44. - PARIS (XVI]). - Avenue Mozart, prise du Carrefour de la MuetteJeanMarc a écrit : ven. 4 févr. 2022 09:19 Information concernant la date effective à laquelle la rue Mozart est devenue une avenue.
La municipalité parisienne ayant décidé le 18 février 1907 que les voies publiques « plantées d’arbres dans toute leur étendue » devaient dorénavant être désignées sous le nom d’avenue.
Tel étant le cas de la rue Mozart, Emmanuel Evain, conseiller municipal, se fait l’intermédiaire des habitants de cette rue et dépose une pétition sur le bureau du Conseil, le 13 juillet 1910, par laquelle des habitants de la rue Mozart demandent que cette voie soit dénommée avenue et non rue Mozart ; sa demande est renvoyée à la 4e Commission et à l'Administration.
Dans les faits, la transformation se fait en catimini, et la première mention d’avenue Mozart date du début de 1911, comme en témoigne l’article du journal Comoedia du 18 avril 1911.
Administration.
Il vient de se passer dans le seizième arrondissement une chose assez drolatique. Il y existe, depuis une trentaine d'années, une belle voie bordée d'arbres, qui s'appelait, il y a quelques jours encore, rue Mozart. Et voilà qu'un beau matin, les plaques familières ont été remplacées par d'autres portant comme suscription Avenue Mozart.
La rue est devenue avenue. Le changement s'est opéré sans bruit, sans aucun avertissement. Mais l'administration n'a pas prévu une conséquence assez grave.
Suivez-moi bien.
Il y a dans la rue Mozart plus de deux cents immeubles. Comptez une quinzaine de locataires par maison. Cela fait trois mille locataires. Comptez maintenant trois sortes de cartes de visite par locataire (pour monsieur, pour madame, pour monsieur et madame), et au moins cent sous par cent de cartes, et vous arriverez au joli total de près de cinquante mille francs que vont perdre les habitants de la rue Mozart. Car, par suite du changement du nom de leur rue, ils sont obligés de commander de nouvelles cartes de visite. Si ces locataires intentaient un procès en dommages-intérêts de cinquante mille francs à M. de Selves ?
Ce ne serait pas si bête que ça !
(journal Comoedia du 18 avril 1911)

Edition Barberon