Paris - Rue du Repos

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Paris - Rue du Repos

TOUT PARIS - 1230 - Panorama du Cimetière du Père Lachaise - Côté de la rue du Repos (XXe arrt.)
Collection F. Fleury


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publié par zelig lun. 28 févr. 2022 11:58
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Re: Paris - Rue du Repos

Café - Restaurant, 28 Boulevard de Ménilmontant / 41 rue du Repos (Père Lachaise)

Ce café – restaurant à l’enseigne « A l’Ami Justin » se situe à l’angle du n°41 rue du Repos et du n°28 boulevard de Ménilmontant.
Mais qui pouvait bien être cet ami Justin dont l’enseigne figure toujours au fronton de l’entrée de l’établissement ?
Après avoir recherché tous les exploitants successifs de ce vins-traiteur, j’ai fini par dénicher le seul à être prénommé Justin : il s’agit de Justin Geiler qui, en fait, n’a tenu ce commerce que durant trois ans, de 1905 à 1907, et n’a pas vraiment brillé par sa compétence dans les affaires, comme nous allons le relater plus avant.

Lors de l’annexion du village de Charonne à Paris en 1860, cette affaire de vins-traiteur est tenue par les sieurs Grillon et Marie. A cette date, le n°28 boulevard de Ménilmontant forme l’angle du n°35 rue Saint-André de Charonne qui deviendra en 1864 le n°41 rue du Repos. L’entrée principale du Cimetière de l’Est dit du Père Lachaise est située quelques mètres plus loin, au n°30 boulevard de Ménilmontant.
En 1864 Grillon et Marie cèdent leur fonds de commerce à Zéphirin Marie Eugène Lamiral (1823-1871), originaire de Seignelay dans l’Yonne, marié le 25 mai 1848 à Paris avec la parisienne Aimée Désirée Blanchetière (1830-1860), veuf de celle-ci depuis le 29 janvier 1860. Avant cette acquisition, les époux Lamiral avaient tenu une affaire similaire, de 1850 à 1863, au n°43 rue Saint-Antoine dans le 4e arrt.
Le 6 juin 1867, Lamiral marie sa fille, Claire Eugénie Lamiral (1849-1884), à Auguste Boisguillaume (1844-1875), originaire de Maizières-lès-Vic dans la Meurthe, qui déclare être garçon marchand de vins boulevard de Belleville. Lamiral ne tarde pas à prendre son gendre comme associé, à partir de 1869.
Au décès de son beau-père le 3 octobre 1871, Boisguillaume gère son café-restaurant seul, puis décède à son tour 4 ans plus tard, le 5 mai 1875. Sa veuve, Claire Eugénie Lamiral Boiguillaume, conserve l’affaire avant de la céder en 1881 à Auguste Germain Lexcellent.
Né à Coulmier-le-Sec en Côte d’Or, Auguste Germain Lexcellent (1849-1884) a épousé, le 10 novembre 1879, Marie-Louise Boulanger (1849-1925), veuve d’Augustin Goussard, tourneur en optique. Décédé à 35 ans, le 21 mai 1884, Lexcellent est remplacé par sa veuve, Marie-Louise Lexcellent dont la faillite est prononcée le 2 août 1887, sous le contrôle du syndic Barboux et du juge commissaire Germain Thomas ; cette faillite est clôturée le 18 octobre 1887 pour insuffisance d’actif.
Le restaurant est exploité pendant deux ans, en 1888 et 1889, par un certain Vallet qui le revend en 1890 à Alphonse Auguste Chevallier.
Alphonse Auguste Chevallier (1842-1899), né à Paris, a épousé, le 30 novembre 1876, Marie Françoise Eugénie Jolly, née à Tours en 1835. Chevallier organise régulièrement de nombreuses réunions syndicales ou politiques dans une de ses salles appelée pour l’occasion « Salle Chevallier-Jolly ».

Quelques annonces des réunions organisées dans la salle « Chevallier-Jolly »
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Le 10 juin 1898, le restaurant Chevallier-Jolly est déclaré en faillite, Pruvost étant désigné syndic provisoire, Taconnet juge commissaire. Le 30 novembre 1898, un concordat est accordé à Alphonse Auguste Chevallier, permettant de payer ses créanciers à hauteur de 30 % en six annuités. Finalement, il ne pourra respecter ces accords, étant décédé le 27 février 1899. Sa veuve, Marie Françoise Jolly-Chevallier continuera à gérer le restaurant et convolera en secondes noces, le 23 janvier 1902, avec Auguste Béguin, courtier en vins.
L’année suivante, en 1903, l’affaire est rachetée par Charles Geiler (1858-1924), né à Sarralbe en Moselle, époux de Marie Élisabeth Closset (1864-1905).
Charles Geiler qui exploite le commerce sous le nom de « Geyler », est déclaré en faillite dès le 11 novembre 1904, avec Mauger pour syndic et Israël comme juge commissaire ; la clôture de cette faillite pour insuffisance d’actif est prononcée le 31 décembre 1904. Aussitôt Charles Geiler réussit le tour de force de placer son fils Justin, comme repreneur du fonds de commerce.
Justin Geiler (1886-1979), est né à Neuilly-sur-Seine où ses parents étaient, à cette date, boulangers. C’est donc lui qui fait apposer l’enseigne « A l’ami Justin » au-dessus de l’entrée de son commerce, afin de faire oublier « Geyler », celle qui figurait précédemment.
Dès 1907, Justin Geiler revend son fonds à M. Gay, et reprend un café situé au n° 78 boulevard des Batignolles qui appartenait précédemment à Couderc ; Geiler y fera faillite le 18 février 1908 (Mauger syndic, Comar juge commissaire) et tentera de faire homologuer un concordat le 11 décembre 1909, en vue de ne régler que 25% de ses créances.
On comprend maintenant pourquoi l’origine de l’enseigne « A l’ami Justin » n’a jamais été exhumée jusqu’à ce jour, ces faits étant peu glorieux !

En 1910, M. Gay revend le Café-Restaurant du 28 boulevard de Ménilmontant à M. Mercier qui le conserve jusqu’en 1920. A partir de 1921, des chambres d’hôtel sont aménagées à l’étage et l’établissement passe aux mains de M. Blancot, puis en 1930 à celles de M. Thouluc…
Aujourd’hui, l’Ami Justin est tenu par un certain Ninor.

Voir ICI ► Vue actuelle de l’Ami Justin 41 rue du Repos
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Publié par agoronca lun. 24 juin 2024 15:06 ► ICI
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