Kiosques à Musique

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JeanMarc
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Kiosques à Musique — Petits Plus

GUEBWILLER (Gebweiler) - Jeu dans le Jardin de Ville (Partie im Stadtgarten)
(HAUT-RHIN)
Ville fortifiée au XIIIe siècle, Guebwiller, située au bord de la Lauch, est accessible par trois portes : la porte Haute au nord, la porte basse ou Porte de Rouffach au sud-est et la porte du Brackenthor à l'ouest. Onze tours de guets sont disséminées à l'entour de l'enceinte.
De 1765 à 1809, les fortifications et tours disparaissent une à une, ne laissant subsister que quelques vestiges.
Le Ban de Guebwiller, plan de la ville dressé au cours du XVIIIe siècle, est précieux quant à ses détails cadastraux : sur un total de 1382 arpents et 37 perches que comporte Guebwiller, les vignes ont la part belle avec 527 arpents qui leur sont attribués. Les pâturages occupent 362 arpents, les prés 207 arpents, les terres 179 arpents, les terres incultes et les broussailles 20 arpents. Enfin 72 arpents sont réservés à la Ville et 11 arpents aux cinq Châteaux et à leurs dépendances.
A la sortie sud-est de la ville, hors les murs, la Chaussée de Sultz à Guebwiller — future route de Soultz — part de la Kapellturm, tour qui, une fois démolie, devient une des entrées de la ville.
Au XVIIIe siècle, de part et d'autre de cette Chaussée, on trouve à gauche l'Enclos du château d'Hungerstein de quatre arpents 96 perches, et à droite une parcelle de vignes d'un arpent et 74 perches, propriété d'un certain Gäntz Weide. Cette parcelle est, par ailleurs, la seule qui soit plantée de vignes aux abords immédiats de la ville, l'ensemble du vignoble étant réparti en deux zones bien définies : l'une près du bois communal, l'autre sur les côteaux guebwillerois longeant la rive opposée de la Lauch.

Ban de Guebwiller au XVIIIe siècle
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En 1897-1898, sur les instances du rentier et mécène Aimé Jacques Isaac Gros (1842-1917), son beau-frère Emile de Bary (1841-1915), maire de Guebwiller de 1886 à 1901, décide de créer un Jardin public à l'entrée de la ville, sur le vignoble qui appartenait, auparavant, à Gäntz Weide. (1)
Aimé Gros et Emile de Bary ne sont pas seulement beaux-frères ; étant mariés aux soeurs Schlumberger, ce sont également les gendres d'Henry Dieudonné Schlumberger (1817-1876), héritier des filatures guebwilleroises (2)
On fait appel au paysagiste Edouard André (1840-1911), qui, on l'a vu, a déjà réalisé entre autre, le Jardin de l'Hôtel de Ville de Cognac.
(voir ici)
Le Kiosque à musique qui avait été érigé en 1889 dans l'allée de la gare est alors transféré au centre du Parc public ainsi créé. Ce kiosque de forme octogonale, à la toiture en zinc, aux colonnes en fonte et au garde-corps en fer forgé est construit sur un soubassement en pierre.
Le parc est inauguré le 17 octobre 1899.

Geibveiler - Stadt-Park, Kiosk — Musiksection des kath. Junglings-Vereins Gebweiler 1910
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La période 1871 à 1918 est bouleversée par l'annexion allemande. Guebwiller, devenue Gebweiler, est durant toutes ces années une ville, certes alsacienne, mais allemande...

Dans les années 1920, le fils d'Edouard André, René-Édouard André (1867-1942), est chargé d'agrandir le Jardin Public qui devient par la même occasion, le Parc de la Marseillaise.
Le 17 juin 1931, une adjudication a lieu pour réaliser les travaux de
découverture et recouverture de la toiture du Kiosque à musique. Edouard Bilz, de Sainte-Marie-aux-Mines remporte le marché.

Aujourd'hui, ce Parc, dont les murs de clôture ont été supprimés dans les années 1980, est délimité par l'avenue des Chasseurs alpins et les rue Raymond Poincaré, rue Victor Hugo et route de Soultz.
Kiosque toujours en place.


voir ici Kiosque à musique du Parc de la Marseillaise de Guebwiller, aujourd'hui.(1/2) (2/2)
Eglise Notre-Dame de Guebwiller, aujourd'hui.

En fond du Jardin Public, est visible l'Eglise Notre-Dame, édifiée de 1762 à 1779, consacrée en 1785.
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publié par JeanMarc Mer 11 Oct 2017 16:57

30 septembre 1923 — La musique de Guebwiller vient visiter la capitale.
— Une des plus vieilles et des plus réputées sociétés musicales d'Alsace, la musique municipale de Guebwiller, forte de soixante-dix exécutants, que préside M. Jacques Schlumberger; et que dirige avec talent M. Théodore Wilt, est arrivée à Paris hier matin.
Après un pieux pèlerinage sur la tombe du Soldat inconnu et une visite à l'Hôtel de Ville, les musiciens de Guebwiller sont venus dans l'après-midi, sous la conduite de leur compatriote M. Sansbœuf, maire adjoint du 8e arrondissement et président général des Vétérans des armées de terre et de mer, rendre visite au Matin, où une coupe de champagne leur fut offerte. Ils furent accueillis par M. Marcel Knecht. secrétaire général de la direction des services du Matin, par plusieurs notabilités alsaciennes, MM. Netter Michel, un des rois de la cuisine alsacienne, Cattin délégué du syndicat des négociants viticulteurs d'Alsace et, par M. Brévannes, vice-président de la Fédération musicale de France.
Après des toasts à la grande et la petite patrie, la, musique de Guebwiller joua pour les très ombreux Parisiens massés devant l'hôtel du Matin. Et la foule reconnaissante applaudit chaleureusement les artistes, et, en tant qu'Alsaciens, les acclama.

9 novembre 1935 — L'Internationale interdite à Guebwiller
— Le maire de Guebwiller interdit l'exécution de l'« Internationale » sur le territoire de sa commune. Et la feuille communiste allemande proteste.
Strasbourg, 9 novembre. Télégramme Matin. La feuille communiste allemande proteste avec véhémence dans son numéro de ce matin parce que le maire de la ville de Guebwiller a interdit l'exécution de l'Internationale sur le territoire de sa commune. Lors des élections municipales de mai dernier, les moscoutaires qui occupaient intégralement l'hôtel de ville de Guebwiller en avaient été délogés.

Guebwiller - Jardin public et kiosque — Le Parc de la Marseillaise
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(1) Aimé Jacques Isaac Gros (1842-1917), manufacturier, rentier et mécène.
En cette période confuse de l'annexion à l'Allemagne de 1871 à 1918, il est très difficile d'avoir des renseignements fiables et précis sur la vie guebwilleroise.
Nous savons que Aimé Jacques Isaac Gros, actif à Willer puis à Ollweiler, qui se fait appeler Gros-Schlumberger en raison de son mariage avec la fille d'un
Schlumberger — Anne Hélène (1850-1920) — est le fils d'Aimé Philippe Gros (1816-1892), filateur de Wesserling et député du Haut Rhin de 1863 à 1869.
En 1880, Aimé Jacques Isaac Gros s'associe avec plusieurs rentiers, manufacturiers (Julien Coulaux ; Alphonse Kiener) et maîtres de forges (baron de Dietrich ; baron de Turckheim) d'Alsace pour reprendre les 3 agences de la Société générale (SGAB) installées à Mulhouse et Colmar depuis 1866, devenues depuis l'annexion de 1871, les seules banques françaises du Reich.
Membre actif de la société d'histoire naturelle de Colmar à partir de 1877, il est l'auteur de plusieurs dons, faits notamment au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse :
— 1899. Toile de Charles Busson, né à Montoire : Village de Lavardin. H. 0,54 - L. 0,78.
— 1904. Toile d'Achille Cesbron, né à Oran : Les fleurs de sommeil. H. 1,12 - L. 0,77.

Nicolas Schlumberger (1782-1867) fondateur, en 1806, de la dynastie de filateurs de Guebwiller, est à la tête d'une entreprise de 500 ouvriers dès 1813. En 1858, il emploie 750 ouvriers dans la construction, 800 dans la filature de coton et 100 dans la filature de lin.
Devenu le premier propriétaire foncier de la commune, et notamment de nombreuses parcelles de vignes, employant de nombreux domestiques (5 ou 6), Nicolas Schlumberger est lui aussi auteur de libéralités, il pouvait se le permettre !
Le 11 septembre 1842, par ordonnance du roi n° 17021, Schlumberger fait une donation à la commune de Guebwiller d'un terrain de 6 ares 20 centiares.

(2) Pour s'y retrouver dans la famille Schlumberger
Nicolas Schlumberger (1782-1867) est donc le fondateur de la dynastie en 1806.
Son fils
Henry Dieudonné Schlumberger (1817-1876), actif dans la filature familiale, maire de Guebwiller donne naissance à deux filles :
— Emma Elizabeth Schlumberger (1846-1883), mariée en 1866 avec
Emile Albert de Bary (1841-1915), maire de Guebwiller ;
— Anne Hélène Schlumberger (1850-1920), mariée en 1872 avec
Aimé Jacques Isaac Gros (1842-1917).
Aimé Jacques Isaac Gros est le fils d'Aimé Philippe Gros (1816-1892), filateur à Wesserling et le petit-fils de l'industriel Jacques Gabriel Gros (1782-1863).

Formation musicales actives à Guebwiller en 1907 :
Musique municipale (harmonie), fondée en 1876, président Jacques de Schlumberger, direction Théodore Wilt, 55 exécutants ;
Orphéon (choral), président Alfred Bourcart, direction Gerber, 38 exécutants ;
Lehrergpsangverein (choral) direction Henri Wernert ;
Blumenthal (choral), 40 exécutants ;
Société chorale évangéliste (choral), direction Sutter ;
Musique du Cercle Catholique, direction Geiger.
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Re: Kiosques à Musique

GUÉRET - La Place d'Armes et le Palais de Justice
(CREUSE)
Le 28 décembre 1615, Antoine Varillas, procureur au présidial et consul de Guéret, est sollicité par les pères Récollets pour fonder en ladite ville, un monastère et une église y attenante. Une assemblée de notables et ecclésiastiques guérétois s'engagent à participer à la construction des bâtiments conventuels, auprès du père Polycarpe, et le 23 avril 1616, il est décidé de poser la première pierre.
Achevé en 1627, le Couvent des Récollets qui dispose d'une cour-jardin intérieure et d'une cour arrière, est situé entre deux grands jardins qui lui ont été légués.
En vis-à-vis du couvent, entre l'église des Récollets et la porte du Chancelier (se situant à la jonction des remparts Simonneau et de la Comédie), une ancienne nécropole désaffectée depuis le XVe siècle est transformée en une vaste esplanade rectangulaire non aménagée, dite
Place du Cimetière. Celle-ci devenue la Place de Marchedieu au XVIIIe siècle, fait l'objet de toutes les attentions de la part de Jacques de Flesselles (1730-1789), intendant de Moulins de 1762 à 1765. En 1762-1763, Flesselles fait aplanir cette place ; 139 peupliers de Hollande sont commandés, transportés pour 45 livres et complantés ; la Promenade est aménagée : les dépenses occasionnées se montent à 377 livres pour les poteaux et barrières, 55 livres pour les ferrements, 258 livres pour les peintures.
Le 4 novembre 1763, deux jardiniers sont engagés, pour cinq ans, à l'entretien de la place, moyennant 40 livres.
En 1765, les Récollets obtiennent de faire clôturer leur terrain situé au bout de la place de Marchedieu, laquelle, quatre ans plus tard, est agrandie par la démolition de la chapelle Saint-Cloud qui lui est contiguë sur un de ses angles, l'autorisation de cette destruction étant donnée le 15 novembre 1768 par Magdeleine Odille, veuve de messire Pierre Claude de Pouthe.
Rebaptisée
Place Flesselles de 1783 à 1789, la promenade devient Place de la Fédération jusqu'en 1794, date à laquelle on lui substitue, en pleine période de la Terreur, le nom de Place de la Liberté... pour l'appeler finalement Place de la Révolution en 1797.

Plan de Guéret en 1821
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Le 4 septembre 1789, les Récollets sont contraints de céder leur couvent pour y loger un détachement de cavalerie, composé d'une cinquantaine d'hommes et d'une douzaine de chevaux. Un simulacre de bail, moyennant 400 livres annuelles, est dressé entre le maire de Guéret, Isaac Chorllon de Saint-Léger, le lieutenant-général Coudert de Sardent et le père supérieur Zacharie Soulier.

Le 16 juin 1790, le conseil général de la commune décide de faire dresser un Autel de la Patrie,
entre les quatre allées au milieu la place de la Fédération, face aux Récollets et y organise pour le 30 juin, une grande cérémonie.

La ville est à la botte du Directoire du district, composé des citoyens Joseph Fayolle, Barthon, Dissandes, Perdrix, dirigés par le procureur syndic Jean-Baptiste Voysin de Gartempe. Celui-ci ordonne aux municipalités de faire procéder aux inventaires des biens ecclésiastiques en vue de les saisir.
Inventorié le 18 janvier 1791, le mobilier du couvent des Récollets est vendu le 2 mars pour 666 livres. Le 21 février, les vases et ornements sacrés de l'église des Récollets —
un encensoir et un bénitier en cuivre, un encensoir en argent avec sa navette et sa cuiller en argent, deux calices avec leur patenne en argent, un soleil en vermeil, une custode en argent et six grands candélabres en cuivre —, emportés à la pesée, procurent 13 marcs, 2 onces et 6 deniers ...l'affaire du siècle ! Les deux cloches partent à Limoges pour la fonte.
Les quatre religieux composant la communauté des Récollets (Léonard Zacharie Soulier, supérieur, âgé de 46 ans ; J.-B.Stocquelès, 43 ans ; Théophile Pruneau, 46 ans et Marcel Jabrillac, 41 ans) renoncent à la vie commune, le 22 janvier 1791, contre une pension annuelle de sept cents livres chacun.

Le 17 avril 1791, le décret de l'Assemblée nationale autorise le Directoire à acquérir, en tant que biens nationaux,
la maison des Récollets pour y placer les corps administratifs du département et du district, exceptés le jardin situé au nord des bâtiments d'une contenance de 1.230 toises carrées, le pré qui est à la suite de 576 toises carrées et un autre jardin du côté du midi de 777 toises carrées, lesquels surfaces seront vendues séparément.

Guéret - Plan 1791 place de la Fédération, église et couvent des Récollets — Eglise, couvent et cloître des Récollets en 1791
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Après une estimation établie par l'ingénieur Planier de la Sablière, les 529 toises carrées du Couvent et de l'Eglise des Récollets sont cédées le 25 août 1791, pour 7.484 livres, au département de la Creuse, représenté par François-Xavier Lemoyne, secrétaire du Directoire du district. Les jardins et clos attenants aux bâtiments conventuels échoient, le 6 février 1793, pour 3.400 livres, à Isaac Chorllon de Saint-Léger (1730-1810), maire guérétois depuis 1781...

En 1802, les employés des locaux administratifs du département et du district quittent l'ancien couvent des Récollets et viennent s'installer, à quelques pas, sur l'ancien Hôtel particulier de Pierre Ribière-Naillac, lui aussi confisqué en tant que bien national.
Deux ans plus tard, un arrêté préfectoral du 12 prairial an XII (1er juin 1804) décide la démolition de l'église des Récollets qui menaçait ruine. Le couvent reste, quant à lui, affecté à l'usage de Caserne de gendarmerie.

Le long de la désormais Promenade publique de la place de la Révolution, qui reprend son nom de Marchedieu en 1806 avant d'être renommée
Place d'Armes en 1810, les diverses garnisons, et notamment l'infanterie, sont installées depuis 1793 dans l'ancien Hôtel-Dieu, tenu par les religieuses hospitalières, qui devient ainsi la caserne des Augustines.

Guéret - Intérieur de la Caserne des Augustines du 78e R.I. (cliché Droopyjm Cparama) — Palais de Justice, place Bonnyaud (cliché Marmotte, Cparama)
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Le conseil général de la Creuse est sollicité dès 1822 par la municipalité, afin de faire édifier un nouveau palais de Justice, une caserne de gendarmerie et une prison à Guéret. Après plusieurs années de négociations, il est décidé, en 1830, de faire démolir le couvent des Récollets et d'y établir le nouveau Palais de Justice, tenant également lieu de prison et de caserne de gendarmerie, dont les travaux commencé en 1832 sont achevés en 1835.
Par ailleurs, une Caserne dépôt de remonte sera construite sur une prairie, située le long de la travée nord de la place d'Armes : ce terrain acquis le 10 août 1837, pour 10.000 francs par la ville, appartenait antérieurement aux Récollets.

Guéret - Caserne de Remonte sur la Place Bonnyaud — Caserne de Remonte
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En 1786, un abreuvoir, alimenté par les sources de l'hôtel-Dieu, est attesté sur la place Flesselles, future place d'Armes, des dépenses de réparations y ayant été réglées pour 46 livres et 19 sols.
Le manque de fontaines publiques se faisant sentir, le conseil municipal décide, le 1er juillet 1824, d'engager des travaux pour le captage des sources du Rio Clédoux, situés dans la forêt de Chabrières. Un devis est signé s'élevant à 18.600 francs, dont 6.200 frs sont pris en charge par la municipalité, le reste étant subventionné par le conseil général de la Creuse.
Une Fontaine monumentale est alors édifiée, en juillet 1825, sur la Place d'Armes, face à la promenade plantée de la Place d'Armes. Un petit fascicule rédigé en vers par Philippe Antoine Aubaisle, intitulé
La Nymphe du Rio-Clédoux ou la nouvelle fontaine de la ville de Guéret est publié à cette occasion.
Cette fontaine en granite est constituée d'un bassin circulaire de huit mètres de diamètre, au centre duquel une colonne d'environ cinq mètres, surmontée d'une vasque, libère, par huit orifices, l'eau retombant dans ledit bassin. L'ensemble monumental est entouré d'une rangée de bornes en pierre.


Guéret - Gravure de la première Fontaine sur la Place d'Armes en 1827 — Nouvelle Fontaine sur la place Bonnyaud en 1886
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Le 5 juin 1844, la place d'Armes change à nouveau de nom et devient la Place Bonnyaud, en hommage à René Silvain Joseph Bonnyaud (1768-1831) qui a légué tous ses biens à la ville de Guéret. La dénomination de Place d'Armes reste toutefois en usage pendant des décennies à Guéret, attribuée parfois à l'esplanade de la Caserne de Remonte, située en retrait de la place Bonnyaud.
En 1844 également, la municipalité fait édifier un petit pavillon d'octroi et une bascule, près de la Fontaine, à l'emplacement qu'occupait la chapelle St Cloud supprimée en 1769.

Ferdinand Villard (1842-1907), maire de Guéret de 1884 à 1907, décide, le 21 février 1886, de faire remplacer l'ancienne fontaine de granit par une
Fontaine des Trois-Grâces, fabriquée en série, commandée sur un des célèbres catalogues d'Antoine Durenne (1822-1895), fondeur d'art, précisément le modèle numéro 360 des vasques. Le coût de ce monument, réalisé en fonte pour les Grâces et en pierre pour le bassin, est arrêté à un montant de 18.905 fr. 89.

Guéret - Fontaine n° 360 du catalogue Antoine Durenne — Jour de fête autour de la Fontaine sur la Place Bonnyaud, palais de justice au fond
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Une grille de protection en fer, entourant le bassin et sa fontaine, sera installée à la suite d'une délibération du conseil municipal du 20 mai 1913 : un devis de 10.058 francs est signé pour ces travaux, incluant en outre la suppression du Pavillon de l'octroi et de sa bascule ; à quelques pas de l'édicule ainsi supprimé, la municipalité fait derechef installer une vespasienne !

Guéret - Place Bonnyaud, Fontaine et Pavillon d'Octroi — Pavillon d'octroi et estrade pour la musique devant le Palais de Justice (collection Christian Riboulet, Cparama)
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La place Bonnyaud, plantée de tilleuls, est animée par le 78e régime d'Infanterie dont une des compagnies est cantonnée depuis 1872, dans la Caserne des Augustines toute proche (les deux autres compagnies du 78e R.I. résident à Limoges). Le 91e régiment d'infanterie territoriale est cantonné, quant à lui, dans la caserne de Remonte. Régulièrement les clairons et trompettes de ces musiques, organisent des défilés, les fameuses retraites aux flambeaux, annoncent les fêtes et concerts sur la Place, principalement lors des comices et congrès agricoles, et surtout à l'occasion de la Fête de la Trinité : celle-ci, d'une durée minimale de trois jours, se déroule en principe le 11 juin mais est en fait fixée en mai ou en juin, en fonction des festivités des villes voisines.
La musique militaire n'est bien entendu pas la seule à se faire entendre. Si la société philharmonique de Guéret, fondée en 1840, réserve son talent à sa clientèle théâtrale, d'autres formations jouent aubades et symphonies, quadrilles et valses, essentiellement sur la place Bonnyaud, et notamment, la Fanfare de Guéret, créée avant 1882, la Société Musicale, la Société Symphonique ou encore l'Harmonie Sainte Cécile active en 1891.

Guéret - Revue militaire sur la Place Bonnyaud
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Voilà le décor de la place Bonnyaud / place d'Armes planté ! Il ne nous manque plus que l'acteur principal, en l'occurrence le Kiosque à musique, pour parfaire le scénario. L'édicule est tout à fait modeste au regard de la vaste esplanade : un simple Kiosque en bois, par surcroît démontable et temporaire. De forme hexagonale, muni d'une balustrade, mais sans toiture, il est érigé tout près de la fontaine Bonnyaud, sur la travée centrale du Palais de justice. Ce n'est que dans les années 1920 à 1940, qu'il est visible sur les clichés anciens. Un autre kiosque-estrade est également construit pendant la même période, de forme carrée, sur le même emplacement.

Guéret - Place Bonnyaud, fontaine, kiosque-estrade carré, vespasienne érigée à la place du pavillon d'octroi — Fontaine et Kiosque hexagonal en bois
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On ne peut citer Guéret sans évoquer Marcel Jouhandeau (1888-1979), guérétois qui, maintes et maintes fois, a parlé, avec son inépuisable verve, de sa ville qu'il a surnommée Chaminadour.
Nostalgique, Jouhandeau se souvient de son père, boucher au 46 rue des Pommes (devenue rue de l'ancienne Comédie), se dirigeant place Bonnyaud pour entendre la musique lors de la fête de la Trinité :
Tristesse particulière à ce Jour, fête de ma ville qui célèbre son patron, Saint-Pardoux, moine aveugle, en même temps que la Trinité divine, et je songe à mon père endimanché, la boutonnière fleurie, lissant ses cheveux de jais partagés à la Capoul et frisant sa moustache rousse pour aller sur la place Bonnyaud entendre la musique...
provocateur :
Il n'y a plus de libraire à Guéret car je suis libraire dans la galerie marchande de la place Bonnyaud...
sarcastique :
Il n'y a pas de rue Marcel-Jouhandeau à Guéret. Je suis le seul, apparemment, que cela scandalise...
chroniqueur :
Seule, la place Bonnyaud garde encore la majesté de son beau rectangle que rehausse la noblesse du Palais de Justice, dû aux heureux lendemains du Grand Siècle, que le clinquant du nouvel Hôtel de Ville insulte de trop près, à mon gré, à longueur de journée et de nuit.

Le Kiosque à musique en bois, par nature non pérenne, disparaît dès 1940. La caserne de remonte a fait place au nouvel Hôtel de Ville inauguré par le ministre de l'intérieur Marcel Régnier, le 31 mars 1935. Le Palais de justice est toujours en place ; la fontaine Bonnyaud dont la source s'était tarie (Jouhandeau, en 1957, s'en plaignait : Place Bonnyaud, il y a une fontaine monumentale où l'eau, depuis longtemps, ne coule plus...), est à nouveau fonctionnelle.
Kiosque supprimé.


voir ici, Place Bonnyaud et sa fontaine, sans kiosque, aujourd'hui. (1/2) (2/2)
Harmonie de La Souterraine en concert sur la Place Bonnyaud de Guéret en 2014.

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publié par jean marc Lun 16 Oct 2017 14:55

10 juin 1883 — Concerts et fêtes donnés à l'occasion du Comice agricole de Guéret
— Programme du concours agricole.
Voici le programme du concours agricole qui se tiendra à Guéret le 10 juin 1883. :
A 7 h., concours de labourage. — A 9 h., opérations du jury ; immédiatement après, exposition publique et gratuite des animaux, des instruments agricoles et des produits industriels et horticoles. — A. 1 h., courses aux ânes, jeu du baquet, jeu du mumiquet, courses dans les sacs, mât de cocagne. etc. — A 3 h., distribution des prix aux exposants. — A 9 h., concert sur la Place du Palais de Justice par la fanfare de Guéret. Illuminations. — A 10 h., feu d’artifice.
— Préparatifs du Comice agricole ; Programme du concert de la Fanfare de Guéret sur la place Bonnyaud
Les préparatifs commencent pour le concours de dimanche. Depuis quelques jours, des pieux sont plantés, des cases sont préparées sur la place du collège pour y installer les animaux devant être exposés.
Sur la place Bonnyaud, l'organisation pour les illuminations se poursuit activement sous la direction de M. Rousseau père, maître d'hôtel ; des loteries sont déjà installées ou ont retenu leurs places.
Tout fait espérer que la fete et le concours seront des plus brillants.
Voici le programme du concert qui sera donné par la fanfare de Guéret, à neuf heures du soir, sur la place Bonnyaud : Allegro militaire. — Gabrielle et Roland (morceau imposé concours de Châteauroux, 1er prix, médaille d'or). Chaulier. — Cornette, polka pour deux pistons. Connor. — Les Mousquetaires de la Reine (Concours de Bourges. 1e prix avec félicitations du jury). Halévy. — Valse. Jancourt. — Fantaisie sur Faust. Gounod.
Nous ne pouvons donner que peu de renseignements sur la fête et le concours, aucune communication, même officieuse, ne nous ayant été faite ; nous croyons toutefois savoir qu'un banquet de 60 couverts aura lieu dans la grande salle du café Morin, plus connu sous le nom de café Bonnetaud.

— Compte rendu du comice agricole du 10 juin 1883
Un grand nombre de curieux et d'agriculteurs se pressaient dès la première heure, dans les rues et places de notre ville : la place Bonnyaud surtout et la place Varillas, où sont exposés les animaux et les machines agricoles.
A 7 heures a lieu, sur la route de Moulins, dans un champ, appartenant à M. Périchon, le concours de labourage ; les meilleurs laboureurs de la région étaient là, et alignaient de leur mieux de longs sillons.
A 9 heures, les animaux sont logés dans des cages préparées à cet effet. Les jurys ont commencé leur travail à 9 heures et fini vers midi.
A une heure, les jeux de toutes sortes, courses au sac, courses aux ânes, mât de cocagne etc., sont exécutés par un temps splendide.
En un mot, la ville, à 2 heures, a un aspect réellement féerique.
Le soir a eu lieu la distribution des récompenses.

Guéret - Place Bonnyaud et fontaine des trois grâces, kiosque estrade carré, vespasienne — Fontaine et palais de justice
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22 juin 1884 — Le « Tout Guéret » des grands jours assiste au concert de la Fanfare de Guéret, place d'Armes
— Le concert donné dimanche dernier, par la Fanfare de Guéret, avait attiré sur la place d'armes, le « Tout Guéret » des grands jours. Il y avait foule, mais non cohue, comme le jour de la Trinité ; aussi, a-t-il été possible d'entendre notre Société musicale et d'apprécier ses progrès qui sont réels.
Presque tous les morceaux exécutés l'ont été pour la première fois, et avec un ensemble de bon augure. Allons, Messieurs ! de la bonne volonté, de la persévérance, et vous arriverez facilement à un succès complet.

10 juin 1886 — Concours musical guérétois
— De mémoire de guérétois, on n'avait jamais entendu autant de musique dans notre petite ville, que dimanche dernier, jour de l'inauguration du Concours régional.
Dès le matin, plusieurs Fanfares parcouraient les rues, donnant à leurs hôtes, des aubades matinales fort bien accueillies. A 8 h. avait lieu le concours à vue, dans la salle du théâtre.
A 1 heure, les 9 Sociétés qui étaient venues concourir, ont défilé dans la ville, jouant alternativement leurs marches les plus entraînantes, puis se sont réunies dans l'enceinte du concours agricole où a commencé le concours d'exécution, en présence d'un public des plus nombreux ; on a remarqué particulièrement les fanfares de Bourganeuf, de Genouillat, d'Aubusson et de La Souterraine.
Le soir, à 9 h.. une grande retraite aux flambeau, organisée exclusivement par les fanfares concurrentes et par celle de Guéret, a parcouru les principales rues, précédée et accompagnée de soldats portant des torches et des lanternes vénitiennes ; en outre, une voiture sur laquelle brûlaient constamment des feux de bengale, éclairait la marche. L'effet était absolument féerique. Le service d'ordre était parfait, bien fait par une compagnie du 78e de ligne.
La retraite terminée, toutes les Fanfares se sont massées au pied de la grande tribune élevée au centre de la place d'Armes, illuminée a giorno, et sur laquelle avaient pris place MM les membres du jury et un grand nombre de fonctionnaires civils et militaires ; notre nouveau préfet, M. Mastier — qui de prime abord, nous assure-t-on — a été très sympathique à tous ceux qui l'ont approché, présidait cette cérémonie.
Chaque fanfare a exécuté un des meilleurs morceaux de son répertoire ; puis, M. le Préfet a prononcé une allocution de circonstance.
Quelques énergumènes ayant réclamé la Marseillaise, une des fanfares a exécuté l'hymne national qui nous a paru pour le moins déplacé en la circonstance.
La cérémonie terminée, chaque Fanfare s'est retirée en bon ordre, et, jusqu'à minuit, les échos de Grandcher ont retenti des éclats des cuivres et des roulements de la caisse claire.
Fanfares ayant participé au concours : Fanfare d'Aubusson. — Fanfare de Bourganeuf. — Fanfare de La Souterraine. — Fanfare de Genouillat. — Ecole primaire normale de La Souterraine. — Fanfare de Dun-le-Palleteau. — Fanfare de Lavaleix-les-Mines. —Fanfare d'Ahun. — Harmonie d'Auzances. — Fanfare de Guéret.

14 juillet 1887 — Fête nationale à minima place Bonnyaud
— Ville de Guéret. La fête nationale sera annoncée ce soir et demain matin par des salves d'artillerie.
Demain, de huit heures à dix heures du matin, une distribution de pain de froment, de vin et d’argent sera faite à l"hospice, aux indigents du bureau de Bienfaisance.
Des jeux publics aves prix, auront lieu, à partir de une heure jusqu'à quatre heures et demie.
Ces Jeux comprendront : un mât de cocagne, des courses en sac, les jeux du la cruche, de la poêle, du tourniquet, des départs de ballons grotesques, et des courses.
Les édifices communaux seront pavoisés dans la journée, et illuminés le soir, ainsi que la place du Palais de Justice et la place du Marché.
Une retraite aux flambeaux aura lieu à neuf heures du soir ; à dix heures, un feu d'artifice sera tiré sur la place Bonnyaud.

14 juillet 1891, fête nationale place Bonnyaud — 24 mai 1891, concert Harmonie Sainte-Cécile place Bonnyaud
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1er juin 1890 — La musique du 78e régiment d'infanterie très active sur la place Bonnyaud lors du Comice agricole
— Le programme de la fête du 1er juin se trouve définitivement arrêté de la manière suivante :
A 1 heures, concours de labour. — De 8 heures à midi, réception des animaux et opérations du jury du concours. — A 10 heures, réception à la gare de la musique du 78e de ligne par l'autorité militaire et la municipalité. Défilé par l'avenue de la gare, la route de Moulins, la place Bonnyaud et la route de Limoges.
De 1 heure à 3 heures, jeux publics, mât de cocagne, tourrniquet, jeux de la poêle, etc. Départ d'une Montgolfière.
De 3 à 4 heures, concert donné sur la place Bonnyaud par la musique du 78e de ligne.
De A heures à 6 heures, distribution des récompenses.
A 9 heures, grande retraite aux flambeaux avec le concours de la musique militaire. Itinéraire : départ de la caserne, station place Bonnyaud ; défilé par le boulevard de la Comédie, la rue de Paris, la place Piquerelle, la rue du Marché, la plate du Marché, la Grande-rue, la place de la Préfecture, la rue des Chers, la route de Moulins, la rue de l'Etang et la route de Limoges,
A dix heures, bal public sur la place d'Armes, avec l'orchestre du 78e de ligne.

9 au 11 juin 1900 — Grand festival musical (500 exécutants) sur la place Bonnyaud lors de la Fête de la Trinité :
— Voici le programme complet des fêtes de la Trinité qui auront lieu le samedi 9, dimanche 10 et lundi 11 juin 1900, sous la présidence d'honneur de M. Edgar Monteil, préfet de la Creuse ; M. le docteur Villard, sénateur, maire de Guéret ; M. le lieutenant-colonel Pellet, commandant d'armes.
Samedi 9 juin. — A 6 heures du soir, ouverture des fêtes par des salves d'artillerie ; à 8 h. ½ du soir, place Bonnyaud, concert par la musique du 78e de ligne ; à 9 h. ½., retraite aux flambeaux, avec le concours de la musique du 78e de ligne, des clairons et tambours de la garnison.
Dimanche 10. — A 5 heures du matin, salves d'artillerie, réveil en fanfare par les tambours et clairons de la garnison ; à 8 h. du matin, courses de bicycettes, internationale et locale (150 fr. de prix) ; à 10 heures du matin, réception des sociétés musicales à la gare ; à 11 h. ½,vin d'honneur offert aux sociétés à la mairie ; à 1 heure du soir, grand défilé des sociétés musicales par toute la ville ; de 3 h. à 5 h. ½, place Varillas, grand festival musical (500 exécutants) ; à 6 heures, concert par les sociétés musicales dans les divers quartiers de la Ville ; à 8 heures du soir, embrasement général de la place Bonnyaud et des édifices publics ; concert place Bonnyaud, par la fanfare Fouzy-Pédale; à 8 h. ½ du soir, place Bonnyaud, concert par la musique du 78e de ligne ; à 10 heure du soir, place du Champ-de-Foire, brillant feu d'artifice ; à 11 heures du soir, place Bonnyaud, grand bal champêtre.
Lundi 11. — A 8 heures du matin, course d'automobiles et de tricycles à pétrole ; à 1 heure du soir, jeux dans les divers quartiers de la ville ; à 2 h. ½, place Varillas, concert par la musique du 78e de ligne ; à 4 heures, place Varillas, départ du ballon « la Ville de Guéret », monté par M. Henri Lachambre, ingénieur-aéronaute, constructeur du ballon de la mission Andrée et du ballon de l'Exposition de 1900.
M, Henri Lachambre fera l'ascension avec un amateur de la localité.
A 8 heures, grande fête foraine, bataille de fleurs et de confelli ; jeux, spectacles, manèges, tirs; brillantes illuminations.

Guéret - Chevaux s'abreuvant dans la fontaine, Caserne de la Remonte au fond à droite — L'Abreuvoir devant l'Hôtel Saint-François (cliché Christian Riboulet, Cparama)
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Quelques concerts sur la Place d'Armes / Place Bonnyaud
28 mai 1900 — Société symphonique. Voici le programme du premier concert de l'année, offert au public, qui aura lieu le lundi 28 mai 1900, à 8 h. ¼, place d'Armes : 1. Allegro militaire. Turlet. — 2. Ouverture de Martha. Flotow. — 3. Les flots du Danube, valse. Ivanovici. — 4. La fille du régiment, fantaisie. Donizetti. — 5. Casse-noisette. Faidet. Le Chef d’orchestre, Bidron
14 juillet 1900 — Voici le programme du concert qui sera donné ce soir, 14 juillet, de 8 h. ¼ à 9 h. ¼, place Bonnyaud, par la Société symphonique : 1. La Marseillaise. Rouget de L'Isle. — 2. Allegro militaire. Turlet. — 3. Martha, ouverture. Flotow. — 4. A la Française, valse. Wohanka. — 5. La Fille du régiment, fantaisie. Donizetti. — 6. Farandole sur les vieilles chansons gauloises. Raspail. Le Chef d’orchestre, Bidron.
2 juin 1901 — Société symphonique. Programme du concert du 2 juin 1901, Place d'Armes, de 8 h. ½ à 9 ½ : 1. Allegro militaire. Ganne. — 2. Le Collier de perles, ouverture. Thony. — 3. Marche Turque. Mozart. — 4. Grande fantaisie sur La Fille du Régiment. Donizetti. — 5. Le verre en Main, polka. Fahrbach. Le Chef d’orchestre, Bidron.
29 juin 1901 — Société symphonique. Programme du concert du 29 juin 1901, Place d'Armes, de 8 h. ½ à 9 h. ½ : 1. Marche des Gardes françaises. Boisson. — 2. Ouverture de Martha. Flotow. — 3. Casse-noisette, polka. Faidey. — 4. La petite Marquise, gavotte. Desmarquoy. — 5. Sérénade, valse espagnole. Olivier Métra. Le Chef d’orchestre, Bidron.

Guéret - Place Bonnyaud et le nouvel Hôtel de ville, le Kiosque à musique
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24 au 26 mai 1902 — Chaque fête annuelle de la Trinité amène son lot de nouveautés : cette année, des cavalcades et apparition des éclairages à l'électricité
Programme des fêtes :
— Samedi 24 mai, à 6 heures du soir, ouverture des fêtes par des salves d’artillerie ; à 9 heures du soir, retraite aux flambeaux avec le concours des clairons et tambours de la garnison, bicyclettes pavoisées et illuminées précédant le cortège.
— Dimanche 25 mai, à 5 heures du matin, salves d'artillerie, réveil en fanfare par les clairons et tambours ; à 7 h. ½, courses de bicyclettes (150 francs de prix). A 2 heures du soir, cavalcade burlesque (sujet : Noce Creusoise), mariage de Coq-en-Pâte et de Fleur-des-Prés, cérémonie du mariage Place du Marché ; à 4 heures du soir (Place
Bonnyaud), lâcher de Pigeons voyageurs par la Société colombophile de Guéret ; à 5 heures du soir (Place Bonnyaud), séance de gymnastique avec le concours de la société l'« Union Guérétoise » ; à 8 heures du soir (Place Bonnyaud), concert par la musique du 78e de ligne ; à 9 heures du soir, grande retraite aux flambeaux avec le concours de la musique du 78e, des clairons et tambours de la garnison, de la société de gymnastique l'« Union Guérétoise » et des sapeurs-pompiers, bicyclettes et voitures pavoisées et illuminées précédant le cortège ; embrasement des rues sur tout le parcours ; à 10 heures du soir (Place du Marché), grand bal champêtre.
— Lundi 26 mai, à 2 heures du soir (Route de Moulins), courses aux ânes avec personnages travestis ; à 1 heure du soir, jeux dans les différents quartiers de la ville ; à 5 heures du soir, concert par le 78e de ligne ; à 9 heures,
grande fête foraine, bataille de fleurs et de confetti, jeux, manèges, spectacles, tir, brillantes illuminations à la lumière électrique.

Concerts sur la place d'Armes / place Bonnyaud
22 mai 1904 — Le 3e concert de la Fanfare municipale de Guéret aura lieu le dimanche 22 mai, à 8 h. ½ du soir, place d‘Armes. Programme : 1. Marseillaise. Rouget de L'Isle. — 2. Euterpe, ouverture. Labole. — 3. Charmeur des Bois, valse. Labole. — 4. Rêves enchantés, fantaisie. — 5. L'Avenir. Egal.
3 juillet 1904 — La Fanfare de Gueret a l’honneur de prévenir le public qu'elle donnera son 5e concert le dimanche 3 juillet, place d'Armes, à 8 heures ½ du soir. Programme : 1. En mule, allegro militaire. Maillochaud. — 2. Le Messager de la Reine, ouverture. Ziegler. — 3. Sur le Bosphore, fantaisie redowa. — 4. La Grotte de Calypso, fantaisie. Amourdedieu. — 5. La Mascotte, quadrille. Audran.
25 juin 1906 — Voici le programme du concert qui sera donné par la Fanfare lundi 25 juin, à 8 heures ½ du soir, place d‘Armes : 1. Le Régiment de Fer, allegro. Pautrat. — 2. La Grotte de Calypso, ouverture. Amourdedieu. — 3. La Divette, scottisch. Sali. — 4. Grande fantaisie sur Rip, opéra de Planquette. Ponet. — 5. Babil d'oiseaux, polka imitative. Morand.
14 juillet 1906 — Voici le programme du concert qui sera donné le samedi 14 juillet, à 8 heures du soir, place d'Armes, par la Fanfare de Guéret : 1. La Marseillaise. Rouget de L'Isle. — 2. Le Vin Lorrain, allegro. Sandoz. — 3. Le Petit Duc, fantaisie sur l'opéra de Lecocq. Boissin. — 4. Billet doux, valse. Bidaine. — 5. Le Masque de Fer, ouverture. Mourgue. — 6. La Tourterelle, polka. Morand. Le chef de la fanfare, G. Fourrat.
28 juin 1908 — Programme du concert qui sera donné par la Fanfare de Guéret le dimanche 28 juin, à 8 h. ½ du soir, place d'Armes : 1. L'Héricourtois, allegro militaire. Chabas. — 2. Le Masque de Fer, ouverture. Mourgue. — 3. Baiser de fiancée, mazurka. Marsal. — 4. Les Ruines de Palmyre, fantaisie. Marsal. — 5. Neiges d'Antan, valse. Kelsen.

Guéret - Fêtes du 15 juin 1906 sur la Place Bonnyaud — Le Réveil des tambours sur la Place Bonnyaud
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13 au 15 juin 1908 — Concerts, séances de gymnastique, courses vélocypédiques et comice agricole lors de la Fête de la Trinité, sur la place Bonnyaud
Voici le programme des fêtes de la Trinité, avec le concours du comice agricole de Guéret, qui auront lieu les 13, 14 et 15 juin 1908, places d'Armes et Bonnyaud :
— Samedi 13 juin, à 8 h. du soir. Annonce de la fête par des salves d’artillerie, retraite par les clairons et tambours de la garnison.
— Dimanche 14 juin, concours agricole.
A 9 h. ½, visite officielle du concours agricole par M. le préfet de la Creuse.
Festival de musique de 10 h. ½ à 11 h. ½.
Réception à la gare par le comité des fêtes, assisté de la Fanfare de Guéret et de la société de gymnastique, des diverses sociétés prenant part au festival. Concours de chars, de bicyclettes et d'automobiles fleuris.
A 4 heures, distribution des récompenses du comice agricole. — A 5 heures, séance de gymnastique, par l'Union guérétoise. — A 8 h. concert par l'Harmonie Aubussonnaise.
Grande fête de nuit, bal public sous la halle. Brillante illumination électrique. Attractions diverses.
— Lundi 15 juin, route de Moulins. Concours cycliste et pédestre avec le concours de l'Union cycliste guérétoise. A 8 h. ½ du soir, concert de la Fanfare de Guéret sur la place d'Armes : 1. Les Pages d'Artois, allegro militaire. Allier. — 2. Aubade Tourangelle. Parigot. — 3. Sous la charmille, mazurka. Mullot. — 4. Fantaisie-Marche. Blémant. — 5. Charmante valse. Sciupi.

Guéret - Concours de Gymnastique sur la Place Bonnyaud, devant la Caserne de Remonte — Gymnastique sur la place Bonnyaud, pavillon d'octroi toujours en place
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Quelques concerts sur la Place Bonnyaud avant le conflit de la grande guerre
13 juin 1909 — Programme du concert qui sera donné par la Fanfare de Guéret le dimanche 13 juin, à 8 h. ½ du soir, place d'Armes : 1. Le Magyar, allegro militaire. Allier. — 2. Nymphes de Jouvence, fantaisie. Marsal. — 3. Perle Fine, scottisch. Romain. — 4. Sardanapale, grande fantaisie. Launay. — 5. Neiges d'Antan, valse. Kelsen.
3 juillet 1910 — Programme du Concert qui sera donné par la Fanfare de Guéret, demain dimanche 3 juillet, à 8 h. ½ du soir, place d'Armes : . — 1. Belle défense, allegro militaire. Stoupan. — 2. L'orpheline, fantaisie. Marsal. — 3. A ce soir, mazurka. Minet. — 4. Sardanapale, grande fantaisie. Launay. — 5. Elégance, valse. Deneufbourg.
4 juin 1911 — Voici le programme du Concert qui sera donné par la Fanfare de Guéret, demain dimanche 4 Juin, de 6 à 7 heures du soir, place Bonnyaud : 1. Saint-Dié, allegro militaire. Allier. — 2. Jeanne d'Arc, ouverture. Bajus. — 3. Oyême quérida, boléro. Argaing. — 4. Francha Amitié, fantaisie. Martin. — 5. Bataille de fleurs, valse. Romain.
14 juillet 1912 — Union musicale guérétoise. Voici le programme du concert que donneront la Chorale et la Symphonie, le 14 juillet, de 5 heure ½ à 6 heures ½ sur la place d'Armes, sous la direction de MM. Boos et Marsal : 1. La Marseillaise. (Rouget de Lisle) par la Symphonie. — 2. Marche en Ré (Mendelssohn) par la Symphonie. — 3. Vive la Société chorale ! (Saintis). — 4. Sélection sur les deux aveugles (Offenbach) par la Symphonie. — 5. Champagne, polka chantée (Tourneur) par la Chorale et la Symphonie.
5 juin 1913 — Programme du concert qui sera donné par la Fanfare de Guéret, le jeudi 5 juin 1913, à 8 h. ½ du soir, place d'Armes : 1. Belle Défense, allegro. Stoupan. — 2. Le Chalet du Poète, fantaisie. Pautrat. — 3. Charmante Valse, Sciupi. — 4. Rachel, fantaisie mazurka pour basse. Marsal. — 5. Le Chant des conscrits, marche chantée. Popy.
8 juin 1914 Voici le programme du concert donné par l'Union Musicale guérétoise, à l'occasion des fêtes de la Trinité, le lundi 8 juin à 8 heures et demie du soir, place d'Armes : 1. Champ d'honneur, marche militaire (Marsal) par la Symphonie. — 2. Les saltimbanques, opéra-comique (Ganne-Tavan) par la Symphonie. — 3. Sur les remparts, chœur (Saintis), par la chorale. — 4. Ma Reine, valse (Wohanka) par la Symphonie. — 5. L’oiseau sur la branche, polka pour clarinette (Marsal), soliste : M. Dubreuil. — 6. Les Paysans, chœur (Saintis) par la chorale. — 7. Retraite espagnole (Ruiz desl Portal-Desormes) par la Symphonie. Les Chefs, Boos et Marsal.

10 septembre 1913 — Visite éclair du Président Raymond Poincaré à Guéret
— A dix heures, le cortège officiel passe sous un premier arc de triomphe dressé par la maison de bijoux Savard. Une salve de 21 coups de canon est tirée. Il passe ensuite par deux autre arcs de triomphe dressés à l'entrée de la place Bonnyaud avant de se rendre à la Préfecture où la voiture présidentielle vient se ranger dans la cour d'honneur.
Après quelques cérémonies protocolaires, Poincaré se dirige au jardin public pour rejoindre la salle de banquet, Hôtel Saint-Joseph, où sont installés 290 couverts groupés par tables de dix. Il est midi quarante.
Pendant le dîner, la musique de la Garde Républicaine, postée dans le Jardin public, se fait entendre dans ses meilleurs morceaux :
— 1. La Marseilleise. — 2. Egmont, ouverture. Beethoven. — 3. Aubade printanière. Lacombe. — 4. Lakmé, sélection. Delibes. — 5. Scènes bohémiennes. Bizet. — 6. Ballet des heures de la Gioconda. Ponchielli.
A 14 heures 30, le président et ses invités quittent Guéret par la place Bonnyaud, la rue des Chers et la Route de Moulins. La population se masse sur le parcours et acclame une dernière fois M. Poincaré.
De 5 heures à 6 heures, un concert est donné sur la Place Bonnyaud par la Garde Républicaine, qui s'est spécialement déplacée pour cette occasion, avec l'autorisation expresse et écrite du ministre de la guerre, Eugène Etienne :
— 1. Patrie, ouverture. Bizet. — 2. Les Erynnies, divertissement. Massenet. — 3. La Plainte du clocher, pièce descriptive. G. Balay. — 4. Lohengrin, fantaisie. Wagner. — 5. Ballet de Faust. Gounod.

Guéret - Place Bonnyaud, vue aérienne — Fête des coopérateurs sur la place Bonnyaud le 12 juin 1932
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La Fanfare de Guéret, dirigée par Fourat, à la tête de 32 exécutants est active en 1909.
En 1903 sont actives à Guéret :
La société musicale ;
La Société symphonique, dirigée par Bidron-Moïse.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

GUÉRIGNY - Le Kiosque
(NIÈVRE)
C'est en 1638 qu'Arnault de Lange, acquiert la terre de Guérigny, pour 8.000 livres tournois, auprès du chapitre de Nevers. Arnault est titré seigneur de Marcy et de Villemenant, baron de Cuir et de Château-Renaud et capitaine de chevau-légers du régiment du duc d'Enghien.
A l'instar de son père Philippe de Lange, seigneur de Villemenant, qui possédait un haut fourneau en sa ville, Arnault de Lange fait construire, à Guérigny, une
grosse forge avec roues, soufflets et marteau hydraulique. L'affaire se développe considérablement, de nombreux ouvriers sont employés dans les usines, fournissant, entre autre, les arsenaux militaires, et fabriquant essentiellement des ancres de navires.
En 1722, Guillaume de Lange, petit-fils d'Arnault, cède terres, forges et bois, pour 131.800 livres tournois, au banquier d'origine suisse, Jacques Masson (1663-1741).
Celui-ci, bientôt secondé par son gendre Pierre Babaud (1706-1792), se lance alors dans une frénésie d'acquisitions de forges dans le Nivernais :

— en 1734, le sieur Arnault cède, pour 38.000 livres tournois, les forges de Cosne à Jacques Masson, à Pierre Babaud et à son frère Jean Babaud (†1738) ;
— pour 200.000 livres, en 1741, Masson acquiert auprès du sieur Berger, les forges de Frasnay-les-Chanoines, sur la commune de Saint Aubin ;
— en 1744, le même Berger cède les haut fourneaux de l'étang de la Vache et les terres de Richeraud et d'Ouvrault pour 170.000 livres à Pierre Babaud ;
— enfin, Pierre Babaud, qui se fait appeler maintenant Babaud de la Chaussade, reprend en 1752, pour 190.000 livres, les forges de la famille Gascoing, situées sur le hameau de Demeurs.

La fabrication des ancres, mais également d'enclumes, de feuillards, de clous etc, fonctionne à plein régime et Pierre Babaud de la Chaussade, de 1741 à 1747, fait construire de nouveaux ateliers et usines sur les terrains et anciennes forges de Guérigny, transformant tous ses sites de production en un véritable conglomérat métallurgique.
A partir de 1741, il acquiert ce qu'il ne possédait pas encore de la paroisse de Guérigny et après avoir fait démolir l'ancienne église, le presbytère, le cimetière et le vieux village, y fait bâtir des logements-casernes pour le personnel de ses forges, une nouvelle église et enfin une superbe esplanade où il fait édifier, en 1746, un Château dont seules les deux ailes verront le jour, le corps du bâtiment étant resté à l'état de projet. Un jardin est aménagé avec des pelouses, des bosquets, charmilles et statues. Des bâtiments et dépendances sont construits comprenant une orangerie, une chapelle, des logements, des écuries, des granges, un colombier, une basse-cour...
Face à la grille d'enceinte d'honneur du Château, sont aménagées en 1749,
des allées princières conduisant jusqu'à la forêt voisine.
Ces allées princières, longues de plus d'un kilomètre, bordées de quatre rangées d'arbres, deviendront par la suite les Allées aux Promenades de Guérigny.

Guérigny - Plan Forges, du Parc du Château et de l'Allée des Promenades en 1868
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Pierre Babaud de la Chaussade devenu le Seigneur de Guérigny, propriétaire d'un colossal domaine réparti sur une vingtaine de paroisses, gère 2 fonderies, 12 forges, 2 hauts-fourneaux etc. Son patrimoine considérable comprend des bois, tuileries, 6 manoirs, 2 auberges, 2 hôtels à Paris et à Nevers, 4 étangs, 2 moulins et 18 domaines incluant chacun des écuries, fermes, granges, champs et vergers.
Il décide de céder ce domaine, désigné sous le nom de Forges Royales de la Chaussade, au roi Louis XVI. Le 8 mars 1781, le contrat de la vente est signé au prix de 2.500.000 livres tournois, payables en 14 échéances, la dernière devant avoir lieu le 1er janvier 1793. Le 31 mars 1781, Pierre Babaud de la Chaussade vend, en outre, pour 575.094 livres tournois, le mobilier et les approvisionnements.
Désormais, un régisseur et un inspecteur des forges de la Chaussade administrent les établissements centralisés à Guérigny. A partir de 1820, un ingénieur de la marine en assume la direction.

La Fanfare Municipale de Guérigny fait son apparition en 1883, dirigée par Pierre Fleury, à la tête d'une trentaine de musiciens. En 1905, elle est dirigée par Pieuchot et, à partir de 1906 par Pierre Fleury. C'est l'arrivée de celui-ci qui détermine la municipalité à envisager la construction d'un Kiosque à musique guérignois.
Charles Dariaux, maire de 1904 à 1935, lors d'une délibération, décide cette édification qui est réalisée en 1908.
Erigé sur l'Allée des Promenades, face à l'entrée de la cour d'honneur du parc Babaud de la Chaussade, ce Kiosque à musique à la forme hexagonale présente les caractéristiques classiques de ce type d'édicule : soubassement en pierre, colonnes en fonte, rambarde de fer forgé et couverture en zinc.

Guérigny - Les Promenades et le kiosque à musique — La Lyre guérignoise devant le Kiosque en 1919
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La fanfare municipale, qui participe fréquemment aux festivités et concerts de la région, change sa dénomination en 1933, s'appelant désormais la Lyre Guérignoise. Elle est toujours en activité à ce jour.
Les Forges de la Chaussade ont gardé une grande activité métallurgique — en 1905, l'effectif est de 783 personnes à Guérigny —, jusqu'à un déclin progressif et une fermeture du site en 1971, faisant place à un musée.
En 2013, on s'occupe toujours du kiosque guérignois : pour un coût de 1.369 euros, l'entreprise Tenbouret est chargée par le maire de Guérigny, Jean-Pierre Château, de restaurer la frise de l'édicule centenaire.
Kiosque toujours en place.

voir ici Kiosque des Promenades de Guérigny, aujourd'hui.(1/2) (2/2)

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publié par jeanmarc Jeu 19 Oct 2017 15:32

27 septembre 1903 — Fête à Urzy, commune limitrophe de Guérigny, avec la Fanfare de Guérignoise
— Urzy. Fête de la Julie. Voici le programme de la fête du Greux, dite fête de la Julie, qui aura lieu demain dimanche 27 septembre.
A deux heures, jeu des ciseaux ; à trois heures, concert donné par la musique de Guérigny ; après le concert, jeux des pots cassés ; grande course vélocipédique par le «Vélo-Sport guérignois», 10 kilomètres sans entraîneurs : du Greux à Pont Saint-Ours et retour, cinq prix ; à huit heures, retraite aux flambeaux ; à neuf heures, feu d'artifice ; parquet, chevaux de bois et jeux divers.

20 août 1935 — Concert donné de la Lyre Guérignoise, fête sportive et bal de nuit à Guérigny
— Guérigny, 20 août (le Populaire). Sous la présidence de notre camarade Fié, député, assisté de Léon Franchet, maire socialiste de Guérigny ; du Dr Gaulier, maire socialiste de Nevers ; de Frébault, du P.C. ; Fontaine, de l'A.R.A.C.; Nourry,.de la C.G.T. ; Bonnay, de la C.G.T.U.; et de Lhospled, secrétaire fedéral S.F.I.O.; deux challenges se sont disputés dans une camaraderie parfaite entre les équipes de Guérigny, Nevers, Issoudun, Commentry, Fourchambault, Montlucon, Roanne.
Après un imposant défilé dans la ville, drapeaux rouges en tête, les compétitions eurent lieu dans le stade organisé par la section guérignoise de la F.S.G.T.
Elles donnèrent les résultats suivants :
Challenge d'Unité d'Action : vainqueur Nevers.
Challenge Léon-Franchet : vainqueur Issoudun.
Après le concert donné par la Lyre Guérignoise, il y eut une partie artistique très réussie, et une exhibition
gymnique par les pupilles du camarade Richard, moniteur de la F.S.G.T., qui obtint le plus grand succès.
Puis Franchet, célébrant l'unité totale réalisée sur le terrain sportif, exprima, aux applaudissements unanimes des 1.500 assistants, l'espoir de l'unité totale prochaine, nécessaire à la victoire du prolétariat.
Et ce fut un bal de nuit qui dura jusqu'au matin.

Une seule formation musicale active à Guérigny en 1909, la Fanfare de Guérigny, fondée en 1883, présidée par Charles Dariaux, dirigée par Fleury, avec 34 exécutants.
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Re: Kiosques à Musique

GUÎNES - La Grand'Place, le Marché
(PAS DE CALAIS)
François de Rabutin (†1582) et après lui, Jacques-Auguste de Thou (1553-1617), nous racontent de bien belles et héroïques histoires sur Guînes et le Calaisis. Et n'étant pas plus royalistes que le roi, nous nous contenterons de prendre pour argent comptant ce que ces chroniqueurs nous ont rapporté.
Comme tout le Calaisis, Guînes subit le joug anglais à partir de janvier 1352, cinq ans après Calais.
Cette intrusion étrangère durera deux cents six ans, les anglais profitant de cette occupation pour transformer Guînes en un camp retranché, fortifié à outrance autour de son château.
Envoyé en 1557 par Henri II de France, avec 30.000 hommes à sa tête, François 1er de Lorraine, duc de Guise (1519-1563), reprend Calais le 6 janvier 1558.
Le 13 janvier, le duc de Guise et son armée assiègent Guînes qui est alors gouverné par lord William Grey (1508-1562), commandant 1.400 hommes (1.100 selon la version anglaise des faits). Sous le nombre, Grey lâche prise, abandonne la ville, fait brûler les maisons. Le 21 janvier 1558, c'est la reddition : Grey est tenu de verser une rançon de vingt mille écus ; le duc de Guise, de son côté, fait raser le château et les remparts de Guînes, coupant court à toute tentative de réappropriation anglaise.

La ville qui a perdu l'ensemble de ses habitants, mettra plus d'un siècle à se repeupler et à édifier une nouvelle cité sur les ruines. En 1685, la population guînoise compte déjà deux mille habitants.
Sensiblement à l'emplacement où se situait l'ancien château détruit, est aménagée
la Place, au centre de Guînes.
La ville, administrée jusqu'alors, par un marguillier-syndic, au mandat annuel, décide le 1er avril 1766 de nommer trois conseillers de ville, un syndic et un greffier, constituant la première municipalité guînoise. Celle-ci, à défaut d'hôtel de ville, se réunit pendant quelques temps, chez son greffier résidant à l'angle de
la Place et de la rue de l'Etoile.
La pseudo-mairie va ainsi pérégriner jusqu'en 1808, date à laquelle, la municipalité achète en viager, auprès de dame Lalance, une maison qui tenait auparavant lieu de cabaret, située sur
la Place, sur la travée menant au passage de la rue du Temple.
En 1809-1810, quelques travaux d'aménagement sont réalisés dans l'hôtel de ville, mais leur solidité laisse à désirer : le 15 avril 1825, le premier étage s'effondre, entraînant le public qui s'y tenait et occasionnant de nombreux blessés. Restaurée, la mairie rouvre ses portes aussitôt.
La municipalité décide d'agrandir l'hôtel de ville et réalise à cet effet, en 1845, l'acquisition de l'immeuble situé à sa gauche.
En 1860, Barthélémy d’Angerville, maire de Guînes de 1852 à 1870, et le conseil municipal votent des crédits à hauteur de 40.000 francs pour reconstruire à neuf l'hôtel de ville. Noël Pichon, architecte en chef de la Ville de Boulogne-sur-Mer, dresse les plans du nouveau bâtiment. Les travaux sont adjugés 39.400 francs, le 21 avril 1862, à l'entreprise guinoise Ligny, qui dès le mois suivant, procède à la démolition de l'Hôtel de Ville.
Celui-ci est enfin inauguré le 17 juillet 1864, après avoir été béni le 1er mai par le curé doyen de Guînes, M. l'abbé Monteuis. Le coût final du monument s'élève à 42.780 francs.

Plan de Guînes en 1833 (partiel)
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Le Tramway à traction hippomobile qui devait atteindre Guînes et sa Grand'Place, a failli ne pas voir le jour : le 25 octobre 1877, la ligne n°1 de Tramways partant de la Place d'Armes de Calais à la Grande-Place de Guînes, est déclarée d'utilité publique. Cette ligne devant parcourir 13.472 mètres, n'est cependant ouverte, le 25 mars 1879, que sur une distance de 4.200 mètres, entre Calais et le chemin de fer du Nord à Saint-Pierre-lez-Calais.
Le 1er avril 1879, le concessionnaire, Cécil Johnson, demande à ce que le terminus de la ligne n°1 soit définitivement fixé à cet emplacement, faisant fi du trajet prévu entre Saint-Pierre et Guînes, soit 9.272 mètres de voies supprimées. Cette demande est toutefois rejetée le 10 mai 1880. Guînes aura, non sans difficultés, son tramway ! Le 19 juillet 1881, les autorités de contrôle constatent que la section non faite sur la ligne n°1 entre le passage à niveau des Fontinettes et la ville de Guînes est toujours en suspens, malgré une mise en demeure adressée à Johnson le 12 mai 1881.
Le 20 mai 1883, les travaux sont enfin terminés sur l'ensemble des lignes.

En 1885, le trajet de Calais à Guînes coûte : 0,75 frs en intérieur ou 0,50 en impériale.
Entre Calais et Guînes, sont programmés, 7 départs par jour avec 7 retours en été et 5 départs avec 5 retours, en hiver.
En 1900, le tarif Calais-Guînes passe à 60 centimes en première classe et 35 centimes en seconde.

L'électrification des tramways de Calais, prévue et signée le 28 février 1906, est retardée et effective le 1er juillet 1908. Cependant, la ligne n°1 Calais-Guînes est encore repoussée : les Guinois profiteront encore des chevaux et des parfums de crottin jusqu'en 1909...
(voir ici Petit plus Tramway Calais-Guînes)

Guînes - La Grande Place de l'Hôtel de Ville - Tramway à cheval et Kiosque à musique
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La Place, devenue la Grand'Place, accueille un grand marché tous les vendredis. Des foires s'y déroulent le 3eme lundi après Pâques et le 1er dimanche d'août. Dans le même temps que cette dernière, la Ducasse annuelle, durant plusieurs jours, attire marchands forains, manèges, jeux et attractions diverses.

Le grand vestibule de l'Hôtel de Ville est attribué à la Musique municipale pour ses répétitions.
Peu après 1905, lors des festivals musicaux ou des concerts, un Kiosque à musique, démontable en bois est dressé sur la Grand'Place. De forme octogonale, il est muni de rambardes et de poteaux mais est dépourvu de toiture. Le soubassement sur lequel il est juché semble constitué de madriers et de pavés de bois.


Guînes - La Grand'Place et le kiosque
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Dès le début du conflit 1914-1918, Guînes est transformé en ville de garnison, essentiellement des troupes belges. Jusqu'à 6.000 soldats sont logés chez l'habitant. Les revues des militaires se déroulent sur la Grand'Place.
Le directeur de l'école publique de Guînes, M. Théry, témoigne :
Ce fut le 14 octobre 1914, au soir, que les compagnies cyclistes belges nous arrivèrent à la suite de l’évacuation d’Anvers. Le lendemain, un régiment de lanciers et celui des guides faisaient leur entrée, bientôt suivis de la célèbre harmonie du même nom, phalange d’artistes qui nous gratifia, par la suite, d’admirables concerts. Quelques jours après, l’élégante école d’équitation d’Ypres vint également se fixer à Guînes.

Guînes - La Musique des Guides sur la Grand'Place — Revue des troupes belges sur la Grand'Place
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171 tués guînois ne reviendront pas du front. Pour leur rendre hommage, la municipalité fait appel au sculpteur Augustin Lesieux (1877-1964) pour ériger un monument commémoratif. Cette sculpture, réalisée en pierre de Vilhonneur, est inaugurée sur la Grand'Place le 5 juin 1921. Sont coût s'élève à 55.000 francs.
Un des éléments de la sculpture, représentant Marianne terrassant un aigle à l'aide d'un glaive, n'a pas l'heur de plaire aux occupants allemands de la guerre suivante. Le 16 juin 1940, ceux-ci mutilent le monument en conséquence.
En 1960, le sculpteur Lesieux va restaurer son oeuvre, pour 10.500 francs, en remplaçant l'épée par un rameau d'olivier.

Guînes - La Grand'Place et l'Hôtel de ville — Monument aux morts sur la Grand'Place
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L'Hôtel de Ville de la Grand'Place, devenue entre temps place du Maréchal Foch, est toujours là, mais la Musique municipale a cessé d'y jouer ses répétitions.
Kiosque supprimé.

Place du maréchal Foch de Guînes, sans kiosque, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Lun 23 Oct 2017 10:25

18 avril 1898 — Grand festival régional d'orphéons, harmonies et fanfares à Guînes
— A l'occasion du concours de tir pour les compagnies de sapeurs-pompiers, la ville de Guînes organise un grand festival régional d'orphéons, harmonies et fanfares qui aura lieu le lundi 30 mai 1898, lundi de la Pentecôte.
Une médaille commémorative, aux armes de la Ville, sera offerte à chaque société adhérente.
En outre, des primes en espèces seront tirées au sort dans les conditions suivantes :
1e catégorie. Sociétés comptant un effectif présent de 45 exécutants : 1ere prime, 125 fr. ; 2e prime, 75 fr. ; 3e prime, 50 fr.
2e catégorie. Sociétés comptant un effectif inférieur à 45 exécutants : 1ere prime, 80 fr.; 2e prime, 70 fr. ; 3e prime, 60 fr.; 4e prime, 50 fr. ; 5e prime, 40 fr.; 6e prime 25 fr.
Les Sociétés qui voudront prendre part à ce festival devront adresser leur adhésion au secrétariat de la mairie avant le 1er mai prochain.

14 mai 1905 — Festinal musical à Guînes
23 janvier 1905. — La municipalité de Guînes organise un festival de musique qui est fixé au dimanche 14 mai.
Des primes relativement importantes seront tirées au sort entre les sociétés participantes.
13 mai 1905. Guînes. — En raison du nombre considérable d'adhésions au festival du 14 mai, le comité se voit dans la nécessité d'augmenter le nombre des primes en espèces. Les sociétés instrumentales réunies exécuteront la Marche fédérale, sous la direction de l'auteur, M. Alfred Richart.

Guînes - Grand'Place et Kiosque à musique — Ducasse sur la Place du maréchal Foch
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17 août 1936 — Le maire de Guînes et son conseil, retenus en otage à l'Hôtel de Ville
— La municipalité de Guînes, près de Boulogne-sur-Mer, prisonnière des chômeurs. Vendredi soir, à la suite d'une réunion du conseil municipal qui n'avait pas donné satisfaction à toutes leurs demandes, cent cinquante chômeurs de Guînes décidèrent brusquement d'occuper la mairie. Ils empêchèrent le maire et les conseillers municipaux de sortir et les retinrent prisonniers toute la nuit. Hier matin, ils consentirent à les laisser retourner chez eux se restaurer, s'ils prenaient l'engagement de revenir.
La police spéciale et les gendarmes, alertés, vinrent, dans la matinée, délivrer les conseillers municipaux et assurer l'évacuation des locaux.
Les chômeurs se formèrent alors en cortège et parcoururent les rues de la ville en chantant la Marseillaise et l'Internationale.

Une seule formation musicale active à Guînes-en-Calaisis en 1909 : la Fanfare municipale, créée avant 1864, présidée par A. Rault, dirigée par Hyart, composée de 35 exécutants.
En octobre 1909, création de la Société amicale des jeunes Guinois, section chorale, à Guînes.
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Re: Kiosques à Musique

GUINGAMP - Jardin public - Le Kiosque
(CÔTES D'ARMOR)
(Nous passons volontairement, mais momentanément, sous silence, les Grandes Fêtes de Saint Loup guingampaises, gardant ce sujet pour notre prochain développement.)

L'enceinte fortifiée guingampaise du XVe siècle, dûe à Pierre II de Bretagne (1418-1457), est accessible par quatre portes — porte de Rennes, porte de Montbareil dite de Pontrieux, porte de Tréguier Saint-Sauveur et porte de Brest Saint-Michel —, et protégée par six tours défensives et son château féodal.
Suite à la conspiration de Chalais, le sieur Jean de La Rochegude,
commendant du château de Guingamp, propriété du duc de Vendôme, est chargé de transmettre, le 21 juillet 1626, les lettres de commission de Sa Majesté — en fait, le Cardinal de Richelieu —, ordonnant la démolition du château de cette ville, fortifications, tours, bastions et touttes autres choses servant à la déffense d'une place. Il est accordé huittaine pour tout delay aux habitants, lesquels devront apporter toute la diligence requise pour faire travailler les outils et instrumens nécessaires, comme pioches, pinces, pelles, hotes. C'est ainsi que le Château et ses tours adjacentes sont démantelés et comblés ; seule l'enceinte reste préservée et entretenue jusqu'au début du XVIIIe siècle.

Hors les murs, en périphérie des fortifications, depuis la porte de Montbareil jusqu'à la porte de Rennes, un « boulevard extérieur » appelé
les Grands Cantons longe les anciens fossés comblés.
En 1676, un Enclos de cinq hectares, situé dans le faubourg bordant lesdits Cantons, est attribué à des religieuses hospitalières de l'ordre des Augustines, afin d'y fonder un hôpital et un monastère. Le terrain qui faisait partie du comté-duché de Penthièvre, appartenait au duc de Vendôme, Louis Joseph de Bourbon (1654-1712). La municipalité y fait édifier, en 1699 et 1710, pour 12.000 livres, deux bâtiments de respectivement 60 et 70 pieds, accueillant les malades indigents de la commune. Couvent, chapelle et réfectoire viennent compléter les constructions. Des jardins potagers, des vergers et des plans cultivés occupent le reste du vaste enclos.

Face à la vétusté de ce premier hospice, un nouvel hôpital est envisagé, dont l'architecte Buhot-Launay dresse le plan en 1832 : un pavillon de 2 étages, d'une longueur de 12 mètres encadré de deux ailes de 21 mètres de long.
Les travaux sont adjugés en 1832 et 1833, aux entrepreneurs Bothorel et Yves Jouanny. En 1835, le mur de clôture de l'enclos et deux autres pavillons sont édifiés.
En 1876, l'hospice est contraint de céder 300 m² de son terrain pour accueillir l'hôpital militaire du 48e régiment d'infanterie. Une aile supplémentaire est alors bâtie, perpendiculairement à l'Hospice, moyennant 47.000 francs pour la construction et 10.000 francs pour le mobilier.

Plan de Guingamp vers 1776
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L'hôpital de 1835 est finalement abandonné, remplacé par un nouvel établissement hospitalier édifié, de 1901 à 1911, à Pabu, commune limitrophe de Guingamp.
En juillet et août 1912, l'administration hospitalière annonce par voie de presse sa décision de vendre aux enchères, le lundi 16 septembre 1912, le Jardin de l'Enclos de l'ancien Hospice, saucissonné en 37 lots.
Dix jours avant cette date fatidique, le 6 septembre 1912, le Conseil municipal de Guingamp est réuni de toute urgence, convoqué par son maire, Henri Billot (1860-1915), fraîchement élu depuis le 19 mai 1912. Non sans quelques
violentes discussions, il est décidé d'acquérir la totalité de la propriété de l'ancien hôpital pour l'installation d'un jardin public, d'une école supérieure de garçons et d'une mairie ; un crédit de 155.000 francs est voté en conséquence. Au final, la commission de l'hospice cédera en décembre, pour 165.000 francs, l'ancien hospice, les bâtiments et les jardins, le tout d'une contenance de 2 hectares 71 ares 64 centiares.

Annonces adjudications de l'ancien Hospice de Guingamp en 1912
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Nommé architecte-voyer de Guingamp depuis 1er mars 1912, Henri Enguehard (1), est chargé de dresser les devis et plans du futur Jardin Public dont l'accès sera situé sur la place du Champ-au-Roy, le long des Grands Cantons. Il est prévu d'édifier un Kiosque à musique au sein du jardin.
Le 13 septembre 1912, le chiffrage définitif de l'emprunt à contracter sur 30 ans, pour l'acquisition et les travaux, est arrêté à 245.000 francs, intérêts de 13.728 fr. 50 en sus. Enguehard, qui présente le budget prévisionnel, est en butte aux véhémentes protestations de l'ancien maire, Lorgeré, qui demande à ce que les honoraires de l'architecte soient ramenés de 4% à 2% du montant des travaux. Lorgeré n'obtient pas gain de cause.

Les travaux d'installation du Jardin public sont mis en adjudication pour le 20 février 1913 :
1er lot : terrassements, empierrement, pavage, fournitures diverses de jardinage, pour un devis de 11.616 fr. 80.
2eme lot : maçonnerie des murs, entrées, construction de la maison du garde, 9.969 fr. 40.
3eme lot : fourniture et pose de grilles, serres, kiosque à musique, bancs, chaises, 19.732 fr. 96.

L'architecte Henri Enguehard a prévu la construction d'une grille ouvragée de cent mètres de long encadrant une entrée monumentale. Face à cette entrée, sera édifié un kiosque à musique en fer forgé de style Renaissance pouvant contenir de 50 à 60 musiciens ; pelouses, bosquets et parterres fleuris sont prévus de même qu'un chalet pour abriter le gardien.
Lors de l'adjudication, M. Le Besque remporte le premier lot avec un rabais de 11% ; le troisième lot, comprenant le Kiosque à musique, la grille et le mobilier, est attribué à M. Offret, avec un rabais de 10%.
Le deuxième lot, maçonnerie et maison du garde, n'ayant pas trouvé preneur, le prix ayant été jugé insuffisant, est finalement accepté par M. Offret, sans rabais, le 24 février.
Le Kiosque à musique, inclus dans le marché signé par M. Offret, sera sous-traité à M. Pierre Connen, métallier-serrurier de Saint-Brieuc.

Guingamp - Vieil hôpital en premier plan, Champ au roy et route des Grand Cantons en face, aile de l'Hôpital militaire au bout à droite, Jardins de l'hospice tout au fond à droite — Ancien hospice, le long des Grands Cantons et du Champ-au-Roy.
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Dès le début du mois de février 1913, le jardin de l'hospice est vidé de tout ce qui l'encombre. Les petites constructions sont démolies : une buanderie-séchoir, un bâtiment à usage d'aumônerie, une affreuse cabane servant à entreposer le matériel de voirie... Les arbres fruitiers du verger sont abattus : la dernière adjudication de pommes, et dans le même temps de pommes de terre, provenant de l'hospice, s'est déroulée le 2 novembre 1912.
Les fagots des arbres abattus sont donnés, pour distribution, au Bureau de bienfaisance de la commune ; le bois d'oeuvre est vendu par adjudication.

De nombreux observateurs suivent de très près le bon déroulement de la création du Jardin public, le premier créé à Guingamp :
— Le 9 mars 1913,
les parterres se dessinent, les allées vont être bientôt tracées. M. Liberge, fleuriste horticulteur guingampais installé rue Saint-Nicolas, est chargé des plantations et des parterres.
— Le 26 avril 1913, la municipalité décide de clore le futur jardin public du côté de l'ancien hôpital maintenant inhabité et inoccupé.
— Le 20 mai 1913,
les pelouses sont formées, des arbres plantés, le gazon pousse ; le jardin public est en bonne voie d'achèvement. La construction du kiosque et de la maison du gardien est commencée.
— Le 1er janvier 1914, Guingamp est sous la neige. Cela n'empêche pas la musique municipale de venir donner une aubade à son maire, M. Billot.
— Le 22 janvier 1914, René Robert est nommé garde particulier du nouveau jardin public de Guigamp : il vient de prêter serment au tribunal pour remplir cette fonction. L'épouse de Robert, également impliquée dans le gardiennage du parc, s'occupera également de la location des chaises.
— Le 18 avril 1914,
une équipe d'ouvriers procède actuellement à la couverture du kiosque à musique ; les grilles de clôture du jardin sont entièrement posées et les peintres leur donnent le dernier coup de pinceau. Des plants de rhododendrons, de rosiers, d'hortensias et de fushias ont été placés à profusion dans les nombreux parterres qui entourent le kiosque.

Vue aérienne de Guingamp et annotations
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Le dimanche 7 juin 1914, l'inauguration du Kiosque à musique et l'ouverture du nouveau Jardin Public ne donnent lieu à aucune fête. Seul, un concert y est donné à 10 heures et demie par la musique municipale et son chef Léon Grétry. Il faut attendre le jeudi 18 juin pour voir les foules s'enflammer lors du concert de nuit offert par la musique du 48e Régiment d'infanterie, emmenée par son chef M. Testet.
Le Kiosque à musique, octogonal, est bâti sur un soubassement de pierres en granit ; entouré d'un garde corps en fer forgé, sa couverture en zinc surmontée d'une lyre repose sur des colonnes de fonte. Les eaux pluviales du kiosque, cas unique, sont dirigées vers les colonnes en fonte, descendent à l'intérieur de celles-ci et empruntent des conduites jusqu'au sous-sol avant d'atteindre le caniveau.

La construction tardive du Kiosque à musique guingampais tombe malheureusement au plus mal, moins de deux semaines avant le conflit 1914-1918. Tous les effets festifs sont coupés nets. Et ce d'autant que, dès le début des combats, le maire de Guingamp, Henri Billot, est tué sur le front de Belgique le 2 avril 1915. Il est accompagné et suivi par près de 400 victimes guingampaises et de 782 militaires du 48e R.I. qui étaient affectés sur la caserne de la ville.
Le Jardin Public est baptisé, après l'armistice, Jardin du Commandant Billot, en hommage au maire de Guingamp mort sous les honneurs, selon la formule consacrée.

Les projets de transformation des bâtiments de l'ancien hospice sont remis au calendes grecques. Il est même remis en activité pendant la guerre. En 1926-1928, l'aile qui abritait l'hôpital militaire est transformée et accueille l'école primaire supérieure de garçons qui rejoint en 1934 l'ancien hospice, lui aussi, réaménagé. La mairie attendra 1970, pour s'installer dans l'ancien couvent-monastère.
De février à juin 1997, le Kiosque à musique du Jardin du Commandant Billot bénéficie d'une cure de Jouvence. Les sociétés ploumagoarienne Le Houerff et Le Bras, la société coadoutaise Colas et la société briochine Davy sont chargées d'une remise à neuf complète du monument. Coût de l'opération : 600.000 francs.
Kiosque toujours en place.


voir ici Kiosque à musique du Jardin public de Guingamp, aujourd'hui (1/2)(2/2)
Le Kiosque à musique guingampais en charmera plus d'un ! (1/3) (2/3) (3/3)

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publié par JeanMarc Lun 30 Oct 2017 14:18

Quelques notes de musique guingampaises...
La Musique municipale fondée et dirigée en 1863 par Jean-Louis Boivin (1836-1927), à la tête de 34 musiciens, disparaît en 1900. L'ensemble de la formation musicale démissionne le 1er mai 1900, suite à un refus de l'adjoint de prêter des drapeaux et des écussons pour le bal des musiciens, qui a eu lieu dimanche précédent.
Le 3 mai, Boivin, officier d'académie, en profite pour prendre sa retraite après 37 ans au poste de chef de cette musique. Il reprend toutefois du service quelques mois plus tard : on le voit diriger la Société philharmonique lors de répétitions, le 24 octobre 1900, et encore pendant plusieurs années.
La musique municipale étant dissoute, lors de la fête de la Saint-Loup qui, sans musique ne serait pas ce qu'elle est, on appelle en renfort des musiques de la région, notamment, en 1902, la musique municipale de Morlaix. La municipalité embauche à cette occasion tout ce qu'elle peut trouver : ainsi, une Fanfare Guingampaise se forme en 1901, venant célébrer, les 25 et 26 août, les fêtes à Châtelaudren.
Le flambeau de la musique municipale est repris par Léon Grétry en 1912, après un vide musical de plus de 10 ans. De nouveaux instruments de musique sont payés par la municipalité en janvier 1913.
Léon Grétry étrenne le Kiosque à musique le 7 juin 1914. Mais il n'aura l'occasion de donner qu'une poignée de concerts avant le déclenchement des conflits en août 1914.

La musique du 48e Régiment d'infanterie, installée à Guingamp depuis 1875, est omniprésente et très active sur la commune, hormis lors de la grande fête de la Saint-Loup du début septembre où, manoeuvres obligent, elle ne participe pas à chaque fois. La musique est son régiment sont massacrés et décimés tragiquement en 1914-1915...
Les chefs de musique sont A.L. Belle en 1895, P. Guillaume de 1896 à 1899, E. Esvan en 1900 et 1901, J.J. Mayan en 1901.
M. Testet qui était sous-chef de musique au 65e R.I. est nommé, en janvier 1902, chef de musique de 4e classe au 48e R.I. de Guingamp, poste qu'il occupe sans discontinuer jusqu'en 1914.
Le 11 novembre 1918, lors de l'armistice, Testet fait partie de l'Etat-major du 48e régiment d'infanterie en qualité que Chef de musique. En janvier 1919, Testet est promu au grade de chef de musique 1ere classe de réserve du 48e R.I.


La Lyre Guingampaise fondée et dirigée en 1903 par M. J. Michel, à l'aide d'ancien membres de la musique municipale, compte 25 musiciens ; Kérautret partage la baguette du chef, à partir de 1904, avec Michel ; la Lyre vient jouer régulièrement, tout comme le faisait la Municipale, sur les diverses places de Guingamp : la Place du Centre, la Place du Vally et parfois le Champ-au-Roi. La Lyre est également très demandée sur toute la région.

Société Philharmonique, réorganisée en 1900, président-directeur Victor Noumager, 25 exécutants, dirigée quelques temps par Jean-Louis Boivin à partir de 1900.

L'Harmonie de la Jeunesse Laïque et Républicaine, fondée en 1908 est dirigée par Léon Morgan.

Quelques concerts de la musique du 48e Régiment d'infanterie sur la Place de Vally
30 juin 1895. Musique du 48e de ligne. Programme du Dimanche 30 Juin 1895, Place du Vally, de 4 à 5 heures : Marche hongroise. Berlioz. — Ouverture de Zampa. Hérold. — Sélection sur Lohengrin. Wagner. — Lakmé. Léo Delibes. — Souvenir de Madrid, valse. Leroux. Le Chef de Musique, A-L. Belle.
11 août 1895. Musique du 48e de ligne. Programme du Dimanche 11 Août 1895, Place du Vally, de 4 à 5 heures : Marche du Cid. Massenet. — Guillaume Tell, ouverture. Rossini. — Gavotte Stéphanie. Szibulka. — Les Huguenots, septuor du duel. Meyerbeer. — Aïda (Fantaisie sur). Verdi. — La Nuit, valse. Olivier Métra. Le Chef de Musique, A-L. Belle.
15 septembre 1901. Musique du 48e de ligne. Place du Vally. Programme du Dimanche 15 Septembre 1901, de 4 à 5 heures : 1. Boccace, pas redoublé. Suppé. — 2. Le Voyage en Chine, ouverture. Bazin. — 3. Marche Hongroise. Berlioz. — 4. Gavotte. Saint-Saëns. — 5. Sarabande espagnole. Massenet. — 6. Espana, valse. Chabrier. Le chef de musique, J.-J. Mayan.
25 mai 1902. Musique du 48e de ligne. Place du Vally. Programme du Dimanche 25 Mai 1902, de 3 à 4 heures : 1. Allegro militaire. Mastio. — 2. La Vivandière. Godard. — 3. Chant sans paroles. Tchaïkovski. — 4. Lakmé, fantaisie. Delibes. — 5. Chants d'ivresse, valse. Popy. Le chef de musique, Testet.
12 juillet 1903. Musique du 48e de ligne. Place du Vally. Programme du Dimanche 12 Juillet 1903, de 3 à 4 heures : 1. Faust, allegro. Gounod. — 2. Cavalerie légère, ouverture. Suppé. — 3. Flipote, polka. Gentil. — 4. Samson et Dalila, fantaisie. Saint-Saëns. — 5. Danse bohémienne. Stadfeld. Le chef de musique, Testet.

Guingamp - Musique du 48e R.I. sur la place de Vally — Kiosque du Jardin Public
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13 et 14 juillet 1899 — Fête nationale à Guingamp
— Programme : Le jeudi 13, à 9 heures du soir, retraite aux flambeaux avec le concours de la musique municipale et de la musique du 48e de ligne. La retraite partira de la mairie pour aller directement au mess et prendra ensuite l'itinéraire habituel.
Au retour, elle s'arrêtera devant la Mairie pour le feu d'artifice et ensuite la musique militaire continuera la retraite jusqu'à la caserne La Tour d'Auvergne.
Le vendredi 14, la Municipalité fera distribuer aux frais de la Ville des bons de pain à tous les indigents domiciliés dans la commune. Cette distribution aura lieu de 6 h. ½ à 8 h. ½ du matin.
A 9 h. ½, la revue des troupes de la garnison sera passée sur la place du Vally en présence des autorités par M. le Colonel commandant le 48e régiment d'infanterie et la place de Guingamp.
A 2 heures, jeux publics sur la place du Centre. La musique municipale se fera entendre pendant les jeux.
Le soir, de 8h. ½ à minuit, danses publiques sous les Halles-Neuves. A 10 h. ½ du soir, retraite aux flambeaux jouée par les tambours, les clairons et la musique du 48e de ligne. Elle partira du Cercle-Mess et parcourra la ville en suivant le même itinéraire que la veille.
Les cloches de l'église paroissiale sonneront en volée le jour et la veille de la Fête nationale.
Les édifices publics et communaux seront pavoisés et illuminés. Les habitants sont priés d'illuminer et de décorer leurs maisons en l'honneur de la Fête nationale.

Quelques concerts de la musique du 48e Régiment d'infanterie sur la Place du Centre
10 mai 1896. Musique du 48e de ligne. Place du Centre. Programme du Dimanche 10 Mai 1896, à 3 heures : 1. Faust, allegro. Gounod. — 2. Berceuse de Jocelyn. Godard. — 3. La Traviata, sélection. Verdi. — 4. L'Arlésienne, prélude, minuetto et adagietto. Bizet. — 5. Rondo pour flûte. Donjon. Le Chef de Musique, Guillaume.
4 juin 1899. Musique du 48e de ligne. Place du Centre. Programme du Dimanche 4 Juin 1899, de 3 à 4 heures : 1. Le Gaulois (pas redoublé). Grossin. — 2. Le Lac des Fées (ouverture). Auber. — 3. Au Pays bleu (valse). Klein. — 4. Faust (fantaisie). Gounod. — 5. Cœur d'artichaut (polka). Klein. Le Chef de Musique, P. Guillaume.
8 juillet 1900. Musique du 48e de ligne. Place du Centre. Programme du Dimanche 8 Juillet 1900, de 4 à 5 heures : 1. Le Lillois. Leroux. — 2. Ouverture de Titus. Mozart. — 3. Chacône. Durand. — 4. Gavotte. Saint-Saëns. — 5. Marche Hongroise. Berlioz. — 6. Espana, valse. Chabrier. Le Chef de Musique, E. Esvan.
7 juillet 1901. Musique du 48e de ligne. Place du Centre. Programme du Dimanche 7 Juillet 1901, de 3 à 4 heures : 1. Vienne reste Vienne. Schrammel. — 2. La Muette de Portici, ouverture. Auber. — 3. Le cortège de Bacchus. Léo Delibes. — 4. Mireille, fantaisie. Gounod. — 5. Les cloches de Corneville, valse. Planquette. Le chef de musique, E. Esvan.
28 juin 1903. Musique du 48e de ligne. Place du Centre. Programme du Dimanche 28 Juin 1903, de 3 à 4 heures : 1. Le Conquérant. Testet. — 2. Nabuchodonosor, ouverture. Verdi. — 3. Amour et Printemps, valse. Waldteufel. — 4. L'Ombre, fantaisie. Flotow. — 5. Paroles d'amour, mazurka. Danion. Le chef de musique, Testet.

16 octobre 1903 — Les débuts de la Lyre Guingampaise
— La Lyre Guingampaise donnera dimanche, place du Centre, un concert dont voici le programme : 1. Amour de la Patrie, Allegro. Vivenot. — 2. La Fille du Rêve, fantaisie. J. Egal. — 3. De Cadix à Séville, Boléro. Ryembault. — 4. L'Orpheline, fantaisie. E. Marsal. — 5. Ivresse et Folie, grande valse, Jacoutot.

13 et 14 juillet 1905 — Fête nationale à Guingamp
— Voici le programme des fêtes organisées à l'occasion du 14 juillet :
Le 13, à 9 h. du soir, retraite aux flambeaux.
Le 14, à 6 heures du matin, distribution de pain aux indigents, à la mairie. A 9 heures, revues des troupes et des pompiers.
De 10 h. ½ à 11 h. ½, place du Centre, concert par la Lyre Guingampaise. L'après-midi, jeux divers sur la place du Centre.
A 4 heures, place Saint Sauveur, grandes luttes bretonnes. Un prix de 100 fr., et un diplôme d'honneur seront décernés au vainqueur. A 9 h. du soir, sous les halles, illumination et bal public à grand orchestre.

16 juin 1907 — La Fête des Fleurs à Guingamp
— Grâce au temps des plus favorables et aux efforts des dévoués organisateurs, la fête de dimanche a remporté près de nos visiteurs le succès le plus complet.
La musique du 48e avait ouvert, samedi soir, par une magnifique retraite aux fIamteaux, le programme des réjouissances.
Dimanche, à onze heures, l'Estudiantina Briochine et l'Harmonie des chemins de fer de Rennes, qui prêtaient gracieusement leur concours, ont exécuté, avec beaucoup de brio, sur la place du Centre, plusieurs morceaux choisis de leur répertoire.
A une heure de l'après-midi a eu lieu le départ du cortège.
Nous ne pouvons mentionner en détail le défilé, ce qui demanderait plusieurs colonnes. Signalons cependant les groupée de Goliath, les Gendarmes grotesques, les Cavaliers, les Poussins modernes et plusieurs groupee variés. Plusieurs voitures fleuries ont été très remarquées par la finesse d'exécution et la variété des fleurs dont elles étaient parées ; citons par exemple, les voitures du dévoué président, M. Plaire, et de M. Isselin, dans lesquelles étaient de charmants enfants. Le char de la Lyre Guingampaise mérite aussi une note spéciale, avec sa colonne de verdure, ornée de magnifiques fleurs et surmontée d'une lyre d'or ; la reine, Mlle Le Bourhis, avec son sourire gracieux, achevait le décor vraiment magnifique.
Félicitons aussi les organisateurs du char des Prévoyants de l'Avenir, des blanchisseuses du Trieux, le char de l'Union du commerce et de l'Industrie, les pompiers Guingampais, la voiture des représentants de commerce, la musique du 48e d'infanterie, les Limonadiers réunis, la Société de Tir, la voiture aux glycines, que nous avons citée avec une note spéciale, et le superbe landau du Comité.
Le clou de la fête était le char de la Charité, magnifique celui-là ; un colosse à longue barbe, appuyé contre des rochers couverts de neige, semblait représenter le froid ; à sa base, la pauvreté errante, sous la neige et sans logis, était assise sur les roches blanches et attendait la charité. Mlle Ménou remplissait délicieusement ce rôle.
A côté de ce char nous pourrions placer le char romain du Véloce-Club Guingampais, pour sa construction ingénieuse.
Une foule de charmants quêteurs et quêteuses, bouquetières, arlequins, à pied, à cheval et en voitures fleuries, escortaient le défilé.
Les différentes musiques, L'estudiantina Briochine, la Lyre Guingampaise, la musique du 48e, et l'Harmonie des chemins de fer de Rennes, jouaient leurs joyeuses marches sur le parcours du cortège.
La fête s'est terminée par un grand bal de 8 heures et demie du soir à 1 heure du lundi matin sur la place du Centre brillamment éclairée.

Fête des fleurs à Guingamp. Char de la Lyre Guingampaise — Char de la musique du 48e RI
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2 février 1908 — Concert de la Lyre Guingampaise sur la place du Centre
— La société musicale Lyre Guingampaise donnera dimanche 2 février prochain, de 3 à 4 heures de l'après-midi, sur la place du Centre, ou en cas de mauvais temps sous les Halles, le programme suivant sous l'habile direction de son chef. M. P. Kerautret : 1. Pro Patria, défilé, de J. Furgeot. — 2. Une soirée près du fac, fantaisie mazurka, de F. Le Roux. — 3. Chanson du printemps, fantaisie de P. N. Labole. — 4. Papillon, air varié pour saxophone, de P. Bouillon. — 5. La Fille du Rêve, fantaisie, de J. Egal.

Quelques concerts de la nouvelle Musique municipale de Léon Grétry, avant l'inauguration du Kiosque à musique
1er septembre 1912 — Voici le programme du concert qui sera donné par la nouvelle musique municipale de Guingamp, pour ses débuts, le dimanche 1er septembre prochain, de 11 heures à midi, place du Centre, sous la direction artistique de M. Léon Grétry : La Marseillaise. — Promenade militaire, Pares. — La Surprise (Haydn), Soyer. — Cavalleria rusticana (Macagni). J. Dudor. — Sur le Bosphore, Coard. — Où peut-on être mieux ? E. Grétry. — Idylle bretonne, J. Pillevestre. — Marche du Sacre (Meyerbeer), G. Wittmann.
9 février 1913 — Programme du concert qui sera donné aujourd'hui sur la place du Centre, à 2 heures par la musique municipale sous la direction artistique de M. Léon Grétry : 1. En liesse (allegro), Turine. — 2. Valse caline. Turine. — 3. Arioso de Benvenuto Cellini (soliste M. Gasnier). Décez. — 4. Fra Diavolo (fantaisie). Auber. — 5. a) Rêverie de Schumann ; b) Gavotte Trianon. Vivier. — 6. Marche d'Athalie. Mendelssohn.

16 septembre 1912 — On recherche l'ancienne Bannière de la Musique municipale !
— La musique municipale de Guingamp, qui prospéra pendant près de quarante années, sous l'habile et dévouée direction de M. Jean-Louis Boivin, et qui, il y a quelques années, à la suite de la retraite de son vénéré chef, fut obligé de se dissoudre, vient de renaître de ses cendres.
La nouvelle société a donné son premier concert le dimanche de la Saint-Loup et elle en a profité pour sortir sa nouvelle bannière qui ne tardera pas, nous en sommes certains, à conquérir dans les concours auxquels elle va prendre part, de nombreux lauriers.
A ce propos, les Guingampais, qui n'ont perdu le souvenir de leur ancienne musique, se demandent ce qu'est devenue la bannière qui prit part avec l'excellente phalange artistique, à plusieurs concours.
Cette bannière, qui portait la date de 1893, avait été achetée avec le produit d'une tombola organisée par les musiciens et les amis de la musique, était ornée de trois médailles de vermeil, d'une médaille de bronze et d'une palme de vermeil. Ils demandent que cette vieille bannière, qui est devenue, lors de la dissolution de la société, la propriété de la ville, soit remise à la musique municipale, à qui elle rappellera les succès remportées jadis par les anciens.
Car, bien que certaines mauvaises langues le prétendent, il n'est pas possible que la nouvelle bannière ne soit que l'ancienne rajeunie, la véritable bannière de 1893, à laquelle on aurait enlevé, non seulement ses trophées de gloire, mais même la date qui rappelait ses premiers succès.
Espérons donc que la nouvelle musique municipale, ne serait-ce que pour dissiper un malentendu regrettable, se fera un devoir d'exhiber aux Guingampais, lors de sa prochaine sortie, l'ancienne bannière à côté de la nouvelle.

7 juin 1914 — Inauguration du Kiosque à musique et du Jardin public. Le premier concert.
— Voici le programme du concert qui sera donné par la musique municipale, sous la direction de son chef M. Léon Grétry, le dimanche 7 juin 1914 à 10 heures et demie, sur le kiosque du jardin public.
1. Les Masques, ouverture, Carlo Pedrotti. — 2. Danses Hongroises de Brahms. — 3. L' Artésienne. a) Prélude et Andante (soliste M. A. Bouédec) ; b) Menuet (soliste M. Lemeillet) ; c) L'entr'acte et final, Bizet. — 4. Ballet de Coppélia, Léo Delibes ; a) Prélude ; b) Valse lente ; c) Intermezzo d) Mazurka. — 5. Perruche et Perroquet, Scottisch, A. Corbin.

Guingamp - Entrée du Jardin public, le Kiosque — Un coin du Jardin public
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18 juin 1914 — Le premier concert de nuit sur le Kiosque à musique du jardin public
— Ainsi que l'Ouest-Eclair l'avait annoncé, le premier concert de nuit a été donné jeudi soir au jardin public, par la musique militaire, de huit heures et demie à neuf heures et demie. L'annonce de ce concert avait attiré un grand nombre de promeneurs, qui dès huit heures envahirent les nombreuses allées du jardin.
Les bancs mis à la disposition des promeneurs furent bientôt pris : la gardienne du jardin, Mme Robert, loua les chaises, en grande quantité.
A huit heures et demie, le concert commence, sous la direction de M. Testet, chef de musique de 1ere classe. Les six morceaux inscrits au programme furent interprétés de brillante façon par l'excellente musique du 48e, aussi les applaudissements ne lui furent pas ménagés.
Dans les intervalles des morceaux, les auditeurs se dispersaient dans les allées, où chacun se plût à admirer la bonne tenue des parterres.
Ce premier concert donna naturellement l'occasion de juger les charmes du. jardin, mais aussi les modifications ou plutôt améliorations à apporter.
M. Robert, gardien, que nous avons pu voir à l'œuvre, jeudi soir, doit certainement avoir fort à faire pour la police : en effet, les enfants, malgré les avertissements répétés du gardien, ne cessent de piétiner les parterres ; espérons que les parents l'aideront dans sa tâche en empêchant leurs enfants de commettre des dégâts.
Au sujet du kiosque, l'éclairage seul laissa à désirer, soit manque de pression ou peut-être à cause du vent en effet, par moment, les huit lampes d'éclairage au gaz semblaient s'éteindre ou devenaient si tremblotantes que c'est miracle que les musiciens purent continuer sans interruption le concert.
Nous ne doutons pas que notre municipalité n'examine ces deux questions pour le bien de tous.

Les rares concerts ayant eu lieu sur le Kiosque à musique du Jardin Public, avant un long silence contraint par le conflit
18 juin 1914 — La musique du 48e d'infanterie donnera jeudi 18 juin, de 8 h. 30 à 9 h. 30 du soir et dimanche 21, de 4 à 5 heures de l'après-midi, sur le kiosque du Jardin public, le concert dont voici le programme : I. Marche nuptiale d'une Poupée, Lecoq. — II. Prélude de Lohengrin, Wagner. — III. La Hongroise, mazurka, Parés. — IV. Lakmé, fantaisie, Delibes. — V. Menuet de Manon, Massenet. — VI. Passacaille, valse, Gugh.
21 juillet 1914 — La musique militaire donnera ce soir au Jardin public, de 8 h. 30 à 9 h. 30, un concert dont voici le programme : Le Cascadeur, allegro. Farigoul. — Les Filles de Capri, valse. Camys. — Les Erinnyes, fantaisie. Massenet. —Gavotte favorite, Bouchel. — Marche militaire, de Goudon.
25 juillet 1914 — La musique militaire donnera dimanche 26 et jeudi 30 juillet, de 8 heures et demie à 9 heures et demie du soir, sur le kiosque du Jardin public, le concert dont suit le programme : Reccuerdo, allegro. — Marche nuptiale d'une Poupée, Lecoq. — Passacaille (Chemin faisant), Gregh. —Lohengrin, fantaisie, Wagner. — Le Fantassin, choeur, Perlat, (redemandé).

30 juillet 1914 — Le tout dernier sur le Kiosque. Manifestations patriotiques à Guingamp.
— Jeudi soir, la musique du 48e donnait un concert au Jardin public. Les auditeurs étaient comme de coutume, très nombreux. Le dernier morceau du concert, Le Fantassin, chœur chanté par tous les musiciens, fut très applaudi, mais à peine était-il terminé que tous les assistants réclamèrent avec insistance La Marseillaise. Satisfaction leur fut donnée par M. Testet, chef de musique. Après l'exécution de l'hymne national, des applaudissements et des cris de Vive l'armée ! furent poussés par tous les assistants.

23 juillet 1922 — Grandes fêtes bretonnes à Guingamp. Le Jardin Public trop petit...
— Un succès éclatant, dépassant toutes les prévisions, tel est le magnifique résultat obtenu par la Fédération régionaliste bretonne et le comité des fêtes de Guingamp.
Le concert breton donné samedi a fourni l'occasion d'applaudir notre musique municipale.
Les rues, aux maisons toutes fleuries étaient parcourues par une foule admirant les riches costumes portés par nos Bretonnes et nos Bretons venus de tous les points du pays.
Des milliers de personnes ont assisté aux concours de danses, de costumes et aux luttes qui se sont déroulés dans la matinée. Et le jardin public était trop petit pour contenir la foule qui se pressait à la kermesse. Le programme va se continuer par la fête de nuit, qui réunira une affluence considérable.

(1) Henri Enguehard, architecte départemental de Mortain dans la Manche dès avant 1903, avant d'être nommé architecte-voyer de la ville de Guingamp, le 1er mars 1912, en remplacement M. Thouélin.
A ne pas confondre avec son parfait homonyme, Henri Enguehard, architecte du Maine-et-Loire (1899-1987).
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Re: Kiosques à Musique

GUINGAMP - Fête de la Saint Loup - Quadrille (La Ronde)
(CÔTES D'ARMOR)
A Pabu, commune limitrophe de Guingamp, sur la Grande Route de Guingamp à Pontrieux — devenue rue de Pontrieux, puis rue de Montbareil et rue Antoine Mazier —, le château de Runevarec possède une chapelle édifiée au cours du premier quart du XIXe siècle.
Cette chapelle, dédiée à Saint-Loup, en raison d'une statue de bois polychrome qui y est entreposée, va devenir l'objet d'un Pardon, célébré tous les ans, à la date anniversaire de Saint Leu, le 1er septembre. (Saint Loup ou Leu est mort à Brienon dans l'Yonne, le 1er septembre 623)

Pabu - Château et Chapelle de Runevarec — Dérobée rentrant de Pabu en direction de Guingamp
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Dans leur ouvrage sur la province de Bretagne, revu en 1843, Marteville et Varin nous décrivent le Pardon de Saint-Loup, comme le Long-Champs de Guingamp, en raison des promenades délicieuses environnantes. Ils se réfèrent, de manière outrancière, à la Promenade de Longchamp, lieu de rendez-vous obligé des gens riches et à la mode, très fréquenté et prisé du XVIIIe siècle jusqu'aux années 1850.
Marteville nous rapporte que le jour de ce désormais fameux Pardon,
on se rend à la chapelle du château, ouverte ce jour-là par extraordinaire, en suivant une belle avenue encombrée de marchands de jouets et de restaurateurs en plein vent. Saint-Loup est visité par les parents qui, de quatre ou cinq lieues à la ronde, y conduisent leurs enfants à peine sevrés, pour y recevoir du prêtre une espèce d'imposition des mains qui doit les garantir de la peur.
La fête champêtre qui suit ce Pardon est on ne peut plus sage : un dîner guingampais sur l'herbe dans les avenues de Runevarec.
A partir de 1848, ces fêtes se débrident : à la suite du Pardon, on danse quadrilles et dérobées, le soir, sur la prairie de Runevarec ; le soir, après souper, on exécute les mêmes danses sur la place du Centre de Guingamp, à la clarté d'un nombre infini de lumières placées dans des lanternes vénitiennes, de formes et de couleurs variées, que l'on dispose avec art en guirlandes.
La fête durant deux jours, le lendemain, on remet ça.

Plan de Pabu en 1822
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Vue aérienne de Guingamp et annotations
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La Fête de Saint-Loup, pérennisée, devient immuable dans son organisation : fixée en principe le 1er septembre, elle se déroule en fait le 1er dimanche de septembre, suivie du lundi, férié pour la circonstance.
Les festivités commencent le samedi soir par une retraite aux flambeaux dans les rues de Guingamp.
Le dimanche matin, des concerts sont organisés sur la Place du Centre où un Kiosque à musique démontable en bois est installé. Sorte de grand podium à forme carrée, ce kiosque est placé en hauteur de manière à être visible de la foule venant nombreuse à cette occasion.
Le cortège des musiciens et danseurs part en début d'après-midi de la place du Centre et emprunte la Grande Route de Guingamp à Pontrieux pour rejoindre la Prairie de Runevarec à Pabu.
Un autre Kiosque à musique, toujours en bois et démontable, est aménagé sur la Prairie, où les choses sérieuses commencent : quadrille, dérobée, mazurka, troïka, polka, berline, valse et scottisch se succèdent à un rythme effréné.
En fin d'après-midi, les danseurs, entourés des musiciens, suivent le chemin inverse en exécutant tout au long du parcours la spectaculaire et tant attendue Grande Dérobée. Une foule compacte et toujours nombreuse accompagne le cortège.
Le soir, le Kiosque à musique est chauffé à blanc par les musiciens venus en nombre. La place du Centre est décorée et illuminée à giorno, et les danses endiablées se poursuivent jusqu'à deux heures du matin.
...pour reprendre le lendemain, lundi, avec le même programme !

Guingamp - Fêtes de la Saint-Loup. Concert sur le Kiosque, place du Centre — Concert du 48e R.I. sur le Kiosque, place du Centre
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La Fête de la Saint-Loup perdure, à peu près sous sa forme initiale, jusque dans les années 1950. Depuis, un festival de musique celtique a pris le relais, toujours accompagné des traditionnelles danses bretonnes, dont bien entendu la Grande Dérobée traditionnelle.
Le Château de Runevarec qui accueillait la Prairie, ses chanteurs, ses musiciens et la foule des grands jours, a fait place au lycée rural du Restmeur. La Chapelle Saint-Loup est toujours en place.
Kiosques supprimés.

La Dérobée de la Saint-Loup 2016 — (1/4) (2/4) (3/4) (4/4)

GUINGAMP - Fête de la Saint-Loup - Quadrille (La Ronde)
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publié par Babs Dim 23 Sep 2012 18:31

6 et 7 septembre 1896 — La Fête de Saint-Loup
Malgré les menaces d'un ciel qui toute la journée est resté sombre, des quatre coins du département, une foule nombreuse était accourue à Guingamp et au pré de Saint-Loup.
Les trains arrivant à Guingamp à 2 h. ½ et 7 heures du soir sont entrés en gare littéralement bondés de voyageurs.
Sur la route, menant de la Place du Centre au Château de Runevarec, des groupes charmants de jeunes gens, pressaient le pas pour arriver dans l'enceinte du bal.
Le temps demeurait menaçant, mais bast ! on était venu pour danser, en avant donc les dérobées, les quadrilles, les mazurkas, les polkas et les scottisch...
Un instant la pluie s'est mise à tomber — mais si fine — qu'elle n'a pas eu le don d'arrêter la danse commencée, tout bonnement on a ouvert les parapluies, et les couples abrités tant bien que mal, ont continué à cadencer le pas aux accords d'une musique des plus entraînantes.
A cinq heures et demie, musique en tête, tous les danseurs sont descendus à Guingamp dans une longue et joyeuse dérobée.
L'arrivée de cette chaîne gigantesque sur la Place du Centre, est un tableau des plus charmants.
Le soir, à 8 heures et demie, le bal a repris avec un entrain indescriptible, et a duré jusqu'à une heure du matin.
Quoique le lundi le temps persistait à rester incertain, on remarquait, néanmoins, de nombreux étrangers qui étaient restés prendre part de nouveau aux danses, montrant par leur ténacité le charme qu'offre tous les ans notre belle fête de la Saint-Loup.
Musique municipale et Musique du 48e R.I. en concerts sur la place du Centre à l'occasion de la Saint-Loup :
Dimanche 6 septembre 1896 : Musique du 48e de ligne. Place du Centre. Concert de 11 heures à midi : 1. Fatinitza (allegro). Suppé. — 2. Ouverture de Guillaume Tell. Rossini. — 3. Sélection sur Sigurd. Reyer. — 4. Les Paysans, choeur à 4 voix. A. Saintis. — 5. Aïda (Hymne, Marche, Danse). Verdi. Le Chef de Musique, Guillaume.
Lundi 7 septembre 1896 : Musique municipale. Place du Centre. Concert de 11 heures à midi : 1. Duguesclin, allegro. F. Bisch. — 2. Le Brasseur de Preston, mosaïque. A. Adam. — 3. Andante et Boléro, fantaisie pour saxophone alto. Garimond. — 4. La Fille du Rêve, fantaisie. J. Kergal. — 5. La Reine des Vagues, fantaisie. Bléger. Le Chef de Musique, Boivin.

GUINGAMP - Fête de la Saint-Loup - La Dérobée sur la Place du Centre
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publié par JeanMarc Jeu 2 Nov 2017 14:42

4 et 5 septembre 1898 — Concerts de la Musique municipale lors des Fêtes de la Saint-Loup
Programme du Dimanche 4 Septembre 1898, de onze heures à midi : 1. Allegro militaire. — 2. Les Confidences, fantaisie. Lardeur. — 3. La perle d'Anjou, marche. Pinault. — 4. La Comtessina, fantaisie. Ziegler. — 5. Mélodie populaire suisse, air varié pour saxo soprano. Boivin.
Programme du Dimanche 5 Septembre 1898, de onze heures à midi : 1. Allegro militaire. — 2. Andante et Bolero, fantaisie. Garimond. — 3. La Triomphante, marche. Leroux. — 4. Une folie espagnole, fantaisie. Blancheteau. — 5. Victorine, polka.
Le Chef de Musique, Boivin.

1er et 2 septembre 1901 — Programme des Fêtes de la Saint-Loup
— Dimanche et lundi, de 11 heures à midi, sur la place du Centre, concert instrumental par la société musicale indépendante de Morlaix.
Dimanche et lundi, à 2 heures de l'après-midi, départ du cortège, musique en tête pour Saint-Loup. Danses dans la prairie. Bal d'enfants, sous la conduite de commissaires spécialement désignés. A six heures du soir, retour en ville des danseurs, musique en tête ; grande dérobée sur tout le parcours du cortège et autour de la place du Centre.
A 8 h. ½ du soir, sur la place du Centre, ou si le temps est mauvais, sous les halles neuves, bal à grand orchestre ; éclairage à giorno.
Dimanche matin, de 8 à 11 heures, et Lundi, à la même heure, sous les auspices du Comité de tir : Tir aux pigeons, prix : deux objets d'art ; Tir à la carabine, prix : deux objets d'art. Entrée : 0 fr. 50.
N.-B. — Les tireurs pourront se procurer des cartouches sur le terrain.

7 septembre 1902 — La musique municipale de Morlaix "embauchée en intérim" pour la Saint-Loup
— Voici le programme du Concert qui sera exécuté à Guingamp, lors de la fête de Saint-Loup, par la musique municipale de Morlaix, le dimanche 7 septembre de onze heures à midi :
1. La Tour d'Auvergne, allegro. A. Chauvin. — 2. Les Dragons de Villars, fantaisie. Maillart. — 3. Le retour à la vie, grande valse. Chabas. — 4. Fra Diavolo, fantaisie. Auber. — 5. Guillaumette, polka. Farigoul.


5 et 6 septembre 1903 — La Lyre Guingampaise, nouvelle formation, prend en main les Fêtes de la Saint-Loup
— Fêtes de Saint-Loup. Concerts. Voici le programme des concerts qui seront donnés dimanche et lundi de onze heures à midi sur la Place du Centre, par la Lyre Guingampaise.
Dimanche 5 : 1. Allegro militaire. Bisch. — 2. Roses Trémières, ouverture. E. Marsal. — 3. Les Deux Pinsons, polka pour 2 pistons. A. Launay. — 4. Adieux à Cordoue, fantaisie. Guillement. — 5. Pitchounette, mazurka pour clarinette. Graffeuil.
Lundi 6 : 1. Allegro militaire. Launay. — 2. Eugénie, mazurka de concert. Gurtner. — 3. Nabuchodonosor, fantaisie. Verdi. — 4. Croquette, polka pour piston. Boisson. — 5. Ivresse et folie, grande valse. Jacoutot.
Le Président de la Lyre, Michel.

Pabu - Fêtes de la Saint-Loup. Le Quadrille américain — La Mazurka
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5 septembre 1903 — Une cabale anticléricale lors de la Fête de la Saint-Loup
— La retraite aux flambeaux de la Saint-Loup. Au cercle "républicain", les Apaches s'exercent. Samedi soir, à l'occasion des fêtes de la Saint- Loup, une retraite aux flambeaux devait avoir lieu. Mais, d'autre part, on annonçait comme presque certaine une manifestation anticléricale. La soirée n'a pas trompé ces pronostics, et il nous a été donné une fois de plus de voir manoeuvrer la petite troupe qui prend son mot d'ordre au cercle soi-disant républicain de Guingamp.
A 8 h. ½, arrivaient devant la mairie, les membres exécutants de l'excellente Lyre Guingampaise, musique indépendante formée il y a quelques mois par d'anciens musiciens de la musique municipale.
La police les place au milieu de la rue, entre deux haies de soldats armés jusqu'aux dents. La présence de ces soldats, de toute la gendarmerie, du commissaire de police en uniforme (chose rare !), des agents de police, tout cela fait penser que quelque chose d'insolite va se passer.
En effet, la retraite commence et aussitôt éclatent quelques hou ! hou ! A bas la calotte !. L'Internationale est chantée par une cinquantaine de gamins qui suivent la musique. Le cortège passe rue Montbareil, devant la demeure de notre maire ; rue des Cantons, hurlements féroces des amis de M. Salaûn en face des écoles libres. La retraite arrive devant la sous-préfecture, nouveaux hurlements cris féroces. La musique s'apprête à jouer un morceau de circonstance comme devant la maison du maire, mais, écœuré de ce tapage voyoucratique, non prévu au programme, le sympathique conseiller municipal qui dirige la musique, donne l'ordre d'avancer : désappointement de la cohorte, dont le protecteur est ainsi privé de la sérénade traditionnelle.
Devant la maison de M. Ricatte, commandant de la place, en l'absence du colonel, les clameurs redoublent d'intensité. Le cri de A bas la calotte ! domine en ce moment et vous avez compris pourquoi. C'est que la maison du commandant est voisine du presbytère.
C'est un spectacle déconcertant ; les musiciens ont beau s'évertuer à souffler dans leurs instruments, les cris, les hurlements, les sifflets dominent. Ce n'est pas un lendemain de Saint-Loup, la plus belle fête et la plus amusante de la région, c'est une débauche d'insultes grossières à la majorité de la population guingampaise.
Mais voici la retraite finie. Un ah ! prolongé sort de la poitrine des véritables guingampois, tandis que la bande hurle toujours. Enfin la Marseillaise est jouée devant la mairie, et les musiciens entrent au café Desancé pour se rafraîchir.
Figurez vous que l'avocat qui s'est donné pour mission d'exciter à la bagarre ses bons amis les Apaches a eu le toupet de prier les musiciens de jouer en chœur le refrain de l'Internationale. La réponse du chef fut fort digne « Ce n'est pas encore édité ».
En attendant, les esprits sont très montés à Guingamp. Les gens du Bloc se croient les maîtres et se livrent à des actes inqualifiables. C'est ainsi qu'hier, à l'issue du concert, un jeune journaliste qui est en même temps membre de la Lyre guingampaise, a été victime de violences de la part d'un révolutionnaire et grossièrement insulté par plusieurs socios. L'esprit de discorde et de haine souffle sur notre ville.
Les honnêtes gens vont être obligés de se défendre, et alors...

La Lyre Guingampaise assure les concerts des Fêtes de la Saint-Loup
4 et 5 septembre 1904
— Dimanche 4 septembre sur la place du Centre, de onze heures à midi : 1. Dardanus, allegro. P. Pautrat. — 2. Une soirée d'automne aux Ardennes. A Sovaeri. — 3. Myrto, polka pour piston. A.S. Petit. — 4. Souvenir, solo pour baryton. Charles H. — 5. Les Chevaliers du travail, fantaisie. P. Pautrat.
— Lundi 5 septembre sur la place du Centre, de onze heures à midi : 1. Le régiment de fer, allegro. P. Pautrat. — 2. Sérénade à Bacchus, fantaisie. P. Pautrat. — 3. Papillon, air varié. P. Bouillon. — 4. Insouciante, valse. E. Marsal. — 5. Caprice, mazurka. Farigoul. Le chef de musique, Michel.
2 et 3 septembre 1906
— Dimanche 2 Septembre 1906, Place du Centre, de 11 heures à midi : 1. Le Tapageur, allegro. Pompée. — 2. Pitchounette, mazurka pour clarinette. Graffeuil. — 3. Les dragons de Villars, mosaïque. Maillart. — 4. La Mascotte, fantaisie. Audrun. — 5. Valse dorée. Labole.
— Lundi 3 Septembre 1906, Place du Centre, de 11 heures à midi : 1. Balsamine, marche. Massot. — 2. La fête au village, fantaisie avec chant. Fajolle. — 3. Plaisanterie, mazurka. Audran. — 4. Si j'étais roi, mosaïque. Adam. — 5. Mimosa, valse. Amourdedieu. Le chef de musique, Kerautret.

Pabu - Fêtes de la Saint-Loup. Promenade entre deux danses — La Polka
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7 septembre 1908 — L'Harmonie de la Jeunesse Laïque et Républicaine prend le relais pour la Saint-Loup
— On nous communique le programme du concert que l'Harmonie de la Jeunesse Laïque et Républicaine donnera lundi matin 7 septembre, sur la place du Centre, de 11 heures à midi.
1. Allegro Militaire. — 2. La Estudiantina, boléro pour piston. Blancheteau. — 3. Charmeresse, valse. Comina. — 4. Grande Fantaisie polka pour clarinette. De Vattes. — 5. Sous la fenêtre, aubade. Roux.
Le Chef de Musique, Léon Mogan.

4 et 5 septembre 1910 — Les fêtes de Saint-Loup attirent toujours une foule considérable
— Un temps superbe a favorisé cette charmante fête de la Saint-Loup, qui a été très réussie.
La fête s'est ouverte samedi soir par une brillante retraite aux flambeaux, avec le concours de la musique militaire.
Hier, de 8 heures à 11 heures, des luttes bretonnes très intéressantes ont eu lieu sur la place du Centre nous en donnerons demain les résultats.
A 11 heures, un fort joli concert du 48e a réuni, sur la place du Centre, une foule d'auditeurs.
Le bal, dans la prairie de Saint-Loup, fut des plus gracieux.
Les gradins étaient remplis de charmantes danseuses en élégantes toilettes ; le spectacle de cette foule dansante était très pittoresque.
Partout, il y a du monde, les étrangers sont en nombre considérable.
Mais le clou de la fête est cette file interminable de cavaliers et de cavalières dansant la dérobée, en revenant de Saint-Loup, pour rentrer en ville. L'arrivée de cette longue théorie sur la place du Centre est remarquable.
Puis encore, une danse sur la place, et l'on se sépare jusqu'au bal du soir.
Aujourd'hui lundi, même programme qu'hier. Encore des danses, toujours des danses.

Annonce des fêtes de la Saint Loup de Guingamp des 3 et 4 septembre 1911
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1er et 2 septembre 1912 — La fête continue
— La Saint-Loup s'est ouverte samedi soir par une brillante retraite aux flambeaux avec le concours de la musique du 48e. Une foule joyeuse l'accompagnait sur tout le parcours.
Dimanche matin, les Guingampais sont allés en foule à la gare à la rencontre des Dinannais accompagnés de leur musique municipale. C'est au son d'un joli pas redoublé que ceux-ci ont fait leur entrée en ville.
Ils ont été reçus à la mairie par M. Billot, maire, et un vin d'honneur leur a été offert.
De 9 heures et demie à 10 heures et demie ils ont donné un concert sur la place du Centre, devant de nombreux spectateurs.
Ce concert a été très goûté, aussi les applaudissements ne leur ont pas été ménagés ; tout le monde est heureux de cette bonne idée des Dinannais d'être venus rehausser l'éclat de la Saint-Loup. Ils ont été partout l'objet d'une cordiale réception; nous espérons qu'ils garderont de leur excursion un très bon souvenir.
Enfin à onze heures voilà le concert si impatiemment attendu de la nouvelle musique municipale de Guingamp dont c'étaient les débuts. Disons tout de suite qu'ils furent on ne peut plus heureux ; il n'en pouvait être autrement avec un chef comme M. Léon Grétry dont l'éloge n'est plus à faire ; en trois semaines il est arrivé à un résultat surprenant.
Des bravos enthousiastes ont été la récompense de ses efforts qu'il n'a pas ménagés et pour les musiciens le meilleur des encouragements.
Nous souhaitons glorieuse et longue carrière à la musique municipale de Guingamp.
L'après-midi, à une heure et demie, le cortège part pour Saint-Loup ; une foule énorme prend la direction du château de Kermarec où, dans une prairie, on dansa jusqu'à six heures.

GUINGAMP - Fête de Saint-Loup - Danse à la Prairie
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publié par Babs Dim 23 Sep 2012 18:33

5 septembre 1921 — La Saint-Loup toujours au rendez-vous sur la prairie du château de Runevarec. Le chef de la musique municipale Grétry mène les danses.
— La Saint-Loup. Je n'avais pas, depuis 25 ans, assisté aux fêtes de la Saint Loup, j'y suis allé cette année et j'y ai retrouvé le même entrain qu'au temps de ma jeunesse.
La tradition de cette fête s'est conservée vivace dans le pays. Quand elle est, comme cette année, favorisée par le beau temps, elle obtient un succès mérité. Les danses dans la propriété Pasquiou, la dérobée conduite par les enfants depuis Saint-Loup jusqu'à la place du Centre, le bal de nuit furent en effet pleins d'entrain. L'organisation était parfaite, la musique excellente.
Disons à ce propos que dimanche matin, sous la direction du maestro Grétry, cette même musique municipale donna sur la Place du Centre un concert qui fut très apprécié des amateurs.


Défilés de la Saint-Loup aujourd'hui — (1/6) (2/6) (3/6) (4/6) (5/6) (6/6)
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Re: Kiosques à Musique

GUISE - La Place Lesur et le Kiosque
(AISNE)
La Haute Ville de Guise et son château, tout comme la ville basse longeant l'Oise sont entièrement fortifiées dès le début du second millénaire.
En 1821, la place de guerre guisarde, perdant de son importance stratégique, est classée en troisième classe ; les anciennes fortifications sont abandonnées, une partie est démolie et, en 1824, elles sont bien souvent réduites à un simple mur d'enceinte.
Le plan napoléonien de 1825 nous indique qu'au sud de ces fortifications, en partant de la berge de l'Oise, nous apercevons le Bastion de la Buse (ou Buze), la courtine de la Buse, puis le Bastion Saint-André. Le long de cette courtine, au pied des remparts, une Oseraie est aménagée : la vannerie de l'Aisne fait l'objet d'un important commerce au XIXe siècle et les principales zones de culture d'osier s'étendent de Guise à Rumigny.

Plan de Guise en 1825 et futures implantations
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Le 17 août 1850, l'Oise franchit ses rives à Guise : des arbres déracinés, des pièces de bois, des barques viennent frapper contre les piles du Grand-Pont ; les eaux de la ville basse s'élèvent à plus d'un mètre de hauteur, les maisons sont sous les eaux ; la place d'Armes et les rues adjacentes sont transformées en torrents déchaînés, des murailles sont enlevées.
C'est à la suite de ces crues que l'Oseraie et les remparts contigus sont aplanis pour donner naissance à une toute nouvelle place, qui prend sa dimension définitive en 1856. Elle est baptisée peu après Place Lesur, en hommage à l'écrivain Charles-Louis Lesur (1770-1849), maire de Guise de 1832 à 1848.

Le terrain de l'ancienne Oseraie n'étant que partiellement occupé par la place Lesur, la municipalité décide d'y construire, sur toute une travée de ladite place, l'école communale de filles et de garçons, ainsi qu'un asile de vieillards. L'architecte Auguste Aimé Pudepièce (1830-1871), est chargé de cette construction. De 1857 à 1860, un bâtiment central entouré de deux pavillons, tous trois en brique et pierre sur deux niveaux, sont ainsi édifiés sur la place Lesur. En 1889, l'architecte Georges Ermant (1852- 1935) procède à quelques modifications et agrandissement de l'Ecole Lesur.

Guise - Kiosque et Ecole Communale — Marché couvert sur la Place Lesur
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La place Lesur est affectée aux marchés qui se tiennent les lundis, mercredis, vendredis et samedis et sert de foirail le 7 de chaque mois. Des comices agricoles s'y déroulent régulièrement.
En 1874, subventionné par le conseil général de l'Aisne, un grand Marché couvert est édifié, occupant toute la travée ouest de la place.

Dès avant 1893, Henri Boncourt (vers 1855-1910), prolixe compositeur de musique, dirige l'Union Chorale de Guise et ses 49 musiciens, mais également la Fanfare municipale la Fraternelle constituée de 42 membres.

Quelques oeuvres d'Henri Boncourt compositeur et chef de la musique de Guise (1897, 1901 et 1898)
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Henri Boncourt finit par convaincre, vers 1901-1902, le conseil municipal, de l'utilité d'un Kiosque à musique, qui va tout naturellement prendre place au centre de la Place Lesur. Octogonal, ses colonnes en fonte reposent sur un soubassement en briques et pierre. Des frises en fer forgé ornent le pourtour de la toiture zinguée surmontée d'une lyre. Son garde-corps est en fer forgé.

Guise - Place Lesur et Kiosque — Kiosque et Prise d'armes sur la Place Lesur
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Les 26 et 27 août 1914, les allemands envahissent Guise. Les bombardements occasionnent de nombreuses destructions : tous les ponts sont anéantis, le château est ruiné, les rues Chantraine et Camille Desmoulins sont sérieusement endommagées ; le Familistère, objet de notre prochain périple, est lui aussi, incendié en partie.
Le bronze de Camille Desmoulins, qui était installé sur la place d'Armes, part à la fonte le 14 mai 1918 (1)
Guise reste occupé par les allemands jusqu'en novembre 1918.

Après l'armistice, des baraquements provisoires sont bâtis, notamment sur la place Lesur, le long de l'Oise.
Le Kiosque à musique qui était resté intact après les deux guerres, ne résistera pas à la destruction invasive des promoteurs de parkings : les années 1960 lui seront fatales.
Kiosque supprimé.

voir ici Place Lesur de Guise en concert sans son kiosque, aujourd'hui.(1/2) (2/2)

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publié par JeanMarc Lun 6 Nov 2017 14:45

23 juin 1878 — La Société philharmonique de Guise et l'Harmonie du Familistère en concert place Lesur
— Guise. Demain, dimanche, concours du comice agricole
Dès 9 heures du matin, exposition publique des animaux et des instruments. A 3 heures, séance de distribution de récompenses. A 6 heures, banquet. Le soir, illuminations et danses publiques.
Morceaux variés de musique, exécutés par la Société philharmonique de la ville de Guise et par l'Harmonie du Familistère.
Le Président, F. Penant-Vandelet.

21 septembre 1922 — Concours de juments suitées sur la place Lesur
— Jeudi 21 septembre s'est tenu à Guise, place Lesur, le concours de juments suitées de trait et de demi-sang.
Peu nombreux étaient les agriculteurs qui répondirent à l'appel des organisateurs.
Dix juments de trait et six de demi-sang ont été présentées. Toutes les primes ne furent pas distribuées ; le Concours de Vervins y gagna beaucoup.

24 et 25 mai 1931 — Grand Festival musical à Guise
14 février 1931 — Les Festivals musicaux sont très rares à Guise ! On a attendu 20 ans depuis le dernier
Guise. Festival de Musique. Le Conseil d'Administration du Syndicat d'Initiative a décidé d'organiser pour les 24 et 25 mai prochain, un festival de musique qui aura sans aucun doute l'agrément de tous.
La dernière manifestation de ce genre a eu lieu avant-guerre. Différents concours sont déjà assurés et les pourparlers sont en excellente voie en ce qui concerne la Musique d'honneur qui doit participer à la manifestation le Lundi de la Pentecôte, son titre et sa qualité sont de sûrs garants du succès qu'elle mérite de rencontrer.
Les membres du Conseil d'Administration soucieux de ne pas reculer devant la grande tâche qu'ils entreprennent, ont décidé de faire appel aux commerçants qui sont directement touchés par la venue à Guise d'un contingent important de consommateurs, pour les aider à recevoir dignement les sociétés invitées.

9 mai 1931 — Quelques réponses des sociétés musicales conviées pour le Grand Festival de Guise
Boué. Nous sommes autorisés à vous annoncer que la phalange musicale de notre petite ville participera au Festival qui aura lieu à Guise les 24 et 25 mai prochain, sous les auspices du Syndicat d'Initiative.
Fresnoy-le-Grand. L'Harmonie de Fresnoy-le-Grand participera au Festival de Musique que le Syndicat d'Initiative organise à Guise les 24 et 25 mai prochains.
Bohain. Les Société musicales de notre ville ont envoyé leur adhésion au Syndicat d'Initiative de Guise. Nous sommes particulièrement fiers de voir que notre cité sera représentée par ses meilleurs éléments au Festival de Musique qui aura lieu les 24 et 25 mai.
Lesquielles-Saint-Germain. « La Renaissante » se déplacera à Guise à l'occasion du Festival de Musique organisé par le Syndicat d'Initiative.
Thenelles. La « Sainte Cécile » dont nous sommes à juste raison très fiers participera au Festival de Musique que le Syndicat d'Initiative organise à Guise les 24 et 25 mai prochains.
L'Harmonie de la Compagnie des Chemins de Fer du Nord participera à ce festival comme Musique d'honneur.
Les Guisards seront contents de pouvoir écouter la nombreuse Société que nous déplacerons. Les organisateurs nous ont assuré un train spécial qui quittera Ribemont vers midi le 24 mai prochain. Tout est donc pour le mieux.

9 mai 1931 — Huit Kiosques à musiques sont réquisitionnés pour le Festival. Déroulement des Fêtes
— Voici quelques échos du Festival de Musique qui se déroulera à Guise les 24 et 25 mai prochains, organisé par le Syndicat d'initiative, sous la présidence d'honneur de M. Colin, administrateur-gérant de la société du Familistère de Guise et avec la collaboration de la Musique municipale, de l'Harmonie du Familistère et de la Société de Trompettes « La Fraternelle ».
Les fêtes commenceront dès le samedi soir par une retraite aux flambeaux, dont l'heure sera fixée ultérieurement et dont le départ sera donné rue de Vervins.
Toutes les Sociétés et tous les habitants sont invités à participer à cette retraite aux flambeaux qui ouvrira l'ère musicale dont le Syndicat d'Initiative nous gratifie pour les Fêtes de la Pentecôte.
Toute la matinée du dimanche sera remplie par l'arrivée des Sociétés participantes et de la Musique d'honneur, plus de mille exécutants, avec leur suite inévitable, défileront dans nos murs et animeront notre ville. L'après-midi, rassemblement de toutes les Sociétés participantes, Place de la Gare et défilé.
Itinéraire. Place de la Gare, rue de Robbé, Place de la Poterne, rue Camille Desmoulins, rue Lesur, rue Chantraine, rue C. Desmoulins, rue de Villers, rue Sadi-Carnot, Place du Familistère, rue A. Godin, Place Lesur (dislocation).
Les Sociétés engagées rejoindront alors les Kiosques qui leur sont affectés et qui seront édifiés aux endroits ci-dessous : Place d'Armes, Place du Familistère, rue Sadi-Carnot, Place L. Meurisse, Plateau des Coutures, Pont de Fer, Place de la Poterne, Carrefour Usine Cau.
A l'issue des Concerts de quartier et lorsque toutes les Sociétés auront rejoint la Place Lesur, la Musique d'honneur dont la phalange ne compte pas moins de 120 exécutants se fera entendre à son tour.
Le soir, nouveau Concert par une nouvelle Musique qui ne participera pas au défilé, mais dont la venue pour être tardive ne manquera pas cependant d'attirer les amateurs Place Lesur.
Intermèdes de Cor de Chasse pendant la journée et dans la soirée.
Le soir, grand bal, au Marché Couvert.

23 mai 1931 Résumé du programme du Grand festival de musique des 24 et 25 mai
— Aujourd'hui samedi, retraite aux flambeaux avec toutes les sociétés de la ville et du Familistère. Dimanche, à 10 h. 30, au pont de fer, réception des harmonies de Vervins et Marle réunies ; à 13 h., place de la Gare, rassemblement des sociétés pour le défilé ; à 15 h., concerts dans les différents quartiers ; à 24 h, au marché
couvert, bal. Lundi, à 11 h. 30, place Lesur, réception de l'harmonie des chemins de fer du Nord de Paris ; à 15 h. 15, place Lesur, concert par l'harmonie des chemins de fer du Nord ; à 16 h. 45, kiosque du Familistère, concert par l'harmonie des usines Godin ; à 21 h., place Lesur, bal public.

Guise - Vue aérienne place Lesur
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Orchestre d'Harmonie l'Art musical de Guise, aujourd'hui.

Formations musicales actives à Guise en 1909 :
Fanfare municipale, directeur Boncourt, 42 exécutants ;
Harmonie du Familistère, fondée en 1872, président Bailliot, direction Poulain, 72 exécutants.


(1) Une statue en bronze célébrant le guisard Camille Desmoulins (1760-1794), est commandée, par souscription publique, en 1883, au sculpteur Amédée Doublemard (1826-1900). Une fois terminée, l'oeuvre reste pendant plusieurs mois entreposée sous un hangar de la ville, avant d'être enfin érigée en mai 1884 sur la place d'Armes de Guise. Erigée oui, mais non inaugurée, pour cause de dissensions politiques communales.
Il faut attendre 6 ans, le 19 octobre 1890, pour qu'enfin, Desmoulins soit enfin honoré. ... sous la pluie battante, en présence du maire Flamant qui
patauge dans les rues boueuses accompagné du 87e Régiment d'infanterie, de l'Harmonie du Familistère, de la Société de secours mutuels, des Sapeurs Pompiers de Guise, des Chevaliers sauveteurs de l'Aisne, des Archers du Familistère et de dix-sept sociétés de gymnastique et de tir des environs.
Sur la place d'Armes, une estrade couverte est réservée aux invités.
Les tambours et clairons battent et sonnent aux champs, la Marseillaise est entonnée, suivie des sempiternels discours.
Un banquet est servi à cinq heures et demie dans la halle du Marché couvert place Lesur ; à huit heures, des toasts sont portés par le maire et des députés présents...
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Re: Kiosques à Musique

GUISE - Vue sur le Parc du Familistère
(AISNE)
Le nom de Jean-Baptiste André Godin (1817-1888), fait immédiatement référence à l'antonomase de son créateur. Sans lui, les poêles à charbon et à bois et autres fourneaux n'auraient pas eu le succès phénoménal qu'ils ont engendré.
Godin, fils d'un serrurier d'Esquéhéries dans l'Aisne, grâce à la substantielle dot de 4.000 francs que son épouse Marie-Sophie-Esther Lemaire lui apporte en 1840, crée l'entreprise Godin-Lemaire et fonde un atelier destiné à produire des appareils de chauffage et de cuisine en fonte de fer, à usage domestique. Si le procédé n'est pas nouveau à cette époque — ainsi en 1771, des poêles en fonte de fer, utilisant du charbon de pierre, sont utilisés pour chauffer des serres de vers à soie —, il est peu répandu, les poêles étant, fréquemment, constitués de tôle.
Godin va améliorer ses appareils et fait breveter ses perfectionnements : l'ordonnance n° 9385 du roi Louis Philippe du 26 mai 1841 homologue sa demande d'un brevet de dix ans, faite le 15 février 1841, pour un nouveau poêle au charbon.
En 1843, dans les réclames, Godin se présente comme fabricant breveté de poêles-cuisines :
Fabrique et expose des poêles-cuisines qui ont l'avantage de pouvoir servir en même temps au chauffage des appartements et à faire la cuisine des petits ménages ; il en fabrique de toutes les formes et pour toutes les fabriques. (Catalogue de la 7e exposition des produits de l'Industrie, à l'Orangerie des Tuileries de 1843)

En 1846, il déménage son atelier d'Esquéhéries à Guise, dans le faubourg de Landrecies. D'une vingtaine d'ouvriers en 1846, les usines vont compter jusqu'à neuf cents ouvriers en 1870.
A l'image des gros industriels paternalistes du XIXe siècle, Godin met en route, à partir de 1857, son propre projet qu'il appelle le
Familistère. Godin n'en est d'ailleurs pas à son premier néologisme et ne déteste pas faire parler de lui : le 4 mai 1848, soit deux ans après son installation à Guise, il compose un hymne patriotique, La Guisienne, entonné et repris par tous les guisards sur la place d'Armes.(1)

L'industriel, afin de mettre en place sa communauté ouvrière idéaliste, quasiment autarcique, fait l'acquisition, en 1857, d'un vaste terrain, situé entre le canal du Moulin et l'Oise, face à ses usines.
De 1860 à 1878, Godin fait bâtir trois larges bâtiments d'habitation destinés au logement des familles de ses ouvriers, mais également à leur assurer les infrastructures nécessaires à la vie communautaire, familiale et sociale :
nourricerie et pouponnat, théâtre et écoles, buanderie, piscine, bibliothèque, parc et jardin.
D'autres bâtiments sont également édifiés, notamment ceux destinés à l'alimentation : boulangerie, boucherie, charcuterie, épicerie, café, restaurant... Une mercerie, un magasin d'ameublement complètent la ville. Des jeux, tels le billard, sont aménagés.
Nulle part il est question de spiritualité : ni église, ni chapelle...


Vue d'ensemble du Familistère dit Palais Social de Guise
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Plan de Guise en 1825 et futures implantations
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En 1859, une Fanfare est fondée, à l'aide du personnel du Familistère. Elle devient, en 1872, l'Harmonie du Familistère et compte une soixantaine de membres, elle participe fréquemment aux divers concours régionaux et même nationaux.
Un Kiosque à musique, très rudimentaire et rustique, est édifié, dès 1860, au bord du Canal du Moulin, près de la future aile droite du Palais du travail, nom attribué aux bâtiments du Familistère.
Ce Kiosque, à forme octogonale, en bois, est constitué d'une estrade et d'un garde-corps, sans toiture.

Guise - Premier Kiosque à musique en bois du Familistère — Fanfare de Laeken devant le Kiosque à musique du Familistère
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Ce n'est qu'à partir de 1880 — la population atteint à ce moment 1.700 habitants — que l'association coopérative du Familistère Godin est créée, permettant aux ouvriers de devenir progressivement propriétaire de leur outil de travail et de leur logement. Il a fallu au préalable que Jean-Baptiste Godin règle, de 1863 à 1877, le long conflit de sa séparation d'avec son épouse Marie-Sophie-Esther Lemaire, laquelle sera assassinée en février 1890.(2)
Godin décédé en 1888, les associés décident immédiatement de faire ériger un mausolée et une statue de bronze à sa mémoire. Les sculpteurs Tony Noël (1845-1909) et Amédée Donatien Doublemard (1826-1900) sont chargés de leur exécution. Ces oeuvres sont inaugurées le 2 juin 1889 sur l'esplanade du Palais Social, en présence d'une foule considérable.
Godin a légué la quotité disponible de ses biens à la coopérative du Familistère. Sa seconde épouse, Marie Moret-Godin en est l'administratrice-gérante dès février 1888, pour quelques mois. Lui succèdent François Dequenne jusqu'en 1897, puis Louis-Victor Colin à compter du 12 septembre 1897. La nomination de celui-ci est l'occasion d'un grand concert de l'Harmonie et d'un jour de congé pour tous.

L'Harmonie, hormis les concerts qu'elle donne tous les quinze jours sur le Kiosque lors de la belle saison, organise plusieurs bals par an et, chaque année, un concert au théâtre du Familistère, avec le concours d'artistes et d'amateurs. Une subvention de 3.000 francs est allouée aux musiciens.

Guise - Kiosque du Familistère sur le canal du moulin avant travaux de remplacement des rambardes de bois par des balustrades en fer forgé et étaiement des quais du canal par des pavés de pierre en lieu et place de madriers de bois.
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Le 29 août 1914, l'aile gauche du Palais du travail est incendiée par les troupes allemandes d'invasion. De ce jour jusqu'en octobre 1918, le Familistère subit l'occupation. A partir de 1917, tout l'outillage, le matériel et le stock sont pillés, les machines brisées : une mise à sac en règle.
Le 14 mai 1918, la statue de bronze de Jean-Baptiste Godin part pour la fonte.
Le Kiosque à musique a vraisemblablement terminé son existence en bois de chauffage durant l'hiver 1917-1918.

Après l'armistice, le Familistère renaît de ses cendres.
Un vrai Kiosque à musique est édifié, au même l'emplacement que l'ancien, en 1921. Il présente beaucoup de similitudes avec son voisin guisard de la Place Lesur. Tout comme lui, octogonal, son soubassement est constitué en briques et pierre ; des briques colorées sont disposées de manière à former des motifs d'ornement. Ses colonnes sont en fonte, sortant à coup sur des fonderies Godin. Sa toiture est en zinc surmontée d'une lyre, son garde corps est en fer forgé.

Le 16 septembre 1922 a lieu l'inauguration d'un monument aux morts de 1914-1918, devant l'aile droite du Familistère, non loin du Kiosque à musique. Cette oeuvre massive en béton est due aux sculpteurs, les frères jumeaux Jan et Joël Martel (nés en 1896, tous les deux décédés en 1966). Dans le même temps une copie de la statue de Jean-Baptiste Godin est à nouveau érigée, réalisée par Félix Charptentier (1858-1924).

L'aile gauche du Palais du Travail, incendiée en 1914, est reconstruite en 1924.
Le Familistère est revendu en 1968, à la société Le Creuset qui, à son tour, cède les pavillons d'habitation en copropriété, les parties publiques du Familistère étant reprises par la commune de Guise.
Le Kiosque à musique, devenu monument historique en 1991, est rénové en 2006.
Kiosque toujours en place.

voir ici Kiosque du Familistère de Guise, aujourd'hui.
Kiosque au bord du Canal du Moulin (1/2) (2/2)
Le Familistère de Guise et le Kiosque à musique, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Mer 8 Nov 2017 18:51

20 août 1891 — L'harmonie du Familistère de Guise à Laeken près de Bruxelles
— La musique du familistère de Guise, s'est rendue samedi à Laeken près de Bruxelles où l'établissement a une succursale quai des Usines. Cette visite a donné lieu à une fête au Familistère laekennois.
La réception a été très brillante ; un cortège, composé de toutes les Sociétés de la commune, s'est formé à 9 heures ½, parvis St-Roch. A 10 heures, les excursionnistes français ont été reçus à la Maison communale. M. Bockstael, bourgmestre, leur a souhaité la bienvenue, en leur disant qu'il les recevait comme des amis, et qu'ils étaient l'objet de vives sympathies. « En peut-il être autrement ? a-t-il ajouté ; vous appartenez à un grand pays que nous aimons, pour qui nous avons la plus sincère reconnaissance, parce qu'il a concouru à l'établissement de la neutralité de notre chère patrie. »
Après avoir fait l'éloge de l'institution, qui a pour programme « amélioration de la situation des classes ouvrières par l'association du capital et du travail », le bourgmestre de Laeken a bu à la prospérité de la France et au bonheur des dignes membres du Familistère ce Guise.
Dans cette même solennité, M. Bockstael a fait remise solennelle d'un drapeau au Familistère de Laeken.

19 septembre 1897 — Lors de la nomination de Louis-Victor Colin en tant que gérant du Familistère, un grand concert est donné par l'Harmonie.
— Guise. L'assemblée générale des associés du Familistère s'est réunie le 12 septembre à l'effet d'élire un directeur-gérant à la place de M. Dequenne.
C'est M. Colin-Dequenne, gendre du premier, qui a obtenu la majorité absolue des suffrages.
M. Colin est un jeune gérant, très instruit, très sérieux et fort travailleur. Après l'élection, l'Harmonie a donné un brillant concert, le Familistère s'est mis en fête.
Le lendemain, M. Colin a offert une journée de congé à tous les usiniers qui ont touché quand même leurs salaires.

16 septembre 1922 — Inauguration du monument aux morts de 1914-1918 sur la place du Familistère, suivie d'une Fête de l'Enfance
— Samedi eut lieu à la gare, la réception de la Musique de Bruxelles. A 20 heures 30, les Belges donnaient un concert très applaudi sur la Place Lesur. Au cours de l'audition musicale, M. Toussaint, maire, remit au chef une superbe gerbe de fleurs.
Dimanche matin, le Conseil municipal de Guise, le Conseil d'Administration du Familistère, les pompiers de l'usine et de la ville, l'Oeuvre postcolaire, les sociétés de combattants et de mutilés, les Trompettes, les archers du Familistère, les Vétérans de 1870, la Société de Tir, la Fanfare municipale, une délégation de pompiers belges, la Musique du Bruxelles et une foule énorme se réunissaient devant le monument où des fleurs et des palmes de bronze furent déposées.
Tour à tour, M. Colin, administrateur du Familistère ; M. le docteur Devillers conseiller général ; M. Blancanneau, président des délégués de l'usine, président des délégués de l'usine, prirent la parole pour glorifier les héros.
Pendant la cérémone, les enfants chantèrent et les musiques jouèrent la Marseillaise et la Brabançonne.
L'après-midi, on inaugura la statue de Jean-Baptiste André Gaudin, érigé sur la place du Familistère. Un discours fut prononcé par le gérant de l'usine et les élèves du Familistère entonnèrent le Chant du Travail.
Après un lâcher de pigeons eut lieu, à 15 heures, la fête de l'Enfance : des prix et des jouets furent décernés aux écoliers.
A l'issue de la distribution des prix, un buste fut remis à M. Colin, à l'occasion de ses 25 années du gérance.
Un ballet, exéruté par dix fillettes et dix garçonnets costumés, obtint ensuite un grand succès.
La journée du dimanche se termina par un concert donné par la Musique Belge, dans la cour du pavillon Central du Familistère, et un bal très animé qui se termina tard dans la nuit.

Guise - Inauguration du monument aux morts au Familistère le 16 septembre 1922 — Fête de l'Enfance
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30 avril 1927 — Concert de l'Harmonie du Familistère sur le Kiosque.
— Guise. L'harmonie du Familistère et la société de Trompettes la Fraternelle donneront concert ce soir, à 20 heures, kiosque du Familistère.

7 et 8 septembre 1930 — Fête de l'Enfance au Familistère de Guise
— Guise. La fête de l'Enfance sera célébrée les 7 et 8 septembre. Programme :
Samedi 6 , à 20 heures, concert, par l'harmonie du Familistère, retraite aux flambeaux par les trompettes. Dimanche après-midi : manifestation patriotique au monument aux morts, défilé devant la statue de Godin, distribution des prix aux enfants des écoles, remise de décorations, fête gymnique ; le soir, feu d'artifice, bal. Lundi matin : Jeux divers ; l'après-midi, bal d'enfants ; à 20 heures, concert par la symphonie ; à 21 heures, bal.

Guise - Fête de l'enfance des 6 et 7 septembre 1885
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2 mai 1931 — La Fête du Travail au Familistère
— Guise. La fête du travail aura lieu dimanche et lundi prochain. Ce soir samedi, ouverture de la fête : concert par l'harmonie du Familistère, retraite aux flambeaux. Dimanche matin, course cycliste, manœuvre de pompes à incendie ; l'après-midi, exercices gymniques par la « Pacifique », concerts par la société de trompettes et l'harmonie, courses pédestres ; le soir, bal.
Lundi matin, jeux divers pour les enfants des écoles et le personnel du Familistère, tir à l'arc, tir à la carabine ;
l'après-midi, continuation des Jeux ; le soir, bal.


24 et 25 mai 1931 — Grand festival de musique de Guise. Concert sur le kiosque à musique

— Un grand festival de musique, organisé par le syndicat d'initiative, aura lieu à Guise les 24 et 25 mai.
Aujourd'hui samedi, retraite aux flambeaux avec toutes les sociétés de la ville et du Familistère. Dimanche, à 10 h. 30, au pont de fer, réception des harmonies de Vervins et Marle réunies ; à 13 h., place de la Gare, rassemblement des sociétés pour le défilé ; à 15 h., concerts dans les différents quartiers ; à 24 h., au marché
couvert, bal.
Lundi, à 11 h. 30, place Lesur, réception de l'harmonie des chemins de fer du Nord de Paris ; à 15 h. 15, place Lesur, concert par l'harmonie des chemins de fer du Nord ; à 16 h. 45, kiosque du Familistère, concert par l'harmonie des usines Godin ; à 21 h., place Lesur, bal public.


4 au 7 septembre 1937 — Fête de l'enfance. Concert par l'Harmonie du Familistère sur le Kiosque de la pelouse
— La Fête de l'Enfance organisée par le Familistère de Guise aura lieu les 4, 5 et 6 septembre, sous la présidence de M. Rabaux, administrateur.
Samedi, au Kiosque de la pelouse, concert par l'Harmonie du Familistère.
Dimanche, de 8 à 10 heures, sur le terrain, match de basket-ball.
A 14 h 30, distribution des prix (cour du pavillon central), présidée par M. Rabaux, avec le concours de l'Harmonie, de la Société de Trompettes La Fraternelle et des diverses sociétés du Familistère.
A 17 heures, au théâtre, sur invitation, représentation par les enfants des écoles.
A 20 h. 30, productions gymniques avec projection par La Pacifique, chef M. Méreau.
A 21 heures 30, bal à grand orchestre.
Le lundi, de 8 à 12 heures, jeux divers pour les enfants des écoles du Familistère et les enfants du personnel de l'usine.
Tir à l'arc et jeux divers pour le personnel de l'usine.
A 10 h. 30, distribution de friandises pour les enfants du Bambinat et de la Nourricerie.
A 14 h. 30, représentation enfantine réservée au personnel de l'usine suivie de bal d'enfants.
Le soir, grand bal public et gratuit.

L'Harmonie du Familistère, fondée en 1872, fait suite à une fanfare créée en 1859.
Coutellier est chef de cette formation en 1882.
En 1885, l'Harmonie du Familistère et ses 64 exécutants est dirigée par Poulain. En 1896 et 1897, il dirige en plus la société de Trompettes du Familistère forte de 28 musiciens.
En 1909, l'harmonie compte 72 exécutants, est présidée par Bailliot et toujours dirigée par Poulain.
Jean-Antoine-Vidal Deprimoz, né en 1874, dirige l'Harmonie en 1932
Elle cessera ses activités en 1968.


(1) Godin était un adepte des néologismes : avant son Familistère, il s'était essayé avec la Guisienne.
A la suite de la révolution du 22 au 25 février ayant amené l'abdication de Louis-Philippe, des élections législatives ont lieu les 23 et 24 avril 1848, et, à Guise, elles sont suivies, le 4 mai 1848, d'une grande fête, au cours de laquelle Jean-Baptiste Godin fait parler de lui en composant un hymne patriotique de son acabit.
La fête qu'on célébra avec beaucoup de pompe et d'enthousiasme, le 4 mai, acheva de rassurer les esprits. La troupe fraternisa avec le peuple dans un banquet offert à la ligne par la garde nationale. Les tables avaient été dressées en plein air sous une allée de marronniers et ne réunirent pas moins de quatre cent cinquante convives. Des chants républicains et nationaux s'y firent entendre et furent vivement applaudis. Un officier du 45e de ligne porta un toast à la garde nationale de Guise, concluant à l'union et à la fraternité de tous les membres de la république. M. Lépine, commandant de la Garde nationale, depuis un grand nombre d'années, en porta un autre à l'union de l'armée et de la garde nationale.
Un hymne patriotique composé par un citoyen de la ville, M. Godin-Lemaire, et décoré du titre de La Guisienne
fut chanté pour la première fois sur l'air du chœur des Girondins, qui retentissait alors par toute la France.

(Chronique de l'Abbé Pêcheur, vicaire de Guise. 1851)

(2) Marie-Sophie-Esther Lemaire, assassinée le 16 février 1890.
Née le 1er septembre 1819 à Esquéhéries, Esther Lemaire se marie le 19 février 1840 avec Jean-Baptiste André Godin. Elle entame, en 1862, une instance de séparation pour adultère. A l'issue de ce procès qui s'achève en 1877, Godin verse deux millions et demi de francs à Esther Lemaire.
Godin se remarie avec sa concubine Marie Moret (1840-1908) le 14 juillet 1886.
Le 16 février 1890, Esther Lemaire est tuée de six coups de hache sur la tête et dans le dos, dans sa maison d'Esquéhéries. Le mobile du meurtre serait le vol. Les deux coupables, Louis-Isidore Jeulin et Alfred-Léonard Demeaux, sont arrêtés, condamnés à la peine de mort le 6 juin 1891 par la cour d'assises de Douai, et exécutés le 13 août 1891, à Avesnes.
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Re: Kiosques à Musique

HAGONDANGE - Parc municipal - Kiosque à musique
(MOSELLE)
Le village d'Agondange qui compte moins de deux cents âmes au XVIIIe siècle, est situé à mi-chemin entre Metz et Thionville. De par sa situation, il est bien placé pour constituer une étape pour les postes aux chevaux et messageries. Aussi, dès avant 1748, un Relais des Postes est mis en place à Agondange, sur la Route de Metz, face à la place de l'Eglise. J. Forfer, Maître des Postes, y fait construire une belle bâtisse, devant un grand terrain longeant la route.
En 1792, la taxe des voyageurs est de 25 sols par cheval et par poste parcouru, une poste est équivalente à deux lieues. De Metz à Hagondange (nouvelle orthographe de la commune), il faut compter 2 postes ; en poursuivant sur Thionville, 1 poste ½.
Le plan cadastral de 1808 nous indique clairement que le grand jardin du Maître des Postes est soigné et entièrement arboré.

Plan de Hagondange en 1808
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Léonce de Curel (1797-1863), fils du directeur des fortifications à Metz, Nicolas François de Curel, fait carrière dans l'armée et prend sa retraite prématurément en 1830. Il se lance alors dans la politique et s'adonne à sa passion, la chasse. Il rédige de nombreux articles polémiques et écrit ou traduit plusieurs ouvrages liés à sa marotte, notamment Boutades d'un chasseur, souvenirs et mélanges (1857) ou encore L'art et les plaisirs de la chasse au lièvre (1862).
Résidant à Metz, marié à une irlandaise, il vient s'installer à Hagondange où il acquiert, dans les années 1830, le Château et le jardin-parc, ancienne propriété du Maître de Postes.
Léonce de Curel se fait élire maire de Hagondange de 1848 à 1852. Son fils Ernest-Robert de Curel (1829-1893), reprend le domaine castral, le poste de maire de 1865 à 1871, et le titre de baron.

A partir de 1871 jusqu'en 1918, Hagondange, avec toute la Moselle et l'Alsace, subit quarante sept ans d'occupation allemande, c'est le black-out des informations pour les chroniqueurs... Hagondange devient Hagendingen pendant cette période.

En 1893, Mélanie Arson de Curel, baronne douairière, et son fils Gaston de Curel (1862-1947) reprennent le flambeau familial.
Le jardin privé de la famille de Curel, est, de temps à autre, prêté pour les grandes manifestations : ainsi, le 23 septembre 1923, a eu lieu la remise du drapeau aux sections de l'Union nationale des Anciens Combattants de Hagondange. Une estrade est élevée sur le Parc, les Sociétés de musiques sont présentes et de nombreuses associations et représentations y participent...

Hagondange - Château de Curel et son jardin en friche
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Au décès du baron de Curel, ses filles cèdent, en décembre 1947, le Château et le Parc à la Société des Aciers Fins de l'Est (S.A.F.E.), à l'usage de son personnel.
La Commune de Hagondange qui guignait le terrain pour en faire son jardin municipal, s'y est pris trop tard. Après quatre années de négociations, en 1951, la municipalité finit par reprendre le Parc, auprès de la Société des Aciers Fins de l'Est, en échange du Chateau Renaud et de quelques travaux à réaliser ; le château de Curel est, quant à lui, revendu en copropriété.
Réaménagé, le Parc municipal est aussitôt ouvert au public avec statues, vasques et bassin.
Un Kiosque à musique, constitué de béton, comme il est d'usage à cette période, est édifié au fond du parc, devant l'ancien château, peu après 1951.
Kiosque toujours en place.

voir ici Kiosque-auditorium du Parc municipal de Hagondange, aujourd'hui.
Un des rares concert photographiés sur le kiosque (fête de la CGT mai 1971)
Spectacle sur une estrade édifiée sur la place du Marché, la scène du Kiosque-auditorium étant trop étroite.
Château de Curel de Hagondange, rue Jeanne d'Arc, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Lun 13 Nov 2017 09:04

23 septembre 1923 — Le Parc Privé du château de Hagondange, futur Parc municipal, prêté gracieusement à l'U.N.C.
— Hagondange. Le 23 septembre a eu lieu la remise du drapeau aux sections de l'U.N.C. de Hagondange et de Flévy. Un service solennel où le R.P. Pruvost, ancien camarade de la première division prononça une émouvante allocution et où furent bénis les drapeaux, avait précédé un banquet de cent couverts. Au dessert, M. Huckendubler, président d'honneur, exposa le programme de l'après-midi et notre camarade Castin, président du groupe de la Moselle, marqua l'esprit d'union et de solidarité qui anime les membres de l'U.N.C, et présenta les excuses des sections de Sarreguemines Forbach. qui n'ont pu se rendre à Hagondange.
A 14 heures, les sections prirent le chemin du parc du château de Curel, mis gracieusement à la disposition de l'U.N.C. de Hagondange, où eut lieu la remise officielle des drapeaux.
Devant la façade du château de Curel, une estrade était élevée et les drapeaux des sections de l'U.N.C. de Metz, Longwy, Joeuf, Rombas, Uckange, Châtel-Saint-Germain, Rosselange, du Poilu de France, de l'Association des engagés volontaires et anciens combattants de Lorraine, de l'Association générale des Mutilés de guerre, de l'Association des anciens combattants des cantons de Hayange et Fontoy se déployèrent et formèrent un cercle impressionnant.
Puis apparurent M. le général Schmitt, M. le général Hirschauer, sénateur de la Moselle ; M. Çastin, président du groupe de l'U.N.C. de la Moselle; M. Hulot, délégué de la sous-préfecture, et M. Huckendubler, président d'honneur de la section de Hagondange.
M, le général Schmitt remit alors les précieux emblèmes entre les mains de M. Rebuffer, président de la section de Hagondange.
Après la cérémonie, les anciens combattants et la foule se retrouvèrent dans la salle Werner, où l'active société la « Comédie Lorraine » donna une magnifique représentation théâtrale.
Il faut remercier, avant de clore ce bref compte rendu, les organisateurs de cette manifestation, que les Sociétés de musique de Rosselange et de Hagondange, la Comédie Lorraine, par leur gracieux concours, firent plus grandiose et plus impressionnante.
(La Voix du combattant. 4 novembre 1923)
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Re: Kiosques à Musique

HAGUENAU - Le Kiosque à Musique
(BAS RHIN)
Tours, bastions, demi-lunes, toute la panoplie de la défense militaire en règle est mise en oeuvre pour fortifier la ville de Haguenau à partir du XIIe sècle. Plusieurs enceintes s'y succèdent, agrandies et renforcées.
Le traité de Munster de 1648 ratifie le rattachement de l'Alsace à la France, dont Haguenau dirige, depuis 1354, la ligue du Décapole regroupant une dizaine de villes alsaciennes.
Louis XIV qui ne voit pas d'un très bon oeil la survivance de cette ligue, surveille de très près Haguenau. Ainsi, le 23 avril 1674, il écrit à son
cousin le vicomte de Turenne pour charger le Marquis de Louvois de laisser la tête de Haguenau bien garnie, en un mot, d'y maintenir une armée capable de contrôler la ville. Joignant les gestes à la parole, le 4 décembre 1674, le Vicomte de Turenne précise à Michel Le Tellier qu'il dispose de 6 bataillons à Haguenau, et que deux autres compagnies sont en route...
Afin de briser toute velléité d'hégémonie haguenovienne, Louis XIV donne l'ordre, en décembre 1676, de faire raser Haguenau. C'est Joseph de Pons, baron de Montclar (1625-1690) qui est chargé des basses oeuvres : du 17 janvier au 10 février 1677, avec l'aide de 400 soldats, 5 redoutes, 32 tours, 8 batardeaux et 2 écluses sont minés et détruits, les murailles sont entamées de tous côtés.
Des volumes considérables de pierre et de terre sont déplacés à cette occasion : 31.200 toises cubes (la toise cube équivaut à 7,40 mètres cubes) sont transportés dans les fossés, dans les chemins entourant la ville et sur les demi-lunes. A raison de 3 livres par toise de maçonnerie et de 15 sols par toise de terres, la dépense de cette mise à sac s'élève à 37 545 livres.
Pour faire bonne mesure, le Maréchal de Créqui (1625-1687), ordonne le 16 septembre 1677, de faire incendier ce qui reste de Haguenau. La coupe est pleine !...


Plan de Haguenau en 1840 et implantations futures
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Quatre portes commandaient l'accès des fortifications : porte de Bischwiller, de Wissembourg, de Bitche et de Strasbourg. Face à cette dernière, hors les murs, la municipalité et le conseil général du Bas-Rhin décident, en 1846, de faire passer la ligne de chemin de fer reliant Strasbourg à Wissembourg, et d'installer la Station (Gare) devant les demi-lunes, toujours en place, des anciennes fortifications.
Le tronçon de chemin de fer Haguenau-Strasbourg est inauguré le 18 juillet 1855, précédant la section Haguenau-Wissembourg en novembre 1855.
Le choix de l'emplacement de la Station de Haguenau avait pour condition l'ouverture d'une nouvelle porte dans la Ville, l'accès par la porte de Strasbourg exigeant de faire un large détour aux usagers. Lors de l'inauguration de la Gare, rien n'est encore fait pour cette percée à travers les murailles, décidément bien vaillantes de la cité : en dépit des accords obtenus, le projet est reporté pour raisons financières.
En 1856, un passage de deux mètres de large est aménagé à travers la demi-lune et les murailles, reliant enfin la gare de Haguenau, en face de la rue de l'Eglise — la future rue Saint-Georges.

Haguenau - Plan de la gare en 1855
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Haguenau - Gare et Jardin de ville (Stadtpark) en 1910
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Les remparts de Haguenau sont déclassés en 1867, les murailles sont, dès lors, démolies et rasées pendant les années qui suivent.
Nul ne l'ignore, Haguenau passe sous le joug de l'empire allemand à partir de 1871 et le reste jusqu'en 1918. Xavier Joseph Nessel (1834-1918), maire de Haguenau de 1870 à 1902, et ses administrés vivent dorénavant à l'heure allemande.

En 1882, la porte de Strasbourg est rasée, les 3 demi-lunes qui faisaient face à la Gare sont éradiquées. Un boulevard est aménagé longeant le chemin de ronde, depuis l'ancienne porte de Strasbourg jusqu'à la rue Saint-Georges : la Zuchthausstrasse, aujourd'hui boulevard Nessel.
A la place des demi-lunes supprimées, entre la Gare et la Zuchthausstrasse, un Jardin public est implanté, de 1883 à 1887, prenant diverses appellations : Stadt Garten, Stadtpark ou encore Bahnhof park. De nombreuses plantations, des allées de promenades, des bassins avec effet d'eau et un grand étang avec une grotte y sont aménagés.
Le chroniqueur alsacien Charles Grad (1842-1890) nous donne un aperçu de ce qu'étaient les anciennes fortifications haguenoviennes en décembre 1888 :
Des remparts de l'enceinte fortifiée, debout au moment de l'annexion à l'empire allemand, il reste seulement des tronçons. Des jardins remplissent une partie des fossés de la forteresse disparue et remplacée maintenant par des boulevards plantés d'arbres. Beaucoup de squares ornés d'arbustes et des parterres de fleurs à l'intérieur, avec des allées ombreuses et fraîches. Les rues sont propres, bien pourvues d'eau et de lumière.

Haguenau - Parc de la Gare (Bahnhof-Park) — Park et grotte
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Haguenau est une ville de garnison : en 1885, on dénombre 1785 militaires répartis entre le régiment de cavalerie, le régiment d'infanterie et le bataillon de chasseurs.
Nonobstant le goût immodéré des alsaciens pour la musique, et la présence de nombreuses formations musicales et surtout de musiques militaires, les diverses intentions d'édification de Kiosque à musique ne dépasseront cependant pas le stade de projet avant longtemps.

En octobre 1923, la municipalité de Haguenau lance un concours pour l'érection d'un monument aux morts de la guerre 1914-1918. Seuls les sculpteurs et architectes français nés en Alsace et domiciliés en Alsace depuis au moins un an ont le droit de concourir. Le 31 décembre 1923, le 1er prix est attribué au sculpteur Edouard Preiser (né en 1877) et à l'architecte Théo Berst (1881-1962) qui réalisent ce monument de bronze et de grès rose, érigé en 1925 dans le Jardin public devenu le Parc de la Gare.

Haguenau - Monument aux morts 1914-1918 — Gare et Kiosque à musique
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Le 3 décembre 1935, Désiré Brumbt, maire de 1935 à 1959, décide enfin, avec son Conseil municipal, de faire édifier un Kiosque à musique dont le devis se monte à une vingtaine de mille francs dans le parc de la gare, étant entendu qu'il sera organisé une nouvelle fête par les diverses sociétés en vue de réunir les fonds nécessaires.
Les entreprises Mull, Hild et Auguste Brisach & fils vont participer à la construction de cet édifice octogonal à la toiture en zinc, dont les colonnes et le garde-corps en acier reposent sur un soubassement en ciment.
Inauguré en 1936 à l'entrée du Parc de la Gare, le Kiosque fait face à l'ancienne Bahnhofstrasse, rue qui reliait la Gare à la rue Saint Georges, laquelle voie sera rebaptisée ultérieurement place du Maire Désiré Brumbt.
Kiosque toujours en place.

voir ici Kiosque à musique du Parc de la gare de Haguenau, aujourd'hui.
Parc de la Gare
Parc de la Gare et Monument aux morts
Exposition Espace Jardin au Parc de la Gare de Haguenau, Kiosque à musique au fonds (1/2) (2/2)

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publié par JeanMarc Jeu 16 Nov 2017 13:16

28 et 29 juillet 1878 — La musique chorale de Haguenau et la Musique municipale des Sapeurs pompiers bien représentées au festival musical de Wissembourg
— On nous écrit d'Alsace : « La ville de Wissembourg a offert les 28 et 29 juillet à de nombreux invités, un festival choral qui a réussi d'une manière brillante. M. Teutsch, président de l'Union chorale de Wissembourg, laquelle a pris l'initiative de cette belle fête, a droit comme organisateur à tous nos éloges. M. Rehm, adjoint au maire et président du Comité de la fête, a également bien mérité de l'art musical. Toutes les maisons de la jolie ville de Wissembourg étaient pavoisées de guirlandes et de couronnes ; les rues étaient ornées d'arcs-de-triomphe et le soir, une illumination féerique a couronné la première journée, Ce festival a réuni dix-neuf Sociétés chorales et instrumentales, venues de Strasbourg, de Schiltigheim, de Grafenstaden, de Bischheim, de Haguenau, Bouwiller, Niederbronn, Bischwiller, Soultz-sous-forêts, Eckwersheim, Reichhoffen, Benfeld, et Sainte-Marie-aux-Mines. Les chanteurs formaient un effectif de 400 voix. Parmi les Sociétés instrumentales, se distinguaient la musique des sapeurs-pompiers de Wissembourg, la musique de Haguenau, la Sellénick de Strasbourg. Le concert, quoique contrarié par la pluie (il avait lieu en plein air) a été fort beau et fort applaudi. Les choeurs, sous l'énergique direction de M. Zimmer, le directeur de la Chorale de Wissembourg, ont, comme toujours, produit leur effet imposant. Ajoutons que la majorité des oeuvres portées sur le programme étaient dues à des compositeurs français. Une excursion accomplie le lendemain par 300 membres des sociétés vers les ruines du château de Gutenberg, excursion pendant laquelle les voix et les symphonies n'ont cessé de retentir, a formé le second épisode de cette brillante fête alsacienne, qui donnera une nouvelle vitalité à nos orphéons et fait honneur à la cité qui l'a organisée.

Haguenau - Jardin de Ville — Kiosque à musique
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Octobre 1913 — Quelques notes sur les Chefs de musique de Haguenau
— Dans la Basse-Alsace, en tant que villes, j'ai à mentionner M. Prosper Suiter, professeur de musique et critique musical, qui se distingue à Haguenau comme chef de la Musique municipale des Sapeurs-Pompiers et qui produit son grand talent de virtuose violoniste dans la plupart des marquantes réunions musicales, tant à Haguenau même, que dans les autres cercles musicaux de l'Alsace.
Il est fréquemment appelé, comme membre du jury, dans les grands concours internationaux de musique. M. Suiter est officier d'Académie et lauréat de la Société nationale française de l'Encouragement au Bien.
De 1830 à 1870, la musique a eu un bon soutien, à Haguenau, en M. Charles-Frédéric Schmitt, président-directeur de la Société philharmonique. M. Schmitt (1800-1870), quoique simple amateur, pratiquait à la fois avec beaucoup de talent, la flûte, le violon, la clarinette et le violoncelle.
Grâce à ses efforts constants comme président de la Société chorale, fondée en 1857, le chant choral fut en grand honneur à Haguenau ; M. Schmitt était conseiller municipal depuis 1837 jusqu'en 1870.
Le Dr Alexandre Lévy, de Berlin, qui était venu s'établir à Haguenau en 1871, s'est également beaucoup occupé de musique à Haguenau. Il a principalement, soutenu les travaux de la chorale Liedertafel. Compositeur et poète le Dr Lévy († 1908), a laissé quelques choeurs de sa composition, qui sont au répertoire des sociétés du Sängerbund d'Alsace-Lorraine, dont il a été le promoteur de la fondation, en 1889.

(Bulletin Société académique du Bas-Rhin. Octobre 1913)

Formations musicales actives à Haguenau en 1909 :
Liedertafel (chorale), direction Brüdern, président Ulrich, 36 eécutants ;
Musique municipale des Sapeurs pompiers (harmonie), fondée en 1867, direction Prosper Suiter, 36 exécutants ;
Philharmonie, président Klélé, direction Zech.
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Re: Kiosques à Musique

HAILLICOURT - Kiosque à musique
(PAS DE CALAIS)
La ville d'Haillicourt compte de quatre à six cents habitants durant tout le XIXe siècle. Sa population décuplée à plus de 5000 âmes, après 1921, est due à l'installation sur sa commune des fosses 2 et 6 des houillères de Bruay.
Jusqu'en 1920, le village est organisé autour de son église Notre Dame, située sur le Chemin d'Houdain à Béthune, devenu rue du 1er mai ; cette église, construite de 1773 et 1776 par l'architecte Antoine Duchoquet, est restaurée à partir de 1812, après avoir été saisie et saccagée lors de la révolution.
L'afflux massif de mineurs et de leurs familles entraîne d'importants travaux d'infrastructure et de nombreuses constructions : logements, écoles...
Sur la place Jean-Jaurès de l'Eglise, un bureau des Postes-Télégraphes-Téléphones est édifié. Une mairie est installée derrière l'église. Vis-à-vis de la poste, une grande Salle des Fêtes municipale à la façade art-déco sera bâtie.

Haillicourt - Kiosque et Salle des Fêtes
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Jouxtant le bureau des P.T.T., un Kiosque à musique octogonal, tout de béton coloré de pastel rose et bleu, est édifié en 1933, décidé par la municipalité d'Haillicourt menée par Augustin Boutte, maire de 1925 à 1944.
Encore aujourd'hui, festivals, ducasses et concerts perdurent, entraînés par la séculaire Harmonie Sainte-Cécile-les Amis Réunis, fondée en 1897.
Kiosque toujours en place.

voir ici Kiosque à musique de la Place Jean Jaurès d'Haillicourt, aujourd'hui.(1/2) (2/2)

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publié par JeanMarc Mer 22 Nov 2017 16:33

Harmonie Sainte-Cécile-les Amis Réunis Ducasse 2012.(1/3) (2/3) (3/3)
Harmonie de Burbure sur le Kiosque d'Haillicourt. Ducasse 2012.(1/3) (2/3) (3/3)

En 1905, une seule formation musicale est répertoriée à Haillicourt : la Fanfare Sainte-Cécile, dirigée par Jean-Baptiste Trunet, présidée par Théodule Pin, à la tête de 20 musiciens.
Fondée en 1897, elle devient l'Harmonie municipale Saint-Cécile d'Haillicourt avant de se scinder en deux formations en 1926, donnant ainsi naissance à une seconde société musicale : Les Amis Réunis.
En mars 1934 l'Harmonie municipale Sainte Cécile est classée en 3e division, 1e section. Le 20 mai 1934, elle est lauréate du grand concours national de musique de Neufchâtel-en-Bray.
Les Amis réunis d'Haillicourt reçoivent une prime de 2.000 francs, classés 4e, lors du 31e Festival musical de la fédération du Nord à Lille de juillet 1939.
L'Harmonie Sainte-Cécile et les Amis Réunis fusionnent en 1946, créant la Sainte-Cécile-les Amis Réunis.
En dehors de son activité régulière à Haillicourt, elle participe à de nombreuses manifestations musicales de la région.


Harmonie Sainte-Cécile sur le kiosque. Fête de la musique 2015.(1/2) (2/2)

Haillicourt - Harmonie Sainte-Cécile
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Re: Kiosques à Musique

HALLUIN - Rue de la Gare et Place Jean Jaurès
(NORD)
Situé sur la Lys formant frontière avec la Belgique, Halluin accueille depuis la seconde moitié du XIXe siècle un fort contingent de travailleurs flamands de Menin, entraînant un spectaculaire accroissement de la population : de 4.000 qu'ils étaient en 1840, les halluinois sont 15.000 en 1900.
La municipalité est par conséquent obligée d'envisager de grands travaux d'utilité publique. En avril 1876, Paul Lemaitre-Bonduelle (1840-1901), maire de 1874 à 1900, dresse une liste, non exhaustive, des projets immédiats de la ville :
ouverture d'une rue d'accès à la gare et d'une place publique, agrandissement du cimetière, construction d'une église, d'une mairie et d'un abattoir. Le tout pour un budget évalué à 300.000 francs.
Pour faire face à ces dépenses, le conseil municipal délibère en dates des 5 août et 23 septembre 1875, et décide d'instituer des surtaxes d'octroi sur les vins et alcools et d'augmenter les autres droits déjà en place. Et ça tombe bien, puisqu'Halluin compte plus de 200 estaminets et cabarets dans l'agglomération (en 1900, on en dénombre exactement 235 !).
L'ouverture d'une
rue d'accès à la gare et d'une place publique ne se fera cependant pas immédiatement : la Station de chemin de fer, décidée et autorisée en 1871, est édifiée en 1876, mais la ligne Tourcoing-Menin n'est mise en service par la Compagnie du Nord-Est qu'en 1879 ; le 13 février 1879, le Conseil municipal d'Halluin, proroge de cinq ans les taxes d'octroi, à compter du 1er janvier 1880, en vue de l'exécution de travaux urgents et, notamment, l'ouverture de la rue de la Gare.
Les travaux de percement de cette nouvelle voie, rue de la Gare, au croisement du Chemin de Linselles à Halluin, reliant la Gare et la Route de Menin à Lille, sont réalisés de 1879 et 1882.
En 1882, sur un terrain inoccupé situé rue de la Gare, à l'angle de la rue du Château, la Grand'Place est enfin aménagée, projetée depuis 1876.


Plan d'Halluin en 1909

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Préalablement à l'installation de la Grand'Place, deux bâtiments sont édifiés face à celle-ci :
— le Cercle Catholique, érigé en 1867 le long de la rue de la Gare, où sont tenues une école de garçons et une salle des fêtes.
— la Gendarmerie nationale, installée dans un immeuble, construit avant 1875 et appartenant à M. Vandevyver, contigu au Cercle catholique le long de la rue du Château. Depuis le 1er juin 1875, une brigade de cinq hommes occupe les lieux, un bail de 6 ans ayant été signé entre M. Vandevyver et le Conseil général du Nord, moyennant le prix annuel de 1.600 francs. Le 1er juin 1881, après quelques discussions de principe, le bail est renouvelé de douze années supplémentaires, à raison de 1.900 francs annuels.

Un premier Kiosque à musique est construit au centre de la Grand'Place, vers 1885-1890, nécessairement avant 1891. De forme décagonale, ses colonnes en bois soutiennent une toiture de zinc entourée d'un lambrequin ; son soubassement en brique est surmonté d'un garde corps en bois découpé ajouré ; un escalier de sept marches en bois donne accès à la scène.
Concerts, carnavals, ducasses — 4 par an —, baraques et jeu forains animent la ville. De nombreuses formations musicales sont créées : la plus ancienne, la musique des Sapeurs Pompiers, date de 1836 ; lui succèdent la Lyre halluinoise, les Ouvriers réunis, la Philharmonie, les Accordéonistes halluinois...

Halluin - Grand'Place, Cercle Catholique et Premier Kiosque à musique
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Sollicité lors d'une délibération municipale du 20 août 1857, le marché hebdomadaire du samedi d'Halluin est autorisé à compter du 2 septembre 1858 par le Conseil général du Nord pour la vente des fruits, légumes, comestibles ainsi que pour la vente des étoffes et effets d'habillement. Il se déroulait sur la place de l'église, mais n'était pas ouvert de façon régulière. Vers 1888, le marché s'installe sur la Grand'Place et adopte cet emplacement.

Depuis 1881, plusieurs projets de Chemin de fer d'intérêt local — tramway — reliant Armentières à Halluin sont avancés, mais restent lettre morte. Il faut attendre le mois d'août 1891 pour qu'enfin soit décrété l'établissement d'une ligne de tramway à traction de locomotives à vapeur, à voie d'un mètre, entre Armentières et Halluin. La Société des chemins de fer économiques du Nord en est le concessionnaire pour 99 ans.
Inauguré en 1895, le Tramway relie la gare d'Halluin à Armentières ; la ligne, d'une longueur de 26.500 mètres, passe rue de la Gare et longe la Grand'Place.

Halluin - Place Verte, Kiosque, Tramway et Château Demeestere — Tramway, Marché, Kiosque, Cercle catholique et gendarmerie
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Sur le côté droit de la Grand'Place, devenue la Place Verte au tournant du siècle, un "Château" est édifié le long de la rue de la Gare, occupé par les frères Edmond et Joseph Demeestere, minotiers au Moulin Saint-Joseph.

Déjà considéré comme très
délabré en septembre 1909, le Kiosque à musique à ossature en bois de la place Verte est carrément à l'agonie en juin 1910, la première bourrasque risque de l'emporter. Les usagers mélomanes demandent son remplacement par un édicule en fer de toute urgence.
La municipalité se décide enfin en 1913-1914 : le vieux kiosque en bois est supprimé laissant la place à un Kiosque octogonal, aux colonnes en fonte et à la toiture, toujours en zinc, ornée d'un lambrequin. Les garde-corps sont cette fois-ci en fer forgé, le soubassement en pierre est construit sur un sous-sol permettant d'entreposer les tentes nécessaires au marché.

Le nouveau kiosque va être étrenné par les allemands qui, dès le mois d'août 1914 occupent Halluin pour quatre longues années. L'Ecole du Cercle catholique qui a été agrandie auparavant, est transformée en Hôpital militaire allemand à partir d'octobre 1914.
Après l'armistice, la Place Verte devient la Place Jean-Jaurès, la rue du Château, rue Jaurès.
Le Tramway d'Armentières à Halluin arrête sa course en 1935.
L'armistice suivant, dès le 13 avril 1945, le nom de Jaurès sur la place est supplanté par De Gaulle, tandis que Marthe Nollet prend le nom de la rue de la Gare.
Le Kiosque à musique est rasé dans les années 1960, offrant quelques places de parkings de plus...
Le "château" de la rue Marthe Nollet sur la place du Général de Gaulle, acheté et rénové, est transformé en Hôtel de Ville de 1972 à 1974.
Kiosque supprimé.


voir ici, Place Général de Gaulle ex-place Verte d'Halluin, sans kiosque, aujourd'hui.(1/2) (2/2)

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publié par JeanMarc Ven 24 Nov 2017 14:40

15 juillet 1891 — Une fête nationale plus que mouvementée sur le Kiosque à musique d'Halluin.
— Hier soir, pendant la Fête nationale, une bagarre s'est produite à Halluin, commune du canton Nord de Tourcoing, à 8 kilomètres de cette ville.
Le comité républicain avait invité la musique de Menin, en Belgique, à venir jouer, dans la soirée, dans un kiosque établi sur la grande place. Il existe cependant à Halluin une musique d'amateurs, mais elle n'a pas obtenu l'autorisation préfectorale. C'est là l'origine du conflit.
A l'arrivée de la musique de Menin, il y eut des cris, des protestations ; on jeta des pierres aux musiciens, de nombreux coups de poing furent échangés. Il n'y avait là que trois gendarmes et un garde champêtre.
On court au télégraphe, l'employé était absent ; on le trouve après deux heures de recherches.
Il passe une dépêche à Roubaix d'où l'on envoie dix gendarmes.
A leur arrivée, la Société belge était partie mais l'agitation durait encore.
Jusqu'à présent, il n'y a pas eu d'arrestation.
On entendait surtout des cris de « Vive Halluin! Pas d'étrangers! »
Une enquête est ouverte.

17 août 1891 — Suite de la bagarre du 14 juillet
— Halluin, le 17 août. L'enquête sur la bagarre qui a eu lieu à Halluin le 14 juillet est terminée : une vingtaine de personnes, Belges pour la plupart, iront en police correctionnelle.
Le préfet du Nord vient de prendre un arrêté ordonnant la fermeture du cercle catholique d'Halluin.

7 juin 1896 — Les Ducasses, c'est sacré à Halluin et à Ménin : mille ouvriers en grêve pour cause de suppression d'un "pont". Les Méninois de Barakken (les baraques) sortent les gourdins.
— Halluin. Tous les ouvriers et ouvrières de l'établissement Gratry, au nombre d'un millier environ, se sont mis de nouveau en grève. La cause principale : la suppression d'un jour de chômage auquel les ouvriers étaient habitués. Il y a à Menin et à Halluin quatre ducasses par an. Il est d'usage de les fêter deux jours en plus du dimanche. Par suite d'une convention entre le patron et les ouvriers, il avait été décidé qu'on ne chômerait plus que le dimanche et le lundi. Cependant, mardi, les ouvriers demandèrent congé pour l'après-midi. Ce congé leur fut refusé. Aucun d'eux ne vint l'après-midi.
Mercredi matin on les prévint qu'ils payeraient l'amende. Tous quittèrent le travail et se rendirent aux baraques d'où quelques-uns d'entre eux, armés de bâtons au bout desquels ils attachèrent des mouchoirs rouges, se rendirent en chantant à la Maison du peuple à Halluin et de là chez un nommé Desimpelaer, qui ne cessa jamais
de travailler pendant les dernières grèves.
Là, ils brisèrent portes et fenêtres à coups de gourdin. Les gendarmes français et la police de Menin accoururent. Le désordre cessa. On prête à M. Gratry l'intention de fermer sa fabrique pour un temps indéterminé.

Les grèves sont très fréquentes sur les tissages d'Halluin
19 mars 1899 — Le tissage Gratry, à Halluin, qui employait près de sept cents ouvriers, vient de fermer complètement, par suite d'une grève partielle de 328 tisserands, pour la plupart de nationalité belge.
Les livrets des ouvriers en grève ont été déposés au conseil des prud'hommes de la ville, où ils pourront les retirer.

24 septembre 1903 — Halluin, petite ville industrielle près de Lille, à deux kilomètres de la frontière, est en ce moment en pleine effervescence. Depuis quelques jours, les ouvriers de deux ou trois maisons, chaisiers et tisseurs, se sont mis en grève.
Tout alla pour le mieux, d'abord, les ouvriers usèrent sagement de leur droit de se mettre en grève ; mais vendredi la situation changea. Vers une heure, plusieurs centaines de grévistes voulurent empêcher les ouvriers non grévistes de l'usine Defrétin, rue de la Gare, de se rendre à leur travail.
La gendarmerie dut intervenir et charger plusieurs fois dans les Rues de la Gare, de Lille, des Ecoles, de Varna. Les manifestants, en groupes compacts, refusaient de se disperser. C'est alors que la police et la gendarmerie les refoulèrent vers la frontière. Dans l'après-midi, assez tard, quelques ouvriers purent reprendre le travail.

10 et 11 juillet 1909 — Fête du quartier de la Pannerie : la musique municipale, absente, a déserté pour rejoindre les fêtes de Wervicq
— Halluin. Dimanche dernier, 11 juillet, a eu lieu la fête du quartier de la Pannerie. Pour elle, le soleil a daigné se montrer et la pluie s'est arrêtée pour quelques heures.
Dès samedi soir, dans les rues décorées avec soin, s'est déroulé un cortège aux flambeaux et lanternes. Remarquée la compagnie des sapeurs-pompiers avec sa pompe éclairée par de nombreuses lanternes vénitiennes.
Au passage de la dite Compagnie, j'ai fermé les yeux, car il paraît que l'on n'a pas le droit de voir, ni surtout de dire que les officiers ne sont pas à leur poste. Alors, j'ai préféré ne pas regarder, car si j'avais vu, je n'aurais pas pu m'empêcher d'écrire que le capitaine est seul et que les lieutenant et sous-lieutenant brillaient encore et toujours par leur absence.
Le lendemain, la fête eut lieu sans à coup, à travers des rues sèches, ce qui est rare à ce moment de l'année, et au milieu d'une population accourue de tous les points de la ville. Comme la veille, on remarque peu de Sociétés halluinoises ; celles de Menin et des Baraques sont plus nombreuses. On a commenté l'absence de la Musique municipale qui préfère aller rehaussent les fêtes de Wervicq.
La Fête se termina bien tard. On dit que marchands et cabaretiers ont fait de bonnes affaires.

8 août 1909 — Réponse d'un "mécontent" pour l'absence de la musique municipale du 11 juillet
— Monsieur le Rédacteur,
Dans un article paru dans La Fraternité, vous faisiez remarquer très judicieusement que l'Harmonie municipale n'avait pas pris part à la Fête du Quartier de la Pannerie et vous disiez, ce que nous pensons tous à Halluin, que cette musique, si fortement rétribuée par nous, se devait à toutes les fêtes de Quartiers.
Cette remarque n'a pas modifié la conduite de ladite Musique, car, au Carnaval d'Eté, elle a encore brillé par son absence.
Cette fois, elle avait deux motifs pour y assister. Le premier, c'est que la Fête était générale et n'était point spéciale à telle ou telle partie de la Ville ; le second, c'est que le produit en était destiné aux pauvres.
Sa conduite a été sévèrement blâmée par tous les hommes impartiaux.
Je tenais, Monsieur le Rédacteur, à vous écrire ces quelques réflexions. Vous m'obligeriez en les insérant dans le prochain numéro de La Fraternité.
Merci d'avance.
UN MECONTENT.

Halluin - Cercle catholique, Gendarmerie et nouveau Kiosque — Kiosque et Château Demeestere
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14 juillet 1909 — Le Kiosque à musique de la place Verte affublé de drapeaux sales et décolorés
— Le soleil s'est montré républicain pour la Fête Nationale. Malgré sa présence, le républicanisme des Halluinois n'a pas su se réchauffer. Dès le matin, on constate l'absence de drapeaux aux principales maisons d'Halluin. On entend même quelques sifflets d'usines. On travaille donc un jour férié ?
Le kiosque de la Place Verte soulève d'unanimes critiques. On trouvait qu'il aurait été plus convenable de ne pas décorer du tout le kiosque, que de le décorer avec les drapeaux sales, décolorés qu'on y a vus.
Allons, Messieurs, ils auraient peu coûté de location les quelques drapeaux nécessaires à la décoration convenable du kiosque ! ! !
Combien a t-on décoré de bâtiments communaux ?
Dans l'après-midi, le cortège habituel eut lieu. Rien de particulier à noter.
Cependant, nous voulons féliciter la nouvelle société « La Fraternelle », qui a fêté le 14 juillet avec tout l'éclat possible.

8 août 1909 — Carnaval d'Eté à Halluin
— 1er août 1909. Programme du carnaval
C'est aujourd'hui 1er août que l'Union Commerciale Halluinoise organise un Carnaval d'Eté au profit des pauvres de la Ville.
Le cortège qui se réunira à 2 heures au quartier de Sébastopol, pour en partir à 2 heures ½, suivra un itinéraire très long conçu de façon à parcourir le plus grand nombre de rues possible.
Nous apprenons avec plaisir que de nombreuses sociétés et beaucoup de chars prendront part au cortège attirés par les 650 francs de primes offertes par l'U.C.H.
Nous faisons des voeux pour que Maître Soleil se montre dans toute sa beaulé pendant cette journée afin que les Halluinois donnent à cette fête tout l'éclat désirable.
La dislocation du cortège aura lieu sur la Place Verte.

— 8 août 1909. Compte rendu du carnaval
Le Carnaval d'Eté, organisé dimanche dernier par l'Union commerciale halluinoise, a dépassé certainement les prévisions des organisateurs. Il est vrai que la journée a été, par exception, favorisée par le beau temps.
De longtemps, Halluin n'avait vu une telle foule d'étrangers. Les trains et les tramways arrivaient bondés de voyageurs. Tout ce monde se dirigeait vers le quartier de Sébastopol, d'où le départ du cortège devait avoir lieu à 3 heures.
Le cortège se met en route à 4 heures, après avoir été passé en revue par la Commission administrative de l'U.G. H.
Nous y comptons une trentaine de groupes ou chars. Un groupe de cavaliers ouvre la marche ; il est suivi de clairons et tambours. Puis vient un très joli char symbolisant la France, monté par les habitants du quartier du Forage. Le char est précédé d'une centaine de personnes (hommes, femmes, enfants), tous costumés agréablement aux Couleurs nationales.
A signaler M. Dewitte, revêtu d'un costume composé de fleurs. Il y a dans l'ensemble du vêtement un goût artistique, qu'il est bon de souligner.
Ensuite venaient les « Sans-Souci », qui provoquent le fou rire ; puis les nègres et un éléphant. Pas mal, non plus.
Le char de la « Renaissance », Société colombophile, est une coquette, maison surmontée d'un colombier d'où partent des pigeons. Les coulonneux, à pleine voix, chantent leur chanson.
La Société symphonique «La Joyeuse» excite aussi une très vive curiosité. Elle aussi crie à tue-tête sa chanson spéciale, accompagnée d'un air entraînant, que les gamins répètent.
Les « Athlètes bouchonneux » suivent, coquettement habillés, puis vient un groupe de pierrots qui sollicitent pour les pauvres.
On remarque Mlle Coopman, habillée en feuilles de lierre. Nos félicitations, Mademoiselle ; suivent un vélo fleuri, une gracieuse dompteuse, puis les accordéonistes, et enfin de très jolis groupes d'enfants.
Le cortège se termine par le char-réclame de « l'Union Ouvrière » et celui de l'U.C.H.
Partout, les rues sont pleines de gens qui admirent et applaudissent. La dislocation eut lieu à 7 heures sur la Place-Verte, après un parcours de plus de 7 kilomètres.
Nos félicitations à l'Union commerciale halluinoise pour l'organisation de cette fête, qui laissera de beaux souvenirs dans notre ville.

Halluin - Nouveau Kiosque Place Verte et Château Demeestere — Château Demeestere, futur Hôtel de Ville
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Une lutte incessante persiste entre les cléricaux, fort nombreux à Halluin qui organisent régulièrement des fêtes, des concerts et des congrès eucharistiques, et les communistes, tout aussi nombreux. Le Kiosque à musique en fait les frais, placé qu'il est sur la place Verte, face au Cercle Catholique et à l'école du Sacré Coeur dirigée par les frères Maristes. A ces occasions, le Kiosque à musique était paré, orné et endimanché par les religieux, au grand dam des anticléricaux qui, on l'a vu ci-dessus, avaient beaucoup de mal à faire venir leurs musiciens qui préféraient réserver leurs prestations sur d'autres communes.

26 septembre 1909 — Le Kiosque "délabré", religieusement décoré, provoque l'ire d'un anticlérical outrancier.
— Halluin a un joli kiosque. On ne veut pas dire qu'il est neuf, entre nous. Il est si délabré, qu'il faudra, sous peu, le réparer un bonne fois, pour qu'il nous dure encore quelque temps.
Mais à Halluin, on a l'adresse de l'enlaidir ou de l'embellir, suivant les circonstances. Au 14 juillet, avec ses quelques drapeaux sales, il semble être un mendiant malpropre ; mais comme dimanche, sous les drapeaux du pape et les fleurs aux mêmes couleurs, on dirait un marié dans ses frais habits de noce.
Pourquoi cette différence ?
N'est-ce pas un kiosque communal ? n'y a-t-il pas lieu de faire les décors nécessaires en toutes circonstances ?
Ou bien est-ce que l'Administration d'Halluin serait heureuse de déconsidérer le drapeau national ? Serait-elle avec ceux qui traînent le drapeau dans le fumier ?
La question est posée.
11 octobre 1909 — Dialogue avec le kiosque à musique ; l'antécléricalisme toujours à l'affut.
— Je passais dernièrement près du kiosque de la Grand'Place d'Halluin. Je fus frappé d'étonnement. Je ne le reconnaissais plus. Il avait un air de fête. On eût dit un homme en bonne fortune. Il me toisait d'un front orgueilleux, d'un regard satisfait.
Curieux comme tout bon reporter, je m'arrêtai et lui demandai quel heureux événement lui donnait cette mine fière et souriante :
« Oh ! monsieur, me répondit notre kiosque, comment un journaliste peut-il ignorer semblable histoire ?
« Oui, je suis heureux et fier, je suis le plus heureux et le plus fier de tous les kiosques du monde.
« Vous me connaissez de longue date : j'ai toujours mené une vie obscure et sans gloire. Je n'avais jamais reçu sous ma coupole que des musiciens sans génie et des gamins sans pitié. Mon huis n'avait jamais retenti que de notes plus ou moins justes ou de mots plus ou moins grossiers.
« J'avais bien quelquefois reçu la visite de couples amoureux, qui profitaient de ma large hospitalité pour sacrifier à l'immortelle Vénus, ou même de citoyens égrillards qui avaient trop fêté Cambrinus ou Bacchus, et venaient se soulager chez moi. Mais ces visiteurs, en général peu nobles, n'étaient pas pour m'illustrer : je crois même qu'au contraire ils n'avaient réussi qu'à me salir, vu leur état plus ou moins grivois.
« Et voilà que, depuis quinze jours, par une attention spéciale de la Providence, je suis devenu l'unique, le plus honoré, le plus honorable des kiosques.
« Oui, mon cher rédacteur, saluez-moi bien bas ! »
« Tel que vous me voyez, j'ai reçu dans ma demeure le plus noble, le plus grand, le plus riche, le plus puissant des Etres, Dieu en personne, dans sa Très-Sainte Eucharistie, entouré de tout son état-major.
« C'est de cantiques et de chants sacrés que mon enceinte a retenti.
« C'est l'hermine, la pourpre et la soie des archiprêtres, des doyens et des chanoines que ma coupole a abrités ; c'est, au lieu de sabots, par des souliers à boucle d'argent que mon sol fut foulé.
« Les jupons des amoureuses ont été remplacés par les soutanes de nos pasteurs.
« Les pupitres des musiciens par l'autel et la table sainte.
« Les pistons et les trombones par les organes sacrés des prédicateurs.
« Les parfums du peuple furent chassés par l'encens de nos temples.
« Les drapeaux boueux du 14 Juillet et la couche du peintre chassés par les roses et les guirlandes confectionnées par la main des Vierges halluinoises.
« Et le seul orchestre digne de cette fête fut celui de Saint-Joseph, présidé par Zimbamboula ; orchestre sacré, précurseur de celui qui nous attend pour l'Eternité dans le Royaume du Dieu qui daigna descendre chez moi.
« Comprenez-vous, monsieur, pourquoi je suis fier, pourquoi je suis heureux ? »
Et je lui répondis :
« Oui, mon kiosque, je comprends ta fierté, ton bonheur. Mais si demain, au lieu d'un Congrès eucharistique, c'est un Congrès socialiste ou libre-penseur qui a lieu, qu'est-ce que tu feras ?? »
24 octobre 1909 — Le rédacteur du journal La Fraternité ne désarme pas ! Le Kiosque encore attaqué.
— En lisant, dans La Fraternité, l'insigne honneur fait par Dieu le Fils, au Kiosque d'Halluin, lors du Congrès Eucharistique — Dieu daigna, en effet, établir, ce jour-là, sa demeure sur ledit kiosque — Notre Saint Pontife Pie X (c'est drôle que les Papes sont toujours saints) a décidé de conférer la décoration de l'Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand à notre kiosque, tout comme il l'a fait jadis pour l'Eminent M. Barrois.
Nous apprenons d'autre part que, dans la Croix, on vient d'ouvrir une souscription pour acheter le kiosque décoré, le préserver des souillures et même en faire des reliques.
Le produit de la souscription, qui sera naturellement versé à la ville d'Halluin, va être affecté par notre Conseil municipal à la construction, toujours imminente, de l'Hospice-Hôpital !
Enfin ! !
Bien entendu, les allégations de la Fraternité concernant la soi disant souscription du journal La Croix pour acheter le kiosque à musique sont totalement fantaisistes. Nous avons recherché précisément dans La Croix et n'avons trouvé aucune mention ou allusion à cette affaire. Le rédacteur de la Fraternité était un bonimenteur chevronné.

26 juin 1910 — Le vieux Kiosque à musique de la place Verte est à l'agonie
— Halluin. Le kiosque de la Place Verte, malgré toutes les réparations qu'on lui fait subir, est à l'agonie. A la première bourrasque sérieuse, il ira chevaucher sur les maisons du fond de la Place.
M. le Maire n'estime-t-il pas que ce pauvre kiosque a fait son temps et largement, et ne pourrait-on pas le remplacer par un autre en fer, que l'on pourrait faire aussi élégant que l'on voudrait et plus solide que celui que nous avons maintenant ?


5 février 1911 — La place Verte d'Halluin n'est pas si verte que cela !
— Nous, Halluinois, nous voudrions être fiers de notre Ville. Nous serions heureux de la voir propre tous les jours et surtout le dimanche.
Mais nous constatons avec tristesse que la Place Verte est particulièrement malpropre, le samedi après-midi et le dimanche. Cela tient au marché, me direz-vous ! Oui, partout ailleurs, il y a aussi des marchés et, le même soir, il n'y paraît plus. Ne pourrait-on pas faire ici ce qu'on fait ailleurs ?
Vers une heure de l'après-midi, qu'on emploie les deux ouvriers de la Ville, pour ramasser les pailles, les papiers,
enfin tout ce qui salit la Place. Il leur suffira d'une heure, au plus, pour faire ce service ; le vent ne sera plus chargé, comme toujours, d'enlever paille et papier.
Ne pourrait-on pas aussi prendre une autre disposition pour le Marché de samedi. Les marchands s'installent sur le pavé de la Place, empêchant les piétons de faire usage du chemin qui leur est destiné.
Nous appelons l'attention de M. le Maire sur ce point.

12 juin 1930 — Concert de la Concordia sur le Kiosque de la place Verte devenue Jean-Jaurès.
Voici le programme du premier concert d'été que donnera la société de musique La Concordia Harmonie, le jeudi 12 juin 1930, à 8 heures du soir, sur le kiosque de la place Jean Jaurès :
1. L'Union fait la force, marche. — 2. Tarass Boulba chez les Cosaques, par Alexandre Georges. — 3. Ballet des deux pigeons. — 4. Entrée des Tziganes. — 5. Danses hongroises, de Messager. — 6 Werther, opéra, de Massenet. — 7. Les dunes de l'Océan, suite de valse, par G. Benoist


Fête des Tisserands sur la Place de Gaulle ex place Verte (1/2) (2/2)
Fête des allumoirs devant la place verte de Gaulle et l'hôtel de ville, rue Marthe Nollet. (1/4) (2/4) (3/4) (4/4)

Formations musicales actives à Halluin en 1909 :
La Lyre halluinoise (chorale), fondée en 1883, président Henri Joye, direction Sabbe, 35 exécutants ;
Harmonie municipale, fondée en 1892, président V. Defretin, direction Paul Redelé, 79 exécutants ; la Concordia a succédé après 1918 à l'Harmonie muncipale
La Philharmonie (harmonie), fondée en 1897, président Ch. Delangre, direction Hiver, 90 exécutants ;
Les Ouvriers réunis (chorale), fondée en 1874, direction A. Bresbrouck, 45 exécutants ;
Les frères d'armes (chorale), président Sion Arnould, direction Arthur Vandeputte, 36 exécutants ;
Les Accordéonistes halluinois, fondé en 1907, direction Paul Vermesch.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

HARNES - L'Église et un coin de la Grand'Place
(PAS DE CALAIS)
Avant-propos : nos lecteurs comprendront par ce qui suit que faute de renseignements exploitables sur le Kiosque à musique qui n'a existé que quelques instants, nous nous sommes étendus sur l'Eglise, laquelle foisonne d'anecdotes.

La première église de Harnes, dédiée à Saint-Martin, est attestée dès le XIVe siècle. Entourée du cimetière, elle est édifiée face à la Place publique donnant sur la Grande Rue appelée également le Covenant.
Vis-à-vis de la Place, on trouve la Prévôté, la Grande Cense et le Château.
Des fossés entourent la ville, mais ceux-ci n'intimident pas vraiment les adversaires nombreux et belliqueux : le Château est détruit et incendié peu avant 1493, comme l'atteste le curé de Harnes qui, de 1493 à 1494, voit disparaître les obits de 34 sols qu'il avait coutume de toucher du château, lors de la Saint-Rémy.

Sur le coin droit de la Place est installé le four Lestrée, l'un des deux fours basniers — bannyers ou banaux — de la ville, que tous les harnésiens sont dans l'obligation d'utiliser, de même qu'un des deux moulins communaux.
Quiconque enfreint ces règles se voit octroyé une amende de dix sols, les
sacqs et moultures étant saisis auprès des contrevenants.
En 1471, le sieur Noël Deleruelle est chargé de refaire l'âtre du four de Lestrée et
de réparer la cappe qui estoit fendue par-dessus : il débourse 40 sols pour ce travail auquel il a vacqué cinq jours.
Les relevés de comptes des fours banaux de Harnes et d'Annay relèvent qu'aucune recette n'a été enregistrée en 1485-1486, en raison des guerres qui ont démoli et brûlé lesdits fours. C'est Jehan de Faucompré, charpentier, qui s'occupe de remettre à neuf la maison et l'édifice du four banal harnésien (les deux moulins banaux sont également détruits par la guerre : le sieur Jacques Dollé se charge, en 1499, de les réhabiliter et signe un bail de trente six années, expirant le 9 mars 1535).


Plan de Harnes en 1823

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En 1474, Jehan Bucquet, vice-curé de Harnes, veille à la réfection du choeur de l'Eglise, celui-ci ayant été endommagé, lui aussi, par faits de guerre. L'évêque d'Arras traite directement avec les entrepreneurs pour le paiement des travaux.
En dehors des offrandes diverses, des messes votives et autres processions et cérémonies rémunératrices, la paroisse de Harnes monnaie divers services : ainsi, le curé ou son sacristain reçoit trois livres par an des harnésiens pour sonner le couvre-feu lors des grandes féeries et dimanches, à huit heures du soir l'hiver, à neuf heures l'été,
pour le bien des personnes allant et venant par les rues, et pour faire retirer tous jeunes gens et mauvais garnemens d'icelles rues et tavernes.

La cure de Harnes, tenue à cette époque par Louis Boutmy ou Bouttemy, est titulaire de divers biens et revenus inventoriés le 8 novembre 1588. On relève qu'elle est notamment propriétaire de rentes en nature : 28 muids de blé, 2 muids de pois, 18 rasières d'avoine, un 1000 de garbées et 700 de fourrage d'avoine. Plusieurs terrains lui appartiennent : un jardin non amazé contenant quarreau et demi de terre, séant derrière l'Eglise dudit Harnes, haboutant aux fossés de la ville et à la rue, sur lequel le Curé doit rétrocéder chaque année à ses pairs, les religieux de Saint-Pierre-de-Gand, un chapon et deux deniers parisis ; un autre jardin, de même superficie, pris en coin du cimetière dudit Harnes, lui même attenant à l'église, amazé de maison, chambre et estable.

La même année, sont répertoriés les divers corps de métiers harnésiens pour lesquels chacun des participants doit contribuer chaque an, en rétribuant le curé pour l'entrenement de torches et candeilles lors de messes votives :
— labourier, marischaux et carliers lors de la Saint Eloy : 4 livres et 10 sols.
— boulangers, bouchers et poissonniers pour la Ste Vierge, St-Honoré et St-Pierre : 4 livres et 10 sols.
— brasseurs et hostelains pour la Saint-Arnould : 3 livres et 5 sols.
— carpentiers, escraigniers, cofretiers pour la Saint-Joseph : 2 livres.
— tailleurs et couturiers pour la Sainte-Anne : 1 livre et 10 sols.
— cordonniers et savetiers pour la Saint-Crépinien : 2 livres et 5 sols.

Les cloches étant l'objet de toutes les convoitises, fondues en canons dès les premières échauffourées si les précautions ne sont pas prises, celles de l'église de Harnes avaient disparu lors des précédents conflits : à la fin du premier semestre 1625, la seconde cloche du beffroi de Harnes, refondue, est inaugurée, bénie et nommée Marie, en hommage à ses donateurs Estienne Mullet et Marie de Douay,
grand fermiers de la terre de Harnes.
La maîtresse cloche, est, elle aussi, refondue et baptisée, en 1638, du nom de Pétronille.

En 1679 et les années suivantes, le bailli de la ville, Bavon de Bisschop, fait combler les fossés de la ville par une douzaine d'ouvriers.
Bavon de Bisschop ayant estampé le sieur Michel Degain, curé de Harnes, se fait épingler, surpris à dédoubler les 700 bottes d'avoine qu'il est tenu de fournir audit abbé, gardant le surplus pour son usage personnel. Bisschop est condamné le 13 février 1679 devant le tribunal du Conseil d'Artois.

En 1685, on constate que le beffroi qui est construit au-dessus du choeur de l'Eglise, menace ruine. Le 11 mai, la communauté décide de le reconstruire, avec les matériaux démontés, sur l'autre extrémité de l'édifice, côté midi.
En 1691, Jean-Antoine Briffault, le nouveau curé-pasteur de l'Eglise de Harnes, venu remplacer Michel Degain décédé en 1686, fait un sommaire état des lieux de ladite église après les travaux : les autels ont été intervertis du levant au couchant, les
blanchissures sont finies, les vitres et balustrades posées, de nouveaux chandeliers, croix et fleurs sont achetés de même que deux processionnaires et livres...
A nouveau ruinée, la flèche de l'église s'affaisse, entraînant le pillage et l'abandon de l'édifice qui est alors transformé en magasin à grains à partir de 1715.

En 1776, les religieux de l'abbaye Saint-Pierre-de-Gand décident de faire reconstruire l'église Saint-Martin. Les travaux sont adjugés à Jean-Baptiste Delhomel, de Brebières, pour 114.000 livres, la première pierre est posée le 6 août 1777. Ouverte au culte dès 1782, l'église reçoit ses quatre cloches en 1789. La tour du monument qui s'élève à 38 mètres est surmontée d'un dôme portant l'ensemble à 52 mètres.
Devenue bien national de par la révolution, l'église est transformée, en 1791, en salpêtrerie. En 1793, le mobilier et les objets sacerdotaux sont saisis pour être vendus à Arras. Le procès-verbal de l'adjudication reste assez sordide :
calice, ciboire, 2 burettes, 2 patènes, navette, 3 boîtes aux huiles, crucifix avec tête de mort, 2 croix, lampe, encensoir, 3 couronnes, 49 coeurs, 5 bagues, 6 balles, 2 coqs, plaque avec inscription et 2 autres ayant servi à une croix.
Lors de la construction du télégraphe aérien de Claude Chappe, en 1794, Harnes est choisi pour servir de relais, tout comme ses voisins Carvin et Thélus. Afin d'installer les sémaphores en haut de la tour, le dôme de l'église est alors supprimé.
Une fois réouverts les cultes en 1802, l'église reprend ses activités.

Harnes - Ancienne église et la Place — La Fanfare ouvrière de 1903
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La première formation musicale connue, la Chorale de Harnes, est fondée en 1862 par Pierre-François Dewatine. Elle devient la fanfare municipale, avec pour appellation la Jeune France, en 1891, précisément dans le même temps que commence l'exploitation houillère à grande échelle sur Harnes. Le premier puits n°9 en exploitation sera suivi en 1909 du puits n° 17 et des puits 21 et 21 en 1914.
Devant l'accroissement de population du à l'afflux de travailleurs des mines, une nouvelle chorale, la Lyre ouvrière, est créée en 1896 par Boulanger. Elle est suivie en 1903 par une autre société, la Fanfare ouvrière, dirigée par F. Toulliez.

Les allemands occupent Harnes à compter du 3 octobre 1914 sans discontinuer jusqu'en octobre 1918 et font évacuer la ville en totalité d'avril à juillet 1917 : c'est ainsi que les harnésiens se retrouvent réfugiés dans le Nord, à Raismes et Auby, et en Belgique à Anvaing, Couvin et Perwez.
La ville est bombardée par les alliés, tandis que les allemands démontent les ruines pour en récupérer le bois de chauffage... Usines, ateliers et maisons sont détruites, l'Eglise Saint-Martin est ruinée, la ville est dévastée.
Le 7 novembre 1918, un témoin de Harnes décrit brièvement :
Toutes les carcasses des maisons sont debout, il manque la toiture ; à l'intérieur, les murs ont été abattus, les planchers sciés, les gîtes aussi. Pour le ravitaillement, rien à craindre, les fours et les deux boulangeries de la Clairvoyante sont en bon état.

Harnes - Marché aux légumes et ruines de l'Eglise — Vue de la Place et ruines de l'Eglise en 1918
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Fin janvier 1919, seulement 225 personnes ont réintégré les lieux et sont présentes à Harnes sur 5.000 que comptait la ville avant guerre.
Charles Choquet, maire de 1919 à 1929, tente de réunir un conseil municipal le 9 février 1919 afin de délibérer sur un vote de
crédits relatifs à l'aménagement de la nouvelle mairie, écoles, logements des instituteurs, postes, réfection du cimetière et rues de la ville et au déblaiement et nivellement du territoire... La séance est repoussée, faute d'intervenants. C'est alors que Charles Choquet s'acoquine avec Olivier Puchois qui se charge du déblaiement des ruines de Harnes. (1)

Comme le plan napoléonien de 1823 nous le montre, plan qui a peu changé jusqu'à la destruction de 1917, la Place n'occupait qu'un espace très restreint, limité au seul parvis de l'Eglise. Une fois les ruines déblayées, on passe à la reconstruction (2). Afin de devenir la Grand'Place, l'îlot de maisons effondrées, situé entre l'Eglise, la rue du Curé, la rue Notre-Dame et la Grande Rue, est aplani et restera libre de constructions. Le marché hebdomadaire peut désormais s'installer sur la Grand'Place. La translation du petit cimetière qui entourait l'église avait été faite antérieurement.

Dès 1923, on commence à reconstruire l'Eglise Saint-Martin sur le même modèle que le monument ruiné.
Un premier monument aux morts est érigé peu après sur la Grand'Place. Composé d'un socle monumental de 5 mètres et surmonté d'une composition, il est rapidement vandalisé, n'ayant pas l'heur de plaire à beaucoup : il est finalement supprimé et remplacé par un second monument inauguré le 15 novembre 1925 dans le cimetière.


Harnes - Premier Monument aux morts 1923 vandalisé et supprimé — Eglise reconstruite et Kiosque sur la Grand'Place
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Les fonds publics de reconstruction et de dommages de guerre le permettant, la municipalité se décide enfin à voter la construction d'un Kiosque à musique. Il est édifié en 1926-1927 sur la Grand-Place, près de l'entrée de l'église encore à en ruines. De forme octogonale, il est érigé sur un soubassement maçonné entouré d'un garde-corps en fer forgé ; la toiture de zinc, surmontée d'une lyre, repose sur des colonnes de béton.

Harnes - Construction du Kiosque sur la Grand'Place — Le Kiosque et le Marché de la Grande Place
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Ce Kiosque, pour une raison que nous n'avons pas réussi à élucider est supprimé peu après sa construction.
Par hypothèse on peut penser que sa disparition prématurée est due soit à un acte de malveillance, soit à une conception défaillante de sa structure.
L'Eglise Saint-Martin reconstruite est inaugurée en 1929 ; elle a reçu, à nouveau, trois cloches le 10 avril 1927 et une quatrième en 1930.
Kiosque disparu.

voir ici Grande place de Harnes sans Kiosque, aujourd'hui. (1/3) (2/3) (3/3).
Concert sur la Grand'Place.

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publié par JeanMarc Mar 28 Nov 2017 09:13

19 juin 1898 — Grand concours de gymnastique avec festival-concert
— La ville d'Harnes organise pour le 19 juin, un Grand concours de gymnastique avec festival-concert. En voici le programme :
Réception des sociétés et vins d'honneur offerts par le Conseil municipal, de 1 à 2 heures.
A 2 heures ½ précises, revue. — A 3 heures, défilé dans les principales rues. — A 4 heures précises, commencement de la fête. Ouverture par la fanfare La Jeune France. Commencement du concours de gymnastique.
1ere division. — 1. La Douaisienne, de Douai ; 2. Le Progrès, de Lalluing ; 3. L‘Etoile, d'Hénin-Liétard ; 4° Gymnastique, de Lille.
2e division. — 1. En Avant ! de Béthune ; 2. La Jeunesse Lensoise, de Lens ; 3. Courriéroise, de Courrières.
3e division. — 1.Patriote, de Wingles ; 2. La société de Montigny-en—Gohelle.

16 septembre 1900 — Concert de la Jeune France sur la Place de l'Abreuvoir
— Harnes. La fanfare La Jeune France donnera à 4 heures ½ du soir, le dimanche 16 septembre, sur la Place de l'Abreuvoir, un concert public qui promet d'être très intéressant. En voici le programme :
1. Hanoï, pas redoublé. Signard. — 2. Orphée, fantaisie sur l'opéra de Gluck. Tilliard. — 3, La belle Cordière, valse. Muls. — 4. Les Noces d'or de tante Irène, fantaisie. Roux. — 5. Les deux Commères, fantaisie pour bugle et piston, solistes : MM. Omer et François Dautricourt.

14 juillet 1901 — La Fête nationale d'Harnes
— Samedi 13 juillet, à 8 heures et demie du soir, sur la Place, concert par la Jeune France et la Lyre ouvrière.
A 9 heures et demie, retraite aux flambeaux.
Dimanche 14, à cinq heures du matin, concours de pinsons.
A 7 heures, lâcher de pigeons-voyageurs à Chantilly.
A deux heures et demie, ouverture de la fête par la musique. Revues des sociétés invitées par le Conseil. Distribution de livrets de caisse d'épargne aux élèves méritants des écoles communales.
A trois heures, défilé du Conseil municipal, précédé des sociétés. Pendant le défilé, la Chorale chantera.
A cinq heures, jeux divers.
A six heures, tir à la cible par les Pompiers et les Anciens Combattants.
A neuf heures, illuminations et grand bal populaire.

31 juillet 1904 — Un 14 juillet à Harnes sans enthousiasme !
Le 14 Juillet. — Harnes. Comme tous les ans, on a fêté la journée du 14 juillet ; la veille quelques pompiers se promenaient en ville avec des torches enflammées, ne sachant sans doute pas pourquoi. Le lendemain, le jour du 14, cent quinze ans après la Révolution, il y avait jeux de billon, d'arbalète, de seau, jeu de bleu et noir, et toute la foule se réjouissait sans plus de souci, ignorante, car elle ignore toujours si oui ou non elle est en liberté. Adressez-vous à n'importe quel badaud et interrogez-le sur le 14, commémorant la chute de la féodalité, sûrement il vous répondra, c'est le 14, parce que ce n'est pas le 15, et puis c'est tout ; voilà tout son ressort d'esprit. Toute la foule se grise, s'encense de la fourberie des gouvernants qui ont prostitué la République de nos pères. Au 14 juillet on rit sans se rappeler que cette République ordonnait l'arrestation de 39 pères de familles de Neuilly, ainsi que l'envoi continuel de travailleurs au bagne condamnés pour tout crime de défendre leurs droits à la vie. Le populo préfère mieux se saouler d'alcool que de protester, et obliger nos gouvernants à un peu plus de justice.
Un Mara de 93.
(L'Action syndicale de Lens 31 juillet 1904)

Le rédacteur désabusé de l'entrefilet ci-dessus relatif au 14 juillet, n'a pas tout à fait tort en ce qui concerne les beuveries harnaises. Le 19 mai 1905, le Radical publie une statistique déplorable :
— Un record ! Il résulte d'une statistique établie par la préfecture du Pas-de-Calais que ce département compte 20.356 cabarets pour 955.553 habitants, ce qui donne une moyenne de un cabaret pour 47 habitants.
Dans la commune de Harnes, il existe un cabaret pour 23 habitants.
(Le Radical 19 mai 1905)

17 septembre 1906 — Composition de la formation musicale la Jeune France et concours musical du 28 octobre 1906
— Harnes. La fanfare la Jeune France a nommé comme suit sa commission administrative :
MM. Rabouille, président ; Beauvais, vice-président ; Bailliez, secrétaire ; Midavaine, trésorier ; Dupont, Hartel, Bouthemy, Dubois, membres de la commission ; Florimond Hoogstoel, chef de musique ; Lorthiois, sous-chef.
Cette société a fixé au dimanche 28 octobre prochain le grand concours vocal et instrumental qu'elle offre annuellement à ses membres honoraires avec le concours des meilleurs artistes de la région.

18 novembre 1907 — Concert musical de la Jeune France à Harnes
— Harnes. Hier, dimanche, a eu lieu, dans le salon Dubois-Dubuisson, le concert spectacle offert par la fanfare la Jeune France à ses membres honoraires, avec le concours de Mlle O. Marcilly, Mme Arbaut, MM. L. Bras, Mauriss, Welcher et Hoogstoël.
Au cours de cette solennité, la Jeune France, très habilement dirigée par M. Hoogstoël, a fait une brillante interprétation de « Cortège Nuptial », œuvre couronnée au concours de Pantin, et de la « Marche des Incas », de Bandouck. L'auditoire a fait à cette excellente société et à son distingué chef un accueil très chaleureux.


Harnes - Kiosque sur la Grand'Place — L'Harmonie ouvrière en 1925
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Sociétés musicales actives à Harnes en 1905 :
La Lyre ouvrière (chorale), fondée en 1896, direction Boulanger, président A. Lefèvre, 30 exécutants ;
La Jeune France (fanfare municipale), fondée en 1862, président Alcide Plateau, direction Florimond Hoosgtoël, 62 exécutants. En 1896, la société est présidée par Jambart et dirigée par Nast.
La Fanfare ouvrière, créée en 1903, direction F. Toulliez, 32 exécutants.


(1) Où l'on voit la réalité des pratiques utilisées et les jugements très hasardeux pratiqués...
Charles Choquet est rattrapé par la justice en 1921 : il est accusé d'avoir accepté de gonfler les prix du déblaiement des ruines de sa commune, en 1919 et 1920, touchant au passage, la différence. Chaque mètre cube-décombré était en fait compté pour deux.
Les journaux ayant brodé à qui mieux mieux sur l'affaire, nous nous référons au verdict final pour résumer l'affaire :
Le principal inculpé, Olivier Puchois, entrepreneur de Montigny-en-Gohelle, associé avec Maurice Prin, architecte à Hénin-Liétard, se charge en 1919 de déblayer les communes de Harnes et de Billy-Montigny et touche pour ses travaux 3.067.000 fr. de l'Etat, alors que les premiers chiffrages s'élèvaient à deux millions. Dénoncé par des complices, Puchoix, Prin, Choquet et une poignée d'autres complices se retrouvent sur le ban des accusés le 26 juin 1922.
Choquet qui avait admis que des majorations de 1.210.000 francs avaient été pratiquées, revient sur ses chiffres lors du procès et déclare que lesdites majorations s'élevaient
seulement à 916.770 francs.
Sur ces sommes, les complices touchaient des pots de vin, Choquet pour sa part touche 48.000 francs.
Au procès du 26 juin :
Le Président :
Avez-vous remarqué la majoration des bordereaux ?
Choquet : Non, je l'assure. Quand on m'a interrogé à ce sujet j'étais alité atteint de fièvre, j'ai dû répondre à tort. Puis franchement et sans détours, il ajoute : j'ai reçu en tout et pour tout 48.000 francs.
Lors du verdict du 28 juin 1922, Puchois écope de vingt ans de prison, Prin de trois ans.
Le remboursement du préjudice causé à l'Etat, qui s'élève à 1.545.000 francs devra être effectué solidairement par tous les inculpés.
... et le sieur Choquet et tous ses complices sont acquittés !
Choquet a continué à présider aux destinées municipales jusqu'en 1929 !...

(2) La reconstruction de Harnes
Le 13 juillet 1919, le conseil municipal vote un ensemble de mesures de reconstruction, épaulé par l'architecte Goniaux : mairie, 35.115 fr. ; Abattoir, 18.722 francs ; commissariat de police, 16.216 fr. ; école maternelle de la rue Saint-Druon, 17 867 fr. ; école des filles, 20.559 fr. ; école du Centre, 19.244 francs.
Un entrepreneur de l'avenue des Champs-Elysées à Paris, un certain Quenessen obtient, en juillet également, l'adjudication de 200 maisons provisoires. En mars 1920, Choquet s'adresse au préfet, voyant que les maisons en questions ne sont pas encore réalisées.
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Re: Kiosques à Musique

HAUBOURDIN - Le Jardin Public
(NORD)
Les terres d'Haubourdin et d'Emmerin sont érigées en vicomté par les archiducs Albert et Isabelle de Hainaut le 3 octobre 1605, un certain Nicolas du Chastel, seigneur de la Howardrie, ayant préalablement acquis lesdites terres le 28 mai 1603 auprès du roi Henri IV pour 36.000 florins.
Haubourdin est morcelé en une multitude de fiefs, relevés par leur héritiers lors de leur succession contre un relief en espèces, déterminé et fixé préalablement. Après le décès de Nicolas du Chastel en 1610, son fils Anthoine, procède, le 4 mars 1611, au dénombrement de la vicomté d'Haubourdin ; puis il érige, le 25 mai 1616, le fief dit de
Cauferbecque au relief d’une paire d’éperons d’argent massif. Le domaine compte 14 cents de terre et 55 verges : jardin, verger, manoir et autres dépendances. (1)

Plan d'Haubourdin en 1862
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Eléonore de Cauferbecque qui succède à Anthoine du Chastel, se marie à Antoine de Séneschal, bailli d'Haubourdin. Celui-ci se retire à Merville en 1661 et décède en 1667.
Antoine Duriez, nouveau bailli d'Haubourdin depuis le 3 août 1661, épouse en 1668 la veuve de Séneschal, Eléonore, de qui il relève le fief de Cauferbecque le 8 juin 1674.
Jean-François Duriez, né à Haubourdin (1668-1719), brasseur bourgeois de Lille, procureur puis notaire, reprend le fief de son fils Antoine. En 1714, il fait édifier le « Château », maison de maître située le long de son domaine, au bord de la Grande Route de Béthune à Lille.
Le fief, relevé par Louis-Sidron Duriez (1691-1761), est vendu en 1765 à Marie-Joseph Couturier dite Prudhomme de Cauferbecque, puis à Jean-François Gamonet en 1768. La veuve de ce dernier cède le domaine à Alexandre Magloire et à son épouse Bonne Desmazières en 1788.
François-Alexandre Quecq d'Henripret (1787-1841), administrateur des hospices rue Saint-André à Lille, marié à sa cousine germaine Alexandrine-Henriette De Savary (1783-1855) reprend la propriété, devenue leur maison de campagne.


Haubourdin - Gravure du Château dit de M. Menche en 1859
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En 1844, après le décès de son mari, Alexandrine de Savary cède château et parc à Gustave Menche de Loisne (1801-1864), maire d'Haubourdin de 1852 à 1864. La veuve de celui-ci, Félicité Marie Mercédès Urrutia, revend la propriété, le 4 octobre 1864, à Benjamin Norbert Eugène Corenwinder, chimiste agronome, fabricant de sucre de betteraves à Haubourdin, nommé chevalier de la légion d'honneur le 30 juin 1867.
Le domaine est acheté à Corenwinder le 27 octobre 1880, pour 150.000 francs par Albert Vanderhagen (1838-1907), rentier, qui occupe la maison et ses dépendances jusqu'à son décès. A partir du 1er septembre 1900, trois maisons, dont une à usage de cabaret et les autres à usage de journaliers, construites sur la propriété de Vanderhagen, sont louées à bail par le brasseur Léon Potié.

Sans héritiers directs, Albert Vanderhagen lègue son château et son parc à la ville d'Haubourdin.
Le Château est transformé en Palais de Justice. Une partie du domaine est vendue pour être affectée à la construction d'une maison de retraite.
Le reste de la propriété reste réservé au futur Jardin Public que la municipalité, dirigée par Auguste Potié (1858-1939), maire d'Haubourdin de 1900 à 1935, fait aménager de 1907 à 1910.

Haubourdin - Château Vanderhagen devenu le Palais de justice — Jardin public, palais de justice et monument aux morts 1914-1918
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La musique Haubourdinoise, fondée en 1810, est une des plus anciennes du Nord. A partir de 1838, un concours musical bisannuel est organisé dans le Jardin du Château du comte Romain-Séraphin d'Hespel (1762-1858), ancien Maire d'Haubourdin de 1813 à 1830.
Le 18 juillet 1858, Gustave Menche, maire de la ville, prend le relais de ce concours festival dans son propre parc, le futur Jardin public communal.
M. Brepsant, chef de l'Harmonie, décide en 1859, de fonder une Chorale avec 30 chanteurs. Il réunit tout ce petit monde chez Delannoy, à l'estaminet du
Bon Coing.

En 1904, le Jardin n'étant pas encore public ni communal, la municipalité fait construire un Kiosque à musique ambulant sur les plans de l'architecte Fidèle Lhermitte. Embarqué sur un camion adapté à cet effet, il est fabriqué par l'entrepreneur Paul Craon et achevé le 14 septembre 1904. Ce kiosque sera ainsi trimbalé, de gauche à droite selon les emplacements disponibles, sur les places publiques et, à partir de 1910, sur le Jardin communal.

Le 20 février 1914, la municipalité vote la construction d'un nouveau kiosque à musique. L'architecte Jules Saerens (1874-1955) est chargé d'établir plans et devis, la réalisation étant assurée par l'entrepreneur haubourdinois Henri Planque.
Les finitions du kiosque sont interrompues par l'arrivée des allemands qui vont occuper Haubourdin du 2 août 1914 jusqu'en octobre 1918.
Pendant le conflit, quelques concerts ont eu lieu dans le jardin public, notamment le 4 juin 1915, le 14 août 1915 à 3 heures, le 31 août 1915 à 5 heures.
Le 15 janvier 1916, les allemands organisent une grande fête sur le jardin public et sur le kiosque à musique. Les français ont l'interdiction de sortir jusqu'à 2 heures de l'après-midi ; défilés, musique et concert se déroulent en présence du Kronprinz Rupprecht von Bayern.
Le 8 juin 1917, Haubourdin est bombardé. Deux obus tombent sur le Jardin public.
Le 28 septembre 1917, une grande fête des allemands a lieu au jardin public de 3 heures à 10 heures du soir.

Après l'armistice, le kiosque à musique, qui n'était pas totalement achevé lors du commencement du conflit, est enfin réceptionné le 28 juillet 1920.
De forme octogonale, ses colonnes et garde-corps sont en bois, son soubassement en briques et pierre, sa toiture en tuiles à écailles rouge est surmontée d'une lyre. Il est doté de l'électricité en août 1920.

En 1920, un monument aux morts 1914-1918, du à l'architecte Fidèle Lhermitte et au sculpteur Henri Augustin Soubricas (1886-1942), est érigé dans le jardin public, devant le château devenu le Palais de Justice. Ce dernier est occupé ultérieurement par le tribunal prud'homal, la caisse d'épargne puis la bibliothèque... avant d'être en 1960, suivant de quelques mois l'éradication du Kiosque à musique, remplacé par une fontaine, un bassin et une vasque.
Le Jardin public est réaménagé en 2006.
Kiosque supprimé.

voir ici, Jardin public d'Haubourdin sans kiosque, monument aux morts, aujourd'hui.
Garden reggae party sur le Jardin public d'Haubourdin.(1/4) (2/4) (3/4) (4/4)

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publié par Jean Marc Ven 1 Déc 2017 14:23

17 juillet 1838 — Le Jardin du Château du comte Romain-Séraphin d'Hespel (1762-1858), ancien Maire d'Haubourdin de 1813 à 1830, était mis à la disposition d'un concours musical bisannuel.
— C'est une chose bien digne de remarque de voir combien le goût de la musique se répand dans les villes du Nord de la France, voir même dans les campagnes.
Aujourd'hui, les plus petites villes, les moindres bourgs, les villages mêmes possèdent des sociétés philharmoniques, qui, de tems à autre, vont combattre et cueillir des lauriers dans les localités voisines. La commune d'Haubourdin voulant contribuer à la propagation de ce goût musical ouvrira, dimanche prochain , un concours auquel doivent prendre part plusieurs musiques des communes environnantes. Des médailles d’or et d'argent seront décernées aux vainqueurs. Un vaste local manquait pour contenir la foule de personnes que le beau temps ne manquera pas d'amener jour-là à Haubourdin M. d'Hespel a bien voulu mettre à la disposition du corps de musique de la commune son joli jardin, qui ne peut que donner plus d'attraits a cette fête musicale. Après le concours il y aura bal.

7 août 1845 — Le premier Kiosque-estrade d'Haubourdin n'a pas résisté sous la Fanfare Cominoise
— Le concours d'Haubourdin a été peu favorisé par le temps et un accident qui heureusement a été moins grave qu'on aurait pu le craindre, est venu l'interrompre d'une manière bien fâcheuse. Après l'exécution des musiques de seconde classe, la musique de Comines prit place sur l'estrade, et joua ses morceaux d'une manière qui lui mérita de nombreux applaudissements et de sincères félicitations. Au moment où les musiciens allaient se retirer, l'estrade s'écroula entraînant pêle-mêle exécutants. instruments et pupitres. Bon nombre d'instruments furent brisés, bon nombre de musiciens plus ou moins contusionnés, mais on n'a à déplorer aucun accident grave.

21 juillet 1849 — La musique d'Haubourdin en tournée à Mouscron en Belgique
— On ne peut plus mettre le pied en Belgique sans rencontrer des fêtes, des jeux publics, des divertissements de toute sorte. Une foule considérable s'était portée à Mouscron, dimanche, au grand concours de musique. La France y était représentée par deux musiques de Roubaix, deux de Tourcoing, de la Société des Fanfares de Lille et de la musique d'Haubourdin. Gand donne depuis dimanche dernier une fête qui ne se terminera qu'à la fin août.
Et, en France, personne ne songe donc plus à se divertir un peu ?

18 août 1907 — Fête-Concours de gymnastique suivi d'un Concert sur la place Sadi-Carnot
— Ville d'Haubourdin. Union des Sociétés de Gymnastique, d'Armes et de Tir de l'arrondissement de Lille.
Xeme Fête-Concours de gymnastique organisée par la Société de Gymnastique l'Union haubourdinoise, sous les auspices de la Municipalité, dimanche 18 août 1907.
A six heures et demie, Réunion du Jury, à la Mairie. Concours de section. Concours de pupilles. Concours individuels : Artistiques et Olympiques.
A deux heures, rassemblement des Sociétés, Place de l'Hospice. A deux heures et demie, défilé et cortège.
A trois heures et demie, Place Blondeau, Grande fête de gymnastique et continuation des concours. A six heures, proclamation des prix.
Concert sur la Place Sadi-Carnot : de 6 à 7 h. : par la musique du 43e ; de 7 à 8 h. : par la musique municipale de Loos. A huit heures, sur le podium en face la Rue Blondeau : Grande fête de Nuit. Eclairage électrique.

12 juin 1910 — L’Harmonie de l’Industrie et du Commerce d'Hénin-Liétard en concert sur le Kiosque du jardin public d'Haubourdin à l'occasion du centenaire de l'Harmonie municipale
— C'est demain dimanche 12 Juin, que l’Harmonie de l’Industrie et du Commerce d'Hénin-Liétard ira à Haubourdin au grand festival organisé en cette ville à l’occasion du centenaire de l'Harmonie municipale ; c'est demain que sera inauguré son nouvel uniforme.
Les musiciens partiront d’Hénin-Liétard, à 1 heure 13, par train spécial pour arriver à Haubourdin à 1 heure 57 ; ils en repartiront à 11 heures 18 pour être rentrés à minuit 14.
A six heures du soir, ils prendront part au souper qui leur est offert au siège de l’Harmonie municipale.
L'Harmonie se fera entendre à la fin de l'audition artistique qui commencera à huit heures, sur le kiosque du jardin public, audition donnée par la Chorale mixte : le Cercle moderne de Roubaix ; la Grande Fanfare de Roubaix ; l’Emulation chorale de Lille et lHarmonie de l'Industrie et du Commerce d’Hénin-Liétard.

Haubourdin - Jardin public, Kiosque et monument aux morts — Kiosque à musique
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19 octobre 1924 — Commémoration de la délivrance d'Haubourdin, suivie d'un Concert sur le Kiosque à musique du Jardin Public
— Haubourdin. Continuant la série des manifestations organisées pour commémorer la délivrance de la ville, 1'A.G.M.G. avait tenu à consacrer la journée du 19 octobre à cette pieuse cérémonie.
A dix heures, la vaste église était pleine d'une foule d'habitants, qui avaient tenu à rendre un suprême hommage aux membres décédés de la section locale de l'A.G.M.G. et au grand fondateur de cette Association, le glorieux général Malleterre.
Dans le chœur, décoré aux couleurs nationales, avaient pris place : MM. le capitaine Pauwels, représentant le général Lacapelle ; un lieutenant délégué par le général Dauve ; M. J. Fremeaux, président des Mutilés ; M. Delfortrie, président de l'Harmonie municipale. Entourant le catafalque tricolore, dressé au milieu du chœur, les drapeaux des sociétés locales se trouvaient massés. La grande nef était réservée aux hommes.
La chorale paroissiale, sous la direction de M. l'abbé Marquis, exécuta une jolie messe. M. le doyen Walbert avait tenu à donner lui-même le sermon de circonstance et à dire à ces héros toute la sympathie qu'il ressentait pour eux.
A l'issue de la messe, un long cortège s'organisait. Le Club de gymnastique, les Amicalistes, les membres de la Jeunesse catholique, les anciens prisonniers civils d'Allemagne, la clique des sapeurs-pompiers, l'Harmonie municipale, la compagnie des sapeurs-pompiers, l'orphéon, « La Lyre amicale », la société des sous-officiers, la musique du 43e, les drapeaux des Mutilés de l'A.G.M.G. de Lille, La Madeleine, Loos, Hallennes, Haubourdin, de l'U.N.C., les Mutilés et Anciens combattants se rendaient par les rues A. Poitié, du Centre, Pasteur et Sadi-Carnot, au monument élevé à la gloire de nos héros. Quand les drapeaux eurent entouré le symbolique « Poilu », la clique du 43e d'infanterie ouvrit le ban ; M. J. Frémeaux, entouré de MM. Degouy et Fromont, président et secrétaire du groupe départemental de l'A.G.M.G., exalta l'héroïsme de ceux qui sont tombés au champ d'honneur.
Après la sonnerie « Aux champs » et l'exécution de la « Marseillaise », pendant laquelle les drapeaux s'inclinèrent, le cortège se reforma pour escorter les musiciens à l'hôtel Ponchel, MM. J. Frémeaux et Degouy prirent la parole. Le premier souhaita la bienvenue aux militaires et à leur chef, venus rehausser cette manifestation du « Souvenir » ; et le second remercia les Mutilés d'Haubourdin pour leur délicate pensée d'avoir associé à cette journée leur grand chef, le général Malleterre.
A midi, au jardin public, l'excellente harmonie municipale, sous la direction de son chef, M. G. Dusotoit, et la bonne musique du 43e régiment d'infanterie, dirigée avec talent par M. Lamps, donnèrent un joli concert, très goûté et apprécié par les nombreux habitants qui entouraient le kiosque.
A dix-sept heures, une soirée théâtrale, donnée au profit des Mutilés, salle des fêtes de la mairie, clôtura cette journée. (Bulletin Association générale des mutilés de guerre Novembre 1924)

Formations musicales actives à Haubourdin en 1909 :
Harmonie municipale, fondée en 1810 par Fidèle Cordonnier, président A. Bonzel, direction Gustave Dusotoit, 61 exécutants ;
Fanfare municipale des Sapeurs-Pompiers, président Grégoire Isbled, direction Henri Mathieu, 44 exécutants.

(1) En région flamande le cent de terre contient 100 verges de 10 pieds de côté, le bonnier représente 16 cents de terre ; le cent de terre équivaut à 8,86 ares, soit 128 ares (1,28 hectare) pour la totalité du fief de Cauferbecque.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

HAUTMONT - Grande Place
(NORD)
Fondée à partir du VIIe siècle au bord de la Sambre, l'Abbaye d'Hautmont ne prend ses formes et dimensions définitives qu'aux XVIIe et XVIIIe siècles : le monastère est constitué du logis abbatial avec réfectoire et bibliothèque, de l'église abbatiale du cloître et d'un jardin d'agrément ; il est complété par des annexes contiguës : un bûcher et des écuries.
Une des ailes de l'abbaye, avec son portail d'entrée, donne sur la Place Publique d'Hautmont où est édifiée, au XVIe siècle, l'Eglise paroissiale dédiée à Notre Dame de l'Assomption.
L'abbaye est transformée en manufacture d'armes lors de la révolution, à partir de 1791. Le 21 pluviose an XII — 11 février 1804 —, M. Félix y crée une verrerie de bouteilles qu'il revend en 1814 à Valentin Darche, lequel transfère, plus tard, son entreprise rue de l'Abattoir (1).
La Brasserie malterie de la Sambre, fondée par Clebois et Lanthier, installe ses locaux en 1850 dans une partie des bâtiments conventuels de l'abbaye, avant de disparaître en 1941. L'atelier de chaudronnerie de Désiré Huftier vient également occuper les lieux en 1894.

Plan d'Hautmont en 1844
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L'église devenue insuffisante au vu de la population hautmontoise, le conseil municipal décide de la remplacer en 1866 et charge l'architecte Jules Fiévet de sa construction. A cette occasion, la Place Publique, devenant la Grand'Place, est allongée de 21 mètres : la nouvelle église, inaugurée en 1869, est édifiée en retrait au profit de ladite Place ; le cimetière qui entourait l'arrière et le côté droit de l'église est, quant à lui, translaté.

Le 15 novembre 1857, le Conseil municipal, après en avoir délibéré, sollicite auprès du Conseil général du Nord, l'autorisation de tenir un marché les mardis et vendredis de chaque semaine sur sa Place, pour la vente des fruits, légumes et comestibles. 85 communes de l'arrondissement d'Avesnes sont consultées : quatre demandent à ce que les jours soient modifiés, et une seule s'y oppose, Maubeuge, prétextant que le
nouveau marché projeté serait préjudiciable aux maubeugeois et ne pourrait être soumis à une surveillance assez active à Hautmont. Le 7 septembre 1858, le Conseil général du Nord, passant outre, entérine la création du marché qui se tiendra sur la Grand'Place et sur la place Sainte-Anne qui lui est attenante. (2)

Hautmont - Grand place, kiosque et entrée du Jardin Public — Marché sur la Grand'Place et Kiosque
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La Grand'Place, en dehors de ses marchés, est très active : y sont régulièrement organisés les ducasses, des cavalcades, des festivals et concours musicaux et de gymnastique, des carrousels et des concerts grâce notamment à sa fanfare et plus particulièrement la société philharmonique des sapeurs-pompiers d'Hautmont qui est très appréciée dans toute la région.
Et plus que tout, les fameux concours et tournois de Jeu de Balle, très prisés de nombreux amateurs, attirent des spectateurs par milliers sur la Grand'Place, quasiment tous les dimanches. Des équipes nombreuses du Nord et de la Belgique se disputent des parties acharnées et préparées de longue date.

Alfred Deharveng, maire d'Hautmont de 1890 à 1896, brasseur de son état, commence son mandat en mars. Avec son conseil municipal, il décide de faire édifier un Kiosque à musique sur la Grand'Place, face à l'Eglise. L'architecte douaisien Neveux est chargé d'établir plans et devis. Le 18 juillet 1890, la construction du kiosque hautmontois est adjugée par la sous-préfecture d'Avesnes, pour 7.212 fr. 26, à M. Fauquet de NeufMesnil, avec 23 % de rabais.
Inauguré en 1891, le Kiosque est octogonal, avec des colonnes en fonte, un garde corps de fer forgé et une toiture en zinc ; son soubassement est en pierre.

Le 26 février 1902, Lucien Beau obtient la concession des 4 lignes de tramways de Maubeuge, ladite concession étant rétrocédée le 22 avril 1902 à la Compagnie des tramways électriques régionaux de Maubeuge.
La ligne n°1, à voie métrique et à traction électrique mue par fils aériens, d'une longueur de 6.372 mètres, part de la place Grisoelle de Maubeuge, et emprunte la rue de la Mairie, la rue de la République, le chemin d'intérêt commun n° 93, et enfin le chemin d'intérêt commun n° 95 jusqu'au terminus situé sur la Grand'Place d'Hautmont. 56 trains de deux voitures au plus fonctionnent sur cette ligne, en toutes saisons, de six heures du matin à huit heures du soir. Leur nombre est porté à 84 les dimanches, jours de fête et de marché.
La ligne comporte 3 sections : 1re section, de la place Grisoelle à Sous-le-Bois — 2e section, de Sous-le-Bois à Grattières — 3e section, de Grattières à Hautmont.
Le tarif en 2e classe fixé à 10 centimes pour chaque section parcourue, est majoré de 5 centimes en 1e classe.

Hautmont - Tramway sur la Grand'Place et Kiosque — Grand place, Kiosque et Eglise ; en fond gauche, vue du second Kiosque sur le Jardin Public
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Hautmont est occupé par les allemands dès le début du conflit, en septembre 1914. Le tramway continue à fonctionner entre Hautmont et Maubeuge, un laisser passer de la kommandantur étant nécessaire pour rejoindre les deux villes. En 1917, près de 4.000 civils de l'Aisne sont évacués sur Hautmont.
Libéré le 8 novembre 1918, Hautmont compte de très importants dégâts suite aux bombardements ou destructions délibérées : l'église n'est pas épargnée, tout comme la mairie, le pont sur la Sambre, les nombreuses usines etc...
Le Kiosque à musique semble avoir été détruit lors du conflit, le second kiosque hautmontois, objet de notre prochain développement, ayant, quant à lui, été épargné.

La Grand'Place est devenue Place du Général de Gaulle en 1945. Le tramway a continué sa course jusqu'en janvier 1951.
Les quelques bâtiments subsistants encore de l'ancienne Abbaye ont été occupés quelques temps par la paroisse, avant d'être cédés à la municipalité, pour 99.100 euros, le 22 décembre 2003.
Kiosque disparu.

voir ici, Grand'Place de Gaulle et Eglise d'Hautmont sans Kiosque, aujourd'hui.
Un des bâtiments de l'ancienne l'abbaye d'Hautmont.(1/2) (2/2)

L'Estaminet Herquin et la Brasserie et Hôtel du Commerce ci-dessous à droite, sont installés dans un des bâtiments conventuels de l'Ancienne Abbaye.
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25 août 1867 — Fête patronale d'Hautmont sur la Grand'Place illuminée
— La fête patronale d'Hautmont qui commencera le dimanche 25 août prochain, promet d'être brillante et animée.
Parmi les réjouissances variées qui en composent le programme, nous remarquons un Carrousel que l'on n'établit le plus souvent que dans des villes d'une importance véritable.
Tous les jours de la fête, la Grand'Place sera illuminée.


Harmonie et Fanfare hautmontoises volent de succès en succès
11 septembre 1873 — Concours musical de Ham.
— Le 1er prix de cette division a été obtenu par la Fanfare d'Hautmont, société très forte et qui, de l'avis du jury, aurait dû concourir dans une division supérieure.
21 juillet 1878 — Concours de Paris
— Embouchons la trompette de gloire et célébrons les succès des musiques de notre région aux concours de Paris ! La priorité de mérite revient à l'Harmonie d'Hautmont, qui a remporté :
Le 1er prix d'exécution — Le 1er de lecture à vue — Le 1er de soli.
Plus une médaille de 500 fr. offerte par le Petit National à la meilleure société philharmonique.
Le jury a de plus adressé des félicitations et décerné un prix spécial au chef de la musique d'Hautmont, M. Paimparé.
Remarquons qu'avec M. Ricard, directeur de la musique de Sains-du-Nord, ce sont les deux seuls chefs qui aient obtenu cette distinction sur 649 qui étaient présents.
17 juillet 1881 — L'Harmonie d'Hautmont au concours de Passy
— Hautmont. Au concours de Passy qui a eu lieu dimanche au palais du Trocadéro, l'Harmonie d'Hautmont a remporté le premier prix d'exécution, le premier prix de soli à l'unanimité, le troisième prix de lecture à vue et le grand prix d'honneur dans le concours international.
Dans la journée de lundi, l'Harmonie est allée donner une aubade à M. de Marcére, député de la deuxième circonscription de l'arrondissement d'Avesnes, qui a vivement remercié et félicité les vainqueurs et leur a offert une médaille, en souvenir de la cordiale visite qu'ils venaient de lui faire.
De vives acclamations ont accueilli les paroles de M. de Marcére. Après avoir bu à sa santé, les braves musiciens ont pris congé de leur honorable mandataire.
Une brillante réception, digne de l'éclatant succès qu'elle avait remporté, a été faite à l'Harmonie à sa rentrée à Hautmont.
28 août 1884 — La Fanfare d'Hautmont au grand concours de Rouen
— La Fanfare d'Hautmont a obtenu à Rouen, en division d'excellence, tous les premiers prix, battant notamment les Régates de Reims qui jouissent cependant d'une grande réputation.
30/7/1885 — Dagnelies, directeur de la Société philharmonique des sapeurs-pompiers d'Hautmont, vient de recevoir les palmes académiques. C'est à la suite de l'éclatant succès remporté par la société qu'il dirigeait au grand concours de Rouen de l'année dernière. Une fête aura lieu à Hautmont dimanche prochain, en son honneur.

18 juillet 1880 — Festival international d'orphéons, d'harmonies et de fanfares d'Hautmont
Le festival international d'orphéons, d'harmonies et de fanfares qui a eu lieu à Hautmont, dimanche 18 Juillet, a été des plus brillants, favorisé qu'il était par un temps superbe.
La commune était richement pavoisée et pendant la soirée l'illumination était vraiment très belle.
Bon nombre de musiques et de sociétés chorales avaient répondu à l'appel des organisateurs de cette fête.
On a beaucoup admiré aussi l'excellente tenue des diverses compagnies de sapeurs-pompiers à qui la commune a offert un tir à la cible des plus sérieux.
La soirée s'est terminée par un feu d'artifice dont malheureusement le bouquet fut cause d'un commencement d'incendie qui se déclara à la toiture de la maison de Madame Hya, sur la Place. Mais les pompiers et l'empressement de la foule en eurent facilement raison.
En résumé, fête charmante et dont le succès eût été complet sans cette manœuvre imprévue, où les pompiers d'Hautmont et leurs invités ont dû joindre la pratique à la théorie, et où ils ont, du reste, fait assaut de dévouement.


Le Jeu de Balle est une véritable institution sur la Grand'Place d'Hautmont
20 avril 1881 — Hautmont. Lundi de Pâques a eu lieu dans cette ville une lutte au jeu de balle entre la société royale de la Paume, de Bruxelles, et la société d'Hautmont.
Ces deux parties sont réellement d'égale force. Bruxelles qui a toujours eu la priorité dès le commencement, a obtenu 9 jeux pour Hautmont et s'est ensuite laissé devancer par cette dernière laquelle est arrivée à 11 jeux pour 10 ; puis la victoire est restée à Bruxelles qui a gagné la partie en 12 jeux.
Les vaincus qui ont perdu avec honneur prendront leur revanche le 15 mai prochain à Bruxelles.
On évalue à trois mille le nombre des spectateurs qui se trouvaient sur la place.

30 septembre 1883 — A l'occasion du concours de jeu de paume qui doit avoir lieu à Hautmont, du 30 de ce mois au 15 novembre prochain inclus, une réduction de moitié est accordée sur le prix de transport, aller et retour, des membres des sociétés de paume qui se rendront à ce concours, sous la condition qu'ils voyageront en corps, par groupes de six au moins, et effectueront l'aller et le retour dans la même journée.
Il leur sera délivré des bons de transport modèle 402.

19 juin 1884 La société du jeu de balle d'Hautmont organise une lutte entre 8 parties françaises :
1er prix : 250 fr.; 2e prix : 150 fr.
Cette lutte commencera le dimanche 22 juin, à dix heures du matin, et se continuera les dimanches suivants.

4 novembre 1890 — Nous engageons les amateurs du jeu de balle à assister à la lutte qui doit avoir lieu à Hautmont dimanche prochain 9 novembre entre Valenciennes et Bruxelles.
La lutte se fera en 15 jeux et commencera à une heure précise. L'enjeu est de 200 fr.
La Commission du jeu de balle d'Hautmont a obtenu de la Compagnie du Nord une réduction de 50% sur les prix ordinaires de transport.
Nous espérons que les amateurs valenciennois ne manqueront pas, pour cette dernière lutte, d'accompagner nos concitoyens.

23 avril 1899 — Jeu de Balle à Hautmont. — Dimanche prochain 30 avril, à deux heures, grande lutte entre les fortes parties de Valenciennes (Cressin) et de Charleroi (Clessens).
20 septembre 1900 — Hautmont. — Jeu de balle. — Dimanche 23 septembre, grande lutte à la pelote entre les parties de Bavay, Maubeuge, Sous-le-Bois et Hautmont.
Dimanche 30 septembre, grande lutte en 13 jeux, entre les fortes parties de Bruxelles, Sablons (Marin et Castelin frères) Saint-Amand-les-Eaux (Marchand), repos à 6 et à 10 jeux.

10 avril 1882 — Cavalcade à Hautmont suivie d'un grand bal public sur la Grand'Place
— Hautmont. Nous donnons ci-dessous l'ordre du cortège de la cavalcade qui aura lieu le lundi de Pâques, 10 avril, au profit des pauvres de la commune :
Piqueurs à cheval. — Trompettes. — Groupe d'Arabes à cheval. — Sapeurs. — Fanfare des sapeurs-pompiers d'Hautmont. — Char de l'Industrie. — Les vainqueurs de Fontenoy. — Char de l'Agriculture. — Fanfare de Bachant. — Char des peuples orientaux. — Chevau-légers. — Fanfare de La Longueville. — Char de l'Astronomie. — Les touristes anglais. — Groupe des sans-gêne. — Fanfare de Feignies. — Char de la Jeunesse et de la Jeune France. — Une chasse sous Louis XV. — Amazones. — La Belle au bois dormant. — Sultan et pacha. — Fanfare de Louvroil (Michaux). — Char de gymnastique. — Sauveteurs-Jouteurs. — Char des Arts-et-Métiers. — Harmonie d'Hautmont. — Char des pâtissiers. — Char de Bienfaisance. — Le roi des Zoulous. — Groupe de Jockeys.
Le cortège partira à 11 heures ½ précises et parcourra la ville.
Le soir, grand bal public sur la Grand'Place. Illumination à giorno. Retraite aux flambeaux.

14 août 1884 — Carrousel sur la Grand'Place
— Le dimanche 14 septembre aura lieu à Hautmont, sur la Grand'Place, un carrousel civil en cercle et au galop.
L'entrée est fixée à 3 francs par cavalier. Deux cents francs de prix seront distribués aux vainqueurs.

24 septembre 1891 — La société philharmonique des sapeurs-pompiers d'Hautmont mettent le feu sur le Kiosque de Sains-du-Nord
— A quatre heures et demie, la musique municipale de Sains et l'Harmonie Hiroux-Dupont prennent place sur le kiosque et ouvrent le concert par l'exécution de Sambre et Meuse, qui leur vaut de chaleureux applaudissements.
La société philharmonique des sapeurs-pompiers d'Hautmont leur succède ; on sait que cette musique est, depuis plusieurs lustres, l'une des meilleures de la région ; sa bannière en dit long sur sa valeur.
Les musiciens hautmontois ont obtenu, à Sains, un succès extraordinaire. On leur a redemandé jusqu'à trois fois la Patrouille Anglaise, de Asch, et ils ont dû exécuter deux fois la Marseillaise.
Entre les cinquième et sixième morceaux, MM. Dupont et Leroy sont montés sur le kiosque pour les féliciter et les remercier.
La Société Hautmontoise a, en outre, à la prière de M. Dupont, ouvert le bal par une valse des plus entraînantes.
Jusque fort avant dans la nuit, la place, brillamment illuminée, a présenté une animation extraordinaire ; elle était beaucoup trop petite pour la foule des danseurs et des curieux qui s'y pressaient.

Hautmont - Défilé du 14 juillet sur la Grand'Place — Souvenir de la manoeuvre régionale des Sapeurs-Pompiers sur la Grand'Place 25 juillet 1909
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2 juillet 1893 — Concert de la société Philharmonique des Sapeurs Pompiers d'Hautmont à Valenciennes
— La société philharmonique des Sapeurs Pompiers d'Hautmont, fondée en 1866, dirigée par Dagnelies, se produira le 2 juillet 1893 à Valenciennes, sur la Place Verte à 8 heure du soir : 1. Marche militaire. Gevaert. — 2. Ouverture du Tannhauser. Suppé. — 3. Grande fantaisie sur le 2e bouquet de la pagode. Fauconnier. — 4. Polka des petits oiseau. Kling. — 5. Scènes pittoresques. Massenet. — 6. Grande marche gala. Vieuxtemps. — 7. Fête à Aranjuez, grande fantaisie. Demorsmann. — 8. Belladora, danse espagnole. Niel. — 9. Patrouille anglaise. Asch
Ouverture du Bal par la société philharmonique d'Hautmont qui exécutera La Frileuse, valse par Richer.

3 août 1893 — Les exécutions capitales en place publique font toujours recette !
— Suite à l'assassinat crapuleux de Mme Wiart-Molle le 25 mai 1892 à Grattières (Hautmont), August Degroote et Edmond Clayes, après avoir avoué leur crime, sont arrêtés et condamnés à la guillotine. L'exécution aura lieu le 3 août 1893, à 4 heures 30 sur la place Sainte-Anne jouxtant la Grand'Place d'Hautmont. Afin d'assister à cet événement, une cohue inimaginable grouille dans toute la ville depuis la veille au soir ; la place Sainte-Anne a été évacuée de force par les cuirassés pour laisser le bourreau installer sa bascule ; partout, sur la Grande Place, sur le kiosque, le long des trottoirs, sur les toits, les cheminées, les balcons, les galeries de l'église même, dans les branches des arbres des jardins de la mairie est massée une foute considérable d'hommes, de femmes et d'enfants...

23 juin 1895 — Festival musical d'Hautmont
— La ville d'Hautmont s'était parée coquettement dimanche pour recevoir ses hôtes.
Toutes les maisons élaient pavoisées aux couleurs françaises et belges et de gracieuses guirlandes étaient tendues au travers des rues et d'un mât à l'autre se reliant à de très beaux arcs de triomphe portant des inscriptions de circonstance.
Chaque train amène une quantité d'étrangers qui se promènent en ville et encombrent bientôt toutes les rues principales.
Au fur et à mesure que les sociétés invitées arrivent, elles sont reçues par leurs commissaires qui les conduisent dans le jardin de la mairie où une table est dressée, près de laquelle se tiennent les autorités communales qui offrent gracieusement les vins d'honneur.
Le concours de tir a été ouvert aussitôt l'arrivée des sociétés, sous la surveillance de MM. Emile Delhaye, Georges Deharveng, Henri Contensaux, Louis Dupagny, Alcide Hermant, etc.
Le défilé général était fixé à deux heures précises. A l'heure exacte trois coups de canon retentissent annonçant la mise en marche, qui cependant n'a lieu qu'une vingtaine de minutes après, dans un ordre parfait. Le cortège parcourt les principales rues de la ville aux sons des joyeux pas redoublés joués par les musiques, les clairons et tambours.
A 3 heures et demie, la dislocation commence sur la Grand'Place ; l'Harmonie d'Hautmont joue la Marseillaise et sur les kiosques se succèdent les sociétés de musique et les orphéons, faisant entendre les meilleurs morceaux de leurs répertoires.
Pendant ce temps la société d'instruction militaire En Avant, de Fourmies, exécute sur la place Sainte-Anne l'école du soldat, l'école de compagnie et l'exercice à la baïonnette.
Le soir un bal des plus animés a terminé la fête qui laissera un bon souvenir à tous ceux qui y ont pris part.
Voici le résultat des primes attribuées aux sociétés musicales : 1. 300 francs, l'Union chorale de la Bouverie ; 2. 200 fr., la fanfare de Trith St-Léger ; 3. 150 fr., la fanfare du Tilleul Sous-le Bois ; 4. 100 fr., l'harmonie de Glageon ; 5. 75 fr., la philharmonique de Maubeuge ; 6. 60 fr., la fanfare de Ferrière-la Grande ; 7. 40 fr., l'orphéon de Maubeuge ; 8. 20 fr., la fanfare de Raismes.
Prime d'éloignement : 50 francs, la fanfare de Saint-Michel.

26 mars 1899 — Programme de la grande cavalcade d'Hautmont du 3 avril 1899
— La ville d'Hautmont organise pour le lundi de Pâques 3 avril, une grande cavalcade au profit du Bureau
de bienfaisance de la ville. Voici le programme de cette fête, qui promet d'être brillante :
De midi à une heure et demie, réception et classement des sociétés, rue des Produits Chimiques, de la Providence, de Boursières et Gambetta ; à deux heures précises, départ du cortège, massé place de la Gare ; à quatre heures et demie, Grand'Place, revue générale de toutes les sociétés, passée par le Comité ; à six heures, grand concert public, donne par les sociétés musicales ; à sept heures et demie, distribution des primes ; à huit heures, grand bal travesti dans les jardins de la Mairie. Brillante illumination.
Les sociétés qui désirent prendre part à la cavalcade devront envoyer leur adhésion à M. Georges Collet, secrétaire, en indiquant le sujet qu'elles représentent ainsi que la composition de leur comité.


Hautmont - Cavalcade 11 mai 1913
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3 avril 1899 — Grande cavalcade du lundi de Pâques à Hautmont
— A Hautmont, une magnifique cavalcade, organisée en moins d'un mois, a réuni plus de 700 participants, répartis en 42 groupes qu'entouraient 10 à 12.000 personnes venues de tous les alentours.
Huit chars originaux avaient été construits et intelligemment décorés ; presque tous les costumes avaient été faits exprès pour la fête ; c'est assez dire leur fraîcheur et leur pittoresque, car la cavalcade ne se proposait pas de commémorer une date fameuse ou un événement important ; c'était surtout une réunion de braves gens, de bons vivants se proposant de bien s'amuser et d'amuser les spectateurs, le tout pour le plus grand profit du bureau de bienfaisance.
Nous allons passer la revue des différents groupes qui, dès midi, commençaient à rejoindre leurs lieux de rendez-vous pour se réunir place de la Gare, d'où le départ s'est effectué à deux heures. Après avoir parcouru différents quartiers, le cortège s'est dirigé de la rive gauche vers la rive droite, en suivant l'unique rue qui conduit à la Place. A un moment donné, la foule était si compacte dans cette rue que, depuis le pont de la Sambre jusqu'à la rue de la Providence, on a pu évaluer cette fourmilière humaine à 6 ou 7000 personnes ; sur le pont seul il en tenait 800. Si l'on ajoute tout le monde qui se tenait aux fenêtres ou sur les balcons, on pourra évaluer à une douzaine de mille le nombre des spectateurs devant qui défilait la joyeuse cavalcade.
Voici d'abord les Piqueurs, montés sur de bons chevaux qui ouvrent la marche, les sapeurs qui précèdent la batterie de tambours et les clairons obligeamment prêtés par le colonel du 145e de ligne de Maubeuge. Spectacle nouveau : une noce en vélo ; beaucoup d'imagination et de variété dans la décoration des bicyclettes toutes fleuries ; la mariée, qui ne pèche pas par excès de timidité, est suivie d'un gentil bébé, vraiment un peu précoce ; des cavaliers arabes font contraste, par leur gravité, avec cette noce dont la bonne humeur est débordante et communicative.
Un constructeur hautmontois a organisé le Char du Cycle qui porte quantité de bicyclettes et une demi-douzaine d'ouvriers au travail ; une petits machine à vapeur et une forge sont en activité.
La Fanfare de Saint-Rémy vient ensuite ; puis les membres du Jockey Club des mirlitons, aux instruments fantastiques, suivis de l'Institut Odontalgique.
S'avancent ensuite, les Touristes anglais, de Bavay, au nombre de 70, portant tous de longs favoris roux, un complet à grands carreaux et un chapeau haut de forme à voile vert; groupe très frais et très réussi.
Le char qui suit, dit de Bacchus, porte un superbe Gambrinus qui tient fort bien l'emploi et boit avec enthousiasme la blonde liqueur du Nord.
Le char suivant porte les Hommes de bronze, au nombre d'une demi-douzaine, soldats armés portant sac au dos et dont la pose plastique est admirable. Il est suivi par un Guignol ambulant qui obtient un gros succès d'hilarité. Vient ensuite la belle société La Bienfaisance fraternelle de Pont-sur-Sambre, avec ses chefs à sa tête, puis la Concorde Hautmontoise, dont tous les membres sont autant de clowns bleus, blancs ou rouges.
Ils précèdent le Char de la Jeunesse Européenne, très bien disposé et sur lequel ont pris place une vingtaine de jeunes filles, qui ont adopté pour un jour les costumes nationaux des contrées qu'elles représentent.
Entre ce beau char et celui de l'Alimentation ont pris place les Artistes sans nom, d'Aulnoye. Pourquoi pas de nom à un aussi beau groupe ?
Le Char de l'Alimentation, œuvre du charcutier de l'avenue de la Gare, est presque une œuvre d'art. Au centre se prélasse, sur un épais lit de mousse verte, le « cher ange » de Monselet ; dans sa bouche, une orange ; de l'autre côté, la vrille est ornée de rubans.
Le pourtour du char est garni de velours cramoisi, relevé de crépines d'or ; entre les montants courent des guirlandes de cervelas et de saucissons, tandis que sur le plancher s'entassent d'appétissants jambons. Plus d'un spectateur souhaiterait, sans doute, de pouvoir se servir d'un des coutelas que brandissent les jeunes bouchers montés sur le char.
Une splendide corbeille de Bienfaisance, toute garnie de fleurs, est encadrée par le groupe France et Russie et par la nombreuse société de l'Harmonie d'Hautmont, dont tous les membres sont des pierrots blancs en collerette rose : excellents exécutants, tous ces pierrots.
Le char le plus monumental est celui de l'Agriculture : la Cérès qui le surmonte a la tête à huit mètres du sol ; attributs bien choisis et bien harmonisés.
Très réussis les Gentlemen-riders, le Foot-club et plus loin les Copurchics. Leurs costumes et leurs attelages sont véritablement « dernier cri ».
La Fanfare municipale obtient un grand succès avec les airs populaires qu'elle joue sur tout le parcours. Son chef, M. Paimparé, a arrangé en un ingénieux pot-pourri, et tout exprès pour la fête, une vingtaine d'airs de chansons du pays et, à leur audition, la joie se répand aux alentours : les uns chantent, les autres dansent à ces joyeuses réminiscences du passé.
La Gymnastique, qui suit le Char des Sauveteurs-joûteurs, danse aussi, mais des ballets, composés pour ses trois groupes costumés de Hallebardiers, de Calabrais et d'Indiens.
Mais voici les Trompettes de Berlaimont, éclatantes comme le seront celles du Jugement dernier. Qu'annoncent-elles avec tant de fracas ? Rien moins que Sa majesté Louis XIV, accompagné de ses ministres, Colbert et Louvois, précédé de Turenne, de ses mousquetaires, de ses pages et officiers généraux et de mousquetaires. C'est la partie la plus riche du cortège. Les costumes sont tout soie, velours et or. Le landau dans lequel le Roi-Soleil daigne se faire voir à son peuple paraît d'or massif. S.M. Dartevelle a grand air avec sa haute stature, sa grande perruque et ses somptueux habits.
Après lui Jean Bart entouré de ses marins fait encore bonne figure sur un char, où il braque son pistolet sur un baril de poudre qui fera sauter la navire si celui-ci est en péril de prise.
La voiture portant la Jeune France, groupe de jeunes gens figurant l'espoir de la Patrie, est suivie du Char de l'Alliance représentant un vaisseau portant marins russes et français.
Les Hussards de Marceau, aux brillants uniformes et montant de bons chevaux qu'ils manient avec beaucoup d'aisance, ferment la marche et viennent rejoindre le cortège sur la place où se fait la dislocation.

Toutes les sociétés musicales ayant pris part à la fête, restent pour le concert qui commence à cinq heures et demie et retient beaucoup d'auditeurs. La Fanfare municipale obtient un nouveau succès avec ses airs populaires réunissant ça et là des groupes de danseurs, qui n'attendent pas l'heure du bal annoncé pour le soir dans les jardins de la mairie.
Entre temps, on se bat à pleines poignées de confetti ; les rues et surtout la Place en sont émaillées ; les chevelures, les barbes, les chapeaux, les vêtements, en sont couverts ; on s'en fourre partout, jusque dans le cou et même dans la bouche si on l'ouvre imprudemment. Enfin le combat diminue et cesse faute de munitions, car tous les marchands ont été dévalisés.
La fête a continué gaiement par le bal travesti, qui a commencé à 8 heures pour ne finir qu'à une heure du matin, par le feu d'artifice tiré à dix heures et par des amusements dans tous les établissements publics qui sont restés ouverts toute la nuit.

4 mai 1899 — Comptes financiers de la cavalcade
— Le Comité de la Cavalcade d' Hautmont s'est réuni la semaine dernière pour la liquidation de ses comptes. Le produit net à verser à la caisse du bureau de bienfaisance s'élève à la somme de 1844 frs 65.

HAUTMONT - La Grand'Place
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publié par R@koto Lun 24 Aoû 2015 16:21

19 juin 1904 — La Fanfare Municipale des Sapeurs-Pompiers d'Hautmont donne son concert au Nouvion
— Le Nouvion. Le dimanche 19 juin 1904, Festival de musiques d'Harmonies et de Fanfares, Tir à la cible pour Compagnies de Sapeurs-Pompiers et de Sauveteurs.
A 6 heures, sur la Grand'Place, Grand Concert par la Fanfare Municipale des Sapeurs-Pompiers d'Hautmont, 80 exécutants, division d'Excellence, Chef M. A. Painparé, officier d'Académie. — Président M. L. Collet.
Programme : Grande Marche de Concours. Canivet. — Ouverture Symphonique. Reissiger. — La Zingarella, caprice Hongrois avec carillon. Venzenco. — Fantaisie sur Samson et Dalila. Saint-Saëns. — Ballet Egyptien. Luigini. — La Vallée d'Ossau, valse. Benoist.

12 juin 1937 — Gymkhana automobile et motocycliste sur la Grand'Place
— Nous apprenons qu'un grand gymkhana automobile et motocycliste aura lieu à Hautmont, sur la Grand'Place, le dimanche 5 juillet à partir de 14 heures.
Cette belle manifestation sportive est organisée par l'Union Commerciale et la Municipalité, avec le concours de l'Automobile-Club du Nord et le Moto-Club du Nord.


Formations musicales actives à Hautmont en 1909 :
Fanfare municipale des Sapeurs-Pompiers, fondée en 1866, président Léon Collet, direction Paimparé, 76 exécutants ;
Harmonie d'Hautmont, direction Chabert, président Paul Dartevelle.

(1) Valentin Darche à la tête de ses verreries à bouteilles remportait plus qu'un succès d'estime.
On le voit obtenir en 1833 une grande médaille d'or de la valeur de 3.000 francs pour la qualité supérieure et la solidité de ses bouteilles auprès de la Société d'encouragement d'industrie nationale. Le 30 décembre 1835, la même société lui décerne un rappel de médaille d'or sur un concours de bouteilles à vin, constatant la perfection apportée récemment dans ses verreries.

(2) La place Sainte Anne qui fait suite à la Grand'Place va s'appeler également place du Marché et Place d'Armes en 1905.
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Re: Kiosques à Musique

HAUTMONT - Le Jardin Public et la Mairie
(NORD)

Plan d'Hautmont en 1844
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Ainsi que nous l'avons vu sur la publication ci-avant, l'ancienne Abbaye d'Hautmont et ses bâtiments conventuels sont situés le long de la Grand'Place. En prolongement, jouxtant l'Eglise Notre Dame de l'Assomption, une longue bâtisse avec un terrain complanté d'arbres appartient, en 1876, à un certain M. Blairon : ancienne dépendance de l'abbaye, elle était autrefois occupée par les écuries des moines et servait vraisemblablement, partiellement, de bûcher pour entreposer le bois de chauffage. Le terrain arboré portait, quant à lui, l'église abbatiale, avant sa destruction.
Une autre maison, située sur la même parcelle, était occupée par le maître verrier Valentin Darche, dans les années 1830-1840, lequel s'en servait de salle de billard.
Le 16 mai 1876, Aimé Collet (1836-1911), maire d'Hautmont de 1871 à 1887, décide, avec la municipalité, d'acquérir la propriété de M. Blairon afin d'y installer la Mairie Hautmontoise devenue trop exiguë. Les anciennes écuries vont ainsi être aménagées à cet effet ; le terrain attenant est aussitôt transformé en Jardin public.
Une grille et un portail monumental sont édifiés à l'entrée de ce petit parc vers 1900.

Hautmont - Jardin de la Mairie — Entrée du jardin de la mairie, Kiosque à musique
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Régulièrement, des concerts sont donnés dans le jardin de la Mairie. Tant et si bien que, malgré la proximité immédiate du Kiosque à musique de la Grand'Place, il est décidé d'en construire un second dans le Jardin Public.
Edifié vers 1904-1905, ce nouveau Kiosque, de forme octogonale, est constitué de colonnes en fonte et de simples barres d'appui horizontales en guise de garde corps ; sa toiture surmontée d'une lyre est ornée d'un lambrequin sur son pourtour.
Ayant résisté aux deux guerres, ce Kiosque à musique succombera à la pioche des promoteurs. En 1951, l'architecte Adolphe Denis est chargé par la municipalité de concevoir un nouvel Hôtel de Ville qui sera inauguré en 1961. Dans la foulée, le jardin public disparaît avec son Kiosque, remplacé par des emplacements de stationnement et une place tristement vide. L'ancienne mairie, autrefois les écuries, reste toutefois debout ; elle sera inoccupée jusqu'en 2007, date à laquelle on y installe, après travaux, l’agence de rénovation urbaine.
Kiosque supprimé.

Ancienne mairie et emplacement de l'ancien Jardin Public, sans kiosque, aujourd'hui.(1/2) (2/2)
Vue ancienne mairie et parking à Hautmont, aujourdhui.

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publié par JeanMarc Jeu 7 Déc 2017 19:02

26 juin 1884 — Un Concert dans le Jardin de la Mairie clôture une lutte acharnée au Jeu de Balle
— La grande lutte au jeu de balle annoncée dans l'un de nos derniers numéros avait attiré dimanche à Hautmont une foule considérable de curieux.
La partie Berger d'Avesnes a battu dans la matinée celle de Ferrière.
Bousignies est resté vainqueur contre Aulnoye.
Avesnes, dans l'après-midi, a lutté contre Bousignies qui n'a obtenu que deux jeux sur dix.
La lutte continuera dimanche prochain, 29 juin, entre quatre nouvelles parties.
Le dimanche suivant les parties gagnantes se disputeront les prix.
Dimanche soir, après le jeu de balle, les belles sociétés de musique de Recquignies et de la Providence ont donné un joli concert dans le jardin de la mairie, trop petit, pour contenir tout le monde.

Hautmont - La Mairie et le Kiosque à musique — Le jardin de la mairie et le Kiosque à musique
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23 et 24 juin 1934 — Grandes fêtes du Cinquantenaire de la Hautmontoise. Concerts dans le Jardin de la mairie
— Les fêtes du cinquantenaire de la société de gymnastique La Hautmontoise et le Ve Concours de l'Union des
sociétés de gymnastique de l'arrondissement, qui se dérouleront les samedi 23 et dimanche 24 juin à Hautmont, promettent, si le temps veut bien les favoriser, de remporter un succès sans précédent.
Voici le programme de ces fêtes pour lesquelles M. Louis Marin, ministre de la Santé publique et de l'Education Physique a bien voulu accepter la présidence d'honneur:
Samedi 23 juin. Arrivée des sociétés et délégations.
A 16 heures, visite au cimetière en souvenir des professeurs, membres du comité et gymnastes décédés. Départ du Jardin de la Mairie.
A 20 heures, dans les jardins de la Mairie, concert de gala par l'Union Philharmonique Hautmontoise.
A 21 h. 30, place Sainte-Anne, grande fête de nuit.

Dimanche 24 juin. De 7 heures à midi, place de la Gymnastique, Grand'Place, Place Sainte-Anne, place du 11 Novembre, rue Carion : concours de pupilles de l'arrondissement d'Avesnes pour le Challenge Fernand-Rousselle ; concours de pupilles inter-arrondissements ; concours individuels de gymnastes (200 concurrents).
A 11 h. 30. à la Mairie, réception des personnages officiels par la Municipalité.
A 12 h. 30. salle de gymnastique, banquet officiel sous la présidence d'honneur de M. le Ministre de la Santé Publique et de l'Education Physique.
A 14 h. 15, rassemblement des sociétés pour le défilé qui partira à 15 heures de trois points différents pour se souder au passage à niveau.
A 15 h. 15, en présence des officiels, remise du drapeau de l'Union d'arrondissement par La Maubeugeoise à La Hautmontoise ; ensembles généraux de la Fête Fédérale de Dijon ; productions diverses par les sociétés.
A 18 h. 30, suite de gymnastique, remise des prix.
A 18 h. 40, à la Mairie, réception de la Société Philharmonique de Maubeuge par la Commission des fêtes.
A 19 heures, concert de gala par la Société Philharmonique de Maubeuge.
A 21 heures, bal public.
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Re: Kiosques à Musique

HAYANGE - Le Kiosque
(MOSELLE)
Par ordonnance du Roi n° 5469, en date du 19 juillet 1826, la dame veuve de Wendel, richissime propriétaire des forges de Hayange, sert une rente annuelle de 50 francs à la fabrique de l'Eglise hayangeoise, sous condition de service religieux. Cet édifice religieux, dédié à Saint-Martin, est érigé depuis 1771 sur la Grand'Rue.

Plan de Hayange en 1810
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L'annexion de l'Alsace et de la Moselle par les Prussiens de 1871 jusqu'en 1918, implique des contraintes et brimades de tous les instants de la part de l'occupant.
L'Eglise-
Kirche est maintenant sur la Langstrasse, la nouvelle Grand'Place, au bout de laquelle se tient le marktplatz de Hayingen, nouvelle dénomination de Hayange.
En 1883, la municipalité décide de remplacer l'église, trop étroite, par un édifice monumental imitant la Sainte-Trinité parisienne. L'architecte Rémy Jacquemin (1843-1906) est chargé d'en dresser les plans. La famille Wendel finance partiellement le monument dont la première pierre est posée le 12 juin 1883.
Deux bâtiments qui étaient contigus à l'ancienne église, sur la Langstrasse, sont abattus, afin de permettre la construction de la nouvelle Eglise Saint-Martin, inaugurée et consacrée le 15 novembre 1884 par Mgr François-Louis Fleck.
L'emplacement de l'ancienne église est transformé en une grande place : la Place Saint-Martin.

Si le culte catholique reste libre en Prusse, il n'en est pas de même de la musique ! Sont
verboten toutes les sonneries et marches accompagnées de clairons, ainsi que toutes bannières aux couleurs nationales ; les formations musicales françaises, très appréciées des hayangeois, sont surveillées de très près en ce qui concerne le contenu de ce quelles diffusent. Toute manifestation séditieuse, ou semblant l'être, est vite réprimée.
L'Harmonie La Lorraine de Hayange, fondée par André Lejeune en 1875, très active dans toute la région, réussit à organiser un grand festival musical le 4 septembre 1910, à l'occasion du 35e anniversaire de sa fondation, réunissant plus de dix mille invités et 24 formations musicales qui vont concourir sur plusieurs Kiosques à musique répartis sur la ville.

Hayange - Eglise Saint-Martin et place
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L'armistice de 1918 sonne la délivrance lorraine attendue depuis 47 ans, les Prussiens ayant tout de même eu le temps de faire main basse sur quatre des cinq cloches de Saint-Martin le 23 juin 1917. Les noms reprennent leurs appellations françaises : la Langstrasse, autrefois Grand'Rue, devient la rue du Maréchal Foch.
De nouvelles cloches sont livrées à l'église le 18 mai 1921, financées par les indemnisations allemandes pour dommages de guerre.

Antoine Lacoste, maire de 1918 à 1929, réunit son conseil municipal le 3 juillet 1923 et décide de
faire dresser dès que possible un plan et un devis pour la construction d'un kiosque à musique. Un crédit de 45.000 francs est débloqué à cet effet, incluant la construction d'un water-closet souterrain. Les travaux feront l'objet d'une adjudication publique.
Le Kiosque est inauguré en 1924 sur la place Saint-Martin plantée d'arbres, au pied de l'Eglise éponyme : de forme octogonale, construit sur un soubassement de pierre, il est muni d'une rambarde en fer forgé ; ses colonnes de fonte portent une toiture en zinc.

Afin d'éclipser le festival musical de 1910 entravé par l'occupation allemande, la Fédération des Sociétés musicales de la Moselle et de Meurthe-et-Moselle organise un grand concours à Hayange pour le 30 juin 1929. En prévision de cet événement programmé de longue date, la municipalité met le paquet : la rue du Maréchal Foch est pavée avec caniveaux et trottoirs, sur 910 mètres de long, de la place Saint-Martin à la place du Marché. Le 2 mai 1928, Henri Schnitzler est bénéficiaire de l'adjudication de ces travaux pour 57.432 francs.
Le dimanche 30 juin 1929, une foule prodigieuse assiste aux défilés et aux diverses phases du concours auxquels participent 46 sociétés musicales sur dix sites différents. Le bouquet final est réservé au grand concert artistique de l'Harmonie fédérale orchestré par Albert Ehrmann, professeur au Conservatoire de Metz, joué sur le Kiosque à musique.
La municipalité, le 21 octobre 1934, fait procéder au revêtement en tarmacadam des 1.500 m² de la place Saint-Martin.
Dès la fin de la seconde guerre mondiale, le Kiosque à musique est abattu ; les arbres suivront son sort inexorablement : un seul arbuste sera ridiculement conservé au centre. La Place Saint-Martin devient un parking à ciel ouvert.
Kiosque supprimé.


Hayange - Place Foch et Eglise Saint Martin de Hayange sans kiosque, aujourd'hui.

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publié par JeanMarc Mar 12 Déc 2017 15:41

4 septembre 1910 — Grand Festival musical de Hayange à l'occasion du 35e anniversaire de la fondation de la Société Philharmonique « La Lorraine ».
— C'est hier dimanche 4 septembre que la société philharmonique « La Lorraine » de Hayange, a fêté le 35e anniversaire de sa fondation. A cette occasion elle avait organisé un festival auquel les sociétés de musique de la région étaient accourues nombreuses pour témoigner leur sympathie envers la Société jubilaire. Ce fut vraiment un beau spectacle que celui que présentait cet essaim de jeunesse se livrant à de fraternelles agapes.
Les trains des directions de Metz, Thionville, Algrange, Fontoy ont déversé une foule évaluée à dix mille étrangers qui se pressaient sur le parcours du cortège. Celui-ci s'est formé sur la place de la foire, située Fort Chabrol.
A deux heures et demie, le cortège, M. le maire de Hayange en tête, se met en mouvement et au son des plus éclatantes sonneries, se dirige vers la ville dont il fait le tour. Les Sociétés suivantes y figuraient :
la Concordia (Rombas), l'Union (Beuvange), la Sainte-Cécile (Schrémange), la Lorraine Sportive (Metz) avec son bel étendard aux armes de Metz et de Lorraine, l'Harmonie (Vitry), l'Union (Audun-le-Tiche), la Moulaine (Mont-Saint-Martin), la Philharmonie (Knutange), la Lorraine (Hayange), l'Union (Morlange), l'Union Lorraine (Moyeuvre), la Concordia (Neufchef), la Saint-Georges (Richemont), le Soldatenverein (Knutange), la Saint-Louis de Gonzague (Hayange), la Philharmonie (Conroy-Neufchef), l'Etoile Lorraine (Marspich), la Fanfare (Fontoy), la Musique des Usines la Paix (Knutange), la Philharmonie (Thionville), la Fanfare des Usines de Châtel, la Société des Enfants de la Fentsch.
Le cortège à travers la ville n'a pas duré moins d'une heure. Sur tout le parcours la foule se pressait. Une pluie fine et pénétrante a contrarié un peu la fête, mais n'a rien enlevé à l'enthousiasme de la foule.
Après le Cortège, les musiques se sont réunies sur la place de l'Hôtel de ville. Les chefs de musique et les présidents des sociétés se sont avancés devant le perron sur lequel se tiennent M. Windeck, maire de Hayange (...)
Les présidents se sont rendus à l'Hôtel de ville où un vin d'honneur leur a été offert.
A leur retour, les fanfares réunies ont joué « Sidi-Brahim » et la « Marche de Sambre-et-Meuse ». La foule, après avoir acclamé frénétiquement, s'est dispersée vers les différents kiosques où les sociétés ont alternativement donné des concerts. La pluie tombe sans discontinuer ; néanmoins, jusque très tard l'animation était grande dans les rues.


11 septembre 1910 — La Fanfare de Moulaine, française, interdite de port du drapeau tricolore à Hayange
— " La Roulante " à Hayange. Dimanche dernier, avait lieu, à Hayange, une grande fête musicale organisée par l'excellente société philharmonique « La Lorraine » de cette ville.
Parmi les sociétés musicales participant à la fête, on a beaucoup remarqué la vaillante société « la Fanfare de Moulaine », qui avait accepté avec plaisir l'invitation qui lui avait été adressée par le comité organisateur.
« La Moulaine » était la seule société française présente. Malheureusement, et malgré une demande adressée quelques jours auparavant au kreisdirector, la vaillante société ne fut pas autorisée à pénétrer en pays annexé avec le drapeau, emblème de la société, aux couleurs françaises.
Au dernier moment et afin d'éviter toute difficulté, la société décida de substituer à sa bannière tricolore une sorte de serge verte.
Bien que privée de sa bannière officielle, « la Moulaine » fut vue et tous les habitants qui sont Français de coeur, lui firent une ovation enthousiaste. Partout, sur son passage, les applaudissements éclataient, les morceaux qu'elle exécuta furent accueillis par des hurrahs chaleureux.
Le jeune et talentueux chef de cette fanfare et sa soeur, la jeune flûtiste, si remarquée à Hussigny, furent acclamés et se virent adresser de nombreux et flatteurs compliments.

23 février 1911 — Sonneries de clairon et marches au clairon prohibées à Hayange
— Ces temps derniers, on a pu lire dans les journaux l'avis suivant :
« La société philharmonique « Les enfants de la Fentsch », à Hayange, prépare actuellement, pour le mois de juillet prochain, un festival de musique. Avant d'accorder l'autorisation nécessaire, les autorités ont posé certaines conditions pour « empêcher des manifestations séditieuses ». C'est ainsi que, sur l'invitation-programme adressée aux sociétés indigènes, françaises et luxembourgeoises, figure cette petite note très éloquente : « Sur la demande des autorités, il ne sera pas permis d'exécuter des sonneries de clairon ni des marches avec accompagnement de clairons ». Cette étrange restriction vise évidemment des sonneries et des marches françaises.»

4 et 5 juin 1911 — Grand'messe sur la place Saint-Martin, suivi d'un Concert et de feu d'artifice
— Dimanche prochain doit avoir lieu à Hayange, en même temps qu'un congrès eucharistique, une fête des fleurs ; avec impatience on attend la tournure que vont prendre les choses.
Dimanche 4 Juin 1911. Ouverture du Congrès à la Pentecôte.
1. A 4 heures, procession des enfants dans Hayange. ; 2. A partir de 10 heures adoration nocturne. ; 3. Messe de minuit, communion générale.
Lundi 5 — Jour du Congrès.
1. A 7 heures ¼, messe de communion des enfants. ; 2. A 9 heures. ½, grand'messe du Congrès sur la place de l'Eglise, allocutions dans les deux langues. ; 3. de 1 heure ½ à 3 heures ½, séances d'études eucharistiques. ; 4. A 3 heures ½, vêpres solennelles, et placement du Cortège des hommes, rue du Château. ; 5. A 4 heures ¼, procession du T. S. Sacrement, formée par les hommes et jeunes gens du canton. Bénédiction sur la place de l'Eglise. ; 6. Après 9 heures feu d'artifice sur la Côte de Notre-Dame de Hayange, concert sur la place et illumination des rues.

29 janvier 1912 — Fête de l'empereur Guillaume II à Hayange...
— On nous écrit le 29 janvier : La fête de Sa Majesté l'Empereur a eu cette année à Hayange un caractère beaucoup plus grandiose que de coutume. On peut dire que toute la population sans exception y a pris part, et... partant de l'opposition faite à notre sympathique maire, M. Windeck, aujourd'hui député au Reichstag, on concevra facilement l'enthousiasme de notre brave et laborieuse population de Hayange en pareille circonstance.
Plus que jamais les maisons sont pavoisées, et la retraite aux flambeaux à laquelle toutes les sociétés de Hayange s'étaient jointes a eu un gros succès. Sur tout son parcours la retraite a vivement été acclamée par les milliers de curieux stationnant sur les trottoirs.
L'Hôtel de Ville n'a pas manqué en la circonstance de protester et, ses centaines de lanternes vénitiennes aux couleurs lorraines ont montré à tous que M. Windeck n'est pas un « Prussien ». Nous connaissons l'ami Windeck depuis de longue date et nous le considérons pour un des nôtres.
Le banquet traditionnel, a eu lieu à l'hôtel Sehwartz, chez un Lorrain de vieille souche et on s'y est amusé en vrais Lorrains.
Hier, grand branle-bas à Hayange. Dans différents établissements, grandes réjouissances aux couleurs lorraines. C'est tout dire.
A 1 heure de l'après-midi la Société de musique du cercle catholique « Saint-Louis-de-Gonzague» ayant à sa tête le sympathique Directeur, M. l'abbé Dietz, est allée donner une aubade à notre député, M. Windeck qui, selon son habitude aimable et son caractère affable a, sans montrer de rancune vis-à-vis de ses anciens amis du cercle de Boulay, prouvé qu'il était un homme de caractère et à la hauteur de sa tâche.
Ajoutons en passant que notre député sait parfaitement que le clergé de Hayange et même celui des environs ne pêche jamais en eau trouble, c'est pourquoi il a fait au cercle catholique et à son Directeur une réception chaleureuse.
A 2 heures précises, à la sonnerie des Vêpres, la Société de musique « St.-Louis de Gonzague » cesse son concert, tandis que son chef M. Vinot est invité par notre député à accepter un verre de Champagne à la bonne santé et à la prospérité de toute sa société de musique, mais pas de ce Champagne qu'un certain jeune abbé du cercle de Boulay reprochait dans une réunion électorale à Ottendorf aux agents électoraux couleur Windeck.
Sur ce, tout le monde a crié « Vive Windeck ».
Hier soir à la salle de la Platinerie, mise gracieusement à la disposition des acteurs par la maison de Wendel, une jeune troupe d'amateurs donnait un concert très goûté.
Nous remarquons aux premiers rangs tout le clergé de Hayange au grand complet, toute la haute volée de Hayange, en tête de laquelle se trouve notre nouveau député.
Hayange se prépare pour samedi prochain à une manifestation grandiose en faveur de notre député. Nous aurons le plaisir d'y revenir.

Hayange - Philharmonique La Lorraine — Kiosque à musique, bas des vitraux de l'église visibles à gauche, rue Foch au fond
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30 juin 1929 — Neuvième Concours fédéral des Sociétés musicales de la Moselle et de Meurthe-et-Moselle.
20 février 1929 — Organisation du concours
Antoine Lacoste, maire de Hayange, son adjoint Ernest Haro et les deux Syndicats des sociétés organisatrices ont constitué un comité chargé de l'organisation matérielle du concours. Le concours est doté de douze prix en espèces, d'un montant global de 10.000 francs, subventionné par la municipalité. Sont engagées les harmonies locales « La Lorraine » « Les Enfants de la Fensch » et « Bonomelli » et 42 formations musicales régionales, ainsi qu'une belge et une italienne. Avant de rejoindre les différentes places publiques de concours qui leur sont attribuées, toutes les sociétés se produiront tout d'abord dans une dizaine de salles de la ville :
Salle du Cinéma-Palace ; Salle Scholer ; Salle de l'Hôtel Terminus ; Salle Haag ; Salle Gross ; Salle Brettnacher ; Salle Patural ; Salle du cinéma Jeanne-d'Arc ; Gymnase Tournebride et Fort Chabrol.
Un grand concours fleuri des façades, balcons et fenêtres est en outre organisé.


29 juin 1929 — Préliminaires du concours ; Concert sur le Kiosque municipal à 21 heures par les 3 formations hayangeoises
C'est aujourd'hui qu'ont commencé les préliminaires du concours de musique de 1929, organisé par la Fédération de Moselle et Meurthe-et-Moselle. Ce concours s'annonce comme un gros succès. Et dans Hayange, décoré de façon charmante et pittoresque, l'animation fait prévoir une journée réussie en tous points. Le Comité local d'organisation a réussi à monter un concours de grande envergure qui fera honneur à la coquette cité lorraine et à la Fédération.
Le Bureau fédéral, conduit par M. Hentzen, président de la Fédération, et M. Schintgen, secrétaire général, est arrivé à 17 heures. Il fut reçu à la gare par la municipalité et les membres du Comité d'organisation. Vers 18 heures, le Bureau fédéral a procédé à la constitution des jurys.
Parmi les personnalités qui jugeront les sociétés de musique, on remarque la présence du maître Marc Delmas, grand prix de Borne; de M. Delaunay, directeur du Conservatoire de Metz, et de différentes notabilités musicales venues de France et de la région de l'Est.
A 21 heures, la « Populaire » de Hayange, composée des exécutants des sociétés de la ville, a donné un brillant concert au kiosque municipal. M. Etienne Bernard dirigeait un beau programme où figuraient des oeuvres de Weber, Saint-Saëns, et de Marc Delmas.

30 juin 1929 — Programme du Concours
De 7 h. 30 à 8 h. 30 : Réception des sociétés participantes.
De 8 h. à 11 h. : Concours des sociétés dans les différentes salles du jury.
De 10 h. à 11 h. 30 : Concerts publics sur les places suivantes :
Cour de l'Hôpital des Forges - Parvis de la Maison d'Oeuvres - Place Jeanne-d'Arc - Place de la République - Place Bidinger - Cantine des Mines - Place de la Cité Gargan - Faubourgs Sainte-Berthe, Saint-Maurice, Patural, Sainte-Catherine - Place devant l'immeuble Treffel - Angle des rues Président-Wilson et de la Marne - Angle des rues Président Poincaré et Clémenceau - Angle des rues Maréchal-Pétain et Général-Mangin - Angle des rues Pasteur et de Castelnau - Angle des rues Roi-Albert et Saint-Antoine.
A 11 h. 30 : Office religieux en l'église paroissiale.
A 12 heures : Banquet officiel. Pendant le banquet, l'Orchestre d'amateurs, sous la direction de son chef, M. Ch. Ulmer, donnera une audition de choix aux hôtes invités.
A 14 heures : Rassemblement des sociétés dans les conditions suivantes :
1er Groupe. Gare d'Hayange
Union Lorraine, Moyeuvre-Grande — Fanfare du Chemin de Fer, Basse-Yutz — Concordia, Rombas — Philharmonie Royale, Saint-Mard (Belgique) — Union Sportive Mohon — Sainte-Cécile, Bouzonville — Union Lorraine, Florange — Sainte-Cécile, Saint-Avold — Fanfare des Usines Glorieux, Pierrepont — Harmonie municipale, Sarrebourg — La Jeanne-d'Arc, Sainte-Fontaine — La Lyre, Hettange-Grande — La Victoire, Bronvaux — La Lorraine, Hayange.
Parcours : Rue Président-Wilson - Rue Maréchal-Foch - Rue Molitor - Rue de Wendel - Parc des Sports.
2e Groupe. Cantine Saint-Jacques
Philharmonie des Forges de Joeuf — L'Espérance, Hagondange — Chorale Concorde, Hagondange — Harmonie de Nilvange — Sainte-Cécile, Knutange — La Lyre, Basse-Yutz — Union Musicale, Dieuze — Sainte-Cécile, Schrémange — Harmonie de la Mine d'Aumetz — Harmonie municipale, Florange — Union Musicale, Vrigne-aux-Bois — La Renaissance, Moyeuvre-Petite — La Fraternelle, Margut — Les Enfants de la Fensch, Hayange.
Parcours : Rue Maréchal-Foch - Rue Molitor - Rue de Wendel - Parc des Sports.
3e Groupe. Cantine des Mines
Harmonie des Mines, Moutiers — La Lorraine, Rosselange — Harmonie des Etablissements Adt, à Pont-à-Mousson — Unione Musicale Italiana, Piennes — Sainte-Cécile, Uckange — Chorale Lorraine, Metz — La Lorraine, Basse-Yutz — U.S.M.A.D., Bouligny — La Concorde, Guentrange — Les Francs-Tireurs de Liverdun — Harmonie de la Mine, Boulange — Harmonie de la Mine, Tucquegnieux — Union Saint-Martin, Magny — Harmonie Italienne, Hayange.
Parcours : Rue de Verdun - Rue Président-Poincaré - Rue Clemenceau - Rue Maréchal-Foch - Rue Molitor - Rue de Wendel - Parc des Sports.
A 15 heures 30, au Parc des Sports, morceaux d'ensemble par toutes les sociétés participantes : « Foch », de G. Logeart, dirigé par M. Mailhan, chef de la philharmonie locale : « Les Enfants de la Fensch ». - « La Marseillaise » dirigée par M. Bernard, chef de l'Harmonie des Forges : « La Lorraine ».
A l'issue de cette partie musicale, lecture du palmarès et distribution des prix.

30 juin 1929 — Concert sur le Kiosque municipal à l'issue des concours
A 17 heures 30, au Kiosque municipal, grand concert artistique donné par l'Harmonie Fédérale, sous la direction de M. Albert Ehrmann, professeur au Conservatoire de Metz.
Programme : 1. Guilaume Tell, grande ouverture (Rossini). — 2. Cyrca (Marc Delmas). — 3. Concerto C III pour clarinette si bémol (Weber). — 4. Le Dieu sans couronne (Marc Delmas). — 5. Symphonie pour musique d'harmonie (Paul Fauchet).
Dislocation.


Hayange - Eglise, Place Saint-Martin et rue Foch — Vue aérienne de la place Saint-Martin, kiosque supprimé
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Sociétés musicales actives à Hayange en 1909 :
Deutscher Maennergesangverein, président Berdin, direction Lanterbach, 20 exécutants ;
La Lorraine (harmonie), fondée en 1875, président J -B. Bolzinger, direction André Lejeune, 45 exécutants ;
Société symphonique, les enfants de la Fensch, 30 exécutants ;
Choral Sainte-Cécile, directeur Ad. Kieffer.
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Re: Kiosques à Musique

HAZEBROUCK - La Place un jour de Marché
(NORD)
Une charte coutumière de 1336 décrit succinctement ce qu'était la Place publique de la ville d'Hazebrouck : un vaste emplacement, non pavé, entouré de maisons à toits de chaume, où se tenait un marché hebdomadaire réglementé, tous les lundis ; au milieu de la place une grande fosse, sorte de cloaque, était entourée de haies.(1)
Un premier hôtel de ville, édifié au milieu de la Grand'Place, près de la mare, est incendié en 1582 par Robert de Melun, alias vicomte de Gand et marquis de Roubaix, et toutes ses troupes. Celles-ci ruinent également
de fond en comble la halle et divers édifices. Quatre ans auparavant, des rebelles avaient déjà ravagé la ville, pillant au passage les ornements sacerdotaux et emmenant, comme prisonniers, édiles et personnalités communales.
Les bailli, avoué et échevins de la ville, afin de faire face aux travaux de réédification et réparation des bâtiments endommagés, sollicitent en 1587, auprès du gouverneur, l'autorisation de continuer à percevoir l'octroi déjà en place et même de l'augmenter.
Un nouvel Hôtel de Ville est construit à l'emplacement de l'ancien, en 1589 : appelé le Château du Comte d'Hazebrouck, il est doté d'un beffroi octogone. La ville est alors sous domination espagnole.

Plan d'Hazebrouck en 1827
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Le 7 août 1653, les français, emmenés avec une armée levée par le duc d'Elbeuf, pillent et ruinent le pays et menacent de faire subir le même sort à Hazebrouck. Les ecclésiastiques hazebrouckois s'étant posés en défenseurs et intermédiaires de ces pillards, mais n'ayant pu obtenir raison auprès de ceux-ci, la ville est rançonnée par le duc d'Elbeuf, de quatre cent vingt pistoles, à titre de rachat d'incendie et s'en tire ainsi à bon compte.
C'est d'un incendie
naturel que l'Hôtel de Ville de la Grand'Place va périr le 11 février 1801 !
Ce jour là,
le feu se déclare à 7 heures ½ dans un vestibule sis au-dessous de la salle d'audience du tribunal civil et se propage avec une rapidité telle que, malgré la promptitude des secours, les flammes envahissent les greniers et s'étendent à toutes les parties du bâtiment. A 9 heures, l'embrasement est général et aucun secours humain ne peut l'arrêter. Ce qui ajoute aux difficultés c'est que le feu vient d'atteindre le beffroi attenant à l'Hôtel de Ville du côté sud et les matières enflammées qui se détachent à chaque instant rendent tout accès impossible. (L'Indicateur d'Hazebrouck)
L'alerte aurait été donnée par le greffier de paix Theeten qui aurait enjambé la fenêtre de sa chambre pour ne pas griller vif ! En attendant la construction d'un nouvel édifice, les services municipaux s'installent dans des locaux dépendant de l'ancien couvent des Augustins, confisqué par la Révolution comme biens nationaux en 1792.

Hazebrouck - Plan 1667 et Hôtel de ville de 1589 au centre de la Grand'Place — Incendie de l'Hôtel de ville du 11 février 1801
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En 1806, l'architecte départemental Drapier est chargé par la municipalité de dresser les plans et devis du futur Hôtel de Ville. Chiffré à 128.997 francs, le monument, édifié cette fois-ci, non plus sur le centre de la Grand'Place, mais au milieu de la travée-est de celle-ci, est achevé en 1820. Sa façade caractéristique est constituée de 12 colonnes de 24 pieds de hauteur soutenant un entablement.

La Grand'Place tient, depuis 1835, deux marchés hebdomadaires : les lundis et vendredis. Ses foires annuelles ont lieu le 11 juin, pendant deux jours, et le 23 octobre durant neuf jours.
La municipalité d'Hazebrouck, après une délibération du 9 mai 1866, obtient, le 8 décembre, l'autorisation d'établir un marché mensuel aux bestiaux, malgré les réticences de Lillers et de Merville (2 des 107 communes consultées par le conseil général du Nord) qui craignent que ces nouveaux marchés leur soient préjudiciables. Ce foirail se tiendra tous les lundis qui suivent le premier mercredi de chaque mois.

Les fêtes de la mi-carême, avec carnaval et cavalcades sont séculaires à Hazebrouck. Chaque année un grand cortège de chars, de musiciens et chanteurs sillonne les rues et se disloque immanquablement sur la Grand'Place. Des concerts et jeux divers, des marchands forains, prennent le relais sur celle-ci. Parfois un Kiosque à musique démontable en bois est installé sur la Place, pour accueillir l'Orphéon ou l'Harmonie. La Grand'Place étant on ne peut plus spacieuse, de grandes fêtes aérostatiques s'y déroulent avec envol de ballon ou avec ballon captif.

Hazebrouck - Fête aérostatique sur la Grande Place 12 avril 1907 — Grand'Place vue prise en ballon, lors de la ducasse (manèges et kiosque à musique)
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Le premier Kiosque à musique non démontable est construit, vers 1889, sur la Grand'Place, exactement en face de l'Hôtel de Ville. De forme octogonale, ses colonnes en fonte supportent une toiture en zinc ; son soubassement en pierre est entouré d'une balustrade en bois. Il est accessible par un escalier "rétractable" qui est remisé après usage sur la scène des musiciens.

Lors du conflit 1914-1918, hormis une incursion des allemands de courte durée en octobre 1914, Hazebrouck, éloigné du front, consacre son activité à rapatrier et soigner des blessés. De nombreux anglais occupent la ville.
Le président Raymond Poincaré se paie même le luxe de venir parader, le 12 janvier 1915, sur la Grand'Ville, invité à l'Hôtel de Ville par le maire, l'abbé Jules-Auguste Lemire.
Des taubes, tout au long du conflit, larguent des centaines de bombes sur la ville provoquant de nombreux dégâts matériels. Au vu de l'intensité croissante des bombardements, et particulièrement des obus à gaz asphyxiants, la ville est évacuée le 12 avril 1918.
Le bilan des dégâts sur Hazebrouck est lourd : 700 victimes, 247 maisons détruites et 879 endommagées.
Le Kiosque à musique, endommagé, est finalement rasé en 1926.

Hazebrouck - La Grande Place bombardée, le Marché, le Kiosque et l'Hôtel de Ville
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Hazebrouck n'en a pour autant pas fini avec les destructions massives de guerre : du 22 juin 1941 au 24 juin 1944, l'aviation alliée largue à tire larigot des chapelets de bombes sur la ville... par erreur ... provoquant la mort de 198 personnes et la disparition de 650 immeubles.
Après l'armistice, la Grand'Place est tout de même rebaptisée place du général de Gaulle, les hazebrouckois ne sont pas rancuniers !
Kiosque supprimé.

La Grand'Place de Gaulle d'Hazebrouck sans le Kiosque, aujourd'hui.
La Grand'Place de Gaulle d'Hazebrouck. (1/3) (2/3) (3/3)

Le Marché sur la Grand'Place, Kiosque à musique et Hôtel de Ville
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publié par JeanMarc Jeu 14 Déc 2017 19:41

La marche triomphale du Comte de la Mi-Carême d'Hazebrouck, une tradition séculaire ; distributions d'amandes et de noix à volonté.
— 22 mars 1838 — Hazebrouck. L'origine des fêtes publiques et annuelles, que toutes les villes des Pays-Bas et de la Flandre célébraient jadis et celèbrent encore pour la plupart, se perd dans les ténèbres du moyen-âge. Quoiqu'il en soit, un redoublement de faveur entoure aujourd’hui ces brillantes bizarreries, que leur antiquité n’a fait que rendre plus précieuses aux localités qui en ont conservé le dépôt.
Lorsque Marguerite de Flandre, à Lille, Gayan à Douai, les Incas à Valenciennes, avec leurs cortèges, plus brillans d’année en année, marchent, aux applaudissements des habitans, non pas d'une ville, mais de tout le Nord de la France, le Comte de la Mi-Carême d'Hazebrouck, seul représentant du moyen-âge en cet arrondissement, ne saurait rester en arrière. Déjà, il y un an, un cortège convenable lui avait été donné. Cette fois, le cortège sera quadruplé ou quintuplé, de manière qu'il formera au noble seigneur une cour brillante composée de Chevaliers, d’Ecuyers, de Pages, de Varlets et de Musiciens, tous à cheval, revêtus de costumes de l'époque, et représentant les principaux dignitaires attachés aux personnes des anciens Comtes de Flandre.
La marche se fera au son des fanfares ; en un mot, le luxe que le Comte déployera en cette occasion, ne pourra être comparé qu'à la générosité avec laquelle il fera distribuer ses largesses au public.

— 2 mars 1841 — Marche Triomphale et annuelle du Comte de la Mi-Carême d'Hazebrouck. On fait, en ce moment, des préparatifs extraordinaires pour la marche de notre antique Comte. Le char sera d’une magnificence vraiment remarquable : le nombre des chevaliers sera plus que doublé, et les nouveaux costumes, dont le détail a été étudié avec soin, seront aussi brillant que fidèles. Les commissaires veulent définitivement faire rivaliser notre Comte avec celui que nos voisins de Saint-Omer ont si pompeusement inauguré l'année dernière.
— 18 mars 1844 — Hazebrouck. Les préparatifs de la fête du Comte de la mi-carême sont commencés depuis près d'un mois. Loin de diminuer d'éclat et de perdre de sa splendeur, ainsi qu'on l'avait craint un instant, la fête qui tombe cette année le 18 de ce mois, sera plus brillante que de coutume. Le cortège comptera dans ses rangs plus de 30 nouveaux acteurs, qui, pour la plupart, ont déjà fait l'acquisition d'un costume moyen-âge complet et du plus bel effet. Un nouveau char de plus de dix mètres de hauteur, remplacera celui qui servait l’an passé. Ce char, beaucoup plus grand et beaucoup plus riche et élégant permettra au Comte d'étaler aux yeux de ses nombreux visiteurs, toutes les magnificences de sa noble et généreuse maison. Puisse le tems favoriser, comme de coutume, sa marche triomphale !

— 19 mars 1850 — A Hazebrouck la fête de la mi-Carême a été belle pour tout le monde. La foule a été compacte et la journée a été bonne pour les pauvres, les cabaretiers, brasseurs, boulangers et bouchers. Honneur en soit rendu à notre corps de musique, à ces jeunes gens qui, chaque année prêtent aussi généreusement leur coopération à cette fête ! Nous leur vouons bien sincèrement notre part de reconnaissance.
— 31 mars 1851 — Hazebrouck. L'antique fête du comte de la Mi Carême aura lieu le lundi 31 mars 1851. Rien ne sera négligé cette année pour la rendre plus brillante que jamais ; on y verra figurer un grand nombre de personnages revêtus de costumes nouveaux, représentant des Seigneurs du moyen-âge ; ceux du corps de musique seront d’une beauté remarquable. La Marche du cortège se fera au son des fanfares et tambours, et pendant toute sa durée les agents de la suite du comte ne cesseront de faire de larges distributions d'amandes et de noix.
— 7 mars 1863 — La ville d'Hazebrouck se propose de fêter amplement la mi-carême le lundi 16 mars. Cortège historique, chars, feu d'artifice, spectacles forains et quête pour les pauvres, rien n'y manquera.
— 11 février 1864 — La ville d'Hazebrouck prépare pour le lundi de la mi-carême, 7 mars, une marche ou cavalcade qui aura certainement un grand succès et pendant laquelle une quête sera faite au profit des pauvres.
A 5 heures ascension de plusieurs ballons ; le soir illuminations, feux du bengale, etc...

29 septembre 1868 — Installation d'un Kiosque élégant devant l'Hôtel de ville à l'occasion du Concours agricole
— Dimanche dernier a eu lieu à Hazebrouck, sur un élégant kiosque placé vis-à-vis de l'Hôtel de ville, la distribution générale des primes et médailles offertes aux exposants du concours agricole. L.a séance était présidée en l'absence de M. le Préfet. par M. le secrétaire général de la préfecture du Nord. (...)

2 juillet 1870 — Lors du concours de Mons, l'Oprhéon d'Hazebrouck l'emporte sur celui de Condé
— Condé. Ainsi que l'Echo de la frontière l'a annoncé, il y a quelques jours, l'Orphéon Clairon de notre ville à remporté au concours de Mons de dimanche dernier, en seconde division, le second prix qui lui a été décerné à l'unanimité. Une voix lui avait été donnée pour le premier prix, accordé à la Société d'Hazebrouck, contrairement au jugement des auditeurs qui l'avaient tout d'abord décerné à l'Orphéon Clairon.

18 août 1872 — Festival d'harmonie organisé par le Cercle musical. Une estrade est dressée à cet effet sur la GrandPlace d'Hazebrouck
— Le 18 Août, la Jeune-France, chorale de Dunkerque, faisait une excursion artistique à Hazebrouck. A l'occasion de la Kermesse, le Cercle Musical de cette ville a organisé un Festival-Concert d'harmonie et de chant d'ensemble, au bénéfice de l'œuvre des Orphelins de la Guerre. Le Cercle Musical hazebrouckois (Orphéon) a envoyé des invitations de tous côtés ; l'occasion est belle de se produire car, outre la musique du 3e Régiment du Génie qui vient d'Arras pour prêter son concours, onze Sociétés ou Musiques se font entendre ; il en est arrivé de tous les points de la région et plusieurs de Lille. Bien que la Jeune-France se présente sur, l'estrade vers la fin du concert, elle se fait chaleureusement applaudir en chantant : La Prière avant la Bataille et La Vapeur.

Hazebrouck - Grèves sur la Grand'Place — Kiosque sur la Grand'Place
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3 septembre 1886 — La musique de Lillers, invitée par l'Orphéon d'Hazebrouck, interdite par le maire, Georges Degroote, de jouer en traversant la ville. Qu'à cela ne tienne, 400 chanteurs reprennent en choeur la Marseillaise.
— L'année dernière, la Lanterne, avec un grand nombre de ses confrères, avait parlé de l'arrêté mirifique, épastrouillant et saintement puant, par lequel l'immortel maire d'Hazebrouck avait enjoint à ses administrés de conserver précieusement dans leurs demeures respectives toutes leurs ordures, depuis le samedi midi jusqu'au lundi matin.
Cet arrêté a fait le tour de la France, et, du Nord au Midi, chacun est resté ébahi devant une mesure qui ne pouvait avoir d'autre but que de permettre aux asticots de remplir leurs devoirs religieux.
La conservation des ordures pour la plus grande gloire de Dieu, ne suffit point à l'ambition de M. le maire d'Hazebrouck.
Contre son espérance, ce coup de maître n'avait point suffi pour le placer suffisamment en évidence, malgré l'énergique appui de la Lanterne et de plus de trente journaux du Nord, qui ne lui avaient pas marchandé la réclame. Tant de bruit n'avait pas produit le résultat espéré, et, lors des élections du 4 octobre, le comité des conservateurs du Nord a eu la barbarie de ne pas laisser la plus petite place au parfumeur d'Hazebrouck.
C'est pour cela probablement que M. Degroote vient de changer sa manière.
Laissant fermenter religieusement les saletés matérielles dans les petits logements des pauvres ouvriers, il se livre maintenant à la fabrication personnelle de petites saletés morales. Voyez plus tôt :
Dimanche dernier, à l'occasion de la ducasse, l'Orphéon d'Hazebrouck avait invité la société musicale de Lillers. Tout le monde à Hazebrouck se promettait de faire fête à la musique de Lillers. Mais on avait compté sans l'immortel maire d'Hazebrouck. Ce héros incompris n'ayant pu se faire nommer membre de la commission départementale du conseil général du Nord s'est dit qu'une nouvelle bêtise était seule capable de le mettre en relief. On se distingue comme on peut.
Donc, par ministère de M. le commissaire de police, M. le maire a fait signifier à la musique de Lillers qu'il lui était interdit de jouer en traversant la ville.
Ceci vous semble énorme, monstrueux, béotien, n'est-ce pas ? Vous n'y comprenez rien ? Eh bien, voici l'explication.
Etant donné que l'honorable directeur de la musique de Lillers est maire républicain, conseiller général républicain, le maire réac., le conseiller général réac., d'Hazebrouck a puisé les cases bénites de son cerveau cette réflexion profonde que pour sûr, on allait se permettre de faire entendre la Marseillaise à cette malheureuse population d'Hazebrouck, que l'on s'efforce de garder soigneusement loin des bruits du dehors, toute confite et immobile sous un éteignoir béni par le pape.
La Marseillaise ! Y pensez-vous ?
Mais c'est un souffle brûlant dans lequel passe l'âme de la patrie !
Tout ce beau zèle clérical n'a servi à rien.
Après que le commissaire de police, un peu honteux, se fut acquitté de la mission dont il avait été chargé par le maire, M. Capelet, sous préfet, a prié l'honorable directeur de la musique de Lillers de vouloir bien, avant de se rendre à l'orphéon, faire une petite station dans la cour de la sous-préfecture, juste le temps d'exécuter la Marseillaise, ce qui a été accepté. On n'était plus alors sur la voie publique, et il était impossible de verbaliser contre les notes subversives qui passaient à travers la grille. — Ah! si le maire avait pu faire enfermer les notes dans le violon !
Il faut ajouter que si le maire avait le droit d'interdire de jouer, il ne pouvait interdire de chanter. Aussi, de la gare à la sous-préfecture, 400 exécutants improvisés ont accompagné la société de Lillers en chantant la Marseillaise. Le sol ne s'est pas entr'ouvert. Les chanteurs n'ont pas été engloutis. Nous le devons certainement à Saint-Ladre.

HAZEBROUCK - La Grande Place - Côté Sud
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publié par dominique1594 Ven 19 Nov 2010 09:02

11 et 12 juin 1911 — Festival musical international d'Hazebrouck
Dimanche 11 Juin
Festival International d'Harmonies, Fanfares, Trompettes, Orphéons et Accordéonistes.
Fête militaire pour les Compagnies de Sapeurs Pompiers
Primes et Prix : 4.800 francs.

Réceptions.
Les Sociétés seront reçues de 10 heures du matin à 12 heures ½ par des Commissaires qui les conduiront à l'Hotel-de-Ville où la Municipalité leur offrira les vins d'honneur.
Rassemblement et défilé.
A 2 heures précises les Sociétés devront être assemblées et placées aux endroits indiqués.
Elles défileront à 3 heures devant les Autorités et le Comité d'organisation.
Aussitôt le défilé terminé le Festival commencera sur les divers kiosques. Chaque Société musicale exécutera deux morceaux à son choix. Les détachements de Sapeurs-Pompiers se rendront aux cibles qui leur auront été assignées.
Ordre du Défilé :
1re Section. — Rue de Merville.
Sapeurs, tambours, clairons des sapeurs-pompiers d'Hazebrouck, musique d'Hazebrouck, La Chapelle d'Armentières orphéon Les sans gêne, Steenvoorde musique, Lillers pompiers, St-André-les-Lille orphéon l'kniicale, Godewaersvelde musique, Wizernes pompiers, Poperinghe orphéon chorale Les vrais bourgeois, Bourbourg pompiers, Winnezeele musique, Rosendael pompiers, Rubrouck musique, Lomme pompiers, Marcq-en-Baroeuil orphéon Lyre ouvrières, Noordpeene musique, Noordpeene pompiers, Saint-Omer trompettes, Armentières orphéon Echo de la Lys, Arnèke pompiers, Wardrecques musique, Renescure pompiers, St-Pol-sur- Mer musique, Pont de Nieppe pompiers, Houplines musique, Houplines pompiers, Herzeele musique, Herzeele pompiers, Coudekerque-Branche musiques, Estaires orphéon, Caestre pompiers, Boeschèpe musique, Boeschèpe pompiers, Erquinghem musique, Erquinghem pompiers, Aire-sur-la-Lys musique, Estaires pompiers, Tourcoing orphéon Tourquennois.
2ème Section — Rue de Bailleul
Sapeurs, tambours, clairons des sapeurs-pompiers de Merville, Trompettes d'Hazebrouck, Musique de Merville, Sapeurs-pompiers de Merville, Lille, orphéon l'avenir Moulinois, Isbergues musique, Tatinghem pompiers, Lille accordéonistes, Saint-Omer orphéon Audomarois, Saint-Omer musique communale, Saint-Omer pompiers, Fives-St-Maurice orphéon La Lyrique, Noeux-les-Mines pompiers, Armentières grande fanfare, Bollezeele pompiers, Pérenchies trompettes, Motte-au-Bois pompiers, Bruay orphéon Lyre Ouvrière, Tiques pompiers, Ronchin musique, Watien pompiers. Cassel musique, St-Martin-au-Laert pompiers, Bailleul musique, Bailleul pompiers, La Gorgue-Estaires Union Chorale des deux villes, Fromelles pompiers, Steenbecque musique, Steenbecque pompiers, Saint-Venant trompettes, Nieppe pompiers, Vieux-Berquin musique, Vieux-Berquin pompiers, Merville trompettes, Haverskerque pompiers, Saint-Venant musique, Saint-Venant pompiers, Calonne-sur-la-Lys musique, Fleurbaix pompiers, Campagne-Wardrecques, pompiers, Armentières Cercle Weber musique, Armentières pompiers, La Madeleine chorale Les Prolétaires Madelinois.
A 6 heures, à l'Hôtel-de-Ville, Tirage au sort de la Tombola offerte aux Sociétaires.
Le soir, à 9 heures, Grand feu d'artifice.

Lundi 12 Juin 1911
A 3 heures, à l'Hôtel de Ville, distribution des prix et tirage au sort des primes d'une valeur totale de 4.800 francs Fête aérostatique : départ d'un Ballon de 1.200 mètres cubes.
A 5 heures, sur la Grand'Place, Audition artistique par une importante Société musicale de la région.
Gabriel Senellart, président de la Musique communale ; Camille Dumez, commandant de la Compagnie des Sapeurs-Pompiers ; Emile Lahaye, président de la Société des Trompettes ; Charles Hiver, directeur de la Musique communale.
Le Maire, Eugène Warein.


19 août 1913 — Ducasse et fête aérostatique à Hazebrouck
— A l'occasion de la ducasse et du départ du ballon « Le Rêve », qui sera piloté par l'aéronaute Tiberghien, un rallye-ballon sera, ouvert aux cyclistes d'Hazebrouck.

mars 1914 — La dernière cavalcade à Hazebrouck avant guerre
— Ordre et marche du Cortège :
1. Sonnerie, Fanfare. — 2. Tambours. — 3. La Bannière de la Fête. — 4. Le Comte de Demi-Carême. — 5. Une Compagnie d'Archers, bannière en tête. — 6. Le Char du Comte et des Corps de Métiers. — 7. Groupe de jeunes musiciens. — 8. Le Char de la Comtesse Yolande et sa suite. — 9. Un groupe de Seigneurs. — 10. Paysans et Paysannes. — 11. Le Char de l'Agriculture. — 12. Une compagnie de piqueurs. — 13. Le Char de Diane. — 14. Jeunes garçons portant les emblèmes de la charité. — 15. Le Char de la Charité. — 16. Musiciens en costume de l'époque. — 17. Les Echevinages du Hoop à Hazebrouck. — 18. Les Armes de la Ville. — 19. Une compagnie d'Arbalétriers. — 20. Seigneurs et Chevaliers. — 21. Le Char de la Ville d'Hazebrouck distribuant ses largesses au peuple. — 22. Varlets de ville à cheval.

Le 25 octobre 1914, en plein conflit, Fernand de Brinon (1885-1947) nous décrit la Grand'Place et son Kiosque à musique comme personne ne l'a jamais fait.
Une Journée à Hazebrouck, ville anglaise.
II y a de cela huit jours, la ville d'Hazebrouck était anglaise, gouvernée par l'état-major britannique et elle s'en trouvait heureuse. Elle avait souffert la semaine passée d'une incursion des Allemands. Conduits par un sous-officier de uhlans, hier comptable chez un chiffonnier du lieu aux appointements de 50 fr. le mois, soupçonné
par les habitants et l'administration mais jamais pincé, aujourd'hui indicateur précieux, les ennemis étaient venus jusque dans la gare, de nuit, par des chemins détournés. En route, ils avaient tué une sentinelle, embroché deux employés des chemin de fer et assassiné une petite fille pour leur dérangement, puis ils avaient fui poursuivis par nos chasseurs a cheval. Mais, le lendemain, les troupes françaises quittèrent la ville, se repliant sur Saint-Omer. On attendit l'entrée des Prussiens. L'abbé Lemire, député-maire, fit placarder une proclamation invitant au calme et garantissant la sécurité des personnes et des biens. Quarante-huit heures coulèrent dans l'angoisse. Heureusement, l'ennemi ne vint pas ; ce furent les Anglais qui occupèrent la place : la population se sentit, protégée. C'est ainsi que j'ai vu Hazebrouck.
Place de l'Hôtel de Ville.
C'est le point le plus animé de la cité, une place longue et presqu'entièrement pavée où aboutissent les rues principales. Au centre un kiosque à musique dresse son architecture fer et zinc. En face l'Hôtel de Ville à arcades, tout autour des maisons grises, irrégulières, mal alignées. Au premier étage de la mairie flotte le drapeau britannique au-dessus du drapeau français. La place entière est remplie de canons, de voitures, de chevaux, de soldats.
A un bout, les grosses pièces de campagne alignées par quatre montrent leurs gueules muselées de cuir noir ; des chevaux sont attachés dans un coin. Ce sont de remarquables chevaux d'artillerie lourde, des Yorkshire ou des Clydesdale, aux membres solides avec la touffe de poil aux canons. Ils sont tranquilles et frais et leurs têtes busquées fortement cravatées, se penchent vers le sol avec des airs méditatifs. Dans le kiosque à musique trois soldats du Royal Engineers entretiennent le feu d'une forge à réparer les moteurs. On entend le bruit des marteaux et le souffle des chalumeaux.
L'autre bout est le parc à voitures avec des véhicules de tous genres. Partout circulent les hommes. La, près d'une pompe, des soldats se lavent à grande eau, le torse nu. Un autre se rase devant un bout de glace fixé au mur. A côté une petite troupe est occupée à la cuisson d'un repas. Des enfants piqués devant eux tâchent à attirer l'attention sur leurs personnes, mais les Anglais flegmatiques continuent de surveiller la marmite en fumant la pipe.
Sur les piliers de l'Hôtel de Ville on lit de petites affiches manuscrites : Au nom du général commandant les forces britanniques et gouverneur d'Hazebrouck, il est enjoint aux citadins de marcher uniquement sur les trottoirs, d'être rentrés chez eux dès huit heures du soir, de tenir leurs chiens fermes et de ne publier ni recevoir de journaux.
On voit encore : Bon exemple. Un groupe de joueurs de cartes a décidé de verser à la caisse de secours des réfugiés les cinquante francs, montant du banquet mensuel. Le député-maire signale ce bon exemple à la population.
Le député-maire interdit aux enfants de s'approcher des soldats. Hier, un enfant en voulant jouer avec un fusil a provoqué un accident grave. Il a blessé le soldat et s'est blessé lui-même. Il ne faut pas que le fait se renouvelle. Le député-maire invite toute la population aux funérailles des onze soldats anglais morts au champ d'honneur. Les réfugiés devront se tenir sur le parcours tête découverte. La foule des évacués des régions envahies fait lentement la lecture (...)

Hazebrouck - Kiosque et Grand'Place bombardés — Journalistes Canadiens sur la Grand'Place 28 juillet 1918, Kiosque dévasté, balustrade éclatée, toiture en lambeaux
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19 août 1925 — Réclame oblige, les aérostats tombaient toujours aux endroits les plus saugrenus !
— Hazebrouck. Un ballon tombe dans un pommier. A l'occasion de la fête d'Hazebrouck, un ballon de six cents mètres cubes, piloté par M. Baillat, aéronaute à Pontoise, et dans lequel se trouvait M. Julien Ruckebusch dHazebrouck, avait été lâché.
Les aéronautes, après avoir jeté des milliers de circulaires recommandant de souscrire à l'emprunt or, eurent un atterrissage difficile à Steenwerck.
L'aérostat frôla le pignon d'une ferme et s'abattit sur un pommier. Pour retirer les aéronautes de leur fâcheuse position, il fallut scier de grosses branches où la nacelle et les cordages du ballon se trouvaient enserrés.

14 mai 1928 — Fête de Jeanne d'Arc sur la Grand'Place
— Fidèle aux traditions séculaires, le conseil municipal d'Hazebrouck, précédé des sociétés locales et suivi des autorités et fonctionnaires, a assisté hier matin à la messe solennelle en l'honneur de Jeanne d'Arc. Puis, sur la Grande-Place, parmi les drapeaux déployés, au milieu des sociétés musicales, des mutilés, des vétérans et des anciens combattants, M. Henri Bonte, maire, entouré de M. Séguin, sous-préfet de Dunkerque, du conseil municipal et de nombreuses personnalités, a remis solennellement au général Plancke, commandant le groupement de la subdivision de Beauvais, originaire d'Hazebrouck, une épée d'honneur offerte par la ville d'Hazebrouck, à l'occasion de sa récente promotion.
Dans toutes les communes de Flandre, les réjouissances organisées à l'occasion de la fête de l'héroïne de France ont été très suivies, notamment à Merville, où un concours d'illumination a obtenu un grand succès.

Hazebrouck Grand'Place-Kiosque et Hôtel de Ville bombardé-Cour intérieure (Clichés 18 juillet 1918)
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28 juin 1931 — Fête de la Commune libre à Hazebrouck
— Les grandes fêtes annuelles de la commune libre de la Trompe et de l'Etoile, à Hazebrouck, qui se poursuivront durant trois jours, ont obtenu aujourd'hui un succès extraordinaire. La municipalité a reçu la Société des accordéonistes de Coudekerque-Branche, qui prit ensuite part à un joyeux défilé et aux concerts. Une course de zèbres, des concours et promenades d'enfants dans 50 automobiles, des tombolas gratuites et des réjouissances populaires ont occupé cette première journée.

Formations musicales actives à Hazebrouck en 1909 :
Société de Sainte-Cécile (harmonie communale), président Georges Vandenbussche, direction Henri Baron, 67 exécutants.
La Concordia (association chorale), président Lener, direction Henri Baron, 42 exécutants.


(1) Une des clauses de la charte coutumière d'Hazebrouck de 1336 oblige tout habitant, bourgeois de la commune ou non, qui aura cohabité six mois et plus avec une femme, et qui refusera de l'épouser, à payer l'amende de 49 sols parisis, une fortune pour l'époque. Les malins ne gardaient la même femme que 179 jours. On n'avait donc que le choix entre l'ennui de la monotonie et l'ennui du changement.
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JeanMarc
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Re: Kiosques à Musique

CARVIN - Jardin Public - Écoles des Garçons
(PAS DE CALAIS)
Jusqu'en 1857, date de la première ouverture de sa première fosse houillère, Carvin se consacre à son agriculture, à ses fabriques de sucre, distilleries, savonnerie, tanneries, briqueteries et brasseries. La fosse n° 1 est suivie de trois autres exploitations en 1861, 1867 et 1907, employant jusqu'à mille cinq cents ouvriers.
Devant cet accroissement de population, l'enseignement primaire, qui n'en est qu'à ses balbutiements depuis la loi Guizot de 1833 le rendant obligatoire, peine à démarrer ; en 1836, le premier instituteur carvinois, M. Deletoille, s'échine à réunir les élèves qui, dès sept ans, commencent à travailler pour 40 à 50 sous par jour. Cette première école communale de garçons est épaulée, à partir de 1840, par l'école des Maristes, tenue par trois frères de Marie, à laquelle, le Conseil municipal a fait appel. En 1844, une école de filles est ouverte par trois soeurs dites les dames de la Providence. En 1847, les Maristes sont au nombre de six, les soeurs, cinq.
A partir 1846, M. Demarquette est le nouvel instituteur de l'Ecole communale primaire de garçons, située à l'angle du chemin de Provin à Carvin dit de Lautel — future rue de la gare — et de la grande route d'Arras à Lille dite rue du Centre, face à la rue de la Maladerie.
Le cadastre napoléonien de Carvin de 1826 ayant été gravement détérioré, nous pouvons cependant déterminer précisément l'emplacement de cette école et dater son édification entre 1836 et 1850, sachant qu'en 1859, une école de filles est construite sur un terrain acheté 6.250 francs aux sieurs Menu et consorts.

Plan de Carvin en 1826
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Plan partiel de Carvin en 1826 (carrefour rue de la Maladerie, rue du Centre)
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La première Musique Municipale de Carvin connue date de 1815, transformée en Harmonie municipale en 1882. Elle est suivie par de nombreuses formations, notamment l'Union musicale, la Lyre de Carvin en 1882, la Symphonie carvinoise fondée en 1887, l'Union Chorale, les Trompettes Carvinoises créées en 1897...
Cavalcades de la mi-carême, concerts, festivals et ducasses annuelles de mai et septembre se déroulent principalement sur la Grand'Place et ses alentours rue du Centre.
Comme il est de tradition dans le Nord-Pas-de-Calais, les dizaines de formations musicales conviées à ces concours-festivals exécutent leurs prestations sur des Kiosques à musique, démontables et précaires, installés pour l'occasion sur les emplacements stratégiques de la ville. On voit fleurir ces kiosques, parfois jusqu'à dix comme à Roubaix, le temps des festivités.
A Carvin, ces kiosques sont ainsi montés provisoirement sur la Grand'Place, sur la place située devant l'Ecole communale de garçons, devant l'Hôtel-de-ville place de l'Eglise Saint-Martin, ou encore dans le quartier d'Epinoy sur la place du Rietz Simon, future place Gambetta ; on verra même jusqu'à cinq kiosques jouant simultanément sur les places calvinoises lors d'un festival géant accueillant 109 sociétés musicales les 7 et 8 juin 1903.

La venue en 1887 de M. Jules Mayeur, nouvel instituteur et directeur de l'Ecole des garçons pendant plus de vingt ans (remplacé en 1910 par M. Duret), va quelque peu animer le quartier de la rue de la Gare.
La façade avant de l'Ecole, située sur la rue du Centre est occupée par une cour non clôturée, attribuée à l'instituteur comme étant son
jardin ; la façade arrière donne sur la cour de récréation des élèves, où sont plantés, par décision du conseil municipal du 15 février 1898, quelques marronniers en alignement.
Devenue d'années en années trop étroite, l'école est agrandie et des classes supplémentaires sont ouvertes en 1898 ; une rallonge de mille francs est votée le 10 juin par le conseil municipal, pour l'éclairage des nouvelles classes et l'indemnité pour le nettoyage des classes est augmentée de quinze francs. Le 11 juillet 1900, le conseil municipal vote un crédit de 330 francs afin d'instituer un patronage scolaire dans l'école de garçons et décide d'y aménager une salle de jeux ; en outre un second crédit de 1.500 francs est alloué à l'établissement pour la création d'une cantine scolaire où sera
distribué un repas composé d'un plat de viande et de légumes et de pain aux élèves qui voudront en profiter.

Suite aux expulsions congréganistes manu militari, les frères Maristes qui tenaient l'école privée quittent Carvin définitivement le mardi 28 avril 1903, précédant de peu les Soeurs Augustines qui, elles aussi, tenaient un établissement scolaire, repliées précipitamment le lundi 31 août 1903, réfugiées à Mouscron en Belgique. (1)
A la suite de cette chasse nationale aux sorcières, la municipalité est dans l'embarras devant des dizaines d'élèves carvinois sans écoles, et le préfet engage la mairie à prendre des mesures. La municipalité décide, le 21 août 1903, de créer une 8e classe dans l'école de garçons, une cinquième classe dans chacune des écoles maternelles et une cinquième classe à l'école de filles.

Depuis le concert du 28 juin 1902 au cours duquel un des kiosques démontables est installé à l'école des garçons, le Conseil municipal, probablement aiguillonné par Jules Mayeur mais également par les nombreuses phalanges musicales carvinoises, envisage sérieusement de faire édifier un Kiosque à musique à demeure dans le
jardin devant l'école. Lors de la séance du conseil municipal du 17 novembre 1903, Marcel Schneider († 1907), maire de 1896 à 1904, décide de transférer le Kiosque à musique de la place de la Mairie, dans la cour de l'école des garçons transformée en jardin public. Ce qui laisse supposer que le nouveau kiosque est déjà installé à ce moment-là sur la place de la Mairie... Pour autant, le projet semble enterré, jusqu'à la séance du 27 mai 1904 tenue par le docteur Gustave Daubresse (1858-1929), nouveau maire mis en place le 8 mai 1904 jusqu'à 1908, qui, à la demande des conseilleurs municipaux MM. Jubert, Deroch et Henri Sougey, confirme la décision antérieure de transfert du Kiosque sur la rue du Centre. Le 12 juin 1904, un crédit de 300 francs est voté pour les frais d'installation du Kiosque, et une indemnité de 50 francs est allouée à Jules Mayeur qui accepte que ledit Kiosque prenne place dans son jardin devant l'école communale des garçons.
Le 3 juillet, on annonce l'inauguration du Kiosque à musique dans le Jardin Public pour le 14 juillet 1904, au cours de laquelle, de cinq à sept heures, l'Union Chorale, La Lyre carvinoise et la Symphonie carvinoise donnent un concert.
De forme hexagonale, le Kiosque municipal de l'école des garçons repose sur une structure en bois recouverte d'une toiture en zinc.

Carvin - Ecole communale des Garçons, vue intérieure, cour de récréation — Ecole communale des Garçons, Kiosque à musique et toiture en ruine pendant la guerre
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Lors de la séance du 15 avril 1906, un crédit de 1.700 francs est voté par le conseil municipal, destiné à l'aménagement du Jardin Public qui sera clôturé par un muret surmonté d'une grille ; à l'angle des rues de la Gare et du Centre, un portail sera installé. 300 francs supplémentaires sont attribués le 17 juin, pour l'achèvement du chantier.

Jusqu'en 1914, le Kiosque du Jardin public va accueillir de nombreux concerts, fêtes de gymnastique, fêtes scolaires jusqu'à ce 8 octobre 1914 où les Allemands envahissent Carvin d'où ils ne seront délogés qu'en novembre 1918. L'école communale de garçons est bien entendu occupée par les allemands, les élèves étant dispersés dans divers autres locaux de la ville.
La totalité des installations minières est détruite par l'armée allemande et plusieurs bâtiments civils seront ruinés lors de bombardements anglais pour libérer la ville.
Au vu d'un cliché, il semble que la toiture du Kiosque à musique ait subi quelques avaries, soit pendant l'occupation, soit lors de la libération. Toujours est-il que lors de la réhabilitation et reconstruction de la ville, financées peu ou prou grâce à l'indemnisation payée par les allemands pour dommages de guerre, le Kiosque à musique, non conservé, va être remplacé par un monument en hommage aux morts : le conflit aura laissé 53 victimes civiles et 276 tués sur le front ; l'Harmonie municipale est amputée de 18 de ses membres.
Le monument aux morts est réalisé par le sculpteur André Laoust (fils) (1894-1960) et l'entreprise carvinoise Dehay-Cagniaux, pour un coût total de cinquante cinq mille francs.
L'inauguration a lieu le dimanche 19 octobre 1922 au milieu du Jardin public, en présence d'une foule immense, du maire Marcel Paget, d'une kyrielle de notables accompagnés de la Lyre Carvinoise, d'un groupe d'élèves des écoles et de l'Harmonie municipale.

L'école communale, désaffectée, a été démolie peu après 1974, mais le square et le monuments au morts ont été conservés. Plusieurs formations musicales restent très actives aujourd'hui, telles l'Harmonie municipale ou encore les Trompettes carvinoises.
Kiosque supprimé.

voir ici Jardin public et monument aux morts, sans le kiosque, aujourd'hui.
Cavalcades et ducasses à Carvin, aujourd'hui (1/6) (2/6) (3/6) (4/6) (5/6) (6/6)

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publié par JeanMarc Lun 18 Déc 2017 14:28

Quelques fêtes à Carvin
14 novembre 1858 — Carvin. On nous annonce, pour ces jours-ci, un grand concert vocal et instrumental, à l'occasion de l'inauguration de la salle de spectacle que vient de faire construire dans notre ville M. Carlier
19 décembre 1858 — Carvin. Un charmant concert a été donné, il y a quelques jours, dans cette ville, et avait réuni, une foule nombreuse et brillante dans le magnifique salon de M. Carlier, que l'on inaugurait en cette circonstance. Deux morceaux d'harmonie, parfaitement exécutés par la musique des pompiers, deux choeurs chantés avec beaucoup d'ensemble par la Société chorale, divers morceaux de chant et de piano ont fait, de ce concert une délicieuse soirée qui met Carvin de niveau avec les cités les plus renommées pour leurs fêtes musicales.
27 mars 1859 — On nous écrit de Carvin : Une cavalcade, fixée à la Mi-Carême, s'organise dans notre ville, sous le patronage de la municipalité, et grâces encore au concours d'une jeunesse ardente et empressée quand il s'agit d'une partie de plaisir en même temps que d'une bonne oeuvre. Car vous saurez que le produit des quêtes qui auront lieu pendant le défilé du cortège sera versé à la Caisse des secours mutuels.
Tout semble annoncer que cette réjouissance publique surpassera ce qui a été fait jusqu'à ce jour et sera splendide. Des costumes historiques ont été commandés, soit à Paris, soit en Belgique. Les groupes allégoriques grotesques et amusants seront précédés d'un char dans lequel Louis XIV enfant traversera sa bonne ville d'Epinoy-lez-Carvin. Ce prince magnifique sera entouré de sa cour et, bien entendu, de ses doctes précepteurs. Je connais une charmante femme qui brode en ce moment l'écharpe d'un gentil page. Heureux page !
Il y aura affluence d'étrangers, car de nombreuses invitations ont été faites. Or, l'on sait comment ici sont accueillis et fêtés ceux qui passent.
13 juin 1875 — La ville de Carvin organise, de son côté, pour le dimanche 18 juillet, un grand Festival de musiques chorales, d'harmonie et de fanfare, avec tir à la cible offert aux sapeurs pompiers qui assisteront à cette fête.
Cinq prix d'une valeur totale de 400 francs sont offerts par la ville de Carvin aux vainqueurs du tir à la cible. Il sera en outre distribué des médailles commémoratives en argent aux sociétés musicales et en bronze aux compagnies de sapeurs pompiers.


20 juin 1895 —Concert de l'Harmonie municipale sur la Grande-Place
— Concert à Carvin. Lundi dernier 16, dans l'après-midi, l'Harmonie municipale de Carvin (65 exécutants), s'est fait entendre sur la Grande-Place, en présence d'un nombreux auditoire.
Elle a exécuté les morceaux qu'elle doit interpréter le 23 juin au concours de Beauvais, avec un ensemble parfait et une justesse irréprochable. Pas la moindre critique n'est à formuler.
Les morceaux ont été très écoutés, on sent qu'ils ont été étudiés avec soin et sous une indication qui fait honneur à M. Hay l'habile directeur de cette phalange artistique.
Nul doute que l'harmonie municipale de Carvin ne remporte un succès complet dans le concours de Beauvais.

25 juin 1895 — Succès, à Beauvais, de l'Harmonie Municipale de Carvin
— Carvin. — Brillant succès. — Nous avons annoncé que l'harmonie municipale de cette ville participait au concours international de Beauvais. Hier, vers midi, la municipalité était informée par télégramme que cette vaillante société qui a déjà obtenu de nombreux succès dans différents concours, venait de remporter le premier
prix de lecture à vue à l'unanimité du jury.
La nouvelle aussitôt répandue, les habitants ont arboré leur drapeau, et les rues de Carvin ont pris un aspect de jour de fête.
A 5 heures une autre dépêche apprenait que l'harmonie venait de remporter le 1er prix ascendant d'exécution à l'unanimité avec diplôme au chef et félicitations du jury.

29 mai 1898 — La ducasse à Carvin
— Elle promet d'être très brillante cette année la ducasse de notre ville ; avec des attractions dans le genre de celles qui vont être énumérées, il y a grande chance pour que tout le monde s'amuse. C'est Bidart, le célèbre professeur d'hypnotisme, c‘est le musée d'anatomie du professeur Gallet, puis le grand hippodrome de Paris où les amateurs trouveront toujours douze chevaux sellés, le tir mécanique Debruyne, la loge athlétique Neufselle, le théâtre lyrique, quantité de photographies, de tirlibibis, de fritures et enfin, le cinématographe et les rayons X de M. Croissant. Jeunes gens et jeunes filles, voilà le plaisir, voilà la parade.

31 juillet 1898 — Concert sur la Grande place de Carvin, suite au grand concours musical de Dieppe du 3 juillet 1898
— Harmonie municipale de Carvin. — Pour remercier la population de l'accueil chaleureux qu’elle lui a fait en protestation de l’injustice dont elle a été victime au concours de Dieppe, la musique municipale de notre Ville donnera demain Dimanche 31 Juillet, un concert sur la Grand’Place de 6 à 7 heures.
En voici le programme : 1. Allegro militaire, Blemant. — 2. Les Polletais, H. Renier. — 3. Marche et Cortège,
G. Wettge. — 4. Le dernier jour de la Terreur, ouverture, Litolff. — 5. Drocourt, R. Evrard.
Ce concert, joint à l'attrait de la course Carvin-Arras-Carvin, dont le retour se fera également sur la Grand’Place, attirera sans nul doute une foule d'auditeurs qui seront heureux de témoigner leur sympathie à notre musique.

3 juin 1900 — Les baraques de la ducasse, tout un programme...
— Les Carvinois ne peuvent pas se plaindre car cette fois, la ducasse, si nous en jugeons d’après la liste des baraques, sera brillante.
Citons au hasard : Chevaux de bois Marcy ; Grande Roue Godefroid ; Vélocipèdes Turblin ; Théâtre lilliputien Roussel ; Théâtre de prestidigitation et d’hypnotisme Bidart ; Hippodrome Hevrotte ; Voyage dans la lune Soulage; Musée Diamy ; Phonographe Croissant ; Tir Debruyne ; Massacres Theissinger, Buscot et Sénéchal ;
Platines Ménard ; Loterie Dilly ; Jouets Lemaire, Corbeau et Delbarre ; Sucreries, pains d’épice, pâtisseries Saymar, Callevart, Verdon, Delannoy, Diéval, Malbezin, Volchi ; Fritures Menu Theissinger, Carlier, Vanivens, etc...

14 juillet 1900 — Programme de la Fête Nationale à Carvin
— La Fête sera annoncée à 6 heures du matin par le son des cloches et par des salves d’artillerie. — Les habitants sont invités à pavoiser et illuminer leurs maisons. Des secours seront distribués aux indigents par les soins du Bureau de bienfaisance.
A 8 heures ½, course vélocipédique. — Promenade militaire par les Sociétés ci-après et dans l'ordre suivant : 1. Tambours et Clairons des Sapeurs-Pompiers. — 2 Trompettes Carvinoises. — Sociétés locales. — 4 Orphéon scolaire. — 5. Harmonie municipale. — 6. Sapeurs-Pompiers. (Réunion : 10 heures à l’extrémité de la rue d’Arras, départ à 10 h. ½ très précises. Itinéraire habituel. Réception et vins d'honneur à l'Hôtel-de-Ville.)
Revue sur la Grand Place, remise de médailles et diplômes, à l’issue de cette revue. Exercices militaires par la Gymnastique scolaire. Lâcher de pigeons.
A 3 heures ½ de l'après-midi, course aux œufs, rue des Vaches et carrefour de la rue Thibaut, 12 francs de prix pour chaque jeu. — Course en sac, rue du Vieux-Château, 15 francs de prix. — Jeux de billons, 10 sections. —
Tir à la Cible chinoise pour Sapeurs-Pompiers. — Concours de pigeons, prix : 15 francs. — Concours de chant pour dames et demoiselles, rue de la Gare, salle des Ecoles, 20 francs de prix.
A 5 heures, sur la Place de la Gare, gonflement et ascension de nombreux Ballons grotesques.
A 6 heures précises, sur la Grand’Place, Grand concert : 1. Harmonie municipale. 2. Orphéon scolaire. 3. Trompettes Carvinoises.
A 9 heures du soir, sur la place Gambetta et Marché-aux-Chevaux, Bals populaires, Illuminations.

15 juillet 1900 — Résultat des élèves à l'école publique de Garçons, au Certificat d’études primaires
— Carvin. Aux examens du certificat d'études primaire, 34 élèves sur 35 de l'école publique des garçons, dirigée par M. Mayeur, ont été reçus.
Sept d’entre eux ont en outre obtenu la mention d’agriculture.
L’école des filles dirigée par Madame Marie Thomas, qui présentait 18 élèves en a eu 17 reçues.
Les cinq élèves de l'école de filles de Libercourt, dirigée par Mlle Denain, ont été reçues.
Cinq élèves sur huit de l'école des garçons de Libercourt dirigée par M. Bocquet ont été reçus.

28 juin 1902 — Concert sur un Kiosque à musique établi temporairement à l'Ecole des garçons
— Carvin. L'Harmonie Municipale de Carvin donnera un concert public aujourd’hui samedi 28 juin, à 8 heures du soir, sur le kiosque de l’école des garçons. En voici le programme :
Allegro militaire. Rouveirolis. Exercice de lecture à vue. — Rinalda, ouverture symphonique. Stoupan. (morceau imposé en exécution au Concours de Denain). — Fête aux Flambeau. G. Wettge. (morceau de choix au concours d’exécution). — Le dernier jour de la Terreur, ouverture. Litolff. (morceau de choix au concours d’honneur)

22 juin 1903 — Un Kiosque est installé sur la Grande Place pour le festival de Carvin
— Le festival de Carvin, qui a réuni 109 sociétés, a obtenu un très brillant succès.
Ces sociétés se sont fait entendre sur divers points de la ville. Les principales se sont fait particulièrement applaudir, sur le kiosque de la Grande-Place ; parmi elles, citons : la Fanfare de l'usine du Pont-de-Courrières, l'Harmonie de la Madeleine, l'Harmonie municipale de Carvin, l'Harmonie de Courrières.


14 juillet 1904 — Inauguration du Kiosque à musique de l'Ecole communale des garçons, rue du Centre
— Carvin. La fête sera annoncée le matin à six heures par le son des cloches et des salves d'artillerie. Les habitants sont invités à pavoiser et à illuminer. Des secours seront distribués aux indigents par les soins du Bureau de Bienfaisance.
A huit heures et demie, course vélocipédique, 20 francs de prix. Réunion à la Mairie.
A dix heures, promenade militaire par les Tambours et Clairons des Sapeurs-Pompiers, les Bigophones, les Trompettes, l'Orphéon, l'Harmonie municipale, les Fonctionnaires, la Commission des Fêtes, les Sapeurs-Pompiers. La réunion se fera à neuf heures et demie à& l'extrémité de la rue d'Arras. A l’issue de la promenade qui se fera sur l'itinéraire habituel, réception et vins d’honneur à la Mairie, revue sur la Grand’Place, exercices militaires par la Gymnastique scolaire, lâcher de pigeon.
A quatre heures, rue des Vaches, cource à pieds joints et liés ; rue de St-Druon, course en sac ; rue Bombert, jeux de ciseaux ; hameau Ste Barbe, la Poëne, Abreuvoir, rues de Libercourt, des Moulins, Thibaut, de Courrières, d'Oignies, St-Druon : neuf jeux de billons ; école des garçons, concours de chant pour dames et demoiselles précédé d’une audition de Mandolinistes ; place de la Gare, concours de menteurs, concours de pigeons.
A cinq heures, Kiosque de la rue du Centre, concert :
Union chorale : L'Orphéon, c'est le Peuple, et Les Paysans.
Symphonie carvinoise : Mascarade. — Marie Tudor. — Fiançailles.
Lyre carvinoise : La Fête du Village. — La Ronde des Oiseaux.
Tir à la cible chinoise pour les Sapeurs-Pompiers.
A sept heures. Grand'Place, concert par les Trompettes qui joueront deux morceaux, et l’Harmonie municipale qui interprétera : Jacob. — La Vallée d'Ossau. — La Marche de Tannhauser et la Marseillaise.
A neuf heures, Places Gambetta et du Marché-aux Chevaux, bals populaires à grand orchestre. Illuminations.

Carvin - Angle de la rue du Centre et de la rue de la Gare pendant la guerre, Kiosque à musique — Ecole des Garçons, Monument aux morts, kiosque supprimé
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17 septembre 1904 — L'Harmonie municipale et la Lyre carvinoire en concert sur le Kiosque du Centre
— Carvin. L'Harmonie municipale devant se rendre au festival d'Arras, le Dimanche 18 septembre, offrira au public carvinois, le samedi 17 septembre, à 8 heures ¼ du soir, au kiosque municipal, une audition publique des morceaux ci-après qu'elle doit exécuter à Arras, au kiosque des Allées :
Allegro militaire. Turine. — Silvio Pellico, ouverture dramatique. Wettge. — Grande fantaisie variée pour deux pistons. (solistes : Florimond Hoogstoël, M. Carpentier). Wittmann. — Fête au flambeau. Wettge. — Grande variation pour petite flûte. (soliste : Auguste Paul). Génin. — La vallée d'Ossau, fantaisie-valse. Benoist.
La chorale La Lyre carvinoise a décidé de prendre part au festival permanent dArras avec l'Harmonie municipale. Elle donnera samedi 17 septembre, à 8 heures, un concert public sur le kiosque de la rue du Centre, en même temps que l'Harmonie.

18 juin 1905 — Concerts sur le Kiosque à l'occasion de la fête scolaire
— Fête scolaire de Carvin. Une fête des écoles aura lieu dimanche 18 juin sous les auspices de la Municipalité.
La réunion des élèves de Carvin-Ville et du n° 4 se fera à quatre heures, à l'école communale des garçons. Elle
précédera les chants de la Marche des petits mutualistes, de l’Hymne à la Mutualité, des exercices de gymnastique et une collation,
A cinq heures et demie, concert par les Mandolinistes carvinois et d'anciennes élèves, et par la Symphonie carvinoise.
Mandolinistes : Minstrels-marche. Carpentier. — Toujours gai. Palierno. — El Clavel. Monti. — Les Hidalgos. Carpentier.
Symphonie carvinoise : Allegro. Leblan. — Les deux aveugles, fantaisie. Offenbach. — Bal blanc, mazurka. Kohler. — Mascarade, marche. Lacome. — Allegro Fahrhbach. — Le Grand Mogol, fantaisie. Audran. — La Poupée de Nuremberg, ouverture. Adam. — L’Etoile polaire, polka pour piston. Lambert.
A huit heures et demie, illuminations et Concert sur le Kiosque par les Trompettes, l‘Harmonie municipale et l'Union musicale.
Trompettes carvinoises : Chant de Victoire, allegro militaire. Storez. — Carvin, polka. Storez. Relai de chasse, ouverture. Kaïn. — Port-Arthur, allegro militaire. Storez.
A neuf heures, Harmonie municipale : Hymne à Jean-Bart. Mastio. — Marche tzigane. Lafitte. — Le Prophète. Meyerbeer. — Vénézia, grande valse. Desormes. — Grand air varié pour piston et bugle. Wittmann. — Polka des Officiers. Fahrbach.
A dix heures, Union musicale : Sous l'Aigle double. Wagner. — Ouverture. X. — La prière des Francs. Buot. — La foire au pain d'épices, fantaisie initiative. Rivet. — La Grande marche triomphale. Vanremoortel. — Polka des oiseaux. Conor.

14 juillet 1905 — Concerts organisés sur le Kiosque pour la fête nationale
— A trois heures et demie, audition des mandolinistes et concours de chant pour dames et demoiselles au préau de l’école des garçons.
A quatre heures et demie, sur le kiosque de la rue du Centre, concert vocal et instrumental :
Union Chorale : La Violette. — Les Paysans. — La Marseillaise.
Symphonie carvinoise : Allegro. — Les deux Aveugles. — Bal blanc. — La Marseillaise.
Lyre Carvinoise : A l’ombre du drapeau. — Les Guides du Mont Blanc. — Sur les Remparts. — La Marseillaise.
A six heures et demie, Grand'Place, grand concert :
Union Musicale : Allegro. — Louise. — Adam et Eve. — La Marseillaise.
Trompettes carvinoises : Carvin. — Relais de chasse.
Harmonie municipale : Saint-Georges. — Rose mousse. — Le Cœur d'Yvette, air varié. — Polka des Officiers. — La Marseillaise.
A neuf heures, illuminations, bals populaires place Gambetta et Marché aux chevaux.

10 août 1905 — L'Union chorale en concert sur le Kiosque dit du Jardin Public, rue du Centre
— Le jeudi 10 août, à huit heures du soir, sur le Kiosque du Jardin public, sera donnée une audition des choeurs qui seront exécutés au concours de Montgeron, le 13 août. L'Union Chorale se trouvera à ce concert musical en présence de l'Orphéon de Villeneuve Saint-Georges, qui, on s'en souvient, fut l'an dernier, au concours de Melun, le concurrent de l'Orphéon des Mines de Dourges. Voici le programme de cette audition :
Symphonie Carvinoise. Allegro. X — Le grand Mogol, fantaisie. Audran. — Diligence sous bois. Laigle. — Sérénade, valse. O. Métra.
Union Chorale. L'Orphéon, c'est le peuple. Saintis. — Le Réveil de la nature, morceau imposé. A. Marichelle. — Martyrs aux arènes. Laurent de Rillé.

2 septembre 1905 — L'Harmonie municipale donne ses répétitions sur le Kiosque
— Carvin. L'Harmonie municipale donnera aujourd’hui samedi 2 septembre, à huit heures du soir, au kiosque de la rue du Centre, une audition des morceaux qu'elle doit exécuter le lendemain à Boulogne et dont voici le programme :
Première partie : Les Cadets de Gascogne, allegro. Furgeat. — Le dernier jour de la Terreur, ouverture. Litolff. — Variations pour piston et bugle. Wittmann. — Venezia, valse. Desormes.
Deuxième partie : Silvio Pellico, ouverture dramatique. Wettge. — Air varié sur le carnaval de Venise, pour petite flûte. Génin. — Farandole provençale. Chaulier. — L'entente cordiale. a) God save the kiong. b) La Marseillaise.

8 octobre 1905 — Grande fête à l'école de la rue du Centre : harmonie municipale et gymnastique
— La nouvelle société de gymnastique l'Intrépide, dirigée par M. Drossart, professeur, donnera dimanche 8 octobre, à quatre heures, une grande fête à l'école de la rue du Centre, sous les auspices de l'Union Fraternelle des Anciens Elèves, et avec le concours de l'Harmonie municipale.
Voici le Programme de cette fête de débuts et d'inauguration de la Société :
Harmonie municipale : Farandole provençale, Chaulier.
Gymnastique : Mouvements d'ensemble avec musique. — Pyramides humaines. — Travail artistique à la barre fixe et aux barres parallèles. — Mouvements d'ensemble avec engins.
Harmonie municipale : Ouverture, grande valse. Chabas.
Gymnastique : Poses plastiques : six tableaux. — Mouvements d'ensemble avec chants. — Grand ballet : une fête au château.

8 juin 1906 — Répétitions sur le Kiosque, de l'Harmonie l'Union musicale, pour son concours d'Amiens
— Carvin. Concours d'Amiens. L'Harmonie l’Union musicale donnera, vendredi prochain 8 juin, à huit heures et demie du soir, sur le Kiosque de la rue du Centre, une audition des morceaux qu'elle doit exécuter au concours d'Amiens et dont ci-dessous le programme : Le Magyar, allegro Allier. — Sous les Tilleuls (morceau imposé). Mullot. — La Croix Rouge, ouverture. Turine. — Ouverture symphonique. Buot. — La Marseillaise Rouget de l'Isle.
Le départ de la Société pour Amiens aura lieu le dimanche matin 10 juin, au train de 6 heures 20, par Libercourt.
Le prix du voyage, aller et retour, avec billets individuels, est de cinq francs soixante.

14 juillet 1906 — La Lyre Carvinoise, les Mandolinistes carvinois, la Symphonie Carvinoise et l'Union Chorale en concerts sur le Kiosque à musique
— Carvin. A quatre heures et demie, sur le Kiosque de la rue du Centre, concert vocal et instrumental :
Lyre Carvinoise : Les Guides du Mont Blanc. Ritz. — Les Trois mâts. Sourilas. — La Marseillaise.
Mandolinistes carvinois : Vive la mandoline, marche. Monti. — La petite Marquise, gavotte. Desmarque. — Un soir à Madrid. Macioséhi.
Symphonie Carvinoise : La Marche des Chauffeurs. Bosc. — Chant des Vagues. Hafmeister. — La Mattchiche. Borel Clerc.
Union Chorale : L'adieu des Pêcheurs. Saintis. — Martyrs aux Arènes. Laurent de Rillé. — La Marseillaise.

Quelques concerts sur le Kiosque du Jardin public, rue du Centre
1er septembre 1906 — Aujourd'hui samedi 1er septembre, à 8 heures du soir, audition de l’Harmonie municipale au kiosque de la rue du Centre. En voici le programme : Allegro militaire. Turine. — Marche et cortège de fête. Wettge. — Concerto pour clarinettes. Wettge. — Retour à la vie, grande valse. Chabas. — Rienzi, final du 4e acte. Wagner. — Farandole provençale. Chaulier. — L'Arlésienne. Bizet. — Echos de Marne, fantaisie pour hautbois. Colin. Soliste : M. Achille Herbaut, premier prix du Conservatolre de Lille.
Demain dimanche 2 septembre, à cinq heures du soir, ce concert, le dernier de la saison organisé par l'Hôtel de la Forêt, sera donné au profit des pauvres de Phalempin, sur la pelouse de l'Hôtel de la Forêt, à Phalempin.

8 septembre 1906 — La Symphonie carvinoise donnera un concert public demain dimanche 8 septembre, à sept heures et demie du soir, sur le kiosque du jardin public. En voici le programme : Cortège de la folie, marche Wesly. — Robert le Diable, fantaisie. Meyeerber. — Valsons ! Desmarquoy. — Polka pour piston. Rohaut. — Le Grand Mogol, fantaisie. Audran. — Calinez-moi ! intermezzo. Fargues. — Si j’étais Roi, fantaisie. Adam. — Le drapeau national, allegro. Wog.
Des chaises seront à la disposition des auditeurs au jardin public, moyennant une rétribution de dix centimes perçue par l'entrepreneur.

26 juillet 1908 — Voici le programme du concert puplic que la Symphonie Carvinoise donnera demain dimanche 26 juillet, à huit heures du soir, au kiosque de la rue du Centre, à l’issue de la fête de gymnastique :
Première partie. — Joyeux Ebats (polka-marche), Wesly. — Les Noces d'Argent (ouverture) Desmarquoy. — Ombre Légère (valse), Gaudefroy. — Diligence sous bois, Laigre.
Deuxième partie. — Les Bleus (allegro), Desmarquoy. — Les Dragons de Villars (fantaisie), Maillart. — O Sole Mio (romance-fantaisie), E. Capua. — Bonne Nuit (retraite-galop), Bosc.

15 août 1908 — Carvin. Parmi les Sociétés locales allant villégiaturer quelques heures auprès de la « Grande bleue » citons l’Harmonie municipale qui, dimanche 16 août, se fera entendre à Calais dans un concert dont elle donnera une répétition publique, ce soir samedi 15 août, à huit heures et demie, sur le kiosque de la rue du Centre. Elle jouera : Les Cadets de Brabant, de Turine ; Roméo et Juliette, de Berlioz ; Sigurd Jorsalphar, de Grieg ; Farandole provençale, de Chaulier ; l’Arlésienne de Bizet et Retour à la vie, de Chabas.
26 juin 1909 — La Société des Trompettes « la Carvinoise », qui doit prendre part au concours de musique d'Albert (Somme), du 27 juin, où elle est inscrite en troisième division, troisième section, donnera un concert public samedi prochain 26 juin, à huit heures et demie du soir, sur le kiosque de la rue du Centre, avec le concours de l’Harmonie municipale. Voici le programme de ce concert :
Trompettes. — Le Trompion, pas redoublé. Gadenne. — L'Infernale, ouverture. Gadenne. — Marche guerrière, morceau imposé. Victor Viney. — Souvenir du concours, fantaisie. Gadenne.
Harmonie — Fleurus, allegro mililaire. Hauchard. — Douce vision, mazurka. Paul de Lille. — Vesontio, poème symphonique. Ratez, directeur du conservatoire de Lille. — Fantaisie variée pour huit clarinettes. Wettge.

3 septembre 1911 — Le concert public donné par la Symphonie carvinoise aura lieu dimanche 3 septembre, à huit heures et demie du soir, sur le kiosque de la rue du Centre. En voici le programme :
Première partie : Marche estivale, allegro. Gaudefroy. — Si j'étais Roi, fantaisie, Adam. — Volubili, air de ballet, de Colin.
Deuxième partie : La Fille de Mme Angot, fantaisie. Lecocq. — Jeppo le musicien, ouverture. Zerco. — Rossignol et Fauvette, polka pour deux flûtes (solistes : MM. F. Bellet et Alfred Havez).

22 septembre 1912 — Le concert public organisé par la Symphonie et l’Union chorale aura lieu, sur le kiosque de la rue du Centre, demain dimanche 22 septembre, à huit heures précises du soir. En voici le programme :
Première partie : Chantecler, marche ; et Martha, fantaisie par la Symphonie., — Le Chant des Amis, chœur, par la Chorale. — La jolie patineuse, valse chantée, par les deux Sociétés.
Deuième partie : Diligenœ sous bois. scène imitative, et Ouverture italienne, par la Symphonie. — L'adieu des pêcheurs, chœur par la Chorale. — Ce qu’on entend dans la forêt, fantaisie, par les deux Sociétés.


Carvin - Monument aux morts et Jardin public
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18 août 1912 — A Carvin, la carlingue de l'aviateur Baudrin malmenée par les carvinois mécontents.
— Carvin. Fête du quartier Nord. C'était dimanche, la fête du quartier nord. Aux multiples réjouissances bien organisées, étaient venues s'ajouter celles de nombreux forains. Un festival bien réussi rehaussa l'éclat de la ducasse.
L'attraction principale devait être la visite du monoplan de l'aviateur Baudrin, ancien pilote de l’école Sommer. Cet appareil, dont la simple visite au hangar coûtait 30 centimes devait évoluer lundi de quatre à sept heures du soir.
L’après-midi du lundi, les curieux furent nombreux et l’aviateur fit plusieurs centaines de francs de recette. Pendant les préparatifs de départ, la nouvelle Société musicale de Carvin se fit entendre et applaudir. Mais l’appareil n'étant pas au point, les mécaniciens s'opposèrent au départ de Baudrin.
La foule venue pour voir Baudrin fut mécontente : elle s'en prit au monoplan qu'elle détériora assez fortement.
La gendarmerie, aidée de la police locale intervint, mais fut impuissante à protéger l'aviateur qui fut houspillé.
Indépendamment des entrées, Baudrin devait recevoir 200 francs, que la Commission des fêtes lui avait votés s’il évoluait comme il l'avait promis.
Dans l'après-midi, le mardi, des pourparlers s'engagèrent entre l'aviateur qui réclame 1.000 francs pour détériorations à son appareil, et la Commission des fêtes qui ne veut pas lui allouer les 200 francs votés, et qui, de plus, exige la part des entrées devant revenir aux pauvres de la ville.

26 et 27 juillet 1914 — Annonces des 5 et 12 juillet 1914, pour le festival : 125 société musicales participantes
— Le Festival de Carvin. Le Comité d'organisation du festival des 26 et 27 Juillet, s'est réuni pour prendre connaissance des adhésions reçues. Celles-ci s'élèvent actuellement à 125, nombre qui n’a jamais été atteint dans aucune fête organisée dans cette ville.
La question du défilé a été examinée, et la répartition des Sociétés en quatre groupes a été décidée. Ces groupes partiront des quatre coins de la ville pour se rendre au centre où la revue sera passée.
Cette disposition a pour but de réduire, au minimum, le défilé.
Les Sociétés peuvent se faire inscrire sans retard afin de permettre l'organisation de trains spéciaux.
Le montant total des primes qui seront attribuées s'élève à 3.225 francs.
Le rassemblement général des sociétés est fixé à 2 heures 45 précises, de manière que les différents cortèges puissent se mettre en marche à trois heures. Les musiques se feront entendre dans 7 kiosques ou salles diverses.

Sociétés musicales actives à Carvin en 1909 :
Harmonie municipale, fondée en 1815, président M. Depret, direction Jules Legrand, 95 exécutants ;
Les Trompettes carvinoises, fondées en 1897, président F. Lallez, direction Maurice Constant, 30 exécutants ;
Union musicale (harmonie), président Caulier, direction Paul Hoogstoël, 65 exécutants ;
Orphéon de Carvin, direction Hoogstoël, 55 exécutants ;
Union chorale, président Plouvier, direction Paul Hoogstoël, 60 exécutants ;
Symphonie carvinoise, fondée en 1887, président Ch. Chartreux, direction Paul Hoogstoël.
Club mandoliniste carvinois, direction Bourgy, 25 exécutants ;
La Lyre carvinoise, créée en 1882, président Rohart Dubailleul, direction H. Bourgy, 52 exécutants.

(1) Le pensionnat des Dames Augustines est racheté, par décision municipale le 21 août 1904, pour 27.000 francs, financé au moyen d'un emprunt de 30.000 francs payable en 30 ans. L'établissement est aussitôt transformé ... en école de filles.
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Re: Kiosques à Musique

CARVIN - La Place Gambetta
(PAS DE CALAIS)
Epinoy au sud et Carvin au nord constituent une même paroisse et une seule ville depuis le XIIIe siècle, régie par une charte communale d'échevinage. Les droits et coutumes de la seigneurie d'Epinoy sont réitérés le 22 septembre 1507, dans le château éponyme, disparu au XVIIe siècle. Par lettre patente du 28 novembre 1514, Louis XII érige la seigneurie d'Epinoy en comté, lequel est élevé au titre de principauté en 1541.

Les deux localités d'Epinoy et de Carvin sont reliées par la grande route d'Arras à Lille (future rue du Centre) : alors que Carvin s'est développé le long de ladite route entre sa Grande-Place et la place de l'Eglise Saint-Martin, Epinoy a, de son côté, regroupé sa population très dense, le long de la Grande Rue prolongée de la rue d'Oignies (future rue d'Arras, puis rue Florent Evrard).
Les marchés hebdomadaires, fixés le samedi se déroulent sur la place du marché aux chevaux (place Jules Guesde aujourd'hui) ; à partir du 14 août 1742, ils sont transférés sur la Grande Place. Depuis 1700, trois foires franches ont été accordées à Carvin-Epinoy par Louis XIV au prince d'Epinoy, Louis 1er de Melun, tenues les premiers samedis de mars, juillet et septembre.

Le cadastre de 1826 nous indique que, sur la Grande Route d'Epinoy (Grande rue d'Arras), un seul emplacement est resté libre de construction, la place du Rietz Simon. Celle-ci, rebaptisée place Gambetta en 1883, est le pendant, à Epinoy, de la Grande Place de Carvin. Des comices et concours agricoles s'y déroulent, des fêtes et concerts y sont organisés, et les cérémonies de la Pentecôte liées à la vénération du puits de Saint-Druon y sont célébrées, reprenant les traditions de neuf siècles, lors desquelles cette
francq feste ordonnée, commençant la veille de penthecouste midy, finissant le lundy de close penthecouste durant laquelle toutes personnes y poevent chanter et converser sans empeschement de justice.

Plan de Carvin en 1826
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Plan partiel de Carvin en 1826 (quartier place gambetta Epinoy)
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Un grand nombre de voies et places carvinoises, jusqu'alors difficilement praticables et carrossables, sont viabilisées entre 1895 et 1905 : ainsi, un crédit de 2.000 francs est débloqué le 4 juin 1899 pour la construction de trottoirs sur le côté est de la Place Gambetta, suivi le 11 juin 1900, d'une allocation de 1.800 francs pour les trottoirs de ladite Place, côté Sud.
Les sociétés musicales, elles aussi, y vont de leurs demandes de secours. Les assemblées générales du conseil municipal sont truffées de quelques vives oppositions aux subsides musicales, certains conseillers, toujours les mêmes, considérant que du moment qu'une formation musicale perçoit une subvention, le chef de la musique et sa phalange doivent être à leur disposition comme bon leur semble...
L'Harmonie municipale réussit tout de même à obtenir 600 francs, le 3 juin pour participer au concours de Dieppe du 3 juillet suivant.
Le 10 juin 1898, la société des Trompettes de Carvin est éconduite pour sa demande de subvention, un conseiller précisant que
cette société n'est pas la seule de son genre à ne pas être rétribuée. Le 4 juin 1899 la société des Trompettes réitère sa demande et obtient 50 francs, et 100 francs promis pour l'année suivante.
L'Harmonie municipale, toujours en juin 1899, va pouvoir restaurer les uniformes de ses musiciens, grâce au 320 francs qui lui sont alloués... et frappe un grand coup le 23 juin 1901, en obtenant le vote d'un crédit de 4.000 francs pour l'habillement à neuf de ses 80 musiciens. Le 25 août 1901, un marché est passé avec la maison Félix Boutry de Lille, qui fournira quatre-vingts costumes : képi, giberne, dolmen, pantalon.
En 1905, le chef de la musique touche 850 francs par an, les Tambours des pompiers 160 francs, l'Harmonie municipale 200 francs, la Société des Trompettes 100 francs, l'Union chorale 100 francs, la Fanfare Union musicale 300 francs, les Mandolinistes carvinois 50 francs, la Symphonie carvinoise 100 francs, la Lyre carvinoise 100 francs et la Musique municipale de Libercourt (quartier de Carvin) 150 francs.

Lors des fréquents festivals organisés à Carvin, plusieurs kiosques à musique démontables sont installés sur divers emplacements de la ville et notamment sur la place Gambetta. Ainsi lors du festival des 7 et 8 juin 1903, les cent neuf sociétés musicales conviées au concours sont réparties sur les kiosques installés place de la Mairie, Grand'Place, Rond-Point de la rue Thibaut, rue d'Oignies et place Gambetta.
Chaque soir de fête, notamment lors de la fête nationale ou à la Saint-Druon, un Grand bal populaire à grand orchestre, avec illuminations, est systématiquement organisé sur la Place Gambetta. Les concours de gymnastique, accompagnés des différentes musiques carvinoises sont également le lieu de prédilection de la place Gambetta.
Lors du conseil municipal du 27 septembre 1908, le maire, Henri Sougey, décide de faire planter des marronniers par un pépiniériste de Moncheaux, sur la place Gambetta. La même année, un marché hebdomadaire est enfin installé sur ladite place. En 1910 et 1911, de longues palabres et discussions ont lieu en conseil municipal à propos de la création d'une bascule publique sur la place Gambetta. Le 3 juillet 1911, la proposition est rejetée, afin
de ne pas détruire l'esthétique de la Place. En septembre 1911, une pétition circule encore pour ce projet, recueillant 80 signatures, mais le conseil rejette à nouveau, définitivement, cette demande.

Nous avons vu, sur notre précédente publication, que Carvin avait enfin obtenu, le 14 juillet 1904, un kiosque à musique fixe devant l'Ecole des garçons de la rue du Centre. Ce kiosque fera malheureusement les frais du conflit 1914-1918, et après sa disparition prématurée, la municipalité décide, probablement à l'aide des subventions liées aux dommages de guerre, de faire édifier un nouveau Kiosque à musique, sur la place Gambetta. Construit vers 1921-1924, ce Kiosque est de forme octogonale avec un soubassement en pierre et un garde corps en fer forgé ; sa toiture de zinc repose sur des colonnes de fonte.
Quelques témoignages confirment la présence du kiosque de la place Gambetta à la fin des années 1930, mais, sa trace est perdue après le conflit. Il semble donc avoir été supprimé dans les années 1940.
En 2014, un regain d'activité semble renaître sur la place Gambetta, avec la résurrection d'une ducasse sur ce quartier.
Kiosque disparu.


voir ici Place Gambetta de Carvin sans son kiosque, aujourd'hui. (1/2) (2/2)
L'Harmonie de Carvin aujourd'hui (1/4) (2/4) (3/4) (4/4)
Trompettes carvinoises (1/3) (2/3) (3/3)

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publié par JeanMarc Jeu 21 Déc 2017 08:57

7 et 8 juin 1903 —Plusieurs Kiosque à musique sont installés, notamment place Gambetta, pour le Festival
— Le Festival de Carvin. Les réjouissances organisées par la municipalité, aidée d'une commission dévouée, attireront demain dimanche 7 juin et lundi, une foule considérable, donnant à Carvin une animation extraordinaire.
Les cloches et des salves d’artillerie annonceront la fête dès le matin ; et, de onze heures à une heure, les Sociétés musicales et militaires seront reçues à la Mairie où elles prendront les vins d'honneur.
Les cent neuf sociétés, divisées en deux colonnes se réuniront rue du Centre, au nord et au sud des rues Neuve et
de la Gare ; aussitôt la revue fixée à 3 heures, elles défileront dans les principales rues de la ville.
A l'issue du défilé, les sociétés musicales se rendront aux kiosques installés Place de la Mairie, Grand'Place, Rond-Point de la rue Thibaut, rue d’Oignies et Place Gambetta où elles exécuteront chacune deux morceaux, durant que les orphéons et les clubs mandolinistes joueront à la salle de l'Alcazar ou au préau de l’école municipale de garçons et que les Pompiers prendront part aux tir à la cible chinoise établis en dix huit points différents.
Des médailles commémoralives seront remises aux sociétés ; le tirage au sort des primes et la distribution des prix dont le montant s'élève à 2 800 francs auront lieu après le festival, à l’école des garçons.
Le soir, il y aura grands bals de nuit à l'Alcazar, à l'Hôtel Lalonx et à l'Hôtel de France.
Le Lundi, à quatre heures, les Sociétés locales donneront un Concert sur la Grand'Place, et les Sapeurs-Pompiers de la ville participeront au Tir à la Cible.
Le soir, à huit heures et demie, des bals populaires auront lieu places de la Mairie et Gambetta ; et à onze heures et demie, un grand feu d'artifice clôturera la fête, place de la Gare.

12 juillet 1903 — Fêtes organisées pour le Concours agricole ; la Place Gambetta accueille l'exposition des animaux ainsi que les opérations du jury
— Voici le programme des fêtes organisées par la commission du Concours agricole cantonal du 12 juillet.
Le dimanche, dès neuf heures du matin, se fera l'exposition libre des machines et instruments aratoires sur la Grand'Place, alors que sur la Place Gambetta, aura lieu l'exposition des animaux des espèces chevaline, mulassière, bovine, ovine, porcine, caprine et, à l'école des garçons, celle des animaux de basse-cour et des produits agricoles.
A dix heures, réception à la gare, des autorités et des membres de la Société d'agriculture de Béthune.
A dix heures et demie, vins d'honneur à l'école des garçons.
De onze heures à une heure, opérations des jurys sur la Grand'Place, sur la place Gambetta et à l'Ecole des garçons.
A deux heures : banquet par souscriptions à l'Hôtel Leloux, sous la présidence de M. le Sous-Préfet, et pendant lequel la Fanfare de l'Usine du Pont-de-Courrières donnera un concert.
A quatre heures, distribution des prix, place de la Mairie.
Programme du Concert donné à cinq heures, après le banquet : Trompettes Carvinoises : Allegro et Polka. — Fanfare des Mines d'Ostricourt : Poète et Paysan, de Snppé ; et Marche guerrière de Richart. — Fanfare de l'Usine du Pont-de-Courrières : Première marche triomphale, de Delannoy ; Fantaisie sur Mignon, d'Ambroise Thomas. — Musique municipale de Carvin : Circé et Silvio Pellico, de Wettge.
A cinq heures, concert par les Trompettes carvinoises, la Fanfare des Mines d'Ostricourt, la Fanfare de l'Usine du Pont-de Courrières, et par la Musique municipale de Carvin ; tir à la cible chinoise offert aux Sapeurs-Pompiers.
A neuf heures, feu d'artifice sur la place de la Gare.

14 juillet 1903 — La fête nationale à Carvin : concours de chant et accordéons école garçons, bal à grand orchestre place Gambetta
— La fête sera annoncée le mardi à 6 heures du matin, par le son des cloches et par des salves d'artillerie.
A sept heures et demie, courses à pied de Ronchoy à la rue de Lille.
A huit heures et demie, courses vélocipédiques ; réunion à la mairie.
A dix heures et demie, Promenade militaire : départ, extrémité de la rue d'Arras. Réception et vins d'honneur à la mairie, puis revue sur la Grand'Place, exercices militaires et lâcher de pigeons.
L'après-midi, courses à pieds joints et liés, rues Neuve et des Vaches ; courses en sac, rue Saint-Druon ; jeux de ciseaux, rue Bombert ; jeux de billons ; concours de pigeons ; concours de chant et d'accordéon à quatre heures, salle des écoles rue de la Gare ; concours de menteurs et de grimaces à ciq heures place de la Gare ; tir à la cible chinoise.
A six heures et demie, sur la Grand'Place, grand concert par les Trompettes et l'Harmonie.
A neuf heures, place Gambetta et Marché aux Chevaux, bals populaires à grand orchestre et illuminations.

Carvin - Place Gambetta
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1er octobre 1905 — Concert de l'Union Musicale sur la Place Gambetta
— L'Harmonie l'Union musicale, 75 exécutants, dirigée par M. Constant Havez, et l'Union Chorale, 57 exécutants, dirigée par M. Paul Hoogstoël, se feront entendre demain dimanche 1er octobre, à 3 heures ½, sur la place Gambetta, dans un Concert dont voici le programme :
Harmonie et Chorale : Marche fédérale. Richart.
Harmonie : Marie-Henriette. Montagna. — Grande valse. Ryembault.
Harmonie et Chorale : La prière des Francs. Buot. — Chorale : Les paysans. Saintis.
Harmonie : Grande marche triomphale. Vanremoortel. — Poète et paysan. Suppé. — La Maconnaise, pour hautbois. Garimond. — La Marseillaise.

5 mai 1907 — Les Carvinois, essentiellement du quartier d'Epinoy, se plaignent de n'avoir pas encore de marché sur la place Gambetta ; leur voeu sera exaucé en 1908
— Carvin. Marchés. Une lettre, émanant d'un groupe de lecteurs qui fait appel à notre obligeance pour l'insérer, nous a été adressée cette semaine. Nous la reproduisons en entier :
La Ville de Carvin, malgré sa grande étendue, et malgré l'augmentation continue de sa population, ne possède qu’un jour de marché par semaine.
La plus grande partie de la population — ce passage est souligné — demande à ce qu‘il soit créé deux jours de marché supplémentaires, de façon qu'il y ait marché le Mardi, Place de la Mairie ; le Jeudi, Place Gambetta ; et le Samedi, sur la Grand'Place.
Nous sommes persuadés, ajoute la lettre, que le Conseil municipal prendra en considération une réclamation aussi juste, et qu'il fera, à cette demande, l’accueil le plus favorable.

8 août 1909 — Le marché est enfin installé place Gambetta
— Les marchés. Les marchands qui installent, au marché de la place Gambetta, des légumes et des fruits, sont informés que dorénavant et sur l’initiative de M. Ribeaucourt, placier, ceux d'entre eux dont les marchandises ne seraient pas vendues ne paieront pas les droits de place.
Un marché aux bestiaux aura lieu aujourd’hui samedi 7 août, place de la Mairie.

14 au 16 août 1909 — Fête de gymnastique et concerts place Gambetta et autres places
— Carvin. Fête de gymnastique. Le concours international de gymnastique organisé par l'Intrépide sous le patronage des Sociétés gymniques de l'arrondissement de Béthune, aura lieu les 14, 15 et 16 août : ce concours est placé sous les auspices de la Municipalité, des Habitants de laVille, de la Compagnie des Mines et sous la présidence d'honneur du préfet du Pas-de-Calais et du général commandant le 1er corps d'armée.
Samedi soir, 14 août, à sept heures et demie, les Trompettes carvinoises, la Lyre carvinoise, la Symphonie et l'Union chorale donneront concert sur le kiosque du Jardin public.
Dimanche 15 août, de six heures et demie à midi, il y aura concours de sections places Gambetta et de la Mairie ; à onze heures et demie, réception, à la gare, du drapeau de l’Association, suivie de réception à la Mairie ; à une heure trois quarts, rassemblement aux extrémités des rues de Lille et d'Arras, suivi du défilé à travers les principales rues de la Ville ; à trois heures, fête d'honneur sur la Grand'Place, présidée par MM. Trépont, préfet ; Boudenoot, sénateur et Basly, député Génébrier ; à six heures et demie, banquet officiel au salon Malbezin ; à huit heures et demie, grande fête de nuit sur la Grand'Place.
Lundi 16 août, il y aura dans la matinée, les concours individuels, rue du Vieux-Château ; des concours de course, rue de Lille ; à trois heures, distribution des récompenses sur la Grand'Place ; de quatre à six heures, fête aérostatique par l'Emulation aérostatique du Nord, concert par l'Harmonie municipale et départ du ballon l'Intrépide, piloté par M. Crombez, sur la place Gambetta ; de huit heures et demie à dix heures et demie, cinématographe en plein air par The Splendid American Cinéma, sur la Grand'Place ; et à onze heures du soir, feu d'artifice sur la place de la Mairie.
Quarante-trois Sociétés, formant un effectif de deux mille gymnastes ont promis de venir.

24 mars 1913 — Fête des médailles place Gambetta et Jardin Public
— Carvin. La fête des Médaillés de 1870-1871, organisée sous les auspices de la municipalité, avec le concours des Vétérans, de l'Harmonie municipale, des Sapeurs-Pompiers, de la Symphonie carvinoise, de l'Union chorale, de l'Intrépide ; et des Sociétés de Libercourt, la Fanfare municipale, la Concorde et les Sapeurs-Pompiers, aura lieu Lundi de Pâques 24 mars. En voici le programme :
A dix heures, place Gambetta, réunion des Médaillés, des Conseillers municipaux, des sociétés locales ; formation du cortège, défilé par les rues d'Arras et du Centre, jusqu'à la Grand'Place.
A onze heures, Grand'Place, remise solennelle des médailles, reprise du défilé jusqu'au cimetière où une palme sera déposée, au nom des Médaillés, sur le monument des victimes de la campagne de 1870.
A midi et demi, en la salle des séances du Conseil municipal de la Mairie, vins d'honneur.
A une heure et demie, retour du cortège par la rue du Centre, jusqu'à l'Hôtel Laloux ; Banquet sous la présidence du commandant Bussy du 33e régiment d'infanterie.
A six heures et demie, au kiosque du jardin public, grand concert par la Fanfare municipale de Libercourt, la Symphonie Carvinoise, l'Union chorale de Carvin, la Fanfare la Concorde de Libercourt et l'Harmonie municipale de Carvin.

Carvin - Place Gambetta — Les Trompettes Carvinoises devant le Café-dancing de la Chaumière, place Gambetta en 1952
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21 avril 1913 — La Fête de la Saint-Druon et la Ducasse place Gambetta
— Carvin. Fête de Saint-Druon. La fête de Saint-Druon, si populaire dans notre ville, dont les habitants d'Epinoy, sans exception, conservent la tradition avec une fierté si jalouse, a eu lieu lundi dernier, par belle journée de printemps.
Suivant l'usage immémorial, la grand'messe de dix heures attira dans la chapelle d'Epinoy, une foule de fidèles venue apporter son tribut d'hommage à Saint-Druon et entendre son panégyrique annuel.
Après-midi, vers six heures, en présence d'un public nombreux, l'Harmonie municipale donna son concert habituel près de la Fonderie, tandis que les Sapeurs-Pompiers s'évertuèrent non loin de là, au tir à la cible.
Puis ce fut ensuite. place Gambetta et dans les cabarets d'alentour, la ducasse populaire jusqu‘à une heure avancée de la nuit.

6 juillet 1913 — Fête et concours agricole place Gambetta suivi d'un concert au kiosque de la rue du Centre
— Carvin. Dimanche eut lieu, par un temps pluvieux et maussade, le concours organisé par la Société d'Agriculture de l'arrondissement de Béthune. Cette manifestation agricole vit son importance amoindrie dans une certaine mesure par la pluie battante qui dura une partie de la matinée et empêcha les fermiers des parties éloignées du canton de venir présenter les produits de leur élevage,
Le Concours comprenait trois sections distinctes réparties comme suit : les animaux, place Gambetta ; le matériel agricole. Grand'Place, et les produits de jardins ouvriers. Ecole des Garçons. Si, dans la première section, quelques catégories furent peu fournies, par contre on put remarquer de très beaux lots de chevaux et de vaches laitières pour lesquels le jury dut créer des prix supplémentaires. Il y eut aussi des chiens, beaucoup de chiens, de toutes tailles, de toutes races. de tout poil, ce qui fit dire à M. le Sous-Préfet que si tous payaient la taxe, le maire de Carvin devait être heureux d'avoir de telles ressources pour son budget.
Puis l'heure passant, les autorités prirent le chemin de la gare pendant qu'un chanteur divertit quelques instants l'assistance par l'abondance de sa verve.
Un beau concert fut ensuite donné au kiosque de la rue du Centre par la Fanfare des Mines d'Ostricourt, la Lyre Carvinoise, l'Union Chorale, la Symphonie, La Fanfare du Pont-de-Courrières et l'Harmonie municipale ; et enfin un feu d'artifice place de la Gare termina, à dix heures, cette belle fête agricole.

14 juillet 1914 — Carrousel Vélocipédique sur la Place Gambetta
— Fête nationale à Carvin. A sept heures et demie, Carrousel Vélocipédique sur la Place Gambetta.
Le matin, concours de pigeons voyageurs ; mise en paniers la veille.
A dix heures, promenade militaire par les Pompiers, l'Harmonie municipale, le Conseil municipal, les Fonctionnaires municipaux, la Ligue républicaine, les Médaillés et les Trompettes. Le cortège partira de l'extrémité de la rue d‘Arras. Réception et vins d'honneur à la Mairie ; revue sur la Grand'Place.
A quatre heures, jeu du seau, place de la Gare ; jeu de ciseaux rue Thibaut ; tir à l'arc au berceau rue du Vieux-Château et rue d'Arras ; jeu de javelot en six endroits ; concours de buveuses de café chaud rue Saint-Druon ; jeu de billons en dix-huit endroits.
A six heures, concert au jardin public par la Lyre Carvinoise, l'Union chorale et la Symphonie.
A sept heures et demie, concert sur la Grand'Place par les Trompettes carvinoises et l'Harmonie municipale.
A neuf heures, bals populaires sur la Place de la Mairie et la Place Gambetta ; illuminations.
Classement : 5.26%
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