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L’immeuble visible en premier plan, situé au 23-25 rue Pouchet est de construction plutôt récente : 1900.
Auparavant, à cet emplacement du 23 au 27 rue du Port-de-Saint-Ouen (qui deviendra rue Pouchet en 1875), une modeste maison était la propriété, dès avant 1866, de Sigismond Roguier (1807-1886), né dans le 5e arrt., employé à l’administration des omnibus, marié avec Maixence Ursule Bourquin (1809-1866).
Après le décès de son épouse, Roguier se remarie, le 22 décembre 1868 avec Gudule Hubertine Deimann (1844-1924), née à Cologne, de 37 ans sa cadette.
Leurs deux enfants, Catherine-Honorine et Hyacinthe, naissent tous deux (1870 et 1874), rue du Port de Saint-Ouen. Lors de la naissance de Hyacinthe, le 28 mai 1874, Sigismond Roguier, toujours employé aux omnibus, prend comme témoin à l’état-civil, Edouard Monnais, 42 ans, contrôleur aux omnibus, demeurant 61 rue Truffaut dans le 17e.
Deux ans après le décès de son mari Sigismond, survenu le 7 mars 1886, Gudule Hubertine Deimann, à présent domiciliée 8 place des Batignolles, convole en secondes noces, le 5 novembre 1888 avec Gustave Louis Joseph Malet (1838-1907), agriculteur à Moislains dans la Somme.
Malet, originaire de Cantaing-sur-Escaut dans le Nord, s’était auparavant marié en 1861 à Cambrai — où il était ferblantier — avec l’institutrice Fanie Alexandrine Vise (1818-1885) ; tous deux étaient partis ensuite s’installer en tant qu’agriculteurs, à la Ferme des Bois de Moislains où Fanie Alexandrine Vise était décédée le 18 janvier 1885.
Après leur mariage de 1888, les époux Malet-Deimann s’installent 18 rue Brochant, et, ayant conservé leur propriété du 23-25 rue Pouchet, ils décident d’y faire bâtir un immeuble locatif de six étages et chargent l’architecte Auguste Goris (1862-1946) d’en dresser les plans et d’obtenir le permis de construire, lequel leur est accordé le 31 décembre 1898.
Une fois l’immeuble achevé en 1900, Malet et son épouse se réservent un des appartements, tandis que le rez-de-chaussée est loué à quatre commerces : un boucher, un marchand de vins, une mercerie-papeterie-bonneterie-parfumerie-dentelles et rubans, et un dépôt de la société laitière Maggi. Gustave Malet est décédé en son domicile conjugal du 25 rue Pouchet le 17 décembre 1907 ; son épouse Gudule Hubertine Deimann l’y a suivi le 3 novembre 1924.
Au plus loin que nous puissions remonter, le rez-de-chaussée de l’immeuble situé à l’angle dun°29 rue du Faubourg du Temple et du n°34 quai de Jemmapes est occupé par un café-restaurant.
A partir de 1851, on y voit le sieur Prévot, à qui succèdent, en 1862, Louis Soulier, cantalien de Serre-Auriac, et son épouse Marie Joséphine Truchy. Décédé à 45 ans, le 15 avril 1873, Soulier est remplacé par sa veuve, née en 1829, qui conserve l’affaire jusqu’en 1879.
Une série de limonadiers plus ou moins stables reprennent successivement cette brasserie : P. Gagnereau en 1880 ; Paul Mézard de 1881 à 1886 ; Auguste Roze de 1887 à 1894 ; Oubry en 1895-1896. Ce dernier cède son fonds, le 12 juin 1897 à Camille Joseph Pioch qui fera apposer l’enseigne « A la Capitale» au fronton de son café-restaurant.
► voir ici une vue plus rapprochée de la Brasserie « A la Capitale »
Né à Popian dans l’Hérault le 20 mai 1852, Joseph Pioch s’est marié le 20 janvier 1887, avec Marie Eulalie Antoinette Raynal, parisienne née le 12 février 1863. Il avait débuté dans le commerce en acquérant une épicerie située au 38 rue Lemercier, avant de se lancer dans la limonade, tout comme son frère Fulcrand Félix Pioch le fera le 1er mai 1898, en prenant l’affaire de marchand de vins du 2 rue Saint-Lazare / 7 passage Tivoli. (1)
Pioch et son épouse revendront leur fonds de commerce le 31 janvier 1912 au sieur A. Chevrier, lequel le tenait encore en 1932.
Aujourd’hui, un fast-food américain en a fait l’acquisition.
publié par zelig dim. 17 oct. 2021 13:06
(1) Fulcrand Félix Pioch, né en 1858, frère de Joseph Pioch, fera parler de lui dans les tribunaux en janvier 1902, à la suite de l’agression à laquelle il s’est livré, dans la nuit du 17 au 18 avril 1901, à l’encontre d’un de ses anciens garçons, Lucien Arrelgros, qu’il avait congédié en octobre 1900 le soupçonnant d’avoir quelques relations particulières et intimes avec son épouse, Hortense Roustan, née en 1870, avec qui Pioch s’était marié en août 1893. Cette agression délibérée à coup de canne, coûtera la vie à Lucien Arretgros, âgé de 38 ans, qui décèdera de ses blessures le 24 avril 1901. Aux Assises du 30 janvier 1902, Pioch prétendra que le coup mortel a été assené, non par lui-même, mais par son nouveau garçon de café, Paul Maroufin, et lui fera ainsi porter le chapeau de ce crime : le mari cocu sera acquitté et le soi-disant complice Maroufin écopera d’un an de prison.
TOUT PARIS - 1674 - Statue de Gavarni - L'Hôtel Thiers (IXe arrt.)
Collection F. Fleury Noter la présence de l’Hôtel Thiers, institut de France devenu l’hopital auxiliaire 265 pendant la guerre
TOUT PARIS - 1035 - Rue Corbeau prise de l'Avenue Parmentier (Xe arrt.)
Collection F. Fleury
La rue Corbeau est devenue la rue Jacques Louvel-Tessier à compter du 8 juin 1946.
A gauche, au n°17 rue corbeau, formant angle avec le n°180 avenue Parmentier devenue le n°166 en 1905, la boulangerie est tenue par M. Lemoine qui l’a acquise du sieur Guichard en 1895, avant de la céder à un certain Georges en 1910. Un institut de beauté s’y est installé aujourd’hui.
publié par zelig dim. 24 avr. 2022 18:06
En vis-à-vis, l’immeuble de rapport du n°24 rue Corbeau / 164 avenue Parmentier a été édifié, en 1890-1891 sur les plans de l’architecte Charles Ferrant après obtention des permis de construire des 27 mai et 12 juillet 1890. L’affaire de marchand de vins qui y a été aménagée au rez-de-chaussée en 1892, semble tout d’abord peu attractive, au vu des cessions de fonds successives dont elle fait l’objet : E. Lecelles en 1892-1893 ; Sauterey en 1894-1895 ; Auguste Belpaire en 1896-1898 ; Chaillou en 1899-1902.
Installés dans l’affaire à compter de 1903, les époux Issarny paraissent s’en accommoder avec succès puisqu’en 1914, ils tiennent encore ce café à l’enseigne « Au Thermomètre » dont l’écriteau relatif à son billard ne peut être ignoré des passants.
Etienne-Marie Issarny, originaire de Nasbinals en Lozère, né en 1873 s’était marié le 26 mars 1901 dans le 19e arrt. avec Marie Durantin, originaire de Diou dans l’Allier et tenait auparavant, une affaire similaire au n°3 rue des deux gares dans le 10e.
Aujourd’hui, un magasin d’ameublement et de mobilier a supplanté ce marchand de vins-billard.
TOUT PARIS - 1730 - Rue Vandrezanne - Le " Clément-Bayard " évoluant au-dessus du XIIIe arrt.
A droite, la brasserie-distillation, formant l’angle 2 rue Vandrezanne / 42 avenue d’Italie, est tenue depuis 1905 par le sieur Loussert qui a apposé son enseigne au fronton de sa boutique. Celui-ci cède son fonds de commerce le 30 juillet 1908 au sieur Leblanc qui, dès 1912, le revend à Clavel…
En vis-à-vis, l’affaire de marchand de vins-hôtel du 1 rue Vandrezanne 44 avenue d’Italie voit également défiler ses exploitants : Iung de 1900 à 1905 ; Jarrige de 1906 à 1908 ; Arnaud en 1909 et 1910 ; Virol de 1911 à 1914…
Inutile de chercher, aujourd’hui, une seule des maisons représentées sur ce cliché : elles ont toutes été abattues sans exception par les promoteurs et architectes sans talent, qui ont obtenu un blanc-seing de la mairie pour organiser le concours des plus vilaines tours parisiennes.
Le bâtiment à la toiture à un pan, visible au premier plan de ce cliché, et l’entrepôt qui lui est mitoyen à sa droite, se situent à un emplacement qui a été renuméroté à quatre reprises : en 1847 c’est le n°192 quai de Jemmapes, en 1851 le n°228-230, en 1871 le n°92-94 et en 1905 le n°110. Auparavant, comme on peut le voir sur l’Atlas Vasserot de 1830-1836, la numérotation du quai de Jemmapes, à partir de l’ancienne rue des Recollets (future rue Bichat) était très aléatoire, le n°108 du quai de Jemmapes actuel étant figuré sous le numéro 1 avec une apostille au crayon noir indiquant n°204. ► voir ici Atlas Vasserot 1830-1836
Il semble donc que, de 1838 à 1846, ce lieu ait été occupé par plusieurs marchands de bois et scieurs à la mécanique : Louvrier, Dubois, Juppont etc…
En 1847, l’entreprise Schacher et Cie (chaux hydraulique, artificielle, chaux grasse, ciment romain, craie, briques, carreaux, poteries de bâtiment, glaise et marne…) installe un de ses dépôts au n°192 quai de Jemmapes. Son bureau central est fixé au 20 quai Pelletier (futur quai de Gesvres) et son usine des Buttes Chaumont est installée 29 rue de Meaux. Le fondateur de cette compagnie, Charles Schacher (1806-1883) qui possédait des carrières, des fours à chaux et des usines de production de ciment et briques en île de France, n’est pas un inconnu pour nous. Nous avons eu l’occasion (► voir ici) de relater les requêtes faites par celui-ci auprès de la municipalité, pour obtenir une indemnisation, en raison du marché, pour l’exploitation de marnes, qu’il avait conclu avec le propriétaire de la carrière des Buttes Chaumont, avant que celle-ci ne devienne le Parc éponyme, demandes qui avaient été rejetées par l’administration le 10 mai 1864.
En 1849 l’entrepôt Schacher est repris par Jean-Auguste Philibert Lacordaire (1789-1860), fabricant du ciment romain de son invention dans son usine de Laroche, près de Joigny, qui annonce faire ses livraisons au mètre et au tonneau rendu dans les chantiers, à partir de son dépôt du 192 quai de Jemmapes qui devient le n°228-230 en 1851.
Tout d’abord associé avec un certain Mention, Lacordaire fonde ensuite, en 1854, la société Lobereau jeune, Lacordaire, Dubois et Cie. L’entrepôt est ensuite dirigé, en 1864, par les seuls Lacordaire et Dubois, et en 1870 par Jules Dubois qui livre toujours son ciment romain.
A compter de 1871, l’entrepôt, dorénavant numéroté 92-94 quai de Jemmapes, passe aux mains d’Eugène Gustave Léopold Pincherat (1833-1901) qui, toujours entrepositaire de chaux et ciment, ouvrira un second dépôt à Montreuil, au n°7 rue d’Alembert. Auparavant, depuis le 5 janvier 1859, Pincherat était associé avec Louis-Victor dans une fabrique de bronzes, compositions pour pendules, groupes, statuettes et coupes, située 21 rue du Pont-aux-Choux dans le 3e arrondissement.
En 1899, soit deux ans avant le décès de Pincherat survenu 13 février 1901, les locaux du 92 quai de Jemmapes sont repris par les frères Pierre Diossin (1859-1939) et Pierre-Louis Diossin (1874-1950), lesquels possèdent une fabrique de poterie de grès fins à Palinges en Saône et Loire, une manufacture de poterie de grès au sel à Ecury-Lurcy dans la Nièvre, des carrières de kaolin, terres, argiles et sables sur la route de Villejean à Rennes et une usine pour la construction de produits réfractaires au Breil en Maine-et-Loire.
Les frères Diossin qui, on le voit, débordent d’activité, cèdent l’entrepôt du quai de Jemmapes le 20 mars 1900, à Frédéric Turnau, lequel devient dorénavant le dépositaire des poteries en grès produites par Pierre Diossin de Palinges.
Frédéric Turnau, né en 1874, marié avec Augustine Antoinette Adélaïde Mazeau, obtient, le 6 mars 1905, un permis de construire, au désormais n°110 quai de Jemmapes, un bâtiment d’un étage, très certainement la maison qu’on aperçoit à droite sur cette carte ; les architectes Barberousse et Godin, domiciliés 68 avenue des Gobelins, sont chargés des plans de cet édifice.
Le 14 avril 1930, Frédéric Turnau fait surélever d’un étage son entrepôt de poterie en grès et terre cuite qu’il tient toujours jusqu’après 1932.
Un immeuble locatif de six étages a été construit, aujourd’hui, sur cet emplacement.
Le 22 octobre 1793, Le Journal de Paris, le Mercure Universel et la Gazette Nationale confirment que le cadran de l’Horloge du Palais, dont l’aiguille ne tournait plus depuis environ 200 ans, a été abattu et que les deux statues en bronze de Jean Goujon qui l’encadraient, représentant la Justice et l’Egalité, ont été fondues. Cette horloge, la plus vieille de la capitale, date du règne de Charles V : le Dictionnaire universel de Trévoux de 1738, nous affirme qu’en 1371, Charles V fit venir d'Allemagne, Henri de Vic pour la faire, car il n'y avoit point, à Paris, d'ouvrier qui en fût capable. Il avoit sìx sous parisis par jour, & son logement dans la tour du Palais, où cette horloge fut placée. A l’évidence, depuis cette date, elle a été remaniée et retapée à de multiples reprises, avant d’être entièrement refaite sous Henri III, avec des sculptures réalisées et achevées le 18 novembre 1585 par Germain Pilon (1528-1590), et non par Jean Goujon comme il est dit ci-dessous.
Les trois journaux en question font référence à la séance du Conseil général de la Commune de Paris qui s’est tenue le 29 vendémiaire de l’an II (20 octobre 1793), lors de laquelle, Pierre-Gaspard Chaumette, procureur de Paris et porte-parole des sans-culottes « représente que le cadran de l’Horloge du Palais de justice a été abattu sur la réquisition de son prédécesseur. Ce monument précieux, dit-il, rappelloit les horreurs de la Saint-Barthélémy, et les crimes des prêtres et des rois. Un beffroi, placé au-dessus, donna le signal des massacres de cette journée exécrables ; il fut répété par la cloche de Saint-Germain l’Auxerrois ; les sonneurs furibonds de ce tocsin, démantibulèrent alors l’horloge, et l’aiguille s’arrêta sur 11 heures, époque du massacre des citoyens, dont tout le crime était de prier Dieu en français. Chaumette requiert et le Conseil arrête :
1° que le cadran qui a été conservé sera rapporté à sa place, avec une aiguille à fleur de lys dirigée sur 11 heures ;
2° que cette fleur de lys sera la seule conservée dans tout Paris, pour retracer les attentats de la tyrannie et du fanatisme ;
3° que les deux statues en bronze, chef-d’œuvre de Jean Goujon, dont l’une représentant la Justice, et l’autre l’Egalité, qui lui servoient d’ornement, et qui ont été fondues, seront refaites ;
4° qu’une inscription sera placée au-dessous, à l’effet de rappeler au peuple les forfaits de Charles IX et de toute sa cour.
Un membre observe que le sens de l’inscription latine de ce cadran, dont l’aiguille ne tourne plus depuis environ 200 ans, étoit : La Justice se rend ici comme l’horloge va. Chaumette ne verra pas la remise en état de l’Horloge, ni la réfection des statues de Jean Goujon : il éternuera dans le sac le 24 germinal de l’an II (13 avril 1794) à 31 ans.
Les architectes Joseph-Louis Duc (1802-1879) et Théodore Dommery (1801-1875) seront chargés, de 1849 à avril 1852, de restaurer le cadran de l’horloge, tel qu’il était sous Henri III ; l’horloger Henry Lepaute (1800-1885), quant à lui, réalisera un nouveau mécanisme d’horloge plus moderne.
TOUT PARIS – 138 - 8 - Eglise St-Thomas-d'Aquin , Vue intérieure (VIIe arrt.) Située 1 rue de Gribeauval
La première pierre de l’Eglise, dédiée tout d’abord à Saint-Dominique, a été posée le 5 mars 1682 par l’archevêque d’Albi, Hyacinthe Serroni et par la duchesse de Luynes, Anne de Rohan-Montbazon, à l’emplacement d’une chapelle, édifiée en 1632, laquelle y avait été autorisée en 1629 par un bref du pape Urbain VIII suivi de lettres-patentes de Louis XIII datées du 4 août 1632.
L’architecte Pierre Bullet (1639-1716) a dressé les plans de cet édifice qui sera consacré dès l’année suivante par l’archevêque de Paris, François Harlay de Champvallon. Le portail et les divers bas-reliefs, sculptures et chapiteaux ne seront réalisés qu’en 1765 et 1769.
Lors de la révolution, l’Eglise Saint-Dominique est érigée en paroisse constitutionnelle sous le vocable de Saint-Thomas-d’Aquin par un décret du 4 février 1791. Julien Minée (1738-1808), ancien curé des Trois-Patrons de Saint-Denis, est élu curé de cette paroisse le 6 mars 1791. Pas pour longtemps puisque le 13 mars, il est nommé évêque de Nantes et y est intronisé le 10 avril. Minée renoncera au clergé en 1793 et se mariera en 1798.
Le 27 mars 1791, Jean-Paul-Marie-Anne Latyl (1747-1794), marseillais, devient le nouveau curé de Saint-Thomas d’Aquin. Arrêté le 17 septembre 1793, il est incarcéré à Bicêtre pour avoir tenu quelques discours mal vus par la constitution. Alors qu’il a renoncé à ses fonctions et au traitement qui y était attaché, il n’en est pas moins transféré le 6 pluviôse de l’an II (25 janvier 1794) à la prison des Carmes ; le 5 thermidor de l’an II (23 juillet 1794), il comparait devant le Tribunal révolutionnaire avec une cinquantaine de co-détenus, accusés de « fournitures infidèles pour le compte de la république, d’avoir excité des troubles, etc ». Vingt-quatre heures après, Latyl est guillotiné sur la place de la barrière de Vincennes.
Sur la proposition de Jean-Denis Lanjuinais (1753-1827), député et président de la Convention nationale, celle-ci décrète le 30 prairial de l’an III (18 juin 1795) que quinze églises parisiennes sont autorisées à exercer leur culte : Saint-Thomas-d’Aquin, Saint-Sulpice, Saint-Jacques-du-Haut-Pas, Saint-Etienne-du-Mont, Notre-Dame, Saint-Médard, Saint-Roch, Saint-Eustache, Saint-Germain-l’Auxerrois, Saint-Merry, Saint-Nicolas-des-Champs, Saint-Gervais, Saint-Laurent, Saint-Philippe-du-Roule et Sainte-Marguerite. Jean-Joseph Laurens, le curé qui succède à Latyl, aura un sort guère plus enviable à celui-ci : le 23 messidor de l’an VI (11 juillet 1798), il est condamné à la déportation, « convaincu de manœuvres tendant à avilir les institutions républicaines et à compromettre l’industrie et la tranquillité des citoyens ». Le 12 octobre 1798, Laurens était embarqué pour l’Ile de Ré, d’où, cependant, il reviendra deux ans plus tard.
L’Eglise Saint-Thomas d’Aquin, compromise, se trouve à présent fermée. Elle ne sera rouverte que le 13 janvier 1800, sous la direction de son nouveau curé, l’abbé Filastre, lequel n’y reste que jusqu’en mai 1800.
Suit une période trouble qui s’achève en mai 1802 avec la nomination d’un nouveau curé, Charles-André-Toussaint Ramond-Lalande (1761-1830) qui remplira cette fonction jusqu’en 1823, avant de devenir l’Evêque de Sées…
Placide-Bruno Valayer (1764-1850), curé de Saint-François-des-Champs, lui succède jusqu’en 1830, démissionnant pour raison de santé. Il est remplacé par l’ancien curé de Saint-Louis de la Chaussée-d'Antin, l’abbé Guillaume Souquet de La Tour (1766-1850). A la suite du décès de ce dernier, Léon Sibour (1807-1864) est nommé curé de Saint-Thomas d’Aquin par décret présidentiel du 18 octobre 1850…
TOUT PARIS - 1187 - Hôtel Terminus - Gare St-Lazare (VIIIe arrt.)
Le journal Le Soir du 8 août 1887, donne un aperçu des démolitions qui se déroulent rue Saint-Lazare, dont une partie du terrain ainsi libéré servira à édifier l’Hôtel Terminus en 1888-1889 : — Les démolitions de la gare Saint-Lazare. Voici aujourd'hui du nouveau concertant les travaux de la gare Saint-Lazare, une des opérations d'édilité les plus importantes du moment. On sait que des pourparlers étaient engagés entre la Compagnie de l'Ouest, l'Etat et la Ville, au sujet du pâté de maisons qui s'élèvent en bordure de la rue Saint-Lazare, entre la cour Bony et la rue de Rome. Il s'agissait de savoir si l'on achèverait tout de suite le dégagement de la gare par la démolition de ces maisons, ou si cette dernière opération serait renvoyée à une époque indéterminée, tout au moins après l'Exposition universelle. C'est le premier projet qui a prévalu. Les dernières formalités remplies, sans perdre un jour, la Compagnie a livré aux démolisseurs les immeubles en question. Dès aujourd'hui toutes les vieilles masures qui existaient dans les cours sont rasées : des anciens bains du Havre, il ne reste plus une pierre. L'architecte lui-même, qui avait installé ses bureaux au deuxième étage de la maison numéro 128 de la rue Saint-Lazare, vient de transférer son service au numéro 112 de la même rue. En résumé, toutes les maisons en bordure de la rue Saint-Lazare, de 114 à 128, cette dernière formant l'angle de la cour de Home, seront rasées d'ici à la fin de la présente année. Il en sera de même des maisons de la cour Bony. Cinq ou six locataires, dont le bail n'expire que dans trois mois, font retarder jusqu'au mois d'octobre la démolition de trois des maisons destinées à disparaitre. Mais, vers la fin du mois prochain, une partie de la façade de la gare se trouvera dégagée du côté de la rue Saint-Lazare. Les démolitions une fois terminées, réalisera-t-on de suite le fameux projet tendant à construire, sur une partie du terrain resté libre, l'Hôtel Terminus dont nous avons déjà parlé ? La question est posée.
Le 14 septembre 1887, le même journal répond à la question précédemment posée et décrit l’état de la rue Saint-Lazare après ces démolitions : Le Conseil d’administration des Chemins de fer de l’Ouest a décidé d’élever, rue Saint-Lazare, un Hôtel monumental qui sera dénommé Hôtel Terminus : il coûtera environ 12 millions et sera affermé à une société qui en aura l’exploitation.
Les ouvriers sont actuellement occupés à démolir d’un côté, les maisons appartenant à la Compagnie, entre la rue de Rome et la place du Havre ; de l’autre, les maisons de la cour Bony. Des fenêtres de la salle des Pas-Perdus, les curieux regardent cet immense abatis de maisons sur une profondeur de trente mètres et une longueur de cent cinquante environ. Au coin de la rue de Rome et de la rue Saint-Lazare, les murailles de quatre maisons restent encore debout, mais tout l’intérieur est déjà démoli, les fenêtres sont enlevées et l’on voit le jour au travers. Toutes les autres sont déjà rasées.
Pour faire place au futur établissement hôtelier, vont ainsi disparaître de la rue Saint-Lazare, les « masures » suivantes : Au n°108 : Félix, café restaurant du Chemin de Fer.
Au 112 : Paul Méa, libraire.
Au 114 (cour Bony) : Lecointe marchand de vins.
Au 118 (cour Bony) : Bourmaud, restaurateur.
Au 120 : Trouville, bains du Havre ; Sortorio, photographe ; Mme Roux, marchande à la toilette ; Pupard, coiffeur ; Meunier, vins ; Gérardin, lunettier ; Brize, dentiste.
Au 122 : Chapman, Corbeau et Gruel, fabricants de cuirs ; Storp, fleurs naturelles.
Au 124 : Adolphe Bouvier, chaussures pour dames ; Jules Champion, dépositaire vins de Champagne ; Conuau, parfumeur ; veuve Jossinet, literie et toiles cirées.
Au 126 : Bourgeois, fabricant de lanternes de voitures ; la Crèche du 8e arrondissement ; Pommier, marchand de tabacs ; Viet, charcutier.
Au 128 : Granger, crémier ; Lallemant, fripier ; Massat, pharmacien ; Nicolas, vins, succursale.
La première pierre de l’Hôtel Terminus, dont les plans sont conçus par l’architecte Juste Lisch (1828-1910), est posée le jeudi 26 janvier 1888 sous les auspices d’Edouard Blount, président du Conseil d’administration de la Compagnie de l’Ouest et en présence de Charles Marin, directeur de la compagnie et du commandant Olympe Hériot (1833-1899), directeur des Grands Magasins du Louvre à qui sera affermé l’Hôtel Terminus, moyennant 650.000 francs par an (570.000 francs selon autres sources !). Nous avions donné ► ICI , quelques renseignements sur Olympe Hériot qui avait offert un Kiosque à Musique à la ville du Vésinet.
L’ouverture du Grand Hôtel Terminusqui a lieu le 7 mai 1889, est suivie de l’inauguration de son Restaurant du rez-de-chaussée, le 18 mai 1889 (Déjeuners : 5 francs, vin, café et liqueurs compris ; Dîners : 7 francs, vin compris).
TOUT PARIS - 1 - Buttes-Chaumont - Chemin du Belvédère (XIXe arrt) On aperçoit la Mairie du XIXe arrondissement surmontée de son clocheton, inaugurée en 1878, place Armand Carrel.
TOUT PARIS - 150 - Le Pont d'Arcole - Les gardes municipaux se rendant à l'Hôtel de Ville pour prendre la garde (IVe arrt.)
Collection F. Fleury
Le premier Pont dit d’Arcole, reliant en biais l’Ile de la Cité à la place de Grève (place de l’Hôtel-de-Ville), à hauteur du quai Pelletier (devenu quai de Gesvres) et du quai de la Grève, a été autorisé par ordonnance royale du 6 décembre 1827. Sa conception et son exécution ont été confiées à l’ingénieur Fortuné Marie de Vergès (1794-1864).
Ce pont en fer, à l’usage unique des piétons, a été ouvert à la circulation le 21 décembre 1828 sous le nom de Pont de la Grèveou Pont de la Cité : il se composait de deux travées, l’une de 40 m 17 d’ouverture, l’autre de 39 m 75, suspendues par des chaines dont l’une des extrémités reposait sur un « motif-milieu » en pierre de taille élevé sur une pile construite au mitan de la Seine, joignant ainsi les deux demi-travées.
Ce pont est rebaptisé Pont d’Arcole le 3 août 1830. Le journal Le Globe du 4 août 1830 nous donne l’origine héroïque de cette dénomination : Le 28 juillet 1830, un brave jeune homme dit aux citoyens armés : « Il faut traverser ce pont : je vais donner l’exemple. Si je meurs, souvenez-vous que je m’appelle d’Arcole. » Il s’élança à ces mots, et, à peine parvenu au milieu du pont, tomba, percé de plus de vingt balles. Les témoins de son héroïsme avaient retenu son nom, et l’ont donné au pont qui fut le théâtre de ce beau dévouement. Le 1er janvier 1831, ce pont fait l’objet d’une concession d’une durée de quarante-cinq ans devant se terminer le 2 janvier 1876, et, à ce titre, un péage de cinq centimes par passage y est perçu.
► voir ICI une aquarelle de Gaspard Gobaut de 1848 montrant, en premier plan,la passerelle suspendue dite Pont d’Arcole.
publié par zelig mer. 28 juil. 2021 11:45
Par une délibération municipale du 31 août 1854, il est décidé de remplacer le pont suspendu d’Arcole, par un pont métallique d’une seule arche de 80 mètres d’ouverture, d’après le système des ingénieurs Cadiat et Oudry [Nicolas Cadiat (1805-1856) et Alphonse Oudry (1819-1869], sa largeur étant à présent portée à vingt mètres, au lieu des trois mètres cinquante de la précédente passerelle. La dépense prévue pour cette reconstruction s’élève à 1.150.000 francs. L’emplacement du nouveau pont est déplacé, à cette occasion, pour se trouver dans l’axe de la place de l’Hôtel de Ville.
Les travaux sont confiés à la Cie des ponts en fer système Cadiat & Oudry qui s’engage à livrer cet ouvrage le 1er mai 1855 au plus tard, sous l’astreinte d’une retenue de 1.200 francs par jour de retard.
Le 23 septembre 1854, les ouvriers sont à pied d’œuvre et abattent l’ancien pont suspendu ; le « motif-milieu » en pierre de taille est démoli en avril 1855, mais le dérochement de la pile construite au centre du fleuve ne sera réalisé qu’en novembre 1856, grâce à l’intervention d’ouvriers plongeurs « revêtus d’un appareil imperméable et reliés à l’air atmosphérique par un tube en caoutchouc adapté à un ventilateur ».
En janvier et février 1855, les travaux sont totalement interrompus, en raison des crues de la Seine ; aussi, la partie maçonnerie composée des deux culées sur lesquelles doit reposer l’arche n’est achevée qu’en mai 1855.
En septembre et octobre 1855, ont lieu les épreuves de solidité du pont, avec les habituels passages de voitures chargées de pierres de taille ; on procède à la mise en peinture du monument, couleur bronze, et à l’installation de dix candélabres.
Le 3 octobre 1855, le pont est ouvert à la circulation des piétons et le mois suivant, c’est au tour des voitures…