2213 - HEDE (I. et V.) - La gare - Editeur : E. Mary-Roussellière à Rennes.
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Hédé
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Re: Hédé
5 - Hédé - Le Concours de pêche – Défilé-retour des Pêcheurs
Edmond Mary-Rousselière, édit., Rennes
Ce concours s’est déroulé le dimanche 4 septembre 1904
Le Concours de Pêche de Hédé
Le concours de pêche de Hédé, auquel M. Lamarre, le très dévoué président de l'Union des Pêcheurs à la ligne, avait convié, par invitation spéciale, le soleil, a réussi au-delà de toute espérance.
L'on doit en grande partie ce succès à la présence de l'important personnage ci-dessus nommé, qui n'a fait parvenir que très tard au comité d'organisation sa réponse.
Les premiers trains du matin étaient bondés de voyageurs aux accoutrements les plus bizarres, chargés de véritables paquets de lignes ficelées soigneusement.
Et, jusqu'à deux heures de l'après-midi ce fut un va et vient continuel de tramways, sur la ligne de Rennes à Hédé, où les voitures de la compagnie débarquaient leur joyeux chargement.
Quand j'arrive à 10 b.20 dans la petite ville de Hédé, dont les rues sont pavoisées de drapeaux tricolores, il fait un soleil radieux qui répand la joie dans la foule qui encombre les abords de la gare.
Sur la route pittoresque qui conduit au bief de la Dialais, je croise quelques pêcheurs qui, leurs lignes sur l'épaule, montent, mélancoliques, la petite côte qui mène à la ville. Je m'enquiers pourquoi en ce jour de fête tant de visages assombris. Un seul mot me suffit « bredouillards ».
Ils reviennent bredouillards, les infortunés. Oui, malgré les appâts lei plus compliqués fabriqués par les plus experts des pêcheurs à la ligne, le poisson n'a pas voulu mordre aux hameçons.
Sur les 450 lignes tendues sur une longueur de deux kilomètres par des mains impatientes, très peu ont eu l'honneur d'une morsure.
Et encore quels poissons a-t-on pris ! Du menu fretin qui n'aurait même pas valu d'être sauté dans la poêle. Le gros poisson, les brochets voraces n’ont pas daigné se laisser prendre à aucune des nombreuses embûches tendues traîtreusement au beau milieu de l'onde fraîche. C'est une déveine complète, dont les pêcheurs semblent prendre leur parti sans trop de peine en pensant que l'année prochaine ou même dimanche ils pourront se rattraper.
Les poissons ont au contraire fait preuve d'une certaine galanterie à l'encontre des dames, aux fils de soie desquelles ils se sont fixés sans trop se faire prier.
Maia voici le cortège qui se forme pour le défilé.
La musique municipale de Hédé, l'Indépendante et la musique des Anciens élèves des écoles laïques se placent en tête. Derrière, en bataillon serré, pêcheurs et pêcheuses, bras dessus, bras dessous, se placent. Et voilà qu'aux accents d'un air guilleret avancent, crânes, les concurrents heureux et malheureux portant leurs armes sur l'épaule comme des troupiers.
Le coup d'œil de toutes ces gaules qui se détachent sur le fond du ciel bien bleu est des plus original.
De cette forêt de roseaux, s’élancent la bannière officielle de l'Union des pêcheurs, celle très originale d'un choral d'occasion due au jeune talent de MM. Fédry et Galle, des Beaux-Arts et une troisième de l'Union des célibataires.
Après avoir fait triomphalement le tour de la ville, le cortège se disloque place de la Mairie et chacun va se réconforter dans les restaurants, car il est midi.
Dans un petit banquet intime et charmant se réunissent les membres du comité des pêcheurs à la ligne, qui firent à leurs hôtes, dont j'étais, le plus bienveillant accueil.
Au dessert, M. Sacher, président d'honneur, leva son verre à M. Lamarre, auquel il fit des compliments bien mérités pour la façon tout particulièrement heureuse dont ils sut organiser la fête d'hier. Il but aussi aux zélés collaborateurs de M. Lamarre, MM. Travers, Maniez, Dubois, à M. le maire de Hédé et à M. Alain des Beauvais, conseiller général, qui répondit en quelques mots.
M. Malapert but, lui, à M. Sacher, l'organisateur des fêtes rennaises.
A tous ces noms cités, j'ajouterai ceux de MM. Paris, Bougeard, Duvau, Aide, Bidel et Ledevin qui ont bien, eux aussi, leur part dans la réussite de la fête.
Le festival concert
Bien avant 2 h., le vaste champ de foire que bordent les vieux murs du château en ruines, était envahi par une foule considérable, impatiente d'assister à la partie récréative du programme, qui comprenait un choix excellent de numéros variés et des plus intéressants.
La place me manque à cette heure pour dire tout le bien que je voudrais des artistes qui parurent sur la scène improvisée, dont les arbres formaient les décors et la toile de fond.
Qu'il me suffise de dire que tous furent également applaudis et écoutés avec plaisir.
En disant que ces talentueux artistes étaient MM. Jules Heurtel, Stéphan, Huchet, Goisbeau, Guihery, qui fut bissé dans la Voix des statues, de M. Delaune, une chanson très rennaise, M X… qui interpréta la Place de la Dèche, autre satire rennaise d'Arsène du Pont de Châtillon, cela me dispensera de m'étendre davantage.
Je n'aurai garde de féliciter comme il convient les musiciens de la musique municipale de Hédé, de l'Indépendante et ceux des écoles laïques, ainsi que leurs distingués chefs de musique, MM. Lavie, Guiheux et Letourneux.
(Ouest-Éclair 5 septembre 1904)
Edmond Mary-Rousselière, édit., Rennes
Ce concours s’est déroulé le dimanche 4 septembre 1904
Le Concours de Pêche de Hédé
Le concours de pêche de Hédé, auquel M. Lamarre, le très dévoué président de l'Union des Pêcheurs à la ligne, avait convié, par invitation spéciale, le soleil, a réussi au-delà de toute espérance.
L'on doit en grande partie ce succès à la présence de l'important personnage ci-dessus nommé, qui n'a fait parvenir que très tard au comité d'organisation sa réponse.
Les premiers trains du matin étaient bondés de voyageurs aux accoutrements les plus bizarres, chargés de véritables paquets de lignes ficelées soigneusement.
Et, jusqu'à deux heures de l'après-midi ce fut un va et vient continuel de tramways, sur la ligne de Rennes à Hédé, où les voitures de la compagnie débarquaient leur joyeux chargement.
Quand j'arrive à 10 b.20 dans la petite ville de Hédé, dont les rues sont pavoisées de drapeaux tricolores, il fait un soleil radieux qui répand la joie dans la foule qui encombre les abords de la gare.
Sur la route pittoresque qui conduit au bief de la Dialais, je croise quelques pêcheurs qui, leurs lignes sur l'épaule, montent, mélancoliques, la petite côte qui mène à la ville. Je m'enquiers pourquoi en ce jour de fête tant de visages assombris. Un seul mot me suffit « bredouillards ».
Ils reviennent bredouillards, les infortunés. Oui, malgré les appâts lei plus compliqués fabriqués par les plus experts des pêcheurs à la ligne, le poisson n'a pas voulu mordre aux hameçons.
Sur les 450 lignes tendues sur une longueur de deux kilomètres par des mains impatientes, très peu ont eu l'honneur d'une morsure.
Et encore quels poissons a-t-on pris ! Du menu fretin qui n'aurait même pas valu d'être sauté dans la poêle. Le gros poisson, les brochets voraces n’ont pas daigné se laisser prendre à aucune des nombreuses embûches tendues traîtreusement au beau milieu de l'onde fraîche. C'est une déveine complète, dont les pêcheurs semblent prendre leur parti sans trop de peine en pensant que l'année prochaine ou même dimanche ils pourront se rattraper.
Les poissons ont au contraire fait preuve d'une certaine galanterie à l'encontre des dames, aux fils de soie desquelles ils se sont fixés sans trop se faire prier.
Maia voici le cortège qui se forme pour le défilé.
La musique municipale de Hédé, l'Indépendante et la musique des Anciens élèves des écoles laïques se placent en tête. Derrière, en bataillon serré, pêcheurs et pêcheuses, bras dessus, bras dessous, se placent. Et voilà qu'aux accents d'un air guilleret avancent, crânes, les concurrents heureux et malheureux portant leurs armes sur l'épaule comme des troupiers.
Le coup d'œil de toutes ces gaules qui se détachent sur le fond du ciel bien bleu est des plus original.
De cette forêt de roseaux, s’élancent la bannière officielle de l'Union des pêcheurs, celle très originale d'un choral d'occasion due au jeune talent de MM. Fédry et Galle, des Beaux-Arts et une troisième de l'Union des célibataires.
Après avoir fait triomphalement le tour de la ville, le cortège se disloque place de la Mairie et chacun va se réconforter dans les restaurants, car il est midi.
Dans un petit banquet intime et charmant se réunissent les membres du comité des pêcheurs à la ligne, qui firent à leurs hôtes, dont j'étais, le plus bienveillant accueil.
Au dessert, M. Sacher, président d'honneur, leva son verre à M. Lamarre, auquel il fit des compliments bien mérités pour la façon tout particulièrement heureuse dont ils sut organiser la fête d'hier. Il but aussi aux zélés collaborateurs de M. Lamarre, MM. Travers, Maniez, Dubois, à M. le maire de Hédé et à M. Alain des Beauvais, conseiller général, qui répondit en quelques mots.
M. Malapert but, lui, à M. Sacher, l'organisateur des fêtes rennaises.
A tous ces noms cités, j'ajouterai ceux de MM. Paris, Bougeard, Duvau, Aide, Bidel et Ledevin qui ont bien, eux aussi, leur part dans la réussite de la fête.
Le festival concert
Bien avant 2 h., le vaste champ de foire que bordent les vieux murs du château en ruines, était envahi par une foule considérable, impatiente d'assister à la partie récréative du programme, qui comprenait un choix excellent de numéros variés et des plus intéressants.
La place me manque à cette heure pour dire tout le bien que je voudrais des artistes qui parurent sur la scène improvisée, dont les arbres formaient les décors et la toile de fond.
Qu'il me suffise de dire que tous furent également applaudis et écoutés avec plaisir.
En disant que ces talentueux artistes étaient MM. Jules Heurtel, Stéphan, Huchet, Goisbeau, Guihery, qui fut bissé dans la Voix des statues, de M. Delaune, une chanson très rennaise, M X… qui interpréta la Place de la Dèche, autre satire rennaise d'Arsène du Pont de Châtillon, cela me dispensera de m'étendre davantage.
Je n'aurai garde de féliciter comme il convient les musiciens de la musique municipale de Hédé, de l'Indépendante et ceux des écoles laïques, ainsi que leurs distingués chefs de musique, MM. Lavie, Guiheux et Letourneux.
(Ouest-Éclair 5 septembre 1904)
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