1821 - La Richardais - Les Chantiers de Construction – G.F.
Collection Germain fils aîné, Saint-Malo
Il n’est pas inutile de préciser que la paroisse de La Richardais a été distraite de Pleurtuit pour devenir une commune à part entière à compter du 27 décembre 1880.
Étant enfant, à la toute fin des années 1960, j’ai bien connu Jacques Roger Gay, le patron de ce chantier naval qui, faute de travail, errait sur la grève des Grandes Rivières où on commençait à construire le barrage de l’usine marémotrice de la Rance qui bientôt allait signer la mort de son entreprise….
- La Richardais - Les Chantiers de construction.jpg (168.19 Kio) Vu 133 fois
Depuis la fin du XVIIIe siècle, l’anse des Grandes Rivières de La Richardais est occupée par des constructeurs d’embarcations et autres chaloupes, employant une multitude de charpentiers. Au siècle suivant, la Richardais passe à la vitesse supérieure, consacrant sa main d’œuvre à la construction de navires de commerce de gros tonnage (notamment destinés à des armateurs nantais), de Terre neuviers ou encore de Goëlettes de plaisance. C’est ainsi que son répertoriés sur les registres du bureau Véritas, la sortie en Rance, de 260 navires, de 1808 à 1927.
Les deux chantiers navals les plus importants de la Richardais sont le Chantier Lhotellier et Leborgne de 1814 à 1881 et le Chantier Tranchemer de 1857 à 1916.
Chantiers Lhotellier et Leborgne de 1814 à 1881
Alexis Jacques Julien Lhotellier (1790-1852), né à Pleurtuit, chef de chantier, s’est installé sur l’anse des Grandes Rivières où il avait obtenu une concession sur une partie de la grève. Son frère,
Thomas Lhotellier (1795-1868) travaillait avec lui dans ce chantier. Au décès d’Alexis, son fils
Louis Lhotellier (1816-1881) continuera l’affaire.
Ollivier Leborgne (1817-1890), né à Pleurtuit, marié avec Anne Marie Julienne Legobien, tenait un chantier contigu sur la grève de la Richardais.
La Richardais - Les Chantiers de construction Tranchemer (Cliché Musée de Bretagne)
- La Richardais - Les Chantiers de construction Tranchemer (Cliché Musée de Bretagne) 1.jpg (82.05 Kio) Vu 133 fois
Chantier Tranchemer à la Richardais de 1857 à 1916
En 1856,
Charles Tranchemer (1829-1907) obtient une concession de constructeur de navires à la Richardais, près de la Pointe de la Brebis. Son père Mathurin Tranchemer (1781-1849) tout comme son grand-père Mathurin Tranchemer (1745-1819), tous originaires de La Richardais, étaient également constructeurs de bateaux.
Charles Tranchemer est associé sur le chantier avec ses deux frères
Louis Olivier Tranchemer (1825-1900) et
Jules Tranchemer (1832-1908).
Le chantier Tranchemer emploie, dès 1859, entre 80 à 100 personnes.
Tous trois sont décédés à La Richardais (Charles à La Goujonnais, lieu-dit près de la Richardais)
Le chantier naval est continué par
Louis François Tranchemer (1858-1934), le fils de Louis Olivier, qui devient maire de La Richardais de 1897 à 1908.
Louis François Tranchemer ayant perdu son fils Stanislas âgé de 23 ans au front le 14 juillet 1915, à Neuville-Saint Vaast, il décide de vendre le chantier naval de La Richardais en 1918 à MM. Legobien et Craipeau, tous deux charpentiers.
Louis Charles Legobien (1872-1924) est originaire du Minihic-sur-Rance ;
Henri Louis Auguste Craipeau (1883-1958) est né aux Sables d’Olonne.
Le 4 octobre 1919, Le Yacht, journal de la navigation de plaisance, relate :
Si nous traversons la Rance, en amont de Dinard, nous trouvons dans l'anse des rivières à la Richardais les anciens établissements Tranchemer qui construisent depuis longtemps pour la pêche de la morue et pour le yachting.
Ils ont été cédés à MM. Legobien et Craipeau. Ils ont actuellement en mains un trois-mâts goélette, le Cancalais, pour la pêche de Terre-Neuve. Ils peuvent construire 2 bateaux avec le personnel actuel et ont place pour cinq. Ils ont fait récemment un thonier, l’Angélus-de-la-Mer, pour M. Danican, de l’ile de Groix, et quelques embarcations.
On voit que la construction navale dans la région malouine est en pleine voie de prospérité. Le personnel fait encore défaut et on a dû faire appel au concours de soldats russes. Mais la démobilisation ne peut manquer de ramener au pays des ouvriers charpentiers français.
En 1939 le chantier naval de La Richardais cesse tout activité.
Les
Chantiers Navals Gay prennent la suite sur la grève de La Richardais en 1961, dirigés par J
acques Roger Gay, né à Dinard en 1932. Ce sont les chantiers Gay qui seront chargés de réhabiliter en 1971 le Pen Duick IV d’Éric Tabarly, avec lequel Alain Colas réalisera le premier tour du monde en solitaire en multicoque en 1973-1974.
Jacques Roger Gay fermera définitivement le Chantier Naval Gay le 7 avril 1980.
La Richardais - Les Chantiers de construction Tranchemer (Cliché Musée de Bretagne)
