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Série de cartes postales anciennes des Navires Terre-neuviers à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine, 35).
2459 - Saint-Malo - Départ d'un Terre-Neuvier
Saint-Malo - Départ d'un Terre-Neuvier.jpg (133.23 Kio) Vu 763 fois
Chaque année, au mois de mars, c’est le grand départ des terre-neuvas (ou terre-neuviers), partant notamment de Saint-Malo, embarquant à leur bord, des milliers de marins-pêcheurs, afin de rejoindre les bancs de morue de Saint-Pierre-et-Miquelon (mon arrière-grand-père, ainsi que son père, tous deux originaires de La Richardais, étaient de ceux-là, à la fin du XIXe siècle), à bord des traditionnels Bricks et Trois-Mâts à voile. Après six mois de pêche acharnée, le retour avait lieu en octobre. D’autres navires, à même destination, partaient de Granville, Cancale, Fécamp, Binic, Paimpol, etc…
A partir de 1888, des Steamers à vapeur embarquant chacun 1000 à 1500 marins viennent seconder les voiliers.
S’il ne comportait pas d’escale , le voyage à bord de ces paquebots durait neuf jours, au lieu des 15 à 18 jours, que mettaient les voiliers avec vents favorables ; une avance de trois à quatre cents francs sur les pêches futures était versée aux pêcheurs malouins intéressés qui signaient un engagement de huit mois ; après avoir défalqué de cette avance, le prix de leur équipement (vêtements en toile ciré jaune, bottes montant jusqu’à mi-cuisse, vêtements de corps et nécessaire paillasse servant de couchette pendant la traversée) et le prix du transport et de la nourriture pendant le voyage (80 francs), les marins remettaient le reste à leur famille, afin de leur permettre de subsister durant les huit mois d’absence. A la fin de la saison, la Compagnie faisait le décompte de la pêche produite par chaque marin et lui soldait son compte, déduction faite des avances.
Saint-Malo - Embarquement des coffres pour Terre-Neuve — Départ du Transatlantique Saint-Laurent pour Terre-Neuve
J’ai recherché puis listé ci-dessous les steamers à vapeur partis de Saint-Malo de 1888 à 1914 :
— 1888: Départ de Saint-Malo le 12 mars du steamer Panama, capitaine Jules Chabot (1856-1927) avec 800 passagers, à destination de Saint-Pierre-et-Miquelon. — 1889: Départ le 16 mars du vapeur Nautique avec un millier de pêcheurs. Arrivé à Saint-Pierre le 30 mars. — 1890: Départ le 23 mars du steamer Electrique.
Peu avant, la goélette Bretagne, partie de Saint-Malo le 3 mars 1890 à destination de Saint-Pierre-et-Miquelon, a disparu corps et biens faisant 44 victimes. — 1891: Départ le 17 mars du steamer Electrique avec 1160 pêcheurs de morue ; le 21 mars, le steamer Château Laffite, affrété par la Cie Bordelaise H. Bordes, capitaine Jules Chabot, part à Saint-Pierre avec 1000 marins. — 1892: Départ le 17 mars du vapeur Château Laffite, toujours commandé par Jules Chabot, avec 1200 marins ; le 18 mars le steamer Gergovia de la Cie Cyprien Fabre, embarquant à Saint-Malo un millier de marins, part également pour Saint-Pierre où il arrive le 30 mars. — 1893: Départ le 21 mars du vapeur Burgundia, de la Cie Cyprien Fabre, avec 1314 passagers et du Château Laffite avec 844 passagers. — 1894: Départ le 23 mars du steamer Olbia flambant neuf (110 mètres de long, 12 de large, jaugeant 4.000 tonneaux), de la Cie Cyprien Fabre, capitaine Jaubert, et du vapeur Charles Martel, commandé par le capitaine Provitola. Les deux bateaux emmènent, l’un 1360 marins, le second, 1.542. Tous deux arrivent à bon port le 6 avril. — 1895: Départ le 27 mars de Jules Chabot et de son steamer Château-Laffite, avec 1019 marins, afin de rejoindre et armer 55 goélettes à Saint-Pierre. Le lendemain 28, le vapeur Britannia de la Cie Cyprien Fabre et ses 1193 pêcheurs part à même destination pour armer 69 goélettes. Le Château Laffite accoste à Saint-Pierre le 5 avril suivi trois jours plus tard par le Britannia.
La goélette L’Ambassadress partie le 19 mars de Saint-Malo à destination de Saint-Pierre-et-Miquelon avec, à son bord, 88 pêcheurs et 10 hommes d’équipage, fait naufrage le 21 mars 1895 sur les rochers de Thiels, au sud de Guernesey… — 1896: Départ le 17 mars du vapeur Château-Laffite avec 1260 pêcheurs. Le steamer Burgundia, commandé par le capitaine Joseph-Marie Bourge de Saint-Briac, part le même jour avec 1090 marins plus 60 passagers. Les deux paquebots sont chargés d’armer 125 goélettes à Saint-Pierre où ils accostent le 29 mars. — 1897: Départ le 22 mars des steamers Château-Laffite et Notre-Dame-du-Salut (affrété de Marseille) : tous deux embarquent 2240 pêcheurs destinés à armer 110 goélettes du banc de Terre neuve. Après douze jours de voyage, ils arrivent à Saint-Pierre le 3 avril. — 1898: Départ le 24 mars du vapeur Notre-Dame-du-Salut (800 pêcheurs), commandé par le capitaine Pilard, et du Château Laffite (830 pêcheurs) du capitaine Chabot ; le 25 mars c’est au tour du Britannia de la Cie Cyprien Fabre, commandé par le capitaine Buhé, de quitter le port de Saint-Malo avec 1085 pêcheurs. Les trois steamers arrivent à Saint-Pierre le même jour, le 1er avril. — 1899: Départ le 30 mars du Château-Laffite emmenant 1400 marins qui arrivent le 8 avril ; le steamer Britannia parti la veille, le 29 mars, n’arrivera avec ses 1225 marins que le 12 avril à Saint-Pierre : le capitaine Hyacinthe Buhé aurait-il folâtré en route ? En dehors des vapeurs qui emmènent ainsi chaque année de Saint-Malo près de 3000 marins, les bricks et trois-mâts continuent de partir en nombre pour Saint-Pierre-et-Miquelon. A cette période plus de 50 embarcations font voile chaque mois de mars, ayant chacune à leur bord de 20 à 50 pêcheurs, voire plus : ainsi le 5 mars 1899 le Trois-Mâts Antoinette part de St Malo pour Saint-Pierre-et-Miquelon, embarquant 300 pêcheurs à son bord.
Les morues pêchées sur les bancs de Terre-Neuve n’arrivent pas toujours à bon port ! SUR MER (Dépêches du 5 avril)
Cette. — Le steamer Algérie, rentré hier à trois heures du soir à Cette, avait à bord l'équipage du brick Dieudonné, composé de 10 hommes. Ce navire, parti de Saint-Pierre et Miquelon avec un gros chargement de morues vertes, a été assailli à un mille environ des îles Açores par une violente tempête qui l'a jeté sur la côte du Portugal et l'a démoli entièrement.
L'équipage a été sauvé, mais la cargaison perdue. L'administration de la marine a pourvu aux besoins des 10 hommes, dès leur arrivée dans le port, et les a fait diriger ce matin sur Marseille, port d'attache du Dieudonné. Outre son équipage, le brick, rapatriait en France 6 marins provenant d'une goélette naufragée du port de la Rochelle. (Le Petit Journal 6 avril 1899)
— 1900: Départ le 19 mars des steamers Burgundia (1500 pêcheurs) et Château-Laffite (1305 marins).
Le journal La Croix qui, apparemment fait une idée fixe, annonce le 20 mars que ces deux navires, ayant chacun un prêtre à bord (l’abbé d’Auvigny sur le premier et l’abbé Lesgards, vicaire de Saint-Pierre sur le second), embarquent avec eux 2.600 « pèlerins ». Les malouins ont du sourire à la lecture de cet entrefilet.
Lors des manœuvres effectuées le 17 mars dans le port de Saint-Malo pour embarquer ses « pèlerins-pêcheurs », le capitaine Hyacinthe Buhé, nouveau commandant du Burgundia, commet quelques bavures en endommageant gravement le Pont roulant de Saint-Malo, le mettant à l’arrêt à partir de cette date pour une durée estimée à deux mois.
Le Château-Laffite aborde Saint-Pierre le 27 mars, précédant le Burgundia de 24 heures. — 1901: Cette année-là, rien ne se passe comme il faudrait pour les armateurs terre-neuviers.
Le 5 mars 1901, une grève des ouvriers des quais éclate à Marseille empêchant le débarquement des 500 tonnes de marchandises entreposées dans les cales du Burgundia, compromettant ainsi le départ de celui-ci qui devait rejoindre Saint-Malo afin d’y embarquer 1200 pêcheurs pour les bancs de Terre-Neuve. Le ministre de la marine s’engage à fournir le cargo-boat Loiret pour pallier à l’absence du Burgundia. Finalement, le 15 mars, le personnel du Burgundia, aidé d’une quinzaine d’ouvriers extérieurs aux dockers de Marseille, procède au déchargement du navire, lui permettant de partir le 19 mars pour le port de Saint-Malo où il n’arrivera que le 30 mars.
Pendant ce temps, le Château-Laffite appareille de Saint-Malo le 23 mars, en direction de Saint-Pierre-et-Miquelon, avec 1265 marins et 60 passagers. Le Burgundia, retardé par les évènements relatés ci-dessus, ne part que le 4 avril pour Saint-Pierre, avec ses 1.300 marins.
Un troisième vapeur, le Jeanne-Conseil, commandé par le capitaine Verdois, part de Saint-Malo le 1er avril, avec 800 pêcheurs, fait escale à Bordeaux avant de rejoindre Saint-Pierre.
Saint-Pierre a accueilli le Château-Laffite le 1er avril, le Burgundia le 16 avril, mais le Jeanne-Conseil, quant à lui, se trouve bloqué à Fayal, aux Açores, victime d’une grave avarie sur son hélice ; remorqué par le vapeur anglais Topaze le 14 avril, il se trouve dans l’impossibilité de réparer et de poursuivre sa route vers Terre-Neuve. Les 800 marins sont alors transférés dans les croiseurs « D’Assas » et « Isly » qui les emmènent à Saint-Pierre où ils débarquent enfin le 15 mai.
Saint-Pierre - Débarquement des provisions à l'arrivée des marins -—Les Goélettes de pêche
— 1902: Précédés par 78 voiliers à destination de Saint-Pierre, trois steamers partent de Saint-Malo, coup sur coup, pour les bancs de Terre-Neuve. Le 25 mars, le Château-Laffite transportant 1462 marins ; le 27 mars, le Burgundia avec 1207 marins ; le 31 mars l’Hélène avec 207 pêcheurs et 150 graviers, âgés de 10 à 15 ans, chargés de sécher la morue sur les graves de Saint-Pierre.
Le Château-Laffite touche terre le 3 avril, le Burgundia le 7 avril, l’Hélène le 13 avril. — 1903: Départ le 17 mars du steamer Burgundia du capitaine Buhé avec 1286 passagers et le Notre-Dame-du-Salut, commandé par le capitaine Gufflet, transportant 1498 passagers.
Les deux vapeurs arrivent le même jour à Saint-Pierre, le 3 avril. — 1904: Départ le 31 mars du steamer Malou, flambant neuf, sorti des chantiers de la Seyne-sur-Mer, jaugeant 7000 tonnes, commandé par le capitaine Brétault ; il transporte 1200 marins-pêcheurs pour Saint-Pierre et 200 émigrants qu’il déposera lors d’une escale à Halifax. Il est arrivé à Saint-Pierre le 15 avril.
Le Burgundia l’a précédé en partant le 20 mars de Saint-Malo avec 1200 marins, pour arriver à destination le 31 mars. — 1905: Départ le 25 mars du Burgundia avec 917 pêcheurs à bord. Il arrive sans encombre le 6 avril. — 1906: Départ le 20 mars du vapeur Saint-Pierre et Miquelon, avec 500 pêcheurs à bord. Il est suivi le 29 mars par le steamer Gallia, ancien vapeur Château Yquem de la Cie Cyprien Fabre de Marseille, transportant 1400 pêcheurs.
Le premier arrive à Saint-Pierre le 4 avril, le second le 8 avril. — 1907: Départ le 13 mars du steamer Sylvie, de la société la Morue française, avec 1265 marins pêcheurs à son bord. Il n’arrive à Saint-Pierre que le 27 mars, la marche du navire ayant été contrariée par la grande mer et les vents contraires. Sur place, les terreneuvas sont envahis par la neige et la glace, empêchant l’armement des goélettes de pêche qui ne pourra avoir lieu qu’à la fin avril.
A partir de cette année, un seul vapeur transatlantique fait la traversée à partir de Saint-Malo. Les autres navires rejoignant les bancs de Terre-Neuve sont également moins nombreux, le nombre de goélettes armées à Saint-Pierre étant, d’année en année, en nette diminution : elles étaient au nombre de 208 en 1903, 150 en 1904, 105 en 1905, 70 en 1906…
Pour 1907, on peut citer, entre autres, l’arrivée à Saint-Pierre des navires partis de Saint-Malo : Saint-Michel (2 avril) ; Uranie (5 avril) ; Anémone (12 avril) ; Tour-Agon et Fleur-de-Marie (14 avril) ; Champagne, Marguerite et Myosotis (15 avril) ; Fauvette (19 avril) ; Courlis, Marie-Suzanne (22 avril) ; Léopoldine (2 mai). — 1908: Départ le 8 mars du steamer Louisiane de la Cie Transatlantique, commandé par le capitaine J. Morvan d’Etables, embarquant 1075 marins, arrivé le 26 mars. — 1909: Départ le 10 mars du vapeur Californie de la Cie générale transatlantique, 950 pêcheurs. Après une escale à Bordeaux, il arrive à Saint-Pierre le 26 mars. — 1910: Départ le 16 mars du steamer Saint-Laurent de la Cie générale transatlantique, 3556 tonneaux, filant à 13 nœuds, commandé par le capitaine Jules Aubert, avec un millier de marins, arrivé à Saint-Pierre le 29 mars. Sur place, 44 goélettes sont affectées à ces pêcheurs. — 1911: Départ le 19 mars du Saint-Laurent, commandé par son nouveau capitaine Auguste Leprêtre, avec 999 marins et graviers qui arrive à Saint-Pierre le 8 avril, après une courte escale à Pauillac. Un autre vapeur partira en complément avec 400 passagers.
Le 9 octobre, on signale que le Saint-Laurent reviendra le 19 octobre, après le désarmement des goélettes de Saint-Pierre, afin de récupérer les pêcheurs qui repartiront pour Saint-Malo le 22 octobre.
Le capitaine Leprêtre sera condamné par le tribunal du Havre, à une amende de 100 francs, pour avoir pris plus de passagers que permis par la Commission maritime : le steamer Saint-Laurent était prévu pour une limite de 900 voyageurs ; or Leprêtre avait embarqué à Saint-Malo 906 hommes, mais avait toléré l’embarquement de 93 autres passagers lors de l’escale de Pauillac, portant ainsi à 999, le nombre de marins… — 1912: Départ le 23 mars du Saint-Laurent, avec juste 900 marins, arrivé à Saint-Pierre le 7 avril. — 1913: Départ le 25 mars du steamer Louisiane, de la Cie générale transatlantique, commandé par le capitaine Lemasne, embarquant 697 pêcheurs. Après une escale à Bordeaux, il arrive le 11 avril à Saint-Pierre. — 1914 : Départ le 24 mars du cargo mixte Californie de la Cie Générale Transtalantique, avec 643 marins et graviers. Après son escale bordelaise, il arrive à Saint-Pierre le 12 avril, après une dure traversée.
Saint-Pierre - Retour de pêche sur la côte — Le Lavage de la morue
(à suivre pour découverte de ces steamers en image)
49 - Saint-Malo - Le Port avec le Burgundia et le Chateau Laffite, navires emportant à Saint-Pierre 3.000 pêcheurs Artaud-Nozais, Nantes
Le Château-Laffite capitaine Chabot départ pour Terre-Neuve le mardi 25 mars 1902 1462 marins
Le Burgundia, capitaine Buhé, départ pour Terre-Neuve le jeudi 27 mars 1902 avec 1210 passagers
L’Hélène viendra compléter ces départs le samedi 29 mars 1902
Le Grand départ Saint-Malo, 28 mars 1902
Un temps épouvantable a marqué le départ pour Terre-Neuve du vapeur Burgundia, contenant 1210 passagers ; il en avait été de même l’avant-veille, lors du départ du Château-Laffite. Cependant, nombreux ont été les parents et les amis qui sont venus sur le môle saluer une dernière fois les partants.
Huit marins seulement ont manqué à l’appel. Ils prendront passage, à leurs frais, sur l’Hélène qui les embarquera samedi. (L’Echo de Paris 28 mars 1902)
L'Hélène emmène les retardataires à Terre-Neuve Saint-Malo. Après le Château-Laffite et le Burgundia, l'Hélène vient, à son tour de quitter Saint-Servan, ayant à son bord 207 passagers marins et 150 « graviers », enfants de 10 à 15 ans, qui seront employés à sécher la morue sur les « graves de Saint-Pierre-et-Miquelon.
En sortant du bassin à flot, l'Hélène a talonné par l'arrière contre le quai de Saint-Servan, mais il n'y a pas eu d'accident. (La Croix 2 avril 1902)
Saint-Malo - Le Port avec les Steamers Burgundia et Chateau Laffite emportant à Saint-Pierre 3.000 pêcheurs.jpg (180.91 Kio) Vu 661 fois
909 - Saint-Malo - Le Port avec le Burgundia et le Château Laffite, navires emportant à Saint-Pierre 3.000 pêcheurs Cliché HLM - Collection Germain fils aîné, Saint-Malo
Saint-Malo - Le Port avec le Burgundia et le Chateau Laffite, navires emportant à Saint-Pierre 3.000 pêcheurs.jpg (180.04 Kio) Vu 644 fois
1993 - Saint-Malo - Le Port d'Embarquement et Notre-Dame du Salut – GF. Collection Germain fils aîné, Saint-Malo
Nouveau départ du Burgundia le 17 mars 1903 qui était déjà parti pour Terre-Neuve en 1902. Il est cette fois-ci accompagné du « Notre-Dame-du-Salut commandé par le capitaine Gufflet.
Tous deux sont arrivés à bon port le 3 avril.
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Le Départ des Terre-Neuviers Saint-Malo, 17 mars.
La nouvelle de la venue du ministre de la Marine s'est promptement répandue aux environs, et depuis hier les visiteurs et les curieux n'ont cessé d'affluer. Les routes étaient sillonnées de voitures amenant les coffres et les bagages des terre-neuviers accompagnés par leurs familles. La foule se portait vers les navires en partance, Burgundia et Notre-Dame-de-Salut amarrés au quai Nord et au quai Sud.
Le ministre de la Marine est arrivé ce matin à six heures et est descendu à la sous-préfecture, où la municipalité et les chefs de service sont venus le saluer.
— Je suis heureux, a dit M. Pelletan, d'être venu an milieu de cette grande population maritime et d'apporter à nos marins l'expression de toute la sollicitude du gouvernement de la République.
Ils apprendront avec intérêt qu'à l'avenir leur embarquement comptera du jour du départ de Saint-Malo jusqu'au retour en France. C'est une bonne nouvelle que j'ai voulu leur apporter moi-même.
Le ministre s'est rendu aussitôt à bord du Burgundia et a visité le paquebot avant l'embarquement des passagers. La visite a duré une demi-heure.
Descendu à terre, le ministre a remercié le maire de Saint-Malo de sa réception, puis il est resté sur le quai d'embarquement jusqu'au moment où le Burgundia a levé l'ancre.
Ce navire, commandé par le capitaine Buhé, avec 40 hommes d'équipage, a emmené 1.016 passagers.
Une foule considérable, massée sur les remparts et le long des quais, a suivi le navire jusqu'au môle, saluant ceux qui s'en vont pour une dure campagne de près de huit mois.
Le Burgundia a pris à son bord les capitaines et les équipages des goélettes saint-pierraises dont les noms suivent :
Anne-May, Alliance, Amélie-Julia, Amphitrite, Alsacienne, Américain, Angler, Anastasie, Adèle, Albatros, Augustine, Auguste-Marie, Aristide, Carmen, Bretagne, Bait-Bill, Eugène, D.-P., Dictateur, Francine, Flora,
Féronia, Galilée, Georges, Granvillaise, Grand-Master, Jeanne-Berthe, Jeanne-Auguste, J.-L.-C, Joseph-Marie., Jeune -Aristide, Jeannette, Java, Mirande, Myosotis, Marie-Augustine, Margot, Nevada, Lucretia, Marie-Antoinette, Noëla, P.-F. 37, Petite-Marie, Pervenche, Paul-et-Fernand, Pacifique, Rayen-de-Seleet, Regina, Sea-Queen, Sainte-Anne, Saint-Pairaise, Union, Surprise, Sensitive, Xénophon.
Le ministre de la Marine a visité ensuite le paquebot Notre-Dame-du-Salut, a fait le tour des remparts de Saint-Malo et visité les quais.
Le ministre a déjeuné à midi à la sous-préfecture et est parti de Saint-Malo par le train de 1 heure 55 pour rentrer à Paris par la ligne de Normandie.
M. Baudin, ancien ministre des Travaux publics, accompagnait M. Pelletan dans ses différentes visites. (Le Petit Parisien 18 mars 1903)
266 - Saint-Malo - Départ, avec 1200 Terreneuvas, du Steamer " Malou " - HLM.
Le Steamer Malou, jaugeant 7000 tonnes, a été construit en 1903 dans les chantiers de La Seyne, il est aménagé pour 40 passagers de 1e classe, 40 de 2e classe et 1500 passagers d’entrepont.
Départ de Saint-Malo pour Terre-Neuve le 31 mars 1904.
Saint-Malo - Départ, avec 1200 Terreneuvas, du Steamer Malou.jpg (155.05 Kio) Vu 564 fois
Saint-Malo
ARRIVÉE DU « MALOU ». Le splendide vapeur Malou, capitaine Brétault, qui doit emporter 1.300 pêcheurs à Terre-Neuve, est entré cette après-midi dans le bassin à flot de Saint-Malo et est allé se placer au quai de l’Ecluse, à l'endroit occupé il y a quelques jours par le Burgundia.
Sur le quai une foule considérable de curieux, malgré le mauvais temps, était accourue pour voir le paquebot entrer dans l'avant-port.
Dès ce soir le vapeur commence à embarquer les alcools, vins, cidres, provisions, etc.
Les coffres et bagages seront reçus le jeudi 31 mars et les passagers devront être à bord le vendredi 1er avril avant six heures du matin, le paquebot prenant la mer six heures précises. (Ouest Eclair 30 mars 1904)
1622 - Saint-Malo - Le port d'embarquement et Buyundia (sic pour Burgundia) – GF. Collection Germain fils aîné, Saint-Malo
Le Burgundia aura fait la campagne pour Terre-Neuve chaque année, de 1900 à 1905. Lors de son dernier départ du 25 mars 1905, toujours commandé par le capitaine Buhé, il embarque avec lui 917 pêcheurs, arrivant à bon port à Saint-Pierre le 6 avril.
Hyacinthe Jean-Marie Buhé (1848-1922) était marié avec Marie-Thérèse Esmieu (1865-1916) ; tous deux sont décédés à Marseille.
Saint-Malo - Le port d'embarquement et le Burgundia (Buyundia sic).jpg (156.07 Kio) Vu 488 fois
Saint-Malo - Le Gallia en partance pour Terre-Neuve, avec à son bord 1300 pêcheurs Edition A.G. Parti le 28 mars 1906, le Gallia, ex-Château-Yquem, débarque à Saint-Pierre le 8 avril.
Le « Gallia » à Saint-Malo Saint-Malo, 25 mars. Profitant du beau temps, une foule considérable a visité aujourd'hui le vapeur Gallia, qui en ce moment sur notre rade, va partir bientôt pour Saint-Pierre et-Miquelon, emportant là-bas de nombreux terre-neuvas.
Par ordre de t'administration des douanes, les cales avaient été fermées, et l'on ne pouvait voir que les parties extérieures du navire. Dans le cabinet de lecture, plusieurs numéros de l'Ouest-Eclair avaient été mis gracieusement à la disposition des visiteurs par le service du bord.
Construit en 1883 ce grand vapeur fut d'abord croiseur de l'Etat, et comme tel prit part à la campagne de Chine en 1885, vendu quelques années plus tard à la Compagnie bordelaise de navigation, il prit le nom de Château-Yquem. Acquis tout récemment par la Compagnie Cyprien Fabre, de Marseille, qui lui donna le nom de Gallia, il sert habituellement au transport des émigrants de Naples A New-York.
Il a une longueur de 123 mètres, une largeur de 12 mètres 50, 10 mètres de creux et un déplacement de 6500 tonnes. Il est doté d'une machine à double expansion pouvant lui donner une vitesse moyenne de 12 nœuds.
Le capitaine compte ne mettre que dix à douze jours pour aller à Saint-Pierre-et-Miquelon. (Ouest Eclair 26 mars 1906)
Saint-Malo - Le Gallia en partance pour Terre-Neuve, avec à son bord 1300 pêcheurs 2.jpg (161.73 Kio) Vu 349 fois
Saint-Malo - Le Gallia en partance pour Terre-Neuve, avec à son bord 1300 pêcheurs Edition A.G.
Parti le 28 mars 1906, le Gallia, ex-Château-Yquem, débarque à Saint-Pierre le 8 avril.
Saint-Malo. Hier matin, le départ du paquebot Gallia, chargé de transporter à Terre-Neuve les pêcheurs de morue de la région, au nombre de 1400, a été marqué par des incidents violents.
Le Gallia devait quitter le port de Saint-Malo à sept heures et demie. Une foule considérable de parents et d'amis occupait les quais et les remparts. L'heure du départ approchant, la sirène du navire multipliait ses appels, mais inutilement ; la plupart des marins passagers ne regagnaient pas le bord du Gallia. Un service d'ordre fait par la gendarmerie empêchait les simples curieux de gêner les embarquements.
Vers huit heures, le capitaine du paquebot, s'apercevant-que l'état de la mer ne lui permettait pas d'attendre davantage, donna l'ordre aux gendarmes de ne plus laisser embarquer.
C'est alors que se produisit une violente bagarre ; les pêcheurs retardataires, redoutant de perdre leur campagne de pêche, voulaient embarquer malgré la gendarmerie.
Deux hommes tombèrent à l'eau et furent retirés à grand'peine, après avoir failli être écrasés entre les murs du quai et les flancs du navire ; puis les pêcheurs s'en prirent aux gendarmes, qu'ils accablèrent de coups.
Pendant ce temps, le Gallia avait levé l'ancre et quitté le port. Une tentative inutile fut faite par le remorqueur Robert Surcouf, afin de transborder les retardataires sur le Gallia qui était en pleine mer. Mais l'amarre qui reliait les deux navires ayant cassé, vingt hommes seulement purent être transbordés.
Cependant, vers deux heures de l'après-midi, le Gallia revenait en rade, et embarquait les retardataires. (La Lanterne 31 mars 1906)
Saint-Malo - Le Gallia en partance pour Terre-Neuve, avec à son bord 1300 pêcheurs.jpg (143.49 Kio) Vu 310 fois
