Paris - Rue Planchat

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JeanMarc
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Paris - Rue Planchat

Paris XXe arrt. - Rue Planchat - Sortie des Écoles – C.P.

Né à Paris le 22 février 1808, Théodore-Marie Fortin d’Ivry, fils d’un avocat, est installé en Algérie à Koléah où il décède à la ferme de Chaïba le 30 octobre 1849. Par testament olographe du 19 septembre 1849, Théodore-Marie Fortin d’Ivry lègue tous ses biens ou créances en France, estimés à 750.622 frs 49 et à un produit net de 214.549 frs 73, aux pauvres de la Ville de Paris représentés par l’administration de l’Assistance publique ; par le même testament, Fortin lègue tous ses biens situés en Algérie aux pauvres de la Ville d’Alger.
Une clause du testament prévoit la création d’établissements d’instruction dans les locaux légués, à condition qu’ils soient dirigés par des frères des écoles chrétiennes ou autres corporations religieuses enseignantes. C’est ainsi que trois écoles vont être construites : l’
École de filles n°52-54 rue Planchat, l’École de filles n°27 rue Las-Cases dans le 7e arrt. et l’École de garçons n°62 rue Lepic dans le 18e arrt.
La ville de Paris, en tant que directrice des écoles primaires, a été mandatée pour exécuter ces clauses.

Par délibération municipale du 14 mars 1876, un crédit de 393.000 francs est voté pour la construction d’une École de filles et d’un asile au n°52-54 rue Planchat et pour l’agrandissement de l’École de la rue Vitruve. Chargé de cette construction prévue pour accueillir 375 enfants, l’architecte Fernand Deconchy (1827-1911) établit un devis de 359.290 francs pour l’adjudication des travaux, répartis en sept lots, prévue le 6 novembre 1876.
A la date prévue, ceux-ci sont adjugés comme suit :

1er lot. — Maçonnerie ; évaluation 158.608 francs. — MM. Dumont et Neret, demeurant avenue Daumesnil, n° 110, sur un rabais de 8,10 %.
2e lot. — Charpente ; évaluation 17.889 francs. —M. Chardon, demeurant rue Nationale, 48, à lvry, sur un rabais de 24 %.
3e lot. — Couverture ; évaluation 18.214 francs. — M. Gibon, boulevard de Picpus, n° 10, sur un rabais de 18,70 %.
4e lot. — Menuiserie ; évaluation 55.048 francs. — M. Gelineau, rue Meslay, n° 7, sur un rabais de 0,10 %.
5e lot. — Serrurerie ; évaluation 65.785 francs. — M. Collet, demeurant rue des Acacias, n° 9 bis, sur un rabais de 24,10 %.
6e lot. —Peinture, etc. ; évaluation 24.233 francs. — Adjudication ajournée.
7e lot. — Pavage ; évaluation 10.357 francs. — M. Crochet, demeurant boulevard Magenta, n° 49, sur un rabais de 19,60 %.

L'École religieuse de filles de la rue Planchat ouvre ses portes en 1878, tenue par des sœurs.

La municipalité ayant voté, le 7 août 1879, la sécularisation complète des écoles et asiles de la ville de Paris, celle-ci est tenue de racheter à l’Assistante publique, les écoles construites au moyen du legs Fortin. De ce fait, la ville de Paris s’engage, le 26 juillet 1881, à indemniser l’Assistante publique à hauteur de 678.213 frs 34, montant correspondant aux sommes déboursées par celle-ci pour la construction de ces trois écoles et aux fonds restés dans la Caisse municipale :
— Ecole congrégationniste de garçons, construite en 1869 rue Lepic : 316.000 francs.
— Paiement partiel, en 1869, des dépenses de construction de l’École de filles rue Las-Cases : 90.125 francs.
(la construction de l’école Las-Cases a coûté 289.500 francs, dont 199.375 francs ont été payés par le curé de l’Eglise Sainte-Clotilde)

— Acquisition, en 1876, du terrain 52-54 rue Planchat destiné à construire l’Ecole congrégationniste de filles et l’asile ; 73.238 frs 92.
— Sommes du legs Fortin restées sans emploi à la Caisse municipale : 198.849 frs 42.

Les religieuses « évincées », la direction de l’École communale de Filles de la rue Planchat est confiée, en 1883, à Mme Gonnet, née Louise Jeanne Angélina Cailar. Née à Paris le 14 juin 1842, Louise Cailar avait épousé le 29 mai 1873 à Paris 9e, Claude Gonnet, né à Apinac dans la Loire le 2 mai 1839 ; celui-ci, tout d’abord instituteur rue Bréguet puis rue de Bagnolet, deviendra lui aussi directeur d’école, rue de la Réunion.
Tous deux se replieront en retraite, à partir de 1898, à Nogent-sur-Marne.


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