Page 10 sur 32

Re: Kiosques à Musique

Posté : mar. 31 mars 2015 09:24
par JeanMarc
Retour au Sommaire :
Kiosques à musique de A à E
Kiosques à musique de F à L
Kiosques classés par Départements
Kiosques à Musique — Petits Plus

BRAY-DUNES - Le Kiosque de musique
(NORD)
L'existence de la commune de Bray-Dunes est étroitement liée à l'armateur Alphonse Bray (1804-1887). Dès 1870, celui-ci acquiert des terrains sur le Hameau de Dunes, dépendant de la commune de Ghyvelde, terrains qu'il consacre à la construction d'un établissement de bienfaisance destiné à accueillir retraités ou infirmes de la marine. Ne s'arrêtant pas en si bon chemin, ce bienfaiteur fait édifier l'Eglise Notre Dame des Dunes, une école de garçons, et en 1876, un décret présidentiel entérine le don de tous ses biens, qu'il fait à la commune. Pour couronner le tout, Alphonse Bray dote sa commune d'une rente annuelle et perpétuelle de 18.000 francs.
Le 31 août 1882, les habitants du hameau de Dunes, section de la commune de Ghyvelde, demandent leur érection en commune séparée, auprès du Conseil Général du Nord, et demandent à ce que la nouvelle commune soit nommée Bray. (Le Conseil d'arrondissement de Dunkerque a émis l'avis que la séparation s'imposait par la divergence d'intérêts et de moeurs qui existe entre la population essentiellement maritime du hameau des Dunes et la population agricole de la partie de la commune située au sud du canal de Furnes.)
Le 26 février 1883, un décret présidentiel distrait le Hameau de Dunes de la commune de Ghyvelde, canton d'Hondschoote, qui formera, à l'avenir, une municipalité distincte portant le nom de Bray-Dunes.
Le 22 juillet 1891, une nouvelle loi distrait la commune de Bray-Dunes du canton de Hondschoote et la rattache au canton de Dunkerque-Est.
Ce n'est toutefois qu'à partir de 1912, date de la création de la Société Anonyme de la Plage de Bray-Dunes que le développement de la commune et de son littoral va se développer. Le conflit 1914-1918 va interrompre cet essor, mais à partir de 1919, les constructions se multiplient, et le tourisme bat son plein. Les villas et les hôtels de tourisme poussent comme des champignons, une digue est construite, les cabines envahissent la plage.
Enfin le Casino est construit, partie intégrante du Grand Hôtel de la Digue. Un théâtre est édifié sur la même place que l'Hôtel-Restaurant-Casino. Et le Kiosque à musique est construit dans la foulée, dans les années 1930.
Mais cette effervescence ne sera qu'éphémère, la guerre 39-45 y mettant fin tragiquement. Entre les opérations terrestres, les bombardements et le repli des allemands, Bray-Dunes est quasiment détruite : sur 1097 maisons, 1088 ont été endommagées ; la totalité de l'agglomération de la plage est touchée par les forces alliées, l'oeuvre de destruction étant achevée par les troupes allemandes.
Le Casino est reconstruit de 1952 à 1955, sans kiosque, par l'architecte Emile Sala (1913-1998)
Kiosque détruit.


Image
publié par JeanMarc Mar 31 Mar 2015 09:21

Bray-Dunes - La Digue, le Grand Hôtel de la Digue, le Casino et le Kiosque — Casino, Hôtel de la Digue, Kiosque et Théâtre au premier plan droite.
Image

Bray-Dunes étant située par la plage, à 2 kilomètres de La Panne, première ville belge, allons donc faire une incursion outre-quiévrain pour le plaisir des yeux. Voir ICI.

Re: Kiosques à Musique

Posté : mer. 1 avr. 2015 09:56
par JeanMarc
BRESSUIRE - Promenade Saint-Jacques
(DEUX-SÈVRES)
voir ici, les renseignements déjà publiés sur le kiosque de la Promenade Saint-Jacques de Bressuire.

La place Saint Jacques qui est agencée en promenade ainsi que la place du Champ de Foire située devant l'Eglise Notre-Dame sont toutes deux dévolues aux foires et marchés de Bressuire depuis plusieurs siècles.
Place Saint-Jacques, la foire du 26 juillet reste la foire emblématique bressuiraise : on y vend les étoffes de laine fabriquées dans le pays, les denrées et les bestiaux ; mais bien d'autres ont leur date fixe : le 27 août, à la mi-carême, à la Saint -Jean et à la Toussaint, et le 2e jeudi de chaque mois, excepté août et septembre.
En 1902, le Conseil municipal de Bressuire demande au Conseil général départemental la création de deux nouvelles foires qui se tiendraient dans le quartier Saint Jacques, les cinquièmes jeudis de mai et de septembre, ou les premiers jeudis de juin et d'octobre, selon les années.
Les foires Bressuiraises sont de grande renommée dans la région, les foires aux bestiaux y sont bien entendu les jours les plus fréquentés, ces foires étant dotées de concours.
Jusqu'en 2006, la foire aux bestiaux s'est déroulée quartier Saint-Jacques, mais depuis elle a été transférée au "Bocapole" de Bressuire.


Image
publié par JeanMarc Mer 1 Avr 2015 09:53

Re: Kiosques à Musique

Posté : ven. 3 avr. 2015 07:53
par JeanMarc
BREST - Le Champ de bataille un jour de musique
(FINISTÈRE)
voir ici, les renseignements déjà publiés sur le kiosque du Champ de Bataille-Place Wilson de Brest.
Cette place du Champ de Bataille servait de champ de manoeuvres aux gardes de la Marine dès le XVIIIè siècle. Après 1789, elle prend le nom de Place de la Liberté, mais reprend son nom de Champ de Bataille en 1816. Avant l'édification de ce beau kiosque inauguré le 30 septembre 1890, les concerts sont donnés sur une estrade en bois : le lundi est réservé à la musique des Equipages de la Flotte, le mercredi et le jeudi c'est l'Infanterie de Marine qui occupe la place et le vendredi la musique du 19ème régiment d'infanterie prend le relais.
En 1901, le ministère des Armées cède à la Ville de Brest pour 200.000 francs, la place du Champ de Bataille.
Le 2 juillet 1918, celle-ci est rebaptisée Place du Président Wilson en hommage à Thomas Woodrow Wilson (1856-1924), 28ème président des Etats-Unis, initiateur de la Société des Nations.

Image
publié par JeanMarc Ven 3 Avr 2015 07:43

Août 1905 — Grand Concours de musique à Brest
Du 12 au 15 août 1905, un grand concours musical est organisé à Brest, préparé de longue date. Dès janvier 1905, le Conseil municipal vote un crédit de 30.000 francs pour l'organisation de celui-ci. A cette occasion le maire brestois, Victor Aubert, lance un appel solennel à la population pour qu'elle s'associe à cette grande fête en pavoisant et en illuminant les habitations.
Le samedi 12 août, 1ère journée de fête, grand défilé dans les rues de toutes les sociétés arrivantes, jouant, bannières déployées, des morceaux de leurs répertoires.
De 9 à 10 heures du soir a lieu sur le Champ de Bataille un grand concert donné par la musique de la Flotte, chef M. Farigoul (programme : — Ouverture du Roi d'Ys, Lalo — Sigurd-Yorsalfar, Grieg — Rapsodie Cambodgienne, Bourgault-Ducoudray — Fête polonaise du roi malgré lui, Chabrier).
A 10 heures, grande retraite aux flambeaux avec le concours des troupes, des musiques de la garnison et de musiques étrangères.
Les sociétés musicales seront couchées dans les diverses écoles de la ville. Le comité y a installé 4.000 lits fournis par la marine et la guerre, pour les 4.000 exécutants conviés à ce concours. 47 sociétés musicales pariticipent à cette fête.


Défilés lors du Grand Concours de Musique de Brest d'Août 1905.
Image

22 septembre 1905 — L'« Estudiantina Brestoise ».
La société de mandolinistes l' « Estudiantina brestoise », dont les concerts sont si appréciés du public brestois, donnera ce soir, à 8 h 30, sur le kiosque du Champ de Bataille, si le temps le permet, un concert dont voici le programme : Sérénade de mandolines ; intermezzo de « Cavaleria Rusticana » ; Brienth Frendsiph ; Esprit rêveur.

28 janvier 1906 — Musique de la Flotte.
Programme des morceaux qui seront exécutés dimanche 28 janvier, sur le Champ-de Bataille, de 3 heures à 4 heures 45, par la musique des équipages de la flotte :
— Marche tartan, (Louis Ganne) — Marguerite d'Anjou, ouverture (Meyerbeer) — La Vie de Bohême, (Puccini) — Palais antique, (Guillemont) — Danse persane (Guiraud).


15 mars 1913 — Lyre Quimperoise.
Voici le programme du concert qui sera donné dimanche prochain sur le kiosque du Champ de Bataille, de 15 h. 30 à 16 h. 30, par cette société :
— 1. Amiens, allegro, Andrieu. — 2. Le Grand Mogol, fantaisie, Ed Audran. — 3. White-Star, valse, F. Popy. — 4. Patrouille française, ronde de nuit, V. Gasser. — 5. Polonaise, L. Chic.

Février 1914. Liste des concerts.
— Equipages de la Flotte sur le Kiosque du Champ de Bataille : Dimanche 1er, 8, 15, 22 ; Jeudi 5, 12, 19, 26.
— 19ème de ligne (Hôpital maritime) jeudi, 5, 12, 19,.26.


voir ici, Concert sur le nouveau Kiosque Wilson, aujourd'hui (Big Band Jarryroise 2011).

Brest - Musique Equipages de la Flotte (vers 1888)— Ruines du Kiosque (septembre 1944) :
Image

Sociétés musicales brestoises actives en 1909 :
Orphéon brestois (féminin), fondé en 1892, président Mougeat, direction Mlle Audran, 50 exécutants ;
Les Amis du Colonne (orchestre à cordes), direction Henri Steff, 60 exécutants ;
La Brestoise (harmonie), président Pitty, direction Bourdeau, 75 exécutants ;
Les Enfants d'Ys (chorale), direction Chatterie, 40 exécutants.
La Saint-Hubert, société de trompes de chasse ;
La Société musicale de Brest, fondée en 1874 (statuts mysogines qui interdisent formellement l'entrée des femmes en toutes circonstances)

Re: Kiosques à Musique

Posté : lun. 6 avr. 2015 14:38
par JeanMarc
BRIDES-LES-BAINS - Kiosque de la musique
(SAVOIE)
Le premier établissement thermal est créé à Brides en 1845, édifié par l'architecte Ernesto Melano (1792-1867) ; la commune de Brides-les-Bains ne sera constituée qu'en 1857, par l'union des villages de Brides et des Bains, tous deux respectivement distraits des communes des Allues et de la Perrière. De 1850 à 1864, c'est le Docteur Laissus qui est titulaire d'un bail auprès de la Province de la Tarentaise, pour la gestion de l'Etablissement thermal. Le bail étant résilié le 1er juin 1864, c'est la ville de Moûtiers qui, le 4 mars 1865, acquiert, à titre gratuit, la source et l'établissement thermal de Brides-les-Bains. Il se compose de deux corps de bâtiment : le Pavillon des sources, contenant les buvettes et trois piscines, et l'établissement proprement dit situé à 200 mètres du Pavillon, vaste et bel édifice incluant vingt-huit cabinets de bains et de douches, une étuve, ainsi que des salons et de nombreux appartements.(1)
Moûtiers procède de 1865 à 1867 à des travaux de restructuration de l'établissement thermal de Brides — elle a sollicité un emprunt de 80.000 francs à cet effet en 1865 ; les travaux vont s'élever au final à 95.600 francs — , et, en 1868 fait l'acquisition des Thermes de Salins.
Mais au vu de la complexité de gestion de ces deux stations, Moûtiers cède le 29 mars 1874 les deux établissements thermaux et les sources y attachées à la Société Générale de La Tarentaise, pour la somme de 270.000 francs, la Tarentaise s'engageant par ailleurs à effectuer pour 500.000 francs de travaux dans un délai de 6 ans maximum.
Le 21 juin 1878, les sources d'eau minérales de Brides-les-Bains et de Salins-les-Thermes sont reconnues d'utilité publique par le Conseil d'Etat.
Le 19 juin 1879, la Tarentaise ayant eu les yeux plus gros que le ventre est déclarée en faillite (2) et c'est Marie Blanc (3) qui va acheter par adjudication, le 18 décembre 1880, les deux établissements et leurs sources, mais décédée le 6 juillet 1881, les établissements passent sous le contrôle de M. Deville qui va constituer, 13 ans plus tard en 1894, la Compagnie des Eaux Minérales de Brides-les-Bains et Salins-Moûtiers.
Le Kiosque à musique, de forme octogonale, édifié dans le parc de l'établissement thermal, date vraisemblablement de cette période 1890-1900, d'autant qu'à cette même époque, notamment en 1894-1895, le nouvel exploitant procède à d'importants travaux : reconstruction du Casino, de l'établissement des thermes et de l'hôtel y attenant.
En 1904, Vermorel est nommé à la tête de la Compagnie des Eaux de Brides-les-Bains ; il en est toujours président en 1912.
Un décret du 20 mai 1913 érige la commune de Brides-les-Bains en station hydrominérale.
Les Thermes de Brides vont connaître une période relativement faste, de nombreuses personnalités du monde aristocratique et princier venant y séjourner à la belle saison, les journaux relayant les informations à ce sujet, ceux-ci mettant en outre l'accent sur le pouvoir des eaux de Brides pour traiter l'obésité et l'embonpoint.
Une nouvelle fois les Thermes et le Casino sont rénovés en 1927-1928, sous la direction de l'architecte Lucien Hesse (1866-1929), qui est également le président de la Société Thermale ; Joseph Mondolfo, quant à lui est administrateur délégué depuis 1923, de la même Société Thermale qui a repris les actifs de la Cie des Eaux minérales de Brides et Salins.
Le parc thermal est transformé en 1928, un grand pont, nommé Pont Chamberlain, est construit, reliant l'ancien et le nouveau parc de Brides-les-Bains. Une roseraie est même créée.
Joseph Mondolfo très actif et mondain, va développer considérablement la station, le nombre de curistes passant de mille cinq cents en 1900 à trois mille huit cent soixante dix en 1928. Mais le 8 novembre 1934, la société Thermale est mise en liquidation judiciaire. Les actifs sont vendus à la criée le 17 avril 1935 à M. Mazel, représentant de la société des Sources Minérales et Thermales de la Savoie, créée à cet effet le 14 avril 1935. Et finalement la commune de Brides-les-Bains rachète les Thermes de Brides et de Salins en février 1955 pour les exploiter en régie.
Le Kiosque est démoli et remplacé dans les années 1950-1960 par un édifice en béton, de style résolument contemporain.
Depuis 1989, c'est la Société Européenne du Thermalisme qui est titulaire d'un bail de 30 ans pour l'exploitation des Thermes de Brides et de Salins.
Kiosque supprimé et remplacé.

voir ici, Kiosque du parc Thermal de Brides-les-Bains, reconstruit aujourd'hui.

Image
publié par JeanMarc Lun 6 Avr 2015 14:12

(1) Dès 1866 l'établissement thermal de Brides-les-Bains est décrit ainsi :
Il existe, dans l'intérieur même de l'Etablissement thermal un casino avec tous ses accessoires : Piano. — Billard. — Jeux d'agrément. — Bibliothèque. — Choix de lectures pour les enfants. —Revues scientifiques et littéraires. — Journaux français, italiens, suisses, etc.. — Bal le dimanche dans les salons du cercle. — Concerts. — Tir. — Appareils de gymnastique, etc..
Des piscines pour les baigneurs qui veulent employer ce mode d'immersion, sont établies au pavillon de la source thermale.
Emploi des Eaux : les Eaux de Brides s'administrent en boisson, en bain, en douche externe à température élevée, en douche interne ou ascendante, en bain d'étuve, en injection, lotion, fomentation.
A deux pas de l'Etablissement se trouvent une pension et un restaurant. En outre, des appartements, des pensions et des restaurants particuliers ont été créés sur différents points de Brides-les-Bains et peuvent aujourd'hui suffire au concours et au choix des étrangers.
Les baigneurs trouveront à Brides-les-Bains des voitures, des chevaux, mulets et ânes pour promenades et excursions.


Tarif établissement thermal 1866 — Affiche publicitaire Brides-les-Bains Salins 1895
Image

(2) La Société générale de la Tarentaise n'avait pas fait de mauvais investissements, mais disposait de capitaux trop restreints.
Propriétaire de deux mines de plomb argentifère à Peisay et à Mâcot, des usines et des forces hydrauliques d'Albertville, puis en 1874 des sources et établissements thermaux de Brides-les-Bains et Salins-Moûtiers, elle devient en outre concessionnaire, le 15 juin 1875, de la voie ferrée d'Albertville à Moûtiers.
En date du 2 mars 1875, des inscriptions hypothécaires à hauteur de 1.487.500 fr. sont inscrites en garantie des prêts accordés à la Société Générale de la Tarentaise, concernant ses acquisitions sises sur les communes de Brides-les-Bains, Salins, Moûtiers, Peisey, Mâcot et Albertville ; le 17 août 1877 ces prêts hypothécaires ne sont plus inscrits qu'à hauteur de 1.066.910 fr, ce qui laisse augurer que les affaires sont bonnes, plus de 400.000 frs d'emprunts ayant été remboursés. En fait il n'en est rien puisque ladite société Tarentaise lance dans le même temps un emprunt obligataire auprès du public, à hauteur de 754.000 (2600 obligations à un taux de rendement de 6.50% remboursables en 40 ans).
En juin 1879, la Tarentaise est déclarée en cessation de paiements et ses actifs sont liquidés en décembre 1880.
Elle n'aura pas connu la mise en service du tronçon de chemin de fer Feissons sur Isère - Moûtiers. La première locomotive arrive à Moûtiers le 3 août 1892, et c'est la Cie P.L.M. qui tirera le fruit des sacrifices de la Tarentaise. Il en est de même des mines de Peisay et Mâcot qui seront exploitées à nouveau à partir de 1917 par la société Penarroya jusqu'en 1973. Les Thermes quant à eux sont toujours en place et font bien des envieux.


(3) Marie Blanc (née Hensel) (1833-1881)
Mariée à François Blanc (1806-1877), ils fondent ensemble en 1863, la société des bains de mer de Monaco, puis font construire le premier casino de Monaco et l'hôtel de Paris.

Publicité Brides-les-Bains Salins-Moûtiers 28 juin 1877
Image

La générosité tout comme les rabais accordés aux fonctionnaires peuvent être la clé du succès ou tout au moins accroître sensiblement le remplissage. C'est ainsi qu'à partir de 1891, le Directeur des établissements thermaux de Brides et Salins accorde, à titre exceptionnel, la gratuité des bains de Salins aux enfants qui seront envoyés par le département, à concurrence de deux groupes de dix enfants chaque année.
Et en juin 1898, une note ministérielle informe les Officiers et leur famille que des tarifs spéciaux leur seront accordés tant à Brides-les-Bains qu'à Salins-Moûtiers :
— 1° Réduction de 50 p. 100 (eau en boisson, bains et douches) pour les officiers ;
— 2° Réduction de 33 p. 100 pour les familles des officiers (femme et enfants non mariés).


Brides-les-Bains - Etablissement Thermal, Parc et Kiosque à musique
Image

Les années 1920-1930 vont être le point culminent de la renommée de Brides-les-Bains, les stars mondaines investissent les lieux, la direction de l'établissement thermal invitant à tour de bras des journalistes, ceux-ci n'ont bien entendu pas le choix, ils doivent encenser la station thermale de leurs commentaires élogieux et pompeux :

22/7/1925 — La charmante station de Brides-les-Bains connaît de plus en plus un public élégant qu'attire non seulement l'efficacité des eaux, mais les distractions extrêmement variées, pour lesquelles M. Mondolfo, administrateur délégué de la Société Foncière de Brides, M. Dreyfus, directeur et M. Morlay, directeur artistique, ne cessent d'apporter un choix et un goût au-dessus de tous éloges.
Le premier gala de Brides-les-Bains a eu lieu le 16 juillet avec un succès sans précèdent. Sous les pommiers en fleurs, maquette et décoration de Paul Tissié, a permis d'apprécier une mise en scène extrêmement soignée, les attractions des danseurs émérites Perrot et Taylor et Sinran's et Beatty.
L'assistance était des plus élégantes. Nous y avons noté et retenu Mme Georges. Mme de La Fortelle, M. de Vertholen, M. Fulton, docteur Mitrany, Sir Cowan.


31/7/1928 — A Brides-les-Bains, parmi les galas qui se succèdent dans la coquette station de Savoie, le dernier qui vient d'avoir lieu sous le vocable « Les Jardins de l'Alcazar » fut particulièrement brillant.
La décoration de la salle des fêtes, due au talent du maître Raoul Vincent, évoquait l'Espagne avec ses tonalités chaudes et éclatantes. Dans ce décor de rêve se pressait une foule élégante de dîneurs, parmi lesquels nous avons reconnu marquise de la Chapelle-Crosville, Mme Pierre Lafitte, vicomtesse G. de Buysieulx, Mme Garnuehot, comte et comtesse de San-Martino, M. et Mme de Vriès et Fatille, sir John and lady Humphrey, sir John and lady Norton Griffith, comtesse de Minerbi, major Ghannnig, M. et Mme Vincent Isola, etc.
Un programme artistique judicieusement composé d'artistes aimés du public compléta cette fête unique.


26/8/1928 — La grande saison se poursuit de la façon la plus brillante chaque jour, ce sont de nouvelles réjouissances artistiques, mondaines ou sportives qui justifient pleinement le surnom de « Station de la Femme élégante » donné à Brides-les-Bains.
Cette semaine, ce fut successivement un grand tournoi de bridge, fort disputé, un concours de chiens de luxe, puis le second concours d'élégance automobile.
En même temps se disputaient les championnats de golf, qui remportèrent un vif succès, et dont les lauréats des diverses épreuves furent baronne Bastard, Mme J. Mondolfo, miss Pitt, M. Olivier, sir James Currie, M. Terrien.
Les arrivées, toujours très nombreuses, font prévoir que la saison de septembre sera particulièrement brillante.


5/9/1928 — Citons, parmi les dernières arrivées à l'hôtel des Thermes, celles de la princesse Eugène Murat et de M. Henry Bordeaux, de l'Académie française.

27/7/1929 — De Brides-les-Bains. La saison, qui avait si brillamment débuté, redouble d'animation. Chaque jour, c'est un tournoi de golf ou de tennis, un concours d'élégance automobile ou de chiens de luxe; chaque soir, au casino, c'est un dîner de gala. Les salles de jeux, très fréquentées, reflètent l'élégance qui règne dans la station.
Demain commence la Grande Semaine de Brides, organisée par le Comité des fêtes de Paris, avec le concours et. la présence de miss Paris, la reine de beauté française au dernier concours international de New-York.
Reconnu LL. A. R. les princesses Elisabeth et Marina de Grèce, la princesse Boncompagni, S. Exc.M. Koch Weser, ministre d'état allemand, Mme Gulbenkian; Mme Van Heukelom; marquise de la Chapelle Crosville; Comtesse Pecorini; Mrs Best; M. Breteuil; comte de Caladon; M. de Chatelperron, etc.


21/8/1930 — De Brides-les-Bains. La grande saison est favorisée par une température idéale. Le dernier gala du Casino, intitulé « Val d'Enfer », qui réunit plus de 250 dîneurs, fut un véritable enchantement non seulement la salle des fêtes était superbement décorée, mais, cette fois, toutes les montagnes environnantes faisaient partie du décor. De toutes les collines, embrasées en rouge, partaient des fusées et des cascades lumineuses, et ce fut un spectacle vraiment féerique que de voir, grâce à une ingénieuse machinerie lumineuse, la pittoresque vallée de la Gorge aux Pigeons subitement s'embraser en un rouge de feu intense et mouvant.
La plupart des dîneuses avaient revêtu des robes de bal rouges, ce qui ajoutait un attrait de plus au décor général.
Ce fut, à tous points de vue, une soirée inoubliable. (...)
Le concours de costumes et pyjamas de plage remporta également le plus vif succès. Parmi les nombreuses et élégantes concurrentes, les prix furent décernés à Mmes Rodocanachi, Henrich, Concklin, comtesse de Salverte, Mmes Philippson et Kennig.

Re: Kiosques à Musique

Posté : mar. 7 avr. 2015 09:25
par JeanMarc
BRIVE - Le Jardin public
(CORRÈZE)
Pour parler du Jardin Public, il est nécessaire de retracer l'historique de la Guierle à Brive.
La Guierle signifierait île marécageuse, et effectivement, au XVIè siècle, c'était une île sur la Corrèze. En 1639, les Consuls de Brive, pour des raisons financières impératives, cèdent, moyennant 900 livres tournois, à Pierre de Verlhac, écuyer, sieur de Lacoste, l'île de Guierle, la digue et le lit de la Corrèze, à l'exception d'une servitude pour la continuation de la promenade des brivistes et de la tenue des foires accoutumées.
Le 7 avril 1774, le marquis de Conros, un des propriétaires successeurs de Pierre de Verlhac, cède l'île de Guierle ainsi que des moulins et leurs dépendances, à Thomas Le Clere pour 7.000 livres tournois.
Et bien entendu, les échevins de Brive ne l'entendent pas ainsi et font signifier à Le Clere que la vente de 1639 n'était en fait qu'un engagement et en conséquence lui demandent la restitution du terrain contre les 900 livres autrefois payées.
Thomas Le Clere (1733-1805), d'origine irlandaise, est installé à Brive depuis 1754 et dirige une manufacture royale fabriquant des étoffes légères en soie, des mouchoirs, des gazes, des mousselines. Cette manufacture ferme ses portes en 1793, mais Le Clere a entre temps construit une filature de coton qui, reprise par son fils Charles, sera un réel succès et un gros pourvoyeur d'emplois sur Brive.
Le 22 février 1829, un échange intervient entre Charles Le Clere (1762-1840) et la ville de Brive par lequel celle-ci récupère l'île de Guierle, l'ancien barrage et le canal contre
"tous les droits de la ville à l'Ouest et au Sud-Ouest de la route de Paris et du vieux pont sur la Corrèze".
Jean de Corn du Peyroux (1784-1856), maire de Brive de 1826 à 1830 va faire installer dans la Guierle de belles plantations de platanes.
A la suite de l'échange fait avec Charles Le Clere, des milliers de tombereaux de déblais et de terre ont été charriés pour exhausser la Guierle. La Guierle a ainsi formé une place de plus de six hectares, moitié Jardin Public sous ses platanes, moitié place du Champ de Foire, dite Place du Quatorze-Juillet (de 1792 à 1796 elle a été rebaptisée Champ de la Fédération).
Le Kiosque à musique, de forme octogonale, avec un sous-sol aménagé, est édifié entre 1890-1900. Et la musique du 14ème Régiment d'Infanterie, caserné à Brive depuis 1871, a enfin un point de ralliement et un édifice pour exercer ses talents. Le 14ème R.I. est bientôt rejoint par le 126ème R.I. venu s'installer à Brive en 1907. C'est dire la fréquence et l'importance des concerts militaires qui ont eu lieu à la Guierlé jusqu'en 1914 !
Le tout relayé par les renommés chanteurs Limousins, fanfares et orphéons brivistes.

La Guierle est indissociable de Brive, elle est le lieu de toutes les manifestations : concours de gymnastique et de musique, courses de chevaux, comices, expositions, bals, fêtes foraines et baraques de saltimbanques et bien entendu les fameuses Foires Franches.

Le Kiosque s'est volatilisé en 1980, sans que personne ne soit prévenu, en catimini et sans raison apparente.
De belles légendes circulent à propos du Kiosque à musique de la Guierlé disparu, légendes soigneusement entretenues par les municipalité brivistes successives : le kiosque aurait été retrouvé, entreposé dans des locaux de la mairie, prêt à être reconstruit... En fait, il n'en est rien — sauf preuves tangibles fournies —, les édiles municipaux ont cela en commun avec les arracheurs de dents de posséder l'art de dispenser le rêve par des escobarderies en tout genre.
Kiosque supprimé.

voir ici, Parc de la Guierle à Brive sans Kiosque aujourd'hui.

Image
publié par JeanMarc Mar 7 Avr 2015 09:00

Les Foires Franches brivistes
Les grottes où Saint Antoine de Padoue est venu se recueillir en 1226, sont un lieu de pèlerinage très fréquenté à Brive depuis des siècles. La venue de nombreux pèlerins le jour de la fête de Saint Antoine, le 13 juin, est le déclencheur de la création des Foires Franches brivistes.
Les premières autorisées par Lettres Patentes royales de 1768, sont fixées les 17, 18 et 19 juin. La Saint-Loup de Limoges se déroulant les 22, 23 et 24 mai, la Saint-Clair de Tulle, les 1er, 2 et 3 juin, les Brivistes vont se plaindre de ne ramasser que les miettes de foires, étant situé en 3ème position de date. Aussi, ils obtiennent d'en modifier la date pour les 17, 18 et 19 mai.
Finalement, à la suite de protestations de Tulle pour des dates trop rapprochées de la Saint-Clair, les Foires Franches brivistes sont définitivement fixée en 1809 aux 12 et 13 juin, seulement 2 jours.

Mais qu'était-ce qu'une Foire Franche ? A Brive, comme nombre de villes, sous l'Ancien Régime, les Foires Franches ne donnaient pas lieu à la perception du droit du pied-fourché aux octrois. Le droit du pied-fourché était perçu sur les bovins, les porcins et ovins. Chaque animal donnait lieu à une taxation différente : le boeuf étant le plus taxé, le cochon de lait le moins cher. Ensuite, ce droit était réparti entre le Fermier Général qui en prenait la plus grosse part, généralement 75%, la Ville et les Hôpitaux se partageant le reste.

Brive - Les Foires Franches à La Guierle
Image

5 septembre 1926 — Brive en folie acclame les Chanteurs limousins.
Les Chanteurs limousins de Paris, réunis, en 1910, sous le nom d' « Orphéon », et dont la mission est de rénover les vieux chants du pays, viennent de recueillir, à Brive, de magnifiques lauriers sous la conduite de leur fondateur, M. Jean Clément, et de leurs vice-présidents, le docteur Lacroix et Jean Teillet.
Ils apportent les mélodies et les traditions régionales, et dansent sur les airs recueillis par le maître vielleur Jean Teillet. Les chœurs sont dirigés par M. Marcel Larderet, compositeur fort estimé, qui assuma la tâche d'harmoniser la musique locale, et tira notamment un heureux parti des « Chansons gaillardes » de notre chansonnier briviste Léon Branchet.
Le dimanche 5 septembre, dernier jour de ces fêtes éclatantes, les Chanteurs limousins revinrent sous le kiosque où la musique militaire du 126e d'infanterie venait de recueillir d'unanimes applaudissements. De neuf heures à onze heures du soir, devant une foule formidable et compacte, ils dansèrent le « Ballet du Moissonneur », de Francis Casadesus et Raoul Charbonnel, ainsi que de nombreuses danses locales, comme la « Fricassée ». La Fricassée symbolise les querelles de ménage : les époux, après s'être menacés du doigt, tiré le nez et les oreilles et donné des coups de coude, finissent par s'embrasser. La population acclama les chanteurs.
Lorsque les Chanteurs redescendirent du kiosque, la foule s'écarta sagement, formant une immense haie ; les applaudissements crépitaient au passage de la fanfare rustique, suivie de toute la Noce limousine et mêlée à la population en délire.
Est-ce à dire que c'était là leur premier succès ? Non, depuis seize ans, ils en ont connu d'immenses. En 1922, lors de la Fête de la Bergère, plus de 300.000 spectateurs, se déroulant autour de la Butte sacrée et sur son Tertre, assistèrent au défilé d'un cortège composé de 60 couples en costumes limousins, précédés par 120 ménétriers et accompagnant la Reine-Bergère, une jolie et gracieuse compatriote, originaire de Voutezac, Mlle Simone Guy.

Brive - Groupe des chanteurs et danseurs limousins 5 septembre 1926
Image

Semaine du 28 août au 4 septembre 1927 à Brive — Foire Exposition-Congrès agricole
Dans la note populaire, mais avec une réelle valeur artistique, est célébré, le jeudi 1er septembre, le Centenaire de l'accordéon, aux kiosques de l'Exposition et de la place La Guierle. Concours de solistes et de groupes, avec concerts de la Société des Accordéonistes de l'usine François Dedenis, directeur M. Suivit. Le simple ouvrier ébéniste qui, en 1885, avait commencé à monter un instrument, et qui est devenu, en 1927, le très gros industriel briviste, peut-être le plus important constructeur en son genre dans le monde, a tenu à rappeler que « l'orgue du pauvre » avait été inventé il y a cent ans, en montrant quels effets d'harmonie et d'âme musicale on peut en tirer.
(...)
Mais ce n'est qu'un intermède dans le flot des ondes sonores qui envahit la Cité Gaillarde dès le premier jour, avec le Grand Festival musical qui avait amené à Brive les Enfants de Tulle, de M. Gueniffey ; les Enfants d'Objat ; l'Avenir d'Ayen ; l'Avenir de Donzenac ; l'Etincelle Branceillaise, de l'abbé Giscard, jusqu'aux Trompes de chasse de Chavagnac se faisant entendre au sommet du Château d'Eau !
Toutes les places de la ville étaient couvertes pour ces auditions, par la foule compacte des citadins et des forains, en cette journée de liesse populaire pour l'inauguration de la Foire-Exposition !
Les sociétés brivistes proprement dites, la fanfare Les Touristes, l'Harmonie Sainte-Cécile, l'Avenir orphéonique, La Philharmonique, enfin l'excellente musique du 126è R.I., se sont, naturellement, prodiguées en retraites, concerts et auditions, jusqu'à la fin de la semaine.
La réception à l'hôtel de ville, le samedi soir, par la municipalité, des congressistes agricoles, a été l'occasion d'un concert particulièrement intéressant par les solistes applaudis à la fois par les auditeurs à l'intérieur et par la foule massée sur la Grand'Place, parfaite salle de plein air. (...)
La municipalité, ravie de l'éclatant succès remporté par le talent de ces artistes, leur a, aussitôt après l'audition, offert un punch en remerciement, qui a été une seconde occasion de les faire entendre dans la soirée se prolongeant. La vielle de M. Branchet a même fait alors tourner une bourrée improvisée ! Et en choquant les verres, le vice-président des Chanteurs limousins de Paris, M. le docteur Rattier, a dit un charmant sonnet, de sa composition, au milieu des bravos.
Pour clore les attractions artistiques de la Semaine briviste, le dimanche soir 4 septembre, un Théâtre de verdure, adossé aux ombrages somptueux de la Guierle illuminée à profusion, offre au public empressé le spectacle lyrique de Mireille, avec, aux entr'actes en intermèdes, de nouvelles auditions des mêmes artistes que la veille à l'hôtel de ville.

Brive - Musique dans les Jardins à la Guierle
Image

La Bourrée limousine au Kiosque de la Guierle à la fête de sainte Jeanne d'Arc en mai 1943.
On ne saurait oublier le concert donné par la Bourrée limousine pour terminer populairement la fête nationale de sainte Jeanne d'Arc. A 17 heures (la sortie des cinémas), la foule s'est portée autour du kiosque de la Guierle, bravant les bourrasques et les averses intermittentes pour applaudir avec enthousiasme les chants, les danses et les niorles de notre vaillante compagnie folklorique : elle a naturellement remporté son succès habituel avec d'autant plus de mérite qu'elle était privée par la maladie de deux de ses premières vedettes, sans compter douze de ses principaux exécutants partis comme travailleurs en Allemagne, mais remplacés nouvellement par de jeunes recrues qui ont été si bien entraînées par leur zélé directeur, M. Aygueparse, que le public ne s'est guère aperçu du changement. Tous nos plus vifs compliments à tous pour cette brillante manifestation populaire commencée par le chœur limousin « Al Lemouzi », de Joseph Roux, et terminée, comme de juste, par l'hymne, exaltant ainsi la petite et la grande patrie.
(Courrier du Centre, 16 mai 1943).

Sociétés musicales actives à Brive en 1909 :
La Lyre briviste (chorale), président E. Miremont, directeur Delsart, 65 exécutants ;
Estudiantina, direction Morch.
Les Touristes (tambours et clairons), direction Sirat, 28 exécutants ;
Société philharmonique, président Prioleau, directeur E. Breuil, 27 exécutants ;
Harmonie Sainte-Cécile, fondée en 1863, président Roche, 53 exécutants.
La musique du 14e R.I. est dirigée par Reynaud en 1909.

L'harmonie municipale Sainte-Cécile est toujours active à ce jour, voir ici.
La Mi-Brivois autre société musicale de Brive actuelle, voir ici.

Re: Kiosques à Musique

Posté : mer. 8 avr. 2015 09:03
par JeanMarc
BRUAY-EN-ARTOIS - Stade Parc - Le Kiosque
(PAS DE CALAIS)
Le 14 septembre 1913 est la date à retenir marquant l'origine première du Stade Parc de Bruay-en-Artois. Ce jour là a lieu un grand meeting d'aviation à cet emplacement. En un mois, depuis la décision du conseil municipal du 12 août 1913 d'instituer cette fête, on a transformé 5 hectares de champs s'étendant entre Bruay et Houdain, de manière à pouvoir accueillir les milliers de spectateurs attendus — une tribune de 92 mètres de long est installée —, et offrir aux aéroplanes qui vont évoluer une surface plane dépourvue de trous et bosses. Une navette de trains spéciaux à prix réduits est mise en place, et la Cie des mines de Bruay, quant à elle, fournit des trains gratuits entre Béthune et la Fosse n°1. Des aviateurs de renom vont s'exhiber : Jeanne Pallier (1871-1939), Emile Jules Védrines (1881-1919) et Jean Bielovucic (1889-1949). Quarante mille spectateurs vont venir assister à leurs démonstrations, entrecoupées de diverses animations et accompagnées d'un grand concert musical donné par l'Harmonie et la Fanfare Municipale de Bruay. Le prix des places est fixé : les populaires à 0,50 fr., les places de pesage à 5 fr., les places de secondes à 2 fr. (1)
De 1916 à 1918, le terrain d'aviation, construit sur les chapeaux de roue, va tout de même être utilisé à bon escient par des escadrilles anglaises, base de départ pour de nombreuses missions de photographie des positions allemandes. Et de 1919 à 1931, le terrain reprend sa destination première agricole.
Le 19 juin 1931, le Conseil Municipal décide la construction d'un Stade, d'une piscine de plein air et d'un Parc arboré et charge l'architecte Paul Hanote (1879-1953) de la conception du projet. Le Stade-Parc est inauguré le 1er août 1936. Sans Kiosque à musique...
En 1937, le parc est baptisé Stade-Parc Municipal Roger Salengro.
Outre l'Harmonie municipale de Bruay, chacune des 7 Fosses de Bruay possède son Harmonie ou sa fanfare, mais toutes ces musiques vont attendre 1938 pour qu'un Kiosque à musique, octogonal, prenne place. Sa construction est dûe à la générosité de Paul Marmottan (1856-1932), qui, lors de son décès fait un legs fabuleux, dont une somme de cent cinquante mille francs à la Ville de Bruay
"pour l'établissement d'un square entouré de grilles qui portera son nom. Ce square sera formé sur un vaste terrain acquis à cet effet. Il comprendra un kiosque pour la musique." Paul Marmottan étant décédé en mars 1932, après la décision de juin 1931 du Conseil Municipal concernant la construction du Stade-Parc, la Ville de Bruay ne bénéficiera que du Kiosque à musique.
En 1987, Bruay-en-Artois fusionne avec Labuissière pour former la commune de Bruay-la-Buissière
Kiosque, Parc et Stade sont rénovés en 2011.
Kiosque toujours en place.


voir ici le Kiosque du Parc de Bruay-la-Buissière, aujourd'hui.
et Ici.

Image
publié par JeanMarc Mer 8 Avr 2015 08:44

Les Marmottan, une famille de financiers, d'industriels puis de généreux donateurs.
On ne peut parler de Bruay-en-Artois sans évoquer la famille Marmottan.
— Pierre Armand Joseph Marmottan (Le Quesnoy 1782-1864 Paris), banquier et négociant, né d'une famille originaire de Landrecies où ils étaient marchands. En 1839, il conteste sa qualité de banquier ; il estime que le fait de se livrer uniquement à des opérations d'escompte sur des effets payables avec les villes voisines, l'exonère de patente. Sa requête est rejetée le 15 août 1839, au motif que la loi ne fait dépendre la qualité de banquier que de la nature et des opérations auxquelles se livre le patentable, quelle qu'en soit l'importance. Il est un des premiers à investir en 1852 dans la future mine de charbon de Bruay, avec Fournier, banquier de Dinan qui va, lui, tomber en faillite. La mine commence à être exploitée en 1853, et la production s'accroître très rapidement : 53.000 tonnes en 1859, 90.000 tonnes en 1868, et en 1884, ce sont 607.277 tonnes qui sortent des mines de Bruay. Dans le même temps la population passe de 935 habitants en 1860 à 11.265 en 1890.
— Jules Marmottan (1829-1883), un des fils de Pierre Armand, est nommé avocat en 1852. De 1862 à 1863, il assure la présidence du conseil d’administration de la Compagnie des mines de Bruay, dont il est porteur d'actions données par son père en 1859. De 1870 à 1879, il est maire de Bruay, et fait construire, sur ses fonds personnels la Mairie de Bruay, une Ecole de garçons et une partie des cités de mineurs.
En 1879, nommé trésorier général de la Gironde, il donne sa démission de maire et s'installe à Bordeaux où il décède 4 ans plus tard.
Passionné d'art, il achète, en 1882, un hôtel particulier situé au Ranelagh à Paris, à Christophe Edmond Kellermann Duc de Valmy, afin d'y installer ses collections. Cet hôtel deviendra l'actuel musée Marmottan.

— Pierre Henri Joseph Marmottan (1832-1914), frère de Jules Marmottan, deuxième fils de Pierre Armand, est médecin depuis 1857. Marié en 1865 avec la comtesse Berthe Augusta Julia de Lubersac qui possède une fortune très conséquente. Député à Paris XVIe de 1876 à 1883 ; il démissionne au décès de son frère Jules, et rejoint la Compagnie des mines de Bruay qu'il va diriger pendant 30 ans. Son fils Henry restera administrateur de la Compagnie jusqu'en 1934.
— Paul Marmottan (1856 - 15 mars 1932), fils de Jules Marmottan, n'aura, lui, ni activité industrielle, ni activité politique. Il se consacre à l'histoire de l'art, rédige de nombreux écrits ; collectionneur averti, il lègue à sa mort la totalité de ses collections, l'Hôtel du Ranelagh, une bibliothèque située à Boulogne ; des legs particuliers en espèces ou en nature, en quantité impressionnante — 56 legs individualisés compris entre 10.000 et 1.500.000 chacun, pour la plupart à des musées —, constituent son testament.

L’harmonie municipale de Bruay la Buissière "Tico Tico" le 27 mai 2006, place du Théâtre à Lille
Image
voir ici un Kiosque à musique ambulant à Bruay (2011).

La fanfare des mineurs de Bruay joue systématiquement en portant le costume qu'ils ont au fond des puits, vareuses bleues et casquettes, avec les accessoires pics, lampes-Davy, etc.
En 1909 la Fanfare des Fosses Thiers et La Grange est présidée par Font, dirigée par Camille Lecut et compte 96 exécutants ;
L'Estudiantina Bruaysienne compte 16 exécutants.


En 1929 Auguste Dubois est le Chef de l'Harmonie des Mines de Bruay et compte 105 exécutants.

14 février 1930 — La Sainte Cécile à Bruay. A l'occasion de la célébration de Sainte Cécile, l'Harmonie des Mines de Bruay donnait récemment en l'église St-Martin, à Bruay, une audition remarquable, sous la baguette de son chef éminent, M. Dubois, compositeur qui prend son inspiration aux sources les plus vives de l'art. L'Harmonie des Mines de Bruay exécuta, avec cette parfaite maîtrise qui fut si goûtée à Lille : « Chant Funèbre », oeuvre à l'orchestration si fine, si pénétrante, de Dubois ; « Dies Irae » et la « Marseillaise ».
Cette manifestation artistique avait attiré, on s'en doute, une affluence considérable. Après avoir été déposer une gerbe au monument aux morts eut lieu un banquet.
A une heure, un banquet de 130 couverts fut servi dans la grande salle des fêtes du Cercle des Mines ; le menu en fut aussi délicat, que le service ne fut impeccable.


Fanfare du commerce Fosse 3 des Mines de Bruay (1952) — Terrain d'aviation de Bruay (1915)
Image

(1) Programme du Meeting d'aviation de Bruay du dimnche 14 septembre 1913
Un match aérien entre grands Ténors de l'aile — Tout le monde pourra applaudir les exercices pleins d'audace de Jeanne Pallier, les prouesses des virtuoses de l'aviation, des grands ténors de l'aile qui ont nom Emile Jules Védrines et Jean Bielovucic. Un match aérien sur 50 kilomètres les mettra aux prises tous les deux sur leurs rapides monoplans Ponnier, après qu'aviateurs et aviatrice auront démontré au public toute la gamme des vols, en hauteur, planés, piqués, en spirale, etc.
Le Programme détaillé de la Fête — La municipalité a heureusement complété le programme de cette fête par des réjouissances qui commenceront le samedi soir par une retraite aux flambeaux monstre, dont le cortège, divisé en quatre groupes comprenant les nombreuses sociétés musicales de la localité, parcourra, toutes les rues de la ville.
Une très intéressante conférence gratuite sur l'aéronautique sera donnée à 9 heures dans la salle des fêtes du Cercle, par M. Jacques Deschaumes.
Une salve d'artillerie annoncera, le dimanche matin, l'ouverture de la fête d'aviation.
A 9 heures, visite des appareils aux hangars. De 3 à 6 heures se déroulera le grand meeting.
Pendant les évolutions, grand concert musical par l'Harmonie et la Fanfare Municipale de Bruay.
Un magnifique feu d'artifice avec pièce allégorique du plus bel effet sera tiré à 8 heures 1/2, sur l'une des places de la ville, clôturant ainsi la fête comme dans une apothéose.
Pour se rendre à Bruay : de nombreux trains spéciaux à intervalles très rapprochés seront organisés par la Compagnie du chemin de fer du Nord qui délivrera des billets aller et retour et accordera, une réduction de 30 à 65 %, suivant le parcours, aux voyageurs à destination de Bruay.
La Compagnie des mines de Bruay, de son côté, mettra, en service des trains gratuits tous les quarts d'heure entre le rivage de Béthune et le passage à niveau de la fosse n°1 à Bruay, avec arrêts au Pont de Fouquereuil et à Gosnay, lesquels trains prendront les voyageurs des directions de Bétbune et d'Hazebrouck.
Un garage gratuit pour autos et voitures sera, installé au champ d'aviation.

(La Vie Sportive du Nord 12 septembre 1913)
14 septembre 1913. Vols en aéroplane — A Bruay (Pas-de-Calais), Mme Pallier a fait plusieurs vols avec grand succès. M. Le Briens, préfet, et M. J. Elby, maire, ont tenu à féliciter l'habile pilote-aviatrice qui a reçu une superbe moisson de fleurs.
(Journal l'Aérophile 1913)

Re: Kiosques à Musique

Posté : ven. 10 avr. 2015 09:38
par JeanMarc
BRUNOY - Le Square de la gare
(ESSONNE)
En 1845, le conseil municipal de Brunoy décide, après maintes tergiversations, d'accepter l'implantation et l'arrivée du Chemin de fer. Deux viaducs vont être construits, un "petit" de 119 mètres de long sur 17 mètres de hauteur et un "grand" de 375 mètres de long sur 32 mètres de hauteur (1). En ce qui concerne l'édification de la gare et la place de l'Arrivée, il sera nécessaire de déplacer l'ancien cimetière. La mise en service de la ligne, pour la 1ère section Paris-Melun, s’effectue le 12 août 1849, prémices à la naissance, en 1856, de la Compagnie de Chemin de Fer P.L.M. (Paris-Lyon-Méditerranée).
En 1849, 7 trains circulent entre Paris et Brunoy dans les deux sens. On en compte 13 en 1862.
Le Square de la Gare appartient à la Compagnie P.L.M. qui, à titre gracieux, le donne en concession à la commune de Brunoy. Ce square, entouré de grilles est situé le long de la voie ferrée d'un côté et de la rue de la République de l'autre.
En 1875, Paul Lehideux (2), fondateur de la banque éponyme, membre du conseil municipal, va pousser la commune à aménager le square. Donateur, mais également prêteur (3), élu Maire de 1876 à 1879, il fait réaliser, en 1877-1878, dans ce square-jardin public des plantations, des pelouses, des allées, un bassin avec fontaine et jet d'eau, et le Kiosque à musique nécessaire à la Fanfare de Brunoy, à la renommée régionale reconnue.
Paul Lehideux va donner à Brunoy 29 obligations des chemins de fer du Dauphiné afin que les revenus de celles-ci servent à entretenir le square et paient la consommation d'eau de la fontaine à perpétuité.
Le Square de la Gare et la Place de la Gare y attenante vont être dévolus aux fêtes, concerts, comices, marchés, expositions pendant plus d'un demi-siècle. La proximité de Paris et les guinguettes avoisinantes vont drainer une population festive, encouragée par les journaux quotidiens prolixes en la matière.
Le bel édifice situé derrière notre Kiosque à musique, en limite du Square de la Gare n'est ni la Gare, ni la Poste, ni l'Hôtel de ville ! Il s'agit en fait de la maison de A. Marcoz, orchidéiste à Brunoy, primé de nombreuses fois. C'est ici qu'il cultive et crée de nouvelles espèces hybrides entre 1900 et 1929, créations qu'il expose à travers la France et vend dans le monde entier (ainsi le 28 mai 1927, lors de l'Exposition d'Horticulture au cours la Reine à Paris,
« la ravissante collection d'orchidées aux teintes extrêmement variées de la maison Marcoz, à Brunoy, nous permet d'admirer les résultats surprenants d'une sélection bien comprise et d'un mode de culture parfait. »)
Aujourd'hui, rien ne va plus : le Kiosque a été supprimé, la belle maison des orchidées a été détruite et remplacée par un monoprix en préfabriqué, le square a été éradiqué et un parking a pris sa place.
Kiosque supprimé.


Image
publié par JeanMarc Ven 10 Avr 2015 09:23

(1) Le Grand Viaduc de Brunoy a été conçu par l'ingénieur en chef Delerue et construit par l'entreprise Klein sous la direction de l'ingénieur Jullien. Commencé le 1er mai 1846, il est achevé le 1er décembre 1848 pour un coût total de 1.537.000 francs. Il est implanté en grande partie sur l'ancienne propriété du tragédien François-Joseph Talma (1763-1826).

(2) Paul Lehideux (1806-1888) commence sa carrière dans le commerce des métaux avec son oncle. Dès 1842, il crée une banque, mais les évènements de 1848 l'obligent à réorganiser son activité et fonder la société en commandite par actions Lehideux & Cie, au capital de 625.000 francs. En 1876, ses deux fils Ernest et Emile lui succèdent. La société sera mise en liquidation en 1955-1956.

(3) Paul Lehideux n'était pas que philanthrope !
Un acte notarié du 26 juin 1877 constate la remise d'une somme de 80.000 fr. faite à la commune à titre de prêt par le sieur Lehideux ; deux autres actes en date des 29 août 1877, 28 et 30 mars 1878, constatent le payement des deux premières annuités de la dette contractée par la commune de Brunoy envers le sieur Lehideux, annuités comprenant en outre des intérêts...

Vue aérienne de Brunoy avant destructions - Gare, Square et Kiosque, Maison des Orchidées A. Marcoz.
Image

Gare de Brunoy (publiée par J.P. Rigouard) — Parking de la gare et Monoprix en lieu et place du square et de la maison Marcoz.
Image

Fêtes et manifestations diverses à Brunoy
3 août 1874 — Concert. Jeux. Tir au fusil. Illuminations.
14 juin 1875 — Marchands forains et spectacles. Tir au fusil de chasse et de munition. Prix nombreux. Médaille d'or et d'argent. Couverts d'argent.

16 septembre 1877 — Concours orphéoniques à Brunoy — La Société chorale le Louvre, dont le siège est à la mairie du 1er arrondissement, a remporté un brillant succès au concours de Brunoy de dimanche dernier elle a obtenu en effet les prix suivants : Premier prix de lecture à vue, médaille de vermeil, Premier prix de division supérieure, médaille de vermeil, Premier prix du concours d'honneur, couronne de vermeil.
A ce même concours, le choral l'Espèrance de Choisy-le Roi, dont le directeur est M. Lantelme, a remporté dans sa division les prix de lecture à vue, ler prix d'exécution, médailles de vermeil grand module.
Le choeur couronné était "Salut à Toulouse", paroles et musique de M. Lantelme.


14 juin 1891 — Grand concert vocal et instrumental, mât de cocagne, cirques, panoramas, balançoires, salves de bombes, théâtres.
20 juin 1897 — Concert vocal et instrumental, panoramas, illuminations, jeu de la grosse tête, bals, mât de cocagne, montagnes russes, cirques, tir à la carabine, courses de vélocipèdes.
8 juillet 1899 — Excursion de la Société musicale artistique La Mandole. Le soir à huit heures, concert au profit de la Caisse des écoles de Brunoy avec le concours d'artistes de Paris et de la Société La Pensée de Brunoy (hôtel Talma)
14 juillet 1900 — Courses de vélocipèdes, jeu du fil aérien, grand bal, tirs, illuminations, concerts, balançoire
5 août 1900 — Concert vocal et instrumental, Jeu du chemin de l'amour, Jeu du baquet, illuminations.


18 septembre 1904 — Concours de gymnastique à Brunoy — Le vingtième concours régional de gymnastique, organisé par l'Association régionale des Sociétés de gymnastique, de tir et d'éducation militaire de Seine-et-Oise, Seine-et-Marne et Oise et par la Société la « Brunoyenne », a eu lieu hier, à Brunoy.
Un grand nombre de Sociétés des trois départements y ont pris part.
Placé sous le patronage des sénateurs et députés de la région, le concours était présidé par MM. Désiré Sehé, président de l'Association régionale, et Gervaise, maire de Brunoy (...)
Après les différents concours du matin et la fête de gymnastique de l'après-midi, où assistait une très nombreuse affluence, a eu lieu la distribution des récompenses.
Le drapeau de l'Association a été ensuite confié à la garde de la Société la « Brunoyenne ».
Le soir, un grand banquet et un bal public, offert aux Sociétés, ont clôturé cette manifestation toute sportive et patriotique.


7 juin 1908 — Bal à grand orchestre. courses de vélocipèdes, illuminations, concerts, jeux variés.

20 avril 1913 Journal Le Radical — L'Art pour tous. — A dix heures du matin, visite de l'établissement d'horticulture A. Marcoz, à Brunoy (Seine-et-Oise). en face la gare. Les plus beaux spécimens d'orchidées, qui sont la spécialité de cet établissement, seront présentés aux visiteurs. Voyage aller et retour : 1 fr. 75.
Rendez-vous gare de Lyon, à neuf heures précises du matin, salle des Pas-Perdus, face aux guichets 5 à 12.


Seule la Fanfare de Brunoy, fondée en 1874, président Bouel, direction Barré, 28 exécutants, est répertoriée en 1909.

Re: Kiosques à Musique

Posté : lun. 13 avr. 2015 09:57
par JeanMarc
BRUYÈRES-EN-VOSGES - La Place Stanislas et le Mont Avison
(VOSGES)
Consacrée aux foires pour le bétail depuis des lustres, la Place Stanislas est appelée Paquis ou Champ de l'Hôpital au XVIIIe siècle. Les constructions y étaient ordonnées et réglementées : ainsi en 1741, « on reconnaît qu'on pouvait tirer une rue dans le fond du Paquis, proche des jardins, laquelle rue ferait face à l'occident. On y placerait 8 maisons de 40 pieds de face, derrière lesquelles il serait laissé une passée de 15 pieds de largeur. Les maisons devront être belle face, avec des angles en pierre et des cordons le long des portes, de hauteur égale ; les murailles de séparation de chacune allant la toiture. Dans le chemin de derrière, personne ne pourra y prétendre que le droit d'aisance. »
En 1769, les maisons à construire sur la place seront à l'alignement et selon le plan donné. Chaque propriétaire devra déblayer et remblayer, mais ne paiera aucune redevance pour son terrain envers la ville, attendu que les travaux seront considérables. Les maisons devront pouvoir supporter une toiture en tuile. Et en 1770, le pourtour de la place est enfin pavé.
La foire aux bestiaux ne fait pas que des heureux : en 1751, le sieur Doridant, de Grand'haye, se plaint au chancelier qu'on l'insulte, que les cochons de la foire labourent devant chez lui, y font des trous, ce qui retient l'eau et fait pourrir les murs de sa maison.
En 1778, les 46 arbres plantés sur le Paquis sont remplacés par de jeunes arbustes, sous le contrôle bénévole du citoyen Jean-Baptiste Mougeot. C'est le même qui va ériger la Fontaine Neptune sur la Place, monument inauguré le 26 septembre 1788.
En 1883, chaque lundi se tient à Bruyères, un marché hebdomadaire pour la vente des veaux, génisses et bouvillons. En 1888, il existe 24 foires aux bestiaux par an à Bruyères : en moyenne 20 chevaux, 200 bestiaux et 150 porcs y sont vendus. Mais, dans les Vosges, c'est la ville de Poussay qui détient la foire annuelle la plus importante : une fois par an y sont vendus 400 chevaux, 300 bestiaux, 3.500 moutons et chèvres et 1.200 porcs. La foire de Poussay est suivie de près par celle de Boulaincourt.
Compte tenu de la nouvelle frontière allemande située à quelques kilomètres de Bruyères depuis le 10 mai 1871 — Alsace-Moselle rattachée à l'Empire Allemand —, à compter de cette date, notre petite commune de 2.400 âmes va se doter progressivement d'une garnison de plusieurs milliers de militaires. Les premiers arrivants occupent les baraquements laissés par les prussiens, mais rapidement, trois casernes sont construites : le Quartier Barbazan héberge le 5ème Régiment d'Artillerie, le Quartier Mangin abrite le 152ème Régiment d'Infanterie — en 1914 le 12ème Régiment d'Artillerie et le 158ème Régiment d'Infanterie y cantonnent — , les Gardes Républicains Mobiles logent au Quartier Humbert ; un détachement du 44ème Régiment d'Infanterie réside dans la caserne de l'ancienne gendarmerie, face au Quartier Mangin.
Le commerce et l'industrie de Bruyères explosent pendant toute cette période et les marchés aux chevaux font florès. Tous ces régiments ont bien entendu leurs musiciens, et la place Stanislas va vivre jusqu'en 1914, au son des musiques militaires et au rythme des défilés.
Et donc un Kiosque à musique est construit peu avant 1900 : il n'est cependant constitué que d'un soubassement, sans garde-corps et sans toiture, mais avec un sous-sol, accessible par une petite porte. Il va falloir attendre 1915 pour qu'une balustrade et une couverture y soit posées.
En 1918 Bruyères retourne à la situation qu'elle connaissait en 1871 quant à sa population ; la frontière Rhinoise étant récupérée, les militaires disparaissent de la ville, les casernes sont peu à peu désaffectées. Le 12 décembre 1928, le Quartier Mangin est vendu aux enchère par les domaines (1). Le Quartier Barbazan deviendra une Zone d'activité.
Quelques précisions supplémentaires sur cette carte :
— le Mont Avison en arrière plan était décrit il y a un siècle comme culminant à 601 mètres. Aujourd'hui, on ne lui accorde plus que 593 mètres.
— La grande Cheminée en briques située au centre appartenait à la Brasserie d'Albert-Mathieu-Ernest Bexon. Ses enfants Jean et Pierre Bexon reprennent l'affaire en 1923. Activité de Brasserie et Fabrique de limonade et eau gazeuse. Le Sigle de cette brasserie était constitué de 3 B entrelacés (Brasserie Bexon Bruyères).
La Brasserie a cessé son activité en 1955, la cheminée a été supprimée.
— Monument en hommage au docteur Jean Antoine Villemin (1827-1892), qui a étudié la tuberculose et découvert sa transmissibilité ; il publie ses résultats en 1865, mais ses travaux ne seront reconnus que lorsque d'autres chercheurs arriveront aux mêmes conclusions et certitudes que lui. Le 30 septembre 1894, on inaugure le monument et le buste dédié à Villemin, à l'entrée de la place Stanislas. (2)
Kiosque toujours en place.

voir ici Place Stanislas et son Kiosque à musique, aujourd'hui.
et Ici.
voir ici Fontaine Neptune aujourd'hui.

Image
publié par JeanMarc Lun 13 Avr 2015 09:41

Bruyères - Place Stanislas, Premier état du Kiosque à musique — Musique du 158ème R I. à Bruyères en 1914
Image

Défilé de l'Infanterie place Stanislas — Remise décorations au 227è R.I. place Stanislas
Image

(1) Direction générale des domaines. Cession Caserne Mangin 1928.
Vente aux enchères, le 12 décembre 1928 à 14 h. 30, à la mairie de Bruyères (Vosges), de l'Ancienne caserne Mangin à Bruyères, libre de suite comprenant nombreux et importants bâtiments convenant pour bons logements ouvriers.
Sept lots. Superficies respectives de 1 ha. 63 a. 70 ca. — 1 ha. 44 a. 80 ca. — 91 a. 52 ca. — 25 a. 13 ca — 28 a. 27 ca. — 18 a. 15 ca. — 1 a. 10 ca.
Mises à prix : 200.000 fr., 125.000 fr., 75.000 fr., 18.000 fr., 25.000 fr., 30.000 fr. et 16.000 fr. Jouissance immédiate. Facilités de paiement.
Pour renseignements : Direction des Domaines à Epinal, et Bureau des Domaines à Bruyères.

(Le Journal 3/12/1928)

Bruyères - Quartier Barbazan (publié par marco 75) — Casernes Humbert et Mangin (12e R A et 158e R I)
Image

voir ici Monument du docteur Villemin aujourd'hui.

(2) Inauguration du monument en hommage au Docteur Villemin
— Voici le programme des fêtes qui auront lieu dimanche prochain à Bruyères, à l'occasion de l'inauguration du monument élevé à la mémoire du docteur Villemin :
M. Viger, ministre de l'agriculture, présidera, assisté de M. Dujardin-Beaumetz, directeur du service de santé, représentant le ministre de la guerre.
10 heures : Arrivée du ministre. — 11 heures : Réception à l'hôtel; de ville des autorités et des délégations des corps savants. — 11 heures 1/2 : Inauguration du monument. — 1 heure : Banquet offert par la ville. — 2 heures : Divertissements sur la place Stanislas. Bal public. — 4 heures : Pose de la première pierre de l'hospice intercommunal de vieillards. Visite à l'hôpital. — 4 heures et demie : Concert donné par la musique du 152e régiment d'infanterie. — 8 heures : Illumination générale. — 9 heures : Feu d'artifice.

(Gil Blas. 27/9/1894)
— Aujourd'hui a eu lieu l'inauguration du monument élevé à Bruyères, petite ville des Vosges, au docteur Villemin. Bruyères était en fête, avec des arcs de triomphes, la plupart élevés par souscription, et la décoration de ses maisons. La foule était venue de tous les points du département pour assister à cette cérémonie.
Le monument se dresse sur la place Stanislas il a 4 m.50 de hauteur au-dessus d'un soubassement en pierre du Jura. Il a été taillé dans quatre blocs de marbre. Il représente une pauvre poitrinaire à moitié couchée s'attachant, dans un geste gracieux et désolé à la fois, au fût qui supporte le buste du médecin dont elle implore le secours.
A l'arrivée de M. Viger, ministre de l'agriculture, les réceptions ont commencé à l'hôtel-de-ville, où le vicaire général, M. Raison, remplaçant Mgr Foucault, évêque de Saint-Dié, retenu par un devoir important de sa charge, a donné lecture d'une lettre de l'évêque. Le ministre a prononcé un long discours.

(La Presse 1/10/1894)

voir ici Musique Municipale de Bruyères aujourd'hui (2014).
Ici.
et Ici.

En 1909, la Lyre (Philharmonie) est dirigée par Mangin
En 1893 La Fraternelle (Harmonie) est dirigée par Collin et compte 28 exécutants.

Voir le Site de Philippe Poix, qui foisonne de Photos et CPA de Bruyères (https://www.bruyeres-vosges.fr/tag/bruyeres-vosges/)

Re: Kiosques à Musique

Posté : mar. 14 avr. 2015 09:58
par JeanMarc
BULLY (BULLY-GRENAY) - Les Brebis - Le Kiosque et le Jardin public
(PAS DE CALAIS)
Bully-Grenay, qui n'est pas une commune, est en fait le nom d'une gare ferroviaire que la Compagnie des mines de Béthune met en service le 15 octobre 1861, gare desservant les communes de Bully et de Grenay. Pendant des décennies, la confusion sera entretenue par les journaux, la ville de Bully sera communément appelée Bully-Grenay.

1853 marque le démarrage de l'extraction de houille à Bully, Fosse n°1, par la Compagnie des mines de Béthune, dont le décret du 15 janvier 1853 lui a attribué la concession. La Cie de Béthune va mettre en place bien d'autres fosses, mais c'est la Fosse n° 6 qui nous intéresse, puisqu'elle se situe au Hameau Les Brebis, hameau situé à cheval sur deux communes : Bully et Mazingarbe. La production y commence en mars 1876.
La Compagnie des Mines, dont les bénéfices sont considérables, finance l'installation, aux Brebis, des corons, de l'église Ste Barbe, les écoles, les Grands Bureaux, les routes, la Gare et les voies ferrées.
Dès 1865, la Fanfare de Bully-Grenay se fait connaître : le 25 juin, elle se produit à Lille, lors d'un festival de fanfares et de chorales qui réunit soixante et une sociétés musicales.
Le 16 août 1892, la fanfare de Bully-Grenay remporte un triomphe au Square du Temple du 3ème arrondissement à Paris : la société chorale les Enfants de Paris, à l'occasion de son 50ème anniversaire, organise un concours d'orphéons, d'harmonies et de fanfares : une estrade est dressée dans le square, et après les discours des édiles,
« on fait un succès à la fanfare de Bully-les-Mines, dont les sociétaires sont en costume de mineurs, bourgeron, chapeau de cuir bouilli où est attachée la petite lampe de cuivre. »
La Compagnie des mines de Béthune continue son mécénat redistributeur — le capital de la Cie initialement à 3 millions de francs s'est multiplié 35 fois en 50 ans ! —, et, afin d'occuper le peu de loisirs de ses nombreux salariés, elle fait installer, entre 1895-1900, un Jardin public avec un Kiosque à musique octogonal, devant la Fosse n°6, sur un terrain lui appartenant, entre la Rue de la Garonne et la Gare de Bully. Et la Fanfare va enfin pouvoir exprimer son talent à l'abri des intempéries.

Mazingarbe-les-Brebis - Place de la Fosse n° 6
Le mât vertical situé en vis-à-vis du Kiosque à musique au centre de la place, était la perche utilisée par les tireurs à l’arc (ou « tir à l’oiseau »), le jeu traditionnel pratiqué depuis le XVIe siècle dans le nord de la France.
Mazingarbe-les-Brebis - Place de la Fosse n° 6.jpg
Mazingarbe-les-Brebis - Place de la Fosse n° 6.jpg (96.62 Kio) Vu 6063 fois

Attenant à ce Jardin, la Cie fait construire un Stade avec tribunes, le Stade des Sports ; à partir de 1920, date de la création de l'Étoile Sportive de Bully (ESB), le football, mais aussi l'athlétisme, la gymnastique ou la boxe vont occuper le stade, à tel point que la Cie va faire installer cinq terrains de football...
En février 1915, les Allemands vont bombarder Bully et toute la région. Aux Brebis, comme à Bully-Grenay, on n'est pas épargné. La Fosse n°1, la Fosse n°6 et la Gare sont touchées, de nombreuses maisons et bâtiments sont ruinés, le Kiosque à musique est très endommagé. Le journal le Temps du 12 février 1915 relate qu'à
« Bully-Grenay, la population devant le bombardement a dû évacuer en hâte cette localité en emportant les objets les plus précieux. »
Après guerre, on reconstruit l'outil de production, en le modernisant.
Un décret du 25 juillet 1925 fixe définitivement le nom de la commune qui s'appelle dorénavant Bully-les-Mines. Le Hameau Les Brebis, devenu la Cité des Brebis, reste toujours sur la frontière Mazingarbo-Bullygeoise...
Une activité très prisée s'est développée à Bully de 1924 à 1938 : pratiquement tous les ans, des Concours et Courses de Ballons ont lieu avec départ de Bully-Grenay.(1)
Le 31 août 1943, la Cité des Brebis compte ses morts : vingt sept. Une fois de plus, l'aviation alliée s'est trompée de cible, prenant les corons pour une usine chimique.
En 1963, l'activité houillère est arrêtée définitivement, le puits n° 1 est supprimé.
Aujourd'hui, la Cité des Brebis est devenue une "zone sensible" autrement dit un "quartier prioritaire", le Jardin Public des Sports, disparu, se situe Place de la Marne.
Kiosque détruit.

Image
publié par JeanMarc Mar 14 Avr 2015 09:40

Le marché à Bully-Les-Mines-Les-Brebis, toute une histoire...
A partir du 7 octobre 1876, un marché aux légumes et comestibles se tient aux Brebis tous les samedis.
Mais le fait que le marché, situé sur le Hameau Les Brebis, soit partagé entre les communes de Bully et Mazingarbe engendre des difficultés quant à la perception des droits. Le 6 septembre 1892, le Conseil Municipal de Bully rejette catégoriquement une demande du Conseil de Mazingarbe à ce sujet. Motif du refus : la place du marché en question n'appartient pas à Mazingarbe, mais est située sur une propriété appartenant à la Cie des Mines de Béthune qui l'a gracieusement mise à disposition de Bully pour la tenue de ses marchés.
Les problèmes n'étant pas réglés pour autant, finalement, le 3 août 1899, une convention est passée entre les deux communes en question et la Cie des Mines de Béthune :
— A partir du 1er janvier 1900, les deux communes se partageront par moitié les droits de place sur le marché.
— Le marché devra se tenir le samedi de chaque semaine, l’été de 8 heures du matin à 3 heures du soir, l’hiver de 9 heures du matin à 4 heures du soir, à l'emplacement situé sur le pourtour de l’église de Bully.
— Afin de marquer la précarité de la permission accordée, la Cie de Béthune impose à chacune des communes de Bully et de Mazingarbe une redevance de cinq centimes pour chaque marché.
— La Convention est signée pour une durée d'un an et cinq mois à partir du 1er août 1899, renouvelée d’année en année, par tacite reconduction.

En 1905, un autre marché se tient à Bully-Ville tous les jeudis, et le troisième lundi de chaque mois y est consacré à un marché aux bêtes maigres et jeunes porcs.

Bully - Jardin des Sports & Stade — Kiosque et Fosse n° 6 bombardés en 1915
Image

(1) Les Concours et courses de Ballons, manifestations prisées à Bully-les-Mines
— 17 Août 1924. Concours de ballons à Bully-Grenay (Coupe des Mines de Béthune).
Signalons encore, disputée sous notre contrôle, la Coupe des Mines de Béthune, organisée par l'Association aéronautique du Nord, à Bully-Grenay, le 17 août, et gagnée par M. René Clarisse qui remporte le 1er Prix de 500 fr. en espèces, du Concours d'atterrissage.

— 20 août 1925. Mme Bombardier s'est classée première dans la Coupe de sphériques des Mines de Béthune, le 20 août dernier. Mme Bombardier, partie de Bully-Grenay avec trois passagers, a atterri à Abbeville-Saint-Julien, dans l'Oise, et a fait un voyage de 112 km. Cette performance est d'autant plus remarquable que nous relevons parmi les concurrents, les noms de pilotes comme : Ravaille, Dollfus, Debruycker, Heutte.
Ajoutons que le brevet de pilote de Mme Bombardier est assez récent, et qu'elle est la seule femme brevetée pilote de sphérique depuis la guerre. Ce sont de nouvelles raisons de féliciter notre nouvelle championne, et de lui souhaiter de participer avec la même habileté et le même bonheur à nos grands concours.

— 15 août 1926. Coupe des Mines de Béthune (ballons libres) à Bully-Grenay. 1er, Charles Dollfus, atterri dans le Taunus, 406 km en 14h 48m.
— 1937. Record de distance en ligne droite pour ballons libres de deuxième catégorie (601 à 900 m3), battu par M. Jean-Marie Crombez, pilote, et Albert Deruelle, aide, les 12 et 13 décembre 1937, à bord d'un ballon de 800 m3, de Bully-Grenay à Torgelow (Allemagne) : 845 kms 300.

L'Harmonia de Bully créée en 1926 est toujours active aujourd'hui.
voir ici, Harmonia de Bully, aujourd'hui.
Ici.
et Ici.

En 1909, deux formations musicales sont actives à Bully :
Fanfare des Mines, président Chaleyssin, directeur Delhaye, 86 exécutants ;
La Jeune France (harmonie numicipale), président Bouley, direction Guillement, 49 exécutants.

Re: Kiosques à Musique

Posté : mer. 15 avr. 2015 08:30
par JeanMarc
BUSIGNY - Place des Berceaux
(NORD)
Le 16 janvier 1835, un litige quant à la propriété de la Place des Berceaux de Busigny est traité au Tribunal de Douai. Le sieur de Villoutreys, propriétaire du Château de Busigny, prétend être également possesseur de la Place des Berceaux, attenante à son domaine. Il présente des titres et, accessoirement, il prétend que le fait d'avoir fait quelques plantations arbustives sur la place, le rendent propriétaire de celle-ci, et d'autre part que le sieur Villette, maire de la commune a délaissé ce terrain. Le 28 mars 1836, sur appel de Poirot, nouveau maire, la Cour de Douai rejette les demandes non-fondées de Villoutreys aux motifs que tout concourt à prouver que la Place-des-Berceaux est une place publique de Busigny : l'exonération de contribution foncière, les habitations accessibles par cette place, les rues qui y aboutissent, son utilisation immémoriale par le public comme lieu de réunion.
Edifié sur la Place des Berceaux entre 1909 et 1912, le Kiosque à musique est composé d'un soubassement, d'une balustrade d'acier et d'une toiture constituée d'une simple armature de fer. L'ensemble est entouré d'une grille le long d'un muret.
D'août 1914 à octobre 1918, Busigny est occupé par l'armée allemande.
Petite ville sans histoires, Busigny ne méritait pas le déluge de feu qui s'est abattu sur sa gare, ce 30 avril 1944, tuant plus de 600 civils. Ces bombardements sont le fait de 75 bombardiers britanniques aveugles, venus détruire les installations ferroviaires à 19 heures, heure où bien entendu, 3 trains remplis de travailleurs étaient stationnés en gare.
En 1972, le Château a été démoli, on a cependant conservé les Tours.
Kiosque supprimé.

Image
publié par JeanMarc Mer 15 Avr 2015 08:24

Busigny - Place des Berceaux et Kiosque à musique — Place des Berceaux sans kiosque aujourd'hui.
Image

En 1909, l'Harmonie municipale est présidée par Lépousez, dirigée par Vincent Albert, et compte 44 exécutants.

Lors d'un Concours musical organisé à Gournay-sur-Marne le 12 juillet 1926, le discours de réception fait par le président du comité des fêtes adresse spécialement des « remerciements à toutes les sociétés venues de toutes parts, et principalement à l'Harmonie de Busigny (Nord), qui n'a pas craint un long déplacement. »
A l'issue du concours et des auditions, l'Harmonie municipale de Busigny remporte le Premier prix de lecture, premier prix d'exécution, premier prix d'honneur avec félicitations.

Re: Kiosques à Musique

Posté : jeu. 16 avr. 2015 09:28
par JeanMarc
BUSSANG - La Place
(VOSGES)
La Place est appelée également Place de l'Eglise, Place du Centre puis finalement Place de la Mairie.
L'Eglise Sainte-Barbe est édifiée depuis 1733 ; son clocher, remanié plusieurs fois en raison de foudre et d'incendie, date de 1894.
Le bâtiment situé à droite de l'Eglise est l'ancienne mairie qui a abrité, de 1856 à 1895, un hospice de vieillards et un orphelinat géré par des religieuses de la congrégation du Saint-Esprit venues de Rouceux. A la suite d'un incendie partiel survenu en 1895, le maire de Bussang, Benjamin Pottecher (1) obtient, par un décret du 27 novembre 1899, l'autorisation de faire édifier un vrai hospice dans un autre quartier bussenet — hospice qui sera transformé en hôpital militaire au moment des conflits et en maison de retraite, aujourd'hui.
En 1892, le Kiosque à musique, octogonal, à la balustrade en bois découpé, est déjà édifié devant la Mairie-Hospice : le 22 septembre 1892, Maurice Pottecher, fils du maire de Bussang, accompagné de sa troupe débutante, joue
le Médecin malgré lui de Molière sur le Kiosque lui-même, à la lumière des lanternes (2). Trois ans plus tard, en 1895, Maurice Pottecher va créer le Théâtre du Peuple à Bussang, qui va présenter une multitude de spectacles avec un succès considérable, sur une scène dont le fond ouvrant découvre le décor naturel de la montagne vosgienne, théâtre qui n'a pas perdu de sa vigueur et de son attrait encore aujourd'hui.
A droite de la Mairie, le Café de la Place avec sa terrasse, est aux premières loges des Concerts donnés au Kiosque à musique, par la Fanfare et l'Harmonie Municipale, ainsi que par les nombreuses musiques militaires qui, régulièrement depuis 1872, en raison de la nouvelle frontière franco-allemande distante de quelques kilomètres — la ligne bleue des Vosges —, viennent cantonner dans les baraquements de Bussang. Les Bataillons de Chasseurs à pied font partie de ceux-ci : le 19ème bataillon, le 21ème bataillon de Montbéliard et le 15ème de Remiremont.
En 1910, le Kiosque à musique est supprimé, et un nouvel Hôtel de Ville agrandi est construit à la place de de l'ancienne Mairie-Hospice.
Kiosque supprimé.


voir ici Mairie de Bussang, aujourd'hui.
voir ici Eglise Sainte-Barbe de Bussang, aujourd'hui.

Image
publié par JeanMarc Jeu 16 Avr 2015 09:09

Café de la Place et sa terrasse — Nouvelle Mairie et Eglise Sainte-Barbe, kiosque supprimé
Image

(1) La Famille Pottecher, incontournable à Bussang.
— Antoine Pottecher
En 1838, il acquiert une forge à Bussang et se lance dans la fabrication d'étrilles et de peignes pour chevaux. En 1847, il y ajoute la production de cuillères et de fourchettes en fer battu étamé.
— Benjamin Pottecher (1844-1915)
Maire de Bussang de 1876 à 1906, il va continuer à faire prospérer l'affaire de son père Antoine, et va diversifier les produits fabriqués en déposant des brevets tel une Poignée mobile à ressort et cure-pied, applicable aux étrilles (brevet de 15 ans du 8 avril 1891).
— Maurice Pottecher (1867-1960), fils de Benjamin va suivre la voie du théâtre et de l'écriture. L'ouverture du Théâtre du Peuple, entièrement en bois, va avoir un retentissement considérable.
— Frédéric Pottecher (1905-2001), écrivain, chroniqueur judiciaire bien connu de certains d'entre nous, est le neveu de Maurice Pottecher.


(2) Le Médecin Malgré lui représenté au Kiosque à musique de Bussang.
Alfred Bourgeois, dit Richard Auvray (1859-1898), ami de Maurice Pottecher, écrit en collaboration avec lui, le Sotré de Noël. C'est lui qui invente le nom de Théâtre du Peuple. Et, le 25 août 1901, la Revue Le Monde Artiste relate les débuts de la troupe de Pottecher, rapportée par Richard Auvray :
Il est utile de montrer comment fut créé le théâtre de Bussang. Voici en quels termes le regretté Richard Auvray, un dévoué collaborateur du début, raconta la chose :

« C'était le 22 septembre 1892 : on fêtait dans toute la France le centenaire de la République. A Paris, l'Opéra et les Français donnaient des représentations gratuites. Au chef-lieu du département, on tirait un feu d'artifice. Que faire à Bussang ?
« Maurice Pottecher eut l'idée de donner une représentation, et, pour être sûr d'amuser son public, il choisit du Molière.
« Les moliéristes égarés par hasard à Bussang cette année-là, se seraient peut-être indignés, car on s'était permis de moderniser l'inimitable, de transporter la scène du Médecin malgré lui à Bussang même, parmi Bussenets et Bussenettes revêtus des costumes locaux ; on avait même eu l'audace de toucher au texte sacré et de remplacer le baragouin des pays de Molière par le pur patois de la Haute Moselle.
« Qu'on pardonne au sacrilège, il eut un grand succès ; la célébrité de Molière s'étendit ce soir-là sur un canton où son nom n'avait guère jusque-là pénétré. On avait joué aux lanternes sur le kiosque de la musique municipale ; ce n'était qu'un essai. Mais il demeurait établi qu'on peut intéresser le peuple avec un ouvrage que goûtent les lettrés, pour peu que le peuple s'y retrouve lui-même. L'idée mit trois ans à prendre corps, mais elle se produisit au grand soleil, de belle venue et plus grandiose même qu'on ne l'avait tout d'abord conçue. »

(Le Monde Artiste 25/8/1901)

Théâtre du Peuple — Baraquements militaires
Image

8 Août 1906 — Les Olympiades Vosgiennes à Bussang.
La fête artistique et sportive de Bussang a eu un immense succès. La petite ville, entièrement décorée d'arcs de triomphe rustiques, de drapeaux et de guirlandes, présentait le plus charmant spectacle.
A six heures du matin a eu lieu le départ de la course d'automobiles à laquelle quarante voitures ont pris part.
Le parcours de 9 kilomètres par la route du ballon d'Alsace comprend treize lacets. L'altitude, au point de départ, est de 550 mètres et de 1.178 mètres au point d'arrivée. Le meilleur temps a été fait par la voiture de M. Schwob.
La course a été suivie d'un imposant défilé des concurrents jusqu'à Bussang. Les concurrents ont ensuite participé à un grand banquet.
Puis, la municipalité de Bussang a inauguré son nouveau stand, tandis que, dans une jolie prairie enguirlandée, les sociétés d'escrime et de gymnastique de la région prenaient place. La présence de l'harmonie de Bussang et de la fanfare du 21e chasseurs à pied de Montbéliard qui prêtaient leur concours à la fête en a singulièrement rehaussé l'éclat.
Pendant les exercices, poules à l'épée, courses à pied, gymnastique aux agrès, on a entendu successivement la fanfare et le chœur des chasseurs et l'excellente Société chorale de Cernay, venue d'Alsace pour la circonstance.
A deux heures, a eu lieu au Théâtre du Peuple la distribution des récompenses, sous la présidence du baron Pierre de Coubertin, assisté de M. Perrigot, président de l'Automobile-Club Vosgien, et de M. Maurice Pottecher. Deux mille spectateurs (plus de cinq cents n'ont pu trouver place) ont applaudi la représentation de
la Sotré de Noël, comédie rustique en trois actes, qui a clos cette admirable journée qu'on a baptisée « les Olympiades Vosgiennes ».
Le 19 août sera représentée, au Théâtre du Peuple, le nouveau drame de M. Pottecher :
la Reine Violante.

Benjamin Pottecher à couteaux tirés avec Camille Pelletan ! Une sombre histoire de cuillères et fourchettes...
11 décembre 1895 — M. Pottecher et le rapport Pelletan sur le budget 1896.
Le président de la commission du budget a reçu la lettre suivante, dont il a donné lecture à ses collêgues :

Monsieur le président,
Je viens protester auprès de vous contre un passage du rapport de M. Camille Pelletan sur le budget de la marine que je trouve reproduit par plusieurs journaux et où j'ai la douloureuse surprise de lire, à propos de fournitures de cuillères et de fourchettes faites à l'Etat, ce qui suit :
Page 80 du rapport : « Les couverts achetés cinq fois leur valeur à la suite de ces circonstances extraordinaires, portaient en effet la marque d'une maison étrangère au nom allemand, la maison B. et P. Pottecher. Et c'était un stock de marchandises de Hambourg qui se trouvait ainsi avantageusement placé. »
La maison Pottecher, dont je suis le chef, existe à Bussang (Vosges) depuis 1840, et elle n'a pas de succursale à l'étranger.
Je suis le fils du fondateur, je suis Français comme l'était mon père et je ne me connais aucun ascendant d'origine étrangère. J'exerce les fonctions de maire de Bussang depuis dix-neuf ans, et j'ai été fait chevalier de la Légion d'honneur en 1891.
Quant à ce qui concerne la majoration des prix d'achat signalée par M. le rapporteur, je ne puis que répondre ceci:
Jamais la maison Pottecher n'a participé directement à aucune adjudication de l'Etat.
Les couverts dont il s'agit, qui auraient été achetés par l'Etat 50 centimes pièce, ont été fournis par ma maison à un de ses clients au prix de 7 centimes, comme mes livres de commerce peuvent en faire foi.
Le département de la marine ne s'étant pas adressé directement à ma maison pour traiter, elle ne saurait être rendue responsable d'une telle majoration, contre laquelle je suis le premier à protester comme contribuable.
Cette imputation, d'un caractère blessant et doublement diffamatoire, a été publiée au nom et sous la garantie explicite de la commission du budget dans un document officiel destiné à être conservé dans les annales du Parlement, et ce n'est pas aux journaux qui l'ont reproduite de bonne foi, couverts par cette autorité, que je puis m'adresser pour en obtenir la réparation à laquelle j'ai droit.
C'est à la commission du budget et à l'équité de son président que je fais appel pour réclamer une rétractation officielle publiée sous la forme qu'a reçue cette assertion elle-même.
Je ne doute pas de la bonne foi de M. le rapporteur spécial de la commission, et je suis convaincu qu'il s'associera spontanément à la réparation qu'il doit à ma maison, à un honnête homme et à un bon Français.
Je vous prie, monsieur le président, de vouloir bien agréer l'hommage de mon respect.
Benjamin Pottecher.


En 1909 la Fanfare de Bussang est présidée par P. Pottecher, dirigée par J. Vincent, avec 40 exécutants.

Re: Kiosques à Musique

Posté : ven. 17 avr. 2015 09:09
par JeanMarc
BUSSIÈRES - Le Kiosque un jour de concert
(LOIRE)
La Fanfare Municipale « l’Etoile » de Bussières, fondée vers 1880, va attendre 50 ans pour avoir son Kiosque à musique. C'est d'ailleurs le directeur de cette fanfare, A. Jourlain, qui lance une souscription auprès des Bussiérois afin de trouver les fonds nécessaires à sa construction.
De forme hexagonale, celui-ci est inauguré le 20 juillet 1930 sur la Place des Filles Michaud, accompagné d'une grande fête.
L'arrière de l'Eglise, édifiée en 1842-1843, donne également sur la place des Filles Michaud qui est dévolue aux marchés hebdomadaires. La place du Champ de Foire quant à elle, accueille, en 1856, quatre foires annuelles : le 18 janvier, le 12 mai, le 21 août et le 3 novembre. Ces foires sont consacrées principalement aux bêtes à cornes et à la race porcine.
La fanfare municipale devenue l'Harmonie l'Etoile en 2011 est toujours active.
Kiosque toujours en place.

voir ici Kiosque de Bussières, aujourd'hui.

Image
publié par JeanMarc Ven 17 Avr 2015 09:03

1 - Harmonie l'Etoile de Bussières en concert sur le Kiosque (14 juillet 2013).
2 - Harmonie de Bussières (14 juillet 2013) suite.
3 - Harmonie de Bussières (14 juillet 2013).
4 - Spectateurs attentifs sur les gradins du Kiosque de Bussières (14 juillet 2013).

Mieux vaux être "pro" pour faire la Foire ! Méfiez-vous des vaches aux fesses rasées !...
Fraudes employées dans le commerce du bétail.
Le bétail exposé sur les foires est fort mélangé ; il abonde en infirmités de toutes sortes les unes apparentes, les autres secrètes, et, souvent, les vendeurs, surtout ceux de profession, cherchent toujours à présenter leurs produits pour tout autres qu'ils ne sont.
— On rencontre souvent dans les foires des vaches qui ont les fesses rasées avec soin. Cette supercherie, principalement employée par les marchands de vaches, a pour but de détruire l'écusson afin de priver les acheteurs d'un moyen d'apprécier les qualités laitières.
On peut donc considérer comme mauvaises, les vaches qui ont les fesses rasées, car il est évident que l'on ne rase les fesses qu'à celles qui sont mal marquées pour qu'on ne puisse reconnaître l'écusson ni à la vue ni au toucher.
— Certains trafiquants ont aussi l'habitude de laisser plusieurs traites dans le pis pour le gonfler dans toutes ses dimensions, de façon qu'une mauvaise vache ou une vache sur le point de tarir ont toujours, d'après l'aspect du pis, les apparences de bonnes laitières. On reconnaît que les vaches n'ont pas été traites depuis longtemps, lorsque le pis est dur et très distendu relativement à son volume ; à ce que les trayons sont raides, divergents, souvent douloureux, et à ce qu'ils laissent, sans qu'on les touche, couler le lait.
— On emploie à l'égard des trayons une ruse d'un autre genre. On sait que, parmi les trayons, il arrive souvent qu'il y en a qui ne sont pas percés intérieurement; que par ce défaut de nature, ils ne donnent pas de lait. Les vendeurs de mauvaise foi se procurent un jeune veau qu'ils placent à côté de la vache qui a ce vice, pour faire croire aux acheteurs que les trayons viennent d'être tettés jusqu'à la dernière goutte.
— Quand une vache est trop vieille, on lui lisse et on lui polit parfaitement les cornes, principalement sur la partie où se comptent les anneaux révélateurs de l'âge. Pour éviter d'être trompé de cette façon, il est donc indispensable que les acheteurs sachent évaluer l'âge par l'inspection des dents.
— Certains marchands font passer pour pleines depuis trois mois, les vaches dont le rut revient tous les trois mois, et qu'on nomme taurelières. Quand elles donnent des signes de cet état, elles ne retiennent presque jamais et donnent fort peu de lait ; c'est pour dissimuler cette faiblesse de production qu'on les dit pleines.
On reconnaît que la vache est taurelière à un sillon placé entre la pointe de la fesse et à la base de la queue ; ce sillon est assez semblable à celui qui se produit sur les mêmes parties quand la vache est prête à vêler, mais il y a cette différence que le sillon qui annonce la parturition a une direction droite parallèle à l'échine, tandis que le sillon qui caractérise les taurelières se dirige transversalement à partir de la base de la queue, vers le côté interne de l'os qui forme la pointe de la fesse.

(La Gazette agricole de 1897)

Re: Kiosques à Musique

Posté : lun. 20 avr. 2015 10:07
par JeanMarc
BUZET-SUR-BAÏSE - Boulevard de la République - Kiosque à musique
(LOT ET GARONNE)
Les communes nommées Buzet ne manquent pas ! Afin de stopper les éternelles confusions, il était temps, en 1921, de renommer celle-ci Buzet-sur-Baïse.
La guerre de 1914-1918 interrompt un premier projet de Kiosque à musique à Buzet. Ce n'est finalement qu'en 1932 que le Conseil Municipal autorise l'Harmonie des Enfants de Buzet à lancer une souscription et édifier un Kiosque sur le Boulevard de la République. Octogonal, il est en majeure partie constitué de béton, comme la plupart des Kiosques construits entre les deux conflits, sa toiture est en zinc. Il est inauguré en 1933.
Aujourd'hui, de fréquentes manifestations musicales ont lieu sur le Kiosque à musique. Des Concours de pétanques, des marchés expositions ou foires spécialisées ponctuels s'y déroulent à ses pieds.
Kiosque toujours en place.


voir ici Kiosque de Buzet-sur-Baïse, aujourd'hui.
et Ici.

Image
publié par JeanMarc Lun 20 Avr 2015 10:02

Mai 2012 - Quatre jours de fêtes à Buzet-sur-Baïse. Une tradition qui perdure
Les quatre jours de la fête locale coïncidant avec les journées du nautisme ont amené beaucoup de monde au village. Dès vendredi soir avec la retraite aux flambeaux et le feu d'artifice, le ton était donné. Les pétanqueurs et les beloteurs ont pu se dépenser. Les spectacles ont eu un réel succès d'autant que les jeunes du comité des fêtes avaient bien entretenu la Playa du kiosque. De par le nombre de forains installés, il a fallu interdire l'accès du centre aux véhicules. Les enfants ont eu leur part de jeux et concours (défilés, corso fleuri et autres). Le traditionnel lâcher de ballons, le tirage de la tombola ont été effectués pendant l'apéritif du soir offert par la municipalité avant de conclure à la salle polyvalente par des moules-frites. (La Dépêche 18 mai 2012)

En 1909, la Société Chorale de Buzet, dirigée par Nugnes, compte 25 chanteurs.
La Fanfare Saint-Cécile de Buzet est fondée le 25 janvier 1912. La Fanfare change de nom et adopte celui d'Harmonie des Enfants de Buzet. Elle a donné son dernier concert l'année de son centenaire, le 1er avril 2012, cessant ses activités, faute d'avoir des musiciens sur Buzet.

Re: Kiosques à Musique

Posté : ven. 8 mai 2015 06:56
par JeanMarc
CABOURG - Le Grand Hôtel et le Kiosque à musique
(CALVADOS)
voir ici, les renseignements déjà publiés sur le kiosque de Cabourg.
Malgré son passé un peu trouble, Charles Bertrand (1852-1927) va faire la pluie et le beau temps sur Cabourg. voir ici petit plus Charles Bertrand and C°.
Elu maire de Cabourg en 1896, il va occuper cette fonction jusqu'à son décès en 1927.
En 1895, il crée la Société immobilière des Bains de mer de Cabourg, pour y placer ses actifs : le Grand-Hôtel, le Restaurant et le Casino de Cabourg acquis en 1892. En 1904, il reprend ces actifs pour les mettre à son nom.
Ces commerces sont cependant systématiquement loués par bail à diverses Sociétés fermières.
En 1902, date du départ de MM. Noël et Pattard, gérants depuis 1892 du Grand-Hôtel et du Casino, L. Bertrand (vraisemblablement Léopold Bertrand) et Fabre reprennent le Grand-Hôtel, tandis que Lagrange s'occupe du Casino. Ceux-ci vont gérer la station balnéaire jusqu'en 1907 et 1909, dates des démolitions et reconstructions respectives du Grand-Hôtel puis du Casino.
En 1910, Bertrand donne à bail pour 30 ans le Grand-Hôtel et le Casino à la Société Ruhl et Cie, représentée par Henry Ruhl (1869-1956).
(voir ici, Petit plus sur Henry Ruhl)
Emmanuel Martinez (1882-1973), le futur hôtelier de la Croisette dirige un temps, le Grand-Hôtel entre 1910 et 1914. (Cabourg 4 août 1912 — L'actif directeur, M. Martinez, qui connaît bien son monde, se multiplie pour que les habitudes de chacun soient respectées, attention délicate que l'on apprécie de suite...)
En 1912, le Grand-Hôtel possède 250 chambres avec salles de bains.
De 1914 à 1918, le Grand Hôtel est affecté à l'usage d'Hôpital pour convalescents. Et lors du conflit suivant de 1940, les Allemands occuperont les lieux à loisir.

Image
publié par JeanMarc Mar 5 Mai 2015 10:28

9 août 1901 — Les fêtes se prolongeront à Cabourg, cette année, jusqu'à la fin de septembre. Le 12, courses sur le merveilleux hippodrome du Home ; le 13, fête sur la plage avec concours variés et concert par l'excellent orchestre C. Bourdeau ; le 14, deuxième journée de courses ; le 15, au Casino, « La Veine », avec Huguenet ; le 16, grand bal avec cotillon, retraite aux flambeaux, etc.

2 août 1903 — Cette année encore, M. Lagrange, l'habile et actif directeur du Casino, a fait merveilles, et va attirer la foule aussi bien aux concerts qu'au théâtre, où triomphe une excellente troupe, dont l'étoile est Mlle Jane Morlet, la charmante fille du baryton bien connu.
Outre les spectacles réguliers si goûtés, M. Lagrange offrira à ses fidèles habitués toutes les tournées à succès, tandis qu'au Grand-Hôtel MM. Bertrand et Fabre, sacrifiant à la musique eux aussi, ont engagé des Tsiganes qui font merveille.


17 janvier 1904MM. L. Bertrand et Fabre, qui dirigent les établissements de Cabourg, viennent de s'adjoindre, pour présider à la partie artistique du Casino, M. Louis Ballard, de l'Opéra. Nul doute qu'avec de pareils directeurs, Cabourg ne voie encore grandir sa réputation.

31 juillet 1906 — Cabourg n'a pas échappé, ne pouvait échapper à la fièvre du bridge par quoi les plages se reconnaissent élégantes. Au Grand-Hôtel, les avisés directeurs, MM. L. Bertrand et Fabre, ne se contentent pas de donner à leurs hôtes toutes les satisfactions auxquelles les a habitués le fameux restaurant si merveilleusement situé dominant la plage infinie. Ils songent aussi aux distractions préférées de leur clientèle si mondaine et que ce soit le bridge ou les pic-nic parties dans la belle campagne normande, les excursions si variées et si intéressantes aux environs de Cabourg, leur concours le plus actif, le plus intelligent est toujours assuré.

7 juillet 1907 — Les Fêtes de Cabourg. L'inauguration du Nouveau Grand Hôtel en a donné, superbement, le signal. L'ouverture des golf-links a suivi, provoquant la réunion de Parisiens et d'étrangers la plus brillante et les villas ont reconquis presque tous leurs hôtes, pressés d'applaudir aux débuts de la troupe du Casino de la perle des plages normandes.

18 juillet 1909 — De Cabourg. L'inauguration du Nouveau Casino de la Reine des Plages, véritable Palais de Féerie, avait lieu, ces jours derniers, devant un public émerveillé et enthousiaste. Tout Paris, qui villégiature à l'heure actuelle à Cabourg, assistait à ce grand event, et l'admirable coup d'œil qu'offraient l'immense et luxueuse salle des fêtes et les divers salons du Cercle, aménagés avec un goût et une somptuosité extraordinaires, tenait non point de la réalité mais du rêve.

CABOURG - Le Kiosque à l'heure de la musique
Image
publié par JeanMarc Mer 6 Mai 2015 08:59

11 août 1910 — Cabourg : L'aimable M. Ruhl peut se montrer satisfait de sa première année de direction du Grand Hôtel et du Casino. En plus des fidèles de notre belle plage, beaucoup d'étrangers sont descendus au Grand Hôtel, En outre, nombre de sportsmen venus pour la période des courses en Normandie ont établi leur quartier général dans le luxueux hôtel de M. Henry Ruhl.
Au Casino, toujours même élégante affluence. Succès et triomphes pour l'éminente cantatrice Mme Félia Litvinne et ses deux partenaires, MM. Schmitz et Bazélaire. Au Music-Hall, en plus de nombreuses et belles attractions, nous avons la joie d'applaudir en ce moment l'exquise divette Carmen Vildez.
Demain ce sera le tour du célèbre comique Dalbret. On annonce, au théâtre, Faust, le Barbier de Séville et Papillon, dit Lyonnais le Juste.


11 septembre 1911 — Cabourg. Un festival-concours de musique, organisé par la municipalité, aura lieu dans cette jolie station balnéaire, le dimanche 10 septembre prochain. Les adhésions sont reçues par M. A. Coty, directeur de la fanfare municipale, secrétaire général du concours.

8 juin 1912 — A Cabourg. Dimanche, ouverture du Grand Hôtel A la demande d'un grand nombre de familles désireuses de passer le mois de juin à la mer, M. Henry Ruhl a décidé d'ouvrir le Grand Hôtel de Cabourg dimanche prochain.

20 avril 1914 — La fête de bienfaisance organisée sous le patronage de la municipalité de Cabourg a été parfaitement réussie. Un vaudeville Le Convive et une opérette Eternel Roman furent enlevés avec beaucoup d'entrain. Au cours de la soirée, la fanfare de Cabourg et l'Estudiantina Les Ménestrels ont interprété les meilleurs morceaux de leur répertoire.
La quête faite gracieusement par Mmes Tribouillard et Charles Georges, a produit la jolie somme de 122 francs.
Un bal très animé a terminé cette charmante soirée.


***
Marcel Proust et Henry Ruhl, directeur du Grand-Hôtel et du Casino de Cabourg.
Proust entretenait d'amicales relations avec les directeurs successifs du Grand-Hôtel de Cabourg (Balbec). Henry Ruhl, le directeur en place depuis 1910, est cité nommément dans la correspondance de Proust, et, dans le passage suivant de "A l'Ombre des Jeunes filles en fleurs" il en souligne, non sans humour, les fautes de langage qui sont sans doute à mettre au compte de sa naturalisation récente en 1907, Ruhl étant d'origine anglaise.

« Ma seconde arrivée à Balbec fut bien différente de la première. Le directeur était venu en personne m'attendre à Pont-à-Couleuvre, répétant combien il tenait à sa clientèle titrée, ce qui me fit craindre qu'il m'anoblît jusqu'à ce que j'eusse compris que, dans l'obscurité de sa mémoire grammaticale, titrée signifiait simplement attitrée. Du reste, au fur et à mesure qu'il apprenait de nouvelles langues, il parlait plus mal les anciennes. Il m'annonça qu'il m'avait logé tout en haut de l'hôtel. « J'espère, dit-il, que vous ne verrez pas là un manque d'impolitesse, j'étais ennuyé de vous donner une chambre dont vous êtes indigne, mais je l'ai fait rapport au bruit, parce que comme cela vous n'aurez personne au-dessus de vous pour vous fatiguer le trépan (pour tympan). Soyez tranquille, je ferai fermer les fenêtres pour qu'elles ne battent pas. Là-dessus je suis intolérable », ces mots n'exprimant pas sa pensée, laquelle était qu'on le trouverait toujours inexorable à ce sujet, mais peut-être bien celle de ses valets d'étage. Les chambres étaient d'ailleurs celles du premier séjour. Elles n'étaient pas plus bas, mais j'avais monté dans l'estime du directeur. »
Extrait "A l'Ombre des Jeunes filles en fleurs" Marcel Proust

CABOURG - Le Kiosque à l'heure de la musique
Image
publié par JeanMarc Sam 9 Mai 2015 09:36

Une allusion à la musique au Kiosque de la Plage de Cabourg et une description minutieuse d'une des élégantes femmes fréquentant la plage et sa digue, voici une narration de Proust illustrant parfaitement nos cartes.

« Quelques jours après nous rencontrâmes Mme de Villeparisis en sortant du concert symphonique qui se donnait le matin sur la plage. Persuadé que les oeuvres que j'y entendais (le Prélude de Lohengrin, l'ouverture de Tannhauser, etc.) exprimaient les vérités les plus hautes, je tâchais de m'élever autant que je pouvais pour atteindre jusqu'à elles, je tirais de moi pour les comprendre, je leur remettais tout ce que je recèlais alors de meilleur, de plus profond.
Or, en sortant du concert, comme, en reprenant le chemin qui va vers l'hôtel, nous nous étions arrêtés un instant sur la digue, ma grand'mère et moi, pour échanger quelques mots avec Mme de Villeparisis qui nous annonçait qu'elle avait commandé pour nous à l'hôtel des « Croque-Monsieur » et des oeufs à la crème, je vis de loin venir dans notre direction la princesse de Luxembourg, à demi appuyée sur une ombrelle de façon à imprimer à son grand et merveilleux corps cette légère inclinaison, à lui faire dessiner cette arabesque si chère aux femmes qui avaient été belles sous l'Empire et qui savaient, les épaules tombantes, le dos remonté, la hanche creuse, la jambe tendue, faire flotter mollement leur corps comme un foulard, autour de l'armature d'une invisible tige inflexible et oblique, qui l'aurait traversé. Elle sortait tous les matins faire son tour de plage presque à l'heure où tout le monde après le bain remontait pour déjeuner, et comme le sien était seulement à une heure et demie, elle ne rentrait à sa villa que longtemps après que les baigneurs avaient abandonné la digue déserte et brûlante. »

Extrait "A l'Ombre des Jeunes filles en fleurs" Marcel Proust

Re: Kiosques à Musique

Posté : mar. 12 mai 2015 13:32
par JeanMarc
CAEN - Hôtel de Ville et Place de la République
(CALVADOS)
La Place des Petits Prés commence à prendre forme en seconde moitié du XVIIè siècle. Jean Eudes (1601-1680), fondateur d'une communauté de prêtres qui va se nommer les Eudistes, acquiert en 1658 un terrain sur tout un côté de la place, qui devient la Place Royale en 1679. Et de 1664 à 1703, le Séminaire des Eudistes et l'Eglise des Très Saints Cœurs de Jésus et Marie sont édifiés à cet emplacement.
La place est agencée, au milieu du XVIIIe siècle, de tilleuls, pelouse et bancs.
Le 12 janvier 1792, la Révolution ayant supprimé les ordres religieux, les Eudistes sont expulsés le 11 avril 1792 de leur Séminaire qui devient l'Hôtel de Ville de Caen ; l'Eglise est transformée en bibliothèque municipale.
La Place Royale est renommée Place de la République en 1882.
En 1883, le Kiosque à musique, de forme dodécagonale, est édifié au centre de la place, la statue de Louis XIV qui occupait ce lieu est déplacée à cette occasion. L'ensemble de la place est transformée en Square.
L'Harmonie La Fraternelle fondée en 1884, faisant suite à la Musique Municipale récemment dissoute, va être acclamée sur le kiosque tous les vendredis à la belle saison. Relayée par la Lyre Caennaise, mais également et surtout par la Musique du 36ème Régiment d'Infanterie (dirigée en 1909 par André, depuis le 13 février 1890), régiment qui est cantonné depuis 1876 à Caen dans les Casernes Lefèvre — la Caserne du Château — et Hamelin. Une partie du 5ème R.I. les rejoint en 1905, le 129ème R.I. en 1908 et le 224ème R.I. en 1914.
C'est dire l'animation qui a régné sur le Kiosque à musique et la Place de la République jusqu'en 1939.
La fin de la seconde guerre mondiale sonne le glas de Caen. En un mois et demi, du 6 juin 1944 au 18 juillet, l'aviation alliée tue 2.300 civils caennais et détruit 75% des constructions.
L'Hôtel de Ville est totalement ruiné, mais le Kiosque est miraculeusement épargné, comme nous le voyons sur la seconde carte. L'Eglise Saint Michel de Vaucelles, visible sur la première carte, au fond à droite, est également intacte après les bombardements.
Le Kiosque, malgré sa vaillance face au déferlement des 10.000 tonnes de bombes sur Caen, sera finalement détruit... par le Conseil Municipal de Caen en 1959. L'Hôtel de Ville ne sera pas reconstruit, il sera remplacé par un parking.
Kiosque supprimé.

voir ici Place de la République, sans Kiosque et sans Hôtel de Ville, aujourd'hui.

Image
publié par JeanMarc Lun 11 Mai 2015 15:39

Caen Eglise Saint Michel de Vaucelles — La Caserne du Château, caserne Hamelin (publiée par Sartoris)
Image

Des Concours musicaux ont lieu à Caen de manière épisodique :
Lors du concours musical du 19 juillet 1857, il faut noter qu'un Orphéon Allemand, la Germania, remportant tous les suffrages en première division, n'est pas près de revoir ce succès en France ! 1870, 1914 et 1940 vont faire oublier cette belle formation musicale...
Les Prix :
Orphéons. — La Germania, dirigée par M. Eberwein, remporte la Médaille en Or offerte par la Ville de Caen.
Chorales. — Les Enfants de Lutèce, dirigée par M. Gaubert se voit attribuée la médaille en or donnée par S.M. l'Empereur.
Harmonies. — Le corps de musique du 13e Régiment de Ligne, dirigé par M. Sarrus, remporte la Médaille d'Or.
Harmonies. — La Musique Municipale de Caen, dirigée par M. Letanneur, remporte la Médaille d'Or en deuxième division.
etc...

Le 2 juin 1867, un autre Concours musical réunit à Caen, 51 sociétés musicales, orphéons, musiques d'harmonie et fanfares, réunissant plus de 1.600 exécutants.
L'Orphéon de Bayeux remporte la médaille d'honneur de 200 fr. donnée par l'Empereur.
Le 6 juin 1875, 63 sociétés se présente au nouveau Concours de Caen.


Caen Musique militaire, place de la République — La Fraternelle en 1909
Image

Quelques uns des innombrables Concerts donnés au Kiosque de la Place de la République
— 26 avril 1914. L'harmonie La Fraternelle de Caen donnera un concert dimanche 26 avril 1914, place de la République, de 10 heures et demie à 11 heures et demie du matin.
Programme 1. Jubilé impérial, marche autrichienne, I. Matys ; 2. Rollon, ouverture dramatique, G, Parès ;.3. La Plainte du clocher, pièce descriptive, G. Balay ; 4. Sigurd, fantaisie, Reyer ; 5. Hylda, polka pour piston, soliste M. Bettin, I. Reynaud. Le Chef de musique E. Martin.

— 10 juin 1921. Concert La Fraternelle. A l'occasion de la présence à Caen de plusieurs membres du Gouvernement, dimanche prochain 12 juin, un concert sera donné place de la République, par l'Harmonie La Fraternelle et la Société chorale La Neustrie.
— 7 août 1921. A l'occasion des Courses, un concert sera donné au kiosque de la place de la République, par l'harmonie la Fraternelle, le dimanche 7 août de 21 à 22 heures.
— 26 mai 1923. Sur la demande de la Municipalité et à l'occasion de la journée Pasteur, l'harmonie La Fraternelle donnera un concert au kiosque de la place de la République, demain 27 courant, de 15 à 16 heures.
Au programme Plume au Vent (marche), de Turine ; Jeanne Maillolte (ouverture), de Reynaud ; Jeanne (valse), de F. François ; Miss Helyttte (fantaisie), de Audran ; Si tu voulais (bluette), de Turine.

— 12 août 1924. Le 40e Anniversaire de la Fraternelle.
L'Harmonie La Fraternelle de Caen célébrera le 7 septembre son 40è anniversaire, ainsi que les 25 années de direction de son chef, M. Martin.
A cette occasion, un grand festival aura lieu à Caen. Il groupera plus de l.000 exécutants. Des engagements nombreux sont déjà parvenus au comité organisateur. Les harmonies seront représentées par l'Union Cherbourgeoise, la Sainte Cécile de Flers, la Musique municipale de Saint-Lô, la Société Philharmonique de Lettry, la Musique municipale de Lisieux, la Sainte Cécile de Carentan, la Musique municipale de Valognes, la Neustrie de Caen et enfin la Fraternelle.

— 29 juillet 1928. Les fêtes de gymnastique. (gâchées par un déluge matinal)
La série de fêtes, organisées à Caen à l'occasion du concours fédéral de gymnastique, a débuté vendredi soir par un grand concert donné place de la République, par notre harmonie la Fraternelle. Le square et le kiosque à musique, artistiquement décorés et illuminés, produisaient le meilleur effet, de même que la décoration électrique de l'Hôtel de Ville en faisait ressortir les lignes harmonieuses. Un nombreux public n'a cessé de circuler tard dans les rues et d'admirer les décorations réalisées.
Hier matin, Caen s'est réveillé tristement de gros nuages bas, précurseurs de la pluie, couraient.Toute la matinée ce fut du déluge.
Les arrivées de sociétés de gvmnastique et de la musique du 101e ne suscitèrent de ce fait qu'un sentiment de curiosité tout à fait restreint.
Le soleil étant revenu au début de l'après-midi, a redonné à tous la gaieté et l'entrain, et les premiers concours individuels se sont disputés sous l'enthousiasme général. Le soir, à 21 h., une Grande fête de nuit s'est déroulée dans le cadre incomparable de ce stade, avec poses plastiques et projections lumineuses.


CAEN - Le Kiosque du Jardin public et l'Hôtel de ville
(Kiosque rescapé au milieu des Ruines de Caen - Cliché de 1944)
Image
publié par JeanMarc Mar 12 Mai 2015 12:48

Quelques autres manifestations, fêtes ou concerts à Caen, même durant le conflit 1940.
— 8 août 1934. Concert au Kiosque, fête nocturne, feu d'artifices.
Pour faire suite à la fête nocturne de dimanche soir le comité des fêtes conviait, lundi soir, les Caennais à assister à un concert donné par notre excellente phalange musicale, La Fraternelle, sur le Grand Cours, ainsi qu'à un feu d'artifice tiré dans la prairie.
Favorisée par Saint-Médard, qui avait bien voulu fermer les écluses célestes assez tôt dans la soirée pour faire reprendre confiance aux spectateurs, cette fête des oreilles et des yeux a remporté un succès aussi grand que celle de la veille, et plus de 8.000 personnes entouraient le kiosque où pendant plus d'une heure, sous l'énergique direction de M. Clérisse, les musiciens de la Fraternelle exécutèrent, avec leur brio habituel, différentes œuvres réellement goûtées du public.
Puis ce furent les différentes pièces du feu d'artifice encadrées de fusées et de bombes de toutes couleurs dont l'éclat paraissait faire pâlir de jalousie les lampes électriques adroitement disséminées sous les frondaisons du Grand-Cours.
La véritable féerie de lumière déployée par le bouquet final éteinte aux yeux des spectateurs, ceux-ci quittèrent à regret le Grand-Cours où ils venaient de goûter la douceur d'une nuit d'été et commentèrent favorablement les initiatives du Comité des Fêtes de la ville de Caen pour cette année 1934.


— 18 août 1938. Voici le programme du concert qui sera donné par La Fraternelle sur le kiosque de la place de la République, vendredi 19 août, à 21 heures
1. Cherbourg, porte de France (Kremblinsky) ; 2. La Gazza Ladra (Rossini) ; 3. Gracieux Babil (Petit). Hautbois M. Lemercier ; 4. Impressions d'Italie (Charpentier) ; 5. Sigurd Jorsalfar (E. Grieg).


— 1er juin 1939. A l'occasion de la fête de la Trinité, L'Union Lyrique Municipale donnera un concert au kiosque du jardin public du Roule, dimanche 4 juin, à 21 heures.
Au programme Marche pour l'Exposition (Andrieu) ; Les 28 jours de Clairette, sélection (Victor Roger) ; Les Pyrénées, suite d'orchestre (Lacôme) : a) Le Château de Pau b) La Pyrénéenne c) Au Pays Basque ; Marche Normande (J. Lefèvre) ; La Housarde, valse militaire (L. Ganne) ; Marche des Mousquetaires (Kohenemann).

—11 juin 1942. Vendredi, le concert de l'harmonie La Fraternelle, qui avait dû voilà huit jours être remis à cause du mauvais temps, a pu avoir lieu sur la place de la République, et la foule se pressait autour du kiosque, aussi nombreuse que bruyante.
Il y avait si longtemps que nous n'avions eu le plaisir d'entendre nos chers musiciens dans un concert en plein air, et cette première soirée de La Fraternelle a rappelé tant de souvenirs à beaucoup ! Il semble toutefois qu'il y a quelques années le silence était plus religieusement, plus poliment observé, il y avait d'ailleurs quelques agents qui savaient rappeler à l'ordre les bavards. Il y avait surtout moins d'enfants aux jeux bruyants et aux ébats sans mesure. Mais la ville avait eu la sage précaution d'enlever vendredi les fleurs de ses plates-bandes.
Il y a enfin une autre raison, où je ne voudrais pas que M. Clerisse vit un reproche, mais au contraire la constatation de la grande valeur de la phalange qu'il dirige : le niveau de ce premier concert était peut-être un peu relevé. Ce fut, certes, de la belle musique, un bel ensemble d'une homogénéité parfaite et que l'on sent tellement souple, tellement docile à la baguette du chef. Mais au moins pour le début d'une saisan, une musique davantage populaire eut recueilli plus de suffrages et plus d'attention du public. Nous aurons, je l'espère, de nouvelles occasions d'entendre des pages aussi savantes que celles qui nous furent offertes vendredi et des rythmes plus entrainants, moins délicatement fignolés et conduits, n'empêcheront pas nos excellents musiciens d'acquérir encore plus de modelé dans la virtuosité, plus d'assurance. La Fraternelle, d'ailleurs, a innové vendredi pour rendre encore plus intéressants ses concerts qui sont de véritables galas.
Les auditeurs ont eu le grand plaisir d'applaudir M. Malherbe, l'excelle baryton caennais qui obtint un vit succès notamment avec "Ma Normandie", et nous croyons savoir que M. Clérisse s'est assuré pour les prochains concerts le concours d'hôtes de marque MM. Deverny et Marcel Mules, professeurs au Conservatoire de Paris ; Lancelot. des Concerts Lamoureux ; Lamorlette. ancien hautbois solo de la Garde.
Le public caenneis saura apprécier comme il convient ce souci de lui offrir du beau et remercier l'excellente harmonie de M. Clérisse en assistant nombreux et attentif aux prochains concerts.

— 26 août 1942. Société Chorale de Caen. Nous informons nos sociétaires que la société donnera un concert vendredi 28 août, à 20 h. 30 au kiosque, avec l'Harmonie La Fraternelle. Répétition mercredi 26 août avec l'Harmonie La Fraternelle, à 20 h 30. salle de la Fraternelle, rue Daniel-Huet.

Sociétés musicales actives à Caen en 1909 :
La Fraternelle (harmonie), direction Eugène Martin, 70 exécutants ;
Fanfare de l'Ecole Normale, 24 exécutants ;
La Lyre Caennaise (orchestre symphonique chorale), président Hédouin, direction Lair.
Orchestre municipal, direction A. Mancini.
Fanfare de l'Orphelinat Leveneur, direction Hommet, 25 exécutants ;
Le Réveil (société de trornpettes), direction Lépicier, 32 exécutants ;
La Neustrie (chorale), direction E. Porée, 30 exécutants.

Re: Kiosques à Musique

Posté : ven. 15 mai 2015 07:53
par JeanMarc
CAGNAC - Le Kiosque de la musique
(TARN)
En 1880, Cagnac est un hameau dépendant de la commune de Saint-Sernin-lès-Mailhoc. Suite à la découverte et à l'exploitation de la houille à partir de 1894 à Cagnac, sa population est du triple de celle de Saint Sernin. Le 12 juin 1910, un décret attribue à la commune de Saint-Sernin-lès-Mailhac la dénomination de Cagnac.
A la suite de l'exécution en Espagne de Francisco Ferrer (1859-1909), de grandes manifestations ont lieu dans plusieurs pays, essentiellement dans les villes sujettes aux grèves ouvrières. Ferrer était, entre autre, un fervent partisan de l'action ouvrière par la grève, et, de ce fait, devient le héros des villes minières. Et pour sacrifier à la mode, ces villes vont consacrer sa mémoire en donnant son nom à des lieux publics. Ainsi, Albi, Carmaux ont leur rue ou place Ferrer. Et Cagnac, pour ne pas être de reste va avoir sa place Ferrer.
(carte-photo de Francisco Ferrer et Soledad Villafranca, aimablement prêtée par Danielle-Ombellule, ici.)
C'est sur cette place Ferrer, qu'en 1927, on édifie un Kiosque à musique octogonal. L’harmonie des mineurs de Cagnac, forte de 45 exécutants, a enfin un lieu de rassemblement officiel pour exercer son talent. Elle a été créée en 1921, au plus fort de l'exploitation minière et avant la crise.
A partir de 1930, l'activité minière va décroître rapidement, le nombre d'ouvriers passe de 2.110 en 1931 à 1.556 en 1937 — sur 1.556 ouvriers, on compte 875 français et 681 étrangers, dont 612 polonais.
L'exploitation minière cesse en 1979 et l'Harmonie des mines s’est arrêtée ; mais bien avant, ses concerts se faisaient de plus en plus rares, faute de musiciens.(1)
La musique n'a pas disparu pour autant à Cagnac, puisque la communauté polonaise — en 1938, Cagnac compte 1.770 polonais — fonde en 1964 le groupe folklorique To-i-hola, groupe qui perdure aujourd'hui et organise même, depuis 2013 un festival d'accordéon annuel au Kiosque Cagnacais.
La Place Ferrer a été débaptisée et a pris le nom de Paul Péret, ancien Directeur des Mines d'Albi à partir d'août 1905, jusqu'après 1928 ; contrairement au nom qu'elles avaient adoptés, les Mines d'Albi n'étaient pas à Albi mais à Cagnac.... Le 1er mars 1931 la commune de Cagnac a adopté le nom de Cagnac-les-Mines.
Kiosque toujours en place.

[/color][/b]
Image
publié par JeanMarc Ven 15 Mai 2015 07:42

14 septembre 2013 — Le Foyer rural de Cagnac-Saint-Sernin vous invite, dans le cadre des journées européennes du Patrimoine, à assister au premier Festival « Accordéon en fête » qui aura lieu toute la journée de samedi 14 septembre au Kiosque à musique, place Paul Péret à Cagnac.

13 septembre 2014 — Le foyer rural de Cagnac-Saint-Sernin vous invite à assister au deuxième Festival « Accordéon en fête » qui aura lieu toute la journée du samedi 13 septembre au Kiosque à musique, place Paul-Péret à Cagnac.
L'après-midi, il y aura des concerts d'accordéon sous le kiosque : musette, traditionnel occitan, traditionnel irlandais, musique classique, jazz/swing, irlandais, trompette, etc... avec une scène libre pour les musiciens amateurs, des accordéonistes d'origine polonaise, une démonstration de tai chi chuan et du hip-hop sur des airs d'accordéon, pour que les générations se côtoient.
Enfin, à 21h un bal gratuit clôturera cette journée.


Accordéon en fête en 2013 à Cagnac (cliché La Dépêche) — Kiosque aujourd'hui
Image

(1) Cagnac — En souvenir de l'Harmonie
J'avais tant à coeur cette belle société, qui nous faisait passer d'agréables moments, et qui nous occasionnait, quelquefois de belles randonnées, que je ne puis passer devant la place Ferrer, où repose notre pôvre kiosque, si florissant autrefois, et si triste aujourd'hui, sans avoir des larmes aux yeux. Je m'arrête, je regarde, l'oeil hagard, ce berceau à musique d'où vibrait les échos des airs de Beethoven, de Choubert, de Massenet, etc., si agréables à entendre. Combien de temps je reste en contemplation ? je ne puis le dire.
Toutes mes pensées se choquent, ce n'est qu'après m'être rendu compte de l'évidence que je pars le coeur serré et les yeux humides, pour rentrer à la maison vide, hélas ! de cet instrument qui m'était si cher. Enfin, avec le temps, les douleurs s'effacent, le cours de la vie change, pour faire place à des choses bien bizarres quelquefois.
Quand il n'y a plus de regrets, l'intérêt peut alors prendre la place, c'est ainsi que l'on pourrait utiliser le kiosque à musique.
Pourquoi n'en ferait-on pas un petit zoo cagnacois ou l'on pourrait voir toutes sortes de bestioles encore inconnues dans notre patelin ? Ou bien, de préférence, vous pourriez en faire un pigeonnier d'élevage ce qui rapporterait des pigeons de « marque ». A la vente cela vous augmenterait le budget M. le maire, tout en mettant de l'entrain au village, et ferait aussi le bonheur de quelques chômeurs ou chômeuses que vous désigneriez pour l'entretien ! Ne laissez pas des monuments sans rapport, vous savez bien que vous avez besoin d'argent et, ce qui serait d'autant plus agréable aussi, pour tous les musiciens, de venir écouter « roucouler » à leur place les jolis petits volatiles. Pour le bien public, kiosque à louer.
(26 juin 1938 Journal L'Eveil ouvrier)

En 1909, seul l'Orphéon Cagnacais est actif, présidé par Elise Salvetat, dirigé par Fréminet, avec 45 exécutants.
En 1921, l'Harmonie des mines vient en renfort, avec également 45 exécutants.

Re: Kiosques à Musique

Posté : sam. 16 mai 2015 08:55
par JeanMarc
CAHORS - Les Allées Fénelon et le Kiosque de musique
(LOT)
Les Allées Fénelon ont été implantées à partir de 1812. Suite à une souscription effectuée en 1818, un premier monument dédié à Fénelon (1651-1715) est érigé en 1820 sur les Allées Fénelon. En 1868, le sculpteur Cyprien-Antoine Calmon (1837-1901) est chargé de remplacer cette sculpture par un buste de Fénelon placé sur une colonne entourée de quatre figures allégoriques. L'ensemble est démonté en 1894, le buste sera offert à la ville de Carennac où François de Salignac de La Mothe-Fénelon dit Fénelon a résidé, au Château des Doyens, de 1681 à 1685.
Le Kiosque à musique, octogonal, aux colonnes et balustrade en bois, est édifié au centre des allées Fénelon, dans les années 1880-1900. Quelques articles récents parlent de 1848, mais cette date n'est attestée par aucune sources : comme bon nombre de villes de garnison, c'est à la suite de demandes répétées de la musique des régiments ou des sociétés orphéoniques locales, que les municipalités se décidaient à édifier un pavillon de musique destiné à abriter les musiciens d'une part, et en outre à assurer une accoustique la plus satisfaisante possible. Le 7ème Régiment d'infanterie est cantonné depuis 1870 à Cahors, caserne Bessières, place Thiers ; sa musique est dirigée par Michel depuis 1894 jusqu'après 1909. L'Orphéon de Cahors, très actif depuis 1860, puis l'Avenir Cadurcien ne seront pas de reste pour animer le Kiosque et les allées Fénelon.
En 1884, le célèbre cadurcien Léon Gambetta (1838-1882) étant décédé deux ans auparavant, les allées Fénelon vont accueillir un monument dédié à cet illustre homme politique. Gambetta était passé à Cahors en 1881, à l'occasion des grandes fêtes organisées du 21 au 31 mai pour le concours régional agricole.
Outre les Concerts, défilés et manifestations musicales, de grands banquets et de grandes foires et comices ont lieu sur les Allées Fénelon, point de rassemblement central de Cahors.
Plutôt que de le restaurer, la municipalité a fait démonter le Kiosque à musique en 1960 et en a fait don à la société protectrice des animaux ; celle-ci a réutilisé les parties non boisées du kiosque pour réaliser une passerelle sur le ruisseau Bartassec, afin d'accéder au refuge qu'elle y possède. Passerelle précaire qui a résisté deux ans.
Kiosque supprimé

voir ici, Allées Fénelon de Cahors, sans kiosque, aujourd'hui.
Monument Gambetta sur les allées Fénelon, aujourd'hui.

Image
publié par JeanMarc Sam 16 Mai 2015 08:10

Quelques mois avant son décès, Gambeta vient encore banqueter dans sa ville natale.
9 mai 1881 — Les Fêtes de Cahors. Nous avons annoncé dernièrement que M. Gambetta assisterait aux fêtes qui auront lieu à Cahors du 21 au 31 mai, à l'occasion du concours régional agricole. D'après le programme des fêtes que nous avons sous les yeux, d'après les échos qui nous arrivent, on peut assurer que la ville de Cahors prépare une réception splendide au président de la Chambre des députés.
A part quelques exceptions rares, on peut dire que la cité tout entière voudra prendre part à ces jours de fête dont voici le programme :
— Samedi 21 mai, de 8 heures a 2 heures : Réception des machines et instruments agricoles ; classement, montage. Installation définitive des Expositions industrielle et artistique.
— Dimanche 22, à 10 heures du matin : Ouverture du Concours industriel, sur le cours Fénelon.
— Lundi 23, à 7 heures du matin : Essais publics des instruments admis aux concours spéciaux. Réception des produits agricoles.
De 10 heures à 6 heures, Exposition industrielle, cours Fénelon.
— Mardi 24: Suite des Concours spéciaux.
Continuation jusqu'à midi de la réception des produits agricoles. De 10 heures à 6 heures : Exposition industrielle, cours Fenelon.
— Mercredi 25 : Suite du jugement des instruments. Opérations du jury des produits agricoles et horticoles. A 9 heures du matin. Exposition des machines et produits de industrie sur le cours Fénelon. Ouverture des Expositions industrielle et artistique, dans les salles de la Mairie.
A 10 heures 25, arrivée de M, Gambetta ; réception à la gare par le conseil général, le conseil municipal et l'Orphéon de Cahors.
— Jeudi 26, à 7 heures du matin : Opérations du jury des animaux. Exposition des instruments et des produits. Exposition des animaux.
De 10 heures à 3 heures, exposition industrielle et artistique, la mairie et sur le cours Fénelon. Visite de l'Exposition industrielle et artistique par M Gambetta.
A 3 heures, mats de cocagne sur la place du Marché. A 4 heures, musique du 7e de ligne, place Thiers.
A 5 heures, musique du 18è d'Artillerie, cours Fénelon. Illumination des édifices municipaux. Retraite aux flambeaux.
— Vendredi 27 : Exposition de tout le Concours agricole, industriel, artistique, horticole. A 2 heures, inauguration par M. Gambetta du monument élevé aux soldats du Lot morts pendant la guerre franco-allemande. Musiques du 7e de ligne et du 18e d'artillerie.
— Samedi 28 : Exposition de tous les Concours, visite du Concours agricole par M. Gambetta.
A six heures, banquet patriotique de 800 couverts, dans les cours du Lycée, présidé par M. Gambetta.
— Dimanche 29 : Exposition gratuite de tous les Concours. Distribution des récompenses du Concours agricole. Musiques militaires, Sociétés musicales sur diverses places de la. ville.
A 8 heures, Orphéon de Cahors sur les balcons de la Mairie. Illuminations générales. Feu d'artifice. Retraite aux flambeaux.
— Lundi 30 : Clôture du Concours agricole. Expositions industrielle et artistique. Concours de musiques et d'orphéons. Distribution des récompenses. Illuminations. Feu d'artifice. Retraite aux flambeaux par les Sociétés qui voudront y prendre part.

voir ici, Buste de Fénelon, aujourd'hui au Château des Doyens, à Carennac.

Monument Fénelon, allées Fénelon (oeuvre de Cyprien-Antoine Calmon restée en place de 1864 à 1894)
Image

Suite à un évènement national concernant les relations franco-russes.
14 août 1891 — Cahors. Jeudi soir, la musique du 7e de ligne, à la fin du concert donné sur les allées Fénelon, a joué l'hymne national russe et la Marseillaise, aux acclamations enthousiastes de l'assistance et aux cris de : Vive la Russie ! Vive la France !

1er juin au 15 juillet 1894 — Concours Régional et Exposition internationale sur les Allées Fénelon.
A l'occasion du Concours régional, la ville de Cahors organisera cette année, du 1er juin au 15 juillet, sur les Allées Fénelon, l'un des plus vastes emplacements de la ville, une Exposition Internationale, Industrielle, des Beaux-Arts, Scolaire, Agricole, Horticole, Hippique et Canine. De nombreuses fêtes auront lieu à cette occasion, telles que : Grand Concours musical et grand festival les 17 et 18 juin ; grandes courses internationales de vélocipèdes ; grand Concours de gymnastique ; Concours de pompes à incendie ; Ascension d'un ballon monté ; fêtes enfantines et grandes fêtes de nuit.
Pour tous renseignements, s'adresser à M. le Commissaire Général de l'Exposition, à l'Hôtel de Ville de Cahors.
(Le Journal de l'Aveyron, Rodez, 24 mars 1894)

Fête des Fleurs et Concours orphéoniques à Cahors.
15 mai 1901 — L'Orphéon de Cahors publie le règlement du concours de sociétés chorales, harmonies, fanfares, estudiantinas et orchestres qui sera ouvert à Cahors le dimanche 2 juin à l'occasion de la Fête des Fleurs. Il y aura concours d'exécution et concours d'honneur, chaque épreuve avec morceau de choix. Primes en espèces du concours d'honneur : orphéons, 1e prix, 100 fr.; harmonies et fanfares, 1e prix, 100 fr. ; estudiantinas et orchestres, 1e prix, 50 fr. Adhésions à M. Edmond Fournier, 3, allée Fénelon.

La Foire de la Saint-Clair, une tradition "séculaire" à Cahors (1er juin)
28 mai 1909 — Les Fêtes de Cahors. La ville de Cahors prépare de grandes fêtes agricoles, qui auront lieu du 29 mai au 1er juin, sous la présidence de M. Ruau, ministre de l'agriculture, et de MM. Lambert-Rochet, préfet du Lot, le docteur Darquier, maire de Cahors, et le colonel Rocca, commandant le 7e de ligne.
Les réjouissances commenceront samedi soir par un concert et une retraite aux flambeaux, se continueront le lendemain par un festival sur la place Luctérius, un défilé dans les principales rues de la ville, une bataille de fleurs sur les allées Fénelon.
Lundi, ouverture du concours agricole et concert militaire.
Mardi 1er juin, grande foire de la Saint-Clair, inauguration, par M. Ruau, ministre de l'agriculture, de l'hôpital-hospice. A trois heures, distribution des récompenses au théâtre.
M. Ruau arrivera à Cahors mardi matin à 9 h. 32. Il sera reçu à la gare par le préfet maritime, le maire et le conseil municipal. A 10 heures, réception officielle, à la préfecture, des autorités et des délégations, puis visite du concours agricole.
Le soir après un dîner à la préfecture, le ministre prendra à 10 h. 40 le train pour Paris.

Le 7ème de Ligne joue une toute autre musique !
Il part surveiller et éventuellement réprimer les débordements de grévistes à Decazeville.
16 octobre 1902 — A trois heures cinquante-huit, un bataillon du 7e de ligne, en garnison à Cahors, est arrivé à Decazeville. M. le capitaine Clavau a été envoyé de Decazeville à Rodez pour prendre des chevaux.
L'effervescence est toujours extrême dans le bassin houiller.


Déplacement musical à Souillac pour le 7ème de ligne.
20 avril — Souillac. La musique du 7e de ligne, venue de Cahors, joue la Marseillaise, et M. Malvy reçoit le chef du gouvernement, auquel il présente son père, qui préside la municipalité de Souillac. Tous les préfets et sous-préfets des environs saluent M. Doumergue et le cortège se dirige vers la ville.

Musique du 7ème Régiment d'Infanterie — Caserne Bessières, place Thiers
Image

Roland Dorgelès préside un Banquet de 2.300 couverts sur les Allées Fénelon.
Le dimanche 9 juin 1929 un grand banquet est organisé par la Fédération des Anciens Combattants du Lot, banquet qui doit avoir lieu sur les Allées Fénelon à Cahors, dont les ombrages magnifiques formeront un cadre idéal à ces amicales agapes.
Programme : A 9 heures 30. — Rassemblement dans la cour de la gare. — Cortège de tous les Anciens Combattants jusqu'au Palais des Fêtes. A 10 heures 30. — Assemblée plénière dans la salle du Palais des Fêtes sous la présidence de M. Roland Dorgelès, président des Ecrivains Anciens Combattants, assisté des parlementaires du Lot, de M. le Préfet du Lot et des délégations de Mutilés A.C. et d'Anciens combattants. A 13 heures. — Grand Banquet de 2.300 couverts sur les Allées Fénelon, présidé par Roland Dorgelès. Il sera servi à 13 h. sur les Allées Fénelon soigneusement bâchées afin de préserver les assistants des intempéries toujours à craindre.
Menu : — Hors-d'oeuvre variés. — Entrée : Colin mayonnaise. — Légume : Petits pois à la française. — Rôti : Volaille braisée froide. Salade. — Desserts : Pâtisserie, fraîche. Fruits. — Vins : Côtes du Lot rouge. Vieux Cahors. Champagne. Café.
La fanfare l'Avenir Cadurcien, sous la direction de M. Rivière, se fera entendre durant le repas, pour le compléter d'un agrément musical.
Là aussi, des hauts parleurs amplifieront, au moment des discours, la parole des orateurs.
Après le Banquet, la Société les Amis de l'Harmonie, sous la direction de M. Nouyrit, donnera un concert artistique sur le parvis de l'Hôtel de Ville.
Enfin à 22 heures, trois grands bals publics clôtureront cette inoubliable journée.

*
Le compte rendu de cette grande manifestation ne tarit pas d'éloges. Le seul incident qui est relaté a trait aux nombreuses averses qui heureusement avaient été anticipées par la pose de bâches sur les allées Fénelon :
" Le vert sombre des bâches neuves, qu'éprouveront d'intempestives averses, se confond avec la voûte de verdure que forment les marronnier touffus. Des portiques dont la disposition architecturale est artistiquement combinée, composent une façade vraiment somptueuse. Comme fond, le coquet jardin public aux grands arbres protecteurs.
A cause d'une ondée inopportune, survenue dès la sortie du Palais des Fêtes, les convives s'attablèrent un peu avant l'heure fixée. Il en résulta un certain désarroi que vint aggraver l'improvisation nécessaire de sièges de fortune pour remplacer les chaises restées en panne sur la route montalbanaise. Ce sont là le seul incident et le seul accident de la journée. Nos camarades nous ont déjà excusés. Le service fut irréprochable. Le menu excellent."
" Remercions ici « l'Avenir Cadurcien » du concours précieux qu'il a donné à la fête. Durant tout le repas, il a fait entendre de joyeux morceaux parfaitement exécutés sous la direction de son excellent chef, M. Rivière. Au début, il joua la « Marseillaise », écoutée debout par tous les convives. Il la fit suivre de la célèbre « Madelon » que l'immense auditoire entonnait en choeur et qu'il dut bisser."(...)
A 17 heures, sur une estrade installée devant l'hôtel de ville les musiciens de la Société Les Amis de l'Harmonie donnèrent un concert qui fut très goûté malgré l'averse imméritée qui vint le suspendre au 3e morceau.
Les exécutants et leur dévoué directeur, M. Nouyrit furent, néanmoins, vivement applaudis. (...)
La jeunesse cependant ne perdit rien. On lui avait promis un bal. Elle l'a eu.
Sur les Allées Fénelon, aux sons d'un excellent orchestre, composé de musiciens de l'Avenir Cadurcien. de nombreux et joyeux couples dansèrent, jusqu'à minuit toutes les danses modernes.

*
Le dimanche 29 mai 1932, on remet le couvert sous les frondaisons des allées Fénelon ; cette fois-ci, le congrès des anciens combattants "non pensionnés" a fait servir pour son banquet annuel 3.500 couverts.

Un "banquet" comme autrefois sur les Allées Fénelon.

Concert militaire sur les Allées Fénelon — Orphéon Cadurcien
Image

Les Foires à Cahors, un roman-feuilleton
En 1880 se tiennent à Cahors douze marchés-foires, le second samedi de chaque mois, puis à compter de cette date, le premier samedi après le 10 de chaque mois. Finalement, Cahors obtient, quelques années plus tard, auprès du Conseil Général du Lot, l'institution de deux foires par mois.
En 1906, nouvelle demande de modification un peu plus tortueuse : premier et troisième samedis de chaque mois à l'exception seulement de la foire du 1er juin, dite de la Saint-Clair, qui sera renvoyée au lendemain si le 1er juin tombe un jour de fête ou un dimanche.
Puis en avril 1907, le Conseil Général du Lot fait appel à un traducteur pour étudier la requête de Cahors :
"demande du Conseil municipal de Cahors, tendant à fixer aux 1er et 3e samedis de chaque mois les foires qui se tiennent dans cette ville deux fois par mois, à l'exception de celles de janvier, juin et novembre, qui seraient maintenues aux mêmes dates : 3 janvier, 1er juin et 3 novembre."
Cette requête est d'ailleurs rejetée par le Conseil Général le 10 avril 1907, notifiée au Maire de Cahors le 31 mai 1907 ; celui-ci ne se décourage pas, puisqu'il fait adopter une nouvelle délibération par son conseil municipal le 7 juin 1907, soit 8 jours après, avec les mêmes désidératas et fait déposer le tout au Conseil général pour sa réunion d'Août 1907. Le Conseil général reste toutefois intraitable...
Il faudra attendre 1920 pour que cette requête, une nouvelle fois déposée, soit prise en considération ! En août 1920, le Conseil Général accepte que les foires de Cahors soient fixées
"aux premiers et troisièmes samedis de chaque mois, à l'exception de celles des mois de janvier, juin, août et novembre, qui conserveront les dates actuelles."

Fort de cette acceptation du Conseil général du Lot, une Foire aux Chiens venant d'être créée, organisée par "Le Saint-Hubert Club Quercinois", ce dernier dépose une demande de subvention en septembre 1921 auprès du même Conseil Général.
Cette demande est immédiatement acceptée, le Conseil Général du Lot dote Cahors d'une subvention de 200 frs pour sa foire aux chiens de 1921.
Et chaque année, le Conseil va être sollicité pour cette subvention qui est même substantiellement augmentée à 500 frs pour les années 1925 et 1926...


Concert sur les Allées Fénelon en 2011.

Sociétés musicales cadurciennes en 1909 :
Orphéon de Cahors, fondé vers 1860, président de Monzie, direction Gustave Barreau (propriétaire du Café de la Promenade), 65 exécutants ;
L'Avenir Cadurcien (fanfare), direction Rivière, président Daymard, 34 exécutants ;
La Cigale divonienne (orchestre symphonique), président A. Dissès, direction Barreau, 22 exécutants.

Re: Kiosques à Musique

Posté : mer. 20 mai 2015 07:21
par JeanMarc
CALAIS - La Place d'Armes et le Beffroi
(PAS DE CALAIS)
D'une hauteur de 28 mètres, la Tour du Guet, doyenne de Calais (XIIIè siècle), était occupée par un guetteur chargé de la surveillance de la ville : incendies, mouvements de troupes pendant les conflits, ouverture des portes de la ville... De 1816 à 1849, elle sert de télégraphe, en 1818 de phare. Le dernier guetteur quitte ses fonctions en 1905.
La Place d'Armes ainsi nommée depuis 1558, s'appelait auparavant Place du Marché. Les foires et marchés de la place d'Armes sont régis par un édit du Roi François II de 1560 : les Calaisiens ont le privilège d'obtenir deux foires par an et un marché tous les mercredis et samedis de l'année.
L'Hôtel de Ville surmonté d'un Beffroi est édifié sous l'occupation anglaise (1347 à 1558). En 1836, l'Hôtel de Ville accueille le musée des Beaux-Arts. Le 14 mai 1848, l'arbre de la Liberté est planté sur la place d'armes, et le 21 janvier 1852, il est abattu...
Le 25 mars 1879, le Tramway à cheval fait son entrée à Calais, mais il n'atteint la place d'Armes que le 14 juillet 1879. Il dessert Saint-Pierre-lès-Calais et, à partir du 20 mai 1883 la Place de l'Hôtel de Ville de Guînes.
voir ici, PETIT PLUS Tramway à chevaux de Calais.
En 1885, Calais fusionne avec Saint-Pierre-lèz-Calais, et le Conseil Municipal abandonne l'Hôtel de Ville de Calais pour s'installer "provisoirement" place Crèvecœur, dans l'ancienne mairie de Saint-Pierre, et il est décidé de construire un nouveau bâtiment sur un terrain libre en limite des deux communes nouvellement réunies. Ce nouvel hôtel de ville, commencé en 1911, sera inauguré en 1925, mais la municipalité s'y est installée dès mars 1918.
A partir de 1900, dès que le besoin s'en fait sentir, un Kiosque à musique démontable en bois, uniquement constitué d'un soubassement et d'une balustrade, est érigé devant l'ancien Hôtel de ville qui est maintenant uniquement consacré au musée des Beaux-Arts. Comme on le voit sur cette carte, la Place d'Armes justifie amplement son nom par les défilés militaires qui s'y déroulent fréquemment.
Basée à Béthune, la musique du 73ème de ligne vient occasionnellement aux grandes manifestations calaisiennes. Le 8ème Régiment d'Infanterie, basé à Saint-Omer, a également été cantonné à Calais, dans la caserne Vauban.
Calais subit de nombreux bombardements de l'aviation et des zeppelins allemands durant le conflit 1914-1918 : le bilan humain est de 228 victimes civiles, les dégâts matériels sont relativement importants.
Un second Kiosque à musique en bois mais plus sophistiqué va être monté, après 1920, toujours devant l'ancien hôtel de ville : cette fois-ci, il est doté de colonnes et d'une toiture.
Les bombardements de 1940 à 1945 vont ruiner totalement Calais : 583 civils sont tués, 16.800 immeubles sont détruits ou très mal en point, seuls 900 subsistent. La Place d'Armes est détruite en mai 1940 : le Kiosque à musique, le Musée-ancienne mairie et le Beffroi disparaissent. La Tour du Guet résiste miraculeusement.
Calais, libérée le 30 septembre 1944, va encore subir les assauts meurtriers des bombardiers britanniques le 27 février 1945, soit 5 mois après la reddition des allemands à Calais. Les avions anglais auraient confondu Dunkerque avec Calais !... 97 tués et 150 blessés pour rien, des dizaines de bâtiments, pratiquement les derniers de Calais, détruits.
La Tour du Guet est classée monument historique depuis le 6 novembre 1931.
Kiosque disparu.

voir ici, La Tour du Guet et la Place d'Armes, sans kiosque, aujourd'hui.

Image
publié par JeanMarc Mar 19 Mai 2015 08:41

Drame du 26 mai 1910.
Le 22 juin 1910, la Musique du 73ème de ligne, venue spécialement de Béthune, accompagnée de la Musique municipale de Calais, défile en tête d'un immense cortège, au milieu de haies de spectateurs en rangs aussi serrés que leur coeur. Car il ne s'agit ni d'une fête, ni d'une inauguration, mais des funérailles des 27 hommes d'équipage qui ont péri le 26 mai 1910, à bord du Submersible Pluviôse. Tout le gratin de la République est présent : le Président de la République, du Sénat, de la Chambre des Députés, les Ministres. Le Cortège est formé dans un ordre prédéterminé :
— voiture du directeur de la Sûreté générale — un peloton de gendarmerie à cheval — une musique militaire (73ème de ligne) et la musique municipale — un escadron de dragons — quatre chars chargés de couronnes — le clergé — une section de marins — les vingt-sept prolonges portant les bières, encadrées par deux files de marins — enfin les sociétés locales, le tout, encadré de cavaliers.
Partant de l'Hôtel de ville, le cortège suit les boulevards, les principales artères ét la place d'Armes pour se rendre à l'église Notre-Dame.
Le drame : ce 26 mai 1910, à 1 h 30 de l'après-midi, le
Pluviôse et le Ventôse sortent, de conserve, du port de Calais. Le Steamer à aubes Pas-de-Calais, qui quitte également le port en partance pour Douvres à 2 heures, saborde et coule le Pluviôse, au moment où celui-ci fait des exercices de plongée.

Calais - Caserne du 8ème régiment d'infanterie — Défilé Musique du 73è de ligne & Musique communale le 22 juin 1910 (funérailles des victimes du "Pluviose")
Image

Le 8ème de Ligne assiège l'Eglise du Portel, épaulé par 200 gendarmes !
Le Portel, 19 février 1906 — Au Porlel, M. Chapron, sous-préfet, Defontaine, procureur de la République, et le commissaire de la sûreté générale ont passé la nuit dans la localité, en raison des opérations imminentes.
Le service d'ordre était assuré par les troupes du 8e de ligne, venues de Boulogne, Calais, Saint-Omer.
Deux cents gendarmes interdisaient l'accès de l'église dont les emblèmes intérieurs avaient été enlevés.
A 7 heures, le sous-préfet a parlementé avec le curé, M. Dussart ; celui-ci a répondu qu'il résisterait jusqu'au bout.
Le sous-préfet, M. Chevron, ayant perdu son père, mort subitement à La Rochelle, M. Duréault, préfet, est arrivé de Boulogne pour assurer l'exécution de la loi. Il a fait observer au curé qu'il encourait en résistant une très grande responsabilité. Pour pénétrer dans l'église, on a dû attaquer à coups de pique une porte latérale, opération qui a duré plus d'une demi-heure.
Quarante-cinq personnes se trouvaient à l'intérieur de l'église. L'inspecteur spécial, M. Rann, a pénétré le premier dans l'édifice, suivi du curé et des autorités, entourés des gendarmes.
Le receveur de l'enregistrement a pu alors procéder à l'inventaire sans autre incident.

Suite à la loi séparant les Eglises et l'Etat, un décret du 29 décembre 1905 rend obligatoire un Inventaire des Biens d'Eglise, ce qui a occasionné bon nombre de luttes, palabres et discussions.

CALAIS - La Tour du Guet et le Beffroi de l'ancien Hôtel de Ville
Image
publié par JeanMarc Mer 20 Mai 2015 07:00

Calais - Les Bourgeois en vadrouille !...
Auguste Rodin (1840-1917), l'auteur du fameux groupe sculpté des Bourgeois, se doutait-il que ses Bourgeois feraient le marathon de Calais !
Le monument est inauguré le 3 juin 1895, devant l'entrée du Jardin Richelieu.
Arrive la première guerre mondiale : alors qu'il ne menaçait en rien les Allemands, un des Bourgeois reçoit un obus dans une jambe. Aussitôt, on emmène le blessé et ses comparses à l'abri dans le sous-sol du musée de la Place d'Armes, le temps du conflit. Les hostilités passées, en avril 1920, les Bourgeois retournent place Richelieu devant le jardin. Puis, en 1924, on les installe place d'Armes, devant l'ancien Hôtel de Ville, où ils vont séjourner jusqu'en 1939. A cette date, ils repartent à l'ombre pour 6 ans.
Ressortis indemnes, alors que leur ville natale est quasiment détruite, le 9 novembre 1945, ils sont conviés devant le nouvel Hôtel de Ville de Calais, où ils viennent pour un long séjour.
En mars 2001, comme tous vieux Bourgeois qui se respectent, notre petit groupe part en Italie, Villa Médicis à Rome, pour une cure de Jouvence. Quatre mois de soins intensifs, ce n'est pas trop pour se refaire une santé après 56 ans d'inactivité et plus d'un siècle d'existence. Le 5 juillet, nos Bourgeois, requinqués, reviennent à Calais, face à l'Hôtel de Ville, en attendant de nouvelles aventures, peut-être ...

Calais - Place d'Armes bombarbée en 1914-1918 — Les Bourgeois emmenés en sécurité pendant le conflit.
Image

Traditionnellement, la place d'Armes accueille les marchés de Calais. Cette tradition remonte tout de même à 1560 ! Parfois, le marché se poursuit en face du Jardin Richelieu.
Foires et marchés en 1910 :
Marchés. — Mercredi, jeudi, samedi.
Marché aux bestiaux. — Lundi.
Foires. — 22 janvier, 30 juin, 15 juillet, 9 octobre.
Fête communale. — Dimanche après le 28 juin.

Re: Kiosques à Musique

Posté : jeu. 21 mai 2015 08:15
par JeanMarc
CALAIS - Le Kiosque du Jardin Richelieu
(PAS DE CALAIS)
Les fortifications de Calais démantelées en 1843, on procède en 1862 au comblement des fossés du Front Sud, dans le but d'y créer une promenade ou jardin. C'est ainsi que le Jardin du Front Sud prend naissance ; il va devenir vers 1877 le Jardin Richelieu. Son entrée se situe place Richelieu — devenue aujourd'hui place Foch —; c'est cette place qui est choisie en 1895 pour accueillir les Bourgeois de Rodin (voir "les Bourgeois en vadrouille", Kiosque place d'Armes, article ci-dessus).
De 1899 à 1905, un certain Joseph est le gardien du jardin Richelieu.
Manifestations, Concerts, Fêtes Aérostatiques, Congrès, Concours d'Escrime, Banquets, rien n'est oublié pour occuper les loisirs des Calaisiens. C'est dans le Jardin Richelieu que Madame Charly, intrépide aéronaute, commence ses aventures en octobre 1896.
(voir ici PETIT PLUS relatif à Madame Charly)
Avant 1901, un Kiosque à musique octogonal, à double colonnade de fonte à chaque angle, balustrade de fer forgé, est édifié dans le Jardin. De nombreux lampadaires électriques y sont installés dès 1908, une palissade disposée tout autour de manière à filtrer le public payant, une grande quantité de chaises pour les concerts, on n'a plus qu'à s'installer pour écouter !... Pendant la saison estivale, des concerts y sont applaudis.
En 1914-1918, des galeries pour s'abriter des bombardements sont creusées sous les anciennes fortifications sur lesquelles est installé le Jardin Richelieu, duquel on va accéder à ces refuges.
Les Bourgeois de Rodin quittent leur place à l'entrée du jardin Richelieu en 1924 pour rejoindre la place d'Armes ; ils sont remplacés par un Monument aux morts 14-18, réalisé par le statuaire Paul Moreau-Vauthier (1871-1936), inauguré le 27 juin 1926.
Pas plus que la ville de Calais, le Jardin Richelieu n'a résisté au déferlement meurtrier de 1940-1945. Le Kiosque à musique comme le monument aux morts sont détruits, mais si ce dernier a été remplacé en 1962 par un nouvel édifice, le Kiosque à musique quant à lui n'est plus qu'un souvenir.
Le Jardin Richelieu, réaménagé en 1956, a été élevé au rang de Parc, va savoir la différence qu'il peut y avoir !?...
Kiosque détruit.

voir ici, le Parc Richelieu de Calais, sans kiosque, aujourd'hui.

Image
publié par JeanMarc Jeu 21 Mai 2015 07:51

La Musique de la Garde Républicaine fait un tabac au Jardin Richelieu !
10 juin 1892 — La musique de la garde républicaine, revenant de Londres, a débarqué hier à Calais. A midi, deux mille personnes environ étaient massées sur le quai de débarquement.
Au moment où le steamer Invicta accosta, la musique joua l'hymne national.
Elle a été reçue par la municipalité et par plusieurs délégations des sociétés. Après un déjeuner offert par la Ville, la musique de la garde s'est fait entendre de trois à quatre heures et demie, au jardin Richelieu. Plus de huit mille personnes ont envahi la promenade.
La musique de la garde républicaine emporte un véritable souvenir des ovations qui lui ont été faites par la population.
(A Londres, quand elle a terminé la série de ses concerts à l'exposition d'horticulture, on lui a fait une ovation. Une couronne aux couleurs françaises a été offerte au chef de musique au nom de la colonie française.)
La musique est rentrée hier soir à Paris.

Grand Banquet au Jardin Richelieu
20 juillet 1892 — A midi, les membres du Congrès de navigation intérieure ont été reçus à la gare centrale par les autorités. Aussitôt après, un lunch de quatre cents couverts, offert par la chambre de commerce et la municipalité, était servi sous une vaste tente dans le jardin Richelieu.
Pendant le repas, la musique s'est fait entendre. Après les toasts du maire, du président de la chambre de commerce et de M. Guillemain, visite du port et de tout son outillage. Malgré la forte brise qui règne, environ 200 congressistes font l'excursion en mer.
Les membres du Congrès partent à huit heures et demie par train spécial pour Paris.

Inauguration des Bourgeois de Rodin à l'entrée du Jardin Richelieu, prétexte à de grandes festivités.
2 et 3 juin 1895 — Les fêtes de Calais ont commencé, aujourd'hui, par un festival de musique, et par un concours de gymnastique et de sapeurs-pompiers. Il n'y a pas eu d'incident, mais l'animation est considérable. La ville est pavoisée. 1.200 gymnastes, 20 compagnies de sapeurs-pompiers et 22 fanfares ou musiques sont à Calais. Le temps est très beau.
M. Chautemps, ministre des colonies, inaugurera, demain, le monument de Rodin, les Bourgeois de Calais quittant la place du Marché.
Le soir, aura lieu, à l'Hôtel de Ville, un banquet par souscription, auquel assistera le ministre.


CALAIS - Le Parc Richelieu (le Kiosque)
Image
publié par bojojo76 Ven 14 Nov 2014 16:31

Les régates de Calais ponctuées par un concert-bal au Jardin Richelieu.
16 juin 1903 — A l'occasion des régates internationales de Calais des 17, 18 et 19 juin 1903, on organise de grandes fêtes :
La première course sera consacrée à la traversée de Douvres à Calais ; la deuxième, à des matches en rade ; la troisième, au retour de Calais à Douvres. Dix mille francs de prix en numéraire seront distribués aux vainqueurs.
Le départ se fera de Douvres, mercredi 17 juin, vers dix heures du matin, et l'arrivée, à Calais, entre trois et quatre heures de l'après-midi.
La municipalité et la Chambre de commerce préparent à leurs hôtes une cordiale et magnifique réception. Les monuments de la ville, les installations du port seront pavoisés et illuminés.
Des représentations spéciales auront lieu au Casino, un grand feu d'artifice sera tiré sur la plage, et un concert-bal sera donné dans le jardin Richelieu, splendidement, illuminé.
La distribution solennelle des récompenses se fera dans les salons de l'hôtel de la Chambre de commerce ; elle sera suivie d'une réception.


On croise le Fer au jardin Richelieu.
12 juillet 1913 — En l'honneur du Maître Sarrazin, à Calais. Les membres de la Salle Laborderie avaient organisé, samedi dernier, au Jardin Richelieu, une séance d'épée, à l'occasion du passage à Calais du maître Sarrazin, du 110e de ligne. Bien entraîné, celui-ci croisa le fer avec presque tous les tireurs présents, et fît de beaux assauts contre MM. Lehodey, Henri Gaillard, adjudant Nicolas, sergent Hardy, et le maître Laborderie.
Le samedi 21 juin précédent, la Coupe locale Laborderie s'était déroulée, toujours au même endroit.

Fêtes Franco-Danoises, le 8ème d'Infanterie au Jardin Richelieu.
17 mai 1914 — Calais. A l'occasion du séjour dans le port du yacht royal danois Danebrog et du croiseur Heimdal, des réjouissances ont été organisées par la municipalité. Hier, les officiers ont été reçus à l'hôtel de ville par M. Morieux, maire, et les membres du conseil municipal.
On sabla le Champagne et l'on but à la prospérité du Danemark et de la France. Aujourd'hui dimanche, les officiers et les matelots de la station des sous-marins de Calais ont convié leurs camarades danois à un banquet qui fut des plus cordiaux. Des toasts ont été échangés. L'équipage du Heimdal a donné ce matin un concert à bord. La foule a souligné de vifs applaudissements l'exécution des hymnes danois et français.
Cet après-midi, au jardin Richelieu, la musique du 8e d'infanterie a donné un concert. Demain la municipalité sera reçue à bord des navires danois.
La plus joyeuse animation règne dans la ville. Les drapeaux danois et français voisinent aux fenêtres des maisons. Marins français et danois fraternisent et parcourent gaiement les rues.

Re: Kiosques à Musique

Posté : sam. 23 mai 2015 08:39
par JeanMarc
CALAIS - Kiosque du Parc Saint-Pierre
(PAS DE CALAIS)
Le Parc, arboré à partir de 1856, dépendait de la commune de Saint-Pierre, rattachée à Calais en 1885, d'où son nom de Jardin ou Parc Saint-Pierre. La Fontaine des Trois-Grâces qui l'orne depuis 1863 est une des nombreuses copies qui ont été faites d'après l'oeuvre, datant de 1561, de Germain Pilon (1528-1590), conservée au Louvre. Le second monument qui est toujours visible dans ce parc, est inauguré en 1904, en hommage aux morts de 1870 et des expéditions coloniales.
Un Kiosque à musique en bois, octogonal, est érigé au tout début des années 1900. Les Orphéons et sociétés musicales calaisiens s'y donnent rendez-vous le dimanche, des gymnastes viennent également s'y produire.
La structure du kiosque a fait qu'il n'a pas résisté au temps, et, dégradé, il a été démoli. Le Parc Saint-Pierre a gardé son bel aspect, aujourd'hui.
Kiosque supprimé.

voir ici, le Parc Saint-Pierre, sans kiosque. Fontaine Germain Pilon. Aujourd'hui.
voir ici, le Parc Saint-Pierre, devant le nouvel Hôtel de Ville et son Beffroi. Monument aux morts. Aujourd'hui.

Image
publié par JeanMarc Ven 22 Mai 2015 10:02

Calais - Musique municipale au Parc Saint Pierre — Le Kiosque Saint-Pierre
Image

4 et 5 juillet 1909. — Festival musical fédéral à Calais
Les harmonies, fanfares, orphéons, symphonies, les sociétés de trompettes et autres, affiliées à la Fédération musicale du Nord et du Pas-de-Calais, sont invitées à prendre part au Festival lédéral qui aura lieu à Calais (Pas-de-Calais), les dimanche 4 et lundi 5 juillet 1909.
Seront admises également les sociétés françaises des autres départements et les sociétés étrangères qui comprendront au moins 30 membres.
Adresser les adhésions M Alfred Richart, président de la fédération, rue de Liévin. à Lens.


Sociétés musicales actives actives à Calais en 1909 :
Union chorale, président L. Latteux, direction H. Bogaert, 73 exécutants ;
Harmonie municipale et des sapeurs-pompiers, président Hans Apeness, direction E. Camys, 80 exécutants ;
La Lyre amicale (harmonie), direction Saint, président H. Bourel, 40 exécutants ;
Société symphonique (harmonie), fondée en 1879, président Laut, direction Deligny, 72 exécutants ;
Société des Trompettes président-directeur Albert Codevelle, 15 exécutants.