Kiosques à Musique

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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

Kiosques à musique à partir de M

MARTIGNY-LES-BAINS - Kiosque à Musique et les Jeux
(VOSGES)
A la suite des études favorables réalisées en 1858 par Etienne Ossian Henry (1798-1873), chimiste à l’Académie de médecine, sur les propriétés des eaux de la source se situant sur le territoire de Martigny-les-Lamarche, un décret ministériel, daté du 20 mars 1859, autorise l’exploitation de celle-ci, la déclarant d’utilité publique.
De là, il n’y a qu’un pas pour qu’on envisage d’installer un établissement thermal.
Ce pas est franchi par Françoise Gadault (1821-1890), originaire de Contrexéville, veuve de l’architecte parisien Germain Alphonse Maubertier (1792-1856). L’union des époux Maubertier n’aura duré que quelques mois du mariage du 27 mai 1854 jusqu’au décès de Maubertier du 2 janvier 1856. La jeune veuve Maubertier hérite notamment d’une demeure à Saint-Gratien et d’une maison avec dépendances à Outrancourt dans les Vosges.
Dès 1860, Françoise Gadault-Maubertier acquiert la concession des sources et achète des terrains et un castel situés à proximité sur la commune de Martigny-les-Lamarche, provenant de la succession de Jean Nicolas Menestrel (1780-1851) et de son épouse Elisabeth Nicole Drouot (1770-1841) (1)
Attenant à ces terrains, un autre investisseur fait, dans le même temps, l’acquisition de vastes tènements d’un peu plus de sept hectares, situés aux lieux-dits L’enclos et le Pré Grimolet ; ceux-ci constitueront, une fois aménagés, le futur parc Thermal.


Plan de Martigny-les-Lamarche en 1830
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La veuve Maubertier et son riche commanditaire — grand seigneur, porteur d'un des noms illustres de notre vieille noblesse, dont l’identité reste jusqu’à présent inconnue… — font édifier un Grand Hôtel, une galerie et un pavillon des Sources et organisent, pour le 15 juin 1862, une grandiose inauguration-bénédiction de la nouvelle station thermale. Celle-ci se déroule effectivement en présence du sous-préfet de Neufchâteau, de Mme Maubertier, de M. Kaufmann conducteur des travaux et directeur de l’établissement, accompagnés du curé du bourg et escortés par la compagnie des pompiers de la localité et par la musique de la ville de Mirecourt qui donnera un concert à cette occasion.

Martigny-les-Bains - Le Grand Hôtel des Bains et le Pavillon des sources — Annonces 12 juin et 17 juillet 1862
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La relation de cette fête apparemment très réussie est faite par le docteur Emile Bougard, médecin consultant à Bourbonne, reprise dans le journal la Gazette des Eaux du 19 juin 1862.
Seulement, le 18 août 1862, un autre médecin, le docteur Constantin James (1813-1888), ayant fait de son côté une visite dans l’établissement thermal de Martigny, va rapporter une toute autre vision de celui-ci et va vilainement éreinter la station par un article publié dans
la Gazette Médicale de Paris le 25 septembre 1862.
(voir ici l’article de Constantin James du 25 septembre 1862)
Cet article incendiaire de Constantin James est suivi d’une lettre de M. Kaufmann du 27 septembre 1862 qui sous forme ironique admet que son accusateur est dans le vrai d’un bout à l’autre, tournant ainsi en dérision son bourreau.
(voir la réponse M. Kaumann du 27 septembre 1862)

Toujours est-il que les installations balnéaires, les bâtiments et le parc étant réellement loin d’être achevés, l’établissement ferme totalement et les travaux sont suspendus, le riche investisseur ayant décidé de lâcher la veuve Maubertier.
Un repreneur haut-marnais, Claude-Zacharie Caillet né à Hortes en 1791, est trouvé pour racheter les terrains et l’ensemble des bâtiments en cours de construction. Françoise Maubertier, de son côté, déniche un nouveau commanditaire, ancien notaire dijonnais, qui permettra de poursuivre les travaux. Enfin cinq autres comparses — Alfred Philippe Étienne Gabriel Ferdinand, duc de Marmier, ancien député ; Jules Freslon, chef de bureau au Ministère des Beaux-Arts ; Auguste Duvert, architecte, beau-frère de Freslon ; Gustave Duvert, associé d’agent de change, second beau-frère de Freslon ; Marie-Louise Héléna Freslon veuve Deloges, sœur de Jules Freslon — se chargent, grâce à leur participation financière, de fournir le mobilier de l’hôtel et des autres dépendances et le matériel fonctionnel des bains, nécessaire pour mener à bonne fin l’achèvement du Parc Thermal.
Afin de concrétiser officiellement leurs apports respectifs, l’ensemble de ces intervenants se constitueront ultérieurement en société — à effet du 9 juillet 1871 — avec pour raison sociale le nom de
Société Anonyme de Martigny-les-Bains.
En mai 1869, à grand renfort de réclames publicitaires dans un grand nombre de quotidiens nationaux, l’établissement thermal de Martigny-les-Bains ouvre enfin ses portes.
L’appellation de Martigny-les-Bains est adoptée dès cette date, mais ne viendra se substituer officiellement à celle de la commune de Martigny-les-Lamarche qu’à l’issue du décret du 13 novembre 1882.

Martigny-les-Bains - Hôtel du Château et entrée du Parc côté village — Annonces 23 mai 1869 et 9 août 1871
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Pour comble de malchance l’ouverture des thermes est immédiatement suivie du conflit franco-allemand 1870-1871, n’arrangeant en rien les affaires de l’établissement qui interrompt brutalement la grande compagne publicitaire qu’il avait engagée pour la saison 1870 et contraint une nouvelle fois les associés à arrêter toute activité.
Après dix ans d’inactivité, l’Etablissement hydrominéral de Martigny-les-Lamarche est mis en vente à la criée le 25 août 1881, au tribunal de Neufchâteau, sur une mise à prix de 100.000 francs.
Ce sont MM. Kieffer et Chapier qui emportent la mise : Joseph Kieffer (1827-1892), originaire de Thann est directeur d’un atelier de construction d’usines à gaz à Mulhouse puis à Avallon et à Langres ; Alexandre Chapier (1843-1899), originaire de Neufchâteau près de Martigny, est négociant en bonneterie.

Plan de l’établissement hydrominéral de Martigny-les-Bains en 1897
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Les deux nouveaux propriétaires vont immédiatement commencer de nombreux travaux d’embellissements, procéder à l’édification de nouvelles constructions, le tout s’étalant sur plusieurs années.
Ouvert dès la saison de 1883, l’établissement transformé voit tout d’abord son pavillon des Sources entièrement reconstruit. Une
terrasse magnifique recouverte d’une vérendah éclairée au gaz, est installée. Les buveurs disposent maintenant de trois hôtels totalisant cent cinquante chambres, le Chalet, l'hôtel d'Alsace et le Grand-Hôtel, ce dernier avec, sur son aile gauche, sa grande salle à manger Louis XIII et sa cheminée monumentale en chêne sculpté représentant Jeanne d'Arc sur le bûcher, faisant l’admiration de tous ; le chef cuisinier qui régit ces cuisines est, en 1883, M. L’Homme.
Les bains, les douches, et la salle de massage sont installés dans l'aile droite du Grand hôtel des Bains, tandis qu’en face de l’aile gauche un théâtre casino, tout d’abord modeste, est provisoirement édifié.

Martigny-les-Bains - Les Grands Saules, Pavillon des Sources (cliché Bojojo, Cparama) — La Source (cliché Cyril, Cparama)
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A la suite du décès de Joseph Kieffer en février 1892, Alexandre Chapier devient l’unique propriétaire de l’établissement hydrominéral.
Promis depuis mai 1891, le nouveau vrai Casino et vrai Théâtre est inauguré le 5 juillet 1892, sur l’emplacement de l’ancien.
En dehors des petits chevaux qui sont installés dans le hall du casino, de nouvelles attractions font bientôt leur apparition sur le parc, notamment le croquet, le law-tennis ou encore le stand de tir.

Martigny-les-Bains - Le Théâtre-Casino — Le Jeu de croquet
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En 1898, la Société des Eaux et de l’établissement thermal de Martigny, créée en mai 1896 par Alexandre Chapier afin de faire face au développement de la station thermale, agrandit son parc, par acquisition, le portant à près de quatorze hectares. L’aménagement paysager est assuré par le chef jardinier de l’établissement, M. Séraphin Liégeois.
Afin de faire face à l’afflux des étrangers, Alexandre Chapier lance, le 1er mars 1897, une émission de sept mille actions de cent francs, destinée à créer un nouvel Hôtel.
Après deux ans de travaux, l’hôtel International est inauguré pour la saison 1899. Avec sa façade de quatre-vingts mètres et deux ailes en retour, ce vaste hôtel dispose de deux cents chambres sur trois étages ; il est édifié à angle droit avec le Grand Hôtel des Bains, dans le prolongement du Casino-Théâtre.

Martigny-les-Bains - Hôtel International et à droite le Grand Hôtel des Bains — Le Hall de l'Hôtel International
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Tandis que la salle de spectacle assure régulièrement des représentations dans le théâtre grâce à la troupe d’acteurs qu’elle engage lors de la saison, un orchestre en assure la partie instrumentale en cas de besoin.
Cet orchestre, également embauché pour la saison, donne des concerts deux fois par jour dans le parc. En 1899, M. Clements est le chef de cette phalange.
De temps à autre des musiques de passage, notamment la musique municipale de Mirecourt, viennent pousser la note parmi les baigneurs du parc.
Deux premiers
Kiosques à musique rustiques, attestés dès avant 1893 par une gravure, sont installés sur le parc. L’un est édifié près du Pavillon des Sources en vis-à-vis de l’esplanade du Grand Hôtel des Bains : construit en ciment imitant des troncs d’arbres, il est couvert d’une toiture conique en chaume. Le second kiosque, de forme circulaire, est érigé sur un promontoire au bord de l’étang du parc : également en ciment recouvert de chaume, son garde-corps est constitué de faux-rondins en ciment posés à l’horizontale.

Martigny - Le Kiosque à musique vis-à-vis du Pavillon de la Source (cliché 1898) — Le Kiosque sur le lac (cliché Mektoube17, Cparama)
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Au décès d’Alexandre Chapier en juin 1899, son gendre Louis Claudel (1863-1916), fabricant de papier à Ville-sur-Saulx (Meuse), époux de Marie Mathilde Chapier, assure provisoirement la gestion du parc thermal, et en confie la direction effective à M. Couchené.
Dès le 1er mars 1903, après convocation d’une assemblée extraordinaire, il décide de liquider l’affaire à l’amiable et, après avoir obtenu les autorisations nécessaires, passe une première annonce pour l’adjudication qui doit avoir lieu le 21 mars 1904, sur une mise à prix de 200.000 francs.
Le 6 août 1904, Philippe Jacques Lobstein (1847-1926), originaire de Brumath (Bas-Rhin) et brasseur à Ville-sur-Illon, remporte l’adjudication au prix proposé. A la suite d’une surenchère organisée pour le 2 mars 1905, au Tribunal civil de Neufchâteau, élevée cette fois-ci à 287.000 francs, Lobstein se voit contraint, en dernier ressort, de débourser 470.000 francs, prix jugé très raisonnable par les observateurs qui estimaient l’ensemble à plus d’un million cinq cent mille francs.
En août 1905, Lobstein crée la
Société nouvelle des Eaux et Etablissement thermal de Martigny qui exploitera la station hydrominérale et nomme Henri Boucher en tant que président. Ayant l’intention de procéder à d’importants travaux dans le parc, il charge l’architecte Édouard-Jean Niermans (1859-1928) de les réaliser.

Martigny les Bains - Affiche publicitaire — Adjudication 21 mars 1904 — Surenchère 2 mars 1905
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Eugène Despoisse, par ailleurs pharmacien honoraire, est dorénavant, à compter de 1906, directeur de l’établissement hydrominéral. Il est le rédacteur en chef d’un périodique intitulé Martigny-Journal, paraissant chaque mois d’octobre à mai et bi-mensuel de juin à septembre.
Les orchestres et leurs chefs se succèdent chaque saison sur le parc et au casino ; en 1909, venant de Paris, G. de Léry arrive avec son orchestre des « Concerts Rouge » où il obtient un grand succès.
Le kiosque au toit conique en chaume est remplacé une première fois, en 1902-1903, par un nouveau
Kiosque à musique octogonal en bois, doté d’une toiture recouverte en ardoises, surmontée d’un lanterneau ; son soubassement de pierre est entouré d’un garde-corps en bois.

Martigny-les-Bains - Le Kiosque à musique en bois de l'Esplanade — Le Kiosque à Musique (cliché Rigouard, Cparama)
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Cet édicule musical est à son tour remplacé, très peu de temps après, vers 1905, par un troisième Kiosque à musique, placé à quelques mètres du pavillon de la Source : de forme octogonale, toujours constitué en bois, il est monté sur un soubassement en brique et accessible par un escalier de quatre marches ; entre chacun de ses poteaux, des parements en bois découpé viennent l’ornementer ; le pourtour de sa toiture en zinc est paré d’un lambrequin en bois ; son garde-corps est constitué en bois travaillé. Une balustrade de pierre semi-circulaire vient l’encadrer.
Pour faire bonne mesure, un kiosque à musique identique est édifié à l’entrée du Parc, face à la gare de chemin de fer, près de l’Hôtel café de la gare.


Martigny-les-Bains - Kiosque à musique près du Pavillon de la source — Entrée du Parc côté gare et Kiosque à Musique
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Cette période d’avant 1914, marque la période faste et animée de la station hydrominérale de Martigny-les-Bains.
Lors de la déclaration de guerre, les hôtels, réquisitionnés, deviennent l’hôpital complémentaire militaire n° 29, de 1914 à 1919. Les archives de l’établissement, relatives à cette période ont été détruites, hormis les certificats de décès des militaires dans l’établissement.

A la suite d’une réunion des actionnaires de la Société nouvelle des Eaux et Etablissement thermal de Martigny du 24 décembre 1921, ceux-ci décident de rouvrir la Station hydrominérale en juin 1922.
L’activité n’y étant plus ce qu’elle était avant-guerre, la société demande, dès l’année suivante, à bénéficier d’un concordat mais est cependant mise en liquidation le 23 mai 1923.
En 1924, l’établissement, contrôlé par un
nouveau groupe exclusivement français, continue son activité, le casino étant sous la direction de M. Pagnac, lequel est remplacé pour la saison suivante par M. Ferrières. Dans le même temps, la société thermale obtient de ses associés l’autorisation d’augmenter son capital de cinq cent mille francs…
Le 30 décembre 1932, la Compagnie Martig au capital d’un million cent mille francs, dirigée par le général Martin, président du conseil d’administration et Jean-Robert Nègre, administrateur, se constitue et reprend l’Etablissement thermal, son casino, ses sources, ses kiosques et ses hôtels. Le 15 juin 1933, des accords sont passés avec le conseil municipal dirigé Alcide Ferry (1873-1939), maire de 1908 à 1939, par lesquels la station thermale autorise, comme par le passé, les habitants de Martigny-les-Bains à pouvoir se promener et se reposer dans le Parc et à assister aux fêtes, réjouissances et jeux qui y sont donnés.


Martigny-les-Bains - Infirmières et blessés de l’Hôpital militaire devant le Kiosque du lac en 1917 — Dans le Parc
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Le conflit 1939-1945 est fatal à la station thermale. Du 20 septembre 1939 au 11 septembre 1940, les hôtels du parc sont à nouveau réquisitionnés en tant qu’hôpital militaire.
L’établissement est ensuite occupé par les allemands et le tout se termine, en 1945, par l’incendie du Grand Hôtel des Bains.
En 1946, la compagnie Martig cède la moitié du parc et l’Hôtel International au diocèse de Saint-Dié qui y installe tout d’abord son
Petit Séminaire, puis un collège pour l’Institution Saint-Clément en 1967.
En 1984, au décès de Jean-Robert Nègre, la compagnie Martig cède à la municipalité ce qu’il reste du Parc thermal et de ses bâtiments (le Grand Hôtel a été reconstruit avec un étage de moins), y compris le Kiosque à musique rustique du lac, le seul rescapé des kiosques.
Aujourd’hui, le parc, aménagé en simple promenade communale, ne compte plus qu’à peine trois hectares.
Le Pavillon des Sources et les galeries, qui ont été cédés à la commune en 2001, ont été restaurés et ne sont visitables qu’en juillet et août à titre de curiosité.
Kiosque du lac toujours en place.


voir ici L’ancien Parc Thermal de Martigny-les-Bains et le seul Kiosque à musique rescapé aujourd’hui. (1/2) (2/2)
Le Pavillon des Sources et la galerie marchande de Martigny-les-Bains, aujourd’hui. (1/4) (2/4) (3/4) (4/4)

MARTIGNY-LES-BAINS - Kiosque à Musique et les Jeux
Martigny-les-Bains - Kiosque à musique et les Jeux (1905).jpg
Martigny-les-Bains - Kiosque à musique et les Jeux (1905).jpg (241.88 Kio) Vu 851 fois
publié par Jean-Marc

15 juin 1862 — Inauguration et bénédiction de l’établissement thermal de Martigny-les-Lamarche (cette ouverture ne sera que d’une saison, en raison d’une publication du 25 septembre 1862 du docteur Constantin James ; Martigny ne pourra rouvrir à nouveau qu’en 1869, à l’issue de nouveaux travaux)
— …Mais voici bien autre chose. C'est Martigny-lès-Lamarche, qui, sans se soucier du qu'en dira-t-on, élève, à quelques kilomètres de Contrexéville, un nouveau palais à la déesse des eaux. Je l’ai vu, ce palais ; hier il était encore à l'état embryonnaire, aujourd'hui c'est un fait accompli. La cinquième partie du bâtiment principal est terminée et peut donner une idée de cet édifice vraiment monumental.
Dimanche 15 juin a eu lieu, sous la présidence de M. le sous-préfet de Neufchâteau, la bénédiction solennelle des sources et l'inauguration de l'établissement, et nul doute que ces eaux, placées sous le haut patronage de M. le prince Adalbert de Bavière et de M. le duc de La Rochefoucault-Doudeauville, ne deviennent, par la suite, une des premières stations d'eaux minérales froides du groupe de l'Est. Comment et pourquoi ? Le voici :
Rivaliser avec Vittel et Contrexéville, c'est chose impossible. Pour réussir, il fallait faire autrement, et c'est ce qu'a parfaitement compris l'habile directeur, le créateur pour ainsi dire de cet établissement d'un genre nouveau en France. Allemand d'origine, M. Kaufmaun a voulu doter la France de tous les procédés balnéatoires si répandus, et avec tant d'avantages, dans son pays. Il ne s'agit plus ici simplement de boire de l'eau : piscines de natation à eau courante, de 2 mètres de profondeur, avec surprises ; bains russes, bains turcs, hydrothérapie, cures du raisin, cures de petit-lait, c'est ce tout importé d'outre-Rhin, réuni dans le même établissement, qui doit faire de Martigny une station modèle. A ce titre, M. Kaufmann mérite les plus grands éloges.
Je vous fais grâce de toutes les réjouissances auxquelles nous ont fait assister les directeurs de ce nouvel établissement. Une foule immense était accourue de tous les pays voisins : de Neufchâteau, de Bourbonne, de Mirecourt, de Lamarche, pour partager les plaisirs et jouir du coup d'œil vraiment féerique de la fête.
A trois heures, le cortège, sortant de l'Hôtel des sources, escorté par la compagnie des pompiers de la localité, musique de la ville de Mirecourt en tête, est allé chercher le curé de la paroisse à l'église. Après les vêpres, le cortège se remit en marche par l'avenue de La Rochefoucault-Doudeauville. Arrivé aux sources, eut lieu la bénédiction, précédée d'une allocution de M. le curé, parfaitement en harmonie avec la circonstance. Il va sans dire que, pendant ce temps-là, l'artillerie tonnait, la musique résonnait et le soleil chauffait.
De là au diner, concours de chevaux, jeux de toutes sortes, distribution des prix de la Société protectrice des animaux, improvisation remarquable de M. le sous-préfet. Une médaille d'honneur a été décernée à M. le curé de Martigny, agriculteur distingué.
A sept heures, un banquet réunissait tous les invités dans la salle à manger de l'hôtel.
A l'issue du dîner, une foule compacte encombrait les avenues et les abords des bâtiments, écoutant religieusement l'excellente musique de la ville de Mirecourt, et regardant avec admiration les illuminations vraiment splendides distribuées avec art dans tous les terrains qui, d'ici quelques années, formeront le jardin et le parc de l'établissement. A onze heures, un magnifique feu d'artifice, représentant d'une part deux fontaines monumentales, d'autre part le chiffre de Leurs Majestés Impériales, couronnait dignement cette journée, qui laissera de profonds souvenirs dans l'esprit des habitants de Martigny.
Dr Emile Bougard, médecin consultant à Bourbonne (journal Gazette des eaux du 19 juin 1862)

Martigny-les-Bains - Le Grand Hôtel des Bains, les galeries et le Pavillon de la Source
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Juin 1869 — Description de l’établissement de Martigny lors de sa seconde ouverture
— L'établissement des bains de Martigny a son entrée sur la rue principale du village, avec lequel il n'a que ce point de contact ; comme ses dépendances s'étendent, au nord, sur la campagne, on a ménagé une autre entrée sur ce point, ce qui permet aux baigneurs de sortir de l'établissement sans qu'ils soient obligés de traverser le village.
A deux pas de cette sortie se trouve un bois charmant où les promeneurs trouveront, pendant l'été, la fraîcheur et l'ombrage. Le terrain attenant à l'établissement offre une superficie de 7 hectares disposés en jardins, promenades et pelouses. Tout ce terrain est traversé par le Mouzon, dont nous avons déjà parlé.
L'établissement de Martigny se compose aujourd'hui :
1° D'une maison d'habitation, appelée le Château, avec rez-de-chaussée et deux étages. Le rez-de-chaussée se compose d'une salle de billard, petit salon, logements et cabinets du médecin et du directeur. Le premier étage comprend un beau salon et sept chambres à coucher, toutes meublées avec luxe et confort. Le second étage renferme sept chambres à coucher, la lingerie etc.
2° En face de ce bâtiment et séparé du premier par une vaste cour, on remarque un charmant chalet composé de deux appartements avec une entrée séparée, de remises et écuries et de logements pour les domestiques.
3° D'un vaste bâtiment, dit le grand hôtel, avec sous-sol, rez-de-chaussée, et deux étages. Une partie du rez-de-chaussée est occupée par les cabinets de bains et de douches, au nombre de seize. Les appareils balnéaires les plus récents et les plus perfectionnés ont été établis pour les bains et les douches de toutes espèces, douches en pluie, à jet continu, douches ascendantes etc.
L'autre partie du rez-de-chaussée est composée d'une vaste salle à manger et d'un grand salon destiné à recevoir les baigneurs qui veulent se réunir à certaines heures du jour ou le soir. Les étages supérieurs se composent d'appartements et de chambres à coucher ; ces chambres sont au nombre de vingt-cinq et forment avec celles de l'ancien château un total de quarante chambres.
4° Enfin, le pavillon des sources est une élégante construction, où se trouvent les deux sources indiquées dans les analyses par les numéros 1 et 2. Ce pavillon vient d'être récemment relié au grand hôtel par une vaste galerie couverte.
Cette innovation importante au point de vue hygiénique permettra aux malades de se rendre au pavillon des sources sans traverser le jardin à ciel découvert lors des jours de pluie.


Martigny-les-Bains - Les galeries et le Pavillon de la source — Les sources, la terrasse et le premier kiosque à musique
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11 juin 1870 — L’ouverture des thermes de 1869 et 1870 sera malheureusement de courte durée, en raison du conflit de 1870-1871
— Nous apprenons avec plaisir que l’ouverture de la saison des eaux, à Martigny-les-Bains, vient d’avoir lieu avec un succès qui ne nous étonne nullement. Nous avons eu, il y a peu le temps, l’occasion d’admirer les importantes améliorations que la nouvelle compagnie a encore apportées celte année à l’installation de cet établissement, dont nous connaissions déjà l’heureuse situation topographique et les riches ressources thérapeutiques. Il y avait certainement, dans notre beau département, aujourd’hui si visité, place pour une nouvelle station balnéaire, et nous sommes heureux de constater ici un succès, qui doit être un puissant encouragement pour les honorables administrateurs de l’établissement et pour le savant médecin, M. le docteur Buez, qui prodigue aux baigneurs des soins si dévoués.

5 novembre 1880 — Un aperçu de la fréquentation établissements thermaux des Vosges
— Sources minérales des Vosges. Les chiffres suivants donnent une idée de l’activité des établissements hydrominéraux.
Plombières 32 sources, 1.600 baigneurs ; Bains 11 sources, 300 baigneurs ; Busang 3 sources, 500.000 bouteilles ; Contrexéville 4 sources, 2.200 buveurs, 400.000 bouteilles ; Vittel 4 sources, 600 buveurs, 100.000 bouteilles ; Martigny 2 sources, 60 buveurs, 12.000 bouteilles ; Heucheloup 1 source, 30 buveurs, 1.200 bouteilles ; Saint-Vallier 1 source, 15 buveurs ; Dollaincourt 1 source, 306 bouteilles.

3 avril 1887 — Quelques précisions sur la composition de l’établissement : « vérendah », salle à manger, etc
— Martigny est de création plus récente que Vittel et Contrexéville. Plusieurs Sociétés y ont sombré, et on voit facilement que l’argent dépensé a été bien considérable ; on aurait même pu redouter que l’ensemble eût souffert de cette diversité dans la direction. Il n’en est rien : Martigny est grand, harmonieux, et bien certainement il ne restera pas en arrière de ses aînés.
Le parc est vaste, l’eau abondante, les constructions grandioses ; il y a, en particulier, une terrasse magnifique recouverte d’une vérendah, le tout éclairé au gaz.
Les colonnades de l’entrée du parc et de la terrasse sont d’un effet magique ; cependant, à notre avis, on a, dans ces trois stations, un peu trop multiplié ces colonnades, qui semblent empruntées aux constructions nancéiennes de Stanislas. On pourrait aussi reprocher à la vérendah de Martigny de n'être pas aussi gracieuse que les galeries de Contrexéville.
Martigny possède une magnifique salle à manger, la plus belle des trois stations sans contredit : elle est ornée de tapis rappelant la vie de Jeanne d’Arc, de vitraux sur le même sujet. Nous nous sommes arrêtés d’un commun accord pour dîner en cette belle salle, nous demandant prosaïquement si le principal n’avait point été sacrifié à l’accessoire. Rassurez-vous ! lecteurs, on dîne bien ; nous avons goûté d’un vieux Volney qui, dans ma reconnaissance, fait grandement tort à l’eau de Martigny.

Martigny-les-Bains - La terrasse du Grand Hôtel des Bains et Hôtel international au fond — Salle à manger du Grand Hôtel des Bains
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12 mai 1891 — Reconstruction des galeries et édification d’un « vrai casino et d’un vrai théâtre » remplaçant les installations provisoires
— Il a paru à Martigny qu'il ne devait pas s'en tenir là et qu'il fallait ouvrir les portes encore plus grandes au flot toujours montant des baigneurs. On est en train de dépenser deux cent mille francs pour eux. Les travaux en cours d'exécution procédant d'un plan décoratif et pratique. Les sources étant situées en face de l'Etablissement, il s'agit, sans proprement sortir de celui-ci, de conduire les baigneurs â la buvette par des galeries, alternativement ouvertes ou fermées, selon l'office qu'elles rempliront : promenoirs, bazars ou salons de repos. J'ai vu les dessins de ces galeries qui seront en fer très ouvragé — vous savez que l'homme fait plier le fer à tous ses caprices — et du plus joli effet. Est-ce tout ? Eh bien ! non. J'ai encore à vous annoncer la construction d'un vrai casino et d'un vrai théâtre, destinés à remplacer les installations provisoires. Ces bâtiments occuperont un vaste espace en face de la salle à manger monumentale du Grand Hôtel.

14 juillet 1891 — La Fête nationale à Martigny-les-Bains
— La fête du 14 juillet a été particulièrement brillante à Martigny-les-Bains, la coquette station des Vosges, hier encore peu connue des Parisiens, aujourd'hui fréquentée par la clientèle la plus élégante. Mâts de cocagne, jeux divers pour les enfants, feux de joie, illuminations splendides dans le beau parc qui entoure l'établissement. Rien n'a manqué au programme. La direction des bains a eu naturellement la plus large part dans l'organisation de cette fête, qui a eu lieu avec le concours des baigneurs et des touristes qui affluent en ce moment à Martigny.

5 juillet 1892 — Inauguration de la nouvelle salle de spectacle (casino-théâtre)
— De Martigny-les-Bains. C'est le 5 juillet que sera inaugurée la nouvelle salle de spectacle. La décoration est charmante ; les décors, brossés par Assala, l'artiste parisien, sont très réussis. La salle pouvant se transformer facilement en salle de bal, il y a. de belles fêtes en perspective dans notre coquette station de l'Est. La direction s'est assuré le concours de divers artistes de nos scènes de genre et nous promet un répertoire des plus variés.

Martigny-les-Bains - Théâtre-Casino près de l'Hôtel international — Le théâtre
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17 juillet 1894 — Georges Roux dirigera le théâtre de Martigny pendant plus de vingt ans
— Martigny-les-Bains. On nous écrit :
Le succès de cette charmante station s'affirme de plus en plus et la foule des buveurs rend justice à la nouvelle administration, qui a su doter Martigny de tout le confort moderne, sans augmentation de prix, et aussi en offrant à ses clients des récréations de tous genres.
La table est toujours aussi renommée et continue à mériter sa réputation.
Cette année la direction théâtrale a été confiée à M. G. Roux, des théâtres de Paris, qui s'est entouré d'artistes de Reims, de Nancy, d'Anvers. Aussi les applaudissements ne sont-ils pas ménagés à la troupe du Casino.
Le parc est splendide avec sa pièce d’eau, ses cascades, ses beaux ombrages et ses promenades si variées. La pêche à la ligne y est très pratiquée.
Nous devons dire aussi que nous avons été surpris des prix pratiqués à l'établissement, eu égard au service et aux chambres qui y sont offertes.

MARTIGNY-LES-BAINS - Pont sur l'Étang et le Kiosque
Martigny-les-Bains - Pont sur l'Etang et le Kiosque (1927).jpg
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publié par Jean-Marc

Une des nombreuses ascensions périlleuses de « Madame Charly » s’est effectué à partir de l’établissement thermal de Martigny-les-Bains pour le plus grand plaisir des baigneurs. Cette fois-ci, plus de peur que de mal. Mais son compagnon n’aura pas la même chance 4 ans plus tard…
voir ici la chronique que nous avions consacrée aux aventures à Robert Charly et sa compagne

18 juillet 1897 — Madame Charly s’envole au-dessus du parc thermal de Martigny-les-Bains
— Au cours de l'ascension d'un ballon montgolfière, dans le parc de l’établissement de Martigny-les-Bains, l'aéronaute, Mme Charly, connue dans la région, a été victime d'un grave accident.
Selon son habitude, elle avait détaché la nacelle et s'était fait attacher au ballon par une solide ceinture.
Arrivée à une hauteur de 500 mètres poussée par un vent violent, l'aéronaute fut entrainée sur les montagnes qui environnent Lamarche ; au moment de l'atterrissement, Mme Charly essaya en vain de détacher la ceinture qui la retenait.
Suspendue au ballon, elle fut traînée à travers les roches et les épines pendant plusieurs minutes. L'endroit était désert, ses cris d'appel ne furent pas entendus. Se voyant perdue, Mme Charly d'un suprême effort parvint à se détacher, puis elle tomba inanimée.
Un cycliste la trouva gisant sur le sol, les vêtements en lambeaux, couverte de sang, portant de nombreuses blessures. On la transporta à l'établissement de Martigny où le docteur Didet lui a prodigué ses soins.
La vie de Mme Charly ne paraît pas en danger.

19 août 1897 — Le nouvel Hôtel International est en construction près du Grand Hôtel des Bains
— Martigny-les-Bains. — On nous écrit :
Que dire de cette station dont la vogue s’affirme de jour en jour et qui est certainement appelée, maintenant qu’elle est aux mains d’une puissante société, à devenir une des premières de l’Est ? — Sinon que, par sa situation et la valeur de ses eaux, Martigny mérite cette prospérité.
En ce moment, et sans gêner les buveurs en quoi que ce soit, on y construit un magnifique hôtel. Nous avons pu admirer cette nouvelle construction qui dépassera en luxe les hôtels des stations voisines ; ce nouvel établissement, qui portera le nom d'Hôtel International, est situé au milieu et dans la partie la plus élevée du magnifique parc de Martigny-les-Bains.
Des fenêtres de cet hôtel la vue embrasse un vaste horizon et s’étend sur les sommets des monts Faucilles.
Dirons-nous que sa disposition intérieure ne laissera rien à désirer, qu’il aura tout le confort moderne : ascenseur, éclairage électrique, etc., qu’il se développe sur 80 mètres de façade avec deux ailes en retour, qu’il aura trois étages, qu’enfin il sera très vaste ?

Martigny-les-Bains - Hôtel international et Grand hôtel des Bains à droite — L'ancien Kiosque à musique de l'Esplanade
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18 juillet 1898 — Une visite à Martigny-les-Bains
— Nous terminerons notre tournée par Martigny-les-Bains.
Bien avant de descendre du train, nous apercevons le dôme du nouvel Hôtel international qui vient d'être édifié par la société et qui va être incessamment ouvert aux buveurs.
Si grandiose que soit ce nouvel hôtel, qui comprend plus de 200 chambres, il deviendra sous peu insuffisant si Martigny continue sa marche ascendante.
Placé au sommet du parc et venant fermer le quatrième côté du quadrilatère dont les autres lignes sont formées par les grands hôtels, les galeries et le pavillon des sources, cet hôtel complète admirablement le groupe balnéaire de Martigny.
Il présente plus de 80 mètres de façade avec deux ailes en retour et laisse de beaucoup derrière lui tout ce qui a été construit jusqu'alors dans nos stations de l'Est ; on croirait plutôt un immense château qu'un hôtel, et on peut déjà, dès aujourd'hui, bien que quelques détails de la façade restent encore à déterminer, augurer qu'il fera honneur à l'architecte qui l'a conçu.
Nous avons visité l'hydrothérapie et vu le nouvel appareil permettant le massage sous l'eau ; nous croyons que Martigny est seul jusqu'ici à posséder dans nos stations ce système perfectionné de balnéation.
Nous avons parcouru également le joli parc, si vaste, de l'établissement, et qui s'est encore agrandi cette année de trois hectares de terrain, sur lequel s'élève un vaste vélodrome, avec virage, qui pourra certainement être utilisé pour les concours vélocipédiques de la région.
La société nouvelle a aussi organisé un service d'omnibus d'excursions de Vittel et de Contrexéville à Martigny, et un autre également de Bourbonne.
On voit que cette station tient à honneur de dépasser ses voisines et que la direction ne néglige rien pour faire bientôt de Martigny la station la plus courue de tout l'Est


6 août 1899 — Les fêtes se succèdent sans interruption à Martigny ; l’orchestre de l’établissement est dirigé par M. Clements
— La saison est actuellement brillante à Martigny-les-Bains et les buveurs beaucoup plus nombreux que d’ordinaire à celte époque. La vogue dont Martigny-les-Bains est l’objet est due surtout à l’excellence de ses eaux incomparables dans le traitement de la goutte, gravelle, les coliques néphrétiques, calculs biliaires, engorgement du foie, etc.
La station a inauguré, cette année, un nouvel et magnifique hôtel dit « Hôtel international », qui contient 200 chambres meublées avec un luxe et un confort qui font l’admiration non seulement des buveurs venus à Martigny-les-Bains, mais encore de ceux qui, descendus aux stations voisines, viennent chaque jour en foule visiter ce véritable palais.
Le théâtre, sous l’habile et intelligente direction de M. Georges Roux, des Folies-Dramatiques, remporte chaque soirée de nouveaux succès ; on a joué, pendant la semaine qui vient de s’écouler : Le Contrôleur des wagons-lits, La vie de Bohème, Les Fourchambault, La petite Fadette, Monsieur le Directeur.
Il n’y a que des compliments à faire à l’orchestre, à son chef d’abord, M. Clements, un véritable artiste, et aux instrumentistes, tous musiciens de talent.
Les fêtes se succèdent sans interruption, à la grande joie des buveurs et des touristes auxquels chaque semaine réserve une nouvelle surprise ; au casino, les représentations et les bals sont donnés chaque soir et les concerts qui ont lieu deux fois par jour dans le joli parc de l’établissement sont très suivis. On doit prévoir déjà des installations nouvelles pour la prochaine saison.
Le superbe parc de 20 hectares offre un spectacle charmant et une animation extraordinaire.
La jolie et coquette station de Martigny-les-Bains est en un mot un lieu de séjour délicieux où l’on trouve, avec toutes les distractions, une nombreuse et élégante société.


Martigny-les-Bains - La Musique au Parc — L'Esplanade et le Kiosque à musique
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11 août 1901 — Fête de nuit sur le parc
— Martigny-les-Bains. Dimanche, les buveurs de Martigny ont eu la bonne fortune d’entendre et d’applaudir, au casino, des artistes d’un grand mérite : Mme Feltesse Ocsombre, forte chanteuse du théâtre de la Monnaie à Bruxelles, qui a interprété, d’une façon tout à fait remarquable, l’air du livre d’Hamlet et la Berceuse de Mozart ; M. Stéveniers, professeur de violon au conservatoire de musique de Nancy et son élève M. Paul Balland ; M. et Mme Georges Roux, et enfin M. Ernest Vaunel, le comique désopilant du théâtre de Mathurin. Le soir, la direction avait donné au parc une fête de nuit (bal, concert, illuminations) qui a fort bien réussi. Martigny est dans le mouvement et ne s’arrêtera pas là.


Martigny-les-Bains - Le nouveau Casino et l'Hôtel International — Les Petits Chevaux
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27 juillet 1902 — Festival musical à Martigny
— Martigny-les-Bains. Nous apprenons, par des affiches placardées sur les murs d’Epinal, qu’une fête aura lieu, le dimanche 27 juillet, à Martigny.
De deux à cinq heures, l’Harmonie de Langres, l’Union musicale de cette même ville, l’orchestre du casino de Martigny, donneront un concert.
Ensuite, illuminations et fête de nuit.


Martigny-les-Bains - Vue vers l'esplanade, kiosque — Les Jeux
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10 mars 1903 — L’établissement thermal continue son activité, malgré sa mise en liquidation qui reste amiable
— Martigny-les-Bains. On nous écrit : « Une note parue dans le Réveil des Vosges, numéro du 4 mars, pourrait faire supposer que l’établissement hydrominéral de Martigny-les-Bains resterait fermé durant la saison prochaine. Voici ce qui explique ce bruit, d’ailleurs sans fondement.
« La société des eaux minérales de Martigny-les-Bains vient effectivement de se dissoudre et est actuellement en liquidation amiable. Mais nous croyons savoir, nous pourrions même donner l’assurance que ce fait n’aura aucune influence sur la marche régulière de la saison de 1903, à Martigny. Comme d’habitude, ce bel établissement restera ouvert du 25 mai au 25 septembre, et ses services ne cesseront pas une minute de fonctionner. »


30 juillet 1903 — La Chorale Alsace-Lorraine de Nancy à Martigny
— Dimanche dernier, la Société chorale Alsace-Lorraine faisait, grâce à l'initiative de son dévoué comité, sa sortie annuelle ; le but choisi était Martigny-les-Bains, où avait lieu une grande fête de bienfaisance, organisée par M. Couchené, l'aimable directeur de l'établissement hydrominéral, sous le patronage de M. Mougeot, ministre de l’agriculture, en villégiature actuellement dans cette coquette station thermale vosgienne.
Partie de Nancy le matin, par un temps superbe, la Société fut reçue, à son arrivée à la gare de Martigny, par M. Gérard, commissaire de la fête, et représentant la direction.
Après les souhaits de bienvenue, la Société se rendit à l'hôtel International, où elle fut splendidement logée et traitée grâce aux bons soins de M. Canel, gérant de l'établissement.
De dix heures à midi, les sociétaires visitent le village de Martigny, particulièrement intéressant par l'église, la chapelle Saint-Pierre et de nombreux vestiges du XIIIe siècle. (…)
A trois heures, la Chorale, précédée de son drapeau, se rendait dans la galerie du Grand-Hôtel, la pluie qui tombait sans interruption depuis midi ne lui permettant malheureusement pas de donner le concert dans le Parc. Malgré ce contre-temps fâcheux, les voyageurs venus en nombre des stations voisines, ont applaudi chaleureusement la parfaite exécution des différents chœurs interprétés sous la baguette autorisée de M. Bolinne, le sympathique et dévoué directeur de la chorale Alsace-Lorraine.

Martigny-les-Bains - Le Kiosque de la Musique et le Promenoir — La Source Lithinée et le Kiosque à musique
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15 mai 1905 — Le nouveau propriétaire de la station hydrominérale, Philippe Lobstein, entame une série de travaux
— Martigny. M. Lobstein, le nouveau propriétaire de l'établissement, va donner à la gracieuse station vosgienne une impulsion nouvelle et décisive, et la faire sortir de sa situation modeste et résignée.
Les travaux suivants entrent dans son programme : aménagement moderne des hôtels, des bains et de l'hydrothérapie ; réfection complète de l'embouteillage qui était défectueux ; construction d'un casino, théâtre, salle de jeux, etc.
Nous souhaitons â M. Lobstein le succès que font espérer les éléments de vitalité dont dispose l'entreprise.

MARTIGNY-LES-BAINS - Le Kiosque à Musique
Martigny-les-Bains - Le Kiosque à musique (1911).jpg
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2 août 1905 — Programme de la grande fête de Martigny accompagnée d’un festival musical
— Dimanche 6 août, la Société nouvelle des eaux minérales et établissements de Martigny-les-Bains donnera dans son parc une fête de jour et de nuit. En voici le programme :
Festival de musique et de gymnastique avec le concours de la chorale Alsace-Lorraine, de Nancy ; la Philharmonie municipale, de Mirecourt ; la fanfare de Dompaire ; la musique municipale de Ville-sur-Illon ; les sociétés de gymnastique de Saint-Dié et de Mirecourt ; la société d’escrime de Neufchâteau, renforcée par les amateurs du 79e d’infanterie et du 5e chasseurs ; fêtes vénitiennes sur le lac ; chansons vénitiennes par Mme Madelini, du théâtre Fenice, de Venise ; feu d’artifice de Ruggieri ; bal champêtre.


6 août 1905 — Compte rendu de la fête de Martigny clôturée par un concert sur le Kiosque à musique de l’île
— Le dimanche 6 août, la nouvelle société de Martigny-les-Bains inaugurait son administration par une fête de Bienfaisance qui fut réussie de tous points.
L’après-midi fut rempli par les assauts d'escrime qui ont fait valoir la souplesse et la science des officiers et sous-officiers du 5e chasseurs de Neufchâteau ; par les exercices de gymnastique qui ont mérité de chaleureux applaudissements aux sociétés de Mirecourt et de Saint-Dié, par un choix de morceaux qui out été fort bien exécutés par la musique municipale de Mirecourt, les fanfares de Dompaire et de Ville-sur-Illon. Elles ont été acclamées. La Chorale Alsace-Lorraine, de Nancy, mérite une mention spéciale. Elle a grandement contribué au charme de cette journée par l'exécution impeccable des plus beaux morceaux de son répertoire. L’éloge de cette société n'est plus à faire.
A 7 heures et demie, un banquet réunissait les administrateurs de la Société et leurs invités à l’International. Félicitons M. Canel, le sympathique directeur des hôtels, de son ordonnance et du service.
Puis l’on se rend dans le parc où les lanternes vénitiennes jettent leur note gaie et dessinent de leurs capricieux et lumineux méandres le tour de la pièce d’eau ainsi que le kiosque de l’ile où va se donner le concert en plein air.
Ce concert a été superbe. Mme Madelini (c’est le pseudonyme sous lequel se cachait modestement la très gracieuse femme d’un administrateur de la Société) a une voix magnifique. Elle a chanté dans la perfection des chansons italiennes qui ont été acclamées.
Un jeune baryton, à la voix puissante et étendue, nous a également charmés, et les applaudissements n’ont pas été épargnés à la Chorale Alsace Lorraine qui s’est fait entendre à nouveau pour le plus grand agrément de nos oreilles.
Un feu d’artifice, fort bien réussi, succède à ce concert dont on peut dire qu’il fut parfait sous tous rapports, et le publié se répand dans le parc en continuant à admirer les illuminations et surtout les rampes qui conduisent à l’International, où les verres de couleurs placés au milieu des plantes produisent le plus gracieux effet.
Un bal champêtre a terminé cette belle réunion qui ne laissera dans la mémoire des invités que le plus agréable souvenir.

Martigny-les-Bains - Le Kiosque sur le lac — Affiche publicitaire 1907
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9 juillet 1907 — Soirée de gala au Casino de Martigny-les-Bains
— C’est au milieu d’une assistance élégante que se donnait hier la première soirée de gala de la saison au casino de Martigny-les-Bains, avec le « Flibustier », la délicieuse comédie de Jean Richepin. L’interprétation fut parfaite, le succès très grand et justement mérité. M. George Roux, le sympathique directeur, qui ne ménage pas ses peines, affirma une fois de plus son talent de comédien plein de finesse dans le rôle de Legoez…

22 juillet 1908 — Inauguration du théâtre de verdure suivi d’un concert au Kiosque
— Martigny-les-Bains. On annonce de grandes fêtes pour les journées des 1er, 2 et 3 août, à l'occasion, de l'inauguration du théâtre de verdure.
Le dimanche 2 août, dans le parc, représentation d'Electre, avec le concours de M. Silvain, sociétaire de la Comédie-Française, et de Mme Louise Silvain, de la Comédie Française et leur troupe.
Le soir, concert au kiosque, avec le concours de Mme Ballard-Brouville, de l'Opéra ; de M. Balard, de l'Opéra, et M. Berquière, des Concerts Lamoureux.
Fête de nuit, illuminations, embrasement du parc, feu d'artifice tiré par Ruggieri.
Le lundi, soirée musicale au théâtre, avec M. et Mme Ballard-Brouville, M. Berquière et l'orchestre du Casino.
Les fêtes commenceront le samedi soir au théâtre par la représentation du Père Lebonnard, avec le concours de M. et Mme Silvain.

Martigny-les-Bains - Le Théâtre de verdure — Les Sources, vue du Kiosque à musique au fond (cliché Bojojo, Cparama)
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17 juin 1909 — M. de Léry, est engagé à Martigny-les-Bains avec son orchestre des « Concerts Rouge »
— Martigny-les-Bains. Aussi, bien que la saison soit à peine commencée, les buveurs sont très nombreux et certains ont même devancé la date officielle d'ouverture.
Les « Concerts Rouge » de Paris, engagés pour toute la saison et dirigés par M. de Léry, ont déjà fait entendre leurs premiers accords, à la grande satisfaction des amateurs de bonne musique qui ne sont pas habitués à trouver dans une ville d'eau un orchestre ayant une telle cohésion et dont tous les exécutants sont des premiers prix ou des lauréats du, Conservatoire de Paris.

11 juillet 1909 — Concert de l'Orphéon spinalien au Parc de Martigny
— Martigny-les-Bains. On annonce, pour le dimanche 11 juillet, un grand concert donné dans le Parc de Martigny, par l'Orphéon spinalien, dont l'éloge n'est plus à faire. Au programme :
1. Ouverture par l'orchestre, des Concerts Rouge de Paris. — 2. Chanson napolitaine (Poncin). — 3. Haydée, duo pour ténor et basse (Auber). — 4. Parfait bonheur, chansonnette (Charton). — 5. Le retour des exilés (J. Monestier). Chœur à 4 voix d'hommes, Orphéon spinalien. — 6. Carcassonne, chanson (G. Nadaud). — 7. Monologue local (G. Schepeer). — 8. Pâle étoile du soir, mélodie (Fabert Mayer). — 9. a) Nocturne (Fiel). b) Gavotte (Sauvy). G. Mastio, élève de M. G. Curé, professeur de violon. — 10. Les pêcheurs de perles, duo pour ténor et basse (Bizet). — 11. Plaisir du dimanche, chansonnette (Paul Marinier). — 12. Retour du Pôle, chœur à 4 voix d'hommes, Orphéon spinalien (P. Rougnon). — 13. Non, je ne vieillis pas, vieille chanson (Alfred Dard). — 14. Mes suicides, monologue.

Martigny-les-Bains - Concert dans le Parc — La terrasse du café glacier et les Sources
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25 juillet 1909 — Représentation au Théâtre de verdure
— Le théâtre de verdure de Martigny-les-Bains donnera, le dimanche 25 juillet, à deux heures et demie, une magnifique représentation des Erinnyes, le drame poignant sur lequel l’illustre poète Leconte de Lisle écrivit les beaux vers qui établirent sa renommée.
On sait que l’illustre musicien Massenet a composé sur les Erinnyes une importante partition musicale. Cette partition sera jouée dans son intégralité par l’orchestre des « Concerts Rouge » de Paris, placé sous l’habile direction du maestro de Léry.
Une nombreuse figuration participera à la représentation du 25 juillet, qui sera une grandiose manifestation artistique et telle qu’on n’en vit point encore de semblable dans la région.
Un tram spécial, organisé par les soins de la Compagnie de l’Est, emmènera après le spectacle les voyageurs qui seront venus à Martigny assister à la représentation des Erinnyes.

Martigny-les-Bains - L'Heure du thé — Curistes sous la véranda (cliché archives départementales des Vosges)
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7 septembre 1916 — Un des rares témoignage de la présence militaire aux thermes de Martigny, transformé en hôpital temporaire pendant quatre ans
— Une manifestation roumanophile. Les échos d'une discrète mais chaude manifestation roumanophile nous parviennent de Martigny-les-Bains. C'est notre ami, M. le docteur Simionesco, d'origine roumaine, servant dans l'armée française en qualité d'aide-major, qui en fut l'heureux objet. Ses chefs et ses collègues, réunis autour de lui à l'hôpital temporaire, lui ont exprimé leurs sympathies à l'occasion de l'entrée en ligne de notre nouvelle alliée. Le major a répondu par des remerciements très vifs et les allocutions échangées se tout terminées par d’enthousiastes cris de Vive la Roumanie, Vive la France, Vive la Victoire prochaine ! Nous rappellerons à ce propos, que dès l'an dernier, dans des articles politiques et économiques documentés, inspirés ou écrits par le docteur Simionesco lui-même, nous prévoyions l'intervention roumaine. D'ailleurs, cette intervention ne fit jamais de doute pour M. Simionesoo qui, ancien condisciple de M. Bratiano et très lié avec MM. Take Ionesco et Filipesco était très au courant de la politique extérieure de son pays d'origine.

Martigny-les-Bains - Les convalescents de l'Hôpital militaire devant le Pavillon de la Source durant le conflit 1914-1918 — Les mêmes devant le Kiosque du lac en 1916
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5 juin 1922 — Réouverture des thermes de Martigny-les-Bains après 8 ans de vacance forcée
— La plus jolie, la moins chère et la plus renommée des villes d'Eaux des Vosges, Martigny-les-Bains, est ouverte. Son parc merveilleux, ses excursions pittoresques attirent toutes les personnes désireuses de se soigner et de se reposer dans un site enchanteur. Le Grand-Hôtel, concert, divertissements. Chambre et pension de 20 à 50 francs.

19 mai 1924 — Annonce de la nouvelle saison, ouverture du 25 mai avec M. Pagnac, nouveau directeur du Casino ; un orchestre se fait entendre tous les jours dans le parc
— A Martigny-les-Bains. Nous apprenons avec plaisir que la réouverture de l’Etablissement Thermal de Martigny-les-Bains est définitivement fixée, au 25 mai.
Le Casino, avec ses salles de jeux, fonctionnera dès le 7 juin, sous la direction avisée de M. Pagnac.
La nouvelle Direction s'est assuré le concours de M. le professeur Vinay, pour :es jeux de golf et de tennis.
Une visite furtive dans les hôtels et dans les services d'hydrothérapie, nous a permis de nous rendre compte que les buveurs et baigneurs y trouveront tout le confort désirable.
A partir du 8 juin, un excellent orchestre se fera entendre tons les jours dans le par merveilleux de l’établissement.

11 février 1925 — M. Ferrières prend la direction du casino
— La Société nouvelle des Eaux et Etablissements de Martigny-les-Bains vient de confier la direction générale du Casino à M. Ferrières. Toutes les communications concernant le Casino (tournées, théâtre, orchestre, dancing, jeux, etc.) doivent être adressées directement à M. Ferrières, 43 rue Richer, Paris (9e). Tel. Bergère 64-37.

Martigny-les-Bains - Les Petits chevaux (même les bébés !) — Le Jeu de Tennis
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(1) Jean Nicolas Menestrel (1780-1851), originaire de Frain, commune limitrophe de Martigny, est le fils de Nicolas Michel François Menestrel, homme de loy à Frain. Le 2 novembre 1802 (11 brumaire de l’an 11), Jean Nicolas Menestrel a épousé Elisabeth Nicole Drouot (1770-1841), originaire de Martigny-les-Lamarche, également fille d’un homme de loy, Jean Drouot, de Martigny.
Les époux Menestrel, installés à Martigny, donnent naissance en 1810 à leur fille unique Felicité Louise Marie Menestrel. Celle-ci se marie en 1843 avec Jean-Baptiste Pierre Victor Roussel, receveur des contributions indirectes de Lamarche. Elle décède le 18 décembre 1848.
La famille Mesnestrel-Drouot étant décédée sans descendance directe, une partie de sa succession est ainsi acquise par la veuve Maubertier en 1860.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

MASSEUBE - Le Foirail et Promenades
(GERS)

L’abbaye de Sère dans le Gers, cède en 1273, moyennant une rente payable en blé, une grande partie de son domaine à l’abbaye d’Escaladieu dirigée par le prieur Bonel, constituant ainsi la fondation du bourg de Masseoubo, le futur Masseube qui reçoit ses premières coutumes le 24 octobre 1276, confirmées en 1382 par l’abbé d’Escaladieu Raymond Ferra et par le comte d’Astarac Jean II.
La bourgade est agencée sous la forme d’une bastide carrée, disposant d’une porte d’accès au mitan de chacun de ses côtés ; seules quatre rues s’y croisent traversées par deux culs-de-sac.
Quatre siècles plus tard, par des délibérations consulaires datées du 13 octobre 1771 nous sommes renseignés sur les biens constituant la communauté de Masseube qui possède sa Maison de Ville, ses Halles, son Eglise paroissiale et son presbytère, son cimetière, trois padouens (pâtures communales), un hôpital, une halle publique et des auvents, un local pour la compagnie de dragons et enfin, les remparts, fossés et murs qui entourent la ville.
Les consuls précisent en outre que les massylvains bénéficient de deux marchés hebdomadaires le lundi et le jeudi, et de six foires annuelles, dont celle de novembre, étalée sur 3 jours. La tenue de ces marchés est par ailleurs très réglementée de par la déclaration qui en a été faite le 21 novembre 1577, en son article 12 et de par l’arrêté royal du 19 avril 1723 qui contraint, entre autre, de vendre grains et légumes, uniquement aux jours des foires et marchés et d’en faire le transport et la mesure à la Halle.
Au début du XIXe siècle, les fossés sont comblés et une grande partie des remparts sont supprimés.


Plan de Masseube en 1829
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Les foires de Masseube sont très réputées et particulièrement celle des 7, 8 et 9 novembre, consacrée au commerce des mules, lesquelles y sont presque toutes achetées pour l’Espagne.
En 1787, on rapporte que les « foires de Masseube sont si importantes pour le bien du pays que tous les particuliers et propriétaires y font des affaires essentielles. »
Afin d’accueillir ces foires, mais également pour organiser les festivités et manifestations du pays, Masseube, enserré dans son étroite enceinte et ne disposant par conséquent pas d’emplacement suffisant, a installé, de longue date, un vaste foirail, à la sortie ouest de la ville, le long de la route d’Esclassan.

En 1845, le Conseil général du Gers prend un arrêté décidant la construction d’une nouvelle route, le chemin vicinal de grande communication n°27 reliant Masseube à Mélian. Percée de 1845 à 1848, celle-ci prend son origine à la sortie du foirail de Masseube, à l’endroit où la route d’Esclassan bifurque.
Alors que Masseube a fini par obtenir que ses foires aient lieu le deuxième lundi de chaque mois, excepté en juillet, octobre et décembre et que celle de novembre perdure pour ses trois fameux jours, la commune de Saramon, située à une douzaine de kilomètres de Masseube arrive à lui couper l’herbe sous le pied : le 24 août 1864, elle obtient qu’une
foire aux mules lui soit accordée pour se dérouler le 5 novembre de chaque année, précisément l’avant-veille de la grande foire massylvaine de trois jours.
Cependant, l’activité mulatière de Saramon ne mettra jamais en péril celle de Masseube qui, dans le Gers, restera championne toute catégorie.


Masseube - La Foire, place du Foirail — Foire de la Saint-Martin, au fond Grand Café du Foirail à l’angle de la rue du Commerce
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Hormis les mules, la bastide massylvaine s’est également fait une spécialité de la volaille. Ses halles centrales, au-dessus desquelles a été édifiée sa mairie, n’étant guère aménagées pour accueillir les gallinacés, le Conseil municipal et son maire Emile Ninous, décident, en mars 1892, de faire bâtir une Halle à la volaille, de vingt mètres de long sur huit de large.
En dépit de quelques contestataires qui estiment sa taille insuffisante, cette halle est édifiée, sur la place Joseph Dasté, dite place de la volaille.
Une autre Halle dite la
Halle aux grains, construite en pierre de taille est érigée non loin de la rue du Commerce et du Grand Café du Foirail.
Ainsi dotée de trois grandes halles (halle centrale de la mairie, volaille et grains), Masseube est parée pour faire face à la demande massylvaine.

Masseube - La Halle aux grains et le Café du Foirail, place du Foirail — Le Grand Café du Foirail à l'entrée de la rue du Commerce
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En commémoration des morts de 1870-1871, la municipalité massylvaine décide, en 1896, de faire édifier un monument intitulé le Souvenir Français, sous l’égide de la Société éponyme fondée le 29 août 1887 par le professeur alsacien François-Xavier Niessen.
Erigé à l’extrémité de la place du Foirail, improprement appelé l’obélisque, il s’agit en fait d’une simple colonne monolithe, sur laquelle une treille est sculptée, surmontée d’une potiche, le tout monté sur un piédestal juché sur un escalier de quatre marches.
Son inauguration se déroule le dimanche 11 octobre 1896, en présence de François-Xavier Niessen, d’Edmond Henri Joseph Amade, maire de Masseube de 1896 à avril 1900, et d’Albin-Michel Bibal, conseiller général du canton ; quelques poésies de circonstance sont déclamées et la musique municipale vient ponctuer la cérémonie par sa « Marseillaise ».

Nous ne trouvons trace de la musique de Masseube qu’à partir de 1874, avec
La Fraternelle de Masseube qui, au festival musical de Béziers du 12 août 1874, classée dans les fanfares en 3e division 1er section, remporte un 2e prix.
On la retrouve ensuite sous le nom de
Fraternité massylvaine. Mais plutôt qu’aller entraîner les danseurs et danseuses de Masseube, on la voit préférer réserver ses quadrilles endiablés à la fête d’Auch du 14 juillet 1884, où elle jouera jusqu’au matin.
La Fanfare de Masseube est dirigée par M. Souque en 1893, à qui succède M. Labat en 1895.
Une autre phalange musicale fait son apparition en 1903 à Masseube : il s’agit de la chorale
Le Réveil massylvain, composée de 30 musiciens, dirigés par M. Lafforgue.

Albin-Michel Bibal (1841-1920), ancien maire d’Esclassan où son épouse Marie-Rose Gardès possède un château, ancien entrepreneur de travaux publics des Chemins de fer du Midi, est nommé maire de Masseube en mai 1900.
L’année précédente, Bibal s’était signalé comme un authentique philanthrope : en août 1899, il avait doté le département du Gers d’une
rente annuelle de six cents francs, destinée à être distribuée pendant cent ans aux six familles nécessiteuses du département le plus chargées d'enfants ; en novembre 1899, il réitérait en léguant une rente annuelle de six cents francs à servir chaque 14 juillet, sur cinquante ans, aux malades et aux infirmes des vingt-trois communes du canton de Masseube. (1)
Poursuivant sur sa lancée, et pour fêter sa nomination en tant que maire de Masseube, Bibal décide de financer la construction d’un
Kiosque à musique dans la ville.
Ce kiosque dit le
Kiosque Bibal, de forme hexagonale est édifié en 1902 à l’extrémité de la place du Foirail, sur la petite place formée par l’embranchement de la route d’Esclassan (avenue Jean Casse) et du chemin de Miélan (avenue de Couzier), face au Calvaire communal : son soubassement en briques et pierre est précédé d’un escalier en pierre de huit marches ; poteaux et garde-corps sont en bois ; sa toiture est en zinc.

Masseube - Le Kiosque à musique et le monument du Souvenir Français — Le kiosque à musique à l'angle des chemins d'Esclassan et de Miélan
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A la suite du conflit 1914-1918, la municipalité massylvaine décide, à l’instar de bon nom de communes, de faire réaliser un Monument aux morts.
Inauguré après 1920, constitué d’une colonne pyramidale installée sur un socle, il est érigé sur la place du Foirail, en face du Café du Foirail de M. Lafontan, au bord du bassin de forme carrée qui vient d’y être aménagé.
Faute de documents probants, on peut supposer que l’Union musicale massylvaine, nouvellement créée le 30 novembre 1932 a donné ses concerts sur le Kiosque à musique. Toujours est-il que le malheureux édicule fera bientôt pâle figure devant le mastodonte de béton qui y a été planté dans les années 1950, nous voulons parler du Château d’Eau de la place du Foirail, dont nous ne doutons pas de l’utilité pour les habitants mais qui aurait peut-être fait meilleure figure, légèrement éloigné du cœur de la ville.

Masseube - Le Monument aux morts installé en premier lieu face au bassin de la place du Foirail — La Halle aux grains, le Château d'eau et le Kiosque à musique
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Le Kiosque à musique en prend forcément ombrage et finit par être supprimé dans les années 1980, tout comme le bassin à effet d’eau qui, lui, laisse la place à un square avec aire de jeux pour enfants.
Le Château d’eau est à son tour rasé vers 2005, tandis que la Halle aux grains est transformée en salle de spectacles. De son côté, le Monument aux morts est transféré auprès du Calvaire. Le seul à rester en place est le monument du Souvenir Français 1870-1871.
Kiosque supprimé.

voir ici Place du Foirail de Masseube sans son Kiosque à musique aujourd'hui. (1/3) (2/3) (3/3)
Masseube - Le Foirail et Promenades (1905).jpg
Masseube - Le Foirail et Promenades (1905).jpg (205.23 Kio) Vu 824 fois
publié par Jean-Marc

2 février 1860 — La fameuse foire aux mules de Masseube des 7, 8 et 9 novembre laisse, en 1859, « près d’un million dans le pays »
— Les départements pyrénéens ont six grandes foires de mules ; elles se tiennent :
A Pau, le jour de la Saint-Martin ; à Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées), le 13 décembre ; à Masseube (Gers), le 7 novembre ; à Bagnères-de-Bigorre, le 11 novembre ; à Lectoure, le 11 novembre ; à Mirande, le quatrième lundi du mois de novembre.
Voici quel a été, l'année dernière, le résultat de ces diverses foires, d'après les renseignements qui nous sont fournis par nos correspondants établis dans chacune des localités susmentionnées.
Il y avait longtemps que la foire de Masseube n'avait été aussi belle. Elle avait attiré une affluence inusitée de monde.
Les affaires y ont été très-animées. Le champ de foire regorgeait d'animaux. Le nombre de mules amenées ne s'élevait pas à moins de trois mille. Il s'en est vendu plus de deux mille. Tous les animaux de choix ont été enlevés. Quelles que fussent leurs exigences, les détenteurs, quand ils présentaient une mule ayant la taille et l'âge réglementaires, trouvaient aisément preneurs.
Les suberanos (mot espagnol francisé et qui sert exclusivement à désigner les animaux de 18 mois) se sont payés 500, 400 et 350 fr., selon qualité. Les belles mules de six mois ont eu des cours tout aussi élevés.
Il est vrai que jamais on n'avait vu autant d'Espagnols, et, ce qui ne s'était vu non plus, c'est que quelques-uns étaient arrivés en chaise de poste. On disait que c'était des fournisseurs de l'armée espagnole qui étaient venus faire leurs acquisitions pour les besoins de la guerre du Maroc.
Toutes les affaires, du moins les bonnes affaires, se sont traitées le premier jour. Le lendemain, il ne restait que les produits de qualité inférieure. Ils étaient offerts en baisse ; mais, si réduit que fût le prix, ils ne trouvaient pas d'acquéreur ; les Espagnols étaient partis, ils avaient achevé leurs achats.
On a calculé que la foire de Masseube avait laissé près d'un million dans le pays.
(Journal des haras et des courses de chevaux 2 février 1860)

6 décembre 1868 — Chaude ambiance à Masseube lors du passage, sous la halle communale, de Paul Granier de Cassagnac, député du Gers ; la Lyre Mirandaise est chahutée à cette occasion
— Sur les Tréteaux.
Il y a dix jours, le jeudi soir 26 novembre, le bourg de Masseube présentait une animation inaccoutumée. La grosse caisse et les cymbales résonnaient ; un orchestre placé sous la halle lançait aux échos du bourg des fanfares plus ou moins mélodieuses. Derrière l'orchestre, sur un tréteau, un monsieur se tenait, attendant que grosse caisse et trombone eussent produit l'effet voulu.
Ce n'était pas, comme on pourrait bien croire, un pitre préparant son boniment, un bateleur préludant à l'exhibition de singes ou chiens savants, pas même un vulgaire vendeur d'orviétan prêt à vanter aux badauds les vertus infaillibles de son universelle panacée. Bien loin de là, l'homme aux tréteaux n'était rien moins que le député de la circonscription, le haut et puissant seigneur, très-honorable M. Granier de Cassagnac, lequel tenait ce soir-là, en un local couvert, mais non clos, grande parade électorale, avec accompagnement de grosse caisse.
La représentation avait été préparée de longue date et rien n'avait été négligé pour lui donner tout l'éclat possible. Plusieurs jours à l'avance, le juge de paix de Masseube avait adressé aux vingt-trois maires du canton la lettre suivante :
« Monsieur le maire, J'ai l'honneur de vous informer que M. le député de notre arrondissement se rendra avec le sous-préfet jeudi prochain à Masseube. Il désire vous donner audience vers trois heures du soir de ce jour. Veuillez, etc,, Le juge de paix, Campardon. »
A quoi, hélas ! premier symptôme de mauvais augure, un des invités avait répondu :
« Monsieur le juge de paix, » J'ai reçu votre lettre. J'ai l'habitude d'accorder des audiences dans ma commune aux personnes qui me font l'honneur de m'en demander, mais pas celle d'en accepter lorsque l'on m'en offre sans en avoir sollicité. »
Quand, le jour fixé, messire Granier de Cassagnac fit son entrée solennelle dans sa bonne ville de Masseube, précédé ou suivi de son inséparable bande musicale, la Lyre Mirandaise, les maires, ses vassaux, avaient eu la félonie d'imiter tous leur collègue indiscipliné : ils brillaient tous par leur absence. Un seul était venu ; mais, honteux de sa solitude, il, avait enfourché son bidet et regagné le village, jurant ses grands dieux qu'on ne l'y reprendrait plus.
A six heures donc, sous la halle, après les rappels de grosse caisse, messire Grenier prit la parole. La Lyre mirandaise se taisait ; trois ou quatre cents curieux accourus écoutaient. L’illustre arcadien commença quelques variations sur le thème connu : Cassagnac aime l'empereur et l'empereur chérit Cassagnac ; voter contre Cassagnac serait voter contre l'empereur ; l’opposition c'est la démolition ; les adversaires de la candidature Cassagnac sent les éternels ennemis de l'ordre, de la religion, de la famille et de la propriété, etc.
Le speech avait été assez paisiblement écouté ; quelques vagues murmures avaient à peine accueilli certains propos de l'orateur, lorsque, par malencontre, l'enthousiaste et fidèle Lyre mirandaise s'avisa de saluer la péroraison par un cri de Vive Cassagnac !
C'en était trop. Des quatre coins de la halle, un immense hourra retentit, couvrant la voix de la Lyre, mêlant aux sifflets et aux huées des cris nourris de Vive la gauche ! Vive l'opposition ! et ce cri, particulièrement agréable aux oreilles de M. Cassagnac, Vive Lissagaray !
Vainement la Lyre mirandaise embouche alors ses cuivres, vainement la grosse caisse retentit, les instrumentistes ahuris détonnent, et la fanfare triomphale, réservée pour le bouquet, n'est qu'un discordant charivari qu'accompagnent les huées du populaire.
Le député descend de son tréteau et bat en retraite. La Lyre fuit en déroute, la foule les suit, sifflant, huant Cassagnac, et acclamant l'opposition.
Cependant Pandore et son brigadier, qui s'étaient abstenus pendant que M. Granier de Cassagnac violait gaillardement la loi qui interdit les réunions publiques électorales avant les vingt jours qui précèdent l'élection, Pandore et son brigadier, disons-nous, interviennent et arrêtent un jeune homme qui ne voulait point convenir que le cri de Vive Lissagaray fut un cri séditieux.
La foule s'émeut ; un conseiller municipal intervient ; le jeune homme est relâché ; la Lyre mirandaise s'esquive et repart pour Mirande ; le député se confine chez le juge de paix et décampe, le lendemain matin, sans tambour ni trompette. Ainsi finit la grande parade électorale jouée par messire de Cassagnac sur les tréteaux de Masseube. Eugène Ténot.
(journal Le Siècle du 6 décembre 1868)

Masseube - Partie du Foirail et Halle aux grains — Concours agricole 1910 sur la place du Foirail
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25 septembre 1884 — La Fraternité massylvaine termine la foire de Masseube par la Marseillaise
— Masseube, 25 septembre. Lundi dernier, jour de la grande foire de Masseube, la municipalité massylvaine avait adressé des invitations à tous les maires du canton. Quinze sur vingt et un avaient répondu à l'appel.
Il s'agissait de recevoir M. de Montebello, conseiller gérerai du canton de Riscle, le vaillant adversaire de M. Paul de Cassagnac aux élections de 1881.
Un banquet offert par la municipalité a réuni le soir tous les invités, et au dessert, M. le maire de Masseube a adressé à M. de Montebello quelques paroles auxquelles celui-ci, après une franche et nette affirmation de ses opinions démocratiques bien connues, a répondu ; « Quoiqu'il arrive, je resterai toujours votre débiteur… » (…)
Pour terminer la fête, la Fraternité massylvaine a joué la Marseillaise. Après les applaudissements, qui ont éclaté de toutes parts pour saluer notre chant national, M. Dattas, conseiller municipal de Masseube et président de la Société, en a présenté la bannière et les membres à M. de Montebello dans un chaleureux langage.

24 mai 1886 — Grande fête aux accords de l’infatigable musique de Masseube, lors de la nomination d’Albin-Michel Bibal à la mairie d’Esclassan, avant qu’il ne devienne maire de Masseube en 1900
— Le Progrès républicain. Dans sa séance de lundi, le conseil municipal, d'Esclassan-Labastide a nommé maire M. Bibal. C'est la troisième mairie que les républicains ont gagnée, depuis peu de temps dans l'arrondissement de Mirande, l’arrondissement de M. Paul de Cassagnac.
Le lendemain, le nouveau maire d'Esclassan, faisait, au préfet du Gers et aux membres du conseil de révision, une très belle réception à laquelle assistait le maire d'Auch.
En présence de la population de la commune et des communes voisines assemblées dans le parc, qui était brillamment illuminé, M. Bibal a souhaité la bienvenue à ses hôtes et s'est fait auprès du préfet l'interprète des vœux de ses administrés.
Le préfet a félicité la population d'avoir placé à sa tête un homme intelligent et un républicain dévoué, et, d'avoir ainsi, pris sa part au mouvement de réveil qui s'opère et s'accentue chaque jour dans tous les coins du département. Les danses populaires ont duré très avant dans la nuit aux accords de la musique de Masseube, qui s'est montrée infatigable et s'est fait applaudir.

8 mars 1892 — Construction de la Halle à la volaille sur la place Joseph Dasté
— Masseube. On nous écrit :
« Une question qui intéresse, à juste titre, la population de notre ville, est la construction de la halle dite à la volaille.
Nous n'avions pas voulu en parler avant d'avoir pris l'avis des hommes compétents, qui tous sont unanimes à déclarer que cette construction ne répond nullement au but qu'on s'était proposé.
En effet, Masseube, qui a son marché composé exclusivement du commerce de la volaille, devrait voir une halle assez vaste pour que les gens qui viennent vendre ou s'approvisionner, soient à l'abri du mauvais temps. Or, une halle mesurant vingt mètres de longueur sur huit de largeur, est trop exiguë et, de plus, produira un effet des plus disgracieux.
Nous avions cru, un instant, que nos édiles, se rendant compte du mécontentement et de la réprobation générale, pour ce projet, rechercheraient le moyen d'y remédier.
On nous apprend qu'au sein de notre assemblée municipale, un conseiller, se faisant l’interprète des désirs de la population, a fait la proposition suivante qui a été adoptée à la majorité : Nomination d'une commission extra-municipale, composée d’'hommes compétents, avec mission de rechercher les améliorations à apporter au projet actuel.
La population avait applaudi à cette résolution, lorsque, le lendemain, on apprit que la municipalité, ne tenant aucun compte du vote émis la veille, avait décidé de passer outre et de maintenir le projet actuel.
Une pareille conduite d'une municipalité qui se dit républicaine, nous a profondément surpris.
Nous déplorons cette dérogation aux principes démocratiques.

Masseube - La Halle à la Volaille de la place Joseph Dasté — La Halle aux grains de la place du Foirail
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22 mai 1893 — Le marché de Masseube
— Masseube. Marché du 22 mai.
La pluie qui n'a cessé de tomber toute la matinée de lundi a contrarié le marché. Néanmoins, les cours de la volaille ont haussé sur ceux des marchés des environs.
Dindons, de 10 à 11 fr. ; dindes, de 9 à 10 fr. ; poules, de 3 à 4 fr. ; poulets, de 5 à 5 fr. 50 ; oisons et canetons, de l fr. à 1 fr. 50 ; le tout la paire.
Blé l'hectolitre, 17 fr. 50 ; avoine, 12 fr. ; maïs, 13 fr. ; orge, 14 fr. ; le tout l'hectolitre.
Bœuf, 1 fr. 20 ; veau, de 75 c, à, 1 fr, ; mouton, 2 fr. ; agneau, 1 fr. ; porc, 1 fr. ; le tout le kilo.


12 octobre 1896 — Inauguration du monument du Souvenir Français de 1870-1871 sur la place du Foirail, avec le concours de la musique de Masseube
— Masseube. 12 octobre. Manifestation patriotique. — Hier, à trois heures de l'après-midi, le comité du Souvenir Français de Masseube a remis officiellement à la ville de Masseube le monument élevé à la mémoire de ses enfants tombés en 1870 pour la patrie.
La cérémonie était présidée par M. Niessens, secrétaire général et fondateur de l'œuvre nationale du Souvenir Français. Dans le cortège figuraient : M. Bibal, conseiller général de Masseube ; M. Laudet, conseiller général de Marciac ; M. Amade, maire de Masseube ; MM. Barrère, Thore, Taste, Puget, de la presse auscitaine, etc.
Dans un éloquent discours qui a profondément remué l'assistance, M. Niessens a remercié les organisateurs de cette fête patriotique et tout particulièrement M. Bibal ; puis il a indiqué le but de l'œuvre nationale du Souvenir Français, qui compte déjà en France de si nombreux adhérents.
MM Amade, Souquedauche et Bibal ont pris la parole après lui ; puis MM. Alcide Taste et Gardés ont dit des poésies de circonstance.
Cette touchante cérémonie, à laquelle la musique de Masseube prêtait son gracieux concours, a pris fin vers cinq heures aux cris de : « Vive la France ! »

Masseube - Le Kiosque et le Souvenir Français — Monument du Souvenir Français 1870-1871
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13 novembre 1899 — Albin-Michel Bibal, maire de Masseube à compter de mai 1900, aura à son actif le don de nombreuses rentes aux personnes défavorisées de tout ordre, ainsi que sa participation financière à la construction du Kiosque à musique massylvain
— Un philanthrope. Au mois d'août dernier, nous avons fait connaître le don généreux fait au département du Gers par M. Albin Bibal, ancien président du conseil général du Gers. Ce don consistait en une rente annuelle de 600 francs destinée à être distribuée pendant cent ans aux six familles nécessiteuses du département, le plus chargées d'enfants.
M. Bibal vient de se signaler par un autre bienfait. Il lègue au profit des vingt-trois communes du canton de Masseube, dont il est le conseiller général, une rente annuelle de 600 francs pendant cinquante ans, pour être distribuée aux malades et aux infirmes par les sociétés de secours mutuels ou, à, défaut, par les conseils municipaux, le jour de la Fête nationale ou de la fête locale.
M. Bibal espère que son legs contribuera à la création de sociétés de secours mutuels dans les communes de son canton qui n'en sont pas encore pourvues.


Masseube - Le Kiosque à musique Bibal
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1er août 1908 — Concerts et bals lors de la fête patronale de Masseube
— Echos de la fête. La fête de Masseube, favorisée par un temps splendide mais un peu trop chaud, a eu lieu dimanche dernier avec un éclat inaccoutumé. Les courses de chevaux, où s'étaient rendus beaucoup d'amateurs et de dames aux belles et fraîches toilettes, ont été magnifiques.
Les prix vaillamment disputés. Nous avons eu deux chutes de cavaliers au military, mais ils sont aujourd'hui remis de l'accident.
Le défilé des courses a été très animé, étant donné les milliers de spectateurs qui y étaient venus.
Le soir, la fanfare de Seissan, sous l’intelligente direction de son chef M. Daurian, nous a donné un concert où elle a exécuté les plus beaux morceaux de- son répertoire, avec une maestria qui lui fait honneur ; 'nous l'en félicitons. Puis a commencé le bal champêtre où danseurs et danseuses, aux sons d'une musique entraînante, s'en sont donné à cœur joie jusqu'à 1 heure du matin.
Le lendemain soir, lundi, deuxième grand bal, où l'on a, comme la veille, dansé avec un entrain endiablé et, à minuit, danseurs et danseuses se sont donné rendez-vous à samedi soir, dernier grand bal de la fête.

7 janvier 1910 — M. Lafforgue, qui dirige la chorale Le Réveil massylvain, est l’époux de la directrice de l’Ecole Laïque
— Masseube. La soirée organisée par l'Amicale des jeunes filles a été parfaitement réussie. Les jeunes artistes se sont surpassée en finesse et en grâce. Nous les félicitons et nous les remercions de nous avoir si agréablement divertis. Nous les engageons vivement à continuer de se livrer à d'aussi saines distractions. De vifs applaudissements ont prouvé à Mlles Fontan et Bonnassies que l'on appréciait leur valeur musicale.
Nos compliments à M. Lafforgue, qui avait si bien dirigé les divers chants exécutés et le chœur « les Fauvettes ». Nos félicitations à Mme Lafforgue, notre zélée et digne directrice. Avec de tels maîtres, nos écoles laïques n'ont pas à redouter les attaques des ennemis.

Masseube - Le Kiosque à musique et l'avenue Couzier, à droite — Bassin de la Place du Foirail (cliché zélig, Cparama)
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14 juillet 1919 — La place du Foirail accueille chaque année les forains lors de sa fête communale qui se déroule sur trois jours à partir du dimanche qui suit le 25 juillet
— Masseube. Le Comité des fêtes, d'accord avec la municipalité de Masseube, prévient MM. les forains et directeurs des jeux ou attractions, qu'a l'occasion des fêtes, il leur sera réservé des emplacements gratuits les 27, 28 et 29 juillet.
Pour tous renseignements, s'adresser au président du comité des fêtes, à Masseube.

Masseube - Vue aérienne
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Formations musicales actives à Masseube en 1909 :
La Fanfare de Masseube dirigée par M. Labat ;
Le Réveil Massylvain (chorale), direction Lafforgue, 30 exécutants.


(1) Albin-Michel Bibal, resté maire de Masseube jusqu’à son décès en 1920, avait acheté en 1906, auprès de Victor Duruy, ministre de l’instruction publique, héritier du médiéviste Achille Jubinal (1810-1875), le Château-fort de Mauvezin, monument qu’il fera restaurer avant d’en faire don, le 28 mars 1907, à l’Escòla Gaston Febus.
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