Il était temps d’approfondir l’origine de ces deux éditeurs de milliers de cartes postales, jusqu’à présent connus laconiquement par leur nom patronymique et leurs seules initiales.
Tous deux sont nés à Senargent-Mignafans en Haute-Saône, d’un père tailleur de pierre.
L’aîné, Marie Eugène Célestin Malcuit (1875-1950) s’installe en 1903 à Paris, au n°3 rue d’Hauteville dans le Xe arrt., en tant qu’éditeur de cartes postales illustrées, utilisant le sigle C.M. sur la totalité de ses clichés.
En 1904, il déménage au n°3 rue Bourdaloue dans le 9e arrt., et s’y marie le 6 février 1904 avec Berthe Aline Richard (1879-1970) ; son frère, Eugène Malcuit, employé de commerce demeurant 7 rue du Roule est témoin au mariage. La même année, Célestin Malcuit ouvre une maison de vente pour ses cartes postales au n°206 rue de Rivoli dans le 1er arrt., sous les arcades, à l’angle du n°1 rue du 29 juillet.
En 1905, Malcuit qui demeure à présent au n°12 rue de l’Échiquier près de la rue d’Hauteville, ouvre une seconde boutique de vente au n°15 boulevard Bonne Nouvelle dans le 2e arrt., où son frère Eugène demeure depuis le 7 décembre 1904.
Enfin à partir de 1907, conservant ses deux boutiques de vente de Rivoli et Bonne Nouvelle, Célestin Malcuit transfère sa maison d’édition de cartes postales au n°8 rue Pierre Chausson dans le 10e arrt.
Arrivé au fait de son succès, il cède, le 30 janvier 1910, son fonds de commerce d’édition et sa marque déposée C.M. de la rue Pierre Chausson à A. Jorel ; les magasins de vente sont repris par M. Brière pour le 206 rue de Rivoli (Calmus en 1911 etc..) et par M. Legrand pour le 15 boulevard Bonne Nouvelle (Bouillet en 1911 etc..)
L’année suivante, le 1er octobre 1911, Jorel revend l’ancienne maison C. Malcuit à M. Cosson qui l’exploitera, toujours rue Pierre-Chausson, jusqu’en 1928.
Jorel, le premier successeur, éditera quelques cartes (très peu) sous le nom de Jorel CM.
Cosson, quant à lui, en éditera quelques dizaines avec la mention « Édition Cosson 8 rue Pierre Chausson C.M. ».
Son frère puîné Marie Sylvain Eugène Malcuit, né le 8 août 1879, après avoir effectué son service militaire du 16 novembre 1900 au 19 septembre 1903, demeure tout d’abord au n°7 rue du Roule dans le 1er arrt., avant de s’installer le 7 décembre 1904, en tant qu’éditeur de cartes postales illustrées, au n°15 boulevard Bonne Nouvelle où son frère Célestin vient d’ouvrir un magasin de vente.
Eugène Malcuit se marie à Croissy-sur-Seine le 9 décembre 1905, avec Henriette Lucie Maillard (1881-1978), son frère Célestin étant bien entendu témoin lors de la cérémonie.
Le 13 juin 1907, Eugène Malcuit s’installe au n°9 rue Dupuis dans le 3e arrt., d’où il dirige sa propre maison d’édition, utilisant le sigle E.M. sur la totalité de ses clichés. Conservant son domicile du 9 rue Dupuis, il transfère sa maison d’édition en 1910 au n°41 rue du Faubourg du Temple dans le 10e arrt.
Tout comme son frère Célestin, et encore plus prolifique que lui, Eugène Malcuit cède son fonds de Cartes postales et sa marque déposée E.M. du 41 faubourg du Temple, le 1er août 1911 à M. Rozard. Celui-ci exploitera l’affaire jusqu’en 1920 avant de la revendre à F. Testard qui y était encore attesté en 1932.
Quelques rares cartes ont été éditées sous le nom de F. Testard E.M. L’ancienne maison Malcuit E.M. perdurera jusqu’après 1943 au 41 rue du faubourg du Temple.
Après avoir cédé son commerce de cartes postales en 1911, Eugène Malcuit dit être représentant de commerce au n°9 rue Dupuis, et, à ce titre, il devient un véritable agent d’affaires, proposant à tour de bras, par ses petites annonces, une multitude de commerces et maisons à la vente, de novembre 1911 jusqu’à janvier 1914.
Le 17 juin 1914, Eugène Malcuit divorce d’avec sa femme pour se remarier le 29 avril 1920 avec Suzanne Mairegaux de laquelle il divorcera le 5 mai 1931.
Eugène Malcuit convolera en 3e noces le 15 septembre 1931 à Belfort où il habitait au n°22 rue de Madagascar depuis 1925, avec Augustine Léonie Troyat.
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