Lamiré (Alexandre)

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JeanMarc
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Lamiré (Alexandre)

Alexandre Pierre Lamiré (1890-1955), né à Javené en Ille-et-Vilaine a succédé, après le conflit 1914-1918, à l’éditeur de cartes postales Edmond Mary-Rousselière (1874-1929) en lui rachetant son fonds de cartes postales de Rennes, au n°2 rue Jean-Jaurès (ex rue de Berlin). Lamiré possédait également, en 1923, une succursale à Fougères au n°8 rue de Paris.
Le vendredi 25 janvier 1924, un incendie détruit la boutique et une partie des approvisionnements d’Alexandre Lamiré. Après travaux, il ouvre de nouveau sa « papeterie-maroquinerie-imprimerie » le samedi 17 mai 1924.
En 1927, Lamiré semble cesser l’édition et la vente de Carte Postales puisque le 7 février 1927, il passe une petite annonce dans Ouest-Éclair, proposant à la vente un lot de 600.000 cartes postales vues d’Ille-et-Vilaine, soldées à 11 francs le kilo. Et, dès le mois de juin de la même année, on voit Lamiré poursuivre son activité désormais axée sur la maroquinerie de luxe et la papeterie…


La boutique d’Alexandre Lamiré est située à droite au niveau de l'enseigne au "Dix de coeur"- Des badauds observent la devanture
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UN GRAVE INCENDIE RUE JEAN-JAURÈS A RENNES, CHEZ ALEXANDRE LAMIRÉ
Un incendie, qui aurait pu avoir les plus graves conséquences, s'est déclaré vendredi matin, vers 4 h. 30, dans le magasin de M. Alexandre Lamiré, papetier, 2, rue Jean-Jaurès.
Un garçon boulanger qui passait dans la rue à cette heure matinale aperçut une épaisse fumée filtrant à travers les volets de la devanture et donna l'alarme en frappant sur celle-ci et en criant « Le feu est chez Lamiré », ce qui détermina celui-ci, qui habite dans le même immeuble au premier étage au-dessus de l'entresol, à paraître à sa fenêtre d'où il se rendit compte du sinistre. Un balayeur municipal, sapeur-pompier, qui travaillait à proximité, vint prêter assistance à M. Lamiré, tandis que le garçon boulanger, qui ne s'est pas fait connaître, alla prévenir les pompiers du poste central.
Comment le feu fut combattu
M. le lieutenant Bougouin et les vingt hommes constituant le premier départ, arrivèrent quelques instants après sur les lieux avec l'auto-pompe trainée par une camionnette et l'arroseuse. Bientôt arrivèrent aussi M. le capitaine Besnard, commandant la compagnie, venu à bicyclette et M. le capitaine en second Dubois.
Le feu fut d’abord attaqué par l’arroseuse à travers une glace de la devanture, en pratiquant la brèche juste suffisante et sans ouvrir la porte pour ne pas faire appel d'air.
Pendant ce temps on disposait les tuyaux par la mise en batterie des pompes.
L'attaque fut faite avec deux des quatre lances de l'auto-pompe (diamètres 100 mm. à l'aspiration et 70 mm. au refoulement. Au lieu des 4 lances de 70 on peut y adapter 8 lances de 45, grâce à des raccords spéciaux) avec les lances reliées à deux bouches de trottoir (diamètre 45 mm.) situées l'une à l'angle des rues Jean-Jaurès et Baudrairie ; l'autre à l'angle des rues Jean-Jaurès et du Vau-Saint-Germain, et enfin avec la lance d'arroseuse (diamètre 45 mm.). La prise d'eau de l'auto-pompe était sur la place de la Mairie, prise d'eau de 100 mm., la plus proche du lieu. La moto-pompe (diamètre 80 mm. à l'aspiration et deux Jets de 70 mm, au refoulement) fut postée et mise en action, près de la prise d'eau de 80 mm. de la rue du Vau-Saint-Germain, mais n'eut pas à intervenir.
Une échelle simple fut appliquée jusqu'à hauteur de l'entresol pour combattre, avec les lances de l'auto-pompe, le feu qui par l'escalier du fond du magasin, gagnait l'entresol, entièrement occupé par les approvisionnements.
Vers 6 heures le feu était éteint et tout danger écarté. Les pompiers sont restés jusqu'à sept heures. Un service de sécurité est resté de 7 h. à 11 h. pour noyer les débris fumants des fournitures brûlées. La grande glace de gauche ayant été entièrement brisée par suite de la chaleur, et les volets ayant été laissés ouverts toute la journée pour l'expulsion des fumées et des émanations, les curieux, maintenus à courte distance tout le jour par un service d'ordre, purent se rendre compte de l'étendue des dégâts tant au rez-de-chaussée qu'à l'entresol
Un service de sécurité de deux hommes a repris le soir de 19 heures A minuit, sous la surveillance du commandant Besnard.
Les causes du sinistre
Le feu semble dû à un court-circuit, car M. Lamiré, aussitôt descendu, put se rendre compte, après avoir entr'ouvert le volet de la devanture de gauche, que le feu avait pris dans cette partie du magasin et qu'une baguette de fils électriques était enflammée sur toute sa hauteur, ainsi que sur le parcours de fils dans une frise du plafond. Au surplus, l'employé de la Compagnie du Gaz qui arriva sur les lieux peu après le commandant Besnard pour couper le courant, constata devant celui-ci que le courant passait toujours.
A l’endroit où prit le feu se trouvaient de nombreux registres et copies de lettres : les étagères qui les supportaient une fois consumées, cet amas de volumes tomba sur le foyer de l'incendie et fut cause qu'il ne se répandit pas plus vite dans tout le magasin et à l'entresol par l'escalier. Autrement, le sinistre aurait pu prendre rapidement de plus grandes proportions.
Mais s'il n’en a pas été ainsi, c'est grâce surtout à l'habileté montrée par nos officiers de sapeurs-pompiers et à l'activité de leurs hommes.
Les dégâts
Les dégâts sont considérables, tout ce qui n'a pas été détruit par le feu dans le magasin du rez-de-chaussée, ayant été rendu inutilisable par l'eau ou la grande chaleur. Tous les approvisionnements de l’entresol sont détruits. Par contre, les dépôts d'encre, colle, couleurs, situés dans la cave, n'ont pas souffert, bien que touchés quelque peu par l'eau.
Le montant des débats sera évalué aujourd'hui par les experts. M. Lamiré ne compte pas pouvoir reprendre son commerce de gros avant un mois et son commerce de détail avant trois mois.
Les autorités présentes
Étaient présents sur les lieux : MM. Laurent, commissaire central, le commandant Deschard, major de la garnison ; le capitaine de gendarmerie Talva ; le commissaire de police Dubois ; Bougot, adjoint au maire, chargé du service des sapeurs-pompiers ; Verdier, officier de paix.
Le service d'ordre
Le service d'ordre était parfaitement organisé. Des barrages d’agents et de gendarmes se trouvaient au bas de la rue Édith-Cavell, à l’entrée de la rue de la rue Jean-Jaurès, du côté des quais, à l’entrée de la rue Baudrairie, du côté de la rue Jean-Jaurès, en haut de la rue Coëtquen et dans la rue du Vau-Saint-Germain, à hauteur de l’église. La troupe arriva également sur les lieux et servit à renforcer les barrages et à aider aux manœuvres.
(Ouest Éclair 26 janvier 1924)
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