"Près de chez moi, place Jules Joffrin, se dressait la mairie, monument ouvragé comme ces édifices de saindoux que les charcutiers montent quelquefois en vitrine. L'église Notre-Dame de Clignancourt lui faisait face, sèche et nue, avec son clocher qui se perdait dans un ciel fumeux, son jardin chétif que défendaient les grilles. Parfois, la grande porte était ouverte, je voyais des cierges briller dans l'ombre. Mais je restais sur le seuil - chez mes parents, jamais il n'était question de Dieu.
Cette place était le cœur de quatre quartiers qui composaient l'arrondissement. On le sentait battre. Le samedi, se succédaient les mariages avec les landaus, de grandes voitures chamarrées ; il en descendait un public joyeux, une mariée confuse dans son voile et - sa robe à traîne. Et chaque jour, des convois s'arrêtaient devant l'église dont l'entrée était tendue de draperies, ou nue comme à la porte d'un hospice ; des corbillards de pauvres, d'autres à panache d'argent, stationnaient ; des couronnes et des bouquets fleurissaient les trottoirs ; des groupes emplissaient la place, et une vieille femme courbée et sautillante allait de l'un à l'autre. C'était "Poupoule", une clocharde qui vivait là, et, du matin au soir, dessinait à la plume des cartes postales qu'elle proposait au public des mariages et des enterrements". [...]
Evidemment, si un jour quelqu'un(e) trouvait une carte dessinée de cette Poupoule, je serais preneuse


Sortie de messe dans les années 1900, petite photo souple (8x6,5)
Bonne journée à tous.