Tout Paris

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JeanMarc
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Re: Tout Paris

► Cartoliste Tout-Paris classée par numéros
► Cartoliste Tout-Paris classée par arrondissements

TOUT PARIS - 656 - Le Passage de l'Ecluse St-Martin (Xe arrt.)
Collection F. Fleury


Un décret royal de Louis-Philippe du 27 juillet 1808 autorise la création du canal Saint-Martin, selon les plans et profils dressés par l’ingénieur Pierre Simon Girard (1765-1836), approuvés le 11 juillet 1808. Les travaux ne seront commencés que quatorze ans plus tard et une ordonnance du 15 août 1821, viendra en modifier quelque peu les plans initiaux.
Julien Désiré Abel Coïc (1779-1839), ingénieur des ponts et chaussées qui a été chargé en 1817 d’achever le canal de l’Ourcq, fait adopter le tracé définitif de celui de Saint-Martin.
Alors que les devis s’élèvent à plus de huit millions de francs, la ville de Paris décide d’adjuger la construction du canal Saint-Martin à une société privée en lui allouant, au rabais, une somme de cinq millions cinq cent mille francs ; en contrepartie cette société s’engage à réaliser à ses frais et en totalité, le percement et l’aménagement du canal et obtiendra une concession pour exploiter les péages du canal pendant 99 ans.
Six concurrents soumissionnent pour obtenir cette adjudication : Vassal et Cie, banquiers à Paris ; Thuret et Cie, banquiers à Paris ; Laffitte, Cottier et Cie, banquiers à Paris ; le Comte Antoine de Saint-Didier ; Lettré, banquier à Paris ; Destors, entrepreneur de bâtiments, propriétaire.
La
Compagnie des canaux de l’Ourcq et de Saint-Denis, dirigée par le sieur Jacques-Claude-Roman Vassal remporte l’adjudication, l’enchère au rabais étant immédiatement arrêtée à cinq millions quatre cent soixante-dix mille francs, somme que la ville de Paris paiera à cette compagnie en seize trimestres d’égales échéances ; l’ordonnance royale du 11 décembre 1821 vient confirmer cette concession qui prend effet à compter du 1er janvier 1823.
René-Édouard de Villiers du Terrage, dit Devilliers (1780-1855) est nommé ingénieur en chef des travaux du canal Saint-Martin ; il sera assisté par les ingénieurs ordinaires François-Félix Hurel (1790-1871) et Alphonse Jean-Claude Bourguignon-Duleau (1789-1832).

Avant que ne soit posée la première pierre du futur Canal Saint-Martin, les droits de navigation et de stationnement y sont déjà établis dès le 12 novembre 1821
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La première pierre du canal est posée le 3 mai 1822, son inauguration a lieu le 4 novembre 1825 et la navigation y commence provisoirement le 23 décembre 1825. Cependant, ce n’est que le 15 novembre 1826 que la navigation y est totalement accessible :
Avis au commerce. — Le commerce est prévenu que le canal Saint-Martin est aujourd’hui définitivement ouvert à la navigation. (15 novembre 1826).
Dès le mois de novembre de l'année dernière, avant le terme fixé pour l'achèvement de son entreprise, et malgré les retards éprouvés dans la remise des terrains, la compagnie du canal Saint-Martin y avait introduit les eaux et l'avait ouvert aux essais de la navigation.
Ces essais ont parfaitement réussi, et le commerce a joui par anticipation pendant plusieurs mois des avantages y attachés.
Quelques travaux indispensables de perfectionnement restaient, toutefois, à terminer dans l'intérieur et le fond de divers bassins. L'exécution en avait été remise après l'épreuve du canal, et l'on a choisi pour y procéder la saison d'étiage, temps auquel la navigation de la Seine et de ses affluens est annuellement interdite.
Ces travaux de perfectionnement sont aujourd'hui complètement achevés, l'on doit compter que la navigation sur le canal Saint-Martin aura lieu désormais sans interruption.
(Le Drapeau Blanc 19 novembre 1826)

Depuis le bassin de la Villette jusqu’à son débouché sur la Seine, le canal est long de 4.553,80 mètres. Il est alimenté par la moitié du surplus des eaux amenées par le canal de l’Ourcq au bassin de La Villette.
La traction des bateaux se fait à col d’homme sur toute l’étendue du canal.
Afin de racheter la pente du courant de 24,56 mètres, il a été nécessaire d’installer neuf écluses dont quatre doubles : ces écluses présentent une longueur de 42 mètres sur 7,80 mètres de largeur.
La double écluse présentée sur la carte ci-dessous, dénommée
Ecluse des Morts, se situe à hauteur des n°150 à 156 quai de Jemmapes (à droite sur cette carte) et des n°153 à 159 quai de Valmy (à gauche) ; on aperçoit, au fond, le Pont de la rue Louis Blanc. Le cliché de cette carte est pris de la rue Eugène Varlin.

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publié par zelig dim. 16 mai 2021 12:47 ► ICI

L’Ecluse des Morts tient son nom de la rue des Morts, une des anciennes dénominations de l’actuelle rue Eugène Varlin. L’origine de ce nom reste toutefois controversée.
Jusqu’en 1789, la future rue des Morts s’appelle rue Saint-Maur : elle commence à la rue du faubourg Saint-Laurent (qui deviendra la rue du faubourg Saint-Martin), passe entre le couvent des Récollets au sud et la voirie de Monfaucon au nord, continue en laissant à sa droite l’Hôpital Saint-Louis et se termine sur la rue du faubourg du Temple ; à partir d’ici, elle se nomme rue du Chemin Saint-Denis.
En 1790, la carte dressée par Louis-Joseph Mondhare indique que la portion de la rue Saint Maur allant du faubourg Saint-Martin jusqu’à la rue de l’Hôpital Saint-Louis (prolongement de la rue de la Grange-aux-Belles) est désormais dénommée
rue des Morts ; le reste de la rue Saint-Maur conservant son nom tout comme le Chemin Saint-Denis.
Est-ce le voisinage du couvent des Récollets qui possédait sa nécropole (1) qui a incité la municipalité à baptiser cette portion de voie « rue des Morts » ? Ou, mieux encore, le cimetière dit de la Grange-aux-Belles, où étaient inhumés les étrangers, principalement protestants, ouvert en 1762 à l’angle de la rue Saint-Maur et de l’Hôpital St-Louis-Grange-aux-Belles et abandonné en 1790 avant d’être désaffecté et son terrain vendu en 1796 pour 15.100 livres par les Domaines ?
Je penche pour ces deux propositions puisque, dans le même temps, le couvent des Récollets a été désaffecté pour être occupé en partie, dès 1789, par une caserne de la Garde Nationale et, pour une autre partie, transformé à partir de juillet 1790 en atelier de filature.
On peut en tout cas rejeter les affirmations lues ci et là nous parlant d’une déformation de Saint-Maur en Morts par homophonie, alors que les rues des Morts et Saint-Maur ont clairement cohabité pendant plusieurs décennies sur les mêmes cartes ; de même, ni des réminiscences du gibet de Monfaucon, lequel était désaffecté depuis belle lurette, ni la proximité d’un hypothétique ancien cimetière mérovingien ne peuvent être prises en considération pour expliquer cette appellation de rue des Morts, laquelle disparaît dès les années 1830 pour devenir la
« rue des Ecluses du Canal » puis la rue des Ecluses Saint-Martin et enfin rue Eugène Varlin en 1910.

Cartes du Quartier Saint-Louis et Couvent des Récollets en 1758 et 1790 avec future implantation du canal Saint-Martin
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Comme on peut le voir sur les cartes ci-dessus, le Canal Saint-Martin a été implanté en partie sur les terres de l’ancien couvent des Récollets. ► voir ICI, notre étude sur les Récollets.

En juin 1826, la Compagnie des canaux de l’Ourcq et de Saint-Denis qui est donc devenue concessionnaire du Canal Saint-Martin pour 99 ans, depuis le 1er janvier 1823, rétrocède cette concession à une nouvelle société, la
Compagnie du Canal Saint-Martin, dont les principaux actionnaires sont le banquier Jacques-Claude-Roman Vassal (1770-1834) ; Antoine comte de Saint-Didier (né en 1765), homme d'affaires résidant dans son hôtel particulier du 114 rue du faubourg Saint-Honoré ; Georges Hainguerlot (1795-1868), banquier et fils du propriétaire du château et des terres de Villandry, Pierre-Laurent Hainguerlot (à son décès du 16 avril 1841, celui-ci lèguera une somme de 600.000 francs à la ville de Paris, afin que soit édifiée au bord du canal Saint-Martin, une « école normale des canaux et chemins de fer »). Tous trois sont en outre déjà actionnaires de la Cie des canaux de l’Ourcq et Saint-Denis.
La nouvelle compagnie est présidée par le banquier
Adolphe-Pierre-François Cottier (1780-1843), à qui succède Jacques-François dit Frédéric Destors (1782-1848) en 1843, puis Henri Coïc (1779-1871) à partir de 1848.
Omniprésent au sein de la compagnie du Canal Saint-Martin dès avant 1834,
Louis Antoine Christophe Raugrave-Dupin (1792-1868), également actionnaire, remplit la fonction de Secrétaire général de l'administration non seulement de ce canal, mais également des deux autres canaux.
Le 28 octobre 1830, Antoine de Saint-Didier lègue à George Hainguerlot ses « droits, prétentions, intérêts et mise de fonds ainsi que les terrains et autres » sur les canaux Saint-Martin, Saint-Denis et de l'Ourcq.
Tous ces noms — Vassal, Cottier, Saint-Didier et Destors — montrent, à l’évidence, qu’une entente illicite a été conclue par ces quatre personnages lors de la soumission de décembre 1821, ci-dessus précités, puisque ceux-ci faisaient partie des six à avoir soumissionné individuellement pour obtenir la subvention de 4.500.000 francs, fixée au rabais, que s’était engagée à payer la ville de Paris.

Par décret du 30 avril 1859, il est décidé de couvrir une grande partie du canal Saint-Martin, environ 1.800 mètres, depuis la rue du faubourg du Temple jusqu’à la place de la Bastille, donnant naissance au boulevard de la Reine Hortense (devenu boulevard Richard Lenoir en 1875). Les conditions d’exploitation du canal étant par conséquent totalement bouleversées, la ville de Paris passe un traité, le 9 juillet 1861, avec Antoine Dupin représentant de la Cie du Canal Saint-Martin, par lequel, la ville rachète la concession du canal au prix de 1.338.000 francs en numéraire suivi de 61 annuités de 180.000 francs chacune, assorties d’aucun intérêt.

Ecluses des Morts
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(1) On a ainsi relevé qu’ont été inhumés dans la cave disposée sous le maître-autel de la chapelle du couvent des Récollets :
— Jacques Cottard et Anne Gosselin, les donateurs des premiers bâtiments du couvent ;
— Guichard Faure, baron de Thisi, seigneur de Dormanconseiller du roi, † le 20 mars 1623 ;
— Madeleine Brulart, sa femme, sœur du chancelier Brulart, † le 27 avril 1635 ;
— Noël de Bullion, président à mortier au parlement de Paris, † le 3 août 1670 ;
— Plusieurs membres de la famille de Bullion ;
— Françoise de Créqui, femme de Maximilien de Béthune II, duc de Sully, † le 23 juillet 1657 ;
— Louise de Béthune, sa fille, † le 11 février 1679 ;
— François de Ceminge, seigneur de Guitaut, capitaine des gardes du corps de la reine Anne d'Autriche, † le 12 mars 1663, à 83 ans ;
— Gaston, duc de Roquelaure, duc et pair de France, † le l3 mars 1683 ;
— Marguerite Gallard, femme de Le Féron, président de la première chambre des enquêtes au parlement, † en 1702 ;
— Marie-Louise de Laval, épouse du maréchal duc de Roquelaure, † le 12 mars 1735, à 78 ans ;
— Antoine-Gaston-Jean-Baptiste de Roquelaure, duc et maréchal de France, † le 6 mai 1738, à 82 ans.
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 1876 bis - Entrée de la Caserne de la Pépinière (VIIIe arrt.)

voir ici ► quelques renseignements sur la Caserne de la Pépinière
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publié par zelig mer. 17 nov. 2021 17:25 ► ICI
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 810 - Crue de la Seine, Quai de la Rapée - Entrepôt Militaire (XIIe arrt.)
Collection F. Fleury


Le bâtiment aux neuf arcades de premier plan à droite, le seul rescapé du quartier, se situe au n°10 quai de la Rapée ; construit en pierres de taille, il se trouve aujourd’hui bien isolé au milieu d’un îlot fait de béton.
voir
►ICI et ►ICI

Les 7 et 22 avril 1825, le ministre de la guerre, Aimé Marie Gaspard, marquis de Clermont-Tonnerre, fait adopter par la chambre des députés, la décision de procéder à l’aliénation de terrains où étaient installés jusqu’alors, les entrepôts de fourrages de l’armée, circonscrits entre les rues de Bellechasse, de Grenelle-Saint-Germain, de Bourgogne et Saint-Dominique, afin d’établir de nouveaux magasins au quai de la Rapée.
Bâti en 1828, pour un coût de 2.472.000 francs, ce
Magasin des fourrages militaires pouvant contenir vingt-mille quintaux d’avoine, comprenait en outre un vaste hangar pour la paille et le foin. Un second magasin de même destination viendra compléter en 1866 à Vaugirard, les fournitures destinées aux chevaux de l’armée sur Paris.
Une usine hydraulique permettant de compresser les fourrages, à raison de 130 à 140 kilos au mètre cube, était attachée à cet entrepôt.

Désaffecté à la sortie du conflit, les chevaux de l’armée ayant été décimés lors de celui-ci, il change de destination et devient, en 1920, le Magasin central du service de santé militaire. Attaché ensuite au Ministère des Pensions (anciens combattants), il héberge notamment la Fédération nationale des trépanés commotionnés et blessés de guerre.
Il est actuellement une annexe du Ministère de l'Économie et des Finances.

Image
publié par zelig mar. 23 nov. 2021 15:46 ► ICI
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 980 - Rue Nationale prise du Boulevard de la Gare (XIIIe arrt.)

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publié par zelig ven. 14 mai 2021 19:11 ► ICI

La grande épicerie située au premier plan de ce cliché forme l’angle du n°1 rue Nationale (renuméroté n°194 en 1894) et du n°145 boulevard de la Gare (rebaptisé Vincent Auriol en 1976). Elle est affermée depuis 1870 aux frères Erhard, originaires de Kogenheim dans le Haut-Rhin.
Xavier Erhard (6 décembre 1843 - † avant 1918) s’est marié le 6 novembre 1880 à Kogenheim avec Joséphine Rominger (1861-1923). Joseph Erhard (1845 - † après 1918) est son frère puîné.
Si les deux frères gèrent de concert cette épicerie familiale, c’est le benjamin qui « trinque » en cas de problème. Ainsi, le 16 décembre 1882, la 8e chambre du Tribunal correctionnel présidée par MM. Bagueris et Martin Sarzeaud condamne Joseph Erhard, épicier 145 boulevard de la Gare, à 25 francs d’amende pour un déficit de 6 grammes sur un poids de 500 grammes ; sa collègue Jeanne Manin, épicière au 3 passage Vallet a plus de chance plus qu’elle n’écope que de 16 francs d’amende alors que ses poids de 50 et 100 grammes présentaient un déficit respectif de 5 et 10 grammes.
L’affaire est semble-t-il très prospère, et, en 1884, tandis que Joseph Erhard conserve l’épicerie-salaisons du n°1 rue Nationale, son frère Xavier reprend le restaurant marchand de vins
(Grand Comptoir Liquoriste) du sieur Legras, situé en face, au n°2 rue Nationale (angle n°147 boulevard de la Gare).

Les deux frères cèdent leurs affaires du 13e arrondissement, simultanément, en 1893 : l’épicerie est reprise par
M. Noble et le Grand-comptoir Liquoriste par Robin. Ce restaurant passera ensuite entre diverses mains : de 1899 à 1908, Octave César Lesesne (1867-1940) et sa première épouse Berthe Allexandre (1876-1912) (en 1910 et 1911 les époux Lesesne reprennent l’affaire du 14 boulevard des Batignolles) ; à partir de 1909 jusqu’après 1914, J. Léon.
De leur côté, les frères Erhard qui n’ont pas les « quatre » pieds dans le même sabot, s’installent dans le 15e arrondissement. Xavier et son épouse reprennent auprès de F. Griffoul, le 17 novembre 1892, le Grand Hôtel des Nations situé au n°5 place Beaugrenelle (future place Charles Michels), tandis que Joseph rachète l’affaire de marchand de vins du n°84 rue Saint-Charles située en face. L’Hôtel sera vendu en 1904 à M. Bordron et la boutique de la rue St-Charles à M. Sautarel en 1907.


Epicerie-Salaisons Gaston Bernier et Grand Comptoir Liquoriste Octave César Lesesne
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Le sieur Noble ne conserve que peu de temps l’épicerie du désormais n°194 rue Nationale (ex n°1), la cédant dès le 10 octobre 1894, après à peine deux ans d’exploitation, à Léonard Henri Constant Chassevent (1854-1927) et son épouse Marguerite Emilie Lagrue.
Préalablement, Chassevent tenait, avec sa 1e épouse Marie Adeline Legrand (1856-1882) une épicerie située au n°29 rue Secrétan dans le 19e arrt ; remarié en secondes noces le 29 avril 1884 avec Mlle Lagrue, il avait cédé cette affaire le 20 novembre 1890 à un certain Garrouy.
Les Chassevent ne gardent l’épicerie du boulevard de la Gare que trois ans et la revendent le 24 novembre 1897 aux époux Martel.

Edouard Joseph Martel (1846-1912), originaire de Villeneuve-sur-Yonne s’est marié le 25 septembre 1871 avec Zélie Eugénie Plain (1850-1903). En 1902, l’affaire change encore de main mais reste dans la famille : Gaston Bernier, l’acquéreur, n’est autre que le neveu de Zélie-Eugénie Plain (la sœur de celle-ci, Marie Caroline Plain, veuve d’Adolphe Bernier, est la mère de Gaston Bernier).
Peu après son acquisition,
Gaston Bernier (1874-1946) se marie le 17 septembre 1904 avec Henriette Charlotte Cassagnes (née le 14 novembre 1881 à Paris 16e) ; l’oncle Edouard Martel est témoin lors de cette cérémonie.
Tout comme son vis-à-vis le Grand-Comptoir Liquoriste, Gaston Bernier trouve avec les Potages Maggi, un sponsor permettant de financer une marquise-auvent à son nom, installée au fronton de son commerce.


Ensemble de l'Epicerie boulevard de la Gare / rue Nationale (Harang et Roger, successeurs de Gaston Bernier) — Grand Comptoir Liquoriste J. Léon
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Le 23 mai 1911, les époux Bernier vendent leur épicerie aux sieurs Harang et Roger qui prennent un nouveau sponsor pour leur devanture, le Cacao Van Houten, mais ne s’éternisent pas dans l’affaire, la cédant, dès 1914, à MM. Caillet et Desnos.
Nous avons eu bien du mal à identifier qui étaient précisément ces deux associés.
Alfrède dit Alfred Caillet (1865-1933) et son épouse Adèle-Marie Brunet (née en 1867) se sont installés en 1892, en tant qu’épiciers, au n°54 rue Vavin. C’est ici que naît leur fille Renée le 4 mai 1893. En 1897, les époux Caillet cèdent leur fonds de commerce à un certain Bluicier, et deviennent négociants en épicerie, avant de reprendre à nouveau une épicerie, à partir de 1907, au n°25 rue Vieille-du Temple.
Le 7 mai 1912, les Desnos marient leur fille Renée Caillet (1893-1978), dans le 4e arrt. à
Léon-Marie-Joseph Desnos, né le 2 janvier 1883 à Lécluse dans le Nord.
Alfrède Caillet et son gendre Léon Desnos vont ainsi s’associer en 1914 pour exploiter l’épicerie de la rue Nationale et lui donner comme nom d’enseigne « Au Petit Pierrot ». Ils vont même ouvrir un entrepôt au n°201 rue du Château-des Rentiers.
A la suite du décès de son beau-père en avril 1933, Léon Desnos se voit obligé de vendre l’affaire, deux ans plus tard, à
Emile Mesureux (1904-1985) qui possédait déjà une épicerie, avec son père Emile Vincent Mesureux, au n°26 rue de Reuilly.

Aujourd’hui on serait bien en peine de trouver la moindre trace des commerces et des immeubles qui égayaient cette rue : les promoteurs et soi-disant architectes sont passés par là et ont fait table rase de ce quartier pour y placer leur satanées barres de béton.

Epicerie Caillet et Desnos « Au Petit Pierrot »
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Où l’on parle de l’Epicerie Caillet et Desnos :
Une résurrection : la concurrence
MOINS CHER QU'AUX BARAQUES.
Ayant signalé, le 17 juillet, un épicier des Batignolles, qui vend le vin rouge 1 fr 40, c'est-à-dire moins cher qu'aux baraques, je saluais la résurrection de cette vertu commerciale : la concurrence Je n'avais pas tort, car d'autres détaillants se révèlent, qui cherchent, eux aussi, à concurrencer les baraques.
Voici la maison Emmanuelli, 51, rue du Poteau, qui pratique depuis quinze jours le prix de 1 fr 40 le litre pour le vin rouge. Voici la maison Caillot et Desnos, 145 boulevard de la Gare qui fait mieux encore et le vend 1 fr. 35 ce-qui a incité la baraque voisine, de la place Pinel, à mettre le sien à 1 fr. 40. Et voici enfin la Maison Paris, 5. rue de ta Guadeloupe et 54 faubourg Poissonnière qui le vend également 1 fr. 35, Pt qui se fait forte, en outre, de fournir à 125 francs l'hecto un vin analogue à celui que les baraques donnent pour 145 francs.
Ainsi, le meilleur champion de la vie moins chère, c'est souvent le petit commerçant lui-même.
(22 juillet 1920 L'Intransigeant)
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS – 22 - 147 - Chambre des Députés (VIIe arrt.)

► voir ici quelques renseignements sur le Palais Bourbon
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publié par zelig ven. 19 nov. 2021 10:02 ► ICI
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 179 - Vieux Paris - Arènes de Lutèce - Rue Monge (Ve arrt.)
Collection F. Fleury


Tout a été dit sur les Arènes de Lutèce, avec beaucoup d'approximations et d'incertitudes, compte tenu de la vétusté du site. Aussi, nous nous garderons bien d'ajouter le moindre mot à ce sujet.

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publié par zelig lun. 5 juil. 2021 17:51 ► ICI
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 1973 - Rue Lacroix (XVIIe arrt.)

Le cliché, pris de l’avenue de Clichy, occulte le Splendide Hôtel et son café « Au Thermomètre » (voir à la fin de cette chronique) qui occupe l’angle avec la rue Lacroix. Le photographe a privilégié l’Hôtel de l’Aveyron mitoyen et son « Commerce de Vins ».
On aperçoit en tout premier plan gauche un bout de l’enseigne (« …ERNY – CHARBONS - HÔTEL ») qui confirme que M. Amberny en est le propriétaire et qu’à coup sûr, c’est bien lui qui est représenté sur le seuil de son établissement.
Seulement, les Amberny aveyronnais sont légion à tenir des commerces de vins et charbons à Paris à cette époque. Il nous a donc fallu éplucher les actes d’état-civils de cette période pour finalement dégoter notre cafetier-hôtelier-bougnat : il s’agit de
Jean-Marie Amberny, né le 15 février 1871 à Pervilhergues, commune de Thérondels en Aveyron où il est, jusqu’en 1900, cultivateur avec ses parents Toussaint Amberny et Joséphine Robert. Le 8 décembre 1900, Amberny se marie à Brommat avec Elisa Delsériès née le 25 décembre 1876 à Albinhac commune de Brommat en Aveyron.
Aussitôt, les tourtereaux Amberny viennent tenter leur chance à Paris et acquièrent, en 1902, le fonds de commerce de vins et charbons du sieur Rouquier, situé au n°12 rue Biot, dans le 17e arrt. ; leur première fille, Marie-Louise, y nait le 8 décembre 1904.
Les époux Amberny cèdent leur première affaire à un certain Duranton en 1907, pour aussitôt reprendre l’Hôtel de l’Aveyron, café et charbons de la rue Lacroix qui appartenait précédemment à M. Carles. En remontant l’historique des cessions antérieures dudit hôtel, nous avons trouvé que, de 1880 à 1882, un autre Amberny avait tenu cet établissement : il s’agit de Pierre-Jean Amberny (1828-1898), marié avec Jeanne-Claire Cros, qui fait partie d’une autre branche de la famille Amberny, originaire du Viala à Vitrac en Viadène ; Joseph Amberny, le frère puîné de Pierre-Jean, tenait également une affaire de charbons et vins au n°43 rue du Rocher de 1879 à 1900.
La deuxième fille de Jean-Marie et Elisa Amberny, Maria-Jeanne, naît à l’Hôtel de l'Aveyron, le 4 décembre 1909 ; l’année suivante, toute la famille se replie à Thérondels, Jean-Marie Amberny revendant l’Hôtel, le 13 août 1910, aux époux Barrio.

Joseph Casimir Barrio, né le 27 septembre 1888 à Laviste commune de Murols en Aveyron, est marié avec Antoinette Léontine Clermont, née le 28 avril 1891 à Lacroix en Aveyron. Les Barrio tiendront ce café-hôtel jusqu’en 1921, le revendant au sieur Dejou, pour reprendre l’Hôtel du Mont-Saint-Michel situé au 44 rue Gauthey, voie donnant également sur l’avenue de Clichy, parallèle à la rue Lacroix. Barrio décédera dans cet hôtel le 11 janvier 1973, précédé par son épouse le 26 octobre 1965.
En 1932, M. Puel a racheté l’Hôtel de l’Aveyron à Dejou.
Aujourd’hui c’est hôtel est toujours actif.


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publié par zelig mar. 21 sept. 2021 23:42 ► ICI

Le Splendide Hôtel et le café « Au thermomètre » à l’entrée de la rue Lacroix sur l’avenue de Clichy
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 1166 - Le Marché et la Villa Montmorency vus de la rue d'Auteuil (XVIe arrt.)
Collection F. Fleury


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publié par zelig dim. 5 déc. 2021 20:39 ► ICI

Plus logiquement, ce cliché aurait pu porter comme légende « rue Donizetti à la rue d’Auteuil ».
La fameuse villa Montmorency, inaccessible au commun des parisiens, est estompée en arrière-plan. A gauche, le marché d’Auteuil de la place Jean Lorrain ouvre tous les mercredis et samedis.
A droite, en premier plan, à l’angle du n°2 rue Donizetti et du n°46 rue d’Auteuil, le rez-de-chaussée est occupé, depuis 1894 par une succursale des vins en bouteilles Nicolas qui y est toujours active aujourd’hui.
Un peu plus loin, en second plan, on aperçoit l’enseigne « A. Godfrain » située à l’angle du n°8-10 rue Donizetti et du n°118 rue Jean de la Fontaine. C’est en 1892 qu’Auguste Godfrain a fait l’acquisition de cette grande épicerie-vins auprès des frères Potonniée.

Auguste-François Godfrain (1858-1942), originaire de Faulquemont en Moselle, s’est marié à Trie-Château dans l’Oise, le 20 avril 1887, avec Marie-Armandine Provin (née à Arcachon le 27 février 1868). Lors de son mariage, Godfrain est déjà épicier à Paris, à l’angle du n°76 rue d’Angoulême et du n° 118 rue Saint-Maur. Leur fils, René Eugène Godfrain y nait le 29 février 1888.
En décembre 1920, Auguste Godfrain et son fils René-Eugène créent une société en nom collectif au capital de 500.000 francs, dont l’objet social est l’exploitation du fonds d’épicerie du 118 rue La Fontaine, qu’ils tenaient toujours en 1932. René Eugène Godfrain demeurait toujours rue La Fontaine, au n°85, lorsqu’il est décédé le 9 décembre 1960.
Aujourd’hui, la Société Générale a supplanté l’épicerie de Godfrain.

Rue Donizetti, Godfrain et Nicolas
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 106 M - Palais Bourbon (VIIe arrt.)
Dirigeable Clément Bayard en surimpression

► voir ici quelques renseignements sur le Palais Bourbon
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publié par zelig jeu. 23 sept. 2021 15:12 ► ICI
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 300 - Rue Caumartin - Boulevard Haussmann (VIIIe et IXe arrts.)
Collection F. Fleury


Le magasin du Printemps est né du projet de Jules Jaluzot (1834-1916), fils d’un notaire et ancien employé du magasin Aux Villes de France puis du Bon Marché qui a épousé, le 17 février 1864, Augustine Figeac (1821-1883), actrice qui avait commencé sa carrière au théâtre de la Renaissance en 1839, avant de rejoindre la Comédie Française en 1855 et d’en devenir sociétaire en 1860.
En mars 1864, l’Empereur décide de nommer boulevard Haussmann, la voie plantée de 30 mètres de large en cours d’exécution reliant le carrefour rue de Monceau / rue du faubourg Saint-Honoré au
carrefour rue du Havre / rue Tronchet. Ce dernier quartier est à cette date, en pleine expropriation et démolition et, le 16 octobre 1864, le Petit Journal annonce que le boulevard Haussmann débouche, depuis hier soir sur la rue du Havre, son point d’arrêt, où l’on fait également et très activement converger la rue Auber, ci-devant de Rouen, et la rue Tronchet. Cinq grandes voies publiques vont se rencontrer sur ce point : la rue du Havre, le boulevard Haussmann, la rue Tronchet, la rue Auber et la rue de la Ferme-des Mathurins.
C’est précisément sur cet emplacement, à l’angle de la rue Tronchet prolongée (rue du Havre), du n°70 boulevard Haussmann et de la rue Saint-Nicolas d’Antin (rue de Provence) que le 15 novembre 1864, Augustine Figeac-Jaluzot fortune faite — abandonnant sa carrière de comédienne — jette son dévolu en y acquérant les terrains, avec ses biens propres, au prix de 540.000 francs. Avec son mari Jules Jaluzot, elle y fait construire, en février 1865, le futur magasin de nouveautés « Au Printemps », dont les plans sont confiés à l’architecte Jules Sédille (1806-1871) et à son fils Paul Sédille (1836-1900)
Le 11 mai 1865,
Jules Jaluzot, négociant, demeurant à cette date 27 rue Saint -Georges, s’associe à Jean Alfred Lemoust dit Duclos de Varanval (1822-1898), négociant, domicilié au Vésinet, rue de la Cascade et forme par devant maîtres Meignen et Ferdinand Courot, une société en nom collectif pour l’exploitation de la maison de commerce de nouveautés à l’enseigne Au Printemps. Cette société dénommée Jaluzot et Duclos, au capital de 600.000 francs est constituée à 50/50 entre les deux associés.
A grand renfort de réclames, le grand magasin du Printemps ouvre ses portes le 3 novembre 1865.

Annonce inauguration du Printemps du 3 novembre 1865 — Le premier Magasin du Printemps Haussmann (gravure 1874 et cliché Charles Marveille vers 1870)
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Le 4 juin 1866, la société en nom collectif Jaluzot et Duclos est dissoute, Jaluzot étant nommé seul liquidateur. Mais pour autant, l’affaire n’est pas terminée entre les deux associés. Dès le 19 février 1867, Jaluzot assigne Duclos au tribunal, lui réclamant 100.000 francs de dommages et intérêts pour avoir, antérieurement à la dissolution de la société, inscrit diverses mentions d’apport social inexactes, et postérieurement à celle-ci, avoir tenté de rompre les rapports des commissionnaires avec le magasin par des propos calomnieux. Duclos est condamné mais fait appel du jugement. A l’audience d’appel du 6 juillet 1869 le tribunal sursoit à statuer et nomme des experts chargés de vérifier les documents ayant étayé l’accusation.
Il n’est pas de tout repos d’être propriétaire d’un grand magasin de nouveautés ! Jules Jaluzot donnera beaucoup de son temps devant les tribunaux entre les concurrences déloyales de maisons rivales ayant utilisé les mêmes étoffes que les siennes, les nombreux tracas liés aux contrat de travail, les vols et larcins permanents commis par la clientèle mais également par certains employés indélicats…
Ce premier magasin du Printemps va être entièrement détruit par un incendie le 9 mars 1881. Fort heureusement cet accident ne fera que qu’une dizaine de blessés.
A l’issue de cette destruction, Jaluzot fait apport de ce qu’il reste de son fonds, moyennant 9 millions de francs, à une nouvelle société au capital de 40 millions de francs, dont Jaluzot prend la direction, laquelle se charge de procéder à la reconstruction des immeubles sur les plans de l’architecte Paul Sédille, toujours attaché à ce magasin.
Le 6 octobre 1882, le journal
le Voltaire annonce :
— On a commencé à enlever les palissades qui entourent les chantiers de reconstruction du Printemps. Les quatre groupes qui ornent la façade sur la rue du Havre, et qui symbolisent les quatre Saisons, sont presque complètement terminés. L'éminent sculpteur, M. Chapu, l'auteur du monument de la Jeunesse à Henri Regnault, y travaille avec ardeur, malgré le mauvais temps.
Dans notre visite au Printemps, il nous a été également donné de voir les mosaïques qui décorent le vestibule d'entrée, et nous ne pouvons nous empêcher d'adresser tous nos compliments à l'habile architecte, M. Paul Sédille, sur les dessins duquel elles ont été exécutées. Notre opinion sera, nous en avons l'assurance, partagée par le public qui sera bientôt mis à même de les admirer. En effet, le Printemps annonce qu'il fera l'inauguration de cette façade le 3 novembre, jour et date anniversaire de l'ouverture du Printemps, le 3 novembre 1865. Mais en attendant, il a déjà pris possession de plusieurs galeries sur la rue de Provence, lesquelles seront installées lundi prochain. C'est un commencement d'inauguration.
Et effectivement, le 9 octobre 1882, alors que les travaux ne sont pas encore achevés, le Printemps ouvre au public plusieurs rayons du rez-de-chaussée (comptoirs de fantaisie, lainages noirs et couleurs, comptoir des toiles, comptoir de mercerie, comptoir d’articles de Paris), accessibles par la rue de Provence, ainsi que le rayon draperie, literie et rideaux situés au premier étage.

Jules Jaluzot ayant ensuite entraîné le Printemps dans diverses opérations de spéculations, notamment sur le sucre raffiné où, en 1905, il fait perdre à la société, la bagatelle de 17 millions de francs (le Printemps à cette époque réalisait des bénéfices annuels moyens de 2 à 3 millions de francs), ledit Jaluzot est mis à l’écart le 27 août 1905, immédiatement remplacé à la tête de la direction par Gustave Laguionie (1842-1920)
Au décès de Gustave Laguionie en 1920, son fils, Pierre Laguionie (1884-1978), prend le relais…
… en 1991-1992, François Pinault et sa holding Artemis reprennent le Printemps, la Fnac et Conforama.

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publié par zelig jeu. 12 août 2021 14:46 ►[url=viewtopic.php?p=210235#p210235 ] ICI
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TOUT PARIS - 1991 - Rue Claude-Decaen prise de la Place Daumesnil (XIIe arrt.)

Au premier plan, à droite, l’immeuble de sept étages du n°6 place Daumesnil, formant l’angle avec le n°105 rue Claude-Decaen, a été édifié sur les plans de l’architecte Achille Champy (1868-1950) déposés dans les services de l’urbanisme de Paris le 13 août 1903. Ouverte en 1906, la « Grande pharmacie Daumesnil » a été inaugurée par Paul-Louis Ronceray (1879-1951), à qui a succédé, en 1909, Charles Henry Jules Anfray. Deux ans après, l’officine est reprise par Charles Théophile Epailly qui y exerçait toujours en 1914…
Le café-restaurant situé à l’angle opposé, n°8 place Daumesnil, est tenu par Miquel depuis 1900, lequel l’a reprise d’E. Mathieu, avant de le céder en 1914 à P. Viguié. Actuellement, cette brasserie porte toujours l’enseigne « Au Métro » en raison de la station Daumesnil ouverte en 1909, dont un des accès se trouve face à l’établissement.


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publié par zelig mer. 29 déc. 2021 11:57 ► ICI
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 1938 - Avenue de St-Mandé au Boulevard de Picpus (XIIe arrt.)

Décidément très prolifique dans le 12e arrondissement, l’architecte Achille Champy (1868-1950) est également le concepteur de l’immeuble présenté ici, tout comme de celui de la carte précédente, rue Claude-Decaen.
Ce bâtiment de sept étages est situé à l’angle de l’avenue de Saint-Mandé et de la rue Ruty qui deviendra la rue Marsoulan par délibération municipale du 2 avril 1912.
Le permis de construire a été déposé en deux temps les 17 décembre 1904 et 27 janvier 1905, au nom du propriétaire du terrain, un certain Leuck demeurant au n°7 bis rue Michel-Chasles dans le 12e arrt.
Après recherches, il s’avère qu’
Henri-Louis Leuck a visiblement fait fortune en achetant une quarantaine d’emplacements très bien situés à Paris, sur lesquels, il a fait édifier des immeubles de grande qualité de six ou sept étages, pour la plupart en pierre de taille, dont les plans ont été systématiquement établis par l’architecte Achille Champy. Ces immeubles méritent d’être signalés :
— 1902 : 104 à 108 cours de Vincennes.
— 1904 : 45 à 51 avenue de Saint-Mandé dans le 12e.
— 1904 à 1907 : 10-12 et 66 à 72 boulevard de Picpus dans le 12e.
— 1905 : 5 à 11 rue Antoine Vollon, face au square Trousseau.
— 1909-1910 : 12, 22, 24, 34, 36, 52 et 64 avenue de La Bourdonnais, au pied de la Tour Eiffel.
— 1910 : 39 avenue Elisée-Reclus (face aux Champs-Elysées).
— 1911 : 4 à 8 rue Ruty dans le 12e.
— 1913 : 13-15 rue Olier dans le 15e.
— 1914 : 16 rue de Quatrefages (près du Jardin des Plantes).
— 1914 : 63 rue du Bac.
— 1914 : 59 rue Geoffroy-Saint-Hilaire, face au jardin des Plantes.
— 1914 : 3 rue Lacépède (près du Jardin des Plantes).
— 1914 : 4 boulevard Raspail, dans le 7e arrt.

Henri-Louis Leuck, né le 5 janvier 1871 à Paris 19e où son père est zingueur, est décédé au n°21 avenue Emile Deschanel dans le 7e arrt., le 9 janvier 1924. Lors de son mariage avec Marguerite Pousset (1873-1943), le 10 septembre 1894 à Paris, Leuck est entrepreneur de plomberie et demeure 102 rue des Pyrénées. Il exerce toujours cette profession mais réside dorénavant au 7 bis rue Charles-Michels, lors que leur fils Jean-Henri nait le 27 février 1904.

Dès l’achèvement de l’immeuble du 45 avenue de Saint-Mandé / 2 rue Ruty, en 1907, le rez-de-chaussée est affermé en tant que pharmacie à
Humbert Jules Faudon (né à Evian le 18 février 1865), marié le 28 décembre 1895 avec Marie-Louise Lhuillier (1862-1928).
Faudon avait bien mal commencé sa carrière en se faisant condamner, le 18 avril 1890, à une amende de 500 francs pour avoir servi de prête-nom à une pharmacie située à Levallois, au n°42 rue Victor-Hugo.
En 1897, Humbert-Jules Faudon fait l’acquisition de l’officine de M. Agron au n°2 rue Ramey dans le 18e arrt. et se fait connaître par de larges réclames publiées dans les journaux parisiens vantant le
Glycomorrhuum Faudon, spécifique des maladies de la gourme, du rachitisme, de la scrofule et de la tuberculose….

Réclame 1898 Glycomorrhuum Faudon
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Dès le 22 avril 1899, Faudon cède sa pharmacie de la rue Ramey pour en reprendre une autre située 85 rue Turbigo. Dans le même temps, il crée un laboratoire de pharmacie au n°33 boulevard du Temple qui est déclaré en faillite le 9 juillet 1903 ; Faudon revend sa pharmacie dès 1903 et signe un concordat le 19 janvier 1905 pour son laboratoire, s’engageant à payer ses créanciers à hauteur de 40% sur cinq ans.
Après son installation en 1907, au n°45 avenue de Saint-Mandé, Faudon revend cette pharmacie le 10 septembre 1913, à André Ferdinand Berthelin (1885-1965) qui la tiendra jusqu’en 1957.
De son côté Faudon reprendra une pharmacie, de 1919 à 1925, au n°52 avenue Jean-Jaurès dans le 19e, puis au n°6 place des Ternes, officine qu’il revendra le 27 août 1930 à la Société des Pharmacies Lorraines.
La « Pharmacie Centrale Picpus » du 45 avenue de Saint-Mandé est tenue, aujourd’hui par M. Hui-Feng Gu-Lu.

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publié par zelig lun. 27 déc. 2021 18:06 ► ICI
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 1857 - Rue du Vieux-Colombier (VIe arrt.)

Cette succursale du fabricant de chaussures André a été ouverte en 1908, à l’angle du n°72 rue de Rennes et du 13 rue du Vieux-Colombier. A cette date, le groupe André, fondé en 1903 par Albert-Lucien Lévy (1873-1935) et Joseph Jérôme Lévy (1862-1926) qui étaient associés depuis le 30 décembre 1900, compte 9 boutiques à Paris : 10 rue de Lévis — 2 rue Victor-Letalle — 20 rue de Ménilmontant — 73 boulevard Barbès voir ►ici — 89 rue Mouffetard — 63 rue de La Chapelle — 36 avenue de Clichy — 41 rue du faubourg du Temple.
Curieusement, les Lévy, simples homonymes, ont installé cette succursale, juste à côté de leur principal concurrent, les Chaussures Incroyable, situées depuis 1898 au n°74 rue de Rennes, lequel compte 31 boutiques parisiennes.
Le groupe André totalisera 130 magasins en 1936, 500 en 1981 et 230 en 2001, devenant, à cette date « Vivarte ». Reprise par Spartoo en 2018, l’entreprise est mise en liquidation judiciaire en 2020, et seuls 55 magasins échappent à la fermeture. Celui du 72 rue de Rennes est repris par Altermundi, magasin de décoration et de vêtements.
Un nouveau dépôt de bilan suivi d’un redressement judiciaire a lieu en avril 2023, à l’issue duquel, 21 magasins devraient être sauvés de la fermeture…

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publié par zelig ven. 15 oct. 2021 11:07 ► ICI
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 1340 - Faubourg Saint-Denis pris de la Rue de Valenciennes (Xe arrt.)
Collection F. Fleury


Le cliché n’est pas pris de la rue de Valenciennes puisque celle-ci est la voie visible à gauche sur ce cliché ; mais ne chipotons pas !
Le marchand de tabacs et vins, situé à l’angle, au n°141 rue du faubourg Saint-Denis, est passé entre les mains de divers exploitants (Demazures, Marigaux, Bouldoires), avant que Domergue en fasse l’acquisition le 23 mars 1898 auprès du sieur Bouldoires. Domergue y était toujours actif en 1914.
En premier plan gauche, la mercerie-lingerie a été tenue sans discontinuer, par les sœurs Picard, de 1880 à 1914.

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publié par zelig mer. 22 déc. 2021 23:55 ► ICI
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 724 - Rue St-Maur à la Rue Oberkampf (XIe arrt.)
Collection F. Fleury


Sur les quatre commerçants installés aux angles de ce carrefour, trois sont marchands de vins, le quatrième est épicier et marchand de couleurs.
En 1905 l’angle gauche en premier plan (107 St-Maur / 92 Oberkampf) est tenu par M. Mars, « vins et liqueurs » ; l’angle gauche en second plan (103 Oberkampf / 109 St-Maur) est affermé à M. Large.
L’angle droit en premier plan (96 St-Maur / 94 Oberkampf) est loué à l’épicerie de M. Martineau ; le quatrième angle à droite (98 St-Maur / 105 Oberkampf) est tenu par M. Pigeat.


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publié par zelig ven. 27 mai 2022 10:34 ► ICI
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 516 - Rue Oberkampf à la Rue St-Maur (XIe arrt.)

Même carrefour que la Cpa précédente en tournant d’un quart de tour à gauche, avec le tramway (ligne 97) de la rue Oberkampf se dirigeant vers Opéra.

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publié par zelig lun. 7 mars 2022 11:07 ► ICI
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 1070 - La gare du chemin de fer de Vincennes - Vue prise de la place de la Bastille (XIIe arrt.)
Collection F. Fleury


La gare de Vincennes située sur la place de la Bastille, livrée au public le 22 septembre 1859, n’a jamais été inaugurée par qui que ce soit, contrairement aux rumeurs médiatiques toujours à l’affut de sensationnel ; elle a simplement été ouverte ce jour-là, sans aucun cérémonial.
Longue de 17 kilomètres, cette ligne de chemin de fer qui démarre de ladite gare, rejoint ensuite les stations de Saint-Mandé, Vincennes, Fontenay-sous-Bois, Nogent-sur-Marne, Joinville-le-Pont, Saint-Maur-des-Fossés, Parc de Saint-Maur, Champigny et La Varenne. Le premier train part à sept heures, le dernier à minuit trente.


Ligne du Chemin de Fer de Vincennes à La Varenne
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Uniquement desservie par des trains à vapeur, la ligne sera en activité jusqu’au 14 décembre 1969.
La gare de Vincennes sera rasée en 1984-1985 « grâce » à François Mitterrand pour y construire à la place un ensemble hétéroclite appelé l’Opéra de la Bastille (chacun ses goûts !) qui, lui, sera inauguré avec tout le tralala, le 13 juillet 1989.

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publié par rigouard jeu. 5 mai 2016 09:39
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 22 - La Chambre des Députés (VIIe arrt.)
Collection F. Fleury


► voir ici quelques renseignements sur le Palais Bourbon
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publié par rigouard mer. 5 août 2020 16:10
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 35 M bis - Le Sacré-Cœur (XVIIIe arrt.)

La construction d’une Eglise et de ses dépendances sur la colline de Montmartre, la future Basilique du Sacré-Cœur, votée par les députés le 24 juillet 1873, a été entérinée par le préfet de la Seine le 12 février 1874.
Il est aussitôt décidé de procéder à l’expropriation d’un vaste enclos, vierge de constructions formant l’angle de la rue de la Fontenelle (future rue du Chevalier de La Barre) et de la rue de la Bonne, et de six parcelles, terrains et constructions, situées aux numéros 34-36-38-41-43-45 de la rue de la Fontenelle, dont une partie a été constituée de l’ancienne rue des Rosiers-Montmartre.
L’avoué de l’archevêque de Paris, le sieur Eugène Mouillefarine, est chargé de placarder les affiches indiquant les noms des propriétaires des lots concernés qui devront, après indemnisation, quitter les lieux le 1er avril 1875.
En avril 1875, le juge des expropriations publie son verdict : alors que l’ensemble des propriétaires réclamaient 1.197.292 francs, il leur est alloué 627.500 francs. Le seul à tirer son épingle du jeu est le propriétaire de l’enclos qui obtient exactement ce qu’il demandait, à savoir 160.000 francs.
Les travaux commencent dès le mois de mai 1875.
En attendant la fin de l'édification de la basilique, une
Chapelle provisoire au Vœu national du Sacré-Cœur de Jésus, de huit mètres sur longue de vingt-cinq mètres sur huit mètres de large, est construite au n°31 de la rue de la Fontenelle, inaugurée le 5 mars 1876 par l’archevêque Joseph Hippolyte Guibert.
Cette chapelle sera desservie par les pères Oblats jusqu’à l’inauguration de la Basilique du Sacré-Cœur qui aura lieu le dimanche 5 juin 1891. Le monument ne sera cependant totalement achevé qu’en 1923.
Le reste de l’histoire du Sacré-Cœur ayant été publié et republié, nous nous garderons bien de diffuser d’inutiles redites…

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publié par zelig mar. 11 janv. 2022 17:22 ► ICI
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS – 142 bis - Place de la Bastille , la Rue St-Antoine et Boulevard Henri IV (IVe arrt.)

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publié par zelig lun. 22 nov. 2021 11:24 ► ICI
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