Le Métropolitain de Paris - Ligne 7bis

[droopyjm]

Bonjour à toutes et à tous,
Une absence loin du Métro bien indépendante de sa volonté donne maintenant à votre serviteur l'occasion de parcourir à nouveau les rues de Paris à la découverte de nouvelles lignes du Métro.
Je vous propose, comme annoncé à l'issue du parcours de la ligne 7 à Mairie d'Ivry, d'effectuer en totalité celui de la courte ligne 7bis de la station Louis Blanc dans le Xème à celle du Pré Saint-Gervais dans le XIXème arrondissement.


Louis Blanc 1
C'est sous la dénomination "Palais Royal - Place du Danube" que la ligne 7 fut déclarée d'utilité publique le 22 Avril 1902. Au fil de l'étude technique le terminus de la Place du Danube fut reporté à la Place des Fêtes, puis finalement au Pré Saint-Gervais, formant ainsi une large boucle assurant la desserte de ces trois stations, dans le sens contraire des aiguilles d'une montre. L'embranchement du Pré Saint-Gervais fut mis en exploitation le 18 Janvier 1911. Seules les stations "Buttes Chaumont" et "Place des Fêtes" ne furent ouvertes au public qu'un an plus tard le 13 Février 1912, en raison de la topographie des terrains traversés, on y reviendra. Enfin la branche du Pré Saint-Gervais fut mise en service en autonome le 3 Décembre 1967 sous le n° 7bis.
La carte proposée ci-dessus provient de la collection de Bernard (Vaugirard12) et a été présentée par Dominique1594 le 19 Septembre 2013 dans la collection du Métro, à voir ou revoir ici : Métropolitain - Métro Paris - Station Louis Blanc. Cette vue originale montre la perspective de la rue Lafayette, avec en point de mire la silhouette d'une travée du parcours aérien de la ligne 2 au rond-point de la Villette (aujourd'hui Place de la Bataille de Stalingrad). A droite du cliché, derrière l'entourage Guimard à écussons et fond carré, c'est la rue du Faubourg Saint-Martin. On rappellera que la bifurcation entre les deux lignes 7 et 7bis occasionna la construction de deux stations dites "supérieure" et "inférieure" en raison de la présence d'un "saut de mouton" occasionné par l'exploitation des deux embranchements.


Louis Blanc 2
La configuration de cette station "Louis Blanc" mérite qu'on s'y attarde quelque peu. La ligne 7 provenant de la station "Stalingrad" a été tracée sous la rue du Faubourg Saint-Martin qui se situe à gauche du cliché hors champ et bifurque à droite sous la rue Lafayette là où se situe le photographe et dessert la demi-station dite "supérieure" à un quai central encadré de deux voies dont celle de la ligne 7bis, puis continue son parcours sous la rue Lafayette avant de bifurquer sur la gauche sous la rue de Château-Landon et retrouver la rue du Faubourg Saint-Martin, juste avant la station "Château-Landon". La voie 2 de la ligne 7 dessert la demi-station dite "inférieure" et passe ensuite sous les voies 1 et Z de la ligne 7bis, également à quai central encadré de deux voies, dont l'une était réservée au départ de la ligne 7bis. De nos jours les départs et arrivées se font à la demi-station "supérieure". On remarquera que l'entourage Guimard à écussons et fond carré est toujours en place. Le cliché contemporain ci-dessus a été pris le 5 Mai 2013.

[rigouard]

Les cartes sur cette station sont peu nombreuses. Avec celle présenté par Jacques, il existe un autre cliché édité par Théo (Photographe 187 Boulevard Saint-Martin) avec la présence du tramway 50 en gros plan. J'avais édité en 1988 une carte qui a la particularité d'avoir une signalitique rouge (document ci-dessous) au lieu du jaune de l'ami Jacques. Récemment, GL a sorti un très beau cliché (disponible sur D*).

[droopyjm]

Jaurès 1
Le cliché de cette carte provient de la collection de Jean-Pierre Rigouard et a été présenté par Dominique1594 le 22 Septembre 2010, à voir ou revoir ici : Métropolitain - Métro Paris - Station Jaurès. A gauche du cliché on reconnaîtra une partie de l'arrière de l'entourage Guimard à écussons et fond carré situé sur le trottoir entre l'avenue Jean-Jaurès, à gauche hors champ et l'avenue Secrétan, à droite. Avec l'arrivée de la ligne 7 en Janvier 1911 ce fut la première correspondance d'une ligne souterraine avec celle aérienne de la ligne 2 dont une des travées se situe dans le dos du photographe et avant que ne parvienne la ligne 5 en 1942. Les deux stations portaient encore le nom "Allemagne" sur les panneaux émaillés avant qu'en 1914 après la déclaration de la 1ère Guerre Mondiale et l'assassinat de Jean Jaurès les autorités ne prennent la décision d'honorer rapidement la mémoire de Jaurès, tout comme la station "Berlin" de la ligne B du Nord-Sud rebaptisée "Liège" durant cette même période.


Jaurès 2
Sur ce cliché contemporain pris le 5 Mai 2014 on remarquera d'emblée que l'entourage Guimard n'existe plus et a été remplacé en 1955 par un entourage en fer forgé. Néanmoins il existe encore un accès Guimard doté d'un entourage à cartouches et fond carré, situé sur le terre-plein du Bld de la Villette sous la station aérienne de la ligne 2. On notera qu'il est rare qu'une brasserie cède sa place à une boutique d'optique. L'avenue Secrétan qui honore le nom de Joseph Secrétan, baron d'Empire, mène directement au Parc des Buttes Chaumont si l'on est piéton. Automobiliste il faudra emprunter une rue parallèle pour la retrouver, aucune liaison n'étant possible depuis l'avenue Simon Bolivar, afin de sécuriser les piétons à l'entrée et à la sortie du marché couvert Secrétan, tout proche de l'accès de la station "Bolivar", notre prochaine destination.

[droopyjm]

Bolivar 1
Sur les trois cartes présentes dans la collection du Métro, deux d'entre elles étaient compatibles avec l'urbanisation d'aujourd'hui. Celle-ci provenant de la collection de Carpostale a été présentée par Dominique1594 le 21 Février 2012, à voir ou revoir ici : Métropolitain - Métro Paris - Station Bolivar. Dès la sortie de la station "Jaurès" la ligne doit s'affranchir d'un dénivelé important pour gagner les quartiers du nord-est de la capitale et c'est par une rampe de 40 pour mille que la voie parvient à la station Bolivar. Cette dernière aurait pu porter le nom de l'avenue sous laquelle elle avait été tracée. On lui préféra le nom du général Simon Bolivar, surnommé le libérateur et initiateur de l'indépendance des colonies espagnoles d'Amérique dès 1813. Sur ce cliché, pris très probablement durant l'année 1911, on remarquera le calicot précisant l'ouverture de la station au public. On dira un mot de l'entourage large Guimard dans le prochain post, mais d'emblée on peut affirmer que l'enseigne "Métropolitain" est constituée de lettres en blanc sur fond rouge.


Bolivar 2
Un passage sur les lieux plus tôt dans la saison aurait évité à ce cliché contemporain pris le 5 Mai 2014 d'être altéré par le feuillage très fourni des arbres et surtout par les "Algeco" mis en place pour la réfection du marché couvert "Secrétan". Les travaux qui ont commencé vont faire l'objet d'une réhabilitation architecturale complète de la dernière halle Baltard de Paris. Elle accueillera en rez-de-chaussée un marché alimentaire à tendance bio et des boutiques, en mezzanine une ludothèque et en sous-sol une salle de fitness. Construite en 1868 elle est recouverte par une charpente métallique de type "Polonceau". On rappellera qu'un autre pavillon Baltard rescapé des Grandes Halles de Paris a été remonté en 1976 à Nogent-sur-Marne. L'accès Guimard est toujours là, mais il y a eu substitution...! La suite sur le prochain post.

[droopyjm]

Bolivar 3
Grâce à la Maison Usse dont le commerce était situé à l'intersection des avenues Secrétan, à gauche, et Simon Bolivar, à droite, le photographe n'a pas eu d'autre choix que de mettre en valeur l'accès de la station Bolivar pour le plus grand plaisir des passionnés du Métro que nous sommes, tout en privilégiant la commande du commerçant. Pris de trois-quart on ne distingue pas le nombre d'écussons de la partie arrière, que l'on peut néanmoins estimer à 5 de cet accès installé en 1911. Seules les stations Buttes Chaumont et Place des Fêtes feront l'impasse sur un entourage Guimard, comme on le verra plus loin. On n'oubliera pas de préciser que cette carte a été présentée par Dominique1594 le 23 Janvier 2011, à voir ou revoir ici : Métropolitain - Métro Paris - Station Bolivar.


Bolivar 4
Substitution. Vous avez dit substitution ! C'est pourtant vrai et ce cliché contemporain pris le 5 Mai 2014 donne l'illusion de restituer l'accès Guimard tel qu'on l'a quitté sur la carte ancienne. En fait l'entourage installé en 1911 a été déposé en 1960 et prêté dans la foulée à la ville de Munich en Allemagne pour le Musée "Die Neue Sammlung"("Staatliches Museum für Angewandte Kunst"). Entretemps ce prêt sera transformé en don. Finalement l'entourage actuel a été installé en 1987 en provenance de la station "Barbès-Rochechouart". C'est ce qui est indiqué dans le tableau récapitulatif des auteurs de l'ouvrage "Guimard - L'art Nouveau du Métro". Si l'entourage original comportait bien une enseigne lumineuse des lettres en blanc sur fond rouge, celui en place aujourd'hui reprend la signalétique issue des travaux de restauration entrepris à partir de l'année 2000.

[droopyjm]

Botzaris 1
Cette fois c'est confirmé, grâce au cliché de cette carte que Dominique1594 nous a présenté le 29 Décembre 2009, à voir ou revoir ici : Métropolitain - Métro Paris - Station Botzaris il s'agit bien, comme à la station Bolivar, d'un entourage Guimard à 5 écussons et fond carré, doté également d'une enseigne lumineuse avec des lettres blanches sur fond rouge. Ici encore les édiles parisiens ont honoré le nom d'un patriote étranger, Markos Botzaris (1788-1823), héros de l'indépendance grecque. Victor Hugo lui rendit hommage dans son œuvre "les Orientales". Après avoir traversé le parc des Buttes Chaumont la ligne 7 et sa station éponyme, dont nous ne pourrons présenter un cliché ancien qui semble-t-il n'existe pas, c'est sous la rue Botzaris et le long du parc, en rampe conséquente, qu'elle parvient à la rencontre de la rue de Crimée.


Botzaris 2
Si de nos jours on s'accorde à affirmer que le parc des Buttes Chaumont est l'un des plus beaux de la capitale, il ne faut pas oublier qu'il fut créé sur l'emplacement d'anciennes carrières de gypse et de pierres meulière exploitées jusqu'en 1860 au moment de l'annexion de la commune de Belleville. Initié par l'empereur Napoléon III il fut inauguré en 1867. Les conséquences de la présence des anciennes carrières donnèrent du souci aux concepteurs de la ligne 7. L'instabilité du terrain dont les cavités étaient parfois mal remblayées obligèrent les ingénieurs à forer des puits profonds pour assurer l'assise des stations dont plusieurs d'entre elles comportent un piédroit axial jusqu'au sol de la carrière et nécessitant la construction de deux voûtes en plein cintre comme à la station "Buttes Chaumont". De même pour préserver le risque d'éboulement des tunnels il fallut appuyer les ouvrages au moyen d'éperons de maçonnerie dans des galeries perpendiculaires aux piédroits.

[JeanMarc]

Bonjour Droopyjm et tous,
Il m'a semblé lire qu'il n'existait apparemment pas de cliché ancien relatif à la station "Buttes Chaumont".
Si fait, en voici un réalisé par l'agence de presse Mondial.
Donc, mon cher DroopyJM, sors tes meilleurs objectifs, comme à l'habitude, et cours vite rue Botzaris compléter ton reportage.
Ce serait dommage que sur une ligne aussi courte, il nous manque une station !
Et merci encore pour tes photos cadrées au p'tit poil et textes fort bien documentés.
Cordt
Jean-Marc
Station Buttes Chaumont / Photo de Presse-Agence Mondial

[droopyjm]

Buttes Chaumont 1 - © Gallica - BNF - Photographie Agence de presse Mondial Photo-Presse
Un "rétro-pédalage" s'imposait suite à la remarque de Jean-Marc afin de présenter ce cliché datant de 1932, à défaut d'une carte ancienne de cet accès de la station "Buttes Chaumont". Consultable et téléchargeable sur le site "Gallica" cette photo a du être disponible auprès de "l'Agence Mondial" sous un format réduit. Agrandie il est bien difficile de lire le nom de la station et l'ensemble du cliché, amplifié par la présence du brouillard. La station est établie sous la rue Botzaris dès la sortie du tunnel par une courbe sur la gauche sous le parc des Buttes Chaumont et à une grande profondeur. Ouverte près d'un an plus tard en 1912 les quais se situent à une profondeur de plus de 24m. A défaut de monter ou descendre les 174 marches on peut emprunter l'ascenseur dont la machinerie reste invisible de l'extérieur. Compte tenu de l'instabilité du terrain traversé la station comporte un piédroit central et des tirants bétonnés perpendiculaires au tunnel.


Buttes Chaumont 2
Comment reproduire un brouillard au printemps ? Il suffit de contacter "Miss Météo" et de passer commande. Sa réponse fut rapide : "je n'ai pas de brouillard en catalogue en ce moment, par contre j'ai beaucoup d'averses à n'importe quel jour de la semaine". C'est ainsi que la pluie m'a accompagnée au moment de mon arrivée sur les lieux. On remarquera que l'accès doté d'un entourage en fer forgé est désormais flanqué d'un mât "Dervaux" en lieu et place du mât "Val d'Osne". La rue Botzaris, avant de porter le nom du héros de l'indépendance grecque fut ouverte en 1862 sous le nom de "Vera Cruz". Tout près de là, rue du Plateau, existait une maison de retraite pour les ouvriers raffineurs, ouverte par Amicie Lebaudy, la femme de Jules Lebaudy qui fit fortune dans le sucre. Il semble que le bâtiment servit d'asile de nuit par la suite avant de devenir une annexe de l'ambassade de Tunisie ce qu'elle est encore de nos jours. Ce cliché contemporain a été pris le 28 Mai 2014.

[rigouard]

Le petit plus cartophile : Jusqu'à la parution du magnifique document de presse publié ci-dessus, on ignorait tout de la station "Buttes-Chaumont. J'avais, modestement, publié une carte moderne en 1988 et G.L. a fait paraître, récemment un fort joli cliché à l'opposé de ceux réalisés par Jacques et votre serviteur.
On notera, 26 ans plus tard, la pauvre boite à lettres toujours recouverte de graffitis, comme quoi les années ont passé et les imbéciles sont restés.
Cordialement.
Jean-Pierre

[rigouard]

[droopyjm]

Place des Fêtes 1
Pour la ligne 7bis (ligne 7 pour la carte présentée) c'est la fin de l'ascension de la colline de Belleville, ici à la station Place des Fêtes. La rampe de la voie sous la rue de Crimée est conséquente et ne permet pas de gommer complètement la dénivellation. Du coup la station fut établie à grande profondeur, en courbe sur la gauche pour effectuer la liaison entre la rue de Crimée et la rue du Pré St-Gervais, précisément à l'aplomb du kiosque à musique de la place. Le cliché de cette carte présenté par Dominique1594 le 25 Janvier 2000, à voir ou revoir ici : Métropolitain - Métro Paris - Station Place des Fêtes nous permet de découvrir l'édicule construit en 1911 pour accéder aux quais de la station. Outre une volée de marches d'escalier, Il abritait une machinerie d'ascenseur et un puits de ventilation. La façade principale, celle que l'on voit sur la carte, comportait deux ouvertures, l'une pour l'entrée, à droite, l'autre pour la sortie, à gauche, les deux munies de portes à double battant, surmontées de marquises. On découvrira la façade latérale sur un prochain cliché. La rue qui croise perpendiculairement la rue du Pré St-Gervais est la rue Compans.


Place des Fêtes 2
Bien qu'en s'aidant de plans et surtout de Google Maps et Earth il faut de l'imagination pour se poster à l'endroit où se situait l'édicule, ce dernier ayant été démoli au moment de l'arrivée de la ligne 11 en 1935. Deux nouveaux édicules furent construits, le premier près de la rue de Crimée et le second près de la rue Compans, légèrement en retrait de l'ancien édicule. Jusqu'à l'orée des années 1970 la physionomie de la place n'avait pas beaucoup changée. La grande opération d'urbanisme entreprise au début des années 1970 laissa la place à des tours d'habitation et la continuité des rues du Pré St-Gervais et Compans fut interrompue, au milieu de cette grande esplanade. Sur ce cliché contemporain pris le 28 Mai 2014 le carrefour des deux rues se situait approximativement au niveau des trois arbres à gauche. Le nouvel édicule se situe à gauche derrière le photographe.

[droopyjm]

Place des Fêtes 3
Voici un second cliché montrant l'arrière de l'édicule et à gauche la façade latérale, elle-même dotée de deux portes réservées à l'entrée et à la sortie. Bien que l'objectif du photographe apporte une perspective resserrée le bâtiment semble conforme au diagramme présenté ICI. Tout au fond de ce cliché présenté par Dominique1594 le 3 Juin 2009, à voir ou revoir ici Métropolitain - Métro Paris - Station Place des Fêtes on distingue les commerces bordant la rue du Pré St-Gervais, ceux que l'on apercevait sur la droite de la précédente carte. Encore une fois la perspective n'accentue pas la partie oblique du troisième panneau de l'édicule, à la suite duquel, hors-champ, se situait une porte de service. A noter, aux pieds du personnage central en noir, la présence du système à roulettes utilisé par les arroseurs municipaux que l'on rencontre sur certaines cartes.


Place des Fêtes 4
Quoi de plus déroutant, encore une fois, que de tenter de se situer approximativement à l'endroit où était situé l'édicule. Le maximum de recul possible donne ce cliché contemporain pris le 28 Mai 2014 dans le jardin public de la place à l'endroit de l'aire de jeux des tout petits. L'imagination de chacun, avec ces taches de couleurs, tentera de resituer l'édicule dans l'environnement actuel. La profondeur des quais de la station de la ligne 7bis (ex 7) apportait aux usagers les inconvénients des marches d'escalier en cas de panne de la machinerie de l'ascenseur. Par contre cette situation permit à l'ensemble des stations de la ligne de servir de refuges en cas d'alerte lors du second conflit mondial, y compris celle de la ligne 11. On a compté environ 55 stations du Métropolitain qui furent aménagées en abris anti-aériens.

[droopyjm]

Place des Fêtes 5
Le cliché de cette carte présenté par Jean-Pierre Rigouard dans le sujet Paris -Métro ou Station : Place des Fêtes est intéressant à plus d'un titre. Il met en scène l'édicule depuis le carrefour des rues du Pré St-Gervais, à gauche, et Compans, à droite. Outre la façade principale, à gauche, on peut observer la façade latérale, à droite, où ne figure qu'une seule porte serait-on tenté de croire. En fait la qualité du cliché n'étant pas au top il faut de bons yeux pour distinguer la seconde porte, celle de la sortie, à gauche du lampadaire et de l'arbre. Cette vue de trois-quart montre bien la différence de longueur entre les deux façades. Sur la colonne Morris on remarquera les marques emblématiques de l'époque : l'apéritif Suze, le chocolat Menier, le bouillon Kub.


Place des Fêtes 6
Encore une fois on joue à cache-cache avec du mobilier urbain qui a disparu avec ce cliché contemporain pris le 28 Mai 2014. Il faut imaginer que nous sommes ici à l'intersection des deux rues du Pré S-Gervais et Compans au beau milieu de l'esplanade actuelle de la place des Fêtes. Derrière le rideau d'arbres c'est le jardin public d'où a été pris le précédent cliché contemporain. L'angle de prise de vue permet d'apercevoir, à la gauche du cliché l'édicule actuel, construit en 1934 pour l'arrivée de la ligne 11 et qui abrite deux escaliers mécaniques qui offrent en outre une vue spectaculaire sur la profondeur des couloirs de correspondance.

[JeanMarc]

Un peu d'eau au moulin de Jacques !
Une photo d'avant hier, du 25 mars 1911 me paraît intéressante pour bien situer l'emplacement de la sortie ancienne du métro Place des Fêtes. Elle nous montre les travaux de "construction par havage" du puits de l'ascenseur. Et on aperçoit au fond au centre, l'immeuble situé au débouché de la place des Fêtes, premier immeuble de la rue Compans à gauche. Cet immeuble correspond exactement à celui de la carte de Jean-Pierre publiée le 20 mai 2013.

[droopyjm]

Place des Fêtes 7
Après avoir fait le tour de l'ancien édicule installé en 1911, il est temps de venir à la rencontre de l'un des deux édicules installé sur la place pour l'arrivée de la ligne 11 en 1934, grâce à ce cliché présenté par Cartoparis le 14 Janvier 2013 dans le sujet Paris - Rue du Pré Saint-Gervais. Il est situé le long de la rue des Fêtes au débouché de la rue de Crimée. C'est un espace tout béton, un matériau de construction qui était déjà abondamment utilisé depuis plusieurs années. L'architecture a un petit air "Modern-Style" avec sa forme de lettrage particulière. Dès l'entrée on débouche sur deux escaliers mécaniques qui pénètrent au plus profond de la station. Non visible sur la droite, accolé à l'édicule, se situe un accès dit de secours doté d'un entourage en pierre de taille ayant remplacé à une date que j'ignore l'entourage d'origine en fer forgé. Un second accès était présent à quelques pas du second édicule, celui proche de la rue Compans. Il n'existe plus de nos jours.


Place des Fêtes 8
Paradoxalement ce côté de la place n'a pas subi la rigueur du plan d'urbanisme décidé au début des années 1970 si bien que l'édicule reste visible dans un environnement préservé d'anciens immeubles d'habitation que l'on reconnait sur ce cliché contemporain pris le 28 Mai 2014. Le parc automobile a évolué et l'endroit est encore au calme. Toutefois il faut bien choisir son jour pour prendre cette photo en raison du marché forain qui empêche toute prise de vue les mardi, jeudi et dimanche. On a déjà évoqué la possibilité à la population civile durant la seconde guerre mondiale de se réfugier sur les quais des deux stations en cas d'alertes aériennes. Pour retrouver la rue du Pré St-Gervais il faut longer l'édicule par la gauche, après l'immeuble en briques rouge. Les deux derniers clichés présentés par Jean-Marc et Jean-Pierre Rigouard en laissent présager de nouveaux qui pourront, qui sait, donner lieu à un nouveau cliché contemporain.

[JeanMarc]

En complément, et, comme demandé subtilement par Jacques, voici une autre vue de cette sortie de la Station Place des Fëtes vers la Rue de Crimée.
Elle date du 18 août 1936 ; on peut y voir la fameuse sortie de secours, interminable volée d'escaliers, qui est à emprunter obligatoirement les jours de pannes des 2 escaliers mécaniques ; et effectivement, ces pannes simultanées surviennent parfois... Le sens de la descente est vertigineux !...
La voie, à droite sur ce cliché, qui longe l'édicule, se nomme la rue Petitot (Jean Petitot, peintre sur émail 1607-1691) ; à l'angle de celle-ci avec la rue des Fêtes, le bâtiment des bains-douches municipaux, qu'on distingue parfaitement sur la carte de Cartoparis ci-dessus, est toujours en place, les douches toujours en activité.

[droopyjm]

Pré St-Gervais 1
Après ce long séjour autour de la station "Place des Fêtes" il est temps de rallier le terminus de cette ligne 7bis, au cœur de la boucle. Ce sont les temps modernes qui ont donné la direction "Louis Blanc - Pré St-Gervais". Au moment de la construction de ce qui deviendra la ligne 7bis plus tard la désignation portait le nom de "Place du Danube à Opéra puis Palais Royal". En quittant la station de la Place des Fêtes la ligne avait été tracée non pas sous la rue du Pré St-Gervais, mais sous celle de la rue des Bois, avant de se placer par une courbe serrée sur la gauche sous le boulevard Sérurier. Sur ce cliché issu d'une carte présentée par Jean-Pierre Rigouard le 4 Mai 2013 dans le sujet Paris XIXème Paris - Métro ou Station Pré St-Gervais on y découvre l'accès Guimard à 4 écussons et fond carré au sommet de la butte du boulevard Sérurier.


Pré St-Gervais 2
Dans ce quartier excentré du XIXème arrondissement on respire un petit air de province et de quiétude, ne serait-ce en raison de la proximité du quartier de la Mouzaïa et de ses adorables petites maisons situées le long d'allées piétonnes pavées. Si les prix de ces maisons ont flambé au cours du temps, c'était à la fin du XiXème siècle une population ouvrière qui y logeait. Ce cliché contemporain pris le 5 Mai 2014 donne un idée de l'environnement actuel assez coquet, loin des tours de la place des Fêtes. En descendant le boulevard sur la droite on peut monter à bord d'une rame du tramway T3b à la station "Hôpital Robert Debré". Un détour s'impose aussi pour visiter l'église "Notre-Dame de Fatima Marie Médiatrice" élevée sur la butte dominant le boulevard.

[rigouard]

Le petit plus cartophile : Il sera très rapide vu le peu de documents existants sur cette station. Les cartes anciennes sont...inexistantes (à ma connaissance), les semi-modernes sont au nombre de deux; celle présentée par Jacques, ci-dessus, et une seconde de l'éditeur Godneff (spécialisé sur le 19ème arrondissement et les communes limitrophes) où l'on voit, dans la même perspective, l'accès en plus gros plan, mais tronqué et c'est tout! En cartes moderne, il existe deux références, celle que j'avais éditée en 1988 (ci-dessous) et récemment, un autre cliché de GL (disponible sur D*) qui reproduit l'accès avec un mât beaucoup plus "rétro" (à voir).
Cordialement.

Jean-Pierre

[rigouard]

PARIS (XIX° arrt) - La Station "Pré Saint-Gervais" - Boulevard Sérurier (Août 1988).

[droopyjm]

Pré St-Gervais 3
Apparu en 1911 l'accès Guimard à écussons et fond carré installé sur le trottoir des n° pairs du boulevard Sérurier n'a pas suscité d'intérêt de la part des éditeurs de cartes anciennes, si bien qu'il fallut attendre la période charnière des années 1930 pour que l'un d'entre eux, l'éditeur Godneff, s'y intéresse. C'est donc encore un cliché provenant de la collection de Jean-Pierre Rigouard qui permet l'illustration de cet accés déjà présenté dans le sujet Paris XIXème Paris - Métro ou Station Pré St-Gervais. Bien que le cliché soit pris non loin de l'accès on peut regretter de n'en apercevoir qu'une partie. Comme à Place des Fêtes les quais sont enfouis profondément et de nombreuses marches d'escalier doivent être empruntées en dehors de la période de fonctionnement des escaliers mécaniques. La station est dotée d'un quai central dont la voie de droite, appelée voie navette, mettait en communication via la voie des fêtes la station Porte des Lilas de la ligne 3bis, celle dévolue de nos jours aux tournages cinéma.


Pré St-Gervais 4
L'entourage Guimard est toujours présent du haut de ses 103 ans et domine le carrefour de la rue de Mouzaïa, à gauche, et du boulevard Sérurier, au centre, comme le montre ce cliché contemporain pris le 5 Mai 2014. Très profond, le tunnel, plus sage, ne dévalera pas le boulevard Sérurier avant de suivre sur la gauche la rue David d'Angers pour rallier la station Danube. Depuis quelques jours les fameux escaliers mécaniques sont en maintenance pour plusieurs semaines. Une affichette apposée sur les portes des rames "BOA" invite les usagers à entreprendre la descente ou la montée des quelques 150 marches pour accéder aux quais. Le nom de la station n'est pas à confondre avec la commune limitrophe, mais plutôt en rapport avec la rue qui y mène, encore qu'à l'époque les fortifications ne permettaient pas toujours un trajet direct. C'est désormais le tracé du tramway T3b qui emprunte ces anciennes levées de terre.