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173 - La Vicomté-en-Dinard - Le Manoir de la Vicomté – LL.
Il est attesté, en 1513, que les terres de la Vicomté bordant l’estuaire de la Rance entre Saint-Enogat et La Richardais en Pleurtuit, occupant une superficie d’une trentaine d’hectares, appartiennent à la famille Chauchart qui la tient, précédemment, des seigneurs de Pontual et de la Perronay.
Ce domaine comprend un Manoiravec droit de pescherie et de gouasmonnerye dans la Rance autorisé par procès-verbal depuis le 8 novembre 1541, une chapelle, un colombier et bien entendu un corps de ferme. Pierre Chauchart, seigneur de Pleurtuit, est, en 1541, le premier du nom à porter le titre de seigneur de la Vicomté en Saint-Enogat. Vont lui succéder ses enfants Julien et Noël Chauchart, Jean Chauchart (1638-1697), Toussaint-Hyacinthe Chauchart (1674-1750), puis Jean-Catherine Chauchart (1720-1785) ; tous seront inhumés dans la chapelle Notre-Dame du Bois de la Vicomté.
Au décès de Jean-Catherine Chauchart, sa sœur Françoise Louise Claire Chauchart (1738-1798), mariée en 1784 avec Jean François Louis Boulleuc (1729-1810), reste seule à occuper le Manoir de la Vicomté. Lors de la révolution, le comité de surveillance convoque les citoyens Boulleuc-Chauchart à la maison commune le 1er octobre 1793, les contraignant à déclarer renoncer à tous les qualités et titres des ci devants nobles, entendre se soumettre et obéir aux lois de la Convention.Le 12 octobre 1793, son autre frère, Joseph-Hyacinthe Chauchart, capucin à Saint-Malo, frère François-Marie en religion, réfractaire, est arrêté au manoir de la Vicomté et incarcéré à Rennes où il sera guillotiné. De cette date, les Boulleuc sont assignés à surveillance dans leur manoir par le Comité de surveillance…
La famille Chauchart disparait sans descendance avec le décès de Boulleuc en 1810. Le domaine de la Vicomté est racheté, peu après, par la famille Collas de la Baronnais qui vient d’être remise en possession du manoir qu’elle détenait sur la route de Saint-Malo à Lamballe (future 5 boulevard de la Libération), situé au sud des Trinitaires du Prieuré de Saint-Enogat, manoir qui avait été saisi pendant la révolution.
La Vicomté est ensuite vendue, dès avant 1828, par Casimir Amateur Joseph Collas de la Baronnais (né à Pléboulle le 10 février 1789 ; celui-ci était le neveu de Céleste Renée Rose Collas de la Baronnais, épouse de Servan Gabriel Julien Gouyon de Saint-Loyal, maire de Saint Enogat de 1828 à 1830), à François Marie Rosse (1779-1848), capitaine au long cours de Saint-Servan (fils d’un capitaine de corsaire) et à son épouse Marie Geneviève Demalvilain (1791-1866), née à Saint-Pierre et Miquelon, fille d’un officier de marine.
Le cadastre de 1828 indique très précisément la composition des trente-trois lots d’un seul tenant, constituant le domaine de la Vicomté de François Rosse, qui comporte de nombreux bois, terres et jannières, une pâture, un pré, une pépinière, une pièce d’eau, deux viviers et le Manoir, sa cour et son avant-cour.
Plan du Domaine de la Vicomté en 1828, propriété du capitaine au long cours François Marie Rosse
Le 25 septembre 1837, les époux Rosse cèdent le Manoir et ses trente hectares à Jean Philippe André Bruzzo et à son épouse Estère (Esther) Zélie Euphémie Lègue Dufresne. Jean Philippe André Bruzzo, né à Gênes (royaume de Sardaigne) le 12 avril 1785, naturalisé français par l’ordonnance royale n°2170 du 13 mars 1816, est, depuis le 15 avril 1830, inspecteur général des finances ; il était auparavant, de 1807 à 1813, chef de la comptabilité et premier commis de l’intendance du Trésor dans les départements au-delà des Alpes, passé élève inspecteur du Trésor le 1er mai 1813 et inspecteur des finances à compter du 25 mars 1816.
Son épouse, Esther Zélie Euphémie Lègue-Dufresne, est née le 28 nivôse de l’an XII (18 janvier 1803) à Saint-Malo ; son père, Nicolas Julien Lègue, est capitaine de navire tandis que son frère, Emile Lègue Dufresne, est banquier à Lannion.
Dès décembre 1838, Bruzzo est connu et pressenti pour être candidat à la députation à Saint-Malo, mais il est dans l’obligation de se désister en sa qualité de fonctionnaire.
Il exerce sa fonction d’inspecteur des Finances à Paris, 31 rue Bleue, avant de s’installer rue de Rivoli puis à partir de 1844 au 13 puis au 27 rue d’Anjou Saint-Honoré ; promu Payeur des dépenses centrales le 23 décembre 1847, il est admis à la retraite le 10 avril 1848 et s’installe définitivement à la Vicomté qu’il va agrandir par l’acquisition d’une dizaine d’hectares de champs, portant à quarante hectares son domaine, où il va procéder à de nombreuses plantations, notamment des hêtres, des pins et des tilleuls et faire percer et aménager plusieurs allées et chemins d’accès.
Très apprécié par les Saint-Enogatais, Bruzzo est président du comice agricole de Pleurtuit en novembre 1856, conseiller municipal puis maire de Saint-Enogat à compter du 26 octobre 1857. Dès 1858, son état de santé l’empêche de se déplacer et de participer aux fêtes communales et même de célébrer les mariages. Ainsi, le 11 octobre 1858, à l’occasion du mariage d’Henriette Marie Thérèse Lègue-Dufresne, la nièce de sa femme, qui devait être célébré en la maison commune de Saint-Enogat, Bruzzo déclare dans les actes d’état-civil de cette célébration, qu’étant dans l’impossibilité de se déplacer à plus d’un kilomètre de son domicile, il célèbre le mariage en sa maison du Tertre Corbin en Saint-Enogat,une maison lui appartenant située juste à côté de son manoir.
(suite de notre chronique avec une prochaine Cpa)
La Vicomté-en-Dinard - Le Manoir de la Vicomté.jpg (222.67 Kio) Vu 1838 fois
5091 - La Vicomté, près Dinard - Le Château et la Ferme de La Vicomté – G.F. Germain fils aîné, Saint-Malo
(suite de la Cpa précédente) Jean Philippe André Bruzzo décède le 20 juin 1861 en son manoir, suivi par son épouse Esther Lègue-Dufresne dont nous n’avons pu trouver la date exacte de disparition. Le domaine de la Vicomté revient à sa nièce Henriette Marie Thérèse Lègue-Dufresne (1836 - † après 1887), épouse de Marie Edmond Richelot (1832-1887) puis à la fille et au gendre de celle-ci : Marie Henriette Euphémie Julie Estelle Richelot (1859-1925), mariée depuis 1879 avec Anatole Marie Ferdinand Joyau (1845-1905), ancien avocat et juge qui a cessé ses activités de magistrat dès avant 1887, afin de s’occuper pleinement du domaine de la Vicomté.
Les époux Joyau-Richelot envisagent dès 1892, de lotir cette vaste propriété en conservant la propriété du manoir et de ses bois attenants et procèdent, en 1895-1896, à la reconstruction partielle dudit manoir et d’une partie des communs.
En 1896, Joyau et son épouse cèdent plusieurs terrains, notamment :
— aux Frères mineurs Capucins qui y font édifier leur couvent en pleins champs. ► voir ICI ; — à Pierre René Bertrand de Boucheporn (1852-1931) et à son épouse Angélique Marguerite Sieber (1855-1937) qui y font bâtir, l’année suivante, la villa Castel Nid (Château du Pissot), au bord de la falaise du Port Besnard. ► voir ICI — à Philippe Victor Fischer de Chevriers (1856-1915) et à son épouse Lucie du Vidal de Montferrier (1862-1951), lesquels font également construire leur villa qu’ils dénomment Brise-Moulin, sur laquelle nous donnerons ultérieurement quelques informations. ► voir ICI
Plan de La Vicomté en 1828 et indication des futures villas
Le 30 août 1900, les Joyau mettent en adjudication, auprès de maîtres Armand Bonamy avoué à Nantes et Hippolyte Gilbert notaire à Saint-Servan, ce qui reste de la propriété de la Vicomté, soit trente hectares, morcelés en vingt lots, lesdits Joyau s’étant réservé leur manoir et ses alentours immédiats, sur une mise à prix de 1.036.629 francs.
Devenue veuve en 1905, Marie Henriette Richelot-Joyau demeure en son manoir de la Vicomté ; deux ans plus tard, sa belle-fille Hélène Marie Louise de Kersaint-Gilly et son fils Charles décèdent l’un après l’autre à Saint-Malo, respectivement le 16 juillet et 13 août 1907. Hélène Marie Louise de Kersaint-Gilly était la fille de Patrice Marie de Kersaint-Gilly qui fera construire en 1910, la Villa Ker Patrik dans le quartier Bric-à-brac de Dinard. ► voir ICI Un des lots est acquis par l’architecte Jean-Marie Prioul de Saint-Servan, sur le terrain duquel il fait bâtir en 1901, le Castel du Prieuré situé au n°8 avenue de Brizeux tout près de l’extrémité de la Pointe de la Vicomté, pour lequel nous publierons ultérieurement quelques renseignements. ► voir ICI Une grande partie des lots de la Vicomté sont achetés par l’architecte Emile Dubois (1886-1949) qui fera notamment construire dès 1907, l’Hôtel Beauvallon au n°5 avenue du Port Siboulière. ► voir ICI
Acculé à la faillite en janvier 1918, Dubois n’aura guère réalisé de belles affaires à la Vicomté. A nouveau mis en adjudication, les terrains sont acquis de 1919 à 1921 par les architectes Victor Lesage (1873-1952) et Charles Miltgen (1875-1959) qui élaborent de grands projets d’hôtel, casinos, tennis, villas et commerces, qui se limiteront, en fait, à la construction d’un nouveau Casino, qui ouvre ses portes pour la saison commençant le 1er juin 1929, de cinq courts de tennis et d’un second Hôtel Beauvallon à côté du premier construit vingt ans plus tôt.
Le Casino est détruit par des bombardements en 1944, tandis que l’Hôtel Beauvallon sera transformé en appartements.
Les villas Castel-Nid, Brise Moulin et Castel du Prieuré dominent toujours les falaises de la Vicomté.
Le Manoir et ses 5 hectares, quant à lui, a été acquis par la Caisse d’allocations familiales d’Ille-et-Vilaine en 1949 qui y a installé un centre de vacances puis, à partir de 2004, un centre de séminaires. Fermé en 2018, avec comme objectif d’être vendu et transformé. Le 11 juin 2021, on a procédé à la vente aux enchères de tout le matériel et mobilier de l’ancien centre de vacances, à l’Hôtel des ventes de Saint-Malo et depuis, la Société Marine Patrimoine a formé le projet de transformer le manoir en 28 résidences proposées à partir de 132 500 euros pour un T1, 302 500 euros pour un T3, 586 500 euros pour un T5 duplex et 666 500 euros pour un 4 pièces triplex…
2275 - La Vicomté-en-Dinard - Le Château Collection Germain fils aîné. Saint Malo
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L’étang du Château de la Vicomté représenté sur ce cliché étant totalement privé au moment de cette prise de vue, le couple figurant sur la barque est, à coup sûr, la propriétaire du manoir accompagnée de sa fille, à savoir Marie Henriette Euphémie Julie Estelle Richelot (1859-1925), veuve de l’avocat Anatole Marie Ferdinand Joyau (1845-1905) et sa fille Marie Thérèse Caroline Victorine Berthe Adrienne Joyau (née le 7 novembre 1883).
La Vicomté-en-Dinard - Le Château (détail agrandi).jpg (115.73 Kio) Vu 1570 fois
2203 - Manoir de La Vicomté, près Dinard Coll. E. Hamonic Emile Eugène Louis Hamonic, né à Moncontour en 1861, est décédé à Saint-Brieuc en 1943. Photographe et éditeur de cartes postales quasiment toutes situées en Bretagne, dont de nombreuses scènes de genre mettant en scène moults bretons et bretonnes accompagnés de légendes et textes parfois cocasses. Ami du chanteur-compositeur Théodore Botrel dont il a illustré quelques chansons, il était également peintre.
La Vicomté-en-Dinard - Le Manoir de La Vicomté (Emile Hamonic).jpg (265.26 Kio) Vu 1388 fois