Kiosques à Musique

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JeanMarc
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Kiosques à musique de A à E
Kiosques à musique de F à L
Kiosques à musique à partir de M
Kiosques classés par Départements
Kiosques à Musique — Petits Plus

L'ISLE-EN-JOURDAIN - Le Kiosque et le Jardin public
(GERS)
L’unique représentation, encore que schématique, de la ville de l’Isle-Jourdain, avec ses fortifications encore debout est conservée grâce à un manuscrit du XVIIe siècle. On y voit que la cité est entourée de quatre bastions et d’une demi-lune, seules deux portes y donnent accès : la porte de Lectoure à l’ouest, en direction de la rivière de la Save et à l’opposé, au levant, la porte de Toulouse.
Les seigneurs Jourdain avaient commencé dès le XIe siècle, l’édification de cette enceinte, dans le même temps que la construction de leur château de la ville d’Ictium, laquelle devient par la suite L’Isle, en raison de son aspect insulaire entouré de ses fossés, puis L’Isle de Jourdain (parfois L’Isle-en-Jourdain et aujourd’hui L’Isle-Jourdain)
Au cours des guerres huguenotes, les églises lisloises sont les premières à subir les coups de boutoir des fanatiques religieux : en 1580, un notaire témoigne que dans la ville de L’Isle,
l'esglise collégiale Saint-Martin, les esglises de Saint-Ost, la Magdalaine, du Saint-Esprit et autres jusqu'au nombre de sept furent entièrement démolies en 1580 ; leurs propres lettres et documents livres de chescun bruslés et rompus.
En 1621, c’est au tour du Château et des fortifications : sous les instructions du duc de Mayenne qui y assiste personnellement à partir du 8 août 1621, le premier est rasé, le second est entièrement démantelé et les fossés sont comblés. (1)
Le même mois, le sieur François de Voisins, seigneur de Blagnac, capitaine d'une compagnie du régiment de Piémont, obtient par lettres patentes données au Camp de Montauban, que lui soit accordé l’emplacement des fortifications de L’Isle-Jourdain.
De leurs côtés, les religieux Franciscains vont récupérer les matériaux provenant des travaux de démolition desdites fortifications, lesquelles seront remplacées par des boulevards circulaires encerclant la cité.

Plan de L’Isle-Jourdain en 1846
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Dès 1581, le Chapitre tente de reconstruire l’église collégiale Saint-Martin — qui était antérieurement ornée de quatre tours d’angle et dont, curieusement, la Tour-beffroi, dotée ultérieurement d’une horloge, est restée préservée de la destruction — à l’emplacement où elle se situait avant sa démolition de l’année précédente, à savoir près de son cimetière qui longeait les murs et le bastion sud-est de la ville. Durant les années suivantes, à plusieurs reprises, la nouvelle collégiale est à nouveau dévastée puis reconstruite provisoirement, en partie sur les ruines de l’église et en partie sur l’ancien cimetière. (2)
En 1779, sur un projet de l’architecte Jean-Arnaud Raymond (1742-1811), appuyé par Loménie de Brienne, archevêque de Toulouse, le Chapitre décide la reconstruction de la Collégiale sur son emplacement originel, mais adossée à la Tour-Horloge toujours en place. Le nouvel édifice est achevé en 1785.

L'Isle-Jourdain - Esplanade escalier du des Fossés, Collégiale Saint-Martin et Tourelle — Entrée de la Promenade boulevard du Fort
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L’ancien cimetière est, à cette occasion, définitivement translaté et la collégiale provisoire, ou ce qu’il en reste, est rasée. L’espace ainsi libéré, appelé l’Esplanade, longeant d’un côté la nouvelle collégiale et surplombant, de l’autre côté, le boulevard du Fort, va être aplani et doté de trois escaliers d’accès à partir des boulevards.
Quatre rangées d’ormeaux y sont plantées dès les années 1840, comme l’atteste le cadastre napoléonien de 1846.

L'Isle-Jourdain - La Promenade (cliché Cyril, Cparama)
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Deux formations musicales vont accompagner la vie lisloise pendant de nombreuses décennies : la Fanfare de la Société Philharmonique, fondée en 1848 et la chorale La Lyre de l'Isle-en-Jourdain créée dès avant 1879. L’une comme l’autre se rendent fréquemment à des concours et festivals régionaux et participent aux fêtes et manifestations communales, notamment à la fête patronale lisloise de fin juillet-début août, ou encore lors des foires qui se déroulent les 19 et 20 de chaque mois.
A l’occasion du concours spécial de la race bovine gasconne qui a lieu précisément les 19 et 20 septembre 1897, un concours d'orphéons, de musiques d'harmonie et de fanfares est organisé à L’Isle-Jourdain. Afin de donner plus d’allure à ce festival, la municipalité acquiert un Kiosque à musique démontable, lequel sera régulièrement utilisé par la suite pour les concerts donnés sur l’Esplanade, dorénavant appelée
Promenade des Pyrénées.

En 1927, le conseil municipal, dirigé par Joseph Barthélemy (1874-1945), maire de 1920 à 1940 et Ministre de la justice de 1941 à 1943, décide de faire installer un Kiosque à musique en dur sur l’Esplanade, aidé en cela par un don de la veuve de Claude Augé (1854-1924), petit neveu du fameux Pierre Larousse qui, devenu comptable de la société de celui-ci en 1885, en sera nommé directeur général.

L'Isle-Jourdain - Kiosque de la Promenade — L'Esplanade, la Collégiale et le Kiosque à musique
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Ce kiosque à musique de forme octogonale est construit sur un soubassement en pierre, entouré d’un garde-corps en fer forgé ; ses colonnes de fonte supportent sa toiture zinguée ; un escalier de sept marches y donne accès.
Aujourd’hui, ce kiosque est toujours actif, la Philharmonique également. La promenade est devenue un parking à ciel ouvert et les arbres ont été abattus, seuls une dizaine ayant été conservés.
Kiosque toujours en place.

voir ici, L’Esplanade de L’Isle-Jourdain et son Kiosque, aujourd'hui.(1/3) (2/3) (3/3)

L'Isle-en-Jourdain - Le Kiosque et le Jardin public.jpg
L'Isle-en-Jourdain - Le Kiosque et le Jardin public.jpg (187.28 Kio) Vu 14134 fois
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5 août 1798 — L’arbre de la liberté n’est pas du goût de tous les lislois !…
— 9 thermidor. On apprend que l’arbre de la liberté a été coupé à l’Isle-en-Jourdain, par un rassemblement qui, pour hymne, avait celui du Réveil du peuple, et pour dessein, celui d’insulter aux patriotes, à la liberté, aux institutions républicaines, et avec elles au gouvernement et à la constitution de l’an III. Par-tout où ce chant anti-civique s’est fait entendre, il faut craindre les mêmes excès, ils auront lieu tôt ou tard.
Auradé, commune du même canton, n’a pas voulu rester en arrière, et a imité le chef-lieu ; l’arbre de la liberté y a été mis en fagot. Comme nous annonçons ce crime, nous espérons en annoncer la punition.


26 juillet, 1er et 2 août 1886 — Fête patronale de L’Isle-Jourdain : la société Philharmonique et les deux Orphéons lislois en concert, ascension d’un ballon, feu d’artifice etc…
— Notre petite ville, ordinairement si calme, présentait hier 26 juillet une grande animation : le 23e régiment d’artillerie était de passage, revenant de Toulouse, après avoir fait un séjour d’un mois au camp de Ger, pour se livrer aux exercices de canon à longue portée. L’excellente musique de l’école d’artillerie qui accompagnait ce régiment, a voulu remercier la population lisloise de son sympathique accueil, en lui offrant un concert.
— Les fêtes de l’Isle-Jourdain sont fixées au 1er et 2 août prochain. Le programme des deux journées est des plus intéressants. Il comprend, outre les jeux et les réjouissances ordinaires, un concert par la Société Philharmonique et les deux Orphéons de la ville, l’ascension d’un magnifique ballon, un feu d’artifice, etc. Comme les année précédentes, la Compagnie du Midi organise, à l’occasion de ces fêtes, des trains de plaisir à prix réduit.


31 mai 1891 — Concert de la Philharmonique sur la place de la Mairie
— Concert public. Aujourd'hui dimanche, à 5 heures, sur la place de la Mairie, la Société Philharmonique de l'Isle-Jourdain, voulant faire entendre les morceaux récemment couronnés au concours de Pau, donnera un concert public dont voici le programme :
1. Rêve de Gloire, marche (Weber). — 2. La Basoche, fantaisie (Messager). — 3. Robert-le-Diable, grande fantaisie (Meyerbeer). — 4. Le Carillonneur de Bruges, ouverture (Albert Grisart). — 5. La Mascotte, mazurka (Audran).


L'Isle-Jourdain - L'Esplanade ou Promenade des Pyrénées
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19 et 20 mai 1897 — Concours d'orphéons, de musiques d'harmonie et de fanfares et concours spécial de la race bovine gasconne
9 mai 1897 — Un concours d'orphéons, de musiques d'harmonie et de fanfares aura lieu à l'Isle-en-Jourdain (Gers) les 19 et 20 septembre, à l'occasion du concours spécial de la race bovine gasconne qui doit avoir lieu en septembre prochain. La Commission d'études nommée au mois de mars dernier a terminé ses travaux, et le Comité général est en voie de formation.
4 juillet 1897 — Le concours d'orphéons, de musiques d'harmonie, de fanfares et de trompes de chasse organisé par la ville de l'Isle-Jourdain, avec l'appui de la Société musicale la Philharmonique aura lieu les 19 et 20 septembre prochain. Cette solennité comprendra : 1° concours de lecture à vue ; 2° concours d'exécution ; 3° concours d'honneur ; 4° concours d'ensemble pour les trompes de chasse. Ces différents concours auront lieu le dimanche 19 pour les orphéons et les musiques d'harmonie et le lundi 20 pour les fanfares et les trompes de chasse.
Le groupement spécial au concours d'honneur a été établi comme suit : 1e section : Sociétés d'excellence, de division supérieure et de 1e division, prix 300 fr. ; 2e section : Sociétés de la 2e et de la 3e division, prix 200 fr. Pourront participer à ce concours les Sociétés ayant remporté un 1e ou 2e prix d'exécution.
Un festival aura lieu le dimanche pour les orphéons et les harmonies, le lundi pour les fanfares ; les lauréats du concours d’honneur seront tenus de s'y faire entendre. Les adhésions seront reçues jusqu’au 20 juillet par M. Hubert Abadie, secrétaire général du Comité, à la mairie de l’Isle-Jourdain.

29 au 31 juillet 1911 — Programme des réjouissances de la Fête patronale de L’Isle-Jourdain
— L'Isle-Jourdain. Fête patronale. — Voici le programme des réjouissances qui auront lieu à l'Isle-Jourdain, à l'occasion de la fête patronale les samedi 29, dimanche 30 et lundi 31 juillet 1911 :
Première journée. — Samedi 29 juillet : à 9 heures du soir, brillante retraite aux flambeaux par la Société philharmonique ; pendant la retraite 100 bombes seront tirées.
Deuxième journée. — Dimanche 30 juillet : Au point du jour, salves d'artillerie annonçant la fête ; à 2 heures du soir, grand bal sous la halle splendidement décorée, orchestre de 25 musiciens ; à 5 heures, concert par la Société philharmonique sur la place Gambetta ; à 8 h. 30, embrasement général de la ville : à 9 heures, sur la place Gambetta, brillant feu d'artifice ; à 10 heures, sous la halle, reprise du bal, ouverture par la Société philharmonique ; à 11 heures, bataille de confettis et de serpentins ; à minuit, quadrille infernal avec embrasement ; à 2 heures du matin, grande farandole finale.
Troisième journée. — Lundi 31 juillet : A 9 h. 30 du matin, grandes courses de bicyclettes, locale, régionale et internationale. — L'excellente musique de l'Isle-Jourdain se fera entendre pendant les courses.
A 2 heures du soir, grand bal sous la halle ; à 5 heures, sur le canal de la Save, course de natation ; grande course aux canards, mât de cocagne horizontal sur la Save. Prix unique, un remontoir en nickel ; à 9 heures, reprise du bal sous la halle ; à 10 heures, bataille de confettis et de serpentins ; à 2 heures du matin, grand rondeau final clôturant la fête.
Avis divers. — Les marchands forains sont prévenus que les lance-parfums, ainsi que les boites de poudre, seront formellement interdits. Les confettis multicolores, les serpentins et pétales de fleurs seront seuls autorisés. Les marchands sont aussi prévenus qu'il ne sera pas perçu de droit de place, pour les deux jours de fête.


L'Isle-Jourdain - Kiosque de la Promenade — Vue aérienne de l’Esplanade, du Kiosque et de la Collégiale
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2 septembre 1934 — Concert de la Société Philharmonique dirigée par M. Bouesse
— Il n'est que juste de signaler l'effort poursuivi un peu partout pour élever le niveau des programmes et les rendre plus instructifs et plus attrayants. Voici, par exemple, celui que la société philharmonique de l'Isle-Jourdain a brillamment exécuté récemment, sous la baguette de son éminent directeur, M. H. Bouesse :
Iphipénie en Aulide, ouverture (Gluck) ; Le Crépuscule des Dieux, marche funèbre (Wagner) ; Divertissement en ré majeur, menuet (Mozart) ; Werther, fantaisie (Massenet) ; L'Arlésienne, suite (Bizet).

Formations musicales actives à l'Isle-en-Jourdain en 1909 :
La Lyre de l'Isle-en-Jourdain (chorale), direction Boyer, 35 exécutants ;
La Société Philharmonique (fanfare), fondée en 1848, président Perare, direction Favard, 50 exécutants.

(1) Lettre du Duc de Mayenne du 8 août 1621, demandant du renfort et des piques, tranches, pelles et paniers pour hâter la démolition du Château et des Fortifications de L’Isle-Jourdain.
Messieurs. Je suis en ceste ville de l'Isle par le commandement de la Cour de Parlement pour faire procéder aux desmolitions du chasteau et de toutes les fortifications, et j'y ai séjourné onze jours sans vous appeler. Mais à présent le trouvant nécessaire pour la grandeur de ces desmolitions, et les circonvoisins y ayant sans cesse travaillé despuis mon arrivée, je vous prie m'envoyer le plus de gens que vous pourrez avec picques, tranches, pelles et paniers, et il me suffira que vous m'y assistiez pendant trois jours au plus pourveu que ce soit avec grand nombre. Vous le pouvez en y constraignant et mandant ceulx qui deppendent de vostre juridiction. Je me le promets de vostre zelle à l'honneur de Dieu et au service du roy, et si vous y manquiez, vous me nécessiteriez avec regret de requérir contre vous.
Vostre bien affectionné à vous servir, Mayenne. A l'Isle-Jourdain le VIIIe Aoust 1621.

(2) La Collégiale Saint-Martin a été fondée par Jean XXII en 1318 ; elle fait suite à plusieurs églises qui se sont succédés pendant plusieurs siècles, mais qu’aucun document l’attestant ne vient corroborer.
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Re: Kiosques à Musique

L'ISLE-SUR-LE-DOUBS - La Salle des Fêtes
(DOUBS)
L’Isle-sur-le-Doubs est composé des quartiers de la Rue sur la rive droite du Doubs, de l’Isle proprement dite enserrée par la rivière, et du hameau du Magny — appelé autrefois Uxelles — sur la rive opposée. Ces trois quartiers sont reliés par deux ponts traversés par la route Royale de Lyon à Strasbourg (rue maréchal Delattre de Tassigny), ouverte en 1734.
Le faubourg du Magny qui nous intéresse restera longtemps très peu habité, tout au plus cinq à six maisons du XIVe au XVIe siècle. C’est sur son territoire, le long de la route Royale le traversant, qu’est installé le Champ-de-Foire au XIXe siècle. Le marché public hebdomadaire du lundi est connu de temps immémorial à L’Isle-sur-le-Doubs, et quatre foires annuelles y sont instituées.
Le 30 décembre 1831, l’ordonnance royale n° 4002 autorise la tenue d’une foire, le troisième lundi de chaque mois, en lieu et place des quatre foires précédemment accordées.


Plan de L'Isle-sur-le-Doubs, hameau du Magny en 1832
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Le marché des céréales, qui se tenait à ciel ouvert sur une place de la Rue, est transféré provisoirement, en 1840, dans une halle couverte située dans l’ancienne maison Briot, quartier de l’Isle. Finalement, la municipalité décide de faire édifier une vaste Halle aux grains, le long du Doubs, dans le prolongement du Champ-de-Foire ; celle-ci est achevée en août 1858.
Le Champ-de-Foire accueille régulièrement des comices agricoles organisant des expositions de matériel, se clôturant immuablement par un grand banquet dans la Halle aux grains. La Fanfare municipale des Sapeurs-Pompiers, fondée en 1872, toujours sur la brèche, participe à ces manifestations.
Lors de la fête patronale L’Isloise qui se déroule généralement pendant la première quinzaine de septembre, de nombreuses baraques foraines envahissent le Champ-de-Foire où sont installés des jeux et attractions divers.


L'Isle-sur-le-Doubs - Faubourg du Magny : vue du Doubs et du Champ de foire, à droite, précédé de la Halle aux grains longeant la rivière — Le Champ de foire et son bassin
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Une salle des Fêtes municipale est construite le long de la Halle aux grains au début des années 1920 ; une salle de cinématographe y est aménagée.
A la suite d’une demande de la Fanfare municipale sollicitant un Kiosque à musique pour ses musiciens, le docteur Jules Métoz (1876-1954) — maire de 1910 à 1940 puis de 1945 à 1954 —, décide, lors de la séance du conseil municipal du 14 juin 1924, de
mettre ce projet à l’étude.
L’édification du futur Kiosque à musique, enfin approuvée par la municipalité, il est procédé à sa construction face à l’entrée de la Salle des fêtes.
Inauguré le dimanche 5 juillet 1925, ce kiosque de forme octogonale, accessible par un escalier de six marches, est bâti sur un soubassement de pierre entouré d’un garde-corps en fer forgé ; ses colonnes de fonte soutiennent sa toiture de zinc surmontée d’une lyre.

L'Isle-sur-le-Doubs - Place du Champ de Foire, le Kiosque à musique et la Salle des Fêtes — La fontaine et son bassin sur le Champ-de-Foire, Ecole de garçon à droite
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Le 24 mars 1938, la municipalité fait supprimer la fontaine-bassin du Champ de foire qui y était installée depuis le XIXe siècle.
Aujourd’hui, le Champ de foire, maintenant nommé place Aristide Briand, est transformé en un vaste emplacement de parking, tous ses arbres ayant été abattus à cette occasion. Une école maternelle a été construite derrière la Salle-des-Fêtes-Cinéma, et le Kiosque à musique toujours debout accueille encore l’Harmonie municipale, sauvée in extremis de la disparition, en 2015, à la suite de sa mise en liquidation judiciaire.
Kiosque toujours en place.

voir ici, Le Champ de foire de L’Isle-sur-le-Doubs et son Kiosque à musique, aujourd'hui.(1/5) (2/5) (3/5) (4/5) (5/5)

L'Isle-sur-le-Doubs - La Salle des Fêtes.jpg
L'Isle-sur-le-Doubs - La Salle des Fêtes.jpg (136.99 Kio) Vu 14112 fois
publié par Jean-Marc

18 août 1907 — Le Comice agricole de L’Isle-sur-le-Doubs qui se déroule sur le Champ de Foire se termine par un banquet donné dans la Halle aux grains, accompagné de la fanfare de M. Dormoy
— Le concours annuel du Comice agricole du canton de l'Isle-sur-le-Doubs, s'est tenu au chef-lieu, dimanche 18 courant.
Pour la première fois cette année, le comité du Comice avait spécialisé dans ce concours la race montbéliarde ; par le train de neuf heures, sont arrivée MM. les délégués du Herd Boock de cette race, venant se mettre à la disposition des éleveurs qui, possédant des animaux se rapprochant le plus de ladite race, jugeraient à propos de les présenter à l'inscription d'origine : trois taureaux appartenant à des propriétaires du canton, ont été admis à ce titre par cette commission spéciale et seront, en conséquence, prochainement immatriculés à la corne et à l'oreille.
Devant les halles, exposition habituelle de machines agricoles : battoirs à manège, herses, hache paille et concasseurs divers de la maison Japy frères et Cie, battoirs et tarares Millot, écrémeuse Villing, etc.
A onze heures, distribution en séance publique, des primes et médailles dans la salle 1e réunion de l'hôtel de ville.
A midi, banquet à la halle aux grains qui, à cette occasion, avait été superbement décorée. Le banquet a été très bien servi par le restaurateur Virot. (… discours)
Après ces quelques paroles, la fanfare a continué son concert, lequel a pris fin vers quatre heures et demie.
Avant de lever la séance, M. Meiner se faisant l'interprète de tous, a remercié les musiciens ainsi que leur chef, M. Dormoy, du concours empressé qu'ils ont prêté à cette réunion comitiale.

L'Isle-sur-le-Doubs - Place du Champ de Foire
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17 août 1924 — Concours du Comice agricole
— C’est le dimanche 17 août, qu'aura lieu le Comice agricole, à 8 heures du matin, dans notre commune. Un banquet auquel assisteront les dirigeants de l'office agricole et de nombreux parlementaires, suivra le concours et sera servi à midi à la Halle aux grains. Prix du repas, 12 francs. Se faire inscrire à la Mairie.

23 novembre 1924 — La musique municipale organise un bal dans la Salle des Fêtes lors de la Sainte-Cécile
— La Musique municipale fêtera sa patronne Sainte-Cécile le dimanche 23 novembre. Un banquet aura lieu à l’Hôtel Robert et y sont conviés tous les membres honoraires.
En cette circonstance, la musique donnera un bal Salle des fêtes à 20 heures.

5 juillet 1925 — Programme de l’inauguration du Kiosque à musique
— Dimanche 5 juillet, la musique municipale inaugurera officiellement son kiosque. A cette occasion, avec le concours de la société des Trompettes, et dès samedi soit, les fêtes commenceront par la retraite aux flambeaux. Dimanche, à 15 heures, place du Champ de Foire, concert, suivi de concours, courses, attractions diverses et fête foraine.
Nous sommes heureux de pouvoir communiquer le programme du concert :
1. Louis XIV, pas redoublé avec tambours et clairons, par Millot. — 2. Kermesse Walorme, scènes champêtres, par Delchevalerie. — 3. L’Arlésienne, en 3 suites, arrangée par Christol. — 4. Fantaisie sur Miss Heliett, arrangée par Boisson. — 5. L'Ange des concerts, grande valse, par Marsal. — 6. Paris-Belfort, avec tambours et clairons, par Farigoul.

5 juillet 1925 — Inauguration du kiosque par le chef de la musique municipale L’Isloise, M. Koller
— L'Isle-sur-le-Doubs. — Musique Municipale. — Comme nous l’annoncions dernièrement, l'inauguration du Kiosque a eu lieu dimanche après-midi.
Malgré le temps peu favorable une foule nombreuse était accourue et à 15 heures, le kiosque tout pavoisé et enguirlandé résonnait pour la première fois sous les accents du la « Marseillaise ». Après notre hymne national,
M. Koller, chef de musique, s’adresse à la municipalité :
Monsieur le Maire,
Messieurs les Conseillers municipaux,
J’ai l’honneur, en même temps que le grand plaisir de remettre à la municipalité de L’Isle, le kiosque que nous avons fait édifier.
Nous avons essayé de le rendre digne de notre cité, de ses habitants de la municipalité, toujours d’une générosité éclairée lorsqu’il s’agit du bien être et de l’agrément de tous.
En mon nom personnel et au nom de toute la musique, je remercie le Conseil municipal et toutes les personnes qui ont si largement contribué l’édification de ce beau kiosque.
M. le docteur Métoz, maire, répond en remerciant et en acceptant pour la ville le don qui lui était remis.
Après le concert qui était très bien exécuté, les jeux commencent, courses à pied, course à la grenouille, concours de grimaces etc...
A partir de 18 heures, manèges et bal animèrent le champ de foire jusqu'à une heure avancée de la nuit.

11 septembre 1926 — La fête patronale de L’Isle-sur-le-Doubs sur le champ de foire, concert au Kiosque à musique par la Musique municipale
— La Fête patronale. Déjà le mois de septembre est ébréché et voici la fête de notre petite ville. Depuis quelques jours, le champ de foire se couvre de nombreux manèges, cinéma, bal, tir, cirque, etc… Toutes les attractions sont du jour.
La Musique Municipale, se prépare à nous faire entendre quelques jolis morceaux dès samedi soir au kiosque.
Programme : Marche triomphale des Sports (L. Martin). — Mosaïque sur Faust (organisée par G. Morand). — Brindilles parfumées, polka (Turine). — L’Arlésienne, mazurka (Bizet). — Edelweiss, valse (Turine). — Lille en liesse, marche (Gadenne).

L'Isle-sur-le-Doubs - Place du Champ de Foire, l'Ecole de Garçons, la Salle des Fêtes et le Kiosque à musique — Le Champ de foire, la Halle aux Grains, la Salle des Fêtes et le Kiosque à musique
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17 septembre 1927 — Concert de la Fanfare d’Audincourt sur le Kiosque à l’occasion de la fête patronale de L’Isle-sur-le-Doubs. L’ami Dudu prend le relais des musiciens dans le banquet
— L’Isle-sur-le-Doubs : nos visiteurs. La fête patronale a été agrémentée par la visite de la Fanfare de la Compagnie des Sapeurs-Pompiers d’Audincourt, qui avait choisi notre localité pour sa sortie annuelle.
A dix heures du matin, la Société défilait au son d'un pas redoublé et se rendait à l'Hôtel de Paris, où une délégation de la Fanfare de l'Isle l'attendait pour lui présenter ses sentiments de cordiales sympathies, et lui offrir un apéritif d’honneur.
A onze heures, après s’être inclinés devant le monument aux Morts, la Fanfare d'Audincourt se rendit au Kiosque, où M. Morfaux, premier adjoint, accompagné des membres du Conseil Municipal, vint saluer les musiciens au nom de la Municipalité, et en quelques paroles bien senties, les remercia de leur pensée généreuse pour les glorieux morts, et du beau programme annoncé.
Nombreuses sont les personnes qui se pressent place du Kiosque, pour entendre le programme suivant :
1. Louis XV, pas redoublé (trompettes et clairons), M. Millot. — 2. La Gerbe d’Or, pas redoublé, E. Sciupi. — 3. L’ouverture fantastique, A. Govaert. — 4. Algésiras, mazurka de concert, E. Sciupi. — 5. L’ombre, fantaisie sur l'Opéra de Ploton. A Planel. — 6. Salut au Président, pas redoublé. J. M. Champel.
Tous ces morceaux furent brillamment exécutés et très goûtés par les auditeurs qui ne ménagèrent pas leurs applaudissements au sous-chef conduisant avec art, en l'absence du chef retenu par un deuil récent, cette phalange d’artistes.
Deux gentilles jeunes filles offrirent alors au nom de la Municipalité et de la Fanfare de l’Isle, chacune une superbe gerbe de fleurs au chef, qui les remercia en les embrassant, pendant que les braves crépitent dans la foule.
A midi et quart, les musiciens partirent tambour battant au restaurant Vautherin, où un succulent déjeuner les attendait. Le repas fut des plus gais, et les membres de la fanfare de l’Isle, y assistant connue invités, contemplaient d'un œil d'envie cette société bien organisée, où l'ordre et la discipline sont encore respectés et suivis.
Au dessert, les chanteurs s’en donnèrent à cœur joie, jusqu'à l’ami Dudu qui fut dans l'obligation de passer les
27 couplets de « Lou Courbé et lou renaî », dont les refrains furent repris en chœur par les 60 convives.
Après un tour de fête, un bon dîner avec friture réunit à nouveau nos hôtes autour des tables du restaurant Vautherin. A onze heures du soir, gais et contents, ils s'embarquèrent dans les camions qui les avaient amenés, heureux d’avoir passé une bonne journée de sortie malgré la pluie maussade.

13 et 14 juillet 1928 — La fête nationale de L’Isle-sur-le-Doubs : concert sur le Kiosque et Jeux divers
— Vendredi 13 juillet. A 20 h. 45, salves d'artillerie ; retraite aux flambeaux par les sociétés locales : compagnie de Sapeurs-pompiers, Fanfare de trompettes, Société de P.M. « La L’Isloise ».
A 22 heures. — (A l’issue de la retraite) Grand Bal populaire gratuit Place du kiosque.
— Samedi 14 juillet. A 6 h. 30, réveil en fanfare, salve d’artillerie.
A 8 heures : distribution de viande aux indigents.
A 16 h. 30 : Réunion des sociétés locales devant les Halles. Défilé.
A 16 h. 45 : Place du Monument, remise solennelle de médailles militaires.
A 17 h. : Place du kiosque : remise de quatre plaquettes et diplomes de la Fondation Carnegie.
A 17 h. 30. — Place du champ de foire : Concert par la Fanfare des Trompettes ; Présentation de la Société de P.M. « La L’Isloise » ; Leçon d'Education physique. Course à la brouette, courses aux oeufs, sauts, lancement du Poids, Jeu du Mitron, Jeu de Ciseaux, concours de vélos fleuris.
A 18 h. 15 : Match de basket-ball entre les équipes I et II de la « L’Isloise ».
Le Soir. — Illumination des édifices communaux. Grand bal place du Champ de foire.

14 septembre 1930 — Fête patronale : attractions foraines et jeux sur le champ de foire
— De nombreuses attractions s’installent au Champ de foire pour la fête patronale de dimanche prochain : luges, manèges d’autos pour grands et pour petits, bals, tirs, chevaux de bois etc… Il ne manquera, certes, pas d’amusements pour divertir tout le monde.
De plus, cette année, la foire de septembre correspondra au lundi de la fête, ce qui ne manquera pas d’amener une grosse affluence de visiteurs ce jour-là.


14 septembre 1930 — Chaque mois, la foire de L'Isle-sur-le-Doubs se déroule sur le Champ-de-Foire
— La Foire de septembre. Attirée par le lendemain de la fête, une foule nombreuse envahissait dès le matin le Champ de foire. Forains habituels et choix important de matériel agricole. Bétail très abondant. Tout contribue à faire de cette foire une des plus importantes de l'année.
Le prix des bêtes de race bovine va en s’accentuant :
Vaches : 4.000 à 4.800 ; Génisses : 3.000 à 3.500 : Bœuf pour la boucherie : 650 à 670 les 100 kilos sur pied ; Veau : 9 francs le kilo sur pied ; Porc 5.25 à 5.50 le demi kilo net.
Au marché aux petits porcs la vente est faible mais les cours se maintiennent. On cote :
Porcelets de six semaines 530 francs à 600 francs la paire.
Porcelets de 3 à 4 mois : 680 à 800 francs la paire.
Aux Halles, les premières pommes de terre du pays font leur apparition et se vendent de 12 à 14 francs le double décalitre ; Blé 35 francs le demi décalitre.
Volailles. Poulets, 25 à 35 francs ; Poules, 20 à 25 francs ; Canards, 18 à 20 francs ; Oies, 45 à 50 francs ; Lapin, 7 francs le demi-kilo.

Une seule formation musicale attestée à L’Isle-sur-le-Doubs en 1909 : La Fanfare des Sapeurs-Pompiers, fondée en 1872, dirigée par M. Dormoy avec 38 exécutants.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LITTRY-LES-MINES - Le Jardin Public
(CALVADOS)
Le premier puits d’extraction houiller foncé à Littry, en 1743, en précède l’ouverture d’une vingtaine d’autres répartis sur plus de dix fosses. Une de celle-ci, la Fosse de la Machine à Feu, exploitée de 1749 à 1760, se situe le long de la Grande route d’Isigny à Bayeux par la mine (future rue de Bayeux).
Contigu à cette fosse, la Direction des mines fait construire ses bâtiments administratifs dans un enclos disposant d’un vaste terrain. Une pompe, permettant d’extraire les eaux d’infiltration des différents puits, est installée dans un bâtiment situé au centre de l’Enclos de la Direction des Mines.
La pompe ayant été transférée par la suite, près des zones des nouveaux puits créés, le bâtiment de celle-ci est converti en 1803-1804, par l’adjonction d’une tour surmontée d’un clocheton, en une Chapelle que les lystriens du Bourg de la Mine appelaient de leurs vœux depuis fort longtemps, l’église principale étant située à près de trois kilomètres de distance.

Littry-les-Mines - La Chapelle vue de la Place du Marché — Place de l'ancienne Direction des Mines et la Chapelle de la Mine
Image

Le Bourg de la Mine s’étant considérablement développé avec l’arrivée de nombreux ouvriers, et l’installation d’artisans de toute espèce, d’horlogers, de charrons, de maréchaux, d’épiciers, d’un pharmacien, d’aubergistes, de cafetiers, de marchands de denrées et comestibles sans oublier un notaire et le vicaire attaché à la Chapelle, la municipalité y constate l’absence d’un Marché devenu indispensable.
Aussi, le 30 mai 1822, Philippe Guillaume Lance (1769-1852), maire de Littry de 1821 à 1827 puis de 1834 à 1852, Directeur des mines de 1836 à 1852 (à la suite de Pierre-Olivier Noël de 1784 à 1836), sollicite-t-il le ministre de l’intérieur et le sous-préfet du Calvados, afin d’obtenir l’autorisation d’implanter un
Marché de grains, de comestibles, d’autres denrées et de bestiaux qui se tiendrait le jeudi de chaque semaine.
L’emplacement envisagé pour cette installation est situé aux abords de la Fosse de la machine à feu à présent inexploitée et bientôt recomblée, le long de l’Enclos de la Direction des Mines, près du Carrefour des Mines : le terrain guigné par la municipalité appartient aux dames Gouesmel et Savari qui possèdent 9 perches de terres labourables, closes de haies et de fossés, faisant angle aigu dont le sommet touche au Carrefour des Mines, les côtés bordent au couchant la Grande route de Balleroy, au Levant la rue des Ecoles et la base longe les propriétés des sieurs Gournai et André.
Seul problème à ce projet : l’absence de trésorerie de la municipalité pour son financement. Qu’à cela ne tienne ! La Direction des Mines, grand seigneur, propose d’acquérir les terrains Gouesmel-Savari et d’avancer les sommes pour l’installation du marché ; les Mines s’engagent à en rétrocéder la propriété à la Commune, dès que ses finances le permettront.
Cette acquisition a lieu devant notaire le 8 septembre 1822.

Plan du Bourg de Littry-les-Mines en 1824
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Par ordonnance royale du 23 juin 1823, la commune de Littry obtient l’autorisation d’installer son marché sur l’emplacement que la direction des mines vient d’acheter, faisant face à la Chapelle du bourg. Le terrain une fois déblayé, nivelé et aplani, une halle et un bureau des poids et mesures y sont construits et l’inauguration de la Place du Marché a lieu le 2 octobre 1823.
Sept loges boutiques destinées aux premiers besoins du marché sont aménagées en 1824 sur la
Berne des Ecoles, avec adossement au mur de clôture de l’enclos de la Direction des Mines, avec l’autorisation de cette dernière.
Et comme l’avait promis la Direction des Mines, celle-ci rétrocède la Place du Marché à la commune, par délibération du conseil municipal du 26 juin 1925, moyennant le remboursement des sommes que ladite Direction a engagées depuis 1822, à savoir 1954 frs 38 et 541 frs 41. La cession par elle-même est évaluée à 125 francs en tout et pour tout.
Une bonne affaire tout de même pour l’acquisition de 9 perches de terrain !

Littry-les-Mines - Le foirail de la place du Marché — Marché de la Mine le jour du Concours (cliché Babs, Cparama)
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La Société Philharmonique de Littry, fondée dès 1828, est la plus ancienne des formations lystriennes connues. Comptant jusqu’à 60 musiciens, elle se fait entendre à chacune des foires mensuelles et lors des festivités organisées dont l’inévitable Sainte-Barbe du deuxième dimanche de mai, la louerie des domestiques du second jeudi de juillet et la fête de Saint-Germain de la première semaine août.

Après un siècle d’exploitation intensive, les ressources minières de Littry sont épuisées et la Compagnie des mines dont le siège se trouve rue Saint-Honoré à Paris, dirige, à partir de 1840, l’extraction du bassin de Fumichon sur La Folie et Saint-Martin-de-Blagny, communes limitrophes de Littry.
Alors que la production des années 1830 s’élevait à 50.000 tonnes par an, celle-ci passe, sur le site de Fumichon, à 12.000 tonnes en moyenne dans les années 1860. La situation ne faisant que se dégrader (1876 11.903 tonnes ; 1877 : 18.970 tonnes ; 1878 : 5.871 tonnes ; 1879 : 5.317 tonnes ; 1880 : 4.445 tonnes), les mines sont abandonnées et la Compagnie des Mines de Littry, présidée par M. Pottier, est mise en liquidation. Son dernier directeur d’exploitation, Octave Tarnier aura dirigé l’exploitation de 1855 à 1880.
L’affaire proposée à la vente sur licitation pour le 29 mai 1880, au prix de 250.000 francs, n’ayant pas trouvé preneur, une seconde adjudication est placardée dans de nombreux journaux en juin, annonçant la vente à un prix réduit à 80.000 francs pour le mois suivant.
C’est le sieur Frédéric-Armand Rouxeville, treillageur et fabricant de châssis, demeurant 50 rue Crozatier à Paris, qui s’empare finalement des Houilles de Littry, de la concession, de l’ensemble des terrains, des bâtiments et du matériel d’exploitation.

Littry-les-Mines - Annonces foire annuelle de la Sainte-Barbe 24 mai 1843 — Vente sur licitation des terrains, bâtiments et matériels d’exploitation des mines de Littry du 29 mai 1880 — Nouvelle tentative de vente à prix réduit en juillet 1880 (annonce du 22 juin 1880)
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Rouxeville, qui renonce à relancer l’exploitation minière, commence aussitôt le dépeçage en règle des bâtiments qu’il vient d’acquérir, afin d’en récupérer les matériaux, notamment sur la Chapelle.
Charles Laloë, maire de 1862 à 1900, s’émeut de cette situation et, ayant toujours en vue la perspective d’accroître la superficie de la Place de son marché-foirail — jusqu’alors, afin de satisfaire aux nombreuses et imposantes foires aux bestiaux et loueries, la municipalité est contrainte de prendre en location un herbage d’un hectare situé à cinq cents mètres de la Place du Marché —, entame des négociations le 15 février 1882 auprès de Rouxeville, dans le but d’acquérir l’emplacement et les bâtiments de l’ancienne Direction des Mines.
Le Conseil municipal qui rechigne à débourser les 55.000 francs que Rouxeville exige, finit par accepter le 7 avril 1882, grâce à la promesse du baron Henri Gérard, député du Calvados, de participer pour 5.000 francs à cette acquisition. La cession a lieu à effet du 1er mai 1882. (1)
La municipalité acquiert ainsi les lots cadastrés n° 716 à 721, d’une contenance d’un hectare 36 ares et 30 centiares, incluant les Bâtiments de l’ancienne Direction, le Jardin de ladite direction et ses grilles et la Chapelle délabrée dont on a commencé à soustraire
bois, blocs de pierre, cloche et horloge. Rouxeville se réserve toutefois la propriété de la pompe du jardin avec son ange, des bancs et échelles du jardin, de la serre et des barrières et grilles du jardin, lesquelles sont celles qui ferment la cour d’honneur.
Dès cette acquisition, la municipalité fait procéder à l’agrandissement de la place du marché ; un premier devis de 5.000 francs est dressé, le 6 juillet 1882, pour ces travaux et pour la réfection de l’entrée de la Chapelle.

L’ancien jardin de la direction qui est entretenu depuis 1869 par René Capel, va être, sans engager trop de frais communaux, transformé en jardin public. En 1891, le conseil municipal se fend de l’installation d’un bassin pour 72 francs 50 et, à partir de cette date, la municipalité consacre, chaque année, pour l’entretien dudit jardin, une somme de 100 francs, réduisant même celle-ci à 50 francs en 1897, puis 40 francs en 1903…

Littry-les-Mines - Place de l'ancienne Direction des Mines et la Chapelle, vue depuis le Jardin Public. (la place visible sur ce cliché sera affectée à la construction de la nouvelle chapelle)
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Le 1er octobre 1903, le Conseil municipal, dirigé à présent par Edmond Dillée (1852-1920), maire de 1900 à 1920, décide, toujours dans le but d’agrandir la place du Marché, que la Chapelle qui obstrue ledit marché, sera démolie et reconstruite, par voie d’adjudication. La nouvelle Chapelle, sera érigée sur la place de la Direction, le long du Jardin Public, permettant de dégager un large parvis nécessaire pour les foires et marchés.
Le 29 juin 1904, l’architecte Aristide-Marie Bessèche présente ses plans et devis au conseil municipal ; le chiffrage des travaux à réaliser est arrêté à 34.160 francs. Le financement sera assuré par une souscription des habitants pour 6.323 francs, de M. Aimé Labbey pour 12.000 francs, du baron Gérard pour 3.000 francs, de divers autres pour 1.725 francs et du conseil municipal pour 10.000 francs. Le solde manquant de 1.112 devra être comblé par la baisse du prix de l’adjudication des travaux et par la vente des matériaux récupérés lors de la démolition de l’ancienne chapelle.

Littry-les-Mines - L’ancienne Chapelle de la Mine et la Place du Marché ; au fond, le Jardin public et l’emplacement de la future Chapelle — La place du Marché et la nouvelle Chapelle après suppression de l’ancienne
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La nouvelle Chapelle des Mines est inaugurée en 1906 et aussitôt, une adjudication est lancée, le 9 janvier 1907, pour procéder à la démolition de l’ancienne. Le sieur Vinard en est chargé, moyennant 540 francs, et les matériaux récupérés sur cette destruction seront vendus 1549 francs.
Curieusement le traitement du curé de la Chapelle, Armand Lemasquerier, d’un montant annuel de 400 francs, sera, pendant des années, maquillé sous le titre de
binage de la chapelle dans les comptes du conseil municipal, selon le souhait exprimé lors de la séance municipale du 6 juin 1906.

Les bâtiments de l’ancienne Direction des mines, devenus locaux municipaux, sont, pour la plupart loués à des particuliers, l’un d’eux est notamment affecté au Bureau des Postes et Télégraphes en 1906, le long de la travée menant au Jardin public et à la Chapelle.

Littry-les-Mines - La Chapelle, le Jardin public et le bureau des Postes et télégraphes — La nouvelle Chapelle et le Jardin public
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Les sommes consacrées à l’entretien du Jardin public, de 1908 à 1910, toujours dérisoires (cent francs par an), et la décision prise par le conseil municipal du 1er avril 1910, d’engager un Jardinier rémunéré à la journée, le temps nécessaire aux tâches à effectuer, ne permettent cependant pas de faire des miracles. René Capel, toujours responsable de cet entretien depuis plus de cinquante ans, est aidé par son fils Emile, fleuriste, lequel est chargé le 7 mars 1911, de fournir les plantes nécessaires pour le Jardin Public ; mais cela n’empêche pas la Société d’horticulture de Cherbourg, dans un article qu’elle consacre en 1913 au Jardin public de Littry, de faire quelques commentaires peu amènes :
A 14 heures, nous remontâmes en voiture, et en route pour Littry où nous avons visité ce que l'on appelle le jardin public. Ce jardin, de peu d’importance, comme d'ailleurs la localité dont il dépend, ne présente rien de remarquable autre qu’il est entretenu depuis 54 ans par un brave homme, M. Capel René, qui, malgré son grand âge, apporte le plus grand dévouement à l'accomplissement de sa tâche.
Le jury lui a accordé la note 4 ou « bien » en récompense de sa qualité de vieux et dévoué serviteur. A côté de ce jardin, se trouve celui du fils de Capel, qui se présente comme horticulteur.

Le Kiosque à musique du Jardin Public
En dépit de cette critique, le Jardin public accueille régulièrement les concerts organisés par Société Philharmonique, dirigée depuis 1893 par Auguste Le Coustey, lequel sera encore à sa tête lors du centenaire de cette phalange en 1928.
On ne connaît pas précisément la date à laquelle le
Kiosque à musique de Littry est construit dans le Jardin Public, les registres du conseil municipalité n’en faisant mention à aucun moment. On peut tout au plus, au vu de l’unique cliché ancien le représentant, situer son édification vers 1920-1925.
De forme octogonale, sa structure est en bois et sa toiture est recouverte d’ardoises. Il a ultérieurement été reconstruit avec un soubassement en pierre.


Le monument aux morts de 1914-1918
Il nous faut dire un mot d’Aimé Labbey (1845-1919), lystriens, installé comme négociant en soiries à Paris, demeurant au 86 bld Malesherbes et devenu un mécène pour sa ville natale. Nous avons déjà parlé ci-devant de sa généreuse participation à la reconstruction d’une nouvelle chapelle. Le 29 janvier 1917, il dresse son testament holographe, déposé en l’étude de Maître Albert Père, notaire à Paris, contenant un legs rédigé en ces termes :
« Je donne et lègue à la Commune de Littry une somme de cent mille francs et une somme de cinquante mille francs, cette dernière somme devra être affectée à un monument aux morts de la guerre de mille neuf cent quatorze, les noms devront être gravés dans la pierre. »
Aimé Labbey étant décédé le 6 août 1919, le conseil municipal décide, dès le 5 novembre que le futur monument aux morts, en partie financé par le legs de M. Labbey, sera édifié sur la Place de la Mine, sur le parvis de la Chapelle. Le sculpteur Auguste Maillard (1864-1944) signe un marché avec la municipalité, le 18 juin 1920, pour créer une œuvre monumentale en bronze, pour 35.000 francs : la fonte sera réalisée par Eugène Rudier. L’entreprise Brault se charge du soubassement et du socle pour 19.013 frs. 15 ; la maçonnerie et la pose est réalisée par l’entreprise Martin pour 4.182 frs. 67 sous la surveillance de l’architecte Xavier-Désiré Tranchefort (1869-1927), moyennant 1.230 frs. 79. Le coût total du monument s’élève à 65.284 frs 51 et la souscription publique à 11.581 francs.
L’inauguration de celui-ci a lieu le 21 août 1921.
Une grille de protection est installée, moyennant 2.554 francs, le 24 février 1922.

Le buste d’Aimé Labbey
La famille Labbey ayant offert, le 7 juin 1922, à la mairie de Littry, le buste d’Aimé Labbey, réalisé par le sculpteur E. Fournier, le Conseil municipal décide, le 18 octobre, d’ériger cette sculpture dans le Jardin Public. Un piédestal est commandé dont le coût s’élève à 3.176 frs 61.
Le monument est inauguré le 19 août 1923.

Littry-les-Mines - Le Monument aux morts, la Chapelle des mines et le Jardin Public — Buste d'Aimé Labbey dans le Jardin Public
Image

Lors de la séance du conseil municipal du 13 novembre 1925, Emile Capel (le fils) qui est adjudicataire de l’entretien du Jardin Public et du monument, demande une augmentation ; celle-ci est très mal accueillie, puisque le sieur Capel a déjà obtenu une augmentation rétroactive à compter du 1er janvier 1925 ; aussi, le conseil municipal décide de rechercher un nouvel adjudicataire pour le 1er janvier 1926.
En 1925, la rémunération annuelle pour ce service est de 400 francs, alors qu’un jardinier perçoit, dans le même temps, pour les années 1925 et 1926, un traitement annuel de 3.600 francs.
Finalement, le 12 octobre 1927, le conseil municipal décide qu’Emile Capel continuera l’entretien pour le même prix, 400 francs, et qu’il devra, en outre, fournir à l’école dentellière,
quelques fleurs pour l’entretien des parterres.

Le 23 janvier 1969, les communes de Littry et du Molay fusionnent pour former Le Molay-Littry.
Le monument aux morts a été transféré du parvis de la chapelle pour être placé à l’arrière de celle-ci, à l’entrée du Jardin public, dans les années 1960.
La Chapelle est toujours existante aujourd’hui tout comme le Jardin public et son Kiosque à musique. Le bureau des Postes a été déménagé dans de nouveaux locaux, routes de Tournières, en 1941.
En 2016, une aire de jeux pour enfants a été aménagée dans le Jardin public avec un groupe de balançoires, une nacelle, un gyrostat, un ressort et un tape-cul.
La Société Philharmonique des Mines de Littry, bientôt bicentenaire, est toujours active.
Kiosque toujours en place.

voir ici, Jardin public de Littry-les-Mines et son Kiosque à musique, aujourd'hui. (1/6) (2/6) (3/6) (4/6) (5/6) (6/6)

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publié par Jean-Marc

8 mai 1842 — Fête de Sainte-Barbe à Littry
— Fête de Littry. Dimanche dernier a eu lieu la fête de la Sainte-Barbe, le temps quoique incertain, n’avait point empêché les habitants de Bayeux, de Saint-Lo et surtout des bourgs de Balleroy, Trévières, Cerisy et de Tilly-sur-Seulles de s’y rendre. — Dès le matin, toutes les maisons étaient pavoisées des couleurs nationales. La grand’messe a été célébrée par M. Michel, grand vicaire, assisté de M. le curé de la Cathédrale. — Tous les plaisirs s’étaient donné rendez-vous : manège, jongleurs indiens, etc. ; mât de cocagne où les mineurs de l’endroit ont, avec une étonnante agilité, enlevé les prix. — Cette réunion champêtre s’est terminée par des danses, un feu d’artifice et une illumination générale.

9 mai 1869 — Assemblée de la Sainte-Barbe. Une estrade est montée pour le concert de la musique
— Le maire de la commune de Littry informe le public que la belle assemblée dite Sainte-Barbe, qui se tient chaque année au Bourg des Mines aura lieu le dimanche 9 mai prochain. Programme :
A 8 heures du matin, messe militaire ;
A 4 heures d’après-midi, course aux ânes, parcours 1kilomètre aller et retour.
1er prix 15 francs ; 2e prix 10 francs ; 3e prix 5 francs.
Immédiatement après, exercice du Mât de Cocagne ;
Il y aura ensuite différentes variétés d’amusements pendant lesquels on entendra la musique du lieu, qui comme d’usage, sera placée sur une estrade au milieu de l’assemblée.
A la fin du jour, un feu d’artifice des plus variés sera tiré sur la place, par le sieur Le Bas ;
Le soir, grande illumination aux lanyernes vénitiennes et aux verres de couleur.
La foire qui se tient au même lieu chaque année, aura lieu le jeudi 27 mai courant.
Le Maire, Laloë.

8 juillet 1880 — Louerie de domestiques
— Le Maire de la commune de Littry informe le public que la Louerie de domestiques établie annuellement à Littry, au bourg des mines, le deuxième jeudi de juillet se tiendra cette année le jeudi 8juillet prochain.
En raison de l’importance de la Louerie et afin d'éviter l'encombrement sur les places et dans les routes, le marché aux bestiaux se tiendra dans le même emplacement de la foire du dernier jeudi de mai, et par dérogation aux arrêtés existants, la vente aura lieu aux heures suivantes :
A 6 heures du matin, pour les veaux de lait et les vaches de toutes espèces, et à 6 heures et demie pour les porcs et les moutons.
Littry, le 15 juin 1880, Charles Laloë.


29 mai 1892 — Assemblée Sainte-Barbe à Littry ; concert de la Société Philharmonique place de la mairie (place du marché)
— Assemblée Sainte. Littry. Cette assemblée, une des plus belles et des plus suivies des environs, se tiendra au bourg de la Mine, le dimanche 29 Mai prochain. Programme de cette fête :
Messe et vêpres en musique, à la Chapelle.
De 4 heures à 5 heures ½ du soir, l'excellente Société Philharmonique de Littry exécutera, sur la place de la Mairie, les morceaux suivants de son répertoire :
1° Allegro militaire. Mullot. — 2° Stéphanie, gavotte. Gibulka. — 3° La première pomme, mazurka. Bléger. — 4° Fantaisie, polka. X. — 5° Général Hoche, marche. Kling. — 6° Le Moulin, quadrille. X.
A 6 heures, Mât de cocagne, baptême du tropique, baiser de la tuile, casse-cou, etc.
Au défaut du jour, il sera tiré un Feu d'artifice très varié qui sera suivi d’une retraite aux flambeaux et aux lanternes vénitiennes.
Il ne sera perçu aucun droit de terrage.


26 mai 1895 — Concert de la Sainte-Barbe place de la mairie (place du marché)
— Assemblée Sainte-Barbe. Le dimanche 26 mai prochain. — Programme :
Le samedi 25, l‘annonce en sera faite par des salves d'artillerie.
Le dimanche 26, nouvelles salves. — A 10 heures, messe à la chapelle, avec le concours de la Société Philharmonique el de l’Union Chorale ; à 3 heures, vêpres en musique.
Immédiatement après les vêpres, amusements variés : Régates, mât de cocagne, baptême-du tropique, pêche en Californie, lanterne de Diogène, baiser de la tuile, casse-cou, etc...
A 5 h. ½, concert sur la place de la Mairie, par la Société Philharmonique.
1° Le Grondeur, allegro. Gurtner. — 2° Ouverture fantastique. Govaert. — 3° Theresen, valse. Carl Faust. — 4° Retsiem, fantaisie. Meister. — 5° Marche indienne. Sellenick.
Le soir, illumination de la Mairie, et tir d'un brillant feu d’artifice ; retraite aux flambeaux avec le concours de la musique.
Les habitants du bourg de la Mine sont instamment priés de pavoiser et d'illuminer.
Il est rappelé que le jour de la fête Sainte-Barbe, il n'est perçu aucun droit de terrage pour les cirques, curiosités, tirs, loteries et jeux autorisés.


4 août 1895 — La fête Saint-Germain à Littry (fête patronale)
— La fête Saint-Germain. Décidément à Littry l’on s'amuse : le 28 juillet, c’était une kermesse ; le 4 août, c’était la fête patronale.
L‘Union Chorale a rivalisé d'entrain avec la Société Philharmonique pour donner le plus d‘éclat possible à cette réjouissance.
Quoique la pluie soit venue interrompre le feu d’artifice, la journée s’est très bien passée et à la sortie du banquet présidé par M. Laloë, maire, qui malgré son grand âge est toujours solide au poste, chacun se disait à l‘année prochaine.
L’Union Chorale sous la direction de M. Le Coustey, a chanté à la messe et aux vêpres avec on ne peut plus de justesse ; un O Salutaris pour baryton et mezzo soprano a été fort gouté du public.
Deux charmantes quêteuses, Mlles Jeanne de Beaumorel el Hélène Ledent, conduites par MM. Fleuret et Lemoigne, ont fait la part des pauvres.
L’après-midi, la foule se pressait aux jeux et amusements : Pensez donc des régates à Littry !
Mais le clou de la fête était certainement le concert donné par la Société Philharmonique, sous l'habile direction de son chef ; elle n’a pas faibli à sa réputation et le second morceau qu’elle a exécuté, la Couronne d’or, nous a permis d’entendre un soliste de premier ordre, M. Poidevin, dont l’autre dimanche nous avions déjà constaté le talent d‘organisateur.
En somme, jolie fête, beaucoup de monde, de gaîté et d'entrain.


31 juillet 1898 — Concert de la Société philharmonique lors de la fête patronale Saint-Germain à Littry
— A l’issue des vêpres qui auront lieu à 3 heures et demie, concert par la Société Philharmonique sur l’emplacement où se tiendra la fête :
1. Allegro de Concert. X. — 2. Ouverture fantastique. Govaert. — 3. Les cloches de Corneville, Planquette. — 4. La berceuse de Jocelyn. Godard. — 5. Sélection sur les motifs. Mendelssohm. — 6. Champagne, polka chantée. Tourneur.


5 juillet 1903 — La Société Philharmonique de Littry remporte quelques beaux succès au concours musical malouin
— Concours musical de Saint-Malo du 5 juillet 1903 : la Société Philharmonique de Littry et ses 60 exécutants, classés en 2e division, 1e section, remporte le 1er prix ascendant, avec palme de vermeil et félicitations du jury en lecture à vue et en exécution. Elle obtient un 1er prix au concours d’honneur avec une prime de 200 francs.

23 mai 1906 — Les foires de Littry sont tout sauf insignifiantes ou négligeables !
— La foire de la Mine. A la foire qui a eu lieu jeudi dernier, il a été amené 712 bêtes à cornes, 180 veaux gras, 170 porcs gras, 20 taureaux, 200 petits porcs en cage, 15 chevaux, 10 ânes. Au total 1.307.

21 août 1921 — Inauguration du monument aux morts
— L’inauguration du monument aux enfants de Littry morts pour la Patrie aura lieu le dimanche 21 août courant. A 9 h. 30, réception à la mairie des autorités et des invités. A 10 h., à l’église, service funèbre avec le concours de la Société Philharmonique de Littry et la subdivision des Sapeurs-Pompiers. A 12 h. 30, à l’Hôtel-de-Ville, banquet par souscription.
A 15 h.30, remise du drapeau offert par la municipalité à la Section des mutilés et anciens combattants de Littry et de médailles d’honneur aux sapeurs-pompiers.
A 16 heures, Inauguration du monument ; pendant l'inauguration, la Société Philharmonique donnera l’audition des morceaux suivants :
Mors et Vita, Gounod. — Marche funèbre, Chopin. — Invocation, X. Leroux. — Grande Marche triomphale, Vanremoorlel. — La Victoire ou la Mort, Chomel. — La Marseillaise.


11 novembre 1921 — Fête de l’armistice à Littry : Bal et cortège au monument
— Pour fêter l'anniversaire de l'armistice, la Société Philharmonique de Littry organise un bal public le vendredi 11 novembre sous la halle, à 8 heures du soir. Entrée, 3 fr. 50 par personne.
A l'occasion de l'anniversaire de l'armistice, la section des mutilés et anciens combattants de Littry se rendra en cortège le dimanche 13 courant, déposer une couronne au monument des morts de la grande guerre.

Littry-les-Mines - Le monument aux morts et la Chapelle — Le Monument sur la Place du Marché
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2 juillet 1922 — Grand concert dans le jardin public de Littry
— Un grand concert, organisé par la Société Philharmonique, sera donné le dimanche 2 Juillet, dans le jardin public de Littry, à 14 h. 30, avec le concours de M. Charles Lemaitre, poète-chansonnier normand, M. Marcel Ducour, comique, M. Henri Gosselin. Monologuiste. Le piano d'accompagnement sera tenu par M. L. Marie.
Une quête sera faite au profit de la caisse des écoles. Prix des places 5 frs. par personne.
Gratuit pour les membres honoraires. On trouve des billets chez M. Asselot, bijoutier.

3 décembre 1922 — Concert de la Société Philharmonique de Littry dans la Chapelle de la Mine
— La société Philharmonique de Littry célébrera la fête Sainte-Cécile le dimanche 3 décembre à la messe de 10 h. 30, à la chapelle de la Mine. Elle donnera l'audition des morceaux suivants :
Adagio, symphonie pathétique. Beethoven. — Le Rocher fantôme, ouverture. Staz. — Mélodie religieuse. A. Le Coustey. — Marche originale. Maquet.


19 août 1923 — Inauguration du buste d’Aimé Labbey dans le Jardin public
— Dimanche 19 août grande fête organisée par la municipalité et la Société des Mutilés de Littry.
Programme : A 13 h. 30, salves d'artillerie ; à 14 heures, courses de bicyclettes, réservées aux amateurs de Littry et des communes limitrophes ; à 15 h. 30, concours et défilé de voitures fleuries. Tous les genres de véhicules sont admis à concourir ; formation du cortège, à l'entrée du bourg de la Mine, route de Balleroy ; à 17 heures, inauguration du buste de M. Labbey au Jardin Public : grand concert par la Société Philharmonique de Littry ; remise des médailles de la Famille Française ; distribution des prix aux lauréats de la fête fleurie et des courses de bicyclettes.
Le soir, à 21 heures, grande fête de nuit au Jardin Public ; bal à grand orchestre ; illuminations du Jardin. Entrée, 1 franc par personne.
Pendant cette fête, quêtes au profit de la Caisse des Mutilés. Les habitants sont invités à pavoiser et illuminer.


Littry-les-Mines - Buste d'Aimé Labbey dans le Jardin public — Le Jardin public, buste de Labbey et la Chapelle de la mine
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9 septembre 1923 — Fête de nuit au Jardin public, concert de la Philharmonie
— Le Dimanche 9 Septembre, à 8 heures ½ du soir, aura lieu au Jardin public, une grande fête de nuit organisée par la Société Philharmonique avec le concours de Mlle Nelly, cantatrice, M. Paul Pouchain, baryton, M. Marcel Ducour, comique. Programme :
1e partie : La Poupée, ouverture, par la Société. — J’ai dit qu'c'était moi, chansonnette, par M. Ducour. — J’oublierai, romance, par M. Pouchain. — Grande fantaisie concertante, par la Société. — C'est mon ami, romance, par Mlle Nelly. — Dis-moi quel est ton pays, M. Pouchain accompagné par la Société. — Merle et Pinson, polka pour piston et bugle, par la Société (solistes MM. Fallue et Leprunier).
2e partie : Thérésen, valse, par la Société. — Fantaisie sur Faust, Mlle Nelly et M. Pouchain accompagnés par la Société. — La journée de repos, chansonnette, par M. Ducour. — Sérénade orientale, par la Société. — Ecoute mon cœur, romance, par M. Pouchain. — La poupée et le pantin, par Mlle Nelly. — Retraite finale, par la Société.
Après le concert, bal à grand orchestre. Prix des places, 3 fr. par personne.
Illumination du jardin, buvette.


22 juin 1924 — Fête de nuit au Jardin public
— Le grand concert organisé par la Société Philharmonique de Littry, offert à ses membres honoraires, aura lieu demain dimanche 22 juin, à 21 heures 30 précises, au Jardin public, avec le concours de Mlle Jeanne Mallard, cantatrice ; Mlles G. Ducour et O. Hubert ; MM. P. Pouchain, baryton ; Gosselin, monologuiste ; J. Ducour. Comique ; Léonce Marie, pianiste.
Quête entre les deux parties du concert, par Françoise et Havard.
Ouverture des portes à 21 heures. Illumination du Jardin. Buvette.
Les personnes qui ne sont pas membres honoraires pourront entrer dans le Jardin public moyennant un droit d'entrée de 1 fr. Des places pourront leur être réserves moyennant le prix total de 5 francs.


20 mai 1928 — Concert au Jardin public pour la fête de la Sainte-Barbe
— Littry. La fête Sainte-Barbe aura lieu le dimanche 20 mai.
A 10 h. 30 messe en musique à la chapelle avec le concours de la Société Philharmonique et des sapeurs-pompiers. — A 14 h. 30 vêpres. Grande kermesse. — A 15 heures course de bicyclettes. — A 15 h. 30 course de chevaux attelés. — A 16 heures distribution de jouets et friandises aux enfants de la commune, de 10 ans et au-dessous.
A 17 h. 30 concert au Jardin public par la Société philharmonique ; le soir, illuminations.
Retraite aux flambeaux avec la participation de la Société Philharmonique.
A 10 h. 30 feu d'artifice.


3 juin 1928 — Programme des fêtes du Centenaire de la Philharmonie de Littry
— Fêtes du centenaire de la société Philharmonique de Littry. Le dimanche 3 juin, une grande fête sera organisée par la municipalité et le Comité des fêtes de Littry, sous la présidence d’honneur de M. Noël, préfet de Bayeux ; M. Clériste, président de la Fédération musicale de France, et de M. le docteur Verney, maire de Littry. En voici le programme :
A 9 heures, village des Petits-Carreaux, réunion de la Société Philharmonique.
A 10 heures, à l'église de Littry, messe en musique avec le concours de la Société Philharmonique.
A midi, banquet par souscription (prix : 22 francs). Se faire inscrire à la mairie jusqu’au 27 mai.
A 14 heures, village des Petits-Carreaux, réception de la Fanfare et du groupe de la section féminine « La Saint-Loise », défilé.
A 14 h. 45, à la mairie, réception de l'harmonie La Fraternelle de Caen.
A 15 heures défilé par la fanfare Saint-Loise.
A 16 heures, au Jardin public, Grand concert par l'harmonie La Fraternelle ; entrée 2 francs par personne (2 billets de participation donneront droit à une entrée).
A 17 h. 30, danses par la section féminine.
A 19 heures, banquet offert aux Sociétés. Le soir : Illumination générale, brillante fête de nuit.
A 21 heures, au Jardin public, grand concert par La Fraternelle (entrée, 2 francs).
A 22 h. 30, danses par la Section féminine avec projections lumineuses.
A minuit Retraite aux flambeaux par la fanfare de la « Saint-Loise ».
A l'issue de la retraite, grand bal populaire avec le concours de l'orchestre de la Société philharmonique.
Les habitants sont priés de décorer et illuminer leurs maisons.
Concours de maisons décorées et d'arcs de triomphe. Nombreux prix.

3 juin 1928 — Compte rendu de la Fête du centenaire de la Philharmonique
— Les Fêtes du Centenaire de la Société Philharmonique. Favorisées par un temps splendide, ces fêtes organisées par la municipalité et le Comité des fêtes, à l'occasion du centenaire de la Société Philharmonique, ont été très réussies. Le coquet bourg des Mines avait revêtu sa parure des grands jours de fête, les décorations des maisons rivalisaient de bon goût. Nombreux étaient les promeneurs venus de tous les coins de l'arrondissement.
Le matin, à l'église de Littry, la Société Philharmonique donna un fort joli programme.
A l'issue de la messe, un banquet réunissait les invités et musiciens dans une des salles de l'Hôtel de Ville. Plusieurs discours furent prononcés et un superbe souvenir fut remis à M. Le Coustey, qui depuis 35 ans, dirige la Société Philharmonique.
La Fraternelle de Caen prêtait son concours : elle donna deux superbes concerts au jardin public qui furent très appréciés. La fanfare et un groupe de la section féminine de la Saint-Loise participaient également à la fête et obtinrent un très gros succès.
Deux artistes du Trianon Lyrique, Mlle Jeanne Mallard, soprano, et M. Verger, ténor, accompagnés par un orchestre, se firent entendre l'après-midi et le soir sur la place du Marché, et charmèrent la foule qui se pressait compacte sur la vaste place.
Très goûtées furent les danses avec projections lumineuses exécutées par la section féminine Saint-Loise.
Une retraite aux flambeaux par la fanfare, et un bal par la Société Philharmonique clôturèrent cette belle journée tout à l'honneur de la municipalité et de l'actif Comité des fêtes que nous félicitons.

Littry-les-Mines - Fête du centenaire de la Société Philharmonique de Littry devant la Chapelle, 3 juin 1928 — La Chapelle et le Jardin public
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12 juillet 1928 — La Louerie de domestiques à Littry
— La grande louerie de domestiques aura lieu, cette année, le jeudi 12 juillet, à 8 heures du matin (heure légale). Il ne sera rien dérogé aux heures habituelles du marché.
L'après-midi, attractions, théâtre, cirque, carrousel, tirs, loteries, etc.

5 août 1928 — La fête Saint-Germain à Littry
— La Fête Saint-Germain. Cette fête, qui se tient chaque année, au bourg de Littry, aura lieu le dimanche 5 août.
A 10 h. 30 Grand'messe en musique avec le concours de la Société Philharmonique et de la subdivision des sapeurs-pompiers. — A 15 heures, vêpres en musique.
A 16 heures, concert par la Philharmonique.
A 17 heures, courses aux ânes. — A 17 h. 30, jeux de Pots. — A 18 heures, courses aux chaises (à bicyclette). — A 18 heures 30, courses cyclistes.
Fête foraine, carrousel, attractions.
A 19 heures, banquet par souscription. Illuminations.
A 22 heures, retraite aux flambeaux, feu d'artifice, bal champêtre.

14 juillet 1931 — Concert prévu au jardin public, exécuté sous les halles, à l’occasion de la Fête nationale
— Littry-les- Mines. La fête nationale a été contrariée par une pluie diluvienne. Le matin une course de bicyclettes (17 concurrents), fut disputée sur un parcours de 60 kilomètres.
Les attractions de l'après-midi n'eurent pas lieu à cause du mauvais temps.
A 18 h., le concert par la philharmonie de Littry qui devait être donné au jardin public fut exécuté sous les halles. Nos félicitations à M. Le Coustey pour son audition et le choix de son programme.
A 7 h. 30, 72 convives se trouvaient réunis dans la grande salle des séances de la mairie pour le banquet traditionnel. Au champagne, M. le docteur Verney, maire de Littry, remercia les organisateurs.


10 janvier 1932 — La Société Philharmonie en concert dans la Chapelle de la Mine pour la Sainte-Cécile
— La Société Philharmonique de Littry-les-Mines a célébré la Sainte-Cécile dimanche dernier 10 janvier, avec l'éclat des années précédentes.
Le matin, à 10 heures, elle s'est fait entendre à la « Chapelle de la Mine » devant une assistance nombreuse.
Un programme musical fut exécuté d'une façon impeccable, sous la baguette de son dévoué chef, le maëstro et compositeur, M. Le Coustey, dont la science musicale est toute l'âme de la Philharmonique.
La quête fût faite aux offices par la toute gracieuse Mme Canvet, accompagnée par M. Pascal Hébert.
Après les cérémonies toutes les notabilités et membres honoraires, musique en tête, se rendirent en cortège à l'Hôtel de Ville, où un banquet amical les réunissait à nouveau.
Après avoir fait honneur à l'excellent menu de M. Giron, dont la réputation de « chef » n'est plus à faire, on passa aux toasts. M. le docteur Verney, assura une fois de plus la musique du concours de la Municipalité et remercia comme il le convenait en termes choisis, M. Le Coustey, chef de musique et sa valeureuse société.
A 15 heures, un grand concert fût donné à la Salle des Fêtes devant une salle archi-comble.
Nos félicitations pour l'interprétation musicale du Roi s'amuse, de Léo Delibes.
Un bon point aux estimés solistes MM. Falue. Marguerite, Geslin, Bailleul et Couliboeuf.
Une mention spéciale à M. Asselot, dans le rôle du docteur Dupont, dans la comédie Le Roi des Gaffeurs, sans oublier le dévoué Adeline.
La coupe fut tendue par la distinguée Mme Vernay qu'accompagnait M. Houyvet, conseiller général de Littry. Une somme de 385 francs fût recueillie au profit de l'Harmonie,
Le soir, un grand bal fut donné dans la Salle des Fêtes, qui se termina comme toujours, au petit jour.

Littry- les-Mines - La Société Philharmonique de Littry
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25 août 1935 — Kermesse dans le Jardin public
— La kermesse annuelle de Littry se tiendra dimanche prochain 25 août à 14 h. 30 dans le magnifique cadre du jardin public de Littry avec le concours de nombreuses sociétés et des attractions de toutes sortes.
Voici le programme de la journée :
Le matin, à 10 h. 30, messe en musique par la fanfare des orphelins de Saint-Fraimbault de Prières ; à 13 h. 30, réunion à la salle paroissiale, carrefour des Ecoles et défilé cosmopolite avec toutes les sociétés et personnages divers ; à 14 h. 30, ouverture de la kermesse ; à 20 h. 30, continuation de la fête de nuit.
Illumination et concerts.

12 juin 1938 — Concert au jardin public
— Au Jardin Public, à 21 heures, grand concert suivi de bal par la Société Philharmonique de Littry.

Littry-les-Mines - Vue aérienne du Bourg de la Mine
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Formation musicale active à Littry en 1909 : Philharmonique de Littry (harmonie), fondée en 1828, présidée par Edmond Dillée, maire, et dirigée par Auguste-Gaston Le Coustey, 38 exécutants.

(1) Pour l’acquisition des terrains, du jardin et des Bâtiments de l’ancienne Direction, la municipalité va contracter un emprunt de 55.000 francs remboursable en 30 ans au taux de 4.80%.
Le 12 février 1883, le prix convenu entre la commune et M. Rouxeville est réévalué entre les parties à 57.000 francs.
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Re: Kiosques à Musique

LOCHES - Le Jardin Public
(INDRE ET LOIRE)
Le Mail de Loches appelé communément le Grand-Mail — afin de ne pas le confondre avec le Petit Mail dit la Promenade, anciennement le Pré feu Sibille — est en place dès avant 1699 comme nous le dépeint clairement le superbe dessin rehaussé de couleur de Louis Boudan, intitulé Veüe des villes et chasteau de Loches et de Beaulieu, en Touraine, sur la rivière d'Indre, à neuf lieües de Tours et à cinq de Cormerie.
On y voit deux longues rangées d’arbres aménagées sur une prairie située à l’extrémité méridionale de l’île de la Madeleine formée par deux bras de l’Indre ; la seconde partie de cette île, reliée par un pont au faubourg de Quintefol au pied de la ville fortifiée de Loches, est occupée par le couvent des Cordeliers, fondé par Saint-Louis au milieu du XIIIe siècle. (1)

Loches - Dessin rehaussé de couleur (Louis Boudan, 1699). Vue du Grand-Mail sur l’Ile de la Madeleine, le long de l’Indre
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Antérieurement à sa plantation, le Grand-Mail était désigné comme le Marais, en raison de sa situation inondable.
Hormis son but de promenade et fréquenté par les lochois venant régulièrement contempler le point de vue admirable de la collégiale Saint-Ours et du Château, le Grand Mail accueille régulièrement les Comices agricoles et horticoles qui se déroulent chaque année le 15 août, jour de l’Assomption ; ces comices sont inévitablement suivis d’un grand banquet conviant parfois plusieurs centaines de participants. A l’occasion de ces fêtes, la Fanfare de Loches ou encore de l’Harmonie des Sapeurs-Pompiers y vont de leurs concerts et aubades. Parfois, les autorités militaires de Tours permettent à la musique du 32e R.I ou à celle du 66e R.I. d’accompagner ces festivités.


Loches - Lavoir attenant au Grand-Mail, le long de l'Indre
Sur les rives de l’île de la Madeleine, le long du Grand Mail, un grand lavoir municipal est construit.
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Lors de la construction du chemin de fer réalisée en 1877-1878 à Loches, la voie ferrée va traverser l’Ile de la Madeleine sur toute sa partie orientale ; pour mener à bien ces travaux, la chapelle semi-millénaire des Cordeliers est démantelée et le Grand-Mail subit une « ablation » conséquente de sa superficie.

Plan de Loches en 1826
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Le conseil municipal emmené par Henri Pousset, maire de 1898 à 1909, projette, dès 1906, un aménagement du Grand-Mail afin de le transformer en Jardin Public. Il est envisagé tout d’abord de conserver le lavoir municipal longeant l’Indre et de l’endiguer pour clôturer le futur Jardin Public. Finalement, en 1908, les édiles décident de déplacer le lavoir, et de prolonger le Jardin public jusqu’à la rivière.
Le Jardin public, aménagé à l’anglaise, doté d’un bassin circulaire avec effet d’eau, est achevé en 1909, comme l’atteste la fête organisée le dimanche 15 août 1909 pour l’érection de la statue d’Alfred de Vigny sur le Petit-mail, au cours de laquelle un concert de la Fanfare de Loches est organisé l’après-midi dans ledit Jardin public.

Loches - Emplacement de l'ancien lavoir, supprimé — Coin du Jardin Public
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Un Kiosque à musique est commandé en 1909 aux établissements Guillot-Pelletier à Orléans, destiné à orner le nouveau Jardin. Sa construction qui doit être impérativement terminée pour les grandes festivités prévues les 14 et 15 août 1910, est momentanément interrompue le 21 janvier 1910 par les inondations : « Loches est sans lumière, son jardin public est submergé ».
Les lochois qui croyaient avoir payé leur tribut sur l’autel des inondations n’en ont cependant pas fini pour autant, puisque le 3 juin de la même année, de violents orages suivis de pluies torrentielles provoquent une nouvelle crue qui envahit le Jardin public et son Kiosque à musique maintenant achevé. La décrue ayant eu lieu peu après, le Kiosque, une fois asséché est inauguré officiellement. De forme octogonale, il est accessible par un escalier de huit marches ; sa toiture en zinc surmontée d’une lyre repose sur des colonnes en fonte ; son soubassement en pierre est entouré d’un garde-corps en fer forgé.

Loches - Kiosque du jardin public, inondation du 3 juin 1910
M. Bardou, photographe de Loches immortalise le fugace moment de l’inondation du kiosque à musique du 3 juin 1910
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Dorénavant, le Jardin public est sollicité lors de l’Assemblée de la Pentecôte de mai ou juin ou à l’occasion de grandes kermesses cléricales. La fanfare municipale de Loches, future Philharmonique, dirigée à partir de 1910-1911 par M. Cauchie professeur de violon, donne des concerts sur le kiosque, certes de façon sporadique, mais toujours très appréciés par le public lochois. Parfois la société de gymnastique vient les accompagner de ses exercices.
De leur côté, après le conflit de 1914-1918, les Poilus lochois organisent chaque année des festivités, le 15 août, dans le Jardin public.

Le Kiosque à musique, peu actif, a cependant été très bien conservé à ce jour. Le Jardin public, dont une partie a été transformée en square pour enfants, est resté à l’identique, seuls quelques-uns des marronniers, malades, ont été remplacés.
Kiosque toujours en place.

voir Ici, Jardin public de Loches et son Kiosque à musique, aujourd'hui. (1/3) (2/3) (3/3)
Quelques marronniers malades (35) arrachés en 2015 devant le kiosque


Loches - Le Jardin public.jpg
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publié par Jean-Marc

14 et 15 août 1904 — Comice agricole installé sur le Grand-Mail et inauguration de l’Hôtel de ville restauré
— Les Fêtes de Loches. La vieille cité lochoise a quitté pour deux jours son calme traditionnel et profond.
Les rues débordent de personnages officiels, de curieux, de musiciens et de pompiers. Les terrasse des cafés sont encombrées, les hôtels combles.
Le Comice de l'arrondissement de Loches tenait, cette année, ses assises au chef-lieu d’arrondissement. Et le 15 août se trouvant un lundi, on en profita pour « faire la fête » deux jours.
Nous passerons donc, si vous le voulez bien, au compte rendu de la première journée, c'est-à-dire du dimanche 14 août.
A 10 heures du matin, le train de Tours amena les officiels, c’est-à-dire MM. Belle et Bidault, sénateurs, accompagnés de quelques moindres légumes. Le préfet d’Indre-et-Loire n’arrive que dans la journée,
A la gare, M. Chautemps, député ; M. Charmes, sous-préfet ; M. Pousset, maire, etc., reçoivent les sénateurs et, précédés de la musique, s’en furent à l’hôtel de ville, où d’importantes réparations ont été effectuées.
Ce joli hôtel de ville, que nos compatriotes ont certainement admiré, valait bien celle restauration et, dans son ensemble, elle fut assez intelligemment comprise.
Un vin d'honneur fut servi dans la salle des séances. M. Leroux, conseiller d’arrondissement, but à la République et aux invités de la ville de Loches.
Dans l'après-midi, visite de l'exposition agricole. Sur le grand mail étaient rangés les instruments agricoles.
Il faudrait citer tous les constructeurs, et la place nous ferait défaut. Nous n'en citerons aucun pour ne blesser personne, le palmarès réparera celte omission.
L’exposition d'horticulture, située dans la cour de l’école des garçons, était fort réussie. On y avait dressé un petit ruisseau, avec des ponts recouverts de verdure et de mousse, d’un fort joli effet.
De beaux et, je gage, de bons fruits, des légumes superbes, témoignent de l’habileté de nos maraîchers.
A l’école des jeunes filles, exposition Scolaire avec des herbes, des dessins, des cahiers, des travaux à l’aiguille, des broderies, etc.
L’école de Genillé se distingua principalement.
Beaucoup de commerçants du Lochois et aussi de Tours avaient exposé leurs produits. On y remarquait l'excellent beurre de Tauxigny, de MM. Dubois et Ruillaud ; la pressure liquide et l’anti-chenilles, les produits que M. Paré, de Tours, a fait si souvent récompenser dans les Comices où il a exposé ; les coqs, les poules et les pigeons des domaines de Coudray, etc.
Mail Droulin, expositions des bestiaux et des chevaux de trait.
Place du Palais-de-Justice eut lieu le grand concours de manœuvres de pompes à incendie et de manœuvres d'ambulances.
A 5 heures, nouveau discours de M. Leroux, président du Comice, et distribution des prix.
Le banquet traditionnel de 80 convives eut lieu à 7 h. ½, à l'Hôtel de la Promenade.
M. Leroux, président du Comice, remplaçant M. Pousset, maire, indisposé, présidait.
Le menu était simple et suffisant, et ne rappelait en rien l’empoisonnement du banquet de Ligueil, dont plusieurs ont, à coup sûr, gardé un cuisant souvenir.
La fête foraine était très animée au dehors. Un feu d’artifice fut tiré et les Lochois dansèrent un peu partout aux sons d'orchestres variés, aux lueurs de lanternes multicolores, sans se douter bien entendu, qu’ils donnaient au monde, le spectacle d’un peuple « maitre de ses destinées ».

25 juillet 1909 — Chaque année, une grande fête champêtre, dite la Fête de la Forêt, est organisée dans la prairie de Loches, face au Grand-Mail, où sont conviées les sociétés musicales et où se déroulent des jeux
— Loches. Société vélocipédique. Fête de la Forêt du dimanche 25 juillet 1909. Programme :
1e partie : 8 h. ½ matin, place de la Tour, rendez-vous des cyclistes.
Concours de décorations pour bicyclettes, automobiles et voitures.
Sonneries de trompes de chasse.
Midi : Vin d’honneur. — Banquet champêtre.
Défilé en ville avec le concours de la musique municipale et de la Société de gymnastique.
Départ pour la forêt. Rallye-Paper réservé aux membres de la S.V.L. et des Sociétés invitées.
2e partie : Fête champêtre, attractions foraines.
1 h. ½, mouvements d'ensemble, exercices et pyramides par la Société de gymnastique.
2 h. ½, concert par le rallye Saint-Hubert Lochois.
3 h. ½, course cycliste des trois couleurs nationales, réservée aux membres de la S.V.L.
4 h. ½ à 5 h. ½, concert par la musique municipale.
5 h. ½ à 6 h. ½, jeux divers.
8 h. ½, grande fête de nuit.

14 et 15 août 1909 — Programme de l’inauguration de la statue d’Alfred de Vigny sur la place du Petit-Mail, suivi d’un banquet, d’un festival musical, de courses et d’un Concert de la Fanfare de Loches sur le Jardin public
— Loches. Fêtes en l’honneur de l’inauguration de la statue Alfred de Vigny. — Programme :
Le samedi 14 août à 9 heures du soir, retraite au flambeau et salves d'artillerie.
Le dimanche 15 avril dès l'aube, salves d’artillerie, à 9 h. ½, réception des autorités à la gare et défilé ; à 10 heures, inauguration de la statue Alfred de Vigny, œuvre du sculpteur Sicard et de l’architecte Chaussemiche, sous la présidence de M. Alfred Capus.
Grand festival musical avec le concours des Sociétés de musique de Loches, Beaulieu. Saint-Hippolyte, Verneuil, Preuilly, Le Grand-Pressigny, Chévigny, Genillé, etc.
A 11 heures, banquet dans la grande salle de la minoterie Legay, sous la présidence de M. Trouillot, ministre des Colonies.
A 2 h. ½, courses organisées par la Société Hippique de Loches.
A 5 heures, concert par la Fanfare de Loches au jardin public.
De 6 à 7 heures, concerts sur les différentes places de la ville.
A 9 heures, feu d’artifice sur la place du Palais-de-Justice.
Fête de nuit.

21 janvier 1910 — Alors que le Jardin public vient tout juste d’être inauguré, les inondations le submergent
— La crue de l'Indre atteint 1 mètre 20. Loches est sans lumière, son jardin public est submergé. La voie ferrée est coupée entre Châtillon et Clion. Le pont de Saint-Hippolyte s'est affaissé. (Journal Le Matin 23 janvier 1910)

10 mai 1910 — Demande de subvention du Conseil général d’Indre et Loire pour la Fête fédérale des sapeurs-pompiers et les fêtes du Comice agricole des 14 et 15 août 1910
M. Bienvenu présente le rapport suivant :
Messieurs, A l'occasion du Comice agricole, de l'inauguration de la Caisse d'épargne et de la fête fédérale des sapeurs-pompiers de France, la ville de Loches organise des fêtes pour les 14 et 15 août prochain.
Ces fêtes attireront beaucoup d'étrangers qui prendront part à la fête fédérale.
Le Conseil municipal de Loches, par une délibération du 27 avril dernier, prie le Conseil général de lui accorder une subvention pour aider la ville à couvrir les dépenses occasionnées par ces fêtes.
D'un autre côté, l'Union amicale des sapeurs-pompiers d'Indre-et-Loire sollicite une subvention de 2.000 francs, du Conseil général, pour organiser un concours de pompes à incendie qui aura lieu ces mêmes jours à Loches.
La troisième Commission, considérant que des subventions ont été accordées à d'autres villes du département dans des circonstances semblables, vous propose d'allouer à la ville de Loches une subvention de 500 francs et à l'Union amicale des sapeurs-pompiers d'Indre-et-Loire la subvention de 2.000 francs sollicitée par cette association.
Ces conclusions sont adoptées.

13 au 15 août 1910 — Comice et fête fédérale des sapeurs-pompiers, inauguration de la Caisse d’Epargne ; Concert sur le Kiosque à musique flambant neuf
Les fêtes. — Voici le programme des 13, 14 et 15 août, organisées par la municipalité, le Comice agricole de l’arrondissement de Loches et la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, sous la présidence d'honneur de M. Briand, président du Conseil, et la présidence effective de M. le général Brun, ministre de la Guerre.
Samedi 13 août
A 2 heures, réunion des jurés du comice ; à 3 heures, à la gare, réception des congressistes et des membres du jury de la Fédération nationale ; à 4 heures, visite des instruments agricoles ; réception des congressistes à la mairie et à la sous-préfecture ; le soir, à 8 h. ½, salves d’artillerie et grande retraite aux flambeaux.
Dimanche 14 août
A 5 heures, salves d’artillerie ; à 6 h. ½, exposition des animaux près le Jardin public ; 7 heures, concours de labourage ; 8 heures, ouverture et visite par les jurés de l’exposition scolaire et d’horticulture (école de garçons).
A 8 h. et demie concours de chiens de berger, près du chalet de gymnastique ; réunion de la commission technique et examen des inventions et engins de sauvetage ; à 9 h. distribution de pain et viande aux indigents ; à midi et demie, rue de Tours, inspection du personnel et du matériel des compagnies de sapeurs-pompiers ; à 1 h. et demie, grand défilé par toutes les compagnies et la musique municipale ; à 2 heures, Place du Palais, concours de manœuvres de pompes à incendie et de sauvetage.
De 4 à 5 heures, concert par la musique municipale, kiosque du jardin ; à 6 heures, place du Palais, distribution des récompenses du concours de pompes sous la présidence de M. Delord, sous-préfet de l’arrondissement de Loches ; exécution de « la Marche fédérale des sapeurs-pompiers français », par la musique municipale de Loches ; à 9 h. du soir, grand défilé aux flambeaux par la musique municipale, la compagnie des sapeurs- pompiers de Loches et les batteries des compagnies ayant pris part au concours ; illuminations, embrasement des monuments de la Ville.
Lundi 15 Août
A 8 h., rue de Tours, courses de bicyclettes organisées par la S.V.L.
A 1 h. et demie, au jardin public, exercices de la société de gymnastique, mouvements d’ensemble avec accompagnement de la Musique municipale.
A 2 h. ¾, réunion des sociétés, place de la Gare ; à 3 h. réception de M. le général Brun, ministre de la Guerre et des autorités ; à 3 h. ½, réception à l’Hôtel-de-Ville ; à 4 heures, réception à la sous-préfecture.
A 4 h. ½, jardin de la sous-préfecture, présentation des sections des Vétérans de Loches, Ligueil, Le Grand-Pressigny et Preuilly ; à 4 h. ¾, inauguration de la Caisse d’épargne ; à 5 h. ¼, place du Palais, distribution solennelle des récompenses du comice agricole de l’arrondissement de Loches.
6 h. ½, salle Leney, grand banquet par souscription sous la présidence de M. le ministre de la Guerre ; 8 h. ½, feu d’artifice, grandes illuminations.
Emplacement gratuit pour les marchands forains.
A l’occasion de la présence à Loches du Ministre de la Guerre, le général commandant le 9e Corps a décidé l’envoi dans cette ville pendant les fêtes d'une des musiques militaires de la garnison de Tours.

Loches - 14 et 15 août 1910 Fêtes du Comice Agricole
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15 août 1911 — A la suite des courses hippiques lochoises, concert sur le Petit-Mail puis sur le Kiosque à musique du Jardin public
— Société hippique de Loches. Les courses de Loches auront lieu le mardi 15 août 1911, à 2 heures du soir.
A 6 h.30, sur le Petit-Mail, concert par la Société des Trompes de Chasse, le Rally Saint-Hubert Lochois.
A 8 h. 30, kiosque du Jardin public, concert par la Fanfare Municipale.
Illuminations.
A 9 h. 30, retraite aux flambeaux par la Fanfare Municipale et la Société de gymnastique. Arrêts : place du Marché-au-Blé et place de la Tour.

21 juin 1913 — Concert au Jardin public
— Société Philharmonique. Concert du samedi 21 juin, à 8 h. ½ du soir, au Jardin Public :
1. Prélude et Mazurka du Ballet de Coppélia. (Léo Delibes). — 2. Ouverture de Joli Gilles (Ferdinand Poise). — 3. Philémon et Baucis. (Fragments Symphoniques). a) Pastorale. b) Réveil. c) Mélodrame. d) Danse des Bacchantes (Gounod). — 4. Les Amourettes, suite de valses. (Gung’l). — 5. Salut à Copenhague, marche (Philippe Fahrbach).
Les parents sont instamment priés de ne pas laisser jouer leurs enfants autour du kiosque pendant l'exécution des morceaux.
Le Chef d’orchestre, Cauchie.

15 août 1913 — Courses de Loches et Concert sur le Kiosque
— Courses de Loches. Nous voici arrivés à la veille des Courses de Loches que nous devons à l'initiative du Comité de cette Société. Les épreuves sont au nombre de sept. La piste est parfaite et le terrain a été reconnu excellent. Les engagements reçus jusqu‘à ce jour sont au nombre de 40.
La Musique municipale se fera entendre dans les meilleurs morceaux de son répertoire pendant toute la durée des courses.
Le soir à 8 h. ½, concert au kiosque du Jardin public par la Musique municipale.

Loches - Le Jardin public et le Kiosque à musique
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31 mai 1925 — Jeux et concerts à l’occasion de l’Assemblée de la Pentecôte
— (…) Jeux cyclistes aux œufs et aux anneaux. A la plus grande satisfaction du public ce sont ensuite des jeux cyclistes aux œufs et aux anneaux. Résultat : pas mal d’omelettes et d’anneaux ratés.
Ce fut ensuite la ruée vers les diverses attractions (Manèges, Tirs, Loteries, Métro, etc.) installés sur la place de Verdun. C’est là que jusqu'au soir la jeunesse se divertit fort agréablement, tandis que les gens d’âge mûr se rendaient au Jardin Public où une manifestation artistique leur était offerte par « 1’Harmonie Libre », sous la forme d‘un régal musical du premier choix.
Enfin cette joyeuse fête se termina trop tôt par l’illumination et l’embrasement général de la coquette petite cité.

14 juin 1925 — Concert de la Fanfare de l’Ecole primaire supérieure de Saint-Aignan et des Normaliens de Loches au jardin public de Loches
— Comme nous l’avons noté, nous aurons deux concerts au Jardin public, dimanche prochain :
1° A 14 heures 30, par la Musique de l’Ecole de Saint-Aignan ;
2° A 21 heures, par celles des Normaliens de Loches qui interprétera les morceaux suivants :
Vieille Gaule, pas redouble. A Rapp. — Martha, fantaisie. Tilliard. — Le tourbillon, valse. J. Violette. — Nina, mazurka. Escudier. — Le Chant du travail, cœur. Saintis.

28 juin 1925 — Concert de la Philharmonique au Jardin public
— Le concert donné par la Philharmonique et annoncé par « L’Indre-et-Loite », a eu lieu, au jardin public, le 28 juin, à 21 heures devant un auditoire très fourni et très attentif...
M. Cauchie dirige avec son habituelle maitrise. Et chacun des morceaux est rendu à la satisfaction générale et se termina sous de chaleureux applaudissements.
A la fin du 3e morceau, M. A. Beigneux, maire, grand amateur de musique — autrefois président de la Société musicale de Loches — pénètre sous le kiosque et remet la nouvelle décoration, attribuée aux musiciens appartenant depuis 25 ans à la même Société musicale, à M. Tessier, excellent musicien, doyen de la phalange d’artistes que nous entendons at applaudissons toujours avec un plaisir nouveau.
En remettant à M, Tessier, la distinction qu’il mérite si bien, M. le Maire lui adresse quelques mots bien sentis et lui adresse ses plus vives félicitations.


15 août 1925 — La Fête des Poilus lochois : concert et représentation théâtrale au Jardin public
— Double fête. Ce fut bien, il n'est pas téméraire de le proclamer, une double fête, un double succès, qui remplit la radieuse journée du 15 août.
D’abord les courses, dans la prairie du Roy, et, ensuite, la fête de nuit des Poilus, au jardin public.
Pour la première fois, cette année, Loches a été favorisé d’un temps, à souhait, pour une fête en plein air, ce qui a grandement contribué au succès de cette fête.
A 18 heures, la prairie du Roy se vide. On s‘empresse vers les hôtels et restaurants ou vers les maisons amies, pour dîner rapidement, afin d’arriver dès le début de la fête de nuit des Poilus.
Au Jardin public. — « L’Indre et-Loire » qui s’efforce de noter tout ce qui peut se présenter d’intéressant pour les lecteurs, a tenu ceux-ci au courant des différentes réunions du bureau des Poilus Lochois et avait annoncé que — si le temps était propice —— le plus réel succès répondrait aux efforts des commissions chargées de la préparation de la fête. Les prévisions de notre cher journal se sont réalisées.
Dès 20 heures, les portes du jardin sont assiégées. Impatiemment, la foule en attend l‘ouverture. Et celle-ci opérée, c’est une ruée — calme tout de même — vers les chaises.
Elles sont nombreuses, mais nous devons reconnaître qu'il y eut, au cours de la fête de nuit, deux personnes debout pour une assise, et, partant de cette constatation, nous pouvons dire que 1000 personnes ont pénétré dans les jardins à partir de 20 heures.
Rendons hommage au service d‘ordre qui se fit fermement, mais toujours avec un sourire.
Les chaises réservées étaient strictement comptées pour les invités et leur famille.
Un orchestre libre, auquel participaient Mme et M. Cauchie prêtèrent leur concours si apprécié, se fit entendre à maintes reprises et reçut de mérités applaudissements.
A 21 heures, avec seulement 15 minutes de retard. M. Cauchie fait attaquer le 1er morceau.
Il est suivi du 1er acte de « Les Vivacités du Capitaine Tic », de Labiche.
L’excellente troupe Ropars, en cette soirée, fit merveille.
Deux superbes gerbes fleuries sont, aux applaudissements nourris de l'assistance, offertes à Mme Ropars.
C‘est après cela, la reprise de la comédie. Les deux derniers actes obtiennent le même succès que le premier.
Et la partie théâtrale s‘achève aux regrets de tous qui voudraient qu’elle se prolongeât encore.
Il ne nous est pas possible de laisser sous silence, l’éclairage du jardin. Notre ami Rabaté nous avait promis quelque chose de bien. Disons sans plus, qu'il fit merveille. Son moulin aux ailes déployées sont piquées d’ampoules électriques aux couleurs nationales, c’est on ne peut mieux. Et les canetons qui barbottent dans le bassin, qu’ils sont comiques avec leurs ampoules aux couleurs variées ! Et puis tout l'éclairage à profusion dispensé, n'est-il pas féerique ?
En terminant, qu‘il nous soit permis d'adresser non plus chaleureux compliments au Comité des courses et au bureau des Poilus Lochois.

27 juin 1926 — Concerts sur le Jardin public
— Au jardin public. La colonie scolaire da Bléré, après avoir déjeuné sur l’herbe en pleine forêt, à la pyramide de Genillé, gagna Loches. Elle arriva chez nous vers 14 heures, en auto ou camions, décorés de verdure et de fleurs.
Après avoir visité les principaux monuments de notre ville, elle vint au jardin public, où avait lieu les débuts du lac reconstitué.
Pendant que, sous la direction du M. Brault, les normaliens et jeunes pupilles exécutaient des mouvements d’ensemble, fort bien rendus, la musique de Bléré donnait un brillant concert.
Le public, assez nombreux ne ménagea pas ses applaudissements ni aux musiciens, ni aux gymnasiarques.
Concerts. — En dehors du concert donné par la musique de Bléré, les lochois eurent la bonne fortune d’avoir deux autres auditions musicales
L’Harmonie Libre, avec la fanfare de Beaulieu, donna dans cette ville, un concert très applaudi à 17 heures.
Le soir, à 21 heures, au Jardin public, nouveau concert par les élèves maîtres de l’Ecole normale.


Loches - Le Jardin Public et le Kiosque à musique ; au fond, la Collégiale Saint-Ours
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14 et 15 août 1926 — Les Poilus Lochois renouvellent leur fête en 1926 sur le Jardin public
— Les Poilus lochois. De grandes fêtes de nuit sont organisées au profit de la Caisse de secours de la société, dans le Jardin Public.
Samedi 14 août 1926, à 21 heures, grande représentation théâtrale avec le concours de Max Ropars, directeur artistique, chevalier de la Légion d'Honneur, de sa troupe, et de la Société Philharmonique de Loches, sous la direction de M. Cauchie.
Pour la première fois à Loches : « Chateau Historique », comédie en 3 actes de M. Bisson, du répertoire du Théâtre National de l’Odéon.
Pendant les entr’actes, morceaux par la Société Philharmonique de Loches, sous la direction de M. Cauchie, au piano Mme Cauchie.
Dimanche 15 août, soirée des courses de Loches. Grande kermesse, nombreuses attractions.
Très brillant concert au kiosque par la Société Philarmonique de Loches. En voici le programme :
Le roi d’Ys, ouverture (Lalo). — Les Contes d’Hoffmann, intermède (Offenbach). — Ballet de Sylvia (Léo Delibes). — Faust, 2e fantaisie (Gounod).
Brillantes illuminations électriques.
En raison des gros frais occasionnés pour la composition de ce beau programme, il sera demandé deux francs à l’entrée du Jardin Public, le samedi et un franc le dimanche.


24 janvier 1931 — M. Cauchie, chef de la Philharmonique, organise un concours musical à Loches pour les 6 et 7 avril 1931
— Sous le patronage de la Fédération musicale de France, la ville de Loches (Indre-et-Loire), organise, pour les 6 et 7 avril 1931, un concours réservé aux harmonies et fanfares.
Lundi 6 avril : épreuves de lecture à vue et d'exécution, défilé obligatoire, morceau d'ensemble.
Mardi 7 avril concours individuels de solistes appartenant ou non aux sociétés.
Récompenses aux sociétés : couronnes, palmes et médailles, primes kilométriques de 0 fr. 08 par exécutant à partir de 40 kilomètres de Loches ; primes de présence au défilé, 2 francs par membre. Aux solistes, médailles et diplômes.
Demander le règlement à M. Cauchie, directeur du concours, 5, rue des Ponts, Loches.

Sociétés musicales actives à Loches en 1909 :
Fanfare de Loches, fondée en 1891, direction Rivière, 43 exécutants ;
Harmonie des Sapeurs-Pompiers, 45 exécutants.

(1) Faute de pouvoir assurer financièrement l’entretien de ce monastère, les Cordeliers vendent l’ensemble de leurs bâtiments à Pierre-Etienne Cormeille, maître de Poste, le 28 janvier 1777 ; le couvent, transformé, devient l’Hôtel de France jusqu’à la révolution. A cette date, l’église et le cloître des Cordeliers sont affectés à l’usage de grange et d’écuries, un autre bâtiment devient une Salle de comédie.
Le 19 janvier 1789, Cormeille et son épouse Anne-Catherine Chauchemiche revendent l’ensemble à François-Gaston de Nogerée et Louis-Philippine Bourdon.
Après de nombreuses transactions, l’ancien couvent tombe, en 1869, pour 60.000 francs, dans l’escarcelle de Daniel Wilson, gendre du président Jules Grévy.
La Chapelle des Cordeliers, après expropriation, est rasée en 1878 pour laisser passer le chemin de fer, Wilson empochant, pour le terrain de la seule chapelle, 36.950 francs.
Wilson conservera les autres bâtiments et le jardin qui seront lotis en copropriétés en 1959.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LOMME (Lille - La Délivrance) - Place de la Victoire
(NORD)
A la sortie du conflit 1914-1918 qui laisse exsangue une majeure partie de la région du Nord et de son réseau ferré, la Compagnie des Chemins de fer du Nord décide d’acquérir des terrains situés au nord-ouest de la métropole lilloise, afin d’y aménager une grande gare de triage adossée à une cité cheminote pouvant accueillir trois mille habitants.
Ce projet décidé dès le 2 mai 1919, autorisé par décret du 25 août 1919, est emmené par l’ingénieur Raoul Dautry (1880-1951), entré depuis 1903 dans la compagnie ferroviaire.
L’emplacement choisi, d’une superficie de soixante-neuf hectares, quasiment vierge de cultures et de constructions, situé sur les hameaux du Bourg et du Marais de Lomme, va être immédiatement désigné sous la dénomination de
Lille-Délivrance, nom évidemment attribué en raison de la libération lilloise tant attendue pendant quatre ans. (1)

Plan de Lomme en 1862 et détail du quartier Lille-Délivrance
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Lomme - Quartier des Cheminots de Lille-Délivrance
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Les travaux de terrassement nécessaires à la fondation de la gare de triage sont aussitôt entrepris. L’exploitation des lignes commence le mardi 4 octobre 1921 après l’ouverture d’un premier faisceau de 36 voies, lequel sera suivi d’un second faisceau de 41 voies. Le 21 octobre 1921, la gare Lille-Délivrance est inaugurée au point de vue technique en présence de M. Javary, ingénieur en chef de l'exploitation des chemins de fer du Nord, accompagnés des habituels sommités et édiles.
De son côté, la construction de la Cité des Cheminots va bon train : dès que le rapport du commissaire enquêteur est adopté lors de la séance du conseil municipal du 2 avril 1921, les travaux commencent, dirigés par plusieurs architectes, notamment Ernest Bertrand (1876-1943), Gustave Umbdenstock (1866-1940), Emile Molinié (1877-1964) et Charles Nicod (1878-1967).


Lomme - Lille-Délivrance - La cité des cheminots en construction — Voies de la gare de triage
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De nouvelles rues et places sont créées. 381 maisons individuelles conçues sur de multiples modèles différents, comportant 826 logements, sont ainsi édifiées en un temps record, puisqu’elles sont achevées en août 1921. Dès 1922, on y dénombre 2815 habitants — en 1926, ils sont 3228. Aucun immeuble collectif n’y sera construit.
La Cité de Lille-Délivrance étant conçue pour vivre en quasi autarcie, les établissements, équipements et commerces nécessaires sont installés :
— L’Ecole primaire, baptisée Ecole Pasteur, sur la place de la Victoire, où se déroule le marché hebdomadaire
— L’Ecole maternelle, rue de la Féerie (rue Albert Deberdt) ;
— Une école professionnelle, chemin du Beau Visage (avenue Roger Salengro) ;
— Une école ménagère, place Beaulieu ;
— Des bains-douches, rue Jules Goury ;
— Une Salle des fêtes et de réunion, bibliothèque, place Beaulieu ;
— Une coopérative pour les approvisionnements, près de la gare de triage ;
— Une infirmerie et un service médical, avenue de la Délivrance ;
— Une maison pour le médecin, rue Chrétien ;
— Un terrain de sports, rue de la Féerie ;
— Un débitant de tabac, un salon de coiffure, une papeterie-librairie, place Beaulieu ;
— Un estaminet, le Café de la Rotonde, avenue Anne Delavaux ;
— L’église Saint-Christophe, à laquelle la Cie des Chemins de fer du nord ne participe pas, est financée par le diocèse.

Lomme - Lille-Délivrance - Place de la Victoire, le marché et l’Ecole Pasteur - Débitant de tabacs, librairie papeterie, salon de coiffure
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Des fêtes et des concerts sont fréquemment organisés sur la Délivrance, auxquels participe parfois la Fanfare municipale de Lomme, fondée depuis 1869. Cette dernière, à la tête de quarante musiciens, est dirigée en 1923 par Félix Demanet, en place depuis 1910, et présidée par Kléber Planque.
Et bien entendu, dès 1922, l’Harmonie des Cheminots de Lille-Délivrance est créée, suivie aussitôt par la fondation de la Renaissance des cheminots de Lille-Délivrance, qui accompagne de temps à autre la phalange musicale.
Il est à noter que les quartiers de Lomme — le Bourg, le Marais, le Mont-à-Camp et le tout récent Lille-Délivrance — organisent chacun leurs fêtes, à des dates différentes, indépendamment les uns des autres, à l’exception des festivals musicaux qui impliquent que les formations musicales lommoises concourent entre elles.
Les fêtes dites du Mont-à-Camp se déroulent fréquemment dans le nouveau Jardin public de Lomme, au bout de l’avenue de Dunkerque, inauguré le 15 juillet 1924 (le monument aux morts de 1914-1918 y a été inauguré la veille). D’une superficie d’un hectare et demi, il comprend un terrain de sports et
une plage avec pelouse pour les jeux des enfants. Dans le parc, à l’abri du soleil, un Kiosque à musique, démontable, sur lequel pourront jouer 150 musiciens, y est à présent installé.

Le camarade Eugène Dereuse (1872-1953), tenancier, dès avant 1906, de l’estaminet La Liberté, situé au n°1 de la rue Dure Mort (future rue de l’Egalité), accueille dans son établissement de nombreuses réunions syndicales. Il devient maire de Lomme en 1919, fonction qu’il assume jusqu’en 1944.
En 1928, Eugène Dereuse, par délibération de son conseil municipal, décide de doter Lille-Délivrance d’un
Kiosque à musique, lequel sera édifié au centre de la Place de la Victoire, face à l’Ecole Pasteur : constitué entièrement en béton, il est de forme octogonale, avec une toiture à fond plat ; la rambarde qui l’entoure est en acier.

Lomme - Lille-Délivrance - Le Kiosque place de la Victoire
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Lors de l’occupation allemande de 1940-1945, la Royal Air Force britannique ne va pas épargner Lille-Délivrance et sa zone ferroviaire. Le 10 avril 1944, de 00 h 48 à 1 heure 20, pas moins de 239 avions de la RAF (halifax, lancasters et mosquitos) vont lâcher 2200 bombes sur Lomme (1336 bombes sont lancées sur les installations ferroviaires et 250 sur la Cité des Cheminots, 600 autres sont éparpillées dans la région). Ces destructions outrancières faites au « p’tit bonheur la chance », provoquent la mort de 419 civils sur Lomme et alentour, blessant en outre 355 personnes.
Sur les 381 maisons que compte la Cité, seules 80 restent debout.
Le Kiosque à musique, étonnamment resté debout, ne résistera cependant pas, dans les années 1980, aux coups de boutoir des démolisseurs.

Lomme - Lille-Délivrance - Bombardement meurtrier de la Royal air force britannique du 10 avril 1944
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La SNCF qui a succédé à la Compagnie des chemins de fer du nord, reconstruit la Cité des Cheminots de Délivrance, à peu près à l’identique, dans les années qui suivent la libération. Les terrains et constructions vont être cédés à la commune et aux bailleurs sociaux dans les années 1990. Une grande partie des maisons de 1920-1921, à l’architecture caractéristique remarquable, est encore aujourd’hui visible.
La place de la Victoire est devenue la place Edmond Dompsin ; à son centre, on a récemment édifié un nouveau Kiosque à musique, sobre, de forme octogonale, sans soubassement, muni d’une toiture conique élevée sur des doubles poutrelles de béton.
Kiosque détruit puis remplacé aujourd’hui.

voir ici, Place de la Victoire de Lille-Délivrance, devenue place Edmond Dompsin et son nouveau Kiosque, aujourd’hui. (1/2) (2/2)
La place Beaulieu aujourd’hui (1/3) (2/3) (3/3)

Lille - Délivrance - Place de la Victoire (1934).jpg
Lille - Délivrance - Place de la Victoire (1934).jpg (182.16 Kio) Vu 14019 fois
publié par Jean-Marc

Les Fêtes à Lomme ne datent pas d’aujourd’hui ! Bien avant la création de Lille-Délivrance, concerts, festivals et jeux y sont fréquents
17 et 18 mai 1891 — Festival musical de Lomme
— La commune de Lomme organise pour les 17 et 18 mai 1891, un grand festival international d’harmonies, de fanfares et d’orphéons avec un tir à la cible chinoise pour les sapeurs-pompiers et les sociétés d’anciens militaires. Les sociétés qui désireraient prendre part, et qui n’auraient pas reçu de lettre d’invitation, sont priées de s’adresser à M. le secrétaire de la commission, avant le 10 avril au plus tard.
1er septembre 1903 — Cavalcade à Lomme
— Huit jours nous séparent de la grande cavalcade de bienfaisance au profit des pauvres de la commune le 6 septembre prochain.
Plusieurs sociétés de musique devant figurer au cortège ont déjà envoyé leur adhésion à M. Guilloux, président de la commission de musique.
Parmi ces sociétés, citons : la Fanfare des sapeurs-pompiers d’Haubourdin ; l’Harmonie municipale de Lambersart ; le Club des Quinze de Canteleu-Lambersart qui figurera au cortège en costumes bretons ; la Fanfare des Enfants du Nord de Canteleu-Lambersart ; l’Harmonie municipale de Lomme ; l’Harmonie municipale d’Haubourdin ; la Fanfare de Radinghem ; l’Harmonie des Accordéonistes lillois.
Les sociétés de musique prenant part au cortège seront reçues à une heure précise à l’angle des rues du Marais-de-Lomme et de Dunkerque par un commissaire désigné à cet effet.
Comme on peut en juger, cette fête sera des plus belles, si évidemment le soleil est des nôtres ce jour-là.
22 et 23 juillet 1906 — Fête du quartier du Flaquet de Lomme
— Dimanche 22 et lundi 23 juillet 1906 aura lieu une grande fête de quartier. Les jeux populaires commenceront dans l'ordre suivant :
A 4 heures, jeu de quilles pour enfants. — A 4 heures et demie, jeux de boules pour dames (en face de la cité Pottier). — A 5 heures, jeu de bac (au dé) pour hommes (en face de l’estaminet Leveugle). — A 5 heures et demie, jeu de fléchettes (en face de l’estaminet Derumeanx). — A 6 heures, jeu de billard-labyrinthe (en face
De l’estaminet Legrand). — A 6 heures et demie, jeu de bouchon (en face de l’estaminet des Quatre-Saisons). — A 7 heures, jeu de beigneau (en face de l’estaminet de la Croix d’Or). — A 8 heures, jeu de bouchon (en face de l’estaminet Dupont-Butin).
Pendant l’exécution des jeux, concert. A 9 heures. Illuminations et grand bal chez Dupont-Butin.
Lundi, à 7 heures du soir, en face de la Campagne de Mme Loyer, carrousel à brouette.
14 juillet 1909 — La Fête nationale à Lomme
— Le 14 au matin, distribution de pain et de viande dans les sections du Bourg, du Mont-à-Camp et du Marais, par les soins du bureau de bienfaisance. A 9 heures, distribution de gâteaux aux élèves de toutes les écoles.
A trois heures et demie de l’après-midi, revue et défilé des sapeurs-pompiers et des diverses sociétés, place du Bourg. — A 4 heures et demie, concert par la Fanfare municipale.
A 9 heures, décoration et illumination des rues de la Planche-à-Quesnoy, de l'Eglise et de l’Etoile, au Marais.
A 10 heures, feu d’artifice, rue de l'Etoile.
Le soir, bals publics : place de 1’Eglise, au Bourg ; route Nationale, au Mont-à-Camp ; place de la Linière, au Marais.

21 octobre 1921 — Inauguration technique de la gare Lille-Délivrance et ouverture de la Cité des Cheminots
— Hier a été inaugurée, au point de vue technique, la gare de triage dite de Lille-Délivrance et située sur le territoire de Lomme.
M. Javary, ingénieur en chef de l'exploitation des chemins de fer du Nord, était arrivé par train spécial ; de nombreuses personnalités du commerce et de l'industrie l'accompagnaient.
A 8 heures 50, un train arrive devant la partie de la gare où s'étend la cité. Mille maisons servant de demeures aux agents forment un groupe séduisant de coquettes villas. Quatre cents maisons sont actuellement habitées et ont suscité la curiosité des visiteurs.
M. Javary donna toutes les explications nécessaires sur le fonctionnement des divers services : cabine électrique commandant la manœuvre des wagons sur les trente-six voies, tobogan ou appareil spécial pour le levage, le triage, le dosage, le chargement automatique du combustible, les machines et l'atelier pour l'entretien et les réparations, l'hôtel des mécaniciens.
A noter qu'on emploie sur ces voies la téléphonie sans fil. Un agent est muni d'un appareil récepteur et porte les piles accrochées à un ceinturon et une antenne, fixée sur le dos, affectant assez la forme d'une grande auréole de cuivre.

Lomme - Lille-Délivrance - Groupe de maisons place de la Victoire — Ecole Pasteur place de la Victoire
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14 juillet 1922 — L’Harmonie des Cheminots de la Cité est déjà en place lors de la fête nationale 1922
— A Lomme. A 9 h. 30, revue et défilé des écoles publiques, avec le concours du Denier des Ecoles laïques, du
Corps des Sapeurs-Pompiers, de Ia Fanfare municipale, de la Fanfare du Marais et de l’Harmonie des Cheminots. A l’issue de la revue, distribution de gâteaux et de vin. — A 15 h., jeux et concours divers. — De 17 à 17 heures, fête de gymnastique, Grand’Place au Bourg, par la Jeunesse du Marais, avec le concours de l'Harmonie des Cheminots. Concerts à la Croix-de-Pierre et place de la Linière. — De 20 à 24 heures, bals.

14 juillet 1923 — Concerts de l’Harmonie des cheminots et de la Fanfare municipale
— De 16 à 17 heures, grande fête de gymnastique, derrière l’Eglise du Marais, par la société « La Jeunesse », avec le concours de la Fanfare du Marais. Concerts publics au Bourg (place de la Victoire) par la Musique municipale ; à Mont-à-Camp (place de 1’Eglise), par l'Harmonie des Cheminots ; de 20 à 24 heures, bals.

5 août 1923 — Cinquantenaire retardé de la Fanfare municipale de Lomme
— Dimanche prochain, 5 août, la laborieuse cité de Lomme, voisine de Lille, sera en fête pour commémorer dignement le cinquantenaire de la fondation de sa Fanfare Municipale, créée en 1869. En réalité, c’était en 1919, qu'aurait dû être célébré ce jubilé, mais par suite des circonstances difficiles qui existaient pour reconstituer cette vieille phalange, il fallut remettre à plus tard cette cérémonie.
A cette occasion, un grand festival international de musique et d’orphéons est organisé. Cinquante primes seront offertes aux sociétés. Aussitôt la revue, les sociétés se rendront au kiosque qui leur est affecté. Programme des fêtes :
Journée du 4 août. Grandes retraites aux flambeaux avec le concours de la Fanfare municipale, l’Harmonie des Cheminots, la Fanfare l’Avenir, la société de gymnastique la Jeunesse du Marais et la Compagnie des Sapeurs-pompiers. Rassemblement à la barrière à 21 heures et départ en deux groupes, l’un pour le Bourg, l’autre pour le Marais.

Journée du 5 août. Grand festival international d’harmonies, fanfares, orphéons, trompettes et symphonies. Réception des sociétés à 14 heures, avenue de Dunkerque, à l’angle de la rue du Marais. Les exécutions auront lieu sur les Kiosques suivants :
Mont-à-Camp : rue Jean-Jaurès, Jardin Public, rue Winckelmans. — Marais : place de l’Etoile, de la Croix-du-Tempe et de la Linière. — Bourg : rue Anne-Delavaux (Délivrance), Grand’Place, au Flaquet.
Bals populaires à grand orchestre à 21 heures : rue Neuve, rue Victor Hugo, Cité Mouray.

Journée du 6 août. A 15 heures, tirage des primes du festival à la mairie-Bourg.
A 17 heures, jeu de balles à main nue entre Lille et la Délivrance, sur le terrain des sports de Mont-à-Camp (parc de la mairie de Lomme transformé en jardin public).
A 20 heures, grands concerts publics :
Bourg : Grand’Place, par l’Harmonie des Etablissements Agache de Pérenchies. — Mont-à-Camp : Jardin public, par la Grande Fanfare de Fives. — Marais : place de la Croix-du-Temple, par l’Harmonie municipale d’Haubourdin.
A 22 heures, grand feu d’artifice tiré sur la butte de l’avenue de Mont-à-Camp.

Cinquante formations musicales ont participé au festival du 5 août 1923, venant notamment de Billy-Montigny, de Croix, de Séclin, Fleurbaix, Montigny-en-Gohelle, Hellemmes, Annoeullin, Wardrecques, Armentières, Berkem, Libercourt, Oignies, Roubaix, Ostricourt, Marquette, Lambersart, Wambrechies, Haubourdin, Tourcoing, Courrières, Werquin, Lille, Fives, Tournai, La Madeleine, Emmerin, Templeuve, Sailly-les-Lannoy, Abancourt…

6 avril 1924 — Concert de l’Harmonie des Cheminots de Lomme dans la Salle des Fêtes de la Délivrance
— Lomme. Dimanche 6 avril à 14 h. 30, aura lieu dans la salle des fêtes de « La Délivrance » un grand concert artistique vocal et instrumental, organisé par la Société « La Protection Mutuelle des Employés des Chemins de Fer de France et des colonies » (Section de Lille) au profit de sa caisse.
L'Harmonie des Cheminots de Lomme « La Délivrance » prêtera son concours ainsi que de nombreux artistes de toutes catégories des Théâtres et Conservatoire de Lille.
A l'issue du concert, causerie par M. Olivier, membre consultatif des Chemins de fer et du Conseil Supérieur des Chemins de fer, président de la protection mutuelle, chevalier de la Légion d'honneur.
Le soir à 20 heures, grand bal de nuit à brillant orchestre.

Lomme - Lille - Délivrance - La Salle des Fêtes, place Beaulieu — Rue René-Bodelle et place de la Victoire
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8 juin 1924 — Un concert de la Fanfare municipale de Lomme
— Dimanche 8 juin, à l’occasion de la solennité de la Pentecôte et pour fêter les noces d’or des époux Houque-Salingue, la Fanfare municipale se fera entendu pendant la Grand'Messe de 10 heures, en l'église du Bourg.
Sous l’habile direction de son chef M. Félix Demanet, elle exécutera les meilleurs morceaux de son répertoire et notamment :
Le Dauphin, marche de Allier. — Egmond, ouverture de Beethoven, transcrit par F. Ligner. — Cavaliera Rusticana, andante. — Lohengrin, fantaisie de Wagner arrangé par Girard ; Marche de Paris, de F. Popy.

15 juillet 1924 — Concert lors de l’Inauguration du Jardin public et du Parc des enfants de Lomme, avenue de Dunkerque où est érigé un Kiosque à musique démontable
— Inauguration du Jardin public et du parc des enfants à Lomme. Mardi 15 juillet, à 20 heures, grand concert public par l’Harmonie des établissements Agache de Pérenchies, sous la direction de V. O. Doye. Programme : 1e partie : 1. Sur les bords du Nil, marche (Saint-Saëns). — 2. La Flandre Héroïque, ouverture (G. Balay). — 3. Jour de Fête (G. Parès). — 4. Deuxième concert pour clarinette, romance et polonaise (Weber) ; soliste, M. Lucien Vanhée, 1er prix du Conservatoire de Paris.
2e partie. : 5. Marche Hongroise de la Damnation de Faust (Berlioz). — 6. Aïda, grande fantaisie (Verdi). — 7. Ballet d’Isoline (Messager). — 8. Chant d'Alouette, rondo pour flûte (L. Reynaud) ; soliste, M. L. Dewilde.

30 août 1924 — Concert de la Fanfare municipale sur le Kiosque à musique
— Lomme. Samedi, à 20 heures, un concert sera donné, sous les auspices de la Municipalité, par la Fanfare municipale, sur le kiosque du Jardin public.

2 septembre 1924 — Compte rendu du concert sur le kiosque du 30 août
— Lomme. Malgré le mauvais temps, peu clément, une foule nombreuse s'était rendue, samedi soir, au jardin, pour entendre le concert donné par la Fanfare Municipale, sur le merveilleux kiosque, tout récemment installé et brillamment illuminé pour la circonstance.
Dans une exécution impeccable, nos musiciens obtinrent un succès inespéré et furent chaleureusement applaudis. Toutes nos félicitations à M. Minet, adjoint, qui remit à M. Demanet une superbe gerbe et remercia tous les fanfaristes.

Lomme - Le Jardin public où était érigé un Kiosque à musique démontable
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4 et 5 octobre 1924 — 3e anniversaire de l’ouverture de la Cité de la Délivrance et Inauguration des cours ménagers et des jardins d’enfants
Programme de la fête
— Les fêtes de la cité de Lille-Délivrance. Le Conseil d’administration de la Cité de La Délivrance, à l’occasion du 3e anniversaire de l’ouverture de la Cité et de l’inauguration des jardins d'enfants, des cours ménagers et des cours professionnels, organise des fêtes champêtres au profit des Orphelinats des chemins de fer français et des colonies.
Elles auront lieu sous la présidence de M. Javary, directeur du réseau du Nord-Exploitation et des principaux ingénieurs en chef de la compagnie avec le concours des sociétés suivantes :
L’Harmonie des Cheminots de La Délivrance ; l’Harmonie des Cheminots d'Hellemmes ; la Fanfare municipale de Lomme ; la Fanfare l'Avenir du Marais de Lomme ; la Société de gymnastique La Jeunesse du Marais de Lomme ; le Club haubourdinois, section féminine (1er prix de la 5e fête fédérale de Rennes).
Programme des fêtes :

Samedi 4 octobre. A 20 heures, grande retraite aux flambeaux avec les Sociétés de musique de Lomme, de la Délivrance et des Sapeurs-Pompiers. Illuminations de la cité.
Dimanche 5 octobre. A 7 heures du matin, réveil en fanfare.
A 10 h. 30, rassemblement au Pont de Lomme, Café du Commerce, pour la remise d’une palme de bronze au monument aux morts de la commune de Lomme ; de 10 à 12 heures et de 14 à 18 heures, concours de jeux populaires : bouchons, javelots, fléchettes, ciseaux, trou-madame.
A 17 heures, concours de ballons pour les enfants ; démonstration de chiens policiers ; lâcher de pigeons ; jeu de balle à la pelote ; tennis ; football ; à 15 heures, inauguration des Jardins d'enfants et des cours ménagers et professionnels ; à 17 heures, concert par 1'Harmonie d'Hellemmes.
A 18 heures, concert par la Fanfare du Marais. Poses plastiques par la Société de gymnastique du Marais. A 19 heures, concert par la Fanfare municipale de Lomme ; à 20 h. 30, bal à grand orchestre à la salle des fêtes, 2 francs l’entrée ; à 21 heures, illumination place de la Victoire ; ballet par la société féminine d‘Haubourdin ; à 23 heures, grand feu d’artifice.
Lundi 6 octobre. — Continuation de la fête foraine.
Les forains qui voudraient venir s’installer pour les festivités, pourront s’inscrire dès maintenant au garde de la Cité, salle des fêtes de la Délivrance. Les emplacements seront distribués le jeudi 23 septembre à 14 heures. Le courant électrique sera mis à leur disposition.
7 octobre 1924 — Compte rendu des festivités du 3e anniversaire de l’ouverture de la Cité des cheminots
— Le soleil n’a pas favorisé la journée consacrée par la cité des cheminots à son 3e anniversaire. Une pluie, torrentielle par instants, est venu tremper l’installation et les chemins qui y amenaient. N'empêche qu'il y eut beaucoup de monde hier. Cette calme et originale cité qui n'a pas l'habitude de tant de bruit et de tels flots de peuple, reçut hier beaucoup de visites. Maintenant les Lillois la connaissent.
Ce fut d'ailleurs pour tous une promenade de grand air. Car c’est cela qui frappa, en cette fraîche journée : Lille-Délivrance est vraiment située dans le plein air.
Lille-Délivrance est comme une vaste étendue plane : les maisons, toutes dépourvues d’étages, s‘élèvent à peine au-dessus des jardins. Elles y sont largement dispersées. Il y a là-dedans plus de verdure que de pierre ; et ce qu'il y a de pierre est comme comprimé par la verdure.
Imaginez 1à-dedans quelques baraques foraines, quelques kiosques de fortune, un toboggan, des manèges dont les bruits, dispersés au large vent, sont moins criards qu’en ville.
Imaginez aussi, derrière les fenêtres, aux volets bariolés, les visages des habitants, qui, recevant leurs familles, sont restés chez eux. Voyez ces visages, calmes et heureux qui, du coin des rideaux, assistent au spectacle de la rue.
Et vous aurez toute la description de la fête. Fête du grand air, fête des familles, fête des jardins. Lille-Délivrance ne pouvait apparaître aux curieux venus pour la première fois, sous un jour en même temps plus attrayant et plus réel.
Le programme de la journée ? Mais, nous venons de le donner. Ajoutez-y les jeux familiers des agglomérations villageoises : fléchettes, javelots, bouchon, trou-madame, balle à la pelote, vous aurez toute la fête du 5 octobre.
Deux manifestations officielles sortent seulement de ce cadre : la visite des cheminots qui allèrent à 10 heures du matin, sans chef, mais en groupe compacts, poser une palme de bronze sur le monument des morts au cimetière de Lomme, et la conférence-causerie de M. Javary, directeur de la Compagnie du Nord.


Lomme - Lille-Délivrance - Ecole ménagère et école maternelle
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25 août 1926 — Les innombrables estaminets et cabaretiers de Lomme et Lambersart pratiquent une entente sur les prix !
— Lomme. Assemblée des cabaretiers. — Les cabaretiers de Lomme et Canteleu-Lambersart, réunis en assemblée générale extraordinaire, le mercredi 25 août, « A la Petite Botte de Paille », 316, avenue de Dunkerque, à Lambersart, après avoir entendu les explications de MM. Brunet et Dumoulin, et sous la présidence de MM. Brunet et Caucheteux, ont décidé, à l’unanimité des membres présents, d'appliquer le tarif suivant, dès le jeudi 26 août 1926 :
Bière : le litre, 1.25 à 1.30 ; grande chope, 0.60 ; bruxelloise, 0.40. — Liqueurs : genièvre fantaisie et eau-de-vie, 0.30 et 0.60 ; fine et rhum, 0.60 et 1.20 ; Cointreau, 1 à 2 fr. ; genièvre 49° et cognac authentique, 0.75 à 1.50. — Apéritif : sec, 0.60, 1.25, 1.50 ; à l’eau, 2 fr., sauf cressonnée et pernod. 2.25. — Limonades et eaux minérales : mousseline, 0.30 et 0.35 ; bruxelloise, 0.60 et 0.65.
Quant aux vins, dont les prix diffèrent d'une maison à l’autre, l’assemblée préconise : le petit verre, 0.30 ; mousseline. 0.60 ; bruxelloise, 1 fr.
Le secrétaire : Cl. Ogiez.

9 au 11 juin 1928 — Fête des Fleurs à Lille-Délivrance
— La Fête des Fleurs. Samedi, dimanche et lundi prochains, dans la cité fleurie des Cheminots de Lille-Délivrance, grande fête champêtre et du printemps. Voici le programme de ces festivités :
Samedi 9 juin, à 21 h., retraite aux flambeaux à travers la Cité, avec le concours de l’Harmonie des Cheminots et de la Société de gymnastique.
Dimanche, de 10 à 12 heures, carrousel cycliste et courses diverses. Exposition du chien de défense de la délivrance ; concert-apéritif par l’Harmonie des Cheminots, place de la Victoire.
De 14 h. 30 à 19 h. 30, démonstration sportive (mouvements aux agrès, ensembles et ballet des faucheurs et faucheuses par la société mixte de gymnastique.
Match de basketball ; jeux de bouchons et fléchettes ; javelots. Sur le terrain de dressage des chiens, challenge des chiens policiers. Lutte au Jeu de balle. Courses pédestres, en sacs et à la brouette. Match de football. Lâcher de pigeons. Concert. Course à la valise.
21 heures, bal roulant. — 23 heures, salle des fêtes, bal populaire.
Lundi 11 juin, de 9 à 18 heures, grand concours de piquet à la buvette de la salle des fêtes.
A 17 heures, concours de ballons, place Beaulieu.
A 20 heures, grand concert. — A 21 heures, distribution des prix, salle des fêtes.

4 août 1929 — Concert, bal et spectacle dans la Salle des fêtes de la Place Beaulieu
— Concert de bienfaisance. — Demain dimanche 4 août, à 15 h, 30. sera, donné dans la salle des fêtes de Lille-Délivrance, place Beaulieu, un grand concert vocal et instrumental organisé par la police locale, au profit de l’Orphelinat et de la Mutuelle de la Police, avec le concours de M. Léon Delmulle, baryton, de l’Opéra de Lille ; Mlle Mailliet, soprano, grand prix du Conservatoire ; M. Bibos, célèbre clown imitateur ; la Troupe des Six, les merveilleux acrobates de l’Empire de Paris…
Superbes décors ; chants ; luxueux costumes. Orchestre symphonique, direction Mme Buttin.
Ce concert sera suivi d'un grand bal à brillant orchestre et jazz. Le parquet sera ciré et on trouvera au vestiaire des cotillons, serpentins, etc…

22 juin 1931 — Inauguration de l’Ecole de fille de Lille-Délivrance, suivie d’un concert de l’Harmonie des Cheminots sur la Place de la Victoire
— La fête du cinquantenaire de l'Ecole laïque, bénéficiant d’un temps, on peut le dire, exceptionnellement beau, a obtenu, à Lomme, un magnifique succès.
Dimanche matin, la Municipalité procéda à l’inauguration de la nouvelle école de filles de Lille-Délivrance.
Ce fut une cérémonie brève qui réunit, autour des bannières, tous les amis de l'école. Un petit cortège se forma à l’angle de la rue Anne-Delavaux et de Dunkerque et, sous la conduite de l'Harmonie de Lille-Délivrance, suivie des élèves de l’école qui portera le nom de Mme Curie, les autorités se rendirent au nouveau bâtiment.
M. Dereuse, maire de Lomme, en une allocution de circonstance, exprima la satisfaction de tous de voir s’ouvrir pour le 1er octobre prochain une école nouvelle dans la commune. Mlle Nivet, directrice de l’école, remercia le maire et lui donna l’assurance que l’école, ses élèves et son personnel sauront faire honneur à Lille-Délivrance.
A 11 h. 30, l’Harmonie des Cheminots exécuta, place de la Victoire, un fort beau programme qui fut très applaudi.

Lomme - Lille-Délivrance - Ecole Madame Curie — Place de la Victoire un jour de marché
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14 juillet 1932 — La Fête nationale à Lomme ; concert de l’Harmonie des Cheminots, place de la Victoire
— Voici le programme général de la fête nationale du 14 juillet :
A 6 heures, salves d'artillerie. — A 9 heures, revue des défilés des enfants des écoles laïques du corps des sapeurs-pompiers et des sociétés locales. Rassemblement rue Victor-Hugo.
A 16 heures, jeux divers. — A 17 heures, démonstration de gymnastique, place de la Liberté par la Jeunesse du
Marais ; place Jules-Delvoye, par la Section féminine d’éducation physique.
A 18 heures, concerts : place de la Victoire par l’Harmonie des Cheminots ; Cité Mouray par la Vétérante Lommoise ; place de l’Etoile par la Fanfare L’Avenir.
A 21 heures, bals : Au Bourg (Mitterie) ; A la Délivrance (Veau-Gras et Mirador) ; Au Marais place de la Linière et à l’angle des rues Philippe-de-Girard et Lenglart ; à Mont-à-Camp, angle des rues Becker et Jean-Jaurès.

6 au 8 juin 1936 — Grande kermesse à Lille-Délivrance
— La Cité fleurie de Lille-Délivrance va connaître, les 6 et 7 juin, une grande animation. En effet, un programme très copieux a été mis sur pied pour ces deux journées, le lundi 8, journée de « Raccroc » sera aussi très animé.
Cette fête champêtre et kermesse flamande comprendra notamment : le samedi 6 juin, place de la Victoire, une grande fête foraine ; le dimanche 7 juin, de 9 h 30 à 11 heures, place Beaulieu, un carrousel cycliste ; de 14 à 18 heures, jeu de bou1es ; de 14 h 30 à 18 h. 30, terrain de basket-ball, O.L. contre R.C.L.D., ballets par les fillettes, fête nautique à la piscine avec concert par 1’Harmonie des Cheminots, match de football U.S Bailleul contre l'Avenir Sportif Lommois ; courses pédestres de 400 et 800 mètres, jeux populaires, courses en sac, jeux de ciseaux. etc...
A 20 heures, à la salle des fêtes de la place Beaulieu, bal populaire avec deux orchestres.
Le lundi 8 juin, de 14 h. à 18 h., place Beaulieu, jeu de boules ; à 17 heures, concours de ballons ; à 20 h. 30, à la bibliothèque, distribution des prix ; à 18 h 30, terrain des sports, grand match de football, 43e R.I. contre A.S.L. renforcé.
A 22 heures, un grand feu d'artifice sera tiré.
Nul doute qu'un tel programme n'attire, à la belle cité de Lille-Délivrance, la foule des grands jours.

Lomme - Place Edmond Dompsin (place de la Victoire) et le Kiosque à musique
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Formations musicales actives à Lomme en 1909 :
Fanfare municipale de Lomme, fondée en 1869, président H. Théodule, direction de Bleckerre, 44 exécutants ;
L'Alliance du Marais (chorale), fondée en 1894, président Dumoulin, direction Henri Hespel, 39 exécutants ;
L'Avenir du Marais de Lomme (fanfare).


La musique Lommoise la plus ancienne connue est fondée en 1846 sous le nom de Philharmonique. En 1860, la Cécilienne lui succède avant de devenir en 1869, sous la présidence de M. Becquart, la Fanfare municipale dirigée par M. Delestraint. Celui-ci, en 1877, en raison de sa santé, abandonne sa place à M. de Bleckerre qui conserve les rênes de la phalange jusqu’à son décès survenu en 1910. M. Félix Demanet, sous-directeur du Club des Vingt de Lille, prend alors la direction de la Fanfare.

(1) Quelques puristes, au nom de la lexicologie, considérant que Délivrance n’étant pas un « quartier » de Lomme, il est souhaitable d’utiliser le terme La Délivrance. Par simplification et suivant en cela l’usage régulier qui en est fait depuis maintenant un siècle, nous gardons cependant la syntaxe Lille-Délivrance.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LONGUEAU - Le Kiosque
(SOMME)
Afin de débarrasser la gare d’Amiens de ses trains de marchandises toujours plus nombreux (transit du charbon, etc…), la Compagnie des chemins de fer du Nord d’Emile Péreire, constituée le 20 septembre 1845, décide en 1847 d’établir sur la commune de Longueau, un raccordement reliant directement la ligne de Paris à celle de la frontière belge et d’y implanter une grande gare de triage (composition et décomposition des trains)
Les terrains nécessaires à ces opérations, acquis par expropriation par la compagnie, sont situés sur le pourtour ouest de Longueau, en grande partie constitués de zones marécageuses.
L’aménagement de l’ensemble du dispositif, achevé en 1855, sera encore agrandi à plusieurs reprises, notamment en 1883 par l’adjonction de faisceaux supplémentaires. Un tiers de de la superficie totale de la commune, soit 94 hectares, vont être occupés par les voies, les zones de stockage de locomotives et les divers ateliers de réparation des wagons.


Longueau - La Gare de Triage - Le Dépôt (clichés Rigouard, Cparama)
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Progressivement, les cheminots du complexe ferroviaire s’installent dans les logements que la Compagnie des chemins du nord fait bâtir sur des terrains qu’elle acquiert, proches de la gare, au sud de la Route d’Amiens à Noyon (rue Henri Barbusse), Longueau-village étant, de son côté, situé au nord.
De 1845 à 1914, le nombre d’habitants de Longueau passe ainsi de six cents à mille quatre cents, cet accroissement étant essentiellement dû à l’arrivée des familles cheminotes.
En 1904, une phalange musicale forte de 22 musiciens, est fondée sous le nom de L’avenir Musical de Longueau. Présidée par le futur maire longacoissien, Jules Devauchelle, elle est dirigée par le facteur et receveur des Postes Jules Lafillez, lequel sera remplacé en 1906 par M. Laneuville.

Plan de Longueau-sud en 1811
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Lors de la guerre 1914-1918, Longueau et sa gare subissent plusieurs bombardements, le pont de chemin de fer sur l’Avre est détruit.
A l’issue du conflit, la Compagnie procède à l’agrandissement de la zone ferroviaire afin d’accueillir les activités de maintenance de wagonnage d’Amiens, entraînant une arrivée massive de nouveaux cheminots. Ceux-ci vont être logés dans les cités-jardins que la Compagnie fait bâtir de 1921 à 1926, à la suite des premières constructions initiales, au sud-ouest de la commune.
Hormis les équipements scolaires qui restent du ressort de la commune, toutes les aménagement récréatifs, sanitaires, ludiques ou sportifs sont financés par la Compagnie du Nord. Sont ainsi construits deux dispensaires, un jardin d’enfants, une école ménagère et une bibliothèque…

Longueau - La Cité des Cheminots
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L’Economat des cheminots, créé en 1922 sous forme de coopérative avec ses 350 sociétaires, est aménagé dans des wagons de la Compagnie des chemins de fer.
Vers 1926, un square-jardin public est aménagé, à l’extrémité de la rue Jean Jaurès, donnant son nom audit jardin, le long de la rue de la République, tout près des voies de triage.
Une salle des Fêtes est érigée sur le Jardin public en 1929.

Longueau - La Salle des Fêtes dans le Square Jean Jaurès
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La musique des cheminots, après s’être appelée, à partir de 1922, L’Avenir Musical et la Lyre des Cheminots de Longueau, sous la direction d’Eugène Coestier, employé au magasin du matériel roulant de Longueau, devient, en 1929, L’Avenir Musical des Cheminots de Longueau.
C’est très certainement à l’instigation d’Eugène Coestier que la Compagnie du Nord décide de faire édifier, en 1929, un Kiosque à musique, au bout du square Jean-Jaurès, en vis-à-vis du bazar de Longueau à l’enseigne Aux Galeries des Cheminots situé au 23 et 25 de la rue Georges-Debailly (articles de ménage, électricité, pêche, réparation de chaussures, tissus, mercerie, cuir, chapellerie et articles de Paris).
Ce Kiosque, de forme hexagonale, est constitué de bois pour son garde-corps et ses colonnes, sur lesquelles repose sa toiture surmontée d’une lyre ; son soubassement est en pierre et briques revêtues d’un crépit.


Longueau - Le Kiosque des cheminots et la Salle des Fêtes — Square Jean Jaurès et le Kiosque à musique
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A la veille du conflit de 1940, les Cités occupent un espace de 65 hectares pour 2300 cheminots.
Les bombardements alliés de 1942 à 1944 censés atteindre le réseau ferroviaire et ses bâtiments vont, comme à l’accoutumée, déborder largement le cadre de leurs objectifs. Si effectivement une grande partie des voies, des postes d’aiguillage et des ateliers sont détruits, les dégâts recensés s’étendent également sur la Cité des cheminots qui, fort heureusement, avait été évacuée prévisionnellement : 221 logements sont détruits et 303 endommagés sur les 647 logements que compte la Cité de Longueau.

Le Kiosque à musique a peut-être été détruit lors de ce pilonnage, de même que la salle des fêtes, à moins que ce ne soit la municipalité qui l’ait fait disparaître ! Toujours est-il que le Conseil municipal de Longueau, dirigé par Louis Prot, maire de 1925 à 1966 qui affiche à cor et à cri son appartenance au parti communiste, va jouer un petit tour de passe-passe avec le square Jean-Jaurès. Ce jardin public, situé avant 1945 le long de la rue de la République, côté des numéros impairs, réapparaît après 1960 sur la travée opposée, côté des numéros pairs, à l’angle de la rue Jean Jaurès et s’étendant jusqu’à l’impasse Gambetta. Le Kiosque à musique, qui aura vécu un peu plus de dix ans, ne sera pas reconstruit. A l’emplacement de l’ancien Jardin public, quelques immeubles locatifs sont édifiés.
Tout comme la plupart des cités cheminotes, celle de Longueau sera reprise par les bailleurs sociaux et la commune, la SNCF, continuatrice de la Compagnie des Chemins de fer du Nord, s’étant dégagé du foncier cheminot.
Kiosque supprimé.

voir ici, Le nouveau Jardin public Jean Jaurès de Longueau sans kiosque, aujourd'hui. (1/3) (2/3) (3/3)

Longueau - Le Kiosque (1934).jpg
Longueau - Le Kiosque (1934).jpg (196.13 Kio) Vu 13981 fois
publié par Jean-Marc

22 septembre 1928 — Une visite de la Cité des Cheminots de Longueau
— La Cité de Longueau que nous avons visitée récemment réalise un bel ensemble autour d'un ancien château, doublé d'un pavillon à larges baies, le tout aménagé en foyer, de vastes pelouses, entre des allées bien sablées, ici un tennis, là un ruisseau perdu derrière un petit bois, et dans toute cette vraie verdure, de coquettes maisons semées avec une fantaisie plaisante, au milieu de leur jardin. Rien de la raideur ni de la promiscuité des corons. Le spectacle rappelle les plus riantes cités-jardins de la banlieue parisienne ou le faubourg-strasbourgeois de Stockfeld. C'est là que vivent six cents familles de cheminots ; dans des conditions qui n'ont rien d'exagéré : de 3 à 6 pièces, le loyer mensuel varie de 37 à 85 francs. Les célibataires, dans un « quartier » spécial qui leur est réservé, y trouvent même des chambres meublées pour 10 fr. par mois.
La vie collective de la Cité.
Pour toute cette population, la Compagnie a essayé de créer une vie collective qui élevât son niveau matériel et moral. Des fêtes sont organisées avec le concours d'une société de musique et d'une société de sports, formées l'une et l'autre de cheminots. Le club sportif a son terrain ; musiciens et « acteurs » auront bientôt leur vaste salle des fêtes ; un immeuble abrite le Foyer de la cité : salle de jeux, petite bibliothèque, école ménagère où des cours sont régulièrement donnés. Dans un autre est aménagé un Jardin d'enfants, vraie maison de l'art et de la joie dans l'harmonie de ses salles claires et de son minuscule mobilier.
Mais la fierté de l'administration, c'est la Pouponnière. Belle oeuvre en effet : c'est elle qui dirige l'élevage des enfants des cheminots et des nourrissons placés dans la cité, souvent des bébés chétifs et déjà sans passé. Quatre cents enfants ont été amenés régulièrement aux consultations et pesés l'année dernière.
Consultations scolaires, service de douches à bon marché, complètent le service d'hygiène.
(journal Le Populaire 22 septembre 1928)

Autres temps, autres mœurs : l’Harmonie-fanfare l’Avenir des Cheminots de Longueau, afin d’accroître son audience, fait diffuser ses concerts sur les ondes de Radio-PTT-Nord
18 avril 1931 — Concert de l’Avenir des Cheminots de Longueau
RADIO-P.T.T.-NORD (P. : 1 kw. L : 265 m.) 20 heures à 21 heures. Diffusion du concert donné par l'Avenir des Cheminots de Longueau. Programme :
Danses hongroises n° 5 et 6. Brahms, par l'Avenir des Cheminots de Longueau. — Reo Bel et Dudef : Chez le pharmacien (Bach et Laverne). — Pour rire en société (Bach et Laverne). —Conférence humoristique par Mlle Jacqueline de Valmont. — Au caprice du vent (Pesse). — Mme Butterfly, Sur la mer calmée (Puccini), par Mlle Maria Legrand. — Hamlet, Arioso (Thomas). — Le Jongleur de Notre-Dame (Massenet), par M. Riquier, baryton. — Les Noces de Jeannette, duo (Massé), par Mlle Legrand et M. Riquier. — Le comique grimé Dudef dans son répertoire. — Le rocher fantôme (Staz), par l'Avenir Musical des Cheminots de Longueau. — Interprétation de Le feu de joie, comédie en 3 actes de André de Lorde et C. Roland, avec autorisation spéciale des auteurs.

Longueau - Vue générale du Square Jean Jaurès et du Kiosque à musique, le long de la rue de la République
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25 juillet 1936 — Accompagnée de deux mille personnes, la Fanfare la Prolétarienne de Longueau défile dans la cité, entonnant l’Internationale et accompagnant Maurice Thorez venu prononcer quelques paroles dans la Salle des fêtes du Square Jean-Jaurès
— Plus de 12.000 personnes acclament Maurice Thorez à Amiens. 2.000 auditeurs à Longueau. La grande manifestation d'Amiens, une des plus grandes de notre Parti, a eu comme prologue une manifestation splendide qui s'est déroulée à Longueau, centre cheminot environnant la capitale de la Picardie. Plus de deux -mille personnes attendaient en gare notre camarade Maurice Thorez. Reçu par le camarade Prot, député-maire de Longueau, Marchand et Noël adjoints, de nombreuses gerbes de fleurs furent remises au secrétaire général de notre Parti pendant que la fanfare ouvrière faisait entendre l’Internationale reprise par la foule entière.
Un long défilé se déroula, dans la cité des cheminots. Dans la salle des fêtes, de nouvelles gerbes de fleurs dont une ornée d'un ruban tricolore, fut offerte à Thorez. Dans de courts exposés, Prot, puis ensuite Thorez, magnifièrent le Front Populaire et montrèrent la nécessité de rester unis, de resserrer encore les liens du Front Populaire.

Seul l'Avenir musical de Longueau (fanfare), fondé en 1904, dirigé par M. Laneuville, avec 22 exécutants, est actif à Longueau en 1909.
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Re: Kiosques à Musique

LONGWY-BAS - Place de l'Industrie
(MEURTHE ET MOSELLE)
Longwy-Haut, campé au milieu de ses fortifications réalisées de 1680 à 1690, sous les instructions de Sébastien Le Prestre de Vauban, domine de quatre-vingts mètres le quartier dit Longwy-Bas, situé à environ 500 mètres à vol d’oiseau.
Implanté dans la vallée de la Chiers, Longwy-Bas s’industrialise progressivement à partir de 1848, à la suite de constructions de Hauts-fourneaux.
Longwy-Haut garde le privilège de son hôtel de ville, de son marché, de sa vaste place d’Armes et bien entendu des casernes de la citadelle, occupées par le 9e bataillon de chasseurs à pieds en garnison à Longwy depuis octobre 1886, par le 162e régiment d’infanterie et par un détachement d’artillerie. Dans le même temps, Longwy-Bas est cantonné à ses cités ouvrières, ses usines, sa faïencerie, et ses tanneries installées dans la vallée, le long de la rivière de la Chiers. Les longoviciens du bas, devenus nettement plus nombreux que ceux d’en haut (près de six mille sur une population totale de neuf mille en 1900), commencent à se faire entendre dans les assemblées municipales et réussissent à imposer quelques améliorations en dépit des fortes oppositions des électeurs de Longwy-Haut.

Plan du quartier place de l'Industrie de Longwy-Bas
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N’ayant pas de Place publique digne de ce nom sur Longwy-Bas, la municipalité décide d’en créer une, en prolongement du Pont menant à la gare, en procédant à l’aménagement de la rive gauche de la Chiers. En 1900, Martin Delleré, entrepreneur à Longwy, est chargé de diriger ces travaux d’une grande ampleur, moyennant un budget de 110.000 francs. Le 19 juin 1900, les travaux sont bien avancés : la place de Longwy-Bas, dont les travaux sont activement poussés par M. Delleré, prend déjà forme. Une digue a été bâtie en bordure de la rivière. En amont, la rivière est complètement dérivée par le vieux moulin, et l'ancien lit est comblé par l'usine de M. de Saintignon.

Longwy-Bas - La Chiers avant son endiguement puis sa couverture, vue du Pont de la Gare — Le Pont de la Gare et la Chiers une fois endiguée ; au fond, vue de la Salle des Fêtes
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La rive gauche ainsi endiguée et agrandie prend le nom de place de l’Industrie dès 1903. L’extrémité de celle-ci, appelée place du marché, donne sur un escalier descendant sur les berges où la municipalité fait installer un lavoir ; plus loin, en amont, la Chiers passe sous l’ancien moulin.

Longwy-Bas - Le Pont sur la Chiers et les premières constructions sur la place de l'Industrie — Vue de la Chiers endiguée ; jour de foire ou de marché le long des places de l’Industrie et du Marché
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Les capitaines d’industrie longoviciens
La sidérurgie longovicienne est essentiellement entre les mains de deux maîtres de forge : le baron Fernand d’Huart et son frère Hippolyte d’une part et Fernand de Saintignon d’autre part.
— Fernand d’Huart (1841-1911), également directeur des célèbres faïenceries de Longwy depuis 1866, est administrateur des hauts-fourneaux d’Athus à partir de 1872 et de la Société des produits réfractaires de Longwy en 1900, date à laquelle les bâtiments et les deux hautes cheminées de briques de ces usines finissent d’être construites près de la rivière, sur le chemin de Longwy-Bas à Rehon. Le 18 août 1900, Fernand d’Huart marie sa fille Marie-Antoinette avec le banquier de Longwy, Henri Thomas (1872-1954), par ailleurs administrateur de nombreuses sociétés et futur président de la Société des produits réfractaires de son beau-père.
— Fernand de Saintignon (1846-1921) devenu, en 1878, propriétaire du haut-fourneau de Lasauvage (Luxembourg), reprend et rénove en 1880, celui qui était édifié à Longwy-Bas en 1848 et en fait édifier trois autres à Longwy-Bas au cours des années suivantes. En 1901, il rachète deux haut-fourneaux dans le quartier Gouraincourt et en construit quatre autres.

Longwy - Place du Marché installée le long de la Chiers, dans le prolongement de l’embryon de la place de l’Industrie ; au fond, l’ancien Moulin — Le lavoir installé sur la Chiers en contrebas de la place du Marché ; au fond à droite, la Salle des fêtes et au bout, dérivation de la Chiers en direction l’ancien Moulin
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La musique à Longwy
Ces industriels ont bien entendu, de par leur position, la main mise sur toute la ville, y compris sur les phalanges musicales. Ainsi, l’Harmonie La Longovicienne, créée en 1898, dirigée par Georges Salière-Vaudois, est-elle présidée par le financier Henri Thomas, tandis que Fernand de Saintignon fonde L’Echo de la Sauvage dont les 42 cors de chasse sont emmenés, de même, par le professeur de musique Salière-Vaudois.
Les autres formations musicales de Longwy sont étroitement liées aux industriels et financées par ceux-ci, comme l’Harmonie des aciéries de Longwy, fondée en 1882, la chorale La Fraternelle de Longwy-Gouraincourt dirigée depuis 1895 par E. Jolibois ou encore l’Harmonie des Faïenceries de Longwy, fondée dès avant 1885.

Si la Longovicienne se fait entendre régulièrement sur la place de l’Industrie, notamment à l’occasion de la fête patronale de septembre, lors de la fête nationale ou encore sur la nouvelle salle des fêtes inaugurée le 2 août 1903, il n’en est pas de même de la fanfare du 9e bataillon de chasseurs, dirigée par Charles Bardoux (1) depuis 1897, qui, elle, donne systématiquement son concert dominical sur la place d’Armes de Longwy-Haut où il est même question d’édifier un
Kiosque à musique. Le journal le Longovicien, dans son numéro du 11 décembre 1901, propose ainsi de faire construire un Kiosque à musique sur la place d’Armes, en lieu et place de l’affreuse bâtisse, laide, encombrante et malpropre, qui abrite le puits central de Longwy-haut, et d’y aménager en sous-sol, une salle d’attente pour le tramway qui vient d’être installé. Ce souhait, renouvelé le 4 février 1902, appuyé par un projet de M. Gutton, architecte nancéien, proposant d’ériger un kiosque en fer dans le genre de celui de la Pépinière de Nancy, mais d'un style plus simple et d'une aubette en bois sculpté, avec larges baies vitrées, le tout d'un effet très décoratif, sera définitivement enterré.

Longwy-Bas - Les Lavoirs sur la Chiers, la Salle des Fêtes — Les lavandières installent leur linge à sécher, sur la place du Marché au-dessus
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La place de l’Industrie s’avère rapidement insuffisante, principalement pour la tenue des marchés ainsi que pour l’installation des baraques foraines chères aux longoviciens.
Lors d’une séance du conseil municipal, le 2 septembre 1908, Prosper Pérignon, conseiller, futur maire de 1910 à 1919, déclare qu’afin de pouvoir construire les écoles nécessaires à Longwy-Bas,
la seule solution serait de couvrir la Chiers en amont du pont, sur toute la surface comprise entre les propriétés Abraham-Lévy (3), le Comptoir métallurgique, la Société Fernand de Saintignon et Cie, et le mur de la place actuelle et d'y construire les locaux.

Longwy-Bas - La Chiers endiguée, avant l'installation des lavoirs et la construction de la Salle des Fêtes — Ancien moulin et lavandières
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Faute de financement, ce projet traîne dans les tiroirs jusqu’à ce que la commune décide de céder sa Maison d’octroi au plus offrant, réservant exclusivement le produit de cette cession à l’extension de la couverture de la Chiers, afin d’agrandir la place de l’Industrie. Le 19 février 1910, à la suite de surenchères, la vente est réalisée pour 66.200 francs, adjugée à MM. Gauche, devant maîtres Person et Féry.
Les travaux d’extension de la place sont confiés, en août 1910, à la maison Paul Piketty, succursale de Nancy, qui se charge de réaliser, en trois mois, la couverture de la Chiers en ciment armé. Le devis s’élevant à 77.000 francs, le baron Fernand d’Huart propose, afin de parfaire la somme obtenue de la vente de l’octroi, de prêter une somme de 15.000 francs remboursable sur cinq ans sans intérêts,
à la condition que les travaux d’élargissement du pont et de couverture de la Chiers soient commencés avant le 31 décembre 1910. Cette proposition est acceptée avec empressement par la municipalité.

Afin de réaliser les travaux, la salle des fêtes est démontée et réédifiée dans un coin de la place dans la première semaine de mai 1911. Le 13 août 1912, mise en vente par l’huissier de Longwy, maître Artisson, on en découvre, à cette occasion, la description : longue de 20 mètres et large de 12 mètres, elle est constituée de panneaux de bois démontable, d’un plancher en chêne et couverte en tôle galvanisée ; elle dispose de 150 chaises en bois et fer.

L’entreprise Piketty fait savoir, en août 1911, que les travaux de la place de l’Industrie, qui devaient être achevés pour la fête annuelle du 3 septembre, ne seront pas finis à cette date, seulement la moitié de l’ouvrage étant réalisé. La fête foraine aura cependant lieu sur la place en chantier.

Longwy-Bas - Place de l'Industrie en cours de formation
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A la fin de l’année 1911, la place de l’Industrie est enfin terminée, mais de nouveaux travaux vont être immédiatement entrepris. Le comte Fernand de Saintignon, invétéré homme d’affaires, à la suite de la découverte d’une source d’eau dite des Récollets à Longwy, s’engage dans l’aventure thermale. En 1912, il fait édifier au centre de la travée droite de la place de l’Industrie encore vierge, l’Hôtel Thermal des Récollets, comprenant 110 chambres et les divers salons en usage pour ce type d’établissement.

Longwy-Bas - Hôtel des Récollets en construction — Hôtel des Récollets, place de l'Industrie et Usine d'embouteillage
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La même année 1912, Saintignon fait construire, à l’extrémité centrale de la place de l’Industrie, une usine d’embouteillage destinée à la vente de l’eau des Récollets en bouteilles.

Longwy-Bas - Usine d'Embouteillage des eaux des Récollets, place de l'Industrie — Annonces publicitaires Eaux des Récollets, janvier et février 1914
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L’Hôtel des Récollets à peine achevé — le grand banquet annuel des Vétérans s’y déroule le 8 juin 1913 —, Saintignon met en chantier, attenant à l’Hôtel et relié à lui par une galerie couverte, un grand Etablissement thermal, parachevant ainsi la création de la nouvelle station balnéaire.

Lors de la séance du conseil municipal du 10 mai 1913, Prosper Pérignon fait voter une délibération décidant d’instaurer un marché sur la place de l’Industrie ouvrant chaque jeudi, lequel deviendra ultérieurement bi-hebdomadaire, les samedis et jeudis. Le premier marché de la place de l’Industrie, tant attendu, est inauguré le 1er octobre 1913.

Longwy-Bas - Marché sur la place de l'Industrie et construction de l'Etablissement des thermes — L'Hôtel des Récollets et l'établissement des Thermes
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La station thermale des Récollets ne pourra être inaugurée : dès le 9 août 1914, les allemands commencent à bombarder la forteresse de Longwy et sa région ; le lendemain, les longoviciens sont sommés de se rendre par le baron von Hollen. A partir du 20 août, Longwy-Haut est pilonné quotidiennement, et après quelques jours, est transformé en un amas de ruines. L’Hôtel de ville, tout comme la plupart des bâtiments du quartier sont détruits. Le 26 août 1914, la ville capitule. La Kommandantur s’installe dans les locaux de la banque Thomas.
Les troupes allemandes d’occupation libéreront Longwy quatre ans plus tard, sur plusieurs jours, du 8 au 16 novembre 1918.

Après la libération de Longwy, Fernand de Saintignon tente désespérément de lancer la station balnéaire mais l’heure est plus à la reconstruction de la ville qu’aux loisirs. Le décès de Saintignon, le 1er janvier 1921, arrête définitivement le destin thermal de Longwy.
L’Hôtel de Ville de Longwy-Haut ayant été détruit, un dilemme se pose en ce qui concerne sa reconstruction sur le même emplacement. En juin 1920, le conseil municipal est appelé à se prononcer sur ce projet : les 6 conseillers de Longwy-Haut votent pour, 14 conseillers de Longwy-Bas et Gouraincourt votent contre et une abstention se fait entendre. Longwy-Haut perdant irrémédiablement sa mairie et ses privilèges, les six représentants de cette section
se lèvent en protestant, prennent leurs chapeaux et quittent la salle, malgré les objurgations du maire.
A partir de 1922, les réunions et discussions vont bon train pour le projet d’acquisition, par la municipalité, de l’Hôtel des Récollets de la place de l’Industrie, afin d’y installer son nouvel Hôtel de Ville. De nombreux échanges ont lieu avec la préfecture de Meurthe et Moselle, une enquête de commodo et incommodo est ordonnée et des tractations se déroulent avec les héritiers de Fernand de Saintignon. En attendant la signature des actes, l’Hôtel des Récollets est utilisé pour les réunions, les assemblées générales et les fêtes publiques.
La transaction est effective en 1923 mais les services municipaux n’intègrent les locaux de leur nouvel Hôtel de Ville qu’en 1925, après que les travaux de transformation soient effectués et que le vendeur — la Société des Hauts Fourneaux de Longwy et de la Sauvage — ait vidé et débarrassé l’Hôtel des Récollets de son mobilier, vendu par adjudications.

Longwy-Bas - Hôtel des Récollets transformé en Hôtel de Ville - Annonces 1924, liquidation matériel de l’Hôtel des Récollets
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Le 27 juillet 1922, l’Harmonie municipale la Longovicienne, encouragée par la municipalité, décide de faire édifier, grâce au financement d’un groupe de partisans de la musique, un très joli Kiosque à musique provisoire sur la place de l’Industrie, face à l’Hôtel de Ville, et d’y organiser ses concerts d’été à partir du 29 juillet, à 20 heures 30. L’Harmonie s’engage en outre à continuer, autant que possible, ces auditions gratuites, tous les samedis à la même heure.
L’année suivante, un Kiosque à musique définitif prend la place de l’édicule provisoire. Sur un soubassement en brique, ce kiosque est de forme octogonale, sa toiture est soutenue par des piliers en bois ; son garde-corps est également en bois.
Sur l’espace compris entre le Kiosque à musique et l’Hôtel de Ville, un large carré est gazonné et entouré de petits arceaux en fer. Bien évidemment, aucun arbre ou arbuste ne viendra embellir la place de l’Industrie, la dalle de béton recouvrant la Chiers ne se prêtant guère à ce genre de plantations !


Longwy-Bas - Place de l'Industrie et le Kiosque à musique
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En acquérant l’Hôtel des Récollets, la municipalité s’est engagée par une convention du 20 décembre 1923, à agrandir une nouvelle fois la place de l'Industrie, sur une longueur d’environ 52 mètres, en amont de la couverture précédemment exécutée, en remblayant le déversoir. Après plusieurs projets et plans successifs, un devis définitif est accepté le 13 août 1926, s’élevant à 449.925 francs, pour réaliser ces travaux. Ceux-ci sont adjugés le 14 mars 1927 à Emmanuel Chambert, 13 rue de la Ravinelle à Nancy, avec un rabais de 12,10 %. Un emprunt de 450.000 francs est contracté auprès du Crédit Foncier à cet effet.
Cet ultime agrandissement de la place de l’Industrie signe l’éradication de l’ancien moulin. Dans la foulée du chantier, il est procédé à la transformation, en école secondaire, de l’usine d’embouteillage de la place de l’Industrie.
Les travaux sont juste terminés pour la fête patronale de septembre 1927. Dorénavant, le marché bi-hebdomadaire va pouvoir prendre toute son ampleur, principalement le samedi.

Afin de faire pendant à l’ancien établissement Thermal — qui a été repris par la Chambre de la Métallurgie en 1923 —, situé à la gauche de l’Hôtel de Ville, la municipalité autorise l’Etat à construire, à droite de la mairie, un bâtiment dédié à la Banque de France. Trois architectes s’associent pour élever cette construction en 1926 : Louis Hippolyte Boileau (1878-1948), Pierre Le Bourgeois (1879-1971) et Jean Zimmermann (1891-1989).

Longwy-Bas - Hôtel de Ville et Banque de France, Place de l'Industrie - La Banque de France
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La place de l’Industrie à présent définitivement fixée, Pierre Amidieu du Clos (1881-1955) — maire de 1924 à 1929 puis de 1935 à 1939 —, et sa municipalité, décident de consacrer le vaste emplacement ainsi récupéré sur la Chiers, à la construction de nouvelles écoles. Ce sont encore les architectes Le Bourgeois et Zimmermann qui, en 1928, se chargent des plans et de la conception de deux écoles primaires jumelles, une pour les garçons, une pour les filles. L’inauguration du groupe scolaire Albert 1er, situé sur l’endroit exact où s’installaient les lavandières au bord de la Chiers, a lieu en 1930.

Longwy-Bas - Ecole primaire de Garçons, place de l'Industrie - Ecole de Garçons à gauche et école de filles à droite
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Le Kiosque à musique construit en 1923, aura une vie de courte durée. En mars 1936, des gros travaux de reconstruction de la couverture de la Chiers, devant l’Hôtel de Ville et la Banque de France sont décidés : il s’agit de démolir le tablier des deux premiers carreaux, de procéder au curage de la rivière en amont et en aval et de reconstruire deux dalles jumelées en béton armé. Un devis de 1.720.000 francs est adopté et un crédit sur 30 ans est accordé par le Crédit foncier pour réaliser ces travaux.
Ce chantier, réalisé de la fin de l’année 1936 au début 1937, n’épargnera pas le Kiosque à musique : celui-ci disparaît, comme il était venu, à savoir en toute discrétion… Seul le parterre gazonné sera replacé sur la dalle située devant le parvis de l’Hôtel de Ville.

Jusqu’à 2016, la place de l’Industrie, devenue place du Général Leclerc, est restée telle qu’elle était en 1937. On a réussi à planter quelques arbustes à la place du carré de pelouse devant la mairie.
Depuis 2017, la municipalité emmenée par son maire Jean-Marc Fournel, a démarré de gros travaux, chiffrés à deux millions et demi d’euros, destinés à
métamorphoser Longwy-Bas et à remettre à l’air libre la Chiers situés sous la place de l’Industrie. En octobre 2017, on a commencé par supprimer les dalles de couverture situées en face de l’ancien Etablissement thermal, découvrant ainsi le lit de la rivière. Il est prévu d’aménager les bords de la Chiers sur plusieurs centaines de mètres ; donc l’affaire est à suivre…
Kiosque supprimé.


voir ici, Place de l’Industrie devenue place général Leclerc à Longwy-Bas, sans le kiosque, aujourd’hui.
Travaux de découverture de la Chiers sur la place de l’Industrie (général Leclerc), en cours en 2017-2018 (1/6) (2/6) (3/6) (4/6) (5/6) (6/6)

Longwy-Bas - Place de l'Industrie.jpg
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publié par Jean-Marc

15 avril 1894 — La place de l’Industrie étant encore inexistante, les concerts de Longwy-Bas se déroulent place de la Gare
— Dimanche 15 avril 1894, à quatre heures du soir, sur la place de la Gare, à Longwy-Bas, la fanfare des ateliers de Pétange, chemins de fer du Prince-Henri (Luxembourg), offrira à MM. les agents de la compagnie de l'Est un concert dont voici le programme :
Première partie. 1. Les anciens de l'artillerie liégeoise (Rocive). — 2. Sous les Tilleuls (Canivez). — 3. Souvenir de Camprine (Krein). — 4. Fantaisie variée pour tuba (Christophe). — 5. Le trompette d'alarme (Legendre).
Deuxième partie. 1. La Couronne d'or (Kahnt). — 2. La jolie amazone (Gavotte). — 3. Schiller, marche (Meyerbeer). — 4. L'aurore d'un beau jour (Martin). — 5. Les Perles (Maeck).

14 juillet 1895 — Les festivités et concerts liés à la fête nationale sont systématiquement partagés entre Longwy-Bas et Longwy-Haut
— Fête nationale. Le 13 juillet, à huit heures et demie du soir, à Longwy-Haut, retraite aux flambeaux par les batteries et sonneries de la garnison, la musique municipale, la compagnie des sapeurs-pompiers, les élèves du collège et des écoles publiques.
A Longwy-Bas, à neuf heures et demie, retraite aux flambeaux par la musique municipale et les diverses sociétés de la ville.
Le 14 juillet, le matin, salves d'artillerie, décoration de tous les édifices publics et privés.
A huit heures : distribution extraordinaire de secours par les soins du bureau de bienfaisance.
A neuf heures ; revue des troupes de la garnison ; après la revue, chants patriotiques par la « Société chorale de Gouraincourt ».
De dix heures à midi : double concours de tir offert par la ville aux membres des Sociétés coopérant à la fête et aux élèves.
A midi : salves d'artillerie. De deux à trois heures : jeux populaires avec prix.
De trois à quatre heures : concert par la musique municipale.
De quatre à cinq heures : concert par la fanfare du 9e bataillon de chasseurs.
A cinq heures et demie : bal public à grand orchestre, à Longwy-Haut, Lonswy-Bas et Gouraincourt.
Le soir : salves d'artillerie, illuminations a giorno des édifices publies et des habitations particulières, reprise du bal.

La musique municipale de Longwy, muette depuis 1891, est réorganisée en juillet 1898 par le professeur de musique M. Salières-Vaudois et devient l’Harmonie La Longovicienne
11 octobre 1898 —En dépit d’un panaris au doigt, M. Salières exécute un morceau au violon très apprécié
— Longwy. Après une interruption de sept années, la musique municipale vient de donner un concert à ses membres honoraires.
A ce concert, dont l’Est républicain a publié le programme, différents artistes du dehors avaient bien voulu prêter leur concours gracieux. A citer Mlle Bébing, du Conservatoire de Bruxelles, qui s'est contentée du rôle effacé de pianiste accompagnateur ; Mme Salière, élève du Conservatoire national qui a chanté à la perfection une mélodie de Deuza et Pensée d’automne de Massenet. Douée d'une voix de soprano qu’elle sait finement nuancer, possédant une méthode sûre Mmr Salière, sans un enrouement intempestif aurait certainement donné toute la mesure de son talent dans le grand air de La Fille du Régiment, que le dit enrouement a fait retrancher du programme.
Enfin M. Salière, quoique affligé d’un panaris au doigt, a exécuté sur le violon la Méditation de Thaïs et la fantaisie burlesque de Roset. M. Salière possède un bon coup d'archet, il tire des sons très agréables de son violon et ne peut manquer de nous charmer dans les futurs concerts qu'il doit organiser à Longwy.
C'est grâce à lui que la musique municipale et la symphonie se sont réveillées de leur long sommeil, car il dirige également ces deux sociétés, qui ont brillamment exécuté différents morceaux. La symphonie possède de très bons exécutants.
Une sauterie a terminé la soirée, ou plutôt l'a prolongée presque jusqu'au jour. Allons M. Salière, remettez-vous à la besogne pour un nouveau concert que tout Longwy réclame !

Quelques concerts de la Fanfare du 9e bataillon de Chasseurs à pied de Longwy
25 juin 1899 — Longwy. Concert, place d'Armes, de la fanfare du 9e bataillon, le 25 juin, de 4 à 5 heures du soir : 1. Marche parisienne (Ganne). — 2. Les Mousquetaires au couvent, fantaisie (Varney). — 3. Malie, polka (Bardoux). — 4. Lohengrin, fantaisie (Wagner). — 5. Flots du Danube, valse (Bartholomeus). — 6. Le Vaillant Chasseur, allegro militaire (X.). Le chef de musique, Ch. Bardoux.
2 juillet 1899 — Longwy. Voici le programme que la fanfare du 9e bataillon de chasseurs donnera le dimanche 2 juillet, de quatre à cinq heures du soir place d'Armes : 1. Marchons au pas, allegro (X...). — 2 Le lac des Fées, ouverture (Auber). — 3. Marche arabe (Guillement). —4. Les Huguenots fantaisie (Meyerbeer). — 5. L'Alsacienne, valse (Laurain). — 6. Le Réveil, pas redoublé (X...). Le chef de fanfare, Bardoux.
13 août 1899 — Longwy. Voici le programme qu'exécutera, dimanche, de quatre à cinq heures, la fanfare du 9e bataillon de chasseurs : 1. La Faridondaine, ouverture (Groot). — 2. Rêves d'automne, valse (X...). — 3. Philémon et Baucis, fantaisie (Gounod). — Parade de la garde (Kessels). — 4. La Fille du régiment, fantaisie (Donizetti). — 6. Eux ou nous, allegro (Mme Puech-Trave). Le chef de fanfare, Bardoux.

Longwy - La Fanfare du 9e bataillon de chasseurs à pied
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14 juillet 1899 — La fanfare du 9e bataillon de chasseurs et la Longovicienne en concerts
— Longwy. Voici le programme de la fête nationale :
Le 13 juillet, à huit heures et demie du soir, retraite aux flambeaux, par la fanfare du 9e bataillon de chasseurs, les batteries et sonneries de la garnison, la musique la Longovicienne, la compagnie des sapeurs-pompiers.
Le 14 juillet. — Le matin : salves d'artillerie, décoration de tous les édifices publics et privés.
A huit heures : distribution extraordinaire de secours, par les soins du bureau de bienfaisance.
A neuf heures : revue des troupes de la garnison.
De dix heures à midi : double concours de tir, offert par la ville aux membres des sociétés coopérant à la fête et aux élèves.
A midi : salves d'artillerie ; à une heure et demie à deux heures et demie : jeux populaires avec prix.
De deux heures et demie à quatre heures : courses vélocipédiques internationales avec prix ; de quatre à cinq heures : concert par la fanfare du 9e bataillon de chasseurs.
A cinq heures et demie : bal public à grand orchestre à Longwy-Haut, Longwy-Bas et Gouraincourt.
Le soir : salves d'artillerie ; à neuf heures : feu d'artifice sur la place d'armes. Illuminations à giorno des édifices publics et des habitations. Reprise du bal.
Samedi 15 juillet, grand bal à l'hôtel de ville, offert par les jeunes gens de la ville.

30 mars 1901 — La fanfare du 9e bataillon de chasseurs donne un concert sur la place de la Gare de Longwy-Bas
— Longwy. Mardi et mercredi ont eu lieu à Longwy, des opérations d'embarquement du 9e bataillon de chasseurs à pied et du bataillon du 162e régiment de ligne, ces opérations ont réussi à souhait, la fanfare du 9e bataillon a exécuté quelques morceaux de son répertoire, sur la place de la gare pendant l'embarquement, et un public nombreux se pressait sur la place, d’autant plus que depuis quelque temps Longwy était privé de cette musique.
La fanfare est très bonne, grâce au dévouement de son chef, M. Bardoux, qui a su en peu de temps la reconstituer avec les recrues arrivées dernièrement.


14 juillet 1901 — La Longovicienne donne un concert sur la toute nouvelle place de l’Industrie de Longwy-Bas, tandis que la Fanfare du 9e bataillon de Chasseurs exécute ses morceaux sur la place d’Armes de Longwy-Haut
— Longwy. Programme de la fête nationale :
Le 13 juillet, à 8 heures ½ du soir, retraite aux flambeaux.
Longwy-Haut. — Avec le concours de la fanfare du 9e bataillon de chasseurs, des pompiers et de la garnison.
Longwy-Bas. — Avec le concours de la musique la Longovicienne et les pompiers.
Le 14 juillet, le matin, salves décoration des édifices publics et privés.
A 8 heures, distribution extraordinaire de secours par les soins du Bureau de bienfaisance.
A 9 heures ½, revue des troupes de la garnison.
De 11 h. à midi, concours de tir offert par la Ville aux membres des sociétés coopérant à la fête. A midi, salves.
De 1 h. ½ à 2 h. ½, concours de tir pour les élèves du collège et des écoles communales.
De 2 h. ½ à 4 heures, jeux populaires
De 4 à 5 heures, concert à Longwy-Haut, par la fanfare du 9e bataillon de chasseurs ; à Longwy-Bas par la musique la Longovicienne.
A 5 h. bal public à grand orchestre à Longwy-Haut, Longwy-Bas et Gouraincourt. Le soir, salves.
A 9 heures, feu sur la place, illuminations à giorno des édifices publics et des habitations particulières. Reprise du bal.
— Afin d’éviter tout danger pendant le tirage du feu du 14 juillet, qui se fera sur la place de la Ville-Haute, les habitants sont priés de fermer toutes les ouvertures des greniers.

Longwy-Bas - La Place dite Place de l'Industrie
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2 août 1903 — Inauguration de la Salle des Fêtes, en bois, de Longwy-Bas
— L'Association de la Jeunesse de Longwy-Bas, en l'honneur de l’inauguration de la Salle des Fêtes qui aura lieu le 2 août prochain, organise une course vélocipédique internationale de 15 kilomètres de Longwy-bas à Villers-La Montagne et retour. Départ à deux heures de l’après-midi, place de la gare.

15 septembre 1903 — Une des premières mentions de la nouvelle place dite de l’Industrie
— Longwy. M. Legrinçheux, le vieux correspondant du Longovicien écrit à notre confrère :
« La ville a dépensé 110.000 francs pour créer une place à Longwy-Bas. Cent dix mille francs ont été engloutis dans l'immonde marais d'autrefois et Longwy-Bas en fut heureux : il eut la place de l'Industrie.
Il l'eut. Il ne l'a plus. La place de l'Industrie est devenue un terrain à bâtir. On y a bâti depuis six mois une vaste baraque foraine en bois qu'on ne semble pas se hâter de faire disparaître.
Alors que sur la plaque indicatrice supprime « Place de l'Industrie » pour mettre « Place à bâtir », avec le prix de l'are.
Et on verra avec quelle logique on emploie ici les deniers du contribuable. »

3 juin 1911— La Longovicienne en concert sur la Place de l’Industrie
— L'excellente société musicale la « Longovicienne » a donné samedi soir, sur la place de l'Industrie, à Longwy-Bas, un concert très apprécié.
Nombreux étaient les Longoviciens venus entendre les artistes de la Longovicienne, auxquels on ne peut guère reprocher, que de se faire applaudir trop rarement.

20 août 1911 — La traditionnelle fête de Longwy-Bas du 3 septembre aura lieu, malgré que les travaux de couverture de la Chiers ne soient pas achevés
— La Fête de Longwy-Bas. Contrairement aux prévisions, la couverture de la Chiers et l'agencement de la place de l’Industrie ne seront pas terminés pour le 3 septembre, date de la fête annuelle.
Dans ces conditions, la fête ne pourra avoir toute l'ampleur que voulaient lui donner l'Association amicale des Commerçants et l'Union cycliste de Longwy-Bas. Voici les grandes lignes du programme des réjouissances :
Fête foraine se présentant sous les meilleurs auspices, participation de plusieurs sociétés musicales, défilé dans les rues de Longwy-Bas, concerts dans différents quartiers. Ceci pour le dimanche,
Le lundi, continuation de la fête foraine, course cycliste dite course de côtes, organisée par l'Union cycliste. Cette épreuve est un record cycliste à établir.
Le départ sera donné à trois heures de l'après-midi, place de l'Industrie. Itinéraire : rue Carnot, Grande-Rue, Gouraincourt, rue Pasteur, Mont-Saint-Martin, Longwy-Haut Longwy-Bas, deux fois le circuit, soit environ quinze kilomètres.

8 juin 1913 — Banquet dans le nouvel Hôtel des Récollets et Concert de la Longovicienne sur la place de l’Industrie à l’occasion de la fête patriotique des vétérans
— Longwy. Fête patriotique. La cérémonie commémorative annuelle des Vétérans des armées de terre et du « Souvenir Français » et le premier anniversaire de l’inauguration du monument élevé aux morts pour la Patrie, avec remise du drapeau national au Comité du « Souvenir Français », auront lieu le dimanche 8 juin prochain.
La fête est placée sous le patronage de la Municipalité, avec le concours des Sociétés patriotiques : Dames Françaises, Médaillés militaires, Sidi-Brabim, Société de tir, Sociétés de gymnastique et de préparation militaire, Conscrits. En voici le programme :
De 8 h. à 9 h. du matin — Réception à la gare des délégations.
A 9 h. — Réunion à la Porte de France, organisation du cortège. Ordre du défilé : Sociétés de gymnastique et de préparation militaire, les Conscrits, les Médaillés militaires, la Sidi-Brahim, la Société de tir, les Vétérans et « Souvenir Français » et leurs invités.
A 9 h. ½. — Défilé, musique en tête (La Longovicienne). Arrêt à l'hôtel de ville, présentation aux autorités, remise du drapeau par M. Niessen, distribution des récompenses.
A 10 h. ¼, — Rassemblement pour se rendre au cimetière. Au monument : Absoute, discours de MM. de Saintignon et Niessen.
A 11 h. — Nouveau rassemblement devant l'ancienne banque Thomas, pour se rendre à l’église de Longwy-Bas. Messe solennelle de Requiem. Quête au profit des deux Sociétés.
A midi ½. — Banquet patriotique au nouvel hôtel Thermal des Récollets, place de l’Industrie (6 francs par tête).
A 2 h. de l’après-midi. — Concert sur la place de l'Industrie.

1er octobre 1913 — Inauguration du premier marché de Longwy-Bas, place de l’Industrie
— Le nouveau marché de Longwy-Bas. C'est aujourd'hui, 1er octobre, qu'a lieu pour la première fois le marché de Longwy-Bas, créé par un arrêté de M. le maire de Longwy, pris en août, après avis favorable du conseil municipal qui discuta longuement la question.
Qu’il nous soit permis de rappeler à cette occasion que l'Est républicain préconisait la création d'un marché à Longwy-Bas en septembre 1911.
Comme toute idée juste et bonne, celle-là fit son chemin. On la discuta, on la commenta. En général, les habitants de Longwy-Bas la proclamèrent excellente, alors que ceux de Longwy-Haut la trouvaient plutôt mauvaise, on ne sait trop pourquoi d'ailleurs.
Le marché de la ville basse, réclamé à cor et à cri depuis quelques mois par la population de cette partie de la cité, existerait depuis longtemps déjà si une place avait été propice.
Mais voilà, il n'y en avait pas. Il fallut attendre que la place de l'Industrie fût agrandie et embellie avant de donner satisfaction aux voeux si légitimes des habitants de Longwy-Bas.

Longwy-Bas - Le marché de la place de l'Industrie, vu de la Chiers à présent recouverte — Place de l'Industrie, Hôtel des Récollets et Usine de l’embouteillage
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29 juillet 1914 — Annonce de la Fête de gymnastique sur le terrain d’aviation et du Concours des Harmonies sur la place de l’Industrie pour le 2 août 1914
— Une fête de gymnastique, organisée par l'Union Drouot, aura lieu à Longwy, le dimanche 2 août, jour des fêtes du comice agricole. Voici le programme :
Le samedi soir, grande retraite aux flambeaux, avec le concours de la Longovicienne et de plusieurs sociétés.
Le dimanche matin, arrivée des sociétés, défilé dans les principales rues de Longwy. Concours de gymnastique et de musique (cliques, clairons et trompettes) sur le terrain d'aviation, route de Longuyon ; le concours des harmonies aura lieu sur la place de l'Industrie, à Longwy-Bas.

Le 2 août 1914, veille de la déclaration de la guerre, le journal l’Est Républicain annonce :
— Le grand concours de gymnastique de Longwy organisé par l'Union Drouot pour le 2 août a été remis « sine die » en raison des circonstances.

21 septembre 1919 — La fanfare du Grund (Luxembourg) en concert sur la Place de l’Industrie
— Dimanche dernier, la fanfare du Grund (Luxembourg), présidée par M. Feyden, avocat, conseiller municipal de Luxembourg, est venu visiter Longwy et y a donné, sur la place de l'Industrie, un concert qui a été très applaudi.
— Pour la première fois depuis cinq ans, la fête patronale a été célébrée à Longwy-Bas. Le temps superbe avait provoqué une grande affluence. Les commerçants locaux et les forains ont encaissé de belles recettes. L'harmonie d'Halanzy qui avait déjà été très applaudie le 24 août, prêtait son concours aux réjouissances publiques.

9 février 1920 — Le Grand Hôtel des Récollets est utilisé pour les réunions et assemblées générales diverses
— Syndicat d'initiative. - Samedi 14 février, à 5 heures 1/2, dans les salons du Grand Hôtel des Récollets, aura, lieu l'assemblée générale du Syndicat d'initiative de Longwy, de la vallée de la Chiers et environs.
Cette réunion sera survie aussitôt d'une assemblée générale extraordinaire en vue d'apporter quelques modifications aux statuts.

10 octobre 1920 — Longwy est à la recherche d’un Chef de musique pour son Harmonie La Longovicienne
— Ville de Longwy. Chef de musique. Est demandé d'urgence pour la réorganisation et la Direction de l'Harmonie municipale.
Bons appointements avec emploi dans les services municipaux.
La Ville de Longwy forme avec les communes avoisinantes une agglomération de 20.000 habitants dépourvue de professeur de musique.
Le Chef de l'Harmonie pourra donc se créer dans l'avenir une belle situation.
Prière d'adresser les demandes accompagnées de bonnes références à M. Paul Corduant, n° 2, nue Carnot, à. Longwy.

Longwy-Bas - Place de l'Industrie — Le marché, l'Hôtel des Récollets et l'usine d'embouteillage
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14 juin 1924 — L'Harmonie municipale de Rodange (grand-duché de Luxembourg) en concert sur le Kiosque à musique de la place de l’Industrie
— Voici le programme des fêtes organisées à Longwy, le dimanche 15 juin, à l'occasion de l'arrivée de la grande course cycliste internationale Paris-Longwy, organisée par le Touring-Club Lorrain, l'Association amicale des commerçants de Longwy et environs et le journal la Pédale, avec le concours de Républicain, sous les règlements de l'U.V.F. sous le haut patronage de M. R. Poincaré et de la municipalité de Longwy.
13 heures, place de la Gare : réception des sociétés de musique ; 13 h. 30 : cross-country 8 kilomètres, 200 fr. le prix, départ et arrivée place de la Gare ; 15 heures, place de l'Industrie : concours de ballons.
Concerts. De 13 h. 30 à 14 h. 30, place de la Gare, par l'Harmonie des forges de la Providence ; 15 heures à 16 heures, place de l'Industrie et kiosque, par l'Harmonie municipale de Rodange (grand-duché de Luxembourg) ; place de la Gare, par l'Harmonie municipale la Longovicienne ; 16 à 17 heures, parc des Récollets, par l'Harmonie des sapeurs-pompiers d'Athus (Belgique) ; place de la Gare par l'Harmonie l'Emulation de Messancy (Belgique) ; 17 à 18 heures, place de l'Industrie, kiosque, concert par l'Harmonie municipale de Differdange (Luxembourg).
16 heures : arrivée de la course, avenue de Gouraincourt, parc des Récollets. Contrôle et signatures place de la Gare.
18 heures : réception des coureurs et des officiels par la municipalité.
20 heures, hôtel du Commerce : banquet par souscription.
21 h. 30, place de l'Industrie : grand bal public, illumination générale.

14 avril 1925 — La Longovicienne de Longwy en concert à Luxembourg
— L'Harmonie municipale « La Longovicienne » est allée en excursion à Luxembourg, en compagnie de MM. Amidien du Clos, maire, et L. Boncourt, adjoint au maire.
Elle fut reçue à la gare aux accents de la « Marseillaise », exécutée par la fanfare du Grund. La bienvenue lui fut souhaitée par M. Marcel Cahen, échevin ; M. Jacquemart, conseiller municipal de la ville de Luxembourg ; M. Alexandre, délégué général du « Souvenir Français » ; Pierre Thorn et Hilger, d'Esch-sur-Alzette, représentant le comité de l'oeuvre de Longwy martyr. Des gerbes de fleurs furent remises à son président.
Précédée de la fanfare du Grund, l'Harmonie se rendit devant la légation de France et donna une aubade à M. Julliard, ministre de France à Luxembourg, qui félicita ses compatriotes. Puis ce fut une visite au cimetière Notre-Dame et un hommage au Légionnaire inconnu et aux soldats français dormant là leur dernier sommeil. Outre la plupart des notabilités déjà citées, étaient présents : M. Mauges, président du « Souvenir Français » ; M. Théodore, de la légation de France, ainsi qu'une délégation de l'Alliance française. Les assistants allèrent également s'incliner devant le monument du Souvenir. L' « Oulzecht » fut joué par la Longovicienne ; la « Marseillaise », par la musique du Grund. De vibrantes allocutions furent prononcées par MM. Amidien du Clos, Marcel Cahen et Maugas.
Une réception à l'hôtel de ville suivit ; M. Gaston Diderrich fit entendre un éloquent discours que saluèrent les cris de : « Vive le Luxembourg ! Vive Longwy ! Vive la France ! »
La journée se termina par deux concerts, donnés l'un sur la place d'Armes, l'autre à la gare de Luxembourg par l'Harmonie « La Longovicienne », qui fut très applaudie et à qui furent encore offertes des gerbes de fleurs.

Longwy-Bas - Vallée de la Moulaine. De gauche à droite : Hauts-fourneaux, Usine d’embouteillage des Récollets, Etablissement thermal, Hôtel des Récollets
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28 mai 1928 — A l’occasion de la course cycliste Paris-Longwy, concerts à Longwy-Bas et Longwy-Haut
— Programme de la journée :
A 14 heures, à Longwy-Bas, concert sur les différentes places de la ville, par l'Harmonie des Hauts Fourneaux de Saulnes, la société la Libérale, de Messancy (Belgique) ; l'Harmonie des sapeurs-pompiers d'Athus (Belgique) ; l'Harmonie municipale la Longovicienne.
A Longwy-Haut, concert sur le passage de la course, par la Lyre des Forges de Gorcy.
Vers 14 h. 30, arrivée de la course, avenue des Récollets, par la rue de Metz.
A 18 heures, réception des coureurs et des officiels par la municipalité.
A 21 heures ; à l'hôtel de ville, grand bal organisé par l'Association amicale des commerçants de Longwy et environs. Illuminations.

20 juin 1928 — Concert de la Société Symphonique de Longwy place de l’Industrie
— Sous la direction de son chef, M. Lair, la Société Symphonique de Longwy offrira à la population, le mercredi 20 juin prochain, place de l'Industrie, à Longwy-Bas, de 21 à 22 heures, un concert.
Le comité prie instamment les auditeurs de ne pas circuler pendant l'exécution des morceaux et d'observer le silence le plus complet.

14 juillet 1929 — Fête aérostatique sur la place de l’Industrie
— A l'occasion de la fête nationale du 14 juillet aura lieu à Longwy un rallye-ballon cycliste et motocycliste, organisé par le Touring-Club Lorrain et l'Association Amicale des Commerçants de Longwy-Bas, avec le concours du journal « Le Petit Parisien ». Voici le programme de la fête :
Samedi 13 juillet, â 21 heures ; Retraite aux flambeaux par l'Harmonie municipale « La Longovicienne » et la société de gymnastique et de préparation militaire « l'Avant-Garde Longovicienne ».
Dimanche 14 juillet, sur la place de l'Industrie, à Longwy-Bas : à 8 heures, préparation du gonflement du ballon ; à 14 heures, concours gratuit de de ballonnets pour enfants, nombreux prix ; à 14 h. 30, gonflement définitif du ballon.
A 16 heures : « Lâchez tout » pour l'ascension du ballon (500 mètres cubes), monté et piloté par M. Maurice Vernanchet, aéronaute constructeur breveté, et son aide. Départ du rallye cycliste pour dames ; à 16 h. 15, départ du rallye cycliste pour hommes ; à 16 heures 30 départ du rallye motocycliste.
A 20 heures 30 grand bal public sur la place de l’Industrie
A 21 heures 30, grand feu d’artifice tiré du parc des Récollets. Illuminations

Longwy-Bas - Place de l'Industrie, un jour de marché ; Ecoles primaires au fond - Place de l'Industrie
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21 août 1935 — Faute de Kiosque à musique, supprimé par la municipalité, la Longovicienne donne ses concerts dans la cour de l’école maternelle
— Programme du concert public, qui sera donné par l'Harmonie « La Longovicienne », mercredi prochain 21 août, à 20 h. 45, dans la cour de l'école maternelle du quartier Jeanne-d'Arc, à Longwy-Bas, sous la direction de M. Ernest Mignon, premier prix du Conservatoire de Paris :
1. Hymne de l'infanterie de marine, pas redoublé (Coppé). — 2. La Chanson des Nids, polka pour deux clarinettes (Buot), solistes : MM. Sartori et Cosson. — 3. Défilé de la Garde républicaine, pas redoublé (Wettge). — 4. Le Pays du Sourire, fantaisie (F. Lehar, arr. Andrieu). — 5. Michel Strogoff, pas redoublé (Millot). — 6. Les Sirènes, grande valse (Waldteufel, arrangements Wittmann). — 7. Honneur aux Chasseurs à pied, pas redoublé avec trompes (J. Cosson).
C'est la première fois qu'un concert public sera donné par l'Harmonie « La Longovicienne » dans l'important quartier Jeanne-d'Arc. Ses habitants sauront gré de cette louable initiative à M. Albert Labro, président de notre excellente phalange artistique locale et adjoint au maire de Longwy.

1er août 1937 — La Longovicienne de Longwy en concert sur le Kiosque à musique de la Pépinière de Nancy
— Demain, dimanche 1er août, de 10 à 11 heures, l'harmonie « La Longovicienne » de Longwy donnera au kiosque de la Pépinière, un concert dont voici le programme :
Salut au 85e, défilé (E. Petit). — L'Arlésienne, fragments (Bizet, arr. Christol). n° 1 et 2, prélude et menuet, n° 3, entracte et finale ; solistes : MM. G. Denissel, flûte, 1er prix du Conservatoire de Lille ; E. Urbain, hautbois, prix du Conservatoire de Metz. — Défilé du 27e (J. Farigoul). — Rose-Marie, fantaisie (Friml). — Roncevaux, pas redoublé avec cors (F. Leroy).

20 et 21 mai 1939 — Grandes fêtes à Longwy, à l’occasion du Centenaire de l'Indépendance du Grand-Duché de Luxembourg
20 mai, à 20 h. 30, Concert par l'Harmonie « La Longovicienne » sur la place de l'Industrie, à Longwy-Bas.
21 mai. A 10 h. 15, réunion des personnalités officielles à l'Hôtel de Ville de Longwy-Haut.
A 10 h. 30, messe solennelle, suivie du Te Deum à l'église Saint-Dagobert, à Longwy-Haut, sous la présidence de S. Exc. Monseigneur Fleury, évêque de Nancy et de Toul.
A 11 h 45, dépôt de gerbes au Monument de la défense de Longwy, à Longwy-Haut et au Monument aux morts à Longwy-Bas.
A 12 h. 30, réception des personnalités officielles par la municipalité de Longwy à l'Hôtel de Ville de Longwy-Bas.
A 13 heures, banquet à la Chambre de la métallurgie à Longwy-Bas, sous la présidence d'un ministre luxembourgeois.
A 15 h. 30, baptême de « l'Avenue de la Grande-Duchesse-Charlotte » (rue devant la Banque de France, l’Hôtel de ville, la Chambre de la métallurgie.)
Manifestations sportives : A 16 heures, départ de la course cycliste des deux frontières, place de l'Industrie, arrivée vers 17 h. 30, avenue de Saintignon. Matches de basket-ball, à Longwy-Bas
Concerts : Entre 14 h. 30 et 17 h. 30, par les sociétés de musique de Luxembourg, Differdange, Esch-sur-Alzette et Pétange, aux endroits suivants : place d'Armes à Longwy-Haut, place de Gouraincourt, place de l'Industrie à Longwy-Bas ; parc des Récollets.
Illuminations. Course aux flambeaux.
A 21 heures : Illumination de la place de l'Industrie et de l'avenue de la Grande-Duchesse-Charlotte.
A 21 heures. Course aux flambeaux aux monuments de la guerre. Départ place de l'Industrie. Circuit : Monuments d'Herserange, Longlaville, Mont-Saint-Martin, Longwy-Haut, Rehon, Longwy-Bas.
Pendant la course : concert sur la place de l'Industrie à Longwy-Bas.
A 22 heures : Bal à la Chambre de la métallurgie.

Sociétés musicales actives à Longwy en 1909 :
Longwy-Bas. La Longovicienne (harmonie), fondée en 1898, président Henri Thomas, direction Georges Salière, 50 exécutants (M. Gamasse, chef de l’Harmonie en 1922-1925, M. Ernest Mignon en 1928-1935, M. Villemin en 1938)
Longwy-Bas. L’Echo de la Sauvage (cors de chasse), siège La Sauvage, frontière luxembourgeoise, président M. le comte Fernand de Saintignon, direction Salière-Vaudais, 42 exécutants ;
Longwy-Bas. Société symphonique de Longwy, président Beckrich, direction Salière-Vaudois, 30 exécutants.
Longwy-Haut. Société des trompettes des Sapeurs-Pompiers de Longwy, direction Morhange, 15 exécutants ;

Longwy-Bas - Vue générale de la Place de l'Industrie
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(1) Le 8 mai 1897, à la suite d'un concours, M. Bardoux, musicien au 138e régiment d'infanterie, en garnison à Bellac, est appelé pour remplacer M. Chastrète comme chef de fanfare au 9e bataillon de chasseurs. Chastrète, de son côté est envoyé en Algérie, à Oran, en tant que sous-chef de la musique au 2e zouaves.
Auparavant, depuis 1892, Carbonnier dirigeait la fanfare du 9e chasseurs.
En 1905, Albert-Pierre Nauwelaers, sergent-major, succède à M. Bardoux à la tête de la fanfare au 9e bataillon de chasseurs à pieds.

(2) Prosper Pérignon est nommé maire en octobre 1910, à la suite du décès de Félix Petitier (1840-1910), brasseur, lequel succédait au notaire Félix Féry qui a tenu les rênes de Longwy de mars 1900 jusqu’à sa démission de mars 1910.
Un autre Petitier, se prénommant Louis, également brasseur, sera élu à la place de Pérignon en décembre 1919.

(3) La Maison Abraham et Lévy, bien connue à Longwy, est installée sur la place de l’Industrie et y fait commerce de chevaux. Alphonse Abraham, marchand de chevaux, s’y marie en 1891 avec Cécile Cahen. Abraham s’associe avec les frères Lévy au début des années 1900. Cécile Cahen-Abraham, veuve en 1911 cède ses parts aux Lévy qui continuent cette activité jusqu’en 1920.
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Re: Kiosques à Musique

LONS-LE-SAUNIER - Le Kiosque et le Kursaal
(JURA)
Par suite de nombreux pillages et brigandages, les Lédoniens obtiennent l’autorisation accordée par le seigneur de Montaigu, Tristan de Chalon, suivant un acte du 18 décembre 1364, de se doter de murailles et de fossés.
Ces fortifications d’une relative faible résistance, protégées de quelques tours, sont accessibles par trois portes : la porte de l’Horloge, à l’extrémité sud de la Grande-Rue, la future rue du Commerce, face au faubourg Saint-Désiré ; la porte Othenin (ou de Perrigny ou encore porte de l’Ecole) au bout de la rue des Juifs (rue de Balerne) ; porte Saint-Michel (ou du Faubourg des Dames) à l’extrémité nord de la Grande-rue. Une quatrième porte a été ouverte en 1704 sur les remparts, à la sortie de la rue des Cordeliers, donnant sur la rue de la Fusterie, future rue du Jura.
De multiples guerres, se terminant bien souvent par des incendies dévastateurs — notamment en 1510, 1536 1595 ou 1637 — ponctuent l’histoire de Lons-le Saunier qui finit par tomber, avec la Franche-Comté, dans l’escarcelle du roi Louis XIV, par le traité de Nimègue de 1678.
Les remparts vont tous être démantelés, à commencer par la démolition successive des portes : la porte Saint Michel en 1716, la porte des Cordeliers en 1724, la porte Othenin en 1737 et enfin la tour Carrée de l’Horloge en 1750. Celle-ci est remplacée neuf ans plus tard par une petite tourelle à l’angle de la Grande-rue et de la Grande Place (place de la Liberté).

Plans partiels de Lons-le-Saunier en 1809 et 1874
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Lons-le-Saunier, quartier de la Chevalerie en 1874
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Le nom de la cité lédonienne atteste de la grande importance que revêt le sel pour Lons-Le-Saunier.
Les ouvriers des salines de Lons-le-Saunier, se réservant tout le bois de combustion nécessaire à leur exploitation, obtiennent, par ordonnance royale du 3 janvier 1743, l’interdiction aux lédoniens de procéder à toute coupe et enlèvement de bois dans le rayon de quatre lieues desdites salines, sous peine de mille livres tournois d’amende.
En contrepartie, les saliniers s’engagent à rétrocéder aux habitants une quantité déterminée de bois pour leurs propres besoins, fixant eux-mêmes, non sans quelques litiges, les prix, les dimensions et essences des buches. Par délibération communale du 27 décembre 1743, il est décidé de choisir un emplacement pour le stockage du bois ainsi réservé au chauffage des lédoniens. Un champ que la ville possède près de la tour des Cordeliers, jouxtant le moulin de la Machine (ou de la Fusterie), fait l’affaire ; un petit lot acheté à un certain Grillet de Dole lui est joint tandis que les fossés des murs de la ville, qui longent l’ensemble, sont comblés et nivelés, à l’effet d’obtenir une large surface pour l’installation de ce chantier à bois, mis définitivement en place à partir de 1752.
Le 26 juin 1769, une convention est signée par les régisseurs saliniers qui s’engagent à livrer le bois à raison de
onze livres dix sous la corde, la bûche devant être d’une longueur de trois pieds et demi.
En 1789, la corde de bois se vend encore au prix de douze livres, et, l’année suivante, la fourniture du bois à la ville est arrêtée, du fait de la suppression du droit de la saline sur les forêts communales.
En 1825, les terrains de l’ancien chantier à bois sont cédés au département du Jura qui y fait édifier, de 1827 à 1846, le Palais de Justice, la Caserne de gendarmerie et la Prison. En face du palais de justice en construction, la vieille tour pentagonale à trois étages des Cordeliers est rasée le 24 juillet 1829.

Lons-le-Saunier - Promenade de la Chevalerie — Le Palais de Justice vu de l'entrée de la Chevalerie
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En vis-à-vis du chantier à bois et de la tour des Cordeliers, le long de la rivière de la Vallière, le mayeur fait aménager, dès avant 1743, un champ communal destiné aux tenues des foires aux bestiaux. Par délibération du 5 juillet 1755, il est accordé aux Chevaliers de l’Arquebuse, le droit d’établir une promenade et un jeu d’Arquebuse sur une partie dudit foirail qui est suffisamment grand pour l’accueillir, sans déroger à sa première destination.
La compagnie des Chevaliers de l’Arquebuse, dont la fondation remonte à 1518, se chargeait, apparemment difficilement, de la garde et de la défense de la ville. Dotés de nombreux privilèges, ses membres, habillés d’un uniforme écarlate à brandebourgs d’or, ne faisaient pas partie des plus pauvres de la ville. En dehors de leur prérogative, ils participaient régulièrement à des concours de tir à l’oiseau — le bien connu papegai —, et banquetaient plus souvent qu’à leur tour, accompagnés de chansons et musiques ; ils participaient également à des tournois, festivités et ripailles, avec d’autres compagnies d’arquebusiers, notamment celle de Poligny.

Les Chevaliers, dès 1755, font aménager le terrain qui vient de leur être accordé : 189 peupliers, tilleuls et platanes y seront complantés. A l’angle de la Promenade, face à la tour des Cordeliers, la Compagnie fait bâtir un Pavillon pour ses membres en 1762, édifice qui est partiellement transformé en théâtre en 1777.
Dissout en juillet 1790, le Corps des arquebusiers laisse son nom au parc qui devient dorénavant La Chevalerie ou la Promenade de
la Chevalerie.

Lons-le-Saunier - Promenade de la Chevalerie — Bassin et jet d'eau de la Chevalerie
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Le Pavillon de la Chevalerie est utilisé par la municipalité pour les fêtes, les concerts et spectacles et devient même une salle de bal en 1854.
La construction d’une nouvelle Ecole normale est décidée en 1864 ; en attendant l’achèvement des travaux, les élèves et instituteurs sont installés dans les locaux, pris à bail pour trois ans le 1er juin 1864, appartenant à M. Clertan, président du tribunal de commerce. Cependant lesdits locaux étant insuffisants, le conseil municipal autorise, moyennant un loyer annuel de 300 francs, l’installation de l'Ecole d'application annexée à l'école normale, dans le Pavillon de la Chevalerie.

La Chevalerie est le lieu de promenade favori des lédoniens. Des concerts sont régulièrement donnés tous les jeudis et dimanches, aussi bien par la Musique du 44e régiment d’infanterie en garnison dans la caserne Michel que par les phalanges musicales de la ville telles l’Harmonie municipale, attestée dès 1853, dirigé depuis 1874 par M. Langrenay ou encore l’Orphéon emmené par son chef M. Amyon, lequel porte également, en 1874, la casquette de la musique de Poligny (en 1877, Georgis prend la place de Amyon).
Au vu de cette permanente affluence musicale, le conseil municipal et son maire Camille Prost décident le 12 décembre 1878, de faire édifier un
Kiosque à musique sur la promenade de la Chevalerie.
Inauguré en 1879, ce kiosque octogonal, haut perché sur les neuf marches de son escalier d’accès, est entouré d’une plate-bande fleurie garnie de petits arbustes ; ses fines colonnes en fonte supportent sa toiture en zinc ornée d’un lambrequin ; son garde-corps est en fer forgé ouvragé.

Lons-le-Saunier - Concerts sur le Kiosque à musique de la Chevalerie
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Il était naturel qu’aux côtés du Kiosque à musique, on fasse édifier une statue en hommage à l’auteur du chant le plus entonné en France, l’illustre lédonien Claude Joseph Rouget dit Rouget de Lisle (1760-1836).
Le conseil municipal délibère en octobre 1880 pour l'érection de cette statue et vote un premier crédit de 500 francs pour sa réalisation. La municipalité avait, au préalable, lancé à cet effet, une campagne de souscription nationale appuyée par Victor Hugo, laquelle campagne avait permis de lever 3.500 francs de fonds dès le mois d’août. Le conseil général du Jura avait suivi le 24 août avec une subvention de 1.000 francs.
Le sculpteur Auguste Bartholdi (1834-1904) est chargé de la conception du monument en bronze dont le coût définitif s’élève à vingt-cinq mille francs.
Les édiles municipaux ne trouvent pas de meilleur emplacement que l’entrée de la promenade de la Chevalerie pour installer la statue de Rouget de Lisle. Ceci implique évidemment la suppression du Pavillon des Chevaliers de l’Arquebuse, lequel est rasé sans coup férir, dès 1881.
La municipalité aurait certainement été mieux inspirée de faire placer logiquement l’œuvre de Bartholdi exactement face au Kiosque à musique, plutôt que de dos, comme cela a été réalisé.
Le monument du compositeur de la Marseillaise est inauguré le 27 août 1882.

Lons-le-Saunier - Promenade de la Chevalerie et Statue Rouget de Lisle (cliché Jean-Marc, Cparama)
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Immédiatement après la suppression du Pavillon de la Chevalerie et l’érection du monument Rouget de Lisle, un nouveau pavillon est édifié, à l’usage de café-brasserie à l’enseigne du Café du Chalet. Construit face au Kiosque à musique sur la promenade de la Chevalerie, il dispose d’une salle de 400 places et d’une grande terrasse-jardin de 700 places, appréciée de la clientèle mélomane.

Lons-le-Saunier - Café du Chalet et Kiosque à musique de la Chevalerie — Le Café du Chalet agrandi devient le Kursaal
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Racheté en 1908, le Café du Chalet devient le Kursaal, sous la direction de la brasserie lédonienne Masson-Bück (Masson était le gendre du fondateur de la brasserie Bück). En novembre et décembre 1909, de nombreuses annonces proposent l’acquisition du Kursaal avec de bonnes conditions ; mais il semble que la cession n’ait pas eu lieu. Des séances de cinématographe sont organisées au Kursaal tous les mercredis, jeudis, samedis et dimanches à 6 heures ½ ; le dimanche, deux séances sont proposées à 3 et 5 heures.
En 1912, l’enseigne de l’établissement devient l’Eden-Cinéma.

Lons-le-Saunier - Le Kursaal devient l'Eden-Cinéma — Annonce du 27 novembre 1909, vente Kursaal par le brasseur Masson-Bück — Affiche publicitaire Brasserie lédonienne Masson-Bück
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A l’instar de milliers communes ayant rendu hommage aux victimes de la guerre 1914-1918, la municipalité de Lons-le-Saunier décide de faire édifier un Monument aux morts, à l’extrémité de la Chevalerie, à l’alignement de la statue de Rouget de Lisle. L’architecte lédonien Louis Augustin Bidot (1865-1923) est chargé de la réalisation de ce monument formé de colonnes disposées en hémicycle autour du bassin et de son jet d’eau, lequel est transformé en massif planté et gazonné à cette occasion. Entre les colonnes, sont installées dix stèles où seront gravés les noms des près de cinq cents tués lédoniens du conflit.
L’inauguration du monument, qui a lieu le 12 novembre 1922, est suivie d’un concert donné au Kiosque de la Chevalerie par l’Harmonie municipale des Travailleurs.

Lons-le-Saunier - Monument aux morts 1914-1918 édifié sur la promenade de la Chevalerie — Bassin et son jet d'eau, transformé en massif gazonné et planté, pour faire place au monument aux morts
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L’activité du Kiosque à musique se restreint d’années en années, d’une part du fait de la disparition des musiques militaires et d’autre part en raison de la progressive désaffection du public, attiré par d’autres distractions, notamment les séances de l’Eden-Cinéma situé face de lui. Aussi, en 1974, la municipalité le fait raser, probablement aussi à cause de sa vétusté.
L’Eden-Cinéma, quant à lui, devient le cinéma le Régent vers 1960, avant d’être racheté dix ans après par la société Alpes-Cinéma. Le 11 juillet 1980, le cinéma est à nouveau revendu, pour quatre cent mille francs et poursuit son exploitation jusqu’en 2013. A cette date il est entièrement démoli pour être remplacé, l’année suivante par la construction, sur le même emplacement, d’un complexe de sept salles de projections pouvant accueillir 996 spectateurs : le Mégarama.
Kiosque supprimé.

voir ici, Place de la Chevalerie de Lons-le-Saunier, sans son kiosque, aujourd'hui. (1/4) (2/4) (3/4) (4/4)

Lons-le-Saunier - Le Kiosque et le Kursaal.jpg
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publié par Jean-Marc

25 et 26 août 1762 et 24 août 1763 — Quand les Chevaliers de l’Arquebuses de Lons-le-Saunier rencontrent ceux de Poligny
— En 1762, le 25 août, la Chevalerie de Lons-le-Saunier vint à Poligny, à l'invitation de MM. les Chevaliers de Poligny, qui leur donnèrent une fête magnifique et des plus splendides dans l'hôtel-de-ville. Ceux de Lons-le-Saunier arrivèrent vers les onze heures du matin du 25, au nombre de 27, précédés de cors de chasse, de tambours et autres instruments. Ceux de Poligny furent à leur rencontre en corps jusqu'à Château-Châlon, Les deux troupes entrèrent dans la ville en bel ordre.
On avoit cédé, par honneur, le pas à la Chevalerie de Lons-le-Saunier, sauf que les capitaines des deux troupes marchoient sur la même ligne à la tête. Chaque chevalier de Poligny prit chez lui, un de Lons-le-Saunier ; quelques-uns en prirent deux qu'ils logèrent avec leurs chevaux. L'hôtel-de-ville avoit été orné de tapisseries, de lustres, d'emblèmes. (…)
Il y avoit dans la salle un couvert dressé, en forme de fer à cheval, ou plutôt en forme d'un carré long non fermé par l'un de ses côtés. Il y avoit cent cinquante couverts ou services. On fut servi de tout ce qu'il y avoit de plus exquis et de plus délicat avec une profusion étonnante, un ordre admirable, un concert charmant, une attention infinie, une cordialité et une gaieté peu communes. Le repas servi à quatre services fut prolongé jusqu'à onze heures dans la nuit. Il y eut quelques violons dans des maisons particulières, et toute la ville prit part à la bonne façon de nos Chevaliers qui se distinguèrent et par la générosité et par la grâce avec laquelle ils ont fait leurs honneurs et ceux de notre ville. Il se fit à cette occasion de jolies chansons à l'honneur de l'une et de l'autre troupe et des impromptus qui firent plaisir à tout le monde et égayèrent les convives. (…)
L'invitation fut suivie d'une ronde à une petite caraffe, car on fut sage et tempérant dans cette fête.
Le lendemain, jeudi 26 août, les Chevaliers tirèrent un prix entre douze choisis par leur Compagnie, six d'un côté et six de l'autre. MM. de Lons-le-Saunier ne réussirent pas, probablement parce qu'ils n'étoient pas faits au local, et qu'ils ne se servirent pas de leurs armes.
A midi, on servit de nouveau la même table, garnie des mêmes convives, et vers les quatre heures d'après-midi, MM. de Lons-le-Saunier s'en retournèrent. MM. de Poligny les accompagnèrent jusqu'à Château-Châlon, où, à l'entrée du bourg, on avoit fait préparer sous un feuillage une halte galante pour se dire adieu. Laquelle fut suivie d'embrassades et de témoignages d'amitié distingués. Madame l'abbesse de Château-Châlon et toutes les dames voulurent être les témoins de cette fin de partie.
Le 24 août 1763, MM. les Chevaliers de Poligny ayant été invités par MM. de Lons-le-Saunier à un prix pour le 25, jour de St-Louis, sont partis de notre ville le 24 en bel ordre. La fête a été superbe, rien de plus brillant que la ville de Lons-le-Saunier en ces jours-ci. Les Chevaliers d'Orgelet ont été invités et se sont rendus à l'invitation. Nos MM. ont eu, comme de droit il leur appartient, le pas sur tous les autres ; mais MM. de Lons-le-Saunier mieux logés et plus riches que les nôtres, se sont surpassés en magnificence et en dépense. Placée entre Poligny et Orgelet, leur ville a été choisie pour le rendez-vous des trois Chevaleries pour fraterniser, se donner un prix et se régaler à frais communs. Cependant, il m'est permis de le dire, il me semble que MM. de Poligny font trop que de se déplacer tous les ans.
En 1764, nos Chevaliers sont allés à Lons-le-Saunier, en conséquence des arrangements précédents, mais les frais ont été communs aux trois corps de Chevalerie. Les nôtres ne paroissent plus disposés à se rendre toujours à Lons-le-Saunier, mais à alterner.

(Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de Poligny 1871 — Notes inédites de F.F. Chevalier sur les Arquebusiers de Poligny)

28 juillet 1872 — L’Harmonie de Saint-Claude vient célébrer, à Lons-le-Saunier, la Fête patronale de la Saint-Désiré ; concert sur la promenade de la Chevalerie
— La société de musique de notre ville de Saint-Claude, l’Harmonie, s’est rendue dimanche dernier à Lons-le-Saunier, qui célébrait sa fête patronale, la St-Désiré. Elle y a été accueillie à bras ouvert, c’est, nous le croyons, le mot qui rend le mieux l’accueil cordial et fraternel qui lui a été fait.
Le train venant de Chalon a été salué à son arrivée à la gare de Lons-le-Saunier par l‘Harmonie de cette ville, puis, après les compliments et les félicitations réciproques, les deux sociétés se sont réunies et ont fait ensemble leur entrée en ville, bannières en tête, suivies d’une foule considérable.
Elles se sont ainsi rendues à l’Hôtel-de-ville où elles ont été reçues par les représentants de la cité.
Dans l‘après-midi, sur la belle promenade de la Chevalerie, les deux sociétés ont donné un concert où elles ont joué tour à tour devant un nombre très considérable de spectateurs qui ont témoigné du plaisir de les entendre par de chaleureux applaudissements.
L’orage survenu le soir a gêné la retraite aux flambeaux, qui a eu lieu dans des conditions défavorables, au milieu d’une poussière très gênante.
En somme, la fête a été fort belle. Nos compliments aux deux sociétés de munique, qui ont largement contribué à l'entrain de la journée.

16 août 1874 — Grand festival musical lors de la fête du 2e centenaire du rattachement de la Franche-Comté à la France
— Le deuxième centenaire de la réunion de la Franche-Comté à la France a été célébré samedi à Lons-le-Saulnier au milieu d'un immense concours d'assistants accourus de toutes les villes voisines. Lons-le-Saunier avait, dès le matin du 14 août, commencé à prendre un air de fête ; à l'entrée des principales rues, on avait tendu d'une maison à l'autre des guirlandes de mousses entremêlées de drapeaux et d'écussons aux armes des principales villes qui devaient se faire représenter au concours.
Le lendemain, arrivaient diverses sociétés chorales et, dans leur nombre, l'Union musicale de Strasbourg, dont les 50 membres ont été les véritables héros de la fête. Leur arrivée était signalée ; on avait projeté de leur faire une ovation solennelle, mais ils avaient fait savoir que le gouvernement prussien, qui ne les avait pas laissés partir sans difficultés, leur avait interdit de prendre part à aucune manifestation. La réception a donc été réduite aux plus minimes proportions.
Devant l'hôtel où ils sont descendus, les sociétés se sont succédé pendant plus d'une heure pour les saluer de leurs plus belles fanfares.
Le maire de Lons-le-Saulnier, M. Prost, a dit, en souhaitant la bienvenue aux Sociétés réunies :
« Soyez les bienvenus, enfants de l'Helvétie dont les montagnes, asile de la liberté, ont servi de refuge aux enfants de la France. Et vous aussi, frères de cette Alsace dont on ne peut prononcer le nom qu'en pleurant, nous vous saluons, vous dont le cœur n'a pas cessé, d'être Français. A tous, nous offrons dans cette fête le vin de nos coteaux jurassiens ! »
A six heures a eu lieu la distribution des récompenses. M. Reinack-Wœrth, préfet du Jura, d'origine alsacienne, a prononcé une allocution : « Je ne m'attendais pas, dit-il, à prendre la parole ; mais en présence de la bannière de Strasbourg, je n'ai qu'à m'incliner. Quand vous retournerez en Alsace, dites qu'en France on n'oublie pas, qu'on espère ! »
La fête s'est terminée par un brillant feu d'artifice, tiré sur la montagne de l'Ermitage.

27 août 1882 — Inauguration de la statue Rouget de Lisle sur la promenade de la Chevalerie
— La fête a commencé hier soir par une retraite aux flambeaux exécutée par la musique du 44e de ligne et les musiques locales.
Ce matin, en, s'éveillant, les habitants ont constaté avec tristesse que le ciel ne partageait pas leur allégresse, car une pluie battante fouettait les vitres. Néanmoins, à Lons le-Saunier, on ne se rebute pas facilement, et pour une fois que l'on a quelque chose à fêter, on veut s'en donner pour son argent.
C'est pourquoi la foule se pressait à l'arrivée des diverses sociétés de musique et de gymnastique qui étaient venues rehausser l'éclat de la cérémonie.
M. de Mahy est arrivé ce matin, à six heures c'est le seul représentant du gouvernement. Après les réceptions et les présentations officielles, le cortège, précédé par la fanfare lyonnaise et escorté d'un piquet du 44e de ligne, s'est rendu sur la place de la Chevalerie où s'élève la statue. Pendant que chacun s'installe sur l'estrade j'examine le monument. La statue est recouverte d'un voile vert d'où émergent deux bras levés. L'artiste a voulu saisir et représenter le moment de l'inspiration. Il n'y manque qu'un drapeau à la main pour reproduire une gravure que tout le monde a vue et qui a été publiée de nouveau à l'occasion de l'inauguration de la statue de Choisy-le-Roy.
Le monument à six mètres de hauteur ; quatre degrés supportent le piédestal, qui est en marbre.
Sur le devant du socle est inscrit le nom de Rouget de Lisle.
La foule officielle a pris place sur l'estrade à la droite de laquelle s'élève la tribune, affectée aux nombreuses musiques et sociétés chorales.
A la droite de M. de Mahy, président, se trouve le général Wolff, commandant le 7e corps, et à sa gauche M. Prost, maire de la ville.
Malgré les averses presque incessantes, une foule assez considérable remplit les rues et s'entasse aux fenêtres des maisons généralement pavoisées. Les places réservées au public sont combles et les spectateurs couvrent la place aux abords du monument.
Après l'exécution de la Marseillaise, de Sellenick, exécutée par toutes les musiques réunies du 44e, de Saint-Claude, Poligny, Arbois, Pontarlier, Champagnole, Bletterans, Orgelet, Gevingey, Saint-Amour, etc., et la marche du Prophète, par l'orchestre du théâtre de Besançon, les Sociétés philharmoniques de Dôle, Louhans et
Lons le-Saunier, le voile qui couvrait la statue tombe ; il est deux heures et demie.
Des acclamations saluent l'oeuvre de Bartholdi, lequel, placé au second rang sur l'estrade, est félicité par le ministre et par le général Wolff, qui lui serrent la main.
M. Paul Mounet, de l'Odéon, lit l'ode à Rouget de Lisle, par Louis Ratisbonne.
Puis commence la série des discours, écoutés, mais pas entendus. (…)
Aussitôt après, toutes les sociétés orphéoniques entonnent le chœur des Soldats de Faust ; puis toutes les musiques réunies exécutent l'air du Régiment de Sambre-et-Meuse. Alors devant la statue, commence le défilé de toutes les sociétés de musique et de gymnastique, qui se continue par les principales rues horriblement boueuses.
A six heures, un banquet de 160 couverts réunissait, au réfectoire du lycée, les membres qui composaient le cortège. En dehors des fonctionnaires obligatoirement présents, on ne voyait que de rares souscripteurs bénévoles.
Encore sous la triste impression de la journée pluvieuse, les convives se sont montrés d'abord assez froids ; mais les crus jurassiens aidant aux manifestations des consciences, grâce à leur influence, les langues se sont déliées et une vive animation a régné vers le milieu du repas. Au dessert, de nombreux toasts ont été portés.
Le ciel, plus clément le soir, a favorisé l'illumination ; les habitants se sont montrés discrets, peu de maisons sont illuminées. Dans les rues, on rencontre des groupes titubants et bruyants. En somme, maigre succès ; la pluie a beaucoup refroidi les enthousiasmes, et cette fête républicaine s'est passée avec calme.

Lons-le-Saunier - Entrée Promenade de la Chevalerie, à gauche Café du Chalet, statue Rouget de Lisle au fond — Statue Rouget de Lisle, Kiosque à musique au fond à gauche
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Quelques concerts sur la promenade de la Chevalerie
29 mai 1884 — Concerts qui seront donnés jeudi 29 mai, promenade de la Chevalerie, de 4 à 5 heures :
Musique du 44e : 1. La Marche des Drapeaux, Sellenick. — 2. Le Calife de Bagdad, Boiëldieu. — 3. Violetta (valse), Lambert. — 4. Giroflé-Girofla (fantaisie), Lecocq. — 5. Marie (galop).
De 8 heures ½ à 9 h. ½ du soir, Société philharmonique : 1. Marche turque, Mozart. — 2. Le Chevalier Breton (ouverture), Herman. — 3. Le Lac des oiseaux (valse), Bléger. — 4. Le Philtre (ouverture), Auber. — 5. Les Guitareros (sérénade), Hubans. — 6. Quadrille.

21 juin 1884 — Programme du concert qui sera exécuté dimanche à la Chevalerie, de quatre à cinq, par la musique du 44e. : 1. Les Cadets de Russie, pas redoublé, Sellenick. — 2. Les Diamants de la Couronne, ouverture, Aubert. — 3. La Nuit, valse, Métra. — 4. Fra Diavolo, fantaisie, Aubert. — 5. Souvenir de Serquigny, mazurka, Sellenick.
27 juin 1885 — Programme des morceaux qui seront exécutés par la Philharmonique, le samedi 27 juin, à la Chevalerie, de 8 heures à 9 heures ½ du soir : 1. Richard Wallace (marche), Sellenick. — 2. La Dame de trèfle (ouverture), Hermann. — 3. Une Soirée près du lac (fantaisie-mazurka pour hautbois), Leroux. — 4. Le Chant des fleurs (valse), Bléger. — 5. Amour discret (gavotte), Rossini. — 6. Après le punch (polka), Corbin.
2 juin 1886 — Voici le programme du concert que devait donner la Société philharmonique, jeudi dernier, au kiosque de la Chevalerie, et qui aura lieu mercredi 2 Juin, à huit heures du soir : 1. Le Lillois, pas redoublé, F. Leroux. — 2. Le Diadème, ouverture, A. Herman. — 3. Le Jour et la Nuit, valse, Olivier Métra. — 4. Anna Bolena, fantaisie, Donizetti. — 5. A ton bras, polka.

13 et 14 juillet 1885 — La Fête Nationale à la Chevalerie
Voici le programme de la fête du 14 juillet à Lons-le-Saunier :
— Lundi soir, 13 juillet, à huit heures et demie du soir. — Retraite aux flambeaux et tir des boîtes.
A neuf heures et demie. — Concert à la Chevalerie par la Philharmonique.
— Mardi 14 juillet, à cinq heures du matin, nouvelles salves de boîtes ; à ce signal, les édifices publics seront pavoisés.
A neuf heures. — Revue des troupes de la garnison à la Chevalerie.
A deux heures. — Jeux divers sur le marché au bois (des prix seront distribués).
A quatre heures. — Séance de gymnastique par la Jurassienne.
A huit heures et demie. — Concert donné par le 44e régiment d'infanterie à la Chevalerie.
Illuminations des bâtiments publics.
Pendant la séance de gymnastique, la fanfare de la Jurassienne exécutera les morceaux suivants : 1. Le Lorrain (pas redoublé), Leroux. — 2. Chant des fleurs (valse). Bléger. — 3. Rossignol (polka). Bléger. — 4. Le Sommeil de Diane (fantaisie), Bléger. — 5. Les Rochelais (quadrille), Mazeloux. — 6. Les chants nationaux, Leconge.
Pendant la durée des fêtes du 14 juillet, des jeux forains seront installés à la petite Chevalerie. Une kermesse sera également organisée à la grande Chevalerie.

Lons-le-Saunier - La musique du 44e régiment d'infanterie sortant de la caserne Michel — La musique du 44e régiment d’infanterie
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Chaque dimanche, de quatre à cinq heures de l'après-midi et le jeudi, de huit heures et demie à dix heures du soir, à la belle saison, la musique du 44e régiment d’infanterie donne ses concerts sur le Kiosque de la Chevalerie
23 juin 1895 — Aujourd'hui dimanche, de 4 à 5 heures, à la Chevalerie, la musique du 44e de ligne jouera : Le soldat de Floréal, pas redoublé. — Le Voyage en Chine, ouverture. — Thérèse, valse. — La Norma, duo pour piston et bugle. — Armen-Fest, polka.
14 juillet 1895 — Dimanche, à neuf heures du soir, au kiosque de la Chevalerie, le 44e de ligne jouera les morceaux suivants : La Marche des drapeaux, pas redoublé. — Le Cheval de bronze, ouverture. — Espana, valse. — Le Petit duc, fantaisie. — Les Trois couleurs, valse chantée (1ère audition).
14 août 1898 — Programme des morceaux qui seront exécutés le dimanche 14 août 1898, de 4 à 5 heures, au kiosque de la Chevalerie, par la musique du 44e de ligne : Jean-Bart, pas redoublé, Wettge. — Le Freischütz, fantaisie, Weber. — Souvenir de Saint-Sébastien, valse espagnole, Osssip Lœw. — L’Africaine, fantaisie, Meyerbeer. — Le Bon Bourgeois, polka, Sellenick.
Nota. — Ce programme sera le même pour le concert de jeudi prochain, de huit heures et demie à dix heures, plus un morceau qui sera : Sentinelles, avec chant, Hanse.

17 juin 1900 — Musique du 44e de ligne. Programme des morceaux qui seront exécutés aujourd'hui dimanche 17 juin 1900, de 4 à 5 heures, au kiosque de la Chevalerie : Allegro militaire, X. — Tancrède, ouverture, Rossini. — Mabel, valse, Godefroy. — Fantaisie sur la Traviata, L. Mayeur. — Bergeronnette, polka pour petite flûte, J. Jousselain.
Note. — Ce programme sera le même pour le concert du jeudi suivant, de huit heures et demie à dix heures, sauf le n° 6 qui sera : Les Trois couleurs, valse chantée, Ch. Six. La chef de musique, Provent.

23 mars 1901 — Programme des morceaux qui seront exécutés le dimanche 24 mars 1901, par la musique du 44e de ligne, de deux à trois heures du soir, au kiosque de la Chevalerie : Washington, post-march. J.-P. Sousa. — Une journée à Vienne, ouverture. Suppé. — Valse pour flûte et clarinette. Douard. — Le Jour et la nuit, fantaisie. Ch. Lecoq. — Ronde provençale, 1ère audition. N. Destrubé.
Le chef de musique, Provent.


18 septembre 1897 — L’Harmonie des Travailleurs de Lons-le-Saunier organise un festival musical
— Demain aura lieu à Lons-le-Saunier le grand festival organisé par l’Harmonie des Travailleurs, avec le concours du Rallye-Cor lédonien, de l’Estudiantina lédonienne et de la Société de gymnastique la Jurassienne.
Plusieurs sociétés musicales des environs prendront part à cette fête qui aura lieu au Champ de foire. En cas de mauvais temps, le concert aura lieu au Théâtre. Le Soir, concert suivi de bal champêtre à la Chevalerie.

17 juin 1900 — Concert de l'Harmonie des Travailleurs sur le Kiosque de la Chevalerie
— Programme des morceaux qui seront exécutés le dimanche 17 juin 1900, de 8 heures ½ à 10 heures du soir, au kiosque de la Chevalerie, par l'Harmonie des Travailleurs : Salut lointain, pas redoublé. Doring. — Nabuchodonosor, ouverture. Verdi. — Theresen, valse. Karl Faust. — Intermezzo. Léon Chic. — Cri-Cri, polka. Fargues.

Lons-le-Saunier - Cinématographe et Kiosque de la Chevalerie — Le Kursaal et le Kiosque
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17 et 18 août 1901 — Fêtes à Lons-le-Saunier
— Lons-le-Saunier. Samedi 17 août, à huit heures et demie du soir, grande retraite aux flambeaux, par la musique du 44e régiment d’infanterie.
Dimanche 18 août, de six à dix heures du matin, au stand de Monciel, grand concours de tir des sapeurs-pompiers avec nombreux prix individuels et collectifs.
A dix heures, sur le champ de tir, vin d’honneur, défilé des compagnies avec le concours de la musique militaire, départ du bureau d’octroi de la rue des Salines, à onze heures.
A la Chevalerie, à onze heures et demie, revue des compagnies par M. le préfet du Jura ; à cinq heures, sur la place Ferrand, départ d’un ballon monté par le capitaine Lecomte ; à huit heures et demie, sur la place de la Liberté, grand feu d’artifice tiré par l’artificier Rousseau, ballon lumineux et pièce finale allégorique.
De neuf à dix heures, sur la place de la Liberté, grand bal populaire avec brillantes illuminations.

6 juillet 1902 — Un banquet de 2.000 couverts est organisé sur la promenade de la Chevalerie
— En l’honneur de M. Trouillot. A Lons-le-Saulnier. — Banquet de 2.000 couverts. — Manifestation républicaine.
L'arrondissement de Lons-le-Saulnier a fêté aujourd'hui l'élévation de son député, M. Trouillot, au poste de ministre du commerce.
Un banquet donné sur la promenade de la Chevalerie, très bien organisé, réunissait près de 2.000 convives. Les tables étaient dressées sous des tentes ; le repas était organisé par M. Regad de l’Hôtel des Messageries. Pendant le banquet, un concert a été donné par la musique du 44e d’infanterie et des chœurs ont été exécutés par les élèves des écoles laïques de la ville.
Au dessert, plusieurs discours ont été prononcés. M. Trouillot a indiqué les réformes que le ministère, présidé par M. Combes voulait opérer. Il a eu un très grand succès, et a été salué de véritables et chaleureuses ovations. A la fin du banquet, l'ordre du jour suivant a été voté à l'unanimité :
« Dix-huit cents républicains, réunis à Lons-le-Saulnier dans un banquet offert à M. Trouillot, ministre du commerce, adressent au Président de la République, à M. Combes, président du conseil, et à tous les ministres, l'hommage de leur respectueux dévouement et de leur inaltérable attachement à la République. »

Lons-le-Saunier - Banquet démocratique du 6 juillet 1902 au parc de la Chevalerie — Le Kiosque de la Chevalerie et le Café du Chalet
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15 et 16 août 1903 — Concours de gymnastique de Lons-le-Saunier dont une partie est exécutée sur la Chevalerie
— 15 août 1903. — La fête de gymnastique. — C’est sous une pluie battante que les opérations du concours de gymnastique se sont continuées durant la journée. Elles cessent à six heures pour reprendre demain, dès cinq heures du matin.
M. Trouillot, ministre du commerce et député de l’arrondissement de Lons-le-Saunier, est arrivé à quatre heures et est descendu chez lui, en ville, sans aucun apparat.
La ville est très bien décorée au moyen d‘arcs de triomphe. Partout de la verdure et des drapeaux. En raison de la pluie, le feu d’artifice n’aura pas lieu.
Ce soir une foule nombreuse sillonne les rues.
— 16 août 1903. Le soleil est levé aujourd’hui et fait risette aux Lédoniens. Le réveil a été sonné à cinq heures ce matin, en fanfare, par la Lédonienne. La continuation du concours, ouvert hier, a repris aussitôt.
A dix heures, M. Trouillot, ministre du commerce, arrive à la préfecture. Sur tout le parcours, il est vivement acclamé. Aussitôt, les réceptions officielles commencent.
A midi a lieu un grand banquet dans la nouvelle salle des fêtes, décorée par les jeunes filles des écoles laïques au moyen de fleurs artificielles d’un joli travail. Nous avons remarqué surtout une glycine en papier d’une exécution parfaite.
Le menu était exquis. Au dessert, M. Chapuis, maire de Lons-le-Saunier, parlant au nom de la municipalité, souhaite la bienvenue à tous les hôtes de la ville et félicite les sociétés de gymnastique de s’être associées en faisant ainsi disparaître les petites rivalités de clocher.
Le maire félicite également les jeunes filles des écoles laïques et leurs dignes maîtresses qui, dans la décoration de la salle, ont fait preuve da goût et montré ce que peut faire l’école républicaine.
L’orateur termine en portant un toast à M.Trouillot. Il boit également aux sociétés de gymnastique.
Tous ces discours sont fortement applaudis. Le banquet est terminé à trois heures et demie, et le ministre se rend sur la place de la Chevalerie, où il assiste à des mouvements d’ensemble exécutés par les sociétés réunies.

Lons-le-Saunier - Concours gymnastique 15 et 16 août 1903 —- Le Kiosque à musique et le Café du Chalet
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Quelques concerts de la musique du 44e régiment d’infanterie sur le Kiosque de la Chevalerie
7 juin 1906 — Musique militaire. Programme du jeudi 7 courant, exécuté par la musique militaire, de 8 h. ½ à 10 heures du soir : Dijon-Nice, allégro militaire (Pivet). — Le Magicien, ouverture (Frévet). — Les Barbares, tragédie lyrique (Saint-Saëns). — Valse tendre (X.). — Premier essai, mazurka (Vivet).
10 juin 1906 — Musique militaire. Programme du 10 juin 1906, de 4 heures à 5 heures, au kiosque de la Chevalerie : Krasnoë-Selo (Saint-Servan), allegro militaire. — Richilde (G. Parès), ouverture. — Riviera (Subenow), grande valse. — La Vie du poète (Charpentier). Symphonie drame. — Polka (X.).
Nota. — Ce programme servira pour le concert du jeudi suivant, de 8 heures et demie à 10 heures du soir, en ajoutant : Fête galante (Lacôme) : 1. Barcarolle galante ; 2. Sérénade galante ; 3. Menuet galant.

14 juillet 1906 — Musique militaire. Programme du samedi 14 juillet, de 4 heures à 5 heures, au Kiosque de la Chevalerie : 1804, marche française (Borel-Clerc). — Sigurd, ouverture (Reyer). — Allons rêver, valse chantée (Camomille). — Polyeucte, ballet : a) Bacchus ; b) Bacchanale (Gounod). — La Marseillaise (Rouget de Lisle)
16 juin 1907 — Musique militaire. Programme des morceaux qui seront exécuté le dimanche 16 juin 1907, de quatre à cinq heures du soir, au kiosque de la Chevalerie : La Sainte-Barbe (P. Kelsen), allegro militaire. — Ruy Blas (Mendelssohn), ouverture. — Les chèvrefeuilles (P. Petit), valse. — Peer Gynt (E. Grieg), suite d’orchestre : 1. La morte d’Ase ; 2. La danse d’Anitra ; 3 Dans le hall du roi de la montagne. — Jean et Jeannette (G. Allier), polka pour deux pistons.
Nota. Ce programme servira pour le concert du jeudi suivant de huit heures et demi à dix heures du soir, en y ajoutant : Les Pêcheurs de Perles (Bizet), fantaisie.

12 juillet 1908 — Musique militaire. — Programme des morceaux qui seront exécutés ce soir, 12 juillet, de quatre à cinq heures, au Kiosque de la Chevalerie. : Beaucourt, marche (Cribeillet). — Fantaisie pour saxophone alto (Donizetti). — T’en souviens-tu ? valse idylle (Turine). — Les Francs Juges, ouverture (Berlioz). — Menuet du Petit Roi (Mouchet).

10 et 11 août 1907 — Fêtes données à la Chevalerie à l’occasion d’un comice agricole et de l’inauguration du chemin de fer Clairvaux-Foncine
Grande fête donnée les 10 et 11 août, à l’occasion des Concours agricoles spéciaux et de l’inauguration du chemin de fer départemental de Clairvaux à Foncine, sous la présidence de M. Pichon, sénateur, ministre des Affaires étrangères.
Le samedi 10 août
A 5 heures du matin, salves d’artillerie. — A 8 h. ½, ouverture des opérations du jury. Exposition publique à partir de 2 heures. — A 8 h. ½ du soir, retraite aux flambeaux par la musique, les tambours et les clairons du 44e régiment d’infanterie.
A 9 heures, au kiosque de la Chevalerie, concert pu la Société Philharmonique et sa Chorale.
Le dimanche 11 août
A 5 heures du matin, nouvelles salves d'artillerie.
Exposition publique des divers concours, de 8 heures du matin à 5 heures du soir.
De 2 heures à 3 h. ½, sur la place de la Liberté, grande fête aérostatique, sous la direction de M. Lassagne, aéronaute. Ascension du ballon gonflé au gaz l’Aiglon, enlevant un aéronaute.
A 4 heures, arrivée du train ministériel à la gare des Bains. Visite des concours agricoles au champ de foire et à la Halle aux gains. — A 5 h. ¼, au théâtre municipal, sous la présidence de M. Pichon, distribution des primes d’honneur. — A 7 h. ½, banquet à la Salle des Fêtes.
A 8 h. ½, sur la place de la Liberté, grand feu d'artifice, tiré par M. Rousseau, artificier de la ville de Lyon. Pièce allégorique finale : « le laboureur conduisant un bœuf à la charrue ».
A 9 heures, à la Chevalerie, grande fête de nuit, concert par la musique du 44e régiment d'infanterie. Brillantes illuminations.
Le maire, Edmond Chapuis.

Lons-le-Saunier - Entrée de la Chevalerie et statue — Kiosque à musique et Kursaal de la Chevalerie
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14 juillet 1908 — Concert de l’Harmonie des Travailleurs à la Chevalerie
— Harmonie des Travailleurs. — Concert-programme des morceaux qui seront exécutés demain, 14 juillet, à neuf heures du soir, au kiosque de la Chevalerie : The Liberty Bell, marche (J.-P. Sousa). — Nabuchodonosor, ouverture (Verdi). — Les Gouttes d’or, fantaisie, mazurka pour piston (Corbin). — Mascarade, airs de ballet : a) Cortège, marche ; b) Arlequin et Colombine, divertissement ; c) La Famille Polichinelle, menuet ; d) Les Mandolinistes, sérénade ; e) Finale, Polonaise, défilé (Lacôme). — La Marseillaise (Rouget de Lisle).

28 au 30 juillet 1911 — Programme de la Fête patronale de Lons-le-Saunier
— Fête patronale. — Le programme suivant a été arrêté pour la fête :
Vendredi 28 juillet, à 9 heures du soir, concert au kiosque de la Chevalerie, par la Philharmonie et sa chorale.
Samedi 29 juillet, de 4 à 5 heures du soir, distribution de secours aux indigents.
A 8 h. ½, salves d‘artillerie, retraite aux flambeaux.
Dimanche 30 juillet, à 5 heures du matin, salves d'artillerie.
10 heures du matin, à la salle des fêtes, couronnement de la rosière.
A 4 heures du soir, musique militaire.
Fête de nuit. — A 8 h. ½, grand feu d’artifice.
A 9 heures, concert par la musique militaire ; illuminations, attractions diverses.

Les derniers concerts de la musique du 44e R.I. avant le conflit 1914-1918
3 juin 1909 — Concert militaire — Programme des morceaux qui seront exécutés le jeudi 3 juin, de huit heures et demie à dix heures du soir, au kiosque de la Chevalerie, par la musique du 44e régiment d’infanterie : Marche militaire française (Gaudon). — Prélude de Faust (Ch. Gounod). — Reproche d’amour, valse (K Romsberg). — Lohengrin, fantaisie (R. Wagner). — Bella Bocca, polka (Waldteufel). — Polonaise de concert (G. Parès).
Le même programme, moins le n° 6, sera exécuté le dimanche 6 juin, de 4 à 5 heures.

30 juillet 1911 — Musique militaire. Programmes du dimanche 30 juillet, de 4 à 5 heures de l’après-midi : Carnaval niçois, allegro militaire (Durand). — Ouverture de l’Italienne à Alger (Rossini). — Fraîche et Rose, valse (Turine). — Scaramouche, ballet (Messager). — Le ruisseau, scène chorale.
De 9 à 10 heures du soir. Le Chevalier Garde, allégro militaire. — En exil, ouverture (Nodrari). — L’arabesque, valse pour petite flûte (Reynaud). — Thérèse, drame musical (Massenet). — Allons rêver, valse chantée.

14 juillet 1922 — Programme de la Fête nationale à Lons-le-Saunier
— Jeudi 13 juillet, à 16 heures, distribution de secours aux indigents à l’hôtel de ville. A 20 h. 30, retraite aux flambeaux par la musique du 44e d‘infanterie, les tambours et clairons du régiment, les sapeurs-pompiers et les sociétés de gymnastique. A 21 heures, concert par la Société Philharmonique et chorale à la Chevalerie.
Vendredi 14 juillet, à 6 heures, salves d’artillerie. Circuit du Jura. Grande course cycliste internationale (200 kilomètres), organisée par le Vélo-Club lédonien.
Départ 8 h. 45, route de Conliège, en face le casino. Vers 16 heures, arrivée des premiers coureurs en face le casino.
A 8 h. 30, à la Chevalerie, revue de la garnison, de la compagnie de sapeurs-pompiers et des sociétés de gymnastique, par M. le colonel de Saint-Germain, commandant provisoirement la 81e brigade et commandant d’armes, en présence des autorités et fonctionnaires civils.
A 16 heures, à la Chevalerie, séance de gymnastique par La Jurassienne.
Au Casino des Bains, à 17 heures, apéritif-concert, sous la direction de M Avalle. La Marseillaise, chantée par M. Cauchemont, de la Gaîté lyrique.
Au kiosque de la Chevalerie, à 17 heures, concert par la musique du 44e d’infanterie. A 21 heures, concert par l’Harmonie municipale des Travailleurs.


Lons-le-Saunier - La Revue des troupes du 44e régiment d'infanterie, le 14 juillet dans le parc de la Chevalerie
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11 et 12 novembre 1922 — Fête de la Victoire et inauguration du monument aux morts à la Chevalerie
— En complet accord avec les diverses associations de combattants de Lons-le-Saunier, la municipalité a arrêté comme ci-après le programme de la Fête de la Victoire et de l’inauguration du monument aux morts :
Le 11 novembre, à 9 heures du matin, place de la Chevalerie, revue des troupes de la garnison par M. le général Antoine, commandant d’armes.
Visite au cimetière. Départ de l'hôtel de ville à 11 heures, avec les associations de combattants.
A 14 heures, concert au kiosque de la Chevalerie par la musique du 44e d'infanterie.
Le lendemain 12 novembre, inauguration officielle du monument aux morts.
A 9 h. 45, sur la place Perraud, concentration des sociétés et délégations.
A 10 heures, à la Chevalerie, avec le concours de la musique militaire, de la Chorale et des chœurs des écoles, remise officielle du monument à la municipalité par le comité, en présence des pupilles de la Nation, des familles des morts, des associations de mutilés et d'anciens combattants, du conseil municipal, des autorités civiles et militaires, du comité permanent des fêtes, des fonctionnaires, des représentants de la presse locale, des sociétés de préparation militaire et sportives, etc.
A 14 h. 30, à la Chevalerie, concert par l’Harmonie municipale des travailleurs.
Afin de ne pas amener de désordre, les habitants sont invités à ne pas envahir la Chevalerie avant l'arrivée du cortège ; ils sont, en outre, instamment priés d’attendre la fin de la cérémonie pour déposer des fleurs aux bords du monument.
Ln municipalité invite en outre ses concitoyens à honorer les glorieux morts de la grande guerre en pavoisant durant les deux journées des 11 et 12 novembre.


Lons-le-Saunier - Place de la Chevalerie, statue Rouget de Lisle, Kiosque à musique, Monument aux morts
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14 juillet 1932 — Fête nationale, concert de l’Harmonie municipale au kiosque
— Fête nationale. — A 10 heures, à la salle des fêtes, distribution des prix aux élèves de l’Ecole Municipale de Musique sous la présidence de M. Perraud, adjoint au maire, délégué aux Beaux-Arts. Un petit concert sera donné par les élèves de l’Ecole.
A 21 heures, au kiosque de la Chevalerie, concert par l’Harmonie Municipale des Travailleurs. Au Casino Municipal : Grand gala de cinéma et Music-Hall, concert, Dancing, Jeux.
Pavoisement et illuminations des bâtiments communaux et de la Chevalerie. Les habitants sont instamment priés de pavoiser et illuminer.

Formations musicales actives à Lons-le-Saunier en 1909 :
Harmonie des Travailleurs, président H. Prost, directeur Marion, 45 exécutants ;
Union artistique lédonienne, président H. Prost ;
Rally-Cor lédonien, direction Marion, 15 exécutants ;
Société républicaine philharmonique, président docteur Chapuis, direction Mage ;
Société chorale de la Philharmonie, président Mathon, directeur Monot.
Estudiantina lédonienne, direction Vianney.
La musique du 44e régiment d’infanterie est dirigée, depuis le 8 janvier 1884 par M. Provent, pendant plus de 20 ans. Dès avant 1899, M. Girardon en devient le chef.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LORETTE - L'Hôtel de Ville et les Écoles
(LOIRE)
C’est au lieu-dit Laurette — forme toponymique attestée par le cadastre napoléonien de 1811 et confirmée par Louis-Antoine Beaunier dans son Atlas du territoire houiller de 1813 —, situé sur la commune de Saint-Genis-Terre-Noire, que les frères Guillaume et André-Claude-Marie Neyrand, nés à Saint-Julien-en-Jarez (Saint-Chamond), jettent leur dévolu en 1823, pour y créer une forge. Dès avant 1813, un puits houiller de 232 mètres de profondeur, dit le Puits de Laurette, est déjà en exploitation à quelques mètres de cet emplacement, co-exploité par les frères Neyrand, Thévenet, Crozet, Dumas et Cie. (1)
L’ordonnance royale n° 15.782 du 10 septembre 1823 autorise les sieurs Neyrand à élever une usine avec dix fourneaux, feu de forge, machines à vapeur, gros marteau et quatre paires de cylindres…
Jusqu’à cette date, on est « ouvrier aux mines » de père en fils dans toute la région. Le métier de forgeur y fait ainsi son apparition, dans le même temps que le lieu-dit, appelé à prendre de l’extension, devient
Lorette. (1)

Ouverture du Puits de Laurette, extrait Atlas Beaunier 1813 — Ordonnance royale du 10 septembre 1823 autorisant les sieurs Neyrand à élever une usine de dix fourneaux. — Extrait atlas Beaunier 1813 : Puits Laurette et Fenderie de Laurette
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A la fois maîtres de forge et négociants, les frères Neyrand sont mariés aux deux sœurs Thiollière, d’où le nom de leur entreprise qui porte la raison sociale MM. Neyrand Frères et Thiollière. (2)
Rapidement, la Forge de Lorette prend un grand essor, et, lors d’une session du conseil général de la Loire, présidée le 26 août 1827 par le baron de Chaulieu, préfet du département, celui-ci présente ladite forge comme un des fleurons de l’industrie forézienne :

L’établissement de MM. Ardaillon et Bessy, à Saint-Julien-en-Jarrest, augmenté depuis peu de deux hauts fourneaux ; ceux de Janon et de Terre-Noire qui offrent ce que la France possède de plus parfait en ce genre ; et enfin l’établissement de MM. Neyrand, à Lorette. La production de ces usines s’élève à dix-huit millions de kilogrammes de fer, pour l’année en cours.

En 1836, la
Revue industrielle de l’arrondissement de Saint-Etienne donne une présentation sommaire de la Forge de Lorette de MM. Neyrand frères et Thiollière :
Le marteau, les dégrossisseurs, les finisseurs, la fonderie, sept laminoirs pour barreaux et petits échantillons, le tour, la soufflerie, etc., sont mus par deux machines à vapeur de la force de soixante et vingt et un chevaux.
Cette forge n'a point encore fait élever de hauts-fourneaux. Elle tire ses fontes de la Bourgogne, de la Champagne et de la Franche-Comté ; elle emploie aussi les fontes des hauts-fourneaux de Janon, qu'elle a affermé depuis quelque temps. Elle fabrique environ 50.000 quintaux métriques de fer de tous échantillons, dont la qualité est très-recherchée des consommateurs.

Devant son accroissement industriel et l’augmentation conséquente de sa population, le hameau de Lorette envisage de voler de ses propres ailes et obtient, le 31 mai 1840, d’être érigé en paroisse.
L’année suivante, le 25 août 1841, les habitants de Lorette sollicitent le Conseil général de la Loire, demandant l’érection de leur territoire en commune qui serait formée d’une partie des communes de Saint-Paul-en-Jarez, de Farnay, de Saint-Genis-Terre-Noire et de Rive-de-Gier. Cette demande est ajournée comme celles qui suivront, afin de
recueillir toutes les lumières propres à éclairer la question puis pour instruire légalement l’affaire.

A l’issue de six années de tergiversations et de contestations provenant des communes concernées, Lorette obtient gain de cause. Après le dépôt du projet de loi effectué à la Chambre des Pairs le 1er février 1847, la Chambre des Députés adopte, le 25 avril 1847, la loi permettant de créer la commune de Lorette, par distraction des quatre communes citées ci-avant.
Avec 1.873 habitants et 320 hectares, son territoire se compose :
— d’une section comportant précisément le lieu-dit Lorette situé au sud de Saint-Genis-Terre-Noire, le long de la rive gauche de la Gier ;
— d’une section de Saint-Paul-en-Jarez longeant la rive droite de la Gier ;
— d’une section de Farnay enclavée à l’est et au sud de Saint-Paul (536 habitants de Farnay sur un total de 1.076, deviennent lorettois !)
— d’une section de Rive-de-Gier longeant l’est de Farnay.

Plan de Lorette reconstitué à partir de l’Atlas Beaunier de 1813
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Fleury Thévenet (1785-1855), exploitant, avec sa famille, de plusieurs puits d’extraction portant son nom, également co-exploitant de la mine de Laurette en 1817, occupe le Logis Thévenet, un grand domaine situé près du pont Brulas, le long de la Grande route de Lyon à Saint-Etienne (rue Jaurès). Logiquement, il est choisi pour être le premier maire de Lorette.
A son décès, son fils Frédéric Thévenet (1826-1884) lui succède.
En 1856, Thévenet qui possède de nombreuses parcelles sur Lorette, cède un terrain à la commune, compris entre le chemin du Reclus à Saint-Paul et le chemin du Reclus au Bourg, sur lequel il fait aménager la première place publique. (3)


Lorette, futures implantations du quartier Mairie et Ecoles sur Atlas Beaunier 1813
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Devenu maire, en novembre 1859, à la place de Frédéric Thévenet, Prosper Hippolyte Bonassiès (1806-1864), directeur de l’aciérie d’Assailly de Lorette, s’attache dès le début de son mandat, à faire édifier une mairie accolée à une école de garçons sur la Place publique appelée dorénavant place Fleury Thévenet ou place de la Mairie.
La mairie-école est achevée en 1861.

Lorette - Mairie et Ecole
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publié par Rokoto Jeu 23 Jan 2014 17:01

Bonassiès disparu prématurément, Frédéric Thévenet reprend son poste à la mairie qu’il conservera pendant les vingt ans qui suivent.
Un cercle musical, fondé par Jean-Baptiste Geay, fort de 39 musiciens est actif, dès avant 1864, à Lorette, participant à des concours régionaux (Concours musical de Lyon le 22 mai 1864 ou encore de Saint-Chamond le 27 août 1865). Une fanfare, relativement discrète, est également créée à la fin des années 1860, mais restera muette à partir de 1872 et ce, pendant quinze ans.
Une nouvelle fanfare, l’Harmonie de Lorette, voit le jour en octobre 1888 à l’instigation de Charles Russery (1822-1905), maître de forges, fondateur des Aciéries et Forges de Lorette, futur maire de 1896 à 1905. Deux mois après sa renaissance, l’Harmonie est dissoute par le maire actuel, M. Prost, en raison de brouilles municipales.
Grâce à Russery qui en devient le président, la musique est reconstituée en mai 1889 et devient en 1890 l’
Union musicale sous la baguette de Pétrus dit Pierre Paponaud (1864-1930) qui va la diriger pendant deux décennies.
Egalement compositeur, Paponaud ne se contente pas de la direction de l’Harmonie lorettoise : dans le même temps, il est à la tête de l’Harmonie de Rive-de-Gier depuis 1889, de la Lyre instrumentale de Saint-Martin-la-Plaine à partir de 1892 et de l’Harmonie de Grand-Croix à compter de 1899.

Comme on peut le voir, Paponaud, n’ayant pas les deux pieds dans le même sabot, entraîne la cinquantaine de musiciens dans toutes les festivités, concerts, fête patronale, festivals musicaux, kermesses et concours, se déroulant pour la plupart sur la place de la Mairie qui, depuis 1888, est rebaptisée place Prosper Hippolyte Bonassiès.

Alors que l’école communale de garçons de la place Bonassiès est totalement insuffisante, et qu’une grande partie des établissements scolaires de Lorette sont tenus par des frères maristes, la loi de 1901 sur les congrégations va mettre un peu plus à mal la pénurie d’écoles. Aussi, en prévision de l’expulsion imminente des frères maristes, la municipalité décide de faire édifier deux ailes supplémentaires à l’Ecole-mairie : les travaux sont mis en adjudication le 1er juin 1902, sur des devis adoptés pour un coût de 48.000 francs, dont une subvention de 17.395 francs de l’Etat et du Département. Ces subsides étaient promis à toutes communes affichant un
avis hostile aux Frères maristes (ainsi à Grand-Croix, à La Ricamarie, à Saint-Rambert, à Saint-Just-sur-Loire, ou encore à Maclas…).
L’année suivante, en juin 1903, Charles Russery, toujours maire de Lorette, faire installer, sur ses fonds personnels, une horloge sur le fronton de la Mairie.

Lorette - Hôtel de Ville — Agrandissement du groupe scolaire, adjudication du 1er juin 1902
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En 1904, une nouvelle phalange musicale fait son apparition à Lorette. Sous la direction de son chef M. Rivoire, la Chorale l’Echo des travailleurs de Lorette et de Grand-Croix, avec ses trente chanteurs et musiciens, va obtenir une belle notoriété et participer à de nombreux concours régionaux et nationaux.

C’est le successeur de Charles Russery, Jean-Claude Teillard, maire de mai 1905 à mai 1908 qui, enfin, va parrainer un Comité chargé de lancer une souscription publique, en janvier 1908, en vue de faire édifier un
Kiosque à musique à Lorette. Les travaux, commencés début mai 1908, sont terminés pour l’inauguration qui a lieu le 14 juin 1908. A cette occasion, un festival musical est organisé auquel participent treize phalanges musicales, suivi d’un grand bal public clôturé par un feu d’artifice.
Ce Kiosque à musique est précisément installé à 16 mètres en avant et dans l’axe de la partie centrale du groupe Maire-Ecoles. De forme hexagonale, il est précédé d’un escalier de sept marches, sa toiture en zinc repose sur des colonnes en fonte ; sa rambarde en fer forgé est fixée sur un soubassement en briques et pierre.
A l’issue de la construction du kiosque, une tombola est organisée afin de parfaire le financement de celui-ci.


Lorette - Place de la Mairie, Ecoles et Kiosque à musique
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Dans l’entre-deux-guerres, les concerts sur le kiosque, de l’Union musicale dirigée à présent par Auguste Tissot, et de la société Chorale l’Echo des Travailleurs de Lorette et de Grand-Croix, deviennent moins fréquents, pour ne pas dire exceptionnels, puis quasiment inexistants.
Après 1960, la Mairie quitte définitivement la place Bonassiès pour s’installer dans de nouveaux locaux, rue du Pilat, les bâtiments étant à présent exclusivement consacrés aux Ecoles.
Dans les années 1970, il est procédé à un sévère remblaiement suivi d’un aplanissement général de la place Bonassiès, permettant de créer un « jardin aquatique » sur l’angle de ladite place. A cette occasion, l’escalier du Kiosque à musique perd trois de ses marches d’accès et le soubassement est reconstruit.
Par décision municipale du 1er octobre 2012, et pour un coût de 2.841.600 euros, dont 486.000 euros de subvention, la mairie de la rue du Pilat est à son tour abandonnée au profit de la construction d’un nouvel hôtel de ville, inauguré le 13 juillet 2016 sur une nouvelle place, pompeusement désigné sous le nom de place du troisième millénaire.
Le groupe scolaire de la place Bonassiès, quant à lui, est plus simplement baptisé, depuis le 2 septembre 2010, Ecole Jean de La Fontaine.
Kiosque toujours en place.


voir ici Place Bonassiès et son kiosque à musique, aujourd'hui. (1/3) (2/3). (3/3).

Lorette - L'Hôtel de Ville et les écoles (1916).jpg
Lorette - L'Hôtel de Ville et les écoles (1916).jpg (201.24 Kio) Vu 13822 fois
publié par Jean-Marc

12 mai 1889 — L’Harmonie de Lorette, nouvelle phalange musicale, sur la place Bonassiès lors d’un concours de gymnastique
— Lorette. Fête musicale et de gymnastique. Dimanche prochain 12 mai, à partir de 1 heure du soir, la Société la Joyeuse donnera sur la place Bonassiès et dans les principales rues de la localité, une fête de gymnastique. La nouvelle société musicale l’Harmonie de Lorette prêtera à cette fête son gracieux concours, ainsi que la Société chorale de Grand’Croix.

10 juillet 1890 — L’Union musicale et son chef Paponaud, de retour d’un concert au Puy, font une entrée triomphale à Lorette
— L'Union musicale a fait son entrée, mardi soir, à Lorette, revenant du concours du Puy où elle avait brillamment lutté.
Cette société qui concourait pour la première fois, a obtenu en 3eme division, les prix suivants :
Concours à vue : 1er prix. — Concours de soli : 1er prix, avec diplôme d’honneur à M. Cumbersot. — Concours d’exécution : 1er prix, avec diplôme d’honneur à M. Paponaud, directeur. — Concours d’honneur : 2e prix, avec félicitation du jury.
Une foule énorme a suivi l’Union jusque sur la place de la Mairie où l’attendait la municipalité.
Après quelques mots de M. Prost, maire, et de M. Russery, président de l'Union musicale, les musiciens ont joué deux brillants morceaux et ont ensuite parcouru les rues splendidement pavoisées, recueillant sur leur passage, une vraie pluie de fleurs et de bouquets.
Au retour, un vin d'honneur leur a été offert.

20 décembre 1891 — Fête de la Sainte-Cécile à Lorette
— L’Harmonie de Lorette célébrait dimanche dernier la Sainte-Cécile. Après une messe en musique, membres honoraires et exécutants se sont réunis en un banquet à l'hôtel Bonjour.
Au dessert M. Russery, le sympathique président de la Société a, dans une chaleureuse improvisation, félicité les musiciens et surtout leur jeune chef, M. Paponaud de leurs rapides progrès.
M. Pérat, président de l’Harmonie de Rive-de-Gier, a porté un toast très applaudi.

11 mars 1894 — Concert de l’Union musicale sur la Place Bonassiès
— L’Union musicale donnera dimanche soir, à 3 heures, sur la place Bonassiès, un concert dont voici le programme :
Allegro militaire (Signard). — La poupée de Nuremberg, ouverture (Adam). — La Manouba, polka tunisienne (Boisson). — La Circassienne, fantaisie (Auber). —Mourmelon {Gardner).

21 octobre 1894 — Grand Concert-tombola Place Bonassiès
— Lorette. C’est après-demain dimanche qu’aura lieu, place Bonassiès, le grand concert-tombola organisé par l’Union Musicale de Lorette. En voici le programme :
Colomba, ouverture par l'Union Musicale de Lorette. — Jeanne Maillotte, ouverture par la Lyre instrumentale de Saint-Martin-la-Plaine. — Exercices divers par la société de gymnastique la « Joyeuse ». — Ténis, ouverture, par l’Harmonie de Rive-de-Gier. — Marche triomphale par les trois Sociétés musicales. — Exercices par la Joyeuse. — La Strasbourgeoise, marche française, par les trois Sociétés musicales.
A l’issue du concert, tirage de la tombola.

25 juin 1895 — Lauriers pour l’Union musicale, lors du concours de Nîmes
— L’Union Musicale de Lorette. Nous avions raison de croire que l'Union musicale, partie samedi pour prendre part au Concours de Nîmes, reviendrait couverte de lauriers. Qu’on en juge plutôt :
Une dépêche nous apprend en effet, que l’Union musicale a obtenu : un 1er prix de lecture à vue, un 1er prix de soli, un ler prix d'exécution (prix ascendant), un 1er prix d'honneur et un 1er prix d’honneur avec félicitations du jury.
C’est là un succès particulièrement brillant et qui fait honneur, à la fois, aux vaillants musiciens, à leur zélé directeur, M. Paponaud, et à leur tout dévoué président, M. Russery. Qu’il nous soit permis de les féliciter tous.
Extrait des appréciations du jury du concours de Nîmes. Union musicale de Lorette, harmonie de 3e division :
Lecture à vue. Très bonne lecture. Cette société possède d’excellents éléments et sa place serait plutôt en 2e division. 1er prix ascendant avec félicitations au directeur.
Concours de soli. L‘exécution a été telle que le faisait prévoir la lecture à vue, c’est-à-dire très bonne. Beaucoup d’ensemble, bons mouvements. Les solis sont bien exécutés. 1er prix.
Concours d’exécution. Très bonne société qui serait très bien à sa place en deuxième division. Exécution irréprochable et soignée. Nuances et mouvements bien observés. 1er prix ascendant, à l'unanimité, avec félicitations au directeur. Prix de direction.

22 novembre 1896 — Concert de l’Union musicale pour la Sainte-Cécile
— L’Union Musicale de Lorette a célébré dimanche sa fête patronale de Sainte-Cécile.
A 9 heures du matin, après un tour de ville, la Société s’est rendue à l'église et, sous la direction de son habile et sympathique chef M. Paponaud, s’est fait entendre pendant la grand’messe.
Programme des morceaux que l’Union musicale a exécutés : Marche d'Athalie (Mendelssohn). — Grande Fantaisie sur Jérusalem (Verdi). — Fragment de Lohengrin. (Richard Wagner). — En liesse (V. Turine).
A midi, un banquet de 100 couverts a été servi au restaurant Bonjour, sous la présidence de M. Russery, président de la Société et maire de Lorette ; parmi les invités, un grand nombre de conseillers municipaux et de notabilités de Lorette, une délégation de l’Harmonie de Rive-de-Gier et tous les membres honoraires.
Le banquet, inutile de le dire, a été des plus gais. Au milieu, la Société a magnifiquement interprété une fantaisie sur Jérusalem, et M. David, premier baryton, a exécuté un solo avec un talent vraiment remarquable.

Lorette - Place Bonassiès avant la construction du Kiosque
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16 mai 1897 Festival musical sur la place Bonassiès
— Dimanche dernier a eu lieu la grande fête organisée par l’Union Musicale de Lorette, sous le bienveillant patronage de la municipalité, et avec le concours des sociétés suivantes : la Société musicale de Rive-de-Gier, l'Harmonie de Saint-Paul-en-Jarez, la Lyre instrumentale de Saint-Martin-la-Plaine, la Fanfare de Saint-Genis-Terre-Noire, la Ripagérienne, société de gymnastique de Rive-de-Gier, et la société colombophile l’Aile d’acier de Lorette.
Dès samedi soir, la fête avait été annoncée par des salves d’artillerie et une brillante retraite aux flambeaux.
Dimanche, dès la première heure, les habitants des rues que devait parcourir le cortège, désireux de témoigner leur sympathie à la Société Musicale et à son dévoué président, M. Russery, avaient pavoisé et enguirlandé leurs habitations.
La réception des sociétés a eu lieu à une heure sur la Place Bonassiès ; puis le défilé commença. Le cortège a suivi l’itinéraire suivant :
Route nationale, rue Côte-Granger, rue d'Assailly, rue du Bas-Reclus, plaine de Grézieux. Sur tout le parcours, les rues ne formaient qu’une voûte de verdure, où des mats ornés de trophées et de drapeaux, jetaient de temps en temps leur note gaie.
Les applaudissements n’ont pas été ménagés au passage des sociétés, dont les membres garderont un vif souvenir du chaleureux accueil qui leur a été fait.
A trois heures, un concert a été donné sur la place Bonassiès. Une estrade d'honneur, décorée avec goût aux couleurs franco-russes, avait été dressée devant l'Hôtel de Ville. A citer parmi les nombreuses notabilités qui y avaient pris place :
MM. Russery maire et président l'Union Musicale, le général Mensier, M. Mensier fils, vice-président de la Société musicale de Rive-de-Gier, M. Chaumienne, les adjoints, les conseillers municipaux, les membres honoraires etc, et beaucoup de dames.
A quatre heures, aux sons de la Marseillaise, un lâcher de pigeons a été effectué.
Immédiatement après le concert, on a procédé au tirage de la tombola.
Les derniers numéros venaient d’être extraits, lorsque le bal a commencé. L‘orchestre était tenu par L'Union Musicale au grand complet sous l'habile direction de son chef M. Paponaud.
Le feu d’artifice a été tiré à neuf heures. Il a été suivi d'une reprise du bal, lequel s’est prolongé fort avant dans la nuit.
Pendant toute la journée les tramways ont été bondés de voyageurs et la foule était tellement pressée qu’il était difficile de s’y frayer un passage.

9 juin 1897 — Paponaud et l’Union Musicale remportent de brillants succès au concours de Marseille
— Au concours de Marseille. — L’Union musicale de Lorette, cette vaillante société que dirige M. Paponaud, a remporté de brillants succès au concours de Marseille : trois premiers prix, dont l’un au concours d'honneur.
Toutes nos félicitations à l'Union Musicale, à son chef et à son président, M. Russery.


11 juin 1897 — Retour du concours de Marseille
— Lorette. Une réception enthousiaste a été faite mercredi soir, par la population de Lorette à l'Union Musicale retour de Marseille avec trois premiers prix.
D’abord félicitée à la gare par la Commission qui l'attendait avec de superbes et nombreux bouquets et des rafraichissements, elle s‘est rendue à l’Hôtel de Ville en jouant de brillants pas redoublés.
MM. Blanc et Richard, adjoints, et de nombreux conseillers municipaux étaient là pour la recevoir.
Après l'exécution d’un morceau, M. Blanc prend la parole, en l'absence de M. Charles Russery, président de l’Union, souhaite la bienvenue à la Société, complimente son chef M. Paponaud, félicité les musiciens et les remercie tous pour l'honneur que l'Union Musicale fait à la commune.
Après une réplique de M. Paponaud, l’exécution de la Marseillaise termine la réception.
Puis la Société reprend son défilé à travers les rues de la ville, pavoisées et décorées comme aux plus grands jours de fête.


4 et 5 juillet 1897 — La Fête patronale de Lorette
— Lorette. La fête patronale aura lieu dimanche et lundi prochains.
Salves d’artilleries, retraites aux flambeaux, courses de chevaux, tir à l’anguille, illuminations, bal, rien ne manquera au programme des deux journées.
L’accueil le plus empressé est réservé aux étrangers.

21 septembre 1897 — Concert de l’Union musicale, place de la Mairie
— Lorette. L'Union Musicale de Lorette, sous la direction de M. Paponaud, a donné samedi dernier, à 8 heures du soir, un concert sur la place de la Mairie.
Parmi les morceaux les plus applaudis, citons l'Hymne Russe et la Polka des Bébés, qui ont bissés plusieurs fois.


14 juillet 1898 — La Fête nationale à Lorette, concert place Bonassiès
— Lorette. Fête du 14 juillet. — Le 13 juillet, la fête sera annoncée par des salves d’artillerie ; à 8 heures du soir, grande retraite aux flambeaux par la société l’Union musicale et la société des joueurs de boules.
Le jeudi 14 juillet, le matin, salves d’artillerie ; à 2 heures ½ du soir, sur la place de la mairie, grand concert par l’Union musicale sous l’habile direction de son sympathique chef M. Paponaud.
Voici le programme du concert :
La Marseillaise. — Marche triomphale. Von Pesch. — La Fille du régiment, fantaisie Vessel. — Polka des grelots. Signard. — Au bord du Sébaou (cris arabes). Sellenick. — Hymne Russe.


Lorette - La Mairie et l'Ecole
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12 août 1899 — Mille cinq cents personnes assistent au concert de l’Union musicale sur la place Bonassiès
— Concert. L’Union musicale de Lorette, dirigée par M. Paponaud, a donné jeudi soir, place de la Mairie, un concert qui a été très applaudi.
Plus de quinze cents personnes y assistaient.


18 mars 1900 — Le maëstro Paponaud et son harmonie, toujours très apprécié sur la place de la mairie
— Le concert donné dimanche dernier, par l’Union musicale de Lorette sur la Place de la Mairie, a obtenu un brillant succès.
Le soleil qui s’était mis de la partie, a contribué à amener une nombreuse foule d’auditeurs, et le programme des mieux choisis, sous l’habile direction du maëstro Paponaud, a été très bien enlevé.
A citer l’ouverture de Poète et paysan qui, malgré les nombreuses difficultés qu’elle renferme, a été exécutés avec précision et nuancée avec goût. Une grande fantaisie pour clarinette, jouée par M. Moulin, soliste, avec beaucoup de brio et de sûreté dans les traits, lui a valu des bravos répétés de toute l‘assistance.
Enfin, une polka fantaisiste due à la plume autorisée de M. Paponaud, a été très goûtée du public; qui ne lui a pas ménagé non plus ses applaudissements.


20 novembre 1901 — Concert de la Sainte-Cécile
Lorette. — Sainte-Cécile. — L’Union Musicale de Lorette célèbrera dimanche prochain sa fête annuelle de Sainte-Cécile.
Elle assistera à la grand'messe et s’y fera entendre dans le programme suivant : Marche triomphale. (Baudonck). — Grande fantaisie sur le Trouvère (Verdi). — Andante. (Mozart). — Salut à Lorette, Allegro. (Paponaud).
Après la grand'messe, défilé dans les principales rues de la commune.
Le banquet aura lieu au restaurant Bonjour, à midi et demi, sous la présidence d'honneur de MM. Charles Russery et Paul Verpilleux.
A 8 heures du soir, bal, exclusivement réservé aux membres de la Société, dans la salle du restaurant Bonjour.

1er mars 1903 — Concert de l’Union musicale, place de la Mairie
— Dimanche prochain, 1er mars, à deux heures et demie, l’Union musicale donnera, sur la place de la Mairie, un concert dont voici le programme :
1. En avant ! (Vaninetti). — 2. El Gitano, fantaisie (Kelsen). — 3. La Péronnière, mazurka (Paponaud). — 4. La Fée des Alpes, fantaisie (G. Panet). — 5. Marche du temps passé (Et. Barme).

19 avril 1903 — A présent que la municipalité a agrandi son école, elle peut éjecter les frères Maristes comme des malpropres !
— La guerre aux congrégations. Hier, a commencé dans le canton de Rive-de-Gier la guerre aux congrégations. L’envoyé de M. Combes, M. Mano, commissaire de police à Rive-de-Gier, s'est présenté hier matin chez les frères Maristes, dirigeant des écoles dans les communes de Saint-Martin-la-Plaine, Saint-Genis-Terrenoire et Saint-en-Jarez, pour leur signifier le refus d'autorisation.
Un délai d'un mois est accordé aux Frères pour se disperser.
Dans l'après-midi, M. Mano s'est rendu dans les communes de Lorette, Grand-Croix, Saint-Paul-en-Jarez pour faire la même signification aux frères Maristes qui y habitent.
La population de ces communes est dans la consternation, surtout à Saint-Genis-Terrenoire où les frères Maristes dirigent un pensionnat qui prospère et qui fait vivre une partie des habitants.


24 avril 1904 — Fête gymnique et musicale sur la place Bonassiès
— Lorette. Fête gymnique et musicale. — Voici le programme qui sera exécuté le dimanche 24 courant, sur la place Bonassiès, à l’occasion de la remise du drapeau à la société de gymnastique « La Française de Lorette et de Grand-Croix ».
A 3 heures, remise du drapeau par M. Charles Russery, maire de Lorette.
A 3 heures et demie, exercices de gymnastique et concert par les harmonies :
1. La Marseillaise (Rouget de Lisle). — 2. Préliminaires par les pupilles de la Française. — 3. Barres fixes. — 4. La Fille du Régiment, fantaisie (Donizetti). — 5. Parallèles. — 6. Le Vaillant, pas redoublé (Alexandre Carteron). — 7. Pyramides. — 8. Le Régiment de Sambre-et-Meuse (Rauski).
A 5 heures, lâcher de 5.000 pigeons, organisé la Société colombophile, l’Aile d’acier.
A 7 heures et demie, grand bal public sur la place Bonassiès, éclairée à giorno, orchestre de 25 musiciens, sous al direction de M. Rivoire.
A 9 heures du soir, feu d’artifice. A minuit, galop final.


11 août 1905 — Concert de l’Union musicale et de la Société chorale de Lorette et de Grand-Croix, place de la Mairie
— Lorette. Ce soir vendredi, à 8 heures ½, un grand concert sera donné sur la place de la Mairie par l’Union musicale et la Société chorale de Lorette et de Grand-Croix. En voici le programme :
Salut aux clairons, pas redoublé (Laborde). — Petit Duc, fantaisie (Lecoq). — Neige de fleur, chœur (Jean Ritz). — Ce que l 'on entend dans la forêt, chœur (Kling). — Vichy, polka (J. Bouteille).

16 mai 1907 — Concert de l’Union musicale, place Bonassiès
— L’Union musicale, sous la direction de M. Paponaud, donnera aujourd’hui, 16 mai, son premier concert d’été sur la place Bonassiès. Voici le programme, le même qui sera exécuté par notre excellente société, à Grenoble, lors de sa sortie annuelle, pour les fêtes de Pentecôte :
Spearmint, allegro (V. Turine). — Cavalerie, ouverture (Suppé). — Olé, valse espagnole (E. Avon). — Fantaisie, polka pour clarinette (A. Richard).


Lorette - Mairie et école, kiosque à musique
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23 janvier 1908 — Communiqué du Comité d’organisation créé pour l’édification du futur Kiosque à musique de Lorette
— Vous avez dû connaitre par la voie des journaux que la municipalité de Lorette, à l’unanimité, avait autorisé la construction d'un Kiosque à musique, par souscription publique, sur la place de la Mairie.
Ce Kiosque rendra de très grands services et favorisera notamment toutes les fêtes : vogue, concerts, concerts, festivals, fêtes de gymnastique, fêtes scolaires etc.
A l’occasion de son inauguration, de grandes fêtes seront organisées, avec le concours de nombreuses sociétés.
Vous comprendrez certainement tous les avantages que nous pouvons retirer d'un kiosque, et vous n'hésiterez pas à nous aider de votre appui pécunier. C’est pourquoi une délégation des membres du Comité d’organisation se présentera prochainement à votre domicile, à l’effet de recueillir votre généreuse souscription.
La liste de souscription qui vous sera présentée devra être revêtue du cachet de la mairie de Lorette et du timbre du Comité d’organisation.
Le Comité : Paul Verpilleux, président de l’Union musicale ; Antoine Chavanne, vice-président de l’Union musicale ; Claude Verpilleux, président de la société de gymnastique « La Française » ; Antoine Gachot, président de la chorale l’ « Echo des Travailleurs ».


Avancement de la construction du Kiosque à musique et préparatifs de l’inauguration
— 4 mai 1908. Les travaux pour la construction du Kiosque ont commencé aujourd'hui, et seront poussés très activement.
La grande fête d'inauguration qui avait d’abord été fixée nu 31 mai, a été renvoyée, et aura lieu probablement le 14 juin.
Le même jour, aura lieu en même temps, la fête de la remise du drapeau à la 2134e section des vétérans, nouvellement formée.
— 30 mai 1908. Les travaux pour la construction du Kiosque sont poussés très activement, et ne tarderont pas à être terminés.
Ces travaux sont maintenant suffisamment avancés pour permettre de constater que ce kiosque sera superbe. Cependant quelques personnes regrettent qu'il n’ait pas été édifié un peu plus au milieu de la place, moins près du groupe scolaire.
La grande fête d’inauguration, organisée avec le concours de toutes les sociétés locales et plusieurs autres de la région, est fixée au dimanche 14 juin prochain. Les grandes lignes du programme sont déjà arrêtées.
Le matin, à 10 heures, aura lieu la cérémonie de la remise du drapeau à la 2134e section des Vétérans. Le soir, à une heure et demie, défilé des sociétés dans les rues de la localité. Au retour, concerts, tombola et bal.


13 et 14 juin 1908 — Programme des concerts donnés lors de l’inauguration du Kiosque à musique
Lorette. — Voici le programme des concerts qui seront donnés samedi et dimanche, place de la Mairie.
Samedi, à 8 heures du soir.
Union musicale de Lorette : 1. Marche Indienne. Sellenick. — 2. La Poupée de Nuremberg. Adam. — 3. Adam et Eve, polka pour deux petites flûtes. Reynaud.
Société chorale l’Echo des Travailleurs : 1. Halte de nuit au désert. Dupont. — 2. Vercingétorix. M. Chapuis. — 3. Concorde. J. Carlez..
Dimanche, à 3 heures du soir.
— Première partie.
L’Alerte de Rive-de-Gier : L’Enlevant, pas redoublé. Causy.
Harmonie de St-Julien-en-Jarez : 1. Epousailles joyeuses, fantaisie. Violot. — 2. Papillon, air varié. Bouillon.
Chorale de Rive-de-Gier : 1. Menestrel et Chevalier. M. Chapuis. — 2. Concorde. J. Carlez.
Philharmonique de Saint-Chamond : 1. Cœcilia, ouverture, Reynaud. — 2. Marche américaine. Sousa.
Mouvements d’ensemble, exercices ordinaires concours d’Annecy, par les sociétés de gymnastique réunies, avec accompagnement de la Philharmonique de Saint-Chamond.
— Deuxième partie.
Harmonie de Saint-Paul-en-Jarez : l. Roméo et Juliette, fantaisie. Gounod. — 2. Les échos de Noirmont, valse. Richer.
Alerte de Rive-de-Gier : Fleurs d’avril, marche. Dussoir.
Harmonie de Grand-Croix : 1. Madelon, ouverture. Bazin. — Adam et Eve, polka pour deux petites flûtes. Raynaud.
La Saint-Chamonnaise : assaut de bâton.
Harmonie de Rive-de-Gier : 1. Ouverture symphonique. G Wettge. — 2. Sympathie, valse. Mezzacopo.
Exercices simultanés à la barre fixe et parallèles, concours d'Annecy, par les sociétés de gymnastique réunies.

13 et 14 juin 1908 — Programme de l’inauguration du Kiosque à musique place de la Mairie
— Festival-concert. Tout fait prévoir que la grande fête qui sera donnée, dimanche prochain, pour l’inauguration du kiosque, aura un grand succès. Voici le Programme complet de cette fête :
Samedi 13 juin, salves d'artillerie et concert, place de la Mairie, à 8 heures du soir, par l'Union Musicale et la Société Chorale.
Dimanche 14 juin, à 9 heures et demie, salves d’artillerie ; à 10 heures, remise du drapeau à la 2134e section de vétérans ; à 11 heures, banquet des Vétérans, servi par l'hôtel Bonjour.
A 1 heure et demie, réception des sociétés étrangères, place de la Mairie.
A 2 heures, départ du défilé. Itinéraire : rue Nationale, plaine de Grézieux, rue Saint-Denis, rue d'Assailly, pont du Dorlay, rue Côte-Granger, rue Nationale, place de la Mairie.
A 3 heures concert par les différentes sociétés, grand lâcher de 2000 pigeons, tirage de la tombola.
A 7 heures et demie, grand bal public, orchestre de 25 musiciens, sous la direction du maëstro Moulin. A 8 heures et demie, illuminations et embrasement général de la place. A 9 heures, feu d'artifice, ballet par la « Française ». A minuit, grand galop final.
Voici les noms des treize sociétés qui prêteront leur concours à la fête :
La Philharmonique de Saint-Chamond. — Les Harmonies de Saint Julien-en-Jarez, de Saint-Paul-en-Jarez, de Rive-de-Gier, de Grand-Croix. — L'Alerte (trompettes) de Rive-de-Gier. — Les sociétés de gymnastique : la Saint-Chamonnaise de St-Chamond ; La Ripagérienne de Rive-de-Gier ; La Française de Lorette et Grand-Croix. — Les sociétés chorales de Rive-de-Gier ; L’Echo des Travailleurs de Lorette et Grand-Croix. — La société colombophile L’Aile Acier de Lorette et l’Union Musicale de Lorette.

Lorette - Le Kiosque à musique de la place de la Maire
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14 juillet 1908 — Fête nationale de Lorette
— Lundi 13 juillet, au soir, grande retraite aux flambeaux par les sociétés subventionnées.
Mardi 14, divers jeux, notamment un tir, organisé par la Société des Chasseurs de Lorette, aura lieu toute la journée, sur la place Marché. De nombreux prix seront offerts aux lauréats.
A 4 heures du soir, magnifique concert sur la place de la Mairie, par l'Union musicale de Lorette ; L’Echo des Travailleurs (chorale) ; La Joyeuse de Lorette (gymnastique) ; lâcher de pigeons par la société colombophile L’Aile d’acier.

10 août 1908 — Avec raison certains estiment que la place de la Mairie devrait être nivelée…
— Lorette. Les concerts d’été. — Nos excellentes sociétés, l’Union Musicale (harmonie) et l'Echo des Travailleurs (chorale), ont donné, samedi soir, un concert très bien réussi, sur le Kiosque place de la Mairie.
Malgré un temps incertain et plutôt frais pour la saison, les auditeurs, sans être en nombre aussi imposant que pour le dernier concert, étaient cependant fort nombreux.
Inutile de dire que tous nos artistes ont, comme d’habitude, rivalisé de talent, et qu’ils ont recueilli de vifs applaudissements, bien mérités.
Il est à remarquer que depuis que la place de la Mairie est agrémentée d’un Kiosque, les concerts d’été ont un succès et un auditoire qu'ils n'avaient jamais connus.
Mais si l’on peut dire avec raison que notre Kiosque est superbe, et ne déparerait pas une ville plus importante que la nôtre, on ne peut que regretter que la place sur laquelle il est édifié soit si peu digne de lui. Et cependant, il ne serait pas très difficile, ni très coûteux d’améliorer cette place. Il suffirait à l’administration municipale de la faire niveler et de faire disparaître les cailloux dont elle est hérissée.
En plus de cela, si cette administration voulait bien faire installer quelques bancs sous les platanes qui ombragent le bas et les côtés de la place, ce serait parfait. La place de la Mairie deviendrait vite un lieu d’agrément très fréquenté.

Quelques concerts sur le Kiosque à musique de la place Bonassiès
3 septembre 1908 — L'Union musicale de Lorette donnera son dernier concert d’été, au kiosque de la place de la Mairie, le jeudi 3 septembre, à 7 heures et demie du soir, sous la direction de M. Rivoire, sous-chef. Voici le programme : Joyeux Retour, pas redoublé (J. Furgeot). — Souvenir, solo de concert pour baryton (Charles H.). — Ma Reine. Valse. — La Fille du Régiment (Arrangement par Kessels). — Vichy, polka pour deux pistons. (J. Bouteille).
17 juillet 1909 — L’Union musicale de Lorette donnera un concert samedi 17 juillet, à 8 heures du soir, place de la Mairie. Voici le programme : Bonson, pas redoublé (Alex Cartèren). — Madrid, boléro (Thévenin). — Lugdunum, grande ouverture (Allier). — Dans les Roses, valse (A Kling).
13 août 1909 — Ce soir, à 8 heures, l‘Union musicale et la Société chorale donneront ensemble un concert an kiosque de la place de la Mairie. Voici le programme : 1. Châteauvieux, pas redoublé (Paponaud), par l'Union musicale. — 2. Eveil de printemps (R. Chassain), par la Société chorale. — 3. Les trois couleurs (Fruchier), par la Société chorale (ces deux morceaux sont imposés au concours de Vienne auquel doit prendre part la Société chorale). — 4. Lever de soleil (M. Chapuis), morceau de choix par la Société chorale. — 5. Les Cadets d'Autriche, allegro (Parès) par l’Union musicale.
21 mai 1910 — Voici le programme du concert qui sera exécuté dimanche, à 3 heures ½ du soir, place de la Mairie, au cours de la fête des Vétérans : Première partie : Chorale de Rive-de-Gier : Les Trois couleurs, chœur à quatre voix (J.A. Fruchier). — Illusion, chœur à quatre voix (Vincent Fosse).
Union musicale de Lorette : Forez-Marche (Paponaud). — Fantaisie sur le Songe d’une nuit d’été (A. Thomas).
Société de gymnastique de Lorette et de Grand-Croix : Exercices préliminaires.
Deuxième partie. Union musicale de Lorette : Un soir à Madrid, valse (L. Duanot).
Chorale de Lorette et de Grand-Croix : Le drapeau tricolore (Monestier).
Société de gymnastique de Lorette et de Grand-Croix : Exercices aux barres parallèles.
Grand lâcher de 2000 pigeons.
Prix d'entrée au concert 0 fr. 50., donnant droit à un billet de tombola.

Lorette - Place Bonassiès, Mairie et écoles et Kiosque à musique
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Les derniers concerts sur le Kiosque à musique avant un silence de 5 ans, contraint par le conflit
4 mai 1911 — L'Union musicale et la Société chorale L’Echo des Travailleurs donneront un concert au kiosque de la place de la Mairie, jeudi 4 courant, à 8 heures du soir. En voici le programme : 1. Souvenir de Leuwarden, pas redoublé (J. Kalma). — 2. Hymne à la France, chœur (Gounod). — 3. Paysage provençal, chœur (Chillemond). — 4. Le Petit Duc, fantaisie (F. Boisson). — 5. Pour toi, mazurka (Bourrelis).
17 mai 1913 — La société chorale L'Echo des Travailleurs de Lorette et de Grand-Croix et l'Union Musicale de Lorette donneront aujourd'hui samedi, à 8 heures du soir, sur le kiosque de la place de la Mairie, un concert dont voici le programme : Les Petits Pierrot (P, Poyaux), par la Chorale. — Les Joyeux Vivants (Carteron), par la Chorale. — Le Vin (Kling), par la Chorale. — La Péronnière, mazurka (P. Paponaud), par la musique. — Cavalerie légère, ouverture (Briffaux), par la musique. — Le Compiégnois, pas redoublé (E. Leblanc), par la musique.
2 juillet 1914 — Nos deux sociétés musicales, la Chorale L’Echo des Travailleurs et l’Union Musicale, donneront ensemble, le jeudi 2 juillet, à 8 heures ½ du soir, sur le kiosque de la place Bonassiès, un concert dont voici le programme : Salut Amical, pas redoublé (Sciupi), par l’Harmonie. — La Terre, chœur (Ritz), par la Chorale. — Fête Gauloise, fantaisie (Painparé), par l'harmonie. — Hymne crépusculaire, chœur (Gaudefroy), par la chorale. — Soyons unis, marche, par la chorale. — Marche Folichonne (Daunot), par l'harmonie.
25 juillet 1914 — Nos deux sociétés, l'Union musicale et la Chorale, donneront un concert public samedi 25 courant, à 8 heures ½ du soir, au kiosque de la place Bonassiès. En voici le programme : Le Tourlourou, pas redoublé (Painparé), par l'Union musicale. — Concorde, chœur (J. Carlez), par la Chorale. — Neiges éternelles, fantaisie (Pontet), par l’Union musicale. — Neige de fleurs, choeur (J. Ritz), par la Chorale. — Les Pierrots, chœur (Peyraud), par la Chorale. — Castille, boléro (Ed. Avon), par l’Union musicale.

14 juin 1914 — Dixième anniversaire de la fondation de la Chorale l’Echo des Travailleurs
— Lorette. Festival-tombola. Dimanche 14 courant, aura lieu le grand festival organisé par la société chorale l’Echo des Travailleurs de Lorette et de Grand-Croix, en l’honneur du dixième anniversaire de sa fondation, avec le gracieux concours des sociétés suivantes :
La Ripagérienne, société chorale ; La Française de Lorette et de Grand-Croix, société de gymnastique ; Les Tambours et Clairons de l’A.L. de Lorette ; L'Union Musicale de Lorette ; l'Harmonie de L’Horme ; L’Aile d’Acier, société colombophile de Lorette.
Voici le programme de la fête :
A 2 heures du soir, réception des sociétés invitées, place de Grand-Croix ; à 2 heures ½, défilé de la place de Grand-Croix à la place la place Bonassiès, à Lorette ; à 3 heures, grand concert musical et gymnique, suivi d’un lâcher de pigeons ; à 6 heures, tirage de la tombola : à 8 heures, ouverture du bal, orchestre dirigé par M. Moulin ; à 9 heures, feu d’artifice tiré par M. G. Dubois, armurier à Grand-Croix.

Lorette - Vue aérienne de la Place Bonassiès et du Kiosque à musique
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L’entre-deux-guerres voit une raréfaction progressive de la fréquentation du Kiosque à musique
11 juillet 1922 — Lorette. Concert. Samedi 8 courant, a eu lieu place de la Mairie, le concert public organisé par la Société à l’occasion de sa sortie annuelle. Malgré le vent et la pluie menaçante, une foule nombreuse était venue applaudir nos sociétés locales. Le concert, ouvert par l'Amicale Laïque, suivie par la société Chorale « l’Echo des Travailleurs », et par l’Union Musicale, a été très goûté du public et vivement applaudi.
14 juin 1924 — Union musicale. L'Harmonie de Lorette donnait, le 14 juin, place de la Mairie, à 20 heures, son premier concert d'été. Malgré un temps incertain et froid, l’auditoire était nombreux et, sous la baguette magique de son sous-chef, M. Albert Vernay, cette phalange de musiciens sut se faire apprécier par ses belles exécutions.
18 avril 1925 — L’Union musicale et la Chorale donneront samedi 18 avril 1925, place de la Mairie, à Lorette, leur premier concert d’été. Le programme est des plus complets.
Par la Chorale : Le Moissonneur. — Salut à l’Helvétie.
Par l’Union musicale : Mignon, grande fantaisie, de A. Thomas. — Lucio-Silla, ouverture de Mozart. — Les coquelicots, valse de H. Vivet.

27 juin 1925 — Union musicale de Lorette. Cette Société, sous la direction de son chef, M. Tissot, donnera un concert le samedi 27 courant, à 8 heures ¾, au kiosque de la ville, avec le programme suivant :
Entente cordiale, allégro. Allier. — Salambo, sélection. Royer. — Cécile, polka pour flûte. Billant. — Néron, suite d‘orchestre. Huchmann. — Theresen, grande valse. G. Faust.

29 mai 1926 — Lorette. Sous la direction de son chef, M. Tissot, l'Union Musicale donnera un concert au kiosque, à 20 heures 45, samedi 29 courant.

16 juillet 1933 — Kermesse de Lorétane à Lorette
— Lorette. Kermesse de la Lorétane. C’est aujourd'hui dimanche 16 juillet que cette fête toujours si attrayante doit se dérouler au local de la soirée.
A 2 heures, défilé des sociétés invitées.
A 2 h. 30, ouverture des attractions. Du nouveau, de l’originalité, un gain facile !...
Dans l'après-midi, concert par l’Union musicale de Lorette et la Jeanne d‘Arc de Saint-Genjs.
A 5 h. 30, départ d’une Montgolfière.
A 6 heures, tirage de la tombola.

Lorette - La Mairie et le Kiosque à musique ; le sol de la place est enfin nivelé et aplani — Vue aérienne de la place de la Mairie et du Kiosque à musique
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Phalanges musicales actives à Lorette en 1909 :
Union musicale (harmonie), créée en 1890, président Paul Verpilleux, direction Pierre Paponaud (1er prix du conservatoire de Lyon), 45 exécutants ;
L'Echo des Travailleurs de Lorette et Grand-Croix (chorale), fondée en 1904, direction A. Rivoire, 31 exécutants.

(1) L’origine du nom du lieu-dit Laurette, transformé en Lorette, n’est certainement pas liée à la fameuse basilique italienne Notre-Dame de Lorette achevée au XVIIe siècle. Il est absolument impensable que les érudits auteurs du cadastre de Saint-Genis-Terre-Noire terminé sur le terrain le 1er juin 1811, MM. Pierre-Etienne Faure, géomètre de première classe et Jean-Hyacinthe de Boisboissel, ingénieur en chef, aient pu orthographier fautivement Laurette pour Lorette. De même, les recherches collectées et publiées par Louis-Antoine Beaunier dans son Atlas du territoire houiller de 1813, décrivant le puits de Laurette ne peuvent en aucun cas provenir d’une erreur typographique pour « Lorette ».
Il reste donc, aux spécialistes de l’onomatologie et de la toponymie, à découvrir la véritable origine de Laurette.
A noter qu’un savant mélange des genres a entraîné, en 1773, une origine totalement inexacte à Lorette relayée dans plusieurs ouvrages, en raison de la famille Boullioud de Chanzieu, originaire d’Italie, dont un des membres, avocat, installé à Saint Génis-Laval près de Lyon (donc rien à voir avec Saint-Genis-Terre-Noire), prétendait être
seigneur de Lorette et du Milanais (donc également aucun rapport avec le lieu-dit Laurette qui nous intéresse). Un fantaisiste a même été extrapoler en affirmant que les ancêtres Neyrand, des forges et du puits de Saint-Genis-Terre-Noire, étaient seigneurs de Lorette sur ladite commune…

(2) Les Frères Neyrand et les sœurs Thiollière
André Claude Marie Neyrand, dit Neyrand-Collenon (1780-1834) se marie en 1809 à Françoise Louise Thiollière (1792-1860).
André Claude Marie Neyrand, dit Neyrand-Buyet (1786-1832) se marie en 1813 à Pierrette Elisabeth Thiollière (1793-1870).
Le fils d’André Claude Marie Neyrand, Antoine Louis Neyrand (1813-1854), également négociant et maitre de forges, prend la succession de la Forge-Lorette et devient, par la suite, maire de Saint-Julien-en-Jarez (future section de Saint Chamond).
La
propriété dite de Lorette de Saint-Genis-Terre-Noire, devenue commune de Lorette, où résidaient les Neyrand-Thiollière, et en dernier ressort Françoise-Louise Thiollière, est vendue le 3 août 1847, pour 28.000 francs, à la Compagnie des mines de la Loire. A cette date, on en a la description précise suivante :
Composée d’une maison d’habitation, de grands bâtiments et hangars servant autrefois de fenderie, aisances, cour et jardin, le tout confiné au nord par la berge du canal de Givors (*), au soir par les bâtiments et dépendances d’une fabrique de fer à M. Martin, au midi par la rivière de Gier et au levant par un chemin public.
(*) cette partie du canal de Givors, comprise entre Rive-de-Gier et Grand-Croix n’a été creusée qu’en 1828.
L’usine Neyrand et Thiollière sera vendue le 29 octobre 1850 à la Compagnie des fonderies et forges de la Loire et de l’Ardèche.

(3) La municipalité de Lorette avait sollicité, auprès du Conseil général de la Loire, l’autorisation d’installer un marché hebdomadaire le jeudi sur la Place Publique. Toutes les communes consultées l’y ayant autorisé, à l’exception de la commune de Saint-Martin-en-Coailleux pourtant située à six kilomètres de Lorette, le Conseil général donne son accord à ce marché, mais uniquement pour les samedis au lieu des jeudis. Aussi, le conseil municipal estimant que
le samedi n’est pas un jour propice, ce projet est à nouveau d’actualité en avril 1908, lors de l’installation du Kiosque à musique, et cette fois-ci, il voit le jour.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LORIENT - Place d'Armes
(MORBIHAN)
La création de Lorient est due à l’installation, à partir de 1666, de la Compagnie des Indes Orientales, venue y fonder la base de son commerce, sur un vaste emplacement de landes inhabitées entourées de vases formant presqu’île, à l’embouchure de la rivière du Scorff et du ruisseau du Faouëdic.
C’est à l’extrémité de cette presqu’île que la Compagnie des Indes fait édifier son chantier naval et les nombreux ateliers, magasins et bâtiments nécessaires à son activité, tant de construction navale, d’armement et de désarmement que de stockage et de négoce. L’ensemble est bientôt appelé l’Enclos, en raison de la clôture qui y est érigée en 1675, côté terre, au nord de la future corderie.
Le nouveau bourg de L’Orient va rapidement se développer, hors-la clôture nord de l’Enclos ; la population l’Orientaise qui atteint environ six mille âmes lors de son érection en paroisse le 18 février 1709, est plus que doublée en 1738.

Plan de Lorient en 1787 et 1926
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Plan de l'Enclos en 1787
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Sur l’invitation de Claude Céberet du Boulay (1647-1702), intendant et administrateur de la Compagnie des Indes à L’Orient — un temps, en 1687, co-ambassadeur au Siam —, Marie de Rabutin-Chantal (1626-1696), Mme de Sévigné en littérature, fait une visite d’une journée de l’Arsenal de L’Orient, le jeudi 11 août 1689, épisode qu’elle relate dans une lettre à sa fille Françoise de Grignan, décrivant succinctement l’importance du négoce qui s’y déroule. (1)

Depuis 1690, l’Enclos est sous l’administration militaire de la marine royale, et, à ce titre, y fait bâtir une caserne destinée à l’artillerie de la marine dès 1692.
Une tour, dite Tour des Signaux, haute de 110 pieds, à laquelle est affecté un gardien et son logement, est érigée en 1737, afin de surveiller la rade. En vis-à-vis de celle-ci, deux grands bâtiments jumeaux, en pierre de granit, sont édifiés de 1740 à 1742 par l’architecte Jacques Gabriel (1667-1742), prémices d’un plus vaste palais dont on n’a construit que les ailes : l’un sert de
Salle des Ventes et dépendances, le second d’Hôtel des Ventes et de logement à l’entreteneur.
Face à ces deux constructions, un vaste espace rectangulaire de cent mètres de long, qui va devenir la Place d’Armes, est aménagé de 1740 à 1742, consacré aux exercices de l’Artillerie de marine, aux fêtes et aux revues militaires.

Lorient - Place d’Armes, l’Hôtel des Ventes et la Salle des Ventes (cliché 1866)
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L’ensemble de l’Enclos et du Bourg de L’Orient est érigé en corps de ville par ordonnance royale signée à Versailles en juin 1738, enregistrée au Parlement de Bretagne le 11 août 1738. Etienne Perrault devient le premier maire de L’Orient qu’il dirige jusqu’en 1762.
A la suite de la suppression de la Compagnie des Indes, le 13 août 1769, et de sa mise en liquidation l’année suivante, l’ensemble des biens de la compagnie, en ce compris l’Arsenal, deviennent propriété du Roi.

Durant la période révolutionnaire, alors qu’est inauguré, le 28 novembre 1792, le fameux arbre de la liberté, sur le milieu de la place d’Armes du port, la Salle des Ventes est transformée en salle de réunion accueillant divers clubs se chargeant de refaire le monde avec de beaux discours. Un arrêté du 3 messidor de l’an 9 (22 juin 1801), décrète que la Salle des Ventes sera finalement affectée à l’usage de Bourse du commerce, six agents de change devant être nommés à effet du 1er vendémiaire (23 septembre).
Dans le même temps, une Préfecture Maritime est créée à Lorient à partir de 1800 ; celle-ci établit son siège dans l’ancien Hôtel des Ventes en 1808, près de la bourse du commerce.

Lorient - La Préfecture maritime, ex Hôtel des Ventes, sur la place d’Armes. Au fond, Tour des Signaux (cliché 1866)
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Le 26 juillet 1826, la Chambre de commerce propose au Département de la Marine, d’acquérir la Salle des Ventes, en échange d’une partie du Parc au Bois adjacente à la Calle Ory — le jardin de la Préfecture maritime —, lui permettant d’y construire sa nouvelle Bourse du Commerce.
L’administration de la Marine refusant catégoriquement ces conditions, le chevalier Audren de Kerdrel, maire de Lorient, approuve finalement, sans cette restriction d’échange, la cession de la Salle des Ventes à la Marine, d’autant que l’édifice en question est dans un
état de dépérissement, exigeant des réparations d’urgence pour ne pas tomber dans une ruine totale.
La Marine réunit ainsi les deux pavillons de la Préfecture maritime, tous deux reliés par une grande grille, le long de la Place d’armes.
Le pavillon gauche (ex-hôtel des ventes) reste toujours affecté à la préfecture maritime : salles de réceptions au rez-de-chaussée ; appartements du préfet au premier étage.
Le pavillon de droite (ex-Salle des Ventes, bourse du Commerce) est agencé au rez-de-chaussée en bureaux pour le préfet et en salle destinée au tribunal maritime ; le premier étage contient les archives et la bibliothèque maritime forte de plus de cinq mille volumes.
Le 1er février 1842, un incendie dévore la majeure partie de cette bibliothèque qui est aussitôt renouvelée au moyen d’un crédit de 25.000 francs alloué par la chambre des députés, grâce à l’intervention du ministre de la Marine et des Colonies.

Lorient - La Bibliothèque, ex Salle des Ventes, sur la place d’Armes (cliché 1866)
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Le vendredi 16 juillet 1847, la corvette à vapeur Le Caïman, arrive en rade de Lorient, avec à son bord une girafe, que le commandant Roux a embarquée à Saint-Louis du Sénégal, à destination du jardin des plantes parisien. Objet de toutes les attentions, la girafe est encore présente à Lorient pendant une semaine. Le dimanche 25 juillet, de 1 heure à 4 heures, le public lorientais est admis à la voir sur la Place d’Armes du port, laquelle est plantée de magnifiques tilleuls.

Les vastes bâtiments, édifiés de 1733 à 1748, au pied de la Tour des signaux, sont convertis à l’usage de caserne pour l’Artillerie, laquelle est réorganisée à compter de 1812. Cette caserne étant située à quelques pas de la Place d’Armes du port, la Musique de l’Artillerie de Marine fait de cette place, son terrain de concert, quasiment chaque jeudi et dimanche, dès avant 1848.
La fête du 15 août, appelée fête de Saint-Napoléon, y est particulièrement brillante, chaque année, avec sa grandiose revue militaire ; à cette occasion, l’Artillerie de la Marine et sa musique sont accompagnées du Régiment d’Infanterie de ligne et de sa musique, également casernés à Lorient.
La place d’Armes devient l’emplacement attitré des concerts de l’Artillerie, tandis que la musique de l’Infanterie, dont la garnison est située depuis 1839 dans la caserne Bisson, réserve ses sorties musicales sur la place de la Plaine, l’ancienne place Royale et future place Alsace-Lorraine, objet de notre prochaine chronique.
Il n’est cependant pas rare de voir ces deux musiques intervertir leurs places respectives de concert.

Lorient - Revue sur la place d'Armes (cliché 1866)
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Devant la fréquence des concerts de la Musique de l’Artillerie de Marine sur la Place d’Armes du Port, l’administration de la Marine se décide à y faire édifier un Kiosque à musique, au tout début des années 1880. Sa présence y est attestée le 16 juin 1883 lorsque le journal le Phare de Bretagne demande à ce que Lorient qui, quatre fois par semaine, écoute avec infiniment de plaisir les concerts qui sont donnés sur la Place d'Armes, la Bôve ou les Quais, et qui n’a ni Kiosque ni estrade pour les musiques, puisse enfin obtenir son Kiosque à musique.
Ce à quoi, le journal
Courrier de Bretagne répond fort justement et pertinemment : Lorient a un Kiosque pour la musique, place d'Armes. Ce premier Kiosque en bois dont nous ne possédons, par ailleurs, aucune autre description, hormis que sa toiture était constituée de toile, qu’il était de forme octogonale et qu’un grand mât disgracieux en ornait son sommet, se situait exactement au centre de la Place.

Au vu de la vétusté de la caserne d’artillerie qui ne présente plus de logement décent pour ses 1.400 artilleurs, la Marine décide de faire édifier une nouvelle caserne dénommée Quartier Frébault, du nom d’un ancien général de division. Celle-ci est construite de 1893 à 1894 au lieu-dit Kérolé, situé dans la Nouvelle-Ville, vaste quartier créé à partir de 1873, au sud-ouest de Lorient, sur des zones qu’il a fallu en partie assécher.

Lorient - Kiosque à musique sur la place d'Armes — L'Arsenal près de la Place d'Armes, Caserne d'artillerie
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En 1896, Louis de Bussy, ingénieur des constructions navales de Lorient, afin d’honorer un de ses confrères, Henri Dupuy de Lôme (1816-1885) ingénieur de la marine, se charge de créer un comité pour l’érection d’une statue en sa mémoire. Un devis est établi pour 31.400 francs qui sera couvert pour trente mille francs par souscription.
Le sculpteur Pierre Ogé (1849-1913) est chargé de la réalisation de ce monument en bronze, haut de deux mètres cinquante, érigé sur un socle de granit de quatre mètres cinquante, en avant duquel un génie aux ailes déployées est assis sur l’éperon d’un cuirassé. Les côtés du piédestal comportent deux bas-reliefs représentant les réalisations de Dupuy de Lôme : un aérostat à hélice et le cuirassé « Napoléon ».
Le monument construit sur la place d’Armes, entre le Kiosque à musique et la grille d’entrée des deux pavillons de la Préfecture maritime, est entouré d’une douzaine de bornes en fonte reliées par des chaines.
Son inauguration a lieu le lundi 26 juin 1899, à l’occasion du lancement du croiseur Jurien de La Gravière.

Le caustique journal
le Phare de Bretagne dans son commentaire du 28 juin sur cette inauguration, ajoute perfidement qu’il n’est à regretter qu’une chose, c’est que ce monument qui est fort beau, n’ait pas été placé au milieu de la place d’Armes en lieu et place de l’abominable kiosque à musique. Avec la terrasse et les splendides arbres qui ferment la place à l’est, c’eut été un fond splendide.

Lorient - Statue de l'ingénieur Dupuy de Lôme et Kiosque à musique sur la place d'Armes — La Préfecture maritime, statue Dupuy de Lôme et la tour des Signaux (cliché Carpostale, Cparama)
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Probablement entendue par le Phare de la Bretagne, l’Administration de la Marine décide, en septembre 1899, la démolition du Kiosque à musique de la place d’Armes afin d’en édifier un nouveau sur le même emplacement, suscitant quelques commentaires ironiques tels que : « il sera reconstruit avec plus de goût, paraît-il, ce qui ne sera pas difficile » ou encore : « nous aimons à croire qu'il fera meilleur effet sur la place d'Armes que l'ancien, qui depuis longtemps n'y était certes pas un ornement »
Le 22 septembre, les travaux commencent. Le 8 octobre la réfection de l’édicule est bien avancée : si la nouvelle charpente est annoncée comme beaucoup plus solide que l’ancienne, la toiture, quant à elle, est toujours constituée d’une bâche en toile ; le mât central est définitivement supprimé. La Marine décide que les bougies qui tenaient lieu d’éclairage aux concerts des artilleurs, seront remplacées par des becs de gaz.
Le 15 octobre 1899, le nouveau Kiosque est déjà achevé et le journal
l’Avenir de la Bretagne constate amèrement qu’en dehors de son état de délabrement antérieur, le nouveau kiosque ne présente guère de différences avec l’ancien.

Lorient - Place d'Armes, Kiosque à musique et Statue Dupuy de Lome
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La Musique de l’Artillerie, omniprésente sur le Kiosque de la place d’Armes, s’aventure de temps à autre sur les autres lieux de concerts lorientais tels les Quais, la Bôve ou la place Alsace-Lorraine. Le 1er janvier 1901, le régiment d’artillerie de marine devient le 1er régiment d’artillerie coloniale, et, progressivement jusqu’à la veille du conflit 1914-1918, la Fanfare de l’artillerie coloniale va céder le pas devant la musique du 62e régiment d’infanterie, ainsi qu’à quelques phalanges civiles comme le Choral Lorientais ou la Musique des Sapeurs-Pompiers.
En 1921, la musique des Fusiliers-marins de Lorient, dont le régiment à la célèbre fourragère rouge est constitué depuis le 7 août 1914, est reconstituée avec à sa tête, M. Albert Burlion, ancien clarinettiste des Equipages de la Flotte de Brest. Celui-ci va conduire cette formation avec de grands succès et donner ses concerts sur le Kiosque de la place d’Armes jusqu’à sa mise à la retraite en mars 1932, date à laquelle, Maurice Biret lui succède.

Emmanuel Svob, maire de Lorient, saisi de réclamations de mélomanes au sujet de l’éclairage des concerts nocturnes sur le kiosque, intervient auprès de la Préfecture maritime, laquelle est seule propriétaire du kiosque, afin d’obtenir l’autorisation d’y installer un éclairage électrique en lieu et place des anciens becs de gaz. Le contre-amiral Adhémar de Cransac, préfet ne s’y oppose pas, à condition que tous les frais soient à la charge de la municipalité. Le 29 mars 1926, un crédit de 1.200 francs est voté par le conseil municipal pour cette installation. En avril, le Kiosque à musique est ainsi doté de
deux grosses lampes électriques puissantes suspendues au plafond et de huit lampes de moindre force, placées intérieurement autour du lambrequin de la couverture. Ces lampes sont montées sur de gracieuses consoles en bronze argentées avec tulipes de cristal dépoli.
Le mois suivant, le Préfet maritime, décidément prévenant pour le Kiosque à musique, donne des instructions pour garnir de rosiers, l’entourage de celui-ci. Le 4 août, on annonce que, faute d’un arrosage approprié, les fameux rosiers plantés dans la rocaille contre le socle du kiosque, morts de soif, sont supprimés et remplacés par des blocs de béton destinés à consolider les poteaux de l’édicule.

Lorient - La Préfecture maritime, statue Dupuy de Lôme et Kiosque — Place d'Armes, Kiosque à musique et statue Dupuy de Lôme
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La place d’Armes et son kiosque à musique cessent d’exister, comme la quasi-totalité de la ville de Lorient, devant le déluge des 60.000 bombes qui y sont larguées par l’aviation des Alliés. La population civile lorientaise ayant été évacuée d’octobre 1942 à janvier 1943, le champ d’exercices et d’entraînement à la destruction, grandeur nature, est ainsi ouvert aux aviateurs britanniques et américains : aveuglément, tout ce qui est debout sur la zone est bombardé et incendié, essentiellement en janvier-février 1943.
A l’issue de ce carnage, la place d’Armes, tout comme la cité en ruine, est, pendant de nombreuses années, envahie de baraquements.

Lorient - Jardin de la préfecture maritime et ruines de ses deux Pavillons après le carnage des alliés en 1943, au bout à droite entrée de la place d’Armes — Baraquements sur la Place d'Armes après reconstruction de la Préfecture maritime en 1956-1959
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La statue en bronze de Dupuy de Lôme, fondue par les allemands en mars 1942, est dupliquée par une copie en fonte en 1954 et érigée, depuis, dans l’enceinte de la Direction des Constructions Navales Services (DCNS), quai du Péristyle.
En ruine, l’Hôtel de la Préfecture maritime, sous lequel un blockhaus allemand avait été installé, est reconstruit de 1956 à 1959. Le bâtiment voisin, la bibliothèque, qui a suivi le même sort, est également restauré. Les deux pavillons accueillent aujourd’hui les archives de la ville et présentent des expositions temporaires.
La place d’Armes, toujours en place, ne présente évidemment plus l’animation qui était la sienne, lors des concerts et revues militaires.
Kiosque disparu.

voir ici, Place d’Armes sans son Kiosque, aujourd'hui. (1/2) (2/2)
Pavillons de l’ancienne Préfecture Maritime sur la place d’Armes, aujourd’hui. (1/3) (2/3) (3/3)
Championnat des bagadoù 2012 dans les jardins de l’ancienne Préfecture maritime.

Lorient - Place d'Armes.jpg
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publié par Jean-Marc

Concerts de l’artillerie de la Marine sur la place d’Armes
24 juin 1852 — Artillerie de la Marine. Musique. Jeudi, 24 juin 1852, à sept heures du soir, sur la place d'Armes : Le Serment, grande marche. (Guiard). — Robin des bois, ouverture. (Weber). — Grenoble, valse mazurka. (Camas). — Sainte-Cécile, ouverture. (L. Chic). — Le Rendez-vous des chasses, quadrille. — Albina, grande polka. (Gurtner).
8 juillet 1852 — Artillerie de la Marine. Musique. Le Jeudi, 8 Juillet 1852, à 7 heures du soir sur la place d'Armes : L'Africain, pas redoublé. E. Ernest. — Haydée, ouverture. Auber. — Jérusalem, grande mosaïque. Verdi. — Bastringuette, quadrille. Guiard. — Gille ravisseur, mosaïque. Dias. — L'Echo de la vallée, polka mazurka. Guiard.

15 août 1852 — Lors de la Saint Napoléon, défilé emmené par la Musique de l’Artillerie de la Marine et celle du 22e de ligne, se terminant par une grande revue sur la place d’Armes
— Programme des cérémonies et réjouissances qui auront lieu, à Lorient, le 15 Août à l'occasion de la Saint-Napoléon. Le 15 août, au lever et au coucher du soleil, une salve de 21 coups de canon sera faite par la place. Le même jour, la marine fera trois salves également de 21 coups de canon, la première à huit heures du matin, la seconde à midi, la troisième au coucher du soleil. Des secours seront distribués aux indigents de la ville et de la commune. Les militaires auront le vin et la portion de prêt pour mettre à l'ordinaire. Les marins à terre recevront une ration devin ; il en sera délivré une double, aux marins embarqués. A 11 heures et demie, les autorités civiles, militaires et maritimes, en grande tenue, se rendront à l'Hôtel de la Préfecture Maritime, pour aller ensuite à l'église paroissiale de Saint-Louis, où sera célébrée une messe qui sera suivie d'un Te Deum. A 11 heures et demie, une compagnie d'artillerie de la marine, un détachement de marins, une compagnie d'élite du 22e de ligne et une compagnie d'élite du 30e de ligne se rendront devant l'Hôtel de la Préfecture Maritime, pour former, sous le commandement d'un chef de bataillon, l'escorte d'honneur qui accompagnera les autorités civiles et militaires à l'église Saint-Louis. Les gendarmeries départementale et maritime ouvriront et fermeront la marche du cortège. Un piquet de 15 hommes de la ligne se rendra à la Mairie pour y prendre le corps Municipal et l'escorter jusqu'à l'Hôtel de la Préfecture Maritime, Un piquet de 15 hommes de la ligne ira également prendre le corps judiciaire pour lui servir d'escorte jusqu'à l'Hôtel de la Préfecture Maritime, et le ramènera au tribunal, à l'issue de la cérémonie religieuse. La Musique de l'artillerie de la marine marchera en tête du cortège, celle du 22e de ligne se rendra à l'église. Elles se placeront l'une et l'autre au pourtour du choeur. La compagnie d'artillerie de Marine et le détachement de marins se rangeront en haie dans la nef de l'église et dans le bas-côté, à droite. Les élèves du Collège assisteront à la cérémonie et seront rangés dans l'église, au pourtour du choeur. Des ordres du jour de la place et de la mariné indiqueront les lieux de réunion pour toutes les troupes, et les heures auxquelles elles devront être rendues sur le terrain. Le colonel du 22e de ligne prendra le commandement supérieur de toutes les troupes. A l'issue de la cérémonie religieuse, les autorités se rendront, accompagnées de l'escorte d'honneur, dans le même ordre qu'en partant de la Préfecture Maritime, sur la place d'Armes du Port où les troupes, composées de : l'artillerie de marine ; la 4e compagnie d'ouvriers d'artillerie de marine ; la batterie d'artillerie de terre ; le 22e régiment d'infanterie de ligne ; le Bataillon du 30e de ligne ; les enfants d'artillerie de marine ; les enfants du 22e régiment de ligne ; seront passées en revue par M. le Préfet maritime, et feront des évolutions militaires pour défiler devant les autorités. Le bon ordre sera maintenu par les soins des gendarmeries départementale et maritime. Dès le matin, les édifices publics seront décorés du pavillon tricolore, et ils seront illuminés le soir. Les habitants sont invités à arborer sur la façade de leurs maisons cet emblème national, et à illuminer. Tous les navires de l'Etat seront pavoisés, et une illumination aura lieu dans le Port. A deux heures de l'après-midi, auront lieu sur le cours des Quais les exercices d'un mât de cocagne au haut duquel seront placés des prix. A 4 heures, une compagnie d'artillerie et une compagnie d'élite du 22e de ligne se rendront, avec la musique de ce dernier régiment, à l'église Saint-Louis, pour accompagner la procession. A 8 heures ½ du soir, il y aura un tir de nuit au Polygone, exécuté par le régiment d'artillerie de marine.

13 et 14 août 1858 — Visite de Napoléon et de l’impératrice à Lorient. Revue des troupes sur la place d’Armes
— 13 août 1858. A dix heures, l'Empereur et l'Impératrice sont montés en voiture et ont pris la route de Lorient. A une lieue de Lorient, Leurs Majestés sont montées ainsi que leur suite dans des calèches découvertes. Un escadron du 6e de hussards les attendait pour les escorter à Ploermeur qui forme pour ainsi dire, un faubourg de Lorient. Leurs Majestés sont descendues de voiture pour recevoir les bénédictions du clergé rangé en avant de la porte de l'église de Saint-Christophe ; le cortège impérial a fait son entrée dans Lorient, à quatre heures, au son des cloches et au bruit des salves d'artillerie. Leurs Majestés ont trouvé, au pied des glacis, le maire, député du Morbihan, qui leur a offert les clés de la ville.
Le cortège impérial s'est dirigé vers l'église paroissiale. De l'église, le cortège s'est rendu à l'hôtel de la Préfecture maritime, au milieu d'une double-haie formée par les troupes de la marine et de l'armée de terre, qui avaient peine à contenir la population accourue sur le passage de Leurs Majestés. A leur descente de voiture, les augustes voyageurs ont trouvé une députation de jeunes filles qui ont offert à l'Impératrice, une corbeille de fleurs.
Le soir, l'Empereur réunit dans un grand dîner les chefs de l'armée de terre et de mer, les autorités civiles et religieuses, les directeurs de tous les services.
Le 14 août 1858. L'Empereur a passé ce matin, à dix heures, sur la place d'Armes, devant la préfecture maritime, la revue des troupes de l’armée de terre et de l'armée de mer réunies à Lorient. S. M., à sa rentrée, a discuté avec les représentants des services civils, militaires et maritimes des questions relatives aux divers travaux en cours d'exécution ou à exécuter à Lorient. A midi et demi l'Empereur, accompagné de l'Impératrice, est monté à bord de la Reine-Hortense pour aller visiter la rade de Lorient et la citadelle de Port-Louis.
Il était quatre heures lorsque Leurs Majestés sont rentrées à Lorient. L'Empereur s'est rendu immédiatement à l'arsenal. De là, l'Empereur a visité les travaux qui s'exécutent dans le port pour faire un bassin de radoub qui aura 40 mètres de long. Enfin Leurs Majestés ont terminé cette journée si bien remplie en assistant au lancement du bâtiment le Calvados.
Leurs Majestés sont rentrées à la préfecture à sept heures. Ce soir, elles assisteront à un bal qui leur est offert par la ville de Lorient.

Quelques concerts de la Musique d'Artillerie de la Marine, sur la place d'Armes
22 octobre 1859 — Programme des morceaux qui seront exécutés dimanche, par la Musique d'Artillerie de la Marine, sur la place d'Armes, à 3 heures ½. : 1. Le Canard, pas redoublé, Guiard. — 2. Martha, ouverture, Flotow. — 3. Grand air de la Juive, Halévy. — 4. L’Impératrice Eugénie, grande valse, Marx. — 5. La Gazelle, polka, Douard.
24 avril 1864 — Musique d'Artillerie de Marine. Programme du 24 avril, à 2 heures, place d’Armes : Le Triomphe, allegro militaire. Clément. — Grande ouverture composée pour l’inauguration de l’Exposition de Londres 1862. Auber. — Air d’Herculanum. Félicien-David. — Le Fremersberg, scène instrumentale imitative. Hoennemann. — Le bouquet de noce, redowa. Patrie.
21 mai 1865 — Musique d'Artillerie de Marine. Programme du 21 Mai, à 4 heures du soir, place d'Armes : Tire-toi de là comme tu pourras (bouffonnerie). Chéri. — Souvenir d’Eischen, grande valse. Humblet. — Trio de Guillaume Tell. Rossini. — Le Trouvère, fantaisie. Verdi. — La Valaque, Mazurka. Bousquet.

Lorient - Revue sur la Place d'Armes
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Quelques concerts des musiques des Régiments de ligne qui se succèdent sur la place d’Armes
29 mars 1863 — Musique du 74e de ligne. Dimanche 29 mars, à 2 heures, sur la place d'armes : Le Bivouac, allegro militaire. L. Chic. — Ouverture composée pour l’exposition de Londres. Auber. — La Fiancée, mosaïque. Auber. — Il Bacio, valse napolitaine. Ardité. — Le Trouvère, mosaïque. Verdi. — Inkermann, grand galop imitatif. Bender.
A partir de dimanche prochain, et pendant toute la durée de la foire, la musique du 74e exécutera ses concerts sur la place d'armes, à 2 heures.
14 septembre 1865 — Musique du 93e de ligne. Programme du 14 Septembre à 4 heures du soir, place d'Armes : Le Belge, allegro. Josneau. — Le Serment, ouverture. Auber. — Psyché, morceau. A. Thomas. — Lucie, septuor. Donizetti. — La Violette, mazurka. Faust.
7 juin 1866 — Musique du 10e de ligne. Programme du 7 Juin à 2 heures du soir, place d'Armes : 1. Allegro militaire. Josneau. — 2. Choeur et miserere du Trouvère. Verdi. — 3. Ouverture de Guillaume Tell. Rossini. — 4. Entre-acte du Pré-aux-Clercs. Hérold. — 5. Rossignol, polka. Moos.
12 août 1869 — Musique du 25e de ligne. Chef, M. Pilliard. Programme du 12 août : La femme à barbe (pas redoublé). P. Blanquières. — Cincinnattus (ouverture). Pilliard. — Les Naïades (valse). Pilliard. — Il Trovatore (cavatine). Verdi. — Le Hussard (galop). Pilliard.
9 juin 1870 — Musique du 25e régiment d’infanterie. Programme du 9 juin à 4 heures) : L'Oasis (pas redoublé). Pilliard. — Les Diamants de la Couronne (ouverture). Auber. — Indiana (valse). Marcailhou. — Luisa Miller (duo). Verdi. — Sturm (galop). Bilse.

6 et 7 juillet 1872 — Grande fête patriotique sur la place d’Armes, à l’occasion de la libération du territoire
— Voici le programme détaillé de la grande Fête patriotique qui aura lieu à Lorient, les 6 et 7 juillet prochain, au bénéfice de l'oeuvre de la Libération du territoire :
Samedi, à 7 heures du soir, sur la place d'Armes, Grand festival. Morceaux choisis exécutés par les trois musiques d’Artillerie de marine, du 62e de ligne et de l’Orphéon. Avec adjonction de chœurs nombreux.
Première partie : Orphéon. L’Etoile de France. Lamotte. — 62e ligne. La Juive, fantaisie, Halévy. — Artillerie. Ouverture de l'Exposition de 1867. Schodenecker. — Artillerie. Vive Lorraine ! Choeur chanté par 200 amateurs.
Deuxième partie : Orphéon. Brunette, redowa. Marie. — 62e de ligne. Le Premier jour de bonheur, fantaisie. Auber. — Artillerie. Bouquets de mélodies. Allart.
Retraite en musique par l'artillerie, le 62e et l'orphéon de Lorient. En quittant la place d'Armes, les trois musiques se diviseront pour parcourir, éclairées par des flambeaux et des lanternes vénitiennes, les différentes rues de la ville. L'une des trois musiques étendra son parcours jusqu'à Kerentrech. Des cartes pour ce festival sont en vente chez les libraires au prix de : Places réservées, dans le quinconce : 3 fr. ; Premières, sur la place d'Armes : 1 fr 50. ; Secondes, bas-côtés : 50 centimes.
Dimanche, à une heure de l'après-midi, Cavalcade historique, départ de la place d'Armes à une heure après-midi. Ordre de la Cavalcade : 1° L'Héroïne d'Hennebont. 2° Char des gloires de la Bretagne. 3° Char de la France en deuil. 4° Char de la charité. Chevaliers pages, écuyers, hommes et hérauts d'armes, arbalétriers, troubadours. Marches guerrières exécutées par les trois musiques.

16 juin 1872 — Musique de l’Artillerie. Place d'Armes, à 7 heures. Programme du 16 Juin. : 1. France, pas redoublé. L. Chic. — 2. Le roi Carotte, quadrille. Musard. — 3. Fra Diavolo, ouverture. Auber. — 4. La Reine Topaze, fantaisie. V. Massé. — 5. Bouquet de Mélodies. Allard.
12 juillet 1874 — Musique d'artillerie de marine. Programme du 12 juillet, sur la place d'Armes, à 4 h. : 1. Châteaudun (pas redoublé), Sellenick. — 2. Le Premier jour de Bonheur (ouverture), Auber. — 3. La Colombe (fantaisie), Gounod. — 4. Raymond (grande fantaisie), A. Thomas. — 5. L'Etoile des Concerts (polka), Desplace.
21 juillet 1878 — Musique d'artillerie de marine. Programme du 21 juillet, place d'Armes, à 7 h. ½. : 1. March-Wallace. Sellenick. — 2. Le Retour du Pardon, fantaisie. L. Chic. — 3. Kosiki, fantaisie. Lecoq. — 4. Bouquet de Mélodies. Allart. — 5. Primavera, mazurka. Dessaux. — 6. Guillaume Tell, ouverture. Rossini. Solistes : MM. Calot, sous-chef de musique, Bourlet, Ruggiery, Vital.
15 mai 1881 — Musique d'artillerie de la marine Programme du 15 mai, place d'Armes, à 3 h 15. : 1 Les Mousquetaires, Halévy. — 2. Le Tribut de Zamora, Gounod. — 3. Le Maitre de Chapelle, Paër. — 4 Le Trouvère, Verdi. — 5. La Fête des Chasseurs, Sellenick.

Lorient - Revue sur la Place d'Armes — Place d'Armes
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14 juillet 1882 — Fête républicaine sur la place d’Armes.
— Programme de la Préfecture Maritime A l'occasion de la Fête Républicaine du 14 juillet, une salve de 21 coups de canon sera tirée le 13, à 8 h. du soir, par la batterie la Tourmente ; Il sera fait également, le 14, par cette même batterie et par l’Euménide, 3 salves d'artillerie de 21 coups de canon ; la 1ere à 8 h. du matin, la 2e à midi, et la 3e au coucher du soleil (8 h. du soir). Au 1er coup de canon de la salve de 8 h. du matin, les bâtiments armés hisseront le grand pavois, et les bâtiments dans le port, le petit pavois, qu'ils garderont jusqu'au coucher du soleil. La porte principale de l'Arsenal, la Place d'Armes, l'Hôtel de la Préfecture, seront illuminés et pavoisés. Une double ration de vin sera distribuée aux troupes et il leur sera payé une ½ journée de solde. Une ½ journée de solde sera allouée aux marins-vétérans, aux pompiers, aux gardes-consignes et aux surveillants des prisons maritimes. Une journée de solde sera payée le 13 juillet, à l'occasion de la Fête du 14 juillet, aux ouvriers et autres agents de l'Arsenal recevant un salaire journalier. Les punitions disciplinaires seront levées le 13 au soir. La musique de l'Artillerie jouera de 4 h. ½ à 5 h. ½ sur la Place d'Armes. Elle se rendra à 9 h. du soir sur le quai, à la disposition de la Municipalité pour le feu d'artifices, et prendra part à la retraite aux flambeaux qui aura lieu vers 10 h. ½. La grille de la grande porte de l'Arsenal restera ouverte jusqu'à la rentrée de la retraite. La grande tenue sera portée par les Troupes et par MM. les officiers pendant toute la journée du 14. La revue des troupes de terre et de mer aura lieu sur la Place d'Armes, à 9 h. Un ordre de ce jour en déterminera les détails.

22 juin 1884 — Trop de poussière sur la place d’Armes lors des concerts ! Demande d’un autre kiosque à musique sur la Bôve pour le 62e de ligne (vœu qui ne sera jamais exaucé)
— Concerts du soir. Il n’y a certes pas de plus charmantes distractions, après une chaude journée, que de venir écouter de 7 à 9 heures, les musiques du 62e et de l'artillerie de marine, sur la Bôve et sur la Place d'Armes. Nos deux musiques militaires d'ailleurs ont droit à toute notre reconnaissance pour la belle façon dont ils exécutent, à chaque concert, les morceaux du programme, et tout serait pour le mieux si les auditeurs n'étaient pas incommodés par une aveuglante poussière produite par les pas des promeneurs et que les gamins ne se font pas faute d'augmenter encore en courant et en s'amusant.
Ne serait-il pas possible d'arroser un peu cette Place d'Armes ainsi que la Bôve, une demi-heure avant l'ouverture du concert ? La poussière alors ne serait plus à craindre.
A quand un kiosque pour la musique du 62e qui se trouve toujours relégué au bas de la Bôve ? L'hiver, elle est abritée en cet endroit par le théâtre. Ne pourrait-elle pas remonter un peu l'été et se tenir à l'entrée de la promenade. Les promeneurs auraient alors pour circuler et la Bôve et la place Bisson. Car il n'y a vraiment plus de place actuellement sur la Bôve seule pour tous ceux qui s'y pressent le jeudi soir.

Lorient - Concert sur le Kiosque de la Place d'Armes — La Place d'Armes et son Kiosque à musique
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19 juin 1886 — La Société Philharmonique, fondée en 1883, exceptionnellement, donne des concerts sur la place d’Armes
— Voici le programme du Concert qui sera donné par la Société Philarmonique le samedi, 19 juin, au Kiosque de la Place d'Armes, avec la gracieuse autorisation de M. le Vice-Amiral, Préfet Maritime :
1ere Partie : 1. Marche de la Reine de Saba. Gounod. — 2. L'Eblouissante, fantaisie pour clarinette, avec accompagnement d'orchestre. Bousquier. — 3. Ouverture de la Sirène. Auber. — 4. Très-jolie, valse. Wadteufel.
2e Partie : 1. Marche du Songe d'une Nuit d’été. Mendelsshon. — 2. La Vague, valse. Métra. — 3. Ouverture de Mireille. Gounod. — 4. Les Ecuyères, polka. Bléger.
On commencera à 8 h. ½. Les personnes étrangères à la Société Philharmonique pourront entrer dans l'enceinte réservée, moyennant 0 fr. 25 par personne. Les Sociétaires auront l'entrée gratuite.
Le produit de la fête (entrée et chaises) sera versé à la Caisse des Pauvres. La Place et le Kiosque seront illuminés.

19 et 23 juin 1889 — Régiment d’Artillerie de la Marine. Programme des morceaux qui seront exécutés sur la Place d’Armes les 19 et 23 juin de 7 heures 45 à 9 heures : Le Camp de Cercottes, allegro. Leroux. — Le 1er jour de bonheur, ouverture. Auber. — La Favorite, final du 3e acte. Donizetti. — Air favori de la Reine Leckzinska. Vasseur. — La Mascotte, fantaisie. Audran. Le Chef de musique, Ravel.
3 et 7 août 1892 — Régiment d’Artillerie de la Marine. Programme des morceaux qui seront exécutés sur la Place d'Armes, les 3 et 7 août, de 7 h. ¾ à 9 h. : Les Lanciers de la Garde, allegro. Gurtner. — Martha, ouverture. Flotow. — Le Cid, fantaisie. Massenet. — L'Arlésienne, fantaisie. Bizet. — Champagne, polka avec chant. Tourneur.
12 février 1896 — Concert militaire. 1er Régiment d'Artillerie de Marine. Programme des morceaux qui seront exécutes le 12 Février de 2 heures à 3 h. 15, sur la place d’Armes. : 1. Le Drapeau, Allégro. Leroux. — 2. Mireille, Ouverture. Gounod. — 3. Scènes pittoresques, air de Ballet. Massenet. — 4. Ouverture de Rienzi. Wagner. — 5. Sans Cervelle, polka. Auvray.
11 juin 1899 — 1er Régiment d'Artillerie de Marine. Programme du 11 juin 1899, de 3 heures 45 à 5 heures, place d’Armes : 1. Amiral Courbet, allegro. Signard. — 2. Guillaume Tell, ouverture. Rossini. — 3. a) Gavotte. Saint-Saëns ; b) Menuet. Boccherini. — 4. Esclarmonde, fantaisie. Massenet. — 5. Souviens-toi, valse. Waldteufel.

26 juin 1899 — Inauguration du Monument Dupuy de Lôme sur la place d’Armes.
— A 2 heures, lundi, a eu lieu sur la place d'Armes l'inauguration de la statue de Dupuy-de-Lôme, qui est un enfant de Ploemeur où il est né en 1816.
Autour de la statue, oeuvre du sculpteur Pierre Ogé, plusieurs discours ont été prononcés par M. Dislère, vice-président du Comité d’érection du monument ; M. l’amiral Ménard, préfet maritime ; M. de Maupéou d’Ableiges, directeur des Constructions navales et M. Claverie, de la Compagnie des Messageries maritimes.
À cinq heures, a eu lieu le lancement du Jurien de la Gravière, croiseur de 1ere classe, de 137 mètres de longueur, possédant 24 canons, 2 tubes lance-torpilles et 442 hommes d'équipage. Monseigneur Latieule, évêque de Vannes, a béni le navire, tandis que la musique d'artillerie jouait.

Lorient - Réception à la Préfecture maritime, Statue Dupuy de Lôme — Kiosque à musique et Statue de l'ingénieur Dupuy de Lôme
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Le nouveau Kiosque à musique de la Place d’Armes
8 octobre 1899 — Le Kiosque de la place d’Armes. Les travaux de réfection du kiosque de la place d’Armes avancent tous les jours. La toiture, qui cette fois encore est recouverte en toile, a reçu une charpente beaucoup plus solide qui résistera aux plus grands vents. Le grand mât disgracieux du milieu a été enlevé pour ne plus être remplacé.
Enfin la Marine a décidé de substituer, pour les auditions du soir, aux maigres bougies qui n’éclairaient pas, un nouvel éclairage plus moderne, le gaz. Tous les amateurs des concerts militaires se féliciteront de cet heureux résultat auquel pour notre part, nous avons largement contribué.
(Le Nouvelliste du Morbihan, 8 octobre 1899)
15 octobre 1899 — Kiosque de la place d'Armes. Le kiosque élevé sur la place d'armes, pour la musique de l'artillerie de marine, est à peu près complètement restauré. Nous voudrions pouvoir dire que ceux qui l'ont connu autrefois ne le reconnaîtraient plus ; malheureusement nous sommes forcé de constater qu'il n'en est rien. Il n'a subi que de légères modifications ; le coup d'oeil est à peu près le même. Le nouvel édicule est presque la reproduction de l'ancien, sauf son état délabré, bien entendu. (L’Avenir de la Bretagne, 15 octobre 1899)

L’artillerie de la marine devient le 1er janvier 1901 le 1er Régiment d'Artillerie coloniale. Ses concerts continuent sur la place d’Armes
3 mars 1901 — Musique du 1er Régiment d'Artillerie coloniale. Programme du Dimanche 3 Mars 1901, Place d'armes, de 2 à 3 h. 15. : 1. Guillaume III (allégro). Sellenick. — 2. Madame Turlupin (ouverture). Guiraud. — 3. Occident et Orient (marche). Saint-Saëns. — 4. Lackmé (sélection). Léo Delibes. — 5. Le roi de Lahore (valse). Massenet.
15 et 19 juillet 1903 — Musique d’artillerie coloniale en concert sur la place d’Armes. : 1. Allegro militaire. — 2. Le Roi d’Ys, ouverture. Lalo. — 3. Les flèches d’Antéros, valse lente. Garot. — 4. Samson et Dalila, fantaisie. Saint-Saëns. — 5. Prélude et Rondo, pour petite flûte. Garot.
15 et 19 juin 1904 — Musique d'Artillerie Coloniale. Programme du concert des 15 et 19 Juin 1904 de 8 h. ½ à 9 h. ½, Place d'Armes : 1. Voyage en Bretagne, pas redoublé. A. Bongay. — 2. Le Chant des Guelfes, ouverture de H. Litoff. P. Garot. — 3. Santiago, valse espagnole. Corbin. — 4. Grande fantaisie sur Aïda de Verdi. P. Garot. — 5. Hylda, polka pour piston, soliste : Laurent. Reynaud. Le Chef de Musique, P. Garot.
1er juillet 1909 — Fanfare de trompettes du 1er d’Artillerie coloniale. Programme du 1er juillet de 8 h. à 9 h. ½, place d’Armes : 1. Allegro militaire. Gadenne. — 2. Piselle, mazurka. Ch. Martin. — 3. Sous les châtaigniers. Martin. — 4. Lorient, polka. Martin. — 5. Aéro-valse. Martin. — 6. Sonnez trompettes, pas redoublé. Wettge. — Kéroman, trompes de chasse.

Divers concerts d’autres phalanges musicales sur la place d’Armes
31 mai 1906 — Musique du 62e d’infanterie. Programme du 31 mai, place d’Armes, et du 3 juin place d’Alsace-Lorraine, de 4 à 5 heures : 1. Allegro militaire. — 2. Mireille, ouverture. Gounod. — 3. Fiançailles, valse. Wesly. — 4. Rigoletto, fantaisie. Verdi. — 5. Menuet de Boccherini. Boccherini.
14 juillet 1908 — Concert sur la Place d’Armes le 14 juillet 1909 à 10 heures ¼ par le Syndicat des musiciens Lorientais et le Choral Lorientais. : 1. La Marseillaise (chorale et syndicat). Rouget de Lisle. — 2. La Châtelaine, ouverture (syndicat des musiciens). Maillochaud. — 3. Les Martyres aux arènes, choeur (Choral lorientais). Laurent de Rillé. — 4. La Fille de Mme Angot, fantaisie (syndicat des musiciens). Lecoq. — 5. La Polka du printemps (choral et syndicat). Kling.
14 juillet 1912 — Concert de 9 h. ½ à 10 h. ½ sur la place d’Armes par le Choral Lorientais et la Musique des Sapeurs-Pompiers. : La Marseillaise. (Musique des Sapeurs-pompiers et Choral). — Les Châtaigniers, chœur à 4 voix (Choral). Sourilas. — Le Lac des fées, ouverture (Musique des sapeurs-pompiers). Auber. — Fête printanière, chœur à 4 voix (Choral). Chapuis. — Mireille, fantaisie (Sapeurs-pompiers). Gounod. — France ! France ! chœur à 4 voix. (choral) A. Thomas. — Ondée, grande valse. (sapeurs-pompiers). E. Sciupi. — Le directeur du Choral, Maublanc. Le chef de la musique des Sapeurs-Pompiers, E. Budes.
1er juin 1913 — Musique du 62e régiment d’infanterie. Programme du 1er juin 1913 de 16 h. à 17 heures, place d’Armes : 1. Marche française. Mastio. — 2. Le Roi l’a dit, ouverture. Léo Delibes. — 3. La Source, mazurka. Léo Delibes. — 4. Tannhauser. Wagner. — 5. Polka réaliste. L. Ganne. Le Chef de musique. A. Pommier.

Lorient - Musique syndicale — Revue sur la Place d'Armes
(L’Orchestre de la Chambre Syndicale des Musiciens de Lorient, active dès avant 1902, est dirigée en 1909 par Eugène Budès qui est, dans le même temps, sous-chef de la musique des Sapeurs-pompiers)
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8 mai 1919 — La remise de la fourragère rouge aux Fusiliers-marins sur la place d’Armes
— M. le vice-amiral Ronarc'h qui a commandé cette glorieuse phalange à Dixmude et sur l'Yser, est arrivé à Lorient mercredi matin, délégué par le ministre de la marine, en vue de remettre solennellement au bataillon la distinction qui lui est attribuée.
C'est notre ville qui avait offert à la brigade le glorieux drapeau qui s'illustra sur tous les champs de bataille au cours de la guerre.
Cette cérémonie, qui eut lieu place d'Armes, fut d'une simplicité émouvante. Disposés sur les côtés du vaste terrain de la place d’Armes, des détachements en armes de toutes les troupes de la garnison, rendaient les honneurs. Dès avant l’heure fixée, les bas-côtés de la place d’Armes, les quinconces, sont combles d’un public enthousiaste, cependant que devant le kiosque, où se tiennent les autorités civiles et les membres de la presse, a pris place l’excellente musique des équipages de la flotte, composée de 45 exécutants sous la direction de son éminent chef, M. Farigoul, arrivé de Brest, hier soir, pour la circonstance.
A 14 h. 30, la plupart des directeurs et chefs de service étaient présents sur le kiosque, Nous avons remarqué de nombreux conseillers municipaux et fonctionnaires. A 14 h. 30, M. le vice-amiral Ronarc’h sort de l'hôtel de la Préfecture maritime, accompagné de M. le vice-amiral Aubry, préfet maritime, de M. le contre-amiral Laporte, major général, et des officiers attachés à la Place. Les clairons sonnent aux champs et la musique de la flotte joue la Marseillaise pendant que l'amiral Ronarc’h parcourt le front des troupes s'arrêtant parfois, devant un visage connu et devant le drapeau qu’il salue d'un geste large, d'une allure bien militaire. Puis, au milieu d'un silence impressionnant et devant toutes les troupes qui présentent les armes, l’ancien commandant de la brigade des marins lit le texte des splendides décorations qui ont été décernées à cette unité d'élite.
Un brillant défilé de toutes les troupes de la garnison s'est déroulé ensuite, aux accents entraînants de « Sambre-et-Meuse », exécuté par la musique de la flotte, et cette belle prise d'armes se termina par un dernier salut au drapeau des marins et à celui du 262e d'infanterie.

13 juillet 1919 — Concert de la Société Philharmonique sur la place d’Armes
— Place d’Armes, 13 juillet 1919, de 10 h. 30 à 11 h. 30, concert vocal et instrumental par les Chœurs de l’Ecole nationale de musique du Collège de jeunes filles, de l’Ecole primaire supérieure de jeunes filles et par l’Orchestre de la Société Philharmonique, sous la direction de M. Marius Guiol. Programme : 1. Marche (orchestre). Rousseau. — 2. Hymne aux morts pour la patrie (chœurs et orchestre). Bourgault-Ducoudray. — 3. Ouverture de la muette de Portici (orchestre). Auber. — 4. Vive la France ! (chœurs et orchestre). Saint-Saëns. — 5. La Marseillaise (chœurs et orcheste). Rouget de Lisle.

17 août 1922 Concert de la musique des Fusiliers-marin sur le kiosque de la place d’Armes
— Voici le programme du concert qui sera exécuté par la musique des Fusiliers-marins, le jeudi 17 août, de 16 à 17 heures sur la place d’Armes : 1. En avant, allegro. Fermard. — 2. Le lac des fées, ouverture. Auber. — 3. Messidor, entracte symphonique. Bruneau. — 4. Hérodiade, sélection. Massenet. — 5. Polonaise numéro IV. Chopin. Le chef de musique, Albert Burlion.

11 mai 1924 — Fête nationale de Jeanne d’Arc sur la place d’Armes
— Le contre-amiral, préfet maritime gouverneur passera, à 9 heures 30, sur la place d’Armes, la revue des troupes de toutes armes de terre et de mer.
Les sociétés patriotiques qui assisteront à la revue, se tiendront sur le côté Est.
A l’arrivée de l’amiral sur le terrain de la revue, la musique jouera la Marseillaise et la Marche Lorraine, pendant la revue. Aussitôt après que l’amiral aura passé devant les sociétés patriotiques, il procédera à la remise des décorations, qui sera suivie du défilé.

Lorient - Le Kiosque à musique sur la place d'Armes, grue de 150 tonnes — Défilé devant le Kiosque de la place d'Armes
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22 juin 1926 — Concert de la musique des Fusiliers-marins à la fourragère rouge, sur le kiosque de la place d’Armes, enfin doté d’un éclairage électrique
— Les fêtes musicales de Lorient, dont le succès a été si complet, aura vu celui de toutes les sociétés et surtout le triomphe des grands orchestres de Nantes et de Rennes, du Choral mixte de Fougères et de notre chère musique des Fusiliers-Marins qui ouvrit le ban sur la Place d’Armes, où pour la première fois, grâce à l'initiative de la ville, sur la demande de la Presse Lorientaise, et avec l'appui de notre dévoué Préfet Maritime, le kiosque, doté de l'électricité, a permis à nos musiciens à fourragère rouge de se faire entendre samedi soir, au grand plaisir de tous. Le concert qui avait attiré une foule immense sur notre coquette place maritime, fut d'ailleurs très vivement goûté ; les instrumentistes et leur distingué, chef, M. A. Burlion, furent combien applaudis, fêtés. Le programme, comportait notamment, une très belle fantaisie sur le noble « Sigurd », de Reyer, en ses pages les plus caractéristiques ; le délicieux morceau que le retour du beau temps faisait tout de circonstance : « Un jour d'été en Norvège » ; « Czardas n° 1 », de Michiels, ce charmant compositeur qui fut autrefois corniste solo à notre théâtre ; la « Marche du cortège de Déjanire », de Saint-Saëns, de facture élevée ; « Les Erynnies », cette adorable suite d'orchestre de Massenet, avec ses soli de clarinette, hautbois, saxophone ; « Le Dernier jour de la Terreur », sur lequel passe, frémissante, la Marseillaise. Toutes ces pages, magnifiquement dirigées par un chef de valeur, furent jouées avec cette perfection de lignes, cette finesse, cette musicalité, que nos compatriotes et tous les musiciens apprécient tant.

Quelques concerts des Fusiliers-Marins sur la place d’Armes
10 juillet 1927 — Ecole des Fusiliers-Marins Programme de la musique du dimanche 10 juillet de 20. h. 30 à 21 h. 30, place d'Armes : 1. En. Avant. (1e représentation). Menzel. — 2. Le Calife de Bagdad, ouverture. Boiëldieu. — 3. Sélection sur Hamlet. A. Thomas. — 4. a) Vous en souvient-il, marquise ? Gavotte. G. Marquet ; b) Gaillarde. L. Delibes. — 5. Un jour d'été en Norvège. Wilmers. Le Chef de Musique, A. Burlion.
22 septembre 1929 — Musique des Fusiliers-Marins. Programme du dimanche 22 septembre, de 20 h. 30 à 21 h. 30, place d'Armes : 1. Dixmude, marche. Huppermann. — 2. Ouverture de Phèdre. Massenet. — 3. Une soirée près du lac, Mazurka pour hautbois. F. Leroux. — 4. Sélection sur Paillasse. Léoncavello. — 5. Ballet égyptien. Luigini. Le Chef de musique, A. Burlion.
20 juin 1931 — Programme de la Musique de l'Ecole des Fusiliers-Marins qui sera exécuté ce soir, samedi 20 juin, à 20 h. 30, place d'Armes : 1. En Avant (1e représentation). Menzel. — 2. L'Etoile de Séville, ouverture. Balfe. — 3.) Sélection sur Esclarmonde. Massenet. — 4. Colombine, menuet. Delahaye. — 5. Rapsodie norvégienne. Lalo. Le Chef de Musique, A. Burlion.
27 août 1933 — Musique des fusiliers-marins. Programme du dimanche le 27 août à 10 h. 30, place d'Armes : Le Roi d'Ys, ouverture. Lalo. — Samson et Dalila, grande fantaisie. Saint-Saëns. — Les Préludes. Liszt. — Idylle Bretonne, pour deux hautbois. Pillevestre. — Suite algérienne. a) Rêverie du soir. b) Marche militaire. Saint-Saëns. Le chef de Musique : Maurice Biret.

14 juillet 1933 — Concert de l'Union Chorale Lorientaise sur le kiosque de la place d’Armes
— Voici le programme du concert qu'exécutera l'Union Chorale Lorientaise vendredi 14 juillet, de 20 h. 30 à 21 h. 30, sur la place d'Armes : 1. Les Bateliers, chœur à 4 voix d'hommes. Sourélas. — 2. Au temps des Vendanges, chœur à 4 voix. Fourcade. — 3. Les Marins de Kermor, chœur à 4 voix, avec soli de ténor. Saint-Saëns. — 4. La Légende Bretonne, chœur à 4 voix. Saintis. — 5. Les Fils des Chouans, chœur à 4 voix. Blémant.
Messieurs les Sociétaires sont priés d'être présents vendredi 14 juillet, à 20 h. 15, près du kiosque de la place d'Armes, pour l'exécution du concert vocal. Le port de la casquette et de l’insigne a été décidé au cours de la dernière réunion.

Lorient - Place d'Armes, Kiosque à musique et Statue Dupuy de Lôme
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(1) Lettre MCLXI du 13 août 1689 de Madame de Sévigné à sa fille Madame de Grignan
A Auray, samedi 13 août 1689.
Nous avons fait depuis trois jours le plus joli voyage du monde au Port-Louis qui est une très-belle place dont la situation vous est connue ; toujours cette belle pleine mer devant les yeux : si on les détournait, on verroit le visage effroyable de M. de Mazarin ! (…)
Nous allâmes le lendemain, qui étoit jeudi, dans un lieu qu'on appelle L’Orient ; à une lieue dans la mer ; c'est là qu'on reçoit les marchands et les marchandises qui viennent de l'Orient. Un M. Le Bret, qui arrive de Siam, et qui a soin de ce commerce, et sa femme qui arrive de Paris, et qui est plus magnifique qu'à Versailles, nous y donnèrent à dîner ; nous fîmes bien conter au mari son voyage, qui est fort divertissant. Nous vîmes bien des marchandises, des porcelaines, des étoffes ; cela plaît assez. Si vous n'étiez point la reine de la Méditerranée, je vous aurois cherché une jolie étoffe pour une robe-de-chambre ; mais j'eusse cru vous faire tort. Nous revînmes le soir avec le flux de la mer, coucher à Hennebon par un temps délicieux.
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Re: Kiosques à Musique

LORIENT - Place Alsace-Lorraine
(MORBIHAN)
Le bourg de Lorient, développé à partir de 1700, au nord de l’Enclos originel, érigé en paroisse en 1709 puis en corps de ville en juin 1738, se voit doté, en 1763, de noms pour ses nouvelles places et rues. L’emplacement de forme carrée d’un hectare qui, jusqu’à cette date, était dénommé La Plaine, devient la Place Royale.
Le 16 avril 1785, l’ingénieur des travaux de Lorient donne les instructions à la municipalité afin qu’elle alloue un acompte, équivalent à la moitié, pour l’adjudication des pavés de la Place Royale accordée à Antoine Gohier.
Afin de mener à bien ces travaux, il sera nécessaire de démolir
deux à trois cabanes recouvertes de paille, construites en avant de ladite place. Les propriétaires des cabanes en question réussiront le tour de force de se faire indemniser par la municipalité, à hauteur de 3.041 livres 3 sols et 3 deniers, pour cette « expropriation ».
Antoine Gohier perçoit le 8 août 1785, son acompte de 8.437 livres 7 sols et 7 deniers, et, à l’issue de l’achèvement du pavage, reçoit le solde, de même montant, le 29 avril 1786.
Il est décidé, lors du conseil municipal du 25 février 1790, présidé par son maire, Jean-Jacques Lecointe, de procéder à des réparations pour remblayer et niveler la place Royale,
afin que le sol en soit de niveau partout.

En 1790 la ci-devant place Royale devient la place de la Fédération, puis place de la Montagne en 1794. La municipalité décide en octobre 1794 d’installer la guillotine sur ladite place, afin d’éviter des frais de transport à la république.

Plan de Lorient en 1787 et 1926
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Plan du quartier place Napoléon le Grand en 1811 (place Alsace-Lorraine)
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Le 15 mai 1806, la place est rebaptisée Place Napoléon le Grand, avant de reprendre son ancienne appellation de place Royale en 1815.
Suite à une réclamation des lorientais, la place Royale est dotée de l’éclairage au gaz : un unique candélabre à cinq becs est édifié à son centre, en septembre 1846.
Depuis sa création, la place Royale accueille la plupart des manifestations et festivités de tous ordres : marchés, concerts, bals, jeux, foires etc.

Lorient - Fêtes du 28 et 29 juillet 1840 en commémoration de la révolution de juillet 1830
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Le régime de la royauté disparaissant en 1848, la place Royale reprend le nom qui était à l’origine de sa fondation, à savoir place de la Plaine.
Le 3 décembre 1853, le conseil municipal, afin de fournir de l’ouvrage aux chômeurs lorientais, alloue un crédit de 21.000 francs dont une partie est destinée à la plantation sur deux rangs de tilleuls sur la place de la Plaine, dont les arbres sont morts ou tombés en décrépitude.
A l’avènement de Louis-Napoléon Bonaparte, un conseiller municipal demande, dès le 13 mai 1854, à ce que la place de la Plaine prenne le nom de Bonaparte (le Petit) ; cependant, cette attribution n’est suivie d’effet qu’à partir de 1858.
A l’occasion d’un périple effectué sur les différents ports militaires, Napoléon et son impératrice, font une halte-visite de deux jours à Lorient, les 13 et 14 août 1858. Lors de la seconde journée, ceux-ci participent à une revue des troupes sur la place d’Armes, devant la préfecture maritime, avant d’assister, dans la soirée à un grand bal installé dans une salle aménagée spécialement sur la
place Napoléon.
Les matériaux — bois et fers —, apparemment très conséquents, une fois démontés après ces cérémonies, seront vendus par lots, aux enchères publiques, après approbation du conseil municipal donnée le 28 août 1858.

Lorient - Place Napoléon, côté ouest. Rue de Lutzen à gauche, rue d’Austerlitz au centre ; rue d’Iéna à droite. Hôtel de France (cliché 1866)
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Si la musique d’Artillerie de la Marine a élu domicile sur la place d’Armes, pour l’exécution de ses concerts, la Musique de l’Infanterie, dont le régiment est logé dans la caserne Bisson depuis 1839, concentre, quant à elle, la majeure partie de ses prestations sur la place Napoléon.
Jusqu’en 1871, les régiments d’infanterie et leur musique, affectés à Lorient, se succèdent régulièrement. C’est le 2e régiment d’infanterie de ligne qui le premier inaugure la caserne Bisson. Suivent en 1848, le 11e de ligne ; le 22e de ligne en 1851 ; le 74e de ligne en 1861 ; le 93e de ligne en 1865 ; le 10e de ligne en 1866 et enfin, en 1869, le 25e de ligne dont la musique est dirigée par M. Pilliard.

Le 9 novembre 1868, le conseil municipal est saisi d’une demande tendant à ce que les concerts militaires aient lieu, de manière alternée, tantôt sur la place Napoléon, comme cela se pratiquait autrefois, tantôt sur la place d’Armes.
La même année, quelques membres du conseil se plaignent que les saltimbanques endommagent les arbres de la place Napoléon, laquelle est occupée par les forains lors de chaque foire annuelle. Les paysans et leurs chevaux sont également mis en cause, du fait qu’ils attachent régulièrement leurs bêtes autour des arbres, les jours de marché.

Lorient - Place Napoléon, côté sud. A gauche rue de la Patrie et Comptoir Américain, sur l’emplacement duquel les Modern Galeries s’installeront en 1904 ; au centre rue de l’Assemblée nationale et ancien Hôtel restaurant des Etrangers (cliché 1866)
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Après le regrettable épisode prussien de 1870-1871, le 62e régiment d’infanterie commandé par le colonel Dauphin, vient prendre garnison dans la caserne Bisson en août 1871. Cette unité ne quittera plus Lorient jusqu’en 1914.
Dès le 25 février 1872, la Musique du 62e de ligne donne un concert sur la place de la Plaine, le nom de Napoléon ayant été supprimé de la place et de toutes les tablettes en raison du cuisant revers franco-allemand.
Deux fois par semaine, les jeudis et dimanches, cette phalange se fait entendre tantôt sur la
place de la Plaine, tantôt sur les Quais ou encore sur le cours Chazelles, venant parfois empiéter sur la place d’Armes, lieu de prédilection de la musique des artilleurs.

Lors de la séance du conseil municipal du 25 septembre 1872, dirigée par Edouard Beauvais, maire de 1871 à 1874, un des conseillers, M. Hausser demande à ce que la place de la Plaine soit appelée à l’avenir Place Colbert. Dans la foulée, le même Hausser sollicite le conseil afin qu’un
Kiosque pour la musique soit édifié en ville, notamment pour que l’excellente musique du 62e de ligne ait un emplacement convenable et confortable pour ses séances.
M. Hausser ne sera pas entendu pour ce qui est de Colbert. Le 29 octobre 1872, un autre conseiller, M. Villers, président de la Commission du budget supplémentaire, fait adopter une contre-proposition : la place de la Plaine s’appellera dorénavant place Alsace-Lorraine. L’usage du nom de La Plaine perdurera cependant pendant de nombreuses décennies.


Lorient - Place Alsace-Lorraine côté nord : Grand Café, rue Victor Massé, Spécialité de toiles, Bottier Auguste Choux — Place Alsace-Lorraine côté nord-est : Café tabac de la Source Mme veuve Le Cam, Caves armoricaines, rue Saint-Pierre, restaurant Le Gall
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Premier Kiosque à musique de la place Alsace-Lorraine
Pour ce qui est de la demande de Kiosque faite en 1872 par Edouard Hausser, lequel est par ailleurs ingénieur des Ponts et Chaussées, il va falloir attendre 1884 pour qu’un sérieux projet soit mis en place.
Lors de la fête nationale du 14 juillet 1884, un Kiosque à musique en bois, provisoire est installé sur la place Alsace-Lorraine ; devant le succès de cette expérience, près de trois cents lorientais adressent une pétition à Eugène Charles, maire de 1884 à 1886, demandant le maintien de ce kiosque en permanence. Saisi de cette demande, Eugène Charles contacte le maire de Niort, Ludovic Anatole Martin-Bastard, afin de connaître le prix qu’a coûté la construction du kiosque niortais du Jardin de la Brèche. Après réception de la réponse écrite du maire de Niort, confirmant que son kiosque a été payé 13.000 francs en 1880, le Conseil municipal lorientais décide, le 25 juillet 1884, qu’il y a lieu de construire un Kiosque à musique sur la place Alsace-Lorraine. Un des conseillers, M. Gléguen, tente bien de s’opposer à cette décision, prétextant que le kiosque gênerait la foire de Pâques, mais le Maire rétorque que
pour quelques baraques et quelques saltimbanques, il ne faut pas priver, pendant onze mois et demi, les habitants d’une construction qui sera un des plus grands attraits de la place.

Il est fait appel à Stéphen Louis Octave Gallot (1843-1931), architecte lorientais, également conseiller municipal, qui, le 18 octobre 1884, présente au Conseil, les deux avant-projets qu’il a dressés, l’un pour un devis de huit mille francs, le second pour neuf mille, précisant que le kiosque sera en bois et qu’il reviendrait à quatorze mille francs s’il est réalisé en fonte et fer forgé. De longues et fastidieuses discussions s’ensuivent et la décision est renvoyée à la commission des travaux et des finances.
Le 15 novembre 1884, un nouveau vote est nécessaire afin de mettre un terme aux contestations de quelques récalcitrants, concernant l’érection du kiosque. Le scrutin se termine par un résultat de 15 voix pour le kiosque contre 8.
Ont voté pour : MM. Martin, Bozellec, Tallec, Rio, Corfmat, Roche, Huet, Gallot (architecte), Gauthier (adjoint), Charles, Gautier (Claudius), Beaubois, Ploteau, Bellec et Le Diberder.
Ont voté contre : MM. Lefèvre, Quettier, Corvès, Postec, Civel, Fleury, Mabileau et Gléguen.
Le 22 novembre 1884, Stéphen Gallot présente au Conseil, le rapport de la Commission établi le 20 novembre, dont le choix s’est porté sur le projet n° 2, celui s’élevant à huit mille francs, qui consiste en
une base circulaire d’un mètre quarante de hauteur sur un diamètre de neuf mètres pris à l’extérieur de la balustrade ; les colonnettes, les arcatures, le baldaquin et la charpente sont en bois ; la couverture est en zinc.

Lorient - Place Alsace-Lorraine côté Est : Société générale, Bec-Auer, Café-Tabac Mme Bressangis, chapellerie Fashion House, rue des Fontaines, Grand restaurant américain, rue de la Patrie — Place Alsace-Lorraine côté sud-est : Fashion House, nouvel immeuble construit à la place du Grand restaurant américain, rue de la Patrie, Modern Galeries
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Il est décidé de faire inscrire sur le fronton de chacune des douze faces de ce kiosque dodécagonal, le nom de célèbres compositeurs de musique. Le peintre, qui avait commencé à inscrire ces noms, est arrêté dans son ouvrage par M. Ploteau, conseiller municipal, qui, constatant que deux noms figurent sur un même cartouche (Gounod-Thomas), demande d’une part qu’on ne porte qu’un seul nom par cartouche et d’autre part que ne soient indiqués que des compositeurs disparus. Aussitôt, le maire décide, le 6 juin 1885, de donner des instructions au peintre en ce sens et, précisément Gounod et Thomas, qui sont encore vivants, sont supprimés du kiosque. Les douze musiciens figurant au Panthéon du kiosque sont :
Daniel-François-Esprit Auber (1782-1871). — Jacques Fromental Halévy (1799-1862). — Victor Massé (1822-1884). — Félicien David (1810-1876). — Giacomo Meyerbeer (1791-1864). — Étienne-Nicolas Méhul (1763-1817). — Georges Bizet (1838-1875). — Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791). — Gioacchino Rossini (1792-1868). — François-Adrien Boiëldieu (1775-1834). — Jean-Baptiste Lully (1632-1687). — Ferdinand Hérold (1791-1833).

Lors de la même séance du Conseil du 6 juin 1885, le conseil municipal fait voter, non sans mal, un crédit de deux mille francs, correspondant à un devis de l’administration du Gaz, destiné à installer l’éclairage sur le kiosque.
Le Kiosque à musique est inauguré le jeudi 18 juin 1885. A cette occasion, en l’absence de la musique du 62e régiment d’infanterie partie en manœuvres au camp du Pas-des-Lanciers, près de Marseille, la Philharmonique de Lorient donne un grand concert de 8 heures ½ à 10 heures.
Après cette inauguration sans cérémonie particulière, des buissons sont plantés sur le pourtour du kiosque, protégés d’une clôture grillagée à mi-hauteur.

Lorient - Place Alsace-Lorraine, vue panoramique avec le Kiosque à musique
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En dehors des deux musiques militaires de l’Infanterie et de l’Artillerie, les phalanges musicales ont une existence relativement brève et éphémère à Lorient. La Société Philharmonique qui, on l’a vu, vient d’inaugurer le kiosque, est présidée par M. de Vogelsang et dirigée par deux chefs, MM. de Ron et Nogent, est mise sur pied depuis mai 1883. Sa première audition publique a lieu le 4 août 1883 suivi d’un grand concert le 27 septembre. Dès l’année suivante, M. Feautrier, également chef de la musique du 62e de ligne, reprend la baguette de la Philharmonique. En 1888, la Philharmonique cesse ses activités.
En mars 1890, une nouvelle phalange musicale, forte de 46 membres, voit le jour à Lorient : l’
Union musicale, présidée par M. Le Coupanec, et dirigée par M. Martin. Celui-ci quitte presqu’aussitôt cette fanfare, laissant sa place à M. O. Ruggieri qui, pendant cinq ans offrira de nombreux concerts sur le kiosque lorientais. L’Union musicale est dissoute en décembre 1895.
Une musique municipale, qui n’est autre que l’
Harmonie des Sapeurs-Pompiers, est fondée en 1892, dirigée par M. Nogent. Celle-ci, très active sur la place Alsace-Lorraine, perdurera avec succès pendant plusieurs décennies, jusqu’en 1927.
A sa suite, plusieurs formations tentent leur chance : en 1902, la société de trompes de chasse,
Le Bien-être lorientais-quimperlois, dirigée par Albert Oger ; en mai 1905 l’Harmonie lorientaise, présidée par M. Bouttes et dirigée par M. L. Breffy, disparue dès la fin 1907 et remplacée par la Lyre orphéonique dirigée par M. Ecre pour la section chorale et par M. Maublanc pour la section instrumentale ; en mai 1907, le Choral Lorientais, présidé par M. Bouttes et dirigé par M. Ecre.

Lorient - Le Kiosque à musique place Alsace-Lorraine — Place Alsace Lorraine (cliché Pascal bastille91, Cparama)
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Vers 1910, à l’occasion de la rénovation des peintures du kiosque à musique, on profite de cette cure de rajeunissement pour supprimer quatre des compositeurs n’ayant plus l’heur de plaire aux contemporains, inscrits aux frontons de la toiture dudit kiosque, pour les remplacer par des musiciens disparus récemment : Edmond Audran (1842-1901), Charles Gounod (1818-1893), Ambroise Thomas (1811-1896) et Ernest Reyer (1823-1909) viennent se substituer à Adam, Auber, Félicien David et à Victor Massé qui possède déjà sa rue et sa statue à Lorient.

Nous ne décrirons pas la vie grouillante de la place d’Alsace-Lorraine, ponctuée par ses innombrables concerts, ses marchés bi-hebdomadaires du mercredi et du samedi, ses festivités organisées à l’occasion de chacune des mises à l’eau des cuirassés et autres navires de l’Arsenal et surtout sa foire de Pâques qui, chaque année, pendant quinze jours en avril, accueille baraques et boutiques foraines, jeux, cirque et théâtres au milieu d’une foule immense, drainant tous les « cousins et cousines » de la région.
A cette occasion, la place Alsace-Lorraine étant insuffisante, une grande partie des attractions a lieu sur les Quais.
Le 25 janvier 1908, le conseil municipal décide qu’à compter de la prochaine Fête de Pâques, les forains devront s’installer sur la place Jules Ferry, nouvellement aménagée, seuls les établissements non bruyants pourront occuper la place Alsace-Lorraine :
Le Conseil vote le maintien d'une partie des forains sur la place Alsace-Lorraine, laquelle sera réservée à certains établissements silencieux ; ces établissements seront choisis parmi les plus propres ; ils devront être placés sur une seule ligne circulaire face au kiosque ; les arbres ne devront pas être touchés par ces établissements. Les forains ne répondant pas à ces critères seront installés sur la place Jules Ferry.

Lorient - Marché sur la place Alsace-Lorraine — Foire de Pâques, place Jules Ferry prise du cours Ducouëdic
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En 1919, il est constaté que la barrière entourant le kiosque est dans un état de délabrement très avancé, et M. Le Guennec, conseiller municipal, demande à ce qu'on procède à son remplacement une fois pour toutes ; le 4 septembre, le maire Pierre-Louis Esvelin promet de donner des instructions pour y remédier, mais son mandat s’arrêtant trois mois plus tard, rien n’est fait. Le 28 février 1920, un autre conseiller, Louis Le Borgne demande la réfection du jardinet ainsi que du Kiosque, en prévision de l’arrivée de la musique des Fusiliers-Marins dont les concerts vont bientôt alterner entre la place Alsace-Lorraine et la place d’Armes
Le 8 juillet 1926, le jardinet autour du kiosque est devenu un
véritable dépôt d'immondices.

Second Kiosque à musique de la place Alsace-Lorraine
Le 29 février 1932, notre kiosque ne s'arrange pas : un autre conseiller tire la sonnette d'alarme et constate l'état tout à fait lamentable du kiosque. Aussi, le 30 novembre 1932, plusieurs devis sont présentés au Conseil municipal prévoyant la construction d'un nouveau Kiosque à musique avec au sous-sol, un local servant de remise pour les sièges, bancs et pupitres de la musique ; et luxe suprême, des urinoirs pour hommes, des water-closets pour femmes et une loge pour la dame-pipi y prendront place ; les deux hideux urinoirs de la place étant supprimés à cette occasion.
Le 30 décembre 1932, un devis de 130.000 francs est acté par le conseil municipal se décomposant comme suit :
1° Démolition dhurey, entrepreneurs, 51 boulevard des Mûriers à La Varenne Saint-Hilaire, avec 14 % de rabais.u kiosque actuel, construction et aménagement du sous-sol : 102.016 francs 95 ;
2° Canalisation d’eau, appareillage électrique, appareils pour éclairage du kiosque, aménagement des jardinets avec clôture : 15.000 francs ;
3° Imprévus et divers : 12.983 francs 05.
En mars 1933, ces travaux sont adjugés à MM. Fasola et Tent
Le soubassement du nouveau kiosque à musique octogonal sera en pierre, ses colonnes en fonte, son garde-corps en fer forgé et sa toiture en zinc. La maison Guillot-Pelletier Fils et Jouffray, d'Orléans, est choisie, le 3 mars 1933, pour la fourniture du Kiosque à musique proprement-dit, moyennant 55.600 francs ; la même entreprise signe un devis de 7.800 francs le 11 juillet, pour la fabrication d’une grille de clôture en fer forgé à installer autour du futur jardinet du kiosque.

Le 1er avril 1933, les travaux commencent, le jardinet qui n’en était plus un, est rasé. Le 7 avril, l’ancien kiosque en bois qui avait vraiment fait son temps, est abattu. Le 4 mai, le nouveau soubassement est terminé. Le 28 juillet, le bâti en fer du nouveau kiosque, recouvert de minium, est en place. Les 7 et 8 août, on procède à l’installation du plafond en bois sur la charpente en fer.
Le nouveau Kiosque à musique est inauguré le vendredi 25 août 1933.

Lorient - Place Alsace-Lorraine, le nouveau Kiosque — Nouveau Kiosque avec WC au sous-sol
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A partir de juin 1940, Lorient est occupé par les Allemands qui font construire des blockhaus, casemates et autres abris de défense passive, dont celui situé sous la place Alsace -Lorraine, pouvant accueillir jusqu'à 400 personnes.
Comme nous l’avons relaté ci-avant, à propos de la place d’Armes, après l’évacuation des lorientais ordonnée à la fin de 1942, Lorient disparaît sous les soixante mille bombes explosives et incendiaires larguées par les alliés en janvier-février 1943.
Miraculeusement, le Kiosque à musique est épargné au milieu des ruines.

Lorient - Kiosque miraculé après la destruction massive de Lorient par les alliés (entrée de l’abri souterrain allemand à droite du kiosque) (cliché archives municipales Lorient 1943)
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Jusqu’à sa reconstruction en 1950, la place Alsace-Lorraine est occupée par de vastes baraquements. Plusieurs voies l’entourant sont supprimées (rue du Guesclin et rue de la Liberté) et la place ne retrouvera jamais la physionomie qui était la sienne antérieurement…
En mars 1957, la municipalité fait raser le kiosque à musique qui avait pourtant vaillamment résisté aux bombardements.

Lorient - Le Kiosque à musique entouré des baraquements d’après-guerre sur la place Alsace-Lorraine — Le Kiosque à musique est rasé par la municipalité
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L’abri-anti-bombes de la place Alsace-Lorraine a eu plus de chance que le kiosque à musique : le 19 mai 1994, la municipalité décide de le réhabiliter et de le transformer en lieu du souvenir de la ville détruite, moyennant un investissement d’un million deux cent mille francs.
Aujourd'hui, la place Alsace-Lorraine est un parking à ciel ouvert.
Kiosque supprimé.

Place Alsace-Lorraine à Lorient sans le kiosque, aujourd'hui.

LORIENT - Place Alsace-Lorraine
Description de la place au niveau du kiosque à musique, de gauche à droite :
— Grand-Hôtel de France et Café Continental
— Mme veuve Le Garfe, carrossier et voitures de louage. Augustine Joséphine Le Garfe, née Baladier en 1844, est mariée en 1868 à Ange-Marie Le Garfe (1840-1881), lequel, sellier au 3 place Napoléon en 1869-1871, devient par la suite carrossier au 3 place Alsace Lorraine. Au décès de Ange-Marie Le Garfe, Décédé en 1881, Augustine Joséphine Le Garfe continue son activité de carrossier jusqu’au 11 mars 1911, date à laquelle elle vend l’ensemble de l’immeuble au prix adjugé de 20.000 francs, après avoir tenté de le céder pour 25.000 francs le 20 août de l’année précédente. En 1912, l’ancien Carrossier devient le Café de la Plaine.
— Restaurant Le Grand Café (angle rue Victor Massé), édifié en 1866
— Magasin Spécialité de Toiles (aux enseignes diverses et variées : « Déballage » ou encore « A la Réforme Commerciale » avant de devenir la « Pharmacie de la Place » dans les années 1930).


Lorient - Place Alsace-Lorraine (1907).jpg
Lorient - Place Alsace-Lorraine (1907).jpg (205.71 Kio) Vu 13653 fois
publié par Jean-Marc

4 mai 1851 — Concerts, jeux et ballon aérostatique sur la Plaine pour le 3e anniversaire de la constitution de la République
— Extrait du programme des Cérémonies et Réjouissances qui auront lieu à Lorient, à l'occasion du 3e Anniversaire du 4 Mai 1848. Le 4 mai, au lever et au coucher du soleil, une salve de 21 coups de canon sera faite par la place. Le même jour, la marine fera trois salves également de 21 coups de canon, la première à huit heures du matin, la seconde à midi, et la troisième le soir. Les militaires auront le vin et la portion de prêt pour mettre à l'ordinaire. Les marins embarqués recevront une double ration. A dix heures et demie du matin les troupes de terre et de mer seront passées en revue, sur la place d'armes du port, par le préfet maritime. A onze heures un quart, les autorités civiles, militaires et maritimes se rendront l'hôtel de la Préfecture maritime, pour aller ensuite à l'église paroissiale de Saint-Louis, où sera chanté un Te Deum. Dans l'après-midi, les exercices d'un mât de cocagne au haut duquel seront placés divers prix, auront lieu sur la Plaine. Deux ballons seront lancés le soir sur la même place. Dans le cours de l'après-midi et de la soirée les musiques militaires stationneront sur la Plaine.

10 avril 1853 — A l’occasion de la foire de Pâques, le Cirque Oriental installé sur la place de la Plaine, garantit qu’il n’y aura pas de coups de feu lors des représentations. Le succès du cirque Piétro Bono est assuré puisqu’il poursuit ses séances jusqu’au 12 mai 1853
— Place de la Plaine. Cirque Oriental du célèbre Piétro Bono, premier danseur acrobatique de l'Ecole de Paris. Aujourd’hui dimanche 10 avril 1853, grande représentation. Pour retenir les places à l'avance, s'adresser au Cirque, de 11 heures à 3 heures.
M. Pietro Bono a l'honneur de prévenir les habitants de cette ville, qu'ils peuvent conduire leurs dames et leurs enfants à ses représentations sans craindre qu'il y soit jamais tiré de coups de feu.
La réputation de M. Piétro Bono est toute faite, l'accueil qu'il a reçu dans notre ville, dimanche dernier et jours suivants, a dû lui prouver que nos concitoyens savent apprécier le vrai talent ; nous ne doutons pas que toutes les représentations que la troupe d'élite de M. Piétro donnera dans cette ville, n'attirent un grand nombre de spectateurs.


Lorient - Forains sur la place Alsace-Lorraine, kiosque à musique
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Les Musiques des régiments d’infanterie se succèdent sur la place Napoléon. La musique de l’Artillerie qui, habituellement joue sur la place d’Armes, déroge parfois à la règle et vient également sur la place Napoléon
3 mai 1862 — Musique du 74e de ligne. Demain, Dimanche, à 2 heures : Qui vive ! (Allegro militaire). Pariser. — Mosaïque d'Haydée. Auber. — Marche du Tannhauser. Richard Wagner. — Ouverture de Guillaume Tell. Rossini. — Fantaisie sur des motifs de Martha. Flotow. — Louise, redowa). Pariser. Le chef de musique, V. Flori.
12 mars 1865 — Musique d'Artillerie de Marine. Programme du 12 mars, à 2 heures, sur la place Napoléon : La Chanson du brésilien. Offenbach. — Ouverture de Robin des Bois. Weber. — Les Huguenots, bénédiction des poignards. Meyerbeer. — La Jardinière, valse. Labitzki. — Vaillance, polka. Ascher.
17 juin 1866 — Musique du 10e de ligne. Programme du 17 Juin à 7 heures du soir, place Napoléon : 1. Marche. — 2. Fantaisie sur une chanson créole. Léon Chic. — 3. Ouverture de la muette de Portici. Auber. — 4. Fantaisie sur la Juive. Halévy. — 5. L'Enclume, polka. Barlow.

24 mars 1872 — Le Cirque Bazola s’installe place de la Plaine, après avoir donné des représentations à Pontivy et avant de poursuivre à Vannes.
— Les débuts du cirque Bazola, dont nous avons déjà eu l'occasion de constater les succès par les rapports qui nous ont été adressés des dernières villes où il a séjourné, auront lieu aujourd'hui dimanche, place de la Plaine. Au milieu des spectacles de tous genres que la foire de Pâques offre au public lorientais, il convient de mentionner celui du Grand-Théâtre- Parisien, sous la direction de l'enchanteresse Carolina, physicienne-prestidigitatrice, dont la presse de Paris, à diverses reprises, a constaté les succès. La loge est située place de la Plaine. La prochaine séance aura lieu aujourd'hui dimanche 24.

Le 62e régiment d’infanterie, en garnison dans la caserne Bisson, à partir d’août 1871, ne quittera plus Lorient jusqu’en 1914. Pendant plus de quarante ans, la Musique du 62e, deux fois par semaine, le jeudi et le dimanche, les mélomanes lorientais attendront avec impatience l’exécution de ses concerts, essentiellement sur la place Alsace-Lorraine, mais également sur les Quais ou sur la place d’Armes.
25 février 1872 — Musique du 62e de ligne Aujourd'hui dimanche 25, concert place de la Plaine, à 2 heures : 1. Allegro militaire. — 2. Fra diavolo, fantaisie. Auber. — 3. La Vierge des Bois, valse. Douard. — 4. Faust, fantaisie. Gounod. — 5. Pâquerette, redowa. Strauss.
27 septembre 1874 — Programme du 27 septembre, sur la Plaine, à 2 h. ½. Musique du 62e de ligne : 1. Allegro militaire. — 2. Le Pardon de Ploërmel (fantaisie). Meyerbeer. — 3. Le Rossignol (valse). Tulon. — 4. Guillaume-Tell (fantaisie). Rossini. — 5. La Villageoise (polka). Sellenick.

La musique d’artillerie de la marine qui d’ordinaire joue sur la place d’Armes, vient de temps à autre, faire une incursion sur la place Alsace-Lorraine
4 mars 1877 — Musique d'artillerie de marine. Programme du 4 mars, sur la place Alsace-Lorraine, à 2 h. ½. : 1. La Croix de Calvin (ouverture). Munchs. — 2. Grande Ouverture. Rauchenecker. — 3. La Petite Mariée (quadrille). Lecoq. — 4. Bouquet de Mélodies. Allart. — 5. La Reine Topaze (fantaisie). V. Massé.

Lorient - Concert sur la Place Alsace-Lorraine, kiosque à musique
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11 et 12 août 1878 — Concert sur la place Alsace-Lorraine suivi d’une fête vénitienne sur le bassin à flot où un kiosque flottant est installé pour la musique d’artillerie
— Fête publique à l’occasion des courses. Programme des journées des 11 et 12 août 187$ Le dimanche, 11 août, à 8 heures du soir, sur la place Alsace-Lorraine, séance musicale donnée par la musique du 62e de ligne. Elle sera suivie d'une retraite aux flambeaux, avec feux de Bengale. Le lundi 12, de 1 heure ½ à 5 heures, le public sera admis à visiter la Tour de la découverte dans le port militaire. A 3 heures, mât de beaupré avec prix et courses aux canards, sur le bassin à flot. A 8 heures, fête vénitienne sur le bassin à flot, la musique d'artillerie jouera sur un kiosque flottant autour duquel circuleront des canots et des embarcations pavoisés et illuminés. Entre chaque morceau, pièces d'artifices. Bouquet final.

14 juillet 1882 — La Fête Nationale à Lorient. Concert de la musique du 62e de ligne sur le kiosque flottant du bassin à flot
— Vendredi 14 Juillet, décoration des édifices publics. A 1 heure, sur la place Alsace-Lorraine, jeux publics tels que : La ficelle gastronomique ; Jeu de Bague ; Baquet Russe ; la Pièce Enfarinée ; le Tourniquet ; Mât de Cocagne. Prix ; Montres, Chaînes, Timbales, Blouses, Pantalons, Gigots de mouton, Bouteilles de Champagne.
A 3 h., sur le bassin à flot, Courses à la nage, Mât de Beaupré ; et sur la promenade du Cours des Quais, Courses en sacs, Courses de Grosses Têtes.
A 9 h., Illumination du Cours des Quais, du cours de la Bôve, de la colonne Bisson, des édifices publics, des Quinconces, de la place d'Armes et de la Préfecture maritime. Fête Vénitienne. Un grand nombre de barques décorées et illuminées sillonneront le bassin à flot. Un vapeur, richement décoré, portera la musique de l'artillerie ; celle du 62e occupera le kiosque de l'enceinte réservée. Des Pièces d'Artifices, Feux de Bengale, seront tirés sur l'Eau. A 10 heures, Feu d'artifice.
A Kerentrech et à Merville, on dansera au Biniou.

Lorient - Place Alsace-Lorraine, fête du 14 juillet — Place Alsace-Lorraine, au fond à droite, entrée des rues des Fontaines et de la Patrie et Modern Galeries
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14 juillet 1884 — Un kiosque à musique provisoire est installé sur la place Alsace-Lorraine, afin de tester l’emplacement du futur kiosque définitif
— Concerts militaires du 62e de ligne. Le kiosque établi sur la Place Alsace-Lorraine pour y placer lundi la musique du 62e a donné de bons résultats. La qualité du son se trouve très améliorée par la hauteur de l'estrade ; les conditions d'acoustique, déjà très satisfaisantes, le seront encore plus lorsqu'une toiture aura été ajoutée au kiosque. On nous annonce que cet emplacement sera définitivement adopté par la musique du 62e, dès que le Conseil municipal aura voté l'exécution des travaux nécessaires, M. le Maire doit en faire la proposition au Conseil, et il y a tout lien d'espérer qu'elle sera adoptée.

18 juin 1885 — Programme du concert qui sera donné lors de l’Inauguration du kiosque à musique
— Société Philharmonique de Lorient. Place Alsace-Lorraine. Concert populaire De 8 heures et demie à 10 heures du soir. Programme :
Première Partie : 1. Ouverture de la Cavalerie légère. F. De Suppé. — 2. Fantaisie pour saxophone, avec accompagnement d'orchestre. Singelé. — 3. Marche indienne. Sellenick. — 4. Ogarita, redowa. J. Arnaud.
Deuxième Partie : 1. Ouverture du Calife de Bagdad. Boiëldieu. — 2. Souvenir de Keraliguen, grande valse. E. Feautrier. — 3. Le Tourbillon, fantaisie pour clarinette, avec accompagnement d'orchestre. Bouillon. — 4. Brigantine, polka. E. Marie.
N.B, Des chaises réservées au prix de 0,25 centimes, seront mises à la disposition du public.

18 juin 1885 — Inauguration du Kiosque à musique place Alsace-Lorraine
— Jeudi a eu lieu, sur la place Alsace-Lorraine, et au milieu d'une foule nombreuse et sympathique, l’inauguration du Kiosque et le 1er concert populaire donné par la Société Philharmonique de Lorient. Nos lecteurs connaissent le programme. Au second morceau de la 1ère partie, M. Nottelet, commissaire central suspendu, a exécuté un solo de saxophone qui lui a valu une chaleureuse ovation. Il importe que M. le Préfet du Morbihan sache qu'à Lorient, amis ou adversaires ne peuvent assez énergiquement blâmer, « son acte d'injustice ». La grande valse de M. Feautrier, « Souvenirs de Keraliguen », a surtout été très goûtée du public et ce jour-là les oreilles du chef de musique du 62e ont dû joyeusement lui tinter au Pas-des-Lanciers. En somme, cette soirée a été bonne pour la Société Philharmonique à laquelle on n'a pas marchandé les plus enthousiastes bravos. Ils nous semblaient venir du Café Continental, fort brillamment illuminé, A propos d'illuminations, on n'a pu terminer celle du kiosque avant le concert ; c'était regrettable.
(note : depuis le 10 mai 1885, deux bataillons du 62e régiment d’infanterie, accompagnés de la musique dirigée par M. Feautrier, sont partis au camp du Pas-des-Lanciers, près de Marseille, afin de constituer la réserve du corps expéditionnaire du Tonkin. Le 3e bataillon du 62e, donc privé de ses musiciens, reste à Lorient.)

Lorient - Place Alsace-Lorraine Modern, le Kiosque à musique — Annonce 18 juin 1885, inauguration du Kiosque à musique
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22 juin 1887 — La municipalité économise des bouts de chandelle sur l’éclairage du Kiosque
— La Musique du 62e. Mardi, il y avait six becs de gaz allumés au kiosque pour la musique. Jeudi on en a allumé douze. Douze sur quarante-huit, c'est encore peu. Si la municipalité pense que les musiciens en ont assez comme cela, les promeneurs trouvent, eux, qu'ils ne sont pas éclairés. Et comme c'est eux au bout du compte qui éclairent, ils demandent qu'on leur donne de la lumière pour leur argent.
N.-B. On nous apprend à la dernière heure, qu'une souscription est ouverte pour payer le gaz qui sera dépensé de 8 h. ½ à 9 h. les mardi et jeudi sur la place Alsace-Lorraine.
36 becs à 50 litres par bec = 1.800 litres ou un mètre cube 800. A 0 fr.28 le mètre cube (prix des particuliers), cela fera une dépense de 0 fr. 594. La souscription atteindra certainement ce chiffre.


Quelques concerts de l’Union musicale, fondée en 1890 et dissoute en 1895
15 février 1891 — Concert de l’Union musicale donné à 2 heures sur la place Alsace-Lorraine à l’occasion de la remise de sa bannière, offerte par Mme Le Coupanec, épouse du président : Allegro. Le Roux. — Brunette, mazurka. Feautrier. — Valencia, boléro. E. Marie. — Croquita, polka. Buisson. — Catarina, valse. Govaert.
29 juillet 1892 — Union musicale Lorientaise. Programme des morceaux qui seront exécutés sur la Place Alsace-Lorraine, le vendredi 29 à 8 h. ½. : Le Vengeur, allegro. Freschal. — Ouverture. Bléger. — Lina, polka pour piston. Leroux. — Espérance, fantaisie. Boisson. — Blanche, valse. Ziegler.

Lorient - Place Alsace-Lorraine et son Kiosque à musique
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Quelques uns des innombrables concerts de la musique du 62e sur la place Alsace-Lorraine
20 juin 1889 — 62e régiment d’infanterie de ligne. Programme des morceaux qui seront exécutés le 20 juin 1889, place Alsace-Lorraine, de 7 heures ½ à 8 heures ½ : Le Dieu et la Bayadère, ouverture. Auber. — Zampa, fantaisie. Hérold. — Les Diamants de la Couronne, fantaisie pour petite clarinette. Auber. — Le Prophète, fantaisie. Meyerbeer. — Souvenir de Cadix, valse. Gurtner. Le chef de musique, Cambis
5 et 7 février 1895 — Concerts militaires 62e Régiment d'Infanterie. Programme des 5 et 7 février 1895 de 3 à 4 h. : 1. Sotteville, allegro militaire. Mabire. — 2. Les quatre âges de l'homme, ouverture. Lackner. — 3. Pavane de Louis XIV. Brisson. — 4. Samson et Dalila, fantaisie. Saint-Saëns. — 5. Marche du Tannhauser. Wagner.

Lorient - Place Alsace-Lorraine Un jour de Fête (cliché « blanchi » de James, Cparama) — Le Kiosque à musique
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Créée en 1892, la Musique des Sapeurs-Pompiers, dirigée par M. Nogent, seule formation municipale lorientaise, fait du Kiosque de la place Alsace-Lorraine son lieu de prédilection, pendant plusieurs décennies
25 juin 1897 — Musique des Sapeurs-Pompiers. Concert du 25 juin à 8 heures ½, place Alsace-Lorraine : 1. Flambart, allegro. Boisson. — 2. Espérance, ouverture. — 3. La Jolie Patineuse, valse. Nayarre. — 4. Marche Indienne. Sellenick. — 5. Le Magicien, quadrille. Boisson.
15 juin 1900 — Musique des Sapeurs-Pompiers. Programme du 15 juin 1900, place Alsace- Lorraine, à 8 heures ¼. : 1. Marche de la 21e Division, allegro militaire. E. Fritsch. — 2. Jeanne d'Arc, ouverture, Bajus. — 3. Don Pasquale, fantaisie, Donizetti. — 4 Marche indienne, Sellenick.

7 avril 1900 — Le Tramway à traction électrique qui sera mis en service le 1er janvier 1901, passe par la rue Victor-Massé et la place Alsace-Lorraine
— Tramways. Quand pourrons-nous, nous promener de Ploemeur à Lorient, de Lorient à Hennebont en tramway ? Malgré notre bonne volonté nous ne saurions nous prononcer à ce sujet. Tout ce que nous pouvons affirmer c'est que les travaux sont menés activement. Sur la ligne Lorient-Hennebont, les rails ne tarderont pas à arriver au pont de Kerentrech. Dans la ville, la pose des rails est achevée depuis la porte du Morbihan, traverse la rue Victor-Massé, contourne la place Alsace-Lorraine et arrive à proximité de la place Bisson. Quant à la place Alsace-Lorraine elle est véritablement transformée d'abord par la restauration du Grand Café et ensuite par la construction d'une grande maison neuve à l’autre extrémité de la place, au coin de la rue St-Pierre où se réinstallera le restaurant Le Gal. Pour le moment elle présente un aspect assez lamentable mais sa transformation n'est plus qu'une question de jours. Quant aux tramways nous espérons les voir fonctionner dans le courant de l'été du moins de Ploemeur à Lorient si rien ne vient entraver la marche des travaux.

Lorient - Tramway sur la Place Alsace-Lorraine, le long de la travée de la Société Générale — Entrée de la place Alsace-Lorraine, vue de la rue des Fontaines où passe également le tramway
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26 juin 1901 — Grève de la musique des Sapeurs-pompiers
— La musique des Sapeurs-pompiers de Lorient, dirigée par leur dévoué chef, M. Nogent, s’est mise en grève le 23 juin, pour la raison que ses effets d’équipement étaient par trop usés et disparates et au vu du très mauvais état des costumes et de la différence des tenues (les uns habillés avec dolmans, les autres en tuniques, certains avec des képis d’artilleur, de sapeur-pompier ou des képis de fantaisie).

25 août 1901 — Concerts du 62e de ligne sur la place Alsace-Lorraine
— La musique du 62e régiment d’infanterie n'ayant pas fait de concert dimanche dernier, le programme pour demain sera donc le même. Le voici : 1. Allégro militaire. — 2. Le maréchal Chaudron, ouverture. Lacome. — 3. Verse-moi du Bourgogne, valse. Petit. — 4 Marche de l’Emir. Luigini. — 5 Marche Tunisienne. Parès.

27 mars 1904 — Concert de la Musique des Sapeurs-Pompiers sur le Kiosque
— Musique des Sapeurs-Pompiers Programme du dimanche 27 mars Place Alsace-Lorraine à 10 heures. : 1. Le Montmorillonnais, allegro. Belleville. — 2. Une chasse dans les Ardennes, ouverture. Marie. — 3. Schiller, marche. Meyerbeer. — 4. Le Chalet, duo. Adam.

Lorient - Place Alsace-Lorraine, Grand Hôtel de France et Grand Café — Concert sur le Kiosque à musique
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30 mai 1906 — L’Harmonie Lorientaise, fondée en mai 1905, en concert sur le kiosque de la place Alsace-Lorraine
— Harmonie Lorientaise. Programme du 30 mai 1906 à 8 heures ½, place Alsace-Lorraine : 1. Marche des Enfants de troupe. Furgeot. — 2. Blanche Lydia, ouverture. Gleize. — 3. Confidence, gavotte. Wesly. — 4. Le Petit duc. Lecoq. — 5. Joyeux ébats, polka. Wesly.
Le chef de l’Harmonie, L. Breffy, ex sous-chef du 1er régiment d’artillerie coloniale.

30 août 1908 — La Lyre Orphéonique, formation créée en juillet 1907, en concert sur le Kiosque
— Voici le programme du concert qui sera exécuté le dimanche 30 août sur la place Alsace-Lorraine par la Lyre Orphéonique, de 10 heures ½ à 11 heures ½. : 1. Le Refrain des Marsouins, pas redoublé, section instrumentale. Barbier. — 2. Sur les lagunes, chœur à 4 voix, section chorale. Sourillas. — 3. Euterpe, fantaisie, section instrumentale. Labole. — 4. Une larme, fantaisie pour mazurka, section instrumentale. Baston. — 5. Marche fédérale, toutes sections réunies. Richard.

19 mai 1909 — Les musiciens du Syndicat et le Choral Lorientais en concert sur le Kiosque
— Syndicat des Musiciens et « Choral Lorientais » Voici le programme du mercredi 19 mai, place Alsace-Lorraine, à 8 h. ¼. : 1. Le Tout Paris, allegro (Syndicat des musiciens). Loger. — 2. Les Maçons (Choral Lorientais). Saintis. — 3. La Bretonne, ouverture (Syndicat des musiciens). Suzanne. — 4. Les Paysans (Choral Lorientais). Saintis. — 5. La Diligence, fantaisie imitative (Syndicat des musiciens). Brunaux. — 6. Sur les Remparts (Choral Lorientais). Saintis. — 7. Fiançailles, valse (Syndicat des musiciens). Wesly.

Lorient - Place Alsace-Lorraine ; au centre entrée rue d’Austerlitz, à gauche rue de Lutzen — Place Alsace-Lorraine, Kiosque à musique, à gauche rue Victor Massé, à droite rue Saint-Pierre
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23 mars 1913 — Depuis avril 1908, la Foire de Pâques qui se déroulait traditionnellement sur la place d’Alsace-Lorraine, est scindée en deux parties : les activités calmes sur la Plaine (Alsace-Lorraine), les baraques par trop bruyantes et tonitruantes sur la place Jules-Ferry.
— La Foire de Pâques. Cette année, cousins et cousines de Pont-Scorff, Plouay, Hennebont, Quimperlé et d'ailleurs, ne seront point déçus en venant à la foire de Pâques, car jamais attractions foraines ne furent plus nombreuses et plus variées.
Sans compter les tirs, les confiseries, les loteries, les chevaux de bois, on compte trois cinémas : Watrin, sur la Plaine ; Kétorza et Brocard, place Jules Ferry.
Place Alsace-Lorraine, le théâtre Carmelli satisfera les amateurs de fantasmagorie et de physique amusante. Place Jules Ferry, la ménagerie Coudol, avec ses huit lions, ses léopards et ses hyènes, fera passer des frissons dans le dos des spectateurs, avec ses dompteurs et sa dompteuse Jana ; le toboggan, déjà tenu à Lorient, et la Roue joyeuse feront la joie des jeunes gens ; les vues panoramiques et le musée Terrot nous mèneront autour du monde ; le théâtre des marionnettes Mannoyeur attirera les enfants, qui riront aux ébats de ses acteurs articulés.
Avec le Panopticum, le bal Dijonnais, le musée de la Bastille, etc., il n'y aura pas de quoi s'ennuyer, et les jours de foire passeront trop vite.

Quelques derniers concerts sur le kiosque avant un silence de quatre ans
5 juin 1913 — La Lyre Lorientaise donnera demain, jeudi 5 juin, un concert sur la place Alsace-Lorraine, de 8 h. ½ à 9 h. ½. En voici le programme : 1. Le Maggyar, marche. G. Allier. — 2. La couronne de mariée, ouverture. M. Bléger. — 3. Nuage de dentelles, valse. J. Klein. — 4. Le Grand Casimir, fantaisie. Ch. Lecoq. — 5. Kermesse, mazurka. Pigneret. Le directeur, J. Monnier.
6 juin 1913 — Musique des Sapeurs-Pompiers. Programme du 6 juin 1913, de 8 ½ à 9 ½ du soir, place Alsace-Lorraine : 1. Marche des bébés. C. Levesque. — 2. La Petite mariée, ouverture. C. Lecoq. — 3. Un séjour à Grenoble, fantaisie. Sciupi. — 4. Les Huguenots. Meyerbeer. — 5. Idylle gasconne. C. Fournier.

Depuis le conflit, les concerts sur le Kiosque à musique se raréfient, d’autant que la musique municipale cesse ses activités en 1927 et que la musique du 62e de ligne a été en grande partie décimée par la guerre la musique militaire
8 mai 1921 — Dimanche 8 mai 1921, la musique municipale donnera de 10 h. ½ à 11 h. ½, sur la place Alsace-Lorraine, un concert dont voici le programme : Condé, pas redoublé. G. Wettge. — Les Confidences, ouverture. Leroux. — Babillage. E. Gillet. — Les Cloches de Corneville, fantaisie. Planquette. — Sympathie, valse. Reynaud.
— Voici le programme des fêtes organisées par la municipalité à l’occasion du premier mai. Vendredi soir, 30 avril, de 20 heures 30 à 21 heures 30, concert par la Musique municipale au Kiosque de la place Alsace-Lorraine, avec le programme suivant : Le Cimbre, pas redoublé. Signard. — Loin du pays, ouverture. Bouillon. — Les binious du Finistère, quadrille. Lazennec. — Véronique, fantaisie. Messager. — Linons et dentelles, valse. Pillon.

Lorient - Place Alsace-Lorraine (Hôtel Beauséjour et Imprimerie Le Bayon) — Kiosque à musique (Café tabac de la Source, Fashion House, Modern Galeries, Crédit Lyonnais)
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La musique des Fusiliers-marins de Lorient, constituée en 1921, avec à sa tête Albert Burlion, va donner un regain d’activité au Kiosque à musique qui, de son côté commence à se détériorer sérieusement
20 juillet 1927 — Musique des Fusiliers-Marins. Voici le programme du concert qui sera exécuté ce soir mercredi 20 juillet de 20 h. 30 à 21 h. 30, place Alsace- Lorraine : 1. Le Calife de Bagdad, ouverture. Boiëldieu. — 2. Fantaisie-Ballet. L. Ganne. — 3. Rondo pour petite flûte. Donjon. — 4. Un jour d'été en Norvège. Wilmers. — 5. Hyménée, valse. Wesly. Le Chef de musique, A. Burlion.
9 juin 1932 — Musique des Fusiliers-Marins. Programme du jeudi 9 juin 1932 à 20 heures 30, place Alsace-Lorraine : 1. Egmont (Ouverture). Beethoven. — 2. Tannhaüser (fantaisie). Wagner. — 3. Symphonie inachevée (Andante Con Moto). Schubert. — 4. Les Noces de Jeannette (Fantaisie). V. Massé. — 5. Marche héroïque. Saint-Saëns. Le chef de musique, Biret.

26 août 1933 — Inauguration du nouveau kiosque à musique de la place Alsace-Lorraine, en remplacement du kiosque en bois de 1885
— Hier soir, vendredi 25, a eu lieu, à 20 heures 30, en présence d'une foule considérable le concert d'inauguration du nouveau kiosque de la Place Alsace-Lorraine dont nous avons parlé et qui remplace avantageusement tant au point de vue décoratif qu'à celui de l'acoustique le vieux kiosque arrivé à bout de bord, comme on dit dans la Marine. Le nouveau kiosque a vraiment de la ligne : coquet et léger, il a été encore paré de verdure et de fleurs par l'excellent jardinier de la ville, M. Lefeuvre. Il reste encore quelques travaux de peinture et d’électricité à effectuer, mais M. Dréan, l'actif adjoint aux Travaux, n'a pas voulu qu'on attende davantage pour redonner à notre place Alsace-Lorraine toute sa vie commerciale autant qu'artistique. Pour cette soirée d'inauguration, M. Maurice Biret avait tenu à offrir aux Lorientais, et aussi aux touristes, un concert de haute tenue artistique sur lequel, faute de place, nous ne pouvons nous étendre. Disons tout de suite qu'il fut particulièrement goûté et applaudi. Le concert débuta par l'Amour Sorcier, de Manuel de Falla, une composition admirable dans laquelle le musicien espagnol concrétise tout le génie d'une race et d'une époque musicale. Samson et Dalila, cette oeuvre géniale de Saint-Saëns suivit. Et l'on eut plaisir à réentendre les pages, les airs les plus célèbres de la partition qui nous est devenue familière. Les Préludes, ce beau poème symphonique que Liszt écrivit sur les célèbres Méditations poétiques de Lamartine, eurent le don d'émouvoir d'auditoire Après le classique Andante de la 5e Symphonie de Beethoven, la célèbre ouverture du Roi d’Ys. Cette page symphonique magistrale fut, comme les autres oeuvres du programme, parfaitement exécutée ; le solo de cor anglais fut délicieusement rendu par le second-maître Paul Macé, nouveau venu à la musique. Ajoutons que le barde Le Cueff chanta en intermède, le charme, le pittoresque, la poésie des chemins bretons ainsi qu'une chanson bretonne dans la langue celtique. En résumé belle séance artistique qui fut suivie d'un bal parfaitement réussi.

LORIENT - Place Alsace-Lorraine


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Quelques concerts sur le nouveau kiosque à musique
13 juillet 1936 — Le concert de la Chorale lorientaise. Notre vaillante société chorale que préside avec tant de tact, de compétence et de dévouement, M. Ferdinand Le Tallec, a offert lundi soir à la population lorientaise, un concert vocal des plus appréciés. Bien que l’acoustique du kiosque de la place Alsace-Lorraine soit des plus défectueux, nos choristes se surpassèrent sous la direction de M. Cherruel dans l’exécution du programme suivant : 1. Flic-Flac, chœur à 4 voix. — 2. Ce que l’on entend dans la forêt, fantaisie chorale. — 3. La Noce de village, scène chorale. — 4. Marche et chanson de bohême, chœur à 4 voix. — 5. Salut beau midi, chœur à 4 voix.
13 juillet 1938 — A l'occasion de la Fête Nationale, la Chorale Lorientaise organise le mercredi 13 juillet de 21 h. 15 à 22 h. 15, dans le kiosque de la place Alsace-Lorraine, un concert vocal dont voici le programme : 1. Chanson de Mai, chœur à deux voix d'hommes de Michel Chapuis. — 2. Les Charmes de l'Eté, chœur de Mendelssohn. — 3. Les saisons : a) Le Printemps, chœur à 4 voix de Robert Bréard ; b) L'Automne, chœur à 4 voix de Robert Bréard. — 4. Hymne à la Nature, chœur à 4 voix de Henry Février. — 5. Jour de Fête, chœur à 4 voix de Charles Lhomme. Le Directeur : L. Gautier.
Pendant l'exécution, le public est instamment prié d'observer le plus grand silence.

Lorient - Marché sur la place Alsace-Lorraine, nouveau Kiosque — Concert sur le nouveau Kiosque
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Phalanges musicales actives à Lorient en 1909 :
Harmonie des Sapeurs-Pompiers, fondée en 1892, direction Nogent, 42 exécutants ;
Le Bien-être lorientais quimperlois (trompes), fondé en 1902, direction Albert Oger, 15 exécutants ;
Société musicale d'Artistes amateurs (orchestre à cordes et chœurs), direction Penasse, 60 exécutants.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LORIENT - La Place de la République
(MORBIHAN)
Lorient qui, on l’a vu précédemment, s’est constitué à partir du début du XVIIIe siècle au sud de l’Enclos de la Compagnie des Indes Orientales, est rapidement contraint de trouver les moyens d’étendre son territoire, hors de ses remparts.
La municipalité jette son dévolu sur une vaste zone, totalement inhabitée, dont une partie est constituée de
vases qui couvrent et découvrent à toutes les marées, située à l’ouest de la ville, le long du Bassin à flot mis en service en 1848.

Plan de Lorient en 1787 et 1926
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Le quai rive droite de ce Bassin — le quai de la Gare qui deviendra le quai Rohan — s’achève de 1857 à 1858 moyennant 179.380 francs financés par le Conseil général du Morbihan, et, un crédit supplémentaire de cent mille francs, voté en 1859, pour la poursuite de la maçonnerie du quai et pour en constituer les remblais ; ces travaux se terminent en 1861 avec une dernière rallonge de 228.686 francs.
Depuis 1857, de nombreux projets et plans sont établis pour créer ce futur quartier dit la Nouvelle-Ville. Une commission est nommée par le conseil municipal, afin d’établir le plan d’alignement de ce quartier du côté du contre-quai du bassin et, le 17 novembre 1862, Joseph Le Mélorel de La Haichois, maire de Lorient de 1850 à 1869, fait adopter ce plan par la municipalité.
Devant le gigantisme de ce projet, les travaux ne sont pas réalisés immédiatement, mais les voies en sont fixées, tracées et nommées rapidement : en août 1866, l’auteur anonyme du recueil
Lorient et les Lorientais, bien renseigné, relate que la nouvelle ville, comprise entre le Bassin du Commerce au nord, couvre une superficie presque aussi considérable que celle qu'occupe la vieille ville. Les rues en sont larges et tirées au cordeau ; une place gigantesque, la place Rohan, en occupe le centre ; les voies qui, courant de l'est à l'ouest suivent la même direction que le Bassin du Commerce, se nomment rue de Brest et de Toulon. Les autres rues principales s'appellent : du Pont-Tournant, d'Aiguillon, de la Belle-Fontaine, Perrault et de la Plaine.
Notre auteur anonyme, soi-disant parisien, précise toutefois que cette description n’en est, en fait, qu’au stade de projet …sur le papier. Cependant, elle précède de quelques années sa réalisation effective qui commence en 1873, le tracé définitif des voies ainsi que leur dénomination ayant été définitivement adopté après le passage obligé d’une Commission administrative, en avril 1870. Cette commission était composée de MM. J. Hébert, Dupuis, De Kerhor, Duhousset, Morard, Plassiard, Jégou, Willotte, Jozon, Rochard, Postec et Cuisinier.

Lorient - La Nouvelle-Ville et l'avant-port de commerce, le Bassin à flot
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Pendant dix ans, des déplacements de terres, remblaiements, assainissements, aplanissements sont entrepris précédant la mise en place de la voierie et la construction de nombreux immeubles, entrepôts et usines, afin d’ériger ce nouveau quartier lorientais.
Plusieurs terrains appartenant à des particuliers ayant été racheté par la commune, la municipalité vote, le 22 novembre 1884, un crédit de 14.232 francs pour procéder au dérasement desdits terrains et d’en transporter les quatorze mille mètres cubes sur la place Rohan, afin de la combler et d’en supprimer les
cloaques pestilentiels.
C’est à l’issue de ces travaux que la place Rohan prend son aspect définitif : large de quatre-vingts mètres sur cent quarante mètres elle est entourée des rues Etienne Perrault au nord ; rue de la Plaine au levant ; rue de Toulon au sud et rue de la Liberté au couchant.

Plan partiel de Lorient en 1852 : emplacement futur quartier de la Nouvelle-Ville
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plan de Lorient en 1874 : Quartier de la place Rohan
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Le 31 août 1887, M. Fasse conseiller municipal, demande qu’il soit exigé de la municipalité que les riverains de la place Rohan construisent leurs futures maisons sur un modèle uniforme ; cette proposition est rejetée par le maire qui explique qu’il faudrait pour cela exproprier les riverains de la place et procéder à la revente des terrains en imposant un modèle de construction prédéfini…
La place Rohan à peine achevée, et plantée de deux rangées arbres, le conseil municipal décide, dès le 9 mars 1891, de rebaptiser certaines de ses voies : la rue de Toulon devient la rue de l’Amiral Courbet ; la rue de la Plaine : rue Voltaire ; la rue Brizeux : rue Dupleix ; la rue et le Quai de la Gare deviennent le Quai Rohan.
Alors que la place Rohan vient d’être empierrée et bitumée sur son pourtour et sur ses deux diagonales par l’
Atelier de Charité, les usagers de la place pétitionnent pour qu’un éclairage y soit enfin installé. Le maire fait droit à ces demandes en faisant voter, le 25 mai 1891, un crédit de 720 francs pour l’acquisition de six lampes à pétrole qui seront placées très précisément aux quatre angles de la place, les deux autres au centre des travées les plus longues.

La place Rohan, décrite régulièrement comme boueuse, sale et mal entretenue, accueille quelques baraques foraines notamment lors de la Foire de Pâques, en fait les attractions qui ne trouvent pas preneur sur la place Alsace-Lorraine ou sur les Quais. Des danses publiques y sont organisées comme ce 14 juillet 1889, de 4 heures à minuit ; à cette occasion, la municipalité a
autorisé les débitants à dresser des tentes et échoppes sur la place Rohan pendant la journée et la soirée.

Lorient - La Nouvelle-Ville et vue de la place Rohan (place de la République)
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Mais c’est l’aménagement d’un vélodrome sur cette vaste place Rohan qui va donner un sérieux attrait à celle-ci.
En avril 1891, le Comité de la société d'instruction militaire
l’Armorique organise, pour le 14 juillet suivant, les premières courses vélocipédiques sur la place.
L’idée est reprise par la Société le
Véloce-Sport Lorientais qui, le 8 juin 1892, demande une subvention de 500 francs à la municipalité, et sollicite l’autorisation de faire supprimer trois arbres sur chaque coin de la place, afin d’aménager le vélodrome dans les meilleures conditions. Le 21 juin 1892, le conseil municipal accepte que, ponctuellement, une subvention soit allouée à l’occasion de concours sérieux, et décide de participer à la construction du vélodrome.
Le Véloce-Sport Lorientais organise ses premières grandes courses vélocipédiques le 14 août 1892 sur le Vélodrome de la place Rohan, lesquelles seront suivies de nombreuses autres.
La place Rohan accueille de temps à autre des cirques — le cirque Pinder en septembre 1896 —, ou encore des concours de gymnastiques accompagnés des musiques lorientaises, essentiellement la musique municipale des Sapeurs-pompiers.

En janvier 1899, le Véloce Sport Lorientais signe la mort prématurée du vélodrome de la place Rohan : le V.S.P. vient en effet de louer pour neuf ans, un vaste terrain situé entre le Scorff et le Cours Chazelle, derrière le jardin de Mme Delory, destiné à installer un nouveau vélodrome, le Vélodrome des Glacis, en remplacement de celui de la place Rohan.
Le 1er septembre 1899, une course de tricycles à pétrole, comprenant trente tours de piste, sera la dernière apparition des coureurs sur la place Rohan. Dès le 23 septembre on procède au nivellement de celle-ci, supprimant les aménagements en
montagnes russes qui avaient été construits au niveau des virages de la piste.

Le 21 février 1902, Adolphe L'Helgoualc'h, maire de Lorient de 1897 à 1903, fait voter une délibération substituant le nom de place de la République à celui de place Rohan. Cette question était latente depuis la session du conseil municipal du 5 juillet 1894, au cours de laquelle, le maire précédent, Edouard Broni, avait proposé de donner le nom de Carnot à la place Rohan, proposition qui n’avait pas été suivie par le Conseil en raison du caractère historique de Rohan à préserver…

Lorient - Place Rohan (place de la République) Nouvelle-Ville
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M. Brunel — organisateur de l’exposition internationale de Dijon qui s’est déroulée de juin à novembre 1898 —, ayant contacté la municipalité lorientaise en vue d’organiser une Exposition similaire à Lorient, présente un projet le 11 mars 1903 et obtient l’autorisation de l’installer sur des terrains privés contigus au Cours Chazelle entre le chemin d’accès à la petite gare et le glacis des fortifications.
Le 20 mars, Brunel décide finalement le conseil municipal à choisir la place de la République comme lieu de cette Exposition.
En mai, Henri-Gabriel Lange, conducteur de travaux et architecte communal de Lorient, est chargé des plans des bâtiments et de la porte principale de l’Exposition, tandis que M. Bernardot, entrepreneur nantais, s’occupe de leur construction. Les trois pavillons de l’Exposition, édifiés en bois, sont disposés sur le pourtour de la place de la République : tous trois sont d’une hauteur de 5 mètres. Le Palais de l’Industrie, situé de face, le plus vaste, mesure 52 mètres sur 12. Les deux autres — le Palais de l'alimentation à gauche et le Palais des arts libéraux affecté à l’habillement et au meuble à droite — mesurent 40 mètres sur 9. Un quatrième bâtiment (12 mètres sur 8), à l’usage de café, buffet et casino, est installé près du palais de l’alimentation.

Brunel fait appel à Gaston Chapal (1871-1921), fondeur à Auray pour réaliser une statue allégorique de la République, laquelle trônera à l’entrée de l’exposition sur la place éponyme. Le directeur de l’exposition ayant engagé une troupe italienne de danseurs et musiciens, la Tarentelle Napolitaine, pour la durée de l’Exposition, ne pouvait faire moins que de faire édifier un
Kiosque à musique sur la place de la République, afin d’accueillir dignement ces transalpins. Il est même prévu que l’Orchestre syndical y jouera tous les jours de 2 heures à 4 heures, de 5 heures à 7 heures et de 8 heures ½ à 11 heures.
Ce kiosque, conçu en bois, est du même type que la plupart des édicules conçus pour les expositions temporaires. De forme octogonale, il est entouré, à chacun de ses angles par de grands mâts voyants ; son garde-corps est composé de panneaux en treillis de bois ajouré ; le bas de la toiture est orné sur son pourtour d’un lambrequin de bois découpé.

Lorient - Kiosque à musique sur la Place de la République - Statue de la République sur la place
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A 10 heures précises, le dimanche 2 août 1903, l’Exposition ouvre ses portes. Il en coûte 0 fr. 50 le dimanche, 1 francs les autres jours. On se doute que lors de cette première journée l’affluence des visiteurs est considérable.
Le succès va cependant être malheureusement de courte durée !
Au lendemain de l’inauguration de l’Exposition, le lundi 3 août, une émeute surgit à Lorient, provoquée par solidarité avec l’arrestation d’un des grévistes, le sieur Le Bolay, aux Forges d’Hennebont. Ce jour-là, le mât de fête de l’Exposition est arraché par les émeutiers. La rue Saint-Pierre est barrée par des pavés arrachés à la chaussée, la place Alsace Lorraine est envahie. Le mardi, les manifestations se poursuivent, la place de la République n’est pas épargnée, et ce n’est qu’à partir du 7 août que les organisateurs de l’Exposition, après avoir remédié à ce grand désordre, peuvent rouvrir leurs portes.

Lorient - Annonces Exposition Lorient 1903
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Après ces échauffourées, l’Exposition continue, sans incident, avec une fréquentation mitigée, cette fois-ci due au temps défavorable qui sera son lot, pendant une bonne partie du temps, durant cette période.
La clôture de l’Exposition a lieu le dimanche 15 novembre 1903, et, pendant quelques temps, son directeur, M. Brunel, joue les prolongations en organisant des meetings et des conférences sur la place de la République.
Le Conseil municipal accorde à M. Brunel, le 18 novembre, l’autorisation d’occuper la place jusqu’au 1er janvier 1904, afin de remettre celle-ci dans son état primitif ; le maire en profite pour rappeler à Brunel qu’il est toujours redevable du droit des pauvres du au titre de cette exposition, pour un montant de 622 francs 35.
Lors de la même séance du 18 novembre, des habitants du quartier de la place de la République, demandent que le Kiosque à musique, la Statue de la République et le bâtiment du « Palais de l’Industrie » soient rachetés par la municipalité ; une commission ad hoc est nommée à ce sujet.
L’ensemble des bâtiments et du matériel, y compris le kiosque, étant mis en vente volontaire aux enchères publiques par M. Brunel pour le 4 décembre, il est urgent que la municipalité prenne une décision à cet égard. La veille de l’échéance, le 3 décembre, le conseil municipal donne sa décision en acceptant d’acquérir le Kiosque à musique au prix maximum de trois cents francs et en rejetant la demande d’acquisition de la galerie de l’industrie. Il est également question de racheter la statue de la République auprès du fondeur, Gaston Chapal, au prix de mille huit cents francs : la commission des beaux-arts sera consultée à ce sujet.

Lorient - Annonce vente aux enchères publiques, du 4 décembre 1903, des Bâtiments et mobilier de l’Exposition
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M. Bougnot, conseiller municipal, par ailleurs négociant, est chargé de traiter de gré à gré avec M. Brunel pour l’acquisition du Kiosque à musique de l’Exposition qui est finalement cédé à la municipalité, le 4 décembre 1903, pour 650 francs, et 32 francs 70 en sus pour frais de timbre et bordereau.
Le 29 janvier 1904, Chapal accepte de céder sa statue de la République à la ville au prix de 1.500 francs. Des devis sont établis par l’architecte, M. Lange, pour la mise en place définitive du monument. Le conseil municipal s’arrête, le 23 juin 1904, sur le projet consistant en la pose, autour du piédestal et de sa statue, rehaussés sur un monticule de terre, de bornes de pierre reliées par des chaines, pour un montant de 662 francs 28.
Une seconde inauguration aura lieu pour cette installation le 14 juillet 1904.

En dépit de l’achat du Kiosque à musique, la place de la République, qui ne bénéficie pas de la même aura que la place Alsace-Lorraine, tombe dans un abandon presque total de 1905 à 1907, pas même un concert lors de la fête nationale, tout juste un défilé, passant rapidement devant la statue de la République, s’empressant de rejoindre les quartiers plus huppés.
Sur demande de la municipalité, la musique municipale des Sapeurs-Pompiers est envoyée le 28 août 1908, sur
le kiosque en ruine au milieu d’un gazon jauni, afin de tenter de relancer l’activité sur la vaste place de la République. Mais faute d’éclairage au moyen de becs de gaz, le concert exécuté dans l’obscurité quasi-totale, n’attire pas les foules, d’autant plus que les musiciens avaient peine à voir leur partition dans la pénombre, et que la baguette de leur chef, M. Nogent, disparaissait parfois dans les ténèbres.
Aussi, à l’issue de cette prestation mal accueillie, Louis Nail (1864-1920), maire lorientais de 1904 à 1912, a beau jeu de proposer à son conseil municipal, le 3 septembre 1908, soit une semaine plus tard, de purement et simplement supprimer le Kiosque à musique ; après un vote à main levé, cette décision est adoptée par le Conseil.
Après l’éradication du kiosque, la situation de la Place de la République demeure sans activité notable.

Lorient - Place de la République ; après la suppression du kiosque, la Statue éponyme reste seule à côté des tas de charbon du négociant en bois et charbon
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Lors du conflit 1914-1918, devant la fréquence, devenue ingérable, des arrivages de chevaux destinés aux régiments d’artillerie de la garnison de Lorient, le général Paul Durand, commandant les dépôts d’artillerie de la 11e région, fait une demande pressante, le 20 janvier 1915, auprès du Vice-amiral et Préfet maritime lorientais, afin que soient construits des baraquements pour accueillir 500 chevaux. Des plans et devis sont établis pour un montant de 27.000 francs, pris en charge par la municipalité à hauteur de 2.500 francs.
Les premiers abris sont édifiés, en février 1915, rue du Finistère (320 m²), dans la cour de la crèche de Merville et ses hangars attenants (520 m²) et rue Belle-Fontaine (830 m²) ; construits en bois et recouverts de carton bitumé, ils sont immédiatement affectés aux chevaux des 4e et 29e régiments d’artillerie.
Ces trois locaux étant tout à fait insuffisants, il est décidé de réquisitionner la totalité de la place de la République, laquelle est aussitôt transformée, fin février 1915, en une gigantesque écurie. Ces baraquements couverts en bitume occuperont la place pendant les quatre années qui suivent tandis que la statue de la République ne manquera pas de compagnie en présence permanente de ces centaines de chevaux. Les rangées d’arbres de la place sont rasées pendant cette période.

A l’issue du conflit, après le départ des derniers chevaux en 1918, la place de la République, dans un état déplorable, n’est pas remise en état. Curieusement, au mépris de toute règle d’hygiène, le 27 février 1919, la municipalité autorise le commandant Verrières, ingénieur des Ponts et chaussées à Lorient, à utiliser une partie des baraquements à chevaux (1.500 m²) de la place de la République, afin de stocker les
céréales et autres denrées périssables provenant du Service du Ravitaillement. Pour prix de cette location, la municipalité lorientaise ramassera cent francs par mois !

La place de la République, toujours à l’abandon, se présente dans un état déplorable : en août 1920 les débris des anciennes écuries jonchent toujours le sol. De nombreuses demandes sont faites auprès de la municipalité, déclinées par celle-ci, afin d’utiliser cette place comme terrain de sport (1921), dépôt de charbon et bois (1921), court de tennis (1923), cité-jardin avec terrain de jeux pour enfants (1928).
En 1929, la place est à l’état de prairie. L’année suivante, alors que l’herbe continue à y pousser, il est constaté que ladite place est en très mauvais état, y compris la statue et son entourage. Et le 28 novembre 1930, M. Gaultier de Kermoal précise qu’il faudra bientôt un bateau pour circuler sur cette place, un véritable lac s’etant formé du côté des établissements Audiau, provoqué par l’obturation des égouts de la rue Perrault.

Emmanuel Svob, maire de Lorient, prend le taureau par les cornes et fait adopter par la municipalité, le 16 novembre 1935, un projet pour enfin remettre en état la place de la République : un terrain de jeu de 40 mètres sera aménagé au centre de la place, à l’Est duquel un bassin d’un diamètre de dix mètres sera construit symétriquement à la statue de la République gardée sur son emplacement originel. De l’allée circulaire entourant le terrain de jeu, quatre allées rejoindront les coins de la place. Une promenade de cinq mètres de large sera réservée tout autour de la place. Cette promenade et l’allée circulaire seront plantés de 66 arbres et dotés de 40 bancs. Un devis de 90.000 francs est accepté, dont le financement est déjà couvert par le crédit de 55.000 francs voté antérieurement et reporté d’année en année. Les travaux seront exécutés par l’Atelier Communal.

Durant l’occupation allemande de 1940-1945, un blockhaus est construit sur la place de la République qui, après la destruction de Lorient par les Alliés en 1943, va à nouveau accueillir des baraquements.
Le 6 août 1949, le conseil municipal est sollicité pour transformer le bassin du square de la place de la République en lavoir. Un devis de 200.000 francs est établi comprenant la maçonnerie en béton, les dallages et une charpente en bois recouverte de tôles ondulées pour abriter les lavandières.


Lorient - La place de la République méconnaissable en 1960-1970
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En 1956, décision est prise de supprimer la place de la République afin d’y édifier un immeuble collectif d’HLM qui sera inauguré en 1960. Le lavoir et le square disparaissent. Seule une portion congrue de l’ancienne place est conservée pour aménager un square pour enfants, la Statue de la République y étant préservée.
Le 11 juin 1960, alors que les immeubles HLM sont à présent livrés aux locataires, M. Cojean, conseiller municipal, alerte le Conseil, que le Blockhaus de la place de la République qui a été conservé et qui reste ouvert aux quatre vents, abrite des
scènes contraires à la morale. En conséquence, le Maire va faire procéder à la fermeture du Blockhaus.
De 1997 à 2003, l’immeuble HLM de la place de la République est métamorphosé et devient la Barre République, immeuble de 11 étages comprenant 99 logements. Le Square à ses pieds, avec la Statue de la République est toujours en place. La place de la République s’appelle dorénavant passage ou mail Micheline Ostermeyer.
Kiosque supprimé.


Ce qu’il reste de la place de la République de Lorient, aujourd'hui. (1/3) (2/3) (3/3)

Lorient - La Place de la République.jpg
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publié par Jean-Marc

19 avril 1891 — Premiers aménagements de la place Rohan pour l’installation de son vélodrome
— L'Armorique et ses fêtes. Nous sommes heureux de porter à la connaissance de nos lecteurs que, sur la demande du Comité de la société d'instruction militaire l’Armorique, notre municipalité fait établir, place Rohan, un magnifique vélodrome qui tout en étant spécialement destiné aux exercices de la section de vélocipédie nouvellement formée à la société, sera ouvert, cependant par esprit d'équité, à tous les champions de la bicyclette, sans distinction. A l'instar des Véloces-Club's de Nantes et de Brest, l'Armorique organiserait, dit-on, de grandes courses à l'occasion de cette inauguration. Elle préparerait, en outre, avec le concours de l’Union Musicale une brillante fête de Gymnastique au cours de laquelle, en présence, de ses présidents d'honneur, MM. Guieysse, député de Lorient ; Delory, maire ; Estelle, sous-préfet et Cord, colonel commandant le 62e de ligne.
Ces fêtes selon toute probabilité coïncideront avec notre fête nationale.

14 août 1892 — Le Véloce-Sport-Lorientais organise ses premières grandes courses vélocipédiques sur le vélodrome de la place Rohan
— Fête de vélocipédie. Voici le programme de la fête organisée par le Véloce-Sport Lorientais pour le dimanche 14 Août, sur le Vélodrome de la place Rohan.
A 1 heure : Grand défilé par la Société et tous les coureurs, départ du siège de la Société pour se rendre au Vélodrome.
A 1 heure ½ : Grand vélousel par les membres de la Société et bataille de fleurs.
A 2 heures : 1ère course, distance 2.800 mètres, 8 tours.
A 2 heures ½ : 2e course, distance 2.800 mètres, 8 tours.
A 3 heures : 3e course départementale, distance 4.000 mètres 12 tours.
A 3 heures ½ : 4e course military, bicycles et bicyclettes.
A 4 heures : 5e course régionale ; distance 7.000 mètres, 20 tours.
A 4 heures ½ : 6e course d'enfants de douze ans et au-dessous.
A 5 heures : 7e course internationale distance 10.500 mètres, 30 tours.
A 5 heures ½ : 8e course, dite de consolation, distance 3.500 mètres 10 tours.

23 septembre 1892 — L’Union Musicale, les Enfants de Lorient et le Véloce-Sport Lorientais donnent une fête musicale et de gymnastique sur la place Rohan.
— Journée de vendredi 23 septembre 1892. Nous avons eu vendredi la musique du 62e de 10 heures ½ à 11 heures ½, sur la place Alsace-Lorraine. A 1 heure ½, après un défilé à travers la ville, l'Union Musicale, les Enfants de Lorient et le Véloce-Sport Lorientais nous ont donné une fort jolie fête musicale et de gymnastique sur la place Rohan. Nos trois sociétés.se sont montrées ce qu'elles sont toujours, excellentes. On a particulièrement applaudi les mouvements exécutés avec accompagnement de musique et pour les vélocipédistes les courses de vitesse, tout à fait réussies.

Chaque été, de nombreuses courses se déroulent sur Le Vélodrome de la place Rohan, très prisé
14 août 1893 — Les courses vélocipédiques qui doivent avoir lieu lundi prochain sur la piste de la place Rohan s'annoncent comme devant être très intéressantes. Presque tous les champions des départements de la Bretagne et limitrophes sont déjà inscrits. On nous annonce même comme devant y prendre part plusieurs champions anglais di primo cartello. La lutte sera acharnée entre tous ces cyclistes de renommée. Allons, Lorient verra aussi de belles journées vélocipédiques. En voici le programme : Grandes courses vélocipédiques organisées par le Véloce- Sport-Lorientais avec le concours de ses présidents honoraires et de la Municipalité, sous la présidence d'honneur de M. Broni, maire de Lorient, de M. Guieysse, député et de M. le Préfet du Morbihan. Lundi 14 Août, vélodrome de la Place Rohan. A 1 heure ½, défilé obligatoire par tous les coureurs, Bataille de fleurs et confettis. Une médaille commémorative à ceux qui auront le mieux décoré leur machine.
Suivront 8 courses.

9 août 1896 — A l’occasion de la visite du président de la république à Lorient : à 3 heures, fête de vélocipédie sur le vélodrome de la place Rohan, grande course internationale, départementale et military, 530 francs de prix en argent. Concert pendant toute la durée des courses par la musique des Sapeurs-pompiers.

26 septembre 1896 — Le cirque Pinder en représentation sur la place Rohan
— Le cirque Pinder installé sur la place Rohan depuis hier, joue encore ce soir samedi et demain dimanche. Demain il y aura même deux représentations ; il y aura aussi grande cavalcade.

3 octobre 1897 — Fête de Gymnastique sur la place Rohan
— Me voici place Rohan. On fait des trous. Dans les trous on mettra des piquets, ce tantôt, sur les piquets, des planches et une balustrade, sur les planches des chaises, et sur les chaises nos conseillers municipaux. Car demain il y a un concours de gymnastique entre les sociétés de Lorient, de Vannes et de Landerneau. La musique des pompiers prêtera probablement son concours. MM. Guieysse et Broni présideront. Programme de la fête :
Dimanche prochain, 3 octobre, à l'occasion de la Victoire, la société de gymnastique La Lorientaise organise une fête concours avec la Vannelaise de Vannes et la Landernéenne de Landerneau. Le concours aura lieu le matin sur la place Rohan de 8 h. à 11 heures. La fête se fera au même endroit à 1 h. ½. La musique des pompiers prêtera son gracieux concours. Entrée chaises 0 fr. 50 ; bancs 0 fr. 10. Les cartes serviront pour le concours et la fête.


Les dernières courses sur le Vélodrome de la place Rohan avec son transfert sur le nouveau Vélodrome des Glacis
27 août 1898 — Demain dimanche, 28 août, auront lieu les grandes courses vélocipédiques, organisées par le Vélo-Sport-Lorientais, sous les auspices de la municipalité, sur le vélodrome de la place Rohan.
Demain, arrivée de la musique des colons de Belle-Ile par un bateau de la Compagnie Belliloise.
Jusqu’à vingt-cinq coureurs étrangers, de Rennes, Angers, Saint-Malo, Saint-Brieuc, se sont fait inscrire. Plusieurs coureurs parisiens prendront part à l’épreuve de l’internationale. Dans la course des coltineurs, il y a sept engagés.
La piste sera complètement entourée d’un clayonnage pour éviter les accidents.

26 juillet 1899 — Dimanche, sur le vélodrome de la place Rohan. Pendant les trente tours qu'ils avaient à faire, nos deux coureurs se sont tenus de très près, ce n'est qu'au dernier tour que Hays faisant un superbe emballage, est arrivé premier, gagnant Guilloréte d'une longueur de machine. Ce petit match avait attiré une certaine affluence de monde place Rohan.
1er septembre 1899 — Vendredi soir, 1er Septembre à 7 heures, un match aura lieu sur la place Rohan, entre MM. Léon Lair et Schultz. Cette épreuve comprendra 30 tours de piste et sera courue sur des tricycles à pétrole.

Lorient - Place de la République - Statue de la République sur la place
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19 juillet 1903 — Une pré-visite de l’Exposition internationale de Lorient sur la place de la République (ex place Rohan)
— Un tour à l'Exposition. Un tour à notre exposition internationale s’impose à la veille de son inauguration. Nous l'avons fait pour renseigner nos lecteurs sur cette manifestation commerciale.
La place de la République, d'une superficie de plus d'un hectare, est à peu près prise par les divers palais qui s'y élèvent sur le pourtour : palais de l'industrie, palais des arts libéraux, palais de l'alimentation. Sur les côtés de ce dernier palais se dresse un Café d'assez vastes proportions. Au milieu de la place même, nous remarquons des fontaines lumineuses, un socle qui attend une Statue de la République, un kiosque à musique, des pelouses attendant, elles aussi, que le gazon pousse et n'offrant pour l'instant que la vue de leur terreau. Les palais sont vastes, spacieux, bien ajourés, les fontaines sont coquettes, le kiosque le sera, les pelouses verdoieront, mais... quelques jours encore sont nécessaires. Notre cicérone nous fait toutefois observer que pour dimanche prochain, le montage des palais sera terminé. Resteront la peinture et les fioritures. En somme, ensemble joli, gai, dans un espace restreint.
Nous aurions voulu voir et visiter le village noir. Pas de trace. En dépit de la canicule, les nègres ont sans doute craint nos brusques variations de température et ne viendront pas. C'est peut-être regrettable pour ceux qui aiment à broyer du noir.
Par contre, nous aurons des concerts napolitains. La tarentelle fera rêver : c'est déjà quelque chose.
A noter la porte monumentale d'un aspect réellement imposant.
Arrive donc le 1er août, viennent donc nos ministres, et notre exposition battra son plein.

2 août 1903 — Inauguration de l’Exposition place de la République. Le Kiosque à musique y accueille un concert de la Musique de l’Ecole d’Artillerie
— Dimanche à 10 heures du matin, heure fixée par le comité, s’est ouverte l’Exposition internationale de Lorient, établie sur le terrain de la place de la République.
Ont pris part à cette cérémonie officielle, MM. Le vice-amiral Gigon, préfet maritime, accompagné de son officier d’ordonnance, le capitaine Perré, le général Réverard, les membres du conseil municipal ayant à leur tête M. Talvas, président du comité, dont tous les membres étaient présents.
Pendant que le cortège visitait les différents palais fort bien aménagés pour recevoir les produits exposés, la musique de l’école d’artillerie, placée sur le Kiosque, a fait entendre plusieurs morceaux choisis de son répertoire.
Après leur visite à la place de la République, les invités se sont rendus au musée Dousdebès où est installée l’exposition des beaux-arts. Tous ont paru émerveillés de la disposition de la salle où tous les objets sont groupés pour le plus grand plaisir des yeux.
Toute la journée, un nombre considérable de lorientais et aussi d’étrangers ont parcouru les locaux de l’exposition.
L’affluence a doublé quand est venu le soir ; une fête de nuit a retenu jusqu’à 11 heures, danseurs et danseuses entraînés par un excellent orchestre.
Nous n’ajoutons pas que les fontaines lumineuses et le feu d’artifice ont eu le succès prévu.
Chaque jour, pendant la durée de l’exposition, l’orchestre syndical se fera entendre sur le kiosque de 2 heures à 4 heures, de 5 heures à 7 heures et de 8 heures ½ à 11 heures.

Lorient - Place de la République, Statue et Kiosque à musique — Musique du Syndicat
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7 août 1903 — En dépit des émeutes qui font rage, les organisateurs de l’Exposition font montre de sang froid
— L'administration de l'Exposition est enfin parvenue à réaliser quelques-unes des attractions qu'elle se promet d'offrir au public. Dimanche prochain, 9 août, auront lieu deux concours de luttes bretonnes et de jeux athlétiques qui attireront à Lorient les plus fameux lutteurs de la région depuis Scaër jusqu'à Languidic. Le même jour, le ballon captif exécutera ses premières ascensions et emportera dans sa nacelle avec le président et le vice-président du Comité d'organisation, le secrétaire général de l'Exposition et quelques membres du Comité. Le danger est nul, le plaisir très grand, et le panorama merveilleux. Les ascensions nocturnes font, paraît-il, éprouver aux voyageurs des sensations inconnues du restant des mortels rivés à la terre. Aucune ascension n'aura lieu si le temps n'est pas favorable. Le ballon captif cube 1300 mètres cubes et sera conduit par le capitaine-aéronaute Grouard qui doit se rencontrer dans les nuages avec le fameux aéronaute brésilien Santos-Dumont parti en tourisme aérien.

15 août 1903 — Les danseurs et musiciens de la Tarentaise napolitaine occupent le Kiosque à musique
— Le deuxième dimanche de l'Exposition Internationale a été marqué par des attractions originales qui y ont attiré de nombreux visiteurs. Notons en première ligne la troupe des danseurs Cynghalais, composée de sept individus, hommes et femmes, au teint bronzé, mais dont le type indo-européen est très accusé surtout chez les hommes, qui sont superbes. Leurs danses originales et dont quelques-unes sont de vrais tours de force, ont été fort acclamées. Vers quatre heures, on a procédé au lancement du volumineux ballon dont nous avons déjà parlé, sous la direction de son habile capitaine, M. Grouard. Il a fallu un certain temps pour débarrasser cette masse de ses attaches terrestres, pendant lequel les premiers voyageurs, M. Talvas, premier adjoint au maire, en tête, ont sablé le Champagne aux heureuses ascensions futures. Enfin, le « laissez tout » sacramentel est prononcé et majestueusement l'aérostat s'élève aux applaudissements et aux cris plaisants du public. Bon voyage ; écrivez-nous, etc. Du haut de la nacelle, pleuvent jusqu'en dehors de l'enceinte des prospectus lancés par l'équipage, et bientôt la descente s'opère, non sans de légers zigzags qui font pâmer la foule de rire, joie bien partagée par les navigateurs. A celle-ci en succèdent d'autres, pendant que sur leur estrade, continue à retentir le gong des Hindous, et qu'installés au kiosque central, les danseurs tarentais exécutent, aux sons des violons et des mandolines, les plus gracieux spécimens de l'art chorégraphique italien. Le soir venu, la belle fontaine lumineuse a donné un reflet fantastique à cette fête grouillante et c'est assez avant dans la nuit que les portes se sont closes.

19 août 1903 — Les émeutiers ne désemparent pas et viennent envahir l’enclos de l’Exposition
— Au pays de l'émeute. Au cours de la fête de nuit, organisée par les Sociétés de gymnastique, venues à Lorient pour prendre part au concours national, fête qui avait lieu, hier soir, dans l'enclos du Concours, l'enceinte a été envahie par un millier de manifestants qui chantaient des chants révolutionnaires. La police étant impuissante, les Sociétés et le public ont dû se retirer. Les manifestants se sont alors emparés des lanternes qui servaient aux illuminations et ont continué leur course et leurs chants en ville jusqu'avant dans la nuit.

26 août 1903 — Concours de binious et danses bretonnes à l’Exposition
— Dimanche ont eu lieu, à l'Exposition de Lorient, des concours de binious et de danses bretonnes très intéressantes. Quatre prix de 50, 25, 15 et 10 francs ont été distribués aux meilleurs sonneurs de binious et de bombardes. Dans le concours des danses bretonnes, le « Jabadao », la « Stupig » et « Laridé » ont été dansés au son du biniou et de la bombarde. Quatre prix consistant en un tablier d'une valeur de 30 francs, le deuxième, un tablier d'une valeur de 20 francs, le troisième, en un foulard de soie d'une valeur de 10 francs, et le quatrième un flot de rubans, ont été gagnés par les meilleurs danseurs.

28 août 1903 — L’Exposition de la place de la République joue de malchance ! Après la prise d’assaut de l’enceinte par les émeutiers, les visiteurs sont bloqués par une inondation sur la place
— Les Egouts et l'Exposition. Dimanche dernier, malgré un affreux temps de novembre, pluvieux, brumeux, venteux, l'exposition battait son plein, grâce aux nouvelles attractions qui y étaient offertes aux visiteurs : danses bretonnes, concours de binious et bombardes, etc.
Mais voici bien une autre affaire : vers 4 heures, les nombreux curieux enfermés dans l'enceinte apprennent qu'ils sont cernés par les eaux... qui montent toujours. Devant la porte monumentale l'inondation atteignait un pied ; plus d'espoir par les rues adjacentes ; il a fallu attendre la marée descendante pour être débloqués. Ce phénomène, qui s'est du reste reproduit le lendemain, provient, nous a-t-on dit, de la pression exercée par la marée alors très haute, sur les prises d'eau obligées d'épandre ainsi au loin, et en telle quantité le trop plein de leur absorption. Si le temps avait continué on eût pu faire venir des gondoles de Venise pour visiter l'Exposition.

6 septembre 1903 — Concours de beauté, de costumes et de danses sur l’Exposition
— Grande fête à l'exposition. Dimanche 6 septembre, grand concours de beauté de costumes et de danses, entre les départements Bretons et Vendéens. Prix spéciaux à chaque département. Prix d'honneur. Le Concours de Beauté comportera des prix importants offerts par les principales maisons de Lorient. Le Concours de Costumes portera sur tous les costumes bretons et vendéens tant masculins que féminins et sera l'objet de prix distincts par sexe et par département. Le Concours de Danses, s'applique exclusivement aux dames et jeunes filles. Des prix spéciaux seront attribués aux danseuses de chaque département.
L’orchestre sera choisi parmi les meilleurs joueurs de binious du Finistère et du Morbihan.
Un orchestre italien fera danser des danses françaises. Enfin un prix d’honneurs auquel concourront les seules lauréates de chaque département sera décerné.


19 septembre 1903 — M. Nogent et sa musique des Sapeurs-Pompiers se laissent aller à jouer et chanter l’Internationale sur l’Exposition, poursuivant l’espièglerie jusqu’à bisser le morceau…
— Samedi soir, dans l'enceinte de l'Exposition où l'entrée était libre pour les syndiqués du port, une fête de nuit avait lieu à l'occasion du festival de musique qui a réuni, en tout et pour tout trois fanfares seulement. A cette fête, la musique municipale des sapeurs-pompiers de Lorient prêtait son concours. Quelle fut la stupéfaction de nombreux assistants, d'entendre, vers dix heures, cette musique, entonner l’Internationale, sous la direction de son chef. L'hymne révolutionnaire fut aussitôt chanté à plein gosier par un grand nombre d'ouvriers. Le morceau fut bissé. La musique municipale le joua deux fois, toujours avec accompagnement du choeur populaire. Plusieurs auditeurs qui, en manière de protestation, voulaient demander au café, à l'orchestre de la Tarentelle Napolitaine, de jouer la Marseillaise, n'osèrent pas donner suite à leur projet.

Lorient - La Place de la République et le Kiosque à musique de l’Exposition
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3, 4 et 5 octobre 1903 — Les concerts se poursuivent sur le Kiosque de l’Exposition pendant le concours agricole
— Le concours agricole organisé par l'exposition de Lorient prend tous les jours de plus en plus en plus l'importance d'un gros événement breton. On sait sur quel point il doit porter : la race bovine aura pour la représenter les plus beaux sujets amenés par les meilleurs éleveurs. La race chevaline a attiré l'attention des éleveurs les plus connus de la région. Nous ne parlerons pas des instruments agricoles, des appareils de laiterie, des appareils de cidrerie, des machines agricoles…
Ce soir, demain, dimanche et lundi, il y aura des fêtes variées à l’exposition.
Lundi, il y aura notamment une grande fête populaire organisée par la Fédération mutualiste lorientaise, avec le gracieux concours de toutes les sociétés locales, de la Tarentelle Napolitaine et de Buffalo.
A 8 heures du soir, grande retraite aux flambeaux par la musique des pompiers. Parcours : porte de Morbihan, rue du Morbihan, rue Paul Bert, rue des Fontaines, rue Française, rue du Finistère, rue Assemblée Nationale, place Ploemeur, Passerelle, rue Dupleix, rue Belle Fontaine, rue Carnot, rue Perrault, Exposition.
A 8 heures, concert instrumental par la Chambre syndicale des artistes musiciens de Lorient ; grand concert vocal par les sociétés lyriques les « Amis des arts et de la jeunesse lorientaise » dans leur répertoire ; pyramides, poses plastiques et mouvements d’ensemble par la société de gymnastique « Les Enfants de Lorient ».
Grandes sonneries de chasse par « Le Bien-Aller Lorientais Quimperlois ».
A dix heures du soir, Hymne de la Mutualité, chanté par un chœur sur le Kiosque.

15 novembre 1903 — Clôture de l’Exposition de la place de la République
— C'est dimanche prochain que sera close irrévocablement l'Exposition de Lorient. A cette occasion la direction se propose de donner une grande fête populaire dans les jardins et dans la grande galerie débarrassée de ses installations ; il y aura bataille de confettis et grand bal. A cinq heures précises aura lieu le tirage de la tombola qui comprendra plus de cent cinquante lots. Chaque visiteur aura droit moyennant vingt-cinq centimes, prix auquel l'entrée sera abaissée à un billet gratuit de cette tombola. Bien que contrariée par le mauvais temps, entravée par les troubles dont notre ville a été le théâtre, l’Exposition de Lorient restera dans le souvenir des Lorientais comme une leçon économique dont le commerce local aura pu retirer quelque profit. Il n'est pas douteux que si la journée de dimanche est, contre l'ordinaire, favorisée par un beau temps toute la population voudra avant qu'elle ne disparaisse, jeter en guise d'adieu un dernier coup d'oeil sur l'Exposition place de la République.

14 juillet 1904 — Nouvelle inauguration de la Statue de la République sur la place éponyme, après son rachat par la municipalité
— Après la revue. Sitôt le défilé, la foule s’est portée principalement sur l’ancienne place Rohan, où devait être inaugurée la statue de la République achetée par la municipalité à l’administration de l’Exposition de l’an dernier.
Pendant ce temps, l’amiral Melchior, en landau accompagné de ses aides de camp et des officiers d’ordonnance du général Doutreleau, officiers de chasseurs et de zouaves, précédé et suivi d’une escorte d’artillerie à cheval, regagnait la Préfecture maritime par la passerelle, la rue de la Patrie et la rue du Port.
Le bataillon de fusiliers-marins suivait à peu près la même route pendant que le 62e, à effectifs d’ailleurs très réduits, regagnait directement la caserne Bisson.
Les pompiers et l’artillerie coloniale se dirigeaient au contraire vers l’ancienne place Rohan, place de la République actuelle. M. le maire Talvas, entouré de ses adjoints, se plaça au pied de la statue, élégamment posée sur une colonne que cache une pyramide de terre arable déjà toute fleurie de géraniums et prononça un discours.
La foule s’est aussi pressée dans la matinée sur les quais où une flottille de trois torpilleurs était amarrée sous le commandement du lieutenant de vaisseau Le Goïc.

25 juin 1905 — Inauguration au rond-point du Morbihan, de la statue Jules Simon (reproduction en bronze de celle de la place de la Madeleine à Paris) : une des rares occasions de concert sur la place de la République. Le Kiosque est remis à neuf et le jardinet et sa statue de la république sont nettoyés à cette occasion
— Inauguration de la statue de Jules Simon. Samedi, 24 Juin, aura lieu une retraite aux flambeaux par la musique des Sapeurs-Pompiers et les tambours et clairons de la flotte. Départ de l'octroi de Calvin, à Kérentrech, à 8 h. ½ du soir.
Dimanche 25, 10 heures du matin, concerts sur la place Alsace-Lorraine par la musique du 62e régiment d’infanterie, sur la place de la République par la Musique des Sapeurs-Pompiers, sur la place de la Liberté par l’Harmonie Lorientaise.
A 10 h. ½, place de la République, choeur et formation du défilé des enfants des écoles communales se rendant à la place du Morbihan ; distribution de gâteaux.
A 11 heures, réception à la gare, de la famille et des membres du comité de la statue. A midi, à l'hôtel-de-Ville, déjeuner offert aux membres de la famille et au comité parisien.
A 2 heures, inauguration de la statue par M. Georges, secrétaire perpétuel de l'académie des sciences morales et politiques. A 3 heures, grande kermesse populaire sur les Glacis des remparts avec le concours des Sociétés lyriques, musicale et de gymnastique. Entrée libre. A 8 h. ½ retraite aux flambeaux par les musiques du 62e de ligne et des Sapeurs-Pompiers. Chars d'Artifices. Départ de l'Avenue de Merville, angle de la rue Ratier.
En prévision du concert qui sera donné place de la République, et du départ de cette place du cortège des enfants, on a remis à neuf le Kiosque à musique de cette place et on a nettoyé la statue en bronze qui se trouve à l’autre extrémité de la place ainsi que le jardinet qui l’entoure.
Les élèves des écoles primaires de garçons et de filles (ceux de la dernière classe exceptés) devront être sur la place de la République, le 25 juin, à neuf heures quarante-cinq du matin et se ranger ainsi qu'il suit entre le kiosque et la statue de la République, à l'intérieur de la deuxième rangée d'arbres :
1er Côté : 1° Ecole des garçons (Kerentrech). 2° Ecole des filles (Kerentrech). 3° Ecole des garçons (Merville). 4° Ecole des filles (Merville).
2e Côté : 5° Ecole primaire supérieure. 6° Ecole des garçons, (cours des Quais). 7° Ecole des filles, (rue de la Mairie). 8° Ecole des garçons, (rue Ducouëdic).
Après le premier morceau de musique, des drapeaux offerts par la Société d'Instruction seront distribués aux huit écoles. Pendant le deuxième morceau, les porteurs de drapeaux iront se placer des deux côtés de la statue, et les élèves faisant partie du choeur, viendront se ranger au pied du kiosque. Ensuite musique et choeur entonneront la Marseillaise. Aussitôt après, les chanteurs et les porte-drapeaux prendront place au milieu de leurs camarades et le défilé aura lieu en suivant l'itinéraire fixé par le Maire et dans l'ordre ci-dessus. Les élèves marcheront par rangées de huit. Arrivée à la place du Morbihan, la musique s'arrêtera à droite et jouera pendant le défilé.

Lorient - Inauguration de la statue de Jules Simon le 25 juin 1905, à l’occasion de laquelle un concert de la Musique des Sapeurs-Pompiers est donné sur le kiosque de la place de la République.
(Un des seuls clichés où apparaît la musique municipale des Sapeurs-Pompiers)
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12 octobre 1905 — Incendie sur les Chantiers Marcesche situés sur la place de la République
— Le feu aux Chantiers Marcesche. Dans la soirée d’hier, vers 8 heures ½, un incendie qui aurait pu avoir de très sérieuses conséquences, s’est déclaré dans le vaste chantier que possède dans la Nouvelle-Ville, la société Marcesche et Cie.
C’est l’usine à briquettes qui a été particulièrement éprouvée. Fort heureusement, une partie au moins du personnel se trouvait sur les lieux, ce qui a permis de n’avoir pas aujourd’hui un grave désastre à déplorer.
Il était 8 h. 15 quand le feu se déclara dans la partie de l’usine servant aux approvisionnements d’agglomérés, située en façade de la place de la République. Les flammes ne tardèrent pas à atteindre la toiture.
De toutes parts, les flammèches s’élevaient et s’abattaient dans le voisinage.
Courageusement, les employés et les ouvriers se mirent en devoir de combattre le fléau et d’en circonscrire le foyer, en attendant l’arrivée des pompiers. Ceux-ci survinrent d’ailleurs presque aussitôt sous la conduite du capitaine Herscher et des autres officiers. M. Herscher fit immédiatement brancher des tuyaux sur les conduites d’eau voisines. Des jets habilement dirigés par le sapeur Labrut et ses compagnons ne tardèrent pas à avoir raison des flammes.
Lorsque vers les 10 h., un piquet d’artillerie arriva au pas de gymnastique, tout danger était conjuré.
Les pertes éprouvées par la société Marcesche s’élèvent à environ 6.000 francs. Un transporteur, notamment, a été détruit, ce qui nécessitera un chômage de quelques jours. Ces dégâts sont couverts par des assurances à l’Urbaine et au Phénix.

28 août 1908 — Programme du dernier concert exécuté sur le Kiosque à musique de la place de la République
Musique des sapeurs-pompiers, programme du 28 août 1908, place de la République, à 8 heures ¼.
1. L’Annécien, pas redoublé. Théret. — 2. Les Brigands, ouverture. Frans von Suppé. — 3. Câline, grande valse. Penouille. — 4. Le voyage de Suzette, fantaisie. Vasseur. — 5. Sous la Feuillée, polka pour ocarina. Dours.

1er septembre 1908 — Compte-rendu du premier concert de quartier qui sera le dernier concert sur le Kiosque à musique
— Notre vaillante musique des sapeurs- pompiers a donné vendredi son premier concert de quartier pour répondre à un voeu émis à la dernière séance du conseil municipal. Dire que ce concert a obtenu un plein succès serait certainement exagéré. Si nos braves sapeurs-musiciens se sont fait applaudir après l'exécution de l'ouverture des Brigands de Suppé et de la fantaisie sur le Voyage de Suzette ; si des bravos encore plus chaleureux soulignèrent les dernières mesures d'une polka pour ocarina, interprétée par M. Le Bouédec, par contre ce public si enthousiaste, était cependant clairsemé. Quant à l'éclairage, il faisait défaut. De l'avis général, la place de la République ne se prête plus, à cette époque de l'année, à un concert nocturne. Le kiosque qui tombe de vétusté, déplore aussi l'absence de bec de gaz. C’est pour ainsi dire dans les ténèbres qu’il fallait se promener vendredi soir et courir le risque de sentir à chaque pas les pieds du voisin.
L’administration municipale avait pourtant mobilisé une vingtaine de pompiers armés de flambeaux, mais cet éclairage rudimentaire dut encore, ce soir-là, essuyer l’assaut d’un vent qui soufflait, certes avec exagération.
Bref, nos braves musiciens, peu satisfaits, durent faire des prodiges artistiques pour ne pas lancer de fausses notes et donner le vol à quelques canards intempestifs. Plus d'une fois le bâton de leur chef et la musique de leur carton disparurent à leurs yeux !
Il faudra se résigner à remettre cette tentative à l’année prochaine, lorsque les jours seront plus longs et la température moins maussade. Mieux vaut encore, en septembre, la place Alsace-Lorraioe et son kiosque si déplorable au point de vue de l'acoustique, que la place de la République avec son kiosque en ruines et son gazon jauni.

3 septembre 1908 — Discussion du Conseil municipal qui a précédé le vote de la suppression du Kiosque à musique de la place de la République
— Cette fois, gare au fameux kiosque de la Place de la République. Le rapporteur ne mâche pas châtaignes : « Le kiosque à musique existant sur la place de la République est dans un état de vétusté tel qu'une réfection complète s’imposerait si l’on voulait maintenir un kiosque sur cette place. Ce remplacement serait très coûteux et il n’est pas démontré que les concerts qu’on y donnerait seraient bien suivis. Il faudrait du reste y installer l’éclairage et pas suite, des conduites coûteuses. La Commission propose donc de prononcer purement et simplement l’enlèvement de ce kiosque ».
Le concert donné sur ce kiosque la semaine dernière, n’a pas été, en effet, des plus réussis, non faute des musiciens, mais faute d’auditeurs assez compacts. « C’était pitoyable ! » dit un conseiller. M. Penvern reconnaît bien l’état de vétusté de ce kiosque, mais ajoute que l’on ne doit pas priver de musique tout un quartier.
M. Le Grand rappelle les vœux proférés au sein du Conseil au sujet de concerts à donner dans les quartiers. Après l’essai d’un concert nocturne place de la République, il vaudrait mieux, pense-t-il, donner des concerts de jour.
M. Mansion. Je crois que l’avis des habitants du quartier est favorable à l’enlèvement de ce kiosque, les gamins enlèvent les planches une à une, et il est probable que le kiosque n’existera plus à la fin de l’hiver.
M. Le Mestric. La Commission dit tout simplement que ce kiosque devrait disparaître.
M. Le Grand. Tout aussi bien que la Statue de la République qui lui fait face. Cette place est abandonnée, l’herbe y pousse partout. Toutefois kiosque et statue ne gênent personne.
M. le maire. M. Le Mestric, vous maintenez votre proposition pour la disparition du kiosque ?
M. Le Mestric. Absolument.
M. le maire. Vous êtes cruel !
M. Grall. J’ajoute même que l’on devrait vendre ce terrain.
Après ce court débat, le Conseil adopte, à mains levées, la suppression du kiosque.

Lorient - Place de la République, Nouvelle-Ville
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6 mai 1921 — Etat de la Place de la République après sa transformation, pendant les quatre années de guerre, en une immense écurie occupée par les centaines de chevaux de l’artillerie
— La place de la République. Inutile de rappeler en quel état déplorable se trouve depuis la guerre, la place la plus importante de la Nouvelle-Ville qui, occupée par les baraquements du 29e d’artillerie, n’a jamais été remise en état.
Une maison d’exportation demandait la location pour une durée de cinq années, d’une portion de terrain près de la rue Perrault pour y créer un dépôt, soit de poteaux de mine à ciel ouvert, soit de charbon sous hangars clos.
M. Guiet lit un rapport qu’il a établi et concluant au rejet de la demande car les habitants de la place et de ses environs sont déjà assez gênés par les maisons de charbon et de bois voisines, dont ils voudraient bien voir l’émigration vers Kergroise et La Perrière. En tout cas, si la place de la République devait être occupée, ce devrait bien plutôt être par des baraquements dans lesquelles on pourrait loger tant de familles victimes de la crise du logement.
La question de la location, mise aux voix, est repoussée
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Re: Kiosques à Musique

LOUDUN - Esplanade du Château
(VIENNE)
Le Château de Loudun construit à la fin de la période mérovingienne (VIIIe siècle) est, dès son édification, doté d’une enceinte fortifiée.
Cette fortification est reconstruite entièrement sous Philippe Auguste, à partir de 1206, englobant en outre la Ville qui, entourée de larges douves, est munie de pont-levis à l’emplacement de ses quatre portes (porte de Mirebeau ou Notre-Dame, porte de Saint-Nicolas, porte de Chinon ou Saint-Jean et porte du Martray).
La Poterne, au pied de la tour Saint-Marçolles, est le seul passage permettant, à partir de la Ville fortifiée, d’accéder au Château, totalement clos de murs.
Les fortifications de la Ville et du Château sont démantelées une première fois sous les ordres de Charles IX en mars 1569. Sur la demande de la ville, les murs de la cité vont être réparés et relevés, en 1573, moyennant la participation des habitants à hauteur de 13.774 livres tournois.
C’est reculer pour mieux sauter !
Par ordonnance du 21 novembre 1631, Louis XIII charge Martin de Laubardemont (1590-1653), commissaire du roi, de faire procéder à la suppression du Château de Loudun dont Jacob Maunoury, entrepreneur de démolition, est nommé adjudicataire de ces travaux pour 8.950 livres tournois. Dès le 15 décembre 1631, Laubardemont écrit que
tout s’estoit bien passé ; dans la fin de ce moys, la ditte démolition seroit toute parachevée. Du Castrum, il ne reste plus que le donjon cylindrique, qui ne tardera pas à suivre le vieux Palais, et la Tour Carrée, la seule qui subsistera jusqu’à nos jours.
M. de Laubardemont, par ordonnance du Roi du 13 août 1633, obtient une somme de 4.000 livres pour ses voyages et dépenses relatifs à la démolition du Grand Château.


Plan de Loudun en 1838 et reconstitution des fortifications du château au XVe siècle
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Un siècle plus tard, en 1747, Alexandre-Louis Gueniveau, sieur des Challandières, maire de Loudun, adresse, au nom des Officiers de la Ville, une supplique à l’Intendant de la généralité de Tours et du Loudunais, Charles Pierre Savalette de Magnanville (1713-1790) : la ville n’ayant à sa disposition, pour toute promenade, que le terrain de l’ancien château, au milieu duquel figure toujours une large fosse, demande l’autorisation d’aplanir ladite fosse, d’y faire de nouvelles plantations et d’interdire aux habitants d’y envoyer paître leurs bestiaux, réservant cette esplanade exclusivement aux promenades.
Savalette, dont les bonnes relations avec les édiles de Loudun sont savamment entretenues par de menus présents (1), donne l’autorisation pour mettre en œuvre ce projet le 3 novembre 1747.
Michel Prieur-Duperray, géomètre-dessinateur à Saumur, dresse les plans de la future promenade qui
« sera composée de deux parties, l'une haute, qui fera le pourtour, et l'autre basse, en forme de salle dont toute la plantation sera en quinconze ».
Les travaux adjugés le 9 avril 1749 pour 981 livres 22 sols, se décomposent en travaux de remblai et nivellement d’une part, et en plantation d’autre part :
Travaux de remblai et de nivellement :
1° Déblayer 87 toises cubes à 20 sols la toise, soit 87 livres
2° Déplacer pour rapporter en la place basse 55 toises cubes de terre, à 30 sols la toise, soit 82 livres 10 sols.
3° Rapporter 148 toises cubes prises à la distance de 20 toises et à 6 pieds de profondeur à 2 livres la toise, soit 296 livres.
4° Pour charroyer et mettre en œuvre 43 toises cubes de terre à la distance de 120 à 130 toises à 3 livres 10 sols la toise, soit 140 livres.
Prix des travaux de remblay : 605 livres 10 sols.
Travaux de plantation :
5° Achat de 202 pieds d'ormes de sept à huit pieds de hauteur et de 4 à 5 pouces de tour, ayant bonnes racines vives ; rendus sur le lieu, à 10 sols la pièce, soit 101 livres.
6° Pour les trous de 6 pieds en carré et de 4 pieds de profondeur, à 5 sols chaque trou, soit 50 livres 10 sol.
7° Pour remplir les trous de terrier gras pris au bas de la ville, lequel sera mis par minces couches sur les racines, soit 12 livres 4 sols.
8° Pour 146 perches de saule ou de « bouillard » qui seront posées de 2 pieds en terre à côté de chaque arbre et liées par deux endroits, à 3 sols la pièce, soit 21 livres 18 sols.
9° Pour un jardinier ou maçon chargé de dresser les talus, soit 30 journées à 30 sols par jour, soit 45 livres.
10° Pour un architecte ou géomètre pour donner les alignements, 6 journées à 6 livres par jour, soit 36 livres.
Prix des travaux de plantation : 375 livres 12 sols.
La vente de 31 pieds d’ormeaux plantés précédemment sur le talus de l’esplanade et l’utilisation des deniers patrimoniaux de la ville décidée, le 26 décembre 1750, par les Officiers de l’hôtel de ville, serviront à financer la création de la Promenade ou Esplanade du Château, désignée quelque temps, à partir du 24 novembre 1754, sous l'appellation de nouveau Mail.

Plan de Loudun en 1838, quartier de l’ancien château fortifié
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Lors des travaux de remblaiement de l’Esplanade, en 1749, les ouvriers vont exhumer quelques pièces à l’effigie d’empereurs romains : l’une au nom de Commode (règne de 180 à 192), à l’inscription COMMODUS CAES. GERMANICUS, la seconde au nom de Dioclétien (règne de 284 à 305), portant IMP. C. VAL DIOCLETIANUS P.P.AUG.
Ces deux pièces remises à François Dumoustier de La Fond (1709-1775), maire de Loudun de 1749 à 1765, celui-ci les offrira à l’Intendant tourangeau Savalette qui décidément faisait feu de tout bois… (1)

Le 25 avril 1766, 14 ormeaux sont plantés sur l’Esplanade pour 9 livres et 15 sols ; puis le 9 février 1776, de nouveaux ormes y sont plantés pour 102 livres 14 sols ; le 17 avril 1780, 327 livres et 6 sols sont encore consacrés à l’acquisition d’arbres pour le mail.
Mathurin Blanchard, jardinier de Loudun, est rémunéré le 20 juillet 1780 pour divers travaux sur le mail du Château, à raison de 46 livres et 12 sols.

Le 22 février 1788 un fifre est désigné pour accompagner les tambours et trompettes lors des cérémonies et, le maire décide de renouveler les costumes et tenues desdits musiciens. Le 29 août 1789, une milice nationale loudunaise est créée, composée de huit compagnies comprenant six musiciens.
La loi martiale est proclamée sur l’Esplanade du Château le 22 novembre 1789, et, la même année, une enquête est ouverte contre quelques malandrins qui ont coupé quelques arbres sur l’Esplanade du château, dévasté plusieurs jardins et renversé des murs de ville…

L’emplacement de l’ancien château ayant été précisément choisi pour son caractère inaccessible et invincible, l’Esplanade du Château se trouve, de fait, très excentrée de la Ville et assez isolée, ses seules voies d’accès, hormis quelques sentiers pédestres, étant les sinueuses rues du Château et des Jésuites. Aussi, ce jardin sera-t-il essentiellement fréquenté par les promeneurs avides de calme, et choisi pour y organiser toutes les manifestations festives de Loudun nécessitant un grand emplacement : fête patronale, fête nationale, kermesses, concerts, concours de gymnastiques, bals en plein air, fêtes aérostatiques…
Un
Kiosque à musique est édifié au centre de l’Esplanade dans les années 1890. De forme octogonale, accessible par un escalier de six marches, son soubassement de pierre et brique est entouré d’un garde-corps en fer forgé. Sa toiture en zinc, ornée sur son pourtour par un lambrequin de bois découpé, repose sur des piliers en bois.

Loudun - L'Esplanade du Château et le kiosque à musique
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Les quelques concerts donnés sur le Kiosque sont assurés par la Fanfare de Loudun, fondée et dirigée en 1875 par M. Bernard. Devenue la Musique municipale de Loudun, elle est présidée, en 1893, par M. Charpentier, tandis que M. Jouffroy père en assure la direction à la tête de 46 exécutants.
Une seconde formation, la Société Chorale Loudunaise, forte de 25 membres, attestée dès avant 1887, est dirigée en 1892 par M. G. Allin.
Il faut reconnaître que la majorité des prestations de ces phalanges ont lieu côté-Ville, soit sur la place Sainte Croix, soit sur une des portes — porte de Mirebeau, porte Saint-Nicolas ou porte de Chinon — où les fêtes locales et assemblées se déroulent régulièrement, et à l’occasion desquelles des jeux et attractions sont organisés.

La création, en avril 1892, du Véloce-Club-Loudunais présidé par Albert Amirault, va bientôt donner un essor considérable à la fréquentation de la Promenade du Château. Les premières courses vélocipédiques de Loudun se déroulent, en 1891 (14 juillet, 22 septembre etc…) avec départ place de la gare, suivi de l’exécution de plusieurs tours des boulevards de ceinture de la ville, anciennes fortifications.
Devant le succès remporté par ces courses, Albert Amirault envisage de construire un vélodrome. Après avoir contacté la municipalité, Alphonse Duméreau, maire de 1880 à 1896, donne son accord, en mars 1893, pour autoriser le Véloce-Club-Loudunais à implanter un circuit, à la charge unique du V.C.L., sur un terrain communal jouxtant le côté sud-ouest de la Promenade du Château, terrain qui servait jusqu’à présent aux exercices pyrotechniques lors des fêtes (artificier, M. Brottier), cet emplacement dominant Loudun étant un lieu idéal pour les feux d’artifices.
Faisant face au Kiosque à musique de l’Esplanade, la piste en ciment du Vélodrome du château accueille sa première course le 23 mai 1895, avant d’être officiellement inaugurée le 14 juillet.

Loudun - Vélodrome du Château — Programme des courses vélocipédiques du 14 mai 1894 organisées par le Véloce-Club Loudunais
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Les courses vélocipédiques, systématiquement intitulées du titre accrocheur de Fêtes de bienfaisance en raison de la rituelle quête pour les pauvres qui y est pratiquée, vont obtenir de grands succès, éclipsant quelque peu les concerts sur le Kiosque à musique. Néanmoins, la musique est de la partie lors de chacune des courses qui ont lieu de mai à septembre, avec un point culminant le 15 août, jour où le tout-Loudun doit être là.
Albert Amirault qui dirige le V.C.L. devient également, en 1899, le président de la Société musicale Saint-Cécile, nouvelle formation dirigée par J. Thibault, qui prend le titre d’harmonie municipale. En outre, à la même date, Thibault reprend les rênes de la Société Chorale loudunaise.

Alors que le vélodrome est « remis à neuf » (juste quelques travaux de 1.000 francs !), le maire de Loudun, Richard Cacaud est sollicité, le 4 août 1902, par le Véloce-Club afin que sa subvention municipale annuelle de 100 francs soit augmentée ; à titre exceptionnel, le conseil municipal lui accorde 150 francs.
De son côté l’Esplanade, dont les ormeaux ont été apparemment remplacés par des tilleuls dès avant 1912, obtient l’installation de bancs en juin 1922.
Le 23 janvier 1930, le V.C.L. décide de reconstruire entièrement le vélodrome pour un coût total de 99.000 francs. Henri-Emile Destrimoules, architecte loudunais, est chargé de sa conception. Les travaux sont réalisés de décembre 1930 à avril 1931 et l’inauguration du nouveau vélodrome a lieu le jeudi 14 mai 1931, jour de l’Ascension.

Le vélodrome cesse définitivement son activité dans les années 1970. Le Kiosque à musique, rénové, est resté debout, mais sans trop d’activité musicale…
L’Esplanade du Château a été rebaptisée Promenade Philippe-Auguste.
Kiosque toujours en place.


voir ici, l’Esplanade du Château de Loudun et son Kiosque à musique, aujourd’hui. (1/5) (2/5). (3/5). (4/5). (5/5).

Loudun - Esplanade du Château (1912).jpg
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publié par Jean-Marc

14 juillet 1887 — Programme de la Fête nationale. Concert et Grand bal sur l’Esplanade du Château
— Mercredi 13 juillet, à 9 heures du soir, grande retraite aux flambeaux par la Musique municipale, la Société Chorale, la Société de gymnastique et les Tambours et clairons des sapeurs-pompiers.
Jeudi 14 juillet, à 7 heures du matin, distribution de pain aux pauvres.
10 heures, exercices divers exécutés sur l’Esplanade du Château par la Société de Gymnastique.
1 heure du soir, Porte Chinon, courses en sac, courses à la brouette.
2 heures, place de la Gare, course de jeunes gens avec obstacles, baquet mystérieux.
3 heures, place Sainte-Croix, mât de cocagne, casse-cruche, la nourrice, la course à 4 pattes.
4 heures, place Sainte-Marthe, pêche à la baleine, le jeu de l’omelette.
8 heures du soir, sur l’Esplanade du Château, concert donné par la Société Chorale et la Musique municipale.
9 heures, illuminations et embrasement du Château, grand feu d’artifice.
10 heures, Esplanade du Château, grand bal par souscription, tenue de ville ; entrée, 3 francs.

13 et 14 juillet 1891— Les premières courses de vélocipèdes sont organisées sur le tour des boulevards
— Programme de la fête nationale. Lundi 13 juillet, à 9 heures du soir, retraite aux flambeaux par la Musique municipale, la Société Chorale, la Société de gymnastique et la Compagnie des sapeurs-pompiers.
A 10 heures, Esplanade du Château, revue de la Compagnie des sapeurs-pompiers et de la Société de gymnastique.
A 1 heure du soir, porte de Chinon, course aux grenouilles, courses en sac.
A 2 heures du soir, porte Saint-Nicolas, course en sabots, courses en échasse avec obstacles.
A 3 heures, place de la gare, courses de vélocipèdes. Parcours : départ place de la Gare, deux fois le tour des boulevards de la ville ; après le deuxième tour, arrivée par l’avenue de la gare et deux fois le tour de l’îlot, avenue de la gare et route de Saumur.
A 4 heures, place Sainte-Croix, mât de cocagne. Casse-cruche. Pêche à la ligne.
Pendant les exercices, la Musique municipale fera entendre plusieurs morceaux de son répertoire.
A 9 heures du soir, au Château, illuminations et embrasement du grand feu d’artifice.
Après le feu d’artifice, concert par la Musique municipale et la Société Chorale.

11 juillet 1892 — La subvention de la municipalité à la Société Chorale, remise en cause par un « ignorant de la géographie »
Séance du Conseil municipal du 11 juillet 1892.
— Un petit incident est venu rompre la monotonie de cette séance.
Un conseiller, inconnu jusqu’à ce jour, a voulu faire parler de lui et a proposé la suppression de la subvention de la Société Chorale.
M. le Maire (Alphonse Duméreau), à notre grande surprise, a pris la défense de cette Société, si bien que la subvention a été maintenue. Cinq conseillers seulement ont voté contre, ce sont MM. Charpentier, Sergent, Cornu, Sureau et enfin l’auteur de la proposition. Nous croyons être agréable à nos lecteurs en leur offrant sa biographie.
Piou Jean-Cyprien, cordier, retiré des affaires depuis sa nomination ; chevalier de l’ordre de Jacques et Soubise ; a jadis fait l’ascension de Sainte-Beaume ; signe particulier, croit que le Niagara fait partie du département des Hautes-Alpes.

13 et 14 juillet 1892 — Concerts et feu d’artifice sur l’Esplanade du Château, jeux sur diverses places, courses vélocipédiques lors de la fête nationale
— La fête nationale a été, à quelque chose près, la même que les années précédentes.
Le 13 au soir, la retraite aux flambeaux s’est dirigée vers la magnifique habitation de M. Duméreau, maire, décorée et illuminée pour la circonstance ; après plusieurs morceaux exécutés par la Musique municipale et la Société chorale, Monsieur le Maire a pris la parole. Puis la retraite s’est dirigée vers le café Foucteau dans le jardin duquel, le Cercle du Progrès offrait un punch aux différentes Sociétés.
Le 14, à 5 heures ½ du matin, course de fond (bicyclettes) par le Véloce-Club loudunais. But : Mirebeau aller et retour, 54 kilomètres, avec arrivée au rond-point de la porte de Mirebeau. Vainqueur, M. Colon, 2 heures 28 minutes.
A 10 heures, Esplanade du Château, exercices par la Société de gymnastique ; un bon point à cette jeune société pour sa bonne tenue et ses réels progrès. Revue des pompiers et distributions des prix de tirs.
A 11 heures, Madère offert par la municipalité dans la salle des fêtes de l’Hôtel de ville.
A 2 heures, course de vitesse, parcours 5 kilomètres, vainqueur M. Perrineau, 8 minutes ½. A 2 heures ½, course de lenteur, départ place de la Gare et arrivée au Portail-Chaussée. Vainqueur, M. Colon.
A 4 heures, place Sainte-Croix, jeux de toutes sortes, lancer de ballons grotesques pendant lesquels, la musique a exécuté quelques morceaux de son répertoire.
Enfin, à 9 heures, Esplanade du Château, magnifique feu d’artifice tiré par M. Brottier.
Illumination et embrasement ; nos félicitations à M. l’architecte pour le bon goût avec lequel il avait disposé des milliers de lanternes vénitiennes et de petits verres de couleurs, le coup d’œil était vraiment féerique ; nos charmantes loudunaises qui, malgré le temps menaçant, n’avaient pas craint d’exhiber leurs plus fraiches toilettes, sillonnaient les nombreuses allées de notre magnifique promenade.
A 10 heures, grand concert. La Musique municipale débute en jouant quatre des plus beaux morceaux de son répertoire ; puis vient le tour de la Société chorale qui, malgré l’absence d’un grand nombre de nos sociétaires, a chanté avec une ampleur vraiment remarquable, notre hymne national.
Au 2e morceau, « France et Russie », les applaudissements et les cris « Vive la Russie » ont éclaté de toutes parts ; mais là où l’enthousiasme a été à son comble, c’est quand nos chanteurs ont attaqué avec un brio indescriptible, le Chant du Départ, cette magnifique poésie de Chenier ; on a même bissé et nos orphéonistes durent reprendre la 3e strophe « de Barra de Vialla etc. ».

Loudun - L'Esplanade du Château et le Kiosque — Défilé sur Loudun précédé de la musique de la Loudunaise
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26 mars 1893 — Décision de l’implantation du futur vélodrome du Véloce-Club Loudunais, face au Kiosque
— Bonne nouvelle pour les fervents de la pédale ! Une délégation du Véloce-Club Loudunais s’est présentée cette semaine devant M. le maire de Loudun, à l’effet de le pressentir au sujet de l’installation d’un vélodrome sur la partie de l’Esplanade du Château, consacrée jusqu’ici à la pyrotechnie, à l’occasion des fêtes nationales ou locales.
Les délégués, parfaitement accueillis par M. Duméreau, ont été invités par lui, à déposer sur le bureau du Conseil municipal, une pétition en ce sens, pour laquelle il a promis son puissant et bienveillant concours.
Donc, bonne chance à cette bienheureuse pétition. Les vœux de tous les cyclistes loudunais l’accompagnent.
Cyclamen.
(journal Avenir de la Vienne, 26 mars 1893)

15 août 1896 — Les courses vélocipédiques du Vélodrome, appelées « Fêtes de bienfaisance » en raison de la quête qui y est faite pour les démunis
— Courses vélocipédiques. La fête de bienfaisance organisée sous les auspices du V.C.L. a eu un plein succès. Dès une heure, la magnifique allée du Château était envahie par la foule, accourue de toutes les villes voisines. Nous donnons à nos lecteurs les résultats :
Première course locale : 1er prix, Baranger ; 2e prix, Jamain ; 3e prix Dugast.
Deuxième course internationale, 28 kilomètres 800 : 1ers prix, Tiercelin et Rozière, ex aequo ; 2e prix, Fréchoux.
Troisième course internationale, 7 kilomètres 200 : 1er prix, Martineau ; 2e prix, Dubois ; 3e prix Lekel.
Quatrième course, tandems, 6 kilomètres 450 : 1er prix, Dubois et Rozière ; 2e prix, Martineau et Fréchoux.
Course d’honneur, 2 kilomètres 700 : Prix unique, Rozière.
Une quête faite au profit des pauvres par Mme Albert Amirault, femme du dévoué président, a produit 100 francs.

7 juillet 1897 — La Musique municipale loudunaise dirigée par M. Jouffroy père emporte de nombreux prix au concours musical d’Angers
— La Musique municipale de Loudun, partie le 4 juillet au concours musical d’Angers, nous est revenue couverte de lauriers.
Le samedi, au concours des solistes, M. Jouffroy fils, piston solo de la Société, a superbement joué l’air varié du Carnaval de Venise ce qui lui a valu le 1er prix d’honneur à l’unanimité.
M. Jouffroy père chef de la Société a obtenu le 1er prix de direction et la Société a reçu le 1er prix de lecture à vue, le 1er prix d’exécution ascendant et le 1er prix d’honneur avec félicitations du jury. Le tout assorti de deux belles palmes de vermeil, d’une superbe couronne et de 200 francs en espèces. Une superbe broche a été offerte à M. Jouffroy fils.
La municipalité, notre excellent maire en tête, attendait à la gare et accompagnait la musique à l’Hôtel de ville où un vin d’honneur a été servi.

10 au 14 juillet 1898 — Effervescence sur l’Esplanade du Château : concours de tir, concerts des trois phalanges musicales de Loudun et feu d’artifice
— Voici le programme de la fête nationale :
Les dimanche 10 et mardi 12 juillet, de 7 heures à 11 heures du matin et de midi à 7 heures du soir, sur l’Esplanade du Château, grand concours de tir (carabine, pistolet, ball-trap, pigeons). Les prix du concours sont exposés chez M. Cayer, armurier.
Mercredi 13 juillet, retraite aux flambeaux par la Musique municipale, la Société Sainte-Cécile, la Société Chorale, la Société de gymnastique et les Sapeurs-pompiers.
Jeudi 14 juillet, à 7 heures, distribution de secours aux indigents de la commune.
A 10 heures, sur le Château, revue de la Compagnie des sapeurs-pompiers ; distribution des prix de tir ; défilé des Sociétés ; retour à la mairie ; vin d’honneur.
A 2 heures du soir, sur le vélodrome, courses vélocipédiques.
A 4 heures, place Sainte-Croix, concert par la Musique municipale ; lâcher de 500 pigeons.
A 9 heures, grand feu d’artifice. Pendant celui-ci, concert par la Société Sainte-Cécile ; après le feu d’artifice, concert par la Musique municipale et la Société chorale.

15 août 1900 — Les courses vélocipédiques du vélodrome sont systématiquement accompagnées des musiciens assurant l’ambiance
— Grande fête vélocipédique. La grande fête annuelle organisée par le Véloce-Club loudunais, a eu lieu le mercredi 15 août.
A une heure nous nous trouvons sur le coquet vélodrome du Château.
Le temps est splendide. Le soleil, bien qu’un peu ardent, est heureusement tempéré par une forte brise rafraichissante.
Pendant que les coureurs s’apprêtent, les deux musiques de notre ville jouent à tour de rôle d’entrainants pas redoublés.
Sur tout le pourtour du vélodrome, une foule nombreuse, qu’on peut évaluer à deux mille personnes, attend impatiemment le signal de la première course.
Se détachent agréablement sur le fond vert des arbres, les claires toilettes des dames.
A deux heures, la cloche sonne et sur la piste apparaissent aussitôt les coureurs aux maillots bariolés.
Après le défilé obligatoire, en place pour la grande course d’une heure, le gros morceau de la journée.
Quinze partants sont en ligne.
A deux heures 28, au coup de pistolet, s’ébranle le peloton. Dès le début, le train est dur et peu à peu, plusieurs coureurs abandonnent.
Au bout de quelques tours, commence la série des pelles.
Le jeune Bibard de Saumur a la malchance de voir son pneu crever, d’où une pelle formidable.
Quelques minutes après, Gemehl et Théo de Châtellerault s’écrasent sur le ciment, dans un virage.
Heureusement, cette triple chute n’a qu’une gravité relative et tout se réduit à des écorchures aux bras et aux jambes, vivement pansées par le docteur Gambler.
Cette émotion passée, nous constatons que le peloton s’est singulièrement éclairci. 6 coureurs restent seulement en ligne.
Au bout d’un quart d’heure, c’est Bernard de Nantes qui tient la tête avec un tour d’avance sur ses concurrents.
La lutte se poursuit acharnée. A la 27e minute, Péchard de Nantes abandonne. Restent en ligne : Bernard de Nantes, Sutter de Châtellerault, Hamelin de Tours, Foucret d’Angers et Georget de Châtellerault.
12 minutes avant la fin de l’heure, quatrième pelle dans un virage, Georget s’allonge sur le ciment.
La course s’achève par la victoire de Bernard qui, jusqu’à la fin, a conservé son tour d’avance, couvrant dans l’heure, 36 kilomètres.
Les courses suivantes verront la victoire de Péchard de Nantes (75 tours, 13500 mètres), Sutter et Georget (tandem, 50 tours, 9000 mètres) et Théo (25 tours, 4500 mètres).

Loudun - Le vélodrome du Château
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2 juin 1901 — Concert de la Société Sainte-Cécile porte Saint-Nicolas
— Loudun. Sainte-Cécile. Voici le programme du concert qui sera donné le dimanche 2 juin à 8 heures ½ du soir, porte Saint-Nicolas :
1. Costigliana, fantaisie. Violette. — 2. Roche vineuse, ouverture. Bléger. — 3. Le diadème, fantaisie. Martin.
Le président, Albert Amirault. Le chef, J. Thibault.

9 juin 1901 — Concert de la Société Sainte-Cécile sur l’Esplanade du Château
— Loudun. Sainte-Cécile. 2e concert du dimanche 9 juin 1901, à 8 heures ½ du soir, Esplanade du Château.
1. Splon kop, allegro militaire. Planel. — 2. Normalienne, mazurka. Barillot. — 3. Air varié pour clarinette. — 4. Joie de vivre, polka. Roux. — 5. La dame de Salbart, ouverture. Destrubé. — 6. La marche du prophète. Meyerbeer.
Le président, Albert Amirault. Le chef, J. Thibault.

6 et 7 juillet 1902 — Kermesse sur la Promenade du Château
— Voici le programme de la kermesse organisée par la section de Loudun de l’orphelinat fraternel des chemins de fer français au profit de l’œuvre et qui aura lieu les 6 et 7 juillet sur la Promenade du Château, avec l’appui de la municipalité et des commerçants de la ville, le concours de la musique municipale, de la musique Sainte-Cécile, de la Société Chorale et de la Société de gymnastique.
Le 6 juillet à midi ½. Grand défilé de toutes les sociétés musicales de la société de gymnastique et des artistes prenant part à la fête.
A 1 heure, ouverture de la kermesse. Jeux divers : courses de fin de siècle ; joutes à âne ; courses au tonneau.
Pendant les jeux, concert par les musiques.
A 4 heures, grande bataille de fleurs et de confetti, nombreuses attractions.
A 5 heures, grand concert par les musiques. Grand bal pendant toute la durée de la fête.
Le soir, à 8 heures, grande fête de nuit. A 9 heures, concert par les musiques et la chorale.
A 10 heures, promenade excentrique aux flambeaux. Illuminations et embrasement général du château.
Les cartes d’entrée de famille, 2 fr 50 et personnelles, 1 fr 50, donnent droit à l’entrée à la kermesse.
Le 7 juillet, continuation de la fête.
A 2 heures, tirage de la tombola. Entrée de la kermesse : 0 fr 25. Gratuit au-dessous de 10 ans.
Une fleur sera offerte à chaque dame entrant à la kermesse.
Distribution de cartes postales.

14 juillet 1902 — Concert l’après-midi place Sainte-Croix, suivi le soir, d’un second concert sur le Kiosque de l’Esplanade du Château
— Musique Sainte-Cécile. Loudun. 6e concert du 14 juillet à 2 heures du soir, place Sainte-Croix. Programme : Catillon sur Sambre, allegro. A. Leveau. — La Tourterelle, polka. E. Marsal. — Jolie fiancée, mazurka. A. Hervé. — Marguerite des prés, fantaisie. A. Planel. — Le Vengeur, marche patriotique. Farchall.
7e concert au Kiosque du Château, après le feu d’artifice. Programme : Honneur et patrie, fantaisie. Ch. Foare. — Marche des gardes françaises, avec chant. F. Boisson. — L’hymne russe, avec chant. — La Marseillaise officielle, avec chant.
Le président, Albert Amirault. Le chef, J. Thibault.

Loudun - Concert sur la place Sainte-Croix — Kiosque à musique de l'Esplanade
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La musique municipale Sainte-Cécile donne ses concerts tantôt sur l’Esplande du Château, tantôt sur les diverses place loudunaises
12 juin 1904 — Musique Sainte-Cécile. Loudun. 2e concert du dimanche 12 juin 1904, à 8 heures ½ du soir, porte de Mirebeau : 1. Allegro militaire. Wacle. — 2. L’oubli, valse. Vivenot. — 3. Les murmures du vallon, ouverture. Vivenot. — 4. L’Avenir, pas redoublé. Fontaix. Le président, Albert Amirault. Le chef, J. Thibault.
4 juin 1905 — Musique Sainte-Cécile. Loudun. Concert du 4 juin 1905, à 9 heures du soir, porte Saint-Nicolas. Programme : 1. Le Kiosque, pas redoublé. A. Planel. — 2. Jolie fiancée, mazurka. A. Hervé. — 3. Avril en fleur, fantaisie. J. Egal. — 4. Joie de vivre, polka. G. Roux. Le président, Albert Amirault. Le chef, J. Thibault.
11 juin 1905 — Musique Sainte-Cécile. Loudun. 2e concert du dimanche 11 juin 1905 à 8 heures ½ du soir, Esplanade du Château. Programme : 1. Le formidable, pas redoublé. P. Labole. — 2. Le Diadème, fantaisie. C. Martin. — 3. Malaga, valse. F. Boisson. — 4. Le Chevalier de Malte, fantaisie. Lepagnol. — 5. Marche des petits parisiens. J. Furgeot. Le président, Albert Amirault. Le chef, J. Thibault.
13 août 1905 — Musique Sainte-Cécile. Loudun. 7e concert du dimanche 13 août 1905 à 8 heures ½ du soir, Esplanade du Château. Programme : 1. Le Torrent, allegro. L. Farchall. — 2. Fleurs d’Italie, mazurka. A. Arnoux. — 3. La Grotte de Calypso, fantaisie. P. Amourdedieu. — 4. Pavane Louis XIII. G. Parès. — 5. La fête du régent, fantaisie. L. Pivet. — 6. La fanfare qui passe, pas redoublé. A. Arnoux. Le président, Albert Amirault. Le chef, J. Thibault.

11 juin 1905 — Le Véloce-Club-Loudunais est astreint à la sortie de la Pentecôte sous peine d’amende
— Véloce-Club-Loudunais. Sortie obligatoire des lundis de la Pentecôte.
Itinéraire : Loudun départ 6 heures du matin, Monts-sur-Guesnes (halte), Guesnes Angliers, retour à Loudun avant midi.
Réunion au siège de la société à 5 heures ½.
Les sociétaires absents à cette sortie sont passibles d’une amende de un franc.
La Société invite les membres honoraires et les cyclistes indépendants à cette promenade.
Le secrétaire, E. Chauveau.

14 juillet 1905 — Concert l’après-midi place Sainte-Croix, suivi le soir, d’un second concert sur le Kiosque de l’Esplanade du Château
— Musique Sainte-Cécile. 5e concert du 14 juillet 1905 à 3 heures ½ du soir, place Sainte-Croix. Programme : 1. Catillon-sur-Sambre, pas redoublé. E. Leveau. — 2. Espérance, fantaisie. F. Boisson. — 3. Cœur promis, valse. E. Marsal. — 4. Spion-Kop, allegro. A. Planel.
6e concert, Esplanade du Château, après le feu d’artifice : 1. La Marseillaise (officielle). — 2. Absence et retour, ouverture. P. Labole. — 3. Lohengrin, fantaisie. R. Wagner. — 4. Murmures du vallon, ouverture. F. Vivenot.
Le président, Albert Amirault. Le chef, J. Thibault.

15 août 1905 — Pour rien au monde, les adeptes du vélo ne manquent d’assister à la fête de bienfaisance du 15 août
— Fête de bienfaisance. Le Véloce-Club-Loudunais organise pour le 15 août une grande fête de bienfaisance qui se tiendra sur le vélodrome du Château, à une heure du soir, sous la présidence de M. Magé, maire de Loudun. Programme :
Première course réservée du V.C.L. 25 tours, 4500 mètres ; temps 8 minutes. 1er prix, 15 francs ; 2e prix, 10 frs. ; 3e prix, 5 frs.
Deuxième course internationale, une heure, minimum 35 kilomètres : 1e prix, 100 francs offerts par la ville ; 2e prix, 50 frs ; 3e prix, 25 frs.
Troisième course internationale, 75 tours, 13 kilomètres 500 ; temps, 25 minutes. 1er prix, 40 frs. ; 2e prix, 20 frs. ; 3e prix, 10 frs.
Ne prendront pas part à cette course les trois gagnants de la première internationale.
Quatrième course, course de primes, 50 tours, 9 kilomètres : primes au 15e tour, 10 frs ; 30e tour, 10 frs ; au 50e tour, 1er prix 20 frs, 2e prix 10 frs.
Course d’honneur, obligatoire pour tous les coureurs classés dans les courses précédentes sous peine de déchéance de leur prix, 25 tours, 4500 mètres. Prix unique offert par M. Ridouard, député, 20 francs.
Pendant les courses, concert et quête au profit des pauvres.

13 et 14 juillet 1906 — Fêtes de gymnastique, courses vélocipédiques et concerts se succèdent sur l’Esplanade et le Vélodrome du Château
— Voici le programme de la fête nationale.
Vendredi 13 juillet, à 9 heures du soir, grande retraite aux flambeaux par la musique Sainte-Cécile, la Société de Gymnastique et la Compagnie des Sapeurs-pompiers.
Samedi 14 juillet, à 10 heures, Esplanade du Château. Revue de la Compagnie des sapeurs-pompiers. Itinéraire : Hôtel de Ville, rue de la mairie, place Carnot, rue Sèche, rue Carnot, rue Renaudot, rue du Château, Esplanade du Château.
Grand lâcher de pigeons voyageurs par la société colombophile de Chinon.
Défilé des Sociétés. Retour à l’Hôtel de ville, vin d’honneur.
De 1 heure ½ à 3 heures, Vélodrome du Château, grandes courses vélocipédiques.
Pendant les courses, Concert par la musique « Sainte-Cécile ».
Exercices de gymnastique par la Société le Réveil.
A 3 heures ½, place Sainte-Croix, concert par la musique Sainte-Cécile.
Jeux divers avec prix : jeu de la poêle, jeu de la chandelle, jeu de la ficelle.
A 9 heures du soir, vélodrome du Château, grand feu d’artifice. Illuminations et embrasement du château.
Après le feu d’artifice, concert par la musique Sainte-Cécile.

Concerts de la musique Sainte-Cécile sur l’Esplanade du Château
15 août 1906 — Musique Sainte Cécile municipale. 8e concert mercredi 15 août 1906, à 1 heure du soir, Vélodrome du Château, pendant les courses. Programme : 1. Spion-Kop, allegro. A. Planel. — 2. La Sainte-Cécile, quadrille. Signard. — 3. Oxygénée, marche. A. Bert. — 4. Un doux souvenir, mazurka. Dasque. — 5. Bouquet de roses, valse. Labole. — 6. La fanfare qui passe, pas redoublé. Arnoux. Le président, Albert Amirault. Le chef, J. Thibault.
9 juin 1907 — Musique Sainte-Cécile Municipale. Loudun. 3e, dimanche 9 juin 1907, à 8 heures ½ du soir, Esplanade du Château. Programme : Le 11e alpin, pas redoublé. A. Soyer. — Cosmopolis, fantaisie. P. André. — Les Contrebandiers, boléro. E. Favre. — Le Talisman, fantaisie sur l’opéra. P. Kerjullou. — Face au drapeau, marche. V. Turine. Le président, Albert Amirault. Le chef, J. Thibault.

16 août 1908 — Le Vélodrome accueille également les fêtes de gymnastique
— Fête sportive. L’Union sportive loudunaise et la Société de gymnastique Le Réveil avaient organisé pour le dimanche 16 août, une grande fête sportive avec le gracieux concours du Racing club montreuillais et de l’Harmonie loudunaise.
Le programme, fort bien composé, intéressa vivement le nombreux public qui se pressait autour du vélodrome du Château.
Les exercices de gymnastique exécutés par Le Réveil sous l’habile direction de M. Toublanc furent des plus réussis. Signalons notamment les mouvements d’ensemble de la section féminine. Le public fit une véritable ovation à ces gracieuses fillettes.
Dans les exercices purement sportifs, courses plates, sauts en hauteur avec et sans élan, sauts en longueur, sauts à la perche, lancement du poids et du disque, les jeunes athlètes montreuillais et loudunais rivalisèrent de souplesse, d’entrain et d’endurance.
Il convient de féliciter l’Harmonie loudunaise qui ajouta un attrait de plus à cette brillante fête.

Loudun - La Promenade du Château et son kiosque ; le lambrequin de la toiture tombe en ruine
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30 mai 1909 — Quelques-uns des champions engagés sur le vélodrome
— Grandes courses vélocipédiques, Vélodrome du Château, réunion du 30 mai.
Principaux champions engagés dans les courses de vitesse :
Bouma, champion hollandais ; Serge Avril, recordman français du ¼ de mille ; Moussier, de Moulins, vainqueur du grand prix d’Angoulême ; Fournous, de Lyon, champion du Rhône, et plus de 20 coureurs parmi lesquels les principaux champions régionaux.
Sur la piste, lutte finale (10 tours) des routiers du circuit de la Loire, 41 engagés.
Ouverture des guichets à midi et demi. Premières courses à 1 heure et demie très précise.

9 juillet 1925 — Concert de l’Harmonie du collège sur l’Esplanade du Château
— Loudun. L’Harmonie du Collège donnera jeudi 9 juillet, à 21 heures, un concert, Esplanade du Château. Programme :
1. Sans titre, pas redoublé. Magnier. — 2. Le Lys d’Argent, fantaisie. Mourgue. — 3. Valse rêvée. Giraud. — 4. Les Amazones, fantaisie. Mullot. — 5. Scottisch des Pierrots. Lamotte.
Le Principal, Grandidier. Le Chef, V. Proust.

13 et 14 juillet 1925 — Les couses vélocipédiques se poursuivent, toujours accompagnées de l’Harmonie Loudunaise
— Fête nationale. Programme :
Lundi 13 juillet, à 21 heures ½, retraite aux flambeaux par l’Harmonie loudunaise, la Compagnie des sapeurs-pompiers et la Société de gymnastique La Loudunaise. Départ Hôtel de ville et dislocation place Sainte-Croix.
Après la retraite, sous les Halles, Bal populaire et gratuit, grand orchestre.
Mardi 14 juillet, à 7 heures, à la Mairie, distribution de secours aux nécessiteux de la commune.
A 9 heures, à l’Hôtel de ville, réunion des autorités municipales et des Sociétés. Formation d’un cortège pour se rendre à la Sous-Préfecture et ensuite à la place Sainte-Marthe. Revue des Sapeurs-pompiers et de la Loudunaise. Retour à l’Hôtel de ville. Vin d’honneur.
A 14 heures, au Vélodrome du Château, grandes courses vélocipédiques.
Première course, 10 tours : 1er prix 30 frs ; 2e prix, 20 frs ; 3e prix, 10 frs.
Première course, 20 tours : 1er prix 30 frs ; 2e prix, 20 frs ; 3e prix, 10 frs.
Première course, 25 tours : 1er prix 30 frs ; 2e prix, 20 frs ; 3e prix, 10 frs.
Les engagements sont reçus chez M. E. Champion, trésorier du Véloce-Club-Loudunais.
A 15 heures, au Château, grandes courses à pied par la Société La Loudunaise. Exhibition par la Loudunaise.
Pendant les Courses, concert par l’Harmonie Loudunaise.
Vers 16 heures 30, place Sainte-Croix, jeux divers. Exposition et lâcher de pigeons voyageurs par la société colombophile l’Union loudunaise. Grand concert sur la place par l’Harmonie loudunaise.
A 21 heures, au Château, sur le Kiosque, concert par l’Harmonie Loudunaise.
Après le concert, grand feu d’artifice au vélodrome.
Illuminations du Château.

14 mai 1931 — Inauguration du nouveau Vélodrome
— L’inauguration de notre nouveau vélodrome, aménagé conformément aux dernières règles de l’art sportif et que la ville de Loudun est seule dans la Vienne à posséder, a eu lieu jeudi par un temps splendide.
Plus de 4000 spectateurs assistèrent à cette belle manifestation cycliste, récompensant ainsi largement les organisateurs d’un zèle et d’un dévouement qui, jamais, ne se démentit. Félicitons-en donc M. Champion, président et tous les membres du bureau ainsi que M. Destrimoules, architecte, pour la diligence qu’il a déployée avec ses fidèles séides, afin d’aménager à temps voulu notre vieille piste casse-cou.
Longtemps avant l’l’heure annoncée, tribunes, bancs, chaises et gradins étaient remplis à souhait. Les derniers arrivants eurent peine à trouver place.
Parmi les personnalités présentes nous avons remarqué MM. Dr Sevestre, député ; Aymard, maire de Loudun ; Champion, président actif du V.C.L. ; Dr Quintard, conseiller d’arrondissement ; de nombreux maires et anciens maires des communes voisines…
Le programme comportait trois courses qui furent âprement disputées.
Le coup d’envoi fut donné par l’ancien châtelleraudais Emile Georget que les vieux sportifs étaient heureux de revoir et furent encore plus heureux de revoir sur la piste où il recueillit les salves d’applaudissements qu’il connut si souventes fois il y a quelques vingt ans.
Nous donnons les résultats des courses :
Course de vitesse, 50 tours, 19 kilomètres 250. 1er Blondeau
Course par élimination, 100 tours, 18 kilomètres 500, 1er Caillebault.
Course à l’américaine, une heure et demie par addition de points. 1er Equipe Marcot-Grégoire.

Loudun - Le Kiosque à musique — Reconstruction du vélodrome en 1931
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21 mai 1931 — L’Harmonie Loudunaise toujours active sur l’Esplanade du Château
— Notre Harmonie loudunaise, complètement rénovée, a donné son deuxième concert printanier, jeudi soir, sur notre belle Esplanade du Château.
Beaucoup de promeneurs s’étaient rendus à notre petit Blossac (*), heureux de profiter en même temps du charme d’une de ces belles soirées qui sont par trop rares cette année.
Que dire du concert lui-même sinon qu’il fut tout à la louange de l’excellent chef et de ses dignes musiciens ?
L’ouverture de la « Dame blanche » et la fantaisie sur le « Petit duc » notamment, firent l’admiration des connaisseurs. Les musiciens reçurent une salve d’applaudissements à l’écoute de l’exécution de la jolie polka pour piston et bugle « les deux Commères » de Labit.
Merci aux dirigeants de l’Harmonie qui permettent à la population de savourer quelques heures de distraction de temps à autre après une journée bien remplie.
(*) Blossac, célèbre parc de Poitiers accueillant de nombreux concerts.

15 août 1931 — Le Vélodrome, à présent reconstruit à neuf, va connaître quatre décennies de succès
— Les courses du 15 août à Loudun. Les échos nous parviennent de tous côtés laissant augurer, pour les courses cyclistes du 15 août, un succès sans précédent pour le V.C.L. En effet, en raison des efforts incontestés des organisateurs qui n’hésitèrent devant aucun sacrifice, en présentant, pour cette journée, un magnifique programme, les nombreux amateurs du sport cycliste se rendront en masse, sur l’Esplanade du Château, samedi prochain.
Il est à prévoir que, de bonne heure, l’enceinte du vélodrome sera envahie. Pour cette raison, nous recommandons instamment aux habitants de la région loudunaise d’arriver à l’heure militaire, afin qu’ils soient assurés de trouver une bonne place. La réunion commencera à 14 heures précises, qu’on se le dise !...
Au point de vue de l’organisation, tout a été prévu, afin d’éviter le plus possible l’embouteillage et la bousculade aux guichets. Des buvettes seront également installées dans l’enceinte et chacun pourra se rafraichir à son gré.
En un mot, tous pourront assister à un très beau spectacle sportif, tout en étant assuré du confortable.

Loudun - Le Vélodrome — Cabine de pointage du vélodrome
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Formations musicales actives à Loudun en 1909 :
Société chorale Loudunaise (Orphéon), chef J. Thibault, 25 exécutants ;
Société musicale Sainte-Cécile de Loudun (harmonie municipale), président Albert Amirault, direction J. Thibault, 35 exécutants ;
Fanfare Sainte-Cécile, direction J. Thibault, 35 exécutants.

(1) Les pots de vin ne datent pas d’hier !
M. Savalette de Magnanville, intendant de la généralité de Tours qui reçoit fréquemment des délégations des maires des villes avoisinantes ne dédaigne pas de recevoir de petits cadeaux pour services rendus. Ainsi, le 6 octobre 1746, lors d’un de ses passages à Loudun, le Maire et les Officiers de ville lui font remettre 12 bouteilles de vin coûtant 9 livres, une quantité indéterminée de pains beurrés estimés 24 livres et 30 livres de bougie coûtant 72 livres (l’évêque de Poitiers reçoit le même type de cadeau des Loudunais, bougie, pains beurrés 6 bouteille de vin rouge et 6 bouteilles de Frontignan, le 6 août 1754)
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LOUHANS - Le Kiosque
(SAÔNE ET LOIRE)
A l’instar de tant de villes, Louhans se dote, au cours du XVIIIe siècle, de murailles et de fossés, délimités par la rue du Musée (rue Lucien Guillemaut), la rue des Dos d’ânes (rue des Dodânes), la rue Edgar Guigot, la rue Saint-Paul (rue Ferdinand Bourgeois), et la promenade de la Charité (devenue place d’Armes puis rue Aristide Briand). Trois portes y sont ménagées : la porte de Chalon au couchant, la porte de Comté au levant et enfin, au midi, la porte des Bordes ou de Cuiseaux. Cette dernière porte va cependant être condamnée, vraisemblablement pendant les guerres de Franche-Comté qui sévissent à partir de 1637, obturation attestée par un beau dessin au lavis de bistre du XVIIe siècle représentant la ville de Louhans, indiquant que l’ont peut rétablir cette ancienne porte débouchant sur le faubourg des Bordes.

Plan de Louhans au XVIIe siècle (dessin rehaussé de lavis de bistre - Archives départementales de Dijon)
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La seigneurie de Louhans dont l’origine remonte également au XIIIe siècle échoit en 1709 à François Guyet, sieur de la Faye (1663-1736), intendant des finances de 1703 à 1715, qui l’acquiert après la mort de la duchesse Marie de Nemours (1625-1707). Devenu comte de Louhans en 1724, Guyet laisse, à son décès en 1736, l’ensemble de ses biens et domaines à sa fille unique, Philiberte-Thérèse Guyet (1692-1774), veuve de Jérôme Chamillard depuis 1728. (1)
Communément appelée Madame de Chamillard, celle-ci entreprend, en 1733, d’agrandir à ses frais, la
Maison de Charité fondée depuis 1701 par une certaine demoiselle Mazoyer, installée dans un petit bâtiment donné par un habitant, situé près de l’Hospice louhannais, hors-la-ville, la première maison du faubourg des Bordes près de la Porte éponyme réouverte en 1719.
Cette Maison de Charité est destinée à accueillir les malades n’ayant pas accès à l’hôpital, à assurer l’entretien d’orphelines et à dispenser l’instruction des filles.
Dûment autorisé par lettres patentes du Roi de 1733, ce premier établissement est vendu pour permettre d’en édifier un nouveau, dont Madame de Chamillard assure en majeure partie la construction, à l’angle de la rue des Bordes et de la promenade qui va être aménagée à la place des fossés le long des remparts.
En 1741, deux premières sœurs, provenant de la communauté du Saint-Enfant Jésus de Paris, sont chargées de l’enseignement au sein de la Maison de Charité, et, en 1754, Mme de Chamillard finance l’agrandissement des bâtiments afin d’aménager de nouvelles classes et un dortoir pour les pensionnaires.
Afin d’assurer la pérennité de cette œuvre de charité, Mme de Chamillard va prendre soin de constituer des rentes à hauteur de 4.400 livres tournois, permettant de subvenir aux besoins des six sœurs maintenant engagées.

Louhans - Collège de jeunes filles, ancienne Maison de Charité
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La Maison communale servant pour les délibérations des édiles de la ville, était située au fond d’une impasse débouchant précisément sur la rue de la Maison de ville. Délabrée, elle est démolie en 1762 pour laisser place à la construction de la boucherie. La rue est alors rebaptisée rue de la Boucherie (actuelle rue de l’Ancienne Boucherie). Aussitôt que la maison de ville est supprimée, la municipalité décide de faire édifier le nouvel Hôtel de ville sur l’emplacement de l’ancienne porte des Bordes, en partie occupée jusqu’à cette date par la boucherie. En 1766, Louis-Gabriel-Philibert de Brange, avocat, maire de 1765 à 1789, inaugure l’Hôtel de ville qui se situe donc en vis-à-vis de la Maison de Charité et de sa Promenade, et face au Faubourg des Bordes traversé par sa rue éponyme.

Louhans - Collège de jeunes filles à l’angle de la rue des Bordes et de la promenade de la Charité, Hôtel de ville au fond — Hôtel de ville sur la place d'Armes
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Les remparts, en état de délabrement avancé, sont démolis et arasés de 1781 à 1791, les fossés sont comblés et aplanis. En 1784, le long des anciens remparts et fossés sud, une promenade, bientôt plantée d’une double rangée de platanes, dite la Promenade de la Charité — parfois appelée le Quinconce —, est aménagée le long de la Maison de Charité, tandis que sur la partie Est, à partir de l’Hôtel de ville, une nouvelle voie, la rue Saint-Paul, est tracée.
Les deux portes de Chalon et de Comté sont démolies en 1790.

Plan de Louhans en 1811
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Plan partiel de Louhans en 1811
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A partir de la révolution, les Filles de l’Enfant Jésus qui tiennent l’établissement de la Charité comptent les jours avant leur inévitable expulsion. Après plusieurs notifications qui leur sont faites de prêter serment, et après leur refus réitéré, Mme Gaulard, supérieure, et les sœurs Grillet, Oudet, Durand, Rousseau et Manuel quittent les lieux le 15 avril 1792 de leur propre mouvement. Ici encore, cette délibération du conseil municipal laisse à penser que la bonne foi n’est pas de mise parmi les conseillers.
Le 16 avril, la citoyenne Rosalie Dufour devient la première institutrice laïque de la Charité. Elle est suivie par trois autres : les demoiselles Gautherot et Saulnier, puis par Mme Pembrock. L’expérience sera de courte durée puisque les Dames de Saint-Maur (sœurs de l’Enfant Jésus) réintègrent les lieux en 1803.

Alors qu’un premier arbre de la liberté est planté à Louhans, le 13 mai 1792, place des Ponts, plusieurs autres arbres symboliques sont alors dressés, notamment, le 20 ventôse de l’an II (10 mars 1794), au bout de la rue de la Boucherie, sur la place du Château, devenue place de la Liberté à cette occasion.
Le 30 ventôse de l’an VII (20 mars 1799), c’est au tour de l’Ecole de l’Hospice (rebaptisée plus tard Collège de Jeunes filles) tenue par la citoyenne Marie-Madeleine Antoinette Guillemin, d’assister à la plantation d’un platane représentatif de la liberté, dans la cour de la Charité. Nous connaissons à cette occasion les noms des deux institutrices attachées à l’établissement : Pierrette Girolet et Catherine Vuillemont.
La plantation de cet arbre est toute une affaire pour nos assoiffés libertaires : ayant vainement recherché un platane convenable chez les jardiniers louhannais, la Commission nommée à cet effet, présidée par Claude Catron, s’adresse, le 25 ventôse,
au citoyen Niffe, fondé de pouvoir du citoyen Antoine Mailly, propriétaire à Châteaurenaud, qui instruit du dévouement dudit Mailly pour les hospices de Louhans, a offert généreusement l'arbre désiré, à choisir par les membres de la commission, parmi tous ceux que le citoyen Mailly a, soit dans sa pépinière, soit dans ses bosquets, avec offre de le faire arracher par le jardinier, de le faire conduire à l'hospice par la voycture du citoyen Mailly et de le faire planter.
On peut penser que le dévouement à la cause et la générosité du citoyen Mailly étaient de nature quelque peu opportuniste, voire flagorneuse ! Quoi qu’il en soit, notre platane de dix pouces de grosseur et de vingt-cinq pieds de longueur, va orner la cour de la Charité pendant plus d’un siècle (en 1911, sa circonférence était de six mètres pour trente mètres de haut). La municipalité consacrera, pour cette plantation, 6 francs pour les frais de rubans de décoration et étrennes au jardinier et 3 francs pour la construction d’un caisson de protection au jeune arbre.

Louhans - Le platane de la liberté planté en 1799 dans la cour de la Maison de Charité (Collège de jeunes filles)
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Le carrefour constitué du début de la Promenade de la Charité, de l’Hôtel de Ville, de la rue Saint-Paul, du Palais de Justice (sous-préfecture) dont la construction est achevée en 1820, et de l’entrée de la rue des Bordes est dénommé place de la Charité. Cependant cette appellation englobe bien souvent la promenade de la Charité dans toute la partie sud des anciens remparts.
Un autre arbre de la Liberté n’aura pas la chance des précédents. Planté en février 1848 sur la place de la Charité, à l’entrée de la promenade, face à la sous-préfecture, il sera, au bout de quelques mois, arraché de nuit par la
« réaction ».

Louhans - Arbre de la liberté planté sur la place de la Charité en 1848 ; arraché aussitôt planté — Lieu où était planté l'arbre en 1848, face à la Sous-Préfecture
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Depuis des siècles, le lundi est consacré au marché hebdomadaire à Louhans où sont instituées cinq foires depuis 1620. En 1837, les foires louhannaises ont lieu les 2 et 21 janvier, 5 février, 1er juin, 6 et 17 décembre, le 1er lundi de Carême, les lundis avant Pâques et Pentecôte et les premiers lundis de juillet, octobre et novembre.
Les marchés et foires sont répartis de manière bien ordonnée à travers la ville : la Grande rue et ses 157 arcades emblématiques accueille les marchés aux légumes, les marchands forains, et la halle au blé ; les porcs gras, veaux chèvres et moutons occupent la place du Château, tandis que les marchands de légumes, fruits, beurres, œufs et comestibles prennent place autour de l’Eglise Saint-Pierre. Les bovins, chevaux et ânes ne sont présentés qu’aux jours de foires, sur le foirail installé au bout de la promenade de la Charité pour les bovins, les chevaux ayant le privilège du Quinconce de la Charité.
La place de la Charité (et la promenade), rebaptisée place d’Armes vers 1878, dont les marchands forains s’emparent lors de chaque manifestation, fêtes patronales, fêtes nationales, etc., va être utilisée à l’occasion des concours et foires agricoles et se spécialisera dans le marché de la volaille vivante à partir des années 1920 : chaque lundi, des centaines de cages contenant plus de trois mille volatiles bressans jonchent la promenade dans l’attente d’acheteurs.

Louhans - Le Marché aux volailles qui se déroulait sur l'emblématique Grand'Rue aux 157 arcades sera transféré sur la promenade de la Charité — Le marché aux volailles, pigeons et lapins a lieu dorénavant sur la promenade de la Charité
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Encore un mot sur l’établissement de la Charité, toujours tenu par les Dames de Saint-Maur, mais dont les Hospices de Louhans sont propriétaires. La Commission des hospices ayant décidé de ne pas renouveler le bail des sœurs expirant en 1881, un nouveau bail est conclu le 29 juillet 1882, pour dix ans, entre lesdits hospices et la municipalité, à effet du 1er octobre suivant.
Les bâtiments et dépendances et le mobilier qui le garnit, serviront exclusivement de
Collège de jeunes filles, dont la création est autorisée par un décret du 14 décembre 1882.
La municipalité devra régler aux hospices une redevance annuelle de 3.000 francs et aura pour obligation d'assurer la rétribution collégiale évaluée à 2.500 francs, de payer l'entretien de 5 bourses d'externat à 60 francs l'une, et de contribuer pour 6.000 francs à l'appropriation des bâtiments ; en outre, elle devra consacrer 3.000 francs à l'achat de matériel scientifique, l’Etat s’engageant à y contribuer pour 6.000 francs.
Subventionné chaque année par le conseil général de la Saône et Loire à hauteur de mille francs, le Collège de jeunes filles de Louhans, après l’exécution des travaux d’habilitations nécessaires, compte dès 1883, 102 élèves, dont 54 externes.

Louhans - Collège de jeunes filles et place d'Armes, à droite entrée promenade de la Charité — Rue des Bordes, sous-Préfecture à gauche et Collège de Jeunes filles à droite
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Deux phalanges musicales sont prééminentes à Louhans, à compter des années 1860 : la Chorale Louhannaise, officiellement créée par décret du 12 mars 1864 mais existant déjà auparavant et la Fanfare Louhannaise, dirigée par M. Paillard, fondée dès avant 1863.
En 1869, la Chorale est dirigée par un nouveau chef, M. Demôle, tandis que M. Borne prend la tête de la Fanfare du Collège jusqu’après 1874. Suit une période d’instabilité où un chef succède à l’autre chaque année : le docteur Lefebvre en 1877 (lequel se surpasse au café de la Gare !), le docteur Petit en 1878…
En 1880, la Fanfare se reconstitue, avec 28 exécutants, sous la direction de M. Pothier, comptable chez MM. Gobelle et Cie, entrepreneurs de travaux de la ligne en construction. M. Ghys la dirige en 1884 et 1885, avant de s’expatrier à Mervans l’année suivante.
L’arrivée en 1888 de M. Moëbs, violoniste, à la direction de la fanfare Louhannaise annonce une période féconde pour la musique qui se termine par sa transformation en Harmonie en 1897. Dans le même temps, Moëbs dirige également la Chorale.
Enfin l’apothéose vient en mars 1898, avec la nomination du nouveau chef de l’Harmonie, Delphin Ponceau (1854-1929), qui remplace M. Moëbs à la tête de 45 musiciens. M. Ponceau assume en même temps la tâche de professeur de musique dans tous les établissements scolaires de Louhans, où il enseignera plus précisément le piano, la clarinette et le violon.
Une autre formation musicale, Les Trompettes louhannaises, fondées en 1904, dirigées par M. Cornet et présidées par Eugène Maublanc, perdurera pendant quelques années.

Un premier
Kiosque à musique, démontable, est dressé sur la place d’Armes, lors des grandes manifestations : ainsi le 4 septembre 1898, un concert y est donné à l’occasion du Concours agricole et horticole. Un éclairage au gaz y est même adjoint de temps à autre, comme ce 10 août 1901 où l’Harmonie de Louhans exécute une répétition du concert qu’elle donnera le lendemain 11, au Festival de Lons-le-Saunier.
Les membres honoraires de l’Harmonie de Louhans, laquelle est présidée par son maire et pharmacien Ferdinand Bourgeois, prennent l’initiative, en janvier 1911, d’organiser une souscription publique, destinée à financer l’édification d’un Kiosque à musique, en dur, sur la place d’Armes. (Une première tentative de souscription des mêmes membres honoraires avait capoté le 18 juillet 1907.)
Le 16 avril, le montant de la collecte s’élève déjà à 3.092 francs 70. La municipalité ne peut faire mieux que d’y participer en ajoutant sa subvention de 1.500 francs, le 8 mai. La société des commerçants pour sa part offre 200 francs et la Société des anciens sous-officiers de l’armée de terre et de mer 100 francs… Une cavalcade organisée le 14 mai pour récolter quelques fonds destinés au kiosque procure 536 francs 75 supplémentaires.
Le 20 mai, le Comité du kiosque, présidé par Bertrand Thibert, maire-adjoint, adopte le devis de Pierre Lamirand (1877- † après 1938), architecte-voyer louhannais, et fait un appel aux entrepreneurs locaux pour sa construction. Le 29 mai, les travaux sont attribués à MM. Groueix (maçonnerie), Chevrier-Bourgeois (serrurerie), Boivin (menuiserie), Thivel-Girard (couverture et zinguerie) et Poutze (peinture).
Au 10 juillet la souscription se monte à 5.264 frs 95. Il est donc décidé de commencer les travaux.
L’inauguration du Kiosque à musique, édifié le long du Collège de jeunes filles à l’entrée de la place d’Armes, a lieu le dimanche 3 septembre 1911.
Accessible par un escalier de sept marches, ce kiosque est de forme octogonale, érigé sur un soubassement de pierre ; ses colonnes sont en fonte, sa toiture en zinc et ses garde-corps en fer forgé.


Louhans - Le Kiosque à musique sur la place d’Armes
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Les concerts prodigués sur le Kiosque par l’Harmonie de Louhans et son infatigable chef, Delphin Ponceau se poursuivront sans relâche, quasiment jusqu’au dernier souffle de celui-ci : le 14 août 1928, M. Ponceau renoncera à ses fonctions de chef en raison de son âge et décèdera le 27 septembre 1929.
M. Eugène Cannette, sous-chef prendra la direction de l’Harmonie à compter de 1928.
La place d’Armes, rebaptisée place Aristide Briand en 1933, et son indescriptible marché aux volailles, pigeons et lapins conserve, encore actuellement, sa pleine notoriété.
Aujourd’hui, la sous-Préfecture est occupée par la nouvelle Mairie.
Le platane de la liberté de la cour de la Charité, qui a fini par rendre l’âme, a été remplacé par un petit arbuste, et le Collège de Jeunes filles est devenu la maison de retraite privée la Louhannaise.
Le Kiosque à musique, resté vaillant, a été rénové en 1988.
Kiosque toujours en place.

voir ici la Place Aristide Briand et son kiosque à musique, aujourd'hui.(1/3) (2/3) (3/3)

Louhans - Le Kiosque (1918).jpg
Louhans - Le Kiosque (1918).jpg (199.6 Kio) Vu 13506 fois
publié par Jean-Marc

5 juillet 1863 — Concours musical de Louhans. Jeux, spectacles forains et grand bal sur la Promenade de la Charité
— La ville de Louhans était en liesse, dimanche dernier 5 juillet. C’était d’abord l’inauguration d’une fête patronale, la Saint-Pierre ; c’était surtout grande fête musicale. En ce jour, se tenait dans la cité bressane un concours, auquel venaient prendre part, quatorze sociétés d’orphéons musiques d’harmonies ou fanfares. Cà et là flottaient des drapeaux ou des banderoles aux couleurs nationales. Ses rues et ses places étaient encombrées ou sillonnées par la foule des visiteurs accourus des environs. De mémoire d’homme, on n’avait vu pareille affluence.
Des détonations d’artillerie, le son des cloches et la promenade Louhannaise à travers les rues de la ville, avaient préludé à la solennité du jour. A neuf heures, une messe solennelle était célébrée à l’église paroissiale où quelques instrumentistes venaient charmer l’oreille.
Vers onze heures et demie, les sociétés musicales se réunissaient sur la promenade des Cordeliers, lieu délicieux où, protégé par des arbres touffus contre les ardeurs du soleil, on goûtait la fraîcheur qu’apportait le vent du nord.
A midi et demi, on commençait le défilé des sociétés dans l’ordre suivant : Harmonie Saint-Amour. — Commission du concours. — Chorale Renaissance de Chalon. — Fanfare de Plombières-les-Dijon. — Harmonie de Ruffey. — Fanfare de Pierre. — Harmonie de Lons-le-Saunier. — Fanfare du pensionnait de Sennecey. — Harmonie de Bletterans. — Fanfare du Collège de Louhans. — Harmonie de Tournus. — Fanfare de Cuisery. — Fanfare La Paysanne de Boyer. — Harmonie de Villevieux. — Fanfare d’Ormes. — Chorale Louhannaise. — Fanfare de Louhans.
Ces sociétés après avoir parcouru la rue des Bordes, la rue Saint-Paul, la Grand’Rue, sont venues s’échelonner sur la promenade ombragée de la Charité, et là, elles ont été passées en revue par M. Gustave de Chapuys-Montlaville, député, par M. le Sous-Préfet et les autorités municipales.
A une heure et demie, commençaient les concours.
Pendant ce temps, d’autres distractions se disputaient ailleurs. Sur le cours du Breuil et la Promenade de la Charité s’étalaient à l’envi spectacles forains, jeux de toute espèce et bal public. Hercules, ménagerie, somnambule, chevaux de bois, rien n’y manquait. Ailleurs, c’étaient des réjouissances publiques : jeux et joutes sur l’eau, tir à l’oiseau, course aux canards et course du cochon.
Vers 6 heures, le concours musical s’achevait et, sur la promenade des Cordeliers où avait été dressée une estrade, on allait procéder à la distribution des médailles. Les noms des lauréats ont été ensuite proclamés.
Un feu d’artifice, habilement dirigé et une retraite aux flambeaux ont couronné la fête. La plupart des maisons étaient illuminés. Enfin un bal charmant où se pressait l’élite de la jeunesse louhannaise, était donné dans la salle de l’ancien collège.
Ailleurs, dans les établissements et sur la promenade de la Charité, jouvenceaux et jouvencelles se livraient aux plaisirs de la danse avec un vigoureux entrain. C’était plaisir que d’entendre le parquet résonner sous leur pas.
Les réjouissances se sont prolongées jusqu’à une heure fort avancée et, sauf un démêlé un peu trop vif qui s’est engagé entre deux femmes, il n’y a eu aucun accident ni aucun acte répréhensible.
Toute la nuit, les rues n’ont cessé d’être sillonnée, et, de temps à autre, on entendait retentir le fameux yououou ! par lequel le bressan en goguette se plait à manifester sa joie.

10 septembre 1865 — Exposition agricole dans la cour du collège de la Charité. Concert de la Fanfare Louhannaise sur la Promenade de la Charité
— Festival, à l’occasion du concours agricole de Louhans. Le dimanche 10 septembre 1865. Programme :
De 9 heures du matin à 11 heures, opérations des jurys. — A 11 heures, ouverture de l’Exposition (cour du Collège), rue des Bordes.
Entrée : 0 fr. 15 cent.
A 1 heure, en présence de M. le Préfet de Saône et Loire et de MM. de Chapuis-Montlaville, sénateur et député, distribution des primes au théâtre ; la chorale et la fanfare exécuteront divers morceaux.
Entrée : Parterre, 0 fr. 30 c. ; — Tribunes réservées aux dames, 0 fr. 50 c.
A 5 heures, ascension de ballons grotesques.
A 5 heures, Banquet dans une des salles du vieux collège.
A 7 heures, illumination vénitienne sur la promenade de la Charité. La Fanfare Louhannaise y fera entendre plusieurs morceaux.
Le soir, brillant feu d’artifice par un artiste jurassien. La distribution des primes, le Banquet, l'illumination et le feu d’artifice seront annoncés par des détonations de boites.
Les propriétaires de Chevaux de Bois, Jeux, Concerts, Bals, etc., qui voudront avoir des places, devront s‘adresser à M. le commissaire de police.

23 juin 1872 — Fête patronale sur la promenade de la Charité. Concert de la musique du 13e de ligne
— Fête Patronale de Louhans. Programme du concert donné par la Musique du 13e de ligne, de 2 à 5 h. sur la Promenade de la Charité
Première partie : 1. La Grande Duchesse, allégro militaire. Offenbach. — 2. La Dame Blanche, ouverture. Boiëldieu. — 3. Le Jugement Dernier. Donizetti. — 4. Le Trouvère, fantaisie. Verdi. — 5. Les Roses, valse. Olivier Métra.
Deuxième partie : 1. Les Diamants de la Couronne, ouverture. Auber. 2. La Fille du régiment, fantaisie. Donizetti. — 3. Chœur d’Armide. Glück. — 4. Bénédiction des poignards. Meyerbeer. — 5. Polka des Masques. Buot.

4 et 5 juillet 1874 — Fête patronale Saint-Pierre rehaussée par la présence de l'Orphéon et de la Fanfare du collège sur la promenade de la Charité
— La ville de Louhans célèbrera dimanche prochain sa fête patronale.
Outre le concours agricole, qui s’annonce sous les dehors les plus favorables et qui, dit le Journal de Louhans, fera honneur à la société d’agriculture de cette ville, la fête aura un caractère artistique qu’elle n'avait pas ordinairement et que l'orphéon et la musique du collège contribueront à lui donner.
Le samedi soir, 4 juillet, à 8 heures et demie, il y aura une retraite par la musique du collège.
Dimanche, messe à trois voix, par Léré, avec accompagnement d'harmonium et de quintette d'instruments à cordes, chantée et jouée par les élèves du collège.
Sur la promenade da la Charité, à 4 heures et demie, concert donné par la musique du collège.

15 septembre 1878 — Fête et concert sur la promenade de la Charité à l’occasion du Concours agricole. Exposition agricole et horticole dans la cour du collège de jeunes filles
— Programme de la fête et du concours :
De 7 à 9 heures, réception et classement du bétail et des divers produits.
A 9 heures, opérations du jury.
A 11 heures, exposition publique dans la cour du collège et sur la place d’Armes, du bétail et des divers produits, des instruments d’agriculture et d’horticulture et des animaux vivants de basse-cour.
A 1 heure, départ de ballons grotesques et d’une montgolfière ; jeux des chevilles et de l’œuf.
A 2 heures moins ¼, remise de la bannière offerte à la Fanfare louhannaise par les Dames de la ville.
A 2 heures, dans la salle du théâtre, distribution des primes ; Jeux, divertissements, spectacles forains, tir, loteries.
A 4 heures, concert donné par la Fanfare de la ville sur le Quinconce de la promenade de la Charité. Programme : 1. Les cloches de Corneville, allegro militaire (Planquette). — 2. Fantaisie sur le pirate (Bellini). — 3. Les Rêves du jeune âge, valse (A. Baucourt). — 4. Une chasse dans les Ardennes, fantaisie (E. Marie). — 5. Il trovador, boléro (Guespéreau).
A 5 heures précises, banquet à la Halle au blé, prix fixé à 5 fr.
Le soir, grande illumination des Arcades et de la Grand’Rue et des édifices publics avec transparents allégoriques ; flammes de Bengale ; feux oxhydriques. Retraite aux flambeaux par la Fanfare de la ville.
Grand bal dans la salle du théâtre.
Le Lundi, jour de marché, continuation des jeux.

19 avril 1883 — Les foires aux chevaux se déroulent sur le Quinconce de la promenade de la Charité
— Le Maire de Louhans rappelle aux éleveurs que les foires de chevaux en cette ville ont lieu sur le Quinconce de la promenade de la Charité, les premiers lundis des mois d’avril et mai, septembre et octobre, jours des foires ordinaires.
La prochaine foire de chevaux et poulains aura donc lieu le lundi 7 mai, à l'emplacement désigné.
Le maire de Louhans, L. Guillemaut.

Louhans - Foire aux chevaux sur le Quinconce de la promenade de la Charité — Marché aux volailles sur la Charité
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En novembre 1894, Auguste Derrepas (1849-1903), maire de 1885 à 1903, pharmacien (tout comme le sera, un de ses successeurs à la mairie, Ferdinand Bourgeois), décide de former un Comité pour l’érection d’un monument à la mémoire des Enfants de la Bresse louhannaise morts pendant la guerre de 1870-1871. Une souscription publique est aussitôt organisée chargée de recueillir les fonds nécessaires.
Le Comité décide, le 8 février 1895, que ce monument prendra place sur le prolongement de la place de la Charité (place d’Armes), en face le Champ-de-Foire, à l’intersection de la rue du Musée, et qu’un concours sera organisé pour le 7 avril, afin de désigner le concepteur du projet, pour un coût qui ne devra pas dépasser 9.000 francs.
Sur quatorze projets présentés, celui baptisé « Mors et Gloria » emporte les suffrages : il est porté par Antoine Gauthier, originaire de Branges, sculpteur diplômé des Beaux-arts de Dijon en 1876, et, en collaboration, par François Thomasset (1865-1899), sculpteur-marbrier et capitaine des sapeurs-pompiers louhannais.
Ce monument sera constitué d’une pyramide quadrangulaire haute de quatre mètres trente, d’un poids de dix tonnes, reposant sur un socle de près de quatre mètres ; une statue en bronze, appliquée à cette pyramide, représente une Bressane, avec sa coiffe et ses sabots pointus, se hissant sur le pied droit et tendant une palme de la main droite tandis que de la gauche elle serre contre son corps un drapeau tricolore.
A l’issue des souscriptions, la somme de 15.366 frs 70 est collectée, tandis que le Conseil général du département y va de sa subvention pour 1.000 francs, suivi par le ministère des Beaux-Arts pour 1.600 francs.
Le monument est inauguré le dimanche 29 septembre 1895.

29 septembre 1895 — Inauguration sur la place de la Charité (place d’Armes) du monument à la mémoire des Enfants de la Bresse louhannaise morts pendant la guerre de 1870-1871
— Programme de l’inauguration.
Le samedi 28 septembre, à 8 heures du soir, brillante retraite aux flambeaux par l'Harmonie louhannaise et les tambours et clairons dc la compagnie des sapeurs-pompiers. Pendant la retraite, feux oxhydriques, gerbes, chandelles romaines, flammes de bengale, salves d’artillerie, etc.
Le dimanche, à 6 heures du matin, salves d'artillerie.
De 8 h. à 9 heures du matin, place de la Sous-Préfecture et rue des Bordes, jeux divers, courses.
A 9 heures, courses vélocipédiques organisées par le Cycle louhannais.
Le musée de la ville sera ouvert au public de 8 heures du matin à 5 heures du soir.
Réception des autorités.
A midi, grand banquet à la halle au blé, sous la présidence de M. le préfet de la Saône-et-Loire, assisté de MM. les sénateurs, députés, conseillers généraux, etc.
Prix de la souscription au banquet : 4 francs.
Après le banquet, formation du cortège.
A 3 heures, inauguration du monument, concert par l'Harmonie louhannaise et les sociétés présentes à la fête.
A 8 heures, salves d'artillerie, brillant feu d'artifice, illuminations générales des rues, des places et du monument.
Grand bal à la halle au blé.
Pendant toute la journée, spectacles et jeux forains, bals publics, etc.

Louhans - Inauguration monument 1870-1871 1895
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18 et 19 août 1888 — Exposition et Concerts sur le Quinconce de la Charité lors de la fête du cinquantenaire de la société d’agriculture
— Les fêtes de Louhans. A l'occasion du cinquantenaire de la fondation de la Société d’agriculture et d’horticulture de Louhans, il y aura dans cette ville, dimanche 19 Août courant, concours agricole, fêtes gymnique et musicale. Programme
Samedi 18, à huit heures et demie du soir, retraite par les clairons de la Louhannaise, et concert sur le quinconce de la Charité.
Dimanche 19, à huit heures du matin, visites des jurys aux diverses expositions.
Exposition publique du animaux amenés au concours, quinconce de la Charité, dès sept heures du matin.
Exposition scolaire à l'école communale des garçons.
Exposition des instruments, des produits agricoles et horticoles, des objets divers, au collège des garçons.
A midi, réception des sociétés gymniques et musicales.
A une heure et demie, défilé des Sociétés dans l’ordre suivant :
1. Clairon. — 2. Fanfare louhannaise. — 3. Union et Patrie de Chalon. — 4. Harmonie de Tournus. — 5. Avenir du Creusot. — 6. Fanfare de Saint-Jean-des-Vignes. — 7. Avenir de Rully. — 8. La Fraternelle de Gevingey. — 9. Avenir de Saint-Jean-des-Vignes. — 10. La Revanche de Blanzy. — 11. Les Enfants de la Guyotte de Mervans. — 12. La Vigilante de Charrecey. — 13. Fanfare de Vernantois (Jura). — 14 Les Volontaires de Saint-Léger-sur-Dheune. — 15. Avant-Garde de Cuisery. — 16. Fanfare de Pierre. — 17. La Louhannaise. — 18. Société de trompes Rallye Chalon.
A deux heures, au quinconce des Cordeliers, fête gymnique et concert.
A cinq heures et demie, grand banquet dans la salle du théâtre. A huit heures et demie, feu d’artifice et illuminations. A neuf heures, grand bal à la Grenette.

13 et 14 juillet 1895 — Concert de l’Harmonie louhannaise sur la place d’Armes
— Voici le programme de la fête du 14 juillet dans notre ville :
Le samedi 13 juillet, à 8 heures du soir, salves d'artillerie et retraite aux flambeaux ; après la retraite, concert donné par l’Harmonie louhannaise. Programme :
Allegro, (X). — Livadia, ouverture (J. Roux). — Invitation à la valse (Weber). — La Fauvette du Temple, fantaisie (Messager). — L’Etoile des concerts, polka pour piston. — La Marseillaise.
Le dimanche 14 juillet, à 5 heures du matin, salves d’artillerie ; à 8 heures, distribution de secours aux indigents, jeux divers ; chevilles, baquets, etc. Spectacles, jeux forains, bals publics, etc.
Le soir, à 8 h. ½, feu d'artifice de la maison Oudot-Arban de Lyon ; illuminations générales.
A 9 heures, grand bal à la salle de la Halle au blé, donné par l‘Harmonie louhannaise.
La buvette sera tenue par M. Mathy, cafetier.

4 septembre 1898 — Un Kiosque à musique démontable est aménagé sur la place d’Armes, à l’occasion du Concours agricole de Louhans
— A l’occasion du concours agricole et horticole, une grande fête à été organisée à Louhans.
De 4 à 5 heures, un concert a été donné au Kiosque par l’Harmonie de Louhans, en présence d’une foule énorme. Le programme en était le suivant : Salut à Louhans, allegro (Ponceau). — Jérusalem, grande fantaisie (Verdi). — La Seille, valse (Ponceau). — Poisson d’avril, polka (Roux). — Les Dames louhannaises, fantaisie-mazurka (Ponceau). — La Marseillaise.
A 8 heures, un feu d’artifice a été tiré par M. Oudot-Arban de Lyon ; enfin, les gares et les édifices publics restent illuminés pendant que la jeunesse s’en donne à cœur joie au bal de la Halle au blé.

16 juin 1900 — Concert sur la place d’Armes
— L’Harmonie de Louhans donnera samedi, à 8 heures ½ du soir, place d’Armes, un concert public, dont voici le programme : Allegro militaire. — Nabuchodonosor, ouverture (Verdi). — La Bressane, grande valse (Ponceau). — Philémon et Baucis, fantaisie (Gounod). — Marche des Moujicks (Renelle).

10 août 1901 — L’Harmonie donne un concert sur le kiosque démontable, éclairé au gaz
— L’Harmonie de Louhans prendra part au festival de musique du 11 août à Lons-le-Saunier. La veille, c’est-à-dire samedi, si le temps est beau, un concert public aura lieu sur la place d'Armes. L'Harmonie exécutera les morceaux qu'elle doit jouer le lendemain à Lons-le-Saunier.
Des places seront réservées à MM. Les membres honoraires. Le kiosque sera éclairé pour la première fois au gaz.

25 avril 1902 — Concert de l’Harmonie de Louhans
— L’Harmonie de Louhans donnera vendredi 25 avril, à 8 heures du soir, place d’Armes, un concert public dont voici le programme : Allégro militaire. — Airs de ballet, opéra d’Aïda (Luigini). — Rêverie, fantaisie mazurka (Gay). — La fille du régiment, fantaisie (Donizetti). — Rossignol et fauvette, polka pour deux cornets (Delaunay).

31 octobre 1904 — Le marché des légumes en gros qui a lieu trois fois par semaine est transféré sur la place d’Armes
— Louhans. Un arrêté du maire prescrit que le marché aux légumes en détail est maintenu à la place qu’il occupe actuellement, mais que le marché des légumes en gros des lundi, mercredi et vendredi de chaque semaine, est transféré sur la place d’Armes.

2 et 3 juin 1906 — Festival de Louhans, concerts, courses vélocipédiques, séance de gymnastique
— Voici le programme du grand festival organisé par la société des commerçants, sous les auspices de la municipalité.
Le samedi 2 juin, à 8 heures ½ du soir, brillante retraite aux flambeaux exécuté par l’Harmonie de Louhans, les Trompettes louhannaises et les Tambours et clairons des sapeurs-pompiers.
Le dimanche 3 juin, à 5 heures du matin, réveil en fanfare par les Trompettes louhannaises.
A 8 heures ½, grande course vélocipédique et défilé des cyclistes dans la traversée de la ville.
De 9 heures à 11 heures, sur la place d’Armes, jeux divers.
A 11 heures ½, réception des sociétés aux gares. A midi, à la halle aux grains, vin d’honneur.
A 1 heure ½, grand défilé dans les rues de la ville par les sociétés concurrentes.
A 2 heures ½, sur le quinconce de la promenade des Cordeliers, grands concerts par les différentes sociétés musicales.
A 4 heures ½, sur la place du Château, séance de gymnastique.
A 9 heures, illuminations et grand bal à la halle au blé.
Le lundi 4 juin, continuation de la fête. A 3 heures, concert sur la place d’Armes par la Fanfare de Saint-Germain du Plain.
Pendant les deux jours de fête, tir aux pigeons au fusil de chasse et tir de précision à la carabine Lebel.

Louhans - Un jour de fête sur la Grand'Rue — Le Kiosque à musique sur la place d'Armes
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16 juin 1906 — Concert place d’Armes
— L’Harmonie donnera demain samedi, à 8 h. ½ du soir, place d’Armes, un concert dont voici le programme :
Marche lorraine (Ganne). — Poète et paysan, ouverture (Suppé). — Marche indienne (Sellenick). — La Gypsy, divertissement ballet (Kelsen). — Mignonne, gavotte (Corbin).

2 septembre 1911 — Programme de l’inauguration du Kiosque à musique du 3 septembre et exposition agricole et horticole dans la cour du Collège des filles.
— Le concours du 3 septembre. — Rappelons les grandes lignes du programme des fêtes organisées à l’occasion du concours agricole de dimanche :
Le samedi soir, à 8 heures, retraite aux flambeaux.
Dimanche, à l'école des filles, rue des Bordes, exposition agricole et horticole, exposition d’apiculture, exposition d'animaux de basse-cour, exposition scolaire, artistique et d’intérêt local. A 8 heures, opérations des différents jurys. A 9 heures, jeux divers. A midi, banquet à la halle au blé (prix, 3 fr.). A 2 h. place d'Armes, inauguration du Kiosque à musique ; de 3 à 4 heures, grand concert par l’Harmonie de la ville. A 3 h. ½, dans la salle du théâtre, distribution des récompenses.
Le soir, à 8 heures, brillant feu d’artifice.
Toute la journée, grande fête foraine.

3 septembre 1911 — Inauguration du Kiosque à musique
— Le kiosque, très élégant, a été construit sur la place d’Armes, près la sous-préfecture. Il y a lieu de féliciter sincèrement M. Lamiraud, architecte, et tous les entrepreneurs qui l’ont édifié et décoré.
A 3 heures, les autorités arrivent pendant que l’Harmonie louhannaise enlève avec son brio habituel un magnifique pas redoublé.
M. Thibert, adjoint, président du Comité du kiosque, prononce une courte allocution, à laquelle répond M. Bourgeois, maire.
Les musiciens jouent la Marseillaise, puis ayant pris place sur le Kiosque, donnent un magnifique concert. Félicitons sincèrement M. Ponceau et tous les exécutants (mais, pourquoi ne pas jouer debout ?)

Louhans - Le Kiosque à musique - Place d'Armes, Kiosque à musique au fond
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10 juillet 1913 — Festival de Louhans. La musique du 44e de ligne donne un concert sur le kiosque de la place d’Armes
— A l’arrivée du premier train du matin, l'Harmonie de Louhans recevait la musique du 44e de ligne et l’Amicale pierroise de Pierre. Après les souhaits de bienvenue de M. Bourgeois, maire de Louhans, ces sociétés entrèrent en ville aux sons du pas redoublé « Sambre et Meuse » exécuté par le 44e avec ses tambours et clairons.
A 9 heures, le concert donné par la musique du 44e a fait ressortir les qualités de cette phalange vraiment remarquable. Elle a émerveillé les auditeurs qui se pressaient autour du kiosque.
A 11 heures ½, les sociétés arrivent et se forment dans l’avenue de la gare pour se rendre au vin d’honneur.
A 1 heure ½, le défilé. A 3 heures la pluie commence empêchant les concerts et la fête de nuit. Le feu d’artifice n’a pu être tiré qu’en partie. Seul le bal a eu un gros succès aussi bien que les vendeuses de la petite fleur bleue.
Le lundi matin, plusieurs sérénades sont données sous les Arcades par la fanfare de Mervans, à la suite desquelles, son chef, M. Eugène Picard a versé à la mairie la somme de 37 fr. 50 pour les enfants pauvres.

31 mai 1914 — La fête annuelle de Louhans. Grande fête foraine sur la place d’Armeset la promenade de la Charité
— Fête annuelle. Rappelons le programme de la fête d’aujourd'hui :
A 5 heures du matin, réveil en fanfare ; de 8 h. ½ à 10 h. ½, sur le champ de foire, jeux divers : jeux de la cruche, jeux du baquet (nombreux prix) ; à 10 h. ½, défilé de l’Harmonie de Louhans dans les principales rues de la ville et dans les jardins de l’hospice, offert aux vieillards et aux malades de l’établissement.
Pendant toute la journée, grande fête foraine sur la place d'Armes, la place des Promenades, la promenade de la Charité, la place de l'Hôtel de Ville et la place des Ponts.
Le soir, illuminations de l'emplacement de la fête.
Le lundi premier juin et le dimanche 7 juin, continuation de la fête.

18 juin 1921 — Concert de l’Harmonie de Louhans sur le Kiosque de la place d’Armes
— Voici le programme du concert qui sera donné samedi prochain 18 juin, à 20 heures 30, sur le kiosque de la place d’Armes, par l’Harmonie de Louhans : Le Rêve passe, allegro (Helmer et G. Krier). — Poète et paysan, ouverture (Suppé). — L’enfer des gladiateurs, marche triomphale (Julius Fucik). — Philémon et Baucis, fantaisie (Gounod). — Polka des officiers (Fahrbach).

14 juillet 1921 — Programme de la Fête nationale au Kiosque de la place d’Armes
— A 11 heures, place d'Armes, jeux divers pour les enfants.
A 14 heures 30, Kiosque de la place d'Armes, concert par l’Harmonie de Louhans. Programme :
1. Le Bombardier, allegro (Parès). — 2. Poète et Paysan, ouverture (Suppé). — 3. Valse du Couronnement (Strauss). — 4. Le Jour et la Nuit, fantaisie (Leroux). — 5. Alsace et Lorraine, allegro (Marcoux). — 6. La Marseillaise.
A 15 h. 30, Kiosque de la place d'Armes, concert par la Chorale Louhannaise. Programme :
1. L'Amour de May (Jean Ritz). — 2. L’Hymne à la Nuit (Rameau). — 3. Le Chant du Départ (Méhul). — 4. La Marseillaise.

14 juillet 1922 — Concert sur le Kiosque
— A 20 heures, kiosque de la place d’Armes, grand concert par l’Harmonie de Louhans. Programme :
1. Marche des Sultanes (Allier). — 2. Les Diamants de la Couronne, ouverture (Auber). — 3. Chants d’ivresse, valse (Popy). — 4. L'Ombre, fantaisie (Flotow). — 5. Merle et Pinson, polka pour deux cornets (Reynaud). — 6. La Marseillaise (Rouget de l’Isle).

19 et 20 mai 1923 — Fête de la Pentecôte
— La fête de la Pentecôte. -— Voici le programme complet de la fête patronale de Louhans :
Le samedi 19 mai, à 20 heures, kiosque de la place d’Armes, concert par l’Harmonie de Louhans. Programme : 1. Le Florentin, allegro (Allier). — 2. Le Voyage en Chine, ouverture (Bazin). — 3. Ce que faisait grand'mère, gavotte (Walter). — 4. Cortège de ballet. (Avon). — 5. Les Enfants terribles, mazurka. (Corbin).
A 21 heures, brillante retraite aux flambeaux par l’Harmonie de Louhans et les tambours et clairons de la compagnie des Sapeurs-Pompiers.
Le dimanche 20 mai, à 6 heures, réveil en fanfare par les tambours et clairons des Sapeurs-Pompiers.
De 8 heures à 9 h. 30, promenade des Cordeliers, courses pédestres.
De 14 à 16 heures, promenade de la Charité. Jeux de la cruche et du baquet. Nombreux prix.
Grande fête foraine. Chevaux de bois, vagues de l’Océan, manèges de tanks, de vélos-autos, balançoires, bals publics, loteries, tirs, jeux d’adresse, confiseries, bazars, arènes athlétiques, jeux et spectacles divers.
Le soir, illumination de l’emplacement de la fête.
Le lundi 21 et le mardi 22 continuation de la fête. Places gratuites pour MM. les forains.

Louhans - Place d'Armes et kiosque à musique (Grille d'entourage du monument aux morts) — Marché aux volailles et kiosque au fond
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Quelques concerts sur le Kiosque de la place d’Armes
11 août 1925 — Jeudi prochain, 13 août, l’Harmonie, qui doit se rendre à Grenoble vendredi soir, donnera, sur le kiosque de la place d‘Armes, à 20 h. 30, un concert pendant lequel elle jouera les morceaux qu‘elle doit exécuter au parc, à Grenoble. Programme : Le Séclinois, pas redoublé. — Si j’étais Roi, ouverture. — La Mousmée, fantaisie. Ripp. — Ce que dansait Grand’Mère, gavotte.
5 juin 1927 — De 14 h. 30 à 15 h. 30, sur le kiosque de la place d’Armes, concert par l'Harmonie de Louhans. Programme : 1. Les cadets d’Autriche, allegro (Parès). — 2. Grande fantaisie sur Précosia (Weber). — 3. Violettes de Bretagne, gavotte (Farigoul). — 4. Trois danses caractéristiques (Lacôme). — 5. Marche des Femmes de la Veuve joyeuse (Franz Lehar).
A 15 heures 30, exécution d’un chœur par la Chorale louhannaise.

3 septembre 1927 — L’Harmonie donnera, samedi prochain 3 septembre, à 20 heures 30, sur le kiosque de la place d’Armes, un concert dont voici le programme : 1. Le Capitaine Tempête, allegro. — 2. Lugdunum, ouverture. — 3. L’Arabesque, valse pour petite flûte (soliste, M. Joseph Disson). — 4. Paul et Virginie, fantaisie orchestrée par M. Ponceau. — 5. Une soirée près du lac, mazurka pour hautbois (soliste, M. Lucien Disson).
28 septembre 1928 — L’Harmonie de Louhans donnera son neuvième et dernier concert d'été le samedi 28 septembre, à 20 h. 30, kiosque de la place d’Armes. En voici le programme : L'Entrée des gladiateurs, marche triomphale (Witmann). — Ouverture du voyage en Chine (Bazin). — La vallée d’Ossau, valse (Benoist). — Aïda fantaisie sur l’opéra de Verdi. — Régence (pièce Louis XV) (Wasch).
17 mai 1929 — L’Harmonie de Louhans donnera samedi prochain 17 mai, à 20 heures 30, sur le Kiosque de la place d’Armes, son second concert de printemps. Voici le programme : 1. Défilé de la Garde républicaine (Wettge). — 2. Sérénade de Boléro, pour trombone (soliste Maurice Gay) (Blémant). — 3. L’Africaine, fantaisie (Meyerbeer). — 4. La Fête des chasseurs, valse (Sellenick). — 5. Le Réveil de l’armée du nord (Gurtner).
14 juillet 1929 — A 20 h. 30, sur le kiosque de la place d’Armes, grand concert par l'Harmonie de Louhans et la Chorale Louhannaise. Programme : Harmonie. — l. Villefranche, pas redoublé (Popy). — 2. Idylle bretonne, pour hautbois et flûte (solistes, MM. Lucien et Joseph Disson) (Pillevestre). — 4. Les Dunes de l’Océan, valse (G. Benoist). — 4. Old Comrades, marche (Teikz).
Chorale. — l. Le Chant du Départ (Méhul). — 2. La Marseillaise.

19 juin 1929 — Concert de l'orchestre Symphonique sur le Kiosque de la place d’Armes
— L’orchestre symphonique donnera le jeudi 19 juin, à 20 h. 30, sur le kiosque de la place d‘Armes, un concert dont voici le programme : 1. Menuet de la Symphonie « La Reine ». Haydn. — 2. Bouquet des Champs, fantaisie alsacienne (hautbois solo, M. Lucien Disson ; flûte solo, M. Joseph Disson). — 3. La Geisha, sélection sur l’opérette anglaise de Sidney Jones. — 4. Le beau Danube Bleu, grande valse de Strauss. — 5. Eukokama Estapo, intermezzo africain, Paul Lincke.
Les membres de l'Orchestre sont convaincus que le public s'attachera à observer le silence, pendant l'exécution du programme.

13 et 14 juillet 1932 — Les concerts de la fête nationale sur le kiosque
— A 20 h. 30, sur le Kiosque de la place d’Armes, grands concerts par l’Harmonie de Louhans et la Chorale Mixte Louhannaise.
Programme du concert de l’Harmonie : 1. Cortège héroïque (Mahy). — 2. Stradella, ouverture (Flotow). — 3. Les jolies viennoises, grande valse (Witmann). — Werther, fantaisie (Massenet). — 5. Le Vaillant, pas redoublé avec tambours et clairons (Gaudon).
Programme du concert de la Chorale : 1. Nuit d’été (Pons). 2. Le Chant du Départ (Méhul). 3. La Marseillaise.
Immédiatement après les concerts, grand bal populaire sur la place de la Sous-Préfecture.

4 août 1934 — Marché à la volaille place Aristide Briand (place armes). Chaque lundi, le Kiosque à musique est submergé par les poulets de Bresse
— Marché de la volaille. Avis important. L‘emplacement du marché de la volaille étant notablement réduit par le chantier de l’Hôtel des Postes, il a été décidé que ce marché serait dorénavant, et jusqu’à nouvel ordre organisé comme suit :
Pigeons et lapins. — Sur le trottoir du collège de jeunes filles, à l'angle de la rue des Bordes et de la place Aristide-Briand.
Poules et canards. — Sur l'emplacement, à l’est du Kiosque (anciennement réservé aux pigeons).
La partie de la place comprise entre le Kiosque à musique et le Champ de Foire de la Charité sera exclusivement réservée aux poulets.
Il est rappelé qu'aucune cage de poulets ne devra être déposée sur la route.

Louhans - Marché aux poulets sur la place d’Armes, vue du kiosque à musique au fond
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Concerts sur Kiosque de la place Aristide Briand (nom attribué désormais à l’ancienne place de la Charité devenue place d’Armes)
7 septembre 1934 — L'Harmonie de Louhans donnera demain soir samedi, à 20 h. 30, sur le kiosque de la place Aristide Briand, un grand concert public, dont voici le programme :
L’Entrée des Gladiateurs, marche triomphale de Wittmann. — La Dame de Pique, ouverture de Suppé. — Saltarelle, fantaisie pour hautbois, de Bourdeau (soliste Lucien Disson, sous-chef de l’Harmonie). — Suite-Ballet : a) Entrée-mazurka ; b) Pizzicati ; c) Valse lente ; d) Largo ; e) Final-galop. — Saint-Cyr, marche avec tambours et clairons de Alazard.

14 juillet 1935 — A 21 heures, sur le kiosque de la place Aristide Briand, concert par l'Harmonie de Louhans et la Chorale mixte louhannaise. Programme : 1. Marche américaine (Sousa). — 2. Les Francs-Juges, ouverture (Berlioz). — 3. Chanson de printemps, romance sans parole de Mendelssohn. — 4. Rose-mousse, valse de Bosc. — 5. La marche des mousses (Farigoul) — 6. Petit hymne à la France, mélodie populaire. — La Marseillaise, par la Chorale mixte louhannaise.
1er août 1935 — Concert de l’orchestre symphonique, jeudi 1er août, à 21 heures, au kiosque de la place Aristide-Briand : 1. Le rêve passe, allegro, de G, Brier. — 2. Aimer, boire et chanter, valse de Strauss. — 3. La Fille de Mme Angot, sélection sur l’opéra-comique de Ch. Lecocq. — 4. Hymne aux fleurs, mélodie pour violoncelles et violons, de Paul Lincke. — 5. Sélection sur les airs célèbres de Vincent Scotto (1ere audition).

Louhans - Vue aérienne
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Formation musicale active à Louhans en 1909 :
Harmonie de Louhans, direction Delphin Ponceau, présidée par Ferdinand Bourgeois (maire et pharmacien), 45 exécutants.

(1) Il nous paraît intéressant de retracer l’historique succinct de Chamillard, lequel sera éreinté, comme nous le verrons ci-après, par le duc de Saint-Simon (1675-1755).
Philiberte-Thérèse Guyet (1692-1774) est mariée le 5 avril 1702, à l’âge de 10 ans, à Jérôme Chamillard, moyennant une dot de 360.000 livres, promise par ses beaux-parents François Guyet (1663-1736) et Claudine Quarré (1662-1749).
Jérôme Chamillard, dit le Comte de Chamillard, officier de marine, maître de camp des armées du Roi, chevalier de l'Ordre de Saint-Louis ne verra jamais la couleur de la dot de sa femme : séparé de biens le 2 mars 1720, il décède le 5 mai 1728.
Dans ses
Mémoires, Saint-Simon s’en prend violemment à Chamillard et, moins durement, à ses beaux-parents, les Guyet :
« Chamillard [Guy] avoit deux frères encore plus sots que sa femme, et le second [Jérôme] y joignoit la suprême impertinence à la sublime bêtise, et tous deux, malgré la ferveur, se faisoient moquer d’eux sans cesse et ouvertement. Jérôme qui étoit dans la marine, la passa à terre et se maria avec la fille de Guyet [François], bien faite sage et raisonnable mais dont le père, qui fut intendant des finances, étoit un sot et un impertinent pommé, et sa femme un esprit aigre, qui se croyoit une merveille. Ce gendre, dont la cervelle de plus étoit mal timbrée, vécut fort mal avec eux. »
((Tome II des Mémoires complets de Saint-Simon, édition de 1856, pages 31-32)
Saint-Simon, qui décidément n’aimait pas Chamillard, réitère ses attaques contre lui tout en exprimant l’admiration la vive admiration qu’il a de de l’épouse de celui-ci :
« Chamillard [Guy] avoit deux frères [Jean-François et Jérôme] qui excelloient en imbécillité : l'évêque de Dol [Jean-François], à qui il fit donner Senlis ensuite, et à qui il falloit donner Condom, et ne l'en laisser jamais sortir, mais le meilleur homme du monde ; l'autre [Jérôme], méchant autant que sa sottise le lui pouvoit permettre, et à qui la faveur et le ministère avoient tourné la tête de vanité. Il s'appeloit le chevalier Chamillart, et il était, je ne sais comment, devenu capitaine de vaisseau. Son frère, déjà mal avec Pontchartrain, le tira de la marine, le fit maréchal de camp tout d'un coup, et lui fit épouser la fille unique de Guyet, maître des requêtes, très-riche et très-bien faite, dont il fit le père intendant des finances, qui n'en était pas plus capable que le marin son gendre des fonctions de maréchal de camp.
Depuis longtemps tout cadet usurpe le nom de chevalier. Il ne pouvoit être porté par un homme marié, celui-ci s'appela donc le comte de Chamillart. Le « de » s'usurpoit aussi par qui vouloit depuis quelque temps, mais de
marquiser ou comtiser son nom bourgeois de famille, c'en fut le premier exemple. »
(Tome III des Mémoires de Saint-Simon, édition de 1856, pages 398-399)
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Re: Kiosques à Musique

LOURCHES - La place Carnot
(NORD)
Le village de Lourches, jusqu’en 1830, compte à peine cent soixante habitants répartis sur une quarantaine de maisons et fermes. Le déferlement des prospecteurs de houille sur le Nord et le Pas-de-Calais va rapidement transformer l’avenir des lourchois.
La Compagnie des mines de Douchy obtient, par ordonnance royale du 12 février 1832, la concession de l’exploitation houillère de Lourches (et de Rœulx, Douchy et Haulchin, communes voisines) ; la découverte du charbon au puits Saint-Mathieu, le 24 mars 1834, par l’ingénieur Charles Mathieu (1798-1873), entraîne l’arrivée de nombreux mineurs, la population lourchoise dépassant les trois mille, dès les années 1850.
Le bourg était, avant cet afflux, cantonné sur la partie orientale de la commune, regroupé autour de sa petite Place publique et de sa vieille église, à la jonction du Chemin d’Abscon (ou de Rœulx) à Lourches, du Chemin de Lourches à Denain et de la rue de la Rivière.

Plan de Lourches en 1810 et incrustation plan en 1851
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De nouvelles rues et de nombreuses maisons ouvrières sont immédiatement construites par la Compagnie, pour loger les familles des mineurs, à l’ouest du Lourches-l’Ancien, à l’extrémité du chemin de Rœulx à Lourches. Le nouveau quartier est doté d’une mairie en 1845, près de laquelle est bâtie, en 1847, une église dédiée à Notre-Dame de l’Assomption. Dans le même temps, un vaste emplacement public dit La Place, est aménagé, circonscrit par les bâtiments sociaux longeant la rue de l’Eglise, le chemin de Rœulx à Lourches et la rue du Rivage.

Plan partiel de Lourches en 1851
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Par délibérations des 11 novembre 1857 et 13 mars 1858, le conseil municipal de Lourches sollicite auprès du Conseil général du Nord, lors de la session de 1858, l’autorisation d’aménager deux marchés hebdomadaires dans sa commune, qui se tiendraient les mercredis et samedis pour la vente des fruits, légumes et comestibles.
A la demande de la commune de Denain, il lui est accordé de tenir ses marchés les mercredis et vendredis.
La
Place publique du nouveau quartier est, dès à présent, dévolue aux marchés lourchois. Celle du Vieux-Bourg où un « arbre de la liberté » a été planté en 1848, va, quant à elle, perdre toute attractivité et garder un caractère totalement effacé.
En dehors des marchés, la Place accueille, lors des fêtes, les inévitables attractions foraines de la ducasse annuelle (2e dimanche de septembre) et les concerts de la
Société Philharmonique des mines de Douchy à Lourches dont la fondation remonte à 1842. Une très importante Société Chorale qui vient la seconder en 1859, sera dirigée, la plupart du temps, par le même chef que l’harmonie.
La Philharmonique, financée par la Compagnie des Mines, va compter jusqu’à cent exécutants. Rapidement classée en division supérieure, elle obtient de nombreux prix lors des innombrables festivals et concours auxquels elle participe dans la région.
Plusieurs chefs vont se succéder à sa tête : M. Leteneur en 1858 ; M. Seconda, en 1862 ; de 1872 à 1881, M. Diaz († en 1881), ancien chef de musique du 24e de ligne à Cambrai ; M. Bonnel en 1893 ; M. P. Aleron en 1895-1897 ; M. Belle en 1899 ; de 1902 à 1907, Narcisse-Célestin Destrubé (né en 1848) ex-chef de musique de première classe du 114e régiment d'infanterie ; puis, de 1907 à 1914, Fernand Philippe.

Au vu des succès et de l’activité de la Philharmonique notamment depuis l’arrivée de M. Destrubé, sachant en outre que la plupart des villes qui avoisinent Lourches possèdent leur kiosque à musique (Aniche, Denain, Abscon, Valenciennes, Bouchain, etc…), la municipalité lourchoise ne pouvait donc faire moins que d’en autoriser la construction d’un, à son tour.
Il paraît vraisemblable que c’est à l’occasion du festival musical organisé pour le 12 juin 1904, que Léon Dreyfus (1859-1927), maire de 1894 à 1908, décide l’édification d’un
Kiosque à musique, sur la Place publique.
De forme octogonale, les colonnes de celui-ci sont en bois, tout comme sa balustrade ; sa toiture est en zinc.
Le premier concert attesté y a lieu le 12 août 1904.


Lourches - Place du marché (fosse Saint-Mathieu en fond)
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En dépit de sa dimension relativement convenable, la Place publique avec son marché est jugée insuffisante ; aussi, Léon Dreyfus fait-il voter une délibération de son conseil municipal, fin août 1904, adoptant une série de décisions et notamment la construction d’une nouvelle place publique, d'un abattoir, d'un hospice, d'un bureau des postes, le prolongement de la rue de la Mairie et l’installation de l'éclairage de la ville par l'électricité.
Quelques séries de grèves à répétition, dont Lourches n’est pas exempt, vont cependant retarder quelque peu la réalisation de ces projets.
L’emplacement choisi pour l’implantation de la nouvelle place communale est situé à l’est de l’église, au lieu-dit La Tourlue, le long du chemin de Rœulx à Lourches devenu rue Victor Hugo, prolongée de la nouvelle rue Carnot.

L’inauguration de la nouvelle place, appelée place Carnot, a lieu le dimanche 21 avril 1912, sous la présidence de César Caullet, conseiller général du Nord, et de Gustave Hourriez (né en 1866), brasseur, maire de Lourches de 1908 à 1919. Un nouveau Kiosque à musique y est inauguré dans le même temps ; comme celui de la place publique jouxtant la fosse Saint-Mathieu, sa forme est octogonale ; son soubassement en pierre, accessible par un escalier de sept marches, est entouré par un garde-corps en fer forgé ; ses colonnes en fonte supportent sa couverture en zinc surmontée d’une lyre.

Lourches - La Rue Carnot et au bout, le Kiosque à musique sur la place Carnot
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Lourches est occupé par les allemands à partir du 25 août 1914, et reste sous ce joug jusqu’en fin octobre 1918. L’ensemble des mines et fosses sont pillées par l’occupant ; la statue de bronze de l’ingénieur Charles Mathieu qui ornait la place de l’église, depuis le 22 septembre 1901, est envoyée à la fonte.

En commémoration de ses
Enfants morts pour la patrie de 1914 à 1918, le conseil municipal, dirigé par Louis Dupriez, maire de 1919 à 1940, décide de faire édifier une Colonne sur la place Carnot, à l’extrémité opposée au kiosque à musique. Cette colonne monumentale en pierre, au sommet de laquelle figure un coq, est ornée des armes de la ville et d’une couronne de lauriers ; sur le soubassement, une simple plaque est apposée :
LA VILLE DE LOURCHES RECONNAISSANTE À SES ENFANTS MORTS POUR LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
On se demande bien pourquoi, la municipalité s’est permise de surajouter, au-dessus de la plaque posée au pied du monument rendant hommage aux plus de 250 lourchois tués pour la France pendant la guerre, une seconde plaque rendant hommage à notre Jean Jaurès victime du capitalisme international !!!...
Les monuments aux morts de 1914-1918 étant, pas définition, destinés à honorer les héros français ayant défendu le territoire, la présence de Jaurès sur ce monument affublée de ce ridicule cliché dicté par le maire socialiste Louis Dupriez, est totalement déplacée et incongrue.

En vis-à-vis du monument aux morts, une vaste Salle des fêtes de plus de mille mètres carrés, construite en briques, est édifiée à la fin des années 1920 sur la place Carnot. (1) De nombreux meetings y sont organisés dans les années 1930, attirant des milliers de participants pour la plupart sous des étiquettes socialistes ou communistes, exploitant le terreau fertile des mineurs et occasionnant fréquemment des échauffourées.


Lourches - Place Carnot, Monument aux morts et Kiosque à musique - Monument 1914-1918
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Les fosses houillères de Lourches vont cesser d'être exploitées les unes après les autres, à commencer de celle de Saint-Mathieu en 1924.
La Philharmonique des mines de Douchy à Lourches, devenue l’Harmonie municipale de Lourches, dirigée par M. Debièvre, compte encore 68 exécutants en juin 1923. Dix ans plus tard, toujours présidée par Louis Dupriez, M. Debièvre est toujours à sa tête, mais la notoriété n’est plus au rendez-vous et la fréquence de ses concerts reste aléatoire.
Le dimanche 3 octobre 1937, la place Carnot est rebaptisée place Roger Salengro, en présence de Jean Lebas, ministre des PTT.
Le kiosque à musique de la place Salengro est supprimé vers 1980-1990. En 1995-2000, la Salle des fêtes, transformée, devient un espace multisports sous l’appellation de Salle Polyvalente Roger Salengro.
La Mairie de la rue Emile Zola a été transférée, en 1959, dans l’ancienne habitation dite château du Directeur des Houillères, face à l’Eglise rue Jean Jaurès (anciennement rue de la station).
L’ancienne place publique où étaient installés le marché et le premier kiosque à musique au milieu des corons est à présent occupée par l’Ecole maternelle Jean-Jacques Rousseau.
Kiosques à musique supprimés.

voir ici emplacement de l’ancienne place publique de Lourches et ancienne mairie.
Place Roger Salengro sans son kiosque à musique, aujourd’hui.

Lourches - La Place Carnot (1938).jpg
Lourches - La Place Carnot (1938).jpg (161.41 Kio) Vu 13464 fois
publié par Jean-Marc

7 juin 1849 — Le maire de Lourches, Auguste Bouchelet, organise la revue de la garde nationale lourchoise sur la première place publique du Vieux-Lourches
— La remise du drapeau donné par le gouvernement à la garde nationale de Lourches, a eu lieu dimanche dernier avec beaucoup de solennité. M. le sous-préfet de Valenciennes, qui a présidé lui-même à cette cérémonie, était accompagné par un détachement de garde nationaux de notre ville, commandé par M. Pesier, lieutenant. A la suite d'une revue passée sur la principale place de Lourches et en faisant la remise du drapeau, M le sous-préfet a prononcé une allocution chaleureuse el bien sentie, qui a été suivie des cris unanimes de « Vive la République ! » M. Bouchelet, maire de Lourches, ancien et brave officier décoré, a répondu par quelques mots partis du cœur, qui ont de nouveau soulevé l'enthousiasme des assistans.
Tout le monde s'accorde à vanter la belle tenue de la garde nationale de Lourches.
Après la revue, un banquet fraternel a réuni les gardes nationaux et les autorités : plusieurs toasts vivement applaudis ont été portés, « à la République ! à l'Armée et à l'Ordre ! »
Le soir un bal fort animé terminait celte fête patriotique, durant laquelle les gardes nationaux de Valenciennes ont reçu l'accueil le plus empressé et le plus cordial.

15 mars 1860 — Les premiers pas de la Société Chorale lourchoise, accompagnée par Société philharmonique des mines de Douchy à Lourches
— Un concert a été donné, dimanche dernier, à Lourches, au profit des pauvres, par la Société chorale et la Société philharmonique des mines de Douchy, auxquelles trois artistes de Valenciennes ont bien voulu prêter leur concours. Quoique la musique soit depuis longtemps très-cultivée dans cette populeuse commune, et que les musiciens y soient relativement nombreux, jamais, jusqu'à présent, pareille récréation n'avait été offerte aux habitants de Lourches. Elle avait donc l'attrait de la nouveauté ; aussi, malgré le mauvais temps, beaucoup de personnes ont voulu en jouir.
Si l'on tient compte de l'indulgence que le public devait accorder à la Société chorale, qui est tout récemment organisée, et à quelques jeunes gens peu habitués à se produire seuls devant une société aussi nombreuse, les divers morceaux ont été, en somme, exécutés avec autant de bonheur que de talent ; aussi ont-ils été couverts de bravos encourageants et mérités. Un jeune homme de Valenciennes, excellent comique, dont le jeu naturel et la voix charmante ont fait beaucoup de plaisir, a eu l'honneur d'an rappel unanime.

25 octobre 1860 — Concert de la Société Chorale et de la Société Philharmonique de la Compagnie des mines de Douchy à Lourches
— Dimanche dernier, 21 octobre, un concert a été donné à Lourches, par la Société Chorale et la Société Philharmonique de la Compagnie des mines de Douchy, avec le concours de plusieurs artistes ou amateurs valenciennois. Cette soirée musicale a été des plus agréables ; les douze morceaux bien choisis qui en composaient le programme ont été exécutés avec autant de talent que de bonheur.
MM. Charles et Lacroix ont joué avec beaucoup d'habileté, sur le violon, une symphonie concertante qui a fait le plus grand plaisir, et qui mérite d'être mentionnée ici tout particulièrement.
Les jolis couplets et la charmante voix de M. Bénazech lui ont conquis les justes sympathies et les bravos des auditeurs, qui ont surtout goûté une délicieuse chansonnette ayant pour titre le proverbe : « Tel qui rit vendredi, etc ». Le piano était tenu par M. L. Dupont, qui s'est acquitté de celte tâche avec le talent qu'on lui connaît depuis longtemps à Lourches ; mais il a donné en outre une nouvelle preuve de l'habileté qu'il a acquise sur cet instrument, en exécutant deux morceaux hérissés de difficultés, dont il a triomphé par un jeu facile qui fait qu'on ne les sent même pas.
Disons maintenant un mot des deux Sociétés musicales de Lourches. « Une Chasse dans les Ardennes », l'un des deux morceaux exécutés par la Société Philharmonique, a valu à celle-ci des applaudissements unanimes et bien mérités. La Société Chorale, dont la fondation ne date pas d'un an, et qui compte déjà près de quarante membres, a chanté avec beaucoup d’ensemble et d'entrain plusieurs chœurs, dont un bien connu : « la Noce du Village », a produit sur l'auditoire un effet désopilant ; un autre chœur, « les Enfants de Paris », a été exécuté avec une précision qui a témoigné suffisamment des louables efforts faits par cette Société, presque naissante, pour arriver à de pareils résultats.

12 septembre 1863 — La fête patronale (ducasse) de Lourches
— La fête de Lourches a été brillante et joyeuse comme toutes celles qu'on célèbre dans cette importante commune. Différents jeux et des prix très attrayants étaient offerts au public par la commune et par la compagnie des mines de Douchy : jeux de balle, course aux ânes, jeu de ciseaux, jeu d'équilibre, jeu de colin maillard, etc. Un tir à la cible a aussi été donné en faveur des pompiers et des musiciens de la localité ainsi que des pompiers de Roeulx et de Neuville.
Les prix de ce tir étaient d'une valeur totale de deux cents francs.
— La distribution des prix a été faite aux élèves des écoles communales de Lourches, le mercredi 8 septembre. Ces livres nombreux et beaux, étaient dus, comme les années précédentes, à la générosité de la compagnie, propriétaire de la maison d'école. Cette fête de famille, à laquelle assistait une société très-nombreuse et fort bien composée, a eu lieu avec la solennité ordinaire. Elle était présidée par M. C. Mathieu, maire de la commune, et à ses côtés étaient M. le curé de la paroisse, M. le curé de Roeulx, M. l'abbé Pélabon, M. Carlry, adjoint, et MM. Petit et Bertiaux, employés de la compagnie.
Deux chœurs ont été chantés avec le plus harmonieux ensemble par une cinquantaine d'élèves. La société philharmonique a aussi exécuté plusieurs morceaux qui ont contribué à l'agrément et à l'éclat de cette touchante solennité.

7 juillet 1874 — La Philharmonique de Lourches en concert sur la place verte de Valenciennes
— La musique des mines de Lourches s'est fait entendre hier sur la place Verte de Valenciennes, en présence d'une foule considérable d'auditeurs qui ne lui ont pas ménagé leurs applaudissements. Les différents morceaux du programme que nous avons fait connaître ont été exécutés avec beaucoup d'ensemble, et ont fait généralement plaisir. Le dernier morceau, « Le Postillon amoureux » a été bissé à la demande du public et très applaudi. La musique de Lourches qui ne compte pas moins de soixante exécutants est très habilement dirigée par M. Diaz, et elle a droit à nos félicitations, en même temps qu'à nos remerciements.
La musique communale offrira à ses membres honoraires son deuxième concert sur la place Verte, jeudi 9 courant à 8 h. ½ du soir. Nous donnerons dans notre prochain numéro le programme de cette soirée.

2 mai 1879 — Lourches, avec ses milliers de mineurs, n’est pas exempt de grèves qui, inévitablement viennent manifester sur la Place publique lourchoise
— Comme nous le disions plus haut, la grève n'a pris sa véritable physionomie que mardi matin. Douze cents mineurs appartenant, aux fosses St Mathieu, Sainte-Barbe, la Nouvelle et cinq autres fosses situées dans les environs de Lourches, après avoir refusé la veille de reprendre le travail, se sont promenés par bandes, suivis par des femmes et des enfants.
A deux heures, ce jour-là, le conseil de régie, réuni sous la présidence de M. Schneider, a reçu les délégués des grévistes. L'un d'eux prenant la parole, a demandé au nom de ses camarades le renvoi de M. Nougarède, ingénieur, qui les traite trop durement, disent-ils, et son remplacement par M. Mathieu, puis la suppression du jour de chômage, et le rétablissement des salaires tels qu'ils étaient, il y a quelques mois, afin qu'ils puissent donner du pain à leurs enfants.
L'administration sollicitée de nouveau par un délégué pour le renvoi de M. l'ingénieur Nougarède, se montre intraitable.
Les délégués se sont retirés sur la place de Lourches pour rendre compte de leur mission à leurs camarades qui les attendaient au nombre de plus de 2.000.
La situation n’a pas changé pendant la journée d'hier mercredi, Dès le matin, de nombreux grévistes parcourent
Lourches et Douchy, frappant à toutes les portes et faisant lever leurs camarades qui viennent grossir leurs rangs.
Des groupes de mineurs arrivent de tous les côtés.
À cinq heures, une foule considérable se trouve réunie sur la place publique. Les orateurs pérorent et l’on décide qu'aujourd'hui tous les ouvriers du jour, y compris les mécaniciens et les chauffeurs se joindront aux grévistes et que les feux seront retirés de manière à entraver complètement l'extraction et l'épuisement. Seuls les ouvriers qui ont pour tâche de soigner et nourrir les chevaux du fond pourront descendre à leur besogne.
Huit groupes distincts, composés chacun d'une cinquantaine de grévistes se forment aussitôt et se rendent aux huit fosses de l'exploitation afin de constater que les décisions de l'assemblée sont bien exécutées. Quelques ouvriers allaient à leur travail ; mais, devant les exhortations de leurs camarades, ils rebroussent chemin et se joignent à eux.

14 septembre 1889 — Les fêtes de gymnastique se déroulent sur la vaste Place publique
— Lourches. Une fête de gymnastique sera donnée, au profit des victimes de St-Etienne, dimanche 15 septembre, à 4 heures de l'après-midi, sur la Place, par l’Espérance de Lourches, avec le concours de la Vaillante de Valenciennes, de l'Ancienne et de la Patriote de Denain, de la Société Philharmonique des mines de Douchy et de la Chorale de Lourches.
Un grand bal champêtre, aura lieu à l'issue de la fête.
Les cartes seront payées 50 centimes.

Lourches - La Place Communale, le kiosque et la fosse Saint-Mathieu — La place et son kiosque au milieu des corons ; au fond Eglise Notre Dame de l’Assomption
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16 septembre 1890 — Grave accident lors de la ducasse de Lourches qui se déroule sur la Place communale
— La ducasse de Lourches, qu'on célébrait dimanche, a été troublée par un terrible accident.
Quelques loges de saltimbanques étaient installées sur la place communale. Devant l'un de ces théâtres forains étaient groupés, vers huit heures et demie du soir, une bande d'enfants, quand tout à coup l'une des lampes à pétrole qui éclairaient la parade et l'entrée de la baraque se détacha et vint en tombant se briser sur le bord de l'estrade.
Le pétrole, en s'enflammant instantanément, fut projeté sur les curieux, et mit le feu aux vêtements de plusieurs malheureux bambins. Nous laissons à penser la panique qui se produisit alors, et les cris de douleur des pauvrets, et la clameur d'effroi de la foule. Dans le désarroi général, on ne put, hélas ! secourir avec toute la hâte et tout le sang-froid nécessaire les petites victimes, et plusieurs enfants ont été très grièvement brûlés.
Les premiers soins ont été donnés aux blessés dans la pharmacie Flament, par le médecin des mines de Douchy.
Mais deux fillettes sont mortes déjà des suites de leurs brûlures, après d'atroces souffrances, Euphémie Haussin et Zoé Cadix.
Une autre, Octavie Tison, est dans un état désespéré, ainsi qu'un jeune garçon, J.-B. Caudron.
Un cinquième enfant, Honoré Quesnoy, est blessé aussi, mais moins sérieusement.
Enfin, il paraît que dans la bagarre du premier moment, une jeune fille a eu le bras cassé.
On devine l'émotion causée par cette catastrophe dans la population de Lourches.

28 octobre 1890 — Grand concert de la Philharmonique des mines et de l'Union chorale dans le salon de l'Alcazar
— Fête de bienfaisance de Lourches. — Dimanche dernier a eu lieu, dans le salon de l'Alcazar, un grand concert vocal et instrumental organisé par la Philharmonique des mines de Douchy et l'Union chorale de Lourches avec le concours d'une dizaine d'amateurs de talent au profit des familles des victimes de la catastrophe de la ducasse de Lourches et des ouvriers les plus nécessiteux. Cette fête de bienfaisance a obtenu un très grand succès ; le salon de l'Alcazar très coquettement décoré était trop petit pour contenir les spectateurs. Les deux sociétés organisatrices ainsi que les autres artistes ont été très applaudis et bissés. A l'issue du concert a eu lieu un grand bal. La recette a été très fructueuse

27 novembre 1891 — Nouvelles grèves sur la Place publique de Lourches
— En même temps que les troupes du 127e, partait un détachement du 4e cuirassiers, composé de 60 hommes et placé sous le commandement d'un capitaine. Ce détachement est arrivé à Lourches vers trois heures du matin.
Entre trois et quatre heures du matin, les grévistes, procédant comme la nuit précédente, se réunissaient dans les rues avoisinant la place de Lourches dans le but d'organiser de nouveau des patrouilles pour « persuader » aux travailleurs de cesser le travail.
En ce moment, M. le capitaine Tailhades se dirigea vers les grévistes et leur interdit de rester en groupe de plus de quatre personnes, et les cuirassiers s'avancèrent et refoulèrent les grévistes. Ceux habitant Douchy, c'est-à-dire les plus acharnés, furent repoussés jusqu'à l'Escaut, mais dès qu'ils eurent passé le canal, ils firent mouvoir le pont qui est fixé sur un pivot ; les cuirassiers rebroussèrent alors chemin.
Ce déploiement de troupes n'a pas empêché le mouvement gréviste de se propager.
En effet, à la descente du matin, il ne s'est présenté que 24 ouvriers à la fosse de Douchy, 2 à la Naville et pas un seul aux fosses l'Eclaireur et St-Mathieu.
Hier soir, à sept heures, la délégation de treize membres nommés par les grévistes s'est rendue au bureau de la Compagnie pour remettre la liste des revendications formulées la veille.
M. Dombre, directeur a reçu les délégués et pris connaissance des revendications.

28 octobre 1894 — Une pyramide de pierre de 4 mètres est édifiée sur la place de l’église, en mémoire des enfants de la commune de Lourches morts en 1870-1871. A cette occasion, un banquet est donné et un concert est exécuté sur la place communale par la Philharmonique et d’autres sociétés invitées
— Pendant le banquet, la Société philharmonique des Mines de Douchy a exécuté plusieurs morceaux qui ont été fort applaudis…. tandis que les autres personnages officiels se rendent isolément et sans aucun apparat à la place communale, où un concert est donné par la Musique municipale de Denain, la Fanfare de Douchy, la Fanfare d'Escaudain, la Fanfare de Bouchain et la Musique d'Haspres.

Un monument est édifié sur la place de l’Eglise le 22 septembre 1901, en hommage à l’ingénieur Charles Mathieu. Les auteurs de ce groupe en pierre et bronze sont le statuaire Corneille Theunissen (1863-1918) et l’architecte Constant Moyaux (1835-1911). Un festival musical est organisé à cette occasion.
22 septembre 1901 — Lourches. A l’entrée de la rue de la Station une fausse porte a été élevée, son fronton porte ces mots : « A nos Sociétés musicales ». Près de là se dresse, imposante, la fosse « l’Eclaireur » et un peu plus loin la fosse « St-Mathieu », toutes deux ornées de faisceaux de drapeaux.
Sur la place de l'Eglise où s'élève, encore voilée, l'œuvre de MM. Theunissen et Moyaux, deux estrades ont été construites, l'une en face du monument, l'autre à sa droite ; toutes deux très richement décorées de velours pourpre aux longues franges d'or.
Lors de la cérémonie religieuse la société chorale de Lourches a exécuté impeccablement le « Gloria » et la Philharmonie des Mines s'est fait entendre à plusieurs reprises, notamment dam le délicieux Noël de Bizet.
Après la cérémonie religieuse, la famille de Charles Mathieu a quitté l'église et s'est rendue chez M. Dombre.
D'un autre côté, un lunch était servi dans les salons de la régie.
Les réceptions.
Des éclats de fanfares, des « pas redoublés » de philharmonies, des sonneries de clairons, des roulements de tambours, éclatent ; à la fois rue de la Station et sur la route de Denain : l'heure d'arrivée des sociétés qui viennent prendre part à la cérémonie et au festival vient de sonner.
Jusqu'à deux heures, ç’a été un long et incessant défilé dans les rues de Lourches jusqu'à la Mairie.
La cérémonie d'inauguration
Voici venir au bras de M. Schneider, président du conseil d'administration, Mme Amédée Mathieu. La vénérable dame prend place sur l'estrade d'honneur.
Sur la seconde estrade se tiennent M. Dreyfus, maire de Lourches ; M. Coquelle, conseiller d'arrondissement ; le Conseil municipal, le personnel de la Compagnie, etc.
Six mineurs en costumé de travail sont rangés au pied de l'estrade d'honneur.
Une foule énorme se presse autour de l'enceinte. La cérémonie débute pars le défilé en deux bataillons des sociétés venues prendre part à la fête et au festival.
Puis la Société chorale de Lourches et la Philharmonique des Mines exécute une cantate.
Il est exactement 2 h. 40 quand tombe le voile qui cachait encore le monument à tous les yeux.
Une longue salve d'applaudissements le salue. (… discours)
La cérémonie est terminée, les tribunes se vident lentement.
Le banquet
A 4 heures, un banquet de quatre cents couverts a été servi dans la grande salle de l'Alcazar, très artistiquement décorée de drapeaux, de guirlandes, de feuillage et de lanternes vénitiennes.
Le festival. — Le bal. — Les illuminations
Aussitôt après la cérémonie, les sociétés musicales venues pour prendre part au festival se sont rendues sur les kiosques qui leur avaient été réservés, Elles ont été partout très fêtées par la population.
A 8 heures, le tirage des primes a eu lieu à la mairie.
Malheureusement, la pluie est venue contrarier le bal et les illuminations.


Lourches - Eglise Notre Dame de l'Assomption (au fond à gauche, future place Carnot ; à droite rue de l’Eglise et Mairie) — Monument Charles Mathieu et monument aux morts 1870-1871 devant l'église
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31 mai 1902 — La Philharmonique de Lourches s’inscrit au concours de Lille
— La Société philharmonique des mines de Douchy (mineurs de Lourches) vient de se faire inscrire en division supérieure pour le concours de Lille, sous la direction de M. Destrubé, ex-chef de musique de première classe du 114e régiment d'infanterie en retraite.

22 août 1903 — Retour triomphal de l'Union chorale de Lourches (65 exécutants)
— Mardi dernier, toute la population était en fête ; dans les rues, des arcs de triomphe étaient dressés et à nombre de fenêtres flottaient les couleurs nationales.
A 4 heures ½ du soir, les principales sociétés de la ville : Philharmonique, pompiers, Anciens Combattants, étaient réunies à la gare pour acclamer l'Union chorale revenant du concours de Mantes-la-Jolie, où elle a obtenu les récompenses suivantes :
1er prix de lecture à vue, 1er prix ascendant en exécution, 1er prix d'honneur avec félicitations et 1er prix de direction à son chef, M. Destrubé.
Le concours de Mantes a été un véritable triomphe pour nos sociétés chorales du Nord et l'Union chorale de Lourches a dignement tenu sa place à côté de ses grandes sœurs d'Anzin et d'Armentières.
Les applaudissements et les cris de : « Vive le Nord ! » ont retenti dans la salle du Théâtre de Mantes où nos sociétés concouraient.
Après le discours de bienvenue et de félicitations à la gare, par M. Wiart, adjoint et capitaine de musique, on s'est rendu à la mairie, où les vins d'honneur ont été offerts aux vainqueurs.
M. le maire de Lourches, président de l'Union chorale, entouré des conseillers municipaux, a, à son tour, félicité le chef et ses vaillants chanteurs, qu'il avait d'ailleurs tenu à accompagner à Mantes.

Festival musical, gymnique et de tir à la cible de Lourches du 12 juin 1904
30 mai 1904 — Annonce du festival de Lourches
— La ville de Lourches organise pour les compagnies de sapeurs-pompiers, sociétés de musique, orphéons, sociétés de gymnastique et d'instruction militaire, le dimanche 12 juin 1904, un grand festival avec tir à la cible.
Prix de tir auxquels participeront toutes les sociétés, 1,500 francs en espèces.
Dernier délai d'option, 31 mai 1904.
Soixante-cinq sociétés dont les formations musicales suivantes ont envoyé leur adhésion :
Fanfares : Haspres, Onnaing, la Jeune France de Roeulx, Douchy, Auberchicourt, Marquette-en-Ostrevent, Haulchin, Liévin.
Harmonies : Wavrechain-sous-Denain, Bouchain, Union orphéonique d'Aniche, Musique municipale d'Escaudain, Philharmonique communale Crespin, Union musicale Monchecourt, Philharmonique Condé-sur-Escaut.
Orphéons : Escaudain, Mastains, la Lyre ouvrière d’Onnaing, Lyre ouvrière de Harnes, Union chorale Lyre républicaine de Rœulx.
17 juin 1904 — Compte-rendu du festival du 12 juin
— Dimanche, la ville de Lourches avait organisé un festival et un tir à la cible. Les rues étaient ornées de drapeaux, de feuillage et de papiers multicolores. Grande affluence de personnes venues des communes environnantes avec les musiques et compagnies de pompiers. Après le défilé devant la municipalité, les musiques se rendirent aux kiosques préparés, où elles furent successivement très applaudies.

12 août 1904 — Concert de la Philharmonique des mines de Douchy sur le Kiosque à musique de la Place publique
— Lourches. La Société philharmonique des mines de Douchy donnera un concert le vendredi 12 août, à 7 heures du soir, sur le kiosque de la Place. Elle fera entendre le programme qui sera exécuté le 14 août à Arras, sous la direction de M. Destrubé, chef de musique de 1ere classe en retraite.
1. Ouverture du Tannhaüser (Wagner). — 2. Fantaisie sur Mignon (A. Thomas), arrangée par Destrubé. — 3. Théodora, valse (Destrubé). — 4. Ballet d'Isoline (Messager). — 5. Grande fantaisie sur Faust (Gounod), arrangée par Destrubé.

Lourches - La Grand'Place et le kiosque à musique
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22 avril 1907 — Fernand Philippe, nouveau chef de la Philharmonique de Lourches
— M. Fernand Philippe, ancien sous-chef de musique de l'armée, vient d'être nommé chef de l'Harmonie des Mines de Douchy, à Lourches.
La valeur de M. Philippe, qui, depuis longtemps, a su se faire apprécier comme compositeur et comme directeur, permettent de croire que l'Harmonie de Lourches, se trouve entre bonnes mains.

17 août 1907 — La Philharmonique des mines de Douchy à Lourches en concert à Anzin
— La Société philharmonique des mines de Douchy à Lourches a donné dimanche dernier un concert à Anzin, à l'occasion de l'Exposition horticole.
Sous la direction de son nouveau chef, M. Fernand Philippe, cette société composée de cent exécutants, a su faire apprécier ses sérieuses qualités d'ensemble, de justesse et de finesse.
Les divers morceaux inscrits au programme ont été interprétés avec un sentiment artistique très développé et tout particulièrement l'ouverture du « Roi d'Ys » a provoqué d'enthousiastes bravos.
On peut annoncer que la Philharmonique des Mines de Douchy, nouvellement réorganisée ne tardera pas à reprendre son rang parmi les plus belles sociétés de la région du Nord.

28 mai 1908 — Concert de la Philharmonique des Mines de Douchy sur le Kiosque à musique
— Lourches. La Société philharmonique des Mines de Douchy, qui prend part concours d'Abbeville, sous la direction de M. Fernand Philippe, exécutera, le jeudi 28 courant (fête de l'Ascension), à quatre heures du soir, sur le kiosque de la place, le programme suivant :
Première partie : 1. Bourg-Achard, allegro militaire d'Allier. — Ouverture de Ruy-Blas (choix, exécution), de Mendelssohn. — 3. Sélection sur Samson et Dalila. — 4. Ballet de la Maladetta (imposé, exécution), de Vidal.
Deuxième partie : 5. Ouverture d’Eurianthe (imposé, honneur), de Weber. — 6. L’Etoile d'Amour, valse lente, de Delmet. — 7. Andante et Allegro de la première Symphonie en ut majeur (choix, honneur), de Beethoven. — 8. Mazurka-Caprice, exécutée par 15 grandes clarinettes, de Magnani.

3 août 1908 — Au concours musical d’Abbeville, la Philharmonique des mines de Douchy à Lourches rafle tous les prix
— Concours d’Abbeville. Appréciations du jury sur l’Harmonie des Mines de Douchy, à Lourches, Directeur : M. Fernand Philippe. Division supérieure, 1e section.
Lecture à vue. — La façon dont cette Société se présente devant le Jury prouve qu'elle a un chef soucieux de la discipline et de la bonne tenue ; malgré son nombreux effectif, cette belle phalange prend place sans qu'une parole soit prononcée. Le Jury a été très sensible à cette marque de déférence. Grâce aux indications intelligentes données par le chef aux différents pupitres, pendant les cinq minutes accordées, nous n'assistons pas à une lecture, mais à une audition parfaite. Nuances, attaques, tout est parfaitement en place. Les secondes parties sont aussi bien tenues que les premières, ce qui prouve que le solfège est en honneur dans cette Société. Aussi, est-ce à l'unanimité que le 1er prix est décerné, avec félicitations au chef pour les mouvements qui ont été pris d'une façon impeccable.
Exécution. — Les exécutions du morceau imposé (« La Maladetta », de Vidal) et du morceau de choix (Ouverture de « Ruy Blas », de Mendelssohn) ont été parfaites. Justesse, mouvements, sonorité ; interprétation irréprochable. Le Jury adresse ses plus chaleureuses félicitations à M. Philippe pour les qualités artistiques dont il a fait preuve pendant le cours de l'exécution qui fut vraiment admirable. — 1er prix ascendant à l'unanimité avec félicitations du jury. Classée en division d'excellence. Prix de direction au chef avec félicitations pour sa belle exécution. Diplôme et gravure artistique offerte par M. le Président de la République.
Honneur. — Les nombreuses qualités signalées aux deux épreuves précédentes s'affirment ici d'une façon éclatante. L'ouverture d' « Euryante », de Weber, qui était imposée, a été enlevée admirablement. Les basses et contrebasses font merveille : remarqué également le cor solo dans les rentrées. Exécution remarquable, qui fait honneur aux pupitres de cuivres, gros et petits. Que dire de l'interprétation de l'andante et de l'allegro de la » Symphonie » de Beethoven : c'était sublime. C’est au tour des beaux pupitres de clarinettes, saxophones, flûtes et hautbois de se mettre en relief avec leurs sons veloutés et un détaché parfait. Le chef tire parti de tout avec un réel bonheur. Les oppositions surprennent par leur douceur, la justesse règne partout : les nuances, qui abondent, dans cette belle œuvre, sont faites avec une très grande précision : la sonorité obtenue n'est plus celle d'une harmonie, mais bien d'un orchestre à cordes (nous avions l'illusion d'entendre Colonne). Aussi, est-ce par acclamations que le 1er prix d'honneur est décerné par cent points, grand maximum.
Ce brillant résultat place cette Société de pair avec les grandes Sociétés musicales du Nord et du Pas-de-Calais, grâce à son admirable chef. Heureuse musique ! C'est par acclamations également que le Jury proclame qu'un grand-prix de direction est décerné à M. Philippe, et, aux applaudissements d'une foule en délire, notre Président s'avance jusqu'au pupitre du maestro Philippe et lui attache sur la poitrine la médaille d'or mise gracieusement à la disposition du Jury, par M. Braut, le dévoué et si distingué secrétaire général du concours, pour être remise au chef s'étant le plus distingué pendant les différentes épreuves.
Le Jury.

27 septembre 1908 — Festival musical et tir à la cible de Lourches
— Le festival-tir à la cible, organisé par la municipalité de Lourches, a obtenu, dimanche, un brillant succès.
La commune était coquettement parée et les couleurs nationales flottaient joyeusement à toutes les fenêtres.
De dix heures du matin à une heure et demie, les sociétés invitées furent reçues à la mairie, où M. Houriez, maire, entouré des membres du conseil municipal, leur souhaita la bienvenue et leur offrit les vins d'honneur.
Le défilé fut irréprochable. Les sociétés divisées en quatre bataillons, défilèrent sous le commandement de MM. les capitaines Laderrière, Hubert, Masson et Leleu.
A trois heures et demie, la municipalité reçut, à la gare, l'harmonie des mines de Courrières ; elle les accompagna au champ de tir, puis à la mairie où les vins d'honneur lui furent offerts.
Le festival fut très goûté ; nous devons une mention spéciale à l'Harmonie de Courrières, et à M. Delacroix, soliste, 1er prix du Conservatoire de Paris, sous-chef, qui donnèrent une audition de tout premier ordre.
Primes attribuées aux chefs des sociétés musicales. — 1e prime, M. Drache, de la musique de Douchy ; 2e, M. Dussautoit, de la musique de Courrières ; 3e, M. Lesaffre, de l'orphéon d'Escaudain ; 4e, M. Alexandre Debièvre, de la fanfare de Neuville-sur-Escaut.

31 août 1909 — Concert sur le Kiosque à musique de la Place
— Lourches. La Société philharmonique des mines de Douchy donnera, à Lourches, le programme suivant, le 31 août 1909, sur le kiosque de la Place, à 7 heures et demie du soir :
Première partie : 1. Le Magyar, allegro, 1ere audition, Allier. — 2. Adagio de la sonate pathétique, 1ere audition, Beethoven. — 3. Scènes pittoresques, 1ere audition, Massenet. a) Marche ; b) Danse ; c) Angelus ; d) Fête Bohême.
Deuxième partie : 4. Le Florentin, allegro, 1ere audition, Allier. — 5. Adagio de la 3e symphonie), 1ere audition, Saint-Saëns. — 6. Damnation de Faust, 1ere audition, Berlioz. a) Fugue ; b) Ballet des Sylphes ; c) Chœur des soldats ; d) Marche Hongroise.

16 juin 1910 — L'Union chorale de Lourches, dirigée par Fernand Philippe, primée à Pierrefonds
— L'Union chorale de Lourches, brillamment dirigée par M. Fernand Philippe, a remporté au concours de Pierrefonds, dimanche dernier, le 1er prix de lecture à vue à l'unanimité ; le 1er d'exécution avec félicitations ; le
1er prix d'honneur ascendant par acclamation ; un prix de direction au chef, avec les félicitations de l'auteur du morceau imposé. Celui-ci demanda à M. Philippe de vouloir bien refaire chanter son œuvre hors concours.
M. Philippe a reçu un diplôme de direction avec félicitations et une médaille d'argent offerte par le département.

30 août 1910 — La Société Philharmonique des Mines de Douchy à Lourches en concert à l’Exposition de Bruxelles
— Mardi dernier, une nouvelle société du Nord de la France, est venue se faire entendre à l'Exposition de Bruxelles : la Société Philharmonique des Mines de Douchy à Lourches. Cette excellente phalange, sous la direction de M. Fernand Philippe, compte cent deux exécutants ; elle a remporté un franc et mérité succès, dit le « Journal de l'Exposition ». Son programme était, du reste, excellemment choisi ; l'Adagio prestigieux de la symphonie en si bémol, de Beethoven ; l'ouverture de Ruy-Blas, de Mendelssohn, et la Damnation de Faust, de Berlioz, attestent de la préoccupation toute artistique de la vaillante société musicale qui doit être définitivement classée au rang des premières sociétés françaises.

21 avril 1912 — Inauguration de la nouvelle place publique (place Carnot) et du nouveau Kiosque à musique
— Les fêtes de Lourches. C'est sous un soleil radieux que, dimanche se sont déroulées des fêtes organisées par la municipalité de Lourches à l'occasion de l'inauguration de la nouvelle place publique.
La commune était entièrement pavoisée, et des arcs de triomphe élevés sur les routes, souhaitaient la bienvenue aux étrangers.
M. Caullet, conseiller général, présida ces fêtes aux côtés de M. Hourriez, maire, entouré des membres du conseil municipal et de MM. Thiéry, directeur des mines de Douchy, Desmaretz, juge de paix, etc.
Après les réceptions à la mairie, les sociétés invitées se rassemblèrent au Vieux-Lourches et rue du Rivage, puis, aux accents d'alertes pas-redoublés défilèrent par les rues de la commune dans l'ordre suivant :
Les sapeurs-pompiers de Lourches et de Rœulx, la fanfare de Rœulx, l'harmonie des mines de Douchy, l'Union chorale de Lourches, la fanfare, la chorale et les pompiers de Neuville-sur-Escaut, la fanfare et les pompiers de Douchy, la musique des Forges de Denain et Anzin.
La colonne fit halte sur la nouvelle place.
Les autorités montèrent sur le kiosque élevé au centre et M. Hourriez, maire, prit la parole.
Il excusa le sous-préfet, empêché par le deuil de la Chambre, puis il dit comment le développement de la commune amena le Conseil municipal à créer une grande place publique. Il donna à cette place le nom de Carnot « en souvenir du nom illustre dont s'enorgueillit notre République ».
En terminant, il remercie ses collaborateurs du Conseil et M. Thiéry directeur des mines de Douchy, pour leur généreux concours.
M. Hourriez acheva son discours par les cris de « viye Lourches » « vive la République », auxquels répondit, dans la foule, le cri de « vive Carnot ! ».
Le cortège reprit sa marche et la fête se poursuivit par un tir à la cible, et un festival dans lequel on applaudit la fanfare de Douchy, la fanfare de Rœulx, l'Union chorale de Neuville, la fanfare de Neuville, la musique des Forges de Denain, l'Union chorale et l'harmonie de Lourches et enfin, la philharmonie des mines de Douchy.
La journée de clôtura gaiement par un bal.

Lourches - Le Kiosque à musique de la Place Carnot — Place Carnot : Salle des Fêtes et le Monument aux morts 1914 -1918 ; au fond, église Notre-Dame de l’Assomption
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13 avril 1930 — Meeting dans la vaste salle des fêtes de la place Carnot de Lourches
— Un nouveau fiasco des bolchevistes. Deux mille travailleurs acclament Lebas, Dumoulin et François Lefebvre.
Nos amis de Denain avaient organisé, hier dimanche, une manifestation suivie d'une réunion publique et contradictoire.
Appliquant la nouvelle tactique, inaugurée à Lens, les communistes, dans l'Enchaîné, avaient convié leurs troupes à venir à Denain pour, suivant la formule de Rametti « passer sur le corps des socials-fascistes, chiens sanglants du capitalisme » !
La gendarmerie de Tardieu était mobilisée. Plus de 500 gendarmes circulaient, par pelotons, dans la ville, laquelle semblait être en état de siège, au grand étonnement, d'ailleurs, de la population.
L'ordre lancé par les moscoutaires a été suivi... par une centaine de braillards qui se réunirent autour du théâtre municipal où devait avoir lieu le meeting.
Nos camarades organisateurs, soucieux d'éviter le renouvellement des douloureux événements de Lens, et voulant manifester en toute liberté, loin de la « protection » de la force armée, que le moindre incident eût mis en branle, décidèrent de tenir la réunion dans la vaste salle des Fêtes de Lourches, où trois mille auditeurs ouvriers s'étaient joints aux deux mille participants au cortège. Le citoyen François Lefebvre a présidé le meeting qui s'est déroulé dans le calme le plus parfait. Les orateurs du Parti socialiste, Lebas et Dumoulin, ont merveilleusement exposé la situation, nationale et internationale, et ont défini avec force la position du socialisme vis-à-vis des problèmes du désarmement et de la paix.
Ils ont été unanimement acclamés. Aucun incident ne s'est produit.

30 mai 1930 — Annonce du congrès des jeunesses socialistes devant se dérouler le 1er juin, dans salle des fêtes de Lourches
— Les jeunesses socialistes du Nord tiennent leur congrès à Lourches demain 1er juin.
Un grand meeting a été organisé par la section socialiste et celle des Jeunesses pour y développer le programme de nos organisations.
Ce meeting aura lieu dans la salle des fêtes, à Lourches à 11 heures.
Les communistes viennent d'annoncer dans leur presse leur intention de troubler notre réunion. Ils tentent de rassembler leurs « troupes » à cet effet, à Lourches le 1er juin. Il va sans dire qu'ils seront reçus comme il convient.

1er juin 1930 — Les socialistes vident les communistes lors du meeting de la place Carnot
— La manifestation communiste de Lourches. Elle ne put se dérouler, grâce à un sévère service d'ordre
Dimanche le Xe congrès des « socialistes du Nord » se tenait à Lourches ; une démonstration dans la rue et un meeting avaient été annoncés. Les communistes estimaient que c'était là une « provocation » (!) et ils décidèrent d'organiser une contre-manifestation.
En présence de ces faits, M. le Sous-Préfet interdit les deux manifestations. Les socialistes prirent le parti de s'abstenir, mais les communistes lancèrent des appels, firent placarder des affiches et sous le prétexte de signature d'un « contrat d'émulation », à Douchy, firent appel aux Jeunesses communistes de la région et de Paris.
Paris envoya... vingt personnes, huit hommes, quatre femmes, et huit jeunes gens.
Un service d'ordre important fut organisé sous la direction de MM. Delattre, commissaire spécial…
Les socialistes et la police « vident » les communistes.
Le congrès se déroula à la mairie, sans incident ; mais il n'en fut pas de même du meeting qui eut lieu, vers midi, salle des fêtes, place Carnot. Un certain nombre de communistes s'étaient introduits dans la salle.
Le bureau comprenait M. Brodel, conseiller municipal de Lille, président, et MM. Guisgand, de Lourches, et Delignies, secrétaire des « Jeunesses socialistes » de l'arrondissement de Valenciennes, conseiller municipal de Saint-Amand, assesseurs.
Trois orateurs socialistes devaient prendre la parole, Lemaître et Favières, adjoint au maire de Lille, et Lebas, maire de Roubaix, secrétaire général de la Fédération socialiste du Nord, et un contradicteur communiste. M. Caresmel, du Comité central des « Jeunesses communistes ».
Lorsque M. Lebas prit la parole, les communistes commencèrent à faire de l'obstruction.
Ce ne fut pas long.
Auditeurs socialistes, police spéciale et gardes mobiles à pied vidèrent les perturbateurs en un clin d'œil ; la police saisit les pancartes et, dans la rue, la garde à cheval refoula les manifestants communistes.
Au cours de cette opération, une arrestation fut opérée, celle d'un sieur Tahon, de Somain, qui fut maintenu sous l'inculpation d'outrages et trois distributeurs de tracts furent appréhendés et relâchés dans la soirée.
La fuite à travers les champs de blé
L'après-midi fut calme jusque 17 h. 15. Les communistes, que « les Parisiens » accompagnaient, essayèrent à plusieurs reprises de se grouper, notamment vers l'Eclaireur et La Chapelle, mais des patrouilles de gendarmerie mobile montée les dispersèrent ; au cours d'une de ces manœuvres, à La Chapelle, où les manifestants s'enfuirent à travers les champs de blé, des fanions furent abandonnés par eux et saisis.
A 17 heures 15, des groupes de communistes qui petit à petit s'étaient formés dans les cabarets du voisinage de la place Carnot, tentèrent de se rassembler en chantant l'Internationale.
La gendarmerie mobile à pied et à cheval qui occupait la place Carnot intervint immédiatement.
En quelques minutes, la tentative de manifestation fut arrêtée, refoulée, dispersée et les estaminets furent évacués.
Ce fut une débandade éperdue. Un manifestant qui regimbait fut arrêté par M. Debatit, inspecteur de la police spéciale. A 18 heures, les abords de la place Carnot étirant complètement vidés de manifestants et les patrouilles n'en rencontrèrent plus par la ville...

3 octobre 1937 — La place Carnot est rebaptisée place Roger Salengro
— M. Lebas, ministre des P.T.T., a inauguré, à Lourches, la place Roger-Salengro.
Comme nous l'avions annoncé, M. Jean Lebas, ministre des P.T.T., s'est rendu hier à Lourches, près de Denain.
Il a présidé les manifestations organisées à l'occasion de l'inauguration de la place qui portera désormais le nom de Roger Salengro.
Le ministre arriva en voiture vers 13 heures. Il fut salué à l'entrée du territoire de la commune par MM. Louis Dupriez, maire, président du Conseil d'arrondissement ; Eugène Rossy, maire d'Escaudain ; les membres du Conseil municipal de la localité ; Olivier Mouton, Omer Pavot, secrétaire de la Bourse du Travail de Denain ; Louis Stiévenard, secrétaire général des services municipaux ; les dirigeants des organisations corporatives, locales, etc...
Un discret, mais excellent, service d'ordre avait été mis sur pied par MM. Ricchelmi, commissaire de police à Denain et Ledent, secrétaire général du commissariat. Disons immédiatement qu'il n'eut pas à intervenir : il n'y eut aucun incident.
Un cortège où l'on notait la présence de la Musique communale, de la Clique des Sapeurs-Pompiers et des soldats du feu, se forma à la mairie. M. Dupriez souhaita la bienvenue à l'hôte de la cité. Les vins d'honneur furent servis après que M. Lebas eût aimablement remercié.
Les personnalités prirent, de concert, un repas d'un caractère privé et, vers 15 heures, se rendirent au lieu de rassemblement : l'ancienne place Carnot, devenue place Salengro. Bon nombre de manifestants s'y trouvaient déjà. On remarquait les sociétés locales et maints groupements des communes environnantes : Denain, Douchy, Haspres, Roeulx, Marquette, Bouchain, Neuville, etc...
Un défilé eut lieu à travers les principales artères de l'importante agglomération ouvrière. Le meeting se tint dans la cour de la nouvelle école des filles, sous la présidence du maire.
M. Dupriez remercia les manifestants. M. Mouton fit l'éloge de M. Lebas. M. Pavot parla des dernières réalisations sociales.
Quant à M. Lebas, il ne fit aucune déclaration importante concernant les événements actuels. Il se borna à retracer brièvement l'œuvre du gouvernement et celle de celui qui l'a précédé. Il félicita ensuite les édiles de Lourches de l'activité qu'ils ont déployée, notamment dans le domaine de l'urbanisme.

Lourches - Place Roger Salengro, Kiosque à musique, monument aux morts et Salle des Fêtes — Kiosque à musique
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Formations musicales actives à Lourches en 1909 :
Société Philharmonique des mines de Douchy à Lourches (harmonie), fondée en 1842, direction Fernand Philippe, 80 exécutants ;
Société Chorale, direction Fernand Philippe, 75 exécutants.

(1) L’ancienne salle des fêtes de Lourches, appelée l’Alcazar dès avant 1890, située rue des Princes, accueillait souvent la Philharmonique des mineurs qui y donnait des concerts. Elle était également utilisée pour les séances de cinématographe.
Elle sera adjugée le 25 mai 1922, avec mise à prix fixée à 50.000 francs. Elle comprenait à cette date : une grande salle à usage de cinématographe, une buvette, un beau café billard, une salle principale, une autre salle spécialisée pour le billard, une salle à manger et une cuisine. Au premier étage : un grand vestibule, une belle salle pour réunions et deux chambres.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LOURDES - Jardin Public et Palais de Justice
(HAUTES PYRÉNÉES)
Au pied de son château médiéval, Lourdes se présente au début du XIXe siècle, avant que la fièvre mystique ne s’en empare en 1858, comme une ville paisible avec ses trois mille habitants établis le long de ses quatre rues parallèles : rue du Bourg, rue des Petits Fossés, rue Basse et rue Saint Pierre prolongée de la route d’Argelès.

Plan de Lourdes en 1812
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Ses trois places principales sont attestées dès avant le XVIe siècle : la place du Porche, devenue place Peyramale ; la place du Marcadal (en gascon Marcadau) et la place du Campbesial (en gascon Cambesiau) qui devient le Champ Commun, le foirail lourdais. C’est sur cette dernière place que se déroulent les marchés, un jeudi sur deux, destinés aux grains, laines, lin et toiles et qu’y ont lieu les foires annuelles fixées au 2 mai, au 18 octobre jour de Saint-Luc et au 1er décembre. En 1771, on y fait un commerce considérable de bestiaux et de chevaux et on prétend que le prix des bœufs seuls qu’on y vend pour les boucheries de Baïonne, de Dax, d’Orthès et d’autres villes, monte à plus de cent mille livres.

Lourdes - Le Champ commun, foirail aux chevaux et bestiaux
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Le premier Tribunal d’instance de Lourdes est aménagé, en 1804, au premier étage du bâtiment que la municipalité fait édifier sur l’emplacement de l’ancien presbytère devenu « biens nationaux » en 1792, à l’angle de la rue des Petits Fossés et de la rue Baron Duprat. Le rez-de-chaussée est occupé par la Mairie et par l’école publique. En 1829, la Mairie installe ses nouveaux locaux plus spacieux, rue du Porche ; l’école et le tribunal restent rue Baron Duprat.

Le palais de Justice qui, d’ordinaire, est à la charge du département, se voit occuper gratuitement les locaux communaux lourdais. Aussi, le Conseil Général des Hautes-Pyrénées est-il régulièrement sollicité pour l’entretien du Tribunal. Ainsi un crédit de 391 francs lui est alloué en 1842 pour la réparation du parquet ; toujours en 1842, une somme de 170 francs est affectée au paiement d'objets mobiliers ; diverses réparations lui en coûtent 600 francs le 22 aout 1843, 300 francs en 1849, 2.565 francs en 1851…

Lourdes - Ancienne mairie et premier tribunal de 1804, rue Baron Duprat
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Lors de la session du conseil général de 1850, il est question de l'agrandissement du Palais de justice qui est devenu nécessaire, à propos duquel un devis est établi, l’année suivante, pour un montant de 18.807 francs. Cependant, cette proposition n’est pas suivie d’effet.
Le 20 juillet 1857, le conseil municipal de Lourdes n’y allant pas quatre chemins, demande une subvention de vingt mille francs au Conseil général pour la construction d’un nouveau Palais de justice évalué à
trente ou quarante mille francs, précisant même, en surenchérissant, que le bâtiment à construire ne coûterait pas moins de 50.500 francs, l'emplacement non compris.
Là encore, ce beau projet tombe à l’eau, d’autant que l’année suivante, Bernadette Soubirous fait parler d’elle entraînant les grandioses et dispendieuses transformations de Lourdes que tout un chacun connaît…
Ce n’est qu’en 1876 qu’Adrien Ferdinand Barthier, notaire et maire (pendant les périodes 1876-1877, 1878-1881 puis 1884-1885), appuyé par son conseil municipal, revient à la charge au sujet d’un nouveau Palais de Justice. Pour ce faire, il est tout d’abord décidé, lors des délibérations municipales des 10 novembre 1876 et 4 mars 1877, la révision des tarifs d’Octroi de Lourdes, pour une période de cinq années, afin de dégager les fonds nécessaires à la
construction de la nouvelle église, à la reconstruction du palais de justice et à l'élargissement de la rue de la Grotte.
En 1878, le conseil municipal adopte définitivement le projet de construction d’un nouveau palais de Justice, sur la place des Tilleuls, récemment aménagée, située en vis-à-vis du Champ Commun sur la route Nationale d’Argelès. Des plans sont dressés par l’architecte tarbais Pierre Simian, et un devis de 92.509 francs 25 fait l’objet d’une adjudication pour le 18 août 1878.
En attendant l’achèvement du nouvel édifice prévu
dans un ou deux ans, Barthier sollicite le Conseil général en 1879, afin que les planchers de l’ancien tribunal soient couverts d’un nouveau tapis, l’architecte ayant constaté que lesdits planchers sont entièrement ruinés et d'un aspect lamentable.
Le nouveau Palais de Justice de la place des Tilleuls est inauguré en 1884, après que le 23 août, le Conseil Général ait accepté d’accorder un crédit de 2.000 francs pour la fourniture du mobilier nécessaire. Celle-ci décide en outre que les travaux de menuiserie et d'ébénisterie du nouveau bâtiment feront l’objet d’un marché de gré à gré.
Considérée à nouveau comme trop exiguë, la Mairie de la rue du Porche sera démolie en 1897 pour venir s’installer dans l’ancien palais de justice de la rue Baron Duprat qu’elle avait occupé jusqu’en 1829.

Lourdes - Le Nouveau Palais de Justice de la place des Tilleuls, achevé en 1884 — Le Palais de Justice en face du foirail
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En complément du Champ-Commun, il y manquait encore un marché couvert. C’est en 1894 que des Halles à ossature métallique sont construites dans la partie nord du foirail. Elles étaient auparavant, depuis 1863, au marché de la place de la Pierre, à Toulouse, d’où elles ont été démontées en 1892 ; cette place après agrandissement deviendra la place Esquirol.
Ouvertes quotidiennement ces halles vont également accueillir des concerts lorsque le temps ne permet pas aux phalanges musicales lourdaises d’exécuter leurs prestations en plein air, notamment sur la place des Tilleuls. Cette dernière représente un véritable havre de paix au milieu de l’activité débordante liée aux milliers de pèlerins affluant à Lourdes.

Lourdes - Les Halles et le Champ commun, face au Tribunal et à la place des Tilleuls
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Seules trois formations musicales ont marqué la vie lourdaise à partir de la fulgurante arrivée massive des pèlerins.
En 1871, la trentaine de musiciens de la
Fanfare de Lourdes égrène ses premières notes, ayant à sa tête Pierre Boyer jusqu’en 1894. Refondée en 1898, présidée par M. Fourneau, la Fanfare est reprise par Charles Boyer, fils de Pierre, qui la dirige jusqu’en 1930.
Une chorale voit le jour dès 1864, officiant exclusivement sur le sanctuaire. Ce n’est qu’en 1889, qu’une chorale « civile » est fondée sous le nom de la
Lyre indépendante. Dirigée par M. Vuillermoz jusqu’en 1904, cette phalange de 32 chanteurs, présidée par Léon Duffau, prend M. Lay comme nouveau chef à partir de 1905. En 1907 elle devient la Lyre Montagnarde ; ses membres sont vêtus d’un costume remarquable : petit béret bleu, veste gris-bleu à large revers, culotte de bure et bas de laine blanche.
Une autre chorale de cinquante musiciens est créée dans le même temps en 1899 sous le nom de Lous Cantadous dét Labéda, tout d’abord dirigée par l’abbé J.-E. Cramaussel.
En juillet 1910, la Lyre Montagnarde et Lous Cantadous dét Labéda fusionnent pour former l’
Union Montagnarde du Lavedan sous la direction par M. Lay.

Lourdes - La Lyre montagnarde
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Ces groupes musicaux qui donnent leurs concerts tantôt sur la place des Tilleuls, tantôt sous les halles, sur le Champ-Commun ou encore sur l’esplanade de la basilique, vont enfin pouvoir jouer sur un Kiosque à musique à partir de 1913. La municipalité dirigée par Justin Lacaze, négociant et maire de 1904 à 1919, décide de faire édifier ce kiosque au centre de la place des Tilleuls, face au Palais de Justice et confie les travaux de cette construction à l’entreprise Verdier.
Ce Kiosque à musique octogonal, accessible par un escalier de cinq marches, est bâti sur un soubassement de pierre entouré d’une balustrade en fer forgé orné de lyres ; ses colonnes de fonte portent sa toiture zinguée également surmontée du même instrument de musique.


Lourdes - Le Kiosque à musique de la Place des Tilleuls
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Une seule carte postale, due à l’éditeur lourdais Pierre Doucet, reproduit ce kiosque à musique. (1)
Malgré ou grâce à cette excessive discrétion, le Kiosque lourdais dissimulé entre les frondaisons de ses tilleuls va perdurer jusqu’à nos jours.
La Fanfare municipale de Lourdes, à présent dirigée depuis 1931 par M. Herlant précédemment chef de l’Harmonie de Tarbes, est transformée en Harmonie en 1934 ; elle va se reformer le 23 juillet 1942 sous le nom d’Union musicale. De son côté, en 1946, l’Union Montagnarde du Lavedan adopte le nom de Chanteurs Montagnards, après avoir s’être appelée, en 1930, Lourdes-Orphéon.
Le jardin public des Tilleuls, aménagé en square, accueille, en 1952, une cascade monumentale, allégorie du Gave, réalisée en marbre de Saint-Béat par le sculpteur François Vilon (1902-1995).

Lourdes - Jardin Public des Tilleuls et cascade monumentale du « Gave » — Entrée de la place des Tilleuls et Hôtel de la Poste
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Le palais de Justice du jardin des Tilleuls est transformé en 1974 en Cinéma-Palais des congrès, tandis que les services du Tribunal sont transférés dans la Villa Fourneau dite le Château de Soum, rue Michelet.
Le premier tribunal de la rue Baron Duprat a été entièrement démoli, à l’exception de sa porte et de son fronton de 1804 pour y loger le Commissariat de police.
Le jardin des Tilleuls est actuellement rebaptisé square Charles de Gaulle.
Kiosque toujours en place.

voir ici Place des Tilleuls devenue Square de Gaulle et son Kiosque à musique, aujourd'hui. (1/3) (2/3) (3/3)
Le Palais de Justice de la place des Tilleuls devenu le Palais des Congrès
Cascade monumentale de la place des Tilleuls

Lourdes - Jardin Public et Palais de Justice (1952).jpg
Lourdes - Jardin Public et Palais de Justice (1952).jpg (193.86 Kio) Vu 13424 fois
publié par Jean-Marc

3 juillet 1901 — Les concerts de la fête patronale qui devaient avoir lieu sous les tilleuls du palais de justice sont donnés sous la Halle, pour cause de pluie
— Notre chère cité, comme chaque année, du reste, a admirablement fêté la Saint-Pierre qui est la fête patronale de Lourdes. La solennité de la fête fut renvoyée au dimanche et dès samedi soir, une brillante retraite aux flambeaux exécutée par la musique municipale et la compagnie des sapeurs-pompiers annonçait la fête, cependant que les cloches de la paroisse sonnaient à toute volée, et que du haut du château-fort tonnaient les bombes, faisant écho aux détonations bruyantes du canon du funiculaire du pic du Grand Jer. Le lendemain dimanche, à 8 h. ½ précises, la municipalité au complet, maire et adjoints en tête, escortée et encadrée par la compagnie des sapeurs-pompiers dirigée par son lieutenant, M. Cieutat, secrétaire de la mairie, dont tout le monde admirait la belle prestance et la tenue tout à fait martiale, précédée de la musique et suivie des employés municipaux et de l'orphéon la Lyre indépendante, se rendait à la grand'messe traditionnelle, durant laquelle le maire offre un beau cierge et les agents de police en grande tenue et gantés de blanc distribuent le pain bénit offert par la municipalité. Durant la messe, la musique municipale, dirigée par M. Boyer, son sympathique et toujours aimable chef, joue quelques-uns des jolis morceaux dont se compose son répertoire, et l'orphéon la Lyre indépendante, magistralement dirigé par son chef M. Vuillermoz, chante à son tour les différentes parties de la messe.
Le soir, la pluie se met de la partie et oblige la commission des fêtes à se réunir dans la Halle où, de 2 heures à 6 heures, nous passons quatre heures on ne peut plus agréables, en assistant aux courses et jeux qui devaient avoir lieu, si le temps l'avait permis, sous les tilleuls du Palais de justice. Le soir, à 9 heures, la pluie persistant, les concerts ont eu lieu aussi sous la halle ; après les concerts un splendide bal, offert par la municipalité, a eu lieu et a duré jusqu'à une heure assez avancée de la nuit.

31 août 1902 — La Fanfare municipale, la Lyre indépendante et Lous Cantadous dét Labéda en concert sous la Halle
— Voici le programme du grand concert donné par la Fanfare municipale, avec le gracieux concours de la Lyre indépendante et des Cantadous dét Labéda, le dimanche 31 août à huit heures du soir sous la Halle.
Première partie : 1. Marche solennelle(G. Parès), Fanfare ; 2. La veillée, chœur (Saintis), Lyre Indépendante ; 3. Céssats bosté ramatgé, romance (Despourrins), Dastis ; 4. La valse des bouchons (Bourgès), Guinle ; 5. Chansonnette militaire, Cazalot et Daube ; 6. L'insensé, mélodie (Rupens), J.-M. Claverie ; 7. La haut sus la mountagnos, chœur (Despourrins), Cantadous dét Labéda ; 8. Conte patois (Yan Palay), J. Poque ; 9. Mam'selle, si vous vouliez ! chansonnette comique, Fichlin ; 10. Les petits ramoneurs, duo (Boissières), pupilles de la Lyre Indépendante ; 11. Pour la patrie, romance (Saintis) Jacques Latapie ; 12. Perles fines, mazurka (L. Boyer), Fanfare.
Deuxième partie. — 1. Deuxième sélection d'Herculanum (F. David), fanfare ; 2. Au Fil de l'Eau, chœur (Auriacombe), Cantadous dét Labéda ; 3. L'Hymne des Pins, romance (Villemer), Podevin ; 4. Rentrons sans bruit, Pour qui la lettre ? scènes comiques. 5. Le Départ des Bergers, duo (Boissières). Gesta et J.-M. Claverie ; 6. La Fiancée de Corinthe, romance (G. du Locle), Bourdette ; 7. Dans la Mine, chœur (Saintis), Lyre Indépendante ; 8. C'est la France qui passe, romance patriotique, Pupilles Cantadous, Toulouse ; 9. Ramoneur et Mitron, scène (Roux-Tollet), Labourie, Cazalot ; 10. En t’oun bas Pastourelétto, romance (Despourrins) Antoine Blancard ; 11. Un Beau-Père pas commode, comédie (F. Bessier), Dargein, L. Poque ; 12. Ronde des Petits Pierrots, marche (Ganne), Fanfare.
Le piano d'accompagnement sera tenu par M. Charles Boyer fils.

Lourdes - Lous Cantadous dét Labéda
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21 avril 1907 — Kermesse sur la place des tilleuls ; concerts de tous les musiciens lourdais
— Lourdes. La Kermesse. — Favorisée par un temps radieux, la grande fête de charité organisée dimanche dernier par un groupe de jeunes gens de Lourdes, a eu un succès complet.
Durant toute la journée et toute la nuit, la vaste enceinte de la promenade des Tilleuls, ornée avec un goût exquis et même grandiose, n’a cessé de présenter l’aspect d’une immense fourmilière. Plus de trois mille personnes de
Lourdes, de Tarbes, de Pau et de tous les environs s'y pressaient.
La musique de l’Ecole d'artillerie de Tarbes et la Fanfare de Lourdes agrémentaient la fête des meilleurs morceaux de leur répertoire.
Les Cantadous et les Pastérouts dét Labéda ont eu un plein succès dans leurs jolis costumes montagnards et ont ménagé une agréable surprise aux habitants et aux étrangers.
Toutes les autres sociétés : Lyre montagnarde, Avant-Garde du Lavedan ont été admirables dans leurs chants ou dans leurs mouvements.

5 et 6 juillet 1908 — Jeux et concerts sur la place des Tilleuls à l’occasion de la fête patronale
— Dimanche et lundi a été célébrée la fête patronale de la ville, la Saint-Pierre.
Dimanche matin, le conseil municipal au complet assistait à la grand’messe. La fanfare a joué plusieurs morceaux sous l’habile direction de M. Boyer.
Dans l’après-midi, à la place des Tilleuls, ont eu lieu divers jeux et plusieurs courses de bicyclettes, peu passionnantes d’ailleurs pour le public, puisqu’elles ne l'étaient pas pour les amateurs. En effet, les prix étaient dérisoires et la piste en très mauvais état.
Le soir, concert donné sous les tilleuls par la Fanfare et les diverses sociétés chorales et musicales de la ville ; ce concert a été fort bien réussi.
La journée de lundi été fort gâtée par la pluie. Presque personne à l’arrivée des participants de la course de chevaux attelés. Le soir, la bataille de confetti a eu lieu à la Halle, brillamment éclairée de lampes électriques multicolores. Cependant, la foule n'était pas considérable ; l’entrain faisait un peu défaut.


29 juillet 1908 — Concert de la Fanfare sur la place des Tilleuls
— Fanfare de Lourdes. Programme des morceaux qui seront exécutés le mercredi 29 juillet au soir, aux Tilleuls :
1. Marche des Pyrénéistes (Ch. Boyer). — 2. Rosabelle, grande ouverture (Wettge). — 3. Algésiras, mazurka. — 4. Marche triomphale (G. Benoit). — 5. Valse espagnole (Andrieu).

6 juin 1909 — Concert de la Lyre montagnarde sur la place des Tilleuls
— Dimanche dernier la Lyre montagnarde a donné un concert public à la place des Tilleuls. Une foule énorme, montrant la sympathie dont jouit notre belle société orphéonique, est venue écouter les morceaux donnés au concours de Bayonne.
La Lyre montagnarde a une très grande facilité d'exécution. Les prix qu'elle a obtenus au concours de Bayonne lui font honneur et à son chef distingué, M. Lay.
Maintenant qu'elle est passée en première division, qu'elle ne s'endorme pas sur ses lauriers ; surtout que ses ténors ne gâtent pas leur voix en la forçant le soir dans les rues. Ces voix seront plus claires et plus puissantes.

21 juin 1909 — Programme de la fête patronale des 3 et 4 juillet
— Programme de la fête patronale qui sera célébrée les 3 et 4 juillet prochain :
La fête sera annoncée le 3 juillet, à 9 heures du soir, par une salve de bombes et fusées et par un concert donné sous les Tilleuls, par les Sociétés locales.
Dimanche 4 juillet : fête de jour, sous les Tilleuls ; ouverture de la fête à 2 heures, par la Fanfare municipale ; concours de voitures et voitures décorées et bataille de fleurs ; distribution des récompenses.
Fête de nuit : à 9 heures du soir, concert sous les Tilleuls, par les Sociétés locales ; grand bal et bataille de confettis.
Lundi 5 juillet, fête de jour : ouverture de la fête, à 2 heures, par la Fanfare municipale ; course régionale de chevaux attelés, à toute allure.
Place du Marcadal, exercices divers par la Société de gymnastique l'Avant-Garde du Lavedan.
Fête de nuit : à 9 heures, concert sous les Tilleuls, par la Fanfare et les Veneurs Lourdais (trompes de chasse) ; grand bal et bataille de confettis.

Lourdes - Place des Tilleuls sur la route d'Argelès — La Place des Tilleuls et le Palais de Justice
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12 décembre 1909 — Concert des Veneurs lourdais sous la Halle
— La société des Veneurs lourdais (trompes de chasse) a donné dimanche, dans l’après-midi, un concert sous la Halle, à l’occasion de la Saint-Hubert. Malgré le mauvais temps, un public nombreux est allé applaudir ces jeunes gens.
Les morceaux, bien choisis, ont été très bien exécutés. Nos Veneurs font des progrès considérables. Nous leur souhaitons de continuer dans cette voie.


16 décembre 1909 — Concert de la Lyre Montagnarde au cinéma Pathé de la rue de la Grotte
— Voici le programme du concert que donnera la Lyre Montagnarde à ses membres honoraires le jeudi 16 décembre, à la grande salle du cinéma Pathé, 63 rue de la Grotte :
Première partie : 1. Les Marsouins, chœur par la Lyre Montagnarde. — 2. Les soupirs de la brise, par les Veneurs lourdais. — 3. Main de femme, chanson comique par M. Romain. — 4. La Chanson du laboureur, romance par J.M. Claverie. — 5. M. Clarens-Lamoricière dans son répertoire. — 6. L’Oubratyé de Diu, romance par M. Bernard Dastis. — 7. Mlle Plantat dans son répertoire. — 8. Illusion, chœur par la Lyre.
Deuxième partie : 1. Vallée des Gaves, chœur, par la Lyre. — 2. La grande fanfare, quatuor, par les Veneurs lourdais. — 3. Le repos du dimanche, chanson, par M. Romain. — 4. Les Juges, duettino, par les Pupilles. — 5. Mlle Plantat dans son répertoire. — 6. Carmen, romance, par M. Carmouzi. — 7. M. Clarens-Lamoricière dans son répertoire. — 8. Les Madrilènes, duo, par MM. Claverie et Dastis. — 9. L’Ordonnance du colonel, vaudeville en un acte.


1er juillet 1910 — Fusion de la Lyre Montagnarde et des Cantadous dét Labéda constituant l’Union Montagnarde du Lavedan
— Après des pourparlers laborieux, la fusion projetée entre nos orphéons, les Cantadous dét Labéda et la Lyre Montagnarde, a pu aboutir. Désormais, les deux sociétés n’en formeront qu’une, qui s’appellera « l’Union Montagnarde du Lavedan », ayant M. Boyer, directeur de la Fanfare municipale, comme chef, et M. Brun, directeur des Cantadous, comme sous-chef.
De cette fusion des deux Sociétés, il ne peut en résulter que de très bons effets.
L’Union Montagnarde du Lavedan compte plus de cent membres.

4 juillet 1910 — Programme de la deuxième journée de la Fête patronale de Saint-Pierre
— Fête patronale. — Deuxième journée. — Lundi 4 juillet, fête de jour. — A 2 heures, ouverture de la fête par la Fanfare municipale. Course pédestre de Lourdes à La Chapelle d'Adé, aller et retour.
Course régionale de chevaux attelés à toute allure, droit d'entrée, 5 fr. ; quatre prix : 1er prix, 150 fr. : 2e prix, 100 fr. ; 3e prix, 50 fr. ; 4e prix, le produit des entrées dont le maximum est fixé à 30 fr. La course n'aura lieu que si elle réunit au moins six partants.
Voici l'itinéraire de cette course : Lourdes, Louroup, Montgaillard, Tarbes, Adé, Lourdes, soit environ 50 kilomètres.
Fête de nuit : A 9 heures du soir concert, sous les Tilleuls, par la fanfare municipale et les Veneurs Lourdais ; bataille de confetti.

7 juin 1911 — Charles Boyer et sa fanfare de retour du concours musical nîmois
— Mercredi soir, 7 juin, à 5 heures, la Fanfare municipale était de retour du concours musical de Nîmes.
Quelques conseillers municipaux étaient allés attendre nos musiciens à la gare, pour les féliciter du succès éclatant qu'ils ont remporté dans ce tournois artistique. Ces félicitations étaient bien méritées par l’excellent résultat qui a couronné les efforts soutenus des musiciens et le noble dévouement de leur chef, M. Charles Boyer, qui les a conduits à la conquête de nouveaux lauriers.
En jouant, la Fanfare s’est rendue à la mairie.

2 et 3 juillet 1911 — Jeux et concerts sur la place des Tilleuls
— Fête patronale. 1ere journée dimanche 2 juillet. La fête sera annoncée la veille à 9 heures du soir, par une salve de bombes et de fusées, une sonnerie de cloches et une retraite aux flambeaux.
A 2 heures, départ de la mairie de l’Avant-garde, des Sapeurs-pompiers et de la Fanfare municipale.
Sous les tilleuls, ouverture de la fête par la Fanfare.
1°. Course locale à la montagne et aux œufs. — 2°. Exercices par l’Avant-garde du Lavedan. — 3°. Mât de cocagne vertical
Fête de nuit. — Embrasement du Château-Fort. Concert sous les tilleuls par les Veneurs lourdais et la Fangare municipale. Deuxième journée : lundi 3 juillet. — Ouverture de la fête, à 2 heures, par la Fanfare. Course régionale de chevaux attelés (à toute allure). Départ de la place Peyramale. Arrivée route de Tarbes, en face la maison Lacaze. Droit d'entrée, 5 francs. — 1er prix, 150 francs ; 2°, 100 francs ; 3°, 50 francs.
Fête de nuit à 9 heures du soir. Concert sous les Tilleuls. Grand bal et bataille de confetti.

Lourdes - Vue générale et place des Tilleuls — Place des Tilleuls, Champ commun et Halles (détail agrandi cliché gauche)
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30 juin 1912 — Foule énorme sur la place des Tilleuls pour la Saint-Pierre. Dans la soirée, la fête se termine sous la Halle, en raison de la pluie
— Lourdes célébrait, dimanche, sa fête patronale dite de Saint-Pierre.
Les réjouissances populaires avaient, dans l’après-midi, réuni une foule énorme à place des Tilleuls, où avaient lieu les jeux divers annoncés à l’affiche, et où se faisait entendre la musique municipale. Le comité des fêtes avait réglé la journée à la satisfaction générale.
Malheureusement la pluie vint, dans la soirée, troubler la fête. Les Sociétés musicales et chorales durent se réfugier sous la Halle pour se faire entendre.


7 août 1930 — Concert de la Fanfare municipale sous les Tilleuls
— Concert sous les Tilleuls. La Fanfare Municipale donnera un concert public sous les Tilleuls le jeudi 7 août prochain, dont voici le programme :
1. Le Rubannier, marche. Guillement. — 2. Au Pays Lorrain, ouverture. Balay. — 3. Passe-Pied. Gillet. — 4. Le Grand Mogol, fantaisie. Audran. — 5. Viva Corque, Fandango. Garcia.

21 juin 1931 — Programme de Radio-Toulouse du 21 juin 1931, retransmis de Lourdes, à l’occasion du soixantième anniversaire de la Fanfare de Lourdes
— 15 heures. Retransmission depuis Lourdes, du concert organisé à l’occasion du soixantième anniversaire de la Fanfare de Lourdes. Pour ce concert, toutes les sociétés musicales des Pyrénées se réuniront, formant un ensemble de 525 exécutants. Programme du concert :
Première partie : 1. Néron, ouverture dramatique de F. Popy, par l’Harmonie municipale de Nay. — 2. Carnaval, poème choral de la Tombelle, morceau couronné au concours d’Alger 1930, par la Lyre Tarbéenne. — 3. Hymne à la nuit (Rameau), par le groupe choral de l’Ecole supérieure Saint-Cricq de Pau. — 4. Au Pays lorrain (Balay), morceau couronné au concours d’Alger de 1930, par la Fanfare municipale de Lourdes. — 5. Chœur des Cloches (Rougnon), morceau couronné au concours de Paris, par Lourdes-Orphéon. — 6. Les Chanteurs montagnards de Bagnères-de-Bigorre, dans le répertoire de A. Rolland.
Deuxième partie : 1. O belles Mountagnos, par l’Harmonie municipale de Nay. — 2. Fleuraison, chœur (Carlier), morceau couronné au concours d’Alger 1930, par la Lyre Tarbéenne. — 3. Le départ du pays (Mendelssohn), par le Groupe choral Saint-Cricq de Pau. — 4. Sélection sur Mireille (Charles Gounod), par la Fanfare municipale de Lourdes. — 5. Garde ton fusil Grégoire ! (Marc Delmas), morceau couronné au concours de Paris de 1931, par Lourdes-Orphéon. — 6. Les Chanteurs Montagnards de Bagnères-de-Bigorre, dans le répertoire de A. Rolland.
17 heures, fin du programme.

12 juillet 1931 — Concert de la Fanfare municipale de Lourdes à Argelès-Gazost
— M. Perkeens, directeur artistique du Casino du Parc d’Argelès-Gazost, organise, pour l'après-midi de dimanche prochain 12 juillet, une grande manifestation gymnique et artistique au bénéfice exclusif de notre jeune société l’Union Sportive du Lavedan.
La partie artistique sera assurée par la Fanfare municipale de Lourdes, sous la direction de M. Herlant, qui nous donnera un concert instrumental sélectionné. En voici le programme :
1. Concordia, marche. — 2. Le Kalife de Bagdad, ouverture. — 3. Voluptueusement, intermezzo valse. — 4. Mireille, sélection (Gounod). — 5. Gracieux Babil, pour soprano, soliste M. Dastis.
Nous connaissons suffisamment la valeur artistique de cette société pour être assurés du plus retentissant des succès.

Lourdes - Vue panoramique prise du Petit Jer (place des Tilleuls et palais de justice premier plan gauche)
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Sociétés musicales actives à Lourdes en 1909 :
La Lyre Montagnarde, (chorale), fondée en 1889 sous le nom de Lyre Indépendante, président Poque, directeur Lay, 32 exécutants ;
Fanfare municipale, refondée en 1898, direction Boyer, 43 exécutants ;
Lous Cantadous dét Labéda (chorale), fondée en 1899, président Dalavat, direction J. Brun, 50 exécutants.


(1) Il est regrettable de constater que parmi les centaines de photographes qui ont, pendant des décennies, écumé Lourdes pour y réaliser des milliers de vues « imprenables », un seul a eu la curiosité de poser son trépied devant le Kiosque à musique de la place des Tilleuls. On peut donc remercier Pierre Doucet, éditeur installé depuis 1918, Cité Albert 1er à Lourdes, d’avoir réalisé cet unique cliché du kiosque à musique, véritable photo au bromure.
Les autres Cpa, Cpsm et Cpm de cet éditeur ne seront certes pas toutes du même acabit et revêtiront bien souvent un caractère alimentaire pour leur auteur. Les enfants de Pierre Doucet (André et Marc) lui succéderont dans la même veine, tout comme son petit-fils Marie-Bernard.

Lourdes - Le Kiosque à musique du Jardin Public (addendum)
Un fidèle lecteur, notre ami Joël alias bojojo de cparama, me confirme à l’instant n’avoir effectivement pas trouvé trace de la moindre Cpa du kiosque hormis celle publiée ci-dessus. Mais avec son habituelle sagacité et des yeux de félin, il nous signale qu’une Cpm du Palais de Justice lourdais, présente en arrière fond une vue tronquée dudit kiosque. Nous nous empressons donc de l’en remercier et d’en présenter ci-dessous une copie.
Jean-Marc
Lourdes - Le Palais de Justice et le Kiosque à musique.jpg
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LOUVIERS - Le Kiosque et l'Hôtel de Ville (en fait, le Musée)
(EURE)
La ville de Louviers ayant subi les destructions et pillages dus aux guerres notamment avec les anglais, décide en 1366, avec l’autorisation de Charles V, de faire édifier des fortifications. Les travaux dirigés par le sieur Sevestre, seigneur de la Charnelle, seront interrompus et repris durant le siècle suivant. L’enceinte dotée de larges fossés inondables à volonté, de tours, d’ouvrages défensifs et de nombreux bastions, est accessible par quatre portes : la porte de Rouen, la porte du Neufbourg, la porte de Paris et la porte de l’Eau.
Nous nous intéresserons particulièrement à la partie nord-ouest intra-muros de Louviers, située le long de la
rue de la Porte-de-Rouen, appelée ultérieurement Grand’rue puis rue de l’Hôtel de Ville.

Le 19 juin 1616, les Sœurs et Frères hospitaliers du tiers-ordre de Saint François de la maison de Picpus à Paris obtiennent, auprès de l’assemblée des Lovériens, l’autorisation d’établir à Louviers, deux hôpitaux et couvents (un pour hommes, un pour femmes ; seul ce dernier sera construit dans un premier temps). La requête présentée précise qu’
ayant trouvé place convenable pour y bastir hospice, église, cymetière et logis séparés pour leur habitation, le tout à leur frais et despens, les frères et sœurs pénitents rentreront suffisamment affin de n’estre en charge aulcunement à ladite ville.
Des lettres patentes du roi du 22 juillet 1616 enregistrées le 11 août au parlement rouennais, entérinent cette autorisation.
Le 23 juillet 1616, Catherine Le Bis († 1622), veuve de Jehan Hennequin (celui-ci, contrôleur à la Chambre des comptes de Rouen, convaincu de malversations et concussions, éternue dans le sac sur l’échafaud du Vieux-Marché de Rouen le 14 mars 1602), fait une donation de 2.380 livres, afin de constituer une rente annuelle pour assurer l’entretien et la nourriture des religieuses de l’hôpital-couvent, dont elle est l’instigatrice avec l’abbé Pierre David, Supérieur du Tiers-Ordre de Saint-François. D’autres donations et dots apportées par les futures religieuses s’ensuivront.
L’année suivante, Pierre David, représenté par René Broutesauge, procède à l’acquisition, à l’aide des 18.000 livres tournois que la veuve Hennequin a réuni, de toutes les maisons et terrains nécessaires à cette installation, compris dans le périmètre situé entre la rue de la Porte de Rouen, la rue de la Moue, la rue du Grand Cimetière et la future rue des Pompiers.

Cessions réalisées rue de la Porte-de-Rouen : 16 octobre 1617, Jean Lecheron (maison). — 16 octobre 1617, Henry Nicolle (maison). — 16 octobre 1617, Simon Juffier (maison et jardin). — 2 novembre 1617, Louis Briant (maison et jardin). — 3 novembre 1617. Héritiers Papavoine (maison et jardin). — 3 novembre 1617, Jehan Hellix (maison et jardin). — 16 novembre 1617, Nicolas Lefrançois (maison et jardin). — 24 novembre 1617. Adrien Roussel (maison et jardin). — 28 novembre 1617. G. Jacquemille (maison et jardin). — 8 décembre 1617. Héritiers Vavasseur (maison et jardin). — 8 mai 1618. Lefebure (Maison et jardin). — 8 juillet 1618. Louis Le Sergent (maison cours proche du cimetière). — 7 décembre 1634. Robert Paulmier (Jardin et cour rue de la Moue). — 16 mai 1637. Jean Nicolle (maison). — 16 décembre 1661. Dame Delaval (maison et jardin).
A la suite de ces diverses acquisitions, les travaux de construction ne commencent qu’en 1625.
Les religieuses de Louviers, une quinzaine, prennent le titre de Sœurs Hospitalières de Saint-Louis et Sainte-Elisabeth.

Plan de Louviers en 1750
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Une affaire de possession touchant plusieurs des religieuses de Saint-Louis de Louviers va bouleverser la vie du couvent à partir de 1642 et atteindre des proportions démesurées relayées par d’innombrables publications s’en repaissant. Ce « scandale » se termine par un procès devant le Tribunal de Rouen, le 21 août 1647, à l’issue duquel les religieuses devaient être renvoyées dans leurs familles ou dans d’autres monastères. Cependant, les religieuses arriveront à se maintenir dans les lieux, puisqu’en 1648, la composition de la communauté est, à quelques exceptions près, la même qu’en 1642.

L’Eglise du couvent, encore inachevée, est consacrée en 1645 par François de Péricard, évêque d’Evreux.
Les bâtiments claustraux et hospitaliers lovériens, toujours en cours de construction, sont décrits en 1675, lors d’une déclaration faite par les religieuses de Saint-Louis :
L’enclos du couvent et monastère assis en ladite ville rue de la Porte-de-Rouen, consistant en notre église bastie de pierres de taille, couverte en tuilles, dortoir pour les religieuses, la chapelle, grande salle et bâtiments de notre hospital dans lequel nous recevons les pauvres femmes de la ville en nombre tel que le peut souffrir notre bien et revenu provenant des dons à nous faits par nos père et parents n’ayant eu aucune fondation particulière pour ladite hospitalité, plus les bâtiments pour les pensionnaires et autres bastiments et jardins, tant pour la nécessité desdites religieuses que de leur hospital, le tout tenant ensemble et borné d'un côté les représentants Michel Chevalier, sieur Decretot et autres, d’autre côté la rue de la Moue, d’un bout la rue Porte-de-Rouen et d'autre bout la rue du Grand-Cimetière.

Louviers - Plan du Couvent des Dames de Saint-Louis en 1696
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Le monastère et l’hôpital bénéficient d’agrandissements, respectivement en 1702 et 1726.
Le 9 juin 1785, les dames hospitalières de Saint-Louis passent un marché pour la reconstruction de leur hôpital. L’architecte Dom J.-B. Miserey, moine bénédictin de son état, est chargé des plans et l’entrepreneur Jacques Brocq, de sa construction ; un emprunt de 15.000 livres est accordé et le diocèse d’Evreux y va d’une subvention de 18.000 livres. L’ensemble des dépenses engagées s’élève à 67.382 livres 18 sols et l’édification du nouvel établissement n’est pas achevée lorsque la révolution s’engage.
Les bâtiments conventuels sont évidemment déclarés biens nationaux dès 1789. A cette date la congrégation de Saint-Louis compte 21 religieuses et 9 sœurs converses.

Louviers, devenu chef-lieu de district en 1790, installe son administration dans le couvent des sœurs de Saint-Louis, dès 1792. Le Tribunal civil ou palais de justice, vient, dans la foulée, s’installer dans l’Eglise du couvent des Dames de Saint-Louis, emplacement qu’il conservera plus d’un siècle, nous le verrons plus loin.
En 1796, c’est au tour des services de l’Hôtel de Ville de venir occuper l’hôpital, le long de la rue de la Porte-de-Rouen : une aubaine pour la municipalité qui courait désespérément depuis deux siècles à la recherche d’une mairie stable ! La maison de ville était jusqu’à cette date et ce, depuis le 19 novembre 1716, installée dans l’hôtel dit de la porte de Rouen, situé sur le rempart éponyme : cette maison louée 300 livres par an, était la propriété du Comte d’Aubigné, gouverneur de Louviers.
Dans le même temps, alors que la municipalité fait feu de tout bois, les remparts, tours, bastions et fossés qui formaient l’enceinte de Louviers sont mis en vente, à compter du 8 germinal an V (28 mars 1797), à charge par les acquéreurs de démolir et aplanir les portions de remparts acquises.
Poursuivant ses acquisitions à bon compte, Michel-Martin-Nicolas Lambard (1752-1823), maire de Louviers de 1800 à 1815, fait l’acquisition de l’Hôtel de Ville que la mairie occupait de facto depuis 1796 : maître Roger, notaire à Louviers est chargé de rédiger un acte, le 3 fructidor an XI (21 août 1803), par lequel la municipalité prend ce bâtiment en échange duquel l’hospice de Louviers récupère les
bruyères de Saint-Lubin, une centaine d’hectares de friches communales situées Louviers-ouest.

Plan partiel de Louviers en 1823
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Lors d’une délibération du conseil municipal du 20 octobre 1806, le maire Lambard, fait connaître que des milliers de livres et quelques manuscrits provenant des monastères lovériens dépouillés, sont entassés pêle-mêle dans les combles de l’Hôtel de Ville. Un catalogue en est alors dressé, mais il faut attendre 1831 pour qu’un tri y soit effectué et que soit décidée la création d’une bibliothèque dans un local de l’hôtel de ville qui est inaugurée le 14 avril 1833.
En 1846, le conseil municipal donne l’ordre de raser le cloître du couvent. L’année suivante, un nouveau bâtiment en briques est édifié, en vis-à-vis de la Mairie, destiné à abriter l’école communale.

Louviers - Cloître reconstitué (démoli en 1846) — Chapelle du couvent Saint-Louis aujourd'hui disparue (côté ouest)
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D’importants travaux sont réalisés, de 1858 à 1861, à l’issue desquels, l’Hôtel de Ville se voit à présent orné d’un campanile et doté d’un portail et d’un perron.

En 1876, un premier musée est établi au rez-de-chaussée de la mairie. Rapidement devenu insuffisant, il est question en 1880 de faire construire un vaste bâtiment destiné à accueillir un musée et une bibliothèque à l’étage, à l’emplacement de l’ancien cloître démoli. L’architecte Georges-Paul Roussel dresse les plans de ce projet.
Edmond Lanon (1830-1871), négociant en draps, grand collectionneur de céramiques et de faïences rouennaises laisse, à son décès, sa fortune à son frère Edouard Lanon (1848-1881), rentier, sous-lieutenant de réserve au 24e régiment de ligne. En 1880, Edouard Lanon fait une donation à la municipalité, par laquelle il lègue sa collection et une somme de cent mille francs (deux cent mille selon autres sources !) pour construire le futur musée. (1)
Ce legs ayant été contesté par les héritiers en 1881, il faut attendre plus de cinq ans avant qu’il soit homologué et que les plans de Georges Roussel soient enfin adoptés le 16 mars 1886.
Le musée, construit le long de la rue Saint-Louis, nouveau nom de la rue de la Moue depuis 1830, est inauguré le 15 avril 1888.

Louviers - Jardins de l'Hôtel de ville (Musée à gauche, Mairie à droite) — Hôtel de Ville et Musée
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A l’instar de la Sainte Chapelle parisienne, enserrée entre ses nombreux bâtiments judiciaires, l’Eglise des Dames de Saint-Louis de Louviers, propriété communale, toujours occupée par le Tribunal Civil depuis 1792, se voit à présent entourée par l’Hôtel-de-Ville, le nouveau Musée et l’Ecole communale. Un bail entre la municipalité et le Conseil général de l’Eure en régit les rapports : selon le bail établi, le département a versé chaque année, de 1844 à 1875, un loyer de 1.200 francs à la commune. Le conseil général ayant réalisé, à partir de 1875, quelques travaux d’aménagement au sein dudit tribunal, un nouveau bail est signé au même prix pour dix-huit ans. A l’expiration de celui-ci, le 31 décembre 1892, le Conseil municipal ayant demandé que le loyer soit porté à 3.000 francs annuels pour une durée de six ans, le Conseil général décide, en avril 1893, de traiter pour une année seulement.
En réalité, M. Pointu Norès, préfet de l’Eure a organisé, dès le 8 mars 1893, une réunion avec Jules Thorel (1842-1906), maire de 1887 à 1906, au cours de laquelle, ils ont jeté leur dévolu sur un terrain rue des Pénitents, appartenant au département et contigu à la prison (ancien cloître des Pénitents), afin d’y faire édifier un nouveau Palais de Justice ; l’architecte départemental Georges-Antoine Gossart (1849-1929) a d’ailleurs déjà commencé ses études de faisabilité.
Les plans sont dressés par Gossart et la décision de construction du nouveau Tribunal civil est prise le 12 avril 1893 : le devis initialement prévu pour cette opération, chiffré à 295.584 francs 87 c., sera ajusté de 220 francs, et l’inauguration aura lieu le 27 septembre 1896.

Comme cela devait arriver, dès le mois de mai 1899, Jules Thorel prend la décision de faire raser l’ancienne Eglise du couvent des Dames de Saint-Louis, désaffectée ; l’emplacement ainsi dégagé courant 1900, devient la cour de l’Hôtel de Ville.

Louviers - Eglise du couvent des Dames de Saint Louis (enclos de l'Hôtel de Ville), avant sa démolition en 1900 (cliché Société d'études diverses Louviers et région)
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Quelques arbres sont plantés sur cette place procurant un peu d’ombrage, et plusieurs parterres gazonnés sont aménagés, permettant de baptiser ladite place, jardin de l’hôtel de ville.
Compte tenu de sa situation enclose au milieu de ses calmes bâtiments, ce jardin se prête aux représentations théâtrales en plein air et aux concerts, lesquels y seront fréquemment donnés.

La première phalange musicale ayant compté pour les lovériens, est la
Fanfare des Sapeurs-Pompiers, fondée dès avant 1863 et dirigée par M. Bergeret, à la tête de 26 exécutants. Elle existe encore en 1908.
En 1883, naît l’
Harmonie municipale de Louviers, avec plus de soixante musiciens, toujours active à ce jour. Plusieurs chefs vont s’y succéder, notamment M. E. Dubreuil de 1893 à 1896 ; M. Welsch en 1896-1897 ; Pierre Léon Fontbonne (1858-1940), ancien Solo flûtiste de la Garde républicaine à partir de 1883, de 1897 à août 1905 ; André-Trophime Audiger († après 1949), d’août 1905 jusqu’après 1928.
Dès avant 1895 est fondé
L’Etendard, société de trompettes de 27 sonneurs, dirigé par M. Locet. Cette société est dissoute peu après 1900.
Une chorale,
La Lyre orphéonique, est créée en 1900, avec 70 chanteurs, dirigés par Achille Planterose.
Un second orphéon, le
Choral des Pommiers, est créé en 1911 : il semble être constitué de membres de l’Harmonie et de la Lyre.

Louviers - Choral des Pommiers (cliché Bojojo76, Cparama)
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Dès 1905, le Conseil municipal envisage de faire édifier un Kiosque à musique sur l’emplacement de l’Eglise qui vient d’être abattue. Le type de kiosque n’est pas encore précisément arrêté, il faut attendre une délibération du 28 août 1908 pour fixer définitivement ce projet : l’entreprise Monsenergue de Rouen, spécialiste du béton armé et concessionnaire du système Hennebique, est chargée de l’édification de ce kiosque pour un montant de 5.680 francs.
Inauguré le dimanche 9 mai 1909 ce kiosque à musique octogonal à l’aspect rustique est entièrement réalisé en béton imitant les branches et troncs d’arbres. Il est accessible par un escalier de sept marches. Sa toiture est surmontée d’une lyre.


Louviers - Le Kiosque à musique et l'Hôtel de ville — L'Harmonie municipale pose devant le Kiosque à musique
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Après le conflit 1914-1918, seules l’Harmonie et la Lyre sont reconstituées.
En 1920, la fanfare la
Fraternelle de Louviers, société de tambours et clairons, fait son apparition, adossée à une société de gymnastique éponyme. Cette fanfare est rebaptisée les Volontaires de Louviers en 1929, dirigée par Maurice Morée, avant de cesser son activité peu après 1934.
En 1925, l'
Union Lovérienne de Trompettes fait une rapide apparition avant de disparaître. Elle est suivie, en 1927, de l’Orchestre symphonique qui subit le même sort.

A présent, le Kiosque à musique, appelé Kiosque Ernest Thorel, est toujours en activité au centre de l’enclos des jardins de l’Hôtel de Ville, lequel est encadré par les rue Pierre Mendès-France (ancienne Grand’Rue de la porte-de-Rouen), rue des Pompiers, rue San Vito dei Normanni et rue Saint-Louis.
Kiosque toujours en place.


voir ici, Jardin de l’Hôtel et son Kiosque à musique, aujourd'hui. ► (1/3) ► (2/3) ► (3/3)

LOUVIERS - Le Kiosque et l'Hôtel de Ville (en fait, le Musée)
Louviers - Le Kiosque et l'Hôtel de Ville (en fait le Musée) (1911).jpg
Louviers - Le Kiosque et l'Hôtel de Ville (en fait le Musée) (1911).jpg (219.45 Kio) Vu 13378 fois
publié par Jean-Marc

26 au 29 septembre 1863 — Concert de L'Orphéon et de la Fanfare de la Compagnie des pompiers de Louviers, lors du comice agricole
— Un comice agricole se tiendra à Louviers les 26, 27, 28 et 29 septembre. Il y aura, le 26, exposition d'instruments, de produits agricoles et d'horticulture, concours de bestiaux, de chevaux, de charrues et de semoirs.
L'Orphéon et la Fanfare de la compagnie des pompiers feront entendre, le dimanche 27, leurs meilleurs morceaux de musique ; puis on se réunira dans un banquet par souscription, place Nationale. A la chute du jour, il y aura illumination de la place Royale et des boulevards, avec ballons vénitiens, feu d'artifice et danses publiques.
Le lundi 28, l'Exposition d'horticulture continuera, et le 29, la foire de Saint-Michel et l'embrasement de l'église Notre-Dame en feux de Bengale termineront ces fêtes, qui promettent d'attirer à Louviers un grand concours de visiteurs.

22 décembre 1883 — Edmond et Edouard Lanon, donateurs ayant permis le financement de la construction du Musée de Louviers
— Il y a une vingtaine d'années, demeurait à Elbeuf M. Edmond Lanon, grand collectionneur devant l'Eternel de faïences rouennaises.
Doué d'un certain talent d'amateur, il s'amusait, pour distraire ses loisirs, à reproduire les pièces qu'il possédait, sans faire cependant le commerce de ses œuvres et en se bornant à les distribuer à ses amis.
Ses goûts le portaient surtout à surdécorer les vieux Rouen presque blancs, ornés seulement d'un léger décor bleu.
Après avoir ajouté tantôt des lambrequins, tantôt des arabesques ou bien encore des armoiries, il faisait subir à ces faïences ainsi habillées une nouvelle cuisson.
Ce n'était pas toujours très réussi, mais comme cela avait lieu en 1865, à l'époque où le goût n'avait pas atteint le raffinement actuel, un certain nombre de pièces étaient acceptées alors assez facilement dans les collections de plusieurs amateurs.
Lorsqu'il mourut en 1871, son petit musée passa entre les mains de son frère Edouard Lanon.
Celui-ci vient de disparaître également (1881) et de léguer à Louviers ses collections avec cent mille francs pour les installer dans un musée. Nul doute qu'on n'y retrouve, lorsqu'il sera ouvert, quelques-unes des pièces sur lesquelles s'est manifesté le génie d'invention d'Edmond Lanon.

Louviers - Vue générale prise du Musée, Hôtel de Ville à gauche, à droite au premier plan kiosque — Le Musée
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8 janvier 1890 — Formation d’un nouvel Orchestre symphonique
— La petite ville de Louviers vient de former un Orchestre symphonique, qui a fait ses premières armes en organisant, à l'occasion de la Sainte-Cécile, une messe qui a eu le plus grand succès. Cela a été toute une révolution dans cette paisible population, qui n'avait jamais entendu, nous écrit-on, d'orchestre symphonique.

27 et 28 septembre 1896 — Concours de musique, concours agricole et inauguration du nouveau Palais de Justice installé précédemment dans l’Eglise des Dames de Saint-Louis, au centre de l’enclos de l’Hôtel-de-Ville
Les Fêtes de Louviers.
1re Journée
Concours agricole. — Concours de musique. Louviers. 27 septembre.
Chaque année, la ville de Louviers organise, à cette époque, toute une série de fêtes qui toujours, par leur bonne organisation, attirent la foule et assurent au commerce un profit certain.
L'année dernière, elle nous donnait ce magnifique concours de pompes dont le souvenir n‘est pas perdu. Cette année, le programme est encore augmenté et, pour la première journée, on nous offrait un concours de musique et un concours agricole. Tous les gouts pouvaient ainsi se satisfaire. Aussi, la foule était-elle nombreuse sur tous les points de la ville qui, malgré le temps lamentable de ces derniers jours, s'était mise en grands frais de décoration : portes monumentales, arcs de triomphe, arbustes et pavois de tous genres, que la tempête de veille avait quelque peu maltraités.
Samedi soir, une charmante retraite préludait à ces journées de fête. A la musique de la ville s'était joint l’orphéon des « Joyeux mineurs de Bruay » dont le costume assez original attirait tout particulièrement l'attention : vareuse de toile blanche ajustée au corps par une ceinture en cuir bouilli, chapeau également en cuir bouilli orné d'une petite lanterne.
Malgré le temps incertain, les premiers trains nous ont amené, ce matin, une foule nombreuse en même temps que les sociétés de musique qui, au nombre de 30 sur 45 inscrites, se sont rendues immédiatement à leurs différents lieux de concours.
Entre temps, le concours agricole s'organisait sur les boulevards de la ville.
Pendant les opérations du jury, menées très activement, M. Beverini-Vico, préfet de l‘Eure, accompagné de MM. Justin, sous-préfet, Thorel, député et maire de Louviers, font la visite des différentes catégories du concours.
De leur côté, les jurys des concours de musique continuaient leurs opérations. Parmi les principales musiques et orphéons présents, on remarquait les orphéons de Bruay, d’Evreux, de Saint-Pierre-lès-Elbeuf ; l’harmonie Elbeuvienne ; les fanfares de Muid, d'Ailly, de la Croix-Saint-Leufroy, du Commerce de Dieppe, etc.
A quatre heures précises, les divers concours sont terminés et la distribution des prix commence sous la présidence de M. Beverini-Vico, assisté de M. Thorel, maire. (…)
Après la remise de la médaille du travail à M. Adjutor Ferrant, ouvrier agricole depuis 39 ans chez Mlle Pelletier à Louviers, on procède à la distribution des prix du comice agricole et du concours musical ; entre les deux distributions, on applaudit les sociétés musicales, exécutant un morceau d'ensemble sous la direction de M. Welsch, chef de la musique de Louviers. Cette partie de la fête s’est terminée par le traditionnel défilé des sociétés musicales.
Dans la soirée, les illuminations, qui s'annonçaient comme splendides, ont malheureusement été contrariées par la pluie.
2e Journée.
Inauguration du Palais de Justice de Louviers
Un nouveau Palais de Justice n’était certes pas œuvre de luxe ; sous ce rapport, tout le monde est unanime. Depuis l’institution des tribunaux civils à Louviers, on n'avait trouvé rien de mieux pour leur installation que l'ancienne chapelle du couvent des dames de Saint-Louis qui, on le conçoit, malgré les appropriations, les réparations de tout genre dont elle était sans cesse l'objet, ne répondait en rien aux nécessités sans cesse croissantes du service.
Pendant longtemps, la question d'un nouveau Palais fut agitée. Enfin, sur les instances réitérées de M. Thorel, maire de Louviers, la question fut portée devant le conseil général de l‘Eure qui vota, à l'unanimité, la construction d‘un nouveau Palais. La chose ainsi décidée, l’architecte départemental, M. Gossart, fut chargé d'en dresser les plans et les devis, et d'en poursuivre l’exécution.
Le nouveau palais est conçu, dans son ensemble, dans le style gréco-romain. La façade principale présente tout d’abord un péristyle de quatre colonnes avec chapiteau en corinthien primitif, surmontées d'un entablement, avec fronton dans lequel se trouve un cartouche aux attributs de la justice.
La municipalité, dans le but de faire coïncider l'inauguration du nouveau palais avec le concours de musique et le comice agricole, avait décidé d'en faire un second jour de fête.
Cette inauguration avait donc lieu hier. A onze heures, le cortège se formait à l’Hôtel-de-Ville et, escorté des pompiers et de la musique municipale, il se rendait au monument.
Il y est reçu par M. Gossart, architecte, qui fait remise de l'édifice à M. Justin, sous-préfet de l’arrondissement.
Après la visite des différentes salles du Palais, les autorités et leurs invités se rendaient à l'Hôtel-de-Ville, où avait lieu le banquet qui devait clôturer cette cérémonie.
Au dessert, deux toasts ont été portés. M. le préfet a bu à la prospérité de la ville de Louviers et a porté la santé du Président de la République.
A la suite de cette réunion, qui avait été marquée par la plus franche cordialité, et dont tout le monde conservera le meilleur souvenir, on s'est rendu sur la place de Rouen, où la musique de Louviers donnait un concert et où se préparait l‘ascension du ballon « La Ville de Louviers ».
A l'heure précise, cinq heures, l'aérostat s'enlevait majestueusement dans les airs, emportant dans sa nacelle l'aéronaute, M. Brunaux, avec sa femme et un élève de l'Ecole normale d'aérostation.

9 juin 1902 — Concert de la musique municipale dans la Cour de l’Hôtel de Ville
— La musique municipale de Louviers a donné un grand concert au profit des sinistrés de la Martinique, dans la cour de l'Hôtel de Ville, où se trouvaient réunies un millier de personnes.
Grand succès pour cette excellente société et pour son habile directeur, M. Fontbonne, qui ont fait entendre un programme des plus artistiques.
La recette s'est élevée à 255 fr.
La Lyre orphéonique de Louviers a obtenu, au concours de Sotteville les premiers prix de lecture, exécution et honneur avec une prime de 100 fr. Le jury a attribué un prix de direction à M. Planterose, son directeur.

Louviers - Cour (jardins) de l'Hôtel de Ville — La Fraternelle devant le kiosque de l'Hôtel de ville
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21 septembre 1902 — La Lyre Orphéonique de Louviers obtient sa bannière
— La remise de la bannière offerte par souscription à la Lyre orphéonique de Louviers, directeur M. Achille Planterose, aura lieu le 21 septembre prochain.
La Lyre, avec le gracieux concours de l'Harmonie municipale, exécutera l’Hymne au Drapeau, musique de Léon Fontbonne, sous l'habile direction de l'auteur.


20 au 29 septembre 1903 — Fêtes et Concours musical de Louviers
Préparatifs des fêtes de Louviers
— A la veille des belles fêtes qui vont s’y dérouler, et surtout avec la réapparition du beau temps, la ville de Louviers se transforme d’heure en heure. Aux principaux carrefours s’élèvent de magnifiques arcs-de-triomphe (à mentionner d'une façon toute particulière ceux de la rue de la Gare, de l’Hôtel-de-Ville et de la place du Pilori).
La rue du Neubourg est transformée dès maintenant en une longue avenue de sapins, et tous les commerçants qui l'habitent, rivalisent d’ardeur et de bon gout pour décorer la façade de leurs maisons.
Le Champ-de Ville cst totalement couvert de cirques, théâtres, manèges de chevaux de bois, etc.
Les boulevards et la place de la République reçoivent aussi leur toilette et déjà on y a installé tous les cordons qui doivent supporter des milliers de ballons et de verres multicolores.
Si le beau soleil veut bien prêter son concours, les fêtes qui vont avoir lieu du 20 au 29 septembre, laisseront le meilleur souvenir aux seize cents musiciens et choristes et à tous ceux qui y participeront dès dimanche prochain.
Journée du 20 septembre, le Concours de Musique
— La journée du 20 septembre, qui a ouvert la série des fêtes qui vont se succéder à Louviers jusqu'au 30, comptera certainement parmi celles qui laisseront à tous le meilleur souvenir.
Les sociétés chorales se rendent au théâtre, les harmonies à l’Hôtel-de-Ville et à l’Ecole supérieure, les fanfares à l‘école de garçons, à l'école de filles, à l'établissement Breton et fils, à la Caisse d'épargne pour le concours de lecture à vue.
Le jury, sous la présidence d'honneur de M. Charles Lenepveu, membre de l’Institut, et sous la présidence effective de M. E. Passard, professeur au Conservatoire, officier de la Légion-d'Honneur, se divise en autant de sous-commissions.
A midi, le concours de lecture à vue était terminé et une accalmie se produit dans le va-et-vient de la foule jusqu’à une heure et demie, où les diverses sociétés se dirigent vers les mêmes endroits que le matin pour les concours d'exécution et d’honneur.
A cinq heures et demie, sous la conduite de leurs commissaires respectifs, elles se réunissent toutes boulevard du Nord, pour le défilé.
Ce fut bien là le clou de la journée, avec le morceau d'ensemble, exécuté par 1.200 musiciens et composé et dirigé par M. Fontbonne, le distingué et sympathique soliste de la Garde républicaine et chef de l’Harmonie de
Louviers.
A six heures, a eu lieu, sur la place de la République, la distribution des récompenses.
A noter spécialement les orphéons : la Lyre Havraise, l'Athénée musical de Déville-lès-Rouen ; les harmonies : les Indépendants du XIe arrondissement, l’Harmonie de Mantes, l'Harmonie des Usines de Saint-Rémy-sur-Avre ; les fanfares de Navarre-Evreux, d'Essonnes, de Gaillon, de Vincennes, de Saint-Etienne-du-Rouvray, de Notre-Dame-du-Vaudreuil, dont les succès ne se comptent plus et qui se sont particulièrement distingués au concours de Louviers.
A sept heures et demie, la plupart des rues de la ville s'illuminaient de myriades de verres et ballons multicolores ainsi que la façade de beaucoup d'habitations particulières où des lampes électriques étaient dissimulées dans le calice des fleurs artificielles et le feuillage entourant les fenêtres et les balcons.


26 septembre 1904 — Le chef de l’Harmonie, Léon Fontbonne, très demandé dans les concerts parisiens, laisse fréquemment sa place à M. Audiger, lors des concerts de l’Harmonie municipale
— L’Harmonie municipale de Louviers, dirigée par M. Audiger, de l'Opéra, remplaçant provisoirement M. Fontbonne, le brillant soliste de la Garde républicaine, a donné son dernier concert de la saison jeudi dernier.
Cette Société a brillamment exécuté un programme composé avec goût et recueilli de nombreux bravos. A noter « Hylda-Polka » pour piston, exécutée de façon impeccable par M. Audiger.

Louviers - Concert de l'Harmonie municipale sur le Kiosque — Choral des Pommiers de Normandie
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1er août 1905 — A l’issue du concert de l’Harmonie municipale donné dans la Cour de l’Hôtel de ville, la démission de son chef, Léon Fontbonne, est annoncée
— Louviers. Harmonie municipale. A l'issue du concert donné, dimanche dernier, dans la cour de l'Hôtel de Ville, M. Thoret, maire, président de l’Harmonie, a fait part de la démission de M. Fontbonne, son distingué chef, que ses occupations empêchent, à son grand regret, de continuer à diriger la Société.
Les musiciens ont décidé d'envoyer à M. Fontbonne l'expression de leur vive sympathie au moment où il quitte la Société qu'il dirige depuis sept ans. Ils ont vigoureusement acclamé leur nouveau chef M. Audiger, dont ils ont pu déjà apprécier le talent.

21 avril 1907 — Concert de l’Harmonie Municipale au théâtre
— Louviers. Harmonie Municipale. Cette Société vient d'offrir à ses membres honoraires une matinée et une soirée, dans la salle du théâtre de Louviers. Cette fête annuelle avait attiré une nombreuse assistance, et le programme, habilement composé, était digne des années précédentes. Au premier rang des artistes qui prêtaient leur gracieux concours à cette fête, il faut mentionner Mme Laute-Brun et M. Donval, de l'Opéra, qui ont obtenu un grand succès dans le duo de Lakmé ; M. Soubeyran, humoriste-guitariste, a provoqué des applaudissements répétés avec ses chansons montmartroises.
La première partie du concert s'est terminée par la Paix chez soi, de Courteline ; la deuxième partie par le Phoque, de Grenet-Dancourt. Ces deux petites pièces ont été fort bien enlevées par Mlle Danielle Lory, de l'Odéon, et M. Duperré, de l'Athénée.
Le piano d’accompagnement était tenu avec beaucoup de talent par M. Estyle, chef de chant à l'Opéra.
L'Harmonie municipale, sous l'habile direction de son chef, M. Audiger, a fort bien exécuté les morceaux inscrits au programme et d'une réelle difficulté d'exécution.
Au cours des deux représentations, une quête au profit des pauvres a été faite par de gracieuses jeunes filles.

10 juin 1907 — L'Harmonie municipale de Louviers auréolée au concours musical de Neuilly
— L'Harmonie municipale de Louviers a pris part au concours musical de Neuilly.
Sous l'habile direction de M. Audiger, de l'Opéra, elle a obtenu le 1er prix de lecture à vue, à l'unanimité, le 1er prix d'exécution à l'unanimité et le 1er prix d'honneur à l'unanimité, avec félicitations du jury et 250 francs en espèces.

Louviers - Le Kiosque et le Musée — Le Choral des Pommiers
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24 juin 1909 — Mille cinq cents spectateurs assistent, dans la cour de l'Hôtel de Ville, à la représentation des Mousquetaires au Couvent ; l’Harmonie de M. Audiger assure l’accompagnement musical
— Louviers. La représentation en plein air, organisée par la municipalité, a obtenu le plus vif succès.
Mille cinq cents spectateurs environ, se pressaient, dimanche soir dans la cour de l'Hôtel de Ville, brillamment et coquettement illuminée, et les applaudissements répétés dont ont été l'objet les interprètes de « Les Mousquetaires au Couvent », ont dû causer une profonde satisfaction aux organisateurs de cette belle soirée.
C'est sur une scène aux larges dimensions, bien encadrée entre les deux pavillons de l'Hôtel de Ville, coquettement décorée et éclairée, que Mlle Déo et Louvel, des Bouffes-Parisiens, Roberty, de la Gaîté, Labor, de la Renaissance, MM. Duvernet, de la Gaîté, Cretot, des Folies-Dramatiques, Leroux, des Bouffes-Parisiens,
Stainville, de la Renaissance ont interprété avec un réel talent l'œuvre de Paul Ferrier et Louis Prevel, bien secondés dans la partie orchestrale par un groupe d'artistes de l'Opéra, quelques membres de l'Harmonie de Louviers, M. Cougoul, pianiste accompagnateur, sous l'habile direction de M. Audiger.
Pendant les deux entr'actes, Mlle Marguerite Soyer, violoncelliste, 2e prix du Conservatoire, a fait entendre sur le violoncelle, avec beaucoup de maîtrise et de délicatesse, quelques beaux morceaux de son répertoire et a recueilli d'unanimes applaudissements.

Louviers - Cour de l'Hotel de ville, le Kiosque à musique — Concert sur le Kiosque à musique
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26 juillet 1910 — Représentation théâtrale accompagnée de l’Harmonie municipale dans l’enclave (jardin) de l’Hôtel de Ville
— Louviers. A l'occasion de son 25e anniversaire, la Société de gymnastique, La Jeune France de Louviers, offrait une soirée, dans l'enclave de l'Hôtel de Ville, qui a obtenu un énorme succès.
M. Gaby-Gerhim, du Trianon-Lyrique, et M. Courtade, des Concerts Colonne, ont été fort applaudis dans leurs airs du Barbier de Séville, et l'interprétation de l'opéra-comique Pierrot puni de Semiane et d'Albert Cerès.
La soirée se terminait par le ballet de Coppélia fort bien rendu par M. Staats (Frantz), Mlle Lebstein (Swanilda), M. Bourdel (Coppelino) et les petites amies : Mlles H. Laugier, J. Laugier, Even, Marcelle Dupré, E. Roger, De Lamare, Boulay, H. Daune, appartenant aux chœurs de ballet de l'Opéra.
L'orchestre avec le concours d'artistes de l'Opéra, s'est montré à la hauteur de sa tâche, sous l'excellente direction de M. Audiger, chef de l'Harmonie municipale de Louviers.

15 octobre 1911 — Le « Choral du Pommier fleuri » au théâtre de Louviers
— Louviers. Dimanche 15 octobre, au théâtre municipal, le choral du Pommier fleuri organisait une soirée. Le programme comportait une partie de concert, une opérette : « Les Noces de Pomponnet », et un à-propos normand : « Une Noce cheu Nicolet ». La soirée a remporté le plus franc succès,
Dans « Une Noce cheu Nicolet », le choral (70 exécutants) exécutait une figuration du meilleur effet. Les artistes : Mlle Lebrun, MM. Bréhimer, baryton à la voix chaude ; Dorval et DeJly, comiques, ont été justement applaudis. Au piano, M. David accomplit sa tâche en musicien expert.

16 juin 1912 — Le Choral des Pommiers se fait entendre chercher sur la place du Champ-de-Ville, à l’occasion du 5e congrès des Espérantistes de Louviers
— 5e congrès des espérantistes de Louviers. A neuf heures un quart du matin, les espérantistes de Louviers recevaient à la gare leurs collègues venus de Rouen, du Havre, de Bolbec etc. et les conduisaient à l’Hôtel de Ville où commençaient dans deux salles réservées à cet effet, les examens du premier degré et du professorat. Pendant ce temps les congressistes, au nombre d’une soixantaine, dont la moitié de dames, visitaient rapidement le Musée de Louviers. A dix heures et demie, ils se réunissaient en congrès dans un des salons de l’Hôtel de Ville.
A midi et demi, les congressistes, auxquels s’étaient joints des invités, se réunissaient en un banquet de soixante-dix couverts à l’Hôtel du Mouton.
A deux heures et demie, commençait la matinée récréative, au cours de laquelle se fit entendre Mlle Ledanois dans quelques extraits d’opéra et principalement dans Samson et Dalila. Une charmante comédie en un acte, l’Héritage de Klodarec, fut aussi fort goûtée.
Dans le cours de l’après-midi, sur la place du Champ-de-Ville, le Choral des Pommiers se faisait applaudir dans la « Noce de Nestor », avec un certain nombre de gentilles lovériennes qui avaient revêtu les costumes de nos grand’mères d’antan.
La société de gymnastique La Patriote, ainsi que sa Fanfare qui les accompagnait, partagèrent le succès de cette nouvelle après-midi de fêtes.

Louviers - 16 juin 1912 : Concert du Choral des Pommiers de Normandie sur un Kiosque démontable ; concert sur la place du Champ-de-Ville
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7 mai 1923 — Le « Choral des Pommiers » et l’Harmonie municipale de Louviers, en grande tenue lors de la Cavalcade des Halles et du Palais Royal à Paris
— La Fête du Muguet fut un triomphe. Le cortège du Muguet a eu, pour son défilé d'hier, dans les rues de Paris, l'aubaine d'un temps magnifique, tout juste assez ensoleillé pour aviver les couleurs bariolant groupes et voitures, et la chaleur presque estivale dont on est gratifié, ce début de mai, faisait comprendre l’éclosion magnifique des fleurs dont les chars étaient garnis à profusion.
Après s'être concentré aux environs des Halles et de la Bourse du commerce, le cortège se mit en marche, par la rue du Louvre, précédé d'un héraut à cheval, vêtu de velours rouge, et de quatre hommes d'armes casquée, porteurs des bannières au nom des quatre quartiers Palais-Royal, Saint-Germain-l’Auxerrois, les Halles et place Vendôme. Puis venaient, sur deux rangs, douze forts en blouse, coiffés du large chapeau de cuir ; leur fanfare les suivait, musiciens en blouse également, coiffés du traditionnel petit bonnet rayé de blanc et de bleu.
A la suite d'un piquet des gardes républicains casqués, s'avançait le « Choral des Pommiers » de Louviers, qui groupe la musique municipale, ayant pour chef M. Audiger, de l'Opéra, et l'Orphéon de Louviers, dirigé par M. Planterose. Les Normandes avaient reconstitué, avec le goût le plus pittoresque et le plus sûr, une noce du temps jadis.
Six pompiers, suivis de tambours et clairons, marchaient devant les autorités le maire, le notaire, garde champêtre et le cantonnier légendaire. Quinze couples suivaient, se donnant le bras, et les jeunes femmes avaient arboré bonnets, fichus et tabliers de aïeules. Le couple des mariés fermait la marche, lui en habit bleu à grands revers, elle en bonnet de dentelle, avec un tablier de soie prune. Et détail charmant, ce couple de mariés réunissait deux fiancés authentiques.
Sur huit chars fleuris avaient pris place les reines des quartiers parisiens bleuets, marguerites, coquelicots, boutons d'or, roses, anémones, œillets et tulipes : toutes les fleurs de la saison, avec, en plus, des yeux brillants et des sourires. Et derrière, les dominant de son architecture aux tonalités vertes et blanches, le char du Muguet, où trônaient la reine, Mlle Grelou, et ses deux demoiselles d'honneur, Mlles Lelièvre et Ligier.
Les quatre-vingts musiciens de l'harmonie du premier arrondissement, venaient ensuite, sous la direction de leur chef ; ils étaient suivis des voitures enguirlandées réservées aux charmantes déléguées des corporations féminines parisiennes : modes, fleurs, corsets, couture, broderie, plumes.
Aux rythmes sautillants du P’tit Quinquin ou des Pages d'Artois, l’Harmonie des mineurs de Dourgas, à Hénin-Liétard, défilait ensuite, alerte, sous la direction de son chef. M. Florentin Morel. Les musiciens, vêtus de leurs « bleus » de travail, étaient coiffés du chapeau de cuir bouilli à bords plats, qui constitue l'uniforme de la mine. Et maints curieux, massés sur les trottoirs, leur jetaient, au passage, un salut guttural en patois du pays.
Enfin, fermant la marche, le char du Travail, où deux lions de bronze étaient attelés à une allégorie, portait les représentants des divers corps de métier et sur un trône, la « Lisette » des étudiants, qu'entouraient des jeunes gens coiffés du béret de velours, mettait la grâce dc son sourire parmi ces travailleurs.
Par la rue de Rivoli, le cortège gagna la place du Palais-Royal, l'avenue de l'Opéra et les boulevards, où la foule, une foule énorme, lui fit partout le même accueil enthousiaste.
Et, par la rue de Turbigo, le défilé regagna les Halles.

Louviers - Choral des Pommiers — Cavalcade du 7 mai 1922, arrivée dans l'Enclos de l'Hôtel de Ville
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5 octobre 1923 — Concerts sous le kiosque
— Louviers. Les harmonies municipales d'Evreux, Elbeuf et Louviers se sont réunies, dimanche dernier, pour donner un concert à l'occasion des fêtes agricoles. Cent cinquante instrumentistes, sous les baguettes autorisées des directeurs Clérisse, Bourdet et Audiger, de l'Opéra, exécutèrent des pages magistrales : La Marche héroïque, de Saint-Saëns ; la difficile Polonaise de Concert, de Vidal ; Patrie, le Ballet de Sylvia.
Et puis, sous le kiosque, de fraîches voix de jeunes filles se firent entendre et, sous la direction de Planterose, mêlèrent leurs chants aux robustes chorales de la Lyre Orphéonique de Louviers.

14 juillet 1924 — Représentation de l’Arlésienne de Daudet et Bizet dans le jardin de l’Hôtel de ville : « cinq mille personnes » y assistent ; André-Trophime Audiger et un orchestre d’amateurs assurent la partition
— L'Arlésienne à Louviers. Le croirait-on ? Certaines petites villes sont trop proches de Paris et pas assez populeuses pour que les tournées les fréquentent assidûment. Et comme nombre de leurs habitants n'ont presque jamais l'occasion de se rendre à Paris, elles restent trop souvent dans une ignorance à peu près complète de nos grandes œuvres dramatiques.
Tel est un peu le cas de notre jolie cité de Louviers, ville de drapiers qui s'enorgueillit justement de ravissantes promenades et d'une cathédrale au porche merveilleux Aussi fut-ce un événement que la nouvelle d'une représentation gratuite à l'occasion du 14 juillet.
Une scène avait été dressée et fort habilement agencée entre deux pavillons de la mairie et dans la vaste cour près de cinq mille personnes se trouvaient réunies et attentives dès 21 heures. On donnait l’Arlésienne. Le chef-d'œuvre de Daudet et de Bizet fut interprété par une troupe remarquable formée par M. Dorival, originaire d'un village voisin et la partition fut exécutée par un dévoué orchestre d'amateurs, fort bien dirigés par M. Audiger.
Félicitons les organisateurs d'avoir pris l'initiative de cette soirée unique. Notre public a su l'apprécier et faire à la compagnie de M. Dorival le chaleureux accueil qu'elle méritait. A côté du distingué pensionnaire de la Comédie-Française qui interprétait avec grandeur Balthazar, on applaudit Mme Tonia Navar, si belle, si humaine, si poignante dans Rose Mamaï, Mlle Germaine Guesnier, jolie Yvette à la voix claire, Mlle Eva Maulgrand dans une intelligente silhouette de l'Innocent, Mme Beaufort, touchante mère Renaude ; MM. Ledoux, de la
Comédie-Française, qui a campé un remarquable et jovial Patron Marc, Pierre Geay, Frédéri ardent et douloureux, J. Robert Mitifio, impétueux, Duparc, excellent Francet Mamaï. Les autres interprètes et notamment celui qui jouait si plaisamment l'Equipage, furent dignes de cet ensemble égal à ceux des meilleures scènes de la capitale.

Louviers - Fanfare La Fraternelle devant le Kiosque en 1928 — Les Volontaires de Louviers devant le Kiosque en 1938
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17 juin 1928 — Concert donné par l'harmonie de Louviers, dirigée par M. André-Trophime Audiger, à l’occasion de la clôture de l’Exposition coloniale de Paris
— La Semaine coloniale. La journée de clôture de l’Exposition coloniale comprend un festival, une soirée artistique et un bal.
Aujourd'hui a lieu dans les jardins du Palais-Royal, à 15 h. 30, un grand festival de musique, avec le concours de l'harmonie du 1er arrondissement, de l'harmonie de Saint-Germain-en-Laye, de l'harmonie de Louviers (Eure), 170 exécutants, sous la direction de M. Audiger, de l'Opéra. Programme :
Marche héroïque (Saint-Saëns). — Ouverture de Guillaume Tell (Rossini). — Danses martiniquaises. — Ballet d’Isoline (Messager). — Fantaisie sur Samson et Dalila (Saint-Saëns). — Chansons martiniquaises, par Mme Jannik Léonnec. — Sélection sur Aïda (Verdi) avec audition des trompettes antiques. — Le Cortège de Bacchus.
Soirée, à 21 heures précises, avec le concours de l'harmonie du Petit Parisien, sous la direction de M. Casadesus.
Ouverture. — Fantaisie. — Vieilles chansons alsaciennes, par les chanteurs alsaciens, sous la direction de Mlle Suzanne Boehler (des chanteurs de Saint-Gervais). — Valse. — Chants et danses de Franche Comté, par les chanteurs francs-comtois. — Retraite.
Un bal clôturera cette journée.

15 juin 1929 — La Fanfare des Volontaires de Louviers primée au concours à Thorigny (Seine et Marne)
Au concours. — C’est un grand succès que le concours de Louviers, pour notre société de tambours et clairons les « Volontaires ».
Le chef, Maurice Morée, a obtenu le 1er prix de direction ; la société, qui comprenait seulement 25 exécutants, luttait contre une autre qui en comptait 55. Elle rapporte le 1er prix d'honneur, le second d'exécution, le 1er prix de sonnerie d'ordonnance ; plus le 1er prix individuel de tambour et une somme de 300 francs.
Favorisés par le beau temps, nos musiciens reviennent enchantés, mais un peu fourbu. M. Bcllot, leur président, malgré ses 85 ans bien sonnés, ne les quitta pas un instant.

Louviers - Jardins de l'Hotel de ville, concert sur le Kiosque à musique - Fanfare la Fraternelle en 1925
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28 au 30 septembre 1929 — Foire-exposition annuelle de Louviers ; concerts de l’Harmonie municipale
— Les 28, 29 et 30 septembre prochains aura lieu à Louviers la foire-exposition annuelle qui se tiendra place d'Evreux, boulevard du Sud, place du Champ-de-ville, boulevard de l'Ouest et place Ernest-Thorel.
Cette dernière place pour le stand des automobiles.
Un concours de labourage organisé par le syndicat agricole de l'arrondissement de Louviers aura lieu le dimanche matin 29 septembre. L'après-midi, grand concert d'ensemble par les Etablissements Waddington, de Saint-Rémy-sur-Avre, et l'harmonie municipale de Louviers, 160 exécutants.
La foire aux bestiaux aura lieu le 30 septembre.

Formations musicales actives à Louviers en 1909 :
Harmonie municipale, fondée en 1883, président Thorel, direction André-Trophime Audiger, 65 exécutants ;
Lyre orphéonique, fondée en 1900, président Léon Poussin, direction Achille Planterose, 70 exécutants ;
Société Philharmonique, président Poussin, direction Loth.

(1) Edouard Lanon (1848-1881), fils de Pierre Auguste Lanon et de Adélaïde Désirée Petel, se marie le 6 octobre 1881 à Elbeuf avec dame Blanche Marguerite Hennebert. Il décède le 2 décembre 1881 !...
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

LOUVROIL - Le Square
(NORD)
Au XVIIe siècle, le hameau de Louvroil, campé sur la rive droite de la Sambre entre Hautmont et Maubeuge, compte, tout au plus, soixante habitants. De 1679 à 1685, sa grande voisine maubeugeoise se dote de fortifications sous la direction de l’incontournable Vauban ; pour ce faire, le sable nécessaire à ces ouvrages est extrait dans le grand étang de la Sablonnière de Louvroil, situé sur la route Royale d’Avesnes à Maubeuge.
Afin de compléter le système défensif de Maubeuge, deux forts reliés par un
Chemin Couvert, sont construits en 1709 à Louvroil : la Redoute ou Fort de la Sambre, près de ladite rivière, sur le Chemin de Hautmont à Maubeuge et la Redoute du Loup à l’embranchement de la route d’Avesnes à Maubeuge et du chemin de Landrecies. Edifiée près de la Sablonnière, la Redoute du Loup tient son nom de l’enseigne d’une auberge qui se trouvait à cet emplacement avant la construction de ce fort.

Alors que Louvroil compte à peine cinq cents habitants en 1810, la Place Publique du village est déjà consacrée au traditionnel Jeu de Balle à la pelote, où viennent concourir toute l’année les équipes de la région. Cette place, appelée également La Place ou Grand’place est limitée au midi par l’Etang de la Sablonnière et au nord par la rue des Biches, la rue de la Sablonnière et la rue de la Place.

Plan de Louvroil en 1844
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Le développement industriel et par voie de conséquence l’accroissement de la population louvroilienne commence au milieu des années 1850 avec l’implantation de hauts-fourneaux, laminoirs, tôleries etc. De 1850 à 1900, Louvroil passe de huit cents à près de cinq mille habitants.
Louvrois, qui dépend encore de la paroisse d’Hautmont, ne fait construire sa première église qu’en 1856-1858 : dédiée au Sacré-Cœur, elle est consacrée le 16 octobre 1858 par l’archevêque de Cambrai ; son coût s’élève à 20.114 francs. Elle est bâtie à côté de la Mairie, rue de la Place, rebaptisée rue de l’Eglise.

Hormis ses mémorables parties de balle à la pelote, la Grand’Place accueille ses ducasses annuelles suivies du raccroc, à l’occasion desquelles, jeux et baraques foraines s’y installent.
Ce n’est qu’en juillet 1883 qu’un arrêté préfectoral autorise officiellement l’installation d’un marché pour la vente des légumes, œufs, beurre, volailles, etc., tenu les mercredi et samedi de chaque semaine.

Louvroil - La Grand’Place et le jeu de balle au bord de l’Etang de la Sablonnière ; baraques foraines — L’Etang de la Sablonnière (à l'extrême gauche, arbre au bord de la Grand’Place ; à droite, église et mairie)
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En 1873, la Fanfare Municipale fait son apparition à Louvroil : elle est dirigée par M. Wallerand et présidée par Alexandre Michaux, frère de Ghislain Michaux, maire de Louvroil de 1851 à 1876, fabricant d’enclumes et d’étaux.
Le 25 juillet 1875, elle participe, sur la Grand’Place, à un concert en faveur des inondés du midi, accompagnée de l'orphéon Maubeugeois.
Forte de trente à quarante musiciens, la Fanfare de Louvroil assure toutes les sorties et manifestations de la commune et se produit dans nombre de festivals et concours de la région. Classée en 2e division 2e section, elle remporte ainsi, au concours musical de Maretz de septembre 1882, le prix unique de lecture à vue et de soli et le 1er prix ascendant d’exécution avec une couronne de vermeil, avant de participer le 5 août 1883 au festival de Valenciennes…
Une seconde formation, la Fanfare des Sapeurs-Pompiers, est créée le 23 janvier 1880. Les deux fanfares finiront par fusionner dans les années 1890, la phalange conservant dorénavant le titre générique de
Fanfare des Sapeurs-Pompiers.
Un orphéon de 45 chanteurs est fondé en 1890 sous le nom d’
Union Chorale, dirigé par M. Leclercq jusqu’en 1900. En 1903, cette formation est rebaptisée Société Chorale de Louvroil sous la direction de M. Carion.
Avec l’arrivée de Jules Carpentier (1853-1928), ancien sous-chef de musique au 33e régiment d'infanterie d’Arras, nommé en 1894 à la tête de la Fanfare municipale, celle-ci va gagner ses titres de noblesse et sera bientôt propulsée en 1e division, 1e section des fanfares.
Jules Carpentier, outre sa fonction à la tête de la Fanfare de Louvroil, continue à assumer la direction de la Fanfare d’Anor et de l’Harmonie municipale de Condé.

Dès avant 1908, sous la mandature du pharmacien Gustave Colnion, maire de 1900 à 1914, un premier
Kiosque à musique, de forme décagonale, démontable en bois, est installé lors des concerts, au centre de la Grand’Place.

Louvroil - Kiosque à musique sur la Grand'Place — Entrée de la Grand’Place et rue de l'Eglise
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Maubeuge, tout comme ses faubourgs dont Louvroil, subit l’assaut des allemands dès le 28 août 1914. L’église louvroilienne est anéantie, comme bon nombre d’habitations et d’édifices industriels (150 maisons détruites, 300 endommagées). Le 7 septembre, Maubeuge capitule et trois jours plus tard, le baron bavarois von Binzer est nommé gouverneur.
Louvroil est enfin libéré de l’occupation allemande le 9 novembre 1918.

La fanfare municipale va peu à peu être reconstituée et devenir, en 1927, l’Harmonie municipale. Jules Carpentier qui, depuis 1925, dirigeait également la Fanfare municipale de Wignehies et la Cécilienne d’Anor, y est encore attesté jusqu’à sa disparition en 1928…

En 1929, l’ingénieur des services vicinaux, M. Hellebois, est chargé de l’exécution des plans de la reconstruction de Louvroil, incluant de nouveaux aménagements et infrastructures.
Il est notamment envisagé dans ses plans, de procéder à la suppression de l’étang de la Sablonnière de la Grand’Place et d’y installer un Jardin public. L’architecte lillois Michel Vilain (1906-1966) est sollicité pour la réalisation de ce vaste chantier qui ne sera réalisé qu’après le conflit 1939-1945.
L’étang est ainsi totalement vidé, comblé de gravois et aplani. Le nouveau Square ou Jardin Public est ouvert au public en 1948 à l’exact emplacement de la Sablonnière, une médiathèque étant construite à son entrée gauche.
A l’extrémité de la nouvelle Grand’Place, agrandie et rebaptisée place De Gaulle, Michel Vilain fait édifier un
Kiosque à musique en béton. De forme circulaire, celui-ci est constitué de quatre piliers sur lequel repose sa toiture en soucoupe ; un garde-corps réalisé en tubes métalliques et deux escaliers en fer à cheval complètent cette construction.
Ce Kiosque à musique ne sera jamais victime de son succès !... Il est, dès les années 1990, rasé par la municipalité, pour de toutes autres raisons tues par ladite municipalité.
Kiosque supprimé.


voir ici, la Grand’Place de Gaulle de Louvroil sans son kiosque, aujourd'hui (1/3) (2/3) (3/3)
La médiathèque de Louvroil à l’entrée du square (1/2) (2/2)

Louvroil - Le Square.jpg
Louvroil - Le Square.jpg (115.86 Kio) Vu 13336 fois
publié par Jean-Marc

3 septembre 1843 — La Grand’Place de Louvroil est nivelée et décorée pour la grande fête donnée à l’occasion de l’élection du nouveau maire, Pierre Joseph Bosquet, fabricant d’enclumes et d’étaux, lequel sera en fonction jusqu’en décembre 1851, date de sa révocation et de son remplacement par Ghislain Michaux
— Les élections communales de Louvroil, près Maubeuge, ont fait assez de bruit. L'ancien maire a été avec peine réélu membre de conseil, il n'a pas été continué dans ses fonctions par l'administration supérieure. La nomination et l'installation de M. Bosquet, son successeur, et de son adjoint, ont été accueillies avec enthousiasme par la population. Des fêtes splendides ont eu lieu à Louvroil à cette occasion, le dimanche 3 septembre. La maison du nouveau maire avait été décorée de verdure, d'inscriptions et de drapeaux ; force détonations de « campes » ont eu lieu en son honneur ; la place principale du village, située d'une manière pittoresque, avait été nivelée et décorée, et des danses s'y sont formées dans la soirée du dimanche et des jours suivans. L'affluence du monde a été plus grande qu'en un jour de Kermesse et toute la ville de Maubeuge semblait s'y être donnée rendez-vous.

25 juillet 1875 — Concert sur la Grand’Place, au profit des inondés du Midi
— Un concert organisé sous le patronage de la fanfare de Louvroil, au profit des inondés du Midi, a eu lieu dimanche dernier sur la place de cette commune, avec le concours de l'orphéon Maubeugeois dont les morceaux ont été bissés au milieu des plus vifs applaudissements.
Malgré le mauvais temps tous les habitants ont généreusement répondu à cet appel et bon accueil a été fait aux jeunes gens qui étaient appelés à recueillir les offrandes de chacun.
La recette s'est élevée à 336 fr. 90 c.

5 septembre 1880 — La musique des Zoulous de Louvroil de retour triomphal du concours de Meaux
— Louvroil. La société de musique Les Zoulous est rentrée lundi dernier à Louvroil, rapportant du concours de Meaux, le 1er prix de lecture à vue et le 1er prix d'exécution.
Les musiciens de Maubeuge, de Ferrière-la-Grande et de Louvroil (Les Chalets) ont fait à leurs confrères une magnifique réception.

16 juin 1884 — Concours de jeu de balle sur la Grand’Place éponyme
— Louvroil. Le 16 juin prochain, doit s'ouvrir un grand concours de jeu de balle ; les parties peuvent dès à présent adresser leur adhésion à M. Fourmestraux, secrétaire de la Société.

Louvroil - Grand'Place - Place de la Sablonnière (Grand'Place)
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14 août 1892 — La Fanfare de Louvroil en concert au festival permanent de Chimay (Belgique)
— Fanfare de Louvroil : 1. Allegro militaire. Warot. — 2. Ouverture fantastique. Govaert. — 3. Carmen, grande fantaisie. Bizet. — 4. Grande Marche triomphale. Canivet. — 5. Aubade printanière. Lacombe. — 6. La Brabançonne.

27 août 1893 — La Fanfare de Louvroil au Festival musical de Fourmies
— Kiosque n° 4, place de la Gare à Fourmies.
Louvroil, fanfare municipale, 30 exécutants : Marche Nuptiale, Canivet ; Carmen, opéra, Bizet.

24 juin 1894 — La Fanfare de Louvroil primée et récompensée lors du Concours musical de Maisons-Laffitte
15 juillet 1894 — Nous apprenons aujourd'hui les succès que la musique de Louvroil a remportés dimanche dernier au concours de Maisons-Laffitte.
Cette Société savamment dirigée par M. Jules Carpentier, était inscrite en 2e division, 1e section ; elle a remporté les prix suivants : 3e prix de lecture à vue ; 1er prix ascendant d'exécution, à l'unanimité avec félicitations du jury ; 1er prix d’honneur à l'unanimité et également avec félicitations.
Ce succès fait grand honneur à la musique tout entière évidemment, et plus encore à son valeureux chef dont l'habile direction lui a assuré un si brillant résultat.
Nous apprécions depuis longtemps la grande valeur musicale de M. Carpentier ; en effet ne s'est-elle pas manifestée dans les belles exécutions qu'il a obtenues avec la société philharmonique de Saint-Saulve, Anor, etc.
Qu'il reçoive donc, ainsi que ses musiciens, nos plus sincères félicitations !...

29 juillet 1894 — Nous lisons dans le journal « L'Orphéon » du 15 juillet, n° 1096, les appréciations du jury concours de Maisons-Laffitte :
Concours d'honneur. Louvroil. — Directeur Jules Carpentier.
Exécution des plus remarquables d'un morceau difficile. Cette société a obtenu au concours d'exécution un prix ascendant qu'elle eut de nouveau mérite après cette brillante épreuve.
Tout est à point, fait avec une finesse et une sûreté, rares. Le contrechant du piston du début excellent, les sextolets d'une précision superbe. Il n'y a qu'à louer sans réserve. C'est surtout nuancé avec un goût qui fait honneur à la direction.
Pour le Jury : Paul Héraud.


23 avril 1899 — Jules Carpentier dirige simultanément les fanfares de Louvroil et d’Anor
— La Fanfare municipale d'Anor, composée de 60 exécutants, prendra part au grand Concours international de Paris, le 13 août (première division). Cette excellente fanfare se propose d'exécuter la célèbre marche de Corbin comme morceau de choix. Souhaitons bonne chance à nos voisins.
M. Carpentier, le directeur, ancien sous-chef de musique au 33e régiment d'infanterie, vient d'être à nouveau choisi pour diriger la fanfare de Louvroil, avec laquelle il remporta de si brillants succès au concours de Maisons-Laffitte en 1894.

12 mai 1901 — Concert-festival organisé par la Société chorale de Louvroil
— La Société chorale de Louvroil donnera un concert-festival avec le concours des sociétés de Feignies, Roupies, Louvroil-sous-le-Bois, Louvroil-Centre, dimanche à 4 heures. En voici le programme :
Fanfare de Louvroil, directeur M. Carpentier : — Le Cimbre, pas redoublé (Signard). — Ouverture d'Apollon (Van Perck).
Société chorale de Louvroil, directeur M. Carion : — Les Gais Amis, chœur. — Les Voix de l'Harmonie, chœur (Dard Janin).
Société symphonique de Louvroil-Sous-le-Bois, directeur M. Mathieu : — Corso blanc, polka (Telman). — Chanson du Printemps (Mendelsohn). — Ouverture de Marion Delorme (Lamotte). — Sobre las Olas, grande valse (Juventino Rosas).
Fanfare de Feignies, directeur M. A. Lengrand : — Ouverture de Poète et Paysan (Suppé). — Fantaisie sur les Bergers (Baudonck).
Fanfare de Rousies, directeur M. A. Lengrand : — Marche triomphale (Van Remoortel). — La Fille du Tambour-Major, opéra-comique, arrangé par E. Faure (Offenbach).
Fanfares de Feignies et Rousies réunies : — Serment du Pâtre, ouverture (L. Janvier). — Sylviane, ouverture (P.-N. Labole).
A l'issue du concert, grand bal, éclairage à giorno.

Louvroil - La Fanfare municipale route d'Avesnes — Grand'Place et kiosque à musique
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21 août 1904 — Ducasse de Louvroil
— Louvroil. La fête annuelle du Pont-Michaux aura lieu les dimanche 21 et lundi 22. En voici le programme :
Dimanche, à 6 heures, concert donné par la Fanfare de Louvroil, dirigée par M. Carpentier.
Lundi, à 10 heures du matin, jeu de lance mouillée ; à 1 heure, course aux ânes ; à 3 heures, course aux canards. Chaque soir, à 8 heures, grand bal, brillantes illuminations et nombreuses attractions.

3 octobre 1904 — Jeu de balle à la pelote sur la Grand’place
Louvroil. Les parties suivantes joueront aujourd'hui 2 octobre pour la définition du concours du jeu de balle à la pelote : à 9 h du matin, Hautmont (Lekim) et Louvroil (Loire) ; 11 heures, Louvroil (Schmann) et la partie gagnante de 9 h. ½ : midi ½, Sous-le-Bois (Famenne) et Bellignies (Dupont) ; 2 h. ½ de l'après-midi, Louvroil (Gobled-Stanus) et la partie gagnante de midi ½.
La définition des trois premiers prix se fera entre les fortes parties de Sous-le-Bois (Famenne), Bellignies (Dupont) et Louvroil (Gobled).
A midi et demi, arrivée en musique, sur la Place, de la commission et des parties jouant dans la première série.
Les luttes finies, la commission « fera les aubades » dans les rues de la ville.
A 9 heure du soir, à la mairie, distribution des prix, sous la présidence de M. Colnion, maire.
Une estrade sera dressée sur la place de Louvroil, à la disposition des membres honoraires de la société organisatrice.

28 juin 1905 — Grande fête athlétique sur la place de Louvroil
— Louvroil. Sur l'invitation de la municipalité, la Société de gymnastique d'Hautmont donnera une grande fête athlétique, dimanche prochain, sur la place de Louvroil.

24 novembre 1905 — Tombola organisée par la Fanfare organisée pour, entre autre, financer ses instruments de musique
— La Fanfare communale de Louvroil vient d'être autorisée, par M. le Préfet du Nord, à organiser une tombola au profit de sa caisse. De nombreux et jolis lots sont déjà offerts. Le prix du billet est fixé à 25 centimes.

4 novembre 1906 — Concours de jeu de balle à la pelote sur la Grand’Place
— Louvroil. La Société de jeu de balle à la pelote de Louvroil organise deux grandes luttes pour le dimanche 4 novembre.
A midi, Louvroil (Cayeux), jouera contre Ferrière-la-Grande (Brandelet) ; à une heure et demie, Hautmont (Maillien-Frech) et Sous-le-Bois (Leblanc-Bafort), se mesureront à leur tour.

12 avril 1908 — Concours de solistes à Louvroil
— On annonce qu’un concours individuel de solistes aura lieu à Louvroil le 12 avril 1908.
Ce concours sera ouvert seulement aux instruments à vent, il comprendra autant de groupes qu'il comptera de fois cinq concurrents.
Les professionnels formeront un groupe à part.
L'épreuve d’exécution sera formée de 5 groupes : 1. Flûtes, clarinettes et hautbois ; 2. Pistons et bugles ; 3. Saxophones ; 4. Altos et cors ; 5. Barytons, trombones et basses
Le droit d'inscription est fixé à 5 francs.
Les récompenses consisteront en couronnes, palmes et médailles de vermeil.
Le règlement sera envoyé sur demande faite à M. Jules Carpentier, chef de musique, mairie de Louvroil.

5 février 1913 — Hors saison, la fanfare donne ses concerts dans la salle des fêtes
— Louvroil. La Fanfare des sapeurs-pompiers de Louvroil dirigée par M. Jules Carpentier, donnera un grand concert à la salle des Fêtes, le dimanche 16 février.

Louvroil - Place du Général de Gaulle et nouveau kiosque à musique
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8 mai 1933 — Les parties de jeu de balle à Louvroil sont acharnées et suivies de très près par de nombreux amateurs
— Sélection Française contre Ecaussines à Louvroil le 8 Mai.
On parle, on discute dans toute la région au sujet de la lutte entre nos cinq vaillants représentants français et les champions belges de l'an dernier. Qui l'emportera ?
Voilà bien un sujet de conversation pour les sportifs amateurs de balle, mais cependant beaucoup ont un penchant pour la victoire française. Et, en effet, d'après les luttes que nous avons pu voir, l'équipe française est bien constituée et nous sommes persuadés qu'elle portera bien haut le fanion de notre Fédération et défendra vaillamment son titre de champion du monde.
Devant une pléiade de champions que nous rencontrons à maintes reprises dans notre région, la tâche du sélectionneur est très ardue, mais l'équipe française de cette année donnera satisfaction à tous, et les sélectionneurs ont droit à tous les éloges.
L'équipe française est composée comme suit : Cordiers : Roger Pouleur (capitaine, champion en 1932) et Robert Devos (champion en 1932) ; petit-milieu : Gilbert Leleu (champion en 1932) ; grand-milieu : Léon Fenzy ; foncier : Louis Tison.
La lutte commencera à 15 h. 30 et sera arbitrée officiellement par M. Marcille Brebant : elle est placée sous la présidence d'honneur de M, Alfred Martin, président de la Fédération, M. Alfred Krieger, maire de Louvroil, président d'honneur ; M. Camille Bouillot, président d'honneur, et le Comité des Fêtes.


Louvroil - Vue aérienne
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Formation musicale active à Louvroil en 1909 :
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Re: Kiosques à Musique

LUCHON - Le Parc des Quinconces pendant le Concert
(HAUTE GARONNE)
Dès le premier siècle de l’ère chrétienne, les sources de Luchon sont utilisées par les Romains qui y installent leurs premiers thermes, au pied du Bosquet de la montagne bien plus tard désignée sous le nom de Super-Bagnères.
Seuls quelques vestiges y seront découverts lorsqu’en 1751, Antoine Mégret de Sérilly, baron d'Etigny (1719-1767) est nommé Intendant des généralités de Gascogne et de Béarn. En 1754, l’intendant d’Etigny autorise qu’on y installe des bains on ne peut plus sommaires : neuf auges de bois contenant chacune deux baignoires, le tout séparé par des planches pour respecter un semblant de décence et d’intimité.
En 1761, Jean Barrié est nommé le premier inspecteur des
thermes de Luchon que l’intendant d’Etigny fait relier à la ville, en 1765, par une voie bordée de quatre rangées de tilleuls, longue de 600 mètres, la future allée d’Etigny.
Le Conseil municipal décide de faire édifier des Thermes plus convenables, sur l’emplacement des auges, dont la première pierre est posée le 12 frimaire de l’an XIV (3 décembre 1805), par Gabriel Nadau, maire de Luchon.
L’ingénieur toulousain Pierre Laupiès (1737-1820) est chargé des plans de cet établissement qui prendra le nom de Bains de la Reine.
Achevé en 1807, ce bâtiment rectangulaire en pierre de taille, dont la cour carrée intérieure est occupée par un parterre gazonné et fleuri, communique avec de long et larges corridors voûtés en maçonnerie et carrelés en dalles, donnant accès à 29 cabinets dotés de baignoires en marbre.
Six autres cabinets avec baignoires sont disposés dans un petit édifice situé à droite du bâtiment, alimenté par la source Richard.
A gauche de l’établissement, un petit bâtiment installé à la base de la montagne,
en face d’une très jolie cour plantée de tilleuls, renferme cinq autres baignoires alimentées par la source Ferras.
Bertrand Salle qui a entrepris l’édification de ce nouvel établissement en devient le fermier ; les dix premières années de son bail, de 1805 à 1815, sont gratuites ; à compter de 1816, la concession qu’il règle à la municipalité est de 10.200 francs.

Plan de Luchon en 1837 et emplacement du futur Casino
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La toiture des Bains de la reine est totalement détruite lors de l’incendie survenu dans la nuit du 9 au 10 juillet 1841.
En prévision de la reconstruction prochaine de nouveaux thermes, le renouvellement de l’affermage de ceux-ci qui était jusqu’alors tri-annuel, devient annuel ; en 1844, le bail est fixé à 40.000 francs par an, pour un nombre de baigneurs supérieur à cinq mille. (1)
Après plusieurs projets pour l’édification d’un nouvel établissement thermal, ce sont les plans de l’architecte Edmond Chambert (1811-1881), associé à l’inspecteur des mines Jules François, qui sont adoptés par la municipalité et approuvés par le préfet de la Haute-Garonne le 27 janvier 1848. La première pierre de cette construction est posée le 22 août 1848.

Luchon - Vue aérienne des Thermes, des Quinconces, du Parc des Thermes et du futur Casino et de son parc (cliché avant 1880)
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De 1849 à 1854, à l’extrémité gauche de l’établissement en construction, un jardin anglais est aménagé près d’une pièce d’eau, le long de laquelle une buvette dite du Pré, en bois, est édifiée. Dans le même temps, face aux thermes, est implanté un jardin à la française, complanté de tulipiers et de catalpas, appelé le Parc des Quinconces en raison de la disposition de ses arbres.
L’établissement thermal et son parc coûteront au final huit cents mille francs à la commune, subventionnée pour soixante dix mille francs par le département et sept mille francs par l’Etat.

Plan de Luchon en 1882, quartier des Thermes
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L’inauguration des Thermes, vaste bâtiment rectangulaire de 93 mètres de long, dont la façade est ornée de 28 colonnes de marbre blanc, a lieu le dimanche 21 juillet 1856. A cette occasion une grande fête est organisée et un banquet de 65 personnes y est donné au cours duquel une Chorale de quarante chanteurs luchonnais se fait entendre alternant avec la musique municipale.

Luchon - Etablissement thermal et Buvette du Pré
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Dès la première année d’exploitation, le nombre de visiteurs dépasse les dix mille baigneurs. L’affermage est confié, après adjudication, à Antoine-Emile Fadeuilhe (1799-1884) moyennant un loyer annuel de 78.200 francs.
Fadeuilhe, retraité des douanes autrefois affecté depuis 1833 au poste de Cierp, est par ailleurs le gendre de Jean-Pierre Maurette, ancien adjoint au maire de Luchon. Alors qu’il est toujours fermier de l’établissement thermal, Antoine-Emile Fadeuilhe est élu membre du conseil municipal le 30 juillet 1864 ; Laurent Fadeuilhe et Jean Sors, cautions d’Antoine-Emile Fadeuilhe pour son fermage, sont également élus par la municipalité. L’élection des trois conseillers sera invalidée en raison de leur double qualité de comptables de deniers communaux et d'entrepreneurs d'un service public communal, par décret du 15 juin 1866. Qu’à cela ne tienne, Fadeuilhe attendra 1874 pour être à nouveau parmi l’équipe municipale.
Fadeuilhe, dont le bail est renouvelé jusqu’en 1866, est remplacé en 1867 par Barthélémy Gascon dont le fermage est prolongé jusqu’en 1869. Camille-Lucien-Elzéard Lombard succède à Gascon de 1870 à 1872, moyennant un loyer annuel de 140.300 francs ; Lombard est, dans le même temps, fermier des établissements des Eaux-Bonnes, des Eaux-Chaudes et de Salies du Béarn.
En 1873, le fermier de l’établissement voit encore son terme passer à 186.800 francs. (2)

Luchon - Les Thermes et l'allée d'Etigny - L'Allée des Bains et Etablissement thermal (cliché Cyril, Cparama)
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Devant l’affluence considérable de baigneurs et visiteurs, de nombreuses distractions deviennent indispensable, à commencer par l’ouverture de casinos, complément obligé des stations balnéaires. Bien avant l’ouverture du Casino municipal qui n’ouvrira ses portes qu’en 1880, plusieurs casinos voient le jour à Luchon dès 1856. Nous aborderons l’historique de ces casinos luchonnais, lors de notre prochaine chronique relative au kiosque à musique dudit casino.
En dehors de ces casinos, l’attraction essentielle se concentre sur les Quinconces ou sur le promenoir des buvettes : des bancs de bois y sont installés
sur lesquels on est commodément assis et sans frais et des chaises sont mises à disposition, moyennant 5 centimes pour le matin comme pour le soir.
Deux
kiosques à musique sont attestés dès avant 1861 : un orchestre, sous l'habile direction de M. Luigini, exécute deux fois par jour des morceaux variés, de 3 heures et demie à 5 heures et demie, sous le petit kiosque de la promenade des buvettes, et le soir de 8 heures à 10 heures, dans le kiosque qui est vis-à-vis l'établissement thermal.
Ces deux kiosques, conçus en bois avec une toiture de chaume, sont de forme octogonale. François Luigini, ancien chef d’orchestre au théâtre du Capitole toulousain, dirige et assure tous les concerts exécutés sur ces kiosques de 1862 à 1870, tandis que son fils Laurent y est pianiste-accompagnateur. A son tour chef d’orchestre, Laurent Luigini (1845-1935), après un passage au théâtre de Pau de 1871 à 1875 puis à Saint-Girons de 1876 à 1878, prend la direction des concerts des Quinconces pour la saison 1879.

Luchon - Pavillon de la buvette — Kiosque à musique et buvette (lithographie Pierre Gorse 1816-1875)
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Le 5 septembre 1865, le joli et pittoresque kiosque du bord du lac disparaît sous les flammes. Luigini et sa troupe de musiciens ne reprendront leurs concerts que lors de la saison suivante, avec la construction d’un nouvel édicule musical près du lac.
A compter de 1880, avec l’arrivée du casino municipal et de son propre kiosque à musique, construits à sept cents mètres des Thermes, les amateurs de concerts publics vont se trouver partagés entre ces deux points d’animation, l’attrait des jeux et de la nouveauté penchant nettement en faveur du parc casinotier.


Affiche publicitaire Luchon 1882 — Bataille des fleurs 9 août 1897
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Affiche publicitaire 1882 (détail agrandi) Luchon — Les Thermes, le Casino et le Parc des Quinconces
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L’intendant Antoine Mégret de Sérilly, baron d'Etigny qui, on l’a vu, a autorisé en 1754 l’installation des thermes à Luchon, va enfin avoir sa statue en pied dressée sur les Quinconces à l’entrée du parc thermal. La décision de cette érection est prise par le conseil municipal le 2 juillet 1860 qui vote un crédit de 12.000 francs à cet effet. Le 14 mai 1861, Charles Tron (1817-1881), maire de Luchon, choisit le statuaire Gustave Crauk (1827-1905) qui demande 15.000 francs pour réaliser cette sculpture de 2 mètres 60 de hauteur, en marbre de Saint-Béat.
Après maints atermoiements, Crauck réalise enfin un modèle en plâtre exposé au salon de 1873, et après avoir demandé une rallonge de 3.000 francs, exécute l’œuvre définitive en marbre qu’il achève en 1876. Envoyée à l’exposition universelle de 1878, la statue d’Etigny va rester cependant stockée dans des réserves pendant plus de dix ans, dans l’attente qu’un socle soit construit.
En 1889, un crédit de 5.500 francs est enfin voté pour réaliser un piédestal en pierre, dont l’architecte communal Bernard Castex étudie et surveille l’exécution confiée au tailleur de pierre luchonnais, Jacques Pac.
Installée le 28 août 1889, dans l’alignement de l’allée d’Etigny, la statue est inaugurée le dimanche 8 septembre 1889.

Luchon - Statue d'Etigny dans le Parc (cliché Cyril, Cparama) — Les Thermes, Statue d'Etigny et Buvette du Pré
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Le Kiosque à musique en bois qui était installé au centre des Quinconces face à l’entrée des thermes, présentant des signes de vétusté, la municipalité, réunie le 19 novembre 1898, décide de le remplacer, sur le même emplacement, par un nouvel édicule de 10 mètres 40 de diamètre, semblable à celui de la ville de Béziers, à la condition que la Compagnie fermière des Thermes et du Casino de Luchon s'engage à y donner, pendant la saison, des concerts bi-hebdomadaires.
Le conseil municipal du 26 avril arrête définitivement le projet et charge Les ateliers Saint-Eloi de Toulouse de la réalisation de ce kiosque d’une surface de 82 mètres, prenant comme modèle, celui de la ville de Pau, pour un budget arrêté à 14.676 fr. 25.
Inauguré le 25 juin 1899, ce kiosque de forme octogonale dont les colonnes en fonte reposent sur un soubassement de pierre entouré d’un garde-corps en fer forgé, est accessible par un escalier de six marches ; sa toiture de forme pointue en zinc est surmontée d’une lyre.
Un devis est accepté le 28 juin 1899, à hauteur de 1.200 francs, pour l’installation de l’éclairage du kiosque par l’Usine à gaz de Luchon :
de splendides girandoles à deux lumières orneront chacune des huit colonnes et un très beau lustre à cinq branches, style Louis XVI éclairera le centre de l’édicule ; les tuyaux de l’ancien kiosque devront cependant être réutilisés pour ces travaux.
Quelques malfaçons —
l'humidité du sous-sol est telle que les lames de la table d'harmonie sont moisies et entièrement gondolées — surviennent rapidement, entrainant l’exécution immédiate de travaux pour la conservation du kiosque : le 16 novembre 1899 un devis de 2.600 francs est établi pour réaliser autour du kiosque une tranchée isolante pour assainir le sous-sol ; le cordon en pierre de taille qui affleure au plancher étant trop étroit pour préserver les lames en chêne de la pluie, une fermeture solide de quatre mètres de hauteur sera créée pour mettre ledit plancher, à l’abri de la neige pendant l'hiver.
Le coût total du kiosque à musique des Quinconces est arrêté le 23 juin 1902 à 18.938 francs.

Luchon - Le Kiosque à musique au Parc des Quinconces — Parc des Quinconces, pendant le Concert (cliché Cyril, Cparama)
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Deux autres statues vont encore venir agrémenter le parc des Thermes.
A la suite d’une visite à Luchon ayant pour but une excursion de la Vallée du Lys les 10 et 11 août 1898, la société pyrénéiste
les Cadets de Gascogne que préside Georges Leygues, décide de commémorer cet évènement par l’édification d’un monument. Apparemment très influent, Leygues, ancien ministre des Beaux-Arts, réussit à faire adopter une délibération en ce sens par le Conseil municipal de Luchon en date du 11 octobre 1898. De son côté, le ministre des Beaux-Arts prend un arrêté le 30 mars 1899, par lequel le statuaire Jean-Marie Mengue (1855-1939) s’engage à réaliser une sculpture en marbre intitulée La Vallée du Lys, pour un prix de 10.000 francs payable moitié par la commune de Luchon, moitié par l’Etat.
L’œuvre achevée est exposée au salon de 1900, avant d’être expédiée en juin à Luchon où, comme la statue d’Etigny, elle va rester entreposée dans les réserves, la municipalité n’ayant aucun moyen de financer un socle.
Le 27 février 1901, Georges Leygues qui, décidément, en pince pour Luchon, obtient de la préfecture que l’Etat offre à la commune, une autre œuvre de Jean-Marie Mengue : le groupe en marbre de
Caïn et Abel, acquis par l’Etat à la suite de l’obtention d’une médaille d’or au Salon de 1896.
La municipalité va être contrainte de procéder à la vente de coupes de bois permettant de dégager les 4.000 francs nécessaires à la réalisation du socle pour Caïn et Abel. Afin d’installer La Vallée du Lys, les ouvriers municipaux disposeront des rochers en guise de piédestal.
L’inauguration des deux œuvres Jean-Marie Mengue sur le parc thermal aura lieu le dimanche 6 septembre 1903.


Luchon - Statue Vallée du Lys et Lac des Quinconces (cliché Carpostale, Cparama) — Groupe Caïn et Abel
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Afin de faire face aux concerts quotidiens qui alternent tant sur le Kiosque à musique des Quinconces que sur celui du Casino, la direction artistique gérée par le fermier de l’Etablissement Thermal engage lors de chaque saison estivale commençant en juin, une nombreuse équipe musicale comportant plusieurs orchestres et chefs ayant chacun leur fonction. Ainsi le 1er juin 1908, M. Guiraud est chargé de diriger son orchestre sur le Kiosque des Quinconces tous les matins, pour ensuite partir au parc du Casino de quatre à huit heures ; une seconde formation dite le Grand orchestre, réservée aux concerts symphoniques, commence le 1er juillet, sous la direction générale d’un maëstro, en l’occurrence M. Louis Laporte, lequel chapeaute cinq chefs d’orchestre : MM. Zighera et Salzedo pour les concerts des Quinconces ; M. Louis Bas pour la musique de chambre et les concerts classiques ; M. Alloo pour les représentations d’opéra-comique ; M. Tollet, pour les d'opérettes.

Hormis la musique omniprésente, des fêtes viennent agrémenter la vie des curistes — ou rompre leur tranquillité c’est selon ! —, notamment celle des feux de la Saint Jean en juin qui préfigure le début de la saison thermale ou encore la Fête annuelle des Fleurs, instituée depuis le 11 août 1889, lors de laquelle se déroule une grande cavalcade de chars fleuris.

Aux Thermes de 1856 qui sont toujours bien présent à ce jour, des bâtiments de fort mauvais goût (vaporarium) sont venus se greffer en 1929 avec la bénédiction de la municipalité.
Au décès du parisien pyrénéiste, Henri Beraldi (1849-1931), hôte de Luchon pendant plus de cinquante ans, un comité est formé pour commémorer sa disparition. A l’aide des souscriptions privées obtenues s’élevant à 21.535 francs, ce comité charge le sculpteur Raoul Bénard (1881-1961), de réaliser un médaillon en bronze représentant Beraldi qui sera inséré dans un bloc de granit de deux mètres de haut. Ce monument placé dans le parc des Thermes, à l’angle sud du lac, est inauguré le 9 septembre 1933.
Ce médaillon en bronze disparaît, volé, en 1899.


Luchon - Monument Beraldi parc des Quinconces — Buvettes du Pavillon impérial
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En 1954, dans le prolongement de l’établissement thermal, face à la statue d’Etigny, l’architecte Bertrand Artigala fait édifier les buvettes dites du Pavillon du Prince Impérial, à la place de cabanes qui abritaient d’anciennes buvettes.
Fort heureusement, le Parc des Quinconces et son Kiosque à musique tout comme le parc thermal et son lac, ont conservé leur apparence d’autrefois.
Kiosque toujours en place.

voir ici Parc des Quinconces de Luchon et son Kiosque à musique, aujourd’hui. (1/3) (2/3) (3/3)
Etablissement thermal de Luchon, aujourd’hui (1/2) (2/2)
Statue d'Antoine Mégret d'Étigny aux Quinconces.
Statue de la vallée du Lys, parc des thermes de Luchon.

Luchon - Le Parc des Quinconces pendant le concert (1911).jpg
Luchon - Le Parc des Quinconces pendant le concert (1911).jpg (220.57 Kio) Vu 13288 fois
publié par Jean-Marc

29 mars 1842 — Affermage de l’établissement thermal
— Le jeudi 14 avril, il sera procédé, en l’hôtel de la sous-préfecture de Saint-Gaudens, à midi précis, aux enchères par adjudication à la remise en ferme de l’Etablissement Thermal communal de Bagnères-de-Luchon sur la mise à prix de 34.900 fr. pendant deux ans.
La réputation toujours croissante des eaux de Bagnères-de-Luchon, les travaux qui ont continué d’être exécutés pour leur aménagement et l’embellissement de la ville, les nouvelles et élégantes constructions particulières qui ne cessent d’être ajoutées à toutes celles disposées déjà pour le logement des baigneurs, tout promet que cette année, l’affluence de ceux-ci suive la constante progression dont l’Etablissement a été favorisé jusqu’à présent. Le nombre d’étrangers venus pendant la dernière saison à Luchon, malgré l'incendie des Thermes qui seront avant deux mois entièrement réparés, a été de 5.017, ayant passé une moyenne de vingt-huit jours dans cette ville. Ce nombre dépasse d’à peu près 1.000 personnes celui des étrangers venus en 1840 à Luchon, où ils avaient été déjà alors plus du double qu’il y a dix ans.

12 août 1845 — Quelques nouvelles de Luchon
— Nouvelles des eaux. On écrit de Bagnères-de-Luchon, 1er août : « La saison est des plus brillantes cette année à Bagnères-de-Luchon. On y compte en ce moment près de 2.000 baigneurs, et ce nombre s'accroît tous les jours. Parmi les personnes de distinction, on remarque Mme la maréchale duchesse d'Isly, Mme la princesse de la Moskowa, Mme Narvaez, femme du président du conseil des ministres d'Espagne, le prince et la princesse de Clermont-Tonnerre ; Mlle Amigo, la belle cantatrice du Théâtre-Italien, M. de Latournelle, premier président de la cour royale de Dijon et membre de la chambre des députés, etc. Les Espagnols sont presque aussi nombreux que les Français parmi eux, on remarque M. Clavet, membre du sénat, M. Pacheco, vice-président du congrès, etc. »

22 août 1848 — Pose de la première pierre des nouveaux Thermes
— On nous écrit de Bagnères-de-Luchon, le 22 août :
Hier, vers une heure de l’après-midi, une calèche découverte, traînée par des chevaux de poste, fit son entrée tant soit peu aristocratique dans la cour de M. Tron, maire la ville. Deux voyageurs en habits noirs et un élève de l’école polytechnique descendirent de cette calèche. C'étaient : le citoyen préfet de la Haute-Garonne, le citoyen Bergougnieux et M. Cazavan fils. Toute la ville fut dans l’agitation.
Le soir, pendant et après le diner du magistrat, des artistes bénévoles el la musique de la garde nationale sont venus exécuter dans la cour de l’hôtel des morceaux de musique, puis chacun est allé attendre chez lui le grand jour du 22 août, où M. le préfet devait poser la première pierre des termes de Luchon.
Ce jour-là, le soleil était magnifique. Vers trois heures, le rappel a été battu dans toutes les rues, et bientôt la grande allée a été remplie d’habitants en habits de fête. Plusieurs personnes se rappelant ce qu’elles avaient entendu le matin même de la bouche d'un intime de M. Cazavan, avaient supprimé les gants, qu’on ne voit plus à Paris que sur les mains des provinciaux, et en province sur les mains des soi-disant fonctionnaires.
La foule s‘était rendue devant l’établissement des bains, où s'élevait une enceinte réservée, autour de laquelle étaient assis d'heureux privilégiés, en face d’une estrade pour recevoir les autorités.
A quatre heures et demie, le tambour s’est fait entendre, et bientôt après sont arrivés, croix et bannière en tête, et escortés d'un détachement de la ligne et de la garde nationale, le curé de Luchon en chappe de velours rouge, assisté d'un diacre et d'un sous-diacre, en dalmatique rouge, et de quatre prêtres en surplis ; le préfet, le sous-préfet, le maire, les adjoints et le conseil municipal, tous les maires des cantons, l’ingénieur du département, le médecin inspecteur des eaux, l'architecte du nouvel établissement à construire, M. Chambert, destitué des fonctions d'architecte en chef du département par M. Joly, d’heureuse mémoire.
Tout ce cortège a pris place sur l'estrade dont nous avons parlé, et M. le curé a procédé à la bénédiction de la première pierre ; il a ensuite prononcé un discours relatif à la circonstance.

Vue générale de Luchon (lithographie Pierre Gorse 1873) : Etablissement thermal et parc des quinconces (détail agrandi)
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21 juillet 1856 — Ouverture du nouvel établissement thermal et inauguration des Quinconces
— Bagnères-de-Luchon, 21 juillet. Les pieuses émotions de la solennité d'hier matin étaient encore présentes à tous les cœurs, lorsque des plaisirs plus mondains sont venus s'offrir aux invités et aux habitants de Bagnères. Par une délicatesse digne de l'administration municipale de la cité, la fête, pour être complète, devait se terminer par des réjouissances auxquelles la population entière était conviée. C'est l'enchaînement de ces surprises charmantes que je vais essayer de décrire.
La fête du matin avait inauguré l'hospice, celle du soir allait signaler l'ouverture du nouvel établissement thermal. A sept heures, un banquet offert par la ville a réuni soixante-cinq convives dans la salle des Pas-Perdus, salle d'une grandeur et d'une somptuosité de décors très-remarquables. Ses proportions architecturales sont fort belles, d'un style ample et dans le goût antique. Des peintures, exécutées avec un talent magistral par M. Romain Caze, qui s'est inspiré des modèles italiens, couvrent les vastes murs de ce magnifique édifice, tandis que des revêtements en marbre, placés à la partie inférieure, en guise de lambris, font de l'enceinte immense comme le vestibule d'un palais. Une table avait été placée là ; près de 400 bougies, portées sur de nombreux candélabres, versaient une abondante et vive lumière. Une guirlande de mousse, garnie de fleurs artificielles, serpentait autour de la table ; les dames luchonnaises et M. Chambert, l'habile et dévoué architecte des Thermes, avaient disposé toutes ces choses avec un goût exquis et une élégance charmante.
Le banquet s'est écoulé avec beaucoup d'entrain : inutile de nommer les convives : les personnes invitées à la fête religieuse étaient présentes, ainsi que des notabilités de l'arrondissement, des ingénieurs, des savants, M. le curé de Luchon, les artistes qui ont montré tant de zèle et de dévouement pour l'achèvement des Thermes, etc.
Durant le repas, les chanteurs Luchonnais se sont fait entendre à plusieurs reprises. Ils ont exécuté des choeurs composés pour eux par M. de Carayon-Latour qui a laissé dans ces contrées un souvenir ineffaçable. Aucun mot ne pourrait rendre l'effet produit par ces voix mâles et sonores, ondulant dans la vaste enceinte. Les chanteurs ont montré une vigueur et un ensemble des plus remarquables. Mais ce qui nous a le plus frappé, c'est l'impétuosité de ces quarante montagnards, leur attaque rapide, la sûreté et la précision de leur chant. Nous avons rarement entendu des chœurs qui nous aient fait éprouver une impression aussi vive. Ils ont été couverts par les applaudissements les plus sympathiques et les plus mérités.
La musique de la ville alternait avec les chanteurs ; elle a recueilli une bonne part de bravos.
M. Edouard Artus, dont nous avons déjà signalé la complaisance et le talent pendant la cérémonie religieuse du matin, a chanté des couplets composés pour la circonstance par M. Frédéric de Courcy.
A 9 heures ½, un feu d'artifice a été tiré sur le penchant de la montagne qui domine Bagnères ; il a parfaitement réussi. Des feux de bengale ont été ensuite allumés ; ils offraient un spectacle magique en reflétant leurs douteuses lueurs sur les cimes noires qui encadrent la vallée de Luchon. Les quinconces, complantés de tulipiers et de catalpas en fleurs, avaient été ornés de guirlandes de lanternes vénitiennes du meilleur effet ; les hôtels et les maisons placés sur les allées d'Etigny étaient illuminés.
Après le feu d'artifice, on s'est rendu au bal qui avait lieu dans le Casino. Le Casino est un nouvel établissement fondé non loin de la Pique ; il offrira tous les genres de plaisir que peut rechercher une société élégante et polie : salle de bal, salle de théâtre, salons de conversation, jardins spacieux, etc. Dire que Tivollier est chargé des dîners et des rafraîchissements, c'est dire que tout sera pour le mieux dans ce superbe Casino.
Le bal s'est terminé à minuit. Les invités, qui avaient pris part à cette belle fête, ne tarissaient pas d'éloges pour la municipalité qui en avait arrêté les dispositions. Plus d'une grande ville aurait été jalouse de Luchon ; je vais même plus loin et je que, dans beaucoup de grandes villes, on n'aurait pu organiser une solennité aussi splendide et aussi complètement réussie.

6 septembre 1861 — Concert quotidien sous le Pavillon rustique des quinconces, premier kiosque à musique attesté
— On nous écrit de Bagnères-de-Luchon, le 6 septembre : La saison est encore dans toute sa splendeur ; il y a bon nombre d'étrangers. Les Toulousains y arrivent depuis quelques jours.
Il y a un luxe, un déploiement de riches toilettes, vraiment prodigieux. Dans la journée, les cavalcades affrontent résolument les ardeurs du soleil et vont chercher la fraîcheur et le bien-être un bord du lac d’Oo ou aux pieds humides de la cascade d’Enfer. Le soir, la vallée de Luchon a toutes les faveurs. On a tout fait, il faut le dire, pour réunir sur un même point les plaisirs les plus variés.
Une partie de l'orchestre du Capitole exécute, chaque soir, sous un pavillon rustique, ou sous le péristyle de l'établissement thermal, de gaies et joyeuses symphonies.

Luchon - Buvette du Pré et les Thermes — L'établissement thermal (clichés Cyril, Cparama)
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5 septembre 1865 — Incendie du kiosque à musique
— Aujourd'hui 5 septembre, à une heure et demie, un violent incendie attirait dans le parc toute la population. Le feu venait d'éclater dans le joli et pittoresque kiosque élevé sur le bord du lac des Quinconces, qui servait aux représentations des artistes de passage.
Dès le premier moment il devint évident qu'on ne pourrait sauver cette construction complètement bâtie en bois.
Cependant les braves pompiers de Luchon disputèrent longtemps au feu sa proie trop facile, avec une intrépidité et un zèle remarquable.
Au point de vue pittoresque et parti-pris du sinistre, rien n'était plus beau coup d'œil que ces immenses flammes et ces tourbillons de fumée voilant les montagnes de la vallée.
Toutes les pelouses du jardin et du parc étaient émaillées de toilettes. Les jolies baigneuses étaient venues là chercher un moment d'émotion.
Toute la société de Luchon a été vite consolée de ce désastre en songeant que, grâce à l'initiative de l'excellent maire de Luchon, M. Tron, qui a déjà tant fait pour la ville, il n'y paraîtrait sans doute plus la saison prochaine.

9 septembre 1865 — Un récit plus détaillé de l’incendie du « Grand-Kiosque des Quinconces »
— Mardi dernier l'incendie a détruit le Grand-Kiosque des Quinconces. Il était deux heures de l'après-midi quand on a aperçu les premiers jets de flamme qui dévoraient la toiture de chaume. De là, la difficulté de connaître la cause du sinistre. A peine les employés de l'établissement thermal, aidés de quelques étrangers, ont-ils pu évacuer le matériel du prestidigitateur qui avait provisoirement la possession du kiosque. Le vent du nord activait si fort le feu que les pompes ne purent arriver qu'après sa complète invasion.
Avec le dévouement des pompiers et des soldats de la garnison, nous avons à signaler celui de plusieurs notables étrangers qui rivalisaient de zèle pour sauver quelque chose de ce chef-d'œuvre pittoresque. Au premier rang se faisait surtout remarquer M. S... un des rédacteurs du Times.
Il ne reste plus de ce charmant kiosque qu'une charpente presque carbonisée quoique encore debout.
Avec le 8 septembre, nous avons eu la dernière soirée musicale de l'orchestre des Quinconces.
Cette fin est d'autant plus prématurée que nous avons, indépendamment d'un temps superbe, un fort grand nombre de baigneurs.
Le talent des artistes avait su si bien conquérir l'admiration générale, que plusieurs étrangers offraient une souscription afin de subventionner les musiciens jusqu'à la fin du mois ; mais les engagements que ces derniers ont pris avec les théâtres de Toulouse ont mis obstacle à cette prorogation.
Si le talent du compositeur a son mérite, la parfaite exécution a aussi ses droits, et à ce double point de vue, le chef d'orchestre Luigini s'est acquis une brillante réputation.

22 août 1873 — Concert sur les Quinconces dirigé par « l’excellent orchestre » de M. Luigini
— Samedi soir une fort belle fête de bienfaisance a été donnée aux magnifiques quinconces au profit des malheureux habitants de Bazeilles dont les récoltes viennent d'être détruites.
L'excellent orchestre de M. Luigini a exécuté un programme très varié : un feu d'artifice a été tiré sur la montagne, et la forêt a paru embrasée sous l'action des feux de bengale, c'était vraiment féerique.

9 août 1877 — La buvette du Pré est transformée
— La buvette du Pré, que vous avez vue si primitive, a conservé son style agreste ; mais elle a subi de sérieuses et d'utiles transformations. Toujours cabane rustique, avec ses murs de bois, elle est munie de deux salles propres et commodes afin que l'on puisse s'y gargariser à l'aise, et un charmant salon occupant le premier étage de la cabane peut servir à la fois de chambre de repos et de cabinet de lecture.
L'un des buts de la Société fermière est d'arriver partout dans l'établissement à la séparation des sexes. Ce but sera atteint, il faut l'espérer, malgré certaines difficultés dont la Société aura certainement raison avec le bon concours de l'administration municipale.
Voilà pour l'établissement thermal.

Luchon - Buvette du Pré (cliché Cyril, Cparama) — Du beau monde à la Buvette du Pré
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8 septembre 1889 — Inauguration de la statue d’Etigny devant les Thermes de Luchon
20 août 1889 — Programme des festivités
— De grandes fêtes se préparent à Luchon pour les 8, 9 et 10 septembre, à l'occasion de l'érection de la statue d'Etigny.
Soixante-treize Sociétés orphéoniques et musicales se réuniront à Luchon sous la présidence du compositeur Edouard Broustet. Le préfet de la Haute-Garonne et les autorités présideront à l'érection de la statue, placée près de l'établissement thermal. La vice-présidence du concours musical a été offerte à M. Edouard Philippe.
Voici le programme de la fête organisée en l’honneur de l'Inauguration de la statue d'Etigny.
Les fêtes seront annoncées le samedi, à cinq heures du soir, par des sonneurs de trompe à cheval et par une grande retraite aux flambeaux.
Dimanche 8 septembre : Concours d’orphéons et de musique d’harmonie. — A une heure, inauguration officielle de la statue ; à cinq heures et demie, au Casino, distribution des récompenses aux Sociétés chorales et aux harmonies ; le soir, grandes illuminations de la ville et du casino, bal public aux Quinconces ; à huit heures, grand festival aux Casino par l’orchestre sous la direction de M. E. Broustet et par les Sociétés couronnées.
Lundi 9 septembre. —- Concours de fanfares. — A neuf heures, visite des Thermos et des galeries souterraines, sous la direction du corps médical ; à midi et demi, grand défilé des Sociétés ; à cinq heures, aux Quinconces, distribution des récompenses aux fanfares ; le soir, grandes illuminations de la ville et du Casino, festival aux Quinconces par les sociétés couronnées, feu d'artifice aux Quinconces, bal populaire sur la place du Champ-de-Mars et grand bal au Casino.
8 septembre 1889 — Inauguration de la statue d’Etigny
— Luchon, 8 septembre. On vient d'inaugurer, presque en face de l'établissement thermal, la statue du baron d'Etigny, œuvre du sculpteur Crauk, qui attendait depuis une dizaine d'années sa mise en place.
M. Cohn, préfet de la Haute-Garonne, est venu de Toulouse pour rehausser cette solennité par un discours officiel. M. Trescaze, maire de Luchon, a ouvert le feu par un autre discours. Enfin, au nom du corps médical, le doyen des docteurs y est allé aussi de sa petite allocution.
M. le baron d'Etigny, descendant de l'illustre intendant et récemment sorti de Saint-Cyr sous-lieutenant de cavalerie, a remercié les autorités présentes.
Des concours d'orphéons, de musiques d'harmonie et de fanfares encadrent cette inauguration de statue, aujourd'hui et demain. Des trains de plaisir ont amené les jeunes exécutants. Ils sont plus de trois mille.
Illuminations de la ville et du Casino, bal public aux Quinconces, feu d'artifice. Luchon s'amuse, Luchon est en fête.

Luchon - Etablissement thermal et statue d’Etigny — La Statue d'Etigny et la Buvette du Pré (cliché Cyril, Cparama)
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16 avril 1893 — Concert de la Fanfare luchonnaise sur le kiosque des quinconces
— Fanfare luchonnaise. — Dimanche prochain 16 avril, à 4 heures du soir, concert donné au kiosque des Quinconces par la Fanfare luchonnaîse, sous la direction de son chef, M. Cresté.
Notre excellente fanfare se prépare aux fêtes de mai à Toulouse, nous sommes assurés à l'avance que de brillants succès l’y attendent.

Derniers concerts sur le kiosque en bois des Quinconces, avant qu’il ne soit remplacé
3 avril 1899 — Luchon. Aujourd'hui 3 avril, sur la place des Quinconces, la fanfare municipale, donnera son grand concert annuel, avec le programme suivant : Le Concours de Lisieux, allegro militaire (Ligner). — Le Domino noir, ouverture (Auber). — Premier Aveu, valse (Signard). — La Muette de Portici, grande fantaisie (Auber). — Lucette, polka (Sellenick).
6 mai 1899 — Luchon. Voici le programme du concert qui sera, donné dimanche à quatre heures, sur la place des Quinconces, sous la direction de M. Vialette : 1. Allegro militaire (X.). — 2. Paille d'avoine, ouverture (Planquette). — 3. Valse d'Amour (Bidegain). — 4. La Speranza, fantaisie (Boscolli). — 5. Retraite Tartare (Sellenick).

14 septembre 1901— Festival sur le Kiosque des Quinconces par le maestro Boussagol (celui-ci assure un concert tous les matins sur le kiosque)
— Luchon. La Reine des Pyrénées commence brillamment son arrière-saison avec une série de fêtes qui sont comme le couronnement de celles qui se sont succédées jusqu’à ce jour. C’était samedi dernier une magnifique retraite aux flambeaux — une des plus belles de la saison — donnée par l’escadron des guides, la Fanfare municipale et la Société de gymnastique, en l’honneur du roi des Belges.
La fantasia des grands jours a été exécutée au Casino en présence d’une assistance des plus élégantes, avec un entrain remarquable.
Dimanche soir aux Quinconces, la ville offrait une fête de nuit.
Au programme : un superbe feu d’artifice tiré sur le lac par le maître artificier toulousain Lacroix, dont les pièces aquatiques ont fait fureur et un festival par l’orchestre du Casino, magistralement dirigé par le maestro Boussagol.
Les Quinconces, illuminées à giorno, présentaient un aspect féerique ; la foule énorme qui se pressait aux abords du lac et aux alentours du kiosque, a chaleureusement applaudi le feu d'artifice et le concert. Soirée splendide sous tous les rapports et succès complet

2 septembre 1902 — Léopold II, roi des Belges, assiste à un concert sur Kiosque des Quinconces
— Le roi des Belges, qui fait en ce moment une cure à Bagnères-de-Luchon, a été hier en excursion au pont de Ravi, à six kilomètres de la ville, dans la montagne et près de la frontière. Le soir, le roi a assisté à un concert donné aux Quinconces par l'école philharmonique de Toulouse et l'orchestre du Casino. Léopold II suit très régulièrement sa cure, allant deux fois par jour à l'établissement thermal.
Dans la journée il fait de nombreuses courses aux environs, toujours respectueusement salué au passage par les habitants, auxquels sa physionomie est devenue rapidement familière.

Luchon - Parc des Quinconces et thermes — Le Kiosque à musique des Quinconces
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18 septembre 1902 — Nouveau concert de Léopold II aux Quinconces
— Le roi Léopold II est à Luchon. Il a assisté hier avec sa suite et son médecin au feu d’artifice tiré aux Quinconces et à l'embrasement de la montagne. Au concert qui a suivi, il a écouté debout la Brabançonne et la Marseillaise. Sa santé parait excellente et il se plait à faire chaque jour à pied de longues promenades.

3 novembre 1902 — Le conseil municipal décide quelques modifications au parc des Quinconces
— Parc des Quinconces. Ces jours derniers, M. Jacques Chevallier, architecte paysagiste, auteur des plans des jardins du Trocadéro et du parc du Casino de Luchon, président du conseil d’administration de la Compagnie fermière des Thermes et du Casino, est venu de nouveau à Luchon sur l’invitation de M. le maire, faire des tracés et piqueter encore le parc des Quinconces pour de nouvelles transformations.
L’on déplacerait quelque peu l’allée principale de ce parc, de façon à diminuer la montée et la descente légèrement rapide qui prend de la Buvette du Pré à l’avenue de Vénasque.
Le lac déjà bien rétréci ne deviendrait, parait-il, qu’un bassin dans le genre de ceux du Casino, ce qui sera assez regrettable.
Espérons néanmoins qu'avec tant d’améliorations, on n’arrivera pan à un but contraire, et que l’hécatombe des beaux arbres qui s‘est produite au printemps dernier dans ce magnifique parc, est bien terminée.

10 septembre 1903 — Inauguration de la statue de la « Vallée du Lys » et du groupe « Caïn et Abel » dans le par thermal
— Dimanche, par un temps splendide, a eu lieu l'inauguration de la statue de la « Vallée du Lys » et du groupe « Caïn et Abel », du sculpteur Mengue, enfant du pays.
Toutes les notabilités de la ville et toutes les élégances en villégiature étaient présentes.
Le soir précédent, grande retraite aux flambeaux.
Au théâtre du Casino, grand succès pour J'exquise divette Marguerite Deval.
Aux Quinconces, Casino, Buvette et Chaumière, nous remarquons :
Vicomtesse de Longiavalle, vicomtesse de Lusançay, docteur et Mme A. Bevan, M. et Mme Eugène Rostand, Mme et Mlle de Gorsse, M. et Mme Guérin, Mme Ariosa, Mme de Margerie, vicomte Westesne, M. et Mme Carrengton, amiral et Mme Servan, capitaine W. Gale, docteur et Mme Mac-Alister, M. et Mme Le Marchand, docteur Rotillon, vicomte Paul de Segrais, M. et Mme Bonnemaison, docteur et Mme Walcom Morris, etc.

Luchon - Le Parc des Quinconces et Statue de la Vallée du Lys (cliché Cyril, Cparama) - Devant la Terrasse et les Quinconces
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9 juin 1904 — Le maestro Louis Laporte dirige les concerts aux Quinconces et au Casino
— L'orchestre du Casino de Luchon donne, tous les matins, de dix à onze heures, un concert aux Quinconces. De plus, il se fait entendre dans le parc du Casino, l'après-midi, de quatre à six, et de huit à dix heures, le soir. Ce bel ensemble de vingt musiciens est dirigé par le maëstro Louis Laporte, qui, dès le 1er juillet, aura sous sa baguette plus de soixante exécutants, en vue desquels il a préparé des programmes dignes en tous points de la brillante réputation artistique de la Reine des Pyrénées.

23 juin 1904 — Fête des feux de la Saint-Jean aux Quinconces
— De Luchon : une fête estivale, dont l'originalité toujours neuve est particulièrement goûtée de la colonie étrangère, c'est celle des Feux de la Saint-Jean, qui sera célébrée, ce soir, au Quinconce. Cette fête marque le début de la Grande Saison ; elle en est le gracieux prologue et fait un signal de lumières joyeuses à la foule des visiteurs qui arrivent de tous côtés à Luchon avec une hâte qui assure une fois de plus une année heureuse à la Reine des Pyrénées.

4 juin 1908 — Les chefs d’orchestre ne manquent pas aux Quinconces et au Casino
— Luchon. Ouverture de la saison. — La saison est officiellement ouverte depuis le 1er juin. L'orchestre, sous la direction de M. Guiraud, se fait entendre tous les matins aux Quinconces, et le soir à quatre heures et huit heures, dans le splendide parc du Casino.
Le 1er juillet débutera le grand orchestre, sous la direction de M. Louis Laporte, chef d'orchestre des Concerts Colonne et du nouveau Casino de Cannes. A la même date, reprise des grands concerts classiques du vendredi.
Concerts symphoniques, musique de chambre, concerts classiques : MM. Louis Bas, de l'Opéra, chef d'orchestre des concerts symphoniques ; Alloo, du Capitole de Toulouse, chef d'orchestre des représentations d’opéra-comique ; Salzedo, chef d'orchestre des concerts des Quinconces, harpiste solo, premier prix de harpe et de piano du Conservatoire de Paris, soliste des concerts de Monte-Carlo ; Zichera, chef d'orchestre des concerts des Quinconces, premier violon solo, premier prix du Conservatoire de Paris, soliste des concerts de Monte-Carlo ; Tollet, chef d'orchestre des représentations d'opérettes

Luchon - Le Kiosque à musique des Quinconces — Groupe endimanché devant le Kiosque à musique des Quinconces
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26 juillet 1915 — Durant la guerre, les concerts sur le Kiosque des Quinconces continuent
— Luchon. Des concerts publics seront donnés pendant le mois d’août.
Un brillant orchestre sous la direction de M. F. Barrau, se fera entendre deux fois par jour au kiosque des Quinconces.

7 septembre 1919 — Concerts de la Chorale toulousaine sur le Kiosque des Quinconces
— Luchon. Auditions lyriques. — La Société Chorale, le « Clémence-Isaure », de Toulouse, directeur M. Cucq (70 exécutants), donnera dimanche prochain, 7 septembre, trois auditions, dont l’une aura lieu à 8 heures du soir, au kiosque des Quinconces, au profit de caisse de retraite des garçons et filles de bains, de l’Etablissement Thermal.

14 juillet 1922 — Concert de la fanfare luchonnaise sur le Kiosque des Quinconces lors de la fête nationale
— Fête du 14 juillet. — Jeudi 13 juillet, salves d'artillerie à la Pale du Mail ; sonnerie de cloches ; retraite aux flambeaux, avec le concours des guides à cheval, de la fanfare Luchonnaise, la clique de l'Amicale des Poilus et la Société des Sports d'Hiver.
Vendredi 14 juillet. — A 7 h., salves d’artillerie à la Pale du Mail ; sonneries de cloches ; à 15 h., en matinée, au Casino, séance gratuite de cinéma ; de 15 h. à 17 h. 30, au parc des Quinconces, concert à grand orchestre par l'orchestre du Casino ; Jeux populaires : mât de cocagne, course aux sacs, course aux ânes, baquet, courses aux œufs, etc., à 21 h., au kiosque des Quinconces, grand concert par la fanfare Luchonnaise, sous la direction de M. Albert Rible ; à 21 h. 30, pendant l'entr'acte, sur le terrain plein des Buvettes, grand feu d'artifice, tiré par la Maison Lacroix de Toulouse ; embrasement du Bosquet, illuminations du parc, sonnerie de trompes de chasse ; après le feu d'artifice, au Théâtre du Casino, représentation de gala gratuite : Le Gendre de M. Poirier ; à 21 h. 30, grands bals populaires au Champ-de-Mars et à Barcugnas.
Les habitants sont invités à pavoiser et à illuminer leurs maisons.

5 avril 1925 — Concert sur le kiosque des Quinconces
— Dimanche 5 avril, à 16 h, kiosque des Quinconces, la « Lyre Scolaire », renforcée par quelques musiciens adultes dévoués, donnera un concert dont voici le programme : 1. Marche des Eclaireurs de France, pas redoublé (Watelle). — 2. Myrthis, gavotte (Andrieu). — 3. La vallée du Grand Morin, fantaisie (Renoux). — 4. Valse d’Automne (Morand). — 5. Le Corso Blanc, polka (Tellam). — 6. Le refrain des Montagnards, pas redoublé (Mulot).

23 août 1925 — La 30e Fête des fleurs de Luchon
— Pour la trentième fois, Luchon donne, aujourd’hui, sa grande fête des fleurs, qui constitue toujours l'évènement le plus select de la saison estivale.
Comme chaque année, les autos, les voitures et les chars fleuris parcourront les allées d’Etigny, et c’est au parc des Quinconces que se déroulera la bataille, la distribution des bannières se faisant comme de coutume, au Casino
La fête présentera un caractère tout particulier du fait de la présence de la jeune Reine de Luchon qui, à l’Exposition des Arts décoratifs de Paris, personnifia notre ville. Une réception grandiose est réservée à la gracieuse souveraine qui, escortée de sa suite, fera, aujourd’hui, à 14 heures, son entrée à Luchon. La fête des fleurs sera donnée en son honneur.

Luchon - Défilé des voitures sur l'allée d'Etigny avant la bataille des fleurs (cliché Carpostale, Cparama) — Le Kiosque aux Quinconces
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Quelques concerts sur le Kiosque des Quinconces
15 mars 1931 — Aujourd'hui dimanche, la musique Municipale se fera entendre à 14 h. 30, au kiosque des Quinconces si le temps le permet, sinon place du Maréchal Joffre.
Programme : Musique en tête, marche (Popy). — Les Dragons de Villars, fantaisie (Maillard), soliste : trombone, M. Gazave-Fray ; piston, M. Sarrieu. — Polonaise de Concert, pour basse (Valin), soliste : M. Begue. — Les Echos du Midi, mosaïque sur de vieux airs populaires (Kelsen). — La Toulousaine (Deffès).

27 juin 1931 — Concert d'aujourd’hui, à 10 h. 30, aux Quinconces : 1. Le défilé des casse-noisettes (V. Ranzato). — 2. Chanson du cœur brisé (Moya-Higgs). — 3. Sérénade à Pierrette (J. Szule). 4. — La Poupée, fantaisie (Audran-Tavan). — 5. Martha, ouverture (Flotow). — 6. Sérénade à Lisette (Galudi), soliste Mme Olieu. — 7. Les Dragons de Villars, fantaisie (Maillart-Tavan). — 8. Fantaisie-Ballet (Scassola). Orchestre sous la direction de M. Louis Cahuzac.
13 juin 1933 — Programme du concert du mardi 13 juin., à 10 h. 30 aux Quinconces. — 1. Cortège Tartare (Scanssola). — 2. Aubade Japonaise (A. Lachaume). — 3. Tendresse (J. Szule-Salabert). — 4. Les Petites Michu, fantaisie (Messager-Labi). — 5. Le Trésor, valse (Strauss-Galibert). — 6. Pensée musicale (Fourdrain). — 7. Madame Boniface, fantaisie (Lacome-Tavan). — 8. Ballabile (Ganne).
Orchestre dirigé par M. Delestan.

7 juillet 1933 — Programme du concert du vendredi 7 juillet, à 19 h. 30, aux Quinconces : 1. Soldatenblut (F. von Blou). — 2. Sylvie, danseuse de corde (Razegade). — 3. Valse de Pesth (J. Lannes-Salabert). — 4. Quand on est rois, fantaisie (J. Szule). — 5, Boccace, ouverture (Suppé). — 6. Nocturne (A. Kurse). — 7 La Fille du Tambour major, fantaisie (Offenbach-Tavan). — 8. Les refrains de Mayol (F. Salabert). Orchestre dirigé par M. Delestan.
21 juillet 1933 — Programmes du concert du vendredi 21 juillet, orchestre dirigée par M. Delestan, à 10 h. 30 aux Quinconces. — 1. Mein Vesel (Blankenburg). — 2. Sérénade (Padilla). — 3. Parade (Lincke). — 4. Les Petites Michu, fantaisie (Messager-Labis). — 5. L’Italienne à Alger, ouverture (Rossini-Salabert). — 6. Romance (Gandolfo). — 7. Phi-Phi, fantaisie (Christiné). 8. Jeux de Polo (Petras).

Luchon - Parc des Quinconces, le kiosque à musique — Pendant le concert aux Quinconces
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15 juillet 1933 — Séance cinématographique gratuite dans le parc des Quinconces, à l’occasion du Tour de France
— Luchon. Cinéma gratuit. — A l’occasion du Tour de France cycliste le Journal offre à Luchon une séance cinématographique gratuite qui aura lieu aujourd’hui samedi 15 juillet, parc des Quinconces, ou, en cas de pluie, sous la Colonnade de l’établissement thermal.
Programme : 21 heures, Concert de musique enregistrée et dernières informations de Presse : 21 h. 30, projection de films sonores et parlant : Un dessin animé ; Le Tour de France ; Le Testament du Docteur Mahuse.

31 août 1934 — Concert aux Quinconces à l’occasion de la Fête des Fleurs
— La fête des fleurs de Luchon. — La musique militaire espagnole : nous avons déjà annoncé à nos lecteurs la participation de la musique militaire espagnole à la fête des fleurs de dimanche 2 septembre.
C'est le 10e régiment d'infanterie de Barcelone qui délègue sa musique sous la direction du capitaine J. Palanca.
Voici le programme des concerts : Dimanche matin, à 10 heures, aux Quinconces : 1. L'Aurora (marche espagnole de J. Palanca). — 2. La Isla de las Perlas (Sorozabal). — 3. Cordoba, intermède (P. de Luna). — 4. El Caserio, sélection (Gurudi). — 5 Czardas (Michiels). — 6. A la Paza, sardana (Morera).

1er novembre 1937 — Inondation aux Quinconces
— Luchon est en partie inondé. 1er novembre. Le lit de la Pique ayant été comblé de sable et de graviers, à la suite des dernières crues, le pont qui se trouve à proximité du village de Mamet a été entièrement obstrué et la rivière a dérivé vers Luchon, où l'avenue du Portillon, le cours des Quinconces, l’allée des Bains, la rue Sylvie, la rue d'Espagne et le boulevard entourant le casino, sont actuellement envahis par les eaux.
Une grosse partie de la ville d'été serait inondée et l'on redoute la moindre pluie qui aggravera les dégâts déjà très importants.
La gendarmerie et la garde mobile assurent l'évacuation des habitants en danger. Un barrage a été construit à l'entrée des bains pour rejeter les eaux vers la rivière.
Le maire de Luchon et le service des ponts et chaussées étudient sur place les mesures à prendre.


Luchon - Le Kiosque à musique des Quinconces pendant le concert
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(1) Le bail annuel du fermier de l’Etablissement thermal dit des Bains de la Reine passe successivement à 41.000 francs en 1847 ; 47.300 francs en 1850 ; 54.400 francs en 1852 et 58.000 francs en 1853.

(2) Le fermage de l’établissement thermal rapportera à la municipalité, sur la période 1856 à 1873, plus de deux millions de francs :
1856 : 78.200 frs ; 1857 et 1858 : 85.500 frs ; 1859 : 84.000 frs ; 1860 : 101.000 frs ; 1861 à 1863 : 120.100 frs ; 1864 à 1866 : 132.700 frs ; 1867 à 1869 : 129.400 frs ; 1870 à 1872 : 140.300 frs ; 1873 : 186.800 frs.

Formations musicales actives à Luchon en 1909 :
Fanfare Luchonnaise (municipale), fondée en 1875, président Paul Bonnemaison (maire), direction Vialette, 35 exécutants (en 1875, direction Ticier ; en 1895, direction Martin ; Vialette en 1899)
Les Chanteurs luchonnais, fondés en 1894, président Dulac, directeur Hurtaux, 42 exécutants.

Autres phalanges musicales luchonnaises :
En 1895 : La Lyre luchonnaise (chorale), direction Gazave.
De 1897 à 1899 : Les Echos de la Pique (société de trompettes de chasse), direction Pierron, 12 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

LUCHON - Le Parc du Casino - Pendant le Concert
(HAUTE GARONNE)
Le nouvel établissement thermal municipal de Bagnères-de-Luchon inauguré le 21 juillet 1856, affermé par Antoine-Emile Fadeuilhe, draine, dès sa première saison, plus de 10.000 visiteurs.
Les distractions essentielles offertes aux baigneurs sont les concerts quotidiens donnés sur les Quinconces, face aux Thermes. Aussi, devant cet afflux de touristes qui occupent près d’une trentaine d’hôtels garnis à Luchon (1), bon nombre vont se diriger vers les inévitables casinos qui viennent d’ouvrir dans le même temps que les bains.

On trouve ainsi, en 1856, le
Grand Casino, allée de Piqué (future rue Lamartine), installé dans la villa Gipsy — rebaptisée ultérieurement Villa Corneille —, grâce à une subvention municipale de 18.000 francs. On y trouve, au rez-de-chaussée, des salons de lecture, de jeu et de conversation, une vaste salle de théâtre, un billard avec estaminet et un café-restaurant. Un vaste jardin pour la promenade est attenant à cette Villa au premier étage de laquelle, le musée pyrénéen est aménagé.
En 1856 et 1857, ce casino est tenu par Auguste Tivollier (1816-1882), célèbre restaurateur installé place du Capitole à Toulouse en 1853 et hôtelier rue d’Alsace en 1876.
Dès 1860, l’affaire bat de l’aile, en raison de son emplacement trop éloigné des Thermes et de l’allée d’Etigny. L’arrivée, en 1861, d’Alfred de Caston, le nouveau directeur du Grand Casino, donnera un regain d’intérêt à celui-ci jusqu’en 1864. A partir de cette date, l’établissement périclitera, ouvrant ses portes uniquement pour certaines occasions, notamment lors de la cure que le roi de Hollande fait au début août 1877 : une représentation de la pièce
Les Charbonniers y sera donnée le 15 août, mais le roi préférera donner cinq mille francs aux œuvres luchonnaises et s’éclipser, plutôt que d’assister au spectacle ; il se contentera de faire venir à son hôtel un quatuor de musiciens emmenés par MM. Musin, Catermolle, Mariotti et Choron, tous quatre membres de l’orchestre dudit Casino.

Plan de Luchon en 1882, quartier des casinos et parc
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Situé à l’angle formé par l’allée de Piqué et la rue Spont, le Casino des Chasseurs tenu par le fameux Firmin Sapène à partir de 1857, aura nettement plus de succès. Ne disposant pas de salle de concert, il présente un salon de lecture, une salle de billard et de toupie hollandaise, des salons du cercle, une salle de restaurant, une salle d’escrime, de tir au pistolet et à la carabine. Sapène dispense en outre des leçons de tir et de trompe et organise fêtes et bals à la demande.
La guerre 1870-1871 sera fatale à Sapène qui sera contraint par ses créanciers de quitter la place et de se reconvertir
professeur de cor dans les faubourgs de Toulouse. Mis en vente en juin 1872, le Casino des Chasseurs ne trouvera pas de repreneur, mais continuera une activité un peu louche puisque le 28 août 1879, le commissaire de Luchon saisit une roulette au Cercle des Chasseurs…

Luchon - Diverses annonces 1872 et 1876 Casino et Etablissement thermal
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Le troisième Casino, cette fois-ci pris dans son acception actuelle du terme, à savoir avec ses tables de baccara, roulettes et autres chemins de fer, ouvre ses portes à Luchon en 1874. Son entrée discrète, presque dérobée, se situe au n° 13 de l’allée d’Etigny, à côté de l’Hôtel de Bordeaux de M. Moynet (n° 15) : on accède, après cette entrée, à un immense parc, ombreux, touffu, plein de charmilles vertes qui surgissent au milieu des saules penchés et des pins noirs, au milieu duquel est édifié le Grand Cercle, chalet abritant les tables de jeu et la salle de concert ; il dispose, à l’arrière d’une seconde entrée, au n° 14, allée du Piqué.
Cet emplacement qui appartient à Henri Seube, héritier du fameux chocolatier de Luchon, est loué à l’avocat
André Sophrone Benjamin Sicre, dit Sicre du Breilh (1824-1892), lequel donne cet établissement en gérance à un certain Lafitte. Il est patent qu’on joue gros au Grand Cercle ! (2)
En 1883, le Grand Cercle et son parc deviendront le Grand Parc Beau-Séjour,
magnifique et vaste parc offrant les plus beaux ombrages de Luchon, dépendance de l’Hôtel Pardeillan, appartenant à la veuve Pardeillan, situé au 7 allée d’Etigny.

Grace à la manne procurée par les redevances payées par le fermier de l’Etablissement thermal — 2.188.500 francs encaissés de 1856 à 1873 —, la municipalité peut sérieusement envisager d’installer son propre casino. Aussi, dès avant 1868, la ville de Luchon fait l’acquisition, au prix de 300.000 francs, d’un
vaste terrain triangulaire, destiné à y construire un casino et y aménager un grand parc. Ce terrain de quatre hectares est circonscrit par l’allée des Bains et par les futurs boulevards Estradere, Dardenne et Edmond Rostand.

Luchon - Vue de l'emplacement du futur Casino et de son Parc (cliché avant 1880)
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Sitôt la guerre 1870-1871 terminée, le Conseil municipal vote, le 12 décembre 1871, un crédit de 400.000 francs devant être consacré à l’édification du futur casino-théâtre et, le 15 juin 1872, le maire Edouard Azémar, ouvre un concours dont la clôture est fixée au 1er octobre, afin de choisir les plans et devis de ce projet, dont les vainqueurs seront dotés d’une prime (1500 francs pour le premier, 1000 francs pour le second, 500 francs pour le troisième).
Ce premier projet prévoit, pour un montant limité à 300.000 francs, non compris le mobilier et les décorations, que ce monument devra être composé d'un sous-sol, d'un rez-de-chaussée et d'un premier étage comprenant :
Un grand salon de réunion pouvant recevoir 250 personnes. — Un cabinet de lecture avec bibliothèque. — Un salon particulier des hommes. — Un Café estaminet. — Une Salle de billards (pour 4 billards). — Un Restaurant. — Quatre salons particuliers. — Deux salons pour familles. — Des Salon de jeux. — Une Salle de spectacle pouvant se transformer en salle de bal et salon des fêtes.

Vingt et un architectes présentent leurs propositions, et, en janvier 1873, les trois projets primés sont :
1° le projet dit ECCO, réalisé par Claude-Célestin-Edouard Menuel (1836-1906), 24 rue du Cherche-Midi à Paris.
2° le projet dit RAS de l’architecte parisien Albert Claris, 61 rue Monsieur le Prince.
3° le projet dit SPES des ingénieurs Grand et Chardon, associés à l’architecte Justin Rochet, 34 rue des Petits-Hôtels à Paris.
Un 4e projet,
l’Art élève l’Homme, obtient la mention honorable. Il est dû à l’architecte luchonnais, Bernard Castex, né à Toulouse en 1839.

Finalement c’est à Bernard Castex qu’est confiée la construction du Casino, dont les travaux commencent en janvier 1875.
Afin d’en assurer le financement, la municipalité décide d’attribuer la concession de l’Etablissement thermal et du futur casino à un seul fermier. Pour ce faire, la ville de Luchon signe un traité, le 26 mars 1875, avec la
Société Franck et Heitz (Emile Franck, Heitz, Daru, etc…), immatriculée le 6 mai 1875 et domiciliée à Paris, 46 boulevard Haussmann.
Par ce traité, la concession est donnée pour 40 ans à la Société Franck et Heitz, moyennant un loyer annuel de 160.000 francs ; le concessionnaire s’engage à construire un Casino en trois ans,
sur les terrains des boulevards appartenant à la ville et d’y consacrer à cet effet une somme de 500.000 francs, ledit casino restant la propriété de la commune à l’expiration de la concession.
Le 10 avril 1876, la
Société anonyme concessionnaire de l’Etablissement thermal et du Casino de Luchon, au capital de 500.000 francs prend le relais de la société Franck et Heitz et fixe son siège social à Paris 41 rue de la Chaussée d’Antin. Le 26 juillet 1877, la société transfert son siège au 27 de la même rue, émet des obligations et augmente son capital à hauteur de deux millions de francs.
Cependant, la société, n’ayant pu obtenir suffisamment de crédits pour achever la construction du casino, est acculée à la faillite, laquelle est prononcée le 5 juin 1879 : M. Richemont est nommé juge-commissaire et M. Heurtey syndic.
La ville de Luchon est alors contrainte de payer, le 20 août 1879, une indemnité de 500.000 francs au syndic de liquidation, pour entrer en possession de l’immeuble non achevé.

La municipalité signe aussitôt un nouveau contrat de concession des Thermes et du Casino pour une durée de 30 ans, moyennant une redevance annuelle de 210.000 francs, avec la
Compagnie fermière des Etablissements thermaux et du Casino de Bagnères-de-Luchon, créée le 22 mai 1880, ayant son siège social à Paris au 6 rue Le Pelletier. L’administrateur principal de cette société n’est autre que Sophrone Benjamin Sicre du Breilh, le sulfureux propriétaire du Grand Cercle Luchonnais que nous avons évoqué ci-dessus. (2)
La Compagnie fermière de Sicre du Breilh s’engage par ailleurs à terminer la construction du Casino, mais reçoit une subvention de 750.000 francs de la ville de Luchon pour y parvenir ; elle engage à cette fin l’architecte M. Emile Lhomme. (3)
Par le même traité, la compagnie fermière s’oblige à supporter la charge de l’Orchestre des Quinconces qui au préalable, en coûtait 12.000 francs par an à la municipalité.

L’inauguration du Casino, dont la façade mesure cent mètres, a lieu le dimanche 15 août 1880 ; un grand concert vocal et instrumental est donné à cette occasion, avec la participation des Chanteurs toulousains. La fête est suivie d’un feu d’artifice interrompu par la pluie et d’un grand bal dans la salle des concerts.


Luchon - Le Casino et son Parc (cliché 1880)
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Tandis que la construction du casino luchonnais s’achève, Jacques Chevallier, architecte paysagiste qui avait créé, en 1878, le parc du château de la Roche-Noyant, réalise, de son côté, au-devant dudit casino, un parc à l’anglaise avec pièce d’eau serpentine et bassin, grotte et théâtre de verdure.
Dans le même temps, devant l’aile droite du casino, Emile Lhomme, n’oublie pas de faire édifier un
Kiosque à musique, complément nécessaire, instamment réclamé par les nombreux mélomanes habitués des jeux et spectacles.
Ce kiosque, de forme octogonale, est installé sur un soubassement en pierre, entouré d’un garde-corps en fer forgé ; reposant sur des poteaux de bois, sa toiture en zinc, surmontée d’un lanterneau et d’une lyre, est ornée sur son pourtour d’un lambrequin en bois découpé ; un escalier de sept marches donne accès à la scène des musiciens.

Luchon - Le Kiosque du Casino (cliché Eugène Trutat vers 1900)
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Sicre du Breilh, grand ordonnateur de la Compagnie fermière, nomme deux régisseurs dès l’inauguration : M. Castaing pour le Casino et M. Gasc à l’Etablissement thermal. M. Max est le directeur du Théâtre du Casino à partir de 1880.
D’un casino l’autre : en 1883 et 1884, Josué Crémieux prend la direction du Casino et des Thermes de Luchon, remplaçant Sicre du Breilh ayant des problèmes de santé. En juillet 1884, Crémieux, qui gère également le Cercle de Nice avec Sicre du Breilh (2), devient fermier du casino le Palais-Biarritz ; il y sera remplacé par Boulan en 1893. M. Masson dirige le Casino et les Thermes de Luchon de juillet 1884 jusqu’en juin 1886, date à laquelle Sicre du Breilh en reprend les rênes.

Dès 1880, l’orchestre du Casino de Luchon qui compte une quarantaine de musiciens, est dirigé par Edouard Broustet (1836-1901). Plusieurs chefs d’orchestre viennent renforcer l’organisation des concerts, sachant qu’ils se déroulent chaque jour de la saison, sur le Kiosque du Casino, sur le Kiosque des Quinconces aux Thermes, et dans la salle des concerts du Casino.
En 1898, Edouard Broustet, malade, est définitivement remplacé par Emile Boussagol (1854-1917). Louis Laporte succède à Boussagol à partir de 1903.

Luchon - Entrée du Casino et Allée des Bains — Le Casino et sa terrasse (clichés Cyril, Cparama)
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A l’expiration de la concession de trente ans qui doit prendre fin le 31 décembre 1909, la municipalité, par trop avide, impose aux nouveaux fermiers du Casino et des Thermes, des conditions quasiment irréalisables. Le nouveau contrat signé le 23 mars 1910 par la Société générale thermale et balnéaire, dont le siège social se situe à Paris, 67 rue de la Victoire, dirigé par MM. Espinasse et Maurice Magnier, concédé pour cinquante années, moyennant une redevance annuelle de 230.000 francs, contraint les preneurs à exécuter 3.544.608 francs de travaux sur l’établissement thermal.

Sous le fallacieux prétexte que la concession, comprenant des immeubles affermés pour plus de dix-huit ans, aurait dû être approuvée par le Préfet devant le conseil de préfecture, la municipalité luchonnaise demande devant le tribunal de Saint-Gaudens, dès le 20 février 1911, la résiliation du contrat d’affermage qu’elle avait elle-même rédigé et signé.
Ce sera le début de près de trente ans de procédures !... (4)

En attendant une décision judiciaire, le Casino et les Thermes continuent leur activité, et les concerts au Kiosque des Quinconces sont assurés dès le mois de juin 1912, tous les jours de 10 à 11 heures du matin, tandis qu’au Kiosque du Casino, les concerts dirigés par Noël Vialette, ancien chef du palais d’hiver de Pau, sont donnés de 4 heures ½ à 6 heures et de 8 heures ½ à 10 heures.

Luchon - Affiche 1888 kiosque et casino — Affiche 1891 Kiosque et Casino, chef M. Broustet
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Début décembre 1912, le nouveau maire de Luchon, le docteur Gabriel Estradère, et son conseil municipal signent un nouveau traité d’une durée de 30 ans, avec la Société Thermale des Pyrénées, 35 rue Tronchet à Paris, immatriculée depuis le 27 décembre, représentée par son président Jacques Vernes. Cette société va, dans le même temps, administrer les thermes et casinos de Cauterets et de Bagnères-de-Bigorre.
Le nouveau concessionnaire du Casino et des Thermes de Luchon, s’engage à verser à la municipalité une redevance annuelle fixe de 230.000 francs et un prélèvement pour la ville, de dix pour cent des produits des jeux au-dessus de six cents mille francs ; il doit en outre payer 35.000 francs pour la publicité, la musique et les courses ; le preneur devra consacrer, sur 3 ans, 800.000 francs de travaux pour rénover les thermes et acquérir 124.000 francs de mobilier.

La Société Thermale des Pyrénées, malgré toute la bonne volonté de son nouveau président M. Schlumberger (décédé en juin 1921), ne pourra bien entendu pas faire face à ses obligations vis-à-vis de la ville de Luchon, pendant le conflit 1914-1918, durant lequel, les thermes restent actifs tandis que le casino est mis à la disposition du ministère de la guerre de 1916 à 1918.
Le 26 juillet 1919, l’affermage de l’établissement thermal et du casino de Bagnères-de-Luchon est résilié par une convention signée entre la ville de Luchon et la Société Thermale des Pyrénées, confirmée par la Préfecture de Haute-Garonne le 10 septembre 1919.


Luchon - Le Casino — Le kiosque des jeux du Casino
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Après-guerre, la municipalité signe, en date du 9 février 1923, un nouveau contrat d’affermage, réitéré le 7 octobre 1925, avec la Compagnie Fermière de Luchon, laquelle est propriétaire de la majorité des actions d’une seconde société, la Société nouvelle du Casino municipal de Luchon. Deux baux distincts d’une durée de 25 ans sont signés : la Compagnie fermière, moyennant un loyer annuel de 100.000 francs, s’occupe exclusivement de l’Etablissement thermal et s’engage à construire, dans l'intérieur des galeries, un hammam, avec annexes contiguës, pour un montant minimal de 800.000 francs ; la Société nouvelle du Casino municipal de Luchon est chargée de gérer ledit Casino et voit sa redevance fixée à 150.000 francs annuels.

Lors de la nomination, en février 1929, d’Oscar Dufrenne (1875-1933), en tant que Directeur du Casino de Luchon, des modifications dans l’aspect extérieur du monument sont décidées.
L’architecte Henri Martin (1880-1965) est chargé d’en transformer la façade : le perron de pierre est détruit pour laisser place à une grande galerie vitrée dominant la terrasses et le parc. Les travaux sont exécutés par l’entreprise Louis Bringer et Pierre Tondut, domiciliée à Paris, 11 avenue de l’Opéra. (5)
L’inauguration du casino remodelé a lieu le dimanche 30 juin 1929.
Oscar Dufrenne, resté deux ans à la tête du Casino, sera assassiné à Paris en 1933. (6)


Luchon - Terrasse du Casino, nouvelle façade modifiée en 1929 (clichés Cyril, Cparama)
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Deux groupes sculptés vont venir orner le Parc du Casino, l’un en 1931, le second en 1949.
La statue allégorique intitulée
la Fatalité, représentant une femme dénudée écrasant un satyre sous une roue devant un enfant restant plongé dans sa lecture, est une œuvre réalisée par le sculpteur Ernest Christophe (1827-1892), fondue en bronze par Eugène Gonon (1814-1892).
La Fatalité est exposée en 1885 au Salon du Palais des Champs-Elysées (l’ancien Palais de l'Industrie de l’Exposition Universelle de 1855 qui sera détruit en 1897 et remplacé en 1900 par les Grand et Petit Palais) et immédiatement acquise par le musée du Luxembourg. Exposée depuis cette date dans les galeries de celui-ci, cette sculpture sera même installée en 1892 sur la Terrasse du Jardin du Musée.
Plus tard stockée dans les dépôts de l’Etat, elle est transférée en 1931 dans le Parc du Casino de Luchon, grâce à l’intervention d’Hippolyte Ducos, député de la Haute-Garonne.

En 1949, une seconde œuvre vient agrémenter le Parc luchonnais : il s’agit du
Baiser à la Source, réalisée par le sculpteur Henri Coutheillas (1862-1927).
Cette œuvre, tout d’abord construite en plâtre, est exposée au Salon de la société des Artistes français (Grand Palais des Champs-Elysées), ouvert du 30 avril 1905 à fin juin. Acquise par l’Etat dès le premier jour de l’exposition, Couteilhas est chargé d’exécuter ce groupe, en marbre, pour dix mille francs.
Ce marbre est exposé au Salon de 1908, et, à la demande d’Armand Fallières président de la République, est installé dans les jardins de l’Elysée.
En 1909, un visiteur de l’Elysée décrit très précisément l’emplacement du Baiser à la Source, dans le
Bulletin trimestriel du groupe d’études limousines :
Nous l'avons aperçu récemment dans ce jardin et nous devons dire qu'il y est placé à contre-sens, parmi des rochers qui le dissimulent à plaisir. Il nous semble impossible que l'artiste ait consenti à ce paradoxe. Et cela est d'autant plus fâcheux que cette œuvre (de réalisation très difficile) manque un peu par elle-même, d'accent et de relief. C'était une hardie tentative que de superposer deux corps étendus et séparés par un rocher plat. Le résultat n'est pas concluant.
Le Baiser à la Source est transféré, près de la grotte du Parc du Casino en 1949.

Luchon - Parc du Casino, La Fatalité — Parc du Casino, Le Baiser à la Source
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La Compagnie fermière de Luchon, ainsi que sa « filiale » la Société nouvelle du Casino, verra son bail résilié suite à un commandement de payer ses redevances de 1931 et 1932 pour un montant d’arriérés de 262.128 fr. 42. Un arrêt de la Cour de cassation du 31 mai 1937 confirmera cette décision.

Une nouvelle concession sera mise en place, mais aujourd’hui, le Casino, affermé depuis 1983 par la Société française des casinos de Luchon a définitivement fermé ses portes le mardi 9 juillet 2013, face à un déficit cumulé d’environ 400.000 euros.
Des projets vont bon train en 2018 puis en 2019, parlant d’ouvrir un casino dans une partir inoccupée de l’Etablissement thermal, mais pour l’heure, aucun n’est suivi d’effets.
Le Kiosque à musique du casino a bel et bien disparu, dans les années 1980 ; heureusement, celui des Quinconces aux Thermes est resté intact.
Kiosque supprimé.

voir ici Le Casino de Luchon, sans kiosque aujourd’hui.
Parc du Casino : La fatalité.
Parc du Casino : Le Baiser à la Source.

Luchon - Le Parc du Casino - Pendant le Concert.jpg
Luchon - Le Parc du Casino - Pendant le Concert.jpg (205.87 Kio) Vu 13227 fois
publié par Jean-Marc

27 juin 1861 — Alfred de Caston qui, en 1858 faisait fureur aux Thermes d’Eaux-Bonnes, est nommé directeur du « Grand Casino » de Luchon de l’allée de Piqué.
— Luchon, cette perle de notre département, nous écrit-on de Toulouse, va, grâce à l'intelligente impulsion de sa municipalité, devenir l'honnête rivale de Bade, de Spa et autres célébrités thermales. Luchon, qui, depuis une année, possède un bureau télégraphique ; qui, cette année, s'éclaire au gaz, et qui nous annonce pour mai prochain l'inauguration du chemin de fer de Saint-Gaudens, Luchon nous promet des merveilles pour la saison qui commence : c'est la nomination de M. Alfred de Caston à la direction du Casino. La réorganisation du Casino ramènera les bals, les concerts, la musique aux Quinconces, les engagements d'artistes parisiens, l'organisation de courses de guides, de chevaux, les feux d'artifice, les steeple-chase, etc.
Et voici déjà un commencement : les artistes des Bouffes Luchounais ont donné dans le Casino leur première soirée de la saison d'été, à l'occasion du retour de M. John Corneille. La société étrangère, déjà assez nombreuse, a mis un louable empressement à se rendre à cette fête de charité. Le produit de la quête faite par deux charmantes Luchonnaises, témoigne du plaisir que la société a goûté dans cette soirée et de ses hautes sympathies pour les pauvres.


18 juillet 1861 — Ouverture de la saison au Grand Casino de l’allée de Piqué
— L'inauguration du grand Casino de Bagnères-de-Luchon a eu lieu samedi devant une société nombreuse et brillante. Ce soir, les frères Lionnet, donnent dans cet établissement, avec le concours de M. Coedes, pianiste distingué, un concert qui attirera l'élite des baigneurs.
On annonce pour samedi prochain un concert donné par M. Renard, premier ténor de l'Académie impériale de musique ; Mme Barbera-Vestri, du Théâtre impérial italien ; M. Chartain, premier accordéoniste des Concerts Musard ; M. Fauvre, premier chanteur comique des Théâtres de Paris ; et M. Franck, le célèbre pianiste. On voit que le nouveau directeur du Casino, M. Alfred de Caston, réalise toutes les espérances que son concours a fait concevoir à l'administration de cet établissement, et que les artistes les plus éminents s'empressent de répondre à son appel fraternel.


9 août 1868 — Concerts au Grand Casino
— Les frères Lionnet viennent de donner plusieurs concerts très-suivis au casino de Luchon, où il se trouve beaucoup de monde en ce moment. Comme toujours, les chansons de Nadaud ont brillé dans le programme d'Anatole Lionnet.

Luchon - Vue aérienne des Thermes, des Quinconces, du Parc des Thermes et Emplacement du futur Casino et de son parc (cliché avant 1880)
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26 juillet 1874 — Le terrain du futur casino reste on ne peut plus vague ! Un poteau y est planté avec un panneau indiquant « Il est défendu de jeter des décombres sur les terrains du Casino. » Pendant ce temps, les jeux clandestins s’installent un peu partout à Luchon
— C'est au Cercle de l'hôtel du Parc également que s'organisent, le soir, les fortes parties de baccara, moins fortes cependant que celles du Grand Cercle. Mais je vous parlerai, dans une de mes prochaines lettres, des cercles de Luchon et des maisons de jeu de la vallée d'Aran.
Luchon n'a pas de Casino. L'établissement thermal est dirigé par l'administration municipale et naturellement cette direction laisse tout à désirer. L'établissement est l'un des plus incomplets que j'aie vus dans ma tournée, ce qui ne l'empêche pas d'avoir coûté plusieurs millions. Avec un peu de publicité bien comprise, quelques sacrifices dont on serait récompense au centuple, Luchon serait la station thermale la plus fréquentée de France et d'Europe, car je n'en connais pas qui mérite autant d'attirer l'attention des étrangers, mais l'administration municipale ne fait rien, juge que tout est bien tel qu'il est et se moque des mécontents.
Il a été question pourtant de bâtir un Casino On a choisi un terrain. Sur le terrain, on a planté un poteau et, sur le poteau, on a inscrit : « Il est défendu de jeter des décombres sur les terrains du Casino. » Puis, ces grands travaux accomplis, on s'est reposé sans attendre le septième jour. Le Casino attend encore sa première pierre.


1er août 1874 — On joue gros au Grand Cercle de Sophrone Sicre-du-Breilh
— Bagnères-de-Luchon. La nuit dernière, forte partie au Grand-Cercle. Ce cercle est charmant, très bien installé au milieu d'un des plus beaux jardins qu'on puisse rêver. Mais en vérité, à voir les parties qu'on y joue, je me demande pourquoi l'on ne rétablit pas tout bonnement les jeux en France. Tenez, la roulette à Luchon ce serait la fortune pour ce pays. ·
Les bossus sont très nombreux ici, comme partout où il y a des joueurs. Moyennant une faible rétribution, on peut leur passer la main sur le dos à toute heure de la journée. Il y a des abonnements.


2 août 1877 — Le roi de Hollande Guillaume III, en cure à Luchon, assiste aux soirées du Grand Casino
— Le roi de Hollande, en traitement à Bagnères-de-Luchon, ne se contente pas d'assister aux soirées artistiques du Casino provisoire, il fait venir à son hôtel un excellent quatuor d'instruments à cordes ainsi qu'un ténor et une chanteuse qui obtiennent beaucoup de succès, et qu'on applaudira certainement à Paris, M. Pellier et Mlle Lyonnel.
Le violoniste. M. Musin, l'élève favori de Léonard, possède un véritable talent.


17 août 1877 — Le Grand Casino n’ouvre plus ses portes qu’occasionnellement
— Hier, au Casino, a eu lieu la première représentation des Charbonniers. Lyonnel, Pottier, Dupuis et Mme Judic ont eu un immense succès ; la pièce a beaucoup diverti. La salle est louée pour trois représentations.

Luchon - Entrée du Casino et Allée des Bains ; au fond, les Quinconces et Thermes (cliché Cyril, Cparama) — Entrée principale du Casino, allée des Bains
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14 août 1880 — Description du Grand Cercle de Sicre du Breilh, la veille de l’inauguration du Casino municipal
— Huit heures. Après avoir diné à Luchon, voici l'heure des Quinconces. Dans un petit kiosque éclairé, une musique plutôt inoffensive captive les habitués de huit à dix. Les mêmes groupes se reforment, la même causerie reprend, avec cette flânerie inhérente à l'existence de ville d'eaux et qui en est comme le cadre obligé.
— Dix heures. Voici le Grand Cercle. Il se compose d'un petit chalet, très-éclairé à l'intérieur, et de nombreuses tables de baccara sont dressées : l'autel est prêt. Chaque soir, on y voit s'asseoir bon nombre de hauts barons de l'abattage, dont le nom est inscrit au Livre d'Or des pontes. Jusque-là, rien qui le diffère des Américains ou du Péloponèse ; mais il est planté au beau milieu d'un immense parc, ombreux, touffu, plein de charmilles vertes qui surgissent au milieu des saules penchés et des pins noirs. Si l'on fait un tirage à cinq malheureux, si l'on sent arriver l'heure fatale de la culotte, on fait deux pas, on ouvre une des portes du salon et l'on se trouve subitement en pleine campagne, au milieu de ce ravissant parc, avec les immenses Pyrénées dans le lointain.
Le Grand Cercle ne va pas être la seule distraction de Luchon : voilà le Casino qui est inauguré le 15 de ce mois. Les familles vont donc pouvoir passer la soirée ailleurs qu'à l'hôtel. La fête d'inauguration sera, dit-on, superbe. On nous cite comme devant prêter leur concours à cette solennité, Capoul, Lassalle, Talazac et Gaillard.

15 août 1880 — Inauguration du Casino municipal
— L'ouverture du Casino de Luchon a eu lieu hier, 15 août. Les concessionnaires, MM. Chevallier, Graux, Masson, Mauny, Sicre du Breilh, l'aimable directeur du Casino, et Lhomme, architecte de ce magnifique établissement, en ont fait les honneurs à MM. Hébrard et Camparan, sénateurs, assistés du sous-préfet de Saint-Gaudens et du maire de Luchon.
A trois heures de l'après-midi s'est opérée l'ascension du ballon Le Pont-du-Roy, qui était monté par M. Jules Godard et le capitaine Fourcade.
Un lunch a été offert, à trois heures et demie, à tous les invités. Puis, M. Hébrard a prononcé un discours qui a été fort applaudi.
Un grand concert a été ensuite donné par les chanteurs toulousains, l'orchestre du Casino, et plusieurs artistes de l'Opéra de Paris (Mmes Rosine Bloch, Frank-Duvernoy, Marie Heilbron, de Joly, de MM. Gailhard, Talazac et Roudil)
A dix heures, Ruggieri a tiré un splendide feu d'artifice, terminé par l'embrasement général des montagnes. L'effet était des plus pittoresques.
Toute la ville était illuminée.
Le nouveau Casino de Luchon mérite bien une visite.
Bâti au milieu d'un vaste parc à l'anglaise, il se compose d'un rez-de-chaussée et d'un premier étage. Un escalier central donne accès dans un grand vestibule extérieur.
Le rez-de-chaussée comprend un salon de lecture, un salon de conversation, un restaurant dirigé par M. Catelain (du Helder).
Au premier étage se trouvent la bibliothèque, la salle de billard, le salon de jeu et un vaste salon de réception, dit salon tunisien.
A la suite se trouve la loggia, avec ses trois grandes fenêtres, donnant sur le parc et le port de Vénasque.
La salle de théâtre est une vraie bonbonnière où rien ne laisse à désirer.


Luchon - Le Casino (cliché Cyril, Cparama)
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15 septembre 1882 — Grande fête de jour et de nuit au Casino
— La Compagnie fermière du casino de Luchon organise pour dimanche prochain, 17 courant, une grande fête de jour et de nuit.
A 4 h. ½, grand concert par l'orchestre de M Edouard Broustet.
A 8 h. ½ du soir, illumination vénitienne de tout le parc et de la façade du casino. Feu d’artifice, embrasement de la tour de Castelviel.
A l’issue du feu d’artifice, représentation dans la salle du théâtre : Les Dragons de Villars, joués par Mmes Ambre, Bouvet MM. Wassort, Jourdan et de Beer.

Luchon - Entrée du Parc du Casino (cliché Cyril, Cparama) — La Grande entrée du Casino sur l'Allée des Bains
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7 juillet 1883 — Josué Crémieux, associé à Sicre de Breilh dans nombre d’affaires, reprend un temps la direction du Casino luchonnais
— Le nouveau directeur du Casino, M. Josué Crémieux, doit arriver à Luchon le 1er juillet. Sa présence est, dit-on, nécessaire pour présider à l'ouverture du Théâtre et des salles de jeu.
Sans vouloir anticiper, nous dirons qu'il y a gros à parier que M. Crémieux ne réussisse que très difficilement à faire oublier son prédécesseur M. Sicre du Breilh dont la réputation d'administrateur est certainement devenue européenne.
Quand il en sera temps nous parlerons plus longuement du Casino et de ses attractions.

25 juin 1886 — Sicre du Breilh reprend la main au Casino où une nouvelle équipe est attachée
— Comme nous l'avons annoncé déjà, M. Sicre du Breilh a repris la direction des Etablissements thermaux et du Casino de Luchon, avec la délégation de tous les pouvoirs du Conseil d'administration de la Société fermière.
M. Sicre va être le restaurateur d'une station dont il a été, sans conteste, le créateur.
Pendant trois années, et pour des raisons de santé, M. Sicre du Breilh, tout en conservant ses grands intérêts à Luchon, avait dû abandonner la direction qu'il reprend aujourd'hui.
Le directeur des fêtes du Casino sera M. Edouard Philippe, le boulevardier parisien par essence. On sait que c'est Broustet qui dirige les concerts du Casino, c'est tout dire.
Les beaux jours de Luchon vont revenir.

9 janvier 1890 — Une description de l’uniforme de la Fanfare luchonnaise qui, de temps à autre, vient supplanter l’orchestre au Casino
— Luchon-Thermal donne la description du costume montagnard des instrumentistes de la fanfare luchonnaise :
« Je vous parlerai du Casino et de la fête qui a été donnée à l'occasion de son ouverture à laquelle prenaient part nos deux sociétés luchonnaises, celle de gymnastique et la Fanfare.
Cette dernière revêtait pour la première fois le costume montagnard. Je vais en donner le détail pour ceux qui ne l'ont pas encore vu, c'est du reste, la nouveauté du jour.
« Culotte courte en velours noir, guêtres en laine blanche des Pyrénées, gilet en molleton blanc, ceinture rouge en soie, veston en velours orné de deux lyres sur le collet, cravate blanche et béret blanc avec pompon tricolore, tel est le superbe uniforme de nos musiciens, dernier mot de l'originalité et du bon goût. J'oubliais la giberne en peau d'izard, un vrai bijou qui fait honneur à son fabricant et qui complète cette tenue d'une façon heureuse.
« Nous prédisons à ces Luchonnais un grand succès pendant les fêtes de la saison, car en outre de leur costume qu'ils portent avec une crânerie toute montagnarde, ils font entendre de la bonne musique, leur concert l'a prouvé une fois de plus. »


Luchon - Le Parc du Casino, la Grande allée — Le Parc, le Kiosque à musique et la Grande allée
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15 août 1895 — Programme de la fête des fleurs
— Voici quel a été le programme de la Fête des fleurs, donnée à Luchon, dimanche dernier.
Concours de photographes amateurs. A 10 heures du matin devant les Thermes, 1e épreuve : Groupe de Guides. Pendant le défilé et la Bataille de fleurs, 2e épreuve : Voitures ornées. Trois objets d'art sont mis à la disposition du jury pour récompenser les trois meilleures épreuves.
A 3 heures de l'après-midi, défilé et inscription des voitures au Casino.
A 4 heures, les voitures précédées des Commissaires à cheval, de la Fanfare luchonnaise et d'un peloton de Guides, défileront par le boulevard du Casino, l'allées des Bains et les allées d'Étigny.
A 4 h. ½, sur les allées d'Etigny, Bataille de fleurs. Des bombes annonceront le commencement et la fin de la Bataille. La musique de l'école d'artillerie de Toulouse, la fanfare et l'orchestre du Casino, se feront entendre pendant la Bataille.
Après la Bataille, défilé et retour au Casino pour la distribution des récompenses : 1 grand prix d'honneur, 1 grand prix d'originalité, 12 bannières d'honneur, 22 bannières et 12 tambourins (vues de Luchon). Des prix seront également distribués aux tribunes particulières les mieux ornées.
A 8 h. ½ du soir, dans le parc du Casino, grand concert militaire, par la musique de l'école d'artillerie.
A 9 heures, grand feu d'artifice, embrasement général du parc, sauterie à grand orchestre.


Luchon - La Fête des Fleurs, attente de l'arrivée des voitures sur la terrasse du Casino (cliché Carpostale, Cparama) — La Fête des Fleurs au Parc du Casino
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9 septembre 1902 — Les Kiosques à musique du Casino et des Quinconces sont toujours pris d’assaut
— Luchon. La saison qui, les années précédentes, à cette époque, commençait à battre fortement de l'aile, se maintient encore brillante, le nombre de villégiateurs est encore très élevé, on a pu s’en rendre compte dimanche au Casino, où les fêtes se continuent toujours brillantes. Avant-hier, superbe feu d'artifice, la pièce principale représentait les armes de Belgique, embrasement général du parc et grand concert avec le concours des Chanteurs Montagnards Bigourdans, qui ont obtenu beaucoup de succès. Lundi, les chanteurs se sont fait entendre à la Chaumière et le funiculaire était pris d‘assaut.
Tous les jours, affluence d'élite aux abords des kiosques de musique des Quinconces et du Casino où les fantaisies et ouvertures d’opéra des grands maîtres ont une interprétation impeccable.


Luchon - Parc du Casino - Le Pavillon de musique
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8 juin 1907 — Concert et retraite aux flambeaux au parc du Casino avec les Guides à Cheval et la Fanfare luchonnaise
— Bagnères-de-Luchon. Dans le parc du Casino merveilleusement éclairé, un excellent orchestre, sous la direction de M. Louis Laporte, chef d’orchestre des concerts Colonne, a offert à nos hôtes un superbe concert approprié à la circonstance. Il comprenait une ouverture espagnole de Widor, la Sérénade andalouse de Colo-Bonnet, Habaneras de Broustet, España de Chabrier, Francia-España d’Aman Comès, la Catalane d’Elsen-Missa, etc.
Vers dix heures, la retraite a fait son entrée dans le parc, qui tout à coup devient féerique sous les feux de Bengale. En deux files apparaissent sur un fond rouge et vert, la Société de gymnastique, la Société Luchon-Sport, la corporation des guides à pied avec leur bannière, la fanfare luchonnaise avec son pittoresque costume et les guides à cheval avec leur drapeau et leurs fanions.
Tout le cortège vient se grouper devant le Casino, où nos hôtes saluent et applaudissent.
Et là, les guides à cheval viennent cavalcader brillamment devant la terrasse. Une éclatante fantasia se déroule à l’acclamation de tous, tandis que les fouets crépitent comme un feu d’artifice.


Luchon - Le Casino — Les Guides à cheval devant le casino
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31 août 1912 — Interdiction de jeux pour 4 jours au Casino de Luchon : les petits chevaux avait été installé en plein air sur la terrasse du Casino !
(A titre indicatif, en 1907, les recettes du Casino de Luchon s’élèvent à 440.448 francs, au quatrième rang des casinos français après Trouville, Dieppe et Boulogne-sur-Mer.)
— Singuliers incidents à Luchon. Un événement inattendu vient de marquer la fin d’une saison qui avait été fort brillante. Les Jeux ont été interdits pendant quatre jours, à titre de mesure disciplinaire en raison de l’inobservation des règlements de police.
Nous croyons savoir que cette mesure a été motivée par le fait que le jour de l’inauguration du chemin de fer de Superbagnères, les petits chevaux avaient été installés en plein air, sur la terrasse du Casino, leur local habituel étant affecté, ce soir-là, au grand banquet offert par la société des chemins de fer de montagne.
Or, il est interdit d'exploiter les « petits chevaux » dans ces conditions et ils ne sont tolérés qu'en lieu fermé.
Autre infraction aux règlements : les cartes d’invitation pour les fêtes du 18 Août, comportaient « l'entrée gracieuse » dans la salle des jeux du Casino. Ceci est également interdit et nul ne peut pénétrer dans les cercles de cette nature sans y être régulièrement admis après versement d'une cotisation.
Cette suppression des jeux pendant quatre jours représente pour le Casino, une perte approximative d’une cinquantaine de mille francs.


Luchon - Esplanade du Casino — Pavillon du jeu des petits chevaux
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19 juillet 1913 — C’est maintenant M. Frigara qui assume la direction de l’orchestre du casino
— Casino de Luchon. La saison bat son plein. Une foule des plus élégante et des plus nombreuse, fréquente tous les soirs, le parc et les salons du Casino.
Chaque vendredi, sous l’habile direction du très réputé chef d’orchestre, M. Frigara, les vrais amateurs de musique classique assistent à un véritable régal.
Au Guignol lyonnais, dirigé par M. Neichthauser, les places sont prises d’assaut, aussi bien par les grandes personnes que par les tout petits.
Tous les soirs, la sauterie, sous l’habile direction de M. de Soria, est très goûtée par la clientèle étrangère.
Nous n’insisterons pas sur le théâtre : toutes les représentations font salle comble et les applaudissements ne sont pas ménagés à l'excellente troupe de comédie.


Luchon - Le théâtre du Guignol dirigé par M. Neichthauser, au Parc du Casino
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29 juin 1919 — Tout comme en 1918, durant le conflit, la direction du casino est assurée par Georges Viseur qui s’occupe également des casinos de Cauterets et de Bagnères-de-Bigorre
— La Saison. Elle se présente sous son aspect le plus attrayant avec l’arrivée du directeur distingué qui assura l’année dernière une saison si remarquable à notre casino.
M. Georges Viseur prenait hier possession de son poste, avec la lourde tâche d’assurer l’exploitation des trois casinos : Bagnères-de-Bigorre, Luchon et Cauterets.
Avec quel plaisir on a revu cet aimable homme qui avait su gagner ici de si profondes sympathies en donnant à l’art musical un développement des plus considérables.
Il arrive accompagné des virtuoses dont le nom est resté populaire, en tête desquels se place l’éminent violoniste qui porte le nom de A. Tourret.


11 septembre 1925 — Trois concerts sont donnés chaque jour : deux au Kiosque du Casino, un au Kiosque des Quinconces
— La Saison à Luchon. Nous sommes en mesure d’annoncer que le Casino ouvrira ses portes dans les premiers jours de juin.
Dès le 15, commenceront les concerts qui seront donnés trois fois par jour : le matin, à 10 h. 30, au kiosque des Quinconces ; le soir, à 4 h. 30 et à 8 h. 30, au Casino.
Les représentations lyriques auront lieu, deux fois par semaine, avec la troupe du Théâtre du Capitole sous la direction de M. Tartanac, premier chef d'orchestre de ce théâtre.
Au programme : La fille du Régiment, le Barbier de Séville, Rigoletto, la Traviata, Werther, Thaïs, Phryné, Guillaume Tell, Mireille, Carmen, la Favorite, Paillasse, Cavalleria Rusticana.


Luchon - Devant la Terrasse du Casino pendant la Musique (cliché Cyril, Cparama) — Fanfare municipale et danseuses montagnardes devant le Casino
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30 juin 1929 — Banquet donné par Oscar Dufrenne, lors de l’inauguration du casino après travaux
— Le banquet d'inauguration des nouvelles salles du Casino que M. Dufrenne a modestement dénommé déjeuner amical, réunit, dans cadre superbe autour de tables somptueusement servies, plus de soixante convives. M. Dufrenne avait à sa droite M. le Dr Germès, maire et à sa gauche M. Ducos député de l’arrondissement. Avaient pris place autour des tables, les membres du Conseil d’administration de la Compagnie fermière, les représentants des groupes financiers intéressés à la station par M. Dufrenne.
Un menu délicat, un service impeccable nous fait espérer que la nouvelle direction fera revivre la renommée autrefois acquise par le restaurant du Casino (Negresco regnante). (…)


Quelques concerts donnés au Kiosque du Casino
27 juin 1931 — Luchon. Concerts d'aujourd’hui, à 16 h 30, au Casino : 1. Italia (Volpatti). — 2. Bird song at Eventide (Eric Coates). — 3. La Barcarolle, valse (Waldteufel). — 4. Danse arabe (Volpatti). — 5. Robin des Bois, fantaisie (Weber-Domergue). — 6. Le premier jour de bonheur, ouverture (Auber). — 7. Intermède (H. Février), soliste M, Laffont). — 8. La Fille du Régiment, fantaisie (Donizetti-Tavan). — 9. Ballet d’Henri VIII (Saint-Saëns).
— A 21 heures : 1. Marche triomphale (Joncières - G. Auvray). 2. Menuet (Boccherini). — 3. Les patineurs, valse (Waldteufel). — 4. Crépuscule (Massenet). — 5. Mignon, fantaisie (A. Thomas). — 6. Le roi Etienne, ouverture (Beethoven). — 7. La cinquantaine (G. Marie), soliste M. Serret. — 8. Don Juan, fantaisie (Mozart-Accurci). —9. Danse persane (E. Guiraud). Orchestre sous la direction de M. Louis Cahuzac.

7 juillet 1933 — Luchon. Programme des concerts du vendredi 7 juillet, à 15 h. 30 au casino : 1. Washington-Post (Sousa). — 2. Minuetto (Bolzorie). — 3. Au Jardin des têtes galantes (Razigade). — 4. L’Arlésienne, fantaisie (Bizet-Tavan). — 5. Geneviève, ouverture (Sschumann-Salabert). — 6. Madrilène (Infante). — 7. La Tosca, fantaisie (Puccini).
— A 21 heures au Casino : 1. Marche grecque (Ganne). — 2. Don Quichotte (Massenet). — 3. Don Quichotte, 2e interlude (Massenet-Mouton). — 4. Sigurd, fantaisie (Roger Pavau). — 5. Athalie, ouverture (Mendelssohn). — 6. Boite à musique, soliste M. Bouriette (Antiga). — 7. Hérodiade, fantaisie (Massenet). — 8. Deux danses hongroises (Bramhs). Orchestre dirigé par M. Antoine Delestan.


Luchon - Esplanade du Casino pendant la Musique, kiosque — Jardin et Esplanade du Casino, kiosque (clichés Cyril, Cparama)
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31 août 1934 — Retraite des Guides et de la Fanfare ; concert au Casino
— Dimanche à 21 heures, concert au Casino : 1. Cromos Espagnoles, nocturne (J. Gomez). — 2. Lakmé, sélection (L. Delibes). — 3. Azabache, sélection (Moreno Torroba). — 4. La Boda de Luis Alonso, intermède (Gimenez). — 5. Raposo, marche militaire (J. Palanca).
On le voit, c'est toute l'Espagne que la célèbre musique de Barcelone nous fera apprécier.
Horaire de la fête des fleurs — Samedi 1er septembre, à 17 heures, défilé en ville par la musique militaire du 10e R. I. et la Fanfare Luchonnaise.
A 21 heures : Retraite des Guides avec le concours de la musique militaire espagnole, de la fanfare luchonnaise, de la société de gymnastique Les Luchonnais, des Danseurs Luchonnais, et des Ecoles de Ski.
Au Casino : Fantasia des Guides, fête de nuit.
Dimanche 2 septembre : à 10 heures, aux Quinconces, concerts par la musique militaire espagnole, sous la direction du capitaine J. Palanca.
A 14 heures, au Casino : inscription des voitures ; à 15 heures défilé en ville ; à 16 heures, au parc des Quinconces bataille de fleurs ; à 17 heures au casino, distribution des récompenses ; à 21 heures, au Casino, grand concert avec le concours de la musique militaire espagnole et du grand orchestre du Casino ; à 22 heures, grand feu d'artifice, bal, dancing.


Luchon - Le Parc du Casino pendant une fête fleurie, kiosque à musique — Bataille de fleurs au parc du Casino
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(1) Le 24 janvier 1845 les tenanciers d’hôtels garnis luchonnais en veulent, à coup sûr, à Louis Philippe ! Ils sont tous rattrapés par le fisc, pour le paiement de la patente dont les avait exonéré la préfecture de la Haute-Garonne, par arrêté du 31 décembre 1842. L’ordonnance royale n° 17338 du 24 janvier 1845 annule l’arrêté du préfet et rétablit les patentes de 24 hôteliers :
Azémar (Jean). — Tron (Germain). — Nadau (Pierre). — Azémar (Pierre). — Oustau (Jean). — Bourguet. — Colomic (Bernard). — Sors (Jean). — Dulon (Jean). — Fadeuilhe (Ovide). — Çazat (Bernard). — Gascon (Bernard François). — Tron (Noël). — Baron. — Fadeuilhe (Jean-François-Laurent). — Lafont (Jean). —Gascon (Bertrand). — Laffont-Lasalle. — Mengarduque (Pierre). — Gascon (Barthélémi). — Héritiers Nadau. — Sacarrère (Guillaume). — demoiselle Seube. — Sarthe (Jean-Pierre).

(2) André Sophrone Benjamin Sicre, dit Sicre du Breilh (1824-1892), est un des fils de Jean-Simon Sicre, aubergiste à Ax-les-Thermes puis hôtelier qui, grâce à la présence des sources situées dans son jardin, fait construire par l’architecte Mayer, de 1815 à 1819, l’Etablissement Thermal du Breilh d’Ax.
Au décès de Jean-Simon-Sicre survenu le 10 janvier 1878, ses fils André Sophrone et Edouard signent le 6 octobre 1879, une promesse de vente, pour un montant de 140.000 francs, en faveur de la Société des Eaux thermales d’Ax, promesse qui sera contestée par les deux frères Sicre le 17 juillet 1881 devant la cour d’appel de Toulouse.
Sophrone Benjamin Sicre du Breilh, avant d’ouvrir le Grand Cercle de Luchon, obtient, le 16 avril 1869, de la municipalité de San Sebastian en Espagne, l’autorisation d’y construire un Casino et acquiert un terrain à cet effet. Ce casino n’ouvrira ses portes qu’en août 1876.
En octobre 1877, Sicre du Breilh fonde avec Josué Crémieux, Louis René Delmas de Pont-Jest et Carolus Leroux le Cercle de la Presse, où on va jouer gros sur les tables et qui comptera jusqu’à 1.100 membres, rue Le Peletier puis 6 boulevard des Capucines à Paris. Cet établissement fermera en 1894.
On retrouve, en décembre 1881, Sicre du Breilh et Jules Josué Crémieux acoquinés pour ouvrir le Grand Cercle de Nice dans une partie de l’ancien Palais Marie-Christine. Tous deux y déclarent faillite par jugement du 13 juillet 1887.
En 1882, Sicre du Breilh fait l’acquisition du château de Monte-Cristo et de son parc situés à Port-Marly, pour 190.000 francs, auprès d’Augustine Élisa Seyler, veuve d'Augustin Aimé Joseph Lejeune.
On voit encore nos deux compères Sicre et Crémieux, s’associer pour trois ans de 1889 à 1891, en tant que fermier des Etablissements de Cabourg, sous la dénomination de Masson et Cie.
La fille de Sicre du Breilh, Madeleine, née à San Francisco le 21 septembre 1862, s’est mariée le 10 avril 1883 au peintre Gabriel Ferrier (1847-1914). Elle décède en 1903.


(3) Emile Lhomme, architecte, 1er prix des Beaux-Arts, en même temps qu’il procède, en 1880, à l’achèvement du Casino de Luchon, réalise un Pavillon, « concurrent » de celui d’Armenonville de Longchamp, dans le parc bourguignon de Biarritz.
En 1884, il rénove le Casino de Boulogne-sur-Mer sous les instructions du nouveau fermier dudit casino, le fameux Hilarion Hirschler dont nous avons retracé, en son temps, le vertigineux parcours.
voir Ici PETIT PLUS sur Hilarion Hirschler.

Luchon - Vue aérienne du Casino, du Par cet du Kiosque à musique
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(4) Le 19 juillet 1924 la Société générale thermale et balnéaire réclame à la municipalité de Luchon une indemnité de 16.160.500 francs pour rupture injustifiée du traité du 23 mars 1910. Cette requête est rejetée le 21 novembre 1928, les dépens restant à la charge de chacune des parties.
Le 21 juillet 1932, la ville de Luchon est finalement condamnée par le Conseil d’Etat, à payer à la Société générale thermale et balnéaire, un montant de 99.176 francs correspondant au matériel que ladite société avait installé au cours de l’année 1910. A cette somme, Luchon devra ajouter les intérêts, portant le tout à un total de 129.158 francs.
La dernière décision juridictionnelle de cette affaire aura lieu le 24 mai 1938.

(5) L’entreprise
Louis Bringer et Tondut, dans le même temps qu’elle réalise la transformation du casino de Luchon, met en œuvre, en janvier 1929, des chantiers dans le Gers, à Eauze et à Castelnau-d’Auzan, pour lesquels, Bringer et Tondut sont à la recherche de bons ouvriers terrassiers payés de 2.80 fr. à 3 fr. de l’heure.
A partir de 1932, Bringer et Tondut, cette puissante entreprise employant 400 personnes, est chargée, entre autres, d’installer des rails de chemin de fer à Djidjelli en Algérie.
Les deux associés se transforment en société en 1935.

(6)
Oscar Dufrenne (1875-1933) a dirigé de multiples salles de spectacles et casinos, notamment, avec Henri Varna, le Concert Mayol à partir de 1914 et, toujours avec Varna, le Palace du Faubourg Montmartre qui succède à l’Eden en février 1923.
A partir de 1918, il dirige le Casino de Trouville (il en est toujours le directeur en 1929) ; celui de Luchon en 1929-1930, assisté de Jean Casanova (lequel est dans le même temps, directeur du Ba-Ta-Clan) ; le Casino de Paris de 1931 à 1933.
Il est assassiné à Paris le 24 septembre 1933, mais son auteur ne sera jamais découvert.
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