Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

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G5 — Pont allée de Crimée

Comme le pont en fer Fessart-Secrétan, le Pont de l’allée de Crimée est constitué d’un tablier métallique et de voutes en briques ferraillées et protégé par de simples garde-corps en fer. D’une longueur d’environ 25 mètres, il est construit à l’intérieur des Buttes-Chaumont au-dessus de la tranchée du Chemin de fer de Ceinture et fait la jonction des deux parties de l’allée de Crimée parallèle à la rue de Crimée. Il est achevé en 1866 et ouvert à la circulation dès l’ouverture du parc en mars 1867.
Après qu’un mémoire ait été présenté au préfet de la Seine le 23 juillet 1891, le conseil municipal autorise quelques travaux de réparations sur ce pont, dans la limite d’une dépense de 6.200 francs. Par délibération du 30 juillet, ce pont fait l’objet d’une remise en peinture.
Enfin, la municipalité décide en 1963 de son remplacement par un pont en béton : lors de la séance du conseil municipal du 8 juillet 1963, le directeur des beaux-arts de la jeunesse et des sports annonce que la Direction générale des services techniques restaure en ce moment le pont routier franchissant le chemin de fer de ceinture des Buttes-Chaumont, l’achèvement de cette opération étant prévu pour le début de 1964.


Parc des Buttes-Chaumont - Le pont de l’allée de Crimée franchissant la petite ceinture (cliché Rigouard, Cparama)
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Le Pont de Crimée des Buttes-Chaumont, aujourd’hui ► voir ici (1/2) ► (2/2)

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G6 — Pont Manin-Crimée et Chemin de fer de ceinture

Immédiatement après la construction du Pont de l’allée de Crimée, il est décidé de bâtir, à 20 mètres de celui-ci, en limite extérieure du Parc des Buttes-Chaumont, un gigantesque « Pont en X » qui est inauguré en août 1869 : ce pont enjambant la voie du chemin de fer de ceinture, permet de faire la jonction entre les deux parties de la rue de Mexico (future rue Manin) ; il surplombe la station Belleville-Villette dudit chemin de fer de ceinture et croise en outre la rue Manin, d’où cette dénomination de « pont en X ». Ces ponts, protégés par des grilles de sécurité, sont constitués d’un tablier métallique et d’ogives voutées en briques et pierre reposant sur des piliers de pierre.
Pour cet ouvrage, le Syndicat du chemin de fer de ceinture a passé une convention le 11 mai 1866 avec la ville de Paris, approuvée par le Préfet de la Seine le 5 juillet 1866, par laquelle cette dernière, participe pour 68% à sa construction.
Le Syndicat du chemin de fer de ceinture, créé par décret du 10 décembre 1851, avait ouvert la station Belleville-Villette le 15 juillet 1856 ; à la suite de la création du marché aux bestiaux et des abattoirs de la Villette, il avait obtenu, par décret du 19 octobre 1864, l’autorisation d’aménager un embranchement ferroviaire raccordé à cette Gare, permettant de relier lesdits abattoirs.


Paris XIXe - Carrefour rue de Crimée, rue Manin et Pont Crimée donnant sur la Gare de Belleville en contrebas — Station Belleville-Villette (clichés Rigouard, Cparama)
Paris XIXe - Carrefour rue de Crimée, rue Manin et Pont Crimée - Gare Belleville-Villette (Rigouard).jpg
Paris XIXe - Carrefour rue de Crimée, rue Manin et Pont Crimée - Gare Belleville-Villette (Rigouard).jpg (95.34 Kio) Vu 6189 fois

Les ponts Manin-Crimée vont faire l’objet de nombreux travaux de confortation, étant donné la charge qu’ils ont à supporter en raison de l’intense et permanent trafic routier qu’ils subissent. En novembre 1910, des travaux d’urgence y sont décidés, l’état actuel du pont pouvant faire craindre un affaissement anormal de l'ouvrage en raison de l'oxydation des fers de l'armature.

De nouveaux travaux sont entrepris à la suite de la rédaction, le 13 novembre 1918, d’un mémoire pour frais de remise en état des ponts métalliques sous les rues Manin et de Crimée, au-dessus du chemin de fer de Ceinture, moyennant une dépense de 42.900 francs.
En 1927, nouvelle campagne de réfection de ces ponts afin d’assurer leur stabilité : une somme de 50.000 francs y est engagée par décision municipale du 2 mars 1927, complétée par un second mémoire du 2 décembre 1929, accepté le 10 mars suivant, pour une dépense de 363.712 fr 26.

Si les ponts Manin-Crimée sont bien entendu toujours en place, la station de Belleville-Villette a été, de son côté, rasée en 1988, tout comme la bifurcation de chemin de fer sur les abattoirs, désormais inutile depuis que ceux-ci ont été éradiqués en 1974 : à sa place, aujourd’hui, l’allée Darius Milhaud.

La tranchée de la voie de Chemin de fer de ceinture des Buttes-Chaumont et le tunnel de 1.100 mètres creusé en 1853 sous la butte rejoignant la station Ménilmontant, sont toujours visibles aujourd’hui.

Buttes Chaumont - Vue Panoramique du Chemin de fer (cliché Rigouard, Cparama)
(le chemin de fer de ceinture, est franchi, dans l’ordre de cette vue par : 1° la passerelle ; 2° le Pont de l’allée de Crimée ; 3° le double Pont Manin-Crimée en X parallèle au second)
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Le Pont Manin-Crimée et le Chemin de fer de ceinture, aujourd’hui ► voir ici (1/3) ► (2/3) ► (3/3)

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H — Belvédère et Rotonde

Le Belvédère constitue la curiosité essentielle du Parc des Buttes Chaumont ; c’est autour de ce bloc de gypse d’une trentaine de mètres de haut, qu’on a entouré d’un lac artificiel et surmonté d’une Rotonde, que le jardin a pu se créer.
La Rotonde, qui a coûté 40.000 francs pour son édification, est un monument inspiré du Temple de la Sibylle à Tivoli. Adolphe Alphand dans son ouvrage
les Promenades de Paris attribue la conception des plans de cette rotonde à l’architecte Auguste-Alexandre Guillaumot (1815-1892).

Paris - Buttes-Chaumont - Plan de la Rotonde, architecte Guillaumot père
Paris - Buttes-Chaumont - Plan Rotonde, architecte Guillaumot père.jpg
Paris - Buttes-Chaumont - Plan Rotonde, architecte Guillaumot père.jpg (101.71 Kio) Vu 6169 fois

Alors que le parc des Buttes-Chaumont ouvre partiellement ses portes au public à partir du 1er mars 1867, ce n’est que le 1er juin 1867 qu’il est considéré comme terminé, à l’exception du belvédère et du temple de la Sybille qui sont achevés le 5 octobre 1867. Dès le mois de mai 1875, la Rotonde fait l’objet de réparations sérieuses durant plusieurs mois. …réparations qui se renouvelleront, tant sur le monument que sur le Belvédère, avec fermetures temporaires à la clef, un nombre incalculable de fois !
L’accès du Belvédère et de sa Rotonde se fait par le Pont suspendu ou par le Pont de briques. Il est également possible de le rejoindre par le bateau passeur du lac, actif jusqu’aux années 1970.

Jusqu’en 1960, à partir de la Rotonde, on pouvait emprunter un corridor descendant, ménagé dans le rocher du belvédère, permettant de rejoindre en contrebas le chemin menant au Pont suspendu ; ce passage à rouvert quelques temps dans les années 1990, pour être à nouveau condamné, en attendant des travaux de réhabilitation.
Antérieurement, jusque vers 1940, un escalier de 173 marches (écroulé dès 1871 et fini de reconstruire en 1887), pratiqué dans la falaise, reliait la rive de l’îlot du belvédère à la Rotonde au sommet ; ce passage était nommé le chemin des aiguilles ; on accédait à cette rive par un bateau à roue, devenu un bateau manœuvré par une corde, traversant le lac. Cet escalier n’a jamais été rouvert pour des raisons de sécurité.

Buttes-Chaumont - Allée rustique vers le Belvédère — Les Rochers, Temple de la Sybille
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Buttes-Chaumont - Allée rustique vers le Belvédère - Les Rochers, Temple de la Sybille.jpg (117.8 Kio) Vu 6169 fois

Le Belvédère et la Rotonde des Buttes Chaumont, aujourd’hui ► voir ici (1/3) ► (2/3) ► (3/3)

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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

I — Le Lac

Le lac, aménagé tout autour de la base du Belvédère, possède une superficie de 13.000 m² avec une profondeur de 85 centimètres. Deux cascades viennent s’y jeter, l’alimentant pas la même occasion.
Il est le centre d’intérêt des promeneurs du parc, réunissant sur ses abords l’essentiel des attractions : la grotte et sa cascade, le kiosque à musique, le bateau-passeur, la promenade avec l’âne, le chalet-bébé (boissons et friandises), le kiosque à gaufres et tout près, guignol, les chevaux de bois et le manège.
Plusieurs concessions liées à l’exploitation du lac sont accordées par la municipalité à divers intervenants : la vente des animaux aquatiques, des œufs de canards et de cygnes ou encore le permis de pêcher (en 1891, un droit annuel de 10 francs est perçu auprès de chaque pêcheur).
Là aussi, tout comme pour le belvédère, d’innombrables travaux y seront réalisés en raison de son étanchéité pour le moins hasardeuse. On ne compte plus les fois où le lac a été vidé entièrement ou totalement pour reconstruire ou restaurer le radier, avec des fermetures prolongées dudit lac.

Buttes-Chaumont - Promenade autour du Lac
Buttes-Chaumont - Promenade autour du Lac (Tout-Paris 44 colorisé).jpg
Buttes-Chaumont - Promenade autour du Lac (Tout-Paris 44 colorisé).jpg (202.36 Kio) Vu 6139 fois

4 avril 1872 — Les cygnes ayant tous été « boulottés » pendant le conflit 1870-1871, on procède à leur réintroduction aux Buttes-Chaumont et dans les autres parcs parisiens
— Quarante cygnes ont été répartis hier entre différents jardins publics de Paris : Tuileries, parc Monceau, Buttes-Chaumont, etc., pour remplacer ceux qui avaient pendant la guerre trouvé un tombeau dans l'estomac de Paris affamé.
Les cygnes ont été déposés partout par couples. Nous avons examiné en détail une de leurs habitations, qui sont des plus confortables. Elles se composent d'une sorte de grande niche verte, d'un mètre vingt de haut sur quatre-vingt-dix centimètres de large ; cette niche est séparée en deux compartiments, afin que chacun des époux puisse faire chambre à part. Un escalier, qui part du bord de la niche, plonge dans l'eau du bassin, pour permettre aux cygnes de descendre et de remonter facilement.
Sur les quarante cygnes, il y a trois cygnes noirs : on sait que cette espèce est d'une certaine rareté.
(journal La Liberté 4 avril 1872)

10 décembre 1875 — En dépit des interdictions, des patineurs se risquent sur le lac glacé des Buttes-Chaumont
— Une cinquantaine de personnes étaient descendues hier sur le lac des Buttes-Chaumont et s'amusaient, les unes à glisser, les autres à patiner, ayant toujours le soin, quand un des gardiens du pare s'avançait de leur côté, de s'enfuir du côté opposé.
La glace était très mince, et les observations des spectateurs groupés autour du lac, sur le danger que couraient les imprudents, n'excitaient chez ceux-ci que des rires ironiques.
Tout à coup un craquement se fait entendre. La glace, cédant sous le poids des patineurs, se rompt de tous côtés, et voilà nos incrédules dans l'eau jusqu'au ventre.
Un bain forcé fut leur seule punition ; car les gardiens du parc, y mettant sans doute beaucoup de bonne volonté, laissèrent échapper les patineurs honteux et confus.

(journal La Patrie 10 décembre 1875)

Buttes-Chaumont - Le Repas des Cygnes - Pêcheurs au bord du lac
Buttes-Chaumont - Le Repas des Cygnes - Pêcheurs au bord du lac.jpg
Buttes-Chaumont - Le Repas des Cygnes - Pêcheurs au bord du lac.jpg (111.39 Kio) Vu 6139 fois

13 février 1905 — Une des nombreuses réfections du radier du lac des Buttes-Chaumont
— On va refaire les fonds du lac des Buttes-Chaumont.
C'est un très gros travail qui privera pendant quelque temps les amateurs de rowing de leurs promenades sur l'eau. Il sera exécuté en béton armé, afin d'éviter toute infiltration souterraine causant des pluies diluviennes dans les carrières qui se trouvent sous le parc des Buttes-Chaumont.
L'opération, évaluée exactement à 67.500 francs, commencera le mois prochain.

(journal L’Estafette, 13 février 1905)

16 juillet 1908 — L'eau du lac des Buttes-Chaumont disparait soudain.
— Un étrange accident s'est produit mardi au parc des Buttes-Chaumont.
Par suite d'un affaissement des terres, une excavation, s'est subitement creusée, vers 9 heures du matin, au fond du petit lac du parc cher aux promeneurs des quartiers populeux de Belleville et de la Villette.
En quelques minutes, les eaux s'engouffrèrent par l'orifice, entraînant dans leurs vagues les milliers de petits poissons qui pullulent dans le lac.
Stupéfiés, quelques promeneurs avisèrent gardes et cantonniers, qui accoururent et, secondés par les curieux, organisèrent le sauvetage des poissons.
De vastes cuves pleines d'eau, apportées en hâte, reçurent tout ce qu'on put atteindre de poissons rouges et gris, de truites et de goujons.
L'opération ne s'accomplit pas sans de grandes difficultés ; elle fit même une victime. M. Ernest Collignard, journalier, âgé de 38 ans, poussa soudain un cri de douleur. En même temps, la vase dans laquelle il était entré jusqu'à mi-corps se teintait de son sang. On constata que le malheureux s'était cruellement blessé au pied droit en marchant sur un tesson de bouteille.

30 mars 1921 — La pêche au parc des Buttes-Chaumont
— La pêche dans tout le lac du Parc des Buttes-Chaumont est autorisée pendant la saison et se pratique dès 5 heures du matin, pendant les mois de juin, juillet et août, puis à six heures pendant les autres mois. En toute saison, elle ferme à 13 heures.
Le lac du Parc des Buttes-Chaumont est situé dans un cadre magnifique de verdure ; c'est le paradis du pêcheur : ablettes, gardons, ides-mélanotes, tanches et carpes y pullulent. Pour les touristes accompagnant les pêcheurs, il y a beaucoup de choses à visiter dans ce parc, tout y est pittoresque comme sur les jolies rives de la Dronne et de l'Isle.
Le droit de pêche appartient à la société L'Amicale des Buttes-Chaumont. Cette société ayant procédé, il y a un an, à l'immersion de 45.000 alevins de gardons, tanches et ides-mélanotes, les pêcheurs pourront, à l'ouverture 1921, faire de belles pêches dans ce joli lac parisien.
La société de pêche l'Amicale des Buttes-Chaumont a son siège social, maison Cruvellier, 1 rue Meynadier, Paris (19e).
Le droit d'adhésion est fixé à 1 franc et la cotisation annuelle à 12 francs. Pour tous renseignements, s'adresser à M. Emile Kirn, président. Donc, avis aux amateurs et aux touristes.

(journal Le XIXe siècle 30 mars 1921)

Les Bords du Lac (cliché Rigouard, Cparama)
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Le Lac des Buttes Chaumont, aujourd’hui ► voir ici (1/2) ► (2/2)

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J — La Grotte et la grande Cascade

Alors que le parc des Buttes Chaumont est ouvert aux promeneurs pour ses parties achevées le 1er mars 1867, on annonce dès le 19 juin 1866 que les travaux de la Cascade et des Grottes sont terminés.
La grotte du parc, haute de dix-neuf mètres, garnie de fausses stalactites en ciment, est créée artificiellement dans les excavations des anciennes carrières de gypse ; deux ouvertures de huit mètres y donnent accès et débouchent sur un petit sentier près du lac. Une cascade, alimentée par le réservoir de la rue Vera-Cruz (rue Botzaris) et prenant sa source à la hauteur de l’avenue de la Cascade, déferle sur la grotte située à trente-quatre mètres en contrebas, dans un joyeux et tumultueux fracas.

Buttes-Chaumont - La Cascade et la Grotte
Buttes-Chaumont - La Cascade et la Grotte.jpg
Buttes-Chaumont - La Cascade et la Grotte.jpg (145.26 Kio) Vu 6102 fois

19 juin 1866 — Les travaux de la Cascade et de ses grottes sont terminés
— Une des trois grandes buttes de Saint-Chaumont, celle qui est la plus rapprochée du Paris central, est terminée, plantée, gazonnée et pourvue de jolies allées rampantes, bien sablées, par lesquelles on arrive au sommet, d'où l’œil embrasse tout Paris.
On termine les travaux de la seconde butte, celle qui vient ensuite en s'avançant du côté des Prés-Saint-Gervais. Les immenses travaux de la cascade imitant celle de Tivoli et ses grottes, sont terminés. Le lac est prêt à recevoir l'eau. Les grandes allées carrossables sont pavées. Les pavillons des gardes sont sur le point d’être terminés. Pn pose les grilles d'entourage, car ce beau parc sera fermé la nuit.

(quotidien Le Petit Journal 19 juin 1866)

2 juin 1867 — La Cascade est en mouvement et la grotte est ouverte ; seul le temple de la Sybille n’est pas achevé
— Les visiteurs commencent à abonder aux Buttes Chaumont pendant les jours de fête.
Jeudi, la grande cascade de Tivoli jouait, la grotte était ouverte, l'eau était dans le lac ; il n'y avait que le rocher du temple de la Sibylle qui n'était pas encore terminé.
Les pluies abondantes qui sont tombées en avril et mai ont causé quelques dégâts ; plusieurs portions de terrains du flanc des buttes ont glissé sous la glaise, entraînant des gazons, les arbres et les arbustes.
On répare tout cela avec activité. Du haut des buttes du parc et de la terrasse qui domine la grande cascade, le panorama est merveilleux. De la butte du sud, on domine tout Paris. De la terrasse de la cascade, on a une vue qui n'est arrêtée que par les hauteurs de Chantilly, Ecouen, Montmorency, Pontoise et Gisors.
On se promène en voiture dans ce parc comme dans le bois de Boulogne ou dans le parc de Vincennes.
Déjà tous les terrains sans valeur qui entourent ce parc se couvrent de maisons de campagne élégantes.

(Le Petit journal 2 juin 1867)

15 septembre 1926 — Au grand dam des promeneurs, la grande cascade est arrêtée, probablement pour des raisons de maintenance du site
— On a tari la cascade des Buttes-Chaumont. Les pelouses y sont variées et vallonnées ; elles sont bien ratissées, donnant l’illusion des flancs de montagne où aucun passant ne troublerait la pousse de l’herbe.
Il y a des rochers, des allées sinueuses, des pentes presque vertigineuses, et un aménagement donnant des illusions d'une étendue illimitée.
Mais la belle cascade tombant de haut, à travers les buis les genévriers, les houx, les mélèzes et les sapins rabougris est tarie. Dans ce paysage, son rôle évident était d'alimenter le lac dans lequel elle déverse — en théorie — le volume de ses eaux.
Quelle est la raison qui a bien pu amener notre édilité à supprimer cette si charmante chute des eaux à travers les rochers ? Par raison d'économie. dit-on. L'eau coûte très cher, cette année. Et les économies sont à l'ordre du jour.
Combien cette raison, si elle est le motif de la suppression de la cascade, est inacceptable pour les Parisiens aimant le murmure des eaux !
Ils tiennent à ce qu'on leur rende tes flots pressés venant s'épandre dans la belle grotte, à la voûte haute comme celle de Notre-Dame ; et où se formaient entre les dalles disjointes du sol, de minces ruisselets au-dessus desquels les enfants passaient avec allégresse.
Messieurs du Service des eaux et de celui des promenades, redonnez aux Buttes-Chaumont la voix des eaux harmonieuses chantant aux arêtes de la gorge, de la gorge de la cascade.

(journal Paris-soir 15 septembre 1926)

Paris - Les Grottes des Buttes-Chaumont
00 Paris - Les Grottes des Buttes-Chaumont.jpg
00 Paris - Les Grottes des Buttes-Chaumont.jpg (181.6 Kio) Vu 6102 fois

La Cascade et la grotte des Buttes Chaumont, aujourd’hui ► voir ici (1/3) ► (2/3) ► (3/3)

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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

K — Les petites Cascades

Hormis la Grande Cascade de la grotte, déjà décrite ci-dessus, le parc possède une petite cascade qui prend sa source près de l’avenue Alphand, à hauteur de l’entrée secondaire de la rue Jean Ménans : ce ruisseau longe ladite avenue à travers une grande pelouse avant de se transformer à nouveau en cascade et de se déverser dans le lac, à égale distance du pont de briques et du pont suspendu.
Une seconde cascade commence son ruissellement près du chemin parallèle à l’allée du glissement (Allée Edouard Petit) et serpente, au milieu de rochers reconstitués, le long dudit chemin entrecoupé de marches d’escaliers, jusqu’à atteindre le lac.

Parc des Buttes Chaumont - La Petite cascade à son débouché près du Lac (cliché 1883) — L'origine de la Petite Cascade face à l'entrée rue Jean Ménans
Parc des Buttes Chaumont - La Petite cascade en 1883 - L'origine de la Petite Cascade face à l'entrée Jean Ménans.jpg
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Les petites Cascades des Buttes Chaumont, aujourd’hui ► voir ici (1/3) ► (2/3) ► (3/3)

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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

L — Avenues et allées du Parc

Statistiques chiffrées des avenues et allées du parc des Buttes-Chaumont en 1882 : routes empierrées, 30.314 m² ; allées sablées, 15.943 m² ; rues bitumées, 467 m². La surface engazonnée représente 122.738 m² ; les plates-bandes et massifs, 35.389 m². Pas moins de 11.453 arbres et 124.635 arbustes peuplent le parc. 312 bancs sont disséminés à travers le jardin.
De nombreuses pelouses sont bordées par des arceaux en fonte qui, en 1882, sont au nombre de 11.704. Les allées, situées le long des escaliers ou des points relativement exposés, sont protégées par des garde-corps en bois qui, en 1901, seront remplacés par des balustrades cimentées imitant le bois rustique, exécutées par l’entreprise Edmond Combaz et Chassin.


Paris - Buttes-Chaumont - Une Allée — Une Allée près du Lac
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La Grotte (Jean-Marc)
Entrée des Grottes (Zelig)

Allée parallèle à l’avenue de la Cascade, surplombant la grotte
Une Allée aux Buttes-Chaumont (Rigouard)
L'Escalier Rustique (Zelig)
Allée de la Cascade au lac (Zelig)
Allée rustique (Jean Marc)

Allée conduisant au Belvédère
La Montée au Belvédère (Jean-Marc)
La Route du Belvédère (Jean-Marc)
Chemin du Belvédère (Zelig)

Allée traversant le Parc, de la rue Botzaris à la rue Manin
Allée conduisant rue Secrétan (Jean-Marc)

Escalier reliant la Route circulaire du lac à l'Avenue de la Cascade.
Allée Pittoresque (Jean-Marc)

Allée de Crimée.
Allée de Crimée (Jean-Marc)

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JeanMarc
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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

M — Le Kiosque à musique

L’animation musicale au Parc des Buttes Chaumont a tardé à se développer : il faut attendre l’été 1874 pour voir arriver les premiers concerts militaires de la Musique du 117e de ligne, dirigée par Théodore Schultz (1840-1905), à la suite de la demande expresse des habitants du quartier faite en avril 1874 auprès des autorités militaires. Puis c’est le calme plat durant les années qui suivent, heureusement troublé par l’entreprenant Victor Bouquet, restaurateur du pavillon Puebla, qui y organise soirées et concerts : on le voit ainsi le samedi 10 juillet 1875, donner une grande soirée au Puebla, au bénéfice des inondés du Midi, où se font entendre diverses sociétés chorales et instrumentales.
Les fêtes qui commencent à s’organiser dans le parc à partir de juin 1878 et la construction de la Mairie du XIXe, inaugurée le 27 octobre 1878, sur la toute nouvelle place Armand Carrel, face à l’entrée du Parc, donnent le signal des manifestations musicales qui se dérouleront sans interruption aux Buttes-Chaumont pendant de longues décennies, lors de la belle saison.
C’est précisément au cours de l’année 1878 qu’est édifié, le premier Kiosque à musique, au bord du Lac. De forme octogonale, il est un des rares kiosques à être monté sur pilotis, et de ce fait, il n’est accessible qu’au moyen d’une passerelle en bois aménagée à partir de la rive du Lac. Il est entièrement construit en bois et sa toiture est couverte en ardoise ; un lambrequin de bois découpé orne le bas du pourtour de son soubassement.
Lors des fortes chaleurs, des grandes toiles bariolées sont tendues le long de l’édicule, du côté des musiciens exposés au soleil.

Buttes Chaumont - La Musique (version non tronquée) (cliché Jean-Marc, Cparama)
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Les musiques militaires donnent des concerts au kiosque deux fois par semaine, les jeudi et dimanche de 4 à 5 heures de l’après-midi, du 15 avril jusqu’au 15 octobre. Les musiques de régiments d’infanterie des casernes parisiennes permutent en permanence avec d’autres garnisons de province ; aussi, voit-on un renouveau annuel et continuel de nouveaux musiciens et de leur chef.
En 1878 musique du 82e Régiment d’Infanterie (chef Jacob) et 85e R.I. (chef Eugène Mastio); 104e RI (chef Alfred Argaing) en 1882 ; 102e RI (chef Jacques Dimier) en 1883 ; 130e RI (chef Barthès) en 1884 et 1885 ; 124e RI (chef Alfred Haring) en 1886 ; 89e RI (chef Suzanne) et 117e RI (chef Provent) en 1887 ; 101e RI (chef Meyer) en 1888 ; 102e RI (chef Thiriet) en 1889 et 1890 ; 124e RI (chef Alfred Haring) en 1891 et 1892 ; 28e RI (chef Leblan), 76e RI (chef Schmidt) et 101e RI (chef J. Meyer) en 1893 ; 113e RI (chef L.E. Grognet) en 1894 et 1895 ; 31e RI (chef Emile Huber) en 1896 et 1897 ; 113e RI (chef Grognet) en 1898 et 1899 ; 31e RI (chef Louis Chomel) de 1900 à 1905 ; 24e RI (chef Soyer) en 1904 ; 46e RI (chef Jean Edgard Monbarin) en 1906 ; 21e RI (chef Léonard Péricat) en 1907 ; 31e RI (chef Louis Chomel) en 1908 ; 24e RI (chef Pierre Boyrie) de 1909 à 1911 ; 76e RI (chef Gabriel Rouchaud) en 1911 ; 31e RI (chef Louis Chomel) de 1910 à 1913 ; 5e RI (chef Tilly) et 24e RI (chef Pierre Boyrie) en 1914.
Après-guerre, à partir de 1919, les formations musicales ayant été décimées et, d’autre part, en raison des nouveaux penchants du public, les musiques militaires s’estompent au profit des musiques civiles qui s’épanouissent.

Les phalanges musicales du XIXe arrondissement sont nombreuses à animer le kiosque ou à venir donner la sérénade devant les trois restaurants du parc. Parmi celles-ci se distinguent particulièrement :
La Lyre de Belleville, chorale fondée en 1870 qui s’éclipse pendant la guerre avant de renaître sous la direction du compositeur de nombreuses valses, quadrilles, polkas et autres mazurkas, Eugène Besançon (1849-1935). Elle tient son siège à l’école communale du 4 rue Fessart. Composée de 50 chanteurs, la Lyre et son chef Besançon donnent des concerts jusqu’en 1914.

Quelques compositions d'Eugène Besançon, chef de la Lyre de Belleville : Glissade-Polka (1879) — Fête des Fleurs (1895) — Chérie (1899)
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— La Fanfare Erard fondée en 1877 par Louis Pégot né le 22 juin 1845 à Paris, musicien de la Garde Républicaine depuis 1865. Cette fanfare était constituée d’ouvriers de la célèbre fabrique de piano Erard installée au 13 rue du Mail puis au 110-112 rue de Flandre (avec une annexe de trois cents employés, ouverte en 1844 rue Saint-Maur). La Fanfare Erard devient la Société musicale du XIXe arrondissement en 1880 et compte bientôt 60 musiciens. En 1893, Pégot quitte la société pour raisons de santé, laissant sa place à Joseph Fernand Détrain (1861-1946), clarinettiste et hautboïste de la musique de la Garde républicaine, ancien chef de l’Harmonie municipale de Sèvres de 1890 à 1892. Détrain dirige la société jusqu’en 1911. En 1912, M. Stenosse en prend les rênes, puis les chefs se succèdent : M. Le Vayer en 1913 ; M. Houzet en 1914…
— La
Fanfare des Enfants de la Villette créée et dirigée par M. Ruff en août 1884, présidée par M. Perrier, dont le premier siège est situé 23 rue de Flandre. Passés sous la direction de M. Bellanger jusqu’en 1893, les Enfants de la Villette sont ensuite dirigés par M. Jacquemet à compter de cette date et ce, jusqu’après 1909.
— L’
Union symphonique de Belleville, société d’harmonie dont le siège est au 104 rue de Belleville, composée de 50 musiciens, est fondée et dirigée par Amédée Brenner en 1891. Celui-ci fait parler de lui, lors du Concours musical de Meaux du 24 mai 1896, à l’issue duquel il saisit le tribunal pour n’avoir perçu qu’une couronne en vermeil pour son second prix, alors que le jury prévoyait cette couronne plus 400 francs en espèces ; Brenner obtiendra gain de cause : par jugement du tribunal civil de Meaux, le jury du concours de Meaux est condamné, le 19 février 1897, à verser à la Symphonique bellevilloise, les quatre cents francs que ledit jury avait tenté d’escamoter. La même année, l’Union Symphonique transfère son siège au 32 rue du Pré-Saint-Gervais puis en 1903 au 76 rue Botzaris. Brenner et son harmonie sont en activité jusqu’en 1906.

Buttes-Chaumont - Un Jour de Musique militaire (cliché Jean-Marc, Cparama)
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— L’Harmonie de Belleville, créée en 1893, est domiciliée au 39 rue de Bolivar. Elle est dirigée par M. Joly en 1905-1909, comptant cinquante musiciens. Reconstituée après-guerre, elle est dirigée par M. Ernest Renault en 1922-1923, par G. Zimmermann en 1924-1925, par P. Faye en 1925-1927 puis par Henri Coquart de 1931 à 1938…
— L’
Harmonie municipale du XIXe est existante dès septembre 1884, sous la direction de M. C. Richard. Nous avons peine à suivre sa trace… Mais à partir de 1911 jusqu’en 1926, elle est dirigée par J. Heintz qui, auparavant, était à la tête de l’Alliance Musicale du XIe depuis 1907. M. Charbonneau succède à J. Heintz de 1927 à 1928 ; puis M. Mouche de 1929 à 1933, P. Monti en 1934-1935, M. Volton de 1936 à 1939…
— L’
Union artistique musicale du XIXe fondée en 1895, dont le siège se situe 28 rue Lesage, est dirigée de 1902 à 1908 par S. Caron qui dirige dans le même temps la Fanfare des 4 arrondissements. De 1909 à 1914, Charles Le Métayer succède à Caron, lequel conserve la direction de la désormais Philharmonie des 4 arrondissements.
Les Trompettes de la Revanche du XIXe, fortes de 30 musiciens, sont créées dès avant 1893 par M. Chilles qui les dirige toujours après 1909…
L’Avenir du XIXe qui a commencé son existence en tant que société de gymnastique dès 1886, a créé une section musicale éponyme, dirigée par M. Corlay et présidée par M. Hermitte, active en 1937 et 1938…

Fanfare l’Avenir du XIXe - Siège 121 avenue Jean-Jaurès
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Nous donnons in extenso le courrier d’un habitué des Buttes-Chaumont qui, le 27 août 1901, cherche la raison pour laquelle les musiciens boudent le kiosque à musique, choisissant de jouer en plein soleil sur l’allée circulaire du lac. Depuis plus d'un mois, ce kiosque lacustre est désaffecté, bien qu'il soit d'excellente apparence. Au lieu de jouer sous sa toiture argentée, les musiciens se groupent sur le chemin, autour du-lac, en plein soleil, exposés à la congestion.
Le public se demande la raison de cette mesure. Le brigadier des gardes, que nous avons interrogé, ne sait rien. Il n'y a pas réparations sous roche, que l'on sache.
Alors pourquoi cette cruauté inutile envers nos soldats, que l'on contraint à rester, deux heures durant, sous les rayons du soleil d'août et à trois mètres d'un abri qui a été fait pour eux ?

En fait on a la réponse à cette question deux ans auparavant : le journal Le Petit Caporal du 15 avril 1899 précise que « pendant les fortes chaleurs, la musique jouera à l’ombre des grands arbres qui bordent le terre-plein en face de la passerelle conduisant au kiosque du Parc des Buttes-Chaumont » ; la protection des arbres est forcément meilleure que celle de la toiture du kiosque.
Mais une seconde raison, de ce repli des musiciens sur l’allée circulaire du lac, est que, le kiosque à musique, tel qu’il est placé dans le lac au bout de la passerelle d’accès, ne présente évidemment pas les meilleures conditions acoustiques pour l’audition des spectateurs qui se trouvent ainsi éloignés des musiciens d’une vingtaine de mètres pour les plus chanceux.

Buttes-Chaumont - La Musique (cliché Rigouard, Cparama)
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C’est peut-être pour toutes ces raisons qu’Armand Grébauval, conseiller municipal dont nous avons déjà souligné l’implication dont il fait preuve dans le quartier des Buttes-Chaumont, va s’évertuer pendant dix ans à vouloir démonter le kiosque à musique lacustre afin de le remonter sur la terre ferme.

Le 14 mars 1901, Grébauval propose au Conseil municipal que
le kiosque à musique du parc des Buttes-Chaumont sera restauré et rapproché de la rive, sinon transféré sur la pelouse.
Sans réponse, Grébauval réitère le 23 juin 1901, demandant que le kiosque soit reporté sur la pelouse, et remis en bon état.
Le 12 mars 1903, Grébauval ne se décourage pas et, après un très long prologue, rappelant, entre autres, que les concerts publics doivent être populaires et non l'apanage de quelques privilégiés, et où il est question de choisir des emplacements convenables afin que les efforts des artistes ne soient pas faits en pure perte, ajoute judicieusement : Il faut rechercher toutes les modifications susceptibles d'améliorer l'acoustique des kiosques afin que toutes les nuances puissent être perçues par la foule. Et Grébauval, en conclusion de son harangue, demande que le kiosque à musique installé sur le lac soit transféré sur le terre-plein sis en face de son emplacement actuel et d’autre part que les concerts donnés en semaine aient lieu le soir (les concerts militaires étant systématiquement donnés l’après-midi du jeudi et du dimanche, Grébauval prévoit ainsi que les concerts du jeudi après-midi s’ils sont décalés le soir pourront profiter à la classe ouvrière).
Le temps passe et rien n’est fait. Le Kiosque à musique lacustre qui a les pieds dans l’eau depuis près de 30 ans, rongé par l’humidité, finit par être vermoulu, et il n’est plus question de le démonter. Grébauval intervient le 19 juillet 1906, proposant,
vu l’état de vétusté du kiosque, qu’il soit réédifié en fer et briques, au bord du lac, et muni d'éclairage en vue de concerts nocturnes.

Les Buttes Chaumont à l'heure de la Musique
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Des Kiosques à musique comme s’il en pleuvait !
Le malheureux Grébauval sans être écouté sera tout de même exaucé quatre ans plus tard. Lors de la délibération du Conseil municipal du 1er juillet 1910 traitant de l’aménagement des promenades parisiennes, il est décidé de présenter un mémoire au Préfet de la Seine afin d’autoriser des travaux envisagés pour un montant de 1.255.000 francs ; le préfet, Justin de Selves, les accepte le 3 décembre 1910 et le Conseil municipal les entérine le 8 janvier 1911. Ces travaux incluent non pas un mais ONZE KIOSQUES A MUSIQUE pour une coût total estimé à 77.000 francs, dont le fameux kiosque tant attendu par Armand Grébauval pour remplacer celui des Buttes Chaumont.
La part affectée à la future construction du Kiosque à musique s’élève à 18.500 francs à laquelle somme il faut ajouter 4.000 francs pour son installation.
Hormis les travaux du kiosque à musique, le Parc des Buttes-Chaumont se taille la part belle dans cette généreuse manne préfectorale :
réfection des routes et allées, 30.000 francs — pavage de l’allée Fessart, 37.000 francs — réfection du radier du lac, 80.000 francs — reconstruction du pont métallique Fessart, 52.500 francs — consolidation de la pelouse dite « de glissement », 32.600 francs — réparation du rocher et aiguille du lac, 20.000 francs — peinture du pont de l'avenue de Crimée, 2.000 francs — abris rustiques, 2.400 francs — Eclairage de logements de gardes, 3.000 francs.

L’architecte des promenades municipales de Paris, Jean Camille Formigé (1845-1926), est chargé des plans de ces onze kiosques, et la construction de ceux-ci est mise en adjudication pour le 27 mai 1911.
Ce sont les frères Xavier et Edmond Fender — repreneurs en 1890 de l’entreprise Kaeffer et Cie au 55 rue de Flandre à Paris XIXe — qui remportent le marché des kiosques parisiens.

Le Kiosque à musique sera donc édifié sur le terre-plein situé entre l’allée circulaire du lac et l’allée de la grotte : de forme octogonale, ses colonnes sont en fonte, supportant une couverture en zinc surmontée d’un bulbe ; sur son soubassement en pierre sont fixés ses gardes corps en fer forgé.
Le 16 juin 1911, Armand Grébauval, toujours aux petits soins des promeneurs des Buttes, dépose une proposition au conseil municipal afin qu’un éclairage au gaz soit installé dans le futur kiosque pour que l'on puisse y donner des concerts le soir. Le 21 novembre 1911, M. Le Menuet de la 3e commission des travaux confirme que tous les kiosques seront dotés d’un éclairage au gaz ou à l’électricité.

Le nouveau Kiosque à musique est inauguré le dimanche 14 avril 1912 : un concert de l’Union artistique musicale du XIXe, dirigée par Charles Le Métayer, est donné à cette occasion.

Buttes-Chaumont - Le nouveau kiosque à musique sur la « terre ferme »
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En dehors des sociétés musicales du quartier qui fréquentent régulièrement le Parc, et des musiques militaires qui sont officiellement désignées pour y jouer, le kiosque à musique des Buttes-Chaumont accueille de temps à autre d’autres phalanges musicales, notamment la prestigieuse musique de la Garde Républicaine ou encore la non moins célèbre musique des Equipages de la Flotte. Et bien d’autres encore…

Le 31 juillet 1914, un dernier concert est donné au kiosque à musique qui va rester pendant cinq ans, totalement inactif pour cause de guerre. La seule activité attractive du Parc, durant cette période, est le spectacle de Guignol que Gaston Cony anime avec entrain.
A l’issue du conflit, l’adjoint au gouverneur militaire de Paris, le général Pillot prescrit, le 18 avril 1919, le rétablissement des concerts militaires dans les jardins publics. Au kiosque des Buttes Chaumont, lesdits concerts commencent le 24 avril 1919.
Les formations musicales civiles ne renaîtront qu’en juillet 1920, difficilement reconstituées après avoir été en partie décimées par la guerre.

Lors du conflit 1940-1944, c’est encore le silence le plus total qui règne sur le kiosque à musique. Cette fois-ci, ce sont les deux spectacles de Guignols situés porte Bolivar et porte Armand Carrel qui entretiennent une belle animation dans le Parc, lequel est à présent fréquenté par les stars du 7e art du moment : de 1941 à 1943, on voit notamment ainsi défiler Raimu, Odette Joyeux, Michel Simon, Jules Berry, Tino Rossi, Renée Saint-Cyr, Charles Trenet, Micheline Presles, François Périer, Pierre Blanchar, etc… venant enregistrer leurs films au studio des Buttes-Chaumont dont les fenêtres donnent sur le réservoir du parc des Buttes, rue de la Villette/rue Botzaris.

Le 12 mars 1946, le Kiosque à musique est décrit comme « croulant » et la petite place qui l’entoure est « très abimée » ; les chaises destinées aux spectateurs sont « ruinées » ; les bancs sont aussi en majeure partie « en mauvais état » ; le sable des bacs destinés aux enfants n’a pas été remplacé depuis longtemps ; le lac est en partie asséché…
Les concerts sont moins fréquents au kiosque, ceux-ci étant à présent diffusés, comme dans bon nombre de villes par des haut-parleurs relayant par voie hertzienne, à qui mieux-mieux, les airs à la mode.
Quelques formations musicales assurent cependant encore des représentations pendant l’été, durant les années 1950 et 1960 : l’Harmonie municipale du XIXe, la Lyre de Belleville, la musique des Gardiens de la Paix, la musique de la Garde Républicaine, la musique de la Sureté nationale ou encore la nouba des tirailleurs marocains.

Buttes-Chaumont - Le Belvédère et le nouveau Kiosque à musique avant son éradication
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Le Kiosque à musique est supprimé par la municipalité au tout début des années 1970 : le 10 janvier 1969, il est encore attesté par M. Billebaut de la 3e commission du conseil municipal qui propose de faire édifier dans le parc des Buttes Chaumont, moyennant 46.000 francs, deux abris rustiques formés d'une dalle en béton armé, d'une charpente en bois et d'un banc en chêne rustique : l'un de 100 m² serait situé au jardin d'enfants vers la porte de rue la Villette, l'autre serait installé près du bac à sable situé à proximité du kiosque à musique, sur un emplacement de surface approximativement équivalente.

Alors que la quasi-totalité des Kiosques à musique parisiens ont été préservés, conservés et entretenus, celui des Buttes-Chaumont fait figure de victime expiatoire.
En 1978, la municipalité parisienne a fait dresser — au sommet du plateau des Buttes-Chaumont accessible soit par l’avenue Darcel soit par celle de Puebla — quatre rails de chemin de fer disposés verticalement, au-dessus desquels elle a fixé une couverture rectangulaire de toile blanche, tout d’abord pointue puis de forme bombée, le tout pompeusement désigné par ladite municipalité, qui ne manque pas d’humour, sous le nom de « kiosque à musique ». Pas de soubassement, pas de garde-corps, juste une tente en plein air…

Buttes-Chaumont - Le soi-disant Kiosque à musique aujourd'hui
(avec un tel édicule, les édiles n’ont certes pas ruiné les parisiens, ça change des gouffres abyssaux dans lesquels nous embarquent sans scrupules lesdits édiles…)
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Soixante ans après la tragique disparition du kiosque à musique, la municipalité parisienne a sorti un projet publié le 10 octobre 2018, prévoyant la restitution d'un kiosque à musique dans le parc des Buttes-Chaumont.
En conséquence, la Ville de Paris a officiellement lancé un marché public (sous le numéro 4024856), avec clôture des candidatures pour le 30 octobre 2018, sur un budget estimé à la bagatelle de 280.000 euros H.T. L’exécution devait se réaliser en 24 mois.
Depuis la publication de ce mirobolant projet, la municipalité n’a plus donné de nouvelles, covid oblige. Donc affaire à suivre…

Buttes Chaumont - Kiosque à musique et bateau-passeur — Le kiosque au bord du lac
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Musiques militaires aux Buttes Chaumont
21 juin 1874 — Programme du dimanche 21 juin 1874, de 5 h. à 6 h. ½. A partir d'aujourd'hui, il y aura concert tous les dimanches dans le parc des Buttes-Chaumont. Musique du 117e de ligne, chef Théodore Schultz : 1. Allegro militaire. X. — 2. L'Ambassadrice (ouverture). Auber. — 3. Zaïre de Mella (solo pour piston). Mercadante. — 4. Le Mal du pays. Hauser. — 5. Giralda (grande fantaisie). Adam. — 6. Polka (pour flûte). Bousquet.
19 mai 1878 — Concerts militaires. Programme du dimanche 19 mai, de 4 h. ¾ à 5 h. ¾. Buttes Chaumont (à partir d'aujourd'hui, concert tous les dimanches). — 5e de ligne ; chef M. Valentin : 1. Po-Paulet, pas redoublé. Valentin. — 2. La Dame Blanche. Boïeldieu. — 3. La Nuit, valse. O. Métra. — 4. La Reine de Chypre. Halévy. — 5. La Estudiantina, fantaisie. X.
9 juin 1878 — Concert militaire dimanche 9 juin 1874 de 4 h. ¾ à 5 h. ¾, Buttes-Chaumont, 82e de ligne sous la direction de M. Jacob : La Muette. Auber — Zaïr de Nella. Mercadante. — Faust. Gounod. — Les Cloches de Corneville. Planquette.

Dimanche 7 juillet 1878 — A l’occasion de la Fête nationale du 30 juin, l’administration a autorisé les arrondissements annexés à organiser des fêtes jusqu’au 15 juillet. Le Parc des Buttes-Chaumont a choisi le 7 juillet pour la célébrer.
— Aux Buttes-Chaumont, on a donné pendant la fête de jour plusieurs concerts qui ont été brillamment exécutés. De temps à autre, on lançait quelques ballons grotesques à la grande joie de la foule qui avait envahi le parc.
On sait combien l'arrondissement est populeux ; il semblait que tous les habitants des quartiers voisins se fussent donné rendez-vous aux Buttes-Chaumont.
Le soir surtout, les rues avoisinantes étaient encombrées, et l'aspect du parc était des plus pittoresques.
Toutes les pelouses étaient garnies de spectateurs attendant impatiemment l'heure du feu d'artifice ; on l'a attendue un peu longtemps, mais pour faire prendre patience à la foule, la Société des Vieux-Amis a chanté en haut des Buttes un chant fort applaudi Vive la république ! La musique, de son côté, exécutait sur le lac la Marseillaise, que les groupes accompagnaient au refrain. Peu d'illuminations dans le jardin, mais la nouvelle mairie du 19e arrondissement flamboyait au loin.
La retraite aux flambeaux, qui passait rue de Crimée, produisait, vue des Buttes, un superbe effet. Enfin, vers dix heures moins un quart, le feu d'artifice a été tiré du petit kiosque grec perché sur le sommet de la butte qui surplombe à pic la rivière et les lacs. Chaque fusée était bruyamment acclamée ; le bouquet final a été merveilleux, et le tout s'est terminé par l'embrasement successif, puis simultané, de toutes les Buttes. Le parc était devenu un véritable palais de fées. La disposition du parc prêtait merveilleusement d'ailleurs à une fête de ce genre et en formait un admirable décor. Tout s'est admirablement passé, malgré la foule immense qui s'était portée là ; beaucoup de gaieté et d'entrain, mais pas le moindre incident fâcheux.

Dimanche 7 septembre 1879 — Les fêtes se succèdent aux Buttes-Chaumont ; les fanfares se font entendre sur le kiosque
— La fête qui a eu lieu hier aux Buttes-Chaumont au profit des amnistiés a dépassé toutes les espérances que l'on pouvait concevoir. On parle de plus de vingt-cinq mille francs de recette.
Le citoyen Louis Blanc s'est promené avec M. le maire du dix-neuvième arrondissement une partie de l'après-midi et a été acclamé comme il le méritait par la population si patriote de l'arrondissement.
La fête était concentrée sur le lac. Autour, des baraques en plein vent où de jeunes filles vendaient, au profit de l'œuvre, des jouets d'enfants, des emblèmes patriotiques, des fleurs.
Pendant que sur le kiosque du lac les fanfares se faisaient entendre à tour de rôle, sur les pelouses on avait organisé mille jeux divertissants : jeu des ciseaux, mât de cocagne, enlèvement de ballons grotesques, et tous les mille divertissements en usage dans ces sortes de fêtes. Mais la partie la plus intéressante a été la soirée, le spectacle qu'offrait le magnifique parc était féerique et rappelait les splendeurs de la fête du 30 juin. Partout, dans les bosquets, dans les parterres et les pelouses, sur le lac et sur le pittoresque temple grec qui domine la falaise, des flammes de bengale, des lanternes vénitiennes, des illuminations.

Buttes-Chaumont - Les Bords du Lac (cliché Rigouard, Cparama)
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Quelques-uns des innombrables concerts donnés sur le kiosque à musique lacustre
9 août 1885 — Concert du dimanche 9 août 1885, de 5 à 6 heures. Buttes-Chaumont. 130e de ligne, chef M. Barthès : Allegro militaire (Reynaud). — Ouverture du Serment (Auber). — Harmonie des forêts (A. Lamothe). — Gillette de Narbonne (Audran). — La Chanson des nids (Buot).
24 septembre 1893 — Concert du 24 septembre 1893 de 4 à 5 heures. Buttes-Chaumont, 28e régiment d'infanterie, chef M. Leblan : Par le flanc droit (Carrié). — Ouverture du Supplice de Tantale (Suppé). — Solo de contralto (Rossini). — Miss Helyett (Audran). — Le tic-tac du moulin (Tiliard).
10 juin 1900 — Concert du 31e RI, chef L. Chomel. Buttes Chaumont de 4 à 5 heures : Joyeux monôme (Choquard). — Polonaise de concert (Vidal). — Coppelia (Delibes). — La Juive (Halévy). — Gentil babil (Suzanne).
1er octobre 1905 — Dimanche 1er octobre de 4 à 5 heures, Buttes Chaumont, Harmonie des Quatre arrondissements, directeur M. Caron et Choral La Lyre de Belleville, directeur M. Besançon : 1. Marche républicaine, harmonie (Allier) — Les Tziganes, choral (Laurent de Rillé) — La Poupée de Nuremberg, harmonie (Adam). — Les Esprits de la Nuit, choral (F. Riga) — Le Chemin des étoiles, harmonie (E. Roux). — Paix et Guerre, choral (Dard-Jamin). — Brise d’amour, harmonie (Allier) — La Marseillaise, choral (chœur arrangé par E. Besançon).
29 avril 1906 — Aujourd'hui, dimanche 29 avril, de 4 à 5 heures, l'Harmonie du Petit Parisien donnera, dans le parc des Buttes-Chaumont, un concert dont voici le programme : 1. Le Bombardier (Allegro) Pares. — 2. Ariane (Ouverture symphonique). Boyer. — 3. Almeria (Valse espagnole). F. Andrieu. — 4. Carmen (Grande fantaisie) Bizet. — 5. Marche Grecque. L. Ganne.
13 juin 1909 — Concert civil de 4 à 5 heures. Buttes Chaumont. L'Etendard du XIXe, directeur M. Gary : Les Templiers, marche (Vernet). — Via Cherbourg, ouverture (Gary). — Joyeuse, valse (Racés). — Beaugency, fantaisie (Gary). — Souvenir, fantaisie (Gary). — Strauss, pas redoublé (André).

Buttes-Chaumont - Entre les Rochers (cliché Jean-Marc, Cparama)
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Inauguration du nouveau kiosque à musique du 14 avril 1912
Dimanche 14 avril 1912, concert de 4 h. à 5 h. Kiosque des Buttes-Chaumont. Union Artistique Musicale du XIXe. — Directeur : M. Charles Le Métayer de l'Opéra (Inauguration du kiosque) : La Marseillaise, Rouget de l'Isle. — Le Freyschutz, ouverture. Weber. — Provençale, Cairanne-Chomel. — Rigoletto, fantaisie. Verdi. — Mascarade, suites d'orchestre : a) Marche Nuptiale ; b) Arlequin et Colombine ; c) Alla Polacca. Lacôme. — Carmen, fantaisie, Bizet.

Buttes Chaumont - Le nouveau kiosque de la musique (cliché Jean-Marc, Cparama)
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Quelques-unes des phalanges musicales (hors musiques militaires) ayant animé le kiosque à musique
21 avril 1912 — Concert de 4 à 5 heures, Kiosque des Buttes-Chaumont. Harmonie municipale du 19e arr. — Directeur, M. J. Heintz : A Pas léger, allegro de concert. Arnould-Krever. — Le Lac des Fées, ouverture, Auber. — Rose Pompadour, gavotte. L. Daunot. — La Fille du Tambour-Major, fantaisie. Offenbach. — Une Polka au Jardin d'Acclimatation (danse originale de H. Menessier), musique de J. Heintz.
28 avril 1912 — Concert de 4 à 5 heures. Kiosque des Buttes-Chaumont. Société Musicale du 19e arrondissement. Chef M. Stenosse : Marche des Moujiks. Renelle. — Polonaise de concert, Vidal. — L'Arlésienne, Bizet. — Les Deux Pigeons, Messager. — Merle et Pinson, Reynaud.
13 juin 1912 — Concert du jeudi 13 juin de 4 à 5 heures. Buttes-Chaumont. Garde républicaine ; chef ; M. G Balay : Marche Héroïque (Saint-Saëns). — Richard III (Gilson). — La Maladetta (P. Vidal). — Don Quichotte (Massenet). — Danse Persane (Guiraud).
7 juin 1913 — Concert à 9 heures du soir au kiosque des Buttes-Chaumont. Union Musicale du XIXe, directeur M. Charles Le Métayer. — Jusqu'à la gauche, marche (E. Huchard). — Carmen, ouverture (Bizet). — Entrée des tziganes, extrait du ballet des Deux Pigeons (A. Messager). — Les Sirènes, valse (Waldteufel). — La Fille du tambour-major, fantaisie (Offenbach). — Marche des Vainqueurs (J. Caffot).
25 juin 1927 — Buttes-Chaumont. Ce soir à 21 heures, concert de la Fanfare des Abattoirs de la Villette (M. Charbonneau) : Allegro (Romsberg). — Ballet latin (André). — Ouverture de concert (André). — Phi-Phi (Christiné). — Chante, Manon (Vargues).
23 juillet 1927 — Concert à 21 heures. Buttes-Chaumont. Harmonie de Belleville (M. P. Faye) : La Marche des P'tits Ratz (Andrieu). — Ouverture dramatique (Govaert). — Idylle Bretonne (Pillevestre). — La Vallée d'Ossau (G. Benoist). — Marche tintamaresque (Popy).
16 juin 1934 — Concerts publics d'aujourd'hui à 18 heures au Kiosque des Buttes-Chaumont. — Garde républicaine (chef : M. Dupont) : La Princesse jaune, ouverture (Saint-Saëns). — L'Amour sorcier, pantomine et danse rituelle du feu (M. de Falla). — A la Bourrée (Canteloube). — La Nursery, suite d'orchestre (Ingelbrecht). — L'Arlésienne : Pastorale, Intermezzo, Menuet, Farandole (Bizet).
20 mai 1938 — Buttes-Chaumont. L'Harmonie-Express des Chemins de fer de l'Est donnera ce soir, au kiosque des Buttes-Chaumont un concert public. Au programme : Obéron, ouverture, de Weber. — Danses polovtssiennes du Prince Igor (chœurs et orchestre), de Borodine. — Si j'étais roi, ouverture, d'Adam. — Carmen, fantaisie, de Bizet. — Les Bohémiens (chœurs et orchestre), de Schumann.
4 juin 1939 — Concert à 16 heures, Buttes Chaumont, musique des Gardiens de la Paix : Marche des Alsaciens et des Lorrains (Goffet). — Carnaval romain (Berlioz). — Peer Gynt (Grieg). — Aïda (Verdi). — La goutte à boire (Paradis).

Quelques-unes des phalanges musicales se produisant au kiosque des Buttes-Chaumont : La Fanfare des abattoirs de la Villette — La Musique de la Garde Républicaine
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Les derniers concerts sur le kiosque avant son éradication
2 mai 1948 — Concert public. La musique de la sûreté nationale, sous la direction de son chef le commandant René Gendre, donnera un concert public aujourd'hui, à 18 heures, au kiosque des Buttes-Chaumont.
17 juin 1948 — Aujourd'hui, à 21 heures, au kiosque des Buttes-Chaumont, concert par l'Harmonie municipale du XIXe arrondissement.
26 mai 1949 — Concert public. Cet après-midi, aux Buttes-Chaumont, de 16 à 17 heures, concert par la musique des gardiens de la paix.

Le « Kiosque à musique » des Buttes Chaumont, aujourd’hui ► voir ici (1/2) ► (2/2)

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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

N — Les Fêtes dans le Parc

Jusqu’en 1877, les fêtes attestées dans les Buttes-Chaumont se limitent aux abords immédiats des trois restaurants du parc, d’autant que de perpétuels travaux de confortation en empêchent partiellement l’accès jusqu’à cette date.
C’est donc en juin 1878 que commencent les grandes fêtes estivales du parc, année de l’inauguration du Kiosque à musique et de l’achèvement de la construction de la Mairie du XIXe attenante au Parc, place Armand Carrel.
Dorénavant ces fêtes se déroulent chaque année et attirent des foules considérables, en dépit de l’entrée qui, à ces occasions, devient payante (en général cinquante centimes). Tous les ingrédients y sont réunis : concerts, fête aérostatique, joutes sur le lac, bals, jeux, baraques foraines, stands de tirs, balançoires, chevaux de bois, courses vélocipédiques, exercices de gymnastique, feu d’artifice donné du haut du belvédère etc…

A compter de 1896, au vu des dégradations des pelouses et du mobilier urbain entraînées par les fêtes, celles-ci sont dorénavant interdites aux Buttes-Chaumont.
Seul le traditionnel feu d’artifice continue chaque année, ainsi quelques fêtes régionalistes avec danses et chants ou encore des kermesses avec jeux bon enfant.
Les baraques foraines du XIXe devant dorénavant rester à l’extérieur des grilles du parc, vont à présent s’installer sur la place Armand-Carrel et tout au long de la rue Manin, à partir de ladite place jusqu’à la rue de Crimée.

Buttes-Chaumont - Les Pelouses le 14 juillet
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15 juin 1886 — La fête du 13 juin 1886 aux Buttes-Chaumont
— La Fête des Buttes Chaumont. Une foule énorme se pressait hier dans le parc des Buttes-Chaumont où la municipalité du dix-neuvième arrondissement avait organisé une fête au bénéfice de la caisse des écoles.
Le parc des Buttes-Chaumont, par ses dimensions vastes, son lac, et par-dessus tout, sa disposition si pittoresque, est un décor merveilleux pour une fête champêtre ; aussi le public avait-il répondu avec empressement à l'invitation des organisateurs et les pelouses et les allées qui bordent le lac étaient remplies de curieux d'autant plus que le prix d'entrée n'était que de cinquante centimes.
Toute la journée, les divertissements se sont succédés, joutes à la lance, courses de vélocipèdes, gymnastes, le public en a eu pour son argent.
Un Japonais nommé O’Torra devait traverser le lac sur un fil de fer tendu à une hauteur vertigineuse ; mais il n'a pu accomplir cet exercice périlleux ; la pluie ayant détendu les cordes qui maintenaient le fil de fer.
Pendant les exercices, des sociétés musicales : les Enfants de la Villette, la société Pro Patria et la musique du dix-neuvième arrondissement se sont fait entendre, et, est-il besoin de l'ajouter, fort applaudir.
Le soir, la fête était encore plus animée ; le jardin, fort bien illuminé et éclairé par des feux de bengale multicolores, était tout simplement d'un aspect féerique, et le feu d'artifice qui a clôturé la fête a obtenu le plus vif succès.

20 juin 1886 — O’Torra serait-il un roublard, tentant de faire venir les spectateurs à un second spectacle payant ?
— Le Japonais O'Torra, qui devait traverser le lac du parc des Buttes-Chaumont, dimanche dernier, sur un fil de fer tendu à une hauteur vertigineuse, n'ayant pu accomplir cet exercice périlleux, — la pluie ayant détendu les cordes qui maintenaient le fil de fer — l'administration supérieure vient d'autoriser la municipalité du dix-neuvième arrondissement à donner une autre fête demain dimanche dans le même parc.
Outre le Japonais O'Torra, on nous promet diverses attractions nouvelles qui amèneront très certainement un public encore plus nombreux que dimanche dernier.
Le prix d'entrée dans le parc est toujours de 50 c.

Affiches Fête aux Buttes Chaumont 13 juin 1886 et 28 juin 1885
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01 Affiche Fête aux Buttes Chaumont 13 juin 1886 et 28 juin 1885.jpg (214.44 Kio) Vu 5956 fois

24 août 1886 — Compte-rendu de la fête aux Buttes Chaumont du dimanche 22 août 1886
— Aux Buttes-Chaumont. Les rues de Belleville et de la Villette aboutissant au parc des Buttes-Chaumont ont présenté, pendant l'après-midi et la soirée d'hier, l'aspect le plus animé.
Tout le monde se rendait aux Buttes-Chaumant où était organisée, par la Société d'Appui fraternel, une magnifique fête de jour et de nuit.
Comme chacun sait, le parc des Buttes-Chaumont est le plus magnifique de tous nos jardins publics.
La fête a commencé à une heure et a continué sans interruption jusqu'à neuf heures du soir. A midi et demi, la Bellevilloise, société de gymnastique, la Société musicale du dix-neuvième arrondissement, l'Harmonie de la Villette, la Fanfare des Trompettes de Paris, etc., se groupent sur la place de la Mairie du dix-neuvième arrondissement, et, pendant qu'elles défilaient autour du lac, des salves d'artillerie annonçaient l'ouverture de la fête.
Des exercices d'ensemble, de boxe et d'escrime ont été exécutés par la Société de gymnastique la Bellevilloise.
Une course a pied a eu lieu avec prix aux vainqueurs.
A deux heures, des joutes ont lieu sur le lac, puis des gymnastes, les Rawlings, exécutent à 20 mètres au-dessus de l'eau, des exercices étonnants tels que, grande voltige, saut périlleux sur un double trapèze volant, etc., etc.
Ils sont suivis des équilibristes « Les canadas » qui marchent sur un double fil de fer et font plusieurs autres tours sur une barre fixe et aux anneaux.
Plusieurs concerts avaient été organisés : dans la grotte, dans le kiosque qui se trouve sur le lac, et au théâtre-concert où jouait la troupe Lamberti.
On a dansé, eu veux-tu en voilà dans les deux bals qui avaient été organisés au-dessus de la grotte.
A cinq heures, le ballon « l'Appui fraternel » que montaient MM. Bloch et Carton, de l'école aérostatique de France, était enlevé au milieu des applaudissements.
Une fête foraine se tenait dans l'intérieur du parc : chevaux de bois, tirs, baraques foraines, cabarets, tout ça regorgeait de monde.
Peu à peu, vers huit heures, les arbres se piquent de lucioles, un enjambement de feu traverse le lac et miroite sur les petits flots, c'est le pont suspendu qu'on illumine ; de tous côtés, de vives couleurs scintillent et tranchent sur le fond noir du paysage.
Tout à coup, une bombe éclate, un fort crépitement se fait entendre, le lac devient de feu et le ciel s'éclaire.
Il est neuf heures, le feu d'artifice est commencé.
Sur les collines au pied desquelles glisse le lac, s'étage une foule compacte qui admire les flamboiements des centaines de fusées qui montent dans le ciel et retombent ensuite en pluie d'or.
Le feu d'artifice dure encore vingt minutes environ et est couronné par le bouquet, une pièce d'artifice représentant la République s'appuyant sur un jeune garçon et sur une femme qui allaite un enfant.
Au-dessus, en lettres de feu, « Société laïque d'appui fraternel ».
On retourne ensuite danser ou l'on va entendre chanter.
L’entrée était de cinquante centimes et donnait droit a un billet de tombola, laquelle a été tirée à minuit. Le lot était une obligation de la Ville de Paris.
La recette a dû être fructueuse.

18 juin 1893 — Programme de la fête du 25 juin 1893.
Le japonais O’Kita, secondé par Zéolina, a remplacé O’Torra qui avait fait faux-bond en juin 1886 ; entre-temps, c’est l’ « indien Citting Bull, champion de la Seine et Marne » qui, le 9 août 1891, avait tenté la traversée du lac sur un fil, à une hauteur de 20 mètres et sur une longueur de 150 mètres, sens de la largeur du lac.

— La municipalité du 19e arrondissement organise, au profit de la caisse des écoles, une grande fête de jour et de nuit dans le magnifique parc des Buttes-Chaumont, le dimanche 25 juin. Entrée : 50 centimes.
Spectacle : Les Sigman's, acrobates excentriques ; la troupe Mansuy ; les Flavius ; Sandner's et Brahmou, avec leurs tables merveilleuses ; les Rajade, dans leur inimitable pantomime américaine ; la Fanfare géante sur échasses, à travers le parc ; Kangorilla, l'homme-singe.
Enfin, grande attraction : Zéolina, la reine des airs, et le Japonais O'Kita, dans leurs exercices périlleux, à 25 mètres de hauteur au-dessus du lac.
Le soir, représentation avec projections électriques ; embrasement général du parc, feu d'artifice.
La distribution des places pour les jeux forains, bars, etc., commencera le lundi 19 courant.

Le 26 juin et les jours suivants, c’est par des dizaines de journaux de tous azimuts que les exploits de l’intrépide Zéolina sont commentés
28 juin 1893 — Zéolina dans le lac : A la fête donnée, dimanche, dans le parc des Buttes-Chaumont par la municipalité du dix-neuvième arrondissement, au profit de la Caisse des Ecoles, il est survenu un seul accident, heureusement sans gravité. Vers cinq heures, l'intrépide Zéolina, de son vrai nom Jouannès Bertolote, accomplissait, sous le pont suspendu, ses périlleux exercices de voltige sur deux trapèzes, lorsqu'elle manqua le but et tomba d'une hauteur de 25 mètres dans le lac. Toutes les mesures étaient prises d'avance pour parer ce malheur, et la « Reine des Airs », légèrement contusionnée, fut aussitôt retirée de l'eau.
Sans la vase qui forme un lit épais au fond du lac, la « gymnasiarque » eût couru grand risque de se tuer. Seul son maillot a souffert de l'accident ; et c'est dans un appareil peu brillant que Mlle Jouannès fut reconduite à son domicile, 79 rue des Martyrs.

Affiches Fête aux Buttes Chaumont 25 juin 1893 et 30 juillet 1882
02 Fête aux Buttes Chaumont 25 juin 1893 et 30 juillet 1882.jpg
02 Fête aux Buttes Chaumont 25 juin 1893 et 30 juillet 1882.jpg (242.98 Kio) Vu 5956 fois

14 juillet 1895 — Feux d’artifices au Parc des Buttes-Chaumont
— Les feux d’artifice aux Buttes-Chaumont. Dès huit-heures, le parc des Buttes-Chaumont était envahi par la foule, qui débouchait de toutes les rues sur la place Armand-Carrel.
Afin de prévenir des accidents, une partie du parc avait été interdite au public.
De fortes poussées ont eu lieu et on a emporté plusieurs femmes évanouies.
Le feu d'artifice, organisé par la maison Pinet, a commencé à dix heures précises, par quarante volcans et bombes, et s'est continué par une série de pièces à changement, étoiles, girandoles et autres ; cent quarante-huit bombes, fusées et volcans ont été tirés ensuite.
La pièce principale qui a suivi se composait d'une allégorie du Travail et de la Paix, représentée par un travailleur avec son marteau et une femme tenant une gerbe de la main droite. Une déesse personnifiant la République séparait et dominait les deux figures ; au bas de l'allégorie se détachait l'écusson de la République avec les deux lettres R. F.
Cette pièce se composait de 5.500 lances et 200 chandelles.
Le feu s'est terminé par un superbe bouquet multicolore, composé de 1.000 fusées et volcans, La foule a fort applaudi ces deux dernières pièces, puis elle est descendue sur les boulevards par les rues d'Allemagne et Faubourg Saint-Martin, brillamment illuminées.
Sur la place Armand-Carrel, un grand bal a eu lieu.
On a dansé aussi dans toutes les rues avoisinantes.

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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

O — Le Chalet bébé ou Buffet-bébé

Dès 1874, une demande est faite auprès du Conseil municipal pour obtenir la concession de vente des gaufres dans le parc des Buttes-Chaumont. Faute d’autorisation accordée, une autre requête est déposée en 1879 pour l’ouverture d’un chalet destiné à vendre des pâtisseries ; sans succès…
C’est Victor Bouquet (1841-1904), qui, depuis 1868, tient le Pavillon Puebla, obtient une concession de 25,76 m², située le long de l’allée circulaire du lac, coté avenue Michal, afin de faire édifier à ses frais, le fameux
Chalet-bébé, appelé également Buffet-bébé, exclusivement destiné à la vente de pâtisseries, gaufres, sirops et lait, le prix des consommations ne pouvant être supérieur à 15 centimes.
Cette concession lui est accordée, moyennant une redevance annuelle de 200 francs, pour une durée de dix ans devant se terminer le 31 juillet 1900, par délibération municipale du 28 mars 1890 — après un passage obligé auprès de la préfecture le 23 décembre 1889 —, entérinée par un arrêté du 19 mai 1890.
Un second chalet à gaufres et glaces, de
couleur jaune, est édifié, toujours le long de l’allée circulaire du lac, à quelques mètres du Kiosque à musique et du manège de Chevaux de bois. L’autorisation de l’installer a été accordée à M. Barbet, trois mois avant celui de M. Bouquet, par arrêté préfectoral du 27 novembre 1889, et Barbet a commencé à l’exploiter le 1er janvier 1890, moyennant une redevance de 50 francs par an.

A l’évidence, Victor Bouquet qui a déjà fort à faire avec son restaurant, fait tenir le Buffet bébé par du personnel, voire par ses enfants, notamment Louis Constant, Olivier et Victor.
Le 1er août 1900, Bouquet obtient une prorogation de sa concession pour une durée de neuf ans et deux mois, avec un loyer annuel de 300 francs, avant de passer la main à ses enfants en 1901, tout comme le Pavillon Puebla.

Raymond Chervy ayant racheté le Puebla en 1908, reprend également la concession du Chalet-bébé, pour lequel il obtient, le 11 août 1908, une prorogation de 15 ans à compter du 1er octobre 1909. Le second kiosque dit le Chalet-Barbet, dont la concession avait été donnée à titre précaire en janvier 1890, est toujours exploité par M. Barbet en 1910.
Le tarif maximum des consommations étant resté à l’identique, soit 15 centimes, depuis 1890, Raymond Chervy obtient l’autorisation, le 9 août 1919, soit au bout trente ans, d’augmenter le tarif à 40 centimes…

Buttes Chaumont - Le Buffet Bébé
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00 Buttes Chaumont - Le Buffet Bébé (1908).jpg (219.53 Kio) Vu 5909 fois

Chervy qui a cédé le restaurant Puebla en 1921 aux époux Blanchet, reste titulaire de la concession du Chalet bébé dont il délègue la direction à des employés ; il obtient pour ce dernier une nouvelle prorogation de son bail pour 15 ans à compter du 1er octobre 1924, assorti d’un loyer annuel de 600 francs, et une nouvelle augmentation du tarif maximum des consommations porté à 50 centimes.

C’est à cette époque, en 1924, que Jacques Tognini et sa famille vont commencer à exploiter les deux Kiosques à gaufres qu’ils ne lâcheront plus pendant de nombreuses décennies, Raymond Chervy conservant cependant la concession à son nom. (1)

Le 6 juin 1931 Chervy est autorisé à élargir la terrasse donnant accès à sa concession, l’accroissant ainsi de 5 m² 75 portant le tout à 41 m² 43 ; en conséquence, son loyer est porté à 1.000 francs par an à compter du 1er octobre 1931, pour atteindre 1.200 francs au 1er octobre 1939.
Une dernière fois, Raymond Chervy voit le bail de son Buffet bébé renouvelé pour neuf années, à compter du 1er avril 1946, moyennant un loyer annuel de 2.500 francs, avant qu’il n’en cède la concession officiellement en 1955 à la famille Tognini qui gérait déjà l’affaire en tant que locataire.

Les Buttes-Chaumont - Buffet bébé
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Une sombre et trouble affaire, qui fait la une de tous les journaux, va quelque peu perturber la marche de nos marchands de gaufres. Le 26 mai 1947, René-Antoine Tognini ayant, d’après ses dires, surpris un individu de 17-18 ans, venu le cambrioler dans son kiosque à gaufres (le Chalet-Barbet jaune) près des chevaux de bois, l’abat de plusieurs balles de révolver. Tognini se rend aussitôt au commissariat de la rue de Flandre pour déclarer l’affaire.
Après enquête, on découvre le nom de la victime : il s’agit d’un certain Clément Ménard qui était habitué à faire des fugues et qui demeurait chez sa sœur, 119, rue de Charonne.
Des doutes vont subsister quant à la véracité du récit de Tognini qui, soupçonné d’avoir préparé un guet-apens, se voit, de ce fait, inculpé d’homicide volontaire par le juge Roche le 28 mai 1947.
Ayant été cambriolé déjà par sept fois, sa bonne foi est admise, la légitime défense est reconnue et René-Antoine Tognoni bénéficie, en mai 1949, d’un non-lieu, écopant toutefois de trois mois de prison pour port d’arme illicite.

A la suite de cette affaire, les concessions, tant des kiosques à gaufres que du bateau-passeur sont gérées par Robert Tognini et sa belle-sœur Joséphine Lavenir, épouse de René-Antoine Tognini.
Par délibération municipale du 25 mars 1948, le bail du chalet des gaufres (le kiosque jaune), concédé à Robert Tognini domicilié 23 cité Henry, est renouvelé à compter du 1er avril 1948 et augmenté à 2.800 francs par an.
Le 6 décembre 1956, Tognini voit passer la redevance de sa concession de gaufres à 10.000 francs à compter du 1er janvier 1957, à 18.000 francs à compter du 1er janvier 1958, et à 25.000 francs pour le 1er janvier suivant.

Le 16 juillet 1969, Joséphine Tognini, demeurant toujours au 23 cité Henry, obtient un permis de construire pour l’édification d’un chalet à rez-de-chaussée à usage commercial sur la route circulaire du lac, au parc des Buttes-Chaumont ; il s’agit en fait de remplacer le Buffet-bébé qui fête ses 79 ans !

Aujourd’hui, les deux kiosques de l’allée circulaire du lac sont toujours très actifs.

Buttes Chaumont - Le Chalet-bébé au bord du lac — Le Buffet-bébé et la voiture à âne
Buttes Chaumont - Le Chalet-bébé au bord du lac - Le Buffet-bébé et la voiture à âne.jpg
Buttes Chaumont - Le Chalet-bébé au bord du lac - Le Buffet-bébé et la voiture à âne.jpg (73.22 Kio) Vu 5909 fois

27 mai 1947 — René-Antoine Tognini, le marchand de gaufres des Buttes Chaumont, fait la une des journaux
— A minuit aux Buttes-Chaumont. Un marchand de glaces tue un cambrioleur
René Tognini vendait des glaces et des sucreries aux enfants dans une petite baraque jaune sur le bord de la route circulaire du lac des Buttes-Chaumont. Hier soir, il a tué un homme.
Depuis plusieurs mois, Tognini était la victime de vols répétés.
Sa petite boutique avait été mise à sac par des cambrioleurs. Il y a quelques jours, il avait même ouvert le feu sur l'un d'eux.
La nuit dernière, alors qu'il était caché à l'intérieur de sa baraque, il entendit qu'on essayait de fracturer le rideau de fer. Il sortit par la porte de derrière et tira à bout portant plusieurs coups de feu sur le malfaiteur.
Celui-ci — un jeune homme âgé de 17 à 18 ans — vêtu d'un pull-over bleu et d'un costume gris, s'écroula, mortellement blessé.
Deux heures plus tard, Tognini, qui s'était enfui chez lui, se présentait au commissariat du Pont-de-Flandre où il venait raconter le drame. Il a été consigné à la disposition du commissariat tandis que les inspecteurs de la brigade criminelle s'efforcent d'identifier la victime.
Certains faits font penser qu'il ne s'agit peut-être pas seulement d'une affaire de cambriolage mais aussi d'un règlement de comptes.
(journal Combat 27 mai 1947)

Buttes-Chaumont - La « baraque à gaufres » de Tognini en 1947 (le seul cliché que nous ayons trouvé du 2e kiosque à gaufres)
Buttes-Chaumont - La baraque à gaufre de Tognini en 1947.jpg
Buttes-Chaumont - La baraque à gaufre de Tognini en 1947.jpg (170.17 Kio) Vu 5909 fois

Les Chalets à gaufres des Buttes Chaumont, aujourd’hui ► voir ici (1/4) ► (2/4) ► (3/4) ► (4/4)

(1) La Famille Tognini fait la pluie et le beau temps aux Buttes-Chaumont
Giacomo dit Jacques Tognini, né le 9 octobre 1869 à Malvaglia en Suisse, marié en 1895 avec Louise Geninasca née en 1874, est marchand de marrons et demeure au 199 rue de Flandre Paris 19e, lors de la naissance de sa fille Henriette le 15 février 1896.
Devenu veuf, Jacques Tognini se remarie en 1905 avec Adelina Scossa, née le 16 janvier 1885, également originaire de Malvaglia en Suisse.
Lors de la naissance de leur premier fils,
René-Antoine Tognini, le 24 avril 1909, ils demeurent à Paris 10e, au 3 faubourg Saint-Martin et déclarent être restaurateurs. Le 14 septembre 1911, nait leur second fils Louis-Robert Tognini ; Jacques Tognini dit être marchand de vins à cette date. Suivent les naissances de ses filles Ida Louise Tognini le 11 juillet 1914 et Yvonne Innocente Tognini le 7 aout 1919, nées toutes deux au 21 rue du faubourg Saint-Martin où Jacques Tognini est marchand de vins puis restaurateur.
Demeurant toujours avec toute sa famille au faubourg Saint-Martin, Jacques Tognini marie sa fille Henriette, le 24 février 1921, à Jacques Venti (également né à Malvaglia), marchand de pommes de terre, 8 rue de Meaux à Paris 19e. Lors du décès d’Henriette survenu le 11 février 1923, Jacques Tognini, déclaré
sans profession, demeure au 53 rue de Belleville.

C’est donc après cette date que Jacques Tognini et sa famille vont s’installer aux Buttes Chaumont et y faire la pluie et le beau temps en exploitant les deux kiosques à gaufres et glaces, la promenade de l’âne autour du lac et le bateau-passeur sur le lac.
Le 8 juillet 1927, Jacques Tognini, alors qu’il est
« marchand de galettes » du Buffet-bébé des Buttes-Chaumont, obtient par décret, de même que son épouse Adelina Scossa, la naturalisation française.
Le 26 septembre 1927, un permis de construire est accordé à Jacques Tognini, pour l’édification d’une maison d’un étage, au 8 impasse Compans (soit au 23 cité Henry), précisément dans le passage où loge l’âne de la promenade du lac des Buttes Chaumont, dont la concession sera accordée aux Tognini.

Adelina Scossa est décédée le 3 août 1932 au 23 cité Henry à Paris 19e. A cette date, Jacques Tognini est déclaré
pâtissier. Jacques Tognini, toujours pâtissier aux Buttes, décède le 28 avril 1937 au 23 cité Henry.

Les enfants de Jacques Tognini ont bien entendu continué l’affaire où ils travaillaient avec leurs parents.
Un deuxième chalet à gaufres de
couleur jaune est édifié, toujours le long de l’allée circulaire du lac, à quelques mètres du Kiosque à musique et du manège de Chevaux de bois.
Au recensement de 1932, René-Antoine Tognini est déclaré
manutentionnaire et demeure au 23 cité Henry. Son frère, Louis Robert Tognini, est pâtissier, lors du même recensement et habite également chez ses parents.
René-Antoine Tognini se marie, le 10 janvier 1945 à Ploubezre (Côtes du Nord), avec
Joséphine Lavenir née à Kéranguiel, commune de Ploubezre le 28 juin 1920, décédée le 14 mars 1978. René-Antoine décède aux Lilas le 7 novembre 2001.
Louis Robert Tognini décède le 7 décembre 2001 à Rosny-sous-Bois.

Buttes-Chaumont - Le Buffet Bébé
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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

P — Les Bateaux-passeurs sur le Lac

Deux ans avant la mise en concession du Buffet-bébé à Victor Bouquet, le créateur de la Société des Mirlitons du XIXe et patron du restaurant Puebla, devenu de toute évidence l’animateur emblématique des Buttes-Chaumont, décide d’organiser un service de bateaux permettant de traverser le lac des Buttes-Chaumont, afin de gagner l’île du Belvédère, à partir de laquelle, un escalier de 173 marches, aménagé dans le rocher, permet de monter au « Temple de la Sybille » (la Rotonde).
Un mémoire est soumis au préfet de la Seine le 25 mai 1888 et, après accord de celui-ci, le conseil municipal dresse un cahier des charges et signe avec Victor Bouquet, , le 17 juillet 1888, une concession de douze ans, commençant le 1er août, pour l’exploitation de cette traversée, moyennant une redevance annuelle de 200 francs.
Victor Bouquet dit « Tout-va-bien » met en place ses bateaux, au moyen desquels les passagers font le trajet en une minute et demie, pour un prix de 5 centimes. Le départ se fait sur un petit embarcadère en bois protégé par des barrières en fer, aménagé sur la rive, le long de l’allée circulaire du lac, précisément en face du Chalet-bébé.
Les bateaux étaient mus par un câble disposé au fond du lac ; au centre de chaque bateau était disposé un grand volant à manivelle qu’un préposé actionnait afin de faire progresser ledit bateau par l’enroulage du câble sur une poulie.


Buttes Chaumont - Les bateaux passeurs et leur volant à manivelle, embarcadère en bois (Le Pont suspendu)
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Le 1er août 1900 Victor Bouquet obtient une prorogation de sa concession pour une durée de 9 ans et 2 mois moyennant 300 francs par an, avant de transmettre l’affaire à ses enfants.
La concession du Bateau-passeur est reprise, en même temps que le Chalet-bébé, par Raymond Chervy, le nouveau patron du Pavillon Puebla, lequel signe un nouveau bail le 11 août 1909, pour une durée de 15 ans commençant à courir le 1er octobre 1909, moyennant une redevance annuelle de 600 francs.

En 1910, l’embarcadère en bois est remplacé par un petit quai bétonné, tandis qu’une balustrade en ciment imitant le bois rustique se substitue au garde-corps en fer.
De très fréquents et longs travaux, exécutés sur le radier du lac pour en assurer l’étanchéité, vont paralyser la marche des bateaux-passeurs, aussi, Raymond Chervy demande, le 9 mars 1912 à être indemnisé de cet arrêt temporaire de son activité.

Le 9 octobre 1919, Chervy se voit autorisé à augmenter le tarif du droit de passage de ses bateaux qui passe de 5 centimes à 10 centimes par personne, puis à 15 centimes, en date du 1er octobre 1924, au moment où il obtient une prorogation de 15 ans de sa concession, pour un nouveau loyer annuel de 1.000 francs.

Nous avons vu que Jacques Tognini
(► voir ici) et sa famille ont, en 1924, commencé à exploiter le Buffet-bébé, tandis que Raymond Chervy en conservait la concession à son nom ; il en est de même pour l’exploitation du bateau-passeur sur le lac.
Le bail de Chervy est prorogé de dix ans en mai 1937, avec un loyer de 1.200 francs et un prix du passage fixé à 30 centimes.

Buttes-Chaumont - Un Coin du Lac - Le Passeur - Nouvel embarcadère bétonné
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00 Paris - Buttes-Chaumont - Un Coin du Lac - Le Passeur.jpg (161.07 Kio) Vu 5869 fois

Depuis 1940, la traversée du lac en bateau-passeur a perdu une partie de son charme : l’escalier partant du pied de l’îlot du belvédère qui permettait d’accéder au temple de la Sybille ayant été définitivement condamné, les canotiers, une fois arrivés devant ledit escalier, sont à présent contraints de faire demi-tour et de reprendre le bateau en sens inverse.
A compter du 10 octobre 1947, le tarif du bateau-passeur passe de 1 franc 50 à 4 francs, tandis que la redevance de Chervy passe de 4.000 à 10.000 francs. Le 1er octobre 1949, la concession est prorogée de dix ans avec un loyer annuel de 12.000 francs ; c’est seulement en 1955 que Raymond Chervy cède officiellement la concession du bateau-passeur et du buffet-bébé, moyennant 800.000 francs, à Joséphine Lavenir, épouse de René-Antoine Tognini, celui-ci étant mis sur la touche après son affaire de « légitime défense ».
Joséphine Lavenir voit sa concession du droit de passage en bateau sur le lac, prorogée de dix années à compter du 1er octobre 1959, son bail restant inchangé, fixé à deux mille fois le tarif de passage, soit 40.000 francs par an (400 NF en 1960).

A la suite d’un énième effondrement du radier du lac, l’exploitation du bateau-passeur est une énième fois interrompue ; Joséphine Lavenir-Tognini est autorisée, par décision municipale du 29 novembre 1962, à organiser une promenade circulaire autour du lac, d’une durée d’un quart d’heure, moyennant 1 franc par personne et une redevance de 1.000 NF., pendant toute la durée des travaux.

Lors de la séance du conseil de Paris du 9 juillet 1969, un dernier renouvellement de la concession est accordé, pour une durée de neuf ans, à Joséphine Lavenir-Tognini, à compter du 1er octobre 1969, la redevance annuelle étant portée de deux mille à deux mille cinq cents fois le tarif du passage.
Au décès de Joséphine Lavenir survenu le 14 mars 1978, à l’âge de 58 ans, le bateau-passeur cesse définitivement sa traversée en 1978.

Buttes-Chaumont - Interruption de la traversée des bateaux passeurs lors de travaux sur le radier du Lac
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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

Q — Promenades de l’âne autour du lac

La route circulaire autour du Lac des Buttes-Chaumont se prête particulièrement bien pour la promenade des enfants, soit à dos d’âne ou de poney, soit portés dans une carriole entraînée par ceux-ci.
En 1876, une première demande est faite auprès de la ville, afin d’obtenir l’autorisation d’exploiter une voiture trainée par des chiens dans le parc. Celle-ci ayant été refusée, une nouvelle requête est cette fois-ci accordée en 1882, pour organiser un tour du lac avec des calèches tirée par des chèvres, à l’instar de celles qui sont déjà en place sur la promenade des Champs-Elysées ou encore au Jardin du Luxembourg. Cette concession est affermée, provisoirement, au prix de 25 francs par an ; elle est cependant bientôt supprimée en raison du terrain par trop accidenté du parc.


Jardin d'acclimatation, voiture traînée par des chèvres (cliché Babs, Cparama) — Jardin du Luxembourg, attelage de chèvres (cliché Jean-Marc, Cparama)
Jardin d'acclimatation, voiture traînée par des chèvres (cliché Babs, Cparama) - Jardin du Luxembourg, attelage de chèvres (cliche Jean-Marc).jpg
Jardin d'acclimatation, voiture traînée par des chèvres (cliché Babs, Cparama) - Jardin du Luxembourg, attelage de chèvres (cliche Jean-Marc).jpg (94.83 Kio) Vu 5811 fois

Un arrêté préfectoral du 13 juillet 1885 autorise enfin M. Godard, à faire effectuer des promenades à âne autour du lac, moyennant une redevance annuelle de 50 francs. Cette autorisation qui lui est délivrée à titre précaire, devient pérenne.
Le compagnon asinien de M. Godard se nomme Bibi, lequel, chaque jeudi et dimanche, tire derrière lui une charrette bondée d’enfants qui, pour 10 centimes chacun, font un tour du lac des Buttes.
Godard, âgé d’une soixantaine d’années, demeure au Pré-Saint-Gervais, au 10 rue Charles Nodier ; lors de chaque sortie, Godard repart du parc avec Bibi, emprunte la rue de Manin, poursuit par le boulevard Sérurier, traverse les « fortifs », toujours en place à cette date, et regagne l’écurie réservée à maître Aliboron.
Le 21 juin 1893, de nombreux journaux se font l’écho de la triste disparition de Bibi, emporté par la rage après avoir été mordu par un chien.
M. Godard remplacera Bibi par un nouveau solipède dont le surnom ne nous est pas parvenu.

Buttes Chaumont - Un Chargement complet (cliché Rigouard)
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En 1899, M. Godard, âgé d’environ soixante-dix ans, prend sa retraite et laisse la place à M. Teysseyre. Celui-ci, après qu’un arrêté préfectoral ait été pris le 31 août 1899, signe avec la municipalité les termes d’une nouvelle concession pour la promenade à âne du lac, moyennant une nouvelle redevance fixée à 80 francs par an. A cette date, les Buttes-Chaumont sont le seul parc parisien à posséder un âne.
En 1908, Teysseyre obtient une réduction ponctuelle de 20 francs en dédommagement de la fermeture de la promenade circulaire pour travaux de bitumage, occasionnant un arrêt de son petit commerce.
Le 20 mars 1908, Teysseyre obtient une prorogation de neuf ans de sa concession.
Nous n’avons pu détecter qui pouvait bien conduire l’âne et son char à bancs à la sortie de la guerre. Toujours est-il que la redevance y est toujours fixée à 80 francs par an en 1924.

C’est précisément à partir de 1924 que Jacques Tognini et sa famille ont commencé à exploiter les kiosques à gaufres et le bateau-passeur sur le lac. Aussi, ne vont-ils pas tarder, dans les années 1930, à assurer le service du tour du lac en cariole à âne, vraisemblablement avec René-Antoine Tognini, le fils de Jacques, qui est déclaré « manutentionnaire » lors du recensement de 1932 ; son frère Robert étant dans le même temps glacier et son père pâtissier ont fort à faire avec la vente des glaces et gaufres.
Mais que faire de l'âne, en plein Paris, lorsqu’il est au repos ? Nous avons vu qu’en 1927, Jacques Tognini a fait édifier une maison d’un étage sur un terrain de 529 m² situé au 23 cité Henry, où toute sa famille loge. C’est donc ici que l’âne des Buttes Chaumont prendra ses quartiers.
A l’issue de chacune de ses pérégrinations enfantines, le successeur de Bibi aura ainsi un chemin deux fois moins long à parcourir que ne l’était celui de son illustre prédécesseur : accompagné de Tognini, il emprunte l’allée de Crimée, la rue de Crimée et traverse la place des Fêtes pour rejoindre son écurie du 23 cité Henry (une autre écurie avec remise existait également au fond du passage, au 18 cité Henry, dont le permis de construire avait été délivré le 16 octobre 1889).

Buttes-Chaumont - La Voiture à âne au passage du Chalet-bébé
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A la suite de l’affaire de la « légitime défense » qui va occuper René-Antoine Tognini devant les tribunaux en 1947 (voir ci-avant au chapitre du Chalet-bébé), c’est un certain Louis Thénot, demeurant à Saint-Maur, au 65 rue Mathieu, qui s’occupe de la concession du tour du lac à âne. Par délibération municipale du 25 mars 1948, celui-ci obtient le renouvellement de la concession, à compter du 1er avril 1948, moyennant une redevance fixée à 4.000 francs.
Nommément désigné sous le nom de Thénot-Tognini dans les actes municipaux, il semble que Louis Thénot soit marié avec la troisième fille de Jacques Tognini, Henriette née le 17 décembre 1924 à Paris 10e, et décédée le 16 décembre 2010 à paris 15e. Cette hypothèse est en partie confirmée, lors du renouvellement de la concession qui a lieu en décembre 1960 où, cette fois-ci, Mme Tognini apparait seule titulaire et où il lui est proposé d’augmenter sa redevance à 185 NF par an, au lieu des 40 NF (4.000 francs) antérieurs.
Lors de la séance du conseil municipal du 24 juillet 1968, il a été fixé les tarifs, maximum, à percevoir par le concessionnaire, pour la promenade autour du lac : 1,20 F pour les promenades en voitures attelées l'âne et 1,60 F pour les promenades à ânes sellés.

Ne cherchez pas la cité Henry sur une carte du XIXe, elle n’existe plus depuis 1970. Les démolisseurs se sont bien occupés d’elle, tout comme la villa Bocquet qui lui faisait suite. J’ai eu la chance de la fréquenter, étant gamin, et d’y voir, à de nombreuses reprises, l’ânier y rentrer des Buttes-Chaumont avec son fidèle et têtu compagnon.
L’expropriation de l’îlot 1-27 cité Henry et 2-10 villa Bocquet, a eu lieu le 18 juin 1969 : René-Antoine Tognini, son épouse Joséphine Lavenir et son frère Louis Robert Tognini ont été expulsés pour trois francs six sous, obligés de céder leur maison et leur écurie situés au 23 cité Henry (également désignés dans les actes au 2-4 villa Bocquet et 8 impasse Compans).
La Place des Fêtes a été entièrement détruite à cette date, et a fait place à d’innombrables et innommables tours dont l’une, au pied de laquelle se trouve aujourd’hui le bureau de la Poste, refuge de prédilection des tagueurs sans talent, a pris la place exacte de la cité Henry disparue.

Aujourd’hui, l’âne a été remplacé par un cheval et des poneys qui, à présent, n’ont plus à se fatiguer : ils sont amenés à pied d’œuvre rue Manin par un transporteur, à quelques mètres du point de départ de leur circuit de promenade.

Carte de la Cité Henry telle qu’elle était en 1910, avant qu’elle ne disparaisse définitivement, en 1970, sous les coups de boutoirs des démolisseurs.
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14 avril 1882 — L’attelage de chèvres au Parc des Buttes-Chaumont
— Vous seriez-vous douté qu'il y avait aux Buttes-Chaumont des voitures-tramways attelés de chèvres ? Elles existent, elles roulent, mais il va sans dire qu'elles ont moins de voyageurs que les voitures des Champs-Elysées ; aussi le concessionnaire de ce mode de location, la joie des enfants, ne paye-t-il que la bagatelle de 25 fr. par an.
(journal La Patrie 14 avril 1882)

15 mars 1891 — Depuis 1885, la route circulaire du lac n’a plus de secrets pour Bibi
— Le tour du lac... des Buttes-Chaumont.
Ce n'est pas seulement au Bois de Boulogne que l'on peut se donner le plaisir d'observer le spectacle toujours attrayant de la promenade consacrée des voitures autour du lac.
A l'autre extrémité de Paris, dans le parc démocratique des Buttes-Chaumont, il y a aussi tous les jours, lorsque le temps le permet, un « tour de lac » très apprécié de la jeunesse « high life » de La Villette et de Belleville.
Réduit, d'ailleurs, à la plus simple expression, le « tour du lac » des Buttes-Chaumont peut être ainsi décrit :
Il y a quelque temps, autorisation a été donnée à un vieux brave homme du quartier d'exploiter dans le parc une petite voiture de promenade pour les enfants. Ce n'est pas la sempiternelle « voiture aux chèvres » ; c'est plus et moins. Ledit véhicule, construit entièrement par son propriétaire, affecte assez bien la forme des bancs à double dossier des jardins publics. Ce banc, monté sur quatre roues et sur lequel huit enfants peuvent prendre place, est traîné par un gentil petit âne, aux pacifiques allures.
Un magnifique drapeau tricolore ombrage l'avant de la voiture et, à l'arrière, un écriteau informe les voyageurs que le prix du tour du lac, fixé à dix centimes, doit être acquitté en montant.
Lorsque le modeste équipage a reçu son contingent de clients et de clientes, le petit âne se met doucement en marche et, suivi par des gamins en délire, exécute autour du lac un voyage de découvertes. Le rocher de la sibylle, les ponts, la cascade, autant de merveilles pour les voyageurs qui trouvent toujours le trajet trop court.
Et c'est ainsi qu'on s'amuse quelquefois bien plus au « tour du lac » des Buttes-Chaumont qu'à celui du Bois de Boulogne.

(journal le Figaro 15 mars 1891)

21 juin 1893 — Bibi, l’âne du père Godard, n’est plus
— La mort de Bibi. Les babys que leurs nounous allaient promener dans le parc des Buttes-Chaumont ne verront plus Bibi, ce joli petit âne attelé à cette carriole non moins minuscule qui, moyennant un modeste subside versé entre les mains de son maître, les promenait à travers les allées.
Bibi, devenu subitement enragé, a tenté de mordre son propriétaire, le père Godard, un vieillard de soixante-cinq ans qui occupe une petite maison, 10, rue Charles-Nodier, au Pré-Saint-Gervais. Le bon vieux n'a eu que le temps de barricader la porte. Bibi, au paroxysme de la rage, s'est tué lui-même en se jetant la tête contre le mur.
Il avait été, dit-on, mordu par un petit chien qui avait longtemps partagé la paille de son écurie et qui était devenu
enragé il y a trois mois environ.

(journal le XIXe siècle 21 juin 1893)

Buttes-Chaumont - Le Chargement complet
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Aujourd’hui, le cheval a supplanté l’âne dans les promenades autour du Lac des Buttes Chaumont ► voir ici (1/3) ► (2/3) ► (3/3)

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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

R — Les Théâtres de Guignol

Ça n’a pas été aisé !... mais nous avons fini par trouver le fondateur du premier théâtre des marionnettes des Buttes Chaumont, qu’on se contentait, jusqu’à présent, de désigner laconiquement par un vague patronyme, orthographié tantôt « Gauthard » ou encore « Gautar », sans plus de précision à son sujet.
Il s’agit d’Auguste Michel Gautard, né le 27 août 1856, dans l’ancienne commune des Batignolles avant son annexion à Paris. Gautard qui habite en 1888 aux Lilas — commune limitrophe du XIXe arrondissement parisien —, s’y fait connaître le dimanche 18 mars 1888, lors d’une réunion politique, au cours de laquelle il fait représenter une saynète de sa composition, pièce en un acte intitulée « Tous sondeurs », avec une petite troupe d’amateurs : cette représentation a lieu dans la Salle du Rocher au café éponyme, située aux Lilas, 114 rue de Paris.
Fort du succès qu’il rencontre, Auguste Gautard annonce le 2 avril 1888, l’ouverture de son nouveau
Théâtre Guignol, salle du Rocher, qui, à partir de Pâques, va jouer de 2 à 5 heures, les dimanches et fêtes, les représentations devant se dérouler de demi-heure en demi-heure, l’entrée étant fixée à 10 centimes.
Membre du groupe Le Réveil des Lilas à caractère politique, Gautard qui, en réalité, exerce la profession de représentant de commerce dans la bijouterie, participe activement aux réunions et meetings politiques des Lilas de 1888 à 1892.
Après avoir effectué ses premières armes avec le Guignol des Lilas, il obtient le 8 décembre 1892, l’autorisation préfectorale de créer un
Théâtre de marionnettes dans le parc des Buttes-Chaumont. La concession lui est accordée le 1er janvier 1893 par le conseil municipal, moyennant une redevance annuelle de 350 francs. (un premier « théâtre Guignol » l’a précédé, attesté de 1882 à 1886 dans le Parc, mais il n’a eu qu’une durée de vie éphémère)
Ayant quitté les Lilas, Gautard réside à présent au 3 rue Armand Carrel, face aux Buttes-Chaumont où il installe non pas un mais deux théâtres de guignol : l’un avenue de Bolivar (future avenue Jacques de Liniers) tout de suite après l’entrée Bolivar du parc ; le second, avenue de la Grotte, près de l’entrée Armand-Carrel du parc ; en conséquence un arrêté du 19 avril 1894 fixe sa nouvelle redevance annuelle à 450 francs par an, à compter de 1894. Et pour compléter ces attractions, Gautard fait installer, en face des marionnettes de l’avenue de la Grotte, des Balançoires Hygiéniques (chevaux avec bascules à ressorts) pour lesquelles il reçoit l’autorisation préfectorale le 26 octobre 1893, à effet du 1er octobre 1893 ; cette concession lui est faite moyennant une redevance annuelle de 120 francs.

Alors que ses petites affaires de marionnettes et de balançoires semblent tourner au mieux, Auguste Gautard vend, en date du 14 octobre 1894, l’un de ses établissements sous l’appellation de
« matériel de fantoches », à un certain Marot ; mais cette vente est résiliée dès le 23 octobre 1894.

Brûlant les étapes, Auguste Gautard réussit à emporter la concession du fameux
Théâtre de Marionnettes Anatole, du Carré Marigny des Champs Elysées et signe un engagement avec la municipalité pour une redevance annuelle de 1.020 francs ; l’arrêté préfectoral du 15 mars 1895 entérine cette prise de possession. Anatole Cressigny (1842-1893) y avait repris ce spectacle de guignol par autorisation préfectorale du 19 janvier 1872, auprès du marionnettiste lyonnais Pierre Dumont qui en était le fondateur en 1836 ; depuis le décès de Cressigny en septembre 1893, sa veuve, Clémence Juliette Lemir, avait conservé cette concession, mais aucun repreneur ne s’était manifesté, en dépit des annonces faites chaque mois par la ville de Paris. Il faut préciser qu’à cette date, deux autres théâtres de marionnettes sont en activité au carré des Champs-Elysées : le Guignolet de la veuve Guentler et le théâtre guignol des Pantagonia de M. Ovaroff ; un troisième, le théâtre de guignol Bobino, est actuellement fermé, son exploitant Henry Roger ayant laissé une ardoise de 1.581 francs à la municipalité qui n’a pu que constater la carence dudit Roger.

Pièce de Gautard jouée aux Lilas le 18 mars 1888 — Ouverture d'un théâtre Guignol aux Lilas par Auguste Gautard le 2 avril 1888 — Le Guignol Anatole des Champs-Elysées repris en 1895 par Auguste Gautard
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Auguste Gautard qui a vu trop grand — trois spectacles de guignol à gérer —, n’assumant plus le paiement de ses redevances, est déclaré en faillite le 2 août 1895 par le juge commissaire Fortin ; le syndic Vacher est nommé pour procéder à la liquidation de l’entreprise de montreur de jeux de Gautard, dont le siège social se situe chez lui, au 3 rue Armand Carrel.
Durant deux ans, en 1896 et 1897, Gautard va faire de nombreuses démarches pour tenter de conserver ses Guignols des Buttes-Chaumont, proposant le 6 janvier 1897
des arrangements pour ce qu’il redoit à la ville de Paris ; sollicitant le 31 mars 1897, l'autorisation de céder l'exploitation de son théâtre de guignol ; demandant à nouveau le 1er avril 1897, une transaction au sujet des loyers qu’il doit ; faisant intervenir par deux fois, les 11 avril 1897 et 23 mai 1897, sa concubine Berthe Augustine Clémentine Leclercq pour qu’elle obtienne du conseil municipal la rétrocession de la concession du théâtre guignol à sa place (pensant avoir obtenu une réponse favorable à cette requête, Gautard, le lendemain de cette demande va reconnaître, le 24 mai 1897 l’enfant qui est de lui, Andrée Olympe Leclercq, née le 28 août 1896, laquelle prend dorénavant le nom de Gautard…)
Gautard fait une dernière tentative en faisant adresser, les 15 mai et 20 novembre 1897, par MM. Glachant-Bonnelye, Legris et Mme Camus, une protestation auprès de la municipalité contre l’adjudication qui a été décidée pour désigner son remplaçant dans le théâtre de marionnettes des Buttes-Chaumont.

Toutes les gesticulations de Gautard sont vaines (1) : les concessions des guignols des Buttes Chaumont sont attribuées par arrêtés préfectoraux des 12 et 14 août 1897, moyennant une redevance de 350 francs chacun, à
Jules-Eugène Legris pour le théâtre de marionnettes de la porte Bolivar et à Emile Labelle, pour celui de la porte Armand Carrel.

Le Théâtre Guignol Anatole (près de la porte Armand Carrel)
Emile Labelle (1859-1943), rebaptisera les marionnettes de l’avenue de la Grotte le Théâtre Guignol Anatole. Labelle va posséder, jusqu’à quatre concessions de marionnettes : le guignol Anatole des Champs Elysées, celui des Buttes-Chaumont dont il dit que c'est « sa meilleure affaire », le guignol du square de l’Archevêché au pied de Notre-Dame et le Pantagonia situé près de la bourse aux timbres chère aux philatélistes qui était fermé depuis deux ans et qui ouvre ses portes le 12 mai 1904.
Labelle ne conservera que le Guignol Anatole des Buttes-Chaumont, qu’il dirigera jusqu’à son décès en 1943. Sa compagne Alice Cassagne continue son activité avant de revendre le théâtre, en 1947, à
Louise Vaurs, accompagnée d’Emile Debru dit Embreudile.
Le tarif de la redevance du guignol n’augmente guère puisqu’en 1924, elle s’élève toujours à 350 francs par an. A compter du 1er avril 1948, la redevance de Louise Vaurs est réajustée à 4.000 francs par an, pour passer à 5.000 francs l’année suivante, puis à 7.500 francs en 1951. En décembre 1960, nouvel ajustement : 415 NF au lieu de 75 NF (7.500 anciens francs)

Le Guignol Anatole passe ensuite, en 1963, aux mains de
Roland Wagner (1933-2017) et de Stéphane Delabie.
En décembre 1999, la tempête a raison de Guignol qui est écrasé sous les arbres. Reconstruit l’année suivante, le théâtre est cédé en 2002 par Roland Wagner à
Pascal Pruvost et Bernard Willeme de la compagnie des Petits Bouffons.

Paris - Buttes-Chaumont - Guignol Anatole
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Le Grand Guignol de Paris (près de la porte Bolivar)
Jules-Eugène Legris (1862-1926) est un ancien prestidigitateur, collaborateur de Georges Méliès au théâtre Robert-Houdin puis au musée Grévin. Il rebaptisera le castelet de la porte Bolivar, le Grand Guignol de Paris.
En 1912, Legris cède l’affaire à
Victor Alexandre Yonc dit Cony (1862-1929). Durant le conflit 1914-1918, il fera un tabac avec son « Guignol de la guerre » maltraitant Guillaume II. Son fils Gaston Cony (1891-1983), qui lui succède, fera de même sur Hitler en 1940 avec sa pièce « Caporal contre Caporal ».
Le tarif de la redevance du guignol n’augmente guère puisqu’en 1924, elle s’élève toujours à 350 francs par an. Aussi, à compter du 1er avril 1948, la redevance de Gaston Yonc est-elle augmentée à 4.000 francs par an, puis passe à 5.000 francs en 1950 et à 7.500 francs en 1951. En décembre 1960, nouvel ajustement : 270 NF au lieu de 75 NF (7.500 anciens francs)
Le petit-fils,
Gérard Yonc, né en 1922, continuant sur la lancée de ses ancêtres, cède, en 2008, le Grand Guignol de Paris, à Baptiste Rank, dont le père Michel-Henri Rank animait le théâtre de Guignol du parc Montsouris depuis 1982.

Parc des Buttes Chaumont - Grand Guignol de Paris dit Guignol Cony
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Le Théâtre Guignol Anatole, aujourd’hui ► voir ici
Le Grand Guignol de Paris, aujourd’hui ► voir ici

22 mars 1916 — La guerre n’arrête pas Guignol
— Guignol mobilisé. Aux Buttes-Chaumont, le guignol a ouvert la saison printanière par une pièce d'actualité : Les Exploits d'un petit Français, drame guignolesque et antiboche en sept actes et vingt tableaux... Plus heureux que les auteurs des grandes scènes, à qui la censure interdit de faire paraître sur les planches des officiers allemands, l'auteur met en scène le Kaiser lui-même qui est rossé, rossé... Ce n'est plus le commissaire qui prend. L'auditoire, parait-il, a fait un grand succès à cette pièce patriotique. Plusieurs spectateurs en herbe, pris par l'intérêt que leur ont inspiré les Exploits d'un petit Français, en ont lâché le sucre d'orge et... le reste.

2 juin 1916 — Le Guignol Cony de la porte Bolivar est très actif durant le conflit
— Le Guignol de la Guerre situé au Parc des Buttes-Chaumont (en face la station du métro : Buttes-Gaumont), donnera la « première » de la revue annuelle à grand spectacle intitulée : Ils sont de la Revue !... le dimanche 4 juin, à 15 h. 30.
Cette Revue militaire, amusante et d'actualité, se divise ainsi qu'il suit : prologue : Guignol et ses ennemis ; 1er acte : Paris pendant la guerre ; 2e acte : Chez Mme de Thèbes ; 3e acte : Au Grand Quartier général ; apothéose : Quand Même !...

25 mars 1917 — Le Guignol de la guerre continue ses exploits
— Le Guignol de la guerre : Guignol a ouvert sa saison printanière au parc des Buttes-Chaumont par une série de nouvelles pièce amusantes, antiboches et patriotiques qui font chaque jour l’amusement des enfants, petits et grands.
Avant que Guignol ne change ou modifie son répertoire d'actualité, je vous engage à aller le voir, de préférence le jeudi ou le dimanche.

Paris - Buttes Chaumont - Le Grand Guignol de Paris
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20 août 1932 — Gaston Cony pérennise le Grand Guignol de Paris
— Gala guignolesque. Dans le parc des Buttes-Chaumont, un beau théâtre-guignol se dresse. C'est celui du rénovateur de Guignol : M. Gaston Cony.
Spectacle en plein air, dans le plus beau jardin du monde et qui ne coûtera qu'un seul franc. Pour vingt sous, vous procurerez de la joie à vos tout petits et vous accomplirez une bonne action, cette représentation étant donnée au profit des veuves et orphelins de la presse parisienne. Venez nombreux, samedi, 2 h. 30, au Guignol des Buttes-Chaumont. Chaque enfant recevra un cadeau.

22 avril 1940 — Cony exécute Hitler chez Guignol
— Au Parc des Buttes-Chaumont. Hitler a été exécuté hier par Guignol à la grande joie des enfants.
Il y eut grande première, hier après-midi, dans le parc des Buttes-Chaumont : le « Guignol de Paris » donnait en première représentation une pièce nouvelle à son fidèle public. Dès deux heures une petite foule — petite foule par la taille — trépignait d'impatience devant le gentil théâtre, niché dans la verdure.
Le spectacle commença. Le titre de la pièce due à Gaston Cony, l'animateur de Guignol, était alléchant : Caporal contre caporal. On devine ce qu'il s'ensuivait : l'un des caporaux se trouvait être Adolf Hitler que Guignol bastonnait comme il se doit et, finalement, pourfendait d'un magistral coup d'épée. Cet exploit lui valait, à son tour, le grade de caporal.
Mais le spectacle était plus sur les bancs que sur la petite scène.
S'il y a une franche participation du public, c'est bien chez Guignol qu'elle triomphe. Il fallait voir comment il s'y entendait, ce public en herbe, pour égarer Hitler cherchant Guignol et pour prévenir Guignol des dangers qu'il courait.
Attention, criaient ensemble vingt voix haut perchées. Elle est empoisonnée !
Elle, c'était l'épée de Hitler.
Quand Hitler parut, une petite fille leva la tête vers sa maman : — Dis, m'man, c'est lui, Hitler ?
La mère fit signe que oui et aussitôt la petite de s'écrier : — Punis-le vite, Guignol, il est méchant.
Quand ce fut fait, Guignol reçut une belle ovation. Des rires frais montaient vers les arbres qui agitaient doucement leurs jeunes feuilles, comme pour applaudir eux aussi.
En sortant, un petit bonhomme de cinq ans interrogeait d'un air sérieux : — Dis, m'man, si Hitler il était pas mort, ç'aurait pas encore fini ?
Hélas !

(Le Journal 22 avril 1940)

Paris - Buttes-Chaumont - Guignol Gaston Cony — Annonce 1er août 1942 Paris-Soir
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(1) Auguste Gautard ayant été évincé de ses trois établissements de marionnettes à la suite de sa faillite de 1895, devient en quelque sorte un intermittent du spectacle et trouve quelques théâtres où jouer les seconds rôles, sous le nom d’emprunt de « Gauthard », notamment au Théâtre d’art international de la Bodinière à Paris en novembre 1902, ou encore lors de chaque saison estivale au Casino de Houlgate.
Finalement il signe un contrat avec le Palais d’Hiver de Pau en tant que guignoliste et ombromaniste (spectacle présentant des ombres chinoises) ; il devient de mai 1906 à avril 1908 le directeur du Grand Guignol parisien et y présente chaque jour ses spectacles, hors période estivale. Il va même jusqu’à se faire appeler « Anatole Gauthard ». Lors de sa dernière saison à Pau, il y ouvre le cinématographe Gauthard.
En juillet 1911, il organise encore un spectacle de Guignol sur le Mail d’Orléans.
Auguste Gautard décède le 17 avril 1915, à Paris 19e, au 5 place des Fêtes où il vivait avec Clémentine Leclercq et où décède sa fille Andrée Olympe la même année, le 24 novembre 1915.

Auguste Gautard et son Grand Guignol Parisien au Jardin d'Hiver de Pau de 1906 à 1908
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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

S - Chevaux hygiéniques, manège de chevaux de bois et balançoires

Les Chevaux hygiéniques
Nous avons vu ci-dessus qu’Auguste Gautard, après avoir créé ses deux théâtres de Guignol dans le parc des Buttes-Chaumont, obtient la concession des Balançoires hygiéniques (chevaux avec bascules à ressorts), installées en face du guignol de l’avenue de la grotte, à compter du 1er octobre 1893, moyennant une redevance annuelle de 120 francs, payable d’avance.
Par arrêté préfectoral du 30 août 1894, la concession est transférée à M. Grémaud aux mêmes conditions, puis à M. Lefèvre à compter du 4 avril 1895. Emile Labelle qui a repris le Guignol Anatole depuis 1897, obtient à son tour la concession des chevaux hygiéniques par arrêté du 16 mars 1900. A partir de cette date, Labelle et ses successeurs au guignol conservent cette concession.
Au 1er avril 1948, Mme Lhermeneaux qui détient cette concession reprise depuis 1944, moyennant une redevance annuelle de 2.000 francs, voit portée celle-ci à 3.000 francs. Mme Barbery qui reprend l’affaire voit son loyer augmenté à 480 NF (au lieu des 30 NF), à compter de décembre 1960.
Les chevaux hygiéniques laisseront la place, dans les années 1980, à un jeu de pêche aux canards.


Les chevaux hygiéniques du jardin du Luxembourg
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Le Manège de chevaux de bois
En 1888, il est question de récupérer un vieux manège de chevaux de bois de la place des Vosges et de le réinstaller dans le Parc des Buttes-Chaumont. Il semble que l’opération n’ait pas eu lieu, puisque la première concession pour un Manège avec jeu de bagues n’est accordée que le 16 mai 1893 par arrêté préfectoral. M. Ribert en est le bénéficiaire à compter du 1er mai 1893, moyennant une redevance annuelle de 170 francs, payables d’avance. Le jeu est installé sur le second embranchement de l’avenue de la Grotte menant à l’avenue Michal.
Par un nouvel arrêté date du 14 août 1897, la concession du manège est transférée à M. Jahier. Toujours titulaire de celle-ci, Jahier voit son loyer annuel augmenté à 330 francs qui restera fixé à ce montant jusqu’après 1924.
Au 1er avril 1948, le couple Billiard tient les chevaux de bois, la concession étant à cette date de 5.000 francs, augmentée le 14 avril 1949 à 6.000 francs. En décembre 1960, Mme Billiard, toujours concessionnaire signe un nouveau bail, voyant son loyer porté à 420 NF, à la place de 90 NF.


Manège de chevaux de bois du parc Montsouris (identique à celui du Parc des Buttes-Chaumont)
Paris - Buttes-Chaumont - Manège de chevaux de bois du parc Montsouris (identique aux buttes).jpg
Paris - Buttes-Chaumont - Manège de chevaux de bois du parc Montsouris (identique aux buttes).jpg (176.72 Kio) Vu 5703 fois

Les Balançoires
Un portique avec six balançoires en fer est installé au tout début des années 1900, près de l’entrée Armand-Carrel du parc, entre le pavillon de garde et le chalet de nécessité.
Au 1er avril 1948, Mme veuve Renier est la concessionnaire des balançoires pour un loyer annuel de 2.500 francs, augmenté le 14 avril 1949 à 3.000 francs. En décembre 1960, la redevance de Mme Renier, toujours titulaire de cette attraction, est portée à 360 NF (au lieu de 55 NF).


Buttes-Chaumont - Les Balançoires
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Paris - Buttes-Chaumont - Les Balançoires.jpg (184.79 Kio) Vu 5703 fois

Concessions et aménagements divers
Dès 1882, le droit de pêcher sur le lac est autorisé, moyennant le paiement d’une redevance, procurant à la ville quelques recettes : 450 francs en 1909 ; 1.300 francs en 1924…
La société Picher et Rousseau, mandataires aux Halles Centrales de Paris, obtient, en 1889, l’autorisation de vendre des animaux aquatiques (canards) et des œufs des Buttes-Chaumont. Recettes pour la ville : 665.50 francs en 1889 ; 305.40 francs en 1890 ; 345.10 francs en 1892 ; 195.30 en 1893. (en 1924 : 250 francs)
En 1892, deux bascules automatiques sont installées dans le parc, dont l’une est située place de la Colonne, la seconde à l’entrée rue de la Villette. Une demande pour la pose de nouvelles bascules aux Buttes-Chaumont est rejetée en 1913, par le conseil municipal,
étant donné le nombre considérable d'édicules déjà existant sur la voie publique.

Buttes Chaumont - La Bascule, à l’entrée de l’allée située derrière le monument des quatre points cardinaux, place de la Colonne (Cliché Carpostale, Cparama)
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Aires de jeux et bacs à sables
Plusieurs bacs à sable et aires de jeux pour enfants sont aménagés dans le parc : les bacs à sable, installés en 1945, se situent, l’un à côté du manège de chevaux de bois avenue de la Grotte, le second au début de l’avenue Darcel, non loin du Grand Guignol Cony.
Une aire de jeux avec tobogans d’une superficie de 356 m² est créée en 1959 entre l’avenue de Crimée et l’avenue des Alouettes ; 40 bancs y sont mis en place. Une seconde aire de jeux est installée en 1968 avenue du général San Martin.
Par délibération du 21 décembre 1959, la municipalité décide la construction d’une piste de patins à roulettes et vote un crédit de 55.000 NF pour sa réalisation. Aujourd’hui cette piste, devenue obsolète, sert aux exercices d’arts martiaux et à des cours de gymnastique chinoise…


L’aire de jeux Crimée telle qu’elle était dans les années 1960-1970
Aire de jeux crimée telle qu'elle était en 1960-1970.jpg
Aire de jeux crimée telle qu'elle était en 1960-1970.jpg (107.36 Kio) Vu 5703 fois

Les Balançoires de l’entrée place Armand Carrel, aujourd’hui ► voir ici (1/2) ► (2/2)

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Boulevard Manin et Place Armand-Carrel (Rigouard)

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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

T — Le Chalet de nécessité

La ville de Paris dispose, au début des années 1880, d’une quantité impressionnante d’urinoirs publics (au 31 décembre 1883, exactement 1359, répartis en urinoirs d’une à six stalles, totalisant ainsi 3412 places disponibles) dont 5 sont installés dans le parc des Buttes Chaumont dès la création du parc.
En dehors des urinoirs, quelques
Chalets de nécessité ont été parcimonieusement installés à Paris : trois ont été concédés en 1843 à Mme Léon Jacquot (chalets carrés de 3 m 50 de côté, contenant 6 cabines chacun ; ils sont situés place Walhubert, place Saint-Sulpice et boulevard Bourdon) et six autres l’ont été en 1872, à M. Berthilé Frédéric Dorion (1829-1887), repris par la suite, en 1887, par sa veuve Adolphine Navarre-Dorion (chalets de plusieurs dimensions, rectangulaires et un octogonal, comportant de 6 à 10 cabines dont une gratuite ; à titre de curiosité, emplacement desdits chalets Dorion : marché aux fleurs de la Cité, place de la Madeleine, place de la Bourse, avenue des Champs-Elysées, boulevard Saint-Germain-jardin de Cluny, rue de Rambuteau pavillon 7 des halles centrales).

Chalet de nécessité place de la Madeleine (concession Dorion) — Chalet de nécessité place Saint-Sulpice (concession Léon Jacquot)
Chalet de nécessité place de la Madeleine (concession Dorion) - Chalet de nécessité place Saint-Sulpice.jpg
Chalet de nécessité place de la Madeleine (concession Dorion) - Chalet de nécessité place Saint-Sulpice.jpg (104.54 Kio) Vu 5629 fois

Devant cette « pénurie » de Chalets de nécessité », la municipalité décide d’en faire édifier à grande échelle et établit, le 26 avril 1879, un cahier des charges pour la construction de cent édicules.
Ce cahier des charges prévoit que ces chalets rectangulaires devront être
coquets, à carcasse métallique avec murs en briques ou boiseries artistiques ; ils devront être éclairés au gaz toute la nuit.
Deux modèles sont prévus :
le modèle n°1, mixte, de 5 mètres 40 par 3 mètres 50, sera divisé en huit compartiments dont deux gratuits ; un cabinet de toilette et cinq cabinets payants ; le modèle n° 2 (dames seulement), de 3 mètres 60 par 2 mètres 10, sera divisé en quatre compartiments, dont un gratuit ; un cabinet de toilette et deux cabinets payants.
Le tarif maximum perçu par le concessionnaire est fixé à 15 centimes pour les cabinets d'aisances et à 25 centimes pour ceux de toilette.
L’adjudication sera faite pour une durée de trente années.
Il est d’ores et déjà prévu que le Parc des Buttes Chaumont bénéficiera d’un des cent chalets de nécessité, modèle n°2.

Un appel à candidature est lancé pour cette adjudication qui est remportée par l’ingénieur civil
Jean Alexandre Bérenger, auteur de plusieurs brevets — associé à l’autrichien Johannes Stingl — relatifs à l’épuration des eaux industrielles et de vidanges (brevet du 16 février 1874 procédé chimique de préparation et de purification de toutes les eaux pour les usages industriels ; brevet du 13 septembre 1876 pour séparer les matières suspendues dans l’eau ou autres liquides.
Bérenger, qui crée la Société civile des Chalets de nécessité le 25 juin 1880, signe cette concession à effet du 1er janvier 1880, entérinée par deux arrêtés préfectoraux des 1er juin 1880 et 8 août 1882.
Chacun des chalets de nécessité, construits à la charge de la société civile, donne lieu au paiement de 200 francs par an à la ville de Paris. A l’issue de la construction des cent édicules, c’est une redevance de vingt mille francs que la ville de Paris encaisse chaque mois.
Jean-Alexandre Bérenger fait apport de sa concession, en 1882, à une nouvelle société, la Société anonyme des chalets de nécessité. En 1888, M. Lainé succède à Bérenger à la tête de la nouvelle société. Six autres chalets sont édifiés en plus de ceux prévus au contrat : les 106 édicules ont coûté 1.526.000 francs.


Chalet de nécessité grand modèle Bérenger, rue Berger
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Chalet de nécessité grand modèle Bérenger, rue Berger.jpg (163.02 Kio) Vu 5629 fois

En juillet 1889, Lainé passe un nouveau contrat avec la municipalité pour la construction de dix nouveaux chalets de nécessité, mais toujours pas pour le Parc des Buttes-Chaumont pourtant programmé en 1880 !...
Aussi, Armand Grébauval, conseiller municipal du XIXe arrondissement, prévenu de cette anomalie, après avoir pris contact avec la Compagnie des chalets de nécessité, adresse-t-il une requête à la municipalité le 3 juillet 1894 afin de faire édifier non pas un mais quatre chalets dans le parc (portes Botzaris, Bolivar, porte Secrétan et porte Armand-Carrel), ainsi que trois urinoirs.
La demande de Grébauval est adressée à la 3e commission qui transmet son rapport, présenté par Félix Blachette le 1er juillet 1895, au conseil municipal. Ce dernier décide l’installation d’un Chalet de nécessité à l’entrée du parc, place Armand-Carrel, ainsi que quatre autres, dont un sur la Place des Fêtes.
Le Chalet de nécessité sera enfin érigé en 1895, dans le parc, avenue Michal, à côté des balançoires.

Chalet de nécessité du Parc des Buttes Chaumont, près des balançoires et de la Maison de Garde place Armand Carrel
Chalet de nécessité du Parc des Buttes Chaumont, entrée place Armand Carrel.jpg
Chalet de nécessité du Parc des Buttes Chaumont, entrée place Armand Carrel.jpg (184.77 Kio) Vu 5629 fois

Le conseiller Armand Grébauval, toujours aux petits soins du quartier, dépose une requête auprès du conseil municipal le 1er juillet 1905, au sujet de l’état déplorable dans lequel se trouve le Chalet de nécessité du parc des Buttes Chaumont et demande qu’on y remédie en remettant l’édicule en bon état de fonctionnement. Grébauval poursuit en invitant l’administration à faire remettre d'urgence en état l'urinoir n° 674, angle des rues Manin et Bolivar, situé précisément face à une des entrées secondaires du parc.

Chalet de nécessité de la place des Fêtes, à Paris XIXe, identique à celui construit à l’entrée Armand Carrel
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Chalet de nécessité de la place des Fêtes.jpg (172.09 Kio) Vu 5629 fois

Le chalet de nécessité Armand Carrel est supprimé, pour des raisons que nous ignorons, dans la période 1938-1944. Le 10 décembre 1945, le député Auguste Touchard se faisant l’interprète des nombreux promeneurs du parc des Buttes-Chaumont, intervient auprès du Préfet de la Seine, afin d’obtenir la création de nouveaux chalets de nécessité dans le parc et notamment à l’entrée de la place Armand Carrel. La réponse ne tarde pas : la préfecture renvoie cette demande au Conseil municipal qui devra englober cette opération dans un programme beaucoup plus vaste d'équipement sanitaire des promenades parisiennes.
Le 30 octobre 1948, cinq conseillers municipaux — Mmes Blotron, Marzin et MM. Raymond Bossus, Emmanuel Fleury et Saint-Bastien — relancent l’affaire qui est enterrée et déposent une nouvelle requête devant le Préfet pour la reconstruction :
cette installation pourrait être faite à des frais relativement peu élevés sur l'emplacement de l'ancien chalet de nécessité, qui se trouvait près de l'entrée place Armand-Carrel. Les fosses, soubassements existent encore, il n'y aurait que l'installation de surface à rétablir.
En réponse, le Préfet de la Seine indique, le 2 décembre 1948, que l'installation d'un nouveau chalet de nécessité aux Buttes-Chaumont serait utile mais l'opération entraînerait une dépense de 2.200.000 francs et l'Administration ne dispose pas du crédit correspondant. Toutefois, ajoute le Préfet, des instructions ont été données pour en hâter l'établissement et le Conseil municipal en sera saisi le plus rapidement possible.
En attendant, il est décidé par le préfet de procéder à l’installation de deux nouvelles bornes-fontaines : la première aux abords du restaurant Weber, pour un coût de 400.000 francs, la seconde à l'entrée du parc, côté porte de Crimée dès le début de l’année 1949.

Un nouveau Chalet de nécessité sera effectivement construit dans les années 1960, à l’emplacement de l’ancien, à côté des balançoires, sur un style tout à fait banal : ciment et briques rouges, pavés de verre recouvert en façade, toiture en béton.

Le Chalet de nécessité de l’entrée Armand Carrel, aujourd’hui ► voir ici (1/2) ► (2/2)

31 mai 1893 — Les déboires d’une usagère du Chalet de nécessité des Buttes-Chaumont
— Sortir un après-midi pour se promener tranquillement aux Buttes-Chaumont, et rentrer avec un procès sur les bras, est, pour une dame d'âge et de tempérament respectables, une aventure fort déplaisante ; et cependant pareil accident peut arriver, sans plus de malice, à vous ou à moi ; permettez-moi donc de vous mettre en garde contre pareil danger, en vous le contant.
On sait que Paris est pourvu, sur ses places et dans la plupart des carrefours, d'élégants chalets dont le nom, chalets de nécessité, indique suffisamment l'usage. Les cabines de ces utiles établissements sont munies de portes dont les serrures établissent automatiquement le contrôle financier de l'entreprise, qui rapporte d'ailleurs à ses actionnaires d'excellents dividendes ; l'entrée de chaque « consommateur » est ainsi signalée au compteur par la poussée d'un nouveau numéro.
Or, Mme D..., après avoir fait une longue promenade aux Buttes-Chaumont, éprouva, avant de rentrer chez elle, un vague désir d'isolement ; elle franchit le seuil d'un des chalets dont nous parlons plus haut, et, en pénétrant dans une cabine de son choix, remarqua que la porte ne fermait qu'à demi. Elle en fit l'observation à la gardienne du lieu, qui protesta, et, pour prouver que la plainte n'était pas fondée, ouvrit la porte et la ferma plusieurs fois. Mme D..., pour ne pas être en reste d'arguments, se livra au même exercice, sans compter, on peut le dire ; le compteur, lui, ne chômait pas : à chaque épreuve il enregistrait imperturbablement une entrée, si bien que lorsque Mme D... tendit à la préposée les 15 centimes de rigueur, celle-ci refusa, et, après vérification du compteur, réclama 65 centimes. La cliente se récria et refusa avec une sombre énergie d’acquitter sa facture. La gardienne appela un sergent de ville, devant qui la discussion reprit de plus belle, et qui, pour se rendre compte, fit à son tour, manœuvrer la serrure et l'imperturbable compteur. Il marquait 3 fr. 45 quand on se rendit devant le commissaire. Mais ce n'est pas tout : les curieux et les badauds que l'incident avait réunis à l'entrée du chalet avaient tenu aussi à se former une opinion, et avaient fait jouer la porte. Quand la gardienne revint à son poste, elle devait à son administration 6 fr. 85, qu'elle réclame naturellement à Mme D..., laquelle refuse toute concession ; les parties sont assignées devant le juge de paix.

(Journal du dimanche du 31 mai 1893)

Un mot sur les Dames-pipi
Les gardiennes des chalets de nécessité (les dames-pipi) sont rémunérées, à compter du 1er janvier 1948 sur la base du salaire minimum vital fixé actuellement à 9.100 francs par mois, à l’exception de celles des chalets du Parc Monceau et du Champ-de-Mars qui subiront une retenue égale à 10 % du montant des recettes relevées au compteur, pour tenir compte de ce que ces deux gardiennes perçoivent de forts pourboires…

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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

U1 — Monument des Quatre points Cardinaux

Un cadran solaire est installé dans le parc des Buttes-Chaumont, dès l’ouverture de celui-ci en 1867. Nous n’en connaissons pas l’emplacement exact, mais il est attesté en raison de la pose d’un cadran identique, le 26 avril 1872, sur la place des Vosges, en vis-à-vis de la statue équestre de Louis XIII.
Ce cadran disparu à une date également indéterminée, un autre monument utilitaire est érigé dans le Parc le 14 juillet 1883. Il s’agit d’un Obélisque-indicateur de forme quadrangulaire, en fonte, d’une hauteur de près de quatre mètres, dont trois faces présentent une horloge, un baromètre et un thermomètre ; la quatrième face est prévue pour y inscrire des renseignements statistiques et topographiques ; le socle de l’édifice présente le plan de Paris et du 19e arrondissement, ainsi que les noms des édiles locaux. Le monument est surmonté d’un globe portant la rose des points cardinaux. Ce monument est construit par Eugène Payart de Fitz-James (1842-1927), négociant et voyageur de commerce.
Cet obélisque est érigé au croisement des avenues de la Cascade, des Marnes et Bolivar (Jacques de Liniers), emplacement qui, dorénavant, est désigné « carrefour de la Colonne ».

Visiblement, une fois mis en place, le monument semble délaissé et ne sert que de point de repère ou de lieu de rendez-vous pour les promeneurs : le 20 mars 1894, Armand Grébauval, le conseil municipal du 19e, toujours au fait des problèmes du quartier, demande qu’
on prenne des mesures pour que l'obélisque des Buttes-Chaumont soit entretenu en bon état, horloge et baromètre, et rende à la population les services pour lesquels il a été créé.

L’Obélisque-indicateur sera supprimé dans les années 1950.

Paris - Buttes Chaumont - Les quatre points cardinaux et la statue « Au Loup »
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Paris - Buttes Chaumont - Les quatre points cardinaux et la statue Au loup.jpg (155.36 Kio) Vu 5590 fois

14 juillet 1883 — Inauguration du Monument des Quatre points cardinaux
— L'Obélisque-indicateur. On vient d'ériger dans, le parc des Buttes-Chaumont une colonne qui est à la fois une colonne météorologique et un indicateur précieux pour les habitants du quartier. Elevée sur un refuge en bétons agglomérés, elle a la forme d'un obélisque quadrangulaire posé sur un socle carré qui, à sa base, forme banquette.
Ce petit monument, dont la hauteur totale est de 3 m. 75 c., est en fonte simili-bronze vert foncé avec inscriptions en relief, écussons et lettres dorés.
L'obélisque porte sur l'une des faces une horloge ; un baromètre anéroïde figure sur la face opposée ; la troisième porte-un grand thermomètre, puis au-dessous de ces instruments et sur la 4e face figurent des inscriptions ayant pour objet de fournir au public, avec des notions générales de statistique et de topographie sur le 19e arrondissement, les adresses des établissements auxquels chacun peut avoir affaire journellement : mairie, justice de paix, commissariats de police, perceptions, pompiers, postes et télégraphes, crèches, salles d'asile, écoles, marchés, squares, maisons de secours, églises, etc., voire le n° du bastion poste-caserne (n° 25, porte de Pantin).
Le socle porte le plan de Paris, le plan du 19e arrondissement, avec les distances des points extrêmes de Paris et du centre ; — les noms des fonctionnaires de l'arrondissement, député, maire, adjoints, secrétaire général de la mairie, conseillers municipaux.
La 4e face du socle est réservée, soit pour recevoir un bulletin météorologique, une fontaine, une dédicace, etc.
Enfin, un globe, pouvant être éclairé au gaz ou à la lumière électrique, domine l'obélisque ; type caractéristique, la tige qui supporte ce globe porte aussi la rose des points cardinaux.
L'administration municipale a déjà autorisé la pose de ce modèle sur deux autres points.

Buttes Chaumont - Avenue des Marnes et les quatre points cardinaux — Les 4 points cardinaux
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U2 — Le Pilleur de mer

C’est au Salon des artistes français qui se déroule au palais des Champs-Elysées à partir du 1er mai 1880 que Pierre-Marie-François Ogé (1849-1913) expose son Pilleur de mer, épreuve réalisée en plâtre. A l’issue de l’exposition, le Ministère des Beaux-arts en fait l’acquisition, par décision du conseil municipal du 10 juin 1880 qui autorise, dans le même temps, l’achat de sept autres sculptures pour un budget d’ensemble de 50.000 francs. La sculpture d’Ogé lui est payée 4.500 francs et un crédit de 2.500 francs est voté le 31 juillet 1880, pour la reproduire en bronze, le fondeur Charles Gruet (1825-1890) étant chargé de son exécution.
L’œuvre une fois réalisée en bronze est exposée au Salon de 1881.
En 1883, le Pilleur de mer est inauguré face au Lac des Buttes-Chaumont, au débouché de la grotte de la grande cascade.

Henry Jouin (1841-1913), critique d’art, dit, de cette œuvre, en 1881 :

L'auteur de l'Histoire de Bretagne avait écrit : « C'est sur ces côtes sauvages que se perpétuera dans le droit de bris l'usage de dépouiller et d'immoler les naufragés. » M. Ogé a cherché dans ces lignes le sujet de son Pilleur de mer.
Debout et nu sur la pointe d'un rocher, un coutelas à la ceinture, il se penche sur le vide et va lancer son harpon sur quelque épave. Nous ne ferons qu'un reproche à M. Ogé, c'est de n'avoir pas songé qu'un pilleur de mer accomplit avec sérénité sa honteuse besogne. Si donc l'artiste exagère l'expression du visage, si la pose trahit une passion démesurément farouche, si l'orteil se crispe sur le granit de la côte, à l'exemple de l'orteil de Laocoon, nous estimons que c'est une faute.

Buttes-Chaumont - Bords du Lac, le Pilleur de mer - Entrée de la grotte et le Pilleur de mer
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De tous les squares et parcs parisiens, le Parc des Buttes Chaumont va payer le plus lourd tribut au titre des œuvres en bronze parties à la fonte en 1942, pour contribuer à la production des armes et canons allemands.
En deux séances tenues les 15 et 29 novembre 1941, la « Commission d'examen des statues de bronze destinées à la refonte » des monuments en bronze de la Seine, condamne deux cents monuments dont neuf sont situés aux Buttes-Chaumont. Cette commission qui se réunira une douzaine de fois en deux mois était essentiellement dirigée par Louis Hautecœur, secrétaire général des Beaux-Arts et par Homère Bourkaïb, représentant François Lehideux le secrétaire d’État à la Production industrielle ; Bourkaïb souhaitait
fondre sans attendre le plus de statues possibles, y compris les monuments aux morts.
Le Pilleur des Mers part donc à la fonte, au début de l’année 1942.

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U3 — Le Chasseur d’aigles

Au Salon de 1881, le sculpteur Edmond Desca (1855-1918) expose un plâtre de son Chasseur d’aigles dont la Ville de Paris se porte acquéreur pour 5.000 francs, à la suite d’une délibération municipale du 2 juillet 1881.
La ville débourse 4.300 francs, le 10 mars 1882, au fondeur Thiébaut frères qui a été chargé, en décembre 1881, de transformer le modèle en statue de bronze.
Celle-ci est ensuite exposée au Salon de 1883 où, le 1er juin, le critique Henry Fouquier trouve le bronze de Desca excellent, mais demande
pourquoi ce chasseur a-t-il en main un gros caillou qu’il s’apprête à lancer visiblement, non sur l’aigle défendant ses petits, mais sur les passants. Un second critique, Alfred Bonsergent ajoute : Desca, avec son Chasseur d'aigles, a su donner à une simple escapade de gamin la grandeur tragique d'une héroïque aventure. Il est très beau, ce jeune garçon qui se débat dans les airs contre l'assaut furieux des oiseaux de proie.
En juin 1883, la Ville de Paris décide d’affecter le Chasseur d’aigles au Parc des Buttes Chaumont. Il est installé le mois suivant sur l’allée du pont de briques, à l’entrée du chemin menant à la Rotonde.
Aucun cliché ne nous est parvenu de ce groupe sculpté, aussi nous nous contenterons des quelques descriptions sommaires qui en ont été faites.

Début 1942, le Chasseur d’aigles part à la fonte dans les usines d’armement allemandes.

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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

U4 — Le Sauvetage ou Sauvé

Le statuaire François-Laurent Rolard (1842-1912) expose son groupe sculpté, en plâtre, intitulé Sauvé ou Le Sauvetage, au Salon de 1884. Suivant le rapport de M. Hattat chargé d’acquérir quelques sculptures de cette exposition, le Conseil municipal vote un crédit de 6.000 francs, le 20 juin 1884, pour l’achat du Sauvetage.

Le 29 juin 1884, dans la Gazette de France, un article sur le Salon signé par le publiciste Louis de Meurville encense Rolard et son œuvre :
Sauvé de M. Rolard a bien mérité la médaille de 1ère classe que le jury lui a octroyée. Un homme, la barbe et les cheveux encore tout ruisselants d'eau, sort de l'eau rapportant dans ses bras un enfant évanoui. La scène est saisissante et palpitante d'intérêt, tout le drame y est renfermé et il n'y manque même pas la foule enthousiaste qui acclame le succès. Tout est observé fidèlement dans cette œuvre : la démarche et l'expression du sauveteur, la délicatesse avec laquelle il porte son précieux fardeau, l'abandon de l'enfant à moitié asphyxié. Ses formes sont bien étudiées ; les muscles sont tous à leur place dans la tension indiquée par le mouvement, ce qui est souvent le moindre souci de nos sculpteurs. Si M. Rolard continue de la sorte il arrivera vite à prendre rang parmi les maîtres.
En mars 1885, le fondeur Thiébaut frères obtient une commande de 5.000 francs pour réaliser en bronze le groupe sculpté de Rolard, exposé au Salon de mai 1886 puis installé aussitôt après sur la grande pelouse du Parc, faisant face à l’entrée principale Armand Carrel.
Comme toutes les œuvres de bronze des Buttes-Chaumont, le Sauvetage est emmené manu militari en 1942 dans les fabriques à canon allemandes.

Paris - Buttes-Chaumont - Les bords du Lac, la Musique militaire - Le Sauvetage
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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

U5 — Le Gué

C’est au Salon de 1884 que le sculpteur Camille Lefèvre (1853-1933) expose Le Gué, réalisé en plâtre. Lefèvre obtient une médaille pour cette œuvre, mais surtout le privilège de voir son groupe sculpté acheté 5.000 francs, par la ville de Paris, par décision du Conseil municipal du 20 juin 1884 (en même temps que le Sauvetage de Rolard).
Le fondeur Charles Gruet (1825-1890) est chargé, en mars 1885, de réaliser la fonte en bronze du Gué, moyennant 5.000 francs.
Au Salon de 1886 où le Gué revient, cette fois-ci, tout bronzé, Mario Proth, critique littéraire et artistique, apprécie cette transformation le 3 juin 1886 :
Au bronze a gagné, comme l'on s'y devait attendre, l'œuvre saine et robuste de M. Camille Lefèvre, le Gué. Le bronze a accentué les formes de la belle paysanne qui traverse le gué, emportant d'un geste familier le marmot sous son bras gauche, et de l’autre tenant sa jupe aux plis flottants, si bien modelés. Le bronze a aussi accentué le mouvement, et il a donné la couleur à ce groupe qui tiendra si brillamment sa place au parc des Buttes-Chaumont.
Léon Plée, autre critique du Salon,nous dit que le Gué de Lefèvre est le mouvement même ; le groupe est robustement construit, vivant et coloré comme un Rubens.

Aussitôt le Salon 1886 clôturé, Le Gué est transporté au Parc des Buttes-Chaumont où il est installé dans la pelouse longeant la petite cascade parallèle à l’avenue Alphand.

Les grands ordonnateurs des exécutions des statues de bronze que sont Homère Bourkaïb et son acolyte Louis Hautecoeur, n’auront aucun remords à envoyer Le Gué, en 1942, à la fonte aux canons allemands.

Buttes-Chaumont - Le Gué
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