Ad blocker detected : Our website is made possible by displaying online advertisements to our visitors. Please consider supporting us by disabling your ad blocker on our website.
TOUT PARIS - 1459 - Vieille Maison à pignon au n° 22, Rue de la Perle (IIIe arrt.)
Cette maison bancale à pignon, à l’allure de tour de garde, a décidément attiré les photographes : Eugène Atget s’y est attelé en 1901 ► voir ici, mais également Emmanuel Pottier en 1905 ou encore l’architecte voyer en chef de la ville de Paris en 1911. ► voir ici
Le rez-de-chaussée de cette maison, somme toute banale, est occupé, aux dates de ces clichés, par Henri Maurin (1868-1909), tapissier, fils de l’ébéniste Louis Maurin (1841-1880) qui exerçait 12 rue des Quatre Fils dans le 3e arrt. ; sa mère Marie Belliot, au décès de ce dernier, était également tapissière au 33 rue des Francs-Bourgeois.
Après la disparition de Louis Maurin le 29 décembre 1909, l’activité de tapissier y disparait également.
Le bâtiment d’un étage attenant, n°20 rue de la Perle, appartient à Frédéric Roux, adjoint au maire du 3e arrt., qui, associé à son frère Paul Roux et à Eugène Brunet ont fondé, le 19 octobre 1886, la société en nom collectif Frédéric Roux et Cie, au capital de 180.000 francs, ayant pour objet la fabrique d’ébénisterie de luxe ; installée tout d’abord au n°3-5 rue des Arquebusiers, la société est transférée dès l’année suivante au 20 rue de la Perle.
A partir du 31 décembre 1887, la société est dissoute à l’égard de Frédéric Roux et se continue entre les deux autres associés MM. Paul Roux et Eugène Brunet, sous la raison sociale Roux et Cie. Eugène Brunetqui, à compter de 1897, exerce, seul, son activité, est encore actif en 1932. Le mobilier de haute qualité, sorti de son atelier, bénéficie, encore aujourd’hui, d’une belle notoriété.
Cliché de la maison du n°22 rue de la Perle en 1911 et du n°18 en 1905
Un autre cliché de la maison du 22 rue de la Perle en 1911 et du 18 en 1905.jpg (91.67 Kio) Vu 2905 fois
Le bâtiment situé en premier plan sur la Cpa, au n°18 rue de la Perle, est occupé, à partir de 1872, par Jean Dejey. A cette date, ces locaux ne sont constitués que d’un rez-de-chaussée. Jean Agarithe Dejey dit Joanny Dejeyest né le 30 mai 1844 à Reyrieux dans l’Ain. Ingénieur, il dépose plusieurs brevets, notamment le 26 septembre 1865, pour une composition propre au graissage des machines; ou encore le 7 juillet 1876 pour un appareil destiné à la préparation du café, suivi le 9 juin 1877 par un système de moulin à café à hélice.
Dès 1868 « Joanny » Dejey fonde la société en nom collectif Dejey et Cie, ayant pour objet social l’exploitation d’une imprimerie, et installe ses ateliers 18 rue de la Perle en 1872. Son entreprise devient, en 1881, la société anonyme l’Imprimerie et librairie de l'école centrale des arts et manufactures, au capital de 600.000 francs.
Dans le même temps, Dejey, associé à 50/50 avec Marius Igonet, crée la Société en commandite J. Dejey et Cie Imprimerie Centrale de Paris, au 9 rue d’Aboukir, laquelle s’occupe de l’édition des journaux.
Emportés dans leur élan, le 16 août 1883, Dejey et Igonet, associés à une série de propriétaires, d’entrepreneurs et de notables (notaire, receveur des finances, secrétaire de préfecture, avocat etc…) fondent la Société Générale d’Escompte commercial, au capital de 5 millions de francs, compagnie chargée de gérer la publicité par un système de tickets permettant aux commerçants adhérents d’accorder des escomptes à leurs clients
Continuant sur sa lancée, Dejey crée, le 30 juin 1886, la société Agarithe Dejey et Cie, 24 boulevard Saint-Germain, au capital de 100.000 francs, ayant pour objet l’exploitation d’une rôtissoire automatique. Le 4 octobre 1886, Marius Igonet qui était gérant l’Imprimerie Centrale de Paris se désiste ; Dejey reste seul gérant ; le 20 juillet 1887, la société est mise en liquidation.
Le 2 novembre 1887, Joanny Dejey est révoqué de la société de l’Imprimerie et librairie de l'école centrale des arts et manufactures. S’ensuivent une série de procès avec les actionnaires qui durent de 1890 à 1894…
Les locaux du 18 rue de la Perle sont abandonnés dès 1887, et, dix ans plus tard, on retrouve Dejey, installé en tant qu’ingénieur à Charvieu en Isère, où nait son fils Victor le 22 mars 1897…
L’ébéniste Eugène Brunet qui s’est rendu acquéreur des locaux et du terrain du 18 rue la Perle obtient, les 18 septembre et 4 octobre 1890, l’autorisation de surélever le bâtiment existant de trois étages et charge l’architecte Henri Auguste Poté, des plans de cet édifice.
En 1897, l’entreprise Neuville Filsinstalle sa fabrique de papiers au 18 rue de la Perle. En 1909, G. Jacob, fabricant de sacs en papiers, lui succède et y exerce cette activité jusqu’après 1932…
publié par zelig ven. 22 oct. 2021 10:48
Fort heureusement la rue de la Perle a été préservée de toute construction hasardeuse comme en ont tant commis les édiles parisiens, et la maison à pignon branlante et instable a, certes, été supprimée, mais remplacée aujourd’hui par des immeubles de qualité.
Le photographe s’est posté à la fin du boulevard Beaumarchais pour réaliser ce cliché. On distingue à gauche, en premier plan, l’entrée de la rue du Pont-aux-Choux, à l’angle du n°1 boulevard des Filles du Calvaire. C’est précisément devant le numéro 3 dudit boulevard, que sera ouverte, en 1931, la station de métro Saint-Sébastien-Froissart (ligne 8), à l’emplacement qui est masqué par l’attelage transbahutant une lourde charge instable.
La boulangerie située au rez-de-chaussée de cet immeuble d’angle à la façade curviligne, du n°2 de la rue du Pont-aux-Choux, a appartenu à une seule et même famille durant un demi-siècle.
Au plus loin que nous remontons, en 1854, cette boulangerie est tenue par M. Mongin, lequel la cède en 1856 à un certain Aubry qui la conservera trois ans ; Frédéric Louis Lebrun et son épouse la lui rachètent en 1859. Frédéric Louis Lebrun (1830-1873) originaire de la Sarthe, au lieu-dit Les Ardens, commune de Ballon, s’est marié le 21 juillet 1859 à Montmartre avec Louise Emélie Girard (1838-1902), née à Paris.
Quatre enfants naissent de leur union : Léon Frédéric Auguste né le 5 mars 1863 ; Valentine Emilie Louise née le 29 mars 1865 ; Emile-Paul né le 8 septembre 1866 ; Marie-Joséphine née le 12 octobre 1867.
Au décès de Frédéric Louis Lebrun survenu en 1873, à l’âge de 43 ans, sa veuve poursuit l’activité, aidée par ses parents, venus mettre la main à la pâte ; son père Joseph Nicolas Girard (1810-1883), avait été pâtissier à Maisons Laffitte en 1848.
Bientôt ses quatre enfants l’épauleront et deviendront tous boulangers. Léon Frédéric Auguste Lebrun reprend l’affaire à son nom en 1894 avec son épouse Marie Joseph Bernutz, et aidé par son frère Emile Paul. Ses sœurs, de leur côté, se marient : Marie Joséphine, le 7 mars 1891, avec Edmond Louis Sevestre, boulanger 110 rue de la Tour ; Valentine Emilie Louise, le 10 novembre 1894, avec Paul Victor Morin, boulanger 4 boulevard de la Gare.
En 1908, Léon Frédéric Lebrun cède la boulangerie familiale à M. Morin qui la tenait encore en 1914…
A ce jour, la boulangerie du 2 rue du Pont-aux-Choux est toujours active.
TOUT PARIS - 466 - Boulevard du Port-Royal (XIIIe arrt.)
Collection F. Fleury Pour situer ce cliché : à gauche extrémité de la rue Saint-Jacques et à droite, entrée de la rue du faubourg Saint-Jacques.
TOUT PARIS - 2146 - Rue de la Pompe à la Rue de la Tour (XVIe arrt.)
Le centre de ce cliché est dominé par une petite église mal connue, située au n°53 rue de la Pompe.
C’est en 1864 que lespères Carmes Déchaussés obtiennent l’autorisation d’ouvrir une annexe à leur couvent de la rue Vaugirard, dans le quartier de Passy. En novembre 1869, ils acquièrent un terrain et un bâtiment au 53 rue de la Pompe et y font édifier leur chapelle.
Celle-ci est rapidement construite puisque le 28 février 1870, une messe basse est célébrée dans la petite église des Carmes de Passy, pour le repos d’Alphonse de Lamartine décédé un an plus tôt.
Ultérieurement, plusieurs constructions annexes y sont élevées, notamment un nouveau bâtiment autorisé le 16 juin 1887 et une surélévation d’un étage le 22 juin 1891.
Le 9 septembre 1897, un permis de construire est délivré à l’architecte Maxime Trinquesse (1857-1934), qui est chargé d’édifier une église en lieu et place de l’ancienne chapelle des Carmes. Ce nouveau sanctuaire est achevé en 1898.
Expulsés en 1903, comme la quasi-totalité des congrégationnistes de France et de Navarre, les Carmes Déchaussés sont remplacés par la Société hospitalière de San Salvador administrée par M. Faurestié.
Aujourd’hui l’église, toujours en place, est dédiée au Coeur-Immaculé-de-Marie.
publié par zelig mar. 1 févr. 2022 11:14
Nous ne nous étendrons pas plus longtemps sur l’honorable boucherie installée, à gauche, à l’angle n°64 rue de la Pompe / 105 rue de la Tour qui a vu défiler, de 1870 à 1914, un bon nombre d’étaliers, notamment Hennequin-Bernard, Duhamel, Pierre, Leroux, Meunier, Sillière…
… et nous intéresserons plutôt à l’épicerie en vis-à-vis au n°61 rue de la Pompe / 107 rue de la Tour.
Ce commerce est tenu depuis les années 1860 par Auguste Cousin qui emploie Eugène Cauchemez (1843-1911), né à Fismes dans la Marne, en tant que commis épicier. Ce dernier part se marier, le 21 mars 1870, à Château-Thierry, d’où est originaire son épouse Louise Beaucreux (1850-1933).
Peu avant que naisse leur fils Eugène-Louis, le 18 décembre 1870, les époux Cauchemez prennent possession de l’épicerie d’Auguste Cousin qu’ils conservent quatorze ans avant de la céder le 15 juillet 1884 à M. Moquet, lequel la revend en 1893 au sieur Grandin.
Le 28 avril 1898, Grandin vend l’affaire aux époux Villiers. Julien Saturnin Villiers (né en 1862 à Sergines dans l’Yonne) et son épouse Juliette Irma Alexandrine Thierry (née en 1871), possédaient, depuis le début 1889, une épicerie formant l’angle du 43 rue Claude Bernard / 1 rue Berthollet dans le 5e arrt. En 1897, ils cèdent ce commerce pour s’installer l’année suivante au 61 rue de la Pompe, avec leur fils Maurice-Eugène et leurs deux filles, Renée Juliette et Germaine Marcelle.
Dorénavant la vitrine de l’épicerie est surmontée des inscriptions suivantes : Epicerie de Choix - Alimentation Générale de Passy.
► voir ici Julien Saturnin Villiers devant le pas de sa boutique Julien Saturnin Villiers ne quittera plus sa belle épicerie jusqu’en 1914.
Devenue, dans les années 2000, une Pâtisserie viennoiserie salon de thé à l’enseigne « Paul », la boutique a repris son ancienne activité, transformée aujourd’hui en une épicerie Bio « Bien-Etre ».
En vis-à-vis, le 64 rue de la Pompe est toujours occupé par une boucherie tenue par Thomas et Valérie Cosse.
TOUT PARIS - 1370 - Rue Nicolaï à la rue de Charenton (XIIe arrt.)
Le modeste immeuble du n°269 rue de Charenton / 9 rue Nicolaï, situé à gauche sur cette carte, fait partie de la centaine de bâtiments que l’architecte François-Joseph Bled a fait ériger sur Paris, dont bon nombre sont sans fioritures, ni corniches ou balcons. Le permis de construire ce bâtiment de rapport est délivré le 11 avril 1889 à Firmin Perreau (1835-1904), contremaître voilier qui demeure au n°249 rue de Charenton, et à son frère Emile Perreau (1843-1899). Ce dernier dépose même un second permis le 13 novembre 1894, pour réaliser une surélévation d’un étage, toujours sur les plans de François-Joseph Bled.
Le rez-de-chaussée de l’immeuble est affermé à une boulangerie qui sera tenue à partir de 1896 par Auguste Antoine Georges Walter, né le 26 janvier 1878 au 154 rue de Charenton dans le 12e arrt. ; le père de celui-ci, Jean-Georges Walter, né à Mulhouse le 26 octobre 1851, marié le 10 avril 1877 avec Françoise Mathilde Léautey (1853-1918), a tenu simultanément, de 1878 à 1881, trois boulangeries rue de Charenton, aux numéros 154, 188 et 298, avant de les revendre pour en acquérir d’autres, notamment rue de Lyon et rue Saint-Maur.
Le 30 avril 1898, Auguste Antoine Georges Walter cède la boulangerie du n°269 rue de Charenton à M. Blaire, lequel la revend le 2 mai 1911 à M. Lafontaine. A l’angle opposé, aun°10 rue Nicolaï / 271-273 rue de Charenton, l’immeuble est construit pour Mme Pigeyre qui habite 4 boulevard Saint-Germain, sur les plans de Joseph Bourdeix (1842-1922), après délivrance du permis de construire du 14 septembre 1878. La boutique du rez-de-chaussée est tout d’abord dévolue à une épicerie tenue successivement par M. Ducourteix qui cède à M. Dassurre le 17 juin 1883. Le commerce est ensuite reconverti en marchands de vins : le 25 juin 1890, un certain Vaquance vend à M. Armand. L’affaire passe ensuite de mains en mains à M. Imbert le 27 juillet 1895, puis à M. Galant le 9 janvier 1909…
Aujourd’hui, la boulangerie est toujours présente ; l’immeuble en face a quant à lui été rasé : à sa place est venue s’installer la SPCP (Société parisienne de chauffage plomberie).
TOUT PARIS - 1886 - Rue Legendre et la Rotonde du Parc Monceau (XVIIe arrt.) Cette portion de la rue Legendre commençant au boulevard de Courcelles et se terminant au boulevard Malesherbes, a été rebaptisée rue Georges Berger par décret du 26 août 1912. Cette voie ne compte que 14 numéros.
Nous sommes au croisement de la rue Ballu et de la rue de Vintimille, croisement qui a été rebaptisé place Lili Boulanger par nos édiles locaux en 1870, puis Lili et Nadia Boulanger, aujourd’hui. Cette manie qu’ont les municipalités de vouloir, à tout prix, affubler d’un nom la moindre intersection !...
Avant de devenir un restaurant, le commerce situé à gauche, à l’angle du n°12 rue de Vintimille et du n°34 rue de Boulogne, devenue la rue Ballu en 1886, était une affaire de marchand de vins. S’y sont succédés : Crosseneau en 1860-1864 ; Léon Hamon (1828-1873) de 1870 à 1873, remplacé par son épouse Marie Perrin lors de son décès du 31 mars 1873… ; L. Vidalenc en 1892-1896…
Le 4 mai 1899, le premier étage de l’immeuble est totalement incendié, mais grâce à l’intervention des sapeurs-pompiers de la rue Blanche, les étages supérieurs sont cependant préservés. Le rez-de-chaussée est bien entendu en état de ruine, après les trombes d’eau injectées par les pompes à incendie.
En 1902, un certain Mouliade y installe le Café Restaurant de la Poste, le nouveau bureau des postes et télégraphes venant d’être aménagé en face au 31 rue Ballu.
Mouliade tente par deux fois de céder son fonds, les 6 juin 1904 et 6 juillet 1905, mais ses cessions sont aussitôt résiliées ; la troisième est la bonne, en 1906, avec Adrien Cantaloube et son épouse Magdelaine Agnès Morrot, lesquels conservent l’affaire jusqu’en 1914, date à laquelle, ils la revendent à M. Dubois qui y est toujours actif en 1922…
publié par zelig mer. 26 janv. 2022 11:45
A droite, à l’angle du 31 rue Ballu / 10 rue de Vintimille, c’est également un restaurant qui s’est installé depuis 1871, tenu par les sieurs Gaupillière et Brault qui le cèdent en 1876 aux époux Ehrhart. Joseph Bernard Ehrhart, né en 1848, originaire de Soultz dans le Haut-Rhin, s’est marié le 15 juin 1876 avec Eugénie Regad, parisienne née en 1858.
Le 11 juin 1895, le bâtiment dont Ehrhart n’est que locataire, est mis en vente auprès de Maître Lanquest, notaire du boulevard Haussmann, sur une mise à prix fixée à 325.000 francs (le revenu assuré est de 24.754 francs).
Deux ans après, le 7 juillet 1897, Ehrhart cède son restaurant à Camille Tillaud et à Hériès Tillaud qui changent l’enseigne, lui attribuant le nom engageant de « Taverne de Rubens ».
Les Tillaud ayant préjugés de leur capacité, sont faillis dès le 26 février 1901, et, le 30 avril, la clôture de leur faillite est prononcée pour insuffisance d’actif.
L’administration des postes s’empresse de saisir cette occasion et décide de prendre à bail les locaux de la taverne-restaurant afin d’y transférer son bureau des Postes et Télégraphes Téléphones n°84, qui était jusqu’alors situé au 83 boulevard de Clichy, près de la place éponyme.
Les travaux d’aménagement des nouveaux locaux sont commencés en septembre 1901, et le déménagement-transfert se déroule le 13 octobre 1901, sous la direction de M. Cartier, le receveur.
Détail amusant, en première décade de décembre 1901, un grand article publicitaire monopolisant une colonne entière de la plupart des quotidiens parisiens, s’accapare cet événement de l’inauguration du nouveau bureau de poste de la rue Ballu, afin de promouvoir les pilules Pink, sensée guérir de la neurasthénie mais pas seulement, traitement dont le receveur des postes, M. Cartier, aurait bénéficié et s’en serait bien porté… (3 francs 50 la boite dans toutes les pharmacies et 17 frs 50 les 6 boites franco contre mandat poste).
Si le bureau des PTT n°84 est encore attesté en 1968, il a cependant disparu aujourd’hui, remplacé par une cave à vin.
TOUT PARIS - 877 - Etablissement du Lac Saint-Fargeau (XXe arrt.)
Restaurant-guinguette qui a fait les beaux-jours des hauts de Belleville de 1857 à 1914. Il était situé au n° 294-296 rue de Belleville
TOUT PARIS - 749 - Maison de Retraite de La Rochefoucauld - Vue intérieure (XIVe arrt.)
Collection F. Fleury Située 15 avenue d’Orléans (avenue du général Leclerc)
Sur demande des Supérieurs et religieux de l’Ordre de la Charité, Louis XVI autorise, par lettres patentes de mars 1781 enregistrées le 31 juillet 1781, l’établissement d’une Maison Royale de Santé en faveur des militaires et des ecclésiastiques. L’année précédente, les députés du clergé, s’étant réunis à Paris, avaient accordé une somme de 100.000 livres en deniers comptansaudits religieux pour commencer l’édification de cet hospice qui seraient desservi par ceux-ci, sur un terrain situé au Petit-Montrouge, au n°15 route d’Orléans, composé d’une maison et jardin en dépendant et de deux pièces de terre attenant au mur de clôture de ladite maison, le tout d’une contenance de sept arpents et demi et demi-quartier de terre.Aussitôt, l’architecte Jacques Denis Antoine (1733-1801) s’était occupé de dresser les plans de la construction.
Par ces mêmes lettres-patentes de 1781, Louis XVI constitue une rente annuelle de dix mille livres au profit de la Maison Royale de Santé, permettant de subvenir aux besoins de ses desservants de la Charité, ainsi que pour la fondation et l’entretien de douze lits, dont six pour les ecclésiastiques malades et les six autres pour les militaires, étant précisé que le séjour de malades incurables ou contagieux est proscrit.
Afin de compléter le financement de cet édifice, Sabine Rosalie Chauvelin (1732-1803) épouse de Jean-Francois de la Rochefoucault-Surgeres, fera un don de 36.352 livres.
Alors que l’établissement n’est pas encore ouvert, la future Maison Royale de Santé est dénommée, en 1792, Hospice National. Inauguré l’année suivante, en juillet 1793, celui-ci accueille les malades du district de Bourg-la-Reine avant d’être transformé, le 28 thermidor de l’an IV (15 août 1796), en hospice mixte pour les incurables, pouvant désormais recevoir cent personnes.
Finalement, par décret du 10 octobre 1801, l’hospice devient une Maison de retraite.
Le 11 janvier 1822, le ministère de l’intérieur prend un arrêté donnant à la maison de retraite de Montrouge, la dénomination d’Hospice de la Rochefoucauld. En 1845, une partie des jardins de l’hospice est expropriée pour laisser passer la voie de chemin de fer de Sceaux.
Desservi par les sœurs de la Charité, l’établissement compte, en 1849, 213 lits ; la pension y est fixée à 200 francs par an pour les vieillards et 250 francs pour les incurables et infirmes.
En 1860, le Petit-Montrouge est annexé à Paris et, trois ans plus tard, la route d’Orléans devient l’avenue d’Orléans, avant d’être rebaptisée du nom du général Leclerc le 10 février 1948.
Le terrain de deux hectares de l’établissement attire forcément promoteurs et envieux et le parc va disparaître petit à petit : ainsi, en 1906, le bureau des Postes et télégraphes réussit à s’y implanter, suivi en 1912 par la construction de logements sociaux et d’un nouvel immeuble en 1980.
En 2019, l’Hospice de la Rochefoucauld ferme ses portes, et, cette fois-ci, il est bien question de lotir cet emplacement. En attendant, les locaux sont occupés par le commissariat de police du 14e arrondissement qui devrait quitter les lieux en 2022, pour laisser place à un projet… pour le moment inconnu.
TOUT PARIS - 2057 - Avenue des Champs-Elysées, de Friedland et Hoche, prise du haut de l'Arc de Triomphe - Passage du Dirigeable de Guerre "République" (VIIIe arrt.) Les avenues citées de gauche à droite sont visibles sur ce cliché de droite à gauche. Dyslexiques s’abstenir !
A la suite de la révolution du 22 au 25 février 1848, il est décidé de renforcer les casernes de gardes de l’Hôtel-de-Ville. A cet effet, on convertit en caserne, en janvier 1851, quatre grandes maisons construites en 1840, situées à l’angle de la rue François Miron (n°17) et de la rue Lobau (n°10-12-14), dans lesquelles on procède au percement de quelques murs de refend et à l’abattage de quelques cloisons. Cette caserne n’est que provisoire en attendant la construction de bâtiments mieux appropriés derrière l’Hôtel-de-Ville. Finalement, il est décidé, en mars 1852, de construire la Caserne Napoléon, à l’angle de la rue de Rivoli et de la rue Lobau, sur un terrain de 8.247 m² cédé à titre gratuit par la ville de Paris au ministère de la guerre. La caserne Napoléon est achevée dès avril 1853, et la caserne provisoire François Miron est aussitôt rasée.
Alors que la Caserne Napoléon n’est pas encore livrée, il est déjà question, en octobre 1852, d’en édifier une seconde, au sud de la première, sur des terrains communaux délimités à l’ouest par la rue Lobau le long de l’Hôtel de ville, au nord par la place Saint-Gervais et la Caserne Napoléon, à l’est par la rue Jacques Debrosse et au midi par le quai de l’Hôtel de Ville.
Cette annonce qui a fuité dans la presse en 1852, est confirmée par un décret du 29 juillet 1854 qui rend cessibles et expropriables immédiatement, toutes les maisons situées dans le périmètre du quai de l’hôtel de ville et de la rue Lobau. Le 22 mars 1855 les matériaux provenant des démolitions desdites maisons sont mis en adjudication : un premier lot de sept maisons mis à prix 18.000 francs et un second lot de huit maisons mis à prix 12.000 francs. En juillet 1855, l’emplacement est rasé, aplani et clôturé de planches, dans l’attente de la construction de la nouvelle caserne destinée à accueillir la Garde-de-Paris, dont l’architecte Louis-Adolphe Janvier (1818-1878) est chargé d’établir les plans.
Les travaux de terrasse et maçonnerie de la Caserne Lobau sont mis en adjudication le 15 novembre 1856 sur une estimation fixée à 775.000 fr. 82 c. M. Lucien-Alexandre Piatier (1828-1895), demeurant à Vaugirard, rue des Tournelles remporte le marché, avec un rabais de 9,03%.
Les fondations sont réalisées de décembre à février 1857, et dès le mois suivant commence la taille des pierres nécessaires à ce vaste bâtiment, effectuée dans un terrain qu’on a entouré de palissades, jouxtant la caserne Napoléon.
Le 19 avril 1858, une nouvelle série de travaux pour la caserne est mise en adjudication en trois lots. Les adjudicataires sont :
— M. Beaudoin (menuiserie), demeurant à Paris, n°55 rue Beaubourg, moyennant le prix de 59.118 fr. 70 c. avec un rabais de 16,01%.
— M. Deshayes (peinture, vitrerie et tenture), demeurant à Paris, n°12 rue d'Arcole, moyennant le prix de 17.037 fr. 54 c, au rabais de 59,91%.
— M. Rondeau (pavage et trottoirs intérieurs), demeurant à Paris, rn°162 rue de Charenton, moyennant le prix de 11.967 fr. 1 c, avec rabais de 13,62%.
La construction de la Caserne Lobau est achevée en novembre 1859.
Les 30 novembre et 1er décembre 1859, les 6e et 7e compagnies du 2e bataillon de la Garde de Paris, viennent s’y installer, transférées depuis la Caserne des Minimes, en même temps que la 1e compagnie du 2e bataillon de la Garde de Paris qui, elle, arrive du quartier des Célestins.
Ces trois compagnies sont rejointes le 24 janvier 1860, par la 7e compagnie du 1er bataillon de la Garde de Paris, venant de la caserne de la rue Mouffetard.
publié par zelig jeu. 21 oct. 2021 15:20
Nous nous garderons bien de commenter les exécutions de communards qui se sont déroulées en 1871 au sein de la Caserne Lobau. Les chiffres par trop fantaisistes masquent la réalité qui ne sera jamais connue.
Aujourd’hui, la Caserne Lobau qui n’a plus vocation militaire est devenue une annexe de l’Hôtel de Ville : on y trouve le bureau de recrutement de la ville de Paris et des services administratifs de la mairie.
TOUT PARIS - 68 - Jardins du Louvre , Monument de Meissonier (Ier arrt.)
Alors que le peintre Ernest Meissonier vient de décéder le 31 janvier 1891, âgé de 76 ans, un comité se constitue dès le mois de février, présidé par le duc d’Aumale et Jules Simon, regroupant un grand nombre d’artistes, hommes politiques et écrivains (Alexandre Dumas, Puvis de Chavannes, Edouard Detaille, Gérôme, Gustave Moreau, Charles Garnier, Alphonse de Rothschild, etc…), se donnant comme mission d’ériger un monument à la mémoire de l’artiste disparu.
Il est immédiatement décidé d’en confier la réalisation au sculpteur Antonin Mercié (1845-1916). Le marbre blanc, dont sera constitué la sculpture de Meissonier, est fourni et offert par l’Etat. Edmond Guillaume (1826-1894), architecte du Louvre, est, quant à lui, chargé des plans du piédestal en pierre blanche d’Echaillon.
Les souscriptions sont recueillies par le baron Alphonse de Rothschild : 40.000 francs par Elisabeth Bezançon, la veuve en secondes noces de Meissonier, 41.000 francs par souscriptions publiques et 2.000 francs par une subvention accordée par le conseil municipal.
L’emplacement pour l’érection du monument, tout d’abord envisagé place Malesherbes, est finalement fixé dans le Jardin de l’Infante qui longe la galerie des Antiques du Louvre.
L’inauguration se déroule le 25 octobre 1895, la statue de Meissonier faisant face au buste du peintre Auguste Raffet réalisé par Emmanuel Frémiet et inauguré deux ans plus tôt.
En 1966, Meissonier quitte définitivement le Louvre, envoyé dans les réserves par André Malraux.
Le monument sera transféré en 1981 dans le parc Meissonier de Poissy.
publié par zelig mer. 12 janv. 2022 11:21
25 octobre 1895 — Inauguration du monument Meissonier Dans la matinée, les membres de l'Institut ont assisté à l'inauguration du monument de Meissonier dans le jardin de l'Infante, au Louvre, en face du monument de Raffet.
Il est dix heures précises lorsque M. Raymond Poincaré, ministre de l'instruction publique, accompagné du directeur des beaux-arts, M. Roujon, et de son sous-chef de cabinet, M. Pol Neveux, fait son entrée dans le jardin, où il est reçu par MM. Jules Simon, président du comité du monument, et Ambroise Thomas, président, à l'occasion du centenaire de l'Institut de France.
La famille Meissonier était représentée par Mme veuve Meissonier, en grand deuil, accompagnée de M. Raymond Petitjean, conseiller à la cour des comptes, son cousin germain, et par M. et Mme Charles Meissonier et leurs enfants, etc.
On remarquait dans l'assistance MM. Alexandre Dumas, Charles Garnier, Adrien Hébrard, Puvis de Chavannes, Frémiet, Jules Breton, Edouard Détaille, Eugène Müntz, Gréard, Philippe Gille, Kaempfen, Mlle Malmanche, etc.
M. Ambroise Thomas, au nom de l'Institut, a pris le premier la parole. Il s'est contenté, en une allocution courte et sobre, d'associer ses confrères à l'hommage suprême rendu par la France entière à l'artiste.
M. Bonnat, au nom de l'Académie des beaux-arts, a parlé de Meissonier en admirateur et en ami. Le maître artiste a loué comme il convenait la noble conscience du peintre de 1807, de la Rixe, des Joueurs d’échecs et de tant de chefs-d'œuvre. Il a dit le patriotisme ardent de Meissonier… (Le Gaulois 26 octobre 1895)
Autant il a été aisé d’identifier le marchand de chemises situé à gauche de ce cliché, à l’angle du 38 avenue de la République et de la rue de Nemours, autant il a été extrêmement complexe de percer l’identité exacte du chemisier A. Pillet, pourtant doté d’un atelier et de cinq succursales à Paris ; jusqu’à ce jour, aucun document connu n’en fait état, et pour cause, puisqu’en fait notre chemisier a modifié son nom en y ajoutant un «L», pour tous les actes et publications ayant trait à son activité, et en occultant son prénom, d’où la difficulté d’en trouver l’origine à l’état-civil.
A. Pillet, alias Armand Michel Pilet est né le 30 janvier 1849 à Châtillon-sur-Indre. Venu s’installer à Paris, il s’associe le 4 mars 1875 avec un certain Tissot, créant une société au capital de 11.000 francs, située au n°2 rue Vide-Gousset/n°1 rue d’Aboukir, dans le 2e arrt, ayant pour objet la fabrication de chemises.
Cette société est finalement dissoute, à l’amiable, le 8 novembre 1876, et Armand Pilet, demeurant toujours au 2 rue Vide-Gousset, se marie le 23 décembre 1876 avec Henriette-Désirée Drapier, née le 2 juillet 1859 dans le 9e arrt.
Au tout début de l’année 1878, Pilet acquiert le fonds de commerce de café-brasserie de M. Dailly, au n°155 rue Montmartre dans le 2e arrt. et y installe, avec son épouse, son atelier et sa première boutique de chemises.
► voir ici la Chemiserie A. Pillet du 155 rue Montmartre Pour leur lancement en juin 1878 et les mois suivants, les premières publicités de la Chemiserie A. Pillet annoncent des Chemises de 1ère qualité au prix de 5 francs en magasin ou à 6 francs sur mesure ; envoi franco catalogue et chemise d’essai.
Naissent ses trois fils : Henri Pilet le 13 février 1878, Georges Pilet le 13 février 1879 et René Pilet le 22 février 1880.
Armand Pilet n’hésite pas à publier fréquemment des encarts publicitaires imprimés en format 1/8 de page largeur, notamment en 1890, précisant que les Chemises incomparables A. Pillet, proposées au prix de 3 Frs 50c, présentent des Cols bas, des Poignets bas et un Devant toile et qu’en outre les soins apportés à la Confection de celles-ci leur donnent un cachet spécial. L’affaire tournant apparemment rondement, Armand Pilet décide d’ouvrir des boutiques pour ses trois fils, à présent âgés de 18 ans et plus. Ainsi il ouvre deux premières boutiques en 1897 : l’une au n°38 avenue de la République ► voir iciet la seconde au n°23 boulevard Barbès dans le 18e arrt.
Et continuant sur sa lancée, Pilet enchaîne trois autres acquisitions : au n°5 avenue de Clichy (17e arrt.), bonneterie et chemises, en 1899 ; au n°22 avenue des Ternes (17e arrt.), chemiserie, en 1903 ; et au n°92 rue Saint-Lazare (9e arrt.), bonneterie-trousseaux-chemises, en 1904.
► voir ici succursale Chemiserie Pillet 5 avenue de Clichy, entre la Taverne de Paris et le Bouillon de Pascal
► voir ici succursale Chemises Pillet 22 avenue des Ternes Alors que les cinq succursales chemises A. Pillet sont toujours actives en 1914, la maison mère du 155 rue de Montmartre et son atelier de fabrication sont cédés, à cette date, à un certain Fourré.
Après le conflit, les boutiques sont vendues à des repreneurs : celle du n°38 avenue de la République à un certain P. Hittler, celle du n°22 avenue des Ternes au sieur Cruet, celle du n°23 boulevard Barbès à H. Lallouette, celle du n°92 rue Saint-Lazare à Paul Draqueville. Seule, la chemiserie bonneterie du n°5 avenue de Clichy est conservée par Henri Pilet, le fils du fondateur et son épouse Marguerite Chevalier, lesquels ont en outre acquis une seconde affaire au n°58 avenue de Clichy qu’ils tiennent toujours en 1930.
Aujourd’hui un opticien occupe l’emplacement de l’ancienne chemiserie A. Pillet du n°38 avenue de la République.