646. PARIS - Avenue de St-Ouen

M.J.
dominique1594 a écrit :Bonjour à tous,
C'est le quartier de mon enfance, merci Michel et Babs, pour cette belle carte.
Dans les années 50, l'Avenue de Saint-Ouen est un hypermarché avant l'heure, alors qu'Edouard Leclerc n'est pas encore sorti de Landernau. Tout le long de l'Avenue, depuis le carrefour Championnet illustré par cette carte, jusqu'à la rue Belliard, là où ne passaient plus les trains de ceinture, sur le trottoir de gauche comme sur celui de droite, c'est un alignement de boutiques, blotties les unes contre les autres.
On y trouve tout ! Les étals des bouchers débordent sur les trottoirs, tout comme ceux des volaillers qui exposent lapins et canards. Plus loin, ce sont des monceaux de légumes, empilés en pyramides, maman appelait ces commerces des "Cours des Halles", sans doute à cause des prix bas. Ici, c'est le marchand de vin. On y vient, avec ses bouteilles soigneusement nettoyées (le "goupillon" faisait merveille) et on remplit ses bouteilles" à la tireuse ", une drôle de machine sur laquelle on place la bouteille. Un petit tuyau plonge dans le goulot, et le débit cesse lorsque la bouteille est pleine. Bien sur, il y a aussi boulangers, patissiers, charcutiers, et le grainetier, qui offre lentilles, pois et autres légumes secs, dans les sacs de jute ouverts.
Mais le meilleur, la cerise sur le gâteau, ce sont les marchandes de quatre saisons, avec leurs petites charettes peintes en vert, soigneusement alignées sur la chaussée, le long du trottoir. Entre deux de ces charettes, le rémouleur aiguise couteaux et ciseaux (à l'époque, je ne connais pas le nom de "gagne-petit"...) tandis que sur le trottoir un homme-sandwich promène inlassablement son panneau publicitaire sanglé dans son dos...
Et tout ce petit monde crie, s'interpelle, dans un joyeux brouhaha. Que de bons souvenirs, avec un brin de mélancolie !
Dominique