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Trouville le 19 mars 1915. Un Crevetier sauvé par le Steamer Augustin Dumont Vendredi 19 mars, vers 10 heures du matin, le canot crevetier « Avenir n° 194 », de Trouville, était signalé en détresse à un mille et demi au Nord de la jetée-promenade.
Le canot de sauvetage fut immédiatement mis à l'eau, mais ne pouvait sortir à cause de la mer démontée.
C'est alors que le capitaine Jourdren, du steamer « Augustin Normand » qui fait le service des passagers entre le Havre et Trouville, qui venait d'entrer au port après une traversée difficile, sans tenir compte de la tempête de Nord-Nord-Ouest qui régnait et des vagues énormes qui déferlaient à l'entrée des jetées, prit le canot de sauvetage à la remorque et le conduisit jusqu'au bateau en perdition. Par une habile manœuvre, il amena le canot de sauvetage à proximité du 194 qui put être accosté, non sans difficulté, et dont les deux hommes furent recueillis plus morts que vifs. Voyant le danger de rentrer à Trouville avec le canot de sauvetage à la remorque, le capitaine Jourdren préféra conduire sauveteurs et sauvés à Honfleur et revenir ensuite à Trouville, ayant rempli sa mission.
Je crois de mon devoir de signaler l'attitude courageuse du capitaine Jourdren et de le proposer pour une récompense honorifique. Les deux marins du canot « Avenir » doivent surtout leur salut au courage et à l'énergie du capitaine Jourdren, car il est incontestable que, sans son aide, le canot de sauvetage et son équipage étaient impuissants à sortir du port. Je propose, également qu'il soit alloué une gratification à chacun des douze hommes de l'équipage de l’ « Augustin Normand », ainsi qu'à l'équipage du canot de sauvetage qui, tous deux, ont fait preuve du plus grand dévouement dans ces circonstances difficiles.
Du rivage, la population trouvillaise, et notamment les blessés et convalescents des hôpitaux auxiliaires installés dans les deux casinos de Trouville et de Deauville, suivaient avec émotion les péripéties émouvantes de ce sauvetage.
Le Vice-Président du Comité de Sauvetage, Le Bourhis, lieutenant de port.
(Annales du sauvetage maritime 1e et 2e trimestre 1915)
-------------------------------------------------------------- Le sous-secrétaire de la marine marchande accordera au capitaine Pierre-Marie Jourdren, le 21 août 1915, un « témoignage officiel de satisfaction ».(Journal officiel du 28 août 1915)
Jourdren, qui anticipait une belle récompense pour son courage et ainsi prendre sa retraite anticipée grâce à la générosité de l’Etat, est de la revue !
On a bien dû rire dans la cambuse du capitaine !