Louvigné-du-Désert - Château de Monthorin (côté ouest)
Collection L. Gouyet
Le
Château de Monthorin a été édifié en 1602 par
Gilles Ruellan (1545-1627), Fermier général de Bretagne né à Antrain.
Lui succèdent Gilles II Ruellan de Tiercent, Gilles III Ruellan, Joseph-René Ruellan de Tiercent (1704-1781) et enfin
Louis-Charles de Ruellan (1741-1819). Durant la Révolution, ce dernier émigre et décède à Essen en Prusse le 4 juin 1819. Ses biens sont saisis en tant que biens nationaux en 1793. En 1807, le Château de Monthorin est offert par Napoléon 1er au général d’artillerie
Jean-Ambroise Baston de La Riboisière (1759-1812), en récompense de ses loyaux services.
Son fils
Honoré Baston de La Riboisière (1788-1868) qui sera maire de Louvigné, épouse en premières noces, le 8 janvier 1814,
Marie-Elisa Roy (1794-1851) ; au décès de
Marie-Élisa Roy survenu le 27 décembre 1851, celle-ci institue la ville de Paris comme sa légataire universelle en nue-propriété, l’usufruit étant réservé à son époux toujours vivant ; ce legs, de près de 8 millions de francs est fait à la condition que ces fonds servent à fonder un hospice qui portera le nom de La Riboisière. C’est ainsi qu’a été financé, en grande partie, l’
Hôpital Lariboisière, commencé en 1846 et achevé en 1854 au n°2 rue Ambroise-Paré dans le 10e arrt.
Honoré Baston de La Riboisière épousera en secondes noces, le 8 juin 1854,
Marie-Françoise de Robert d'Aqueria de Rochegude (1819-1856), laquelle décède le 7 janvier 1856 à la suite de la naissance de son fils
Ferdinand Baston de La Riboisière (1856-1931).
Le dernier descendant de la famille, Jehan Baston de La Riboisière est décédé sans descendance le 5 février 1935, à l’âge de 46 ans, en son Château de Monthorin.
L’année suivante, du 4 au 6 février 1936, l’ensemble du mobilier et des tableaux du château est mis en vente par les commissaires-priseurs Muzet et Bignon sous le contrôle de maître Alfred Gandin, notaire à Fougères. Cette vente sera complétée les 29 et 30 avril 1936 par la vente des livres, lingerie, batteries de cuisine, services de table, bouteilles en cave, lanternes, monte-charges, groupe électrogène, etc…
En réalité, le Château de Monthorin sera ainsi entièrement dépecé.
Le 25 mai 1936, maître Alfred Gandin passe à la vitesse supérieure et propose à la vente l’ensemble du domaine de Monthorin en 14 lots :
Lot 1 - Le Château de Monthorin, vidé de son contenu, avec ses dépendances (cour d’honneur, bosquets, jardin anglais, pelouses, écurie, garages, remises, cour, chapelle, étang, moulins à eau) et la Ferme de la Retenue, 57 hectares, au prix de 320.000 francs.
Lot 2 – La Ferme du Grand Monthorin 71 hectares, 160.000 francs.
Les lots 3 à 14 comprennent d’autres pièces de terre, marais, prairie, carrières, moulin, ferme pour un montant cumulé de 370.000 francs.
Le 7 septembre 1936, une nouvelle vente pour surenchère est annoncée au prix d’ensemble de 1.007.000 francs.
Le Château de Monthorin et son domaine sont adjugés à des
religieuses de la région du Nord pour en faire un couvent. Après quelques travaux d’aménagement, les religieuses ouvrent le
prieuré Sainte-Marie de Monthorin qui sera actif jusqu’aux années 1959.
En 1960, la propriété de Monthorin est acquise par
Genevière Delalé, épouse Milan (1912-2001) fille de
Caroline Lesaffre (1875-1957) qui avait fondé en 1919 à Wizernes dans le Pas-de-Calais, une usine de Bonneterie, les
Tricotages de l’AA.
Genevière Milan va y installer dans les anciennes écuries du Château, une succursale de l’usine de Bonneterie, et y employer dès son ouverture en 1964, une soixantaine de personnes. Les locaux vont être agrandis et une nouvelle construction y prendra place permettant d’accroitre la production qui atteindra, dans les années 1970, 360.000 pièces par an, pour un emploi de 250 personnes.
Patrice Milan, le fils de Geneviève, reprendra la direction de la manufacture, à la suite de sa mère… puis Alexandre Pierre Robert Milan, le fils de Patrice…

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