La Bastide-Besplas - Vieux Château de Baillard (Théâtre d'un célèbre assassinat en 1864)
Labouche frères, Toulouse. L'Ariège, n°420 bis
Ca sera ma dernière carte de l'année, ma dernière commune créée aussi pour 2013, et la 101ème créée pour l'Ariège. Et pour l'occasion je vais vous raconter l'histoire de ce "célèbre assassinat" mentionné sur la carte.
"L'Affaire criminelle du XIX° siècle en Ariège fut sans aucun doute le drame de la Bastide-de-Besplas. Le type même du crime crapuleux où l'assassin s'acharne bestialement sur ses victimes dans le seul but de les voler. Quatre martyrs ont été, en ce lieu, victimes de la cupidité d'un homme, d'un fauve sanguinaire.
A 300m du village, un vieil homme de 74 ans, M. Bugad de Lassalle, habite le château de Baillard, une cossue demeure familiale. Il n'est de secret pour personne que c'est un homme fort riche, ayant la manie de l'or, et les valeurs qu'il possède font l'objet de paris et de surenchères dans le voisinage. Des métayers s'occupent de ses terres et trois domestiques sont à son service : Jean, 65 ans, Pélagie, 55 ans et Raymonde, 53 ans.
Ce matin du 26 février 1864, les métayers sont inquiets. Rien ne bouge au château et les volets sont restés fermés. A 10h, l'un d'entre eux pénètre dans l'écurie et découvre les cadavres de Jean et de Pélagie gisant sur un lit de paille rouge. Tous deux présentent de larges blessures à la tête, au cou et aux épaules. On appelle le Maire, on entre au château, l'horreur est totale. Il règne un fouillis monstre. Tous les placards sont ouverts, vidés de leur contenu; les tiroirs, renversés; le sol est jonché de papiers, de vaiselles, d'objets divers. En montant à l'étage, on craint le pire. Et le pire est là ! Raymonde est couchée dans son lit, la gorge tranchée. Par terre, gît le cadavre du maître des lieux, tout habillé, baignant dans son sang. Le vieillard n'est que blessures béantes. Le sang est partout; les murs sont éclaboussés à hauteur d'homme. Le plancher, les draps, les rideaux sont rouges. Et toujours le même désordre qu'on retrouvera dans tous les appartements du manoir. Partout, les meubles ont été fracturés, fouillés avec violence, et les tentures, déchirées. Le ou les assassins ont cherché avec acharnement "le magot" du vieillard.
Constatations du docteur : les blessures paraissent avoir été faites avec une hache. Une trentaine de coups ont été portés sur chacune des victimes.
On finira par arrêter un vagabond avec une somme rondelette, et qui correspond à Jacques Latour, qui a rôdé pendant plusieurs jours dans le coin, et surtout qui a posé beaucoup de questions sur le château et ses habitants. Déjà arrêté deux fois par la Police, mais, rusé comme un renard, il s'est évadé à Narbonne pendant le transport au bagne de Guyane. Un autre suspect est arrêté, Hercule, une espèce de brute campagnarde, mais à l'esprit embrumé, qui fait de lui un complice idéal pour le futé Latour.
(...)
La Cour condamne Latour à la peine de mort et Hercule aux travaux forcés à perpétuité.
Tiré de "Les grandes affaires criminelles des Pyrénées", de Gisèle Vigouroux, édition De Borée (un titre équivalent par département)
