Paris - Hôtel Sully

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zelig
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Paris - Hôtel Sully

 
321         PARIS. — La Cour de l'Hôtel Sully — LL.
 
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zelig
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658      PARIS. — Bibliothèque de l'Arsenal. — L'Oratoire de Sully. — LL.
 
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JeanMarc
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Re: Paris - Hôtel Sully

865 – L’Hôtel Sully – Paris IVe – C.M.
Construit au commencement du 17e siècle pour Sully par Jean Androuet du Cerceau (1585-1649)

C’est à partir de 1899 que le rez-de-chaussée droit de l’Hôtel Sully est affermé à une des succursales de la Société Anonyme des Chaussures Incroyable.
Il nous a paru intéressant de rechercher l’origine de cette entreprise, étant donné que ce sujet n’a visiblement pas passionné les foules jusqu’à présent.

En 1869,
Jean-Pierre Witzman (1840-1875), originaire de Fontoy en Moselle, installe sa fabrique de chaussures au n°47 rue Grenéta dans le 2e arrt. Devenu veuf de sa première épouse, Clarisse Eugénie Deseulle, décédée à 20 ans le 21 mai 1869, Witzman se remarie en secondes noces le 14 décembre 1871 à Saint-Mandé avec Marie Adolphine Prudence Bignet (1846-1879), née à Florence en Italie.
Toujours fabricant de chaussures rue Grenéta, Jean-Pierre Witzman s’associe le 1er juin 1874 avec
Edmond Charpentier (1849-1912), créant la société en nom collectif P. Witzman et E. Charpentier.
Witzman étant décédé le 28 septembre 1875 à l’âge de 35 ans, sa veuve Marie-Adolphine Witzman continue l’entreprise avec Edmond Charpentier et crée le 12 octobre 1875 la société en nom collectif
veuve Witzman et E. Charpentier. Lors de l’exposition universelle de 1878, le jury accorde une médaille de bronze aux deux fabricants.
Edmond Charpentier se marie le 23 janvier 1879 à Paris 10e avec Marie-Victoire Marin (1857-1917) et procède, dès le 10 février 1879, à la dissolution de la société veuve Witzman-Charpentier ; Marie-Adolphine Witzman décède quelques jours après, le 9 mars 1879.
Charpentier conserve la fabrique de chaussures de la rue Grenéta jusqu’en 1883 et la cède au sieur Reignard. En 1884, il ouvre une boutique de marchand de chaussures au n°31 bis avenue des Gobelins dans le 13e arrt.
Le 8 juillet 1896, Edmond Charpentier procède au dépôt de sa marque dénommée
« Chaussures Incroyable » et crée, en août 1896, la Société anonyme des Chaussures Incroyables, à laquelle il fait l’apport de son fonds de commerce du 31 bis avenue des Gobelins ; le siège de la société est fixé au 38 boulevard de Port-Royal dans le 5e où une autre boutique à cette enseigne est ouverte dans le même temps.
A partir de cette date, Charpentier et sa Société vont faire l’acquisition de pas de portes et fonds de commerce qui prendront tous comme enseigne les Chaussures Incroyable, et notamment, en 1899, à l’Hôtel Sully représenté sur la carte présentée ici, situé
n°143 rue Saint-Antoine (devenu le n°62 en 1902), racheté auprès du marchand de chaussures Gaigne.

Paris IVe - L’Hôtel Sully.jpg
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Lors du décès de son fondateur Edmond Charpentier, le 2 février 1912, la Société des Chaussures Incroyable compte 140 succursales, dont 44 sont installées à Paris.
En septembre 1918, le siège de la société est transféré au n°17 rue Bolivar et des accords sont passés avec la société
Dressoir, Pémartin, Pulm et Cie qui va finalement prendre le contrôle des chaussures Incroyable et Fayard en 1922 ; à cette date, William Charpentier (1852-1924), le frère d’Edmond, était encore administrateur des chaussures Incroyable.
La boutique du n°62 rue Saint-Antoine est, à partir de 1925, à l’enseigne des Chaussures Dressoir.
Nous avons publié
► ICI une étude sur le fabricant de chaussures Dressoir qui avait installé sa manufacture au n°16-18 rue du Général-Lasalle / n°15 rue Rampal à partir de 1896.
Après avoir absorbé les chaussures Incroyable,
Jean Baptiste Emile Dressoir (1856-1931) et sa société sont à leur tour avalés, en décembre 1927 par le groupe Ehrlich dirigé par Michel-Nathan Ehrlich (1890-1948).
Trois ans après, le banquier Albert Oustric (1887-1971) rachète le tout, mais est condamné le 5 janvier 1932 à dix-huit mois de prison ferme pour des irrégularités financières. Le 19 février 1934, le Tribunal de commerce donne un coup de pied dans cette fourmilière et prononce la faillite simultanée de dix sociétés de chaussures françaises : Monteux, Ehrlich, Raoul, Générale des Chaussures Françaises, Fayard, Guéritte, Noël, Incroyable, Pinet et Dressoir.
Le 3 novembre 1934, les actions de chacune de ces sociétés sont mises en adjudication à l’étude de Maître Thibierge. Concernant les 33.535 actions des Chaussures Incroyable, un concordat est signé le 1er juin 1935 avec la Société Française de Gérance qui s’engage à payer les créanciers à hauteur de 40%, au moyen des revenus qui seront tirés de la gérance des baux des boutiques et de la réalisation éventuelle des magasins et immeubles ; le même jour, les chaussures Dressoir signent également un concordat, limitant le paiement des créances à 20% sur une durée de dix ans.
La boutique des chaussures Dressoir/Incroyable de la rue Saint-Antoine sera fermée peu après, et l’Hôtel de Sully, racheté par l’Etat en mai 1944, sera rénové et réhabilité durant trente ans, avant de se consacrer à la tenue d’expositions temporaires.

Hôtel de Sully avant l’installation des Chaussures Incroyable (cliché Jean-Eugène Durand vers 1897) — Affiche publicitaire Chaussures Incroyable
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