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Nous avons précédemment publié ►ICI , une étude sur le Canal Saint-Martin et sur l’Ecluse des Morts, une des quatre doubles écluses qui y ont été mises en place en 1823-1825.
L’Ecluse dite des Récollets présentée ici, également double, est située en aval de l’Ecluse des Morts, entre le n°89 à 93 quai de Valmy et le n°100 à 106 quai de Jemmapes. Le cliché est pris de la passerelle de la rue Lancry où a été aménagé le pont tournant dit de la Grange-aux-Belles ; on aperçoit, au fond, l’ancien couvent des Récollets qui, agrandi, est devenu l’Hôpital militaire Saint-Martin.
Le passage des bateaux ou radeaux aux écluses sur le Canal Saint-Martin, qu’ils soient halés par traction à col d’homme ou par bateaux à vapeur, est fort heureusement bien réglementé. Nous avons réuni quelques-uns des articles de l’ordonnance du 10 mai 1865 prise par le préfet de police Symphorien Boitelle : Navigation. — Passage aux écluses et au pont mobile de la Grange-aux-Belles. — Bateaux à vapeur. — Halage. Art. 11. — La navigation sur le canal et le passage aux écluses s’effectueront librement depuis le lever jusqu’au coucher du soleil.
Art. 14. — Aussitôt leur arrivée au canal Saint-Martin, les conducteurs de bateaux, trains ou radeaux en donneront avis à l’éclusier et lui déclareront leur tirant d’eau.
L’éclusier leur délivrera un numéro d’ordre, sans lequel ils ne pourront être admis dans le canal et qui déterminera leur rang d’entrée.
Art. 15. — L’ordre de passage aux écluses est réglé ainsi qu'il suit :
1° Les bateaux employés au service des travaux de réparation du canal ;
2° Les bateaux blessés, qu’il importe de rendre à destination dans le plus bref délai ;
3° Les bateaux chargés pour le service de l’État ;
4° Les bateaux chargés de farines et de céréales ;
5° Les bateaux à vapeur ;
6° Les bateaux régulièrement autorisés à marcher en accélérés ;
7° Les bateaux et trains qui auront été remorqués par le toueur dans le quatrième bief ;
8° Les bateaux et trains halés.
Art. 24. — Les conducteurs de bateaux, trains ou radeaux les amarreront, suivant l’ordre de leur arrivée aux écluses, dans les espaces réservés à cet effet.
Art. 25. — Tout bateau, train ou radeau qui, arrivé près d’une écluse, ne pourra passer immédiatement, devra être rangé de façon à ne pas gêner le service de cette écluse.
Art. 26. — Tout conducteur de bateau, train ou radeau qui, arrivé près d’une écluse, aurait refusé de le faire écluser, ou qui n’aurait pas des haleurs prêts et en nombre suffisant, ne pourra s’opposer à ce qu’un autre bateau, train au radeau, passe avant son équipage.
Le bateau, train ou radeau qui aura été ainsi trématé reprendra rang aussitôt qu’il aura ses haleurs.
Art. 27. — On profitera autant que possible de la même éclusée pour faire passer deux bateaux montants et deux descendants.
Si l’écluse d’amont est pleine, les bateaux descendants passeront les premiers ; et dans le cas contraire, les bateaux montants auront la priorité. Les mariniers seront tenus d’exécuter les manœuvres prescrites dans ce but par les éclusiers.
Art. 28. — Les bateaux seront solidement amarrés à chaque extrémité pendant qu’on les éclusera ; on les fera ensuite sortir avec précaution ; en aucun cas on ne les attachera aux portes.
Chaque bateau sera muni de perches pour parer les chocs contre les bajoyers et les portes et pour aider à la sortie des écluses.
Art. 29. — Les bateaux, trains ou radeaux ne peuvent rester dans les écluses que le temps strictement nécessaire pour la manœuvre.
Art. 30. — Il est interdit à tous autres que les éclusiers de manœuvrer les ventelles et les portes d’écluses. Toutefois les mariniers pourront aider à la manœuvre, en se conformant aux ordres des éclusiers.
Art. 31 — Il est défendu de rester sur le tablier du pont mobile de Grange-aux-Belles pendant la manœuvre, et de passer sur les portes d’écluses autres que celles disposées à cet effet.
Sont exceptés de ces défenses les agents du service de la navigation, ceux du service municipal d’exploitation du canal, ainsi que toutes les personnes employées au service des bateaux, trains ou radeaux.
Pont tournant de la Grange-aux-Belles, passerelle Lancry et écluse des Récollets — Ecluse des Récollets prise du Pont tournant
L’administration du Canal Saint-Martin a fait l’acquisition, dès avant 1855, d’un bâtiment à rez-de-chaussée, d’une superficie de 191 m² situé à l’angle du n°185 quai Valmy (devenu en 1880 le n°85-87) et de la rue Lancry, face à l’écluse des Récollets et au Pont tournant. Ces locaux à usage de bureaux, d’ateliers et de logement sont occupés par les agents du service du canal, à savoir le Garde-éclusier de ladite écluse, un ou deux assistants à celui-ci pour les manœuvres et un Contrôleur principal du canal.
Nous avons réussi à trouver les protagonistes qui étaient attachés à ce bâtiment éclusier dans les années 1860-1880, grâce au mariage de l’un d’entre eux, Baptiste-Désiré Louis. Baptiste-Désiré Louis (3 juillet 1836-6 juillet 1901), s’est marié le 11 août 1863 dans le 10e arrt. avec Joséphine Mathilde Leleux, couturière demeurant 9 rue des Récollets ; dès 1856, Baptiste-Désiré Louis est attesté en tant qu’employé au canal Saint-Martin demeurant n°85 quai de Valmy, et y est donc toujours attaché lors de son mariage de 1863, auquel assistent quatre témoins dont trois sont directement liés au Canal Saint-Martin :
— Louis-Henri-Hubert Poigin (1820-1896), marié avec Sophie Rieulette Lagneau, charpentier arrêté lors des événements de 1848 et relaxé, est, en 1863, le Garde éclusier de l’écluse des Récolletset demeure, à ce titre, en permanence, dans les locaux du 85 quai de Valmy. (1)
— Philippe-Joseph Lambert, né en 1811, demeurant 2 boulevard Beaumarchais, attesté dès 1856 comme Contrôleur principal des recettes de l’Ecluse des Récollets, est confirmé dans cette fonction au mariage de 1863 et jusqu’en 1883.
— Le troisième témoin du mariage de Baptiste-Désiré Louis en 1863, n’est autre que l’oncle de celui-ci, André-François Louis, né en 1801, demeurant dans la Maison éclusière du Quai de la Loire où il est Garde-éclusier de l’Ecluse de La Villette.
Ecluse des Récollets vue prise de la passerelle Bichat et Maison des gardes-éclusiers du 85-87 quai de Valmy
(1) Si le Canal est fermé à la navigation la nuit, il n’en demeure pas moins impératif que les gardes-éclusiers surveillent les lieux nuit et jour. Ainsi, le dimanche 6 mars 1864, la présence du garde Louis-Henri-Hubert Poigin, à une heure du matin, a été fort utile : — Une crue subite a fait déborder, dimanche vers une heure du matin, le bassin des Récollets ; l'eau, après avoir submergé la berge et le quai de Valmy, a envahi la rue de Lancry, inondant les trottoirs et se répandant dans les caves. Les passants, surpris, se sauvaient au plus vite. Le garde-écluses, prévenu par des agents, se hâta de lever les vannes des écluses, et en moins d'un quart d'heure les eaux s'étaient retirées. (Le Peuple 10 mars 1864)
La rue Littré a été percée en 1881 et classée par décret le 10 juillet 1882. Elle ne comporte que 22 numéros.
Les deux immeubles de premier plan présentés sur cette carte, situés de part et d’autre de cette voie (n°22 rue Littré à gauche, n°21 à droite) forment l’angle avec la rue de Rennes (n°150 à gauche, n°148 à droite) ; ils ont été édifiés sur les plans de l’architecteLéger Desmassias (1840-1893) présentés au service de l’urbanisme les 22 et 29 octobre 1881.
Le terrain de ces deux futures constructions appartenait à Pierre Lapeyre (1824-1889), cantalien du Bougeard, entrepreneur mais également grand démolisseur, attitré du baron Haussmann pour notamment le boulevard Saint Germain et l’avenue de l’Opéra, puis de la moitié de l’Exposition Universelle de 1878 et enfin du Palais des Tuileries en 1879…
C’est donc Lapeyre qui se charge de la construction des deux immeubles de proue de la rue Littré, comme il s’est chargé, toujours en collaboration avec l’architecte Desmassias, d’une dizaine d’autre bâtiments parisiens.
Dès son achèvement en 1883, le rez-de-chaussée du n°22 rue Littré est affermé au bureau de Poste et télégraphe n°43, dont le sieur Labro est nommé le receveur.
Cent quarante ans après, la Poste y est toujours active.
Le rez-de-chaussée du n°21, en face, est tout d’abord loué, à partir de 1884, à Mlle Bigot qui y installe sa Brasserie de l’Armorique. En 1887, A. Lesne reprend l’établissement qui devient la Taverne Saint-Cyr. Lui succèdent ensuite une série de limonadiers : Ernest Lucas en 1892, Maréchal en 1894, Imart en 1900. Auguste Imart (1868-1964), originaire de Puylaurens dans le Tarn, s’est marié en décembre 1898 avec Jeanne-Marie Grenet. En 1906, Imart cède la brasserie Saint-Cyr à la Société Générale qui y aménage son agence AK, laquelle était provisoirement installée, depuis 1897, dans des locaux situés au n°150 rue de Rennes.
De son côté, Auguste Imart reprend avec son épouse, la café restaurant de G. Garnier, situé à l’angle du n°21 boulevard Diderot / n°1 rue de Lyon.
Tout comme la Poste, la Société Générale n’a pas quitté cet emplacement de la rue Littré / rue de Rennes jusqu’à ce jour.
La Société générale, agence AK 148 rue de Rennes 21 rue Littré.
Plan de Paris 1609, faubourgs Saint-Laurent et Saint-Lazare par Bénédict de Vasselieu, dit Nicolay Lyonnois, ingénieur ordinaire de la province de Guyenne en l’artillerie de France.
Ce cliché est pris depuis le boulevard Pereire et nous présente, à droite le 21 rue Lebon, où sont installés un papetier et un boucher.
La librairie-papeterie est tenue depuis 1878 par Joseph Charles Lescène (1810-1889), originaire de Gand en Belgique, qui est marié depuis le 27 mai 1843 avec Victorine Cornélie Lemarchant (1816-1891). Tous deux étant décédés successivement les 6 mars 1889 et 13 mai 1891, leur fille Cornélie Pauline Lescène (1854 – † après 1925) leur succède dans l’affaire.
L’année suivante, Cornélie Pauline se marie, le 22 mars 1892, avec Louis Léon Alleaume (1843-1921), né à Notre Dame de Bliquetuit en Seine-inférieure. Tous deux tiennent cette papeterie jusqu’en 1901, la cédant à J. Bailly. Viennent ensuite L. Pecquet en 1910-1911, puis Aubert de 1912 à 1921…
21 Rue Lebon : Librairie papeterie L Pecquet en 1910-1911 — Louis Athanase Bizouard vers 1910-1912
Louis Alexandre Bethmont est le premier boucher à prendre place au rez-de-chaussée gauche du n°21 rue Lebon. Bethmont est né à Sarcelles en 1869 où il est boucher lors de son mariage du 7 avril 1894, à Merru dans la Marne, avec Jeanne Fidéline Marthe Leclerc (née en 1873) ; l’année suivante ils demeurent 51 rue Bayen dans le XVIIe arrt où il est garçon boucher avant de prendre un droit de place de boucher dans le marché couvert des Ternes, place qu’il revend le 8 mai 1901 afin d’installer son étal de la rue Lebon en 1902.
Louis Alexandre Bethmont cède cette affaire en 1908 à Louis Anathase Bizouard, et rachète, le 10 avril 1912, le matériel de boucherie pour s’installer au marché couvert de la rue des Moines, place 5 et 6. En 1922, Bethmont était toujours boucher à cet emplacement et demeurait 76 rue des Moines…
Avant d’acquérir le fonds de boucherie de la rue Lebon, Louis Anathase Bizouard était boucher au n°12 rue Julien Lacroix dans le 20e arrt., de 1900 à 1903, puis au n°52 rue d’Orsel dans le 18e arrt., de 1905 à 1907. Bizouard, né à Dijon en 1875 s’était marié le 17 octobre 1899 à Bligny-lès-Beaune Côte-d'Or avec Louise Elisabeth Latour qui en était originaire.
Les époux Bizouard ont tenu la boucherie Lebon jusqu’en 1914.
Aujourd’hui, la boucherie a cédé la place à une entreprise d’entretien et de dépannage de chaudière tandis que la librairie-papeterie est devenue une agence immobilière.
Extrait de l’ordonnance du 10 mai 1865 prise par le préfet de police Symphorien Boitelle réglementant la circulation des bateaux sur le Canal Saint-Martin : Article premier. — Aucun bateau, train ou radeau circulant sur le canal Saint-Martin ne devra excéder les dimensions suivantes, mesurées de dehors en dehors, y compris le chargement, et sans aucune tolérance : Bateaux 42 m x 7,75 m — Trains et radeaux 40 m x 7,30 m.
Art. 5. — Les bateaux porteront à la poupe leur dénomination, le nom et le domicile du propriétaire.
Les trains ou radeaux porteront sur le pieu de nage ou sur l’oreille la marque du marchand dont ils sont la propriété.
Les inscriptions seront apparentes, en toutes lettres et en caractères ayant au moins 8 centimètres de hauteur. Elles seront peintes, ou sur le bordage, ou sur une planche fixée de manière à ne pouvoir être déplacée.
Art. 6. — Les besognes, marnois, lavandières et chalands d’une superficie de 200 mètres et d’une capacité de 300 tonnes et au-dessus auront, à charge complète, deux mariniers au moins à bord, et un au moins, s’ils sont à demi-charge ou vides.
Tous les autres bateaux d’une superficie et d’un tonnage inférieurs aux précédents, auront, en toutes circonstances, un marinier au moins à bord.
Les mousses ou fils de mariniers, âgés de quinze ans, pourront être employés à bord des bateaux comme hommes d’équipage.
Art. 7. — Tout conducteur de bateau, train ou radeau doit être muni d’une lettre de voiture en bonne forme, qu’il est tenu de représenter à toute réquisition aux agents de l’Administration.
Art. 10. — La navigation est interdite pendant la nuit sur le canal Saint-Martin.
Art. 17. — Le nombre d’hommes à employer pour le halage des bateaux, trains ou radeaux, est fixé par le tableau suivant :
Besognes, marnois, lavandières et chalands : 4 haleurs (chargés) ; 2 haleurs (vides)
Flûtes de Bourgogne, grandes toues dites cisclandes, péniches, belandres ardennais et petites lavandières : 3 haleurs (chargés) ; 1 haleur (vides) : 4 haleurs (chargés) ; 2 haleurs (vides)
Toues chênières, toues sapines, petites flûtes et barquettes : 2 haleurs (chargés) ;1 haleur (vides)
Couplage de flûtes de l'Ourcq et margotats de grandes dimensions : 2 haleurs (chargés) ; 1 haleur (vides)
Petits margotats : 1 haleurs (chargés) ; 1 haleur (vides)
Éclusées de bois à brûler, de charpente ou de sciage : 2 haleurs (chargés) ; 1 haleur (vides)
Art. 19. — Le halage aura lieu, de La Villette au bassin de l’Arsenal, sur la rive gauche, et dans le bassin de l’Arsenal, sur la rive droite.
Art. 20. — Tout bateau, train ou radeau allant dans un sens doit la moitié de la voie à tout bateau, train ou radeau allant dans le sens contraire.
Quand deux bateaux à vapeur se rencontrent, chacun se range à sa droite.
Si la rencontre a lieu entre un bateau à vapeur et un bateau halé, le bateau à vapeur se range du côté opposé au halage.
Quand des bateaux halés se rencontrent, l’un chargé, l’autre vide, le bateau vide se range du côté opposé au halage. Si les bateaux qui se rencontrent sont tous deux chargés, ou tous deux vides, le montant se tient du côté du halage.
Art. 22. — Tout bateau qui s’arrête doit laisser passer ceux qui le rejoignent, jusqu’à ce qu’il se remette lui-même en marche.
Quelques-unes des nombreuses interdictions. Art. 70. — Il est défendu :
— De jeter ou de déposer dans le canal ou sur ses dépendances des immondices, pierres, graviers, bois, paille ou fumiers, résidus quelconques de chargement de bateaux, ni rien qui puisse en embarrasser ou atterrir le lit, et d’y planter aucun pieu ;
— De parcourir les berges et ports avec des voitures, des charrettes ou des bêtes de somme, à moins qu’elles ne soient employées au transport ou à l’enlèvement des marchandises ;
— D’abreuver les bestiaux au canal ;
— De remiser des voitures, charrettes, tombereaux ou haquets sur les ports et berges ;
— De ravager le fond de l’eau pour y chercher des vers à vase, des débris de métaux ou tous autres objets ;
— De noyer des animaux ou d’en jeter les cadavres dans le canal.
— De jeter les eaux de vidange des bateaux sur les talus des levées ou sur les murs de revêtement ;
— De glisser et de patiner sur la glace dans toute l’étendue du canal ;
— De se baigner dans le canal ;
— D’y laver du linge, d’en étendre ou faire sécher sur les ports et berges ;
— D’y puiser de l’eau, sans une autorisation spéciale du service municipal d’exploitation ;
Art. 74. — Dans la traversée d’une rive à l’autre, sur le pont mobile de Grange-aux-BelIes, les cochers et charretiers ne pourront conduire leurs chevaux autrement qu’au pas.
Nous sommes à l’entrée de la rue Brochant qui fait face au Square des Batignolles.
En premier plan, au n°3 de cette voie, le rez-de-chaussée est affermé, à gauche à un commerce de papeterie et à droite à une teinturerie.
Cette papeterie, depuis sa première installation en 1893, n’a été occupée que par des femmes : Mme Boury de 1893 à 1896 ; Mlle Bénard de 1897 à 1902 ; Mme Docquier de 1903 à 1927 ; Mme Chambonnet en 1932…
La teinturerie a été créée en 1876 parLouis Henri Victor Majorban et son épouseMarie Jaume.
Louis Henri Victor Majorban (1814-1882) originaire de Wazemmes dans le Nord, s’était installé en 1835 à Neuilly-sur-Seine et s’y était marié avec Perrine-Virginie Babin (1816-1852). Dès son mariage, il est imprimeur sur tissus puis teinturier, marchand de bleu de savons et fabricant de produits chimiques à Neuilly au n°169 avenue de Neuilly, où il est encore attesté en 1863. Devenu veuf le 22 novembre 1852, il s’est remarié le 13 août 1853 avec Françoise-Joséphine Dumont et en a divorcé le 21 juin 1859 pour cause d’interdiction légale. Remarié en troisièmes noces avec Marie Jaume, Victor Majorban a ouvert une teinturerie à Paris en 1871 au n°15 rue Trézel (devenue rue du docteur Heulin) qu’il a tenue quatre ans avant de s’installer définitivement rue Brochant.
Après le décès de Majorban, le 18 juin 1882, sa veuve, Marie Jaume, tient l’affaire jusqu’en 1890 et la cède à M. Macé qui la revend à M. Blanc en 1893 ; celui-ci exploitait toujours cette teinturerie en 1914.
Signalée par son enseigne placardée au fronton des boutiques, Mme Vielle, couturière, installée au 1er étage de cet immeuble, qui confectionnait des robes et manteaux, y a été active 1905 à 1912.
Aujourd’hui, la papeterie est devenue un Coffee shop, la teinturerie une boutique de disques vinyle à l’enseigne All Access.
La rue des Amandiers commence à cet emplacement baptisé place Auguste-Métivier.
A droite sur ce cliché, le bâtiment du n°2 rue des Amandiers donne également sur le n°1 avenue Gambetta. Le liquoriste du rez-de-chaussée, A. Germain, a acquis ce fonds de distillation en 1901 auprès du sieur Steinmetz, lequel le tenait de Meuleau depuis le 15 septembre 1897.
En 1908, Germain vend son affaire à Henri-Jacques Claveill qui la cède à Allard le 7 octobre 1911…
A ce jour, un café brasserie y est installé à l’enseigne « Les Polissons ».
En vis-à-vis, au n°11 avenue Gambetta, l’Epicerie de choix, « Vins fins et ordinaires, Cacao Van Houten » appartient à Louis-François Larpenteur depuis le 15 avril 1893 pour l’avoir acquise de M. Aubin. Le 31 octobre suivant, Louis-François Larpenteur (né le 29 octobre 1869 à Saint-Mammès) épouse Marie Mauny (née à Paris 20e le 30 novembre 1873).
Le couple Larpenteur conserve cette épicerie pendant 12 ans avant de la vendre au sieur Arnaut en 1905 ; succèdent ensuite Doucet de 1906 à 1909, puis Jouvenelle à partir de 1910.
En lieu et place de cette épicerie, se trouve aujourd’hui, une Menuiserie-serrurerie.