
Tout petit village (56 habitants en 1905), Savolles est rattaché au canton de Mirebeau-sur-Bèze, dans l'Est de Dijon.
Contrairement à ce que laisserait penser cette carte, il est situé bien loin des deux "côtes" du pays du vignoble bourguignon.
Pour qui s'intéresse à la viticulture, le cliché a cependant un écho historique et régional fort.
En effet, on sait combien la vigne française souffrit -à partir des années 1870/80- des ravages du phylloxéra : les vieilles plantations furent progressivement décimées par cet insecte nuisible "importé" des USA. Après moult tentatives de traitement -inopérantes ou bien trop contraignantes et coûteuses- la plupart des vignerons durent se résoudre à l'arrachage pur et simple des pieds d'origine, et à leur remplacement par des "plants américains" (résistants... au phylloxéra, comble d'humiliation !), porte-greffes sur lesquels on greffa des boutures de bon vieux plans traditionnels de chez nous.
Ici, on voit que le brave Mr. Lebaut a fait ses propres expériences dans les années 1910 : son domaine -probablement planté sur un sol sableux- est formé de pieds de vigne de "producteur direct" (on dit plutôt "plan direct", à pieds non-greffés). Car on utilisa aussi, à partir de 1886, des hybrides de vignes -obtenus par croisement de plants de deux espèces- qu'on diffusa à grande échelle.
On se sait pas ce qu'il advint de son obstination à poursuivre sa production de piquette.
Je gage cependant qu'il n'existe plus un pied de vigne aujourd'hui à Savolles...
pronco21
Nota
Il existe une seconde carte du Clos de Bellevue, avec le même Mr Lebaut. La légende nous apprend que ses plantations sont constituées en réalité de "Seibel 156", l'un des hybrides testé ici et là.
Mr Seibel, un Ingénieur agricole passionné originaire d'Aubenas, "inventa" des centaines d'hybrides résistants aux insectes et maladies et les commercialisa jusque dans les années 30.