
Mitzi-Dalti,
Cécile Sorel, Odette de Fehl,Cora Laparcerie -C,Jeangette,ed,Paris Reutlinger,phot , Dos séparé
Cécile Sorel, comtesse de Ségur, de son vrai nom Céline Emilie Seurre, est née à Paris le 7 septembre 1873. Elle débuta une carrière théâtrale en 1889, à l'Eden Théâtre dans « Orphée aux enfers ».
Elle entra à l'Odéon en 1898 et y créa une quinzaine de pièces. Puis devint sociétaire de la Comédie française le 17 juillet 1901 et y resta 32 ans.
Particulièrement à l'aise dans le répertoire de Molière, elle fut une inoubliable interprète de Célimène dans « Le Misanthrope », ce qui lui valut le surnom de Célimène.
Véritable idole du théâtre, elle devint une célébrité mondiale et fréquenta d'égal à égal les plus grands de ce monde : Le tsar Nicolas II, l'empereur d'Allemagne, le prince de Galles, le roi Fouad, Félix Faure, Briand, Clemenceau, Mussolini, le pacha de Marrakech.
Ses répliques et ses démêlés avec les milieux du Tout-paris restent légendaires.
Elle intenta un procès au caricaturiste Bip qui présenta d'elle un portrait avec un nez démesurément long au salon des humoristes.
Elle fit une entrée fracassante et brisa la vitrine qui protégeait le portrait. Elle retira d'ailleurs sa plainte lorsque la toile fut vendue aux enchères, aux bénéfices des pauvres de Cahors.
Elle n'hésita jamais à « jeter un pavé dans la mare ». Durant la Première Guerre Mondiale, participant à un gala de charité en Suisse, un officier allemand lui offrit une rose :
« Madame, acceptez-vous cette fleur ? »
« Et pourquoi ne la prendrais-je pas s'étonna-t-elle avec hauteur, elle fera très bien sur votre tombe
La réplique jeta un certain froid comme celle qu'elle lança plus tard aux militaires qui lui reprochaient d'avoir joué la comédie pendant l'occupation.
« Les Allemands n'auraient jamais mis les pieds chez moi si vous ne les aviez pas laissées entrer !
A 60 ans, elle affronta la scène du music-hall, entourée des girls emplumées du Casino de Paris. Après avoir descendu le célèbre escalier de Mistinguett, elle demanda en s'avançant vers le public sous les applaudissements :
« L'ai-je bien descendu ? »
A ceux qui la présentaient comme « la plus vieille actrice du monde » elle répondait : » je suis riche des années ».
C'est en 1925, qu'elle épousa le comte de Ségur qui joua au théâtre et au cinéma sous le nom de Guillaume de Saxe.
Elle décida de résider au pavillon de chasse des Ségur, dans le bois de la Faisanderie à Mériel. Manoir de style néo-florentin, édifié au 17 ème siècle par Zanobi Léoni, qui bâtira le château de Léry à Auvers sur Oise.
Elle y vivra entourée d'animaux, de perroquets, chiens chow-chow, paon et d'un grand nombre de pigeons. C'est là qu'elle recevait de nombreux amis comme Maurice Barrès, Jean Weber, Jean Cocteau.
Elle sera fait chevalier de la Légion d'Honneur.
Guillaume de Saxe, son mari mourut en 1945. En 1950, elle décide de s'isoler du monde et prit le voile dans le Tiers Ordre de Saint-François d'Assise.
Elle faisait réaliser sa garde-robe par les plus grands couturiers et le marron réglementaire fut remplacé par du blanc, orné d'un collet rouge rubis, copié sur celui du pape. Elle fit édifier une chapelle dans la Faisanderie, par un maçon de Mériel.
Murs et plafond étaient recouverts à la feuille d'or.
Le curé de Mériel à l'époque vint consacrer le sanctuaire.
Elle vivait à la Faisanderie avec sa sœur, veuve du célèbre
Léopold-Émile REUTLINGER.
Sortant parfois de sa retraite notamment pour les consultations électorales, elle apparaissait aux Mériellois médusés, coiffée d'un gigantesque chapeau bleu-roi.
En 1963, elle n'habitait plus Mériel, le baron Jean Barclay lui avait fait aménagé un appartement dans le château d'Avrainville près d'Arpajon.
On la vit encore à la télévision en juin 1965.
Au printemps 1966, quittant le château d'Avrainville, elle s'installe dans la Villa Réjane suitée dans le parc d'Hennequeville près de Deauville.
Elle disparut le 3 septembre 1966 à l'âge de 93 ans à Hennequeville dans la propriété de son ami le baron Jean Barclay Dupuy de Lantour, où elle poursuivait sa convalescence à la suite d'une fracture du col du fémur.
Ces dernières paroles furent : « Je remercie Dieu de m'avoir permis d'ensoleiller mon époque et de m'avoir donné une vie si magnifique ».
Texte tiré du
site de collège CECILE SOREL de MERIEL (95)