Tout Paris

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JeanMarc
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Re: Tout Paris

► Cartoliste Tout-Paris classée par numéros
► Cartoliste Tout-Paris classée par arrondissements

TOUT PARIS - 343 - Un Vieux Coin de la Rue Asselin près du Bd de la Villette (XIXe arrt.)
Collection F. Fleury


La rue Asselin, au tracé tortueux, permet de relier l’ancien boulevard de la Chopinette (devenu le boulevard du Combat en 1851 puis boulevard de la Villette en 1864), à la rue de Puebla (rue Bolivar) au pied de la Butte Bergeyre et des anciens fours à chaux ; il est également loisible d’accéder à la rue Bolivar en empruntant l’escalier, constitué de trois volées totalisant 56 marches, qui longe les n°9 et 11de la rue Asselin, rejoignant la petite rue Monjol.
Vous vous demandez certainement la raison de la présence de ces palissades entourant un vaste terrain vague, visibles sur ce cliché réalisé en 1905 (1), dont l’aspect n’a pas varié depuis 1881 ? En voici les raisons :

Maxime Gripon (1818-1885), notaire installé à Paris, 22 rue Vivienne puis 47 rue de Luxembourg (future rue Cambon en 1879), était propriétaire de terrains accidentés et inoccupés, constituant les contre-forts de la Butte de Chaumont, circonscrits par le boulevard du Combat et la rue Arago (devenue rue des Chaufourniers en 1867), entre la rue Saint Pierre (disparue aujourd’hui) et la Cité Saint-Chaumont.
En 1856, Gripon donne à bail, pour vingt-quatre ans, moyennant dix mille francs par an, ce terrain de deux hectares, aux sieurs Péchoin, Asselin et Legrand, qui font édifier, de cette date jusqu’en 1862, soixante-trois maisons, à l’aide de matériaux précaires en torchis, pour la plupart recouvert de zinc, bâtisses qu’ils sous-louent aux bellevillois en mal de logement. Les ruelles qui s’entrecroisent sur cet îlot, rapidement dénommé
la Cité Parisienne, prennent pour noms les patronymes des promoteurs : rues Péchoin, Asselin, Legrand et Préclin.
Le 20 février 1879, Alfred Mallet (1813-1885), conseiller municipal de Paris, par ailleurs membre de la Commission des eaux et égouts de la capitale, s’émeut de l’état déplorable de la Cité Parisienne au point de vue de la salubrité, constate, qu’en dépit des injonctions prescrivant des travaux d’assainissement aux locataires, rien n’a été entrepris, conclut que
ces constructions ne peuvent continuer à servir d'habitations, sans un grave danger pour la santé des habitants. En conséquence, Mallet demande à la municipalité d’empêcher, qu’au terme du bail fixé au 30 septembre 1880, il soit renouvelé, et invite l’Administration à faire constater officiellement l'état d'insalubrité des rues Péchoin, Legrand, Préclin, Monjol et Asselin.
Le 8 décembre 1879, Léopold Cernesson, conseil municipal et architecte, présentant un rapport des opérations de voirie envisagées sur différents quartiers de la capitale, constate que l’opération d’assainissement d’extrême urgence qui doit intervenir sur le secteur des rues Legrand, Péchoin et Asselin est toujours étudiée par l’Administration.
En mars, Gripon signifie la résiliation de leur bail aux consorts Legrand, Péchoin et Asselin, lesquels donnent congés aux nombreuses familles qui occupent les lieux des 63 maisons. Les 19 et 20 novembre 1880 ont lieu les expulsions des derniers récalcitrants, dont la presse nationale s’empare avec acharnement.
L’année suivante, la Cité Parisienne est entièrement rasée et entourée de palissades qui sont donc toujours en place en 1906.

► voir ici le plan du quartier Asselin-Monjol en 1900

Image
publié par rigouard ven. 17 mai 2013 15:23

Après ce nettoyage par le vide, le quartier va être connu pour demeurer l’un des plus mal famés du XIXe arrondissement. Il faut dire qu’à l’entrée de la rue Asselin, au n°1 faisant l’angle avec le 94 boulevard de la Villette, l’enseigne de l’établissement situé au rez-de-chaussée annonce explicitement la couleur : « A la Renommée du Picolo d’Auvergne ». Cet hôtel-marchand de vins a été acquis en 1883 par François Thomas Sartoré de la Vedoua (1837-1896) et son épouse Pélagie Bougeneau, qui tenaient auparavant une affaire similaire au 231 rue de Paris à Belleville. Au décès de Sartoré de la Vedoua survenu le 19 avril 1896, sa veuve vend le fonds, le 20 juin 1896, au sieur Pagès qui le recède en 1904 pour la partie hôtel à Lecomte et au sieur Queille pour l’affaire marchand de vins.
En 1906, sur les neuf bâtiments rescapés, en 1881, la rue Asselin compte quatre hôtels : Lecomte au n°1, la veuve Vidal, puis le sieur Boullay au n°7, Salmon au n°9 et 9bis, Rampon (hôtel de Verdun) au n°11. En outre la rue Monjol, qui ne dispose plus que d’une dizaine de maisons, en haut de l’escalier, recèle trois hôtels : au n°1 l’hôtel de Bucarest dit des Cinquante-six-marches ; au n°3 l’hôtel du Bel-Air et au n°4 l’hôtel du Fort-Monjol appartenant au sieur Duquesne.
Il était donc prévisible qu’une partie de ces hôtels éclopés pour ne pas dire borgnes, accueille la prostitution comme en témoigne le journal
l’Humanité dans un article de Maurice Bertre du 20 mai 1909 intitulé Paris immonde : Nous visitons encore les pittoresques rues Asselin, Pechouin et Monjol (quartier du Combat) qui n'attendent pas la chute du jour pour être fréquentées par un monde très spécial et où d'innombrables dames aux peignoirs clairs font des signes engageants (?) aux passants de non moins insalubres impasses de Belleville.

Le très sérieux Guide des plaisirs à Paris, version 1927 (l’ancêtre de l’Officiel des Spectacles ou de l’ancien Pariscope), consacre un chapitre intitulé « La Tournée des Grands ducs » aux sorties interlopes, précisant qu’il est préférable de choisir un samedi par beau temps pour l’effectuer, en partant du métro « Combat » vers 21 heures. En face de cette station, un peu à droite, après le numéro 120, monte, vers les buttes Chaumont, la petite rue Monjol que traverse la rue Asselin, en découpant dans le centre de cette croix un pâté de maisons loqueteuses qu'on appelle le fort « Monjol », citadelle d'amour où une douzaine de rez-de-chaussées recèlent chacun dans leurs flancs vermoulus trois ou quatre filles, toutes descendues au dernier degré de la plus basse prostitution. Maquillées, à peine vêtues d'un simple peignoir dégrafé aux couleurs orientales, elles attendent le client… Pendant la journée, elles s'installent en « négligé » à leurs seuils et raccommodent, lavent leur unique chemise, s'interpellent entre elles dans l'argot le plus pur et parfois règlent à coups de couteau leurs petits différends.

► voir ici Rue Asselin, clichés 1921 d’Eugène Atget (1857-1927)


Le conseiller municipal, Armand Grébauval, propose par trois fois à l’Administration — 2 juin 1898, 25 mars 1904 et 16 avril 1905 — de créer un square public en lieu et place de ce terrain vague délimité par les rues Asselin et Péchoin, entre le boulevard de La Villette et la rue Bolivar, trouvant même le financement de cette opération, à hauteur de 680.000 francs, en demandant de prélever cette somme sur la revente des terrains du Champ-de-Mars. Les propositions de Grébauval ne sont malheureusement pas suivies.
Finalement, par arrêté préfectoral du 31 juillet 1928, l’Inspection générale des services de l’habitation obtient le classement et l’élargissement de la rue Asselin et par conséquence, l’expropriation entière des maisons du quartier allant du boulevard de la Villette à la rue Monjol en passant par la rue Asselin, afin d’y construire des H.B.M. (habitations à bon marché).
Aujourd’hui, seules deux rues subsistent à cet emplacement : la rue Henri Turot (ex-Assselin) et la rue Burnouf (ex-Legrand) ; la rue Monjol et l’escalier ont disparu.

(1) Ce cliché peut être daté de façon certaine compte tenu de la présence, sur la palissade, d’une affiche du Petit Parisien qui annonce la publication du roman feuilleton « Roule ta bosse » de Jules Mary (1851-1922) qui commence précisément le 5 octobre 1905 pour s’achever le 15 février 1906.
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 421 - Buttes-Chaumont - Les Quatre Points Cardinaux (XIXe arrt.)
Collection F. Fleury


voir ici, quelques renseignements sur les Quatre points cardinaux des Buttes-Chaumont
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publié par Carpostale lun. 21 févr. 2011 17:28
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 2032 - Rue Debelleyme (IIIe arrt.)

Vraisemblablement, ce cliché n’a pas été pris pour immortaliser l’immeuble situé à droite, au n°6 de cette voie, où le sieur Bailly, commissionnaire en droguerie, a apposé, sur la façade, un panneau signalant sa présence. Il est plus probable qu’on a dépêché le photographe pour fixer sur sa pellicule, l’Hôtel particulier situé en vis-à-vis, au n°5, et qu’on a alerté quelques passants pour égayer le site.

► voir ici l’Hôtel Debelleyme, aujourd’hui

Cet Hôtel, à présent restauré, est occupé par une galerie d’art. En voici l’origine.

Raphaël Manuelli (décédé avant 1624), banquier florentin installé à Paris, rue des Déchargeurs, se marie le 31 mars 1594 à Geneviève Bruscolly, en l’église Saint-Germain l'Auxerrois. De leur mariage naissent deux filles, Louise et Jeanne, qui épouseront respectivement Zanobia Lioni et Raphaël Corbinelly.
En 1624, Lioni et Corbinelly chargent l’architecte Jean Thiriot (1590-1649) de bâtir pour leur usage, deux hôtels particuliers contigus
rue Saint-François (future rue Debelleyme, au numéro 5).
Raphaël Corbinelly (1581-1640), né à Florence, se marie le 20 novembre 1609 à l’église Saint Merry avec Jeanne Manuelli, née en 1596, âgée de 13 ans. Corbinelly est nommé secrétaire de la reine mère du Roi (Marie de Médicis) dès 1613 et occupe toujours cette fonction en 1631. En 1637, Octavien Leby, secrétaire de la chambre du Roi, rachète l’hôtel à Corbinelly, mais ne le conserve que dix ans, le recédant le 16 janvier 1646 à la famille Corbinelly.
Zanobia Lioni, tout comme son beau-père, est un riche banquier italien, installé avant la construction de son hôtel, rue des Francs-Bourgeois à Paris. Il est secrétaire ordinaire de Marie de Médicis entre 1633 et 1640 et fait construire, en 1634, le Château d’Auvers-sur-Oise avant de décéder en 1655.

Comme l’atteste l’Almanach royal de l’année 1753, l’un des deux hôtels de la
rue Saint-François au Marais, est devenu la propriété de François Gallyot Boula de Charny (1716-1778) qui y demeure avec son père François Boula de Quincy (1677-1769), lequel a résigné son office de trésorier général des écuries et livrées du Roy qu’il assumait depuis 1706, en le cédant à son fils le 12 décembre 1739. C’est en fait juste après son mariage du 10 février 1711 que François Boula de Quincy a fait l’acquisition de cet hôtel de la rue Neuve-Saint-François (nom donné à cette voie à cette époque), et peu avant le 9 octobre 1712 ; tous ses enfants y sont nés de 1712 à 1720.
Au décès de Boula de Quincy en 1769, l’Hôtel revient à l’un de ses fils, Alexandre Boula de Quincy (1714-1776) ; aussi, Gallyot de Charny, qui y demeurait avec son père, est-il contraint de déménager. Il choisit de s’installer dans l’Hôtel contigu, qu’il prend tout d’abord en location en juillet 1769, avant de l’acquérir, le 22 décembre 1769, auprès de Jacques-Abraham Anfry, marquis de Chaulieu, ancien officier des vaisseaux du Roi.
Alexandre Boula de Quincy étant décédé le 7 décembre 1776, François Gallyot Boula de Charny se trouve détenteur des deux hôtels qu’il réunit en un seul. A son décès, l’immeuble est vendu, en date du 20 mai 1779, au propriétaire de la manufacture d'armes de Tulle et de Charleville, Nicolas Bettinger (1722-1806), ancien receveur des impositions des fourrages. A l’occasion de cette cession, le notaire nous donne une description détaillée de l’Hôtel qui
consiste en un grand corps de logis entre cour et jardin et deux ailes de bâtiments sur la cour, composés d'un rez-de-chaussée et de deux étages distribués en six appartements de maître, jardin, cour, écuries et remises avec les appartements et dépendances de ladite maison.

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publié par zelig dim. 26 sept. 2021 10:42
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 43 M - L'Obélisque
(VIIIe arrt.)
... et le Clément-Bayard qui a bien failli s'éclater dessus ! ;)

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publié par zelig mar. 11 mai 2021 18:46
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 1303 - La Rue de Belleville à la hauteur de la rue Compans (XIXe et XXe arrt.)
Collection F. Fleury


Quelqu’un qui s’aventurerait à passer dans ce quartier à la recherche d’une quelconque trace de ce qui est représenté sur ce cliché, tomberait inévitablement de haut ; les édiles municipaux des années 1970 ont définitivement défiguré cet ancien faubourg de Belleville. ► voir ici, aujourd’hui

Essayons tout de même de l’animer quelques instants entre 1900 et 1910.
A droite, au n°219 rue de Belleville faisant l’angle avec le n°1 de la rue Compans qui mène à la Place des Fêtes avant de terminer sa course rue d’Hautpoul près des Buttes-Chaumont, l’
Hôtel-marchand de vins acquis par M. Bethoux, le 28 novembre 1895, auprès de M. Couvé, affiche, devant le balcon de son premier étage, un panneau racoleur signalant qu’on peut souscrire chez lui, des parcelles de lotissement sur Drancy, afin d’y devenir propriétaire ; Bethoux avait très certainement, un de ses proches, promoteur de ce programme de construction !
La salle Bethoux sert occasionnellement aux réunions politiques du quartier d’Amérique : ainsi, le 31 mars 1896, le citoyen Charles Bos, rédacteur du journal Le Rappel, candidat républicain-socialiste, y réunit les électeurs pour y développer son programme… ; ou encore ce 6 août 1897, au cours duquel, le groupe d’études sociales du Quartier d’Amérique, dépendant du Parti ouvrier français, présente une conférence du citoyen Lucien Roland sur la « Vraie République !... »
M. Léger, successeur de Bethoux de 1907 à 1913, continue ces réunions sous l’égide du journal l’Humanité. En 1913, l’affaire est reprise par M. Roy.
L’
Epicerie Centrale de Belleville, indiquée comme telle sous le fronton de son premier étage, située en vis-à-vis de l’hôtel, formant l’angle 221 rue de Belleville / 2 rue Compans, est tenue, dès avant 1882 par M. Plédet qui la cède le 21 janvier 1893 à M. Puis. M. Vautravers la lui rachète le 31 octobre 1899 et la conserve jusqu’en 1913.

► voir ici, le carrefour Compans/Belleville vu sous un autre angle (cliché zélig)

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publié par rigouard lun. 20 mai 2013 15:56

Sur la partie gauche des numéros pairs de la rue de Belleville, au numéro 202 faisant l’angle avec la rue Pixerécourt, la Boucherie des Familles, nous dit son propriétaire, a été fondée en 1799 : rien ne venant infirmer son propos, nous nous contenterons de le croire sur parole… Cette boucherie à la belle enseigne ornée et tarabiscotée, est tenue, dès avant 1870, par Louis-Alexandre Bureau, né le 24 septembre 1824 à Rosny-sous-Bois, qui, marié à Vincennes le 30 avril 1850 avec Victoire Désirée Mansart (1831-1870), est déjà à cette époque, garçon boucher, demeurant à Charenton.
Vers 1880, la numérotation de la rue de Belleville, côté pair, est modifiée : le n°202 devient le 210.
Le fils de Louis-Alexandre, Justin Armand Bureau (1850-1902), marié en 1875 avec Marie Florentine Louvet, prend le relais de son père en 1883, avant de recéder la boucherie familiale à M. Barrier en 1894. Celui-ci la revend en 1904 au sieur Minier qui ne la conserve qu’un an pour la céder, le 1er avril 1905 à M. Valendru. La boucherie passe ensuite en février 1906 aux mains de Charles Joseph Nicolas Burdeau, né le 8 avril 1871 à Le Cellier, en Loire inférieure, qui la tient jusqu’à sa mobilisation du 2 août 1914, affecté au 48e puis au 35e régiment d’artillerie, avant d’être libéré en mars 1918.

Le 27 juin 1930, le conseil municipal décide une première fournée d’expropriations du côté des numéros pairs de la rue de Belleville, du numéro 194 au 254 (de la rue du Soleil au cimetière de Belleville). La boucherie du 210 Belleville / 91 Pixerécourt fait partie du lot. Le jugement d’expulsion immédiate est rendu le 12 décembre 1930 par le tribunal civil de la Seine…
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 999 - Hôpital Rothschild . Vue prise des Buttes-Chaumont (XIXe arrt.)
Collection F. Fleury


Les chiffres les plus fantaisistes émaillant certaines publications fantaisistes voire douteuses, il nous a paru nécessaire de reproduire, in extenso, l’original des deux legs du banquier Adolphe de Rothschild (1823-1900) transmis par maître Ragot, notaire à Paris, relatifs à la construction de l’Hôpital ophtalmologique éponyme.
Codicille du 16 octobre 1886.
« Ayant l'intention de faire construire à Paris un établissement pour le traitement des maladies des yeux à l'instar de celui créé par moi à Genève et ne sachant si surpris par la mort ou empêché par des circonstances indépendantes de ma volonté, j'aurais eu le temps de terminer ou même d'entreprendre l'exécution de ce projet charitable, j'entends et veux en tous les cas que mon héritière universelle M… sur l'héritage que je lui ai légué dispose immédiatement mais seulement si je n'avais pas eu le temps ou la possibilité de le faire moi-même après ma mort d'une somme de un million de francs, je dis 1.000.000 pour l'achat d'un terrain et la construction d'un édifice destiné au traitement des maladies des yeux et pouvant contenir de cinquante à soixante lits plus l'installation aussi complète que possible du service médical et administratif.
« Je lègue en plus à cet établissement de bienfaisance une rente annuelle de cent vingt-six mille francs, je dis 126.000 soit cent vingt mille pour faire face au traitement médical et à l'entretien des malades et du service administratif et six mille à distribuer comme aumônes aux indigents les plus malheureux sortant de l'hospice…
« Je désire que cet hospice prenne le nom de fondation Adolphe Rothschild et qu'une plaque à l'intérieur de l'édifice indique que je l'ai fait élever à la mémoire de ma mère.
« Il s'entend que les malades y seront reçus sans distinction de religion ou d'opinions politiques mais, quoique profondément croyant moi-même, je désire que les soins à donner aux malades soient confiés à des laïques sans distinction également de religion, hommes et femmes et cela pour faciliter l'entrée de cet hospice aux malades de toutes les confessions et religions.

Codicille du 22 décembre 1894.
« J'ai légué dans le temps pour la formation d'un établissement ophtalmologique à l'instar de ma création à Genève : 1° un million pour l'édifice, 2° Cent mille francs de rente pour l'entretien des malades, les soins à leur donner, et enfin le traitement de l'économat et des gens de service ; je porte aujourd'hui cette donation à un million cinq cent mille francs pour l'édifice à construire, à deux cent cinquante mille francs de rente pour l'entretien des dépenses, tout impôt compris, c'est-à-dire qu'on paiera les impôts actuels et futurs sur rente de deux cent cinquante mille francs à la charge de tous mes héritiers. »

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publié par JeanMarc jeu. 21 oct. 2021 09:19

A l’aide de ce million et demi de francs, l’exécuteur testamentaire, va acquérir un terrain de 6.640 m², très accidenté, faisant partie des « Vieilles Buttes » (1), situé à l’angle des numéros 25 à 29 rue Manin et des numéros 56-58 rue Priestley (future avenue Mathurin Moreau), face au Parc des Buttes Chaumont, et y faire édifier un Hôpital destiné au traitement des maladies des yeux, d’une superficie de 2.082 m².
Les architectes Maurice Chatenay (1865-1947) et Georges Rouyrre (1872-1925), sont chargés des plans de cette construction. De gros travaux de déblais et de nivellement ainsi que l’implantation de nombreux puits seront nécessaires, en raison de la présence des anciennes carrières à plâtre.
L’Hôpital ophtalmologique Rothschild est inauguré le 1er mai 1905.

(1) A l’arrière du terrain des Vieilles Buttes, sera installé en juin 1912 un parc d’attraction baptisé les Folles Buttes, dont nous donnerons prochainement un aperçu.

► voir ici les Vieilles Buttes, cliché zélig
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 1302 - La Rue Compans prise de la rue de Belleville (XIXe arrt.)
Collection F. Fleury


En complément de l’avant dernière carte ci-dessus et des indications y données.
On aperçoit, à droite, au n°4 Compans, le bâtiment à rez-de-chaussée de Justin Raygasse (1863-1901) et de son épouse Rosalie Comby (1859-1932), tous deux aveyronnais, marchands de vins et charbons, dont l’affaire est reprise par le sieur Brousse, au décès prématuré de Raygasse ; au n°8, le mur pignon de l’Hôtel de Clermont ; et tout au fond, les abords de la ci-devant Place des Fêtes.


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publié par zelig ven. 15 oct. 2021 12:59
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 908 - Mairie du XIIe arrondissement

La première mairie du quartier a été construite sur la commune de Bercy, avant qu’elle ne soit rattachée à Paris le 16 juin 1859. Commencée en 1844 et achevée en juillet 1845, elle était située à l’extrémité de la rue de Bercy, à l’angle de la place de l’Eglise (future place de la Nativité en 1863 puis place Lachambeaudie en septembre 1905).
La maison de ville ayant été incendiée en mai 1871 par les « pétroleurs » communards, en même temps que l’Eglise Notre-Dame de la nativité, les services municipaux sont provisoirement transférés dans une maison au n°45 rue de Bercy.

► voir ici l’Ancienne Eglise de Bercy place de la Nativité (cliché Marville 1875) et plan 1860

En mai 1872, un avant-projet est voté pour la construction d’une nouvelle mairie destinée au douzième arrondissement, qui prévoit de récupérer une partie des 12.000 m² de terrains vagues que possède la municipalité depuis 1865, entre la rue de Charenton et l’avenue Daumesnil. L’emplacement précisément concerné pour cette implantation, en forme de trapèze, sera délimité par lesdites rues et la rue Jérôme Bignon.
Le 12 janvier 1873, après une visite des ruines de l’ancienne maison de ville par le Préfet Marc Antoine Calmon, accompagné d’Adolphe Alphand, grand manitou des travaux de Paris, et de six conseillers municipaux, il est décidé que le nouvel hôtel de ville du XIIe prendra place sur lesdits terrains vagues.
Le conseil municipal se réunit le 12 avril 1873 et adopte le projet de l’architecte Antoine-Julien Hénard (1812-1887) qui prévoit, dans la limite d’une dépense de 670.000 francs, l’implantation du futur monument d’une surface de 2.700 m², doté au centre de sa façade, d’un campanile octogonal culminant à 36 mètres de haut, le tout donnant sur un square de forme triangulaire.
Les travaux de cette construction — terrasse, maçonnerie et serrurerie —, évalués à 446.057 francs, sont mis en adjudication pour le 2 août 1873 ; ils sont attribués, au rabais, au prix de 374.371 francs, à l’entreprise de maçonnerie de Jean Barcat (1857-1928) domicilié à cette époque au 40 rue des Ecuries d’Artois (il résidera par la suite 32 rue des Renaudes).
Le 29 juin 1874 une nouvelle adjudication a lieu pour les travaux de charpente, couverture et plomberie du nouveau monument, évalués à 89.452 francs : Charles Garibal, 6 rue du Chevaleret, obtient le lot de charpente, moyennant un rabais de 31,20% ; Auguste Ferbert, 38 rue Montaigne, remporte le 2e lot, couverture-plomberie, avec un rabais de 28%.
En octobre 1876, le conseil municipal vote un crédit de 18.000 francs pour l’aménagement du square attenant à la façade de la mairie.
Le 7 novembre 1876, M. Ackar, remporte l’adjudication des travaux de fumisterie, évalués à 14.106 francs, acceptant un rabais de 25,25%.
On annonce, en novembre 1876, l’inauguration de la nouvelle mairie pour le 1er mars 1877, mais, sans aucun cérémonial particulier, les services municipaux viennent s’y installer le 1er septembre 1877, quittant définitivement les locaux provisoires de la rue de Bercy.


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publié par zelig ven. 24 sept. 2021 14:15
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 46 - La Gare Saint-Lazare (côté Rome) (VIIIe arrt.)

Une fois n’est pas coutume, on ne va parler cette fois-ci, ni de chemin de fer ni de métropolitain, mais du Monument qui abrite cette gare.
En octobre 1835, il est projeté d’installer la gare de départ de la future ligne reliant Paris à Saint-Germain-en-Laye, place de la Madeleine, à l’angle de la rue Tronchet, à côté du marché neuf.
C’est cependant sur l’emplacement circonscrit par les rues de Londres, de Stockholm et de Rome, près de la place de l’Europe, que la première Station est construite d’où part le premier train, le 24 août 1837.
Le projet de la gare de la Madeleine est finalement enterré, remplacé par celui d’une nouvelle gare qui va être édifiée de 1842 à 1853, à l’angle des rues d’Amsterdam et Saint-Lazare, face à la rue du Havre, les voies étant prolongées en conséquence.
En mars 1884, le conseil d'administration de la Compagnie de l'Ouest décide de supprimer le bâtiment de la place du Havre et de construire, aux frais de la Compagnie, le bâtiment de la
nouvelle Gare Saint-Lazare à l’angle des rues de Rome et Saint-Lazare. L’architecte Just Lisch (1828-1910) est immédiatement chargé des plans et de son exécution, secondé par l’ingénieur Emile Clerc (1827-1899).
Les travaux se dérouleront de 1885 à 1889 et l’inauguration aura lieu, en présence du président Sadi Carnot, le 8 avril 1889.


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publié par rigouard jeu. 28 nov. 2019 16:26

8 avril 1889 - Inauguration du nouveau bâtiment de la Gare Saint-Lazare
Le président de la République à la gare Saint-Lazare. — L'inauguration des nouveaux bâtiments de la gare Saint-Lazare, qui a eu lieu hier matin, a été honorée de la présence de M. Carnot, qui avait promis au conseil d'administration des Chemins de fer de l'Ouest de venir présider cette solennité.
Le président de la République est arrivé à la gare de l'Ouest à neuf heures et demie, accompagné du général Brugère, du colonel Lichtenstein et des commandants Chamoin et Cordier, et a été reçu au haut du grand escalier par M. Yves Guyot, ministre des travaux publics ; M. Gay, directeur des chemins de fer ; M. Sebillot, chef du cabinet et du personnel ; M. Bordas, sous-chef du cabinet ; M. Poubelle, préfet de la Seine ; M. Lozé, préfet de police, et, au nom de la Compagnie, par MM. Marin, directeur de la Compagnie de l'Ouest ; Delarbre, vice-président du conseil d'administration, remplaçant M. Blount, malade, et plusieurs membres du conseil d'administration, parmi lesquels nous remarquons le duc de Noailles, M. Clerc, ingénieur en chef de la Compagnie; Vigne, ingénieur, etc.
La visite a commencé par la salle des titres, remarquable par son système hermétique de fermeture et ses armoires en fer où seront enfermés les dépôts.
Passant ensuite dans la grande halle du départ, le président a assisté à l'intéressante manœuvre d'une plaque tournante hydraulique permettant de faire passer les machines d'une voie sur l'autre et de les tourner, avec l'aide d'un seul homme d'équipe ; puis, en longeant les quais du départ, on est arrivé sous la grande halle vitrée du départ de la banlieue, haute de 55 mètres, c'est-à-dire ayant les dimensions de la gare d'Orléans. Là un petit train spécial, comprenant une voiture de première classe et la voiture-salon des directeurs de la compagnie, attendait le président et l'a conduit à la gare des marchandises à grande vitesse de la rue de Saint-Pétersbourg, où chaque jour arrivent ou partent plus de cinq mille petits colis.
Au cours de sa visite, le président a examiné la nouvelle disposition des signaux qui sont tous placés sur une seule passerelle élevée au-dessus des vingt-neuf voies qui viennent aboutir à l'arrivée. (…)
Les ingénieurs ont conduit ensuite le président dans la partie de la grande salle de départ qu'on est en train de terminer, et qui n'est pas encore ouverte au public. Là, M. Carnot a distribué les récompenses suivantes ; la croix de commandeur de la Légion d'honneur à M. Clerc, ingénieur en chef ; celle de chevalier à M. Lisch, architecte.
Le président a également remis une médaille d'argent à M. Couillard, chef de gare, pour le courage qu'il a montré dans l'incendie de la gare qui a eu lieu l'année dernière ; un diplôme à M. Pitié, et trois médailles à MM. Vérilhon, garde-barrière, Ponteau, chef d'équipe, et Brunet, tous les trois au service Je la Compagnie depuis plus de trente ans.
M. Carnot a traversé ensuite les salons non encore achevés de l'hôtel Terminus, et, après avoir répondu par quelques paroles affables à une petite allocution de M. Velarbre, vice-président du conseil d'administration, le président est remonté en voiture et s'est fait reconduire à l'Elysée.
(journal Gil Blas 9 avril 1889)
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 26-961 - Buttes Chaumont - Le ''Dénicheur d'Aigles'' (XIXe arrt.)

voir ici, quelques renseignements sur le Dénicheur d’aigles des Buttes-Chaumont
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publié par Carpostale lun. 21 févr. 2011 17:52
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 503 - Rue de Vanves - Au Carrefour de la Rue Gergovie (XIVe arrt.)
Collection F. Fleury


Suite à la délibération du conseil municipal du 29 juin 1945, la rue de Vanves est rebaptisée rue Raymond Losserand ; l’arrêté du préfet de la Seine du 12 juillet 1945, entérine cette décision.

A gauche, à l’angle du n°45 rue de Gergovie/92 rue de Vanves, le Café-billard à l’enseigne du Soleil d’Or appartient à M. Richard qui le tient du sieur Gouley pour le lui avoir acheté le 6 novembre 1895. Richard revend l’affaire en 1905 à Charles Piault (1877-1951) et à son épouse Marie Léonce Alcime Vasselin (1879-1911). Veuf depuis le 3 juin 1911, Piault, toujours tenancier de son café de Gergovie, se remarie avec sa caissière, Louise Clémence Le Chevalier (née en 1877 à Bernesq), le 30 juillet 1914, juste à la veille de la déclaration de guerre.
La grande épicerie, située à l’angle faisant en vis-à-vis au
n°107 rue de Vanves/47 Gergovie, est tenue depuis 1892 par M. F. Michel qui a pour commis un certain Albert Testevuide (1869-1947). Ce dernier se marie le 22 avril 1895 avec Jeanne Adrienne Desormeaux (1872-1946) et quitte cette épicerie pour acheter sa propre affaire le 15 mai 1895, au 109 avenue d’Italie à Paris 13e. Il acquiert ce fonds auprès de la jeune veuve Sergant, Marie-Eloïse Mulard, qui vient de perdre, le 12 mars 1895, son mari Auguste Sergant, âgé de 33 ans.
Dix ans après, le 24 août 1904, Albert Testevuide revend son épicerie de l’avenue d’Italie à un certain Dupont, afin de racheter, en date du 1er février 1905, auprès de F. Michel, celle où il avait fait ses débuts rue de Vanves-Gergovie. Aussitôt cette acquisition, Testevuide n’hésite pas à faire afficher sur sa devanture son nom en lettres voyantes, accompagné des publicités d’usage : « Confiserie fine - Cafés - Chocolat Vinay - Grand approvisionnement ». En 1914, l’épicerie est toujours tenue par Testevuide.

Aujourd’hui le Soleil d’Or est devenu un restaurant japonais, tandis que l’épicerie a été reprise par une agence de banque.

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publié par zelig mer. 13 oct. 2021 12:16
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 1196 - Rue de Gergovie prise de la rue de Vanves (XIVe arrt.)

Tournons-nous d’un quart de tour sur la place représentée sur la carte précédente.
En vis-à-vis de la belle épicerie d’Albert Testevuide, le marchand de vins installé à l’angle du
n°109 rue de Vanves/48 rue de Gergovie, malgré la présence des nombreux paniers d’huîtres étalés en devanture, semble ne pas bénéficier de la même notoriété que les deux autres cafés situés sur le même carrefour. Afin de s’en assurer, il suffit de consulter la liste des exploitants qui s’y succèdent à un rythme effréné, pour penser que les affaires n’y sont guère florissantes : le sieur Penot en 1900 ; Anaré en 1901 ; Caré en 1902-1903 ; Viollaud en 1904-1908 ; Vital en 1909 ; Cuilleron en 1910 ; Sautel en 1911…
Il n’en est pas de même de son concurrent le Comptoir liquoriste du
46 gergovie/94 rue de vanves tenu par Paul Brulé depuis 1894 à 1905, puis par M. Lassarade depuis cette date jusqu’en 1913…

Aujourd’hui une boutique de serrurerie est installée au n°48 Gergovie.
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publié par rigouard mar. 17 juin 2014 09:44
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 594 - Place Pigalle - Station du Métropolitain (XVIIIe arrt.)
Collection F. Fleury


version colorisée
► voir ici version Noir et Blanc
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publié par rigouard ven. 3 mai 2013 23:18
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 2103 - Rue du Général-Appert (XVIe arrt.)

Ce cliché est pris à l’angle du n°2 rue du général Appert et du n°46 rue Spontini où, hormis la présence de la PATISSERIE-BOULANGERIE BEZANCON, les commerces ne se bousculent pas.
La partie de la rue comprise entre cet immeuble et la rue de la Faisanderie dont on aperçoit l’entrée au fond à droite, n’a été percée qu’en 1897 et s’est tout d’abord appelée rue Courcelle-Seneuil (1), par décision municipale du 11 juillet 1899, avant d’être rebaptisée rue du général-Appert le 24 novembre 1900.
Le bel immeuble d’angle de six étages, de premier plan en pierre et briques, a été édifié par l’architecte Léon Benouville (1860-1903), qui a obtenu un permis de construire le 10 mars 1899 pour le comte Louis de Cherisey (1830-1918) et son épouse Thérèse Julie de Romeuf (1841-1919) qui résidaient 18 rue d’Anjou.


Charles Bezançon (1852-1935), originaire de Châteauroux, vient s’installer, en 1904, avec son fils René, dans les locaux flambants neufs de cette boulangerie du 46 rue Spontini.
Auparavant, Charles Bezançon, né le 17 juin 1852 à Châteauroux, issu d’une très ancienne lignée de maîtres boulangers castelroussins dont nous avons pu retracer l’origine jusqu’avant la révolution (2), est venu travailler à Paris, en tant qu’ouvrier boulanger, notamment 36 rue Jean-Jacques Rousseau puis, en 1881, 148 rue du faubourg Saint-Martin. Il se marie le 2 juillet 1881 à Paris 19e avec Victoria Langlois (née à Gonesse le 29 février 1856, veuve du coiffeur Marcel Tourin, décédé en 1875 à 27 ans) qui demeure 223 rue de Flandre dans le 19e arrt.
Deux semaines après, le 16 juillet 1881, Charles Bezançon achète sa première boulangerie, auprès du sieur Duchon, au 197 rue de Flandre. L’année suivante, le 24 juin 1882, nait son fils René.
Le 21 novembre 1891, Charles Bezançon vend sa boulangerie du 197 rue de Flandre au sieur Blanchard pour aussitôt en acquérir une nouvelle, le 16 octobre 1892, située au 37 rue de la Grande Armée dans le 17e arrt. ; celle-ci appartenait auparavant au sieur Sotteau qui la tenait de la dame Gressot depuis le 23 mars 1889.
Tout en continuant à tenir cette boulangerie avec son épouse, Charles Bezançon installe donc son fils René dans la nouvelle boutique de la rue du général-Appert ; il finit d’ailleurs par lui passer totalement la main en lui cédant ce fonds de commerce le 23 octobre 1907, juste après le mariage de celui-ci, célébré le 9 octobre 1907 à Paris 17e, avec la caissière du magasin, Pauline Julie Turpin, née le 30 octobre 1885 à Paris 7e.
Charles Bezançon tient la pâtisserie-boulangerie de la Grande-Armée jusqu’en 1914, tandis que son fils
René Bezançon conserve celle de la rue Spontini jusqu’au 3 juin 1925, date de sa cession à M. Bourgoin ; celui-ci la revend ensuite, le 18 octobre 1932 à la dame Vermeire…
La boulangerie-pâtisserie
AU P’TIT PAIN est toujours présente aujourd’hui au 2 rue du général-Appert / 46 rue Spontini.

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publié par zelig sam. 4 sept. 2021 10:14

(1) Le nom de l’économiste Jean-Gustave Courcelle-Seneuil (1813-1892) a tout d’abord été sollicité en 1894 par des habitants du quartier de la rue de l’Assomption qui voulaient qu’une partie de leur rue porte ce nom. N’ayant pas obtenu gain de cause, c’est au tour de ceux de la rue de la Source de vouloir être appelés Courcelle-Seneuil, puis en 1897, ceux de la rue Bugeaud… Finalement le nom est attribué, durant un an, à la portion de la rue du général-Appert du 16e arrt., avant d’être utilisé le 24 novembre 1900 pour désigner la voie nouvelle ouverte sur l’emplacement de l’ancien collège Rollin dans le Ve arrt. qui deviendra, en 1944, la rue Pierre-Brossolette.

(2)
Silvain Bezançon est le premier maître boulanger de la lignée. Né vers 1740 à Châteauroux, il s’y marie le 4 février 1768 avec Jeanne Jablin (1746 - 22 décembre 1814) et tient son fournil au faubourg des Marins.
Leur fils
André Bezançon nait le 1er juillet 1774 et se marie le 10 ventôse an 7 (28 février 1799) avec Anne Méreau (ou Mérot), née le 22 août 1780, fille de Jean Mérot (Méreau), cabaretier de Châteauroux, « Section République » (un des noms que les farfelus révolutionnaires ont donné aux diverses quartiers et faubourgs de la ville, « les Marins » devenant à cette occasion la « Section Egalité »)
André succède, avec son épouse, à ses parents (son père Silvain décède entre 1800 et 1811) à la tête de la boulangerie de la désormais rue des Marins ; au décès d’André le 19 janvier 1830, son fils
Louis Bezançon (1814-1887), prend la suite puis se marie, le 9 avril 1844, avec Marie Lefèvre (née le 13 septembre 1823). Il sera le dernier Bezançon à tenir une boulangerie à Châteauroux où il décède boulevard George Sand, son fils Charles ayant choisi de s’installer à Paris…
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 318 - Le Boulevard Barbès (XVIIIe arrt.)
version noir et blanc

L’immeuble situé en premier plan gauche, à l’angle du 55 boulevard Barbès et de la rue Labat, constituait le magasin-phare qu’Abraham-Jules Gross (1874-1940), marchand de meubles, a créé à cet emplacement à l’enseigne des « Galeries Barbès », aux célèbres publicités tapageuses.
Lors de son mariage en mai 1895, Jules Gross, âgé de 21 ans, est tapissier tout comme son frère puîné, Simon Gross (1883-1959) le sera ; son frère aîné, Max Gross, né en 1877, ébéniste, deviendra également marchand de meubles au n°240 rue Championnet.
C’est à l’angle du n°64 rue Clignancourt et du 43 rue Labat qu’en 1896 Jules Gross installe son premier magasin. Fort de son succès, Jules Gross aménage, en 1903, les locaux du 55 boulevard Barbès, quasiment contigus à son premier magasin.


► voir ici version colorisée

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publié par zelig dim. 24 oct. 2021 12:08
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 12-546 - Buttes Chaumont - Le Pont suspendu (XIXe arrt.)

voir ici, quelques renseignements sur le Pont suspendu des Buttes-Chaumont
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publié par Carpostale lun. 21 févr. 2011 17:29
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 441 - Parc Montsouris - Le Lac et l'Île (XIVe arrt.)
Collection F. Fleury


Commencés en 1867, les travaux de création et d’installation du Parc de Montsouris finissent, après bien des atermoiements et des retards, par la livraison de celui au public, par le directeur des travaux de Paris, Adolphe Alphand lui-même, le vendredi 17 mai 1878,
Depuis le 4 juillet 1877 (et non pas en 1869 comme d’aucuns le laissent entendre !), les promeneurs y étaient tolérés sur la partie occidentale ; la seconde partie, située à l’est du chemin de fer de Sceaux, qui devait comporter le Lac et son île, n’étant pas encore achevée. Ce n’est que le 13 novembre 1877, que le conseil municipal vote un crédit de 85.000 francs pour le financement de cette pièce d’eau.
Le 5 décembre 1877, il est constaté qu’il ne reste plus que la maçonnerie du lac à exécuter ; le 6 mars 1878, la cascade qui alimente le lac est mise en route et le 17 mai, le lac est rempli.
Huit jours après, dans la nuit du 25 mai 1878, le lac se vide de toute son eau ! Le radier s’est effondré à plusieurs endroits, provoquant l’inondation des quartiers voisins. Après enquête, les ingénieurs concluent que l’effondrement se serait produit en raison de la
trop grande rapidité avec laquelle les travaux ont été exécutés. La partie orientale du parc va se trouver fermée, durant les travaux de reconstruction du radier, jusqu’au 6 juillet 1878 : il en coûtera un supplément de 25.000 francs pour ces petites erreurs.

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publié par zelig dim. 3 oct. 2021 13:19
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 1259 - Parc de Montsouris - Un Coin pittoresque (XIVe arrt.)
Collection F. Fleury

Voir la carte précédente relative à l’ouverture de la Cascade et du Lac du Parc de Montsouris

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publié par zelig ven. 4 juin 2021 22:12
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 531 - Boulevard St-Marcel - Statue de Jeanne d'Arc (XIIIe arrt.)

C’est au Salon des indépendants des Champs-Elysées que le sculpteur Émile-François Chatrousse (1829-1896) expose, en mai-juin 1886, son modèle en plâtre de Jeanne d’Arc libératrice.
N’ayant, pour l’heure trouvé aucun acquéreur pour cette version, Chatrousse ne désespère pas et présente une version en bronze de sa Jeanne au salon de mai-juin 1887.
La Jeanne d’Arc en haillons n’a pas l’heur de plaire à tous. Après quelques appréciations élogieuses sur quelques confrères sculpteurs, Paul Lambert, critique au Salon de 1887, dans le journal
La Nation du 21 juin 1887, conclut qu’il n’en dirait pas autant pour la Jeanne d’Arc libératrice de Chatrousse, couverte d’oripeaux de mauvais goût. Le 17 mai 1887, le Petit Parisien, de son côté, tout en reconnaissant que l’attitude de l’héroïne, qui ne manque pas de fierté, respire la force et la vaillance, considère toutefois que l’œuvre ne sort pas des idées conventionnelles.
Dans sa version plâtre du Salon de 1886, la Jeanne de Chatrousse n’avait pas remué les foules. Le journal Le Matin du 20 mai 1886, laconique, considère que la Jeanne d’Arc auréolée ne nous apprend rien de nouveau. Le 7 mai 1886, le quotidien Gil Blas, admet que la statue du sculpteur a une belle expression de jeunesse héroïque, avec l’androgénéité (sic pour androgynéité) du soldat inspiré qui faisait la guerre la bannière à la main, sans frapper l’ennemi, mais termine sa critique en affirmant que cette Jeanne d’Arc est incomplète, comme elles le sont et le seront toutes, la figure légendaire étant d’une complexité qui échappe à la plastique sculpturale.

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publié par zelig mer. 3 nov. 2021 15:00

Le 26 juillet 1887, Chatrousse adresse une pétition au conseil municipal, demandant que sa statue de Jeanne d’Arc soit comprise au nombre des achats de la ville. Le 12 novembre 1887, il réitère sa demande d’acquisition et fixe même l’emplacement de son érection sur la place Jeanne d’Arc.
Finalement, après maintes sollicitations, Chatrousse réussit à vendre son bronze de Jeanne d’Arc, au prix de 8.000 francs, à la ville de Paris, après une délibération du conseil municipal du 1er janvier 1889.
En attendant de trouver une place pour son installation définitive, dont on annonce en avril 1889 que ce sera la place Jeanne d’Arc dans le 13e arrondissement, la statue est exposée au Champ de Mars à l’exposition universelle de 1889, dans la section spéciale de la Ville de Paris.
Le 18 avril 1890, le conseil municipal ouvre un crédit de 1.500 francs pour installer l’œuvre de Chatrousse boulevard Saint-Marcel, au débouché de la rue Jeanne d’Arc, soit à l’opposé de la place éponyme. L’architecte Jean Camille Formigé (1845-1926) est chargé de la conception d’un piédestal.
Dans le même temps, le général Victor Février (1823-1908), grand chancelier de la Légion d'honneur, sollicite Gustave Larroumet, directeur des Beaux-Arts, et obtient qu’une copie en bronze de la statue de Jeanne d’Arc soit réalisée par le fondeur Thiébaut. Cette copie sera inaugurée, le jeudi 26 novembre 1891, dans le vestibule d’honneur de la maison d’Education de la Légion d’Honneur, à Saint-Denis.
L’œuvre originale de Jeanne d’Arc libératrice a été placée sur son piédestal du boulevard Saint-Marcel, le 12 octobre 1891, sans aucun cérémonial ; juste un texte commun inséré dans l’ensemble des journaux quotidiens.
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 531 bis - Statue de Jeanne d'Arc , Boulevard Saint-Marcel - Le " Clément-Bayard " passant au-dessus du XIIIe arrt.

Même cliché que le précédent, démontrant, s’il en était besoin, que ces surimpressions d’objets volants identifiés n’étaient qu’un leurre…
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publié par zelig mar. 2 nov. 2021 19:26
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