Tout Paris

Modérateur : droopyjm

Répondre
Avatar du membre
JeanMarc
500+
500+
Messages : 19029
Enregistré le : sam. 21 déc. 2013 06:28
Localisation : Paris 19ème

Re: Tout Paris

► Cartoliste Tout-Paris classée par numéros
► Cartoliste Tout-Paris classée par arrondissements

TOUT PARIS - 638 - Place Gaillon (IIe arrt.)
F.F. Paris


A gauche, en premier plan on aperçoit la devanture du fameux Restaurant Drouant où se réunissent, dans le salon du 1er étage, tous les premiers mardis de chaque mois depuis le 31 octobre 1914, les dix membres de l’Académie Goncourt.
C’est le 15 mars 1881 (et non en 1880 comme il est unanimement répété partout) que Charles Drouant a acquis cette affaire de marchand de vins située à l’angle du n°18 rue Gaillon et du n°35 rue Saint-Augustin.

Voir ICI ► Vue actuelle de la Place Gaillon
Image

Ce commerce ne date pas de la veille ! Il est attesté dès avant 1798, tenu par Edmé Bongrand (1769-1825), originaire de Sancerre ; à cette date, l’adresse se situe à l’angle du n°22 rue Gaillon et du n°27 rue neuve Saint-Augustin. Le 25 septembre 1800, Bongrand se marie à Sancerre avec Marie-Jeanne Habert (1776-1853). Simon Bongrand fils (1803-1870) continue l’affaire familiale de la rue Gaillon et épouse le 17 janvier 1828 à Paris 3e, la parisienne Augustine Aimée Bacot (1807-1895).
Le 2 avril 1838, Simon Bongrand est désigné au sort juré titulaire du jury de Paris. Il tiendra le café Gaillon durant 35 ans avant de le céder au sieur Lambert en 1861, lequel le revendra en 1869 à Vergerie, le prédécesseur de Charles Drouant jusqu’au 15 mars 1881.

Charles Drouant (1853-1943), né à Bourg-Bruche dans les Vosges, a épousé en 1ères noces, Clémence Méon (1854-1879), originaire de Rambervilliers Le mariage a lieu le 22 février 1879 à Colroy-la-Grande où Charles Drouant est marchand de vins ; son frère aîné, Albert Drouant (1851-1909), témoin à l’état-civil, est également marchand de vins, installé à Paris dans le 10e arrt. depuis 1874, au n°130 boulevard Magenta / 33bis rue de Dunkerque voir ► ICI, affaire qu’il tiendra jusqu’en 1899, avec son épouse Émilie Thévenot (1857-1933).

Dès son mariage de 1879, Charles Drouant et son épouse partent sur Paris et y reprennent une affaire de marchand de vins située à l’angle du n°2 rue Cler et du n°113 rue Saint-Dominique, laquelle appartenait auparavant à Charles Champion. voir ► ICI
Leur fille Clémence Virginie Drouant naît rue Saint-Dominique le 1er décembre 1879 ; Clémence Méon-Drouant décède à la suite de cet accouchement, le 21 décembre 1879.

En 1881, Charles Drouant vend le café Saint-Dominique à E. Gand, pour prendre place dans son futur restaurant de la rue Gaillon. Un mois après cette acquisition, Drouant épouse en secondes noces, le 23 avril 1881, Ernestine Palisson (1859-1940) ; cinq enfants naîtront de leur union, tous au n°18 rue Gaillon, entre 1882 et 1899.
Le 5 juillet 1893, Charles Drouant pourra agrandir son local en acquérant, auprès des sieurs Litt et Burkard, le fonds de commerce et le droit au bail du tabac-tabletterie qui était mitoyen à son restaurant dans le même immeuble.
La notoriété du restaurant Drouant qui n’était plus à faire, ne fera que s’accroître avec le déjeuner mensuel des membres de l’Académie Goncourt à partir de 1914. En raison de la guerre, les académiciens n’attribueront pas le prix de littérature cette année-là et le réserveront pour l’attribuer à la fin du conflit ; ils décerneront cependant celui de 1915, le 1er décembre 1915, à René Benjamin, pour son roman Gaspard.
L’activité du restaurant Charles Drouant sera poursuivie par son père Jean Pierre Drouant (1882-1949) à partir de 1914, puis par un de ses petit-fils Jean Drouant (1913-2009), fils de Maurice Drouant, de 1946 à 1976.
Depuis l’affaire est passée aux mains de nombreux propriétaires et actuellement, depuis 2018, aux frères Gardinier.

Restaurant Drouant - Académiciens Goncourt au traditionnel repas (clichés Agence Roll 1925 et 1927)
Le prix Goncourt 1927 est attribué le 7 décembre 1927 à Maurice Bedel pour son roman « Jérôme, 60° latitude nord » par 6 voix sur 10, contre 3 voix pour André Chamson et 1 voix pour Herbert Wild.
Seuls sept académiciens étaient présents au repas du restaurant Drouant. Lucien Descaves, Léon Daudet et Georges Courteline ont voté par correspondance.
Debout de gauche à droite : Gaston Chérau, Raoul Ponchon, Pol Neveux, Jean Ajalbert, J.H. Rosny jeune ; assis : Léon Hennique, J.H. Rosny aîné.
Restaurant Drouant et Académiciens Goncourt au traditionnel repas (cliché Agence Roll 1925 et 1927).jpg
Restaurant Drouant et Académiciens Goncourt au traditionnel repas (cliché Agence Roll 1925 et 1927).jpg (79.1 Kio) Vu 20 fois
Classement : 5.26%
Répondre

Retourner vers « 75 - Paris »