Métropolitain - Métro Paris

Modérateur : droopyjm

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dominique1594

Métropolitain - Métro Paris - Place Cambronne

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E. V. 828. PARIS (XV°) - Vue panoramique du Métro et de la Grande Roue

Joli plan large sur le Carrefour de l'Avenue de la Motte-Picquet et du Boulevard de Grenelle dont on a déjà présenté une vue plus rapprochée à propos du raccordement des travées du Métro aérien. Au fond, à gauche sur la carte, c'est la station Dupleix.
La grande travée de la ligne 6 du Métro, qui enjambe l'Avenue de la Motte-Picquet, porte en son milieu les armoiries de la Ville de Paris, juste pour rappeler que c'est bien la Ville qui a construit les infrastructures du Métro !

L'Avenue de la Motte-Picquet est ouverte vers 1680. Prolongée en 1775 après la construction de l'Ecole Militaire, elle est alors dénommée avenue de " l'Ecole-Militaire-aux-Invalides ".
C'est en 1791 qu'elle reçoit le nom de Guillaume Picquet de la Motte, dit La Motte-Picquet, lieutenant général des armées navales (1720-1791).

N.B. : Au cours d'une recherche de cartes présentes sur le site par arrondissements et orphelines de la galerie du Métro, je viens de découvrir que, malgré les informations détaillées fournies par Dominique1594 il s'agit en réalité du carrefour de la place Cambornne et non pas celui de la Motte Picquet Grenelle. Les immeubles en toile de fond de cette carte sont bien ceux présents au début du boulevard de Grenelle, en direction de la station susivante "La Motte Picquet Grenelle". Jacques (droopyjm) le 3/11/2016

> Liste des cartes de la place Cambronne
dominique1594

Métropolitain - Métro Paris - Station Montparnasse-Bienvenüe

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Tout PARIS (XV° arrt - II. 95). - La Place du Maine, située à la rencontre du Boulevard de Vaugirard et de l'Avenue du Maine
(F. F. PARIS)

La station " Avenue du Maine " est ouverte le 24 avril 1906 lors de la mise en service du tronçon Passy - Place d'Italie de la ligne 2Sud, qui deviendra ligne 5 le 14 octobre 1907.

Le 30 juin 1933 la station est renommée " Bienvenüe " en hommage à Fulgence Bienvenüe - le " Pére du Métro " - qui a pris sa retraite quelques mois auparavant, à l'âge de 80 ans !

Le 21 janvier 1937, la station devient correspondance à l'occasion de la mise en exploitation du tronçon Porte de Vanves - Bienvenüe de la ligne qui porte alors le numéro 14.
Vers la fin des années 30, un long couloir de correspondance relie la station Bienvenüe à la station Montparnasse des lignes 4 et 12, et c'est seulement le 6 octobre 1942 que les deux stations seront fusionnées en une seule qui prendra le nom de " Montparnasse-Bienvenüe ".

> Liste des cartes de la station Montparnasse-Bienvenüe (Ex-Montparnasse)
dominique1594

Métropolitain - Métro Paris - Boulevard Auguste Blanqui

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Auguste Blanqui (Boulevard) 4 DC 239

Métropolitain - Métro Paris - Ligne 6 - Aérien - Boulevard Auguste Blanqui - Station Corvisart


454. PARIS (13°) - Métropolitain
Boulevard Auguste Blanqui
Au fond, Station Corvisart
(J. H.)


La ligne 6 du Métro, Boulevard Auguste Blanqui (XIIIème arrondissement), dans sa descente vers la Place d'Italie. Au fond, on aperçoit la station Corvisart devant laquelle une passerelle permet aux piétons de franchir les voies du Métro.

Auguste Blanqui, né en 1805, est un homme politique, surnommé " L'Enfermé ", en raison des 37 années qu'il a passées en prison, à cause de ses idées jugées révolutionnaires par les différents régimes politiques contre lesquels il lutta depuis son engagement dans les " Carbonari " en 1824 jusqu'à sa mort le 1er janvier 1881.

> Liste des cartes du Boulevard Auguste Blanqui
dominique1594

Métropolitain - Métro Paris - Rond-Point de la Villette

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La Villette (Rond-Point de) 6 DC 128

Métropolitain - Métro Paris - Aérien - Ligne 2 - La Villette - Rond-Point - Rotonde

128. - Paris. - Viaduc du Métropolitain, Rue Lafayette
(P. Marmuse, Paris)


Une vue peu habituelle du Rond-Point de la Villette, prise de la Rue La Fayette (Xème arrondissement de Paris), qui se prolonge au-delà de la ligne 2 du Métro par l'Avenue Jean-Jaurès, ex Avenue d'Allemagne, dans le XIXème.
A droite, c'est le Canal Saint-Martin et la station du Métro Jaurès (Ex Allemagne).

Un premier tronçon de la Rue La Fayette est ouvert en 1823 entre les rues du Faubourg-Saint-Martin et du Faubourg-Poissonnière, dans le Xème arrondissement de Paris. En 1824, la rue portera le nom de Charles X, qui sera remplacé, après la Révolution de 1830 par celui de " Yves-Gilbert de Motier, marquis de La Fayette " (1757-1834). La rue est ensuite prolongée à différentes reprises, en 1849, 1859, pour atteindre finalement le Carrefour de Chaussée d'Antin dans le IXème en 1862.

A noter que La Fayette, en hommage à son rôle pendant la Guerre d'Indépendance, a été fait Citoyen d'Honneur des Etats-Unis d'Amérique, en 2002.

> Liste des cartes du Rond-Point de la Villette
dominique1594

Métropolitain - Métro Paris - Station Louvre

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Louvre (Station) 2 FC

Métropolitain - Métro Paris - Ligne 1 - Guimard - Station Louvre Rivoli

Paris Vécu. - L'Arroseur public
(L. J. & Cie, édit., Angoulême-Paris)

Cette carte a été postée par François (Carpostale) le 27 novembre dernier dans le sujet Paris Vécu.

Contrairement à une carte déjà présentée en juin 2009 ( Louvre ), celle-ci n'est pas un photo-montage, mais bien une vue du carrefour de la Rue de Rivoli et de la Rue de l'Amiral de Coligny, avec un petit coup d'oeil sur l'entourage Guimard de la station Louvre, aujourd'hui renommée " Louvre-Rivoli " pour la distinguer de la station voisine " Palais-Royal - Musée du Louvre ".

L'Amiral Gaspard de Coligny, né en 1519 et assassiné le 24 août 1572 lors du massacre dit de " La Saint-Barthélemy " est honoré deux fois dans le quartier. D'abord par la rue qui porte son nom, et aussi par une statue située Rue de Rivoli, contre le mur de l'Oratoire du Louvre, oeuvre du sculpteur Gustave Crauck. Ce monument comporte d'ailleurs une erreur due au sculpteur puisqu'elle porte la date de 1517 pour la naissance de Gaspard de Coligny, au lieu de 1519.

> Liste des cartes de la station Louvre Rivoli (Ex-Louvre)
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Métropolitain - Métro Paris - Station Bastille

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Bastille (Station) 13 DC 253

Métropolitain - Métro Paris - Ligne 1 - Ligne 5 - Ligne 8 - Station Bastille - Edicule Pavillon Guimard - Canal Saint-Martin

153. - Paris. - Station du Métropolitain, Place de la Bastille
(ROYER NANCY)


Le cahier des charges de construction du Métro prévoyait :
- maximum de pente pour les déclivités 40mm/m
- rayon minimum des courbes 75 mètres
- palier de 50 mètres minimum entre deux courbes ou déclivités de sens contraires
- station établies en palier

La station Bastille de la ligne 1 réussit l'exploit de contrevenir à tous ces principes : elle est établie en pente et en courbe, avec en entrée et sortie des courbes de 50 et même 36mètres de rayon, combinées avec une pente de 40mm/m, dans laquelle nombre de motrices se sont trouvées jadis en détresse !

Le problème des stations en courbe est l'espace, dangereux, qui existe entre le bord du quai et les voitures. Louis Biette rapporte qu'un essai de marchepied escamotable avait été tenté pour réduire les risques d'accidents à la station Bastille, mais cet essai, non concluant, fut abandonné.

Malgré tout, Bastille reste une exception pour toutes ces " infractions " au cahier des charges !

> Liste des cartes de la station Bastille
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Métropolitain - Métro Paris - Station Martin Nadaud

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Martin-Nadaud (Station) 2 FC

Métropolitain - Métro Paris - Ligne 3 - Guimard - Station Martin-Nadaud


926 - Place Martin-Nadaud (XX° arrt)
(Collection F. FLEURY)

Cette carte a été postée par François (Carpostale) le 12 février 2011 dans le sujet " TOUT PARIS ".

L'entourage Guimard à écussons et fond carré visible sur cette carte est toujours en place, mais la station Martin-Nadaud est devenue Gambetta, les deux stations, dont la distance inter-station était la plus courte du réseau, ont été fondues en une seule lors du prolongement de la ligne 3 jusqu'à Bagnolet et de la création de la ligne 3bis indépendante.

Martin Nadaud (1815-1898), d'abord maçon de la Creuse, fut un homme politique, fervent défenseur de la condition ouvrière, plusieurs fois député. Exilé en Angleterre après le coup d'état du 2 décembre 1851, il fréquentera d'autres exilés tel Victor Hugo ou Louis Blanc, et reviendra en France au moment de la guerre de 1870, pour reprendre une vie politique active.

Dans ses mémoires, publiées en 1895 et intitulées " Mémoires de Léonard, ancien garçon maçon ", il consacre un petit chapitre au Métropolitain.
Martin Nadaud était un fervent défenseur du Métro en tant " qu'oeuvre nationale " et non " parisienne ", dans cette polémique qui dura plusieurs décennies et ne fit que retarder la construction du Métro.
En 1872, il fit partie de la Commission envoyée à Londres pour étudier le Métro local et préparer le Métro parisien. Un chaleureux accueil fur réservé par les britanniques à cette commission, et Martin Nadaud écrit :
" Je croyais bien que plus rien ne devait entraver l'exécution de notre métropolitain ; j'avais compté sans la routine parisienne ".

> Liste des cartes de la station Martin Nadaud
dominique1594

Métropolitain - Métro Paris - Station Porte Maillot

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Porte Maillot (Station) 5 DC 267

Métropolitain - Métro Paris - Ligne 1 - Edicule Guimard - Porte Maillot - Station - Avenue de la Grande Armée

TOUT PARIS - 1513 - Avenue de la Grande Armée à la Porte Maillot (XVII° arrt)
(F. F. - C. C. C. C.)


L'Avenue de la Grande Armée était initialement une partie de la route de Paris à Cherbourg. C'est sous Louis XVI qu'elle reçoit sa largeur actuelle de 70 mètres, tout comme l'Avenue des Champs-Elysées.
Elle s'est d'abord appelée Route de Neuilly, puis Avenue de la Porte-Maillot en 1848, puis Avenue de Neuilly. C'est en 1864 qu'elle reçoit son nom actuel, en hommage aux campagnes victorieuses de la Grande Armée de Napoléon Ier.

La largeur exceptionnelle de l'Avenue avait permis, lors de la construction de la ligne 1 du Métro, d'y loger la boucle qui permettait aux trains de faire demi-tour. Sur la contre-allée, on peut voir l'édicule Guimard de la station " Arrivée ", la station " Départ " étant de l'autre côté de l'Avenue.
Les deux édicules ont disparu, et la station a été déplacée vers l'ouest lors du prolongement de la ligne 1 jusqu'au Pont de Neuilly, ouvert le 29 avril 1937.

> Liste des cartes de la station Porte Maillot
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Métropolitain - Métro Paris - Boulevard de la Villette

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La Villette (Boulevard de) 4 DC 203

Métropolitain - Métro Paris - Ligne 2 - Aérien - Boulevard de la Villette


944. PARIS - Vue générale du Métropolitain au Boulevard de la Chapelle
(C. M.)


Lorsque j'ai acheté cette carte, compte tenu de la légende, je pensais qu'il s'agissait de la station La Chapelle, et du carrefour du Boulevard de la Chapelle avec le Faubourg Saint-Denis et la rue Marx Dormoy, avec au second plan l'une des travées de 75m qui enjambent les voies de la Gare du Nord.

Une petite ballade avec Google Street m'a rapidement fait comprendre mon erreur ! Le boulevard qui longe la station du Métro est en réalité le Boulevard de la Villette, jusqu'au carrefour avec la Rue de Château-Landon et la Rue d'Aubervilliers, et la station du Métro est celle de Stalingrad, ex-Aubervilliers justement ! La travée de grande longueur que l'on aperçoit au loin est en fait la travée unique qui enjambe les voies de la Gare de ... l'Est !

La légende de la carte, si elle n'est pas tout-à-fait exacte puisque le boulevard du premier plan est celui de la Villette, n'est pas non plus totalement fausse puisque le Boulevard de la Chapelle commence juste après le carrefour !

J'ajoute, pour terminer, que les immeubles qui bordent le boulevard de la Villette derrière la station n'ont pas changé et sont parfaitement reconnaissables sur Google Street !

> Liste des cartes du Boulevard de la Villette
dominique1594

Métropolitain - Métro Paris - Station Ménilmontant

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Ménilmontant (Station) 2 DC 269

Métropolitain - Métro Paris - Ligne 2 - Guimard - Station Ménilmontant - Boulevard de Belleville


TOUT PARIS - 191 - Bd Ménilmontant (XI° et XX° arrts) - Station du Métropolitain
Collection F. FLEURY


L'unique accès à la station Ménilmontant, vu par l'arrière sur ce cliché, est situé à l'emplacement de l'ancienne " Place de la Barrière-de-Ménilmontant ".
Lors de l'annexion des communes de la périphérie de Paris, en 1860, le mur des Fermiers Généraux, constituant alors l'enceinte de Paris, était percé d'un certain nombre de portes (on les appelait " Barrières "), permettant l'accès à la Capitale, et accessoirement le paiement de l'octroi, et il y avait à cet endroit la Barrière de Ménilmontant.

De part et d'autre du mur, on trouvait des " boulevards " et des " Chemins de ronde " qui longeaient ce mur. En 1864, on créa donc le Boulevard de Ménilmontant, par fusion d'un certain nombre de ces " boulevards ", nommés : de Fontarabie, d'Aunay et des Amandiers, et de plusieurs " chemins de ronde " portant ces mêmes noms.
C'est à la fois la disparition du mur d'enceinte et la fusion des voies établies auparavant de part et d'autre qui explique la largeur importante de tous ces boulevards le long desquels chemine la ligne 2 du Métro.

> Liste des cartes de la station Ménilmontant
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Métropolitain - Métro Paris - Station Pasteur

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2052ter. PARIS (XV°) - Boulevard Pasteur - Station Nord-Sud - Le Lycée Buffon
F. F. - PARIS


Cette carte a été présentée par François (Carpostale) le 20 décembre 2010 dans le sujet PARIS XVème.

La ligne 6 du métro qui sort de terre, et l'accès à la station Nord-Sud, sur le boulevard Pasteur, face au lycée Buffon.

C'est l'architecte Joseph Auguste Emile VAUDREMER, auquel on doit bon nombre de bâtiments publics, tels l'Eglise Saint-Pierre de Montrouge, qui en 1885, entreprend la construction du " Lycée de la rive gauche " le long du boulevard Pasteur, dans le XVème arrondissement de Paris.

En 1888, à l'occasion du centenaire de la mort du célèbre naturaliste, l'établissement prend le nom de " Lycée Buffon ".

Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788), était naturaliste, mais également biologiste et mathématicien.
Il présidera aux destinées du Jardin des Plantes pendant près de 50 ans. Il l'embellira, l'agrandira et le rendra célèbre bien au-delà des frontières de notre pays.

Buffon était aussi un écrivain dont l'oeuvre majeure est bien sur son " Histoire Naturelle " en 36 volumes.

> Liste des cartes de la station Pasteur
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Métropolitain - Métro Paris - Station Vavin

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Vavin (Station) 2 FC

Métropolitain - Métro Paris -Ligne 4 - Guimard - Station Vavin


2642. Paris - Boulevard Raspail pris du Boulevard du Montparnasse (XIV° Arrt)
F. F. Paris


Cette carte a été postée par François (Carpostale) le 21 janvier 2011 dans le sujet PARIS XIVème.

L'accès à la station " Vavin " de la ligne 4 du Métro visible sur cette carte est situé le long du Boulevard du Montparnasse, à proximité immédiate du carrefour avec le Boulevard Raspail.

L'histoire de ce Boulevard Raspail est assez singulière. En effet, la partie Sud, comprise entre le Boulevard du Montparnasse et le Boulevard Saint-Jacques, et située dans le dos du photographe de cette carte, est ouverte entre 1760 et 1767, sous le nom de " Boulevard d'Enfer ", en vertu d'un décret de 1704 dont l'exécution a été suspendue pendant plus d'un demi-siècle.

En 1784, la fraction du Boulevard d'Enfer comprise entre le Boulevard Edgar Quinet actuel, et le Boulevard Saint-Jacques se trouve sur le tracé du Mur des Fermiers-Généraux. De part et d'autre du Mur, subsiste une voie, vestige de l'ancien boulevard : à l'intérieur le nom de Boulevard d'Enfer est conservé, tandis qu'à l'extérieur c'est le Boulevard de Montrouge, qui continue avec ce nom sur l'emplacement actuel du Boulevard Edgar Quinet.
Le Mur est alors percé d'un certain nombre de portes appelées " Barrières ", et l'on trouve, en particulier, au carrefour des boulevards d'Enfer et Saint-Jacques la Barrière d'Enfer, et au carrefour des boulevards d'Enfer et de Montrouge (Edgar Quinet), la Barrière de Montrouge.

Après la démolition du Mur, les deux boulevards fusionnent de nouveau en un seul qui garde le nom de Boulevard d'Enfer entre les Boulevards Montparnasse et Saint-Jacques.
A la suite de cette " fusion ", le nouveau Boulevard avait une largeur de 70 mètres (comme l'Avenue de la Grande Armée !) qui fut réduite à 40 mètres en 1892.

La partie Nord du boulevard Raspail, c'est-à-dire comprise entre le boulevard du Montparnasse et le Boulevard Saint-Germain, et visible sur cette carte de l'autre côté du carrefour, a été ouverte par morceaux, en une dizaine de fois (!), de 1866 à 1904, et inaugurée officiellement par le Président Poincaré le 10 juillet 1913.

C'est un décret du 9 juillet 1887 qui donne au Boulevard le nom de François-Vincent RASPAIL (1794-1878), chimiste et homme politique français.

[Principale source : Jacques HILLAIRET - Dictionnaire Historique des Rues de Paris - Les Editions de Minuit - 1963]

> Liste des cartes de la station Vavin
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Métropolitain - Métro Paris - Station Vavin

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Vavin (Station) 3 FC

Métropolitain - Métro Paris - Ligne 4 - Guimard - Station Vavin


129. - PARIS. - Montparnasse. Café de la Rotonde. - The Rotunda
A. Leconte. 38, rue Ste-Croix-de-la-Bretonnerie. Paris (Cliché Guy)


Cette carte a été postée par François (Carpostale) le 30 décembre 2010 dans le sujet PARIS VIème.

Attardons-nous quelques .... années près de la station du Métro Vavin.
Cette carte, qui date de 1931 vraisemblablement puisqu'on propose un transport en autocar pour l'Exposition Coloniale, nous montre la terrasse conséquente du Café La Rotonde, terrasse qui s'étend presque jusqu'à l'entrée du Métro.

Lors de l'ouverture de la station Vavin, le 9 janvier 1910, un petit café fait l'angle des Boulevards Raspail et du Montparnasse, face à la station.
Quelques mois plus tard, un certain Victor LIBION va racheter l'établissement qu'il baptise alors " La Rotonde ". Il se trouve que dès cette époque, Montmartre cesse d'attirer et de retenir les intellectuels et les artistes qui se retrouvent plus volontiers sur la " rive gauche " et en particulier autour du carrefour Vavin.

Voilà qui va faire les affaires de l'ami LIBION dont le café est idéalement placé, pratique des prix raisonnables (cinq sous l'anisette), et possède une " machine à sous ", avec, par dessus le marché, une superbe terrasse.
Le bouche à oreille aidant, l'établissement va rapidement attirer une clientèle d'artistes : Picasso, Chagall, Vlaminck vont quitter la Butte pour Montparnasse.
Pendant la Grande Guerre, les poêles bien chauds, car ici on ne manque pas de charbon, feront de la Rotonde un asile confortable et fréquenté. On y rencontre Modigliani aussi bien qu'Apollinaire ou Cocteau.
La politique s'invite, elle aussi, avec Lénine ou Trotski, et la musique n'est pas en reste avec Debussy, Prokofiev ou Stravinski.
Le succès de La Rotonde ne se dément pas, et entre les deux guerres on y croise nombre d'écrivains tels Prévert, ou Aragon tandis que Gershwin y peaufine son " Américain à Paris "

De nos jours, l'établissement reste un lieu incontournable de la rive gauche, et va fêter son centenaire dans les mois à venir.

[Principale source : La Rotonde Montparnasse]

> Liste des cartes de la station Vavin
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Métropolitain - Métro Paris - Station Château d'Eau

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Château-d'Eau (Station) 3 DC 270

Métropolitain - Métro Paris - Ligne 4 - Guimard - Station château-d'Eau


4107. PARIS - Boulevard de Strasbourg
L'Entrée du Métropolitain

Gondry, editeur, Paris

Sur cette carte on peut voir les deux entourages Guimard étroits à écussons et fond carré, installés en 1908 et toujours en place sur le trottoir (côté des numéros impairs) du Boulevard de Strasbourg.

C'est d'ailleurs tout-à-fait surprenant, car un certain nombre de stations, en particulier sur la ligne 4, comme Marcadet, qui comportaient à l'origine deux accès Guimard, sur le même trottoir, et distants de seulement quelques mètres, ont été modifiés plus tard.

Généralement, sur des voies importantes, l'un des accès était déporté sur le trottoir opposé comme cela a été fait, par exemple, à Marcadet.
Ici, on a bien installé une sortie supplémentaire, pourvue d'un escalier mécanique, sur le trottoir opposé, mais on a laissé le double accès Guimard ... pour le plus grand plaisir des amateurs !

On a déjà signalé l'origine du nom de la station " Château-d'Eau " qui, tout comme la rue homonyme, fut ainsi nommée en référence à la " Fontaine du Château-d'Eau ", dite aussi parfois
" Fontaine aux Lions " qui avait été installée en 1811 ou 1813 sur ce qui allait devenir la Place de la République.
En référence à cette fontaine, l'un des tympans de la station a reçu une fresque qui évoque cette fontaine, qui fut déposée et reposée à la Villette où elle servait d'abreuvoir pour les animaux attendant leur trépas !

Signalons enfin que la station Château-d'Eau, située à très faible profondeur sous le Boulevard de Strasbourg, n'est pas couverte par une voûte maçonnée, mais par un " plancher " métallique horizontal qui supporte directement la chaussée.

> Liste des cartes de la station Château d'Eau
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Métropolitain - Métro Paris - Station Quai de la Gare

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862. - PARIS (13°). - Métropolitain - Boulevard de la Gare
Station Quai de la Gare - Au fond : le Viaduc de Bercy

(J. H.)

Cette carte a été postée par François (Carpostale) le 14 février 2011 dans le sujet PARIS XIIIème.

La station " Quai de la Gare " est située dans le XIIIème arrondissement de Paris, sur le terre-plein central du Boulevard dénommé Boulevard de la Gare jusqu'au 1er mars 1976, date à laquelle il a reçu le nom de Boulevard Vincent Auriol, en hommage à l'ancien Président de la République.

Ce nom " de la Gare " n'a aucun rapport avec les chemins de fer ! En 1764, on avait commencé des travaux destinés à aménager une " Gare d'eau ", bassin semi-circulaire, dans la rive gauche de la Seine, à l'emplacement du futur pont de Bercy, et destinée à sevir d'abri pour les bateaux. Ces travaux furent abandonnés, mais le quai de Seine garda ce nom de Quai de la Gare.
Le Boulevard de la Gare, créé en 1864 sur l'emplacement du Mur des Fermiers Généraux, prit son nom en raison de la proximité du Quai de la Gare.

La partie du Boulevard de la Gare comprise entre la Place d'Italie et l'hôpital de la Salpétrière faisait partie, au moment de la construction du Mur des Fermiers Généraux, en 1784, d'un hameau, hors de Paris, nommé " Les Deux-Moulins ". Ce hameau prit plus tard en 1806, le nom d'Austerlitz, et fut rattaché à Paris, dans le 12ème arrondissement de l'époque, en 1818.

La station de Métro " Quai de la Gare ", sur la ligne 6, est ouverte le 1er mars 1909 dans le cadre de la mise en service du tronçon Nation - Place d' Italie de cette ligne.

> Liste des cartes de la station Quai de la Gare
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Métropolitain - Métro Paris - Station Châtelet

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Châtelet (Station) 3 DC 216

Métropolitain - Métro Paris - Ligne I - Ligne 4 - Ligne 7 - Ligne 11 - Guimard - Rivoli - Station Châtelet

PARIS ET SES MERVEILLES
3.043 - La Place du Châtelet (avec sa fontaine, dite du Palmier)
et la tour Saint-Jacques (ex-clocher de l'église Saint-Jacques-la-Boucherie).
Ed. d'Art Guy

Cette carte semi-moderne a été écrite, en janvier 1949, dans le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque Nationale, par un jeune homme à une demoiselle qui semblait tenir une grande place dans ses pensées.
On peut voir l'un des nombreux accès à la station Châtelet du Métro, avec son entourage classique en fer forgé, et son porte-plan. On y voit également, en face du théâtre Sarah Bernhardt, la colonne dite Fontaine de la Victoire ou du Palmier.
En 1802, Napoléon Ier ordonne la démolition du Châtelet, et par la suite la création de la Place sur laquelle il fait édifier une fontaine, à la fois comme élément de décoration et comme source d'eau potable pour les parisiens. Cette fontaine, dont la colonne est décorée de feuilles de palmier, sera vite baptisée Fontaine du Palmier par les habitants de la Capitale.

Au sommet de la colonne, une statue de la Victoire due au sculpteur Louis-Simon Boisot. Autour de la colonne sont inscrites les grandes victoires de Napoléon en Egypte et en Italie.
A la base de la colonne, quatre statues allégoriques se tenant par la main, symbolisent quatre grandes vertus, variables selon les sources !
Jacques Antoine Dulaure, dans son " Histoire physique, civile et morale de Paris " y voit la Loi, la Force, la Prudence et la Vigilance. Jacques Hillairet remplace la Prudence par la Foi tandis que d'autres évoquent la Prudence, la Tempérance, la Justice et la Force !

Quoi qu'il en soit, la Fontaine, construite en 1808, se trouve tout-à-fait excentrée par rapport à la Place et à ses accès cinquante ans plus tard. En 1858, il est donc décidé de déplacer la Fontaine, et cela se fera d'une manière élégante et spectaculaire, puisque l'ensemble est déplacé d'un bloc, sans démontage, sur un chariot muni de galets roulant sur des rails. La translation, sur une distance d'environ 12 mètres, est complétée par une surélévation (nouveau piédestal) qui portera la hauteur de l'ensemble de 18 à 22 mètres. Ce nouveau piédestal constitue un bassin, orné de quatre sphinx dus au sculpteur Henri-Alfred Jacquemart.

> Liste des cartes de la station Châtelet
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Métropolitain - Métro Paris - Station Crimée

323. PARIS - Angle de la rue de Crimée et Mathis

F. B.
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Crimée (Station) 2 DC 271

Métropolitain - Métro Paris - Ligne 7 - Guimard - Station Crimée


La station Crimée, sur la ligne 7, entre Riquet et Corentin Cariou possède plusieurs accès dont celui qui figure sur cette carte, au carrefour des Rues de Crimée et Mathis avec l'Avenue de Flandre, dans le XIXème arrondissement de Paris.
Sur cette carte, on voit un immeuble qui se termine en pointe à la rencontre des rues de Crimée et Mathis, avec l'accès au Métro, doté d'un entourage Guimard sur le trottoir de gauche de la rue de Crimée, c'est-à-dire du côté des numéros impairs.
Or, à l'heure actuelle, un petit tour virtuel dans le quartier grâce à Google Street nous montre que l'immeuble n'a pas disparu, même si les boutiques ont un peu changé, mais que l'accès Guimard à la station est maintenant sur le trottoir de droite de la rue Mathis, donc du côté des numéros pairs.
On constate d'ailleurs qu'il empiète assez fort sur la largeur de la rue Mathis qui, peut-être à cause de cela, a été mise en sens unique.

Alors quand, et pour quel motif a-t-on déplacé cet accès ? Je n'ai, pour l'instant aucune information à ce sujet. Bien des accès à d'autres stations ont été modifiés, déplacés voire supprimés, et la chose n'a donc vraiment rien d'exceptionnel, mais on aimerait en savoir un peu plus !

La station possède également un double accès sur l'avenue de Flandre du côté des numéros impairs, et une sortie pourvue d'un escalier mécanique du côté des numéros pairs. Ces trois accès sont à une centaine de mètres plus au nord.

> Liste des cartes de la station Crimée
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Métropolitain - Métro Paris - Station Opéra

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Opéra (Station) 3 FC

Métropolitain - Métro Paris - Ligne 3 - Ligne 7 - Ligne 8 - Guimard - Cassien-Bernard - Station Opéra


3980 PARIS LA NUIT. - Perspective de l'Avenue de l'Opéra
ND. Phot.


Cette carte a été postée par François (Carpostale) le 6 janvier 2011 dans le sujet Paris 1er - Avenue de l'Opéra.

La station Opéra comporte deux accès secondaires, l'un à l'angle de la Rue Scribe et de la Rue Auber, doté d'un entourage Guimard à cartouches et fond carré, l'autre sur le trottoir, côté des numéros impairs, face au 43 Avenue de l'Opéra, (sortie seulement) doté d'un escalier mécanique et d'un entourage classique en fer forgé.

La station comporte en outre deux accès principaux, pourvus d'entourages de pierre de taille type Cassien-Bernard, sur la Place de l'Opéra, l'un, de grande largeur, du côté du Palais Garnier, et l'autre, visible sur cette carte, plus étroit, et situé du côté de l'Avenue de l'Opéra.

En 1903, lors de la construction de la ligne 3, et plus particulièrement de son passage sous la Place de l'Opéra, les ingénieurs du Métro ont eu à résoudre un problème sérieux. En effet, le réseau à construire comportait deux autres lignes : la 7 et la 8, qui devaient également traverser la Place de l'Opéra, et les croisements entre ces trois lignes étaient alignés sur une même verticale.
L'instabilité du terrain, la présence d'une nappe aquifère à faible profondeur et la nécessité de perturber le moins possible la circulation dans ce quartier rendaient les travaux difficiles. De ce fait, il devenait gênant et même périlleux d'ouvrir un nouveau chantier à chaque construction de ligne, et la décision fut prise de construire en une seule fois un ouvrage permettant le croisement des trois lignes.
On réalisa donc une sorte de " prisme " en béton, muni de 3 couples d'ouvertures à 3 niveaux différents pour le passage des trois lignes : la ligne 3 dont les rails seront à 6,23 mètres de profondeur, puis la ligne 7 à 10,67 mètres et enfin la ligne 8 à 15,77 mètres.
Compte tenu de la mauvaise qualité des sols, ce massif reçut des fondations profondes (caissons métalliques " foncés " à l'air comprimé à plus de 20 mètres sous la chaussée). Des planchers métalliques étaient prévus pour supporter les voies à chaque étage, et la partie supérieure du caisson recevait une structure métallique destinée à supporter la chaussée.

A ce moment, seule la ligne 3 fut construite et traversa la structure. On construisit également l'accès principal large situé du côté du Palais Garnier, et sans doute l'accès secondaire de la rue Auber sous laquelle la ligne 3 chemine pour atteindre la Place de l'Opéra.

Les choses restèrent en l'état pendant 7 ans puisque c'est seulement en 1910 que la ligne 7 fut construite et raccordée à la structure de la Place de l'Opéra. A cette occasion, on construisit tous les couloirs, escaliers et ascenseurs permettant l'accès aux différentes lignes, et en particulier l'accès représenté sur cette carte. La ligne 8 suivit en 1913.
Ajoutons pour terminer que les ingénieurs, pour perturber le moins possible la circulation, s'étaient imposés l'obligation d'exécuter tous les couloirs, escaliers et salles souterraines à l'aide d'un seul puits par lequel furent descendus tous les matériaux, et remontés tous les déblais.

Voir dans " Les Petits Plus du Métropolitain " une coupe de la Place de l'Opéra montrant l'ensemble des installations.

> Liste des cartes de la station Opéra
dominique1594

Métropolitain - Métro Paris - Boulevard de la Villette

Image
La Villette (Boulevard de) 5 DC 273

Métropolitain - Métro Paris - Ligne 2 - Aérien - Boulevard de la Villette


340. - PARIS - Le Métropolitain, Boulevard de la Chapelle
(G. I.)


Encore une carte avec une légende inexacte ! Le Boulevard de la Chapelle est très loin, tout au fond de la carte, et le cliché est pris juste à la sortie de la Place de la bataille de Stalingrad, à l'entrée du Boulevard de la Villette. On voit d'ailleurs sur la carte la dernière travée de la courbe du Métro quittant la Place et se raccordant à la longue ligne droite filant, au-delà de la station Stalingrad, vers celle de La Chapelle. De l'autre côté de la ligne aérienne, on voit l'entrée de la Rue de l'Aqueduc, avec un immeuble formant un angle obtus du côté gauche de l'intersection de cette rue avec le boulevard, qui est reconnaissable sur Google Street, malgré un certain " rajeunissement ".

Le Boulevard de la Villette, comme la plupart des boulevards suivant le tracé de l'ancien Mur des Fermiers généraux, bénéficie d'une largeur importante du fait qu'il a englobé l'ancien boulevard qui longeait le Mur à l'intérieur, l'espace libéré par la destruction du Mur, et l'ancien chemin de ronde qui longeait le Mur à l'extérieur. C'est cette largeur conséquente qui a permis l'implantation du Métro aérien sur ce type de boulevard.

C'est en 1864 qu'il reçoit le nom de Boulevard de la Villette, parce qu'il longeait en partie l'ancienne commune de La Villette.
Auparavant, il était morcelé en plusieurs tronçons, tant à l'intérieur du Mur (anciens boulevards) qu'à l'extérieur (anciens chemins de ronde), dont les noms, en remontant depuis Belleville, étaient : La Chopinette, Combat, la Butte-Chaumont, Strasbourg et enfin Villette !

La partie comprise entre la Rue d'Aubervilliers et l'Avenue de Flandre s'est appelée un temps Boulevard de Bruxelles.

> Liste des cartes du Boulevard de la Villette
dominique1594

Traversée de la Seine Châtelet - Saint-Michel

La 500ème carte du sujet Métro ne pouvait pas être banale !

Voici donc une carte un peu exceptionnelle, tant dans sa forme que par son sujet.
C'est une carte " pliante " d'une longueur dépliée de 56 cm soit quatre cartes ordinaires, et son sujet est la traversée de la Seine par la ligne 4 du Métro, entre la Place du Châtelet et la Place Saint-Michel, avec " escale " dans l'Île de la Cité, présenté sous la forme d'une coupe montrant le tunnel du Métro d'une rive à l'autre du fleuve.
Trav. Seine.jpg
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Métropolitain de Paris - Traversée de la Seine à la Cité - Profil en long - Panorama sur 700 mètres de longueur
D'après l'aquarelle de J. Lormier, Ingr. A. M. , Paris
La carte porte des initiales E. S au recto - Au verso C. Malcuit, phot. édit. Paris - Egalement la mention "CARTE LETTRE " et trois lignes pour le nom et l"adresse du destinataire.

De gauche à droite :
- sur la carte 1, la Tour Saint-Jacques et la Place du Châtelet, et le passage du Métro sous le grand bras de la Seine
- sur la carte 2, arrivée et station dans l'Île de la Cité (Caisson central pour la voie et les quais, caissons d'extrémité pour les accès)
- sur la carte 3, traversée souterraine de l'Île puis passage sous le petit bras de la Seine
- sur la carte 4, remontée vers Saint-Michel avec passage sous le Chemin de Fer d'Orléans, puis station Saint-michel sous la Place, à proximité de la Fontaine

La traversée de la Seine par la ligne 4, entre Châtelet et Saint-Michel revêt un caractère très particulier. En effet, si au moment de sa mise en service, le 9 janvier 1910, le Métro avait déjà franchi le fleuve par 3 fois, c’était sur des ponts. Certes, la ligne 3 était bien passée sous le Canal Saint-Martin, mais celui-ci n’est pas la Seine, et puis il avait été asséché pendant la durée des travaux.

Donc pour la première fois, les ingénieurs du Métro allaient devoir résoudre le problème d’une traversée « sous-fluviale » de la Seine.

Le projet initial prévoyait un tracé sous la rue de Rennes, qui aurait été prolongée jusqu'à la Seine, puis la traversée du fleuve un peu en aval de l'Île de la Cité, pour continuer rive droite sous la rue du Louvre . Ce tracé posait deux problèmes : le prolongement de la rue de Rennes jusqu'à la Seine imposait la démolition d'une partie des bâtiments de l'Académie Française, et donc leur reconstruction ailleurs, mais surtout, il entraînait le passage du Métro sous l'Institut, au grand dam des académiciens qui craignaient que les trépidations dues au passage des rames ne troublassent (l'Académie vaut bien un imparfait du subjonctif ...) la quiétude de leur délibérations !
La presse de l'époque relate la vive polémique qui s'ensuivit. En fin de compte, le projet fut abandonné, pas tant pour donner satisfaction aux Immortels, qu'à cause du coût de reconstruction des bâtiments à détruire, dont personne ne voulait supporter la charge.

Un nouveau tracé fut donc envisagé, par le boulevard Saint-Germain et la rue Danton jusqu'à la Place Saint-Michel. Le passage sous l'Île de la Cité permettait l'implantation d'une station desservant le Palais de Justice, et l'on rejoignait la rive droite à hauteur de la Place du Châtelet. La nécessité de contourner les ponts sur les deux bras de la Seine obligeait à un tracé en courbe sous le fleuve, la traversée des deux bras devenant beaucoup plus longue que la simple distance entre les rives.

Le projet fut mis au concours en 1904, avec des spécifications précises : double tunnel circulaire pour le souterrain et les stations, à construire par " cheminement horizontal ", puits à chaque extrémité de station à la fois pour permettre le raccordement des tubes de diamètre différents, et pour l'installation des escaliers et ascenseurs, mais il était admis que les industriels puissent apporter des modifications tant dans la structure que dans les moyens d'exécution.
13 concurrents remirent 33 projets, et ce fut finalement l'Entreprise Chagnaud (celle qui avait construit l'ouvrage de la station Opéra) qui emporta le marché, avec deux modifications importantes par rapport au cahier des charges : tunnel unique pour le souterrain et les stations, et construction par fonçage vertical. La nature du terrain, et surtout la présence de la nappe aquifère à faible profondeur condamnaient en effet tout autant le percement des tunnels en galeries boisées que l'utilisation du bouclier.

La construction par fonçage vertical consiste à bâtir le souterrain par tronçons munis à leur base d’une chambre de travail à l’air comprimé. Ces tronçons sont enfoncés les uns après les autres dans le lit du fleuve jusqu’au niveau voulu. Les caissons une fois mis en place, il reste à les relier entre eux, ce qui n’entraîne pas trop de difficultés.
[ La méthode de construction et de fonçage des caissons est décrite en détail : Le Métro sous la Seine ]

La même méthode de fonçage a été appliquée à la construction des stations Cité et Saint-Michel. Chacune de ces stations est constituée d'un caisson principal destiné à contenir les voies et les quais, de 66 mètres de long. A chaque extrémité, on trouve un caisson de section elliptique et à axe vertical, destiné à contenir les escaliers d'accès et les ascenseurs. Une " tubulure " de la même section que le corps de la station, et de 3 mètres de longueur, située à la base de ces caissons permet le raccordement avec le caisson de la station, et l'obtention de la longueur " normale " de 75 mètres pour la station.

Les trois caissons constituant chaque station ont été construits exactement à la verticale de leur position définitive, et foncés individuellement, le raccordement entre caisson central et caissons d'extrémité étant effectué une fois l'ensemble en position définitive. Ajoutons que les deux stations sont en courbe : 600 mètres de rayon pour Cité et 300 mètres pour Saint-Michel.

Une grosse difficulté se présentait en fin de parcours du côté de la station Saint-Michel : entre le dernier caisson foncé dans le petit bras de Seine et la station Saint-michel, le métro doit passer sous la ligne du Chemin de Fer d'Orléans (aujourd'hui RER C). Il n'est donc pas possible de foncer un caisson à cet endroit, et les difficultés déjà signalées, à savoir nature du sol et présence de nappe aquifère, rendent impossible la construction de tunnel par les moyens habituels.
On va donc user d'un stratagème. Tout autour de la zône dans laquelle doit être creusé le souterrain, on va congeler le terrain. Pour cela un certain nombre de " sondes " vont être enfoncées dans le sol et seront ensuite parcourues par un courant d'une solution de chlorure de calcium refroidie autour de -20°. Pour cela, deux usines frigorifiques sont installées à proximité.
Au bout d'un mois, le sol était suffisamment gelé pour permettre le creusement du tunnel dans des conditions (presque) normales.

Le chantier de traversée de la Seine par la ligne 4, commencé en octobre 1905, se termina fin décembre 1909 après l'achèvement des travaux dans le sol congelé, les travaux avaient donc duré un peu plus de quatre ans pour 1100 mètres de tunnel.

> Liste des cartes de la Traversée de la Seine
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