Brasserie des Nations 72 rue Louis Blanc et 35 boulevard de la Chapelle
carte photo
Le prolongement du métro aérien et l’ouverture de la station La Chapelle en janvier 1903 vont changer la donne pour le Café-Brasserie des Nations situé à l’angle du
72 rue Louis Blanc (rue de la Butte-Chaumont jusqu’au 10 novembre 1885) et du
35 boulevard de la Chapelle. Jusqu’à cette date les exploitants de cet établissement y végétaient et lâchaient l’affaire au bout de deux ou trois ans.
Ainsi, le
Grand Café des Etats-Unis d’Europe, nom donné en 1883 par M. Chovin, est devenu, avec son successeur en 1886, le
Grand café-brasserie des Nations.
Après avoir racheté le fonds de commerce en 1888, Emile-Henry Malvault et son épouse Désirée Aimée Forrassier sont déclarés en faillite le 14 janvier 1890, avec la nomination du juge commissaire Godet et du liquidateur Bonneau. Suivent ensuite, Bornet de 1891 à 1894 et Véron de 1896 à 1899.
En 1899 Jacquemond et son associé Charles Garin reprennent la Brasserie des Nations.
Jacques-Joseph Jacquemond-Collet (1862-1911), originaire de Jarsy en Savoie, s’était marié le 4 octobre 1888 avec Rosalie-Louise Nicolas, dont les parents Joseph Jean Nicolas et Scholastique Renneville, étaient marchands de vins au n°90 boulevard du Port-Royal, à l’angle du 26bis rue Pierre-Nicole. Alors qu’à cette date, Jacquemond est déclaré sans profession, ses deux frères, Roch François et François Hippolyte Jacquemond-Collet sont, respectivement, marchand de beurre et garçon laitier à Paris. L’année suivante, en 1889, Jacques-Joseph Jacquemond rachète une affaire de limonade située au n°22 rue des Batignolles, s’y associe avec Garin le 23 décembre 1893, avant de la céder en 1895 au sieur Gauvin.
De 1896 à 1899, Jacquemond et Garin tiennent la brasserie du n°93 rue Montmartre / 2 rue Paul Lelong puis s’installent au Café des Nations de la rue Louis-Blanc qu’ils ne conservent qu’un an, la revendant le 20 juin 1900 à Jules Laugelot. Jacquemond et Garin continueront sur leur lancée en reprenant, en 1902, le grand bazar d’Amédée Brillet situé au n°1 bld Magenta / 20 rue de Bondy, la transformant en brasserie à l’enseigne de la Taverne du Château d’Eau.
Jules Etienne Lazare Laugelot (1853-1912), originaire de Poilly sur Serein dans l’Yonne, s’est marié en 1887 avec Jeanne Gabrielle Aubert (1868-1888), dont les parents Jean-Frédéric Aubert et Maria Caroline Bosquet, étaient liquoristes au n°7 place de la Bastille. A la suite du décès de son épouse, âgée de 20 ans, survenu le 17 septembre 1888, Jules Laugelot reprend, l’année suivante, la brasserie de ses beaux-parents qu’il tiendra jusqu’au 29 janvier 1898, date à laquelle le sieur Templier en fait l’acquisition.
Après avoir pris possession de la Brasserie des Nations en juin 1900, Jules Laugelot bénéficiera, deux ans plus tard, d’un appréciable accroissement de recettes lié à l’arrivée du métropolitain à quelques mètres de sa devanture.
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deux autres clichés de la Brasserie des Nations tenue par Jules Laugelot
Le 2 juin 1911, Laugelot cède sa brasserie à François Roman et décède six mois plus tard, le 1er janvier 1912.
Roman tenait encore l’affaire lors du conflit de 1914-1918.
Aujourd’hui la Brasserie des Nations est devenue une supérette à l’enseigne « Kobal », proposant des produits indiens, sri lankais et africains.

Publié par zelig dim. 10 mai 2020 11:47 ►
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