Histoire des lignes des autobus parisiens

Modérateur : droopyjm

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Ligne E (Madeleine – Bastille, crée en 1912) « J'ai entendu parler de l'Agent à barbe de la Porte Saint-Denis, mais je ne me souviens plus si je l'ai vu. Il paraît que les agents n'avaient pas le droit de porter la barbe, sauf lui, mais c'était peut-être une chimère » (E. Martin, La mémoire de Paris 1919-1939 : Catalogue d’exposition à l'Hôtel de Ville de Paris, 1993). En effet, qui n'a entendu parler de cette figure légendaire du Paris des années 1930 : L'Agent de la Porte Saint-Denis, Monsieur Leclerc, dont la célébrité vint de la dispense qu'il obtint de porter une longue barbe. De cette exceptionnelle faveur, il tira toute sa gloire, on accourait de Paris, de France et même de Navarre, pour le voir régler la circulation sur les boulevards, au pied de la Porte Saint-Denis, muni de son bâton blanc et de son sifflet à roulette (les feux tricolores n'existaient pas encore). Mais au lieu de fluidifier la circulation, c'était plutôt l'encombrement des véhicules et l'attroupement des piétons qu'il créait, de très nombreux curieux venaient le regarder comme une bête de foire. La Préfecture de police fermait les yeux sur son cas et son affectation à la Porte Saint-Denis dura quelques quinze années. Il prit sa retraite en mai 1936, les boulevards perdirent ainsi leur héros. La carte, publiée par Patras, montre un autobus Schneider H6 en attente de repartir.

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Ligne B (Trocadéro – Gare de l’Est, crée en 1912). Une vue d’ensemble de la gare de l’Est avec ses tramways, la station des autobus Schneider PB2 et le kiosque du métro. À gauche de la photo la Rue d’Alsace avec le Grand Hôtel des Voyageurs et l’Hôtel de Lorraine, qui existent aujourd’hui encore. En haut une grande publicité du Chocolat Menier : la fortune des Menier est telle, qu'Henri Menier, qui est par ailleurs maire de Noisiel, consacre une grande partie de son temps et de son argent à ses deux passions que sont le yachting et la course automobile. Quelque mois après le voyage de cette carte (envoyée le 20 Septembre 1912) en avril 1913 il acquiert le domaine et le château de Chenonceau qui, à sa mort, au mois de septembre suivant, est transmis à son frère Gaston. Après la Seconde Guerre mondiale, la firme commence à décliner, concurrencée par les barres chocolatées venues des États-Unis. La carte 546 est publiée par C.M.

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Ligne C (Porte de Neuilly – Hôtel de Ville, crée en 1906). À 16 heures 15 minutes un autobus Schneider H, qui vient de Place de la Concorde, entre en Rue de Rivoli, direction Hôtel de Ville. À droite le jardin des Tuileries et la cour du Louvre : on peut noter le bâtiment ouest où se trouvait un Commisariat qui faisait très peur à l’enfant Patrick Modiano, aujourd’hui l’écrivain que je préfère. Les agents devant l’entrée, l’allure de douaniers sur le seuil d’un poste frontière qui marquait le passage de la rive gauche à la rive droite, et le jardin qu’était comme une no man’s land, une aire de jeux pur des enfants délaissés, un univers enchanté où le temps s’était arrêté. La carte 51 publiée par LL (Levy frères) a été envoyée le 2 décembre du 1923.

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Ligne 21 (Pantin – Opéra, crée en 1933). Des autobus Renault TN4A2 dans la Place de l’Opéra. Avec sa belle plate-forme arrière et son poste de conduite très sportif à l’air libre, le TN4A2 est un vrai bus parisien ; bien sûr, le machiniste ne doit que modérément apprécier l’air pur glacé en hiver mais les esthètes ne lui demandent son avis. Pas moins de 320 châssis sont équipés de celle belle caisse aux quatre grandes baies vitrées laterales. Renault a bien voulu abandonner ses engonçantes carapaces tôlées dignes d’une armature médiévale: l’avant est bien dessiné, bien souligné par la puissante et élégante forme d’un vrai radiateur et d’une vraie calandre. La carte est publiée par Leconte A. (pour Leconte André), éditeur à Paris (38 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie), à partir de 1928, sous les marques "A. L." puis "Guy" (Collection Notre Beau Paris). La maison existe toujours.

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Ligne H (Avenue de Clichy – Odéon, crée en 1907). Un rare De Dion Bouton DA avec trois grandes baies au lieu d’une traditionnelle grande baie plus quatre petites. Cette carte 2150 est assez mystérieuse, elle a été publiée par Eugène Spini dans la série « Les moyens de transport à Paris ». Mais quand? Et qui est Eugène Spini? Et puis, s'il s'agit d'un retirage, y a-t-il aussi une carte originale? Ces question sont destinées à rester sans réponse et je n'ai pas trouvé aucune carte originelle. Il faut dire que dans ce forum Ombellule parle d’un collectionneur parisien et notamment montmartrois, hélas décédé, qui avait un jour expliqué que « Eugène Spini est né en 1855 (mais on n'est pas sûr de la date) il était bouquiniste à Paris et amassait dans sa boutique des tonnes de documents, il en est d'ailleurs décédé, écrasé sous une masse de CP au milieu des rats dans sa cave en 1950 (on n'est pas sûr non plus de la date). Il rééditait les cartes des autres avec mention au dos "Collection d'art et d'histoire E.S. Paris" et nom et adresse (Rue Ménars, Paris). Après son décès, tout a été vendu par malles d'osier à Drouot en 1950 ».

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Ligne AI (Gare Saint Lazare – Place Saint Michel, crée en 1911). Des autobus Schneider H à la station de Place du Havre, en face de la gare Saint Lazare, avec la publicité Héra sur le capot. Les préparations Héra étaient très diffusées à l’époque avec les laits crème et poudre de riz qui « embellissent sans faner », les parfums « exquis » et les dentifrices « incomparables ». Le Schneider H est présenté aux parisiens le 1er Juin 1916 : Il avait des baies très grandes avec les vitres d’une seule pièce, sans lanterneaux et vasistas, en plus l’acétylène est disparu et l’éclairage est désormais électrique ! Cette carte 117 est publiée par Patras (Louis), éditeur à Paris (21 rue du Cherche-Midi).

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Lignes N (Belleville – Gare d’Orsay, crée en 1912) et N bis (Lac Saint Fargeau – Louvre, crée en 1921). Deux De Dion Bouton DA se croisent en Rue Saint Denis près de la porte du même nom. Il faut préciser l’existence de deux lignes N : l’autobus venant de la porte et que nous voyons de face est parti de Belleville et va vers la Gare d’Orsay (ligne N), l’autre par contre marche vers le Lac Fargeau qui se trouve quelque kilomètre après la station de Belleville (ligne N bis). À propos de la porte Saint Denis, leurs concepteurs ont puisé leur inspiration à la source des arcs romains, sur ordre de Louis XIV, en l'honneur de ses victoires sur le Rhin et en Franche-Comté ; il s’agit d’un vestige, comme la Porte Saint Martin, conformément au mégalomane souhait de Colbert d'élever des portes monumentales entre la ville et les faubourgs. La carte 3707 est publiée par Lévy et Neurdein Réunis, 44 Rue Latellier.

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Ligne AK (Gare Saint Lazare – Gare de Lyon, crée en 1916). Des autobus Schneider PB2 roulent sur Boulevard Poissonnière, direction Gare Saint Lazare. Il s’agit d’un magnifique boulevard, à l’époque il y avait le cinéma Max Linder (la salle a été achetée en 1914 par l'acteur burlesque Max Linder qui l'a inaugurée le 21 mars 1919), le théâtre des Nouveautés construit en 1921 (situé au numéro 24) et le Parisiana un café-concert situé au 27 : ouvert en 1894, les frères Isola en prennent la direction en 1897 et en 1908 ils le cèdent à leur locataire qui voit son établissement fermé par la Préfecture de la Seine en 1910, pour raison de travaux de sécurité non effectués. Il est alors transformé en une salle pour le cinématographe, Le Parisiana Cinéma. Il fut surnommé le roi des cinémas, en raison de ces 1500 places assises. En plus, il faut noter, sur l’affiche à gauche dans la carte, la publicité des bijoux Fix. Le « Fix » était la dénomination donnée par la société Savard à sa fabrication de bijoux en or. L’éditeur de cette carte numéro 34 est anonyme, aucune indication sur le front ni sur le retro.

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Ligne AK (Gare Saint Lazare – Gare de Lyon, crée en 1916). Encore des autobus Schneider PB2 roulent sur Boulevard Poissonnière, direction Gare Saint Lazare. Le boulevard était le siège des grands hôtels, le Ferrand par exemple, où se situait le café Brébant (depuis 1865) qui accueillait au XIXe siècle les écrivains naturalistes, les frères Goncourt et Huysmans notamment, autour de Zola. Mais il y avait aussi l’hôtel de Méricourt construit en 1757 ; cet hôtel fut appelé, de la fin du second Empire à 1906, « l’hôtel mystérieux », tous les volets de ses fenêtres étant clos en permanence alors que l’immeuble était occupé. Cela attira une visite de la police. La raison en était dû à ce que sa propriétaire, Madame de Provigny, ayant perdu, en 1863, son mari des suites d’une chute de cheval, s’y claquemura jusqu’à sa mort, en 1906. C’est incroyable ! Cette carte 576 a été publiée par J.H. (L. Boisson éditeur, 50, Rue du Temple, Paris) et envoyée par Jeannine (avec bons baisers à madame Clarisse Maes) près la Gare du Nord à 19h30 du 13 avril 1931 : le printemps était tardif cette année-là et la soir Jeannine devait être bien couverte pour se protéger du froid.

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Ligne AL (Porte d’Asnières – Gare Montparnasse, crée en 1907). Quatre De Dion Bouton DA à la station d’autobus de la Gare Montparnasse. Il est 9h35 du matin et un homme avec une charrette traverse le centre de la place. La première gare Montparnasse, appelée alors « gare de l'Ouest -Rive gauche » fut construite en 1840 au bout de la rue de Rennes. Rapidement trop petite pour faire face au développement du trafic, elle fut remplacée, au même emplacement par une nouvelle gare construite par l'architecte Victor S. Lenoir et l'ingénieur Eugène Flachat. Un accident, le 26 octobre 1895, fit d'ailleurs traverser la façade par une locomotive à vapeur d'un train Granville-Paris. Cette seconde gare survivra néanmoins jusqu'aux années 1960 malgré la Seconde Guerre mondiale. La carte 4217 est publiée par ELD (E. Le Deley).

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Ligne AI (Gare Saint Lazare – Place Saint Michel, crée en 1911). Un des premiers autobus Schneider PB2 à la station de la Gare Saint Lazare, côté de la Cour du Havre. Les premiers Schneider avaient une grande baie plus cinq petites fenêtres au lieu du traditionnel deux + trois. En premier plan un policier donne des indications à un taxi de la Compagnie Générale des Voitures avec plaque d’immatriculation 1502-G3. La carte 206 est publiée par LL (Levy frères) et a été envoyée à Madame Berger de Montpellier par son amie Désirée le premier aôut du 1916. C’est une belle journée d’été et l’horloge marque le 11 et 45 du matin.

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Ligne M (Les Buttes Chaumont - Palais Royal, crée en 1912). Pour la première fois dans une carte postale un autobus De Dion Bouton DA trouve le courage de traverser le territoire des Schneider PB2 (qui se trouvent à droite dans la photo à la station de la ligne B). Il roule en direction Palais Royal qui au fil des siècles aura des fonctions qui varièrent de résidence des "favorites" royales à celles de bureaux administratifs sous l'Empire. Les jardins et tripots des arcades sont célèbres pour avoir abrité à la veille de la Révolution, sous la protection du Duc de Chartres "Philippe-Egalité", une faune de prostituées et de comploteurs révolutionnaires. Entre elles je voudrais citer la merveilleuse Rosalie Duthé, une femme vive, galante, qui fréquenta aussi des soirées libertines données par Mlle Guimard, le duc de Lauzun (qui fut son amant également) ou le duc de Chartres (devenu duc d’Orléans et son ancien amant). Elle retournera en Angleterre en 1786 avec son nouvel amant, lord Byng et là-bas elle aura un autre amant du nom de Monsieur Lee. Ah Rosalie ! Cette carte 64 est publiée par IPM (???) un éditeur qui avait son siège au 40 bis, Rue du Pré Saint Gervais à Paris.

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Ligne AM (Montmartre – Saint Germain des Prés, crée en 1906). Un Brillié – Schneider P2 (à droite de l’image) traverse Avenue de l’Opéra tandis que sur la gauche une foule se rassemble pour entendre un discours politique. Encore à gauche on peut noter la publicité du chocolat Suchard « Milka ». Il faut dire qu’en 1901, Carl Russ-Suchard produit du chocolat au lait sous le nom de Milka qui vient de l'association des mots allemands Milch und Kakao (lait et cacao), même si à l'époque, les gens pensèrent qu'il s'agissait d'un hommage de Suchard aux interprétations des opéras de Wagner par Milka Ternina, une célèbre soprano croate, copine du grand romancier Thomas Mann. Mais c'est une déception, en France les mots allemands ne sont pas trop aimés et Madame Ternina ne s'est pas trop fâchée du malentendu. Carte 1250 publiée par LL (Levy frères).

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Ligne AC (Gare du Nord – Pont de l’Alma, crée en 1913). Un autobus Schneider PB2 de la ligne AC barrée roule en face de la Gare du Nord, direction Pont de l’Alma. Il faut dire que la ligne AC normalement va de la Gare du Nord jusqu’à les Champs Élysées mais dans ce cas la ligne barrée s’arrête au Pont de l’Alma. Sur l’écran antérieur le machiniste a un drap pour se protéger du froid. À droite de la photo on peut noter l’Hôtel Terminus Nord, 12 boulevard Denain, aujourd'hui exploité par l'enseigne Mercure : subtil mélange d’Art Nouveau et d’Art Déco à deux pas de la Gare du Nord, cette brasserie historique vous invite depuis 1925 à entrer dans Paris par la porte des gourmands, je n’exagère pas, essayer pour croire. La carte 609, publiée par M.J. (?), a été envoyée le 15 Juillet 1916 par un soldat en permission à sa fiancée, mademoiselle Servais, 16 Rue Oudinot, Bar le Duc, qui se trouve pas loin de Verdun !

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Lignes AC (Gare du Nord – Champ de Mars, crée en 1914) et AK (Gare Saint Lazare – Gare de Lyon, crée en 1916). On a déjà envoyé dans ce forum la même carte en version blanc et noir dans laquelle un autobus Schneider PB2 roule direction Gare du Nord (à gauche) tandis que un autre PB2 marche vers la Gare du Nord (à droite) . La carte 103, publiée par les « éditions artistiques C.M », a été envoyée le 22 Mai 1923 par une fille à son père, le sergent Besset qui se trouvait à Lattaquié, en Syrie. Qu’est-ce qu’il faisait là bas ? Il faut dire qu’après la Première Guerre mondiale, les Français, qui reçoivent le mandat sur la Syrie, créent un Territoire des Alaouites. Se méfiant d'abord du nationalisme arabe des sunnites, ils encouragent pendant l'entre-deux-guerres un particularisme alaouite qui veut faire de ceux-ci un peuple à part entière, n'ayant rien à voir avec les Arabes. C’est pour ça que Lattaquié devient la capitale d’un état éphémère.

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Ligne N (Lac Saint-Fargeau – Louvre, crée en 1912). Un De Dion Bouton DA roule sur le Boulevard Saint Martin, direction Lac Saint-Fargeau. En bas, à gauche, la publicité de la réglisse Zan. Depuis 1855, grâce à son climat chaud et sec, la région d’Uzès a su dompter cet arbuste. Mais la racine n’étant exploitable qu’après 3 à 5 ans, la première réglisserie ouvre ses portes en 1862. Henri Lafont crée alors son entreprise familiale et diffuse les premières confiseries sous forme de bâtons pur suc de réglisse, mais aussi de petites boules et de perles noires, mélanges de réglisse et de gomme arabique. Il dépose la marque Zan en 1884. On raconte qu’un enfant aurait demandé à sa mère une confiserie à la réglisse, en zozotant : « Z’en veux, Maman, donne-moi-z’en ! ». Suivront des réclames (ancêtres de la publicité au 19ème siècle) qui déclineront le jeu de mot originel : « Donne moi ZAN », « Goutez Zan ». La carte 92 M de la série « Tout Paris » est publiée par l’éditeur Fleury.

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Ligne D (Porte de Ternes – File du Calvaire, crée en 1912). Un De Dion Bouton traverse le Pont Neuf en face de la statue d’Henri IV, le pont Neuf est, malgré son nom, le plus ancien pont existant de Paris, il traverse la Seine à la pointe ouest de l'île de la Cité. Il faut dire que la lettre de la ligne sur le devant de l’autobus n’es pas lisible mais il s’agit certainement de la ligne D. Le raisonnement est le suivant : il y avait trois lignes qui passaient sur ce pont, les autres deux sont la AD (crée en 1914) et la AR (crée en 1920). Si on considère que la carte a été envoyée le 9 de Septembre 1913, à 8h et 40, les lignes AD et AR évidemment n’existaient pas encore à l’époque là. Il faut ajouter que la carte a été publiée par l’artiste photographe Jules Seeberger. En 1891 déjà, Jules s’essaie à la photographie et réalise en 1898 sa première image connue (« Le porteur d'eau de Montmartre »). Puis il participe à différents concours amateurs, pour lesquels il est rejoint par les frères Henri puis Louis. Parallèlement, Jules poursuit de son côté ses recherches sur les encres à l'huile obtenues grâce aux procédés Rawlins, domaine dans lequel il passe maître et qu'il expose (entre autres, au Salon du Photo-Club de Paris en 1908 et 1909).

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Ligne Y (Grenelle – Porte Saint-Martin, crée en 1913). Un des premiers Schneider PB2 avec une grande baie et cinq petits vitres en manœuvre à la station d’autobus de Porte Saint-Martin, un arc de triomphe construit en 1674, aux frais de la ville, par Pierre Bullet. À droite de la porte on peut noter une publicité Birrh. Il faut dire que dès 1903, la marque organise une série de campagnes publicitaires très dynamiques, tant dans les villes que dans les campagnes. Affiches, cartes postales, murs peints, bus, métro, objets publicitaires, favorisent la reconnaissance de la marque. En 1914, après le déclenchement des hostilités de la Première Guerre mondiale, le bruit court et enfle que les plaques publicitaires de Byrrh comportent des signes donnant à l'envahisseur allemand des informations secrètes sur les villes et les routes !!! La carte 4093 est publiée par ELD (Le Deley).

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Ligne E (Madeleine – Bastille, crée en 1912). Un Schneider H roule sur Boulevard des Italiens. Cette carte 211, publiée par les éditions « La Française » (8, Rue du Caire, Paris), a été envoyée par Odette à son amie, mademoiselle Vigot, qui habite à Parthenay. C’est le 12 Octobre 1929 et Odette doit communiquer sa merveille après avoir vu la première du "Chanteur de Jazz", considéré par les historiens du cinéma comme le premier film parlant. À gauche de la photo un kiosque à publicité parle de l’Aubert-Palace : c'est le 21 mai 1915 qu'est inauguré un luxueux établissement, construit dans un nouvel immeuble sur l'emplacement de l'ancien Théâtre des Nouveautés. Baptisée "Cinéma des Nouveautés - Aubert Palace", puis plus simplement "Aubert-Palace", c'est une salle de près de 1000 places comptant parmi les plus prestigieuses du quartier. En 1929, le cinéma se rend célèbre en projetant pendant presque toute l'année le "Chanteur de Jazz", le film qui a étonné Odette. Elle a écrit tout de suite la carte après avoir quitté la salle.

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Re: Histoire des lignes des autobus parisiens

Ligne AK (Gare Saint Lazare – Gare de Lyon, crée en 1916). Un autobus Schneider PB2 roule sur Boulevard Saint Martin en face de la porte à gauche de laquelle on peut noter la plus vieille «Académie de danse » de Paris. On y enseignait la polka déjà en 1840 mais à l’époque de la photo le décor n'a pas changé: c’est le 1918 et derrière la Porte-Saint-Martin, au coin du boulevard et du faubourg, on trouve une étroite entrée, un bout de couloir, serrés entre deux boutiques. Salon de coiffure à l'entresol. Au-dessus, recouvert d'un petit tapis, l'escalier qui mène à la porte de l'Académie. Un vestiaire, plein d'images; la salle de danse avec son vieux parquet glacé et tout autour du salon, les petites banquettes en velours rouge, à pieds d'acajou, que des bourgeois de Balzac ont dû connaître. Il faut ajouter qu’en bas, à gauche de la porte, on peut noter aussi un panneau avec la publicité du Ba-ta-clan et de la revue « Cachez ça ! » : après 1910, grâce à une restauration de la salle et une programmation consacrée aux revues montées en particulier par José de Bérys, Mistinguett y connaît ses premiers succès, ainsi que Maurice Chevalier. Carte 641 publiée par M.J .

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