Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

U6 — Au loup !

Le Salon de 1885 accueille avec succès l’œuvre, réalisée en plâtre, de Louis-Auguste Hiolin (1846-1910), intitulée Au loup !.
Tout comme pour Le Sauvetage au Salon précédent, Louis de Meurville est chargé par la Gazette de France, le 29 juin 1885, de commenter les œuvres exposées au salon :
M. Hiolin a fait une des œuvres les plus remarquables de la sculpture. C'est un jeune berger nu et courant, criant : Au loup ! à son chien qui passe entre ses jambes par-dessus la brebis égorgée et s'élance à la poursuite de l'assassin. Le mouvement, le geste, la physionomie du berger, tout concorde, tout est vrai, tout traduit la pensée avec une intensité, une énergie, vraiment remarquables. Le modèle du corps est bien étudié ; l’ensemble est des plus saisissants. L'œuvre restera et désormais la signature de M. Hiolin aura droit à l'attention publique.
C’est encore Frédéric Hattat, conseiller municipal et rapporteur de la commission chargée de retenir les sculptures du Salon susceptibles d’être achetées, qui, le 24 juin 1885, donne son feu vert pour l’acquisition du groupe sculpté Au loup ! pour 5.000 francs.
Hiolin va s’occuper personnellement de la reproduction en bronze de son œuvre : il charge les fondeurs Henri Molz et fils installés 129 rue de Rennes à Paris de son exécution, et soumet un mémoire en ce sens le 9 avril 1886 au préfet de la Seine ; le 17 septembre 1886, le conseil municipal entérine ce mémoire et accorde un crédit de 3.200 francs au fondeur et un second crédit de 2.000 francs pour l’installation sur le site du parc des Buttes-Chaumont.
A présent transformé en bronze, le groupe Au loup ! est exposé au salon de 1887 où les avis divergent : les uns disent qu’
il a pris un plus grand accent d’énergie ou encore qu’il a encore gagné d’être traduit en bronze ; les autres trouvent qu’il paraît avoir perdu quelque chose de sa vive allure en passant par le bronze.
Sitôt le Salon clôturé, le groupe sculpté Au loup ! est érigé sur la pelouse dominant le Belvédère et le Lac, dos à l'Obélisque-indicateur de la place de la place de la colonne.

En 1942, cette sculpture, très certainement la plus emblématique des Buttes-Chaumont de par son emplacement grandiose, est emmenée, comme toutes les autres œuvres du Parc, dans les usines d’armement allemandes.

Les Buttes-Chaumont - Vue Générale, statue « Au Loup »
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publié par Jean-Marc

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Vue générale (Jean-Marc)

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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

U7 — L’Egalitaire

Comme chaque année, sculpteurs et peintres tentent leur chance au Salon. En 1886, François-Étienne Captier (1840-1902) y présente L’Egalitaire, réalisé en plâtre.

C’est le pseudonyme Quolibet qui, le 27 juin 1886, dans le journal
le Tintamarre, nous donne la description de la sculpture de Captier : M. Captier a fait exprimer au plâtre son summum d'énergie avec sa statue colossale de l'Egalitaire. C'est un ouvrier formidable, à l'énorme musculature qui, recueilli dans sa force, comme une incarnation humaine du lion populaire, semble avoir brisé les obstacles et jouir enfin des bienfaits de l'égalité, entrevus à travers la philosophie de Proudhon.

Hormis cette sommaire description, l’accueil au Salon, de la sculpture de Captier, est pour le moins timoré pour ne pas dire désastreux.
Henry Fouquier, dans le journal
Gil Blas du 7 mai 1886, accueille l’Egalitaire du Salon de façon peu amène : Citons l'allégorie exécrable de M. Captier, l'Egalitaire. Cet égalitaire est un gros homme, moitié modèle, moitié sublime d'atelier, qui se cache dans sa barbe et s'appuie sur la hache de 93. Un artiste qui rêve cette égalité-là fait un vilain rêve !
L’Egalitaire est éreinté par Olivier Merson dans le Monde Illustré du 26 juin 1886 : Hérissé de muscles et de varices, bosselé comme un sac de noix, l’Egalitaire de Captier n’a pas l’heur de me plaire.
Le critique d’art Félix Jahyer, dans la revue Vert-vert du 22 juin 1886 n’est guère plus tendre : Je ne saisis pas bien pourquoi l'immense figure de M. Captier peut se dénommer l’Egalité, et rendre les diverses pensées de Prudhon, de Michelet, de Blanqui, et aussi d’Aristote, qui sont transcrites sur le socle où s'asseyent les personnages. Prenons simplement cela pour une grande figure décorative comme Michel-Ange aimait à en concevoir, et seulement alors nous pourrons rendre justice aux qualités de force qu'elle déploie, et cela malgré la vulgarité de l'ensemble.

Lors de la séance du conseil municipal du 29 juin 1886, Frédéric Hattat, toujours chargé de valider les acquisitions de la ville de Paris au Salon, préconise l’achat de trois œuvres pour 20.000 francs (« Circé », de Gaston Michel ; « Belles vendanges » de Cornu et L' « Avenir » de Mathurin Moreau), mais rejette l’Egalitaire de Captier : l’attention de la 5e Commission a été appelée, d’une manière toute particulière, sur le plâtre de M. Captier, l' « Egalitaire ». L'œuvre est d’une conception puissante ; mais des critiques ayant été formulées contre l'exécution, d'une partie de ce plâtre, exécution qui procède d'une exagération peut-être voulue du modelé, la commission n'a pas cru devoir vous demander de réaliser cette acquisition, ne sachant pas si l’artiste consentirait à modifier son modèle.
Contacté, Captier consent à modifier légèrement les outrances de son modèle et à le céder à la ville de Paris, moyennant 4.500 francs, après accord du conseil municipal le 7 août 1886.

Un mémoire est soumis au préfet de la Seine le 11 juillet 1887 afin d’autoriser François-Étienne Captier à engager le fondeur Charles Gruet demeurant 195 avenue du Maine à Paris, afin de réaliser la reproduction en bronze de son Egalitaire, moyennant 6.000 francs, à la condition
que la statue soit fondue d'un seul jet. Le Conseil municipal donne son accord le 7 août 1887 et accorde en outre à Captier une indemnité de 500 francs pour les modifications apportées à son œuvre ; un crédit de 1.500 francs est ouvert pour l’installation de la statue, prévue aux Buttes-Chaumont.
L’Egalitaire, en bronze, est exposé au salon de 1888 avant d’être érigé dans le Parc, près de la porte Fessart.

Hormis les descriptions ci-avant rapportées, nous n’avons malheureusement trouvé aucune carte postale représentant cette sculpture en bronze qui, comme toutes celles des Buttes-Chaumont, est partie en 1942 à la fonte en Allemagne.

L’Egalitaire de François-Étienne Captier
L'Egalitaire de Captier.jpg
L'Egalitaire de Captier.jpg (178.79 Kio) Vu 2629 fois
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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

U8 — Le Dénicheur d’aigles

C’est au Salon de 1890 que Louis Gossin (1846-1928), statuaire bellevillois, expose pour la première fois son Dénicheur d’aigles. Ne trouvant pas preneur, Gossin entrepose son groupe sculpté en plâtre, dans son atelier, mais tente à plusieurs reprises de vendre son dénicheur à la Ville de Paris, notamment les 14 juin 1890, 31 octobre 1893 et 13 décembre 1894 ; en vain.
Charles Bos (1862-1926), rédacteur en chef du journal
Le Rappel, ayant découvert cette sculpture non exposée au public, s’en émeut et rédige un article le 19 janvier 1897, donnant une description du Dénicheur et demandant que la ville de Paris en fasse l’acquisition pour l’ériger aux Buttes-Chaumont : Le Dénicheur d'aigles de Gossin a figuré au Salon, il y a quelques années. A ce moment, je ne connaissais pas cet artiste, aussi invraisemblablement modeste qu'il a de la valeur, ce qui n'est pas peu dire. Mais son groupe m'avait frappé comme tout le monde d'ailleurs. Sur un escarpement de roc, un homme s'est emparé d'un aiglon. L'aigle furieuse s'est précipitée sur lui. Le hardi chasseur, couché sur le dos, s'arcboute pour résister aux attaques de l'oiseau irrité et pour ne pas tomber dans l'abîme. C'est une lutte ardente qui se livre sur cette pointe de rocher. L'homme rassemble toutes ses forces pour mieux se défendre ; ses muscles se raidissent, son regard est désespéré. De son côté, l'aigle, l'œil rempli de flammes, bat l'air de ses larges ailes pour donner plus d'impétuosité à son agression. Tout cela est vigoureux, mâle, vrai, superbe.
Apparemment très écouté, Charles Bos obtient gain de cause puisque le 7 juillet 1897, le conseil municipal décide l’acquisition du modèle en plâtre du Dénicheur d’aigle (indiqué par erreur en marbre dans cette délibération), pour un montant de 6.000 francs payable en deux annuités.
La transformation en bronze du dénicheur, décidée par le conseil municipal le 8 avril 1898, est confiée à la Société des hauts-fourneaux et fonderies du Val-d’Osne, moyennant 4.500 francs.

Destiné à orner le Parc des Buttes-Chaumont, le Dénicheur d’aigles est tout d’abord exposé au Salon de 1899 puis envoyé à l’Exposition universelle 1900 où il figure dans le Pavillon de la ville de Paris au Cours-la-Reine.
A l’issue de l’exposition 1900 qui s’achève en novembre, les Buttes-Chaumont ne voient toujours pas arriver le Dénicheur promis. Il faut l’intervention musclée des conseillers municipaux du quartier, Armand Grébauval et Arthur Rozier, pour que les choses bougent enfin : en juin 1902, une « descente », opérée aux Magasins d’Auteuil, rue La Fontaine, où sont entreposés les chefs-d’œuvre destinés au Petit-Palais, permet de repérer l’Aigle et son dénicheur envolés ; le conseil municipal se réunit ensuite par deux fois, les 8 avril et 7 mai 1903, afin d’autoriser la sortie du Dénicheur d’aigles du dépôt d’Auteuil pour qu’il rejoigne sa place définitive
sur le chemin qui mène au temple de la Sibylle du Parc des Buttes-Chaumont.

Le groupe sculpté est, comme toutes les œuvres en bronze du parc, fondu en 1942, afin d’alimenter les fabricants d’armes allemands.

Buttes-Chaumont - L’Aigle (le Dénicheur d’Aigles)
Parc des Buttes Chaumont - L'Aigle (le Dénicheur d'Aigle).jpg
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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

U9 — Statue de Marat

La présentation, au Salon de 1883, du modèle en plâtre d’une statue représentant Jean-Paul Marat (1743-1793), due au statuaire Jean Baffier (1851-1920), va faire naître une polémique, les uns considérant que Marat n’était qu’un fou et un bourreau sanguinaire, les autres le considérant comme un des plus grands hommes de la Révolution.
Albert Pinard du journal Le Radical nous en donne une description le 16 mai 1883 :
M. Baffier a compris la figure de Marat d'une noble manière. Marat est dans son bain, il écrit sur ses genoux, il s'absorbe dans sa pensée. L'artiste a abattu les parois de la baignoire afin de nous montrer le corps de son sujet. Son anatomie est un peu grossière sans doute, mais le morceau excellent, c'est la tête. Elle est méditative, sourdement travaillée, exempte de toute expression banale et traditionnelle. L'histoire peut discuter cette œuvre, l'art doit l'applaudir.

Finalement la ville de Paris décide de poursuivre ses emplettes de sculptures et acquiert le 15 juin 1883 le Marat pour 5.000 francs. Le conseil municipal en séance du 9 avril 1884, décide de confier l’exécution en bronze de cette statue, au fondeur Charles Gruet (1825-1891), pour un prix arrêté à 4.600 francs, non compté le transport et l’installation de l’œuvre.
A présent réalisé en bronze, il est exposé au Salon de 1885, avant d’être installé en 1887 sur la grande pelouse du Parc Montsouris, face à la porte d’entrée. A la suite d’une discussion animée au Sénat, une myriade de journaux monte en épingle, le 9 février 1891, la présence scandaleuse de Marat dans le parc, tant et si bien que le sieur Armand Renaud, inspecteur des Beaux-Arts de la ville de Paris, est chargé, le 11 février, de procéder à l’enlèvement de cette statue qui se retrouve reléguée au dépôt d’Auteuil, rue La Fontaine.
Il faut attendre une délibération du conseil municipal du 6 juillet 1906, suite à l’intervention d’Armand Grébauval, conseiller municipal du 19e arrondissement, pour sortir Marat des réserves, afin de l’installer dans le Parc des Buttes Chaumont, près de la porte Bolivar, en face de la rue éponyme.

En 1942, Marat partira avec les autres œuvres en bronze du Parc, dans les fonderies d’armes allemandes.

Buttes-Chaumont - Statue de Marat
Paris - Buttes-Chaumont - Statue Marat.jpg
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Statue de Marat (Rigouard)

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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

U10 — Buste de Clovis Hugues

A la suite du décès du député-poète Clovis Hugues (député du XIXe de 1893 à 1906) survenu le 11 juin 1907, à l’âge de 55 ans, le très actif conseiller Armand Grébauval qui préside une « société des Amis de Clovis Hugues », dépose le 12 juillet 1907, une demande au conseil municipal, afin qu’un emplacement soit réservé au Parc des Buttes-Chaumont, pour y ériger un monument en hommage au disparu. La veuve de Clovis Hugues, la sculptrice Jeanne Royannez (1855-1932), propose, pour ce faire, d’offrir une copie du buste en bronze de son mari, qu’elle a réalisé, l’original devant être incessamment érigé au jardin des félibres de Sceaux (il le sera, le 28 mai 1911).
Il est prévu de compléter le buste offert, par une stèle décorée d’une muse allégorique, réalisée par le sculpteur Mathurin Moreau (1822-1912), de lancer une souscription publique et d’organiser des représentations aux Folies-Belleville, aux Fantaisies-Parisiennes et au Théâtre Sarah Bernhardt permettant de collecter des fonds pour l’installation du monument.
Un décret du 29 juin 1908 autorise l’érection de ce monument pour laquelle une subvention de 300 francs est allouée par la municipalité le 27 décembre 1908.
Ce buste sera placé dans l’allée Fessart (avenue San Martin), près du pont en fer Fessart-Secrétan. Le 27 juin 1911, Grébauval en fixe précisément l’emplacement :
le monument Clovis Hugues sera adossé à la rocaille, entre la maison du garde et la culée gauche dudit pont (sens de la montée).
Mathurin Moreau étant décédé le 14 février 1912, c’est le sculpteur Louis Noël (1839-1925) qui est chargé de réaliser la stèle décorative en marbre destinée à accueillir le buste. A son tour, Louis Noël tarde à exécuter ce travail, la pierre n’ayant pas été livrée dans les délais…

Il faut attendre le 17 juillet 1923, pour qu’enfin l’affaire soit relancée par le conseiller municipal du XIXe, Eugène Fiancette — cocher de fiacre, puis responsable du syndicat des cochers de fiacre et des chauffeurs —, qui demande que le buste de Clovis Hugues soit enfin installé et qu’une subvention de 5.000 francs soit accordée pour les travaux d’implantation ; Fiancette précise en outre que
le buste est chez le statuaire depuis la guerre et celui-ci demande qu’on l’en débarrasse.
La subvention de 5.000 francs est votée le 18 août 1923, mais il faut encore attendre cinq ans, le 8 mars 1928, pour que la municipalité vote l’autorisation d’ériger le buste en bronze, à l’emplacement qui était déjà précisément désigné par Grébauval depuis 1912…

Le monument Clovis Hugues est définitivement constitué du bronze réalisé par son épouse Jeanne Royannez juché sur une simple stèle en pierre où le fameux Louis Noël s’est contenté de graver le nom du poète sans aucune des ornementations qui étaient prévues,
Il est inauguré le dimanche 6 juillet 1930, sous la présidence de Fernand Bouisson, président de la chambre des députés, en présence d’Edouard Renard, préfet de la Seine ; de Gaston Rageot, président de la société des gens de lettres ; d’Eugène Fiancette, conseiller du XIXe et du président du Conseil municipal, Jean de Castellane.

Inauguration du buste Clovis Hugues le 6 juillet 1930 - Buste Clovis Hugues aujourd'hui
Inauguration buste Clovis Hugues 6 juillet 1930 - Buste Clovis Hugues aujourd'hui.jpg
Inauguration buste Clovis Hugues 6 juillet 1930 - Buste Clovis Hugues aujourd'hui.jpg (143.32 Kio) Vu 2500 fois

En 1942, Clovis Hugues rejoint les huit autres œuvres en bronze du parc des Buttes-Chaumont, dans le grand creuset allemand des usines à canons.
Le buste de Clovis Hugues sera le seul des monuments, ainsi fondus, à être remplacé, en 1957, par une copie réalisée grâce au moulage conservé. Marianne Andrieu-Hugues, la fille du poète, en a assuré tous les frais.

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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

U11 — Le Gouffre

A l’issue du Salon de 1927, la ville de Paris décide, le 23 juillet 1927, d’acquérir une statue en pierre intitulée Le Gouffre, œuvre du sculpteur parisien Sylvain Kinsburger (1855-1935). Le prix de cette acquisition n’est pas connu, le Conseil municipal ayant simplement indiqué avoir acheté 22 peintures et sculptures pour un montant global de 82.950 francs payables en trois annuités.
Kinsburger avait sollicité la ville de Paris à maintes reprises, pour placer ses sculptures, notamment en 1886 pour son « Faucheur », en 1888 pour « En Péril », en 1891 pour « Rêverie » (bronze acquis par l’Etat), en 1906 pour sa « Méditation », en 1911 pour son « Courtisan » (marbre acquis l’année suivante par Edmond de Rothschild qui l’offre au département de la Seine) et en 1914 pour « l’Adieu » (plâtre acquis par la ville de Paris).

Le Gouffre, représentant un personnage suspendu à un rocher au bord d’un précipice, est installé, en 1933, au parc des Buttes-Chaumont, le long de l’allée circulaire du lac, à la sortie de la petite cascade.

De par sa constitution en pierre, cette œuvre sera la seule à échapper, en 1942, aux prédateurs allemands.

Buttes-Chaumont - La Statue en pierre Le Gouffre, près de la petite cascade
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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

U12 — Le Dieu Pan

Une statue moderne en bronze représentant le dieu Pan, due au sculpteur Fanis Sakellariou (1916-2000) est inaugurée vers 1990 au Parc des Buttes-Chaumont. Elle a été offerte par le comité des scientifiques grecs en Europe, dont le siège est à Genève.
Elle est installée près du ruisseau qui longe l’allée du glissement et rejoint le lac.


Buttes-Chaumont - Sculpture du dieu Pan
Buttes-Chaumont - Sculpture du dieu Pan.jpg
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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

V — Les Aéronefs sur le Parc

Afin d’agrémenter leurs clichés, les éditeurs de cartes postales procèdent bien souvent à des surimpressions d’aéronefs, d’avions ou de ballons aérostatiques au-dessus de paysages divers, pris pour la plupart en vue aérienne, profitant de l’espace vide laissé par le ciel pour y intégrer et fondre l’élément désiré ; il n'est pas trop difficile de détecter la supercherie.
Il existe cependant quelques rares cartes postales présentant un cliché, pris sur le vif, présentant des évènements aériens réels.
Le Parc des Buttes-Chaumont, se prêtant particulièrement à ce type d’opération, a inspiré plusieurs éditeurs qui ont ainsi immortalisé le dirigeable « République » au-dessus du Lac, le « Bayard-Clément » au-dessus du Belvédère ou encore le dirigeable « Malécot » au-dessus du Pont de brique.


Le dirigeable « Malécot »
Hypolite-Louis Malécot, né le 24 avril 1871 à Arles (son père est forgeron, sa mère couturière), se fait connaître dans le journal la Liberté du 3 juin 1904 où, sur deux pages, il expose son invention d’un dirigeable mixte, expliquant en outre qu’il est un simple employé du commerce embauché depuis 1898 au Bazar de l'Hôtel de Ville. La même année 1904, Malécot publie une brochure intitulée L’aviation et l’aérostation appliquées à la navigation aérienne.
Malécot va aboutir dans son projet, puisqu’avec l’aide de l’ingénieur Emile Carton (1865-1929), il construit en 1907 son dirigeable mixte « Le Malécot » dont les essais commencent le 11 septembre 1907, sur le terrain de manœuvres de Meaux.
Son dirigeable ovoïde long de 33 mètres et d’un diamètre de 7 mètres, cube 1.054 mètres. Sous ce ballon est montée une poutre armée, longue de 20 mètres, à la partie supérieure de laquelle sont montés, à droite et à gauche, des plans de 3 mètres de large formant aéroplane. Au centre de la poutre armée se trouve une première nacelle qui porte la partie motrice, un moteur de 30 chevaux, actionnant une hélice de 3 mètres, tournant à 400 tours par minute. Une seconde nacelle soutenue à l’aéronef par un câble est destinée à recevoir du personnel et des munitions. Reliées au câble et commandées par le pilote, des poulies fixées à l’avant et à l’arrière de la poutre armée permettent de commander l’inclinaison, la montée ou la descente de l’aéronat.
Installé dans un hangar d’Issy-les-Moulineaux en juin 1908, Hypolite-Louis Malécot y poursuit l’amélioration de son appareil qui effectue sa première sortie le 11 juillet 1908.
Du mois d’août au mois d’octobre 1908 le « Malécot », va effectuer de nombreuses ascensions suivies de vols au-dessus de Paris. Le dernier voyage du dirigeable mixte a lieu le 22 octobre 1908, au cours duquel, Malécot et son mécanicien, Yvon, vont précisément survoler le parc des Buttes-Chaumont…
Ramené à bon port à Issy-les-Moulineaux, le dirigeable est dégonflé une semaine après. Un mois après, le 23 novembre, le hangar, le moteur et les appareillages du « Malécot » sont en partie détruits par une tempête ; le ballon ayant été dégonflé auparavant, est cependant sauvé.
L’aventure d’Hypolite-Louis Malécot s’arrête ici : celui-ci va tenter en 1909 de construire un nouveau dirigeable, mais les sponsors manqueront à l’appel. En attendant il continue cependant à tenir quelques conférences sur les expériences qu’il a faites. En septembre 1913, il réussit à faire construire un nouveau dirigeable « Malécot » dans un hangar militaire de Reims. Depuis cette date, plus personne ne parlera d’Hypolite-Louis Malécot qui décèdera dans l’anonymat en 1943.

Traversée du Lac - Le Malécot
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publié par Jean-Marc

18 octobre 1908 — Périple du Malécot passant au-dessus des Buttes-Chaumont
— Le Tour de Paris du « Malécot ». Le voyage est interrompu, à Saint-Ouen, par un accident fortuit, puis s'achève parfaitement.
Le dirigeable mixte Malécot a effectué, hier, une sortie qu'un accident matériel a fâcheusement interrompue.
Parti, dans la matinée, du terrain de manœuvres d'Issy-les-Moulineaux, le dirigeable est allé atterrir au polygone de Vincennes, vers neuf heures et demie. L'aéronat s'était constamment maintenu au-dessus de la ligne des fortifications. Une automobile, occupée par des officiers du génie, partie d'Issy-les-Moulineaux en même temps que lui suivait ses évolutions.
Le Malécot demeura trois quarts d'heure environ au polygone de Vincennes. En reprenant son vol, il se dirigea vers les Buttes-Chaumont, se proposant ainsi, pour rentrer à son garage d’Issy, d'effectuer le tour complet de Paris. Malheureusement, vers onze heures et demie, comme il passait à Saint-Ouen, près de la porte de Montmartre, le dirigeable, effleurant de trop près les arbres d’un jardin, fut retenu prisonnier dans les branches. D'autre part, l'hélice du vaisseau aérien heurta une maison voisine et se faussa.
Une foule nombreuse se massa aussitôt devant le jardin. Quelques personnes aidèrent M. Malécot à dégager le ballon de sa situation critique. Malgré les avaries subies par son dirigeable, l'aéronaute déclara qu'il regagnerait Issy par ses propres moyens.
En effet, à quatre heures de l'après-midi, M. Malécot et son mécanicien, M. Yvon, prenaient place dans la nacelle.
Après quelques expériences de pesée, l'aéronat s'élevait à nouveau dans les airs et prenait la direction d'Issy-les-Moulineaux.
Trente-cinq minutes après ce second départ, le Malécot ayant longé les fortifications à une altitude variant de 400 à 800 mètres, venait heureusement atterrir sur le champ de manœuvres.
Quelques rares personnes présentes félicitèrent chaudement M. Malécot de son joli raid aérien.
Max Avenay

(Le Petit Parisien 18 octobre 1908)

On retrouve le « Malécot » dans la même position, n’ayant pas bougé d’un poil, au Carrefour Domrémy-Patay (CPA 543bis Tout-Paris), au-dessus du Fort de Vincennes (CPA 40 bis Fleury), survolant la caserne des Tourelles du XXe (CPA 333 Tout-Paris), rue Réaumur (CPA 1573bis Tout-Paris), à Arcueil-Cachan (CPA 17 Fleury) etc…

L'Aéronef Malécot passant sur les Buttes-Chaumont - Le Pont de Brique
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publié par Jean-Marc

L’aéronef « Clément-Bayard »
Le Clément-Bayard n°1, premier d’une série de cinq dirigeables du même nom, est inauguré le 29 octobre 1908.
Avant de se lancer dans la conception d’aéronef, son constructeur, Gustave Adolphe Clément Bayard (1855-1928), avait fait fortune dans la fabrication de vélocipèdes puis d’automobiles.
Le cliché qui, on s’en doute, est arrangé de toutes pièces, permet de voir en premier plan l’Obélisque-indicateur quadrangulaire entouré de quelques promeneurs caractéristiques, en second plan la statue « Au loup ! » et en arrière-plan le temple de la Sybille du belvédère. Le cliché idéal pour camper au centre le dirigeable.
Confirmant qu’il s’agit d’un photo-montage, plusieurs cartes postales présentent le Clément-Bayard avec le même angle de vue au millimètre près : ainsi, une vue au-dessus de la rue de la Chapelle dans le XVIIIe (E.V. 749).

Le Bayard-Clément évoluant au-dessus des Buttes Chaumont
Paris - Buttes-Chaumont - Le Bayard-Clément évoluant au-dessus des Buttes Chaumont.jpg
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Le dirigeable « République »
Les frères Paul et Pierre Lebaudy — dont le grand-père, Désiré Lebaudy, magnat du sucre, a installé en 1824 sa raffinerie au 19 rue de Flandre dans le XIXe arrondissement — se lancent tous deux dans l’aéronautique en 1901 et, avec l’aide de l’ingénieur Henri Julliot, commencent la construction d’une série de dirigeables dont les trois premiers portent leur propre nom « Lebaudy »
Leur cinquième aéronef, le « République », à vocation militaire, construit à Moisson, fait sa première sortie le 24 juin 1908. Cubant 3.200 m3, d’une longueur de 61 mètres, il est propulsé par un moteur de 70 chevaux.
Comme ses prédécesseurs, ce dirigeable effectue de nombreuses sorties au-dessus de Paris et de sa région. C’est le 5 septembre 1908, qu’au cours d’un périple de six heures et demie, parti de Meudon, il rejoint la capitale et survole le Parc des Buttes Chaumont et la rue de Flandre.

Tout comme les aéronefs « Malécot » et « Clément-Bayard », le dirigeable « République » ne fait pas exception quant à ses multiples surimpressions figurant sur diverses cartes postales. L’éditeur E.M. s’est ainsi particulièrement occupé des supercheries sur ce dirigeable : cartes E.M. 3736 à Issy les Moulineaux ; E.M. 28 à Maisons-Alfort ; E.M. 4 à Neuilly ; E.M. 5 à Boulogne etc.. Mais également l’éditeur E.V. 745 rue Secrétan…

Après une longue série de sorties réalisées avec succès au cours des mois de juillet et août 1909, le « République » est gravement endommagé — principalement sa carcasse et son enveloppe — le 3 septembre lors d’un atterrissage effectué en catastrophe à Charité-sur-Loire. Réparé, il reprend ses envols le 13 septembre et participe à de grandes manœuvres à Lapalisse durant la semaine suivante, à l’issue desquelles, il est décidé qu’il rentrera par voie aérienne pour rejoindre son hangar de Chalais-Meudon.
Le journal
l’Eclair du 22 septembre 1909 relate cependant qu’une personne extrêmement compétente a des inquiétudes graves au sujet de l’état du dirigeable qui doit repartir incessamment, estimant que les réparations réalisées après l’accident du 3 septembre ne sont pas fiables : les brasages effectués avec des moyens de fortune sur les tubes qui constituent l’armature du ballon laissent à désirer ; la poutre qui porte la nacelle a nécessairement perdu de sa résistance et pourrait se rompre à tout moment ; l’enveloppe reconstituée tiendra-t-elle ? des déperditions de gaz ont été constatées après la dernière ascension rendant indispensable le renvoi du dirigeable à Chalais-Meudon pour vérification…
En dépit de ces nouvelles alarmantes le « République » repart le 25 septembre 1909 et c’est la catastrophe : parti de Lapalisse à 7 h 20, le ballon se dégonfle et vient s’écraser à Trévol vers 8 h 35 avec ses quatre occupants : le capitaine Marchal, le lieutenant Chauré et les adjudants mécaniciens Vincenot et Albert Réau.

Le Dirigeable République évoluant au-dessus du Lac des Buttes-Chaumont
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Paris - Buttes-Chaumont - Le Dirigeable République évoluant au-dessus du Lac des Buttes-Chaumont.jpg (147.44 Kio) Vu 2418 fois

5 septembre 1908 — Une sortie de six heures et demie du dirigeable « République » au cours de laquelle il survole les Buttes-Chaumont et la rue de Flandre
— Le dirigeable « République ». — Une sortie de six heures et demie. — La traversée de Paris. — A Senlis, à Pont-Sainte-Maxence, à Compiègne.
Malgré le temps orageux, le dirigeable militaire « République » a quitté hier matin, à huit heures quarante-cinq, l'établissement de Chalais-Meudon. Il avait à bord le commandant Voyer, chef de cet établissement, le capitaine Bois, et le mécanicien militaire Vincent.
Le « République » a traversé Paris ayant le vent debout.
A neuf heures un quart, le dirigeable passait au-dessus de l'usine de MM. Lebaudy, où a été construite la partie mécanique du République ; le dirigeable a pris à ce moment la direction nord-est. A onze heures et demie, on signalait son passage à Sentis, à midi dix, il passait à Pont-Sainte-Maxence ; à midi trente-cinq, il effectuait un virage au-dessus de l'hôtel de ville de Compiègne.
Vers deux heures, le dirigeable passait au-dessus des Buttes-Chaumont, puis de la rue de Flandre, se dirigeant vers Chalais-Meudon, où il atterrissait à trois heures dix, après un voyage de six heures et demie.
(6 septembre 1908 journaux le Petit Caporal, l'Aurore, la République française, la Gironde etc…)

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L'Aéronef Malécot passant sur les Buttes-Chaumont - Le Pont de Brique (Jean-Marc)
Traversée du Lac (Jean-Marc)

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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

W — Moyens de transport pour accès au Parc

L’accès au Parc des Buttes-Chaumont va être facilité par la mise en place progressive de nombreux moyens de transport. Toutes les rues encadrant le parc et toutes les entrées de celui-ci vont ainsi être desservies soit par un omnibus à traction animale puis mécanique, soit par des tramways, soit par le métro et enfin par des autobus.

Voitures de promenade sur l’avenue Laumière, se rendant aux Buttes-Chaumont
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publié par rigouard mar. 21 mai 2013 15:23

Ligne de Tramway T.A.D. (n° 11 puis 26) Saint-Augustin ↔ Parc des Buttes Chaumont ↔ Cours de Vincennes
Le premier projet relatif à la construction d’un tramway desservant le parc des Buttes-Chaumont date du 9 juillet 1891 : Adolphe Patenne (1852-1914), conseil municipal rapporteur de la 3e commission du conseil, obtient qu’une enquête soit diligentée pour établir une ligne de tramways à traction mécanique allant de la Gare Saint-Lazare à la rue d’Avron, passant par les rues Saint-Lazare, de Châteaudun, Lafayette, Secrétan, Bolivar et des Pyrénées.
Le dossier présenté en novembre 1891 modifie le parcours envisagé en le rallongeant quelque peu : la ligne partira de la place Saint-Augustin pour terminer son parcours au cours de Vincennes, et comprendra, en outre, un garage sur le plateau du boulevard de La Villette au droit du quai de Jemmapes. Le cahier des charges prescrit que la traction sera faite soit par une machine à air comprimé, soit par une machine électrique.
En 1892, la concession est accordée à la Compagnie générale des Omnibus (C.G.O.) qui choisit la machine avec le nouveau système à air comprimé ; les trains se composeront de
deux voitures au plus avec une longueur totale ne devant pas dépasser 20 mètres ; leur vitesse sera de douze kilomètres heure.
Les travaux commencent le 18 mai 1893 et une première réception du chantier de cette nouvelle ligne du
Tramway T.A.D. a lieu le 22 juillet 1894. Sa mise en exploitation partielle se déroule le 7 août 1894, pour le tronçon cours de Vincennes ↔ boulevard de la Villette. La deuxième section allant jusqu’à Saint-Auhustin est réceptionnée par les ingénieurs de la ville de Paris le 9 septembre 1894.
L’arrêt desservant les Buttes-Chaumont se situe à la
pointe du parc face à la porte d’entrée Bolivar.
La ligne T.A.D. devient la ligne de tramways n° 11 puis, en 1910, la ligne n° 26. En 1920, l’air comprimé cède la place à l’électricité. En 1922 cette ligne est prolongée jusqu’à la mairie du 15e puis en 1929 jusqu’à la porte de Versailles.
En 1932, le tramway est remplacé par le bus n° 26 qui reprend son parcours Saint-Augustin ↔ Cours de Vincennes.

Tramway rue Bolivar, à droite rue Botzaris, à la pointe des Buttes-Chaumont
Tramway rue Bolivar, à droite rue Botzaris, à la pointe des Buttes-Chaumont.jpg
Tramway rue Bolivar, à droite rue Botzaris, à la pointe des Buttes-Chaumont.jpg (120.54 Kio) Vu 2366 fois

La ligne de Tramway n° 4 (puis n° 75 et 99) Place de la République ↔ Parc des Buttes-Chaumont ↔ Le Raincy
Concédée à la Compagnie des tramways de l’Est Parisien, cette ligne est annoncée comme achevée en totalité le 19 janvier 1901. Le tronçon Place de la République ↔ Parc des Buttes-Chaumont est mis en service le 31 mai 1901 ; la ligne est ouverte au public « vers » le 10 juin.
Elle suit le trajet Place de la République, avenue de la République, rue Parmentier, rue Claude Vellefaux, rue de Meaux et arrive, par l’avenue Secrétan, au
parc des Buttes-Chaumont qu’elle longe tout du long de la rue Manin ; elle rejoint ensuite le Pré-Saint-Gervais pour atteindre le Raincy.
En 1915, cette ligne sera prolongée au-delà de la place de la République jusqu’aux Halles Centrales, puis la concession ayant été reprise par la SCTRP en 1921, elle devient dorénavant la ligne n° 99.
Cette ligne de tramway est supprimée en 1926.


Marché couvert Secrétan - Tramway 26 rue Bolivar à gauche et Tramway 99 rue Secrétan à droite
Paris - Marché couvert Secrétan - Tramway 26 rue Bolivar à gauche et Tramway 99 rue Secrétan.jpg
Paris - Marché couvert Secrétan - Tramway 26 rue Bolivar à gauche et Tramway 99 rue Secrétan.jpg (165.49 Kio) Vu 2366 fois

31 mai 1901 — Mise en service de la ligne de tramway Place de la République ↔ Buttes-Chaumont
— À la grande joie des habitants des hauteurs de Belleville, le nouveau tramway allant de Place de la République aux Buttes-Chaumont, a fonctionné cet après-midi.
En effet, à quatre heures, cette nouvelle ligne a été reçue par la commission de réception de la voie.
Avaient pris place dans une des voitures : MM. Grébauval et Rozier, conseillers municipaux, Boreux, inspecteur général des services de la voirie ; Tur, Hétier, ingénieurs en chef du contrôle ; Gauthier, Pellé, ingénieurs des services municipaux ; Collot, ingénieur de la traction ; Debraye, directeur de la Compagnie ; Bouton, ingénieur en chef des services techniques ; Anderut, représentant de la Presse.
Le parcours a été effectué en 17 minutes en passant par les rues Manin, Secrétan, Meaux, Claude-Vellefaux, avenue Parmentier et la rue des Trois-Bornes.
La ligne sera mise à la disposition du public vers le 10 juin.

Tramway rue Manin, à droite le parc des Buttes Chaumont
00 Paris XIXème - Rue Manin.jpg
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publié par Jean-Marc

La ligne de Tramway n° 11 bis puis n° 27 Place du Danube ↔ Parc des Buttes-Chaumont ↔ Place Saint-Augustin
Cette nouvelle ligne, réclamée depuis 1895 par les élus du XIXe, est initialement créée dans le but de desservir l’Hôpital Hérold de la place du Danube. C’est la Compagnie des tramways de l’Est Parisien qui en obtient la concession. Elle constitue en fait un embranchement de la ligne 11 Saint-Augustin ↔ Cours de Vincennes décrite ci-dessus. Partant de la place du Danube, cette nouvelle ligne emprunte la rue David d’Angers, la rue Manin, longe le parc des Buttes-Chaumont et bifurque rue Secrétan, suivant, à partir de là, la même voie que la ligne n° 11 jusqu’à la place Saint-Augustin.
Décidé lors de la séance du Conseil municipal du 13 novembre 1907, elle est mise en service en 1908.
Cet embranchement est supprimé dès avant 1923.


Tramway, omnibus et métro aux Buttes-Chaumont en 1914
Tramway, omnibus et métro aux Buttes-Chaumont en 1914.jpg
Tramway, omnibus et métro aux Buttes-Chaumont en 1914.jpg (202.65 Kio) Vu 2366 fois

Ligne M d’Omnibus à traction animale puis à traction mécanique Buttes-Chaumont ↔ Palais-Royal
La Compagnie des omnibus obtient, en 1890, la concession de la ligne d’Omnibus à traction animale qui passe aux Buttes-Chaumont. Son itinéraire : angle des rues Manin et d’Hautpoul, place Armand-Carrel, avenue Laumière, rue de Meaux, Louis Blanc, Faubourg Saint-Martin, boulevards Bonne-Nouvelle et Poissonnière, rue Montmartre, Bourse et Palais-Royal.
En mars 1911, il est décidé que la traction mécanique devra être substituée à la traction animale de l’Omnibus de la ligne M.
La Compagnie générale des omnibus qui a signé une nouvelle concession de la ligne M à compter du 1er juin 1910, va ainsi remplacer toutes ses voitures par des autobus. Le 27 janvier 1912, le conseil municipal entérine ces changements et fixe l’itinéraire de la ligne d’autobus M, aux mêmes emplacements que l’ancienne ligne.

Ligne M Omnibus Buttes Chaumont ↔ Palais-Royal 1er janvier 1914
Ligne M Omnibus 1er janvier 1914 Buttes Chaumont.jpg
Ligne M Omnibus 1er janvier 1914 Buttes Chaumont.jpg (119.29 Kio) Vu 2366 fois
Omnibus Buttes Chaumont Palais Royal ligne M — Bus de la ligne M, bld Bonne Nouvelle (cliché agoronca, Cparama)
Omnibus Buttes Chaumont Palais Royal ligne M - Bus de la ligne M, bld Bonne Nouvelle (cliché agoronca, Cparama).jpg
Omnibus Buttes Chaumont Palais Royal ligne M - Bus de la ligne M, bld Bonne Nouvelle (cliché agoronca, Cparama).jpg (102.86 Kio) Vu 2366 fois

Bus de la ligne M, gare de l'Est (cliché agoronca, Cparama) — Omnibus, compagnie CGO Ligne M Buttes-Chaumont-Châtelet
Bus de la ligne M, gare de l'Est (cliché agoronca, Cparama) - Omnibus, compagnie CGO Ligne M Buttes-Chaumont-Châtelet.jpg
Bus de la ligne M, gare de l'Est (cliché agoronca, Cparama) - Omnibus, compagnie CGO Ligne M Buttes-Chaumont-Châtelet.jpg (112.6 Kio) Vu 2366 fois

Ligne d’autobus AP à traction mécanique Rue d'Allemagne ↔ Gare d'Austerlitz
Une nouvelle ligne d’autobus, réclamée depuis plus de vingt ans, va enfin être aménagée sur la partie-est des Buttes-Chaumont. Concédée à la Compagnie générale des Omnibus de Paris, pour une durée de 40 ans, à compter du 1er juin 1910, elle est mise en service le 1er décembre 1912.
Après de nombreuses tergiversations sur son parcours, l’itinéraire est approuvé par le conseil municipal le 6 août 1912 : place Armand-Carrel, rue d'Allemagne,
rue de Crimée (le long des Buttes-Chaumont), place des Fêtes, rues des Fêtes, de la Mare, des Couronnes, Henri-Chevreau, de Ménilmontant, des Amandiers, du Chemin-Vert, boulevard Richard-Lenoir, place de la Bastille, boulevard de la Bastille, pont d'Austerlitz, place Valhubert.

Ligne AP Autobus Rue d'Allemagne ↔ Gare d'Austerlitz 1er janvier 1914
Ligne AP Autobus 1er janvier 1914 rue de crimée botzaris.jpg
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Ligne de métro n° 7 Opéra ↔ Pré-Saint-Gervais
Le projet initial d’installation d’une ligne de métro desservant le parc des Buttes-Chaumont, présenté le 30 mars 1898, est approuvé par le conseil municipal le 1er juillet 1898 et présenté pour examen au préfet de la Seine le 15 mai 1902.
Son tracé est fixé de la place du Palais Royal à la place du Danube, lors de la séance municipale du 12 juillet 1902 : Place du Palais-Royal, avenue de l'Opéra, rue Halévy, rue Lafayette, rue de Chabrol, rue du Faubourg-Saint-Martin, rue Lafayette, rond-point de La Villette, traversée sous le canal Saint-Martin, rue Secrétan, place du Danube. Par délibération du 8 avril 1903, la municipalité arrête le nombre de stations de la ligne n° 7 : Opéra ↔ Chaussée-d'Antin ↔ rue Le Peletier ↔ rue Cadet ↔ Faubourg-Poissonnière ↔ gare de l'Est ↔ rue de Château-Landon ↔ rue Louis-Blanc ↔ rue d'Allemagne ↔ rue Bolivar ↔
Buttes-Chaumont ↔ rue de Crimée (Botzaris) ↔ place du Danube. Par délibération du Conseil municipal du 9 juillet 1903, il est demandé de reporter le terminus de cette ligne n° 7 sous la place du Carrousel, finalement à l’Hôtel de Ville le 12 juillet 1905.
Un nouveau mémoire est adressé le 26 décembre 1904 à la préfecture qui, après examen, retourne le dossier au Conseil municipal, lequel, le 1er janvier 1905 entérine tous les cahiers des charges, plans et devis dont le montant s’élève à 20.900.000 francs.
Dans le même temps, après la séance municipale qui a eu lieu le 13 mars 1903, une autre ligne est en pourparlers, qui relierait la place Gambetta à la place du Danube de la future ligne 7 (trajet : Gambetta ↔ rue Pelleport ↔ rue Saint-Fargeau ↔ porte de Romainville ↔ porte du Pré-Saint-Gervais ↔ place du Danube) tandis qu’un autre projet prévoit un embranchement Gambetta ↔ place du Danube avec pour itinéraire : Gambetta ↔ rue Pelleport ↔ rue du Borrégo ↔ rue de Belleville ↔ place des Fêtes ↔ place du Danube.
C’est finalement le conseiller municipal Armand Grébauval, toujours très impliqué sur les affaires du XIXe arrondissement, comme nous l’avons signalé à maintes reprises, secondé par son collègue Arthur Rozier, qui trouvent la solution de la boucle de la ligne n°7 du métropolitain, lors de la réunion municipale du 30 décembre 1905 :

Armand Grébauval : D'abord, je demande que l'on évite des dépenses inutiles à la ville de Paris, en remaniant le terminus du Danube et en faisant tout le possible pour en tirer le maximum de service.
Il s'agit de ne pas engloutir un ou deux millions en travaux très dangereux avec des puits de 30 à 40 mètres, le sol étant inconnu et affouillé, et lorsque nous savons dès aujourd'hui qu'il devient inutile de tourner autour de l'hôpital Herold. Je dépose la proposition suivante : Article 1. — L'Administration est invitée à poursuivre d'urgence la modification de la boucle terminale de la boucle Nord-Est de la ligne n° 7, au-delà de la place du Danube. Article 2. — On y substituera notamment un tracé par la rue David-d'Angers, le boulevard Sérurier, la rue des Lilas (en voies superposées), la place des Fêtes, avec raccordement par la rue de Crimée.
Arthur Rozier. — Je dépose la proposition ci-après à substituer à l'art. 2 de la proposition de M. Grébauval : La boucle terminale de la ligne n° 7 (Hôtel de Ville-Place du Danube) empruntera, à partir de la place du Danube, la rue David-d'Angers, le boulevard Sérurier, la porte du Pré-Saint-Gervais (station), la rue des Bois, la rue du Pré-Saint-Gervais, la place des Fêtes (station) et la rue de Crimée jusqu'à la ligne principale actuellement en construction.

Le même jour, le conseil municipal est appelé à approuver la construction de l’embranchement à la ligne n° 7, partant de la station Louis-Blanc pour atteindre son terminus porte de la Villette. Le coût de cet embranchement, la ligne n° 7 bis, concédé à la Compagnie du métropolitain le 30 décembre 1904, est évalué à 9.800.000 francs.

Nous passerons sur les immenses difficultés qu’ont connu les ingénieurs du métropolitain pour parvenir à installer les stations Danube, Botzaris et Buttes-Chaumont sur les fondrières et autres fontis des carrières d’Amérique et de la Butte de Chaumont, qui ont déjà été décrites dans les bonnes feuilles des meilleures revues.
Le tronçon de la ligne 7, Opéra ↔ Louis-Blanc, est mis en service le 5 novembre 1910 ainsi que l’embranchement qui le prolonge par la ligne 7 bis jusqu’à la porte de la Villette.
Le second tronçon Louis-Blanc ↔ Pré-Saint-Gervais est mis en service le 18 janvier 1911.
Dorénavant les rames, partant d’Opéra, porteront sur leur voiture de tête, le numéro de ligne 7 ou 7 bis, permettant l’alternance des voyageurs en direction de Pré Saint-Gervais ou de Porte de la Villette.

La station Botzaris qui dessert le parc des Buttes Chaumont, face au n° 82 rue Botzaris, a été ouverte au public le 18 janvier 1911, en même temps que la ligne. La station Buttes-Chaumont, dont l’installation à 31 mètres de profondeur a engendré de grandes difficultés (la seconde la plus profonde après Abbesses), n’a été ouverte que le 13 février 1912 : elle se situe près de la porte d’entrée Fessart du Parc, face au n° 30 rue Botzaris.

Station de métro Botzaris
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publié par Vaugirard12 lun. 8 avr. 2019 09:27

Le 3 décembre 1967, il est décidé que la ligne Louis-Blanc ↔ Pré-Saint-Gervais devient « autonome » sous le nom de ligne 7 bis (au lieu de 7) ; dorénavant, les voyageurs venant d’Opéra voulant continuer sur Pré-Saint-Gervais doivent quitter la rame à la station Louis-Blanc et attendre patiemment qu’une rare rame vienne les chercher de Pré-Saint-Gervais pour les emmener dans leurs pénates, pendant que les voyageurs restés dans la rame à la station Louis-Blanc continuent paisiblement leur périple sur la ligne vers la Porte de la Villette qui devient la ligne n° 7.
Dans le sens inverse, même problème pour les voyageurs de la désormais délaissée ligne 7 bis Pré-Saint-Gervais ↔ Louis-Blanc : arrivé à Louis-Blanc, terminus et attente qu’une rame venant de la Porte de la Villette veuille bien les emmener un peu plus loin !...

Station de métro Buttes-Chaumont
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publié par JeanMarc ven. 23 mai 2014 14:16

Les autobus d’après-guerre
Ligne n° 26 Gare Saint-Lazare ↔ Nation
Ouverture le 5 novembre 1945. Itinéraire : Gare Saint-Lazare, rue Lafayette, avenue Secrétan, Simon-Bolivar, Parc des Buttes-Chaumont (porte Bolivar), rue des Pyrénées, cours de Vincennes, Place de la Nation.

Ligne n° 48 Porte des Lilas ↔ Gare du Nord
Ouverture le 18 mars 1946. Itinéraire : Les Lilas, Porte des Lilas, Porte du Pré-Saint-Gervais (métro), Place des Fêtes, Botzaris (métro), rue de Crimée, Parc des Buttes-Chaumont, rue Manin, place Armand Carrel, rue Armand-Carrel, place Stalingrad, Gare du Nord.

Ligne n° 75 Panthéon ↔ Porte de Pantin
Ouverture le 24 juin 1946. Itinéraire : Panthéon, Hôtel de ville, Arts-et-Métiers, Place de la République, Hôpital Saint-Louis, avenue Mathurin-Moreau, rue Manin, Parc des Buttes-Chaumont, rue David d’Angers, place du Danube, boulevard Sérurier, porte Brunet, Porte de Pantin.

Autobus 26 - Autobus 75
Autobus 26 - Autobus 75.jpg
Autobus 26 - Autobus 75.jpg (80.88 Kio) Vu 2366 fois

Ligne n° 60 Porte de Montmartre ↔ Gambetta
Ouverture le 12 mars 1951. Itinéraire : Porte de Montmartre, Mairie du 18e arrondissement, Marx Dormoy, Corentin-Cariou, Flandre, rue de l’Ourcq, avenue Jean-Jaurès, avenue Laumière, place Armand-Carrel, Parc des Buttes-Chaumont, rue Manin, rue de Crimée, Botzaris, Place des Fêtes, rue Pelleport, Gambetta.

Ligne 71 Porte de la Villette ↔ Bibliothèque François Mitterrand
Ouverture le 20 avril 2019. Itinéraire : Porte de la Villette, avenue de Flandre, rue de l'Ourcq, avenue Jean-Jaurès, rue Goubet, rue Manin, Parc des Buttes-Chaumont, rue de Crimée, rue Botzaris, avenue Simon Bolivar, rue de Belleville, boulevard de Belleville, place de la Nation, Bercy, Bibliothèque François-Mitterrand.

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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

X — Panorama

Pour finir, voici quelques cartes panoramiques du Parc des Buttes Chaumont.
Nous achevons ainsi cette longue chronique qui, nous l’espérons, a intéressé nos quelques lecteurs.
Par la suite, en complément, nous publierons, de temps à autre, quelques Cpa commentées comme il se doit, ayant trait à ce parc qui n’a pas aujourd’hui perdu de son charme et de son attrait, tant pour les enfants que pour les parents.
Nous souhaitons que ce Parc soit préservé au minimum tel qu’il est, et qu’enfin nos élus locaux, si dispendieux par ailleurs de nos deniers publics, le remettent dans l’état où il leur a été soigneusement livré le 8 juin 1867 par Adolphe Alphand, à savoir :
la réfection des escaliers permettant d’accéder du belvédère à l’île du lac et, par voie de conséquence, la réouverture d’un service de bateliers assurant la traversée du lac jusqu’audit îlot ; la reconstitution de la passerelle détruite, jamais remplacée, franchissant la tranchée de l’ancienne voie de chemin de fer de ceinture et, dans la foulée, le nettoyage de cette tranchée, squat infernal tagué, savamment entretenu dans ce déplorable état par ladite municipalité ; et enfin un dernier souhait, la reconstruction du Kiosque à musique, rasé depuis cinquante ans avec la bénédiction des élus parisiens et illusoirement remplacé par ceux-ci par une tente soutenue à l’aide de quatre poteaux, édicule prétentieusement appelé kiosque à musique : de tous les squares et parc parisiens qui disposaient d’un kiosque pour la musique, et ils sont nombreux, seul le Parc des Buttes Chaumont a perdu le sien.
Jean-Marc Jacomin.


Buttes-Chaumont - Le Sacré-Cœur vu à travers les arbres
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Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

Y1 — Le Chalet des Buttes Chaumont dit la Maison Edouard

A l’instar de bon nombre d’angles de rues constitués d’un unique rez-de-chaussée, plus ou moins autorisé par un permis et bien souvent construits en matériaux précaires, celui du 31-33 rue Manin / 93 avenue Secrétan a été édifié pour être affecté à l’usage de marchand de vins et liqueurs, dont le premier occupant est, en 1882, Alphonse Gouault (1851-1925) et son épouse Octavie Béhuet (1845-1900). Gouault était boulanger, lors de son mariage en 1873, tandis que son épouse, veuve de David Charles Béhuet depuis mars 1872, était marchande de vins au 37 rue de Meaux.
La «
salle Gouault », idéalement placée face au Parc des Buttes-Chaumont, sert régulièrement de lieu de conférence pour des groupes socio-politiques, mais également de salle de concert, de banquet etc…
Le 18 juin 1890 Alphonse Gouault (1), conservant les « murs » et le terrain du 93 rue Secrétan, cède son fonds à
Alphonse Jean François Sauvage, né en 1840 et à son épouse Marie Ludivine Torchet, née en 1848 ; lors de leur mariage qui a eu lieu en 1869 à Paris 11e, Sauvage exerçait le métier de peintre sur porcelaine, impasse de l’Orillon, où son beau-frère, Toussaint Félix Torchet tenait au n°20, un commerce de marchand de vins et tabacs.
Gouault, en tant que propriétaire des murs du 93 rue Secrétan, obtient le 17 avril 1893, le permis d’y construire un
« bas édifice », sur des plans déposés par l’architecte Joseph Biehler (1843-1922).
Le bâtiment ainsi reconstruit, Alphonse Sauvage passe la main du commerce, en 1895, à son gendre
Henri Bonnaterre, né en 1865, originaire de Saint-Geniez-d’Olt en Aveyron et à sa fille Berthe Marie Jeanne Sauvage, née en 1871 à Paris 11e.
Le 6 mai 1904, Bonnaterre vend le fonds de vins restaurant à
Edouard François Van den Bosch qui acquiert également les murs et le terrain. Van den Bosch (1856-1928), époux de Clémentine Anaïs Malvina Casciani (née en 1862), est installé en tant que boucher dès avant 1887 au 4 rue de Montfaucon dans le 6e arrt et possède plusieurs succursales, notamment 4 rue Rochechouart, 190 rue Saint-Jacques et 4 rue Lebon ; il est le fournisseur des grands magasins de la Samaritaine, de la Place de Clichy, de la Ville-Saint-Denis et du restaurant Scossa.
Edouard Van den Bosch obtient deux autorisations de bâtir, les 1er et 28 juillet 1905, ayant pour objet la construction d’un « bas édifice » et la surélévation d’un premier étage pour le 93 rue Secrétan / 31 rue Manin ; aucun architecte n’est officiellement nommé dans ce permis.
C’est ainsi que naît le
Chalet des Buttes-Chaumont dit la Maison Edouard, du nom de son créateur Edouard Van den Bosch, lequel, dès 1906, le cède à Isidore Fourcade (1865-1916) (2).

Le Chalet des Buttes dit la Maison Edouard
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Isidore Fourcade est le frère jumeau de Joseph Auguste Fourcade. Nés le 27 octobre 1865 à Paris 19e, ils ne seront reconnus que le 8 mai 1866 par leur mère Marie Dorothée Delphine Fourcade (1829-1874), marchande de quatre saisons. C’est probablement leur oncle Jean-Baptiste Isidore Fourcade, né à Saurat dans l’Ariège, concierge au 76bis rue des Saints-Pères, qui les élève. Au mariage d’Isidore Fourcade avec Charlotte Lucie Marianne Prandi (née en 1871 à La Flèche), célébré dans le 8e arrt le 10 octobre 1891, Isidore est déclaré cuisinier avenue Kléber, tandis que son frère est cocher.
La Maison Edouard d’Isidore Fourcade, à laquelle s’est adjointe l’activité supplémentaire de débitant de tabacs, connaît un succès considérable : fêtes, concerts, noces et banquets, réunions, conférences s’y succèdent sans discontinuer ; les réclames annoncent qu’on peut y accueillir de 16 à 1.200 personnes !

Quelques annonces publicitaires pour les banquets et réunions de la Maison Edouard
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Au décès d’Isidore Fourcade survenu le 5 juillet 1916, l’affaire est continuée par sa veuve aidée de ses deux enfants Lucien-André (1900-1988), et Suzanne Marguerite Georgette, née en 1897. Cette dernière se marie le 15 octobre 1919 avec Pierre Eugène Charles Staigre (1896-1958), lequel crée, le 26 mars 1926, avec son épouse et son beau-frère, la société Fourcade, Staigre et Cie, chargée de gérer le Chalet Edouard.
Le Chalet Edouard toujours actif après-guerre, est une aubaine pour les promoteurs-architectes à l’affut de tous les bâtiments d’un étage ou à unique rez-de-chaussée, permettant de décupler la mise lors d’une reconstruction. En juin 1963 l’architecte Escande, 16 quai de Passy, obtient le permis de construire un immeuble de six étages à cet emplacement. Le Chalet Edouard des Buttes-Chaumont est aussitôt rasé pour laisser place à la Résidence Manin-Secrétan dont le rez-de-chaussée est occupé par une succursale de Monceau-fleurs.

Rue Manin : La Maison Edouard et à droite, l’entrée du Parc des Buttes Chaumont
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publié par JeanMarc lun. 8 nov. 2021 09:26

(1) Alphonse Gouault reprendra la concession du Pavillon du Chemin de fer des Buttes Chaumont en 1899, affaire qu’il tiendra jusqu’en 1904. ► voir ici.

(2) Après ce bref écart vers la restauration, Edouard Van den Bosch (6 novembre 1858 - 1er octobre 1928) se consacre uniquement à ses boucheries. En 1921 et 1922, il est toujours installé rue de Montfaucon, aux n° 3, 5 et 8 et au 10 rue Clément, en face, associé avec son fils Edouard Cornelius René Van den Bosch né le 14 juillet 1887.

TOUT PARIS - 1221 - Rue Secrétan prise des Buttes (XIXe arrt.)
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publié par zelig lun. 24 mai 2021 13:44

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Bouquet
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Enregistré le : sam. 14 mai 2022 22:29

Re: Le Parc des Buttes-Chaumont dans ses coins et recoins

Bonjour, merci pour ces articles très interessant et complet sur les Buttes Chaumont qui regroupe l'ensemble des informations que j'ai également collectées et même au delà de mes recherches. Je suis descendant direct des premiers concessionnaires du Pavillon Puebla, Victor Bouquet et Ida Paillard. Tous les membres de la famille sont enterrés dans une concession au cimetière du Père Lachaise. Victor et Ida ont eu également une fille: Charlotte Clémence Bouquet qui a encore de la descendance en vie aujourd'hui (1 personne). Pour ma part je descends de l'un des fils Olivier Emile Bouquet.
Je retrouve toutes les informations très précises de la famille (dates et faits) peut être avez vous pioché des informations depuis mon arbre Geneanet (si c'est le cas vous avez bien fait!)
Je me suis rendu aux Buttes Chaumont pour rencontrer les actuels concessionnaires du Pavillon Puebla et ils m'ont offert mes consommations considérant que j'étais toujours un petit peu chez moi :)
Encore merci et Bravo!
Christophe Bouquet
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Cette note de M. Christophe Bouquet fait bien entendu écho aux nombreuses recherches que j’ai menées sur le Pavillon Puebla ► ICI, tant sur les journaux et revues du XIXe et XXe siècle que sur les registres d’état-civil, établissement dont la famille Bouquet a été concessionnaire de 1868 à 1908.
Merci pour vos appréciations élogieuses.
Jean-Marc Jacomin
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