317 - Gosné - Château de Landeronde
Alexandre Lamiré, éditeur, Rennes
Jusqu’à la révolution, le Château de Landeronde en Gosné appartient à la famille du Boisguéhenneuc.
Son dernier représentant,
Charles Vincent du Boisguéhenneuc (1758-1831), né au château le 14 septembre 1758, tout d’abord page de la grande écurie du roi Louis XVI en 1775, se marie le 31 juillet 1784 avec
Marie-Adélaïde Le Bastard, originaire de Châteaubriant. Devenu lieutenant aux Dragons de Jarnac (régiment de Deux-Ponts), il est contraint d’émigrer en 1793 et voit son domaine de Gosné saisi puis vendu en 1794 en tant que bien national.
C’est la famille Tourneux qui rachète Lande Ronde et son domaine agricole, dont, notamment
Jean-François Tourneux (1785-1859), qui deviendra soldat de l’Empire en 1806, avant d’épouser, le 25 février 1816 à Saint-Hilare-des-Landes,
Julienne Michelle Rocher (1801-1869).
Jean-François Tourneux, décédé au village de la Lande Ronde le 27 septembre 1859, ses enfants en conservent la propriété jusqu’après 1790, période à laquelle celle-ci est rachetée par
Henri-César-Amédée de Ferron (1847-1930), commandant major breveté au 47e R.I. à Saint-Malo, époux de
Marie Louise de Saint-Méleuc (1858-1946).
Le Château de Lande-Ronde est ensuite vendu en mars 1904 à
Lucien Léopold Marie Pailleux (1847-1905), ancien marchand de tissus en gros de Fougères, et à son épouse
Camille Marie Eugénie Bernier ; celui-ci décédera 18 mois, le 13 octobre 1905, plus tard d’un accident de chasse (voir ci-après).

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Gosné - Terrible accident de chasse
Jeudi matin, M. François Pailleux, ancien négociant fougerais, habitant depuis dix-huit mois le château de Landronne (sic pour Lande-Ronde), à Gosné, chassait au canard sur l'étang d'Ouée en compagnie de son jeune neveu âgé de neuf ans.
Vers 11 heures du matin, il voulut changer de barque, il ôta son fusil, chargé, qu'il portait en bandoulière. Imprudemment, il le saisit par le canon et essaya d'attirer, avec la crosse, la barque de M. Dorange.
Le chien de son fusil était au cran de sureté, mais il heurta la barque et le coup partit.
M. Pailleux reçut la charge dans le ventre et fut renversé dans sa barque.
Son jeune neveu ne perdit pas son sang-froid et essaya de traverser l'étang à force de rames. Après avoir fait à peu près 700 mètres il aborda. L'accident avait été vu par des cultivateurs qui s'étaient empressés de prévenir Mme Pailleux, au château de Landronne (sic pour Lande-Ronde). Le blessé y fut promptement transporté et le docteur Chesnay, de Saint-Aubin, prévenu en toute hâte, vint lui donner les premiers soins.
Une opération fut tentée jeudi soir par le docteur Dayot, de Rennes, et le docteur Chesnay. Mais tout fut inutile : M. Pailleux avait les intestins perforés et, hier vendredi à midi et demi, il expirait, après de cruelles souffrances.
M. François Pailleux, ancien conseiller municipal de Fougères sous la municipalité de M. Bazillon, était âgé de 52 ans et très estimé.
(Ouest-Éclair 14 octobre 1905)