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Il y a une question que je me pose depuis pas mal d'années, et à laquelle je n'ai jamais pu avoir de réponse. Ainsi qu'on peut le voir sur les deux photos ci-dessous, les cafés du début du siècle dernier étaient souvent pourvus d'une potence, scellée au-dessus de la porte d'entrée. A certains moments de l'année, des branchages - probablement de résineux - étaient suspendus à cette potence. Quelle pouvait en être la fonction, ou la signification ? Y avait-il un rapport avec la fête patronale ? Ou suspendait-on ces branchages à l'occasion d'une noce ?
Martigny-branchage.jpg (64.18 Kio) Vu 4632 fois
Pargny-Filain-branchage.jpg (58.17 Kio) Vu 4634 fois
Amis collectionneurs de cartes postales, avez-vous remarqué la même chose dans votre région ?
Tout élément de réponse sera le bienvenu.
Merci d'avance !
Bien cordialement,
Jean-François.
Le Chemin des Dames avant 1914
Sauf mention contraire, toutes les cartes que je présente sur CPArama font partie de ma collection. Elles ne sont pas à vendre.
Bonsoir Jean François et bonsoir à tous
La première chose qui me vient à l'idée c'est la fête des rameaux, dans toutes les régions de France et du monde on fête les rameaux le dimanche qui précède Pâques.
Chaque région ou pays accroche en porte bonheur des branches de diverses espèces selon les régions ou pays , sur les portes ,sur les poternes ,etc
Je sais qu'en Bretagne on décore aussi les proues des bateaux de rameaux de buis, ou de laurier et chaque région a ses rameaux.
bastille91
Je m'étais bien sûr fait la même remarque que toi à propos de la fête des rameaux. Mais ça ne peux pas être ça : sur une carte de Crandelain, photographiée en plein été, au mois de juillet, on voit en effet un de ces branchages suspendu à la potence du café...
Non, ces branchages peuvent être suspendus à n'importe quel moment de l'année. Ils ont évidemment une utilité ou une signification, puisqu'on a pris la peine de sceller des potences à cet effet dans les façades des cafés. Et seulement sur les façades des cafés, pas sur celles des autres bâtiments.
Bonne soirée à tous !
Bien cordialement,
Jean-François.
Le Chemin des Dames avant 1914
Sauf mention contraire, toutes les cartes que je présente sur CPArama font partie de ma collection. Elles ne sont pas à vendre.
dumultien a écrit :seulement sur les façades des cafés, pas sur celles des autres bâtiments.
.
Sur ta carte ou il y à un tabac, il me semble voir aussi des rameaux ou branches sur la façade de l'autre maison à l'arrière plan ! est tu sur qu'il s'agisse aussi d'un café !!!
pour les branches au mois de juin ou juillet, rien d'étonnant,pâque étant au mois d'avril !(la fainéantise de les retirer ou pour porter chance plus longtemps)
En ce qui concerne la pose des potences rien d'étonnant non plus s'agissant de commerces les potences servaient à accrocher en autre les pancartes et enseignes des établissements !!
les maisons privés n'en avaient pas besoin !
Mon avis et rien que mon avis
bastille91
Bonjour
Interessant ! J'ai une hypothèse : ne s'agirait-il pas d'un pied de tabac supendu (comme on le fait pour secher), qui remplacerait la traditionnelle carotte peut être par économie, et qui de fait ne se trouverait que sur les façades de café-tabac ?
Pascal, sur la carte où il y a un tabac, les autres "branchages" que tu crois deviner sont en fait des arbres dépassant du mur d'un jardin. J'ai vérifié sur une autre carte bénéficiant d'un meilleur angle.
Joël, les branchages qui étaient suspendus aux façades des cafés ressemblaient davantage à des résineux qu'à du tabac (larges feuilles). De plus, à ma connaissance, le tabac n'était pas cultivé dans la région du Chemin des Dames au début du siècle dernier. La carotte des bureaux de tabac (on parlait alors de "débits de tabac") n'a été "inventée" qu'au début du XXe siècle. Elle a remplacé des enseignes en tôle émaillée, souvent en forme d'écusson. Voir ici ou là.
Parmi les cartes de vos collections, avez-vous également noté des exemples de ces branchages ?
Bien cordialement,
Jean-François.
Le Chemin des Dames avant 1914
Sauf mention contraire, toutes les cartes que je présente sur CPArama font partie de ma collection. Elles ne sont pas à vendre.
Sylvain Halgand a écrit :Ne serait-ce pas une treille (ou un bout de treille) de vigne pour annoncer le vin nouveau ?
Bonjour à tous
Normal le vin pour des cafés, mais de mémoires les cuites aux vins nouveaux que j’ai prise était au mois de novembre, alors que font les branches sur les potences aux mois de juillet.
Les fêtes traditionnelles dans l’Aisne ou les coutumes ne doivent pas être si nombreuses que ça, pourquoi pas un petit tour aux syndicats d’initiatives !! Ou alors la fête du saint patron des cafetiers, mais lequel ?????
Bastille91
Pour les saints des cafetiers et vignerons: saint Amand, patron des brasseurs et cafetiers, Fête : 9 juillet saint Vincent, patron des vignerons,Fête 22 janvier.
Les vignes et le vin, j'y ai bien sûr pensé. Mais si la région du Chemin des Dames avait très longtemps été réputée pour ses vins - une architecture locale caractéristique, celle des vendangeoirs, en est même née -, l'activité viticole y était pratiquement tombée à néant au début du siècle dernier. Ce phénomène est bien connu des historiens locaux, qui attribuent ce déclin des vignobles au "petit âge glaciaire" du XIXe siècle et à la concurrence des vins du Midi. Par ailleurs, les branchages suspendus au-dessus des portes des cafés ne ressemblent pas du tout à des sarments de vigne.
J'ai déjà posé ma question à des historiens et à des spécialistes de la région du Chemin des Dames, nul n'a pu me répondre. Je regrette de ne pas avoir posé cette question aux anciens quand j'étais jeune, ils connaissaient sans doute la réponse, mais l'ont emportée avec eux dans la tombe...
Avez-vous également rencontré ces branchages suspendus dans les cartes de vos collections ?
Bien cordialement,
Jean-François.
Le Chemin des Dames avant 1914
Sauf mention contraire, toutes les cartes que je présente sur CPArama font partie de ma collection. Elles ne sont pas à vendre.
tramontane66 a écrit :
En tous cas, ta question fait un tabac
Bien cordialement,
Jean-François.
Le Chemin des Dames avant 1914
Sauf mention contraire, toutes les cartes que je présente sur CPArama font partie de ma collection. Elles ne sont pas à vendre.
(je ne comprends vraiment rien à la fonction URL dans les messsages...)
Cordialement,
woip7750
Modifié en dernier par woip7750 le mar. 18 mai 2010 21:20, modifié 3 fois.
"L’ennemi est con, il croit que c’est nous l’ennemi alors que c’est lui." Pierre Desproges "Runners run because they like running. Joggers jog because they like food."
Bonjour Woip
surlignez avec la souris,le mot écrit pour mettre le lien ex : Branches de Mai
cliquez ensuite sur le rectangle URL : Branches de Mai
mettre le signe = juste derrière le l de url : [url le l ici ]Branches de Mai[/url]
collez votre lien derrière le signe = comme ceci : Branches de Mai
et vous avez le lien inséré dans la phrase. Branches de Mai
Merci pour ce nouveau document, qui semble bien concerner ce curieux usage des branchages, si cette maison se trouve bien être un café.
Et avoir trouvé des branchages à Branches, alors là bravo !
Bonne soirée à tous.
Bien cordialement,
Jean-François.
Le Chemin des Dames avant 1914
Sauf mention contraire, toutes les cartes que je présente sur CPArama font partie de ma collection. Elles ne sont pas à vendre.
Merci pour l'info technique. J'avais tout bon à un signe près.
C'est çà d'être myope et hypermétrope.
Cordialement,
woip7750
"L’ennemi est con, il croit que c’est nous l’ennemi alors que c’est lui." Pierre Desproges "Runners run because they like running. Joggers jog because they like food."
Bonsoir à tous
Bon depuis le temps que ça me turlupine et apres avoir trouvé la carte par hasard sur le site (voir plus haut) j'ai recherché de nouveau.
Je pense que l'origine des ces "curieux branchages" est donnée de façon on ne peut plus claire sur le Site du C.G. du Loiret :
"27/02/2001
Jusqu'à la Grande Guerre, le "bouchon", branchage symbolique, était apposé aux frontons de nombreux cafés. On en trouvait cependant encore trace, dans les années 1970, dans une dizaine de communes du département.
Une ordonnance royale. Historiquement, le "bouchon" dont l'appellation provient du vieux français "bousche" (petite botte, petite gerbe) est le nom donné généralement au branchage que tout débiteur de boisson se devait de mettre à la façade de sa maison. Dès le XIVe siècle, nous trouvons trace de cette obligation. En 1680, une ordonnance royale dicte encore plus clairement à tout vendeur de vin "à huis coupé et pot renversé" : "Nul ne pourra tenir taverne sans faire déclaration, ni mettre bouchon." Le bouchon ne serait donc que l'ancêtre de l'actuel droit de licence de nos débits de boisson instauré en 1816.
Dans de nombreux villages, la pose du bouchon avait lieu la veille de la fête du pays. Les "jeunes gens" (groupe d'âge pouvant aller des conscrits à tous les hommes non mariés) allaient déposer l'ancien "bouchon" (le brûlant parfois) et suspendre le nouveau de café en café, en échange de quoi le patron de chaque établissement se devait de l'arroser. Les bouteilles vides étaient alors accrochées au "bouchon".
Du genévrier ou du sapin. Le bouchon devait être choisi dans une essence d'arbre à feuillage persistant. Dans notre région, c'était généralement le genévrier qui faisait les frais de cette tradition, et parfois le sapin. L'arbuste ou la branche était alors décoré de rubans de couleurs (dits "fleurets") et accroché indifféremment cime en l'air ou en bas. Un inventaire réalisé à partir des cartes postales anciennes a permis de dénombrer 183 communes différentes dont les cafés, au début du XXe siècle apparaissent ornés d'un "bouchon". Cela représente plus de 52 % des 349 communes que comptait alors le Loiret.
Ces communes à bouchon se situaient essentiellement en Beauce, Gâtinais occidental, Orléanais et Puisaye. Dans ces secteurs, la coutume a perduré encore assez longtemps. En 1962, Jean Driard déclare à propos du Gâtinais de l'Ouest : "On voit également dans ma contrée le bouchon de genévrier au-dessus de la porte des petits cafés de village, mais cela tend à se perdre". On en trouve cependant encore trace, dans les années 1970, dans une dizaine de communes. Aujourd'hui rares sont celles, à l'exemple de Charmont-en-Beauce, Guignonville ou Gondreville-la-Franche, à maintenir la tradition.
Merci infiniment, Joël, pour ce précieux renseignement ! C'est effectivement la solution du problème, l'énigme est RESOLUE !
Il me reste maintenant à savoir si le terme de "bouchon" était également en usage dans l'Aisne, mais l'essentiel est de connaître l'origine de cette tradition.
Encore merci !
Bien cordialement,
Jean-François.
Le Chemin des Dames avant 1914
Sauf mention contraire, toutes les cartes que je présente sur CPArama font partie de ma collection. Elles ne sont pas à vendre.
Il semble bien que le terme de "bouchon" était utilisé dans toute la France. Les fameux bouchons lyonnais tireraient même leur nom de ces branchages...
Bien cordialement,
Jean-François.
Le Chemin des Dames avant 1914
Sauf mention contraire, toutes les cartes que je présente sur CPArama font partie de ma collection. Elles ne sont pas à vendre.
Bravo Joël.
163 jours de suspense pour cette enquête, mais l’ordonnance royale de 1680 est la : "Nul ne pourra tenir taverne sans faire déclaration, ni mettre bouchon."
Résolu bobjjo76
Bastille91
