Dinard - Hôtel Royal

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Dinard - Hôtel Royal

Ce sujet présente une série de cartes postales anciennes de l'Hôtel Royal de Dinard (Ille-et-Vilaine)

3.- DINARD - L'HÔTEL ROYAL ET CRYSTAL HÔTEL

Marque ''ÉTOILE'', 2, rue d'Amsterdam. Paris
Emaillographie (déposé) 77

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mimigege
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Re: Dinard

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Dinard -169- La Plage et l'Hôtel Royal
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rigouard
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Re: Dinard - Hôtel Royal

11 - DINARD (Ille-et-Vilaine) - La Plage et l'Hôtel Royal.

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rigouard
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Re: Dinard - Hôtel Royal

11 - DINARD (Ille-et-Vilaine).

La Plage et l'Hôtel Royal.


Dinard 11c LL.jpg
Dinard 11c LL.jpg (150.54 Kio) Vu 85 fois
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Cet hôtel fut bâti en 1902 à l'emplacement du square des Falaises dont le terrain appartenait à la famille Poissineau.
Toujours en service de nos jours (2024).
Sources : Wikipédia.
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JeanMarc
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Re: Dinard - Hôtel Royal

109 - Dinard - Le Grand Casino - Le Grand Hôtel Royal – G.F.
Collection Germain fils aîné, Saint-Malo

L’année 1901 est un moment propice pour construire un nouvel Hôtel et un Casino à Dinard puisque l’Hôtel des Terrasses bordant la plage de l’Ecluse vient de disparaître sous les flammes le 10 août 1900 voir ICI ► et que sa reconstruction tarde, en raison des assureurs qui se font tirer l’oreille : le 14 octobre 1901, on n’en est qu’à la vente par adjudication des ruines de l’Hôtel brûlé, mise à prix pour 75.000 francs !
Profitant de cette pénurie d’hôtel à Dinard, un groupe d’investisseurs parisiens crée, le 22 août 1901, la
Société immobilière Dinard-Saint-Énogat, au capital de 700.000 francs, pour une durée de 30 ans, ayant son siège social au 15 rue Montaigne à Paris, en vue d’acquérir des terrains situés au Square des Falaises (lieu-dit « Le Rocher ») à l’extrémité occidentale de la plage de l’Ecluse (l’hôtel des Terrasses incendié étant situé à l’est de la plage). Ces terrains appartenaient à Auguste-Jean Poussineau (1831-1910), le frère du couturier Félix Poussineau, qui les avait acquis en 1879 de Gaston d'Audiffret-Pasquier (1823-1905).

Associé et administrateur de la Société immobilière de Dinard-Saint-Énogat, l’architecte
Eugène Marie Elie Blanchet (1865-1903)(1) est chargé de dresser les plans du futur Hôtel Royal – restaurant et du Grand Casino qui le jouxtera dont le coût de construction est estimé à 295.742 frs 29. L’adjudication des travaux est prévue pour le vendredi 15 novembre 1901.

Le 25 avril 1902, par-devant maître Henri Kastler notaire à Paris, la Société immobilière de Dinard-Saint-Énogat afferme à
Henri Bertrand, le 25 avril 1902, les hôtel et casino qu’elle s’engage à édifier et achever pour le 15 juin 1902. Le bail est consenti pour 29 ans à compter du 1er juillet 1902, moyennant un loyer annuel de 35.000 francs.
En dates des 22 et 31 mai 1902, le même notaire rédige un acte de sous-location desdits terrains et constructions à usage d’hôtel entre Henri Bertrand et
Henry Ruhl (1869-1956) et son épouse Jeanne-Louise Hulot (1876-1951), moyennant un même loyer de 35.000 francs pour les trois premières années et 40.000 francs pour les suivantes. De son côté Henri Bertrand s’engage personnellement à fournir et installer un chauffage à vapeur à l’Hôtel des époux Ruhl, à l’issue de la saison estivale 1902.
Henri Bertrand (alias Martin Bertrand), né le 14 août 1846 à Hautefort en Dordogne, limonadier, s’est marié le 3 octobre 1878 à Paris avec Marie-Jeanne Colson, hôtelière. Il fait partie de la fratrie des cinq frères casinotiers qui ont défrayé la chronique en septembre 1893. voir ICI ►. Le 17 octobre 1893, Henri Bertrand est arrêté et placé à Mazas, et le 1er juin 1894, la 9e chambre correctionnelle le condamne à 4 mois de prison et 45.000 francs d'amende, pour habitude d'usure envers de nombreux joueurs malheureux à qui il prêtait de nombreuses sommes.
Pourquoi ce tour de passe-passe location Bertrand précédant la sous location Ruhl ? Tout simplement parce qu’Henry Ruhl est anglais à cette date et qu’il n’obtiendra la nationalité française qu’en 1907. En réalité, Henri Bertrand n’est autre qu’un commanditaire de la Société immobilière de Dinard-Saint-Énogat…

Alors que le Grand Casino ouvre ses portes le mardi 22 juillet 1902, l’Hôtel Royal le précède le 15 juillet, annoncé par de nombreuses réclames d’Henry Ruhl précisant qu’il est également propriétaire de l’Hôtel Scribe à Paris et qu’il dirige en outre l’Hôtel du Grand Condé à Chantilly. L’inauguration officielle de l’Hôtel et du Casino avec les invités de marque a lieu le samedi 26 juillet :

Inauguration du Casino et de l’Hôtel Royal.
— Samedi dernier, nous étions aimablement conviés à l'inauguration du Grand Casino et de l'Hôtel Royal. Le manque de place nous empêche de décrire en détail le magnifique établissement qu'est le Casino ; nous y reviendrons d'ailleurs samedi. Disons pour aujourd'hui que jamais nous n'avions vu une telle affluence d'élégances dans le plus merveilleux décor. A sept heures, un superbe banquet réunissait presque une centaine d'invités dans une des salles de l'Hôtel Royal. On lira avec curiosité le menu suivant :
Consommé à la Royale
Petites Croustades Dinardaises
Turbot à la Chantilly
Filet de Bœuf Richelieu
Noisettes de Pauillac Soubise
Aspic de Foie Gras en Bellevue
Poularde du Mans rôtie
Salade Demidoff
Petits Pois à la Française
Rocher de Glace
Gâteaux Viennois – Friandises - Desserts
VINS : Piesporter — Château d'Issan (étampé) — Veuve Cliquot (cachet jaune) — Pommard (clos des Ursulines) — Besserat brut 1889
Café Liqueurs
Pendant ce temps, le délicieux orchestre de tziganes, de M. Léoni, charmait les oreilles des convives.

(L’Indépendant Dinannais juillet 1902)

Dinard - Le Grand Casino - Le Grand Hôtel Royal.jpg
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Le 28 avril 1903, les époux Ruhl font constater par huissier que le chauffage n’a toujours pas été installé et que d’autres travaux n’ont pas été exécutés de la manière prévue aux conventions ; dans un premier temps, les époux Ruhl font réaliser les travaux, de leurs deniers, pour 22.669 francs et refusent de payer le premier terme de loyer de 35.000 francs échu au 31 octobre 1903. Le 19 décembre 1903, le Tribunal de Saint-Malo, statuant sur cette affaire, condamne Henri Bertrand à installer sous huitaine, le chauffage à vapeur de l’hôtel sous astreinte de 25 francs par jour, assorti d’une somme de 3.000 francs au titre des dommages-intérêts ; Henri Bertrand et la Société immobilière de Dinard-Saint-Énogat sont condamnés à exécuter les travaux exigés par l’expert mandaté Bernard et devront subir, sur les loyers à eux dus, l’imputation des sommes que les époux Ruhl ont déboursées pour l’exécution des travaux.

N’ayant pas reçu les honoraires convenus à hauteur de 3,25% des travaux qui ont été engagés, l’architecte Eugène Blanchet assigne, le 15 juillet 1902, la Société immobilière de Dinard-Saint-Énogat, afin d’obtenir le paiement de 16.968 fr 49 et d’une somme de 25.000 francs pour brusque révocation de son mandat. Eugène Blanchet étant décédé le 27 avril 1903, sa veuve Berthe Charlotte Jeanne Mélina Berthelot (1876-1965), au nom de ses trois enfants, poursuit en justice la Société immobilière de Dinard-Saint-Énogat et obtient gain de cause à l’audience du 21 mai 1904 du Tribunal de commerce de la Seine : 5.328 frs 88 avec intérêts légaux au titre des honoraires restant dus et 6.000 francs à titre de dommages-intérêts.
La Société immobilière de Dinard-Saint-Énogat procédera de la même façon cavalière avec un de ses entrepreneurs, le sieur Jacob, et sera condamnée par le Tribunal civil de Saint-Malo le 13 mars 1903, à lui régler le solde des travaux qu’il a exécutés pour un montant de 3.365 frs 74.

L’Hôtel Royal étant systématiquement complet lors de chaque saison estivale, Henry Ruhl décide, en 1904, de surélever l’établissement d’un étage et deux étages de comble. L’architecte caennais Lucien Pierre Hippolyte Joubin (1864-1951) est chargé des plans et travaux de cette transformation qui porte dorénavant à 200 chambres, la capacité d’accueil de l’hôtel.

Dinard - L'Hôtel Royal après la surélévation exécutée en 1904
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Henry Ruhl, titulaire du bail de l’Hôtel Royal, en fait l’apport à la Société en commandite simple H. Ruhl et Cie le 10 octobre 1903, puis à la Société des Hôtels Réunis le 9 novembre 1904.
Le 20 janvier 1932, Henry Ruhl renonce à la prorogation du bail de l’Hôtel Royal, et procède, devant maître Godet notaire à Paris, à la cession dudit bail, propriété de sa société des Hôtels Réunis, au profit de la Société Immobilière de Dinard-St-Énogat, toujours propriétaire des murs, laquelle a modifié ses statuts le 26 juin 1931 afin de les proroger de soixante ans, soit jusqu’en 1991…
Le fonds de commerce de l’Hôtel Royal est alors racheté par
Alexandre Joubert (1875-1949), déjà propriétaire de deux autres établissements hôteliers à Dinard : l’Hôtel de Provence et d’Angleterre et l’Hôtel des Terrasses qui avait fini par être reconstruit après l’incendie de 1900…

L’Hôtel Royal sera transformé en 1960, en une résidence d’habitation comportant 62 appartements.

[1) Ce n'est pas sans mal que j'ai réussi à découvrir l'identité exacte de l'architecte Blanchet (prénom et dates de naissance et de décès). Jusqu'à ce jour, à ma connaissance, personne n'avait publié ces éléments, et cet architecte n'était cité partout que sous un laconique "E. Blanchet". Le voici dont réhabilité.


Plan des Casinos et Hôtels de Dinard longeant la plage de l’Ecluse vers 1930
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