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Paramé - La Digue après la marée des 30 et 31 octobre 1905 collection Germain fils aîné, Saint-Malo
31 octobre 1905 -—Paramé. Un raz-de-marée Un terrible raz-de-marée a détruit ce matin la digue de Rochebonne dans la partie comprise entre le Grand Hôtel et l'Hôtel de l'Océan.
Les nombreuses villas bordant cette digue ont été endommagées. Leurs grilles, les murs d'enceinte et les balcons ont été démolis par les lames.
Les poteaux électriques et télégraphiques n’existent plus.
Les dégâts matériels sont immenses. Nous donnerons demain de plus amples détails. (Ouest Eclair 31 octobre 1905)
Paramé - La Digue après la marée des 30 et 31 octobre 1905.jpg (204.57 Kio) Vu 2592 fois
1er novembre 1905 — Paramé. Le raz-de-marée Nous avons annoncé très brièvement hier, qu'un raz-de-marée avait causé de grands ravages sur la digue de Paramé et atteint les villas riveraines.
Ce matin on pouvait se rendre compte de l'étendue du désastre causé par la mer furieuse. L'aspect de la digue est désolé, on pourrait croire qu'un tremblement de terre a bouleversé la côte, sur une longueur de plus de huit cents mètres, de l'hôtel de la Paix au Grand Hôtel.
La foule des curieux, énorme, circule parmi les décombres.
La balustrade fermant le parterre devant le casino est démolie, et une couche de sable, de 60 centimètres d'épaisseur, s'est entassée jusque sous le péristyle du bâtiment. L'allée voisine est complètement dévastée, des morceaux de granit en couvrent le sol. Un banc et une barrière, devant la villa Robert Surcouf sont descellés.
Plus on approche de la plage de Rochebonne, plus le spectacle est navrant ; rien n'a résisté aux vagues qui déferlaient en montagnes pour s'écrouler sur la digue ; enlevant, émiettant tout ce qui se trouvait devant elles, piliers, grilles, murs, etc.
Le fracas des vagues se brisant sur le talus était épouvantable.
Les propriétés qui ont eu le plus à souffrir sont les villa Ker Jeannette, Les Chalets, Bellevue, Anaïs, Sans-Souci, Les Genêts et Saint-James. Leurs jolis jardins sont enfouis sous des débris de murs, des fragments de frontispices, des pylônes brisés, des barres de grilles tordues.
Les murets clôturant quelques propriétés disparaissent sous le sable amassé.
Sur un espace net de 200 mètres, la chaussée a disparu. On marche sur un terrain vaseux d’où émergent des blocs de pierres désagrégées.
Peu à peu les curieux se retirent, car la mer monte encore furieuse, menaçant de continuer les dégâts.
Quand en arrive devant l'hôtel de l'Océan, on est frappé de stupeur ; la yérandah et la salle du café n'existent plus, on voit des plafonds effondrés et des planches qui pendent aux clous tordus. On a dû étayer l'hôtel de la Paix. La mer a pénétré dans le sous-sol et dans les caves brisant tout, et les vagues s'engouffrant dans le rez-de-chaussée, devenu béant sous leurs coups, en ont enlevé les lits et les meubles.
C'est un cataclysme, le mot n'est pas exagéré, et ceux qui cherchent à évaluer les pertes murmurent le mot million. (Ouest Eclair 1er novembre 1905)