premier avion au Dahomey Mai 1926 (Caudron)

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boye
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premier avion au Dahomey Mai 1926 (Caudron)

c'est l'avion du cousin de ma mére Robert Landiech
qui tentait en 1926 de relier Brazzaville à la france son periple s'est arreté à Sikasso au Mali
j'ai le recit detaillé du voyage par son auteur
ancien pilote de 14 18
mort en 1952 en pilotant un norecrin au dessus d'Abidjan avec le gouverneur Peilleux
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tramontane66
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Re: Le premier avion au Dahomey Mai 1926 (Caudron)

Merci de ces précisions Boye.
__________
Nul n'est prophète en son Pays...
Mes cartes présentées sur ce site ne sont pas en vente.

Mon dernier site de CPA (Mars 2012) : https://sites.google.com/site/raoulcabr ... riste/home
boye
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Re: Le premier avion au Dahomey Mai 1926 (Caudron)

tramontane66 a écrit :Merci de ces précisions Boye.
ou avez vous eu cette carte postale ?
l'avion avait été surnommé le "Tan phe pah" par robert Landiech et le sigle de la tete de mort faisait peur aux noirs
sur ce site des avions caudron vous trouverez que son periple a été cité sur ce site au troisieme chaiptre de
"PREMIER AVION DE TOURISME"
https://www.mapica.org/modules/caudron/caud-hist.php
boye
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Re: Le premier avion au Dahomey Mai 1926 (Caudron)

le terrain sur lequel s'est posé l'avion est le terrain de criquet de Warri au Dahomey
voici le recit de l'aterrissage et du decollage
ou avez vous pu vous procurer cette carte postale et avez vous d'autre carte postale d'avion en afrique?

samedi 29 mai en vol:
. Pour ne pas trop dévier de notre route, nous la traversons en partie c'est dans ces conditions que nous survolons le port de Forcados, à 650 mètres d’altitude.

La zone de pluie est franchi, Le soleil se montre à nouveau et nous fait assister à un spectacle que je n’avais jamais vu auparavant.

Nous trainons derrière nous un arc-en-ciel très net, formant le cercle complet. J’ai l’impression que nous l’avons en remorque derrière nous, à un kilomètre environ.
De Forcados, le spectacle doit être fort beau.

En dessous de nous, de nombreux petits nuages et, au sol, toujours des criques et des palétuviers La visibilité est très mauvaise et nous nous dirigeons sur Warry au compas.

Au bout d’un quart d’heure environ, cette ville, nous apparaît enfin entre les nuages. Nous arrivons sur elle à 1000 mètres d’altitude et spiralons jusqu’à 100 mètres du sol.

La population nous attend, massée autour d’un terrain préparé à notre intention. Un grand T de toile nous donne la direction du vent Je me prépare à atterrir dans les meilleures conditions, c’est-à-dire face au vent. Les limites du terrain sont signalées par des fanions rouges, Sur trois cotés, il est bordé par des manguiers au-dessus desquels je dois passer. Je me dirige vers le quatrième côté dégagé, mais marécageux et rempli uniformément de trous profonds.

J’effleure les manguiers à la vitesse minimum, mais je me rends compte qu’un atterrissage est impossible dans ces conditions, le terrain est beaucoup trop court et mes roues n’auraient me pas pris contact avec le sol sur les limites du quatrième c6té.

Nous irions donc capoter à toute allure dans les trous et cela ne nous tente pas. Je remets les gaz et prend de la hauteur pour examiner froidement la situation.

Autour de la ville, pas un terrain ne convient; partout des palétuviers et des palmiers La plage se trouvant à 80 km et il ne reste pas assez d’essence pour aller jusque-là.

D’ailleurs, la plage est praticable?

Il nous faut donc absolument atterrir. Je redescends au ras du sol, à fleur des arbres et attaque le terrain vent arrière à la vitesse minimum en effleurant
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les trous. Les roues prennent contact avec le sol, mais les « décors» approchent à toute allure. Allons-nous rentrer dans les manguiers et au milieu de la foulé massés en haie épaisse au pied des arbres ? J’en ai l’impression bien nette et le terrain étant dégagé à ma droite sur une soixantaine de mètres, je donne un grand coup de gouvernail, qui fait virer brutalement l’avion au sol, comme nous roulons encore à plus de 40 à l’heure. L’avion se couche légèrement sur la gauche et l’aile touche presque au sol. Je rends un peu du pied pour le redresser Heureusement, la béquille s’accroche dans la toile du Té d’atterrissage et celui ci, immense, nous freine vivement.

L’avion stoppe à 8 mètres environ face à la rangée latérale des manguiers et à cinq ou six mètres devant la population européenne massée la.
Il n’y que des profanes à Warry. Tout le monde croit ces manœuvres normales. Personne ne bouge et on nous acclame, O inconscience.

Le terrain sur lequel nous venons de nous poser vent arrière, fait 130 mètres de long et 80 à 90 de large.
Nous sommes reçus très gentiment. Le résidant nous conduit chez lui ou une chambre confortable et un bon bain nous attendent,
Nous faisons notre toilette et rejoignons nos hôtes.

Le résident et Madame parlent un peu le français, mais, pour le dîner, a fin de faciliter notre conversation, ils ont l’amabilité d’inviter une française mariée à un officier anglais de Warry

 onze heures, le dîner achevé, nous pouvons aller nous reposer de nos fatigues et de nos émotions.

Dimanche 30 mai :
En nous éveillant, nous constatons, navrés, que le temps est gris.et qu’il pleut Il nous faut, cependant, atteindre aujourd’hui Cotonou.

Nous nous levons, déjeunons en hâte et, avec le résidant, nous nous rendons, sous la pluie, sur le terrain pouvoir dans quelle conditions il sera possible de décoller
.
Je le parcours en tous sens et me demande s’il ne me sera jamais possible d’arracher l’avion de là.
Le terrain de golf, voisin du terrain de criquet où nous avons atterri, présente dans un sens plus de 250 mètres de longueur, mais des levées de terre et des fossés ménagés pour le jeu, le rendent impraticable.

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Je fais part de mes observations au qui s’offre d’aménager de suite le terrain comme je demanderai.

Je décide donc de faire abattre les butes de golf et combler les fossés et trous sur une bande de 30 mètres de largeur. Cette bande sera prolongée, hors terrain, dans la haute palmeraie qui l’entoure par une saignée de même largeur.
Un arbre de plus d’un mètre de diamètre est condamné.
Immédiatement deux cents prisonniers, ainsi que tous les enfants des écoles arrivent pour passer à l’exécution de ces préparatifs.

Les buttes de golf disparaissent; les fossés se comblent, les palmiers s’abattent. Ca va très vite.

Toutes les autorités de la ville résidant en tête, surveillent ces travaux sous la pluie, pataugent dans l’eau et la boue. Je serais ingrat si je n’appuyais pas sur l’aide qui nous fut apportée par les anglais à cette occasion.

Entre temps, Radenen et moi, faisions le plein d’essence abritant réservoir et récipients sous des parapluies. Faute de mieux, il nous fut livré de l’essence «Sphinx» poids lourd, qualité avec laquelle je n’avais jamais volé.

A midi, la pistes de départs est à peu près achevée. Il s’agit de ne pas en dévier au moment du décollage.

Allongée au maximum, elle permet de rouler 375 m dans un sol très détrempé par la pluie. A cette Limite, il faut avoir abandonné le sol car un fossé vaguement comblé avec les troncs des palmiers abattu présente un gros danger. Puis, il faut prendre de la vitesse dans la saignée entre les palmiers et s’en dégager en montant, une centaine de mètres plus loin

Nous passeront.

Il est décidé que nous Prendrons le départ vers 14 heures nous allons luncher et nous reposer.
Nous arrivons au terrain vers 13 h. 3O; comme toute la population européenne et indigène s’y trouve déjà «Tan-Phé- Pah »est roulé, à bras, à l’extrémité de la piste de départ.
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La pluie a cessé, mais les nuages se maintiennent vers 150 mètres d’altitude .nous faisons les derniers préparatifs et j’embarque à mon poste de pilotage.

Les forces de police, pourtant très importante, ont beaucoup de mal à maintenir les indigènes autour du terrain.

L’essence, poids-lourds, rendant le démarrage difficile le moteur ne se décide à tourner qu’à quatorze heures.
Radenen prend place dans l’appareil, nous disons au revoir à la population et, plein gaz, l’avion s’élance sur la piste qui lui a été préparée.

Quarante mètres environ après notre départ, une brosse mal rasée nous fait bondir à un mètre de haut environ, puis nous continuerons a prendre de la vitesse enroulant.

J’ai beaucoup de mal à arracher l’appareil du sol, car la boue nous colle et le régime du moteur est inférieur de trente tours à ce qu’il est d’habitude.

Le fossé dangereux approche à toute allure. Je maintien les roues au sol jusqu’à lui, puis, tire sur le manche balai.

L’avion fait un bond, puis s’affale sur le sol. Nous continuerons ainsi à prendre de la vitesse en rasant souches et fossés et en glissant entre les palmiers. Les feuilles de ceux-ci touchent presque chaque extrémité de nos ailerons, puis saignée et palmiers s’enfoncent peu à peu solos pillés. Je pousse un soupir.

Un virage nous ramène au-.dessus de notre point de départ. Un dernier bonjour aux mouchoirs qui, tout petits, s’agitent là-bas, et nous mettons le cap vers l’Ouest.

Le banc de nuages est tôt franchi. Nous ne tardons pas a le dominer de quatre cents mètres et la terre ne nous apparaît plus que par de rares trous. Cette mer de nuages finit comme nous laissons Forcados très loin à gauche dans le lointain.

Voici de nouveaux la plage et sous nos pieds, l’embouchure de la rivière Escravos Nous changeons de cap et suivons maintenant les grandes lignes de la côte. La rivière Benin est franchie depuis vingt minutes, quand une mer de nuages très épais nous barre la route, Je juge prudent de la survoler et nous prenons de la hauteur. Quelques minutes plus tard nous naviguons à 1300 mètres entre deux couches de nuages.
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Michel
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Re: Le premier avion au Dahomey Mai 1926 (Caudron)

Merci pour ce récit passionnant "Boye" !
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