Kiosques à Musique

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JeanMarc
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LE RAINCY - Kiosque de la Musique
(SEINE SAINT DENIS)
L'origine du vaste domaine du Raincy remonte à 1643, date à laquelle Jacques Bordier (1585-1660), intendant des finances et conseiller d'Anne d'Autriche, régente du royaume, fait l'acquisition de 300 arpents sur lequel il fera édifier un prestigieux château, aménager jardins et dépendances, le tout clos de murs.
Le domaine castral est ensuite acquis en 1663 par la princesse Anne de Gonzague de Clèves, avant d'entrer par succession dans la maison d'Orléans.
Louis-Philippe d'Orléans (1725-1785) fait aménager, en 1775-1780 plusieurs fabriques appelées les
Maisons russes, destinées à loger des hôtes princiers de passage au Raincy, près du château principal. Ces bâtiments construits sur un étage, présentent tout le confort souhaitable pour les visiteurs de marque : antichambre, salon, petit et grand salon, salle à manger, salle de billard, chambres, cuisines, office... Les façades des maisons russes d'apparence en bois sont, en fait, en plâtre peint, imitant l'aspect des troncs d'arbres.

Louis-Philippe Joseph duc d'Orléans (1747-1793), fils de Louis-Philippe, à la tête d'une immense fortune transférée en grande partie en Angleterre dès les débuts de la révolution, ne réussira pas à sauver sa tête, malgré son allégeance au nouveau pouvoir (devenu député sous le ridicule patronyme de Philippe Egalité), et son reniement de la royauté (il vote la mise à mort de son cousin Louis XVI). Guillotiné le 6 novembre 1793, l'ensemble des biens du ci-devant duc d'Orléans sont saisis, y compris le domaine du Raincy. Le château et son parc sont en grande partie dévastés et ruinés par les révolutionnaires revanchards.

En octobre 1806, la duchesse Laure Junot d'Abrantès (1784-1838) dans ses Mémoires relate son séjour au Raincy, alors que Gabriel-Julien Ouvrard en est locataire et décrit précisément les
maisons russes :
La chasse fut heureuse. Je regardais avec délices ces beaux ombrages du Raincy ; ce château qui, malgré le vandalisme qui en avait abattu les trois quarts, était encore d'une grande beauté, au milieu de ces massifs si verts et si frais, entouré de cette jolie maison russe, de la pompe à feu, de la maison du Rendez-Vous, de celle de l'Horloge ; puis le village au bout de cette belle allée de peupliers, et l'orangerie, et le chenil, et tout ce qui fait du Raincy enfin une délicieuse habitation. (...) Le salon est une immense pièce divisée en trois, mais seulement par des colonnes entre lesquelles se trouvent des statues portant des candélabres. Dans l'une des extrémités est le billard, à l'autre bout est le salon de musique et, au milieu, se trouve le salon de réception. Ces trois pièces n'en forment qu'une à volonté. C'était jadis la chambre à coucher du duc d'Orléans. Elle est dans une des ailes avancées, de sorte que les trois pièces ont vue sur le parc réservé aux habitants du château.

Le Raincy - Plan des Maisons Russes vers 1800
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Après être passé entre plusieurs mains (1), le domaine revient à nouveau à la famille d'Orléans, en la personne du futur roi, Louis-Philippe d'Orléans (1773-1850), fils du ci-devant Egalité : tout d'abord par un acte d'acquisition du 28 mars 1820 au prix de 505.000 francs, puis le 25 juin 1825 au terme de l'acte de partage réalisé d'avec sa soeur Adélaïde.
Par suite de l'abdication du roi Louis-Philippe en 1848, le décret du 22 janvier 1852 ordonne que les biens de la maison d'Orléans soient restitués à l'Etat : le Parc du Raincy de deux cents vingt huit hectares et les maisons russes (mais sans le château qui a fini d'être anéanti en 1848) sont alors mis en adjudication par l'administration des Domaines en date du 22 décembre 1853 auprès de la préfecture de Versailles sur une mise à prix de 1.383.098 francs. Aucun enchérisseur ne s'étant présenté, l'adjudication n'a donc pas lieu.
L'opération est tentée à nouveau le 27 septembre 1854, mais cette fois-ci, le Parc du Raincy est scindé en 23 lots. Ce jour là, seuls deux lots sont vendus représentant deux hectares, pour un total de 18.500 francs.
Le 11 janvier 1855, les 21 lots restants sont à nouveau proposés aux enchères, toujours devant la préfecture versaillaise, pour un montant global de 990.000 francs. Parmi les quatre compagnies intéressées, la Société civile constituée le 21 octobre 1854 entre les sieurs Lebaron, Delion, Dubuisson et Delécluse, représentée par Maître Olagnier notaire à Paris, emporte l'affaire au prix adjugé de 1.351.000 francs.

Adjudications parc du Raincy de 1853 à 1855
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Le 15 juin suivant, les quatre spéculateurs font apport desdits terrains, au prix de 2.600.000 francs (réalisant ainsi une plus value de près de 100% !), à une nouvelle société, la Compagnie Foncière du Raincy, chargée de procéder au découpage et à la commercialisation des lots du Parc du Raincy et d'installer les infrastructures nécessaires à la création d'une ville neuve.

Plan de lotissement du parc du Raincy de 1858
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Un plan du lotissement du Parc du Raincy est alors dressé par M. Frion, géomètre, dirigé par le fameux Auguste-Émile Dutreih impliqué dans tant de dépècement de Parcs, Bois, Forêts et Hameaux de la région parisienne.
Quarante neuf séances d'adjudications se succèdent de septembre 1856 à septembre 1859, des annonces réclames étant diffusées dans de nombreux journaux parisiens proposant les 1310 lots divisés en îlots composant le Parc du Raincy. Maître Desforges, notaire à Paris assistera à toutes les rédactions des actes, tandis que Dutreilh, ancien clerc de notaire, remplira le rôle de commissaire-priseur.

Annonces adjudications Parc du Raincy 1856 à 1859
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A la suite de ce découpage mené tambour battant, quelques ventes de gré à gré viennent compléter ces adjudications et notamment le fameux îlot des Maisons Russes dont la vente semble malaisée. Cet îlot, situé sur le Rond-point des Fêtes (futur Rond-Pont-Thiers), à l'angle de l'avenue de Livry et de l'avenue du Raincy (future avenue Thiers) est constitué de 20 lots. C'est sur le lot n°1 de 7.280 m² que les Maisons Russes sont installées. Dès juillet 1859, un Grand-Café Restaurant à l'enseigne des Maisons Russes est même édifié tout près de cet îlot, le lieu étant devenu mythique. En dépit de cette renommée, les acquéreurs ne sont pas légion, et, malgré plusieurs annonces publiées en 1860 et 1861, proposant soit d'acheter soit de louer cette propriété ornée de magnifiques ombrages, la vente ne se réalise pas. Une nouvelle adjudication est organisée pour le 4 juin 1861, avec mise à prix fixée à 48.000 francs ; là encore, il semble bien que les acheteurs boudent l'emplacement, probablement rebutés par les gros travaux de réhabilitation nécessaires à ces anciennes demeures. Trois ans après, Maître Desforges, fidèle notaire parisien ayant l'exclusivité raincéenne, mène à terme l'adjudication du 28 juin 1864, au prix plus raisonnable de 25.000 francs.
C'est en fait la municipalité qui prend possession des Maisons Russes, bientôt occupées par la Mairie de la toute nouvelle commune du Raincy, laquelle est créée, grâce au décret du 20 mai 1869, par distraction des communes de Livry, de Clichy-sous-Bois et de Gagny.

Annonces adjudications des Maisons Russes du Raincy 1860 à 1864
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Dès que la Mairie et la Justice de paix sont installées dans les locaux des Maisons Russes, le premier maire, Edmé Thiellement, par ailleurs fabricant de macarons à Paris et ancien maire adjoint de Livry, organise des festivités.
Ainsi le dimanche 27 juin 1869, la musique du 59e régiment d'infanterie, en garnison à Noisy-le-Sec, fait le déplacement au Raincy pour offrir un grand concert
aux Maisons Russes dont le jardin accidenté avait été transformé en salle de concert, et dont la terrasse inclinée permettait à la foule groupée sur la grande route de tout voir et de tout entendre ; aussitôt après, les nombreux spectateurs assistent, toujours sur le même emplacement, aux acrobaties exécutées par 70 vélocipédistes.
La musique du 59e R.I. revient à nouveau, avec son chef M. Leroux, donner un concert le 19 septembre 1869, à l'occasion d'une matinée musicale et dramatique organisée aux Maisons Russes.
Lors de la fête patronale du Raincy de juin 1870, se déroulant sur trois jours, une exposition d'horticulture est organisée sur la place de la mairie ; des jeux et bals sont programmés accompagnés par la musique du 90e régiment d'infanterie dirigée par M. d'Assonville.

Le Raincy - Les Maisons russes : Mairie, Justice de paix, Secrétariat état-civil
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Les festivités liées à la tout nouvelle indépendance raincéenne vont cependant être de courte durée.
Depuis septembre 1870, les troupes prussiennes, fortes de plusieurs milliers d'individus, se sont installées au Raincy, d'où, sur le plateau situé au-dessus de la route de l'Ermitage, elle installe plusieurs batteries d'artillerie destinées à bombarder les forts de Rosny, Noisy-le-Sec, Nogent et Vincennes. Cette invasion provoque la désertion des habitants raincéens.
Alors que la mairie des Maisons Russes est occupée par les prussiens, Jean Dufailly, nommé maire provisoire du Raincy, adresse, le 2 novembre 1870, des communiqués dans les journaux, indiquant tout d'abord que la nouvelle mairie provisoire est installée à Paris, au n° 27 de la rue d'Alsace, et que des cartes sont à la disposition des électeurs pour le vote du 3 novembre.
En décembre 1870, les batteries tenues par les saxons sont renforcées. (2)
Le 7 février 1871, en vue de l'élection des députés de Seine-et-Oise, Dufailly demande à nouveau aux réfugiés raincéens à Paris, de se rendre à la mairie de la rue d'Alsace afin d'y retirer leurs cartes électorales.
Les communes de la réunion de Livry (Le Raincy, Livry, Gagny etc...) demandent à leurs contribuables, par voie de presse le 26 février 1871, de se rendre à la mairie provisoire du Raincy du 27 rue d'Alsace, le dimanche 5 mars, de midi à trois heures, afin de venir y régler les impôts échus. Nous ne saurons pas si une file d'attente s'est formée ce jour-là !...
Les troupes saxonnes vont se replier après l'armistice du 29 janvier 1871, libérant le Raincy de sa pesante occupation.

Plan du Raincy en 1886
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On a vu que, dès 1869, les musiques militaires cantonnées près du Raincy viennent volontiers y donner quelques concerts. Une fanfare est également active à la même période, lors des festivités. C'est cependant en 1877 que la première Harmonie du Raincy est créée et dirigée par Jules Chambroux, suivie quatre ans plus tard par la fondation d'une seconde formation, l'Union musicale ; en 1892, la société de trompettes L'Espérance de René Revêche, vient en renfort.
De fréquents festivals musicaux sont organisés au Raincy, auxquels participent les nombreuses formations des villes avoisinantes et de l'est parisien ; les fêtes et concerts se succèdent lors de la belle saison, concours de gymnastique, ballons aérostatiques, manoeuvres de pompes à incendie, baraques foraines...

Parfois l'organisation précaire des festivals frise la catastrophe comme ce 15 juin 1879 : alors que soixante sociétés musicales sont réunies sur le jardin de la mairie, devant les maisons russes, et qu'une estrade a été dressée par un entrepreneur parisien pour procéder à la distribution des récompenses des phalanges primées, ladite estrade s'effondre entraînant ses occupants et notamment le député Amédée-Jérome Langlois et le maire du Raincy Denis Clémencet. Fort heureusement, seules quelques égratignures sont à déplorer.

Les premières écoles construites au Raincy étant devenues insuffisantes au vu de l'accroissement de la population, la municipalité décide de faire édifier un groupe scolaire de garçons, avenue Thiers, en empiétant sur le jardin de la Mairie. M. Vionnois, architecte communal, est chargé des plans de cette construction longue de 45 mètres comprenant un étage et dotée d'un préau, inaugurée le 3 juillet 1898.

Le Raincy - Groupe scolaire de garçons longeant le Jardin de la mairie, kiosque à musique — Les Ecoles, côté avenue Thiers
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Lors de la fête mutualiste organisée au Raincy le 28 juillet 1901, une foule de délégués appartenant à 60 sociétés des départements limitrophes sont entassés dans la salle de la Justice de Paix qui fait corps avec la Mairie.
Une réception est ensuite organisée dans le jardin de la mairie où la tente du bal a été installée, en présence de M. Leygues, ministre de l'instruction publique.
Denis Clémencet, maire du Raincy, en profite pour parler pour sa paroisse en exprimant
le regret de recevoir le ministre sous une tente foraine, alors que tant de villes l'éblouissent par la splendeur de leurs édifices. « C'est qu'au Raincy, ajoute M. Clémencet, nous n'avons pas de mairie. Notre premier édifice communal a été élevé à la gloire de l'enseignement public, et c'est à l'école que nous avons consacré nos premières ressources. Nous avons voulu que les sept cents enfants qui fréquentent nos écoles primaires aient d'abord le confort nécessaire, le reste viendra après.
Si Clémencet comptait apitoyer le ministre ou tout au moins lui tendre la perche pour une éventuelle subvention destinée à un hypothétique futur hôtel de ville, il est de la revue ; Leygues rétorque à Clemencet du tac au tac : « Peu importe le toit qui nous abrite, s'écrie-t-il, nous ne mesurons pas l'accueil qui nous est fait à son esthétique. »

Faute de nouvelle mairie, Denis Clémencet (1834-1903), maire de 1878 à 1888, puis de 1896 à 1903, se contente de faire édifier, l'année suivante, un Kiosque à musique, tant attendu par les musiciens et les mélomanes. Certes, il existait un premier kiosque à musique, perché à la Robinson, près de la pièce d'eau du Raincy, attesté dès 1886 sur les plans cadastraux, mais, il semblait servir d'abri pour les jours de pluie ou de coin destiné aux promeneurs plutôt qu'à la diffusion de concerts.

Le Raincy - La Pièce d'eau, l'Eglise et Kiosque rustique — Adjudication maison, jardin, pelouse, Kiosque et tonnelle 9 décembre 1885 (Journal le XIXe siècle, 22 novembre 1885)
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Le nouveau Kiosque, édifié dans le jardin de la mairie, face aux Maisons Russes, est inauguré le 15 juin 1902, à l'occasion d'une kermesse donnée au profit des sinistrés de la Martinique. De forme octogonale, accessible par un escalier de six marches, son soubassement est en pierre ; poteaux et rambardes sont en bois ; sa toiture en zinc est cernée d'un lambrequin de bois découpé.

Le Raincy - Les jardins de la mairie et le kiosque à musique (Maisons russes en fond) — Les Maisons russes (Justice de Paix, Mairie, Secrétariat état-civil)
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Les Maisons Russes continuent à se dégrader dangereusement au point que, lors de la réunion du conseil municipal du 27 avril 1907, Alfred Grouard, maire du Raincy, nous rapporte que la séance s'est passée dans la salle de la justice de paix étayée de bout en bout par de gros madriers, ajoutant qu'il voyait le plafond tout prêt à tomber sur la tête de ses collègues, comme à la Douma.
Devant cet état de décrépitude, il devient nécessaire de trouver une vraie mairie. Un concours est lancé pour la construction d'un Hôtel de Ville au Raincy. En février 1909, à l'issue de ce concours qui a réuni 37 concurrents, le projet est attribué aux architectes Henri Blanchard (1873-1930) et Charles Tabourier (1877-1950). Il sera construit avenue du Chemin de Fer (future avenue de la Résistance), près du Rond-Point Thiers, inauguré le 16 juillet 1911, en présence du sous-secrétaire d'état au finances, M. Besnard, conspué par des opposants... (3)

Dans la foulée de la construction de la nouvelle mairie en 1911, les Maisons russes sont rasées, le Kiosque à musique est toutefois conservé, lequel attire toujours autant d'affluence grâce à ses trois phalanges musicales.

Lors de la séance du conseil municipal du 23 mai 1914, les projets vont bon train : construction d'une école secondaire, pour 850.000 francs, à l'emplacement des ci-devant Maisons russes et du Kiosque à musique, lequel vient d'être restauré pour 12.000 francs ; après la destruction ainsi programmée dudit kiosque, reconstruction d'un nouvel édicule derrière l'Hôtel de Ville.
Ces projets sont bien entendu reportés pour cause de guerre, et, grâce au conflit, le Kiosque à musique bénéficie d'un sursis.

En février 1928, le Conseil municipal, reprenant ses projets de 1914, décide avec son maire Alphonse Agard, qualifié d'
« homme de sac et de corde » selon le sénateur Pierre Laval relayé par Pierre Hamp, d'éradiquer le Kiosque à musique, de raser les arbres du square des ci-devant maisons russes et d'y implanter un nouveau groupe scolaire. Agard, par ailleurs géomètre et architecte, met également à l'étude la construction d'un second groupe scolaire au Plateau, et fait voter immédiatement les crédits nécessaires à la construction de ces deux groupes.
En octobre 1928, les travaux de démolition du kiosque à musique sont mis en adjudication et aussitôt, après, celui-ci disparaît du paysage. Le conseil municipal et Agard font mine d'envisager la construction d'un nouveau kiosque derrière l'Hôtel de Ville, mais cette promesse sera définitivement enterrée.
Le nouveau groupe scolaire Thiers sera subventionné à hauteur de 934.050 francs par l'Etat et 186.810 francs par le département.
Kiosque supprimé.


Le Raincy - Kiosque de la musique.jpg
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publié par Jean-Marc

20 et 27 juin 1869 — Lors des Fêtes du Raincy, la musique du 59e régiment d'infanterie donne un concert dans le jardin accidenté des Maisons russes
— Les Fêtes du Raincy. Dimanche dernier et le dimanche précédent, la station du Raincy offrait un aspect inaccoutumé. Partout des mâts pavoisés, des banderoles flottantes, des guirlandes de verres de couleurs. Cette riante colonie, d'ordinaire si paisible, ressemblait ces jours-là, à s'y méprendre, à une ville de garnison. Le premier dimanche, dès neuf heures et demie du matin, tambours et clairons sonnent la marche et le rappel. Ici les sapeurs-pompiers, là les élèves de l'Institution Charlemagne avec leur joyeuse fanfare, se rendent à la messe solennelle. La compagnie des pompiers, à laquelle M. Denis, son commandant, a récemment fait cadeau d'un magnifique étendard, entre à l'église tambour ballant, enseigne déployée, pendant que de la tribune une marche entraînante salue l'arrivée des autorités. On avait annoncé une messe en musique, qui devait être exécutée par des artistes distingués de la capitale. Malheureusement cette partie du programme n'a pu être remplie, les artistes, par suite d'un malentendu, ayant fait défaut au dernier moment. La fanfare du Raincy a réparé autant qu'il était en son pouvoir ce fâcheux contre-temps, entonnant à l'offertoire un andante qui a été fort goûté.
A une heure la musique du 59e régiment d'infanterie venue du fort de Noisy-le¬Sec a fait son entrée au Raincy et s'est rendue aux Maisons-Russes dont le jardin accidenté avait été transformé en salle de concert, et dont la terrasse inclinée permettait à la foule groupée sur la grande route de tout voir et de tout entendre.
Cette musique conduite avec un remarquable entrain par M. Leroux a été écoutée avec une avidité toujours croissante. Pendant deux heures M. Leroux a tenu ses nombreux auditeurs sous le charme d'une symphonie ravissante. Nous ne saurions dire quels morceaux ont été le plus goûtée, car nous ne craignons point d'être contredits en déclarant que tous ont provoqué une admiration unanime. Nous citerons cependant comme morceaux à sensation, Une soirée près du lac, fantaisie pour hautbois, composée par M. Leroux lui-même et qui imitait à s'y méprendre le chant pastoral, puis le Domino noir d'Auber et le Voyage en Chine de Bazin. Le sous-chef, M. Renaud, a révélé de son côté un véritable talent en exécutant sur le cornet à piston une ravissante polka composée par M. Leroux.
Bref, en nous quittant la musique du 59e a emporté du Raincy la réputation la mieux méritée qui la fait aujourd'hui regarder par toute notre population comme une des meilleures musiques de l'armée.
Mais le grand attrait de la fête, cette partie du programme que l'on attendait avec le plus d'impatience, c'étaient les Courses de vélocipèdes, pour lesquelles plus de 70 concurrents s'étaient fait inscrire. Des jeunes gens aux costumes pittoresques nous ont donné un brillant aperçu de leur talent. On les a vus tour-à-tour sur leurs légères machines, tantôt se dresser debout sur un seul pied, comme les intrépides écuyers du cirque, tantôt assis en amazones, ce qui ôtait aux vélocipèdes tout leur aplomb, tantôt rivalisant de lenteur avec une adresse et une vigueur étonnantes, sans pour cela serrer les freins ni rester immobiles ; parfois au contraire on les voyait dans une immobilité complète faire tourner sur elle-même la roue du devant et imprimer un violent mouvement de recul à la machine ni plus ni moins que s'il avaient affaire à un intelligent quadrupède. Si les uns faisaient le mort, d'autres poussaient la hardiesse jusqu'à se dresser tout d'une pièce sur leur monture inanimée qui continuait à courir d'elle¬ même. Je laisse à penser quelles acclamations enthousiastes et sympathiques accueillaient les plus habiles.
Les jeux d'adresse terminés, la foule et les combattants ont évacué les jardin des Maisons-Russes et se sont portés au delà du rond-point du Commerce, sur la grande avenue du Raincy où devaient avoir lieu les courses de vitesse.

Le Raincy - Concert aux maisons russes 19 septembre 1869 — Fête communale des 19, 20 et 26 juin 1870
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Quelques festivités du Raincy
27 juin 1875 — Le Raincy. A dix heures, messe en musique. A deux heures, grand spectacle-concert par des artistes de Paris. A cinq heures, médailles aux exposants d'horticulture. Bal Willis illumination de l'avenue du chemin de fer par 20.000 verres de couleur. A neuf heures, feu d'artifice. Prix de tir à l'arbalète montre à cylindre offerte par M. le maire et 15 prix en argent.
17 juin 1877 — Le Raincy. Le grand attrait de cette fête est toujours sa riche tombola dont les lots exposés à la mairie consistent en six couverts d'argent, pendules, montres, lampes, cristaux, un terrain de 536 mètres, etc
A dix heures, messe en musique par l'Harmonie du Raincy et l'orgue. A deux heures, concert par la Société philharmonique des comptables de Paris. Concours de troupes, courses aux canards, illuminations, retraite, etc.

19 août 1877 — Le Raincy. Fête musicale. A trois heures, grand concert vocal par la société de l'école Galin-Paris-Chevé, 110 exécutants, 70 hommes et 40 dames, direction de M. Amand Chevé. Retraite aux flambeaux par la fanfare du Raincy. Ce concert précède l'ouverture d'un cours gratuit de musique vocale.
20 juin 1880 — Le Raincy — Grand concours de manoeuvres de pompes à incendie, de gymnastique et de musique. Jeux, spectacles et marchands forains ; bal, illuminations.
10 juin 1881 — Le festival de musique et la fête de gymnastique, organisés à l'occasion des fêtes du Raincy, qui auront lieu les dimanches 19 et 26 juin, auront un véritable attrait ; un grand nombre de sociétés sont déjà inscrites pour y prendre part. Les forains sont invités à retenir leurs places immédiatement.

16 au 18 juin 1878 — Exposition d'horticulture devant les maisons russes
— La société d'horticulture du Raincy-Livry-Villemomble organise sa cinquième exposition, qui se fera au Raincy, devant les Maisons russes, les dimanche 16, lundi 17 et mardi 18 juin 1878, jours de la fête.
Tous les produits de l'horticulture, fleurs, fruits, légumes, arbres et arbustes sont admis, ainsi que les outils et instruments concernant le jardinage, les grillages, serres, châssis et autres objets servant à la décoration et à l'embellissement des jardins.
Tous les horticulteurs de France peuvent prendre part à cette exposition et aux concours qui y sont ouverts.
Les récompenses consisteront en médailles d'or, de vermeil, d'argent, de bronze et mentions honorables.
L'attribution en sera laissée à la complète disposition du jury qui, dans chaque catégorie de produits, pourra donner tel ordre de médailles qu'il jugera nécessaire.


Le Raincy - Maisons russes : mairie et justice de Paix — Ecoles et mairie
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15 juin 1879 — Lors du concours-festival de sociétés chorales, de musiques d'harmonie et de fanfares, l'estrade dressée devant les Maisons russes s'effondre
— La première journée de la fête du Raincy a été marquée, dimanche, par un accident qui aurait pu avoir des suites fâcheuses.
Un concours-festival de musique réunissait soixante sociétés représentant deux mille exécutants. L'estrade avait été dressée, pour la distribution des récompenses, par un entrepreneur parisien, sous un groupe de ces beaux arbres qui sont l'un des attraits de cette charmante localité.
La cérémonie allait prendre fin, lorsqu'un craquement se fit entendre : l'écroulement de l'estrade se produisait, entraînant la municipalité du Raincy, le jury et M. Langlois, l'honorable député de la 2e circonscription de Pontoise, qui présidait à la distribution.
La crainte générale était de trouver des victimes sous les décombres. Tout s'est borné heureusement à des égratignures sans gravité.


Programme des fêtes de l'été au Raincy en 1885
— 21 juin, Concours de manœuvres de pompes à incendie (50 compagnies).
— 28 juin, concours et festival de gymnastique (60 sociétés).
— 5 juillet 1885. Concours musical du Raincy ; tribunes du jury installées aux Maisons russes

Un grand concours d'orphéons, d'harmonies et de fanfares, réunissant 102 sociétés diverses et 3.850 exécutants, a eu lieu dimanche au Raincy.
Malgré les excellentes mesures prises par la municipalité et le comité des fêtes pour activer les opérations préliminaires, les concours, commencés dès neuf heures du matin dans les dix sections installées dans les différentes salles d'écoles publiques ou d'institutions privées que possède la ville, n'ont pu être terminés que vers six heures du soir.
Toutes les sociétés se sont alors massées sur le boulevard du Midi et le défilé général a commencé. En tête, marchait la municipalité puis la société musicale du Raincy entourée d'un bataillon scolaire en armes.
Du rond-point de Montfermeil, on jouit d'un spectacle féerique. Tout le long de la côte se déroule ce splendide cortège d'où émergent les bannières multicolores avec leurs hampes dorées, leurs palmes, médailles et couronnes, qui resplendissent au soleil : le tout encadré dans ce magnifique panorama qui s'étend entre le plateau d'Avron et celui de Montfermeil.
Un peu après sept heures, le cortège arrive aux Maisons russes où des tribunes ont été préparées pour le jury. Plusieurs morceaux d'ensemble sont brillamment exécutés. M. Clémencet, maire du Raincy, prononce une allocution fréquemment applaudie, dans laquelle, rapprochant de cette fête musicale le concours des compagnies de sapeurs-pompiers et celui des sociétés de gymnastique qui ont eu lieu au Raincy les deux dimanches précédents, il félicite les jeunes gens d'employer leurs loisirs au développement de leurs forces physiques et de leur éducation artistique.
Puis l'on procède à la distribution des récompenses.
Voici la liste de quelques unes des sociétés ayant été primées à ce concours musical :
Musique municipale d'Oger. — L'Indépendante de Quincy-Ségy. — L'Union musicale du Pin. — Société musicale de Villers-en-Désœuvre. — Fanfare de Villemomble, de Chartrettes, de Bagneux, de Villemomble, de Gagny, de Rosny-sous-Bois, de Pantin, d'Avize, de Noisy-le-Grand, de Nogent-sur-Marne, de Festigny, de Créteil, de Gilocourt, de Pantin, de Saint-Cloud, de Rilly-la-Montagne, de Ménilmontant, de Montmartre. — L'Union des Quatre-Chemins. — Les Enfants de Saint-Nicolas d'Issy. — Société musicale du 10e arrondissement. — La Clé de Sol du 19e arrondissement. — les Indépendants de Paris. — Les Volontaires du 20e arrondissement. — La Lyre républicaine d'Allery. — Trompes des Jeunes Piqueurs de Paris. — Musique municipale de Mesnil-sur-Orger. — Société musicale de Villiers-en-Désoeuvre. — Musique municipale d'Oger. — Union musicale de Ponchon. — Union musicale du Pin. — les Volontaires du 20e arrondissement. — l'Alliance du 12e arrondissement. — La Lyre républicaine d'Allery. — l'Union des Quatre-Chemins d'Aubervilliers. — La Sirène de Paris. — la Société musicale du 19e arrondissement. — l'Indépendante de Puteaux. — l'Union fraternelle du 2e arrondissement. — L'Harmonie de Levallois-Perret.

Le Raincy - Asile et cour de la mairie, portique d'exercice des pompiers — Manoeuvres des pompiers sur le portique du jardin de la mairie
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25 juin 1891 — Concours musical au Raincy en présence de Jules Massenet
— Fête du Raincy. Dimanche 25 juin, grand concours de sociétés chorales, musiques d'harmonie, fanfares et trompettes sous la présidence artistique de M. Jules Massenet, membre de l'Institut. — soixante sociétés, deux mille exécutants.
A deux heures, fêtes des écoles, spectacles gratuits pour les enfants.
Dimanche 28 juin, grand concert instrumental et diverses attractions, bal.


4 juillet 1898 — Inauguration premier groupe scolaire du Raincy, Rond-point de la Mairie
— La ville du Raincy a inauguré hier 3 juillet son premier groupe scolaire de garçons. Le nouveau bâtiment est situé avenue Thiers, dans la même cour que la mairie, qu'on désigne dans le pays sous le nom pittoresque des « maisons russes », à cause de sa construction bizarre. Le groupe scolaire est l'œuvre de M. Vionnois, architecte communal ; il est long de 45 mètres et comprend un étage ; il se compose de six grandes classes et d'un préau pouvant être transformé, en cas de besoin, en septième classe. Les invités de la municipalité ont été reçus à la mairie par M. Clémencet, maire, assisté de ses adjoints...
A midi, un banquet a réuni les invités de la municipalité. Le soir la fête s'est terminée par un brillant feu d'artifice.


21 mai 1901 — Les Ventilophones de Villemomble organisent un concours aux maisons russes du Raincy
— Le Raincy (Seine et-Oise). La Société originale Les Ventilophones de Villemomble, dirigée par M. Réjaud, organise pour le dimanche de la Pentecôte, 26 mai prochain, un grand concours de bigotphones, qui aura lieu au Raincy, ville bien commode pour l'organisation de ce genre de fêtes. Après les concours d'exécution de morceaux imposés d'honneur, aura lieu la distribution des récompenses à la mairie, qui sera suivie d'un vin d'honneur aux Sociétés prenant part au concours, d'un banquet aux membres du jury, d'un feu d'artifice et d'un concert artistique suivi d'un grand bal de nuit.
Les adhésions au concours seront reçues chez M. Lecourt, président, 71, Grande-Rue, à Villemonble (Seine), jusqu'au 15 mai inclus.


L'inauguration du Kiosque à musique du Raincy, prévue le dimanche 15 juin 1902, est court-circuitée par une fête concurrente organisée par les citoyens du groupe d'études sociales du Raincy...
14 juin 1902 — Programme de l'inauguration du kiosque à musique du 15 juin 1902
— Le Raincy. Aller et retour 1 fr. 05. Dernier train 11 h. 52. Route : 14 kilomètres par Rosny. — Kermesse au profit des sinistrés de la Martinique. 2 heures, inauguration du nouveau kiosque à musique.
4 heures, bal d'enfants. Le soir, bal champêtre.

14 juin 1902 — Programme de la fête concurrente organisée par les citoyens socialistes
— Fête familiale. Demain dimanche 15 juin, à 2 h. ½ de l'après-midi, le groupe d'études sociales du Raincy et Clichy-sous-Bois donne une grande fête familiale, qui doit avoir lieu salle Waty, Rond-Point de Montfermeil, au Raincy. Cette fête comprend une conférence par les citoyens A. Warnault, publiciste, et Maurice Claverie, sous la présidence du citoyen E. Gérard, conseiller municipal de Livry.
Dans la partie de concert, se feront entendre les citoyennes Alice Eliezer, professeur de solfège, Jeanne Quipourt et Marcelle Gillon, et les citoyens Paul Redard, artiste lyrique, Beaulieu, Bonneville, Doël, Pétron, Touraille, Warnimont, etc. Intermède de mandoline, par le citoyen Ch. Cléments.
Pour terminera « Un mariage au téléphone » piècette en un acte de Fernand Bassier, interprétée par les citoyens Daris et Harter.
Entrée : 50 centimes, donnant droit à un numéro de la grande tombola gratuite tirée après le concert.
Une kermesse au bénéfice des sinistrés de la Martinique, doit avoir lieu dans les jardins de la mairie le même jour que la fête familiale. La date en a été fixée trop tard pour que nos amis du Groupe d'études sociales aient pu changer le jour de leur fête.
Dans sa séance de samedi dernier, le groupe a voté l'ordre du jour suivant, qui a été communiqué à la presse locale :
« Le Groupe d'Etudes sociales du Raincy et Clichy-sous-Bois, regrette la coïncidence de la fête kermesse devant avoir lieu à la mairie du Raincy, le 15 juin avec celle déjà choisie depuis longtemps par le Groupe pour sa fête d'inauguration ; mais s'associant au sentiment qui fait agir les organisateurs de la kermesse, les assure de sa participation en se réservant d'envoyer à la Mairie du Raincy le montant de la quête qui sera faite dans le même but à l'issue du concert de la salle Waty. »


Le Raincy - Le Kiosque à musique — Le Kiosque et les Ecoles
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20 octobre 1902 — L'Union musicale du Raincy de retour de ses succès au concours de l'Isle-Adam
— L'harmonie l'Union musicale du Raincy, si habilement dirigée par M. Bobillot, aidé de M. Vasson, sous-chef, a remporté au concours de l'Isle-Adam, trois premiers prix, dont un d'honneur ascendant décerné à l'unanimité du jury, ce qui la classe, pour l'avenir, en 3e division 1e section.
Le banquet et le bal annuel de la Sainte-Cécile, précédés d'un concert, auront lieu le samedi 22 novembre prochain, sous la présidence d'honneur de M. Clémencet, officier de la Légion d'honneur, maire du Raincy, assisté des adjoints et des conseillers municipaux.
Cette fête aura lieu à la salle des fêtes du Plateau du Raincy.


3 mai 1903 — Le premier concert au Kiosque pour la saison 1903
— L'Union musicale donnera un premier concert public le dimanche 3 mai, au kiosque à musique des jardins de la mairie. Ce concert sera précédé d'une promenade en ville.

4 octobre 1903 — Concert de l'Harmonie musicale au kiosque de la mairie
— Le Raincy. L'Harmonie musicale nous gâte. Dimanche dernier, 4 octobre, elle nous a offert un concert vraiment superbe au kiosque de la mairie.
Chaque morceau a été vivement applaudi et c'était vraiment justice.
Quoique nous soyons des brutes suivant l'expression que nous a servie il y a quinze jours le spirituel et très intelligent mocieno qui fait fonctions de Directeur (avec un grand D) du Libéral, nous savons tout de même distinguer le beau et nous sommes heureux d'applaudir les artistes musiciens qui sont, comme nous, des ouvriers, cherchant à intéresser leurs camarades. Bravo ! et merci.

5 mai 1907 — Premier concert d'été de l'Union musicale au kiosque de la mairie
— L'excellente harmonie « L'Union Musicale » informe qu'elle donnera son premier concert d'été le dimanche 5 mai à 4 h., au kiosque de la mairie, sous l'habile direction de M. Herr.

Les fêtes aérostatiques organisées régulièrement aux maisons russes obtiennent un immense succès
17 juin 1888 — Dimanche prochain, 17 juin, aura lieu au Raincy une grande fête aérostatique sous la direction de l'Ecole nationale d'aérostation.
A quatre heures, l'aéronaute Georges Besançon, capitaine de l'Ecole et membre de l'Académie d'aérostation météorologique, exécutera une intéressante ascension dans la montgolfière la Vaillante.
Pendant le gonflement de l'aérostat, les élèves de l'école exécuteront diverses expériences.
26 juin 1892 — Aérostation. Une nombreuse assistance est venue assister dimanche, vers quatre heures du soir, au Raincy, à l'ascension du ballon Sampierro-Corso, monté par le lieutenant Jean Folacci.
En moins de trois heures, l'aérostat a parcouru près de 250 kilomètres, en se tenant entre 1.100 et 1.800 mètres d'altitude. Le ballon est allé opérer une descente très réussie à Montdidier (Somme).
L'aéronaute a reçu l'accueil le plus cordial de la part des habitants.

21 juillet 1907 — Dimanche 21, concert vocal et instrumental, enlèvement du ballon « Ville du Raincy », jeux forains, bal, illuminations.

Le Raincy - Ascension du ballon « Ville du Raincy » le 22 juillet 1907 devant la Mairie
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8 septembre 1907 — Festival musical au Raincy
— Dimanche dernier a eu lieu au Raincy un brillant festival de musique organisé par la société amicale des commerçants du Raincy au profit de la caisse des écoles et du bureau de bienfaisance.
La réception des sociétés a eu lieu à la gare du Raincy à 2 heures. Celles-ci ont défilé dans les principales voies de la ville, dans l'ordre suivant : clairons et tambours, sapeurs-pompiers, sauveteurs de la Croix-Rouge, l'Avant-Garde, société de Gymnastique du Raincy, fanfare et trompettes du XIIe arrondissement, Harmonie du Raincy, fanfare de Bondy, Harmonie de Neuilly-Plaisance, fanfare de Neuilly-sur-Marne, Harmonie de Livry, Union musicale du Raincy, Union musicale de Gargan-Livry, fanfare Union musicale de la maison Delizy et Doistau, Fanfare de Gagny, Union musicale de Noisy-le-Sec.
A l'issue du défilé, les sociétés réparties sur les divers points de la ville ont donné des concerts très intéressants.
La distribution des récompenses a eu lieu au rond-point de la Station.
Les sociétés réunies ont exécuté le morceau d'ensemble : Flottez Drapeau, de Paradis, sous la direction du sympathique compositeur M. F. Sali.


Quelques concerts sur le Kiosque à musique des jardins de la mairie
28 mai 1910 — Le Raincy, Jardins de la Mairie, concert à 9 heures. (en cas de mauvais temps : salle du Chalet des Pins) (Entrée gratuite). Harmonie du Raincy ; directeur : M. G. Mazure. — Salut à la garde (Bourgeois). — Lugdunum, ouverture de concert (Allier). — Concerto pour clarinettes (Weber). — La Feria, suite espagnole (Lacome) : 1°, los Toros ; 2°, la Reja ; 3°, Zarzuela. — La Voix des cloches, rêverie (Luigini). — Marche algérienne (Bosc).
9 juillet 1910 — Le Raincy, concert de 9 à 10 heures au kiosque, jardins de la mairie. Harmonie du Raincy. Directeur, M. G. Mazure. — Marche italienne (G. Rousseau). — Zampa, ouverture (Hérold). — Concerto pour six clarinettes, solistes : MM. Gascogne, Dmaffy, Depreux, A. Vidal et Bailly (Wettge). — Aïda, hautbois. soliste : M. Maurice Supiot (Verdi). — Cavatine (J. Raff). — Polka orientale (Corbin).
23 juillet 1910 — Le Raincy, kiosque des jardins de la mairie, concert de 9 à 10 heures. Harmonie du Raincy, directeur, M. Mazure. — Marche tunisienne (J.-H. Parès). — Si j'étais Roi, ouverture (Adam). — Troisième solo pour hautbois, soliste : M. Maurice Supiot (Colin). — Patrie, fantaisie, basse, solo : M. Gabanon (Paladilhe). — Menuet de Manon (Massenet). — Le Cimbre, allegro militaire (Signard).
27 mai 1911 — Le Raincy, concert de 9 h à 10 heures, au kiosque de la Mairie. Fanfare de trompettes, l'Espérance du Raincy, chef M. René Revêche. Programme : Sthrau (Ch. André). — La Rougévin (Thomas). —Suite pour fantaisie (R. Revêche). — Le Fantassin (A. Robquin). — Marche de l'Union (Coupez). — Joyeux dragon (de Ruelle).

Le Raincy - Statue de la République place Thiers, Square et Kiosque à droite — Kiosque à musique des jardins de la mairie
Cette statue de la République érigée sur la place Thiers, réalisée et offerte (hormis les frais d'installation et du piédestal) à la municipalité par Eugène Paul (1822-1898) a été inaugurée le 23 octobre 1898. Décédé le 13 octobre 1898 d'une rupture d'anévrisme, Eugène Paul n'aura pu assister à cette cérémonie.
Une délibération du conseil municipal du 8 août 1896 avait entériné l'acceptation du don de cette statue.

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10 septembre 1911 — Concours musical du Raincy
— Hier dimanche 10, a eu lieu, au Raincy, le concours musical ouvert aux harmonies et fanfares. Cette solennité avait attiré un grand nombre d'auditeurs. Les différentes épreuves de ce concours ont été subies avec succès par les sociétés participantes.
Des concerts très applaudis ont été donnés par ces sociétés sur les différents points de la ville.
A l'issue du défilé, a eu lieu l'exécution du morceau d'ensemble « Faidherbe », de J. Cotteaux, sous la direction de M. Mazure, le distingué chef de l'harmonie du Raincy.
Ont participé à ce concours : Les Enfants de la Suippe-de-Pontfaverger — l'Harmonie Italienne, Groupe Verdi — la Fanfare de la Folie-Méricourt, Paris — la Fanfare Municipale de Magenta — la Fanfare libre de Sceaux — l'Indépendante de Crézancy — la Fanfare de Contres — la Fanfare de Romain.
La distribution des prix a été suivie d'un banquet de 80 couverts au cours duquel de vifs éloges ont été adressés à M. L. Bizot, président de la commission, pour l'excellente organisation de cette fête qui a été couronnée de succès.


Le Raincy - La Mairie — Le Kiosque dans les jardins de la mairie
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Quelques concerts sur le Kiosque des Ecoles, la mairie et les maisons russes ayant été rasées
18 mai 1912 — Le Raincy, concert de 9 à 10 heures au kiosque. Fanfare de trompette l'Espérance du Raincy ; directeur : M. René Revèche. Programme : Wagram (A. Robquin). — Sur la Néva, fantaisie (G. Pasquier). — Galiffet (X...). — Ma Polka (Thomas). — Retour de Cayeux (Chappuis). —Belle Nuit, valse (Sambin). — Joyeuse Fanfare (A. Robquin).
6 juillet 1912 — Le Raincy, concert au Kiosque, de 9 à 10 heures. Harmonie ; directeur : M. G. Mazure. — Salut Lointain, allegro (Doring). — Mireille, ouverture (Gounod). — Le Chemineau, fantaisie (X. Leroux) : baryton-solo : M. Gabanon. — Ballet Egyptien, en quatre parties (A. Luigini). — Souviens-toi !, valse (E. Waldteufel). — Marche Indienne (A. Sellenick).
20 juillet 1912 — Le Raincy, concert au Kiosque, de 9 à 10 heures. Harmonie du Raincy, directeur : M. G. Mazure. — Marche Richard-Wallace (Sellenick). — Si j'étais Roi, ouverture (Adam). — Concerto pour clarinettes (G. Wettge). — Les Sirènes, valse (Waldteufel). — Retraite espagnole (Ruiz del Portal).
25 mai 1913 — Le Raincy, concert au Kiosque, à 3 heures. L'Espérance du Raincy, directeur M. René Revèche. Programme : —1. Retour de Cayeux. (Chappuis). — La Joyeuse, mazurka. (Michel Bléger). — Joyeux départ pour la Chasse, fanfaisie exécutée par des trompettes à piston. (Ruelle). — Wagram (Robquin). — Honneur et Patrie (Michel Bléger). — Pan-Pan (Ruelle).
28 mai 1914 — Le Raincy, concert au Kiosque, de 9 à 10 heures. L'Espérance du Raincy, directeur M. René Revèche. Programme : L'Espérance, marche (Ruelle, trompette-major au 23e dragons). — Les Adieux du Camp (Bussac). —Bons Souvenirs (R. Revèche). — La Joyeuse, mazurka (Bléger). — Pan-Pan (Ruelle). — Joyeux départ pour la chasse, fanfare de chasse pour trompettes à pistons (Ruelle).
27 juin 1914 — Le Raincy, concert au Kiosque, de 9 à 10 heures. Harmonie municipale (directeur M. J. Balay). Programme : A cœur joie. G. Balay. — Guillaume Tell, Rossini. — Rêverie. Schumann. — Valse du ballet de Patrie. Paladilhe. — Mignon. A. Thomas. — Les Erinnyes. Massenet. — Benvenuto Cellini. Diaz. — Marche indienne. Sellenick.

Le Raincy - Statue de la République, place Thiers, avenue de Livry, Kiosque à droite — La vieille mairie, le square et le kiosque
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Derniers concerts sur le Kiosque des Ecoles avant son éradication
26 mai 1921 — Le Raincy, kiosque des Ecoles, concert de 20 heures à 21 heures. Harmonie municipale du Raincy. Programme : Ouverture de Patrie (Bizet). — La Plainte du clocher (J. Balay). — Scènes alsaciennes (Massenet). — Patrie (Paladilhe). — Aubade printanière (Lacôme). — Aïda (Verdi). — Rondo pour flûte (Donjon).
28 juillet 1921 — Le Raincy, kiosque des Ecoles, concert de 21 à 22 heures. Harmonie municipale. Programme : — Marche indienne, Sellenick. — Au Pays lorrain, G. Balay. — Troisième marche aux flambeaux, Meyerbeer. — Concertino, Weber. — Prélude de Lohengrin, Wagner. — Grande sélection sur Mireille, Gounod. — Oudin Melle Firmin Guilbet, L. Mayeur.
11 août 1921 — Le Raincy, concert de 21 heures à 22 heures. Harmonie municipale. Programme : A cœur joie, G. Balay. — Mireille, Gounod. — Aubade printanière, Lacome. — La Féria, Lacome. — La Plainte du clocher, G. Balay. — Aïda, Verdi. — L'Artésienne, Bizet.
25 mai 1922 — Le Raincy, kiosque des Ecoles, concert de 21 à 22 heures. Harmonie municipale. Programme : Le Grenadier (G. Parés). — Mireille, ouverture (Ch Gounod). — Ballet d'Isoline (Messager). — Fervaal, introduction du 1er acte (V. d'Indy). — Danse persane (E. Guiraud). — Idylle bretonne, pour hautbois et cor anglais (Pilvestre).
30 juillet 1922 — Le Raincy, kiosque des Ecoles. Concert à 21 heures. Harmonie municipale du Raincy directeur, M. J. Balay. Programme : L'Arlésienne (en entier). Bizet. Prélude, pastorale, intermezzo, carillon, minuetto, adagietto, menuet (soliste flûte, M. Chérigié), farandole.
7 juin 1923 — L'Harmonie municipale donnera ce soir jeudi, à 21 heures, sous la direction de M. Levasseur, au Kiosque des Ecoles, un concert comportant la Marche du Sacre du Prophète de Meyerbeer, l'ouverture d'Egmont de Beethoven, la Valse des sirènes de Haldtenfel, l'Ouverture de Mireille de Gounod (cor, M. Maréchal), la Marche turque de Mozart, le Rossignol de l'Opéra de Damaré, polka pour deux petites flûtes (MM. Chérigné et Lapersonne). Le prochain concert aura lieu le 28 juin.
30 août 1923 — Le Raincy, kiosque des Ecoles. Concert de 21 à 22 heures. Harmonie municipale, direction Levasseur. Programme : La Garde marine (Turine). — Peer Gynt (Grieg). — Les Contes d'Hoffmann (Offenbach). — Choral et rêverie (Schumann). — Cavalleria rusticana (Massenet). — Ballet de Coppélia (Léo Delibes).

24 au 28 septembre 1938 — Exposition d'horticulture au groupe scolaire Thiers
— Une exposition régionale d'horticulture et d'aviculture, avec section spéciale de pigeons voyageurs aura lieu au groupe scolaire Thiers, au Raincy, du 24 au 28 septembre.

Le Raincy - Groupe scolaire Thiers construit sur les Maisons Russes et le Kiosque à musique
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Formations musicales actives au Raincy en 1909 :
Harmonie du Raincy, fondée en 1877, président Franquet, direction B. Delannoy, 65 exécutants ;
Union musicale (harmonie), fondée en 1881, président Pradeau, direction Robillot, 48 exécutants.
L'Espérance, société de Trompettes, fondée en 1892, direction René Revèche, 22 exécutants.


(1) Le domaine du Raincy est même devenu, le 11 avril 1812, la propriété de Napoléon Bonaparte qui l'a acquis auprès de M. Caroillon Destillières au prix de 924.052 francs, le mobilier, les statues, les orangers et arbustes et les bêtes de vênerie étant vendus en sus pour 99.047 francs. Napoléon ne résidera quasiment jamais au Raincy, et le domaine sera repris en 1820 par le futur roi Louis-Philippe.

(2) Nous n'accorderons pas foi à Jacques-Henry Paradis, auteur du Journal du Siège de 1870-1871 qui affirme que le 3 janvier 1871,
quatre nouvelles batteries sont installées, l'une au Raincy, l'autre aux Maisons-Russes, les deux autre doublant celles déjà établies à Gagny.
Paradis semble ignorer que les Maisons Russes sont en fait au Raincy et non, tel qu'il le formule, dans un autre lieu ; d'autre part une batterie aux Maisons Russes n'aurait jamais servi aux Saxons qui, nécessairement, utilisaient des emplacements élevés pour surveiller ou pilonner la banlieue.
Paradis a probablement voulu faire un effet de manche avec son affirmation.

(3) Le nouvel Hôtel de Ville du Raincy, comprenant la mairie, la justice de paix et un commissariat de police
La première pierre de cet édifice est posée le 12 juin 1910, en présence de M. Autrand, préfet de Seine-et-Oise. L'emplacement choisi pour cette construction, situé avenue du Chemin de Fer (future avenue de la Résistance), près du Rond-Point Thiers, provient du don d'un terrain de cinq hectares fait par la Société civile du Raincy de MM. Hérold et Baratin.
Etat de l'adjudication des travaux de construction en date du 20 décembre 1909 :
1er lot. Maçonnerie et terrassement. Montant, 121.577 fr. 50. non adjugé. (adjugé ultérieurement)
2e lot. Carrelage, revêtements. Montant, 2.238 fr. M. Labouille, au Raincy.
3e lot. Serrurerie, quincaillerie. Montant, 8.800 fr. M. Buissonnier, à Villemomble.
4e lot. Charpente en bois et planchers en fer. Montant 28.124 fr. 85. Non adjugé. (adjugé ultérieurement)
5e lot. Couverture, plomberie, gaz, Montant 17.400 fr. M. Jambon, au Raincy.
6e lot. Menuiserie et parquets. Montant 29.175 fr. M. Jacquin, au Raincy.
7e lot. Peinture et vitrerie. Montant 7.000 fr. M. Ducret, à Nancy.
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Re: Kiosques à Musique

LE TOUQUET-PARIS-PLAGE - Nouveau Casino de la Forêt - Un Coin du Jardin pendant la musique
(PAS DE CALAIS)
Au début du XIXe siècle, le lieu-dit Le Touquet, hameau dépendant de la commune de Cucq, est constitué de dunes et de sables mouvants sur la Manche, longeant les garennes quasi inhabitées du Trépied, autre hameau de Cucq.
L'Etat ayant décidé de vendre les 1.600 hectares qui constituent le domaine dit du Touquet, celui-ci est cédé, le 31 janvier 1835, à un citoyen belge du nom de Doms, moyennant quatre-vingt mille francs. Celui-ci n'ayant pas honoré totalement cette transaction, le domaine est à nouveau mis en adjudication. Alphonse Daloz (1800-1885), notaire parisien et son associé Alyon, pour cent cinquante mille francs (cent vingt mille francs selon seconde source), emportent l'enchère le 25 avril 1837.
Le but premier des acquéreurs étant d'y réaliser de l'élevage, d'immenses pâturages sont créés, étables et bergeries y sont construites, vaches et moutons y sont installés.
Deux ans après, le notaire se reconvertit à l'agriculture ; en 1847, Alyon lui cède définitivement sa part, et en 1855, une petite partie est dévolue à M. Charles-Louis Rigaud, gendre de Daloz.
A partir de cette date, Daloz et Rigaud se consacrent exclusivement à transformer le domaine du Touquet en forêt et, en 1858, scindent la propriété en deux lots : le lot de 1.250 hectares situé au nord est attribué à Daloz, Rigaud conservant 350 hectares au sud. Daloz obtient, dès 1859, que le conseil général du Pas-de-Calais, lui accorde une subvention annuelle de 3.500 francs pour la plantation des dunes en pins maritimes, genêts et autres joncs.
En 1864, Daloz fait construire, au milieu de ses plantations sa résidence appelée le « château », dont nous parlerons un peu plus avant.


Le Touquet - Château de Daloz construit en 1864
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Daloz et le pont d'Etamples sur la Canche
En regard de recettes inexistantes et face à des dépenses considérables, la fortune de l'ex-notaire, n'ayant exercé que dix ans, semble apparemment illimitée et inépuisable. On le voit en 1859, se charger du financement de la construction du pont enjambant la Canche, reliant Cucq (Le Touquet) à Etaples. Ce pont d'un coût de 142.000 francs est subventionné par le département et les communes à hauteur de 82.000 francs, le solde étant financé par Alphonse Daloz, moyennant la signature d'une concession à péage de 45 années. La construction est confiée à l'ingénieur civil Legrand qui, à l'inauguration du pont du 1er mars 1860, en est nommé concessionnaire, à compter du 9 février 1860.
Dès le 29 août 1868, le conseil général envisage de racheter la concession du pont à Daloz, afin de rendre gratuit le péage
prélevé sur les pauvres équipages de bateaux armés à la pêche côtière et sur les pêcheuses de crevettes, lesquelles, lorsque leurs expéditions ont été infructueuses, préfèrent souvent passer la rivière à gué au péril de leur vie, en se tenant les unes les autres, plutôt que de déposer au bureau du percepteur les quelques centimes qu'elles n'ont pas gagnés.
Après négociations, Daloz est disposé à céder la concession pour 65.000 francs, mais le conflit de 1870 arrête le projet.
Lors de la séance du conseil général du 23 août 1873, Daloz
s'appuyant sur un projet d'établissement de station balnéaire au Touquet, qui devrait donner une grande plus-value à son entreprise, élève ses prétentions à 85.000 francs, pour la cession de la concession du pont. Le conseil général ne donne pas suite à cette proposition.
Le conseil général annonce le 26 août 1876 que
le projet de station balnéaire n'ayant pu se réaliser, Daloz est prêt à transiger à 70.000 francs. Finalement le pont est repris pour 65.000 francs à effet du 1er janvier 1878.

Naissance de la Station balnéaire
En 1880, Alphonse Daloz fait appel au géomètre Raymond Lens, afin de procéder au lotissement du Touquet en commençant par y tracer les premières rues, et fait établir un règlement le 29 avril 1882, enregistré à Etaples le 8 mai, stipulant son intention de créer sur une partie de son domaine, une station balnéaire, laquelle serait dénommé Paris-Plage. Aussitôt quelques premiers terrains sont vendus accueillant les premières constructions de chalets.

Plan du Touquet en 1929
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Contrairement à la belle légende servie et répétée à l'envi par la totalité des historiens ou chroniqueurs traitant du Touquet, le projet de transformer ce hameau en station balnéaire ne date pas d'une improbable chasse organisée par Daloz en octobre 1874, à laquelle aurait assisté Hippolyte de Villemessant (1810-1879), écrivain, journaliste et inventeur du Figaro, puisque dès avant, en août 1873, Daloz avait clairement exposé son projet balnéaire devant le conseil général du Pas-de-Calais. (voir ici, Villemessant à Enghien)
Cette mystification est en fait due à un certain Ernest Legendre, un des premiers pionniers à s'être aventuré sur cette zone totalement aride qu'était le Touquet, afin d'y faire édifier sa maison en 1886.
Loin d'être totalement désintéressé, puisque dans le même temps le père de Legendre lance la construction de son Grand-Hôtel du Touquet, édifié d'octobre 1886 à mai 1887, Ernest Legendre fonde, le 15 août 1886, une gazette intitulée
Paris-Plage, courrier des bains de mer, qui perdurera jusqu'en 1912, dans laquelle il fera la promotion de la ville naissante et publiera toutes les nouvelles la concernant, faisant diffuser son bulletin de propagande dans les gares de chemin de fer, dans les casinos et hôtels.
Et c'est précisément dans ce prospectus qu'Ernest Legendre, la même année, rapporte les propos qu'il prête à Villemessant, lesquels vont être reproduits jusqu'à ce jour par des centaines d'intervenants sans apporter la moindre preuve :
... Il y a, à quatre petits kilomètres de la gare d'Etaples, une plage abritée par une forêt de 800 hectares et plus belle que celle de Trouville. Si Dieu me prête vie, je veux faire de ce pays providentiel un Arcachon du Nord. Avant peu, cet endroit sera le rendez-vous favori de nos baigneurs parisiens ; j'aurai résolu le fameux problème : Paris-Plage !!!
L'histoire était belle, mais difficilement plausible : d'une part, en 1886, les protagonistes sont déjà tous décédés (Villemessant en 1879 et Daloz en 1885) ; d'autre part, Villemessant, écrivain et journaliste prolifique de talent, aurait forcément laissé une trace imprimée de cette sortie, or il n'en est rien (jusqu'à preuve du contraire !) sur aucun journal de cette période, de 1874 à 1879, date de son décès.
Legendre, grâce à son bagout, a tout de même réussi à ouvrir une voie royale pour le développement de la station du Touquet-Paris-Plage !
En 1888, le Touquet compte quarante chalets et une vingtaine d'autres en construction, en 1901 on dénombre plus de trois cent maisons d'habitations, trois hôtels, deux restaurants, et une quarantaine de commerces et entreprises...

A partir de 1900, les héritiers Daloz tentent de vendre leur domaine comprenant divers terrains de 130 hectares, le Château et ses dépendances construit en 1864 et les terrains boisés et dunes y attenant d'environ 989 hectares. Les premières adjudications n'ayant pas trouvé preneur le 2 août 1900 pour 2.600.000 francs, le 23 juillet 1901 pour 1.300.000 francs, et le 5 août 1902, pour 900.000 francs, les Daloz finissent par céder, le 16 décembre 1902 leur propriété à la
Syndicate of Touquet limited, fondée par John Robinson Whistley (1843-1922) et son bras financier Allen Stoneham, pour un montant de 870.500 francs.

Le Touquet-Paris-Plage - Annonce adjudications domaine du Touquet 1893, 1900, 1901 et 1902 — Affiche publicitaire 1904
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Dès le début de 1903, Whistley charge l'architecte Maurice Bergounioux de transformer le Château et ses dépendances, en vue de les donner en exploitation hôtelière, l'ouverture étant prévue pour la saison courante.
Des chambres sont aménagées dans le château couvert d'ardoise devant lequel sont construits des balcons de bois rustiques
peints en gros vert ; une grande terrasse longe le tout.

Le Touquet-Paris-Plage - Entrée du Château, château à droite — Château du Touquet transformé à usage d'hôtel
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Les annexes du château, aux toits de tuiles rouges, bâtiments très rustiques qui servaient de remises et d'écuries, sont également aménagés pour accueillir des chambres pour une partie, le reste étant réservé pour les locaux administratifs. Là encore des rampes de bois peintes de gros vert sont installées au devant. Les façades blanchies à la chaux sont revêtues de poutrelles entrecroisées simulées.
Des salles de bains et douches sont installées dans un bâtiment parallèle aux précédents. A l'emplacement de l'ancienne distillerie de Daloz, un théâtre est ouvert.
Et enfin, en guise de Casino,
une tente somptueuse en toile rayée écrue et rose est montée près du château.
A l'entrée de la forêt où un élégant portique annonce la bienvenue, l'enclos des enfants contient de nombreux jeux. Dans la prairie, à gauche du château, un quadruple terrain de law tennis, attesté déjà en 1894, occupe l'ancien
Champ de la Guillotine rebaptisé du nom plus avenant de Tennis-Court ou encore Les Pelouses.

Le Touquet - Dépendances du château — Le Théâtre
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Depuis sa transformation, le château-hôtel est en grande partie fréquenté par une colonie anglaise drainée par son directeur John Whistley. Dès la fin de la première saison 1903, les chambres d'hôtel des anciennes écuries sont réaménagées permettant l'ouverture de l'Hôtel de l'Hermitage en 1904 et le château trouve une autre affectation : les chambres y sont supprimées, et les lieux sont désormais consacrés à un sporting club, réservé à la clientèle choisie anglaise.
Trois semaines sont nécessaires pour construire, à la place de la précaire tente de toile, le Casino de la Forêt, chalet de bois à rez-de-chaussée couvert de tuiles, à côté de l'enclos des enfants, lequel disparaît à cette occasion.
Dès le mois d'août 1904, le casino est administré par Léon Soucaret (1867-1933), futur maire du Touquet de 1925 à 1933.
L'ouverture du Casino de la Forêt ne se fait pas sans heurts. Si avant 1901, plusieurs casinos co-existent au Touquet, pendant la période estivale, de façon tacite et non autorisée, c'est le 31 mai 1901 qu'une licence officielle, valable trois ans, est accordée au Grand Hôtel du boulevard de la Mer, propriété de Léon Street, obtenant l'appellation de Casino municipal. L'autorisation triennale d'exploitation expirant en 1904, Whitley demande la mise en adjudication d'une licence pour son propre casino. Après quelques frictions, qui vont même aboutir jusqu'à la mise sous scellés du jeu des petits chevaux, quelques jours après son ouverture, lequel sera rouvert sur intervention du parquet de Montreuil, les deux casinos vont co-exister.

Le Touquet-Paris-Plage - Le Casino de la Forêt — Casino de la forêt (cliché Ombellule, Cparama)
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En 1904, Edouard Lévêque, auteur de Paris-Plage Le Touquet, un rapide historique, nous précise que lors de la saison passée, le Château et ses dépendances sont le rendez-vous select des Paris-plageois ; toute l'après-midi, tandis qu'une musique de choix, composée d'artistes napolitains, donnait un agréable concert, de nombreux consommateurs séjournaient à la terrasse, tuant le temps agréablement.
Si une première musique municipale est crée au Touquet par J. Becquelin en 1903, avec bénédiction de sa bannière lors de la grand'messe du 26 juillet, suivie de son premier concert sur la plage, on ne verra guère ladite musique se manifester dans la colonie anglaise. Ce seront les orchestres attachés au casino et au théâtre qui animeront les concerts quasiment quotidiens donnés sur la terrasse face au château, lors du five o'clock tea.
On voit ainsi, dès 1903, se produire chaque après-midi, le quintette napolitain d'Andrea Dini.
Il était donc nécessaire d'édifier un
Kiosque à musique, précisément sur la place du château. Construit en 1905, présentant une forme d'ensemble carrée, il est constitué de branches d'arbres et recouvert d'une toiture en ardoise ; son escalier d'accès de quatre marches est abrité par un auvent également couvert d'ardoise.
Pour la saison 1905, Frédéric Le Rey est nommé chef d'orchestre du Casino, pour lequel il engage une troupe de virtuoses ; comme dans la quasi-totalité des casinos-théâtres balnéaires, les musiciens ont la rude tâche de jouer tous les jours sur le kiosque à musique, d'exécuter des concerts plusieurs fois par semaine au sein du théâtre, et d'assurer les accompagnements lors d'opérettes et autres opéras-comiques.

Le Touquet-Paris-Plage - Terrasse du Château et Kiosque à musique — Le Kiosque à musique et le five o'clock tea
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Vers 1907, le château-club est prolongé d'une aile dans lequel un nouveau théâtre est installé, nécessaire au vu de la fréquentation grandissante du Casino de la Forêt.

Le Touquet-Paris-Plage - Le Château du Touquet agrandi d'une aile — Le Château du Touquet, le Théâtre
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L'ancien hôtel de l'Hermitage est rasé en 1910 pour édifier l'année suivante un nouvel établissement hôtelier grandiose, à la même enseigne.
La commune du Touquet-Paris-Plage est enfin créée le 28 mars 1912, par distraction de la commune de Cucq.

L'ancien château sporting-club et les pavillons de Daloz, le casino et le
kiosque à musique sont démolis en totalité en 1912 pour faire place à un nouveau complexe, gardant la même appellation de Casino de la Forêt. Ce sont les architectes Auguste Bluysen (1868-1952) et Raoul Jourde (1889-1959) qui sont chargés des plans de l'édifice, l'entreprise Clavier, de la construction. (1) Le nouveau Casino est inauguré le 13 juillet 1913. A cette occasion la nouvelle salle de spectacle présente L'Ami Fritz joué par Roger Monteaux.

Le Touquet-Paris-Plage - Nouveau Casino de la forêt en construction — Terrasse du nouveau Casino de la Forêt
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Le conflit 1914-1918 interrompt toute activité et le Casino est transformé en hôpital militaire, tout comme son voisin l'Hôtel Hermitage qui devient l'hôpital complémentaire temporaire n° 35.
Rouvert en juillet 1919, le casino va connaître une vogue considérable, devenant le premier casino de France, en terme de recettes. (2)

En prolongement de l'ancien parc du Château Daloz, devenu le parc du Casino de la Forêt, le long de la rue du Verger ouverte en 1903, un nouveau parc communal est créé, appelé le Parc des Pins, à l'emplacement d'anciens vergers. Alors que le Casino ne possède plus de kiosque depuis 1912, un
Kiosque à musique rustique est édifié en 1924 dans ce parc.
De forme octogonale, accessible au moyen d'un escalier de sept marches, son soubassement est en pierre ; ses poteaux et rambardes sont en bois.
Ce kiosque est baptisé Kiosque Serge Gainsbourg en 2001, en raison du passage de l'artiste à la fin des années 1950, alors totalement inconnu, venu jouer sur quelques pianos-bar de la côte d'opale, notamment au Touquet.

Après avoir été transformé, agrandi, et être passé de main en main, le casino de la Forêt est devenu aujourd'hui le casino du Palais, l'hôtel Hermitage, quant à lui, a été transformé en appartements.
Kiosque du Casino supprimé, kiosque du Parc des Pins toujours en place.


voir ici Casino de la Forêt du Touquet-Paris-Plage sans kiosque, aujourd'hui.
Kiosque à musique du Parc des Pins du Touquet-Paris-Plage (1/3). (2/3). (3/3).

LE TOUQUET-PARIS-PLAGE - Nouveau Casino de la Forêt - Un Coin du Jardin pendant la musique
Le Touquet-Paris-Plage - Nouveau Casino de la Forêt - Un Coin du Jardin pendant la musique.jpg
Le Touquet-Paris-Plage - Nouveau Casino de la Forêt - Un Coin du Jardin pendant la musique.jpg (279.82 Kio) Vu 12883 fois
publié par Jean-Marc

6 juin 1892 — La demande d'un Casino se fait criante sur la Station balnéaire naissante de Paris-Plage
— Le Touquet offre toutes les ressources qu'on est en droit d'attendre d'une station qui a mérité le surnom de Paris-Plage. Si le Marché ne peut pas rivaliser avec les Halles Centrales, la Chapelle avec Notre-Dame, la poste et le télégraphe avec les bureaux de la rue J.-J. Rousseau, la nature, la seule nature vous en console.
Le Touquet se recommande aux amis de la saine villégiature, aux ennemis des voisinages compromettants, à tous ceux qui savent faire une distinction entre le bonheur à bon marché et le plaisir à grands frais. Le jour viendra, sans doute, où les propriétaires de la forêt du Touquet, las de résister aux sollicitations dont ils sont assaillis, permettront la construction d'un casino. Profitez, en attendant, des grâces toutes rustiques de Paris-Plage. Songez que le Touquet n'étant qu'à quatre heures de Paris, on peut y aller et en revenir entre deux explosions.

(Arthur Heulhard, le Figaro)

27 février 1903 — Les nouvelles vont bon train au Touquet. Les anglais prennent possession du Domaine
— Un nouveau Centre sportif. Les amateurs de sports vont, avant peu, avoir à leur disposition un nouveau site pittoresque et très heureusement situé à mi-chemin entre Paris et Londres. Il paraît, en effet, que le vaste domaine du Touquet, près d'Etaples, avec sa plage, ses grands bois et son château historique, ont été acquis par un syndicat anglais qui se propose d'en faire, en même temps qu'un des points de villégiature élégante de la côte, un centre sportif supérieurement aménagé et où tous les sports à la mode : golf, polo, tennis, yachting, cycling, etc., seront chez eux. Un champ de courses, des terrains d'entraînement, une vaste piste d'automobiles, un port-abri pour les yachts, etc., seront successivement établis en même temps qu'un casino et un hôtel très modernes, dont les plans sont déjà à l'étude et qui s'élèveront en face de la mer, à proximité des bois qui s'étendent jusqu'à la plage. C'est M. John Robinson Whistley le créateur des expositions de Earls Court, qui est à la tête de l'entreprise, et il aura beau jeu à déployer chez nous une activité qui a déjà donné d'étonnants résultats ailleurs.
Le duc d'Argyll, beau-frère du roi Edouard VII, vient d'accepter, nous dit-on, la présidence d'honneur du Golf-Club du Touquet.


Le Touquet-Paris-Plage - Le Château et le Kiosque à musique
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10 juillet 1909 — Quinson du théâtre Grévin, engagé pour la saison à Paris-Plage
— Paris-Plage. Casino de la Forêt. Le directeur artistique M. Quinson et la troupe du théâtre Grévin engagée pour la saison, viennent d'arriver au Touquet, où la première représentation de la saison d'opérette est fixée à samedi 10 juillet.
Les soirées pour lesquelles, selon la formule, « la direction décline toute responsabilité à l'égard des familles », auront lieu cette année le samedi, au lieu du vendredi. Cela a été décidé à la demande d'un grand nombre d'abonnés et d'habitués du Casino de la forêt, inspirés par le désir d'y assister sous le chaperonnage de leurs maris qui arrivent ce jour-là, et qui trouveront dans ce genre de spectacle, la meilleure diversion à leurs travaux de la semaine. Ces représentations, qui avaient tant de succès l'été dernier, seront encore plus abondamment suivies, grâce à cette mesure que tout le monde approuve.


28 juillet 1909 — Le Casino de la Forêt est vraiment britannique ! Les représentations y sont données dans la langue de Shakespeare
— Paris-Plage. Le directeur du Casino de la Forêt, M. Quinson termine demain la série de charmantes opérettes qu'il a données et vient de ramener à Paris-Plage les artistes de comédie que nous allons applaudir pendant le mois d'août.
Au Casino de la plage, la représentation en anglais de Ghosti (les Revenants), d'Ibsen, par Robert Whittier, le grand comédien des Etats-Unis et sa compagne américaine, a été un grand succès qui a attiré toute la colonie britannique du Touquet, de Boulogne et des diverses plages du nord.
Dimanche, L'anglais tel qu'on le parle, avec Maurice de Féraudy et Robert Whittier (dans le rôle de l'Américain Hogson), n'a jamais eu un succès aussi étourdissant.
La, tournée Baret, au Touquet, avec le Poulailler a fait salle comble, et celle de Gémier, qui donnera le 27 « les Jumeaux de Brighton » et « la Cruche ». « J'en ai plein le dos de Margot » est déjà l'objet d'une forte location.


24 juillet 1911 — Inauguration de la saison
— Le Touquet Paris-Plage, Casino de la Forêt. — L'inauguration de la saison a eu lieu le samedi 15 juillet au milieu d'une affluence considérable. On a donné comme pièce d'ouverture L'Ane de Buridan de MM. de Flers et de Caillavet ; cette jolie comédie a été très intelligemment interprétée par son créateur, M. Victor Boucher dont tout le monde apprécie le fin talent, et de Mme Dherblay que nous avons applaudie l'hiver dernier sur les grandes scènes parisiennes, notamment au Vaudeville.

Le Touquet-Paris-Plage — Château-Casino de la forêt et Kiosque à musique
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13 juillet 1912 — Représentation au casino de la Forêt
— Le Touquet. Casino de la Forêt. Samedi 13 juillet : M. Victor Boucher, le talentueux pensionnaire de la Renaissance, qui dirige depuis de longues années notre casino, nous a donné le premier gala de la saison avec Mlle Blanche Toutain, dans Primerose ; la délicieuse artiste a remporté un véritable triomphe ; à ses côtés, M. Joffre, du Vaudeville, a été un merveilleux cardinal de Mérance ; Mme Barelli, une exquise Mme de Sermaize, M. Bourdel un chaleureux Pierre Lancrey, et Mlle Renouard, une charmante Donatienne. MM. Carpentier,
Cueille, Nicole, Benedict, Tressy, Charpin, Mmes Morgane, de Montjoye, Terbet, Reytt et la petite Lebreton n'ont droit d'autre part qu'à des éloges.

7 août 1912 Concert au casino
— Touquet-Paris-Plage. Casino de la Forêt. Mlle J. Maubourg a chanté samedi Gillette de Narbonne avec un charme exquis et rare.
Les artistes qui l'entouraient donnèrent la meilleure impression d'homogénéité et l'orchestre, dirigé par M. A. Forest n'a droit qu'à des éloges.

8 août 1912 — Concert au Casino de la Forêt
— Touquet-Paris-Plage. Casino de la Forêt. Le concert du 8 avait attiré au Casino la plus brillante assistance ; l'orchestre, sous la savante et habile direction de M. A. Forest s'est fait vivement applaudir dans l'exécution de l'ouverture d'Obéron (Weber) ; les Scènes Alsaciennes (Massenet) et la Danse Macabre (St-Saens). M. Torelli, de l'Opéra de Nice et Mlle Calvet de l'Opéra, ont obtenu, dans Grisélidis et Déjanire d'une part, et La Cloche et Le Roi d'Ys d'autre part, le succès le plus mérité tandis que M. Cerdan, de l'Opéra, suscitait l'enthousiasme général par son interprétation hors ligne du Roi de Lahore et de La Jolie Fille de Perth, et que
Mlle Hemmler, de l'Opéra, déchaînait bravos et rappels dans la valse de Roméo et Juliette. La représentation fut terminée par Le Cœur a ses raisons, cette exquise comédie qui a permis au talent si souple de M. Victor Boucher (Jacques Arthenay) de faire éclore la gaieté la plus fine et la plus irrésistible. Mme Reine Deschamps et M. Bourdel lui donnèrent la réplique avec tout le naturel et le brio désirables.


19 juillet 1913 — Inauguration du nouveau Casino de la Forêt
— Le Touquet-Paris-Plage. — Inauguration du nouveau Casino. — L'Ami Fritz. — A 9 heures, le rideau s'est levé sur la salle la plus éblouissante qui soit et Myoffre est entré tout de go dans la voie triomphale grâce à la bonhomie souriante ou profonde avec laquelle il a campé le rabbin Sichel ; près de lui, Roger Monteaux fut avec talent un Fritz jovial et sincère et il ne fallait rien moins que le charme délicat et la jeunesse radieuse de Mlle Mauduit (Suzel) pour vaincre le célibat de l'ami Fritz. Mme Delys, MM. Benedict, J. Signoret complétaient admirablement la distribution.

Le Touquet-Paris-Plage - Le nouveau casino de la forêt pendant la musique — Terrasse du nouveau casino
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20 juillet 1913 — Tournoi d'escrime au casino de la Forêt
— La tournoi du Touquet-Paris-Plage. Avant-hier, a commencé, au casino de la Forêt, la première journée du tournoi d'escrime du Touquet, sous la présidence de M. Soucaret, le distingué sportsman ; de M. Crétolle, l'actif et dévoué organisateur de cette magnifique fête des armes, ainsi que de MM. Bernard Gravier, président des Armes de Combat ; Lippmann, Labadie, Bertera, etc.

24 juin 1914 — Victor Boucher, directeur artistique du casino réside dans la villa « M'as-tu-vu ».
— C'est à Paris-Plaee, à l'orée de la verdoyante forêt du Touquet, dont les ombrages s'avancent jusque sur la grève. Au milieu des pins s'élève une coquette villa qui fait l'admiration des promeneurs. Elle n'est pas très grande, mais son aspect est riant. Sur la porte d'entrée, une plaque de marbre avec ces mots : Villa m'as-tu-vu. Les passants s'arrêtent et se disent entre eux : « Certainement un artiste habite cette propriété ».
Ceux-ci ont raison, la villa M'as-tu-vu est la résidence estivale de M. Victor Boucher, qui depuis plusieurs années est le directeur artistique du Casino de Paris-Plage, et a choisi ce petit coin de terre pour y séjourner pendant la belle saison.
Et c'est dans son jardin de Paris-Plage que Victor Boucher apprend les beaux rôles que les auteurs contemporains lui confient.


28 juin 1927 — Les fêtes franco-anglaises du Touquet-Paris-Plage ; concert dans la forêt, puis danses au casino...
— La seconde journée des fêtes franco-britannique du Touquet-Paris-Plage, fêtes organisées par la municipalité et l'Association France-Grande-Bretagne, a débuté, hier, par une réception des hôtes français et anglais à la mairie, où le maire, M. Soucaret, leur souhaita la bienvenue, et où ils signèrent le livre d'or de la ville.
Simultanément, les deux cents cadets du duc d'York, venus à cette occasion, défilèrent derrière leurs fifres, et se massèrent sur l'esplanade du front de mer, où le général Debailleul représentant le ministre de la guerre, les passa en revue, et où ils assistèrent ensuite à un office anglican, célébré en plein air.
La matinée s'est terminée par un pèlerinage aux tombes des militaires français et anglais du cimetière de Paris-Plage, sur lesquels des couronnes furent déposées.
L'après-midi a été consacré au sport. Les cadets ont donné d'abord une démonstration de football sur le terrain du stade, puis, ils se sont livrés à différents sports athlétiques sur le terrain de concours hippique.
Leur musique a donné ensuite un concert en plein air dans la forêt, puis, ils sont venus, ainsi que les membres du comité « France-Grande-Bretagne » et les maires anglais, à un thé offert en leur honneur.
Le soir, un magnifique banquet a réuni trois cents couverts au restaurant de la Forêt, somptueux établissement, nouvellement inauguré et où se rencontrent très heureusement le plus parfait confort et la plus originale décoration.
Au dessert, plusieurs discours furent prononcés. Le maire, M. Soucanet, salua les personnalités présentes.(...)
La soirée s'est terminée dans les vastes salons du Casino, où les Cadets du duc d'York ont exécuté de très divertissants exercices de marche et de danse.
Les fêtes se termineront aujourd'hui, au Touquet, station dont le développement et la vogue tiennent du prodige.


Le Touquet-Paris-Plage - Casino de la forêt, la Terrasse pendant la musique — Fête des Fleurs, défilé dans la forêt du Touquet
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La Fête des Fleurs du Touquet-Paris-Plage
25 août 1935 — La traditionnelle Fête des Fleurs du Touquet-Paris-Plage aura lieu, cette année, le dimanche 25 août. Un défilé de chars fleuris représentera les Fables de La Fontaine.
Le public sera invité à dire le titre de la fable que représente chaque char, la note donnée à chacun d’eux par un jury mondain et lettré et, pour départager le nombre des votants.
De nombreux prix (objets d’art et espèces : 2.000 fr., 1.000 fr., 500 fr., etc... seront attribués). .
L’un d’eux a été offert par l’Intransigeant.

23 août 1936 — C'est décidément le 23 août, dans l'après-midi, qu'aura lieu au Touquet, la coquette station balnéaire de la Manche, la grande et traditionnelle Fête des Fleurs.
M. Edouard Champion, maire-adjoint, président du Comité des Fêtes, a eu cette année l'idée d'un défilé original consacré aux Romans Célèbres. Dix-sept chars fleuris, représentant chacun un roman, seront présentés au public, et celui-ci sera appelé à dire sur un bulletin de vote spécial (en vente 2 francs au Syndicat d'Initiative) le nom de l'auteur du roman, le titre exact et la note donnée par le jury. Pour départager lee vainqueurs il faudra indiquer le nombre de votants.
De nombreux prix en espèces et de beaux objets d'art récompenseront les lauréats.
Le jury sera choisi parmi les notabilités littéraires et mondaines de la Station (et il n'en manque pas).
A l'une des tables siégera un jury d'enfants, ce qui n'est pas pour aplanir les difficultés.


LE TOUQUET-PARIS-PLAGE - Promenade en forêt
Le Touquet-Paris-Plage - Promenade en forêt (1934).jpg
Le Touquet-Paris-Plage - Promenade en forêt (1934).jpg (219.78 Kio) Vu 12883 fois
publié par Jean-Marc

7 août 1926 — Concert de l'Harmonie du chemin de fer du Nord au Kiosque du Parc des Pins du Touquet.
— L'harmonie du Chemin de fer du Nord se fera entendre samedi 7 août, à 21 heures, au Square d'Anvers de Paris, dimanche 8 août, à 16 heures, à Chantilly carrefour du Bois Bourillon, et dimanche 29 août, à 15 heures, au Touquet-Paris-Plage (parc des Pins). Programme :
Danse des Plébéiens (Maquet). — Ouverture des francs juges (H. Berlioz). — Chanson des bois, pour petite flûte, M. Delette (Rogister). — Gouttes d'eau, pour cornet. M. Delgorgue (A.-S. Petit). — Entr'acte de Galatée. pour cor. M. A. Faroux, sous-directeur (V. Massé). — Ouverture du Roi d'Ys (Lalo).


14 mai 1928 — L'Harmonie du-chemin de fer du Nord en concert au Parc des Pins le 8 juillet
— L'Harmonie du-chemin de fer du Nord se fera entendre le 5 juin, à 21 heures, au square d'Anvers ; le dimanche 24 juin au Théâtre de Verdure de Compiègne ; le 30 juin, à 21 heures, au parc des Buttes-Chaumont, et le 8 juillet au parc des Pins du Touquet-Paris-Plage.

(1) On voit graviter autour du Touquet, tous les personnages qui vont participer à l'ascension vertigineuse du Touquet. En octobre 1909, Soucaret, Bluysen et Quinson s'associent et créent la société anonyme du Théâtre du Palais-Royal à Paris : Auguste Bluysen, qui en est l'architecte, va faire édifier trois ans plus tard le nouveau Casino de la Forêt du Touquet ; Léon Soucaret qui, on l'a vu, est administrateur de Casino en 1904 et futur maire du Touquet, est en 1909, administrateur de la société Touquet-Paris-Plage où il s'occupe très activement des lotissements ; Gustave Quinson (1868-1943), auteur dramatique et directeur successif de nombreux théâtres, est, en 1909, directeur du casino de la Forêt du Touquet-Paris-Plage.

(2) De 1926 à 1929, la recette du Casino du Touquet-Paris-Place s'élève officiellement à 37.713.590 frs en 1926 ; 45.001.040 frs en 1927 ; 59.387.190 frs en 1928 ; 53.852.010 frs en 1929.
Sur ce chiffre d'affaires, le casino perçoit 26,50%, auquel il faut ajouter les pourboires.
Classement des casinos en chiffre d'affaires pour 1928 :
Le Touquet-Paris-Plage, 59 millions — Casino municipal de Cannes, 55 millions — Deauville, 49 millions — Biarritz, 34 millions — Casino municipal de Nice, 32 millions — Grand Casino de Vichy, 21 millions — Jetée-Promenade, à Nice, 15 millions — Aix-les-Bains, 14 millions — Juan-les-Pins, 13 millions.
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Re: Kiosques à Musique

LE TRAIT - Le Kiosque et le Jardin public
(SEINE MARITIME)
C'est sur une vaste zone marécageuse dépendant de la bourgade du Trait, que la puissante société Worms et Cie jette son dévolu en 1916, afin d'y installer ses cales de construction navale, en bord de Seine. Nous sommes alors en plein conflit mondial et, Hippolyte Worms (1889-1962), petit fils du fondateur de la société éponyme, poussé par Anatole de Monzie, sous-secrétaire d'État à la marine marchande, a décidé d'ajouter cette activité à son métier qui était consacré, depuis 1848, au négoce international de charbon.
Du 13 décembre 1916 au 18 juin 1918, la compagnie procède à une trentaine d'acquisitions de terrains représentant près de 300 hectares sur le Trait.
Un contrat est passé, en date du 13 mars 1917, entre Worms et Cie et l'entreprise de travaux publics Mme Vve Hottat et Fils, ayant son siège à Paris. Cette dernière, moyennant le paiement à intervenir de quatre millions quatre cent soixante mille francs, s'engage à construire une cale sèche de 120 mètres de long dotée d'un chenal d’accès à la Seine et de perrés amont et aval, à édifier des bâtiments d'atelier de chaudronnerie, de coques, de forges et de scierie, un bâtiment de bureaux, à procéder au nivellement des terrains et au raccordement de la voie de chemin de fer et à créer un chemin d'accès communal. Les travaux devront être terminés dans un délai de douze mois.
Le 16 août 1917, la compagnie Worms signe un devis de 870.000 francs avec l'entreprise J. Cohier de Dourdan, pour la construction de 78 maisons ouvrières destinées au logement des futurs employés du chantier naval ; le 10 novembre, un devis complémentaire de 58.700 francs est accepté pour la fourniture 78 citernes et pompes à eaux pluviales.

Le Trait - Ateliers et Chantiers de la Seine Maritime, les cales de construction — Les Chantiers de la Seine Maritime et la Cité Saint-Eloi
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Devant le chantier pharaonique engagé pour l'édification du chantier et l'implantation de cette ville nouvelle, Louis Achard, directeur des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime (ACSM) de la Cie Worms, décide de faire construire deux groupes de cantonnement de prisonniers de guerre sur une partie des terrains du Trait appartenant à la compagnie, la main d'oeuvre rare en cette période devrait faire l'affaire à bon compte. Un marché de 135.840 francs est signé le 6 novembre 1917 avec l'entreprise de charpente Guyon Frères, pour réaliser ces baraquements.
Le 7 novembre, les relations commencent à se tendre entre Worms et l'entreprise Hottat, cette dernière étant contrainte d'arrêter les travaux en raison de la pénurie d'essence : Worms arrivait à fournir cette essence à l'entreprise grâce à ses accointances, mais refuse dorénavant de poursuivre ces livraisons à Hottat. Les travaux se poursuivent tant bien que mal jusqu'en mars 1918 ; l'entreprise Hottat est finalement expulsée le 12 septembre 1918 par voie de justice.
Le 30 mars 1918, le marché est alors confié (construction de 16 maisons ouvrières pour 446.000 francs et achèvement du chantier naval) à Marcel Duchereau, ingénieur-constructeur à Paris, qui exige de Louis Achard de l'ACSM Worms qu'il lui fournisse cent manœuvres en sus des quarante compagnons dont il dispose. Achard promet de mettre à sa disposition
cent Russes à raison de 9 francs 10 par jour, et de lui louer un baraquement en bois pour loger le personnel, mais aucun russe n'est en fait fourni. Duchereau arrive à embaucher vingt-cinq manœuvres par ses propres moyens.
Le 30 novembre 1918, soit après l'armistice, Duchereau adresse une sommation à Worms et Cie, déclarant que
la société Worms est en train d’installer au Trait un camp pour recevoir cinq cents prisonniers de guerre, qu’elle se propose d’affecter aux travaux confiés à ses entrepreneurs, et constatant qu'à ce jour, aucune main d'oeuvre secondaire ne lui a été allouée. Duchereau, tout en demandant un acompte de deux cent mille francs sur les travaux terminés, exige de Worms, afin de continuer, qu'on lui fournisse le personnel nécessaire.
A nouveau, c'est au tour de Duchereau de se voir évincé du marché, lequel est repris le 1er juillet 1919 par la maison Blondel, Posth & Cie. Cette fois-ci, les travaux seront menés à terme.

Le premier marché naval est enfin signé le 19 juillet 1919 entre les Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime (Worms & Cie) et le ministre de la Reconstitution industrielle, pour la fourniture de huit navires charbonniers à vapeur en acier de 4 700 tonnes de portée en lourd, tous identiques. Le prix de chacun de ces huit navires est fixé à quatre millions huit cent dix-sept mille cinq cents francs.
Le navire
Capitaine Bonelli, sorti le premier des usines ACSM du Trait le 29 novembre 1921, précède les deux cent sept autres qui seront lancés jusqu'en 1972.

Plans du Trait en 1826 (ensemble et détail)
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La commune du Trait qui comptait à peine trois cents habitants en 1916, voit sa population décuplée à la fin des années vingt.
Après le décès de Louis Achard en 1921, Georges-Edouard Majoux, devenu directeur des ACSM, organise de nombreuses conférences pour présenter et promouvoir son modèle social auprès de divers congressistes.
Ainsi, lors du congrès de Rouen du 15 octobre 1922, en présence du préfet Lallemand et du Ministre de l'Hygiène, Majoux recense son action : il précise que quatre cents maisons ouvrières sont déjà édifiées au Trait, comportant au minimum quatre pièces chacune, toutes entourées d'un jardin de 250 à 400 mètres carrés. L'eau potable y est accessible au moyen de deux puits. Les loisirs et les sports ne sont pas négligés, plusieurs sociétés étant mises en place : l'Union Sportive, le Club Nautique, la Société du Bouchon, le Cercle artistique,
la Lyre des Ateliers et Chantiers de la Seine Maritime, avec sa double section d'harmonie et de fanfare.
Et Majoux de rajouter : Il n'y a pas de pauvres au Trait parce que nous avons essayé de donner à chacun un juste salaire, parce que depuis longtemps, et bien avant que le mot fut créé, notre Maison pratiquait l'usage du sursalaire familial, parce que nos familles acceptent de bon coeur d'entretenir à leur foyer leurs vieux parents...

La Lyre des Chantiers du Trait vers 1917-1921, chef Julien Lecanu — La Lyre en 1923, chef Georges Couvez (clichés Fabrice Lecanu)
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Le Kiosque à musique
C'est à l'instigation de la Lyre des Ateliers et Chantiers de la Seine Maritime, fondée vers 1917, que les menuisiers du chantier naval décident de construire, en 1924, un Kiosque à musique dans un Jardin public aménagé dans le même temps par la municipalité, rue Raymond Bretèche, l'ancienne grande route royale de Caudebec à Rouen.
Ce Kiosque, de forme octogonale, construit en bois sur le haut d'un talus, est conçu par le colonel en retraite Théodore-Marcel-Germain Le Magnen. (1)
Achevé en mai 1924, le Kiosque à musique ne sera officiellement inauguré que le samedi soir 13 juin 1925, à l'occasion d'une grande Exposition horticole avicole et apicole doublée d'une exposition d'Enseignement ménager. Un concert y est donné par la Lyre des Ateliers et Chantiers de la Seine Maritime, dirigée par J. Hainé ; le lendemain c'est au tour de la Musique municipale de Rouen, sous la baguette de M. Schmidt, d'étrenner le kiosque.

A la suite de la fermeture du chantier naval en 1972, le site est reconverti pour accueillir notamment des industries pharmaceutiques.
Le Jardin public prendra un peu plus tard le nom de square Georges-Louis Leclerc de Buffon et, en 1992, le Kiosque à musique bénéficiera d'une cure de jouvence.
Kiosque toujours en place.

voir ici Square Buffon du Trait et son Kiosque à musique, aujourd'hui. (1/2) (2/2)

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publié par Jean-Marc

14 juin 1925 — Programme complet du concert donné sur le Kiosque à musique du Trait par la Musique municipale de Rouen
— L'Exposition d'aujourd'hui. Voici le programme des concerts qui seront donnés au kiosque, le dimanche 14 juin, par la musique municipale de Rouen, sous la direction de M. Schmidt :
A 11 heure : 1. Marche triomphale de Van Remoortel. — 2. Ouverture de concert, de Giraud.
A 15 heures : 1. Polonaise de concert, de Paul Vidal. — 2. Les dieux en exil (ouverture romantique) de Bosch. — 3. Mosaïque sur Samson et Dalila, de Saint-Saëns. — 4. Ballet de Faust (Gounod) a) introduction et valse ; b) adagio, pas de la séduction ; c) allegreto, pas des Nubiennes ; d) moderato maestoso, les Troyennes ; e) moderato con moto, toilette d'Astarté ; f) allegretto, danse d'Astarté ; g) bacchanale, entrée de Phryné ; Finale.
MM. Quesnel sénateur, Bouju préfet de la Seine-Inférieure, Labrégère secrétaire général, Dubreuil député-maire de Rouen, Denize conseiller général, honoreront ces fêtes de leur présence.
Les habitants du Trait sont instamment priés de bien vouloir pavoiser et illuminer, pour contribuer ainsi à rehausser l'éclat des fêtes et saluer les visiteurs qui ne manqueront pas de venir nombreux dans ce joli coin de notre Normandie.


Le Trait - Le Jardin public et le Kiosque à musique — Le Jardin public
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15 juin 1925 — Compte rendu de l'inauguration du Kiosque à musique du samedi 13 juin 1925 et de l'Exposition du 14 juin, suivie du concert de la Musique municipale de Rouen
— Les jolies fêtes du Trait. Ainsi que les mushroom-cities d'Amérique, la coquette et si moderne cité du Trait — le nouveau Trait, du moins — est née en un jour ou presque.
Le nouveau Trait est une bourgade moderne, mais aussi une bourgade où l'on sent à chaque pas cet esprit pratique, mêlé de bon goût français et d'esprit industriel, qui est la caractéristique des Etablissements Worms.
Les multiples pavillons entourés de jardins de famille, encerclent les Chantiers de la Seine-Maritime. Demeures intimes et charmantes, elles forment, pour le millier d'ouvriers qu'occupent les chantiers, une cité idéale.
Rien n'y manque, rien de tout ce qui fait la joie et la gaieté d'une bourgade de la vallée de la Seine transformée en cité industrielle ; en effet, ainsi qu'on nous le faisait remarquer hier, c'est bien au Trait que l'on sent le mieux ce que pourrait réaliser l'industrie quand elle s'étend aux campagnes.
Nouvelle preuve de son activité, la Société immobilière du Trait que dirigent, avec autant de dévouement que de tact, MM. Dupuich et Nitot, avait organisé hier, une grande journée de fêtes qui commencèrent dès samedi soir par l'inauguration du kiosque de la musique.
Il manquait, en effet, au Trait, un kiosque — une des rares choses qu'il y manquât —, cela n'est plus maintenant.
Le colonel Le Magnen a réalisé un kiosque blanc et or des plus modernes dans un parc délicieux, que des décorations variées rehaussaient hier d'un éclat tout nouveau.
Le moindre mérite de ce kiosque n'est pas l'excellence de son acoustique : le distingué directeur de la Musique municipale de Rouen, M. Schmidt, disait hier à M. Dupuich sa satisfaction d'avoir donné une audition, fort goûtée d'ailleurs, dans un cadre aussi agréable et sous un kiosque si pratique.
La Société immobilière du Trait avait organisé hier, en la si moderne cité-jardin, une journée comme il serait souhaitable d'en voir beaucoup de semblables en Seine-Inférieure, journée agricole et artistique à la fois, où le concours agricole, horticole, avicole et apicole, l'exposition départementale d'enseignement ménager, les grandes auditions musicales attirèrent beaucoup de monde dans la cité mi-industrielle et mi-campagnarde du Trait.
Rarement, croyons-nous, manifestation d'enseignement ménager fut plus importante : elle ne réunissait pas moins de sept participants.


Exposition d'Enseignement ménager.
C'étaient l'Ecole pratique de commerce et d'industrie de Rouen, à laquelle s'arrêta particulièrement M. Louis Dubreuil, député-maire de Rouen, quand il la visita, l'Ecole ménagère agricole de Melleville, le Préventorium de Canteleu, le Foyer de l'Abri de Rouen, la Société populaire d'études diverses de Sotteville, le Cours gratuit d'enseignement ménager de Rouen, et l'Ecole ménagère du Trait.
Si chaque école a ses caractéristiques propres, si la Société populaire d'études divers, avec Mme Carachioli, s'adresse plus particulièrement aux ouvrières ; si le Foyer de l'Abri éduque plus spécialement les employées de Rouen, les expositions furent toutes excellentes : l'Abri qui groupe 160 jeunes filles, dirigées par Mlles Pisquetet et Lemonnier, a exposé les travaux les plus délicats ; le Préventorium de Canteleu, avec Mlle Lambert, directrice de l'Ecole de Plein air, a prouvé son but : montrer aux enfants à aider leur mère ; la Société populaire de Sotteville tend à l'enseignement ménager pratique et sans luxe ; l'Ecole agricole de Melleville enseigne aux fillettes de nos campagnes l'art d'être ménagères et l'on ne peut que complimenter Mlle Lenfant, directrice de l'école de Melleville ; Mlle Grandcourt, directrice de l'école de Mont-Saint-Aignan, et Mlle Bled, directrice de l'école ménagère ambulante départementale ; le cours gratuit d'enseignement ménager de l'école Laurent de Bimorel, à Rouen, rend les plus grands services sous la direction de Mme Léon Louvet.
Devant de si jolies expositions, la tâche du jury ne put être que fort délicate.


La grande Exposition horticole avicole et apicole.
Voici huit jours, lorsqu'ils visitaient les Chantiers du Trait, les membres du cinquième congrès des allocations familiales ne cachaient pas leur admiration pour les oeuvres sociales du Trait. Qu'auraient-ils dit hier s'ils avaient vu le magnifique épanouissement horticole et floral que fut l'exposition de la salle des fêtes ?
Que de merveilles dans cet ensemble si divers de produits des jardins ouvriers ; que de charmes dans ces hortensias, ces pois de senteur, ces fuchsias, ces campanules, ces oeillets-poètes, ces massifs multicolores, cette montgolfière de fleurs, ces roses, ces roses surtout, si admirables qu'on aurait cru plutôt rencontrer en quelque manoir qu'en des jardins ouvriers, et cependant un ouvrier du Trait en exposait à lui seul soixante variétés.
L'exposition de matériel agricole était fort variée et montrait bien le progrès réalisé sur le concours, important cependant, d'il y a deux ans.
M. Richer, de Caudebec-en-Caux, avait réuni un lot considérable de grilles, de pressoirs, de clôtures en ciment, de broyeurs de pommes, de faucheuses, de laveuses...
M. Tapchler, de Duclair, exposait des machines à battre, des scies, des lieuses, des écrémeuses.
Fort important aussi le lot de quincaillerie de M. Hébert, du Trait.
Nous avons admiré aussi les photographies de Mlles Sueur du Trait, les bois découpés de M. Foldrin, les travaux au filet et à l'aiguille de Mme Santais.
M. Santais exposait un portique de jeux aux multiples articles de sports, et M. Souard, un portique des plus ingénieux.
Les stands d'aviculture, sous leurs tentes coquettes, furent très visités ; les lots de poules y étaient fort nombreu, surtout les races de Gournay et de Bresse, et les deux tiers de l'exposition comprenaient des lapins de toutes races, preuve évidente du développement de l'élevage familial au Trait ; n'y avait-il d'ailleurs pas près de 130 exposants ?
A la section d'horticulture, on remarqua surtout les avoines et les engrais de M. Méry Lintot, de Vattelot-la-Rue, et les graines et produits Truffaut, de M. Hulin, de Caudebec.
L'apiculture groupait des stands, très fournis, ceux de MM. Samson, de Verville ; R. Mallet, d'Ambermesnil ; C. Bourlon, de Montivilliers ; Lécole, de Saint-Jacques-sur-Darnétal ; Delaporte, du Trait.
M. Deconihout, de Rouen, avait groupé avec goût tous les ustensiles indispensables à l'apiculteur, et M. Lechevallier, du Trait, exposait une coquette maison-ruche.

Les Auditions musicales.
Journée agricole, les fêtes d'hier furent aussi une journée artistique du meilleur goût ; ceux qui contribuèrent à son succès n'étaient-ils pas des artistes réputés ?
Après la musique des Chantiers qui, la veille, à l'inauguration du kiosque, s'était fait entendre sous la direction de M. J. Hainé, dans « Les Allobroges », « La Liberté », « Le Jour et la Nuit », « Yainville », etc.., on eut le vif plaisir d'entendre, dès hier matin, l'excellente estudiantina, la Cigale du Havre, composée de jeunes filles des plus charmantes, que dirige M. Fernand Richer.
La Musique municipale de Rouen — dont il est superflu de dire la valeur — se fit très longuement applaudir, sous la baguette de M. Schmidt. M. Geffroy révéla aux habitants du Trait les grandes qualités chorales du Cercle Boiëldieu, notamment dans « La Laitière normande » et « Les Lansquenets ».
L'après-midi, la musique municipale de Rouen salua par une brillante « Marseillaise », l'arrivée des autorités qui prirent place à l'estrade où l'on remarquait : MM. Louis Quesnel, sénateur ; Louis Dubreuil, député-maire de Rouen ; Labrégère, secrétaire général de la Préfecture ; amiral Beaussant ; Majoux, directeur des Chantiers ; Dupuich, président ; Nitot, secrétaire général ; docteur Boulange ; Clastot, conseiller d'Yvetot ; Guérin, conseiller de Duclair ; Brabant, président de la musique municipale de Rouen ; Deshaies, président du Cercle Boiëldieu etc...
Pendant les concerts, MM. Louis Dubreuil et Labrégère admirèrent l'exposition et ses nombreux stands où ils furent reçus par M. Dupuich.
M. Majoux offrit aux autorités, dans le cadre charmant de sa propriété, un lunch exquis, tout comme M. Dupuich eut la délicate attention de les convier à un déjeuner intime fort agréable.
La journée se termina par un concert donné par la fanfare de Duclair, sous la direction de M. Pellerin, que précéda la distribution des récompenses dont nous publierons ultérieurement le palmarès.


Le Trait - Le Jardin Public et le Kiosque - Corso fleuri et Kiosque à musique vers 1930 (cliché Laurent Quevilly)
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(1) Théodore-Marcel-Germain Le Magnen, né en 1868 à Cherbourg, élève de Saint-Cyr en 1888, est Sous-Lieutenant d'Infanterie de Marine en 1890, lieutenant en 1892 en Nouvelle Calédonie, capitaine en 1899 au Soudan, lieutenant-colonel en 1917 à Hanoï, colonel en 1919 à la mission militaire française en Sibérie ; le 2 juillet 1923, retraité, il est affecté au 21e régiment d'infanterie coloniale de réserve.
C'est précisément après sa mise à la retraite de 1923 que Le Magnen devient l'architecte du Kiosque à musique.
Reconverti dans le même temps « chef des travaux » des maisons ouvrières en construction au Trait, il reçoit, à ce titre, les instructions de Nitot surnommé l’ « Empereur », secrétaire général des ACSM puis directeur du chantier naval.
Le Magnen, rayé des cadres de l'armée le 28 décembre 1932, est décédé en 1966 à Chaville.
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Re: Kiosques à Musique

LE TRÉPORT - L'heure de la musique au Casino
(SEINE MARITIME)
Chaque année, depuis 1824, la famille de la maison d'Orléans a coutume de faire une halte au Tréport, avant de rejoindre son château d'Eu. Quelques journalistes emportés par leur enthousiasme laissent entendre que les ducs de Nemours et de Penthiévre, enfants du duc d'Orléans, en profitent pour aller prendre les bains de mer à Tréport. Il n'en est vraisemblablement rien, la bourgade étant à cette époque manifestement peu aménagée pour accueillir ce royal public.
Il en est de même, lors du passage éclair de la reine Victoria, accueillie chaleureusement au Tréport le 2 septembre 1843 par le duc d'Orléans, devenu Louis Philippe ; reçue sur la jetée tréportaise, dans deux tentes dressées pour la circonstance, la Reine, sans s'attarder un instant dans la ville, est aussitôt emmenée avec toute sa suite au château d'Eu. (journal le Constitutionnel du 4 septembre 1843
(voir ici)) — (toile de 1844 d'Eugène Isabey magnifiant l'évènement (Musée national de la marine) (voir ici))
Le Tréport n'est donc, jusqu'à l'abdication du dernier roi des Français de 1848, en aucun cas un lieu propice aux bains ou aux séjours prolongés.

Le Tréport - Plan du Tréport vers 1837
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C'est très exactement le 5 juin 1850 que les Bains de mer du Tréport sont lancés par la municipalité qui, à l'aide de quelques réclames diffusées dans les journaux nationaux, annonce l'ouverture de la saison balnéaire, où un établissement de bains d'eau chaude et froide très rustique est installé sur la plage.
Le Tréport étant, dès 1851, accessible en sept heures de Paris, par les trains de chemin de fer express, la fréquentation des baigneurs va s'accroître rapidement.
Dès la saison 1853, un Casino en bois, propriété de la commune, mais affermé à des particuliers, est construit au bout de la grande esplanade dominant la plage, face à l'ancien
four à boullets, en regard du calvaire. L'édifice dispose d'une vaste galerie vitrée donnant sur le large, d'un salon de lecture, d'une salle de musique pour les concerts et de deux autres salles à l'usage divers de conversation, danse...

Le Tréport - Quelques annonces concernant le Casino de 1850 à 1878
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Le Casino, pour chacune des saisons démarrant en juin et clôturant en octobre, engage un chef dirigeant tout d'abord une poignée de musiciens, quatuor ou sextuor, jouant une fois la semaine.
Le succès balnéaire aidant, l'orchestre jouera de plus en plus fréquemment et le nombre d'exécutants va s'agrandir. Lors de la saison des bains de 1857, la nouvelle Polka-mazurka intitulée
Ariane composée par Eugène Dugard et éditée par M. Harang, fait les délices du Casino du Tréport.

Le premier fermier casinotier ayant laissé son nom est un certain Adolphe Jacob (1819-1877), directeur des bains et du casino Jacob depuis 1863 jusqu'en 1877 ; en dehors de la saison, Jacob est libraire au Tréport. C'est lui qui, en 1865, engage M. Mathieu en tant que chef d'orchestre du Casino, puis en 1866, Charles Magner, ancien organiste de Sainte-Clotilde en 1865, futur maître de chapelle de Saint Nicolas-du-Chardonneret où il acquerra sa notoriété de compositeur ; souvent accompagné de ses deux soeurs, Magner assure la musique tréportaise jusqu'en 1868.

De 1872 à 1873, grâce à la construction d'une estacade en avant de la terrasse du casino, s'étendant jusqu'au pied de la falaise, la surface de l'esplanade est doublée et la promenade à présent longue de quatre cents mètres, est désormais bordée d'un quai continu. Pour l'ouverture de la saison suivante, la municipalité fait agrandir le Casino, lui aussi doublé.

Le Tréport - Le Casino en 1890 (détail affiche publicitaire)
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En avril 1876, Charles Placet est engagé en tant que directeur artistique et chef d'orchestre du Casino. Placet dirigeait auparavant le Théâtre-Lyrique de l'Athénée et le Kursaal de San Sébastian. (son père a dirigé l'orchestre du casino de Dieppe de 1856 à 1873)
Placet, très apprécié, assurera toutes les saisons jusqu'en 1883. En 1880, on voit Placet diriger quinze musiciens : le sous chef (M. Italandier), trois violons, un alto, deux violoncelles, une contrebasse, une flûte solo, un hautbois, deux clarinettes, deux pistons et un trombone. Un des pistons, M. Démaret, est également le chef de la Fanfare du Tréport.

A l'occasion de la construction du prolongement des deux jetées du Tréport, nécessaire à la protection du littoral tréportais, une grande fête est organisée le 31 juillet 1881, lors de la pose de la première pierre de l'ouvrage. Les musiques municipales du Tréport et d'Eu sont de sortie pendant les festivités qui se terminent par un grand banquet de cent couverts, organisé dans le Casino.

Les chefs d'orchestre se succèdent rapidement au Tréport : Lowenthal en 1884-1885, E. Lucas en 1889, Charles Lambert en 1894, Desormes en 1896, J. Duysens en 1897... La municipalité peine à trouver preneur pour cette fonction exigeante ; une annonce est même passée le 23 décembre 1888, proposant une allocation annuelle de dix huit mille francs pour engager un orchestre au casino, lequel doit être renouvelé en février 1889, à la même époque
que le bail des jeux, des petits chevaux et du café.

Le Tréport - Affiches publicitaires 1890 et 1910
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Jonas Lefranc (1823 - † après 1898), maire du Tréport de 1892 à 1898, élu le 28 mai 1892 à la place de M. Cauët démissionnaire, commence bien mal son mandat. Devant la recrudescence d'accidents liés à la circulation des voitures à chevaux sur sa commune, il prend, le 5 août 1892, un arrêté interdisant aux voituriers de circuler sur le territoire communal, aussi bien dans les rues que sur les quais, autrement qu'au pas. Les journaux s'emparent bien entendu de l'affaire et contraignent Lefranc à faire machine arrière : le 10 janvier 1893, celui-ci prend un nouvel arrêté limitant l'interdiction aux quais et la plage ainsi que les chaussées des quais jusqu'à la station de chemin de fer, précisant que ladite interdiction n'est applicable que pendant les mois de juin, juillet, août et septembre de chaque année, les dimanches et jours de fêtes, de dix heures du matin à neuf heures du soir.
Finalement, le 16 juin 1893, le Conseil d'Etat annule l'arrêté du maire pour un défaut de procédure.

Le rustique casino en bois du Tréport est atteint par la limite d'âge et, en mai 1894, Jonas Lefranc avec son conseil municipal décident de faire construire un nouvel édifice en brique et pierre ; un dossier est remis aux ingénieurs des ponts et chaussées afin d'établir un rapport de faisabilité. En août 1895, les premiers plans sont dressés et un devis estimatif s'élevant à 216.000 francs est accepté par la municipalité ; un crédit de 300.000 francs est voté.
Henri Fivaz (1856-1933), architecte suisse qui sera naturalisé français en 1908, est chargé de l'édification du nouveau casino, sur l'emplacement de l'ancien.
Ce vaste monument composé de trois bâtiments reliés entre eux comportant un étage renferme une salle de spectacle-théâtre pouvant accueillir cinq cents spectateurs, de nombreuses salles de lecture, de jeux, de bal, de conférence, un restaurant... et même une salle d'armes pour les tournois d'escrime. A l'extrémité du casino, un jardinet est aménagé avec une simple pelouse au bout de laquelle un court de law-tennis est installé.
A l'angle du casino, face à la plage, un
Kiosque à musique est construit : de forme octogonale, sa structure est en bois et sa couverture en zinc.
L'ensemble du Casino, du Kiosque à musique, de la pelouse et du tennis est entièrement clôturé par un muret surmonté d'une grille.

Le Tréport - Le Casino municipal, côté entrée — Le Casino et le Kiosque à musique, la jetée au fond
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Le nouveau Casino est inauguré 14 juillet 1897.
Henri Villefranck (1849-1928), qui a dirigé auparavant plusieurs théâtres et casinos, notamment le Théâtre municipal de Reims de 1891 à 1896, est chargé de la direction artistique de l'établissement. J. Duysens, qui était, comme Villefranck, également attaché au théâtre rémois, rejoint le Casino du Tréport en tant que chef d'Orchestre ; un second chef, M. Roger, lui est alloué, permettant aux musiciens d'assurer à la fois les représentations au théâtre et les concerts donnés deux fois par jour sur le Kiosque à musique.
Lors de ces concerts, une foule dense s'agglutine le long des grilles, derrière lesquelles, les trente musiciens du Kiosque peuvent jouer en toute quiétude ; seuls les abonnés au casino peuvent pénétrer dans l'enceinte et s'approcher de la musique.


Affiche du Tréport et de son nouveau Casino 1897
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Achille Kerrion (1868-1939), violoniste de renom, succède à Villefranck à la tête de la direction artistique pour la saison 1899. Dans le même temps, le restaurant du casino est confié aux frères Vianney, propriétaires de l'Hôtel de la Plage.
Alors que Charles Baret (1861-1934) prend la place de Kerrion en 1903, les chefs d'orchestre continuent à défiler au Casino : G. Bretonneau de 1901 à 1904 ; Charles Mariani en 1908, accompagné d'un chef adjoint, J. Tilman ; Robert Brisard de 1910 à 1914, lequel est également secondé d'un sous-chef : Edmond Morand...

La société d'affermage du Casino du Tréport qui, à l'origine de la construction de celui-ci en 1896-1897, appartenait à Georges Boucrel, à Maurice Hébert et à l'architecte Henri Fivaz, passe en 1907 aux mains de François Pontié, de son frère Henri et de son fils Alfred. Les Pontié ne sont pas des casinotiers à la petite semaine : ils gèrent dans le même temps le Casino de Menton, celui de Mers-les-Bains et le Kursaal de Nice ; ils absorberont un peu plus tard le Casino de Beaulieu-sur-Mer « Villa des fleurs ».

En décembre 1907, François Pontié soumet un projet à la municipalité prévoyant de construire,
à l'aile droite du casino, un vaste hall vitré d'où les habitués pourront aisément contempler la mer et où ils trouveront le soir des attractions variées.
Une fois les autorisations obtenues, Pontié fait édifier, en 1910, tout au long de la plage un immense bâtiment de 75 mètres de longueur, masquant en totalité la façade du Casino, dans un style totalement disparate et hétéroclite. Cette galerie vitrée permet de relier la salle des fêtes existante à un « palmarium ».
Le Kiosque à musique fait les frais de cette méchante construction : au lieu d'être déplacé, celui-ci est abattu sans rémission : désormais, c'en est fini des concerts en plein air sur l'esplanade tréportaise.
La malheureuse pelouse est, quant à elle, rétrécie comme peau de chagrin, de manière à installer un second court de tennis.
Afin d'apporter un peu d'exotisme et de mieux faire passer la pilule de la suppression de la musique et du kiosque, le casinotier, dont l'objectif se limite évidemment au rendement de son baccara et de ses petits chevaux, engage un orchestre de Tziganes serbes dirigé par P. Protitch pour la saison 1910...

Le Tréport - Le Casino avec sa nouvelle galerie et son palmarium, kiosque à musique supprimé
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Le Casino, cessant toute activité durant le conflit 1914-1918, est réquisitionné à usage de l'armée : il devient l'Hôpital Complémentaire n°18 du du 2 août 1914 au 19 juin 1919. Cent soixante lits y sont occupés quasiment en permanence.
Les frères Pontié procèdent à la réouverture de l'Etablissement, après quelques travaux de réaménagement et embellissement, le 19 mai 1923.
Lors de la guerre suivante, les allemands font raser, en septembre 1942, le Casino et les villas avoisinantes du front de mer, par crainte d'une tentative d'invasion alliée.
Après l'armistice, un nouveau casino, tout de béton, est construit, inauguré en 1947 ; à l'emplacement du jardin, une grande piscine sera aménagée, accolée à un petit square pour les enfants. Celle-ci fait place en 2013 à un terrain multisports en plein air.
Kiosque supprimé.

voir ici : Le Casino du Tréport sans son kiosque, aujourd'hui.(1/3) (2/3) (3/3)

LE TRÉPORT - L'heure de la musique au Casino
Le Tréport - L'heure de la musique au Casino.jpg
Le Tréport - L'heure de la musique au Casino.jpg (254.93 Kio) Vu 12637 fois
publié par Jean-Marc

20 juillet 1824 — La famille d'Orléans réhabilitée, séjourne régulièrement au Château d'Eu, près du Tréport
— Messeigneurs les ducs de Nemours et de Penthiévre, fils de Monseigneur le duc d'Orléans, partiront jeudi prochain pour le château que S.A.S. possède près de la ville d'Eu (Seine-Intérieure). Les jeunes Princes vont prendre les bains de mer à Tréport. On croit que, pendant, le séjour que Madame la duchesse de Berry fera à Dieppe, S.A.R. ira visiter LL. AA. SS. On ajoute que, si S.A.R. Madame la duchesse d'Orléans est accouchée d'ici au 30, M. le duc d'Orléans se rendra dans cette résidence pour recevoir Son auguste nièce.

3 juillet 1853 — La première description du Casino en bois du Tréport
— La plage du Tréport est maintenant fréquentée par un grand nombre de baigneurs, et l'on nous écrit de cette ville que le choix des visiteurs est justifié par des avantages de bien-être qu'une administration intelligente a su réaliser.
Un casino simple, mais gracieux, placé sur le bord de la mer, offre aux amateurs des grands effets maritimes, une vaste galerie d'où l'on jouit des divers aspects qu'offre à chaque heure du jour ce magnifique spectacle, toujours le même et toujours nouveau. Un salon de lecture où l'on trouve les principaux journaux de la capitale ; un salon d'étude pour le piano pendant le jour, et le soir, deux salons, l'un pour les enfants, l'autre pour leurs mères ; tout a été combiné pour attirer au Tréport les familles honnêtes. Selon l'heureuse expression du maire du Tréport, les bains de cette plage privilégiée sont des bains sérieux, mais ce ne sont pas des bains tristes. (la Gazette de France)


31 août 1867 — Une description peu amène et outrancière du Casino du Tréport en 1867
— Le casino du Tréport est une bonne petite baraque en planches, qui était suffisante quand on avait un stock de deux cents enfants, et qu'on prétend être suffisante encore avec un stock de deux mille « adultes » et petits. Bâti, sans doute, par un charpentier de navires, il a cette forme allongée tant consacrée pour aller sur l'eau, un pont avec un gaillard d'avant et un gaillard d'arrière ou, si vous aimez mieux, puisque nous sommes à terre, une galerie en boyau ayant d'un bout le carré où l'on danse, d'autre bout le carré où l'on lit. Le carré où l'on danse est orné d'un joli papier crème au chocolat, ou café à la crème, un peu rehaussé d'or, comme on en met dans les fumoirs, et qui amortit agréablement les éclats de la lumière, de même que le surbaissement du plafond étouffe opportunément les sons de la musique. Dans le carré où l'on lit, les journaux jouent à la cligne-musette.
Dans la galerie, entre les deux carrés, on se serre, on se gêne, on étouffe, les vitres suent ; on est de mauvaise humeur, on se bouscule, on s'arrache les chaises et il y a un monsieur qui gronde tout le monde. S'il y a un concert, on n'entend pas et tout est mauvais ; si Coquelin, de la Comédie française, par un acte d'aimable empressement, dit, pour le baigneur noyé, avec la meilleure grâce du monde, les plus charmants récits de son répertoire, on prétend qu'il n'a pas d'organe et on l'injurie.
Quand on se décidera à refaire cette pauvre galère, comme elle est étroite, on l'allongera.
« Le joli casino que l'on ferait au Tréport ! me disais-je, en revenant par cette charmante route de Saint-Valery !
Le joli casino que l'on ferait avec des briques, des planches, du fer, du verre, de l'ordre, de l'intelligence, du goût et de l'aménité ! Ces matériaux-là se trouvent facilement, au Tréport ou ailleurs... » Viator.


3 septembre 1868 — Le règlement des bains de mer, affiché à la porte du bureau du Casino, mis à mal par un puriste
— Nous avons recueilli avec bonheur les recommandations suivantes sur l'ordonnance de police et de sûreté des bains affichée, avec la date de 1861, à la porte du bureau du Casino de Tréport :
« Les dames doivent être modestement couvertes, ainsi que leurs enfants.... »
Cet adverbe a bon air, mais il dit à peu près le contraire de ce que l'administration voudrait dire.
« Modestement couvertes » est l'opposé de « couvertes avec excès, » et implique la recommandation de mettre un peu moins de scrupule à se couvrir. Nous y gagnerions sans nul doute ; mais les mœurs, monsieur le maire !
Au lieu de « modestement, » décemment ferait bien mieux notre affaire.
Suivons :
« Les baigneurs doivent avoir au moins un caleçon. » Au moins est admirable. Que pourraient-ils avoir de moins ? Je frémis quand j'y pense.
« .... au moins un caleçon, et prendre les précautions nécessaires au maintien de la pudeur. »
Le maintien de la pudeur, je sais bien ce que vous voulez dire. Maintenir, affirmer, soutenir, c'est la fière devise du roi de Hollande :
« Je maintiendrai ! » Le roi de Hollande n'a pas maintenu son vieux royaume, demandez aux Belges ; mais il maintient sa devise. Maintenir n'est pas le mot qu'il vous faut, et pudeur pas davantage. Pudeur est le sentiment des autres. Un baigneur trop modestement couvert offense ma pudeur, et, s'il persiste, je maintiens mon sentiment. Prescrivons tout simplement la recommandation d'observer la décence, ce sera compris de tout le monde.


Quelques concerts donnés au Casino du Tréport
11 août 1867 — Un grand concert a été donné au Casino du Tréport. Voici le nom des artistes qui y ont chanté, avec les principaux morceaux qu'ils ont interprétés : Mlle Marguerite Magner, polonaise de Chopin et plusieurs romances sans paroles de Mendelssohn ; du goût et du brio. — Mlle Marie Magner, Il Bacio, air de la Muette et romance de Mignon ; voix sympathique. — M. Bollaërt, air de Stradella, chant du Muezzin (le Désert), duo des hirondelles [Mignon), avec Mlle Marie Magner ; organe extraordinaire et talent réel, ainsi que chacun en a pu juger cet hiver à l'Athénée. — N'oublions pas M. Charles Magner, habile accompagnateur, qui a très bien tenu sa partie dans une fantaisie sur Faust, arrangée pour piano et harmonium.
2 août 1868 — Dimanche dernier, la brillante pianiste, Mlle Joséphine Martin, et le virtuose violoniste, Albert Vizentini, se sont fait entendre avec un complet succès au Casino du Tréport. Ils étaient secondés fort bien par la distinguée cantatrice, Mlle Léonie Martin ; les applaudissements les mieux mérités ont été prodigués aux uns et aux autres par un public unanime.
13 août 1868 — Une soirée musicale, qu'il est de notre devoir de mentionner, a été donnée samedi, au Tréport, au milieu du beau mouvement de la saison, par mesdemoiselles Marie et Marguerite Magner, sœurs du chef d'orchestre du Casino.
Une pensée pleine de bon goût avait présidé à la composition du programme : La romance de Mignon, les Souvenirs, de Massé ; les Djinns, d'Auber ; une valse en paroles, telle était la part du chant ; l'exécution comprenait un galop-chasse, de Charles Magner ; une romance sans paroles et un air de Louis XIII, de Mendelssohn ; une polonaise, de Chopin.
Ces huit morceaux ont suffi à faire apprécier le très-joli et très-sûr talent de pianiste de Mlle Marguerite Magner ; la voix très-sympathique, très-sûrement conduite de Mlle Marie Magner, et, de toutes deux, la valeur musicale.
On a dansé après le concert dans la trop petite, trop basse, trop étroite, trop incommode galerie du Casino ; mais on ne s'en est pas moins amusé, en attendant qu'on puisse avoir mieux.

15 juillet 1876 — Dimanche dernier, a eu lieu l'ouverture des concerts et bals du casino du Tréport. Dans l'après-midi, à quatre heures, l'orchestre, sous la direction de M. Placet fils, a exécuté six morceaux d'une manière fort remarquable, qui nous promet, pour l'avenir, de bien douces jouissances musicales. Les artistes, au nombre de douze, qui composent cette phalange, sont de premier ordre, et, malgré les difficultés d'un premier début, tout a été exécuté avec une maestria et une finesse remarquables.
Le soir a eu lieu le grand bal. Une fort jolie société se pressait dans les galeries, et si l'on n'a pas beaucoup dansé, pour la première fois, en revanche, on a beaucoup écouté et applaudi l'orchestre.

27 août 1876 — L'orchestre de M. Charles Placet se fait entendre devant un auditoire des plus aristocratiques. Au nombre des baigneurs on cite le maréchal Canrobert, très-assidu, à ces séances musicales. A ce propos, nous lisons dans le Programme Gazette du Tréport : « A l'issue du dernier concert, le maréchal est venu féliciter M. Placet et lui a demandé de lui faire entendre la célèbre valse de Johann Strauss : le Beau Danube bleu, que l'orchestre a enlevée avec sa précision habituelle. »

14 juillet 1880 — Programme du concert de jour et de soir de M. Charles Placet au Casino du Tréport
A quatre heures : 1. Le Cheval de Bronze, ouverture. Auber. — 2. Dis-moi tu, dis-moi toi, valse. J. Strauss. — 3. Ouverture de Sardanapale. Joncières. — 4. Air de ballet A. Adam. — 5. En poste, galop. Gregh.
A neuf heures : 1. Ouverture de l'Italienne à Alger. Rossini. — 2. Hymne autrichien. Haydn. — 3. Fantaisie sur Guillaume Tell. Rossini. — 4. Sérénade hongroise. Joncières. — 5. Chant d'Amour. Taubert. — 6. Caprice sur les motifs de Faust. Herman, exécuté sur la flûte par M. Boudin. — 7. La Paloma, habanera. Ce dernier morceau, exécuté sans nom d'auteur, fait partie de l'album des airs et duos espagnols d'Yradier.

LE TRÉPORT - La Plage et le Casino - Kiosque à musique
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publié par Jean-Marc

31 juillet 1881 — Fête organisée pour la pose de la première pierre du prolongement des deux jetées. Banquet de cent couverts au Casino
— La ville du Tréport, qui est aujourd'hui une de nos stations balnéaires les plus fréquentées, était en fête dimanche à l'occasion de la première pierre du prolongement des jetées.
Ce travail est destiné à donner plus de sécurité au seul abri ouvert sur la côte francaise entre Dieppe et Boulogne. Il doit coûter 3.600.000 fr., fournis en grande partie par l'Etat et le Conseil général.
Dès samedi, les rues du Tréport étaient pavoisées et ornées de mâts vénitiens. Plusieurs arcs de triomphe avaient été dressés, et, dans le port, les bateaux de pêche étaient également pavoisés. Le soir, à neuf heures, une retraite aux flambeaux était exécutée par les musiques d'Eu et du Tréport.
Vers six heures et demie, avait lieu la pose officielle de la première pierre du prolongement des jetées sous la présidence du préfet de la Seine-Inférieure, en présence du sous-préfet de Dieppe et du maire de Tréport. Une allocution a été prononcée par le préfet.
A l'issue de la pose de la première pierre, pendant laquelle la musique municipale d'Eu et celle du Tréport se sont fait alternativement entendre, une cantate composée pour la circonstance a été chantée par des jeunes gens du Tréport.
A sept heures, un grand banquet de 100 couverts avait lieu au Casino.


7 juillet 1889 — La société musicale Les Enfants du Tréport en concert au Casino
— La saison balnéaire paraît devoir s'ouvrir cette année sous les meilleurs auspices ; déjà bon nombre d'étrangers sont arrivés et commencent à s'installer, soit dans les nombreux et confortables hôtels de la plage et des abords du Casino, soit en ville.
Le Casino du Tréport, qui va bientôt s'ouvrir, aura comme les années précédentes un orchestre d'élite dirigé de l'habile et magistrale façon que l'on sait, par Lucas, chef d'orchestre de Monte-Carlo et des concerts du Grand Hôtel de Paris.
Nous y avons entendu dimanche dernier un concert organisé au profit de nos marins par la société musicale Les Enfants du Tréport qui, sous l'énergique et savante direction de son chef, M. Paray, est en train de devenir une des meilleures sociétés de la contrée. Ce concert a obtenu le plus grand succès, et nous avons tout lieu de penser que la quête faite au bénéfice de nos braves et éprouvés marins a été des plus fructueuse. Nous nous permettons d'adresser nos bien sincères félicitations aux organisateurs de cette fête charitable, ainsi qu'à Mlle Cadet, fille de notre sympathique maire ; Mlle Cruchot, violoniste ; MM. Michard, chanteur comique, Duviquet, du casino de Dieppe, Gand et Nonclercq, amateurs et musiciens distingués en résidence au Tréport, qui ont bien voulu prêter leur bienveillant et désintéressé concours.


18 et 28 juillet 1889 — Régates du Tréport accompagnées d'un concert des Sociétés musicales locales. Bal dans les salons du Casino
— Les régates du Tréport sont fixées aux dimanche 18 et mercredi 28 courant. Le programme de la première journée comprend dix courses pour lesquelles seront décernées des prix importants en argent, des médailles, etc. Pendant les courses, un concert sera donné par les Sociétés musicales d'Eu et du Tréport. Le soir, illuminations, danses et réjouissances publiques sur le port. La seconde journée est réservée aux courses des yachts.
Le soir aura lieu le bal des régates offert par le Comité aux membres honoraires de la Société et à leurs familles dans les salons du Casino.


26 mai 1894 — Le Casino du Tréport reste modeste quant à ses gains
— Le 26 mai 1894, le journal La Lanterne, relayée par la Gazette des Etrangers de Biarritz, lève un pan du voile recelant le chiffre des cagnottes des cercles et casinos de France. Le Casino du Tréport avec ses 50.000 francs partis dans le baccarat et les petits jeux, reste tout à fait modeste auprès de ses mastodontes de confrères que sont le Casino Villa des Fleurs d'Aix-les-Bains ou le Casino Boulant de Biarritz qui tous deux dépassent le million.

14 juillet 1897— Inauguration nouveau casino mercredi
— Cette semaine, mercredi 14, a eu lieu, au milieu d'une grande affluence, l'inauguration du nouveau Casino du Tréport. Son actif et intelligent directeur, M. Henri Villefranck, qui depuis nombre d'années dirige le Théâtre de Reims, qu'il a su placer à la tête des meilleures scènes de province, n'a rien négligé pour que tout soit absolument artistique. Le concert de l'après-midi, très bien dirigé par M. Duysens, et au milieu duquel on a déclamé une pièce de vers de circonstance, la Muse du Tréport, due à M. Armand Lafrique, et la représentation du soir composée du Prince d'Aurec, permettent de très bien augurer de la saison. M. Villefranck annonce une série de grands concerts, et parmi les artistes engagés à l'heure présente figurent déjà Mlle Gabrielle Lejeune, de l'Opéra-Comique, qui se fera entendre fin juillet et fin août, Mlles Garnier et Vilma, également de l'Opéra-Comique, Mlle Maria Flahaut, un superbe contralto dont ce seront les débuts, M. et Mme Auguez de Montalant, et d'autres encore dont nous ferons connaître les noms par la suite. Que Dieppe se tienne bien !

LE TRÉPORT - Le Casino et la Jetée
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publié par bojojo76 Mer 25 Jan 2012 19:41

25 juillet 1897 — Premier concert dans le nouveau Casino
— Du Tréport : C'est mercredi dernier qu'a eu lieu, au Nouveau Casino, le premier grand concert. M. Villefranck, pour cette solennité, avait fait venir Mlle Gabrielle Lejeune à qui le public n'a ménagé ni bravos, ni rappels, ni bis. La tout intéressante pensionnaire de l'Opéra-Gomique a chanté, en artiste de tempérament, d'intelligence et de charme pénétrant, le grand air de Salomé : « Il est doux, il est bon », dans l'Héradiade de Massenet, et le Nil de Xavier Leroux, que lui accompagnait le violoncelle de M. Fernand Pollain ; puis elle a détaillé avec une grâce et un esprit infinis la gavotte de Manon et, cédant aux instances de la salle, a ajouté au programme une mélodie de Gaston Lemaire, Vous dansez, marquise. Beau succès aussi pour l'excellent orchestre de M. Duysens, qui a finement joué les Scènes pittoresques, de Massenet, et pour les solistes, MM. Danis, flûtiste, et Jamar, violoniste.
Mlle Gabrielle Lejeune se fera réentendre le 23 août, au beau moment de la saison.


7 juin 1898 — Le Restaurant du Casino est tenu par Mourier, le théâtre toujours par Villefranck et nouvel établissement de bains en bois (détruit peu après lors d'une tempête...)
— Inauguré l'année dernière ainsi que nous l'avons dit, le nouveau Casino du Tréport est une véritable merveille.
Parlerons-nous des bals, fêtes, divertissements que l'administration du Casino se promet d'organiser ? Un orchestre de trente musiciens se fera entendre deux fois par jour. Ajoutons que la direction artistique du Casino est confiée à M. Villefranck, directeur du Grand-Théâtre de Reims, qui nous autorise à communiquer à nos lecteurs une très bonne nouvelle.
On donnera cette année Cyrano de Bergerac au Casino du Tréport. La première représentation aura lieu le 18 août, ce qui permettra aux baigneurs, qui n'ont pu l'applaudir à Paris, d'admirer au Tréport cette célèbre pièce.
Nous ne manquerons pas non plus de signaler à nos lecteurs l'établissement de bains chauds et d'hydrothérapie que le Casino a fait installer. Quant au restaurant du casino, il sera tenu par Mourier ; c'est tout dire.


17 septembre 1899 — Achille Kerrion reprend le flambeau de l'Orchestre du Tréport
— Du Tréport : M. Kerrion vient de donner un festival Massenet qui a été le plus gros succès de la saison musicale. Le jeune chef d'orchestre s'est fait applaudir, à la tête de son orchestre, avec les airs de ballet du Mage, Devant la Madone, le menuet de Manon et le ballet du Cid ; puis les bravos sont allés à Mlle Agussol dans Noël païen, à Mlle Kerrion dans le Poète et le Fantôme et à M. Berton dans l'air d'Hérodiade. Mlle Kerrion, qui s'est fait entendre souvent aux précédents concerts, a recueilli de nombreux bravos aussi avec l'air de la reine d'Hérodiacle de Massenet, la Ballade de la Mandragore de Jean de Nivelle de Léo Delibes, le Soir d'Ambroise Thomas, la Belle du roi d'Augusta Holmes, etc.

Le Tréport - La promenade du Casino (cliché Marmotte Cparama) — Casino et Kiosque devant la Falaise
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28 septembre 1902 — Fête et concert au Casino, lors de l'inauguration de la Société Française de sauvetage
— La Société Française de sauvetage, section Tréport-Eu-Mers, a donné sa fête d'inauguration le 28 septembre. Cette fête a apporté à Mers une animation qui faisait penser aux plus beaux jours de la saison. Un cortège, formé de délégations d'autres sections, des sociétés musicales d'Eu, Tréport et Mers et des Compagnies de sapeurs-pompiers des trois villes, a défilé de Mers au Tréport. La partie principale de la fête s'est déroulée au Casino
du Tréport : discours, remise du drapeau, distribution des récompenses. Puis un grand concert clôtura la cérémonie ; des artistes réputés prêtaient leur gracieux concours et l'on a beaucoup applaudi : Mme Felia Litvinne, de l'Opéra ; Mlle Roybet, de l'Odéon ; M. Courtois, ténor de l'Opéra ; M. Paty, basse de l'Opéra ; M. Boucrel, baryton ; M. Georges Molina, Mlles Julie Neu et Heudier, pianistes ; Mlle Hue, mandoliniste.


11 septembre 1903 — La clôture du Casino et les 265 cabines du Tréport sont détruits lors d'une tempête.
— Le Tréport, 11 septembre. La clôture et le mur d'entourage du casino sont démolis. 265 cabines de bain sont détruites et l'emplacement est comblé par des galets.
La drague employée au curage de l'avant port est couchée et démolie.


Le Tréport - L'établissement des Bains après sa destruction par une tempête — Tennis sur la plage
Dès 1880, le law-tennis et le croquet sont déjà couramment pratiqués sur la plage du Tréport
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25 septembre 1904 — Concert au Tréport, dirigé par G. Bretonneau.
— Du Tréport : Très joli concert dont le clou a été l'audition des Fleurs nipponnes de Charles Lecocq, sur des poésies d'André Alexandre, qui ont été fort joliment chantées par Mlle Berthe Mendès et M. Lavarenne ; Caprice, Soleil couchant et la Chanson des Chrysanthèmes ont notamment valu aux charmants artistes, applaudissements et rappels. Parmi les spectacles donnés par M. G. Bretonneau, il faut tout particulièrement signaler les représentations du Portrait de Manon ; le délicieux petit acte de Georges Boyer et Massenet, fort
joliment mis en scène, a trouvé en Mlles Mendès et Trannoy et en M. Imbert des interprètes exquis ; c'a été le gros succès théâtral de la saison.


21 juin 1910 — Réouverture du Casino après transformations et construction de la grande véranda
— Peu de réouvertures sont aussi attendues des Parisiens que celle du Casino municipal du Tréport. Sa proximité de la capitale, la beauté de sa plage et les programmes variés et si artistiques de son superbe casino qui est incontestablement l'établissement le plus confortable et le plus moderne de la région, en font la station balnéaire préférée.
C'est M. François Pontié dont l'éloge comme directeur n'est plus à faire, qui va présider pour la quatrième année à ses destinées. Avec son goût artistique si sûr, il a réuni une troupe de premier ordre dont nous sommes heureux de publier le tableau et qui fera ses débuts le 1er juillet prochain.
Ajoutons que des transformations ont été effectuées et le casino fort agrandi. Il possède une grande véranda sur la mer de 75 mètres de long et une nouvelle salle de danse.
Salon de lecture, salle d'escrime, lawn-tennis, jeux d'enfants dans le parc. Salle de jeux : chevaux, baccara, café glacier, etc.


Le Tréport - Vue aérienne du casino avec sa nouvelle galerie, kiosque supprimé — Le Casino et sa galerie
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19 août 1910 — Le Kiosque une fois supprimé, des tournois d'épée se déroulent dans le "jardin" du casino
— Le tournoi d'épée du Tréport est fixé au vendredi 19 août, à neuf heures du matin, dans les jardins du Casino.
Engagements : 5 francs individuel équipes de quatre tireurs (trois amateurs et un professeur).
10 francs par équipe, devront être adressés au maître Bourdon, au casino du Tréport.


31 août 1910 — Rallye paper organisé au Casino par François Pontié
— Le Tréport. Un rallye paper admirablement organisé par M. François Pontié, a été couru, ces jours derniers ; il a réuni de nombreux équipages de toutes sortes.
Reconnu à cheval : le duc de Bragance, le vicomte et la vicomtesse de Sainte-Croix, MM. Pollet de Gamache,
M. de Grandserre, etc.
Mme Fournier, belle-fille de l'amiral, et fille de M. Sauvan, maire de Nice, et Mme François Pontié, distribuèrent flots et bannières.


Le Tréport - Le Casino, jour de rallye paper organisé par la direction Pontié (cliché mimigégé Cparama) — Le Casino un jour de fête
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4 juillet 1913 — Concours musical au Tréport ; le casino semble ne pas y avoir participé
— Le Tréport. Favorisé par un temps superbe et en présence d'une foule considérable, le concours de musique organisé par l'Union des Commerçants a obtenu un très gros succès. 46 sociétés (harmonies, fanfares, orphéons, trompettes, tambours et clairons), étaient présentes, les épreuves ont permis de constater que, d'une façon générale, la culture musicale de ces sociétés était satisfaisante. Il faut citer surtout : « Les Enfants de Saint-Nicolas de Buzenval, 120 exécutants » ; Rollepot-les-Frévent, 78 exécutants, et l'Union Musicale des Lilas, 48 exécutants. Le jury, parmi lequel nous relevons les noms de MM. Soyer, de l'Opéra, et Brunaux, chef de musique de l'artillerie du 2e corps, était présidé par M. Paray, compositeur. A cette occasion, et surtout en récompense des nombreux services que M. Paray a rendu à l'art musical, M. Paul Bignon, député, accompagné du sous-préfet de Dieppe, lui a annoncé, de la part du président du Conseil, sa nomination d'officier de l'Instruction publique.
En félicitant notre concitoyen de cette distinction si méritée, rappelons que M. Paray est le père de M. Paul Paray, grand prix de Rome de 1911, auteur d'un « Oratorio sur Jeanne d'Arc », dont Comœdia a relaté longuement le grand succès obtenu à Rouen, le 31 mai dernier.


31 août 1913 — Concert dirigé par Robert Brisard au Casino
— Casino Municipal du Tréport. — Le concert classique de vendredi, à l'occasion de la fête des baigneurs, a remporté un vif succès : M. Robert Brisard a fait exécuter La Bénédiction des Poignards, des Huguenots, et la Marche des Nobles, de Tannhauser, par tous les artistes, l'orchestre et les chœurs, représentant une soixantaine d'exécutants. Cette innovation a été très goûtée du public.
Très applaudis aussi M. Pierre Lucas, pianiste-concertiste, et la parfaite exécution de l'Ouverture du Roi d'Ys par l'orchestre. Le principal attrait du programme fut la première audition ici, de la scène lyrique du troisième acte de Romanitza, drame lyrique de M. H.-M. Jacquet, pour la musique et de M. Maurice Magre pour le poème.


29 août 1914 — Les blessés arrivent au Casino, transformé en hôpital militaire
— Ils arrivent au Tréport. Le Tréport, 28 août. Un convoi de 92 blessés est arrivé au Tréport, où ils ont été placés à l'hôpital militaire aménagé au Casino. Ces blessés venaient de Longwy et de Charleroi, où ils avaient pris part aux engagements de samedi et de dimanche.
Ils ont été, pour la plupart, atteints par des coups de feu, quelques-uns seulement par des éclats d'obus. Aucun n'est en danger de mort.
L'un d'eux a adressé à sa mère une lettre ainsi conçue
Chère maman, je m'offre les bains de mer en ce moment. Je suis blessé au bras et à l'épaule,mais ne t'inquiète pas, je suis ici admirablement soigné. (journal l'Humanité du 29 août 1914)


Le Tréport - Le Casino (cliché Goliath, Cparama) — Tennis dans le jardin du Casino, Esplanade (cliché Tex Cparama)
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19 mai 1923 — Réouverture du casino, après le conflit
— Le Tréport. MM. Pontié frères, directeurs du Grand Casino de Tréport-Mers, ont décidé d'ouvrir leur établissement le 19 mai. Les artistes, toujours nombreux dans cette région, trouveront donc des distractions prochaines (dancing, tennis, baccarat et boule) au Tréport, où la vie est beaucoup moins coûteuse qu'ailleurs.

17 et 18 juin 1923 — Concours National de Musique du Tréport
— L'Union des commerçants du Tréport, continuant la série de ses manifestations qui ont pour but d'attirer la foule dans la coquette cité qu'est Le Tréport, avait organisé un concours national de musique, qui a eu lieu dimanche et lundi et a parfaitement réussi. En effet, vingt-six sociétés répondirent aux invitations. Il en vint de Picardie, de Normandie, de l'Oise, de Seine et Oise, de plus loin encore, et les trains spéciaux établis par la Compagnie du Chemin de fer du Nord déversèrent au Tréport, un flot de visiteurs.
Dans la ville, on remarquait beaucoup de maisons pavoisées qui, le soir, s'illuminèrent, et plusieurs arcs de triomphe, dont celui de la Tour, très artistique, et celui des frères Danger, route d'Eu, qui fut malheureusement renversé par un camion automobile.
Le Comité de la Musique municipale du Tréport prêtait, d'ailleurs son concours à l'Union des Commerçants, et M. Myr, chef de la Musique du Tréport, assumait les fonctions de commissaire technique.
Samedi, dans la soirée, le concours débuta par le concert donné par la Musique Municipale, place Notre-Dame. Son exécution, au dire même du jury, fut parfaite, et M. Myr reçut de justes félicitations. Puis, les clairons et tambours de la Société les Acacias du Havre firent une retraite, qui remporta un énorme succès.
Dimanche matin, à 9 heures, le concours proprement dit fut précédé de la réception du jury à la mairie. M. Moutarlier, président de la Musique municipale du Tréport, présenta le jury.
M. Ternisien, maire, dans un petit discours bien senti, leur dit avec quel empressement la ville leur souhaitait la bienvenue. Ajoutons aux personnes réunies M. Léopold Testu, président de l'Amicale des anciens combattants, Denis, président, et le bureau de l'Union des commerçants, etc… Un vin d'honneur clôtura cette cérémonie.
Aussitôt après, au Groupe scolaire Delmet-Ledre, commencèrent les épreuves, non publiques, de lecture à vue, devant les membres du Jury. Ceux-ci se trouvèrent ensuite réunis de nouveau à l'Hôtel de la Plage, avec le comité organisateur du concours et les commissaires, dans un déjeuner intime, présidé par M. Ternisien qui prit la parole, ainsi que M. Blémant, président du jury.
L'après-midi, au milieu d'une foule considérable, se déroulèrent les concours d’exécution et d'honneur. Chaque société avait un quartier désigné et une estrade. On n'oublia pas le quartier de la Gare généralement déshérité, qui eut de plus, l’avantage d’une fête foraine.
Parmi la foule, on remarquait M. Paut Bignon, député, président du Conseil général de la Seine-Inférieure, qui avait accepté, avec M. Ternisien, la présidence de la fête.
Vers 18 heures, les sociétés se rassemblèrent, et, en trois colonnes, défilèrent dans les rues du Tréport, pour se rassembler ensuite, sur la place de la Poissonnerie. Là, fut joué le morceau d'ensemble, Porthos, œuvre admirable, de M. Jules Lebeuf, qui en dirigea lui-même l'exécution.
Enfin, M. Moutarlier donna lecture du palmarès et les sociétés reçurent les récompenses auxquelles elles avaient droit.
La fête se prolongea, le soir, par des concerts donnés en différents quartiers, par les sociétés gagnantes et par un concert sur barques fleuries.


Le Tréport - En avant la musique — Grand concours devant le Casino, Musique municipale en tête
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9 août 1926 —Tournoi de Danse au Casino
— Le Tournoi de Danse des Plages et Villes d'Eaux de France sous le patronage de Comœdia. Grâce à l'habile direction de M. Henri Pontié, le Casino Municipal du Tréport où va se disputer le tournoi, possède tous les éléments nécessaires à sa parfaite organisation.
Un excellent jazz « The Moon Band » et un orchestre spécial pour tangos, tous deux sous la direction de M. Sangouard, parfait chef et musicien accompli. Un couple mondain impeccable : Pierre et Annette, danseurs exquis et animateurs aimables.
Il n'en faut pas plus pour attirer dans la jolie salle du Casino du Tréport, l'élite de la clientèle et les amateurs de danse les plus réputés de la région. Aussi c'est avec impatience que les concurrents attendent le 9 août pour disputer ardemment les épreuves qui seront dirigées par notre collaborateur M. Camille de Rhynal.


Le Tréport - Le Casino vers 1960
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Formation musicale active au Tréport en 1909 : Les Enfants du Tréport (musique municipale), fondée avant 1889, président Leroy, direction Delesire.
En 1889 l'harmonie des Enfants du Tréport est dirigée par M. Paray, à la tête de 24 musiciens.
En 1895, 1896 et 1897, deux autres formations sont actives au Tréport :
La fanfare des Amis réunis, présidée par Soupat et dirigée par T. Michel, 23 exécutants ;
La Fanfare de la verrerie, présidée par Tanisseux, dirigée par Doinel puis par J. Lebeuf en 1897, 31 exécutants.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LE VÉSINET - Station des Voitures à la Gare - Le Kiosque Hériot
(YVELINES)
Propriété royale depuis 1604 et 1607, agrandie en 1634 pour atteindre en définitive 1264 arpents (4,32 km²), la forêt du Vésinet, dont la garde est confiée au grand-maître des Eaux et forêts, est dévolue aux chasses du roi.
Lors de la révolution, en 1793, le bois du Vésinet est réparti administrativement entre les communes du Pecq, de Croissy, de Chatou et de Montesson

La construction du chemin de fer de Paris à Saint-Germain-en-Laye de 1835 à 1837, traversant Le Vésinet, va en modifier profondément la destinée. En raison de la pente trop accentuée pour atteindre Saint-Germain, le terminus de la ligne est installé au Pecq, près de la Seine, et de là, les voyageurs empruntent les omnibus de correspondance pour franchir le pont et rejoindre la Terrasse située sur le plateau de Saint Germain près du Pavillon Henri IV.
Afin de pallier à l'inconvénient de cette montée, et à la suite de plusieurs études effectuées sur le modèle d'un système appliqué en Angleterre, il est décidé, en 1844, de mettre en place un chemin de fer dit atmosphérique reliant le bois du Vésinet à Saint-Germain. De 1844 à 1847, à l'aide de subventions votées par l'Etat et la ville de Saint-Germain, la nouvelle ligne, d'une longueur de 2.171 mètres, est mise en place ; une gigantesque usine de pompage d'air, nécessaire au fonctionnement du système, est installée en lisière de la forêt saint-germanoise ; deux ponts pour le passage des routes dans le bois et un viaduc sur la Seine sont construits ; une nouvelle station de départ, est installée au Vésinet-Le Pecq, près du pont de Montesson.
Le système, inauguré le 14 avril 1847, permettait, au moyen d'une usine de pompage créant un vide relatif, d'aspirer le train relié à un piston passant dans un tube étanche. Le trajet dans le sens de la descente de Saint-Germain vers la gare du Vésinet s'effectuait en roue libre, le conducteur n'ayant pour toute sécurité que son frein.

Ligne du Chemin atmosphérique du Bois du Vésinet à Saint-Germain 1847
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Ce train atmosphérique, qui sera le seul construit en France, attire forcément une foule de curieux, et cette propagande médiatique donne l'idée, au banquier Jean Henri Place (1812-1880), d'acquérir les bois du Vésinet, alors propriété du domaine de la couronne, afin d'en faire un lotissement en règle.
Jean Henri Place qui possède 321 hectares de bois situés principalement sur l'ancien domaine de la Malmaison et de terrains dépendant de Saint-Germain et Fouqueux, signe, le 2 octobre 1855, un compromis avec Achille Fould, représentant de la liste civile de l'empereur, afin de procéder à l'échange desdits terrains contre les 436 hectares du Vésinet. Les motivations qui ont poussé Fould à faire accepter cet échange disproportionné restent nébuleuses voire douteuses... Toujours est-il que, le sieur Place, entraîné dans des affaires, se retrouve failli le 31 mai 1856, puis miraculeusement blanchi le 16 juin 1856 par le président du Tribunal de commerce de la Seine, en dépit d'un passif s'élevant à 2.478.000 francs, selon les dires dudit Place.
Place qui avait eu vent de ses déboires, n'avait pas donné suite au compromis du 2 octobre précédent : le 24 mai 1856, il a créé la société Pallu et Cie, à la tête de laquelle il a nommé, en tant que gérant, Alphonse Pallu (1808-1880), industriel tourangeau. Et, le 20 novembre 1856, l'échange prévu est réalisé, la société Pallu et Cie s'étant substituée à Jean Henri Place : le sort du bois du Vésinet est définitivement scellé par le décret du sénatus-consulte des 24 et 25 juin 1857. La valeur des biens échangés est déclarée sur les actes à deux millions trois cent trente cinq mille francs.

En 1858, la nouvelle société dénommée Alphonse Pallu et Cie est fondée, à laquelle Jean Henri Place et Alphonse Pallu font apport de leurs biens. Les premiers plans de lotissement sont dressés. Les travaux de viabilité vont bon train grâce aux six cents ouvriers embauchés par la compagnie, et dès le 14 août 1858, Pallu annonce dans les journaux qu'un lac artificiel avec une île est déjà créé, qu'une rivière et deux autres lacs sont en voie d'achèvement, et que
bientôt le parc du Vésinet rivalisera avec le bois de Boulogne.

Plan du Vésinet vers 1875
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Un triste événement vient contrarier quelque peu les plans de la compagnie : le 6 septembre 1858, le train atmosphérique lancé sur le Vésinet se trouve dans l'incapacité de s'arrêter au niveau de la station, entraînant une vingtaine de blessés et provoquant la mort de trois personnes dont le conducteur.
A la suite de cet accident, le train atmosphérique est supprimé à compter du 2 juillet 1860, quatre machines spéciales étant dorénavant utilisées pour assurer la traction du convoi. L'aventure atmosphérique aura coûté pour son installation 6.830.088 francs !

Alphonse Pallu, en dépit de ce fâcheux contretemps, commence la longue série des adjudications du lotissement du Vésinet se déroulant près de la station où une tente est dressée à cet effet. La première de ces adjudications a lieu le 10 octobre 1858 pour 24 lots. La station et le chemin de fer du Vésinet n'ayant pas bonne réputation depuis l'accident mortel survenu le mois précédent, Pallu fait insérer, lors de chacune des réclames relatives aux lots à vendre, la mention :
parcours gratuit sur le chemin de fer jusqu'au 1er janvier 1862 à tout propriétaire d'une maison dans Le Vésinet ou à son locataire.

Le Vésinet - Première Station du Pecq-Le Vésinet (1847) — Première adjudication du Parc du Vésinet du 10 octobre 1858
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En mai 1859, Pallu fait construire, près du Lac de la Station, un chalet restaurant, dont il confie la gestion à M. Pichereau, de manière à accroître les chances de vendre ses terrains ; dans le même temps, d'élégantes voitures sont proposées pour la promenade aux curieux ou visiteurs, leur permettant de sillonner les charmantes routes qui sont multipliées et ménagées avec tant d'art. Un premier Kiosque à musique en bois est même édifié au bord du lac, comme l'atteste le Monde Illustré.

Le Vésinet - Tente d'adjudication, Chalet restaurant Pichereau et Station Le Pecq-Le Vésinet près du Pont de Montesson (gravure Emile Bourdelin, le Monde illustré 11 juin 1859)
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Les affaires du restaurateur-limonadier Pichereau vont bon train jusqu'à ce qu'à la demande de la compagnie Pallu, une nouvelle station de chemin de fer, la Station du Vésinet dite du Centre, soit construite rue du Chemin de Fer (future avenue Galliéni), face à l'Allée d'Isly. Cette seconde station est inaugurée en juin 1861, et le Kiosque à musique démontable est, dans la foulée, déménagé non loin, sur la Pelouse des Concerts, située avenue Centrale (future avenue Clémenceau), près de la rivière anglaise, où un sérieux concurrent de Pichereau, le café-restaurant Lecomte, vient bientôt s'établir en mai 1862, précédé en septembre 1861 par l'installation d'une confortable tente nomade, tenue par le cafetier Benoît Choteau qui y tient ses bals, comme il le faisait auparavant sur le Parterre de Saint-Germain.

Le Vésinet - Gare du Pecq - Le Vésinet (1847) — Gare du Vésinet - Centre (1861) (clichés Rigouard, Cparama)
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A partir de cette saison 1861, l'adjudication hebdomadaire de terrains, organisée chaque dimanche par la Compagnie Pallu, est systématiquement suivie d'un concert organisé sur le Kiosque à musique de la pelouse : Pallu a engagé pour cela un orchestre de cinquante musiciens dirigés par Jacques-Hippolyte Maury (1834-1881), sous-chef de la musique de la Garde, la future Garde Républicaine à partir de 1871. (1)
Ces concerts dominicaux, commençant avec la saison au début mai pour se terminer fin octobre, attirent une foule considérable dont une grande partie arrive de Saint-Germain : ainsi lors du concert du 13 octobre 1861, le nombre de spectateurs est estimé à cinq mille ! et seulement six cents le 27 octobre, en raison du brouillard.

Le Vésinet - Adjudications terrains Parc du Vésinet et Concerts 24 mai 1862 — Affiche publicitaire du Vésinet (1895)
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Le journal le Furet du Vésinet, sous une jaquette rose, diffuse chaque semaine, à partir de mai 1862, le programme détaillé des fêtes et concerts hebdomadaires donnés sur le Kiosque de la pelouse ; cette gazette est vendue 10 centimes dans la librairie H. Picault, 27 rue de Paris à Saint-Germain et bien entendu sur la pelouse des concerts.
La réouverture des concerts de l'Orchestre Maury pour la saison 1864 a lieu tardivement en raison de la
translation du kiosque auprès du Lac supérieur, derrière la cascade ; prévu tout d'abord pour le 5 juin, le premier concert est reporté finalement au 12 juin 1864. Le Furet du Vésinet, au vu de ces incertitudes, jette l'éponge et cesse définitivement de paraître.

Le 7 avril 1866, la compagnie Pallu annonce que les concerts traditionnels du Vésinet,
avec leur kiosque élégant, sont transportés au milieu des délicieux jardins de l'île du Lac (le jardin anglais de l'Ile du Grand Lac) et qu'ils auront lieu dorénavant, non pas chaque dimanche, mais plusieurs fois pendant l'été à l'occasion de brillants festivals de jour et de nuit, et toujours sous la direction de H. Maury. Les premières fêtes inaugurant cette nouvelle disposition du Lac, de son île, de ses jardins et de son kiosque à musique se déroulent le 17 juin 1866.
Dans le même temps, un hippodrome est inauguré au Vésinet le 15 juillet 1866, et les courses de chevaux viennent concurrencer de plein fouet les concerts : le champ de courses devient désormais le rendez-vous incontournable des vésigondins. L'hippodrome jouxtant le Grand-Lac, le Kiosque à musique de l'Ile est parfois appelé le Kiosque du Champ de courses.


Le Vésinet - Le Lac supérieur et, à droite la Cascade — Le Jardin Anglais dans l'Ile du Grand Lac
(Le Kiosque à musique démontable se situait près de la Cascade du Lac supérieur de 1864 à 1865, puis dans les Jardins du Grand lac à partir de 1866)
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Les ventes des bois et terrains du lotissement continuent, mais les adjudications font place à des ventes amiables, et, à partir de 1869, on ne vend plus des lots provenant du Parc du Vésinet mais de la Villégiature du Vésinet !
La Compagnie Pallu ayant remercié l'orchestre Maury, le Kiosque à musique reste peu actif : quelques orchestres descendant de Saint-Germain, viennent de temps à autre y donner un concert, mais cela reste anecdotique.
Aussi, de nombreux vésigondins désirant voir à nouveau des concerts sur le Kiosque, vont-ils intervenir auprès d'Alphonse Pallu (surnommé
la vrille par ses amis, à cause de sa persévérance modeste). Pallu, devenu président de l'Union des propriétaires du Vésinet, propose aux solliciteurs, le 21 juin 1869, qu'ils souscrivent chacun dix francs donnant droit à quarante entrées des futurs concerts, la souscription devant être close au plus tard le 4 juillet. Ce projet semble avoir été abandonné, d'autant que dès la saison suivante, les Prussiens occupent Saint-Germain et Le Vésinet.

A l'issue de la guerre de 1870-1871, Saint-Germain devient une importante garnison. Dès avril 1871, plusieurs compagnies des 91e, 75e et 24e de ligne s'installent route des Loges ; un immense camp de 360 baraquements accueillant 36 hommes chacun est aménagé dans la forêt.
Les musiques militaires issues des régiments cantonnés à Saint-Germain s'organisent ; le général de division Lacretelle ordonne qu'à partir du 26 mai 1872, les musiques des 48e de ligne (chef, M. Pochet) et 70e de ligne (chef, M. Laudet) jouent à tour de rôle, et jusqu'à nouvel ordre, tous les dimanches, au Kiosque à musique du Vésinet de deux heures et demie à quatre heures et demie et tous les jeudis sur la Terrasse saint-germanoise de trois à cinq heures.
De très nombreuses musiques militaires vont ainsi se succéder de 1872 à 1875 sur le Kiosque de l'île du Grand Lac, notamment : en 1872 le 71e de ligne (chef, M. Boyer), le 41e de ligne (chef, M. Traut) ; en 1873, le 91e de ligne et le 90e de ligne (chef, M. Germain) ; en 1874, le 64e de ligne ; en 1875, le 64e de ligne (chef, M. Jacoutot), le 65e de ligne et le 125e de ligne (chef, M. Gross).
Ainsi, les musiques militaires de Saint-Germain vont-elles, pour quelques temps, sauver le Kiosque du Vésinet de l'abandon.
Carlos Allard (1823-1895), ancien chef de la musique municipale de Saint-Germain de 1866 à 1882, ayant eu maille à partir avec son maire Gabriel de Mortillet, fonde une nouvelle formation,
l'Harmonie du Commerce, et tente, à partir de mai 1882, d'organiser à nouveau des concerts hebdomadaires sur le Kiosque de l'Ile du Grand-Lac, toujours debout, mais cet essai sera éphémère et se limitera à la seule saison 1882.
Le kiosque à musique des concerts est une dernière fois démonté et ne sera jamais reconstruit.


Le Vésinet - Type de kiosque démontable utilisé au Vésinet de 1859 à 1882
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Réclamée depuis 1868, l'indépendance des vésigondins voit enfin le jour : le 8 juin 1875, la commune du Vésinet est créée par distraction des communes du Pecq, de Chatou et de Croissy. Le premier maire, nommé par arrêté préfectoral du 11 août 1875, est bien entendu Alphonse Pallu. La nouvelle commune compte maintenant mille sept cents habitants et six cents maisons. De 1858 à 1875, la Compagnie Pallu a vendu mille quatre cents lots.

Alors que le Vésinet ne dispose pas de phalange musicale en propre, après quelques apparitions rapides comme la Société Musicale Instrumentale du Vésinet en 1878, une première formation va résister plus longtemps : fondés en 1883, les Enfants du Vésinet perdurent au delà de 1887.
En février 1890, Alphonse Ganne, frère du célèbre compositeur Louis Ganne, crée la Fanfare du Vésinet La Concorde, qu'il dirige pendant quatre ans. (2)
Maintenant, il s'agit d'obtenir un kiosque : celui-ci va être offert à la commune par le
commandant Olympe Hériot (1833-1899), résident au Vésinet et héritier, par son frère, des Grands Magasins du Louvre de la rue de Rivoli. (3)
Inauguré en 1891 par la Fanfare La Concorde, ce
Kiosque à Musique est édifié à l'entrée de la grande pelouse longeant l'allée d'Isly, face à la Station du Vésinet-centre.
Appelé communément le Kiosque Hériot, celui-ci accessible au moyen d'un escalier de huit marches, est de forme octogonale ; ses colonnes sont en fonte, sa toiture zinc est bordée d'un lambrequin de bois découpé, son garde corps est orné de volutes en fer forgé ; il est entouré d'une plate bande de buissons.


Le Vésinet - Le Kiosque Hériot
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Les fanfares se succèdent au Vésinet, mais aucune ne perdure. Après La Concorde qui cesse en 1899, la Fanfare la Fraternelle, fondée en 1891 et dirigée par A. Louis, disparaît également peu après sa formation. En 1901, faute de musique, la municipalité est contrainte d'engager des phalanges extérieures à la commune pour assurer quelque peu les fêtes données sur le Kiosque Hériot. Ainsi, sont engagées tour à tour l'Union musicale du VIIIe arrondissement, la Fanfare de Poissy puis la Fanfare Parisienne.
Une seule résistera, l'Accord Parfait, active dès 1907, qui sera dissoute en 1963.
Le Kiosque à musique a été rasé peu après 1932, laissant place libre aux joueurs de boules.
Kiosque supprimé.

Place face à la gare du Vésinet sans le Kiosque Hériot, aujourd'hui.
Ancienne gare Le Vésinet-Le Pecq, rue Alexandre Dumas, aujourd'hui.
L'Harmonie du Vésinet en 2008 en concert au théâtre de verdure.

LE VÉSINET - Station des Voitures à la Gare - Le Kiosque Hériot
Le Vésinet - Station des voitures à la gare - Le Kiosque Hériot.jpg
Le Vésinet - Station des voitures à la gare - Le Kiosque Hériot.jpg (239.9 Kio) Vu 12420 fois
publié par Jean-Marc

4 juin 1845 — La ligne de chemin de fer atmosphérique reliant la Station du bois du Vésinet à Saint-Germain va bon train
— Les travaux du chemin de fer atmosphérique entre Chatou et la ville de Saint-Germain sont activement poussés. Les terrassemens dans le bois du Vésinet sont presque terminés. Des dragues travaillent à creuser l'emplacement des piles du pont. Le battage des pieux du viaduc en construction sur la rive gauche, qui doit s'élever à 20 mètres au-dessus du sol de la vallée, occupe plus de 200 hommes. Sous la terrasse de Saint-Germain, le souterrain est percé dans toute sa longueur. Enfin, dans la forêt, 300 hommes et 120 chevaux travaillent sans relâche à creuser une tranchée profonde.

17 janvier 1847 — L'installation du chemin de fer atmosphérique, suivie de près, suscite l'engouement et la curiosité
— Aujourd'hui, de midi à quatre heures, des expériences publiques ont eu lieu au chemin de fer atmosphérique de Saint-Germain, sur la partie comprise entre le bois du Vésinet et le nouveau débarcadère, c'est-à-dire sur un parcours de 2.200 mètres. Elles ont été très satisfaisantes ; à ce point que des Anglais qui y assistaient et qui connaissaient les chemins de fer de Croydon et de Dalkeit, n'hésitaient pas à donner la préférence à celui qui vient d'être construit sous la direction de M. Eugène Flachat.
Rien de plus simple au premier coup-d'œil que le chemin de fer atmosphérique : c'est un long tube de fonte pareil à ces énormes conduites qui répartissent le gaz et l'eau dans Paris.
Seulement, le tube est fendu longitudinalement dans sa partie supérieure. Une charnière formée d'une immense quantité de charnières détachées, se soulève devant une tige qui rejoint le piston, supporté par un petit char ; un galet placé à l'arrière referme la charnière. On fait le vide dans le tube, et le piston, entraîné, entraîne lui-même le wagon-conducteur qui remorque le convoi.
Pas de fumée, pas de vapeur, pas de feu. À l'avant du wagon conducteur, une galerie où se placent les conducteurs du convoi et quelques curieux.

6 septembre 1858 — L'accident du Chemin de fer atmosphérique en gare du Vésinet
— La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest nous communique la note suivante :
« Un bien cruel accident est arrivé hier au soir à la gare du Vésinet. Le train parti de Saint-Germain à dix heures du soir, et qui, comme on sait, descend par son propre poids la rampe du chemin atmosphérique, n'a pu s'arrêter à la place accoutumée et est venu heurter une locomotive qui se trouvait dans la gare.
Un choc violent a eu lieu. Une voiture a été brisée. Le conducteur placé en tête du train a été tué, ainsi que deux autres personnes. Plusieurs voyageurs sont blessés, quelques uns grièvement.
On suppose que le frein de la voiture placée en tête du train s'est rompu. »
Les personnes tuées, au nombre de trois, sont M. Lacote, conducteur du train ; M. Michel, rue des Gravilliers ; Mme Rogier, passage Tivoli.
Parmi les voyageurs blessés, au nombre de vingt-deux, trois ou quatre le sont assez grièvement ; un seul a eu un membre fracturé. Les autres paraissent n'avoir que des contusions, sinon sans gravité, au moins peu dangereuses.


Cinq personnes sont traînées en justice, dont deux, emprisonnées. Moins d'un mois après les faits, le 1er octobre 1858, les cinq prévenus comparaissent déjà au Tribunal correctionnel de Versailles ce sont :
1° François-Médard Rouzeau, chef de gare au Vésinet, âgé de quarante-six ans.
2° Jean-Baptiste-Louis-Joseph Duhautoir, facteur-chef et employé du télégraphe, âgé de dix-neuf ans.
3° Léon-Pierre Arnoult, poseur au chemin de fer de l'Ouest, âgé de trente ans.
4° Dominique Quenelle, âgé de trente-cinq ans, sous-facteur.
5° Louis Berger, âgé de quarante et un ans, pistonnier.
Les deux premiers prévenus sont seuls détenus.
Le 4 octobre 1858, la sentence expéditive tombe. Le tribunal attribue la catastrophe à trois causes :
1° un excès de vitesse du train descendant de Saint-Germain au Vésinet ;
2° à la non fermeture de la voie du Vésinet, obstruée au moment de l'accident par une manœuvre ;
3° à la non transmission de la dépêche télégraphique devant avertir de la descente du train de Saint-Germain.
Le tribunal déclare Rouzeau coupable pour n'avoir pas fermé la voie (six mois de prison et 300 fr. d'amende) ; Duhautoir pour n'avoir pas transmis la dépêche (cinq mois de prison et 300 fr. d'amende) ; enfin Quenelle (trois mois de prison) et Berger (deux mois de prison) pour n'avoir pas serré les freins qui leur étaient confiés. Arnoult est relaxé. La Compagnie du chemin de fer est déclarée civilement responsable.


Le Vésinet - Accident du 6 septembre 1858 en gare du Pecq-Le Vésinet (Le Monde illustré du 11 septembre 1858)
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18 février 1860 — Pichereau, cafetier du Restaurant-chalet de la Station du Pecq-Le Vésinet, soigne sa publicité, en prévision des fêtes du mardi gras
— Carnaval de 1860. Bals masqués au théâtre. M. Pichereau, chef de l'établissement du Restaurant-Chalet de la station du Vésinet et limonadier du théâtre, a l'honneur de prévenir le public qu'il s'est mis en mesure de fournir, à des prix modérés, les meilleurs objets de consommation en comestible, liquides, huîtres de première qualité et raffraichissements de tous genres, au buffet qu'il tiendra au café et au foyer du public, au théâtre, pendant les nuits de bals masqués du Dimanche et du Mardi Gras.

21 septembre 1861 — Edification du Kiosque à musique avenue Centrale ; concerts tous les dimanches ; le cafetier Benoît Choteau installé sa confortable tente nomade près du kiosque
— Voulant donner un attrait de plus aux charmes du paysage et de la promenade, la Compagnie Pallu a décidé que dans un des endroits les plus pittoresques du parc, à quelques minutes des deux stations du Vésinet et du Pecq, et sur la pelouse située au bord de la route Centrale, près du pont rustique qui termine la délicieuse allée des Cascades, il serait érigé un Kiosque des plus élégants où se ferait entendre, à partir de demain 22 septembre, une réunion d'artistes qui compte dans son sein les premiers solistes des trois grands théâtres lyriques de Paris.
Ces concerts commenceront à deux heures, et l'accès en sera complètement libre.
Un café des plus confortables est établi tout à côté, sous la tente nomade de M. Choteau, de Saint-Germain, dont nous avons eu si souvent l'occasion de parler à nos lecteurs. Le voisinage de la route centrale permettra à un grand nombre d'équipages de stationner auprès du concert qui finira de manière à ce que les visiteurs parisiens puissent terminer leur journée par une excursion à Saint-Germain où ils trouveront à se réconforter dans les principaux restaurants de la ville, parmi lesquels on peut leur indiquer à l'avance, et tout près du débarcadère, le café Galle et le Pavillon Henri IV.
Il est probable que le café-restaurant de la station du Pecq a fait aussi ses dispositions pour recevoir ceux des amateurs qui, à l'issue du concert, n‘auraient pas le temps ou le désir de monter jusqu'à Saint-Germain. Des poteaux indicateurs portant des flammes et des écussons, traceront, à ceux qui ne la connaîtraient pas, la route à suivre pour se rendre au concert, soit en venant de Paris par la station du Vésinet, soit en descendant de Saint-Germain par celle du Pecq, ou le Tapis-Vert, en suivant l'allée des Cascades, el en passant devant la magnifique villa que vient de faire construire Mme Stoltz. Ces concerts se termineront jusqu'à l'extrême arrière-saison, à partir de demain, chaque dimanche, qu'il y ait ou non adjudications.


22 septembre 1861 — Concert sur le Kiosque des Pelouses, avenue Centrale
— Concert donné au Vésinet. Dimanche 22 Septembre 1861, à deux heures, concert instrumental exécuté par un orchestre d'élite, composé de 50 musiciens. Programme :
Première partie : 1. Ouverture de la Muette. Auber. — 2. Final du 3e acte de Robert le Diable. Meyerbeer. — 3. Polka sur la flûte enchantée. Mozart. — 4. Variations sur un air suisse par tous les Solistes.
Deuxième partie : 5. Ouverture de la Poupée de Nuremberg. Adam. — 6. Fiantaisie sur le Trouvère. Verdi. — 7. Bouquet de valses. Boué. — 8. Fantaisie sur Richard coeur de lion. Grétry.
Le Concert aura lieu sur la pelouse des Cascades, entre les Stations du Vésinet et du Pecq et le Lac inférieur. Le Café-limonadier sera tenu par M. Choteau de Saint Germain.
Le public pourra se placer librement sur la pelouse. Le fermier des chaises ne peut exiger que 15 centimes par chaise. Les voitures arriveront par la route centrale (rive gauche), et pourront y stationner.


6 octobre 1861 — Gabriel Parès, futur chef emblématique de la Garde Républicaine, fait ses premiers pas au Kiosque du Vésinet, sous la direction du chef Hippolyte Maury
— Rien n'est délicieux comme d'entendre de la bonne musique loin du bruit de la grande ville, sous les arbres d'une forêt, près des cascades jaillissantes, des ruisseaux murmurants, des rivières silencieuses. Tout cela vous entoure, vous charme, vous séduit, dans le parc du Vésinet.
Ajoutez à cela le nom des exécutants, qui sont les premiers solistes de nos théâtres lyriques : Maury, Schlottmann, Handschu, les deux Parès, Boulu, Teste et Connor, et l'on ne sera pas étonné d'apprendre que les concerts du parc du Vésinet, dont l'entrée est gratuite, et qui doivent avoir lieu tous les dimanches à deux heures, sur l'un des plus beaux sites de la forêt, entre les deux stations du Vésinet et du Pecq, attireront tous les heureux habitants de ce pays nouveau, si bien choisi pour la villégiature parisienne.
L'on nous communique le programme du deuxième concert qui doit avoir lieu demain dimanche 29 septembre :
1. Ouverture de Guillaume Tell. Rossini. — 2. Bouquet de valse, (redemandé). Boué. — 3. Le miserere du Trouvère, pour piston et saxhorn contralto, exécuté par MM. Schlottmann et Teste. Verdi. — 4. Le Colibri, avec solos de flûte, exécuté par M. Handschu. Sellenick. — 5. Variations sur un air suisse, avec solos de flûte, hautbois, petite clarinette, grande clarinette, piston, saxhorn contralto et basse à quatre cylindres, exécutées par MM. Handschu, Boulu, Parès aîné, Parès jeune, Schlottmann, Teste et Conor (redemandées).
Ce concert, composé comme on le sait, d'artistes d'élite, est dirigé par M. Hippolyte Maury. Il commencera à trois heures et demie, à cause de la vente des terrains, indiquée dans le parc pour une heure et demie.


Les concerts dominicaux continuent sur le kiosque des pelouses
13 octobre 1861 — Concert du Vésinet sur le kiosque des pelouses, dimanche 13 Octobre 1861, à deux heures ½, concert instrumental de 50 musiciens, direction H. Maury. Programme :
Première partie : 1 Ouverture de la muette. Auber. — 2. L'Adige, pastorale pour hautbois et trombone, exécutée par MM. Boulu et Lassagne. — 3. Fantaisie sur la Traviata Verdi.
Deuxième partie : 4. Ouverture de Guillaume Tell. Rossini. — 5. Marche du Thannhauser. Richard Wagner. — 6. Fantaisie sur la Norma. Bellini.

27 octobre 1861 — Concert du Vésinet. Dimanche 27 Octobre, à deux heures ½, concert instrumental exécuté par un orchestre d'élite de 50 musiciens dirigés par H. Maury.
Première partie : 1. Ouverture de Fra Diavolo. Auber. — 2. Marche triomphale. Guthmann. — 3. Fantaisie sur Robert le Diable. Meyerbeer.
Deuxième partie : 4. Ouverture d'Obéran. Weber. — 5. Duo pour piston et saxhorn-contralto, exécuté par MM. Schlottmann et Teste. Donizetti. — 6. Fantaisie sur Richard Cœur de Lion. Grétry.


21 avril 1862 — Réouverture des concerts pour la saison 1862 au même emplacement, sur le Kiosque de la pelouse des cascades
— L'inauguration de la saison des ventes de terrains dans le parc du Vésinet, pour 1862, aura lieu dimanche 27 avril ; cette 21e adjudication commencera à une heure et demie. La réouverture des concerts, qui se continueront chaque dimanche pendant toute la saison, est fixée au dimanche 4 mai (8e concert). Comme pendant l'automne dernier, ils auront toujours lieu sur la magnifique pelouse des Cascades, à quelques minutes de la station du Vésinet, et à peu de distance de celle du Pecq. D'importantes améliorations ont encore été apportées au magnifique emplacement du concert. L'espace réservé pour les chaises autour du kiosque a été augmenté, les allées livrées aux promeneurs ont été doublées ; à quelques mètres de la pelouse et la dominant complètement, on a élevé un vaste bâtiment disposé pour recevoir un café-restaurant avec salon, salle de billard, cabinets de société etc.. Des jeux de billard chinois, toupies hollandaises, loteries prennent place au abords du café dont le restaurant sera tenu avec le confortable le plus complet.
Les concerts commenceront chaque dimanche à deux heures pour se terminer vers cinq heures ; l'orchestre reste le même que lors de la saison précédente, toujours dirigé par M. Maury.


11 juillet 1863 — Dorénavant, les concerts du dimanche sur le kiosque seront donnés alternativement le soir et l'après midi
— Concerts et fêtes du Vésinet. Demain dimanche 12 juillet, aura lieu à huit heures précises, le premier des concerts du soir, qui se succéderont sur le kiosque de la pelouse, au Vésinet, de quinzaine en quinzaine. chaque dimanche où aura eu lieu une adjudication de terrain dans la matinée.
Le Kiosque et les alentours du concert seront éclairés. La fin du concert est calculée de manière à coïncider avec le passage des trains venant à dix heures et quelques minutes de Saint-Germain et de Paris.
Dimanche 19, ludi 20 et mardi 21, deuième fête patronale annuelle.


Quelques concerts sur le Kiosque des cascades du Lac Supérieur
19 juin 1864 — Parc du Vésinet. Concert sous la direction M. Maury. Dimanche 19 Juin 1864, à deux heures.
Première partie : 1. Marche aux flambeaux. Meyerbeer. — 2. La Reine des nuits, valse. Strauss. — 3. Le comte Ory (chœur des Buveurs). Rossini. — 4. Mosaïque sur la muette de Portici. Air du sommeil exécuté par M. Teste. Auber.
Deuxième partie : 5. Ouverture militaire. Bosch. — 6. Final du 1er acte de Faust. Gounod. — 7. La Gazette, polka avec solo de petite flûte exécuté par M. Handschu. Douart. — 8. La fille du Régiment. Soli par MM. Boutmi, Handschu et Guilbaut. Donizetti.

28 août 1864 — Concert du dimanche 28 Août 1864, à 2 heures ½., sous la direction M. Maury. Programme :
Première partie : 1. Ouverture du Pré aux Clercs. Hérold. — 2. Les Mésanges, valse pour deux petites flûtes, exécutée par MM. Handschu et Ritter. N. Bousquet. — 3. Poète et Paysan, fantaisie. Soupé. — 4. Fantaisie sur Lucrèce. Donizetti.
Deuxième partie : 1. Marche de la Reine de Chypre. F. Halévy. — 2. Air de danse tiré de la Flûte enchantée. Mozart. — 3. Mosaique sur la Norma. Soli par MM. Teste, P. Parès et Guilbaut. Bellini. — 4. Variations sur un Air suisse. Exécutées par tous les solistes. Bender. — 5. Postillon-galop. Labitzki.
Prix d'entrée : 50 centimes.

25 septembre 1864 — Concert sous la direction de M. Maury, dimanche 25 Septembre 1864, à 2 h. ½.
Première partie : 1. Ouverture du la muette de Portici. Auber. — 2. Le Colibri, polka avec solo sur la petite flûte exécuté pat M. Handschu. Sellenick. — 3. Marche aux flambeaux. Meyerbeer. — 4. Fantaisie sur la Traviata. Soli par MM. Handschu, Teste et Caracappa. Verdi.
Deuxième partie : 1. Ouverture de Guillaume Tell. Rossini. — 2. Fantaisie sur Préciosa composée par Girard. Weber. — 3. Choeur d'Armide. Gluck. — 4. Mosaïque sur la Favorite. Soli par MM. Boulu, Teste, Guilbaut et Lassagne. Donizetti. — 5. Marche militaire sur Pandore. G. Nadaud.
Prix d'entrée : 50 centimes.


Le Vésinet - Concert sur la terrasse du Casino des Ibis de l'Ile du Grand Lac (le Pavillon des Ibis est construit en 1906)
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2 juillet 1865 — Concert sur le kiosque de la pelouse derrière la cascade près du Lac Supérieur, à l'issue de la consécration de la nouvelle église
— Pendant que de nouveaux arrivants se succédaient sans cesse pour visiter, après l'office, l'église restée ouverte et applaudir à son ensemble, à ses détails ainsi qu'à la richesse toute exceptionnelle de son maître-autel entièrement revêtu de marbres onyx, présent particulier et vraiment princier de M. Pallu, le courant de la foule se dirigeait, à trois heures, vers l'admirable site de la pelouse ombragée de grands arbres séculaires qui entoure le Lac Supérieur et où, derrière la cascade aux ondes bondissantes s'élève le kiosque des concerts. Là, mille à douze cents auditeurs ont applaudi, pendant plus de deux heures, à l'un des plus beaux concerts que nous ait donné l'habile instrumentiste de l'Opéra, M. Hippolyte Maury.
Pour rendre un compte exact de ce concert, il faudrait en citer tous les morceaux ; contentons-nous donc de dire que les bravos les plus énergiques et les plus mérités ont été donnés à la Mosaïque sur la Juive, aux fantaisies sur Roland à Roncevaux et sur l'Africaine, magistralement exécutées ; nommons, parmi les solistes instrumentistes : MM. Parès, Teste, Handschu, Lassagne et Caracappa, et parmi les chanteurs, les deux aimables frères Guidon, pour leurs chansonnettes ; puis M. Muller, chanteur comique des plus spirituels et des plus désopilants, qui a dit, à faire mourir de rire ces chansonnettes : On est puni par où l'on a péché, La Saboticide et l'Anglais mélomane ; on riait encore de bon cœur lorsque l'orchestre d'élite a attaqué et joué avec toute la furia francese, l'entraînant et original galop final, de l'Orgie aux Enfers, de Litolff.
Le concert terminé, la pelouse et ses abords ont offert un ravissant spectacle. A voir ces fraîches toilettes et le défilé très nombreux des élégants et riches équipages. on eût pu facilement se croire, non pas dans un bois tout récemment encore désert, mais bien à l'issue d'une promenade amour du Lac, au bois de Boulogne.


17 juin 1866 — Le Kiosque à musique est transféré dans l'Ile du Grand Lac
— L'inauguration des fêtes que nous avons annoncées devoir être données pendant la saison d'été au Vésinet se fera dimanche prochain 17 juin.
A huit heures du soir, illumination de l'Ile du grand lac et de ses abords, par M. Bied, entrepreneur des fêtes du Gouvernement ; embrasement général par les flammes de bengale ; grand concert donné sur le kiosque de l'île par l'orchestre composé d'artistes des plus distingués de Paris, réunis sous la direction de M. Carlos Allard.
Pendant et après le Concert, pièces d'artifice et feux d'eau par M. Ruggieri, artificier de l'Empereur.
Dans l'intérieur de l'île et près du concert, représentations d'un théâtre de Guignol, offertes gratuitement aux enfants.
Prix d'entrée : dans l'île et au concert, 1 franc — dans l'enceinte générale, 50 centimes — Entrée libre pour les enfants au-dessous de sept ans.


19 juillet 1868 — M. Devillebichot, anime les concerts du Kiosque de l'Ile du Grand-Lac, également appelé Kiosque du champ de courses en raison de sa proximité de l'hippodrome.
— Dimanche, la plus grande partie des habitants du Vésinet se réunissait sous l'ombrage actuellement très-touffu du kiosque du champ de courses pour y assister, avec quelques Saint-Germinois curieux de varier leurs plaisirs, aux grands concerts qui ont été repris non plus par la Compagnie même, mais par entreprise particulière, et non pas tous les dimanches, mais annoncés par affiches spéciales à certains intervalles. Ces concerts sont placés sous la direction de M. Devillebichot, que nous avons connu dans la musique du 2e cuirassiers de la Garde, et attaché actuellement au concert Besselièvre et, croyons-nous aussi, à l'une des musiques d'infanterie de la garde. Son orchestre, composé de 30 ou 35 exécutants, dont toutes les figures trahissent la condition militaire, n'a peut-être pas encore toute la puissance numérique de celui dirigé jadis au Vésinet par M. Maury, mais il est excellent d'ensemble et de détails, et parfaitement dirigé par son jeune chef.
Les principaux solistes sont MM. Kessler, Egner, Barbarain, Beck, Laurent, Bircann et Sautet.


2 août 1868 — Concert sur le Kiosque des concerts dirigé par MM. Devillebichot et Antoine Augustin Mansion, fils du créateur de l’Orphéon de Saint-Germain-en-Laye et professeur de musique Horace Augustin Mansion
— Programme du concert donné au Parc du Vésinet (Kiosque des Concerts) par M. Antoine Augustin Mansion, sous la direction de M. Devillebichot, le dimanche 2 août 1868, de 3 à 5 heures.
1. Marche militaire. L. Magnier. — 2. Ouverture de la muette. Auber. — 3. Pastorale du Prophète. Meyerbeer. — 4. Les Roses, valse. Olibier Métra. — 5. Il Trovatore, grande fantaisie. Verdi. — 6. Les Merveilles, polka. Strauss. — 7. Galop. Devillebichot.
Ce jour, par une après-midi magnifique et sous l’ombrage actuellement très touffu qui protège le kiosque, toute l’élégante vilégiature du Vésinet se trouvait représentée ; on y voyait des toilettes, sinon tapageuses, du moins fraîches et du meilleur goût, et quelques jolis équipages de parc attelés de fringants poneys, sillonnaient les routes sablées de l’île et du tour du lac ; les « cocottes » seulement brillaient par leur absence, et franchement, on ne s’en plaignait pas.
On y a fort applaudi, avec la Marche militaire et l’Ouverture de la Muette, les solis de hautbois, dans la pastorale du Prophète par M. Saultet, artiste de 19 ans, et de piston, par M. Bertier, dans la grande fantaisie du Trovatore.


Le Kiosque de l'Ile du Grand Lac, très animé de 1872 à 1875, grâce aux concerts désormais hebdomadaires et dominicaux donnés par les innombrables Musiques des régiments en garnison à Saint-Germain
2 juin 1872 — Annonce de l'inauguration de concerts
— Demain dimanche, inauguration au Vésinet, sur le Kiosque du grand lac, des concerts hebdomadaires militaires par les musiques du camp. Ce sera celle du 71e de ligne qui, sous la direction de son chef M. Boyer, occupera cette fois le kiosque.
Le concert finissant à 5 heures, les habitants de Saint-Germain et les étrangers pourront facilement remonter avant dîner en ville pour profiter, si le temps le permet, des plaisirs de la soirée : concert par la musique municipale, illuminations et feu d'artifice, sans parler des autres attractions.

16 juin 1872 — Concerts militaires hebdomadaires sur le kiosque
— Au Vésinet, malgré l'excessive chaleur, une assez nombreuse et élégante société, principalement composée de familles habitant la localité, s'est réunie dimanche autour du kiosque de l'Ile du Grand-Lac pour entendre et applaudir la très bonne musique du 70e dont l'aimable chef, M. Laudet, a bien voulu ajouter à son programme trois morceaux qui n'y étaient pas inscrits. Le concert militaire s'est terminé pu le quadrille de La vie Parisienne exécuté avec un entrain tout particulier.
Le dimanche 23 courant, ce sera la musique, très remarquable aussi, du 48e de ligne qui, sous la direction de son chef M. Pochet, viendra charmer encore les habitants du Vésinet. Son programme, en partie nouveau, contiendra sept morceaux ; il y a tout lieu d'espérer, d'après l'adoucissement de la température, qu'un peu de fraîcheur viendra amortir les rayons d’un soleil brûlant.

28 septembre 1872 — Derniers concerts de la saison sur le kiosque
Dimanche dernier, les concerts militaires du Vésinet se sont terminés au milieu d'une réunion d'auditeurs très nombreuse, et comme on n’en avait pas vu depuis le commencement. C'est la musique du 70e qui a joué pour ce dernier concert, sous la direction de son chef, M. Laudet ; entr'autres morceaux exécutés, on a surtout applaudi Sétif, allégro militaire, par M. Laudet ; le Fremersberg qui a obtenu son succès ordinaire, et une grande fantaisie sur la Jérusalem de Verdi.
19 juin 1875 — Reprise des concerts sur le kiosque
— Les concerts du Vésinet donnés chaque dimanche au kiosque de l'Ile du Grand Lac (champs de courses) au profit des écoles gratuites de la localité, parles Musiques militaires des 64e, 65e et 125e d'infanterie du camp de Saint-Germain, seront inaugurés, pour la saison d'été, demain dimanche 20 juin, à trois heures, par la musique 64e, sous la direction de son chef, M. Ch. Jacoutot.

La saison 1882 voit la résurrection du Kiosque à musique de l'Ile du Grand Lac grâce à Carlos Allard, chef de sa nouvelle phalange, l'Harmonie du Commerce ; Allard est à ce moment banni de Saint-Germain, en raison d'un conflit avec le maire de Saint-Germain, dont nous aurons l'occasion de parler lors d'une prochaine chronique sur le Kiosque de la Terrasse saint-germanois. Les derniers concerts sur le kiosque en bois vésigondin auront lieu en septembre 1882, après quoi, il sera définitivement supprimé. Rarement un kiosque à musique démontable aura résisté à tant de déménagements (quatre) et accueilli autant de concerts...

13 mai 1882 — Annonce de la résurgence des fêtes et du Kiosque de l'île du grand lac
— Demain dimanche, à 3 heures, aura lieu au Vésinet, dans l'Ile du Grand Lac, l'inauguration des concerts d’été donnés par l'Harmonie du Commerce de Saint-Germain-en-Laye, fondée et dirigée par M. Carlos Allard.
M. Etienne Pallu, fils et digne continuateur de l'œuvre du créateur de la colonie du Vésinet, veut faire revivre les fêtes artistiques qui s'y donnaient jadis. Les habitants de la coquette localité et même ceux de Saint-Germain ne peuvent que s'en réjouir, car outre le charme de la promenade, on aura la faculté d'entendre de bonne et belle musique, savamment exécutés. De plus, M. Etienne Pallu voulant complaire le plus possible à ses voisins, a décrété que tous les membres honoraires de l'Harmonie du Commerce recevraient une carte permanente donnant droit à l'entrée gratuite dans l'Ile du concert et dans l'enceinte réservée aux musiciens.


20 mai 1882 — Concert du dimanche 14 mai, le Kiosque à musique à nouveau en concert avec un silence très prolongé
— C'est dimanche dernier qu'ont été inaugurés les concerts donnés au kiosque de l'Ile du Grand lac du Vésinet par l'Harmonie du Commerce de Saint Germain qui, ne pouvant toujours obtenir, comme elle le désirerait, l'autorisation de se faire entendre à Saint-Germain, est bien forcée d'aller faire de la musique ailleurs.
Le rendez-vous avait lieu sur la place du Marché de Saint-Germain.
Tous les jeunes musiciens, conduits par leur chef, revêtus d'un coquet uniforme tout battant neuf, rehaussé de boutons et de galons en argent, et dont ils ont personnellement fait les frais, ont défilé trois par trois dans le plus grand ordre et en silence dans les rues de Saint-Germain, se rendant à la gare.
Ils auraient bien désiré exécuter durant ce parcours un ou plusieurs morceaux de leur brillant répertoire, mais il faut pour cela une permission spéciale qui ne leur a pas encore été accordée. Espérons que cela viendra pour le plus grand charme des habitants de Saint-Germain. On laisse bien les conscrits, deux fois par an, nous écorcher les oreilles de leur tapage infernal.
A leur arrivée au Vésinet, ils ont été reçus par M. Etienne Pallu, directeur de la Compagnie du Vésinet, qui leur a fait le plus gracieux accueil et les a installés dans l'enceinte qui leur était réservée. L'Ile du Grand lac avait pris, pour cette circonstance, un certain air de fête, et malgré une bise assez piquante, il y avait encore un grand nombre d'auditeurs qui étaient venus pour applaudir nos jeunes virtuoses.
Le succès de ce premier concert n'a rien laissé à désirer et les applaudissements n'ont pas fait défaut aux exécutants qui se sont fait remarquer autant par leur savoir que par leur bonne tenue.


Le Vésinet - Concerts donnés au Kiosque de l'Ile du Grand Lac par Carlos Allard
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Faute de musique au Vésinet, la municipalité rémunère des formations musicales de la région pour les fêtes et concerts au Kiosque Hériot telles que l'Union musicale du VIIIe arrondissement, la Fanfare de Poissy ou la Fanfare parisienne
12 mai 1901 — La Municipalité annonce pour aujourd'hui dimanche 12 mai à deux heures et demi, kiosque Hériot, un concert exécuté par l'Union musicale du VIIIe arrondissement, sous la direction de M. Auguste Vincent. En voici le programme : 1. En Liesse, allegro. Turine. — 2. Ouverture de Jeanne Maillotte. Allier. — 3. Ma Reine, grande valse. Fouquier. — 4. Quand l'oiseau chante, fantaisie. Ch. Viney. — 5. L'Etoile, polka pour piston. soliste : M. Houzeau. Marsal. — 6. Vézy, marche. Raynal.
L'Union musicale du VIIIe donnera ensuite un concert-promenade, à la fête du Printemps, Ront-point du Pecq.

21 juillet 1901 — Dimanche 21 Juillet 1901 à 4 heures du soir au Kiosque Hériot, Concert par la Fanfare de Poissy sous la direction de M. Réveillé. : 1. Bourgogne, Signard. — 2. La Garde d'Honneur, Wettge. — 3. Le Désir, grand air varié pour basse. Hartmann. — 4. Jeanne Maillote, Reynaud. — 5. Merle et Pinson, polka exécutée par MM. Réveillé et Macquart. Reynaud.
22 septembre 1901 — Le Dimanche 22 septembre à 2 heures, au kiosque Hériot, concert par l'Union Musicale du 8e arrondissement sous la direction de M. Auguste Vincent. Programme : 1. En liesse, pas redoublé. Turine. — 2. Tolota, ouverture symphonique. Reynaud. — 3. Faust, fantaisie. Gounod. — 4. Bouquet de Mélodies, grande valse. Bléger. — 5. Madeleine, polka pour piston. Petit. — 6. Valeur française, marche. Fontenelle. — 7. Hymne Russe et Marseillaise.

LE VÉSINET - La Musique - Kiosque Hériot
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publié par JeanMarc Ven 16 Fév 2018 15:18

29 septembre 1901 — En cas de temps incertain, les concerts se déroulent dans la salle du gymnase municipal
— Le Dimanche 29 Septembre 1901, à 2 h. dans la salle du Gymnase municipal, concert à l'occasion du tirage de la loterie, organisée au profit de la Caisse des Ecoles et du Bureau de Bienfaisance, par l'Union Musicale du VIIIe arrondissement de Paris, sous la direction de M. Auguste Vincent. Programme : Le Lillois, pas redoublé. Leroux. — Babolinette, ouverture. Coquelet. — Aurore, fantaisie. Parés. — Adam et Eve, polka pour deux pistons. Reynaud. — Sourire d'Avril, valse. Deprêt. — La Transvaalienne, marche. Emilio.
Entrée libre, tirage de la loterie à 4 heures.


Grand concours musical du Vésinet du 15 septembre 1907
24 juin 1907 — Annonce du concours du 15 septembre.
Le Vésinet. Un grand concours national de musique, organisé par la municipalité avec le concours des sociétés locales, aura lieu dans cette jolie ville, le dimanche 15 septembre prochain.
Il est ouvert aux orphéons, harmonies et fanfares des 1e, 2 e et 3e divisions. D'importantes primes en espèces seront allouées aux sociétés ayant remporté le 1e prix dans chacune de leur section respective. Le règlement a été très soigneusement élaboré par MM. Bellanger et Davenne, les directeurs artistiques de ce concours, et sera envoyé sous peu aux sociétés.

15 septembre 1907 — Compte rendu du concours.
Le grand concours musical qui a eu lieu dans cette ville le dimanche 15 septembre, favorisé par un temps superbe, a réussi en tous points.
A 9 heures du matin, réception du jury à l'Hôtel de Ville ; à 10 heures, lecture à huis clos ; à 2 heures, concours d'exécution dans neuf locaux différents ; à 4 heures, défilé ; à. 6 heures, distribution des récompenses ; à 8 heures, banquet officiel offert aux membres du jury.
Une affluence considérable de visiteurs avait été attirée par l'attrait de cette belle manifestation et, dans toutes les salles ou locaux où avaient lieu les différentes épreuves, un nombreux public se pressait et applaudissait aux belles exécutions des sociétés.
Le défilé a été superbe et les sociétés ont droit à une bonne note pour leur excellente tenue.


Le Vésinet - Casino des Ibis, île du Grand Lac — Le Kiosque Hériot
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23 juillet 1913 — Annonce de la fête annuelle du Vésinet. Concert sur le Kiosque Hériot par le 1er régiment du Génie
— La coquette commune du Vésinet s'apprête à célébrer sa fête annuelle les dimanche 27, jeudi 31 juillet et dimanche 3 août. Voici les programmes de ces fêtes :
Le dimanche 27 juillet, à 2 h. 1/2, (kiosque Hériot), grand concert militaire par la musique du 1er régiment de génie.
Jeudi 31 juillet, à 9 heures du matin (Place de l'église), distribution de Bons aux enfants des écoles ; à 9 heures du soir : concert par la « Renaissance » de Chatou, sous la direction de M. Ducouret.
Dimanche 3 août, à 3 heures, boulevard Carnot (angle de la rue Albert Joly) : courses à pied, courses à bicyclettes, nombreux prix.


27 juillet 1913 — Concert de la musique du 1er régiment du Génie sur le Kiosque Hériot
— Le Vésinet (kiosque Hériot). Concert à deux heures. Musique du 1er génie chef M. Cazalis.
Zampa, ouverture (Hérold). — La Fille du régiment, fantaisie (Donizetti). — Samson et Dalila, fantaisie (Saint-Saëns). — Martha, fantaisie (Flotow). — Le Rossignol de l'Opéra pour flûte (Damaré). — La Dame blanche (Boieldieu). — Don Pasquale (Donizetti). — Sonnez trompettes (Wettge).


14 juillet 1930 — Inauguration de la Maison du combattant au Vésinet. Concert au Kiosque Hériot par la musique du 23e R.I.C.
— La maison du combattant a été inaugurée, hier, à 15 h. 30, au Vésinet, par un représentant du ministre des Pensions, M. le docteur Boulet, qui a été reçu par M. Chatenet, président de l'Union nationale des mutilés, réformés et anciens combattants, et par M. Domont, président de la section du Vésinet. (...)
Dans l'après-midi, un concert fut donné au kiosque Hériot par le 23e régiment d'infanterie coloniale, et le soir une représentation de 1' « Ami Fritz », avec Mlle Rose Monteaux, de la Comédie Française, fut donnée à la salle des Fêtes du Vésinet, et clôtura brillamment cette belle manifestation.


Quelques concerts donnés au Vésinet
23 juin 1932 — Le Vésinet (Rond-Point Royal). Concert de l'Accord parfait, symphonie du Vésinet (E. Ducouret), à 21 heures : — Brumaire, ouverture (Andrieu). — Les Cloches de Corneville, fantaisie (Planquette). — Une soirée près du lac (Leroux). — L'Artésienne (Bizet). — Jeanne d'Arc, marche triomphale (Verdi).
28 juillet 1932 — Le Vésinet (salle des fêtes). Concert de l'Accord Parfait, symphonie du Vésinet (M. Emile Ducouret) : Freischutz, ouverture (Weber) ; Carmen, sélection (Bizet) ; Symphonie Inachevée (Schubert) ; Faust, sélection (Gounod) ; Rapsodie norvégienne (Lalo) ; Jeanne-d'Arc, marche de l'Opéra (Verdi).

8 septembre 1932 — Concert de l'Accord Parfait, dirigé par E. Ducouret sur le Kiosque Hériot
— Le Vésinet, kiosque Hériot. A 21 heures, Concert de l'Accord parfait, symphonie du Vésinet (E. Ducouret).
Jeanne d'Arc, marche de l'Opéra (Verdi). — les Noces de Figaro, ouverture (Mozart). — Mascarade, ballet (Lacome). — Rigoletto, sélection (Verdi). — Princesse de la Czardas, valse (Kalman).


LE VÉSINET - Kiosque de la Musique - La Gare
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publié par Jean-Marc

Formations musicales actives au Vésinet en 1909 :
Harmonie amicale du Vésinet (harmonie Pathé), direction Napoléon Bellanger.
L'Accord Parfait, fondé en 1907.


(1) Jacques-Hippolyte Maury, Cor à pistons du Théâtre-Lyrique de l'Opéra de 1855 à 1880, aura comme élève le fameux Gabriel Parès (1860-1934), célèbre chef de la Garde Républicaine de 1893 à 1910.

(2) En mai 1893, Alphonse Ganne quitte la Fanfare La Concorde du Vésinet pour fonder à Paris, l'Union Musicale de Montmartre, dont le siège se situe 2 boulevard Barbès. La Concorde lui survivra jusqu'en 1899.
Alphonse Ganne, frère de Louis Ganne, ancien chef d'orchestre du Nouveau Théâtre à Paris, devenu le célèbre compositeur des Saltimbanques et de la Marche Lorraine
Avant 1890, Louis et Alphonse Ganne avaient fondé la société France-Fanfare dans le faubourg du Temple.

(3) Olympe Hériot (1833-1899), militaire de carrière, chef de bataillon en dernier grade, hérite, en 1879, de son frère Charles Auguste Hériot (1826-1879), fondateur avec Alfred Chauchard, des Grands Magasins du Louvre de la rue de Rivoli. En sus de ce paquebot parisien, Olympe Hériot trouve dans son escarcelle un pavillon, la Villa Stoltz, situé au Vésinet, avenue Centrale ; son frère avait acquis, en 1874, cette demeure qui avait appartenu à la cantatrice Rosine Stoltz (*). En 1882, Olympe Hériot dit le Commandant, se fait construire une vaste villa sur le terrain de la maison Stoltz.
Nous tairons totalement l'affaire qui, en 1888, a tant fait jaser la presse nationale, affaire qui relève plus des ragots que de faits avérés.
Nous retiendrons du Commandant Hériot, le don qu'il a fait au Vésinet, de ce Kiosque à musique qui manquait tant à la commune et à sa fanfare naissante.
(*) Le 6 octobre 1860, le Monde illustré annonce que Rosine Stoltz vient s'installer dans la demeure qu'elle vient de faire construire au Vésinet. Rosine Stoltz, alias Victoire Noël (1815-1903), est une célèbre chanteuse à l'Opéra de Paris de 1837 à 1847.
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Re: Kiosques à Musique

LECTOURE - Le Kiosque et Promenade du Bastion
(GERS)
Dotée depuis le XIIe siècle d'une enceinte fortifiée munie de tours défensives, la cité de Lectoure, possession du comté d'Armagnac, est démantelée et en partie ruinée en mars 1473, par les troupes de Louis XI emmenées par Pierre de Beaujeu. Le comte d'Armagnac, Jean V (1423-1473), est tué lors de cette implacable échauffourée.
Lectoure est rendu, en 1494, au Comté d'Armagnac qui est chargé par le Roi de réparer les remparts détruits et de les renforcer par une double enceinte.
A l'issue de ces transformations, alors que le Château comtal attenant à la ville est lui-même protégé par un double bastion intérieur, les fortifications de Lectoure sont dotées de deux larges bastions défensifs, construits en avant et à l'est de celles-ci et achevés en 1580. Ces deux ouvrages protègent ainsi l'ancienne porte Saint-Gervais (dite également « Porte de Bocoa » ou « Boucouère »), édifiée de 1418 à 1428, qui constitue l'entrée principale de la ville.


Plans de Lectoure vers 1700 et 1824
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Alors que les remparts n'ont plus guère d'utilité militaire défensive, le grand bastion avancé devant le château comtal est supprimé, le sol est nivelé et la promenade dite de l'esplanade, plantée d'arbres y prend place. Dans le même temps, de 1758 à 1766, le château est en partie démoli et remplacé par un hôpital.
Le Bastion du faubourg Saint-Gervais, de son côté bénéficie encore de quelques réparations. Ainsi, le 4 août 1754, le consul Brescon obtient, de l'Assemblée générale municipale de Lectoure, l'autorisation de
faire réparer le Bastion et d'y faire faire tout autour une muraille à la hauteur d'appui avec des pierres de taille enchassées sur le dessus, l'une dans l'autre, avec des sièges tout autour et de même qu'il est déjà commencé du côté de la laque ; ensemble de continuer la muraille qui est sur la gauche de la sortie de ladite porte St-Gervais jusques au premier ormeau, ce qui sera incessamment fait à leur diligence, le montant desquelles réparations leur sera alloué sur la somme de 600 livres imposée pour la réparation des fortifications des murs de la présente ville.
Et le 29 décembre 1754, après que le Conseil ait examiné les comptes de Brescon, ce dernier se fait payer les six cent livres tournois par le sieur Comin, notaire collecteur de l'année.
Ce seront probablement les derniers travaux d'entretien du Bastion Saint-Gervais puisqu'en 1767, on procède à la démolition de la Porte Saint-Gervais et peu après, en 1778, aux travaux d'aménagement dudit Bastion en promenade publique, sur laquelle sont plantés une centaine d'ormeaux.

Lectoure - Plan du Bastion et quartier Saint-Gervais en 1824
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Lors de la séance du conseil municipal du 9 juillet 1818, le conseiller Guilhon propose qu'un monument soit élevé à Lectoure en hommage au maréchal Jean Lannes, duc de Montebello (1769-1809). Dès le 13 juillet 1819, le baron de Lascours, préfet du Gers, intervient auprès d'Elie Decazes, ministère de l'intérieur, afin d'obtenir la fourniture d'un bloc de marbre nécessaire à la construction de ce monument, dont le projet est concrétisé par une ordonnance royale du 28 juillet 1819.
Le 5 septembre 1819, lors du conseil municipal présidé par le maire, Joseph François Druilhet, il est décidé que le monument sera érigé
sur la place occupée par la halle et la maison commune que l'on doit démolir, vu son état de vétusté ; il sera constitué d'une statue pédestre en marbre blanc, de six pieds de haut, placée sur un piédestal et entourée d'un marche-pied en marbre, le tout protégé par une grille. Le 11 février 1820, un comité est alors créé, chargé d'organiser une souscription publique à laquelle la municipalité abonde d'ores et déjà pour dix mille francs.
Restait à choisir le sculpteur apte à concevoir cette oeuvre. Quatre artistes sont alors choisis pour présenter leur projet : Cortot, de Bay, Stubinitzky et David. Le 23 octobre 1820, la municipalité opte pour la statue proposée par Jean-Pierre Cortot (1787-1843), pour un prix fixé à dix mille francs, payable en trois fois (quatre mille francs en septembre 1821, trois mille francs en mars 1822 et le solde lors de l'achèvement, soit le 1er novembre 1822). A la suite d'une réclamation de Cortot, jugeant que son oeuvre, compte tenu de son ampleur, devait être placée sur une vaste place et non sur un endroit exigu tel qu'il était prévu en septembre 1819, la municipalité décide que le monument sera installé à l'extrémité Est de la promenade du Bastion, sur le bord de la route.

La municipalité ayant en fait promis sa participation de dix mille francs à l'érection de la statue, sans avoir le moindre sous vaillant en caisse, se trouve dans l'impossibilité de verser les sommes dues à Cortot. Celui-ci n'encaisse son premier acompte qu'en juin 1822, à hauteur de 4.398 francs. C'est la seule avance que le sculpteur percevra jusqu'en février 1831 ! Faute de paiement, Cortot interrompt donc son travail jusqu'en 1830, date à laquelle, le nouveau maire, Jean-Baptiste Arcole Gauran, reprend activement les souscriptions publiques.
Le monument enfin achevé est exposé au Salon de juillet 1831. Partie de Paris le 15 janvier 1832, la statue du maréchal Lannes est acheminée sur Lectoure où elle est entreposée à la mairie le 3 février 1832.
Reste à réaliser le piédestal et les accessoires estimés à douze mille francs, dont trois mille francs subventionnés par le conseil général. La conception dudit piédestal est confiée, le 6 février 1833, à l'entreprise de marbrerie de Carcassonne, Molinier fils, pour le prix convenu de 3.323 francs. De son côté, Jean Filhol, tailleur de pierres lectourois, réalise le soubassement maçonné du monument pour 1.750 francs.
La statue est inaugurée sur la promenade du Bastion le 25 mai 1834, en présence d'une foule immense,
accompagnée d'un escadron du 6eme hussards de la garnison d'Auch, à cheval et en grande tenue, musique en tête, des troupes de gendarmerie à cheval, suivis d'environ deux cents hommes de la garde nationale d'Auch, avec sa musique et sa compagnie de sapeurs-pompiers.

Lectoure - Promenade du Bastion et Statue du maréchal Lannes — Statue du maréchal Lannes, duc de Montebello sur la promenade du Bastion
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L'entourage en fer forgé du monument Lannes, dont le devis initial s'élevait à 3.820 francs 70, ne sera réalisé qu'en 1839, grâce à une nouvelle subvention de 1.500 francs du conseil général et d'une seconde du ministère de l'intérieur pour 2.000 francs : Joseph Taurignac, serrurier de Lectoure, est l'adjudicataire de ces travaux.
La même année, la municipalité fait construire, devant la statue, un escalier monumental entouré de deux piliers surmontés chacun d'un lion massif.
Les ormeaux de la promenade du Bastion, malades, sont arrachés en 1859, pour replanter à leur place des marronniers.

Si le passage à Auch de François-René de Chateaubriand (1768-1848) est attesté en juillet 1829, la virée dudit Chateaubriand à Lectoure, relatée par le prolixe conteur Zéphirin Jean-François Bladé (1827-1900) relève plus de l'affabulation que du récit historique. Après recherches, nous n'avons trouvé aucune trace de la présence de Chateaubriand à Lectoure. Néanmoins, nous conservons et reproduisons cette histoire pour son côté amusant, tout en émettant de sérieux doutes sur son authenticité.
Zéphirin Bladé (1827-1900), qui dès le 22 septembre 1846 faisait montre d'un don de fabulation (voir
ICI la lettre "anonyme" qu'il fait publier dans plusieurs journaux nationaux le 30 septembre 1846), raconte qu'à une époque lointaine, Chateaubriand s'était arrêté à Lectoure. Pour voir de plus près le grand homme, il (Bladé) se joignit à la fanfare municipale comme sonneur de triangle, mais sans la permission de ses parents. L'émotion ayant fait totalement oublier au chef de musique le discours qu'il avait appris par coeur, on fut privé de l'éloquence de Chateaubriand, qui n'eut pour toute réponse qu'à envoyer les musiciens au Cabaret, à ses frais. Bladé ajoute qu'on but largement, et qu'il fallut le ramener chez lui en assez triste état...

Pour autant cette gasconnade de Bladé prouve tout de même qu'une fanfare et un chef de musique sévissaient dès les années 1830-1840 sur Lectoure. En outre, lors des grandes fêtes lectouroises, telle celle de la translation des reliques de Saint-Clair du 12 octobre 1858 ou encore à l'occasion des comices agricoles qui se déroulent en partie sur la promenade du Bastion, l'excellente musique du Régiment des Chasseurs, qui est en garnison à Auch, participe aux manifestations et y offre ses concerts.
La Fanfare municipale de Lectoure, qui fait suite à ces premières phalanges, semble donc être formée dans les années 1880. Forte de trente six musiciens, elle est dirigée par un certain Lauday dans les années quatre-vingt dix ; reprise par le chef Millade en 1899, celui-ci la transforme en Harmonie et fonde en outre un Orphéon de plus de 45 exécutants.
Il était donc légitime que la municipalité, au vu de cette activité constante d'une fanfare, songe à édifier un Kiosque à musique à Lectoure. C'est en 1892 que celui-ci va prendre place sur la promenade dite du Grand Bastion, dans l'exact alignement de la cathédrale Saint-Gervais.
De forme octogonale, le
Kiosque à musique est construit sur un soubassement de pierre entouré d'un rambarde en bois peint et accessible par son escalier de cinq marches ; ses piliers de bois portent sa toiture recouverte d'ardoise, surmontée d'une lyre.

Lectoure - Promenade du Bastion, Kiosque à musique et statue du maréchal Lannes
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La promenade du Bastion, compte tenu de son ampleur, est utilisée régulièrement à bien d'autres usages que la simple balade et notamment, aux foires et comices agricoles, aux attractions et baraques foraines, aux expositions de remonte pour les chevaux, mais également aux courses vélocipédiques.
Dans le même temps que le kiosque s'installe sur la promenade, autorisation est donnée à la municipalité d'y installer des chalets de bois destinés à y tenir quelques boutiques d'activité.
C'est ainsi qu'un certain Albert Ferradou, limonadier de son état, va aménager sa
Taverne du Vélo dans un de ces chalets, idéalement placée face au kiosque à musique et devant la promenade du Bastion transformée en « vélodrome » lors des nombreuses courses vélocipédiques organisées à Lectoure.
En 1912, Ferradou modifie son enseigne qui devient la
Taverne des Sports. Alors que la guerre éclate, un des fidèles habitués de l'auberge, Paul Lasseran, peintre et poète, après avoir réalisé un fronton et quelques décorations dans ladite auberge, lance, en mars 1915, un petit magazine satirique rédigé en vers intitulé La Taverne pendant la guerre, où il s'exerce à croquer ses compagnons lectourois du Bastion, lesquels suivent attentivement le déroulement des opérations militaires à l'aide d'une grande carte piquée de drapeaux... (1)

Lectoure - Taverne des Sports sur la promenade du Bastion, Albert Ferradou, propriétaire
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La Taverne des Sports, toujours en place en 1960, est reconstruite sous forme de Café-Guinguette.
Le Kiosque à musique, aujourd'hui entièrement rénové, offre des concerts régulièrement à l'occasion des fêtes lectouroises. Les marronniers, après la tempête dévastatrice de 2009 ont tous été arrachés et remplacés l'année suivante par la plantation de 52 marronniers à fleurs doubles blanches (aesculus hippocastanum « Baumanii »), à mille trois cents euros pièce.
La partie de la promenade dite du Grand Bastion a quant à elle, été transformée en place de stationnement.
Kiosque toujours en place

voir ici, la promenade du Bastion de Lectoure et son Kiosque à musique, aujourd'hui.(1/4) (2/4) (3/4) (4/4)

LECTOURE - Le Kiosque et Promenade du Bastion
Le Kiosque à musique du Bastion et la Taverne du Vélo au fond
Lectoure - Le Kiosque et Promenade du Bastion.jpg
Lectoure - Le Kiosque et Promenade du Bastion.jpg (267.76 Kio) Vu 11906 fois
publié par Jean-Marc

25 mai 1834 — Inauguration de la statue du maréchal Lannes au milieu d'une foule de quinze mille spectateurs
— Le Journal Politique du Gers rend ainsi compte de l'inauguration de la statue du maréchal Lannes
Cette inauguration a eu lieu la 25 mai, jour de dimanche. Elle avait attiré dans les murs de Lectoure un si grand surcroît de population que la principale rue de cette ville présentait le tableau d'une foule compacte et permanente, à travers de laquelle, les promeneurs de l'un et de l'autre sexe avaient bien de la peine à se faire jour.
Les cérémonies de la fête ont consisté en une messe célébrée à dix heures du matin, et dans l'inauguration de la statue, à trois heures de l'après-midi. Au milieu des personnes composant les autorités réunies de la ville et du département, on distinguait les trois derniers fils du maréchal Lannes.
Lorsque les autorités en corps se rendirent au lieu du monument, le cortège qui les accompagnait, marchait dans l'ordre suivant : un escadron du 6e hussards, détaché de la garnison d'Auch, à cheval et en grande tenue, musique en tête, était immédiatement suivi des troupes de la gendarmerie, également à cheval, et au nombre de six brigades. Derrière ces dernières se trouvaient 200 hommes environ de la garde nationale d’Auch, avec sa musique et sa Compagnie de sapeurs-pompiers, dont l'uniforme est aussi pittoresque qu'élégant. La garde nationale de Lectoure fermait la marche. Quinze mille spectateurs remplissaient la promenade dite Le Bastion et les lieux environnants.
Il était à peu près quatre heures, lorsque le voile qui couvrait la statue du maréchal fut soulevé et que ses nobles traits furent exposés à tous les regards. A l'aspect de cette imposante figure à laquelle l'artiste a su conserver un assez haut degré de ressemblance et de vérité, les acclamations du peuple éclatèrent de toutes parts. M. le préfet prononça d’une voix ferme et sonore, en l’honneur du maréchal Lannes, une brillante allocution qui fut accueillie par d'unanimes applaudissements.
Après cette improvisation, on entendit avec un vif intérêt les discours de M. le général, commandant le département, de MM. de Montebello (Ernest et Alfred), de M. Sonbdès, capitaine retraité de Condom ; de M le maire et de M. le sous-préfet de Lectoure.

12 octobre 1858 — Lors de la translation des reliques de Saint Clair dans l'église Saint-Gervais de Lectoure, rendues par le cardinal Donnet de Bordeaux, une immense procession part du Bastion pour rejoindre l'église. A la sortie de la cérémonie, tous les édifices publics et privés furent splendidement illuminés ; la musique des chasseurs se fit entendre sur le bastion, et un feu d'artifice fut tiré.

23 septembre 1866 — Comice agricole et foire aux bestiaux. Les instruments agricoles sont exposés sur la promenade du Bastion. A cette occasion, un concert est donné par l'excellente musique du 3e chasseurs en garnison à Auch. La fête se termine par un grand bal populaire et une illumination a giorno
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11 novembre 1892 et jours suivants — La foire de la Saint Martin envahit toutes les places de Lectoure
— La grande foire de la Saint-Martin aura lieu à Lectoure vendredi 11 novembre et jours suivants. Les chevau, mules et mulets seront placés sur le foirail du faubourg Saint-Gervais et les bêtes à cornes sur l'Esplanade de l'hôpital. Les saltimbanques et cirques prendront place sur le Bastion et le cours des Jacobins.

Lectoure - Promenade du Bastion ; baraques roulottes de saltimbanques (Cliché 1879 Inventaire général région midi pyrénées)
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26 mai 1895 — Courses vélocipédiques sur la promenade du Bastion
— Voici le programme des courses internationales de vélocipèdes qui auront lieu le 26 mai à Lectoure à 3 heures du soir, sur la promenade du Bastion :
1re course. — Réservée aux membres du T.C.L. Distance, 1.500 mètres.
2e course. — Grande internationale bicyclette par séries. Distance des séries : 3.000 mètres et finale de 5.000 mètres. Temps maximum de la finale, 10 minutes.
3e course — 2e internationale (bicyclettes). Distance 3.800 mètres, 15 tours.
4e course — Course de Dames. Distance, 1.500 mètre.
5e course — Internationale (tandem). Distance, 6.000 mètres. Temps maximum, 12 minutes.
6e course. — Consolation. Primes au poteau.
Les engagements seront reçus jusqu‘au jeudi 23 mai inclusivement. M. J. Rison, secrétaire du T.C.L., hôtel de France, Lectoure.

13 octobre 1895 — Concert de la Fanfare sur la promenade du Bastion
— Voici le programme des morceaux que jouera demain dimanche la Fanfare, à quatre heures et demie. sur la promenade du Bastion :
l. Le Lectourois, pas redoublé (Landai). — 2. Velléda, fantaisie (Boscher). — 3. Danse gavotte (Barg). — 4. Les Noces de Jeannette, fantaisie (Massé). — Le Tourbillon, quadrille (Pessière).


11 novembre 1895 et suivants — La Foire de Lectoure est répartie entre la Promenade du Bastion, le foirail du faubourg Saint-Gervais, la Promenade de l'Esplanade
— Les grandes foires de la Saint-Martin auront lieu cette année le lundi 11 novembre prochain et jours suivants. Les chevaux, juments, mules et mulets seront placés sur le foirail du faubourg Saint-Gervais ; les bêtes à cornes sur l'Esplanade, et les porcs sur l'emplacement spécial du quartier Saint-Esprit. Les baladins, ménageries, cirques, tirs, etc., seront placés sur la promenade du Bastion. Le vendredi 1er novembre coïncidant cotte année avec la fête de la Toussaint, le marché qui devait se tenir ce jour-là est renvoyé au lendemain samedi 2 novembre.

8 au 10 août 1896 — Grande fête patriotique de Lectoure
— Une grande fête patriotique, organisée par les anciens militaires du Sud-Ouest, de l'Union fraternelle, aura lieu à Lectoure les 8, 9 et 10 août. En voici le programme.
Samedi 8 août. — A huit heures du soir, salves d'artillerie. A neuf heures, retraite aux flambeaux par la compagnie des sapeurs-pompiers, Musique municipale, avec cortège des membres de la Société présents. Dans le parcours, arrêt du cortège sur la promenade du Bastion en face du la statue du maréchal Lannes, duc de Montebello, brillamment décorées.
Dimanche 9 août. — A cinq heures du matin, salves d'artillerie annonçant la fête ; aubade par le carillon des paroisses. A sept heures, réception à la gare, musique en tête, de tous les membres de la Société. A huit heures, devant l'arc de triomphe de la promenade du Bastion, distribution de secours en nature aux indigents de la ville. A dix heures, les sociétaires et les habitants se grouperont pour se rendre en cortège à la gare, recevoir MM. les officiers supérieurs généraux et autres, ainsi que MM. les députés et les présidents honoraires. A deux heures
du soir, au théâtre, richement décoré et pavoisé, réunion purement et exclusivement militaire. A six heures et demie, grand banquet fraternel sous la magnifique halle aux grains. A neuf heures et demie, embrasement de la promenade du Bastion, arrivée de tous les manifestants devant la statue du maréchal Lannes ; plusieurs discours seront prononcés. A dix heures et demie, brillant feu d'artifice et concert patriotique par la Fanfare lectouroise. A onze heures et demie, grand bal public ; punch d'honneur, par souscription, offert à MM. les officiers et à MM. les député et à tous les souscripteurs.
Lundi 10 août. — A six heures, réveil au son du canon. A neuf heures, jeux divers ; mât de cocagne sur le Gers ; courses nautiques ; concert. etc. au pont de pile, quartier de la Gare.
A dix heures et demie, salut à la statue du maréchal Lannes ; conduite à la gare de MM. les officiers, députés. anciens militaires et étrangers. A trois heures du soir, grand concours de pêche à la ligne ; course aux canards (pont de Saint-Geny) ; à huit heures, distribution des récompenses.
La cotisation pour le banquet et le punch d'honneur est fixée à 6 fr. par personne.

Lectoure - Défilé devant la statue du maréchal Lannes sur la promenade du Bastion
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14 novembre 1896 — Foirail installé sur la promenade du Bastion également sur le bastion
— Favorisée par un temps magnifique, notre grande foire de la Saint-Martin avait attiré à Lectoure un grand nombre de visiteurs. Beaucoup d'affaires ont été traitées.
Le foirail du Bastion et celui de l'Hospice étaient très bien garnis, tant en chevaux qu'en bêtes à cornes et il s'est fait bon nombre d'achats ou de ventes à des prix qui, sans être en hausse ont été assez élevés.
Le blé première qualité, en hausse sur le dernier cours, s'est vendu 16 fr 50 l'hecto. et l'avoine 7 fr 25 les 50 kilos.

Quelques concerts sur le Kiosque du Bastion
12 juin 1898 — Dimanche prochain, 12 courant, sur la promenade du Bastion, entre 8 heures ½ et 9 heures ½, la Fanfare de Lectoure donnera un concert dont voici le programme : Allegro militaire (X..). — Sérénade tunisienne (Fauber). — Marche religieuse (Gounod). — Carmen, fantaisie (Bizet). — ; Gomka, marche triomphale (Fauber).
26 novembre 1899 — Dimanche dernier, la fanfare de Lectoure s'est fait entendre sur la promenade du Bastion et a exécuté le programme suivant : Parisiana, de Sellenick. — Odette, de Haring. — Marche bretonne, de Fischer. — Samson et Dalila, de Saint-Saëns. — Passe-Pied, de Gillet.
8 avril 1900 — Le 8 courant, la Fanfare exécutera sur la promenade du Bastion, de quatre heures à cinq heures, le programme suivant : Allegro militaire. Sellenick. — Passe-pied. Gillet. — Valse. Mayeur. — Marche bretonne. Fischer. — Mirmême, polka pour piston. Leroux.

29, 30 septembre et 1er octobre 1900 — Fêtes vélocipédiques sur le Vélodrome de la promenade du Bastion, organisées par Albert Ferradou, taverne du Vélo. Concerts de la Fanfare
Programme des fêtes.
Samedi 29 septembre. — Réception de MM. les membres du jury, banquet d’honneur, concert par l'harmonie.
Dimanche 30. — Concours musical, grand bal sous la halle aux grains, organisé par M. Millade, chef de musique à Lectoure.
Lundi 1er octobre. — A 9 heures du matin, grand lâcher de pigeons ; à 10 heures, courses d'enfants et Jeux divers sur le vélodrome du Bastion, grandes courses internationales de vélocipèdes. Les engagements devront être adressés à M. Albert Ferradou, Taverne du Vélo, et seront reçus jusqu'au 29 septembre au soir.


15 septembre 1904 — Concours de juments poulinières sur la promenade du Petit Bastion
— Samedi 15 septembre, a eu lieu à Lectoure, sur la promenade du Petit Bastion, un concours de juments poulinières. La commission était composée de MM. le directeur des haras de Tarbes, du sous-directeur et d'un inspecteur, accompagné d'un vétérinaire. La commission a été très satisfaite des produits que MM. les propriétaires et éleveurs de chevaux de notre région leur ont présentés, aussi s'est-elle montrée très généreuse afin de favoriser l'élevage dans de plus grandes proportions en accordant des primes à tous les éleveurs qui ont présenté des produits.

28 septembre 1904 — Concert sur le Kiosque du Bastion et organisation, par la Taverne du Vélo, de la prochaine course vélocipédique
— Dimanche dernier, à 9 heures du soir, a eu lieu sur la promenade du Bastion, après un brillant concert, le tirage de la tombola organisée par notre vaillante Société musicale.
— Une réunion en vue de la formation définitive d'une société vélocipédique et de l'organisation d’une prochaine course, aura lieu demain jeudi, à 8 heures du soir, Taverne du Vélo, promenade du Bastion.
Les amateurs de la pédale sont priés d'y assister en grand nombre.


10 au 12 juin 1905 — Fêtes de Saint Gervais : Concerts, Cavalcade, ascension du ballon « Saint-Gervais »
— Voici le programme des fêtes organisées pour les 10, 11 et 12 juin, par la jeunesse faubourienne :
Première journée. — Samedi 10 juin, à 8 heures et demie du soir, salves d'artillerie annonçant la fête ; à 9 heures, concert par les Chanteurs faubouriens ; à 10 heures, grand bal.
Deuxième journée. — A 5 heures du matin, salves d'artillerie ; à 3 heures et demie, avenue d'Agen, course aux ânes et jeux divers ; à 4 heures et demie, place Saint-Gervais, grand concert par l'Harmonie lectouroise.
Fête de nuit. — A 8 heures et demie, embrasement général du faubourg Saint-Gervais et grande retraite aux flambeaux ; à 9 heures, concert par l'Harmonie ; à 10 heures, brillant feu d'artifice ; à 10 heures et demie, ascension du ballon « Saint-Gervais », monté par l'aéronaute Basile ; à 11 heures, grand bal champêtre, bataille de fleurs, serpentins et confetti.
Troisième journée. — Lundi 12 juin, grande cavalcade. Réunion des chars à 3 heures, avenue d'Agen ; départ du défilé à 3 heures et demie.
Itinéraire : rue du Campardiné, rue Claude-Idron, rue Diane, rue Guilhem-Bertrand, rue Constantin, rue Narbonne-Pelet, place d'Armes (halte), rue Saint-Esprit, rue Reillas, rue Soulès, rue de Gortraut, place de Barbacanne (halte). Retour au faubourg Saint-Gervais par la rue des Amandiers.
Prendront part au défilé les chars suivants : char de la Rosière, char de la musique, char du Charlatan, de Bacchus, de l'Industrie, etc. Les chars seront escortés par des piétons et cavaliers revêtus de riches costumes du moyen-âge. A 5 heures, couronnement de la rosière ; à 5 heures et demie, mât de cocagne et jeux divers.
A 8 heures et demie, embrasement général du faubourg, concert par l'Harmonie ; à 10 heures, grand bal.

31 mai 1909 — Fêtes patriotiques à Lectoure
— Hier ont eu lieu à Lectoure, des fêtes en l'honneur du centenaire de la mort du maréchal Lannes. Le général Rouvray, commandant le 17e corps d'armée, et le préfet du Gers représentaient le gouvernement. Y assistaient encore le général Massenet, membre du comité technique de l'artillerie, les colonels des 88e et 9e de ligne ; M. Destieux-Junca, sénateur ; Thierry-Cases, député ; le marquis de Montebello, le comte Stanislas de Montebello, etc.
Après le banquet eut lieu une cérémonie militaire et le dépôt au pied de la statue du maréchal Lannes, édifié sur l'Esplanade du Bastion en 1834, d'une palme au nom de la ville de Lectoure, et d'une couronne au nom du Souvenir français.
Des discours furent prononcés par le général Rouvray, MM. Dubrouilh, maire de Sardac, président du comité ; Thiérry-Cases, député ; le marquis de Montebello. Le défilé des troupes eut lieu ensuite.
Les fêtes se sont clôturées aujourd'hui par la pose d'une plaque commémorative sur la maison où est né le maréchal, et une représentation de gala de Mireille, sur la promenade des Marronniers, léguée par la famille Lannes à la ville de Lectoure.
Un temps magnifique a favorisé ces belles fêtes patriotiques, où une population énorme est accourue.


7 mai 1911 — Concert par l'Harmonie Municipale sur la promenade du Bastion, à l'occasion de la Saint-Ceny
— La fête locale, dite de Saint-Ceny, aura lieu le dimanche 7 mai. Au programme : dans la matinée, distribution de secours aux indigents ; à 4 heures et demie de l'après-midi, concert par l'Harmonie Municipale sur la promenade du Bastion. A neuf heures du soir, reprise du concert. A 11 heures, bal champêtre et bataille de fleurs et de confetti.

19 février 1912 — La taverne du Vélo d'Albert Ferradou devient la Taverne des Sports
— M. Trémont organise cette année des courses de bicyclettes qui seront courues en six épreuves ; elles seront limitées aux coureurs du canton.
Pour tous renseignements, s'adresser à M. Trémont ou à M. Ferradou, taveme des Sports.


Lectoure - Kiosque à musique et promenade du Bastion — Taverne du vélo sur la promenade du Bastion
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7 mai 1912 — Courses de vélocipèdes organisées par la Taverne du Vélo pendant six dimanches sur la promenade du Bastion
— Les courses de bicyclettes organisées par M. Trémont et la Taverne des Sports seront courues pendant six dimanches du 12 mai au 16 juin.
La sixième course sera réservée aux coureurs qui auront effectué un parcours des trois premières épreuves, quelle que soit leur classement, dans un minimum de 20 kilomètres à l'heure. Seront eclus de cette épreuve les deu premiers des cinq épreuves précédentes.
Ces différentes courses seront réservées aux coureurs du canton de Lectoure.
Pour tous renseignements, s'adresser à M. Trémont, cycles, à Lectoure, cours du petit Bastion, ou à la Taveme du Vélo.

24 mars 1915 — Paul Lasseran, auteur du fascicule « La Taverne pendant la guerre » fait parler de lui dans les journaux
— Lectoure. A propos d'une brochure. M. Paul Lasseran, artiste peinte à Lectoure, est déjà connu d'un grand nombre de lecteurs de « L'Express du midi » par des œuvres d'art qu'il a burinées un peu partout, dans Le Gers
et dans les départements limitrophes.
Non seulement, M. Lasseran manie très habilement le pinceau, mais les muses lui ont souri, et il a galamment répondu à leur appel ; il a fait des vers. D'aucuns disent que les deux arts marchent souvent de pair. La rime, qui faisait le désespoir dn Boileau, vient sous sa plume, je dirais presque son pinceau, aisément et sans contrainte. Quant à l'humour, il est de pur terroir gascon, c'est-à-dire débordant et de bon aloi.
« La Taverne », tel est le titre de sa brochure. Ne prenez point ce terme au sens péjoratif. Sa taverne est, au contraire, le rendez-vous très sélect de braves gens, plutôt immobilisables par 1'âge, qui sur la promenade du Bastion, entre un bock et un Picon, dirigent sans sourciller les opérations militaires, en piquant d'inoffensifs drapeaux sur une carte de guerre largement étalée.
A défaut des Pyramides, qui sont trop loin, la statue du maréchal Lannes, en face, les contemple ; les questions diplomatiques et théologiques y sont également traitées avec une compétence indiscutable. On y traite encore... Mais vous sauriez tout. Achetez plutôt le volume, il n'est pas cher : 1 franc chez l'auteur, à Lectoure. Qu'on se le dise.


9 juillet 1915 — Paul Lasseran réitère dans un second volume de « La Taverne »
— A propos de « La Taverne ». Le second volume de « La Taverne », dû au pinceau de notre ami Paul Lasseran, puisqu'il s'intitule lui-même sur la couverture « peintre surtout », vient de paraître.
L'esprit gascon y est encore plus développé que dans son aîné. L'humour y déborde, comme est intarissable et variée, l'inspiration que l'auteur met dans toutes ses œuvres.
Le récit des aventures d’un voyageur indésirable, égaré dans la Taverne, et des épisodes héroï-comques des gardes civils commis à la garde des ponts, déridera les fronts les plus moroses.


7 juin 1916 — Conduites scandaleuses sous les bosquets du Bastion
— Lectoure. Assainissement. — Nos promenades du Bastion et de l'Evêché seront bientôt inaccessibles, certains jours, aux enfants et aux jeunes filles. Elles deviennent, le vendredi et le dimanche surtout. le rendez-vous de couples de la campagne qui se livrent à des gestes scandaleux.
Pas plus tard que dimanche, vers deux heures, deux gendarmes qui avaient eu la bonne idée (et nous les en félicitons) de faire un tour au Bastion, ont été obligés de s'approcher d'un couple et de le rappeler à une tenue plus convenable.
Il ne nous plaît pas — et ce n’est pas ici notre rôle — de faire des considérations, fort justes d'ailleurs, sur ce qu'ont de souverainement déplacé, en ces temps surtout, ces spectacles ; mais nous croyons servir les intérêts de tous, et même des coupables, en demandant respectueusement à M. le procureur de la République, de faire surveiller à l'avenir nos promenades publiques par les agents placés sous ses ordres.


25 août 1935 — Séance de cinéma en plein air sur la promenade du Bastion
— Cinéma de plein air. Dimanche 25 août, en soirée, sur la promenade du Bastion, le cinéma d'Ydronne donnera un film des plus intéressants : « Danseuse de Cabaret » avec actualités et comique d'usage.

11 avril 1936 — Concert de l'Harmonie municipale sur le Kiosque de la Promenade du Bastion
— Programme du concert qui sera donné par notre Harmonie municipale le dimanche 12 avril 1936 à 16 h. 30, sur la Promenade du Bastion :
Musique en tête, allegro, Popy. — Fiançailles, valse, Wesly. — Le Grand Mogol, fantaisie, Andrieu. — Charmant bijou, gavotte, Andrieu. — Strasbourg, marche, Andrieu.
Il est recommandé aux parents de vouloir bien surveiller leurs enfants afin que ceux-ci ne troublent pas le concert pendant son exécution.


Lectoure - Promenade du Bastion — Le Kiosque à musique
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21 janvier 1938 — La Taverne des Sports organise toujours les courses. Nouvelle formation musicale lectouroise
— A l'Union vélocipédique. Ce soir à 21 heures, à la Taverne des Sports, les membres de l'U.V.L. sont convoqués en assemblée générale.
— Super Hood Jazz. Les Lectourois ne restent pas inactifs. Après la constitution de l'Olympique Lectourois, voici la création d'un orchestre composé des meilleurs musiciens de notre ville parmi lesquels nous y voyons avec plaisir MM. Boutan (Alcide), (jazz.) ; Dubarry (saxophone) ; Moussaron (saxophone) ; Pouchès (trompette).
Il donnera sa première audition dimanche prochain, 23 Janvier, de 17 heures à 19 heures, et en soirée à 1'Eldorado.


Formations musicales actives à Lectoure en 1909 :
Harmonie de Lectoure, président Nux, direction Millade, 35 exécutants ;
Orphéon de Lectoure, direction Millade, 45 exécutants.


(1) Paul Noël Lasseran (1868-1933) peintre et poète lectourois, dont le père Prosper, sculpteur (1840-1877) est décédé, écrasé par la chute d'un bloc de pierre qu'il transportait, est l'auteur de nombreuses fresques et décorations murales, réalisées notamment dans la chapelle d'Eauze, dans l'église de Goutz, l'église de Castel-Arrouy, la chapelle des Carmélites de Lectoure, l'église d'Huos... Lasseran fera paraître deux fascicules de Taverne pendant la guerre, vendue 1 franc, et donc quelques journaux relayeront la publication.
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Re: Kiosques à Musique

LEFOREST - Place Roger Salengro
(PAS DE CALAIS)
Forest, dont Forestum est la première forme attestée du nom en 1132, décide de faire bâtir, en 1763, une nouvelle église, dédiée à Saint-Nicolas, à quelques mètres d'un ancien sanctuaire datant du XVIe siècle devenu trop vétuste. Le lieutenant et les échevins de Forest ont prévu de financer cette construction grâce à la location du vaste marais d'une superficie de 113 arpents dont la commune dispose. C'est ainsi qu'elle parvient à débourser 15600 livres pour l'église et 8000 livres le presbytère. Cependant, les fonds sont insuffisants par rapport aux travaux engagés et les entrepreneurs, faute de paiement, refusent de poursuivre plus avant l'édification de l'église pourtant fort avancée. Aussi, les échevins, lors d'une assemblée tenue le 20 avril 1766, sont-ils obligés de solliciter un emprunt de six mille livres auprès du Roi.
Par lettres patentes du 18 juin 1766,
scellées du grand sceau de cire jaune, Louis le quinzième, assisté du duc de Choiseul et du conseil François de L'Averdy, accède à la demande des forestois leur permettant d'emprunter ces six mille livres tournois auprès d'une ou plusieurs personnes, à constitution de rente à quatre pour cent seulement, ce crédit étant remboursable par la Communauté de Forest en trois payemens, dès l'instant qu'elle sera en état de le faire.

Leforest - Place de la mairie, Mairie et Eglise Saint-Nicolas — Eglise, vue de la mairie au fond
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La communauté de Forest n'en a pour autant pas fini avec les entrepreneurs bâtisseurs de l'église : le 30 juin 1769, elle est amenée à demander à nouveau l'autorisation d'emprunter une somme de seize mille livres tournois, d'une part pour rembourser la rente initiée en 1766, mais également pour payer les salaires restant dus à différents ouvriers pour la reconstruction de l'église et de la tour dudit lieu.
La nouvelle église Saint-Nicolas enfin achevée et consacrée, est construite en briques et en pierres de taille, couverte d'une toiture en ardoise ; sa tour carrée est surmontée d'une flèche octogone.

A l'instar de nombre d'églises pillées et saccagées par la révolution, Saint-Nicolas est transformé, durant quelques temps à partir de 1794, en atelier destiné à la fabrication du salpêtre.
Redevenu un lieu de culte, le clocher et une partie de l'église sont dégradés à la suite d'un incendie survenu le 14 août 1807.
L'ancien cimetière entouré d'une grille, qui jouxte l'église sur la
Place du Forest, devenu trop exigu, est translaté chemin de Monchaux (future rue de l'Egalité), permettant ainsi à la place publique de disposer d'un espace plus convenable pour ses fêtes, concerts et ducasses.

Après avoir pris successivement plusieurs noms, la commune adopte définitivement la dénomination de
Leforest, à partir de 1843.

Plan partiel de Le Forest en 1826
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La première phalange musicale leforestoise attestée est la Fanfare Républicaine des Enfants de Leforest fondée en 1886 par Jules Vallin. En 1888, une seconde fanfare, dissidente de la première, sous la bannière de Fanfare Libre de Leforest, est fondée à l'instigation du conseiller municipal Lucien Bollaert sous la direction du chef Charles Dinoird.
La Fanfare républicaine, municipale, reprise par M. Maréchal puis par M. Foveau en 1905, donne ses concerts essentiellement sur le bourg. De son côté, la Fanfare libre, dirigée par Dinoird, puis par Fernand Philippe à partir de 1903, participe à de nombreux festivals, notamment au concours musical de Fresnes en juin 1889, à Ostricourt en septembre 1889, au concours de Courbevoie en mai 1891, au concours musical d'Ivry en août 1893, à Ivry en août 1896 cette fois-ci en virée, au concours d'Adamville en juin 1900, au festival de Liévin en juillet 1902, à celui de Lille en septembre 1902...
Alors que la Fanfare Républicaine perdure, la Fanfare libre disparaît lors l'invasion allemande du 7 octobre 1914. Et comme toute la région de Douai et de Lens, Leforest va subir durant quatre longues années la férule germanique jusqu'à sa libération du 17 octobre 1918.

Un monument aux morts en hommage aux victimes de 1914-1918 est édifié près de l'Eglise Saint-Nicolas, le 24 avril 1921, réalisé par le marbrier lillois Buisine.

Il faudra attendre 1926 pour qu'enfin un
Kiosque à musique soit inauguré à Leforest, sur la place de l'Eglise, en face de la Mairie : de forme octogonale, accessible au moyen d'un escalier de sept marches, ses colonnes en fonte supportent sa toiture en zinc surmontée d'une lyre ; son garde-corps est fer forgé.

Leforest - Le Kiosque à musique, l'Eglise Saint-Nicolas et la Mairie
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Deux ans plus tard, deux rangées de platanes sont plantées le long du kiosque à musique.
La place de l'Eglise, appelée également place de la Mairie devient place de la Liberté après le conflit 1914-1918 puis place Roger Salengro dans les années 1950.
Le monument aux morts qui était à l'origine à l'angle des rues Gambetta et Jean-Jaurès est légèrement déplacé en 1967, au pied même de l'église ; en 1991, il est restauré, puis colorisé en 2004.
Dans les années 1980, la municipalité fait raser le Kiosque à musique pour implanter des emplacements de stationnement. Seulement huit arbres sont conservés sur la place, les autres étant sévèrement abattus.
Kiosque supprimé.

L'Eglise de Leforest sans le kiosque, aujourd'hui.
Mairie de Leforest, aujourd'hui.
Monument au morts de Leforest, près de l'église Saint-Nicolas, avant colorisation.
Monument au morts de Leforest colorisé.(1/2) (2/2)

Leforest - Place Roger Salengro.jpg
Leforest - Place Roger Salengro.jpg (86.82 Kio) Vu 11819 fois
publié par Jean-Marc

La Fanfare libre de Leforest qui avait déjà participé, le 2 juillet 1893, au grand concours national musical d'Ivry, remet le couvert le 16 août 1896
16 août 1896 — La fanfare libre de Leforest en virée à Ivry
— Concours d'Ivry-Port du Dimanche 16 août 1896. Dès six heures du matin, le quartier d'Ivry-Port se réveille aux sons d'une fanfare arrivant du Pas-de-Calais, la fanfare libre de Leforest ; aussitôt, tableau charmant et d'un naturel sans voiles, Ivryennes et Ivryens, en tenue de nuit, se mettent aux fenêtres, acclamant ces musiciens matineux qui viennent passer la journée à Ivry-Port.
A 9 h. ½ commence le concours de lecture à vue, auquel prennent part orphéons et fanfares.
A 2 h. a eu lieu le défilé de toutes les Sociétés devant prendre part au concours d'exécution ; après avoir parcouru les principales rues-d'Ivry-Port, ces Sociétés se dirigent sous la tente du bal où doit avoir lieu le concours.
A 3 h. ½ commence le concours. Nous remarquons à la tribune en dehors des membres du jury, le citoyen Roussel, maire d'Ivry-sur-Seine, assisté de son premier adjoint, M. Gohier, ainsi que le président et les commissaires de la fête d'Ivry-Port.
Parmi toutes ces Sociétés, nous devons féliciter chaleureusement le Choral de Belleville, l'Orphéon de Charenton, la Fanfare de Leforest et la Fanfare d'Alfortville, des morceaux de chant et de musique pour l'entrain et l'accord avec lesquels ont été exécutées les partitions.
Nos vives félicitations à M. Jouvin, directeur du Choral de Belleville ; à M. Gaudry, directeur de l'Orphéon de Charenton, et aux deux directeurs des Fanfares de Leforest et d'Alfortville.
Après une allocution, faite par M. le Maire réclamant la Marseillaise, le concours prit fin, il était 7 heures.
Nos remerciements à la Commission de la fête de nous avoir fait passer agréablement une belle matinée.

7 mai 1899 — Annonce du Grand Festival musical de Leforest auquel participeront 50 phalanges
— La commune de Leforest organise, pour le dimanche 7 Mai, un Festival de musique qui promet d’être très brillant.
De nombreuses sociétés ont envoyé leur adhésion ; si le temps est favorable, une foule de promeneurs descendra à Leforest pour assister au magnifique défilé qui aura lieu à trois heures très précises et pour applaudir les bonnes sociétés musicales qui s'y sont donné rendez-vous. Nous sommes heureux de pouvoir donner à nos nombreux lecteurs, la liste des sociétés.
— Harmonies : municipale d'Hénin-Liétard. — municipale de Courrières — La « Concorde » de Libercourt. — de Méricourt (village). — de Bouvignies. — de Bersée. — municipale de Mons-en-Pévèle. — « L'Union musicale » de Faumont. — « L'Espérance » de Raimbaucaurt.
— Fanfares : d'Oiguies, de Montigny-en-Gohelle, de Libercourt, du Petit-Ronchin, de la fosse n° 3 de la Compagnie de Béthune Vermelles, de Gondecourt, de Fouquières-les-Lens, de Sin-le-Noble, de Wahagnies, d'Auby, de Lambres. — « Les Volontaires » de Bourges. — « La Lyre musicale », d'Evin-Malmaison. — « La Renaissance » de Sailly-les-Lannoy. — « L'Avenir » Houplin-Ancoisne. — « Les Amis Réunis » Flers-en-Escrebieux. — « La Renaissance » Boost-Warendin. — « Les Amis-Réunis » Montigny-en-Ostrevent. — Fanfare républicaine d’Attiches. — Fanfare municipale « La Concorde » d’Attiches. — « Les Amis-Réunis » de Raches. — « L'Avenir musical » de Laxubres. — « Les Enfants du Nord » Lallaing. — « La Concorde » de Thumeries. — « La Conciliante » de Dorignies. — « Pro Patria » Douai. — « La Lyre Coutichoise » Coutiches.
— Trompettes Carvinoises, Carvin.
— Chorales : « L’Arlésienne » d'Hénin-Liétard. — « La Cécilia » Lens. — « L'Espoir Moulinois » Lille. — Chorale des fosses 3 et 7 de la Compagnie de Béthune Vermelles. — « Les Chevaliers de la Fourchette » Roubaix. — « Les Mélomanes Tourquennois ». — « La Ligue des Bienfaiteurs » Lezennes. — Orphéon « Le Réveil musical » Provin. — Chorale « La Lyre » Douai.

8 mai 1899 — Compte rendu du Festival de Leforest
— Dimanche dernier, 7 mai, a eu lieu le festival d'orphéons, harmonies, fanfares et trompettes, auquel participaient cinquante sociétés.
Depuis de longues années on n'avait vu une telle affluence de monde. Au dire de tous, l'organisation était parfaite. Le défilé très court du reste s’est effectué dans l’ordre le plus complet.
Après la revue générale, sur la place, M. le maire a remis solennellement des médailles d'honneur décernées par le gouvernement à MM. Louis Descloquement, Lagache, Fleury Delville, mineurs de la fosse n° 6 de 1'Escarpelle ; François Vallin, ouvrier de la tuilerie de Leforest. La cérémonie était touchante.
Jusqu’à une heure très avancée de la nuit, l'animation a été grande et la commune, complètement pavoisée et illuminée, offrait le plus beau coup d’œil.
Après les exécutions musicales qui ont été parfaites, M. le maire, entouré des conseillers municipaux et des membres de la commission, a procédé au tirage des primes dont voici le résultat :
1re prime, la fanfare les Amis-Réunis de Montigny en-Ostrevent, 400 francs ;
2e prime, harmonie de Bouvignies, 200 francs ;
3e prime, fanfare les Amis Réunis de Flers-en-Escrebieux, 150 francs ;
4e prime, fanfare municipale de Lumbres, 100 francs ;
5e prime, fanfare municipale « La Concorde » d’Attiches, 75 francs ;
6e prime, chorale des fosses 3 et 7 de Vermelles, 25 francs ;
Prime de nombre, Harmonie municipale d'Hénin-Liétard, 50 francs ;
Prime d'éloignement, Chorale des Mélomanes Tourquennois, Tourcoing, 50 francs ;
Prime aux chefs : 1re prime, fanfare municipale de Montigny-en-Gohelle, 50 francs ;
2e prime, fanfare la Lyre musicale d'Evin-Malmaison, 25 francs ;
Toutes les sociétés, après avoir été vigoureusement applaudies, ont emporté de Leforest le meilleur souvenir et elles sont unanimes à reconnaître les louables efforts de la municipalité pour organiser cette fête brillante qui demeurera dans le souvenir des habitants de la commune et de tous ceux qui ont eu le plaisir d’y assister.

Leforest - Ducasse sur la place de l'église, Kiosque à musique et mairie — Le Kiosque à musique
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22 septembre 1901 — Grande fête musicale de Leforest à laquelle participe la grande Harmonie d'Hénin-Liétard, la Musique de l'Industrie et du Commerce
— La commune de Leforest donnera dimanche 22 septembre une grande fête musicale pour laquelle M. Bollaert, maire, s'est assuré le bienveillant concours de la Grande Harmonie d'Hénin-Liétard.
Etant connue la réputation artistique de la Musique de l'Industrie et du Commerce, les habitants peuvent être heureux de voir que les pourparlers engagés par M Bollaert, aient abouti.
Le splendide programme de ce concert nous fait espérer une magnifique audition qui amènera dans la localité, de nombreux étrangers amateurs venus écouter l'Harmonie d'Hénin Liétard qui compte 96 exécutants, et à laquelle on fera une chaleureuse réception. Voici le programme :
Première partie : Dunkerque, allegro. Houziaux — Le Roi d’Ys (ouverture). Premier prix d’honneur au concours d'Hirson. Lalo. — Le Chalet (duo pour basse et trombone). Solistes : M. Deriencourt et M. Morel, lauréat du Conservatoire de Paris. Adam. — Thérésen (suite de valses). C. Faust.
Deuxième partie : Patrie ! (ouverture). Morceau de choix, premier prix d’exécution au concours d'Hirson. Bizet. — Hamlet (airs de ballet). Morceau imposé, premier prix d’exécution au concours d'Hirson. A. Thomas. — Massilia (prélude, polka pour clarinette). Solistes : M. Delacroix, Premier prix du Conservatoire de Paris. Kakosky. — Hymne Russe. — Marseillaise.
Le Président, Pruvot-Gillet ; le Directeur, A. Vanduick.

20 août 1905 — La Fanfare républicaine de Leforest, toujours sur la brèche, joue une sérénade et la Marseilllaise en hommage au brigadier Sergeur, décoré. La musique libre n'est pas loin !
— Médaille militaire. M. Sergeur, brigadier de gendarmerie, commandant la brigade de Leforest, qui compte plus de vingt-cinq années de service, a reçu, de M. ministre de la guerre, venu aux fêtes d'Arras, dimanche, la médaille militaire.
Lundi, à sa rentrée, des bouquets lui ont été offerts et, le soir, la Fanfare républicaine a joué une sérénade et la Marseillaise dans la cour de la caserne. La musique libre et les pompiers sont allés lui rendre également visite, puis M. Bollaert, maire, a rappelé les bons et loyaux services que le brigadier Sergeur avait rendu. La fête s'est continuée toute la soirée.


14 juillet 1906 — La fête nationale à Leforest ; jeux ; concert, carrousel vélocipédique et bal champêtre sur la Place
— A huit heures, distribution de pain aux indigents.
A trois heures, réception, à la mairie, des délégations des diverses Sociétés de la commune.
De trois à quatre heures, concours divers organisés par le personnel enseignant, pour les enfants des écoles.
A quatre heures, défilé et Carrousel vélocipédique sur la Place ; concours de billons dans quatre quartiers.
A cinq heures, tir à la cible pour les sapeurs-pompiers.
A six heures, concert sur la Place par la Fanfare Républicaine.
Concours colombophile pour les Sociétés de Leforest.
A huit heures, sur la Place, bal champêtre.
300 francs de primes seront répartis entre les diverses sociétés.
Le soir, illumination des édifices communaux et des maisons particulières.


L'année suivante, 14 juillet 1907, le programme de la fête nationale de Leforest est quasiment identique : la seule nouveauté réside dans les concours de quartiers qui proposent à présent des jeux de piquet ou de billons dans les estaminets ; en outre le maire Bollaert, en plus des primes de 300 francs, fait distribuer des mouchoirs dans les cabarets et offre un couple de pigeons bagués du derby belge.

Leforest - Vue aérienne de l'Eglise Saint-Nicolas et du Kiosque à musique — Ducasse sur la place Roger Salengro, kiosque supprimé
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L'Harmonie Républicaine de Leforest aujourd'hui. (1/3) (2/3) (3/3)

Formations musicales actives à Leforest en 1909 :
Fanfare républicaine des Enfants de Leforest, fondée en 1886, président Buisine-Jasmin, directeur C. Foveau, 40 exécutants ;
Fanfare libre, fondée en 1888, président Parsy, direction Fernand Philippe, 50 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

LENS - Place de la République
(PAS DE CALAIS)
Hormis le kiosque à musique faisant l'objet de la présente étude, un bon nombre d'autres kiosques seront édifiés près des diverses Fosses des Mines de Lens, situées sur des communes limitrophes. Il s'agit d'Avion (fosse n° 5), de Liévin (fosses n° 3, 3bis et 9bis) et de Vendin-le-Vieil (fosses n° 8, 10 et 10bis), dont nous parlerons ultérieurement.
Lens, érigé en comté dès le VIIe siècle, se dote d'un château féodal à la fin du IXe siècle. De larges fossés entourent cette forteresse défendue par deux pont-levis. Des fortifications, attestées en 1070, sont édifiées autour du château et du bourg adossé à celui-ci. Trois portes tenues chacune par un corps de garde y donnaient accès : la porte d'Arras à l'ouest, la porte Neuve dite de Pont-à-Vendin au nord et la porte de Douay au sud.
L'histoire de la cité lensoise est traversée de nombreuses luttes, guerres et pillages entre flamands-espagnols et français, se terminant, en dernier lieu, par le démantèlement des fortifications et de la place, ordonné le 25 mai 1655 par Michel Le Tellier, secrétaire d'État de la Guerre de Louis XIV.
Les matériaux issus de cette démolition serviront partiellement à l'édification de la citadelle d'Arras. Sur le monceau des débris subsistant du château rasé, un calvaire est érigé au cours du XVIIIe siècle, près duquel un corps de garde et des casernes sont édifiés. Ces deux casernes, bâtiments allongés de cinquante mètres de long, sont ensuite transformées en halles aux grains à la fin du XVIIIe siècle.
Le calvaire est supprimé en 1849, à l'occasion du nivellement de la place où il se situait, laquelle devient la Place Verte, consacrée au foirail en 1861, mais également aux ducasses et manifestations festives lensoises.


Plan de Lens en 1823
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De nombreuses formations musicales animent Lens de longue date. La plus ancienne qui soit attestée est l'Harmonie des Enfants de la Plaine, fondée en 1842, comptant près de soixante dix musiciens. En 1873, la Fanfare Saint-Amé des Mines fait son entrée ; rebaptisée Fanfare n° 3 des Mines de Lens en 1881, elle va bénéficier d'un remarquable succès grâce notamment à ses musiciens habillés en tenue de mineurs, au nombre de cent vingt en 1910. La Fanfare municipale ouvrière, forte de quatre vingt dix membres, est quant à elle créée en 1893.

Dès 1875, un
Kiosque à musique en bois est construit au centre de la Place Verte, mais nous n'en avons aucune description. En 1891, il est remplacé par un édicule plus imposant, sur le même emplacement de la Place, face à la Caisse d'Epargne bâtie en 1841.
De forme octogonale, il est édifié sur un soubassement en pierre entouré d'un garde-corps en fer forgé. Sa toiture en zinc surmontée d'une lyre est posée sur des colonnes de fonte ornées, à chacune de leur extrémité, de deux lyres ciselées. Un large enclos, constitué d'un muret en brique et d'une grille en fer, encercle et protège le monument de toute intrusion ; seuls les spectateurs y ont accès.

Lens - Kiosque à musique place de la République — Le Kiosque à musique, à gauche le Théâtre, à droite la Caisse d'Epargne et l'Hôtel des Pompiers
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Les anciennes halles aux grains de la Place de la République, nouveau nom attribué à la Place Verte, sont supprimées en 1897.
Face à la place de la République, à l'angle de la rue de Paris, on inaugure le Théâtre lensois, le 29 mai 1898, jour de la Pentecôte. A cette occasion, la Troupe Baret est engagée pour jouer une opérette en trois actes :
Jalouse. Un lever de rideau en un acte, Mouton, est joué en prologue. C'est Paul Sauvage, brasseur lensois, qui a financé cette construction.
L'année suivante, l'architecte Joseph Baert (1863-1951), est chargé d'édifier un Hôtel des Pompiers, sur la travée de la Caisse d'Epargne, contigu à celle-ci, sur la place de la République. Réceptionné le 15 février 1900, d'un coût de vingt mille francs, l'Hôtel est inauguré le 18 août 1901.

En 1899 et 1900, à la suite de négociations avec la Compagnie des Mines de Lens, la ville récupère, par échange, quelques terrains lui permettant d'accroître la superficie de la place de la République ; la place dispose maintenant d'un espace tout à fait confortable pour écouter ses concerts sur le kiosque, pour organiser ses diverses fêtes, notamment de la Sainte Barbe ou encore de l'élection de ses Muses et pour installer ses foires et ses baraques foraines de la ducasse...
... mais également pour loger les troupes venues accueillir fraîchement les mineurs grévistes. Les grèves et manifestations lensoises les plus notables sont celle du 1er mai 1890 lors de laquelle un meeting est organisé sur la place Verte où 12.000 mineurs (Bully-Grenay 3.000 manifestants, 2.500 de Courrières, 1.500 de Liévin, 300 de Nœux, 4.000 mineurs de Lens, etc) viennent défiler, drapeaux et tambours en tête ; lors du second meeting prévu l'après-midi même, la gendarmerie doit faire évacuer la place Verte et le soir, la situation dégénère.
Les gendarmes sont assaillis à coups de briques, de chopes et de tessons de bouteilles. Le lieutenant Gest reçoit une brique en pleine poitrine et deux de ses hommes ont été blessés près de lui. Deux compagnies du 3e régiment du génie, détachées à Avion, arrivent en toute hâte et occupent militairement la place et toutes les rues y aboutissant. Une dizaine de mineurs ont été blessés plus ou moins grièvement...

Les grèves lensoises les plus médiatiques se déroulent en avril 1906, à la suite de la catastrophe meurtrière des fosses de Billy-Montigny, de Méricourt et de Sallaumines du 10 mars 1906. Après plusieurs jours de graves échauffourées à Lens, le 17 avril, le lieutenant Lautour du 5e dragon a la tête fracturée par un jet de brique et choit de son cheval. Comme nous dirions aujourd'hui, son pronostic vital est engagé. Le lendemain deux nouveaux régiments d'infanterie sont demandés d'urgence et deux escadrons du 12e régiment de cuirassiers de Rambouillet arrivent le matin suivis de trois nouveaux escadrons de cuirassiers, le soir. On attend, cette nuit, deux autres escadrons venant de Tours.
La cavalerie reste toujours devant la gare et sur la place de la République, sous une pluie torrentielle. On a, ce soir, de meilleures nouvelles du lieutenant d'infanterie, blessé cet après-midi, ainsi que du lieutenant Allut et des gendarmes blessés, hier, à Liévin. Par contre, l'état du dragon, le lieutenant Lautour blessé hier est toujours inquiétant.
Le 19 avril 1906, le lieutenant Lautour décède de ses blessures. Un escadron de dragons est massé sur la place de la République. Le 20 avril 1906 les obsèques du lieutenant Lautour, accompagné d'un cortège, ont lieu sur la place de la République, mais dès l'après-midi les échauffourées reprennent sur la place.

Lens - Obsèques du lieutenant Lautour place de la République le 20 avril 1906, Kiosque à musique
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Les soldats campent dorénavant sur la place de la République où ils ont installé une série de tentes.
Le 21 Avril, en dehors des écuries, hangars et autres lieux couverts, restant disponibles, les soldats camperont sous la tente, dans les champs, aux abords de Lens et même sur la place centrale de la ville.
De fait, c'est l'état de siège, qui règne à partir de maintenant ici.
Par arrêté préfectoral, tous les estaminets, cafés, hôtels et lieux publics devront être fermés à neuf heures et aucun stationnement ne sera toléré dans les rues.

Le 24 avril, Lens, contraint et forcé, reprend un peu de calme. Les officiers se promènent paisiblement dans les rues. Les soldats eux-mêmes prennent un peu de repos, sauf toutefois ceux qui sont occupés à dresser des tentes sur la place de la République de Lens qui va devenir un vaste campement.
Dans un coin, les soldats du 69e régiment d'infanterie, venus de Nancy, font la popote sous un hangar, au sommet duquel ils ont mis une pancarte qui porte ces mots : Hôtel de la Division de Fer.

Fin avril, les mineurs reprennent leur travail.

Lens - Les Troupes sur la place de la République pendant la grève des mineurs en avril 1906 — Les militaires campent sur la place de la République pendant les grèves
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La place, encore appelée Verte en dépit de son changement de dénomination, est une des places attitrées des amateurs passionnés du Jeu de Balle. De très nombreuses rencontres y sont organisées sur le Ballodrome où les nombreux spectateurs encouragent leurs vedettes contre les équipes telles que Liévin, Orchies, Lille, Marchiennes, Arras, Hénin-Liétard, Flines ou encore Dour en Belgique.
De temps à autre, le ballodrome laisse la place au nouveau sport, le football, arrivant en précurseur sur la place de la République lensoise. Ces premiers amateurs vont ainsi préfigurer le Racing-club Lensois et jouer de 1905 à 1907 sur la place Verte avant de s'installer provisoirement sur le terrain de la gendarmerie situé rue de Béthune. En 1913, l'Union Sportive de Lens aménage un nouveau terrain de sports, loué à la Cie des Mines de Lens, près de la passerelle du canal au lieu-dit le marais d'Avion, sur lequel vont pouvoir évoluer les footballeurs...

Arrivés à Lens le 31 août 1914, les allemands vont, durant quatre années, occuper la ville qui passera par tous les stades de la dévastation : les Lensois tout d'abord rançonnés (1.700.000 francs remis en échange d'otages) puis pillés, sont ensuite totalement évacués vers la Belgique les 11 et 12 avril 1917. La destruction quasiment totale de Lens, de ses infrastructures et de ses habitations et monuments est réalisée conjointement, en 1917 et 1918, par les Allemands et par les Anglais et Français. La ville exsangue et ruinée est
libérée par les Britanniques le 3 octobre 1918...
Dans les mois qui suivent, des baraques sont montées par l'entreprise de déblaiement, au milieu des ruines de la place de la République, pour y loger son personnel.
Une cantine a été adjointe, et, pour un prix modique, les travailleurs et la population peuvent y prendre leurs repas. Un four est construit près de là, suffisant à la cuisson du pain pour toute la population qui s'élève à cette date à 500 habitants.
En avril 1919, Emile Basly (1854-1928), maire de 1900 à 1928,
fait préparer l'emplacement nécessaire pour la construction de baraques de 12 mètres sur 8, destinées à abriter le Bureau des Télégraphes et Téléphones qui va fonctionner incessamment, place de la République.

Lens - Place Verte (place de la République) en 1918
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Le Kiosque à musique qui, évidemment, n'a pas échappé au massacre, est reconstruit grâce aux indemnisations obtenues pour les dommages de guerre. Après une adjudication rondement menée le 28 mars 1923, l'architecte Louis Barthelet est chargé des plans et le serrurier de Sallaumines, Jules Van den Weghe, de la réalisation. D'un coût de 84.000 francs, il est inauguré le 21 avril 1925.

Tout juste reconstruit, Lens va subir en juin et août 1944, le même châtiment de la part des bombardiers anglo-américains, provoquant la destruction totale de 950 immeubles, la moitié de la ville étant endommagée. Le Kiosque à musique, également éradiqué, ne sera, cette fois-ci, pas reconstruit.
Aujourd'hui la place de la République n'est plus qu'un vaste parking à ciel ouvert.
Kiosque détruit.

Lens - Place de la République (1909).jpg
Lens - Place de la République (1909).jpg (169.96 Kio) Vu 11733 fois
publié par Jean-Marc

21 novembre 1897 — Foire de la Sainte-Barbe sur la place de la République
— Les baraquements destinés à recevoir le grand cirque Ditter, durant la foire de Sainte-Barbe, se montent activement sur la place de la République. Ces baraquements coûteront plus de six mille francs. On dit le plus grand bien des artistes du cirque Ditter, lesquels viennent d’obtenir le plus franc et le plus légitime succès à Valenciennes.

22 mai 1898 — L'Harmonie municipale de Lens en concert sur le kiosque de la place Verte
— L'excellente harmonie municipale de Lens donnera, dimanche prochain 22 mai, un grand concert vers quatre heures de l'après-midi sur le kiosque de la Place Verte. Le temps qui, jusqu’à ce jour ne promet guère, sera sans doute meilleur et les Lensois amateurs de bonne musique — ils sont légion — pourront se rendre nombreux à ce premier concert qui, nous affirme-t-on, sera suivi de beaucoup d'autres. Tant mieux.

29 mai 1898 — Inauguration du Théâtre place de la République
— Dimanche dernier avait lieu l’inauguration du Théâtre de Lens,
Bon nombre de Lensois avaient tenu à y assister, et bien avant le lever du rideau chacun, piqué de curiosité, admirait la salle qui, dans sa simplicité est splendide et peut rivaliser avec bon nombre d'autres théâtres
Loges, fauteuils, parterre, galeries, tout est bien conditionné, et tout est aménagé de façon à ce que le public puisse voir parfaitement tout ce qui se passe sur la scène. Tout est arrangé avec goût et symétrie et l'on ne peut qu'adresser des félicitations à M. Paul Sauvage qui a su, en tirant parti d'un terrain exigu, contribuer à l'embellissement de la rue de la Gare. Le rideau est de toute beauté, le dessin ferme et délicat révèle un talent d’artiste : d'ailleurs, M, Fareynhaut n'en est pas à son coup d'essai.
Bref, le public était satisfait.
Pour la première fois dans notre ville, M. Barret et sa troupe sont venus en donner une représentation. Leur éloge n'est plus à faire, les applaudissements ne leur ont pas été ménagés et nous n'avons que des félicitations à leur adresser.
Mouton, comédie en un acte, a été très réussie, et Jalouse, vaudeville en trois actes, a été joué dans toute la perfection.
Les décors étaient de toute beauté et les costumes de première fraîcheur.
M. Barret reviendra donner une deuxième représentation au mois de juillet prochain. Les Lensois se rendront nombreux au théâtre pour le revoir.


5 et 6 juin 1898 — La Troupe de la veuve Deschamps en tournée sur le nouveau théâtre de Lens
— Tournée veuve Deschamps. L'excellente troupe de Mme Deschamps donnera dimanche 5 et lundi 6 juin, à 8 heures et demie du soir, au théâtre de Lens une grande représentation de la pièce nouvelle si populaire : Le Camelot, drame à grand spectacle en cinq actes et sept tableaux, et elle jouera le mardi 7 juin les Dragons de Villars.
Prix des places : Loges 2 frs., orchestre 1,50 fr., premières 1,25 fr., galeries 0,75 fr.
En location : Loges 2,20 frs, orchestre 1,65 fr., premières 1,40 fr., galeries 0,75 fr.


Lens - Théâtre place de la République, rue de Paris - Le Théâtre, à droite la Caisse d'Epargne
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18 juin 1898 — Concert du 84e de ligne sur le kiosque de la place de la République
— 1.600 hommes du 84e de ligne revenant des exercices de tir de guerre qui ont eu lieu à Dunkerque et retournant à Avesnes, logeront dans la ville de Lens, aujourd'hui samedi 18.
A 5 heures du soir, la Musique de ce régiment si bien dirigée par M. Chabert, se fera entendre sur le kiosque de la place de la République où, vers huit heures, l'Harmonie municipale de Lens donnera à son tour un concert.
En voici le programme : Allegro Militaire X. — Le Naufrage de la Méduse (ouverture). Reissiger. — Ballet de Coppélia. Léo Delibes. — Grande fantaisie sur l'opéra Robert le Diable. Meyerbeer. — Dolorès (grande valse), arrangée par J. Langlois. — Péché Mignon (polka). Gentil.


27 juin 1898 — Concours de manœuvres de pompes à incendie et concert sur le Kiosque place de la République
— Le Comité organisateur des fêtes de Lens, vient d'ajouter à la journée du lundi 27 juin une attraction que nous nous empressons d’annoncer, sachant qu'elle sera bien accueillie par les amateurs de bonne musique.
Le concours de manœuvres de pompes à incendie sera suivi d'un concert artistique donné par la grande Harmonie des mines de Liévin et la Fanfare des Mines de Lens.
Etant donné la réputation incontestée de ces deux belles sociétés, nous sommes certains qu'il y aura foule le lundi à huit heures du soir autour du kiosque de la place de la République, pour les entendre et les applaudir.


14 août 1898 — Louis Jean-Bart dirige la Fanfare ouvrière sur le Kiosque
— La Fanfare ouvrière se fera entendre à Lens, samedi soir, sur le kiosque de la Place de la République, où elle fera entendre les morceaux ci-après, sous la direction de M. Jean-Bart :
1. Saint-Quentin, marche militaire (Alfred Richart). — 2. L’Enchantement, ouverture symphonique, morceau imposé au concours de Saint-Quentin (Coquelet). — 3. Air varié, (A. Richart). — 4. Grande Marche triomphale (Vanremoortel). — 5. Flore, polka pour deux pistons (Guillement).


4 juin 1899 — Concert de la Fanfare ouvrière sur le Kiosque de la place de la République
— C'est dimanche 4 juin que la Fanfare ouvrière fera sa première sortie en uniforme.
M. Courtin, maire, profitera de cette circonstance pour remettre solennellement à la Fanfare la bannière achetée avec le produit d’une souscription faite entre les habitants.
L'Harmonie municipale, la Compagnie des Sapeurs-Pompiers, la Chorale, la Cœcilia et 1'Orphéon Sainte-Barbe prendront part à cette cérémonie.
Une promenade militaire aura lieu en ville à l’issue de laquelle, la Fanfare offrira, au Théâtre, les vins d’honneur aux sociétés.
A cinq heures et demie, la Fanfare ouvrière donnera un concert sur le kiosque de la place de la République ; puis aussitôt après, dans la salle des fêtes du Théâtre, elle offrira un punch au Conseil municipal et à ses membres honoraires.
Dans la soirée, il y aura fête foraine sur la place de la République et grande illumination au siège de la Fanfare, boulevard des Ecoles.


4 juin 1899 — La Ducasse de la place de la République (ex place Verte)
— Favorisée par un temps splendide, un peu froid cependant le dimanche, la Ducasse a obtenu un plein succès. Une foule immense s’y pressait et, en certains endroits, l'affluence était telle que l'on y étouffait littéralement.
En passant, un conseil au placier. En certains endroits où les allées se trouvaient forcément rétrécies, on aurait pu placer des baraques devant lesquelles on ne stationne que quelques instants : tirs, marchands de bonbons et de pain d’épices, etc., et réserver les passages plus larges aux établissements où l'on devait faire parade.
Cette précaution n’ayant pas été prise, il s’est produit ceci : la foule attirée par la parade, se massait dans le couloir et, personne ne pouvant circuler, des poussées formidables se sont produites.
Mais il est de mode, en temps de ducasse, de ne point se fâcher, et les dames qui accueillaient avec grâce la pluie de confettis qui tombait sur elles, ne se plaignaient point lorsqu’elles sortaient de la cohue, le chapeau de coin et le collet de dentelles fripé.
La ménagerie Alexiano, les théâtres Lilliputien et Hollandais, les gondoles et les riches manèges de chevaux de bois, attiraient l'attention.
Le chemin de fer circulaire, la fileuse de verre, le musée d’anatomie, le musée des grands hommes où il n'y avait guère que des criminels, les grosses femmes, les chevaux nains, les truies phénoménales, eurent également leurs admirateurs.
Rien d'immoral, sauf une exhibition contraire aux lois que le dévoué M. Viart fit cesser du reste dès qu'il en eut connaissance.


Lens - Ducasse place de la République
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29 juillet 1900 — Annonce du concert du 2 août sur le Kiosque de la place de la République, par la Fanfare des Mineurs de la fosse n°8
— La Fanfare des mineurs de la fosse numéro huit des mines de Lens, viendra donner un concert sur le kiosque de la Place de la Républxque, le jeudi 2 août, a 8 heures du soir. Cette excellente société fera entendre les morceaux qu'elle interprétera au concours de Levallois-Perret, le dimanche suivant, où elle aura à lutter contre 17 sociétés, parmi lesquelles la réputée fanfare des sapeurs-pompiers de Saint-Quentin et celle non moins redoutable des Gobelins de Paris.

2 et 3 août 1900 — Concerts sur le Kiosque de la Place de la République
— Deux grands concerts ont été offerts cette semaine à la population lensoise. Les amateurs de bonne musique se sont rendus, en grand nombre, jeudi 2 et vendredi 3 sur la place de la République, et ils n'ont pas été déçus dans leur attente.
Le premier concert a été donné par la Fanfare de la fosse n°8. Sur le parcours des musiciens costumé, comme l'on sait, en mineurs, la foule s'était massée et témoignait sa sympathie par des applaudissements. Des vins d’honneur ont été offerts par M. Reumaux, agent général des Mines. Le programme, qui comportait notamment une fantaisie de Parès, Aurore, la Grande marche guerrière de Richart, et le Cortège nuptial de Canivet, a été brillamment exécuté.
Hier, vendredi, l’Harmonie municipale a également donné une audition musicale qui a été digne de ses précédents concerts. c‘est tout dire. Remarqué l'exécution impeccable de l'Etoile du Nord, de Meyerbeer, arrangée par M. Langlois, chef, et de la fantaisie sur le Prophète, également de Meyerbeer.


1er septembre 1900 — Concert de la fanfare municipale La Liévinoise sur le Kiosque de Lens
— La fanfare municipale La Liévinoise de Liévin se fera entendre sur le kiosque de la place de la République le dimanche 1er courant, à 8 heures du soir. Ci-dessous le programme des morceaux qui seront exécutés.
1. En Fête, allegro militaire (Lelièvre). — 2. Fabiana, ouverture (Wettge). — 3. Levallois-Perret, air varié (A. Philippe). — 4. Marche des Preux (Parès). — 5. Sélection sur les Vêpres Siciliennes (Verdi). — 6. Flots du Danube, valse (Ivanovici) ; 7. La Prise de Troie, fantaisie (Berlioz).


23 septembre 1900 — Fêtes lensoises à l'occasion de la visite du ministre Millerand
— Voici le programme des fêtes qui seront données à Lens les 7 et 8 octobre, à l'occasion du voyage de M. Millerand, ministre du commerce.
Le ministre arrivera à Lens à quatre heures. Après les réceptions il se rendra au nouvel hôtel de la Caisse d'Epargne, puis il inaugurera les nouveaux bâtiments de l'hospice.
A cinq heures, mise en marche du cortège qui, à six heures un quart, défilera devant le ministre placé ainsi que les autorités sur une estrade devant l'Hôtel-de-Ville.
Aussitôt le défilé terminé, les musiques se feront entendre â tour de rôle sur les kiosques de la place de l'Alliance, de la place Jeanne-d'Arc et de la place de la République.
A six heures, réception des fonctionnaires et des diverses délégations.
A neuf heures et demie, place de la République, concert artistique, par l'Harmonie des Mines de Liévin et la fanfare des Mines de Lens ; le ministre y assistera.
Dans la soirée illuminations de la Grande Place, des rues de Paris, de la Gare, de la Place de la République et du boulevard des Ecoles.
Le lundi, le ministre visitera le matin diverses installations des mines de Lens, puis il se rendra aux mines de Bruay. A Lens, la Fête se continuera par une série de divertissements et de jeux populaires.


Lens - Fête nationale 14 juillet 1900 — Fête de la Muse 30 Juin 1901
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21 juin 1901 — Concert de l’Harmonie des Enfants de la Plaine sur le kiosque
— L’Harmonie des Enfants de la Plaine donnera, vendredi 21 juin à huit heures et demie du soir, sur le kiosque de la Place de la République, un concert dont voici le programme :
Allegro militaire. — Ouverture de L’Etoile du Nord. — Gretna-Green, scène et valse du ballet. — Grande fantaisie sur Rigoletto pour clarinette (soliste M. Aubert). — La Sensitive, grande valse.
Des chaises seront, comme de coutume, réservées aux familles des membres honoraires.


18 août 1901 — Fête musicale à l'occasion de l'inauguration de l'ouverture du nouvel Hôtel des pompiers, place de la République
— Fête musicale. La compagnie des sapeurs-pompiers, pour fêter l’inauguration du tir aux armes de guerre installé dans son nouvel hôtel, et la Fantare Ouvrière, à l’occasion de l'ouverture des nouveaux locaux pour ses cours populaires de musique, ont décidé l'organisation d’une fête militaire et musicale qui aura lieu le dimanche 18 août.
En voici le programme.
De 1 heure ½ à 2 heures ½. — Réception des sociétés à l’hôtel-de-ville par M. Basly. — Vins d'honneur.
A 3 heures. — Réunion des sociétés place du Cantin.
A 3 heures ½. — Défilé obligatoire.
A 4 heures. — Concert sur le kiosque de la Place de la République. En montant sur le kiosque, il sera remis à chaque musicien un numéro de tombola.
A 4 heures ½. — Tir aux armes de guerre au nouveau stand de la compagnie des sapeurs-pompiers, offert aux sapeurs-pompiers étrangers (200 francs de prix).
A 8 heures. — Punch offert aux officiers de sapeurs-pompiers, présidents, chefs et sous-chefs des sociétés, dans la salle d’honneur du nouvel hôtel des sapeurs-pompiers, place de la République. M. Basly présidera cette cérémonie.
A l'issue du concert, sur le kiosque, tirage au sort des primes offertes aux musiciens par la Fanfare Ouvrière.

Lens - La Caisse d'Epargne et l'Hôtel des Pompiers place de la République — Kiosque à musique, Caisse d'Epargne et Hôtel des Pompiers
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27 octobre 1901 — A l'occasion de la fête du quartier de la rue de Lens, concert sur un Kiosque à musique démontable installé face à la maison Tourtois. Dix sept cabaretiers du quartier organisent des jeux divers : Jeu de fléchettes ; Jeu d'arbalète au salon ; Jeu de cartes au piquet ; Jeu de javelots ; Jeu de billon.
— Dimanche 27 octobre aura lieu la fête du quartier de la rue de Lens, dont voici le programme :
De quatre à six heures, concert public par la Société « Les Trompettes » qui jouera :
1ere partie. — Les Boers, Joseph Crépin. — Les Chevaliers de France, fantaisie. — Les Mineurs, ouverture.
2e partie. — En Avant, Joseph Crépin. — L'Union française, fantaisie. — Ramage d'Oiseaux, polka (solistes :
Guerrier, Roussillon et Bourez).
Le kiosque sera installé en face de la maison Tourtois.
Jeu de fléchettes chez Henri Ravez, Julien Dubois, Auguste Delcroix, Charles Nortier, Aubert Bullet, Largillié, cabaretiers. — Trente francs de prix,
Jeu d'arbalète au salon, chez Charles Peckre, cabaretier. — Dix francs de prix,
Jeu de cartes au piquet, chez Fourmeaux. Richard, Miroux, Dercours dit Broquette, Lambenne, Dupuis, Demaire,
Lenoir, cabaretiers. — Quarante francs de prix.
Jeu de javelots, chez Malice, cabaretier. — Dix francs de prix.
Jeu de billon, chez Hochart, cabaretier. — Quinze francs de prix.
L'inscription pour les différents jeux se fait chez les cabaretiers.

15 juin 1902 — Fête de gymnastique sur la place de la République
— Le concours de gymnastique organisé dimanche par la Régénératrice, a été réussi et, malgré le mauvais temps, les concurrents ont passé toutes les épreuves.
Le comité, à huit heures du matin, a reçu le jury et, à neuf heures, sur la place de la République commençait le concours individuel artistique.
A midi, le maire, ses adjoints et les membres du comité ont reçu les sociétés, dans la salle des fêtes de l'école
Condorcet et leur ont offert le champagne.
A deux heures et demie, toutes les sociétés réunis sur la place du Cantin, ont défilé, puis à quatre heures, a eu lieu l'exécution de cinq mouvements d'ensemble, avec accompagnement de la Fanfare ouvrière municipale, suivi du concours de productions spéciales et de pyramides.
A six heures et demie, le comité et le jury se trouvaient réunis dans un banquet à l'Hôtel des Voyageurs, et à neuf heures, commençait, sur l'estrade dressée Grand'Place, le concours de ballet, tournois, poses plastiques et tableaux militaires.
Un bal populaire a terminé cette fête.


29 juin 1902 — Festival-Concert au profit de la Martinique sur les places de Lens
— Un Festival-Concert sera donné dimanche prochain, 29, au profit de la Martinique. En voici le programme :
De 2 à 4 heures, concert public sur la place du Cantin : 1° Fanfare de Noyelles-sous-Lens ; 2° Chorale Saint-Edouard des mines de Lens ; 3° Fanfare Ouvrière Municipale ; 4° Fanfare de la fosse n° 8 des mines de Lens.
Da 4 à 6 heures, concert public sur la place du Jeu de Balle (cité du Moulin) : 1° Fanfare des Archers des mines de Lens ; 2° Chorale Sainte-Barbe des mines de Lens ; 3° Fanfare de Wingles des mines de Lens ; 4° Ménestrel du Pic des mines de Lens.
De 8 à 10 heures, concert public sur la place de la République : 1° Harmonia des Enfants de la Plaine de Lens ; 2° Fanfare Municipale d'Hénin-Liétard ; 3° Ménestrel Saint-Pierre, des mines de Lens ; 4° Fanfare Saint-Amé des mines de Lens.


21 juin 1903 — Concert de l'Harmonie des Enfants de la Plaine sur le Kiosque
— Tombola et concert. Dimanche prochain, à trois heures, aura lieu à l'Alcazar, le tirage de la tombola de l'Harmonie des Enfants de la Plaine.
Le soir, il y aura concert sur le kiosque de la place de la République. En voici le programme :
Le Bon Bourgeois, allegro. Leroux. — Burchart de Comines, fantaisie. Guillement. — Concerto pour clarinette. Wettge. — Samson et Dalila, fantaisie. Saint-Saëns. — Le Basque, fantaisie pour trombone. Guillement. — Les Nomades, grande valse. Guillement.
Des chaises seront réservées dans l'enceinte du kiosque aux membres honoraires.


Lens - Place Verte et le Kiosque à musique - Le Kiosque, le Théâtre, la Caisse d'Epargne et l'Hôtel des pompiers
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13 et 14 juillet 1903 — Fête nationale sur la place de la République
— Voici le programme de la Fête nationale :
Le 13 juillet, à dix heures du soir, retraite aux flambeaux par les Sapeurs-Pompiers et la Fanfare Ouvrière Municipale.
Le 14 juillet, à 4 heures ½, formation du cortège.
A cinq heures, défilé et revue des sociétés, place de la République. Remise de médailles aux sapeurs-pompiers, aux anciens militaires, aux vieux travailleurs. Tir à la cible par les Pompiers, la Fanfare et l’Harmonie.
Grand Concert, à 6 heures, place de la République, par la Fanfare Ouvrière et l'Harmonie des Enfants de la Plaine.
A 10 heures, place de la République brillamment illuminée, bal populaire.


16 août 1903 — Les musiciens de la Fanfare des mines de la fosse n°8 de Lens encensés
— Le concert donné dimanche par la Fanfare des mines de la fosse n°8 de Lens, au Kiosque de la place de la République, a été un véritable succès tant pour cette société que pour les artistes inscrits au programme.
La Fanfare a fait entendre les deux morceaux qu’elle exécutera demain dimanche au concours de Mantes, où elle est inscrite en première division. Son exécution a été irréprochable, accusant les rapides progrès réalisés depuis qu'elle possède à sa tête le chef de valeur qu'est M. Florimond Hoogstoël.
Les frères Gérard se sont fait apprécier dans l'exécution de deux gracieuses symphonies.
M. Henri Lelebvre, de Lens, lauréat du Conservatoire, est un ténor à la voix bien timbrée, au jeu franc et expressif.
Les bis qui ont accueilli la Cavatine de Faust et les acclamations qui ont salué Lydia de Faure, et la Toussaint de Lacome, dites avec un charme communicatif, prouvent suffisamment que ce chanteur a su plaire.
M. Vairon, clarinettiste. 1er prix du Conservatoire de Lille, a émerveillé les auditeurs par la légèreté de son doigté et la douceur de ses sons ; il s'est montré le réputé soliste de la Grande Harmonie des Mines de Liévin.
M. Druon, de Lens, a, comme toujours, été un comique désopilant ; il a été bissé, rebissé et applaudi à outrance. C’était justice.
M. Hérété, professeur à Lens, s'est acquitté avec talent du rôle d’accompagnateur.


30 août 1903 — Les 90.000 pavés de la rue de la Gare longeant la place Verte nord sont extraits de la chaussée pour procéder à leur remplacement
— Pavage. En raison des travaux de reconstruction de la chaussée de la rue de la Gare. un arrêté municipal interdit dans cette rue la circulation et le stationnement des voitures et bestiaux du 24 août au 19 septembre dans la partie comprise entre la rue du Château et la rue de Paris, et du 20 septembre au 15 octobre entre la rue de Paris et la place de la Gare.
Le dépavage a commencé lundi.
Les vieux grès sont transportés sur la place de la République, et, après avoir été repiqués, ils serviront à la réparation des rues de moindre importance ou à l'établissement de trottoirs.
Les quatre vingt dix mille nouveaux grès sont entassés place Verte.
Profitant de ce travail, la plupart des propriétaires se sont décidés à mettre leurs trottoirs en état.


15 septembre 1903 — Les 2670 hommes du 127e de ligne débarquent à Lens, logent chez l'habitant. Le concert sur le Kiosque promet d'être animé
— Comme nous l'avons annoncé, le 127e de ligne (170 officiers et 2.500 hommes), retour des manœuvres, arrivera à Lens, mardi 15 septembre, dans l’après-midi.
Le régiment est au grand complet. On ne sait encore au juste quel est le nombre de soldats qui seront logés chez nos concitoyens.
Pour parer à toute éventualité, le maire de Lens a établi des billets de logements pour trois mille hommes, mais il est à croire que l'effectif n'atteint pas un chiffre aussi élevé.
Quoiqu'il en soit, la plupart des habitants de Lens peuvent s'attendre à recevoir mardi, soit un officier, soit deux soldats.
La musique du régiment se fera entendre le soir sur la place de la République.


15 septembre 1903 — Concert de la musique du 127e de ligne sur le Kiosque de la place de la République
— Retour des manœuvres. Mardi après-midi, le 127e d'infanterie regagnant sa garnison à la suite des manœuvres a fait son entrée en ville suivi par une foule sympathique.
Après avoir déposé le drapeau chez M. Félix Bollaert, directeur du service commercial des mines de Lens où était logé le colonel, le régiment s'est dispersé en ville où l’habitant a donné le meilleur accueil aux soldats.
A cinq heures et demie, l'excellente musique du régiment s'est fait entendre sur le kiosque de la Place de la République, où, au milieu des applaudissements de la foule, elle a interprété la Polonaise de concert, de Parès ; Patrie, de Paladilhe ; une Sélection sur Hérodiade, de Massenet, et une valse Les Bérets de Luigini.


5 juin 1904 — L'Harmonie des Enfants de la Plaine s'engage à donner un concert chaque mois sur le kiosque
— L'Harmonie des Enfants de la Plaine a décidé de donner un concert chaque mois sur le kiosque de la place de la République.
Le premier de ces concerts aura lieu le dimanche 19 juin. La société se rendra à l'Exposion d‘Arras le 25 juin, et acceptera les invitations des municipalités de Cambrai (15 août) et de Rouen (en septembre) pour donner un concert dans ces villes.


Lens - Fête gymnastique 11 et 12 juin 1905 sur la place de la République
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9 septembre 1905 — La Fanfare des Archers et la Chorale Sainte-Barbe des mines de Lens au Kiosque
— Voici le programme du concert donné par la Fanfare des Archers et la Chorale Sainte-Barbe des mines de
Lens, qui aura lieu aujourd'hui samedi 9 septembre, à huit heures, sur le kiosque de la place de la République :
Fanfare des Archers : Parade, marche. — Etoile de Gloire, ouverture. — Fantaisie sur Faust, arrangée par G. Parès. — Aigrette, polka pour cornet à piston.
Chorale Sainte-Barbe : Sapins géants. — Nous allons rire !!! chœur burlesque sur des airs populaires.
Les deux sociétés réunies exécuteront : Marche Fédérale. Alfred Richart — La Marseillaise officielle.


24 septembre 1905 — Organisation d'une tombola par la Société des Trompettes lensoises destinée à financer ses instruments et ses uniformes
— La Société des Trompettes lensoises a décidé d’organiser, à partir du 8 octobre, une tombola au profit de sa caisse pour l'achat d'un uniforme et d'instruments, et pour lui permettre d'assister au concours fédéral de 1906.
Les Trompettes doivent prêter leur concours à la Fanfare Ouvrière Municipale pour le concert public du 8 octobre.


8 et 9 juin 1906 — Recensement des chevaux sur la place de la République
— Les opérations du recensement des chevaux ont eu lieu vendredi et samedi, place de la République, devant une commission composée de MM. Huleux, adjoint ; Bébal Auguste, agriculteur ; Lefebvre, lieutenant au 15e d'artillerie, et Carré, vétérinaire territorial.
254 chevaux ont été présentés ; la commission a prononcé un certain nombre d'ajournement et de réformes.


9 juillet 1906 — Crédits votés par le conseil municipal pour les costumes de la Fanfare ouvrière
— Un crédit de 5.000 francs est voté pour l’habillement de la Fanfare ouvrière municipale ; des subventions sont accordées : 500 francs à la Cécilia, 250 francs à la Régénératrice, 240 francs à la société de gymnastique de la fosse n° 12.

9 septembre 1906 — Fête patronale, place de la République
— La Fête patronale sera, cette année, très attrayante. Outre les jeux forains de la place de la Républiqne, il y aura la fête de l'inauguration de la nouvelle tour de manœuvres des sapeurs pompiers, construite dans l'avant-cour de l'école Jeanne d’Arc, angle de la rue Basse et de la rue Victor Hugo.
A l’occasion de cette inauguration, une vingtaine de compagnies de sapeur-pompiers seront invitées, et des exercices très intéressants seront exécutés.
II y aura défilé en ville des sociétés locales, concert sur la Grand'Place dimanche et lundi, puis bal populaire.


23 septembre 1906 — Les Bigophones de Lens au kiosque à musique
— Demain dimanche 23 septembre aura lieu le festival-concours offert aux Bigophones par la Société des Bigophones de Lens.
Les diverses épreuves du concours auront lieu sur le kiosque de la place de la République.


21 juin 1907 — Les concerts s'enchaînent sur le kiosque
— Après son concert qui, vendredi dernier, avait attiré sur la place de la République, une assistance nombreuse qu'elle a fort récréée, principalement avec la Grande marche aux Flambeaux de Meyerbeer, l'Air pyrénéen et la Valse italienne, la Fanfare ouvrière municipale a dû donner, hier soir, au Cantin, une nouvelle audition.
L'Harmonie des Enfants de la Plaine a obtenu un vif succès, jeudi soir, en jouant, sur la Place de la République, Allegro, Hamlet, Guillaume Tell, Flore polka, Une fête à Arranjuez, et les Nomades.


Lens - La Place de la République et le Kiosque à musique
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Grand Festival musical de Lens du 23 juin 1907
Annonce du Festival
— Le Comité du Festival a appris officiellement, samedi, que 282 Sociétés, apportant un contingent de 12.600 membres, ont envoyé leur adhésion aux réjouissances du 23 juin. Il a pris les mesures nécessaires à la bonne formation du cortège, à la répartition des phalanges sur douze kiosques, en cinq salles et sept stands. Le cortège se formera rue de Lille : il partira à trois heures précises.
De nombreux photographes se proposent de prendre le plus de vues possibles.
Compte rendu du Festival musical du 23 juin 1907
— Le festival monstre organisé de longue main par la municipalité et une partie de la presse régionale a vu, dimanche, le beau temps sourire à ses diverses manifestations. Un peu plus des deux tiers des Sociétés inscrites sont venues dans la capitale du bassin houiller. Il y a eu quelques défections, cela n'a rien d'étonnant vu le grand nombre des adhésions.
Les fausses portes n'ont pas manqué ; une décoration convenable des rues en faisait valoir les structures variées ; les illuminations discrètes ont donné aux principales artères de la Ville, quelque clarté appréciable.
Le cortège fut très long ; le défilé valut, à beaucoup de Sociétés amies, les applaudissements marqués des personnages officiels massés dans la tribune ; auditions musicales, tirs et exercices gymniques eurent leur contingent d'amateurs ainsi que les bals populaires.
Ce qui intéresse beaucoup musiciens, chanteurs, pompiers et gymnasiarques, ce fut la proclamation des décisions du jury, ainsi que le tirage des prix et primes. La chance favorisa l'Union chorale de la Gorgne qui enleva la prime de 1.000 francs.
Si nous jetons un rapide coup d’œil sur le palmarès nous relevons les détails intéressants qui suivent : le prix d'apparat est donné à la Fanfare de l'Usine du Pont de Courrières et à la « Jeune France » d'Harnes.
Au concours de défilé, les Fanfares municipales de Dourges, de Billy-Montigny, de Leforest, d'Evin-Malmaison, de Fouquières, de Noyelles Godault, de Libercourt, d'Oignies, d'Hénin-Liétard, la Jeune France d’Harnes, la Concorde de Libercourt. la Fanfare de l'Usine du Pont de Courrières, l‘Union musicale de Carvin, l’Harmonie municipale de Courrières enlèvent des prix dans les différentes sections.
Le sort désigne les Fanfares de Leforest, de l'Usine du Pont-de-Courrières, les Pompiers d'Evin, les Fanfares de Billy et d'Harnes dans la série de participation.
L'Etoile d’Hénin-Liétard se voit décerner le premier prix du deuxième groupe dans le concours de défilé...
Il ne reste plus, maintenant, qu'à attendre les œuvres des artistes qui ont participé au concours de photographie.
Le Festival de Lens aura, dès lors, vécu.


9 mai 1909 — Concert de l’Harmonie des Enfants de la Plaine sur le kiosque
— Un concert public sera donné par l’Harmonie des Enfants de la Plaine, demain dimanche 9 mai, à quatre heures et demie du soir, sur le kiosque de la place de la République.
En voici le programme : Allegro, X. — L’Africaine, fantaisie, de Meyerbeer. — Manon, mosaïque, de Massenet. — Aïda, fantaisie, de Verdi. — Le Pré aux Clercs d’Hérold. — Polka des Ingénieurs, de Guillement.


18 mai 1910 — Concert de la Fanfare du Commerce sur le Kiosque
— La Fanfare du Commerce donnera un concert sur le kiosque de la place de la République mercredi soir 18 mai. Elle jouera : Le Morin, allegro. — Myriam, ouverture. — Les Mousquetaires au couvent, fantaisie. — La Cigale et la Fourmi, fantaisie. — Grande marche guerrière.

9 octobre 1911 — Plus de crincrins et autres orchestrions passé dix heures du soir !
— Les crincrins. Le maire de Lens a modifié l'arrêté pris par lui antérieurement concernant les phonographes, orchestrions, pianos automatiques et autres instruments de musique en spécifiant que, désormais, ils ne pourraient jouer après dix heures du soir en semaine et minuit le dimanche.

Les parties acharnées de Jeu de Balle, très appréciées à Lens, se déroulent sur le Ballodrome de la place de la République, sur la place Saint-Léonard ou encore devant l'église Sainte-Barbe, cité du Moulin
21 juin 1908 — Jeu de Balle. Demain dimanche 21 juin, il y aura sur la place de la République, de deux à quatre heures de l'après-midi, parties de balle entre Lens-Simon, Orchies-Vauban, Lille-Renard et Flines-Dupuis
15 août 1909 — Dimanche après-midi, sur le ballodrome de la place de la République se sont rencontrées, en grande lutte, deux fortes parties rivales : Anzin et Valenciennes. La première était sortie victorieuse du championnat de Lille, suivie de près par son adversaire, après avoir successivement vaincu Bruxelles-Paume et Bruxelles-Espérance. Aussi s'agissait-il d'une revanche d'honneur. La chance n’en a pas décidé ainsi, car, après une lutte opiniâtre de quatre heures, Anzin a, de nouveau, triomphé de Valenciennes par 15 jeux contre 9.
1er septembre 1912 — Dimanche a eu lieu, sur le Ballodrome de la place de la République, une lutte entre Lens et Orchies. Le 1er jeu va à Orchies ; Lens riposte par les trois suivants ; le 5e va à Orchies et les quatre suivants vont pour Lens.
A la deuxième phase, Lens fait son 8e ; Orchies reprend trois jeux consécutifs, mais doit baisser pavillon à 8 jeux pour 15 à Lens.

20 avril 1913 — A Lens. Dimanche prochain 20 avril, à trois heures, partie entre Lens et Liévin. La partie entre Flactif et Autem, qui se jouera sur le Ballodrome de la place Saint-Léonard, promet d'être intéressante.
10 août 1913 — A Lens, dimanche 10 août, à trois heures, ballodrome de la place de la République, lutte de seconde spéciale entre Marchiennes (Baudoin) et Lens (Simon-Vaillant).
15 août 1913 — A Lens. Lens (Simon-Martin) et Lille (Dupire). Beaucoup de monde pour suivre toutes les péripéties de cette lutte qui fut passionnante jusqu'au dernier quinze. L'acharnement et la courtoisie, dont firent preuve les 10 joueurs en présence, suscitèrent fréquemment les applaudissements du public, qui se retira pleinement satisfait.
Les premiers jeux sont distribués mathématiquement et le repos nous donne : Lens 7 et Lille 6.
A la reprise, les Lensois s'emballent et comptent 10 à 6. Lille riposte fermement et égalise. Lens reprend 2 jeux.
Dupire égalise encore : 12 à 12. Finalement, Lens enlève la victoire avec 13 jeux contre 12.
En tirant hors de pair le vétéran Martin, tous les vainqueurs méritent des félicitations.
Les vaincus ont joué tout aussi bien, particulièrement Deloge au petit milieu et Somers à la corde. Sans cette guigne insensée qui n'a cessé de les poursuivre, les Lillois auraient certainement gagné avec un écart minimum de 4 jeux.

24 mai 1914 — A Lens. Jeu de Balle. Lens (Simon) bat Lille (Collier) par 13 jeux à 7.
Lille, privée des tout précieux services de Wattripont, blessé, ne peut faire mieux que résister honorablement à la forte équipe de Lens.
Rien d'extraordinaire dans cette lutte. Le vent et le soleil ne permirent pas de faire du beau jeu.


Lens - Jeu de Balle face à l'Eglise Sainte-Barbe, cité du Moulin — Place Saint-Léonard, jeu de Balle
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29 septembre 1912 — Concert de la Fanfare Ouvrière Municipale sur le kiosque
— Demain dimanche, 29 septembre, à cinq heures du soir, sur le kiosque de la place de la République, la Fanfare Ouvrière Municipale donnera un concert, dont voici le programme : 1. A l'attaque de Blankenburg. — 2. Marche aux flambeaux. Meyerbeer. — 3. En beaux atours, gavotte. Mouchel. — 4. Hernani (solistes : MM. Doyen, Rousselet, Tantot). Verdi. — 5. Danse des Plébéiens. Maquet. — 6. Fantaisie pour trompette et cornet (solistes: Michon et Tantot). Andrieu.

14 juillet 1914 — La dernière fête nationale sur Lens avant son anéantissement
— Le 13 Juillet à neuf heures et demie du soir retraite aux flambeaux par la Compagnie des Sapeurs-Pompiers et la Fanfare municipale.
Le 14 Juillet, à onze homes du matin, place de la République, jeu de balle entre Lens (Concorde) et Lens (Laurent).
A cinq heures, Grand’Place, formation du cortège : Fanfare Ouvrière municipale, Compagnie des Sapeurs-pompiers, Société de gymnastique La Régénératrice, Pupilles socialistes, Harmonie des Enfants de la Plaine ; Chorale La Cécilia, Sociétés diverses. 500 francs de primes seront répartis entre les sociétés prenant part au défilé.
A cinq heures et demie, défilé, revue des Sociétés place de la République.
A six heures, place de la République, fête de gymnastique par la Société municipale La Régénératrice.
A six heures et demie, place de la République, concert par l’Harmonie des Enfants de la Plaine, la Chorale La Cécilia et la Fanfare ouvrière municipale. Après le concert, bal populaire.
Le 15 Juillet, à quatre heures, place de la République, jeu de balle entre Lens (les Jeunes) et Lens (Laurent).


Lens - Place de la République et kiosque, Concert de la Fanfare ouvrière et fête de la gymnastique - Kiosque démontable que la ville de Lens utilise lors des concours et festivals : celui-ci est installé devant la gare de Lens construite en 1927
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10 octobre 1918 — Albert Londres (1884-1932), le célèbre journaliste et reporter, nous donne une description de Lens annihilé par les bombardements anglais, français et allemands.
Plus Rien...
C'est Lens !
Notre confrère Albert Londres, du Petit Journal, qui a été un des premiers à rentrer dans la ville de Lens, après le départ des Boches, dit : Lens est fantastique.
Il y reste dix-sept fenêtres de rez-de-chaussée, une fenêtre de premier étage, un numéro de rue, un seul, pas deux, le numéro 14, une clochette d'enfant de choeur, un morceau d'enseigne où l'on peut lire deux lettres : les lettres S et 0, et gisant sur les barbelés, une vieille tenture rouge et blanche. C'est tout.
C'est étonnant. C'est un immense fouillis de bois et de briques. C'est une destruction échevelée, ébouriffée. Lens est aux autres villes ruinées du front ce qu'une forêt vierge est à une forêt domestique. Ce n'est même plus émouvant. Par quoi voulez-vous être ému ? Ce qui émeut c'est ce que l'on retrouve d'un drame, ce sont les épaves, c'est une poupée à qui pense un enfant, c'est un portrait, c'est le contour des choses qui furent. Ici, plus de contour.
On peut subitement se rappeler et pleurer quand on vous conduit devant le cadavre d'un de vos amis, mais si l'on vous mène devant une urne où sont ses cendres, il vous faudra de la réflexion pour que vous vous sentiez frappé. Ainsi êtes-vous devant Lens.
Des petits tas de ruines
Vous y entrez par la cité du Moulin, où, pour commencer, tout est moulu, et vous continuez. Plutôt, vous essayez de continuer.
Car, pour pénétrer dans Lens, il ne suffit pas d'en avoir le désir, il convient avant tout de posséder du coup d'oeil et des membres souples. Ce coup d'oeil vous servira à repérer où penvent bien être les rues et les membres souples à y circuler.
Je ne connaissais aucun habitant de Lens.
J'ignorais leur caractère, mais s'il en était d'envieux qu'ils cessent de l'être. Cette fois ci, plus de jaloux tout est au même niveau.
Dans ces villes du pays minier, bâties de corons, pas un toit ne dépassait l'autre.
C'est aujourd'hui la même égalité dans la ruine. Le petit tas de ruines d'une maison n'est pas plus haut que le petit tas de ruines d'une autre. Les petits tas sont même identiquement pareils. On croirait qu'au dessus de ces demeures qui se tiennent tout le long des rues le même homme est passé et a laissé tomber sur chaque, sans en oublier une, le même poids qui l'a effondrée. Grâce aux rails du tramway, après dix minutes de recherches et d'acrobatie, au-dessus d'amas épineux, nous avons découvert ce qui était la rue principale.
A la recherche de l'hôtel de ville et de l'église.
Tâchons de trouver le centre. Nous y sommes, nous dit-on. Dans ce cas-là, les professionnels de ces voyages aux pays des formidables malheurs ont deux points qui les guident : l'église et l'hôtel de ville. Nous avions beau tout scruter ; nous n'apercevions rien. Dans cette même chose cahotique, qui fut la grande rue, nous avancions.
Nous n'avions pas l'impression d'être dans une ville, même dans une ville affaissée, puisque tout était presque à notre hauteur.
Plus rien ne bougeait à l'horizon. D'un bout de l'ancienne cité, par-dessus ses restes, nous pouvions voir l'autre bout. Mais voilà un tas de ruines plus haut que les autres et les paris s'ouvrent. Etait-ce l'église ? Etait-ce l'hôtel de ville ? Impossible de le dire.
Mais plus loin voilà un pan de mur qui ne ressemble pas aux autres. Qu'est-ce que cela pouvait être ? Par le soubassement où se voyaient quelques grosses pierres taillées comme l'on taille généralement les soubassements des monuments publics, nous avons décrété que c'était l'hôtel de ville, et par là nous avons reconnu que la petite montagne de briques de tout à l'heure était l'église.
L'égalité dans la ruine, après, s'est rétablie.
Lens comptait 35.000 citoyens. Heureusement que la géographie nous l'affirme, sans quoi je vous aurais juré que la ville n'avait jamais été habitée. Il n'y a pas un meuble ; on ne retrouve pas un barreau de chaise, pas un ustensile de ménage. Il ne subsiste plus la moindre petite trace de l'occupation humaine.
La victoire réglera tout ça.
(Bulletin des Réfugiés du Pas-de-Calais)

Lens - Nouveau kiosque à musique inauguré en 1925 (cliché archives municipales de Lens) - Place de la république et Kiosque vers 1930
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19 août 1922 — Grand carnaval d'été à Lens
— Le grand carnaval d'été qui vient d'avoir lieu à Lens, au profit du monument aux morts, a obtenu un succès considérable.
Après le couronnement de la reine par M. Basly, député, commença le défilé des groupes, parmi lesquels la présence de nombreuses sociétés musicales ajoutait à la fête le caractère d'une véritable manifestation orphéonique. A la fin du défilé, l'Harmonie des Mines de Lens, la Fanfare ouvrière municipale, la chorale La Coecilia, l'Orphéon de Sallaumines, au total 350 exécutants, firent entendre, sous la savante direction de M. Ballon, la magistrale cantate les Villes glorieuses, du maître Henri Maréchal ; puis un grand concert eut lieu, à 18 heures, donné par l'Harmonie d'Annay-sous-Lens, la Musique de Loos-en-Gohelle, la Fanfare municipale de Sallaumines, l'Avenir musical de Noyelles-sous-Lens la fanfare la Jeunesse de Loison-sous-Lens.


Sociétés musicales actives à Lens en 1909 :
Fanfare Saint-Amé des Mines, fondée en 1873, président Reumaux, direction G. Guillement, 120 exécutants ;
Fanfare municipale ouvrière, créée en 1893, président Altred Richart, direction Jean Bart, 92 exécutants ;
Harmonie des Enfants de la Plaine, fondée en 1842, président Renard, direction G. Guillement, 70 exécutants ;
La Cecilia, président Deleau, direction Ballois, 47 exécutants ;
La Symphonie lensoise, direction Herête, 20 exécutants ;
Fanfare des Archers, fosse n° 1, président Adrien Villet, direction Ballois, 38 exécutants ;
La Lyre ouvrière (chorale), fondée en 1903, président Huleux, direction Jean Bart.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LÉROUVILLE - Le Kiosque et l'Infirmerie du 154ème d'Infanterie
(MEUSE)
Alors que la population lérouvilloise culmine à mille habitants au début des années 1880, occupée essentiellement à l'exploitation de ses carrières de pierre, elle est portée à partir de 1887-1888 à près de deux mille sept cents. Ce soudain accroissement est dû à l'arrivée du 155e régiment de ligne, créé le 25 juillet 1887 : à cette date, Théophile-Adrien Ferron, ministre de la guerre en fonction depuis le 31 mai 1887, organise dix huit nouveaux régiments d'infanterie, en plus des 144 déjà en place.
Dès février 1887, en prévision des nouveaux cantonnements, le général Georges Boulanger (1837-1891), ministre de la guerre de janvier 1886 à mai 1887, charge le Génie de faire édifier de nombreux baraquements dans l'est de la France, notamment à Bruyères, Lérouville, Commercy, Nancy, Sampigny, Châlons... Les marchés passés de gré à gré, pour l'acquisition des terrains et pour les constructions et installations, coûteront quatorze millions de francs. Cette implantation de nouvelles casernes face à la frontière allemande, qui devait ne pas être ébruitée — l'Allemagne était fraîchement victorieuse de la France ! — va, on s'en doute, être commentée à qui mieux mieux, d'autant qu'il était inconcevable de pouvoir passer sous silence
les grands achats de bois de construction, planches et poutrages faits en janvier 1887 dans les vallées des Vosges par des entrepreneurs de France dont le Journal d'Alsace s'était fait l'écho. (1)
Le 155e régiment de ligne prend donc ses quartiers en 1888 dans les baraquements de Lérouville, situés aux lieux dits Les Vieux Charmois et Le Passage, zone de friches et de pâturages, entre le chemin des Hayottes et le ruisseau de l'Etang.


Lérouville - Plan 1830
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Ce régiment, comme les dix sept autres nouveaux, est composé de 1.560 hommes dont 5 officiers supérieurs, 46 officiers et 364 sous-officiers et caporaux ; dirigé par le colonel Mercier, il est constitué de trois bataillons, de quatre compagnies chacun, provenant du 64e R.I, du 65e R.I. et du 118e R.I.
Commercy, également ville de garnison, positionnée à cinq kilomètres de Lérouville, voit ses baraquements, occupés par le 154e de ligne, incendiés en avril 1890 ; le 154e R.I., également créé en 1887, a été formé à partir des bataillons provenant des 41e, 47e et 70e R.I. A partir de l'automne 1890, un perpétuel chassé-croisé va se dérouler tous les ans jusqu'en 1896, entre les 154e, 155e et 162e régiments d'infanterie.
Ainsi, le 15 octobre 1890, le 162e R.I. venant de Saint-Denis s'installe à Lérouville, le 155e rejoint Commercy et le 154e est transféré au gouvernement de Saint-Denis, où il est dispatché aux casernes de Saint-Denis, Aubervilliers, Sevran-Livry, à la redoute de Franconville et aux forts de l'Est, de Cormeilles, d'Ecouen, de Stains et de Montmorency.
A l'automne 1893, le 155e R.I. s'installe à Lérouville venant de Saint-Denis, le 162e qui était à Lérouville part à Commercy d'où le 154e rejoint Saint-Denis.
En 1895, le 155e est partagé entre Lérouville et Bar-le-Duc.
A partir de 1896, et ce, jusqu'en 1914, le 154e Régiment d'Infanterie est définitivement fixé à Lérouville et le 155e R.I. à Commercy.

Lérouville - Entrée des baraquements — Vue générale des baraquements
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Le Camp, appelé Caserne Gérard à partir de 1900, commence à être décrit à cette époque comme très délabré et malsain ; il est même question d'épidémie de typhus... Aussi dès 1902, les baraquements vont faire l'objet soit de remplacement, soit de reconstruction en dur.
De 1902 à 1913, la chefferie du Génie, basée à Commercy, n'aura de cesse de procéder à des travaux dans la caserne Gérard, permettant d'offrir aux mille cinq cents hommes du 154e de ligne, un établissement plus décent.
Le 12 avril 1902, Ferdinand Robert, de Commercy, obtient l'adjudication de l'Entretien des bâtiments militaires de Lérouville, Commercy, et des forts de Gironville, Jouy-sous-les-Côtes, Lionville et de la batterie de Saint-Agnan : marché de 50.000 francs avec un rabais de 6,10 %, pour cinq ans de 1902 à 1907.
Sont adjugés ensuite les travaux de constructions proprement dits sur la Caserne Gérard :

— 12 juin 1902 : Construction d'une baraque et d'un mess de sous-officiers et réfection de deux baraques existantes. Adjugé à M. A. Barinet, de Chauvoncourt, pour 164.000 francs avec 12 % de rabais.
— 23 mai 1903 : Réfection en maçonnerie de cinq baraques en bois existantes au baraquement de Lérouville. Adjugé pour 205.000 francs.
— 14 août 1905 : Construction d'une baraque de troupe et du bâtiment principal d'une infirmerie régimentaire avec clôture au baraquement de Lérouville. Adjugé à M. Barnet, de Chauvoncourt, pour 110.000 francs avec 4,50 % de rabais.
— 15 juin 1907 : Construction d'un bâtiment annexe à l'infirmerie et remplacement des doubles parois en planches des cuisines par des murs en maçonnerie, au baraquement A de Lérouville. Adjugé aux Maçons meusiens d'Ancemont avec 14 % de rabais.
— 20 septembre 1910 : Construction de pavillons d'officiers supérieurs caserne de Lérouville (1er lot : Terrassement, maçonnerie, carrelages, couverture en tuiles. Montant 115.000 frs. — 2e lot. Zingage, cuivrerie, conduites d'eau, fumisterie. 5.500 frs. — 3e lot. Charpente et menuiserie. 35.500 frs. — 4e lot. Ferronnerie, serrurerie. 20.000 frs. — 5e lot. Vitrerie, peinture, tenture. 5.800 frs). Adjugé à M. Arnauld, de Billancourt, avec 32% de rabais.
— 5 mai 1913 : Travaux de construction d'un bâtiment en bois à la caserne Gérard. Adjugé à M. Friry de Commercy pour 4.800 francs avec rabais de 11.60 %.

Lérouville - Mess des sous-officiers — Infirmerie du 154e de ligne
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Le 154e, comme tous les régiments d'infanterie possède sa musique, généralement composée de cinquante musiciens. Le premier chef que nous connaissons est M. Balay qui dirige l'orchestre militaire de 1903 à 1905. En 1906, M. Schmidt lui succède ; en 1914, M. Fournier tient la baguette.
Un suprême cadeau est offert à la musique du 154e de ligne, en 1910 : un Kiosque à musique dans son propre casernement. Peu de casernes en France auront ce privilège !
Ce
Kiosque à musique est édifié près de l'infirmerie du camp, sur la vaste esplanade faisant face aux bâtiments du régiment. Un jardin à la française, gazonné et planté de quelques fleurs et arbustes est dessiné tout autour de l'édicule. De forme octogonale, ce kiosque, accessible par un escalier de six marches, est érigé sur un soubassement de pierres, peut-être fournies par les carriers de Lérouville. Tout comme le garde-corps, les colonnes, qui soutiennent la couverture en zinc, sont en fer forgé.
Alors que traditionnellement les constructeurs installent une lyre au sommet de la toiture, sur celle de Lérouville, on a posé une enseigne représentant un clairon sonnant de son instrument.


Lérouville - Caserne Gérard, le Kiosque à musique et l'Infirmerie — Baraque de la musique du 154e R.I
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Le 10 mai 1913, les autorités militaires décident de transférer au casernement de Commercy, un des trois bataillons du 154e régiment de Lérouville. Il est cependant prévu d'accroître chacune des compagnies lérouvilloises, portant l'effectif de chacun des bataillons de 160 à 220, par l'engagement de nouvelles recrues.
Les habitants de Lérouville semblent ne pas apprécier ces décisions et saisissent leurs édiles afin qu'ils adressent une réclamation auprès du ministre de la guerre.
Le 25 mai 1913, le Conseil municipal de Lérouville n'ayant, on s'en doute, pas obtenu gain de cause auprès du ministère de la guerre, adresse sa démission en bloc au préfet de la Meuse, les Conseillers refusant de reprendre leurs fonctions si le bataillon ne reste pas à Lérouville.
La réponse est sans appel : la chefferie du Génie décide le 6 juillet 1913 l'extension des bâtiments et la construction de nouvelles casernes dans le campement Gérard, nécessitées par cette réorganisation ; une
adjudication restreinte d'un montant de 150.000 francs est attribuée à M. Solary, entrepreneur à Lérouville, lequel s'engage à terminer les travaux pour le mois d'octobre.

Lérouville - Kiosque à musique au centre des plates-bandes gazonnées du petit square — Le Kiosque à musique, le jour de la fête du régiment
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Un an après, jour pour jour, le 31 juillet 1914 au matin, le 154e régiment d'infanterie quitte Lérouville sous le commandement du colonel Jampierre pour rejoindre le 6e Corps d'armée sous les ordres du Général Ruffey. A l'issue des quatre années qui suivent, le 154e, plusieurs fois augmenté de nouveaux effectifs venant relayer les disparus, n'existe plus. Le monument aux morts, élevé le 28 avril 1935 dans la caserne Gérard, à la mémoire des tués du 154e régiment, fait état de 5184 victimes, soldats et sous-officiers, et 151 officiers...

Alors que la caserne Gérard de Lérouville est à l'abandon depuis 1918, la chefferie du Génie de Commercy entreprend de construire une clôture autour du camp, afin de le préserver des intrus. Ces travaux sont adjugés le 26 août 1921 pour 19.350 francs.
En novembre 1921, un décret institue la création de cent onze pelotons mobiles de gendarmerie, à pied ou à cheval, composé de quarante hommes chacun. Le 24 septembre 1927, un second décret constitue les pelotons de Garde Républicaine Mobile en légions autonomes, dont une compagnie comportant trois pelotons est affectée Lérouville. En prévision de l'installation de cette compagnie de la G.R.M., la chefferie du Génie décide d'entreprendre d'importants travaux de réhabilitation de la caserne Gérard et met en adjudication lesdits travaux.
Les baraquements qui étaient encore existants sont supprimés et remplacés pas des bâtiments construits en dur. Les travaux sont adjugés le 17 novembre 1927 répartis en cinq lots attribués à M. Péton Edouard, de Chemoussey (1er lot, montant 670.000 frs avec rabais de 31 %) ; M. Bancon, de Baccarat (2e lot, montant de 556.000 frs avec rabais de 37,80 %) ; M. Oréfice, de Nancy (3e lot, montant de 210.000 frs avec rabais de 28,80 %) ; M. Fagnani, de Verdun (4e lot, montant de 128.000 frs avec rabais de 30,10 %) ; M, Debu, rue Pichon, de Nancy (5e lot, montant de 234.000 frs, avec rabais de 59,10 %)
La disparition du kiosque à musique date probablement de cette période.
Dans le même temps, les anciens pavillons militaires B et D de Lérouville, devenus inutiles, sont vendus par la direction des Domaines. Quatre lots comprenant chacun une maison d'habitation avec cour et jardin sont mis à prix entre 20.000 francs et 150.000 francs.

Les trois pelotons de la Garde Républicaine Mobile prennent place, courant 1928, dans la caserne Gérard entièrement rénovée, pour y rester jusqu'en 1940, date à laquelle les allemands vont l'occuper.
Du 23 octobre 1944 à 1945, l'Hôpital américain y est installé.
Achetée ensuite par l'Office public d'HLM de la Meuse, la caserne, une fois transformée en logements, devient la Cité Gérard.
Le bâtiment de l'ancienne infirmerie de la caserne est toujours existant, rue de l'Epichée.
Kiosque disparu.

Emplacement du Kiosque à musique et bâtiment de l'ancienne infirmerie du 154e R.I. de Lérouville, aujourd'hui. (1/2) (2/2)
Monument aux morts et Cité Gérard de Lérouville, aujourd'hui.
Cité Gérard de Lérouville, ancien casernement (1/2). (2/2)

Lérouville - Le Kiosque et l'infirmerie du 154ème d'Infanterie.jpg
Lérouville - Le Kiosque et l'infirmerie du 154ème d'Infanterie.jpg (150.29 Kio) Vu 11710 fois
publié par Jean-Marc

1er octobre 1887 — Constitution officielle des 154e et 155e régiment d'infanterie de Commercy et de Lérouville
— Constitution des nouveaux régiments d'infanterie. Une intéressante revue a eu lieu samedi dernier, 1er octobre, à Verdun, sur le terrain de manœuvres du Champ de Mars, à l'occasion de la constitution des nouveaux régiments d'infanterie.
Dès heures et demie, les régiments étaient formés sur le terrain de manœuvres. A trois heures, M. le général Grisot, gouverneur-adjoint, qui venait de procéder à la constitution des 154e et 155e à Commercy et Lérouville, arrivait et procédait à la reconnaissance du lieutenant-Colonel Huestel, commandant le 147e, du colonel Mouton, commandant le 148e, du lieutenant-colonel Hartschmidt, commandant le 150e, puis chacun des chefs de corps fit reconnaître successivement tous les officiers appelés à faire partie de l'état-major des nouveaux régiments.
Il fut procédé de même pour le 148e et le 150e, puis les troupes se massèrent au fond du Champ de Mars d'où elles partirent pour défiler devant le général.
Les nouveaux régiments ne sont pas encore entièrement organisés, il reste à pourvoir à certains emplois du petit état-major. A la revue de samedi le 147e et le 150e avaient seuls leur section hors rang.

22 mars 1888 — Le 154e et 155e de ligne reçoivent enfin leur drapeau à Lérouville devant leurs baraquements
— Une touchante cérémonie militaire. Ces jours derniers a eu lieu à Lérouville, dans la cour des baraquements, une cérémonie militaire des plus imposantes.
M. le général Grisot, commandant la brigade du 6e Corps, en garnison à Lérouville, Saint-Mihiel et Commercy, devait remettre à chacun des deux nouveaux régiments, le 154e et le 155e de ligne, le drapeau qu'ils attendaient depuis leur formation.
Une foule de curieux se pressaient autour de la palissade des baraquements pour écouter le discours du général Grisot aux officiers, sous-officiers et soldats.
On s'explique l'émotion et l'enthousiasme patriotique dont furent saisis les assistants lorsque, après une allusion à l'énergie désespérée de notre héroïque armée pendant l'année terrible 1870-1871, le général dit aux troupes en haussant la voix :
Cette image de la patrie, ces étendards, jurez-vous de les défendre jusqu'à la dernière goutte de votre sang ?
Après quoi, tous les officiers présents s'écrièrent d'une seule voix : Oui, nous le jurons !
L'effet de ce serment a été considérable ; tous ceux qui en ont été les témoins en garderont le souvenir impérissable.

19 octobre 1893 — Peu d'enthousiasme pour les 154e et 155e régiment, contraints de passer quelques mois à Saint-Denis
— Le 154e régiment de ligne qui vient remplacer le 155e est arrivé hier à 3 heures à Saint-Denis, musique en tête. De même que la municipalité révolutionnaire n'avait pas voulu accompagner le 155e à son départ, de même elle ne s'est pas rendue à la rencontre des nouveaux arrivants pour leur souhaiter la bienvenue comme cela s'est toujours fait. Les officiers et les soldats qui avaient vu les drapeaux et les illuminations des villes qu'ils avaient traversées avant d'arriver à Saint-Denis « ont, nous a dit l'un d'eux, ressenti un grand froid au cœur en constatant le manque de décoration de leur garnison future. »
Ce matin, l'arrière-garde du 155e de ligne, qui a quitté Saint-Denis par le chemin de fer, avait l'air toute joyeuse de partir. Aucun cri d'enthousiasme n'a été poussé par nos braves soldats si ce n'est : « Adieu Saint-Denis ! »

17 avril 1896 —Visite du président Félix Faure à Lérouville
— A Lérouville. Le Président de la République traverse à huit heures Lérouville. Les habitants sortent précipitamment de leurs maisons et poussent quelques cris de Vive Félix Faure ! La pluie commence à tomber et le vent s'élève.
M. Félix Faure passe sans s'y arrêter devant les casernements vides de Lérouville. Le 155e qui y tient garnison, est parti à la première heure pour gagner le terrain de manoeuvres commun à Commercy et à Lérouville et où doit avoir lieu la revue.
La Revue des troupes. A huit heures un quart, sous une pluie fine et pénétrante, le cortège présidentiel apparaît, gravissant les pentes du plateau sur lequel est situé le champ de tir.
Les troupes sont massées dans un pli de terrain que couronne un bois ; elles se composent des 155e et 162e de ligne, du 1er chasseurs à cheval, en garnison à Sampigny, et du 10e hussards, qui tient garnison à Commercy.
Les curieux sont nombreux : ils sont venus principalement de Commercy. La prévôté les maintient rigoureusement à distance.
Le Président de la République descend de landau, les tambours battent et les clairons sonnent aux champs, les musiques des deux régiments jouent ensuite la Marseillaise. M. Félix Faure salue la foule. De plusieurs groupes partent des cris de « Vive Félix Faure ! » et de « Vive l'armée ! »
Assisté de M. Cavaignac, ministre de la Guerre, il procède immédiatement à la remise des décorations, qui se fait avec la solennité habituelle.
Le ban fermé, le défilé commence : les musiques des deux régiments font face au chef de l'Etat et au Ministre de la Guerre, dont les deux redingotes se détachent sur les uniformes brillants des officiers qui les entourent.
Le général de division Parison passe d'abord, entouré de son état-major. Le général de brigade Godard le suit à la tête des deux régiments d'infanterie qui sont formés en colonnes de bataillon. La cavalerie s'élance au galop dans un ordre parfait. Un seul hussard est désarçonné, mais il ne se fait aucun mal.
M. Félix Faure et M. Cavaignac remontent en landau. Ils passent la revue des troupes qui sont échelonnées le long de la route puis se dirigent ensuite sur Commercy.

Lérouville - Entrée des casernes — Revue des troupes du 14 juillet
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1er février 1902 — Il est temps de procéder à quelques rénovations dans les baraquements délabrés de Lérouville
— Les ajournements successifs que subit la construction de la nouvelle caserne du régiment d'infanterie à Châlons, prolongent à l'excès l'occupation des baraquements délabrés de Lérouville. Non seulement la troupe y est mal logée, les baraques délabrées étant malsaines et pour ainsi dire ouvertes à toutes les intempéries. Les officiers mariés étant astreints à se loger à Commercy, font jusqu'à deux fois par jour le chemin de Lérouville, soit 28 kilomètres à cheval.
Dans l'intérêt du 154e, le général Hagron, commandant le 6e corps, demande au ministre de la guerre de décider que jusqu'au transfert du régiment à Chalons, il ne soit plus affecté que des officiers célibataires à ce régiment.

Un reporter du journal l'Humanité nous relate, le 11 mai 1907, un fait relatif à la vie privée d'un militaire du 154e d'infanterie à Lérouville. La chose étant rare pour ne pas dire unique, nous la retranscrivons intégralement. On passera sur la petite bévue qui place Lérouville en Meurthe et Moselle : on ne peut être à la fois journaliste, polémiste et géographe, tout en pensant, de plus, à la gaudriole... (l'extrait de la chansonnette d'Aristide Bruant dont se souvient notre piètre géographe est tiré d'une chanson très suggestive ! (voir ici)
11 mai 1907 — Mariage sous permission au 154e de Lérouville
— Petit différend militaire. Au 154e d'infanterie. Où l'on voit que les sous-officiers qui prennent femme ne peuvent pas se loger à leur guise sans la permission de leurs chefs.
Le bourg de Lérouville, où le 154e régiment d'infanterie est en garnison, jouit du privilège dont parle Aristide Bruant dans une de ses plus joyeuses chansons :
C'est un pays tout plein de soldats.
On en rencontre à chaque pas.
Nuit et jour ils font sentinelle.
Il s'ensuit qu'en cette humble localité de Meurthe-et-Moselle (sic), toute sonore du tintamarre des clairons et des ferrailles meurtrières, il n'est pas toujours facile de trouver un logement à sa fantaisie. C*, un sous-officier qui avait convolé en justes noces jeta son dévolu sur un appartement confortable dont le prix de location, ne grevait pas trop son boursicot menu.
Le pauvre preneur de bail se réjouissait de son aubaine inespérée lorsque survinrent deux officiers qui l'admonestèrent vertement. Et pourquoi donc, juste ciel ? Oh ! tout simplement parce qu'il n'avait pas eu la précaution de les avertir qu'il avait l'intention d'installer son ménage en ce lieu. Ils lui déclarèrent tout net qu'en suivant l'exemple des pékins, qui ne traitent qu'avec le propriétaire, il avait enfreint les règles de la politesse, en usage dans ce régiment.
Et pourquoi donc, juste ciel, encore une fois, le sous-officier avait-il, dans la forme et dans le fond, manqué de tact ? Ah, voilà ! La chronique mondaine, dont les échos nous sont parvenus, raconte que l'un des deux gradés à galons d'or avait choisi, pour y filer le parfait amour avec une âme-sœur, le logement même où devait briller la lune de miel de l'union légitime.
Et quelle a été, en l'occurrence, l'attitude du sous-officier ? On assure qu'il n'a pas voulu céder le pas, au risque de subir les avanies que l'autre est bien capable de méditer. Il a bien fait. Ne feriez-vous pas de même à sa place ? Pour sûr ! (Journal l'Humanité 11 mai 1907)

27 mars 1908 — Plus souvent qu'à leur tour, les 1600 hommes du 154e ont dû ingurgiter des viandes avariées !
— Viandes à soldats. Elles étaient empoisonnées. Les bouchers de la Villette appelaient eux-mêmes la région militaire de Nancy le cimetière de l'Est.
Depuis quelque temps, les cas de maladies étaient devenus très fréquents au 94e de ligne. Le ministère de la guerre se livra à ce sujet à une minutieuse enquête. Deux des meilleurs agents de la brigade mobile de la Sûreté furent immédiatement envoyés dans l'Est, et leurs rapports furent si graves qu'après en avoir pris connaissance, M. Chéron vient de partir pour Nancy.
Accompagné du sous-intendant Foucaud et du vétérinaire militaire Dassonville, le sous-secrétaire d'Etat à la guerre a constaté que les viandes fournies à la troupe par le boucher, Gustave Lévy, ne remplissaient pas les conditions du cahier des charges.
D'autre part, il résulte d'une enquête faite il y a quelques jours par le commissaire de police auprès du général Perruchon, qu'un cuisinier avait trouvé un abcès purulent dans la viande livrée par le même boucher. Par les ordres du général, toute la distribution de viande de ce jour-là fut saisie et enfouie.
— Une arrestation. Cette enquête a eu pour effet l'arrestation du boucher qui a été écroué à la prison de Bar.
Le commissaire de police se rendit ensuite sur le territoire de Lérouville, près Commercy, au village de Pont-sur-Meuse, où se faisait l'abattage des animaux destinée à la troupe.
Le commissaire était accompagné du colonel du 154e de ligne, du sous-intendant Adrian et de l'expert Martel. Ces messieurs constatèrent que la grange où se faisait l'abattage était dans un état infect et qu'une partie servait d'étable pour les animaux vivants.
Jusqu'au 10 mars dernier, la surveillance était exercée par un vétérinaire civil, dans des conditions qui ne pouvaient présenter toutes les garanties nécessaires. Le vétérinaire procéda souvent cependant à des refus.
Le tenancier, un nommé Rivault, représentant le boucher Salomon Cahen, a avoué au commissariat de police que lorsqu'il retourne à Salmon Cahen la viande sur pied refusée, ce dernier l'écoule dans le commerce, ou bien lui, Rivault, la place aux environs. Toutefois, il prétend que, lorsque les refus portent sur la viande abattue, celle-ci est envoyée à l'équarrisseur.
— Les sanctions. M. Chéron est venu à Pont-sur-Meuse, et il est très probable qu'il va faire procéder à la fermeture immédiate de la tuerie particulière de Pont-sur-Meuse.
De plus, le procureur de la République va ouvrir une enquête sur les agissements de Rivault, pour le compte de Salomon Cahen.

Lérouville - Cuisine du 2e bataillon du 154e de ligne — Kiosque de la Caserne d'Infanterie
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22 mai 1913 — On commence à fredonner l'Internationale sur la cour de la caserne Gérard
— Un monôme formé par des soldats du 2e bataillon du 154e de ligne a parcouru la cour du quartier en fredonnant l'Internationale.
Le colonel de Mac-Mahon et le colonel Rogerie, prévenus aussitôt, accoururent et mirent fin à cette scène pénible. Des soldats ont été mis en prison, mais l'incident est sans grande gravité ; peu de soldats y ont pris part.

23 mai 1913 — Un vent de révolte souffle sur Lérouville
— Plusieurs soldats du 154e d'infanterie, à Lérouville, et du 155e d'infanterie à Commercy, se sont groupés hier soir, après la soupe, et ont poussé quelques cris de protestation contre le maintien de la classe et contre la loi de trois ans. On évalue à environ 150 le nombre des troupiers rassemblés dans chacune de ces garnisons, mais trois meneurs seulement ont eu une attitude séditieuse.

11 décembre 1935 — Le dépôt de munitions de la Caserne Gérard saute
— Le dépôt de munitions de la caserne de la Garde Républicaine Mobile de Lérouville a sauté hier, 11 décembre, vers 23 h.
Les pompiers de Lérouville et le centre de secours de Commercy ont été alertés, le feu s'étant déclaré aux casernements de la garde malgré les efforts des sauveteurs. Le dépôt de munitions attenant au corps de garde n'a pu être protégé et, sous l'effet de l'explosion des diverses munitions, les bâtiments se sont écroulés.


Lérouville - Caserne Gérard, Garde mobile Républicaine — Monument du Souvenir inauguré 28 avril 1935
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28 avril 1935 — Inauguration du Monument du Souvenir à la Caserne Gérard
— L'Association des Anciens Combattants des 154e et 354e R.I. inaugurera un monument commémoratif à l'honneur de ses camarades, à la caserne Gérard, le dimanche 28 avril, sous la présidence de son président d'honneur, le Colonel Jampierre, qui partit de cette caserne en 1914, à la tête du 154e.
Le programme suivant se déroulera :
A 9 heures, à l'église, une messe à la mémoire des morts sera célébrée.
L'office, qui comprendra une partie musicale, sera célébré par l'abbé Bardin, ancien du 154e, chevalier de la Légion d'Honneur, Médaille militaire, curé de Lérouville.
Ensuite, une gerbe sera déposée au Monument aux Morts, où une minute de silence sera observée.
A 11 heures, aura lieu l'inauguration officielle du Monument à la caserne Gérard. La musique militaire de Commercy et les pelotons de la Garde républicaine mobile de Lérouville prêteront leur concours à cette occasion.
Le drapeau du 154e R.I. et sa garde d'honneur seront présents.
Après un vin d'honneur à la salle des fêtes de la mairie, un banquet sera préparé, à 12 heures, à l'Hôtel de Ville.
Prix, 22 francs tout compris. Ceux qui désirent y assister sont très instamment priés d'envoyer leur adhésion au camarade Joubert, secrétaire de mairie à Lérouville, avant le 20 avril.
A 15 h. 30 une matinée-concert sera donnée à la salle de l'Eden-Cinéma.

Lérouville - Vue générale de la Caserne Gérard vers 1960
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(1) Le général Boulanger, devenu trop populaire et gênant, un procès lui est intenté le 12 avril 1889. Après les longs réquisitoires du Procureur Général Quesnay de Beaurepaire devant la Haute Cour de Justice du 8 août 1889, Boulanger est, le 14 août, condamné à la déportation par contumace, reconnu coupable de « complot et d'attentat ».
Ses accusateurs auront bien tenté de convaincre Boulanger de malversations, mais ce sera sans succès. Ainsi, concernant les baraquements construits sous les ordres de Boulanger à Lérouville et autres villes de garnisons, Théophile-Adrien Ferron, successeur de Boulanger au ministère de la guerre, témoigne le 20 avril 1889 devant la Haute Cour de Justice :
Une somme de vingt millions, prélevée sur le budget extraordinaire du génie, avait été consacrée à la construction de baraquements dans l'Est. J'ai constaté dans mes inspections que ces baraquements avaient été construits dans de bonnes conditions, qu'ils étaient confortables. J'ai constaté aussi que les travaux avaient été adjugés avec des rabais variables de 7 à 19 pour cent au-dessous des prix des bordereaux des places ; j'en ai rendu compte au gouvernement.
Et le 27 avril 1889, Stanislas-Albert Derougemont, chef de bataillon du génie, attaché au Ministère de la Guerre témoigne à sont tour sous serment pour Boulanger, devant la Haute Cour :
J'étais chargé en 1886 et 1887, au bureau du matériel du génie, au Ministère de la Guerre, des budgets et de la comptabilité des services du génie.
Le budget de 1887 n'ayant pas été voté avant le 31 décembre 1886, une loi avait ouvert des crédits provisoires, au titre du budget extraordinaire. Ces crédits n'avaient pu être affectés qu'à l'article relatif aux fortifications.
Le Général Boulanger, ayant prescrit la construction de baraquements sur la frontière de l'Est, a cru pouvoir, en raison du caractère particulier de ces constructions, et pour permettre le payement de certaines dépenses urgentes à ce sujet (acquisitions de terrains, acomptes aux entrepreneurs, etc.) prescrire un virement, dans l'intérieur du même chapitre budgétaire, de l'article « fortifications » sur l'article « bâtiments militaires ».
Le virement était de 5 millions. Il a été prononcé dans la deuxième quinzaine de janvier 1887.
La loi qui a ouvert, vers la fin de février, le complément des crédits de l'exercice de 1887 a permis de régulariser cette situation.
Je sais, d'ailleurs, que ces baraquements ont été construits, non pas à la suite d'adjudications, mais en vertu de marchés de gré à gré, dans les conditions prévues par le décret du 18 novembre 1882, c'est-à-dire après rapport à M. le Président de la République, approuvé par celui-ci.
Le montant total de la dépense a été de 14 millions.
Je crois savoir, pour l'avoir entendu dire, qu'une partie de bois qui ont servi à ces constructions a été achetée en Allemagne, les entrepreneurs n'ayant été soumis à aucune condition de provenance des matériaux.
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Re: Kiosques à Musique

LES ANDELYS - Le Jardin Public
(EURE)
Réunifiés en une seule commune en 1790, les bourgs du Petit et du Grand Andely, distants de mille cinq cents mètres, communiquent, jusqu'en 1863, par deux voies sinueuses et incommodes : l'une, la route départementale n°5 (rue Guynemer), longe la commune par le nord ; la seconde au sud, dite route du Petit Andely au Grand Andely (chemin d'intérêt commun n°1, plus tard appelé rue Meurdrac puis maréchal Leclerc), suit le tracé de la rivière du Gambon.
Le long du Gambon, duquel part le canal de décharge du Grand Rang agrémenté par la promenade des Prés, se trouve le lieu-dit
Les Bas Viviers, qui était anciennement occupé par des étangs poissonneux. Le roi Louis XI, à qui appartenaient ces terrains, devant faire garder à ses frais en permanence lesdits viviers et n'en tirant que de faibles revenus, décide le 19 septembre 1462, de les donner à bail à Guillaume Picard, natif d'Andeli en nostre bailliage de Gisors, notaire et secrétaire, moyennant une rente annuelle de six livres tournois, payable au terme de la Saint-Rémy : le Roi consent donc ce bail auquel lieu avons et nous appartient un vivier ou estant situé et assis entre les deux Andelis ou il convient avoir garde et sergent a gaiges et neantmoins ainsi qu'avons este informé, nous est de peu de revenu et se pourroit ledit vivier, par succession de temp, atterir et cousteroit a remettre sus, nettoyer, garder, peupler et entretenir grant somme de denier, avons de grace special, plaine puissance et auctorité royal et par la teneur de ces présentes, donnons, ceddons, baillons, fieffons, transportons et délaissons pour lui ses hoirs et successeurs ledit vivier et estang d'Andely, ainsy qu'il se comporte et étend avec tout et tel droit de garenne et pescherie que y avons, tant a la bonde dudit vivier que autrement...
Les étangs et viviers commencent à s'assécher, de vastes prairies, nettement plus lucratives, viennent s'y substituer petit à petit ; la Cour des Comptes en profite pour porter la rente à 11 livres tournois, à partir du 18 mai 1506, au successeur de Guillaume Picard, son fils Jean.
Au XVIIe siècle, les viviers ont définitivement disparu, laissant la place à des pâturages et des vergers, seul le nom du lieu-dit
Les Bas-Viviers en est le témoignage.

Plan partiel des Andely en 1813
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Plan partiel des Andelys en 1943
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Plan des Andelys en 1943
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Le 8 août 1863, Ursin Désiré Mettais-Cartier (1800-1870), avocat, maire des Andelys de 1858 à 1866, réunit son conseil municipal et fait adopter une délibération décidant d'établir une Chaussée confortable de vingt mètres de large, reliant le Petit et le Grand Andely, dont le financement est en partie assuré par la vente d'immeubles communaux que le département à acquis pour 45.000 francs, cette nouvelle voie devant traverser de part en part les prairies des Bas-Viviers.
Le 25 août 1863, la commune des Andelys, appuyée par le baron de Montreuil (Alfred-Eugène Cordier, député de l'Eure), sollicite le Conseil général afin de compléter le financement de ce projet et demande une subvention de 100.162 francs. Devant une telle dépense, le conseil général demande à ce que de nouveaux plans et devis, moins dispendieux, lui soient proposés.
Lors de la session du Conseil général du 24 août 1864, il est demandé à la commune des Andelys d'acquérir elle-même les terrains nécessaires à l'implantation du Boulevard envisagé ;
en présence de la situation du budget, il a semblé impossible au Conseil d'accéder à la demande d'une subvention aussi considérable.

Le percement effectif de cette large avenue appelée Chaussée du Petit au Grand Andely, ne commencera qu'à partir de 1892, hâté par un autre projet que tiennent à coeur les andelysiens : l'installation d'une ligne de Chemin de fer partant de Saint-Pierre-de-Louviers pour arriver aux Andelys.
Dès le 25 août 1864, la municipalité, par l'entremise du général de Nouë, avait posé ses jalons auprès du Conseil Général pour cette construction et, après bien des démarches, avait obtenu, le 27 août 1881, que le département lui accorde une subvention de 750.000 francs pour cette installation. L'emplacement de la future gare des Andelys, seulement décidé en 1892, est fixé à environ cinq cent mètres du petit Andely, le long de la Chaussée du Petit au Grand Andely dont les travaux viennent d'être enfin commencés, après avoir indemnisé les propriétaires des nombreux terrains des Bas-Viviers concernés par cette implantation.

Alors que la Gare tout comme la Chaussée ne sont toujours pas achevées, le Conseil municipal, emmené par Albert Eugène Bizet, notaire, maire de 1882 à 1895 (1), décide en 1893, de faire édifier, en face de la future gare, en bordure du futur Boulevard, devant un futur Square projeté, un monument en hommage au peintre Charles Chaplin (1825-1891), natif des Andelys.
Voir ICI deux huiles sur toile de Charles Chaplin.
Le Conseil général est sollicité le 25 août 1893, pour participer à la souscription publique du buste en bronze du peintre, oeuvre du sculpteur Étienne Leroux (1836-1906) : le rapporteur, un certain Picard, ayant proposé la somme de 25 francs, Victor Milliard, député de l'Eure et futur sénateur, maire des Andelys jusqu'en 1886, déclare refuser cette offre misérable ; finalement le Conseil vote un crédit de 200 francs. D'un coût total de 3.000 francs, la sculpture de Chaplin d'un mètre de haut est juchée sur un piédestal en pierre de deux mètres soixante, orné d'une palme et d'une palette en bronze.
L'inauguration a lieu le dimanche 24 septembre 1893, à l'occasion d'un concours agricole. Un défilé est organisé, escorté par la Musique municipale des Andelys, la Compagnie des Sapeurs Pompiers et suivi par l'habituelle foule des édiles et notabilités locales ; des discours et un banquet viennent inévitablement clôturer la fête.


Les Andelys - Buste de Chaplin devant le Jardin public, sur l'avenue de la République — Buste de Charles Chaplin
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Le lendemain de la fête en hommage à Chaplin, 25 septembre 1893, disparaît aux Andelys, emporté par une congestion pulmonaire, Adolphe Valentin Sellenik, né en 1826 à Libourne, chef de la musique de la Garde Républicaine de 1873 à 1884 et célèbre créateur de nombreuses compositions à succès — polkas, mazurkas, pas redoublés, allegros, valses (2) — reprises pendant plusieurs décennies par une multitude de chefs d'orchestre français. Sellenik qui, après sa mise à la retraite en 1884, s'était retiré aux Andelys, venait de présider, le 5 juin 1892, à un grand concours festival d'Orphéons, d'Harmonies, Fanfares andelysien. Voir ICI le portrait d'Adolphe Sellenik.

Le 31 mai 1896, le chemin de fer arrive enfin en Gare des Andelys, c'en est fini de l'
atroce patache qui desservait la ville jusqu'à cette date. Dans le même temps, la grande avenue reliant le Petit et le Grand Andely, à peu près terminée, est à présent agrémentée d'une rangée d'arbres sur chaque accotement.
Le Square, au devant duquel la statue de Chaplin a été installée, est également terminé : des piliers de pierre sont disposés autour du monument ; une clôture de treillis en bois a été aménagée sur le pourtour du jardin.

C'est probablement à l'occasion du concours musical du 1er juin 1902, auquel participent une cinquantaine de phalanges musicales, que la municipalité décide la construction d'un
Kiosque à musique.
Edifié dans le Jardin Public, ce Kiosque de forme octogonale, accessible par un escalier de sept marches, est juché sur un soubassement en pierre, muni d'un garde de corps en fer forgé stylisé ; ses colonnes en fonte portent sa couverture en zinc ornée de lyres ciselées en fer forgé ; une lyre surmonte la toiture.

Les Andelys - Le Kiosque à musique et le Jardin Public — Le Square, le Kiosque à musique et le buste du peintre Chaplin
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L'Harmonie municipale des Andelys, adossée à la compagnie des sapeurs pompiers de la ville est attestée dès 1869, dirigée par M. Girod.
La Musique de l'Ecole militaire préparatoire (EMP) d'infanterie va, de son côté, animer pendant plusieurs décennies la vie musicale andelysienne, depuis l'implantation de cette école des enfants de troupe aux Andelys en 1887. Elle donne des concerts régulièrement en ville et notamment sur le Kiosque à musique du Jardin Public.

Le 23 août 1904, le Conseil général de l'Eure procède au classement de l'
avenue de la République, nom donné à la portion du grand chemin de communication n° 125, allant du petit au grand Andely, la Chaussée en construction depuis 1863. Entièrement construite, il ne reste à aménager que les caniveaux et les bordures pour un montant arrêté à 8.000 francs, que la municipalité, par délibération de son conseil municipal du 30 novembre 1903, s'est engagée à payer pour moitié en cinq années, l'autre moitié étant prise en charge par le département.

Les Andelys - Avenue (ou boulevard) de la République, à droite entrée du Jardin public et buste Chaplin — Kiosque à musique et buste Chaplin le long de l'avenue de la République
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Depuis février 1899, un comité ayant pour but d'élever un monument à la mémoire d'Adolphe Sellenik est fondé aux Andelys. Mais depuis le projet jusqu'à sa réalisation, beaucoup d'eau est passée dans le Gambon. Il ne s'agissait pourtant pas d'un grandiose monument mais d'un simple buste en bronze à élever sur un modeste piédestal de pierre. C'est le sculpteur Paul Ducuing (1867-1949) qui se charge de sa conception.
Erigé face au Kiosque à musique dans le Jardin public, il est inauguré le 20 mai 1907, en présence de M. Dujardin-Beaumetz, sous-secrétaire d'Etat aux beaux-arts ; plusieurs sociétés musicales donnent des concerts sur le kiosque à cette occasion, notamment les Trompettes d'Oissel et les Fanfares de Beuzeville, du Vaumain et de Tourny, le clou de la fête étant évidemment la prestation offerte sur ledit kiosque par la musique de la Garde Républicaine.

Les Andelys - Inauguration du monument Sellenik au Jardin Public — Concert de la Garde Républicaine sur le Kiosque à musique, lors de l'inauguration du buste Sellenik
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Au début des années 1920, un terrain attenant au Jardin public est consacré à l'agrandissement dudit jardin. C'est sur cette seconde partie du square qu'est inauguré, le 19 novembre 1922, un Monument aux morts réalisé par l'architecte Albert Jasson (1849-1926) et la sculptrice Berthe Martinie (1883-1958). Le coût de cette réalisation s'est élevé à 41.700 francs.
Pour faire bonne mesure, la municipalité, sensible aux représentations monumentales commémoratives et afin de rendre hommage à son plus célèbre peintre andelysien Nicolas Poussin (1594-1665), fait installer sur le Jardin Public, la colossale sculpture en pierre que Constant Roux (1865-1942) a réalisée en 1908-1909. Cette sculpture, commandée par l'Etat en 1907, est exposée en mai 1910 au Salon des Artistes Français du Grand Palais où Roux obtient une
médaille de 1re classe. En 1911, Nicolas Poussin est installé dans l'alignement du monument Gambetta au Square du Carrousel du Louvre où l'ancien bassin est supprimé ; onze autres sculptures rendant hommage à la peinture et à la sculpture lui font pendant dans le même temps. En août 1933, sur les instructions d'Anatole de Monzie, ministre de l'éducation nationale et d'Emile Bollaërt, directeur général des Beaux-Arts, ces douze statues sont déboulonnées, afin d'embellir Paris, le petit square du Carrousel, où étaient entassées ces sculptures étant considéré comme un cimetière parfaitement hideux...
Anatole de Monzie n'aura donc aucun mal à faire accepter ce don à la ville des Andelys qui inaugurera cette sculpture le 16 septembre 1934.

Les Andelys - Statue Nicolas Poussin du Jardin public, transférée du Carrousel du Louve - Le monument aux morts 1914-1918 dans le Jardin public (cliché mimigege, Cparama)
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L'arrivée des allemands est un désastre pour les Andelys en 1940. A la suite des bombardements du 8 juin 1940 sur la ville, les Français, en repli, font sauter le pont sur la Seine. Les jours suivants, les Andelys sont en feu. Dix huit victimes seront à déplorer. La gare est définitivement désaffectée, la ligne de chemin de fer qui empruntait le pont détruit étant rendue inutilisable. L'avenue de la République est rebaptisée, un temps, avenue du maréchal Pétain.
En 1942, les bustes en bronze de Charles Chaplin et d'Adolphe Sellenik partent à la fonte comme bon nombre de leurs semblables !... Le Kiosque à musique est supprimé après l'armistice, à une date indéterminée.

La troisième statue du Jardin public mettra plus longtemps à disparaître. C'est le 29 novembre 2017 que le
Nicolas Poussin décidément trop hideux pour le carrousel parisien, est à son tour transféré du Jardin andelysien, à destination des jardins de la collégiale des Andelys.
Kiosque supprimé.


voir ici le Jardin public des Andelys sans son kiosque, aujourd'hui. (1/2) (2/2)
Statue de Nicolas Poussin au Jardin public avant son transfert dans les jardins de la collégiale.
Déménagement de la Statue de Nicolas Poussin dans les jardins de la collégiale.(1/2) (2/2)
Les Andelys - Le Jardin public (1913).jpg
Les Andelys - Le Jardin public (1913).jpg (230.72 Kio) Vu 11683 fois
publié par Jean-Marc

24 septembre 1893 — Inauguration du Buste en mémoire au peintre Charles Chaplin
19 août 1893 — Annonce de l'inauguration du buste de Chaplin et du nouveau square
— La ville des Andelys inaugurera, le dimanche 24 septembre prochain, un buste du peintre Chaplin. né aux Andelys.
Le buste, dû à l'éminent statuaire Etienne Leroux, sera placé dans un square que la municipalité des Andelys
a eu l'idée de créer presqu'en face la gare dont la construction va incessamment commencer et à peu près à égale distance du Grand et du Petit-Andely. Ce square est lui-même en bordure sur l'amorce du boulevard de la Gare, large de vingt mètres, que l'on est en train d'établir, qui reliera les deux agglomérations.
24 septembre 1893 — Compte rendu de l'inauguration du monument Chaplin
— L'Association Normande, fondée en 1832 par l'illustre archéologue, M. de Caumont, et qui, depuis cette époque, n'a cessé, par ses sessions annuelles, de susciter dans toute la Normandie, un mouvement d'études des plus profitables à l’histoire archéologique comme à l'agriculture, avait choisi cette année la ville des Andelys pour y tenir son 61e Congrès. La municipalité résolut alors de profiter de cette heureuse circonstance pour organiser dans sa Ville une fête splendide, et certes les divertissements offerts aux visiteurs, dans la journée de dimanche, ne manquaient pas.
En même temps, elle reprenait un projet longtemps caressé, mais qui avait dû, pour des circonstances diverses, être jusqu'alors ajourné, l'érection sur une des places publiques de la ville d'un buste au peintre Chaplin, enfant des Andelys.
Après trois jours de conférences et de visites consacrés aux nombreux monuments historiques de la contrée, l'Association Normande conviait samedi les agriculteurs de l'arrondissement des Andelys à un concours agricole.
La grande attraction de la journée de dimanche était, outre la distribution des récompenses du concours, l'inauguration du monument de Chaplin, élevé à demi-distance du Grand et du Petit-Andely sur le boulevard qui doit relier les deux villes et dont les premiers travaux sont commencés. Il se compose d'un buste en bronze de
un mètre de hauteur sur un piédestal en pierre de 2 m. 60. La face de ce piédestal est ornée d'une applique en bronze représentant une palme et une palette. Ce monument est l'œuvre du sculpteur Etienne Leroux, artiste normand.
A deux heures, le cortège officiel, qui doit présider à l'inauguration du buste, escorté par la Compagnie des pompiers et la musique des Andelys, se rend sur l'emplacement où il est élevé. Nous y remarquons M. Armand Sylvestre, inspecteur des beaux-arts, MM. Bourgoing, sous-préfet ; Milliard, sénateur ; Bizet, maire des Andelys ; Leroux, l'auteur du buste, etc.
Devant le monument, M. Bizet, prend le premier la parole... Après les applaudissements soulevés par le discours de M. Bizet. le voile qui recouvrait jusqu'alors le buste est enlevé et la musique des Andelys joue la Marseillaise.
Le cortège officiel est reconduit à l'Hôtel-de-Ville par les pompiers et la musique municipale pour la visite de l'exposition des œuvres de Chaplin ouverte dans une des salles de la mairie.
A quatre heures précises, commence la distribution des récompenses du concours agricole. Sur une estrade ornée de tentures et décorée de drapeaux, adossée à la halle au blé, prennent place les notabilités que nous avons vues à l'inauguration du buste de Chaplin.
Une aussi belle journée ne pouvait bien se terminer que par un banquet. Il a lieu à sept heures, heure militaire, dans la salle des fêtes de l'Hôtel-de-Ville, servi par M. Lieubray, de Lyons-la-Forêt. Cent convives y prennent part.

Les Andelys - Buste de Chaplin Chaplin et Kiosque dans le Jardin Public — Le Kiosque à musique du Jardin public
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31 mai 1896 — Inauguration de la Gare des Andelys et de la ligne de chemin de fer
— M. Turrel, ministre des travaux publics, a quitté Paris hier après-midi, pour aller inaugurer la ligne des Andelys à Saint-Pierre-du-Vauvray.
A Saint-Pierre-du-Vauvray, où il est arrivé à deux heures et demie, le ministre a été reçu par le préfet, le. maire, les sénateurs et députés de l'Eure.
Aux Andelys, la population est massée aux abords de la gare. Les pupilles de l'école des enfants de troupe font la haie avec les pompiers et les gendarmes. Le ministre remercie la population de son sympathique accueil et remet la croix de chevalier de la Légion d'honneur au maire des Andelys, M. Cavelier.
Le ministre va visiter l'hospice, puis il se rend à la sous-préfecture où les réceptions ont lieu.


11 septembre 1898 — Concours musical des Andelys
24 juillet 1898 — Annonce du Festival
— Le concours-festival classé qui aura lieu aux Andelys le 11 septembre prochain s'annonce comme devant être fort brillant. Le Comité a déjà reçu les adhésions d'un certain nombre de Sociétés. Les orphéons, harmonies et fanfares peuvent prendre part à cette fête.
Le règlement prévoit lecture à vue obligatoire, exécution avec un morceau au choix et honneur pour les Sociétés ayant remporté un prix en lecture à vue ou en exécution.
Les primes en espèces seront attribuées comme suit à l'épreuve d'honneur excellence et supérieure 60 fr., division 50 fr., 2e division 40 fr., 3e division 30 fr. Ces primes sont les mêmes pour les orphéons, les harmonies ou les fanfares. En outre, les récompenses consisteront en couronnes pour les premiers prix.
Ajoutons que la foire des Andelys et le Comice agricole de l'Eure se tiendront le même jour que le concours musical.
Les adhésions sont reçues par M. Contant, secrétaire général du Comité.

11 septembre 1898 — Concours musical des Andelys
— Le festival de musique dû à l'initiative de M. Dumont, directeur de la manufacture d'orgues des Andelys, a ouvert cette série de fêtes et a été marqué par le succès le plus vif.
Les habitants des Andelys avaient rivalisé de zèle pour décorer leurs habitations, aussi la plupart des rues présentaient un gracieux aspect.
Dans la soirée, les illuminations avaient transformé la ville ; les feux de toutes couleurs se confondaient sous un encorbellement de verres et de lanternes disposés pour le plus grand plaisir des yeux.
Le feu d'artifice, tiré par la maison Ruggieri de Paris, et la fête vénitienne sur la Seine avaient attiré une foule énorme.
La population des Andelys a témoigné sa satisfaction pour cette première journée de fête et les marchands forains ont été plus satisfaits encore d'avoir encaissé de bonnes recettes.
Nons extrayons du palmarès les prix suivants décernés aux sociétés musicales de notre région :
Orphéons : la Cécilienne d'Elbeuf. — les Enfants d'Oissel. — l'orphéon de Saint-Pierre-les-Elbeuf.
Fanfares de Charleval, de Saint-Cyr-du-Vaudreuil, de Gaillon, de Pont-de-l'Arche, de Heudreville-sur-Eure, de Saint-Clair-sur-Epte, de Lyons-la-Forêt, de Cabourg, de Muids.


1er juin 1902 — Concours musical des Andelys
26 mai 1902 — Sociétés musicales adhérentes au concours du 1er juin
Les Andelys (Eure). — Voici la liste des sociétés musicales qui ont adhéré au concours du ler juin.
Chorales. — Les Enfants de Lutèce, le Choral de Belleville, Saint-Pierre-lès-Elbeuf, Pacy-sur-Eure, Lyre de Suresnes, Travailleurs de Honfleur, le Neubourg, Boulogne-sur-Seine, Barbizon, Romainville.
Harmonies. — Ateliers Piat, Cercle de Rouen, Garennes, Coulombs.
Fanfares. — Pont-de-1'Arche, Trie-Château, Elbeuf, Deauville-sur-Mer, Romilly-sur-Andelle, Amateurs de Gisors, Philharmonique de Honfleur, Gaillon, Rosny-sous-Bois, Graville-Sainte-Honorine, la Croix-Saint-Leufroy, Etrepagny, Mormant, Etoile lyrique de Malaunay, Fleury-sur-Andelle, Hérissey, Tourville-la-Campagne, Saint-Marcel, Bézu-Saint-Eloi, Villeneuve-sur-Bellot, Enfants de Fécamp, Buchy, N.-D.-du-Thil, Précy-sur-Oise, Perruel-Vascœuil, Pitres, Filly, Flavacourt, Ecos, Saint-Clair-sur-Epte, Saint-Germain-de-Fly, Bourg-Achard, Montaure.

1er juin 1902 — Compte rendu du festival des Andelys. La pluie est de la partie
— La ville des Andelys s‘était mise en frais pour recevolr les nombreuses sociétés qui devaient prendra part, dimanche dernier, au concours musical. La grande rue, notamment, présentait un coup d‘œil ravissant. A l'entrée, un arc de triomphe, orné avec goût d'étoffes tricolores et de guirlandes de verdure. A la sortie, du côté de l'église, se dressait un autre arc de triomphe à trois portiques, décoré de cartouches et surmonté d'une grande lyre.
Sur toute la longueur de cette même rue, on ne voyait que guirlandes de mousse et de papier tricolore, rangées d'arbustes et de sapins.
Les rues Herpin, de la Madeletne, le Square public, où se trouve le buste de Chaplin, n'étaient pas moins bien décorés. C'était charmant au possible, il n’y avait plus à désirer que le beau temps. Mais cet élément indispensable à la réussite de toute fête devait faire complètement défaut. Déjà, la journée affreuse de samedi avait eu pour objet de retenir chez elles nombre de sociétés qul avaient envoyé leur adhésion, et le dimanche, au lieu de cinquante inscritess au programme, trente-six seulement étaient présentes formant un effectif d'environ quinze cents musiciens.
La matinée s'étalt passée dans d'assez bonnes conditions, et l'animation devenait grande dans la petite ville lorsque, vers deux heures, au moment où la foule se rendait dans les lieux et sur les places où s'effectuaient les concours d'exécution, une averse formidable, accompagnée d'un fort coup de vent, venait gâter la fête. Les décorations des rues étaient enlevées ou renversées et la foule cherchait partout un asile contre le déluge.
Profitant d'une éclaircle, vers six heures, le défilé, qui est toujours dans ces sortes de fête d'un si grand attrait, put être organisé. Il a parcouru l'itinéraire qui lui était tracé au milieu d'une double haie de curieux.
Après l’exécution du morceau d'ensemble, il a été procédé à la distribution des récompenses, à laquelle assistait M. Milliard, sénateur, M. Louis Passy, député retenu à la Chambre, s’était fait excuser.
Le soir, les illuminatlons ont été assez réussies et l'animation très grande sur les places et dans les rues.


19 et 20 mai 1907 — Inauguration du buste en hommage à Adolphe Valentin Sellenik dans le Jardin Public
8 avril 1907 — Préparation de l'inauguration et de la fête musicale
— Le concours qui devait avoir lieu dans cette ville le dimanche 19 et le lundi 20 mai 1907 est remplacé par un grand festival-concert d'orphéons, de musiques d'harmonie et de fanfares, organisé sous le patronage de la municipalité et sous la présidence d'honneur de M. Gabriel Parès, Chef de la musique de la garde républicaine.
L'inauguration du monument en l'honneur du compositeur Sellenik, ancien chef de musique de la garde républicaine, aura lieu le 20 mai.
Le ministre de la guerre a autorisé la musique de la garde républicaine, dont Sellenik fut un des chefs les plus distingués, à prendre part à ces fêtes. La musique se rendra aux Andelys sous la direction de son chef, M. Parès. Elle partira dans la matinée du 20 mai. Un déjeuner lui sera offert par la municipalité ; elle rentrera dans la soirée à Paris.
Les Sociétés qui désireraient participer au festival-concert doivent envoyer leur adhésion à M. Desclaux, secrétaire général, avant le 20 avril 1907. Des primes de déplacement seront données aux 20 premières sociétés inscrites.


19 mai 1907 — Pré-inauguration du monument Sellenik
— Aujourd'hui, commencent aux Andelys les fêtes en l'honneur d'Adolphe Sellenik. Demain la ville inaugurera le buste de ce compositeur, sous la présidence de M. Dujardin-Beaumetz, sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts, et avec le concours de la musique de la garde républicaine que dirigea Sellenik et que dirige aujourd‘hui M. Parès.
Le buste est l'œuvre du statuaire Ducuing, décoré recemment de la Légion-d'honneur. Il est placé dans le Jardin public, près du kiosque à musique et ombragé par des bosquets.
Sellenik prit sa retraite en 1884 et vint se fixer aux Andelys où il composa le Fou Chopine, opérette avec livret d'Erkmann Chatrian ; les Diamants de la couronne, opéra-comique, paroles de Meilhac ; les Fiancés, le Joyeux moulin, un Soir au Château-Gaillard, et le Braconnier. Ces dernières œuvres furent interprétées aux Andelys, dans des concerts dont on se souviendra longtemps dans cette ville.
La veille de l'inauguration, M. Degisors a organisé un concert, avec les anciens interprètes que Sellenik avait formés. On entendra M. Nivette et Mlle Demougeot ; le piano d'accompagnement sera tenu par M. Detrain, et ses collègues de la garde, MM. Fontbonne et Paradis, feront entendre dans des soli de flûte et de clarinette, des œuvres du maître et autres morceaux. M. Fenoux, de la Comédie Française doit aussi déclamer quelques poésies.
Enfin, le concert se terminera par le Couronnement du buste.


Les Andelys - Fêtes Sellenick des 20 et 21 mai 1907, arrivée à la Gare — Réception du sous-secrétaire Dujardin-Beaumetz à la gare
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19 mai 1907 — Première journée des fêtes d'inauguration
— Le temps maussade du matin faisait craindre pour la réussite du festival-concert, mais une accalmie survenue au bon moment a permis au défilé des sociétés de musique de se dérouler par les rues de la ville. Groupées sur l'avenue de la République, les sociétés ont défilé dans l'ordre suivant : Trompettes d'Oissel, fanfares de Beuzeville, du Vaumain et de Tourny, trompettes de Magny-en-Vexin, harmonie des Andelys, fanfares de Daubeuf et l'Ecole militaire.
Après avoir parcouru l'avenue de la République, la rue du Buet, la place Poussin, les rue Sadi-Carnot, Saint-Jean, de la Boulaye, de Fontanges, rue Grande, la Madeleine, rue Mesteil, l'avenue de la République, Petit-Andely, les sociétés ont donné des concerts en ville. Sur le parvis Notre-Dame et la place Poussin, se firent entendre les trompettes de Magny et de l'Ecole militaire, la fanfare de Daubeuf et l'Harmonie des Andelys.
Les Trompettes d'Oissel, les Fanfares de Beuzeville, du Vaumain et de Tourny ont joué dans le Jardin Public et place Saint-Sauveur.
Malheureusement, il y eut peu de monde à ces concerts.


Les Andelys - Fêtes Sellenick, arrivée de la Garde Républicaine — Inauguration du buste Sellenik dans le Jardin Public
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20 mai 1907 — Inauguration du buste Sellenik
— La seconde journée des fêtes, consacrée toute entière à Sellenik et à la musique, s'est déroulée par un temps frais qui n'est guère de saison mais, du moins, sans pluie.
A dix heures du matin, les Sociétés qui devaient former le cortège étaient à la gare. On remarquait la délégation de l'Union départementale des sapeurs-pompiers de l'Eure, la Compagnie des sapeurs-pompiers des Andelys, les Enfants de troupe de l'Ecole des Andelys avec leur musique, et un peloton de gendarmerie à pied et à cheval.
Sur le quai de la gare se tenaient M. Laîné, maire des Andelys, et ses adjoints ; les membres du comité des fêtes, puis M. Milliard, sénateur et conseilleur général des Andelys.
A 10 heures 40, le train entre en gare. M. Dujardin Beaumetz en descend en compagnie de MM. Hyérard, préfet de l'Eure ; Certeux, sous-préfet des Andelys ; Bouchacourt, sous-préfet de Louviers.
La musique des Andelys joue la Marseillaise. Le sous-secrétaire d'Etat est introduit dans la salle d'attente des premières, décorée d'arbustes et de fleurs, et dans laquelle les présentations ont lieu.
Puis vite, on monte en voiture pour gagner la sous-préfecture où ont lieu les réceptions officielles. Les réceptions terminées, le cortège se reforme pour se rendre à l'Hôtel-de-Ville où M. Lainé fait visiter au sous-secrétaire d'Etat les chefs-d'œuvres de Poussin que la ville des Andelys s'honore de posséder.
C'en est fini des réceptions et on se rend ensuite sous la halle pour le banquet, pendant lequel l'Harmonie des Andelys a donné un concert applaudi.
Le banquet terminé, le sous-secrétaire et les notabilités qui l'accompagnent visitent rapidement les établissements hospitaliers de la ville pendant que la foule se rend au square où s'élève le monument de Sellenik, et dans lequel la musique de la Garde républicaine, arrivée pendant le banquet, donne un concert qui soulève les applaudissements frénétiques du public.
A l'arrivée du sous-secrétairs d'Etat et des notabilités, la musique joue la Marseillaise.
Après le concert, M. Dujardin-Beaumetz distribue des décorations.
Léon Coutil, président du comité du monument prononce ensuite un discours, auquel lui répond, M. Dujardin-Beaumetz, faisant l'éloge du musicien Sellenik.
A la suite de cette inauguration, la foule se précipité vers la gare au milieu d'une cohue indescriptible.

Les Andelys - Inauguration du monument Sellenik du 20 mai 1907 : Concert de la Musique Garde Républicaine dans le kiosque du Jardin public — Buste Adolphe Valentin Sellenik dans le Jardin public
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La Musique de l'Ecole Militaire Préparatoire donne régulièrement des concerts dans le Jardin Public ou sur la place Nicolas Poussin
16 mai 1909 — La musique de l'École militaire donnera son concert habituel le 16 mai, sous la halle de la place Poussin. Programme : Boccace, pas redoublé. Von Suppé. — Martha, fantaisie. Flotow. — Espana, valse. Waldteufel. — Le voyage en Chine, fantaisie. Bazin. — Patrouille turque, allegro. Michaëlis.
30 mai 1909 — Programme du concert de l'École militaire donné le 30 mai 1909 : En liesse, pas redoublé. Turine. — La fille du tambour major, fantaisie. Offenbach. — La sinaise, valse. Courthier. — Les vêpres siciliennes. Verdi. — La polka du gui. Tellan.
13 juin 1909 — Concert de l'Ecole militaire au Jardin Public le 13 juin 1909 : Marche des pierrots. Bosc. — Miss Helyett. Audran. — Amour et printemps. Waldteufel. — La fille du régiment. Donizetti. — La Violette russe. Tellam.
5 juin 1910 — Concert de l'Ecole militaire donné le 5 juin 1910 au Jardin Public : Sous l'Aigle-Double, allegro. Wagner. — Les Mousquetaires au Couvent. Varnay. — Tout à la joie, polka. Farbach. — Rip, sélection. Planquette. — Berceuse, valse. De Waële.
3 juillet 1910 — L'Ecole militaire donnera un concert sur le jardin public le 3 juillet 1910 : Allegro militaire. — Les mousquetaires au couvent. Varney. — Gloire aux femmes, mazurka. Strobl. — Le voyage en Chine. Bazin, — Confidences, gavote. Wesly.
10 juillet 1910 — Concert de l'Ecole militaire du 10 juillet 1910 donné au Jardin Public. Programme : Le Guilleret. Mulot. — Les Saltimbanques. Ganne. — Sifflez Pierrettes. Popy. — Rip. Planquette. — Pas des Patineurs. Jouve.


2 juillet 1911 — Inauguration monument Jean-Pierre Blanchard. Fête de nuit au Jardin Public
— Voici le programme des réjouissances qu'organise la ville des Andelys pour célébrer le Centenaire de l'un de ses plus illustres enfants., Jean-Pierre Blanchard, le premier aéronaute qui, en 1785, traversa la Manche en Ballon et fut l'un des précurseurs de l'aviation.
Le dimanche 2 juillet, de 8 heures à 10 heures du malin, concours de cerfs-volants et de planeurs. A 11 heures, réceptions officielles à la sous-préfecture et à la mairie.
A 2 heures et demie, place du Petit-Andely, inauguration du monument Blanchard. Concert par la Musique municipale. A 3 heures, fête aérostatique sur le Quai de Seine, départ de ballons et de montgolfières. A 4 heures, place de l'Hôtel-de-Ville, fête sportive par l'Ecole militaire. De 5 à 8 heures, sur le plateau de Mantelle, fête d'aviation, monoplan, moteur de 60 chevaux, piloté par Léon Molon, du Havre.
Le dimanche, de 5 heures à la tombée du jour, vols de hauteur et de durée, vols planés. Fête de nuit au Jardin public. A 9 heures et demie, grand feu d'artifice.


Les Andelys - Fête du 2 juillet 1911 en l'honneur de l'aéronaute Blanchard — Kiosque à musique du Jardin public
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Quelques concerts de l'Ecole militaire sur le Kiosque à musique du Jardin Public
9 juillet 1911 — Concert du 9 juillet 1911 donné au jardin public, par l'Ecole militaire. Chef, M. Loiseau. Programme : Les Allobroges, pas redoublé. Gentil. — Martha, fantaisie. Flotow. — Gracieux Ssurire, mazurka. Furgeot. — La Fille de Madame Angot, sélection. Lecocq. — Les Cent Vierges, valse. Lecocq.
29 octobre 1911 — Concert de la musique de l'École militaire au jardin public : Chicago, pas redoublé. Alfonso Lée. — Béatrix di Tenda, ouverture. Bellini. — La Mousmé, mazurka japonaise. Bizet. — Hymne Républicain. Rebatet.
3 décembre 1911 — Concert de la musique de l'École militaire au jardin public : Salut aux Héros, pas redoublé. Régart. — Une Soirée au Trianon, fantaisie. Coquelet. — Confidences, gavotte. Wesly. — Mireille, sélection. Gounod. — Marche Lorraine, marche. Ganne.
5 mai 1912 — Concert de la musique de l'École militaire au jardin public : The Washington Post, pas redoublé. Sousa. — Poète et paysan, ouverture. Von Suppé. — Sur la plage, mazurka. Laffont. — L'enlèvement de la Tolédad, fantaisie. Audran. — Coeur Tzigane, valse. Vacolier.
17 octobre 1912 — Concert de la musique de l'École militaire au jardin public : Salut lointain, pas redoublé. Doring, — Le Calife de Bagdad, ouverture. Boieldieu. — Gracieux sourire, mazurka. Furgeot. — Nabuchodonosor, fantaisie. Verdi. — La Veuve Joyeuse, valse. Lapret.
15 décembre 1912 — Concert de la musique de l'École militaire au jardin public : Marches des Sultanes, pas redoublé. Allier. — Poète et Paysan, ouverture. Von Suppé. — Pichounette, mazurka. Charles H. — Les Noces de Jeannette, fantaisie. Massé — La Veuve Joyeuse, valse. Lehar.
3 mai 1914 — Concert de la musique de l'École militaire au jardin public : Le Joyeux Bourguignon, pas redoublé. P. Papanaud. — Philinte, petite fantaisie. Mourgue. — Castille, boléro. Acon. — La chanson du fantassin, marche chantée. Péréat. — Pendant le rêve, valse. Rénand.
10 mai 1914 — Concert de la musique de l'École militaire au jardin public : On part, pas redoublé. H. Tellam. — Simplicité, fantaisie. E. Roullet. — La verre en main, polka. Fahrbach. — Une soirée à Trianon, fantaisie. Coquelet. — Sourire d’Avril, valse. Depret.

19 novembre 1922 — Inauguration du monument aux morts au Jardin Public
— M, Henry Paté a présidé aujourd'hui l'inauguration du monument élevé par la ville des Andelys à 680 de ses enfants morts pour le pays. Le commissaire aux sports a profité de la présence autour du monument des élèves de l'école préparatoire militaire des Andelys pour signaler à la jeunesse la tache immense qui l'attend, afin que les morts glorieux soient honorés par des actes, pour que le sacrifice consenti serve à la grandeur et à la prospérité du pays.

La Musique de l'Ecole militaire toujours vaillante
4 mai 1924 — Concert de la musique de l'Ecole militaire, de 17 à 18 heures, place Nicolas Poussin : Sidi Brahim, défilé. Porot. — Marche joyeuse. Allier. — Menuet des mignons. Boisson. — Partons-nous, pas redoublé. Putz. — Papa Larbi, défilé. Péricaud.

Les Andelys - Kiosque du Jardin public et terrain de sport installé le long du Gambon— Entrée du Jardin public, kiosque à musique
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Comment faire du neuf avec du vieux ou Comment les dédaigneux parisiens déboulonnent leurs statues pour les "offrir", grands seigneurs, aux petites villes.
16 septembre 1934 — La statue Nicolas Poussin de Constant Roux commandée par l'Etat en 1907, inaugurée au Carrousel du Louvre en 1911, est transférée au Jardin Public des Andelys
— Dimanche a eu lieu, aux Andelys, dans le cadre charmant du jardin public, l'inauguration de la nouvelle statue de Nicolas Poussln, œuvre de Constant Roux. Nous avons dit que cette statue se trouvait précédemment à Paris, au square du Carrousel ; la ville des Andelys ayant accepté l'offre du ministère de l'Education nationale, s'est empressée d'accueillir cette noble effigie de son illustre enfant.
C'est en présence d'éminentes personnalités et d'un public évalué peut-être à 1.800 personnes que s'est déroulée cette splendide cérémonie.
A 10 h. 30, avait lieu, à l'Hôtel-de-Ville, la réception des autorités qui visitèrent la nouvelle salle du Musée Poussin sise dans l'annexe de la mairie, récemment construite sous la direction de M. Jallat, architecte municipal.
Devant la nouvelle statue. Au jardin public, la nouvelle statue de Nicolas Poussin, par Constant Roux, apparaît dans le cadre magnifique des grands arbres. Un parterre de bégonias, d'œillets et d'ageratum du Mexique, entoure le piédestal. Une foule nombreuse se presse duns le Jardin. En entrant, chacun a pu admirer le beau portique ayant servi aux fetes de Boieldieu et prêté par la Ville de Rouen.
Après une vibrante Marseillaise, jouée par la Musique municipale, sous la direction de M. Aubert, une gerbe fut déposée au nom de la ville, devant la statue de Nicolas Poussin.
Puis M. Labrosse, secrétaire de l'Académie de Rouen, délégué par M. Jean Lafond, donne lecture de l'allocution que devait prononcer M. Paulme actuellement malade.
Puis M. Hugot, maire des Andelys, prend à son tour la parole...


21 octobre 1934 — Grand meeting d'agriculteurs dans le Jardin public des Andelys. 3.000 agriculteurs manifestent aux Andelys
— Cet après-midi, en présence de près de 3.000 agriculteurs, venus de tous les points du département de l'Eure, a eu lieu, au jardin public des Andelys, une importante manifestation agricole pour la défense du blé et la lutte contre la fraude et la spéculation.
Des discours ont été prononcés par MM. Dechaumont, président de l'Union des syndicats et groupements agricoles de l'arrondissement des Andelys, Lauvray, président de la Chambre d'agriculture de l'Eure, Maireau, secrétaire général de l'Union des syndicats, Pointier, président de l'Association des producteurs de blé.
Des vœux ont été ensuite présentés à l'assistance, qui les a adoptés à l'unanimité.
Un cortège se forma ensuite pour se rendre, dans le plus grand calme, à la sous-préfecture. Il fut décidé, d'accord avec M. Philip, sous-préfet, que d'ici quelques jours, une délégation se rendrait à Paris, à la présidence du Conseil, pour présenter à M. Doumergue les vœux et les résolutions qui ont été adoptés.


Sociétés musicales actives aux Andelys en 1909 :
Musique municipale des Sapeurs-Pompiers (harmonie), président A. Michel, direction Dubois, 44 exécutants (dirigée par M. Infray de 1893 à 1899, M. Bourgeois en 1903, M. Dubois à partir de 1905)
Fanfare de l'Ecole militaire préparatoire d'infanterie, 38 exécutants (dirigée par M. Paillot de 1893 à 1897, M. Michon en 1899, M. Loiseau en 1911...) ;
Harmonie des Orgues, président Dumont, direction Constant, 30 exécutants.


LES ANDELYS - Le Jardin Public
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publié par bojojo76 Ven 8 Oct 2010 20:25

(1) Albert Eugène Bizet, notaire et maire aux Andelys, démis de ses fonctions, prend la fuite en novembre 1895, à la suite d'une malversation dont il est accusé.
Le baron Amanieu de Salviac de Viel-Castel, propriétaire de deux titres de rente de 3.000 et 4.000 francs, les avait déposés en l'étude de maître Bizet. Ulrich de Salviac, frère du baron Amanieu de Salviac, ayant usurpé l'identité dudit baron, avait réussi à faire vendre les titres de rente, abusant ainsi le notaire Bizet.
Le fameux Ulrich sera incarcéré immédiatement et croupit derrière les barreaux pendant quatre ans.
Bizet, de son côté, va batailler et être blanchi de cette affaire par décision de la cour de cassation du 29 janvier 1898.

(2) Quelques unes des créations musicales dues à Adolphe Valentin Sellenik (1826-1893), interprétées par celui-ci avec sa musique de la Garde Républicaine et reprises par ses nombreux suiveurs :
Le Bengali — La Bavarde — Sans Peur — Dis-moi quel est ton pays ? — Au bord du Sébaou — Crinoline — Souvenir de Baden-Baden — Le Zizi — Electric — Le Pilote — Frais sourire — Le Troubadour — Marche Indienne — Les Cadets de Russie — Le Farfadet — Marche des drapeaux — Le Tourbillon — Parisiana — Le Colibri — Fives-Lille — Marche tartare — Richard Wallace — Le Réveil — All Right — Le Départ — La Marengote — Le Tirailleur — La Fête des Chasseurs — Chants d'Alsace — Radepont — La Robertsau — La Morangette — La Butte-aux-moulins — Aimons la France — Guillaume III — Cybèle — Le Bon bourgeois — Le Fringant.
Orthographié SELLENIK sur l'état civil de sa naissance du 5 septembre 1826, tout comme sur son acte de décès aux Andelys du 26 septembre 1893, le nom du chef et compositeur a toujours été écrit avec un "C", SELLENICK, sur la plupart des publications de ses oeuvres. Lors de son décès, quasiment tous les journaux ont été unanimes pour situer sa naissance en 1820 au lieu de 1826 ! Pourtant le registre de naissance de Libourne est formel quant à sa date de naissance : 5 (et non 3) septembre 1826 (et non 1820).
Sellenik était veuf de Louis-Agathe Aspe dite Fleurimont (1834-1892) qu'il avait épousée le 4 septembre 1886 à La Villette.
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Re: Kiosques à Musique

LES ARCS-SUR-ARGENS - Le Kiosque Offenbach
(VAR)
Une fois n'est pas coutume, commençons par le présent pour expliquer quelques erreurs du passé. Ce 15 juin 2010, le Réal, ruisseau torrentueux qui traverse Les Arcs depuis des millénaires, mais que quelques édiles épaulés d'ingénieurs ont, dans les années 1880, soigneusement recouvert afin d'urbaniser au maximum le bourg, refait surface, emportant tout ou presque sur son passage, provoquant des dégâts considérables. Nous nous garderons bien d'analyser les raisons de ce cataclysme ou d'y trouver les solutions, laissant aux spécialistes, le soin de remédier à ces désordres.
Comme le cadastre nous le décrit en 1835, le Réal passe par deux ponts — le Pont de l'Hospice et le Pont Neuf — longeant la Grande Route de la Bourgade (route Nationale 555, futur boulevard Gambetta). De 1850 à 1858, la municipalité fait procéder à la couverture du Réal, à proximité du Pont Neuf. Puis de 1877 à 1884, le Réal est complètement canalisé dans un tunnel, depuis le Pont de l'Hospice jusqu'à l'extrémité de la Place de la Motte où se situe l'Hôtel de Ville des Arcs.
La vaste place ainsi créée au dessus du Réal, est plantée d'arbres et devient une promenade très fréquentée des arcois, utilisée pour les marchés, les fêtes et concerts, les foires et manifestations, festivals musicaux et concours de boules...
La façade de l'Hôtel de ville est agrandie et prolongée d'une aile pendant cette même période.

Plan partiel des Arcs-sur-Argens en 1835
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Plan partiel des Arcs-sur-Argens en 1949
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La principale festivité des Arcs-sur-Argens, appelée la Fête Locale de la Saint-Jean, préparée chaque année plusieurs mois à l'avance et pour laquelle les arcois se mobilisent en nombre, se déroule pendant quatre à cinq jours, sur la dernière semaine du mois d'août, et ce, depuis « la nuit des temps ». La Place de l'Hôtel de ville, décorée pour cette occasion, tout comme les autres places arcoises — place du marché aux bestiaux, place de l'Hospice etc. — est envahie par une foule dense venue assister aux diverses attractions immanquablement organisées lors de ces jours de foires. Ces jours de fêtes sont systématiquement ponctués par des concerts, danses et chants.
La Musique municipale l'Indépendante, dont les premiers pas redoublés datent de 1865, orchestrés par Jules Tistet, est l'organisatrice de ces concerts.
Plusieurs chefs vont se succéder à la tête de l'Indépendante, notamment M. Palanque en 1868 ; M. Jondry (ancien sous chef de la Musique des Equipages de la Flotte à Toulon) en 1882 ; M. Falongue qui, en 1891, réorganise l'Indépendante. La phalange finit par trouver une certaine stabilité, pendant quelques années, avec Richard Villanova entre 1896 et 1906.

Les Arcs-sur-Argens - Place de l'Hôtel de Ville et boulevard Gambetta — L'Hôtel de Ville
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Toutes les festivités sont évidemment interrompues pendant le conflit 1914-1918 et les années qui suivent. Reformée, l'Indépendante est dirigée, dès avant 1925, par son nouveau chef, Emile Gastinel.
Le maire des Arcs, qui vient de faire agrandir l'Hôtel de Ville réceptionné en juillet 1928, se plaint d'une certaine désaffection des arcois pour l'organisation des fêtes patronales de la Saint-Jean ; aussi, devant cette indifférence, un comité est il créé pour relancer ces réjouissances.

Le 23 novembre 1930, fête de la Sainte-Cécile, Emile Gastinel et son Indépendante décident de fêter dignement le cinquantenaire de la disparition — 5 octobre 1880 — du célèbre compositeur d'opérettes, Jacques Offenbach, en organisant, aux Arcs, un concert consacré exclusivement aux oeuvres du maestro. Cette dévotion des arcois envers Offenbach remonte à 1874, date à laquelle, celui-ci a offert une bannière à la musique l'Indépendante des Arcs pour réparer une injustice qu'il considérait comme flagrante : lors du concours musical de Cannes de juin 1873, dont le jury était présidé par le maestro, ce dernier avait estimé que le second prix d'exécution attribué à l'Indépendante était injustifié.
Dans les jours qui suivent ce concert mémorable du 23 novembre 1930, Emile Gastinel, chef de l'Indépendante, Joseph Mélan, son président (également maire adjoint des Arcs), et une vingtaine d'inconditionnels d'Offenbach fondent un Comité qui se propose de faire édifier sur
notre belle place de l'Hôtel-de-Ville, un Kiosque à musique, baptisé dès à présent « Kiosque Offenbach ».
Réuni le 7 décembre 1930 à 16 heures, le Conseil municipal dirigé par Paul Simon, maire de 1929 à 1941, donne un avis favorable au Comité Offenbach pour le projet d'érection du Kiosque sur la place de l'Hôtel-de-Ville en précisant que ledit comité peut compter sur l'appui moral du conseil, un éventuel appui financier pouvant être toutefois accordé, dans la mesure où ses disponibilités le permettront.
Dès cette délibération, le Comité lance une vaste campagne de souscription publique auprès des arcois, afin de réunir les fonds nécessaires à cette construction.
Le conseil municipal, en sa séance du 8 mars 1931, entérine officiellement la décision de construire le Kiosque, adopte les plans et devis (quarante et un mille francs) de l'architecte Félix Barla père (1), pour le réaliser et s'engage à régler les sommes nécessaires afin de compléter les souscriptions encaissées auprès du public.
Afin de mobiliser massivement les arcois, le Comité Offenbach a décidé de publier nominativement dans les journaux locaux, le nom des donateurs et les montants souscrits, aussi les souscriptions vont-elles bon train ! En août 1931, la 9e liste publiée le 21 juillet 1931 indique le total atteint de 23.151 francs 25, le plus gros donateur étant la Coopérative vinicole « L'Arcoise » qui participe pour 3.200 francs.

Les Arcs-sur-Argens - Listes des souscriptions publiques pour la construction du Kiosque Offenbach en 1930-1931
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Alors que l'inauguration du kiosque Offenbach était programmée pour avoir lieu lors de Fête locale de la Saint-Jean du mois d'août 1931, le Comité chargé de sa construction prévient, le 26 juillet 1931, ses six cents souscripteurs impatients de voir enfin leur monument en place, que celle-ci est reportée à une date ultérieure. Les mélomanes auront en fait encore un an à patienter.

Cette inauguration se déroule le 26 juin 1932. Un festival Offenbach est organisé à cette occasion, auquel participe l'Harmonie Lorguaise, la Philharmonique de Vidauban, l'Union Musicale de Draguignan et l'Indépendante des Arcs.
De forme octogonale, ce Kiosque est édifié sur un soubassement en pierre, entouré d'un jardinet protégé par un grillage ; un large panneau sur lequel est inscrit « KIOSQUE OFFENBACH » est installé au dessus des huit marches de l'escalier dont l'entrée est close par un petit portillon ; son garde corps est en fer forgé, ses colonnes de fonte portent sa toiture en zinc surmontée d'une lyre.

Les Arcs sur Argens - Le Kiosque Offenbach — La Place et la Mairie
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En 1949, la place de l'Hôtel de Ville devient la place du général de Gaulle.
Comme nous l'avons indiqué en préambule, lors de la catastrophe du 15 juin 2010, le Réal, sortant de son lit, dévale de toutes parts aux Arcs, entraînant tout sur son passage. La conduite du tunnel, où les ingénieurs avaient camouflé le torrent en 1880, se situant sous la place de l'Hôtel-de-Ville, est éventrée juste au pied du Kiosque à musique, et c'est quasiment miraculeux que celui-ci n'ait pas été emporté dans le déluge.
Une bonne partie des archives municipales qui étaient stockées dans les locaux de la mairie ont été détruits lors de ces inondations. Dix ans après, en 2020, tout semble avoir été remis en ordre.
Kiosque toujours en place.

voir ici Place de l'Hôtel de Ville des Arcs-sur-Argens et son Kiosque à musique, aujourd'hui. (1/6) (2/6) (3/6) (4/6) (5/6) (6/6)
Eclatement du tunnel du Réal sous le Kiosque à musique des Arcs, le 15 juin 1910. (1/2) (2/2)
Hôtel de ville des Arcs-sur-Argens, aujourd'hui.

Les Arcs-sur-Argens - Le Kiosque Offenbach (1954).jpg
Les Arcs-sur-Argens - Le Kiosque Offenbach (1954).jpg (209.14 Kio) Vu 11628 fois
publié par Jean-Marc

29 au 31 août 1882 — La Fête de la Saint-Jean aux Arcs. Jondry, réorganise l'Indépendante
— Les Arcs. La Fête de la Saint-Jean qui a lieu les 29, 30 et 31 courant, sera célébrée cette année avec un éclat inaccoutumé. La foire, avec places gratuites durera deux jours, les 29 et 30.
Le programme très varié comprend une foule de divertissements, tels que concours de romances avec partitions, prix 40 frs ; concours de chansonnettes, prix 15 frs. ; concours de boules blanches, prix 80 frs. ; grand assaut de boxe, course des enfants, des femmes, etc.
Mais la great attraction de la fête sera le grand concours d'orphéons que la commission des fêtes a organisé pour le 3l, à 4 heures du soir, et auquel doivent prendre part les Sociétés chorales Piffard et Saint-Jean-du-Var, de Toulon, de Flayosc, de Saint-Raphaël, et France de Fréjus.
La musique de la ville, sous l’intelligente direction de M. Jondry, ancien sous-chef de musique aux Equipages de la Flotte, prêtera son concours gracieux pendant la durée de la fête.
Un bal public sera offert aux étrangers par les jeunes gens de la localité. Les amateurs de la danse pourront se livrer à tous leurs ébats chorégraphiques, aux accents d'un orchestre composé des premiers sujets de la musique municipale de Cannes et dans une salle verte luxueusement décorée et splendidement illuminée par les soins de M. Bérenguier, organisateur des fêtes du Muy.
Un brillant feu d'artifice clôturera cette fête dont les étrangers et les habitants garderont le meilleur souvenir.
Des billets d’aller et retour ont été demandés à la compagnie P.L.M. pour les 4 jours de fête.

4 septembre 1882 — Compte rendu de la fête locale
— Les Fêtes de la Saint-Jean viennent de se terminer.
La plus grande animation n’a cessé de régner pendant ces journées de plaisir.
Nous devons tout particulièrement mentionner le concours d’orphéons dont l'ouverture a été faite par l'excellente musique de la ville, sous la direction de M. Jondry.
Les Orphéons le Progrès de Flayosc, la France de Fréjus se sont particulièrement fait remarquer ; mais la palme a été décernée à l’orphéon Saint-Jean-du-Var de Toulon, qui a exécuté de la plus brillante façon les deux morceaux du concours.
Le bal organisé par M. Bérenguier, du Muy, présentait un coup d’œil des plus attrayants.
La fête s’est terminée par la distribution des récompenses et par un magnifique feu d'artifice.
Pendant ces jours de fête, la foire n'a pas cessé d’être visitée par de nombreux étrangers.


13 et 14 juillet 1891 — La Fête Nationale aux Arcs. Falongue, nouveau chef de talent de l'Indépendante
— Les Arcs. Le 13, à 10 heures du soir, une retraite aux flambeaux très gaie et très animée à laquelle assistaient les autorités, a parcouru nos principales rues et nos boulevards. avec l'accent d'une marche entraînante exécutée par la musique l'Indépendante. Un feu de joie a clôturé cette charmante soirée.
Le 14, décorations et pavoisement des édifices publics. A 10 heures, une fête enfantine, présidée par le maire, a eu lieu à l'école maternelle où des jouets à profusion ont été distribués à nos jeunes bébés.
A 5 heures du soir, la musique réorganisée tout récemment et dont les progrès sont très sensibles, grâce au dévouement du nouveau chef, le citoyen Falongue, a exécuté un programme bien composé, avec un talent qui a soulevé les applaudissements d'un auditoire très nombreux.
Dans la soirée, grand bal populaire dans une salle verte, illuminée à giorno, où les disciples de Terpsichore ont sauté jusqu'à 2 heures du matin, aux accents d'un orchestre trié sur le volet.
Nous nous faisons un devoir de rendre hommage à la décoration et aux illuminations de notre caserne de gendarmerie.


31 mai 1896 — Concert de l'Indépendante sur la place de l'Hôtel de Ville avec son nouveau chef Richard Villanova
— Les Arcs. Programme du concert de dimanche 31 mai, à 5 heures du soir : Mançanarez, allegro. R. Villanova. — Genève, ouverture. Gurtner. — Graziella, schottisch. Van Bugh. —La Norma, fantaisie. Clodomir. — Les bords du lac, mazurka. X.

14 juillet 1902 — Concert de la Fête nationale
— Les Arcs. Programme du 14 juillet, de 5 à 6 heures : Bordeaux, pas redoublé, Lautier. — Ouverture de concert. Giraud. — L'Ile d'Amour, fantaisie. Petit. — Sérénade Tunisienne, fantaisie. Faubert. — Rose Mousseuse, schottisch. Sips.

28 août au 1et septembre 1902 — « Lei Tambourinaïres doou Var », clou de la Fête locale.
— Programme de fête locale célébrée les 28, 29, 30, 31 août et 1er septembre :
28 août, à 9 heures du soir, retraite aux flambeaux.
29 août, grande foire annuelle avec emplacements gratuits ; grand concert donné par l'Indépendante, sous l'habile direction de M. Richard Villanova.
30 août, grand concours de boules ferrées : 1er prix 10 frs et la moitié des mises ; 2e prix, l'autre moitié des mises ; l'enjeu est fixé à 10 francs par partie. Les parties se feront de trois en trois joueurs.
A 10 heures, concours de chansonnettes, prix 10 francs.
A 2 heures du soir, réception du groupe « Lei Tambourinaïres doou Var », sous l'habile direction de M. Clinchard des Arcs et grande farandole provençale.
31 août, concours de boules ferrées de deux en deux joueurs : 1er prix 40 frs et la moitié des mises ; 2e prix, l'autre moitié des mises qui est fixée à 3 francs par joueur.
A 11 heures, concours de chants patriotiques, prix 10 francs ; à 2 heures, concours de romances, prix 20 francs.
A 9 heures du soir, brillant feu d'artifice.
1er septembre, concours de boules à la mêlée, prix 20 francs et les enjeux.
Pendant toute la durée des fêtes, jeux divers, batailles de confetti unicolores et bal à grand orchestre avec éclairage électrique.

29 juin 1923 — Le Tambourin, instrument emblématique des Arcs-sur-Argens
— On a fêté aux Arcs-sur-Argens le tambourin, ce vieil instrument provençal qui est de toutes les fêtes félibréennes. Un député du pays avait été délégué par M. Léon Bérard, qui est de l'autre Midi, pour présider la fête, et le capoulié des tambourinaires, âgé de 82 ans, fut nommé officier d‘académie ! Tout vient à point à qui sait attendre.

28 août au 1er septembre 1925 — Fête locale de la Saint-Jean du 28 août au 1er septembre 1925
— Les Arcs. Fête locale la Saint-Jean célébrée les 28, 29, 30, 31 août et 1er septembre.
Vendredi 28, retraite aux flambeaux par l'Indépendante arcoise et le comité des fêtes, farandole provençale.
Samedi 29, grande foire annuelle. A 15 heures, concours de romances, café Roux et Ciberty. A 17 heures, ouverture du bal par l'orchestre Printania, direction Emile Gastinel, chef de l'Indépendante.
Dimanche 30, à 9 heures, grand concours de boules ferrées ; à 10 heures 30, Modern Cinéma, concert-apéritif ; à 14 heures 30, concours de chansonnettes ; à 18 heures, grand bal ; à 23 heures, concours de valses : prix, un flacon de parfumerie à la cavalière et articles de fumeur pour le cavalier.
Lundi 31, à 9 heures, continuation du grand concours de boules ; à 10 heures, courses pédestres ; à 11 heures, concert-apéritif, terrasse du cinéma ; à 14 heures, course régionale de bicyclettes ; à 17 heures, jeux divers pour les enfants ; à 18 heures, bal ; à 23 heures, concours de foxtrot.
Mardi 1er septembre, concours de boules de deux en deux joueurs ; à 11 heures, concert-apéritif ; à 14 heures concours de déclamation ; à 16 heures course cycliste pédestre ; à 18 heures, bal ; à 23 heures, concours de scottisch pour les enfants au-dessus de dix ans.
Mercredi 2, concours de boules à la mêlée ; à 14 heures, concours de belote à la brasserie Modern'.


Les Arcs-sur-Argens - Place de la mairie — Kiosque Offenbach place de l'Hôtel de Ville
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23 août 1930 — Concert de l'Indépendante devant la terrasse du cinéma Modern'
— Comme nous l'avions annoncé, notre musique, l'Indépendante, donnera ce soir samedi, sur la terrasse du cinéma, un concert dont voici le programme : Le Redoutable, allegro. — Fête provençale, ouverture. Popy. — Menuet de l'Arlésienne. Bizet. — Sérénade de Schubert. — La Tourterelle, polka pour petite flûte.

31 août 1930 — Concert de l'Indépendante sur la place de l'Hôtel de Ville
— Musique l'Indépendante. Voici le programme du concert qui sera exécuté sur la place de l'Hôtel de Ville, le dimanche 31 août 1930, à l'occasion de la Fête locale : Salut à la Belgique. Maquet. — Ouverture de Poète et paysan. Suppé. — Les Cloches de Corneville, fantaisie. Planquette. — Ballet de Coppélia. Léo Delibes. — La Chaste Suzanne, fantaisie. Jean Gilbert. — Retour à la vie, grande valse. Chabas.

11 novembre 1930 — La passion des arcois pour les Concours de boules n'a d'égal que son goût pour la musique
— Fête nationale du 11 novembre. A 9 heures, concours de boules à la mêlée : 1er prix 100 francs et la moitié des mises ; 2e prix, 30 francs et l'autre moitié des mises, fixées à 2 francs par joueur.
A 10 heures, défilé en ville par la musique l'Indépendante, salut au monument aux morts de la guerre.
A 11 heures, grand concert par la musique l'Indépendante sur la place de l'Hôtel de Ville.
A 12 heures, grand banquet. A 17 heures et à 21 heures, grand bal public et gratuit au Casino Dodard.


23 novembre 1930 — La Fête de la Saint-Cécile est organisée par l'Indépendante arcoise pour célébrer le cinquantenaire d'Offenbach
— Les Arcs. Fête de la Sainte-Cécile. A l'occasion de la fête des musiciens qui aura lieu le dimanche 23 novembre, notre musique se prépare à fêter cette année le cinquantenaire d'Offenbach. Il y a eu 50 ans, le 5 octobre dernier, que le célèbre musicien d'opérettes est mort à Paris. Dans toute la France, dans tous les milieux artistiques l'on prépare la reprise de ses oeuvres.
A cet effet, notre musique a, dans sa dernière réunion, décidé d'élaborer, pour le 23 novembre, un concert composé exclusivement de morceaux de l'illustre compositeur. Dans un même souvenir et pour honorer également la mémoire de son ancien chef Villanova, le programme comportera un morceau de sa composition. Un grand banquet aura lieu ensuite. Nous adressons un pressant appel à tous les membres honoraires désireux de participer au banquet, de bien vouloir se faire inscrire avant le 20 courant, et nous sommes certains que tous ceux qui s'intéressent à la prospérité de la musique de notre « Indépendante » seront groupés ce jour-là autour de la bannière d'Offenbach.
Programme : à 9 heures, défilé de l'Indépendante en ville. Sitôt après, un brillant concert aura lieu sur la place de l'Hôtel de Ville, comprenant deux morceaux du maître Offenbach : « La Périchole » et « La Fille du Tambour major », ainsi que « La Marche des Velocmans », de notre regretté cher Richard Villanova.
Après le concert, apéritif d'honneur puis le banquet.


7 décembre 1930 — Origine de la décision de construire un Kiosque à musique aux Arcs et de le baptiser « Kiosque Offenbach ». Création d'un Comité idoine.
— Reconnaissance et souvenir. Notre bonne ville des Arcs et particulièrement les amateurs de la musique, n'ont certainement pas oublié le nom de ce grand musicien que fut Jacques Offenbach. Ce maître de l'opérette fit don en 1874 à notre société musicale, accompagné d'un premier prix d'exécution, de cette superbe bannière arborée fièrement en tête de notre phalange, avec son auréole de médailles et son sautoir de lettres d'or.
Afin de perpétuer le nom de ce grand Maître, la société musicale l'Indépendante, s'inspirant d'une généreuse pensée et avec l'approbation d'une grande partie de la population des Arcs, a eu l'idée de faire ériger, sur notre belle place de l'Hôtel-de-Ville, un Kiosque à musique qui portera le nom de Jacques Offenbach. Les amateurs de cette saine distraction qu'est la musique pourront donc dans un avenir rapproché, écouter non seulement les charmants concerts donnés par notre musique locale, mais encore ceux des sociétés voisines ou de passage, attirées par la perspective d'un programme exécuté sur un kiosque. Quant aux musiciens, encouragés par le zèle et le dévouement inlassable de leurs membres honoraires et l'émulation toujours croissante des jeunes élèves, verront dans cette réalisation la juste récompense de leurs efforts.
Un comité s'est donc formé dans ce but. Il est ainsi constitué ainsi :
Comité d'honneur, Paul Simon, maire des Arcs ; Emile Gastinel, directeur de l'Indépendante ; Alfred Boyer, ancien chef de l'Indépendante ; Victor Roux, vétéran de 1878. — Comité : président, Joseph Mélan, président de l'Indépendante ; secrétaire, Camille Pascal ; secrétaire adjoint, Jean Manderon ; trésorier, Emile Alexandre ; membres : Acadus Boyer, Edouard Gastinel, Stanislas Perraimond, Félicien Reynier, Marius Perraimond, Albert Perraimond, Edouard Meissonnier, Victor Maria, Paul Valentin, Eugène Gaëtan, Louis Grégoire, Lucien Guiol, Marius Mège, Eugène Clerc, Louis Porre, Louis Jauffret, Gustave Piston, Albet Gouarty, Gabriel Berton.

(journal le Petit Var 7 décembre 1930)

25 décembre 1930 — Les souscriptions pour le Kiosque Offenbach affluent. Un bal est organisé à cet effet
— Comité « Offenbach ». Le Comité enregistre avec plaisir que la souscription pour l'érection du Kiosque Offenbach rencontre, auprès de la population arcoise, le meilleur accueil.
Dans sa dernière réunion, le Comité a envisagé également l'organisation de soirées dansantes et cinématographiques. A cet effet, un bal composé d'un orchestre de quinze musiciens aura lieu au Casino Dodard le jour de la Noël.
En procurant des distractions à notre jeunesse, nous sommes certains qu'elle contribuera à cette oeuvre de reconnaissance et d'embellissement de notre ville.


10 mars 1931 — Afin de compléter le financement du Kiosque l'Indépendante multiplie les soirées et concerts
— Les Arcs. Soirée artistique. La société musicale l'Indépendante organise pour le 10 mars, une soirée de gala à la mémoire d'Offenbach et au profit du Kiosque.
Au programme figure en 1ere partie l'excellente troupe Thégy très connue dans la région.
En 2eme partie, nous aurons le plaisir d'entendre notre concitoyen et ami Francis Moulin, hautbois solo, dans la grande fantaisie de Don Pasquale de Donizetti, avec accompagnement de piano par le jeune Gustave Moulin fils, élève au Conservatoire de Nice, et dans une fantaisie, Impromptu en ut dièze de Chopin, ainsi que la Berceuse de Jocelyn, de B. Godard, pour cor anglais par les Moulin père et fils.
La soirée agrémentée de quelques morceaux de l'Indépendante se terminera par une comédie gaie jouée par tous les artistes de la troupe Thégy.


14 juillet 1931 — Concert de l'Indépendante pour la fête nationale
— A l'occasion de la Fête Nationale, notre musique « l'Indépendante » donnera, mardi à 17 heures, un brillant concert dont voici le programme :
Ouverture du voyage en Chine. Bazin. — Salut à la Belgique. Maquet. — Le Comte de Luxembourg, fantaisie. Frantz Lehar. — Retour à la vie, grande valse. Chabas. — Le Parisien, allegro.
Ainsi que nous l'avons annoncé, notre musique se rendra le 9 août à Castellane où, à l'occasion de la fête locale, elle donnera un concert sur la place de la Convention à 18 heures.


28 août au 1er septembre 1931 — La dernière fête de la Saint-Jean sans kiosque à musique
— Voici le programme de notre fête locale :
Vendredi 28 août à 21 heures, retraite aux flambeaux avec le concours de l'Indépendante. Ouverture du bal à grand orchestre.
Samedi 29 août : grande foire annuelle. A 18 heures, ouverture du bal par l'orchestre Printania, direction Emile Gastinel. A 18 heures 30, concours de polka. A 21 heures, reprise du bal. A 23 heures, concours de fox-trot.
Dimanche 30 août : Grand concours de boules ferrées et non plombées. A 9 heures 30, Café Cavallera, course locale de bicyclettes. A 11 heures, devant le Modern'Cinéma, apéritif-concert donné par l'orchestre Printania. A 15 heures, place de l'Hôtel-de-Ville, grand assaut d'escrime au fleuret. A 16 heures 30, place de l'Hôtel de Ville, grand concert donné par l'Indépendante arcoise, direction Emile Gastinel. A 18 heures et à 21 heures, reprise du grand bal. A 23 heures, concours de valse.
Lundi 31 août, continuation du grand concours de boules ferrées. A 11 heures, devant le Modern'Cinéma, apéritif-concert donné par l'orchestre Printania. A 14 heures 30, café Au Sans Pareil, départ de la grande course cycliste de la Ville des Arcs. A 18 heures et à 21 heures, reprise du grand bal. A 23 heures, concours de tango.
Mardi 1er septembre, à 8 heures 30, concours de boules ferrées à la mêlée. Prix spécial à l'équipe qui la première « embrassera Fanny ». A 10 heures, au café Roux, concours de belote. A 14 heures, jeux divers pour les enfants, courses, bigue, marmite, etc. A 18 heures et à 21 heures, reprise du grand bal. A 23 heures, concours de scottisch.


26 juin 1932 — Inauguration du Kiosque à musique dit Kiosque Offenbach
— 22 juin 1932. Programme de l'Inauguration du Kiosque Offenbach
Les Arcs. Manifestation musicale. Voici le programme de la grande manifestation musicale qui aura lieu dimanche 26 juin, en l’honneur et à l'occasion de l'inauguration du Kiosque Offenbach.
A 14 heures, réception par le Conseil municipal et le Comité, des musiques l'Harmonie Lorguaise, la Philharmonique de Vidauban et l'Union Musicale de Draguignan.
Défilé d'ensemble. Dépôt d'une gerbe au Monument aux morts.
A 15 heures, inauguration officielle et remise du kiosque Offenbach à la ville des Arcs.
A 15 heures 30, grand concert : 1. L'Indépendante des Arcs, direction Gastinel : La Périchole, fantaisie. Offenbach. — 2. Harmonie Lorguaise, direction Lamoureux : Messidor, ouverture. F. Andrieu. — 3. Harmonie Lorguaise : La Fille du Tambour Major. Offenbach. — 4. Philharmonique de Vidauban, direction Gizard : Euterpe, fantaisie. P.M. Labole. — 5. Philharmonique de Vidauban : Barbe-Bleue, fantaisie. Offenbach. — 6. Union Musicale de Draguignan, direction Mondet : La Grande duchesse de Gerolstein. Offenbach. — 7. Union Musicale de Draguignan : Les Contes d'Hoffman, sélection. Offenbach.
Morceau d'ensemble (200 exécutants) : Joyeuse Provence, de M. Job, chef de l'Harmonie hyéroise (Marche de la Fédération).
A 21 heures 30, grand concert de gala : — L'Indépendante des Arcs : Marche tricolore. F. Popy. ; Idylle bretonne. J. Pillevestre, air varié pour deux hautbois, solistes : Francis Moulin et Gustave Moulin. — Harmonie Lorguaise : Les Danaïdes, ouveture. J. Christophe. ; L'Aurore d'un beau jour, fantaisie. J. Martin. — Philharmonique de Vidauban : Gyptis, ouverture. F. July. ; Fleur de Rosée. Blancheteau, air varié pour saxophone alto, soliste : M. Berthier. — Union Musicale de Draguignan : Le Roi d'Ys, ouverture. Lalo. ; L'Adige pastorale. Brustet. MM. Bus, hautbois, Pavard, trombone.
Le soir, un grand banquet aura lieu dans l'Ecole de filles.
Bal par l'Indépendante. Grande fête de nuit. Illuminations.


Les Arcs-sur-Argens - Kiosque Offenbach, place Charles de Gaulle
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28 juin 1932 — Compte rendu de l'Inauguration du Kiosque Offenbach du 26 juin 1932
— La manifestation musicale a été organisée par la société musicale l'Indépendante des Arcs en l'honneur et à l'occasion de l'inauguration du Kiosque Offenbach et placée sous la présidence d'honneur e M. Paul Simon, maire des Arcs. Ce magnifique kiosque a été élevé par souscription publique et avec l'appui financier du conseil municipal.
A 14 heures, devant la mairie, Paul Simon, entouré de son conseil municipal, reçoit les musiques de Draguignan, Lorgues, Vidauban et Les Arcs. Un défilé a lieu, puis le cortège se rend devant le Monument aux morts où on dépose plusieurs gerbes de fleurs. Au retour sur la Place de l'Hôtel de Ville, M. Mélan, président de l'Indépendante des Arcs, remet à la ville le Kiosque Offenbach. Dans son discours, il rappelle le don fait à l'Indépendante des Arcs par Jacques Offenbach en 1874 à Cannes, lors d'un festival musical. Le maître, membre du jury, reconnaissant qu'une injustice vient d'être faite à la société musicale des Arcs, lors de l'attribution des prix, remet personnellement une bannière à l'Indépendante des Arcs.
M. Simon, dans une charmante allocution, remercie et promet de continuer son appui au développement de l'art musical. Un concert est donné par les musiques présentes qui jouent des morceaux choisis de Jacques Offenbach et se font chaleureusement applaudir.
A 18 heures 30, exécution d'un morceau d'ensemble, « Joyeuse Provence », de Job, qui a été bissé. A 20 heures, au banquet, des discours furent prononcés par M. Mélan, M. Reybaud, président de l'Union fédérale du Var et M. Chambeiron, trésorier.
A 22 heures, eut lieu le grand concert d'ensemble où les quatre musiques se sont fait à nouveau entendre. Un bal termina cette série de réjouissances.


14 juillet 1932 — Concert sur le Kiosque Offenbach lors de la La Fête Nationale
— Fête Nationale. Voici le programme de cette fête.
Mercredi 13, à 21 heures, retraite aux flambeaux par la musique l'Indépendante, tambours et clairons, avec le concours du Conseil municipal ; immédiatement après, bal à grand orchestre.
Jeudi 14 juillet, à 9 heures, concours de boules à la mêlée, de 3 en 3 joueurs : 1er prix 80 frs. et la moitié des mises ; 2e prix, 20 frs, et l'autre moitié des mises fixée à 2 francs par joueur. A 10 heures, concours de boules pour les enfants fréquentant l'école, de 3 en 3 joueurs à la mêlée : 1er prix, un livret de la Caisse d'Epargne de 20 frs., pour chaque gagnant.
A 17 heures, concert par l'Indépendante sur le Kiosque Offenbach. Programme :
1. En liesse. Turine. — 2. Ouverture de Poète et Paysan. Von Suppé. — 3. Suite de ballet. Popy. — 4. Voluptueusement, valse intermezzo. Watelle. — 5. Joyeuse Provence, marche. Job.
A 18 heures et 21 heures, bal à grand orchestre.


27 août au 1er septembre 1932 — La Fête locale de la Saint-Jean. Concerts sur le Kiosque
— Les Arcs. Fête locale. Elle sera célébrée avec éclat du 27 août au 1er septembre 1932.
Samedi 27 août, à 21 heures trente, retraite aux flambeaux ; grand bal avec le concours de l'Indépendante Arcoise, direction Gastinel.
Dimanche 28 août, à 9 heures, concours de boules de 3 en 3 joueurs, 250 francs de prix. A 11 heures, apéritif-concert donné par l'Orchestre Printania, terrasse du Cinéma. A 14 heures, course internationale de bicyclettes, 350 francs de prix.
A 16 heures 30, sur le Kiosque Offenbach, concert instrumental et vocal, avec le concours de l'Indépendante Arcoise et de M. José Jansen, 1er ténor d'Opéra et deux chanteurs de tout premier plan.
A 18 heures 30, bal avec l'Orchestre Printania. A 21 heures 30, reprise du bal. A 23 heures concours de valses avec deux superbes prix.
Lundi 29 août, foire annuelle. A 9 heures, continuation du concours de boules à la mêlée. A 18 heures, bal avec l'Orchestre Printania. A 21 heures, reprise de bal. A 23 heures, concours de fox-trott.
Mardi 30 août, à 10 heures, concours international de boules ferrées et non plombées, 1500 francs de prix. A 11 heures, terrasse du cinéma, apéritif-concert.
A 16 heures 15, réception de la Musique de Draguignan. A 16 heures 30, sur le Kiosque Offenbach, concert instrumental et vocal, avec le concours de l'Union musicale de Draguignan, direction Mondel, de M. Béroard de l'Opéra et de Mme Baldassari, 1er prix de chant du Conservatoire. A 18 heures 30 et à 21 heures, reprise du bal. A 23 heures, concours de mazurka.
Mercredi 31, à 8 heures 30, continuation du concours de boules. A 16 heures, course locale de bicyclettes. A 18 heures et à 21 heures, reprise du bal.
Jeudi 1er septembre, à 8 heures 30, continuation du concours de boules. A 9 heures concours régional de pétanque. A 16 heures, place de l'Hôtel de Ville, jeux divers pour les enfants et tirage de la tombola. A 18 heures et à 21 heures, reprise du bal.


26 août 1934 — L'Harmonie et de l'Orphéon de Pierrefeu en concert au Kiosque Offenbach
— Les Arcs. Fête locale. Voici le programme d'aujourd'hui :
A 8 heures 30, grand prix cycliste international de vitesse.
A 15 heures, réception de la musique de Pierrefeu. A 16 heures, grand concert sur le Kiosque Offenbach avec le concours de l'Harmonie et de l'Orphéon de Pierrefeu (75 exécutants)
A 18 heures 30, ouverture du bal. A 21 heures 30, reprise du bal. A 23 heures 30, concours de valse.


14 juillet 1935 — L'Indépendante en concert sur le Kiosque
— Les Arcs. Fête nationale. Samedi, à 21 heures trente, retraite aux flambeaux ; à 22 heures 30, bal.
Dimanche, à 9 heures, concours de boules à la mêlée.
A 17 heures, concert sur le Kiosque Offenbach par la musique l'Indépendante.
A 19 heures et à 21 heures 30, reprise du bal.


24 août 1935 —L'Indépendante au Kiosque Offenbach
— Les Arcs. Fête locale. Voici le programme de la journée :
A 8 heures 30, Grand prix cycliste. A 11 heures, apéritif-concert sur la terrasse du Modern'Cinéma.
A 16 heures, sur le kiosque Offenbach, concert vocal et instrumental, avec le concours de l'Indépendante des Arcs et divers artistes du Casino de Nice. A 23 heures 30, concours de fox-trot.


Les Arcs-sur-Argens - Vue aérienne du Kiosque Offenbach et de l'Hôtel de Ville
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La Musique municipale L'Indépendante est la seule formation musicale active aux Arcs en 1909.

L'Indépendante sur le Kiosque des Arcs, fête de la musique 2017 (1/6) (2/6) (3/6) (4/6) (5/6) (6/6)

(1) L'architecte Félix Barla père, associé à son fils Barthélémy et à l'architecte Sarre, est chargé par la municipalité, le 29 décembre 1930, de la construction du Groupe Scolaire des Arcs moyennant la somme de 3.670.000 francs. Il sera édifié sur une partie du terrain Rebuffet, situé dans le quartier de la Bourgade, lequel terrain sert de champ de foire deux fois par an les 20 janvier et 29 août. Ce groupe scolaire, baptisé Jean-Jaurès, est inauguré le 28 juillet 1936.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LES FUMADES-LES-BAINS (Allègre-les Fumades) - L'Esplanade et le Kiosque à Musique
(GARD)
Les sources, potentiellement hydrominérales, du hameau des Fumades dépendant de la commune d'Allègre, font l'objet de toutes les convoitises à partir des années 1850. C'est ainsi que plusieurs baraquements, établissements thermaux de fortune, vont s'installer à proximité de la rivière de la Lauzène.

Dès 1736, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste, avait remarqué que la
font pudento (fontaine puante) près d'Auzon, aux Fumades, possédait des propriétés provoquant la guérison des maladies cutanées des troupeaux, notamment la gale. Fort de ces constatations, le docteur L. Roch commence, le 2 août 1851, ses analyses sur le terrain, chaleureusement encouragé par Gustave Delbosc d'Auzon (1806-1889), maire d'Allègre pendant plus de trente ans et propriétaire de terrains où se situent les sources. Au vu du rapport du docteur Roch, une commission est nommée concluant que ces sources présentent des qualités pouvant être bénéfique à l'homme. L'exploitation des sources bitumino-sulfureuses des Fumades est alors autorisée le 2 septembre 1854.
Delbosc qui avait acquis ses terrains de la succession Louis Robert en 1852, mais n'ayant pas vocation à exploiter des thermes, réalise son bénéfice en revendant le tout, dès 1854, au banquier Auguste Tastevin ; celui-ci est installé à Alais (Alès) depuis le 14 février 1845, en tant que gérant du Comptoir d'escompte et de recouvrements, associé avec MM. Louvrier, Bossy et consorts.

Auguste Tastevin, également propriétaire d'un établissement de bains sur la rue Fabrerie à Alais, poursuit ses emplettes aux Fumades et acquiert divers terrains contigus auprès des sieurs Jean-Pierre Ponge, Privat Nogaret, François Guiraud et Jean Pierre Boisson. La propriété du banquier aux Fumades s'étend maintenant sur trois hectares seize ares (cadastre d'Allègre section C, n° 92 à 95, n° 100 et 102 ; section D, n° 1 à 10, 19 et 33).
Tastevin fait installer sur son « domaine des Fumades » un
édifice élégant avec bains de piscines, bains particuliers et douches, vapeur et buvette, et aménager un hôtel provisoire de taille modeste, dont l'ouverture au public a lieu en juillet 1856. Ernest Pelon, directeur des Bains de Cauvalat, hameau d'Avèze, est chargé par le banquier de la gestion de ces Thermes.
A la fin de la saison thermale 1857, Tastevin fait procéder à d'importants travaux à l'issue desquels, l'établissement des Fumades est maintenant doté d'un confortable hôtel avec
salons à manger, salles de compagnie, de lecture, de jeu ; écuries, remises, chevaux et voitures à volonté, promenades ombragées et gazonnées, bateaux de promenade, café, billard, journaux, piano.
L'établissement thermal enfin achevé est inauguré le 1er juillet 1858 par un nouvel exploitant, Victor Chastan, hôtelier et restaurateur de l'Hôtel du Luxembourg de Saint-Ambroix, qui vient de signer un bail, pour le domaine des Fumades, avec Auguste Tastevin, en date du 29 avril 1858.
Tarifs du séjour aux Fumades au 1er juillet 1858 : chambres à 1 et 2 fr. par jour ; table d'hôte : première table 4 fr. 50 par jour ; deuxième table, 3 fr. Bains en piscine, 50 c. — Bains particuliers, 1 fr. — Etuves et douches, 1fr. 50.

Plan des Fumades en 1879
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A la suite de manigances d'Auguste Tastevin au sein de ses sociétés, les associés de celui-ci, les sieurs Louvrier, Bossy et consorts, somment ledit Tastevin de leur restituer leur mise de fonds en mai 1857. Auguste Tastevin se place dès lors volontairement en faillite le 26 janvier 1858. Un syndic est nommé pour procéder à la liquidation des nombreux biens du banquier. L'adjudication de l'Etablissement des Bains des Fumades, des terrains, sources, bâtiments, matériels, mobiliers, à l'exception cependant du piano qui est dans l'établissement (le piano était la propriété de Victor Chastan), a lieu le 22 février 1860, au palais de justice d'Alais, avec une mise à prix de quarante mille francs. Aucun enchérisseur ne s'étant présenté, une nouvelle adjudication est organisée le 13 juin 1860, au prix de vingt mille francs.
Victor Chastan, le fermier des Fumades toujours en place, remporte l'enchère et en devient ainsi propriétaire exploitant.

Annonces publicitaires des Fumades-les-Bains : 30 juin 1857 (Courrier du Gard) — 17 juin 1861 (Le Messager du Midi)
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Lors de la grande crue gardoise du 27 août 1863, les Fumades subissent de lourdes pertes. Les baraquements des bains sont emportés et les literie, meubles de chambres et de salons, et matériel de cuisine de l'Hôtel sont détruits ou détériorés. A l'ouverture de la saison commençant le 1er juin 1865, tout est remis en ordre et même amélioré. L'affaire est en fait passée dans les mains du banquier de Lodève, Louis Crozals (1814-1892), acquise le 29 mars 1865 auprès de Victor Chastan. Crozals y a fait immédiatement installer plusieurs bâtiments destinés aux bains et piscines avec machines à vapeur et autres matériels d'exploitation et bâtir un immense hôtel. Des jardins, parterres, bosquets, et une fontaine monumentale sont aménagés. Un bar est installé à la place des anciens baraquements emportés par la Lauzène en 1863.
En 1868, Pierre Roustang, associé à Roustan, reprend la source Romaine, située à l'ouest des thermes de Crozals, appartenant à Mme veuve Roussel, et y installe un établissement de bains.


Les Fumades-les-Bains - Le Grand-Hôtel — L'Etablissement des Bains
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Les thermes Crozals passent, en 1869, aux mains de Gaston Huguet, ancien maire d'Aspaillargues, tandis que les Bains de Pierre Roustang sont repris par son fils Adolphe peu avant 1878.
En 1881, la
Compagnie générale d'eaux minérales et bains de mer, filiale de la puissante Société Fermière de Vichy, rachète les établissements des Fumades de Gaston Huguet (sources Etienne, Thérèse, Augustine, Delbosc et Zoé).
Le Grand-Hôtel de cent chambres près des sources Thérèse et Etienne, entièrement restauré et meublé à neuf, est dirigé, en 1883, par V. Faussigne fils.
L'Etablissement Roustang-Chastan dit de la Source Romaine (sources Romaine, Roustang, Julia, Pierre, Victorine) a également fait édifier de son côté un Grand Hôtel qui compte en 1893, 150 chambres. Le 21 octobre 1897, l'établissement thermal des Fumades de Roustang-Chastan est déclaré en faillite.
En 1898, avant l'ouverture de la saison estivale, la Station Thermale des Fumades est rachetée par Albert Blanc, ancien notaire, devenu l'
unique propriétaire et directeur des Thermes Huguet et des Thermes Roustang. Et c'est apparemment en juillet 1898 que le Grand-Hôtel est agrandi puisque ce superbe établissement possède maintenant 300 chambres.

Les Fumades-les-Bains - Grand Hôtel du Grand établissement thermal — Hôtel de la Source Romaine
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L'arrivée d'Albert Blanc aux Fumades s'accompagne d'un accroissement des distractions pour les baigneurs. Le salon du Grand-Hôtel accueille chants, musique, danse et des concerts sont donnés sur la terrasse. Un premier casino sommaire est installé où sont données quelques représentations théâtrales.
En octobre 1903, Albert Blanc décide de faire
édifier un superbe Casino qui comprendra des salles de spectacles, de consommations et de jeux.
L'inauguration du nouveau Casino, construit près de l'Hôtel de la source Romaine, a lieu lors de l'ouverture de la saison en juin 1904.

Les Fumades-les-Bains - Le Casino, la façade — Le Casino des Fumades, salle d'écarté (cliché James, Cparama)
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Le casino possède une grande salle de théâtre où une troupe est engagée à demeure pendant la période estivale. Plusieurs salles de jeux sont dédiées l'une à l'Ecarté, l'autre aux Petits Chevaux, une troisième au Baccara.
Un Kiosque à musique, également appelé le Pavillon, est construit en même temps que le Casino, devant celui-ci, près de l'entrée de la Salle des Petits chevaux. De forme carrée, sa toiture est ornée, sur son pourtour, d'un lambrequin de bois découpé. Ses piliers tout comme sa rambarde sont en bois.
Tous les jours, parfois deux fois par jour, l'orchestre y donne ses concerts.

Les Fumades-les-Bains - Le Kiosque d'Orchestre, l'entrée de la Salle des Petits Chevaux — La Salle des Petits Chevaux
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Le 12 août 1906, à l'occasion de la Sainte Claire, patronne de l'épouse d'Albert Blanc, tous les baigneurs de la Station sont conviés à un grand banquet sur la terrasse du Grand-Hôtel. Un objet d'art est offert à Mme Blanc, très estimée de la clientèle des Fumades. La fête se termine devant une opérette jouée au Casino.
Sans l'annoncer, Albert Blanc prépare en fait son départ définitif : une société financière anglaise vient de fonder, en 1906, la
Fumades-les-Bains Developement Company limited, au capital de cent vingt mille livres sterling, dirigée par Maxime de Prévignaud, qui, à l'aide partielle de capitaux allemands, acquiert la Station thermale des Fumades d'Albert Blanc. Durant le premier semestre 1907, les nouveaux propriétaires entreprennent quelques travaux d'aménagement et de rénovation, à l'issue desquels les thermes restaurés sont inauguré le 30 juin 1907.

Publicité 16 mai 1903 Albert Blanc, propriétaire des Fumades 16 mai 1903 — Action de la Fumades-les-Bains Developement Company limited 1907 — Encart publicitaire pour les Fumades-les-Bains (La dépêche coloniale illustrée avril 1913)
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L'orage gardois du 23 septembre 1909 provoque des dégâts considérables aux Fumades. Les Etablissement thermaux Justet et Court, les seuls encore en place depuis que la Fumades-les-Bains Developement Company limited a pris possession de la Station hydrominérale d'Albert Blanc, sont les plus touchés. Une partie de l'établissement de bains Court est emportée, entraînant Mme Court et sa nièce dans le courant, qui disparaissent noyées. Les Thermes Justet sont, quant à eux, sous deux mètres d'eau.
Les thermes de la Station, notablement agrandis en 1910 et 1911, sont à présent composés de 60 cabines, d'un bâtiment pour les douches et d'un second pour inhalations et pulvérisations ; la source Romaine est maintenant réservée à la mise en bouteilles, tandis que les sources Pierre, Julia, Etienne et Thérèse alimentent les thermes.
Une longue
vérandah est aménagée, reliant le Grand-Hôtel à l'Etablissement de Bains et permettant au baigneurs de circuler à couvert sur ce trajet.

Les Fumades-les-Bains - Façade du Grand Hôtel — Véranda reliant le Grand Hôtel à l'Etablissement de Bains
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Le casino avec ses jeux et son théâtre reste toujours l'attraction essentielle des baigneurs. L'orchestre du casino joue tous les jours sur le Kiosque de 4 à 6 heures et le soir au casino, de 8 heures 30 à 10 heures 30. Un second kiosque en bois est même installé à l'entrée du parc de la Station, surmonté d'un grand mât et d'une lyre pour signaler sa présence auprès des buveurs-baigneurs qui se seraient égarés...

Les Fumades-les-Bains - Vue générale - détail du Kiosque à musique démontable avec son mât surmonté d'une lyre
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En juillet 1914, la Fumades-les-Bains Developement Company limited lance une grande campagne publicitaire de plusieurs jours diffusée sur Nîmes Journal, ne se doutant vraisemblablement pas des événements qui auront lieu à partir du mois prochain pendant quatre ans et qui vont compromettre définitivement l'avenir de la compagnie thermale anglaise.
En raison des fonds allemands investis dans la Station des Fumades, la société anglaise est mise sous séquestre dès la déclaration de guerre. Cependant l'activité de la Station continue pendant tout le conflit et ce, jusqu'à la fin de la saison thermale 1919-1920, à l'issue de laquelle, les exploitants annoncent sa mise en vente.
Le 13 septembre 1923, l'Etablissement thermal, l'ensemble de ses bâtiments et ses 20 hectares de terrains, sont mis en adjudication au prix de 254.000 francs. Le Conseil général du Gard autorise le Département à racheter la station hydrominérale des Fumades : une délibération du 1er octobre 1924 autorise le conseil à emprunter 50.000 francs pour acquérir et restaurer la station.

Campagne publicitaire juillet 1914 pour les Thermes des Fumades — Adjudication des Fumades le 13 septembre 1923
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La Station reprend quelque temps son activité thermale avant de se voir arrêtée en raison de la pollution de ses eaux.
Le Casino et le Grand-Hôtel restent actifs et continuent de mener quelques campagnes publicitaires pour leur boule et baccara pendant l'entre deux guerres.

La station hydrominérale est à nouveau ouverte et confiée à un concessionnaire sous le contrôle du Conseil Général régi par un bail dont René Dalverny, ancien directeur des thermes de Thuès-les-Bains, est bénéficiaire.
En 1935, Dalverny, qui a accumulé un arriéré de loyer envers le conseil général, fait une proposition à la préfecture afin de remettre en état les bâtiments et l'exploitation thermale. Son projet étant considéré comme dispendieux, le Conseil général fait dresser de son côté, des devis limités à 572.531 francs pour ces travaux indispensables. Dans le même temps, le Conseil général décide de donner au sieur Dalverny, un dernier délai fixé au 15 décembre 1935 pour régler son arriéré, sous peine de résiliation de son bail.
Finalement dans la limite extrême impartie, Dalverny paie ses dettes. Mais, deux ans après, le 12 février 1937, celui-ci a accumulé une nouvelle dette de 23.937 francs envers le département.
Après de nombreuses péripéties, Albert Dalverny est expulsé le 22 mars 1939, condamné à payer 38.990 francs de loyers échus, 24.000 francs d'indemnité d'occupation et 29.170 francs de travaux de réparations des bâtiments qu'il louait.
Le conseil général prend la décision de vendre la Station hydrominérale et d'en confier la garde à un certain M. Bonhomme, payé trois cent francs par mois par la préfecture.

En 1945, la Station hydrominérale est vendue aux enchères et il faut attendre 1954 pour voir les sources Romaine et Etienne restaurées. En 1989, le conseil général rachète à nouveau la Station qui rénovée, rouvre en 1994.
Le Grand-Hôtel tout comme l'Hôtel de la Source Romaine ont été supprimés dans les années 1970 à 1990. Le Casino, transformé, est, de son côté, toujours en activité.
Kiosque supprimé.

voir ici Le Casino des Fumades-les-Bains sans son kiosque, aujourd'hui. (1/5) (2/5) (3/5) (4/5) (5/5)

Pour qui chercherait (désespérément !) le kiosque à musique : celui-ci se trouve à hauteur du troisième arbre en partant de la droite, derrière les balustrades.
Les Fumades-les-Bains - L'Esplanade et le Kiosque à Musique.jpg
Les Fumades-les-Bains - L'Esplanade et le Kiosque à Musique.jpg (155.64 Kio) Vu 11424 fois
publié par Jean-Marc

8 juillet 1856 — Le premier établissement thermal s'installe aux Fumades dans un élégant édifice
— Les eaux minérales de Fumades, commune d'Auzon, à 10 kilomètres d'Alais, si célèbres par leurs propriétés sulfureuses, vont enfin être soumises à un régime régulier. Un véritable établissement s'organise, et dès cette saison, vingt-quatre baignoires, placées dans un édifice élégant dont la construction est en voie de s'achever, seront à la disposition des baigneurs. Nous apprenons en même temps que des dispositions sont prises pour pourvoir au logement d'une manière très-convenable, en attendant qu'un hôtel soit construit, ce qui aura très probablement lieu d'ici la saison prochaine.
Dans l'intérêt public, on ne peut que se féliciter de la mise en valeur de ces précieuses ressources médicales restées trop longtemps abandonnées depuis l'époque où les Romains en ont fait usage (des vestiges récemment découverts le démontrent), et il y a lieu d'espérer que sous la direction du médecin distingué auquel l'inspection de ces eaux est confiée, une clientèle nombreuse leur sera promptement acquise.


30 juin 1865 — Restauration des bains des Fumades, après l'orage de 1863 ayant emporté les baraquements
— Les Bains des Fumades ou d'Auzon, situés dans la commune d' Allègre, près d'Alais (Gard), autorisés par décision ministérielle du 2 septembre 1854, et récemment restaurés, seront ouverts le 1er juillet 1865.
Ces eaux, extrêmement riches en principes sulfureux et jadis exploités par les Romains, doivent leur réputation à des cures promptes et merveilleuses constatées chaque année par MM. les médecins. Tous les jours, matin et soir le matin, à 8 heures 24, le soir à 4 heures 54, l'omnibus du grand établissement des Fumades prendra et portera les voyageurs à la gare de St-Julien.
Le trajet d'Alais à St Julien se fait en trente et une minutes, par la ligne de Nimes à Bességes.


24 juillet 1870 — L'Hôtel dit Chastan accueille encore nombre de baigneurs en dépit de la guerre
— On nous écrit des Fumades près de Saint Ambroix :
Les baigneurs continuent à se rendre en foule au magnifique établissement des Fumades. Ils viennent chercher, avec une fraîcheur que l'on apprécie en ce moment, la guérison de longues et cruelles maladies.
L'efficacité des eaux des Fumades n'a jamais été contestée, comment le serait-elle maintenant ? Des cures nombreuses en ont consacré la valeur de manière à convaincre les moins crédules.
L'établissement des Fumades peut rivaliser d'importance avec ce que le midi de la France a de mieux dans ce genre.
Les sources en sont abondantes et nombreuses et les travaux que l'on y a exécutés récemment en ont rendu le séjour agréable.
Grâce à d'ingénieux appareils, on administre ces eaux en bains, douches, inhalations et gargarismes.
Vous savez que les eaux des Fumades dont les Romains avaient apprécié la valeur thérapeutique, sont un puissant remède contre les maladies de peau, les ulcères, les bronchites, les maladies de la gorge, les névroses, les maladies des yeux.
Je n'ai pas besoin de vous dire que les baigneurs sont assurés de trouver bon accueil à l'Hôtel Chastan. Les chambres en sont spacieuses et meublées de la façon la plus confortable. Enfin, les baigneurs qu'un beau site a coutume de séduire seront ici au comble de leurs vœux .
Nous avons encore, en dépit de la guerre un grand nombre d'étrangers.


25 juillet 1883 — V. Faussigné fils dirige le Grand établissement thermal des Fumades, propriété de la Compagnie générale d'eaux minérales et bains de mer
— Les Fumades. Grand établissement thermal. Eaux sulfureuses, calciques et bitumineuses contenant la glucyne ; les plus riches en acide sulfhydrique. Magnifique hôtel entièrement remis à neuf par la nouvelle administration. Parc très-ombragé. Salon de lecture. Salle de café. Nouvelle construction affectée au service des bains. Baignoires en fonte émaillée. Hydrothérapie complète. Appartements pour ménages à prix modérés.
— Pour tous renseignements, s'adresser à M. V. Faussigne fils, directeur. Omnibus matin et soir, gare St-Julien-de-Cassagnas.


Les Fumades-les-Bains - Façade nord du grand hôtel — Allée des marronniers dans le parc des Fumades
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4 septembre 1892 — L'Etablissement Roustang victime des pluies diluviennes
— Les Fumades. — Décidément les stations balnéaires n'ont pas de chance cette année.
Un accident, qui rappelle heureusement de fort loin la récente catastrophe de Saint-Gervais-les-Bains, est arrivé avant-hier aux Fumades.
Par suite des pluies de ces jours derniers, un éboulement s'est produit derrière le bâtiment nouvellement construit de l'établissement Roustang, effondrant un escalier en construction assez légère et ensevelissant sous les débris un domestique que son service retenait sur ce point.
Après beaucoup de travail il a été retiré sain et sauf du bain de boue où il se trouvait, non toutefois sans quelques éraflures causées par les débris de l'escalier avec lequel il avait été en contact.
Tout se borne heureusement à des dégâts matériels.


20 juillet 1895 — Tous les jeudis et samedis, concerts puis bal aux Fumades
— Les Fumades. On sait que M. le docteur Perrier, de notre ville, a la direction des établissements de bains des Fumades et d'Euzet-les-Bains, qui prennent tous les ans une plus grande extension et qui sont actuellement le rendez-vous d'une société élégante.
Tous les jeudis et samedis ont lieu des concerts suivis de bals.


George Lévy qui fait la publicité dans le journal le Petit Marseillais en 1898, pour la station des Fumades, est en fait l'auteur de pièces de théâtre à Alais, notamment La Pendule, comédie en un acte de 1891, pièces qu'il fait représenter aux Fumades. (voir également ci-dessous le 7 septembre 1902)

19 août 1898 — Albert Blanc, nouveau propriétaire des Fumades, encensé par George Lévy, relance l'activité de la Station Thermale
— On nous écrit des Fumades, le 19 août. Arrivé ici depuis quelques jours, j'ai trouvé une animation extraordinaire dans cette charmante station thermale où, depuis la nouvelle direction, les distractions de toutes sortes abondent. Rendons justice à M. Blanc et disons-lui qu'il est le véritable fondateur des Fumades car, jusqu'à ce jour, cette station thermale, dont les eaux sont si bienfaisantes et les cures si merveilleuses, manquait totalement de tout ce qui peut rendre un séjour agréable.
Pendant le jour, les baigneurs — et ils sont nombreux — se rendant aux diverses sources, à la Zoé, à la source Romaine ou Etienne et Thérèse, sillonnent en tous sens le magnifique parc ombragé qui environne le Grand-Hôtel, dont la façade monumentale et d'un style moderne se détache à l'horizon, avec sa superbe terrasse et ses nombreuses fenêtres qui donnent aux chambres un air pur et vivifiant.
Les baigneurs se rendant en excursion aux environs, où se trouvent bon nombre de curiosités dignes d'intérêt les sources d'Arlinde, les frottes du Tarot, la chapelle du Monl-Bouquet etc.
Les soirées se passent non moins agréablement ; le magnifique salon du Grand-Hôtel, est animé chaque soir par des danses ; le modernisme n'a rien à envier à nos plus grandes stations balnéaires, et le dimanche surtout où il y a une plus grande affluence de visiteurs, venant de tous les points du département, la terrasse est transformée en bal champêtre.
Nous avons eu cette semaine Mgr Puzet, évêque de Beauvais, qui vient très régulièrement chaque année passer quelques jours ici. En ce moment se trouvent quelques étrangers de marque, hommes politiques et de la finance dont nous respectons l'incognito.
Demain dimanche, une nouvelle fête est organisée ; c'est encore une journée de distractions sans pareilles dont nous avons l'agréable perspective.
L'avenir de la station thermale des Fumades-les-Bains avec une direction aussi intelligente que celle de M. Blanc, activement secondé par Mme Blanc, qui veille avec une sollicitude sans égale ce que chacun ait son bien-être et son confortable cet avenir, disons-nous, est aujourd'hui chose assurée, et la station thermale des Fumades-les-Bains deviendra la première du département du Gard.
George Lévy. (Le Petit Marseillais 20 août 1898)

30 juillet 1899 — Chants musique et danse au Salon du Grand-Hôtel
— Les Fumades-les-Bains. La saison est magnifiquement belle. Les baigneuses les plus sémillantes semblent s'y être donné rendez-vous. Du Gard, de l'Hérault, de l'Ardèche et du Vaucluse, arrive en foule une société choisie qui vient chercher, dans ces eaux merveilleuses, un soulagement aux misères de gorge, des bronches ou de la peau.
Les soirées s'y passent dans le charme continuel des yeux ou des oreilles, et, sans le mauvais casino (devenu classique) des villes d'eaux, les Fumades constituent pour la région un centre important d'attractions mondaines.
Dimanche dernier, sans apprêt, seulement avec les éléments d'une jeunesse endiablée, s'est organisée une délicieuse soirée, dans le salon du Grand Hôtel. Les chants, la musique et la danse ont fait oublier l'heure, du soir au petit jour.
Nous devons une mention toute spéciale à M. Saruette, professeur au Collège d'Uzès, dont les talents inépuisables de musicien, de chanteur et d'imitateur ont désopilé tout le monde. Sa Séance de l'Armée du Salut a obtenu un succès énorme.
La soirée se terminait très tard par un quadrille américain des mieux réussis.
Nos compliments et nos remerciements à M. et à Mme Albert Blanc, les propriétaires des Fumades, qui savent si bien, par leurs gentillesses, attirer les baigneurs dans leur station.


George Lévy qui est probablement l'auteur de cet article fait le panégyrique de sa propre pièce de théâtre, le Ministre interviewé, dont nous ne doutons pas, pour notre part, qu'elle dut être hilarante. On n’est jamais mieux servi que par soi-même

7 septembre 1902 — La troupe Gilbert fait réellement merveille au premier Casino de la Station.
— La Station thermale des Fumades-les-Bains, dont M. Albert Blanc est l'unique directeur et propriétaire, continue d'attirer un grand nombre de baigneurs désireux d'y trouver, par l'emploi des eaux d'une richesse incomparable en acide sulfhydrique, en chaux et en bitume, une guérison certaine et rapide contre les affections de la gorge, les bronchites chroniques et contre toutes les maladies de la peau.
Le soir, les dilettanti peuvent se récréer au Casino où la troupe Gilbert fait réellement merveille. Nous avons eu le plaisir d'assister à la représentation de la fine comédie le Ministre interwievé de M. George Lévy, d'Alais, admirablement interprétée par MM. Ferrière et Doureux et Mlle Brun.
La représentation de Faust qui a eu lieu ensuite, a été couronnée du plus éclatant succès. Nous sommes heureux d'adresser nos sincères félicitations à Mme Gilbert, directrice, une ravissante Marguerite, ainsi qu'à Mmes Brun et Viard et à MM. Ferrière. Blanc, Doureux et Silvy.
Le piano était tenu par Mme Jeanne de Saint-Félix, dont le jeu sûr et brillant a encore contribué au succès de cette représentation de gala.


Quelques petites annonces insérées dans les journaux à la demande d'Albert Blanc, propriétaire gérant des Fumades :
— 1er janvier 1903 : Albert Blanc, propriétaire des Fumades, demande un Jardinier célibataire de préférence
— 11 avril 1903 : Le même Albert Blanc vend deux paires de beaux paons et cherche, dans le même temps, deux femmes de chambre pour la saison. (La deuxième annonce n'a cependant rien à voir avec la première !...)

3 juillet 1904 — Le théâtre du grand établissement des Fumades s'appelle Le Chalet
— Casino Les Fumades-les-Bains : Débuts de la Troupe du Grand Etablissement Le Chalet. Pièces jouées : M. Choufleuri restera chez lui, etc...

Les Fumades-les-Bains - Le Casino, entrée du théâtre — La Salle de théâtre du Casino
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13 octobre 1903 — Albert Blanc s'apprête à faire édifier un superbe un Casino
— La saison est à peine terminée que déjà M. Albert Blanc, le propriétaire de la ravissante station des Fumades-les-Bains, se dispose à faire de nouveaux aménagements, en remaniant le service médical d'après les données les plus modernes et en faisant édifier un superbe Casino qui comprendra salles de spectacles, de consommation et de jeux.
L'utile et l'agréable marcheront ainsi de pair et certainement la station des Fumades n'aura plus rien à envier à ses similaires.


11 juin 1905 — Ouverture de la saison. Les époux Bergeon tiennent le café. Le Casino est en place
— La saison s'est ouverte, hier, sous les plus heureux auspices. Les premiers baigneurs, soucieux de leur santé, ont déjà pu apprécier la valeur des eaux et se reposer sous les frais et délicieux ombrages du parc, après avoir savouré le fin moka et les consommations de marque, servis par M. et Mme Bergeon, les aimables cafetiers de la station des Fumades-les-Bains.
Il y aura certainement affluence à l'occasion des fêtes de la Pentecôte. Le Casino ouvrira bientôt ses portes avec une troupe d'élite, dont nous ferons connaître ultérieurement le tableau.


Les Fumades-les-Bains - Le Café — La salle de baccara du Casino
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12 août 1906 — Grande fête aux Fumades ; Albert Blanc s'apprête à céder son affaire
— Les Fumades-les-Bains. La Sainte-Claire, patronne de l'aimable et toujours si dévouée Mme Blanc, femme de M. Albert Blanc, propriétaire de la station des Fumades, a été dignement fêtée dimanche dernier, 12 août.
A 6 heures, un grand banquet réunissait tous les baigneurs sur la superbe terrasse du Grand-Hôtel, ornée de girandoles et de fleurs du plus gracieux effet.
Après avoir savouré la fine cuisine, on a sablé le champagne et les toasts ont commencé.
Le docteur Courréjou, médecin de la station, M. Yvan Didrowski et M. Michel ont, tour à tour, pris la parole et offert ensuite à Mme Blanc un superbe objet dart d'une très grande valeur au nom de tous les baigneurs de la Station, heureux de prouver et de témoigner ainsi à Mme Blanc toutes leurs sympathies.
C'est en des termes les plus chaleureux que M. Blanc a vivement remercié les baigneurs de leur joli cadeau qui lui rappellera cette belle et agréable journée.
Tous les baigneurs se sont ensuite rendus au Casino entendre les « 28 jours de Clairette », opérette qui a été rendue d'une façon merveilleuse par Mlles Giraud, Bourgeois, Chenut et Marthe Léger et MM. Sandré, le comique si apprécié, Hacherlé, Hérisson, Alnuras, Billot, etc.
Ainsi s'est terminée cette ravissante fête, toute de famille, de bon ton, et dont nous conserverons le meilleur souvenir.

Quelques représentations théâtrales au Casino
— 13 juin 1908. Fumades-les-Bains. Ouverture de la saison théâtrale, demain dimanche. Spectacles de la semaine :
— Dimanche 14 juin : les Surprises du Divorce, vaudeville en 3 actes de Maurice Hennequin.
— Mardi 16 : le Député de Bombignac, comédie en 3 actes, répertoire de la Comédie française.
— Jeudi 19 : les Deux Timides, vaudeville en 1 acte ; la Paix chez soi, comédie en 1 acte ; le Coup de Minuit, vaudeville en 1 acte.
Tous les dimanches, mardis, jeudis et samedis, représentations théâtrales ; tous les lundis, mercredis, vendredis, bals et fêtes.
— 20 juin 1908. Casino municipal. — Spectacles de la semaine : samedi 21 juin, les Surprises du Divorce ; dimanche 22 juin, Durand et. Durand, comédie en 3 actes ; mardi 24 juin, le député de Dombignac ; jeudi 26 juin, Ménage parisien, comédie en 3 actes.

23 septembre 1908 — Le Casino assure maintenant une saison automnale en sus de l'estivale
— Les Fumades. Casino municipal. Notre saison estivale et hivernale vient d'ouvrir sa saison d'automne : la nouvelle troupe a débuté samedi dernier, 19 du courant, sous l'habile direction du sympathique M. La Mareille. La coquette salle de spectacle, malgré la période des vendanges qui retient chez eux nos braves viticulteurs, était garnie d'un public enthousiaste qui a fait une véritable ovation à des artistes qui, du reste, le méritaient.
Les Jouves, duettistes renommés, ont émerveillé les spectateurs, baigneurs et habitants des villages voisins ; Palanque, l'inimitable comique, dans ses scènes militaires, a donné à tous le fou rire ; Mmes Mirka, Pierreyt, Rosals, aux toilettes séduisantes et de bon goût, ont complété cette charmante soirée, qui nous en promet beaucoup d‘autres où l'on ne s'embêtera pas.


Les Fumades-les-Bains - Un Coin du Parc — Le Peuplier du Roy sur l'Esplanade du Casino
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Les concerts et jeux battent le plein au Casino des Fumades
13 juillet 1910 — Les Fumades. Casino. Tous les jours, Cinématographe. Concert. Orchestre dans le Parc. Cercle et jeux autorisés.
22 juillet 1911 — Les Fumades. Casino municipal. Tous les jours, concert symphonique, de 4 à 6 heures et de 8 heures 30 à 10 heures 30. Cinématographe. Concert vocal. Attractions.


16 septembre 1911 — Concert au Kiosque du Casino par l'Harmonie des Forges d'Alais et l'Orchestre du Casino municipal
— Demain dimanche 17, festival avec le gracieux concours de l'Harmonie des Forges d'Alais, sous la direction de M. Dolsan. A 3 heures, concert symphonique par l'orchestre du Casino municipal ; à 4 heures et demie, concert par l'Harmonie des Forges d’Alais. Programme :
Nos Trois couleurs, allègreto. — Croix d'Honneur, ouverture. — Bluette, mazurka. — En bon Chemin, fantaisie. — Les Chutes de Gresy, valse.
Le soir, à 8 heures et demie, au Casino, représentation de gala. Nouveaux débuts, concert, opérette.


21 septembre 1911 — Concert sur le Kiosque du Casino par l'Harmonie des Mineurs du Martinet
— Fumades-les-Bains. Dimanche 24 aura lieu un festival avec le gracieux concours de l'Harmonie des Mineurs du Martinet, directeur M. Pialat ; chef, M. Salvagnac. A 4 heures, concert par l'Harmonie des Mineurs du Martinet. Programme :
Les Pioupious de France, marche. — Le Voyage en Chine, ouverture. — Marche turque de Mozart. — La Fille du Tambour major, fantaisie. — Le Bivouac du Drap d'or, mosaïque.
Le soir, à 8 heures 30, au Casino, représentation de gala. Nouveaux débuts ; concert ; cinéma ; opérette.

Les Fumades-les-Bains - Le Casino — Le Pavillon (kiosque à musique) de l'Orchestre
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Tandis que les concerts se succèdent sur le Kiosque du Casino, le théâtre va de succès en succès
— 19 juillet 1913. Les Fumades. Représentation de gala très réussie au Grand Théâtre du Casino, avec le concours de Mmes J. Calas (de l'Opéra-Comique), Delamercie, Sellier, Roche, Jarry, de MM. Delamercie, Bégot, Salles, Espirac.
Mme Calas fut très applaudie dans le second acte de Manon et dans l'Ombre, de Flotow.
— 14 août 1913. Aux Fumades, la saison est toujours fort brillante les arrivées se succèdent de plus en plus nombreuses.
Noté : M. et Mme Redelsperger, colonel et Mme Guynet, comtesse Zuccala, M. et Mme Calas, docteur et Mme Vaniaire, M. et Mme Waldmeier-Delfino, miss Kinsbourg, Mlle Elise Summer, Mlle Cotte, etc.


21 août 1913 — Organisation d'un tournoi international de tennis aux Fumades-les-Bains
— Le Tournoi international de tennis organisé par le Club des Fumades dans la nouvelle station hydrominérale si pittoresque des Cévennes, aura lieu à partir du 3 septembre ; il s'annonce comme devant obtenir un très gros succès. La Coupe des Fumades deviendra le propriété du joueur qui aura gagné trois fois.
Le championnat simple comprend trois prix : 1.000 fr. (la Coupe des Fumades), 200 fr. et 75 fr.; celui des dames : 100 et 50 fr. ; le Championnat double : 150 et 50 fr. ; le mixte-double : 100 et 50 fr.


Les Fumades-les-Bains - Vue aérienne vers 1960
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LES SABLES-D'OLONNE - Place de la Liberté
(VENDÉE)
De 1750 à 1787, les bassins portuaires et le chenal d'accès du port des Sables-d'Olonne sont entièrement réaménagés et des jetées sont édifiées, afin d'assurer la pérennité dudit port dont Louis XI faisait grand cas puisque dès le 10 décembre 1472, dans une de ses lettres patentes, il préconisait de l'améliorer parce qu'il était bon et bien seur et autant ou plus que nul autre port qui soit en notre royaulme et qu'il pourrait avoir tel regnom que tous marchands et eslrangers y viendraient voluntiers habunder.
De 1816 à 1832, c'est au tour des quais et cales, d'une longueur de 750 mètres d'être reconstruits le long du port, moyennant 300 à 400 francs le mètre courant. A l'extrémité orientale de ces quais, sont installés les ateliers de construction et de radoub longeant la Corde ou Chenal des Sables, au bout desquels est attenante une grande place dite Place Henri IV, qui, à peine aplanie, est en cours d'aménagement, notamment, à partir de 1819, pour son pavage.

Plan partiel des Sables-d'Olonne en 1830
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Plan d'ensemble des Sables-d'Olonne en 1830
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L'Ecole Mutuelle des Sables
La municipalité sablaise décide d'ouvrir une Ecole mutuelle aux Sables-d'Olonne, et, le 15 août 1819, un établissement provisoire est installé dans la maison, anciennement affectée à la gendarmerie, appartenant à M. Pierre Ocher de Beaupré. Victor Germain est engagé comme directeur de cette école avec un traitement de 1.200 annuel et une indemnité de logement de 200 francs.
A la recherche d'une école définitive, le docteur Antoine Coppat, nouveau maire des Sables depuis mai 1820, obtient que le Conseil municipal, réuni le 9 juin 1820, vote un premier devis de 10.386 francs, pour sa construction, en dépit d'une vive opposition d'un groupe de récalcitrants, menés par l'abbé Vrignaud, curé des Sables et conseiller municipal. (1)
Le choix de l'emplacement du futur établissement se porte sur la Place Henri IV, par décision du 30 novembre 1820, l'option pour sa construction sur la
Petite Hollande n'ayant pas été retenue.
Le conseil municipal se réunit le 5 mai 1821 afin de mettre la dernière main au projet de l'école. Il est décidé que compte tenu de l'emplacement de la future école qui est destinée à orner un des plus beaux quartiers de la ville, le bon goût exige que
la toiture de l'édifice se termine en croupe et non en pignon et que la corniche et la plinthe règnent sur les côtés comme sur les façades et qu'il y ait au moins six pouces de maçonnerie entre cette plinthe et les bandeaux des croisées. En outre, la cour de l'école devra être clôturée sur ses trois côtés sur la façade avant. En conséquence, le devis est rallongé de 2.400 francs pour satisfaire à ces nouvelles exigences.
L'ouverture de l'Ecole a lieu le 28 juillet 1821. Le coût de cette construction, hormis le crédit supplémentaire de 2.400 francs, se monte à 11.053 frs 33 arrêté au 5 mai 1823 ; de son côté le mobilier, les tables, bancs et tableaux de l'école auront coûté 1.856 frs 15.
Le 8 août 1825, par suite du passage de l'architecte du département de la Vendée, l'école est fermée, pour vices de construction de la toiture réalisée par le sieur Perrocheau. Celui-ci s'engage à réparer ces désordres, lors de la délibération du conseil municipal du 19 septembre 1825 en acceptant de remplacer la toiture mise en cause par une couverture en ardoise, moyennant un complément de 600 francs. En outre il est décidé, pour une pareille somme de 600 francs, de transférer la cour de l'école sur l'arrière du bâtiment, plutôt qu'en façade avant, afin de
mieux flatter le coup d'oeil.
Après travaux, l'école rouvre ses portes le 13 mars 1826.
Victor Germain, à la tête de ses deux cents élèves, va faire parler de lui le 26 mai 1831, lorsqu'il va saisir la Chambre des députés en s'émouvant de l'absence de retraite pour les instituteurs du primaire... Le 27 septembre 1836, Victor Germain démissionne, laissant sa place à M. Dupont, ancien instituteur de La Garnache.

Les Sables-d'Olonne - Ecole mutuelle
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Comme le cadastre de 1830 l'indique clairement, un vaste cloaque, alimenté par les eaux pluviales, subsiste en permanence sur une partie de la place Henri IV, à partir du débouché de la rue Fricaud (ce nom a été attribué depuis à une autre voie des Sables) jusqu'à la place du Chantier des constructions navales. Lors de la séance du conseil municipal du 9 février 1842, Hilaire Pertuzé, maire des Sables de 1842 à 1846, fait adopter une résolution afin que l'Atelier de Charité, subventionné chaque année par la municipalité, procède d'urgence aux travaux de comblement du cloaque en question, en procédant aux nivellements et redressements de pentes nécessaires et au remblaiement de cet emplacement.
Par délibération du 9 mai 1843, le Conseil municipal décide de faire établir une clôture constituée de bornes en granit reliées par des barres et chaînes en fer, le long de l'entrée de la place Henri IV et du marché au bois près de la grande route des portes de Nantes. Un crédit de 4.000 francs est alloué pour ces travaux.
Le 1er mai 1848, le Conseil municipal décide, qu'à l'avenir, la
Place Henri IV s'appellera désormais Place de la Liberté, et qu'à cette occasion, le dimanche 7 mai, un arbre de la liberté y sera planté. La Place comportant déjà une triple rangée d'ormeaux le long de la Corde (chenal des Sables), il est vraisemblable que ce symbole de la liberté ait été installé au mitan de la place. Il est à noter que la « Liberté » ayant du mal à passer, l'usage de la dénomination « Henri IV » perdurera chez les sablais encore après 1900. Les arbres de la place de la Liberté ont, quant à eux, bien du mal à embellir en raison des baraquements qui, en dépit du bon sens, viennent s'y adosser, provoquant leur dépérissement. Aussi, le 24 octobre 1872, le Conseil municipal décide que ces baraques devront exclusivement être installées dans la partie nord de la place, n'autorisant que celles exerçant la profession de pâtissier, bimbelotier et autres industries similaires ; toutefois, pendant l'été et la saison des bains, la partie ouest de la place pourra accueillir lesdites industries ; en dépit de ces bonne résolutions, les baraques vont devenir rapidement, en été, le centre des attractions foraines, avec jeux ambulants et théâtres, attirant les nombreux estivants et procurant à la municipalité, pour la location de ces emplacements, une manne de trois mille francs par an (chiffre de 1888).

La musique aux Sables
Suite aux Trois glorieuses du 27 au 29 juillet 1830 qui portent Louis-Philippe au pouvoir, la Mairie des Sables et Joseph Stanislas Dupont, son nouveau maire depuis le 23 août 1830, décident de mettre en place une Garde Nationale et d'organiser à l'aide de cette phalange sa première Musique communale. Le 25 octobre 1830, un crédit de 4.500 francs est voté pour l'équipement de ladite Garde nationale et pour l'acquisition d'instruments pour sa musique. (2)
Maintenant, il s'agit de loger les 110 hommes qui composent la Garde. Dupont ayant plus d'un tour dans son sac, fait adopter une étonnante délibération le 22 janvier 1831 : les Gardes nationaux seront installés, après quelques menus travaux, dans l'abattoir communal, l'ancienne maison acquise auprès du sieur Chédanneau. Pour dire vrai, l'abattoir en question n'était pas encore en fonction.
Afin de parfaire à la tenue des musiciens de M. Paliau, chef de la musique, il leur est accordé un crédit de 400 francs, le 5 mai 1831, afin de couvrir l'achat de l'habillement nécessaire. Et, à partir de 1832, tous les ans, il leur octroie 250 francs pour le traitement du Chef, 250 francs pour le Tambour et 250 francs pour l'entretien des instruments.
C'est à l'instigation de son chef, M. Hubin, que cette phalange devient la Société musicale philharmonique en 1871-1872. M. Louis Belleville (1845-1916), engagé le 1er juillet 1876, comme piston dans l'orchestre du Grand Casino inauguré le même jour, succède à Hubin, démissionnaire en octobre 1876, à la tête de la Société musicale qui devient, à cette occasion, la Musique Municipale, rebaptisée peu après l'
Harmonie municipale ; Belleville, appointé à compter de sa nomination, à raison de 1.500 francs annuels et de 300 francs en sus pour dispenser les cours de solfège, dirige en outre la Musique de l'Ecole Mutuelle. Louis Belleville va dominer magistralement des mains et des épaules, la musique communale pendant quarante ans.
Plusieurs autres phalanges sablaises voient le jour, notamment un premier orphéon, la Société Chorale orphéonique, fondé et dirigé en 1863 par Nicolas Henricet avec une trentaine d'exécutants. Les répétitions de cette phalange se déroulent dans les salons du premier Casino-théâtre des Sables, tenu par le marquis de Loynes de La Coudraye. Cette chorale préfigure l'emblématique
Fauvette des Sables, fondée en 1898 en tant que chorale simple hommes avec soixante dix hommes qui, en 1901 devient une chorale mixte en y adjoignant trente femmes.
Mais, éclipsant toutes les fanfares, harmonies et chorales qui auront bien du mal à placer une note ou distiller une chansonnette, ce sont, de 1878 à 1914, les
Musiques Militaires qui, par leurs concerts publics quasi journaliers, vont marquer les Sables-d'Olonne de leur omniprésence.
Chaque année, de mai à juillet, quatre régiments d'infanterie et leur musique respective — le 93e R.I. de la Roche-sur-Yon, le 137e R.I. de Fontenay-le-Comte, le 64e R.I. d'Ancenis et le 65e R.I. de Nantes — se succèdent, de quinzaine en quinzaine, dans un ballet incessant, prenant leur quartier aux Sables-d'Olonne, ayant pour mission d'effectuer leurs exercices de Tir dans les dunes Sablaises.
La commune n'ayant pas de caserne adéquate, une centaine de tentes sont installées sur un terrain de 900 mètres de long, situé près de la gare, le long de la voie de chemin de fer, afin d'accueillir les mille cinq cents hommes du régiment, lors de chaque arrivée ; des baraquements sont montés pour les cuisines et cantines ; seul un corps de garde y est construit en maçonnerie, avenue Nicot ; un vaste bâtiment dit de Salorge est réservé au logement des musiciens et à leurs répétitions quotidiennes. Un second campement contenant une quarantaine de tentes est installé place du Marché au Bois, près de la Place de la Liberté.
La musique militaire monopolise, à tour de rôle, chacune des places de la ville : la place du Palais de Justice, la place Navarin, le Remblai et bien entendu la place de la Liberté.
Il était donc prévisible que, devant cette avalanche de concerts publics drainant une foule de baigneurs et de mélomanes, la municipalité envisage de faire ériger un Kiosque à musique.


Les Sables-d'Olonne - Arrivée des régiments sur la place de la Liberté — Campement de tentes des régiments
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Le premier Kiosque à musique de la place de la Liberté
C'est le docteur Marcel Garnier, maire des Sables-d'Olonne qui, le premier, a la bonne idée de décider l'édification d'un Kiosque à musique sur la place de la Liberté, au lieu de l'estrade provisoire et momentanée qu'on y montait de temps à autre ; le 16 juin 1889, Garnier alloue une somme de mille francs comme premier jalon pour cette construction. M. Perrocheau, conseil municipal, demande toutefois que cette installation soit différée jusqu'à ce que le nivellement de la place de la Liberté soit achevé.
Le 22 mars 1891, il est finalement voté par le conseil municipal, la décision de construire un Kiosque à musique démontable à volonté, pour un budget limité à mille francs qui sera mis en adjudication, sur les plans fournis par l'architecte de la ville.
Adjugé au prix de 830 francs, le Kiosque à musique, dont nous n'avons malheureusement aucune reproduction, est terminé, livré et posé le 31 mai 1891. L'entrepreneur chargé des travaux, obtient que la somme de 830 francs lui soit payée dès à présent, en dépit de la convention qui prévoyait que le paiement soit échelonné en dix échéances mensuelles.
En juin 1893, des rampes de gaz sont installées pour éclairer le Kiosque.


Les Sables-d'Olonne - Séance Conseil municipal 31 mai 1891
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Deuxième Kiosque à musique de la place de la Liberté
Un kiosque en bois démontable à volonté c'est bien, mais un Kiosque à musique en dur, c'est encore mieux. Le 4 juin 1904, Paul Lalu, maire des Sables, fait établir un devis à cet effet par l'architecte communal. Le chiffrage proposé, 23.000 francs, n'est pas du goût du conseil qui se référant au kiosque magnifique de la Roche-sur-Yon à 14.000 francs et à l'élégant édicule de Bressuire à 7.000 francs, alloue un crédit maximum de 13.000 francs pour le nouveau Kiosque des Sables.
Un commentateur sarcastique laisse même entendre, non sans humour, qu'un kiosque à musique pour 13.000 francs, c'est pour rien ! ...
pour entendre deux fois par an pistonner M. Belleville et roucouler la Fauvette...
Un concours est lancé afin de choisir le mieux disant pour construire un Kiosque à musique de dix mètres de diamètre, de forme octogonale, avec colonnes de fonte, balustrade en fer forgé et couverture en zinc avec auvents donc l'écoulement des eaux devra se faire à l'intérieur au moyen de chéneaux ; la toiture sera en outre surmontée d'un lanterneau et d'une lyre. Quatre concurrents ayant présenté leur projet, la société Guillot-Pelletier fils, d'Orléans, avec son devis du 29 juin 1904, remporte le marché pour 9.000 francs, entériné par le Conseil municipal en date du 4 mars 1905. Ce même jour, le conseil vote un crédit de 4.000 francs pour réaliser le soubassement en pierre et briques dudit kiosque.
Le Kiosque à musique est inauguré le vendredi 28 juillet 1905 par un concert de la Musique municipale, de la Fauvette et de l'Union Sablaise.

Les Sables-d'Olonne - Séance conseil municipal 4 mars 1905
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Les Sables-d'Olonne - Le Kiosque à musique, place de la Liberté
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Les concerts militaires deviennent moins fréquents aux Sables à partir de 1910, une partie des régiments ayant choisi d'autres destinations (le Camp de Coëtquidan) pour réaliser leurs exercices de tir. Les musiques de la commune, quant à elles, n'ayant que l'embarras du choix pour se produire, fréquentent de préférence les emplacements les plus en vue du public : les Places le long du remblai, le Grand Casino et le Casino des Pins de la Rudelière. Aussi, les concerts sur le Kiosque de la place de la Liberté, exagérément décrite comme une steppe sibérienne, se font-ils plus rares.

A la sortie du conflit 1914-1918, dès 1919, M. Belleville devient chef de l'Harmonie municipale à la place de son père Louis Belleville décédé en juin 1916, mais n'y reste qu'un an, remplacé dès 1920 par M. Merlet. Au décès de ce dernier en 1926, M. Fontbonne lui succède jusqu'en 1929. Puis c'est au tour de M. E. Cavaillès de diriger la musique des Sables.

La municipalité décide, le 19 juillet 1919, d'ériger un Monument aux morts sur la place de la Liberté. Le statuaire Maurice Legendre (1875-1964), est chargé en 1922 de réaliser une monumentale stèle surmontée d'une statue de poilu, le tout d'une hauteur de huit mètres, pour le prix de quatre-vingts mille francs. Cette œuvre, en hommage aux 462 Sablais morts lors du conflit, est inaugurée le 11 novembre 1925.

Les Sables-d'Olonne - Monument aux morts et Kiosque à musique place de la Liberté
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Kiosque à musique concurrent dans le Jardin du Palais de Justice
Nous avons vu qu'avec son incessant passage de baigneurs, de visiteurs et de joueurs, les musiques se portent plus aisément du côté du remblai des Sables-d'Olonne, et notamment dans le Jardin du Palais de Justice, aménagé en 1896 et ouvert au public l'année suivante, à l'exact emplacement de l'ancienne prison et de sa cour. La municipalité du maire Félix Poiraud qui gère un confortable budget grâce à la manne de la Taxe de séjour, confie la gestion de cette Taxe à la Chambre d'Industrie climatique qui décide des travaux à exécuter pour le développement de la station des Sables-d'Olonne. A la suite d'une demande du Conseil municipal du 21 mars 1930, la Chambre d'industrie vote, le 29 mars, un premier crédit de 3.500 francs pour la construction d'un Kiosque à musique dans le jardin du Tribunal, sur un devis fixé à 13.499 frs 50, et choisit l'entrepreneur M. Dupeyroux pour exécuter les travaux. Le 15 avril, un second crédit de 10.000 francs est mis en réserve jusqu'à réception du chantier.
Ce nouveau Kiosque à musique,
joli, pimpant, sonore, édifié mais de dimensions un peu exiguës, est inauguré le 1er juin 1930 par un concert de l'Harmonie Municipale toujours dirigée par M. Cavaillès, lequel cèdera sa place à M. Quéraud en 1935.

(en dépit de nombreuses recherches, nous n'avons pu dégoter aucun cliché représentant le Kiosque à musique du jardin du palais de justice)
Les Sables-d'Olonne - Jardin du Tribunal
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Tout comme on le verra pour le Grand Casino des Sables lors de nos prochaines chroniques, la période suivant le second conflit mondial annonce de grands chamboulements pour la place de la Liberté. Le conseil municipal d'Odette Roux décide en 1945 de transformer ladite Place et d'y aménager un Square public. Celui-ci, aménagé à la française, sur les plans de l'architecte voyer Delaunay, est achevé deux ans plus tard, inauguré le 25 mai 1947. Le nouveau maire Charles Rousseau n'ayant probablement pas la fibre musicale, fait abattre, en 1949, le malheureux kiosque à musique, le remplaçant par un bassin octogonal rappelant la présence de l'édicule.

Les Sables-d'Olonne - Jardin public place de la Liberté monument aux morts et Ecole Mutuelle
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L'Ecole Mutuelle de 1821 de la place Henri IV, devenue l'école communale de la place de la Liberté, puis, en 1961, le collège du Centre, a été démolie et remplacée par l'actuel collège Pierre Mauger.
Le Kiosque à musique du Jardin du Tribunal a, quant à lui, laissé la place à un podium-auditorium.
Kiosque supprimé.

voir ici Place de la Liberté des Sables-d'Olonne sans son kiosque aujourd'hui.
Place de la Liberté et Orchestre d'harmonie des Sables (1/8) (2/8) (3/8) (4/8) (5/8) (6/8) (7/8) (8/8)
Auditorium du Jardin du Tribunal des Sables-d'Olonne (ancien kiosque à musique). (1/3) (2/3) (3/3)

Les Sables-d'Olonne - Place de la Liberté (1917).jpg
Les Sables-d'Olonne - Place de la Liberté (1917).jpg (151.14 Kio) Vu 11273 fois
publié par Jean-Marc

Quelques concerts sur la Place de la Liberté
24 juin 1877 — Les Sables-d'Olonne. Concert donné par la Musique Municipale et la Fanfare de l'Ecole Mutuelle, le dimanche 24 juin 1877 à 5 heures place de la Liberté. Programme : 1. Municipale (marche), par les deux Sociétés. Belleville. — 2. Fantaisie Militaire. Musique Municipale. — 3. Jeanne Hachette (ouverture). Musique Municipale. Déplace. — 4. Mathilde (polka pour piston), exécutée par M. Belleville. Reicheistein. — 5. Le Sablais (allegro militaire), par les deux Sociétés. Belleville.
17 juin 1883 — Dimanche 17 Juin, la musique des écoles communales se fera entendre à la Chaume, place du marché à 4 heures, et aux Sables place de la Liberté à 7 heures. Programme : l. Allegro militaire. Favre. — 2. La Cigale, polka. Belleville. — 3. Les jeunes artistes, fantaisie. Sohier. — 4. L'Aurore, mazurka. — 5. Défilé, clairon. Belleville. Le chef de musique, Louis Belleville.
10 juin 1888 — Musique municipale des Sables-d'Olonne. Programme du dimanche 10 juin 1888, place de la Liberté, à 7 heures ½ du soir : 1. Allegro militaire. Sellenick. — 2. Fantaisie sur Lucie de Lamermoor. Donizetti. — 3. Gavotte Louis XV. J. Klein. — 4. Mosaïque sur Marie. Hérold. — 5. Polka des oiseaux. Belleville. Le chef de musique, Belleville.
5 avril 1891 — Musique municipale des Sables-d'Olonne. Programme des morceaux qui seront exécutés dimanche 5 avril 1891 à 4 heures ½ du soir, place de la Liberté : 1. Le Roi Soleil, allegro. Arnoux. — 2. Jeanne Maillotte, ouverture. Reynaud. — 3. Polka de Concert. Belleville. — 4. Les Vêpres Siciliennes, fantaisie. Verdi. — 5. Les Enfants de l'Ain, allegro. Dupart. Le chef de musique, Louis Belleville.

Les Sables-d'Olonne - 10 juillet 1892 Fête de bienfaisance, Concerts place de la Liberté
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4 juin 1893 — Le kiosque de la place de la Liberté dispose maintenant d'un éclairage
— Le nouvel éclairage du kiosque de la Liberté a été inauguré dimanche par un excellent concert de la musique municipale. Les globes de gaz, disposés en guirlandes et en panaches forment une décoration de bon goût, complétée par les effets de lumière projetés par ces globes dans le feuillage des grands arbres qui recouvrent le kiosque : cet éclairage permettra de retarder aux premières heures de la nuit les concerts donnés soit par la fanfare municipale, soit par les musiques des régiments qui vont venir, et attireront ainsi une assistance plus nombreuse. La municipalité compléterait la bonne organisation de ces soirées si elle faisait légèrement arroser quelques instants avant le concert, pour abattre la poussière.

Quelques concerts sur le Kiosque de la place de la Liberté
11 juin 1893 — Musique municipale des Sables-d'Olonne. Programme des morceaux qui seront exécutés dimanche 11 juin 1893 à 8 heures ½ du soir, place de la Liberté : 1. Pas redoublé. Belleville. — 2. Ouverture fantastique. Govaert. — 3. Guillaume Tell. Rossini. — 4. Zazetta, polonaise. Beer. — 5. Tout à la joie, polka. Fahrbach. Le chef de musique, Louis Belleville.
24 mai 1896 — Demain dimanche, la Musique municipale se fera entendre de 8 à 9 heures du soir, pour la première fois de l'année, sur le Kiosque de la place de la Liberté. Voicie le programme des morceaux qui seront exécutés : 1. Allegro militaire. Belleville. — 2. Ouverture dramatique. Coquelet. — 3. Méditation. Adriet. — 4. L'Etoile du Nord. Meyerbeer. — 5. Le verre en main. Forbach. Le chef de musique, Louis Belleville.
4 et 5 juillet 1896 — A l'occasion du séjour du 3e Dragons aux Sables, les deux Sociétés l'Orphéon et la Musique municipale donneront chacune un Concert sur la place de la Liberté ; les samedi 4 et dimanche 5 juillet. En voici le programme :
4 Juillet. — Orphéon, Place de la Liberté, de 8 à 9 heures du soir. 1. En Chasse, chœur. Sourillas. — 2. L'avenir. Saintis. — 3. Chant des Paysans. — 4. Les Proscrits. Saintis. — 5. Chant des Bannières Ch. Dubois. Le Directeur, A. Buchou.
5 Juillet. — Musique municipale, Place de la Liberté, de 8 à 9 heures du soir. 1. Le petit Parisien, allegro. Belleville. — 2. Ouverture. Govaert. — 3. Méditation. Adriet. — 4. Si j'étais Roi, fantaisie. Adam. — 5. La Petite Fauvette, polka pour flûte. Damaré.


Les Sables-d'Olonne - Régiment de Dragons sur la place de la Liberté - Un coin de la place de la Liberté
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5 au 7 juin 1896 — Concerts de la Musique du 64e de ligne place de la Liberté et place du Palais de Justice
Samedi 5 Juin, place de la Liberté, de 8 h. à 9 heures.
Allegro militaire. — Les Ondines (mazurka). L Ganne. — Les Puritains (fantaisie). Bellini. — Menuet, Gasquil. — Théresen (valse). Carl Fausti.
Dimanche 6 Juin, place du Palais de Justice, de 4 heures à 5 heures : Allegro militaire. — Le Voyage en Chine (ouverture). Bazin. — Chanson d’Henri IV. Brosset. — Charles VI (fantaisie). Halévy. — Première valse. Lecocq.
Lundi 7 Juin, place de la Liberté, de 8 h. à 9 h. Allegro militaire. — Toréador (ouverture). Adam. — Sérénade Hongroise. Jonneres. — Le Bal masqué (fantaisie). Verdi. — Le bon Bourgeois (polka). Sellenick. Le chef de Musique, Lacour.

22 et 23 mai 1897 — Concerts de la musique du 65e de ligne place de la Liberté et place du Palais de Justice
Samedi 22 mai, Place de la Liberté, de 8 heures à 9 heures : 1. Marche de Richard Wallace. Sellenick. — 2. Le Roi de Cœur (ouverture). Holzer. — 3. La Vivandière (fantaisie). Godard. — 4. Venezia (valse). Desormes. — Ann hani gouz (quadrille breton). Fritsch.
Dimanche 23 mai, Place du Palais de Justice de 4 heures ½ à 5 heures ½ : 1. Salut lointain (pas redoublé). Doring. — 2. Stradella (ouverture). Flotow. — 3. Le Prophète (fantaisie). Meyerbeer. — 4. Dolorès (valse). Waldteufel. — 5. Marche de l'Emir. Luigini.


20 mai 1898 — L'arrivée du 64e de ligne aux Sables
— Vendredi dernier, vers 11 heures ½, nos paisibles murs des Sables étaient ébranlés par le bruit des tambours et clairons marchant en tête du beau régiment qu’est le 64e d'Ancenis.
Après le salut au drapeau sur la place de la Liberté, celui-ci a été porté au domicile du colonel, maison Frappier, quai Franqueville, au milieu d'une foule enthousiasmée et réjouie.
Tous les soirs, la musique de ce régiment, qui compte 1525 hommes et 35 chevaux, se fera entendre de 8 heures à 9 heures sur la place de la Liberté jusqu'au 7 juin prochain date à laquelle il sera remplacé dans la même journée par le 65e de ligne de Nantes.
Programme du concert du 21 mai 1898 : 1. Allegro militaire. — 2. Marche Orientale (Renelle). — 3. Souvenirs de Croisset, valse (Sellenick). 4. Les Dragons de Villars, fantaisie (Maillard). — 5. Violettes des bois, polka (Bidegain).
Le chef de la musique, Lacour.


13 et 14 juillet 1898 — La Fête nationale aux Sables
— Mercredi 13 Juillet, de 8 h. ¼ à 9 h. ¼ du soir, place de la Liberté, concert donné par la Musique municipale et l'Orphéon sous la direction de MM. Belleville et Buchou. Programme : 1. Allegro militaire. (Martin). — 2. Belle Rose, fantaisie (Coquelet). — 3. La Liberté éclairant le monde, chœur (Gounod). — 4. Andante mélodique. (Belleville). — 5. Les Proscrits, chœur. (Saintis). — 6. La Marseillaise (Rouget de Lisle).
— Jeudi 14 Juillet, de 9 h. à 10 h. du matin, à l'Hôtel de Ville, distribution de bons de pain aux pauvres. — A 10 h, concert public par l'Orchestre au Casino, sous la direction de M. Berindoague, place et terrasse du Casino. — A 1 heure ½, grande représentation du Casino, La Mascotte, opéra-comique en 3 actes.
A 2 heures, jeux divers, tourniquet, mâts de cocagne, courses d'ânes et autres divertissements.
Entrée gratuite au Casino offerte par M. Chapautau. — A 3 heures, défilé de la Société de gymnastique la Patriote. — A 3 h. ½, grand lâcher de pigeons voyageurs sur la plage par la société colombophile le Messager de l'Océan. — A 5 heures, exercice de la société de gymnastique Ia Patriote, place de la Liberté. — A 8 heures, Place de la Liberté, concert par la musique municipale et l'Orphéon. — A 9 h. grand feu d'artifice sur la plage. Illuminations du Remblai, de l'Hôtel de Ville et de la place du Palais de Justice. — A 10 heures grand bal populaire place de la Liberté.

Les Sables-d'Olonne - Place de la Liberté (Henri IV)
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Les Musiques des régiments se succèdent aux Sables-d'Olonne sur un rythme effréné
17 au 19 mai 1899 — Concerts de la musique du 65e de ligne sur le Kiosque place de la Liberté
— Ce soir à huit heures, l'excellente musique du 65e se fera entendre sur le kiosque de la place de la Liberté.
Grâce à l'amabilité de son éminent chef, M. Fritsch, nous sommes en mesure de publier les trois premiers programmes des grands concerts qui nous seront offerts pendant le séjour du 65e aux Sables.
Mercredi 17 Mai : Le Père la Victoire (marche française). Ganne. — Stradella (ouverture). Flotow. — Hamlet (fantaisie). A. Thomas. — Amour et Printemps (valse). Waldteufel. — Réveil d'oiseau (polka). Wettge.
Jeudi 18 Mai : Marche lorraine. Ganne. — Mireille (ouverture). Gounod. — Ballet Egyptien. Luigini. — Juanita (valse espagnole). Cairanne. — Airs Vendéens. Varenne.
Vendredi 19 Mai : Le Puy-de-Dôme (pas redoublé). Martin. — Concerto pour clarinettes. Wettge. — Carmen (fantaisie). Bizet. — Chants du Ciel (valse). Strauss. — Frais Sourire (polka). Sellenick. Le chef de musique, E. Fritsch.
11 et 12 juin 1899 — Concerts de la musique du 64e de ligne, place du Palais de Justice et place de la Liberté
Dimanche 11 juin 1899, de 5 h. à 6 h., place du Palais de justice : Allegro Militaire. — Menuet. Casquil. — Les amourettes. Gung'l. — La Maladetta, fantaisie. Vidal. — Papageno, polka. Stasny.
Lundi 12 juin, de 8 h. à 9 h., place de la Liberté : Allegro Militaire. — Marche Tunisienne. Parès. — Les Chasseresses (ballet de Sylvia). Léo Delibes. — Soirée près du Lac, mazurka. Leroux. — Bourgogne, valse. Petit.
Mardi 13 juin, de 8 h. à 9 heures, place de la Liberté : Allegro militaire. — Aubade printanière. Lacombe. — Alsace, valse. Senée. — Mascarade (airs de ballets). Lacome. — Timbre-poste, polka. Tavernier. Le chef de musique, Lacour.
23 juin 1899 — Concert de la musique du 137e R.I. sur le Kiosque de la place de la Liberté
L'excellente musique du 137e se fera entendre demain vendredi de 8 à 9 h. du soir, sur le kiosque de la place de la Liberté. Grâce à l'amabilité de son éminent chef, M. Monbarin, nous sommes en mesure de publier le programme du premier des grands concerts qui nous seront offerts pendant le séjour du 137e aux Sables.
La Patrie française (marche). Hubant. — Ouverture de Si j'étais Roi. Adam. — Ballet Egyptien. Luigini. — Sigurd (grande fantaisie). Reyer. — Souhaits à la France (chœur). Pessard. Le chef de musique, Monbarin.
8 juillet 1901 — Concert de la musique du 93e de ligne, place de la Liberté
— La musique du 93e continuera le programme des concerts inaugurés par les autres régiments de la division. Voici les programmes du lundi 8 juillet qui sera exécuté Place de la Liberté de 8 à 9 heures : Allegro militaire. — Les Troratelles, ouverture. Duprato. — Les Baigneuses, valse. Gung'l. — Le Trouvère, fantaisie. Verdi. — Giroflée-girofla, quadrille. Blancheteau.

15 août 1899 — Festival musical aux Sables
Arrivée des musiques et défilé dans la matinée.
Concerts : La Chaume, de 3 h. à 4 h., Musique municipale des Sables et Orphéon. — Cours Blossac, de 3 h. à 4 h., musique de Cholet. — Place du Palais de Justice, de 4 h. à 5 h., la Lyre Nantaise. — Kiosque de la place de la Liberté, de 5 h. à 6 h., les Grelotteux de Nantes.
Le soir, à 8 heures ½, sur la place de la Liberté, Grand festival, morceaux d'ensemble exécutés par les cinq sociétés musicales : 1° Morceaux d'ensemble ; 2° Musique des Sables-d'Olonne ; 3° Les Grelotteux ; 4° Orphéon des Sables ; 5° La Lyre de Cholet ; 6° La Lyre Nantaise ; 7° Morceaux d'ensemble.


27 août 1899 — Concert de la Lyre Fontenaisienne sur le Kiosque de la Place de la Liberté
— Ainsi que nous avons été les premiers à l'annoncer. la société musicale La Lyre Fontenaisienne arrivera aux Sables pour y passer la journée de demain, dimanche, par le train de 10 h. du matin.
Elle se fera entendre le soir, de 8 à 9 h., place de la Liberté. Voici les morceaux qui seront exécutés :
l. Jupiter II, allegro. Ed. Baston. — 2. Loin du Puy, ouverture. Bouillon. — 3. Mosaïque sur les Huguenots. Meyerbeer. — 4. Fantaisie sur Faust. Gounod. — 5. Le Retour à la vie, grande valse. Chabas.


13 et 14 juillet 1901 — Concerts donnés sur la place de la Liberté par la Fauvette, la Musique municipale et l'Union Sablaise
— Samedi 13 juillet, place de la Liberté à 8 heures ¼, concert instrumental et vocal : Ronde des bébés. Bosc. Musique municipale. — Hymne à la France. Guyonnet. Union Sablaise. — Fantaisie pour piston. Belleville. Musique municipale. — Marche gauloise. Paillard. La Fauvette. — La Marseillaise. Musique municipale.
— Dimanche 14 juillet, à 8 heures, concert instrumental et vocal place de la Liberté : L'Argus. Belleville. Musique municipale. — France-France. Ambroise Thomas. La Fauvette. — Rigoletto. Verdi. Musique municipale. — Gaule et France. Saintis. Union sablaise. — La Marseillaise et Choeur des Girondins. De Lisle et Méhul. Musique municipale.


Les Sables-d'Olonne - La Fauvette des Sables - Kiosque à musique de la place de la Liberté
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21 juillet 1901 — Concert de la Fauvette, de l'Union Sablaise et de la Musique municipale, place de la Liberté
— Ainsi que l'annonce le programme des Sables de la saison, demain dimanche aura lieu un concert-festival de 5 à 6 heures sur la place de la Libcrté, par la Musique municipale, l'Union Sablaise et la Fauvette. En voici le programme :
Allegro sur les Fiançailles. Moohr. — Sur les Remparts, chœur. L'Union Sablaise. Saintis. — Les Cloches de Corneville. Planquette. — La Forge, chœur. La Fauvette. — Poignée de Roses, mazurka. Belleville.


28 juillet 1905 — Inauguration du nouveau Kiosque à musique de la place de la Liberté
— Ce soir vendredi 28, aura lieu l'inauguration du Kiosque de musique, place de la Liberté. Voici, à cette occasion, les morceaux qui seront exécutés de 8 heures ½ à 9 heures ½ du soir par les différentes sociétés de la ville :
1. Le Kiosque, allegro militaire, par la Musique municipale. — 2. Le Chant du Fer, choeur. (Paillard), par l'Union Sablaise. — 3. Grande fantaisie sur Lakmé (Léo Delibes), par la Musique municipale. — 4. a) Près du fleuve étranger, choeur mixte (Gounod) ; b) Le pas d'armes du roi Jean, choeur pour hommes seuls (Wormser), par La Fauvette. — 5. La Polka des Pachas (Allier), par la Musique municipale.


Les Sables-d'Olonne - Le Kiosque — Place de la Liberté
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Quelques concerts sur le Kiosque de la place de la Liberté
14 juillet 1906 — A 8 heures, place de la Liberté, concert instrumental et vocal : 1. Le Remblai, pas redoublé. Belleville, par la Musique Municipale. — 2. Gaule et France, chœur, par l'Union Sablaise. — 3. a) Château-Villars ; b) Le Lièvre, par le Rallye-Sablais. — 4. Les Cloches de Corneville. Planquette, par la Musique Municipale. — 5. a) Le Renouveau, choeur. Ithier. ; b) La Marseillaise, par La Fauvette. — 6. Douce Missive, fantaisie pour clarinette, par la Musique Municipale. — 7. La Marseillaise, par la Musique Municipale
2 juin 1907 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la Musique municipale le dimanche 2 juin, à 8 heures du soir, kiosque de la place de la Liberté : Sables-d'Olonne, Allegro. Belleville. — Ouverture de concours. Furgeot. — Rêverie du soir. Delahaye. — Souvenir du Puy de Dôme. Kelsen. — Polka marche. Bajet. Le chef de musique, Louis Belleville.
7 juin 1908 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par la Musique municipale, le Dimanche 7 Juin, à 8 heures du soir, sur le kiosque, place de la Liberté : Allegro militaire. F. Boisson. — Confiance (Ouverture). Volke. — Marche d'Allégresse. Muntzer. — Lucrèce Borgia (Grande Fantaisie). Donizetti. — La Babiole (Polka-Marche). Belleville. Le Chef de Musique, Louis Belleville.
12 juin 1910 — Voici le programme du concert qui sera donné par la Musique Municipale, la dimanche 12 juin, à 4 heures ½, sur le kiosque, place de la Liberté : Le Dandy, pas redoublé. Belleville. — Les Noces de Jeannette, fantaisie. V. Massé. — Marche Indienne. Sellenick. — Maritana, grande fantaisie. R. Vallage. — Viva Espana, parade espagnole. Ronsberg. Le Chef de Musique, Louis Belleville.
4 janvier 1914 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par la Musique municipale le dimanche 4 janvier, à 3 heures du soir, sur le kiosque de la Place de la Liberté : Le Rêve passse, grande marche. Krier. — Souvenir du Mans, fantaisie variée pour bugle (soliste : M Thibaut). Belleville. — Landler, valses alsaciennes. Vekerlin. — La Traviata, fantaisie pour clarinette (soliste : M. Laurian). Verdi. — Pas des Patineurs. Farigoul. Le Chef de Musique, Louis Belleville.
28 juin 1914 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par la Musique municipale le dimanche 28 juin, à 8 heures 1/2 du soir, sur le kiosque de la Place de la Liberté : Le Gosse, pas redoublé. Roux. — Mireille, grande fantaisie. Gounod. — La Vague, grande valse. Métra. — Le Barbier, cavatine pour clarinette. Rossini. Soliste M. Lauriau. — Gentille, polka. Belleville. Le Chef de Musique, Louis Belleville.

La Fauvette se vend bien alentour. Ici, au concours de Jarnac les 3 et 4 juillet 1910
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publié par James (Mektoub 17) Ven 4 Mai 2012 10:50

29 juin 1919 — Le fils de Louis Belleville reprend la baguette de son père à la tête de l'Harmonie municipale
— En l'honneur de la signature de la paix, la Musique municipale donnera un concert dimanche prochain 29 juin, sur le Kiosque place de la Liberté à 8 heures ½ précises : La Marseillaise. — La Madelon, allegro militaire. Bousquet. — Marche royale italienne. Bagelli. — Port-Arthur, allegro militaire héroïque. L. Belleville. — Hymne américain. Wesly. — Vers la frontière, marche. L. Belleville. — La Brabançonne, hymne belge. Wesly. — Le Boy-scout, allegro militaire. L. Belleville. — Alsace et Lorraine, chant patriotique. Ben Tayoux. Le directeur, Belleville.

6 juin 1920 — Concert de la Musique municipale et de l'Orphéon sur le kiosque
— Programme des morceaux qui seront exéeutés, dimanche 6 juin, place de la Liberté, à 8 heures ½ du soir :
l. Souhaits à la France. Pessard. Orphéon et Musique municipale. — 2. Condé. Wettge. — 3. Ouverture du Voyage en Chine. Bazin. — 4. Fiançailles, valse lente. Wesly. — 5 L'Ombre. L. Chiu. — 6. La Chanson des Buissons. Brunier. Orphéon et Musique Municipale.


Les concerts se poursuivent sur le Kiosque
16 mai 1920 — Programme du Concert qui sera donné place de la Liberté, dimanche prochain 16 mai, à 9 heures, sous la direction de M. Merlet : Salut lointain, allegro. Doring. — Ouverture de Martha. Flotow. — Souvenir du Mans, air varié pour trompette d'harmonie. Belleville. (soliste, J. Thibaud). — Segovia, valse espagnole. Popy. — La Tourterelle, polka pour petite flûte. Damaré. (soliste, Joseph Oger). — Marche Indienne. Sellenick.
23 novembre 1924 — Aujourd'hui, à 3 h. 15, la Musique Municipale et l'Orphéon Municipal donneront, sur le kiosque de la place de la Liberté, un grand concert, à l'occasion de la fête de la Sainte Cécile.
Au cas où la température se maintiendrait trop rigoureuse, ce programme pourra être modifié ou remis à une date ultérieure. Après le concert, la musique municipale défilera en ville et ira déposer sa bannière au Splendid Hôtel où aura lieu le Banquet annuel, à 19 heures.
28 mars 1926 — La Musique municipale donnera le dimanche 28 courant un concert sur le kiosque de la place de la Liberté, à l'issue duquel M. le Maire remettra au vice-président, M. Machard, les palmes académiques, ainsi que la médaille d'honneur à un certain nombre de musiciens. En voici le programme : Hymne de l'Infanterie de Marine. Cappe. — Ouverture Fantastique. Govaert. — Lakmé, fantaisie. Léo Delibes. — Le Tour du Monde, valse. Métra.
17 octobre 1926 — Voici le programme de choix qui sera exécuté dimanche prochain, 17 octobre, de 3 à 4 heures, sur le kiosque de la place de la Liberté : Paris-Belfort. Turine. — La Robertsau. Sellenick. — Ballet Egyptien. Luigini. — Aïda, fantaisie. Verdi. — La Source. Léo Delibes. — Zig-Zag. L. Fontbonne. — Défilé de la Garde. Wettge. Le Chef de Musique, L. Fontbonne.


7 août 1927 — La musique du 137e R.I. vient encore, de temps à autre, donner des concerts sur le Kiosque
— Le 137e R. I., cantonné aux Sables-d'Olonne et à Olomne, a exécuté hier une retraite aux flambeaux des mieux réussies.
Tout d'abord un concert avait été donné par la musique du régiment, sous le kiosque municipal, place de
la Liberté. Félicitons M. Pilot, le chef de musique, pour l'exécution si profondément artistique des morceaux de choix qu'il a fait entendre à la population et aux baigneurs venus très nombreux.
Après le concert, la musique, précédée des tambours et clairons et accompagnée d'une escorte de soldats porteurs de lampions et de torches, a défilé dans les rues principales de la ville, le long du Remblai.


24 novembre 1929 — La Sainte Cécile sur le Kiosque
— Harmonie Municipale. Comme chaque année, dimanche prochain 24 novembre, nos dévoués musiciens célébreront la fête de leur gracieuse patronne sainte Cécile. A cet effet ils exécuteront sur le kiosque de la place de la Liberté, de 15 heures à 16 heures, le programme suivant : 1. Le Cimbre, allegro. Signard. — 2. Au Pays Lorrain, ouverture. G. Balay. — 3. Adagio de la sonate pathétique. Beethoven. — 4. Les Contes d'Offmann, fantaisie. Hoffmann. — 5. Les Amourettes, grande valse. Gung'l. Le Chef de Musique, E. Cavaillès.

1er juin 1930 — Inauguration du Kiosque à musique du Jardin du Tribunal
— L'Harmonie municipale donnera le dimanche 1er juin à 21 heures dans le Jardin du Tribunal pour l'inauguration du nouveau kiosque à musique, un grand concert dont voici le programme :
1. Bab-el-oued, allegro militaire avec clairons. Goitre. — 2. La vie champêtre, fantaisie descriptive et originale. Z Bajus. — 3. Duo du chalet pour basse et trombone. Adam. — 4. a) menuet du bourgeois genthilhomme. Lully b) Les deux avares (la garde passe). Grétry. — 5. Lucrèce Borgia, air varié pour clarinette. Donizetti. — 6. Les contes d'Hoffmann, sélection. Offenbach. — 7. Hylda, grande polka de concert pour cornet. Reynaud. — 8. The stars and stripes for ever, marche américaine. Sousa.
Le chef de musique, E. Cavaillès.
Des chaises seront mises gracieusement à la disposition des auditeurs.


1er juin 1930 — Compte rendu de l'inauguration du Kiosque du Jardin du Tribunal
— Le nouveau kiosque à musique. Dimanche soir avait lieu l'inauguration du nouveau kiosque à musique par l'Harmonie municipale.
Joli, pimpant, sonore, édifié — ce qui en fait tout le charme — dans un site agreste, ce coquet édicule, éclairé à souhait, fit l'émerveillement de la nombreuse assemblée qui se pressait jusqu'à l'étouffement, dans le square du tribunal.
Honneur à l'architecte et à M. Dupeyroux, l'entrepreneur de cet édifice en miniature ; mais, car il y a un mais, tout le monde tomba d'accord pour lui trouver des dimensions un peu exiguës.
Avec un programme joliment varié dont Adam, Lully, Grétry, Donizetti et Offenbach faisaient les frais, le concert offert par l'Harmonie fut ce qu'il devait être, c'est-à-dire de tous points, réussi. Tous nos compliments à notre harmonie qui se surpassa dans cette nuit d'été pourrait-on dire. Félicitations non moins méritées à tous ses solistes, nous avons nommé les glorieux vétérans Schléby, Lassous et Bruneteau.
Un chevronné également, M. Lauriau qui, au pied levé, remplaçait M. Madras, parti sous d'autres cieux. Son air varié pour clarinette de Lucrèce Borgia fut exécuté avec une telle maîtrise que spontanément, M. Beaumont, l'aimable président de la société, vint en quelques mots partis du coeur, faire le juste éloge de cet exécutant que l'on pourrait sans exagération qualifier d'ancêtre, mais quel ancêtre ! En effet, M. Lauriau ne compte pas moins de cinquante-six années de musique, autrement dit plus d'un demi-siècle. N'est-ce pas fabuleux ? Mais aussi quel enseignement pour les jeunes qui poussent déjà dans l'harmonie municipale ! Que dire aussi de M. Cavaillès qui nous charma et nous éblouit tout à la fois dans une grande polka de concert de Reynaud, sinon que ce bel artiste devrait se faire entendre de temps à autre, et ce, pour notre plus grand enchantement. Un souhait pour finir : que désormais, au cours de la saison estivale, les concerts de la musique soient donnés dans le square du tribunal qui nous changera agréablement de la steppe sibérienne qu'est la Place de la Liberté.


Les Sables-D'Olonne - Musique place du Palais de Justice — Musique de la Flotte devant le palais de Justice
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Quelques concerts sur le Kiosque à musique du Jardin du Tribunal
2 juillet 1932 — L'Harmonie Municipale des Sables-d'Olonne donnera un concert Samedi 2 juillet, Jardin du Tribunal de 21 h. à 22 h. Voici le programme : 1. Sambre et Meuse. Rauski. — 2. Scaramouche, pantomine-ballet par Messager arrangé par Cahuc. — 3. Thérèsen, grande valse. Karl Fausti. — 4. Duo de la Traviata. Verdi. (solistes : MM. Bruneau et Rasquin). — 5. Grenadier du Caucase, allegro. Meister.
Des chaises seront mises à la disposition du public. Le Chef de la Musique, E. Cavaillès.

14 juillet 1936 — Mardi prochain, 14 juillet de 21 à 22 heures, dans les Jardins du Tribunal, l'Harmonie Municipale donnera un concert public dont voici le programme : 1. Marche Bretonne. Fritsch. — 2. Si j'étais Roi, ouverture. Adam. — 3. La Voix des Cloches, rêverie. Luigini. — 4. Mireille, fantaisie. Gounod. — 5. Marche Lorraine. Ganne. Le Chef de Musique. E. Quéraud.
8 mai 1938 — L'Harmonie Municipale offrira dimanche prochain 8 mai, de 15 à 16 heures, sur le kiosque du jardin du Tribunal, un concert public, dont nous donnons ci-dessous le programme : 1. Genève, allegro. F. Andrieu. — 2. Ouverture d'Egmont. Beethoven. — 3. Babillage. Gillet. — 4. Sélection sur les Contes d'Hoffmann. Offenbach. — 5. Entrée des Tsiganes, exttrait du ballet. Messager. — 6. Marche Lorraine. Ganne. Le Chef de Musique. E. Quéraud.
31 juillet 1938 — L'Harmonie Municipale donnera dimanche prochain, de 21 à 22 heures, au kiosque du jardin du Tribunal, son 2e Grand Concert de la saison d'été. Le programme dont nous donnons le détail ci-dessous est réservé aux opéras et opérettes : l. Ouverture du Voyage en Chine. F. Bazin. — 2. Sélection sur les Contes d'Hoffmann. Offenbach. — 3 Sélection sur le Petit Duc. Ch. Lecoq. — 4. Valse des Merveilleuses, extrait de La Fille de Mme Angot. Ch. Lecoq. — 5. Sélection sur la cocarde de Mimi Pinson. H. Goublier. Le Chef de Musique. E. Quéraud.
14 juillet 1939 — L'Harmonie Municipale donnera le vendredi 14 juillet à 21 heures, sur le Kiosque du Jardin du Tribunal, le premier concert de gala de la saison d'été. Cette première audition est réservée aux oeuvres du compositeur français Louis Ganne : 1. Marche des Amourenx. — 2. Sélection sur Hans, le joueur de flûtes. — 3. a) Pavane, air à danser du XVIe siècle ; b) la Scandinave, mazurka norvégienne. — 4. Sélection sur les Saltimbanques. — 5. La Houzarde, suite de valses. Le Chef de Musique. E. Quéraud.

Les Sables-d'Olonne - Place du Poilu de France, place de la Liberté - Basket-ball sur la Place de la Liberté
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25 mai 1947 — Inauguration du nouveau Jardin public, place de la Liberté ; dernières apparitions sur le Kiosque à musique avant sa suppression
— Concours de musique du 25 mai 1947. Après la liste des sociétés participant au grand concours national de musique des Sables que nous avons déjà publiée, nous sommes en mesure de donner aujourd'hui de nouveaux renseignements à nos lecteurs sur le programme de ces trois journées musicales.
Samedi 24 mai. — Retraite aux flambeaux suivie d'un grand bal. La retraite sera assurée aux Sables et à La Chaume par les Sociétés arrivées.
Dimanche 25 mai. — A 8 heures : Réception officielle à l'Hôtel de Ville. A 8 h. 30 : Concours de lecture à vue.
A 10 heures : Concours d'exécution (morceau imposé). A 14 heures : Concours d'exécution (morceau de choix). A 16 heures, rassemblement pour le défilé. A 10 h. 10 ; Défilé par les 43 Sociétés participant au Concours.
A 18 heures : Morceau d'ensemble exécuté cours Dupont par 1.800 musiciens. A 18 h. 30 : Distribution des récompenses. A 21 heures, grande fête de nuit assurée dans le parc de l'ancien séminaire par les meilleures Sociétés désignées par le jury. Lundi 25 mai. — XXIXe Congrès de la Fédération des Sociétés Musicales de l'Ouest sous la présidence d'honneur de M. le Préfet de la Vendée, et la présidence effective de M. Paul Gouanne.
Pour clôturer ces fêtes, l'Harmonie Municipale et la Chorale des Cours Complémentaires donneront à 17 heures un grand concert sous le kiosque de la Place de la Liberté (inauguration du jardin).
Voici, d'autre part, les divers lieux de notre ville où se dérouleront les concours : Salle des Fêtes (rue Octave Voyer), Ecole de Garçons (rue de la Poste), Ecole Maternelle (rue des Jardins), Ancien Séminaire (Caserne Machet), Ecole Clemenceau. Ecole Maternelle du Passage, Jardin du Tribunal, Poissonnerie, Ecole de garçons de la Chaume, Marché couvert de La Chaume.
L'accès de ces lieux de concours sera permis au public à partir de 10 h. 30, à l'issue de l'épreuve de lecture à vue qui a lieu à huis clos.


Formations musicales actives aux Sables-d'Olonne en 1909 :
La Fauvette (chorale), fondée en 1898, direction Pinault, 70 exécutants ;
Orchestre symphonique, fondé en 1899, direction Pinault, 30 exécutants ;
Estudiantina sablaise, fondée en 1899, direction Pinault, 30 exécutants ;
Musique municipale (harmonie), direction Louis Belleville, 59 exécutants ;
Union sablaise (chorale), créé avant 1896, direction Buchou, 50 exécutants.


Les Sables-d'Olonne - Vue aérienne place de la Liberté
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(1) L'abbé Vrignaud qui craignait que l'Ecole communale ne lui enlève des ouailles à l'école concurrente tenue par des Frères, semble cependant s'être trompé. Alors que cette Ecole Mutuelle est purement laïque et communale, l'article 15 du règlement édicté en 1819 par Victor Germain, prévoit qu'un Crucifix et un buste du Roi seront placés obligatoirement en face des enfants. L'article 18 oblige en outre les élèves à se rendre en ordre deux à deux, les dimanches et fêtes, à la messe paroissiale et l'article 23 institue l'enseignement du catéchisme au sein de l'école, les jeudi et samedi soir.
Ces règlements draconiens n'empêcheront cependant pas les écoles tenues par les Frères de livrer une concurrence acharnée à l'Ecole Mutuelle. Ainsi peut-on lire dans
le Bulletin de la Société pour l'instruction élémentaire de 1835 : aux Sables-d'Olonne, une école mutuelle contenant 210 élèves marchait bien ; mais il paraît que le clergé du lieu a cherché tous les moyens possibles de lui susciter des obstacles et des embarras, au nombre desquels il faut compter la création d’une école de Frères qui a enlevé une grande partie de ses élèves à l’école mutuelle.

(2) Des difficultés de trouver de bons instruments de musique ou comment un luthier peu scrupuleux essayait de repasser le chef de musique aguerri
Entre autres instruments alloués à la Musique de la Garde, on peut noter une caisse roulante, une grosse caisse des cimbales, un chapeau-chinois, diverses trompettes, un serpent de Fortvieille, une petite flûte et une trompette en fa, ces trois derniers étant retournés le 9 novembre 1830, au sieur Sauseau, luthier nantais chargé de fournir lesdists instruments à la musique de la Garde, avec une lettre circonstanciée, expliquant que :
Le premier de ces instrumens n'est de Forvieille puisqu'il diffère par ses clés, par la pompe et par la forme de ses tuyaux de celui de cet auteur qui se trouve ici ; d 'ailleurs, il a 3 ou 4 notes fausses, il est sourd ; en un mot, il ne vaut absolument rien.
La petite flûte serait bonne, mais plus élevée que les autres instrumens d'au-moins trois-quarts de tons, il est impossible qu'on s'en puisse servir.
Enfin, la trompette toute rapiécée, mal soudée, est tellement dure et si mauvaise que même avec ses tons de rechange, tous inutiles, puisqu'on ne joue en fa, elle ne vaut pas la peine d'être conservée.
(registre des correspondances du conseil municipal du 9 novembre 1830)
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LES SABLES-D'OLONNE - « La Fauvette » Société Chorale Mixte (Kiosque à musique des Jardins du Casino)
(VENDÉE)
Le 16 mars 1841, François Villemaine, demeurant à Panzoult (Indre-et-Loire), sollicite la municipalité des Sables-d'Olonne, afin d'obtenir la concession d'un terrain communal situé près de la jetée sur le remblai, pour y construire un établissement pour les bains.
Le Conseil municipal ne traîne pas les pieds pour répondre à cette demande : deux jours après, le 18 mars, Hilaire Pertuzé, maire des Sables, réunit son Conseil municipal, accordant immédiatement la concession de l'emplacement dit la
place des Bains à François Villemaine aux conditions suivantes : une expertise devra être réalisée afin de fixer le prix du terrain alloué ; une servitude de quatre mètres entre les maisons voisines et son futur établissement devra être respectée afin de faciliter l'abord des voitures ; la commune accorde une subvention de deux mille francs, payable en 1842 à M. Villemaine, pour favoriser son projet, à condition que la maçonnerie de l'établissement soit élevée d'au moins un mètre à partir du sol, lors de la prochaine saison des bains et que le corps principal de l'édifice soit achevé le 1er juillet 1842 ; l'ensemble de l'établissement devra être livré au plus tard le 31 décembre 1843.
L'architecte Joseph-Fleury Chenantais (1809-1868) est chargé des plans et de l'édification de ce premier établissement de bains sablais.

Plan partiel des Sables-d'Olonne en 1830
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Plan d'ensemble des Sables-d'Olonne en 1830
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Le 4 novembre 1843, le conseil municipal constate que les travaux engagés par François Villemaine sont suspendus et que, faute d'avoir fait face à ses obligations, celui-ci, non seulement ne percevra pas la subvention prévue mais encore va devoir être contraint de payer une indemnité de 2.000 francs. En outre Villemain est mis en demeure de terminer ses travaux, avec un nouveau délai à fixer, faute de quoi, la vente des terrains sera résolue de plein droit. Le 2 février 1844, Alizart et Louineau, avoué et avocat, se saisissent de cette affaire, mandatés par la municipalité.
Les choses finissent finalement par s'arranger, puisque M. Emile Lafeuille, limonadier des Sables, secondé par son frère Julien Lafeuille, avocat, acquiert l'établissement de bains de Villemaine, et procède à l'achèvement de sa construction. Le 10 août 1845, il se dispose à terminer les murs de clôture de l'établissement et sollicite le conseil municipal afin de pouvoir acheter la maison cadastrée n° 323, située au débouché de la rue de la Pie, qui, construite en dehors de l'alignement communal, gêne le passage sur la voie publique, face à ses Bains. Le Conseil accède à cette demande et offre même une subvention de 400 francs à M. Lafeuille pour l'aider dans l'acquisition de cette maison qui, une fois démolie, restera au domaine public communal.
Le 2 février 1846, autorisation est donnée à Lafeuille d'installer deux cuves de lieux d'aisance, le long de la nouvelle rue située au nord de son établissement,
construites en contrebas, recouvertes solidement avec trappes en fortes pierres pour pouvoir les vider promptement et à volonté. A cet effet, Lafeuille abandonne deux mètres sur toute la longueur nord de sa concession.
L'établissement Lafeuille, dont les travaux sont en cours, ouvre tout de même ses portes lors de la saison commençant le 1er juillet 1846, avec, à sa direction, M. Chlègle.


Annonce de l'ouverture de la saison de l'Etablissement des Bains de mer Lafeuille, directeur Chlègle 16 juin 1847
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Suite à une demande adressée, le 5 décembre 1847, par Julien Lafeuille à la municipalité, le Conseil, réuni le 8 décembre, accorde à celui-ci la concession d'un second terrain, situé dans le prolongement ouest de son établissement de bains maintenant inauguré, destiné à aménager un jardin sur lequel Lafeuille s'engage à faire construire ce qui sera utile à l'embellissement dudit jardin. En outre, Lafeuille n'ayant pas un moment à perdre, obtient du nouveau maire, Henri Pénevert, l'autorisation d'installer une glacière sur le terrain concédé.
La réalisation du projet sur cette concession va cependant tarder, en raison de discussions sur l'appartenance de la propriété des terrains du remblai entre la Préfecture de Vendée et la Commune des Sables.
Le 16 avril 1851, Lafeuille s'engage à faire abattre, à ses frais et au plus tard le 24 juin 1853, la maison et le jardin cadastrés n° 294 appartenant aux héritiers Guyau, lesquels sont positionnés dans l'alignement de la nouvelle rue longeant son établissement de bains et devant gêner le passage lorsque le jardin attenant sera créé sur la seconde concession.
Julien Lafeuille met en vente, par une adjudication volontaire du 27 novembre 1851, son établissement de bains, ce qui nous permet d'en connaître la disposition exacte à cette date : un grand bâtiment face au remblai comportant deux étages
couronné d'une belle terrasse à l'italienne, avec 34 chambres à coucher, dont le rez-de-chaussée se compose de plusieurs salles de jeu, de salons à manger et d'une vaste salle de réception ; un second bâtiment, au nord du premier, le long de la future rue du Casino, sert de remise sur laquelle dix autres chambres sont construites ; à l'ouest de ces deux bâtiments, un grand jardin planté de quelques arbres...
L'affaire n'est pas vendue, mais partagée entre les deux frères Lafeuille qui la donnent en fermage à Auguste Roy, à compter de l'ouverture de la saison du 1er juillet 1852.


Annonce ouverture de la saison du Casino Lafeuille au 1er juillet 1852, fermage Auguste Roy
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Auguste Roy organise fêtes et concerts dans le désormais Casino des Bains de mer, jusqu'à sa fermeture à l'issue de la saison 1855, par suite du décès du père de Julien et Emile Lafeuille. L'affaire est mise en en adjudication amiable au prix de 90.000 francs, le 10 avril 1856. Un certain Picard en profite, en juillet 1856, pour installer son propre casino avec salon de jeu et salon de danse, dans une des maisons de M. Boisdin située sur le Remblai.
Lors de la saison 1857, l'établissement rouvre ses portes sous le seul nom d'Emile Lafeuille, seul propriétaire et directeur de l'affaire, lequel est mis en faillite, l'année suivante. Le 26 août 1858, le Casino des Bains de Mer Lafeuille est vendu à la criée, sur saisie immobilière, avec une mise à prix de
pure forme de trois mille francs.
La vente ne se fait pas, et l'affaire est à nouveau proposée pour une cession de gré à gré pour le 1er janvier 1859. Le marquis de Loynes de La Coudraye la rachète et la remet en vente aussitôt, à partir du 6 février 1859.
Le Casino reprend ses activités avec la saison estivale commençant le 30 juin 1859.

Mise en Vente sur saisie immobilière du Casino Lafeuille 26 août 1858, dite de pure forme
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En 1861, un Théâtre, dirigé par M. Lefort, est édifié à l'ouest du jardin, en vis-à-vis du Casino-hôtel.
L'affaire semble péricliter puisque lors de la séance du conseil municipal du 7 août 1872, le Directeur du Théâtre du Casino, M. Chavannes, expose qu'ayant amené avec lui une bonne troupe, les recettes sont quasiment nulles ; aussi, sollicite-t-il une subvention de six cents francs, laquelle lui est accordée payable en deux fractions.
En 1874, on note tout de même que la
très vaste salle de bal du Casino, richement décorée, accueille un très bon orchestre tous les jours, un grand bal étant organisé une à deux fois la semaine. L'entrée du salon, au prix très minime, se paie par abonnement.
Le Théâtre comme le casino vont cependant bientôt définitivement tirer le rideau puisqu'ils vont voir s'ériger à leur pied, un colossal établissement casinotier, financé par la « richissime » Compagnie des Chemins de fer de la Vendée, mais en partie payable en monnaie de singe... L'ancien Casino dit Lafeuille, réaménagé et transformé, deviendra le Grand Hôtel du Casino.


Les Sables-d'Olonne - Chalet du Grand Hôtel (ancien Théâtre du Casino Lafeuille transformé après 1895) — Grand Hôtel du Casino (ancien Casino Lafeuille)
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Il nous faut maintenant remonter au 4 octobre 1871, date à laquelle le Conseil municipal des Sables reçoit une lettre des Domaines — qui vient de recevoir de l'Etat, les terrains des Ponts et chaussées situés entre le prolongement du Remblai, le Boulevard et une rue nouvelle — proposant à la municipalité d'acquérir lesdits terrains, en totalité ou partiellement. Ces terrains occupent une surface plantée de 7.086 m² et une superficie non plantée de 5.268 m².
Le maire, Abel Barreau, offre un franc du mètre carré pour la partie plantée et décline la proposition concernant les terrains vagues.
C'est ainsi que l'année suivante, la Compagnie des Chemins de fer de la Vendée fait main basse sur les surfaces non plantées du Remblai, et décide d'y faire édifier un grandiose Casino-théâtre salle de spectacle. L'architecte Germain Salard (1836-1913), associé à Hippolyte Leboeuf, est chargé de sa construction, l'entreprise de Gustave Eiffel s'occupant de la structure métallique du bâtiment.
Commencé en 1875, le nouveau Casino est inauguré le 1er juillet 1876, sous la direction de M. Leguay.

Les Sables-d'Olonne - Le Casino
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publié par Aglya11 Lun 27 Juin 2011 15:47

Le Grand Casino, flambant neuf, est mis sous séquestre le 9 juin 1877, moins d'un an après son inauguration ; le 22 juin 1877, la Compagnie des chemins de fer de la Vendée est déclarée en faillite par le tribunal de commerce de la Seine, avec M. Sautton comme syndic de ladite faillite. Il est décidé que l'Etat reprend l'ensemble des lignes du réseau et le Casino des Sables d'Olonne en remboursant aux actionnaires de la compagnie, uniquement le prix réel de premier établissement de leurs investissements. Après expertises, la commission arbitrale nommée à cet effet accorde, le 7 novembre, une indemnisation de trente-six millions de francs aux actionnaires, la valeur du Grand Casino des Sables étant retenue dans ce montant pour 634.532 fr. 59.
C'est ainsi que l'Etat, ou tout au moins l'administration des Chemins de fer de l'Etat, est amené à devenir Casinotier aux Sables-d'Olonne à compter du 25 mai 1878.
M. Leguay reprend les rênes de l'établissement dès l'ouverture de la saison le 1er juillet 1877, et s'engage à se mettre à la disposition de la municipalité pour tous concerts, concours de musiques et bals, dans la mesure où ces manifestations ne nuiraient pas à la bonne marche du casino, moyennant quoi, il lui est accordé une subvention annuelle de sept mille francs. M. Lelong, d'Angers, devient le nouveau chef d'orchestre, secondé par M. Blès.
Le 26 juin 1882, à la demande de M. Leguay, le conseil municipal lui accorde un bail de neuf ans, aux mêmes conditions. Il est ajouté au traité que M. Leguay devra
établir, dans le terrain placé derrière le casino, un jardin et des jeux divers, auquel le public sera admis contre un prix d'entrée à fixer.

Tout semble se passer à la bonne franquette aux Sables-d'Olonne ! Le sieur E. Berton de Changis-sur-Marne adresse, le 24 septembre 1889, un courrier au Conseil municipal, l'informant que M. Leguay lui a cédé la gérance des jeux du Casino, et que d'autre part, Leguay aurait renoncé à sa subvention annuelle de sept mille francs contre l'attribution par le Conseil du monopole des jeux. Berton, par la même lettre propose au Conseil que ce soit lui qui verse à la municipalité huit mille francs par an. Le 29 septembre 1889, le maire Marcel Garnier et son Conseil acceptent bien entendu cette proposition inespérée. Mais l'équipe municipale va vite déchanter : n'ayant pu obtenir les autorisations ministérielles et préfectorales nécessaires pour détenir le monopole de la tenue des jeux, Leguay en est quitte pour rester directeur.

Les Sables-d'Olonne - Le Grand Casino, la plage et le remblai
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Le 30 avril 1892, la Direction générale des Domaines met en adjudication le Grand Casino, son jardin et les terrains contigus, le tout d'une superficie de 6.200 m², sur une mise à prix de 180.000 francs. Etienne-Arthur Chapautau (1851-1910), directeur d'un cercle angevin, remporte l'enchère pour 261.000 francs.
Excellent commerçant, Chapautau obtient du Conseil municipal, dès le 12 juin 1892, de payer l'eau et le gaz de son établissement à un prix très réduit, moyennant quoi il s'engage à créer un service régulier d'omnibus-tramway partant du Casino et reliant la forêt de pins de la Rudelière sur laquelle il compte installer une chaumière-laiterie, des bancs rustiques et diverses attractions ; la municipalité accepte de lui accorder gratuitement le terrain nécessaire à ces aménagements. Il faut noter que la forêt de la Rudelière, située à l'est des Sables, totalement dénuée d'habitations, est à cette époque dépendante de la commune du Château d'Olonne.
Pour l'ouverture de la saison des bains 1892, Horace Martini est nommé directeur artistique du casino, tandis que deux chefs d'orchestre se relaient, MM. Duysens et Nicosias, à la tête de 22 musiciens, dont M. Louis Belleville qui, chef de la Musique municipale sablaise, tient à l'occasion la place de premier piston au casino.


Affiche publicitaire 1890 avec vue Grand Casino et Grand Hôtel (ancien Casino Lafeuille) et Théâtre Lafeuille (avant sa transformation en Chalet) — Adjudication du Grand Casino des Sables par les Domaines le 30 avril 1892
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Dirigé d'une main de maître par Chapautau, le Grand Casino théâtre n'a pas besoin de faire de grandes réclames pour obtenir du succès. Les concerts symphoniques et les représentations théâtrales s'y succèdent sans discontinuer lors de chaque saison estivale.
La foule des baigneurs et promeneurs effectue un incessant ballet sur la promenade de la plage, entraînée par les nombreux concerts militaires donnés chaque après-midi sur la place du Palais de justice, la place de Navarin ou sur le remblai. Pendant ce temps, les amateurs de jeux ou de musiques plus harmoniques se réfugient au casino ou sur sa terrasse où se produit l'Orchestre de l'établissement de 3 heures à 5 heures ½.
L'administration du Casino dépose, le 21 février 1897, une requête auprès du Conseil municipal, demandant que la ville lui cède le terrain de 535 m² formant demi-lune, situé devant le Grand Casino des Sables, afin d'y installer un
Kiosque à musique où tous les jours l'orchestre donnerait des concerts gratuits. Le terrain en question n'appartenant pas à la commune, une autorisation est sollicitée auprès de la direction des Domaines : le maire des Sables, Fernand Gautret, signe, le 12 avril 1897, une soumission par laquelle il s'engage à régler une redevance annuelle de 107 francs ; cette concession, révisable tous les cinq ans, est aussitôt sous-louée au propriétaire du Casino qui s'engage à y faire édifier un Kiosque à musique démontable destiné à faire entendre gratuitement son orchestre pendant la saison.
Ce Kiosque à musique, déjà étrenné lors d'un concert donné le 15 août 1897, est attesté par un seul cliché connu, que nous avons pu identifier grâce à une autre vue photographique où est représentée la phalange musicale La Fauvette posant dans le parc du Grand Casino sur le dallage caractéristique du jardin, lequel dallage est identique à celui situé devant le kiosque.
Les colonnes et le garde-corps de ce kiosque, de forme octogonale, sont en bois massif ; sa toiture est en zinc.

Les Sables-d'Olonne - La Fauvette, chorale mixte des Sables, dans le Kiosque du Grand Casino — La Fauvette dans le Parc du Grand Casino (dallage identique au cliché du kiosque)
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L'arrivée de la concurrence, que Chapautau a lui-même initiée dès 1893 dans la forêt des Pins de la Rudelière, va faire rage à partir de l'inauguration du 1er août 1897 du nouveau Casino des Pins construit par Jean Nicot. Chacune des activités du casino Chapautau et du casino Nicot, qu'elle soit théâtrale, musicale, festive ou ludique va être imitée à la lettre lors de chaque saison, procédant d'un parfait mimétisme. Aussi, Chapautau redouble-t-il d'ingéniosité pour retenir son public et s'affaire-t-il à transformer et réaménager son établissement durant le premier semestre 1901. Tout y est repensé : le café et ses tables de marbre, les grandes chaises-fauteuils couleur vernis Ripolin rose et vert tendre, l'éclairage, la salle de baccara, la salle des petits chevaux, la salle de restaurant avec son argenterie et ses services de porcelaines fines et cristaux, les vastes salles de billards en sous-sol, la salle d'hydrothérapie du dernier confort, un cabinet noir pour amateurs de photographie, les immenses terrasses avec quantité de balustres et enfin les Jardins verdoyants du casino avec leurs parterres anglais et le Kiosque destiné aux concerts en plein air.

Les Sables-d'Olonne - Affiches publicitaires 1895 et 1896
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Finalement, après huit années de concurrence acharnée, Jean Nicot étant décédé le 19 août 1907, Etienne Chapautau fait l'acquisition du Casino des Pins de la Rudelière et du Grand Hôtel des Pins, le 16 février 1908, auprès de Mme Esther-Marie-Honorine Guinement, veuve Nicot. Chapautau ne profitera pas longtemps de la réunion des deux casinos dans son escarcelle puis qu'il décède début mars 1910, laissant ses affaires à son fils mineur Louis et à ses deux filles Louise et Renée, respectivement mariées à Théodore Audubon et au docteur Alzieu. (Chapautau était veuf de Zélia-Jeanne Bordelois, née à Bordeaux en 1857)
Afin de procéder au partage, les biens provenant de la succession sont mis en adjudication le 10 décembre 1910 :
— le Grand Casino des Sables comprenant trois corps de bâtiment contigus avec la terrasse et vérandas, le tout entouré de Jardins anglais clos de murs et d'une grille en fer, d'une superficie de 7.930 m², mis à prix 500.000 francs ;
— le Casino des Pins de la Rudelière, avec vérandas et terrasse, d'une superficie de 1.100 m² ; l'Hôtel dit Grand Hôtel des Pins situé en face dudit casino, d'une superficie de 3.380 m², mis à prix 240.000 francs.
Le Grand Casino des Sables est adjugé à Mme Louise Audubon pour 473.000 francs et le Casino des Pins et le Grand Hôtel des Pins à Mme Renée Alzieu pour 200.000 francs.

De nombreux chefs se succèdent à l'orchestre du Casino. Les musiciens n'ont que peu de répit entre les représentations et les concerts et, lors de la saison qui courre de juin à septembre, ils jouent sans relâche sept jours sur sept, les après-midis sur la Terrasse ou dans le Jardin Anglais, au Théâtre en soirée. En 1903, Camille Baron est le chef d'Orchestre principal, secondé par Paul Duez ; en 1909 R. Brisard prend la baguette tandis que Odeyer est chef de l'orchestre du théâtre ; en 1910 trois chefs se partagent la tâche : Etienne Bardon pour les opéras et opérettes, Domergue de La Chaussée pour les concerts classique et les concerts de la terrasse, Odeyer pour le théâtre ; en 1912 et 1913, le maestro Barachin est engagé.

Adjudication du Grand Casino, du Casino des Pins et du Grand Hôtel des Pins lors de la succession d'Etienne Chapautau le 10 décembre 1910
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Six mois avant le début du conflit 1914-1918, Renée Alzieu revend le Grand Casino à sa soeur Louise Audubon. L'activité casinotière est bien entendu arrêtée. Le 19 décembre 1914, les bals sont interdits par un arrêté du maire, sur la commune des Sables-d'Olonne, en raison des circonstances : jusqu'alors, indécemment, ils continuaient à y être prodigués avec grand succès !
Durant une grande partie de l'année 1915, de nombreux concerts vont se dérouler dans le Grand Casino, attirant une foule de spectateurs, les recettes étant exclusivement destinées à subvenir aux blessés ou au financement des ambulances de la ville, dont l'une est installée dans le Casino des Pins de la Rudelière, près de l'Hôtel des Pins transformé en Hôpital complémentaire. A partir du mois de mai 1915, ces concerts sont hebdomadaires et se déroulent tous les mardis sur la Terrasse, de 3 heures ½ à 5 heures.
Des baraquements et tentes pour les blessés sont installés sur le terrain du Casino, constituant ainsi l'annexe de l'hôpital complémentaire n° 53 : 107 lits y sont installés.

Après l'armistice, le Casino rouvre ses portes
officiellement le 6 juillet 1919, sous la direction de Théodore Audubon, avec deux chefs d'orchestre, MM. Odeyer et Laffont. Mais dès le 14 avril 1919, Audubon a déposé une demande auprès de la sous préfecture et de la mairie des Sables-d'Olonne, en vue d'obtenir l'autorisation d'exploiter à nouveau le jeu de baccara à deux tableaux, le baccara chemin de fer, les petits chevaux, l'écarté, le jeu de whist, le bridge, le bésigue et le piquet.

Les Sables-d'Olonne - Vue arrière du Grand Casino et de ses jardins
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Si la chorale mixte de La Fauvette ne renaît pas après guerre, il en est tout autrement des nombreux orchestres qui se succèdent sur la Terrasse et au Jardin, tout comme des troupes théâtrales donnant leurs représentations sans discontinuer. Les acharnés amateurs des petits chevaux, puis des jeux de boule, du baccara à deux tableaux, du baccara chemin de fer et des petits jeux remplissent de plus belle les salles du Casino de Louise Audubon-Chapautau.
Le Kiosque à musique, de son côté, disparaît discrètement, comme il était venu.
En 1939, Louise Audubon cède le Grand Casino à Marcel Haas. Occupé par les allemands, puis tombé à l'abandon après 1945, l'établissement et son parc anglais sont totalement rasés en 1950 par l'architecte Maurice Durand qui, roi du béton, fait édifier en 1951, un complexe casinotier affublé d'une immense piscine sur le remblai. Durand, qui apparemment n'est pas un ami des arbres, ne replante pas un arbuste, pas une fleur... Un univers aseptisé de béton.
La municipalité finit par acquérir le Grand Casino auprès de la société Haas en 1954.

Les Sables-d'Olonne - Le Grand Casino et ses jardins rasés, remplacé par le béton et une piscine ; Grand Hôtel préservé — On a fini par raser le Grand Hôtel et son Chalet...
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Face à ce nouveau Casino et à la piscine en plein air du remblai, le Grand Hôtel du Casino, son petit jardin et le Chalet qui abritait l'ancien théâtre, installés depuis 1846 et restructurés en 1897-1898, sont extraordinairement épargnés et restent intacts...
... jusqu'à ce qu'une nouvelle démolition-reconstruction ait lieu en 1997-1998...
Kiosque supprimé.

voir ici Casinos des Sables d'Olonne et remblai sans kiosque, aujourd'hui. (1/2) (2/2)

Les Sables-d'Olonne - La Fauvette Société Chorale Mixte (1905).jpg
Les Sables-d'Olonne - La Fauvette Société Chorale Mixte (1905).jpg (157.38 Kio) Vu 10988 fois
publié par Jean-Marc

1854 — Description dithyrambique du premier Casino des Sables-d'Olonne
— Le Casino, construit par M. Chenantais, architecte de la ville de Nantes, étale sa large façade sur le Remblai même ; sans son élégant belvédère et sa façade italienne, on le prendrait pour un monument de forme mauresque.
Ses dépendances sont grandioses. Son jardin respire la fraîcheur des arbres verdoyants et le parfum des roses et de l'héliotrope ; il est entouré de jolies terrasses, d'où la vue contemple à la fois l'azur des flots et les couleurs multiples du parterre.
La salle de bal, d'une étendue de 20 mètres de longueur sur 10 mètres de largeur, trop étroite encore pour contenir les nombreux danseurs qui l'assiègent chaque jour, renferme en elle toutes les productions de l'art et du goût. Ses fenêtres laissent entrevoir la nappe sans plis de l'Océan. Le doux murmure de la vague expirante vient se mêler aux harmonies qui entraînent le danseur dans les tourbillons de la valse. L'éclat somptueux des lumières s'y marie agréablement aux couleurs chatoyantes des mille arbustes fleuris, qui entretiennent dans ce lieu une atmosphère douce et enivrante. A tant de charmes s'ajoutent encore les fraîches toilettes et les riches parures.
Les ornements de cette salle sont dus à M. Achille ; les peintures remarquables de ses plafonds sont, comme tout ce que fait M. Lebié (d'Angers), marquées au coin d'une belle inspiration et d'une savante exécution.
Un panorama immense se déroule aux pieds du spectateur lorsque l'on est monté au faîte du Casino, que termine une magnifique terrasse italienne. On y découvre un horizon fait à souhait pour le plaisir des yeux.
Un tel jaillissement doit être dirigé par un homme de goût et de prévenances : c'est dire que toutes ces conditions sont remplies, en nommant M. Auguste Roy, qui, chaque année, reçoit de ses nombreux visiteurs les justes compliments mérités par son heureuse et habile direction.
CASINO DES BAINS DE MER Dirigé par M. Auguste ROY.
On trouve dans cet établissement dirigé par M. Auguste Roy, tout le confort désirable : salons de réception, de danse, de lecture, de musique, — Café, Billards, Restaurant, Table d'hôte, Déjeuners, Dîners et Soupers à la carte.
Grand nombre d'Appartements et Chambres élégamment meublés avec vue sur la plage, — Jardin, Café-Concert.
Tous les samedis, Grand Bal ; tous les jours, soirée dansante ou concert.
On s'abonne par famille ou individuellement ; au mois, à la quinzaine ou à la huitaine. — Chaque Abonné a droit aux Pianos, Journaux, et a ses entrées à la Bibliothèque et aux Soirées dansantes.
(guide du Baigneur aux Sables-d'Olonne J.J. Meunier 1854)

22 août 1854 — Fête aux Sables-d'Olonne ; dîner champêtre en musique dans le jardin du Casino
— Grande Fête aux Sables. Au moment de mettre sous presse, nous apprenons qu'il s‘organise, pour le mardi 22 de ce mois, une grande fête, dont voici le programme :
A 2 heures : régates à la voile et à la rame, pêche de canards, etc.
A 4 heures : courses à cheval, à ânes, en sacs, en sabots ; jeux divers sur la plage.
A 6 heures : dîner champêtre dans le jardin du Casino (Musique pendant le dîner).
A 8 heures : Promenade de nuit en bateaux éclairés à la vénitienne ; grande illumination du Casino ; ballon lancé de la terrasse.
A 10 heures : feu d'artifice sur l'eau, grand ballon chargé d'artifice.
A 11 heures : grand bal au Casino.

Les Sables-d'Olonne - Le Grand Casino et le Chalet du Grand Hôtel (ancien théâtre Lafeuille) — Le Grand Hôtel (ancien Casino Lafeuille) et nouveau Casino 1876 au fond
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1er juillet 1862 — Ouverture de la saison pour le Théatre et le Casino des bains
— La saison des bains est définitivement inaugurée aux Sables. Nos rues sont pleines d'étrangers ; le Casino est ouvert depuis le 1er de ce mois ; enfin le théâtre a donné avant-hier sa première représentation, sous la direction de M. Lefort, qui a su mener à bonne fin la tâche assez ardue de s'attacher une troupe réunissant d'excellents sujets dans les différents genres de l'opéra, du drame, de la comédie, du vaudeville et de la chorégraphie. Nous l'en félicitons bien sincèrement. Ceux des artistes qui ont paru, à cette première représentation, devant le public
d'élite qui avait répondu à l'appel de M. Lefort, ont dépassés toutes les espérances ; on le leur a chaleureusement exprimé.
On donne ce soir, au théâtre, Don César de Bazan, drame en cinq actes.

1er juillet 1876 — Inauguration du nouveau Casino des Sables-d'Olonne. Le piston de l'orchestre du Casino n'est autre que Louis Belleville, qui devient la même année, pour 40 ans, le chef de la musique municipale sablaise
— Samedi matin, la ville des Sables avait un air de fête. Les trains avaient amené un nombre considérable de voyageurs ; les hôtels étaient littéralement envahis ; les tables d'hôtes prises d’assaut. On se presse également sur la plage où baigneurs et baigneuses ne craignent pas d'affronter les regards des curieux, confortablement installés sous l’immense tente du Chalet, pour se plonger dans la mer.
A trois heures la foule se porte au Casino pour écouter le concert donné par l’orchestre réuni sous le péristyle. Pour entrer dans quelques détails, nous dirons que l’ouverture d’Haydée d'Auber a été très bien exécutée ; grande sûreté d’attaque, beaucoup d’ensemble, observation scrupuleuse des nuances. Même observation pour l’exécution des autres morceaux et surtout de la Marche turque de Mozart. La valse Baden a été très applaudie.
C’est une conception de M. Bousquet pleine de fraîcheur et de mélodie. Pour terminer, sur ce charmant concert d’ouverture, nos plus complets éloges à M. Brunet, chef d’orchestre, et à tous ses exécutants. Aussi, afin d'être juste, notons particulièrement qu’un fort bon hautbois s’est fait remarquer dans Haydée et que dans un solo de piston, M. Belleville a dénoté un grand talent et s’est fait vivement applaudir.
L’heure du dîner arrive et, après, rendez-vous encore sur le remblai pour les feux d'artifice. Puis, l’excellente fanfare des Sables-d’Olonne, tant de fois couronnée dans divers concours, donne une sérénade devant le Casino.
Bientôt un roulement de tambours se fait entendre ; c’est la retraite aux flambeaux qui va se mettre en marche et parcourir la ville au milieu des lanternes vénitiennes et des feux de bengale. La musique des Sables est précédée par les tambours et clairons du 93e de ligne, en garnison à la Roche-sur-Yon, arrivés dans la journée. Une foule nombreuse escorte tambours et musiciens, qu’elle accompagne de chants plus ou moins harmonieux.
La porte du Casino s'ouvre enfin. Les toilettes les plus délicieuses, les plus fraîches, les plus coquettes défilent alors une à une.
Cependant l’orchestre prélude, composé de près de trente musiciens. On danse dans la salle de spectacle, un peu partout...
Devons-nous dire que, toute la soirée — elle s’est prolongée jusqu’au matin, — danseurs et joueurs ont été de la part des employés du Casino l’objet de la plus active sollicitude ? C’est, croyons-nous, presque inutile : tout le monde sait avec quel tact exquis et quelle magnificence la compagnie de la Vendée traite ses invités.
Bref, la journée de samedi à été fort bien employée et le prélude de la grande fête dimanche a parfaitement réussi.

Les Sables-d'Olonne - La Terrasse du Grand Casino
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1er juillet 1877 — Ouverture de la saison 1877 ; Louis Belleville, devenu chef de la Musique municipale, vient de temps à autre donner un concert sur la vérandah du casino
— C'est demain que débute notre nouvelle troupe du théâtre du Casino. Je crois être certain que la direction a parfaitement composé sa troupe et, dans un concert organisé par M. Belleville, piston solo, nous avons déjà eu hier un avant-goût de son savoir, car Mme Rita Lelong qui avait bien voulu lui prêter son concours, a chanté, avec une voix ravissante, les couplets de Mignon et la Sérénade italienne de Braga.
N'oublions pas, pour mémoire seulement, de mentionner M. Lelong, le sympathique chef d'orchestre, qui nous arrive d'Angers et dont le talent incontestable a été apprécié par des juges sévères.
Nous joignons à cette correspondance un extrait du joli petit journal des Sables, la Plage-Programme :
M. Leguay, si apprécié l'année dernière de ses nombreux abonnés, est revenu prendre possession de son poste.
Dès le 1er juillet, il ouvrait les portes du Casino. La musique municipale, sous la direction savante de M. Belleville, s'est fait entendre sous la vérandah au début de la soirée : la ville entière est venue applaudir son répertoire choisi et brillamment exécuté.
M. Belleville ne veut pas en rester là : les félicitations qu'il a recueillies partout l'ont engagé à donner un concert. Dans ce but, M. Leguay s'est empressé de mettre à sa disposition la grande salle de théâtre, et ce soir nous pourrons tous applaudir plusieurs artistes de mérite accourus pour prêter leur concours à leurs camarades de la musique municipale.

16 août 1896 — Concert et bal dans le Parc du Casino de M. Chapautau
— Au Casino. La saison est particulièrement brillante au théâtre cette année. Les trains arrivent bondés de voyageurs venant passer les vacances sur la reine des plages.
Le centre mondain se trouve toujours au casino. Hier a eu lieu la deuxième grande fête pyrotechnique et dansante de la saison et toute la semaine nous fourni un nouveau contingent de fêtes nouvelles et originales. La soirée d’hier a été particulièrement brillante, le parc illuminé à giorno regorgeait de baigneurs et M. Chapautau, l'aimable directeur et organisateur de ces soirées féeriques s'était véritablement surpassé.
Après le feu d'artifice et le concert dans le le parc, on a dansé ferme jusqu'à deux heures du matin et bien des jolies danseuses ont regretté la clôture du bal et se sont promis de revenir à la prochaine occasion.
Faut-il dire que ces bals sont dirigés par l'éminent professeur E. Roche, de l'Opéra et que l'orchestre fait merveille sous l'habile direction du maëstro Barras. Une grande part du succès de la saison revient au célèbre guignol Lyonnais Liotard, qui fait la joie des petits enfants et des grands !…

15 août 1897 — Concert de la Sainte Cécile d'Angers sur le Kiosque à musique du Grand Casino (première mention attestée de ce Kiosque)
— Tous nos lecteurs savent assurément que c'est demain, dimanche, que seront courues les grandes régates annuelles, en rade des Sables et qu'à cette occasion, un torpilleur de 1ere classe, envoyé par M. le Préfet maritime de Rochefort, viendra de sa présence rehausser l'éclat de ces courses d'ordinaire si monotone.
Dès le matin commencera une autre attraction, non moins attrayante pour les amateurs. Nous voulons parler de la Société chorale la Sainte-Cécile d'Angers qui depuis longtemps déjà nous avait promis son aimable concours.
A 10 heures du matin, réception à la gare par la Musique Municipale des Sables, de la Société angevine. Aussitôt après, concert par la Sainte-Cécile, sous la direction de M. Fichet, et la Musique Municipale sous la direction de M. Belleville, sur le Kiosque de la place de la Liberté. En voici le programme :
Les Paysans (chœur), par la Ste-Cécile ; Le Drapeau tricolore (chœur), par la Ste-Cécile accompagnée par la Musique Municipale.
Défilé en musique jusqu'au Casino. — Itinéraire : rue de l’Hôtel-de-Ville. rue Lafayette, Ramblai, dislocation au Casino où un déjeuner leur sera gracieusement offert par la Société Immobilière.
A 3 heures ½, grand concert sur le kiosque du Casino, avec le concours de la Sainte-Cécile et de l'orchestre du Casino. Programme :
Marche Lorraine. (Orchestre du Casino). — Les Compagnons. (chœur) (Sainte-Cécile). — Fantaisie sur l'Américaine. (Orchestre du Casino). — Hymne à la nuit (chœur).. (Sainte-Cécile). — Marche des Moujiks. (Orchestre du Casino). — La Chanson des Fleurs. (Sainte-Cécile).

Les Sables-d'Olonne - Remblai près du Grand Casino ; tramway rejoignant le Casino des Pins de la Rudelière — Le remblai et le Grand Hôtel vu de la Terrasse du Casino
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13 et 14 juillet 1899 — Fête nationale du 14 juillet ; concert par l'Orchestre sous le Kiosque du Casino
— Jeudi 13 Juillet. A 8 heures du soir, salves d'artillerie tirées près du Casino ; de 8 h. ¼ à 9 h. ¼, place de la Liberté, concert donné pur la Musique municipale et l'Orphéon.
— Vendredi 14 Juillet. A 6 heures du matin, salves d'artillerie ; à 9 heures, à l'Hôtel de Ville, distribution de bons de pain aux pauvres de la localité ; à 2 h. ½, grande matinée offerte par M. Chapautau, au Casino, avec le concours du Ballet, des principaux Artistes, de l'Orchestre et des Chœurs du théâtre, sous la direction artistique de M. Domergue de la Chaussée ; sur la Plage, jeux divers ; lâcher de Pigeons voyageurs de la Société colombophile le Messager de l'Océan ; après la matinée, concert par l'Orchestre du Casino sous le Kiosque du Casino ; de 5 h. à 6 h., exercices divers exécutés par la Société de gymnastique ; à 8 h. place de la Liberté, concert offert par la Musique municipale et l'Orphéon ; à 8 h. ½, bal à grand orchestre dans les salons du Casino ; à 9 h. ¼, sur la plage, feu d'Artifice ; à 10 h., sur la place de la Liberté, grand bal populaire.

23 juin 1901 — Très appréciés, les Concerts de la Fauvette donnés au Casino doivent être réservés très à l'avance
(en raison des travaux du Grand Casino, ce concert sera reporté au 30 juin)
— Concert de la Fauvette. Voici le progrnmme du concert qu'offira à ses membres honoraires, dimanche prochain, 23 courant, au Grand Casino, la société chorale La Fauvette, avec le concours de Mme Preille, contralto ; M. Lazack, comique ; MM. Charles Abdala et Maurice Pinault, pianistes accompagnateurs ; l'orchestre symphonique et l'Estudiantina sablaise.
Première partie : 1. La Gracieuse, ouverture de Métra. Orchestre. — 2. La grosse dame, chansonnette comique. M. Lazack. — 3. Les Martyrs aux Arènes (L. de Rillé). La Fauvette. — 4. Marie-Magdeleine (Massenet). Mme Preille. — 5. a) Désir du Cœur, mazurka ; b) L'océan, valse (Guyonnet). Estudiantina. — 6. Menuet et presto (Haydu). Quatuor. — 7. Les Employés d'administration. M. Lazack. — 8. Amour et Printemps, valse (Walteufeld). Orphéon et Orchestre.
Deuxième partie : 1. Flots du Danube, valse (Wanovili). Orchestre. — 2. Si nous étions des animaux. M. Lazack. — 3. a) Parmi les Meules (A. Holmès) ; b. L'Heure d'Azur (A. Holmès). Mme Preille. — 4. Frais Vallons (Quatuor de Ducy). La Fauvette. — 5. Frivolité, polka (E. Bouru). Estudiantina. — 6. Voyage officiel. M. Lazack. — 7. Duo de Véronique. Mme Preille. — 8. Chasse aux Cailles (Paradis). Orchestre. — 9. Marche des Amoureux (Ganne). La Fauvette et l'Orchestre.
Messieurs les Membres honoraires pourront retenir leurs places le Vendredi 21 et le Samedi 22 chez M. Gitton, cours Blossac, moyennant 0 fr. 50. — Le Dimanche 23 le burenu de locations de 9 heures à 11 heures et de 1 heure à 5 heures, au Casino.

Les Sables-d'Olonne - Chorale mixte La Fauvette (cliché Aglya11, Cparama)
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1er juillet 1901 — Concert de la Musique municipale et de l'Union Sablaise au Grand Casino
— Ainsi que nous l'avons annoncé, la Musique Municipale donnera lundi prochain, au Grand Casino. son deuxième grand concert anuuel avec le concours des Artistes du grand Casino et de la Société chorale l'Union Sablaise :
1. Air varié pour piston, par la Musique Municipale. Belleville. — 2. La Vie, monologue, par M. Charlet. Grenet-Dancour. — 3. Gaule et France, chœur par l'Union Sablaise. Saintis. — 4. Rigoletto, grande fantaisie, par la Musique Municipale. Verdi. — 5. Monologue, par M. Duvelleroy. — 6. France-France, chœur par l'Union Sablaise.A. Thomas. — 7. Poignée de Roses, mazurka, par la Musique Municipale. Belleville.

3 août 1903 — Grande fête de nuit et Concerts dans le Vaste parc du Casino
— Grande fête de nuit, lundi, annonçaient de magistrales affiches apposées dimanche sur tous les points de Ia ville.
Dès 8 heures, dans le vaste parc qui entoure le somptueux édifice de ses pelouses et de ses massifs aux mille fleurs odorantes, une foule se pressait, joyeuse, attendant que l'orchestre du maëstro Baron lance, dans l'air embaumé, les notes symphoniques et charmeuses des œuvres des maîtres de la musique. Que de monde !
La veille, à la deuxième de Manon, la vaste salle de théâtre du Grand Casino était trop petite !!
Ce soir, de fête de nuit, ce ne sont plus les fauteuils qui sont pris d’assaut, mais les allées du magnifique parc qui sont noires de spectateurs ! Quel coup d’œil féerique !
Cinq mille lumières illuminaient les jardins et les terrasses. Et çà et là, des girandoles bariolées jettent leur note gaie et multicolore au milieu de la verdure et des fleurs !
On danse dans le parc, mais à grand'peine, car les amateurs sont trop nombreux. Enfin l'on rit et l'on s'amuse ferme.
Une fusée monte en sifflant vers le ciel, puis éclate en étoiles d'or qui retombent en pluie après les détonations. C‘est le feu d'artifice. Des gerbes, des soleils éclairent de leurs feux aux couleurs changeantes cette foule heureuse qui danse, applaudit, rit et chante.
Les premières lueurs du jour perçaient l'horizon assombri, se mêlant aux illuminations et s’éteignaient en papillotant... et l'on dansait encore ! Pas dans le parc, mais dans les salons du Casino.
Ce fut une fête nocturne on ne peut mieux réussie, et dont le succès fut pour les organisateurs le couronnement des sacrifices consentis par eux pour plaire à la colonie étrangère.
Bravo ! M. Chapautau ; le spectacle de la nuit de lundi était vraiment féerique.

16 février 1908 — Concert de l'Orphéon mixte de la Fauvette au Grand Casino des Sables
— Le dimanche 16 février, à 8 h. ½, la Fauvette, orphéon mixte, offrira à ses membres honoraires et aux familles des exécutants, un grand concert dont voici le programme :
Première partie : 1. Tancrède, ouverture (Rossini), par l'Orchestre. — 2. La Cour des miracles (Léo Delibes), choeur, par l'Orphéon. — 3. Le Médecin rigolo (Taraud), par M. Fernay. — 4. a) Rêverie ; b) L'oiseau mort (Riffault), par M. Pérochaud. — 5. a) Ballade, harpe (Hasselmans) ; b) Le Bravo, chant (Salvayre), par Mlle Daviau. — 6. La Noce à Pierre, par M. Fernay. — 7. Quand l'amour meurt. (Crémieux), par Mlle Morineau. — 8. Les Etoiles. (Michaeli), chœur, par les Dames seules. — 9. Près du fleuve étranger (Gounod), par l'Orphéon mixte et l‘Orchestre.
Deuxième partie : 1. Frangesa (Bellenghi), par l'Estudiantina. — 2. Les Chantres (L. de Rillé), chœur par l'Orphéon. — 3. A la Muse Gauloise (Pierné), par l'Orphéon mixte et l'Orchestre. — 4. Le Garçon conciliant, par M Fernay. — 5. Largo, chant (Haëndel), par Mlle Daviau. — 6. Zigenerweisen, polka (Sarasate), par M. Vallot. — 7. Clair de Lune, duo (Thomé), par Mlle Daviau et M. Pérochaud. — 8. Chauffeur amoureux (Mayol), par M. Fernay. — 9. Carminat Pro Focis (Guyonnet), par l'Orphéon mixte et l'Orchestre.

Quelques concerts sur le parc ou sur la Terrasse du Casino
12 juillet 1908. — Voici le programme du premier concert symphonique qui sera donné le dimanche 12 juillet 1908, de 2 heures à 3 heures, sur la terrasse du Grand Casino :
Première partie : Marche anglaise. Mourtonn. — Le Cheval de Bronze, ouverture. Auber. — Au bord de la Mer, rêverie. Dunkler. — Les Rosati, divertissement. Massenet.
Deuxième partie : Raymond ou le secret de la Reine, ouverture. A. Thomas. — Le Pré aux Clercs, grande suite symphonique sur l'Opéra. Hérold. — Faust, grand Ballet. Gounod.

27 juillet 1908. — Voici le programme symphonique classique qui sera donné le lundi 27 juillet 1908, à 3 heures précises, sous la direction de M. Domergue de la Chaussée : Orchestre : La damnation de Faust (Marche Hongroise). Berlioz. — Chanson de printemps. Mendelshon. — Fidelio, ouverture. Beethoven. — Rigaudon de Dardanus. Rameau. — L'Arlésienne. Bizet.
2 août 1908. — Voici le programme du concert Symphonique classique qui sera donné le dimanche 2 août 1908, à 2 heures ½ précises, sous la direction de M. Domergue de la Chaussée :
Première partie : Marche grecque. Ganne. — Le Domino noir, ouverture. Auber. — Carmen, suite symphonique. Bizet-Tavan. — Homorn-Czardas. Michiels.
Deuxième partie : Le carnaval de Venise, ouverture). A. Thomas. — Adoration, andante pour violon et violoncelle. Filipucci. — La Bohême, suite symphonique. Puccini-Gauwin. — Au Temps des fleurs, valse. Domergue de la Chaussée.

4 juillet 1909. — Casino des Sables. Dimanche 4 juillet 1909, à 2 heures ½, concert symphonique sous la direction de M. Domergue de la Chaussée.
Première partie : Marche Française. Filipucci. — Sérénade de clown. Cazaneuve. — Chant du Poète, ouverture. Hermann. — Les Puritains, fantaisie. Bellini.
Deuxième partie : Valse des Blondes. L. Ganne. — A tes genoux. Gillot. — Chansons et vieux refrains français. Broustat. — Farandol, fantaisie. Michiels.
A l'issue du concert, grande sauterie dans les Salons du Casino.

Les Sables-d'Olonne - Le Grand Casino — Terrasse du Casino
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14 mai 1911 — Concert de la Fauvette au casino
— Le deuxième concert de la Société chorale mixte La Fauvette offert à ses membres honoraires et au familles des exécutants, aura lieu au Grand Casino, le dimanche 14 mai 1911 à 8 h. ½, avec le concours de Mme G. Mutterer, lauréate du conservatoire de Paris.
Allegro. Orchestre. — Sapins Géants, chœur. Paliard. Orphéon. — La Vie. — Le Massacre de la Saint-Barthélémy. M. Gauvain. — Patrouille, quatuor Maréchal. — Récit et Ballade du Roi de Thulé. H. Berlioz. Mme Mutterer. — Chant des Genêts d'Or, légende bretonne. Pinault. — Les Croque-Morts. —
Les assassins. M. Targe. — Paysage provençal. Chillemont. Orphéon mixte.

Quelques-uns des nombreux concerts organisés en 1915 sur la terrasse du Grand Casino des Sables, au bénéfice des ambulances sablaises installées au Casino des Pins et au Grand Hôtel des Pins (hôpital complémentaire n°53)
11 mai 1915. — Nous sommes heureux d'apprendre à nos lecteurs qu'un groupe de musiciens sablais et réfugiés, dirigés par M. Pinault, vient de se former aux Sables dans le but de donner des concerts aux blessés et au bénéfice des différentes ambulances de notre ville. Nous espérons que cette généreuse idée sera approuvée de tous nos lecteurs qui auront à cœur d'aller applaudir nos vaillants vaillants artistes et faire en même temps une œuvre charitable. Ils peuvent être certains que le produit intégral de la recette s'en ira directement aux intéressés. Ces concerts qui seront donnés sous les auspices de la municipalité et de l'autorité militaire auront lieu tous les mardis de 3 h ½ à 5 heures à partir de mardi prochain 11 courant sur la terrasse du grand casino des Sables ; tous les blessés y seront spécialement invités et auront leurs entrées gratuites, les autres militaires et les civils paieront 0 fr 50 d'entrée.
Nous tenons à remercier tout particulièrement Mme Audubon d'avoir bien voulu à disposition non seulement son Casino, mais encore le matériel d'orchestre, les chaises etc.
Voici le programme du concert de bienfaisance qui aura lieu le mardi 1l mai de 3 heures ½ à 5 heures sur la terrasse du grand casino : 1. La Marseillaise. — 2. Nogent-sur-Marne, marche. Paradis. — 3. Brise du soir, valse. Gillet. — 4. Marche lorraine chantée par M. Noblet. Ganne. — 5. Où vont tes rêves, solo de violon, violon par M. Vauthier. Delerue. — 6. Le Turco, poésie. M. Montel. Déroulède. — 7. Valse des grâces. Pfeiffer. — 8. Honneur au généralissime, chanté par M. Thilly. Minich. — 9. Washington, marche. Souja.
20 mai 1915 — Voici le programme du concert du jeudi 20 mai donné de 8 h ½ à 9 h ½ du soir sur la terrasse du Grand Casino, au bénéfice des Ambulances Sablaises avec le concours de M. Groux infirmier à la cité des pins, de MM. Froget, Remaël, Albert blessés de l'ambulance du casino des pins et de M. Dhaeze de l'ambulance des dames de France :
Première partie : 1. Ronde des bébés, orchestre. Bosc. — 2. Réponse à amoureuse, orchestre. Berger. — 3. Nos braves soldats, chanson marche chantée par M. Froget. Spencer. — 4. Une première à Berlin, monologue par M. Remaël. — 5. Le noël des gueux, chanté par M. Dhaeze. Tagliafico. — 6. Amour discret, gavotte par l'orchestre. Resch.
Deuxième partie : 1. Hymne national serbe, orchestre. — 2. Le plus joli rêve, romance par M. Groux. — 3. Pasquinette, morceau pour hautbois, solo par M. Lemaire. Rottier. — 4. C'est y de l'égalité, monologue par M. Albert. — 5. La française, marche patriotique chantée par M. Froget. Saint-Saëns. — 6. Polka des pierrettes, orchestre. Allier.
23 mai 1915 — Kermesse au Grand Casino. Mme Audubon-Chapautau qui ne recule devant aucun sacrifice lorsqu'il s'agit de faire la charité organise pour le dimanche 23 mai une belle fête dans son parc au profit des Ambulances Sablaises.
D'abord une superbe kermesse avec des attractions sensationnelles et de toutes sortes que nous nous garderons bien de dévoiler afin que le public en ait la surprise, puis pendant que la kermesse battra son plein, un superbe concert vocal et instrumental complétera la fête. Nous donnons ci-après le programme de ce concert de primo cartello, dirigé par M. Belleville : 1. La Marseillaise. Tavan, orchestre. — 2. Marche des nations. Spencer, orchestre. — 3. Nos braves soldats, chanté par M. Bruget. — 4. La faute des roses. Berger, orchestre. — 5. Le plus joli rêve, romance chantée par M. Groux. — 6. Charité. Faure, par M. Cargue. — 7. Marche lorraine. Ganne, chantée par M. Noblet. — 8. Amour discret, gavotte. Resch, orchestre. — 9. Mlle Lili Mounet dans son répertoire. — 10. Hymne au généralissime, chanté par M. Tilly. — 11. Hosanna. Granier, par M. Cargue. — 12. Monologue patriotique, par M. Remael. — 13. Nogent-sur-Marne. Paradis, orchestre.
27 mai 1915 — Au Grand Casino. Le concert d'hier sur la terrasse de 8 h ½ à 9 h ½ a eu un succès aussi grand que celui du mardi et avait attiré beaucoup plus de monde. L'attrait de voir des poilus participer à ce concert était une attraction sensationnelle. On a beaucoup apprécié M. Froget dans Nos braves soldats et M. Groux a délicieusement soupiré le plus joli rêve. Le solo de hautbois fut très bien exécuté par M. Lemaire et l'orchestre sous l'habile direction de M. Belleville a vaillamment fait son devoir. Nous donnons ci-après le programme de jeudi prochain 27 mai toujours de 8 h ½ à 9 h ½ : 1. Hymne russe, orchestre. — 2. Marche roumaine. Ganne, orchestre. — 3. Menuet, valse. Gillet, orchestre. — 4. Les mamans. P. Delmet chanté par M. Froget. — 5. Amoureuse, sérénade. Filippucci, orchestre. — 6. Les animaux réunis est conseil de guerre. René Berton, poésie par M. Montel. — 7. Morceau de chant, par M. Groux. — 8. Solo de clarinette, mezzacappo par M. Lauriau. — 9. Le père la victoire. Ganne, chanté par M. Noblet. — 10. Les forains. a) la parade ; b) les balançoires ; c) guignol ; d) le bal, orchestre.
3 juin 1915 — Voici le programme du prochain concert qui aura lieu le jeudi 3 juin sur la terrasse du grand casino avec le gracieux concours de Mlles Marcelle Loyez du théâtre royal d'Anvers ; Daviau, harpiste, élève d'Hasselmans ; et de MM. Tilly du grand théâtre de Nantes ; Vauthier, violon solo du grand théâtre de Reims ; Chatman cor solo : 1. Marche royale italienne. Orchestre. — 2. Ouverture de la jolie parfumeuse. Offenbach. Orchestre. — 3. Mendiant d'amour. Goublier. Orchestre. — 4. Solo de harpe par Mlle Daviau. — 5. Air de la fille du régiment. Donizetti. — 6. Grand air de Jérusalem, pour cor. Verdi. Solo par M. Chatman. — 7. Rêve de bonheur. A. Flégier, chanté par Mlle Marcelle Loyez. — 8. a) Largo, pour harpe et violon. Haendel ; b) Sérénade St-Saëns, par Mlle Daviau et M. Vauthier. — 9. Patrouille française. L. Gregh, orchestre.

6 juillet 1919 — Réouverture du Casino après le conflit et concert sur la terrasse par le fils de Louis Belleville, décédé en juin 1916, qui reprend quelques mois, la direction de l'harmonie municipale
— Le Grand Casino en deuil durant cinq années va ouvrir ses portes ; sa réouverture officielle aura lieu à 3 heures avec la réception des autorités municipales et locales suivie d'un vin d'honneur offert par M. Audubon.
La Musique municipale sous la direction de son nouveau chef, M. Belleville se fera entendre sur l'admirable terrasse. Elle exécutera notamment : Port-Arthur, allégro militaire. L. Belleville. — Ready for fun, one step. J Betty. — Sur la Saône, valse. L. Belleville. — Alsace et Lorraine, allegro militaire. Ben Tayoux. — Over there, marche. M. Cohan.
Puis un feu d'artifice de jour avec bombes japonaises et grand bal dans la salle des fêtes sous la direction de M. et Mme Letournel professeurs de danse, enfin le soir à 8 h ½, nouveau grand bal.

19 avril 1925 — Gala de l'Union Sablaise au Casino
— N'oubliez pas que c'est dimanche prochain, 19 avril, à 20 h. 30 qu'aura lieu au Grand Casino la 2e Grande soirée artistique offerte par l'Orphéon Municipal L'Union Sablaise. Programme : Le roi des mondes. Dard-Janin. L'Orphéon. — M. Jourdaine, comique dans son répertoire. — La Traviata. Verdi. Mme Loiret. — Le Pardon de Ploërmel. Meyerbeer. M. Battin. — MM. Jourdaine et Poirier, duo comique. — Ciboulette, duo. Reynaldo Hahn.

Les Sables-d'Olonne - Le Grand Casino et la terrasse — Entrée du Grand Casino sur le Remblai
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6 août 1938 — Concert au jardin du grand casino, un des derniers avant que jardins et arbres ne soient définitivement rasés aux Sables-d'Olonne
— Nous sommes heureux d'annoncer à nos lecteurs que samedi prochain, 6 août, notre villa recevra la visite de l'excellente Batterie Fanfare des Anciens Militaires d'Angers, venue à l'occasion de notre grande Fête des fleurs et des filets bleus.
Cette musique arrivera par la route, venant de la Roche-sur-Yon, dès 7 h. 30, afin de visiter notre belle plage.
Le soir, vers 17 heures, la Batterie Française défilera sur le Remblai pour se rendre au Grand Casino où une réception aura lieu en l'honneur des musiciens et de leur chef M. Camille Turquaud.
Cette fanfare reçue par M. et Mme Liger, les sympathiques directeurs du Grand Casino qui offriront aux musiciens un apéritif d'honneur.
De 18 h. à 19 h., dans les jardins du Grand Casino, un concert sera donné dont voici le programme : Simple et Fort, défilé. Turcaud. — Vive Elbeuf, marche. Gourdin. — Kermesse concours, fantaisie. Gardenne. — Le Glorieux, pas redoublé. Beaumont. — Le réveil-matin, défilé. Roux. — La fourragère du Poilu, allegro. Courtade. — Joyeuse fanfare, marche. Roudouyer. — Le drapeau de la paix, pas redoublé. Millot. — Polka des pachas. — Evian, défilé.
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Re: Kiosques à Musique

LES SABLES-D'OLONNE - Le Grand Hôtel des Pins à la Rudelière
(VENDÉE)
Lors de la séance du Conseil municipal du Château-d'Olonne du 23 août 1896, tenue par son maire Auguste Boisard, l'ensemble des conseillers sont vivement émus de l'avis favorable émis le 20 août par le Conseil général de Vendée qui donne son accord à l'annexion par la commune des Sables d'Olonne, de la Forêt de la Rudelière dépendant de la commune castelolonnaise. Les raisons farfelues et fumeuses invoquées — l'installation de chalets sablais sur la Rudelière favoriserait le débouché et la vente de produits du Château-d'Olonne ou encore l'installation d'une nouvelle route permettrait d'accéder au bord de mer pour la pêche au goémon — cachent en fait le désir des Sables-d'Olonne de s'approprier ce territoire à bon compte. Aussi, la commune s'oppose-t-elle farouchement à ce projet inique, sachant en outre que les Sables proposent à la commune du Château pour son préjudice, une indemnisation de mille cinq cents francs en compensation de la perte des cinquante hectares de la Rudelière.
En dépit de ses vives protestations, la modeste commune du Château-d'Olonne devra s'incliner devant la toute puissante commune des Sables-d'Olonne qui l'indemnisera à hauteur de sept mille francs en 1914...
La forêt de la Rudelière appartenant au domaine forestier de l'Etat, et l'Etat étant tout sauf philanthropique, les Sables-d'Olonne devront en outre régler aux Domaines, à l'issue de nombreuses années de tractations conclues par la loi du 25 février 1914, la somme de trois cent quatre vingt mille francs (201.800 francs payable dans les trois mois et le solde de 178.200 francs échelonné sur vingt années).

Le Château-d'Olonne, hameau de la Rudelère, plan partiel en 1830
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Plan des Sables-d'Olonne en 1830 et incrustation du plan du hameau de la Rudelière du Château-d'Olonne
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La vogue des Sablais pour la forêt de la Rudelière commence en 1894, avec l'édification du Chalet des Pins qu'Etienne Chapautau (1851-1910), propriétaire du Grand Casino des Sables, fait installer sur un terrain de 400 m² situé sur le hameau de la Rudelière, que la ville des Sables d'Olonne a fait amodier en 1892 auprès de la ville du Château-d'Olonne. Chapautau a obtenu, le 27 juillet 1893, de la commune des Sables, la concession gratuite de ce terrain pour une durée de sept ans, en contrepartie de son engagement d'assurer, pendant la saison, un service régulier de tramway, traîné par des chevaux, reliant le Grand-Casino au bois de la Rudelière.
Le
Chalet des Pins de Chapautau, succursale du Grand Casino, devient ainsi l'étape obligée des promeneurs et baigneurs sablais, s'arrêtant pour prendre un rafraîchissement et venant assister aux bals ou auditionner les concerts qui y sont donnés tous les dimanches ; des jeux de toutes sortes y sont en outre installés. L'année suivante, le 12 juillet 1895, Chapautau demande l'autorisation d'installer, dans son local de la forêt, des balançoires, tables extérieures etc...
La recette fait des émules, puisqu'un certain M. Delcamp, honorablement connu aux Sables, fait construire son propre Chalet sur la même route, à 200 mètres de celui de Chapautau, et proposant les mêmes services et activités.

A la vue de cette affluence estivale constante, Jean Nicot (1839-1907), entrepreneur sablais, décide de se lancer dans l'aventure casinotière. En 1896, il acquiert un terrain, cadastré n° 125 sur le hameau de la Rudelière, à cette date dépendant de la commune du Château-d'Olonne. Nicot, dont c'est le métier, fait édifier plusieurs bâtiments sur sa parcelle située à l'angle du chemin des Courseaux à la Rudelière (rue Aristide Briand) et de la future rue des Rossignols : un Casino avec une Salle de théâtre, une salle de jeu et une salle de lecture ; au bout du casino, une vérandah avec terrasse ouverte ; un café glacier restaurant, attenant au casino-théâtre, sera construit quelques mois plus tard.
Dès le mois de mars 1897, Nicot qui a bien avancé dans ses travaux, passe quelques discrètes réclames dans les journaux, à la recherche d'un Directeur pour son Casino.
L'inauguration du
Casino des Pins a lieu le 1er août 1897, alors qu'il n'est pas tout à fait achevé.

Les Sables-d'Olonne - Le Casino des Pins de la Rudelière
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Lors de la saison 1898, afin de parfaire les aménagements et décorations de son établissement, Nicot en reporte l'ouverture au 17 juillet. M. Morin, ancien directeur des théâtres d'Angers et du Grand Casino des Sables, est chargé de la direction artistique du Casino des Pins qui va se faire une renommée grâce aux Bals des Sablaises, se déroulant tantôt en matinée, tantôt en soirée et attirant une affluence considérable.
Inauguré le 14 août 1898, le tant attendu tramway électrique vient remplacer l'aléatoire omnibus fourni par son concurrent Chapautau ; il en coûte trente centimes pour un trajet aller-retour du Grand Casino à la Rudelière, le terminus du tramway se situant devant le restaurant du Casino.

Les Sables-d'Olonne - Le Casino des Pins (rails du tramway) — Terminus du tramway au Casino des Pins
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Maintenant assuré qu'un tramway régulier assure la desserte de son Casino, Jean Nicot, intrépide entrepreneur, fait l'acquisition, en septembre 1898, des lots cadastraux contigus n° 118 à 124, situés à l'angle du chemin de la Rudelière à la Potevinière (rue Albert Schweitzer) et du chemin des Courseaux à la Rudelière (rue Aristide Briand), juste en face du Casino des Pins. Sur ce terrain figure un bâtiment construit à cheval sur les lots n° 122 et 124. Nicot fait raser ce corps de ferme afin d'édifier un vaste et bel Hôtel en pierre avec couverture en ardoise, comprenant les cuisines et des chambres de domestiques en sous-sol, le rez de chaussée avec quatre salons et une salle de restaurant, un premier étage avec vingt quatre chambres et un second avec deux chambres.
Inauguré le 9 juillet 1899, le
Grand Hôtel des Pins est dû à l'architecte Alphonse Guérit (1834-1902).

Les Sables-d'Olonne - Inauguration du Grand Hôtel des Pins 9 juillet 1899
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Dans le même temps, devant l'Hôtel, un grand jardin paysager est aménagé à l'anglaise, et au milieu de ce jardin, un Kiosque à musique rustique en bois est érigé. De forme octogonale, ce kiosque est couvert d'une toiture en chaume.
Cependant, si les concerts musicaux font rage devant la terrasse du Casino face à l'Hôtel ou encore dans la salle de théâtre, l'activité musicale exécutée sur le Kiosque du jardin de l'hôtel restera tout à fait anecdotique et les prestations de l'orchestre n'y seront que très espacées et épisodiques.


Les Sables-d'Olonne - Le Grand Hôtel des Pins et le Kiosque à musique rustique — Grand Hôtel des Pins
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Les directeurs artistiques et chefs d'orchestre se succèdent à la tête du Casino des Pins : après M. Morin d'Angers en 1898, c'est au tour de M. A. Giraud, ancien directeur des théâtres municipaux de Nantes, de prendre la direction de l'établissement en 1899, M. Bovy étant nommé chef d'Orchestre.
En 1900 quelques modifications sont apportées au Casino maintenant dirigé par M. Morfer : au rez-de-chaussée, près des Petits Chevaux (le Baccara est quant à lui installé au premier étage), un salon de lecture et de correspondance a été aménagé ; la salle de théâtre, transformée, compte maintenant de nombreuses rangées de fauteuils et un puissant éclairage.
M. Bergalonne, à la tête de vingt musiciens devient le chef d'orchestre en 1901, tandis qu'Henri Villefranck prend la fonction de Directeur artistique. Ce dernier est remplacé l'année suivante par M. Domergue de la Chaussée, ancien chef du théâtre bordelais, qui cumule les fonctions de directeur et chef d'orchestre, un second chef, M. Bassan, lui étant adjoint.
En 1905, Henri Villefranck reprend du service et remplace M. Domergue de la Chaussée qui va filer à l'anglaise, s'installer tout d'abord comme professeur de musique aux Sables avant de rejoindre la direction musicale du Grand Casino des Sables. Le nouveau chef est M. A. Lévy, le second, M. Martin. A présent le casino continue ses activités pendant la période hivernale, sous la direction de M. Bellanger : il faut bien rentabiliser l'établissement !

Quelques annonces de 1898 à 1910 concernant le Casino des Pins et le Chalet des Pins
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Le tramway, devenu municipal en 1905 au prix de 225.000 francs, étant un élément essentiel à la pérennité du Casino, M. S. Fille, directeur général dudit casino, verse une subvention annuelle de 2.000 francs à la municipalité pour son bon fonctionnement ; en 1906, Villefranck, devenu administrateur du casino, perpétue cette subvention.
Jusqu'à deux représentations théâtrales par jour sont parfois données en pleine saison, tandis que des concerts symphoniques sont quasiment joués en continu sur la terrasse, sous la direction de Paul Nast, chef d'orchestre à compter de 1906, premier prix du Conservatoire de Paris. Selon les jours, on voit ainsi des concerts se dérouler de 4 heures à 6 heures ½, de 2 heures ½ à 6 heures ½ ou encore de 8 heures ½ à minuit, lors des Grands Bals de Sablaises.
En 1907, Paul Nast, directeur du Casino et chef d'orchestre, est seul maître à bord. M. Gateau est nommé directeur artistique.

Les Sables-d'Olonne - Devant la terrasse et la véranda du Casino des Pins, Grand Hôtel des Pins au fond
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Le décès de Jean Nicot, survenu le 19 août 1907, est totalement passé sous silence par la presse vendéenne. Seul le traditionnel entrefilet des actes d'état civil du journal des Sables en fait mention le 25 août (le registre d'état-civil de la mairie fait mourir Nicot en 1908 au lieu de 1907 !). La veuve du créateur du Casino des Pins et du Grand Hôtel des Pins, Mme Esther-Marie-Honorine Guinement, bien embarrassée pour gérer les affaires de son mari, décide de les vendre de gré à gré à partir de janvier 1908. Lors d'une adjudication organisée pour le 16 février 1908, l'enchérisseur qui emporte l'affaire n'est autre qu'Etienne Chapautau, propriétaire du Grand Casino des Sables.

Les Sables-d'Olonne - Adjudication Hôtel et Casino des Pins (veuve Nicot à Etienne Chapautau) — Le Casino et l'Hôtel des Pins de la Rudelière
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Comme nous l'avons relaté sur notre chronique précédente, relative au Grand Casino des Sables et à son Kiosque, Chapautau décède deux ans plus tard, en mars 1910. Lors du partage intervenu le 10 décembre 1910, le Casino des Pins, le Grand Hôtel des Pins, son jardin et son Kiosque rustique attesté à cette date, sont attribués pour 200.000 francs à Mme Renée Chapautau, épouse du docteur Alzieu, une des filles de Chapautau.

Adjudication du 10 décembre 1910 de l'Hôtel des Pins et du Casino des Pins à Renée Chapautau, épouse Alzieu lors de la succession d'Etienne Chapautau
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Lors du conflit 1914-1918, Joseph Chailley, maire des Sables, ne fait interdire les Bals par un arrêté municipal qu'en date du 19 décembre 1914. Il va sans dire qu'à la Rudelière, les fêtes ont cessé bien avant puisque dès le 27 août 1914, le Grand Hôtel des Pins et le Casino des Pins deviennent l'Hôpital complémentaire n°53 et accueillent des blessés dans leurs 75 lits disponibles. Une d'ambulance y fonctionne en permanence.
Cependant, de nombreux concerts sont organisés dans le Grand Casino des Sables, durant l'année 1915, quasiment tous les mardis à partir du mois de mai, la recette en provenant étant exclusivement réservée aux blessés de guerre et au service des ambulances.


Les Sables-d'Olonne - Le Grand Hôtel des Pins, blessés et ambulance en 1914 (cliché La Chouette de Vendée, collection particulière) — Le Casino des Pins devenu l'hopital complémentaire n° 53 (cliché Musée du service de santé des armées)
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Le premier établissement festif à rouvrir ses portes aux Sables d'Olonne après la capitulation des allemands du 11 novembre 1918 est le Chalet des Pins qui avait été, en 1894, grâce à Chapautau, le précurseur des fêtes du hameau de la Rudelière : dès le 30 novembre 1918, ce coquet établissement devient à nouveau le rendez-vous de la jeunesse sablaise et chaumaise ; on y danse tous les dimanches à partir de 2 heures, les consommations servies sont de tout premier choix.
Tout comme pour le Casino des Sables, le docteur Alzieu, gérant du Casino des Pins et beau frère de Théodore Audubon, dépose dès le 14 avril 1919, une demande auprès de la sous préfecture et de la mairie des Sables-d'Olonne, en vue d'obtenir l'autorisation d'exploiter à nouveau le jeu de baccara à deux tableaux, le baccara chemin de fer, les petits chevaux, l'écarté, le jeu de whist, le bridge, le bésigue et le piquet.
Les Bals des Sablaises reprennent au Casino des Pins le jour de l'Independence Day, le 4 juillet 1919. Les représentations théâtrales sont au rendez-vous tandis que les concerts symphoniques donnés en matinée et en soirée, sous la direction de M. Audrain, attirent une foule des plus sélectes ; le Café est, de son côté, tenu par M. Rives.

Le Grand Hôtel des Pins, quant à lui, à la suite de son occupation comme Hôpital complémentaire, ne reprend pas son activité touristique. Après quelques modifications et travaux, le Kiosque à musique rustique étant supprimé à cette occasion, il est transformé, en 1919-1920, par M. Giberton-Dubreuil, pour recevoir des Colonies de Vacances et des Pupilles de la Nation. L'enseigne de l'établissement est désignée à présent sous l'appellation d'
Hôtel des Pins et Marmousets, Etablissement maritime pour enfants.
Les Marmousets de Giberton-Dubreuil, font parler d'eux en août 1923, après qu'une série de parents d'enfants séjournant dans cet établissement déposent des plaintes auprès du procureur, au sujet de la malpropreté qui régnerait dans l'hôtel, avec moults détails croustillants dont vont se repaître tous les journaux.
Suite à ces accusations, une enquête est ouverte et le ministre de l'instruction publique adresse ses conclusions le 17 avril 1924, précisant qu'un arrêté a été pris le 22 novembre 1923, annulant l'autorisation donnée à M. Giberton-Dubreuil, directeur de l'Hôtel des Pins et Marmousets de recevoir des pupilles de la Nation, précisant toutefois que les faits reprochés avaient été quelque peu exagérés et dénaturés...
En dépit de cet arrêté, l'Hôtel des Pins et Marmousets continue d'accueillir vacanciers scolaires et pupilles de l'assistance publique.

Les Sables-d'Olonne - Le Grand Hôtel des Pins après suppression du Kiosque à Musique - Grand Hôtel des Pins et Marmousets
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Le Casino des Pins continue à organiser, jeux, représentations théâtrales, dancings, bals, concerts avec un certain succès, jusqu'à ce qu'en 1928, un concurrent, le Casino des Sports, vienne installer à quelques mètres de son propre établissement, dans les pins de la Rudelière, un vaste complexe sportif, rapidement transformé en Casino de jeux.
Maurice Ade, le nouveau directeur du Casino des Pins depuis 1929, tente de relancer l'affaire et fait procéder à des transformations et rénovations : la terrasse du Casino qui, depuis 1910 était couverte par un auvent, est agrandie et remplacée par une véranda en béton, totalement fermée ; la salle de théâtre restructurée est maintenant dotée de mille places.
A l'issue de la saison se clôturant le 16 septembre 1933, Maurice Ade jette l'éponge et le Casino des Pins ferme définitivement ses portes.

Les Sables-d'Olonne - Casino des Pins avec sa véranda et sa terrasse ouverte — Nouvelle véranda et terrasse fermée en 1930
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Le tramway des Sables-d'Olonne a continué à fonctionner, plus ou moins régulièrement jusqu'à sa fermeture en 1925.
En 1946, le Casino des Pins est entièrement démoli. Un immeuble d'habitation sera construit à son emplacement.
L'Hôtel des Pins et Marmousets a continué d'accueillir des colonies de vacances, géré par la Caisse d'allocations familiales du Val de Marne. Un projet de rénovation a été lancé en septembre 2016 pour transformer ce bâtiment, encore existant, en résidence pour seniors.
Kiosque supprimé.

voir ici ancien Hôtel des Pins des Sables-d'Olonne sans son kiosque aujourd'hui. (1/4) (2/4) (3/4) (4/4)
Les Sables-d'Olonne - Le Grand Hôtel des Pins à la Rudelière.jpg
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publié par Jean-Marc

1er août 1897 — Inauguration du Casino des Pins de la Rudelière
— Dimanche dernier a été inauguré à la Rudelière, le Casino des Pins : c'est une très gentille salle qui verra bien des joyeux danseurs pendant la saison. Les consommateurs se sont succédés aux tables de la galerie pendant toute la soirée.
Le bal, commencé à 3 h. ½, battait son plein vers 5 heures, entraîné par plusieurs couples d'étrangers.
Pendant les intermèdes des danses, le jeune baryton montmartrois que nous avons entendu déjà au Terminus, a chanté quelques-unes des jolies chansons dont se compose son répertoire.


19 juin 1898 — Pré-ouverture de la saison au Casino des Pins ; Bals des Sablaises
— Casino des Pins de la Rudelière. De nombreuses affiches apposées sur les murs de notre ville depuis quelques jours, informent les sablais et autres que demain dimanche doit débuter au Casino des Pins un Orchestre extraordinaire (musique et chant), dont le répertoire est composé des morceaux les plus en vogue et les plus jolis.
C’est une excellente idée de la direction du magnifique établissement, par ces dimanches de grande chaleur où la danse devient presque impossible dès les premières heures de l'après-midi. Néanmoins, après 4 heures, selon le traditionnel plaisir de la Sablaise, Grand Bal.


4 juillet 1898 — Le Casino des Pins ferme une quinzaine de jours afin de peaufiner les travaux
— Casino des Pins de la Rudelière. M. Nicot a l'honneur d'informer le public que son Établissement sera fermé du 4 au 16 juillet inclus, pour cause de transformations, aménagements et décorations intérieures à y apporter.
La Direction artistique en sera confiée à M. Morin, ancien Directeur des Théâtres d'Angers et du Casino des Sables-d'Olonne.
Spectacles-Concerts — Grand Orchestre — L'ouverture aura lieu le dimanche 17 juillet 1898.

Les Sables-d'Olonne - Casino des Pins
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25 septembre 1898 — Jean Nicot acquiert un terrain pour édifier le futur Hôtel des Pins
— Casino des Pins. Une grande nouvelle pour nos lecteurs : M. Nicot vient de se rendre acquéreur du terrain sis en face du Casino des Pins, et sans plus tarder s'occupe des plans, déjà arrêtés en principe, de la construction nouvelle. L'année prochaine, l'aspect de la Rudelière, en cette partie tout au moins, sera complètement changée et au lieu du triste vis-à-vis actuel, le Casino des Pins aura pour pendant un superbe hôtel tout le confort le plus moderne. Le projet prévoit et réserve une certaine partie pour l'élévation d'un superbe café.

31 juillet 1898 — En attendant l'ouverture du Tramway électrique qui n'aura lieu que le 14 août 1898, Nicot assure lui-même le transport de sa clientèle
— M. Nicot, propriétaire du Casino des Pins, nous prie d‘informer le public qu'un service de voitures entre les Sables et la Rudelière fonctionnera tous les jours de 1 heure à 7 heures du soir. Les départs s'effectueront de 20 en 20 minutes de la place Navarin.
Le prix de la place est fixé à 0 fr. 25 mais, toute personne prenant, au bureau de location installé sur la dite place Navarin, une place pour la représentation du Casino des Pins, sera transportée gratuitement.


25 décembre 1898 — Description de l'Hotel-Restaurant des Pins en cours de construction. Le Kiosque à musique n'est pas oublié
— A la Rudelière. Si la dernière saison balnéaire a été féconde en heureuses surprises, celle de 1899 ne lui cédera en rien.
Après le chalet Delcamp, après le Casino des Pins, après le tramway électrique, nous aurons le complément obligé de tout cela : l'Hôtel-Restaurant des Pins.
L'Hôtel-Restaurant des Pins dû à l'intelligente initiative de M. Nicot, sera grâce au talent si apprécié de M. Guérit, l'établissement le plus élégant et le plus confortable de notre ville.
L'Hôtel-Restaurant des Pins, grâce à sa situation privilégiée, unique même, deviendra le rendez-vous de l'élément mondain qui sera assuré d'y trouver, non seulement le luxe obligé, mais ce qui vaut tout autant, cuisine délicate à transporter d'aise Brillant-Savarin lui-même.
Salon de lecture, salle à manger de deux cents couverts, vingt-cinq chambres spacieuses, escalier monumental, vastes écuries et remises, kiosque à musique, pelouse, pièce d'eau, et, par-dessus tout l'éclairage électrique feront de l'Hôtel-Restaurant des Pins, l'hôtel moderne par excellence, c'est à dire : luxe, confort et ce qui n'est pas à dédaigner, prix modérés.

18 juillet 1899 — Chaque après midi, des concerts sont donnés sur la terrasse du Casino
— Mardi, pendant le concert de 1'après-midi, Mme Devareilles a magistralement interprété le grand air des Pécheurs de Perles, la berceuse de Jocelyn qu'accompagnait sur le violon le jeune maitre Herrmann et une mélodie écrite sur des paroles de Victor Hugo par Herrmann. Ce concert a été très intéressant. Indépendamment des chants de Mme Devareilles, le programme comprenait un solo de violon par Herrmann : Variations sur Mignon de Sarasate ; un solo de violoncelle exécuté par M. Bovy ; des chansonnettes et monologues qui nous ont permis d'applaudir les deux excellents comiques du Casino des Pins, MM. Roussel et Bouchet, et enfin plusieurs morceaux d’orchestre.

2 août 1899 — Concert sur le Kiosque de l'Hôtel des Pins
— M. Nicot nous conviait mercredi soir à une fête de nuit. Après une journée très chaude, une légère brise s'était élevée vers le soir, aussi je suis parti pédestrement pour la Rudelière, sous un ciel merveilleusement essaimé d'étoiles. L'Hôtel du Casino des Pins, toutes fenêtres ouvertes, inondait de clarté électrique le jardin coquettement dessiné par son habile propriétaire. Une foule de baigneurs et de Sablais écoutait les plus jolis morceaux du répertoire de l'orchestre, dirigé par M. Bovy sous le Kiosque champêtre ; les uns, assis en groupe, les autres se promenant dans les allées ou se rafraîchissant à la terrasse du café, très bien décoré de lanternes vénitiennes. Aussitôt le concert terminé commençait le feu d'artifice. Très joli ce feu d'artifice, surtout très bien tiré.
Enfin un bal très brillant a terminé la fête. Toutes les chaises de la vaste salle de théâtre transportées sur les côtés et disposées sur trois ou quatre rangs étaient garnies de dames aux jolies toilettes estivales, tandis que les charmantes sablaises tournaient et valsaient avec leur légèreté ordinaire et leur inimitable grâce.

Les Sables-d'Olonne. Grand Hôtel des Pins, terrasse et Casino — Promenade à âne sur le Chemin des Courseau à la Rudelière entre le Casino des Pins et l'Hôtel des Pins
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18 février 1905 — Carnaval à la Rudelière
— A la Rudelière. Février nous ramène, avec les bals, les farineux Pierrots, les pimpantes et coquettes Colombines, les Clowns multicolores, les arlequins, marmitons et autres travestis aux couleurs éclatantes.
C'est dimanche. Sur l'avenue qui longe notre magnifique plage, pour traverser ensuite la forêt de pins maritimes, les groupes joyeux de travestis chantent et cascadent, se rendant à la Rudelière.
Bal l'après-midi, bal le soir : c'est le prélude des fêtes carnavalesques, des valses entraînantes et des cake-walk endiablés et désopilants par leur bizarrerie.
Vive la Joie !
On s'amuse ferme à la Rudelière, ce coquet village planté au milieu de la verdure, dans une saine atmosphère résineuse et saline…
Les uns se livrent à leurs ébats chorégraphiques dans les salons du coquet Casino des Pins que dirige si habilement, durant la saison hivernale, notre compatriote M. Bellanger ; cependant que les autres, choisissant comme lieu de leurs distractions, le Rendez-vous des amis de la Gaîté, envahissent la salle de bal de l'établissement de Mme Vve Delcamp.
Et les orchestres font rage. L'on danse, l'on s'amuse, l'on rit.
Et tous les dimanches, jusqu'à une heure avancée, la Rudeliere est en fête.
Alors que dans notre cité sablaise endormie, aucun bruit autre que le mugissement des flots de l‘immense Océan. ne trouble le calme de la nuit.

11 juin 1905 — La Musique militaire vient, de temps à autre, jusqu'à la Rudelière, donner ses concerts
— Au Casino des Pins. — Demain soir, MM. les officiers du 137e, satisfaits du bon accueil fait au régiment de Fontenay par la population Sablaise, offrent un grand bal au Casino des Pins.
Des concours de danses et de costumes sont organisés, pour lesquels de magnifiques prix seront distribués.
Nos félicitations sincères au colonel du 137e et à ses officiers pour leur charmante initiative.
Dimanche 11 juin, Casino des Pins. — La musique devant se faire entendre dimanche à la fête donnée par le 137e, au Casino des Pins, elle jouera de 4 à 5 heures :
Faidherbe, marche. Witzmannn. — Rip, ouverture. Planquette. — Madame Boniface, fantaisie. Lacôme. — Guillaume Tall, fantaisie. Rossini. — Rêves bleus, valse. Furgeot.


2 juillet 1905 — Bals de Sablaises, concerts, cinématographe au casino des pins
— Casino des Pins. Dimanche 2, à 3 h., bal de Sablaises ; de 4 h. ½ à 5 h. ½, cinématographe ; reprise du bal à 5 h. ½ ; entrée 50 centimes. — Le soir, à 8 h. ½, grande fête de nuit ; feu d'artifice à 10 h. ½. Illuminations. Embrasement de l'Hôtel des Pins.
M. S. Fille, de Nantes, qui a pris la direction du coquet établissement de M. Nicot, a fait le plus heureux choix en s'adjoignant, comme directeur artistique M. Villefranck.


1er juillet 1906 — Les concerts symphoniques se succèdent sur la terrasse du Casino
— Il y avait foule, dimanche, au Casino des Pins. La salle de danse, les salons de jeu, la terrasse du café étaient pris d’assaut.
On danse ferme aux accents d’un orchestre endiablé dirigé par M. Bonnefond, qui abandonne, après cette charmante journée, sa baguette de chef d'orchestre pour faire place aux excellents musiciens de M. Henri
Villefranck.
Aujourd'hui, demain jeudi et vendredi, des concerts symphoniques auront lieu à 2 h. ½ et à 8 h. ½.
Samedi 7, débuts de la troupe lyrique.
On nous dit la plus grand bien du personnel artistique engagé par M. Villefranck pour celle saison. Les qualités de celui-ci sont assez connues pour nous assurer du choix parfait de ses collaborateurs.
M. Villefranck nous fournira très certainement l'occasion d'apprécier les artistes de la coquette scène des Pins.


2 septembre 1906 — Concerts, bals et représentations théâtrales au Casino
— On se plaît dans le coquet Casino de la Rudelière.
La semaine qui vient de s'écouler a été triomphale. La terrasse du café, les salons de jeux, la salle de spectacle ne désemplirent pas.
Aujourd'hui, samedi 1er septembre, à 2 heures ½, matinée : Les 28 jours de Clairette, comédie en 4 actes ; le soir, les Dragons de Villars, opéra-comique en 3 actes.
Demain dimanche, de 2 h. à 6 h. ½, concert symphonique à la terrasse du Café du Casino ; de 2 heures ½ à 7 heures, grand bal de Sablaises avec concours de danse (nombreux prix) ; le soir, les Saltimbanques, opérette en 3 actes et 4 tableaux.


8 juillet 1906 — Concert du 137e RI au Casino des Pins
— Musique militaire. Harmonie du 137e d’infanterie. Dimanche 8 au Casino des Pins, de 3 h. ½ à 4 h. ½.
1. Marche des Epicuriens (A. Rohert). — 2. Le lac des fées, ouverture (Auber). — 3. Le Picador, boléro (Signard). — Pagliacci, fantaisie (Léoncavallo). — Rêves bleus, valse (Furgeot).


7 juillet 1907 — Paul Nast offre ses concerts symphoniques tous les jours de 4 h. à 6 h. ½, sur la terrasse du casino des pins
— Le Casino des Pins a rouvert ses portes dimanche 30 juin, sous l'habile et intelligente direction de M. Paul Nast, chef d'orchestre des concerts symphoniques de la saison dernière, que nos concitoyens n'ont certainement pas oublié, car il a laissé aux Sables les meilleurs souvenirs. M. Nast, en directeur consciencieux et expérimenté, nous a montré tout le bon goût qu’il a apporté à la formation de sa troupe. Indépendamment du bal des Sablaises qui ouvrait notre saison estivale, ce fut, au courant de cette première semaine et pour débuter, une succession de concerts symphoniques dont le répertoire, emprunté aux plus illustres maîtres classiques et modernes, fait le plus grand honneur à M. Nast.
Tous les jours, concerts symphoniques de 4 h. à 6 h. ½.
Samedi 6 juillet, débuts de la troupe lyrique, dans le Jour et la Nuit.


5 juillet 1908 — M. Renon se voit confier la direction du Grand Hôtel des Pins et du café Glacier du Casino.
— Nous sommes heureux d’apprendre que l'hôtel et le café-glacier des Pins, vont être, pendant la saison, sous la direction de M. Renon, ex-directeur des cafés-glaciers du Kursaal et du Parc des Eaux-Vives à Genève.
L'éloge de M. Renon n’est plus à faire, sa haute compétence est un gage assuré de succès pour les établissements qu'il dirige, nuldoute que les baigneurs ne se portent en foule compacte à la RudeIière pour savourer à la terrasse du café-glacier du Casino des rafraîchissement de premier choix, en écoutant les meilleurs morceaux d'un orchestre sans rival, sous les frais ombrages de la forêt.
Que dire de l’hôtel des Pins ? Son emplacement est unique, on y trouve, à toute heure du jour, l'ombre et la fraîcheur, ce qui manque totalement au Remblai, l'eau d'une source pure et limpide préservera les clients de cet établissement du jus innommable que distribue parcimonieusement aux habitants des Sables, notre chère municipalité. Ne serait-ce que pour son eau pure et saine, l'Hôtel des Pins sera l'établissement le plus fréquenté de la station, car il assure en outre à ses hôtes le summum du confortable, tant pour son restaurant que pour ses chambres.
L'établissement et ses abords sont entièrement éclairés à l'électricité, ce qui constitue encore un avantage énorme sur les établissements similaires qui s'en tiennent encore au gaz mal odorant et générateur de chaleur, ce qui est peu agréable pendant la saison d'été.


17 juillet 1910 — Concert franco italien sur la terrasse bondée de monde
— Casino des Pins. Ce coin de la forêt de la Rudelière devient le centre d'attraction de tous les baigneurs en quête de verdure, d'ombre et de fraîcheur. Aux agréments qui se dégagent toujours des bois, la Rudelière, bien abritée des vents du large et toute parfumée des senteurs balsamiques, joint celui de procurer à ses hôtes de grandes variétés de distractions.
Pour les gens graves et utilitaires il y a l'Exposition, avec ses mille curiosités ; pour les enfants, les grands enfants compris, il y aura, dit-on, l'immortel Guignol ; pour les amateurs de musique l'orchestre de dames franco-italien ; pour la jeunesse les danses ; le Casino des Pins procure en outre à ses visiteurs l'émotion des jeux et enfin le théâtre. C'est pourquoi le tramway ne désemplit pas et la foule ne cesse d'animer le Remblai de son va-et-vient incessant.
Aussi, dimanche dernier, dans l'après-midi, il y avait une véritable cohue à la Rudelière. La Direction des Casinos qui ne cesse d'apporter tous ses efforts à rendre attrayants et confortables nos deux grands établissements du plaisir, a fait restaurer la terrasse du Casino des Pins en la dotant d'un vaste abri sous lequel le public trouve à l'heure des plus grandes chaleurs, de l'ombre et savoure des boissons fraîches et saines.
Un orchestre de dames enchante ce séjour d'une musique harmonieuse et douce. Nous devons des félicitations au quatuor franco-italien qui, sous l'habile direction du maestro Politi, a véritablement conquis le public. C'est un succès sans précédent. On s'écrasait littéralemeut sur la terrasse du Casino. Et les curieux qui stationnaient dehors pour entendre la délicieuse musique, étaient fort nombreux. On peut même dire que jamais orchestre n'a obtenu un tel succès aux Pins.
A l'intérieur du Casino la foule n'était pas moins compacte. On misait ferme sur le tapis vert. Et dans la salle nos coquettes sablaises tourbillonnaient avec cette élégance, cette distinction qui leur est propre.

Les Sables-d'Olonne - Sablaises devant la Terrasse du Casibo — Casino des Pins et sablaises sortant du bal du Casino des Pins
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2 juin 1912 — Concert du 137e RI à la Rudelière
— Nous apprenons que la musique du 137e d'Infanterie donnera son premier concert à la Rudelière, demain dimanche, à quatre heures de l'après-midi.
A cette occasion, un grand bal aura lieu au Casino des Pins. Réduction pour MM. les militaires.


24 février 1914 — Bal masqué au Casino des Pins
— Casino des Pins. Nous rappelons à nos lecteurs que les quatre grands bals parés, masqués, travestis, qui doivent avoir lieu dimanche 22 et mardi 24 courant, au Casino des Pins, à 2 h. et à 8 h. ½ du soir, à l'occasion des fêtes du Carnaval, se donneront avec le concours d'un brillant orchestre composé des 15 meilleurs musiciens sablais.

12 août 1916 — Concert de la Cité des Pins, au bénéfice des ambulances sablaises
— Concert au bénéfice des ambulances sablaises. Le concert donné dimanche dernier à la Cité des Pins a obtenu encore plus que les précédents un succès bien mérité, grâce à la présence désintéressée des artistes de valeur qui ont nom : MM. Andréas, Murzelli, Provost ; Mmes Dargent, Chabrière et Mlle X... Quant à Mlle Florelle, nous devons la remercier tout spécialement : par sa gaieté communicative et son talent, elle a su emballer la salle entière et recueillir un succès dont elle se souviendra.
Merci à nos braves poilus que nous sommes toujours heureux d'entendre et qui se nomment Bertin, Paray, de France, Le Chauyette ainsi qu'à nos musiciens de l'orchestre.
La recette a été des plus fructueuses et permettra de faire cette semaine une ample distribution de paquets de tabacs à tous les blessés des hôpitaux.
La Salle de la Cité des Pins devant servir à loger des colonies scolaires, ces concerts ne pourront plus avoir lieu pendant quelques semaines, mais ils reprendront aussitôt que cela se pourra, sous les bienveillants auspices de M. le docteur Constantin, médecin-chef qui a promis d'y porter le même intérêt que son prédécesseur.

6 septembre 1919 — Réouverture du Casino des Pins
— La Direction du Casino des Pins invite la Colonie étrangère et le Public sablais à venir applaudir samedi 6 septembre, la célèbre Danseuse espagnole La Esmeralda, dans ses danses andalouses ; le Chanteur comique sablais Max Dufra, se fera également entendre dans son répertoire.

Les Sables-d'Olonne - Casino des Pins et sa terrasse transformée
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29 juin au 7 juillet 1930 — Maurice Ade, directeur du Casino, tente, après travaux, de ressusciter la vogue du Casino des Pins. La Commune Libre de Montmartre vient à la rescousse
Ouverture de la grande saison.
— Dimanche 29 juin, grande fête de la Rudelière et du Casino des Pins, sous le patronage du Comité des fêtes des Sables-d'Olonne. A 14 heures, fête enfantine, mât de Cocagne, Baptême du Tropique, Courses à pied.
A 15 et 21 heures, grand Bal sous la direction du Professeur Davis Kindler. A 21 h. 30, grand Feu d'Artifice.
Réception des Reines des Sables. Concours de Quadrilles Vendéens. A 22 heures, sur la terrasse du Casino, grand concert par l'Harmonie des Sables d'Ulomm, sous la direction de M. Cavaillès.
— Samedi 5 juillet : 16 et 21 heures, dancing.
— Dimanche 6 juillet : 15 heures, dancing L. Riffaud et son Jazz mélodique et musical ; à 17 heures, réception et concert par la Commune Libre de Montmartre, accompagnée par l'Harmonie municipale des Sables d'Olonne sous la direction de M. Cavaillès. Prix des places de 6 à 12 francs. Au dancing, grande fête de nuit.
Le maire de la Commune libre de Montmartre, le poète Roger Tozini, vêtu de sa blouse et de son bonnet légendaire, conduira la délégation de cette pléïade de poètes, chansonniers et interprètes du renommé cabaret de la Vache enragée. Toute cette phalange d'humoristes sera en costume de Montmartre.
— Lundi 7 et jours suivants, 16 et 21 heures, dancing.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LESPARRE - Kiosque et Bibliothèque
(GIRONDE)
Evoquons rapidement le domaine castral de Lesparre qui a dominé le bourg du XIe au XVIIIe siècle. Au cours des quatre premiers siècles de cette période, le château s'est doté de remparts englobant la cité, entourés de douves remplies d'eau. Plusieurs portes donnaient accès à la ville, dont la plus conséquente, la porte de Marcadieu située à l'est, était défendue par deux tours volumineuses.
La seigneurie de Lesparre qui a un temps appartenu à la couronne d'Angleterre, est passée entre diverses mains dont celles de Bernard de Foix de la Valette, duc d'Epernon et gouverneur de Guyenne qui, le 4 octobre 1605, rachète pour deux cent dix mille livres, ce château, ses terres et ses rentes. A son décès, ses biens sont mis en adjudication par un jugement du 26 septembre 1668. Le Château et les terres de Lesparre sont vendus pour quatre cent vingt deux mille cinq cent livres à Antoine, duc de Gramont (1604-1678), maréchal de France, le 27 avril 1672.
Le dernier seigneur de Lesparre, qui n'a guère résidé en son château, est Antoine VII de Gramont (1722-1801). Marié à sa cousine Marie-Louise de Gramont, veuf en 1756, il se remarie trois ans plus tard avec la soeur de Choiseul ministre du Roi, Béatrix de Choiseul-Beaupré-Stainville, laquelle est guillotinée le 17 avril 1794. Antoine de Gramont a « plus de chance » que son épouse : jeté en prison à Fontainebleau, il y convole en troisièmes noces avec sa codétenue, Marie-Henriette du Merle, le 8 fructidor An II (25 août 1794).
La seigneurie de Lesparre, son château et ses terres, devenus bien National, sont mis sous séquestre. Le citoyen Alexandre Ysabeau, représentant du peuple à Bordeaux jusqu'en mai 1794, donne, l'année précédente, les instructions pour faire démanteler les remparts lesparrains qui longeaient encore les douves, démolir la porte de la place Marcadieu et raser le Château dont il subsistera miraculeusement le Donjon.

Une des priorités de la municipalité mise en place à Lesparre lors de la tourmente révolutionnaire, est d'y installer un Tribunal et ... une prison. Pour cette dernière, le château est tout trouvé ; le premier maire lesparrain officiel, Bernard aîné, nommé le 5 décembre 1790, jette son dévolu sur le Couvent des Cordeliers, situé au sud de la ville, lui aussi frappé de saisie comme bien National, pour y loger son palais de justice provisoire. Le premier tribunal est composé des citoyens Guilhaume Moutardier, Pierre Lussac, Vendryes et Lassus.

Plan de Lesparre en 1831 (implantation des bâtiments à partir de 1832)
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Plan d'ensemble de Lesparre en 1831
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Dès avant 1830, la Justice déménage ses locaux, place d'Ayran (1) dans l'ancien presbytère de l'Eglise Sainte-Marie. Arnaud Bonnore, maire de 1830 à 1836, envisage de faire édifier un Palais de Justice en propre pour sa commune. Un terrain, d'une superficie de 1.375 m², situé hors de l'ancienne limite des douves, au nord de la ville, est cédé gratuitement au département par la municipalité, pour la construction du futur édifice, en date du 13 octobre 1831, acte entériné par une ordonnance royale du 12 avril 1832. Le 10 novembre 1831, la municipalité adopte les plans et devis dressés par l'architecte départemental de la Gironde.
Le monument est inauguré en 1833 le long du nouveau Cours du Tribunal, devenu rue de la Justice, future rue de Gramont.
Dans le même temps, un second terrain, celui-ci de 680 m², situé le long du Palais de justice, est réservé pour la construction de la prison, laquelle est également achevée en 1833.
Le 21 novembre 1833, le Conseil municipal délibère afin de faire planter les premiers arbres sur la place du Palais de Justice.

Henri Beyle, alias Stendhal, lors d'un périple qu'il réalise en mars et avril 1838, relaté dans le recueil
Voyage dans le midi de la France, fait une halte le 21 mars à Lesparre où il descend à l'auberge hôtel du Lion d'Or, tenue place d'Aytran par M. Delhomme et son épouse Augustine. En attendant le dîner commandé qui sera composé d'une cuisse de confit et de bien peu de pommes de terre, Stendhal visite la ville et s'arrête notamment devant le Tribunal :
« Je ne puis que louer le conseil des bâtiments civils à Paris pour le Palais de Justice et la prison élevés à Lesparre. On a mis tout cela au fond d'un jardin à trois cents pas de la rue principale, horriblement laide et dont le terrain eût coûté fort cher. Ce trait de bon sens choque beaucoup les habitants du pays. Rien de moins contenu et de plus joli que ce petit temple grec auquel on arrive par huit ou dix marches, avec deux corps avancés, le greffe et le ... (mot omis dans le manuscrit). A gauche est une prison charmante (vue à l'extérieur). » (voir ICI le récit intégral de Stendhal en visite à Lesparre le 21 mars 1838)

Lesparre - Le Palais de Justice — Le Palais de Justice et ola Prison
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Lesparre ayant, en guise de maison commune depuis 1790, soit des locaux fournis gracieusement par le maire, soit des immeubles affermés provisoirement, décide en 1842 de se doter d'une Mairie. L'architecte Jean Hosteing est chargé des plans et devis du projet, lequel est adopté par le Conseil municipal le 2 décembre 1842. Les travaux adjugés trois ans après, le 22 juin 1845, sont réalisés aussitôt. Le bâtiment construit sur la Place du Palais de justice, en face du Tribunal, comprend la Mairie, une école, le local de justice de paix et un asile.
L'antique église Sainte-Marie de la place d'Ayran n'étant pas au mieux de sa forme depuis son édification au XIIe siècle, il est question de faire construire un nouveau sanctuaire ; décision est prise le 11 décembre 1859, celle-ci prendra place à l'autre extrémité de la rue de Gramont, faisant pendant au Tribunal. Les plans et devis de l'architecte Edouard Bonnore sont adoptés le 24 juillet 1861, les travaux adjugés pour 122.000 francs le 25 février 1864 et l'église Notre Dame de l'Assomption est consacrée le 7 novembre 1866.
L'église Saint-Marie, ainsi que son presbytère qui avait abrité, on l'a vu, les séances de l'ancien tribunal, sont rasés en 1869, permettant à la place d'Ayran de s'agrandir considérablement.

Le 12 novembre 1871, le conseil municipal continue l'embellissement de la Place du Palais de Justice, faisant procéder à la plantation d'arbres, du Palais jusqu'à l'Eglise, transformant les lieux en Promenades.

Lesparre - La Mairie, la prison au fond — Eglise Notre-Dame de l'Assomption et les Promenades
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La spacieuse place du Palais de Justice permet d'installer les grands comices agricoles tenus traditionnellement la première semaine de septembre et dont le premier à être officiellement organisé se déroule le 5 septembre 1846. Lors de ces concours drainant moult participants et visiteurs, de nombreux matériels sont exposés, une estrade pour les distributions des prix est aménagée et un grand banquet de plus de cent convives est systématiquement dressé, accompagné de la Fanfare lesparraine.
La première Fanfare de Lesparre, dirigée par M. Monnier, fait son apparition le 13 août 1864, à la suite de la société musicale des Frères maristes créée trois ans plus tôt. En 1880, elle est réorganisée par le chef Paul Thierry. Une société Philharmonique est également fondée en 1884, dirigée par M. Cadrès puis reprise par M. Bonnore de 1890 à 1899.
Paul Thierry, démissionnaire de la Fanfare en 1893, laisse sa place à M. Jules Tripota sous la dénomination de Fanfare l'Avenir, et crée l'année suivante une phalange dissidente, La Lyre Lesparraine.
Le 11 décembre 1899, La Fanfare l'Avenir de Lesparre et la Lyre Lesparraine fusionnent et deviennent l'Union Musicale, sous la direction de Paul Thierry.

Avant qu'enfin un Kiosque à musique ne soit installé sur les Promenades de la place du Palais de Justice, un dernier monument est édifié par la municipalité le long de la rue de Gramont, à l'angle de la rue du Tribunal. Le 17 avril 1902, Pierre Coudures (†1909), maire de 1898 à 1909 et son Conseil municipal décident de faire construire un bâtiment abritant la Caisse d'Epargne et une grande Salle des fêtes et de spectacle qui accueillera bientôt un cinéma et dont le premier étage est consacré à un Musée et une Bibliothèque. Cet immeuble, appelé couramment la
Caisse d'Epargne, dont la première pierre est posée le 19 mai 1904, est dû à M. Condis, architecte de Bordeaux, et à l'entrepreneur Monichon.
A l'occasion de son inauguration du 26 février 1905, un banquet de trois cents convives y est offert, réunissant tout le gratin bordelais ; l'organisateur du festin n'est autre que M. Cazade, maître d'hôtel du Lion d'Or, le nouveau patron de l'auberge que Stendhal avait tant appréciée en 1838.

Lesparre - La Caisse d'Epargne — Le Kiosque à musique, à droite la Caisse d'épargne
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Lors du conflit 1914-1918, comme tant d'autre bâtiments municipaux, la Caisse d'Epargne/Cinéma accueille des blessés, devenant l'hôpital auxiliaire n°43.

Le Kiosque à musique de Lesparre que l'Union Musicale appelait tant de ses voeux n'est construit qu'au début des années 1930, sur les Promenades de la place du palais, rebaptisée place Georges Clémenceau dès 1922, tout près du Musée et du cinématographe devenu le Cinéma Molière.
De forme octogonale, sa toiture en zinc, surmontée d'une lyre, repose sur des colonnes en fonte ; le soubassement en pierre doté d'un escalier de sept marches est entouré d'un garde-corps en fer forgé.

Préservé, le Kiosque à musique toujours actif, a été rénové par la société lesparraine Métal Concept en 2017.
Le Palais de Justice, de son côté, est fermé depuis le 30 septembre 2009.
Le cinéma Molière qui occupait la salle des fêtes de la Caisse d'Epargne, incendié volontairement en novembre 2011 par un meurtrier, est ouvert à nouveau fin 2013. Le 27 juin 2015, la salle est rebaptisée
cinéma Jean-Dujardin, en présence de l'acteur. Le premier étage du bâtiment qui abritait l'ancien musée bibliothèque est quant à lui devenu le musée du costume Mazarin.
Kiosque toujours en place.


voir ici Place Georges Clémenceau de Lesparre et son Kiosque à musique, aujourd'hui. (1/4) (2/4) (3/4) (4/4)
L'ancien Palais de Justice de Lesparre

Lesparre - Kiosque et Bibliothèque (1939).jpg
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publié par Jean-Marc

21 mai 1882 — Cavalcade à Lesparre
— Le temps est splendide. Une foule considérable est arrivée de Bordeaux et de tous les points du Médoc. Quelques maisons sont pavoisées.
La cavalcade de charité, dont les présidents d‘honneur sont le sous-préfet et le maire a été organisée par MM. Jamon, Houdaille, Guitteau, Cocureau et Govenet, qui méritent de vives félicitations.
Le défilé de la cavalcade a eu lieu à une heure ; elle a traversé les principales voies de Lesparre.
Des pompiers et des seigneurs en costumes du quinzième siècle ouvraient la marche du cortège. Puis venaient les chars suivants : l'Industrie, le Globe terrestre, la Guerre, le canot l'Avenir, monté par 40 jeunes matelots ; la Charité, un char monté par des pierrots qui offraient des oranges et des bouquets ; l'Olympe.
Intercalés dans le cortège étaient cinq autres chars magnifiques, où avaient pris place les Fanfares de Saint-Vivien, de Saint-Estèphe, de Queyras, de Pauillac et de Lesparre.
Ce défilé a été charmant ; il s'est effectué au milieu d'une quintuple haie de curieux. La quête a été productive pour les pauvres de la ville.
La fête de nuit promet d'être très brillantes. Il y aura retraite aux flambeaux et grand festival.
La place du Palais-de-Justice sera splendidement illuminée.
Il y aura embrasement général de l'esplanade, ascension d'un ballon lumineux, marche triomphale des fanfares, avec 200 exécutants ; feu d'artifice.

4 septembre 1883 — Chaque comice de Lesparre est accompagné de la sortie de la Fanfare et des phalanges de la région
— Le banquet a été servi par la maison Grisch, le pâtissier de la rue Huguerie à Bordeaux. Le menu était excellent et le service très bien fait.
Au dessert, la Fanfare de Lesparre nous a fait entendre la Marseillaise, qui a été fort sûrement exécutée. Les autres fanfares qui ont participé à la fête, et que le public a chaleureusement applaudies dans divers morceaux de leurs répertoires, sont celles de Saint-Christoly, Saint-Julien, Le Centre, Tatais, Cissac et Saint-Vivien. A l'heure du départ, la gare était brillamment illuminée. Des feux d'artifice tirés sur la voie et des flammes de Bengale ont terminé la soirée.
Nous terminerons ce compte rendu par l'énumération de lots divers exposés sous les arbres de la place du Palais et que le mauvais temps n'a malheureusement que trop privés de visiteurs. (...)

14 juillet 1885 — Fête nationale : la Fanfare de Lesparre en concert sur une estrade dressée sur la place du Palais de Justice
— Le 14 Juillet a été célébré à Lesparre avec l'entrain et l’éclat accoutumés. Dès hier soir, les bombes éclataient, la sous-préfecture, la mairie, l'église, tous les édifices communaux se pavoisaient de drapeaux, et les cloches sonnaient à toute volée.
Ce matin, une salve de bombes a réveillé les habitants qui, la plupart, ont arboré leurs drapeaux. Bon nombre de maisons étaient très élégamment décorées.
Dans la journée, des jeux divers installés sur les places de la ville offraient aux jeunes gens l'occasion de faire assaut d'adresse et de vigueur.
La Fanfare de Lesparre, dans son gracieux costume tricolore, a parcouru les rues de la ville et a joué, sur la place du Palais-de-Justice où une estrade lui avait été dressée, de ravissants morceaux au nombre desquels la Marseillaise. Le soir les illuminations sont gracieuse et de bon goût. On remarque celles de la sous-préfecture, de l’habitation de M. le contrôleur des contributions directes, celles de M. Lescouzeres, juge de paix ; le Cercle de l'Union, le Cercle de du Progrès, sont décorés avec habileté.
Les places du Tribunal et de l'Eglise réunies et si bien disposées pour être éclairées brillamment présentent un féerique coup d'oeil. M. Jauran, conseiller municipal en avait dirigé la décoration.
Une retraite aux flambeaux a eu lieu à neuf heures ; puis un splendide feu d'artifice sortant des ateliers de M. W. Lacaze a été tiré avec beaucoup de succès.
Un bal joyeux a terminé la fête.

11 septembre 1887 — Comice agricole sur la place du Palais de Justice
— Lesparre est en fête. Les rues présentent un aspect animé et pittoresque. Des environs, arrive une foule de visiteurs sur la Place du Palais de Justice, pavoisée et décorée avec goût, où est installée l'exposition Agricole et horticole.
Nous remarquons en passant de très beau produits et d'intéressants modèles d'instruments de labourage.
Ce matin, à neuf heures, a eu lieu, sur la propriété de M. Lebœuf, un concours de labourage auquel ont pris part de nombreux concurrents. A deux heures, arrivée des autorités et distribution des récompenses.
A 3 heures 50, la ville a pris une animation extraordinaire. Depuis midi, la foule est très grande sur la Place du Palais-de-Justice, où doit se faire la distribution des récompenses. Les Fanfares de Saint-Germain et de Lesparre parcourent la ville.
A deux heures, le train officiel arrive en gare. Députés, préfet, chef de cabinet de préfet, conseillers généraux desceudent de wagon et sont reçus par le maire, M. Marcou ; M. Lanoire conseiller général de Castelnau et président du comice agricole du Médoc et par les Fanfares de Lesparre et de Saint-Germain qui jouent la Marseillaise.
A deux heures et quart, les Autorités montent sur l'esplanade du Palais de Justice, qui sert d'estrade, et qui, à cet effet, est fort élégamment décorée et pavoisée. A ce moment, la place du Palais-de-justice présente un fort joli coup d'œil.
M. Lanoire, président, prend la parole... La parole est ensuite à M. Genty pour la lecture du rapport pour le prix d'honneur...

Lesparre - Comice agricole sur la place du Palais de Justice — Concert de la Musique de l'Infanterie place du palais de justice
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9 avril 1890 — Concert de la Fanfare de Lesparre sous la Halle, place Gambetta, en raison du mauvais temps
— Hier lundi, la Fanfare de Lesparre, dirigée avec une grande autorité par son excellent M. Paul Thierry, a exécuté les meilleurs morceaux de son répertoire.
A cause du mauvais temps, le concert a eu lieu sous la halle, trop petite pour contenir la foule.
On a écouté avec le plus grand plaisir tous les morceaux ; mais une fantaisie sur Robert le Diable, brillamment enlevée, a soulevé des applaudissements enthousiastes.
C'est un succès pour la Fanfare de Lesparre, et nous espérons qu'il nous sera donné d'assister plus souvent à de semblables concerts.

6 juillet 1890 — Le premier Concours musical de Lesparre. Le concours d'honneur se déroule sur une estrade dressée sur la place du Palais de Justice
— Concours musical de Lesparre. Je voudrais que M. Carnot allât visiter un jour Lesparre en prenant le chemin de fer à Bordeaux. Ce jour-là, on aurait peut-être la chance de voir un train aller vite et sans retard sur la ligne du Médoc. Ce matin, nous n'avons pas précisément brûlé les rails.
Mais je ne me plains pas ; je suis arrivé bien à temps pour voir le grand défilé de toutes les sociétés musicales prenant part au concours qui m'avait appelé dans l'aimable sous-préfecture du Médoc.
Et vous savez que dans un concours, le défilé, c'est ce qu'il y a de plus beau.
Celui d'aujourd'hui a été très réussi. Il faisait beau à ce moment-là ; la foule était énorme, les fanfares jouient avec entrain et tous les concurrents marchaient au combat avec assurance.
A la tête de l'Orphéon de Royan, je remarque M. Séran, l'ex ténor de notre Grand-théâtre.
Un autre président fidèle aussi, c'est M. le baron de Brezets, conseiller général bonapartiste du canton de Saint-Savin-de-Blaye. C'est la fanfare de Saint-Savin qui l'a mis à sa tête.
Savez-vous qu'il n'a pas été médiocre du tout, ce concours de Lesparre. C'était le premier que la ville organisait — et cela s'est bien vu à quelques petits défauts d'organisation — ; mais le Comité a néanmoins droit à beaucoup d'éloges.
Le succès, d'ailleurs, a été complet. Le succès, c'est la foule qui le fait, la foule qui va dans les salles d'exécution et qui paie. Eh bien, dans toutes les salles, il y avait du monde à déborder. Aussi, tous les exécutants se piquaient-ils d'honneur et faisaient-ils preuve d'un vrai talent.
Le concours d'honneur a été, comme toujours, le clou de la fête. Il a eu lieu place du Palais-de-Justice, devant une foule qui s'étendait de tous les côtés à perte de vue.
Sur l'estrade, nous avons remarqué la présence de M. du Périer de Larsan, le député si aimé dans toute la contrée, et qui était venu exprès de Paris pour assister à la fête. Etait également là M. Arnal, sous-préfet.
On a beaucoup applaudi le morceau exécuté par les orphéons, contenant un solo, qui a été chanté par M. Séran de l'Orphéon de Royan.
Il s'est terminé un peu tard ce concours d'exécution. Il sera suivi, pour compléter la journée, d'un banquet offert aux membres du jury et d'un festival si le temps le permet.
Et maintenant, Lesparrains, on vous attend à votre deuxième concours.
Sociétés musicales ayant participé à ce concours :
Orphéon de Macau. — Orphéon de Royan-les-Bains. — Cordiale de Rochefort. — Orphéon de Léognan. — Philharmonique de Saujon. — Fanfare de Saint-Rémy de Bacalan. — Harmonie de Gujan-Mestras. — Le Progrès de Vensac. — Fanfare Notre-Dame d'Arcins. — Lyre villageoise de Beauvais-sur-Matha. — Fanfare de Javrezac. — Fanfare de Saint-Laurent-de-Médoc. — Fanfare de Créon. — Union de Pauillac. — Lyre de Saint-Vivien. — Fanfare de Talence. — Philharmonique du Verdon. — Fanfare de Saint-Savin-de-Blaye. — Philharmonique de Bègles. — Union de Listrac. — Fanfare de Saint-Denis-de-Piles. — Fanfare de Cantenac et Leyssac. — Fanfare de Saint-Christoly-de-Médoc. — Avenir de la Poste Montussan. — Chorale de Nérac. — Fanfare de Saint-Laurent. — Fanfare de Margaux. — Fanfare de Moulis.

Lesparre - La Mairie et le Palais de Justice — Les Grandes Promenades un jour de fête
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7 mars 1896 — Concert sous la Halle Gambetta par la Fanfare de Lesparre dirigée par Jules Tripota
— Sortie de la Fanfare. Dimanche dernier, la Fanfare de Lesparre sous la direction de M. Tripota, son habile et dévoué chef, a donné une audition sous la halle.
Les divers morceaux portés au programme ont été exécutés avec une sûreté et un brio, dignes d'éloges.
A citer : le Souvenir, fantaisie pour basse brillamment exécutée par la basse-solo M. Clary ; Haydée, grande fantaisie, enlevée de main de maître ; les Gaspilleuses, polka à coups de langue pour deux pistons, exécutée par MM. Mesuret et Soulard, auxquels nous décernons une mention spéciale.
Grande valse de Faust également enlevée avec un entrain remarquable.
L'exécution de ces divers morceaux a été goûtée et applaudie par tout l'auditoire.
Enfin Fleurette, mazurka pour saxophone-solo, exécutée par M. Tripota, chef.
Nous nous arrêtons spécialement sur ce dernier morceau pour adresser toutes nos félicitations au dévoué chef de la Fanfare, qui a bien voulu se mettre dans les rangs de nos musiciens et se placer sous la conduite de l'excellent sous-chef, M. Louis Mesuret, pour nous faire admirer son beau talent de saxophoniste.
La fin de cette brillante mazurka a été couverte par une triple salve d'applaudissements.

27 février 1905 — Inauguration de la Caisse d'Epargne et de la Salle de Spectacle
— Une fête à Lesparre. Inauguration de la Caisse d'Epargne. Bon nombre de personnes qui avaient accepté l'invitation que leur avaient adressée les organisateurs de la fête d'inauguration du monument où va être installée la Caisse d'Epargne, se trouvaient réunies hier matin à la gare et prenaient place dans le wagon-salon si gracieusement mis à leur disposition par la Compagnie du Médoc...
Nous arrivons à Lesparre où déjà se pressent devant l'hôtel de la Caisse d'Epargne un grand nombre d'adhérents au banquet.
M. le Préfet Monis, les sénateurs de la Gironde ; Renault-Morlière, député ; du Périer de Larsan et Videau, députés descendent à onze heures d'automobile. Ils sont reçus par M. le Maire.
M. le préfet, les sénateurs et les députés se rendent dans la salle du premier étage du confortable monument construit par l'entrepreneur Monichon sur le plan de M. Condis, architecte à Bordeaux. Ils apposent leurs signatures au bas du procès-verbal d'inauguration de la Caisse d'Epargne.
Pendant qu'a lieu cette cérémonie, nous visitons les locaux spacieux du monument qui fait honneur à l'architecte, et aussi à l'administration municipale qui n'a pas hésité à faire les sacrifices nécessaires pour doter la ville d'un établissement superbe, où a été ménagée une grande salle de spectacle.
C'est dans cette salle, joliment décorée de plantes vertes, que les convives, au nombre de trois cents, prennent place autour de trois longues tables.
Le menu succulent, abondant et varié, préparé de main de maître par M. Cazade, de l'Hôtel du Lion d'Or, a été l'objet des flatteuses appréciations des convives.
Une fois les toasts adressés, des discours sont prononcés. A l'issue de ceux-ci, la Musique de Lesparre, magistralement dirigée par M. Rivière, exécute un brillant morceau. Une Estudiantina, composée d'instruments à cordes, interprète plusieurs fantaisies musicales ; après quoi, les convives se séparent.
Le soir à neuf heures, un bal très brillant a clôturé la fête.

Lesparre - Place Georges Clémenceau et le Kiosque à musique — La Caisse d'Epargne et la Salle de spectacle
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15 et 16 août 1922 — Grande fête sur la place du palais rebaptisée Georges Clémenceau ; l'Union musicale donne un concert sur une estrade ; toujours pas de kiosque à musique ; grand bal dans la salle des fêtes de la Caisse d'Epargne ; séance de cinéma en plein air sur le perron du palais de justice
— Première journée.
Le mois d'août, de tout temps, est toujours choisi par le comité des fêtes de Lesparre pour ses grandes réjouissances annuelles.
Favorisées cette année encore, par un temps superbe, elles se sont déroulées au milieu de la plus extraordinaire animation et du plus vif entrain.
Dès samedi soir, le canon tonne, annonçant au loin les fêtes du lendemain. A toutes les fenêtres, flotte le drapeau tricolore. La Vigilante, qui a été désigné pour la retraite aux flambeaux, parcourt les rues de la ville, clairons sonnant, tambours battant, suivie par toute la jeunesse de la ville et des environs.
C'est encore le canon qui, dimanche matin, salue les premiers rayons du soleil de Thermidor.
La fête commence à neuf heures, cours du Périer-de-Larsan, par une course locale de bicyclettes très intéressante.
Sur la place George Clémenceau a lieu le grand concours de tir.
A 14 heures 30, l'Union musicale défile par les rues de la ville, se dirigeant, aux sons d'un entraînant pas redoublé, vers l'hippodrome de la Béchade, où ont lieu les courses de chevaux.
Pendant toute cette réunion sportive, l'Union Musicale, sous la direction de son excellent chef, M. Mesuret, a fait entendre les meilleurs morceaux de son répertoire.
Le soir, dès vingt et une heures, l'animation est grande sur la place Georges Clémenceau. On remarque l'éclairage électrique et les illuminations dûes à M. Padiras, qui jettent une immense lueur sous les grands arbres feuillus.
Au moment où la retraite aux flambeaux arrive, c'est une véritable fourmilière humaine qui se presse au milieu du brouhaha joyeux, des appels, des rires, des chants. Le spectacle est vraiment féerique.
L'Union musicale arrive bientôt et prend place sur l'estrade qui lui est réservée. Sous la direction de M. Mesuret, elle exécute plusieurs morceaux très applaudis.
Le cinéma Musica, installé sur le perron du palais de justice, obtient également beaucoup de succès. Une mention spéciale au directeur, M. Raoul Rivière.
Ce fut ensuite le tour du feu d'artifice offert au Comité des fêtes par la municipalité.
Dans la salle des fêtes de la Caisse d'Epargne, le bal bat son plein. Jeunes gens et jeunes filles s'en donnent à coeur joie. Polka, mazurkas, valses et quadrilles se succèdent et ce n'est que fort avant dans la nuit que prend fin cette première journée de fêtes.
— Deuxième journée.
A neuf heures, le bureau du Comité des fêtes, suivi par une foule nombreuse, se rend à la gare, à l'arrivée de l'express qui porte les musiciens du 144e de ligne. M. Chatonet, président, souhaite la bienvenue au chef de musique, M. Watelle, et à tous ses musiciens. Un lunch leu est offert sous les ombrages de la charmante place de la gare.
C'est ensuite le défilé à travers les rues de la ville. Sur chaque place, la musique s'arrête et se fait entendre et applaudir. Nos soldats ont été ensuite reçus chez les meilleurs vatels de la ville.
A quinze heures, la musique militaire du 144e nous a fait entendre de très jolis morceaux. Une fois de plus elle a su charmer ses nombreux auditeurs.
Puis a eu lieu la matinée-concert organisée par Louis Vignau. La salle de la Caisse d'Epargne a été prise d'assaut et bientôt il ne restait plus une place. On a entendu avec un plaisir extrême l'orchestre de Comoedia sous la direction de M. Mesuret : chansons, chansonnettes comiques, scènes militaires etc... Le concert se termina par une opérette en un acte, Ruse d'Amour.
Le soir, à 21 heures, une grande retraite aux flambeaux parcourut les rues de la ville et arriva sur la place Georges Clémenceau, noire de monde. On se bat bientôt à coups de confetti sous les guirlandes lumineuses, sous les feux électriques aux couleurs nationales.
La musique militaire nous donne un nouveau concert avec des morceaux de choix.
C'est maintenant le feu d'artifice : fusées, soleil, pièces électriques se succèdent.
C'est enfin le grand bal. Au matin, l'orchestre inlassable joue toutes danses anciennes et nouvelles et ainsi, la nuit s'achève le plus gaiement du monde.

Lesparre - Souvenir des fêtes, infanterie de ligne — Kiosque à musique et Eglise Notre-Dame
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Une seule formation musicale active à Lesparre en 1909 : L'Union musicale de Lesparre (Fanfare), présidée par Coudures (maire de Lesparre), dirigée par Paul Thierry avec 35 exécutants.

Lesparre - Vue aérienne
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(1) La place d'Ayran ou du Marché, appelée place de la Liberté pendant la révolution, devient la place Gambetta en 1883.
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Re: Kiosques à Musique

LEVAL – Place et Mairie
(NORD)
Baignée par La Tarsy, rivière qui se jette dans la Sambre, la commune de Leval s’est installée autour de sa Grande Rue, route départementale n°15 de Landrecies à Maubeuge, la future rue Marcel Ringeval.
Au vu du cadastre napoléonien, la Mairie, construite en briques, est édifiée avant 1861 (mais après 1812) sur la Grande Rue. Sur la même voie, en face, l’Eglise Saint-Saulve, sous l’égide du chanoine de Tournai, est attestée dès 1421.
A l’arrière de l’hôtel de ville, séparée par la rivière, une prairie tient lieu de Place Publique.

Plan de Leval en 1861
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C’est sur cette prairie que, de longue date, se déroulent les ducasses levalloises, en général deux fois l’an, la première lors de la Saint-Jean fin juin, la seconde début octobre. Inévitablement ces fêtes sont accompagnées de la musique de la Fanfare municipale La Tarsy, fondée dès avant 1893 ; présidée par M. Fontaine, forte de trente musiciens, elle est dirigée par M. Hannon, puis par M. Bullez à partir de 1897.
La Tarsy, en dehors de ses prestations à Leval, participe à de fréquents festivals régionaux : ainsi, la voit-on, le 27 août 1893, au Concours musical de Fourmies ou encore le 25 juillet 1897, toujours à Fourmies, où elle exécute : « Le Chalet du poète », une fantaisie de Pantral et « L'Eglantine d'or », une ouverture de Tillard.
Comme chacun le sait, l’Avesnois s’est fait une renommée avec sa spécificité des Kiosques à danser. La municipalité de Leval fait édifier le sien dès 1900 sur la place Publique, en face de la façade arrière de la Mairie.
Grâce à sa position surélevée sur son pilier central, le Kiosque est ainsi hors de portée de la rivière qui, de temps à autre déborde sur la prairie ; les pieds au sec, les musiciens peuvent continuent à jouer tandis que les danseurs, à leur pied, n’ont qu’à bien se tenir sur les parties non inondées… Il est vraisemblable que lors des crues, les concerts étaient remis à huitaine…

Leval - Le Chêne ; Kiosque à danser sur la Grand’Place (la Place Publique)
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Leval, occupé par les allemands pendant les quatre années de guerre, sort en partie ruiné de ce conflit : l’église, le pont sur la Tarsy et les forges de Leval-Aulnoye sont totalement détruits. L’église est reconstruite en 1922.

Le 14 juin 1928, le Conseil municipal vote la construction d’un Kiosque à musique en remplacement du Kiosque à danser, probablement disparu pendant l’occupation. François Mainguet est chargé de son édification. Conçu en béton armé, de forme circulaire, ses huit piliers sont en acier. Un escalier de sept marches y donne accès. Le garde-corps à l’origine en béton sera remplacé ultérieurement par des doubles barres de fer installées verticalement. Inauguré en 1931, ce Kiosque a son « clone », construit à Maroilles l’année suivante.
Edmond Hacout (1889-1967) qui possède de nombreuses casquettes et une seule baguette (*), prend la direction de l’Harmonie des Forges de Leval en 1933 et va donner régulièrement des concerts sur le nouveau Kiosque.
(*) On retrouve Edmond Hacout chef de la musique de Sous-le-Bois de 1927 à 1936, de la musique d’Hirson de 1931 à 1938 et de celle d’Avesnes de 1929 à 1931.

En 1944, l’Eglise ayant été à nouveau démolie, lors de bombardements, en attendant sa reconstruction, le Kiosque à musique est transformé, en 1947, en lieu de culte pour accueillir provisoirement les fidèles.
En 2009, le kiosque est supprimé pour être remplacé par un nouvel édifice, de forme nettement plus classique. Inauguré en juin 2010, le nouveau Kiosque à musique octogonal, à la toiture recouverte d’ardoise, est construit sur un soubassement de pierre ; ses colonnes sont en acier galvanisé et son garde-corps est fer forgé.
La place Publique, appelée également la Grand’Place a été rebaptisée place du 8 mai 1945.
Kiosque remplacé.

Kiosque de Leval de 1931 avant sa suppression en 2009.
vois ici Place du 8 mai 19845 de Leval et son nouveau Kiosque de 2010. (1/4) (2/4) (3/4) (4/4)
Leval - Place et Mairie.jpg
Leval - Place et Mairie.jpg (156.69 Kio) Vu 10509 fois
publié par Jean-Marc

20 novembre 1932 — Attenant à la mairie, une vaste salle des fêtes a été construite : concerts et représentations y sont donnés régulièrement
— Concert. En matinée, le 20 novembre prochain, à 14 heures 30 très précises, on annonce à la Salle des Fêtes de Leval, une charmante comédie musicale « Chanson d'Amour » du célèbre compositeur Franz Schubert. Cette opérette a trouvé à Paris un véritable succès tout aussi grand qu'à Vienne et dans les provinces françaises et belges.
Les organisateurs de ces spectacles laissent entendre que les artistes auront comme toujours une valeur remarquable ; nous faisons facilement confiance à ces déclarations, attendu que ces dernières années la Salle des Fêtes de Leval s'est trouvée sur un niveau artistique apprécié et que ses spectacles peuvent être suivis par toutes les familles.

18 décembre 1932 — L’Harmonie des Forges de Leval fête la Sainte-Cécile
— Leval. L'Harmonie des Forges fêtera la Sainte-Cécile le dimanche 18 décembre. Après l'exécution traditionnelle à la Messe de 10 heures, en l'église de Leval, un banquet sera servi à 12 h. 30, à la Salle des Fêtes.
Les membres honoraires et protecteurs qui n'auraient pas été touchés par l'invitation adressée et qui désireraient prendre part à ce banquet, sont priés de se faire inscrire en adressant le montant de l'adhésion, soit 20 frs, à M. P. Chevolet, président ou à M. Desy, secrétaire. Les adhésions seront reçues jusqu'au lundi 12 courant.
Concert. — Nous rappelons la date du 11 décembre pour la représentation des « Mousquetaires au Couvent » qui sera donnée à la Salle des Fêtes de Leval, en matinée à 14 heures 30. Dans la distribution nous lisons des noms d'artistes renommés : Mlle Rose de Pere, M. Jean Lorenzo, M. Chambon et Mlle Sylvestre Machetti. Voilà une après-midi agréable en perspective.

2 septembre 1933 — Concert donné par l’Harmonie des Forges de Leval dirigée par Edmond Hacout puis par la Fanfare de Pont-sur-Sambre
— La fête du quartier de Cayenne et Petit-Maubeuge a eu cette année avec le beau temps un succès sans précédent. La jeune Société de Gymnastique a su se faire applaudir dans ses démonstrations.
Le concert donné par l'Harmonie des Forges de Leval (présidents, MM. Minguet père et fils, directeur, M. Hacout) a été écouté avec satisfaction. Il est vrai que M. Hacout dirige avec talent.
Le soir, le bal fut on ne peut plus animé.
La journée du lundi fut aussi très bien remplie. La partie de jeu de balle attira ses adeptes.
A 19 heures eut lieu un concert donné par la Fanfare de Pont-sur-Sambre qui fut, on peut le dire, très bien rendu. Enfin l'heure du bal arriva et bien tard, l'on entendait encore l'orchestre charmeur de cette fête de quartier.

31 mars 1934 — Jeu de balle sur la Grand’place suivi d’un grand bal avec orchestre
— Leval, fête du printemps. Lundi de Pâques à 2 heures 30, sur la Grande Place, grande lutte de jeu de balle entre les parties Boussière contre Leval. — A 20 heures, sur ladite Place, grand bal public. Brillant orchestre.

4 août 1934 — L'Harmonie des Mines et Forges de Leval donne un concert sur l’Hippodrome de La Capelle
— La Capelle. Les Courses de dimanche prochain. Un grand concert sera donné sur l'hippodrome par l'Harmonie des Mines et Forges de Leval (Nord). En voici le programme :
1. Marche Joyeuse (F. Hacout) ; 2. Lugdunum, ouverture (Allier) ; 3. Préambule et Cortège (Barrat) ; 4. Prélude de Lohengrin (Wagner) ; 5. Danse Persane (Giraud) ; 6. Le Roi d'Ys, ouverture (Lalo) ; 7. Marche des Guioz (Wangermée).

Leval – Vue Aérienne
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Re: Kiosques à Musique

LEVALLOIS-PERRET - Le Kiosque
(HAUTS DE SEINE)
Par une curieuse coïncidence fort regrettable, les registres des délibérations de la commune de Clichy-la-Garenne de 1793 à 1814 ont disparu des archives : nous aurions pu savoir de quelle manière un certain André-Claude Noël (1777-1832), notaire de Napoléon à partir de 1805, chargé de rapatrier dans la Couronne les biens éparpillés de l'Etat, a réussi à placer dans son escarcelle une grande partie des terrains de Clichy, notamment le hameau de Courcelles...
Toujours est-il qu'en 1845, Etienne Noël, le fils de ce notaire "napoléonien", charge le dénommé
Nicolas-Eugène Levallois (1816-1879), marchand de vins qui était installé depuis 1841 rue de la Bienfaisance dans le quartier Miromesnil-Saint-Augustin, de procéder au lotissement de ses nombreux terrains clichois.
Un géomètre du nom de Rivet est engagé pour tracer les plans et implanter les nouvelles rues ; au bout de trois ans, en 1848, Levallois et quelques uns de ses amis spéculateurs dont Fazillau et Poccard, ont déjà fait bâtir 180 maisons, 18 rues (parmi celles-ci les rue Gravel, Martinval, Fromont, Cormeilles, Chevalier et du Bois) et aménager deux places publiques.
Dès 1846, Nicolas-Eugène Levallois, très impliqué dans son projet, réussit même à faire baptiser de son propre nom le lieu-dit La Vigne aux Prêtres qui s'appelle dorénavant le
Village de Levallois. Ce lieu-dit est situé à l'est de la rue de Courcelles (rue du président Wilson aujourd'hui), le long de la Ferme seigneuriale de la Planchette.

La Planchette, également sur la commune de Clichy, appartient, depuis son acquisition en 1806 pour 51.000 francs, au comte Jean Bérenger (1767-1850), conseiller d'Etat. Cette vaste propriété de forme rectangulaire est limitée par la rue de Villiers (futures rue Théophile Gide puis rue PV Couturier), la rue de Courcelles (rue du Président Wilson), la rue Gravel (rue Aristide Briand) et la rue de Cormeilles (rue Anatole France).
Au décès du comte Béranger en 1850, Levallois se charge de commencer le découpage menu du domaine de la Planchette qui s'étalera cependant sur plusieurs décennies.

Au vu du développement exponentiel du village de Levallois, des velléités d'indépendance ne tardent pas à se faire entendre. Et c'est à la suite du vote de la loi du 30 juin 1866 qu'est créée la commune de Levallois-Perret par distraction des sections de Levallois et Courcelles (commune de Clichy) et de Champerret et Villiers (commune de Neuilly).

La deuxième partie du nom de la nouvelle commune,
Perret, est une aphérèse pour Champerret. En fait, un certain Jean-Jacques Perret, distillateur installé à Neuilly, propriétaire de nombreux terrains sur une vingtaine d'hectares à Neuilly, a, lui aussi, réussi à immortaliser son patronyme sur le cadastre de 1825, sous le nom de Champ Perret (tout comme Levallois l'imitera cinquante ans plus tard.). Le hameau du Champ Perret, situé à l'angle du chemin de Villiers et du Chemin du Bois (devenues rue de Villiers et rue Jean-Jaurès), jouxtait au nord les terrains appartenant au maréchal d'empire, le marquis de Gouvion Saint-Cyr. Jean-Jacques Perret possédait en outre, une série de parcelles à Clichy, acquises en 1816, situées à l'est des terrains du marquis de Gouvion.
Perret qui se fera pincer à plusieurs reprises par les services des fraudes pour avoir soustrait plus que la normale sur sa production de spiritueux (il était admis une perte maximale de 8%, donc non assujettie aux taxes), notamment de 1824 à 1826, tentera sa chance également dans la spéculation immobilière et le lotissement, mais n'aura pas le même succès que Nicolas-Eugène Levallois.


Plan de Levallois Perret en 1875
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Paul-Auguste Caillard, premier maire de Levallois-Perret de 1867 à 1870, installe la municipalité dans la première mairie, modeste maison située au 96-98 rue de Courcelles (aujourd'hui 66 bis rue du Président Wilson), léguée à la commune de Clichy par Emile Rivay lors de son décès du 22 février 1865.
La municipalité entame, dès 1867, des négociations afin d'acquérir un terrain appartenant à M. Manuel Vélez, destiné à construire un nouvel Hôtel de Ville. La cession de ce terrain, d'une superficie de 9.500 m², compris entre les rues Gravel (rue Aristide Briand), Martinval (rue Voltaire), est finalisée en 1873 au prix de 214.848 frs.
Depuis cette acquisition en 1873, les terrains, inoccupés, appelés place de la Mairie puis place de la République à partir de 1883, sont utilisés notamment pour les fêtes jusqu'en 1895.
A la suite d’une délibération municipale du 31 août 1892, l’architecte Léon Jamin est chargé des plans et devis de la construction d’un grandiose Hôtel de Ville et d’un square y attenant sur ladite place de la République. Un premier chiffrage est établi pour 1.779.467 francs. La première pierre de cet édifice de 2.500 m² est posée le 7 juillet 1895.
De nombreuses sociétés sont mises à contribution pour ce monument : Grandchamp pour le gros œuvre, Auvety et Poirier pour la charpente et la serrurerie, Petit pour la menuiserie, Dutour pour la toiture et la plomberie, Nessi pour le chauffage, Mildé pour l’électricité et Mignon pour la décoration.
L'inauguration prévue pour le dimanche 17 octobre 1897 est ajournée et reportée le 27 mars 1898. Le nouveau maire, Eugène Gilbert, préside les cérémonies de celle-ci, accompagné des édiles et du Ministre de l’Instruction publique Alfred Rambaud. Le décompte définitif des travaux de l’Hôtel de ville levalloisiens se chiffrera à 1.967.972 francs.

Levallois Perret - Hôtel de ville et kiosque à musique — Square de l'Hôtel de ville et kiosque en cours de montage
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La fête patronale qui dure deux semaines se déroule, chaque année, en première quinzaine aoûtienne et les premières phalanges musicales levalloisiennes y sont présentes dès 1867. Dès le dimanche 9 août 1868, un grand concours d’Orphéons réunissant quatre-vingt-dix sociétés est organisé.
En 1876, le Choral Chevé de Levallois-Perret est dirigé par M. Lequin. La première Harmonie municipale attestée dès avant 1884, adossée à la compagnie des sapeurs-pompiers, est dirigée par M. Lauchirée, ancien soliste de la garde républicaine ; Félix Boisson succède à Lauchirée en 1886 ; M. Bruneau prend la suite en 1895 sous la dénomination d’Union Musicale. En 1900, l’Harmonie municipale reprend son nom, toujours sous la baguette de Bruneau ; elle est reprise par M. Champeval à partir de 1908.
D’autres formations plus ou moins éphémères se produisent : les Enfants de Levallois-Perret, société de Trompettes, dirigée par M. Moine avec 25 exécutants en 1895 ; la Lyre de Levallois-Perret à partir en 1896 ; l’Harmonie de la parfumerie de Levallois à partir de 1899…

Dès le début des années 1900, un
Kiosque à musique est édifié sur le square devant l’entrée de l’Hôtel de Ville. De forme octogonale, construit en bois, ce kiosque, recouvert de toile façon parasol, est, en fait, un édicule démontable ; il est parfois prolongé d’une estrade à l’occasion des concerts plus importants.

Levallois Perret - Kiosque à musique dans le Jardin de la mairie — Hôtel de ville et Kiosque à musique
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Les derniers vestiges de l’ancien domaine de la Planchette du comte Bérenger sont absorbés par la municipalité en 1924 : parallèlement à la rue Voltaire (ex rue Martinval), une nouvelle voie est créée, appelée rue de Verdun, le long de laquelle la place des Fêtes est aménagée après l’expropriation des descendants Bérenger.
Bientôt rebaptisée place de Verdun, cette place accueille enfin un premier
Kiosque à musique construit en dur, inauguré en 1928. De forme octogonale, ses colonnes et sa structure sont en béton ; son soubassement de pierre et béton est entouré d’un garde-corps en fer forgé ; il est accessible par un escalier d’une dizaine de marches. Une grille de protection est disposée autour de l’ensemble du monument.
Jusqu’en 1927, le kiosque démontable de la place de l’Hôtel de ville est resté en activité, le Kiosque de la place des Fêtes ayant ensuite pris le relais pour les concerts.
Attenant à la place de Verdun, l’ancien domaine de la Planchette, racheté par la commune à une société immobilière en 1924, est transformé en Jardin public en 1927-1928. La place de Verdun, un temps, intégrée au parc de la Planchette, est transformée en un vaste parc de stationnement dans les années 1960 ; la municipalité en profite pour faire raser le Kiosque à musique.
En 2012, la place de Verdun, végétalisée, est réintégrée au parc de la Planchette.
Kiosque supprimé.

voir ici Hôtel de ville de Levallois-Perret sans kiosque, aujourd'hui.
Levallois-Perret - Le Kiosque (1930).jpg
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publié par Jean-Marc

La fête patronale de la première quinzaine d’août à Levallois-Perret est immuable dès son indépendance
28 juillet 1867 — Fête de Levallois-Perret (Seine), dimanche 28 juillet et 4 août 1867. Concerts, bals, mât de cocagne, enlèvement de ballons grotesques, feu d'artifice.
2 août 1868 — Fête à Levallois, gros village bordant les fortifications, deuxième station du chemin de fer d'Auteuil. — Le dimanche soir, la grande place présente l'aspect le plus animé ; on se croirait aux Loges ou à Saint-Cloud. Continuation de la fête les 3, 7 août. Le dimanche 9, grand concours d'orphéon. 90 sociétés prendront part au concours.
Le lundi 10, tournoi et feu d'artifice.

6 août 1871 — Les portes de l'octroi de Paris restent ouvertes toutes les nuits pour la fête patronale de Levallois-Perret. La fête patronale de Levallois-Perret, qui, par sa position exceptionnelle, attire tous les ans une affluence considérable de Parisiens, commencera le dimanche du 6 courant, et continuera jusqu'au 14 inclusivement. Les portes qui donnent accès à la commune resteront ouvertes toute la nuit.
4 août 1872 — A l'occasion de la fête de Levallois-Perret, auront lieu des courses de vélocipède. Avis aux amateurs de sport. Ces courses promettent d'être des plus intéressantes.
Un grand nombre de coureurs sont en effet engagés, et le directeur d'une des plus grandes maisons de confection de Paris a parié une somme de cinq mille francs pour un des concurrents.
La fête de demain se tiendra sur la grande place de l'Hôtel-de-Ville ; et comme le maire, M. Codur, membre du conseil général de la Seine, est un administrateur des plus intelligents, il a eu cette bonne pensée d'ouvrir sa fête communale par une distribution de secours aux indigents.
Dimanche 4, distribution, pavoisement général, illuminations ; le 5, mât de cocagne, jeux variés ; le 8, tir à l'arc, partie de boules, représentation théâtrale ; le 10, bal de société avec « tombola pour les pauvres. »
Comme la fête dure quinze jours, je, vous dirai la suite dimanche prochain.

14 juillet 1886 — Programme de la fête nationale à Levallois-Perret ; Félix Boisson dirige l’Harmonie municipale
— Mercredi 14 juillet, à huit heures du matin, distribution extraordinaire aux indigents inscrits au bureau de bienfaisance. — Revue sur la place de la République, par les membres de la commission des fêtes, des sapeurs-pompiers, de la société de gymnastique et des enfants des écoles communales conduits par les directeurs, directrices, adjoints et adjointes. L'Harmonie municipale prêtera son gracieux concours.
Après la revue, les membres de la commission des fêtes, la compagnie des sapeurs-pompiers, l'Harmonie municipale, la société de gymnastique et toutes les sociétés de la ville qui voudront se joindre au cortège, défileront devant la statue de la République, pour faire ensuite dans la ville une promenade dont voici l'itinéraire : rue Voltaire, rue Martinval, rue Victor-Hugo, rue du Bois, rue Vallier, place et rue Chaptal, rue Chevalier, mairie.
A 2 heures, grand concert vocal place de Châteaudun, avec le gracieux concours de l'Orphéon de Levallois-Perret, sous la direction de M. Mondain.
A trois heures, bal d'enfants sous le marché couvert.
A neuf heures du soir, grand bal populaire gratuit sous le marché couvert. L'orchestre sera tenu par l'Harmonie municipale, sous la direction de M. Félix Boisson.
Des salves d'artillerie annonceront l'ouverture de la fête et l'exécution des diverses parties du programme.
Les cafés et débits de boisson sont autorisés à rester ouverts toute la nuit du 14 au 15.

4 juin 1895 — Les fêtes de Pentecôte remplacées par une cavalcade en raison des travaux de construction du nouvel Hôtel de Ville
— Levallois-Perret. L'ancienne place des fêtes étant occupée en ce moment par le chantier de construction de la nouvelle mairie, les habitants de Levallois ont été privés de la fête qui a lieu tous les ans le dimanche et le lundi
de la Pentecôte. Pour la remplacer, la municipalité a organisé une cavalcade de bienfaisance au profit de la Caisse des Ecoles et des soldats de l'expédition de Madagascar.
La cavalcade, composée de huit chars ornés avec des décors prêtés gracieusement par l'administration de l'Opéra, a eu un grand succès.

7 juillet 1895 — Pose de la première pierre de l’Hôtel-de-ville
— Le Nouvel Hôtel-de-Ville de Levallois. Hier après-midi a eu lieu la pose de la première pierre du nouvel Hôtel-de-Ville de Levallois-Perret, place de la République. La ville avait fait toilette pour recevoir ses hôtes.
A quatre heures, le train spécial dans lequel avaient pris place M. Poubelle, préfet de la Seine, qui, le matin, avait présidé à l'inauguration de l'égout d'Achères, et plusieurs invités, arrivait en gare.
La cérémonie a commencé à cinq heures.
M. Trébois, maire, a commencé la série des discours par un historique fort intéressant de Levallois, ville qui, comptant à peine vingt-huit ans d'existence, a déjà 47.000 habitants.
M. Poubelle a prononcé ensuite une courte allocution pour féliciter M. Trébois des brillants résultats obtenus sous son administration.
Après le discours du Préfet, M. Palconnier, pensionnaire de la Comédie-Française, a récité une poésie d'un jeune écrivain de Levallois, M. Emile Bordet, qui a été fort applaudie.
Puis a eu lieu la cérémonie officielle.
Le Préfet de la Seine, dans la cavité réservée à cet effet, a déposé des pièces de monnaie auxquelles on a joint le procès-verbal. M. Poubelle a recouvert le tout d'une petite plaque en pierre qui a été scellée.
A six heures et demie, a eu lieu un banquet dans la salle des Fêtes de l'ancienne mairie.
M. Poubelle présidait, assisté de MM. Trébois-Gervais, vice-président du Conseil général ; Rigaud, Bailly, Laurent Cély, conseillers généraux de Hérédia, ancien ministre ; Louvard, chef du service des travaux à la Préfecture de la Seine, etc.
Au dessert, M. Poubelle a porté un toast à M. Félix Faure ; M. Gervais a bu à la prospérité de Levallois, et M. Trébois a levé son verre en remerciant la Préfecture de la Seine pour le concours qu'elle lui avait apporté dans son projet de construction du nouvel Hôtel-de-Ville.
Une grande fête de nuit sur l'hippodrome de Neuilly-Levallois a clôturé la fête ; il y a eu une farandole de vélocipèdes, une course de chars romains, une bataille de fleurs, un feu d'artifice, enfin l'embrasement de l'hippodrome qui a obtenu le plus vif succès.

27 mars 1898 — Inauguration de l’Hôtel-de-Ville et de ses jardins place de la République
— Les fêtes données hier à Levallois-Perret, à l'occasion de l'inauguration du nouvel Hôtel de Ville, ont eu lieu au milieu d'un concours immense de population qui, grâce au temps relativement beau, était venue de Paris et de toutes les communes voisines.
Dès le matin, on a procédé à une distribution de secours aux indigents de la commune.
A deux heures et demie, M. de Selves, préfet de la Seine, a été officiellement reçu à la porte Champerret par M. le maire, entouré de ses adjoints, et des membres du Conseil municipal, qui se sont dirigés vers la porte de Courcelles où a eu lieu, un quart d'heure après, la réception de M. Rambaud, ministre de l'instruction publique.
Deux magnifiques arcs de triomphe, avec inscriptions et devises républicaines, se dressaient aux entrées de la ville, qui était en général brillamment pavoisée ; les couleurs russes fraternisaient partout avec les couleurs nationales.
Après l'échange des paroles de bienvenue, le Ministre, accompagné du préfet de la Seine, du préfet de police et des membres de la municipalité se rend, par la rue de Courcelles, à la nouvelle mairie.
Le Monument
Le monument, construit par M. Jamin, architecte de Levallois-Perret, a vraiment belle allure ; il est de style Louis XIV et occupe une superficie de 2.500 mètres carrés sur un plan rectangulaire avec cour intérieure qui permet l'éclairage complet de tous les bureaux.
Ce qui frappe surtout, c'est la parfaite harmonie de la façade principale, avec son motif d'horloge au-dessus du grand entablement. Le campanile surmontant le tout est d'une grande élégance ; à lui seul, il a coûté plus de 100.000 francs ; il est recouvert de cuivre rouge travaillé au marteau et renferme un carillon composé de dix-huit tubes en bronze formant une gamme chromatique d'un octave et demi, pouvant exécuter tous les airs qu'on voudra et pouvant également servir d'avertisseur en cas d'incendie.
Le nouvel Hôtel de Ville, avec le square qui l'entoure, revient à plus de deux millions ; c'est incontestablement un des plus beaux et des plus luxueux du département de la Seine.
L'inauguration
A trois heures et demie, a lieu l'inauguration officielle du monument. M. Rambaud, après avoir été reçu en haut des marches de l'escalier par le préfet de la Seine, se rend dans la grande salle des fêtes, accompagné de la municipalité, des maires et des adjoints des communes voisines.
Sur l'estrade, le Ministre prend place ayant à sa droite le préfet de la Seine, et à sa gauche M. Gilbert, maire de Levallois-Perret ; viennent ensuite MM. le docteur Dubois, président du Conseil général de la Seine ; Marquez, conseiller général Henrion-Berthier, maire de Neuilly etc. (discours ...)
Il est procédé aussitôt à la distribution d'un certain nombre du distinctions honorifiques, puis à la visite des groupes scolaires de la rue Marjolin de la rue des Arts, de la rue Gravel ainsi qu'à celle de la maison des vieillards de la rue Gide.
Sur tout le parcours du cortège se pressait une foule compacte, pendant que dans le square de la mairie se faisaient entendre les musiques du 28e d'infanterie, de la Compagnie de l'Ouest et l'Harmonie de Levallois.
L'escorte du Ministre se composait d'un piquet de chasseurs à cheval et de gendarmerie.
La fête a pris fin le soir par un grand banquet servi à la mairie et par un bal des plus brillants donné dans la salle des fêtes.
Simultanément avait lieu, au grand marché couvert, un splendide bal public qui s'est prolongé très tard dans la nuit.

Levallois-Perret - La Mairie et le Kiosque — Kiosque dans le Square de l'Hôtel de Ville
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5 août 1900 — Concours international de musiques et d'orphéons de Levallois-Perret
— Les fêtes données hier à Levallois-Perret, à l'occasion du grand concours international de musiques et d'orphéons, avaient attiré une foule considérable.
Rarement, il est vrai, on a vu pareille affluence de sociétés ; elles étaient au nombre de deux cent quinze, représentant exactement le chiffre respectable de 9.399 exécutants.
Il n'a pas fallu moins de trente salles, disséminées dans les différents quartiers de la ville pour procéder aux différentes épreuves qui ont eu lieu de neuf heures à midi.
Toutes les sociétés se réunissaient, à une heure, place de la Mairie, et organisaient un magnifique défilé.
A six heures et demie, les orphéons, musiques et fanfares étaient de nouveau réunis place de l'Hôtel-de-Ville, et, sous la direction de l'auteur, M. Gostiaux, le grand morceau d'ensemble Levallois-Marche.
Aussitôt après, sous la présidence du M. Ducroisset, maire, et de M. Parès, chef de musique de la Garde républicaine, assisté de M. Vernaelde, professeur au Conservatoire, il a été procédé à la distribution des récompenses.
Le soir a eu lieu un grand bal public qui a été des plus brillants et s'est prolongé bien avant dans la nuit.


23 août 1903 — Cavalcade de Levallois. Un kiosque à musique est monté sur la place de Châteaudun (place du marché) pour les concerts
— Les Fêtes de Levallois-Perret. On sait qu'une cavalcade monstre au profit de la Caisse des Ecoles et du Bureau de bienfaisance-de Levallois-Perret doit clôturer la fête annuelle.
La fête de Levallois bat son plein, la place de la République, devant la mairie, est encombrée de baraques foraines.
De la place Corneille à la place Châteaudun, les rues sont barrées par cette suite de tentes et de grands établissements qui sont la distraction des nombreux Parisiens venus pour s'amuser dans ce coin de banlieue.
Voici le programme de la fête d'aujourd'hui :
Le festival. A dix heures, festival concours de musique, auquel prendront part les Sociétés suivantes :
— Tambours et clairons : Les Turcos de Villejuif, les Touristes de Paris, les Touristes de Suresnes, l’avant-Garde.
— Fanfares : Union musicale de Bézu-Saint-Eloi, Union musicale de la maison Delizy et Doistau.
— Harmonies : Harmonie alsacienne-lorraine de Paris, Harmonie du Chemin de fer du Nord, les Enfants de Neuilly, Harmonie de la Parfumerie, la Persévérante du dix-septième arrondissement.
— Trompettes : Les Enfants de la Nation, les Amis réunis de Saint-Denis, La Revanche d'Ivry, la Jeunesse d’Issy-les-Moulineaux, la Régénératrice d'Asnières, la Vaillante de Colombes, les Trompettes des sapeurs-pompiers de Clichy, les Sapeurs-Pompiers de Levallois, la Médéah du quatorzième arrondissement de Paris.
Ainsi que les Sociétés locales :
Choral de l'Alliance des travailleurs, Choral Chevé, tambours et clairons de la Patriote et l'Harmonie municipale.
Le jury est composé de MM. Bruneau, Amblard, Hardouin et Carpentras.
Les prix et palmes seront distribués à cinq heures, à la tribune officielle, place de Châteaudun, après le passade de la cavalcade, à laquelle toutes ces Sociétés prendront part.
A trois heures, au kiosque de la place de Châteaudun, concert par l'Harmonie municipale, sous la direction de M; Bruneau, officier d'académie, soliste de la garde républicaine.

Quelques-unes des formations musicales en concert sur le Kiosque à musique du square de l’Hôtel de Ville : Harmonie municipale ; Fanfare de l'Institution Ruben ; Harmonie de la Parfumerie de Levallois ; Harmonie des chemins de fer de l'Etat ; Société Philharmonique de Levallois-Perret ; L'Etendard de Levallois-Perret
23 septembre 1908 — Levallois-Perret, concert de neuf heures à dix heures. Harmonie municipale, chef M. Champeval ; Choral Chevé, chef Bourdon. Programme : En liesse, allegro militaire (Turine). — Ouverture de concours (Raynaud). — Gracieuse, polka pour piston (Koch). — Chantons, choeur par le choral Chevé (Perrin). — François les Bas-Bleus, fantaisie (Bernicat). — Grande marche triomphale (Van Remoortel). — La Rieuse, polka chantée, orchestre et chœurs (Buot).
3 juillet 1909 — Concert de 9 à 10 heures, Levallois-Perret (Square de l'Hôtel de ville), Fanfare de l'Institution Ruben, de Courbevoie. Troubadour, allegro (P. Gorsse). — Phébé, ouverture (Andrieu). — Nancy, mazurka (P. Gorsse). — Charmeuse, fantaisie (Maillochaud). — Les bords de la Saône, fantaisie (Bleger). — Marche fédérale de l'alliance des peuples (P. Gorsse).
21 juillet 1909 — Concert de 9 à 10 heures, Levallois-Perret (Square de l'Hôtel de Ville). Harmonie de la Parfumerie de Levallois. Directeur : M. G. Walocque. Programme : Ah ! si vous voulez (Scotta). — Ouverture de la Muette de Portici (Auber). — Dans la Prairie, pour hautbois : soliste, M. Daudé. — Le Merle chanteur, pour flûte : soliste, M. V. Walocque. — Faust (de Gounod). Les deux pinsons, pour pistons : solistes, MM. Laberenne et Verbrughen.
23 juillet 1910 — Concert de 9 à 10 heures, Levallois-Perret (square de 1'Hôtel-de-Ville). — Harmonie Municipale. Directeur, M. Champeval. Programme : Marche militaire (Sellenick). — Ouverture de concert (Reynaud). — Le Tannhauser (Wagner). — Sourire d'Avril, valse (Delmet). — Gentil Babil, polka pour flûte (Suzanne). — L'Arlésienne (Bizet).
8 juillet 1911 — Levallois (place de l'Hôtel-de-Ville), de 9 heures à 10 h. ½ du soir. Harmonie des chemins de fer de l'Etat. Directeur M. Reingard. Programme : Les Cadets d'Autriche, Parès. — Stradella, Flotow. — Le Désir, X. — Les Vêpres siciliennes, Verdi. — La Chanson des nids, Buot. — Constellations, Reynaud. — Final pour clairons et tambours, X.
29 juin 1912 — Concert de 9 heures à 10 heures. Levallois-Perret. — Harmonie Municipale. Directeur, M. Champeval. Programme : — Le Bombardier, marche militaire (G. Parés). — Le Lac des Fées, ouverture (Aubert). — Confidences, gavotte (Wesly). — La Fiancée du Roy, fantaisie-ballet (Sali). — Valse lente (Turine). — Olga, polka inédite pour piston (E. Parent).
5 juillet 1913 — Concert à 9 heures, Levallois-Perret (square de l'Hôtel de ville). Société Philharmonique de Levallois-Perret. Directeur, M. Le Breton. Programme : Marche romaine (J. CIérice) Ouverture de Martha (Flotow). — Sélection sur Tannhauser (Wagner). — Acclamations, valse (Waldteufel). — Prélude et mazurka de Coppélia (L. Delibes). Marche américaine (Holzmann).
27 juin 1914 — Concert de 9 à 10 heures. Levallois-Perret (square de l'Hôtel-de-Ville). L'Etendard de Levallois-Perret (directeur : M. L. Prod'homme). Champagne, A. Piquet. — Bellone, Wiltmann. — La Fête du village, Fréd. Caquiné. — Sous bois, L. Prod'homme. — Zinnia, G. Gadenne. — Titus, L. Prod'homme.
4 juillet 1914 — Concert de 9 h. à 10 h., Levallois-Perret (square de l'Hôtel-de-Ville). Harmonie de la Parfumerie (directeur M. G. Walocque). Le Rêve passe, Krier. — Terpsichore, Ganne. — Fiançailles, Wesly. — Marche indienne, Sellenick. — La Fille de Madame Angot, Lecocq. — Marche lorraine, Ganne.

Levallois Perret - L'Hôtel de ville et le kiosque à musique
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Les concerts continuent sur le Kiosque de l’Hôtel de ville jusqu’en 1926
21 septembre 1921— Concert de 21 à 22 heures. Levallois-Perret. Harmonie municipale et Etendard de Levallois. Programme : Louis XIV (Harmonie et Etendard), Wittmann. — Marche du Tannhauser, R. Wagner. — Mireille, Gounod. Marche aux flambeaux, Meyerbeer. — Les Bords du Rhin (Etendard), Prod'homme. — Ballet de Coppelia, Léo Delibes. — Les Sirènes, Waldteufel. — Les Sonneurs (Harmonie et Etendard). Millot.
9 août 1922 — Concert de 21 à 22 heures. Levallois-Perret, place de l'Hôtel-de-Ville. Harmonie du XVIIe arrondissement, chef M. Arrigoni. Programme : Marche indienne, Sellenick. — La Poupée de Nuremberg, ouverture, Adam. — Coppélia, ballet. Léo Delibes. — Mireille, fantaisie. Gounod. — Conte d'autrefois, morceau de genre. Popy. — Los Banderilleros, Volpati.
16 juin 1923 — Concert de 21h à 22 heures. Levallois-Perret (square de I'Hôtel-de-Ville). — Harmonie des chemins de fer de l'Etat (M. Bruno Michel). Programme : La Ronde des fées, marche (J. Girardon). Fête isiaque, ballet en quatre parties (Watelle). — Les Contes d'Hoffmann, fantaisie (J. Offenbach). — Danses hongroises n° 5 et 6 (Brahms). — Sérénade de Gilotin (Goublier).
8 septembre 1923 — Levallois-Perret. Programme du concert donné ce soir, au kiosque de la mairie, de 21 heures à 22 heures, par le groupe musical G. Verdi : 1. Salut lointain, marche (Doring). — 2. Ballet égyptien, en quatre parties (Luigini). — 3. La Fille du Régiment, fantaisie (Donizetti). — 4. La Gazza Ladra, ouverture (Rossini).
6 juillet 1926 — Levallois-Perret (square de l'Hôtel-de-Ville). Concert à 21 heures. — Harmonie municipale de Levallois-Perret (M. Champeval) et Chorale municipale de Courbevoie (M. Roger Baron). Programme : Marche flamande (A. Vernaelde). — Salut, beau Midi (L. de Rillé). — Ruy Blas, ouverture (F. Mendelssohn). — Les Joueurs de vielle (F. de la Tombelle). — Nuit d'Orient (Luigini), solistes MM. J. Baron et Antoine. — Fantaisie pour saxophone alto (Wettge), soliste M. Julien Mercier.
17 août 1926 — Levallois-Perret. Ce soir, à 21 heures, au kiosque de la mairie, concert par le groupe musical Verdi (direction Baglini). Au programme : 1 Excelsior, marche cortège (Adroit). — 2. Mascarade, en cinq parties (Lacome). — 3. Les Flots du Danube, valse (Ivanovici). — 4. Les Vêpres siciliennes, sélection (Verdi). — 5. La Féria, suite espagnole (Lacôme).
12 août 1927 — Concert à 21 heures. Levallois-Perret (Place de la Mairie). Harmonie municipale du Panthéon (M. Ricols). — Le Compiégnois (Leblanc). — Ouverture de Rosa-Bonheur (Hapemeister). — Le Petit Duc (Lecoq). Mazurka du ballet de La Source (Léo Delibes). — Les Noces de Jeannette (V. Massé). — Final (X).

3 avril 1928 — Marché aux autos de Levallois sur la place des Fêtes (future place de Verdun), près du nouveau kiosque
— Saviez-vous qu'il existait aux portes de Paris, une foire aux automobiles d'occasion, organisée sur le modèle du marché aux bestiaux ou de la foire aux croûtes ?
C'est à deux pas de la mairie de Levallois, autour d'un kiosque à musique, qu'elle se tient une fois le mois. L'animateur de la foire, c'est le conseil municipal lui-même, qui a pensé que rien de ce qui touchait à l'automobile ne pouvait laisser Levallois indifférent.
Donc, pour la deuxième fois hier, le marché aux véhiculée d'occasion a fonctionné, et cela de la plus heureuse façon.
Dès 8 heures, le matin, deux cents propriétaires sont venus s'installer sur le champ de foire avec leur marchandise. Moyennant un droit de place fixé à 5 francs pour les motocyclettes, à 10 francs pour les voitures de tourisme et à 13 francs pour les poids lourds, ils ont été autorisés à attendre le client jusqu'à la nuit, tombante.
Les affaires d'ailleurs ont été excellentes, puisque, à l'heure de la fermeture du marché, il n'y avait plus sur le terrain que quelques dizaines d'invendus et encore échangeait-on toujours des adresses entre acheteurs et vendeurs.


Quelques concerts sur le Kiosque à musique de la place des Fêtes (place de Verdun)
13 juin 1928 — Levallois-Perret (nouveau kiosque). Harmonie du XVIIe (M. Kandowski). Concert à 21 heures. Programme : Marche russe (Ganne). — Les Noces de Figaro, ouverture (Mozart). — Mireille, fantaisie (Gounod). — Féerie-ballet (A. Delhaye). — Carmen, fantaisie (Bizet). Ouest (Reingard).
3 juillet 1928 — Ce soir, à 21 heures, au nouveau kiosque de Levallois-Perret, concert par l'harmonie du XVIIe (directeur, H. Kandowski). Au programme : 1. Les Enfants de France (Parés). — 2. Ouverture (Allier). — 3. Mignardise (Vaulet). — 4. Au pays lorrain (Ballet). — 5. Les Saltimbanques (L. Ganne). — 6. Cortège étincelant (Popy).
18 juin 1929 — Concert à 21 heures, Kiosque de Levallois, place des Fêtes. — Harmonie des chemins de fer de l'Etat (M. Bruno Michel). — 1. L'Eclaireur, allegro (Allier). — 2. Sérénade carnavalesque (Erlanger). — 3. Patrie, ouverture (Bizet). — 4. Le Roi s'amuse, suite d'orchestre (Léo Delibes). — 5. Récit et polonaise (Ch.-M. Weber), soliste M. Barthel, clarinette.
31 août 1929 — Concert public à 21 heures, Levallois-Perret (place des Fêtes). Harmonie municipale du 10e arrondissement. Programme : La Ville de Paris. (M. Gibson). — Bourg-Achard (G. Allier). Jeanne Maillotte, ouverture (J. Reynaud). — Polka des Ingénieurs (G. Guillemant), piston solo : M. Varron. — Ballet égyptien, 4 numéros (A. Luigini). — L'Aurore, grande valse (G. Logeart).
24 août 1935 — Concert à 20 heures 45, Levallois-Perret (Kiosque de la place des Fêtes). — Grande sélection de Manon, de Massenet, avec le concours de Mlle Germaine Féraldy, de l'Opéra-Comique, et de M. Piétro Rossini, de la Scala de Milan. Orchestre symphonique sous la direction de M. Raymond Frecheville. Le spectacle débutera avec le comique Anatole, de l'Européen.

Levallois-Perret - Place de Verdun et le Kiosque à musique — Parc de la Planchette
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15 juin 1939 — Concert et exposition de voitures antiques place de Verdun de Levallois-Perret
— Les antiques voitures à l'honneur La ville de Levallois-Perret organise, demain, samedi et dimanche, une fête rétrospective de l'automobile, sous le patronage de l'Automobile-Club de France. Dans la soirée de demain, défilé en musique et concert instrumentaux sur les principales places publiques. Samedi matin, les vieux véhicules seront exposés sur la place de Verdun ; l'après-midi, à 14 h. 30, sur cette place, sera organisé un gymkhana. A 21 heures, toujours place de Verdun, grand concert avec audition intégrale des Saltimbanques.
Enfin, le dimanche matin, après un concert devant la mairie, arrivée du rallye des voitures place de Verdun ; à 14 h. 30, grand défilé à travers Levallois. Enfin, à 22 heures, bal de nuit.


Formations musicales actives à Levallois-Perret en 1909 :
Harmonie municipale, président A. Vernaelde, direction Champeval, 65 exécutants ;
La Patriote (tambours et clairons), direction Mauduit, 18 exécutants ;
L'Alliance des Travailleurs (chorale), président Guillaume, direction J. Jouvin, 48 exécutants ;
Union Cheviste (chorale mixte), fondée en 1903, ancienne Mairie, direction Lefranc, 40 exécutants ;
Choral Chevé, président Nicaise, direction Rolland, 40 exécutants ;
Harmonie de la Parfumerie, président Demeiller, direction Bertagnol, 47 exécutants.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LEZAY - Place du Champ de Foire
(DEUX-SÈVRES)
Le bourg de Lezay est installé le long de sa grande place du Champ-de-Foire, les foires aux bestiaux de toutes espèces y étant renommées depuis des siècles. En 1801, mais également bien avant, les foires y sont établies le 8 et le 28 vendémiaire, le 9 frimaire, le 1er nivôse, le 7 et le 24 ventôse, le 9 floréal, le 21 prairial, le 22 messidor et le 15 fructidor. Les marchés hebdomadaires sont fixés au mardi.
Reprenant leurs dates grégoriennes, les foires se déroulent dorénavant le premier lundi de Carême, le lundi de la mi-Carême, les 30 avril, 8 juin et 8 juillet, 1er et 29 septembre, 18 octobre, 30 novembre et 21 décembre.
Par ordonnance du roi du 9 janvier 1837 n°10614, la foire du 8 juillet est reportée au 20 janvier… pour être à nouveau réinstituée en avril 1881.

Lezay - Un coin du champ de foire aux boeufs — Place du Champ-de-Foire ; au fond, emplacement futur kiosque près du futur bureau des PTT ; à droite les Halles
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Sans l’intervention massive des communes de Chey, Sepvret, Chenay, Saint-Coutant, Sainte-Soline, Vançais, Vanzay, Rom et Messé accompagnée de la pétition musclée de 230 Lezéens, Lezay aurait certainement perdu son foirail en 1896. Depuis 1892, le département des Deux-Sèvres a décidé de mettre en place un tramway à vapeur reliant Saint-Maixent à Melle par la Mothe-Saint-Héray, Lezay et Saint-Vincent-la-Châtre. La concession projetée, rétrocédée en 1895 à la Compagnie française des Voies ferrées Economiques, prévoit que la future Station de tramway de Lezay sera construite sur la place du Champ-de-Foire.
En avril 1896, toute la région se mobilise pour faire barrage à ce projet. Une enquête est diligentée par l’Agent-Voyer en chef P. Lecler, en charge de la voirie liée au futur tramway qui, très raisonnablement, estime que :
d'une part, il résulte des renseignements recueillis que le champ de foire de Lezay, tout en longueur, est à peine suffisant pour l'usage auquel il est destiné ; d'autre part, les diverses installations de la station : bâtiment des voyageurs, halle à marchandises, quais, occuperont une surface de 225 mètres environ en dehors de l'emplacement de la double voie.
Le 24 novembre 1896, P. Lecler en conclut, fort heureusement pour Lezay, que dans ces conditions, l'établissement de la gare sur le champ de foire causerait une gêne très réelle et décide de faire construire la Station de Tramway à l'entrée du bourg, côté de La Mothe-Saint-Héray, dans la boucle formée en cet endroit par la ligne de grande communication n° 45.
D’une grande ampleur dans le département, les foires Lezéennes peuvent donc continuer leurs échanges fructueux.

Plan de Lezay en 1832
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Les foires sont l’occasion de grandes manifestations au cours desquelles la musique est toujours appelée à la rescousse. La première Fanfare de Lezay connue est créée en 1874, dirigée par M. Marchand, instituteur de la commune, à qui succède M. Hovel de 1876 à 1882. Elle compte à ses débuts une vingtaine de musiciens.
En 1896, la Fanfare-Harmonie municipale est présidée par maître Charles Boursier, notaire, maire de 1896 jusqu’à son décès en 1916 ; depuis 1895, M. Thierry assure la direction de cette phalange d’à présent 33 exécutants, que M. Cruchon reprend en 1903. Thierry revient quelques temps aux commandes, en 1905, avant de repasser le flambeau à M. Granet à partir de 1907.
Honoré Canon (1875-1955), conseiller municipal, devient, en 1912, chef de la musique de Lezay, poste qu’il occupera jusqu’en 1955.
Après délibération du Conseil municipal, Honoré Canon et sa Fanfare sont autorisés à organiser des concerts afin de recueillir des fonds destinés l’édification d’un Kiosque à musique et procéder à des souscriptions publiques à cet effet. En 1921-1922, ce Kiosque, de forme hexagonale, est construit à l’extrémité ouest de la place du Champ-de-Foire, à l’entrée des Promenades longeant l’avenue de la Gare ; accessible au moyen d’un escalier de six marches, son soubassement en pierre supporte un garde-corps en fer forgé ; sa toiture en zinc surmontée d’une lyre repose sur une armature de piliers en acier.
Il est à peu près certain que l’inauguration du 6 novembre 1921 du monument aux morts de 1914-1918, également sur le Champ-de-Foire, n’est pas étrangère à la décision de construire un Kiosque, quasiment en face : un très grand nombre de ces monuments commémoratifs ont systématiquement été érigés, à travers la France, sur les recommandations des associations de vétérans de la guerre, le plus près d’un kiosque, afin de pouvoir accomplir les cérémonies d’usage.

Lezay - Kiosque à l'entrée de l'avenue de la Gare — Place du Champ-de-Foire, Monument aux Morts, Kiosque à musique et futur bureau des Postes
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Le tramway, qui avait été inauguré en 1902, a cessé toute activité en 1947.
Faisant face au Kiosque à musique, l’ancien immeuble bâti avant 1832 (lot cadastré n° 307), constituant l’entrée de l’avenue de la Gare, acquis par la municipalité en 1938, est transformé en bureau des Postes, en remplacement des Postes télégraphes téléphones auparavant installés rue du Temple.
Le jardin attenant aux Postes, également acheté par la commune à la même époque, a été transformé en Jardin public et baptisé Parc Honoré-Canon en hommage au maestro lezéen, l’avenue de la gare devenant, dans le même temps, la rue du Parc.
Les foires aux bestiaux de Lezay, maintenant organisées dans de vastes bâtiments modernes de plus de dix mille mètres carrés, sont devenues hebdomadaires. Le marché aux veaux du mardi, avec plus de quatre vingt mille bêtes amenées par an, est le second plus important en France.
Le kiosque, quant à lui, est resté vaillamment debout, en dépit de ces incessantes bousculades bovines.
Kiosque toujours en place.

voir ici Place du Champ de Foire et Kiosque à musique, aujourd'hui. (1/3) (2/3) (3/3)

Lezay - Place du Champ de Foire (1941).jpg
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publié par Jean-Marc

7 avril 1890 — Grande fête à Lezay à l’occasion du lundi de Pâques
— Lezay, 4 avril. Une cavalcade qui promet d’être fort brillante est annoncée pour le lundi de Pâques 7 avril. Le défilé de la cavalcade commencera à deux heures précises.
Le soir, de cinq à sept heures, danses publiques ; à sept heures et demie, lancement d’un ballon ; feu d’artifice sur la place du champ de foire, et à neuf heures, dans la salle du concert, grand bal paré et travesti.
Entrée des cavaliers : 3 francs.

Les foires aux bestiaux, moutons, porcs, chèvres, mules de Lezay sont considérables. Fréquemment, deux mille bœufs envahissent le Champ de foire dans la matinée
12 décembre 1891 — Lezay. Notre foire de la Saint-André, toujours très fréquentée a eu surtout cette année, grâce au beau temps, une affluence considérable de visiteurs. La vente des bestiaux, amenés en grand nombre, a été des plus animée. On a constaté que les prix ont accusé un léger recul sur les porcs maigres et les porcelets ; qu'ils sont restés stationnaires sur les porcs gras, les moutons, les vaches et sur les bœufs de boucherie. Sur le cours d'il y a un an, les bœufs d’Auvergne sont en hausse de 20 à 25 fr. par tête.
10 mai 1893 — Lezay. Sur les prix antérieurement obtenus, une baisse sensible a atteint toutes les catégories de bestiaux : les bœufs de travail ont perdu 40 fr. par tête, les porcs de lait, 3 à 4 fr., les moutons, 5 et 6 fr., les chèvres, 5 à 10 fr.
13 septembre 1893 — Lezay. La foire de septembre a été bonne. Les bœufs de travail, qui se vendaient à la Saint-Jean dernière 400 fr., se sont achetés ce jour 500 fr.
Depuis une quinzaine, lest bœufs gras ont gagné cinq centimes par kilos, et les veaux de lait ont trouvé des acheteurs à 0 fr. 70 et 0 fr. 80 le kilog. Les prix se sont relevés sensiblement sur les moutons gras. Les porcs gras se sont vendus 1 fr. le kilog.

14 mars 1894 — Grâce au beau temps, nous avons eu beaucoup de monde à notre foire du lundi de la mi-carême.
A l'exception des porcs, dont notre marché a été peu pourvu, les autres espèces d'animaux abondaient sur nos places. Les bœufs sous joug surtout ont été nombreux.
Les transactions ont offert beaucoup d'activité. Sauf deux paires, tous les bœufs gras ont été vendus, et à des prix élevés excédant de cent francs ceux qu'ils eussent atteints à notre foire dernière. Les bœufs de travail, qui ont été bien demandés, ont gagné cinquante francs par paire sur les cours du marché précédent. Une cote élevée s’est maintenue sur les moutons avec une tendance à la hausse. Les porcs gras se sont vendus, poids vif, un franc le kilo.
Les laiterons qui, il y a quelques mois, ne trouvaient pas acheteurs à cinq et six fr. ne se sont pas livrés à moins de vingt à vingt-quatre francs.

16 juin 1894 — Lezay (Deux-Sèvres). — L’incertitude du temps n'ayant point permis ce jour-là de le livrer aux travaux de la fenaison, la foire a été plus forte qu'on ne pouvait l'espérer. Mais une grande lourdeur a pesé sur les affaires commerciales. Demandés en baisse, il s'est peu vendu de bœufs, amenés en très grand nombre sur la place, et les prix de la foire précédente ont été faiblement maintenus sur toutes les autres catégories de bestiaux.
10 octobre 1894 — Lezay. La foire de la Saint-Michel, favorisée par le beau temps, a justifié une fois de plus de son renom de « très forte foire ». Les arrivages en bestiaux de toutes sortes ont été très importants, mais leur vente a été plus laborieuse qu'aux précédents marchés et, sur certaines catégories d’animaux, les cours ont sensiblement rétrogradé.
Les bœufs de trait ont perdu, par paire, 40 fr. Les bœufs gras et les vaches ont maintenu leurs prix élevés. On a constaté une baisse de 4 à 5 fr. sur les moutons gras et de 3 à 4 fr. sur les maigres. Les porcs gras ont perdu, poids vif, 10 fr. par 50 kilog. Les porcs de lait, qui se vendaient 30 fr., se livrent aujourd'hui à 27 fr.
Les veaux d’Auvergne ont fait leur apparition sur notre marché. Il s'en est peu vendu quoique amenés en assez grand nombre.

9 mars 1898 — Lezay. Plus de deux mille bœufs ont été amenés à notre dernière foire ; très peu sont restés invendus. Les transactions ont été faciles, mais les cours ont un peu baissé sur les bœufs et les moutons.
Les porcs de lait qui, depuis quelques semaines avaient sensiblement baissé de prix, ont repris leurs cours.

24 décembre 1898 — Lezay (Deux-Sèvres). Notre foire a été assez bonne. Les veaux d’Auvergne menés en petit nombre, 200 environ, se sont bien vendus et à de bons prix ; les moutons et les chèvres se sont vendus également en assez grand nombre et à des prix raisonnables.
31 janvier 1903 — Lezay. Les mules amenées en grand nombre se vendaient très bien.
Prix fermes sur les bœufs et les vaches qui étaient aussi en nombre considérable ; champ de foire aux porcs très bien garni, affaires rémunératrices pour les éleveurs.


En 1906, en raison de la suette militaire et de l’épizootie de fièvre aphteuse, les foires, marchés, frairies et autres fêtes locales sont totalement interdites dans les cantons de Lezay, Sauze, Melle, Vaussais, Mauze, Brioux, Beauvoir, Chef-Boutonne…

Lezay - Place du Champ-de-Foire avant édification du Kiosque
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9 août 1901 — Arrivée de la Fanfare de Lezay au bourg, après le succès au concours de la Roche-sur-Yon
— Echo du concours de La Roche-sur-Yon. Les 4 et 5 août courant a eu lieu un concours musical auquel avaient adhéré plus de quatre-vingts sociétés.
La Fanfare de Lezay y a pris part, sous l’habile direction de M. Cruchon, chef de musique de Melle.
Elle a concouru en troisième division troisième section et a obtenu : 1. Au concours d’exécution, un 1er prix ascendant, avec félicitations du jury ; 2. Au concours à vue, le 1er prix ; 3. Au concours de soli, le 1er prix également.
Seule de sa section, elle a été admise au concours d’honneur, où elle s’est trouvée en concurrence avec quatorze sociétés de sections supérieures, notamment la fanfare du Gaz, de Nantes, et la Bourse du travail de Limoges.
Là encore, elle a soutenu hardiment la lutte et remporté le 4e prix de ce concours.
De plus, le jury a décerné à M. Cruchon, son jeune et habile directeur, un prix de direction.
La population de Lezay, fière de ce brillant succès, a dignement fêté le retour de ses vaillants musiciens. Pour saluer leur arrivée, elle s’est portée en masse à la gare, décorée pour la circonstance. Des fillettes ont offert des gerbes de fleurs et, l’une d’elles, Mlle Poireau, a récité un joli compliment.
Après, M. Brault, instituteur, a adressé des félicitations au nom de la population entière.
Heureux de cette réception imposante, les musiciens ont fait leur entrée dans le bourg en jouant un pas redoublé et, suivis de la foule, ils se sont rendus au Café du Commerce, où des rafraîchissements leur étaient généreusement offerts.

Lezay - Place du Marché et Kiosque à musique — Parc Honoré-Canon, Kiosque à musique et Bureau des Postes
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8 mars 1937 — Corrida monstre sur le champ de foire de Lezay
— Sur le Champ de Foire de Lezay. Trente blessés, dont huit grièvement.
Aujourd'hui lundi, entre midi 30 et 13 heures, au moment où la foire battait son plein, une panique s'est produite sur le champ de foire aux animaux de la race bovine.
Des centaines d'animaux, devenus subitement furieux, sont partis en trombe dans la même direction, renversant tout sur leur passage.
Plus de soixante-dix personnes ont été couchées et piétinées. On compte une trentaine de blessés, dont huit grièvement, qui ont reçu les soins des docteurs de la localité.
M. Mialon, de Verrines-sur-Celles, a une fracture de l’épaule et de sérieuses contusions sur tout le corps. Il a dû être transporté à l'hôpital de Niort. Plusieurs autres ont des côtes enfoncées, des yeux tuméfiés et de graves contusions.
Un vieillard de 73 ans. M. Donizeau, souffre de graves douleurs internes et porte une plaie sérieuse à la tête.
Ce bouleversement, dont on ignore les causes n'a duré que quelques minutes et a causé une véritable panique sur le champ de foire.


14 mars 1937 — Enquête sur les bœufs furieux de Lezay
— La panique provoquée par des bœufs furieux sur un Champ de foire des Deux-Sèvres. Aucune des victimes n'est heureusement dans un état désespéré. On connaît la grave panique survenue lundi sur le champ de foire de Lezay et qui, provoquée par des bœufs furieux, a fait une trentaine de victimes.
L'enquête sur cette affaire se poursuit. La brigade de gendarmerie à laquelle M. le capitaine Leroux, de Melle, est venu, mardi matin, donner ses instructions, n'a pas encore permis de déterminer les causes exactes de cet événement qui porte évidemment préjudice à cette importante foire, dite de la mi-carême, qui a provoqué une grande frayeur pour les habitants.
D'après nos renseignements, aucune des personnes qui furent si brutalement piétinées semble en danger de mort. Les plus gravement atteintes sont : MM. Mialon, de Verrines-sous-Celles, qui a dû être hospitalisé ; Moinet, de la Friconnière de Saint-Vincent ; Daunizeau, 78 ans, de la Mignonnière ; Guéry, de Saint-Eloi, 65 ans ; Girard, de Breloux, 62 ans ; Grimaux, 49 ans, de la Ville-de-Verdou ; Castaing, 14 ans, du Pinier-de-Sepvret.
Malgré le nombre des victimes et le tragique de celle affaire, il est miraculeux que le nombre des accidents n’ait pas été plus considérable encore.

(Journal l'Union nationale de Saint Jean d'Angély 14 mars 1937)

Lezay - Vue aérienne
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Société musicale active à Lezay en 1909 :
Fanfare municipale de Lezay (harmonie), président Boursier, directeur Granet, 33 exécutants.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LIBOURNE - Le Jardin Public pendant le Concert
(GIRONDE)
Alors sous domination de la couronne d’Angleterre, la bastide de Libourne se dote de l’essentiel de ses fortifications de 1290 à 1340. Longues de deux mille deux cents mètres, épaisses d’un mètre cinquante à deux mètres, hautes de treize à quinze mètres, les murailles libournaises sont entourées de larges fossés.
Trois portes en protègent l’accès côté terre, six autres entrées étant situées le long des rivières de l’Isle ou de la Dordogne ; ces trois portes sont la porte de Guîtres, démolie en 1803 ; la porte de la Terre ou de Périgueux, démolie en 1804 ; la Porte Saint-Emilion, supprimée dès 1728.

La porte Saint-Emilion qui nous intéresse plus particulièrement est flanquée d’une Tour. En 1664, une glacière est aménagée à la base de cette Tour.
En mai 1670, sur la requête de Jean Roy, procureur syndic de la commune, un procès-verbal est dressé par Thomas David, lieutenant au présidial, afin de répertorier les réparations à apporter à la porte Saint-Emilion ; nous savons ainsi qu’il s’agissait d’une Tour carrée à deux étages, dotée d’un côté d’un corps de garde et de l’autre d’une loge occupée par un portier. Le premier étage possédait deux grandes fenêtres côté ville ; deux portes latérales donnaient accès sur les remparts ; le second étage était muni de quatre meurtrières côté campagne.
Un autre procès-verbal, établi le 20 juin 1687 par Jean Demay, conseiller du roi, constate de graves désordres sur la Porte et la Tour Saint-Emilion, à la suite de quoi celle-ci est réparée pour y accueillir en 1704, cinquante prisonniers.
A la suite d’un ouragan survenu le 3 avril 1708, la Tour et une partie de la Porte sont renversées ; la Tour est alors partiellement réparée pour conserver la glacière. La Porte Saint-Emilion est définitivement supprimée en 1728.

Plan de Libourne en 1808
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Plan de Libourne (détail) en 1808
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La garnison de Libourne était logée dans des locaux temporaires que les habitants se chargeaient de meubler : un premier projet pour la construction d’une caserne à Libourne est avancé en 1718 ; la démolition des fortifications devait servir pour leur édification.
Le 28 novembre 1757, l’intendant de Guyenne, Louis-Urbain Aubert de Tourny, autorise la communauté à emprunter cent vingt mille livres pour ces travaux : les Bénédictines de Marmande, trente-six mille livres ; la fabrique bordelaise de Puypaulin, quinze mille livres ; la Maison de force, six mille livres ; l’Hôpital des incurables, trente mille livres ; le Curé de Libourne, le sieur Arquier, dix mille livres ; le Syndic des pauvres d’Ambarès, sept mille livres… L’architecte Biot est chargé des plans et devis (deux cent cinquante mille livres), l’ingénieur Dupéron de la réalisation de cette caserne dans le quartier de la Terrière. Alors que le premier étage est bâti, l’intendant Charles-Robert Boutin fait suspendre les travaux en 1763. Les matériaux et le terrain sont revendus l’année suivante.

En 1764, un deuxième projet est mis en place, et cette fois-ci, il sera mené à bonne fin : les Casernes seront construites hors-les-murs de la ville, de 1766 à 1820, sur le terrain jouxtant la porte Saint-Emilion.
Composées de trois grands corps de logis rectangulaires disposés autour d’une place carrée, elles sont entourées d’un fossé muni d’un parapet. Le bâtiment principal est destiné au logement des officiers ; les bâtiments latéraux sont occupés l’un par les troupes de cavalerie, l’autre par un manège aménagé en 1828 sur ses fondements. Ce dernier bâtiment, également destiné aux troupes, ne sera achevé qu’en 1875-1876.
Deux garnisons y sont implantées pour de nombreuses décennies : la Cavalerie et son 15e régiment de Dragons au Quartier Lamarque et, à partir de 1871, l’Infanterie et son 1er bataillon du 57e régiment au Quartier Proteau.

Libourne - Caserne du 15e Dragons, quartier Lamarque — Caserne du 57e d'Infanterie, quartier Proteau (cliché James Mektoub, Cparama)
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La façade avant des casernes est précédée de deux pavillons carrés entourés d'une grille donnant sur la Porte Saint-Emilion rebaptisée Porte de Castillon. Celle-ci appelée également
place des Cazernes, est située à la jonction des Allées Flamands et Allées de Tourny, les anciens fossés comblés et transformés en promenades plantées à partir de 1772 ; elle est, en 1845, occupée par un terrain vague sur lequel la commune a construit une vaste échoppe servant de cantine et de resserre pour les outils des ouvriers ; d’autres baraques et des parcs à cochons sont également installés sur cette parcelle.
En 1860, avec quelques difficultés en raison de titres de propriétés très flous, la municipalité finit par acquérir toutes les parcelles de la
place des Cazernes et y fait aménager un Jardin Public, ouvert en mars 1866, rapidement baptisé Square du 15e Dragons en raison de sa proximité immédiate à la cavalerie.

Libourne - Un coin du Jardin public — Bassin du Jardin public
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Chaque année, en juin, à l’occasion de la Pentecôte, de grandioses fêtes se déroulent à Libourne, accompagnées de nombreuses courses de régates sur la Dordogne auxquelles participent immanquablement les sociétés musicales libournaises, notamment l’Harmonie fondée en 1860 par M. Royer (1), la société Orphéonique ou encore les Enfants de Libourne créés en 1879. Les festivités se poursuivent dans les différentes places — place Decazes, place de la Verrerie, place de l’Hôtel de Ville et bien entendu place des Casernes — où jeux, ascensions de ballons aérostatiques, bals et concerts sont dispensés. Parfois un Kiosque à musique, démontable, est dressé sur une de ces places : ainsi, un de ceux-ci est attesté en 1886 et en 1887 sur la place de la mairie.
Fréquemment des festivals et concours musicaux sont organisés à Libourne, généralement étalés sur deux jours, drainant des foules considérables, comme ces 27-28 mai 1882 ou encore ces 9-10 juin 1889.
Les musiques militaires des 57e de ligne et 15e dragons donnent régulièrement des concerts sur les places et principalement sur le Square de la place des Casernes.
Compte tenu de cette proximité militaire, il était donc logique que la municipalité envisage la construction d’un
Kiosque à musique dans le Jardin Public. Le 21 mai 1898, le conseil municipal entérine ce projet, pour un devis estimatif de 6.972 francs. L’entreprise Feydieu, chargée de sa réalisation, en achève la construction en 1900, pour un coût définitif de 9.326 francs.
De forme octogonale, ce kiosque à musique, édifié au centre du square, présente deux entrées séparées par une rampe d’accès au sous-sol dudit kiosque ; soubassement en pierre, garde-corps en fer forgé, colonnes de fonte et couverture en zinc en sont les principales caractéristiques.

Libourne - Le Kiosque du jardin public
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Square et Kiosque à musique sont restés à ce jour, quasiment identiques. En 2007, le Kiosque est restauré pour quarante-cinq mille euros.
Les casernes ont, quant à elles, changé d’occupants et de destination. La Caserne Lamarque qui était devenue l’Ecole des Sous-officiers de gendarmerie (ESOG), a été cédée en décembre 2013 à la Commune et à la Communauté d’agglomération du Libournais, pour deux millions et demi d’euros. Après qu’un projet pour l’installation d’une école gastronomique et hôtelière ait été abandonné, il est question, en 2017, de transformer les bâtiments en deux hôtels et un restaurant…
Kiosque toujours en place.

voir ici, Square du 15e Dragons de Libourne et son Kiosque à musique, aujourd'hui. (1/4) (2/4) (3/4) (4/4)

LIBOURNE - Le Jardin Public pendant le Concert
Libourne - Le Jardin Public pendant le Concert (1907).jpg
Libourne - Le Jardin Public pendant le Concert (1907).jpg (234.74 Kio) Vu 10050 fois
publié par jean-marc


21 mai 1882 — Programme des fêtes de Libourne des 28 et 29 mai 1882
— Voici le programme des fêtes de Libourne, journées des 28 et 29 mai :
Dimanche 28. — Grand Concours musical sous la direction de M. Camille de Vos : Orphéons et Harmonies. Régates, 6 courses, 2.000 francs de prix. 15 médailles. Grand Bal et fête de nuit.
Lundi 29 mai. — Grand Concours musical sous la direction de M. Camille Vos : Fanfares.
Grand bal et Fête de nuit.
Pour tous les renseignements, s'adresser à M. Louis Durand-Dégrange, président du Comité des fêtes.
Des régales auront également lieu le 28 mai, devant les allées de Souchet, sur la Dordogne, sous le patronage de l'Union nautique du Sud-Ouest.

28 mai 1882 — Festival musical de Libourne ; la cour du quartier de cavalerie accueille l’ensemble des sociétés musicales
— Malgré un temps épouvantable, pluie torrentielle mêlée de grêlons, formidables coups de tonnerre, éclairs aveuglants, une foule considérable, venant de Bordeaux et de tous les points de la Gironde et de la Dordogne s‘est rendue dimanche dans la ville de Libourne pour répondre au gracieux appel qui lui avait été fait par la Société des fêtes.
Le programme était, du reste, des plus attrayants ; grâce aux efforts et au dévouement des organisateurs de ces charmantes fêtes, il a été exécuté en tous points.
Beaucoup de maisons de la ville étaient pavoisées de drapeaux ; les allées de la République, les allées Souchet, la place de l’Hôtel de ville étaient surtout brillamment décorées.
Le matin, dès huit heures, les Sociétés chorales et instrumentales se réunissaient sur la place de l'Hôtel de Ville et, bannière en tête, malgré la pluie battante, escortées par la foule, dans les salles qui leur avaient été désignées pour prendre part, devant le jury, au concours de lecture à vue.
Vers une heure et demie, le ciel a daigné se montrer plus clément. Les nombreux amateurs de régates à l’aviron ont pris alors la route des allées Souchet où des tribunes avaient été installées.
Pendant toute la durée de cette fête nautique, le temps a été splendide. L’Harmonie de Libourne, sous l’habile direction de son chef, M. Royer, a exécuté, à la satisfaction générale, les meilleurs morceaux de son riche répertoire.
A cinq heures, la foule se rendait comme le matin, dans les diverses salles où allaient avoir lieu le concours tant pour les Sociétés chorales que pour les Sociétés musicales d’harmonie.
A sept heures et demie, toutes les Sociétés se réunissaient dans la cour du quartier de cavalerie, et un défilé aux flambeaux s'est effectué par le cours de Tourny et la rue de Périgueux jusqu’à la place de l'Hôtel-de-Ville, féeriquement illuminée, et où allait avoir lieu la distribution des récompenses aux Sociétés chorales et instrumentales. C’est au milieu d'une foule considérable qu’a eu lieu cette distribution.

Libourne - Le Kiosque à musique, square du 15e dragons, en fond caserne — Caserne Lamarque vue du square
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14 juillet 1883 — Le 15e dragons lors de la fête nationale
— A Libourne. Dès l’aube, de nombreuses salves d’artillerie annonçaient la Fête nationale.
Malgré l’incertitude du temps, la ville, coquettement pavoisée de trophées el de drapeaux, était sillonnée de promeneurs. Place de la Verrerie, sur une estrade bien décorée, le maire et son Conseil municipal, M. le sous-préfet et tous les divers corps administratifs, assistaient à la revue des troupes de la garnison.
Le défilé a été en quelque sorte interrompu par une pluie torrentielle. La musique du 15e dragons, à peine formée, a été fort goûtée. On a beaucoup applaudi, vers une heure, les exercices militaires exécutés devant la mairie par le bataillon scolaire.
A deux heures, la foule envahissait le quai Souchet pour assister aux courses à l’aviron.
La foule s’est ensuite portée place de la mairie, où la Société musicale l'Harmonie libournaise faisait entendre les meilleurs morceaux de son répertoire, entre autres la Marseillaise.
Le soir, un punch a été offert par les membres du Club nautique à la municipalité et au président de la société des sauveteurs.

27 mai 1886 — Concert du 57e de ligne au Jardin public
— Libourne. Musiques militaires du 27 mai. 57e de ligne. — Jardin Public, de 8 heures à 9 heures ½.
1. Allegro militaire. — 2. L’Etoile du Nord, ouverture. (Meyerbeer). — 3. La Fille du Régiment, grande fantaisie. (Donizetti). — 4. La Corbeille de cerises, grande valse, 1re audition. (Douard). — 5. Les noces de Figaro, grande mosaïque. (Mozart). — 6. La Livry, polka pour clarinette. (Pirouelle).
Solistes : MM. Rance, Claveaud, Bouthier, Meynieu, Simondet, Basque, Sarraute, Bobillier, Joret et Montignac.

Fêtes de Libourne des 13 et 14 juin 1886
27 mai 1886 — Programme des fêtes de Libourne des 13 et 14 juin
— Fêtes de Libourne. On nous communique le programme suivant des fêtes publiques qui auront lieu à Libourne les 13 et 14 juin 1886 :
Première journée. — Dimanche 13 juin.
A une heure de l’après-midi, régates devant les allées Souchet, sur la Dordogne. Sept courses, 1.800 francs de prix. L’Harmonie de Libourne se fera entendre pendant la durée des régates.
A cinq heures, sur la place de la mairie, grand concert par l’Harmonie de Libourne, sous la direction de M. A. Delol. Distribution des prix des régales,
A huit heures, allées de la République, grand bal. L’orchestre, composé de 50 musiciens, sera dirigé par Olivier Métra. Brillantes illuminations.
Deuxième journée. — Lundi 14 juin.
De huit heures à midi, place Decazes, matinée aérostatique. Ascension du ballon le Météore, monté par Lhoste, aéronaute de Paris. Lancement d’une flottille de sujets en baudruche. — Départ de pigeons voyageurs.
A deux heures et demie, hippodrome du terrain de manœuvres, courses de chevaux.
A huit heures, retraite aux flambeaux : départ place des Casernes.
A huit heures et demie, allées de la République, grand bal, orchestre de 50 musiciens dirigé par Olivier Métra.
Brillantes illuminations.
13 et 14 juin 1886 — Fêtes de Libourne. Kiosque à musique richement décoré place de l’Hôtel de Ville
— En dépit de légères ondées, la foule commence à sillonner nos rues, coquettement pavoisées de drapeaux tricolores et d’écussons aux armes de la ville.
La place de l’Hôtel de Ville, au milieu de laquelle s’élève un Kiosque richement décoré, offre un fort joli coup d’œil.
A l’entrée de nos grandes voies se dressent de grands mâts surmontés d’oriflammes au-dessous desquelles, dans un faisceau de drapeaux flottants, apparaissent, artistement disposés, des écussons allégoriques.
Vers une heure, le temps semble vouloir s‘éclaircir, et la foule se dirige vers les allées Souchet, où déjà les canotiers se préparent à la lutte.
L’Harmonie libournaise, sous la direction de M. Delol, joue pendant l’intervalle des courses.
A peine la dernière course est-elle terminée que la foule impatiente, sans connaître exactement les résultats, se dirige vers le kiosque où a lieu la distribution.
Le ciel s’est montré clément dans la soirée ; aussi tout faisait présager un immense succès pour le bal des allées de la République, qui s'est ouvert à neuf heures.
En moins d'une demi-heure, l’enceinte était envahie. L’éclairage était véritablement féerique ; le portique de l’entrée principale ainsi que le Kiosque des musiciens peuvent être considérés comme un modèle d’élégance et de bon goût. M. Lambertrie s’est vraiment surpassé.
La soirée, un peu fraîche, expliquait l’entrain des danseurs. Les alentours du kiosque sont absolument inabordables, tant est grande la foule d’auditeurs avides d’entendre l’orchestre que le maëstro parisien, Olivier Métra, dirige avec l’autorité qu’on lui connait.
En somme, succès d’autant plus complet qu’on ne comptait guère sur le beau temps.

Libourne - Kiosque à musique — Le Kiosque du square et la rue Thiers (cliché mimigege, Cparama)
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14 juillet 1887 — Kiosque à musique démontable installé place de l’Hôtel de Ville pour la fête nationale
— On nous écrit de Libourne : Dès la première heure, des salves d’artillerie, mêlées au son des cloches lancées à toute volée, annoncent la fête ; la ville se pavoise, et une foule énorme se dirige vers les allées de la République et la rue de Lyon où doit avoir lieu la revue.
A huit heures sonnantes, le général Bignon, suivi d’un brillant état-major, parcourt au galop le front des troupes qui déjà se trouvent massées sur la route de Lyon avec le corps des sapeurs-pompiers. Place de la Verrerie, sur une estrade richement décorée, les autorités civiles assistent au défilé.
A deux heures, un concert populaire donné par l’excellente Harmonie libournaise attire un grand nombre d’auditeurs.
La retraite aux flambeaux avec le concours des tambours et clairons du 57e et la fanfare du 15e dragons a été particulièrement réussie. Sur tout le parcours, des feux de Bengale allumés par les particuliers jettent sur la foule qui l’accompagne en chantant la Marseillaise, des rayons lumineux d’un effet étrange.
Le bal de nuit organisé place de l’Hôtel de Ville a pleinement réussi ; un excellent orchestre placé dans un kiosque coquettement et brillamment illuminé, autour duquel se pressait une foule de danseurs et de curieux, offrait un spectacle ravissant. Les danses n’ont cessé qu’au petit jour.


14 juillet 1888 — La Fête Nationale à Libourne. Revue du bataillon scolaire au Square ; Concert place Decazes
— Programme de la fête nationale : A huit heures, revue des troupes et des pompiers allées de la République et rue de Lyon.
A neuf heures et demie, au Square, revue du bataillon scolaire.
De trois heures et demie à six heures, sur la place Decazes, concert par la musique d’Harmonie et fête de gymnastique par les sociétés libournaises.
A huit heures et demie, retraite aux flambeaux avec le concours des musiciens du 15e dragons et du 57e de ligne. Projections de lumière électrique au Square, cours Tourny el rue Thiers.
Grand bal sur la place de l’Hôtel de ville.


9 et 10 juin 1889 — Grand concours musical lors des fêtes de Libourne
— Les fêtes publiques, qui ont lieu chaque année dans notre ville le dimanche et le lundi de la Pentecôte, promettent cette année d’être plus brillantes que jamais.
Voici, du reste, la distribution des fêtes pendant ces deux jours :
Grand concours musical, sous la direction de MM. Camille de Vos, Sellenick et Olivier Métra (110 sociétés).
Dimanche 9 juin. — Orphéons et musiques d’harmonies. — A neuf heures, concours de lecture à vue et d’exécution d’ensemble. — A trois heures, concours d’honneur. — A huit heures du soir, festival et distribution des prix et récompenses.
Lundi 10 juin. — Fanfares. — A neuf heures, concours de lecture à vue et d’exécution d’ensemble. — A une heure, concours d’honneur dans l’immense manège couvert du quartier de cavalerie.
A deux heures et demie, Hippodrome du terrain des manœuvres : courses de chevaux (six courses, 8.500 francs de prix). — Military. — Par intervalles, l’Harmonie de Libourne se fera entendre.
Chaque soir, grand bal et fête de nuit sur les Allées de la République. L’orchestre, composé de 50 musiciens, sera dirigé par Olivier Métra.
Sociétés musicales participant au concours :
Orphéons : Orphéon de Castelnau ; Orphéon de la Couronne : Avenir du 6e canton de Bordeaux ; Union chorale de Bègles ; Union chorale de Montpont ; Lyre briviste ; Chorale de Dax ; Société lyrique de Castets en Dorthe ; Avenir de Talence ; Lyre de Négrepelisse ; Orphéon de Lormont ; Avenir de Sainte-Foix-la-Grande.
Harmonies : Avenir de Saint-Médard-de-Guizières ; Fanfare de L’Houmeau-Angoulême ; Echo du Tourtrat-Neuvicq ; Harmonie Saint-Michel de Bordeaux ; Harmonie cognacaise ; Philharmonique de La Réole ; Musique municipale d’Auch.
Fanfares : Sainte-Cécile de Villenave-d’Ornon ; Fanfare de Lamothe-Montravet ; Avenir de Mouliets ; Société musicale de Saint-Algulin ; Sainte-Cécile de Saint-Denis-des-Piles ; Fanfare Saint-Augustin de Bordeaux ; Fanfare de Cercoux ; Fanfare de Lussac ; Fanfare d’Arcins ; Saint-Cécile de Saint-Emilion ; Philharmonique de Dartiguillon ; Philharmonie de Saint-Germain-d’Esteuil ; Sainte-Cécile de Coutras ; Fanfare de Saint-Brice ; Fanfare de Margaux ; Union musicale de Saint-Julien de Beychevelle ; Fanfare de Talence ; Fanfare de Saint-Martin de Cambes ; Avenir de Vayres ; Avenir de Grézillac ; Enfants de Saint-Cyprien ; Enfants de Layrac ; Fanfare de Montpont ; Société musicale de Nontron ; Fanfare de Port-Sainte-Marie ; Philharmonique de Bègles ; Fanfare saint-Georges de Mussidan ; Philharmonique de Sainte-Foix-la-Grande ; Fanfare de Bassens ; Apprentis de Blaye ; Philharmonique de Lesparre ; Lyre cécilienne du Puy ; Fanfare de Landerrouat ; Fanfare du Pont-Neuf de Limoges ; La Cadillacaise ; Fanfare de Créon ; Sainte-Cécile de Langon ; Fanfare municipale d’Aurillac.

Libourne - Square du jardin public, vu prise de la Caserne des Dragons — Kiosque du jardin public
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31 août 1896 — L’Harmonie de Libourne à Bilbao
— Lors du concours musical de Bilbao du 31 août 1896, l’Harmonie de Libourne remporte, au nez et à la barbe de la Lyre Narbonnaise, le deuxième prix d’honneur avec prime de 1.500 pesetas, la Lyre ne remportant que le 3e prix d’honneur avec prime de 750 pesetas. Ces résultats n’ont pas l’heur de plaire aux perdants qui vont polémiquer quelques temps sur cette affaire… Cependant, lot de consolation, la Lyre de Narbonne remporte dans le même temps les premiers prix de lecture à vue et d’exécution.

28 juin 1898 — Fête de charité, place des Casernes.
— La journée d'hier a été, malgré les craintes du mauvais temps, que quelques ondées dans la matinée rendaient très vives, un grand et légitime succès pour l’heureux comité des fêtes de la place des Casernes et, par voie de conséquence, pour les établissements de bienfaisance au profit desquels la fête était donnée.
Dès neuf heures, la foule se rendait cours Tourny pour assister à la course aux œufs, à la « grande » course de tonnelets fin de siècle, et à la course d’automobiles fantaisistes, attelages de chiens. Ces jeux ont beaucoup diverti les spectateurs, et les vainqueurs de tout ordre ont été fort applaudis.
A onze heures, la Société colombophile l’Aérienne, dont l’importance croît chaque jour, procédait à un second lâcher de pigeons, très réussi comme celui du lundi de Pentecôte.
L’une des grandes attractions du programme était le concert de l’après-midi.
Plus d'un millier d’auditeurs, parmi lesquels dominaient les dames, en ravissantes toilettes, se pressaient autour de la scène et du Kiosque à musique, sous les magnifiques ombrages du square, devenus très utiles à cette heure, où le soleil montrait trop d’ardeur à se rendre au vœu du comité et du public. Enfin, c'était le beau temps pour la journée et probablement pour la soirée.
Le concert a été charmant en tous points, et les interprètes des diverses œuvres exécutées ont recueilli les bravo du public, satisfait et ravi. L'orchestre, remarquablement composé, sous la direction du maëstro Salzedo, et l’Orphéon de Libourne, sous la direction de M. A. Delol, ont fait entendre des pages admirables de nos meilleurs compositeurs. Mlle Dupont, du Grand-Théâtre de Bordeaux, M. Dangosse, ténor, ont fait apprécier leur voix délicieuse et leur réel talent. Une estudiantina, dirigée par M. Lieutaud, a complété dignement la partie purement artistique. M. G…, accompagnateur, s’est également distingué dans le rôle délicat et difficile qui lui était dévolu. Quant à la partie comique, MM. Salages et Luc Guy, le premier surtout, ont obtenu un succès de fou-rire.
Pendant le concert, de gentilles et gracieuses quêteuses sollicitaient le public en faveur des Orphelins de Libourne et recueillaient une ample moisson d’oboles.
Après une retraite aux flambeaux pleine d’entrain, pendant laquelle les braves trompettes de notre 15e dragons ont vaillamment donné, en l’absence des tambours et clairons du 57e, actuellement à Saint-Médard, commençait le bal, qui constituait le « clou » de la fête.
L’aspect de notre coquet jardin public était réellement merveilleux, avec ses grappes de ballons multicolores distribuées çà et là à travers le feuillage, et avec ses lampions répandus dans la pelouse, les massifs et contournant les allées en un pointillé lumineux d’un effet féerique.
Tous nos compliments à l’habile décorateur, M. Lapelletin, pour ses artistiques et heureuses dispositions.
La foule a été grande pendant toute la soirée et, aux accents entraînants d’un brillant orchestre, danseurs et danseuses s’en sont donné à cœur-joie jusqu’à deux heures du matin. La bataille de confetti a été aussi des plus animées.

LIBOURNE - Square et Jardin Public
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publié par Jean-Marc

9 septembre 1900 — Concert donné au jardin de l’Hôtel Loubat, à l’occasion du banquet du Comice Agricole (100 convives)
— Pendant le dîner, une agréable surprise était réservée aux invités : un véritable concert a été donné par l’Harmonie de Libourne dirigée par Nicaise, qui s’est fait entendre depuis le jardin et a été très applaudie, et par la Société orphéonique dirigée par Delol qui a chanté dans la salle même et nous a paru s’être surpassé dans l’exécution des chœurs qu’elle a fait applaudir, et notamment dans « les Matelots » et « le Soir » où un soliste, M. Sableau, a ravi l’assistance par sa voix fraîche et bien timbrée.

Janvier 1912 — Concours central agricole de Libourne installé de la place de la Verrerie jusqu’à la place des Casernes
— C'est un long concours installé sur des avenues ombreuses qui traversent la ville ; il commence à la place de la Verrerie, prend toute l'allée de la République, il est coupé en deux par la place Decazes et recommence sur les allées de Tourny jusqu'au square des casernes. Sa largeur moyenne est de 20 mètres sur une longueur de 1200 à 1500 mètres.
Les horticulteurs ont eu à décorer le square où se trouve le kiosque de la musique, tout au bout du concours ; on trouve bien disséminés ailleurs, de ci de là, quelques massifs, mais ils sont peu nombreux. Ce que l'on admire surtout, c'est la magnifique tente, formée de lourdes draperies, relevées avec art, et sous laquelle M. Laurent et Mme veuve Thévenon ont présenté des corbeilles de fleurs coupées, montées avec une grâce exquise, une table servie, décorée d'un semis de fleurs et de feuillage ; au-dessus, un bel aéroplane de roses, d'œillets et de nœuds de ruban, assortis comme nuance, étend ses ailes.
Il faut aussi signaler les beaux massifs de M. Gaudin.
Quelques violents orages, survenus mal à propos, ont gêné quelquefois l'organisation et chassé les visiteurs, mais ils n'ont pas compromis le succès incontestable du concours. (…)


26 mars 1921 — Les fêtes de Pâque à Libourne. Concert de l’Harmonie au Kiosque à musique du Jardin Public
— Libourne. Fête de Pâques. Voici le programme des trois journées de fête de Libourne :
Samedi 26 mars. — A 9 heures, place des Casernes, départ de la première étape du raid hippique Libourne-Arveyres-St Germain du Puch-Baron-Saint-Quentin de Baron Nérigean, Cadorsac-Arveyres-Libourne. Arrivé place des Casernes.
A 15 heures, deuxième étape : départ de la cour de la gare. Arrivée place Wilson.
A 20 heures 30, au kiosque du Jardin-Public, concert par l’Harmonie.
Dimanche 27 mars. — A 9 heures, place Wilson, départ de la troisième étape du raid Libourne-Saint-Denis-La Guirande et retour. Arrivée place Wilson.
L’après-midi, à la place, l’U.A.L. organise une réunion sportive qui promet d’être intéressante.
A 16 heures, devant le café de l’Orient, départ de la quatrième étape du raid Libourne-Saint-Médard-Saint-Seurin et Libourne ; arrivée au café de l’Orient.
A 20 heures 30, retraite aux flambeaux. Itinéraire : rue Chanzy, allées de la République, route de Lyon, rue Bellion, rue des Fontaines, allée de la République, rue JJ Rousseau, rue Gambetta, place Decazes, cours Tourny, rue Thiers, place de la Mairie.
Lundi 28 mars. — A 9 heures, place du Pont, départ de la cinquième étape du raid Libourne-Arveyres-Génissac-Moulon-Branne, Saint-Sulpice-Libourne. Arrivée place du Pont.
De 11 heures à 13 heures, concours de pêche à la ligne et de photographie. Rassemblement à 9 heures dans la cour de la gare, d’où le défilé partira pour se rendre sur les bords de l’Isle et de la Dordogne, par les rues Chanzy, Gambetta, place Surchamp, rue Montesquieu, allées de la République, rue Carnot, rue Victor Hugo, rue du Pont, place du Pont.
A 15 heures, devant le café de l’Orient, départ de la dernière étape du raid Libourne-Pomerol-Montagne-Puisseguin-Lussac-Les Artigues-Libourne. Arrivée au café de l’Orient.
A 15 heures 30, jeux publics et fête de gymnastique, organisée par la « Pro patria ». Concert par les élèves de l’école de musique.
A 16 heures, au café Valois, distribution des récompenses du concours de pêche.

Sociétés musicales actives à Libourne en 1909 :
Harmonie de Libourne, fondée en 1860, 70 exécutants, directeur A. Delol ;
Harmonie de Saint-Jean, 80 exécutants, directeur Offroy ;
Société Orphéonique de Libourne, 75 exécutants ;
Les Enfants de Libourne, fondé en 1879, 40 exécutants, directeur Couleuvrier (en 1880 direction Arsaut) ;
La Carmencita de Libourne, 15 exécutants, directrice Mlle Mancel ;
L'Union chorale, 48 exécutants, directeur Beduchaud ;
Estudiantina, 20 exécutants, directeur Périgaud ;
Société philharmonique, 40 exécutants, directeur Doussaint.


Libourne - Vue aérienne, Casernes et Kiosque à musique
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(1) M. Royer est le fondateur et directeur de l’Harmonie et des Sapeurs Pompiers de Libourne de 1860 à 1881. Il est le chef de la musique de la garde nationale de Libourne en 1870. Multi-casquettes, il est également chef de la musique de Guîtres en 1873, chef de la Fanfare de Coutras en 1877, chef de la musique de Génissac en 1878, chef de la musique de Mussidan de 1883 à 1888, chef de la musique d’Arcachon de 1891 à 1893.
En août 1882, il laisse son poste de chef de l’Harmonie de Libourne à M. A. Delol, lequel tient encore ses fonctions en 1909.
En juillet 1895, après plusieurs années de silence, la Société Orphéonique de Libourne renaît de ses cendres, reprise par M. Delol.
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