Kiosques à Musique

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JeanMarc
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Kiosques à musique de A à E
Kiosques à musique de F à L
Kiosques à musique à partir de M
Kiosques classés par Départements
Kiosques à Musique — Petits Plus

LIÉVIN - Église, Kiosque et Salle des Fêtes du n°3 des Mines de Lens
(PAS DE CALAIS)
La commune de Liévin qui, en 1850, ne compte guère plus d'un millier d’habitants, prend une expansion considérable à partir de l’ouverture de plusieurs fosses houillères et de leur exploitation par la Compagnie des Mines de Liévin fondée le 1er décembre 1862 qui en a obtenu la concession. Sept fosses sont ainsi mises successivement en exploitation, la fosse n°3 ayant été, quant à elle, ouverte préalablement par la Compagnie de Lens le 28 juin 1858, puis concédée à partir du 15 septembre 1862 à la Compagnie de Liévin.

Plan de Liévin en 1950-1955
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Plan de Liévin en 1950-1955 (détails)
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Près de la Fosse n°3 dite de la Compagnie des mines de Lens, une cité ouvrière prend naissance, suivie par la construction de l’Ecole Saint-Amé en 1875 pour un coût de cent mille francs et par l’édification d’une école de garçons et d’une école de filles, pour cent dix-huit mille cent soixante francs, le tout financé par la Compagnie des Mines de Liévin.

Liévin - Eglise Saint-Amé — Ecole des garçons place Saint-Amé et Fosse n° 3 des Mines de Lens
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Fondée en 1863, l’Harmonie des Mines de Liévin, dont les membres sont recrutés au sein des travailleurs de la mine, va compter plus de cent musiciens. Quatre professeurs sont chargés de la formation de ceux-ci : deux pour l’étude du solfège, deux pour les instruments. Un pavillon est spécifiquement construit pour accueillir la musique et pour y dispenser les cours et les répétitions ; selon toutes vraisemblances, cette Salle de l’Harmonie est située sur le futur square Henri Barbusse donnant sur la rue Jean-Baptiste Défernez.
Le lundi 29 août 1864, au concours musical d’Arras, la toute nouvelle Harmonie de Liévin, classée en troisième division, gagne un troisième prix et une médaille d’argent. En juillet 1869, classée en 4e division, l’Harmonie obtient le 1er prix et une médaille de vermeil ; en juin 1875, au concours de Rouen, hissée en 1ère division, le 1er prix d’exécution, le 2e prix de soli et le 1er prix de solo lui sont attribués.
L’Harmonie va ainsi de succès en succès, remportant les meilleurs classements : au concours de Guise de 1886, tous les premiers prix tombent dans son escarcelle, la propulsant en division d’excellence. Mêmes résultats à Dieppe en juin 1888, à Abbeville en 1890, à Reims en août 1892…
En 1894 elle est dirigée par Gustave Renard à la tête de 85 exécutants.

Dès les années 1890, des Kiosques à musique en bois, démontables, sont édifiés à Liévin pour les musiciens de l’Harmonie, mais également pour les autres formations musicales, dont la Société Chorale de Liévin et la Fanfare municipale dite la Liévinoise fondée en 1899. L’un de ces kiosques est monté régulièrement sur la Grande place du Marché devenue la place Gambetta.

Liévin - Le Marché place Gambetta et Kiosque à musique — Place du marché et pylone d'exercice des sapeurs-pompiers
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Un second kiosque, plus solidement construit, est dressé en permanence depuis le début des années 1900, devant la Salle de la Grande Harmonie : de forme octogonale, sa structure est constituée de troncs d’arbres et sa toiture de zinc est surmontée d’une lyre.

Liévin - Kiosque à musique et salle de la Grande Harmonie des mines de Liévin — Salle de musique de l'Harmonie des Mines de Liévin
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Un autre Kiosque à musique, bâti cette fois-ci en dur, est érigé en 1905-1906, sur le square aménagé face à l’Ecole des filles et à l’Eglise Saint-Amé.
De forme octogonale, ses colonnes en fonte supportent sa toiture zinguée surmontée d’une lyre ; son garde-corps en fer forgé est fixé sur un soubassement en pierres et briques.

Liévin - Kiosque et Eglise de la Fosse n°3 des mines de Lens — Place Saint-Amé, Kiosque, Eglise et Fosse n°3
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Liévin est occupé par les allemands à partir du 4 octobre 1914. La quasi totalité de la ville est reprise en avril 1917 par les britanniques qui, en fait, ne récupèrent qu’un vaste champ de ruines. Trois cent tués sont à déplorer ; écoles, églises, mairie, maisons, kiosques à musique, fosses, tout est détruit ; la reconstruction sera laborieuse.
Alors que Liévin n’a pas encore redressé ses ruines, Léon Degréaux, maire de 1919 à 1925, réunit son conseil municipal le 11 septembre 1920, afin de décider de la construction d’un Monument à la mémoire des Enfants de Liévin morts pour la France. Un premier crédit de 2.500 francs est voté à cet effet. L’architecte Jean Goniaux (1883-1948) est chargé par la municipalité de dresser les devis et plans de cet édifice qui sera, en fait, financé grâce aux subsides alloués pour les dommages de guerre. La municipalité, en date du 8 mars 1923, entérine le projet, chiffré à 61.276, 95 francs, comprenant outre le monument, l’aménagement d’un square public entouré de balustrades destiné à l’accueillir. Un devis complémentaire d’un montant de 41.305,11 francs est approuvé le 22 octobre 1924. Les travaux sont réalisés par l’entrepreneur liévinois M. Delmoitiez, la sculpture est réalisée par André Lahoust (1843-1924). La facture finale s’élève à 98.360 francs, et l’inauguration du monument a lieu le 21 octobre 1923, sur le Chemin départemental n°58 d’Acq à Lens, future rue Jean-Baptiste Defernez prolongée de la rue Jean-Jaurès. En 1976, le monument aux morts sera transféré de la rue Jean-Jaurès au square Henri Barbusse, devant l’ancienne Salle de la Grande Harmonie.

Liévin - Ruines de l'Eglise Saint-Amé — Monument aux morts 1914-1918
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En 1923, un Jardin public est créé à l’angle de la rue du docteur Biat et de la rue du 4 septembre. Financée par la fondation humanitaire américaine Kindergarden, La Maison de Tous, dont la première pierre est posée le 2 septembre 1925, est inaugurée dans le Jardin public le 29 Mai 1927, lequel est baptisé Jardin Jules Bédard, du nom de l’ancien maire de Liévin de 1925 à 1929.
L’Eglise Saint-Amé est reconstruite en 1935.
Liévin n’ayant plus de kiosques à musique depuis leur destruction de 1914-1917, la municipalité en décide, en 1935, la construction d’un nouveau dans le Jardin public.
Inauguré en 1936, ce kiosque de forme octogonale, dénommé ultérieurement Honeste Citras en hommage au tambour-major de l’Harmonie des mines, est accessible au moyen d’un escalier de quatre marches ; son soubassement en pierre est entouré d’une balustrade de fer forgé ; ses colonnes de fonte supportent sa couverture zinguée.


Liévin - Les Ecoles, la Maison de Tous et le nouveau Kiosque à musique du Jardin public — La Maison de Tous
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Une copie du monument aux morts, réalisée en bronze en 2006 par la Fonderie de Mouscron, est inaugurée le 8 mai 2007 face au Kiosque à musique, dans le jardin Public.
Kiosque toujours en place.

voir ici, le Jardin public de Liévin et son Kiosque à musique, aujourd'hui. (1/4) (2/4) (3/4) (4/4)
Liévin - Eglise, Kiosque et Salle des Fêtes du n°3 des Mines de Lens (1908).jpg
Liévin - Eglise, Kiosque et Salle des Fêtes du n°3 des Mines de Lens (1908).jpg (212.62 Kio) Vu 9206 fois
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17 juin 1894 — L’Harmonie des Mines de Liévin en concert à Valenciennes
— Aux fêtes de la Croix Rouge à Valenciennes, l’Harmonie donne un concert complet :
Première partie : 1. Zanetta, ouverture. Auber. — 2. Roméo et Juliette, fantaisie. Gounod. — 3. Célèbre Menuet. Boccherini. — 4. Thème varié pour saxophone soprano. Mayseder. — 5. Réformation, 5e symphonie. Mendelssohn.
Deuxième partie : 6. Lohengrin, marche nuptiale. Wagner. — 7. Jérusalem, fantaisie. Verdi. — 8. Yedda, fantaisie sur ballet. Olivier Métra. — 9. Symphonie pastorale. Beethoven. — 10. La Livry, polka pour 14 clarinettes. Pirouelle.
Après le concert, grand bal.
La réception de la musique aura lieu à 4 heures 53 à la gare. Elle exécutera des pas redoublés pendant le parcours de la gare à la place. Itinéraire : rue Ferrand, rue de Paris, Place d’Armes.

12 juillet 1896 — La Grande Harmonie des Mines de Liévin dirigée par Gustave Renard donne un concert sur le kiosque de la fosse n°1
— A Liévin. A l'occasion de la Fête nationale, mardi prochain, la grande harmonie des Mines de Liévin, dirigée par M. Gustave Renard, donnera un concert, vers 5 heures du soir, sur le kiosque de la fosse n°1. Voici le programme des morceaux qui seront exécutés : Allegro militaire (X...). — Menuet (Provent). — Fête aux flambeaux, 1er prix d'exécution au concours d’Arras (Wettge). — Valse. — Péché mignon, polka (V. Lentil). — Air varié (G. Renard). — Réformation symphonie, 1er prix d'honneur au concours d'Arras (Mendelsohn). — Concerto pour 15 clarinettes (Wettge). — Hymne national.

11 septembre 1898 — La Fête patronale de Liévin sur la Grande place Gambetta
— Fête patronale. Les demandes d’emplacement pour jeux divers ont été nombreuses et la fête promet d’avoir cette année le plus grand succès.
En effet, il y aura sur la place un cirque superbe, un beau théâtre, un grand musée, divers panoramas, plusieurs manèges de chevaux de bois et vélocipèdes, deux salons d’hypnotisme, sans compter une multitude d’autres jeux.
A cette occasion, la Compagnie du chemin de fer de Lens à Frévent organisera plusieurs trains supplémentaires, lesquels partiront à des heures tardives.
L’on ne doute pas de l’affluence considérable des visiteurs qui descendront pendant ces jours de fête à Liévin.
D’avance ils peuvent compter sur le meilleur accueil qui leur sera réservé par les habitants de la ville de Liévin, toujours si sympathique en pareille circonstance.


23 juillet 1899 — Fondation de la Fanfare Liévinoise
— La commission de la fanfare est définitivement constituée : elle se compose de M. Edouard Defernez maire, conseiller d’arrondissement, président ; chef, M. Philippe ; sous-chef, M. Henri Philippe ; secrétaire, M. Canat ; trésorier, M. Sceaux ; archiviste, M. Thobois ; membres, MM. Urbal, Delhart, Playet, Vanderschueteren, Corbeil, Fauvergue, Machez, Monscourt.
Cette jeune et déjà vaillante société compte actuellement plus de quarante exécutants, et elle se propose de se rendre au concours l’an prochain. Son exécution a été très applaudie à la fête du 14 juillet.

29 juin 1902 — Festival musical de Liévin. Cinq Kiosques à musique sont construits lors cette grande manifestation
16 avril 1902 — Premières annonces du festival de Liévin
— Liévin. Un festival de musiques d'harmonie, de fanfares et de trompettes, avec tir à la cible chinoise, organisé avec le concours de l'administration municipale, aura lieu le 29 juin.
Une médaille commémorative sera remise à chaque société participante.
A l'issue du festival, il sera procédé, dans la salle des fêtes de la mairie, au tirage au sort des primes en espèces qui se montent à près de 2.000 francs.
16 juin 1902 — Programme du festival liévinois
— 43 sociétés de musique et 44 compagnies de sapeurs-pompiers prendront part au festival qui aura lieu à Liévin le 29 de ce mois.
Le comité d'organisation vient de décider que les musiques se feront entendre sur 5 kiosques placés : 1. à la cité du numéro 3 de Liévin ; 2. à la cité de la Plaine ; 3. dans le quartier de la gare du tramway ; 4. près de la fabrique et 5. Place Gambetta.
Pour les sapeurs-pompiers, 8 cibles seront dressées sur divers points de la Ville.
Le défilé se fera par colonnes de façon à en abréger le parcours et à donner satisfaction aux sociétés qui se sont souvent plaintes du long trajet qu’on leur a imposé dans les précédents festivals.
Voici la liste des sociétés qui prendront part au festival de Liévin.
Sociétés musicales. — 1. Fanfare communale de Choques ; 2. Fanfare républicaine des Enfants de Leforest ; 3. Fanfare municipale de Fouquières-les-Lens ; 4. Fanfare la Cécilienne d’Inchy-en-Artois : 5. Trompettes d'Hénin-Liétard ; 6. Fanfare la Concorde de Thumeries ; 7. Fanfare municipale de Dourges ; 8. Harmonie municipale des Sapeurs-pompiers de Béthune ; 9. Fanfare fraternelle de Barlin ; 10. Harmonie de Méricourt ; 11. Fanfare Saint-Pierre de Santes ; 12. Harmonie La Jeune France de Bully ; 13. Fanfare la Cécilienne de Diéval ; 14. Trompettes de Wahagnies ; 15. Trompettes de Camphin-en-Carembault ; 16. Fanfare municipale de Wingles ; 17. Fanfare municipale d'Ablain-Saint-Nazaire ; 18. Fanfare municipale de Neuville-Saint-Vaast ; 19. Fanfare municipale de Méricourt ; 20. Les Trompettes La Jeune France de Bruay ; 21. Grande Harmonie des Mines de Liévin ; 22. Harmonie municipale d'Avion ; 23. Fanfare le Réveil musical de Divion ; 24. Fanfare la Jeunesse de Loison ; 25. Fanfare Ouvrière municipale de Lens ; 26. Fanfare l‘Avenir musical de Noyelles-sous-Lens ; 27. Grande Fanfare des Mines de Lens ; 28. Harmonie la Renaissance d'Auchy-lez-La Bassée ; 29. Fanfare des Sapeurs-Pompiers d’Hénin-Liétard ; 30. Harmonie la Concorde de Libercourt ; 31. Harmonie municipale de Vimy ; 32. Chorale St-Edouard de Loos-en-Gohelle ; 33. Fanfare la Renaissance de Labuissière ; 34. Harmonie La Jeunesse musicale d’Auchy ; 35. Fanfare de Violaines ; 36. Fanfare La Concorde de Loos-en-Gohelle ; 37. Harmonie des Enfants de la Plaine de Lens ; 38. Fanfare de Leforest ; 39. Fanfare municipale d’Auby ; 40. Fanfare municipale de Chocques ; 41. Fanfare de Guesnain ; 42. Fanfare de Vendin-le-Vieil.
28 juin 1902 — Déroulé du festival de Liévin
— Demain dimanche 29 juin aura lieu dans cette ville le festival de musique et la fête militaire organisée par la municipalité ; 92 sociétés y compris musiques et pompiers y assisteront.
A deux heures et demie du soir aura lieu le long de la rue François Courtin, rue Montgolfier et rue Germain Delbecque, la revue des Sociétés par la municipalité, le comité et le jury.
Le commencement de la revue sera annoncé par trois coups de canon.
Aussitôt la revue terminée, le cortège se formera en cinq groupes et partira dans l’itinéraire suivant :
1er Groupe. — Kiosque de la place du Tramway. — Rue François Courtin, rue J.-B. Defernez, (centre), rue Faidherbe, place Gambetta, rue Victor-Hugo, place Lamartine, rue Chanzy, rue Hoche, rue J.B. Defernez. Dislocation place gare du tramway.
2e Groupe. — Kiosque de la rue J.B. Defernez. — Même parcours que le 1er groupe. Dislocation à l’arrivée de la fin du groupe au côté droit du Kiosque.
3e Groupe. — Kiosque de la cité numéro 3, rue Thiers. — Même parcours jusqu’à la rue Defernez, puis rue de Lens et rue Thiers. Dislocation au Kiosque n°3.
4e Groupe. — Kiosque de la rue G. Delebecque. — Même parcours jusqu’à la rue Defernez puis rue Saint-Amé, rue Abregain, rue Montgolfier, rue G. Delebecque. Dislocation au Kiosque Delebecque.
5e Groupe. — Kiosque place Gambetta. — Rue François Courtin, rue J.-B. Defernez, rue Faidherbe, pourtour de la place Gambetta. Dislocation place Gambetta.
Après le défilé, les sapeurs-pompiers se rendront aux cibles qui leur auront été désignées et les musiques aux Kiosques ci-dessous.

16 juillet 1902 — Résultats du festival de Liévin
— Sociétés primées :
Harmonie de Wimy, Menestrel Saint-Pierre-de-Loos, Fanfare la Concorde de Thumeries, Harmonie des Enfants de la plaine de Lens, Sapeurs-pompiers de Neuville-Saint-Vaast, Fanfare d'Ablain Saint-Nazaire, Fanfare municipale d'Hénin-Liétard, Chorale Saint-Edouard de Loos-en-Gohelle.

Liévin - Le Kiosque et la Salle des Fêtes
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31 août 1902 — Concert de la Liévinoise Kiosque place Gambetta
— Dimanche 31 août, à 5 heures du soir, la Fanfare municipale La Liévinoise donnera un grand concert sur le kiosque de la place Gambetta. Programme :
Les Bourguignons salés, allegro. Grillet — Jeanne Maillotte, ouverture. Reynaud. — Un Festival dans la forêt, fantaisie. Borrel. — Thérésen, grande valse. C. Faust. — La Fille du Tambour-Major, fantaisie. Offenbach. — Les Vêpres siciliennes, fantaisie. Verdi.

24 octobre 1918 — « Ballade » dans les ruines de Liévin ; la salle des fêtes de l’Harmonie n’est plus qu’un squelette
— Le lieutenant Paul Phalempin, actuellement en convalescence dans le Pas-de-Calais, à la suite de graves blessures reçues en combat aérien, a pu se rendre à Liévin et à Lens.
Voici quelques passages de la lettre qu’au retour de ce poignant pèlerinage il adressait à M. Dumont, conseiller municipal de Lens, actuellement attaché à l’administration du journal La France Envahie.
(…) à la sortie vers Liévin, là où passèrent longtemps les premières lignes, les maisons sont complètement rasées ; voici les ruines d‘une église : tout auprès, sur un large pan de mur qui subsiste, on lit encore Ecole Jean Macé, Ecole La Fontaine. Deux cent mètres plus loin, nous traversons les anciennes lignes allemandes, nous gravissons une côte : Liévin est à nos pieds ; j’ai encore dans les yeux la vision d'autrefois : la ville vivante et dont l’activité se manifestait par des milliers de fumées blanches et noires : j’ai encore dans les oreilles le bruit infernal qui nous saisissait là, bruits mêlés dc roulements de fers entrechoqués, de soufflements de machines... Plus rien : le silence lourd et plus une fumée, si, une seule, légère : c’est le terri de la fosse n° 1 qui continue de brûler... Nous voudrions descendre vers l’arrêt de Bully, mais le pont sur la ligne de chemin de fer est détruit ; nous tournons, nous suivons une route bordée de maisons affaissées parmi lesquelles des soldats anglais circulent ; nous tournons encore pour descendre vers le centre de la ville ; toutes les maisons sont atteintes ; à gauche, la salle des fêtes de l’Harmonie n’est plus qu’un squelette ; à droite, la fosse n°1 a gardé aussi ses molettes ; sur un pan de mur, on lit : Ateliers. Le croisement de cette rue avec la rue J.-B. Defernez a particulièrement souffert ; les maisons n‘existent plus ; plus loin la place sillonnée de tranchées est toute couverte d’herbes... Je remonte vers Lens ; à droite, à gauche, sur les murs des bâtiments en ruines, je lis : Pharmacie, Café du Centre, la maison Pollet vend de tout… Voici les restes des grands bureaux, voici la gare sur laquelle on lit encore : Liévin-station... Nous continuons d’avancer toujours au milieu des maisons minées jusqu’à un passage à niveau ; là, nous arrêtons ; la route devient impraticable.
(Bulletin des réfugiés du Pas-de-Calais 24 octobre 1918)

Liévin - Kiosque et église du n°3 des mines de Lens — Les ruines place du Marché en 1918
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2 au 4 septembre 1939 — Concours international d’accordéons organisé par la Symphonie ouvrière des accordéonistes liévinois.
— Le comité d'organisation du concours international d'accordéons organisé par la ville de Liévin (Pas-de-Calais) et la Symphonie ouvrière des accordéonistes liévinois, les 2, 3 et 4, septembre 1939, nous informe de l'accueil enthousiaste que reçoit ce concours. De toutes parts affluent les adhésions et la participation d'émérites virtuoses de France et de Belgique est assurée. Ce sera donc un régal artistique d'entendre les as du piano à bretelle interpréter les plus belles œuvres de la musique populaire.
Aussi, pour faciliter le classement par divisions (hors concours honneur excellence amateurs juniors et débutants), le comité a demandé au président du jury, M. Emile Van Herck, de fixer les titres des morceaux imposés.
Rappelons que plusieurs milliers de francs de primes, objets d'art, coupes, médailles, diplômes, etc. sont à répartir entre les lauréats.
La clôture des adhésions étant imminente, écrire d'urgence à la mairie de Liévin (Pas-de-Calais), section du concours international d'accordéons.


Liévin - Vue panoramique du Jardin public et du Kiosque à musique — Symphonie ouvrière des Accordéonistes liévinois
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Sociétés musicales actives à Liévin en 1909 :
Grande Harmonie des mines, fondée en 1863, président Simon, direction Gustave Renard, 104 exécutants ;
La Liévinoise (fanfare municipale), fondée en 1899, président Lamendin, maire, direction Philippe, 58 exécutants.
Symphonie Mozart, direction Louis Fénelon.
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Re: Kiosques à Musique

LIGNY-EN-BARROIS - Kiosque et Allée Principale du Parc
(MEUSE)
La châtellenie de Ligny sur l’Ornain appelée en l’an 962 Lineium super fluvium Orneum, possession des comtes de Champagne au XIIe siècle, passe aux mains des comtes de Luxembourg en 1231. Pendant les deux siècles suivants, ceux-ci font édifier des fortifications autour de la cité au centre de laquelle ils installent leur Château.
En 1549 la cité adopte l’appellation de Ligny-en-Barrois.
Le 6 novembre 1719, Charles-François-Frédéric de Montmorency-Luxembourg (1662-1726) vend la Ville, le Château et le Comté de Ligny et toutes ses dépendances, à Léopold 1er, duc de Lorraine (1679-1729), moyennant le prix de
deux millions six cent mille livres frans deniers dont deux cent mille livres de pot de vin, le tout en argent de France.
François III de Lorraine (1708-1765), fils de Léopold et vice-roi de Hongrie, est contraint par Charles VI, roi de Hongrie, en 1737, d’échanger son duché de Lorraine contre le grand-duché de Toscane. Le bénéficiaire de cette transaction n’est autre que le beau-père de Louis XV, Stanislas Leszczynski, roi de Pologne (1677-1766).
Le 25 juin 1746, Stanislas signe un arrêté du conseil des finances, ordonnant la démolition du
Château des Luxembourg, afin de faciliter l’abord de la ville. En lieu et place de celui-ci, une nouvelle rue est percée, la rue Royale (la future Grande-Rue devenue rue de Strasbourg) allant de la porte de Nancy (vis-à-vis du nouveau pont sur l’Ornain) au futur Hôtel de ville édifié en 1749 (place Royale devenue place Nationale puis de la République). Dans le même temps, les fortifications suivent le sort du château, les pierres extraites lors des démolitions servant pour la construction des nouveaux bâtiments de la ville. De 1747 à 1756, les fossés de la cité, comblés, sont acensés à des particuliers.
Un second arrêt du roi Stanislas, daté du 5 janvier 1748, décide que le parc du Château qui longe l’Ornain au sud de la Ville, sera conservé et transformé en promenades publiques. A cette époque, celles-ci, d’une superficie de huit hectares, étaient, en grande partie, plantées de noyers, bientôt remplacés par marronniers et tilleuls.


Plan de Ligny-en-Barrois en 1840
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Alors qu’il se rend, en février 1748, à la cour du roi Stanislas au château de Lunéville, messire François-Marie Arouet de Voltaire, en compagnie de sa maîtresse Emilie du Châtelet, fait une halte à Ligny au cours de laquelle, en quelques octosyllabes, il esquisse une description du Parc linéen qu’il a rapidement visité après avoir, semble-t-il, fait bombance à l’Hôtel du Lion d’Or :
Nous cheminâmes vers ces tours
où logeaient les vieux Luxembourg.
Assis au bas de la montagne,
Ligny ce pays de cocagne,
offre à l'oeil un tableau charmant ;
Son parc, qui plait assurément
par son assiette et son espace,
aurait encore meilleure grâce
et serait souvent fréquenté,
s'il avait plus de propreté,
car c'est toujours un vrai dommage,
de négliger pareil ouvrage.
(extrait de Voyage historique et pittoresque sur les ruines de Nasium… Ranxin 1825 et de Chroniques Barroises du IV-XIXe siècle. Baillot 1847)

Ligny en Barrois - Entrée du parc, allée des Tilleuls — Un coin du Jardin Anglais
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En 1835, les guides de voyage indiquent que les promenades du parc de l’ancien château passent pour les plus belles et les plus agréables du département.
La fête patronale linéenne est instituée dès cette époque. Elle a lieu chaque année, à l’occasion de l’Ascension, donc généralement au mois de mai, et se déroule sur plusieurs jours dans Le Parc des Luxembourg. Jeux, concours, concerts, tir, installation de baraques foraines, théâtre, y attirent un public toujours nombreux.
En 1879-1880, la municipalité fait aménager une partie du Parc des Luxembourg en Jardin anglais, en bordure de l’Ornain. A la belle saison, des concerts y sont régulièrement donnés par la musique de Ligny.

Fondée en 1873, la Fanfare de Ligny-en-Barrois, en plus de ses prestations musicales lors des festivités linéennes, participe à de fréquents concours et festivals musicaux On la voit ainsi se produire à l’Exposition universelle le 15 juillet 1878, au Concours musical du XVIIe arrondissement de Paris en juin 1895, au Concours de Versailles de juin 1900 ou encore au Festival de Montreuil de juillet 1902 où elle obtient les 1ers prix de lecture et d'exécution et le 3e prix d'honneur.

Ligny en Barrois - Fêtes de l'ascension mai 1880 — Concert de la Fanfare, dirigée par Simonin, le 23 septembre 1891 — Fête patronale mai 1881
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Le premier chef de la Fanfare de Ligny connu, Charles-Victor Simonin (1855-1901), connaitra un fin tragique. Dès avant 1889, à la tête d’une quarantaine de musiciens, il dirige, sans histoire, cette phalange qui évolue en seconde division. Egalement secrétaire de la mairie de Ligny et trésorier de la société de secours mutuel, Simonin est très apprécié de ces concitoyens jusqu’en février 1901 où, rattrapé par la justice, il est écroué à Bar-le-Duc pour abus de confiance au préjudice de la ville, ayant « mangé la grenouille », une « grenouille » d’environ 3.000 francs. Simonin puisait régulièrement depuis 1898 dans les caisses municipales, soustrayant les indemnités destinées aux indigents ; en outre, il prélevait sa « quote-part » sur la caisse mutuelle.
Condamné à six mois de prison le 23 avril 1901, il est incarcéré à Saint-Mihiel. Le 1er mai 1901, il est retrouvé assassiné, à coup de barres de lit en fer, par son co-détenu Léon-Honoré Liégeois, lequel venait d’être condamné à dix ans de travaux forcés. Liégeois est condamné, le 18 juillet 1901, à la peine de mort par la Cour d’assises de la Meuse, peine commuée en prison à vie par le président Emile Loubet.

Le nouveau chef de la Fanfare linéenne, M. Laporte, prend ses fonctions dès juin 1901. M. J. Dorr lui succède l’année suivante, gardant la direction de la musique jusqu’en 1906 pour rejoindre l’Harmonie de Sens en 1908. A partir de 1907, M. Rières reprend la baguette de la formation.
Un premier
Kiosque à musique est édifié dans le Parc au tout début des années 1900. De forme circulaire, ce kiosque, très rustique, accessible au moyen d’un escalier de cinq ou six marches, est constitué de pierres et ne possède ni rambarde, ni toiture.

Ligny en Barrois - Le premier Kiosque à musique rustique vers 1900
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A proximité du front (Saint-Mihiel et Apremont sont sous l’occupation allemande à moins de 20 kilomètres), Ligny-en-Barrois, pendant le conflit 1914-1918, accueille en permanence des troupes françaises et bientôt américaines, chargées du ravitaillement ou de rapatrier des blessés. Des campements militaires sont installés notamment dans le Parc municipal.

En 1919, les concerts de la Fanfare de Ligny reprennent, dirigés par Socrate-Antoine Gonnand, musicien qui y était engagé depuis 1908, lequel mènera la phalange jusqu’à sa retraite en décembre 1938.

Mandatée par la municipalité, la commission des chemins et promenades de Ligny dresse un rapport concernant la réfection totale du Kiosque à musique qui est tombé en totale décrépitude. Le Conseil municipal, mené par Jean Marie Eugène Husson, notaire de Ligny depuis 1902, maire de 1912 à 1940, décide, en sa séance du 22 avril 1922, de procéder à sa reconstruction. Un crédit de 4.000 francs est ouvert à cette fin.
A peine un mois plus tard, le 31 mai 1922, Husson informe le conseil que
les travaux de reconstruction du Kiosque de la Musique dans la promenade publique du Parc sont en voie d'achèvement ; le président de la Fanfare, M. Gillard, également conseiller municipal, obtient qu’un éclairage électrique soit installé sur le kiosque pour les concerts diffusés tous les samedis soir ; un devis de 1.200 francs est accepté par la municipalité pour ces travaux qui seront réalisés par la Société d'énergie électrique de Meuse et Marne.
Le nouveau
Kiosque à musique, dont le soubassement est en pierre, de meilleur aspect que le premier, de forme octogonale, est surmonté de lampadaires à chacun de ses huit angles ; accessible au moyen d’un escalier de six marches, il ne dispose toujours pas de toiture ni de garde-corps. Une rambarde basse sera toutefois installée ultérieurement puisqu’en avril 1930, à la demande de M. Martelot, conseiller municipal, l'entourage du kiosque de la musique fait l’objet d’une remise en peinture en même que les grilles et portes du Parc.

Des demandes de riverains du Parc, tendant à obtenir l’ouverture d’une porte donnant directement accès sur la promenade, à partir de leurs jardins privatifs, sont régulièrement rejetées par la municipalité. Ainsi, le 21 juillet 1922, Armand Lécullée, heureux propriétaire d’une maison située au bord du Parc, voit sa requête repoussée par le Conseil, au motif qu’une précédente réclamation du même ordre, provoquée par un certain Michaux, s’est terminée par un procès avec la Ville.

En 1921, le choix d’un monument aux morts à ériger à Ligny-en-Barrois soulève les passions. Au point qu’en juillet 1921, le maire Eugène Husson, n’ayant pas obtenu la majorité pour l’œuvre qu’il avait préconisée, démissionne de son poste. Il reprend cependant ses fonctions le 31 juillet, à la suite de nouvelles élections, et parvient à imposer la sculpture « Soldat tué », œuvre de Gaston Broquet (1880-1947) qui sera exposée au Salon des Artistes Français sous le n° 3235.
Ce monument d’un coût de plus de 70.000 francs, y inclus une subvention de l’Etat de 5.600 francs, composé du bronze de Broquet érigé sur un socle-autel de l’architecte Georges Hardelay est inauguré le 7 octobre 1923 en présence de Raymond Poincaré et du fameux ministre de la guerre Maginot, sur l’allée centrale du Parc municipal de Ligny,
en avant du grand massif du Jardin Anglais.

Le grandiose palais du Trocadéro édifié à l’occasion de l’Exposition universelle de 1878, détruit en 1935 pour faire place au palais de Chaillot, laisse derrière lui un grand nombre d’orphelines, statues qui ornaient ce chef d’œuvre. Deux de celles-ci, qui étaient exposées sur le haut du portique au-devant de l’édifice, sont transportées en 1936 à Ligny-en-Barrois, et installées dans le Parc, devant l’esplanade menant au monument aux morts : l’allégorie de « l'Anthropologie », réalisée par Georges Clère (1829-1895), et celle de « la Chimie », due au sculpteur Hyacinthe Chevalier (1825-1895).

Ligny en Barrois - Entrée du Parc, statues allégoriques anciennement au Palais du Trocadéro ; au fond, monument aux morts — Le Monument aux morts 1914-1918
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Depuis 1936, Kiosque à musique, Monument aux morts et Statues allégoriques sont restés en place et le Parc des Luxembourg au bord de l’Ornain reste une promenade agréable pour les linéens, la municipalité ayant certainement écouté les pertinentes remarques de messire de Voltaire…
Kiosque toujours en place.

voir ici, Parc municipal de Ligny-en-Barrois et son kiosque à musique, aujourd'hui. (1/6) (2/6) (3/6) (4/6) (5/6) (6/6)

Ligny-en-Barrois - Kiosque et allée principale du Parc (1929).jpg
Ligny-en-Barrois - Kiosque et allée principale du Parc (1929).jpg (272.42 Kio) Vu 9184 fois
publié par Jean-Marc

29 avril 1883 — Fête patronale du 6 mai 1883
— M. le Maire de la ville de Ligny prévient le public que la fête de ladite ville aura lieu le dimanche 6 mai prochain. — Elle se tiendra au Parc comme les années précédentes.
Il y aura divertissements de toutes sortes : théâtres, cirque, chevaux de bois, vélocipèdes, tirs divers, bals, etc.

27 mai 1895 — Des buvettes sont installées dans le parc lors de chaque fête
— Ligny. Dans la nuit du 26 au 27 mai dernier, des malfaiteurs se sont introduits, par effraction, dans une buvette qu'un nommé Noël avait fait construire dans le Parc de la ville à l'occasion de la fête patronale, et y ont soustrait onze litres de liqueur. Les premières recherches faites par la gendarmerie pour découvrir les coupables furent infructueuses, mais la ténacité de ces derniers dans leurs recherches vient de leur permettre d’établir la culpabilité des nommés Duvoy et Dusseaux, tous deux repris de justice actuellement en fuite.
Le brigadier Morge et le gendarme Lavisse ayant appris indirectement que ces liqueurs avaient été bues en partie chez le frère de Duvoy, informèrent la commissaire de police qui se transporta immédiatement avec ses agents au domicile dudit Duvoy, où une perquisition en règle a fait découvrir dans une armoire fermée à clef quatre litres des liqueurs volées et trois litres ayant contenu de ces liqueurs,
Duvoy, interrogé, a déclaré que ces liqueurs avaient été apportées chez lui pendant la nuit par son frère et par Dusseaux.
Procès-verbal a été dressé.

1er juillet 1899 — Le Concert de la Fanfare prévu dans le Parc, transféré place Nationale
— Fanfare de Ligny. Par suite de la pluie qui avait tombé toute la nuit du samedi au dimanche, le concert que la Fanfare devait donner au Parc, à 2 heures et dont nous avons publié le programme dans notre dernier numéro, a eu lieu sur la place Nationale.
Malgré l’absence de huit musiciens empêchés pour cause de maladie, ou par les réunions de famille (c‘était la première communion), les cinq morceaux du programme ont été exécutés avec la justesse et la précision qui caractérisent notre Société de musique.
Remarqué : dans Les Mousquetaires au Couvent, un charmant duo de cornet et de petit bugle ; dans La Reine Topaze (accompagnée inopportunément par la sonnerie des cloches annonçant les vêpres), la Chanson de l'Abeille, par un bugle qui a de bien jolis sons, et qui chante à ravir ; à la fin du Souvenir de Dijon, fantaisie-étude variée, une gavotte élégante dont le motif initial, qui revient à plusieurs reprises, est joué très légèrement par un autre bugle ; et, pour finir, L’Alsacienne, mazurka pour saxophones soprano et alto, très mélodieuse, dont les motifs principaux sont bien remis en relief par l’auteur qui jouait le soprano.

9 juillet 1899 — Concert de la Fanfare dans le Parc
— Programme du concert du dimanche 9 juillet 1899, à 3 heures de l’après-midi, au Parc : 1. La Toulousaine, chant languedocien. Monnereau. — 2. La Jolie parfumeuse, fantaisie. Offenbach. — 3. Le Calife de Bagdad, ouverture. Boïeldieu. — 4. Rip-Rip, fantaisie. Planquette. — 5. Le vieux ménétrier, polka. Signard.

30 juillet 1899 — Concert de la Fanfare de Ligny au Parc
— Programme du dimanche 30 Juillet, à trois heures de l'après-midi au Parc : 1. Salut à Copenhague. Farbach. — 2. Les Dames de la ville, fantaisie. Corbin. — 3. Miss Helyett, fantaisie. Audran. — 4. Le Cœur et la Main, fantaisie. Lecocq. — 5. Toast à l’Alsace, valse. H. Senée.
En cas de mauvais temps le présent programme servira pour le dimanche suivant.


22 octobre 1899 — Concert place Nationale
— Voici le programme du concert que la fanfare de Ligny donnera sur la place, dimanche 22 octobre, à 3 heures de l'après-midi : 1. Défilé des bleus, pas redoublé (Simonin). — 2. Une noce au village, fantaisie (Mullot). — 3. Auréole d'or, fantaisie (Morand). — 4. Valse des officiers (L. de Beaufort). — 5. La Fille du tambour-major, fantaisie (Offenbach).

Ligny en Barrois - Fanfare de Ligny, chef M. Simonin en 1890 — Fanfare de Ligny, chef M. Dorr vers 1903 (clichés Marie-France Malingrey, Pierre Lefevre, Gilles Gartiser)
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10 au 19 mai 1901 — Fête patronale dans le Parc
— Du vendredi 10 mai prochain jusqu'au dimanche 19 mai inclus, a lieu, dans le Parc, la fête de Ligny-en-Barrois.
Comme de coutume, pour cette occasion, un grand nombre d'attractions diverses viendront s'installer au Parc, pour la durée de la fête.
Parmi ces attractions, nous relevons les suivantes : Théâtres, cirque, théâtre Guignol, cinématographes, manèges de chevaux de bois, voyage dans la lune, musée d'anatomie, musée du bagne, balançoires, tirs à la carabine, loterie de porcelaines, tirs mécanique, jeux de couteaux, confiseries, photographies, exhibitions et boutiques diverses, etc.
Programme de la fête : Le samedi 11 mai, à huit heures et demie du soir, grande retraite aux flambeaux, par la fanfare, les tambours et clairons des sapeurs-pompiers.
Le dimanche 12 mai, à deux heures et demie de l'après-midi, au Parc, grand concert donné par la fanfare.
Le soir, à huit heures, illumination de la promenade du Parc et grand bal public. (Six buvettes seront installées près du bal.)


31 juillet 1901 — Fête musicale au parc de Ligny. M. Laporte, nouveau chef de la musique linéenne
— Ligny-en-Barrois. — La fête musicale organisée par la fanfare de Ligny a été un véritable succès pour cette société.
Dès deux heures de l’après-midi, la place de la gare était prise d’assaut par le public, qui attendait avec impatience l'arrivée de la chorale de Loisey, invitée à collaborer à cette fête par le conseil d'administration de la musique de Ligny.
Vers deux heures et demie, la fanfare se place près de la porte de sortie, et à trois heures juste, la société orphéonique, déjà nommée, descend du train et fait son entrée dans Ligny, saluée par M. Laporte, chef de musique, et entraînée vers le parc, lieu du concert, aux accents d'un des meilleurs pas redoublés de la fanfare.
Sitôt arrivé, le concert commence, interrompu fréquemment par les acclamations et les ovations, sans cesse renouvelées, par la nombreuse population de la localité et des environs, qui avait tenu à venir goûter une fois de plus les exécutions de cette vieille fanfare de Ligny, si réputée à juste titre, et cette jeune société chorale si douée de bonne volonté et d'espérance.


14 juillet 1902 — M. Dorr succède à M. Laporte à la tête de la fanfare. Concert au Parc
— La Fanfare de Ligny-en-Barrois a pris part au concours musical de Montreuil, où elle a obtenu les premiers prix de lecture et d'exécution et le 3e prix d'honneur.
C'est la première fois que cette Société remporte un pareil succès, grâce aux efforts persévérants et au talent de son habile directeur, M. J. Dorr, nouvellement placé à la tête de la Société.
Au lendemain de ce concours, la fanfare a donné un concert au parc où elle a fait entendre les morceaux couronnés et « Bourges-Ligny », allegro de M. J. Dorr, qui ajoute à sa qualité de chef celle d'excellent compositeur.
Cette audition a obtenu le plus brillant succès.


30 avril 1903 — Chaque année, l’attribution des buvettes près du kiosque du parc se fait par adjudication
— Ligny-en-Barrois. L'adjudication des emplacements des buvettes et du bal de la fête patronale, ainsi que de la buvette située près du kiosque de la musique aura lieu lundi prochain 4 mai, à 2 heures du soir, au Parc.

13 septembre 1903 — Concert au Parc
— Ligny-en-Barrois. Fanfare de Ligny. Dimanche 13 septembre 1903, à trois heures de l'après-midi, concert au parc. Programme : 1. Bohème joyeuse (Ithier). — 2. Les Mousquetaires de la Reine (Halévy). — 3. Georgelline, valse — 4. La Fille du régiment (Donizetti). — 5. Serpentins et confetti (André).
Le chef de musique, Dorr.
Nota. — Ce même programme sera exécuté à Velaines, le dimanche 27 septembre à 2 heures 1/2.


15 novembre 1903 — Festival musical organisé à l’occasion de l’inauguration de la statue du général Barrois
— Ligny-en-Barrois. A l'occasion de l'inauguration de la statue du général Barrois due au sculpteur Jean Mayran, un festival-concours d'orphéons, harmonies, fanfares et trompes de chasse, a eu lieu le dimanche 15 novembre à Ligny-en-Barrois.
Le jury, présidé par le sympathique compositeur de musique, M. Jules Raux, a décerné des récompenses aux sociétés suivantes :
Orphéons. — Chorale de Morley ; Chorale des Chemins de fer de l'Est, Nancy.
Harmonies. — Musique municipale des sapeurs-pompiers de Bar-le-Duc.
Fanfares — Fanfare de Mézières ; Fanfare d'Euville ; Fanfare de Givry-en-Argonne ; Fanfare libre d'Arrigny ; Fanfare de Laimont ; l'Espérance de Demange-aux-Eaux ; le Réveil de la Meuse, Branvilliers.
Trompes de chasse. — La Saint-Hubert de Bar-le-Duc.
La distribution des récompenses a été précédée de l'exécution, par les sociétés instrumentales réunies, du morceau d'ensemble « le Linéen », de M. J. Dorr, l'excellent directeur de la Fanfare de Ligny-en Barrois, sous la direction de l'auteur.


Ligny en Barrois - Le Parc (un jeudi) — Bord de l'Ornain au Parc
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21 août 1908 — Le cirque Ricono s’installe dans le Parc de Ligny
— Accident dans un cirque, à Ligny-en-Barrois. — Le cirque Ricono donnait à Ligny une représentation. Au milieu de la soirée, par suite du trop grand nombre d'assistants placés sur les banquettes de premières, ces dernières vinrent à se rompre, entraînant avec elles un grand nombre de spectateurs.
Aux premiers moments une panique se produisit encore plus grande par suite de la rupture d'un tuyau de gaz, qui plongea le cirque dans l'obscurité.
Tous cherchaient à fuir ; des cris, des bousculades se produisaient ; mais le personnel nombreux et bien organisé rétablit bientôt l'ordre et une demi-heure après, la séance continuait sans autre accident que quelques égratignures sans importance.


26 octobre 1913 — Concert des Trompettes à Ligny, sur la place Nationale
— Ligny-en-Barrois. La société de gymnastique et de trompettes L'Espérance organise pour dimanche prochain 26 octobre une fête dont voici le programme : à 2 heures, sur la place Nationale, séance de gymnastique par les pupilles : mouvements d'ensemble avec engins ; boxe ; leçons composées ; pyramides.
Concert par les trompettes : 1. Le Gaulois, pas redoublé ; 2. L'Enjoleuse, polka ; 3. La. Joyeuse, mazurka ; 4. La Nationale, schottisch ; 5. Fleur d'Alsace, valse ; Pierrette, polka.
Le soir, à 9 heures, à l'hôtel du Cheval-Blanc, bal à grand orchestre offert aux membres honoraires.


Ligny en Barrois - Le parc municipal pendant la guerre 1914-1918 — Convoi militaire dans le Parc en 1916
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13 et 14 juillet 1921 — Fête nationale de Ligny
— A Ligny-en-Barrois. Le mercredi soir, brillante retraite aux flambeaux à laquelle participèrent toutes les sociétés de la ville et une foule enthousiaste.
Le jeudi matin, les Linéens furent réveillés au son des trompettes.
A 10 h. eut lieu la principale cérémonie.
Un défilé imposant qui comprenait plus de 900 élèves de toutes les écoles, y compris les bambins de l'école maternelle, les vétérans des armées de terre et de mer, les Mutilés de la grande guerre, les veuves et les pupilles de la Nation, les vétérans du travail, les Prévoyants de l'Avenir, la société de gymnastique la Légion St-Georges, la fanfare, les sapeurs-pompiers, la municipalité, le Conseil Municipal et les fonctionnaires des différentes administrations, se rendit au Parc, où fut servi un vin d'honneur offert aux enfants des écoles et aux orphelins de l'hospice.
L'après-midi, jeux divers au parc et concerts.
A 21 h., un magnifique feu d'artifice fut tiré sur le versant de la côte de Belle-Vue, pendant qu'un brillant orchestre jouait sur le débarcadère.
Les illuminations étaient nombreuses et superbes. Un grand bal public termina les réjouissances de la journée.


27 novembre 1921 — La Sainte Cécile à Ligny
— Fanfare de Ligny. Programme de la fête de Ste-Cécile.
Le samedi 26 novembre à 8 h 1/2 du soir grand bal à l’hôtel du Cheval blanc, offert aux membres honoraires.
Le bal étant exclusivement réservé aux musiciens et aux membres honoraires, toute personne étrangère à la société devra payer un droit d'entrée de 10 francs.
Le dimanche 27 novembre à 10 h. ¾, messe en musique.
La fanfare exécutera « L'ouverture » de Paul André et « la Sérénade » de Toselli pour soprano, à 2 h. 1/2 concert sur la place Nationale.
1. Le légendaire ; 2. Calme et Tempête ; 3. Amour et Printemps ; 4. Dans la Montagne ; 5. Le joyeux trompette.
Le samedi 20 novembre à 6 h. 1/2 du soir, grand banquet à l’hôtel du Cheval blanc. Prix du banquet 10 francs par personne.


30 avril 1922 — Il est interdit de pâturer dans le Parc municipal…
— Ligny-en-Barrois. Fête patronale.
Le maire de Ligny informe les habitants que le samedi 6 mai, à 2 heures de l'après-midi, il sera procédé au Parc, à l'adjudication :
1° de l’emplacement des buvettes et du bal à installer pour la durée de la fête patronale.
2° de l'emplacement de la buvette à installer près du kiosque à musique.
Attention !
Il rappelle aux habitants qu'en vertu des règlements de police, il est interdit d'aller à l'herbe dans les prés et luzernes.
Des procès-verbaux seront dressés aux contrevenants.


21 au 28 mai 1922 — La « ducasse » meusienne
— La fête de Ligny-en-Barrois aura lieu cette année du dimanche 21 au dimanche 28 mai.
Comme les années précédentes elle se tiendra au Parc.
Parmi les nombreuses attractions, citons : le théâtre Berthier-Riga, le Cirque Canadien, les Vagues de l'océan, le Manège « Tunnel sous-Marin », le Carrousel à vapeur, le Cri-cri japonais, la Grande roue de Paris, la Loterie de volailles, la Loterie de pigeons, la Loterie de champagne, la Loterie de vaisselle, les Tirs à la carabine, les Tirs mécaniques, l’Etablissement de pommes de terre frites, des Confiseries et exhibitions diverses.
Bal champêtre au parc. Cinq buvettes seront installées près du bal.
Le dimanche 21 mai, à 2 h. ¾ au Parc, concert par la fanfare.
Le samedi 20 mai, à 8 h. du soir, retraite aux flambeaux par la fanfare, les trompettes de la Légion Saint-Georges et la subdivision de sapeurs-pompiers. Itinéraire habituel, dislocation près du parc.


6 et 7 octobre 1923 — Inauguration du monument aux morts dans le Parc municipal
Voici le programme de cette cérémonie.
Samedi 6 octobre : 20 heures 15, Sonnerie de cloches, glas funèbre. Formation d’un cortège composé de la Fanfare de Ligny, des trompettes de la Légion Saint-Georges, de la subdivision des sapeurs-pompiers, de la section des Anciens combattants, de la société des Vétérans de Terre et de Mer et de la population.
Dimanche 7 octobre : 6 heures, sonnerie de cloches, glas funèbre.
9 heures : service funèbre de l’église. A l’issue du service (10 heures), dépôt d’une palme au cimetière.
11 heures 30 : réception à l’Hôtel de ville de M. Poincaré, Président du Conseil, et de M. Maginot, Ministre de la guerre.
12 heures : déjeuner à l’école maternelle (prix du banquet 15 francs).
13 heures 45 : formation d’un cortège sur la place de l’Asile, départ par les rues de Saint-Dizier et de Neufchateau.
14 heures : inauguration du monument. Discours de M. le maire. Appel des morts. Discours de M. le président du conseil.
16 heures : concert sur la place Nationale par la Fanfare de Ligny et les Trompettes de la Légion Saint-Georges.


20 avril 1924 — Concert de la Fanfare de Ligny
— Dimanche prochain, 20 avril, à 15 heures, sur la place Nationale, la fanfare de Ligny, sous la direction de son chef M. Socrate Gonnand, donnera un grand concert, dont voici le programme : Les Cadets de Russie (allegro). — Le Centenaire (marche solennelle). — Valse des Officiers. — La Fête au Village (fantaisie). — Le Meusien (défilé).
En cas de mauvais temps, le concert aura lieu salle de la Justice de Paix.


4 avril 1925 — Subvention pour l’acquisition d’instruments de musique destinés à la Fanfare
— Comme suite à sa délibération du 6 janvier 1925, le Conseil fait droit à une demande de subvention extraordinaire présentée par la « Fanfare de Ligny », destinée à l'achat d'instruments de musique, et ouvre à cet effet un crédit de 2.000 francs.

31 mars 1929 — Concert place Nationale
— La Fanfare de Ligny donnera demain, dimanche 31 Mars, son premier concert de l'année, à 14 h. 30, sur la Place Nationale.
Programme : I - Souvenir de Ballens, allegro, Chaillet. — II - Silène, ouverture, Delhaye. — III - La Petite Frileuse, valse, Bouchel. — IV - Sélection sur Lakmé, L. Delibes. — V - La Fille du Régiment, Donizetti.


23 mai au 1er juin 1930 — Fête patronale linéenne
— La fête patronale aura lieu cette année du vendredi 23 mai au dimanche 1er juin inclus.
Parmi les nombreuses attractions qui se tiendront dans la promenade publique du Parc, nous citerons : Le
Grand Autodrome ; Les Courses Romaines ; Thé Foot-ball ; La Petite Suisse ; La Grande Roue de Paris ; Le Grand Musée d'Anatomie ; La Boule Infernale ; Le Grand Manège de Chaises ; Le Manège Enfantin ; Le Billard Japonais ; La Poule aux OEufs d'Or ; Les Balançoires ; Les Tirs mécaniques et de salon ; Les Jeux automatiques ; L'Homme Accumulateur ; Les Loteries de volailles, pigeons, fétiches, biscuits, vaisselle, de Champagne, etc. ; Les Etablissements de pommes de terre frites, de gaufres et d'oublis ; Les Confiseries, etc.
Le samedi 24 Mai, à 8 h. du soir, retraite aux flambeaux par la Fanfare, les trompettes de la société de gymnastique « La Légion Saint-Georges », et les tambours et clairons des sapeurs-pompiers.
Le dimanche 25 Mai, à 2 h. de l'après-midi, au Parc, concert par la Fanfare.
Pendant toute la durée de la fête, grand bal champêtre. Des Buvettes foraines seront installées près du bal.

13 et 14 juillet 1931 — Programme de la Fête nationale
Lundi 13 juillet
A 17 heures. — Au Marché Couvert, distribution de vivres aux familles inscrites au bureau de bienfaisance, à l'assistance aux familles nombreuses et à l'assistance aux vieillards.
A 20 heures. — Volée de cloches.
A 21 heures. -- Retraite aux flambeaux par toutes les sociétés musicales de la Ville.
Mardi 14 juillet
A 6 heures. — Volée de cloches. Réveil par les clairons et trompettes des sociétés musicales.
A 7 h. — Au Parc, près du monument aux Morts, en présence de la commission des fêtes et de la municipalité : départ de la grande épreuve nationale de marche « Ligny-Bar-Verdun » organisée par les « Chevreuils Linéens » et le journal le « Bulletin Meusien ».
A 8 h. 1/2. — Réunion du conseil municipal, des fonctionnaires et des invités à l'Hôtel de Ville. Rassemblement des élèves des écoles communales et de toutes les sociétés sur la Place Nationale.
8 h. — Départ du cortège pour le Parc par la rue de Neufchâteau.
Arrêt près du monument aux Morts (sonnerie aux Champs).
A 9 heures. — Près du kiosque : revue des sociétés. Remise de décorations. Vin d'honneur offert aux élèves des écoles communales et aux orphelins de l'hospice. Chants patriotiques par les élèves des écoles communales.
Intermèdes par la fanfare et les trompettes de la société de gymnastique « La Légion Saint-Georges ». Tombola gratuite pour les enfants des écoles communales. Retour du cortège par la rue de Strasbourg.
A midi. — Volée de cloches.
A 15 heures. — Au Parc, concert par la Fanfare. Alternativement pendant le concert, jeux divers, épreuves de natation pour les personnes âgées d'au moins 21 ans. (Les amateurs sont invités à se faire inscrire à la mairie avant le 13 Juillet au soir). Prix nombreux.
Dans le Parc, épreuve de marche de 1500 mètres avec obstacles, pour les pupilles en dessous de 13 ans.
Rallye-Montgolfières avec prime de 25 francs par montgolfière rapportée le même jour.
Départ des montgolfières sur le champ de foire, après les jeux.
A 21 h. 30. — Bal gratuit sur la Place Nationale. Illuminations.

Ligny-en-Barrois - Allée du Parc pavoisée — Le Parc, Jardin Anglais
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19 au 21 septembre 1931 — Cortège historique sur Ligny suivi d’un concert au Parc
— La braderie. Comme nous l'avions annoncé, l'Union Commerciale et Industrielle avait organisé pour les 19, 20 et 21 Septembre, une grande braderie avec reconstitution d'un cortège historique avec costumes de l'époque.
Un temps exceptionnel a favorisé cette braderie qui amena à Ligny une grande affluence.
La plupart des commerçants de la ville avaient installé des comptoirs et des boutiques sur le trottoir où toutes sortes d'articles et d'objets soldés étaient mis en vente à des prix réels de bon marché ; aussi, clients et commerçants durent faire de bonnes affaires.
La journée du dimanche fut exceptionnellement animée. A toute heure de la matinée, les trains et autobus déversaient des flots de voyageurs et, à partir de deux heures de l'après-midi, c'est à peine si l'on pouvait circuler dans les rues de la ville, noires d'une foule qui al tendait avec impatience la reconstitution promise de l'entrée de François 1er, roi de France, à Ligny, venant rendre visite à Antoine II de Luxembourg et à Marguerite de Savoie, —A trois heures, Antoine de Luxembourg et son épouse Marguerite de Savoie, accompagnés des dames de la
Cour, en costumes de l'époque, se rendirent à la « Porte Dauphine », porte monumentale située à l'extrémité de la rue Leroux, où arrivait peu après le roi de France, François 1er, et son escorte.
Là, après quelques paroles de bienvenue, Antoine Je Luxembourg remit à François 1er les clefs de la cité et l'invita à visiter la ville et le Parc, réputé comme le plus beau de tout le comté.
Le cortège, escorté de cavaliers et de trompettes, se mit alors en marche, et c'est à grand peine qu'il put se frayer un chemin au travers de la foule innombrable pour parcourir les principales artères de la ville et visiter la magnifique promenade du Parc, où furent lues les proclamations, exactement les mêmes que celles qui furent lues à cette époque, c'est-à-dire au moment où François 1er quittait Ligny pour partir en guerre contre Charles-Quint.
Vers quatre heures et demie, de retour sur la Place Nationale, le cortège historique se disloqua, et l'excellente fanfare de Ligny, sous la direction de son chef, M. Gonnand, joua quelques-uns des plus beaux morceaux de son répertoire pour terminer cette belle journée dont les Linéens conserveront longtemps le souvenir.

22 août 1932 — Classement du Parc de Ligny-en-Barrois parmi les sites et monuments naturels de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque.
— Classement du parc de Ligny-en Barrois. M. le maire de Ligny vient de recevoir du ministère de l'Education nationale, l'arrêté ci-dessous :
Le sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts,
Vu la loi du 2 mai 1930 réorganisant la protection des monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque,
Vu l'avis émis par la commission départementale des monuments et des sites naturels dans sa séance du 21 mai
1932,
Vu l'engagement en date du 5 décembre 1931 pris par le conseil municipal de Ligny-en-Barrois,
Arrête :
Article premier. — Le parc de Ligny-en-Barrois (Meuse) est classé parmi les sites et monuments naturels de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque.
Art. 2. — Le présent arrêté sera notifié au préfet du département de la Meuse et au maire de Ligny-en-Barrois, qui seront responsables chacun en ce qui le concerne, de son exécution.
Art. 3. — Il sera traduit au bureau des hypothèques de la situation du site classé.

22 juillet 1933 — Grand concours de pèche suivi d’une grande fête dans le Parc
— Ligny-en-Barrois. Grand concours national de pèche. La Société Linéenne de pêcheurs à la ligne organise le dimanche 6 Août prochain un grand concours de pêche, avec la participation de la fanfare et des trompettes de la Légion Saint-Georges.
Plus de 12.000 francs de prix en espèces et en nature, seront distribués.
A 8 heures : Rassemblement de tous les pêcheurs, au Parc, Champ de Foire.
A 8 h. 45. Défilé par société.
Itinéraire : Rue de Neufchâteau, place Nationale, rue de Strasbourg, rue des Tanneries, boulevard de l'Ornain, rue Leroux, rue de Saint-Dizier, Pont Saint-Dizier.
Concours : Durée de 9 h. à 11 heures. Aussitôt la clôture du concours, comptage et pesage du poisson sur les bords du canal.
Retour : Rassemblement Pont St-Dizier, boulevard de la Gare. rue de la Gare, dislocation place Nationale.
A 12 h. 30 : Banquet par souscription.
A 14 h. 30 : Rassemblement sur la place Nationale pour se rendre au Parc, avec la Fanfare de Ligny, où aura lieu la distribution des prix.
Le soir, à 21 heures, au Parc, grande fête de nuit, illumination, fête foraine et bal par les musiciens.
Des buvettes bien approvisionnées seront installées.

24 août 1935 — Concours de tir sur le stand près du kiosque suivi d’un concert de la fanfare
— Ligny-en-Barrois. A la société de tir. Nous rappelons que c'est demain dimanche qu'a lieu au Parc, sous la présidence de M. Husson, la distribution annuelle des prix.
A partir de 10 heures, un stand à la carabine sera ouvert, emplacement près du kiosque ; des lots spéciaux seront réservés à cette journée.
A 14 h. 30, départ en musique de la place Nationale, entrée au Parc par la porte principale.
A 15 heures, concert donné par la fanfare, sous la direction de M. Gonnand.
A 17 heures, distribution des prix aux diverses catégories de tireurs. Tirage au sort du lot surprise.


19 juillet 1936 — Fête enfantine dans le Parc
— La fête enfantine a eu lieu dimanche dernier 19 juillet, au Parc, à 14 heures. On entendit successivement : morceaux de musique par la fanfare ; poésies « l'Enfant de V. Hugo » et « Je te salue », de H. Franck : nains et géants, par l'école maternelle ; les marionnettes, par l'école des tllles ; gentil moulin, par l'école des garçons ; Sur le pont d'Avignon, par l'école maternelle avec la musique ; guirlandes fleuries, par l'école des filles ; morceaux de musique par la fanfare : polka des bébés par l'école maternelle ; le dimanche, par l'école des garçons et, pour finir, la Marseillaise, chantée par les écoles de garçons et les filles réunis.
La fanfare joua ensuite le Chant du Départ et ce fut la dislocation.
Il nous reste à féliciter maîtres et maîtresses pour leur dévouement et nous n'oublierons pas la fanfare de Ligny, dont les concerts sont toujours appréciés du public.

Ligny en Barrois - Le Parc et l'Ornain — Le Parc, Allée principale
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13 juin 1937 — Grand festival de Ligny-en-Barrois
— Sous les auspices de l'Union Meusienne, la Légion Saint-Georges, de Ligny-en-Barrois, organise un grand festival, à Ligny, dimanche prochain 13 juin.
Douze sociétés ont actuellement promis leur présence, c'est donc près de 400 gymnastes sélectionnés parmi les meilleurs qui prendront part à cette belle et importante manifestation sportive.
De son côté, la Fanfare de Ligny prêtera son précieux concours, sous la direction de son distingué chef, M. Gonnand.
De 8 à 10 heures : concours de tir de l'Union Meusienne ; concours d'athlétisme ; concours de musique.
11 heures : église paroissiale, messe des gymnastes ; allocution de M. l'abbé Gaussot, directeur diocésain des oeuvres.
13 h. 30 : rassemblement des sociétés, place de la Gare ; défilé rue de la Gare et rue de Neufchâteau.
14 heures : dépôt d'une gerbe de fleurs au monument aux morts. Allocution.
Défilé, allée du Parc, rue de Strasbourg et rue Leroux.
14 h. 30 : arrivée des personnalités et des invités au Stade (rue Leroux) ; réception ; ouverture du festival.
Le festival se déroulera d'après l'ordre du programme paru la semaine dernière.
La Fanfare de Ligny fera concert.
De frais ombrages tamiseront les rayons du soleil et permettront au public de jouir agréablement du spectacle.
Prix d'entrée : pelouse, grandes personnes, 2 fr. ; militaire et enfants, 1 franc.
Les cartes de membres honoraires, selon la couleur, donneront droit à une ou deux entrées.
Places assises : supplément, tribunes, 5 fr. (nombre limité); pelouse, chaises, 2 fr. .
Des buvettes seront installées sur le terrain.

11 novembre 1938 — Les cérémonies du 11 novembre à Ligny. Grand concert de la Fanfare
— Voici les cérémonies qui se dérouleront à Ligny, le 11 novembre :
A 10 h. 30, aura lieu le rassemblement des enfants des écoles, de la fanfare de Ligny, de la Légion St-Georges, de la Compagnie des Sapeurs-pompiers, des associations d'Anciens Combattants, des sociétés locales, des personnalités et du conseil municipal sur la place Nationale. Le cortège se rendra au monument aux Morts par la rue de Neuf-château et le parc.
Des discours seront prononcés par le président des anciens combattants et par le président des médaillés militaires. Il sera procédé ensuite à une remise de décorations, puis le cortège s'en retournera par le parc, la rue de Strasbourg et la place nationale, ou aura lieu la dislocation.
L'après-midi, un concert sera donné par la fanfare de Ligny. Un grand bal public clôturera la journée.

Formations musicales actives à Ligny-en-Barrois en 1909 :
Fanfare de Ligny-en-Barrois, fondée en 1873, président Gugnon, direction Riéres, 43 exécutants ;
La Lorraine (fanfare), fondée avant 1900, direction Defortery, 21 exécutants.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LIGUGÉ - Le Kiosque à Musique
(VIENNE)
A l’instar de l’abbaye ligugéenne de Saint-Martin dont l’origine remonte au IVe siècle, les foires de Ligugé, même si leur importance n’a pas celles de sa voisine de Poitiers, sont multiséculaires. Dès avant 1668, une assemblée installée sans autorisation à Ligugé, le jour de la fête de Saint Laurent du 10 août, est supprimée pour être remplacée, grâce à des lettres patentes de Louis XIV de juin 1668, par deux nouvelles foires fixées le 26 janvier, lendemain de la fête de la Conversion de Saint-Paul et le 12 novembre, lendemain de la fête de Saint-Martin.
L’ordonnance royale n° 14089 du 13 novembre 1839 fixe la foire de Ligugé au jour de la Pentecôte en lieu et place de celle qui se déroulait auparavant le 5 février, lesdites foires étant destinées à
faciliter la vente des fruits et denrées.
Le Champ de foire de Ligugé se situe, à cette époque, en face du presbytère, au carrefour de l’actuelle rue Saint-Paul, au bout de la rue de Pontegon (future rue Clément Peruchon).

Plan de Ligugé en 1837 (détail et ensemble)
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En août 1876, Emile Véron (1833-1890), maire de 1867 à 1890, associé depuis 1856, avec Louis Carlos Céleste Hambis (1833-1904), dans l’importante filature de chanvre, de jute et de lin sous la dénomination de Société Hambis et Compagnie, n’y va pas par quatre chemins : il sollicite, du Conseil général de la Vienne, la création d’un marché aux bestiaux tous les quinze jours, soit 24 marchés par an et l’établissement d'un marché aux denrées alimentaires tenu le vendredi de chaque semaine. Il va sans dire qu’après consultation de quarante-trois communes concernées, cinq d’entre elles, prépondérantes, rejettent les prétentions d’Emile Véron, d’autant que dans la précipitation de sa demande, celui-ci a omis de préciser les dates de ses foires.
Plus raisonnablement, Véron revoit sa copie le 30 août 1889 et obtient auprès du Conseil général, un avis favorable pour la création de trois nouvelles foires fixées le 24 des mois de mars, juillet et septembre…

Maintenant que plusieurs foires sont autorisées sur la commune, il reste toutefois à trouver un emplacement plus spacieux que ne l’était la place face au presbytère. En 1893, l’occasion se présente à la municipalité, grâce à l’offre de M. Baudrin, marchand de biens qui propose, pour 14.000 francs, un champ situé au lieu-dit
Le Pré de la Fontaine, partie du lot cadastral n° 254 : ce terrain provient du domaine de l’ancien conseiller municipal Emile Gaborit comte de Montjou (1829-1909). Celui-ci, propriétaire de près d’un tiers du foncier à Ligugé, vient d’être victime d’une escroquerie qui lui a fait perdre trois cent mille francs ; exsangue, il a été contraint en 1892 de céder les parcelles de son domaine à M. Baudrin, lequel procède depuis au démembrement et au lotissement de ce domaine.
Le prix demandé par Baudrin à la municipalité pour son futur Champ de Foire étant par trop dispendieux, le nouveau maire, de 1890 à 1904, le filateur Louis Hambis, propose de n’acquérir que la partie basse du lot cadastral 254, pour une dépense communale de 10.500 francs, la bande restant en partie haute, plantée d’arbres, étant conservée par M. Baudrin, lequel revendra cette portion à l’ancien notaire, M. Piard, en 1895.
L’acquisition du Champ de foire communal est actée par un document sous seing-privé le 23 septembre 1893, enregistré par un acte notarié du 3 avril 1894.


Ligugé - Le Champ de Foire
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La bande de terrain longeant le haut du nouveau Champ de foire, « laissée pour compte » par la municipalité et acquise par M. Piard, va intéresser vivement l’écrivain mystique Joris-Karl Huysmans (1848-1907), tenté de devenir oblat près de l’abbaye bénédictine Saint-Martin de Ligugé. En 1898, Huysmans, dont la carrière de trente ans au Ministère de l’Intérieur vient de s’achever, contacte M. Piard qui consent à lui céder les 35 ares 50 centiares du terrain pour 4.500 francs. Finalement, après discussion, Huysmans obtient de ne payer que 3.700 francs à condition de donner, en sus, 500 francs à un couvent modeste de religieuses. La cession est réalisée le 22 août 1898 chez maître Morier, notaire à Poitiers.
C’est sur ce terrain que Huysmans va faire immédiatement bâtir la maison dite Notre-Dame, à frais partagés avec ses amis Léon et Marguerite Leclaire. Léon Leclaire (1861-1932) vivait des rentes constituées par sa famille, lors de l’exploitation des carrières de gypse des Buttes-Chaumont, de Montmartre et de la région parisienne, de la fin du XVIIIe siècle jusqu’au XIXe.
Huysmans et Leclaire font appel à l’architecte diocésain Alcide Boutaud (1844-1929) pour l’édification de ce pavillon précédé d’une galerie d’arcades romanes avec des chapiteaux sculptés dont la première pierre est posée le 7 décembre 1898. On est loin de la
hutte que Huysmans prétend habiter à partir du 17 juin 1899, date de l’inauguration de cette demeure ! Alors que les Leclaire emménagent au rez-de-chaussée de celle-ci, Huysmans adopte le premier étage d’où il aperçoit le Champ de foire, finalement transformé en Jardin public.

Les projets d’oblature de Huysmans auprès des bénédictins de l’abbaye Saint-Martin de Ligugé vont faire long feu. Dès 1901, les moines sont condamnés à l’exil en Belgique — à Herck-la-Ville puis à Chevetogne — de par la loi sur les associations et Huysmans, de son côté, se replie définitivement sur Paris en septembre de la même année. Toute une littérature, tenant plus de la légende que de la réalité, liée à ce très bref passage de Huysmans à Ligugé, sera relayée par d’innombrables ouvrages et périodiques, pendant plusieurs décennies.

Ligugé - Maison Notre Dame de Joris-Karl Huysmans et le Champ de Foire
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Louis Carlos Céleste Hambis, maire et filateur-tisseur, fonde, à la fin des années 1890, la Fanfare de la filature, la première formation musicale ayant eu quelque retentissement à Ligugé.
La Fanfare de la filature ligugéenne devient, en octobre 1908, l’Union Musicale de Ligugé-Smarves (Smarves est une commune mitoyenne de Ligugé), à l’initiative du docteur Hippolyte Brunet (1873-1934) qui en est le directeur. Brunet, médecin exerçant à Ligugé, participe régulièrement à la vie communale et siège au conseil municipal de 1904 à 1927 ; dans les années 1920, il est adjoint au maire.
En 1923, Hippolyte Brunet, toujours chef de l’Union Musicale, fait édifier, à ses frais, un
Kiosque à musique, sur le Champ de Foire promu Jardin Public.
De forme octogonale, ce kiosque, servi par un escalier de sept marches, est construit sur un soubassement cimenté ; ses rampes et balustrades sont en bois ; sa toiture surmontée d’une lyre est en ardoise.

Aujourd’hui, la Maison Notre-Dame domine toujours le Jardin public, lequel est devenu le Parc Sonning. Le Kiosque à musique, rénové en 1951 puis en 2011, a vu son garde-corps en bois remplacé par une rambarde en acier.
Kiosque toujours en place.

voir ici, Champ de foire de Ligugé, son Kiosque et la maison Huysmans, aujourd'hui. (1/7) (2/7) (3/7) (4/7) (5/7) (6/7) (7/7)

Ligugé - Le Kiosque à Musique.jpg
Ligugé - Le Kiosque à Musique.jpg (170.69 Kio) Vu 9120 fois
publié par Jean-Marc

28 mai 1900 — Le paternalisme est de vigueur aux filatures de Ligugé… L’éternelle lutte acharnée des « républicains » contre les « réactionnaires ». Une des très rares manifestations de la Fanfare ligugéenne relatée dans la presse locale
— Ligugé. Une fête de famille. Après l’interminable campagne menée contre M. Hambis par la réaction, au cours des élections municipales, les ouvriers de la Filature, pour célébrer le succès de leur patron et lui témoigner leur affection, avaient décidé de lui offrir un bouquet.
Aussi, dimanche dernier, à deux heures, avec la Fanfare de Ligugé en tête, tous faisaient leur entrée dans le jardin anglais de M. Hambis et venaient s’arrêter à l’ombre des marronniers, le long de la prairie.
M. Hambis que l’on va prévenir arrive et aussitôt, la fanfare exécute la Marseillaise, que l’on écoute avec recueillement.
Alors l’un des employés de l’usine prononce l’adresse suivante :
« Monsieur le Maire et cher patron,
C’est en vain que les ennemis de la République et de la liberté ont essayé, par les procédés les plus perfides de semer la discorde entre vous et votre personnel (…)
Malgré la polémique odieuse dont vous êtes l’objet de la part d’ennemis se dérobant toujours, quoi qu’on puisse faire et quoi qu’on puisse dire, nous ne vous ferons jamais défaut.
Et c’est comme gage de notre profond respect, de notre inaltérable attachement et notre dévouement sans bornes que nous vous prions d’accepter ces modestes fleurs. »
Un tonnerre d’applaudissements fait retentir la vallée. Les cris répétés de Vive M. Hambis ! Vive la République ! se font entendre.
Le silence rétabli, c’est un jeune couple d’ouvrier et ouvrière qui s’avance vers M. Hambis et lui dit quelques strophes (…)
Les applaudissements et les vivats recommencent de plus belle.
M. Hambis, très ému, prend la parole. Après avoir remercié avec effusion les ouvriers de leur magnifique bouquet, il fait ressortir la nécessité qu’il y a pour tous les républicains de se serrer les coudes, afin de faire face à la coalition de toutes les forces réactionnaires qui marchent à l’assaut à l’assaut de la République.
Les cris enthousiastes de vive la République ! vive M. Hambis ! résonnent avec force une fois encore.
Avant de se séparer de son nombreux personnel, M. Hambis tient à trinquer avec tous. La fanfare, pendant ce temps, exécute de bien jolis morceaux ; bientôt des dans s’organisent et les quadrilles se déroulent sur la verte pelouse de la prairie.
Charmante fête ; vraie fête de famille touchante surtout par la bonté du patron et par l’affection des ouvriers et par la confiance réciproque des uns et des autres.
Un voyageur.
(Journal de la Vienne 28-29 mai 1900)
Le « voyageur » auteur de cet article est bien évidemment un très bon ami de M. Hambis…

Ligugé - Rue du Champ de Foire - Maison Huysmans
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11 et 12 mai 1913 — Concours musical de Ligugé lors de la Pentecôte
9 mai 1913 — Annonce du concours musical du dimanche 11 mai 1913
— Vu le nombre croissant des adhérents au concours de solistes de trompes de chasse, le Comité a décidé d’augmenter les prix : 1er prix, 25 fr. ; 2e prix, 15 fr. ; 3e prix, 10 fr ; 4e médaille en argent ; 5e cinq francs ; 6e à 9e médailles en bronze ; 10e autres diplômes.
La société de trompettes L’Etendard de Troyes participera le lundi de Pentecôte au concours organisé à Ligugé.

12 mai 1913 — Compte rendu du concours musical
— Le concours de musique de Ligugé a été favorisé dans sa première journée par un temps magnifique. Par la route et par les trains, des flots de curieux sont allés donner à cette fête un succès sans pareil. On avait rarement vu foule aussi nombreuse à Ligugé. Par contre, le temps détestable de lundi ne laissa presque, à Ligugé, que les seuls musiciens. Participants du concours musical :
Harmonies et Fanfares : Les Moulins de la Cultuelle. — La Fraternelle de Biard. — L’Harmonie de La Couarde. — L’amicale de Nouaillé. — L’Indépendante de Champigny-le-Sec. — La Fanfare de Migné. — Union musicale indépendante de Jaunay.
Trompettes, trompes de chasse : Union poitevine. — L’Etendard de Troyes.
Chorales : Chorale de Poitiers. — Fraternelle de Saint-Georges

17 mai 1913 — Commentaires sur le concours musical de Ligugé
— On nous écrit : Bravo Ligugé ! Il fut d’abord à la peine, mais il fut ensuite à l’honneur et cet honneur était mérité.
Les habitants de cette charmante commune qui fait partie de la banlieue de Poitiers, avaient paré leurs quartiers, leurs maisons de leurs plus beaux atours. Ah ! si le soleil avait voulu être plus clément, si le vent avait voulu être moins désagréable et si toutes les initiatives avaient voulu se grouper, les mains dans les mains, oubliant les querelles, Ligugé aurait pu rivaliser avec les grandes villes par son ornementation, par l’affluence de public. Ah ! ce public, il fut émerveillé d’entendre et de voir de si belles choses ; il comprit qu’on pouvait, même dans un tout petit pays, accomplir des prodiges quand il y avait de la ténacité dans l’organisation.
Ligugé, ne vous arrêtez pas là ; les fêtes nous manquent à Poitiers et démontrez à votre grande sœur qu’elle peut organiser elle aussi, pour le commerce et le bien de la Cité Pictavienne, des fêtes qui attireront les étrangers, les circumvoisins si désireux de se déranger et de laisser dans nos murs l’impôt que l’on peut prendre sur le plaisir des yeux et des oreilles.
La vieille Société Chorale, si réputés, fit des prodiges ; on la connaissait déjà, elle fut goûtée encore parce qu’on savait sa valeur et qu’elle a fait des progrès merveilleux dans sa nouvelle direction. Elle obtint des premiers prix avec félicitations du Jury et du public, et le chef eut le prix de direction qu’il méritait.
L’Harmonie de La Couarde eut sa grosse part de succès ; son programme était judicieusement choisi ; aussi, le jury lui accorda un prix ascendant et la fit passer de la 3e division 2e section, en 3e division 1e section.
Mais la palme est pour l’Etendard de Troyes. Cette société de trompettes fut accueillie dès son arrivée par les acclamations d’une foule enthousiaste qui n’avait jamais été à pareil régal. Sa valeur artistique fut dignement récompensée : une palme en argent, une médaille en vermeil grand module, une couronne en vermeil et une prime en espèces firent oublier à cette phalange les fatigues d’un long voyage.

17 août 1913 — L’Union musicale de Ligugé au concours de Rochefort
— Un succès de l’Union musicale. Au concours musical de Rochefort, dans la journée du 17 août, l’Union musicale de Ligugé a remporté le 2e prix ex aequo de lecture à vue, et le 2e prix ex aequo du concours d’exécution dans la troisième division.

Ligugé - Fanfare de la filature de Ligugé-Smarves (cliché Nouvelle République)
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25 juillet 1920 — Inauguration du monument aux morts de Ligugé. Concert de l’Union Musicale de Ligugé, de la Société Chorale de Poitiers et de l'Harmonie l'Union Poitevine
— Fête commémorative du 25 Juillet. Ligugé inaugurait le 25 juillet dernier un monument élevé à la mémoire des habitants de la commune morts pour la France, pendant la grande guerre. Cette fête, favorisée par le beau temps, fut vraiment belle et jamais, de mémoire de Ligugéens, pareille affluence ne s'était rencontrée dans cette charmante cité.
A 10 heures et demie, dans l'église, pavoisée de drapeaux tricolores, une cérémonie aussi belle qu'imposante avait lieu, avec le concours de la Société chorale de Poitiers et de l'Union Musicale de Ligugé.
Des places avaient été réservées à la Société Philanthropique, la Société des Démobilisés de Ligugé et enfin à une délégation de l'Association amicale et Mutuelle des Réformés de guerre de Poitiers.
A 3 heures avait lieu la réception officielle. Remarqués dans l'assistance : M. le Conseiller de Préfecture Pascal, représentant M. le Préfet ; M. Didier, Maire de Ligugé, MM. les Sénateurs : Albert et Duplantier, MM. les députés Niveaux, de Montjou, Tranchand et Périvier ; M. Desmazeaux, conseiller d'Arrondissement (M. Bouelle, Conseiller Général, retenu par un deuil dans sa famille s'était fait excuser).
Après un brillant défilé, exécuté par les Pupilles de la Nation, les enfants des Ecoles, la Société des Démobilisés de Ligugé, l'association amicale et Mutuelle des Réformés de Poitiers, La Chorale, l'Harmonie l'Union Poitevine et l'Union Musicale de Ligugé et que les Pupilles eurent déposé des gerbes de fleurs au pied du monument, M. le Maire de Ligugé prononça un discours empreint de chaud patriotisme, qui émut vivement l'assistance
MM. Pascal, Duplantier, de Montjou, et Tranchand, prirent également la parole et furent vivement applaudis.
Enfin, pour clore la série des discours, notre camarade Himbert, l'un des vice-Président, de notre association amicale et Mutuelle des Réformés, prit la parole et remercia la municipalité et la population de Ligugé d'avoir élevé un monument à la mémoire de nos camarades morts au champs d'honneur.
Ensuite un concert des plus réussis fût exécuté par les 3 sociétés musicales et à 7 heures un banquet réunissait toutes les autorités.

29 mai 1921 — Concert de l’Union musicale de Ligugé-Smarves
— Ligugé. Programme du concert qui sera donné par l’Union musicale de Ligugé-Smarves le dimanche 29 mai 1921 à 15 heures : Le Boulevardier, pas redoublé. Delbecq. — Le Rameau d’argent, ouverture. Mourgue. — La Marche des fêtards. Avon. — Les ruines d’Hippone, fantaisie. Avon. — Ma Reine, valse. Bucalossi.

Lors de l’inauguration du monument aux morts de Smarves, commune limitrophe de Ligugé, l’Union musicale de Ligugé-Smarves précède le cortège avant d’entonner la Marseillaise sur la place de la Mairie. A l’issue des cérémonies, concert de l’Union musicale
30 avril 1922 — Inauguration du monument élevé à la mémoire des enfants de Smarves morts pour la patrie
10 heures ½. — Sur la place publique, groupement des autorités civiles et militaires, des sociétés des combattants et des enfants des écoles.
11 heures le quart. — Départ pour l’église. Le cortège sera précédé de la Musique de Ligugé-Smarves.
Service religieux pour nos soldats. Discours de M. l’abbé Brillault, curé doyen de Saint-Julien-l’Ars, médaillé militaire. Absoute, bénédiction du Monument par Monsieur l’abbé Coutant, chanoine titulaire de la Cathédrale de Poitiers, délégué de Monseigneur.
14 heures 30. — Rassemblement des autorités, des Sociétés des combattants et des Enfants des écoles place de la Mairie.
15 heures. — Réception du Préfet et des parlementaires aux Quatre-Assiettes.
« La Marseillaise » par l’Union musicale Ligugé-Smarves.
15 heures ¼. — Défilé.
15 heures ½. — Inauguration du monument sous la présidence de Monsieur le Préfet. Appel des morts.
« La Victoire ou la Mort » par l’Union Musicale. Discours.
17 heures. — Concert par l’Union Musicale.
18 heures. — Banquet par souscription. S’inscrire chez M. Auguste Gervais, trésorier.

Smarves - Fanfare de Ligugé-Smarves lors de l’inauguration du monument aux morts de Smarves le 30 avril 1922 (cliché Centre Presse Gérard Simmat)
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10 septembre 1922 — Fête annuelle de Ligugé clôturée par le Concert de l’Union musicale de Ligugé et par un bal
— Assemblée du quartier de la gare. Voici le programme de l’assemblée qui aura lieu le dimanche 10 septembre 1922 :
12 heures. — Concours de voitures fleuries ou ornées, 100 francs de prix ; concours de bicyclettes fleuries ou ornées, 50 francs de prix ; Défilé.
16 heures. — Courses à pied surprises, 20 francs de prix.
17 heures. — Courses aux œufs, 10 francs de prix.
18 heures. — Course de lenteur à bicyclette, 20 francs de prix.
18 heures ½. — Distribution des prix.
19 heures. — Concert par l’Union musicale de Ligugé.
Illuminations, attractions, jeux, bals.
S’inscrire pour les différentes courses à l’Hôtel Penichon ou Rat jusqu’au 7 septembre.

3 juin 1923 — Concert de l’Union musicale de Ligugé
— Programme du concert donné par l’Union musicale, le dimanche 3 juin, à 15 heures : 1. Le Tricolore, allegro militaire. Ramay. — 2. Fiéros Gitanos, marche espagnole. Delchevalerie. — 3. Ouverture du Calife de Bagdad. Boiëldieu. — 4. Guirlande de roses, mazurka. Dumaine. — 5. L’Helvétien, pas redoublé. Maquet.

11 août 1923 — Concert de l’Union musicale de Ligugé
— Programme du concert donné par l’Union musicale le samedi 11 août 1923 à 9 heures du soir : L’Aviateur, allegro militaire. — Le baptême d’une poupée, fantaisie. — Arbanette, polka pour piston. — Rêve guerrier, marche. — Léopold II, pas redoublé.

15 août 1923 — Fête de Ligugé organisée par le docteur Brunet, chef de l’Union musicale
— Une belle fête. La fête organisée à Ligugé, le mercredi 15 août, a obtenu le plus francs succès. De toutes les communes d’alentour et de Poitiers, de nombreuses personnes étaient venues visiter la charmante ville.
Il est juste de dire que le programme de la journée avait été très bien composé.
A 2 heures ½, un concert fut donné par la société chorale de Poitiers et l’Harmonie l’Union Poitevine, auxquelles succéda la société bigophoniste de Vivonne. Pendant le concert, les athlètes du Stade Poitevin firent une démonstration très applaudie. On apprécia beaucoup ensuite, les danses rythmiques et le ballet hindou exécutés par le foyer féminin des sports de Tours, sous la direction de Mlle Evelyne Fournier.
A 20 heures ½, commençait la fête de nuit avec le concours des sociétés musicales. MM. Pacaut, Peyrat, Gaillard, Thévenet se firent applaudir dans leur répertoire. M. Raveau, jongleur-équilibriste fut très remarqué.
Tout l’honneur du succès de cette belle fête revient à M. le docteur Brunet qui s’est dépensé sans compter, et auquel son dévouement, son intelligente et bienfaisante activité ont valu de si nombreuses sympathies dans notre région. Nous sommes heureux de lui adresser toutes nos félicitations.


Ligugé - Parc municipal et maison Huysmans - Jardin public et Kiosque à musique
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12 au 14 juillet 1925 — Fête nationale à Ligugé
— Assemblée de Ligugé et Fête Nationale. Programme :
12 juillet, assemblé. A 13 heures, grande course cycliste, 100 kilomètres. Attractions diverses.
13 juillet. A 22 heures, concert et feu de joie.
14 juillet. A 9 heures, concours de tir. A 14 heures, jeux divers. 21 heures, feu d’artifice.


11 septembre 1927 — Annonce concert de l’Union musicale de Ligugé
— A l’occasion de l’Assemblée annuelle du quartier de la gare, l’Union musicale de Ligugé donnera un concert sur la place de la République, le dimanche 11 septembre à 15 heures.
Le Président, docteur Brunet.
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Re: Kiosques à Musique

Les Kiosques à musique de Lille
(NORD)
Devant les nombreuses manifestations musicales, festivals et concours organisés à Lille et face à l’accroissement de la population et de la superficie lilloise, la municipalité multiplie les constructions d’estrades et de kiosques à musique permettant d’accueillir la multitude de phalanges venant exécuter ses concerts.
On voit ainsi, lors du concours musical lillois des 15 et 16 août 1902, où 165 formations musicales de la région se sont inscrites, pas moins de
quatorze kiosques à musique attestés sur Lille : Kiosque du Jardin Vauban. — Kiosque de la place Arago. — Kiosque de la place de la Casquette. — Kiosque de la place du Concert (square du Maire André). — Kiosque de la place Saint-André. — Kiosque de la place Catinat. — Kiosque de la place de l’Arbonnoise. — Kiosque de l’Esplanade. — Kiosque de la place Jeanne d’Arc. — Kiosque de la place Jacquart. — Kiosque de la place Ruault (place du Réduit). — Kiosque du Jardin de Fives-Lille. — Kiosque de la rue Blanche. — Kiosque de la Grand’Place.
Six d’entre eux sont construits de façon pérenne
(Jardin Vauban, Rond-point de l’Esplanade, Square Ruault, Square du Maire André, place Catinat, Jardin de Fives-Lille), les autres sont des kiosques démontables, reconstruits lors de chaque festival musical important.
Il est à peine croyable qu’aujourd’hui, pas un seul de ces édicules n’ait été conservé ou restauré : tous ont été rasés par les municipalités successives. Probablement pris de remords, le Conseil municipal décide, en 1982 (vote d’un crédit de 150.000 francs, le 16 octobre 1982, pour l’implantation d’un kiosque à musique), de faire édifier un nouveau kiosque à musique sur la Croisette, mais curieusement, choisit un quartier réputé pour être une des plaques tournantes du trafic de drogues à Lille, la Résidence de la Briqueterie du chemin des Broutteux. Aussi, ce dernier kiosque n’aura-t-il qu’une brève existence !... La municipalité voulait probablement prouver par ces décisions farfelues que les Kiosques à musique n’avaient décidément plus leur place à Lille…
Lomme, commune associée à Lille, aura plus de chance avec son Kiosque à musique installé dans sa cité ouvrière appelée Lille-Délivrance : lui aussi supprimé, sera remplacé par un édicule contemporain.
Les Kiosques à musique qui ont coexisté à Lille, possédant leur histoire propre, nous consacrerons donc une chronique séparée pour chacun d’entre eux :

1 — Kiosque de la Grand'Place.
2 — Kiosque du Rond-Point de l'Esplanade près du Pont Napoléon.
3 — Kiosque du Jardin Vauban.
4 — Kiosque de la Place du Concert face à la Statue du Maire André.
5 — Kiosque du Square Ruault (anciennement square du Réduit).
6 — Kiosque Place Catinat.
7 — Kiosque du Jardin de Fives-Lille (Square Lardemer).
8 — Kiosques de l’Exposition internationale de Lille de 1902.
9 — Kiosques de l’Exposition internationale de Lille de 1920.

Plan de Lille en 1893 et implantation des Kiosques à musique
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Hormis les Kiosques fixes et pérennes de Lille, la municipalité louait ou acquérait régulièrement des édicules :
— Séance du conseil municipal du 11 juin 1880. L'Harmonie lilloise, qui s’est fait entendre chaque dimanche l’an dernier, au rond-point du square de la République, réclame l’établissement d’une estrade pour ses concerts.
Nous avons fait dresser le devis de la dépense. Elle s’élève à 2.000 francs. Adopté, voté.
— Programme de la fête Nationale du 14 juillet 1881. Concert à dix heures sur la place de la République par toutes les Sociétés symphoniques et chorales réunies. Etablissement d’un kiosque faisant face à la Préfecture et construit près du jardin. Eclairage de la place de la République avec la lumière électrique et girandoles de verres de couleur.
— Séance du conseil municipal du 10 juillet 1896. Le Conseil a manifesté le désir que des concerts soient donnés périodiquement sur les places publiques par les musiques de la ville. Nous avons trouvé l'occasion de donner satisfaction à ce désir, par l'achat d'un kiosque démontable, qui nous est offert pour le prix de 3.500 francs ; le fournisseur en ferait gratuitement l'installation pour la fête du 14 juillet.
Le Conseil vote un crédit de 3.500 francs, autorisant le Maire à traiter de gré à gré.
— Séance du conseil municipal du 10 mars 1913. Le 27 Février 1913, une Commission composée de M. Laurenge, adjoint délégué aux Travaux, assisté de MM. Duponchelle et Legrand-Herman, conseillers municipaux, s’est transportée au Palais-Rameau afin de procéder à la réception définitive de la fourniture d’un kiosque démontable (10 mètres de diamètre ; 3.593 francs).
Après un examen détaillé du kiosque, la Commission a reconnu qu’il avait été construit conformément au projet et a décidé d’en prononcer la réception. Adopté.

— Séance du conseil municipal du 18 juin 1922. Les toiles des kiosques démontables ne sont plus utilisables et leur remplacement s'impose. M. Debieuvre, 7, rue d'Aboukir, s'engage à remplacer les chapiteaux des deux kiosques, celui du grand, pour 2.100 francs, celui du petit, pour 1.900 francs. Soit au total 4.000 francs.
Nous soumettons à votre approbation, d'accord avec le service des fêtes et votre 2e Commission, le marché passé avec M. Debieuvre. La dépense sera prélevée sur le crédit des fêtes. Adopté.


Kiosque de la Grand'Place — Kiosque du Rond-Point de l’Esplanade — Kiosque du Jardin Vauban
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Kiosque Place du Concert — Kiosque Square Ruault — Kiosque Place Catinat
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Kiosque Jardin public Lardemer Fives-Lille — Kiosques Exposition Lille 1902 — Kiosques Exposition Lille 1920
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Formations musicales actives à Lille en 1909 :
Chorale lilloise, 8, place Simon-Vollant, président Deverly, direction Ch. Villerval, 40 exécutants ;
Les Sans-Soucis, Chorale Desrousseaux, fondée en 1885, 58, rue de Tournai. Président A. Courouble, direction Gustave Belière, 28 exécutants ;
Union chorale des orphéonistes lillois, fondée en 1846, rue Faidherbe, président Batteur, direction L. Carpentier, 140 exécutants ;
Le Réveil musical (harmonie), président Piquet, direction Delerue, 44 exécutants ;
Musique du bataillon des Canonniers sédentaires (harmonie), président lieutenant-colonel Batteur, chef Ch. Bacqueville, 120 exécutants ;
Le Cercle Berlioz (harmonie), direction Quesnay, 120 exécutants ;
Le Club des vingt (Cercle musical, fanfare), fondée en 1892, président Rainot-Marchand, direction A. Quesnay, 100 exécutants ;
Harmonie des sapeurs-pompiers, 4, rue Malus, président V. Druez, direction Bourelle, 90 exécutants ;
La Madrilène (mandolines), fondée en 1896, président Groult, direction Alfred Robiquet, 11, place Rihour, 25 exécutants ;
Les Enfants de Gutenberg (harmonie), président Lefebvre, direction. A. Paulvaiche, 40 exécutants ;
Les Infants d’Faidherbe, 58, rue Henri Kolb, (société chorale patoisante et de bienfaisance), président H. Philippo, directeur Auguste Paulvaiche, 45 exécutants ;
L'union Vaubanaise (cercle choral philanthropique), président G. Decaillon, direction Lelong, 30 exécutants ;
Le Fa-dièse club (chorale), président L. Perrant, direction Florimond Becquart, 35 exécutants ;
Trompettes des Halles, président Prouharam, directeur Léon Demey, 30 exécutants ;
Orchestrina des Accordéonistes de Lille, 197, rue Léon-Gambetta, président d'honneur Gabriel Crépy, président A. Jonquet, directeur E. Bauwens, 40 exécutants ;
Les Lièvres (chorale), président Bapaume, direction E. Grimonprez, 32 exécutants ;
Fanfare du Sud, 21, rue du faubourg des Postes, président Binauld, direction F. Thys, 60 exécutants ;
Les Infants de l’Vaclette (chorale lyrique), 200, rue Léon-Gambetta, président Fleury-Delefolie, direction Léon, 45 exécutants ;
La Fanfare du Centre, 58, rue Henri-Kolb, 60 exécutants ;
Les Amis réunis (fanfare), 21 rue St-Pierre-St-Paul, direction Adhémar Lebrun, 60 exécutants ;
Emulation chorale de Lille, rue Henri-Kolb, président G. Wauquier, direction Paul Fanyau, 120 exécutants ;
L'Union ouvrière (chorale) président Vanloo, direction E. Quillot, 30 exécutants ;
Les Travailleurs (La jeune fanfare des trompettes), président Goudin, direction Gelande, 35 exécutants ;
Club Nouveau-Siècle (chorale), direction Camille Stien, 30 exécutants ;
Fanfare de l'imprimerie Danel, 93 rue Nationale, président L. Danel, direction A. Delerue, 40 exécutants ;
Concerts Hoquet, 25, rue Patou, orchestre, 100 exécutants, chœurs 250 exécutants ;
La Fabrycienne (estudiantina), président V. Cacan, direction J. Dupriez, 17 exécutants ;
Les Ménestrels (estudiantina), président C. Crespel, direction Dominique, 20 exécutants ;
La Lyre des Travailleurs (chorale), direction Cracco, 30 exécutants ;
L'Union (chorale), 147, rue d'Arras, président Dhuy, direction Castelain, 40 exécutants ;
Cercle mandoliniste l'Espérance, fondé en 1900, 153 boulevard Montebello, président Goetghebeur, direction Eugène Pauvelyn, 18 exécutants ;
Fanfare des Halles centrales, 112, rue Gambetta, direction D. Lecauge, 70 exécutants ;
Les Médiators Clubs (mandolinistes lillois), fondé en 1898, 47 rue de Béthune, président. E. Cateaux, direction G. Duffet, 25 exécutants ;
La Lyre madeleinoise (chorale), président L. Desmons, direction H. Carcel, 30 exécutants.

(à suivre)
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

1/9 - Les Kiosques de Lille - Kiosque de la Grand’Place

LILLE - La Grand'Place
(NORD)

La Grand’Place de Lille qui constitue le cœur historique de la ville, est, dès le XIVe siècle, consacrée à la tenue de marchés hebdomadaires, d’où sa première dénomination de Place du Marché à l’origine.
Etendue sur huit hectares, sa superficie est réduite de moitié par la construction, sur sa partie orientale, de la Bourse, de 1651 à 1653, de bâtiments d’habitation et enfin, en 1785, du Théâtre lillois dû à l’architecte Michel-Joseph Lequeux (1753-1786). L’emplacement devançant le théâtre devient la petite place ou place du Théâtre ; cette Salle de spectacle disparaîtra lors de l’incendie du 5 avril 1903.

La Grand’Place, rebaptisée Place d’Armes après la Révolution, reprend sa dénomination antérieure au milieu du XIXe siècle. Elle est appelée parfois place de la Déesse en raison de l’édification en son centre, de la colonne dite de la déesse, inaugurée le 8 octobre 1845 ; le premier projet de cet édifice, prévoyait d’installer, dès 1842, une « colonne Obsidionale » devant l’Hôtel-de-Ville, place Rihour. Ce monument, dont la dépense totale ne devait pas excéder 15.000 francs, érigé en commémoration de la résistance Lilloise au siège autrichien de 1792, est composé d’une colonne de douze mètres en granit, œuvre de Charles Benvignat (1805-1877), surmontée d’une statue de trois mètres en bronze du sculpteur Théophile Bra (1797-1863).


Plan de Lille en 1881 - Quartier de la Grand’Place
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Au tout début du XIXe siècle, la Grand’Place accueille les marchés aux légumes tous les mercredis et samedis, les grains et graines n’y étant proposés que le mercredi. Les autres places lilloises ont leurs marchés attitrés spécifiques : marché du lin (place des Reignaux) ; marché aux fruits (place du Concert) ; marché aux tripes (rue Saint-Nicolas) ; marché aux fleurs et marché au fromage (rue du Marché au fromage) ; marché à la toile (passage sous le corps de garde de la Grand’Place) ; marché aux poissons (place éponyme) ; marché à la volaille (rue des Fleurs) ; marché aux chevaux (rue éponyme) ; marché au Charbon de bois et aux Bestiaux (rue du Marché aux bêtes) ; marché au beurre (rue des Fleurs) ; marché aux Oiseaux (place des Bleuets).

La Grand’Place est mise à contribution lors des grandes manifestations festives et commerçantes, notamment lors de la Fête Communale annuelle de juin, pendant la Fête nationale du 14 juillet ou encore à l’occasion de la fameuse braderie.

Lille - La Grand'Place, marché du samedi (cliché 1855) - La Braderie
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De nombreux concerts, concours et festivals musicaux se déroulent très fréquemment sur la Place, auxquels participent régulièrement la Musique des Sapeurs-Pompiers, le Club des 20, les Orphéonistes lillois ou encore le Cercle Berlioz.
Pour chacun de ces événements, dès les années 1880, un Kiosque à musique démontable, loué à une entreprise par la municipalité, est installé au pied de la colonne de la déesse. De forme octogonale, très vaste, constitué de piliers et balustrades en fer et bois, cet édicule est couvert d’une toile de couleurs bariolées.
Lors de la séance du Conseil municipal du 8 février 1895, un des conseillers, M. Gronier-Darragon, interpelle M. Géry Legrand (1837-1902), maire de 1881 à 1896, affirmant que la ville pourrait faire des économies en acquérant une fois pour toutes un kiosque démontable, plutôt que de le louer à un entrepreneur qui,
au bout de trois locations, est largement payé de son matériel, et ce d’autant plus qu’il existe d'ailleurs à Lille un kiosque démontable dont on ne se sert pas… Un autre intervenant, M. Basquin, qui a étudié la question de près, affirme que la véritable économie consiste à continuer à louer le kiosque, celui qui est remisé n’est en outre pas conforme pour les Grandes Fêtes ; de plus, avant d'acquérir un matériel aussi encombrant, il faut savoir comment on le remisera et ce qu'il coûtera à entretenir et à réparer. Géry Legrand se range à la voix de M. Basquin et le conseil vote un crédit de 9.000 francs pour le service des Fêtes sur l'exercice 1894.

Lille - La Grand'Place
Lille - La Grand'Place (1906).jpg
Lille - La Grand'Place (1906).jpg (163.95 Kio) Vu 8896 fois
publié par Jean-Marc

Après les forts bombardements du 3 au 13 octobre 1914, provoquant la destruction de huit cent quatre-vingt-deux bâtiments, les Allemands prennent place à Lille qu’ils occuperont jusqu’au 17 octobre 1918.
Des exhibitions de prisonniers français défilant par colonnes sont régulièrement planifiés par les allemands dans les places et rues lilloises, notamment sur la Grand’place.

Lille - Pendant l'occupation allemande. Arrivée de la landsturm — Prisonniers français traversant la Grand’place pendant l’occupation 1914-1918
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C’est pendant cette période que s’achève la reconstruction, sous les instructions de l’occupant, du Théâtre incendié en 1903. Le nouveau bâtiment, devenu le Deutscher Theater est inauguré en décembre 1915.
De fréquents concerts militaires allemands sont organisés tant sur la Grand’Place que dans le Jardin Vauban et autres places lilloises, tandis que des parades avec tambours et fifres sillonnent les villes.

Lille - Concerts allemands sur la Grande Place pendant l'occupation
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La Grand’place qui est devenue en septembre 1944 la place du général de Gaulle n’a plus de kiosque démontable depuis la fin des années 30 et les concerts y sont devenus forts rares.
La Déesse au sommet de sa colonne a traversé le temps sans être déboulonnée comme nombre de ses consoeurs en bronze, et, en 1989, de manière heureuse, une fontaine et un bassin circulaire sont venus l’entourer.
La braderie reste toujours l’attraction majeure de la Grand’Place où les Géants Lydéric et Phinaert continuent leurs traditionnelles processions annuelles.
Kiosque supprimé.

voir ici, Grand’Place de Lille sans kiosque, aujourd'hui. (1/2) (2/2)

Lille - La Grande Place
Lille - La Grande Place (1909).jpg
Lille - La Grande Place (1909).jpg (210.83 Kio) Vu 8896 fois
publié par Jean-Marc

8 octobre 1848 — Un banquet monstre de 5.000 couverts sur la Grand’Place à l’occasion du 55e anniversaire du siège de Lille de 1792. La musique de la Garde Nationale de Paris y officie.
Le 8 octobre 1848, jour anniversaire de la levée du siège de Lille en 1792, un banquet fraternel fut offert sur la Grand’Place par la municipalité, aux Gardes nationaux de Paris, à l’occasion du drapeau remis par eux à leurs camarades de Lille.
La Grand’Place avait reçu une décoration magnifique : feuillages, girandoles de papier, banderoles tricolores à profusion. Le banque ne comptait pas moins de 5.000 couverts, mais, dit l’ « Echo du Nord » de l’époque, « paraissait avoir été, sauf leintime vin, ordonné plutôt par des Spartiates », ce qui n’a rien d’étonnant, ajoutait-t-il, puisque nous sommes en République… Les bouteilles étaient surmontées de petits drapeaux tricolores. On servit du cervelas et de la viande, tandis que la musique de la Garde Nationale de Paris jouait des pas redoublés. Le public interpelait les convives. Ce fut très gai.

Lille - Fête du 8 octobre 1848 sur la Grand'Place, banquet de 5000 couverts (daguerréotype)
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22 août 1890 — Plus de mille musiciens sur la Grand’Place en soutien des victimes de l'incendie de la Martinique. Les géants lillois, Lyderic et Phinaert, participent au cortège
— Une grande promenade flamande est organisée à Lille pour dimanche prochain 24 août au bénéfice des victimes de l'incendie de la Martinique et de l'explosion des mines de Saint Etienne.
La Municipalité lilloise a demandé aux villes environnantes d'envoyer leurs géants pour cette promenade.
La municipalité d'Ypres (Belgique) a bien voulu mettre à la disposition du comité, Goliath, le géant légendaire de cette ville.
Lyderic et Phinaert, les géants lillois, marcheront naturellement.
Il y aura dans le cortège trois musiques de mineurs, celles de Marles, de Lens, de Carvin.
De plus, la quête sera faite par un grand nombre de mineurs en tenue de travail.
Les compagnies de Lens, de Marles, de Carvin, d'Anzin enverront des délégations d'ouvriers.
Cette promenade ne sera pas la seule attraction de la journée.
La Fédérale de Massenet sera exécutée sur une estrade élevée devant la Grand'Place par l'Union orphéonique, l'Union chorale, les Orphéonistes lillois, l'Avenir moulinois, l'Orphéon de Loos, la Chorale lilloise, la Société des Amateurs, la Phalange d'Armentières, les Folies Lyriques, l'Union chorale de St-André, la Lyre Ouvrière de Marcq-en-Baroeul, les Joyeux Enfants, la Cécilienne, les Amis Réunis, les Sans-Souci, l'Union Fraternelle, l'Union Chorale d'Esquermes, l'Union Intime, les Enfants du Vieux-Lille, soit huit cents chanteurs.
La musique du 43e de ligne et la musique du 16e bataillon de chasseurs accompagneront les chanteurs. On peut ainsi évaluera 1000 le nombre des exécutants.
A l'issue de la promenade flamande, c'est-à-dire à 8 heures, une grande fête vénitienne aura lieu au Jardin-Vauban.

15 juin 1896 — Concert sur la Grand’Place par la Musique des Canonniers Sédentaires
— Voici le programme du concert qui sera donné sur la Grand’Place, demain lundi, de 10 à 11 heures du soir :
Gourko, marche héroïque des Balkans (Janin Jaubert). — Naufrage de la Méduse, ouverture (Reissiger). — Marie-Thérèse, bluette (E. Colin). — Les Huguenots, fantaisie (Meyerbeer). — La Fête de Lille, marche caprice (E. Colin). — Les Chants du soldat, valse (J. Gung’l). La Marseillaise.

25 juin 1896 — Festival musical permanent sur le Kiosque de la Grand’Place
— Les commerçants de la Grand’Place ont organisé une série de concerts sur la Grand’Place. Le premier de ces concerts sera donné juedi prochain, à 9 heures du soir, par la Fanfare de Fives-Lille.
Première partie : Allegro militaire. — Grande marche nuptiale (Canivez). — Air varié pour basse (Smagghe). — Parade de la garde (Kessel). — Les Sylphes, morceau imposé au concours d’exécution de Choisy-le-Roi (H. Borrel).
Deuxième partie : Les Parques 1e partie, symphonie (Buot). — Premier printemps, valse (Lepagnol). — Bonjour Suzon, gavotte (Mayeur). — La veillée de Reichoffen, morceau imposé au concours d’honneur de Choisy-le-Roi (H. Borrel). —Oudin-Mellet-Firmin-Guillet-Chuchette, polka pour cinq pistons (Mayeur).
Dimanche 28 juin, concert à 8 heures ½ du soir, par les Jeunes Aveugles de Ronchin sur le même kiosque. Programme :
En avant, pas redoublé (Gérard). — Eros, ouverture (P. Vidal). — L’Enlevante, marche (Marie). — Tribut de Zamora de Gounod (Dureau). — L’Union, polka pour piston (Cochet). — Constadt-Toulon, marche franco-russe (J. Strauwen).

Lille - La Grand'Place et le Kiosque à musique le jour des fêtes de Lille — Affluence sur la Grand'Place lors d’un concert de la Fanfare
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11 juin 1899 — Concert sur le kiosque de la Grand’Place lors des Fêtes de Lille
— La soirée. Grâce au beau temps, la soirée a été, comme la journée, extrêmement animée. Les monuments publics avaient été illuminés aux approches de la nuit.
Mais la foule s’est portée surtout à la Grande-Place, où la musique des Sapeurs-Pompiers a donné un concert très applaudi.
Le kiosque, très élégant et décoré de drapeaux tricolores surmontant des écussons aux initiales R.F. était fort bien illuminé par une rampe de gaz d'abord, puis par des arabesques de verres multicolores formant une pyramide lumineuse dont le sommet se confondait avec la flèche du kiosque.
Les rampes de gaz du corps de garde, des grands cafés, et de l’Echo du Nord, avaient été également allumées.
Les terrasses ont regorgé de spectateurs jusqu’à une heure avancée de la soirée.
Le succès de la première journée des Fêtes de Lille permet d'augurer favorablement de la seconde.

14 juillet 1899 — Un 14 juillet 1899 très mouvementé, notamment sur la Grande-place
— Sur la Grande-Place, l’effervescence reprend de plus belle.
La Marseillaise et l’Internationale sont chantées par des groupes qui se menacent à chaque minute.
Les cannes s’agitent dans l'air, les poings sont tendus, les sifflets stridents des gendarmes à cheval, très nombreux — une centaine — sont accueillis par des cris de : « Vive l’armée ! » auxquels répondent des huées.
Il est minuit et demi ; les cerveaux, surexcités par une longue soirée de manifestations, songent aux pires violences.
La gendarmerie à cheval se déployant en ligne, refoule les manifestants vers les terrasses des café et dans les rues adjacentes.
On siffle, on chante, on crie : « Vive l’armée ! Vive la sociale ! A bas la calotte ! Vive Loubet ! et même Vive Picquart ! »
Tour à tour, au hasard des groupements, la Marseillaise et l’Internationale dominent.
L'affaire Dreyfus et l'affaire Flamidien, causes des manifestations, paraissent oubliées, la colère des collectivistes se concentre sur les gendarmes.
Vers une heure moins le quart, les manœuvres des gendarmes à cheval déblaient la Place. Les accents de l'hymne national et du chant révolutionnaire se perdent dans la nuit.

24 juin 1900 — Lors de la Fête communale annuelle, des jeux divers et attractions sont organisés sur tous les quartiers, suivis d’un concert sur le Kiosque de la Grand’Place
— Fête communale de Lille. De 6 h. à 7 h., rue des Canonniers : concours de pinsons.
A 10 h., boulevard des Ecoles : revue des Sociétés. — Jeux de bouchon : place Casquette, place de la Nouvelle-Aventure, place Philippe-de-Girard, rue Arago, rue Philadelphie, boulevard Victor-Hugo, boulevard Louis XIV. — Jeu de bac : place Deliot. — Tir à l’arc au berceau : A la « Réjouissance », rue Gantois ; Au « Château », rue Auber. — Tir horizontal au fusil-arbalète, boulevard Montebello. — Jeu de palets, dit beigneau, dans les différents quartiers de la ville.
A 2 heures, concours de pêche à la ligne, au Grand-Carré.
A 2 heures ½, régates internationales sur la Haute Deûle
Place de Tourcoing : carrousel vélocipédique.
Tir à l’arc à la perche, au siège de la société « les Francs-Tireurs », à Canteleu-Lille.
Concours de poste aérienne, organisé par la Fédération des sociétés colombophiles lilloises.
Jeu de balle, boulevard des Ecoles.
Square Ruault : Jeu de Ballon.
Jeu de boule : au faubourg Saint-Maurice et à Moulins-Lille.
De neuf heures à onze heures du soir. — Sur la Grand’Place, concert d’harmonie par la Musique des Sapeurs-Pompiers.

26 juin 1900 — Soirée de la fête communale sur le Kiosque
— La soirée a été ce qu’elle est habituellement. Le kiosque élevé la Place, assez élégant, avait été décoré de faisceaux de drapeaux tricolores et illuminé par une rampe à gaz et par dix arabesques de verres de couleurs.
Le concert donné sur la Grande-Place avait attiré une foule nombreuse qui a fréquemment applaudi les musiciens.

14 juillet 1900 — Concert sur le Kiosque de la Grand’Place par l’Emulation chorale et le Club des Vingt
— Grâce au temps qui est resté favorable, la soirée a été très belle.
La seule attraction faisant partie du programme de la fête consistait en un grand concert qui a été donné sur la Grand’Place, par l’Emulation chorale et le Club des Vingt. L’éloge de ces deux phalanges artistiques n’est plus à faire.
L‘exécution des remarquables morceaux de leur répertoire a été accueillie par les applaudissements, voire même les acclamations de la foule considérable qui s’était portée sur la Place.
C’est le Club des Vingt qui a ouvert le concert.
Le magnifique chœur de M. Oscar Petit, 1’Hymne du Centenaire, chanté par 1’Emulation chorale, avec accompagnement du Club des Vingt a été bissé, comme chaque année,
L’Emulation chorale a exécuté ensuite avec le même succès, les chœurs qu’elle chantera au concours de Paris, Moines et Forbans, Fraternité et Sylvestrick.
Le kiosque était décoré de faisceaux de drapeaux et illuminé par une rampe de gaz et des suspensions de verres de couleurs.
Autour de la Place, courant de mât ou mât, des verres de couleur et des lanternes vénitiennes avaient été disposés. Ces illuminations à giorno ont parfaitement réussi. Sur la Grand’Place, le Grand-Garde et l’Echo du Nord étaient illuminés.
Les rampes à gaz des monuments publics étaient également allumées : la Préfecture, l’Hôtel-de-Ville, le Théâtre, les écoles, etc.
Les illuminations de la gare étaient assurées par des fanaux multicolores du plus bel effet. Le siège de la Société des Anciens Militaires du train, place des Reigneaux, était également illuminé. L’animation a été extrême pendant toute la soirée.

14 juillet 1900 — Concert du Club des Vingt sur le Kiosque de la Grand’Place
— Voici le programme du concert qui sera donné le 14 juillet sur le kiosque de la Grande-Place, par le Club des Vingt, de 9 heures à 11 heures :
Allegro militaire. — Marche solennelle (Parès). — Fantaisie sur Lakmé (L. Delibes). — Espana, valse (Chabrier). — Marche guerrière (A. Richart). — Wihelmina, gavotte (L. Montagne). — Fantaisie sur le Tannhaüser (R. Wagner). — Polka pour 4 cornets (Martin).

Lille - Harmonie des accordéonistes lillois — Kiosque à musique près de la Colonne de la Déesse de la Grand'Place
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18 juin 1901 — Concert sur le kiosque de la Grand’Place ; tramways et fiacres interrompus pour l’événement
— La soirée. Le concert de la Grand’Place. Pour clore le programme de cette première journée des fêtes, qu’aucune attraction originale n’a caractérisée, un concert a été donné, de neuf à onze heures sur la Grand’Plaçe, par la musique des Sapeurs-Pompiers.
L’asssitance, assez clairsemée au début, a fini par occuper toute la Grand’Place ; la station des fiacres avait été déplacée et le service des tramways interrompu.
Deux guirlandes de lampes et de lanternes vénitiennes couraient autour du kiosque central.
Le concert a été brillant : il n’en pouvait être autrement avec la musique des Sapeur-Pompiers.
Aussi, l’assistance n’a-t-elle pas ménagé ses applaudissements et ses bravos.
L’animation dans la rue, très active jusqu’au départ des nombreux étrangers, a insensiblement diminué dans la soirée.
Vers minuit, la ville présentait son calme ordinaire.

10 et 11 juin 1902 — Fête Communale dans les quartiers de Lille. Concert sur le kiosque de la Grand’Place
Première Journée.
Dès le réveil, les ra et les fla de tambours résonnent : ce sont les Sociétés qui se rendent par le chemin des écoliers au boulevard des Ecoles, où elles doivent être passées en revue. Il en arrive de tous les points. Elles répandent par nos rues l'animation et la gaîté. Elles se comptent par centaines. Beaucoup de sociétés de pêcheurs, d’archers, de boules, de billards, d’arbalétriers ; mais ce sont les bouchonneux qui sont les plus nombreux. Tous les monuments publics sont pavoisés et pas mal de maisons particulières qui ont voulu cette année comme les précédentes arborer le drapeau national.
La Soirée. Le Concert des Sapeurs-pompiers.
Bien avant 8 heures et demie, la Grande-Place est envahie par une foule de promeneurs et les cafés regorgent de consommateurs.
Le Kiosque est magnifiquement éclairé de guirlandes, de lanternes blanches et rouges.
De 9 heures à 11 heures, l’excellente musique des Sapeurs-Pompiers a fait entendre ses meilleurs morceaux, aux applaudissements de la foule. Elle a joué la Marseillaise, avant de le retirer.
Une grande animation n'a cessé de régner jusqu’à une heure fort avancée de la nuit.
Deuxième Journée
Voici le programme de la journée d’aujourd’hui : à huit heures du matin, Champ-de-Mars, tir à la cible par le bataillon des sapeurs-pompiers.
Jeu de bouchon (quatre jeux) : boulevard Victor-Hugo, boulevard du Maréchal-Vaillant, rue Malsence, place de la Nouvelle-Aventure.
A deux heures, dans le bassin de la Bassse-Deûle, joute sur l’eau par les ouvriers de la grue.
A trois heures, quai Vauban, en face des Docks, jeu de bagues sur l'eau. Après la clôture de ce jeu, chasse aux canards.
A quatre heures, bascule hydraulique : Place du Vieux-Marché-aux-Chevaux, place Philippe-de-Girard, rue de Fives.
A six heures, Kiosque de l’Esplanade, distribution générale des prix.

8 octobre 1902 — Concert de la « Fanfare du Sud » sur la Grand’place près de la Colonne de la Déesse
— Ce soir mardi, à huit heures et demie, il y aura concert sur la Grand’Place. L’Union française des Trompettes jouera dans le Campanile de la Bourse et la Fanfare du Sud près de la colonne.
La Compagnie du Gaz, après entente avec la municipalité a bien voulu remplacer les lanternes des réverbères par des étoiles de feu.
Voici le programme des morceaux qui seront par la Fanfare du Sud : 1. Le Fiston, pas redouble. Garnier. — 2. Rotsiem, ouverture. Meister. — 3. Aller-retour, fantaisie. Girardon. — 4. Suzanne, polka pour piston (soliste Ed. Pelemeule, sous-chef). Bacqueville. — 5. Plume au vent, marche. Turine.
Les membres de la Fanfare du Sud sont priés de se réunir aujourd'hui mardi, à 8 heures trois quart, à Gambrinus.
La Fanfare du Sud jouera alternativement avec l’Union Française des Trompettes de Lille qui, placée au campanile de la Bourse, exécutera, sous la direction de M. Arthur Clarey, les morceaux suivants : 1. Alerte, galop. — 2. Union, fanfare. — 3. Fanfarette, sonneries. — 4. Garde à vous. Senée. — 5. Desrousseaux, fanfare. — 6. Michel Strogoff, défilé.

Lille - Le Kiosque de la Grand'Place — Braderie sur la Grand'Place
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Du 26 juin au 18 septembre 1904, tous les dimanches et mercredi, un Festival musical permanent est organisé sur le Kiosque à musique de la Grand’Place
26 juin 1904 — Le festival permanent de Lille. — La soirée de dimanche, belle à souhait, quoique un peu lourde, avait favorisé les promeneurs venus en grand nombre assister aux débuts du festival permanent.
Jusqu’à onze heures, les cafés de la Grande Place, avoisinant le kiosque, ceux de la place Rihour et de l’entrée de la rue Nationale, ont regorgé de consommateurs.
De neuf heures à onze heures, l’Harmonie municipale d’Orchies, chef M. Feraud, et la Fanfare dc Saint-Hubert ont joué, aux applaudissements d’un public attentif, les plus jolis morceaux de leur répertoire.
A tour de rôle, entremêlant leurs motifs, les deux sociétés ont exécuté les programmes suivants :
Harmonie d’0rcbies : Allegro militaire. — Marie-Henriette, ouverture de Montagne. — Armelica, fantaisie (Gadenne). — Au Bois de Phalempin, fantaisie (Gadenne). — Concordia, grande valse (Bossche). — Souvenir, fantaisie. — La Reine des Vagues, fantaisie (Bléger). — Fleur de rosée, air varié (Blanchetot). — Grande Polka.
Fanfare Saint Hubert. — Hallali, air de chasse. — Acteon, pas redoublé pour trompes (Gourdin). — Honneurs du pied, air de chasse. — Succès, valse (L. Colmier). — Marche de la Vénerie, air de chasse. — La légende de Saint-Hubert, fantaisie. A) Le départ pour la fête ; b) Les voix mystérieuses de la forêt ; c) Le rendez-vous des chasseurs ; d) Les Cloches de l’Abbaye ; e) La Chasse fantastique (Wittmann).
Comme dernier morceau, l’Harmonie municipale d’Orchies exécuta la Marseillaise.
Les auditeurs, en même temps qu'elles entonnèrent l‘hymne national, formant autour du kiosque un orphéon improvisé. De chaleureux applaudissements accueillirent les dernières notes des musiciens professionnels et des chanteurs volontaires.
L’ouverture du festival a obtenu un réel succès.
Nous rappelons à nos lecteurs que les concerts seront continués jusqu’au 18 septembre, les dimanches de 4 à 6 heures et de 9 à 11 heures du soir, et les mercredis de 9 à 11 heures du soir.

10 juillet 1904 — Le cinquième concert du festival permanent de la Grande-Place aura lieu ce soir dimanche, de 9 à 11 heures avec le concours de l’excellente Fanfare municipale d’Hellemmes-Lille, qui compte 70 exécutants. M. Bonnier qui dirige avec talent cette pléiade d’artistes, a placé la Fanfare municipale d’Hellemmes-Lille au rang des premières fanfares du Nord de la France.
Mercredi 13 juillet, l’harmonie les Amis-Réunis de Lys-lez-Lannoy, qui comprend 75 musiciens, continuera la série des concerts de la Grand Place, de 9 à 11 heures au soir.
Jeudi 14 juillet, à la même heure, concert suivi de bal de nuit, également sur la Grand’ Place de Lille.

21 août 1904 — Festival permanent. — Le 20e concert sera donné dimanche 21 août, de quatre heures à six heures du soir, par 1’Harmonie de Templeuve, directeur, M. F. Brienne. Voici le programme :
Première partie. — 1. Max (Salabert). — 2. Le Domino noir, ouverture (Auber). — 3. Sur le Bosphore, mazurka (Coard). — 4. Carmen, fantaisie (Bizet). — 5. Pinson et Fauvette, polka pour deux pistons (Labole).
Deuxième partie. — 1. Faust, fantaisie (Gounod). — 2. Gavotte Milady (Bouchel). — 3. Si j’étais Roi (Adam). — 4. Santiago (Corbin). — 5. Le Voyage en Chine (Bazin).

22 août 1904 — Concert permanent. — Le 21e concert sera donné dimanche de neuf heures à onze heures du soir, par la Musique des Sapeurs-pompiers de Lille, directeur M. Bourelle.
Première partie. — 1. Saint-Georges, allegro (G. Allier). — 2. Grande ouverture (G. Wettge). — 3. Frétilon, polka pour 2 cornets, solistes MM. Portebois et Dumont (Leroux). — 4. Marche de fête (Parès). — 5. Fée d’amour, mazurka. (H. Weyts).
Deuxième partie. — 1. Cavalliera rusticana (Mascagni). — 2. Perle de Rosée, grande valse (Lataste). — 3. La Vivandière, fantaisie (Godart). — 4. La Volière, polka pour petite flûte, soliste M. Schaller (Douard).
Mercredi 24 août, vingt-deuxième concert, de neuf à onze heures du soir.

26 juin 1905 — 20.000 personnes assistent, sur la Grand’Place, au concert de la musique des Canonniers sédentaires
— La soirée. Le concert de la Grande-Place de 9 heures à 11 heures.
Le public lillois, toujours avide du spectacle féerique qui, samedi et dimanche, avait déjà fait son admiration, s’est porté, lundi soir, en plus grand nombre encore sur la Grande-Place.
Les illuminations n’étaient pas seules, il est vrai, à justifier son enthousiasme.
Il n'est pas donné tous les jours aux amateurs de bonne musique, et ils sont très nombreux à Lille, d’entendre l’excellente musique des Canonniers sédentaires.
Sous la direction de leur chef, M. Alfred Quesnay, les Canonniers ont interprété « Tancrède » de Rossini ; une fantaisie sur les Saltimbanques, de Ganne ; le Cortège de Dejanire, de Saint-Saëns ; une fantaisie sur Hamlet, d’Ambroise Thomas et l’inévitable et toujours aimé « Petit-Quinquin » de Mastio.
La pluie, ce détestable trouble-fête, a failli compromettre le succès de ce magnifique concert.
De 9 heures à 9 heures ½, elle tomba timidement, assez perçante toutefois pour inquiéter les promeneurs.
Il fallut l’apparition de quelques étoiles, dans une trouée du ciel noir, pour rassurer la foule.
Jusqu’à onze heures, 20.000 personnes environ se tinrent sur la Grande-Place, debout ou à la terrasse des cafés, charmées par les accents de la Musique des Canonniers.
Programme complet du concert : 1. Le Petit Quinquin, allegro (Mastio). — 2. Ouverture de Tancrède (Rossini). — 3. Fantaisie sur les Saltimbanques (Ganne). — 4. Valse interrompue (L. Montagne). — 5. Corlège de Dejanire (Saint-Saëns). — 6. Babillage, gavotte (Divoir). — 7. Fantaisie sur Hamlet (A. Thomas). — 8. Polka pour 6 pistons (Mayeur).

24 juin 1906 — Concert de l’Harmonie des Jeunes Aveugles, sur la Grande-Place
— Voici le programme qui sera exécuté par l’Harmonie des Jeunes Aveugles, sur la Grande-Place, de 9 heures à 11 heures du soir.
Première partie : 1 En Avant, allegro militair (Gérard). — 2. L'Estocq, ouverture (Auber). — 3. Grand air du Chalet, solo de baryton (Adam). — 4. Boléro (Bléger). — 5. Le Pompier fidèle, marche (Leroux).
Deuxième partie : 1. Le saut du Chamois, pas redoublé (Duhamel). — 2. Les Noces de Figaro, ouverture (Mozart). — 3. Air varié pour flûte (Weber) arrangement Gadenne. — 4. Marche Hongroise (Berlioz). — 5. L’Enclume, polka (Lecocq).

19 avril 1908 — Le montage des Kiosques à musique mobiles à Lille, un jeu d’enfant !
— Le montage des Kiosques. Les fêtes de Pâques doivent être des spectacles curieux, mais leurs préparatifs eux-mêmes suscitent chez ceux qui en sont témoins un vif intérêt...
Le montage du kiosque mobile, installé sur la Grande-Place, entre la colonne obsidionale et le refuge faisant face à l'hôtel de l' « Echo du Nord », a été, comme on peut en juger par le cliché, ci-dessous, une opération très intéressante.
Le kiosque, y compris son plancher, sa charpente et la tente qui le surmonte, est compris tout entier dans le chariot qu'on aperçoit dans le médaillon de gauche.
Le plancher est composé de celui du véhicule et de ses côtés, lesquels sont articulés à charnière et se déplient pour former instantanément une vaste surface circulaire. Le grand cliché d'ensemble donne l'aspect du kiosque après cette opération.
Des panneaux mobiles, qu'on aperçoit dans une charrette en stationnement à gauche, servent à garnir les côtés du kiosque. Une fois mis en place, ils constituent une balustrade avec banc. Il ne reste plus qu'à ouvrir la tente en écartant du mât central les tiges de bambou, dont on aperçoit le faisceau et qui remplissent exactement la fonction des baleines dans un parapluie. Quelques légers haubans assurent la rigidité de l'ensemble.
Et le tout est effectué en une heure à peine...

L’ingénieux système du montage des kiosques à musique mobiles
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26 juin 1910 — Le Kiosque à musique est très apprécié sur la Grand’Place
— La Grand‘Place brillamment illuminée et le concert donné par la Musique des sapeurs-pompiers ont contribué à provoquer dans le centre de la ville une grande animation.
La foule ne pouvait détacher ses regards du kiosque sur lequel avait pris place la Musique et du joli spectacle qu’offrait la façade de l’hôtel de « l’Echo du Nord », ingénieusement décorée avec des bandes souples électriques aux courbes harmonieuses.
On a constaté avec plaisir que la Musique des sapeurs-pompiers travaillait à reconquérir son ancien prestige. Elle a exécuté avec beaucoup de Conscience et d’homogénéité plusieurs belles pages musicales ; des fantaisies sur « Lakmé », la « Veuve Joyeuse », et « Faust ».


Lille - Rentrée du 43e régiment d'infanterie sur la Grand'Place, de retour du Camp de Sissonne vers 1910 — Arrivée des allemands sur la Grand'place en 1914
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17 juin 1914 — La toile de la toiture du kiosque de la Grand’Place déchirée par les rafales de vent
— A Lille, l'orage a été extrêmement violent. De 4 à 7 heures des rafales de vent d'abord, puis l'orage, et ensuite une avalanche d'eau ont pendant plus d'une heure et demie balayé les rues de Lille et les campagnes.
La toiture du kiosque établi sur la Grand-Place a été déchirée et l'obscurité fut si grande qu'il fallut, dans les cafés, allumer l'électricité.
Le nombre de caves inondées est considérable.


20 juin 1914 — M. Laigre et son harmonie des Sapeurs-Pompiers, sur le Kiosque de la Grande-place
— De 9 à 11 heures du soir, l’excellente musique des pompiers s’est fait entendre sur le kiosque de musique élevé Grand’Place, au milieu d'un auditoire nombreux.
Elle joua, à la satisfaction générale, plusieurs morceaux populaires, dont la fantaisie sur 1e « Petit-Quinquin », que nos concitoyens écoutent toujours avec plaisir.
On apprécia, une fois de plus, les efforts poursuivis par M. Laigre et ses musiciens, pour faire de l’Harmonie municipale des pompiers une musique de premier ordre.
La Musiqme des pompiers fut chaleureusement applaudie, quand, à l’issue du concert, elle joua une vibrante Marseillaise.


21 juin 1914 — Un des derniers concerts donnés par le Cercle Berlioz et les Orphéonistes Lillois sur le Kiosque de la Grand’place avant l’invasion allemande
— C’est toujours un régal pour nos concitoyens que d’entendre le Cercle Berlioz et les Orphéonistes Lillois.
Aussi, se pressaient-ils en foule, dimanche soir à neuf heures, autour du Kiosque de la Grande-Place, où ces deux excellentes musiques donnaient un concert dont le programme était particulièrement intéressant.
Le Cercle Berlioz joua tout d'abord le « P'tit Quinquin », de Mastio ; « le Secret de Maître Cornille », de Parès, morceaux entraînants et colorés que la foule applaudit avec enthousiasme.
Il fit ensuite apprécier ses brillantes qualités dans une interprétation très soignée de la scène de Manon de Saint-Sulpice, une fantaisie sur Samson et Dalila, de Saint-Saëns et la Suite algérienne, marche de Saint-Saëns.
Mais son plus grand succès auprès de l’auditoire lui fut procuré par le Père la Victoire, de Ganne, et la « Marseillaise », joués avec beaucoup de brio et de virtuosité.
Quant aux Orphéonistes Lillois, ils ont fait une profonde impression en chantant la « Charité » de Castor ; « Watteau » de Carlice, et cette belle page de Pailhard, « La Légende du Gui », où se manifestent dans toute leur plénitude, leurs magnifiques qualités d’ensemble.
Pour terminer, le Cercle Berlioz exécuta une magistrale « Marseillaise », reprise par les Orphéonistes Lillois. Les deux excellentes sociétés furent bissées et chaleureusement acclamées.


Lille - Musique anglaise jouant sur la Grand'Place lors de la délivrance de 1918 — Chorale les XXX de Lille (cliché Christian Declerck)
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4 septembre 1920 — La Musique municipale des Sapeurs-pompiers en concert sur le Kiosque à musique démontable de la Grand’Place, à l’occasion du Cinquantenaire de la République
— Le jubilé républicain a été fêté samedi soir par un Concert, Grande-Place. Le kiosque démontable avait été agrémenté de guirlandes d’ampoules multicolores du plus bel effet.
A 21 heures, la Musique municipale des Sapeurs-pompiers exécuta la « Marseillaise » pour débuter, puis, jusqu’à 23 heures, l’air résonna aux accents les plus entraînants.
« Tu le r’verras Paname », la « Madelon de la Victoire », « Flotte, Petit Drapeau », les « Cloches de Corneville », « Faust », « Carmen », etc… faisaient partie du programme.
Malgré le temps bruineux, un public nombreux était venu applaudir les musiciens.

17 octobre 1920 — Concert de la musique divisionnaire sur la Grande Place
— Programme du concert donné par la musique divisionnaire, le 17 Octobre de 21 à 22 h., Grande-Place.
1. Sambre-et-Meuse, défilé avec tambours et clairons. G Ranski. — 2. Marche du Couronnement de la Muse du Peuple. G. Charpentier. — 3. Werther, fantaisie. J. Massenet. — 4. Toast à l’Alsace, valse. H. Sénée. — 5. Les Saltimbanques, fantaisie. L. Ganne. — 6. Alsace-Lorraine, défilé avec tambours et clairons. Ben Tayou.


14 juillet 1923 — Concert de la Musique du Centre et des Orphéonistes Lillois sur la Grand Place
— C’est devant un public clairsemé que se donna l’audition musicale prévue sur la Grande-Place, de 16 à 18 heures.
La « Musique du Centre » et les « Orphéonistes Lillois » défendirent vaillamment leur vieille renommée.
Dirigée par M. Desquiens, la « Musique du Centre », abordant « Lohengrin » de R. Wagner ; « Jour de Fête », de Parès ; La « Vallée d’Ossau », la valse si entraînante de Benoît, fit montre de sa grande maîtrise accoutumée, qui ne fait que s’accroître avec les années.
De façon magistrale. « Les Orphéonistes Lillois », dans « Nouvelle Patrie », de Grieg, dans « L’Angelus de la Mer », de Goublier, dans « La Marseillaise », 1’Hymne National étant accompagné bar la Musique du Centre — affirmèrent la vitalité de leur groupement, dont la reconstitution se continue d’année en année, de la plus heureuse façon qui soit.
M. Marichez dirigeait l’audition d'hier, d’une main à la fois souple et précise. Félicitations pour ce beau concert.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

2/9 - Les Kiosques de Lille - Kiosque du Rond-Point de l’Esplanade

LILLE - Le Kiosque et le Pont Napoléon
(NORD)

De 1667 à 1673, l’omniprésent Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban (1633-1707), fait édifier la Citadelle, à l’ouest de Lille. Les fortifications orientales de celle-ci sont bordées par une zone de manœuvres militaires, le Champ de Mars, et par le canal de la moyenne Deûle, percé en 1750-1751, le long duquel une large promenade plantée d’arbres, dénommée l’Esplanade, est aménagée dès l’achèvement de l’enceinte défensive. Préalablement à la construction de ladite Citadelle, l’Esplanade occupait en partie les fossés des premiers remparts de Lille.
L’extrémité nord de l’Esplanade aboutit au Manège civil (1), au-delà duquel se trouve encore l’Octroi et la Porte d’Eau dite du petit Paradis ; le Manège est entouré à droite par le magasin d’artillerie dit le Parc à Boulets, et, sur la rive gauche du canal, sur le Champ-de-Mars, par la Poudrière du Petit Paradis.

Plan de Lille en 1881 - Quartier Esplanade et Champ-de Mars
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Trois ponts franchissent la Deûle au niveau de l’Esplanade : le Pont levant du Petit Paradis édifié en 1886 près de l’entrée du Manège, dont le préposé à la manœuvre émarge pour 800 francs annuels (2) ; le Pont-levis du Ramponneau aménagé en 1818, face au Café-guinguette éponyme installé depuis 1755 au sud de la promenade ; enfin le Pont Napoléon, construit en 1809, à mi-chemin des deux précédents, par l’architecte Benjamin Joseph Dewarlez (1768-1819).

Lille - Le Pont Napoléon — Le Pont du Ramponneau et Pont Napoléon en arrière-plan
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Le temps de quelques saisons, comme toutes modes passagères, le pont Napoléon devient, en 1814, le pont du duc de Berry, avant de retrouver son patronyme définitivement.
L’entrée du Pont Napoléon côté Esplanade est désormais appelée le Rond-Point. Au centre de celui-ci, la ville décide de faire ériger, par souscription publique, une statue de pied en hommage au général François-Marie-Casimir de Négrier (1788-1848), mort lors des combats de juin 1848, dans le quartier de la Bastille. D’un coût atteignant plus de cinquante mille francs, sa statue de trois mètres en bronze, dressée sur un piédestal de quatre mètres en granit, orné de bas-reliefs en bronze, est due au sculpteur Théophile Bra (1797-1863). Inauguré le 28 octobre 1849, le monument est entouré d’une grille circulaire protectrice de trente et un mètres de circonférence, agrémentée de quatre candélabres ciselés destinés à l’éclairer, posés sur des socles de granit.

Lille - Statue du général Négrier au Rond-point de l'Esplanade (cliché 1855) — Statue de Négrier transférée devant le Manège Civil
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En 1866, la statue Négrier est transférée sur l’Esplanade nord, face au Manège civil. A sa place prend place un Pavillon de la musique qui va, chaque dimanche, faire les beaux jours des promeneurs lillois pendant près d’un siècle.
Un escalier de sept marches donne accès à ce Kiosque à musique de forme octogonale ; le plateau des musiciens est entouré d’un garde-corps en fer forgé ; ses colonnes en fonte soutiennent sa couverture de zinc ornée sur son pourtour d’un lambrequin ciselé ; le soubassement en pierre est entouré d’un parement de bois ajouré. Lors des concerts, une toile colorée est tendue autour de la toiture, rejoignant le sommet de piques fixées au pied des colonnes.
En raison de sa proximité immédiate au Champ-de-Mars et à la Citadelle, respectivement emplacements de manœuvres et de garnison du 43e régiment d’infanterie — en place à partir de 1871 —, l’essentiel des concerts dominicaux exécutés sur le Kiosque à musique de l’Esplanade seront des musiques militaires, très prisées à cette époque.
La musique du 43e R.I., dirigée pendant plus de vingt ans par son chef M. Mayeur à partir d’avril 1888, est rejointe par celle du 16e Bataillon des Chasseurs à pied qui vient s’installer, de 1877 à 1913, dans la Caserne Vandamme de Lille.

Lille - Kiosque à musique construit sur le Rond-Point de l'Esplanade à l’emplacement de la statue du général Négrier transférée devant le Manège civil — Pont Napoléon et Kiosque au fond
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Depuis le 5 août 1875, le service des chaises est assuré, à Lille, par M. Hilaire qui gère les droits de place des sièges, celui-ci ayant acquis à cette date un stock de 2.200 chaises et de 300 fauteuils, au prix de 23.000 francs. La location, à cette date, en coûtait 5 centimes pour les chaises et 10 centimes pour les fauteuils, le tarif étant doublé les dimanches et jours fériés (le tarif sera unifié à 10 centimes pour chaque jour indistinctement, à compter du 1er janvier 1920).
Le traité de M. Hilaire expirant le 2 décembre 1881, celui-ci propose à la municipalité de reprendre son matériel et d’assurer elle-même la continuité de ce service. Après transaction, le conseil municipal accepte, le 20 janvier 1882, de racheter 2.074 chaises (six francs la chaise) et 293 fauteuils (quatorze francs le fauteuil) pour 15.000 francs. En sus, pour 50 francs, le Conseil municipal rachète l’enclos de l’Esplanade où sont stockées les chaises.
Devant l’affluence croissante du public, les chaises vont commencer à manquer cruellement sur le Kiosque à musique de l’Esplanade, sur le Jardin Vauban, sur le Palais Rameau et sur les nombreux Squares et Kiosques qui seront, comme nous le décrirons plus tard, bientôt mis à la disposition des mélomanes en 1899.
Aussi, lors de la séance du conseil municipal du 4 août 1896, M. Gustave Delory (1857-1925), maire de 1896 à 1904 puis de 1919 à 1925, fait-il procéder à l’acquisition de 500 chaises supplémentaires au prix de 1.675 francs et obtient un crédit de 250 francs pour réparer les chaises détériorées.
Le 27 juillet 1900, Gustave Delory passe une commande de 1.000 chaises pliantes en fer avec lames en pitchpin rivetées, à 4 francs 20 l’unité, soit 4.200 francs, auprès M. Merveille, fabricant de meubles à Lille, au 14 quai de la Basse-Deûle.
Les chaises de Merveille ayant fait l’affaire, la municipalité lui passe une seconde commande de 1.000 nouvelles chaises, le 17 mai 1901, au même prix de 4.200 francs.

Hormis les concerts militaires, la promenade de l’Esplanade et son kiosque accueille chaque année les ducasses, les baraques foraines, la braderie, les fêtes communales. Une Exposition internationale pour la renaissance du Nord de la France sera organisée en 1920 sur l’Esplanade ; l’exposition internationale qui l’a précédée en 1902, circonscrite au seul Champ-de-Mars, n’y participera en aucune façon. Nous consacrerons une prochaine chronique à ces deux grandes expositions lilloises.

Lille - La Foire sur les Promenades de l'Esplanade — La Deûle et l'Esplanade, vue prise du pont de Ramponeau ; pont Napoléon en arrière-plan
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Lors de l’occupation de Lille par les Allemands du 13 octobre 1914 au 17 octobre 1918, toutes les constructions établies sur la promenade de l’Esplanade sont mises à mal : le Kiosque est très dégradé par suite de la fréquentation effrénée des musiques bavaroises ; la statue du Général Négrier, de son côté, est transpercée par deux projectiles mais reste toutefois en place ; les Ponts longeant l’Esplanade sont, quant à eux, tous trois dynamités par les allemands en fuite, entre le 16 et le 17 octobre 1918.

A l’occupation germanique succède l’installation des troupes britanniques de libération qui, dès novembre 1918, construisent leurs baraquements sur l’Esplanade, entre le Ramponneau et le Kiosque à musique.
Le 18 avril 1819, les anglais obtiennent l’autorisation auprès de la municipalité, d’implanter un dépôt de camions automobiles sur la partie de l’Esplanade comprise entre le Manège civil et le Kiosque, et de monter 10 nouvelles baraques à proximité du Kiosque. Cette autorisation donnée pour 6 mois, sera renouvelée par périodes d’un mois.

Rapidement, le Pont du Petit-Paradis est remplacé par une passerelle provisoire, ce qui n’est pas le cas des deux autres ponts de l’Esplanade : deux arcs sur trois du Pont Ramponneau étant inutilisables, les Ponts et Chaussées l’ont totalement éradiqué ; quant au Pont Napoléon, il a disparu au fond du canal, ne laissant subsister que ses quatre culées de part et d’autre de la Deûle. L’Exposition internationale de 1920 devant avoir lieu, à partir du 10 juillet, sur l’Esplanade et sur le Champ-de-Mars, l’absence de pont reliant ces deux emplacements risque de fortement en perturber le bon déroulement. L’administration des Ponts et Chaussées contactée, ne daignant pas répondre aux demandes de la mairie. Gustave Delory qui après 15 ans d’absence, a repris la municipalité depuis 1919, prend les choses en main et fait approuver, dans l’urgence, lors de la séance du conseil du 22 mai 1920, la reconstitution à titre définitif des maçonneries des ponts Napoléon et Ramponneau, et
l'établissement, à titre provisoire, d'un tablier en charpente à chacune des deux passerelles, pour un coût arrêté à 50.000 francs, à valoir sur le crédit ouvert au titre des dommages de guerre.
Les dépenses de cette opération se décomposent en travaux définitifs de terrassements et maçonneries, pour le Pont Napoléon (19.704 francs) et la Passerelle du Ramponneau (7.532 francs) ; en travaux provisoires de fabrication et montage des tabliers en charpentes (fourniture du bois non comprise) pour le Pont Napoléon (6.240 francs) et la Passerelle du Ramponneau (11.060 francs) ; estacades et divers (5.464 francs).

Lille - Le Pont Napoléon détruit par les Allemands le 16 Octobre 1918 (cliché Le Did Cparama) — Pont Napoléon reconstruit provisoirement en juin 1920
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Une fois l’exposition de 1920 terminée (le 29 septembre), la promenade de l’Esplanade reprend son cours normal, mais le kiosque à musique n’aura jamais la même popularité qu’avant, la raréfaction des militaires ayant amenuisé d’autant les diffusions de concerts à cet emplacement.
Foires et braderies continuent cependant à en assurer l’animation.
Le tablier en bois du Pont Napoléon est à nouveau détruit par les Allemands en 1944. Il faudra patienter soixante-dix ans, pour le voir reconstruit à l’identique en 2014.
En 1945, la statue Négrier est démontée pour réparation mais disparaît à cette occasion, sans laisser de traces…
Le Manège civil a suivi la même voie que le général Négrier, volatilisé pour laisser place à un parking.
En 1955, le kiosque à musique,
actuellement délabré et inutile, ne bénéficie d’aucun entretien ni encore moins de rénovation et, dès le début des années 1960, la municipalité lilloise le fait raser discrètement.
Kiosque supprimé.


Reconstruction du Pont Napoléon sur l’Esplanade de Lille en 2014. (1/5) (2/5) (3/5) (4/5) (5/5)

Lille - Le Kiosque et le Pont Napoléon (1907).jpg
Lille - Le Kiosque et le Pont Napoléon (1907).jpg (170.17 Kio) Vu 8815 fois
publié par Jean-Marc

3 juillet 1838 — Les intrépides aéronautes s’envolent fréquemment de l’Esplanade de Lille et du Champ-de-Mars
— Lille. M. Margat est descendu le jour de son ascension à huit heures et quart du soir dans la commune d'Obigies, près Tournay. Son voyage aérien a eu lieu sans accident el le célèbre aéronaute est rentré le lendemain à Lille, à la grande satisfaction de tous ceux qui avaient été témoins de l'intrépidité dont il a fait preuve au moment de son départ.
Les habitans d'Obigies (Hainault), ne furent pas médiocrement effrayés mardi dernier, vers 8 heures ¼ du soir, en voyant planer dans les nues, puis s'abattre dans leurs prairies, un monstre énorme, de forme bizarre , dont la robe bariolée de jaune et de rouge, ne ressemblait pas mal à un habit d'arlequin. Quelques-uns se sauvèrent à cette apparition, et les plus hardis prirent leurs fusils pour cribler de balles le Mastodonte aérien ; mais leur crainte se changea bientôt en surprise lorsqu'ils virent sortir de la tête bleue de la grosse bête, un monsieur décoré et portant lunettes, qui leur demanda en bon français de vouloir bien lui prêter main-forte pour dompter le monstre qui l'avait enlevé au-dessus des nuages.
Ce monsieur n'était autre que M Margat, l'aéronaute, qui était parti à 7 h. 1/2 de l'esplanade de Lille, dans son ballon, aux grandes acclamations de la population lilloise, et qui avait fait son entrée en Belgique par une route sur laquelle on n'établira pas de sitôt de bureau de douane. M. le baron De Ville qui a son château à Obigies s'est empressé d'offrir l'hospitalité à l'intrépide voyageur qui venait de terminer aussi heureusement son 52e voyage aérien. M. Margat a traversé hier notre ville où, cette fois, il a pris la diligence pour retourner d'où il était parti.

14 et 15 juin 1846 — Une estrade est plantée sur les Allées de l’Esplanade, pour les concerts des musiques de la garnison, lors de la Fête Communale de Lille pour l’inauguration du Chemin de Fer du Nord.
— Dès le 13 à six heures du soir, les édifices publics seront pavoisés des couleurs nationales.
Le dimanche 14, à trois heures de l'après-midi, les autorités militaires et civiles se rendront, accompagnées de détachements de la Garde nationale, du corps des Sapeurs-Pompiers et des troupes de la garnison, sur les glacis de la porte de Tournai, pour recevoir le Duc de Nemours et le Duc de Montpensier, qui honoreront de leur présence la cérémonie d'inauguration du Chemin de Fer du Nord.
Journée du 14. A onze heures du matin, les Commissaires délégués par l'Administration municipale, accompagnés de la musique et des tambours de la Garde nationale, se rendront sur le Champ-de-Mars, pour ouvrir les Jeux de Tir à la Perche, Tir au fusil-arbalète et Jeu de Boule.
Le même jour, à neuf heures du soir, plusieurs Musiques militaires réunies sur une Estrade, au centre de l'Esplanade, exécuteront, sous la direction de M. Berlioz, la Grande Symphonie triomphale composée par lui pour l'Inauguration de la Colonne de Juillet à Paris. L'exécution sera précédée et suivie de salves d'artillerie tirées des remparts de la Citadelle.
A la même heure, les Allées de l'Esplanade seront illuminées ainsi que l'Estrade sur laquelle les musiques de la garnison continueront à exécuter des Morceaux d'Harmonie jusqu'à onze heures.
Les Édifices publics seront illuminés pendant la soirée.
Un Bal sera donné à l'Hôtel-de-Ville.
Journée du 15. A trois heures de l'après-midi, aura lieu une Joute sur l'eau dans le Bassin de la Basse-Deûle.
Cette Joute sera suivie d'une Chasse aux Canards.
La Distribution des Prix aux Vainqueurs des Jeux aura lieu le 15, à sept heures du soir, sur l'Esplanade, près du Manège civil.
Immédiatement après la Distribution des Prix, les Musiques militaires placées sur l'Estrade, comme la veille, exécuteront des Morceaux d'Harmonie pendant le reste de la soirée.

25 octobre 1849 — Concert sur les Allées de l’Esplanade
— Nous avons déjà dit qu'un concert au bénéfice des pauvres serait donné à Lille par la musique de la 2e légion de la garde nationale de Paris ; aujourd'hui, nous sommes en mesure d'offrir les noms des artistes distingués qui y participeront. Citer les noms de MM. Verrous frères, Lignereux, Ribes, Malézieux, Sainte-Fois, et celui de Mlle Zoé Duez, notre compatriote, et par-dessus tout cela, le but philanthropique de cette soirée, c'est assez pour y attirer en masse toute la belle société de Lille. Immédiatement après la revue qui aura lieu dans les allées de l'Esplanade, toutes les musiques de Lille réunies, musiques militaires et musiques de la garnison exécuteront ensemble un pas redoublé monstre. Le pas redoublé Négrier est dû à M. Wattier, un de nos compositeurs en vogue. On assure que près de 300 instrumentistes y prendront part.

23 mai 1875 — Concert public sur le rond-point de l'Esplanade
— On vient d'afficher en ville, dit l’Echo du Nord, le programme des fêtes communales de Lille pour les dimanche et lundi 6, et 7 juin. La journée du dimanche s'ouvrira par des salves d'artillerie. A neuf heures, revue sur le boulevard d'Italie des sociétés qui prendront part aux différents jeux et qui se rendront à l'Esplanade par les rues de Paris, des Manneliers, Grand'Place, rue Nationale et boulevard de la Liberté. Les jeux populaires commenceront aussitôt, comprenant tirs de toute espèce, palets, seau, courses en sacs, mâts de cocagne, billard anglais, concours international de pigeons voyageurs, etc.
A 3 heures, au Champ-de-Mars, grande fête de gymnastique.
Concert public de 7 à 9 heures, au rond-point de l'Esplanade ; concert de bienfaisance à sept heures et demie au Jardin Vauban. A dix heures du soir, retraite aux flambeaux partant de la place de la République.
La journée du lundi comprendra un concours d'escrime sur l'Esplanade à dix heures du matin ; un spectacle gratis au Grand-Théâtre à deux heures de l'après-midi ; ascension du ballon l'Hercule et descente en parachute par M. Glorieux ; concerts publics, distribution des prix, et le soir illumination de l'Esplanade avec concert militaire au Rond-Point.

Lille - L'Esplanade et le Kiosque à musique
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14 juillet 1880 — La première fête nationale du 14 juillet fêtée sur l’Esplanade de Lille
— Une foule énorme parcourt la ville depuis ce matin. L’enthousiasme est très grand ; malheureusement le temps ne favorise pas les illuminations pour ce soir. Vingt et une sociétés ont prêté leur concours à la fête.
Des milliers de drapeaux flottent aux fenêtres. Tous nos citoyens rivalisent de zèle pour l’ornementation de leur façade. C’est à qui se mettra le plus en frais pour répondre à l'appel de la municipalité. Les décorations des cercles libéraux, des cafés et des magasins sont particulièrement brillantes.
A neuf heures et demie, la foule se porte sur 1’Esplanade. Là, un spectacle d’un genre tout nouveau s’offre aux regards : 1.000 enfants âgés de 6 à 10 ans réunis dans les allées. Ce sont les élèves de nos écoles supérieures et primaires de garçons. Tous portent à la boutonnière une cocarde tricolore.
Ces enfants, placés sous la conduite des instituteurs et des adjoints, sont répartis en six groupes.
Chaque groupe est précédé d’une fanfare ct chaque école a son étendard.
A dix heures précises, M. Jules Dutilleul arrive sur l’Esplanade. La fanfare du 19e Chasseurs à cheval fait entendre la Marseillaise qui est bientôt répétée par les autres musiques présentes : la fanfare de Flers, l’harmonie lilloise, la fanfare des sapeurs-pompiers, la fanfare de la société de gymnastique l’Ancienne, la fanfare de la Société de gymnastique de Saint-Maurice-Fives.
Le maire passe en revue les élèves. Puis les enfants vont se masser à l’extrémité de l’Esplanade, à l’exception des porte-étendards qui se groupent autour du kiosque. M. Dutilleul prend alors place dans le kiosque et prononce une allocution et annonce la société du sou des écoles laïques a mis à la disposition de l’administration municipale, pour être distribués dans les écoles laïques de garçons et de filles, 500 livrets de caisse d‘épargne.
La fête se termine par un défilé.

3 février 1887 — Festival sur les allées de l’Esplanade
— Fête du Denier. — Le Comité du Denier des Ecoles laïques chargé de l'organisation de la fête populaire de la Pentecôte dans les allées de l'Esplanade, à Lille, informe les sociétés d'harmonie et de fanfare, que le programme comprendra un grand festival.
Le Comité prie les sociétés d'amis, les cercles, les réunions d'amateurs qui voudraient organiser des jeux ou des réjouissances quelconques de vouloir bien l'en informer, afin qu'il puisse les aider dans leur initiative.

11 juin 1889 — L’Esplanade accueille la fanfare de Thivencelles pour un festival-concert
— La fanfare de Thivencelles a pris part dimanche à un festival-concert organisé à Lille, sur l'Esplanade, par la Société du Denier des Ecoles laïques. Le Progrès du Nord fait en ces termes l'éloge de cette musique :
« M. Dewavrin, de Thivencelles près Condé avait bien voulu amener au festival sa belle fanfare, qui mérite de figurer parmi les meilleures sociétés de nos grandes villes. Nous le remercions au nom de la Société du Denier et de son oeuvre philanthropique.


Les concerts sur le Kiosque à musique du Rond-Point de l’Esplanade sont assurés chaque jeudi et dimanche par les musiques du 43e Régiment d’infanterie et du 16e Bataillon de Chasseurs à pied
10 mai 1891 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par la musique du 43e de ligne, chef M. P. Mayeur, le dimanche 10 mai, de quatre heures à cinq heures, au rond-point de 1’Esplanade : Les Huguenots, pas redoublé (Meyerbeer). — L’Ambassadrice, ouverture (Auber). — Lucie de Lammermoor, fantaisie (Donizetli). — Ronde turque (Mozart). — Si j'étais Roi, mosaïque (Adam). — Impromptu-valse (J. Herman). Solistes : J.M. Rossignol, E. Carbonnel, Dumont et Viruelle.
5 juillet 1891 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par la musique du 43e de ligne, chef M. P. Mayeur, le dimanche 5 juillet, de quatre à cinq heures, au rond-point de l’Esplanade : Marche des Saint-Cyriens (Pihier). — Les Noces de Figaro, ouverture (Mozart). — La Juive, 1ere fantaisie (Halévy). — Loin du Bal (Gillet). — Ballet d’Hamlet (A. Thomas). — Le Carnaval à Paris, bouquet de valses. (L. Mayeur). Solistes : MM. Rossignol et Dumont.
19 juin 1892 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par la musique du 43e régiment d‘infanterie, chef M. P. Mayeur, le dimanche 19 juin, de quatre à cinq heures, au rond-point de l’Esplanade : Richard Wallace, allegro (Sellenick). — Ouverture de concert (Boiëldieu). — Miss Helyett, fantaisie (Audran). — La Garine, mazurka (Ganne). — Si j’étais roi, fantaisie (Adam). — Bouquet de valses (L. Mayeur).
18 juin 1893 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par la musique du 43e régiment d’infanterie, chef M. P. Mayeur, le dimanche 18 juin, de quatre à cinq heures du soir, au rond-point de l’Esplanade : Félix-Marsch (Sellenick). — Le Calife de Bagdad, ouverture (Boieldieu). — Les Dragons de Villars, fantaisie (Maillart). — Mazurka de l'Etoile du Nord (Meyerbeer). — Le Cid, entr’acte et airs de ballet (Massenet). — La Lilloise, valse pour petite flûte (J. Hermann).
21 juin 1896 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par la musique du 43e régiment d’infanterie, chef M. P. Mayeur, le dimanche 21 juin, de quatre à cinq heures du soir, au rond-point de l’Esplanade : Marche militaire (Glinka). — L’Egarement, ouverture (Suppé). —La Vivandière, fantaisie (Godard). — Rossignol et Fauvette (Brunet). — Lohengrin, fantaisie n° 2 (Wagner). — Sérénade (Richter).
28 juin 1896 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pieds, chef M. L. Devos, dimanche 28 juin, de quatre à cinq heures du soir, au rond-point de l’Esplanade : Vienna, marche (Komzack). — La Renaissance, ouverture (Meurer). — Les Huguenots, fantaisie (Meyerbeer). — Echo d’Espagne, boléro (Thévenin). — Bouquet de mélodie sur Lucie (Donizetti). — Rose d’Or, mazurka.

Lille - Concert sur le Kiosque à musique de l'Esplanade
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27 juin 1897 — Concerts militaires. A partir du dimanche 27 juin et jusqu’à nouvel ordre, les concerts donnés par la musique du 43e, au Jardin Vauban, auront lieu au kiosque de l’Esplanade.
Voici le programme du concert que la musique du 43e régiment d’infanterie (chef M. Mayeur) donnera dimanche, de 4 à 5 heures, à l’Esplanade : Gigerl, marche (Wagner). — Eros, ouverture (Vidal). — La Jolie fille de Perth, fantaisie (Bizet). — Polka du Cavalier (Holzhaus). — Aïda, fantaisie (Verdi). — Lecocq-Walzer (Lecocq). Solistes : MM. Lallement, Carpentier, Houzieaux, David, Carlier, Lhomme.

2 juillet 1899 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés, dimanche 2 juillet, de 4 à 5 heures du soir, à l’Esplanade, par la musique du 43e de ligne, chef M. Mayeur : Les Viennoises (P. Lincke). — Herculanum, fantaisie (F. David). — Mail Coach (Wittmann). — Juanita, fantaisie (Suppé). — Diane, gavotte (L. Mayeur). — Lecocq-Walzer (Lecocq). Solistes : MM. Gilles, Coustenoble, Hazard.
13 mai 1900 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutes, dimanche 13 mai, de 4 à 5 heures du soir, à l’Esplanade, par la musique du 43e de ligne, chef M. Mayeur : Le Valentinois, allegro (Baillon) — Silver-Bells, polka (Sellenick). — Les Muletiers de Tolède, ouverture (Méhul). — Gavotte Molière (L. Mayeur). — Le Premier Jour de bonheur, fantaisie (Auber). — Vénétia, valse (Lowthian).
12 mai 1901 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés, dimanche 12 mai, de 4 à 5 heures du soir, au rond-point de l'Esplanade, par la musique du 43e régiment de ligne, chef M. Mayeur : Le beau pays d’Alsace (Sellenick). — Le Voyage en Chine, ouverture (Bazin). — Marsa, mazurka ((Gentil). — Faust, scène de l'église (Gounod). — Ronde du Marin (Fritsch). — Valse bleue (Margis).
7 juin 1903 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la musique du 43e régiment d’infanterie (chef M. Mayeur), le dimanche 7 juin, de 4 à 5 heures, à l’Esplanade : 1. Le Guide, marche (Parlow). — 2. Violetta, fantaisie (Verdi). — 3. Wilhelmina, gavotte (Montagne). — 4. Bouquet de mélodies (Ritter). — 5. La Source, mazurka (Delibes). — 6. Myosotis, valse (Knegtel). Solistes : MM. Joachim, sous-chef ; Lotterie, Veys.
22 mai 1904 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied (chef M. Fourez), le dimanche 22 mai, de 4 à 5 h., au kiosque de l’Esplanade. 1. Condé, pas redoublé (Wettge). — 2. Une chasse en forêt, fantaisie (Eustace). — 3. Menuet de Boccherini. — 4. Gavotte de Demol. — 5. Kip-Kip, fantaisie (Planquette). — 6. La Fête des chasseurs, valse (Sellenick).

27 août 1904 — Foire de Lille : toboggan et cinématographe sur l’Esplanade
Le grand Toboggan français. — C’est aujourd’hui dimanche, à 2 heures, que sera inauguré avec la foire du Champ-de-Mars, allée des Marronniers, le grand Toboggan français à double descente, le seul voyageant en Europe.
Pendant le montage, de nombreux promeneurs sont restés à la fois étonnés et intéressés par cet établissement, unique en son genre, construit par un de nos concitoyens, M. F. Houdard, inventeur de la double glissade brevetée.
La surprise de la première heure fera bientôt place au succès déjà considérable du Toboggan français.
Les échos ne tarderont pas à retentir du traditionnel : Tobogganez-vous.
Allée des Marronniers (Esplanade). Le grand Cinématographe français est installé allée des Marronniers sur l'Esplanade. Cet établissement ne ressemble en rien aux loges similaires. Il apporte à Lille de véritables primeurs qui sont sa propriété personnelle. Citons notamment : Le carnaval à Charleroi ; le cortège du 1er mai, pris sur la place du Centre ; Vues de l'Exposition de Liège ; le Roi visitant les travaux ; le Palais des Beaux-arts ; l’attentat anarchiste de Liège ; funérailles du commandant Papyn ; la confrontation des accusés à la frontière Erquelinnes, etc… Plus de 300 tableaux en couleurs de toutes provenances. Changement de programme dimanches et jeudis.

Lille - Le Kiosque à musique sur les promenades de l'Esplanade
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Les concerts continuent sur le Rond-point jusqu’en 1914 et deviendront, faute de musiques militaires, nettement moins fréquents après la libération
27 mai 1906 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés le dimanche 27 mai, par la musique du 16e bataillon de chasseurs à pied, de 4 à 5 heures, au Rond-Point de l’Esplanade : 1. Allegro militaire (X.). — 2. Byzance, ouverture (Blémant). — 3. Gracieuse, polka pour piston (Koch). — 4. Menuet Poudré (Andrieu). — 5. Mireille, fantaisie (Gounod). — 6. Ombre légère, valse (Gaudefroy).
10 juin 1906 — Voici le programme du concert qui sera donné par la, musique du 43e régiment d’infanterie, le dimanche 10 juin, de quatre à cinq heures, au Rond-Point de l’Esplanade : 1. Les Dragons de Villars (Maillart). — 2. Tanhaüser, fantaisie (Wagner). — 3. Attila, fantaisie (Verdi). — 4. Ivresse de Pierrot, polka (Pellioni). — 5. Les Cloches de Corneville, fantaisie (Planquette). — 6. Fiançailles, valse (Vesly).
7 juin 1908 — La Fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied jouera, dimanche7 juin, sur 1‘Esplanade, de 4 à 5 heures. Programme : — 1. Marche joyeuse, pas redoublé (Mougeot). — 2. Voyage en Chine, ouverture (Bazin). — 3. Fleur d’Ajonc, mazurka (Gaudefroy). — 4. Quand l’Oiseau chante, fantaisie (Tugliafico). — 5. Carnaval parisien, polka (Popy). — 6. Hélène, valse (Veys).
18 juillet 1909 — Voici le programme qui sera exécuté par la musique du 43e régiment d'infanterie, sur l’Esplanade, de quatre à cinq heures, dimanche 18 juillet : 1. Vive Vienne ! allegro. Bayer. — 2. L'Italienne à Alger, ouverture. Rossini. — 3. Le Cœur et la Main, fantaisie. Lecocq. — 4. Frais Sourire, polka. Sellenick. — 5. Ballet russe. Luigini. — 6. Marseille, valse. Desormes.
17 avril 1910 — Voici le programme du concert qui sera donné par la musique du 43e régiment d’infanterie, le dimanche 17 avril, à 1’Esplanade, de 4 à 5 heures : 1. Le Guide, allegro (Haberth). — 2. La Sirène, ouverture (Auber). — 3. Herculanum, fantaisie (F. David). — 4. Gavotte Lauzun (L. Mayeur). — 5. Werther, fantaisie (Massenet). — 6. Le Bengali, valse pour petite flûte (Sellenick).

(1) Le Manège Civil
L’Académie de manège, dite le Manège Civil, située à l’extrémité de la promenade de l’Esplanade, est construite et dirigée en 1752 par l’écuyer académiste, Augustin Muller.
Lors de la révolution, le bâtiment est transformé en boucherie où il est fort probable que les vieilles carnes ont été rondement débitées…
Racheté par la ville, le Manège Civil, qui deviendra l’Ecole d’Equitation, est transformé en 1810-1811 par l’adjonction d’une façade au style néo-classique due à l’architecte du Pont Napoléon, Benjamin Joseph Dewarlez. Un logement pour l’écuyer y est construit dans le même temps.
En 1850, le marchand de chevaux Ruelens est le directeur du Manège civil de Lille.


(2) Le pont du Petit-Paradis
Ce pont existait avant 1880 mais n’était pas levant. Lors d’une délibération du 1er octobre 1880, il est décidé de procéder à la transformation dudit pont ; les travaux ne seront exécutés qu’en 1885. Le traitement de l’employé affecté à ce nouveau pont-levis est fixé à partir du 6 février 1886 à huit cent francs annuels. A cette date, un garde est affecté à la surveillance de l’Esplanade, dans l’intérêt des bonnes mœurs ; M. Baggio, conseiller municipal, faisant observer que les faits immoraux se passent le soir, c’est-à-dire après le départ du garde, demande que le nouvel agent occupé aux manœuvres du pont du Petit-Paradis soit, sans augmentation de salaire, chargé de garder le quartier du Pont. Géry Legrand, maire de Lille, qui est d’avis de maintenir les gardes des jardins publics, rejette la proposition de Baggio, précisant qu’aucune économie ne serait réalisée puisqu’un agent de police devrait y être attaché…
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

3/9 - Les Kiosques de Lille - Kiosque du Jardin Vauban

LILLE - Pièce d'Eau du Jardin Vauban
(NORD)
Enserrée dans ses fortifications, la cité Lilloise ne rêve que de l’extension de son domaine habitable et exploitable. A la suite de divers projets, Lille parvient au tour de force de tripler sa superficie en obtenant l’annexion des communes de Wazemmes, d’Esquermes et de Moulins-Lille, par décret impérial du 2 juillet 1858. Un second décret du 13 octobre 1858 complète l’agrandissement de la métropole en absorbant la commune de Fives dont les deux sections, Saint-Maurice et Fives, deviennent des faubourgs de Lille.
Wazemmes, désormais partie intégrante de Lille, situé au sud des glacis de la Citadelle, en est séparé et traversé par un tronçon du canal de la Haute Deûle et par la rue du Faubourg de la Barre.


Plan de Wazemmes en 1850 avant l’annexion à Lille de 1858
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C’est sur cette zone que la municipalité jette son dévolu pour créer son premier espace vert conséquent, le futur Jardin de l’Impératrice Eugénie dont un premier projet est présenté au Conseil municipal le 28 décembre 1860. Un traité, autorisant la transformation d’une portion des glacis de la citadelle, est conclu au préalable, le 9 juin 1860, entre l’Etat et la Ville, dont les conditions sont rapportées dans l’article 8 :
Cette autorisation est donnée sans préjudice aux droits de propriété de l'Etat, lesquels demeureront entiers, et en outre à la condition de ne faire aucun mouvement de terre qui ne soit concerté avec le chef du Génie de la place de Lille et de remettre les terrains ainsi occupés au département de la guerre, dans l'état où le tout se trouvera sans indemnité lorsque les besoins du service l'exigeront impérieusement. Cette nécessité devra être constatée par une décision ministérielle. Il sera payé pour cette occupation une redevance annuelle de 250 francs.

La récupération des glacis n’est cependant pas suffisante pour atteindre les objectifs fixés pour le projet du Jardin : il faut encore dévier le Canal de la Haute Deûle afin qu’à partir de la porte de Dunkerque (sud-ouest de la Citadelle), il rejoigne, en ligne droite, le quai de Wault et le pont de Ramponneau (sud-est de la Citadelle). Dans le même temps, il est nécessaire de rectifier la route impériale n°42 de Lille à Boulogne (ancienne route Royale et future route Nationale), de manière à ce qu’elle longe le canal de la Haute Deûle maintenant détourné, avant de rejoindre la rue de la Barre.
Le décret impérial n°10.637 du 3 août 1862 ordonne toutes ces décisions dont l’exécution est confiée à l’Ingénieur en chef Henri Kolb assisté de M. Grille.


Décret du 3 août 1862 autorisant la déviation du canal de la Haute Deûle et la rectification de la route impériale n° 42 (futur quai la Haute Deûle) pour permettre la création du Jardin Vauban
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A l’issue de ces opérations, le canal de la Haute Deûle et la route impériale n°42, seront parallèles au futur Jardin de l’Impératrice qui, lui, va être aménagé en partie sur l’ancien canal une fois comblé. A hauteur du jardin, la route impériale n°42 sera dénommée quai de la Haute Deûle.

Plan de Lille 1881 - Quartier du Jardin Vauban
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Pour la réalisation des plans du Jardin de l’Impératrice dont les travaux commencent en 1863, le conseil municipal ne fait pas appel à n’importe quel jardinier paysagiste ! Jean-Pierre Barillet-Deschamps (1824-1873), prolifique jardinier en chef de la ville de Paris, est chargé de sa conception.
Inauguré en 1865, le Jardin de l’Impératrice, agencé à l’anglaise, d’une superficie de trois hectares et demi, est complanté d’arbres d’essences variées, orné de pelouses et d’allées, agrémenté d’une grotte, d’une cascade et d’un cours d’eau parsemé de gués, alimenté par une prise d’eau installée en amont du canal de la Haute Deûle, avant son entrée en ville.
En 1868, le Parc est prolongé, au couchant, par l’adjonction d’un terrain d’un demi-hectare (4.750 m²), sur lequel la municipalité fait aménager un jardin d’arboriculture fruitière destiné à enseigner la culture des arbres fruitiers. Tout d’abord fermé au public — le Maire précise qu’
il pourrait y avoir danger à y introduire le public, particulièrement dans la saison des fruits —, on y délivrera cependant des cartes d’admission aux personnes désirant visiter le jardin, à condition de décliner leur identité.
Le Jardin de l’Impératrice devient le Jardin Vauban à compter de juillet 1870.


Lille - Jardin Vauban, la rivière — Jardin Vauban, la grotte (cliché vers 1872, archives bibliothèque de Lille)
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En 1872, l’Association artistique des Concerts Vauban voit le jour, à l’initiative du directeur du théâtre de Lille, M. A. Bonnefoy. Cette Société symphonique inaugure, le 14 juillet 1872, la longue série des concerts qu’elle offrira dans le Jardin Vauban jusqu’en 1896. Lors de son premier concert, on peut y entendre « Austerlitz », ouverture de Barwolf ; « La Muette de Portici » d’Auber, « Poète et Paysan » de Franz von Suppé et « Sérénade Espagnole » de Ferdinand Lavainne.
Jean-François-Edouard Barwolf (1842 - † après 1906), compositeur né à Bruges, dirige cet orchestre de 46 musiciens, de 1871 à 1885, assurant simultanément la direction de l’orchestre au jardin et au théâtre.
Les concerts sont donnés chaque dimanche, sauf en cas de temps maussade, sur le Rond-point du jardin Vauban, moyennant une participation de 50 centimes.
Dès la saison 1873, l’Association des Concerts Vauban fait édifier un premier
Kiosque à musique dans le Jardin par un entrepreneur : celui-ci reste propriétaire dudit kiosque et le loue à l’Association, moyennant 500 francs annuels. Entièrement en bois, de forme octogonale, ce kiosque dispose d’une toiture et d’un garde-corps et bénéficie d’un éclairage au gaz.

Lille - Jardin Vauban et le Kiosque à musique, entrée principale (cliché 1872 bibliothèque de Lille) — Détail du Kiosque à musique
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Le 7 juillet 1875, Charles-Alexandre-Joseph Rameau (1791-1876), conseiller municipal, riche agronome, dresse, devant maître Victor-Joseph Dujardin, notaire à Lille, un acte de donation en faveur de la commune.
La teneur de son legs considérable — une somme de trois cent mille francs — est faite sous de strictes conditions :
— la somme devra être employée à ériger sur la place de Roubaix (boulevard Vauban, face au Jardin éponyme), des constructions à vocation horticole dont les locaux devront abriter une société d’horticulture et où des salles permettront d’organiser des expositions de fleurs, de plantes et de fruits et pouvant servir, au besoin, aux fêtes musicales et aux expositions artistiques ;
— un parc spécial sera aménagé pour les chèvres de M. Rameau. Depuis vingt-trois ans, celui-ci a mis en place un élevage d’une vingtaine de chèvres indigènes qui, dit-il, sont la « vache du prolétaire ». Ces chèvres devront être soignées afin d’être perpétuées et propagées ;
— la municipalité s’oblige à entretenir la tombe du donateur au cimetière Sud, et à y faire cultiver à perpétuité, un fraisier, une pomme de terre, un dahlia, une vigne et un rosier.
Le projet monumental du futur Palais à ériger ayant pris des proportions imprévues, Rameau, en date du 16 septembre 1875, rédige une donation complémentaire de cent mille francs, devant Maître Dujardin.

Au décès de Charles-Alexandre-Joseph Rameau le 25 août 1876, ses chèvres (dix-huit chèvres et un bouc) sont rapatriées dans le jardin Vauban ; le conseil municipal vote, le 30 décembre 1876, un premier crédit pour leur entretien qui nécessite une dépense annuelle de 2.920 francs (40 centimes de nourriture par jour pour 20 chèvres), à laquelle il faut ajouter 1.000 francs correspondant à la rémunération du gardien qui assure également les fonctions de jardinier. Devant les débuts de récriminations de certains conseillers municipaux renâclant aux dépenses liées à l’entretien du petit troupeau de chèvres, Géry Legrand (1837-1902), futur maire de 1881 à 1896, rappelle les intentions du généreux donateur et demande leur exécution plutôt que la
réalisation de mesquines économies ; il ajoute que l’on pourrait installer une petite crémerie à côté du kiosque, les promeneurs iraient volontiers y prendre une tasse de lait.

Le Palais Rameau, édifié de 1876 à 1879 sur la place de Roubaix, selon la volonté du testateur, sert, dans un premier temps, essentiellement pour les concerts lorsque l’inclémence du temps ne permet pas l’utilisation du Kiosque à musique du jardin Vauban. Ce sont les architectes Auguste Mourcou (1823-1911) et Henri Contamine (1818-1897) qui réalisent ce monument, achevé en juillet 1879, dont la facture finale s’élève à 771.135 francs. La place de Roubaix sera, par la suite, rebaptisée Square Rameau.
Le 14 mars 1879, le Conseil municipal se décide enfin à mettre en œuvre la dernière volonté de Charles-Alexandre-Joseph Rameau, à savoir, la construction d’un Chalet destiné à abriter les chèvres du Jardin Vauban. Un crédit de 9.000 francs est voté pour cette opération et le conseil note à cette occasion que les chèvres ont, depuis leur prise d’entretien d’août 1876, coûté 189 francs par mois. La réception des travaux de ce chalet, également appelé la laiterie, est réalisée le 25 février 1881.

Lille - Le Palais Rameau — Le Chalet des chèvres dit la Laiterie
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Dès le 11 juin 1880, la municipalité remonte des informations laissant entendre que le Kiosque à musique du jardin Vauban, qui appartient toujours à une entreprise privée, devrait bénéficier d’une restauration d’urgence. Mais les ressources de la ville ne permettent pas son remplacement qui s’élèverait à plus de dix mille francs.
Les recettes des concerts Vauban ne sont pas aussi juteuses qu’espéré ! La Société symphonique des Concerts Vauban souligne qu’afin d’éviter le paiement de l'entrée à 50 centimes pour le rond-point et son Kiosque, le public s’installe dans les allées latérales d’où il entend parfaitement la musique. La Société ayant eu en outre à faire face à des intempéries empêchant la tenue régulière des concerts, sollicite le Conseil municipal et obtient, le 2 juillet 1880, une subvention de mille francs ; le 7 juin 1881, elle obtient mille huit cents francs, et réussit à faire perdurer cette aide annelle à son fonctionnement.

Hormis la Société Symphonique des Concerts Vauban, bien d’autres formations viennent se faire entendre sur le Kiosque, notamment la Musique des Canonniers sédentaires de Lille, l’Harmonie des Sapeurs-Pompiers lilloise, le Club des 20 et bien entendu la Musique du 43e de ligne.

Lille - Musique municipale des sapeurs pompiers dirigée par Paul Laigre, sous-chef. Cliché pris le 30 avril 1912 au Jardin Vauban. (M. Brisy, le chef de la musique est absent, malade, ce jour-là.)
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En 1885, le maestro Barwolf, appelé à d’autres fonctions (1) laisse sa place de chef d’orchestre des Jardins Vauban et du Théâtre à Oscar Petit (1846-1926) jusqu’en 1896, date à laquelle, l'Association des concerts Vauban meurt sous les coups de la nouvelle municipalité collectiviste de Lille, nous affirme le journal Le Ménestrel du 26 septembre 1897.

Quelques maisons construites sur Wazemmes sont restées enclavées entre le jardin Vauban et le jardin d’Arboriculture, au moment de la création du Jardin Vauban. C’est notamment le cas de la maison située au 1-3 rue d’Armentières, appartenant à M. Georges Lefebvre. Le 13 octobre 1899, le conseil municipal se décide à acquérir lesdites maisons (un estaminet et quelques petites maisons d'habitation), au prix de 90.000 francs payable en neuf annuités. Démolies un peu plus tard, le terrain sera récupéré pour accroître la superficie du Jardin Vauban.

La Société symphonique des Concerts Vauban ayant disparu, on l’a vu, en 1896, relayée par les concerts militaires de la Musique du 43e régiment d’infanterie, le Kiosque à musique du Jardin Vauban continue à être loué par la municipalité, à raison de 180 francs par an, à Jean-Baptiste Dhennin, entrepreneur lillois qui, associé à Léon Carlier, s’occupe de l’entretien et de la construction des bâtiments communaux.
Jean-Baptiste Dhennin étant décédé le 11 janvier 1897, le liquidateur de son entreprise propose au Conseil municipal de racheter le Kiosque à musique à un prix raisonnable tenant compte de la vétusté des matériaux. C’est ainsi que le 7 novembre 1897, le maire de Lille, Gustave Delory, fait l’acquisition du Kiosque à musique Vauban pour 220 francs.
En 1902, le
Kiosque à musique qui était, dès 1880, en très mauvais état, devenu cette fois-ci délabré et ruiné, est remplacé par un nouvel édicule en bois, toujours de forme octogonale mais d’aspect moins frêle que le premier ; financé par la municipalité, il est doté d’un lustre central et de huit appliques comportant des becs papillons à acétylène.

Lille - Programme du concert donné au Jardin Vauban le 3 mai 1883 par la Musique des Canonniers sédentaires de Lille — Nouveau Kiosque à musique édifié en 1902
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Plusieurs statues ont été installées, au fil du temps, dans le Jardin Vauban :
— Quelques statues mythologiques ou symboliques ;
— Une Statue de la Délivrance inaugurée le 19 octobre 1919, réalisée à de nombreux exemplaires par Émile Guillaume (1867-1942) ; la copie du Jardin Vauban est reléguée au palais Rameau avant d’être cédée à la ville de Nantes.
— Un Monument en hommage au compositeur Edouard Lalo (1823-1892) : cette statue en bronze, réalisée par Maurice Quef (1878-1957), est exposé au salon du Grand Palais parisien en juin 1911, mais inaugurée au Jardin Vauban seulement le 3 juillet 1922 ; la stèle de granit est due à l’architecte Georges Dehaudt (1870-1947). Cette œuvre, partie pour la fonte allemande en 1942, a été remplacée par une stèle ornée d’un médaillon de bronze. Le conseil municipal en avait décidé la construction dès le 28 février 1908 par une souscription de 3.000 francs, le même jour qu’un second crédit de même montant pour l’érection d’un monument au maire André qui, lui, sera édifié immédiatement, le 26 avril 1908, sur la place du Concert.
— Un monument en pierre, en hommage au poète Albert Samain (1858-1900), inauguré le 4 octobre 1931, réalisé par la sculptrice Yvonne Serruys (1873-1953) et l’architecte Jacques Alleman (1882-1945).
— Une Fontaine monumentale avec vasques et bassin, inaugurée dans le jardin d’arboriculture dès avant 1881. Il s’agit d’une copie réalisée d’après un original de Mathurin Moreau (1822-1912) et d’Hubert Lavigne (1818-1882), choisi sur le catalogue des fonderies du Val d’Osne.

Lille - Quelques sculptures du Jardin Vauban
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Après l’occupation allemande de 1914-1918, le kiosque continue à faire l’objet de soins de la municipalité et, le 21 octobre 1925, celle-ci décide de s’occuper sérieusement de l’éclairage dudit kiosque et de le remplacer par neuf lampes Littleton de 250 bougies disposées, l'une, au centre, et les huit autres au pourtour. Chacune de ces lampes à système renversé comporte cinq petits manchons. Le conseil municipal vote un crédit de 4.600 francs pour ce nouvel éclairage au pouvoir lumineux cinq fois plus élevé que l’ancien, dont les travaux sont confiés à la Compagnie Continentale du Gaz.
Les années fastes des concerts du Jardin Vauban sont cependant bel et bien révolues après la seconde guerre mondiale et le Kiosque à musique est définitivement supprimé à cette période.
Les chèvres de Charles Rameau, ou tout au moins leurs descendantes, disparaissent du paysage vers 1950, et le Chalet qui les abritait reste pendant plusieurs décennies à l’abandon, avant qu’il ne soit ressuscité en 1989, restauré et transformé en théâtre à marionnettes, sous le nom de Théâtre Le P’tit Jacques, pour le grand bonheur des P’tits Lillois.
Kiosque supprimé.


voir ici le Jardin Vauban sans kiosque, aujourd'hui.

Lille - Pièce d'Eau du Jardin Vauban (1902) précurseur.jpg
Lille - Pièce d'Eau du Jardin Vauban (1902) précurseur.jpg (173.57 Kio) Vu 8751 fois
publié par Jean-Marc

28 juin 1874 — La musique des guides de Bruxelles, dirigée par M. Stapps, en concert au Jardin Vauban
— Ainsi que nous l'avions annoncé, la musique des guides de Bruxelles, dirigée par M. Stapps, doit venir à Lille le dimanche 28 juin donner un concert au profit de l'Oeuvre des orphelins de la guerre. C'est à quatre heures de l'après-midi, au Jardin Vauban qu'aura lieu cette fête musicale.
Le prix d'entrée a été fixé à deux francs.

8 août 1875 — Concert de la Musique communale de Valenciennes au Jardin Vauban
— Notre Musique communale de Valenciennes se rendra à Lille dimanche prochain 8 août, à l'effet d'y donner un concert au jardin Vauban.
Le départ s'effectuera par le train de 2 heures 15 du soir.
La dernière répétition des morceaux qui doivent être exécutés à Lille aura lieu sur la place Verte valenciennoise le samedi 7 courant, à 8 heures précises du soir.
(compte-rendu du 11 août 1875 : A propos des fêtes nautiques qui ont eu lieu dimanche à Lille, les journaux de l'ancienne capitale des Flandres font un grand éloge de notre musique communale qui a été chaleureusement applaudie au jardin Vauban où elle a donné un brillant concert.)

28 août 1881 — Edouard Barwolf et son orchestre symphonique ainsi que la musique des Canonniers sédentaires de Lille, lors de l’ouverture de l’Exposition des Beaux-arts de Lille au Palais Rameau
— M. Turquet, sous-secrétaire d'Etat de l'instruction publique et des beaux-arts, est arrivé aujourd'hui à midi quinze minutes.
A l'arrivée du train, MM. Paul Cambon, préfet du Nord ; Bouffet, secrétaire général ; Delpech, Delaporte et Joppé, conseillers de préfecture, ont reçu M. Turquet. Le sous-secrétaire d'Etat s'est ensuite arrêté quelques instants dans le salon d'attente de la première classe où étaient réunies la municipalité et la commission d'organisation de l'Exposition des beaux-arts ; M. Géry Legrand, maire de Lille, a prononcé une allocution.
M. le maire a ensuite présente à M. Turquet les autres membres de la municipalité et la commission des beaux-arts.
Sur la place de la Gare, un peloton de gendarmes à cheval rend les honneurs au moment de la sortie du cortège qui se forme dans l'ordre suivant, pour se rendre dans les voitures de la municipalité à la préfecture où doit avoir lieu un déjeuner intime.
Sur le parcours du cortège, une foule sympathique se presse avec les démonstrations les plus bienveillantes pour M. Turquet.
Le déjeuner a lieu à midi quarante-cinq. Y assistent Edmond About, rédacteur en chef du XIXe siècle, Carolus-Duran, etc. Après le déjeuner, le cortège se rend, par le boulevard de la Liberté et le boulevard Vauban, au Palais-Rameau.
Une haie est formée de la porte du boulevard Vauban au grand vestibule d'honneur par un peloton du 43e de ligne.
A droite est rangée la musique des Canonniers ; à l'étage, l'orchestre symphonique sous la direction de M. Barwolf, exécute la Marseillaise. La foule, qui remplit les galeries, est immense outre les notabilités ; presque tous les souscripteurs ont profité de l'invitation qui leur a été faite d'assister à l'inauguration.
Du haut de l'escalier, le coup d'oeil est superbe ; le resplendissement des toilettes et des uniformes, mis en valeur par le drap noir des habits et les plastrons blancs, forme un spectacle merveilleux.
M. Turquet s'arrête quelques instants auprès du premier bronze qui est à l'entrée de la grande galerie, et manifeste en quelques paroles toute l'admiration que provoque chez lui l'aménagement de notre Exposition.
M. Géry Legrand prend à son tour la parole et dit qu'il ne prononcera aujourd'hui aucun discours « la littérature devant céder le pas à la peinture ».
Après ces paroles, soulignées par quelques applaudissements discrets, la visite du Palais commence au milieu d'une foule pressée qui s'écarte devant le sous-secrétaire d'Etat et lui fait l'accueil le plus sympathique.
A l'issue de la visite des galeries, M. Turquet a annoncé que l'Etat se rendrait prochainement acquéreur du tableau de notre regretté compatriote Salomé, « la Maison de Thérèse », et du « Samson » de Comerre.
M. Barvolf a été félicité par M. Turquet pour l'exécution des divers morceaux joués, par l'orchestre symphonique.
M. Turquet, avant de quitter le Palais, est entré dans le cercle formé par la Musique des Canonniers et, s'adressant à eux dans la personne du commandant Ovigneur :
« Vous avez, Messieurs, dit-il, dans votre histoire des souvenirs tels, qu'il serait impossible qu'un représentant de la République, venant parmi vous, reçût un accueil différent de celui que vous m'avez fait ; je vous en remercie. »
Le cortège officiel est remonté alors dans les voitures qui l'avaient amené, et, escorté par le peloton de gendarmerie, s'est dirigé vers la Halle aux sucres, pour y visiter le Musée industriel. On a inauguré ensuite les salles du nouveau musée archéologique, installé dans une aile du palais Rihour, lequel vient d'être restauré dans le style du temps.
M. Turquet a félicité la ville de Lille du magnifique cadeau qu'elle vient de recevoir du chimiste de Brunfaut, et qui consiste en volumes entiers d'autographes de Racine, Bossuet Voltaire, Beaumarchais.
Le soir un banquet de 200 couverts a eu lieu. M. Turquet y a prononcé un grand discours sur les beaux-arts.

Lille - Grotte du Jardin Vauban - Le chalet des chèvres de Charles Rameau (cliché Carpostale, Cparama)
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5 mai 1883 — Le 400e anniversaire des Canonniers lillois au Jardin Vauban
Le Quatrième centenaire des canonniers lillois. Avant-hier a eu lieu, à Lille, une fête aussi touchante que patriotique. Les canonniers lillois célébraient le 400e anniversaire de la création de leur corps (2 mai 1483)
Des députations de la division d'artillerie de la garde civique de Bruxelles et des canonniers sédentaires de Valenciennes s'étaient rendus à l'invitation du sympathique commandant Ovigneur. Nous savons que nos concitoyens sont loin de regretter la journée qu'ils ont passée au milieu de leurs camarades de Lille.
Après une réception des plus cordiale, les deux députations ont pris place dans le cortège pour se rendre à la messe. Pendant le trajet de l'hôtel des canonniers à l'église Saint-Sauveur et surtout pendant l'office, l'excellente musique du bataillon dirigée par son habile chef M. Colin a véritablement charmé ses auditeurs.
Une quête a été faite au profit des pauvres ; puis la colonne s'est reformée pour retourner à l'hôtel en passant par la Place d'Armes où est élevée, comme on le sait, la colonne commémorative de la belle défense de 1792.
Dans la vaste cour de l'hôtel, le commandant a reconnu devant le front des compagnies un capitaine et cinq lieutenants nouvellement promus.
De trois à cinq heures du soir la musique du bataillon s'est de nouveau et à la grande joie des amateurs, fait entendre au jardin Vauban. La foule était compacte dans les larges allées de ce beau jardin.
A six heures un banquet eut lieu dans une des salles de l'hôtel décorée avec un goût tout militaire. (…)

7 juin 1883 — La musique de la Garde Républicaine au Jardin Vauban
— Les fêtes de Lille se sont continuées mardi et mercredi par des jeux populaires, par l'inauguration de la promenade nouvellement créée du Bois de la Deûle, et par deux concerts donnés par la fameuse musique de la Garde républicaine de Paris, sous la direction de M. Sellenick. A ces deux concerts qui ont été donnés mardi à l'Hippodrome et hier au jardin Vauban, une foule considérable assistait.
Les journaux de Lille donnent naturellement de justes éloges à la musique de la Garde républicaine. « Nous avons entendu, dit le Progrès du Nord, la musique de la Garde royale prussienne, celle des Autrichiens, et nous restons convaincus que la Garde républicaine reste la première musique militaire d’Europe.

22 juin 1886 — Festival Wettge au Jardin Vauban
— Voici le programme du Festival qui sera donné, dimanche prochain à Lille, au Jardin Vauban, par la musique des Sapeurs-Pompiers. Ainsi qu'on le sait, ce programme ne comporte que des morceaux de la composition de notre concitoyen M. Gustave Wettge : on sait aussi que le chef de la Musique de la Garde Républicaine viendra diriger ce Festival, qui est donné au bénéfice de la Caisse de retraites du bataillon des Pompiers lillois.
1. Versailles, marche militaire. — 2. Mysora, ouverture symphonique. — 3. Paris, suite de valses. — 4. Rosabelle, grande fantaisie. — 5. Concerto, exécuté par douze clarinettes solos. — 6. La Cascade, fantaisie-polka pour flûte.

Lille - Le Jardin Vauban
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12 juillet 1891 — Les concerts d’Oscar Petit au Jardin Vauban sont très appréciés
— Les concerts organisés par M. Oscar Petit au Jardin Vauban, de Lille jouissent toujours d'une très grande vogue et attirent un nombreux public.
Nous relevons, sur le dernier programme, les noms de Mlle Yvel, très fêtée dans le duo d’Hamlet avec M. Minssart, un baryton de grand talent, et de M. Imbart de la Tour, qui a délicieusement soupiré l'aubade du Roi d'Ys et très artistiquement chanté la prière du Cid. L'orchestre, sous la direction de son habile chef, a fort bien accompagné les chanteurs et a obtenu un très beau succès en exécutant les airs du ballet de Coppélia.

14 juillet 1891 — Concert de l’Orchestre symphonique, sous la direction de M. Oscar Petit au Jardin Vauban
— Jardin-Vauban. Mardi 14 juillet 1891, à huit heures et demie du soir, grand concert extraordinaire, avec le concours de Mme Bonvoisin, forte chanteuse du Théâtre Lyrique et de la Monnaie ; de M. Gardoni, première basse du Théâtre-Royal de la Monnaie, et de l’Orchestre symphonique, sous la direction de M. Oscar Petit. Programme :
Première partie. — Galanterie française, marche (Perpignan). — Une Journée à Vienne, ouverture Suppé). — La Chute des Feuilles, valse, redemandée (Pierre Muller). — Grand air de Jérusalem, chanté par M. Gardoni (Verdi). a) Amour discret, gavotte (Ruech) ; b) Entr‘acte de la Colombe (Gounod). — Ave Maria, chanté par Mme Bonvoisin, avec accompagnement d'orchestre (Gounod).
Deuxième partie. — Ballet de Sylvia (Delibes). — Robert-le-Diable, air chanté par M. Gardoni (Meyerbeer). — La Véritable Manola, air chanté par Mme Bonvoisin (Bourgeois). a) Danse valaque (Hareng) ; b) Vieille chanson, intermède (Th. Herman). — Les Huguenots, duo chanté par Mme Bonvoisin et M. Gardoni (Meyerbeer). — Charlotte russe, polka. (Fauchaux).
Prix d’entrée : un franc.

15 aout 1891 — Concert de la Philharmonique de Condé-sur-l’Escaut au Jardin Vauban
— Samedi 15 août, à quatre heures de l’après-midi, au Jardin Vauban, grand concert donné par la Société philharmonique de Condé-sur-1’Escaut. Programme :
Première partie : Allegro militaire (X.). — Ouverture des Dieux en exil (Bosch). — Fantaisie sur l’Ombre (Flotow). — Concerto pour clarinette (G. Wettge).
Deuxième partie : Marche du Prophète (Meyebeer). — Ouverture du Pré-aux-Clercs (Hérold). — Grande
Fantaisie sur Lakmé (Léo Delibes). — Polka pour petite flûte.
Prix d’entrée : 50 centimes.

9 juillet 1893 — Le Réveil musical de Lille, dirigé par M. Blondel, en concert au Jardin Vauban
— Dimanche prochain 9 juillet, à trois heures de 1'après-midi, un grand concert sera donné, au Jardin Vauban, par l’Harmonie le Réveil musical de Lille, directeur M. Th. Blondel. Cette société exécutera les morceaux qu’elle étudie pour le concours international de Paris qui aura lieu le 16 juillet. Elle prendra part à ce concours en première division. Voici le programme de ce concert :
Première partie. — Allegro militaire (Leroux). — Souvenir de la Forêt d’Hesdin, fantaisie (Guillemet). — Gavotte (Demol). — Fantaisie pour saxophone (Donizetti), soliste M. Leignel. — Indiana, valse (Marchaillou).
Deuxième partie. —— Marche de la Reine de Saba, morceau imposé (Garnier-Marchand). — Les quatre Ages de l’Homme, ouverture, morceau au choix du concours d’honneur (Lachner). — Echo des Alpes, mazurka pour hautbois et clarinette. — Marco Visconti, grande fantaisie, morceau au choix du concours d‘exécution (Petrella). — Le Rossignol de l’Opéra, polka pour deux petites flûtes (Darameau).
Prix d'entrée : 0 fr. 50.

3 septembre 1893 — Concert de la Musique des Sapeurs Pompiers dirigés par M. Bourelle au Jardin Vauban
— Dimanche prochain 3 septembre, à quatre heures, un grand concert sera donné par la musique des Sapeurs-Pompiers de Lille, directeur M. Ed. Bourelle. En voici le programme :
1. Avenir, allegro (G. Wettge). — 2. Rienzi, ouverture arrangée par Mastio (R. Wagner). — 3. Air varié pour deux pistons, solistes MM. Gabelles et Delevoie (Wittmann). — 4. Souvenir d’Etretat, valse (V. Divoir). — 5. La Surprise (Haydn). — 6. Samson et Dalila, grande fantaisie (Saint-Saëns). — 7. Dans le Bois, fantaisie pour hautbois, soliste M. Deren (Leroux). — 8. Chérubin, gavotte (Vasseur). — 9. La Lilloise, grande valse pour petite flûte, soliste M. Schaller (J. Herman).
Entrée : 50 centimes. Les enfants accompagnés de leurs parents entreront gratuitement. En cas de mauvais temps, le concert aura lieu au Palais-Rameau.


28 juin 1896 — Concert du Club des Vingt et de la Musique municipale d’Haubourdin au Jardin Vauban
— Aujourd’hui dimanche à 4 heures, un grand concert sera donné au Jardin Vauban par le Club des Vingt et la Musique municipale d’Haubourdin :
Première partie, Club des Vingt (concours de Rouen) : Sévilia, marche espagnole (J. Montagne). — Grande ouverture du naufrage de la Méduse (Reissiger). — J’y pense, gavotte (Ellembert). — Taras-Boulba, scène slave (Alex. Georges). — Amour et printemps, grande valse (Waldteufel).
Deuxième partie, Musique municipale d’Haubourdin (concours de Chartres) : Le Phocéen, allegro (Kakosky). — Finale de la première symphonie, morceau au choix (Charles Gounod). — Ouverture des francs-juges (Berlioz). — Déidamie, entracte et danse (H. Maréchal). — Marche russe, par les deux musiques réunies (L. Ganne).

9 mai 1897 — Concert de la musique du 43e régiment d’infanterie sur le Kiosque Vauban
— Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par la musique du 43e régiment d’infanterie, chef M. P. Mayeur, le dimanche 9 mai, de quatre à cinq heures du soir, au Jardin Vauban, à Lille :
Robert, marche (Burmesten). — Le Naufrage de la Méduse, ouverture (Russiger). ——Miss Helyett, fantaisie
(Audran). — Hymne à la France (Flégier). — Les Huguenots, fantaisie (Meyerbeer). — Valse espagnole (Bucalossi). Solistes : MM. Lallement, Riddez.

11 juillet 1898 — Concert de l’Association symphonique des Concerts d’Eté de M. Bromet au Jardin Vauban
— Voici le programme du concert gratuit qui sera donné par l’Association symphonique des Concerts d’Eté (directeur M. P. Bromet), au Jardin Vauban, le lundi 11 juillet, à 8 heures ½ du soir :
Premièrc partie. — Retour du Mail (Lauqueteau). — Les Mousquetaires de la Reine, ouverture (Halévy). — La Fête des Vignerons (Gregh). — Le Chalet, fantaisie (Adam). — Colonel, polka (Hervé).
Deuxième partie. — Les Cancans du jour, valse (D. Trave). — Danse espagnole (Desormes). — Aurore boréale, mazurka (Wibert). — La Fille du Régiment (Donizetti). — Serpentibus (Jouberti).

Lille - Le Jardin Vauban
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15 août 1900 — Le Club des Vingt et la Musique municipale de Tourcoing en concert sur le Kiosque du Jardin Vauban
— Un public nombreux se pressait, à quatre heures, dimanche, dans le Jardin-Vauban et autour du kiosque pour entendre les deux réputées sociétés qui s’y faisaient entendre, le Club des Vingt et la Musique municipale de
Tourcoing.
C’est le Club des Vingt qui ouvrait le concert. Notre belle fanfare lilloise, sous l’artistique direction de M. Quesnay, a interprété excellemment Dernière étape de Weber ; la grandiose Marche solennelle de Parès ; les
Amourettes de Gung’l et l’ouverture si colorée de la Bohémienne de Balfe, qu'elle a détaillée avec un sentiment artistique tout à fait remarquable.
La Musique municipale de Tourcoing, sous l’habile direction de son distingué chef, M. Grisey, était chargée de la seconde partie.
Elle a atteint la perfection dans des œuvres très difficiles comme le Saltarello de la Symphonie italienne de Mendelssohn et Une fête à Aranjuez, de Demersmann.
Ces qualités se retrouvent dans tous les morceaux du programme : Dépêche télégraphique, grande valse de Strobel ; Capricante, grande marche de Wachs. Un rondo de petite flûte a permis d’apprécier la grande virtuosité du soliste M. Guguenheim.
Le soir, un dîner tout intime a réuni à l'hôtel de l’Europe les états-majors des deux sociétés.

Quelques-uns des innombrables concerts donnés par la Musique du 43e R.I. sur le Kiosque à musique du Jardin Vauban
26 août 1900 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés, dimanche 26 août, de 4 à 5 heures du soir, au Jardin Vauban, par la musique du 43e régiment de ligne, chef M. Mayeur : Marche des Cambrioleurs (Berger). — La Féria (Lacôme). — Gais ombrages (L. Chic). — Mélange méthodique (Cunrady). — Dis-moi quel est ton pays ? (Sellenick). — Valse Bleue (Nargis).
29 juin 1902 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la musique du 43e d’infanterie (chef M. Mayeur), le dimanche 29 juin, de 4 à 5 heures du soir au Jardin Vauban : Marche lilloise (Desrousseaux). — Rabelais, fantaisie (Ganne). — Menuet (Haydn). — Les Noces de Jeannette, fantaisie (V. Massé). — Cavalleria Rusticana (Mascagni). — Souvenir de Gratz (Schrammel).
24 août 1902 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la musique du 43e régiment d’infanterie (chef M. Mayeur), le dimanche 24 août, de 4 à 5 heures, au Jardin Vauban : Marche alsacienne (F. Sali). — Le Brasseur de Preston, ouverture (Adam). —- Ronde des Moujiks (Renelle). — Violetta, fantaisie (Verdi). — Caprice, exécuté par quatre pistons (L. Mayeur). — Retraite tunisienne (Raspail).
23 août 1903 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la musique du 43e régiment d'infanterie (chef M. Mayeur), le dimanche 23 août, de 4 à 5 heures, au kiosque du Jardin Vauban : 1. Le Pays d’Alsace (Sellenick). — 2. La Poupée de Nuremberg, ouverture (Adam). — 3. Diane de Méridor, gavotte (L. Mayeur). — 4. La Fille du Tambour-Major, fantaisie (Offenbach). — 5. Les Dragons de Villars (Maillard). — 6. Venezia, valse (Desormes).
1er mai 1904 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la musique du 43e régiment d'infanterie (chef M. Mayeur), le dimanche 1er mai, de 4 à 5 h., au kiosque du Jardin Vauban : 1. Desrousseaux, marche (Mastio). — 2. La Fête du Village voisin, ouverture (Boieldieu). — 3. Marie Leczinska, gavotte (Vasseur). — 4. Robert le Diable, fantaisie (Meyerbeer). — 5. Les Petits Oiseaux (Brunet). — 6. Le Printemps, valse (Donizetti).
21 août 1904 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par la musique du 43e régiment d’infanterie (chef M. Mayeur), le dimanche 21 août, de 4 à 5 heures, au kiosque du Jardin Vauban : 1. Le Troubadour, allegro (Sellenick). — 2. Les Dragons de Villars, ouverture (Maillart). — 3. Diane de Méridor, gavotte (L. Mayeur). — 4. Polonaise de concert (Vidal). — 5. Lohengrin, fantaisie (Wagner). — 6. Los Panderos, valse (Junius).

Lille - Jardin Vauban concert sur le kiosque par la musique du 43e R.I.
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25 juin 1906 — Les Fêtes de Lille dans le Jardin Vauban
— Au Jardin Vauban, l'Harmonie du Cercle Berlioz a donné, sous l’habile direction de M. Quesnay, un concert qui attira une énorme foule. Sous les ombrages de notre magnifique square, nombre de Lillois étaient venus jouir de la fraîcheur nocturne, le ciel s’étant rasséréné vers le soir.
Les motifs d'illuminations électriques ont fait défaut cinq minutes, vers 9 h. 15, puis la lumière s'est reversée à nouveau sur les frondaisons épaisses.
Détail du concert donné par le Cercle Berlioz de neuf heures à onze heures du soir, au Jardin Vauban : 1. Gloire au travail, marche (A. Dubois). — 2. Airs de Ballet (Delaye). — 3. Invitation à la vase (Weber) — 4. Marche de cortège (Saint-Saëns). — 5. Marche Romaine (J. Clerise). — 6. Symphonie Fantastique n° 5 (H. Berlioz). — 7. Ouverture du Carnaval Romain (H. Berlioz). — 8. Le P’tit Quinquin, allegro (Mastio). — 9. La Marseillaise.


22 mai 1910 — Concert du Club des Vingt au Jardin Vauban
— Le Club des Vingt donnera dimanche 22 mai 1910, à quatre heures précises au Jardin Vauban (en cas de mauvais temps au « Palais Rameau »), un grand concert. Prix d’entrée : 50 centimes ; les enfants au-dessous de 10 ans auront l’entrée gratuite. En voici le programme : 1. Les Chasseurs autrichiens. Ellemberg. — 2. Ouverture du Roi d'Ys. Lalo. — 3. Andante de la Symphonie en ut mineur. Beethoven. — 4. Les Hirondelles, fantaisie. Hirchsmann. — 5. Cortège fleuri. Strauwen. — 6. Valse printanière. Montagne. — 7. Fantaisie sur le Tannhauser. R. Wagner. — 8. Polka pour six cornets.

Les derniers concerts de la Musique du 43e R.I. avant l’arrivée de la landsturm de 1914 à 1918
30 juin 1907 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par la Musique du 43e de ligne, chef M. Mayeur, le dimanche 30 juin, de quatre à cinq heures : 1. Les Cadets de Russie, allegro. Sellenick. — 2. Les Diamants de La Couronne, ouverture. Auber. — 3. Wagneriana, fantaisie. Wagner. — 4. Marthe, polka. L. Veys. — 5. Faust, fantaisie. Gounod. — 6. François les Bas bleus. Bernicat.
15 juillet 1909 — Voici le programme du concert qui sera donné par le 43e régiment d’infanterie, le jeudi 15 juillet 1909, au Jardin Vauban, de quatre à cinq heures : Vienna up to Date, Komzack. — Raymond, ouverture, Thomas. — Lucrèce Borgia, fantaisie pour clarinettes, Donizetti. — La Zamacueca, Ritter. — La Statue, ballet, Reyer. — Parfum d’Eventail, Giko Nika.
28 août 1910 — Voici le programme qui sera exécuté par la musique du 43e régiment d’infanterie, le dimanche 28 août 1910, de 4 à 5 heures, au Jardin Vauban : 1. Martin et Martine, allegro (Chaulier). — 2. Prométhée, ouverture (Beethoven). — 3. Scènes pittoresques : n° 1 Marche ; n° 2 Air de Ballet ; n° 3 Angelus ; n° 4 Fête Bohême (Massenet). — 4. Prélude d’Axel (A. Georges). — 5. Stances, chant (Flégier).

Lille - Concert allemand pendant l'occupation dans un square
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17 octobre 1920 — Fêtes de la délivrance de Lille. Remise de la Croix de Guerre à la ville de Lille sur la Grand’Place par le Maréchal Philippe Pétain. Concert et poème au Kiosque du Jardin Vauban devant la statue de la Délivrance
— La Croix de guerre sera remise à la Ville de Lille par le maréchal Pétain, le dimanche 17 octobre.
Programme des Fêtes :
A 11 heures, réception à la gare du maréchal Pétain, du général Delobbé, lieutenant-général commandant la circonscription des Flandres ; de la Musique des Guides de Bruxelles et de la Délégation belge.
A 11 heures 45, Grand’Place, remise officielle de la Croix de guerre à la ville de Lille, par le maréchal Pétain.
A 12 heures 30, à l’Hôtel de Ville, réception officielle par la Municipalité du maréchal Pétain, du général Delobbé et de la Délégation belge.
A 13 heures, au Palais de la Ville de 1’Exposition, banquet offert à M. le Maréchal Pétain, représentant le gouvernement de la République.
A 15 heures, place de la République, fête de gymnastique organisée par l’Union régionale des Sociétés de gymnastique.
A 15 heures 30, au Jardin Vauban, poème « Lille 1914-1918 », cantate « L’Hymne de la Délivrance », exécutée par les Orphéons lillois devant la statue de « La Délivrance ».
De 16 à 17 heures 30, kiosque du Jardin Vauban, concert par la Musique municipale des sapeurs-pompiers.
De 17 à 18 heures, concerts populaires, Places Catinat, Cormantaigne, Square Ruault, Jardin de Fives et Place Vanhoenacker.
De 22 à 24 heures, bal, Place du Concert. Bal roulant dans la section d’Esquermes, Wazemmes, Vauban.
De 21 à 22 heures, Grand’Place, concert par la Musique militaire divisionnaire.
Grandes illuminations. Embrasement de la colonne commémorative du siège de Lille.
De 22 heures 30 à 24 heures, bal à grand orchestre.

17 juin 1921 — La municipalité ayant fixé des prix prohibitifs pour la location du Jardin Vauban, le Cercle Berlioz cesse d’y offrir ses concerts
— Dans la journée de mardi, les journaux de Lille, recevaient du Cercle Berlioz, la communication suivante :
« Le cercle Berlioz a le regret d’informer le public, que, par suite de la fixation par l'administration municipale de Lille, d'un taux de location absolument prohibitif, il ne pourra donner son Concert d’Eté qui devait avoir lieu au Jardin Vauban le dimanche 19 juin courant. »
Au programme figuraient : le Cortège de Bacchus de Léo Delibes, la Bourrée Fantasque de E. Chabrier, la Voix des Cloches de Luigini, la Rhapsodie Norvégienne de notre grand Lalo, la Suite Algérienne de Saint-Saëns et les pittoresques Danses hongroises de Brahms.
Lundi dernier — six jours avant le concert — l'Administration municipale se réunissait et nous faisait savoir que la taxe de location du Jardin Vauban serait de 300 francs, plus la location des chaises.
« Nos frais se montant déjà à 600 à 700 francs, la recette que l’on peut réaliser n’étant que de 800 à 1.200 francs, nous ne pouvons songer à faire nos frais et sommes dans l’obligation de renoncer à ce concert. »
La municipalité s’explique : « En présence des nombreuses demandes d’occupation qui lui parviennent pour le Jardin Vauban et pour ne pas priver le public de cette promenade, la municipalité vient de décider de n’accorder, pour les concerts, que les abords immédiats du Kiosque, moyennant une redevance de 300 francs, plus le prix des chaises. »

3 juillet 1922 — Inauguration du monument en hommage à Edouard Lalo dans le Jardin Vauban
— Ce fut une journée d'apothéose favorisée par un ciel splendide. Le monument, oeuvre du sculpteur Quef, est imposant dans sa simplicité. Le buste de Lalo se trouve au haut d'une stèle de granit au pied de laquelle les trois principaux personnages du Roi d'Ys, Rozen, Margared et Mylio sont groupés en une pose pathétique. Cet ensemble imposant (les personnages sont plus grands que nature) se détache admirablement sur un fond de verdure dans le magnifique jardin Vauban où de longues générations lilloises pourront contempler l'image de leur illustre compatriote.
Dans un discours où il se fit l'interprète ému du Comité d'organisation, M. Wallaert remit le monument à la ville de Lille, puis M. Alfred Bruneau, inspecteur général de l'enseignement musical, représentant le ministre des
Beaux-Arts, prit la parole et, avec une haute éloquence, rappela la vie laborieuse de Lalo, ses débuts pénibles, ses découragements devant l'indifférence de la foule et enfin sa gloire tardive et si durement conquise.
Un très beau choeur, oeuvre de M. Capon pour les paroles et de M. Ratez pour la musique, fut exécuté par la société chorale des Orphéonistes Lillois, sous la direction de M. Louis Carpentier ; une délégation des élèves du Conservatoire vint déposer une palme de bronze au pied du monument, puis les élèves des écoles, bannières en tête, défilèrent devant lui en le couvrant de fleurs.
L'après-midi, un public nombreux se pressait dans la vaste salle de l'Hippodrome où un Festival Lalo était organisé par la Société des Concerts populaires.
Enfin un dernier concert attirait le soir une foule nombreuse au jardin Vauban, illuminé à giorno. Il était donné par le Cercle Berlioz, sous la direction de M. Julien Dupuis. Il comprenait, naturellement, des oeuvres de Lalo, l'Ouverture du Roi d'Ys, Namouna, la Rapsodie norvégienne, admirablement rendues par cette célèbre harmonie et quelques morceaux de Saint-Saëns, « Orient et Occident », de Henri Bouillard, « le Sculpteur de Bruges » et d’Emile Ratez, « le Dragon vert ». Ainsi se clôtura cette journée consacrée à la mémoire d'un des plus grands compositeurs dont la France puisse s'enorgueillir.


Lille - Jardin Vauban, monument Edouard Lalo — Statue de la Délivrance inaugurée au Jardin Vauban
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14 juillet 1923 — Concert de l'Association Symphonique des Concerts d'été et du Cercle choral « Les XXX » sur le Jardin Vauban
— Le concert donné au Jardin Vauban de 16 à 18 heures a eu lieu avec le concours apprécié de l'Association Symphonique des Concerts d'été, dirigée par M. H. Bouillard et du Cercle choral « Les XXX » dont le chef est M. Raymond Robillard.
Au programme, on applaudit tout particulièrement l’ouverture de « Entrata » dont l’auteur est M. Bouillard ; la délicieuse suite d’orchestre sur « Sylvia » de Leo Delibes et la fantaisie sur « La Tosca » de Puccini.
Le Cercle choral « Les XXX » fit apprécier la remarquable cohésion de ses divers éléments et son sens artistique dans la grande scène chorale « Dieu » de Radoux et dans « La Chanson des Vagues » de Riga.
La « Marseillaise » toujours vibrante, vivante et acclamée, termina ce magnifique concert.

4 octobre 1931 — Inauguration du monument Albert Samain dans le Jardin Vauban
— Dans le cadre exquis du Jardin Vauban, se déroula dimanche matin la cérémonie modeste et émouvante de l’inauguration du monument à Albert Samain.
On sait avec quel bonheur a été choisi l’emplacement du beau monument d’Yvonne Serruys. L’architecte, M. Alleman, et le directeur des jardins M. Bedène, ont réussi par une collaboration heureuse, à faire de cette partie du parc, l’un des plus jolis coins de notre ville.
Sous une voûte de cyprès de platanes, de saules et de frênes, le monument se détache et sa forme blanche se reflète dans l’eau calme du lac.
La cérémonie.
De nombreuses personnalités avaient répondu à l’appel des organisateurs. Une tribune avait été dressée au bord de la pelouse centrale, et les invités se placèrent en demi-cercle sur le rond-point du Kiosque.
Après l'audition du P’tit Quinquin de Desrousseaux, transposé en mineur, M. Emile Ferré, président du comité Albert Samain, gravit les marches de la tribune et prononça son discours.
A l’issue des cérémonies, la Musique municipale dirigée par M. Paul Laigre exécutera deux morceaux sur le Kiosque : Fantaisie sur le Roi d’Ys, de Lalo et la Grande marche triomphale de V. Delannoy.


Lille - Le Cercle Berlioz dirigé par Julien Dupuis en juin 1912
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10 juin 1935 — La Grande Fanfare de Fives dirigée par Edmond Pellemeule donne un concert sur le Kiosque à musique du Jardin Vauban
— A 20 heures, sous le kiosque du Jardin Vauban, la Grande Fanfare de Fives, dont la réputation n‘est plus à faire, donnait un concert d’art. La venue de cette admirable phalange avait amené sous les frondaisons du vieux parc lillois, d’innombrables amateurs de bonne musique. Disons-le, tout de suite, ce fut un régal de choix, sous la baguette attentive de M. Edmond Pellemeule, professeur au Conservatoire de Lille et directeur de la société. On goûte très particulièrement dans ce programme de choix la « Danza deï Zoccoli », variation pour vingt-cinq bugles, de Maquet.
Bien sûr, cette manifestation artistique qui ne fut pas la dernière de cette journée bien remplie, se termina comme il se devait aux sons du « P’tit Quinquin ».

(1) Jean-François-Edouard Barwolf (1842 - † après 1906)
Quittant son poste de chef à Lille, Barwolf rejoint la direction de l’orchestre du Cercle d’Aix-les-Bains en 1885 ; de là il passe quelques temps à Liège en 1888. En mai 1889, il est nommé premier chef du Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, en remplacement de M. Joseph Dupont, démissionnaire. Après quatre ans passés à Bruxelles, on le retrouve à Rouen chef de l’orchestre du Théâtre des Arts en 1892.
En 1895, Barwolf prend la direction du Grand théâtre municipal de Marseille ; à la belle saison, en juin et juillet 1895 et 1896, plusieurs fois par semaine, il dirige la musique sur le Kiosque à Musique des quinconces des allées Meilhan.
Le 26 juillet 1896, « épuisé », il démissionne de Marseille, mais il réapparait, ragaillardi le 31 août 1896 en tant que chef d’orchestre du Casino de Royan où il remplace « provisoirement » M. Flon.
Tout en continuant à assurer les concerts d’été au Casino de Foncillon de Royan jusqu’en 1901, il prend la baguette de chef du grand Théâtre Royal Français de La Haye à partir d’avril 1897, poste qu’il occupe encore en 1906.
A partir de 1906, on perd la trace de l’intrépide Barwolf.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

4/9 - Les Kiosques de Lille - Kiosque de la Place du Concert

LILLE - Monument du Maire André - Kiosque de la Place du Concert et la rue Saint-Pierre
(NORD)
L’actuelle Place du Concert, une des places les plus exiguës de Lille, cache un passé insoupçonné.
C’est sur cet emplacement qu’est fondée, de 1055 à 1065, la Collégiale Saint Pierre, consacrée le 2 août 1065 par l’Evêque Baudouin de Tournai.
Cette coûteuse construction est vraisemblablement financée grâce aux subsides du comte Baudouin V de Flandres qui, par une charte de 1066, dotera la collégiale et son chapitre de biens et de rentes considérables, assurant ainsi l’entretien des bâtiments et la subsistance et le train de vie des chanoines. Ceux-ci, au nombre de quarante (dix prêtres, dix diacres, dix sous-diacres et dix acolytes), sont dirigés par un Prévôt, chef honoraire du chapitre, dont le premier, Fulcard, nommé en 1055, exercera ses fonctions jusqu’en 1080. La paroisse de Saint-Pierre est dirigée en outre par un Curé-doyen.
Lors du saccage commis en 1213 par le roi Philippe Auguste, la ville de Lille est anéantie et la Collégiale, non épargnée, est entièrement brulée. Reconstruite à partir de 1220, elle subit un nouvel incendie partiel, notamment la toiture et la nef, en 1354, avant d’être à nouveau remise sur pied.

Lille - Collégiale Saint-Pierre en 1790 (gravures)
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Le plan cadastral de 1745 nous indique précisément l’emplacement de la Collégiale Saint-Pierre et de son cloître qui occupaient entièrement le terrain situé de la rue Saint-Pierre jusqu’au Grand Rivage devenu le Quai de la Basse Deûle, le long du Canal. Des jardins et vergers l’entourent tandis de nombreux bâtiments sont édifiés, notamment une bibliothèque, un hôtel prévôtal, une grande maison canoniale et une Chapelle dédiée à Saint-Michel.

Plan de Lille en 1745 - Quartier Collégiale Saint-Pierre
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La révolution sonne le glas de la Collégiale, dont le 49e prévôt, François de Valory de la Pommeraye, chanoine depuis 1741, nommé par le Roi en 1760, sera le dernier représentant. Le dernier curé, Pierre-Louis-Joseph Nolf, cesse ses fonctions en 1790. L’ultime office canonial est célébré le 5 novembre 1790, et le lendemain, les scellés sont apposés par les commissaires délégués, sur les archives, la sacristie et le chœur. L’ordonnance du 28 mai 1791 entérine la fermeture définitive des portes de l’Eglise Saint-Pierre.

La Collégiale Saint-Pierre, devenue bien national suite aux confiscations révolutionnaires, est mise en vente par adjudication le 24 juillet 1792, avec une mise à prix de 125.000 florins comprenant l’Eglise collégiale, la Chapelle Saint-Michel, la Bibliothèque sans les ouvrages saisis séparément, le Préau et deux maisons, un jardin au bord du quai et le terrain de l’ancien cimetière ; un second lot comprenant la galerie menant à la bibliothèque est proposé pour 2.400 florins.
Un Dunkerquois remporte l’enchère le 8 août 1792 pour 247.000 florins (1er lot 242.000 florins ; 2ème lot 5.000 florins). L’acheteur étant insolvable, la vente est résolue.

Sur ces entrefaites, Lille est assiégé par l’armée autrichienne du 29 septembre au 5 octobre 1792, période pendant laquelle, la ville est bombardée et incendiée à outrance. La collégiale, de son côté, transformée en magasin, subit de nombreuses déprédations.
Curieusement, le 15 novembre 1792, les bâtiments sont réquisitionnés pour y abriter un troupeau de moutons, les commissaires ayant pris cette décision, expliquant
qu'il n'était plus possible de laisser les bêtes destinées à alimenter les armées de la République, hors de la ville, exposées aux injures du temps. Il est vrai que l’expulsion des quarante chanoines de la Collégiale ne faisait pas bonne mesure en comparaison de la protection d’un troupeau d’ovins !...
Une nouvelle enchère est organisée le 23 mars 1793, à l’issue de laquelle, un Syndicat, composé notamment d’un plombier et d’un architecte demeurant rue d’Angleterre, précisément en vis-à-vis de la Collégiale, fait l’acquisition de ladite Collégiale et de ses dépendances au prix de 212.500 florins. Mis en possession des bâtiments le 8 juin 1793, le Syndicat va les démantibuler pour en récupérer le moindre matériau et ne laissera aucune pierre debout à l’issue de ce démantèlement forcené.

A l’issue de cette destruction en règle, le jardin du cloître devient une place publique, appelée
le Clos de la Réforme.
En 1803, la municipalité fait édifier, à l’exact emplacement du cloître et du narthex de l’ancienne église collégiale, une Salle de Concert dans laquelle sont disposés des gradins élevés en amphithéâtre autour d’une scène de forme ovale. Il semblerait, au vu des nombreuses critiques émises, que l’acoustique y laissait nettement à désirer…
Le Clos de la Réforme prend alors l’appellation de Place du Concert, sur laquelle est construit le marché couvert aux fruits et légumes en 1810, ouvert tous les matins.
Le long de la salle de spectacle, une voie est tracée, en 1821, perpendiculairement à la rue Saint-Pierre, rejoignant le quai de la Basse Deûle ; ce passage prend le nom de
rue du duc de Bordeaux en hommage à la naissance, le 29 septembre 1820, d’Henri d’Artois, petit-fils de Charles X, roi de 1824 à 1830.
En octobre 1828, le conseil général du Nord décide d’élever un monument, sur la place du Concert, en hommage à Charles-Ferdinand d’Artois, duc de Berry (1778-1820) (fils de Charles X), assassiné le 14 février 1820.
Cette statue du duc de Berry, en bronze, due au statuaire Théophile Bra (1797-1863), est inaugurée le 26 août 1829 par l’évêque de Cambrai, monseigneur Belmas.
Le 17 février 1831, quelques individus bonapartistes et anti-royalistes, renversent l’effigie du duc de Berry, la détruisent et en jettent les débris à travers la place du Concert.
Dans le même temps la rue du duc de Bordeaux prend le nom de rue de la Deûle.


Lille - Place du Concert et la statue du duc de Berry en 1829 (lithographie Edouard Boldoduc 1893)
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En 1833, alors que la Salle de Concert devient l’Académie de musique, la municipalité acquiert le bâtiment situé à l’angle de la Place du Concert et de la rue de la Monnaie (prolongement de la rue Saint-Pierre). Après quelques travaux d’aménagement, l’Académie de peinture et d’architecture s’y installe l’année suivante.
L’Académie de musique-Salle de Concert, agrandie en 1847-1848, est dotée d’une annexe et devient dorénavant le Conservatoire de musique.

Lille - Le Conservatoire et la place du Concert à gauche — Le Conservatoire et l'Ecole des Beaux-Arts (Ecole académique)
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Ainsi que le cadastre de 1881 nous le montre, une rangée de maisons, construites dès avant 1745, subsiste entre la rue Saint Pierre et la place du Concert, à laquelle on accède soit par un petit passage donnant sur ladite rue Saint-Pierre, soit en passant devant le Conservatoire, rue de la Deûle. La municipalité envisage depuis longtemps d’agrandir la place du Concert en récupérant cette fameuse série de maisons bordant la rue Saint-Pierre.
Les négociations avec les propriétaires des bâtiments concernés commencent en 1893.
M et Mme Vittu, propriétaires de la maison située au n° 6 bis rue Saint Pierre et 3 place du Concert ayant, en avril 1893, demandé 40.000 francs pour céder leur bien, finissent par
consentir de nouveaux sacrifices et acceptent, le 2 juin 1893, la somme de 36.000 francs, payable en six annuités.
Lors de la séance du conseil du 27 juillet 1894, c’est au tour de la maison du 6 rue Saint-Pierre (3 place du Concert) de M. Bommart d’occuper le devant de la scène municipale : celui-ci, ayant, en premier lieu, demandé 100.000 francs, la Commission des Travaux baisse les prétentions de celui-ci à hauteur de 75.000 francs.
L’année suivante, le 8 février 1895, M. Narcisse Corman laisse sa petite maison, de la place du Concert, à l’angle de la rue Saint-Pierre, pour 20.000 francs ; un quatrième bâtiment appartenant à M. Rigot, est cédé sans histoire, aux environs de 40.000 francs.
Restent les deux maisons appartenant à la veuve Wavrin-Claeyssens qui exige 150.000 francs pour quitter les lieux. Après les pourparlers engagés avec la Commission des Travaux, celle-ci annonce, le 13 décembre 1895, en séance du conseil municipal, que la propriétaire est revenue à de meilleurs sentiments avec une proposition à 100.000 francs, montant que le Conseil se hâte d’accepter.
L’affaire rondement menée, les six maisons de la rue Saint-Pierre sont démolies dès 1896-1897, donnant à la place du Concert la dimension qu’elle a conservée jusqu’à aujourd’hui.

Plan de Lille en 1881 - Quartier Place du Concert
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La municipalité qui conservait dans ses cartons, depuis le 9 novembre 1894, un projet s’élevant à un million deux cent mille francs pour reconstruire à neuf le Conservatoire qui tombe en ruines et l’Ecole des Beaux-arts bâtie de manière défectueuse et dangereuse, voit son projet rejeté et remplacé par une simple restauration et transformation du Conservatoire, pour un montant de 149.126 francs 28. Les plans et devis de ces travaux, réalisés par l’architecte lillois Émile Vandenbergh (1827-1909), sont approuvés par le Conseil municipal le 17 février 1897. L’inauguration du Conservatoire lillois restauré aura lieu le 29 juillet 1899, sous la présidence de Théodore Dubois, directeur du Conservatoire de Paris.

Le Kiosque à musique
Ayant déjà été fort disert sur notre chronique consacrée à la place du Concert, nous ne conterons pas immédiatement les circonstances exactes qui ont amené la municipalité à commander, le 1er février 1898, quatre kiosques à musique destinés à être installés respectivement place du Concert, place du Square Ruault, place Catinat et Jardin de Fives-Lille. Afin de ménager quelque suspense aux lecteurs, nous en dévoilerons les tenants et aboutissants lors de notre rubrique prochaine sur la Place Catinat, étoffant ainsi l’histoire de ce lieu qui n’a pas la chance de posséder le riche passé des autres places.
Les Ateliers Bourée-Thibaut, entreprise de serrurerie d’art ayant son siège social à Lille au n° 48 de la rue Jean-Sans-Peur, et dont les usines sont installées sur le Grand Boulevard de Marcq-en-Barœul-lez-Lille, sont chargés de la réalisation de ces quatre Kiosques à musique fabriqués selon deux modèles différents : le kiosque de la place du Concert est ainsi totalement identique à celui du Jardin de Fives-Lille : de forme dodécagonale, il est construit sur un soubassement en pierres et briques entouré par un garde-corps en fer forgé et accessible par un escalier de huit marches ; ses colonnes en fonte supportent une toiture zinguée surmontée d’un bulbe. (la seule différence avec celui de Fives-Lille réside dans son nombre de marches d’accès : sept à Fives-Lille)
Réceptionné par la municipalité le 29 septembre 1899, le Kiosque à musique de la place du Concert aura coûté 7.500 francs.
Dans le même temps, le conseil municipal, qui avait adopté, en date du 27 octobre 1897, un devis de 9.209 fr 35 destiné aux plantations à réaliser sur la place du Concert, fait procéder à la rénovation arborée de la place.

Lille - Le Kiosque à musique place du Concert — La place du Concert et son kiosque (cliché 1900)
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A compter de l’agrandissement de la place et de la construction du kiosque, les concerts, principalement exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied dirigée par M. Fourez, son chef, deviennent régulier sur la place du Concert.
Lors de chaque fête lilloise, lors de chaque défilé ou festival, les nombreuses musiques ne manquent pas de faire une halte sur le kiosque.

La commission des travaux représentée par M. Legrand-Herman, réunie pour choisir l’emplacement du futur monument à ériger en hommage au maire André — François André-Bonte (1735-1812), maire de Lille en 1791-1792 puis 1795-1796 —, héros du siège tenu contre les autrichiens en octobre 1792, propose au conseil municipal d’installer une statue à l’angle de la place du Concert, face au Kiosque à musique. Après d’interminables discussions quant au choix opportun de cette place, les élus optent pour celle-ci lors de la séance du 25 mars 1908. Au préalable, le 28 février 1908, le Conseil municipal avait voté un crédit de 3.000 francs pour la construction de cette statue, en même temps qu’une seconde souscription d’égal montant pour l’érection d’un monument en hommage à Edouard Lalo qui, lui, attendra le 3 juillet 1922 pour être installé au Jardin Vauban.
Le
monument au maire André, œuvre en bronze du sculpteur Jules Déchin (1869-1947), installé sur un monumental piédestal offert gracieusement par l’architecte Désiré-Auguste Ghesquier (1861-1934), est inauguré le dimanche 26 avril 1908, sous la conduite du maire Charles Delesalle. A l’issue de la cérémonie et des discours habituels, une cantate est exécutée sur le kiosque à musique par les chœurs mixtes des Orphéonistes Lillois, sous la direction de M. Carpentier, accompagnés par la musique des sapeurs-pompiers.

Lille - Monument du maire André et Kiosque à musique place du Concert
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A la suite de l’occupation allemande de 1914-1918, le Kiosque à musique de la place du Concert répare ses plaies : le 18 octobre 1919, l’entreprise Donnez est chargée, pour 993 francs 35, de divers travaux de maçonnerie et de menuiserie imputés au budget « dégâts causés par les allemands ».
Le matériel d’éclairage du kiosque de la place du Concert ayant été supprimé par les allemands, la Compagnie Continentale du Gaz est chargée de procéder à sa réinstallation par la municipalité, le 3 décembre 1920, moyennant une dépense de 980 francs, coût imputable sur le budget des dommages de guerre.
La statue du monument au maire André ayant été emmenée par les occupants pour la fonte, le Conseil municipal, en date du 20 janvier 1921, délibère pour sa réédification et obtient une avance sur dommages de guerre de 33.000 francs. Le 16 avril 1923, la reconstitution en est confiée à Jules Déchin qui en était le concepteur, Désiré Ghesquier se chargeant de la réfection du soubassement en pierre bleue de Soignies et de la grille de clôture, le tout pour 34.291 francs.

Quelques mois plus tard, le 26 août 1923, la municipalité constatant que le plancher du Kiosque à musique menace de s’effondrer, décide de le remplacer par un plancher à armature en fer, avec remplissage en béton et dallage en ciment... pour 7.500 francs,
dépense un peu élevée, sa durée sera pour ainsi dire illimitée…
Si le plancher était effectivement à durée illimitée, c’était sans compter avec la frénésie de destruction de Kiosques à musique dont ont fait preuve les municipalités successives : comme tous les kiosques lillois, le Kiosque de la place du Concert sera éradiqué dans les années 1960.
La statue du maire André veille toujours sur la place du Concert et son marché.
Kiosque supprimé.

voir ici, Place du concert, Square du Maire André sans kiosque, aujourd'hui. (1/3) (2/3) (3/3)

Lille - Monument du Maire André - Kiosque Place Concert (1908).jpg
Lille - Monument du Maire André - Kiosque Place Concert (1908).jpg (179.3 Kio) Vu 8705 fois
publié par Jean-Marc

17 février 1831 — La mise à bas et la destruction de la statue du duc de Berry sur la place du Concert
— Le 14 février, des troubles sérieux avaient lieu à Paris, à l’occasion d'un service funèbre célébré dans l‘église Saint-Gemain-1’Auxerrois, pour le duc de Berry. L'église fut dévastée, l’archevêché démoli, plusieurs monuments publics dégradés. Le lendemain, dès que cette nouvelle fut arrivée à Lille, le préfet engagea la population à rester calme. Néanmoins, le 17, vers midi, quelques personnes se présentent à la Mairie, pour demander que la statue du duc de Berry, érigée sur la place du Concert, fût transportée au Musée. Le Maire avait déjà donné des ordres pour effectuer cette translation. Et, en effet, l’architecte de la ville était sur la place du Concert, avec cinq ou six ouvriers. Quelques jeunes gens sortant de la Bourse, se dirigèrent vers le monument, en compagnie d’une troupe assez nombreuse. Ils jettent une corde au cou de la statue et s'efforcent de l’abattre. Elle résista quelque temps. On nous a assuré que des ouvriers du rivage, sollicités de donner un coup de main, refusèrent de s'y prêter. Enfin, le bronze tombe avec fracas et se brise sur le pavé ; on achève de le mutiler, on en traîne les débris autour de la place. La grille et le piédestal furent aussi endommagés, il ne resta d'intact, sur le socle, que cette inscription historique :
« Entre-nous, c’est désormais à la vie et à la mort ».

25 mai 1902 — La musique du 16e Bataillon de chasseurs, place du Concert
— Promenade flamande. A 2 heures ½, départ du boulevard des Ecoles par la rue de Paris.
Concerts et bals. — A 3 heures ½, salle du Conservatoire, concert de l’Association des élèves de l'école Monge ; à 2 heures, au Champ-de-Mars, concert de 1’Exposition au profit des sinistrés de la Martinique ; à 4 heures, au Jardin Vauban, concert par la musique du 43e ; à 4 heures, place du Concert, concert par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs ; à 4 heures, à la « Vue des Courses », chemin du Bois, concert champêtre suivi de bal de famille ; à 4 heures ½ , à, la « Guinguette des Lilas », fête champêtre organisée par la société de secours mutuels des coupeurs et réceptionneurs de Lille ; à 7 heures, au siège, parvis St-Maurice, concert par la chorale l’Union ouvrière ; à 7 heures, salle du Nouveau-Lille, rue Gambetta, soirée par la Fédération des syndicats indépendants de Lille et des environs.
A 8 heures, à l’Alcazar, inauguration des jardins et bal de nuit.
A 8 heures, au Petit-Paris, rue Henri-Kolb, fête musicale de la Chambre syndicales des boulangers.

27 juillet 1902 — M. Fourez, chef de la fanfare du 16e bataillon de chasseurs assure des concerts régulièrement sur le Kiosque place du Concert
— Fanfare du 16e chasseurs — Programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied (chef M. Fourez), le dimanche 27 juillet, de 4 à 5 heures, place du Concert :
Les Mousquetaires, allegro (X…). — Les Fantômes, ouverture (Coquelet). — Gage d’amour, mazurka (Mullot). — Gavotte Milady (Bouchel). — Le Jour et la Nuit, fantaisie (Lecocq). — Sur les Flots, valse chantée (Morano).

Lille - Place du Concert, Kiosque et monument André
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2 juillet 1903 — Le Festival musical du vieux Lille a lieu sur quatre kiosques à musique dont celui de la Place du Concert
— Le comité des fêtes du vieux Lille avait organisé un festival qui a merveilleusement réussi.
Le défilé, qui a eu lieu après la réception des sociétés, ne comportait pas moins de 3.000 participants, divisés en quatre groupes qui ont parcouru les principales voies pour aboutir à la rue des Fossés-Neufs où s'est faite la dislocation.
De nombreuses sociétés, réparties aux kiosques de la place du Concert, de la place du Gard, de la rue de la Barre et de la place aux Bluets, ont fait entendre de superbes morceaux brillamment interprétés, que le public a couverts de chaleureux applaudissements.
Le tirage des primes en espèces a eu lieu le lendemain. En voici le résultat :
Primes aux sociétés étrangères à la ville : Grande fanfare d'Armentières, 1,000 fr.; Fanfare républicaine d'Attiches, 600 fr.; Trompettes de Loos, 300 fr.; Fanfare Municipale de Genech, 250 fr.; Harmonie de Mons-en-Pevèle, 200 fr.; fanfare l'Avenir de Singhin-en-Mélantois, 150 fr.; Union des trompettes de Lys-les-Lannoy, 100 fr.; fanfare la Libérale d'Hornaing, 75 fr. ; Fanfare communale de Monchy-au-Bois, 50 fr. 1 ; Union des trompettes du Moulin-des-loups, à Saint-Amand, 50 fr.
Primes aux sociétés lilloises : Fanfare de Saint-Sauveur, 200 fr.; les Amis réunis de Wazemmes, 100 fr.; Trompettes, des Travailleurs, 75 fr.; Fanfare du Centre, 75 fr.; Musique des pompiers, 50 fr.

Quelques concerts sur le Kiosque de la place du Concert
23 août 1903 — Fanfare du 16e chasseurs. Programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied (chef M. Fourez), le dimanche 23 août, de 4 à 5 heures, au kiosque de la place du Concert : 1. Le Bon Accueil, pas redoublé (Van de Maële). — 2. Clorinde, ouverture (Eustace). — 3. Polka des Artilleurs (Blémant). — 4. Gavotte (Demol). — 5. La Vivandière, fantaisie (B. Godard). — 6. L’Aubépine, valse (C. d’Orni).
17 avril 1904 — Fanfare du 16e chasseurs. Programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied (chef M. Fourez), le dimanche 17 avril, de 4 à 5 h., au kiosque de la place du Concert : 1. Allegro militaire (X.). — 2. La Fille du régiment, fantaisie (Donizetti). — 3. Menuet Chantilly (Kelsen). — 4. Gracieuse, polka pour piston (Koch). — 5. Les Flots du Danube, grande valse (Ivanovici). —- 6. Le Vieux Zouave, pas redoublé (Eustace).
8 mai 1904 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied (chef M. Fourez), le dimanche 8 mai, de 4 à 5 h., au kiosque de la place du Concert : 1. Condé, pas redoublé (Wettge). — 2. Une chasse en forêt, fantaisie (Eustace). — 3. Menuet de Boccherini. — 4. Gracieuse, polka pour 4 pistons (Koch). — 5. La Vivandière, fantaisie (B. Godard). — Le Danube bleu, grande valse (Strauss).
21 août 1904 — 16e bataillon de chasseurs. Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs (chef M. Fourez), le dimanche 21 août, de 4 à 5 heures, au kiosque de la place du Concert : 1. Allegro miluaire (X.). — 2. Une chasse en forêt, fantaisie (Eustace). — 3. Menuet poudré (Andrieu). — 4. Ode au Drapeau, chant patriotique (Blément). — 5. Rip-Rip, fantaisie (Planquette). — 6. Les Paysans, chœur (Saintis).
14 mai 1905 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs (chef M. Fourez), le dimanche 14 mai, de 4 à 5 heures, au kiosque de la place du Concert : 1. Tip-Top, pas redoublé (Allier). — 2. La Fête des Fanfares, fantaisie (Blémant). — 3. Patrouille alvine (Manotte). — 4. Introduction et bolero pour piston (Blémant). — 5. Panurge, fantaisie (Planquette). — 6. Caressante, grande valse (Grillet).
10 juin 1906 — 16e bataillon de chasseurs à pied. Voici le programme du concert qui sera donné par la Fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied, dimanche 10 juin, de quatre à cinq heures, place du Concert : 1. Tourcoing-Exposition. (Montagne). — 2. Le Calife de Bagdad, ouverture (Boïeldieu). — 3. Menuet Poudré (Andrieu). — 4. Souvenir de Cluses, valse (Eustace). — 5. Byzance, ouverture (Blémant). — 6. Hymne à la Nuit, chœur à quatre voix. (Arnoud).
25 avril 1909 — Dimanche 25 avril 1909, place du Concert, de 4 à 5 heures, fanfare du 16e chasseurs à pied. Programme : 1. Brillante Etape, marche, Turlet. — 2. Le Verre en main, polka, Fahrbach. — 3. Le Cœur et la Main, fantaisie, Lecocq. — 4. Mansouna, mazurka, Wettge. — 5. Lulu-Cécile, polka pour 2 pistons, Veys. — 6. Adélina, valse, Veys.

Lille - Monument du maire André et le Kiosque à musique — Le Conservatoire, le Kiosque et la statue André
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26 avril 1908 — Inauguration du monument au Maire André sur la place du Concert, face au Kiosque à musique où les Orphéonistes Lillois, dirigés par M. Carpentier, entonnent leur cantate
— Bien avant l’heure fixée même pour le rassemblement du cortège, la foule se presse sur la Grand’Place, devant le Palais Rihour, et c’est devant une haie déjà respectable de spectateurs que la musique du 43e d’infanterie, suivie d’une compagnie du 1er bataillon du même régiment, sous les ordres du capitaine Rogier, vient se ranger place Rihour.
Il est dix heures à peine, et déjà les délégations militaires et les sociétés affluent. C’est d’abord la musique des Canonniers, et le bataillon des Canonniers sédentaires ; deux pelotons du 6e chasseurs à cheval ; un détachement du train des équipages, la musique des Pompiers et le corps des Pompiers ; des officiers de réserve et de territoriale ; une délégation des chasseurs à pied.
La foule devient de plus en plus dense et le service d'ordre a peine â ne pas laisser envahir la place Rihour, et à masser les curieux sur les trottoirs.
M Charles Delesalle, maire de Lille, accompagné de M. Gossart, entre à ce moment.
Il est onze heures, les faisceaux se rompent, les ordres se croisent, les rangs se forment, des bombes sont tirées près de la mairie, les musiques éclatent, et le défilé commence.
En tête, marchent le 43e aux sons entraînants de la « Marche de Marengo », puis la musique des Canonniers sédentaires, suivie du bataillon. Toutes les sociétés suivent ensuite.
Le cortège passe par la Grand’-Place devant la colonne commémorative du siège de Lille, par la rue du Vieux-Marché-aux-Fromages, la place du Théâtre, rue de la Grande-Chaussée, places du Lion-d’Or et Saint-Martin, rue de la Monnaie et la place du Concert.
La foule qui assistait aux préparatifs du départ suit le cortège, tandis que tout le long du parcours, les musiques jouent des marches entraînantes.
Il est onze heures un quart, quand la tête du cortège arrive place du Concert.
Les gendarmes sc rangent à l'entrée de la rue d’Angleterre pour laisser passer la musique du 43e et les détachements des groupes de la garnison qui, après avoir exécuté un mouvement tournant derrière le kiosque vont se masser à gauche du monument. Le centre de la place, autour de la statue et du kiosque, est occupé par les autorités civiles et militaires.
Le service d'ordre est organisé par M. le lieutenant Lesurq, du 16e chasseurs.
Quand le cortège tout entier fut massé sur la place du Concert, M. Bigo-Danel ordonna l’enlèvement du grand drapeau tricolore qui enveloppait Ia statue. Une vibrante et enthousiaste « Marseillaise » salue l’apparition du maire André.
Malheureusement, le ciel fit crever un nuage sur la foule qui, de minute en minute, grossissait place du Concert. Mais bientôt l’averse cessa et M. Bigo-Danel put lire jusqu’au bout, avec une égale conviction patriotique, son discours.
Quand M. Delesalle, maire de Lille, monta à son tour sur l’estrade pour répondre au discours de M. Bigo-Danel, la pluie recommença à tomber de plus belle. Le maire n’en prononça pas moins d’une voix forte et vibrante son discours.
A l’issue de celui-ci, les autorités se portent vers le kiosque de musique sur lequel les chœurs mixtes des Orphéonistes Lillois, sous la direction de M. Carpentier et accompagnés par la musique des sapeurs-pompiers, exécutaient la cantate en l’honneur d’André dont les auteurs sont restés inconnus.
Des bravos enthousiastes ont accueilli la fin de cette belle cantate dont on réclamait une deuxième audition.
Les Orphéonistes l’ont interprétée avec sentiment. Ils ont su vaincre les passages difficiles d’une œuvre à laquelle ils travaillèrent pendant un mois. Les applaudissements du public ont été la meilleure récompense de leurs efforts.
Suivit un défilé au cours duquel, en bon ordre, précédées de leurs musiques qui jouaient leurs marches respectives, les troupes passèrent devant le monument aux applaudissements de la foule.
Il prit à ce moment au soleil la fantaisie de se montrer et de faire resplendir la statue reluisante de pluie.
Les fanfares joyeuses lançaient leurs fiers accents à tous les échos ; les marrons et les pétards leur répondaient par une étrange musique.
Pendant cinq minutes, une véritable fièvre patriotique avait parcouru la foule.

24 mai 1914 — Concert au Conservatoire de la Place du Concert
— Lyre Madeleinoise. Cette Société organise le dimanche 24 mai, à cinq heures, une grande soirée artistique, dans la salle du Conservatoire, place du Concert ; elle s’est assuré le concours d’artistes distingués : Mlle J. Gras, diseuse ; MM. Gustave Van Brussel, diseur ; Camille Osieur, ténor ; Etienne Donnay, baryton ; Henri Carcel, basse ; Fernand Dumoulin, comique de genre ; Marcelly, comique militaire.
La Société, sous la direction de M. Louis Lambin, exécutera le chœur à quatre voix de Saint-Saëns, Sérénade d’hiver.
Le piano sera tenu par M. Camille Stien.

Lille - Conservatoire de musique place du Concert — Kiosque et monument André
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2 juillet 1922 — Manifestation antimilitariste sur la Place du Concert. Orateurs et parlementaires envahissent le Kiosque à musique
— La Fédération du Nord du parti socialiste avait organisé, pour dimanche, une manifestation contre la guerre, qui devait parcourir les principales artères de Lille et se terminer par un meeting, en plein air, place du Concert. Elle a, eu lieu sans le moindre incident, hier après-midi.
Si telle était vraiment l’intention du parti socialiste, que n’a-t-il songé à organiser ces sortes de manifestations en Allemagne même ? Car en réalité, le danger vient de ce pays. C'est là que le feu couve toujours sous la cendre, — comme en 1914. Le meurtre récent de M. Rathenau en est une nouvelle preuve. Le parti pangermaniste et militariste allemand n’a pas désarmé.
Il est très regrettable, d’autre part, qu’hier, les manifestants aient profité de la circonstance pour injurier l’honorable M. Poincaré. L’éminent président du Conseil des ministres ne manque pourtant pas une occasion d’affirmer notre volonté de paix et, maintes fois, il a fait table rase des perfides calomnies qui visent à faire croire que la France poursuit une politique d’impérialisme.
Cette digression était nécessaire pour ouvrir les yeux des rares Français qui n’auraient pas encore compris ce qui se cache sous ces manifestations, qui, nous le répétons, ne devraient pas se passer chez nous.
Le cortège.
Le cortège se forma, à 15 heures, au boulevard des Ecoles ; à la foule des manifestants se mêlaient pas mal de curieux. Il s’ébranla à 15 h. 45, bannières rouges au vent. En tête venaient des cyclistes, un cordon de policiers, puis les parlementaires et orateurs, belges et français. Le cortège était composé, en majeure partie, de délégations socialistes du Nord, du Pas-de-Calais et de la Belgique (région de Menin-Mouscron).
Durant le parcours, des fanfares jouèrent tout le répertoire révolutionnaire. Puis le défilé se continua lentement par les rues Esquermoise, Basse, dc la Grande-Chaussée et de la Monnaie.
Le meeting.
Les manifestants arrivèrent place du Concert à 16 h. 50, annoncés par des pétarades.
Parlementaires et orateurs prirent place sur le Kiosque.
Sur la proposition de M. Salengro, Jules Guesde — absent comme toujours — fut proclamé président d'honneur du bureau et M. Gustave Delory président.
Les discours.
M. Anseele, le premier des orateurs inscrits, parle d‘abord en flamand, puis il traduit son discours en français. Il affirme que les Belges qui ont émigré en France, sont venus y renforcer le parti socialiste. (…)
M. Compère-Morel commence par un interminable dithyrambe, pour démontrer que la menace de guerre est toujours suspendue sur nos têtes. (…)
M. Piérard, après avoir parlé de l'amitié franco-belge, remue les grandes questions du jour : réparations et reconstruction de l’Europe. (…)
M. Paul Faure, secrétaire général du Parti socialiste de France, fait le procès de la « bourgeoisie Internationale ». (…)
Tous ces discours prononcés dans le bruit, furent applaudis de confiance par le public qui avait pris part au cortège.
Pour finir, M. Delory remercia 1es orateurs et la foule s‘écoula lentement. Il était 18 heures 05.

Lille - Manifestation antimilitariste du dimanche 2 juillet 1922, sur le Kiosque de la place du Concert — Discours Compère-Morel sur le Kiosque
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11 juin 1935 — Concert de l’Amicale Fanfare Royale de Saint-Ghislain sur le Kiosque de la place du Concert, lors de la Kermesse des Fêtes Franco-Belges.
— La soirée. A 19 heures, la pluie ayant cessé, une audition artistique fut donnée par l’Amicale Fanfare Royale de Saint-Ghislain, dans le kiosque de la place du Concert.
Cette belle phalange, qui compte 80 exécutants, interpréta, sous la baguette d’un chef distingué, M. Emile Lefèvre, de jolies pages musicales de Saint-Saëns, Alexandre Georges, Cavallo, Rossini, De Smid, Strawen. Elle joua également une œuvre de son chef : Danse Napolitaine, par Emile Lefèvre.
A partir de 21 heures, des bals à grand orchestre mirent la gaîté, Grande-Place, rue Saint-André, rue Gustave- Delory, rue du Marché et place Déliot.
Sur la Grande-Place, un excellent orchestre exécute un concert qui attira de nombreux auditeurs.
Durant toute la soirée, une grande animation régna dans tous les quartiers de la ville.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

5/9 - Les Kiosques de Lille - Kiosque du Square Ruault (place du Réduit)

LILLE - Kiosque du Square Ruault
(NORD)

Alors que la Citadelle est en cours de construction de 1667 à 1673, le marquis de Vauban complète les fortifications autour des nouvelles limites de Lille et décide, en 1672, de faire édifier le Fort du Réduit, en complément de la défense sud de la ville, entre la porte des Malades et la Porte Saint-Sauveur. De ce fait, l’ancienne porte Saint-Sauveur qui était déjà fermée depuis 1595, est démolie en 1674.
Face à ce fort, intra-muros, un emplacement rectangulaire d’environ 30 mètres de large sur 170 mètres de long est aménagé, auquel est attribuée l’appellation d’Esplanade du Fort ou Place du Réduit.
Cette place débouche, à l’est, sur la rue Saint-Sauveur bordée par l’Hôpital Saint-Sauveur fondé dès 1215 et agrandi au XVIIe siècle, derrière lequel est située l’Eglise éponyme construite au XIVe siècle.
A l’opposé de la place on aboutit, par la petite rue des Sahuteaux, à la rue des Malades — devenue rue de Paris —, qui tenait son nom de la maison pour lépreux qui y était installée ; à l’origine, cette voie s’appelait rue de la Cordwannerie (cordonnerie).
Dès avant 1745, la place du Réduit est plantée d’une double rangée d’arbres.


Plans de Lille en 1572 et 1745 - Quartier Saint-Sauveur
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Le quartier Saint-Sauveur, et plus particulièrement la place du Réduit, s’est fait une spécialité de la fabrication des camelots : au XVIIIe siècle, des témoignages attestent qu’on voyait sur cette place un grand nombre de poteaux auxquels étaient, chaque jour, accrochées les chaînes en fil de laine destinées à cette manufacture.
Les camelots, étoffe de laine se déclinant en de multiples variétés, largeurs et qualités, en couleurs unies, rayées ou jaspées, étaient généralement livrés écrus pour être vendus aux négociants de Lille qui les faisaient teinter, apprêter et expédier.
Une ordonnance royale du 18 février 1767 institue même une espèce de Camelot, appelée Capitation, réservée aux manufacturiers lillois, dont l’étoffe sera composée de
filets superfins de trente-quatre portées, à seize bobines la demi-portée et la trame de fins grains, et les lisières bordées de trois fils blancs et trois bleus. Cette étoffe était commercialisée avec l’obligation d’y apposer un plomb portant la mention Camelot du Roy, façon d’Angleterre.
Lors du siège lillois des autrichiens de 1792, une grande partie des métiers du quartier Saint Sauveur sont détruits. Les communautés religieuses, grandes consommatrices de ces camelots, ayant disparu lors de la révolution, cette fabrication cessera faute de débouchés suffisants.

Plans de Lille en 1881- Quartier place du Réduit (Square Ruault)
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La place du Marché-aux-chevaux de Lille, où se déroulait ledit marché tous les mercredis, près de la porte de Béthune, ayant, en seconde moitié du XVIIe siècle, été réduite à sa plus simple expression, à la suite de l’ouverture des rues du Cours-Debout et du Bleu-Mouton, prend le nom de place du Vieux-Marché-aux-chevaux. Le marché aux chevaux est alors transféré sur plusieurs emplacements dont notamment le quartier Saint-André, celui de Saint-Maurice, ou encore sur la place Philippe-de-Girard en 1865.
Il est question, peu avant 1860, de créer un marché aux chevaux sur la place du Réduit. Des plans sont dressés à cet effet, indiquant précisément les emplacements des traverses en fer vieilli, ancrées sur des assises en pierre bleue encastrées dans le sol ; quatre cents anneaux sont prévus pour arrimer les futurs chevaux.
Ce projet ne sera cependant pas réalisé.

Lille - Projet marché aux chevaux sur la place du Réduit
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En dépit de son positionnement à l’extrémité méridionale de Lille, la place du Réduit n’en participe pas moins aux fêtes traditionnelles lilloises qui sont célébrées chaque mois de juin. On la voit ainsi, le 29 juin 1851, organiser ses habituels jeux, dont le spectacle des mâts de cocagne et de la course dans les sacs, suivi le soir par un grand bal public.
Le Fort Saint Sauveur ou du Réduit ayant été déclassé en 1859, les fossés l’entourant sont comblés et les remparts sont démantelés dès l’année qui suit. De ce fait, la place du Réduit ayant gagné une quinzaine de mètres dans le sens de sa largeur, est transformée en square en 1861-1862.
Un premier projet pour y aménager un parc et des promenades est envisagé en 1865, mais il faut attendre 1872 pour qu’il prenne forme. A cette date, la municipalité fait appel à Jean-Pierre Barillet-Deschamps (1824-1873) qui, on l’a vu, vient de créer le Jardin Vauban de Lille de 1863 à 1865 ; celui-ci est alors chargé de transformer le Square du Réduit en Jardin anglais qui sera entouré partiellement d’une clôture en bois, munie d’une grille d’entrée.

Lille - Square Saint Sauveur dit Square du Réduit, Hôpital Saint-Sauveur au fond [cliché vers 1872, Alphonse Le Blondel (1814-1875)]
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Dix ans plus tard, la palissade en bois du square du Réduit est en état de délabrement complet. Alarmé par le maire, M. Géry Legrand, le conseil municipal décide, le 25 août 1882, de remédier à cette situation et vote un crédit de 4.300 francs permettant de réaliser une clôture en treillage (230 mètres de longueur), munie de portes à deux vantaux de deux mètres de large, et de réparer la grille en fer ; un urinoir est en outre installé, pendant ces travaux, dans un coin du jardin.

Le Square du Réduit,
très fréquenté par des familles d’ouvriers, est rebaptisé officiellement, le 8 octobre 1882, Square Ruault, en hommage au général Jean-Baptiste André Isidore de Ruault (1744-1817), qui avait pris part à la défense de Lille lors du siège des autrichiens en 1792. A cette occasion, une grande fête historique se déroule à Lille où un immense cortège de douze chars accompagnés de plus de trente formations musicales et de tous les corps armés, défilant à travers les rues, fait une longue halte précisément dans le Square Ruault, avant d’être dirigé vers le Jardin Vauban et le Palais Rameau. Lors de cette halte dans le square Ruault, un poème de Valéry Vernier est récité et une plaque gravée est fixée dans le jardin, rappelant les phrases adressées par Ruault en réponse à la sommation du prince Albert de Saxe :
« Monsieur le Commandant général. La garnison que j'ai l'honneur de commander et moi, sommes résolus de nous ensevelir sous les ruines de cette place, plutôt que de la rendre à nos ennemis, et les citoyens, fidèles comme nous à leur serment de vivre libres ou de mourir, partagent nos sentiments et nous seconderont de tous leurs efforts.
Lille, le 29 septembre 1792, l’an 1er de la République Française. Le Maréchal de camp, commandant de Lille, Ruault. »

Lille - Square Ruault et Hôpital Saint-Sauveur — Bâtiments militaires de l'ancien Fort du Réduit, vus du square Ruault (cliché 1890, bibliothèque Lille)
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Un des conseillers municipaux, M. Gondin, aux petits soins pour le Square et ses habitants, demande le 10 juillet 1896, l’arrangement des bancs du jardin qui sont actuellement tous démolis, afin qu’ils soient en place pour la fête nationale ; Gondin, précisant que c’est l’affaire d’une journée puisqu’il n’y a que des tringles en bois à poser et visser là où elles manquent, insiste auprès du maire qui promet de faire son possible.
Le 27 octobre 1897, le Conseil municipal et son maire Gustave Delory, ayant l’autorisation de puiser sur la donation de Léon-Henri-Gabriel-Joseph Lardemer que nous détaillerons dans notre prochaine chronique, affectent 32.244 francs 95 pour le
remaniement du square Ruault et la transformation du jardin anglais en promenade plantée d'arbres. Delory expose ensuite qu’ainsi le jardin profitera à un plus grand nombre de personnes et simplifiera beaucoup la surveillance. Ce crédit comprend, pour 7.000 francs, l’établissement d’un Kiosque à musique sur un rond-point central du square, facilitant le service des concerts publics.
Ce kiosque fera donc partie des quatre édicules réalisés par les Ateliers Bourée-Thibaut, commandés le 1er février 1898 et fera l’objet d’un devis supplémentaire de 500 francs lors de la passation de la commande.
Construit à l’identique du kiosque de la place Catinat dont nous aurons l’occasion de parler prochainement, il est réceptionné par la municipalité le 29 septembre 1899 ; accessible par un escalier de huit marches en pierre, de forme dodécagonale, il est érigé sur un soubassement en pierres et briques et entouré par un garde-corps en fer forgé ; sa toiture en zinc surmontée d’un clocheton repose sur des colonnes en fonte.

Lille - Le square Ruault, le Kiosque à musique et l'église Saint-Sauveur — Kiosque à musique du Square Ruault
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Le square Ruault peut enfin accueillir dignement les concerts donnés par la musique du 16e bataillon des chasseurs à pied, dirigée par M. Fourez, lesquels sont très assidus sur le Kiosque à musique, quasiment tout au long de l’année.
Dès 1900, un
jeu de ballon, prémices du football, est organisé dans le square, notamment lors de la fête communale.

Le matériel d’éclairage du kiosque du Square Ruault ayant été supprimé par les allemands lors du conflit 1914-1918, la Compagnie Continentale du Gaz est chargée de procéder à sa réinstallation par la municipalité, le 3 décembre 1920, moyennant une dépense de 980 francs, coût imputable sur le budget des dommages de guerre.

Lille est décidément voué aux incendies de ses édifices : après celui de la Collégiale Saint-Pierre de 1354, c’est au tour de l’Eglise Saint-Sauveur d’être, le 29 mars 1896, la proie des flammes qui se propagent en outre sur son voisin, l’Hôpital. Tous seront reconstruits ou réparés. Puis c’est au tour du Théâtre, près de la Grand’Place, de disparaître le 5 avril 1903. Enfin, le 23 avril 1916, l’Hôtel-de-Ville de la place Rihour est entièrement calciné.
Non reconstruite, provisoirement installée dans l’hôtel de la Monnaie, puis au 81 rue Gambetta, la Mairie est à la recherche de ses futurs locaux.
Le 22 mars 1920, Gustave Delory, toujours maire de Lille, réunit son conseil municipal afin de choisir l’emplacement où sera établi le nouvel Hôtel-de-Ville : le quartier du Square Ruault l’emporte par 25 voix, la place de la République ne récoltant que 17 voix ; ce premier projet prévoit que la mairie sera implantée sur l’ensemble du Square et sur les terrains et constructions de l’ancien Fort du Réduit à acquérir auprès de l’Etat.
Le 3 mai 1920, une seconde option est choisie pour l’implantation définitive sur l’emplacement constitué par le square Ruault et les immeubles situés entre ledit square, les rues Saint-Sauveur et Godefroy et la cour du Soleil prolongée jusqu'à la rue Saint-Sauveur. Le Fort du Réduit sera ainsi préservé, tandis que le Square Ruault sera entièrement supprimé.
Le 9 octobre 1922, l’architecte Emile Dubuisson (1873-1947) remet son premier projet à la Commission des travaux de Lille. Son devis est scindé en deux parties : la partie administrative, où seront placés les bureaux et services, chiffrée à 26 millions de francs, et la partie réception (salles de réunion, de fêtes, de mariage, de délibérations et annexes), estimée à 32 millions de francs. Ne sont pas compris dans ces montants, les acquisitions de terrains et les honoraires d’architecte.
Les travaux seront mis en adjudication au fur et à mesure de l’avancement du chantier.

Plan de 1930 du nouvel Hôtel de Ville de Lille, édifié sur l’emplacement du Square Ruault et du Kiosque à musique et implantation du nouveau Square du Réduit
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Le 29 mai 1923, le 1er lot correspondant au déblaiement et terrassement du nouvel hôtel de ville est adjugé 94.950 francs à M. Carette Duburcq de Roubaix. La réception définitive des travaux de terrassement s’élève au final, remises déduites, à 86.428 francs le 27 décembre 1924. Le 2e lot, adjugé le 20 octobre 1923 pour 13.540.343 francs, comprend le gros œuvre du bâtiment administratif. Suivront ainsi plus de quarante adjudications jusqu’à l’achèvement du monument.

En 1924 commence la longue série des expropriations et acquisitions des immeubles situés sur le quartier du square Ruault et des Etaques,
destinés à être démolis en vue de l’assainissement général de la ville. L’estimation des 28.000 m² à acquérir pour l’opération des expropriations est fixée à 10 millions de francs.
Ainsi, le 27 avril 1924, le n° 47 square Ruault, lot cadastral 2321 (83 m²), est cédé par Mme veuve Grumeaux, née Lehen, pour 20.000 francs ; la maison Grumeaux est en fait, comme beaucoup d’autres, construite sur des terrains appartenant aux hospices civils de Lille de temps immémorial, arrentés pour 99 ans depuis le 22 juin 1853 devant maître Leclercq, le bail devant expirer le 1er octobre 1952.
Plusieurs cessions, assorties de coutumes moyenâgeuses, vont avoir lieu : les époux Arthur Courouble-Lemaire, propriétaires du n° 31 du Square Ruault (angle du 38 ter rue Wicar), occupent l’épice-buvette installée au rez-de-chaussée du 38ter Wicar. Le reste de l’immeuble de trois étages est occupé par des locataires, dont M. Parmentier au rez-de-chaussée du 31 Ruault. Les Courouble, arrentataires de l’ensemble dudit immeuble jusqu’en 1952 sont redevables, chaque année, d’
un canon de 17 hectolitres 10 litres de blé. Le 24 février 1928, ils prennent un accord avec la municipalité pour quitter les lieux le 1er août 1928, moyennant 40.000 francs pour leurs droits d’arrentement et l’éviction commerciale.

Les locataires commerçants sont nettement mieux lotis que les habitants pour leur indemnisation. On voit ainsi trois commerces obtenir le 29 avril 1927 : M. Delbecqueau au n° 25 square Ruault, 4.500 francs ; Mme veuve Cailleret, au n° 13, 5.000 francs et M. Despret, au n° 27, 3.500 francs.
Les autres locataires « ordinaires » reçoivent en moyenne 200 francs pour leur éviction. Les locataires les plus récalcitrants et résistants toucheront, en 1929, des indemnités de l’ordre de 1000 à 3000 francs. La ténacité peut payer !...

Le nouvel Hôtel-de-Ville, dont le plan original n’a pas été respecté, la seconde aile prévue en avant n’ayant jamais été édifiée, achevé et inauguré en 1932, a donc pris exactement la place du Square Ruault et du Kiosque à musique, lequel, au lieu d’être logiquement transféré, a été éradiqué dès 1923.


Lille - Hôtel de ville et hôpital Saint-Sauveur — Hôtel de Ville construit sur l’emplacement du Kiosque et du Square Ruault, nouveau Square du Réduit aménagé sur le terre-plein de l’ancien Fort du Réduit
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Face au nouvel Hôtel-de-Ville, la voie qui longeait le Square Ruault prend le nom de rue Boilly, avant d’être changée en rue du Réduit ; un nouveau Square du Réduit est aménagé sur l’autre côté de cette rue, le long des bâtiments militaires de l’ancien Fort du Réduit.
Kiosque supprimé.

voir ici, Hôtel de ville ayant supplanté le Square Ruault et le Kiosque à musique ; vue du Square du Réduit devant l’hôtel de ville, aujourd'hui.

Lille - Kiosque du Square Ruault.jpg
Lille - Kiosque du Square Ruault.jpg (187.91 Kio) Vu 8666 fois
publié par Jean-Marc

29 juin 1851 — Jeux et Bals sur la place du Réduit lors du Festival de Lille
— La première journée du grand festival de Lille a été célébrée le dimanche 29 juin par un concert d'harmonie militaire exécuté par toutes les musiques des villes voisines, réunies autour de la colonne commémorative du siège de 1792, où Lille résista héroïquement à une puissante armée. Voici quelques détails extraits du Journal de Lille du 1er juillet :
Au moment où nous commençons ces lignes, la première journée de fête est terminée, la seconde va commencer.
La première s'est passée en liesse générale ; la foule inondait les rues et les places publiques ; ce que l'on y voyait moins, c'était l'habitant de Lille lui-même. Les étrangers étaient les plus nombreux. A une heure commença le concert d'harmonie militaire.
La place du Réduit appelait la population de Saint-Sauveur plus spécialement pour le spectacle des mats de cocagne et de la course, dans les sacs. Tout cela s'est passé avec le plus grand ordre et ainsi que l'avait organisé le programme officiel, plus les plaisanteries et les éclats de rire qu'aucun programme ne saurait organiser. Les bals publics de la place du Réduit et de la place de Saint-André ont été d'une animation extrême malgré l'atmosphère de feu que le soleil versait avec ses rayons.
Le soir, les compagnies d'archers et d'arbalétriers revenaient par nos rues, ayant à leur tête les tambours qui se livraient à la plus étonnante variété de ra et de fla qui aient jamais résonné sur la peau d'âne. Ces compagnies, très nombreuses, elles étaient au nombre de trente-six, ont fait leurs preuves habituelles d'adresse ; pour quelques-unes, les jeux ont duré jusqu'à la nuit, et en ce moment nous entendons le tambour de plusieurs qui vont les reprendre.
La journée d'aujourd'hui sera bien remplie pour tous : festival pour les uns, jeux divers et spectacles nautiques pour les autres, puis les illuminations. A ce soir donc pour compléter notre compte rendu de la fête communale.

Quelques concerts sur l’éphémère Kiosque à musique du square Ruault, détruit prématurément par la municipalité
22 juin 1902 — Musique du 16e chasseurs. — Programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied (chef M. Fourez), le dimanche 22 juin, de 4 à 5 heures, square Ruault : Les Cadets de Gascogne, allegro (Furgeot). — Joyeuse, ouverture (Richard). — Gavotte Milady (Bouchel). — Gage d’amour, mazurka (Mullot). — Panurge, fantaisie (Meister). — Chanson des Chasseurs, marche chantée (Blémant).
24 août 1902 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied (chef M. Fourez), le dimanche 24 août, de 4 à 5 heures, square Ruault : Les Mousquetaires, allegro (X.). — Gage d’amour, mazurka (Mullot). — Sans souci, polka (Ganne). —Lallaing-Marck, allegro (Chaulier). — Barcelone, valse (X.). — Les Cadets de Gascogne, allegro (Furgeot).
21 décembre 1902 — Fanfare du 16e chasseurs. — Programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied (chef M. Fourez), le dimanche 21 décembre, de 3 à 4 heures, square Ruault : Le Bon Accueil, pas redoublé (Van-de-Moêle). — Gage d‘amour, mazurka (Mullot). — Gavote milady (Bouchel). — El Coréo, polka (Corbin). — Idéale, valse (Bellini). — En liesse, pas redoublé (Turine).
19 juillet 1903 — Fanfare du 16e chasseurs. — Programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied (chef M. Fourez), le dimanche 19 juillet, de 4 à5 heures, au kiosque du square Ruault : 1. Corydon, pas redoublé (Eustace). — 2. Les Deux Marquises, fantaisie (Bouchel). — 3. Sous les Tilleuls, mazurka (Griffon). — 4. Le Bon Bourgeois, polka (Sellenick). — 5. La Timbale d’argent, fantaisie (Vasseur). — 6. Ombre légère, valse (Gaudefroy).
9 août 1903 — Fanfare du 16e chasseurs. — Programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied (chef M. Fourez), le dimanche 9 août, de 4 à 5 heures, au kiosque du square Ruault : 1. Les Mousquetaires, pas redoublé (Buot). — 2. Scènes cosmopolites : n° 1, Hongroise ; n° 3, Polonaise (Kelsen). — 3. Polka des Artilleurs (Blémant). — 4. Gavotte (Demol). — 5. Le Petit-Duc, fantaisie (Lecocq). —6. Souvenir de Cluses, valse (Eustace).

Lille - Le Square Ruault, le Kiosque à musique et l'Eglise Saint-Sauveur
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21 mai 1905 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs (chef M. Fourez), le dimanche 21 mai, de 4 à 5 heures, au kiosque du square Ruault : 1. Allegro militaire (X.). —2. Panurge, fantaisie (Planquette). — 3. Fleur d’ajonc, mazurka (Gaudefroy). — 4. Introduction et boléro pour piston (Blémant). — 5. Faust, fantaisie (Gounod). — 6. Caressante, grande valse (Grillet).
17 juin 1906 — Voici le programme du concert qui sera donné par la Fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied, dimanche 17 juin, de quatre heures à cinq heures, au square Ruault : 1. Allegro militaire (X.). — 2. Byzance, ouverture (Blémant). — 3. Gavote Milady (Bouchel). — 4. Ombre légère, valse (Gaudefroy). — 5. Renouveau, fantaisie (Gaudefroy). — 6. Hymne à la Nuit, chœur à quatre voix (Arnoud).
1er juillet 1906 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied, le dimanche 1er juillet, de 4 à 5 heures, au square Ruault : 1. Ascq-March, P. R. (Fourez). — 2. Renouveau, fantaisie (Gaudefroy). — 3. Les Deux Bavards, polka pour pistons (Andrieu). — 4. Souvenir de Cluses, grande valse (Eustace). — 5. Les Saltimbanques, fantaisie (Ganne). — 6. Sur les flots, valse chantée (Morand).
9 mai 1909 — Fanfare du 16e chasseurs. — Voici le programme du concert qui sera donné le 9 mai, au square Ruault, de quatre à cinq heures : 1. Bon Accueil, pas redoublé. Van de Maele. — 2. Caudry-Polka. Veys. — 3. Mélodies. Donizetti. — 4. Pour avoir la fille. Walter. — 5. Simonne, polka. Veys. — 6. L’Aubépine, valse. d'Orni.
15 mai 1910 — Voici le programme du concert qui sera donné, square Ruault, le dimanche 15 mai 1910, à quatre heures, par la Fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied : 1. La Guapa, marche andalous. Buisson. — 2. Julienne, polka pour piston. Veys. — 3. La Fille du Régiment, fantaisie. Donizetti. — 4. Hommage aux Dames, mazurka. Govaert. — 5. Course de traineaux, polka. Zikoff. — 6. T’en souviens-tu ? valse. Turine.

8 juin 1921 — Concert au Square Ruault (un des derniers concerts dans le square avant sa disparition)
— Les concerts de l’après-midi. Le beau temps avait amené dans les rues de Lille, dans les jardins autour des estrades surtout où se donnaient des concerts, un nombreux public avide de distraction. Nos sociétés musicales qui se firent entendre en cette occasion, obtinrent grand succès. Au Square Ruault, de 5 heures 30 à 7 heures, la Musique du Centre, sous la direction de M. E. Siégel, son chef réputé, se fit applaudir dans le populaire « Petit Quinquin », dans les « Saltimbanques ».... c'est l'amour qui flotte dans l’air à la ronde (air connu), dans « Les deux Ramiers » (bravo les deux cornets à piston), et dans « Robert le Diable.
Non moins grand fut le succès du Club Amical de Wazemmes, au Kiosque de la Place Saint-André (kiosque démontable). Au programme : Lakmé, Faxoela, la jolie Polka des Pierrettes et le fameux Tu le r’verras Panam, modèle de marche populaire. Félicitons M. Deulemeulle, le distingué chef du Club Amical. Cette fanfate est en grand progrès.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

6/9 - Les Kiosques de Lille - Kiosque de la Place Catinat

LILLE - Place Catinat (Coin de la rue Colbert)
(NORD)

Nous sommes à Wazemmes, commune qui, comme sa voisine Esquermes, va être annexée, le 13 octobre 1858, à la ville de Lille. Wazemmes étant parcouru par la Deûle et ses nombreux canaux, il est indispensable d’en connaître le parcours. La Deûle, rivière qui prend sa source à Ablain près de Lens, passe à Haubourdin, à Loos et à Lille avant de se jeter dans la Lys à Deulémont.
A son arrivée à Loos, la Deûle se divise, au lieu-dit
le Fourchon, en deux branches. La branche principale continue son parcours sous le nom de Haute Deûle, passe le pont de Canteleu, longe le Grand-Tournant sur sa droite avant d’entrer à Lille à l’écluse du pont de la Barre rejoignant le Canal de la Basse Deûle.
La branche secondaire de la Deûle parcourt de nombreux fossés, arrive à Esquermes où elle forme deux bras dont l’un,
l’Arbonnoise, parcourt la commune de Wazemmes, longe sur sa gauche la rue du Sabot, le Port Vauban et le Faubourg de la Barre, avant de rejoindre la branche principale de la Haute Deûle.

Plan de Wazemmes en 1829, quartier Faubourg de la Barre et incrustation plan 1850
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Dès avant 1829, une nombreuse population est installée à Wazemmes sur le Faubourg de la Barre, regroupée pour l’essentiel le long de la rue d’Armentières (anciennement rue du Faubourg de la Barre).
La zone située au nord de l’Arbonnoise, fortement marécageuse, est, jusqu’en 1850, presque dénuée d’habitations. La construction de l'église Notre-Dame-de-Consolation, de 1852 à 1855, par l’architecte Charles Leroy (1816-1879), ouvre la voie à l’urbanisation du quartier ; elle est édifiée sur la nouvelle rue Notre-Dame qui sera rebaptisée rue Colbert en 1863, face au port Vauban qui sera aménagé à partir de 1862. Une école communale de garçons est bâtie dès 1855-1856, le long de l’Eglise (en 1880, M. Coée en est le directeur).
Au-devant de l’école, une Place innommée, non aménagée et non viabilisée, longue de quatre-vingts mètres sur une vingtaine de large, est attestée sur les cadastres successifs de Wazemmes en 1829 et 1850. Cette place, dominée au nord par la flèche de l’Eglise Notre-Dame-de-Consolation, commence à l’extrémité de la rue du Sabot et de la rue Charles-de-Muyssart, voie ouverte en 1860, et longe au sud l’Arbonnoise à partir de la rue du Sabot. Provisoirement cette place, prend le nom de la voie la plus proche, à savoir Place Charles-de-Muyssart.
On accède à cette place et à son quartier qui se couvre rapidement d’habitations, en franchissant un pont sur l’Arbonnoise.

Lille - Place Catinat et l’Eglise Notre-Dame-de-Consolation - Eglise Notre-Dame-de-Consolation sur la rue Colbert, face au port Vauban, à gauche Ecole Communale
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Lors de la séance du Conseil municipal du 6 novembre 1875, une intense et interminable discussion est entamée à la suite du rapport de M. Delécaille de la Commission des Travaux, à propos d’un devis de 18.000 francs destiné à procéder à la couverture des 88 mètres du canal de l’Arbonnoise traversant la place Charles-de-Muyssart. Les caves des immeubles de la rue Colbert et des rues voisines étant périodiquement inondées par les débordements de l’Arbonnoise, il est nécessaire de remédier à cette situation et de faire disparaître ce trou ignoble ; en outre la proximité immédiate de l’école communale le long du canal qui a une largeur moyenne de 8 à 10 mètres et même plus en divers endroits, présente un danger permanent pour les enfants. Cette couverture du canal permettrait en outre la création, dont le besoin se fait de plus en plus sentir, d’un marché en cet endroit.
Plusieurs conseillers proposent, par mesure d’économie, de n’établir qu’un simple garde-corps ou un lattis de chaque côté du canal pour deux mille francs. M. Testelin, de son côté, est partisan de ne rien faire du tout : il y a 20 ans qu’une école est ouverte sur la place Charles-de-Muyssart ; si quelques enfants sont parfois tombés à l’eau, comme cela arrive partout, on n’a jamais eu aucun accident grave à déplorer.
Le maire, André Catel-Béghin, finit par convaincre une majorité qui décide de voter un crédit de 17.200 francs pour la couverture de l’Arbonnoise dans sa traversée de la place Charles-de-Muyssart et pour l’empierrement de ladite place.

Plan de Lille en 1881, quartier place Catinat
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En 1877, la place Charles-de-Muyssart prend définitivement le nom de place Catinat en mémoire de Nicolas Catinat de la Fauconnerie (1637-1712) qui, après s’être distingué lors de l’attaque de la contrescarpe au siège de Lille de 1667, avait obtenu de Louis XIV, la sous-lieutenance au Régiment des Gardes.
Le 15 Juin 1877, la place Catinat accueille son premier marché destiné aux denrées et produits alimentaires.
La municipalité est à nouveau sollicitée, le 13 septembre 1878, au sujet du canal de l’Arbonnoise, pour sa partie longeant la rue du Sabot, comprise entre la place Catinat et la rue Roland. Il s’agit cette fois, non de couvrir le canal, mais d’y construire, pour la sécurité, un nouveau trottoir et un garde-corps ; la commission des travaux entérine le vote d’un crédit de 3.000 francs pour cette réalisation.

La place Catinat, tout comme les nombreux squares et places lillois, est particulièrement fébrile lors des fêtes de juin et d’août, à l’occasion desquelles, chaque année, jeux et concerts y sont organisés.
Mais c’est l’inespérée construction d’un Kiosque à musique sur la place Catinat qui donne à cette place ses lettres de noblesse. Nous avons déjà abordé, lors de nos chroniques sur les kiosques de la place du Concert et du Square Ruault, la construction de ceux-ci en 1899, mais il nous faut détailler les circonstances qui ont amené la municipalité à commander quatre Kiosques à musique le 1er février 1898.

Le legs Léon Lardemer
Léon-Henri-Gabriel-Joseph Lardemer (1842-1893), avocat qui demeurait au 7 rue Colbrant, près de la place Sébastopol, dans le quartier Wazemmes de Lille, n’ayant aucun héritier direct, laisse à son décès survenu le 24 juillet, un legs relativement conséquent à la ville de Lille, assorti de conditions restées volontairement imprécises ; Lardemer se contente de vouloir contribuer à l’embellissement de la cité qu’il aimait et de participer au bien-être de ses citoyens, laissant à la sagesse de la municipalité le choix de l'emploi à faire des biens légués.
Le maire, Géry Legrand, se permet alors, dans un rapport du 10 novembre 1893, de décider que les fonds à recueillir seront employés pour moitié à la création définitive d'un asile de nuit, rue de la Baignerie, la seconde moitié étant consacrée à l’embellissement de la place de la République. Cependant, fort heureusement, Legrand est contraint d’en passer par l’autorisation de la Commission des Travaux qui doit décider de cette affectation en dernier ressort.
Maitre Georges Danel, notaire, dresse le compte de liquidation de la succession de Léon Lardemer le 17 août 1895, aboutissant à un montant net disponible de 248.000 francs que la municipalité s’empresse d’accepter.
Le nouveau maire, Gustave Delory, chargé de l’emploi de cette donation, propose, le 11 décembre 1896, que la moitié, qui devait être affectée à l’aménagement de la place de la République, soit réservée à la
création de squares dans les quartiers populeux qui en manquent, au nombre de trois à cinq, et à l'installation de plusieurs fontaines Wallace.
La délibération du conseil municipal du 27 octobre 1897 arrête définitivement la destination des libéralités de Léon Lardemer. Un devis de 114.387 frs. 22 est établi et accepté, ayant pour objet :
La construction de quatre kiosques à musique estimés chacun à 7.000 francs, en attendant une adjudication à venir. Ces kiosques seront édifiés place du Concert, square Ruault, place Catinat et Place Madeleine-Caulier quartier de Fives-Lille (ce kiosque sera en fait érigé, nous le verrons plus tard, dans le futur Jardin de Fives-Lille)
2° Le remaniement du square Ruault et la transformation du jardin anglais en promenade plantée d'arbres pour 25.244 francs 95.
3° Des plantations à réaliser sur la place du Concert pour 9.209 francs 35.
4° Les plantations de la place Catinat pour 2.762 francs 30.
5° Les plantations et bancs du futur jardin public de Fives-Lille pour 3.438 francs 55.
6° La création d’un jardin clôturé avec massifs place Richebé pour 34.159 francs 40.
7° Des plantations à réaliser sur diverses places (place de l’Arbonnoise, 1.870 frs ; place de la Nouvelle-Aventure, 3.174 frs ; boulevard de la Liberté près de la place de la République, 845 frs ; place Sébastopol, 3.122 frs ; place Vanhoenacker, 1.809 frs ; place Barthélémy-Dorez, 666 frs ; rond-Point de l’Esplanade, 435 frs)

Nous verrons, sur notre prochaine rubrique, que la moitié du legs de Léon Lardemer dont la destination première devait être consacrée à la création définitive d'un asile de nuit, sera affectée à un tout autre usage…

Pour l’adjudication des kiosques à musique, la municipalité est amenée à porter le prix de chacun d’eux à 7.500 francs. La décision de commander ces kiosques est entérinée le 1er février 1898. Les Ateliers Bourée-Thibaut, entreprise de serrurerie d’art ayant son siège social à Lille au n° 48 de la rue Jean-Sans-Peur, et dont les usines sont installées sur le Grand Boulevard de Marcq-en-Barœul-lez-Lille, emportent le marché. Deux modèles de kiosques, différant par la forme de leur toiture, sont choisis : le kiosque de la place Catinat sera identique à celui du square Ruault ; le kiosque de la place du Concert sera similaire à celui du Jardin de Fives-Lille.
Ces similitudes et la forme
champignon oriental d’un des modèles entraîneront les quolibets de quelques conseillers municipaux en goguettes, dont M. Hannotin :
« Quand on sera place du Concert, il sera difficile de remarquer que le kiosque de la place Catinat est semblable à celui du square Ruault ».
« Où il y a surtout un grand changement, c'est dans le « champignon », permettez-moi de l'appeler ainsi. Il y a un kiosque dont le champignon est du genre oriental ; l'autre est plutôt de forme classique, comme le kiosque de l'Esplanade ; Eh bien, on en fera deux de chaque sorte ; il y en aura deux pour les gens qui aiment les toits pointus ; on les mettra dans votre quartier, si vous voulez ! »

Le même Hannotin, adjoint délégué aux travaux, accompagné des conseillers Bergot et Clément, procède à la réception définitive des quatre Kiosques à musique le 22 juillet 1899 et constate la bonne exécution de l’entreprise des Ateliers Bourée-Thibaut. La municipalité homologue le procès-verbal de cette réception le 29 septembre 1899.
Le Kiosque de la place Catinat, tout comme celui du square Ruault, est de forme dodécagonale, accessible par son escalier en pierre de huit marches ; son soubassement de pierre et briques est entouré par son garde-corps en fer forgé ; ses colonnes en fonte portent sa toiture en zinc surmontée d’un clocheton.

Lille - La Place Catinat et le Kiosque à musique - Page publicitaire de la Serrurerie d'art Entreprise Bourée-Thibaut qui a conçu les kiosques à musique place Catinat, square Ruault, place du Concert et Jardin de Fives-Lille
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La musique du 16e bataillon des Chasseurs à pied dont le régiment tient sa garnison dans la caserne Vandamme de Lille de 1877 à 1913, va être très assidue sur le Kiosque de la place Catinat, mais également sur celui du square Ruault, grâce à son chef M. Fourez.

A l’issue de l’occupation allemande à Lille, pendant les quatre longues années de 1914 à 1918, force est de constater que le Kiosque à musique a souffert. Le plancher de l’édicule étant
complètement pourri et en grande partie démoli, la maçonnerie étant très amoindrie, M. Donnez, entrepreneur, sis 2 rue Détournée, est chargé dans l’urgence, avant la fête nationale du 14 juillet 1919, de la réparation dudit kiosque pour 2.219 frs 95. Le conseil municipal approuve cette dépense, à posteriori, le 18 août 1919. Le même mois, la Société du Gaz de Wazemmes est dépêchée pour remettre en état le matériel d’éclairage du Kiosque à musique, mis à mal par les allemands.

Les années 1960 ont été fatales au Kiosque à musique qui a été supprimé par la municipalité, comme tous les kiosques généreusement offerts par Léon Lardemer.
Une leçon à méditer pour les futurs donateurs !...
En 1980, la place Catinat a été entièrement et heureusement transformée en un square public, échappant à la sempiternelle conversion en places de stationnement.
L’école communale de la place Catinat est devenue la Mairie du quartier Vauban-Esquermes. L'Eglise Notre-Dame-de-Consolation est toujours en place mais a perdu sa flèche.
Kiosque supprimé.


voir ici, Place Catinat de Lille sans kiosque, aujourd'hui.
Eglise Notre-Dame-de-Consolation, aujourd’hui.

Lille - Place Catinat (Coin de la rue Colbert).jpg
Lille - Place Catinat (Coin de la rue Colbert).jpg (156.51 Kio) Vu 8591 fois
publié par Jean-Marc

Quelques concerts sur le Kiosque de la place Catinat
10 août 1902 — Fanfare du 16e chasseurs. — Programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied (chef M. Fourez), le dimanche 10 août, de 4 à 5 heures, place Catinat : Les Cadets de Gascogne, allegro (Furgeot). — Joyeuse, ouverture (Richart). — Pulcinella, mazurka (Faust). — Gavotle Milady (Bouchel). — La Timbale d’argent, fantaisie (Meister). — Sur les Flots, valse chantée (Morand).
5 juillet 1903 — Fanfare du 16e chasseurs. — Programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied (chef M. Fourez), le dimanche 5 juillet, de 4 à 5 heures, au Kiosque de la place Catinat : 1. Ké-Son, pas redoublé (Bidegain). — 2. Franche amitié, fantaisie (Martin). — 3. Pulcinella, mazurka (Faust). — 4. Gavotte (Bouchel). — 5. La Vivandière, fantaisie (Godard). — 6. Idéale, valse (Bellini).
26 juillet 1903 — Fanfare du 16e chasseurs. — Programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied (chef M. Fourez), le dimanche 26 juillet, de 4 à 5 heures, au kiosque de la place Catinat : 1. Les Mousquetaires, pas redoublé (Buot). — 2. Le Petit-Duc, fantaisie (Lecocq). — 3. Gavotte (Demol). — Marche Indienne (Van Gaël). — 5. Scènes cosmopolites : n° 1, Hongroise ; n° 3, Polonaise (Kelsen). — 6. Souvenir de Cluses, valse (Eustace).
28 août 1904 — 16e bataillon de chasseurs. — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés par la fanfare du 16e bataillon de chasseurs (chef M. Fourez), le dimanche 28 août, de 4 à 5 heures, au kiosque de la place Catinat : 1. Condé, pas redoublé (Wettge). — 2. La Fille du Régiment, fantaisie (Donizetti). — 3. El Coréo, polka (Corbin). — 4. Marche des Pupilles (Blémant). — 5. Mignon, fantaisie (A. Thomas). — 6. Sur les flots, valse chantée (Morand).

Lille - La Place Catinat et le Kiosque à musique
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29 août 1909 — Musique miltaire. — Voici le programme du concert qui sera donné le dimanche 29 août à 4 heures sur la place Catinat, par la Fanfare du 16e chasseurs : 1. Brillante Etape, pas redoublé (Turlet). — 2. Lulu-Cécile, polka (Veys). — 3. Frivole, valse (Delmas). — 4. Le Cœur et la Main, fantaisie (Lecocq). — 5. Mazurka pour soprano (Nattes). — 6. Petite Nelly, valse (Hordé).
17 avril 1910 — Concerts militaires. — Voici 1e programme du concert qui sera donné, place Catinat, le dimanche 17 avril, à quatre heures, par la Fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied : 1. Le Madgyar, marche. Allier. — 2. Carnavalesque, polka. Fernand. — 3. La Fille du Régiment, fantaisie. Donizetti. — 4. Bray-sur-Somme, pas redoublé. Bajus. — 5. Quand l’amour meurt, valse. Crémieux. — 6. Rentrons ! polka-marche. Berniaux.
22 mai 1910 — Concert militaire. — Voici le programme du concert qui sera donné le dimanche 22 mai, à quatre_heures, place Catinat, par la Fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied : 1. Le Madgyar, marche. Allier. — 2. Le Voyage en Chine, fantaisie. Bazin. — 3. Le Baiser, valse lente. Crémieux. — 4. La Fille du Régiment, fantaisie. Donizetti. — 5. Ma Reine, grande valse. De Coote. — 6. Course de traîneaux, polka. Zikoff.
28 août 1910 — Voici le programme qui sera exécuté dimanche 28 août, à quatre heures, place Catinat, par la Fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied : 1. Bray-sur-Somme, allegro. Bajus. — 2. La Fille du Régiment, fantaisie. Donizetti. — 3. La Parisienne, polka. Ganne. — 4. Miss Helyett, fantaisie. Audran. — 5. Hommage aux Dames, mazurka. Govaert. 6. T’en souviens-tu ? valse. Turine.
30 juin 1912 — Voici le programme qui sera donné place Catinat, dimanche 30 juin, de quatre à cinq heures, par la Fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied : Grand’route, allegro de Gaudefroy. — Retsiem, ouverture de Meister : O ! maman, valse de Guillement. — Petite bretonne, polka d’Allier. — Vierge folle, valse de Blémant. — Allons, en route ! allegro de Frémeaux.
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Re: Kiosques à Musique

7/9 - Les Kiosques de Lille - Kiosque du Jardin public de Fives-Lille

LILLE - Jardin public de Fives-Lille - Le Kiosque
(NORD)

Après l’absorption de Wazemmes et d’Esquermes par la métropole de Lille, c’est, trois mois plus tard, au tour de la commune de Fives et de sa section de Saint-Maurice de tomber dans l’escarcelle Lilloise par décret impérial du 13 octobre 1858, en tant que faubourg.
Grace au legs de Léon Lardemer (1842-1893) destiné à
contribuer à l’embellissement de la cité de Lille qu’il aimait, la municipalité dispose d’une somme de 248.000 francs qu’elle décide, en premier lieu, de répartir par moitié à la création définitive d'un asile de nuit, la seconde partie étant consacrée à l’aménagement des jardins et squares de la ville, dont la construction de quatre Kiosques à musique. Le 27 octobre 1897, le Conseil municipal signe des devis à hauteur de 114.387 francs dont 10.438 francs 55 doivent être réservé au quartier de Fives-Lille : 7.000 pour ériger un Kiosque sur la place du marché Madeleine Caulier (emplacement de l’ancien cimetière de Fives) et 3.438 frs 55 pour la plantation d’arbres et l’installation de bancs.
C’est une aubaine pour Fives qui, pas plus tard que le 8 juin 1897, recevait les doléances de M. Poulet, conseiller municipal, relatives à l’absence criante de kiosque pour la musique et de distractions dans le faubourg :

— Il y a passablement d'ouvriers à Fives-Saint-Maurice qui demandent qu'un kiosque soit établi sur une des places de ce quartier, où les musiques pourraient se faire entendre ; nous n'avons aucune distraction, ni jardin, ni promenade.
Le 1er février 1898, M. Poulet, décidément très attaché au bien être de Fives, remet en cause l’emplacement choisi pour le futur kiosque : — Au sujet de la place Madeleine-Caulier, il n'y a pas possibilité d'y mettre des bancs ; le marché qui s'y tient est déjà trop à l'étroit : qu'on fasse ce que je disais tout à l'heure, qu'on crée un square avec des bancs pour Fives-Saint-Maurice.
Le même jour, le Conseil municipal décide de commander les quatre kiosques, dont le coût passe à 7.500 l’un ; l’adjudication de ceux-ci est remportée par les Ateliers Bourée-Thibaut, entreprise de serrurerie d’art sise à Lille au 48 rue Jean-sans-Peur. Il ne reste plus qu’à trouver l’endroit adéquat où placer le kiosque de Fives.

En 1898, le maire de Lille, Gustave Delory, engage des pourparlers auprès de la famille Barrois, pour l’acquisition d’un terrain et d’une maison sis au 18 ter rue de Bouvines, dans le but d’y créer un square et d’y installer le Kiosque à musique.
La famille Barrois est bien connue à Lille puis à Fives. François-Joseph Barrois (1759-1848), maire de Lille en 1830, député, co-fondateur du chemin de fer du Nord, laisse une fortune colossale (3 millions de francs) à ses deux fils Théodore (1792-1851) et Henri (1790-1870). Ceux-ci fondent une filature de coton à Lille au n° 49 rue de Tournai. En 1836, Théodore crée une seconde filature à Fives, au n° 18 rue de la Mairie (rebaptisée en 1864 rue de Bouvines), qui devient une des plus importante du département. Les enfants de Théodore — Théodore (1825-1902) et Gustave (1829-1885) —, qui poursuivent l’entreprise de leur père sous la raison sociale « Théodore Barrois frères », créent une seconde filature à Fives, rue de Lannoy…
Compliquons un peu les choses : la filature de Lille voit coup sur coup décéder son fondateur Henri Barrois en 1870 et son fils, un autre Henri, en 1872. La veuve de ce dernier, Julie Jeanne Virnot, va reprendre vers 1884, pour ses deux fils — Henri-François (1863-1927) et Adolphe (1865-1940) — la filature dont il est parlé ci-dessus, du 18 rue de Bouvines, l’entreprise prenant pour nom « Henry Barrois frères »
Le 2 mai 1896, dans la nuit du samedi au dimanche, la filature de la rue de Bouvines est totalement calcinée lors d’un incendie d’une grande violence.

La famille Barrois, qui est également propriétaire du terrain 18 ter rue de Bouvines, attenant à sa filature non reconstruite, est disposée à céder à la municipalité pour 175.000 francs, la belle maison de maître de trois étages et son terrain agencé en parc, d’une superficie d’un hectare quatre-vingt-quinze ares soixante-dix centiares.
Cette propriété est longée au nord par la rue Lafontaine, au levant par la rue de la Gaîté et au midi par la rue de la Phalecque (anciennement Sentier de l’Eglise à la Guinguette, puis Sentier de la Phalecque) qui, jusqu’en 1890, longeait le Becquerel, petit cours d’eau recouvert à cette date, permettant l’élargissement de ladite rue.

Plan de Fives-Lille en 1881 - Quartier de la filature Barrois, futur Square Lardemer
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Gustave Delory, lors de la séance municipale du 7 juillet 1898, expose qu’en sus du prix de 175.000 francs arrêté pour l’acquisition du futur jardin public, il faudra également débourser 17.000 francs pour les frais ; pour financer cette opération, il propose de se servir de la partie du legs Lardemer qui était en principe destinée à la création d'un asile de nuit, dont il reste disponible 130.000 francs, et de payer en trois annuités, assorties d’un intérêt de 4%, le solde de 54.000 francs nécessaire.
Le 19 août 1898, la Commission des travaux, représentée par M. Beaurepaire, entérine ces décisions, décide que la maison de maître sera affectée à un service communal et transmet le dossier à Maître Martin, notaire à Lille, pour la cession définitive qui aura lieu le 9 novembre 1898.
Dès le mois de juin 1899, le terrain est converti en Jardin Public et un complément de dépenses de 17.500 francs est voté pour son aménagement ; le
Kiosque à musique est enfin érigé sur celui-ci, réceptionné par la municipalité le 29 septembre 1899. Construit sur le même modèle que celui de la place du Concert, il est de forme dodécagonale et accessible au moyen d’un escalier de sept marches (au lieu de huit marches pour son clone de la place du Concert) ; son soubassement est en pierre et briques avec un garde-corps en fer forgé ; ses colonnes de fonte soutiennent une couverture en zinc surmontée d’un gros bulbe à l’orientale.

Lille - Fives-Lille - Jardin public et la Maison Barrois transformée en patronage laïque - Jardin public, kiosque à musique visible à droite
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Ainsi qu’il était prévu dès le 19 août 1898, la Maison de maître des Barrois, nichée au fond du nouveau Jardin Public, est affectée aux œuvres de la commune : le 2 mars 1900, la Société des « Patronages laïques du Nord de la France » obtient l’autorisation de s’y installer, moyennant un loyer annuel de 5 francs assorti d’un bail de neuf années. Une subvention lui est en outre accordée, à hauteur de 12.000 francs pour y réaliser quelques travaux d’aménagement permettant d’accueillir les patronages mixtes de la ville de Lille.

Plusieurs formations musicales ont élu domicile sur le quartier Fives-Saint-Maurice. Dès 1890, la fanfare de Fives-Lille dirigée par Victor Hennebelle y est présente ; l’Harmonie de Fives-Saint-Maurice, la chorale La Lyrique ou encore la Lyre Fivoise lui emboitent le pas. Traditionnellement des fêtes sont organisées chaque année lors du 15 août, sur le quartier Fives-Saint-Maurice, à l’occasion desquelles, défilés, jeux et concerts ont lieu dans le Jardin public et son kiosque et à travers la ville où sont installés régulièrement des Kiosques amovibles.
Sur la proposition de M. Duponchelle faite le 6 février 1906, le conseil municipal décide, le 22 juin 1906, que le Jardin de Fives prenne la dénomination de Square Lardemer. C’était le moins que puisse faire la municipalité pour son généreux donateur !

L’occupation de Lille par les allemands, de 1914 à 1918, entraîne de nombreuses déprédations : le plancher du Kiosque à musique du square Lardemer est, tout comme celui de la place Catinat,
complètement pourri et en grande partie démoli pendant cette période. M. Fichelle, entrepreneur demeurant 3 rue Saint-Gabriel, est chargé de sa réparation pour un coût de 2.903 frs 56, que le Conseil municipal prend en compte le 18 août 1919.
Le matériel d’éclairage du kiosque du Square Lardemer ayant été supprimé par les allemands, la Compagnie Continentale du Gaz est chargée de procéder à sa réinstallation par la municipalité, le 3 décembre 1920, moyennant une dépense de 980 francs, coût imputable sur le budget des dommages de guerre.

Chaque année, la société des Patronages laïques du Nord de la France, qui occupe toujours la maison Barrois du Square Lardemer, fait passer une subvention de la municipalité à son profit. Ainsi, les subsides qui lui sont accordés passent à 5.000 francs par an lors de la séance du conseil municipal du 24 décembre 1901. En 1904, sa subvention se trouve portée à 6.872 francs, mais l’année suivante, une tentative de passer en force ladite subvention à 10.000 francs, provoque le 17 février 1905, une échauffourée verbale entre conseillers municipaux et entraîne un report sine die de ces subsides…
Le patronage laïque est fréquemment sollicité pour accueillir toutes sortes d’activités associatives ou municipales : on y voit ainsi, en 1909, le Comité des Fêtes de Fives-Saint-Maurice y tenir ses réunions.
En 1910, provisoirement, les locaux de l'ancien patronage laïque de la rue de Bouvines sont aménagés pour installer la Cuisine populaire, ainsi que les cours des Beaux-Arts et de l'Union Française de la Jeunesse, logés précédemment dans l’ancienne mairie de Fives qui vient d’être démolie. Ces services seront ultérieurement transférés dans l’école Paul-Bert, rue du Long-Pot, après sa transformation.
Le 3 juin 1921, le Conseil municipal décide de convertir la Maison Barrois en Caserne de pompiers. L’architecte Favier est chargé des plans et devis de ces travaux, dont le coût est arrêté à 357.848 frs 36 pour la transformation des bâtiments et dépendances en logements et bureau et à 81.602 frs 23 pour la construction d'un garage pour automobiles.

Lille - Fives-Lille - Maison Barrois transformée en Caserne des Pompiers, vue du jardin Lardemer à gauche
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Le monumental et dispendieux (515.000 francs !) projet du Groupe des fusillés lillois que la municipalité va faire édifier sur le square Daubenton de Lille, a pour conséquence la suppression de son bassin et de son jet d’eau. Aussi, le conseil municipal décide-t-il, le 17 décembre 1923, de récupérer les pierres de ce bassin pour les réinstaller dans une des pelouses du square Lardemer. Un devis de 30.000 francs est établi à cet effet, prévoyant la fourniture et la pose d’un appareil réflecteur, la canalisation pour l’amenée du courant, la fourniture d’un appareil et de sa plomberie, ainsi que les travaux de terrassement, de maçonnerie et d’asphaltage.
Le 19 octobre 1924, le crédit alloué pour ces travaux fait l’objet d’une rallonge de 9.723 fr. 64 en raison des erreurs de mesure du bassin à transférer (17 mètres de diamètre au lieu de 12 mètres), de la construction d’une chambre pour recevoir les robinets-vannes de manoeuvre et d’un aqueduc visitable pour installer la canalisation.

Lille - Bassin et fontaine du square Daubenton transférés dans le Square Lardemer en 1924
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La municipalité décide en 1962 de faire bâtir une école maternelle (école Louis Blanc) empiétant en partie sur le Square Lardemer. Et afin de pouvoir aménager une cour de récréation pour les bambins, il est nécessaire de raser le Kiosque à musique.
La question se pose : pourquoi n’a-t-on pas suivi le même raisonnement que pour le bassin Daubenton transféré au square Lardemer ? Il aurait été judicieux de déplacer le kiosque de quelques mètres, la place ne manquait pas, plutôt que de l’éradiquer.
Toujours est-il que le 21 septembre 1962, le conseil municipal, après avoir lancé un appel d’offre pour procéder à la destruction du Kiosque à musique, choisit l’entreprise la moins-disante, à savoir la société Dorchies Louis et Cie, 1 bis rue du Faubourg de Roubaix, qui, pour 280 nouveaux francs, se charge, en trois semaines de régler son compte au malheureux édicule…
C’est ainsi que tous les kiosques lillois, dont les quatre financés grâce au legs de Léon-Henri-Gabriel-Joseph Lardemer, ont disparu du paysage.
Kiosque supprimé.

voir ici, Square Lardemer de Lille sans son kiosque, aujourd'hui. (1/3) (2/3) (3/3)
Cours de l’Ecole maternelle Louis Blanc de Lille ayant supplanté le Kiosque à musique du Square Lardemer.

Lille - Fives-Lille - Jardin public - Le Kiosque (1931).jpg
Lille - Fives-Lille - Jardin public - Le Kiosque (1931).jpg (205.55 Kio) Vu 8565 fois
publié par Jean-Marc

3 mai 1896 — Incendie de la filature 18 rue de Bouvines, attenante au parc et à la maison Barrois, futur Square Lardemer
— Dans la nuit du samedi au dimanche, vers minuit et demi, un incendie d'une grande violence a éclaté dans les ateliers de la filature de coton de MM. Barrois Henry frères, rue de Bouvines, à Fives-Lille.
Les pompiers, prévenus par téléphone, sont arrivés immédiatement sur le lieu au sinistre.
MM. Géry Legrand, maire de Lille, et Contamine, secrétaire de la mairie, sont également arrivés aussi tôt.
Le service d'ordre était assuré par le 16e bataillon de chasseurs.
Après deux heures d'efforts, les pompiers ont pu se rendre maîtres du feu, mais la majeure partie de la filature est complètement brûlée. Les dégâts sont estimés à 800.000 francs.
Environ deux cents ouvriers vont se trouver sans travail.
A l'heure actuelle, les pompiers arrosent les décombres et tout danger est conjuré.
Aucun accident de personne ne s'est produit.

16 août 1898 — Lors des fêtes des 15 et 16 août, sept kiosques à musique amovibles sont établis à Fives-Lille
— Le festival. La première journée des Fêtes de Fives-Saint-Maurice a obtenu un succès considérable. Dès l’aube, l’animation est extrême dans ces quartiers à la décoration desquels les habitants donnent une dernière main. Partout des drapeaux et des feuillages.
Pendant la matinée, les visiteurs commencent à affluer, malgré la chaleur intense.
Vers midi, les sociétés musicales arrivent peu à peu, jouant des marches.
Quantité de curieux se portent sur leur passage et les accompagne rue Pierre Legrand où doit avoir lieu la réception.
A une heure, les bureaux des sociétés sont reçus au siège de la Société des Fêtes 151 rue Pierre Legrand.
La réception, très cordiale, dure jusqu'à trois heures, heure à laquelle a lieu, rue du Long-Pot, la revue des cent cinquante sociétés qui sont venues au festival.
La foule est immense dans la rue du Long-Pot, au moment de la revue.
A l’issue de la revue, on donne le signal du défilé, le cortège se met en marche et suit l’itinéraire ci-après : rues Pierre-Legrand, Jules de Vicq, du Calvaire, Rabelais, des Guinguettes, du Faubourg de Roubaix, Saint-Gabriel, place Madeleine-Caulier, rues de Bouvines, de Lannoy, Paul-Bert, Philadelphie, Pierre-Legrand.
Sur tout le parcours, la foule nombreuse applaudit. L’animation est extrême.
Les pas redoublés succèdent aux pas redoublés au milieu d’acclamations qui renaissent sans cesse. Les musiciens paraissent à peine de ce soleil intolérable qui frappe les cuivres et redouble la chaleur si intense.
Les tambours battent, les clairons sonnent, les pistons et les trombones lancent leurs notes éclatantes à tous les échos, c’est pendant une heure un entrain et un mouvement considérables ; la vie des quartiers de Fives et de Saint-Maurice paraît localisée au passage du cortège.
La dislocation a lieu dans la rue Pierre-Legrand, à la douane de Fives. Les musiciens se répandent aussitôt dans les cafés voisins qui regorgent déjà de consommateurs.
Le festival commence aussitôt. Les kiosques sont établis rues Pierre-Legrand, du Long-Pot, du Grand-Balcon, du Faubourg de Roubaix, des Guinguettes, de Flers et place Madeleine-Caulier.
Les premières sociétés montent sur les kiosques qui leur sont assignés.
Toutes ont obtenu un vif succès. Nombre d’entre elles ont dû, sur la demande des auditeurs, donner une seconde exécution de leur programme.

17 août 1898 — Deuxième journée des Fêtes de Fives-Saint-Maurice
— La journée de lundi ne l'a cédé en rien, comme animation, à celle de dimanche. La plupart des musiques qui étaient restées, y ont contribué pour leur bonne part.
A 10 heures et demie du matin, à l’Orphéon, a eu lieu la mise en étuis. Un représentant de chaque société ayant pris part au festival assistait à cette opération, qui s’est terminée à midi.
A cause de la grande chaleur, la fête n’a battu son plein, à proprement parler, que dans la soirée.
Les masques, par groupes ou séparément, se dirigeaient en grand nombre vers les kiosques, où les jurys, présidés chacun par un des membres de la municipalité, prenaient des notes pour les récompenses. C’est ainsi que chaque concurrent a dû défiler devant quatre jurys.
Ce n’est que vers huit heures et demie que le travail des jurys a cessé.
De trois à cinq heures, sur la place d'Oran, non loin de la gare de Fives, la Fanfare ouvrière de Frameries avait donné un concert. A 1’Alcazar, il y a eu aussi un bal des plus brillants.

Lille - Fives-Lille - Place Madeleine Caulier où étaient donnés des concerts et où devait être construit le kiosque à musique
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23 juillet 1899 —Concert de la Fanfare de Fives-Lille dans le tout nouveau Jardin de Fives
— Jardin de Fives-Lille. Samedi 23 juillet, à 9 heures du soir, concert offert aux habitants par la Fanfare de Fives-Lille, directeur M. Victor Hennebelle. Voici le programme de ce concert :
1. Allegro militaire (A Richart). — 2. Marche triomphale (H. Borrel). — 3. Polka des Oiseaux (Bosch). — 4. Les Kadjars (O. Coquelet). — 5. Premier printemps, valse (Wittmann). — 6. Marche du Couronnement (Meyeerber). — 7. Oudin, Mellet, Firmin, polka pour 6 pistons (L. Mayeur).
L’entrée du Jardin sera libre et gratuite.

14 août 1899 — Concert au kiosque du jardin de Fives lors des Fêtes de Fives-Saint-Maurice.
— Lundi 14 août 1899, dans le Jardin de Fives-Lille, à 8 h. ½ du soir, sera donné un concert au profit des pauvres. Ce concert est organisé par la Société des Fêtes Populaires de Fives-Saint-Maurice, avec le concours de l’Union chorale des Orphéonistes lillois, 100 exécutants, directeur M. Carpentier, et de la Fanfare de Fives-Lille, 77 exécutants, directeur M. Victor Hennebelle. En voici le programme :
Première partie. — Allegro militaire (Turine). — Grande marche guerrière (Alf. Richart). — Les Kadjars (Coquelet), par la Fanfare de Fives-Lille. — Les Voix de la Mer, par l’Union chorale des Orphéonistes (Paliard).
Deuxième partie. — Adieux à la Patrie, par l’Union chorale des Orphhéonistes, soliste M. A. Carpentier. — Le Cid (Massenet). — Marche du Couronnement (Meyerbeer). — Oudin, Meillet, Firmin, Guillet, polka six pistons, solistes MM. Boite, Dernoncourt, Demanet, Courtois, Gabelles et Verschave (L. Mayeur). — La Marseillaise, par la Fanfare de Fives-Lille.
Prix d’entrée : 25 centimes.

13 août 1900 — Fêtes de Fives-Lille ; huit kiosques à musique sont installés dans le quartier, en complément du Kiosque Lardemer…
— Festival de Fives-Saint-Maurice. De 11 heures à 1 heure, réunion des sociétés au siège du Comté des fêtes, 151 rue Pierre-Legrand.
A 3 heures, revue, rue Pierre-Legrand ; à 4 heures, défilé par les rues Guillaume-Werniers, du Calvaire, place Madeleine-Caulier ; à 5 heures festival, kiosques rues du Buisson, du Faubourg-de-Roubaix, des Guinguettes, du Commerce, du Long-Pot, de Philadelphie, Pierre-Legrand, de Flers.
Des forains seront installés rue Pierre-Legrand.

15 août 1901 — Fêtes de nuit et concert dans le Jardin public de Fives
— A neuf heures, au Jardin de Fives, fête de nuit : mouvements, poses plastiques et ballet par la société de gymnastique « La Concorde », avec accompagnement de l’Harmonie de Fives-Saint-Maurice.
Pendant la fête, concert par la Fanfare de Fives.
Projections lumineuses, embrasement du jardin.

20 mai 1902 — Festival de Fives-Saint-Maurice clôturé par une grande fête de nuit dans le Jardin de Fives
— D’une heure à deux heures et demie, le citoyen L. Dupied, adjoint au maire, entouré de la commission d'organisation a reçu au siège du comité des Fêtes 16 rue de Bouvines, les bureaux des différentes sociétés musicales. Un vin d'honneur a été servi.
Tout comme les années précédentes, les rues où doit passer le défilé, celles où sont installés des kiosques, regorgent de promeneurs. Les toilettes claires des jeunes filles semblent braver le temps.
Revenons aux Sociétés musicales et orphéoniques qui se massent dans la rue du Long-Pot pour partir pour le défilé. Naturellement, les curieux affluent à cet endroit. Les lazzis pleuvent de tous les côtés à l'adresse de certains membres de sociétés chorales qui, pour donner la note joyeuse se sont grimés, voire même masqués.
Tout d’un coup arrive de Lille la musique des Sapeurs-Pompiers, jouant un de ses airs entraînants. Quelques centaines de personnes lui font cortège, réglant leur pas à la musique ; et comme si c’était le signal, les sociétés se forment en rangs, quelques unes jouent des pas redoublés, et en route pour le défilé.
Vers 4 heures, commence la revue des Sociétés. En tête de la commission, marchaient les citoyens L. Dupied et Gaudin, adjoints au maire et plusieurs conseillers municipaux. Les sociétaires se découvrent et la Marseillaise sort formidable de tous ces instruments de cuivre. Puis c’est le défilé.
Les sociétés défilent d’un pas rapide, rue Pierre-Legrand, jusqu’à l’ancienne mairie de Fives où s’opère la disjonction. Chacune d’elle, une cinquantaine, gagne ensuite son kiosque respectif.
Alors que chaque société s’était rendue à son kiosque respectif, les nuages qui menaçaient toujours ont crevé et l’orage, la grêle et la pluie ont dispersé rapidement les curieux qui s’amassaient autour des kiosques, les obligeant à rechercher un abri dans les estaminets hospitaliers des alentours.
Enfin l’orage passé, la fête de l’après-midi a pu recommencer et malgré quelques ondées, il a été possible d’écouter et d’applaudir les courageux musiciens et chanteurs.
Le programme d’aujourd’hui : à une heure précise, jeu de bouchon aux emplacements suivants : rue des Dondaines (face à la rue du Becquerel), rue du Faubourg de Roubaix, rue des Processions, rue d'Oran, rue du Grand Balcon, rue Philadelphie, rue du Bois, rue de Flers.
Le rebattage aura lieu rue du Calvaire. A une précise également, jeu de boule, rue Vautroyen.
A neuf heures précises du soir, au Jardin de Fives, brillante Fête de Nuit, avec le bienveillant concours de la Société de gymnastique La Concorde, la Fanfare de Fives-Lille et l’Harmonie de Fives-Saint-Maurice.
Cinématographe, projections, illuminations et embrasement du Jardin.

25 juin 1905 — Concert du Jardin de Fives
— A trois heures et demie, l’Emulation chorale et le Club des Vingt ont donné, au Jardin de Fives, un concert des plus goûtés par la population qui était accourue, nombreuse, se régaler de cette audition de tout premier choix.
Un temps superbe, des arbres en pleine verdure, des toilettes ravissantes et de la bonne musique !
La foule enthousiaste a applaudi longuement la société chorale et le Club des Vingt, qui, en l’absence de M. Quesnay, empêché, a exécuté, sous la direction de M. Demaret, sous-chef, des morceaux très goûtés du public : « le Petit Quinquin », de Mastio ; « Sénitta » et « Cortège et Rallye », de Montagne ; une Gavotte de Demol ; « Scènes légendaires » de Richard ; « Amour et Printemps », de Waldteufel, et « Clairette », de L. Blanc.
Le concert a duré jusqu’à six heures, heure à laquelle la foule s’est écoulée, enchantée d’un après-midi passé aussi agréablement.

22 juillet 1906 — Concerts et élection d’une reine des ouvrières de Fives-Saint-Maurice.
— On ne s’ennuie pas à Five Saint-Maurice ! Grâce à l’initiative et au dévouement désintéressé de l'actif comité des fêtes, que préside M. Soudoyez, secondé par la municipalité, les habitants de ces deux quartiers populaires et essentiellement ouvriers sont conviés, pendant la saison estivale à des réjouissances de toutes sortes.
Il y a quinze jours, des concours, des jeux populaires, un carrousel, des bals, mettaient en joie les habitants du quartier Saint-Maurice. Hier, dimanche, des concerts donnés à quatre heures de l'après-midi, à l'angle des rues Pierre-Legrand et Guillaume-Werniers, par la fanfare de Fives, la Lyrique de Fives-Saint-Maurice et la Chorale patoisante la Lyrique Fivoise, provoquèrent une grande animation dans le quartier de Fives.
Mais le « clou » de la journée fut l’élection d’une reine — celle des ouvrières de Fives-Saint-Maurice — et de ses quatre demoiselles d’honneur.
Le comité des fêtes organise, en effet, pour le 12 août, une grande fête de quartier, à laquelle participeront plusieurs sociétés figurant dans un cortège composé de plusieurs chars en tête duquel marchera celui de la reine — char magnifique d'une composition de bon goût, traîné par quatre bœufs.
L’élection a eu lieu à six heures, dans la salle de l’ancienne mairie de Fives, rue Pierre-Legrand, en présence de M. Cointrelle, adjoint aux fêtes, et des membres du comité.

30 juin 1907 — La musique du 43e régiment d’infanterie fait parfois un saut jusqu’au « lointain » Square Lardemer pour y donner un concert
— Fêtes de Fives-Saint-Maurice. A huit heures, grand concert au Jardin de Fives, par la Musique du 43e.

27 juin 1909 — La Fanfare de Fives-Lille, dirigée par M. Brodelle en répétition avant le concours d’Albert
— Aujourd'hui dimanche 27 juin, la Fanfare de Fives-Lille, directeur M. H. Brodelle, doit prendre part au concours d’Albert. Jeudi, salle de l’Alcazar, en présence d’une nombreuse assistance, cette société a donné une audition des morceaux qu’elle doit exécuter à ce concours.
Nos excellents musiciens se sont fait longuement applaudir dans la « Marche des Fiançailles » (Parès) et « Les Francs Juges » (Berlioz), morceaux imposés.
Les solistes qui participent au concours individuel : MM. Iberis, piston ; Belleville, bugle ; Calin et L. Hennebelle, saxophones ; Blondel, trombone et Dereville, basse, eurent leur part de succès,
Cette charmante soirée laisse bien augurer quant aux résultats du concours pour la Fanfare de Fives-Lille.

5 septembre 1920 — Concert du Club Orphéonique Lillois en face des grands bureaux de l’usine de Fives
— Concert public à Fives. Le Club Orphéonique Lillois (directeur, M. Henri Six), d’accord avec la musique de la Compagnie de Fives-Lille (directeur, M. Etienne Boite), donnera demain dimanche 5 septembre, de 16 à 18 heures, un concert public en face des grands bureaux de l’usine de Fives, à l’occasion du cinquantenaire de la République.

Lille - Fives-Lille - Le Jardin public et le Kiosque à musique
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11 juillet 1923 — Les Fêtes de Fives ; grand concert donné par l'Harmonie le Cercle Berlioz et le Choral des XXX. Dans le square Lardemer
— Nous avons déjà annoncé que le Comité du Commerce Fivois organise des fêtes, dont le programme s’annonce très important, les samedi, dimanche et lundi 28, 29 et 30 juillet.
Voici les principales lignes des festivités qui se dérouleront, festivité qui coïncident avec les fêtes Sainte-Anne et Sainte-Marthe.
Samedi soir 29 Juillet, à 9 heures, grande retraite aux flambeaux avec le concours des sociétés de gymnastique et cyclistes et trois sociétés de musique locales.
La retraite défilera dans les principales rues de Fives.
Dimanche 29 juillet, grand concours de pigeons-voyageurs sur Survilliers.
A 9 heures du matin, rassemblement des sociétés de jeux populaires, rue Pierre Legrand.
A 10 heures, revue et défilé par les principales rues de Fives.
Grand festival concert. — A 2 heures, rassemblement des sociétés : musiques, chorales, gymnastique, etc., prenant part à la fête.
A 2 heures 30, formation du cortège et revue. — A 3 heures, défilé par les principales rues de Fives. Pendant la fête, quête au bénéfice des mutilés et orphelins de guerre. — De 4 à 6 heures, grands concerts et fêtes de gymnastique dans chacun des six secteurs de Fives.
De 8 à 9 heures, grande représentation théâtrale en plein air. — De 9 heures à minuit, bals populaires dans chacun des six secteurs de Fives.
Dimanche, jeux populaires. — A 2 heures, ouverture des jeux de bouchon, 1.000 francs de prix ; jeux de javelots, billards anglais, jeux de seau. etc.
Toutes les sociétés, pour être admises aux jeux, devront assister à la revue et au défilé du dimanche matin, avec tambour et drapeau.
A 2 h. 30, course à pied (professionnels). — A partir de 4 heures, jeux populaires divers dans les différents secteurs. Carrousel en vélos.
Journée du lundi 30 juillet. — A partir de 4 heures après-midi, continuation des jeux populaires dans chaque secteur.
A 5 heures, grande course cycliste Lille-Pont-à-Marcq (45 kilomètres). — A 6 heures, course à pied (amateurs).
A 8 h. 30, au Jardin de Fives, grand concert artistique gratuit donné par l'Harmonie le Cercle Berlioz et le Choral des XXX.
A 11 heures, place Delcroix (angle des rues de Flers et de Rivoli), grand feu d’artifices.

9 juillet 1926 — Fête annuelle des Amicales dans le Jardin Lardemer. Concert de la Fanfare de Fives, sous le Kiosque Lardemer, interrompu par l’orage
— La Fête des Amicales de Fives. Fives est fier de posséder un des plus jolis parcs qui existent dans la région.
Le jardin Lardemer, adossé à la caserne des pompiers de la rue de Bouvines est, en effet, magnifique. De superbes plates-bandes garnies de plantes variées et fleuries, plantées d'arbres et d'arbustes toujours verts, de belles pelouses, d'un coquet bassin — avec jet d'eau — où glissent quelques canards, font de ce coin rêvé un lieu de délices. C'est parmi ces fleurs et ces plantes variées que le groupement des Amicales de Fives Saint Maurice avait l'intention de donner sa fête annuelle de charité.
Les succès des années précédentes avaient encouragé les membres organisateurs à donner un spectacle plus intéressant encore cette année-ci. Tous les commissaires, dès 14 h. 30, étaient à leur poste : les comptoirs de vente, les tables de jeux étaient achalandés et prêts à recevoir les visiteurs qui commençaient déjà à arriver en foule. La grâce séduisante des jeunes filles des amicales attirait déjà les promeneurs bienveillants, les affaires s'annonçaient bonnes et fructueuses. Tout à coup, un orage formidable éclatait, et ce fut un « sauve qui peut » général.
Les musiciens de la fanfare de Fives, à l'abri sur le kiosque, avaient néanmoins commencé leur audition, mais ils durent eux aussi abandonner la place.
Cette fête qui s'annonçait si charmante s'arrêta ainsi au grand désespoir des organisateurs et au préjudice des élèves des écoles de Fives, Saint-Maurice.
Parmi les personnalités qui avaient tenu à apporter leurs encouragements, nous avons noté M. Rousseau, conseiller municipal ; Viste, président de l'Amicale Arago ; Desmarchelier, président du groupe de Wazemmes, Esquermes, Vauban.

Formations musicales actives au Faubourg de Fives en 1909 :
Fanfare de Fives-Lille, fondée en 1890, président A. Soudoyez, direction Victor Hennebelle, 70 exécutants ;
Fives-Saint-Maurice. La Lyrique (chorale), direction O. Gombert, président. E. Cowez, 65 exécutants ;
Les Folies lyriques (chorale), direction X., président V. Liekens, 35 exécutants ;
Fanfare de Fives-Saint-Maurice, direction Lambert, 25 exécutants ;
Harmonie de Fives-Saint-Maurice, président Vittre, 35 exécutants ;
La Lyre Fivoise (chorale), direction Doornaert, président L. Vaillant, 30 exécutants ;
Fanfare du Cercle artistique.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

8/9 - Les Kiosques de Lille - Kiosque de l’Exposition internationale de 1902

LILLE - Exposition 1902 - Les Jardins - Les Serres
(NORD)

C’est sur le Champ-de-Mars, l’ancien terrain des manoeuvres militaires de la Citadelle, le long de la rive gauche du canal de la moyenne Deûle (la rive opposée étant préservée pour l’Esplanade), que Raoul Saulay (1859-1909), associé à Jean-Alfred Vigé, jette son dévolu pour implanter la future Exposition de Lille de 1902. (1)
Un traité est passé le 10 août 1901 entre la municipalité et les consorts Saulay et Vigé : la mairie ne participera en rien au financement de cette exposition qui reste entièrement à la charge des organisateurs, lesquels s’engagent en outre à remettre les lieux en l’état à l’issue de ladite exposition ; la seule dépense municipale sera la fourniture de 50 m3 d’eau maximum par jour, nécessaire aux soins de propreté.
La commission des travaux accepte ce projet avec d’autant plus de bienveillance que les travaux, devant commencer avant le 1er décembre 1901, pourront ainsi occuper les nombreux ouvriers qui chôment actuellement à Lille. Le Champ-de-Mars, dont 15 hectares sont réservés pour cette manifestation, présentant quelques buttes et vallonnements à l’emplacement choisi, il est nécessaire de procéder à l’aplanissement de cette zone.

Le comité technique de l’exposition, présidé par M. Dujardin, est confié à l’architecte-ingénieur Paul Sée et aux ingénieurs Barit et Vauquier. Armand Lemay (1873-1963), architecte lillois construira, en stuc et toile plâtrée, une bonne partie des bâtiments de l’exposition : le pavillon des arts libéraux, pavillon lumineux et la galerie des machines.

Le caractère « international » de cette exposition a été contesté par certains, mais s’avère en fait exact en raison de la participation de ses exposants cosmopolites allemands, belges, grecs ou encore hollandais. Le règlement de l’exposition publié en mai 1902 par la Ville de Lille l’annonce d’ailleurs comme internationale. Dix huit secteurs y sont représentés :
1. Enseignement. — 2. Oeuvres d'art. — 3. Arts libéraux. — 4. Mécanique générale. — 5. Electricité. — 6. Génie civil : Moyens de transport, cycles, automobiles, sports. — 7. Agriculture. — 8. Horticulture. — 9. Forêts, chasse, pêche. — 10. Produits alimentaires. — 11. Mines et métallurgie. — 12. Décoration, mobilier et accessoires. — 13. Fils, tissus, vêtements. — 14. Industries diverses. — 15. Industrie chimique. — 16. Economie sociale. Hygiène. — 17. Colonisation. Matériel et produits d'exportation. — 18. Applications spéciales de l'alcool dénaturé à la force motrice, à l'éclairage et au chauffage.

De nombreuses attractions spectaculaires y sont aménagées, attirant les foules : l’inévitable Water-chute, l’American-tobogan ou encore le River-Styx.

Lille - Exposition 1902 - Le Water Chute, un ballon captif, les couveuses d'enfants et restaurant de l'industrie au fond à droite — La Rivière Styx
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Le « fil rouge » de l’exposition, sera la présence quasi constante de phalanges musicales conviées de toute la région, y compris de Belgique, exécutant en continu, tous les dimanches et lundis de 3 heures à 11 heures du soir, des concerts sur le Kiosque à musique édifié pour la circonstance. Celui-ci, appelé le Kiosque de la Métallurgie, construit en bois, de forme octogonale, est édifié sur le Rond-Point situé en face du Pavillon de l’Agriculture entre les parterres gazonnés longeant la Galerie des machines.


Exposition de Lille 1902 - Les Jardins, les Serres et le Kiosque à musique
Lille - Exposition de Lille 1902 - Les Jardins, les Serres.jpg
Lille - Exposition de Lille 1902 - Les Jardins, les Serres.jpg (115.77 Kio) Vu 8526 fois
publié par Jean-Marc

Plusieurs centaines de sociétés musicales vont ainsi se succéder pendant plus de quatre mois, à ce festival musical permanent, pour le plus grand plaisir des mélomanes. Dans le même temps, afin de faire cesser toute concurrence, les Musiques militaires du 43e R.I. qui donnaient d’ordinaire, tous les jeudis et dimanches, leurs concerts sur le Kiosque de l’Esplanade, juste en face de l’Exposition du Champ de Mars, cesseront toutes leurs représentations, ayant les instructions de ne jouer que dans le Square Vauban.
De son côté, la musique du 16e bataillon de chasseurs continuera de jouer tous les dimanches, alternativement sur les Kiosques de la place du Concert, sur le Kiosque Ruault et sur le Kiosque de la place Catinat.

Durant l’Exposition, un concours musical va se dérouler, du 15 au 18 août 1902, sur les habituels lieux de festivals lillois, à savoir les squares, les places, l’Hippodrome, l’Alcazar, le Théâtre etc. A cette occasion, en sus des six Kiosques à musiques déjà existant, plusieurs autres kiosques et estrades en bois sont édifiés, à la demande de la municipalité, au vu des 161 sociétés de musique participant à ce concours. Le 5 août, le conseil municipal passe quatre commandes de kiosques à musique démontables auprès d’entrepreneurs lillois : à M. Carlier, au prix de 1.195 francs ; M. Wiart pour 1.085 francs ; M. Joncquez moyennant 1.400 francs ; M. Auwercx-Sdez, 1.080 francs.
A l’issue du festival, un de ces kiosques sera transféré dans l’enceinte de l’Exposition, face au Palais des Arts Libéraux, compte tenu des concerts qui s’y déroulent en permanence.

Lille - Exposition 1902 - Palais des arts libéraux, second Kiosque à musique, Pavillon lumineux et équilibriste Alzardès
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L’ouverture de l’Exposition, prévue pour le 1er mai 1902, est finalement repoussée, en raison de retards d’aménagements, officiellement au 9 juin ; une pré-ouverture des portes la précédera cependant de deux semaines. L’inauguration a lieu à trois heures et demie en présence de M. Saulay directeur de l’exposition, de M. Delory maire de Lille et de M. Duclous délégué du ministre de l’agriculture.

L’Exposition qui devait se terminer le 15 septembre, jouera les prolongations jusqu’au 20 octobre 1902.
Kiosque supprimé.

Plan de l’Exposition internationale de Lille 1902
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Nous ne pouvons faire mieux que de donner ci-dessous la reproduction de l’excellente description que le journal le Grand Echo du Nord de la France, a donnée le 9 juin 1902 :

Les Portes de l’Exposition
L’entrée principale est la porte de la Citadelle. Cette porte se compose de deux pylones à claires-voies, placés à quinze mètres l’un de l’autre, entre lesquels se trouve une grande arcade reposant sur deux pilastres, le tout surmonté de mâts qui montent jusqu’à 15 mètres.
Au centre de l’arcade, se trouve un grand cartouche aux armes de Lille accompagné de deux cornes d’abondance.
La porte est peinte en jaune clair. Les croisillons des pylones sont peints en blanc.
Les tourniquets d’accès sont placés sous l’arcade centrale et les tourniquets de sortie entre les pylones et les supports des portes.
La porte du Ramponneau est beaucoup plus simple que la première. Elle est formée de deux pylones avec mâts dans les pieds desquels sont les vendeurs de tickets, d’un fronton avec décoration en bois découpé, surmonté d’un cartouche aux armes de Lille et orné de trophées de drapeaux.


Lille - Exposition 1902 - Porte principale (porte de la Citadelle) — Porte d'entrée du Ramponneau
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Le Palais des Arts Libéraux
Dès avant l’entrée par la porte de la Citadelle ou par celle du Ramponneau, le Palais des Arts Libéraux, avec sa façade d’un blanc immaculé, son dôme central et sa porte principale d’un si imposant aspect, attire les regards.
Ce palais est le plus important de l'Exposition. Il mesure 164 mètres de longueur sur 80 mètres de largeur dans la partie centrale et 55 mètres aux ailes ; il couvre une surface de près de 8.000 mètres carrés.
M. Lemay, l’architecte de l’exposition a cherché à faire un bâtiment d'aspect solide et robuste. Les trois dômes qui le couronnent ajoutent encore à cette impression.
Seules, les deux tourelles placées de part et d'autre du dôme central tranchent sur le reste par leur élégance et leur sveltesse.
La façade de stuc et de toile plâtrée est traitée, dans le style classique imitant le granit et la pierre blanche.
La porte principale est encadrée de quatre colonnes à chapiteaux composites surmontées d‘un cintre dont le milieu est occupé par un cartouche de cinq mètres de hauteur, portant les lettres R.F. entrelacées.
Les dômes, les tourelles et le bâtiment sont surmontés de mâts auxquels sont accrochés des pavillons de toutes nationalités.
La Galerie des machines
La galerie des machines, située en bordure de l’allée des Marronniers, est un bâtiment long de 150 mètres, large de 40, haut de 20 sous la grande nef, d'architecture fort simple.
Elle se compose d'une construction rectangulaire avec trois avancées de la façade constituant trois motifs, avec portes garnies de vitraux, pilastres, frontons triangulaires, corniches, mâts en bois peint, écussons, drapeaux et banderoles.
Le bruit des moteurs et des machines emplit le bâtiment d’un bourdonnement d’activité continu. A l’extrémité de la galerie se trouvent les générateurs et les groupes électrogènes qui fournissent la force motrice aux machines installées dans l’Exposition et assurent l’éclairage des palais et des jardins.

Lille - Exposition 1902 - Palais des Arts libéraux et Palais lumineux — La Galerie des Machines
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Le Pavillon de l’Agriculture
Le Pavillon de l’Agriculture est construit perpendiculairement à la Galerie des Machines.
Il est placé en bordure du Champ-de-Mars, ainsi que le Pavillon de l’Economie sociale et de l’Enseignement et le Pavillon des Beaux-Arts, de façon à laisser au centre un vaste emplacement pour les constructions particulières, pavillons de l’alcool, de l’acétylène, de la Presse, bars, buvettes, débits de tabac, exposition de machines agricoles, de carrosserie, de ciment, etc.
Le Pavillon de l’Agriculture est long de 80 mètres et large de 20.
La porte centrale est surmontée d’un dôme élégant et d’un campanile de style flamand très élancé, à quatre faces, posé d’angle sur une petite plate-forme avec balustrade en bois découpé.
La toiture du campanile et des deux petits clochetons placés de chaque côté du dôme, est percée de petites lucarnes à toits pointus d’un très joli effet.
Aux angles du bâtiment sont placés de grands mâts, dont la base est entourée de motifs en bois découpé.
A l’intérieur, il est divisé en deux parties, l’une affectée aux machines agricoles, l’autre aux produits de la ferme.
La partie centrale est occupée par la Société des Agriculteurs du Nord.

Les Pavillons de l’Enseignement et des Beaux-Arts
Ces deux pavillons sont très simples. Le premier est divisé en compartiments par des cloisons, de part et d’autre de l’allée centrale.
Le pavillon des Beaux-Arts sera certainement l’un des plus visités.
Il est divisé en six salles où sont exposées environ 800 toiles, toutes signées de noms d’artistes ayant été admis aux Salons de Paris.


Lille - Exposition 1902 - Palais de l'Agriculture — Palais des Beaux arts, de la céramique et de l'enseignement ; Brasserie des Moulins
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Les jardins
Les jardins occupent une place prépondérante dans une exposition. A Lille, ils couvrent à peu près les deux tiers de la surface du Champ-de-Mars.
Le tracé et l’exécution en ont été confiés à M. L. Delannoy, architecte-paysagiste à Lille ; les travaux commencés au début de mars 1902, ont été rapidement menés et sont à peu près achevés.
Les parterres de fleurs et de gazon (les boulingrins, pour les appeler de leurs noms) occupent deux parties situées de part et d’autre du Palais des Arts libéraux. Ces compartiments sont disposés symétriquement par rapport à l’axe de cette vaste construction et présentant un aspect calme qui sied parfaitement à la superbe façade de M. Lemay.
Une seule construction est érigée au milieu, c’est le palais lumineux.
Quelques statues et vases de bronze du Val d’Osne, émergent par-ci par-là. Le compartiment qui termine le jardin nous montre, au milieu d’une corbeille ronde, une coquette et élégante fontaine en ciment.
Deux serres, l’une en bois et l’autre en fer, sont en voie d’achèvement, et les rocailles avec chute d’eau et constructions rustiques donneront à cette partie du jardin, un aspect tout particulier.
La lumière sera abondamment distribuée pendant les soirées et les fêtes de nuit, soit par l'électricité, le gaz, l‘alcool ou l’acétylène.
Une centaine de lampes à arc, montées sur pylônes bleus et blancs ont été réparties dans les jardins et dans la Galerie des Machines. De plus une cinquantaine de potences, munies de lampes à gaz d’un système nouveau, éclaireront les jardins.
Enfin, un pavillon lumineux érigé en face du Palais des Arts libéraux et composé d’une carcasse en bois à lignes amusantes, d’une toiture de fer affectant la forme d'un ballon dirigeable, projettera une lumière intense.
La toiture, les murailles, les marches du perron elles-mêmes seront faites en briques de verre, creuses, de coloration variée, à l’intérieur desquelles se trouveront des lampes à acétylène.
L'effet produit sera, dit-on, merveilleux.

Lille - Exposition 1902 - American-tobogan et Kiosque à musique — Ballon captif « le Canada » et American-tobogan, visite de Sir Wilfrid Laurier, ministre canadien
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31 mai 1902 — La Musique à l’Exposition
— Voulant réaliser une véritable exposition de la musique, l’administration de l’Exposition a décidé qu’un festival international permanent aurait lieu dans l'enceinte du Champ de Mars, tous les dimanches et les lundis, festival ouvert exclusivement aux fanfares, harmonies, symphonies d'au moins 25 musiciens et aux chorales d’hommes ou femmes, chorales mixtes d’au moins 40 exécutants.
Enfin, chaque après-midi, à l’intention spéciale des abonnés dont le nombre grossit quotidiennement, seront donnés de grands concerts où les maîtres anciens et modernes seront interprétés.
C’est l’Association Symphonique des concerts d’Eté, sous l’habile direction de M. Bromet, son distingué chef, qui a inauguré aujourd'hui même ces auditions.


9 juin 1902 — Inauguration de l’Exposition internationale de Lille
— L’inauguration officielle de l’Exposition internationale de Lille a eu lieu, hier, à trois heures et demie.
A deux heures, les portes sont ouvertes aux porteurs de cartes d'abonnement et d’invitation, et déjà le public se presse en foule aux guichets.
A trois heures et demie, arrivent les voitures portant les personnalités officielles.
Aussitôt le cortège se forme et se dirige vers le Palais des Arts libéraux où doit avoir lieu la cérémonie. Dans ce cortège a nous remarquons MM. Saulay, directeur de l’Exposition ; Delory, maire de Lille ; Duclous délégué du ministre de l’agriculture etc…
L'inauguration
La musique du 43e de ligne et la musique des Sapeurs-Pompiers prêtaient leur concours à cette cérémonie.
Le cortège est reçu aux accents de la Marseillaise. C’est ensuite la série des discours.
M. Saulay fait la remise des bâtiments aux autorités.
M. Debierre fait une présentation succincte des lieux :
« Entrez dans le Palais des Arts libéraux, vous constaterez les merveilles des arts industriels, depuis la céramique, les vitraux d’art, le fer forgé, jusqu’à l’orfèvrerie…
« Pénétrez dans la galerie des machines, vous entendrez la ruche bourdonnante des moteurs à vapeur…
« Continuez votre chemin, franchissez la porte du pavillon de l'agriculture ; vous admirerez les machines qui sèment, qui fauchent, qui ramassent…
« Promenez maintenant vos pas dans le Pavillon de l’économie sociale et vous jugerez des efforts accomplis dans l’enseignement professionnel de nos écoles…
« Le Pavillon des Beaux-Arts, où tant de fois, votre œil sera surpris par la grandeur de la conception, le coloris, ou la beauté de la forme achèvera enfin de vous donner l’idée que l’exposition internationale de Lille mérite d’être vue et qu’elle excite la curiosité aussi bien que l’œil attentif de ceux qui aiment tout ce qui est grand, tout ce qui est beau. »
Le cortège officiel s’est ensuite rendu dans les différents palais et s’est arrêté devant plusieurs expositions particulières fort éclairées.
Mais déjà la foule du public avait envahi l’Exposition et s’était répandue, elle aussi, dans les nombreux palais ou avait pris d’assaut les portes et les guichets des diverses attractions.
Le Banquet.
Le banquet d’inauguration a eu lieu à 7 heures, dans la salle des fêtes, sous la présidence de M. Ricard, conseiller de préfecture. Ce banquet fort bien servi par l’hôtel Delannoy, comprenait 200 couverts.
En voici le menu :
Consommé Sévigné. — Truite du lac glacée à la Russe. — Filet de bœuf parisienne. — Salade écossaise. — Aspic de foies gras truffés. — Volailles de la Bresse rôties. — Pâté de Pithiviers. — Suprême de fruits glacés au Xérès. — Bombe Romanoff. — Corbeilles de fruits. — Desserts variés. — Vins-Café-Liqueurs.
Pendant le dîner, la Musique des Canonniers sédentaires a fait entendre les meilleurs morceaux de son répertoire.
Après le banquet, les convives ont assisté à la fête de nuit de l’Exposition. Les illuminations à giorno produisaient un effet féerique, et malgré l’incertitude du temps, il y avait foule dans les allées et les palais.

Lille - Exposition 1902 - Entrée principale et bassin du Water-chute — Couveuses d'enfants et restaurant de l'Industrie
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13 juin 1902 — Les attractions « foraines », le Festival musical Permanent et le Casino attirent les foules à l’Exposition
— Enfin on peut dire que notre exposition, ouverte chaque jour de neuf heures du matin jusqu’à minuit, bat son plein. Malgré le temps peu favorable et la pluie de ces derniers jours, les attractions américaines ont été visitées par un nombreux public : le Water-Chute et la River-Styx obtiennent un succès croissant, l’American Tobogan poursuit sa carrière victorieuse. Quant au Palais excentrique qui provoque un fou rire, il est aussi en grande faveur.
Chaque après-midi, les auditions de l’Association Symphonique des Concerts d’Eté se donnent au milieu d’une grande affluence. Le programme est du reste toujours très habilement composé et les différentes parties en sont magistralement exécutées.
Le 1er Concours international d’horticulture qui doit réunir un certain nombre d’exposants, aura lieu du 14 au 20 courant. Le promeneur que la curiosité amènera par là n’aura certainement pas à regretter sa flânerie car nos horticulteurs nous promettent des merveilles.
C’est samedi que le Casino de l’Exposition doit ouvrir ses portes.
L’administration a pris les mesures nécessaires en vue de faire cesser l’attente. Ajoutons que plusieurs tourniquets fonctionnent d’une façon permanente à la porte du Ramponeau ; nous engageons vivement le public, s’il veut s’affranchir de ces longues attentes fastidieuses, de pénétrer par cette issue au lieu de se rendre à la porte monumentale.

22 juin 1902 — La Cécilia de Lillers en concert au festival musical de l'exposition
— Festival permanent de l’Exposition de Lille. La société chorale « La Cécilia » de Lillers, se rendra à Lille, le dimanche 22 juin prochain pour prendre part au grand festival international de l’Exposition. Le départ aura lieu par le train de 8 heures 30 du matin.

20 juin 1902 — Plusieurs milliers d’auditeurs entourent le Kiosque de la Métallurgie, où le mastro Bromet, chef de la musique de l’Association symphonique donne son concert
— Nous avons enfin eu hier une journée ensoleillée, aussi, une vraie cohue a-t-elle envahi les portes de l’Exposition.
On se portait littéralement dans les Galeries des différents pavillons. Vers 3 heures et demie, au moment où le maestro Bromet levait son bâton de chef d’orchestre, on peut estimer à plusieurs milliers de personnes, dames, jeunes filles et fillettes, en toilette d’été, la masse des auditeurs qui se pressait autour du Kiosque de la Métallurgie, et qui n’a quitté la place, qu’avec les derniers accords accompagnés d'applaudissements unanimes.
L'Exposition d’horticulture a largement profité de cette énorme affluence.
La Rivière Styx, le Water-Chute, l’American Tobogan voient leur vogue continuer.
Quant au Casino qui tient un succès durable avec sa troupe de premier ordre et dont le spectacle doit varier chaque semaine, il nous prépare des numéros sensationnels. C’est ainsi qu’on nous annonce pour samedi soir, pour quatre représentations, les débuts de Vaunet, le roui du Concert, de Marcel Lefebvre, poète conférencier du Chat Noir et de la Bodinière…


29 juin 1902 — 25.000 personnes à l’Exposition
— Le dimanche à l’Exposition. Malgré le temps menaçant, la foule des grands jours qu’on peut évaluer à 25.000 personnes a envahi l’Exposition. Dès trois heures et demie, un nombreux public se presse dans les galeries et les jardins. Le festival de musique a été un des gros attraits de la journée.
Parmi les nombreuses sociétés qui se sont fait entendre au cours de la journée et de la soirée, nous notons le gros succès de l'Harmonie des Enfants de la Lyre de Wattrelos (80 exécutants), les Harmonies de Blandin, de Roysel et de Bersée, de la grande Fanfare d’Armentières, des Fanfares d’Hellemmes et d’Ecourt -Saint-Quentin.
Quant aux Orphéons qui furent brillants et applaudis, la palme revient à la Muse des Travailleurs de Tourcoing, ainsi qu’à la Chorale du Fontenoy de Roubaix.


Lille - Exposition 1902 - Le Palais des Arts Libéraux et le Water chute — L'American tobogan et la Galerie des machines
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6 juillet 1902 — Festival musical permanent
— La Journée à l’Exposition. 6 juillet. Entrée : 1 fr. par personne ; 0,50 centimes pour les militaires et les enfants au-dessous de 15 ans. Abonnement : 20 fr. par personne ; 15 fr. pour les dames ; 10 fr. pour les militaires et les enfants. Toute la journée, concours de bière.
De 3 h. ½ à 5 h. ½, concert par l’Association symphonique des Concerts d’Eté.
De 3 h. à 11 h. du soir, festival permanent par 1'Harmonie municipale de Bourbourg (Nord) ; la Philharmonie de Ruyaulcourt (P.-de-C.) ; la Fanfare du Pont de Nieppe (Nord) ; l’Harmonie des Amis-Réunis de Landas (Nord) ; la Fanfare républicaine d'Attiches (Nord) ; la chorale l'Union de Croix ; la fanfare lu Sainte-Cécile de Nevele (Belgique) ; la fanfare l'Avenir de Burbure (P.-de-C.) ; la Chorale des Mélomanes de Houdain (P.-de-C.) ; l’Harmonie municipale de Loos (Nord).
A 8 h. ¾, au Casino, Mam'zelle Culot ; concert par les Villé-Dora et toute la troupe.


20 juillet 1902 — Concert sur le Kiosque devant le Palais des Arts Libéraux par la Fanfare de l’Usine E. Dupont et Cie de Beauvais
— Malgré les fêtes, les jours de la semaine qui vient de prendre fin, ont été très suivis par de nombreux visiteurs lillois et étrangers.
Aujourd'hui dimanche, grandes fêtes de jour et de nuit. A partir de quatre heures du soir, solennité musicale, continuation du festival. Se feront entendre :
La Philharmonie d'Ascq. — L'Harmonie du Cercle des Ouvriers de la Filature de M. Vandesmet de Waten (Nord). — L'Harmonie de l'Espérance de Raimbeaucourt (Nord). — Les Amis Réunis de Saulzoir (Nord). — L'Harmonie Municipale de Hendicourt (Somme). — L’Harmonie Royale de Warneton (Belgique). — L’Harmonie La Fraternité de Houlthem-lez-Comines (Belgique). — La Fanfare l'Avenir de Burbure (P.-de-C.). — La Fanfare l’Avenir de Houplines-Ancoisne. — La Fanfare les Enfants du Nord, à Lallœing. — La Fanfare de l’Usine du Pont-de-Courrières (P.-de-C.). — La Fanfare communale d’lwuy (Nord). — La Chorale de Comboeck-Foss-Noté, d'Ixelles-Bruxelles.
Le soir, grande fête de nuit, illuminations générales, embrasement des jardins.
Le soir de 9 heures à 11 heures, façade principale du palais des Arts libéraux, grand concert par la Fanfare de l’Usine E. Dupont et Cie de Beauvais, 75 exécutants sous la conduite de M. Mahieu.
Les morceaux suivants seront interprétés :
l. Le Camp de Satory (Blanckermann). — 2. Le Naufrage de la Méduse (G. Reissiger). — 3. Hérodiade (Massenet). — 4. Le retour à la vie, valse. (E. Chabas). — 5. La Marche des Prétoriens (A. Corbin). — 6. La fille du Tambour Major (Offenbach).
De 3 heures ½ à 5 heures ½, au Casino de l’exposition, concert par les Minstrels parisiens et par toute la troupe.

27 juillet 1902 —Tous les dimanches et lundis, une quinzaine de phalanges musicales assurent la diffusion de concerts sur les kiosques de l’Exposition
— De 11 h. ½ à 1 h. ½, concert par l’Association symphonique des Concerts d'Eté.
De 4 à 9 heures du soir, concert par l'Harmonie d’Avesnes-sur-Helpe, ; l’Harmonie de Fleurbaix ; l’Harmonie de Mouvaux ; la Fanfare de Mers-en-Couture ; la Fanfare de Marquise ; la Fanfare de Ceply-lez-Mons (Belgique) ; la Fanfare de Sebourg ; la fanfare les Amis-Réunis de Wervicq (Belgique) ; la fanfare Le Réveil Musical de Brebières ; la Fanfare de Dechy ; la chorale La Fraternelle de Roubaix ; la chorale L’Echo de la Lys d’Armentières ; la chorale et harmonie le Ménestrel au Pic de Haisnes-lez-La Bassée.
De 9 à 11 heures du soir, grand concert donné par la Symphonie « La Camélia » d'Epernay (Marne).
A 9 heures, illuminations générales.
A 3 h. ½ et à 8 h. ¾, représentation au Casino de l'Exposition.

Lille - Exposition 1902 - Palais de l'agriculture, Kiosque à musique, Galerie des machines à droite
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3 août 1902 — Festival musical permanent
— La journée à l’Exposition. 3 août. Guichets ouverts de 9 heures du matin à minuit.
La Galerie des Machines est ouverte de 9 heures du matin à minuit.
Les autres palais sont ouverts de 9 heures du matin à 7 heures du soir.
De 3 h. ½ à 5h. ½, concert par l’Association symphonique des Concerts d’Eté.
De 4 à 9 heures du soir, concert par l‘Harmonie municipale de Linselles, l’Harmonie d'Ascq, la Fanfare municipale d’Auby, la Fanfare l'Avenir de Bagnolet, la Fanfare des Anciens Frères d'armes d'lxelles-Bruxelles [Belgique), la Fanfare la Fraternelle de La Bassée, la Fanfare libre de Leforest, la Fanfare de Toufflers, la Fanfare municipale d'Epehy, la chorale l'Union de Bargues de Wattignies.
De 9 heures à 11 heures du soir, concert par le Club des Vingt, chef M A. Quesnay.
A 9 heures, illuminations générales.
A 3 h. ½ et à 8 h. ¾, représentation au Casino de 1’Exposition.


10 août 1902 — Festival musical permanent
— De 3 heures ½ à 5 heures ½, concert par l’Association symphonique des Concerts d’Eté.
A 3 heures ½ et à 8 heures ¾, représentation de la revue Lille-Exposition au Casino de l’Exposition.
De 4 à 9 heures du soir, concert par l’Harmonie La Renaissance d’Auchy-lez-La-Bassée ; la Philharmonique de Steenvoorde ; l’Harmonie municipale de Croix ; Fanfare les Amis-Réunis de Tourcoing ; Fanfare le Réveil musical d’Houplines ; Fanfare n°3 de Vermelles ; Fanfare de Louvroil ; Chorale « De Welgezinden » de Bruges.
De 9 heures à 11 heures du soir, concert par la Société des Chemins de fer de l’Est.
A 9 heures, illuminations générales.


15 au 17 août 1902 — A l’Exposition de Lille
— La journée du 15 août, comme il fallait s’y attendre, détient le record des entrées depuis l’ouverture. L’affluence a été considérable : 51.250 visiteurs sont passés par les tourniquets.
Comme chaque dimanche, le festival de musique a obtenu son succès accoutumé. Les sociétés et chorales qui y prenaient part se sont faites tour à tour applaudir. La fête de nuit a été très réussie et le concert donné par la grande Fanfare d’Armentières très réussi.
Demain, à l’occasion du concours musical, grandes fêtes de jour et de nuit. Ouverture des portes à neuf heures du matin. Fermeture à minuit. Prix d’entrée : 1 franc et 0.50 centimes de sept heures du soir à minuit. Prendront part au festival de musique :
L’après-midi, la Fanfare l’Avenir musical de Noyelles-sous-Lens, les Trompes de chasse le Rallye et l'Avant-garde de Pouillon (Marne).
Le soir, de huit heures et demie à onze heures et demie : Les trompes de chasse de Domart sur la Luce, les Trompes de chasse le Rallye Picardie d’Abbeville, le Rallye Sevrien de Sèvres.
Dimanche 17 août :
La Philharmonique de Condé sur l’Escaut ; L’Harmonie Sainte-Cécile de Malines (Belgique) ; L’Harmonie municipale d’Orchies ; La Lyre des Faïenciers d’Orchies ; La Fanfare les Amis réunis de La Bassée ; La Fanfare municipale de Chéreng ; La Fanfare morlaisienne de Morlaix ; La Chorale les Artisans réunis de Tournai (Belgique).
Samedi et dimanche, grandes fêtes de nuit.
Se feront entendre de 9 à 11 heures du soir : samedi, la Grande Fanfare d’Armentières ; dimanche, la Fanfare du Sud de Lille.
Grand bal public : dimanche 17 août, de 8 heures ½ à minuit, grand bal entre le Tobogan et le Pavillon de la Presse.


31 août 1902 — Concert de l’Harmonie municipale de La Madeleine à l’Exposition
— Voici le programme des morceaux qui seront exécutés, dimanche, par l’Harmonie municipale de La Madeleine, à l’Exposition, de 9 heures à 10 h. ½ du soir :
1. Plume au Vent, marche militaire (Turine). — 2. Pharsale, ouverture symphonique, morceau couronné au concours de Lille, 1er prix (Eustace). — 3. Rose-Mousse, valse lente (Bosc). — Parade aux Flambeaux, morceau imposé et couronné au concours de Lille, 1er prix (Alfred Richart). — 5. Idylle bretonne, grand duo pour hautbois et clarinette, avec accompagnement d’orchestre (Pillevestre). — 6. Elisabeth, morcenu imposé au concours d'honneur de Lille, 1er prix (Turine). — 7. Jean et Jeannette, polka pour deux pistons, exécutée par MM. Portebois et Clipet (Allier). — 8. Crunstadt-Toulon (Strauwen).
Ce concert constituera une véritable solennité musicale qui amènera au Champ-de-Mars un grand nombre d’amateurs de bonne musique.
De 3 heures à 5 heures, façade principale du Palais des Arts libéraux, concert par l’Harmonie de Molenbeek-Saint-Jean de Bruxelles.
De 5 heures ¼ à 6 heures ¼, au Casino, concert par le choral mixte « De Lieder-Brans » de Gand.


L’Exposition qui devait se terminer le 15 septembre est prolongée jusqu’au 20 octobre. Le Festival permanent se poursuit
7 septembre 1902 — De 4 à 11 heures du soir, festival permanent.
De 4 heures ½ à 6 heures ½, concert par l’Association symphonique des Concerts d’Eté.
A 3 heures ½ et à 8 heures, concert et représentation de la revue Lille-Exposition au Casino de l’Exposition.
De 9 heures à 11 heures du soir, concert par l’Harmonie les Amis-Réunis de Lys-lez-Lannoy.

14 septembre 1902 — Aujourd’hui, grande fête populaire de jour et de nuit. Continuation du festival permanent, de 3 heures ½ à 11 heures du soir. On y entendra : La Musique municipale de Denain, la Musique municipale de Dunkerque, l’Union musicale de Comines (Belgique), l’harmonie la Concorde de Lesquin, l’Harmonie municipale de Fresnes, la Musique municipale d’Haubourdin, la Lyre provinoise de Provins, la Fanfare municipale de Flers, la Fanfare républicaine de Leforest, la Fanfare municipale de Lomme, la Fanfare municipale de Beuvry, les Travailleurs d’Annezin-lez-Béthune, l’Avenir de Wambrechies, la fanfare la Sainte-Cécile de Wytschaete (Belgique), la chorale les Vrais Amis de Wervicq ; concert par la musique de Liancourt (Oise).
21 septembre 1902 — De 3 à 11 heures, festival permanent : Fanfare l’Union de Leval-Trahégnies (Belgique) ; Harmonie postale de Gand ; Harmonie municipale d’Oignies ; Fanfare de Wasquehal ; Harmonie municipale de Saint-Amand-les-Eaux ; La Concordia de Roubaix ; Harmonie du Brun-Pain de Tourcoing ; Fanfare municipale des Sapeurs-Pompiers d’Hautmont ; Fanfare Sainte-Cécile de Frameries (Belgique) ; Fanfare du Commerce d’Arras ; Harmonie municipale de Sailly-sur-la-Lys ; Le Réveil musical de Provins.
De 8 heures ½ à 11 heures, concert par la Société royale des Chasseurs de Binche


Lille - Exposition 1902 - Palais de l'Agriculture, Kiosque à musique, Galerie des machines à droite — Restaurant de l'Industrie, Palais des arts libéraux et Palais lumineux
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19 octobre 1902 — Distribution des récompenses aux exposants pour la clôture de l’Exposition
— La distribution des récompenses. Nous rappelons le programme de la journée de dimanche :
A 1 heure ½, réception à l’Exposition de M. le Représentant du gouvernement, de M. le Délégué du ministre du commerce et des invités. Visite des galeries.
A 3 heures, au Théâtre, distribution solennelle des récompenses, sous la présidence de M. Roujon, directeur des Beaux-Arts, représentant du gouvernement.
A 6 heures, banquet au Palais Rameau.
A 8 heures ½, représentation de gala au Théâtre.


20 octobre 1902 — Programme de la dernière journée, fermeture de l'exposition
— La Journée de lundi. C’est aujourd‘hui lundi que l’Exposition fermera ses portes.
L’Avenir aérostatique du Nord, dont M. V. Courtecuisse est le président, depuis plus de dix années, donnera une fête aérostatique à l’occasion de la 100e ascension de la Société.
La Société s’est assuré le concours de M. Glorieux, jeune fils de M. J.-B. Glorieux, doyen des aéronautes, qui fera pour la première fois du trapèze sous la nacelle au départ du ballon, et de la Musique des Sapeurs-Pompiers, qui prêtera son gracieux concours à la fête.
A 4 h. ½ aura lieu le départ du dernier ballon monté par les membres de l’Avenir aérostatique et enfin à 6 h., un feu d'artifice aérien sera tiré par une flotille de ballons.
Voici le programme de la journée :
Dès midi. — Gonflement des ballons. — A 3 heures, concert par la Musique des Sapeurs-Pompiers. — A 4 heures, départ du ballon « Le Titan », monté par M. Glorieux fils, qui exécutera pour la première fois des exercices de trapèze sous la nacelle. — A 4 h. ½, départ du ballon « l’Exposition », monté par les membres de l’Avenir aérostatique. Lâcher de pigeons voyageurs. — A 8 heures, feu d'artifice aérien par une flotille de ballons.
Pendant la fête, concert par la Musique des Sapeurs-pompiers.


20 octobre 1902 — Clôture de l’Exposition internationale de Lille 1902
— Clôture de l’Exposition. L'Exposition internationale de Lille a fini, comme elle avait débuté et vécu, par un temps abominable. Pendant toute la journée, les cataractes célestes s‘étant ouvertes sur Lille, les promenades au Champ-de-Mars ont été impraticables ; aussi d’assez rares visiteurs sont allés assister au départ des deux ballons et entendre un brillant concert de la musique des Sapeurs-Pompiers.
A 4 h. ½ et à 5 heures ont eu lieu les lancements des deux aérostats.
Le premier portait M. Glorieux jeune, fils du doyen des aéronautes, qui a exécuté sur un trapèze placé au-dessous de la nacelle de périlleux exercices très applaudis de la foule.
Dans le ballon, au côté du capitaine, avaient pris place M. Edouard Louis, propriétaire du Café de la Cloche et M. Georges Duhayon, employé à la Mairie de Lille.
Le second, sous la conduite du capitaine Pouget, a emporté M. J. Moranval, conducteur de travaux et R. Fauvarque, amateur, a lâché dans les airs quelques douzaines de pigeons voyageurs et sur les assistants un sac de lest.
Le « Titan » et l' « Exposition » — ce sont les noms des deux ballons — se sont élevés lentement, puis ont disparu très vite dans les nuages.
Le premier est atterri sans accident comme nous l’annonçait la dépêche suivante partie de Mouscron :
« Atterris après violent traînage à Dottignies. Tout va bien. — Duhayon. »
Quant au second, il a atterri à Heestert, à 10 kilomètres de Courtrai (Belgique).
Les deux voyages aériens se sont accomplis sous une pluie battante et avec un vent violent ; la descente n’a pu se faire qu’après un assez long traînage. Néanmoins, les aéronautes se déclarent satisfaits de leur excursion.
Le feu d’artifice aérien par une flottille de ballons lancés de 6 à 7 heures a été contrarié par la pluie, ce qui est très dommage, toute l’organisation de la fête ayant été minutieusement et habilement réglée par l’Avenir aérostatique du Nord et par M. V. Courtecuisse, son président.


(1) Raoul Saulay (1859-1909), qui vient de s’associer avec le bientôt renommé Jean-Alfred Vigé (expositions de Rochefort-sur-Mer en 1898, Poitiers en 1899, Reims 1903, Nantes 1904, Orléans 1905, Angers 1906, Toulouse 1908, Clermont-Ferrand 1910 et Le Mans en 1911) pour l’exposition de Brest de 1901, continue son association avec celui-ci pour organiser l’Exposition de Lille 1902. L’année suivante, Saulay signe, seul, pour celle de Limoges ; on retrouve Saulay à Saint-Etienne en 1904 où l’affaire capote, mise en en faillite en septembre 1904.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

9/9 - Les Kiosques de Lille - Kiosque de l’Exposition de 1920

LILLE - Exposition internationale 1920 - Le Kiosque et les Jardins Hollandais
(NORD)

Charles-Auguste Roux, architecte, est chargé en mars 1916 de réaliser la construction d’un village qu’il appelle « France », constitué d’habitations provisoires à l’aide de matériaux à durée de vie limitée : contreplaqué lamelles de bois adhérentes à contre-fil, agglomérés, panneaux muraux à double paroi avec matelas d'air…
Cette
Cité reconstituée, composée d’une Mairie, d’une école, d’un bureau de poste, d’une Eglise, de maisonnettes urbaines et maisons rurales, de boutiques, d’un garage, d’un poste d'octroi, d’un Café-restaurant et d’un Kiosque à musique, est exposée sur la Terrasse du Jeu de Paume aux Tuileries du 23 mai au 15 août 1916, dans la section G de ladite exposition.
Fort de cette reconnaissance officielle, Roux crée la société
Entreprise générale d'Études, avec laquelle il participe à l’Exposition nationale de l’habitation et de l’ameublement d’Amiens, intitulée le Foyer retrouvé, inaugurée par Raymond Poincaré le 13 juillet 1919.
Muni de ces sérieuses références, Charles-Auguste Roux adresse un courrier à la municipalité lilloise le 15 juillet 1919, proposant d'organiser à Lille,
une exposition internationale du même genre.

Le 13 septembre 1919, Charles Delesalle (1850-1923), maire de 1904 à 1919, et son conseil municipal acceptent les propositions de Charles-Auguste Roux afin qu’il organise, du 15 avril au 15 août 1920, une grande manifestation intitulée Exposition internationale pour la renaissance du Nord de la France ; un crédit de 100.000 francs est voté à titre de subvention.
Roux s’engage, avec son
Entreprise générale d'études, à construire à ses frais, tous les bâtiments nécessaires à la tenue de cet événement qui se déroulera, sur dix hectares, d’une part, sur le vaste Champ-de-Mars dit Esplanade de la Citadelle, longeant l’allée des Marronniers (chemin de halage de la Moyenne Deûle) et s’étendant, d’autre part, sur la Façade de l’Esplanade (promenade des Marronniers), rive droite du Canal, depuis le pont de la Barre au sud jusqu’à l’extrémité nord devant la statue Négrier.
Nommé commissaire-général de l’Exposition, Roux arrête avec la municipalité, les grandes lignes du projet initial qui prévoit l’édification d’une Porte d’entrée monumentale, d’un Palais des Fêtes — le seul monument dont la municipalité assure le financement —, d’une seconde entrée située devant le Square du Ramponneau qui sera, en réalité, l'entrée principale du public, et de nombreux bâtiments, chalets et baraquements liés aux divers secteurs d’activité que l’Exposition se propose de présenter :

1. Organisation sociale ; 2. organisation économique, financière, commerciale, industrielle, administrative et technique ; 3. architecture, urbanisme, beaux-arts ; 4. presse, édition, publicité ; 5. photographie, cinématographie, phonographie, télégraphie, téléphonie : 6. sports, tourisme et hôtellerie ; 7. alimentation ; 8. hygiène, chauffage, ventilation ; 9. aménagement de l'habitation, ameublement et décoration ; 10. textile et habillement ; 11. industries de luxe ; 12. chimie industrielle ; 13. exploitation du sol ; 14. exploitation des eaux ; 15. exploitation du sous-sol ; 16. Energie créatrice, chaleur, force, lumière, froid ; 17. métallurgie et dérivés ; 18. entreprise générale, bâtiment et travaux publics ; 19. transports et manutention ; 20. industries diverses ; 21. colonisation.

Plan de l’Exposition internationale de Lille de 1920 et implantations des principaux bâtiments
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Afin de relier les deux parties de l’Exposition, l’Esplanade du Champ-de-Mars et la Façade de l’Esplanade, situées de part et d’autre du Canal de la Moyenne Deûle, il est nécessaire de reconstruire d’urgence les passerelles du Pont Napoléon et du Ramponneau qui ont été dynamitées par les allemands lors de leur fuite du 16 octobre 1918. Ces ponts n’étant pas encore reconstruits, l’Exposition qui devait commencer le 15 avril 1920, est reportée une première fois pour le 1er juin. Gustave Delory (1857-1925), ancien maire de Lille de 1896 à 1904, qui vient de reprendre du service en décembre 1919, décide, le 22 mai 1920, de faire reconstruire à titre définitif les maçonneries des ponts Napoléon et Ramponneau, et de bâtir, à titre provisoire, un tablier en charpente à chacune des deux passerelles.
Pour autant, l’installation de l’Exposition n’est pas encore prête, puisque reportée à nouveau pour le 27 juin, elle n’ouvre ses portes, dans les plâtres, que le samedi 10 juillet 1920.

A défaut de pouvoir mettre la main sur un plan de cette exposition, nous avons, grâce aux excellents clichés d’Ernest Le Deley (ELD), éditeur de cartes postales, qui tenait précisément un stand sur ladite exposition, reconstitué à peu près les implantations des principaux bâtiments.

Lille - Exposition 1920 - Le Pont Napoléon reconstruit en bois en 1920 — Stand du Service photographique de l'Editeur ELD
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Sur la partie située sur le Champ-de-Mars, au centre et faisant face à la passerelle Napoléon reconstruite, est édifié le grand Palais des Fêtes construit en stuc, de style Renaissance, au sein duquel sont exposées les œuvres d’art. En face de ce monument, le long de l’avenue de la Paix (l’allée des Marronniers), un Kiosque à musique dit le Kiosque du Stade, est érigé : en bois, de forme octogonale, entouré d’un garde-corps, il est abrité par une toiture de toile.
Le 11 juillet devait avoir lieu l’inauguration d’un stade municipal, au-devant du Palais, d’où le nom de Kiosque du Stade attribué. Mais il s’avère que ce stade n’a jamais été construit, le terrain qui devait l’accueillir n’étant resté qu’un informe terrain vague, ce qui occasionnera, nous le verrons plus loin, quelques litiges avec la municipalité lors du règlement des comptes de l’exposition.


LILLE - Exposition internationale 1920 - Le Kiosque du Stade et le Grand Palais
Lille - Exposition internationale 1920 - Le Kiosque du Stade et le Grand Palais.jpg
Lille - Exposition internationale 1920 - Le Kiosque du Stade et le Grand Palais.jpg (186.56 Kio) Vu 8492 fois
publié par Jean-Marc

Derrière le Palais, des arènes Romaines, pouvant accueillir trois mille spectateurs, sont construites, où des spectacles seront proposés aux visiteurs tout au long de l’exposition ; lors l’inauguration de ces arènes, le 13 juillet, on joue Oedipe, roi de Thèbes, œuvre de M. Saint-Georges de Bouhélier.
Le Champ-de-Mars est quadrillé par de nombreuses rues et avenues, créées pour la circonstance entourant la cité de
Lilleneuve-sur-la-Deûle dite également Bessonneau (1) représentant le village reconstitué avec sa mairie-école, son église, ses maisons, son théâtre, ses magasins, son restaurant, son hôtel, ses cafés, ses ateliers etc…

Lille - Exposition 1920 - Les Arènes — Ecole-Mairie du Village Bessonneau
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En franchissant la Passerelle Ramponneau, on arrive devant le square éponyme où un Bassin des Régates est aménagé pour les enfants. En face un second Kiosque à musique démontable en bois est monté, identique au Kiosque du Stade.
Tout près, c’est l’entrée principale de l’Exposition, devant laquelle, les deux géants lillois Lydéric et Phinaert assurent l’accueil.

Lille - Exposition 1920 - Le bassin des régates et le second kiosque à musique démontable — Entrée de l'Exposition encadrée par les Géants Lydéric et Phinaert
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En remontant la façade de l’Esplanade, on longe le Dancing sur la place de Lille où de nombreux stands sont installés.
Plus loin, c’est le Kiosque de l’Esplanade, toujours actif depuis un demi-siècle, devant la passerelle Napoléon. On a rebaptisé la place où il trône, place des Pays-Bas, le temps de l’Exposition.
L'avenue des Entrepreneurs qui lui fait suite est couverte de baraquements.

Lille - Exposition 1920 - Le Dancing Place de Lille — L'Avenue des Entrepreneurs
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Cette exposition, contrairement à celle de 1902, ne tolère aucune attraction foraine. Les seules activités ludiques autorisées seront donc les représentations théâtrales exécutées aux Arènes ou au Théâtre Bessonneau, des projections du cinématographe et bien entendu les concerts musicaux organisés sur un des trois kiosques à musique : tous les jours, M. Philippot, chef des concerts symphoniques de l’Exposition, fait entendre son orchestre sur le Kiosque du village hollandais (le vieux kiosque de l’Esplanade). Quelques fêtes nautiques se dérouleront sur la Deûle et bien entendu les cafés et restaurants ne se priveront pas de faire quelques affaires avec les nombreux visiteurs.

Lille - Exposition 1920 - Joutes sur la Deule — Le Cabaret de la Bonne aventure sur la place Bessonneau
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Charles-Auguste Roux qui, d’après ses dires, aurait déboursé six millions, rien qu’en matériaux, pour la mise en place de l’Exposition, sollicite le conseil municipal le 13 août 1920, demandant une aide de cent cinquante mille francs (cent mille francs pour une participation à la construction du Palais des Fêtes et cinquante mille francs pour les frais de construction et d'aménagement d'un stade municipal et d'un théâtre en plein air), en sus de la subvention de cent mille francs déjà accordée le 13 septembre 1919. Le conseil délibère et vote ces subventions, précisant qu’à la clôture de l’Exposition, toutes les constructions érigées sur l'Esplanade et le Champ de Mars seront démolies aux frais de la Société, qui supportera également les frais de mise en état et de nivellement des terrains militaires ainsi rendus libres.

La clôture de l’Exposition a lieu le mercredi 29 septembre 1920, mais le démontage et l’enlèvement des baraquements s’éternise. Le 3 décembre 1920, on procède à la reddition des comptes entre la municipalité et M. Roux et sa société : il est constaté que la Porte principale monumentale qui devait être édifiée près du Kiosque de l’Esplanade n’a jamais construite, de même que le Stade municipal qui n’est resté qu’un projet ; en conséquence le conseil municipal annule la subvention de cent cinquante mille francs votée le 13 août 1920, la portant, en remplacement, à soixante-quinze mille francs.
En dépit de cette entente, les palissades continuent à occuper le terrain de l’Exposition terminée, interdisant notamment le passage du tramway près du square du Ramponneau et l’exécution des concerts sur le Kiosque de l’Esplanade, et M. Bondues, conseiller municipal, qui suit cette affaire de très près, pose réclamation sur réclamation.
Après son intervention du 3 décembre 1920, M. Bondues demande une nouvelle fois, le 24 février 1921, que soient démolis les bâtiments qui sont encore présents sur le Champ-de-Mars, notant à nouveau que les concerts militaires de l’Esplanade sont rendus impossibles pour cette raison. Le 19 mars 1921, M. Bondues constate que des baraquements subsistent toujours, et que quelques propriétaires ont en outre laissé sur place des soubassements en briques.
Finalement, le 19 août 1921, le Conseil municipal, charge le Service des Travaux municipaux de remettre en état le terrain de l’Exposition, aux lieu et place de la Société d’entreprise générale d’études défaillante. Pour cette tâche,
quatre attelages composés, chacun, d'un cheval attelé à un tombereau avec un charretier sont fournis par l’entreprise de transports de M. Hotz-Gloner, au prix de 44 francs 50 par jour et par attelage, soit un coût total estimé à trois mille francs.
La très lucrative Brasserie de l’Avenir de Fives-Lille, qui était installée sur la place Bessonneau lors de l’Exposition et qui craignait, qu’en raison des retards apportés à la démolition des baraquements, sa concession ne soit pas renouvelée comme chaque année pour la Foire, est rassurée par la municipalité : le 19 août 1921, cette dernière lui accorde, moyennant une redevance de mille huit cents francs, un nouveau bail pour la durée des Fêtes.
Kiosque supprimé.


LILLE - Exposition internationale 1920 - Le Kiosque et les Jardins Hollandais
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Lille - Exposition - Le Kiosque et les Jardins Hollandais (1920).jpg (226.67 Kio) Vu 8492 fois
publié par Jean-Marc

10 juillet 1920 — Inauguration de l’Exposition internationale pour la renaissance du Nord de la France, suivie d’un concert sur le Kiosque par la musique de l’Exposition, sous la direction de M. Philippot
— Dans le cadre merveilleux du Champ-de-Mars et de l'Esplanade, sous le feuillage frissonnant des tilleuls en fleurs et parmi les magnifiques alignées de stands, pavillons et immeubles de tout style, superbement décorés aux couleurs nationales et alliées, a eu lieu samedi après-midi, l’inauguration solennelle de la première exposition internationale de Lille, depuis la libération.
La journée du 10 juillet 1920 fera date dans les annales de notre ville. Elle s'inscrira comme événement d’importance dans notre histoire régionale. Elle marquera le point de départ d‘une ère nouvelle de prospérité pour le Nord libéré.
La cérémonie commença un peu avant 16 heures. Le « P’tit Quinquin », exécuté par la Musique municipale annonça l’arrivée des notabilités qui firent leur entrée par l’avenue de l’Esplanade, entre les rues d’Anjou et Négrier. La réception eut lieu dans le grand hall construit selon les plans du général Adrian, et qui sera 1'Hôtel de l'Exposition. L’accès en était gardé par « Lydéric et Phynaert », les deux géants légendaires des Flandres.
Les visiteurs officiels furent reçus par M. Charles-Auguste Roux, commissaire général de l'Exposition, qui avait à ses côtés les membres du Comité de patronage de l'Exposition : MM. Baudon, président ; Nicolle et Delepoulle, vice-présidents.
MM. Charles Delesalle, ancien maire de Lille et Gustave Delory, député, le maire actuel qui devaient présider la fête inaugurale, pénétrèrent dans le hall, entourés des adjoints et des conseillers municipaux.
M. Charles Roux, souhaite la bienvenue aux notabilités. Il dit toute sa fierté de l'honneur qui lui échoit de les recevoir en cette circonstance solennelle, dans « Lilleneuve-sur-la-Deûle. (…) Le commissaire général s’excuse de ce qu’il reste bien des choses à mettre au point sur le Champ de l’Exposition, mais annonce la fin des travaux.

Lille - Exposition 1920 - Le Pont Napoléon : vue sur les baraquements et le Kiosque à musique de l’Esplanade — Le Palais des Fêtes sur le Champ-de-Mars
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La visite au Champ de l’Exposition.
La réception étant terminée, les notabilités descendent dans l’allée principale de l’Esplanade, pour commencer leur visite de l’Exposition. M. Charles Roux se fait l’aimable cicérone des visiteurs officiels. Il prend la direction du pont Napoléon. S’arrêtant devant chaque stand, chaque pavillon, il donne à ses auditeurs toutes les explications désirables. Le temps est beau à souhait ; partout des parterres de fleurs ont des sourires ; la musique exécute de jolis morceaux.
MM. le Préfet du Nord et les hauts fonctionnaires de la Préfecture viennent se joindre au groupe officiel.
On visite ensuite la section hollandaise de l’agriculture. On admire une église de campagne, dont le clocher s'anime d’une voix argentine très harmonieuse ; une école-mairie ; des « démonstrations » de reconstitution.
On traverse les pavillons du « P’tit Quinquin » ; des Aveugles civils et militaires de la guerre, du Nord de la France ; des Dentellières flamandes ; de la Banque ; des P. T. T., etc.
Remarqué également l'aménagement du stand de l’Elastique-Matelas Vicart, 67 rue Meurein, Lille.
Les officiels s’arrêtent devant le stand de la maison Pèlerin et Cie, 84 rue d’Hauteville à Paris, où ils admirent la presse à tuiles et les presses à agglomérés et briques.

Lille - Exposition 1920 - Stand du Nord-Est place de Lille — Stand de l'Exportateur français près du dancing place de Lille
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Le cortège pénètre dans la coquette construction des Entreprises Somerville (148 rue de Paris à Lille), constructeurs de maisons démontables et hangars agricoles.
On arrive au stand des Constructions Bessonneau (13 boulevard Haussman, Paris). Les maisons démontables brevetées à double paroi font sensation et retiennent longuement l'attention des officiels. Ces constructions, tout en conservant la possibilité d’un démontage et d'un remontage rapide, sont les seules donnant aux occupants l’aspect, l’impression, les avantages du définitif. Tous les bois proviennent des exploitations « Bessonneau ». Les principaux modèles sont visibles à l’Exposition, ainsi que des types de constructions spéciales, comme églises, écoles, boutiques, etc.
Hangars. — 5.000 mètres carrés, environ, de hangars ont été construits dans l'Exposition pour recevoir les Stands
Le cortège officiel s'arrête au pavillon de la banque Robert (4 rue Nationale, Lille), où les services lui sont présentés.
On remarque enfin le Stand Bonnet (11 rue de Liège, Paris), pour ses spécialités de pièces de rechange pour filatures et tissages.
La promenade se poursuit lentement et dure quelques heures.
Le Banquet
A 19 heures 50, tous ceux qui avaient présidé à l'inauguration, M. le Préfet du Nord, M. Roux, les membres de la municipalité, les Amis de Lille, les membres de la Chambre de commerce, se retrouvent au banquet, dans la salle des fêtes des exposants.
A 21 heures et demie, sur le Kiosque, la musique de l’Exposition, sous la direction de M. Philippot, a fait entendre ses plus jolis morceaux, cependant que dans les allées brillamment illuminées, circulait un nombreux public, satisfait de cette première journée d’ouverture.

Lille - Exposition 1920 - Stand de la Banque Robert — Stands avenue du Maréchal Foch
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13 juillet 1920 — Inauguration des arènes de Lille
— Jeudi, soir, 13 juillet, aura lieu l’inauguration des arènes de Lille, édifiées en 30 jours, dans les terrains du Champ de Mars, où se tient l’Exposition et pouvant contenir 3.000 spectateurs.
« Œdipe » sera donné comme premier spectacle olympique par Gémier et sa troupe.

13 juillet 1920 — Les premiers concerts sur le Kiosque du village Bessonneau, précurseurs d’une longue série
— L’affluence des visiteurs a été grande, dimanche, au champ de l’Exposition.

Il y avait au programme de l’après-midi, un concert, qui fut donné au « Village de Lilleneuve-sur-la-Deûle », place Bessonneau, par la Musique municipale et la société chorale des Mines de Vicoigne et de Nœux. Nos musiciens exécutèrent avec brio des morceaux de choix, notamment « Carmen », « Mignon » et « Faust ». L'orphéon des mineurs, qui leur succéda, sur le beau kiosque fleuri, suscita un vif mouvement de curiosité dans la foule des auditeurs ; les exécutants étant en tenue de travail et coiffés du chapeau de cuir. Sous l'habile direction de leur chef, M. Evin, ils interprétèrent, de façon magistrale, « Les martyrs aux Arènes » et « Vercingétorix ».
Musiciens et orphéonistes, furent très chaleureusement applaudis.
Pendant le concert, des sociétés locales et régionales de jeux flamands firent d’intéressantes exhibitions ou démonstrations qui amusèrent beaucoup le public.

Lille - Exposition 1920 - Brasserie de l'Avenir, place Bessonneau — Terrasse de l'Hôtel des Exposants
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18 juillet 1920 — Les soirées à l’Exposition se terminent, à minuit, par un concert et un bal au Cabaret de la Nouvelle-Aventure de la place Bessonneau
— A 17 heures, grande représentation de la Compagnie théâtrale Gemier, qui donnera la dernière de « La Rabouilleuse ». C’est à la demande générale du public que cette représentation aura lieu à 17 heures au lieu de 20 heures 45, de façon à solutionner la question du retour de l’Exposition.
Le soir, jusqu’à minuit, concert et bal au Village, sur la place Bessonneau au Cabaret de la Nouvelle-Aventure. Illuminations.
Malgré l'ampleur du programme qui précède, le prix d'entrée de l’Exposition ne sera pas augmenté et reste fixé, à la demande des « Amis de Lille » à 2 fr. 50, donnant droit à toutes les fêtes et auditions et promenoir extérieur des Arènes pendant la représentation de la Compagnie Gémier.
Le prix des places réservées pour cette représentation est de 10 francs aux fauteuils et 20 francs la place de loge (grande loge centrale).
Il n'est pas fait de location, le Théâtre des Arènes pouvant contenir trois mille personnes assises.
Une nouvelle entrée payante, fonctionnera à partir de dimanche à midi, à l’extrémité de l'allée des Marronniers (côté du Pont de la Barre). — L’entrée centrale reste face à la rue Négrier. — Tout porteur de cartes de service doit passer par l’entrée principale.

19 juillet 1920 — La fête de Saint-Lundi à l’Exposition. Concert à l’auberge de la Bonne Aventure
— La deuxième et dernière fête du Grand Saint-Lundi a eu lieu à l’Exposition de Lille, en présence d’un public nombreux.
A la vérité, il n'a point été question de Saint-Lundi, l’exécution qui avait été promise ayant été, suivant la tradition, remise à huitaine.
Les chanteurs firent tous les frais de la soirée : les « Orphéonistes lillois », en bon français, donnèrent un excellent concert classique ; le « Caveau lillois », en savoureux patois, interpréta d’humoristiques refrains.
Alentour, l’assistance, pittoresquement massée devant « l'auberge de la Bonne Aventure », parmi les tonneaux qui servaient de table à la mode flamande, écoutait et applaudissait des morceaux d’orchestre et quelques danses : le concert fut complet.
Enfin, tard dans la soirée, ce fut la réception des menuisiers et charpentiers landais, qui chantèrent les airs et dansèrent les danses de leur pays : agréable note de contraste et de pittoresque.

Lille - Exposition 1920 - Auberge de la Bonne Aventure le jour de la Saint-Lundi, place Bessonneau — Kiosque à musique du Stade, face au Palais des Fêtes, avenue de la Paix
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25 juillet 1920 — Un dimanche à l’Exposition
— A 14 heures 15, représentation gratuite au Théâtre Bessonneau : « Eux ! », pièce en 1 acte de M. Maurice Donnay ; « Le 2228e Du Val », pièce en 1 acte de M. de Féraudy ; « Grasse matinée », pièce en 1 acte de M. Alfred Athis, avec le concours de la troupe permanente de l'Exposition et du petit orchestre tzigane.
— A 17 heures 30, grand défilé des Sociétés musicales et chorales, 500 exécutants. — Divertissements nautiques sur la Deûle.
— A 21 heures. — 1er Concert classique populaire aux Arènes, par le grand orchestre de 1'Exposition sous la direction de M. Philippot.
Programme : les Deux pigeons (Messager). — Damnation de Faust (H. Berlioz) : a) Ballet des Sylphes ; b) Marche Hongroise. Entr’acte. — Ouverture de la Flûte enchantée (Mozart). — 5eme Symphonie (Beethoven) : a) allegro con brio ; b) Andante con moto ; c) Scherzo allegro. — Sylvia, cortège de Bacchus (Léo Delibes).
Entrée : prix unique à toutes les places : 1 franc. Entrée de l'Exposition : 2 fr. 50.

8 août 1920 — Concerts sur les Kiosques de l’Exposition
— A 12 heures, apéritif concert à la Nouvelle-Aventure
— De 14 h. 30 à 19 h. 30, matinée théâtrale au Théâtre Bessonneau, 3 séances de 2 pièces.
Prix des places : 0 fr. 50, 1 fr. et 2 fr.
— A 15 h. 30, aux divers Kiosques de l’Exposition, festival, musique et chant :
Kiosque du Jardin Hollandais : L’Orphéon de Sallaumines, direction M. Bossu (le « Rhin Allemand » de Buxeuil ; « Paix et guerre » de Dard) ; la Fanfare Les Amis Réunis de Wazemmes.
— A 16 heures : Kiosque du Stade, Fanfare de Fives.
— A 17 heures 30, 2e grand concert classique populaires par le Grand Orchestre de l’exposition, sous la direction de Monsieur Philippot avec le concours de Mlle Debrabant : 1. Ouverture de Fidelio (Beethoven). — 2. Sérénade (G. Hues). — 3. Air de Serse (Haëndel). — 4. L’enfant prodigue (A Wormser). — Entracte. — 5. 1ere symphonie (Beethoven). — 6. Chanson triste (Regnaldo Hamm). — 7. Danse macabre (Saint-Saëns).
— A 20 heures 30, aux Arènes de Lille : Cinéma gratuit. Le Grand film d’actualité : Marc-Antoine et Cléopâtre.
— A 21 heures, concert et bal à la Nouvelle-Aventure.


11 août 1920 — Concert au Kiosque du Jardin Hollandais
— Au kiosque du Jardin Hollandais, concert Symphonique, sous la direction de M. Philippot : 1. Marche tzigane (Lacome). — 2. Sympathy, valse lente (Y. Sarrut). — 3. Les Forains, petite suite d'orchestre (R. Berger) : a) La parade ; b) Les Balançoires ; c) Guignol ; d) Les chevaux de bois ; e) Le Bal. — 4. Faust (Gounod). — 5. La Guerrera, valse espagnole (P. Leduc). — 6. La Fête au Hameau (E. Gillet).

Lille - Exposition 1920 - La Place des Pays-Bas et le Kiosque à musique — La Section d'horticulture hollandaise sur la place du kiosque
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19 août 1920 — Représentation au théâtre Bessonneau et Concert au kiosque du jardin hollandais
— A 15 heures 30, au Théâtre Bessonneau, spectacle ! La Sauterelle — Grasse matinée — Après ! — 3 pièces comiques de Grenet-Dancourt, Alfred Athis et Eddy Lewis.
Pendant les entr’actes, concert par l’orchestre.
Prix des places au Théâtre : 1 fr., 2 fr., 3 fr.
A 15 heures 30, au Kiosque du Jardin Hollandais, concert symphonique sous la direction de M. Ch. Hiver. Programme : Parade Marche (G. Paris). — Suprême abandon, grande valse (G. Robichon). — La Mascotte, fantaisie (E. Audran). — La fête des Vignerons ((L. Gregh). — Ritournelle du Joyeux Canonnier (L. Blémant). — Sublimes poilus, marche triomphale (E. Hovelacque).


29 août 1920 — Journée franco-suisse à l’Exposition
— Journée franco-suisse. De 13 à 15 heures, banquet en musique à l’Exposition.
A 15 heures, matinée au Théâtre Bessonneau, sous la direction de M José Savoy.
A 15 h.30, visite des Stands des Exposants suisses.
A 16 heures, concert par la Musique militaire au Kiosque du Jardin hollandais, par la musique de la 1re division.
A 17 h. 30 aux Arènes : 1. Discours officiel ; 2. Festival de musique et de chant avec le concours de la société nationale l’ « Emulation chorale », sous la direction de M. P. Fanyau et le Grand Orchestre de l’Exposition sous la direction de M. Philippot ; 3. Vivat flamand en l’honneur de l’amitié Nord-Suisse
Le soir fête de nuit. Concert au kiosque à 21 heures en l’honneur de la visite des délégués suisses. Représentation de gala au Théâtre Bessonneau.
Illuminations. — Embrasement.


5 septembre 1920 — Festival musical permanent sur le kiosque de l’Exposition
— La première journée du Festival permanent attira beaucoup d’amateurs de musique et de chant, autour du Kiosque de l’Esplanade
La chorale « la Lyre Ouvrière » de Bruay-les-Mines (90 exécutants), dirigée par M. Souillard, a interprété magistralement : « Sous les remparts », de Saintis ; « Voix de la mer » de Meynard ; « Gaule et France » de Saintis.
La Musique des sapeurs-pompiers de Douai (60 exécutants), sous la remarquable direction de M. Bailleux, exécuta avec brio : « Le Cid » de Massenet et « Ida », polka pour piston.
La Fanfare des Mines de Marles (80 exécutants), sous la baguette de M. Guillement-Billet, se fit applaudir et apprécier dans l’exécution de : « Samson et Dalila », de Saint- Saëns ; « Lakmé » de Léo Delibes ; « Les Nomades » de Guillemant.


6 septembre 1920 — Deuxième journée du Festival musical permanent de l’Exposition
— La seconde journée du festival permanent fut non moins intéressante que celle de dimanche. Le grand orchestre de l'Exposition n'a pas menti à sa haute réputation : il a exécuté, dans le Pavillon des Sports, sous la direction de M. Ch. Hiver, dans un style remarquable, plusieurs oeuvres de nos grands maîtres.
D'autre part, sur les divers Kiosques du champ de l’exposition, d'excellentes Sociétés de Lille et environs ont donné des auditions très artistiques qui furent très goûtées : c’étaient le « Club La Victoire » de Lomme (40 exécutants) ; la Musique municipale d’Hellemmes (60 exécutants) ; la Lyre Amicale de Vauban (52 exécutants) et la Fanfare du Sud (35 exécutants).
Au Théâtre Bessonneau, représentation de Rosalie, La Paix chez soi et l’Ecole des Tapeurs.


Lille - Exposition 1920 - Place Bessonneau — Chemin de halage, avenue de la Paix (allée des Marronniers) sur le Champ-de-Mars, le long de la Moyenne Deûle
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19 septembre 1920 — Fête au Village Bessonneau
— Cette fête s’est déroulée, dimanche, dans la partie de l’Exposition située sur l'Esplanade, à la faveur d’une douce température d'arrière-saison.
Le matin, à 11 heures, une messe, avec programme musical, a été célébrée à l’église Bessonneau.
Vers 13 heures, un banquet offert à l'Harmonie « Les Amis réunis », des établissements Boutemy frères et Bessonneau, de Lys-lez-Lannois, réunissait musiciens, des délégation des « Amis de Lille », de la municipalité et un certain nombre d'invités, à l’Hôtel de la Collette. Des toasts furent portés par MM. Frère et Moreau, représentants de M. Bessonneau ; Wavrin, chef de musique, au nom de l’Harmonie et de MM. Boutemy et Delepoulle, pour les « Amis de Lille ».
A 15 h.30, les Amis Réunis donnèrent un intéressant concert sur le Kiosque de la Place Bessonneau.
A 17 heures, Mlle Léa Dubrulle, excellente contralto, interpréta impeccablement « la Madelon de la Victoire » et « Cocorico », avec accompagnement d’un orchestre Symphonique de dames.
A 17 h. 30, le même orchestre exécuta un joli programme.
A 18 h. 30, la musique de 1’Union nationale des Combattants (U.N.C.) donna sa 1re audition, sous la direction de M, Henri Dupuis, au « Jardin Hollandais ». Elle exécuta magistralement : « Salut à Strasbourg », de H. Dupuis ; « Toast à l’Alsace », de H. Senel ; « Lakmé », de Delibes ; « Sérénade de Gillotin » de Goublier et « Airs lillois », de A. Mastio.
A 19 h. 15, la société de gymnastique l’Avant-Garde de Lys-lez-Lannoy s’exhiba superbement dans un ballet.
A 20 h. 30, des films variés passèrent sur l’écran du « Cinéma Bessonneau-Sports ».
A 21 heures, un bal champêtre à grand orchestre rassembla les amateurs de danse.
Enfin, à 23 heures, et tandis que le bal battait son plein, se déroula, au cinéma, le grand film « Exploitations forestières », de la maison Bessonneau
.

26 septembre 1920 — Les dernières représentations au Théâtre Bessonneau de l’Exposition
— Dimanche 26 septembre 1920, à 4 heures, matinée théâtrale, au Théâtre Bessonneau, Lormel et sa troupe : 1. La Rencontre, comédie dramatique ; 2. La Bonne intention, pièce gaie en 2 actes ; 3. L’orchestre symphonique de Dames.
Prix des places, en location (taxes comprises) : Réservées, 4 fr. 50 ; premières, 3 fr. 50 ; secondes 2 fr. 50 donnant droit à l’entrée gratuite à l’Exposition.


Lille - Exposition 1920 - Rue Denis Papin, le long du Palais des Fêtes, Kiosque du Stade au fond — Le Théâtre Bessonneau
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29 septembre 1920 — Clôture de l’Exposition internationale de Lille. Grand banquet dans le Palais de la Ville
— Le jury de l'Exposition a procédé, mercredi, à la distribution des récompenses aux exposants.
A l’issue de Ia cérémonie, que présida M. Hector Franchomme, un grand banquet de clôture, groupant près de 200 couverts, fut servi dans le Palais de la Ville de Lille.
Parmi les personnalités qui entouraient M. Franchomme, citons : MM. Bordes, conseiller de préfecture ; Moithy, représentant la municipalité ; le chanoine Flipo, représentant l’évêché ; le lieutenant Toulange, représentant le général Lacapelle, ainsi que MM. Lejeune, Delepoulle, Grimpret, Gulbaut, Roux…
A l'heure des toasts, M. Franchomme prit la parole : en termes heureux, il magnifia le Nord…
M. Bordes excusa M. le préfet et leva son verre à la santé du Président de la République…


(1) Le village Bessonneau (dit également Lilleneuve-sur-la-Deûle) tient son nom de l’entreprise de Julien Bessonneau fils (1880-1960), qui a édifié les chalets, baraquements et autres édifices de l’Exposition, pour la plupart en bois. Cette entreprise angevine fondée à l’origine par Julieu Bessonneau l’aîné, fabriquait, à son origine en 1901, des cordages et tissages, avant de se convertir à la fabrication de hangars…
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Re: Kiosques à Musique

LILLERS - Place de la Mairie
(PAS DE CALAIS)
La ville de Lillers est dotée de fortifications, dont les premières, datant du XIIe siècle, ont été maintes fois détruites puis relevées. Quatre portes en défendent l’accès : porte de Saint-Omer, d’Aire, d’Hesdin et de Béthune.
Son enceinte, constituée de murailles en briques et de tours, au-devant desquelles étaient construites des demi-lunes entourées de palissades et de fossés
larges et profonds, est démolie en 1646, à la suite d’un incessant ballet entre espagnols et français, ayant pour objet la prise de possession de la ville (1). Lillers finit par devenir définitivement français après la signature du traité des Pyrénées du 7 novembre 1659.

Plan de Lillers en 1810
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Jusqu’à la nomination, en 1694, du premier mayeur ou maire lillérois, Jean-Adrien Larse, la ville était gouvernée par un Châtelain fermier et quatre éwards (vérificateurs) assermentés entre les mains du bailli, régis de par une coutume du 19 septembre 1507.
Une gravure de Gabriel Perelle datée de 1694, représentant une vue panoramique de la ville, indique de façon précise que le
chastel-hostel de ville-befroy de Lillers est installé au pied de l’Eglise collégiale Saint-Omer, édifiée depuis le XIe siècle et reconstruite au XVIe.
C’est donc dans cet Hôtel de ville que les maires successifs exercent leurs fonctions jusqu’en 1824, date à laquelle, Jacques Delaleau, maire de 1822 à 1836, décide de faire édifier une nouvelle Maison commune, à l’extrémité sud-est de la
Place Publique, à l’entrée d’une petite impasse (future impasse Carnot). La monarchie étant active pendant cette période, Jacques Delaleau fait graver, sur la façade de l’édifice, un cartouche aux armes royales de France, lesquelles seront ultérieurement grattées et remplacées par celles de Lillers, conservant toutefois la couronne royale.

Lillers - La Mairie (à gauche, Modiste et Café de la Mairie)
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La Place publique, également appelée la Petite Place — en opposition à la Grand’Place dite le Vieux Marché, située dans le prolongement de la première — devient la place de la Mairie.
Hormis l’immuable et grand marché hebdomadaire, la place accueille, dès avant 1772, un franc-marché, le 1er mercredi de chaque mois et deux foires aux bestiaux, d’une journée chacune, les 10 mars et 13 juin.

Lillers - Le marché sur la Petite Place
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Quelques monuments caractéristiques vont heureusement résister au temps au nord de la Petite Place de la Mairie. C’est tout d’abord la Chapelle Notre-Dame de la Miséricorde, reconstruite en 1739 à la suite d’un incendie. En vis-à-vis de celle-ci, une belle maison à pignon, située au 44 de la place de la Mairie, occupée par une pharmacie et portant la date de 1703 sur la frise de son 1er étage, présente, sur sa façade, des pilastres à chapiteaux corinthiens.
Entre ces deux monuments, à l’angle de la rue des Fresnes, une autre maison à pignon dite de l’Argentier, construite en 1631, doit son nom à son appartenance à l’argentier de la ville, François-Christophe Duponchel, sieur de Tongry ; son rez-de-chaussée abrite le « Café des Sports ».

Lillers - La Petite Place de la mairie nord : Maison aux chapiteaux corinthiens (pharmacie) — Maison de l'argentier (Café des Sports) et Chapelle Notre-Dame de la miséricorde
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A l’instar de toutes les communes du département, Lillers ne manque aucun festival, concours musical, ducasse et fête communale ; cette dernière se déroule chaque année en mai, souvent sur deux jours, les dimanches et lundi suivant l’Ascension.
La première phalange musicale de Lillers, se fait connaître dès 1841 dans un concours à La Bassée. De nombreuses participations de cette Harmonie à des festivals vont suivre, notamment à Busnes en 1854, à Lillers même le 15 Juillet 1863, à Estaires en 1864, à Arras le 28 août 1864…
En février 1873, Ovide Fanien (21832-1895), co-directeur de la manufacture de chaussures lilléroise éponyme (800 salariés en 1860 sur Lillers) (2), reprenant les musiciens de l’ancienne société musicale, crée l’Harmonie Sainte-Cécile, dont la direction est assurée par M. Schlubb. Les répétitions des musiciens ont lieu dans un petit pavillon municipal, appelé la Salle Sainte-Cécile, situé sur la Grand’Place.

Lillers - Grand'Place et Salle Sainte-Cécile consacrée aux répétitions de l'Harmonie Fanien
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L’année suivante, Jules Verdier, sous-chef de musique à Lille, remplace Schlubb. Chaque année, les concours musicaux se succèdent : 23 Mai 1875 à Amiens ; 25 juin 1876 à Denain ; 25 Août 1878 à Paris ; 26 Juillet 1880 à Beauvais…
En 1894, la formation musicale devient l’Harmonie Fanien Sainte-Cécile.
Au décès d’Ovide Fanien en 1895, celui-ci lègue à la ville son matériel et son répertoire musical, trois cent mille francs à la ville pour l'entretien de l'harmonie Fanien, et trente mille francs pour agrandir la mairie et la salle de concerts…
Il était donc tout naturel et impératif que la très active musique de Lillers possède enfin un Kiosque. La place de la mairie présentant un côté élargi en face de l’Hôtel de Ville, c’est sur cet emplacement que la municipalité fait édifier son
Kiosque à musique, démontable en bois, peu avant 1894.
De forme octogonale, son garde-corps tout comme les piliers de sa couverture sont en bois découpé. Le pourtour de sa toiture est orné d’un lambrequin. Ce kiosque présente deux entrées diamétralement opposées.
Le 29 juin 1902, un second kiosque, également démontable, est érigé provisoirement sur la Place de l’Eglise, en raison de l’affluence considérable de musiciens venus au festival musical de Lillers.

Lillers - La Petite Place et le Kiosque à musique au fond — L'Harmonie Flavien de Lillers en 1923 (cliché Appourchaux)
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Le dimanche 4 juin 1911, dans l’après-midi, l’Hôtel-de-Ville de Lillers disparait dans les flammes. Le capitaine Jennequin et sa brigade de sapeurs-pompiers ne pourront que circonscrire le feu, empêchant de justesse sa propagation à la maison mitoyenne occupée par Mme Smague, patronne du Café de la Mairie. Les archives municipales pourront être sauvées in extremis ; le kiosque à musique situé en face est indemne.
La mairie est tout d’abord provisoirement installée dans un bâtiment appartenant à la manufacture Fanien, puis rue des Remparts.
La municipalité décide de reconstruire une nouvelle mairie sur le même emplacement et lance une adjudication qui a lieu le 1er juillet 1912, à trois heures de l’après-midi, dans la Salle de l’Orphelinat.
Jules Bourdon, entrepreneur à Saint-Venant, est chargé de bâtir le nouvel édifice. (3)

Lillers - Incendie de l'Hôtel de Ville le 4 juin 1911
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Alors que les travaux de construction du nouvel Hôtel-de-Ville viennent de commencer, la maison mitoyenne qui avait vraisemblablement été endommagée lors de l’incendie du 4 juin 1911, s’effondre avec fracas, le 25 août 1912, à huit heures du soir. Ce bâtiment de deux étages, propriété de la Caisse d’Epargne de Lillers administrée par M. Gervais, était en fait loué à deux commerces : celui de gauche occupé par un magasin de mode tenu par Melle Marie Pécriaux, celui situé à droite à l’enseigne du « Café de la Mairie » bien connu des lillérois, géré par Mme veuve Smague, née Angèle Dussautoir.
Une dizaine de personnes vont pouvoir s’échapper ou être extraites des décombres, sans trop de dommages. Paul Lombart, originaire de Ligny-les-Aire, juge de paix de Lillers, ancien maire de Berguette, n’aura pas la chance de ses compagnons interrompus dans leur partie de carabin : écrasé par les poutres et les gravas, le malheureux, âgé de 70 ans, succombera immédiatement à ses blessures.
Tout comme lors de l’incendie de la mairie l’année précédente, le Kiosque à musique qui est aux premières loges, ne subit aucun dommage.
Le parquet de Béthune, diligenté par le substitut du procureur de la république M. Béteille et par le juge d’instruction M. Dominique, va procéder à une enquête et interroger quelques témoins dont MM. Wyckaert, sous-ingénieur des ponts et chaussées, Arthur Picot, chaudronnier ; Ulysse Canda, vétérinaire ; Edgard Heise, receveur-buraliste et surtout Jules Bourdon, l’entrepreneur qui venait de commencer les travaux de fondation la mairie. Celui-ci va affirmer que
le manque d'étayage de la maison sinistrée dont il était accusé ne serait qu’une cause subsidiaire de la chute, ajoutant que l’état de vétusté de l’immeuble serait la seule cause de l’accident.
En février 1913, après expertise de M. Grimpet, ingénieur des Ponts et chaussées, la responsabilité de l’architecte et de l’entrepreneur est reconnue et une information du fait d’homicide par imprudence est ouverte…
En raison de ces déboires, la construction de l’Hôtel-de-Ville en sera affectée et, après de nouveaux plans dressés en 1914 par les architectes Maillet et Vanappelghem, l’édifice ne sera achevé qu’en 1926.

Lillers - Ecroulement du Café de la Mairie le 25 août 1912 — Fondation du nouvel Hôtel de Ville (cliché Appourchaux 1914)
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En 1914-1918, Lillers, hors de la zone envahie par les allemands, sert de repli aux soldats du front, situé à une quinzaine de kilomètres, et de point de ravitaillement. Les écoles des garçons et filles, tout comme la maternelle, sont réquisitionnées pour servir d’hôpitaux. Pendant toute cette période, de nombreux obus atteignent la ville provoquant d’importants dégâts et la place de la Mairie, qui n’a plus ni son Hôtel-de-Ville, ni son Café, voit à nouveau ses maisons s’effondrer les unes après les autres.

Lillers - Maison bombardée près du Café des Sports sur la Petite Place en 1914-1918 (légende fautive : grande pour petite place) — Autres bombardements sur la Petite Place : l’un à l’entrée de l’impasse Carnot, devant la mairie en construction (au fond gauche), le second sur la travée opposée (à droite)
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Après le conflit et une fois l’Hôtel de Ville enfin reconstruit, le Kiosque à musique est encore attesté dans les années 1920. Après 1936, la place de la Mairie devient place Roger-Salengro et le Kiosque disparaît à son tour. Un nouveau kiosque octogonal, nettement plus simpliste, constitué d’une dalle de béton et de montants en acier supportant sa toiture, est érigé sur la place dans les années 2010.
L’Harmonie Favien est toujours active à ce jour.
Kiosque supprimé et remplacé.

voir ici, Place Roger Salengro de Lillers et son Kiosque à musique, aujourd'hui.

Lillers - Place de la Mairie (1909).jpg
Lillers - Place de la Mairie (1909).jpg (237.08 Kio) Vu 8441 fois
publié par Jean-Marc

Quelques succès de l’Harmonie de Lillers aux concours musicaux
28 août 1864 — Concours musical d’Arras. Classée en seconde division, l’Harmonie de Lillers obtient le 2e prix, derrière celle de Lens, assorti d’une médaille d’or et d’une prime de 50 francs. Elle remporte en outre le 1er prix de Tenue et une médaille d’or.
23 Mai 1875 — Concours d’Amiens. L’Harmonie de Lillers, dirigée par Jules Verdier, sous-chef de musique de Lille., remporte, en 2e division, le 2e prix d’exécution avec félicitations du jury.
25 juin 1876 — Concours musical de Denain. Harmonie de Lillers, division d’Excellence, première classe. Cette Société est de beaucoup la meilleure de celles que nous avons entendues au concours de Denain. Elle a obtenu le 1er prix d'exécution avec la Marche aux flambeaux (de Meyerbeer), qu'elle a admirablement jouée. C'était presque parfait : nuances, bons mouvements, justesse parfaite, interprétation fine, exécution remarquable, en un mot.
Cette Société a également reçu le prix de solo qui a été décerné au hautbois et à la clarinette.
Concours d’excellence. Harmonies. Ce concours attendu avec impatience, car il n'a eu lieu, comme celui des fanfares, du reste, qu'à deux heures du matin, offrait un grand attrait.
Aussi, malgré l'heure avancée, un public nombreux remplissait-il encore l'enceinte réservée de la place de la mairie.
Lillers qui a exécuté d'une façon remarquable, le premier fragment de la symphonie en ut majeur de Beethoven, a obtenu le 1er prix. Nous dirons cependant qu'en raison de la douceur des bois et de la finesse d'exécution qui ne laisse rien à désirer, nous avons regretté que les cuivres aient joué un peu trop fort.

12 août 1894 — Répétition du concert sur le Kiosque de la place de la Mairie
— Lillers. L'harmonie Sainte-Cécile de Lil lers donnera dimanche un concert sur la place Jean-Bart, à 7 h. ½ du soir.
Cette phalange artistique de 80 musiciens, est composée presqu'exciusivement d'élèves formés à l'école de musique fondée et subventionnée par M. O. Fanien, maire de Lillers et conseiller général du Pas-de-Calais.
Voici le programme :
1e partie. 1. Marche Lorraine (Ganne). — 2. Zanetta, ouverture (Auber). — 3. Le Pardon de Ploermel, fantaisie (Meyerbeer). — 4. Invitation à la valse (Weber).
2e partie. 1. Les Vêpres siciliennes, ouverture (Verdi). — 2-Ballet de Coppelia (Leo Delibes). — 3. Air pour clarinette, soliste M, Ringot (Bender). — 4. La Marengotte, polka pour piston, soliste M. Garot (Sellenick).

La répétition générale des morceaux aura lieu samedi à huit heures du soir, sur le kiosque de la place de la Mairie.

8 avril 1895 — L’Harmonie Fanien est à l’abri du besoin grâce au legs de son fondateur Ovide Fanien
— Le testament de M. Ovide Fanien, maire de Lillers, récemment décédé, vient d'être ouvert.
Le défunt lègue 300.000 francs à la ville de Lillers pour l'entretien de l'harmonie Fanien.
Il donne à celle-ci tout son matériel et son répertoire achetés par lui et qui étaient sa propriété personnelle. M. Fanion lègue en outre à la ville deux immeubles d'une valeur de 30.000 francs pour l'agrandissement éventuel de la mairie et de la salle des concerts.
Toute sa bibliothèque devra être convertie en bibliothèque populaire publique. Enfin, M. Fanien laisse 50.000 francs à la Société de secours mutuels de Lillers, et à l'hospice et au bureau de bienfaisance 30 hectares de terrain et trois fermes d'une valeur minimum de 200.000 francs.

27 et 28 mai 1900 — Festival musical à Lillers, à l’occasion de la fête communale
— A l’occasion de la fête communale, un festival pour musiques, fanfares et orphéons aura lieu à Lillers, le dimanche 27 mai courant. 700 francs de prix. La fête commencera à 2 heures de l’après-midi. Lundi matin, la compagnie de pompiers manœuvrera sur la place de l'Octroi, et lundi soir sur la Grande-Place, ascension aérostatique, suivie de concert par l’Harmonie Fanien.
Le lendemain, à 7 heures du soir, sur la place de la Mairie, l’Harmonie Fanien se fera de nouveau entendre. Pendant les trois jours de la fête il y aura bals et représentations théâtrales par la troupe Deschamps.

16 août 1900 — L’Harmonie Fanien au concours festival de l’exposition universelle de 1900
— Concours des harmonies et fanfares. Le concours officiel des harmonies et des fanfares de la division d'excellence qui a eu lieu hier, jeudi 16 août, à l'Exposition, a été de tous points réussi.
Une foule nombreuse s'était portée dans quatre locaux différents où étaient réparties les sociétés. Le concours d'exécution a commencé exactement à midi et demi. Les harmonies ont fait entendre, comme morceau imposé, la Marche céleste et l'Incantation du Roi de Lahore, de Massenet, et la fanfare de Lens les Lupercales, de Wormser.
Salle des Fêtes du Trocadéro : Harmonie des Mines de Liévin, 103 exécutants, directeur, M. Renard ; Harmonie des Charbonnages de Mariemont et Bascoup (Belgique), 93 exécutants ;
Jardin de la Tunisie : Harmonie Fanien de Lillers, 97 exécutants, directeur M. Verdier ; Société philharmonique de Bône (Algérie), division spéciale, 48 exécutants, directeur M. Serre ;
Salle du Théâtre égyptien : Harmonie des établissements Mercier (Luxembourg), 106 exécutants, directeur M. Cosset ;
Cour de la Russie d'Asie : Fanfare de Lens, 85 exécutants, directeur M. Langlois.
Le concours d'honneur auquel ont pris part les sociétés ayant remporté un premier prix d'exécution a commencé à deux heures et demie, dans la salle des fêtes du Trocadéro.
Le morceau imposé était l'ouverture de l’Etoile du Nord, de Meyerbeer.
Les Sociétés qui ont participé à cette épreuve ont déployé des qualités absolument artistiques, quelques-unes même ont atteint à la perfection et c'est par une ovation enthousiaste du nombreux auditoire que les résultats suivants ont été accueillis :
Harmonies : 1er prix, Harmonie des Mines de Liévin.
Fanfares : 1er prix, Fanfare de Lens.
Après une allocution de M. Laurent de Rillé, il a été procédé à la distribution solennelle des récompenses dans la même salle. Des couronnes en, vermeil et des vases de Sèvres, offerts par le président de la République et par le ministre des beaux-arts, ont été remis aux lauréats de ces brillantes épreuves.

Lillers - Jules Verdier et son Harmonie Flavien de Lillers avec ses 97 musiciens, en concert le 16 août 1900 à l'Exposition universelle de Paris 1900 (cliché Harmonie de Flavien Lillers)
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29 juin 1902 — Festival musical de Lillers. Un second kiosque à musique est érigé place de l’Eglise, provisoirement, en complément de celui de la place de la Mairie.
20 juin 1902 — Premières annonces pour le festival musical du 29 juin
Chaque jour apporte son contingent d'adhésions au festival de Lillers et la liste déjà longue des sociétés qui y prendront part fait augurer d’une manifestation musicale magnifique qui attirera, sans nul doute, une affluence considérable de visiteurs dans cette localité.
27 juin 1902 — Programme du festival
Le Festival d’harmonies, fanfares, trompettes et orphéons organisé par la ville de Lillers promet d’être très intéressant.
Disons qu'en même temps, un concours agricole, un concours de juments poulinières et un grand tir à la cible pour les Compagnie de sapeurs-pompiers aurons lieu.
Plus de 30 sociétés ont répondu à l’appel du comité organisateur qui s’est vu dans l’obligation de faire édifier un second kiosque, place de l’Eglise.
Les concerts donnés sur chacun des kiosques seront très importants.
Quinze cents francs de prix et de primes sont attribués à cette fête.

24 mai 1903 — Concert de l'Harmonie de l'industrie de Hénin-Liétard sur le Kiosque de la mairie de Lillers
— C’est demain dimanche 24 mai, à une heure, que l'Harmonie de l‘Industrie et du Commerce se rend à Lillers donner, sur le kiosque de la Place de la Mairie, un concert à l'occasion de la Fête communale.
Le meilleur accueil est réservé par la population lilléroise, a notre excellente musique qui interprétera le programme suivant, à quatre heures et demie.
Première partie : Ouverture de patrie. Bizet. — Rapsodie norvégienne. Lalo. — Concerto pour trombone. C. Roussel. (soliste : M. Morel, lauréat du Conservatoire de Paris).
Deuxième partie : Ouverture du roi d’Ys. Lalo. — Ballet d’Hamlet. Parès. — Massilia, prélude de polka pour clarinette. Kakosky. (soliste ; M. Delacroix, 1er prix au conservatoire de Paris).
Nous engageons les membres honoraires à accompagner les musiciens en grand nombre : le coût du voyage est
fixé à deux francs.
Il est utile d’ajouter que l’Harmonie Fanien viendra chercher la Musique à la gare et la conduira à l‘Hôtel-de-Ville, pour lui offrir les vins d’honneur.

24 mai 1903 — Compte rendu du Concert de l'Harmonie de l'industrie de Hénin-Liétard sur le Kiosque de la mairie de Lillers
— Plus de cent membres honoraires ont accompagné dimanche, les cent huit musiciens de l’Harmonie de l’Industrie et du Commerce qui, invités par la municipalité de Lillers, sont allés, dans cette dernière ville, donner un magnifique concert
Reçus à la gare par la Commission des Fêtes et l’Harmonie Fanien dont le chef, M. Verdier, a remis un bouquet
à M. Léon Pruvot, la Musique, à l’issue d’une promenade militaire, a été reçue à la Mairie où le premier adjoint, M. Macaux, après une allocution très applaudie, a offert le champagne.
Une foule considérable, venue assister aux fêtes communales, a écouté l’excellente Harmonie interpréter les diverses œuvres inscrites au programme et a applaudi frénétiquement nos concitoyens qu’un banquet, présidé par M. Delelis, député-maire, réunissait le soir à l’Hôtel-de-Ville.
Félicités par M. Delelis, MM. Léon Pruvot et Vanduick ont remercié en leur nom la population lilléroise de son cordial accueil, puis le chansonnier local, M. Frémicourt, a clôturé la fête en donnant une audition de ses œuvres.
Musiciens et membres honoraires sont rentrés à Hénin vers minuit, enchantés de leur journée.

Lillers - La Petite Place (côté sud) et le Kiosque à musique — La Petite Place ou place de la Mairie (côté nord)
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4 juin 1911— La Mairie de Lillers détruite par un incendie
— La mairie incendiée de Lillers. Il ne reste plus que des murs branlants. Les pertes sont très importantes.
Nous avons relaté hier, le violent incendie qui a détruit, dimanche après-midi, la mairie de Lillers. Voici sur ce sinistre de nouveaux détails.
Le 4 juin, vers 2 heures un quart, M. Thyrion, étudiant à Lille, actuellement en vacances à Lillers, en passant sur la place, regarda l'heure à l’horloge de l’Hôtel de Ville et aperçut, avec étonnement, des flammes qui s'échappaient par les baies du fronton. Il courut prévenir le concierge M. Prudhomme, qui sonna le tocsin. La cloche venait à peine d’être mise en branle qu'une épaisse colonne de fumée montait vers le ciel. En un instant le toit s’embrasait et bientôt s’effondrait. La cloche de la mairie étant complètement hors d'usage, le gros bourdon de l’église appela sur les lieux du sinistre toute la population lilléroise. Les pompiers, sous les ordres de leur capitaine, M. Jennequin, mirent aussitôt deux pompes en batterie devant la façade principale. Quelques secondes après, deux nouvelles pompes, celles de la manufacture de chaussures Fanien étaient installées derrière le bâtiment incendié, dans le square Fanien. A 4 heures, les pompiers de Rieux-les-Lillers arrivaient à leur tour, sous le commandement du sous-lieutenant Lefebvre, et attaquaient vigoureusement le feu, sur le côté. Entre temps, M. Laversin, brasseur, mettait son moteur en marche pour alimenter une autre pompe. Tandis que de toutes parts on luttait contre l'incendie, on sauvait en toute hâte les archives importantes. Seuls quelques dossiers de peu de valeur ont été brulés.
Comme le Café de la Mairie était fortement menacé, M. le lieutenant Allart se hissa sur le toit et durant trois heures, avec un courage et une activité inlassable, il lutta victorieusement, au péril de sa vie, contre le feu qui menaçait toujours. Les dégâts causés au café de la Mairie sont minimes et grâce au sang-froid et à 1’initiative de M. Allart, un véritable désastre pût être évité.
A 6 heures, tout danger de propagation était écarté, et il ne restait plus de la mairie que quatre murs complètement lézardés et des poutres calcinées.
L’Hôtel de Ville de Lillers, qui date de 1824, avait été restauré en 1892. Les pertes sont évaluées à 50.000 francs, soit 40.000 francs pour les bâtiments, 5.000 francs pour le mobilier et 6.000 pour les archives.
Les archives qui ont pu être sauvées ont été transportées chez M. Serniclay, secrétaire en chef de la mairie, au commissariat de police, et au Marché couvert. Les dégâts sont couverts par une assurance.
Le service d'ordre était commandé par MM. Fabre, commissaire de police et Courtelin, maréchal des logis, commandant la gendarmerie de Lillers.
Il n'y a eu, au cours du sinistre, aucun accident à déplorer.
Les services de la mairie vont être provisoirement installés en face de la manufacture de chaussures, dans un bâtiment appartenant à M. Fanien.

Lillers - La Mairie après l'incendie du 4 juin 1911
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25 août 1912 — Le Café de la Mairie, bâtiment mitoyen de la mairie détruite en 1911, s’effondre
— Hier soir, 25 août, vers huit heures, deux vieilles maisons à deux étages, sises grande place de Lillers, le café de la Mairie, tenu par Mme veuve Smague, et le magasin de modes de Mlle Pécriaux, se sont complètement écroulées.
Des neuf consommateurs du café, huit ont pu se sauver, mais M. Paul Lombard, juge de paix et ancien maire, a été écrasé par les décombres, et il fallut plus d'une heure pour dégager son cadavre.
La cabaretière, protégée derrière son comptoir, n'a été que légèrement blessée, mais la modiste et sa bonne furent contusionnées, tandis que la petite Jeanne Soyez, âgée de deux ans et, demi, nièce de Mlle Pécriaux, a été entraînée avec son berceau au milieu des décombres. Par miracle elle a été retrouvée saine et sauve. Les deux maisons avaient déjà supporté un incendie il y a quatorze mois et étaient minées par les fondations de la nouvelle mairie.
Les pertes sont évaluées à 80.000 francs, tant pour le propriétaire des maisons que pour les locataires, Mme Smague et Mlle Pécriaux.

27 août 1912 — Récit détaillé du fracas du Café de la Mairie du 25 août
— Lillers le 25. La Ville de Lillers vient d'être violemment émue par un accident épouvantable qui, sans un hasard absolument providentiel, aurait certainement pris les proportions d’une véritable catastrophe.
Aussitôt que nous est parvenue la tragique nouvelle, nous avons fait procéder, sur place, par un de nos rédacteurs, à une enquête des plus minutieuses dont voici les résultats.

Sur la place de la Mairie
Au centre de la coquette citée lilléroise, s'étalait encore, il y a environ quatorze mois, la Mairie, de construction très ancienne et de proportions modestes. Le jour de la Pentecôte, l’année dernière, le bâtiment communal prenait feu et se trouvait en quelques instants, complètement réduit en cendres.
Une maison voisine, formée de deux habitations (l’une à usage de café, ayant pour enseigne « Café de la Mairie », et occupée par Mme Smague, née Angèle Dussautoir, 50 ans, l’autre à usage de commerce et occupée par Mlle Marie Pécriaux, 28 ans, modiste), donna, à la suite de ce sinistre, quelque inquiétude à son propriétaire, M. Gervais, caissier de la Caisse d’Epargne.
Cette maison était une vieille bâtisse à deux étages. Plusieurs générations lilléroises l’avaient habitée et elle était encore le rendez-vous des personnes d'un certain âge qui s’y plaisaient à faire chaque soir la partie de carabin.
Des mesures de sécurité, aussitôt prises, avaient pallié au danger menaçant, et, chaque soir, les habitués du « Café de la Mairie » se retrouvaient autour du tapis vert ou du billard.
La dernière partie de cartes
Et c’est ainsi que Mme Smague recevait encore, samedi soir, sa clientèle accoutumée.
Celle-ci se composait alors de huit personnes : MM. Ulysse Canda, vétérinaire et Macaux, adjoint au maire ; Edgard Heise, receveur buraliste, Serniclay, secrétaire en chef de la mairie ; Wyckaert, conducteur des ponts et chaussées ; Marquant Gervais, propriétaire de l’immeuble ; et Paul Lombart, 70 ans, juge de paix du canton de Lillers, ancien maire de Berguettes.
Il pouvait être huit heures un quart, lorsqu’un bruit étrange causa quelque émoi parmi les consommateurs. Un objet quelconque tombé probablement de la voûte de la cave devait avoir provoqué ce tapage. Un nouveau fait inquiétant ne tarda pas à se produire : un craquement se fit, en effet, entendre, qui décida les joueurs à sortir du café pour s’assurer des causes de ces bruits insolites,
Rien d'anormal n'ayant été remarqué, on décida d'achever la partie de « carabin » interrompue.
Soudain il sembla à quelqu’un que l’une des glaces du caté, scellée dans le mur de droite, oscillait. En même temps, une dame accourait prévenir que d’étranges mouvements s’opéraient dans la façade.
Ces dires confirmés par un consommateur sorti depuis quelques secondes, décidèrent les clients de Mme Smague à quitter le café.
L’immeuble s’écroule au milieu d’un fracas infernal
Il était temps. Au même moment, un fracas sinistre retentissait, un épais nuage de poussière montait vers le ciel, les lumières s’éteignaient… Bientôt le brouillard opaque qui formait comme un insondable rideau, s’évanouit... Un vide immense apparut l’endroit qu'occupait le café de la Mairie…
L’immeuble s’était effondré comme un château de cartes…
Les secours. Plaintes dans la nuit.
Les quelques secondes qui suivirent cet épouvantable drame plongèrent les habitants de la place de Lillers dans une émotion impossible à décrire.
Les spectateurs restèrent comme cloués à leurs portes, sans pouvoir tenter le moindre mouvement...
Une ombre glissa au milieu de la Place, donna contre le kiosque permanent, puis telle un spectre s’évanouit dans la nuit...
Alors le tocsin éparpilla aux quatre coins de la ville ses notes lugubres...
A la lueur des réverbères, des casques scintillèrent… C'étaient les sapeurs-pompiers qui, sous les ordres de leur courageux lieutenant, M. Léonce Allart, allaient au secours des victimes.
Ils trouvèrent sur les lieux du sinistre, M. Fabre, commissaire de police, qui déjà avait tenté un suprême effort pour le salut des malheureuses personnes restées dans les maisons en ruines. Presque en même temps arrivèrent MM. Delelis-Fanien, député-maire ; Lecouffe père, auxquels se joignirent MM. Macaux, Canda, Serniclay, Wyckaert, Heise, Marquant, que la mort avait épargnés.
Un barrage était organisé par la gendarmerie sous les ordres de M. le maréchal des logis Courtelin, pour maintenir la foule anxieuse, avide de savoir.
Après plus de quarante minutes, de vifs efforts, les courageux sauveteurs auxquels s’étaient joints les gendarmes, les agents et une grande partie de la population, parvinrent à dégager Mme Smague.
Assise dans son comptoir, elle était comprimée sous un amas énorme de poutres branlantes et de plâtras. Sa première parole fut, non pas pour se plaindre, mais pour s’inquiéter de ses clients et de sa bonne, Mlle Léonie Hellebois.
Pendant que s’opérait ce périlleux sauvetage, M. Franchomme pénétrait en rampant, dans l’habitation occupée par Mlle Marie Pécriaux qui se tenait sur les escaliers effondrés et maintenus à peine au premier palier par des pièces de bois légères.
Un cadavre sous les ruines
M. Lombart manquait à la liste des habitués du Café de la Mairie.
Alors, on chercha et après une heure de fouille, on retira des décombres le cadavre M. le juge de paix. Le pauvre homme gisait, la face contre terre, le crane abimé, les jambes broyées. Il avait été frappé par la mort au moment où il quittait le seuil du café.
M. Lombart, qui était juge de paix de Lillers depuis environ trois ans, avait, durant de longues années, déjà rempli ces fonctions dans le canton d'Heuchin. Il avait été longtemps maire de la commune de Berguettes.
Afin de montrer publiquement ce deuil, la municipalité a décommandé le concert que la Grande Harmonie Fanien devait donner dimanche après-midi.

Descente du Parquet
Dimanche, dans la matinée, M. le capitaine Duhamel, commandant le secteur de gendarmerie de Bethune, s’est transporté sur les lieux.
Dam l’après-midi, MM. Béteille, substitut de M. le procureur de la République, et Dominique, juge d'instruction, descendaient en gare de Lillers, et se rendaient immédiatement sur la place de la Mairie où les attendaient la municipalité, MM. Fabre, commissaire de police, et Courtelin, maréchal des logis de gendarmerie.
Les magistrats visitèrent les habitations sinistrées.

Quelles seraient les causes de l‘accident ?
Il est difficile de répondre, d’une façon précise et formelle à cette question, avant expertise. Cependant les causes paraissent être les suivantes :
1° Par suite des fondations de la nouvelle mairie, commencées ces jours-ci, un mur, dernier vestige de l’ancien bâtiment communal, avait été sapé à la base et se trouvait n’adhérer à l’immeuble de M. Gervais que par le faîte et le milieu. Ainsi donc, deux murs n’étaient, dès lors, maintenus que par une fondation unique ;
2° L’état de vétusté des maisons sinistrées ;
3° L'affaissement des maisons, par suite des pluies ininterrompues de ces jours derniers.
Paul Frémaux.

Lillers - La Mairie et le Café de la Mairie peu avant leur destruction
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13 octobre 1912 — Festival lors du huitième congrès des sections de la société républicaine des conférences populaires du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme
— M. Bérard, sous-secrétaire d'État des beaux-arts, remplaçant M. Guist'hau, ministre de l'instruction publique, empêché, est arrivé à Lillers, à onze heures.
Il a présidé, à deux heures, la séance de clôture du huitième congrès des sections de la société républicaine des conférences populaires du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme.
Après avoir assisté, sur la place, au défilé des sociétés prenant part au festival, il a présidé un grand banquet qui a eu lieu sous une tente dressée sur la place de l'Eglise.
Des toasts ont été portés par MM. Briens, préfet du Pas-de-Calais ; Delelis, député, maire de Lillers, Roden, député de Saint-Pol ; Ranson, sénateur de la Seine, président des sociétés des conférences populaires, et Bérard, sous-secrétaire d'Etat des beaux-arts.
Une grande animation règne dans Lillers qui est pavoisé.

16 et 17 juin 1923 — Cinquantenaire de l’Harmonie Fanien
— 8 juin 1923. Programme des fêtes du cinquantenaire. — La Commission des fêtes vient d’arrêter le programme des fêtes du Cinquantenaire de l’Harmonie Fanien qui auront lieu les samedi 16 et dimanche 17 juin 1923. Nous donnons ci-dessous le programme de cette belle fête qui s’annonce comme devant remporter un brillant succès.
Samedi 16, à 7 heures sur le Kiosque place de la Mairie, concert par l’Harmonie.
A l’issue de ce concert, un grand banquet réunira tous les musiciens à la salle de Théâtre.
Dimanche 17 juin. Grand Festival pour harmonies et fanfares.
A 11 heures, l’Harmonie Fanien, ses membres honoraires et ses élèves de l’Ecole de Musique se rendront sur la tombe de M. Ovide Fanien pour y déposer une gerbe. Réunion, place de la Mairie.
Au retour, un vin d’honneur sera offert aux membres de l’Harmonie, salle du Théâtre.
De 14 heures à 15 heures, réception des sociétés à la salle du Théâtre où les vins d’honneur leur seront offerts par la municipalité et la Commission des fêtes.
A 15 heures 30, rue de Béthune, rassemblement des Sociétés. Numéro 1 sera placé à l’intersection de la rue de Béthune et de la rue de la République et défilé sur l’itinéraire suivant : rue de Béthune, de Pernes, de la Gare, de Relingue, Nationale, place du Pont, rue Sébastopol, place de l’Eglise, rue de l’Eglise, place de la Mairie, dislocation place Jean-Jaurès. Aussitôt le défilé terminé, les sociétés de musique exécuteront des concerts sur les Kiosques Place de la Mairie et Place Jean-Jaurès.
Le soir, place Jean Jaurès, illuminations et bal populaire à grand orchestre.

— 19 juin 1923 — Compte rendu du cinquantenaire. Le kiosque à musique de la place de la mairie et un second place Jean-Jaurès jouent sans interruption, à l’issue du défilé. La ville de Lillers a fêté hier le cinquantenaire de l’harmonie Fanien.
Samedi soir, un concert avait eu lieu. Il fut suivi d'un banquet qui réunissait les musiciens et les vétérans de la société.
M. Delelis Fanien, dans un discours, fit l’historique de la Société et remit à un vétéran, M. Charlemagne Gervais, la médaille d'honneur de la Société.
Pour la fête du dimanche, la ville était admirablement pavoisée.
A 11 heures, l’Harmonie Fanien s’est rendue au cimetière pour y déposer une gerbe sur la tombe de son bienfaiteur, M. Ovide Fanien.
A 15 heures, eut lieu la réception de 15 Sociétés musicales venues à la cérémonie. Elles furent reçues à 15 heures à la mairie par M. Thelliez, maire, entouré de M. Delelis Fanien et de son Conseil municipal qui leur souhaita la bienvenue. Un vin d’honneur leur fut ensuite offert.
A 16 heures, toutes les Sociétés se formèrent en un cortège qui parcourut les principales rues de la ville au milieu d‘une énorme foule.
Il y eut ensuite rassemblement des Lillerois et de leurs visiteurs aux kiosques de la place Jean-Jaurès et de la Mairie, où les 15 sociétés musicales donnèrent sans interruption un long concert qui fut très goûté du public.
A 21 heures, a eu lieu le tirage des primes offertes par la municipalité aux Sociétés présentes.
La fête se termina par un bal populaire à grand orchestre.
— 25 juin 1923 — Tirage des primes offertes aux sociétés musicales lors du cinquantenaire. A la suite de la fête donnée dimanche dernier pour le cinquantenaire de l’Harmonie Fanien, eut lieu un tirage des primes offertes aux sociétés. Ont obtenu : 1er prix, 500 francs, Harmonie municipale d’Isbergues (ne pas confondre avec la Société d’esclaves de l’usine) ; 2e prix, 400 francs, Harmonie de Marles ; 3e prix, 300 francs, Harmonie de Labeuvrière ; 4e prix, 200 francs, Fanfare d’Allouagne ; 5e prix, 100 francs, Fanfare de Gnarbecques ; 6e prix, 50 francs, Fanfare de Chocques.

Lillers - Nouvel Hôtel de Ville place Roger Salengro — L'Hôtel de Ville et vue du Kiosque à musique à gauche
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Sociétés musicales actives à Lillers en 1909 :
Harmonie Fanien Sainte-Cécile, créée en 1873, direction Auguste Dubois, président Charles Delelis fils, 100 exécutants (Auguste Dubois prend la place de Jules Verdier en 1908) ;
La Cécilia (chorale), fondée dès avant 1895, direction Foulon, président J. Macaire, 50 exécutants ;
Fanfare du hameau de Rieux-les-Lillers, fondée en 1896, président Delière, direction Vandenabeele, 32 exécutants.


(1) On voit ainsi en 1641, sur ordre de Louis XIII, le maréchal Jean de Gassion (1609-1647), assiéger la ville de Lillers à trois lieuës d’Aire, où les ennemis se vantoyent de faire grande résistance, à peine l’eut-il sommée qu’elle se rendit après quelques mousquetades et après avoir seulement sceu qu’il avoit du canon ; il défit 125 des ennemis qu’il rencontra de nuit près ville d’Aire où ils avoient dessein d’entrer : de sorte qu’il en laissa 30 sur la place et en fit douze prisonniers, le reste s’estant noyé en se voulant sauver.
(La Gazette 1er janvier 1647)

(2) En 1823, Charles Fanien (1797-1867), cordonnier, fonde sa manufacture de chaussures à Lillers. A son décès, ses deux fils Achille Fanien (1827-1915) et Ovide Fanien (1832-1895), maire de 1884 à 1895, reprennent l’affaire.
L’entreprise comptera jusqu’à 1500 salariés répartis sur Lillers, Fruges, Saint-Omer et Steenwoorde. Elle cessera son activité en 1950.

(3) Jules Bourdon, né en 1861, entrepreneur à Saint-Venant, qui a commencé les travaux de la construction de la mairie de Lillers en 1912, ne terminera pas son ouvrage. Mort pour la France en 1916, il est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Saint-Venant.
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Re: Kiosques à Musique

LIMOGES - Champ de Juillet - Le Kiosque
(HAUTE-VIENNE)
Fondé par Martial de Malden de Savignac et construit de 1662 à 1666, le Séminaire de Limoges, situé au sud de la place Saint-Gérald (future place de l’Hôtel-de-Ville), est saisi en tant que bien national lors de la révolution. Occupé par divers corps de militaires, il est finalement affecté au casernement de la Cavalerie, laquelle, en 1818, y fait aménager une partie des jardins en écuries. N’ayant aucun emplacement suffisamment étendu à disposition pour exécuter ses manœuvres, le Régiment de Cavalerie jette son dévolu sur un vaste terrain cultivé, dit la terre de Poilevé, situé au bout du Chemin de Limoges à Ambazac, à l’angle du temple La Grange.
Cette terre, qui a appartenu à la famille Poilevé d’émailleurs limousins, jouxte le Pré des Bénédictins.
La municipalité, après en avoir délibéré les 12 et 24 février 1825 et y avoir été autorisée par l’ordonnance royale du 27 mai 1827, fait l’acquisition, pour 28.500 francs, de ce terrain qui devient le Champ-de-Mars. Rapidement celui-ci est jugé insuffisant par les Cuirassiers qui l’abandonnent au profit d’une parcelle située au lieudit Romanet, puis plus tard, sur un terrain sur la route d’Eymoutiers.
Le 6 octobre 1830, le Conseil municipal présidé par François Alluaud (1778-1866) maire de 1830 à 1835, décide de transformer le Champ-de-Mars en promenade publique. Des expropriations, votées lors de la séance du 25 mai 1831, d’un coût de 32.902 francs, seront nécessaires pour aménager deux voies d’accès à cette promenade : le Cours Jourdan (auparavant Chemin de Limoges à Ambazac) et le Cours du nouveau foirail (devenu Cours du Champ-de-Mars puis Cours de la Garde Nationale). Deux allées, plantées d’ormeaux, encadrent longitudinalement le jardin de forme rectangulaire : l’allée Gay-Lussac et l’allée Bugeaud.
En 1834, la promenade devient le Champ-de-Juillet, en mémoire des Trois Glorieuses de juillet 1830.

Plan de Limoges en 1834
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Depuis 1852, un régiment d’infanterie, logé dans divers locaux épars construits dans des conditions précaires, est attaché à Limoges. En 1857, la municipalité décide de faire aménager et agrandir l’ancien Couvent de la Visitation (1), situé près de la place de la Liberté (future place Dauphine), afin d’y accueillir son infanterie. A cet effet, un emprunt de trois cents mille francs est voté le 21 novembre 1857, les travaux ayant été adjugés à l’entreprise Madoulaud fils dès le 4 novembre.
A la suite de cette construction, le Régiment d’infanterie, organisé et pérenne, multiplie les revues, manœuvres et défilés sur le Champ-de-Juillet tout proche, des concerts de la musique militaire y étant organisés régulièrement.

Dans le même temps que l’installation de l’infanterie, la ville de Limoges met en route trois projets qui vont bouleverser la vie du Champ-de-Juillet.
Tout d’abord, c’est l’arrivée du chemin de fer et l’implantation de sa station, de 1858 à 1860, sur les terrains de l’ancienne abbaye des Bénédictins jouxtant l’extrémité est de la promenade du Champ-de-Juillet.
C’est ensuite l’organisation, sur le Champ-de-Juillet, de l’
Exposition des produits de l'Agriculture, de l'Industrie et des Beaux-Arts du Centre de la France, qui se déroule du lundi 14 juin 1858 au 26 juillet 1858.
Pour cette Exposition, présidée par Louis Ardant, un Palais de l'Industrie et des Beaux-Arts (132 mètres de long sur 12 mètres de large), au style moyenâgeux, est érigé au bout de la promenade ; ce bâtiment est dû à l’architecte de Limoges, François Regnault (1805-1875).
On accède à ce palais par le pavillon Nord, à l'extrémité de l'allée Gay-Lussac, pour sortir par la porte du pavillon Sud, allée Bugeaud. Des jardins éphémères et une section d’horticulture sont aménagés sur la promenade. Le public est admis de neuf heures du matin à huit heures du soir et le prix d’entrée est fixé à 50 centimes les jours ordinaires et 25 centimes les dimanches.
A l’approche de la visite de l’Exposition, par le cousin de l’empereur Napoléon III, le prince Napoléon (1822-1891), qui aura lieu du 11 au 13 juillet 1858, le prix d’entrée est ajusté à 1 franc par jour dès le 1er juillet.

Limoges - Exposition au Champ-de-Juillet du 14 juin au 26 juillet 1858 (gravure Bibliothèque Limoges)
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Pendant que l’Exposition est en pleins préparatifs, le Conseil municipal décide de réaménager le Champ-de-Juillet et charge l’architecte-paysagiste Eugène Bühler (1822-1907) de dresser les plans et devis de ce projet.
Le 26 février 1858, le docteur Alphonse Bardinet, membre du conseil municipal rapporte le détail des
travaux d’achèvement et d’embellissement projetés prévoyant :
— la suppression du passage qui traversait le Champ-de-Juillet et son remplacement par un chemin de ceinture ;
— l’acquisition de terrains à l’extrémité est de la promenade, près de la Maison-Dieu, présentant une forme de moitié d’hexagone (trapèze isocèle) et permettant d’aménager un
véritable jardin à la française avec des pelouses, des arbustes el des fleurs ;
— l’élargissement des allées latérales, les portant de sept à quatorze mètres, permettant d’y planter, du côté du champ de manœuvres, une contre-allée ;
— alors que les allées actuelles sont composées d'ormeaux, le pourtour intérieur du Champ-de-Juillet sera, quant à lui, exclusivement bordé de tilleuls ;
— la construction d’une clôture sur la partie de la promenade située en contrebas, réalisée au moyen de balustres en pierre tendre tournée de Tours ;
— l’établissement d’un grand escalier à deux rampes latérales à la sortie du jardin demi-hexagonal.
Alphonse Bardinet présente le devis de ces travaux dont le montant total s’élève à quatre-vingts quatorze mille francs :
I. — Place de stationnement : Déblais, Mac-adam, Aqueducs. 10.000 francs.
II. — Terrasse : Déblais et murs de soutènement. Cordon en pierre de taille. Balustrade en pierre. Grand escalier. 55.000 francs.
III. — Promenades et jardin : Maçonnerie et escaliers. Aqueducs. Fossés du Champ-de-Juillet. Grillages en fer pour entourer les jardins. Bancs en fonte et en bois. Bancs en pierre. 17.000 francs.
IV. — Plantations, jardinage, régalage des promenades. 12.000 francs.

Le conseil municipal, dans sa séance du 10 mars 1858, vote le crédit correspondant à ces transformations.

Limoges - Une allée du Champ-de-Juillet — Jour de grande foire au Champ-de-Juillet
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Une seconde caserne d’infanterie vient compléter le dispositif militaire de Limoges en 1872 : il s’agit des bâtiments qui accueillaient, depuis 1811, la Maison centrale de détention, elle-même venue se substituer à l’Abbaye des Bénédictins après sa mise sous séquestre par les organes révolutionnaires en 1790. (2)

C’est le 1er régiment de ligne et sa musique qui, le premier, s’installe dans la caserne de la Visitation. Comme tous ses successeurs, il élit le Champ-de-Juillet comme lieu de prédilection, pour la tenue des revues et manœuvres militaires, mais surtout pour y donner des concerts, quasiment toute l’année, tous les jeudis et dimanches.
A la musique du 1er régiment de ligne succèdent en 1863 celle du 78e de ligne, le 49e de ligne (1866), le 95e de ligne (1867), le 10e de ligne (1870).
D’autres musiques que l’infanterie de ligne viennent régulièrement jouer sur le Champ-de-Juillet. Ainsi la musique du 2e chasseurs en 1860 le 8e hussards en 1862 ou encore le 11e dragons en 1864 et 1865.
Pendant l’invasion prussienne de 1870-1871, c’est évidemment l’éclipse musicale.
Lors de l’ouverture de la seconde caserne d’infanterie des Bénédictins en 1872, les musiques des 2e de ligne (1872 et 1873), du 95e de ligne (1873), et du 14e de ligne (1874 à 1880) reviennent en force.
A partir de 1878, la musique du 78e régiment d’infanterie élit domicile dans la Caserne de la Visitation. En 1881, c’est la musique du 63e Régiment d’infanterie qui s’installe dans la caserne des Bénédictins puis dans la Caserne de Beaupuy, avenue de Poitiers.
Le 63e R.I. tout comme le 78e R.I. et leurs musiques respectives ne quitteront plus Limoges jusqu’en 1914.

Limoges - La Musique du 63e régiment d'infanterie
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Il était donc naturel que de nombreux amateurs limousins de musiques militaires sollicitent la municipalité, à de multiples reprises, afin qu’elle fasse édifier un Kiosque à musique sur la promenade du Champ-de-Juillet.
Lors de la séance du conseil municipal du 18 juillet 1877, René Penicaud (1843-1899), maire de 1876 à 1881, fait entériner une proposition pour la construction d’un Kiosque au Champ-de-Juillet et fait voter un crédit de 7.000 francs à cet effet.
L’architecte Louis Joly, futur maire de Limoges de décembre 1887 à mai 1888 (2), est chargé de la conception de ce kiosque à musique dodécagonal qui vient se substituer au massif central de magnolias du jardin du Champ-de-Juillet. Le soubassement de dix mètres de diamètre et d’un mètre de hauteur, en
maçonnerie à parement de mosaïque, est entouré d’une balustrade de bois découpé ; ses douze colonnes de chêne de cinq mètres de hauteur soutiennent sa charpente et sa toiture en ardoise, doublée d’un plafond de résonance et ornée, sur son pourtour, d’un lambrequin.
Le Kiosque à musique, inauguré le dimanche 30 septembre 1877, est étrenné par un concert de la musique du 14e de ligne.
Des appareils d'éclairage au gaz, nécessaires pour les concerts nocturnes, dont les premiers essais concluants ont lieu le 22 juin 1878, viennent compléter cette installation tant attendue.


LIMOGES - Champ de Juillet - Le Kiosque
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publié par Jean-Marc

Entre deux heures et trois heures de l'après-midi, le 20 février 1879, une violente tempête fond sur Limoges et abat le Kiosque à musique et deux arbres voisins, occasionnant en outre de nombreux dégâts sur la ville.
La municipalité se décide le 6 août 1879 à remettre debout le kiosque effondré et vote un crédit de huit mille francs pour sa reconstruction ; les travaux sont mis en adjudication le 9 octobre 1879, au prix de six mille trois cent francs. Rebâti à l’identique en ce qui concerne sa toiture et ses rambardes, le Kiosque à musique est à présent doté de colonnes en fonte.
Le plancher du Kiosque étant défaillant, une réfection de celui-ci est décidée par la Commission des travaux publics selon les instructions de M. Peytavi. Un crédit de deux mille francs est ouvert par le conseil municipal, le 15 avril 1885, pour procéder à ces travaux qui seront terminés dans la seconde semaine de juin 1885, les concerts ayant lieu, pendant cette période, sur une des allées du Champ-de-Juillet.

Une grande Exposition, à laquelle nous consacrerons une chronique, va occuper la quasi-totalité du Champ-de-Juillet et de son jardin, du 21 mai 1903 au 22 novembre 1903. A cette occasion le Kiosque à musique est transformé en théâtre-kursaal et un autre Pavillon pour la musique est installé dans l’enceinte de l’Exposition.
La même année, c’est au tour du Jardin d’Orsay limousin, que nous étudierons plus avant, de bénéficier d’un Kiosque à musique.
Et comme Limoges ne lésine pas pour la musique, alors qu’un Grand concours musical est organisé pour les 14 et 15 août 1910, la venue de la Garde Républicaine, dans l’après-midi du 15, pour y donner un concert monumental, est honorée par la construction d’un
Kiosque à musique spécialement conçu pour la célèbre phalange. De forme octogonale, ce kiosque en bois, démontable, doté d’une toiture, est érigé au centre du Champ-de Juillet.

Concours musical de Limoges des 14 et 15 août 1910 - Arrivée de la Musique de la Garde républicaine — Concert de la Musique de la Garde Républicaine du 15 août 1910, dans un Kiosque démontable du Champ-de-Juillet
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Le 2 août 1914, le 78e Régiment d’infanterie part au front, précédant de trois jours le départ du 63e régiment.
C’en est fini de la musique militaire. Durant le conflit quelques concerts de bienfaisance auront lieu sur le Kiosque à musique du Champ-de-Juillet, organisés par Albert Delage, chef de musique de la fanfare L'Entente, notamment le 21 avril 1918 et le 7 juillet 1918.
Nombreux sont les militaires qui ne reviendront pas du conflit : le 63e régiment compte 187 victimes et le 78e, 107 disparus.

Le grand projet que la municipalité conservait sous le coude depuis 1914, refait surface dès novembre 1918 : il s’agit de construire une nouvelle Gare des Bénédictins en remplacement de celle existante et de transformer le Champ-de-Juillet et ses abords.
L’architecte Roger Gonthier (1884-1978) dresse les plans et devis de ces travaux gigantesques qui sont approuvés lors de la séance du conseil municipal du 26 mai 1919, présidé par Léon Betoulle (1871-1956), maire de 1912 à 1941 ; un emprunt de 3.650.000 francs — qui sera porté cinq ans plus tard à 6.240.000 francs, contracté au Crédit Foncier — est autorisé pour couvrir les dépenses.

Alors que le chantier de la nouvelle gare va commencer en août 1924, le « citoyen » Betoulle et son Conseil adoptent, le 7 mars 1924, le projet de transformation et d'aménagement en jardin public du Champ-de-Juillet, dans lequel
un emplacement restera réservé pour les foires et expositions. Le premier lot des travaux du Champ-de-Juillet, qui comprend les terrassements et les murs de terrasse, évalué à 825.000 francs, est mis en adjudication le 4 novembre 1924 et remporté par M. Fernand Legay, 12 avenue du Maine à Paris, avec un rabais de 11 %. Celui-ci s’engage à réaliser ce chantier dans un délai de huit mois.
De nombreuses adjudications vont suivre la première, la municipalité puisant sans compter sur le crédit qui lui a été alloué.
Le nouveau Champ-de-juillet, pour sa partie « champ-de-foire », ouvre au public le 21 mai 1927 à l’occasion de la seconde Grande semaine du Limousin, exposition qui se déroule jusqu’au 2 juin. Un Kiosque à musique démontable est édifié pour cet événement.
Le nouveau Jardin du Champ-de-Juillet est, quant à lui, inauguré le dimanche 31 juillet 1927.
Seule ombre au tableau : l’ancien Kiosque à musique a disparu dans la bagarre, transféré sur ordre du « citoyen » Betoulle du 8 février 1926, dans le Jardin d’Orsay. Il est vrai que depuis le conflit de 1914-1918, les musiques militaires, qui, autrefois, sévissaient toute l’année sur le Champ-de Juillet, ont déserté les lieux ; cependant, les nombreuses harmonies et fanfares limousines auraient certainement apprécié qu’un Kiosque soit construit dans le nouveau Jardin du Champ-de-Juillet.

Limoges - Plan de Roger Gonthier de 1922 pour la conception de la nouvelle gare des Bénédictins et l’ « embellissement » du Champ de Juillet (le kiosque à musique qui était prévu est finalement supprimé) — Vue du Champ-de-Juillet et de la Gare des Bénédictions après travaux
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La nouvelle gare des Bénédictins est inaugurée le 2 juillet 1929, deux ans après l’embellissement du Champ-de-Juillet.
Sans son kiosque, le Champ-de-Juillet est maintenant uniquement dédié aux foires et expositions, aux défilés et cortèges, aux rassemblements « républicains et populaires » ponctués de longs discours insipides, la musique étant remplacée, dès les années 1930 par la radiodiffusion des concerts retransmis à tue-tête dans des haut-parleurs nasillards. Les phalanges limousines, hormis quelques rares apparitions sur le Champ-de-Juillet, offrent dorénavant leurs concerts au Jardin d’Orsay, sur la place de la République ou encore sur la place Jourdan.
Kiosque supprimé.

voir ici le Champ-de-Juillet de Limoges sans kiosque, aujourd'hui. (1/3) (2/3) (3/3)

LIMOGES - Champ de Juillet - La Musique
Limoges - Champ de Juillet - La Musique (1912).jpg
Limoges - Champ de Juillet - La Musique (1912).jpg (205.36 Kio) Vu 8406 fois
publié par Jean-Marc

15 août 1853 — Chaque 15 août, la Fête de l’empereur, nationale, est célébrée avec faste sur le Champ-de-Juillet
— Le cortège s'est mis en marche escorté par un piquet de pompiers et un détachement du 61e de ligne pour se rendre à la cathédrale, où il est arrivé en même temps que les autorités militaires et judiciaires. L'office divin a été célébré au milieu d'une affluence telle, que les parvis et les abords de l'antique basilique étaient encombrés de fidèles qui n'avaient pu pénétrer à l’intérieur. Les musiques de nos régiments ont prêté leurs concours à cette cérémonie religieuse.
A une heure, gendarmerie, infanterie, cavalerie, artillerie, sous le commandement de M. le général de brigade de Solliers, achevaient de prendre position sur le Champ-de-Juillet. M. le général de division Corbin, accompagné d'un nombreux et brillant état-major, les a bientôt après rapidement passé en revue, puis a ordonné le défilé, qui s'est effectué aux cris enthousiastes de : Vive l’Empereur ! — Les troupes ont regagné leurs quartiers, et la foule immense qui garnissait les contre-allées et les tertres du Champ-de-Juillet s'est dirigée vers la ville, pour assister à la procession, aux derniers offices, et visiter les préparatifs de l'illumination du soir, pendant que les ouvriers mettaient la dernière main au feu d'artifice, dont la charpente dressait déjà ses bras multiples sous la direction d'un artificier envoyé de Paris par Ruggieri. A six heures, M. le général Corbin a réuni, dans un banquet officiel, les principales autorités ; Mgr l'évêque de Limoges et M. le baron Servatius, inspecteur général de gendarmerie, y assistaient. A neuf heures, tous les invités se sont rendus au Champ-de-Juillet, pour donner le signal du feu d'artifice qui a été immédiatement tiré en présence, on peut le dire, de la population entière de la ville de Limoges. A dix heures, cette foule énorme refluait par toutes les issues, partie vers la ville, partie vers le jardin de Plaisance, où depuis sept heures, plus de trois mille personnes se pressaient dans la salle du bal offert par la municipalité aux ouvriers et artisans de la cité, et qui s'est prolongé jusqu'au jour.

24 juin 1857 — Adjudication du droit de location des Chaises sur les allées du Champ-de-Juillet et sur les autres promenades publiques.
— Le maire de la ville de Limoges, chevalier de la Légion d’Honneur, Armand Noualhier, donne avis que le jeudi 9 juillet prochain, à trois heures de relevée, il sera procédé par-devant lui, en commission et en séance publique, dans la grande salle de l’Hôtel-de-ville, à l'adjudication pour trois années et six mois, sur la mise à prix de 50 fr. par an, du droit de location des chaises, fauteuils, bancs et autres sièges quelconques, sur les allées et contre-allées du Champ-de-Juillet, et sur les autres promenades publiques de la ville. Les soumissions cachetées seront remises en séance d'adjudication. Le cahier des charges, déposé au secrétariat de la mairie, sera communiqué à tous ceux qui désireront eu prendre connaissance.

Alors que la promenade du Champ-de-Juillet est en pleine réorganisation, quelques vauriens s’attaquent aux arbres. La maréchaussée mène l’enquête. La municipalité publie un arrêté réglementant le Champ-de-Juillet
10 mars 1859 — Il existe une espèce d'êtres malfaisants qui n'éprouvent de plaisir qu'à briser et à détruire. Dans leurs accès de gaité, ou plutôt de démence et de folie furieuse, ils ne respectent rien et marquent leur passage par d'indignes dévastations : dans la nuit de mardi dernier, des malfaiteurs ont cassé la tête à de jeunes arbres qui avaient été récemment plantés sur le Champ-de-Juillet. Hier matin, une foule indignée constatait, en l'accompagnant de commentaires énergiques, ces inqualifiables dégâts.
11 mars 1859 — L'administration municipale s'est vivement préoccupée des mutilations commises dans la nuit de mardi sur les jeunes arbres plantes au Champ-de-Juillet. La police a mis ses agents en campagne On croit être sur la trace des coupables. Nous rappellerons que les peines prononcées par le Code pénal sont très sévères et peuvent s’élever à un emprisonnement de cinq ans (art. 443). La justice ne pourrait se montrer que très sévère pour réprimer ces sortes de méfaits, dont s'indigne à trop juste titre la conscience publique.

15 août 1859 — Programme de la Fête de l'Empereur. Jeux et feu d’artifice viennent agrémenter la revue des troupes du Champ-de-Juillet
— Le lundi 15 août, au lever du soleil, la mise à la volée des cloches de toutes les églises annoncera la fête. A onze heures, les autorités civiles et militaires, les fonctionnaires publics, les officiers de la garnison, les officiers en retraite, les membres de la Légion-d'Honneur et les médaillés de Sainte-Hélène se réuniront à l'hôtel de la préfecture, pour se rendre en cortège à la cathédrale, où un Te Deum sera chanté à onze heures et demie précises. La magistrature se rendra séparément à la cathédrale. Après la cérémonie religieuse. M. le général passera, au Champ-de-Juillet, la revue des troupes de la garnison. A partir de trois heures, deux mâts de Cocagne, garnis de leurs prix, seront livrés aux amateurs sur la place Royale. A la nuit, les édifices publics seront illuminés. Les habitants seront invités à illuminer et à pavoiser la façade de leurs maisons. A huit heures et demie, un feu d'artifice sera tiré au Champ-de-Juillet. Des secours seront distribués aux familles indigentes par les soins du bureau de bienfaisance. Limoges, le 12 août 1859. Le maire de Limoges, Armand Noualhier.

Limoges - Vue d'ensemble du Champ de Juillet (kiosque au fond)
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Concerts militaires sur le Champ-de-Juillet (2e chasseurs, 1er régiment de ligne, 78e de ligne)
5 août 1860 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés aujourd'hui dimanche, 5 courant, au Champ-de-Juillet, par la musique du 2e chasseurs : 1° Haydée, quadrille. Auber. — 2° Sur le pont d'Avignon, polka. Lamotte. — 3° Fra-Diavolo. Auber. — 4° Lille, valses. Strauss. — 5° Ouverture du Cheval de Bronze. Auber. — 6° La Favorite, fantaisie. Donizetti. — 7° Saint-Pétersbourg, valse. Strauss. — 8° Les Folichons, polka. Lamotte.
4 juillet 1861 — Programme des morceaux qui seront exécutés demain jeudi, au Champ-de-Juillet, par la musique du 1er régiment de ligne : 1° Duo de Lucrèce Borgia. Donizetti. — 2° Ouverture de Martha. Flotow. — 3° Robert le Diable. — G. Meyerbeer. — 4° Les Noces de Figaro. Mozart. — 5° Ouverture de Si j'étais Roi. A. Adam. — 6° La Straniéra Bellini. — 7° Ouverture du Serment. Auber. — 8° Ouverture de Sainte-Cécile L. Chic
18 juillet 1863 — Voici le programme des morceaux qui seront exécutés demain dimanche, au Champ-de-Juillet, par la musique du 78e, de 7 à 8 heures ½ du soir : 1. Marche. Mme Cuénin. — 2. Ouverture du Domino Noir. Auber. — 3. Trio de Guillaume Tell. Rossini. — 4. Paolinetta, mazurka. L. Wettge. — 5. Bénédiction des poignards (Huguenots, opéra de Meyerbeer). Schroder. — 6. Grand galop du chemin de fer. Buot.

3 juillet 1864 — Programme du Concours d’Orphéons, de musiques d'Harmonie et de Fanfares de Limoges
— Un Arc-de Triomphe et des mats vénitiens seront dressés sur l'avenue de Juillet.
A huit heures du matin : Concours entre les Musiques d'harmonie et les fanfares (31 sociétés). A une heure : Concours des Orphéons inscrits dans la division d'Excellence, comprenant la société de Sainte-Cécile de Bordeaux ; le Cercle Orphéonique de Lille ; l’Harmonie maçonnique, de Paris, et l'Orphéon, de Villeneuve-sur-Lot. A la même heure : Concours des Orphéons inscrits dans les autres divisions.
Le soir, à sept heures ½, sur la promenade du Champ-de-Juillet, Grand Festival par tous les Orphéons et réunis, comprenant 2.000 Chanteurs, et par les Musiques d'harmonie et les Fanfares. Programme : 1. Fanfare. — 2. Chœur par une des sociétés de la division d'Excellence. — 3. Fanfare. — 4. Chœur par une des sociétés de la division d'Excellence. — 5. Musique d'harmonie. — 6. Cœcilia, chœur chanté par tous les orphéons réunis, dirigés par l’auteur.
Après le Festival, distribution des médailles. A neuf heures, au Champ-de-Juillet : Feu d'artifice et Illumination avec des feux de Bengale. A neuf heures et demie : Retraite aux flambeaux par les Musiques et les Fanfares, escortée par tous les Orphéons.


Concerts sur le Champ-de-Juillet et interruption lors de l’invasion prussienne (10e de ligne ; 2e de ligne ; 95e de ligne ; 14e de ligne)
1er mai 1870 — Dimanche, 1er mai 1870, Champ-de-Juillet, de 4 heures à 6 heures, musique du 10e régiment de ligne : 1. Pas redoublé. — 2. Ouverture de Zanetta. Auber. — 3. Grande valse. — 4. Freyschutz. Weber. — 5. Lucrèce Borgia. Donizetti. — 6. Polka. — 7. Crispino e la Comare. Ricci. — 8. Quadrille.
10 juillet 1870 — Dimanche 10 Juillet, au Champ-de-Juillet, de 6 heures ½ à 8 heures ½, musique du 10e régiment de ligne : 1. Marche d'harmonie. — 2. Grande valse. Marcailhou. — 3. Polka. Strauss. — 4. Le premier jour de bonheur. Auber. — 5. Les Mousquetaires. Halévy. — 6. L'Ame en peine. Flotow. — 7. La Flûte enchantée. Mozart. — 8. Suzon (quadrille). Métra.
3 août 1873 — Musique du 2e de ligne. Programme du jeudi 31 juillet, place Jourdan et dimanche 3 août, au Champ-de-Juillet, de 6 heures ½ à 8 heures : 1. Allegro militaire. Fos. — 2. Margot (redowa). Clapisson. — 3. Le Lac des Fées (ouverture). Auber. — 4. La Traviata (fantaisie). Verdi. — 5. La Dame blanche (mosaïque). Boieldieu. — 6. Le Rêve (valse). Goeschil.
20 août 1876 — Musique du 14e de ligne, programme du 20 août 1876, place du Champ-de-Juillet, de 7 à 8 h. ½ : 1. Allegro militaire, Gurtner. — 2. Ma Tante Aurore (ouverture). Boieldieu. — 3. Fra-Diavolo (grand morceau). Auber. — 4. La Sympathique (valse). Mme Camille d’Istroffe. — 5. Le Tannhauser, marche. Wagner. — 6. Lara, quadrille. Maillart.

18 juin 1876 La traditionnelle foire aux ânes et aux chevaux sur le Champ-de-Juillet
La foire aux chevaux, ânes et voitures, qui se tenait hier au Champ-de-Juillet, était très animée. On y a conduit 250 chevaux, dont 170 de vendus ; 130 ânes, 80 vendus ; 50 voitures, 30 vendues.

Limoges - Marché aux ânes et marché aux chevaux sur le Champ-de-Juillet
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13 juin 1877 — Une des nombreuses demandes du public pour la construction d’un Kiosque à musique sur le Champ-de-Juillet
— La musique militaire jouera, à l'avenir, le jeudi et le dimanche au Champ-de-Juillet de cinq heures à six heures et demie du soir.
C'est sans aucun doute en raison de l'élévation de la température que l'administration militaire a changé le moment de ces concerts qui sont si goûtés et si suivis ; malheureusement l'heure nouvelle est en même temps celle du repas, et il va en résulter qu'un grand nombre de personnes seront privées d'un plaisir qui n'est pas sans prix pour elles.
Ne serait-il pas possible de placer ces concerts en pleine soirée de 8 heures à 9 heures ½ par exemple ? Ce serait l'affaire de tout le monde et du public et des artistes.
Que faudrait-il pour cela ? que l'administration municipale voulut bien faire construire sur le jardin du Champ-de-Juillet le kiosque qu'on lui a déjà demandé bien souvent, et l'éclairer suffisamment pour permettre aux musiciens de jouer.
La dépense de quelques lampes à huile végétale ou minérale serait bien minime, et l'innovation serait certainement accueillie avec la plus grande faveur par toute notre population.

30 septembre 1877 — Concert de la musique du 14e de ligne, donné à l’occasion de l’inauguration du Kiosque à musique du Champ-de-Juillet.
— Musique du 14e de ligne. Programme du 30 Septembre et du 4 Octobre, Champ-de-Juillet, à 3 heures, pour l’inauguration du Kiosque.
1. Le Cheval de Bronze (ouverture). Auber. — 2. La Flûte enchantée (grand morceau). Mozart. — 3. Le Trouvère (grand morceau). Verdi. — 4. La Fille de Mme Angot (valse). Lecocq. — 5. La Reine de Chypre (grand morceau). Halévy. — 6. Les Brigands (grand morceau, 1ère audition). Offenbach.


5 octobre 1877 — Compte rendu succinct publié pour l’inauguration du kiosque
— Il y avait dimanche dernier affluence plus grande que jamais au concert militaire donné par le 14e de ligne dans le nouveau kiosque du Champ-de-Juillet.
On s'accordait à louer l'heureuse disposition et l'élégance de cette construction due à M. Joly, architecte de la ville. M. Joly est sorti l'un des premiers de l'Ecole des arts et métiers d'Angers, puis, de l'Ecole centrale. Il est inscrit au nombre des architectes qui prendront part au concours ouvert à Limoges pour le plan de la nouvelle mairie.


Limoges - Le Kiosque à musique du Champ de Juillet
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Quelques concerts sur le Kiosque à musique qui ont lieu chaque jeudi et dimanche
23 et 27 juin 1878 — Musique du 78e Régiment d’infanterie de ligne, programme du 23 et du 27 juin, 4 h. ½, au Champ-de-Juillet : 1. Allegro militaire. Gurtner. — 2. Le Dieu et la Bayadère (ouverture). Auber. — 3. Air varié sur le Toréador. Adam. — 4. 3e acte de Rigoletto (fantaisie) (opéra de Verdi). — 5. Grand air du chalet. Adam. — 6. Indiana (valse). Béer.
16 janvier 1880 — Musique du 14e de ligne. Programme du 16 janvier 1880, à 2 heures : Guillaume III (P. R.). Sellenick. — Volupté (mazurka). Bléger. — Lestocq (ouverture). Auber. — Bouquet de Valses. Boué. — Le Talisman (fantaisie). Josneau. — Le Kiosque (polka). L. Berteu.

14 juillet 1881 — Dès son institution, la Fête nationale du 14 juillet est bien entendu ponctuée chaque année par une grande Revue à laquelle participent tous les corps d’armées limousins
— La Revue du 14 juillet sur le Champ-de-Juillet. Des salves d'artillerie tirées au Champ-de-Foire par le train des équipages avaient dès le matin, annoncé la fête. En entendant les salves retentissantes, un nombre considérable de curieux s'est transporté sur le Champ-de-Juillet où devait avoir lieu, à dix heures, la revue de toute la garnison passée par le général Schmitz, commandant en chef le 12e corps. Les tribunes réservées étaient rapidement occupées par les invités, parmi lesquels on remarquait beaucoup de dames en élégantes toilettes.
Les troupes d'infanterie étaient disposées en carré dans le Champ-de-Juillet. La cavalerie occupait toute l'avenue Gay-Lussac. Elles étaient placées sous les ordres du général Bocher, assisté des généraux Desandre et Pettiet. Le 89e régiment d'infanterie de l'armée territoriale était représenté par M. Lomhard, lieutenant-colonel ; le corps des pompiers par son capitaine, M. Linard, accompagné du lieutenant M. Frachet et du sous-lieutenant. A 10 heures, le général Schmitz arrivait par le cours Jourdan, accompagné du colonel Vasseur et des officiers d'état-major. Le général a immédiatement passé les troupes en revue.
Le défilé a ensuite commencé. Le 23e bataillon de chasseurs à pied ouvrait la marche : puis venaient le 63e, le 78e et le train des équipages à pied. Le général Schmitz, placé en face du général Bocher, saluait les chefs de corps et les drapeaux. Pendant ce temps, la gendarmerie, le 17e chasseurs et le 20e dragons quittaient l'avenue Gay-Lussac, prenaient l'avenue de Fleurus, la rue d'Isly, et revenaient par l'avenue Jourdan sur le Champ-de-Juillet. Après un défilé au pas, les deux régiments sont revenus par le même chemin exécuter un défilé au galop qui a brillamment terminé cette fête militaire.

Limoges - Revues militaires au Champ-de-Juillet
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14 et 18 juin 1885 — Depuis le début des années 1880, les musiques militaires jouent en alternance sur le Champ de Juillet le dimanche et dans le Jardin d’Orsay le jeudi. Parfois le Cercle militaire ou la place Jourdan les accueille également
— Musique du 63e régiment d'infanterie de ligne. Programme des 14 et 18 juin 1885, au Champ-de-Juillet, de 8 à 9 h. ½ et Place d'Orsay, de 4 h. à 5 h. ½ : 1. Chateaubriant (allegro militaire). Bisch. — 2. Le Roi d'Yvetot (ouverture). Adam. — 3. Air varié pour saxophone-alto. Donizetti. — 4. Prière et Invocation. G. Benoist. — 5. L'Ame en peine (fantaisie). Flotow. — 6. La Fille de Mme Angot (valse). Lecocq. Chef de musique, Lacour.

13 et 17 mai 1888 — Concert du 63e de ligne au Champ-de-Juillet
— Musique militaire du 63e de ligne. Programme des dimanche 13 et jeudi 17 mai 1888, au Champ-de-Juillet, de 8 à 9 heures du soir : 1. Allegro militaire. — 2. Le Toréador, ouverture. Adam. — 3. Rondo de la Cencrentola, pour petite clarinette. Rossini. — 4. Marche aux flambeaux. Meyerbeer. — 5. Vieux émaux, valse. Camille Him.

10 juillet 1892 — Hormis les musiques militaires, cependant de manière assez isolée, les autres phalanges limousines s’aventurent au Champ-de-Juillet
— Grand concert populaire donné au Champ-de-Juillet, le dimanche 10 juillet, avec le bienveillant concours des musiques militaires, du Cercle orphéonique, des Enfants de Limoges et de l'Union musicale. Entrée : 25 centimes. — Chaises : 25 centimes.
Le concert commencera à huit heures et demie précises. En voici le programme : 1. Un ballo in muschera (Verdi) joué par le 63e. — 2. Le Pain, chœur (Saintis), chante par l'Union musicale. — 3. Sélection sur les 2e et 3e actes de Lohengrin, jouée par le 78e — 4. Près du ruisseau, choeur (Camille de Vos), chant par les Enfants de Limoges. — 5. L'Etoile du Nord (Meyerbeer), joué par le 63e. — 6. Aux champs, choeur (Camille de Vos), chant par le Cercle Orphéonique du commerce. — 7. Grande fantaisie sur Hérodiade (Massenet), jouée par le 78e.

Limoges - Le Champ-de-Juillet et le Kiosque sous la neige — Kiosque du Champ-de-Juillet
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Quelques concerts des musiques du 63e et du 78e de ligne au Kiosque du Champ-de-Juillet
12 mai 1901 — 78e régiment d'Infanterie, programme du dimanche 12 mai 1901, au Champ de-Juillet, et du jeudi 16 mai au jardin d'Orsay, de 4. h. à 5. h. du soir : 1. La Giralda (marche) Juarranz. — 2. Leichte Cavallerie (ouverture) Suppé. — 3. La Patrouille Lefèbure-Vély. — 4. Fantaisie sur Le Prophète. Meyeerber. — 5. Les Amourettes (valse) Jos. Gungl. Le chef de musique, G. Rouchaud.
5 juin 1904 — 63e régiment d’infanterie. Programme du dimanche 5 Juin 1904, au Champ-de-Juillet, de 5 à 6 heures du soir : 1. Allegro militaire. Sellenick. — 2. Guillaume Tell (ouverture). Rossini. — 3. Ballet Egyptien. Luigini. — 4. Schiller marsch. Meyerbeer. — 5. Les Amourettes (grande valse). Gung'l. Le chef de musique, E. Lacoste.
21 et 23 juillet 1907 — Voici le programme qui sera exécuté les dimanche 21 et mardi 23 juillet, de 8 h. 15 à 9 h. 30, au Champ-de-juillet, et le jeudi 25 juillet, de 8 h. 15 à 9 h. 30, au Jardin d'Orsay, par la musique du 78e régiment d'infanterie : 1. Cyrano, allegro (Allier). — 2. Ouverture des Noces de Figaro (Mozart). — 3. Marche des Fous (Rollinat). — 4. Fantaisie d'Hamlet (Thomas). — 5. Rose Mousse, valse lente (Bosc). — 6. Ouverture de la Dame Blanche (Boiëldieu). Le chef de musique, G. Rouchaud.

Limoges - Kermesse du 18 au 20 juin 1910 au Champ-de-Juillet : Concert militaire et Chansonnier Buisson
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13 septembre 1907 — Concert de l’Harmonie de Limoges au Champ-de-Juillet
— Voici le programme du concert qui sera donné par l'Harmonie de Limoges, ce soir jeudi, à 8 heures et demie, au Champ-de-Juillet : 1. Marche de l'Harmonie de Limoges (P. Maison). — 2. Les deux marquises, ouverture (G. Paris). — 3. Au bord du Sébaou, fantaisie orientale (Sellenick). — 4. Santiago, valse espagnole (Corbin). — 5. Fête flamande, grande fantaisie (Fernand). — 6. Airs Limousins, fantaisie (G. Rouchaud). Le chef de musique, Paul Maison.

Concours musical des 14 et 15 août 1910
Programme de la manifestation
Dimanche 14 après midi, concours d’exécution au Champ de Juillet, etc…
Dimanche 14 au soir, après un grand banquet, festival au Jardin d‘Orsay.
Lundi 15, 10 heures inauguration de l’Ecole de musique dans l’ancien palais épiscopal.
Dimanche à 2 heures 30 arrivée et concert de la Garde Républicaine sur le Kiosque spécialement édifié sur le centre du Champ-de-Juillet.

L'inauguration de l’Ecole de Musique
Hier, à 10 heures du matin, avait lieu l'inauguration de notre école de musique.
Dès 9 heures et demie, la foule se pressait sur la place de la Cathédrale, où se trouve l'entrée de l'école.
En raison de l'exiguïté de la cour où devait avoir lieu la cérémonie, un rigoureux service d'ordre ne livrait passage qu'aux personnes munies de cartes.
Sur le perron de l'ancien palais épiscopal, lequel tenait lieu de tribune, avaient pris place l'éminent compositeur, M. Charles René, président du jury ; M. Charles Henry, président de la Société Philharmonique, président du comité des fêtes, etc. (discours…)
Le dévoué directeur de la société « Les Enfants de Limoges », M. Coiffe, s'avance ensuite près de la tribune, et au nom des professeurs de l'école, il remet à M. Roby, auquel il donne l'accolade, une magnifique palme de vermeil.
Très ému, le sympathique directeur remercie ses collaborateurs aux applaudissements enthousiastes de l'auditoire. Puis l'Orphéon municipal de Montrouge, la chorale « Sainte-Cécile de Tours » interprète le chœur « Berceuse pour le soleil », du maître Cécilio Charreire, et l'harmonie « Sainte-Cécile de Brive » exécute sous l'habile direction de l'auteur la « Marche solennelle » de Paul Ruben.
La cérémonie se termine par un magnifique pas redoublé « Fantaisie sur Carmen », brillamment exécuté par l'harmonie « Sainte-Cécile de Brive ».

Concours musical de Limoges des 14 et 15 août 1910 - Inauguration de l’Ecole de musique du 15 août
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L'arrivée de la Musique de la Garde Républicaine
A l'heure indiquée, le train de Paris faisait son entrée en gare et les musiciens de la Garde Républicaine, faisaient leur entrée à Limoges. Des membres du comité, des conseillers municipaux l'attendaient et M. Malaud, au nom de la municipalité, leur souhaitait la bienvenue. A la sortie, les pompiers en grande tenue étaient rassemblés. La musique du 78e attaquait vigoureusement la Marseillaise et les gardes républicains, acclamés, partaient chacun de leur côté.
Beaucoup de nos compatriotes s'attendaient à un défilé en règle et à une aubade de ces musiciens d'élite. Ces derniers ont fait à Limoges ce qu'ils font ailleurs. Ils étaient venus pour un concert au Champ-de-Juillet et c'est là seulement qu'ils se firent entendre.

Concours musical de Limoges des 14 et 15 août 1910 - Défilé Carrefour Tourny et Place Denis Dussoubs
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Le Concert de la Musique de la Garde Républicaine
Ce fut la partie la plus sensationnelle du programme. La Musique de la Garde Républicaine est arrivée à 2 heures 30 de l'après-midi. Un kiosque, installé spécialement pour ces hôtes, hélas trop éphémères, occupait le centre du Champ-de-Juillet : l'électricité distribuée partout avec art, donnait à tous sa brillante lumière ; la vue d'ensemble était d'un effet vraiment féerique. La féerie était encore grandie par le jeu de la première musique du monde : on n'était plus au prosaïque Champ-de-Juillet, on n'était plus en Limousin, on était dans les pays enchantés, dans les pays de la Valkyrie, partout où la baguette magique de M. Bourgeois, sous-chef, voulait bien vous transporter par un seul de ses gestes larges, nobles et savants. On a entendu dans Silvia (suite d'orchestre de Léo Delibes) un cor merveilleux, qui, accompagné en sourdine par toute la musique de la Garde, fait vivre en une immense forêt parcourue par de gracieuses chasseresses.
Je citerai encore un Concertino de clarinettes, qui, exécuté par de véritables maîtres, a été d'un effet remarquable.
Entre les différentes parties du programme, l'Harmonie Lyonnaise, qui remporta le prix d'excellence, s'est fait entendre dans un choeur spécialement écrit pour le concours par M. Charles René et dans la Nuit d'Orient de Luigini.
L'exécution de ces morceaux a été tout simplement admirable : il nous suffira de dire qu'au milieu des applaudissements unanimes, M. Charles René a tenu à donner l'accolade à l'excellent directeur de l'Harmonie Lyonnaise.
Enfin, pour terminer la fête, la Musique de la Garde, a joué la Marseillaise écoutée par tous avec respect et chaleureusement applaudie.

Concours musical de Limoges des 14 et 15 août 1910 La foule après l’arrivée de la Musique de la Garde républicaine — L’Harmonie Lyonnaise exécute un chœur sur le kiosque édifié spécialement pour la musique de la Garde Républicaine sur le Champ-de-Juillet
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Quelques derniers concerts sur le Kiosque avant le conflit 1914-1918
22 et 26 juin 1913 — Voici le programme qui sera exécuté les dimanche 22 au Jardin d'Orsay et jeudi 26 juin 1913, au Champ-de-Juillet, de 14 heures et demie à 15 heures et demie, par la musique du 78e régiment d'infanterie : 1. Marche Brésilienne (J. Danbé). — 2. Polonaise de Concert (Ed. Barat). — 3 Adagio et Allegro du 1er Concerto (Weber). — 4 L'Enfant Prodigue (Wormser). — 5. Toast à l'Alsace (H. Senée). Le chef de musique, F. Schmidt.
14 et 18 juin 1914 — Musique du 63e Régiment d’infanterie. Programme des dimanche 14 et jeudi 18 juin 1914, de 20 heures et demie, à. 21 heures et demie, au Champ-de-Juillet : 1. Allegro. Rauski. — 2. Deux Mazurkas. Chopin. ; Nous Deux. Steck. — 3. Phryné. Saint-Saëns. — 4. Prélude de Parsifal (Wagner). — 5. Ballet de Faust (Gounod). Le chef de musique : Coulanges.

Départ des 78e et 63e Régiment d’infanterie pour le Casse-pipe
2 août 1914 Départ du 78e régiment. Dimanche soir, à 5 heures et demie, le 78e est parti au milieu de l'émotion bien compréhensible de la population limousine.
Sur tout le parcours, le régiment fut acclamé et salué tristement par plusieurs milliers de personnes.
Dans la foule, on pouvait remarquer beaucoup de mères et de jeunes filles en larmes, qui sanglotaient, en voyant défiler ce régiment, qui leur emportait des êtres chers…

5 août 1914 — Départ du 63e régiment. Mercredi soir à 6 heures, le 63e est parti avec le même enthousiasme que le 78e. Une foule énorme l'ovationna sur le parcours. Le rassemblement s'est opéré sur la place de la République, où une revue sommaire lui fut passé.
Beaucoup de personnes, croyant que le rassemblement se faisait au Champ-de-Juillet, s'étaient portées à cet endroit. Elles en furent quittes pour ne voir que le défilé…


Quelques rares concerts de bienfaisance se déroulent sur le Kiosque à musique du Champ-de-Juillet pendant le conflit
21 avril 1918 — Concert de l'Entente. Union des fanfares de Limoges. Voici le programme du concert du dimanche 21 avril 1918, au Champ-de-Juillet, de 3 à 4 heures : 1. Kéramis, marche. Allier. — 2. Ballet Antique, fantaisie. Guillement. — 3. Sous les Orangers, fantaisie. Lardeur. — 4. Hymnes des Alliés : Américain, « The Stac Spangled Banner » ; Belge, « La Brabançonne » ; Anglais, « God Save The King » ; Français. « La Marseillaise ». — 5. Allegro militaire.

Limoges - Le Champ de Juillet et son Kiosque à musique avant sa disparition prématurée prochaine
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21 août 1921 — Manifestation contre la politique de guerre sur le Kiosque du Champ-de-Juillet
— Fédération Socialiste de la Haute-Vienne. Nous rappelons que la manifestation contre la politique de guerre de nos gouvernants aura lieu cet après-midi, à 2 heures, au Champ de Juillet. Du kiosque servant à la musique, un ordre du jour sera lu et mis aux voix et, dans un cortège ordonné, il sera porté à la préfecture et remis à M. Bonnefoy-Sibour, représentant le gouvernement. Pour que cette manifestation ait une réelle portée, nous répétons qu'elle devra être imposante par le nombre, l'ordre, la dignité et l'esprit de décision. Donc, cet après-midi, tous au Champ de Juillet, fièrement et dignement.

25 décembre 1923 — Le Champ-de-Juillet sert de Stade de Football
— Football association. Au Champ-de-Juillet. — Etoile Sportive bat U. S Saint-Léonard par 6 buts à 0.
Malgré le score assez élevé la partie fut toujours très belle à voir.
Les nombreux spectateurs qui avaient daigné se rendre à notre grande promenade se sont retirés enchantés de la belle exhibition à laquelle ils ont assisté sans bourse délier.
A Saint-Léonard se firent remarquer Deboudaud et Neyrat. A l'Etoile, aucune individualité mais un jeu d'équipe qui lui a valu une victoire emportée de haute lutte sur un adversaire décidé et profitant de toutes les occasions pour contre-attaquer. Chose incroyable, l’arbitre, impartial en l'occurrence, n'eût à punir aucune brutalité de jeu ou de langage.


29 mai 1924 — Grande Semaine du Limousin du 29 mai au 9 juin 1924. Un des derniers concerts sur le Kiosque à musique du Champ-de-Juillet
— C'est aujourd'hui jeudi 29 mai, que s'ouvre au Champ de Juillet, la Grande Semaine du Limousin. Ces journées ne seront pas seulement une grandiose manifestation agricole, commerciale, industrielle et touristique, mais encore elles donneront à ceux qui la visiteront, une magnifique impression d'art. Voici le programme des deux premières journées :
Jeudi 29 Mai : 10 h. 30. — Inauguration de l'Exposition par M. le préfet, M. le maire de Limoges. — Réception des autorités dans la grande salle des Fêtes. — Visite de l'Exposition, Exposition avicole, nombreux sujets exposés : coqs, poules, etc.. 14 h. 30. — Réunion des reines de l'Agriculture du Commerce et de l'Industrie, à l'Hôtel de la Paix. — Visite à M. le préfet — Visite à M. le maire de Limoges — Visite à M. le président de la Chambre de commerce. 21 heures. — Illumination générale.
Concert par l'Harmonie de Limoges et les Enfants de Limoges. Programme du concert : 1. Puy de Dôme, allegro (Régent). — 2. Le Renard et le Bouc, chœur (Ganne). — 3. Ondée, valse (Sciuppi). — 4. Les Huguenots, fantaisie (Meyerbeer). — 5. Saltarelle, chœur (Saint-Saëns). — 6. Gourko, marche (Janin-Jaubert).
22 heures. — Grand bal avec le concours de toutes les reines.


Limoges - Exposition nationale du 29 mai au 9 juin 1924 (Grande Semaine du Limousin) sur le Champ-de Juillet
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Lors de la seconde Grande Semaine du Limousin qui se déroule sur la seule partie « foire » du Champ-de-Juillet rénové (la partie « Jardin » ne sera achevée et ouverte au public que le 31 juillet 1927), celui-ci ne possède plus de Kiosque à musique, définitivement. Un autre Kiosque, démontable, est installé, le temps de l’exposition.

21 mai au 2 juin 1927 — Concert sur le Kiosque de l’enceinte de l’Exposition. Programme :
Société chorale les Enfants de Limoges (Directeur, M. Pallier) : Le Navire. — Sur les Remparts (Saintis).
Harmonie de Limoges (Directeur, M. Espiau) : Allegro militaire. — Polonaise de concert (P. Vidal). — Ouverture symphonique (Massenet). — Fantaisie sur les Airs limousins (G. Rouchaud).


Limoges - Nouveaux Jardins et nouveau du Champ-de-Juillet
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31 juillet 1927 — Réouverture après travaux du Jardin du Champ-de-Juillet qui, transformé, à troqué un bassin contre son ancien kiosque à musique
— L'Inauguration du jardin du Champ-de-Juillet. Hier 31 juillet, a été ouvert pour la première fois au public, le nouveau jardin du Champ de Juillet.
Pendant toute la journée de nombreux promeneurs admirèrent le merveilleux bassin et ses jets d'eau puissants ; de même ils s'extasièrent sur la belle disposition des ornements floraux sur les platebandes.
Limoges, sous l'active impulsion de la municipalité, devient chaque jour une ville plus jolie.


Limoges - Le Champ-de-Juillet en 1945. On a échangé le Kiosque à musique contre un Bassin (cliché 1945)
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Formations musicales actives à Limoges en 1909 :
Harmonie de Limoges, président Debay, direction Maison, 60 exécutants ;
Enfants de Limoges (chorale), fondée en 1863-1864, président Ch. Martin, direction Arsène Coiffe, 40 exécutants ;
Union chorale, fondée en 1863, direction F. Sarre, 60 exécutants ;
Fanfare de Limoges, fondée sous le nom de Fanfare de la Société de Gymnastique en 1882, président Chauviret, direction Léon Roby, 60 exécutants ;
La Lyre de Limoges (harmonie), fondée en 1901, président Bozière-Blanchard, direction Crabier, 50 exécutants ;
Estudiantina, direction. Léon Roby.
Diane Limousine (trompettes), direction Colard.
Société philharmonique, président Charles Henry, direction Van Eycken.
Cercle orphéonique (chorale), direction Van Eycken et Colombier.
La musique du 78e régiment d’infanterie est dirigée, en 1909, par M. Rouchaud qui est à sa tête depuis le 16 mai 1896.
La musique du 63e régiment d’infanterie est dirigée, en 1909, par M. Courrouy.


(1) Le couvent des Filles de la Visitation, construit en 1643, assurait, avec ses 48 religieuses l’enseignement des jeunes filles. La révolution y met fin, expulse ses occupantes, saisit meubles et immeubles et y installe sa prison vite remplie : 122 prisonniers en 1793, 140 l’année suivante.
Le calme revenu à Limoges, l’ancien couvent
volé aux religieuses, est affecté au dépôt des archives départementales, tandis que la chapelle sert de tribunal.

(2) L’abbaye des Bénédictins, dont le monastère date du XVIe siècle, appréhendée par la révolution et saisie comme bien nationaux, est vendue en adjudication le 16 juin 1791, moyennant 98.400 livres, à Gabriel-Joseph Grellet des Prades, négociant limousin. Le domaine abbatial comprend les bâtiments et son jardin estimés à 50.000 livres, et le Grand pré des Bénédictins pour 48.400 livres.
Au décès de Grellet survenu en 1810, l’Abbaye est vendue par ses enfants représentés par l’un des fils, Gabriel Grellet-Fleurelle, au prix de 70.000 francs, en date du 10 mai 1811. L’acquéreur n’est autre que la Préfecture de la Haute-Vienne qui va transformer ces bâtiments en Maison centrale de détention, avant qu’en 1871, elle ne soit affectée à la seconde caserne d’infanterie de Limoges.
Le Pré des Bénédictins reste, quant à lui, la propriété des Grellet, jusqu’à ce que la Station de chemin de fer de Limoges ne vienne l’occuper.

(3) Louis Joly, architecte limousin, élève de l'Ecole des arts et métiers d'Angers, puis de l'Ecole Centrale, était également conseil municipal de Limoges.
Lors des élections municipales du 4 décembre 1887, le Pharmacien Adrien Tarrade, maire depuis 1884, est réélu haut la main, mais son élection est déclarée constitutionnellement illégale. Aussi, un second vote est organisé à l’issue duquel Louis Joly se voit parachuté maire, confirmé dans ses fonctions le 19 décembre 1887. Joly n’accepte cependant cette mission qu’à titre intérimaire.
De nouvelles élections organisées le 21 mai 1888 permettent à Louis Joly de reprendre ses fonctions d’architecte, et à Adrien Tarrade de retrouver sa mairie légalement. … pour peu de temps, car le pharmacien décède le 29 avril 1889.
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Re: Kiosques à Musique

LIMOGES - Exposition 1903. Vue générale de l'Exposition, prise de l'extérieur
(HAUTE-VIENNE)
Raoul Saulay (1859-1909), qui s’est fait connaître en 1895, à l’occasion de l’organisation de la section française de l’Exposition d’Atlanta (Géorgie), réitère à l’Exposition de Toronto en 1898. Associé à Jean-Alfred Vigé, il organise l’Exposition de Brest de 1901, puis celle de Lille de 1902. (1)
Fort du succès obtenu à Lille, Saulay vole de ses propres ailes et contacte la municipalité de Limoges afin d’y créer le même évènement sur le Champ-de-Juillet.
L’ouverture de l’Exposition de Limoges, programmée pour le 15 mai 1903, ouvre ses portes le jeudi 21 mai 1903. L’inauguration officielle se déroule le 7 juin, sous la présidence de M. Doumergue, ministre des colonies.

Limoges - Plan de l’Exposition 1903 sur le Champ-de-Juillet
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Trois longs bâtiments construits en stuc — le Palais des Arts libéraux et ses deux ailes : le Palais de l’Industrie et le Palais du Commerce —, érigés au centre de l’Esplanade du Champ-de-Juillet, constituent l’essentiel de l’Exposition. Les secteurs d’activités suivants sont représentés :
1. Enseignement. — 2. Oeuvres d'art. — 3. Arts libéraux. — 4. Mécanique générale. — 5. Electricité. — 6. Génie civil : moyens de transport, cycles, automobiles, sports. — 7. Agriculture. — 8. Horticulture. —9. Forêts, chasse, pêche. — 10. Produits alimentaires. — 11. Mines et métallurgie. — 12. Décoration, mobilier et accessoires. — 13. Fils, tissus, vêtements. — 14. Industries diverses. — 15. Industrie chimique. — 16. Economie sociale, hygiène. — 17. Colonisation, matériel et produits d'exportation. — 18. Applications spéciales de l'alcool dénaturé à la force motrice, à l'éclairage et au chauffage.
De nombreux parterres et plates-bandes, créés par l’horticulteur et architecte-paysagiste Henri Nivet père, sont aménagés en façade du Palais, le long des ailes du palais et sur la terrasse de l’esplanade de la gare.
Plusieurs sculptures, dont le groupe Diane et Endymion, sont installés, face à l’entrée principale. Les rochers et la cascade disposés à gauche de l’entrée sont dus au célèbre rocailleur cannois, Sauveur Bellandou.

Exposition de Limoges 1903 - Plan du projet de l’Exposition 1903 — Porte d’entrée de l’exposition côté cours du Champ-de-Juillet
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En vis-à-vis, à droite de l’exposition horticole, est édifié le Café-Restaurant de M. Meier, à l’enseigne de la Grande Brasserie de l’Industrie, lequel n’aura vraisemblablement pas à se plaindre de la marche des affaires. Tout contre la brasserie, un Pavillon ou Kiosque de la musique est construit sur des blocs de rochers également aménagés par Sauveur Bellandou ; cet élégant édicule, édifié en bois, est doté d’une toiture en pointe et abrité par des tentures de toile bariolée destinées à protéger les musiciens lors des fortes chaleurs estivales limousines.
De nombreuses musiques s’y produisent, devant les terrasses pleines de visiteurs attablés, notamment la Lyre de Limoges, la Fanfare limousine, l’Estudiantina ou encore un orchestre de tziganes qui s’est fixé à Limoges le temps de l’exposition.


Exposition de Limoges 1903 - Palais des Arts Libéraux et Jardins — Brasserie de l'Industrie, Kiosque à musique Meier et Jardins
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A l’arrière du palais, un cinématographe et un casino-théâtre devaient être construits. Raoul Saulay, probablement par mesure d’économie, décide, au dernier moment, d’aménager le Kursaal-Casino dans le Kiosque à musique construit en 1877-1878, et d’y installer des chaises pour les spectacles en plein air.
Des représentations théâtrales y sont données tous les soirs à 8 h. ½ avec une seconde audition à 4 heures les jeudis, dimanches et fêtes. L’orchestre de l’Exposition accompagne chaque jour les acteurs du Kursaal et y donne un concert symphonique ; il est dirigé par Jean-Baptiste Ganaye (1870-1946), professeur suppléant au Conservatoire de Paris et futur Directeur du Conservatoire de Rennes de 1919 à 1935.

A gauche du Kiosque-Kursaal, un Ballon captif est arrimé. Le « capitaine » Gaston Hervieu, quasiment chaque semaine, procède au gonflement d’un ballon et emmène avec lui quatre à cinq passagers, pour le plus grand plaisir des spectateurs.
A droite du Kursaal, un emplacement est aménagé, où sont exhibés des familles de soudanais et de sud-oranais, à l’instar des
villages noirs dont la plupart des expositions françaises de cette période étaient friandes.

L’Exposition attirera une foule considérable et jouera même les prolongations jusqu’au dimanche 22 novembre 1903, jour de la distribution des récompenses offertes aux exposants. Précédant cette cérémonie, un grand banquet de clôture, présidé par le maire Emile Labussière, est organisé à l’Hôtel de Ville ; de nombreux édiles y participent encensant Raoul Saulay. Un cliché commémoratif est réalisé à cette occasion par Jean Faissat (1860-1926), célèbre photographe limousin du 19 de la rue du Clocher.


Limoges - Vue générale de l’Exposition, prise de l’extérieur
(derrière le Palais, au fond, vue du Kiosque à musique transformé en Kursaal à l’occasion de l’Exposition ; à droite, en premier plan, Pavillon de la musique et Brasserie de M. Meier ; à droite toujours, vue du portique du Village Soudanais et Sud-Oranais)
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publié par Joël Jeu 25 Juin 2015 22:50

18 mai 1903 — L’ouverture de l’Exposition est retardée de quelques jours
— L'administration de l'Exposition, préférant perdre une recette certaine, mais soucieuse du respect qu'elle doit au public limousin, nous informe que l'ouverture de l'Exposition n'aura lieu que jeudi, en raison de l'inachèvement partiel de certaines galeries.
C'est donc jeudi 21 mai, à midi, que les portes seront ouvertes et nul doute qu'à ce moment, en raison de la fiévreuse activité qui règne sur toute l'Exposition, celle-ci ne soit en état de recevoir dignement ses visiteurs.


21 mai 1903 — Ouverture de l’Exposition
— L'orchestre de l'Exposition, sous la direction de M. Ganaye, professeur suppléant au Conservatoire de Paris, inaugurera à 2 heures, la série de ses concerts.
Jeudi, à 3 heures ½, la Fanfare de Limoges se fera entendre, sous le grand kiosque du Champ-de Juillet.
Jeudi et vendredi, brillantes fêtes de nuit, embrasement des jardins, grands concerts de jour et de nuit.
L'excellente harmonie la Lyre de limoges, sous la direction de M. Albert Delage, exécutera, de 5 heures ½ à 6 heures ½, le programme suivant :
1. Moscou, allegro militaire. Allier. — 2. Ouverture du Ménétrier de Saint-Wast. Richard. — 3. Polka des Pierrettes. Allier. — 4. Ouverture de concert. Giraud. — 5. Bouquet de Roses, valse. Labolle.


31 mai et 1er juin 1903 — Fêtes de Gymnastique, accompagnées des musiques, dans l’enceinte de l’Exposition ; composition de la troupe du Kursaal installé dans le Kiosque à musique
— A l’Exposition. Les Fêtes de Pentecôte. Rappelons qu'aujourd'hui et demain seront données, dans l'enceinte de l'Exposition, de grandes fêtes de gymnastique organisées par la Patriote et la Fraternelle de Limoges, avec le concours de la Vaillante de Périgueux, la Gaillarde de Brive, l'Espérance et l'Ancienne d'Angoulême, la Tulliste de Tulle, l'Avenir de Saint- Junien.
Ces sociétés, qui arriveront en notre ville dans la matinée, seront réunies à 2 heures, place Jourdan, et se rendront en cortège à l'Exposition.
L'itinéraire suivi sera : rue de Fleurus, boulevard Louis-Blanc, place de l'Hôtel-de-Ville, boulevard Gambette, place d'Aine, boulevard Victor-Hugo, place Denis-Dussoubs, avenue du Champ-de-Juillet, Exposition.
De 3 heures à 3 heures ½, exercices gymnastiques exécutés dans l'enceinte de l'Exposition.
Mouvements aux appareils : barre fixe, barres parallèles, anneaux, chevaux à arçons, productions spéciales, boxe, bâton, pyramides, etc.
A 3 heures ½, concert par la « Lyre de Limoges », sous la direction de son chef M. A. Delage : 1. Le Cyclone, pas redoublé. — 2. Le beau Lac, valse. Labole. — 3. Ouverture du ménétrier de Saint-Waast. Richard. — 4. Polka des Pierrettes. Allier. — 5. Marche des drapeaux. Sellenick.
A 4 heures, concert par la musique du 63e de ligne.
La journée de lundi sera aussi bien remplie que celle de dimanche.
A 8 heures du matin, rassemblement des sociétés dans l'enceinte de l'Exposition.
De 8 heures ½ à 11 heures, courses en sections, courses individuelles, répétition des mouvements d'ensemble de la XXIXe fête fédérale.
A 1 heure ½, rassemblement des sociétés place Jourdan. A 2 heures, défilé des sociétés. Itinéraire : avenue Garibaldi, rond-point Carnot, rue de Paris, place Denis-Dussoubs, avenue du Champ-de Juillet, Exposition.
De 2 heures ½ à 4 heures ½, exécution en musique des mouvements d'ensemble de la XXIXe fête fédérale. Exercices aux appareils. Productions diverses.
A 3 heures, concert par la Fanfare de Limoges, sous la direction de M. Roby.
La Fanfare de Limoges rentrera du concours de Magnac-Bourg pour prendre part aux fêtes du lundi de Pentecôte.
De 4 heures à 5 heures, concert militaire par la musique du 63e de ligne.

L'ouverture du Kursaal Casino de l'Exposition
Le Kursaal-Casino de l'Exposition ouvrira ses portes ce soir à 8 heures ½.
Installé sous le kiosque de musique de l'esplanade, l'établissement inauguré est monté avec beaucoup de luxe et brillamment éclairé.
La troupe du Kursaal est ainsi composée : Yvonnec, de Parisiana, chanteur breton. — Les Hollens, du Casino de Paris ; la poupée vivante. — Mlle Rose Pompon, des Ambassadeurs, comique excentrique. — Mlle Charlotte Ternon, de la Scala de Paris, chanteuse romancière. — Ransard, des Ambassadeurs, comique grime. — Mlle Miranda, du Jardin de Paris, comique. — Fornax, de l'Eldorado, chanteur de genre. — Mlle Irène Sanny, du Petit Casino, comique.
A chaque représentation, concert symphonique par l'orchestre de l'Exposition, sous la direction de M. Ganaye, professeur suppléant au Conservatoire de Paris. Représentation tous les soirs à 8 h. ½ ; jeudis, dimanches et fêtes, matinée à 4 heures.
Ce spectacle est offert gratuitement à tous les visiteurs (chaises réservées, 0 fr. 50).
Nous recommandons à nos lecteurs la visite du village nègre et de toutes les attractions.


30 juin 1903 — Quelques nouvelles de l’Exposition
— A l'Exposition. Une foule considérable a visité hier notre Exposition, et des quelques heures passées à l'intérieur du Champ-de Juillet, sous les galeries couvertes, dans les jardins, à la musique ou simplement à la terrasse de la brasserie Meier, toujours accueillante, a emporté le meilleur souvenir.
Le village nègre a été l'objet de la curiosité du public qui toute la journée s'est pressé autour des habitations soudanaises.
Le Kursaal-Casino dont la troupe a été renouvelée en entier, nous présentait un programme neuf, interprété par des artistes nouveaux.
Quelques-uns d'entre eux sont excellents et méritent qu'on les écoute.
La foule énorme qui stationnait autour du kiosque a fait à ces derniers un chaleureux accueil, et la journée s'est écoulée rapide dans un milieu plaisant, qu'en directeur aimable, M. Saulay s'attache à nous rendre chaque jour plus attrayant
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Exposition de Limoges 1903 - Kursaal-casino (Kiosque du Champ de Juillet transformé — Village Soudanais et Sud-Oranais
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2 juillet 1903 — La troupe du Kursaal, renouvelée, obtient un grand succès sur l’ancien Kiosque
— A l'Exposition. Grand succès, hier soir, pour la nouvelle troupe du Kursaal-Casino, qui comprend des artistes de valeur dont, à Limoges, on apprécie le répertoire. Quelques noms en passant :
M. Henriquet, de la Cigale, très goûté ; les Nerson-Petit, duettistes de l'Olympia, fort applaudis ; Mlle Yvane Gilbert, de la Scala, chaleureusement accueillie, etc.
Le public devient de plus en plus nombreux autour de notre ancien kiosque à musique.


3 juillet 1903 — Les attractions de l’Exposition
— Exposition de Limoges. Rappelons les diverses attractions qui sont les suivantes :
Le spectacle a lieu tous les soirs à 9 heures et les jeudis et dimanches en matinée à 5 heures. Tous les dimanches, renouvellement complet du programme.
Casino de l’Exposition. — Le casino obtient tous les soirs un énorme succès, et c'est de toute justice, car le talent incontestable des artistes, le programme irréprochable pouvant être entendu de tous et l'exquise fraicheur que répandent le soir les ravissants jardins de l'Exposition, sont autant de raisons qui expliquent l'affluence énorme des auditeurs qui chaque soir viennent applaudir l'excellente troupe.
Rappelons que le prix des places assises est de 0 fr. 50 et que le promenoir est absolument gratuit.
Village noir. — Le village noir constitue lui aussi une attraction exceptionnelle, car l'entraînement des indigènes qui le composent est maintenant achevé ; aussi leurs danses et leurs chants forment-ils un ensemble véritablement curieux.
Les jeunes élèves de l'école arabe ont fait de rapides progrès et déjà articulent en français quelques mots d'aimable bienvenue aux visiteurs.
Orchestre tzigane. — L'orchestre de dames de la grande Brasserie de l'Industrie, orchestre composé de véritables artistes, dont une violoniste hors pair, ajoute aussi une note très spéciale au charme des soirées de l'Exposition et attire chaque soir une foule de dilettanti.


14 juillet 1903 — Envol de l’aérostat les Nouvelles Galeries accroché à une bicyclette. Le Pavillon de la Musique et la Brasserie de l’industrie font recette
— Au Champ-de-Juillet où se pressaient plus de 12.000 visiteurs, avaient lieu les courses en sac, courses de grenouilles, courses de lenteur, sauts en arrière, etc.
Un mât de cocagne, superbe et savonné, portait à son sommet sa couronne tentatrice à laquelle étaient suspendus des bons d'une valeur de 5 fr. chacun.
Entre les deux ailes des bâtiments couverts, derrière la façade principale, le capitaine Hervieu achevait ses préparatifs de départ sur la bicyclette accrochée à l’aérostat « les Nouvelles Galeries ».
Des ballons en papier léger, hâtivement gonflés, s'élevaient dans les airs et montraient à l'aéronaute la direction des courants ; un photographe, M. Peyclit, prenait instantanés sur instantanés, puis le commandement attendu résonnait rapide, « lâchez tout », et le cycliste aérien montait, montait toujours, pour aller atterrir, sans le moindre accident, au château de Rigoulène, à 1 kilomètre 800 du Pont-de-Noblat.
Les innombrables cartes postales de M. Peyclit s'arrachent littéralement au kiosque des Nouvelles Galeries.
Partout la foule circulait amusée et joyeuse.
Les « dégustations » faisaient recette, à la Brasserie de l’industrie, les vastes terrasses étaient combles, et sous le pavillon qui lui est réservé, l’orchestre tzigane admirablement dirigé par Mme Buzzio, une violoniste de beaucoup de talent, et une exquise musicienne, faisait entendre ses plus alertes morceaux.
Le quatuor toulousain, de son côté, ne restait pas inactif et, interrompant à un moment donné ses chœurs ordinaires, chantait à pleine voix l'hymne national la Marseillaise, attention délicate, et bien accueillie, du directeur de l'établissement, l'excellent Meier.
Après la retraite, qui suivait sans incident l'itinéraire indique, on se portait au Champ-de-Juillet dont les pelouses, bordées de verres de couleurs, scintillaient de leurs vacillantes lueurs.
On se pressait autour du Kursaal Casino, au village noir où les visiteurs avaient été nombreux dans la journée, l'affluence était énorme et la population soudanaise on ne peut plus joyeuse.
Et lorsque, vers 11 heures, le concert fut terminé, quand le public, plus dense que jamais, eut réussi à trouver quelques places libres à la brasserie, l'orchestre du Kursaal ne s'éloigna pas, mais en enleva quelques chaises et le parterre fut transformé en salle de bal.
Dire qu'on y fut aussi bien que dans un des vastes salons de l’hôtel de la Paix serait mentir.
Il y avait de la poussière, beaucoup de poussière même, mais il y avait aussi de l'entrain et cela faisait oublier les quelques inconvénients d'un bal en plein vent.

Exposition de Limoges 1903 - Kiosque de vente de souvenirs où M. Peyclit fournit ses cartes postales — Aérostat des Nouvelles Galeries
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26 juillet 1903 — Les fêtes se poursuivent à l’Exposition
— Dimanche, 5e grande fête aérostatique. A 5 heures, départ du ballon « l'Exposition » monté par le capitaine Hervieu.
Après le départ du ballon, grande matinée concert en l'honneur de la Muse et de ses demoiselles d'honneur au Kursaal-Casino.
A 8 heures ½, brillante représentation, partie de concert. Adieux du comique applaudi M. Laforgue. Deuxième représentation de « Au Coq huppé », opérette de Villemer et Delormel.
Au village nègre, grande journée, fêtes diverses.

3 août 1903 — La Fête de la muse célébrée dans l’enceinte de l’Exposition
— A l'Exposition. Un beau soleil, une journée splendide favorisent la Muse et feront à son cortège ce soir un décor digne d'elle, digne de ses gracieuses campagnes et propice à la manifestation artistique et grandiose qui se prépare. Le Maître, Gustave Charpentier, dirigeait hier lui-même, au cirque, la répétition générale. Il avait sous la main tous les éléments qui constitueront l'orchestre immense chargé d'interpréter son œuvre, et tous les musiciens militaires et civils attentifs à son commandement ont fait merveille. Les chœurs, les soli ont à leur tour répété, tout marche à souhait, la fête promet d'être splendide et admirablement réussie. Les dernières instructions ont été données ce matin, la tribune où prendra place la Muse, entourée de ses demoiselles d'honneur, est terminée et ornée ; l'éclairage électrique donnait hier soir déjà de très bons résultats, tout est donc prêt. Rappelons maintenant le nom des élues : Industrie de la porcelaine : Muse, Mlle Léonie Gibaud. Demoiselles d'honneur : Porcelaine : Mlle Emilie Texier ; Imprimerie : Mlle Jeanne Deglane ; Couture : Mlle Marie-Louise Dumain ; Chaussure : Mlle Marie Régnier.
La Muse et ses demoiselles d'honneur seront reçues à la mairie à 4 heures ½ par M. le maire entouré de ses adjoints et du conseil municipal. A l'issue de la réception, les élues ouvrières de Limoges se rendront aussitôt à l'Exposition, où la fête de la Muse du peuple commencera à 5 heures.
Partie artistique. Couronnement de la Muse du peuple. Apothéose musicale de Gustave Charpentier
Première partie : 1. Prélude. Fanfare. Marche. Entrée de la Muse du peuple. — 2. Les crieurs publics. — 3. Une ouvrière, un artiste. Scène mimée et dansée. — 4. Ballet du plaisir. — 5. Apparition et danse de la Beauté. — 6. Couronnement. Acclamations et danses. — 7. La souffrance humaine. — 8. Chant d'allégresse.
Deuxième partie : Chant d'apothéose de la Muse. Poème de M. Saint-Georges de BouUelier. Musique de Gustave Charpentier.
La partie musicale de la fête sera assurée par :
Les trompettes de la garde républicaine, MM. Lachanaux et Fauthoux. — La musique du 63e régiment d'infanterie, chef M. Lacoste. — La musique du 78e régiment d'infanterie, chef M. Rouchaud. — L'harmonie « la Lyre de Limoges », directeur M. Delage. — La Fanfare de Limoges, directeur M. Roby. — La fanfare l'Union musicale, directeur M. Ducouret. — Les Chorales du Cercle musical de l'enseignement (mixte) et de l'Union chorale, directeur Groupes indépendants sous la direction de M. Sarre.
Les exécutants, au nombre de 500, seront dirigés par le compositeur Gustave Charpentier.
Les musiques militaires, les sociétés civiles et les groupes indépendants devront pénétrer dans l'Exposition par la porte Chinchauvaud, cours Gay-Lussac. Chaque société devra rejoindre l'estrade par le chemin qui lui sera indiqué et occuper immédiatement la place qui lui est assignée.
L'estrade monumentale destinée à la fête de la Muse est installée au-dessus de l'escalier conduisant au Kursaal-Casino. Voici quelques détails sur la disposition de cette estrade qui se compose de cinq plates-formes superposées : la première est réservée aux harmonies et aux musiques militaires ; la deuxième aux fanfares ; la troisième aux chœurs. Au-dessus, la scène est légèrement en pente pour que les détails n'échappent pas aux spectateurs à distance. Encore au-dessus, l'estrade de la Muse, entourée de ses demoiselles d'honneur, se détachant sur un fond de feuillages et de tentures.
Rappelons qu'il y aura deux auditions de la Muse du peuple : la première à 5 heures après-midi, la seconde à 9 heures du soir. Cette dernière sera terminée par l'apothéose de la Muse.
Eclairage électrique. Projections.

Exposition de Limoges 1903 - Fête de la Muse
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6 août 1903 — Audition musicale dans la galerie centrale de l’exposition
— Un public élégant et nombreux se pressait hier à l'exposition de la maison Lagueny, dans la partie latérale droite de la galerie centrale du Champ-de-Juillet.
Une audition musicale des plus intéressantes avait lieu avec le concours de Mme L. Roby, le distingué professeur de piano, de Mlle Jeanne Gouzy, élève du Conservatoire, et de M. Peyrot, un flûtiste auquel M. Coiffe a donné les premiers principes de son art.
Nous avons indiqué hier le programme de cette matinée, dont l'impromptu n'était pas sans charme.
L'exécution des morceaux de Th. Dubois, de Gluck, de Hertz ou de Mesquita ne nous a rien appris que nous ne sachions déjà sur les brillantes qualités professionnelles de Mme L. Roby, mais elle nous a permis de saluer à ses débuts une artiste jeune et déjà sûre d'elle-même, une pianiste d'avenir, une musicienne de talent, Mlle Gouzy.
Et cette constatation que d'autres ont faite devant nous s'imposait.
Décernons à M. Peyrot les éloges auxquels il a droit pour la facilité avec laquelle il a joué la scène Orphée, de Gluck, et nous aurons donné un rapide aperçu d'une séance musicale improvisée, comme on serait heureux d'en voir quelquefois.
Les pianos employés étaient des pianos à queue de la maison Focké.


15 et 16 août 1903 — Festival musical à l’Exposition
Liste des sociétés participant au concours
— La liste des sociétés prenant part au concours des 15 et 16 août est la suivante :
Les Enfants de Vésone de Périgueux. — La société chorale les Enfants de Bellac. — L'Union fraternelle, chorale de Figeac. — L'orphéon la Fauvette, à Sossay, par St-Genest. — L'Orphéon de Bellac. — Le Réveil des Enfants de Saint-Junien. — L'Avenir de Saint-Junien. — La Prévoyante de Pierrebuffière. — La Fanfare de Thiviers. — L'Union musicale de Blagnac. — La Fanfare de Chasseneuil, à Confolens. — La Fanfare de l'Espérance de Landouge. — Le Rally de Saint-Vincent, Cahuzac-sur-Vire. — L'Estudiantina la Cigale de Vésone. — La Sainte-Cécile de Brive. — La Villageoise du Petit-Limoges, à Couzeix. — La Fanfare de Noisay. — L'Union orphéonique de Decazeville.
Programme du festival
Samedi 15 août 1903 : A 9 heures ½ du matin, concours de lecture à vue : orphéons. — A 10 heures concours de lecture à vue : harmonies. — A 2 heures ½ de l'après-midi, concours d'exécution : orphéons et harmonies. — A 3 heures ½, concours d'honneur : orphéons et harmonies. — A 4 heures défilé des sociétés, festival concert par les sociétés ayant pris part au concours, distribution des récompenses. — A 9 heures, concert de gala.
Dimanche 16 août 1903 : A 10 heures du matin, concours de lecture à vue : estudiantinas. — A 10 heures ½, concours de lecture à vue : fanfares avec saxophones. — A 2 heures de l'après-midi, concours d'exécution : fanfares avec saxophones, et trompes de chasse. — A 2 heures ½, concours d'exécution : estudiantinas. — A 3 heures ½, concours d'honneur : fanfares avec et sans saxophones : concours d'honneur, estudiantinas. — A 4 heures ½, défilé des sociétés, festival concert par les sociétés, distribution des récompenses.
Compte rendu du Festival
— Sainte-Cécile, la patronne des musiciens, s'est montrée plutôt dure pour ceux qui, de tout temps, se sont placés sous son égide. Que d'eau, mon Dieu, que d'eau ! dirons-nous après l'auteur célèbre de cette phrase.
Samedi, ce fut un déluge, et la tente sous laquelle s'abritaient les fanfares ou harmonies dont un jury très judicieusement composé avait à examiner la valeur, ne garantissait qu'à moitié tous ceux qui, sous sa toile, étaient venus chercher un refuge. On en a pris néanmoins son parti, et c'était le plus sage. Le concours a eu lieu dans des conditions d'exécution particulièrement brillantes.
Il s'est continué hier dimanche par une journée menaçante, mais en somme appréciable après celle de la veille, et la pluie n'est pas tombée.
Nous pouvons dire que chacune des sociétés qui vinrent ces deux derniers jours donner à notre Exposition une attraction nouvelle, fit preuve de qualités réelles que surent apprécier et le jury et le nombreux public qui se pressait aux auditions.
La première journée du concours était réservée aux orphéons et aux harmonies.
Dès 9 heures, le jury des orphéons, présidé par M. Ganaye, se réunissait dans le salon de l'Horticulture pour les épreuves de lecture à vue. Ont pris part au concours : les Enfants de Bellac, l'Union fraternelle de Figeac, l'Union orphéonique de Decazeville, les Enfants de Vésone.
A 10 heures 30, les harmonies concouraient à leur tour en lecture à vue ; c'étaient le Réveil des Enfants de Saint-Junien, la Sainte-Cécile de Brive et l'Avenir de Saint-Junien.
M. Billault, ancien chef de l'armée, était président du jury.
L'après-midi, on a procédé au concours d'exécution et d'honneur. Le public était nombreux à ces opérations qui ont présenté le plus vif intérêt. Toutes les sociétés étaient excellentes, chacune dans leur division.
La soirée s'est terminée par le défilé des sociétés et le festival d'honneur.

Les exploits du « capitaine » Gaston Hervieu continuent
31 août 1903 — La foule était considérable à l’Exposition et les visiteurs nombreux au village noir et dans les galeries. A 4 heures ½, le ballon « le Saint Léonard » est parti de de son parc habituel avec cinq passagers : MM. Delouis, huissier ; Guillard, comptable ; Parot, commis-greffier ; de Crisson, courtier, et Parot, employé à la caisse d'épargne. Le capitaine Hervieu était comme toujours à son poste.
Cette fois, c'est le Champagne Bulteaux qui emplissait sa coupe avant le départ et ce sont des éventails de cette maison qui tombaient de la nacelle sur le public.
Les voyageurs ont fait escale à 8 heures, au village d'Aurin, commune de Bussière-Galant, sur la propriété de M. Desvilles, manufacturier.

6 septembre 1903 — Le capitaine Hervieu n'en est plus à compter les sympathies qu'il a su s'attirer du public limousin, et en particulier des amateurs de l'aérostation.
Dès qu’une nouvelle ascension est annoncée, on se dispute la faveur de prendre place dans sa nacelle comme si elle devait conduire au paradis.
Ce vigilant et expérimenté aéronaute sait, par la sécurité qu'il inspire autant par son calme, faire oublier à ses voyageurs, pendant de trop courts moments, les petites misères d'ici-bas, en les plongeant dans la douce rêverie que leur inspire la beauté du spectacle qui se déroule sous leurs yeux émerveillés.
Le capitaine Hervieu continuera donc sa série d'ascensions dimanche 6 à 4 heures de l'après-midi par le départ du ballon le Limousin, aérostat de 2.000 mètres cubes, enlevant six passagers.


Exposition de Limoges 1903 - Gonflement du Ballon les Nouvelles Galeries — Kiosque du Champagne Bulteaux
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13 septembre 1903— Une Fête des Fleurs à l’Exposition
— Nous recevons le programme de la grande fête qui sera donnée le 13 septembre, dans l'enceinte de l'Exposition.
La fête des fleurs comprendra un Longchamp fleuri classées en trois catégories : les Automobiles et voitures de luxe attelées fleuries et décorées ; les Motocyclettes et bicyclettes fleuries et décorées ; les Voitures d'enfants fleuries et décorées.
Les enfants travestis seront admis. Les plus beaux costumes seront primés.
A 3 heures ½, grand défilé des véhicules fleuris.
A 4 heures, grande redoute, bataille de fleurs à l'instar des corsos fleuris de Nice et de Boulogne-sur Mer.
Des comptoirs de vente de fleurs seront installés à l'intérieur de l'Exposition.
A 5 heures, distribution des récompenses.
Pendant toute la durée de la fête, grand concert par les sociétés musicales de la ville et l'orchestre symphonique de l'Exposition.
Le soir, continuation de la fête des fleurs


19 et 20 septembre 1903 — Concours de la race bovine au sein de l’Exposition du Champ-de-Juillet. Les bestiaux ont dû se contenter d’être parqués dans les allées longeant le cours Gay-Lussac
— Exposition de Limoges. Concours spécial de la race bovine limousine, organisé par M. le ministre de l'agriculture. Le programme du grand concours des 19 et 20 septembre est le suivant :
Samedi 19, de 7 heures à 9 heures, réception des animaux après visite sanitaire ; entrée par la porte du cours Gay-Lussac (au débouché de la rue Neuve Chinchauvaud).
De 9 heures à midi, classement dans les diverses sections.
Par suite de l'insuffisance de place, aucune voiture ne pourra pénétrer dans l'enceinte du concours.
De midi à 4 heures, opérations des jurys de section. De 4 à 5 heures, attribution des prix.
Dimanche 20, exposition publique, remise des récompenses.
A 5 heures, sortie des animaux par la porte Chinchauvaud.
Samedi 19 et dimanche 20, le prix d'entrée donnant droit à la visite de l'Exposition est de 1 fr.
Le dimanche, jour de clôture du concours, entrée spéciale ne donnant pas droit à la visite de l'Exposition : 0 fr. 25, par la porte Chinchauvaud.
Pour visiter l'Exposition : 0 fr. 75


20 septembre 1903 — M. Meier, patron de la Brasserie de l’industrie, organise un concert-festival
— Concert Brasserie de l’Industrie. L'administration de l'Exposition, par suite d'arrangements avec M. Meier, et en vue de faciliter la tâche de ce dernier dans l'organisation d'un concert genre Kursaal, vient de mettre à sa disposition la grande tente de l'horticulture. Le concours temporaire d'alimentation qui dure jusqu'au 24 et qui se tient sous cette tente, cause un retard de quelques jours dans l'organisation définitive du nouveau concert. En attendant, les artistes se feront entendre sur la scène de la brasserie.
Ajoutons, et c'est une des conditions imposées à M. Meier par la direction, qu'un certain espace est réservé au public debout, tout comme à l'ancien Kursaal.
Nous ne pouvons que souhaiter bonne chance au sympathique Meier dans cette nouvelle entreprise, indépendante de la direction de l'Exposition.

Exposition de Limoges 1903 - Brasserie de l'Industrie et Kiosque à musique — Quatuor toulousain, brasserie Meier
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27 septembre 1903 — Concert de bienfaisance sous la vaste tente de l’Horticulture
— A l'occasion de l'ouverture du nouveau casino de l'Exposition, a eu lieu hier soir, sous la vaste tente de l'horticulture, un grand concert de bienfaisance, dont le produit était destiné aux pauvres de la ville.
C'est devant une salle absolument bondée, où toutes les classes de la société limousine s'étaient donné rendez-vous pour participer à une bonne œuvre, que le concert a commencé par la Marche républicaine de Allier, exécutée brillamment, sous la direction de Mme Buzzio, par l'orchestre du casino renforcé de plusieurs professeurs de notre ville, dont M. H. Balleroy, clarinettiste.
Disons tout de suite que la soirée a été des mieux réussies et que tous les artistes ont obtenu un éclatant succès.
M. Max Faure, baryton, a chanté la Charité, morceau de circonstance s'il en fût, et le Credo du Paysan, qui lui ont valu des applaudissements unanimes.
M. Chauvaud a joué sur son hautbois, avec un rare sentiment des nuances, Romance du Cygne, de Saint-Saëns ; Scène villageoise, de Boisdeffre, et une Fantaisie sur la Traviata de Verdi.
M. Marcel Colombier, qui manie l'archet en maître, a exécuté avec beaucoup de brio une Scène hongroise, de Veler Bela, et Colombine de Marsick. De chaleureux bravos ont accueilli le distingué professeur.
Les artistes engages pour le nouveau casino ont obtenu aussi un légitime succès.


4 octobre 1903 — Les Concerts Militaires attendent la fin de l’Exposition pour reprendre leur rythme antérieur sur le Kiosque à musique du Champ-de-Juillet
— Les concerts militaires seront repris à partir du dimanche 1er novembre prochain. Ils auront lieu le dimanche et le jeudi de chaque semaine, de 3 heures à 4 heures du soir au jardin d'Orsay.
Après la démolition des bâtiments de l'Exposition, le concert du dimanche aura lieu, comme par le passé, au Champ-de Juillet.


11 octobre 1903 — Fête de la Céramique ouvrière à l'Exposition. Concerts sous la tente du Casino de M. Meier et sur le Kiosque de la Brasserie
— Grâce à l'amabilité et au dévouement bien connus du sympathique professeur de la Fanfare de Limoges, M. Léon Roby, le comité s'est assuré du concours de l'Estudiantina limousine que le jeune maître dirige avec une maestria bien connue.
De plus, les auditeurs seront charmés à nouveau par les non moins sympathiques baryton et ténor qui sont de toutes les fêtes ou une bonne œuvre est à accomplir, nous avons nommé MM. Max Faure et Moreau.
Et quand nous aurons dit que tous les artistes du casino, si appréciés du public limousin, se feront également entendre, nous aurons cité plus qu'il n'en faut pour assurer la réussite complète des concerts qui auront lieu à 8 heures ½ du soir, au casino et à la brasserie Meier. Programme du concert :
De 5 heures à 7 heures, sous la tente du Casino (à droite de l'entrée principale), grand concert, avec le concours de Mme Renia, des Ambassadeurs ; de Mlle Paulin-Hett, des Renneval-Delzy, duettistes du Casino de Pans ; de M. Tom-Truck, des Ambassadeurs ; de M. Baguel, baryton de l'Olympia ; de M. Barès, du Nouveau-Cirque ; de M. Eugène, et de M. Atroy-Gaberel, jongleur-équilibriste des Folies-Bergère.
Chef d'orchestre : M. Chielens ; administrateur : M. Barés.
Entrée : 30 centimes ; places réservées : 50 centimes, au profit de l'œuvre.
Apéritif-concert, de 5 à 7 heures, à la brasserie de l'Industrie.
A 8 heures ½, sous la tente du casino, grand concert avec le concours de MM. Max Faure et Moreau, et de l'Estudiantina limousine, sous la direction de M. Roby.
A la brasserie de l'Industrie, grande soirée chantante, de 8 heures ½ à 11 heures.
A 11 heures, dans les jardins, devant la brasserie de l'Industrie, grand bal champêtre, orchestre de 10 musiciens sur le kiosque de la brasserie.
Illuminations et embrasement général des jardins.
Buffet et prix réduits : choucroute, Jambon, 60 cent. ; bouteille de vin, 50 cent. ; canette de bière, 50 cent.
Souhaitons du beau temps, et le succès de cette fête sera complet.


Exposition de Limoges 1903 - Brasserie de l'Industrie et le Kiosque à musique
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Les Concerts et spectacles continuent sur l’Exposition
18 octobre 1903 — Aujourd'hui, comme tous les dimanches, l'Exposition ne manquera pas d'attraits, car nombreuses seront les distractions offertes aux visiteurs. En voici l'énumération :
Da 2 heures ½ à 4 heures, devant la façade du palais des Arts libéraux, concert musical.
L'Union musicale limousine, sous la direction de M. Ducouret :
1. Marche de Tannhauser (Wagner). — 2. Lormont (Martin). — 3. Valse militaire (Liegner).
L'harmonie la Lyre, sous la direction de M. Delage :
4. Réveillon, valse. — 5. Mystère, pantomime pour baryton. — 6. Une soirée à Royat, polka.
A 3 heures et à 3 heures ¾, devant la brasserie Meier : Gaberel, le génie des airs, dans ses exercices de haute voltige sur le trapèze.
De 4 heures à 6 heures ½ et de 8 heures ½ à 11 heures, grand concert au Casino. Places assises gratuites ; on ne consommera pas.
De 4 heures ½ à 7 heures et de 9 heures à 11 heures, concert à la brasserie Meier.

25 octobre 1903 — Le programme en sera le suivant. A 2 heures ½, sur la façade des arts libéraux, concert par l'harmonie la Lyre, sous la direction de M. Delage. Programme : 1. Marche des drapeaux. — 2. Le Mystère (fantaisie), divertissement pour baryton, exécuté par M. Castaing. — 3. Réveillon, valse (Mazaud). — 4. Ouverture du Ménétrier de Saint-Waast, pour hautbois, exécuté par M. Beyrand. — 5. Le Belge, X...
A 4 heures et à 6 heures ½, grand concert, Casino à la brasserie Meier. Programme :
Première partie : 1. Orchestre. — 2. Mlle Jeanne Darlys : Nous nous plûmes, Les plaquages. — 3. Mounié : Portraits d'horizontales, Rire et pleurer. — 4. Nelzy : Craignez de perdre un jour, Chanson des baisers. — 5. Baguel : Si vous ne m'aimez plus, Au son des cloches. — 6. Noelly : Boucle la boucle. — 7. Renneval : Nini la blonde, Rosserie mondaine.
Deuxième partie : 1. Terret : Perles de cristal, polka pour piano. — 2. Jeanne Darlys : Mazurka franco-russe. — 3. Mounié Ri-Ri : Rien que pour un baiser. — 4. Tom-Truck : 4 timbres de trois sous, La sortie de Balluche, On s'connaît pas. — 5. Rénia : Anda, bravo toro, Promenade sous-bois. — 6. Baguel : Le grand voyage, Promenade du Paysan. — 7. Barès, le Roi de l'accordéon.
Troisième partie : 1. Orchestre. — 2. L'hypnotiseur malgré lui, bouffonnerie en un acte, de Roydel. — 3. Retraite.
1er novembre 1903 — A l'occasion des fêtes de la Toussaint, le prix d'entrée à l'Exposition sera uniformément de 0 fr. 50. A 3 heures, devant la façade des Arts libéraux, grand concert par la Fanfare de Limoges, sous la direction de M. Roby. Programme : 1. Fraternité, allegro, Ch. Foare. — 2. Ouverture brillante, Boyer. — 3. Menuet Chantilly, Kilsen. — 4. Le Chalet, fantaisie, Adam. — 5. Lemovices, Bobert.

22 novembre 1903 — Clôture de l’Exposition du Champ-de-Juillet et banquet à l’Hôtel de Ville
— Distribution des récompenses. C’est dimanche 22 courant, à 2 heures ½, au cirque municipal, qu'aura lieu sous la présidence de M. le délégué du ministre du commerce la distribution des récompenses. Pendant la cérémonie, la musique du 78e, sous la direction de M. Rouchaud, fera entendre les meilleurs morceaux de son répertoire.
A cette occasion et pour clôturer dignement l'œuvre qui finit, un banquet auquel prendront part les membres du jury, les membres des divers comités et les exposants, sous la présidence de M. Labussière, maire et député de Limoges, aura lieu ce même jour, à midi, dans la grande salle des fêtes de l'hôtel de ville.
Les inscriptions sont reçues dès aujourd'hui aux bureaux de l'administration de l’Exposition, 21, cours Bugeaud, jusqu'au jeudi 19 courant inclus.
Carte : huit francs.


Limoges - Banquet de clôture de l’Exposition du 22 novembre 1903 (cliché Jean Faissat)
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(1) Raoul Saulay (16 juin 1859 - décembre 1909) organisera une dernière Exposition, celle de Saint-Etienne, en 1904, mais ce sera la dernière à laquelle participera Saulay, l’affaire étant déclarée en liquidation en septembre, ses actifs étant mis en adjudication le 13 février 1905.
En novembre 1907 puis en février 1909, Saulay adresse des demandes à l’administration municipale de Limoges pour y organiser une nouvelle exposition en 1910,
une loterie permettant d'en couvrir les frais, mais le Conseil ne croit pas devoir accepter les conditions de M. Saulay.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LIMOGES - Kiosque du Jardin d'Orsay
(HAUTE-VIENNE)
Avant que le Champ-de-Juillet, que nous venons d’étudier, ne soit aménagé puis planté d’arbres à partir de 1830, une première promenade limousine est créée, de 1712 à 1717, à l’ouest de l’ancienne enceinte de la ville, près de la porte des Arènes (laquelle porte sera supprimée en 1773), à l’initiative de Charles Boucher d'Orsay (1675-1730), intendant du Limousin de décembre 1710 à octobre 1715. (1)
Cette réalisation a nécessité de gros travaux qui ont permis de combler le
Creux des Arènes sur lequel était construit un vaste Amphithéâtre romain et ses arènes. La date de sa construction est située au courant du deuxième siècle de notre ère, sous les règnes des empereurs romains Hadrien (76-138) et Antonin-le-Pieux (86-161). L’amphithéâtre, d’une circonférence de 398 mètres et d’un diamètre de 138 mètres, constitué de 64 colonnes soutenant les arcades de sa façade, pouvait contenir de quinze à vingt mille spectateurs.
Alors que ce monument est encore intact au IXe siècle, ses pierres vont servir en premier lieu à édifier la Basilique Saint-Sauveur, et au fil des ans et des constructions de monuments, il se trouve entièrement rasé, dès 1568. Seul subsiste un pan de muraille du côté de l’
Eclusage, place des Carmes.
L’amphithéâtre ainsi rasé, l’emplacement est dorénavant appelé le Creux des Arènes. Il jouxte le cimetière des Arènes où en 1669, Jean-Baptiste Poquelin, Molière à la scène, fait intervenir un bourgeois limousin, Léonard de Pourceaugnac (
M. de Pourceaugnac, Comédie-ballet, Scène IV page 23), qui témoigne par là même que ledit cimetière, servait de promenade.

Plan de Limoges en 1834
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La promenade de Limoges implantée sur le Creux des Arènes, prend le nom de Place d’Orsay, du nom de son instigateur. En 1730, les arbres y sont en grand nombre et des allées sillonnent la charmille. Il n’y manque qu’une clôture. Aussi, le 21 avril 1730, à la suite d’une délibération des habitants, les Consuls de Limoges mettent en vente par adjudication pour le 19 juillet suivant, les herses crampons et chaines de fer des quatre portes de l’enceinte de la ville, devenues inutiles, afin de financer l’édification d'un portail en fer à l’entrée de la Place d’Orsay. L’estimation des fers à récupérer, soigneusement réalisée par le sieur Bardonnaud, maître balancier juré de Limoges, annonce un poids non négligeable de quatre-vingts quintaux et quinze livres, à raison de quatorze livres tournois le quintal.

En mai 1756, un certain Gabriel Chardin réussit, sans autorisation, à installer pour plusieurs jours, un carrousel (cirque) sur la place d’Orsay. A cette occasion un
nombre infiny d’enfants et de toutes sortes de personnes de la lie du peuple s’assemblent sur la place et, afin de mieux voir le spectacle, montent sur les murs de ladite place d’Orsay nouvellement réparés, y occasionnant des dégradations. Le 21 mai, il est mis bon ordre à ce charivari et le Prévôt-consul Deperet l’aîné donne toutes les instructions nécessaires aux sergents de ville, venus en nombre suffisant, pour empêcher le sieur Gabriel Chardin de revenir à la charge…

Plan de la Place d’Orsay de Limoges en 1812
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On accède à la place d’Orsay, à cette époque, par une petite porte fermée par le portail en fer de 1730, se situant sur la place de la Concorde (future place d’Aisne). Le 28 novembre 1767, les consuls de Limoges dressent un bail de neuf ans en faveur de Léonard Michel, menuisier, pour la location d’un jardin et d’une petite maison située au faubourg des Arènes, confrontant d’une part la petite porte par laquelle on entre dans la place d’Orsay et d’autre part les jardins des sieurs Jayac et Arnaud. Léonard Michel se charge de fermer les portes de la place d’Orsay aux heures indiquées, de veiller sur la bonne conservation des arbres et d’entretenir et réparer tous les murs de la place, la chaux et les pierres nécessaires étant fournis par la ville. De plus, Léonard Michel devra, à première demande, réceptionner et répandre les terres livrées par la commune, destinées à unir et aplanir les allées.

Le « portier-gardien-concierge-maçon-jardinier » Léonard Michel
ne veillant aucunement à sa tâche, le maire de Limoges, M. Romanet du Caillaud, se charge de son remplacement le 14 décembre 1771. Le sieur Martiel Sazerat est nommé à sa place et reprend la maison et le jardin que Michel occupait, avec les mêmes obligations.

Le renouvellement du bail du portier de la place d’Orsay est consenti par Joseph Fournier, notaire royal conseiller du Roy et Jacques Juge, maire de Limoges en date du 24 décembre 1774, à effet du 1er janvier 1775, pour une durée de six années, moyennant une redevance annuelle de cent cinquante livres tournois. La maison du gardien vient d’être reconstruite en lieu et place de l’ancienne, et c’est le sieur Jean Charpentier, maître menuisier, résidant rue Froment, paroisse de Saint-Michel, qui bénéficie de ces locaux remis à neuf. (2) Jean Charpentier s’engage en outre :
— à veiller à la garde de ladite place d'Orsay, des arbres et murs de clôture, pour qu'il n'y soit commis aucune dégradation ;
— à ouvrir et fermer les portes chaque jour aux heures accoutumées : le matin à la pointe du jour (7 heures), la clôture ayant lieu en été à dix heures et à six heures en hiver.

— dans le cas où le preneur tienne un café dans le bas de ladite maison, il ne pourra garder personne chez luy au-delà des heures sus-indiquées, ne pourra y donner aucun jeu prohibé, ny faire dans la dite maison aucune espèce de cabaret, luy demeurant permis de vendre du vin au dehors ;
— le preneur a l’autorisation de faucher l’herbe de la place mais l’interdiction de faire pacager aucuns bestiaux.

Le maire de Limoges, Guillaume de Roulhac de la Borie, qui sait manier l’euphémisme, constate avec ses échevins, en 1787, que les arbres de la place d'Orsay
dépérissent sensiblement. La partie haute près de la place des Carmes est carrément décimée, les arbres ayant pour la plupart été arrachés, les autres desséchés. Le reste de la place ne vaut guère mieux : l’entrée de la Place est imparfaite et boueuse ; deux marches manquent pour atteindre le second perron de ladite place ; les racines sortent du sol rendant la promenade improbable ; les murs de clôture méritent d’être réparés et recrépis.
Forts de ces constatations alarmantes, le maire et ses édiles décident le 28 septembre 1787, de procéder en deux temps à l’abattage de la moitié des arbres, afin de ne pas priver totalement les promeneurs du jardin. Les arbres seront vendus et le produit de ces ventes servira à financer en partie les travaux. La première année sera consacrée à la replantation, en tilleuls, des allées et contre-allées bordant le jardin de l’abbé Vitrac et celui du sieur Neveu, ainsi que le long de la place du Foirail, près des Carmes. L’entrée de la place sera pavée convenablement, deux marches seront ajoutées au perron, les murs réparés et crépis et la totalité de la place d’Orsay sera unie, nivelée et couverte de sable. Les deux boulingrins ou enfoncements triangulaires, qui ne présentent aucun agrément, seront comblés et des bancs de pierre supplémentaires seront installés.

Limoges - Le Jardin d'Orsay — Entrée du Jardin d'Orsay, côté Champ-de-Foire
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Le Cimetière des Arènes et sa promenade plantée d’ormes accueille des « pensionnaires » supplémentaires à partir de 1792 : les inhumations des cimetières des églises intra-muros se déroulent dorénavant aux Arènes ; rapidement, la situation aux alentours de la place d’Orsay (devenue place de la Montagne, le temps que les excités révolutionnaires reprennent leurs esprits) devient insupportable en raison des odeurs cadavereuses pestilentielles qui s’en dégage aux moindres chaleurs. Aussi, la municipalité fait-elle l’acquisition de terrains sur la colline de Louyat et y crée un nouveau cimetière dans lequel, celui des Arènes est translaté aussitôt.

Une des rares célébrations du 14 juillet, avant que la fête de l’Empereur du 15 août ne vienne la supplanter, a lieu en 1803 ; à cette occasion un bal champêtre se déroule sur la place d’Orsay.

Le décret du 23 vendémiaire an 13 (15 octobre 1804), institue deux foires annuelles d’une durée de onze jours chacune, fixées le 1er avril et le 27 septembre. C’est la place d’Orsay qui accueille les cinq premières de ces foires impériales de 1805 à 1807. Des barraques en bois sont installées sur la place pour la tenue de cette manifestation qui attire forcément nombre de limousins.
A partir de la sixième foire impériale, qui commence le 21 septembre 1807, celle-ci reprend l’emplacement qui lui avait été attribué à l’origine, à savoir la place des Arbres ou Saint-Martial ; et la place d’Orsay perd ses prérogatives.
Le foirail de la place des Arbres sera à son tour abandonné, à la suite de la décision prise en 1819 par le Conseil municipal qui vote son transfert dans le cimetière des Arènes, désaffecté, au pied de la Place d’Orsay. D’importants travaux sont réalisés, les années suivantes, pour procéder à cette transformation du nouveau Champ-de-Foire limousin.


Limoges - Le Champ-de-Foire vu des grilles d'entrée du Jardin d'Orsay — Le Champ-de-Foire et vue du Jardin d'Orsay à gauche
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Une partie de la Place d’Orsay, du côté de la place d’Aisne va être amputée. En 1836, le Conseil municipal présidé par Jean Juge Saint-Martin (1791-1859), maire de 1835 à 1839, vote une résolution pour l’édification d’un nouveau Palais de Justice à cet emplacement, en remplacement de l’ancien tribunal qui était adossé à l’église Saint-Michel. L’architecte rennais Vincent-Marie Boullé (1803-1864) est chargé des plans et devis de cet édifice — 465.000 francs, dont environ 50.000 francs pour l’acquisition du terrain pris sur la place d’Orsay —, dont la construction commence à la fin de 1839. L’opération est en fait prise en charge à raison de 200.000 francs par le département de la Haute-Vienne et l’équivalent par le Trésor Royal.
En 1843, alors que les paiements échelonnés depuis 1839 se montent à 272.094 francs, un état des travaux réalisés est dressé :
les gros travaux de maçonnerie touchent à leur terme ; les colonnes du porche sont en partie forées, et l'entablement du fronton se prépare ; on pose la charpente du comble au-dessus de la salle d'audience de l'aile gauche ; les trois corps de bâtiments seront couverts avant la fin de septembre 1844 ; il ne restera plus à s'occuper que des travaux intérieurs, qui sont déjà en partie préparés.
En 1845, on achète pour 15.000 francs de mobilier pour le Palais de Justice qui accueille son personnel en novembre 1846.

Limoges - Le Palais de Justice, place d’Aisne, vue du Jardin d’Orsay au fond à gauche et du Champ-de-Foire à droite — Palais de Justice (cliché Carpostale, Cparama)
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La construction du Palais de Justice est suivie, de 1848 à 1854, par l’édification de la Prison départementale sur la place du Champ-de-Foire, en vis-à-vis de la place d’Orsay. Cette proximité judiciaire va freiner pendant plusieurs années l’attractivité de la place d’Orsay pour l’organisation de fêtes ou de concerts, alors que, dans le même temps, l’arrivée à Limoges, à partir de 1852, des régiments d’infanterie de ligne et des musiques qui y sont attachées, entraîne sur le Champ-de-Juillet ou sur la place Royale (future place de la République), l’organisation de concerts bi-hebdomadaires.
Ce n’est qu’à la fin des années 1860 que la place d’Orsay commence à être fréquentée régulièrement par des phalanges musicales, notamment l’Union Chorale fondée en 1863 et les Enfants de Limoges de M. Charreire créée en 1863-1864. A partir du milieu des années 1870, les fanfares militaires vont se relayer entre elles pour jouer systématiquement tous les jeudis sur la place d’Orsay, réservant le concert du dimanche pour le Champ-de-Juillet.

Limoges - Fanfare municipale de Limoges — La Fanfare de Limoges dirigée par Léon Roby en 1904
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La place d’Orsay, une fois encore, demande une cure de rajeunissement et une commission ad hoc est nommée par la municipalité pour réaliser des travaux d’embellissement. Ceux-ci sont adoptés par le conseil municipal le 14 mars 1878. Un budget de quatre-vingts à cent mille francs est envisagé prévoyant la suppression des hautes murailles qui enserraient la place d’Orsay devant le Champ-de-Foire et du côté de l’ancien foirail de la place des Carmes. A cet emplacement sera édifié un mur à parement de mosaïque haut d’un mètre, surmonté d’une belle grille en fer d’un mètre soixante. Deux grands escaliers en pierres de taille entourés de balustres seront construits : l'un, dans le prolongement de l'axe de l'avenue de l'Ouest sur la place des Carmes ; l'autre, au milieu du mur longeant le Champ-de-Foire, face au faubourg Saint-Antoine (rue Louvrier de Lajolais aujourd’hui). Les allées et pelouses seront réagencées et redessinées et un grand bassin avec jet d’eau sera aménagé.
Luxe suprême il est prévu également qu’un Kiosque à musique
destiné aux sociétés chorales soit construit ; celui-ci aurait l’aspect d’un petit théâtre avec orchestre, scène et magasins derrière la scène et serait entouré d'une grille et placé à peu près dans le triangle formé par les tilleuls du centre de la place. Ce projet de kiosque restera dans les cartons jusqu’en… 1903 !
Les travaux de maçonnerie et terrassement sont adjugés pour quarante deux mille francs le 23 avril 1878 et commencent, le lundi 29 avril, par la démolition de la muraille séculaire. Le dernier tronçon des ruines des arènes sera conservé comme relique, du côté de la place des Carmes.
Alors que la place d’Orsay est en pleine reconstruction, la violente tempête du 20 février 1879 qui a renversé le Kiosque à musique du Champ-de-Juillet construit en 1877, provoque également quelques dégâts sur la place d’Orsay : vingt-neuf arbres y sont déracinés et
l'un d'eux est tombé sur la balustrade de l'escalier situé du côté de la place du Foirail et l'a brisée en partie.

Limoges - Escalier monumental du Jardin d'Orsay et vue sur le Champ-de-foire — Entrée du Jardin d'Orsay
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A la suite de ces embellissements, il ne se passe pas une semaine sans qu’ait lieu sur la place d’Orsay, un concert, militaire ou non. Et les mélomanes n’auront de cesse de réclamer la construction d’un kiosque à musique. En attendant, les promeneurs se contenterons d’admirer les quelques statues et œuvres disséminées à travers la Place qui, à partir de 1885, est dorénavant appelée le Jardin d’Orsay.

Les diverses statues et monuments du Jardin d’Orsay
— En 1879, deux Statues-lampadaires, achetées sur le célèbre catalogue du Val-d’Osne sont installées dans les allées du jardin, l’une installée près du bassin.
Denis Dussoubs, mort le 4 décembre 1851 sur les barricades parisiennes de la rue Montorgueil, est honoré d’un buste de bronze réalisé par M. Laudat, entrepreneur chargé de la construction du nouvel Hôtel de Ville, au prix de 2.500 francs, selon les décisions du conseil municipal des 30 mars et 4 mai 1882. Lors de l’inauguration du 14 juillet 1882, sur la place d’Orsay, M. Tarrade représente le maire Louis Casimir Ranson occupé à banqueter à la mairie et considérant que ce monument est de trop minime importance pour qu’il se dérange. Assistent à cette cérémonie les préfets et députés de la Haute-Vienne ainsi que la Société harmonique, dirigée par M. Ruben, et les Enfants de Limoges de M. Coiffe.
— Une allégorie de
la Céramique, en bronze, réalisée par Eugène Guillaume (1822-1905), don de l’Etat de 1883, est, peu après, installée sur une des pelouses du Jardin.
— Les Ecoles d'art décoratif de Paris et de Limoges offrent en 1884, pour être installée dans le jardin d’Orsay, une petite
Fontaine décorative en bronze.
— L’allégorie
Le Chêne et le Roseau, œuvre en marbre réalisée par Henri Coutheillas (1862-1927), dont l’acquisition, en 1900, est partagée par moitié entre l’Etat et la ville de Limoges. Rapatriée à Paris en octobre 1900, elle est installée sur la petite place faisant face au bassin du Jardin d’Orsay. La première version en plâtre, exposée au Salon des Champs-Elysées d’avril 1897, obtient un second prix, et Coutheillas adresse plusieurs requêtes successives à la Ville de Paris pour vendre son groupe sculpté, notamment le 11 mai, puis le 5 juin 1897. Au Salon d’avril 1900 où l’œuvre est exposée à nouveau dans sa version marbre, l’accueil de la critique est plutôt mitigé : « Dans la grande allée, on verra le Chêne et le Roseau, groupe en marbre de M. Coutheillas, ridicule de composition (il y a là un geste de femme dont je signale à votre attention le mauvais goût) mais d'exécution supérieure. » (François Thiébault-Sisson, journal Le Temps du 7 avril 1900)

Limoges - Le Chêne et le Roseau au Jardin d’Orsay, groupe sculpté de Henri Coutheillas
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publié par Carpostale

Les Kiosques à musique
Alors que les concerts font rage sur la place d’Orsay, la municipalité se décide enfin à faire construire un Kiosque à musique sur la place d’Orsay. Il est inauguré le 5 juillet 1903 par un concert de la Musique du 78e régiment d'infanterie, concert qui est immédiatement interrompu par la pluie. Ce kiosque en bois est bâti sans couverture, l'état des finances municipales ne l'ayant pas permis. Les années vont passer et les amateurs, maintenant qu’ils ont leur kiosque vont réclamer de plus belle, une toiture pour l’édicule.
Rien n’y fera. En dépit des jérémiades des uns et des autres, le Kiosque n’aura pas de toiture. Après tout, en temps de pluie, pour quelles raisons les spectateurs auraient ils le privilège d’être trempés pendant que les musiciens joueraient au sec, sous un abri ?...
Nous ne possédons pas le moindre cliché de ce kiosque qui pourtant a perduré jusqu’en 1925. Etait-il aussi vilain que l’ont laissé entendre certains commentateurs ? Est-ce la raison pour laquelle, en juin 1906, un comité réunissant plusieurs phalanges musicales — dont la Lyre de Limoges, la Diane limousine et la Fanfare de Limoges — décident d’acquérir un Kiosque à musique démontable en fer, qu’elles vont monter régulièrement sur la place de la République jusqu’après les années 1920 ? Très organisés, ces concerts populaires se proposent de donner des concerts sur ladite place de la République, tous les lundis, mercredis et samedis, du 15 juin au 15 septembre et d’organiser deux festivals par mois : l'un au Jardin d'Orsay ; l'autre au Champ-de-Juillet.


Limoges - Place de la République où un Kiosque à musique démontable en fer est actif de 1906 à 1922 — Le Jardin d'Orsay
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Alors qu’à partir de 1924, la municipalité limousine valse avec les millions pour construire une dispendieuse nouvelle gare — en remplacement de l’ancienne considérée comme obsolète — et pour procéder un ixième embellissement et réaménagement du Champ-de-Juillet, alors qu’elle n’hésite pas à supprimer définitivement le Kiosque à musique dudit Champ-de-Juillet l’année suivante, elle décide, à contrario, de conserver les morceaux épars dudit kiosque démonté pour les remonter sur la place d’Orsay.
Le kiosque en bois sans toiture du Jardin d’Orsay de 1903 est supprimé dès 1925 pour permettre la réédification du kiosque récupéré au Champ-de-Juillet : la structure porteuse (piliers en fonte) et la toiture sont conservés, restaurés et remontés, le reste du kiosque est entièrement nouveau : le soubassement ainsi que le garde-corps en fer forgé, en remplacement de la balustrade de bois découpé. L’architecte Léon Faure (1887-1949) est chargé de cette reconstruction.
En dépit de l’économie qui devait être réalisée, il en coûte cependant la bagatelle de 35.000 francs, que le citoyen maire Léon Betoulle vote sans sourciller, lors de la séance municipale du 8 février 1926.
Le Kiosque du Jardin d’Orsay, placé au bout de l’allée partant du Bassin et du groupe sculpté du
Chêne et du Roseau, est inauguré le samedi 10 juillet 1926.
L’installation définitive de l’éclairage électrique du Jardin d’Orsay pour les fêtes de nuit est votée, le 26 mars 1927, par le Conseil qui ouvre, à cette fin, un crédit de 41.650 francs ; la Compagnie d'Electricité, pour ne pas abîmer les arbres installera des canalisations souterraines.

Limoges - Le Jardin d’Orsay : Bassin, monument Coutheillas et Kiosque à musique
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Nonobstant la quasi disparition des musiques militaires, le Kiosque du Jardin d’Orsay continue à offrir de nombreux concerts et festivals, d’autant plus que le Champ-de-Juillet, de son côté, n’ayant plus de kiosque, est délaissé des mélomanes. Les formations qui se produisent au Jardin d’Orsay ne manquent pas : les Enfants de Limoges, l'Union Musicale, l’Harmonie des cheminots du P. O., le Réveil de Limoges, l’Orphéon socialiste, l’Harmonie de limoges, l’Estudiantina Limousine, la Coecilia, le Rallye limousin, etc…

En 1942, à l’issue d’un inventaire complet des bronzes récupérables à Limoges, 8.211 kilos de ce métal, précieux pour l’armement allemand, sont enlevés par l’entreprise Marcel Daccord pour être
envoyés au creuset, à Lyon, où les établissements Sciandra se chargent de faire un sort à tous les bustes et statues limousins. Sont ainsi fondus, provenant du Jardin d’Orsay, le buste de Denis Dussoubs, la statue de l’allégorie de la Céramique et la petite Fontaine ; provenant du Champ-de Juillet, deux Naïades de 895 kilos chacune, deux Enfants-fontaine, la statue Femme au tonneau ou Les Belles vendanges de Vital Cornu, et une seconde Faune ou Le Père nourricier de Léopold Steiner. Pour prix de cette forfaiture, la municipalité limousine recevra 126.405 francs de l’Etat, le 28 octobre 1944…
Le groupe
Le Chêne et le Roseau est sauvé grâce à sa constitution en marbre ; il va cependant quitter le Jardin d’Orsay pour être installé dans les Jardins de l'Evêché.

Après la seconde guerre mondiale, la fréquence des auditions va, à l’instar de l’ensemble des concerts en France, s’amenuiser considérablement, et à l’occasion d’une nouvelle rénovation du Jardin d’Orsay en 1966, le Kiosque à musique est supprimé par la municipalité ; le Bassin et les balustrades ont suivi le même chemin que le Kiosque.
Pris de remords, et probablement au vu du Jardin d’Orsay dépouillé de son Kiosque et de ses monuments, le Conseil municipal décide de faire édifier un nouveau Kiosque à musique octogonal et charge l’entreprise GHM de Sommevoire de sa construction. Son inauguration a lieu le 18 juillet 2000.
Kiosque supprimé puis remplacé.


voir ici le Champ-de-Juillet de Limoges sans kiosque, aujourd'hui. (1/6) (2/6) (3/6) (4/6) (5/6) (6/6)
Harmonie municipale de Limoges aujourd’hui. (1/3) (2/3) (3/3)

Limoges - Kiosque du Jardin d'Orsay.jpg
Limoges - Kiosque du Jardin d'Orsay.jpg (214.61 Kio) Vu 8321 fois
publié par Jean-Marc

24 février 1803 (5 ventôse an XI) — Bal champêtre sur la place d’Orsay
— En exécution de l'arrêté pris le 21 messidor dernier, par le Préfet de la Haute-Vienne, pour célébrer l'anniversaire de la fête du 14 juillet, dans toutes les communes du département, les autorités civiles, militaires et judiciaires, ainsi que les chefs et employés des diverses administrations établies à Limoges, se sont rendues dans la ci-devant église du collège où, en présence d’un grand concours de Citoyens , les artistes lyriques et les amateurs ont exécuté divers morceaux de musique analogues à la fête. Le Préfet a prononcé sur le même objet, un discours qui a été couvert d'applaudissemens. Son étendue nous empêche de l'insérer dans ce journal.
A six heures du soir, il y a eu un bal champêtre à la place d'Orsay, et à neuf heures, illumination générale.

Cinq foires impériales se déroulent sur la place d’Orsay de 1805 à 1807
25 avril 1805 — La première des foires impériales, établies à Limoges, le 23 vendémiaire dernier, par décret de S. M. l'Empereur et Roi, a commencé le 11 de ce mois.
Elle devait finir après onze jours, terme ordinaire de la durée de ces foires, mais le maire l’a prolongée jusqu'au 30, à cause des fêtes de Pâques. Elle a eu lieu sur la place d'Orsay, dans des baraques de bois dressées à cet effet.
Les marchands, qui, avertis de cet établissement, sont venus y étaler, y ont fait de si bonnes affaires qu'ils ont pris les mesures de s'assurer des magasins pour la foire prochaine, qui commencera le premier vendémiaire. Cette foire eût été brillante, si elle avait été connue. Mais annoncée seulement en nivôse dernier dans ce journal, et sur la fin de ventôse, par les papiers publics de Paris, les marchands n'ont pas eu assez de temps pour se rassurer sur son existence, qui désormais ne sera plus un problème.

3 septembre 1807 — La foire impériale revient sur la Place des Arbres ou Saint-Martial
— On avait provisoirement établi sur la place d'Orsay les magasins destinés aux deux Foires impériales et franches, ordonnées pour Limoges, chacune pendant 11 jours consécutifs, par le décret du 23 vendémiaire an 13 (15 octobre 1804), et dont la première a commencé le 1er avril 1805. La sixième de ces foires, qui ont eu tout le succès qu'on pouvait espérer dans un temps où le commerce languissait, va s'ouvrir sous les plus heureux auspices, la paix du Continent faisant présager que le commerce reprendra plus d'activité que jamais. Elle sera tenue sur l'emplacement qui leur avait été originairement destiné, la place dite des Arbres ou Saint-Martial, que M. Noualher, maire de la commune, est parvenu à disposer de manière à y offrir l'agréable et l'utile.
En effet, on trouve sur cette place l'eau la plus limpide et la plus saine, un couvert agréable. Sa position au centre de la ville, d'où l'on aboutit aux rues les plus commerçantes, aux Boulevards et à plusieurs autres places, fait présumer que les magasins seront très-fréquentes. Les personnes qui se proposent de tenir cette foire, sont prévenues de s'empresser d'aller à la Mairie demander des magasins, plusieurs étant déjà arrêtés. La foire commencera à 6 heures du matin, le 21 de ce mois. Elle sera annoncée par le canon.

Lors de la foire de la Saint-Loup, le 27 mai 1868, le Cirque de la place Royale (future place de la République) et les boutiques et théâtres forains qui l’entourent prennent feu, le foyer de l’incendie ayant commencé dans le magasin aux fourrages des frères Godfroy. N’occasionnant que deux blessés légers, seuls de gros dégâts matériels sont à déplorer…
31 mai 1868 — Concert au bénéfice des incendiés sur la Place d’Orsay
— Les organisateurs de ce concert, secondés par l’administration municipale, ont pris les dispositions suivantes : le concert aura lieu le dimanche 31 mai, à huit heures du soir, sur la place d'Orsay. Une estrade sera élevée au milieu de cette place pour recevoir tour à tour les chanteurs et les musiciens. Des mâts pavoisés de drapeaux tricolores seront plantés sur les bords des terrasses et dans l'intérieur de la place d'Orsay. L’enceinte autour de l'estrade sera réservée aux places de 1 fr. et de 2 fr. En dehors de cette enceinte, tout le reste de l’espace sera attribué aux places à 50 centimes. Il n'y aura que deux entrées : celle du grand escalier en face du palais de justice, et celle de la place de Carmes. Des commissaires, pris dans le sein des deux sociétés chorales et de la Société philharmonique, seront chargés de la direction de tous les détails de cette fête de bienfaisance, si sympathique à la population entière de Limoges. La circulation publique sera interrompue le même jour, sur cette place, à partir de dix heures du matin. Dès sept heures du soir les portes seront ouvertes. Des mesures seront prises pour maintenir la surveillance et la bonne organisation.
Programme : 1. Marche aux Flambeaux, exécutée par la musique du 25e de ligne. Meyerbeer. — 2. La Cavale d'Atila (chœur), par les Enfants de Limoges. Weber. — 3. Le Juif-Errant (valse), par le 25e de ligne. Halévy. — 4. Le Chant des Amis, par l'Union chorale. A. Thomas. — 5. Cincinnatus (ouverture), par le 25e de ligne. Pillard. — 6. L'Arche (choeur), par les Enfants de Limoges. C. de Vos. — 7. Jeanne d'Arc (fantaisie), par le 25e de ligne. Verdi. — 8. Invocation, par l’Union chorale. F. David. — 9. Si j'étais roi ! (ouverture), par le 25e de ligne. Ad. Adam. —10. Paris (choeur), par les Enfants de Limoges. A. Thomas. — 11. les Naïades (valse), par le 25e de ligne. Pillard. — 12. La Saint-Hubert (chœur), par l’Union chorale. L. de Rillé. — 13. Tarentelle, par le 25e de ligne. Pillard.

Limoges - Place de la République (ancienne Place Royale) et son cirque — Le nouveau Cirque municipal construit en « dur » en 1925 et détruit en 1958 (cliché James, Cparama)
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8 juillet 1875 — Les concerts en faveur des inondés sur la place d’Orsay sont apparemment une aubaine pour certains !
— Nous annoncions avant-hier que la représentation donnée, dimanche dernier, sur la place d Orsay, par M. Lassaigne, avait produit, avec la quête, une somme de 977 fr. Nous apprenons que sur cette somme M. Lassaigne n'a versé que 440 fr. 75 c.
Il nous semblait cependant bien convenu que le bénéfice de cette représentation était consacré aux inondés. M. Lassaigne, « enfant de Toulouse » l'avait dit et fait afficher dans toute la ville. Aujourd’hui, il garde pour lui une partie de ce bénéfice, enlevant ainsi 440 fr. aux inondés. M. Lassaigne nous dira peut-être qu'il a eu des frais. Soit ! mais il nous persuadera difficilement que la cruche qu'il a fait casser et le café qu'il a fait boire lui ont coûté 440 fr. 75. C'est là un tour de physique que Limoges n'oubliera pas.

27 juin 1880 — A la suite de l’embellissement de la place d’Orsay, inauguration des Concerts vocal et instrumental
— Inauguration des Concerts de la Place d'Orsay. Dimanche 27 Juin 1880. Grand concert donné par les Enfants de Limoges et la Société Harmonique.
Première partie : 1. Marche nuptiale du Songe d'une Nuit d'Eté. Mendelssohn. Exécutée, par la Société Harmonique. — 2. Air du Trouvère. Verdi. Chanté par M. Balleroy (Henri). — 3. Salut ! O Méditerranée ! chœur. V. Pons. Chanté par les Enfants de Limoges. — 4. Quintette, pour instruments à vent. E Pessard. Exécutée par MM. Coiffe, Garas, Nivelle et Bouru. — 5. Fantaisie sur Norma. Bellini. Exécutée par la Société Harmonique.
Deuxième partie : 1. La Castigliana. Violetta. Exécutée par la Société Harmonique. — 2. Romance des Mousquetaires de la Reine. Halévy. Chantée par M. Divet. — 3 Pastorale Hongroise, pour la flûte. Doppler. Exécutée par M. Coiffe. — 4. A l'Horizon, chœur. C. De Vos. Chanté par les Enfants de Limoges. — 5. Air de Galathée. V. Massé. Chanté par M. Balleroy (Henri). — 6. La Vallée de l'Eure, fantaisie. Guilbert. Exécutée par la Société Harmonique.

10 juillet 1880 — Le Bassin du Jardin d’Orsay bientôt inauguré. L’absence de Kiosque à musique se fait sentir
— Hier a eu lieu l'inauguration des concerts de musique militaire sur la place d'Orsay. C'était une nouveauté, le temps était superbe, double raison pour attirer les promeneurs. Nous avons rarement vu à Limoges une foule plus nombreuse et plus animée. Au milieu de ces fleurs et de cette verdure, sous ces beaux arbres, parmi ces groupes élégants de dames causant ou travaillant et de ces bandes d'enfants aux cris joyeux, on se serait cru à Paris dans un coin du Luxembourg.
Tous les bancs étaient occupés ; il sera même nécessaire d'en augmenter le nombre ; quant aux chaises, elles ont été si rapidement enlevées que les derniers arrivés ont dû rester debout.
Entourée d'une quadruple haie d'auditeurs, la musique du 63e a exécuté quelques-uns de ses plus brillants morceaux, entre autres la Bénédiction des poignards. Il a fallu à ses excellents artistes une triple dose de bonne volonté pour jouer, pendant une heure et demie, sous les rayons d'un soleil de juillet. Un kiosque ou une tente est chose absolument nécessaire.
Les travaux du bassin avancent rapidement. Ses belles eaux jaillissantes compléteront admirablement ce charmant ensemble.
Et que, maintenant, tons ceux qui ont demandé la démolition de la place d'Orsay (hélas ! nous sommes de ce nombre) se repentent ! Il n'est que temps !


Limoges - Le Jardin d'Orsay
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Quelques concerts sur la place d’Orsay qui attend fébrilement la construction d’un kiosque
23 septembre 1880 — Musique du 63e régiment d'Infanterie de ligne. Programme du jeudi 23 septembre, place d'Orsay, de 4 h. à 5 h. ½. : 1. Au Pied levé, allegro. Brunes. — 2. Tyrolienne, fantaisie. L. Chic. — 3. Air varié pour basse. Serrie. — 4. Air varié pour piston. Arban. — 5. Grande fantaisie sur Rigoletto de Verdi. Sibillot. — 6. Pastorelle. Goeck. Le Chef de Musique, Charles Sibillot.
18 juin 1885 — Musique du 63e régiment d'infanterie de ligne. Programme du 18 juin 1885, Place d'Orsay de 4 h. à 5 h. ½ : 1. Châteaubriant (allegro militaire). — 2. Le Roi d'Yvetot (ouverture). Adam. — 3. Air varié pour saxophone-alto. Donizetti. — 4. Prière et Invocation. G. Benoist. — 5. L'Ame en peine (fantaisie). Flotow. — 6. La Fille de Mme Angot (valse). Lecocq. Le chef de musique, Lacour.
28 août 1889 — Harmonie municipale. Mercredi 28 août 1889, place d'Orsay, de 8 h. ½ à 9 h. ½ : Allegro militaire. Alba. — Solo de saxophone. Donizetti. — La Charmante, polka. H. Kling. — Le Voyage en Chine, fantaisie. Bazin. — Grande valse. J. Klein. Le chef de musique. P. Ruben.

Limoges - Promenade du Jardin d'Orsay
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Inauguration du Kiosque à musique du Jardin d’Orsay du 5 juillet 1903
5 juillet 1903 — Programme du concert que la musique du 78e régiment d'infanterie donnera le dimanche 5 juillet 1903, au Jardin d'Orsay, de 8 h. ½ à 9 h. ½ du soir, à l’occasion de l’inauguration du Kiosque à musique
1. Allegro. L. Chic. — 2. Ouverture de Charles VI. Halévy. — 3. Mendiant d'amour (aubade). Goublier. — 4. Un jour d’été en Norvège (fantaisie pastorale) Wilmeys. — 5. Hymne à la Patrie (chœur avec accompagnement de musique militaire). Paul Avy. Le chef de musique, G. Rouchaud.
7 juillet 1903 — Compte rendu de l’inauguration du Kiosque de la place d’Orsay
Le nouveau Kiosque du Jardin d’Orsay. Beaucoup de monde, hier soir, au square d'Orsay pour entendre la musique militaire et les choeurs du 78e. Malheureusement le mauvais temps est venu, et, le nouveau kiosque n'étant pas couvert — l'état de nos finances municipales ne l'a pas encore permis, paraît-il —, les musiciens sont partis et le public, au lieu des choeurs, a eu une déception. Le fait est très regrettable ; si ce kiosque eût été couvert, le concert aurait pu continuer, le public étant abrité sous les arbres et sous ses parapluies. Il manque un peu d'élégance, le nouveau kiosque !


Limoges - Le Jardin d’Orsay
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publié par Carpostale Sam 11 Juin 2011 22:34

Depuis juin 1906, un comité des fêtes de la place de la République a acquis un Kiosque à musique démontable en fer et y organise de nombreux concerts et festivals
21 juillet 1907 — Concerts de la place de la République. Le comité des fêtes de la place de la République, constitué sur l'initiative de M. A. Delage, directeur de la Lyre de Limoges, par MM. les commerçants du quartier et une délégation de la Lyre, après avoir fait édifier sur la place une estrade du meilleur goût, inaugurait vendredi soir la série des concerts que nos sociétés musicales y donneront alternativement. La Lyre, sous l'habile direction de M. Delage, y obtenait un vif succès, grâce à la bonne exécution d'un très beau programme.
Nous y applaudirons aujourd'hui la société des concerts populaires et serons heureux d'y applaudir demain l'excellente fanfare de Limoges et son sympathique chef M. Roby.
Concert donné le dimanche 21 juillet 1907 sur le kiosque de la place de la République, de 6 heures à 7 heures : 1. Marche des Petits Matelots (L. Ganne). — 2. Le Domino Noir, ouverture (Auber). — 3. La Fille de Madame Angot, fantaisie (Lecocq). — 4. Tesoro Mio, célèbre valse italienne (Beducci). — 5. Le Trouvère, grande fantaisie (Verdi). — 6. La Czarine, mazurka russe (L. Ganne). Le chef d’orchestre, P. Maison.

13 septembre 1907 — Concert qui sera exécuté ce soir 12 septembre, à 8 heures et demie précises, par la « Diane Limousine », au Kiosque de la place de la République : 1. Fière allure, pas redoublé. — 2. Le Gaulois, marche. — 3. La Martingale, pas redoublé. — 4. Galant trompette, ouverture. — 5. Brisquette, fantaisie. — 6. Les Carvinois, pas redoublé. Le directeur, Collard.

Limoges - On ne s’ennuie pas, sur la Place de la République
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10 juillet 1913 — Un des derniers concerts militaires avant le conflit
— Programme qui sera exécuté le jeudi 10 juillet, au Jardin d'Orsay, de 20 h. 30 à 21 h. 30, par la musique du 78e régiment d'infanterie : 1. Hulda, marche du 4e acte (C. Franck). — 2. a) Chacone (A. Durand). b) Rigaudon de Dardanus (Rameau). — 3. Lohengrin, 1er acte (R. Wagner). — 4. Ronde Joyeuse (Debraux). Le chef de musique, F. Schmidt.

24 novembre 1918 — Dès l’armistice, les concerts reprennent sur le Kiosque du Jardin d’Orsay
— Concert militaire. Un concert public sera donné par une musique militaire américaine le dimanche 24 novembre, à 2 heures de l'après-midi, au kiosque du jardin d'Orsay. En cas de mauvais temps, le concert sera remis à une date ultérieure.

17 août 1919 — La Fête des Poilus au Kiosque du Jardin d’Orsay
— La Fête du Jardin d’Orsay. Dès une heure et demie de l'après-midi, la foule se massait aux abords du Jardin d'Orsay. Le soleil brillait radieusement et donnait aux toilettes des jeunes filles plus d'éclat. Vers deux heures et quart, les grilles s'ouvrirent. Le public impatient envahit rapidement les pelouses et les allées, cherchant les coins ombreux pour se mettre à l'abri des ardeurs solaires. La loueuse de chaises vit sa remise assiégée. La recette fut excellente. La foule s'installa autour du kiosque où devait avoir lieu le concert. Bientôt, l'Harmonie du Commerce arriva et exécuta la « Marseillaise «, qui fut applaudie par le public. Puis le citoyen Betoulle, député-maire de Limoges, apparut, accompagné du citoyen Fèvre, son premier adjoint, et de quelques membres du conseil municipal. Betoulle se leva et, face au soleil brûlant, il prononça un discours de bienvenue aux poilus.
Après le discours du député de Limoges, l'Harmonie du Commerce fit entendre la marche Lorraine et une comédie fut jouée sur la place d'Orsay. Elle obtint un vif succès.
La fête de nuit eut lieu place de la République. Une foule énorme qu’on ne peut évaluer y assistait pour applaudir l'excellente Harmonie du Commerce qui obtint un grand succès en exécutant la « Madelon ».

La place de la République continue à organiser des concerts sur son Kiosque démontable
12 août 1920 — Ce soir jeudi, à 8 heures trois quarts, sur la place de la République, aura lieu le concert donné par l'Harmonie du Commerce. Cette société a décidé de donner tous les jeudis soir, pendant la saison estivale, un concert instrumental, place de la République, à cet effet, une installation appropriée (kiosque surélevé au milieu, de la place) est aménagée afin de donner un intérêt spécial à ses auditions, qui promettent d'être remarquables. Cette société classée avant la guerre en division supérieure a pu, grâce aux efforts de son directeur, M. Paul Maison, grouper les musiciens les plus réputés, qui certainement nous donneront des soirées artistiques qui nous manquent depuis si longtemps. Nous ne pouvons que remercier très sincèrement les organisateurs désintéressés, de ses concerts, ainsi que les négociants de la place de la République, qui n'ont pas hésité à faire les frais d'une installation pour égayer notre population. Programme de ce soir jeudi : 1. Marche Triomphale (Canivez). 2. Concerto pour trombone, soliste M. Gorse (Roussel). 3. Valse Frivole (Delmas). 4. Les Huguenots, grande fantaisie (Meyerbeer). 5. Triumvirat, divertissement pour 3 pistons, solistes : MM. Bordier, Fabul et Picaud (P. Maison). 6. Marche des Musiques du Centre. Le chef de musique : P. Maison.

Limoges - Le Jardin d’Orsay
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Quelques concerts sur l’ancien kiosque du Jardin d’Orsay
9 juillet 1925 — Programme du concert qui sera exécuté le jeudi 9 juillet courant, à 21 heures, par la Fanfare de Limoges (direction Perruque) au Jardin d'Orsay : Vers la Paix, allegro. Turine. — Vers la Lumière, ouverture. Daneau. — Coppélia, ballet. Léo Delibes. — Hérodiade, fantaisie. Massenet. — Le retour à la vie, valse. Chabas.
10 septembre 1925 — Concert qui sera exécuté ce soir à 9 heures, au Jardin d'Orsay, par l'Union Musicale, sous la direction de M. Mérignac : 1. Allegro militaire. E. Marsal. — 2. L'Orangerie, fantaisie. F. Sali. — i. Simonne-Yvonne, polka. L. Canivez. — 4. Fête Alpestre, fantaisie. E. Avon. — 5. M'aimez-vous, valse. Aman Comès.

Limoges - Talus le long de la grille d'entrée du Jardin d'Orsay, vu du Champ-de-Foire — Bassin du Jardin d'Orsay
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10 juillet 1926 — Inauguration du nouveau Kiosque à musique du Jardin d'Orsay
— Fête de Nuit au jardin d'Orsay. Samedi 10 juillet, à 9 heures du soir, La société chorale « Les Enfants de Limoges » et « l'Harmonie », organisent pour samedi soir, sous les auspices de la Fédération des Sociétés musicales de la Haute-Vienne, un grand festival, avec le concours des sociétés musicales et orphéoniques de la ville, et de M. Gastony, ténor, professeur de chant ; M. Albert Faure, violoncelliste des concerts Pasdeloup ; M. Max Faure, baryton, président de la Fédération ; M. Bonnet-Macair, basse-noble. Programme :
Alsatia, fantaisie (Frédéric Sali). L'Union Musicale (directeur M. Mérignac). — Le Cor (Flégier). Chanté par M. Bonnet-Macair. — Voici Juillet, chœur (Eugène Cools). L'Orphéon du Peuple (directeur M. de Saint-Vincx).
Chanson de Fortunio, exécutée par M. Albert Faure (Messager). — Prière (Gounod), chantée par M. Gastony. — Polonaise de concert (Vidal). L'Harmonie de Limoges (directeur M. Espiau). — Les Semailles (Goublier), chantées par M. Max Faure. — Amour et Printemps, chœur (Chapuis), L'Orphéon Socialiste. — Clair de Lune (Werther), exécuté par M. Albert Faure. — Le Crucifix, duo. MM. Gastony et Max Faure. — Noces Flamandes, chœur (Boulanger). Les Enfants de Limoges (directeur M. Pailler). a) Vers la Lumière (1er prix d'exécution au concours de Biarritz) (Danaud). b) Cypris, polka pour piston (soliste d'élite M. Durand) (Alex. Petit). La Fanfare de Limoges (directeur M. Perruque).
Au piano : M. Huguenot. Piano fourni gracieusement par la maison Jean Lagueny.
Il est recommandé le plus grand silence pendant l'exécution des morceaux.
Après le concert, Bal à grand orchestre ; durée 1 heure. (On pourra danser autour du kiosque et dans les allées).
Prix d'entrée : Réservées, 2 francs ; promenade, 1 franc.


Limoges - Jardin d'Orsay - Le Kiosque à musique
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12 août 1926 — Concert de l’Harmonie de Limoges sur le Kiosque du Jardin d’Orsay
— Ce soir, jeudi 12, à 21 heures, concert par l'Harmonie de Limoges, directeur M. A. Espiau, au kiosque du Jardin d'Orsay. Programme : Les Cadets de Gascogne, allegro. (Furgeot). — Ouverture du Jeune Henri. (Méhul). — Jean et Jeannette, polka pour 2 pistons. (Allier). — Travail, marche solennelle. (Marc Delmas). — Fantaisie sur les Airs Limousins. (G. Rouchaud).

19 août 1926 — Les musiciens manquent à l’appel pour le concert au Jardin d’Orsay !
— Au jardin d'Orsay. Jeudi à 21 heures, des centaines de personnes s’étaient rendues au Jardin d’Orsay dans l’espoir d’entendre le concert hebdomadaire.
Le kiosque était allumé et de nouvelles ampoules électriques avaient été disposées dans le feuillage. Le buffet fonctionnait et les marchandes de glace avaient pris leur place. Rien n’y manquait, sauf la musique…
Aussi à 10 heures, au son de la cloche du gardien, le public rentra docilement chez lui. Seuls les couples d’amoureux auraient pris plaisir, même sans orchestre à prolonger un peu plus leur promenade sentimentale.


Limoges - Jardin d'Orsay, le Bassin, le Chêne et le Roseau et kiosque perceptible au fond — Le Jardin d'Orsay
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31 juillet 1927 — Festival musical de Limoges : Défilé et Concerts au Jardin d’Orsay mais également au Champ-de-Juillet
— Le Festival, organisé par la Fédération de la Haute-Vienne, avait attiré, à Limoges, de très nombreux visiteurs et près de vingt sociétés musicales du département. Un cortège imposant et harmonieux défila sur les boulevards, avec un ordre parfait.
La Fanfare de Châlus ouvrait la marche, bannière au vent, suivie de la Fanfare d'Oradour-sur-Glane, de l'Harmonie de Landouge, de l'Harmonie des Cheminots du P.-O., de l'Harmonie de Limoges, des Enfants de Limoges, de l'Orphéon du Peuple, de la Fanfare de Limoges, de la Fanfare de Saint-Priest- Taurion, de la Lyre Châlussienne, de l'Orphéon Socialiste, de l'Harmonie d'Aixe-sur-Vienne, de l'Harmonie de Saint-Léonard, de la Fanfare de Bessines, de la Fanfare du Dorât, de l'Union musicale de Limoges, de l'Harmonie de Saint-Yrieix.
Une foule considérable suivit avec sympathie le défilé de nos sociétés limousines dont elle admira la belle tenue,
Le cortège fit le tour de la ville suivant l'itinéraire fixé ; par une délicate pensée une gerbe fut déposée au pied du monument des Anciens Combattants de 1870-71. Malgré la pluie, le programme de la matinée se déroula exactement.

Limoges - Fanfare d'Oradour-sur-Glane et Fanfare de Chalus posant sur l’escalier monumental du Jardin d’Orsay, lors du Festival musical de Limoges 31 juillet 1927
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4 juillet 1929 — Concert de l'Union Musicale au Jardin d’Orsay
— Ce soir, jeudi, à 21 heures, au Jardin d'Orsay, fanfare l'Union Musicale (directeur M. Tournier), et La Diane
Limousine (directeur M. Lascaux). Programme : Salut au 85e avec la Société des Tambours et Clairons (Petit). — Travail et Progrès (Cannives). — Carnaval Parisien (Popy). — Refrain de scieries (Massenet), L'Union Musicale. — Le Gaulois, pas redoublé (Bléger). — Paulette, polka (Bléger). — Le Héros (Meunier), La Diane Limousine.


Limoges - Harmonie des Cheminots de Limoges. Gare des Bénédictins - Fanfare des Gueules sèches de Limoges
Le Kiosque à musique représenté derrière l’Harmonie des Cheminots de Limoges n’est en aucun cas un Kiosque de Limoges (celui de Limoges était dodécagonal), ni encore moins près de la Gare des Bénédictins. Ce kiosque doit se situer dans une ville où pérégrinaient les musiciens. Le mystère reste entier !
L’Harmonie des Cheminots du P.O. dirigée par M. A. Delage, se rassemblait tous les dimanches, dès 1925, et organisait des sorties à partir de la gare des Bénédictins, son point de rendez-vous ; elle donnait ses concerts au cours de ses virées.
On la voit ainsi en concert le 28 juin 1925 au Mas-Rouyol ; le 5 juillet 1925, en sortie à Bourganeuf ; le 12 juillet 1925, concert à l'U. P. du Pont Saint-Etienne ; le 21 juillet, reporté au 23 1925, de 21 à 22 heures, concert au rond-point de la route d'Ambazac et rue Chinchauvaud (place la Pharmacie Courty) ; le 30 août 1925, concert de l'U. P. du Pont Saint-Etienne ; le 3 juillet 1926, à 20 h. 30, salle des Fêtes de l'Union, grand concert vocal et instrumental ; 31 juillet 1927, festival musical au Jardin d’Orsay limousin ; 24 septembre 1929, concours musical de Vichy…
Le 31 juillet 1926, l’Harmonie des Cheminots du P.O. avait inauguré sa nouvelle salle de musique, lieu de ses répétitions.

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4 juillet 1935 — L’Union Musicale de Limoges en concert sur le Kiosque du Jardin d’Orsay
— Voici l'itinéraire qui sera suivi pour la rentrée officielle de l'Union Musicale aujourd'hui 4 juillet.
Rendez-vous à 20 h. 15 précises gare des Bénédictins, départ à 20 h. 30, avenue de la Gare, carrefour Tourny, boulevard Carnot, place Denis-Dussoubs, Champ-de-Foire, rue de l'Amphithéâtre, jardin d'Orsay.
Programme du concert : 1. Allegro militaire. Réveil Union Musicale. — 2. Marche de Rienzy (Wagner). Morceau ayant obtenu le 1er prix avec félicitations du jury. — 3. Thermidor, ouverture (Andrieux). Morceau ayant obtenu le 1er d’honneur, prix de direction avec félicitations du jury. — 4. Royal Chasseur (fantaisie), H. Fernand. Morceau exécuté au jardin du Casino municipal de Chatelaillon. — 5. Le Caïd (Thomas), Réveil Union Musicale.
Prière aux musiciens de prendre les casquettes.


Limoges - L'Union musicale - Le Jardin d'Orsay
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(1) Charles Boucher d'Orsay (1675-1730), seigneur d'Orsay, capitaine au régiment des Gardes-Françaises, conseiller du roi, maître des Requêtes de l'Hôtel du roi, intendant du Limousin de 1710 à 1715, intendant de la généralité de Grenoble de 1716 à 1724. Boucher d’Orsay est mort de la picote (variole), dans le neuvième jour de sa maladie (14 août 1730).

(2) Le 28 mai 1774, soit quelques mois avant que Jean Charpentier devienne le nouveau portier de la place d’Orsay, un certain Pierre Talandier l'ainé, marchand, demeurant faubourg des Arènes, paroisse de Saint-Michel-des-Lions, obtient l’autorisation de rebâtir sa maison qu’il vient d’acquérir du sieur d’Arfeuille et de faire pratiquer deux bas-jours grillagés, suffisants pour l’éclairer, au rez-de-chaussée de cette maison et trois grandes croisées sur sa façade, le tout donnant sur
le jardin de la maison du portier de la Place d’Orsay appartenant à la ville.
Cette autorisation en coûte trois cent livres tournois au sieur Talandier.
Il est précisé, dans les actes que Talandier signe avec l’Intendant de Limoges Anne-Robert-Jacques Turgot, que cette maison jouxte d’un côté le mur du sieur Jayac et de l’autre le jardin du sieur Arnaud.
Quelques années plus tard, le 9 mars 1782, c’est l’abbé Jean-Baptiste Vitrac, professeur principal du Collège, qui vient solliciter l’intendance limousine, afin de lui permettre de faire ouvrir, à travers le mur de clôture de la place d'Orsay, une porte pour aboutir au
jardin situé au clos du creux des Arènes qu’il possède, mais qui n’est accessible que par un chemin creux et pour ainsy dire impraticable.
Vitrac, qui obtient son autorisation en considération des services rendus, s’engage à tenir cette porte toujours fermée et à en conserver la clé sans jamais la confier à qui que ce soit.
Ainsi, nous connaissons une partie des voisins de Jean Charpentier, le gardien de la place d’Orsay…

Limoges - Le Jardin d'Orsay, vu de la place des Carmes et de l’ancienne place du Foirail — Les grilles du Jardin d'Orsay donnant sur la place des Carmes
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LISIEUX - Le Kiosque
(CALVADOS)
La mention la plus ancienne, attestant de la résidence des évêques de Lisieux dans leur château des Loges, remonte à 1283, date à laquelle, Gui du Merle, évêque lexovien depuis 1267, y décède en 1285. La ville est alors entourée de son enceinte, accessible par les portes d’Alençon, de Caen, de la Chaussée et de Paris ; le palais épiscopal, établi au pied de la cathédrale Saint-Pierre, est précédé de ses jardins qui occupent le quart nord-est de la cité, de la porte de la Chaussée à la porte de Paris.
En 1680, le vieux palais est en grande partie reconstruit et agrandi, sous l’impulsion de Léonor Goyon de Matignon (1637-1714), évêque de 1674 à 1714 ; les jardins, dessinés à la française comportent des bassins et jets d’eau, des fontaines et cascades ; des sculptures de philosophes ou législateurs grecs viennent embellir l’ensemble.
La révolution, on s’en doute, met de l’ordre, ou plutôt du désordre, dans cet ordonnancement séculaire. Le décret du 19 juillet 1792 promulgué par l’assemblée législative décide de la vente de la quasi-totalité des palais épiscopaux, lesquels sont à cette occasion saisis et mis en adjudication : c’est l’heure des bonnes affaires. Les couvents et monastères suivent le même sort, le 18 août 1792. Dans les deux mois qui suivent, 725 millions de livres sont engrangés par l’Etat qui émet à tout-va des assignats sans valeur en contrepartie.
C’est ainsi que le Département du Calvados voit tomber dans son escarcelle, à bon compte, le Palais épiscopal et le Jardin de l’Evêché, grâce à l’attribution qui lui en est faite par l’Etat en date du 9 avril 1811, confirmée par les domaines le 14 août 1811.

Plan de Lisieux en 1845
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Les bâtiments du Palais épiscopal vont héberger tour à tour plusieurs services publics : l’aile en retour d’équerre située à l’angle de la place Royale et de l’impasse Cardin-Martin, construite en 1726, accueille la prison qui était, depuis 1792, provisoirement installée dans l’ancien couvent du Bon Pasteur, rue de Livarot. L’aile de 1680, qui clôturait la cour devant la prison, face à la terrasse du Jardin épiscopal, est démolie en 1808.
Faisant suite au Palais principal, le bâtiment en façade du Jardin de l’Evêché a été entièrement reconstruit en pierre et brique, et abrite tout d’abord des services dépendant de la sous-préfecture, puis le Tribunal de Commerce et le Greffe civil au rez-de-chaussée. A partir de 1837, le Musée viendra y exposer, au 1er étage, les quelques collections sauvées du pillage révolutionnaire.

Afin de joindre la place Royale au boulevard de la Chaussée, le long du Jardin de l’Evêché, la municipalité décide de faire prolonger l’impasse Cardin-Martin qui longe la prison. A cette fin, le Conseil municipal négocie avec le sieur François Gabriel Verneuil, propriétaire du Jardin des Cygnes, limitrophe du Jardin de l’Evêché. Ledit Verneuil, qui avait réussi à prendre possession de cette parcelle provenant du parc épiscopal, accepte, le 13 mai 1824, de céder pour 3.800 francs, la partie convoitée, soit une bande de terrain de
4 pieds de largeur sur toute la longueur de son jardin privé dans l’alignement projeté, d’une superficie de 6 ares 48 centiares.
Prolongée en 1826, l’impasse devient la rue Cardin-Martin avant de prendre le nom de Condorcet en 1834.

Lisieux - Ancien Palais Episcopal : Musée, tribunaux, bibliothèque, Cathédrale Saint-Pierre au fond — Ancienne prison angle rue Condorcet et Cour Matignon sur la place Thiers, parvis cathédrale à droite
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En 1827, le Conseil municipal propose au Département du Calvados, d’acheter le Jardin dit le parterre de l’ancien évêché pour le transformer en Jardin Public ; le 21 avril 1827, le Conseil général offre de le lui vendre pour 12.000 francs, ce qui est accepté par le conseil municipal le 14 juillet 1828.
Une ordonnance royale du 26 octobre 1828 autorise le Département et la Commune à procéder à la cession, laquelle est officialisée le 9 janvier 1829 devant Maître Delacobre, notaire à Caen.
Trois ans après cette acquisition, le baron Joseph-Dominique Louis, un intermittent de la finance (il a assuré cinq mandats en tant que Ministre des finances, chacun d’une durée de trois mois à un an, en 1815, 1819, 1831 et 1832), remet en question cette cession, le 12 juillet 1832, en faisant procéder à une opposition sur celle-ci par l’administration des Domaines.
En outre, en 1836, c’est au tour de la préfecture d’attaquer la commune, pour la voir condamner au
paiement de tout ce qu'elle peut devoir au département en exécution du contrat qui l'a rendu propriétaire du jardin de l'ancien évêché.
Les choses finiront tout de même par s’arranger et Lisieux obtiendra de conserver le Jardin de l’Evêché, le Département restant propriétaire du Palais épiscopal.

Dès cette opportune acquisition, le Conseil municipal dresse ses plans pour rendre viable le Jardin de l’Evêché, et, par délibération du 20 février 1830, décide de contracter un emprunt de trente mille francs, remboursable en trois années à partir de 1832, complété le 15 mai 1830 par un crédit complémentaire de dix mille francs, porté au budget de l’année suivante. L’emprunt en question est porté à cinquante mille francs par une loi du 20 mars 1831 avec pour objet
divers travaux d’utilité publique.
La Commission des travaux publics établit le 8 janvier 1831 un rapport des travaux à exécuter pour la transformation de l’ancien jardin épiscopal en Jardin Public :
— La terrasse qui existe au sud dans le jardin sera baissée de deux pieds au moins sur toute la longueur, et de trois pieds au moins au bout de la rue Cardin-Martin ;
— Il sera formé un encadrement du Jardin en charmilles à l’Est et à l’Ouest ;
— Les quatre grands compartiments latéraux seront plantés en marronniers ;
— Le plateau en prolongement de la Terrasse vers l’église Saint-Pierre sera planté en tilleuls formant quinconce ;
— Le mur donnant sur le boulevard de la Chaussée sera terminé ; son couronnement sera en granit ; il sera placé une grille formant clôture et une balustrade ;
— Les parties du mur donnant sur la rue Cardin-Martin qui sont mauvaises seront refaites. Les contreforts seront démolis en tout ou en partie suivant l’alignement de la rue et l’état dans lequel ils se trouveront ; il sera fait dans le contrefort et dans le mur, tous les travaux nécessaires pour une bonne liaison du parement neuf avec le surplus du mur conservé, le tout formera une ligne droite suivant l’alignement de la rue ; le mur atteindra dans toute la longueur la hauteur de la Terrasse.

Lisieux - Plan de l’ancien Palais Episcopal et de son Jardin en 1825
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Ces travaux, approuvés par la municipalité le 19 février 1831, commencent en 1832, après l’obtention de l’autorisation de la préfecture du Département. C’est Pierre Leroy-Beaulieu (1798-1859), maire de Lisieux de 1832 à 1842, qui veillera à la réalisation de cet important chantier.
Un nouveau crédit est voté le 8 février 1837, d’un montant de 10.600 francs, pour travaux indispensables à faire dans le Jardin Public, notamment sur la disposition des escaliers qui sont encore en discussion le 3 avril. Ces travaux terminés feront l’objet le 28 août d’une facturation supplémentaire de 794 frs 97.
Le 10 juin 1837, le Portier du jardin, Antonin Tavin qui occupe depuis quelques temps la maison de gardien du Jardin public, voit son traitement porté à 600 francs annuels, avec la nouvelle fonction de Garde-Jardinier. Il lui est octroyé, en outre, le droit de dresser des procès-verbaux pour les contraventions constatées dans le jardin.
Le Jardin Public, qui se présente maintenant avec ses parterres fleuris encadrant un large bassin circulaire avec jet d’eau, bordé de deux grandes allées plantées de marronniers, est inauguré le dimanche 18 juin 1837.

Lisieux - Le Jardin public vu du Musée (au fond boulevard de la Chaussée)
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En 1837, pour rejoindre l’entrée principale du tout nouveau Jardin Public, il est nécessaire d’emprunter la rue Condorcet, ex rue Martin-Cardin, de longer la prison puis la cour-jardin de ladite prison, et de rejoindre tout au bout à droite le boulevard de la Chaussée ; une seconde entrée est accessible en contournant la Cathédrale Saint-Pierre par la rue Olivier et en suivant l’impasse du Jardin public jusqu’au musée. Une troisième entrée sera aménagée, après 1872, dans la rue Condorcet, puis l’accès sera enfin libre après 1900, par le porche de la cour Matignon, place Thiers.
En dépit de ces discrètes entrées, quelques manifestations et concerts commencent à se dérouler dans l’ancien jardin de l’évêché : expositions d’horticulture, feux d’artifices et bien entendu concerts vocaux et instrumentaux. Depuis sa fondation, en 1833, l’
Orphéon de Lisieux est suivi par la création de plusieurs formations : on voit ainsi un Corps de Musique et la Société des Chanteurs Lexoviens donner un concert dans le Jardin Public, le 1er juillet 1855, à l’occasion de l’inauguration du Chemin de fer de Paris à Lisieux ; ou encore, le 26 août 1865, lors du Comice agricole, c’est au tour de la première Musique municipale, de donner une sérénade dans le Jardin public illuminé.
La Musique municipale, dirigée par M. Beretta, est subventionnée, jusqu’en 1870, par la municipalité, à raison de 1.300 francs annuels, l’Orphéon de M. Lilman, pour sa part, n’ayant droit qu’à 500 francs. Le 18 septembre 1870, la municipalité vote la suppression de tous ces subsides, le budget lexovien devant être consacré à la défense nationale.
Le 4 janvier 1871, l’ancien Corps de musique, dissout lors des évènements de 1870, s’engage, auprès de la municipalité, à
continuer son service sans rétribution, sous réserve que la ville lui fournisse les partitions musicales, les instruments et l’éclairage. Dès le 3 janvier 1872, la Musique municipale demande que sa subvention lui soit à nouveau allouée, mais sa requête est ajournée par le rapporteur de la commission des finances, le sieur Delarue, en raison de la situation toujours incertaine de la nation. Ce n’est qu’en 1873 qu’elle retrouve son allocation, réduite maintenant à 800 francs par an.
Le 12 décembre 1876, le conseil municipal annonce que la Musique municipale ayant été dissoute, deux sociétés se proposent de lui succéder ; la
Fanfare des Sapeurs-Pompiers dirigée par M. Decq et la société d’Harmonie l’Union, dirigée par M. Christmann. La première demande 800 francs pour assurer les services musicaux commandés par la mairie, tandis que l’Union postule pour 1.500 francs. Au mépris du point de vue artistique, et ne retenant que le côté financier, la municipalité retient les Sapeurs-Pompiers comme nouvelle Musique municipale…
De ce fait, à de très rares exceptions près, les concerts de l’Harmonie de l’Union se déroulent quasiment tous dans le Jardin de l’Etoile (qui sera supprimé en 1932), situé le long de la route impériale d’Alençon à Honfleur (futur boulevard Herbert-Fournet), entre l’impasse de l’Etoile et le chemin vicinal de Lisieux à Rocques ; le Jardin Public, quant à lui, accueille la Musique municipale des Sapeurs-Pompiers.
Les deux phalanges finissent par fusionner, avec l’accord du Conseil municipal qui, le 29 mai 1880, leur octroie à cette occasion, une subvention complémentaire de 1000 francs. La direction de la nouvelle Musique municipale regroupant les deux anciennes est confiée à M. Christmann.

Lisieux - La Musique municipale dirigée par M. Bancel, le 8 décembre 1907
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Le Jardin public dispose toujours de son gardien-concierge-jardinier, M. Trosley qui assure quotidiennement l’ouverture du jardin dès la première heure jusqu’à une heure après la nuit tombée. Son traitement passe, en 1875, de 1000 francs à 1.500 francs. Celui-ci ayant signalé que bon nombre de marronniers présentent un état de santé alarmant, une commission est nommée par M. Letellier pour étudier les remèdes à adopter.
Le 11 février 1879, la commission conclut que le trop grand nombre marronniers provoque leur dépérissement, les racines se chevauchant empêchant leur développement normal. Les membres de cette commission et l’architecte de la ville proposent d’
abattre la rangée du milieu longitudinalement, c’est-à-dire que de chaque côté du jardin public le nombre des rangs de marronniers étant de cinq composés de chacun seize arbres, l’abattage de la rangée du milieu, la plus malade de toutes, aura pour résultat de procurer une plus grande quantité d’air, de soleil et de lumière aux arbres qui resteront.
Un des conseillers, M. Proux, s’oppose à ces conclusions et demande que les sujets malades soient simplement remplacés par de nouveaux arbres. Finalement les conclusions de la commission sont adoptées et les arbres seront supprimés comme prévu.
L’année suivante, lors de la séance 26 juin 1880, le conseil municipal décide de faire enlever les vieilles statues qui existaient encore du temps de l’ancien Evêché, suite à une pétition du conseiller municipal Loutreul.

Le Kiosque à musique lexovien
En dépit de nos intenses recherches dans les registres des délibérations municipales et dans la presse lexovienne de l’époque, nous n’avons pas trouvé la moindre trace d’une quelconque et hypothétique construction de kiosque à musique qui aurait été réalisée en 1880 dans le jardin public lexovien, pourtant relayée à l’envi, sans la moindre preuve, dans un nombre impressionnant de commentaires relatifs audit jardin. Tout au plus, nous voyons de temps à autre qu’une estrade est montée pour les musiciens, aux beaux jours. Aussi nous nous contenterons de l’unique Kiosque à musique attesté que nous ayons trouvé, celui construit en 1910.
Le docteur Arthur Lesigne (1857-1932), maire de Lisieux de 1909 à 1932 s’étant probablement ému de voir que ses musiciens ne disposaient pas d’abri contre les aléas climatiques, décide avec le concours de son conseil municipal de faire édifier un Kiosque à musique dans le Jardin Public, lieu on ne peut plus indiqué pour cette réalisation.
Antonin Campserveux, architecte de la ville — par ailleurs commandant de la compagnie des sapeurs-pompiers, président de la fanfare des pompiers et titulaire des palmes d’officier d’académie en date du 27 juillet 1902 —, est censé dresser les plans de ce monument, tandis que M. Antoine Chassaing, quincaillier à Lisieux depuis 1894 — l’ancienne maison Laurent —, est chargé de la fourniture et de la pose. La réalité est toute autre puisque, si Campserveux se targue d’avoir conçu ce kiosque, celui-ci provient en fait du fameux catalogue de Guillot-Pelletier d’Orléans, présentant quelques variantes avec les Kiosques de Beaulieu-sur-Mer, de Sées ou encore de Lorette. De facture classique, de forme octogonale, son soubassement en pierre et brique est entouré d’un garde-corps en fer forgé, tandis que ses colonnes en fonte portent sa toiture zinguée.
Ce Kiosque, installé au milieu de l’allée des marronniers sur la partie droite du Jardin Public, côté rue Olivier, est inauguré le jeudi 16 juin 1910. A cette occasion un grand festival-concours d’orphéons, d’harmonies et de fanfares est organisé pour le 19 juin.
Le conseil municipal entérine à posteriori le 23 juin 1910, le marché de gré à gré passé avec Antoine Chassaing pour la fourniture et la pose dudit kiosque, au prix forfaitaire de 7.000 francs.


Lisieux - Le Kiosque à musique du Jardin public — Le Jardin public et le Musée
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Le 23 juin 1912, alors qu’une Fête des Fleurs est organisée dans le Jardin Public et qu’un festival musical s’y déroule, on procède à l’inauguration du nouvel Hôtel des Postes dans le bâtiment de l’ancien palais épiscopal qui abritait la Prison à l’angle de la rue Condorcet et de la place Thiers, le nouveau nom de la place Saint-Pierre. La prison, quant à elle, est transférée depuis 1910, dans un nouveau bâtiment construit en 1906 sur le boulevard Nicolas Oresme.

M. Lemonnier, le concierge-jardinier du Jardin Public, nommé en 1905, devenu Jardinier-chef en 1908, demande que son traitement de mille cinq cent francs soit ajusté ; la réponse du conseil municipal ne se fait pas attendre : le 27 novembre 1908, il lui est signifié que le traitement de son prédécesseur, M. Sonnet, après 24 ans de services touchait 1.800 francs, et que par conséquent l’augmentation réclamée est ajournée.

Hormis la Musique municipale qui continue à être subventionnée par la municipalité, plusieurs nouvelles formations prennent de l’importance, notamment l’Estudiantina dirigée par Marius Petit et surtout la Fanfare du Collège et les Enfants de Lisieux, toutes deux dirigées par Georges Trembloy (1862-1941).

Lisieux - Hôtel des Postes et Télégraphes (ancienne prison) et Tribunaux, entrée cour Matignon, place Thiers (cliché mimigégé, Cparama) - « Canon boche » dans le Jardin Public, le long du boulevard Carnot (cliché Helene H, Cparama)
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A l’issue de l’hécatombe de 1914-1918, à l’instar de toutes les communes encore debout, la Ville lance une souscription publique, dont la première liste est publiée le 17 décembre 1920, destinée à élever un Monument en souvenir des 623 victimes de Lisieux et des deux communes voisines de Saint-Jacques et de Saint-Désir.
Un concours est lancé pour choisir le réalisateur du futur projet. Le 5 juin 1921, le jury attribue les trois premiers prix :
— 1er prix, projet n° 8 (devise « Aux Poilus normands »), M. Fernand Vaudry (1881-1937), né à Vire, architecte diplômé par le gouvernement, à Paris ;
— 2e prix, projet n° 9 (devise Un casque entouré d'une couronne) MM. Georges Lisch, architecte, et Georges Armand Vérez (1877-1933), sculpteur à Paris ;
— 3e prix, projet n° 2 (devise Stoa) MM. Dulong, architecte à Paris, Courel, architecte à Lisieux, et Robert, statuaire à Paris.
Il est décidé que le premier projet primé serait exécuté dans le Jardin Public, face à l’entrée du boulevard Carnot (boulevard de la Chaussée). L’œuvre finale, d’une hauteur de 4 mètres 20, qui représente une Minerve casquée, en pierre de Verger de la Nièvre, tenant de sa main droite une statuette en bronze symbolisant la victoire, sera réalisée par Georges Armand Vérez. Le socle, de 3 mètres 56 de haut, est bâti par les architectes Fernand Vaudry et Albert Le Monnier (1885-1969). L’ensemble du monument pèse quarante-cinq tonnes.
Le coût de cette réalisation s’élève au final, à 100.800 francs financés par souscription publique et subventions de Saint-Jacques, de Saint-Désir et de diverses localités pour 41.815 fr. 20 ; par une subvention de la Ville à hauteur de 34.658 fr. 50 ; le solde proviendra d’une nouvelle collecte faite par une commission spéciale en mars 1923.
L’inauguration du Monument a lieu le 9 décembre 1923 en présence d’une foule considérable.

Lisieux - Monument aux morts et pièce d'eau du Jardin public
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Alors que toutes les vieilles statues qui peuplaient le Jardin public ont été supprimées par la municipalité en 1880, plus d’un demi-siècle après, la municipalité s’inquiète de l’absence de telles décorations dans ledit jardin. Henry Chéron (1867-1936), maire de 1932 à 1936, prend contact, en 1935, avec le Ministère des Beaux-arts et obtient que quelques œuvres stockées au dépôt des marbres du Ministère soient attribuées en prêt de l’Etat, à la ville de Lisieux.
Le 19 juillet 1935, Henry Chéron dresse l’inventaire des sculptures qui seront acheminées sur Lisieux pour être installées, les unes dans le Jardin Public, les autres au Musée de Lisieux. Les frais de transport et de conditionnement étant à la charge de la commune, un devis est dressé par M. Médernac, entrepreneur de transports rue de Vanves à Paris, qui, dresse un devis de 9.800 francs le 5 juillet. Après négociations, celui-ci abaisse son prix à 5.000 francs le 2 septembre 1935.
Quatre sculptures vont ainsi être installées aux angles des pelouses du Jardin Public :
— un marbre représentant François Denis Tronchet (1726-1806), homme politique, réalisé en 1854 par Hippolyte Ferrat (1822-1882). (voir ici)
— un marbre du colonel Pierre Philippe Denfert-Rochereau (1823-1878), militaire, réalisé en 1926 par Henri-Emile Allouard (1844-1929). (voir ici)
— un marbre de Jean-Antoine Houdon (1741-1828), sculpteur, réalisé en 1908 par Paul Jean-Baptiste Gasq (1860-1944). (voir ici)
— une statue en pierre de François Rude (1784-1855), sculpteur, réalisée en 1926 par François Léon Sicard (1862-1934). (voir ici)
Un groupe sculpté, tout d’abord entreposé au musée de Lisieux sera transféré plus tard dans le Jardin public :
— La Mort d’Alceste, marbre de 1881 par André-Joseph Allar (1845-1926). (voir ici)

Depuis cette date, le Jardin du ci-devant Evêché est resté intact, et le Kiosque à musique du « quincaillier » Antoine Chassaing est toujours debout.
Le tribunal de Grande instance qui siégeait jusqu’à présent dans l’ancien Palais Episcopal est en passe d’être transféré en 2019, dans l’ancien site des piles Wonder, une fois qu’il sera dépollué…
Kiosque toujours en place.

voir ici, Jardin public de Lisieux et son Kiosque à musique, aujourd'hui.(1/5) (2/5) (3/5) (4/5) (5/5)

Lisieux - Le Kiosque.jpg
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publié par Jean-Marc

1er juillet 1855 — Concert dans le Jardin Public illuminé à l’occasion de l’ouverture du Chemin de fer de Paris à Lisieux
— Le programme de la fête qui aura lieu demain dimanche 1er juillet, à l’occasion de l’ouverture du Chemin de fer de Paris à Lisieux, est ainsi composé :
A 9 heures du matin, distribution de pain, à la Mairie, aux indigents. A midi, messe militaire. A midi et demi, revue du corps de musique et de la compagnie des sapeurs-pompiers.
De 7 heures à 9 heures, chœurs et Symphonies, par le Corps de Musique et la société des çhanteurs Lexoviens, dans le Jardin Public.
A 9 h., illumination du Jardin Public.
A 9 h. et demie, feu d’artifice.

Lisieux - Fêtes du 26 août 1865 - Concert dans le Jardin Public illuminé
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1873 — La Prison de la rue Condorcet de Lisieux, avant sa transformation en Hôtel des Postes en 1912
— Maison d’arrêt et de correction. Cette prison, établie dans des bâtiments dépendant de l'ancien palais épiscopal de Lisieux, ne répond aucunement à sa destination. Le quartier des femmes est, depuis longtemps, regardé comme insalubre et à peu près inhabitable.
La population annuelle de la prison atteint, en moyenne, le chiffre de 600. Elle est aménagée pour 50 lits.
Elle comprend un quartier pour les hommes et un quartier pour les femmes.
Les prévenus, dans le quartier des hommes, sont séparés des condamnés au dortoir et à l'atelier ; mais ils sont réunis dans le même préau.
Depuis peu de temps, on a placé les enfants dans un local à part.
Dans le quartier des femmes, les prévenues et les condamnées sont réunies à l'atelier et au préau. Les femmes couchent en cellule ; malheureusement on est souvent obligé de mettre deux lits par cellule.
« Les prisonniers, écrivait récemment M. le procureur de la République, ne connaissent pas plus de prêtre que d'instituteur et n'entendent pas plus parler de messe que d'école. »
Depuis, cet état de chose s'est modifié, M. le préfet ayant nommé un aumônier pour cet établissement, à la date du 22 octobre dernier. La messe, désormais, y sera célébrée ; mais seulement le lundi.
Le travail y est organisé d'une façon intermittente.
La promiscuité des filles publiques avec les autres détenues produit, à Lisieux, les plus déplorables résultats.

21 juin 1874 — Concert au Jardin public par la Fanfare des Sapeurs-pompiers dirigée par M. Decq
— Concert donné par la Fanfare des Sapeurs-Pompiers, demain dimanche 21 juin, à 7 heures ½ du soir, dans le Jardin Public. Programme :
Première partie : Le Refrain du Vallon, marche. Blancheteau. — Diane de Poitiers, fantaisie. Marie. — Magenta, quadrille. Blancheteau.
Deuxième partie : La Petite Guerre, fantaisie militaire. Marie. — L’Enclume, polka allemande. Parlow. — Retraite des Carabiniers. Bleger.

13 juin 1875 — Concert de la Fanfare sapeurs-pompiers dans le Jardin public
— Programme du concert qui sera donné dimanche 13 courant, à 4 heures ½ du soir, dans le Jardin Public par la Fanfare des Sapeurs-Pompiers.
Première partie : Le Bon Diable, pas redoublé. E. Migette. — Honneur aux basses, marche. Ziegler. — Lutinne, polka. Ryembault.
Deuxième partie : Marche militaire. E. Mullot. — Cavatine du Barbier de Séville. Rossini. — Alsace et Lorraine, chant national. Ben Tayoux.

Lisieux - Compagnie des Sapeurs-pompiers et sa musique en 1908
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17 juin 1876 — Concert de l’Harmonie L’Union de M. Christmann, sur l’Estrade du Jardin public
— Nous arrivons au Concert-Festival donné le soir, au Jardin public, par l'Harmonie l'Union, sous la direction de son habile et dévoué directeur M. Christmann.
Nous avons déjà constaté le progrès de l'Union, mais jamais, que nous sachions, cette société n’avait montré un ensemble, une discipline musicale, une aussi grande précision en tenant compte de toutes les nuances, qu’elle ne l’a fait dimanche.
Tous les morceaux ont été admirablement rendus et vigoureusement applaudis par la foule qui entourait l’estrade.
Signalons cependant, plus particulièrement la belle ouverture de Martha, la Traviata, morceau d’une difficulté d’exécution extrême, et l’entraînante Retraite finale

Dorénavant, sauf exceptions, la Fanfare des Sapeurs-Pompiers joue dans le Jardin Public, tandis que le Jardin de l’Etoile accueille l’Harmonie L’Union.
6 août 1876 — Concert de l’Union au Jardin de l'Etoile
— Programme du concert donné par l’Harmonie L’Union, sous la direction de M. Christmann, le dimanche 6 août, à 5 heures précises : 1. Hand in hand. Sellenick. — 2. Fantaisie pour clarinette sur la Reine Topaze. Verdi. — 3 Fantaisie mazurka pour hautbois. Leroux. — 4. Ouverture de Martha. Flotow. — 5. La Bavarde, polka pour piston. Sellenick.
24 juin 1877 — Concert de la Fanfare des Sapeurs-pompiers au Jardin public
— Concert dans le Jardin public. A cause du mauvais temps, la Fanfare municipale des Sapeurs-Pompiers, sous la direction de M. Decq, n'ayant pu donner son concert dimanche dernier, comme elle l'avait annoncé, l’a remis à dimanche prochain 24 courant, à sept heures et demie du soir.
16 juin 1878 — Concert au Jjardin public par la Fanfare des Sapeurs-pompiers
Jardin public. Dimanche prochain 16 courant, à 8 heures précises du soir (si le temps le permet), la musique municipale des Sapeurs-Pompiers, sous la direction de M. A. Decq, commencera sa série de concerts.

11 au 14 juillet 1896 — Concours musical et concerts sur le Jardin public
— Grandes fêtes à Lisieux. Voici le résumé du programme des grandes fêtes de Lisieux, à l’occasion des Concours des Sociétés d’agriculture ; d'horticulture, du concours de musique et de l’inauguration de l’Exposition des Beaux-Arts, les 11, 12, 13 et 14 juillet 1896
Vendredi 10 juillet, retraite aux flambeaux.
Samedi 11 juillet, ouverture des expositions au public. Matinée et représentation gratuite le soir, au théâtre municipal.
Fête d’électricité au Jardin public.
Dimanche 12 juillet, grand concours d’orphéons, d’harmonies et de fanfares, sous la présidence de M. Paul Vidal, chef d’orchestre du Grand-Opéra. Splendide fête de nuit.
Lundi 13 juillet, grande cavalcade : 15 chars, 500 figurants. Brillant feu d’artifice par Ruggieri.
Mardi 14 juillet, fête nationale. Ascension du ballon « Liberté et Progrès », monté par deux aéronautes.

Lisieux - Terrasse devant le Musée au Jardin public (impasse du Jardin public) — Le Jardin public et le Musée
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9 juillet 1899 — Concert de la Fanfare du Collège dans le Jardin Public
— Demain dimanche, la fanfare du Collège donnera à 8 h. ½ du soir, dans le jardin public, un concert sous la direction de son chef, M. G. Tremblay. En voici le programme :
1. San Raphaël, allégro. Bourget. — 2. Belzébuth, air pour soli. Rollé. — 3. Fantaisie sur la flûte enchantée. Augé. — 4. Valse des Pâquerettes. Morand. — 5. Potache lexovien. Dédié à la Fanfare du Collège de Lisieux. Trembloy.


Fêtes du 16 au 19 juin 1910 à l’occasion de l’inauguration du Kiosque à musique du Jardin Public
11 juin 1910 — Organisation jardin public pour le 19 juin 1910
La Fête de nuit au jardin Public constituera, est-il besoin de le dire, l’une des plus belles attractions des fêtes du
19 juin.
L’illumination du jardin a été confiée aux bons soins de MM Barbou et Charlot qui se sont mis aussitôt à l’œuvre.
Rappelons encore qu'au cours de cette fête de nuit, un très beau concert sera donné par la Lyre Havraise, l’Harmonie Pathé dirigée par M. Bellanger et la Neustrie de Caen, chorale mixte (100 exécutants).
L'entrée du jardin public pour cette fête sera gratuite.

(note : la Lyre Havraise qui devait donner son concert à 10 heures n’arrivera pas à bon port, le brouillard ayant empêché le paquebot de partir !... Sa prestation sera reportée à 4 heures et demie au théâtre, puis le soir sur le Kiosque du Jardin public)
15 juin 1910 — Annonce du concert d’inauguration du 16 juin 1910 sur le Kiosque à musique
Inauguration du Nouveau Kiosque au Jardin Public. Demain jeudi, à 6 heures et demie du soir, aura lieu, l'inauguration du Kiosque, qui vient d'être édifié au Jardin Public, par les soins de la Municipalité.
Les trois Sociétés musicales : La Fanfare du Collège, l’Orphéon « Les Enfants de Lisieux » et la Musique Municipale, exécuteront le programme suivant :
Fanfare du Collège : Allegro Militaire. (X.). — Les bords de la Saône. (X,).
L'Orphéon : Salut au Soleil. (Sourilas). — Sous la Feuillée. (Dard).
Musique Municipale : Ouverture de Zampa. (F. Hérold). — Concerto pour petites et grandes clarinettes. (G. Wettge). — La Fête au Village. (Fayolle). Chanté par l'Orphéon avec accompagnement de la Musique Municipale. — La Marseillaise, (Rouget-de-l'lsle), par toutes les Sociétés.

Lisieux - Fêtes du 16 au 19 juin 1910 - Inauguration du Kiosque à musique du Jardin Public
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11 août 1910 — Concert sur la place Thiers
— Jeudi soir, après les courses de Lisieux, à heures, place Thiers, concert par la Musique municipale.
1. En avant, allegro. Menzel. — 2. La Poupée de Nurenberg, ouverture. Adam. — 3. Les cloches du destin, valse. L. Lacroix. — 4. Les cloches de Corneville, fantaisie. R. Planquette. — 5. Polka de Concert. X.

13 août 1910 — Le Jardin Public, personne n’y vient !
Il nous a paru intéressant de formuler une critique sur le Jardin Public de Lisieux, lequel reste toujours désert, aussi bien la semaine que les dimanches et jours de fêtes.
Ornementé de fleurs aux multiples couleurs rayonnantes, aux parfums idéals ; ombragé par de grands marronniers séculaires qui forment haies de chaque côté des tapis de verdure ; égayé quelquefois par les vocalisations subtiles d’un rossignol ; agrémenté d’un superbe jet d’eau qui se campe fièrement au milieu du bassin où les petits poissons rouges s’ébattent au soleil, sans crainte de l’hameçon destructeur, le Jardin public fait l’orgueil de la ville de Lisieux…
Le jour, on aime y bercer son rêve, assis sur un banc, en extase, devant les splendides mosaïques de fleurs formant ensemble les armes de la cité qu’entourent majestueusement les drapeaux aux couleurs françaises également produits par la plantation de fleurs bleues, blanches et rouges…
Au crépuscule, à l’heure où le soleil se retire lentement, laissant son empreinte rouge à l’horizon, cela doit être sublime, enchanteur, d’y venir respirer l’air balsamique, d’humer à pleins poumons l’arôme chargé de capiteuses senteurs que vous souffle le zéphyr parfumé d’un soir d’été…
Oh oui ! cela doit être très beau, et cela doit surtout éveiller l’imagination féconde d’un poète, avide de contemplation de la nature…
Hélas ! les fervents du dilettantisme, amoureux de l’esthétique doivent être rares dans la cité lexovienne, car personne — ou très peu — ne vient dans ce palais des fleurs. D’où provient ce fait inexplicable dans une ville possédant un lieu de promenade d’une somptuosité remarquable, où le minuscule caillou blanc des allées n’est foulé par le pas rythmique des promeneurs ?...
Quelque grand auteur a constaté chez différentes contrées, une périclitation dans nos goûts, et maintenant, on en est à dire que nos anciennes mœurs, au point de vue de l’art, sont tombées en désuétude !... En effet, nos aïeux ne possédaient-ils pas une autre conception, vis-à-vis de nous, en ce qui concerne le beau, l’idéal ?... N’est-ce pas un fait notoire que de rappeler que les antiques Grecs avaient une dilection pour toutes les choses sublimes, fines, notamment les arts architecturaux, les promenades fleuries, la musique, les sports etc…
Pourquoi ne serions-nous pas comme ces antiques ? Pourquoi nous autres, lexoviens, aurions-nous l’air de rester dédaigneux devant le Jardin public de notre ville où rien que son aspect invite à la promenade ?...
L’autre jour, j’étais avec un de mes amis, étranger à la ville. Celui-ci me demanda de lui montrer les curiosités lexoviennes. Acquiesçant à ce désir, je m’empressai et lui exaltai notre Jardin. C’était un dimanche. Le temps, sans cependant être tout à fait beau, était suffisamment favorable, et Phébus, montrant de temps à autre ses chauds rayons, invitait à une promenade dans les allées du Jardin. Telle fut la stupéfaction de mon hôte, quand il vit combien l’unique but de nos promenades était désert !
— Comment se fait-il qu’ayant un jardin semblable — me dit-il — la population lexovienne ne s’y rende pas en grand nombre ?
— Mon cher, lui répondis-je, je n’en sais trop rien pour ma part, et c’est difficilement que je m’explique ce lamentable état de choses. Cependant, il y a un fait certain, c’est qu’on ne s’y rend pas, justement parce qu’on n’y rencontre personne !...
— Ce n’est pas un moyen d’amener les visiteurs, objecta mon ami.
— Ce que vous dites est fort juste, ajoutai-je ; que dimanche prochain des promeneurs se rendent en grande quantité au Jardin public, le dimanche suivant, le nombre aura augmenté du double, pour l’unique raison que telle ou telle notabilité y aura été remarquée : « Vous avez vu, dira-t-on, Madame X… et M. Z… étaient au Jardin, dimanche… ». Et, puisque Madame X… et M. Z… y seront allés, eh bien ! tout le monde ira !
Mon ami ne se contenta pas de cette réponse. Après un rapide examen du Jardin, et m’indiquant du bout de sa canne le Kiosque désert aussi, il reprit :
— Puisque la ville a fait récemment construire un aussi joli kiosque, la musique ne pourrait-elle pas jouer tous les dimanches ?... Cela, à mon avis, attirerait beaucoup de monde.
En moi-même, je sentis que mon ami avait quelque peu résolu le problème.
— Votre idée est excellente mon cher, et j’avoue moi-même que je n’y songeais guère ; cependant, il ne faudrait pas abuser de nos braves musiciens qui entrevoient mal une audition chaque dimanche où la perspective d’une visite à Trouville apparaît en ce moment joyeuse et obsédante.
Mon ami hocha la tête, puis, comme ayant trouvé, et pour couper court à cet entretien, il répliqua :
— Alors… mon cher… je ne vois qu’un seul moyen, c’est que les autorités lexoviennes fassent une première tentative en choisissant comme lieu de rendez-vous le Jardin public au lieu de la rue et de la place de la Gare. Alors, l’exemple donné d’en haut sera imité en bas !... G.D.

Lisieux - Le Jardin public
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25 août 1910 — Concert de la Musique municipale sur le Kiosque du jardin public
— Voici le programme du concert qui sera donné jeudi par la musique municipale, de 9 h. à 10 h. du soir, au Jardin Public.
l° Salut lointain (allégro). A. Dornig. — 2° Ouverture de la poupée de Nuremberg. A. Adam. — 3° Les phalènes (airs de ballet). Peiffer. — 4° Samson et Dalila. Saint-Saëns. — 5° Les bébés (polka humoristique). Buot.


4 septembre 1910 — Notre ami et commentateur, G.D., du 13 août 1910 (ci-dessus) n’avait pas tout à fait tort ; les Musiciens lexoviens sont tellement mieux à Trouville le dimanche !...
— Musique municipale. Les membres honoraires et excellents de l’Harmonie Municipale qui ont retenu leurs billets pour le voyage de Trouville le dimanche 4 septembre sont priés de bien vouloir les retirer aujourd’hui samedi de 4 heures à 7 heures, chez le secrétaire de la société, 45 rue Pont-Mortain.
Ces billets sont accompagnés d’une carte d'identité que les porteurs auront soin de faire timbrer au retour, à la gare de Deauville.
Départ de Lisieux 7 h. 33, 11 h. 08 et 1 h.11. Retours facultatifs n'excédant pas 8 jours.

Lisieux - L’Estudiantina en 1910, dirigée par Marius Petit
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Quelques concerts au Kiosque à musique du Jardin public
15 septembre 1910 — La musique municipale donnera son prochain concert, jeudi 15 courant, de 9 h. à 10 h. du soir, au Jardin public. En voici le programme : 1. En avant (allegro), Menzel. — 2. Les dieux en exil, (ouverture) Bosch. — 3. Nice-station. (Valse) X. — 4. Sanson et Dalila, Saint-Saëns. — 5. Marche des Parisiens (avec chant), J. Bertain.
24 mai 1911 — La musique municipale donnera le Mercredi 24 Mai, au jardin public, de 9 à 10 heures du soir, un concert dont voici le programme : 1. Marche des Bédelvis. L. Lacroix. — 2. Lugdunum (ouverture). G. Allier. — 3. Chrysanthème (gavotte). L Grillet. — 4. Hérodiade (grande sélection). Massenet. — 5. Idylle au Vésinet, (valse). L. Lacroix.
6 juillet 1911 — Jeudi prochain, la musique municipale donnera au Jardin public, de 9 à 10 heures, un concert musical. En voici le programme : 1. Boccace (Allegro). Suppé. — 2. 3e ouverture symphonique. L. Lacroix. — 3. La Fête des Chasseurs. Painparé. — 4. Lugdunum. G. Allier. — 5. Salut lointain. Doring.

Grandes fêtes de Lisieux du 22 au 24 juin 1912
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Lisieux - Fêtes des Fleurs au Jardin public Juin 1912 — Aubade de la Fanfare de Falaise lors de la fête des fleurs de Juin 1912
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11 juin 1913 — L’Harmonie municipale en répétition au Jardin public avant le concours de Vincennes
— L'Harmonie municipale de Lisieux, qui doit prendre part au concours de Vincennes, le dimanche 15 juin, donnera un grand concert au Jardin public, dont voici le programme, mercredi soir de 9 à 10 heures :
1. Jupiter, allegro. X. — 2. Le Temple de l'Amour, morceau imposé du concours de Vincennes. E. Roux. — 3. Concerto pour clarinettes. G. Wettge. — 4. Les Girondins, ouverture symphonique. H. Litolff. — 5. Idylle au Vésinet. L. Lacroix.

24 juin 1914 — Concert de l’Harmonie municipale au Kiosque perturbé par des braillards
— L'Harmonie Municipale a donné, mercredi soir, par un temps superbe, un fort joli concert au Jardin public. Une foule nombreuse y assistait.
Après l’allegro Magenta, de Lardeur, qui fut très bien enlevé, une sélection du Cœur et la Main, de Lecocq, il nous a été donné de réentendre avec plaisir la grande valse de Waldteufel (Dolorès), ainsi que la fantaisie sur Sigurd, de Reyer ; un air varié pour clarinettes, Le Carnaval de Venise, de Jeanjean, terminait ce concert qui fut très applaudi.
Le public qui assistait au concert donné par nos musiciens lexoviens et qui a apprécié les efforts qu'ils font pour le satisfaire n’a pas — nous dit-on — été sans exprimer ses griefs contre le bruit que faisaient quelques jeunes gens, plus ou moins bien élevés, tournoyant autour de lui, braillant, sifflant et faisant partir des engins au fulminate. Nous espérons qu’ils sauront tout an moins trouver en ces lignes un avertissement et ne pas contraindre le public à porter sa plainte aux agents.
Autre demande : ne pourrait-on, le jour d’un concert au Jardin public, supprimer la sonnerie du couvre-feu, cette coutume ancestrale n’ayant plus raison d'être, qui n’a rien d'harmonieux pendant l’exécution d'un morceau et gène l’exécutant ?

27 juillet 1914 — Le dernier concert au Kiosque avant quatre ans de silence forcé
— Concert au Jardin Public. Mercredi prochain la musique municipale donnera un concert au jardin public, de 9 à 10 heures du soir. En voici le programme :
1. Strasbourg (allegro). F. Andrieu. 2. Ballet Egyptien. Luigini. 3. Madrigal de François 1er. G. l.amotte. 4. Samson et Dalila (sélection), Saint-Saëns. 5. Les Gouttes d'Or (mazurka pour cornet). A. Corbin. Soliste M. Lesaint.

Lisieux - Kiosque de la musique du Jardin public — Le Jardin public et le musée
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22 juin 1919 — Concert artistique au Jardin public
— Grand Concert Artistique organisé au Jardin Public, le dimanche 22 juin 1919 à 4 heures et demie par M. L. Ballard de l'Opéra, avec le concours de Mlle Marcelle Ballard, soprano des Concerts Colonne ; M. Lefloch, ténor de la Gaîté-Lyrique ; Mme Bonneaud, de l'Opéra de Nice et d’un orchestre complet, sous la direction de M. Ballard. Au piano d‘accompagnement, Miss Slimmon.
Au programme, les œuvres de Massenet, Meyerbeer, Léo Delibes, L. Reyer, Charles Gounod, Le Ray, H. Pesse, Beethoven, Méhul, Lalo.
Faust (Scène de la prison et trio)
Prix d’entrée : 1 franc ; droits de taxe, 0 fr. 25 en plus. (Ouverture du Jardin à 4 heures).
Le programme officiel sera vendu à l’intérieur du Jardin Public.

28 juin 1922 — L’Harmonie municipale en concert au Kiosque
— L'Harmonie municipale donnera son prochain concert mercredi prochain, 28 juin, à 9 heures du soir, au Jardin public, Au programme : Jupiter, allegro. Bason. — Le Roi s'amuse, Léo Delibes (airs de danse dans le style ancien). — Hamlet, A. Thomas (valse mazurka du ballet). — La Féria, Lacome (suite espagnole}.

9 décembre 1923 — Inauguration du monument aux morts au Jardin Public
— Le monument élevé à la mémoire des glorieux soldats de Lisieux et des communes de Saint-Désir et de Saint-Jacques, a été inauguré par une simple et grandiose cérémonie.
M. Henry Chéron, ministre de l'Agriculture, ancien maire de Lisieux et le général Gouraud, gouverneur militaire de Paris avaient bien voulu accepter l’invitation faite par la municipalité pour présider la cérémonie.
A la sortie de la gare, ils ont été salués par une vibrante « Marseillaise » jouée par l'Harmonie municipale.
A 11 heures 30, le général Gouraud arriva place Thiers et entra à la Cathédrale Saint-Pierre où une messe organisée par l’œuvre du Souvenir de l'arrondissement fut célébrée par M. l'abbé Souriau.
A 2 heures, une présentation des délégations des sociétés des mutilés et d’anciens Combattants de la ville et de l'arrondissement a été faite au général Gouraud qui a fait son entrée avec M. Chéron, suivis des autorités au Jardin Public, à 3 heures, pour la cérémonie d’inauguration solennelle du monument.
Les personnages officiels, les personnalités civiles et militaires étaient placées pour cette cérémonie, dans l'ordre suivant :
Sur un grand plancher installé dans le jardin publie, face au monument : M. le docteur Lesigne, maire de Lisieux ; M Henry Chéron, ministre de l'Agriculture ; M. le général Gouraud ; M. Hélitas, préfet du Calvados ; MM. De Saint-Quentin et Boivin-Champeaux, sénateurs ; MM. Henri Laniel, le Comte d'Harcourt, députés etc…
De chaque côté, les parents et familles des victimes de la guerre. Le voile qui recouvrait le monument enlevé, l’œuvre de Verez apparut dans sa classique majesté.
Dans le socle ont été scellés les 623 noms des enfants de Lisieux, Saint-Jacques et Saint-Désir qui sont morts pour la France.
Après la Mort d’Aase jouée par l’Harmonie municipale, d’éloquents discours furent prononcés par le docteur Lesigne, maire de Lisieux, Letailleur, président des mutilés, Laniel, député…
Le cortège officiel quitte alors le Jardin et la foule se retire lentement.

Lisieux - Le Jardin public et le monument aux morts - Jardin public et le monument vu du boulevard Carnot, canon allemand
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25 juin 1926 — Le docteur Lesigne signe le chant du Cygne des concerts publics du Kiosque à musique…
— Concerts gratuits quotidiens de T.S.F. par le Haut-Parleur au Jardin Public.
M. le Docteur Lesigne, Maire du l.isieux, informe ses concitoyens que des Concerts gratuits de T.S.F. par Haut-Parleur seront donnés chaque soir, au Jardin Public, à partir du 25 juin courant.
MM. les Commerçants qui désireraient faire de la publicité parlée, au cours de ces Concerts, sont priés de vouloir bien se faire inscrire au Secrétariat Général de la Mairie, avant le 19 Juin.
Les programmes de ces Concerts seront choisis parmi ceux des meilleurs postes d’émission de Paris et de l’étranger.
Le Maire, Dr Lesigne.

22 juin 1927 — Concert et Gymnastique au Jardin public
— Grande fête communale organisée par la Lexovienne avec le concours de l’Harmonie municipale. Fête de nuit avec projections lumineuses des Maisons Mélivet et Gallien.
Le mercredi 22 juin 1927, à 21 heures, au Jardin Public. Programme :
1. Salut au monument aux morts. — 2. Saverne, allegro. F. Andrieu. — 3. Barre fixe. — 4. Le Matador, allegro espagnol. F. Andrieu. — 5. Pyramides. — 6. Le Carnaval à Paris, bouquet de valse. L. Mayeur. — 7. Barres parallèles. — 8. Mouvements d’ensemble de la Fête fédérale d’Angers, avec accompagnement de la Musique municipale. — 9. Sauts divers. — 10. Esquisses provençales. F. Popy. — 11. Poses plastiques.

2 octobre 1927 — La traditionnelle Courses aux ânes du Jardin public
— Grandes courses aux ânes. Le dimanche 2 octobre 1927, à 2 h. 30, la Vieille Commune de Lisieux donnera, au jardin public, ses grandes courses d'ânes annuelles avec pari-mutuel humoristique.
Les meilleurs concurrents de la région de Bernay, d'Orbec et de Caen contribueront à l'attrait de la réunion. Nombreux prix. Nombreuses attractions. Concert.
Intermèdes comiques. Grand défilé des laitières de la Vieille Commune de Lisieux. Sonneries de trompes.
Prix d'entrée pesage (entrée par la Cour Matignon et la rue Olivier), prix 4 fr. pelouse (entrée par la rue Condorcet), prix 2 fr. chaises au pesage et à la pelouse, prix unique 1 fr.
Service d'ordre par le garde-champêtre, les gendarmes et les pompiers de la Vieille Commune de Lisieux.
Le soir, à 9 h. 30, à la Halle au Beurre, grand bal, entrée 5 fr. entrée gratuite pour les membres actifs en costumes et les membres honoraires.

Lisieux - Fête de la canonisation de Ste Thérèse au Jardin Public le 30 septembre 1925
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10 et 11 mai 1930 — Fête nationale de Jeanne d’Arc à Lisieux
— Le maire de Lisieux informe ses administrés que le 11 mai ayant été déclaré fête nationale au titre de la fête de Jeanne-d'Arc, libératrice du territoire, les édifices publics seront pavoisés.
A cette occasion auront lieu, samedi soir, 10 mai, au jardin public, de 9 heures à 10 heures du soir, un grand concert par la musique municipale.
Le dimanche 11 mai, à 9 h. 30, place de la République, départ du rallye-ballon, organisé par le comité des fêtes automobiles et motocyclistes de Lisieux.

4 et 5 juillet 1931 — Grandes fêtes artistiques. Théâtre de verdure au Jardin public
Samedi 4 juillet
A la Halle au Beurre Concours horticole de la Société d'Horticulture et de Botanique du Centre de la Normandie. A 21 heures 30, retraite aux flambeaux par la Vieille Commune de Lisieux, la compagnie de Sapeurs-Pompiers et la société de gymnastique La Lexovienne.
Dimanche 5 juillet
A 5 h. 30 du matin, carillon des cloches.
A 8 h. 30 du matin, réception à l'Hôtel de Ville des sociétés d'agriculture et d'horticulture. Place du Marché-aux-Bestiaux, concours agricole de la Societé d'Agriculture de l'arrondissement de Lisieux.
A 15 h. 15, au jardin public, Théâtre de verdure. Représentation de Lakmé, opéra-comique de Léo Delibes. Orchestre de 35 musiciens. Entrée du jardin gratuite. Chaises. 5 fr.. Droit de location, 2 francs.
A 21 h. 30, au jardin public, grande fête de nuit, représentation féerique extraordinaire par les ballets lumineux
Lillan Borguèse. Danses classiques, danses humoristiques, tableaux et scènes chorégraphiques. Orchestre de 35 musiciens. Musique de Massenet, Delibes, Haendel, Brahms. Saint-Saëns, Debussy. Weber, Pierné, etc.
Entrée du jardin gratuite. Chaises, 5 et 3 francs.

Lisieux - Le Jardin public - L'Avant-Garde de Lisieux
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28 mai 1937 — Concert de l’Harmonie municipale dirigée par M. Courquin, au Jardin public (Arthur Courquin, chef de l’Harmonie municipale de Lisieux depuis 1936, sera nommé administrateur du théâtre lexovien le 1er juillet 1941)
— Notre harmonie municipale donnera son premier concert au jardin public le vendredi 28 mai, à 9 heures du soir, sous la direction de son chef. M. Courquin. Voici le programme de ce concert :
Flottez drapeaux, marche (Paris). — Héla, valse (Courquin). — Myriam, ouverture (Gaudefroy). — Les Saltimbanques, fantaisie (Ganne). — Le Compiégnois, marche. Leblanc.


15 juin 1938 — Concert de l’Harmonie dirigée par Arthur Courquin au Jardin Public
— Ainsi que nous l'avons déjà annoncé, c'est demain mercredi 15 juin que l'Harmonie municipale de Lisieux, dirigée par M. Courquin, donnera son premier concert à 21 heures au Jardin public. En voici le programme :
1. Les cadets de Brabant. — 2. Peter Schmoll. — 3. Czardas n° 1. — 4. Les Cloches dc Corneville (fantaisie). — 5. Plaisir d'amour. — 6. Cendrillonnette (ouverture). — 7. Marche Saint Grienne.

30 juillet 1941 — Contre vents et marées, on continue à polker et valser autour du Kiosque à musique du Jardin public de Lisieux.
— Les concerts du Jardin public de Lisieux. Le public lexovien est favorisé puisque, dimanche dernier 27 juillet, grâce à la sollicitude du chef de l’Harmonie municipale, M. Arthur Courquin, il a, pour la deuxième fois, profité d'une audition musicale au cours de ses sorties et promenade d'après-midi.
Le succès de ce deuxième concert a dépassé encore celui de son devancier. Succès d'affluence et succès d'exécution. Tandis que le programme du premier était corsé par les chants de la chorale Jean-Macé-Paul-Bert, le programme de celui-ci était ouvert par les airs entraînants des tambours et clairons de la Lexovienne et s'achevait
encore par eux. Les auditeurs bissèrent avec enthousiasme l'une et l'autre pièce et ils les auraient encore appréciées une troisième fois, comme ses applaudissements prolongés le faisaient entendre.
Puis, sous la direction de son chef distingué, l'Harmonie municipale exécuta ses meilleurs morceaux les Danses Hongroises n° 5 et 6 de Brahms, qui, toute difficiles qu'elles soient, furent néanmoins interprétées avec bonheur. Dans Cendrillonnette, d’Andrieu. M. Bellis, professeur au Conservatoire de Caen, fit apprécier à la trompette son haut et sûr talent musical. Après lui. M. Cauville, 1er prix du Conservatoire de Versailles, exécuta à la flûte
un air de polka, Le Merle Blanc, que le public voulut réentendre, tant les harmonies de cette pièce lui avaient plu. Et les sonneries martiales de l’Entraineur, dont l'auteur est notre estimé M. Courquin, rendirent plus allègres et plus intrépides les pas des promeneurs sur la route du retour, à la fin de ce concert public.

Vue aérienne du Jardin public de Lisieux
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Formations musicales actives à Lisieux en 1909 :
Les Enfants de Lisieux (orphéon), président-directeur Georges Trembloy, 50 exécutants ;
Musique municipale (harmonie), président Emile Moriere, 56 exécutants ;
Fanfare des Sapeurs-Pompiers, président Campserveux, direction Petit, 20 exécutants ;
Fanfare du Collège, président Fequet, direction Georges Trembloy, 30 exécutants.
Groupe symphonique, direction Léon Joffe.
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Re: Kiosques à Musique

L'Isle-Adam - La Plage - Autour du Kiosque à Musique
(VAL D'OISE)
Depuis 1831, l’Oise est canalisée grâce à la construction d’un barrage en aval de l’Isle-Adam, au sud de l’île du Prieuré ; située sur la rive gauche du fleuve, le long du quai de l’Oise, l’écluse de passage pour la navigation, ne permettait l’éclusage que d’un seul bateau à la fois.
Pour faire face à cette contrainte et afin d’autoriser le passage des péniches de plus en plus nombreuses et volumineuses, il est décidé de construire un autre barrage, en aval de l’Isle-Adam, avec canal de dérivation et écluses, au niveau du Chemin de la Machine. Cette nouvelle écluse commencée en 1890 ne fait pas que des heureux : ainsi, Anatole Pionnier, relayeur de chevaux (pour le halage) installé quai de l’Oise, près de l’ancienne écluse est contraint de réduire son effectif et de procéder, le 21 mai 1893, à la vente volontaire de 15 chevaux de trait
en bon état, âgés de 5 à 10 ans.
Cependant, le nouveau barrage et ses écluses (une grande pouvant contenir 6 bateaux et une petite pour les bateaux à vapeur isolés), ne seront achevés qu’en juillet 1902, à l’issue de gigantesques et coûteux travaux (l’une des adjudications s’élève à 365.000 francs le 20 septembre 1898), entraînant de grandes modifications, notamment l’abaissement du plan d’eau de 1 mètre 50 dans la traversée de la ville entre l’ancien et le nouveau barrage.

L'Isle-Adam - La nouvelle écluse, le long de l’Ile de la dérivation, et la Passerelle reliant l’Ile de la Cohue à la terre ferme, le long de la future Plage — La même vue, quelques années plus tard, avec le défilement des promeneurs sur la Passerelle, le long de la Plage maintenant en place
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L’Ile de la Cohue, prolongée de ses perrés nécessaires pour diriger le fleuve, absorbe, au nord, la petite île de Pain. Le bras du Cabouillet qui contourne l’Ile de la Cohue, autrefois navigable, est abandonné, et deux passerelles en bois sont construites, en 1905, aux extrémités du bras, permettant la continuité de l’ancien chemin de halage dans la traversée de l’Isle-Adam.

Plan de L’Isle-Adam en 1826
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Les rives étant élargies et assainies grâce au nouveau niveau de l’Oise, il est décidé, dès le 6 mars 1902, que la berge, au Feu de Saint-Jean dit également La Pelouse, chemin de la Machine, sera établie en pente douce pour la baignade. Jusqu’alors, ce terrain communal longeant l’Oise au lieu-dit La Machine, exempt de constructions et non aménagé, est utilisé comme plage sauvage par les Adamois.
Depuis 1878, Gustave Dehaulon (1840-1905) y enseigne la natation (jusqu’en 1892, cent soixante enfants ont appris à nager grâce à lui), et organise, chaque année, lors de la fête communale de juillet-août, des concours de natation sur l’Oise.
Gustave Dehaulon est en outre, depuis 1878, directeur de la Section de L’Isle-Adam — 70 membres — de la
Société Fraternelle des Sauveteurs médaillés de Seine et Oise, fondée en 1870 et basée à Pontoise, ladite société comptant d’autres sections notamment à Beaumont, à Auvers et à Ermont. Les actes de bravoure de Dehaulon, qui ne se comptent plus (il a ainsi sauvé deux personnes en 1878 et, de 1879 à 1889, huit personnes échappent à la noyade grâce à ses interventions), sont récompensés par une médaille de vermeil qui lui est attribuée le 16 octobre 1892, lors de la fête annuelle des sauveteurs.

En 1894, la
Société de Sauvetage et de Natation de l’Isle-Adam prend la suite de la section des sauveteurs médaillés adamois ; elle possède maintenant deux sections dirigées par MM. Dehaulon et Dupuis, sous la présidence d’Edouard Juste Marie Desfossés (1848-1923), futur maire de l’Isle-Adam de 1896 à 1898. (1)
La nouvelle société, maintenant installée à demeure sur les berges au Feu de Saint-Jean où des nageurs viennent régulièrement de
quatre heures à sept heures s’exercer dans l’onde, donne sa première fête annuelle le 7 juillet 1895, et comme la précédente société de sauvetage, les festoyeurs passent, accompagnés de la Fanfare adamoise, pour prendre quelques rafraichissements chez le relayeur Anatole Pionnier, près de l’ancienne écluse du quai de l’Oise, tenue par le sieur Beauchot.

Le 12 juillet 1903, alors que les rives viennent juste d’être aménagées suite à l’inauguration du nouveau barrage et de la consécutive démolition de l’ancien, la Société de Sauvetage et de Natation, après avoir installé ses quatorze premières cabines (30 centimes par personne), lance l’ouverture de la saison des bains sur la désormais
« plage ». Une tente gratuite est installée pour les baigneurs ne désirant pas de cabine.
Quelques menus aménagements ont lieu les années suivantes touchant essentiellement à l’entretien : dessablage, enlèvement de la vase, suppression des herbes envahissantes etc., et quatre cabines supplémentaires sont aménagées.


L'Isle-Adam - La Plage, une série de 14 cabines sont tout d'abord montées — La Plage, construction de 4 cabines supplémentaires
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L’arrivée d’une nouvelle direction à la tête de Société de Sauvetage et de Natation et l’adoption de nouveaux statuts vont bouleverser la modeste plage adamoise : le 9 septembre 1910, Edouard Desfossés est remplacé par Henri Supplice, négociant, né à L’Isle-Adam en 1871 ; de nouveaux administrateurs sont nommés, notamment Eugène Du Pinet (1879-1954), architecte communal depuis le 14 août 1909.
Henri Supplice qui n’était pas un inconnu à l’Isle-Adam, participait activement à la vie communale depuis juillet 1896, date à laquelle, s’était constituée une Société des Fêtes, comptant une quarantaine de membres, sous la présidence d’Albert Lecomte, dont Supplice était administrateur ; Dehaulon, toujours responsable chef de Section de la Société de Natation, faisait également partie du tour de table de cette association, chargée de participer à l’organisation de la fête vénitienne du dimanche 2 août 1896. Devenu président du Comité des Fêtes en juin 1908, Henri Supplice, conseil municipal, ordonnançait les fêtes et kermesses adamoises.

Sous la houlette d’Henri Supplice et de l’architecte Eugène Du Pinet, la Société de Sauvetage et de Natation fonde la Société
La Plage de l’Isle-Adam, placée sous le régime de la loi sur les Associations du 1er juillet 1901, laquelle s’engage dans la réalisation du grand projet qui donnera naissance à la Plage adamoise.
Afin d’assurer la pérennité de l’emplacement des futures installations, la Société La Plage de l’Isle-Adam, dont les statuts excluent toute activité lucrative, a besoin de l’appui de la municipalité dirigée par Auguste Girolle, maire de 1908 à 1925. Réuni en séance extraordinaire le 3 octobre 1910, le Conseil municipal donne son accord à Supplice et à sa société, pour la signature d’un bail de 18 ans, moyennant un loyer annuel de 1 franc, pour la location d’
une bande du terrain communal bordant le feu Saint-Jean d’environ 100 mètres de long sur 25 environ de large, afin d’y construire des cabines ; le Chemin de la Machine devra être déplacé à ses frais.

Cependant, aucun bail n’étant encore signé, la Plage ne bénéficie que de très peu d’améliorations. Le tarif des cabines passe à 40 centimes par personne (25 centimes pour les sociétaires). Une entrée spéciale « visiteurs », avec jouissance des chaises et parasols, est aménagée permettant une entrée au tarif de 20 centimes.
La municipalité s’engage définitivement 12 août 1911 et donne à bail, pour 18 ans, à compter du 1er janvier 1912, les terrains nécessaires au développement de la Plage.
Aussitôt l’architecte Eugène Du Pinet fait édifier une cinquantaine de cabines à la place des dix-huit anciennes ; une grande terrasse sous abri de toile avec un buffet est aménagée, des plates-bandes fleuries sont installées, une grande esplanade, réservée entre les deux alignées de cabines et la berge, constituant la « potinière », permet aux chaises et parasols de prendre place. L’ensemble de ces aménagements est en place pour la saison 1912.


L'Isle Adam - La Plage, les nouvelles cabines, le buffet-terrasse et la potinière (cliché James, Cparama) — Ensemble des pavillons et cabines
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Le 25 juillet 1912, une indiscrétion journalistique, dévoile qu’on projette des auditions musicales sur la Plage. Qui dit concert dit Kiosque à musique, et, effectivement un Kiosque est aussitôt construit au milieu de l’Esplanade, face à la potinière. Constitué en bois, de forme hexagonale, il est couvert d’une toiture en toile.
Le 29 août 1912, un premier concert y est donné par le Cercle symphonique et lyrique, la Musique municipale de l’Isle-Adam, dirigé par M Prud’homme, professeur de violon.
Ces auditions auront lieu tous les jeudis et dimanches, de 4 h. 1/2 à 6 h. ½, lors de la saison. Les programmes de ces concerts, tout d’abord publiés dans le
Régional de Seine et Oise, cesseront d’être diffusés en 1913, et seront vendus pour un prix modique au public intéressé.

L'Isle Adam - La Plage et le Kiosque à Musique
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A l’issue du conflit 1914-1918, la Plage n’est réouverte que le 1er août 1920, après d’importants travaux de désensablement et de dragage du Cabouillet. Un petit bain et un grand bain sont aménagés à même la rivière, limités par des pontons.
Le Cercle symphonique et lyrique de l’Isle-Adam, maintenant dirigé par Jean Bacquin, continue à assurer les concerts du Kiosque à musique de la Plage, les dimanches et fêtes, l’après-midi de 4 h. ½ à 7 heures, mais encore le matin de 10 h. ½ à midi.
Le 4 septembre 1921, M. Girolle, maire de l’Isle-Adam, donne à bail à la Société La Plage de l’Isle-Adam, le terrain communal du Feu de Saint-Jean et la bande de terre longeant le Chemin de la Faisanderie.
Pendant la période hivernale 1921-1922, le nombre de cabines est quadruplé selon les plans de l’architecte Du Pinet. Ces travaux sont immédiatement suivis de la construction de courts de tennis sur le terrain jouxtant la plage, et des tournois y sont organisés dès le mois d’août.
L’année suivante, des tobogans vont être installés et une salle de restaurant, le
Pavillon Normand, est construite au bord de la Terrasse.
En avril-mai 1930, à l’emplacement de l’ancien petit bain, la Société La Plage de l’Isle-Adam fait construire une piscine en ciment, alimentée par l’Oise. La plage ayant été restructurée à cette occasion, le Kiosque à musique est transféré, quelques temps auparavant, sur la terrasse en face du buffet, et bénéficie d’une toiture neuve, recouverte en ardoises.

L'Isle-Adam - Kiosque à musique déplacé face au buffet-terrasse — La nouvelle piscine
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Les deux passerelles en bois qui reliaient l’île de la Cohue à la terre ferme depuis 1905, ont fait leur temps. Aussi, le 1er décembre 1933, une adjudication est lancée par le Conseil général pour leur remplacement par des passerelles en béton, pour un coût de 174.803 francs. Achevées en 1937, leur durée de vie ne sera que de courte durée : le Génie français les fera détruire le 10 juin 1940, lors de la grande débandade… En 1983, deux nouvelles passerelles en bois seront bâties et inaugurées le 19 mai 1984.

Durant le premier semestre 1938, une seconde piscine, olympique, en béton, également alimentée par une conduite d’eau décantée de l’Oise, captée en amont des écluses est construite en retrait de la Plage et des Cabines, près des cours de Tennis. Elle est inaugurée par Henri Queuille, ministre de l’agriculture, le 2 juillet 1938
Aujourd’hui, alors que le Kiosque à musique est toujours debout, les concerts y sont bien rares, mais la Plage, que la municipalité a repris pour son propre compte le 3 juillet 1981, présente toujours une grande attractivité pendant la période estivale.
Kiosque toujours en place.

voir ici la Plage de L’Isle-Adam et son kiosque à musique, aujourd'hui. (1/2) (2/2)
Quelques connaissances sur le Kiosque à musique de l’Isle-Adam (Nicolas Sarkozy et Valérie Pécresse) (1/2) (2/2)

L'Isle-Adam - La Plage - Autour du Kiosque à Musique
L'Isle-Adam - La Plage - Autour du Kiosque à musique (1924).jpg
L'Isle-Adam - La Plage - Autour du Kiosque à musique (1924).jpg (212.46 Kio) Vu 8205 fois
publié par Jean-Marc

7 juillet 1895 — Chaque année, la section de la Société de Sauvetage, future fondatrice de la Plage de l’Isle-Adam, organise une fête, accompagnée de la Fanfare.
— La fête annuelle de la Société de sauvetage du canton de liste Adam aura lieu dimanche 7 juillet, sous la présidence de M. Decauville, sénateur de Seine et-Oise, assisté de M. le sous-préfet de l’arrondissement de Pontoise, de M. le Maire de l’Isle Adam et MM. les membres d’honneur de la Société, avec le concours de l’association des Dames Françaises, de la fanfare de l’Isle-Adam dirigé par M. Paul Climence, de la Société Nationale de sauvetage et de la Fraternité Militaire de Creil. Voici le programme de la fête :
A 1 h. ½, réunion des sociétés à la mairie. — à 2 h. ½, réception des autorités à la gare. — à 3 h., à la mairie, conférence par M. Decauville, sénateur de Seine-et-Oise. — à 4 h, vin d’honneur à l’hôtel de l’Ecu. — à 5 h., pose de bouées et lancement du bateau de sauvetage de la Société. — à 6 h. ½, banquet à l’hôtel Saint-Nicolas. Le prix du banquet est fixé à 5 fr. On souscrit à l’hôtel Saint Nicolas et chez MM. Dupuis et Dehaulon, chefs de section, jusqu'au jeudi soir 4 juillet.

Depuis 1879, des fêtes vénitiennes sont organisées à L’Isle-Adam sur les bords de l’Oise et sur l’Ile du Prieuré, lors de la fête communale se déroulant le dernier dimanche et lundi du mois de juillet et se poursuivant le premier dimanche et lundi du mois d’août.
Les traditionnels jeux (mât de beaupré, jeu de bagues sur l’Oise, courses en baquets sur l’Oise ont lieu le long du fleuve, accompagnés de la Fanfare communale et clôturés par des bals, illuminations et feux d’artifices. La place du Pâtis en ville accueille les nombreuses attractions et baraques foraines. Des concerts sont donnés sur la fameuse tente Michaux.

31 juillet 1898 — Fête nautique organisée par Henri Supplice qui, douze ans plus tard, prend en main la Société de Sauvetage et de Natation pour booster la Plage de l’Isle-Adam
— Les régates organisées dimanche dernier à l’Isle-Adam par la Société d'encouragement au sport nautique ont eu un très beau succès. Le comité d’organisation était composé de MM. Supplice, Wallois, Boulard, E. Raget, P. Ferry fils, L. Fort, Prévost, de Lobel fils, Dehaulon, Pain et M. Rondeaux, l’aimable habitant de l’ile de Champagne, ayant à sa disposition le cours de l’Oise dans sa portion la plus pittoresque. Cette idée de régates, bien moderne tend à mettre en honneur les sports nautiques qui, à bien des points de vue, sont préférables à tous les spectacles poussiéreux qui caractériser les fêtes publiques des environs de Paris. Le succès a répondu à l’intelligent initiative des organisateurs.
Les sept courses qui, avec une course locale, constituaient le programme de la journée, réunissaient trente-trois engagements. Une foule de curieux se pressaient sur les berges et dans les enceintes où l’admission était soumise au droit d’entrée. Le service de la navigation avait été interrompu pendant les courses.
Le grand succès de la journée était la fête vénitienne, dont tous les spectateurs garderont un souvenir inoubliable. Les berges et les ponts étaient brillamment illuminés et le dessin si gracieux des terrasses du vieux château des Conti était souligné par des guirlandes de verres.
L’affluence était telle que malgré les trains spéciaux et supplémentaires une grande partie des visiteurs ont dû passer la nuit à l’Isle-Adam.

16 juillet 1903 — Les bains sur la Plage s’organisent ; installation des premières cabines
— La Société de sauvetage et de natation a l’honneur de faire savoir aux habitants de l’Isle-Adam et des environs que les bains froids ont commencé le dimanche 12 courant sous la surveillance d’un baigneur attaché à la Société. Prix des cabines : 0 fr. 30 c. par personne. Elle rappelle aussi que tout sociétaire ou membre honoraire a droit aux cabines gratuitement pour lui et sa famille. Les personnes désireuses de faire partie de la Société peuvent s’inscrire chez MM. Dehaulon, Monségur et Chalot. Cotisation annuelle minimum, 5 fr. Une tente gratuite est également établie sur le feu de Saint-Jean pour les personnes ne voulant pas se servir des cabines.

L'Isle-Adam - Passerelle de l'Ile de la Cohue et vue sur la Plage et ses premières Cabines — Les premières Cabines sur la Plage
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29 juillet 1910 — Concert de la Fanfare de l’Isle-Adam et Joutes Lyonnaises sur l’Oise
— Isle-Adam La Fête de L’Isle-Adam. La Fête de L’Isle-Adam s’est ouverte dimanche par un très beau concert donné par la Fanfare, sous la direction de M. Eugène Boufflette. Très heureuse de constater les réels progrès de nos sympathiques musiciens, une nombreuse assistance ne leur a pas ménagé les applaudissements. Pendant les intermèdes, très intéressants exercices de gymnastique par la « Vaillante », sous la direction de son moniteur M. Dangu : gros succès pour les mouvements d’ensemble en musique et remarquable séance de boxe avec la présence du « Champion de France ». Nos compliments à M. Bié, le dévoué président de cette belle société. Le soir, illuminations à l’acétylène très brillantes et très réussies.
Dimanche prochain, le fort courant de l’Oise empêchant l’organisation trop dangereuse de courses aux canards, la commission des fêtes s'est imposée de lourds sacrifices en s’assurant le concours de « l’Union sportive des Joutes Lyonnaises », l’une des plus fameuses sociétés de Jouteurs à la Lance. Pendant les joutes, concert par la Fanfare, et à 4 h. ½, courses à pied et grande séance d’escrime par « l’Union sportive de l’Isle-Adam-Parmain ». Le soir, sur la pointe aval de l’Ile-du-Prieuré, très beau feu d’artifice, par la maison Charnier, et digne de celui de l’an passé : il sera commencé à 9 h. précises, le tir en sera très nourri et terminé à, 9 h. ½. Avis aux retardataires. N.-B. — Un certain nombre de chaises à 0 fr. 50 seront mises à la disposition du public sur le terre-plein de l’ancienne écluse.


2 juillet 1911 — La musique municipale donne un concert au Banquet de la société de sauvetage
— La Société Symphonique et Lyrique de l’Isle-Adam a fait l’agréable surprise aux Sauveteurs, de venir pendant le banquet exécuter le meilleur choix de son répertoire. Ces excellents musiciens n’ont jamais été mieux inspirés, et l’exécution de leur répertoire a été impeccable. Parmain et l’Isle-Adam étaient magnifiquement décorés et dans ce merveilleux cadre des bords de l'Oise et des hauteurs boisées de Parmain, l’aspect était féerique. Pas un habitant n’avait oublié de pavoiser. Nous signalons tout particulièrement un arc de triomphe érigé avec un goût exquis par la Société de Natation, à l’entrée de l’Isle-Adam, et celui dressé au centre de l’Isle-Adam.

L'Isle-Adam - La plage et ses premières cabines, pontons de délimitation des bains de la piscine — La Plage, les premières cabines, canot de la Société de Sauvetage et natation
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3 août 1911 — La Plage est monopolisée pour l’organisation de la Fête Vénitienne. La Musique municipale de M. Prud’homme donne un concert sur un ponton devant la Plage
— Fête de l’Isle-Adam. La soirée vénitienne, organisée par la Commission municipale de la fête avec la collaboration de la Société de Sauvetage et de Natation, a eu, comme nous l’avions du reste bien prévu, un succès considérable.
Nous sommes heureux de pouvoir publier le programme du magnifique concert donné par la nouvelle Musique municipale dirigée par M. Prudhomme : « Salut à Venise ». Fantaisie sur Carmen ». Solistes : piston, M. Aizier ; flûte, M. Happe. « Semailles », romance chantée par M. Tisseron, de l’Opéra. « Une nuit à Venise », « Pizzicati ». Solistes : cor, M. Lerebourg ; violoncelle, Madame Aizier. « Se Ganto ». Duo, chanté par Mme Noressit et M. Tisseron, de l'Opéra. Rêverie de Schumann, grand solo de violon, par M. Prud’homme. « L’Angelus de la Mer », poésie de Leon Durocher, musique de G. Goublier, chanté par Mme Noressit et M. Tisseron, de l’Opéra, Le succès de ce concert a été considérable, et la foule que l’on peut évaluer à cinq mille personnes, n’a pas ménagé aux artistes ses applaudissements enthousiastes.

L'Isle-Adam - La Plage, devant la Terrasse — La Potinière sur la plage devant les cabines
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25 juillet 1912 — La Plage et ses cabines sont installées ; des auditions musicales sont promises pour très bientôt et donc… un Kiosque à musique !
— La Plage de L’Isle-Adam. Une plage de bains de rivière ? Mais oui, et une jolie plage, vous pouvez m’en croire. Ou plutôt vous pouvez aller la voir, à l’Isle-Adam, sur l’Oise, dans le « bras du Cabouillet ». On l’aperçoit de la gare, déroulant son sable fin devant sa légère construction blanche gaiment coiffée de rouge ; de superbes plates-bandes fleuries la prolongent ; et la passerelle peinte en blanc qui la domine semble la jetée du... port de mer de l’Isle-Adam. Tous les jours, en cette saison estivale, une société élégante se donne rendez-vous sur la plage. Hommes et dames, jeunes gens et jeunes filles se disputent les cabines et bientôt, en costumes de bains de mer, se précipitent dans l’eau courante. On prend son bain et puis, assis à l’ombre de vastes parasols, on déguste des boissons fraîches, servies par un personnel empressé. « La plage » obtient un grand succès. On n’y vient pas seulement de l’Isle-Adam ; on y vient de très loin, qui en chemin de fer, qui en bicyclette, qui en auto... Elle est si attrayante, cette plage en miniature, dans son merveilleux cadre de verdure et de fleurs !... Une tenue de bon ton y règne : à cela les organisateurs veillent avec une attention scrupuleuse. Mais c’est surtout une plage de famille, fréquentée par les enfants qui viennent jouer sur la grève, creuser des canaux, construire des forts comme ils font avec tant de joie aux bains de mer. Ils peuvent aussi apprendre à nager : des leçons de natation sont données tous les jours par le professeur de la Société de Natation et l’affluence est si grande que les élèves sont obligés de prendre des numéros d’ordre. Ce professeur veille aussi sur la sécurité des baigneurs et les mesures les plus minutieuses sont prises pour éviter les accidents. A partir du 30 juillet, des leçons de gymnastique suédoise et de culture physique seront données en plein air, sur la plage même, par M. Longefay, directeur du Gymnase d’Auteuil, ancien professeur de l’école militaire de Joinville, diplômé du Ministère de l’Instruction publique.
La fondation de la plage est due à l’initiative de la Société de Sauvetage et de Natation du canton de l’Isle- Adam. L’entreprise s’est développée rapidement. Comment l’installation actuelle, si confortable et si complète, peut-elle remplacer déjà les quelques cabines de 1910 ? Il y fallait des ressources, mais elles ne font pas défaut à l’Isle-Adam quand on inspire confiance et quand on fait œuvre utile. Ces ressources sont dues aux souscriptions de généreux fondateurs, et aux cotisations des membres adhérents dont le nombre augmente chaque jour. Désireuse de mettre à la portée de tout le plaisir des bains froids, la Société a créé, dans son enceinte et sous sa surveillance, une cabine commune, ouverte gratuitement à tous les habitants de l’Isle-Adam et de Parmain. Ajoutons que l’on trouve sur la plage une location de costumes, de peignoirs, etc., comme sur les plages de bains de mer les mieux organisées. Ce n’est pas tout : on projette l’installation d’une tente. On projette aussi des auditions musicales. Et puis... mais bornons là nos indiscrétions. N’oublions pas cependant — ceci n’est pas une indiscrétion — que la Société de Natation ne poursuit aucun but lucratif. Il ne s’agit pas de gagner de l’argent : il s’agit, répétons-le, de faire œuvre utile. Les bénéfices, s’il en survient, seront consacrés à l’amélioration matérielle d’abord, en suite à une autre œuvre philanthropique quelconque. On nous dit que nos amis de l’Isle- Adam sont fiers de leur plage : il faut convenir qu’ils n’ont pas tort.

L'Isle-Adam - Entrée de la Plage et vue de la Passerelle reliant l'Ile de la Cohue — La Plage et ses nouvelles cabines
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29 août et 1er septembre 1912 — Premiers concerts sur le Kiosque à musique de la Plage
— Isle-Adam. Malgré le mauvais temps persistant, l’administration de notre jolie plage, (rendez-vous du tout l’Isle-Adam), toujours soucieuse de faire l’impossible pour être agréable à ses nombreux et fidèles habitués, vient de décider l’organisation de concerts symphoniques, sous la direction de M Prud’homme, professeur de violon, directeur du Cercle symphonique et lyrique (musique municipale) de l’Isle-Adam. Ces concerts auront lieu régulièrement le jeudi et le dimanche de 4 heures à 6 heures, et nul doute que cette innovation ne remporte tout le succès qu’elle mérite. Nous sommes en mesure de donner aujourd’hui les programmes des Concerts de ce jour et de dimanche prochain.
Programme du Jeudi 29 août. 1e Partie : 1. Tombouctou (Marche). — 2. Ce que femme veut (Valse). — 3. Le Petit Duc (Fantaisie). — 4. Discret flirtage (Intermezzo). — 5. Berceuse de Jocelyn (Solo de violon). — 6. Clématite (Polka japonaise).
2e Partie : 1. Bien amicalement (Marche). — 2. Nouveau sourire (Valse). — 3. Katarina (Csardas). — 4. Madame la Lune (Ouverture). — 5. Mendiant d’Amour (Aubade). — 6. Polka des jolies femmes.
Programme du Dimanche 1er Septembre. 1e Partie : 1. Marche Russe. — 2. Parfum d’éventail (Valse). — 3. La Traviata (Fantaisie). — 4. « Tu » (Habanera). — 5. Ronde lointaine. — 6. Le King-King.
2e Partie : 1. Marche Andalouse. — 2. Berceuse aux étoiles. — 3. François-les-Bas-Bleus (Fantaisie). — 4. Ton cœur était méchant. — 5. Faust (Valse). — 6 Aux armes.


L'Isle-Adam - Le Kiosque à musique sur la Plage
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Quelques notes sur la Fanfare de l’Isle-Adam, fondée en 1832
La Fanfare de L’Isle-Adam, fondée en 1832, compte comme une des plus anciennes formations musicales de l’Oise. Dirigée en ses débuts par MM. Lemaigre, Bruneau puis Delondre, un certain Jérôme, nommé en 1842, y restera jusqu’en 1877.
Dans le même temps, un Orphéon est fondé à L’Isle-Adam par Clément Morard, à la tête de 38 exécutants.
M. Perdet est attesté en 1885, suivi par une succession de plusieurs chefs, dont MM. F. Dubois de l'Opéra, Giboist, Amé et Peteau (ces trois derniers sont à confirmer…).
Clément Morard dirige la fanfare en 1893 et 1894, Paul Climence en 1895. Ce dernier crée une seconde Fanfare concurrente, en 1898-1899 :
Les Enfants de l’Isle-Adam. Clément Morard, de son côté, dirige l’Orphéon adamois.
Jean Pénable (1856-1923), cor solo de l’Opéra et de la Garde Républicaine, prend la direction de la Fanfare de l’Isle-Adam en septembre 1895, et démissionne en janvier 1903, remplacé par M. Soyer de l’Opéra jusqu’en 1908.
Eugène Boufflette, ancien sous-chef de la Fanfare, en devient chef en 1909 ; il est révoqué en 1911, par la municipalité, pour avoir
refusé de prêter son concours annuel pour la célébration de la Fête Nationale.
M. Prud’homme est nommé à la place de Boufflette en 1912. A cette époque, la formation compte 40 musiciens. Professeur de violon, Prud’homme va inaugurer la série des concerts donnés sur le kiosque de la Plage de L’Isle-Adam, adoptant le titre de Société Symphonique et Lyrique de l’Isle-Adam ou encore Cercle Symphonique et Lyrique, plus ronflant que Musique municipale ou Fanfare.
En 1920, M. Jean Bacquin, prend la direction de la Musique municipale ; à cette date, Paul Climence est toujours le chef de la fanfare Les Enfants de l’Isle-Adam.


5 septembre 1912 — Le Cercle Symphonique et Lyrique (musique municipale) de M. Prud’homme ne relâche jamais sur la Plage
— L’Isle-Adam. Cercle Symphonique et Lyrique. Plage de l'Isle-Adam. Voici le programme du concert symphonique qui sera donné aujourd’hui jeudi 5 septembre :
1e Partie. Astoria (marche). Aimer, c’est pleurer (valse). — Bip (ouverture). — Aubade frivole (Pizzicati). — Doux rêve (solo de violon). — Anna (marche).
2e Partie. Américan maestro (marche). — Au pays parfumé (valse). — Hans le joueur de flûte (fantaisie). — Anacérida (danse). — Le grand Mogol (ouverture). — Attendez Mam’zelle (marche).

8 septembre 1912 — Concert du Cercle Symphonique et Lyrique sur le Kiosque
— Dimanche prochain, 8 septembre, le Cercle Symphonique et Lyrique de l’Isle-Adam (40 exécutants), sous la direction de M. Prud’homme, professeur de violon, donnera à la plage un grand concert symphonique dont nous donnons le programme ci-dessous. Ce concert commencera à 4 h. ¼. Nous souhaitons vivement que la température soit un peu plus clémente, car ce sera, pour les amateurs de bonne musique, un véritable régal que l’audition de cette phalange d’artistes amateurs. Voici le programme :
1. Vive la France (Ch. Pillon). — 2. Chante Manon (valse). — 3, L'Angélus de la Mer (Goublier). Solistes : MM. François, Habert et Borgne. — 4. Carmen, fantaisie (Bizet). Solistes : MM. G. Aizier, Happe, Boutry. — 5. Veilleurs de nuit (Bosc). Soliste : M. V. Simonin. — 6. La Roussotte (Tac-Coen). Solistes : MM. Happe et G. Aizier. — 7. Fantaisie pour piston. M. Gaston Aizier. 8. Marche Aviation (Berniaux).

L'Isle-Adam - La Plage pendant le Concert
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publié par Jean Marc

12 septembre 1912 — 500 auditeurs acclament les concerts du Cercle Symphonique
— Immense succès remporté dimanche dernier, par la plage de l’Isle-Adam, avec le superbe concert du Cercle Symphonique. Plus de 500 personnes applaudissaient chacun des morceaux interprétés par cette charmante Société. Compliments les plus sincères aux solistes : Gaston Aizier, V. Simonin, Happe, Habert, Boutry, Borgne et François, et souhaitons que, la saison prochaine, il nous soit donné d’avoir quelques auditions de ce genre. Aujourd’hui et dimanche prochain 15 septembre, de 4 h. à 5 h. ½, concert symphonique à la plage.
Programme du Jeudi 12 Septembre : 1. Marche des Farfadets. — 2. L’Age d’aimer (valse). — 3. Sérénade discrète. — 4. Cavalleria-Rusticana. — 5. Menuet des Clochettes. — 6. Marche Chérifienne. — 7. Circulez (marche). — 8. François les Bas-Bleus. — 9. Rose-Mousse (valse). — 10. Faust. — 11. Ton cœur a pris mon cœur (valse). — 12. Bien amicalement (marche).
Programme du Dimanche 15 Septembre : 1. Sonnez Clairons (marche). — 2. Oublions le Passé (valse). — 3. Vercingétorix. — 4. Sur les Pointes (ballet) — 5. Veuve Joyeuse. — 6. Blaze-Away (marche). — 7. Peuple, chante (marche). — 8. Qui m’aurait dit ? (valse). — 9. Gavotte des Mathurins. — 10. Danses de Brahms (solo de violon). — 11. Martha. — 12 Ce que c’est qu’un drapeau (marche).


12 juin 1913 — Succès assuré aux concerts de M. Prud’homme sur la Plage
— La plage. Malgré l’incertitude du temps, une foule nombreuse et élégante se pressait dimanche dernier sur la coquette plage, et à 5 heures, à l’ouverture du concert, il n’était plus possible de trouver une chaise disponible. L’excellent orchestre symphonique, que dirigeait avec sa maîtrise habituelle M. Prudhomme, le professeur de violon bien connu, a remporté auprès des nombreux auditeurs un très gros succès, aussi les bravos ne lui furent pas ménagés et ce n’était que justice. Dimanche prochain, le concert commencera à 4 h., pour se terminer à 6 h. ½.

L'Isle-Adam - Concert sur le buffet de la Terrasse — La Terrasse du buffet de la Plage
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22 juin 1913 — Concert sur la Plage
— Concert du 22 juin, Plage de L’Isle-Adam. Programme :
Nogent-sur-Marne (marche) Paradis. — La petite horloge (valse) Vercolier. — Le Palais des surprises (ouverture). Wibert. — Pi... ouitt !!! (danse) Scotto. — Haïa (arabesque) Berniaux. — Votre baiser d’adieu (valse). Soler. — La Vivandière (fantaisie). Godard. — Tristesse (romance) Mezzacapo. — Diligence sous bois (scène imitative) Laigre. — Aéro (mazurka) Gauwin.


30 juin 1913 — Fête sur la plage sous le patronage du Touring Club de France
— L’Isle-Adam. La charmante localité a eu une fête des plus brillantes, dimanche dernier, sur la plage. Elle était sous le patronage du Touring-club de France qui avait offert des débarcadères. Le Camping-club et le Yacht-Moteur-club avaient prêté également leur concours. 250 jeunes gens de l’Association des Eclaireurs de France, étaient venus camper derrière la plage et passer la nuit en plein air. M. Supplice, président, et les membres du Comité, reçurent les invités dimanche matin et un déjeuner froid réunit beaucoup de convives qui furent enchantés de cette charmante réunion. On applaudit beaucoup les bateaux décorés qui vinrent défiler devant un public sélect où les toilettes claires dominaient, yachts à moteur, embarcations élégantes, eurent un succès inouï. Pendant la fête, le Cercle symphonique et l’orchestre de la plage ont, sous la direction de M. Prudhomme, donné, les meilleurs morceaux de leur répertoire. La bataille de fleurs a été très animée. Le service de sauvetage était assuré par les sauveteurs de l’Isle-Adam et une section de Beaumont, sous la direction de M. Morisot, président général. Cette fête marquera parmi les belles du Cercle de la Plage.

L'Isle-Adam - Fête nautique du 29 juin 1913 sur la Plage — La Plage (cliché mimigege, Cparama)
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26 juillet 1913 — Fête patronale de l’Isle-Adam. Concert sur la place du Pâtis
— L’Isle-Adam. Dimanche 27 juillet, à 3 heures 1/2, concert par l’Harmonie municipale (directeur M. A. Prud’homme). A 4 heures ½, exercices de gymnastique, par la société la Vaillante (directeur M. Gorand), Le soir, brillantes illuminations à l’acétylène, grand bal. Lundi 28 juillet, à 4 heures, bal d’enfants ; prix d’entrée 0 franc 50 par personne ; entrée gratuite pour les enfants. Jeudi 31 juillet, à 3 heures, matinée gratuite de cinématographe pour les enfants des écoles. Vendredi 1er août, grande représentation au profit des pauvres, au théâtre Robba. Dimanche 3 août, ascension du ballon « La Ville de L’Isle-Adam » monté par l’aéronaute Baillat. A 8 heures commencement du gonflement ; à 4 heures, lancer de ballons pilotes multicolores et ascension de sujets grotesques. Avant le départ, distribution de jouets aérostatiques aux enfants, Au départ, à 50 mètres d’attitude, pluie de confettis, drapeaux, serpentins et banderoles multicolores. A 5 heures ½, départ. Le soir à 9 heures, grand feu d’artifice tiré par la maison Charnier. Brillantes illuminations, grand bal. Lundi 1 août, à 2 heures, jeux variés pour les jeunes gens, les jeunes filles et les femmes. Grand concours de tir au stand des Carabiniers, route de Stors. Nombreux prix. A l’occasion de la fête locale, le Cercle symphonique, musique municipale de l’Isle-Adam, donnera dimanche prochain, 27 juillet, sur la place du Pâtis, à 3 h. ½, le programme suivant :
1. Marche russe (Ganne). — 2. Au Pays des Sphynx (Barbirolli). Solistes : MM. Poiret, Astier (clarinette), Happe (flûte), Léget (timballier). — 3. La Fille du Tambour-Major (Offenbach). Solistes : MM. G. Aizier (piston), Frion (hautbois), Poiret (clarinette), Maigniel (saxo). — 4. Fantaisie pour piston : M. G. Aizier. — 5. Faust (Gounod). Solistes : MM. Frion (hautbois) ; G. Aizier (piston), Happe (flûte). — 6. Marche Italienne (Rousseau).

14 août 1913 — Dorénavant, les programmes des concerts sur la Plage ne seront plus publiés mais seront vendus aux auditeurs intéressés, pour une somme modique
— La Plage. Tout comme dans les stations balnéaires de Normandie, c’est actuellement la grande saison de la plage. Tous les dimanches et jours de fête, une foule de visiteurs affluent de Paris et des environs, les uns pour prendre d’assaut les cabines, les autres pour écouter les superbes concerts symphoniques qui ont lieu de 4 h. ½ à 6 h. ½. Nous ne publions pas comme l’an dernier le programme de chaque concert parce qu’il est trop important, mais, pour un prix modique, les auditeurs peuvent se procurer le programme de toute la saison et se reporter chaque fois aux numéros affichés sur le piano pour connaître le titre des morceaux qu’ils entendent. En semaine l’affluence est moins grande, et la plage n’en est que plus intime et plus charmante ; on y donne les leçons de natation et de gymnastique. Rappelons, à ce propos, que la Société s’est attachée pour la saison le concours d’un professeur de gymnastique très réputé, qui donne tous les matins des cours aux enfants, aux jeunes gens et aux jeunes filles, et même des leçons particulières, sur lesquels des renseignements peuvent être obtenus au bureau de la Plage.

L'Isle-Adam - Affiches publicitaires
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22 juillet 1920 — Annonce de la réouverture de la Plage pour le 1er août. Les Concerts continuent comme auparavant les dimanches après-midi, mais également le matin
— Fermée en plein succès, au début de la guerre, la plage de l’Isle-Adam fera sa réouverture le dimanche 1er août. Créée par la Société de Sauvetage et de Natation, la « plage de l’Isle-Adam » n'est pas une entreprise commerciale. Placée sous le régime de la loi sur les Associations du 1er juillet 1901, elle ne distribue aucun bénéfice : elle consacre uniquement ses recettes à rétribuer son personnel et à améliorer ses installations. Pour surveiller les bains et donner des leçons de natation, la Société s’est assurée le concours d’un excellent maître-nageur d’une grande piscine parisienne. Pour les cours de gymnastique et dé culture physique, les familles retrouveront avec plaisir le même professeur qu’autrefois, qui était aussi apprécié des parents que des élèves. Un buffet-bar très bien aménagé permettra de servir des consommations de premier choix sur une terrasse délicieusement ombragée. Une cabine commune sera mise gratuitement à la disposition des habitants de l’Isle-Adam-Parmain ; mais afin de conserver à la plage son caractère familial et de bonne tenue, le port du maillot sera, comme autre fois, strictement obligatoire. Pendant toute la saison, des concerts seront donnés tous les dimanches et fêtes, non seulement, comme autrefois, l’après-midi de 4 h. ½ à 7 heures, mais encore le matin de 10 h. ½ à midi. Au cours de la guerre, la Société de Sauvetage et de Natation n’a pas failli à son devoir : dès la mobilisation, elle mettait spontanément tout son linge et tout son matériel à la disposition de l’ambulance des Dames françaises, de l'Œuvre des Soupes populaires, de la Maison de repos des Convalescents militaires et enfin de l'Hôpital auxiliaire n° 408. La Société espère qu’en reconnaissance du lourd sacrifice qu’elle s’est ainsi imposé, elle trouvera partout un bienveillant appui, qui lui permettra de reconstituer son matériel et de continuer une œuvre qui ne doit son existence qu’à la collaboration dévouée de tous. De nombreux agrandissements, comportant notamment la création d’un vaste parc sportif, avec jeux de tennis, derrière la plage, sont actuellement envisagés : leur création ne dépend que des concours qui seront apportés à la Société. En raison de toutes ses charges, la Société de Sauvetage et de Natation se trouve dans l'obligation d’augmenter ses prix d'autrefois ; mais elle réserve des avantages aux familles nombreuses ainsi qu’aux membres adhérents qui verseront leur cotisation avant le 1er août. Pour tous renseignements, paiement des cotisations et délivrance des cartes, s’adresser à la plage, ou à défaut, chez M. L. Descamps, administrateur-directeur, 15, avenue des Bonshommes, à l’Isle-Adam.

5 août 1920 — Réouverture de la Plage de l’Isle-Adam
— La plage de l'Isle-Adam a fait, dimanche dernier, sa réouverture et celle-ci a obtenu le plus vif succès. De nombreux spectateurs ont apporté une grande animation ; un excellent orchestre a distrait les amateurs de musique et le buffet fut apprécié, surtout au moment du goûter. Il sera de bon ton bientôt d’aller goûter à la plage de l'Isle-Adam. Quant aux baigneurs, pleins d’entrain, ils étaient particulièrement heureux et les naïades étaient les premières à plonger leurs gracieuses personnes dans la rivière. Ce fut cependant un tour de force que d’opérer la réorganisation aussi rapidement qu’elle a eu lieu ; après une fermeture de six années, l’ensablement de la rivière était arrivé à un tel point qu’il était douteux de pouvoir transformer ce marécage rempli de roseaux en un endroit charmant. Mais grâce à la Société de sauvetage et de natation l’impossible est devenu la plus agréable des réalités. Bravo Messieurs les organisateurs ! Les touristes, les amateurs du sport si sain de la natation, les habitants même vous donneront la récompense de vos efforts en venant tous à la plage. Vous avez remporté le succès et vous le méritiez. Un Spectateur.

L'Isle-Adam - Le Kiosque à musique sur la Plage — Allée des Cabines
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2 septembre 1920 — Les concerts se prolongent sur la Plage, à l’issue de la fin de la saison
— Août est parti. Avec lui se sont envolées quelques-unes des heures calmes et douces pendant lesquelles les fidèles habitués de la plage se réunissaient dans la tiédeur des saines après-midi. C’étaient surtout les dimanches qu’une élite, aussi nombreuse que choisie, se pressait pour goûter les charmes d’un concert exécuté par des artistes de haut talent. L’heure un peu tardive à laquelle celui-ci se terminait menaçant de faire abréger sa durée en raison des jours devenus plus courts, des démarches furent faites, dans le but d’en avancer l’ouverture, par des dilettenti soucieux de ne pas perdre une note de musique. L’Administration de la Plage, se faisant toujours un devoir de donner satisfaction à ses sympathiques visiteurs, vient, en conséquence, de décider que, pendant le mois de septembre, les concerts auraient lieu de 10 h. ½ à midi et de 4 heures, au lieu de 4 h. ½, jusqu’à 6 h. ½.

Juillet 1922 — Nombreuses nouvelles cabines, aménagements de courts de tennis, bassin de natation élargi : la Plage change d’aspect et s’agrandit
— La plage de l'Isle-Adam-Parmain. — Des agrandissements considérables ont été faits au cours de l'hiver dernier à la plage de Isle-Adam-Parmain
Toutes les anciennes installations ont été remplacées par de nouvelles constructions élevées en bordure d'un parc de tennis aménagé dans un cadre des plus pittoresques. Le bassin de natation a été élargi. Le nombre des cabines a été porté de 40 à 150. Un garage à bateaux a été créé.
Avec ses grandes berges de sable fin, ses Parasols, ses terrasses fleuries, ses constructions aux couleurs claires, ses tennis et son thé parfaitement servi, la plage de l'Isle-Adam-Parmain constitue réellement maintenant le plus bel aménagement de plage fluviale qui existe à ce jour.
La plage de l'Isle-Adam-Parmain a fêté sa réouverture le dimanche 4 juin, jour de la Pentecôte ; des concerts y auront lieu tous les dimanches et fêtes après-midi jusqu'au 15 octobre.

L'Isle-Adam - La Plage et ses courts de tennis — Jour d’affluence, le bassin de natation est élargi
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16 juin 1923 — Fête sur la plage organisée à l’occasion de la venue des « journalistes parisiens »
— La fête sportive de l’Isle-Adam. La coquette plage de l’Isle-Adam sera demain en fête et recevra les journalistes parisiens qui organisent au profit de leur caisse de retraite une attrayante fête sportive dont le programme sera aussi divers que copieux.
Rallye automobile, croisière de canoës et canots automobiles concentreront dans ce charmant coin de l’Oise nombre de sportsmen qui assisteront au cours de l’après-midi à une fête très complète qui comportera à son programme, épreuves d'escrime, danses rythmiques et courses d’aviron que viendront naturellement compléter plusieurs épreuves de natation.

28 juillet 1924 — Fête de l’Isle-Adam sur la Plage
— La Fête à l’Isle-Adam. Commencée dimanche dernier, elle a obtenu son succès habituel, avec un programme amélioré et une meilleure organisation. Un magnifique concert donné par le cercle choral des chemins de fer de l’Etat, directeur M. Verpiller, a été très goûté. A 5 heures, les finales du Tournoi de Tennis organisé sur les courts de la Plage ont donné lieu à des passes animées, où les spectateurs ont chaleureusement applaudi les principales raquettes. Mme Danet a été la triomphatrice du côté des dames en s'adjugeant le championnat simple dames, le double-dames avec Mme Lanquest et le double mixte avec M. Denys-Laurent. Du côté des hommes, c’est encore M. Denys-Laurent qui a été le vainqueur du championnat simple-messieurs et du double-messieurs. Les joueurs ont été plus de 200. Remarqué parmi ceux-ci Mme et Mlle Dupuis, Mlles Maury et Revel Simon ; MM. Joab Pierre, Lowenstein, Fées Charles, Deniau frères, baron de Tessier, Marcou, Monméja, Bizallio , etc. Dimanche prochain, 3 août, à 2 heures 30, auront lieu des régates, organisées par le Cercle Nautique de la Plage, qui promettent d’être un gros succès d’attraction. Huit sociétés se sont fait inscrire, c’est assez dire tout l’intérêt que présenteront les courses, dont un programme sera établi et fourni au public. Les sociétés inscrites sont : Société d’Encouragement ; la Basse Seine ; Société Nautique Soissonnaise ; Sport Nautique Compiégnois ; Etoile Nautique de Creil ; Société Nautique de Pontoise ; Société Nautique d’Enghien et le Cercle Nautique de la Plage. A 4 heures, la Fanfare de Nesles-la- allée (directeur M. Habert), donnera un concert. A 9 heures, un grand feu d’artifice, tiré par Buggieri sur les bords de l’Oise et un grand bal de nuit termineront la fête.

L'Isle-Adam - Fête des journalistes sportifs sur la Plage, le 16 juin 1923 (cliché agence Roll)
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30 août 1925 — Le Petit Journal et le Comité de la Plage organisent une fête
— Programme de la Fête organisée aujourd'hui sur la plage de l'Isle-Adam par le « Petit Journal » avec le concours du Comité de la plage et du Syndicat d'initiative de tourisme.
Le matin, à 9 h. 30, ouverture du Concours de travaux de sable. Ce concours, ouvert aux enfants de l'Isle-Adam et du canton, comprend deux catégories : 1° Enfants de moins de 12 ans ; 2° Enfants de 18 à 15 ans révolus.
Pendant le concours lancer de pigeons voyageurs par la Société colombophile « L'Etoile Adamoise ».
A 11 h. 30. — Concours de natation, ouvert aux jeunes gens et jeunes filles de moins de 18 ans.
A 14 h. 30. — Régates à l'aviron sur l'Oise (4e journée de la Coupe de l'Oise).
A 17 heures. — Concours de travestis en papier. Cette épreuve comprend également deux catégories : 1° Enfants de mains de 12 ans ; 2° Enfants de 12 à 16 ans.
Aucun sujet imposé. La plus grande latitude est laissée aux concurrents, qui pourront ainsi faire preuve de goût et d'initiative. Le défilé des travestis se fera sur la terrasse supérieure de la Plage avec le concours de l'orchestre.
A 17 h. 30. — Course des tout petits (handicap). Cette épreuve est ouverte aux enfants de moins de 10 ans,
Durant l'après-midi, concert par l'orchestre de la Plage.

22 août 1931 — Concert du Cercle symphonique et lyrique de l’Isle-Adam sur la Plage
— Contrairement à ce qui avait été annoncé, le concert organisé par le Cercle symphonique et lyrique de l’Isle-Adam Parmain aura lieu à la plage le samedi 22 août à 21 heures.
M. Supplice, l’aimable président de la Plage, a bien voulu, ainsi qu’il l’avait déjà fait une première fois, offrir au Cercle symphonique et lyrique, la Plage avec tout son personnel et son matériel.
On ne peut que le remercier de ce beau geste, d’autant plus qu’il fait de même pour les Bureaux de bienfaisance de l’Isle-Adam

10 septembre 1931 — « Deux bons copains », un des nombreux films dont les extérieurs ont été tournés sur la Plage de l’Isle-Adam
— On annonce, pour le 12 septembre, la présentation de Deux bons copains, que M. Abel Jacquin vient de mettre en scène.
Ce film, dont les extérieurs ont été tournés sur la plage de l’Isle-Adam, est interprété par MM. Arthur Devère, Lucien Nat et Mlle Mireille, du Palais-Royal.


17 septembre 1932 — Danses et boxe sur la Plage
— La Plage de l'Isle-Adam-Parmain. — Le samedi 17 septembre, à 21 heures, aura lieu à la plage de l’Isle-Adam, une soirée de gala au profit des professeurs de danse et de natation de cet établissement.
Le programme comprendra : une démonstration de boxe par Maurice Forgeon, boxeur poids lourd, avec ses partenaires ; des danses par Mlles Schwartz, les célèbres danseuses du Théâtre National de l'Opéra et un intermède par Mlle Debry, de l'Opéra, et son élève, Mlle Mado. Après la représentation, aura lieu une soirée dansante, avec un concours de tango. Prix d’entrée : 8 francs (50 pour 100 de réduction aux membres de La Plage). Consommation depuis 3 francs.

L'Isle-Adam - La Plage, le quai des bateaux ; Kiosque à musique déplacé sur la Terrasse du buffet — Le repos des baigneurs
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25 août 1933 — « Une volonté de fer », film de Winter tourné sur la Plage
— Samedi dernier, grande était l'animation sur la plage de l'Isle-Adam, où le metteur en scène Winter terminait les extérieurs du film « Une volonté de fer ».
Un défilé de jolies femmes, portant de charmants maillots de bain, clôtura des scènes désopilantes ayant l'excellent comique Dandy pour vedette.
L'interprétation comprend la gracieuse Christiane Dorr, Edouard Delmont, Fernand Flament, etc.

9 août 1937 — Concert de la Garde Républicaine sur la plage de l’Isle-Adam
— Une manifestation musicale à l'Isle-Adam. Un concours des sociétés de clairons et tambours a eu lieu hier à l'Isle-Adam, en présence de M. Emile Michel, attaché au cabinet de M. Raoul Aubaud, sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'intérieur.
La fanfare de la garde républicaine prêtait son concours à cette manifestation.
Après que le représentant du ministre eut déposé une gerbe au monument aux morts, un défilé des sociétés eut lieu, suivi de la distribution des récompenses, d'un banquet et d'un concert exécuté à la plage de l'Isle-Adam par la fanfare de la garde républicaine.

5 mai 1938 — Fête de la Commune Libre de l'Isle-Adam sur la Plage
— La Commune Libre de l'Isle-Adam organise dimanche prochain 8 mai, une grande fête de printemps appelée à un très gros succès. En voici le programme :
Sur la Plage, à 11 heures, ouverture de la kermesse foraine et de la galerie des marchands.
Sur les principales voies de Parmain et de l’Isle-Adam, à 14 heures, grand défilé historique et humoristique ; départ place de la Gare, dislocation à l’entrée de la Plage.
Sur la Plage, à 16 heures : nombreuses attractions, lapinodrome, loteries, cirque, tir, exercices d’adresse, tréteaux chantants, forains, soldeurs, bradeurs, etc. A 17 heures 30, pantomime nautique. A 21 heures 30 ; danses acrobatiques, fête gymnique et poses plastiques, avec projections lumineuses ; à 22 heures, bal de nuit ; à 24 heures, tirage de la tombola.
Entrée de la Plage : 3 francs.
La Plage de l’Isle-Adam sera ouverte tous les dimanches et fêtes à partir du 8 mai et tous les jours à partir du 5 juin.
Grâce à ses toutes récentes transformations, cette jolie plage fleurie offre aux baigneurs les garanties sanitaires les plus absolues.
Sa nouvelle et vaste piscine olympique en ciment armé, son bain d’enfants et son barbottoir pour les tout-petits, sont constamment alimentés, à l’imposant régime de 3.800 mètres cubes à l’heure, par une importante production d’eau courante, captée en amont des écluses et préalablement décantée.
Cette eau conserve sa teinte naturelle et ne subit aucun traitement chimique, dont les baigneurs n’ont pas à craindre les inconvénients possibles.

L'Isle-Adam - La nouvelle Piscine (cliché Jean Marc, Cparama) — Panorama de la Plage
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Formations musicales actives à L’Isle-Adam en 1909 :
Fanfare de L’Isle-Adam, fondée en 1832 (reconstituée en 1893), président Lainé (maire), directeur Ad. Soyer, 60 exécutants ;
Les Enfants de L'Isle-Adam (fanfare), direction Paul Climence, 40 exécutants.


L'Isle-Adam - Vue aérienne de la Plage
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(1) Edouard Juste Marie Desfossés (1848-1923), directeur du Monde Illustré et créateur de la fameuse côte Desfossés, était le gendre de Charles Paul Alexis Dalloz, le directeur du journal le Moniteur Universel.
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Re: Kiosques à Musique

L’ISLE-EN-DODON - Le Kiosque et le Jardin Public
(HAUTE GARONNE)
Fortifié au cours du XIe siècle, entouré de fossés et accessible par deux entrées — la Porte de Devant au levant et la Porte de Derrière au couchant —, le bourg de L’Isle-en-Dodon, constitué à la manière d’une bastide, est situé près de la rivière de La Save. Dans le même temps que la construction de l’enceinte, un château y est édifié par les Comtes de Comminges.
Un de ceux-ci, Pierre Raimond II († 1376), comte depuis 1341, parraine et finance, en 1372, l’édification d’un Couvent, destiné à la communauté des frères Jacobins. A cette fin, un vaste enclos de prairies, situé dans le faubourg du Bourguet longeant la Save, leur est attribué, au-devant duquel, en vis-à-vis du château, est construit le cloître et les bâtiments conventuels des religieux. A droite du couvent, le long de la rue Saint-Dominique (future rue du Bourguet), les Jacobins feront ensuite bâtir une imposante église disposant de six chapelles, de quatre confessionnaux et des bancs d'œuvre.
Les moyens de subsistance des religieux sont fournis par le comte de Comminges qui les dote du bois du Thés, de deux tuileries et des fours banaux ; en outre, les nombreux obits successifs leur assureront de convenables rentes séculaires.

Plan de l’Isle-en-Dodon en 1824
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La guerre avec les huguenots va troubler la vie de nos six paisibles Jacobins dirigés par un prieur et syndic. Ainsi, à la suite de la tuerie de la Saint Barthélémy du 23 au 29 août 1572, les exactions sont monnaie courant sur tout le territoire : des compagnies de gens d’armes pillent et font leur loi au mépris des consuls en place. Ainsi, frère Bertrand Dufaur, syndic prieur et frère Arnault Burgaris, déclarent, lors d’une assemblée des Etats tenue à Samatan le 27 décembre 1572, que le capitaine Rivière dit Belloc, logé à L’Isle-en-Dodon, leur auroict force et viollé les portes de leur couvent par force et viollence, emporté les ornemens de l'esglise, leurs habitz et habillemcns, orgues de l'esglize, bled et aultres grains et vin, et tellement ruynés qu'ils sont en chemin de morir de faim. A la suite de cette plainte, les Jacobins obtiennent une aide de dix livres tournois.

Pendant toute cette période troublée, depuis 1570 jusqu’en 1592, les consuls de la région tiennent des Etats et se réunissent très régulièrement à Muret, à Samatan ou à L’Isle-en-Dodon, dans la grande salle du couvent des Jacobins, afin de faire cause commune contre les guerres fratricides. Aussi, les Jacobins, fort bien placés et renseignés sont à même d’adresser une supplique aux consuls réunis dans leur couvent, afin d’obtenir, en avril 1576, quelque aumône. (1)

Passée cette période trouble, les Frères-Prêcheurs (Jacobins) reprennent leurs activités antérieures, et notamment, la dispense de l’éducation et de l’instruction, tant religieuse que des belles lettres, qui était de leur attribution depuis la fondation du couvent. Sans qu’on n’en connaisse les motifs exacts, le Conseil communal, en date du 5 mai 1618, va leur supprimer cette prérogative, ainsi que celle de tous autres religieux :
La court sans avoir esgard à la requeste dudit procureur général du Roy a ordonné et ordonne que suyvant la délibération dudit jour cinquiesme may dernier passé, la Régence de la ville de Lisle en Dodon pour l'instruction de la jeunesse d'icelle sera mise en dispute en la forme accoutumée pour d'icelle estre pourveu le plus cappable en moeurs et doctrine de ceulx qui la disputeront aultres touteffoys que les Religieux dud. couvent et aultres religieux.
Les Jacobins vont vainement tenter un recours contre cette décision, devant le parlement de Toulouse ; l’instruction sera dorénavant confiée à un Régent choisi par la commune.

François Elisabeth Dansan (vers 1715-1788), notable l’islois, consul de L’Isle-en-Dodon à partir de 1750, avocat au parlement toulousain, fait démolir en 1760 l’ancien château de la ville, ledit château étant devenu la proie de la communauté qui utilisait les pierres et briques de celui-ci pour réparer les édifices publics. Dansan ayant été nommé subdélégué de la généralité d’Auch — regroupant Samatan, Boulogne, Lombez, Saramon et Simorre —, les assemblées des représentants de la généralité se tiennent fréquemment dans la grande salle du Couvent des Jacobins durant les années 1780, précédant l’office célébré dans l’église desdits Jacobins. Une des dernières séances, présidée par le sieur Beaudean de Pargesse, s’y déroule le 11 septembre 1788, quelques jours après le décès de François Dansan.

L’Inventaire détaillé du Couvent des Jacobins fait les 25 mai et 1er juin 1790 lors de la révolution
L’arrivée des irascibles révolutionnaires signe la mort programmée du Couvent des Jacobins de L’Isle-en-Dodon.
Le 13 février 1790, l’Assemblée nationale décrète que les ordres et congrégations sont totalement supprimés et que les moines et religieux en place, pourront en sortir en faisant une déclaration auprès de leur municipalité qui décidera de
leur sort incessamment par une pension convenable.
Nos Jacobins l’islois ne font pas exception. Le 25 mai 1790, le Révérend Père Etienne Audrin, prieur et syndic du Couvent, voit débarquer dans son cloître deux officiers municipaux, Bertrand Lafargue et Alexis Ratio, dûment mandatés pour effectuer l’inventaire de leurs biens meubles et immeubles, en vertu du décret de l’assemblée du 26 mars 1790.
Après un rapide tour dans le réfectoire où sont saisis les six livres reliés des recettes et dépenses du couvent, datés de 1619 jusqu’au 9 mai 1790, dont les comptes présentent à cette date un excédent de
1356 livres tournois 13 sols et un denier, nos deux appariteurs rejoignent la sacristie où sont remisés quelques ustensiles en argent et de vieux vêtement sacerdotaux :
trois calices en argent avec leur patènes dont l’un est en vermeil ; — un petit reliquaire en argent, un ostensoir, un encensoir avec sa navette et sa petite cuiller en argent ; — un pluvial, une chasuble, une étole, un manipule formant un ornement complet et usé et trois autres en même état ; — une vingtaine de vieilles ou très vieilles chasubles…
Dans la bibliothèque, on dresse l’inventaire de chacun des 691 livres détenus sur les rayonnages.
Dans chacune des chambres situées à l’étage, les consorts Lafargue et Ratio continuent leur sordide et glauque mission : vieilles couvertures, traversins paillasses, matelas, lits, chaises, etc..
Suit la description du Réfectoire avec ses tables et chaises, du Cellier contenant des barriques, de l’Ecurie qui loge
une jument d’environ 12 ans et d’une seconde écurie abritant deux bœufs.
Le Révérend Père Audrin déclare en outre qu’il dispose d’un four banal et d’une charrette non ferrée à l’usage des bœufs.
Le 1er juin 1790, les deux acolytes Lafargue et Ratio viennent finir l’inventaire, cette fois-ci, immobilier. Le R.P. Audrin et le R.P. Louis Dansan, sous-prieur, indiquent que le couvent consiste :
— en 6 chambres logeables, une chambre avec deux mauvais lits servant d’infirmerie et d’hospice, une chambre servant de grenier, une autre pour un domestique, une autre sans usage, une autre pour la bibliothèque, une autre sous le petit escalier servant de décharge, au-dessus de laquelle est un pigeonnier, deux Bouges sous le grand escalier servant de bucher.
— sur le Rez-de-Chaussée sont un Salon, une Cuisine, une Dépense, une Souillarde, un Chai, un Cloître où sont une salle et deux Bouges dont l’un sert de bucher et l’autre de petit grenier.
— dans la Cour il y a une galerie où sont quatre petits greniers tantôt loués, tantôt non ; que sur le rez-de-chaussée de cette cour sont un tinal, une écurie pour le cheval, une autre pour les deux bœufs et un Bouge où le charretier met ses outils.

Quatre siècles après sa fondation, le Couvent des Jacobins est supprimé
La communauté est composée, en 1790, de quatre religieux (deux prêtres et deux frères converts) et de deux autres prêtres dont l’un est en province (François Roche 34 ans) et l’autre (Guillaume Devon, 33 ans) à la Guadeloupe, missionnaire apostolique :
Etienne Audrin, prieur et syndic, 55 ans et 6 mois ;
Louis Dansan, sous-prieur, ancien prieur, 77 ans ;
Frère Jean-Baptiste Boussard, religieux convers, 75 ans ;
Frère Guillaume Darrou, dit Frère Etienne, 34 ans.

Les quatre ci-devant Jacobins sont expulsés comme il se doit dès l’année suivante. Louis Dansan en meurt le 14 février 1791.
Les biens conventuels ayant été saisis en tant que bien national, les affiches annonçant leur adjudication sont placardées le 16 mars 1791 pour être exécutée le 18 avril et les jours suivants.
Le notaire Jean-Joseph Lalubie (1744-1816), emporte le gros lot : les immeubles du ci-devant Couvent. Les bœufs sont adjugés au citoyen Mac, la jument au citoyen Malbois et la paille au citoyen Caton, le tout pour 561 livres tournois.
L’église des Jacobins va être affectée à l'usage de magasin à fourrage avant d’être transformée en boutiques et logements le long de la rue du Bourguet. La sacristie, quant à elle, va abriter un café.

La majeure partie du couvent sera convertie en Maison d’Ecole : le 10 mai 1842, la municipalité est autorisée à acquérir la maison d’école pour garçons, après approbation du ministre de l’instruction publique ; le Conseil général de Haute-Garonne accorde une subvention de 500 francs pour cette opération.
Divers travaux de réparations seront effectués sur ladite école, notamment en 1857 ou encore au second semestre 1869 pour 12.800 francs, donnant lieu au versement d’une subvention du Conseil général à hauteur de 2.000 francs.

La maison d’école ayant fait son temps — plus de cinq siècles ! —, la municipalité décide de faire édifier une nouvelle Ecole de Garçons, le long de la Save, sur le terrain, devenu communal, de l’ancien enclos des Jacobins qui était, depuis 1852, donné à bail à ferme par la mairie. Pour ce faire, le docteur Firmin Talazac, maire de 1891 à 1912, sollicite le Conseil général et obtient, le 27 août 1892, une subvention de 5.500 francs.

L'Isle-en-Dodon - L'Ecole communale de garçons avant son agrandissement
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Le 6 juillet 1897, la grande inondation qui a ravagé l’Isle-en-Dodon et sa région sur plus de 30 kilomètres, est relayée par la quasi-totalité de la presse nationale. Sur les 750 maisons que compte la ville, plus de 300 sont effondrées, provoquant de nombreuses victimes. L’Ecole de Garçons, qui se trouve aux premières loges sur la Save, fort heureusement neuve, est apparemment relativement préservée.

Et le Kiosque à musique me direz-vous !?
Il est vrai que sans la construction tout à fait tardive de ce Kiosque à musique, nous n’aurions jamais exhumé ces quelques lignes sur le Couvent des Jacobins dont tout le monde a oublié l’existence.
De 1955 à 1956, la municipalité fait agrandir l’Ecole appelée maintenant Léon Cazeneuve du nom de son ancien instituteur puis directeur, durant les années 1910 à 1940. Sa superficie est plus que doublée.
Dans le même temps, un Jardin Public est aménagé, en 1955, tout au long du collège, comportant quelques plates-bandes, une pièce d’eau, la sculpture du poitrail d’un cheval et un Kiosque à musique.
Ce Kiosque à musique de forme décagonale et circulaire, est entièrement constitué de béton ; sa rambarde est en acier.

L'Isle-en-Dodon - Groupe scolaire agrandi et jardin public en formation — Kiosque en musique en cours de construction
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L’harmonie l’Union l’Isloise, fondée dès avant 1895, toujours active à ce jour, n’aura guère le temps de tester les qualités acoustiques de cet édicule. Dès 1971, la toiture de béton de celui-ci est supprimée, sans trop de publicité municipale, vraisemblablement effondrée par le poids de béton utilisé pour sa construction. L’architecte du monument tout comme l’ingénieur béton chargé de sa construction ne se feront pas connaître et resteront dans l’anonymat…
Quelques mois plus tard, les colonnes et le soubassement vont suivre l'exemple de la toiture du kiosque...

L'Isle-en-Dodon - Les écoles, le Jardin public et le Kiosque à musique — Le Jardin public et le Kiosque à musique sans sa toiture, effondrée
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En 2017, un projet à 11 millions d’euros est lancé pour reconstruire à neuf le collège Léon Cazeneuve. Et en juin 2018, le nom de Léon Cazeneuve disparaît des tablettes l’isloise pour faire place, politique oblige, à celui d’Hippolyte Ducos (1881-1970) député de la Haute-Garonne.
Le Jardin public, aujourd’hui, est transformé en square.
Kiosque supprimé.

voir ici, Les Ecoles et le jardin public de l’Isle-en-Dodon sans kiosque, aujourd'hui .(1/3) (2/3) (3/3)

L'Isle-en-Dodon - Le Kiosque et le Jardin public.jpg
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publié par Jean-Marc

Une seule formation musicale est attestée à L’Isle-en-Dodon en 1909 : l’Union l’Isloise (harmonie municipale), présidée par V. Taillefer, dirigée par V. Miquel, avec 38 exécutants.
L’Union l’Isloise, est dirigée en tant que fanfare, en 1895, par M. Seran. Avant 1903, M. Cordier lui succède puis en 1905, M. Miquel.


(1) Requête des Jacobins de L’Isle-en-Dodon pour obtenir quelque aumone pendant les difficiles temps des guerres huguenotes
A vous Messieurs tenant les Estatz en la ville de l’Isle-en-Dodon.
Supplie humblement le sendic du couvent de l'Isle-en-Dodon que est ung des quatre mendians, déteneu en grant praubeté et mysère, causant que aujourd'huy les grands troubles que sont en la comté de Comenge empechient au suppliant et religieux de mendier en tout le temps de l'année, que est cause que le suppliant et religieux morent presque de faim, joint aussy que le suppliant a retiré dans ledit couvent deux religieux du couvent de Sent-Girons, et que aujourd'huy le comté de Comenge ne voldrèt andurer que les mendiens qui prient Dieu pour vos Estatz vinsent en plus grande praubeté.
Ce considéré, vous plerra de vos grâces ordonner quelque aumoyne pour le honneur de Dieu au suppliant et néanmoins ordonner à votre trésorier luy bailher telle aumoyne que par vous sera avisée, et le suppliant contineuera de prier Dieu pour vos Estatz, et ferés bien.
F. Bequet, suppliant.
(États de l'Isle-en-Dodon, avril 1576.)
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