632 PARIS. ─ Les Bains de la Samaritaine et le Pont-Neuf. ─ LL.
On peut lire, dans un petit ouvrage intitulé :
"
Hygiène des Baigneurs, ou exposé des propriétés hygiéniques et médicales de toutes les variétés de bains en général, et en particulier des eaux thermales de La Bourboule près le Mont-Dore " publié par le Docteur Choussy et A. Debay en 1850 à Paris chez Moquet, libraire, rue de la Harpe, 90,
ce qui suit :
" [...] Outre les bains que nous venons d'énumérer et plusieurs autres mentionnés, il existe encore des établissements de bains sur la Seine : au pont-Marie, au Pont-Neuf, au pont des Tuilleries, etc
Des divers établissements assis sur la Seine, les bains du Pont-Neuf, nommés Bains de la Samaritaine, sont les mieux installés et font honneur à l'architecte et au propriétaire. C'est un élégant et superbe bâtiment ponté, à deux étages, contenant le matériel des plus vastes établissements de bains. Rien n'a été épargné pour donner à la distribution intérieure toutes les commodités et facilités désirables.
Le bâtiment de la Samaritaine contient 100 baignoires, placées en autant de petits cabinets décorés avec une coquette simplicité. On donne, à la Samaritaine, depuis les bains simples jusqu'aux bains composés, médicinaux, cosmétiques, bains de vapeur, douches, hydrothérapie.
Dans les combles du bâtiment, se trouvent la machine hydraulique et les immenses filtres qui servent à clarifier l'eau, car les bains y sont donnés à l'eau de Seine filtrée.
Le service y est fait avec intelligence, activité et surtout avec cette urbanité parisienne qui distingue les établissements bien tenus. [...] "
Les
Bains de la Samaritaine tirent leur nom, tout comme les célèbres grands magasins tout proches, d'une pompe qui avait été installée à deux pas, sous la seconde arche du Pont-Neuf au temps du bon roi Henri, en 1608, pour alimenter en eau de Seine le palais du Louvre et quelques fontaines. C'est un flamand nommé
Jean Lintlaer qui réalisa cette pompe, mue par le courant du fleuve, et qui élevait l'eau au-dessus du Pont-Neuf, dans un bassin d'où elle était ensuite acheminée vers le Louvre.
La façade du bâtiment qui abritait cette pompe comportait une sculpture représentant Jésus et la Samaritaine autour du puits de Jacob, d'où le nom des bains et des magasins !
