Bonjour à tous,
En alternance et dans l'attente de la préparation d'un nouveau parcours d'une ligne de Métro au fil des cartes anciennes et des photos contemporaines, il pouvait être intéressant de montrer l'apparition du Métro (un accès, un viaduc) au détour d'une séquence d'un film tournée à l'extérieur, parfois au milieu de la circulation, ou sur les quais d'une station, parfois lors d'une interruption de trafic en fin de soirée, ou plus souvent en studio où à une certaine époque les chefs décorateurs faisaient des miracles pour reconstituer l'intérieur d'une station, quitte à laisser croire au spectateur que la scène avait été tournée en décors naturels. Bref durant de nombreuses années les autorisations étaient faciles à obtenir pour filmer le Métro en "live" !
Une bonne part des films tournés notamment au cours des trente glorieuses ont pu ainsi capter des instantanés de ces années, nous permettant de (re)découvrir le Métro dans son environnement urbain ou le matériel encore en service sur les différentes lignes.
Puisqu'il faut un début on peut partir à la découverte d'un court instantané d'une scène du film de Jacques Becker " Antoine et Antoinette" sorti en 1947.
ANTOINE ET ANTOINETTE - © 1947 Gaumont - © 2011 Gaumont Vidéo - Roger Pigaut dans le rôle d'Antoine et Claire Mafféi dans le rôle d'Antoinette. A noter aussi la quatrième apparition au cinéma de Louis de Funès dans deux rôles de figuration, le premier en "garçon épicier", le second en "invité à la noce".
Ici on découvre le Métro avec l'accès de la station "La Fourche" de la ligne 13 pris en contre-plongée :
Capture d'écran du film de Jacques Becker "Antoine et Antoinette" - © 1947 Gaumont - © 2011 Gaumont Vidéo
La capture de cette scène nous permet de découvrir l'accès que les usagers empruntaient durant ces années d'après guerre. Situé à l'intersection de l'avenue de Saint-Ouen (où sont garés les taxis de l'époque) et de l'avenue de Clichy (invisible à gauche de l'accès), l'accès, à part le panneau reconverti en "Métropolitain" nous offre son entourage intact "Nord-Sud"et ses poteaux et soubassements en pierre émaillée. On notera la forme très particulière de l'accès comportant deux volées d'escaliers à gauche et à droite. Le personnage féminin abordant les dernières marches est bien sur "Antoinette" de retour de son emploi de vendeuse dans un grand magasin des Champs-Elysées.
Le Métro au Cinéma
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Cette seconde évocation du Métro dans un film n'est pas passée inaperçue lors du parcours de la ligne 5 sous le viaduc le long du boulevard de l'Hôpital, à revoir ici : Boulevard de l'Hôpital - Ligne 5. En effet c'est à proximité du boulevard, dans la rue Poliveau toute proche, que furent tournées plusieurs scènes du film de Claude Autant-Lara, "La traversée de Paris" sorti en 1956.
LA TRAVERSÉE DE PARIS - © 1956 Gaumont (France) - Continental Produzione (Italie) - © 2009 Gaumont Vidéo - Bourvil dans le rôle de Marcel Martin, ex-chauffeur de taxi au chômage pendant l'occupation (plus aucun taxi ne roule par manque de carburant), Jean Gabin dans le rôle de Grandgil, artiste peintre, curieux de découvrir le marché noir et jusqu'où on peut aller et enfin Louis de Funès dans le rôle de l'épicier Jambier, adepte du marché noir, dont le commerce consiste à faire transporter un cochon découpé dans des valises de la rue Poliveau à Montmartre.
Le premier instantané sur le Métro est extrait du générique du film où défilent des extraits de vues tournées durant l'occupation :
Capture d'écran du film de Claude Autant-Lara "La traversée de Paris" - © 1956 Gaumont (France) et Continental Produzione (Italie) - © 2009 Gaumont Vidéo
On y découvre l'accès de la station "Mabillon" filmé durant l'occupation, d'où la présence de ce soldat allemand. Fermée à la déclaration de guerre le 2 Septembre 1939, comme tant d'autres, les usagers vont se rabattre sur la station "Odéon" toute proche. On notera que le porte-plan comporte la casquette destinée à limiter la diffusion de la lumière surtout de manière frontale. Sans connaitre l'heure à laquelle cette séquence a été tournée, l'endroit est désert à l'exception de ce personnage qui semble porter sur son dos un havresac.
Le second instantané montre le porte-plan de la station "Saint-Marcel" sur la ligne 5 :
Capture d'écran du film de Claude Autant-Lara "La traversée de Paris" - © 1956 Gaumont (France) et Continental Produzione (Italie - © 2009 Gaumont Vidéo
Il est vraisemblable que cette séquence montrant l'arrière de l'accès ainsi que les suivantes ont très certainement été tournées boulevard de l'Hôpital au pied de l'Hôpital de la Pitié, bien qu'aucun indice ne permette de le confirmer. C'est ici que Marcel Martin (Bourvil) apparait montant les marches en compagnie de sa femme pour se rendre à son rendez-vous avec Jambier, rue Poliveau. Assis sur les marches un aveugle joue au violon la "Marseillaise", tandis qu'une jeune femme au moment de lui glisser une pièce le prévient qu'un officier allemand approche. Ce dernier va même lui donner une pièce contre toute attente. Accroché au dos de Marcel Martin on oberservera l'étui d'un accordéon qui jouera (c'est le cas de le dire) un rôle primordial dans la cave de Jambier quelques instants plus tard.
Le troisième instantané nous transporte cette fois rue Poliveau :
Capture d'écran du film de Claude Autant-Lara "La traversée de Paris - © 1956 Gaumont (France) et Continental Produzione (Italie) - © 2009 Gaumont Vidéo
La scène sensée se dérouler au 45, rue Poliveau a été en fait tournée au 13. Marcel Martin, de dos, arrive devant le porche que l'on aperçoit à droite. Tout au bout de la rue se profile le viaduc de la ligne 5 le long du boulevard de l'Hôpital. C'est pourquoi on peut découvrir le viaduc dans cette portion rectiligne de la rue, alors qu'au 45 la rue Poliveau a formé un coude d'où il est impossible de voir la ligne 5. Sans que l'on soit sur que le metteur en scène ait voulu montrer le viaduc, on peut se demander pourquoi Marcel Martin arrive dans ce sens, car il est plus rapide, en sortant de la station Saint-Marcel, d'emprunter la rue Poliveau depuis le boulevard de l'Hôpital.
Le quatrième instantané restitue la rue Poliveau de nuit, on devrait dire "extérieur-nuit" si l'on s'en tient au vocabulaire inscrit dans le scénario :
Capture d'écran du film de Claude Autant-Lara "La traversée de Paris" - © 1956 Gaumont (France) et Continental Produione (Italie) - © 2009 Gaumont Vidéo
Les deux compères, Marcel Martin à gauche et Grandgil à droite, viennent de sortir du porche, lestés des quatre valises contenant le cochon découpé en morceaux, après que Grandgil ait extorqué de l'épicier Jambier une somme confortable pour le portage des valises jusqu'à Montmartre. Cette fois l'itinéraire va mener les deux personnages vers le viaduc dont on aperçoit cette fois deux travées et qui les mènera après le boulevard de l'Hôpital vers le quai Saint-Bernard, via la place Valhubert. Sur cet instantané il est difficile de dire si la scène a été tournée en décors naturels ou en studio où dans ce cas les travées du viaduc sont remarquablement reconstituées. Cette hypothèse pourrait être envisagée si l'on remarque, à droite du cliché, que le mur est lisse, alors que dans la scène de jour les immeubles comportent un assemblage de pierres taillées.
Le cinquième instantané met en scène le viaduc du Métro de la ligne 5, boulevard de l'Hôpital :
Capture d'écran du film de Claude Autant-Lara "La traversée de Paris" - © 1956 Gaumont (France) et Continental Produzione (Italie) - © 2009 Gaumont Vidéo
Nos deux compères, sortant de la rue Poliveau, viennent de traverser le boulevard de l'Hôpital et s'engagent sous le viaduc de la ligne 5. Pas de doute la caméra a bien été plantée sous le viaduc et déroule son travelling, qui nous permet quelques séquences plus tôt d'apercevoir sur la gauche le dôme de l'église Saint-Louis de l'hôpital de la Salpétrière. Saluons au passage le metteur en scène d'avoir opté pour ce décor naturel "métropolitain", plutôt que d'avoir choisi de filmer ses comédiens sur le trottoir d'en face, trajet plus direct pour aborder le quai Saint-Bernard. On peut supposer que les lampadaires ont été règlés pour diffuser une lumière "à minima" afin de respecter les règles édictées par les autorités allemandes durant l'occupation, qui plus est, à une heure proche du couvre-feu.
Le dernier instantané nous ramène à la station Saint-Marcel :
Capture d'écran du film de Claude Autant-Lara "La traversée de Paris" - © 1956 Gaumont (France) et Continental Produzione (Italie) - © 2009 Gaumont Vidéo
Ce retour en arrière se justifie pour confirmer que les scènes de la Station Saint-Marcel ont bien été tournée au pied de l'Hôpital de la Pitié. En effet à gauche du porte-plan émerge le sommet du bâtiment à l'entrée de l'hôpital. Une comparaison passé/présent lors du parcours de la ligne 5 permet de découvrir la totalité du bâtiment, à revoir ici : Station Saint-Marcel - Ligne 5. Lors de cette séquence cocasse Marcel Martin indique au paysan comment se rendre aux abattoirs de Vaugirard, sans prendre le Métro, pendant que la femme de Marcel évoque le nombre de tickets de viande que représente cette vache !
LA TRAVERSÉE DE PARIS - © 1956 Gaumont (France) - Continental Produzione (Italie) - © 2009 Gaumont Vidéo - Bourvil dans le rôle de Marcel Martin, ex-chauffeur de taxi au chômage pendant l'occupation (plus aucun taxi ne roule par manque de carburant), Jean Gabin dans le rôle de Grandgil, artiste peintre, curieux de découvrir le marché noir et jusqu'où on peut aller et enfin Louis de Funès dans le rôle de l'épicier Jambier, adepte du marché noir, dont le commerce consiste à faire transporter un cochon découpé dans des valises de la rue Poliveau à Montmartre.
Le premier instantané sur le Métro est extrait du générique du film où défilent des extraits de vues tournées durant l'occupation :
Capture d'écran du film de Claude Autant-Lara "La traversée de Paris" - © 1956 Gaumont (France) et Continental Produzione (Italie) - © 2009 Gaumont Vidéo
On y découvre l'accès de la station "Mabillon" filmé durant l'occupation, d'où la présence de ce soldat allemand. Fermée à la déclaration de guerre le 2 Septembre 1939, comme tant d'autres, les usagers vont se rabattre sur la station "Odéon" toute proche. On notera que le porte-plan comporte la casquette destinée à limiter la diffusion de la lumière surtout de manière frontale. Sans connaitre l'heure à laquelle cette séquence a été tournée, l'endroit est désert à l'exception de ce personnage qui semble porter sur son dos un havresac.
Le second instantané montre le porte-plan de la station "Saint-Marcel" sur la ligne 5 :
Capture d'écran du film de Claude Autant-Lara "La traversée de Paris" - © 1956 Gaumont (France) et Continental Produzione (Italie - © 2009 Gaumont Vidéo
Il est vraisemblable que cette séquence montrant l'arrière de l'accès ainsi que les suivantes ont très certainement été tournées boulevard de l'Hôpital au pied de l'Hôpital de la Pitié, bien qu'aucun indice ne permette de le confirmer. C'est ici que Marcel Martin (Bourvil) apparait montant les marches en compagnie de sa femme pour se rendre à son rendez-vous avec Jambier, rue Poliveau. Assis sur les marches un aveugle joue au violon la "Marseillaise", tandis qu'une jeune femme au moment de lui glisser une pièce le prévient qu'un officier allemand approche. Ce dernier va même lui donner une pièce contre toute attente. Accroché au dos de Marcel Martin on oberservera l'étui d'un accordéon qui jouera (c'est le cas de le dire) un rôle primordial dans la cave de Jambier quelques instants plus tard.
Le troisième instantané nous transporte cette fois rue Poliveau :
Capture d'écran du film de Claude Autant-Lara "La traversée de Paris - © 1956 Gaumont (France) et Continental Produzione (Italie) - © 2009 Gaumont Vidéo
La scène sensée se dérouler au 45, rue Poliveau a été en fait tournée au 13. Marcel Martin, de dos, arrive devant le porche que l'on aperçoit à droite. Tout au bout de la rue se profile le viaduc de la ligne 5 le long du boulevard de l'Hôpital. C'est pourquoi on peut découvrir le viaduc dans cette portion rectiligne de la rue, alors qu'au 45 la rue Poliveau a formé un coude d'où il est impossible de voir la ligne 5. Sans que l'on soit sur que le metteur en scène ait voulu montrer le viaduc, on peut se demander pourquoi Marcel Martin arrive dans ce sens, car il est plus rapide, en sortant de la station Saint-Marcel, d'emprunter la rue Poliveau depuis le boulevard de l'Hôpital.
Le quatrième instantané restitue la rue Poliveau de nuit, on devrait dire "extérieur-nuit" si l'on s'en tient au vocabulaire inscrit dans le scénario :
Capture d'écran du film de Claude Autant-Lara "La traversée de Paris" - © 1956 Gaumont (France) et Continental Produione (Italie) - © 2009 Gaumont Vidéo
Les deux compères, Marcel Martin à gauche et Grandgil à droite, viennent de sortir du porche, lestés des quatre valises contenant le cochon découpé en morceaux, après que Grandgil ait extorqué de l'épicier Jambier une somme confortable pour le portage des valises jusqu'à Montmartre. Cette fois l'itinéraire va mener les deux personnages vers le viaduc dont on aperçoit cette fois deux travées et qui les mènera après le boulevard de l'Hôpital vers le quai Saint-Bernard, via la place Valhubert. Sur cet instantané il est difficile de dire si la scène a été tournée en décors naturels ou en studio où dans ce cas les travées du viaduc sont remarquablement reconstituées. Cette hypothèse pourrait être envisagée si l'on remarque, à droite du cliché, que le mur est lisse, alors que dans la scène de jour les immeubles comportent un assemblage de pierres taillées.
Le cinquième instantané met en scène le viaduc du Métro de la ligne 5, boulevard de l'Hôpital :
Capture d'écran du film de Claude Autant-Lara "La traversée de Paris" - © 1956 Gaumont (France) et Continental Produzione (Italie) - © 2009 Gaumont Vidéo
Nos deux compères, sortant de la rue Poliveau, viennent de traverser le boulevard de l'Hôpital et s'engagent sous le viaduc de la ligne 5. Pas de doute la caméra a bien été plantée sous le viaduc et déroule son travelling, qui nous permet quelques séquences plus tôt d'apercevoir sur la gauche le dôme de l'église Saint-Louis de l'hôpital de la Salpétrière. Saluons au passage le metteur en scène d'avoir opté pour ce décor naturel "métropolitain", plutôt que d'avoir choisi de filmer ses comédiens sur le trottoir d'en face, trajet plus direct pour aborder le quai Saint-Bernard. On peut supposer que les lampadaires ont été règlés pour diffuser une lumière "à minima" afin de respecter les règles édictées par les autorités allemandes durant l'occupation, qui plus est, à une heure proche du couvre-feu.
Le dernier instantané nous ramène à la station Saint-Marcel :
Capture d'écran du film de Claude Autant-Lara "La traversée de Paris" - © 1956 Gaumont (France) et Continental Produzione (Italie) - © 2009 Gaumont Vidéo
Ce retour en arrière se justifie pour confirmer que les scènes de la Station Saint-Marcel ont bien été tournée au pied de l'Hôpital de la Pitié. En effet à gauche du porte-plan émerge le sommet du bâtiment à l'entrée de l'hôpital. Une comparaison passé/présent lors du parcours de la ligne 5 permet de découvrir la totalité du bâtiment, à revoir ici : Station Saint-Marcel - Ligne 5. Lors de cette séquence cocasse Marcel Martin indique au paysan comment se rendre aux abattoirs de Vaugirard, sans prendre le Métro, pendant que la femme de Marcel évoque le nombre de tickets de viande que représente cette vache !
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Escadrille Lafayette
Cette troisième évocation du Métro au cinéma nous amène à la découverte d'un film peu connu. Il m' a été suggéré par "Vaugirard12 (Bernard)" en même temps que les captures d'écran l'accompagnant. Il s'agit du film américain "Escadrille Lafayette" (diffusé aussi sous le titre anglais de"Lafayette Escadrille" ou sous le titre français "C'est la guerre") de William A. Wellman sorti en 1958.
ESCADRILLE LAFAYETTE - © Warner Bro 1958 - Warner Home Video 2006 - Tab Hunter dans le rôle de Thad Walker et Etchika Choureau dans le rôle de Renée Beaulieu. A noter la présence au générique de Clint Eastwood dans un petit rôle pour son 10ème film, 8 ans avant d'être propulsé sur le devant de la scène avec le film de Sergio Leone : "Pour une poignée de dollars". Pendant la 1ère guerre mondiale un jeune américain arrive en France et s'engage dans la Légion Etrangère. Affecté à l'escadrille "Lafayette" il rencontre une jeune prostituée et en tombe amoureux.
Le premier instantané nous permet de découvrir la jeune héroïne sortant d'une bouche de Métro :
Capture d'écran du film de William A. Wellman "Escadrille Lafayette" - © Warner Bros 1958 - © Warner Home Video 2006
Si l'intention des décorateurs du film était louable afin de rendre une scène destinée au public américain montrant une bouche de Métro au coin de deux rues, il n'en reste pas moins vrai que pour les "cartésiens" du Métro parisien que nous sommes, il ne peut s'agir de l'accès de la station Crimée. Rien ne colle dans cette reconstitution : les écussons Guimard qui n'en sont pas, pas de candélabres lumineux, un arceau trop léger pour être vrai et un panneau Métropolitain erroné. Néanmoins les soubassements de l'entourage peuvent d'un certain côté nous rappeler toute proportion gardée ceux en pierre émaillée installés sur les lignes A et B du Nord-Sud !Pour se rendre compte de la situation réelle de l'accès au coin des rues de Crimée et Mathis on peut se reporter au cliché du début des années 1960 que "Carpostale" (François)" avait présenté le 25 Novembre 2011 dans le sujet PARIS XIXème arrondissement, à revoir ici : Paris - Rue de Crimée. On notera que le panneau ne comporte que l'inscription raccourcie "Métro".
Le second instantané a le mérite de nous rapprocher de la bouche de Métro ainsi que du personnage féminin :
Capture d'écran du film de William A. Wellman "Escadrille Lafayette" - © Warner Bros 1958 - Warner Home Video 2006
Outre le porte-plan qui tente de ressembler à l'original, un second détail nous intrigue : en ce qui me concerne n'ayant pas vu ce film on peut penser qu'il s'agit de l'héroïne du film. Mais quel rapport peut-elle avoir avec l'insigne cousu sur le haut de son vêtement ? On peut lire distinctement "Métro" et au dessus doit-on deviner "RATP ? Pour en savoir un peu plus il va falloir visionner le film dans son intégralité pour obtenir la réponse à notre question. Disons pour terminer que le film était axé sur des actions de combats plutôt que sur des scènes paisibles de rue et d'une bouche de Métro bien inoffensive aux yeux des spectateurs américains, n'ayant jamais visité Paris.
ESCADRILLE LAFAYETTE - © Warner Bro 1958 - Warner Home Video 2006 - Tab Hunter dans le rôle de Thad Walker et Etchika Choureau dans le rôle de Renée Beaulieu. A noter la présence au générique de Clint Eastwood dans un petit rôle pour son 10ème film, 8 ans avant d'être propulsé sur le devant de la scène avec le film de Sergio Leone : "Pour une poignée de dollars". Pendant la 1ère guerre mondiale un jeune américain arrive en France et s'engage dans la Légion Etrangère. Affecté à l'escadrille "Lafayette" il rencontre une jeune prostituée et en tombe amoureux.
Le premier instantané nous permet de découvrir la jeune héroïne sortant d'une bouche de Métro :
Capture d'écran du film de William A. Wellman "Escadrille Lafayette" - © Warner Bros 1958 - © Warner Home Video 2006
Si l'intention des décorateurs du film était louable afin de rendre une scène destinée au public américain montrant une bouche de Métro au coin de deux rues, il n'en reste pas moins vrai que pour les "cartésiens" du Métro parisien que nous sommes, il ne peut s'agir de l'accès de la station Crimée. Rien ne colle dans cette reconstitution : les écussons Guimard qui n'en sont pas, pas de candélabres lumineux, un arceau trop léger pour être vrai et un panneau Métropolitain erroné. Néanmoins les soubassements de l'entourage peuvent d'un certain côté nous rappeler toute proportion gardée ceux en pierre émaillée installés sur les lignes A et B du Nord-Sud !Pour se rendre compte de la situation réelle de l'accès au coin des rues de Crimée et Mathis on peut se reporter au cliché du début des années 1960 que "Carpostale" (François)" avait présenté le 25 Novembre 2011 dans le sujet PARIS XIXème arrondissement, à revoir ici : Paris - Rue de Crimée. On notera que le panneau ne comporte que l'inscription raccourcie "Métro".
Le second instantané a le mérite de nous rapprocher de la bouche de Métro ainsi que du personnage féminin :
Capture d'écran du film de William A. Wellman "Escadrille Lafayette" - © Warner Bros 1958 - Warner Home Video 2006
Outre le porte-plan qui tente de ressembler à l'original, un second détail nous intrigue : en ce qui me concerne n'ayant pas vu ce film on peut penser qu'il s'agit de l'héroïne du film. Mais quel rapport peut-elle avoir avec l'insigne cousu sur le haut de son vêtement ? On peut lire distinctement "Métro" et au dessus doit-on deviner "RATP ? Pour en savoir un peu plus il va falloir visionner le film dans son intégralité pour obtenir la réponse à notre question. Disons pour terminer que le film était axé sur des actions de combats plutôt que sur des scènes paisibles de rue et d'une bouche de Métro bien inoffensive aux yeux des spectateurs américains, n'ayant jamais visité Paris.
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Une fois rien, c'est rien. Deux fois rien, ce n'est pas beaucoup. Mais trois fois rien ! Pour trois fois rien, on peut acheter quelque chose. (Raymond Devos)
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Le dernier Métro
Cette quatrième évocation nous amène à la rencontre du très beau film, dix fois "césarisé" en 1981, de François Truffaut.
LE DERNIER MÉTRO - Film de François Truffaut - © Les Films du Carosse - SEDIF SA - TFI - SFP 1980 - © mk2 S.A. 2000 - Catherine Deneuve dans le rôle de Marion Steiner, Gérard Depardieu dans le rôle de Bernard Granger, Jean Poiret dans le rôle de Jean-Loup Cottin, Heinz Bennent dans le rôle de Lucas Steiner.
L'intrigue se déroule autour d'un théâtre de Montmartre pendant l'occupation allemande en Septembre 1942 et tourne autour des difficultés de monter des pièces soumises à la "Propagandastaffel" dont le directeur du théâtre Lucas Steiner, juif, est en fuite. Sa femme Marion dirige le théâtre et engage Bernard Granger, transfuge du Grand Guignol. Pendant les répétitions jusqu'au soir de la générale les comédiens subissent les articles virulents du critique du journal collaborationniste "Je suis partout". Coupures d'électricité et rationnement des denrées viennent polluer la vie quotidienne des parisiens et le fonctionnement du théâtre.
L'instantané que vous allez découvrir ci-dessous a été filmé dans les couloirs de correspondance du Métro :
Capture d'écran du film de François Truffaut "Le dernier Métro" - © Les Films du Carosse - SEDIF SA - TF1 - SFP 1980 - © mk2 s.a. 2000
La foule qui se presse dans les couloirs de correspondance est sensée sortir des salles de spectacles sur le coup de 23 heures. Ne pas rater son dernier Métro était indispensable et les horaires des théâtres s'étaient adaptés à cette contrainte générée par le couvre-feu instauré à minuit par les autorités allemandes. Le dernier Métro quittait son terminus vers 23 heures et il était crucial d'être présent sur les quais au bon moment. Rater le dernier Métro équivalait à être arrêté par la police française et passer la nuit dans le commissariat le plus proche. L'issue fâcheuse était le risque de se retrouver fiché sur une liste d'otages et par conséquent servir de monnaie d'échange en cas d'actes de résistance contre l'armée allemande.
Les plaques indicatrices présentes au plafond de ces couloirs de correspondance laissent à penser qu'il s'agit de la station "Richelieu-Drouot" des lignes 8 et 9. C'est la seule séquence du film mettant en scène le Métro, sans aucun doute tournée en décor naturel, le reste du film ayant fait l'objet de décors réalisés en studio.
LE DERNIER MÉTRO - Film de François Truffaut - © Les Films du Carosse - SEDIF SA - TFI - SFP 1980 - © mk2 S.A. 2000 - Catherine Deneuve dans le rôle de Marion Steiner, Gérard Depardieu dans le rôle de Bernard Granger, Jean Poiret dans le rôle de Jean-Loup Cottin, Heinz Bennent dans le rôle de Lucas Steiner.
L'intrigue se déroule autour d'un théâtre de Montmartre pendant l'occupation allemande en Septembre 1942 et tourne autour des difficultés de monter des pièces soumises à la "Propagandastaffel" dont le directeur du théâtre Lucas Steiner, juif, est en fuite. Sa femme Marion dirige le théâtre et engage Bernard Granger, transfuge du Grand Guignol. Pendant les répétitions jusqu'au soir de la générale les comédiens subissent les articles virulents du critique du journal collaborationniste "Je suis partout". Coupures d'électricité et rationnement des denrées viennent polluer la vie quotidienne des parisiens et le fonctionnement du théâtre.
L'instantané que vous allez découvrir ci-dessous a été filmé dans les couloirs de correspondance du Métro :
Capture d'écran du film de François Truffaut "Le dernier Métro" - © Les Films du Carosse - SEDIF SA - TF1 - SFP 1980 - © mk2 s.a. 2000
La foule qui se presse dans les couloirs de correspondance est sensée sortir des salles de spectacles sur le coup de 23 heures. Ne pas rater son dernier Métro était indispensable et les horaires des théâtres s'étaient adaptés à cette contrainte générée par le couvre-feu instauré à minuit par les autorités allemandes. Le dernier Métro quittait son terminus vers 23 heures et il était crucial d'être présent sur les quais au bon moment. Rater le dernier Métro équivalait à être arrêté par la police française et passer la nuit dans le commissariat le plus proche. L'issue fâcheuse était le risque de se retrouver fiché sur une liste d'otages et par conséquent servir de monnaie d'échange en cas d'actes de résistance contre l'armée allemande.
Les plaques indicatrices présentes au plafond de ces couloirs de correspondance laissent à penser qu'il s'agit de la station "Richelieu-Drouot" des lignes 8 et 9. C'est la seule séquence du film mettant en scène le Métro, sans aucun doute tournée en décor naturel, le reste du film ayant fait l'objet de décors réalisés en studio.
- Classement : 10.53%
Une fois rien, c'est rien. Deux fois rien, ce n'est pas beaucoup. Mais trois fois rien ! Pour trois fois rien, on peut acheter quelque chose. (Raymond Devos)
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Re: Le salaire de la peur
Cette cinquième évocation nous éloigne du champ d'action du "dernier métro" pour nous rapprocher d'un sujet à priori assez éloigné du Métro, et pourtant ..:
LE SALAIRE DE LA PEUR - Film de Henri-Georges Clouzot - © 1952 Filmsonor -CICC - VERA-FONO ROMA. Éditeurs : RCV EDV 13 et RENÉ CHATEAU EDV 1102 : TF1 VIDEO DIV 526 - Yves Montand dans le rôle de Mario, Charles Vanel dans le rôle de Jo, Folco Lulli dans le rôle de Luigi et Véra Clouzot dans le rôle de Linda.
L'intrigue se déroule en Amérique Centrale dans un pays imaginaire (sans doute doit-il rappeler le Guatemala) où quatre aventuriers, dont Mario et Jo, végètent dans une misérable bourgade rongée par la misère et le chômage, Las Piedras, en 1951. Jusqu'au jour où ils acceptent un travail très lucratif, à haut risque, celui de convoyer deux camions remplis de nitroglycérine sur des routes défoncées, risquant l'explosion à chaque tour de roue, et ce pour éteindre l'incendie d'un puits de pétrole. Les péripéties seront nombreuses et dramatiques puisque Jo y laissera sa vie écrasé par le camion conduit par Mario. Suspense garanti, le tout en 2 h 30 de pellicule.
Sensé se dérouler en Amérique Centrale, le film fut tourné en partie au camp de Saliers dans le Gard (celui-là même où furent internés 700 Roms entre 1942 et 1944) sur la commune d'Arles. Les puits et derricks furent construits en Camargue. Le film fut interrompu plusieurs fois en raison des intempéries sous une température plus fraiche que sous les tropiques et de la maladie de Véra Clouzot.
Quel rapport y a-t-il avec le Métro dans ces contrées lointaines, c'est ce que nous allons découvrir ci-dessous :
Capture d'écran du film de Henri-Georges Clouzot "Le salaire de la peur" - © 1952 Filmsonor - CICC-VERA-FONO ROMA. Éditeurs : RCV EDV 13 et RENÉ CHATEAU EDV 1102 - TF1 Video DIV 526
Si loin de Paris, Mario s'est reconstitué un petit univers personnel sous la forme d'un accès "Guimard", tout ce qu'il y a de plus authentique, dont il a reproduit le dessin sur le mur de sa misérable chambre, partagée avec Luigi. On retrouve l'enseigne "Métro" qu'on aurait du voir dans le film "Escadrille Lafayette". Mais laissons Mario expliquer à Jo son jardin secret : "Dis donc, t'as vu mon musée...ça c'est des gonzesses, pour le reste pour pas en faire autre chose...!". (Dialogues de Henri-Georges Clouzot). C'est tout ce qui reste de souvenirs laissés à des milliers de kilomètres, comme quoi l'empreinte du Métro reste intacte pour un ancien titi parisien.
Sur ce second extrait filmé quelques secondes après celui que l'on vient de voir, on va découvrir un tout petit morceau de carton, présenté au poinçonneur avant d'accéder aux quais, dont la pince de contrôle "Klein" aura laissé l'empreinte du trou règlementaire :
Capture d'écran du film de Henri-Georges Clouzot "Le salaire de la peur" - © 1952 Filmsonor - CICC-VERA-FONO ROMA. Éditeurs : RCV EDV 13 et RENÉ CHATEAU EDV 1102 - TF1 Video DIV 526
Un ticket de Métro acheté à la station Pigalle et poinçonné comme il se doit. Mais laissons une fois encore s'exprimer Mario :
Mario : ... et puis ça, c'est le trésor, les diams de la couronne, un vrai, t'sais !
Jo : sans blague, ça fait une paye que je n'en avais pas vu... Pigalle !
Mario : c'est le dernier que j'ai pris, mon vieux...ça mène plus loin qu'on le croit le "Nord-Sud"
Jo : ça coûtait 14 sous quand je suis parti. (Dialogues de Henri-Georges Clouzot)
Cette conversation laisse à penser que nos deux compères ont quitté Paris depuis de nombreuses années, surtout quand Jo se remémore que le prix du ticket coûtait 14 sous. Les pièces de 5 sous circulèrent entre 1914 et 1939. Quant à Mario lorsqu'il évoque la Cie du "Nord-Sud" c'est forcement entre 1910 et 1930. On peut donc en déduire qu'ils ont quitté Paris il y a une trentaine d'années, d'où leur émotion devant ce petit bout de carton !
LE SALAIRE DE LA PEUR - Film de Henri-Georges Clouzot - © 1952 Filmsonor -CICC - VERA-FONO ROMA. Éditeurs : RCV EDV 13 et RENÉ CHATEAU EDV 1102 : TF1 VIDEO DIV 526 - Yves Montand dans le rôle de Mario, Charles Vanel dans le rôle de Jo, Folco Lulli dans le rôle de Luigi et Véra Clouzot dans le rôle de Linda.
L'intrigue se déroule en Amérique Centrale dans un pays imaginaire (sans doute doit-il rappeler le Guatemala) où quatre aventuriers, dont Mario et Jo, végètent dans une misérable bourgade rongée par la misère et le chômage, Las Piedras, en 1951. Jusqu'au jour où ils acceptent un travail très lucratif, à haut risque, celui de convoyer deux camions remplis de nitroglycérine sur des routes défoncées, risquant l'explosion à chaque tour de roue, et ce pour éteindre l'incendie d'un puits de pétrole. Les péripéties seront nombreuses et dramatiques puisque Jo y laissera sa vie écrasé par le camion conduit par Mario. Suspense garanti, le tout en 2 h 30 de pellicule.
Sensé se dérouler en Amérique Centrale, le film fut tourné en partie au camp de Saliers dans le Gard (celui-là même où furent internés 700 Roms entre 1942 et 1944) sur la commune d'Arles. Les puits et derricks furent construits en Camargue. Le film fut interrompu plusieurs fois en raison des intempéries sous une température plus fraiche que sous les tropiques et de la maladie de Véra Clouzot.
Quel rapport y a-t-il avec le Métro dans ces contrées lointaines, c'est ce que nous allons découvrir ci-dessous :
Capture d'écran du film de Henri-Georges Clouzot "Le salaire de la peur" - © 1952 Filmsonor - CICC-VERA-FONO ROMA. Éditeurs : RCV EDV 13 et RENÉ CHATEAU EDV 1102 - TF1 Video DIV 526
Si loin de Paris, Mario s'est reconstitué un petit univers personnel sous la forme d'un accès "Guimard", tout ce qu'il y a de plus authentique, dont il a reproduit le dessin sur le mur de sa misérable chambre, partagée avec Luigi. On retrouve l'enseigne "Métro" qu'on aurait du voir dans le film "Escadrille Lafayette". Mais laissons Mario expliquer à Jo son jardin secret : "Dis donc, t'as vu mon musée...ça c'est des gonzesses, pour le reste pour pas en faire autre chose...!". (Dialogues de Henri-Georges Clouzot). C'est tout ce qui reste de souvenirs laissés à des milliers de kilomètres, comme quoi l'empreinte du Métro reste intacte pour un ancien titi parisien.
Sur ce second extrait filmé quelques secondes après celui que l'on vient de voir, on va découvrir un tout petit morceau de carton, présenté au poinçonneur avant d'accéder aux quais, dont la pince de contrôle "Klein" aura laissé l'empreinte du trou règlementaire :
Capture d'écran du film de Henri-Georges Clouzot "Le salaire de la peur" - © 1952 Filmsonor - CICC-VERA-FONO ROMA. Éditeurs : RCV EDV 13 et RENÉ CHATEAU EDV 1102 - TF1 Video DIV 526
Un ticket de Métro acheté à la station Pigalle et poinçonné comme il se doit. Mais laissons une fois encore s'exprimer Mario :
Mario : ... et puis ça, c'est le trésor, les diams de la couronne, un vrai, t'sais !
Jo : sans blague, ça fait une paye que je n'en avais pas vu... Pigalle !
Mario : c'est le dernier que j'ai pris, mon vieux...ça mène plus loin qu'on le croit le "Nord-Sud"
Jo : ça coûtait 14 sous quand je suis parti. (Dialogues de Henri-Georges Clouzot)
Cette conversation laisse à penser que nos deux compères ont quitté Paris depuis de nombreuses années, surtout quand Jo se remémore que le prix du ticket coûtait 14 sous. Les pièces de 5 sous circulèrent entre 1914 et 1939. Quant à Mario lorsqu'il évoque la Cie du "Nord-Sud" c'est forcement entre 1910 et 1930. On peut donc en déduire qu'ils ont quitté Paris il y a une trentaine d'années, d'où leur émotion devant ce petit bout de carton !
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Une fois rien, c'est rien. Deux fois rien, ce n'est pas beaucoup. Mais trois fois rien ! Pour trois fois rien, on peut acheter quelque chose. (Raymond Devos)
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Re: Le Métro au Cinéma
excellente idée que cette rubrique "Le métro au cinéma"!!!!!!Merci
Jean-Pierre
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Charade
Nous aborderons cette sixième rencontre du Métro avec un film américain qui va nous réserver son lot d'anomalies :
CHARADE - Film de Stanley Donen - © 1963 Universal Studios and Stanley Donen Film - © 2006 Universal Studios - Audrey Hepburn dans le rôle de Reggie Lambert et Cary Grant dans le rôle de Peter Joshua.
De retour des sports d'hiver à Megève Reggie Lambert constate que son appartement parisien a été vandalisé et que son mari a disparu. Le commissaire de police lui apprend la mort de son mari. Le commissaire et un membre de la CIA lui révèlent qu'il a subtilisé et caché une forte somme d'argent destinée à la résistance française. Sur son chemin elle retrouve Peter Joshua, rencontré aux sports d'hiver, qui tour à tour sera son allié et son ennemi, à la recherche du magot. D'où cette séquence où Reggie est poursuivie dans le Métro par Peter Joshua. En épilogue on découvrira que le magot a été converti en timbres rares d'une grande valeur et que Peter Joshua est en réalité un agent de la CIA.
Partons donc à la découverte de cette poursuite avec ce premier extrait :
Capture d'écran du film de Stanley Donen "Charade" - © 1963 Unversal Studios and Stanley Donen Film - © 2006 Universal Studios
L'héroïne du film cherche sur le plan l'itinéraire qui doit la mener à la station "Palais Royal". On est en présence d'un porte-plan du type "Sarrailh" et d'un mât "M" jaune. Rien de bien original jusque là, sauf que le nom de la station qui apparait ne peut en aucun cas être celle de "Saint-Jacques". Erreur impardonnable que l'un des scénaristes, Marc Behm, a confondu une station aérienne avec une station souterraine alors qu'il habitait près de la vraie station "Saint-Jacques". Auprès de quel accès cette scène a-t-elle été tournée ? Avec de bons yeux il semblerait qu'on lise ligne 5. Mais rien n'est moins sur. Mystère.
Le second extrait nous amène à la hauteur du guichet :
Capture d'écran du film de Stanley Donen " Charade" - © 1963 Universal Studios and Stanley Donen Film - © 2006 Universal Studios
Oublions quelques instants cette grossière erreur pour (re)découvrir le guichet tel qu'on pouvait le rencontrer dans sa station favorite avant que la vague de modernisation des années 1970 le fasse disparaitre. Et à droite du cliché le panneau de retard des trains qui informait les voyageurs de la nature de l'incident.
Capture d'écran du film de Stanley Donen "Charade" - © 1963 Universal Studios and Stanley Donen Film - © 2006 Universal Studios
Pour se rendre à "Palais-Royal" c'est bien la ligne 1 qu'il faut emprunter comme les panneaux "Vincennes-Neuilly" l'indiquent et c'est direct. Sauf qu'en venant de "Saint-Jacques" il y aurait plusieurs changements incompatibles avec la course-poursuite engagée entre les deux protagonistes.
Capture d'écran du film de Stanley Donen "Charade" - © 1963 Universal Studios and Stanley Donen Film - © 2006 Univeral Studios
Sur cet extrait on (re)découvre l'omniprésent poinçonneur qui officiait à l'entrée du quai. Etait-ce ici la guérite règlementaire ? Il faut savoir que le surveillant de contrôle, la plupart du temps, était engagé comme temporaire et n'appartenait donc pas au personnel permanent de l'entreprise. Ce poste ne débouchait pas nécessairement sur un emploi définitif et restait tenu par une majorité de femmes. L'année où a été tourné ce film les femmes représentaient 80% des effectifs.
Capture d'écran du film de Stanley Donen "Charade" - © 1963 Universal Studios and Stanley Donen Film - © 2006 Universal Studios
C'est ici qu'on atteint le comble de la maladresse de la part des scénaristes et de l'équipe technique. Outre le fait que la station "Saint-Jacques" est à l'air libre, la reconstitution est calamiteuse. Pour les besoins de la prise vue la caméra filme le bas de l'escalier de la station et comme elle ne montre pas les parois l'équipe technique a pensé bien faire en proposant au spectateur le nom de la station sur un panneau placé perpendiculairement au quai, situation qui bien sur n'a jamais existé sur le Métro parisien.
Capture d'écran du film de Stanley Donen "Charade" - © 1963 Univesal Studios and Stanley Donen Film - © 2006 Universal Studios
Avec ce nouvel extrait on arrive à l'épilogue de cette course poursuite, à savoir le station "Palais-Royal". Cette fois les parois arborent clairement les panneaux "Palais-Royal". Les scènes ont été tournées dans la même station qui disposent de deux quais encadrant d'un côté deux voies et de l'autre une voie unique. En consultant la fiche du film "Charade" sur Wikipedia on apprend que c'est la station "Varenne" de l'ex ligne 14 qui a servi au tournage. En effet elle offrait à cette époque cette disposition particulière. Compte tenu du trafic plus modeste de cette ligne "Invalides-Porte de Vanves", les prises de vue furent sans doute plus faciles. On notera que l'une des deux voies bordant le quai où se situe le porte-plan est une voie de service.
Capture d'écran du film de Stanley Donen "Charade" - © 1963 Universal Studios and Stanley Donen Film - © 2006 Universal Studios
La question méritait dêtre posée : s'agit-il du véritable accès de la station "Palais Royal" situé non loin du bâtiment de la Comédie Française et du Palais Royal dont on aperçoit les colonnes, celles perpendiculaires à la rue Saint-Honoré ? Il semblerait que oui , malgré la présence du porte-plan "Sarrailh" sur le côté fermé de l'entourage "Cassien-Bernard". Pour moi, j'affirmerais que cet accès a été transformé en 2000 en "Kiosque des Noctambules", formé d'un ensemble de sphères d'aluminium et de verre de Murano. Y a-t-il néanmoins encore supercherie ? Notre éminent spécialiste Dominique nous donnera certainement la réponse.
CHARADE - Film de Stanley Donen - © 1963 Universal Studios and Stanley Donen Film - © 2006 Universal Studios - Audrey Hepburn dans le rôle de Reggie Lambert et Cary Grant dans le rôle de Peter Joshua.
De retour des sports d'hiver à Megève Reggie Lambert constate que son appartement parisien a été vandalisé et que son mari a disparu. Le commissaire de police lui apprend la mort de son mari. Le commissaire et un membre de la CIA lui révèlent qu'il a subtilisé et caché une forte somme d'argent destinée à la résistance française. Sur son chemin elle retrouve Peter Joshua, rencontré aux sports d'hiver, qui tour à tour sera son allié et son ennemi, à la recherche du magot. D'où cette séquence où Reggie est poursuivie dans le Métro par Peter Joshua. En épilogue on découvrira que le magot a été converti en timbres rares d'une grande valeur et que Peter Joshua est en réalité un agent de la CIA.
Partons donc à la découverte de cette poursuite avec ce premier extrait :
Capture d'écran du film de Stanley Donen "Charade" - © 1963 Unversal Studios and Stanley Donen Film - © 2006 Universal Studios
L'héroïne du film cherche sur le plan l'itinéraire qui doit la mener à la station "Palais Royal". On est en présence d'un porte-plan du type "Sarrailh" et d'un mât "M" jaune. Rien de bien original jusque là, sauf que le nom de la station qui apparait ne peut en aucun cas être celle de "Saint-Jacques". Erreur impardonnable que l'un des scénaristes, Marc Behm, a confondu une station aérienne avec une station souterraine alors qu'il habitait près de la vraie station "Saint-Jacques". Auprès de quel accès cette scène a-t-elle été tournée ? Avec de bons yeux il semblerait qu'on lise ligne 5. Mais rien n'est moins sur. Mystère.
Le second extrait nous amène à la hauteur du guichet :
Capture d'écran du film de Stanley Donen " Charade" - © 1963 Universal Studios and Stanley Donen Film - © 2006 Universal Studios
Oublions quelques instants cette grossière erreur pour (re)découvrir le guichet tel qu'on pouvait le rencontrer dans sa station favorite avant que la vague de modernisation des années 1970 le fasse disparaitre. Et à droite du cliché le panneau de retard des trains qui informait les voyageurs de la nature de l'incident.
Capture d'écran du film de Stanley Donen "Charade" - © 1963 Universal Studios and Stanley Donen Film - © 2006 Universal Studios
Pour se rendre à "Palais-Royal" c'est bien la ligne 1 qu'il faut emprunter comme les panneaux "Vincennes-Neuilly" l'indiquent et c'est direct. Sauf qu'en venant de "Saint-Jacques" il y aurait plusieurs changements incompatibles avec la course-poursuite engagée entre les deux protagonistes.
Capture d'écran du film de Stanley Donen "Charade" - © 1963 Universal Studios and Stanley Donen Film - © 2006 Univeral Studios
Sur cet extrait on (re)découvre l'omniprésent poinçonneur qui officiait à l'entrée du quai. Etait-ce ici la guérite règlementaire ? Il faut savoir que le surveillant de contrôle, la plupart du temps, était engagé comme temporaire et n'appartenait donc pas au personnel permanent de l'entreprise. Ce poste ne débouchait pas nécessairement sur un emploi définitif et restait tenu par une majorité de femmes. L'année où a été tourné ce film les femmes représentaient 80% des effectifs.
Capture d'écran du film de Stanley Donen "Charade" - © 1963 Universal Studios and Stanley Donen Film - © 2006 Universal Studios
C'est ici qu'on atteint le comble de la maladresse de la part des scénaristes et de l'équipe technique. Outre le fait que la station "Saint-Jacques" est à l'air libre, la reconstitution est calamiteuse. Pour les besoins de la prise vue la caméra filme le bas de l'escalier de la station et comme elle ne montre pas les parois l'équipe technique a pensé bien faire en proposant au spectateur le nom de la station sur un panneau placé perpendiculairement au quai, situation qui bien sur n'a jamais existé sur le Métro parisien.
Capture d'écran du film de Stanley Donen "Charade" - © 1963 Univesal Studios and Stanley Donen Film - © 2006 Universal Studios
Avec ce nouvel extrait on arrive à l'épilogue de cette course poursuite, à savoir le station "Palais-Royal". Cette fois les parois arborent clairement les panneaux "Palais-Royal". Les scènes ont été tournées dans la même station qui disposent de deux quais encadrant d'un côté deux voies et de l'autre une voie unique. En consultant la fiche du film "Charade" sur Wikipedia on apprend que c'est la station "Varenne" de l'ex ligne 14 qui a servi au tournage. En effet elle offrait à cette époque cette disposition particulière. Compte tenu du trafic plus modeste de cette ligne "Invalides-Porte de Vanves", les prises de vue furent sans doute plus faciles. On notera que l'une des deux voies bordant le quai où se situe le porte-plan est une voie de service.
Capture d'écran du film de Stanley Donen "Charade" - © 1963 Universal Studios and Stanley Donen Film - © 2006 Universal Studios
La question méritait dêtre posée : s'agit-il du véritable accès de la station "Palais Royal" situé non loin du bâtiment de la Comédie Française et du Palais Royal dont on aperçoit les colonnes, celles perpendiculaires à la rue Saint-Honoré ? Il semblerait que oui , malgré la présence du porte-plan "Sarrailh" sur le côté fermé de l'entourage "Cassien-Bernard". Pour moi, j'affirmerais que cet accès a été transformé en 2000 en "Kiosque des Noctambules", formé d'un ensemble de sphères d'aluminium et de verre de Murano. Y a-t-il néanmoins encore supercherie ? Notre éminent spécialiste Dominique nous donnera certainement la réponse.
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Une fois rien, c'est rien. Deux fois rien, ce n'est pas beaucoup. Mais trois fois rien ! Pour trois fois rien, on peut acheter quelque chose. (Raymond Devos)
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Zazie dans le Métro
A l'occasion de cette septième rencontre je vous propose quelques vues du film éponyme tiré du livre de Raymond Queneau : "Zazie dans le Métro". C'est un fil "déjanté" qui offre au spectateur de nombreuses scènes "échevelées", une manière visuelle de traduire le texte "drolatique" du livre, avec en prime de jolies scènes du Métro.
ZAZIE DANS LE MÉTRO - Film de Louis Malle - © 1960 NEF - © 2005 DVD ARTE FRANCE DÉVELOPPEMENT - Philippe Noiret dans le rôle de l'oncle Gabriel et Catherine Demongeot dans le rôle de Zazie.
Zazie, une petite fille espiègle, se rend à Paris chez son oncle Gabriel, pendant que sa mère part quelques jours avec son nouveau "jules". Si l'oncle Gabriel est tout disposé à lui faire visiter Paris à bord du taxi de son ami Charles, Zazie n'a qu'une obsession, c'est de prendre le Métro. Or le Métro est en grève, ce qui rend Zazie dans une fureur noire (il faut lire le texte de Raymond Queneau pour la traduire en termes choisis d'une inventivité folle). Trois jours donc d'une vie parisienne endiablée, filmés dans un rythme saccadé et dévastateur.
Tourné en grande partie en décors naturels en 1960 ce film nous laisse découvrir des scènes quotidiennes de cette époque, comme on peut le constater sur ce premier extrait :
Capture d'écran du film de Louis Malle "Zazie dans le métro" - © 1960 NEF - © 2005 ARTE France Développement
La scène a été tournée Bld de la Villette le long de la station "Stalingrad". Au fond de l'image on distingue les deux courbes du viaduc avant que la rotonde de Ledoux ne soit contournée. Au passage on peut reconnaitre la diversité du parc automobile du début des années 1960. Au centre de l'image on découvre le "tac" (taxi) de Charles dans lequel ont pris place Zazie et l'oncle Gabriel et où on peut entendre le dialogue suivant (il s'agit du texte du livre et non pas les dialogues du film) :
Zazie : "Je m'en fous, moi ce que j'aurais voulu c'est aller dans le Métro"
Oncle Gabriel : "Le Métro, mais le voilà..."
Zazie : "Le Métro ? Le Métro c'est sous terre, le Métro"
Oncle Gabriel : "Çui là, c'est l'aérien"
Zazie : "Alors c'est pas le Métro"
Oncle Gabriel :"Je vais t'esspliquer. Quelquefois il sort de terre et ensuite il y rerentre"
© Editions Gallimard, 1959 - Zazie dans le Métro de Raymond Queneau
Capture d'écran du film de Louis Malle "Zazie dans le métro" - © 1960 NEF - © 2005 ARTE France Développement
Sur ce deuxième extrait on (re)découvre la pagode de la station Bastille. Zazie ne le sait pas, elle est en sursis, sa démolition aura lieu en 1962. Zazie reconnaissable à son sweet-shirt orange se précipite vers les portes d'accès sans avoir aperçu l'écriteau et les calicots précisant la grève du Métro. Et bien sur elle va trouver porte close, comme on va le voir sur l'extrait suivant.
Capture d'écran du film de Louis Malle "Zazie dans le métro" - © 1960 NEF - © 2005 ARTE France Développement
Ce troisième extrait est intéressant la caméra du metteur en scène a été installée à l'intérieur de la pagode et montre à contre-jour Zazie qui tambourine sur la porte et essaye de voir ce qui se passe à l'intérieur. On notera la signalétique de l'époque avec en bas de chaque plaque émaillée la flèche indiquant la direction à prendre. Sur la seconde, près de la porte, sont indiquées les directions des lignes 5 et 8 dont la correspondance doit s'effectuer par les accès extérieurs. Etait-ce la règle à l'époque ? Pourtant les couloirs souterrains de correspondance devaient bien exister.
Capture d'écran du film de Louis Malle "Zazie dans le métro" - © 1960 NEF - © 2005 Arte France Développement
Dépitée Zazie s'apprête à s'éloigner de la porte où on a le temps de remarquer l'une des publicités de marque d'apéritif "BYREL" de "BYRRH". La seconde publicité connue sera consignée le long des tunnels reconnaissable au slogan "DUBO, DUBON, DUBONNET". Au demeurant on admirera les portes en bois (ciré?) ou peint ainsi que le pied du support de la marquise au style très "Guimardien".
Capture d'écran du film de Louis Malle "Zazie dans le métro" - © 1960 NEF - © 2005 ARTE France Développement
Curieuse jusqu'au bout Zazie tente d'apercevoir une rame de Métro. Cette séquence nous permet d'admirer le passage supérieur de la pagode permettant d'accéder aux quais de la lige 1 en direction de Château de Vincennes. On l'aura remarqué Zazie n'est plus en compagnie de son oncle, ce dernier dormant tard après avoir passé la nuit dans un cabaret comme travesti. Personne n'étant là elle est partie à la découverte du Métro et des rues de Paris non sans avoir au passage fait la rencontre d'un personnage bizarre, le nommé "Trouscaillon", tour à tour déguisé en agent de police, marchand forain, etc...
Capture d'écran du film de Louis Malle "Zazie dans le métro" - © 1960 NEF - © 2005 Arte France Déeloppement
Au cours des poursuites de Zazie par Trouscaillon dans plusieurs quartiers de Paris une scène de cache-cache sera tournée sur le pont de Bir-Hakeim, sous le viaduc de Passy de la ligne 6. Plusieurs scènes montreront les pitreries de Zazie agrémentées de gags dont Trouscaillon sera la victime et notamment un téléphone qui explose lui recouvrant le visage de suie. A droite de l'image on aperçoit le bras du personnage ainsi que son parapluie.
Capture d'écran du film de Louis Malle "Zazie dans le métro" - © 1960 NEF - © 2005 Arte France Développement
Cette dernière scène a été tournée sur le pont métallique"Morland" de la ligne 5, à hauteur de l'écluse du bassin de l'Arsenal, là où le Métro débouche du souterrain emprunté sous le boulevard de l'Arsenal depuis la place de la Bastille avant d'aborder la station "Quai de la Rapée". On y découvre une rame Sprague dont les voitures sont peintes en vert à l'exception de celle abritant les compartiments de 1ère classe en rouge et l'autre moitié en vert de 2ème classe. Cette scène est un peu saugrenue puisque les personnages sont censés subir la grève du Métro. En fait à ce stade de l'intrigue le Métro remarche et Zazie n'aura toujours pas pu l'emprunter car elle doit repartir avec sa mère.
ZAZIE DANS LE MÉTRO - Film de Louis Malle - © 1960 NEF - © 2005 DVD ARTE FRANCE DÉVELOPPEMENT - Philippe Noiret dans le rôle de l'oncle Gabriel et Catherine Demongeot dans le rôle de Zazie.
Zazie, une petite fille espiègle, se rend à Paris chez son oncle Gabriel, pendant que sa mère part quelques jours avec son nouveau "jules". Si l'oncle Gabriel est tout disposé à lui faire visiter Paris à bord du taxi de son ami Charles, Zazie n'a qu'une obsession, c'est de prendre le Métro. Or le Métro est en grève, ce qui rend Zazie dans une fureur noire (il faut lire le texte de Raymond Queneau pour la traduire en termes choisis d'une inventivité folle). Trois jours donc d'une vie parisienne endiablée, filmés dans un rythme saccadé et dévastateur.
Tourné en grande partie en décors naturels en 1960 ce film nous laisse découvrir des scènes quotidiennes de cette époque, comme on peut le constater sur ce premier extrait :
Capture d'écran du film de Louis Malle "Zazie dans le métro" - © 1960 NEF - © 2005 ARTE France Développement
La scène a été tournée Bld de la Villette le long de la station "Stalingrad". Au fond de l'image on distingue les deux courbes du viaduc avant que la rotonde de Ledoux ne soit contournée. Au passage on peut reconnaitre la diversité du parc automobile du début des années 1960. Au centre de l'image on découvre le "tac" (taxi) de Charles dans lequel ont pris place Zazie et l'oncle Gabriel et où on peut entendre le dialogue suivant (il s'agit du texte du livre et non pas les dialogues du film) :
Zazie : "Je m'en fous, moi ce que j'aurais voulu c'est aller dans le Métro"
Oncle Gabriel : "Le Métro, mais le voilà..."
Zazie : "Le Métro ? Le Métro c'est sous terre, le Métro"
Oncle Gabriel : "Çui là, c'est l'aérien"
Zazie : "Alors c'est pas le Métro"
Oncle Gabriel :"Je vais t'esspliquer. Quelquefois il sort de terre et ensuite il y rerentre"
© Editions Gallimard, 1959 - Zazie dans le Métro de Raymond Queneau
Capture d'écran du film de Louis Malle "Zazie dans le métro" - © 1960 NEF - © 2005 ARTE France Développement
Sur ce deuxième extrait on (re)découvre la pagode de la station Bastille. Zazie ne le sait pas, elle est en sursis, sa démolition aura lieu en 1962. Zazie reconnaissable à son sweet-shirt orange se précipite vers les portes d'accès sans avoir aperçu l'écriteau et les calicots précisant la grève du Métro. Et bien sur elle va trouver porte close, comme on va le voir sur l'extrait suivant.
Capture d'écran du film de Louis Malle "Zazie dans le métro" - © 1960 NEF - © 2005 ARTE France Développement
Ce troisième extrait est intéressant la caméra du metteur en scène a été installée à l'intérieur de la pagode et montre à contre-jour Zazie qui tambourine sur la porte et essaye de voir ce qui se passe à l'intérieur. On notera la signalétique de l'époque avec en bas de chaque plaque émaillée la flèche indiquant la direction à prendre. Sur la seconde, près de la porte, sont indiquées les directions des lignes 5 et 8 dont la correspondance doit s'effectuer par les accès extérieurs. Etait-ce la règle à l'époque ? Pourtant les couloirs souterrains de correspondance devaient bien exister.
Capture d'écran du film de Louis Malle "Zazie dans le métro" - © 1960 NEF - © 2005 Arte France Développement
Dépitée Zazie s'apprête à s'éloigner de la porte où on a le temps de remarquer l'une des publicités de marque d'apéritif "BYREL" de "BYRRH". La seconde publicité connue sera consignée le long des tunnels reconnaissable au slogan "DUBO, DUBON, DUBONNET". Au demeurant on admirera les portes en bois (ciré?) ou peint ainsi que le pied du support de la marquise au style très "Guimardien".
Capture d'écran du film de Louis Malle "Zazie dans le métro" - © 1960 NEF - © 2005 ARTE France Développement
Curieuse jusqu'au bout Zazie tente d'apercevoir une rame de Métro. Cette séquence nous permet d'admirer le passage supérieur de la pagode permettant d'accéder aux quais de la lige 1 en direction de Château de Vincennes. On l'aura remarqué Zazie n'est plus en compagnie de son oncle, ce dernier dormant tard après avoir passé la nuit dans un cabaret comme travesti. Personne n'étant là elle est partie à la découverte du Métro et des rues de Paris non sans avoir au passage fait la rencontre d'un personnage bizarre, le nommé "Trouscaillon", tour à tour déguisé en agent de police, marchand forain, etc...
Capture d'écran du film de Louis Malle "Zazie dans le métro" - © 1960 NEF - © 2005 Arte France Déeloppement
Au cours des poursuites de Zazie par Trouscaillon dans plusieurs quartiers de Paris une scène de cache-cache sera tournée sur le pont de Bir-Hakeim, sous le viaduc de Passy de la ligne 6. Plusieurs scènes montreront les pitreries de Zazie agrémentées de gags dont Trouscaillon sera la victime et notamment un téléphone qui explose lui recouvrant le visage de suie. A droite de l'image on aperçoit le bras du personnage ainsi que son parapluie.
Capture d'écran du film de Louis Malle "Zazie dans le métro" - © 1960 NEF - © 2005 Arte France Développement
Cette dernière scène a été tournée sur le pont métallique"Morland" de la ligne 5, à hauteur de l'écluse du bassin de l'Arsenal, là où le Métro débouche du souterrain emprunté sous le boulevard de l'Arsenal depuis la place de la Bastille avant d'aborder la station "Quai de la Rapée". On y découvre une rame Sprague dont les voitures sont peintes en vert à l'exception de celle abritant les compartiments de 1ère classe en rouge et l'autre moitié en vert de 2ème classe. Cette scène est un peu saugrenue puisque les personnages sont censés subir la grève du Métro. En fait à ce stade de l'intrigue le Métro remarche et Zazie n'aura toujours pas pu l'emprunter car elle doit repartir avec sa mère.
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La Grosse Caisse (1ère partie)
Cette huitième rencontre avec le cinéma va nous permettre de découvrir de multiples scènes du Métro extraites du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse", sans doute celui où le Métro est le plus présent au coeur de l'intrigue, filmé en décors naturels mais aussi en studio grâce au talent du chef décorateur Jacques Paris. La station "Quai de la Rapée" ainsi que la motrice de la fameuse rame des finances seront fidèlement reconstituées.
LA GROSSE CAISSE - Film d'Alex Joffé - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions & Productions - 2007 - Bourvil dans le rôle de Louis Bourdin poinçonneur à la station Quai de la Rapée et Paul Meurisse dans le rôle du "gentleman cambrioleur" Paul Filippi.
Louis Bourdin, qui de son poste de poinçonneur à la station Quai de la Rapée, voit passer chaque soir, au gré de ses vacations, la fameuse rame à finances de la RATP, au cours de sa dernière étape, après avoir récolté les recettes des stations et avant de bifurquer à la sortie de la station Quai de la Rapée sur l'embranchement menant au siège de la RATP, Quai de Bercy, Louis Bourdin, humble poinçonneur, vantard et peureux à la fois, a imaginé et écrit le scénario d'un livre qu'il espère publier, intitulé "RAPT à la RATP". Dépité par les refus successifs de plusieurs éditeurs auxquels il a confié son manuscrit, il se rend à la sortie de la prison de la Santé à Paris dans l'espoir de rencontrer un truand qui serait intéressé par son hold-up. Une première tentative qui échouera auprès d'un petit truand (mais grand par la taille) avant que ce dernier ne tire sa part du butin. En définitive il trouve sur son chemin Paul Filippi, une sorte d'aristocrate du crime. Une fois le scénario en poche, Filippi oblige Louis Bourdin à une complicité effective afin de respecter le plan décrit dans le roman. Le hold-up réussi, toute la bande est interceptée par la police et Louis Bourdin obtient une faible peine grâce à l'alibi fourni par Filippi. Son roman d'abord présenté en feuilleton dans le quotidien France Soir sera finalement publié sous le titre "Metropolitan Story" sous le pseudonyme de Louis Lenormand en forme de clin d'oeil aux romans d'Auguste Lebreton.
1er extrait :
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions & Productions 2007
Cette image montre l'arrivée de la rame des finances à la station Quai de la Rapée, après une présentation, durant le générique de début du film, de son parcours depuis la station Bastille tant sur le quai qu'en tunnel ou à l'intérieur de la rame elle-même. Il s'agit ici d'une scène tournée en studio représentant la station et la motrice construites pour les circonstances. Si les décors sont très réalistes on se rend compte que les voies au delà de la station font partie d'un décor peint en trompe l'oeil.
2ème extrait
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions & Productions 2007
Ici, depuis le poste de conduite de la motrice, se présente l'aiguillage de l'embranchement menant en premier lieu au quai de transfert vers les sous-sols du siège de la RATP. On rappellera qu'au début de l'exploitation de la ligne 5 cet embranchement permettait aux rames de rejoindre la station Gare de Lyon. Sur cette image où, au demeurant l'aiguillage parait correspondre à celui bien présent sur la ligne 5 tant il est réaliste. Encore une fois la jonction entre le décor et le fond en trompe l'oeil montre un décalage de la file des rails.
3ème extrait
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions & Productions 2007
Sur cet extrait on découvre l'employé préposé à la manoeuvre de l'aiguillage de l'embranchement. Si cette motrice est le fruit du travail des décorateurs on peut affirmer qu'elle est très réaliste. Sauf que certains détails ne correspondent pas à la réalité : l'indication de la classe II à hauteur de la cabine de conduite, la porte d'accès au poste de conduite et d'autres détails que nos éminents spécialistes du Métro ne manqueront pas de préciser.
4ème extrait
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions & Productions 2007
Peu de temps après la bifurcation de la rame à finances la voie est rendue au trafic de la ligne et c'est l'une des dernières rames qui passe sur l'aiguillage en direction de la rampe hélicoïdale menant au viaduc d'Austerlitz. Sur la scène animée du film on se rend compte que la rame ne comporte pas de voyageurs et on peut penser que son passage a été organisée spécialement pour l'équipe du film. Affirmation sous réserve que les voitures et motrices sont bien celles engagées sur la ligne.
5ème extrait
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse " - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions & Productions 2007
Ici il s'agit d'une vue bien réelle de la station Quai de la Rapée et d'une rame se dirigeant vers sa destination finale Eglise de Pantin comme l'indique la pancarte apposée sur la face avant gauche.
6ème extrait
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions & Productions 2007
Sur cet extrait c'est une autre vue qui nous est proposée à l'opposé de la vue précédente. La rame à l'arrêt en station va reprendre son parcours vers la station de la Bastille et franchir le pont Morland et s'engouffrer dans le souterrain sous le boulevard de l'Arsenal. On se rappellera la vue déjà présentée au sortir du souterrain à l'occasion de la présentation du film "Zazie dans le Métro". Cette image est à rapprocher de deux ou trois cartes anciennes présentées dans la collection du Métro de Dominique.
LA GROSSE CAISSE - Film d'Alex Joffé - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions & Productions - 2007 - Bourvil dans le rôle de Louis Bourdin poinçonneur à la station Quai de la Rapée et Paul Meurisse dans le rôle du "gentleman cambrioleur" Paul Filippi.
Louis Bourdin, qui de son poste de poinçonneur à la station Quai de la Rapée, voit passer chaque soir, au gré de ses vacations, la fameuse rame à finances de la RATP, au cours de sa dernière étape, après avoir récolté les recettes des stations et avant de bifurquer à la sortie de la station Quai de la Rapée sur l'embranchement menant au siège de la RATP, Quai de Bercy, Louis Bourdin, humble poinçonneur, vantard et peureux à la fois, a imaginé et écrit le scénario d'un livre qu'il espère publier, intitulé "RAPT à la RATP". Dépité par les refus successifs de plusieurs éditeurs auxquels il a confié son manuscrit, il se rend à la sortie de la prison de la Santé à Paris dans l'espoir de rencontrer un truand qui serait intéressé par son hold-up. Une première tentative qui échouera auprès d'un petit truand (mais grand par la taille) avant que ce dernier ne tire sa part du butin. En définitive il trouve sur son chemin Paul Filippi, une sorte d'aristocrate du crime. Une fois le scénario en poche, Filippi oblige Louis Bourdin à une complicité effective afin de respecter le plan décrit dans le roman. Le hold-up réussi, toute la bande est interceptée par la police et Louis Bourdin obtient une faible peine grâce à l'alibi fourni par Filippi. Son roman d'abord présenté en feuilleton dans le quotidien France Soir sera finalement publié sous le titre "Metropolitan Story" sous le pseudonyme de Louis Lenormand en forme de clin d'oeil aux romans d'Auguste Lebreton.
1er extrait :
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions & Productions 2007
Cette image montre l'arrivée de la rame des finances à la station Quai de la Rapée, après une présentation, durant le générique de début du film, de son parcours depuis la station Bastille tant sur le quai qu'en tunnel ou à l'intérieur de la rame elle-même. Il s'agit ici d'une scène tournée en studio représentant la station et la motrice construites pour les circonstances. Si les décors sont très réalistes on se rend compte que les voies au delà de la station font partie d'un décor peint en trompe l'oeil.
2ème extrait
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions & Productions 2007
Ici, depuis le poste de conduite de la motrice, se présente l'aiguillage de l'embranchement menant en premier lieu au quai de transfert vers les sous-sols du siège de la RATP. On rappellera qu'au début de l'exploitation de la ligne 5 cet embranchement permettait aux rames de rejoindre la station Gare de Lyon. Sur cette image où, au demeurant l'aiguillage parait correspondre à celui bien présent sur la ligne 5 tant il est réaliste. Encore une fois la jonction entre le décor et le fond en trompe l'oeil montre un décalage de la file des rails.
3ème extrait
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions & Productions 2007
Sur cet extrait on découvre l'employé préposé à la manoeuvre de l'aiguillage de l'embranchement. Si cette motrice est le fruit du travail des décorateurs on peut affirmer qu'elle est très réaliste. Sauf que certains détails ne correspondent pas à la réalité : l'indication de la classe II à hauteur de la cabine de conduite, la porte d'accès au poste de conduite et d'autres détails que nos éminents spécialistes du Métro ne manqueront pas de préciser.
4ème extrait
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions & Productions 2007
Peu de temps après la bifurcation de la rame à finances la voie est rendue au trafic de la ligne et c'est l'une des dernières rames qui passe sur l'aiguillage en direction de la rampe hélicoïdale menant au viaduc d'Austerlitz. Sur la scène animée du film on se rend compte que la rame ne comporte pas de voyageurs et on peut penser que son passage a été organisée spécialement pour l'équipe du film. Affirmation sous réserve que les voitures et motrices sont bien celles engagées sur la ligne.
5ème extrait
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse " - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions & Productions 2007
Ici il s'agit d'une vue bien réelle de la station Quai de la Rapée et d'une rame se dirigeant vers sa destination finale Eglise de Pantin comme l'indique la pancarte apposée sur la face avant gauche.
6ème extrait
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions & Productions 2007
Sur cet extrait c'est une autre vue qui nous est proposée à l'opposé de la vue précédente. La rame à l'arrêt en station va reprendre son parcours vers la station de la Bastille et franchir le pont Morland et s'engouffrer dans le souterrain sous le boulevard de l'Arsenal. On se rappellera la vue déjà présentée au sortir du souterrain à l'occasion de la présentation du film "Zazie dans le Métro". Cette image est à rapprocher de deux ou trois cartes anciennes présentées dans la collection du Métro de Dominique.
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Re: Le Métro au Cinéma
Voici venu le temps d'aborder cette seconde partie du film :
7ème extrait :
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions et Productions 2007
Sur cet instantané on découvre le stand de marchande de journaux comme il en existait dans la plupart des stations du Métro. Ici la marchande est interprétée par l'immense comédienne Tsilla Chilton dans un petit rôle où elle apparaitra à trois reprises. Petit bonnet et mitaines pour se protéger des frimas, comme c'était le cas à la station "Quai de la Rapée"ouverte à tout vent. Tsilla Chilton nous a quitté le 15 Juillet 2012.
8ème extrait :
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions et Productions 2007
Bourvil, alias Louis Bourdin, reste quelques instants sur le terre-plein de la station, assistant au départ de la petite poinçonneuse sur le scooter de son petit ami du moment. C'est l'occasion de découvrir le bâtiment de la station tel qu'il était dans les années 1960, dont le vocable "Métropolitain" avait été raccourci en "Métro" au fronton du bâtiment. L'arrière d'une Fiat 500 et d'un Solex complètent cette image.
9ème extrait :
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions et Productions 2007
Cette vue permet d'observer la station telle qu'elle avait été reconstituée en studios et offre un champ plus large que le premier extrait où stationnait la rame à finances. Les escaliers, à gauche de l'image, sont nés de l'imagination des décorateurs, car dans la réalité l'accès aux quais est différent. On observera le fond du décor qui lui aussi ne respecte pas la réalité, mais le spectateur n'a pas le temps de s'en rendre compte.
10ème extrait :
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions et Productions 2007
Plusieurs scènes furent tournées sur les quais de la station "Arsenal", fermée depuis le 2 Septembre 1939. On découvre ici une vue du porte-plan de l'accès Guimard qui était encore en place au moment du tournage du film. L'entourage sera déposé en 1974.
11ème extrait :
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions et Productions 2007
Cet extrait est un document en soi car le tournage a effectivement eu lieu dans la station "Arsenal" au moment où le constructeur automobile "SIMCA" avait transformé les quais de la station en salon d'exposition. Les protagonistes au braquage de la rame à finances qui aura lieu ici même sont au fond de l'image. Les coffres des voitures serviront de geôle aux employés de la rame le temps du braquage. De nos jours les quais sont bien sombres et fermés par un grillage dissuasif.
12ème extrait :
Capture d'écran du film d'Alex Joffé " La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions et productions 2007
Sur cette image c'est une autre station de la ligne 5 qui a été filmée, celle de "Campo-Formio". Nous sommes sur le boulevard de l'Hôpital en direction de la Place d'Italie. Louis Bourdin prend la "poudre d'escampette" pour échapper à l'emprise d'un second truand à qui il s'était adressé, en prenant le Métro pour sortir par les escaliers. Il sera repris plus loin "manu-militari" afin de collaborer par la contrainte au braquage. En tout cas une belle scène de rue avec les véhicules de l'époque.
A suivre....
7ème extrait :
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions et Productions 2007
Sur cet instantané on découvre le stand de marchande de journaux comme il en existait dans la plupart des stations du Métro. Ici la marchande est interprétée par l'immense comédienne Tsilla Chilton dans un petit rôle où elle apparaitra à trois reprises. Petit bonnet et mitaines pour se protéger des frimas, comme c'était le cas à la station "Quai de la Rapée"ouverte à tout vent. Tsilla Chilton nous a quitté le 15 Juillet 2012.
8ème extrait :
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions et Productions 2007
Bourvil, alias Louis Bourdin, reste quelques instants sur le terre-plein de la station, assistant au départ de la petite poinçonneuse sur le scooter de son petit ami du moment. C'est l'occasion de découvrir le bâtiment de la station tel qu'il était dans les années 1960, dont le vocable "Métropolitain" avait été raccourci en "Métro" au fronton du bâtiment. L'arrière d'une Fiat 500 et d'un Solex complètent cette image.
9ème extrait :
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions et Productions 2007
Cette vue permet d'observer la station telle qu'elle avait été reconstituée en studios et offre un champ plus large que le premier extrait où stationnait la rame à finances. Les escaliers, à gauche de l'image, sont nés de l'imagination des décorateurs, car dans la réalité l'accès aux quais est différent. On observera le fond du décor qui lui aussi ne respecte pas la réalité, mais le spectateur n'a pas le temps de s'en rendre compte.
10ème extrait :
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions et Productions 2007
Plusieurs scènes furent tournées sur les quais de la station "Arsenal", fermée depuis le 2 Septembre 1939. On découvre ici une vue du porte-plan de l'accès Guimard qui était encore en place au moment du tournage du film. L'entourage sera déposé en 1974.
11ème extrait :
Capture d'écran du film d'Alex Joffé "La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions et Productions 2007
Cet extrait est un document en soi car le tournage a effectivement eu lieu dans la station "Arsenal" au moment où le constructeur automobile "SIMCA" avait transformé les quais de la station en salon d'exposition. Les protagonistes au braquage de la rame à finances qui aura lieu ici même sont au fond de l'image. Les coffres des voitures serviront de geôle aux employés de la rame le temps du braquage. De nos jours les quais sont bien sombres et fermés par un grillage dissuasif.
12ème extrait :
Capture d'écran du film d'Alex Joffé " La Grosse Caisse" - © 1965 TF1 International - © LCJ Editions et productions 2007
Sur cette image c'est une autre station de la ligne 5 qui a été filmée, celle de "Campo-Formio". Nous sommes sur le boulevard de l'Hôpital en direction de la Place d'Italie. Louis Bourdin prend la "poudre d'escampette" pour échapper à l'emprise d'un second truand à qui il s'était adressé, en prenant le Métro pour sortir par les escaliers. Il sera repris plus loin "manu-militari" afin de collaborer par la contrainte au braquage. En tout cas une belle scène de rue avec les véhicules de l'époque.
A suivre....
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Re: Le Métro au Cinéma
Bonjour
Tout d'abord félicitations pour votre extraordinaire travail de recherche de lieux du passé au présent.
Je m'intéresse pour ma part aux lieux de tournage de cinéma et je sèche aujourd'hui sur une station de métro.
Etant donné que vous avez ouvert un sujet sur les station de métro je me permets de vous écrire au cas où...
Il s'agit de Fantomas de 1964 J'ai déjà fait de nombreuses recherches mais sans succès malgré les indices a l'arrière plan, une pharmacie centrale et une brasserie Chez...
Merci
Tout d'abord félicitations pour votre extraordinaire travail de recherche de lieux du passé au présent.
Je m'intéresse pour ma part aux lieux de tournage de cinéma et je sèche aujourd'hui sur une station de métro.
Etant donné que vous avez ouvert un sujet sur les station de métro je me permets de vous écrire au cas où...
Il s'agit de Fantomas de 1964 J'ai déjà fait de nombreuses recherches mais sans succès malgré les indices a l'arrière plan, une pharmacie centrale et une brasserie Chez...
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Re: Le Métro au Cinéma
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Re: Le Métro au Cinéma
Bonjour à toutes et à tous,
Dans le film de Pierre Etaix "Le Soupirant" tourné en 1963 apparait une séquence montrant un accès en pierre de taille où le comédien descend, puis remonte et redescend les marches.
Cette scène a été tournée face au Passage Meslay au 25 du Boulevard Saint-Martin. En arrière plan on voit une animation de voitures et de piétons.
Comme le montre cette capture d'écran l'accès parait authentique et je pense qu'il ne s'agit pas d'un décor de cinéma.
Mon interrogation porte sur l'existence de cet accès dans ce quartier excentré au moment de la mise en service des lignes 8 et 9, sachant qu'il existe un autre accès en fer forgé non loin de là au 31 du boulevard pour relier les quais de la station Saint-Martin.
Y a-t-il parmi les fidèles du Métro quelqu'un qui confirmerait l'existence de cet accès en pierre de taille de taille et à quel moment il aurait été détruit.
Je joins également un capture d'écran prise sur Google Maps sous le même angle où l'on distingue une grille qui pourrait accréditer la présence à un certain moment de cet accès à cet endroit.
D'avance merci de vos remarques sur cette interrogation.
Jacques
Dans le film de Pierre Etaix "Le Soupirant" tourné en 1963 apparait une séquence montrant un accès en pierre de taille où le comédien descend, puis remonte et redescend les marches.
Cette scène a été tournée face au Passage Meslay au 25 du Boulevard Saint-Martin. En arrière plan on voit une animation de voitures et de piétons.
Comme le montre cette capture d'écran l'accès parait authentique et je pense qu'il ne s'agit pas d'un décor de cinéma.
Mon interrogation porte sur l'existence de cet accès dans ce quartier excentré au moment de la mise en service des lignes 8 et 9, sachant qu'il existe un autre accès en fer forgé non loin de là au 31 du boulevard pour relier les quais de la station Saint-Martin.
Y a-t-il parmi les fidèles du Métro quelqu'un qui confirmerait l'existence de cet accès en pierre de taille de taille et à quel moment il aurait été détruit.
Je joins également un capture d'écran prise sur Google Maps sous le même angle où l'on distingue une grille qui pourrait accréditer la présence à un certain moment de cet accès à cet endroit.
D'avance merci de vos remarques sur cette interrogation.
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Re: Le Métro au Cinéma
Alors là chapeau bas Monsieur !!!
J’y avais pourtant consacré quelques heures de recherche. Merci beaucoup à vous d’avoir trouvé la solution et encore bravo
J’y avais pourtant consacré quelques heures de recherche. Merci beaucoup à vous d’avoir trouvé la solution et encore bravo
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Re: Le Métro au Cinéma
Bonjour
Je suis interrogatif...
Droopyjm, est-ce que tu réponds à la question de jackyromelot ?
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Droopyjm, est-ce que tu réponds à la question de jackyromelot ?
ad augusta per angusta
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Re: Le Métro au Cinéma
Bonjour jackyromelot,
Je fais suite aux détails du sujet ci-dessus pour confirmer l'existence de cet accès aperçu dans le film de Pierre Etaix.
Avec l'aide du site de l'IGN "Remonter le temps" il m'a été possible de visualiser des vues aériennes des lieux.
Voici donc deux vues, la 1ère de 1934 et la seconde de 1964. Ainsi la boucle est bouclée !
Cordialement.
Je fais suite aux détails du sujet ci-dessus pour confirmer l'existence de cet accès aperçu dans le film de Pierre Etaix.
Avec l'aide du site de l'IGN "Remonter le temps" il m'a été possible de visualiser des vues aériennes des lieux.
Voici donc deux vues, la 1ère de 1934 et la seconde de 1964. Ainsi la boucle est bouclée !
Cordialement.
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