Les Iffs - Château de Montmuran (façade est)

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Les premiers éléments du château de Montmuran des Iffs sont édifiés par la famille Tinténiac au XIIe siècle, dont le dernier membre
Jean de Tinténiac (1310-1352) est marié avec Jeanne de Dol (1313-1374) ; à cette date le château, agrandi, se compose du donjon et de sept tours reliées par des courtines.
La petite fille de ces derniers,
Jeanne de Laval-Tinténiac (1350-1437) épousera le 21 janvier 1374 le fameux
Bertrand Du Guesclin (1320-1380), avant de convoler en secondes noces, en 1384, avec Guy de Montmorency Laval.
Le château de Montmuran passe ensuite aux mains de
Gaspard de Coligny (1519-1572), de par son mariage avec Charlotte de Laval, et reste dans cette famille jusqu’en 1643. Gaspard de Coligny a été assassiné à Paris le 24 août 1572, lors des massacres de la Saint-Barthélémy.
Suivent :
Henri Pélage de Coëtquen (1638-1677), marié en 1668 avec Guillemette Belin, puis leur fille
Françoise-Renée de Coëtquen (1670-1743) qui, le 27 septembre 1685, épouse
Henri-Charles de Mornay qui sera tué le 9 décembre 1688 au siège de Mannheim.
Le 17 juillet 1750, le château est acheté par
Joseph-Marie-Anne de la Motte (1712-1795) qui épouse l’année suivante, le 12 septembre 1751, Marie-Anne de Vion de Tessancourt (1715-1788). Dès 1789 Joseph de la Motte est contraint d’émigrer à Jersey où il décède le 18 octobre 1795. Son château de Montmuran avait, auparavant, été confisqué comme bien national et revendu le 13 juillet 1794 aux époux de Bizien.
Né à Pontivy,
Toussaint Marie de Bizien seigneur et comte du Helloch et du Lézard (1748-1824) s’est marié à Saint-Malo le 12 septembre 1770 avec
Françoise Marie Rosalie de La Haye (1753-1825), dont le père, Messire Jean-Charles de La Haye est, à la date du mariage, Seigneur et comte de Plouër, Châtelain de Trémereuc,
Seigneur de Paramé Saint-Ydeuc et autres lieux, Mestre de Camps de Dragons et Chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis.
Leur fils,
Auguste Jean Marie de Bizien (1777-1852) qui occupe le Château de Montmuran, déclare être sans profession, lors de son mariage célébré à Saint-Malo le 8 germinal de l’an X (29 mars 1802) avec
Jeanne Marie Anne Louise de Robien (1781-1846). Auguste de Bizien sera maire de Saint-Malo de 1815 à 1829. Tous deux décèdent aux Iffs, laissant pour héritier leur fils
Édouard de Bizien (1807-1875), marié à Saint-Malo le 25 janvier 1841 avec
Pauline Magon de la Villehuchet (1817-1883), puis leur petit-fils, le Comte
Léon de Bizien (1852-1913), lequel se mariera le 25 septembre 1893 à Rennes avec Anne Marie Rahuel.
Celui-ci, après le décès de sa mère (7 novembre 1883), ne tarde pas à manger la grenouille puisque le Château et les terres de Montmuran sont saisis pour être adjugés à la criée le 14 septembre 1888 au Tribunal civil de Montfort.
Adjudication sur saisie du Château et des terres de Montmuran du 14 septembre 1888

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Le Château est aussitôt acheté par
Olivier de la Villéon (1856-1925), marié à Paris le 3 avril 1883 avec
Marie Caroline van der Walen (1861-1930).
Curieusement, alors que la cession du Château a eu lieu le 14 septembre 1888 mais que Léon de Bizien l’occupe encore, un incendie éclate le 25 octobre 1888 audit château, le détruisant partiellement.
L’incendie de Montmuran
Nous avons annoncé samedi dernier l’incendie du château historique de Montmuran, situé en la commune des Iffs, canton de Bécherel.
Des nouveaux renseignements qui nous parviennent, il résulte que de l’antique manoir, qui mesurait plus de quarante mètres de longueur, on ne voit plus qu'une tour au milieu de décombres calcinés.
Comment le feu a-t-il pris ? Telle est la question que tout le monde se pose depuis le 25 octobre, et personne n’a encore pu y répondre. Il faut attendre le 1 résultat de l’enquête avant d’adopter telle ou telle des versions répandues dans le pays.
La veille de l’incendie, c’est-à-dire le jeudi 25 octobre, le propriétaire du I château, M. du Bizien du Lézart, rentrait à sa propriété, vers neuf heures du soir. Après avoir pris un léger repas, il se coucha.
Le matin, vers deux heures, les chiens se firent entendre, et quelques instants après des vitres volaient en éclats. M. de Bizien se leva en toute hâte, courut à la croisée et constata que les flammes sortaient par deux fenêtres du premier étage, au côté Sud du château.
M. de Bizien se dirigea aussitôt vers l’escalier de service, mais les flammes l'avaient déjà envahi. Il enfonça alors une porte communiquant avec une pièce du rez-de-chaussée et sauta dans la cour d’une hauteur de près d’un mètre.
Tout le monde prêta le concours le plus empressé pour combattre le sinistre, mais les moyens dont on disposait étaient insuffisants pour arrêter les progrès de l’incendie, qui avait pris en fort peu de temps un développement considérable.
La pièce dans laquelle on croit que l’incendie a pris naissance était inhabitée et toujours fermée à clef.
Depuis quelque temps, plusieurs commencements d’incendie sans importance s’étaient déclarés sur divers points du château, et il avait toujours été impossible d’en découvrir la cause.
Le château de Montmuran avait été acheté, il y a peu de temps, par M. de la Villéon. On assure qu’une surenchère a été déposée après cet achat.
M. de Bizien estime ses pertes mobilières à 20.000 fr. ; il est, dit-on, couvert par une assurance.
Les dégâts occasionnés à l’immeuble sont évalués approximativement à 130.000 fr. Le château n’était pas assuré.
Ajoutons, en terminant, que le Parquet de Montfort continue son enquête pour tâcher de découvrir la véritable cause de cet incendie.
(L’Anjou, journal de l’Ouest 2 novembre 1888 et Courrier de Rennes 3 novembre 1888)
Remis en état après l’incendie, le Château est resté dans la famille de La Villéon jusqu’à ce jour.
Les propriétaires actuels,
Olivier et Florence de La Villéon procèdent depuis 2022, pour trois ans, à une campagne de restauration de Montmuran.