrir, dans la même circonstance, le spectacle d'une ornementation et d'un pavoisement qui faisaient justement dire, au banquet, par l'honorable président du Comice, M. Adrien Lévis de Mirepoix, que Malesherbes était tout aussi coquette que la ville de Mantes est jolie.
Dès neuf heures et demie, à l'arrivée du premier train de Pithiviers, les membres du Comice agricole procédaient à leurs diverses opérations, en commençant par les épreuves de labourage et par le concours de moissonneuses-lieuses, qui se sont effectuées de la façon la plus satisfaisante.
A une heure et demie, M. le président et les membres du bureau du Comice agricole se réunissaient à la mairie où se trouvaient également M. Halliard, maire de Malesherbes ; M. Brégé, adjoint, et les membres du Conseil municipal. Bientôt le cortège, précédé des pompiers et de la fanfare de la ville, se dirigeait vers la gare, où
M. le sous-préfet Fradin de Linières ne tardait pas à arriver avec MM. Cochery père et fils ; Duplessis, professeur d'agriculture, etc.
Tandis que les courses de vélocipèdes, organisées par le club vélocipédique de Pithiviers, avec le concours de la Ville et du Comice, commençaient sur la route de Pithiviers, le cortège descendait vers la ville et se rendait sur le champ du concours.
L'exposition du Comice agricole était installée sur la belle et spacieuse place des écoles, au milieu de laquelle s'élève le monument à la mémoire du capitaine Lelièvre, le héros de Mazagran, qui vit le jour et termina sa carrière à Malesherbes.
Le vaste périmètre de cette place se trouvait complètement occupé par les machines, instruments et produits agricoles dont l'ensemble présentait un coup-d'œil des plus imposants.
Après la visite à l'exposition, le cortège officiel s'est rendu dans la salle de bal Tartinville, élégamment parée pour la distribution des récompenses.
Après une brillante ouverture exécutée par la fanfare de Malesherbes, qui s'est prodiguée pendant toute la fête, M. le sous-préfet de Pithiviers a pris, le premier, la parole. (… discours)
A sept heures, le banquet, fort bien servi par le Vatel de Malesherbes, M. Salle, maître de l'hôtel du Lion-d'Or, réunissait, sous une élégante tente dressée dans la vaste cour de l'hôtel, plus de 100 convives, qui ont fait honneur au menu, digne de Lucullus, soumis à leur dégustation.
Après le banquet, chacun s'apprêtait à jouir des splendeurs du feu d'artifice mais la pluie en avait décidé autrement, et l'on se contenta du reste des illuminations épargnées par l'averse, et de la retraite aux flambeaux, suivie par une foule considérable.
La fête s'est achevée gaiement par plusieurs bals publics prolongés jusqu’aux premières lueurs de l'aurore.

8 avril 1892 — Une cavalcade à Malesherbes
— La ville de Malesherbes organise pour le dimanche 24 avril une grande cavalcade de bienfaisance.
Nous pouvons affirmer à l'avance que cette fête obtiendra un grand succès.
Prochainement nous donnerons le programme.

23 mai 1894 — Un nouveau monument en hommage au Capitaine Lelièvre est inauguré au cimetière communal
Le monument du capitaine Lelièvre à Malesherbes
— La petite ville de Malesherbes était en fête, avant-hier dimanche 20 mai, à l'occasion de l'inauguration du monument élevé par les soins du « Souvenir français » en l'honneur du capitaine Lelièvre, le héros de Mazagran.
A la suite de son fait d'armes remarquable, Lelièvre fut nommé chef de bataillon au 1er régiment de ligne, à Oran. Cependant, peu après, pour des motifs qui sont restés ignorés, l'héroïque Lelièvre quitta l'armée, et il mourut presque dans l'oubli en 1851.
La cérémonie était présidée par M. Nyessen, fondateur du « Souvenir français », à qui étaient venues se joindre de nombreuses autorités civiles et militaires.
Après un banquet à la mairie, dans lequel M. Nyessen a rappelé le but que se proposait le « Souvenir français », et a porté un toast aux autorités présentes, à trois heures, le cortège a quitté la mairie et s'est dirigé vers le monument qui domine tout le cimetière. Les sapeurs-pompiers avec leur drapeau ouvraient la marche, suivis par la fanfare de Malesherbes.
Le « Souvenir français » avait envoyé une superbe couronne qui était portée derrière la fanfare.
Le monument se compose d'une colonne surmontée d'une urne funéraire. Au-dessous de cette urne se trouve l'une des épées d'honneur offertes au capitaine Lelièvre et sur la lame de laquelle on a gravé les noms des braves qui prirent part à la défense de Mazagran.
M. Nyessen a rappelé les douleurs de la patrie et la nécessité pour tous les Français de se réunir dans une pensée commune, le patriotisme « car, dit-il, la France a reçu une blessure qui n'est pas encore fermée. »
M. de Lévis-Mirepoix a célébré le culte du drapeau et celui de la France.
Après la cérémonie, le cortège s'est rendu à la mairie, où la municipalité a offert un vin d'honneur.

10 juin 1896 — Une plaque est apposée sur la façade de la maison natale du capitaine Lelièvre ; à cette occasion, il est décidé de réaliser une statue en bronze de celui-ci
— Dimanche dernier, on a évoqué, à Malesherbes, le glorieux souvenir de Mazagran. Le capitaine Lelièvre, le chef indomptable des cent vingt-six héros légendaires qui, quatre jours durant et quatre nuits, ont résisté aux assauts furieux de douze mille Arabes et les ont, finalement, obligés à battre en retraite, est, en effet, originaire de cette charmante petite ville du Loiret.
On sait que le capitaine Lelièvre, qui s'était retiré à Malesherbes, avec le grade de commandant, avait, de son vivant, vu s'élever dans sa ville natale un monument semblable à celui érigé à Mazagran. Depuis, la colonne qui surmontait ce monument a été renversée ; il n'en reste plus que le piédestal, ridiculement couronné de quelques boulets.
C'est à la place de ces attributs guerriers que les patriotes de la commune voudraient installer la statue de leur héroïque compatriote.
En attendant la statue, le souvenir français a inauguré la plaque avec cette inscription :
« Dans cette maison est né le 22 messidor an 8 (17 juillet 1800) Hilaire-Etienne Lelièvre, Capitaine de la 10e compagnie du 1er bataillon d'infanterie légère d'Afrique.
Enfants, saluez le héros de Mazagran ! »
Cette inauguration a donné lieu à une fête des plus réussies. Elle a commencé par un banquet de cent couverts que présidait M. Branet, sous-préfet de Pithiviers. A la table d'honneur avaient pris place à ses côtés MM. Brégé, maire ; Bonlieu et Poisson, conseillers d'arrondissement, le sculpteur Leroux, etc.
Après le banquet, devant la foule des habitants assemblés, les pompiers, la fanfare et le bataillon scolaire, groupés, le sous-préfet a fait au comité du Souvenir français de Malesherbes la remise de son drapeau.
Les enfants des écoles ont salué ce dernier d'un chœur de circonstance, et le cortège s'est mis en marche vers la maison natale du capitaine Lelièvre.
La journée s'est terminée par une « bière » d'honneur servie dans le grand salon de l'hôtel de ville. Les deux maquettes apportées par M. Leroux y étaient exposées. L'une représente Lelièvre dans le feu de l'action, le sabre haut ; l'autre le montre calme, froid, résolu, fouillant du regard la plaine où fourmillent les Arabes. Ces deux maquettes sont l'une et l’autre d'un très beau mouvement.
Un comité d'initiative va se former pour ouvrir une souscription en vue de l'érection d'une statue au héros de Mazagran.

Malesherbes - Fanfare de Malesherbes
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Concours musical et Inauguration de la statue en bronze du capitaine Lelièvre sur la place Mazagran le 29 mai 1898
19 mai1898 — Programme du concours musical et de l’inauguration de la statue Lelièvre
— Malesherbes. L'inauguration du monument élevé dans cette ville, à la mémoire du capitaine Lelièvre, le héros de Mazagran, sera présidée par M. Georges Cochery, député de l'arrondissement de Pithiviers, ministre des finances. Elle aura lieu le dimanche 29 mai, jour de la Pentecôte.
A cette occasion, la ville de Malesherbes a organisé un concours musical d'orphéons, harmonies et fanfares qui aura lieu le même jour et auquel de nombreuses sociétés ont adhéré.
Le jury sera présidé par M. Gillard, chef de la musique de l'Ecole d'artillerie d'Orléans.
Voici le programme des fêtes :
Le 28 mai, à 8 h. ½ du soir, grande retraite aux flambeaux par la fanfare de Malesherbes et la compagnie de sapeurs-pompiers.
Le 29 mai, à 9 heures du matin, réception des membres du jury à l'hôtel de ville. A 9 h. ½, concours de lecture à vue (à huis clos). A 10 heures, concours d'exécution. A 1 h. ½, concours d'honneur. (Les 1er et 2e groupes concourront dans la cour de l'école des garçons et les 3e et 4e groupes dans la cour de Me Vincent, notaire)
A 1 h. ½, sur la place de l'Hôtel-de-Ville, réunion de la municipalité, des membres du Comité d'organisation et des fonctionnaires, qui, accompagnés de la fanfare de Malesherbes et de la compagnie des sapeurs-pompiers, se rendront en corps à la gare pour recevoir les autorités.
A 3 heures, grand défilé de toutes les Sociétés.
A 4 heures, place Mazagran, inauguration du monument du capitaine Lelièvre.
A la levée du voile recouvrant la statue du héros de Mazagran, toutes les Sociétés ayant participé au concours joueront la Marseillaise. A la fin de la cérémonie, les mêmes sociétés exécuteront un morceau d'ensemble, œuvre de M. Charpagne, directeur de la fanfare de Malesherbes, dédié par lui au capitaine Lelièvre et intitulé : le Héros de Mazagran. M. Charpagne dirigera lui-même l'exécution de cet allegro militaire.
A 5 heures ½, distribution solennelle des prix.
A 7 heures, banquet. A 9 heures, grand feu d'artifice. Après le feu d'artifice, bal à grand orchestre.
Le lundi 30 mai, à 3 heures du soir, grandes courses vélocipédiques.
A 8 heures, place du Martroi, concert donné par la fanfare de Malesherbes.
Les marchands forains seront exempts des droits de place pendant ces jours de fêtes.

29 mai 1898 — Compte rendu de l’Inauguration du monument élevé à la mémoire du capitaine Lelièvre, sur la place Mazagran
— L’inauguration du monument élevé à la mémoire du capitaine Lelièvre, l'héroïque défenseur de Mazagran, a eu lieu aujourd'hui à Malesherbes.
La petite ville était toute pavoisée ; des arceaux de feuillages, des arcs de triomphe avaient été établis dans l'avenue de la Gare et dans les rues que doit suivre, pour se rendre à la mairie, le cortège des invités.
A quatre heures après-midi. M. Cochery, ministre des Finances, qui a accepté la présidence de la cérémonie, est reçu à la gare ainsi que Fousset, sénateur ; Bœgner, préfet du Loiret ; Bernard, sous-préfet de Pithiviers, par MM. Léopold Brégé, maire de Malesherbes, et Benoist, adjoint.
Un concours de musique ayant été organisé dans cette ville, les musiques et les orphéons, qui se sont rendus en très grand nombre à Malesherbes, défilent sur la place de la Mairie, à deux heures, se rendant à la gare pour recevoir le ministre, puis sur la place Lelièvre, où le monument, encore enveloppé de voile qui le dérobe aux curiosités du public, a été érigé.
Le concours a eu lieu avant le défilé, pendant qu'une foule énorme, venue de toutes les villes voisines, s’entassait dans les voies suivies par le cortège.
Les autorités se rendent sur la place Lelièvre où une estrade d'honneur a été préparée où prennent place tous les invités et notabilités.
C'est à cinq heures que le voile recouvrant la statue du capitaine Lelièvre a été retiré, aux acclamations de la foule. M. Cochery a pris alors la parole et a retracé la physionomie de cet héroïque soldat. (… discours)
Dans la soirée, un grand banquet a eu lieu sous la présidence de M. Cochery, pendant que la ville s'illuminait et que des bals s'organisaient dans tous les quartiers.
Le Ministre et les invités ont été, vers minuit, accompagnés à la gare par la municipalité de Malesherbes.
La statue du capitaine Lelièvre est due à M. Leroux, un artiste de haute valeur. Le héros de Mazagran est représenté debout, le sabre à la main, indiquant de la pointe de son arme, dans un beau mouvement de fierté et d'énergie, le sol qu'il s'agit de défendre.

Malesherbes - Statue du Capitaine Lelièvre — Place du Capitaine Lelièvre, statue et écoles
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22 septembre 1901 — Manœuvre régionale de compagnies de Sapeurs-pompiers sur la place Mazagran
— La manœuvre régionale de Malesherbes, organisée sous les auspices de l'Union départementale des sapeurs-pompiers du Loiret, aura lieu le dimanche 22 septembre.
Toutes les compagnies du canton se préparent à aller cueillir des lauriers et à recevoir l'accueil le plus cordial de la municipalité de Malesherbes et le plus fraternel de sa compagnie de sapeurs-pompiers.
Le programme suivant est définitivement arrêté entre la municipalité et l'Union :
Samedi 21 septembre à 8 heures du soir, grande retraite aux flambeaux par la fanfare et la compagnie des sapeurs-pompiers.
Dimanche 22 septembre, à 9 h. ½, dans une des salles de l'hôtel de ville, interrogatoire des officiers, sous-officiers et infirmiers ;
A midi, place de l'Hôtel-de-Ville, revue des compagnies et inspection du matériel et de la tenue ; défilé, avec le concours de la fanfare, à travers les principales rues de la ville ;
A 1 h. ½, place Mazagran, manœuvres ;
A 4 h. ½, à l'hôtel de ville, distribution des récompenses, sous la présidence de M. Brégé, maire de Malesherbes.
A 5 heures, à l'hôtel de ville, pose d'une plaque commémorative, offerte par le Souvenir français, en l'honneur des soldats du canton morts sous les drapeaux depuis 1870 ;
A 6 heures, concert par la fanfare ;
A 8 heures, retraite aux flambeaux par la compagnie des sapeurs-pompiers.
Grand bal, salle Milérioux.

24 septembre 1905 — La place Mazagran toujours consacrée au concours agricole que M. Charpagne et sa fanfare accompagnent ; le banquet final se déroule à l’hôtel de l’Ecu de France.
— Le concours agricole de Malesherbes. La fête commença le matin par un concours de charrues-semoirs. Inutile de dire qu'il attira de nombreux spectateurs.
L'après-midi il y avait foule sur la place Mazagran au milieu de laquelle s'élève la statue du capitaine Lelièvre.
On y voyait une exposition de machines agricoles aussi perfectionnées qu'élégantes. Il nous fallut les admirer toutes, l'examen en étant, d'ailleurs, aussi captivant qu'instructif.
Le palmarès qu'on lira demain résumera éloquemment le compte-rendu que nous pourrions faire de notre promenade à travers cette curieuse exposition.
Dans la cour des écoles – à deux pas de la place Mazagran – se trouvait l’exposition horticole précédant l'exposition des fruits, légumes, etc., installée dans la salle.
A quatre heures moins un quart, le public était admis. Et chacun put, enfin, contempler à son aise. Il y en avait pour tous les goûts. La décoration de la salle était d'un goût parfait.
A cinq heures, dans la salle du théâtre, distribution des récompenses. M. Gallot, conseiller de préfecture du Loiret, présidait.
Derrière l'estrade édifiée tout au fond s'était placée la fanfare de Malesherbes que dirige M. Charpagne.
M. Gallot a pris la parole pour excuser d'abord M. le préfet (?) qui n'a pu se rendre (?) lui-même (?) à Malesherbes, malgré son désir d'assister à cette belle manifestation agricole et horticole.
De quel préfet parlait M. Gallot ? Il paraît que c'était du préfet du Loiret, en chair et en os.
M. Gallot est sorti, émerveillé, de sa visite aux diverses expositions. (… discours)
Lecture fut ensuite donnée du palmarès.
A sept heures, banquet à l'hôtel de l'Ecu ou plutôt, pour être exact, dans la cour dudit hôtel, sous une tente. Il réunissait quatre-vingt-dix convives. Il était présidé par M. Gallot, qui avait à sa droite, M. Brégé, maire de Malesherbes etc… Le menu était abondant, savoureux et fort bien servi.
On sortait de table à neuf heures et demie, cependant que la musique du manège de chevaux de bois installé sur la place du Martroi attaquait la « Valse bleue ».
Nous noterons que le feu d’artifice, les illuminations, le bal furent très brillants et nous remercierons, à notre tour et en terminant, les habitants de Malesherbes de leur bonne hospitalité.

Malesherbes - Hôtel du Lion d'Or rue Neuve (rue de la République) — Hôtel de l'Ecu de France, place du Martroi
(Immanquablement, les comices agricoles et les fêtes de Malesherbes se terminent soit au Lion d’Or, soit à l’Ecu de France)
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Concours musical de Malesherbes du 18 août 1907
21 mai 1907 — Annonce du concours musical pour le 18 août
Sous le haut patronage de l'Association artistique des jurés orphéoniques et sous les auspices de la municipalité, la ville de Malesherbes organise, avec la collaboration du commerce et des sociétés locales, un concours de musiques, d'harmonie, fanfares, trompettes et trompes de chasse, qui aura lieu le dimanche 18 août 1907.
Cette solennité comprendra : 1° un concours de lecture à vue ; 2° un concours d'exécution : 3° un concours d'honneur ; 4° un défilé obligatoire pour toutes les sociétés.
Une division de classement sera formée pour les Sociétés n'ayant jamais concouru.
Les récompenses consisteront en médailles, palmes et couronnes de vermeil, objets d'art et primes en espèces. Une somme de 600 francs sera distribuée en primes en espèces et affectée aux premiers prix du concours d’honneur, dans chaque groupe.
La liste des adhésions sera close le 15 juin.
Malesherbes, admirablement situé dans la vallée de l'Essonne, et sur les confins de la forêt de Fontainebleau, à 75 kilomètres de Paris, gare de Lyon, avec son service de grande banlieue depuis le 1er mai, assurera aux Sociétés et aux voyageurs qui, à cette époque, sont très nombreux dans cette charmante localité, les moyens les plus faciles de communications.
Toutes les correspondances doivent être adressées à M. Charpagne, secrétaire général du concours, à Malesherbes.

16 août 1907 — Programme du concours musical
Malesherbes. Comme nous l'avons déjà dit, un grand concours musical d’harmonies, symphonies, fanfares, trompettes, trompes de chasse, tambours et clairons, organisé par les commerçants el les Sociétés de la ville, sous les auspices de la municipalité, aura lieu les 18 et 19 août prochain. En voici le programme :
Samedi 17 août, à 9 heures du soir, grande retraite aux flambeaux, par la fanfare de Malesherbes et la compagnie de sapeurs-pompiers.
Dimanche 18 août, à 9 h. du matin, réception des membres du jury à l'hôtel de ville.
A 10 heures, à huis clos, concours de lecture à vue.
A 11 heures, concours d'exécution.
Président du jury (harmonies et fanfares), M. Adolphe Porthéault, officier d'Académie, premier grand prix du Conservatoire ; président du jury (trompettes, trompes, tambours et clairons), M. Ch. Gourdin, officier d'Académie, membre de la Société des auteurs et compositeurs de musique, tambour-major de la Légion de la garde républicaine.
A 2 h. ½ du soir, concours d'honneur.
A 5 heures, grand défilé par toutes les sociétés, à la suite duquel exécution de « Malesherbes », morceau d'ensemble exécuté par toutes les Sociétés réunies (700 exécutants, sous la direction de l'auteur, M. Ch. Gourdin, tambour-major de la Garde républicaine.
A 6 heures du soir, place du Capitaine Lelièvre, distribution solennelle des récompenses.
A 7 heures du soir, banquet offert à MM. les membres du jury.
A 9 heures du soir, grand feu d'artifice, place du Capitaine-Lelièvre.
A 10 heures, grands bals.
Lundi 19 août, dans l'après-midi, continuation de la fête, jeux divers.
Rappelons que la Compagnie d'Orléans prolongera jusqu' à Orléans, les 18 et 19 août, le train qui part de
Malesherbes à minuit 25.

Malesherbes - Concours musical de Malesherbes 18 août 1907 : Décorations rue de l’Eglise Saint-Martin — Distribution des récompenses place capitaine Lelièvre
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3 octobre 1910 — Inauguration du service des eaux (remis à plus tard en raison de l’absence d’une pompe) et de l’agrandissement du groupe scolaire de la place Mazagran
— Les fêtes de Malesherbes. Malesherbes devait inaugurer, hier dimanche, un service des eaux, un groupe scolaire et fêter la réunion annuelle de la Société d'agriculture de l'arrondissement de Pithiviers. Or, du service des eaux, on n'a rien inauguré du tout, et pour cause.
Les canalisations sont posées et les bornes-fontaines aussi, mais la pompe qui doit servir à monter l’eau n'est pas encore arrivée à Malesherbes, les pièces principales étant encore égarées dans les gares des chemins de fer.
Quant au groupe scolaire, il existe depuis longtemps, mais on l'a agrandi de quelques classes et ce sont ces nouvelles classes que l'on a bénies laïquement bien entendu.
Enfin, le concours de la Société d'agriculture de l'arrondissement de Pithiviers passait au dernier plan. Son exposition, contrairement aux habitudes, était insignifiante et digne à peine de figurer à côté de celle que fit,
à Beaugency, la Société d'encouragement à l'agriculture, à la viticulture et aux rubans multicolores de l'arrondissement d'Orléans.
On a inauguré cependant, mais c'était une inauguration politique : il s'agissait, surtout de fêter la grande victoire républicaine du nouveau conseiller général du canton de Malesherbes.
Et c'est uniquement pour cela que M. Cochery, le grand argentier de notre République sérénissime, a quitté ses préoccupations financières de tous ordres et le doux farniente du château de Lisledon.

23 septembre 1923 — Programme du Concours agricole de Malesherbes. Concert de la société de trompettes « La Mazagran »
— Malesherbes. Le concours agricole, organisé par la Société d’agriculture et d’horticulture de l’arrondissement de Pithiviers et la ville de Malesherbes, aura lieu les samedi 22 et dimanche 23 septembre, à Malesherbes, sous la présidence de M. le préfet du Loiret.
Voici le programme des fêtes :
Samedi 22 septembre, à 20 h 30, retraite aux flambeaux par les sociétés de la ville.
Dimanche 23 septembre, à 9 heures, réunion des commissions à l'hôtel de ville.
A 9 h. 15, fonctionnement des commissions.
A 11 heures, remise des rapports des commissions.
A 11 h. 30, réception officielle à l’hôtel de ville.
A 12 heures précises, banquet à l'Hôtel de Ville. Les inscriptions sont reçues à la mairie jusqu’au 20 septembre. Prix : 15 francs.
A la suite du banquet, visite officielle de l'exposition et concert par la Société des trompettes « La Mazagran »
A 16 h. 30, salle Carrier, lecture du palmarès et distribution des récompenses sous la présidence de M. le Préfet du Loiret.
A 17 h. 30, place de l’Hôtel-de-Ville, concert par la Fanfare.
A 21 heures, feu d'artifice place des Ecoles. Fête foraine.

29 juin 1925 — Festival musical organisé avec la Société Musicale et La Mazagran
— La société des commerçants de Malesherbes, avec le concours de la Société Musicale et de la société de trompettes « La Mazagran », organise un festival régional, ouvert aux harmonies, fanfares et trompettes, fixé au dimanche 16 août.
Une prime fixe de 7 fr. par membre présent sera allouée aux sociétés participantes ; en outre, il sera attribué les primes de participation : 1ère prime, 200 fr., 2e 175.fr., 3e 150 fr., 4e 125 fr., 5e 100 fr., 6e 75 fr.. par la voie du sort.
Le programme comprend : 1° défilé ; 2° exécution du morceau d'ensemble suivie des auditions données par les sociétés aux emplacements prévus ; 3° tirage et paiement des primes.
Les adhésions à ce festival seront reçues jusqu'au 20 juillet, dernier délai, par le secrétaire général de la société des commerçants, place du Martroi.

Malesherbes - La Mazagran, société de trompettes de Malesherbes — Place Mazagran, les écoles et statue du capitaine Lelièvre
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11 mai 1930 — Inauguration du kiosque à musique de Malesherbes
— Malesherbes. Inauguration du kiosque à musique. Elle aura lieu dimanche 11 mai, sous la présidence de M. Chevrier, député-maire. A 14 h. 30, place de l'Hôtel-de-Ville, formation du cortège ; défilé.
A 15 h. 15, place du Capitaine-Lelièvre, inauguration du kiosque et remise à la ville. A 16 h., au kiosque, concerts par la Société musicale et la Société de trompettes La Mazagran.
A 17 h. 30, défilé, retour à l'Hôtel de Ville, dislocation. A 19 h., hôtel de l’Ecu, banquet amical.
A 21 heures, salle Artois, grand bal.

22 mai 1932 — Fête des anciens coloniaux à Malesherbes ; concert de la Société Musicale, place Mazagran
— Malesherbes. Anciens coloniaux. La fête annuelle des Anciens Coloniaux aura lieu le dimanche 22 mai, à Malesherbes, avec le concours de la Société Musicale.
Le programme comporte : Réunion à 10 h. 45 (carrefour de la Petite-Vertu), réception des Coloniaux et des membres honoraires des cantons voisins par leurs camarades du canton de Malesherbes.
A 11 heures, défilé du cortège (arrêt au monument des morts pour la France et au monument du Capitaine Lelièvre).
A 11 h. 15, réception à l'hôtel de ville par la municipalité.
A 11 h. 30, assemblée générale, salle des réunions publiques, à l'hôtel de ville.
A 12 h. 30, banquet par souscription (Hôtel du Lion-d'Or) sous la présidence de M. Chevrier, député, maire de Malesherbes.
A 14 h. 30, concert vocal dans la salle du banquet.
A 17 h. 30, concert par la Société musicale de Malesherbes (place Mazagran).
A 21 h. 30, bal à grand orchestre (salle Artois)

Grand concours de musique à l’occasion de l’inauguration du nouvel Hôtel des Postes, 19 au 21 août 1933
11 août 1933 — La Fanfare de Pithiviers se prépare pour le concours de Malesherbes
— Fanfare de Pithiviers. Avant leur participation au Concours de Malesherbes, les musiciens et les tambours et clairons de la Compagnie des sapeurs-pompiers, donneront un concert, au kiosque, le vendredi 18 août, à 21 h. ¼. Les personnes désirant déjeuner avec les musiciens, lors du concours de Malesherbes, sont priées de se faite inscrire chez M. Paty, trésorier.
19 au 21 août 1933 — Programme de l’inauguration du nouvel Hôtel des Postes et du Grand concours de musique. Deux concerts sont prévus sur le tout nouveau Kiosque à musique de la place Mazagran
— Les samedi 19, dimanche 20 et lundi 21 août, la ville de Malesherbes sera en fête. Voici le programme des différentes manifestations qui auront lieu durant ces trois jours :
Samedi 19 août : retraite aux flambeaux à 21 heures.
Dimanche 20 août, 8 heures 30, réception des membres du jury à l’hôtel de ville. — 9 heures, concours de lecture à vue. — 9 heures 30, concours d’exécution. — 11 heures, réception à l’hôtel de ville, de M. le Ministre des P.T.T., du Préfet du Loiret, des personnalités officielles et des membres du jury. Vin d’honneur.
11 heures 30, inauguration du nouvel hôtel des Postes rue de la République par M. Laurent Eynac, accompagné des personnalités officielles.
12 heures, concerts place du Martroi et place de l’Hôtel de Ville.
12 heures 30, grand banquet officiel par souscription, sous la présidence de M. Laurent Eynac.
14 heures, concerts place de la Gare, place de la Petite-Vertu, place de l’Hôtel de ville, place du Martroi.
15 heures, au Kiosque à musique place Mazagran, concert.
16 heures, école maternelle, grand concert de gala. — 17 heures, grand défilé. — 17 heures 45, place du Martroi, morceaux d’ensemble.
Le soir, attractions, fête foraine, illuminations, bal de nuit.
Lundi 21 août, 11 heures, place de l’Hôtel de ville, apéritif-concert. — 11 heures 30, place du Martroi, apéritif-concert. — 15 heures, jeux divers, place du Martroi. — 15 heures 30, place de l’Hôtel de ville, distribution de bonbons aux enfants.
16 heures, au Kiosque à musique place Mazagran, grand concert, continuation de la fête foraine.
21 août 1933 — Compte rendu de l’inauguration de l’Hôtel des Postes, place de la République
Les fêtes de Malesherbes. A 11 heures, à l'hôtel de ville, dont l'entrée et le vestibule sont garnis de verdure, M. Laurent-Eynac, ministre des P.T.T., qu'accompagnent MM. Frot, ministre de la Marine marchande, venu comme député ; Donon, sénateur ; Gallouédec, Cabanis, Morin, Tinet, Perronnet, conseillers généraux, etc., sont accueillis sur le perron de l'édifice par M. Chevrier, député-maire, cependant que tonne la Marseillaise.
M. le ministre, et tous les officiels signent le livre d'or et l'on passe dans la salle voisine pour le vin d'honneur.
Un cortège se forme ensuite il se rend, d'abord au monument aux morts où trois gerbes de fleurs sont déposées sur son socle.
Et nous voici à l'hôtel des postes qui va être inauguré. On fait un tour dans les salles spacieuses, fort bien éclairées. Une nouvelle gerbe de fleurs est offerte à M. le Ministre des P.T.T. MM. Fougeron, directeur départemental des P.T.T., et M. Madelon, inspecteur du Service technique, font les honneurs de la maison avec la directrice Mme Pidault.
A l’entrée, face à la rue où la foule s'est assemblée, M. Chevrier fait l'historique du nouvel hôtel des postes.
L’inauguration est finie ; du bout de la rue de la République, en cortège, descendent les humoristes de la commune libre de Puteaux, qu'accompagne sa société de trompettes.
Le cortège officiel lui emboîte le pas et nous voici place du Martroi où a lieu la présentation. M. Chevrier prononce un discours où l'humour tient une grande place. M. Plat, maire de la commune libre, lui répond sur un ton plus officiel. Et la réception se termine par des embrassades. M. Chevrier a fort à faire avec toutes les dames qui ont arboré le chapeau Directoire.
Le banquet a lieu dans la grande salle de l'hôtel de l’Ecu de France. M Laurent-Eynac le préside. Le menu est excellent et les 125 convives y font honneur.
Dans la matinée, avaient eu lieu dans différentes salles, les divers concours, auxquels prirent part les sociétés engagées.
Après le banquet, on entendit sur divers points de la ville, des concerts par ces mêmes sociétés ; on se porta surtout en foule à 1’école maternelle où se tenait un superbe concert de gala offert par l'harmonie renommée Hutchinson, composée de 75 exécutants, sous la direction de M. Roger Boquet.
Enfin, un grand défilé à travers la ville se rendit place du Martroi où furent exécutés trois morceaux d'ensemble et la « Marseillaise ».
A 18 heures, fut donnée la lecture du palmarès auquel participa : l’Harmonie des Etablissements Kuhlmann ; la Fanfare de Pithiviers ; Le Rappel Melunois ; la Société musicale de Saint-Romain ; la Lyre Paroissienne de Grande-Paroisse ; la Fanfare de Quincy-Voisins ; la Commune de Puteaux ; le Garde-à-vous de Lagny ; le Réveil de Griselles ; la Clique des sapeurs-pompiers de Pithiviers.

Malesherbes - Hôtel des Postes, rue de la République — Place du Capitaine Lelièvre et Kiosque à musique
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18 août 1934 — Fête patronale de Malesherbes ; grand gymkana place Mazagran
— Malesherbes. Fête patronale. Dimanche 19 août grande journée touristique automobile et motocycliste organisée par la municipalité et la Ligue des commerçants, sous le patronage de « Paris-Soir ».
Concours d'élégance (coupe de « Paris-Soir »). Gymkana (nombreux prix).
Programmes des Fêtes. – Samedi 18 août, à 21 heures, retraite aux flambeaux par le corps des sapeurs-pompiers, la Société musicale et la Société de trompettes La Mazagran.
Dimanche 19 août, à 10 h. 30, arrivée des concurrents du Rallye-Promenade.
A 11 heures, place du Martroi : Concours d'élégance, doté de la Coupe de « Paris-Soir », ouvert à toutes les voitures inscrites. Concert par la Société musicale.
A 11 h. 30 : Réception par la Municipalité à l'Hôtel de ville. Vin d'honneur.
A 14 h. 30 : Défilé des concurrents.
A 15 heures, place Mazagran : Grand Gymkana doté de nombreux prix, ouvert à toutes les voitures et motos inscrites. Prix d'entrée : 3 fr. ; enfants, 1 fr.
A 17 h. 30 : Distribution des récompenses place de l'Hôtel-de-ville.
Lundi 20 août : à 14 h. 30, place de l’Hôtel-de-ville, rassemblement et départ pour les jeux, avec le concours de la Société de trompettes « La Mazagran ».
Sur les différentes places de la ville : Mât de cocagne, pêche à la ligne, ciseaux, course en sacs, etc.
A 17 h. 30, place du Martroi : Concert par la Société de trompettes La Mazagran.
Pendant les trois jours : Fête foraine, attractions, tirs, bal, etc.

Malesherbes - Place du Capitaine Lelièvre, kiosque à musique et exercices de gymnastique des enfants (Un spectateur ou un ouvrier, monté au moyen d’une échelle, est installé sur la toiture du kiosque) — Vue Aérienne, place Mazagran, kiosque à musique et écoles
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Formation musicale active à Malesherbes en 1909 :
Fanfare de Malesherbes, créée en 1872, président C. Combe, direction Charpagne, 35 exécutants.

(1) Alphonse Gabriel, vicomte d'Aboville (1818-1898), propriétaire du château de Rouville à Malesherbes, ayant fait une requête auprès de la Préfecture du Loiret, concernant les dépenses de l’instruction primaire votées par le conseil municipal de Malesherbes, voit sa demande rejetée.
D’Aboville s’étant pourvu devant le Conseil d’Etat, le ministre de l’Intérieur rejette à son tour les prétentions dudit d’Aboville le 30 mai 1861, considérant que la commune de Malesherbes,
étant engagée pour de longues années au payement des dépenses de construction de la maison d'école et de la salle d'asile, ne peut disposer de l’excédent budgétaire de 4.000 francs constaté pour l’exercice 1860, cet excédent, n’étant pas libre entre ses mains, est absorbé chaque année pour cet emploi.

(2) A défaut d’autres éléments probants, nous avons fixé la date de construction du kiosque à musique, par rapport, d’une part, à la seule carte postale représentant ledit kiosque, due à l’éditeur L. Lenormand d’Orléans, dont les clichés datent de cette période, et d’autre part, en raison de l’absence de mention de ce kiosque lors du concert donné le 22 mai 1932 sur la place Mazagran par la Société musicale de Malesherbes.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

MALO-LES-BAINS - Le Kiosque de musique et la Plage
(NORD)

En 1860, Rosendaël est distrait des communes de Coudekerque-Branche et de Téteghem, pour être érigé en commune à part entière. Sur la partie bordant la mer du Nord, le long des dunes, un groupe de propriétaires fonciers décide de faire édifier un Casino, emmenés par Eugène Colibert (1832-1900) architecte chargé de sa réalisation. L’établissement appelé Casino de la Villa des Dunes est inauguré le 23 août 1868. (voir ici article du 1er septembre 1868 d’Henri de Suckau relatant cette inauguration)
Dès l’année suivante, les créanciers de Colibert sont emmenés à l'audience des criées de Dunkerque du 9 juillet 1869, et sont contraints de céder Casino et terrain pour 88.000 francs à MM. Roubier et Delattre.
Le conflit de 1870 ne fait pas les affaires des nouveaux propriétaires qui voient leur établissement occupé par les militaires en 1871 ; aussi, le 10 mai 1872, ceux-ci sont amenés à le remettre en vente dès le 10 mai 1872, avec une mise à prix de 3.000 francs, au tribunal civil de Dunkerque.

Malo les Bains - Le Casino — Annonce adjudication du Casino pour le 10 mai 1872, journal le Figaro 2 mai
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De par la loi n° 23990 du 21 juillet 1891, la section de bord de mer dite du Casino, est soustraite de la commune de Rosendaël, pour former la nouvelle commune de Malo-les-Bains, dont l’attribution du nom est due à l’un des propriétaires, Gaspard Malo père (1804-1884), qui y avait acquis, le 11 février 1858, auprès de la ville de Dunkerque, 641 hectares de dunes situées sur le hameau de Visschermoëre, moyennant 40.000 francs, terrains qu’il fera niveler pour les céder par lots afin d’y faire édifier des chalets et villas en bois.
Comme conditions de cette indépendance malouine, Gaspard Malo fils (1842-1887) s’est engagé, en date des 27 et 29 septembre 1887, à
abandonner à la commune de Malo-les-Bains, les terrains nécessaires à la construction de la mairie et des écoles de cette commune, ainsi que les chemins qui y existent et qui lui appartiennent ; en outre, l’Association de l'église des bains de mer de Dunkerque qui est propriétaire de la Chapelle Notre-Dame du Sacré-Cœur située sur la section du Casino, place Turenne, accepte, par délibération du 17 septembre 1887, de céder gratuitement à la commune, ladite chapelle ainsi que les terrains qui l’entourent.

Plan de Malo-les-Bains en 1894
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Plan de Malo-les-Bains, quartier Digue plage et casino en 1894
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Après avoir appartenu successivement à divers propriétaires, le Casino est repris par les frères Grorod qui le cèdent en 1898 à Annet Monnet. Celui-ci le revend à la municipalité malouine pour 550.000 francs par suite du vote du conseil municipal du 16 mars 1900 ; Annet Monnet reste cependant locataire dudit casino devenu municipal, après avoir signé un bail d’une durée de treize ans.
Durant toutes les années qui précèdent, de multiples aménagements et installations sont effectués au-devant et aux alentours du Casino, permettant d’accueillir les milliers de touristes fréquentant cette station balnéaire : construction de la digue promenade le long du littoral en 1880-1881 (en 1894, cette digue est longue de sept cents mètres et large de vingt mètres), de logettes le long du casino, établissement de baraques et de kiosques sur la plage, locations de cabines roulantes tractées par des chevaux.

Malo-les-Bains - La plage et le casino — Concert au Kiosque à musique démontable de la plage, face au Casino
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Afin d’agrémenter le séjour des vacanciers et autres promeneurs, la municipalité organise chaque saison un festival musical permanent auquel participent, à tour de rôle, des dizaines de phalanges musicales venues de toute la France. Les concerts ont lieu selon les mois, soit quotidiennement, soir les samedis et dimanches lors de la saison balnéaire, et se déroulent dès les années 1880 sur la plage puis sur la digue-promenade face au casino.
En 1889, un
Kiosque à musique démontable, avec couverture en toile, y est aménagé. Au moins quatre modèles différents de Kiosques à musique vont ainsi se succéder et drainer les foules de mélomanes ou de curieux.

MALO-LES-BAINS - Le Kiosque de musique sur la plage
Malo-les-Bains - Le Kiosque de musique sur la plage (1902).jpg
Malo-les-Bains - Le Kiosque de musique sur la plage (1902).jpg (193.57 Kio) Vu 7855 fois
publié par Jean-Marc

En 1901, la digue est élargie, permettant d’aménager, devant le casino, une large terrasse au centre de laquelle vont être construits les Kiosques à musique successifs. Le premier Kiosque à musique « en dur » y est édifié en 1904 : de forme octogonale, son soubassement tout comme sa rambarde sont en bois et sa toiture est en toile, tendue à l’aide de huit mâts.
Alors qu’une rotonde est construite au-devant du Casino, inaugurée le 4 août 1907, une grande galerie, couverte et vitrée, formant un angle droit, est édifiée sur la partie ouest et nord de la plage, face à ladite rotonde et à son casino. Le kiosque à musique se trouve ainsi situé au centre de ce nouvel aménagement. Lors des concerts, les spectateurs sont installés en vis-à-vis du kiosque, tout au long de cette galerie vitrée, se trouvant ainsi protégés des vents de sable récurrents à cet emplacement.
En 1921, un nouveau
Kiosque à musique, se substituant à l’ancien, est édifié par l’architecte municipal de Malo-les-Bains, Jules Potier (1872-1926). Toujours octogonal avec un soubassement en bois, cet édicule possède à présent une toiture recouverte en tuiles, surmontée d’un clocheton ; sa structure porteuse ainsi que sa balustrade sont en bois.

Malo-les-Bains - Kiosque à musique démontable de la plage, galeries couvertes et vitrées — Le Kiosque à musique « en dur »
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En 1934, le Kiosque à musique de la Digue est supprimé par la municipalité malouine pour des raisons inconnues, et, à son emplacement, il est décidé d’édifier un monument en hommage à Georges Guynemer (1894-1917), disparu au combat, après son dernier envol effectué le 11 septembre 1917 à partir de Saint-Pol-sur-Mer, près de Malo-les-Bains.
Le sculpteur Pierre Stenne (1893-1967) est chargé de la réalisation d’une statue en bronze de l’aviateur, campée sur un socle monumental en staff. Cette œuvre est inaugurée le 19 août 1934,
installée provisoirement entre la Rotonde et le Casino où se trouvait le kiosque à musique, dans l’attente d’une installation prévue sur la digue de l’avenue de la Mer une fois que celle-ci sera mise en état. Le 13 janvier 1935, ce monument n’est qu’un amas de décombres, rongé par les embruns de la mer du Nord ; les débris du bronze de Guynemer sont réunis et stockés dans un hangar en vue de sa reconstitution.
Une nouvelle inauguration définitive, avec un monument construit en « dur » a lieu le 11 septembre 1938, date anniversaire du dernier envol de Guynemer. Le monument est en partie détruit en mai 1941, lors du conflit ; la statue de bronze sera toutefois démontée et récupérée ; tout d’abord installée dans la cour d’honneur de l’Hôtel de Ville, elle sera remontée, en 1989, sur un nouveau support en granit, rue des Chantiers de France.

Malo-les-Bains - Emplacement, sur la digue, où sera édifié le second monument Guynemer en 1938 — Monument Georges Guynemer de 1938
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Dès sa suppression en 1934, le kiosque à musique de la digue est remplacé par un nouvel édicule en bois, démontable, placé près du monument Guynemer provisoire. Ce Kiosque est encore présent et attesté dans les années qui suivent jusqu’en 1938.

Le 2 juin 1940, c’en ait fini du Casino de Malo-les-Bains : des bombes incendiaires provoquent l’effondrement de sa toiture. Sur ses ruines, l’amiral allemand Friedrich Frisius installe un bunker.
Tout comme Dunkerque, Malo-les-Bains est évacué de ses habitants, puis détruit et quasiment anéanti lors des bombardements alliés de novembre 1944 au 8 mai 1945.

Malo-les-Bains - La plage, la digue et ce qu'il reste du casino en 1945
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Après-guerre, la municipalité procède à la reconstruction de la digue et, dès 1948, fait édifier un innommable « casino-entrepôt » sur la plage. Celui-ci laisse place à un nouvel édifice casinotier en 1961, qui lui non plus ne casse pas trois pattes à un canard. Ce bâtiment est dû à l’architecte Raymond Lopez (1904-1966).
Le 17 décembre 1969, la commune de Malo-les-Bains est absorbée par la puissante ville de Dunkerque qui, continuant ses emplettes, s’empare de Rosendaël le 1er janvier 1972.
Festivals permanents et concerts ont bien définitivement disparu sur la digue malouine.
Kiosque supprimé.

voir ici ►la Digue et la Plage de Malo-les-Bains sans kiosque aujourd’hui.

MALO-LES-BAINS - Le Kiosque de musique et la Plage
Malo-les-Bains - Le Kiosque de musique et la plage (1922).jpg
Malo-les-Bains - Le Kiosque de musique et la plage (1922).jpg (233.76 Kio) Vu 7855 fois
publié par Jean-Marc

11 août 1877 — La terrasse du Casino de Rosendaël, futur Malo-les-Bains, sert de lieu de concert
— Cette année, le Casino de Rosendaël-lès-Dunkerque, cette charmante station balnéaire si appréciée des amateurs des plages du Nord, attire une foule élégante et distinguée. Les étages supérieurs ont été convertis en un hôtel confortable, dont tous les appartements jouissent d‘une vue splendide, celle de la mer qui baigne ses fondations, et dont l’horizon est sans limites ; la salle de bal a été agrandie par une annexe en terrasse, abritée contre le soleil, et qui sert de lieu de concert et de promenoir ; si l'on ajoute à ces attraits l'immensité de la plage, sa situation sanitaire par excellence, la sécurité qu'elle offre, le sable doux et fin qui la recouvre, on comprendra qu’une future rivale d'Ostende vient de se créer, qui permettra aux familles françaises de trouver dans leur pays les charmes qui les attirait trop souvent à l‘étranger. Nous prédisons un grand avenir au Rosendaël.

Malo-les-Bains - Le Casino et les Logettes — La Plage et le Casino
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8 juillet 1879 — Les baigneurs du casino sont conviés à la chasse aux lapins
— La patrie de Jean Bart possède à ses portes, à Rosendaël-lès-Dunkerque, un établissement de bains de premier ordre, que nous ne pouvons nous dispenser de signaler. Le Casino-Hôtel de Rosendaël est ouvert depuis le 1er juillet. Cet hôtel est entouré d’un magnifique bois de 600 hectares, où les lapins et les perdreaux pullulent. La chasse dans une station de bains est chose rare ; eh bien ! c’est cette chose rare que le Casino-Hôtel offre à ceux de ses hôtes qui désireront se livrer à cette noble distraction qu'on appelle la chasse. Passer de l’exercice de la natation aux exercices cynégétiques, c'est un rêve réalisé seulement à Dunkerque. On connait la magnifique plage de cette partie de notre côte. Un sable fin remplace les raboteux galets de la plupart des plages de la côte ouest, et la terrasse du Casino-Hôtel est située sur cette plage même.
Les distractions sont aussi des plus variées. Chaque jour a son programme spécial ; de sorte que les parents et les enfants y trouvent pleine et entière satisfaction.

2 septembre 1893 — Avant qu’un kiosque à musique ne soit édifié sur la digue, des concerts se déroulent également au Kursaal, non loin du casino
— La Musique des Canonniers sédentaires se rendra dimanche 3 septembre, à Malo-les-Bains, pour y donner un grand concert au Kursaal, à 3 heures ½ du soir.
Le départ aura lieu dimanche 3 septembre, par le train de 10 h. 10, pour permettre aux musiciens de remplir leur devoir d'électeurs.

17 mai 1894 — Cavalcade de Malo-les-Bains
— La cavalcade organisée par la Société des fêtes de Malo-les-Bains avait attiré beaucoup de monde dans cette charmante commune.
Le cortège était composé de la façon suivante : 1° gardes françaises ; 2° tambours et trompettes ; 3° Fanfare de Malo-les-Bains ; 4° groupes de la Société des fêtes : 1er, pêcheurs et pêcheuses ; 2e, le Triomphe de Neptune (char) ; 5° groupe de la Société des XX : Louis XIV et sa suite, après la bataille des Dunes ; 6° char de la Saint-Martin ; 7° char de la Mer ; 8° musique et gardes françaises.
La fête, favorisée par un beau soleil, a obtenu le plus grand succès.


Affiches publicitaires pour la Plage et le Casino de Malo-les-Bains
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20 août 1897 — La musique des Canonniers sédentaires de Lille en concert devant le casino et place Turenne
— Ainsi que nous l'avons déjà dit plusieurs fois, la musique des Canonniers sédentaires de Lille a été invitée par la municipalité de Dunkerque à donner un concert mardi, à 11 heures du matin, sur le kiosque élevé à Malo-les-Bains, place Turenne. Voici le programme de ce concert ;
Huldigungs, marche (Wagner). — Ouverture de Jubel (Weber). — Masillia, solo de clarinette, exécuté par M.
Muylaert (Kakosky). — Grande fantaisie originale (Delanoy). — Mascarade (Lacome).
Un second concert sera donné en face du Casino, à 4 heures du soir, par l'excellente phalange. En voici également le programme : Sous la tente (Leroux). — La vie d'artiste (J. Strauss). — Vallis-Aurrea (J. Jaubert). — Jolicta (Kakosky). — Marche cosaque (G. Parès).
Solistes : MM. Oyer, Pierrez, Muylaert, Aldebert, Masurel, Herfort, Baguéle, Paringaux.


21 août 1898 — Concerts de la Grande Harmonie des Mines de Liévin à Malo-les-Bains
— La célèbre société, la Grande Harmonie des Mines de Liévin, donne dimanche prochain, 21 août, deux grands concerts à Malo-les-Bains.
Successivement au concours de Reims en division d’excellence, au concours d’Amiens, elle a battu les plus fortes sociétés du Nord et de la Belgique. Malgré la présence, dans ces concours, de deux redoutables sociétés, Mariemont et Montceau les Mines, elle obtenait brillamment le grand prix international à l’unanimité.
Les deux concerts auront lieu le premier à midi place Turenne et le second à cinq heures sur la Digue.


21 mars 1900 — La municipalité malouine acquiert le Casino de Malo-les-Bains
— Le Casino de Malo-les-Bains. Dans sa séance de vendredi, le Conseil municipal de Malo-les-Bains a décidé l'acquisition du Casino de la ville moyennant une somme de 550.000 francs.
Le Casino a été loué pour une période de 13 ans à M. Monnet.


Quelques concerts devant le Kursaal proche du Casino
2 septembre 1900 — Malo-les-Bains. Dimanche 2 septembre, à midi, place du Kursaal, concert par la Fanfare du Centre de Roubaix, 65 exécutants. Programme : 1. Le R.C.R. (A. Duhamel). — 2. Sevillia (Montagne). — 3. Welminok (Montagne). — 4. Rosinette (X...). — 5. Le Rêve du Berger (Van Paeck).
8 septembre 1901 — Malo-les-Bains. Dimanche 8 septembre 1901, à midi, place du Kursaal, concert par la Lyre ouvrière d'Onnaing. En voici le programme : Le Luron, pas redoublé (Vanremoortel). — Souvenir d'Offenbach (Offenbach). — Gavotte Watteau (Wettge). — Polka pour deux cornets (X...).
A 4 heures, avenue du Kursaal, concert par la Fanfare de Vermelles : 1. Allegro. — 2. Colomba, ouverture. — 3. Le Baptême d'une poupée, fantaisie. — 4. Perlette, polka pour bugle.


Malo-les-Bains - Concert sur la place du Kursaal — Le Casino
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12 avril 1903 — Chaque année, un festival musical permanent, doté de primes est organisé à Malo-les-Bains
— Festival permanent à Malo-les-Bains du 31 mai au 20 septembre 1903. La ville de Malo-les-Bains qui possède la plage la plus spacieuse et la plus confortable du littoral, organise un grand festival international permanent du 31 mai au 20 septembre 1903, accessible à toutes les sociétés d'harmonie, fanfares, orphéons, symphonies, trompettes et trompes de chasse, avec faculté, pour chaque société, de choisir le jour qui lui conviendra le mieux.

14 juin 1903 — Concert de la chorale d’Aubers sur « un des kiosques » à musique de Malo-les-Bains
— Aubers. La chorale l'Union républicaine se rendra au festival de Malo-les-Bains, le dimanche 28 juin.
Elle exécutera sur un des kiosques de la ville les morceaux suivants : Marche gantoise. — Le Départ des bergers. — Vive la Russie ! Vive la France ! — La Chanson des meuniers. — Ce que l'on entend dans la forêt.


13 août 1904 — Carnaval et concerts à Malo-les-Bains
— Les fêtes de Malo-les-Bains. Le samedi 13 août commenceront, à Malo-les-Bains, les fêtes du carnaval d'été. On signale tout d'abord l'arrivée du roi Carnaval II, qui sera conduit en musique à l'Hôtel de-Ville.
Le dimanche, une grande cavalcade monstre, avec la participation des diverses sociétés de Malo, parcourra la ville et la plage.
L'Harmonie municipale de Compiègne donnera un grand concert.


23 février 1906 — Le festival estival permanent et annuel dure plus de cinq mois
— Festival permanent à Malo-les-Bains (Nord) 15 avril au 30 septembre 1906 La municipalité de Malo-les-Bains organise un festival permanent qui aura lieu du 15 avril au 30 septembre 1906.
Les sociétés qui veulent adhérer au festival permanent qu'organise la ville de Malo pour la saison 1906 peuvent s'adresser à M. Dubouchet, chef de musique.
Etant donnée la réputation qu'a la ville de Malo de bien faire les choses et surtout d'accueillir avec empressement les sociétés étrangères, on peut dire que des centaines de musiques prendront part à ces fêtes musicales, dont nous aurons l'occasion de reparler


29 juillet 1906 — Les concerts se succèdent, tantôt sur la digue, tantôt place Turenne
— Malo-les-Bains. Journée du dimanche 29 juillet : Continuation du festival permanent. Concerts :
1° A midi, sur la digue, par la Chorale patoisante « Les Boute en train », de Loos-lez-Lille.
2° A 4 heures, sur la digue, par la Fanfare d'Andeville (Oise).
3° A 4 heures et demie, place Turenne, par la Fanfare « La Liberté », de Wargnies-le-Grand (Nord).
4° A 5 heures et demie, même place, par la Fanfare « La Libérale », d'Hornaing (Nord).
Journée du lundi 30 juillet : A 4 heures, sur la digue, concert par la Fanfare d'Andeville (Oise).


24 août 1906 — Concert sur la digue de Malo-les-Bains
— Dimanche a eu lieu, à 5 heures du soir, sur la digue de Malo-les-Bains, le concert donné par la Musique municipale d'Anzin, sous la direction de M. Ch. Bruneau.
Cette excellente musique exécuta, aux applaudissements d'une nombreuse assistance, quelques morceaux, parmi lesquels il faut citer : La Mazurka du Ballet de la Source, de Delibes, et une valse de Turine : T'en souviens-tu ?


Malo-les-Bains - Le kiosque à musique et la Rotonde — Kiosque sur la digue de mer
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12 juillet 1910 — Adolphe Geeraert, maire de Malo-les-Bains, tente vainement de faire fermer le casino
— Le maire de Malo fait fermer le casino. Une vive effervescence régnait, samedi soir, au Casino de Malo-les-Bains. Le maire, à la suite du refus de M. Monnet, directeur de cet établissement, de se soumettre aux règlements municipaux sur les théâtres, salles de spectacles, pour assurer l'ordre, la sécurité et la salubrité publique, refus qui lui a valu plusieurs contraventions, a, par arrêté en date du 7 juillet, approuvé le jour même par le sous-préfet de Dunkerque, ordonné la fermeture jusqu'à nouvel ordre de la salle de spectacle du Casino de Malo.
Le soir, M. le commissaire de police, chargé de faire respecter l'arrêté de M. Geeraert, fit poster les agents à l'entrée de la salle de spectacle. M. Monnet déclara alors qu'il prenait la responsabilité de tout et fit entrer le public, malgré la police, impuissante à faire respecter l'ordre donné.
Me Goethebeun, huissier à Dunkerque, a protesté par acte, contre l'arrêté de M. le Dr Geeraert, maire de Malo. L'arrêté, dit-il, est illégal et son client en poursuivra l'annulation devant la juridiction compétente.
Il a remis à chaque garde un exploit, dans lequel il est dit qu'en exécutant l'arrêté illégal du maire, ils commettent eux-mêmes une illégalité qui engage leur responsabilité personnelle que le requérant se réserve de poursuivre pour le préjudice moral et pécunier que lui causent ces agissements.
De nombreuses personnes ont pris part à la discussion qui s'est engagée entre l'autorité et le directeur du Casino.
Une pétition couverte de nombreuses signatures a été dressée par des habitants de la commune et par des personnes en villégiature à Malo. Cette pétition demande l'annulation de l'arrêté du maire.
De son côté, le directeur du Casino a adressé une lettre de protestation à M. le sous-préfet.
Dimanche, aucun incident ne s’est produit.


13 au 16 août 1910 — Festival musical à Malo-les-Bains où 24 phalanges musicales se succèdent
— Voici le programme des fêtes de Malo-les-Bains :
Samedi 13 août, à 8 heures et demie du soir, retraite aux flambeaux.
Dimanche 14 août à 10 heures, place Turenne, concerts par l'Orphéon « La Concorde », de Vendin-le-Vieil ; la Chorale « La Cécilienne linselloise », de Linselles (Nord) ; la Chorale « La Cécilia », de Marles-les-Mines.
A 11 heures, sur la digue, par la Musique municipale d'Annappes (Nord) ; l'Union chorale d'Hellemmes-Lille (Nord).
A 11 heures, place du Kursaal, par la Fanfare des Trompettes de Saint-Omer ; l'Harmonie libre de Saint-Leu (Seine-et-Oise).
A 4 heures, place Turenne, par la Fanfare libre de Fouquières-lez-Lens ; la Fanfare municipale de Tully (Somme) ; l'Harmonie libre de Créteil (Seine).
A 4 heures, sur la digue, par la Symphonie de Châlons-sur-Marne ; l'Harmonie municipale de Beauval (Somme) ; la Musique de Châlons-sur-Marne.
A 4 heures, place du Kursaal, par la Fanfare « La Persévérante » de Jouarre (Seine-et-Marne) ; la Fanfare des trompettes de Pérenchies ; la Fanfare de Montargis (Loiret).
Le soir, à 9 heures, place Turenne, bal avec illuminations électriques Pax et Sylva.
Lundi 15 août, à midi, sur la digue, concert par l'Harmonie municipale de Beauval (Somme).
A 4 heures, place Turenne, concerts par la Symphonie de Châlons-sur-Marne ; l'Orphéon municipal de Montereau (Seine-et-Marne) : la Musique municipale de Châlons-sur-Marne.
A 4 heures et demie, sur la Digue, concert par la Fanfare municipale de Courcelles-lez-Lens,
A 9 heures du soir, place Turenne, concert par l'Harmonie libre de Créteil (Seine).
Mardi 16 août, concerts : à 4 heures, sur la Digue par l'Harmonie libre de Créteil (Seine).
A 4 heures, place Turenne, par l'Orphéon municipal de Montereau.


MALO-LES-BAINS - La Plage à l'Heure de la Musique
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publié par Jean-Marc

28 août 1910 — Concert de la Fanfare municipale de Fouquières-lez-Lens sur la digue-promenade
— Malo-les-Bains. Le dimanche 28 août A quatre heures et demie, sur la digue-promenade, concert par la Fanfare municipale de Fouquières-lez-Lens (Pas-de-Calais). Programme : 1. Hymen-Cortège, marche (Contreur). — 2. Les Martyres, fantaisie (Dufayel). — 3. Franche amitié, fantaisie (Martin). — 4. Bélisario, fantaisie (Dufayel). — 5. Fauvette et Mésange, polka (Redonto).

27 novembre 1910 — Afin de protéger le petit jardin qui entoure le kiosque à musique des bourrasques de sable, Adolphe Geeraert fait installer une « haute palissade faite de vieilles planches et de vieux madriers »
— Malo-les-Bains. Manque de prévoyance. Le Maire de Malo vient de doter la plage d’une construction la plus affreuse qu'on puisse rêver. Il a fait élever à l'Est de la galerie couverte toute une haute palissade faite de vieilles planches et de vieux madriers, dans le but de protéger le petit jardin qui entoure le kiosque, des avalanches de sable que le vent ne lui épargne pas. L'intention est très honorable, mais les moyens sont pitoyables, car cette construction primitive est d'un laid...
Certes, il importe de protéger la galerie qui est, après tout, un ornement de la plage, le seul peut être ; mais il était possible de s'y prendre autrement. Ceux qui en ont eu l'idée et qui en ont tracé les plans auraient dû prévoir les dommages que devait causer le vent d’Est.
Ce n'est pas un mystère pour quiconque habite Malo, que ce vent là est le plus à redouter pendant l'hiver. Il ne fallait donc pas, comme on l’a fait, lui réserver ses grandes entrées.
Et puis que de frais inutiles depuis que la galerie est construite, que de dépenses n'eut-on pas pu éviter avec un peu de prévoyance ! Malheureusement, on manque beaucoup de cette qualité là à la Mairie de Malo.
N'eut-il pas été plus simple et plus économique de surmonter le petit mur circulaire d'une grille très claire, aux montants très solides, puis d'adapter à cette grille des volets mobiles, faciles à enlever et à replacer, en moins d'une heure, les jours mêmes de mauvais temps !


Malo-les-Bains - La digue, le kiosque — Le Casino et la plage, le kiosque à musique
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7 juillet 1912 — Concerts des fanfares de Saméon et de Thèzy-Climont sur la digue-promenade
— Malo-les-Bains. Concerts du dimanche 7 Juillet 1912, à 4 heures, sur la digue-promenade :
par la Fanfare de Saméon (Nord). Programme : 1. Marche de Concert, X. — 2, Confiance, ouverture, Volke. — 3. Jeanne, mazurka, Levesque. — 4. L’Etoile d’or, fantaisie, Hemmerlé. — 5. Caline, valse, Turine.
par la Fanfare de Thèzy-Climont (Somme). Programme : l. La Princesse d’Elide. — 2. Etoile d’or. — 3. Belzébut. — 4. Palmes d’or. — 5. Une équipe du régent.


28 juillet 1912 — Concerts sur la Digue-Promenade
— Malo-les-Bains. Dimanche 28 Juillet, concerts sur la Digue promenade :
1. A 11 heures ½, concerts par la Fanfare de Flines les Montagnes (36 exécutants). Programme : 1. Palmes et couronnes, fantaisie. Rajus. — 2. Tancrède, fantaisie. Rossini. — 3. Diana, mazurka. A. Van den Berghe. — 4. Fantaisie dramatique. B. Salion. — 5. Gitana, pot-pourri, Balfa.
2. A 4 heures, par la Fanfare L’Union des Trompettes de Saint-Amand-les-Eaux (Nord), 35 exécutants. Programme : 1. 8e Train. Desachy. — 2. Le Chausseur, allegro, Desachy. — 3. Mireille. Desachy. — 4. La Casbah, allegro, Desachy.
3. A 5 heures, par la Musique Municipale de Roncq (Nord), 50 exécutants. Programme : 1. Marche des Mousquetaires, allegro. E. Levêque. — 2. Poète et Paysan, ouverture. Suppé. — 3. Brillante, polka pour clarinette, Blémant. — 4. Une larme, mazurka., Baston. — 5. Les Postillons, galop. Mougeot.

11 août 1912 — Concerts sur la Digue de Malo-les-Bains
— Malo-les-Bains. Dimanche 11 août, Concerts sur la Digue,
1° à 11 h. ½, par la Fanfare L’Avenir de Loos, 45 exécutants. Programme : 1. Gourko, marche, Joubert. — 2. Le Voyage en Chine, fantaisie. Bazin. — 3. Palmina, valse, Bosc. — 4. Quand l'oiseau chante, Tagliafico. — 5. Frères d’armes, polka pour 2 pistons, Kessel.
2° à 4 heures, par la Fanfare Les Amis Réunis de Saint-Omer, 30 exécutants. Programme : 1. Faidherbe, marche Wittmann. — 2. Ouverture militaire, Coutellier. — 3. Fête Joyeuse, fantaisie, Soyer. — 4. Fleurs d’automne, fantaisie. Montagne. — 5. L’Ile fleurie, valse, Bidaine.
3° à 5 heures, par la Fanfare libre d’Avesnes-les-Aubert, 49 exécutants. Programme : l. Les cadets de Russie, Sellenick. — 2. La Liberté, ouverture. Rousseau. — 3. Souvenir d'Espagne, boléro, Ryembault. — 4. La Poupée de Nuremberg. Adam. — 5. Berceuse, valse de concert. De Waele.


1er septembre 1912 — Chaque dimanche est une débauche de musiques devant le casino
— Concerts du dimanche 1er septembre 1912. Digue-Promenade de Malo-les-Bains
A 11 heures ½, par la Chorale « les Intimes » de Marcq-en-Bareul, 30 exécutants. Programme : l. Les pêcheurs napolitains. — 2. La Charmille. — 3. Le drapeau tricolore. — 4. La patrouille. — 5. Les fils de la Gaule.
A 4 heures, par l’Union Chorale de Lille, 35 exécutants. Programme : 1. Le songe d'une nuit d’été, Ambroise. — 2. Hymne à la nuit, Laurent de Rillé. — 3. Les vignerons, Laurent de Rillé. — 4. Le voyage en Chine, Bazin. — 5. Sous la feuillée, Dard.
A 5 heures, par la Fanfare de Wasquehal, 70 exécutants. Programme : 1. La victoire ou la mort, allégro, sur des airs patriotiques, (avec tambours et clairons). Chomel. — 2. La confiance, ouverture, Vanremoortel. — 3. Gracieux sourire, mazurka, Furgeot. — 4. Fête joyeuse, fantaisie, Soyer. — 5. Le tour du monde, mosaïque sur des airs nationaux, Kling. — 6. La veuve Joyeuse, valse sur l‘opérette de Frantz Lehar.

14 et 15 août 1913 — La dernière saison de concerts, complète, avant l’interruption de plus de 5 ans due au conflit
— Malo-les-Bains. Jeudi 14 août, sur la Digue-Promenade, à 4 h. du soir, concert par la Fanfare municipale de Joué-les-Tours (Indre-et-Loire). Programme : 1. Marche des petits nosgiens. — 2. La fille du Tambour-Major. — 3. Mosaïque sur un chef-d'œuvre classique. — 4. La soixantaine. — 5. Baptême d'une poupée.
Vendredi 15 août, concerts :
1° par la Fanfare Les Amis Réunis d'Aix-en-Othe (Aube). Programme : 1. Allegro, X. — 2. Ouverture française. Reynaud. — 3. Soleil d’Espagne, fantaisie. Kelsen. — 4. Marche de concert, Mornay. — 5. Ondée, valse. Sciupi.
2° par la Fanfare municipale de Fenain (Nord). Programme : 1. Salut à notre bannière, Polus. — 2. L’Amitié, ouverture. Vandenbors. — 3. Catharina. — 4. La Fée des alpes, ouverture, Bauwens. — 5. L‘Aéroplane, schottisch. Vitte.
3° par la Fanfare municipale de Cire-les-Mello (Oise). Programme : 1. Allegro militaire, X. — 2. La fée des muses, ouverture, Kelsen. — 3. Brassée de roses, grande valse. Allier. — 4. Mon village, fantaisie. Coquelet. — 5. Sylviane, fantaisie, Labole. — 6. Excelsior, marche cortège. Adroit.
4° par la Fanfare municipale La Liévinoise de Lievin (Pas de Calais). Programme : l. Le Parisien, allegro, G. Allier. — 2. Persévérance, fantaisie. Deneufbourg. — 3. Joyeuse fanfare, Lardeur. — 4. Jeunesse, fantaisie. J. Martin. — 5. Chien de temps, polka pour piston.
5° par la Fanfare municipale d'Etréaupont (Aisne). Programme : 1. Bon accueil, pas redoublé, Furgeot. — 2. Graziella, fantaisie, Andrieu. — 3. Souvenir des Pyrénées, mazurka. — 4. La Saint-Hubert, fantaisie, G. Parès. — 5. Valse des chasseurs. Flamant.
6° par la Fanfare municipale de Balagny-sur-Thérain (Oise). Programme : 1. Le Nivernais, allegro, P. Kelsen. — 2. Primavera, ouverture. Wettge. — 3. 1ère Grande Marche Triomphale. — 4. Impressions fantaisistes. Villermin. — 5. Ballet des cloches de Corneville.

16 février 1914 — Le festival prévu du 12 avril au 4 octobre 1914 sera malheureusement écourté par le conflit
— Malo-les-Bains. — La municipalité de cette jolie station balnéaire maritime organise, comme les années précédentes, un festival permanent qui aura lieu du dimanche de Pâques. 12 avril prochain, au dimanche 4 octobre 1914.
Il y aura cinq mille francs de primes. Le festival comprendra les dimanches, jours fériés et jours ordinaires.
Pour tous renseignements, s'adresser au secrétaire du festival permanent, Victor Dubouchet, à l'hôtel de ville de Malo-les-Bains.

Malo-les-Bains - Le Casino, le Kiosque à musique et la digue
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28 août 1921 — Le festival permanent annuel reprend à la sortie de la guerre
— Les Fêtes de Malo-les-Bains. — Dimanche 28 août, concerts sur la Digue-Promenade.
1°. A 4 heures, par l'Orphéon des Mines d'Aniche (70 exécutants). Président : M. Paul Poteau, Directeur : M. Michel Nicolas. Programme : 1. — Le Lever, Jouret. — 2. La Légende du Gui, Paliard. — 3. Le Tyrol, Ambroise Thomas. — 4. La Bière. Vassour.
2°. — A 5 heures, par l'Orchestre Symphonique des Mines d'Aniche (40 exécutants). Président M. Coquerienx, Directeur : M. Michel. Programme : 1. Marche Tartare, Louis Ganne. — 2. — Ouverture légère, Luigini. — 3. Faust (sélection) Gounod. — 4. La voix des Cloches, Luigini. — 5. Phi-Phi, fantaisie, Christine


Adolphe Geeraert qui a rempli les fonctions de maire durant trente ans, avait probablement une dent contre les pianos et autres épinettes ! Lors de la dernière année de son mandat, il fait adopter par l’assemblée et le sénat une loi taxant lesdits instruments (outre l’instauration de divers autres impôts sur les propriétés bâties et locaux professionnels), sous le prétexte que les droits sur les boissons hygiéniques ont été supprimés. François Truffault dans son film « Tirez sur le pianiste ! » se serait-il inspiré ce fait divers ?
1er janvier 1922 — La ville de Malo-les-Bains est autorisée à établir à son profit, à partir du 1er janvier 1922 une taxe sur les pianos et autres instruments à clavier, les phonographes et autres instruments analogues, assise et perçue suivant les règles applicables à la taxe sur les billards publics et privés.
Elle est calculée à raison de 25 francs par piano ou autre instrument à clavier, et de 15 francs par phonographe ou instrument analogue.
La taxe est doublée pour les instruments utilisés par des établissements commerciaux, ainsi que pour les pianos automatiques, et elle est réduite de moitié pour les pianos ordinaires exclusivement affectés à l'enseignement de la musique.
Sont exempts de la taxe : les instruments utilisés à l'occasion de l'exercice public d'un culte religieux ; les instruments appartenant à la Ville et utilisés dans un but d'intérêt général ; les instruments possédés en magasin par les fabricants et marchands d’instruments de musique et destinés à la vente.


20 août 1922 — Chaque année, des concours de sable très prisés sont organisés sur la plage de Malo-les-Bains, tandis que la Musique municipale de Victor Dubouchet « joue de belles polkas »
— En arrivant ce matin à Malo-les-Bains, nous avons appris que le nombre des inscriptions pour notre concours de sable dépassait 500.
En présence de ce chiffre impressionnant, nous avons demandé au « Grand Echo du Nord » de bien vouloir, comme l'année dernière, doubler le nombre des prix à attribuer.
Notre journal n'a pas hésité à nous télégraphier son accord et, de son côté, le Comité d'initiative, que préside avec dévouement et compétence M. Alfred Picart, mit à notre disposition une quantité de prix telle que nous avons pu faire beaucoup d'heureux. (M. Potié, directeur du café des Arcades, a offert 50 francs).
Dès 14 heures, l'immense plage de Malo offrait un curieux spectacle. Deux enceintes, délimitant chacune des catégories, avaient été prévues de chaque côté du kiosque improvisé où, sous la direction brillante de M. Dubouchet, la Musique municipale de Malo joua de belles polkas. (C'est M. Schipman, le nouveau maire de Malo, qui avait gracieusement offert aux organisateurs de la fête de prêter le concours de sa musique).
Sous la large banderole qui annonçait, en claquant au vent, nos épreuves enfantines, une foule grouillante, multicolore et animée d'enfants portant seaux, pelles et râteaux, attendait le signal. Tout à coup, comme des moineaux qui prennent leur volée, tous se précipitèrent vers l'emplacement réservé et se mirent au travail.
Des villages en miniature s'édifièrent, des mosquées élevèrent au ciel leurs minarets pointus, des forts arrondirent leurs tours, des lions prirent des poses hiératiques, des serpents et des crocodiles s'allongèrent.
Les jurés eurent fort à faire : ils travaillèrent trois bonnes heures à visiter les travaux exécutés et mirent autant de temps pour opérer un classement irréprochable.

Malo-les-Bains - La plage et le casino — Préparation pour le concours de sable
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9 septembre 1923 — La Fanfare de Fives en concert sur le Kiosque de la Digue
— La Fanfare de Fives à Malo. A la demande de la ville de Malo, l'excellente fanfare de Fives, directeur M. Massart, se fera entendre dimanche prochain 9 septembre, sur le kiosque de la Digue, face au casino, de 16 h. 30 à 18 heures.
Le programme intéressant ci-après sera interprété : 1. Le coquet, allegro, C. Bourgeois ; 2. Firenza, fantaisie-ouverture, G. Allier ; 3. Ballet de Coppelia, L. Delibes ; 4. Lutèce, ouverture, Andrieu ; 5. Madeleine, polka pour piston, Alex. Petit ; soliste : Eugène Hersin ; 6. Fragments de l'Arlésienne (Bizet), arrangé par L. Christol, a) Prélude ; b) Menuet ; c) Entr'acte et final.

28 et 29 juin 1924 — Les fêtes à Malo-les-Bains : retraite aux flambeaux et concert sur le kiosque de la digue
— Samedi 28 juin, à 21 heures, grande retraite aux flambeaux. Itinéraire : place de l’Hôtel-de-Ville, rues du Général-Hoche, des Poilus, avenue du Kursaal, avenue About, rues de Flandre, Gambetta, place de la Société-des-Nations, avenues Lemaire, Adolphe-Geeraert, Faidherbe, place Turenne, avenue Gaspard Malo, rue de l'Hôtel-de-Ville, place de l'Hôtel-de-Ville.
Dimanche 29, à 16 h. 30, sur le kiosque de la Digue, concert par la Fanfare « Union Musicale » de Dohem (Pas-de-Calais). Président, M Louis Rogez ; directeur, M. Eusèbe Canlère. Programme : 1. La Mouette, fantaisie, De Mine. — 2. Hidalgo, morceau de genre, Mougeot. — 3. Stella, ouverture, Blémant. — 4. Charmante valse, Sciupé. — 5. Souvenir de Printemps, Bonjean.

1er septembre 1926 — La Musique du Centre lilloise donne son concert annuel sur le kiosque de la digue
— Lille, Musique du Centre. Favorisée par une journée splendide et répondant à l'appel que lui avait adressé 1a Municipalité, notre Société s'est rendue dimanche à Malo-les-Bains, pour y donner le concert annuel, au kiosque de la Digue.
Journée heureuse s'il en fut et dont tous nos musiciens se souviendront.
Dès leur arrivée, la plupart se sont livrés aux joies de la baignade, jusqu'à l'heure du déjeuner. Un banquet de 127 couverts réunissait ensuite en l'Hôtel de l'Hirondelle, musiciens et amis.
A quatre heures commença le concert dont nous avons déjà donné le programme, et c'est au milieu des applaudissements sympathiques d'une affluence considérable que se termina la Marche Romaine, dernier morceau du programme brillamment enlevé par les 78 exécutants.
Nos concitoyens ont laissé à Malo, par leur exécution magnifique et leur tenue parfaite, un excellent souvenir dont nous les félicitons.

24 septembre 1926 — Le cheval des cabines de Malo-les-Bains débité à la boucherie
— Le cheval des cabines de Malo-les-Bains. Les baigneurs de Malo-les-Bains avaient leur cabine traînée jusqu’à la mer par un vieux cheval, auquel ils apportaient du sucre et des friandises.
Ils ne se doutaient pas que le pauvre animal vivait les derniers jours de son existence : le concessionnaire qui employait ses ultimes forces à ce travail de traction l'avait revendu d'avance à un boucher qui devait en prendre livraison le 4 septembre. Cette année, l'été se prolongeant, on s'est baigné jusqu'au 20 septembre. Le cheval des cabines a donc eu une quinzaine de plus à vivre. Heureusement que ce détail n'était pas connu, car bien des gens auraient été attristés en pensant qu'ils étaient menés au bain par un condamné à mort.

Malo-les-Bains - L'heure du Bain — Les Cabines à marée montante
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26 juin 1927 — La revue « Viens voir la déesse » interdite de représentation au Casino de Malo-les-Bains
— Le 26 juin dernier, les spectateurs du Casino de Malo-les-Bains, notamment ceux qui avaient auprès d'eux leurs enfants, s'indignèrent de la crudité de certaines chansons au programme et du décolleté outrageux qui caractérisait la revue Viens voir la déesse. Plusieurs même, quittèrent la salle ou ne revinrent pas après le second acte.
Vers 18 heures, c'est à dire avant même la fin du spectacle, M. Schipman, maire de Malo-les-Bains, qui se trouvait dans la salle, avait signé l'arrêté suivant qui s'accompagnait d'une lettre explicative.
Dans cette lettre adressée aux directeurs du Casino, le maire de Malo-les-Bains rappelait que le Casino doit être une salle de spectacle pour les familles et qu'il serait contraire aux intérêts de la ville et de la plage de renouveler des exhibitions semblables.
Voici le texte de l'arrêté pris par Ferdinand Schipman :
Article 1er. — Est interdite la représentation de la revue Viens voir la déesse, revue en trois actes de André Delivert, actuellement donnée au Casino municipal.
Art. 2. — Le présent arrêté sera immédiatement exécutoire ; il sera notifié d'urgence à MM. les directeurs du Casino municipal.
Art. 3. — M. le commissaire de police est chargé de l'exécution du présent arrêté.
Fait en mairie à Malo-les-Bains, le 26 juin 1927. Le Maire, Ferdinand Schipman.

7 juillet 1928 — L’Orphéon municipal mixte lillois donne un concert sur le Kiosque à musique dit de la Rotonde sur la digue
— A l'Orphéon municipal mixte. — Dimanche dernier, 1er juillet, l'Orphéon municipal mixte faisait son voyage annuel en participant au Festival permanent de Malo-les-Bains.
Partis de Lille, à 6 h. 42, les excursionnistes, au nombre de 90, arrivèrent à Malo vers 9 heures. Le soleil bouda toute la matinée, mais daigna quand même accorder ses rayons bienfaisants lorsque l' « Hymne au Soleil », de A. Chapuis, eut été exécuté sur le kiosque de « La Rotonde », face au Casino, par l'Orphéon mixte qui chanta ensuite d'une façon impeccable, quatre grands chœurs produisant une énorme impression sur le public assistant à ce concert, lequel ne ménagea, pas ses chaleureux applaudissements pour cette magnifique exécution. Un délégué de l'Administration municipale de Malo vint sur le kiosque féliciter directeur et sociétaires de leur belle tenue et de leur admirable interprétation.
Après ce concert, un dîner de famille réunissait orphéonistes, amis et invités. La plus franche gaieté, la meilleure amitié, empreintes de la plus parfaite correction, ne cessèrent de régner.

11 août 1928 — Les sauteries en maillot de bain sont interdites sur la plage de Malo-les-Bains
— On ne dansera pas en maillot à Malo-les-Bains. Tout comme cela se pratique sur certaines plages de haute mondanité, un établissement de la plage de Malo-les-Bains avait décidé d'organiser une sauterie en maillot de bain.
Quelques danses devaient être jouées à l'intention des amateurs se présentant dans ce costume sommaire et le jazz-band de l'endroit devait accompagner les danseurs jusqu'à la mer, où un « plongeon final » devait terminer la petite fête.
M. le maire de Malo-les-Bains a estimé qu'une telle attraction était incompatible avec le caractère familial de notre plage et il rappelle qu'il a pris, il y a quelques jours seulement, un arrêté interdisant l'exhibition des baigneurs en maillot et recommandant le port du peignoir à ceux qui se trouvent dans l'obligation de traverser la plage ou la digue.
Et voilà pourquoi on ne dansera pas en maillot à Malo-les-Bains ; cette nouveauté trop audacieuse sera laissée aux stations balnéaires dont la clientèle se recrute principalement parmi les artistes en renom et les snobs plus ou moins blasés.

Malo-les-Bains - Concerts sur le Kiosque de musique
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17 août 1931 — La Fanfare Municipale d’Haubourdin fait sa virée à Malo-les-Bains et donne un concert sur le kiosque de la digue
— Un joyeux brouhaha animait samedi, vers 5 h. 30, la place de la Gare d’Haubourdin. Joyeux les membres de la Fanfare municipale s'y étaient donné rendez-vous pour se diriger sur Lille et de là vers Malo.
Dès 9 h. 30, ils débarquèrent à Dunkerque et se rendirent à l'hôtel Floréal, qui devait les abriter, en jouant de vibrants pas redoublés.
Midi les vit au kiosque de la Digue, où un succès mérité leur fut ménagé, grâce à leurs exécutions données avec art et brio. Mlle Gisèle Fleury, à l'issue du concert félicita M. Bonduau, leur talentueux chef et leur offrit une gerbe.
Après le concert, le repas réunit les membres de la Fanfare à Floréal, puis, chacun, selon ses sympathies, visita la plage, les docks, Dunkerque et ses cales, le phare, etc...
D'aucuns sont restés, qui jouiront deux journées des brises marines, d'autres sont rentrés, mais tous sont enchantés de leur excursion.

3 août 1933 — L’Union musicale de Séclin sur le kiosque de la digue
— L'Union musicale de Séclin participera le dimanche 6 août courant, au festival permanent de Malo-les-Bains. Elle exécutera un concert, à 12 heures, sur le kiosque de la plage, face au Casino. Elle invite cordialement ses membres honoraires qui seront en déplacement, à Malo, le 6 août, à assister nombreux à cette exécution.

3 septembre 1933 — Un concert magistral de la philharmonie d’Ascq à Malo-les-Bains
— Dimanche 3 septembre, la Philharmonie s'est rendue en excursion à Malo, et a obtenu un grand succès au festival permanent. De nombreux membres honoraires et souscripteurs avaient tenu à accompagner les musiciens.
Dès leur arrivée à Dunkerque, à 9 h. du matin, une gerbe de fleurs fut déposée au monument des fusiliers marins.
Puis la Philharmonie traversa la ville en exécutant de vibrants pas redoublés et en répandant, dans les rues, la plus franche gaieté.
Les Ascquois et Ascquoises se livrèrent ensuite aux plaisirs de la plage et se retrouvèrent à 13 heures, à l'Hôtel Floréal, pour l'apéritif, qui fut suivi d'un excellent déjeuner auquel assistaient 70 convives.
A 16 heures, sous l'habile direction de son chef M. Charles Libre, et de son sous-chef, M. Henri Vandamme, la musique d'Ascq donna sur la digue, un concert magistralement exécuté au milieu d'une foule considérable de spectateurs.
« Les Saltimbanques », « La Danse persane », et la « Chanson des Nids », furent particulièrement appréciés et valurent des félicitations aux directeurs et aux exécutants de la part du président du Comité du Festival.
Après le concert les excursionnistes passèrent une soirée des plus agréables au bord de la mer et revinrent à Lille, à l'heure de l'ouverture de la braderie.


Malo-les-Bains - Le Casino, la digue et le Kiosque à musique — Le Casino et le Kiosque à musique
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1er juin 1934 — Le Kiosque à musique de la digue-promenade est supprimé pour laisser la place à un monument réalisé en plâtre en homme à Charles Guynemer
— Le monument à Charles Guynemer. C'est à Malo-les-Bains que sera érigé le monument à la gloire de Guynemer. Le monument sera élevé sur la digue-promenade, sur une avancée aménagée dans le prolongement de l'Avenue de la Mer. En attendant que cette partie de la digue soit en complet état de réfection et d'amélioration, le monument serait provisoirement placé entre le Casino et la Rotonde, où se trouvait le kiosque à musique.
Ajoutons que le maire de Malo-les-Bains a, en même temps, promis d'organiser aux frais de la ville, toutes les festivités qui accompagneront la cérémonie d'inauguration.


19 août 1934 — Inauguration du monument Guynemer devant la digue promenade, face au casino
— Le 19 août a eu lieu à Malo-les-Bains l'inauguration du monument Guynemer, sous la présidence du général Denain, ministre de l'Air, qui avait atterri dans la matinée à Saint-Inglevert.
Le Ministre, qui fut accueilli par les autorités à son arrivée à Malo-les-Bains, passa en revue les troupes, à 15 heures, en présence d'une foule énorme.
Plusieurs discours furent prononcés par MM. Drion, président du comité d'érection ; Schipman, maire de Malo-les-Bains ; le colonel Brocard, ancien commandant de l'escadrille des Cigognes ; le général Donnay de Casteau, représentant le gouvernement belge et par le général Denain, Ministre de l'Air.
Au cours de l'inauguration, plusieurs escadrilles sillonnèrent le ciel et à 16 h. 35, cette émouvante cérémonie prenait fin.


Malo-les-Bains - Monument Guynemer sur la digue — La Digue (cliché Carpostale, Cparama)
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26 août 1934 — L’Harmonie municipale de Lambersart donne un concert sur le kiosque la digue de Malo-les-Bains
— Harmonie municipale de Lambersart. — C'est dimanche 26 que cette belle phalange artistique se fera entendre à midi, sous la direction de son chef, M. Paul Devise, sur le kiosque de la Digue de mer, à Malo-les-Bains.
Le rendez-vous est fixé à 6 h. 30, au siège rue de l'Eglise, à Canteleu. Départ à 7 h.
Un casse-croûte aura lieu à Cassel.


7 décembre 1934 — Un arrêté est pris à Malo-les-Bains interdisant les audition et monologues, parfois grivois, donné en public sur la digue promenade
— L'arrêté municipal concernant l'interdiction du music-hall sur la digue de Malo-les-Bains.
Ce que nous dit le maire de la cité balnéaire : nous avons publié, dans un précédent numéro, une lettre qui nous était adressée par le président de l'Amicale des artistes dramatiques et lyriques du Nord où était critiqué avec esprit, mais aussi avec sévérité, l'arrêté municipal qui interdit l'organisation, en plein air, sur la digue de Malo-les-Bains, de concerts autres que ceux d'orchestres symphoniques.
Cet arrêté, on se le rappelle, a pour but d'empêcher les auditions de chansons et monologues, parfois grivois, et que pouvaient entendre tous les promeneurs parmi lesquels les enfants sont nombreux.
Nous avons tenu à demander à M. Schipman, maire de Malo-les-Bains, son avis sur la question et sur la façon dont elle a été posée dans nos colonnes par les artistes eux-mêmes.
Voici ce que nous a déclaré M, Schipman : L'article de M. Simons me rappelle l’histoire de Grosjean qui veut en remonter à son curé.
La Municipalité de Malo-les-Bains n'a pas pris un tel arrêté à la légère. S'il y a quelques réclamations au sujet de cet arrêté, elles émanent de gens qui ont un intérêt personnel à ce que l'état de choses de la saison 1934 ne soit pas modifié, tandis que j'ai plusieurs milliers de personnes — vous m'entendez bien, plusieurs milliers — et, parmi elles, quantité de notabilités qui me félicitent de ce geste de simple épuration.


7 juillet 1935 — L'Harmonie municipale de Wavrin en concert à Malo-les-Bains
— Le dimanche 7 juillet, l'Harmonie municipale de Wavrin s'est rendue en excursion au Festival permanent de Malo-les-Bains, où, de 11 heures à midi, elle exécuta, sous l'habile direction de son talentueux et dévoué chef, M. H. Facon, quelques morceaux de son répertoire. Maurice Deruelle et André Billaut s'y firent particulièrement applaudir, le premier dans le « Cortège Nuptial » et « Alsace-Lorraine », le second dans « Le Souvenir ». Le public, très nombreux, goûta particulièrement l'audition donnée par notre Société.

30 août 1936 — La Lyre amicale de Vauban lilloise donne un concert sur le kiosque de la digue
— La lyre amicale de Vauban à Malo-les-Bains. Nous rappelons aux nombreux amis de cette excellente Société chorale, qu'elle exécutera un concert sur le kiosque de la Digue de Malo-les-Bains, le dimanche 6 septembre, à 11 heures.
Elle fait un pressant appel auprès des membres d'honneur, honoraires et sympathisants qui désireraient prendre part à cette excursion, de se faire inscrire sans tarder, au siège de la Société, 226, rue Colbert.
La caravane partira à 6 h. 30, en autocar confortable, avec arrêt et visite de Cassel, pour arriver à Malo vers 10 h. 30. Le banquet aura lieu à midi 30, dans l'une des plus jolies salles de la station balnéaire, où tout a été prévu pour que les excursionnistes conservent un agréable souvenir de cette journée estivale.


Malo-les-Bains - Les galeries couvertes et le kiosque à musique — La digue et le Kiosque à musique
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25 juillet 1937 — Le Club des XV de Lambersart donne un concert sur le kiosque de la plage de Malo-les-Bains
— Le 25 juillet, sur l'invitation de la Municipalité de Malo-les-Bains, le Club des XV de Lambersart au grand complet se rendit dans cette ville et donna un concert sur le kiosque de la Plage, alternant avec le jazz du Casino.
Cette audition artistique fut vigoureusement applaudie par la foule qui se pressait autour du kiosque. Après un repas très gai et fort bien servi au restaurant de l'Océan, les sociétaires profitèrent de leur séjour à la mer, suivant leurs goûts personnels, et rentrèrent à Lambersart tard dans la soirée, enchantés de leur voyage.


11 septembre 1938 — Nouvelle inauguration en hommage à Guynemer, le premier monument de 1934 édifié en stuc s’étant désagrégé…
— C'est le souvenir du héros de légende qu’immortaliseront le dimanche 11 septembre, la pierre et le bronze sur la digue de Malo-les-Bains. Demain sera inauguré le monument : « Le dernier envol de Guynemer ».
Le programme de la cérémonie
Le groupement d'anciens combattants et la célèbre chorale des Crick Sicks de Tourcoing assisteront à la messe pour le repos de l’âme de Guynemer, messe qui sera célébrée en l'église de Malo-les-Bains, à 9 heures.
Après la cérémonie religieuse, aura lieu la bénédiction du monument. Pour s'y rendre, le cortège suivra l’itinéraire suivant : Place Turenne, rue de Flandre, rue Gambetta, place de la Société des Nations, rue du Maréchal-Foch, Digue de mer.
Place de la Société des Nations, un léger arrêt permettra à M. le maire de déposer une gerbe de fleurs au pied du monument aux morts, au nom de la ville de Malo-les-Bains. Le cortège sera précédé par l’Harmonie municipale de Malo-les-Bains.
Ce sera ensuite la dislocation jusqu'à 11 heures 30, heure à laquelle aura lieu « La Potinière », la réception des autorités par le Comité Guynemer.
Un banquet officiel offert par la municipalité de Malo-les-Bains au représentant du ministre de l’Air et à toutes les personnes présentes, aura lieu au Casino municipal, à 12 heures 45. Il n’y aura pas de discours.
A 14 h. 45, les personnalités présentes emprunteront la digue et se rendront sur le lieu de l'inauguration, face au monument Guynemer.
C'est un enfant de Malo, le commandant aviateur Numa Castelain, qui fera tomber le voile tricolore recouvrant le monument.
Au moment où l'on découvrira la statue de Guynemer, l'artillerie de côte tirera une salve de 21 coups de canon ; un lâcher de deux mille pigeons aura lieu. La « Jeune France » chantera un chœur : « Les aviateurs ».
Il y aura trois discours : le premier par M. Paul Drion, au nom du Comité Guynemer, le deuxième par M. Ferdinand Schipman, maire de Malo-les-Bains, au nom de la ville, le troisième par le représentant du ministre de l’Air.


Le Petit Parisien du 18 septembre 1940 dresse un récapitulatif des principaux dégâts dus aux bombardements à Malo-les-Bains depuis mai 1940 :
A Malo-les-Bains, le quartier compris entre la place du Kursaal — le casino — et le jardin Malo, est anéanti.
Dans le reste de la commune, les maisons détruites sont dans l’ordre de 40 à 50 %. L'église est très démolie, mais réparable. L'hôtel de ville a également beaucoup souffert.


Malo-les-Bains - La Plage et la digue (cliché Carpostale, Cparama) — Le Casino éventré par les bombes en 1940
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Sociétés musicales actives à Malo-les-Bains en 1909 :
Musique municipale (harmonie), président G. Bertot, direction Victor Dubouchet, 47 exécutants.
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