[Résolu Jeremie et gerald]enterrement à Saint-Amand?

[gusar14]

bonjour,

voici deux cartes photos d'un enterrement je pense, mais de qui?

et je pense qu'il s'agit de la ville de St Amand (Nord)

merci pour votre aide

gusar

[JeanMarc]

Bonjour à tous,

Nous sommes bien dans le Nord, mais à Condé sur l'Escaut, sur la Place d'Armes ou Grand'Place.

Voir ci-dessous pour similitude l'Enseigne A la Pluie d'Or.
D'autre part, Léon Wydeau (l'enseigne à côté) était bien le directeur de la succursale de la Caisse d'Epargne
de Valenciennes à Condé sur l'Escaut en 1930. Ce qui donne une date approchante des cartes-photos ci-dessus, en cas de besoin...

Cordt
Jean-Marc

[gusar14]

Merci Jean-Marc pour la localisation.

Vus les uniformes des soldats, cette photo a été prise avant 1914, mais je n'ai encore pas trouvé l'évènement

[JeanMarc]

Bonjour

Comme je prépare actuellement un commentaire à ma carte du Kiosque à musique de Condé sur l'Escaut, je ne trouve que deux événements majeurs, durant les années 1900 à 1915 dans cette ville, qui auraient pu donner lieu à cette manifestation grandiose :
aout 1901 : L'inauguration d'une statue en hommage à la Clairon. (mais les militaires n'ont évidemment pas de raison d'être là ! et les descriptions des commentateurs de l'époque ne font aucune allusion à un cortège militaire)
ou
23 juin 1907 : L'inauguration du monument du général Poilloüe de Saint-Mars (1832-1897), place d'Azines, le « Père du soldat. » Le défilé part nécessairement de la place d'Armes pour aboutir place d'Azines.
D'après les journaux de l'époque, l'inauguration dans la ville natale du général s'est déroulée au milieu d'une affluence considérable. Et bien entendu les différents régiments cantonnés à Condé étaient tous présents.

Ce monument était très attendu : dès avril 1898, Poilloüe à peine refroidi, un premier projet de statue est avancé. Ce projet va refaire surface périodiquement, le seul problème posé par les opposants est le "manque d'une place" à Condé...
(voir ici)

Pour ma part, je suis persuadé qu'il s'agit bien de cet évènement. En outre les casernes de Condé (127e R.I. caserne d'infanterie à Nesle et caserne de Cavalerie au quartier Lecomte) étaient à même de fournir tous ces militaires...

Cordt
Jean-Marc

[Jérémy Pureur]

il s'agit de l'enterrement d'un homme dont j'ai oublié le nom, il était président de l'association d'Esperanto et est mort en Afrique du Nord (Riff je crois) d'où le nombre de militaires relativement important. C'était peu de temps avant la première guerre, source venant d'un collectionneur de longue date, qui possède une collection de 7 ou 8 carte-photo retraçant cet évènement dont la marche à apparemment débuté de la place de Fresnes. Pour info, ces carte-photo sont dans ma collection depuis cet été.

[JeanMarc]

Bonsoir

J'ai regardé un peu cette histoire d'esperanto.

Zamenhof est mort à Varsovie en 1917...
Beaufront est décédé après 1922...
et la liste des présidents successifs ne parle en aucun cas d'un président enterré à Condé !
Je reste sur ma première idée, faute de preuves convaincantes.
Cordt
Jean-Marc

[goliath]

Le corbillard, les drapeaux en berne, l’attitude de la foule semble privilégier un enterrement.

(Enterrement de 1er classe au debut du 20 siècle)
Parmi les personnalités (militaire) de Condé on peut-citer comme le mentionne Jean Marc :
le général Léon Poillou de Saint mars

La présence de ce cortège funéraire laisse planer un doute...
Y aurait-il eu un déplacement du corps!

[R@koto]

Peut-être l'enterrement des victimes de l'incendie de la nuit du 22-23 mai 1907 à l'Etablissement Thermal

[gerarddesaintmars]

Bonsoir,
Natif de Condé sur l'Escaut - où j'ai passé ma jeunesse - j'ai découvert récemment le Général de Poilloüe de Saint Mars à l'occasion d'une recherche de renseignements sur l'histoire de Condé. En fait, c'est surtout une vieille carte postale d'un monument que je ne connaissais pas qui m'a intrigué ! Qui était ce Général ? Où était ce monument ? J'en sais aujourd'hui un peu plus je suis content d'associer à La Clairon cet autre enfant de Condé !

S'agissant de la cérémonie grandiose qui est en train de se dérouler sur les cartes postales présentées je ne pense pas qu'elle soit liée au général de Poilloüe. On observe en effet que le corbillard et les différentes unités se déplacent vers l'entrée de la rue Gambetta ; on peut penser que le mouvement se fait en direction du cimetière (?). Quant au monument dédié au Général , il a été érigé à l'entrée de la rue de l'Escaut (lorsque l'on quitte la place d'Armes vers le Pont de la Renaissance, sur la gauche). Sur les différentes cartes postales anciennes montrant le monument dédié au Général, on remarque deux détails importants qui peuvent être rapportés sur une vue aérienne de Condé... Les photos jointes m'éviteront de trop longs commentaires ! On remarque aussi qu'il ne s'agit pas véritablement d'une place !

Je terminerai mon propos sur une courte précision : je commets une page Web depuis bientôt 10 ans sous le nom de "gerarddesaintmars" ! Rien à voir avec ce bon Général !

[Cyril]

Et si vous envoyez quelques unes de ces photos par email à la Mairie de Condé ? Chaque commune de France a son service Archives, son historien local ou son Association de Patrimoine, capable, et souvent ravie, de répondre à ce genre de demandes.

[HeleneH]

Bonjour,

Je ne suis pas convaincue qu'il faille rechercher ici l'enterrement d'un personnage de haut rang: les cordons du poêle ne semblent pas tenus par des militaires très gradés or cette mission était dévolue à des "proches" du défunt.

Hélène

[lamarck31]

bonjour,

Il y a beaucoup de ressemblance avec la cérémonie à Lens pour le lieutenant Lautour, mort pendant les grèves du Nord en 1906, les obsèques furent fortement médiatisées par Clémenceau pour retourner l'opinion publique favorable aux mineurs. Après la cérémonie de Lens le corbillard à amené le corps à la gare, mais je n'arrive pas à savoir ou a eu lieu l'enterrement ( Lautour été lieutenant au 5ème dragons de Compiègne).

[gerarddesaintmars]

dans les archives de la BN on trouve une évocation du transport du corps du Lieutenant Lautour vers Compiègne :

""""Né à Segré (Maine-et-Loire), le 10 octobre 1870, le lieutenant Gaston-Auguste Lautour contracta, le 29 octobre 1890, un engagement volontaire au 29o régiment de dragons, à Provins; sous-officier le 19 octobre 1897...

La nouvelle de la mort du lieutenant Lautour a causé une très vive émotion à Compiègne, où cet officier tenait garnison depuis bientôt six ans.

Les obsèques du lieutenant Lautour Compiègne, 20 avril. Le corps du lieutenant Lautour arrivera ce soir à Compiègne et les obsèques auront lieu demain. La population et les sociétés patriotiques organisent une imposante manifestation. Ce soir, le conseil municipal se réunira et le maire, M. Fournier-Sarlovèze, adressera officiellement à la famille les condoléances des représentants de la ville."""""

[gerarddesaintmars]

Bonsoir,
je reviens sur cet enterrement car il apparaît que Jérémy Pureur avait la réponse ! Le défunt était un membre de la fédération espérantiste (il professait l'esperanto) ; il s'agit du Lieutenant Valentin Mannevy , du 1er bataillon d'Afrique, frappé d'une balle à la tête au cours du combat de Maharidja, au Maroc, en avril 1912. Le corps a été embarqué à Alger à destination de Condé sur Escaut où il a été inhumé.

[gerarddesaintmars]

Juste pour donner quelques précisions sur les obsèques du lieutenant Mannevy

Extraits des chroniques roubaisiennes du 14 janvier 1913
"""Les obsèques civiles du lieutenant Mannevy
Lundi après-midi ont eu lieu, au milieu d'une affluence considérable, les obsèques - purement civiles - suivant les dispositions testamentaires du défunt, du lieutenant Valentin Mannevy, du 1er bataillon d'Afrique....
Les populations fresnoise et condéenne s'associent au deuil
Dès le matin, le corps qui, samedi à l'arrivée, avait été déposé au domicile de Madame Veuve Mannevy, rue de Condé , à Fresnes, avait été transporté à l'Hôtel de ville de cette commune. Une chambre mortuaire avait été installée dans le vestibule.... Durant plusieurs heures de nombreux amis de Mannevy défilent devant le cercueil...
Dès une heure de l'après-midi, les délégations des sociétés devant assister aux funérailles arrivent en grand nombre. La foule est maintenue par un cordon de soldats du 127°. ..Avant que le cortège se mette en marche, M. Moreau, maire de Fresnes, prononce un discours... Le cortège s'organise ensuite dans l'ordre suivant : une section de soldats du 12è° en armes, la clique du bataillon en garnison à Condé, la Musique du 127°... Des soldats portant de nombreuses couronnes, le conseil municipal de Fresnes, le groupe espérantiste de Condé, les sapeurs-pompiers de Fresnes... Les cordons du corbillard sont tenus par des compagnons d'armes du défunt : les lieutenants ..... Derrière marchent officiers, sous-officiers, des délégations ...Plusieurs compagnies de soldats du 127°... Le cortège se déroule au milieu d'une double haie de curieux , il se dirige vers Condé . Aux portes de condé attendent M. Pureur, Maire, le conseil municipal ainsi que des délégations de la société philarmonique et des sapeurs pompiers... On se rend au cimetière par la rue de l'Escaut, la Grand Place et la rue Gambetta. Sur tout le parcours nombreuses sont les maisons où le drapeau tricolore a été mis en berne.
Il est près de trois heures et demie lorsque l'on arrive au cimetière... C'est avec peine, en raison de la foule qui envahit le cimetière, que les autorités militaires et civiles arrivent auprès de la tombe. ... Monsieur Richez , qui a succédé à M. Mannevy dans les fonctions de professeur du groupe espérantiste de Condé, termine la série des discours...""""
Bien cordialement à tous
Gérard

[JeanMarc]

Bonjour,

Donc nous sommes à Condé sur Escaut.
Il s'agit bien des Funérailles du lieutenant Mannevy.
Nous sommes le lundi 13 janvier 1913, aux alentours de trois heures, l'arrivée au cimetière ayant lieu à trois heures et demie.
Moreau, le maire de Fresnes, ayant prononcé son discours peu après deux heures, le cortège a forcément mis près de trois
quarts d'heures pour parcourir le chemin de Fresnes jusqu'à la Grand'Place (place d'Armes) de Condé sur Escaut.

Cordt
Jean-Marc