Tout Paris

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JeanMarc
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Re: Tout Paris

► Cartoliste Tout-Paris classée par numéros
► Cartoliste Tout-Paris classée par arrondissements

TOUT PARIS - 638 - Place Gaillon (IIe arrt.)
F.F. Paris


A gauche, en premier plan on aperçoit la devanture du fameux Restaurant Drouant où se réunissent, dans le salon du 1er étage, tous les premiers mardis de chaque mois depuis le 31 octobre 1914, les dix membres de l’Académie Goncourt.
C’est le 15 mars 1881 (et non en 1880 comme il est unanimement répété partout) que Charles Drouant a acquis cette affaire de marchand de vins située à l’angle du n°18 rue Gaillon et du n°35 rue Saint-Augustin.

Voir ICI ► Vue actuelle de la Place Gaillon
Image

Ce commerce ne date pas de la veille ! Il est attesté dès avant 1798, tenu par Edmé Bongrand (1769-1825), originaire de Sancerre ; à cette date, l’adresse se situe à l’angle du n°22 rue Gaillon et du n°27 rue neuve Saint-Augustin. Le 25 septembre 1800, Bongrand se marie à Sancerre avec Marie-Jeanne Habert (1776-1853). Simon Bongrand fils (1803-1870) continue l’affaire familiale de la rue Gaillon et épouse le 17 janvier 1828 à Paris 3e, la parisienne Augustine Aimée Bacot (1807-1895).
Le 2 avril 1838, Simon Bongrand est désigné au sort juré titulaire du jury de Paris. Il tiendra le café Gaillon durant 35 ans avant de le céder au sieur Lambert en 1861, lequel le revendra en 1869 à Vergerie, le prédécesseur de Charles Drouant jusqu’au 15 mars 1881.

Charles Drouant (1853-1943), né à Bourg-Bruche dans les Vosges, a épousé en 1ères noces, Clémence Méon (1854-1879), originaire de Rambervilliers Le mariage a lieu le 22 février 1879 à Colroy-la-Grande où Charles Drouant est marchand de vins ; son frère aîné, Albert Drouant (1851-1909), témoin à l’état-civil, est également marchand de vins, installé à Paris dans le 10e arrt. depuis 1874, au n°130 boulevard Magenta / 33bis rue de Dunkerque voir ► ICI, affaire qu’il tiendra jusqu’en 1899, avec son épouse Émilie Thévenot (1857-1933).

Dès son mariage de 1879, Charles Drouant et son épouse partent sur Paris et y reprennent une affaire de marchand de vins située à l’angle du n°2 rue Cler et du n°113 rue Saint-Dominique, laquelle appartenait auparavant à Charles Champion. voir ► ICI
Leur fille Clémence Virginie Drouant naît rue Saint-Dominique le 1er décembre 1879 ; Clémence Méon-Drouant décède à la suite de cet accouchement, le 21 décembre 1879.

En 1881, Charles Drouant vend le café Saint-Dominique à E. Gand, pour prendre place dans son futur restaurant de la rue Gaillon. Un mois après cette acquisition, Drouant épouse en secondes noces, le 23 avril 1881, Ernestine Palisson (1859-1940) ; cinq enfants naîtront de leur union, tous au n°18 rue Gaillon, entre 1882 et 1899.
Le 5 juillet 1893, Charles Drouant pourra agrandir son local en acquérant, auprès des sieurs Litt et Burkard, le fonds de commerce et le droit au bail du tabac-tabletterie qui était mitoyen à son restaurant dans le même immeuble.
La notoriété du restaurant Drouant qui n’était plus à faire, ne fera que s’accroître avec le déjeuner mensuel des membres de l’Académie Goncourt à partir de 1914. En raison de la guerre, les académiciens n’attribueront pas le prix de littérature cette année-là et le réserveront pour l’attribuer à la fin du conflit ; ils décerneront cependant celui de 1915, le 1er décembre 1915, à René Benjamin, pour son roman Gaspard.
L’activité du restaurant Charles Drouant sera poursuivie par son père Jean Pierre Drouant (1882-1949) à partir de 1914, puis par un de ses petit-fils Jean Drouant (1913-2009), fils de Maurice Drouant, de 1946 à 1976.
Depuis l’affaire est passée aux mains de nombreux propriétaires et actuellement, depuis 2018, aux frères Gardinier.

Restaurant Drouant - Académiciens Goncourt au traditionnel repas (clichés Agence Roll 1925 et 1927)
Le prix Goncourt 1927 est attribué le 7 décembre 1927 à Maurice Bedel pour son roman « Jérôme, 60° latitude nord » par 6 voix sur 10, contre 3 voix pour André Chamson et 1 voix pour Herbert Wild.
Seuls sept académiciens étaient présents au repas du restaurant Drouant. Lucien Descaves, Léon Daudet et Georges Courteline ont voté par correspondance.
Debout de gauche à droite : Gaston Chérau, Raoul Ponchon, Pol Neveux, Jean Ajalbert, J.H. Rosny jeune ; assis : Léon Hennique, J.H. Rosny aîné.
Restaurant Drouant et Académiciens Goncourt au traditionnel repas (cliché Agence Roll 1925 et 1927).jpg
Restaurant Drouant et Académiciens Goncourt au traditionnel repas (cliché Agence Roll 1925 et 1927).jpg (79.1 Kio) Vu 204 fois
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS – 1325 - 42 - Boulevard de la Gare - Carrefour Jeanne d'Arc - Ligne aérienne du Métro (XIIIe arrt.)

Rarement on aura vu une telle enfilade de marchands de vins sur un boulevard ! En réalité, tous les commerces installés sur cette partie du boulevard de la Gare sont des tenanciers de débits de boissons et liquoristes.
Ainsi en 1914, on a Botineau (vins) au n°94 du boulevard ; H. Daurès (vins et hôtel) au n°96 ; Romain (vins et hôtel) au n°98 ; Borga (vins) n°100 ; Magne (vins) au n°102 ; Delsol (vins et hôtel) au n°104 ; Serre (vins) au n°106 ; au n°108 et 110 aucun commerçant ; A. Bœuf (vins) au n°112.

Trois des établissements représentés sur ce cliché vont bientôt disparaître définitivement, suite à la délibération prise par le Conseil municipal le 20 avril 1910 qui a décidé le percement de la rue Jeanne d’Arc, en prolongement de celle existante, entre le boulevard de la Gare et le boulevard de l'Hôpital. La largeur prévue pour cette nouvelle voie est de vingt mètres et, en conséquence, la Cité Doré et des Kroumirs, située en arrière du boulevard, entre la rue Jenner et la place Pinel, sera supprimée, à la satisfaction de nombre de riverains.
► voir ICI le rapport accablant établi en 1882 par la Préfecture de Police sur l’état d’insalubrité de la Cité Doré et des Kroumirs du 13e arrondissement.
► voir ICI quelques explications sur la première prolongation de la rue Jeanne d’Arc datant de 1895

Le 18 janvier 1911, un crédit d’un million de francs est voté pour la réalisation du prolongement de la rue Jeanne d’Arc, déclaré d’utilité publique par décret du 25 août 1913.
Enfin, le 30 avril 1914, le Tribunal civil de première instance de la Seine ordonne l’expropriation immédiate des terrains et habitations, nécessaire à la réalisation du projet. MM. de Gauran et Lelièvre, juges agréés par le tribunal, sont chargés de fixer les indemnités auxquelles ces expropriations pourront donner ouverture.
Sont ainsi expropriés en totalité ou en partie des propriétés situées rue Jenner, rue Esquirol, passage Crouin, place Pinel, rue Louis-Français, Cité Doré, avenue Constance et avenue Constant-Philippe.

En ce qui concerne le boulevard de la Gare, les n°104, 106 et 112, visibles sur ce cliché, seront ainsi rasés :
N° 21 du plan — Boulevard de la Gare, n°104 et avenue Constant-Philippe (totalité). — propriétaire Mathieu (François) et Seguis (Antoinette-Elise), son épouse, demeurant 8, rue de Solférino.
N° 22 du plan — Boulevard de la Gare, n°106 et avenue Constant-Philippe (totalité). — propriétaire Raulot (Claude), demeurant 16, passage Perret.
N° 23 du plan - Boulevard de la Gare, n°112 (totalité) – anciens propriétaires : Veuillier et Dugourd (veuve) — propriétaire déclaré : Choquet (Paul), y demeurant.

En décembre 1920, le prolongement de la rue Jeanne d’Arc annoncé joue les prolongations ! Le docteur Ludovic Calmels, conseiller municipal du 13e, suit l’affaire de très près et intervient fréquemment en mairie. Ainsi le 18 décembre 1920 :
— Messieurs, la rue Louis-Français est une voie du, quartier de la Salpêtrière qui commence place Pinel pour aboutir à la cité Doré, en formant un cul-de-sac dont l'aspect est lamentable. Les trottoirs ne sont point délimités et ils se confondent, soit avec des terrains vagues, soit avec le talus donnant accès à la cité Doré.
Cette situation regrettable cessera le jour où la rue Jeanne-d'Arc prolongée débouchera boulevard de la Gare, mais en attendant la réalisation de cette opération importante, il n'est pas possible, dans l'intérêt général, de laisser les lieux dans l'état actuel, et des palissades judicieusement placées peuvent modifier sensiblement l'aspect du cul-de-sac en question ; c'est pourquoi, Messieurs, je vous soumets la proposition suivante :
« Le Conseil délibère : L'Administration est invitée à faire poser des palissades dans le cul-de-sac de la rue Louis-Français et aux abords de la cité Doré, en harmonie avec la configuration du sol actuel, et en respectant la largeur réglementaire des trottoirs. »

L’ouverture de cette nouvelle voie ne sera effective que le 9 juin 1936 :
— La Municipalité de Paris a inauguré, le 9 juin 1936, à 11 heures du matin, la rue Jeanne-d'Arc prolongée, entre le boulevard de la Gare et le boulevard de l'Hôpital.
Etaient présents :
M. Gabriel Boissière, Secrétaire du Conseil Municipal ; M. Achille Villey, Préfet de la Seine ; M. Calmels, Président du Conseil général, Conseiller Municipal du quartier de la Salpêtrière ; M. Cheberry, Directeur-adjoint du Cabinet du Préfet de police, représentant M. Langeron ; M. Victor Bucaille, Syndic des Conseils Municipal et Général ; M. Doumerc, Directeur du Plan de Paris ; M. Olivier, Maire du XIIIe arrondissement ; MM. Cristout et Domart, maires-adjoints ; et de nombreuses personnalités du quartier et de l'arrondissement.

Des discours seront prononcés par Ludovic Calmels, par Gabriel Boissière et par Achille Villey.

A noter que le boulevard de la Gare deviendra le boulevard Vincent Auriol en 1976.

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publié par zelig jeu. 12 mai 2022 15:10 ► ICI
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Re: Tout Paris

TOUT-PARIS - 373 - Rue de Meaux à la Rue Secrétan (XIXe arrt.)
Collection F. Fleury


En Premier plan, au n°41 rue de Meaux, la Cie des Établissements Économiques (dépôt W.P.)
Nous avons déjà étudié ► ICI le parcours des créateurs de la Cie des Établissements Économiques et la Société la Vigneronne réunis : Auguste Gaspard Jauriat (1849-1919) et Georges Loëvi (1860-1927).
Nous pouvons ajouter que la fille de Georges Loëvi, Marguerite-Ida Loëvi (1893-1968) épousera en 1914 le célèbre marchand d’art et galiériste Paul Rosenberg (1881-1959), dont la petite fille maternelle sera la journaliste Anne Sinclair.
Aujourd’hui, la boutique du 41 rue de Meaux est affermée à la société Coucou pressing sous l’enseigne « Étoile Pressing ».

Voir ICI ► Vue actuelle de cet emplacement
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Re: Tout Paris

TOUT PARIS - 807 - Crue de la Seine, inondation du Square - Quai de l'Hôtel de Ville (IVe arrt.)
Collection F. Fleury

version colorisée

Vue sur le Pont Louis-Philippe et l’Ile-Saint-Louis
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