Plouër sur Rance - Le Chêne vert.
Château de Péhou, le Chêne vert.
A La Pointe du Chêne Vert, presqu'île de la Rance, un premier édifice en pierres fut bâti au 11ème siècle qui sera la propriété de la seigneurie des Tremereuc jusqu'au 14ème siècle. William Latimer, lieutenant-général du roi d'Angleterre en France, en fit sa principale demeure après sa conquête, en 1350. Il taxa outrancièrement les négociants qui faisaient alors commerce sur le fleuve et ceux-ci finirent par se grouper en une sorte de syndicat pour obtenir justice. Le Duc de Bretagne fait raser le château en 1360 et le domaine de Plumoyson est joint au manoir mitoyen de Vaux-Carheil. Au 17ème siècle, il trouve un nouvel acquéreur : le maire de Saint-Malo. Ses descendants disperseront la propriété dans le courant du 19ème siècle. C'est à partir de 1860 qu'il retrouvera une certaine splendeur, grâce à Marie Eloy, dite la "Ferrari". Jeune danseuse d'opéra et maîtresse du riche prince Basilevski, elle reconstitue Vaux Carheil et Péhou. Sur les ruines du château, elle fait reconstruire deux tours qui flanqueront une enceinte remise en état. L'ensemble formant un théâtre de verdure romantique propice à de somptueuses fêtes musicales.
En 1869, Marie Eloy épouse Henri Kowalski, ultime élève de Chopin et compositeur prolifique (écrivant plus de 300 oeuvres), ayant une belle réputation. Au domine était adjoint le château mitoyen de Vaux-Carheil. Habitué aux fastes, il mena grand-train, organisant fêtes et réceptions au château. Quoiqu'enseignant également la musique au collège de Dinan, ses revenus et la fortune de son épouse fondirent comme neige au soleil. Kowalski meurt en 1916 et son épouse finit dans la misère en 1924 ...
Après le décès de Marie Eloy, sa nièce, héritière des biens, vendit le château et le domaine qui furent ainsi dispersés.
Vaulx-Carheil et Plumoyson reprendront une destinée séparée en 1937. Le premier est acheté par le curé de Pantin qui y installe une colonie de vacances sous le nom de "Chêne Vert" et le second s'étendant sur une douzaine d'hectares de bois et de ruines sera racheté par René Martin. Ce sera le départ d'une renaissance pour une propriété qui prendra définitivement le nom de domaine de Péhou. Claude-Noël Martin, son fils, entamera dès la seconde moitié du 20ème siècle une restauration de certains éléments de l'antique château-fort, le transformant en une demeure moderne dont le charme et l'aspect extérieurs furent préservés. 1987 sera une année douloureuse : la plus grande partie du domaine sera dévastée par une tempête d'une rare violence. Les efforts et les moyens engagés par le propriétaire relèveront petit à petit ce qui est désormais devenu un parc où une flore diversifiée abrite une faune variée, notamment migratrice.
