797 - Chantepie - Ancien Château de Hallouvry
Edmond Mary-Rousselière, édit., Rennes
Le Manoir d’Hallouvry en Chantepie appartenait dès avant 1762 à
Godefroy Berthelot, seigneur du Plessix, procureur au parlement de Bretagne, époux d’
Anne Perrine Le Comte. Après son décès en 1772, le domaine est dévolu à sa fille
Anne Marie Thérèse Berthelot (1733-1814) qui s’était mariée à Rennes 16 décembre 1755 avec
Barbe Vincent Morice du Lérain (1730-1814), avocat originaire de Vannes, qui deviendra professeur de droit des facultés de Rennes et administrateur des hospices et du collège de Rennes.
Dans les années 1840, les enfants de ces derniers cèderont le Manoir d’Hallouvry et son domaine au
Grand Séminaire de Rennes qui s’en servira comme maison de campagne, la chapelle y édifiée en 1776, tenant lieu d’oratoire. Le séminaire précise en 1882 que
chaque semaine, Hallouvry devient un but de promenade pour les élèves de cet établissement.
Suite aux lois de 1905 relatives à la Séparation de l’Église d’avec l’État, le domaine d’Hallouvry devient la propriété de l’État.
Les biens du domaine se composent d'un grand corps de bâtiments ayant rez-de-chaussée, premier et deuxième étage en très bon état, un grand cloître, une chapelle et un jardin, le tout d'une contenance de 54 ares 69, ainsi que d’une ferme comprenant bâtiments d'exploitation et terres d'une superficie d'environ 23 hectares 80 ares. Le tout est affermé à un particulier,
Jean-Louis Montgermont (né le 22 mars 1856 à Chantepie), moyennant un loyer de 1.500 francs plus de nombreuses charges.
Par suite d’une délibération du Conseil Général d’Ille et Vilaine du 27 avril 1911, il est décidé que la « maison de maître » (le Manoir), pourrait
constituer une annexe de l'Asile départemental d'aliénés où on pourrait créer une colonie agricole pour une quarantaine de malades valides et inoffensifs, moyennant une dépense de construction d’environ 40.000 francs.
A cette fin, le président Armand Fallières décrète le 5 octobre 1911 que la propriété d’Hallouvry d’une contenance de 54 ares est dorénavant attribuée au département d’Ille-et-Vilaine pour recevoir la destination d’annexe à l’asile d’aliénés. Dans le même temps, la ferme d’Hallouvry d’une contenance de 23 ha., est acquise des Domaines au prix de 36.386 fr. 50.
Le 14 avril 1913, le Conseil Général expose un projet nettement plus dispendieux, s’élevant à 1.715.012 francs, prévoyant la création, à Hallouvry, d’un bâtiment destiné aux idiots et épileptiques, pouvant accueillir 400 malades, et vote, derechef, le montant du crédit à contracter, soit 1.315.012 francs, comptant sur une subvention de 400.000 francs de l’État permettant de boucler le financement.
Guerre oblige, le Conseil général renonce au projet ; seule la quarantaine d’aliénés inoffensifs occupera Hallouvry, exploitant la ferme au profit de l'Asile départemental d'Aliénés de Rennes. Ainsi, on dénombre 47 malades en 1916, 53 malades en 1919, 48 malades en 1922…
Le domaine d’Hallouvry étant trop éloigné de l'Asile départemental d'Aliénés de Rennes, et compte tenu des frais élevés de l’exploitation de ce domaine, les malades en sont finalement retirés en 1928.
Par suite de décisions du Conseil général du 8 septembre 1932 puis du 28 avril 1833, il est décidé de mettre en adjudication le domaine d’Hallouvry, sur une mise à prix de 180.000 francs, réparti en six lots, le 5è lot constituant la « Maison du Maître » (le Manoir).
Par suite de cette cession faite au profit du département, le domaine dans son ensemble, ferme et manoir, est affermé à
Étienne Toussaint Marie Denais (1885-1955), marié à Domloup en 1913 avec
Anne Marie Adèle Delourmel (1891-1979), moyennant un loyer annuel de 8.570 francs.
L’ensemble des bâtiments du domaine, ferme et manoir, seront rasés en 1965 pour y édifier en 1968 les pavillons de l’EDEFS (Établissement départemental d’éducation, de formation et de soins) destinés à accueillir des enfants et adolescents en situation de handicap.

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