Chicorée extra "A la Belle Jardinière" - C. Bériot, à Lille
B. Sirven, Imp. Edit. Toulouse-Paris
publié par Cyril dim. 14 déc. 2014 12:54
Philippe Joseph Bériot (1797-1859), originaire du quartier de Wazemmes à Lille, est négociant en sucre et chicorée et fabricant d’huile à Moulins-Lille dont il devient maire de 1846 à 1858.
Son fils Camille Anicet Bériot (1824-1902) reprend, à Moulins-Lille, au 67 rue de Douai, l’usine de fabrique de chicorée du sieur Coquet qu’il développe. En 1855, il emploie 33 ouvriers et réalise un chiffre d’affaires de 265.000 francs pour la chicorée, et 46.000 francs dans son second secteur d’activité, les vernis, couleurs, drogueries et teintures.
C’est le 15 janvier 1890 que Camille Bériot dépose au greffe du Tribunal de commerce de Lille, sa marque « A la Belle Jardinière », qui sera désormais apposée sur ses paquets de chicorée.
Le petit-fils, Camille Alphonse Bériot (1869-1939) pérennisera l’entreprise familiale C. Bériot qui fusionnera en 1945 avec Black et Cardon pour former la société Socorée à Cambrai, comprenant les chicorées Belle Jardinière, Boulangère, Cantinière et Sans Rivale.
En 1954, Socorée est transférée à Sainte-Olle-lez-Cambrai, avant d’être absorbée par Leroux en 1967.
Réclames C. Bériot à la Belle Jardinière
Un jugement plutôt laxiste
CAFÉ-CHICORÉE FALSIFIÉ.
Les sieurs Philippe Bériot, fabricants d'huile à Moulins-Lille, et Bériot fils, fabricant de chicorée, demeurant au même lieu, comparaissent devant le tribunal correctionnel de la Seine (7e chambre), présidé par M. Pasquier, comme prévenus d'avoir mis en vente ou vendu des cafés-chicorées falsifiés.
M. Jean-Louis Lassaigne, professeur à l'école impériale d'Alfort, dit : J'ai examiné les échantillons de chicorée saisie chez les prévenus ; j'ai reconnu que ces substances contenaient un mélange de matières terreuses dans une proportion variant de 22 à 40 %. La matière terreuse était colorée à l'aide d'ocre rouge.
Le sieur Bériot père déclare qu'il ne s'occupe pas de la fabrication de la Chicorée ; qu'il n'est que commanditaire et tient le dépôt établi à Paris.
Le sieur Bériot fils allègue pour sa défense qu'il a repris la maison Coquet, de Lille ; que, n'entendant rien à la fabrication, il s'en est rapporté à ses ouvriers, et qu'il n'a jamais fait mélanger de terre ou d'ocre dans ses chicorées.
Le tribunal n'admet pas ces explications ; il condamne Bériot père à 100 fr. d'amende, et Bériot fils à un mois de prison et 100 fr. d'amende.
[/size](journaux Le Droit et Le Phare de la Loire 23 juin 1854)
