Commission du Vieux Paris
Séance du 27 juin 1901
Observations relatives aux gares
du Métropolitain
M. Wiggishoff dit que, sans vouloir dis-
cuter le style des petits monuments servant
de gares au chemin de fer métropolitain, il ne
s'explique pas pourquoi on a utilisé pour les
inscriptions placées au-dessus de leurs portes,
un alphabet bizarre et fantastique, composé de
lettres informes, n'en permettant, surtout aux
étrangers, que très difficilement la lec-
ture. Il estime que les inscriptions officielles
devraient être composées d'un caractère net
et lisible pour tout le monde.
Qu'en arriverait-il, ajoute M. Wiggishoff,
si cette fantaisie venait à gagner un jour les
plaques indicatives des noms de rues ?
M. André Hallays appuie les observa-
tions de M. Wiggishoff et estime qu'il y aurait
peut-être lieu d'émettre un voeu pour que
toutes les inscriptions soient faites
en caractères "naturels".
L'affaire est renvoyée à la 3è Commission.
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Ce 27 juin 1901, la Commission du Vieux Paris se réunissait, comme habituellement elle le faisait tout au long de l'année, pour traiter de tous événements architectural, historique, culturel relatifs à la capitale, dans le but de sa préservation et de la connaissance de son passé.
Mais quelle mouche a donc piqué Mr WIGGISHOFF (Jacques Charles), industriel (parfums), homme politique (maire du XVIIIème) et érudit (fondateur du Vieux Montmartre), siégeant à cette séance, pour vouloir modifier le graphisme des lettres choisies pour orner l'enseigne nommant la station et le fronton des édicules Guimard du métropolitain parisien ? Il est vrai que l'érudition n'est pas forcément synonyme de bon goût.
Fort heureusement, il n'a pas été suivi dans ses appréciations faites à la va-comme-j'te-pousse !...
Jean-Marc

Caractères incriminés

Caractères actuels, certes plus "lisibles", mais d'une banalité affligeante !
